Adventist World French - October 2021

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10/2021 « Je deviens grand par ta [douceur] » Page 10 Des larmes déraisonnables Page 13 Dix chameaux et trois anges Page 22

La force de la douceur


Dans l’attente de son retour, la douceur… BY BILL KNOTT

10 « Je deviens grand par ta [douceur] » Gerald A. Klingbeil

14 Parce que vous en valez la peine Kryselle Craig

16 Dans un monde en colère, que pouvons-nous faire ? Anthony Kent

16 De l’abondance du cœur Faith-Ann McGarrell Couverture : Rawpixel / iStock / GettyImages Plus / Getty Images

13 Place aux jeunes Des larmes déraisonnables Lynette Allcock 20 Perspective mondiale La Bible Ted N. C. Wilson 22 Méditation Dix chameaux et trois anges Justin Kim 24 Rétrospective Rafael López Miranda Michael W. Campbell

19 Santé & bien-être Une attitude hostile 27 La Bible répond Le péché : bien plus qu’un simple acte 28 « Je vais vous raconter… » Maria Elena Gonzales de Guzman 30 Foi en herbe – Le coin des enfants Une joie toute pure Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matin pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu.

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« Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. » (Ph 4.5) Le vitriol arrive dans des enveloppes brunes, ou s’infiltre à travers les pixels des courriels sur l’écran de mon ordinateur portable. « Si vous saviez les choses horribles que fait Unetelle, tonne l’auteur, vous seriez honteux d’être adventiste. Où est votre éditorial sur les péchés de Unetelle ? Criez à haute voix, ne la ménagez pas ! » « Le Dr Untel peut sembler être l’image même de la bienséance, mais au fond, c’est un dragon rugissant », prétend un autre épistolier. Il fait référence aux bêtes qui représentent des pouvoirs, et s’en sert pour accuser un prof qu’il méprise. Rien n’adoucit le coup porté. Après tout, le péché doit être pointé du doigt, et le pécheur, avoir honte. À une époque de rage et de rupture – où ceux qui ont le pouvoir en abusent souvent et où ceux qui en sont dépourvus crient leur détresse – il n’est pas surprenant que même au sein de l’Église du reste, les décibels augmentent. Les désaccords réfléchis et pointus d’antan ont cédé le pas aux morsures sonores « Je t’ai eu ! » qui embrochent les plans, les opinions ou le caractère d’un adversaire. Nous regardons, mi-terrorisés, mi-jubilatoires, les titans lancer des mots destinés, non pas à persuader, mais à rabaisser ou à calomnier. Et tout cela au nom du « doux Jésus, humble et doux Jésus1. » Mais si l’apôtre Paul a vu juste – et pour information, je crois qu’il a raison – il y a un lien profond entre la douceur des fidèles disciples de Jésus et la proximité de sa venue. Dans la formulation énigmatique de Paul, le comportement doux des croyants est à la fois un signe de la présence du Seigneur dans son Église, et une exigence urgente à la lumière de sa seconde venue. Le lien entre la façon dont nous nous traitons les uns les autres (croyants et incroyants) et le témoignage efficace de l’Église a été annoncé sans équivoque par Jésus luimême : « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn 13.35). Nous devrions donc nous inquiéter, en tant qu’individus et en tant que mouvement, lorsque le discours entre nous et les façons dont nous nous traitons les uns les autres ne montrent plus la tendresse de Jésus, car il se pourrait fort bien que nous soyons en train de miner activement le témoignage de l’Église et de retarder le royaume que nous prétendons rechercher. Ceux qui aiment citer l’exemple de Jésus dénonçant l’hypocrisie des pharisiens pour justifier leur propre comportement malveillant n’ont pas lu assez loin. Ellen White apporte la nuance cruciale au sujet de Jésus : « Le Christ n’a jamais sacrifié une seule vérité ; mais il a toujours dit la vérité avec amour, se montrant prudent et plein d’un tact infiniment délicat dans ses rapports avec le peuple, n’usant jamais de rudesse, de paroles inutilement sévères, et ne faisant jamais, sans nécessité, de la peine à une âme sensible. Il ne blâmait pas la faiblesse humaine ; s’il dénonçait sans crainte l’hypocrisie, l’incrédulité, l’iniquité, il avait des larmes dans la voix en prononçant ses réprimandes les plus sévères2. » En lisant cette série d’articles spéciaux qui célèbrent et soulignent à la fois la douceur de Jésus, priez Dieu d’assouplir votre cœur par la miséricorde et de vous accorder une langue baptisée de paix. « Car ce n’est pas avec des épées qui s’entrechoquent bruyamment, ni au son du roulement de tambour tonitruant qu’arrive soudain le royaume de Dieu, mais avec des actes aimants et miséricordieux3. » Charles Wesley, « Gentle Jesus, Meek and Mild », The Seventh-day Adventist Hymnal, Hagerstown, Md., Review and Herald Pub. Assn., 1985, n° 540. 2 Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 343. 3 Ernest W. Shurtleff, « Lead On, O King Eternal », The Seventh-day Adventist Hymnal, n° 619. 1


Sur le vif

Le 8 août 2021, Yemi Osibanjo, vice-président du Nigeria (au centre), a assisté à la 33e cérémonie inaugurale de l’Université Babcock à IlishanRemo, dans l’État d’Ogun. Yemi Osibanjo a félicité l’Église adventiste d’avoir investi dans une éducation de haute qualité. « C’est là la direction que de nombreuses organisations religieuses doivent suivre », a-t-il déclaré. Photo : Université Babcock

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En bref

43 866 Le nombre de téléspectateurs en ligne lors d’un récent camp-meeting hispanique. Les églises hispaniques de la Fédération Kentucky-Tennessee, aux États-Unis, ont organisé un week-end de réveil plein de louanges, préparé pour les communautés hispanophones de la région et au-delà. Ce camp-meeting, dont le thème était « Reconecta2 » (Reconnectés), visait à régénérer les églises après une année pleine de défis.

Éviter la colère et l’amertume Dans le cadre du sondage de l’Église mondiale 2017-2018 effectué auprès de l’effectif adventiste, les chercheurs ont posé la question suivante : Essayez-vous d’éviter la colère et l’amertume dans votre cœur ? 9 % Pas du tout vrai pour moi 5 % Rarement vrai pour moi 14 % Neutre 21 % Assez vrai pour moi

« Notre recherche valide l’hypothèse initiale selon laquelle travailler plus intelligemment, et non plus durement, donne de meilleurs résultats ; une activité modérée associée à un régime à énergie négative permet d’obtenir les meilleurs résultats. » — Harold Mayer, professeur à la faculté d’éducation physique, de santé et de wellness de l’Université adventiste Southern, au Tennessee (États-Unis), à propos d’un projet de recherche sur lequel il a travaillé. Dans le cadre de cette recherche, Mayer et ses co-chercheurs ont testé 44 femmes âgées de 25 à 54 ans pour voir si leur corps brûlait efficacement les graisses ou inefficacement les hydrates de carbone.

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51 % Très vrai pour moi

Source : ASTR Research and Evaluation Team, n=56,859

15 ans Au King’s Christian College de Queensland, en Australie, Byron a lancé un groupe d’étude biblique à l’heure du déjeuner pour ses camarades de classe. Byron fait partie d’un groupe de lecture intitulé À la découverte de la Bible à l’École du sabbat pour ados de l’église. Il a proposé d’utiliser cette méthode d’étude biblique, et ses camarades ont vraiment aimé l’idée. Le groupe s’est développé rapidement et compte maintenant plus de 40 étudiants. Byron et les autres dirigeants ont décidé de diviser le groupe en deux : un groupe de filles et un groupe de garçons.

9 mois La période de temps, débutant au mois d’août, pendant laquelle l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) mettra en œuvre des initiatives à Maiwut, au Soudan du Sud, pour lutter contre les effets de la pandémie sur les écoles et les petites entreprises. L’initiative comprendra des campagnes d’apprentissage de la sécurité de la COVID-19, une augmentation du capital pour les vendeurs qui ont perdu leur entreprise, et des interventions sur le comportement social au sein des systèmes scolaires. ADRA a établi un partenariat avec les églises adventistes locales, les écoles primaires, et les centres de santé pour offrir des formations et un encadrement.

« Priver beaucoup de gens de leurs droits à cause de la date [des élections] n’est pas la meilleure chose à faire. Bien que cette date soit une clause constitutionnelle bien établie, nous examinerons les possibilités de plaider pour un changement de la date spécifique à un jour de décembre, comme cela se fait dans certains pays. » — Nana Akufo-Addo, président du Ghana, à une délégation de dirigeants de l’Église adventiste. La prochaine élection aura lieu le 7 décembre 2021 – un jour de sabbat. Les dirigeants de l’Église ont rencontré Akufo-Addo pour aborder les questions de liberté religieuse qui touchent les adventistes au Ghana. Akufo-Addo leur a donné l’assurance qu’il travaillera sur ces questions qui ont un impact sur l’Église adventiste au Ghana.


En bref

« J’ai appris à me rapprocher de Dieu. Nous avions besoin de 45 000 pesos [philippins] supplémentaires [environ 890 dollars US] pour acheter un lieu plus grand. Et Dieu a suscité une personne qui a payé cette somme ! Je me sens tellement privilégiée de faire partie de ce projet et de voir Dieu à l’œuvre ! Il est devenu clair que Dieu voulait un tel projet, alors il n’y a d’autre moyen que d’aller de l’avant. » — Amy Goc-Ong, membre de l’Association des entrepreneurs adventistes (ASI), à propos du séminaire Revelation of Hope. Les membres d’ASI ont organisé et parrainé le séminaire dans un hôtel de Tagum, à Davao del Norte, aux Philippines. À la fin du séminaire, plus de 200 personnes ont accepté le message adventiste et ont été baptisées.

Session spéciale de la Conférence générale de 2022 Avis est donné par la présente qu’une session spéciale de la Conférence générale des adventistes du septième jour se tiendra le 18 janvier 2022, au siège de l’Église adventiste du septième jour, domicilié au 12501 Old Columbia Pike, à Silver Spring, au Maryland (États-Unis). La réunion débutera à 8 h 00 (heure normale de l’Est) le 18 janvier 2022, dans l’unique but d’amender la Constitution de la Conférence générale des adventistes du septième jour pour permettre une participation virtuelle aux futures sessions de la Conférence générale. Tous les délégués dûment accrédités sont instamment priés d’être présents à la date et à l’heure désignées. Ted N. C. Wilson, Président de la Conférence générale Erton C. Köhler, Secrétaire de la Conférence générale

« Le fait de sourire comporte de grands avantages pour la santé ! Les jeunes ont relevé le défi d’aller partager l’Évangile ainsi qu’un sourire avec quelqu’un qui pourrait ne pas connaître l’amour de Dieu. » — Diana Díaz, bénévole à l’Union des missions de l’est du Venezuela, à propos des quelque 9 000 adventistes qui ont participé à la distribution de fournitures et de messages d’espérance à ceux en proie à des difficultés économiques. Du 1er juillet au 7 août, des milliers de jeunes à Caracas, capitale du Venezuela, sont descendus dans les rues pour distribuer des sacs de fruits et des imprimés sur les places, les trottoirs, et dans les hôpitaux. Photo : Fédération du centre du Venezuela AdventistWorld.org Octobre 2021

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Actualités

Loma Linda inaugure un nouveau campus médical

Ces installations offrent des soins avancés aux patients, disent les dirigeants

Ansel Oliver, Larry Becker, et Sheann Brandon, Service des nouvelles de l’Université de Loma Linda

Le 6 août dernier, la faculté de santé de l’Université de Loma Linda (LLUH), en Californie, a officiellement ouvert le Dennis and Carol Troesh Medical Campus. Ce nouveau campus à Loma Linda, en Californie (ÉtatsUnis), comprend un hôpital ultramoderne pour adultes et l’extension d’une tour d’hôpital pour enfants – un événement capital dont la préparation a duré des années et que les dirigeants ont célébré lors d’une cérémonie d’inauguration festive. Construit pour répondre aux codes sismiques actualisés de l’État pour les établissements de soins aigus, le campus comporte le nouveau centre médical de 16 étages, ainsi que la tour de neuf étages de l’hôpital pour enfants de LLUH. Intégrant des avancées majeures en matière de sécurité et de confort des patients, ce campus a été conçu pour perpétuer l’héritage de 115 ans de soins et d’éducation sanitaire de l’organisation dans ce qui est devenu aux États-Unis l’une des régions les plus complexes sur le plan médical. C’est en partie grâce aux efforts philanthropiques de Vision 2020 – The Campaign for a Whole Tomorrow, que ce nouveau campus est devenu réalité. Les dirigeants ont remercié les philanthropes Dennis et Carol Troesh pour leur don principal de 100 millions de dollars à cette initiative. Richard Hart, président de la faculté

de santé de l’Université de Loma Linda : « C’est vraiment un jour historique dans l’héritage de la faculté de santé de l’Université de Loma Linda. Les mots sont insuffisants pour exprimer adéquatement la gratitude sincère et l’enthousiasme que nous ressentons au moment où nous ouvrons ces portes à la communauté. » Le dimanche 8 août, Richard Hart a participé au transfert des patients vers le nouveau centre médical sur le campus médical Dennis et Carol Troesh. « Quelle transition remarquable en une seule vie – depuis un sanatorium paisible avec un établissement de formation d’évangélistes médicaux, jusqu’à un centre de santé universitaire de renommée mondiale connu sous le nom de la faculté de santé de l’Université de Loma Linda ! a dit Richard Hart. Nous nous tenons aujourd’hui sur les épaules de nombreuses personnes qui ont fait de cette transition une réalité. » Cette installation de soins aigus est construite sur 126 isolateurs sismiques pour réduire l’impact de l’activité sismique. Deuxième plus grand hôpital de la Californie, il compte 320 lits autorisés, tandis que l’expansion de l’hôpital pour enfants ajoute 84 lits pédiatriques autorisés, pour un total de 364 lits. Kerry Heinrich, PDG des hôpitaux universitaires de Loma Linda,

Le nouveau campus médical Dennis et Carol Troesh à Loma Linda, en Californie, aux États-Unis. Photo : Service des nouvelles de l’Université de Loma Linda 6

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a évoqué l’héritage adventiste de l’organisation. Il a rappelé qu’Ellen White, cofondatrice de LLUH, est arrivée dans la région en 1905 et a remarqué : « C’est l’endroit même » qui serait utilisé pour apporter espoir et guérison. Le nouveau campus, a dit Kerry Heinrich, ouvre un nouveau chapitre de cet héritage. « Cet endroit même soutiendra les efforts intenses des chercheurs dont les découvertes auront un impact dans le monde entier », a-t-il expliqué. Une cérémonie spéciale supplémentaire a également eu lieu au cinquième étage des nouvelles installations pour le pavillon des naissances San Manuel. Les dirigeants ont remercié la bande San Manuel des Indiens missionnaires pour leur contribution de 25 millions de dollars US. Ce don, le plus important de l’histoire de la tribu, est une reconnaissance du partenariat centenaire entre l’hôpital et la tribu. La faculté de santé de l’Université de Loma Linda comprend huit écoles, six hôpitaux et environ 17 000 employés. LLUH est le centre universitaire phare des sciences de la santé de l’Église adventiste. Elle a parrainé de nombreux missionnaires et a servi de consultante pour la création des six autres facultés adventistes de médecine dans le monde. Tamara Thomas, vice-présidente exécutive des affaires médicales de la faculté de médecine de l’Université de Loma Linda : « Les futurs médecins et professionnels des soins de santé qui étudieront ici auront de nombreuses occasions de se former au sein d’équipes multidisciplinaires. J’espère que le travail qui se déroule entre ces murs transformera la vie tant de nos professionnels de la santé actuels et futurs que de la communauté diversifiée que nous servons. »


Actualités

En Haïti, ADRA se focalise sur l’aide à long terme pour les survivants

L’agence fait équipe pour aider les blessés et les déplacés

Kimi-Roux James, Agence de développement et de secours adventiste

Depuis qu’un tremblement de terre d’une magnitude de 7,2 a frappé la région sud d’Haïti le 14 août dernier, le nombre de morts a continué de grimper pendant des semaines après les opérations de recherche et de sauvetage. Selon les rapports officiels, il y a eu des milliers de morts et de blessés, ainsi que des pertes importantes d’infrastructures, avec plus de 7 000 maisons détruites et plus de 12 000 bâtiments endommagés, dont des hôpitaux, des écoles, et des églises. Plusieurs villes dans le sud du pays ont été les plus durement touchées et ont subi d’importants dégâts et destructions de bâtiments et de maisons. À Petit-Trou-de-Nippes, des lignes téléphoniques sont tombées, laissant la ville avec des services de communication limités. Port-au-Prince, capitale d’Haïti, a été secouée par le tremblement de terre, mais aucun dommage important n’a été signalé. Trois jours après le tremblement de terre, Haïti a été touchée par la tempête tropicale Grace, laquelle a provoqué des inondations torrentielles dans certaines régions du pays, augmentant ainsi le nombre de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire. Par ailleurs, la violence des gangs se serait intensifiée, entraînant le déplacement de plus de 19 000 personnes dans la péninsule sud du pays. Fritz Bissereth, directeur national de l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) en Haïti : « La péninsule sud, un point chaud de la violence liée aux gangs, a été inaccessible au cours des derniers mois en raison des barrages routiers et des problèmes de sécurité. Le personnel humanitaire aurait été la cible d’attaques répétées. En outre, l’augmentation des cas de COVID-19

Des personnes regardent ce qui reste d’une église adventiste dans la péninsule sud d’Haïti. Photo : Union des missions haïtiennes

s’est atténuée, mais le déplacement possible de milliers de personnes a créé des conditions propices à un pic des infections à coronavirus. C’est quelque chose qui pourrait potentiellement submerger un système de santé déjà faible, sollicité au-delà de ses capacités, qui doit soigner ceux que le séisme et la tempête tropicale a blessés. » Selon les autorités locales, en août, seulement 0,1 pour cent de la population haïtienne était vaccinée. Des agents du gouvernement ont procédé à l’évaluation des dommages. Selon des sources locales, il faudra des semaines pour déterminer pleinement l’étendue des dégâts et les besoins humanitaires. Pour secourir les survivants de la violence des gangs, déplacés à l’intérieur du pays, ADRA travaille sur plusieurs projets de relocalisation. L’agence travaille en étroite collaboration avec l’hôpital adventiste d’Haïti à Diquini, où les blessés peuvent recevoir des soins et des traitements médicaux orthopédiques indispensables. Depuis le tremblement de terre, l’hôpital s’est vite rempli de nombreux blessés, au-delà de ce qu’il peut recevoir. « ADRA travaille en étroite collaboration avec l’hôpital adventiste local pour offrir un soutien logistique et de coordination, et pour fournir une assistance pour le transport, la nourriture, et l’achat de médicaments », a dit Fritz Bissereth.

Il a ajouté qu’après avoir évalué les besoins des populations affectées, ADRA a revu ses plans pour fournir des articles non alimentaires urgents à un maximum de 6 000 personnes à Saint-Louis-du-Sud, Les Cayes, et Camp-Perrin. L’achat de tentes, de bâches, de kits d’abris, de nourriture et d’eau a été indispensable, selon les constatations des personnes touchées dans ces zones. David Poloche, directeur régional d’ADRA pour la Division interaméricaine de l’Église adventiste : « De nombreuses personnes ont été touchées. Les familles sont encore en train de se remettre, certaines d’entre elles essayant de donner un sens à la dévastation, ainsi qu’à la perte immense de leurs êtres chers. Un grand merci à tous ceux qui ont prié avec ferveur pour Haïti et ADRA. Nous continuons à faire appel à vos pensées et à vos prières alors que nous trouvons la force d’aider les gens en Haïti à se remettre de ces épreuves imprévues. Alors que nous unissons nos forces avec les dirigeants locaux, l’Église adventiste, les partenaires et d’autres agences, ce qui importe le plus, c’est de travailler de concert pour s’assurer que les habitants d’Haïti obtiennent un accès immédiat aux articles essentiels, et reçoivent une aide continue dans l’espoir d’arriver à une phase de rétablissement. » AdventistWorld.org Octobre 2021

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Actualités

Le nouveau président de la Zambie est un adventiste

Hakainde Hichilema a promis d’unir le pays

Innocent Siachitoba et Lubinda Kashewe, de la Fédération adventiste de Lusaka, et Marcos Paseggi, de Adventist World

À Lusaka, le 24 août 2021, Hakainde Sammy Hichilema a été investi en tant que septième président de la république de Zambie. Photo : Département de la jeunesse de la Fédération adventiste de Lusaka

Le 24 août 2021, Hakainde Sammy Hichilema, membre de l’Église adventiste, est devenu le septième président de la République de Zambie à l’issue d’une cérémonie officielle d’investiture qui s’est déroulée à Lusaka, capitale du pays. Il a remporté les élections générales du 12 août avec 2 810 757 voix, devançant ainsi le président sortant Edgar Chagwa Lungu, lequel a obtenu 1 814 201 voix. Au total, 4 858 193 voix ont été exprimées lors de l’élection nationale. Pendant la campagne électorale, Hakainde Sammy Hichilema a focalisé son message sur l’unification du pays, lequel compte 73 tribus, et sur la relance d’une économie nationale qui bat de l’aile. Le nouveau président et sa femme, Mutinta Shepande Hichilema, sont des membres adventistes baptisés. Ils font partie du district de la mission de Chilanga, au sein de la Fédération adventiste de Lusaka. Après avoir suivi des cours pendant un an, tous deux ont été investis en décembre 2020 chefs-guides au sein du Ministère de la jeunesse par Webster Silungwe, directeur de la jeunesse de l’Union des fédérations du Sud de la Zambie. Selon l’agence de presse Reuters, Hakainde Sammy Hichilema, 59 ans, est né dans le sud de la Zambie dans une famille à faible revenu. Il a fréquenté l’Université de la Zambie 8

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grâce à une bourse du gouvernement. Ensuite, il a étudié le commerce et la finance à l’Université de Birmingham, au Royaume-Uni. Il est aujourd’hui un homme d’affaires réputé dont le portfolio comprend la gestion immobilière, l’élevage de bétail, et la consultation financière. Membres et dirigeants adventistes du monde entier ont félicité Hakainde Sammy Hichilema pour son nouveau poste. Pako Mokgwane, directeur adjoint de la jeunesse de l’Église adventiste : « C’est monumental et historique ! Continuez à vivre selon les idéaux de votre Chef-guide. » Joyce Motsoeneng, membre d’église, a écrit : « Félicitations ! Puisse le Seigneur être votre guide tout au long du chemin. Qu’il vous accorde grâce et sagesse, comme il l’a fait pour le roi Salomon. Puissiez-vous, au nom de Jésus-Christ, diriger le pays avec intégrité. Puisse la nation zambienne connaître à travers vous le Dieu créateur du ciel et de la terre ! » « Laissez Dieu diriger à travers vous, a ajouté Thucha Emeldah, également membre d’église. Le sentier ne sera pas facile, mais Dieu est toujours Dieu. Il vous guidera et vous protégera. Soyez assuré de nos prières. » Pendant sa campagne, Hakainde Sammy Hichilema a promis de promouvoir les libertés religieuses

pour toutes les confessions dans la nation, ajoutant qu’il ne contraindrait personne à se joindre à son Église, comme l’ont prétendu ses adversaires politiques. C’est après sa sixième tentative qu’Hakainde Sammy Hichilema a été élu à la tête du pays. Le 24 août, des milliers de Zambiens et de dignitaires étrangers ont rempli le National Heroes Stadium de Lusaka pour assister à l’investiture d’Hichilema. La cérémonie a commencé par la lecture d’un verset biblique suivi d’une prière pour « que Dieu accorde au président la sagesse, afin qu’il puisse continuer à promouvoir la paix […], et puisse avoir la paix au milieu de tous les défis ». Le premier discours d’Hakainde Sammy Hichilema à la nation était rempli d’un profond sentiment de gratitude envers les nombreuses parties prenantes qui ont rendu ce moment possible. Il a d’abord remercié Dieu et lui a demandé de le guider. « Je prie pour que Dieu continue à nous guider tout au long de notre voyage ; il est notre ancre », a-t-il dit. Ensuite, il a remercié son prédécesseur et adversaire politique Edgar Lungu pour les services rendus au pays. Il a également remercié son colistier et nouveau vice-président, Mutale Nalumango, et sa femme, Mutinta. Hakainde Sammy Hichilema : « Les mots sont impuissants pour exprimer ma gratitude pour votre soutien et vos conseils au fil des ans. » Hakainde Sammy Hichilema a promis de se battre pour « l’inclusion, pas l’exclusion ; pour le rassemblement, pas la dispersion ». Il a aussi promis de servir son pays au mieux de ses capacités. « Nous serons vraiment vos serviteurs, a-t-il assuré aux citoyens zambiens. C’est là la promesse que nous vous faisons. »


Coup d’œil sur… la Division Afrique centre-ouest (WAD)

889 196 Effectif de la Division Afrique centre-ouest (WAD) au 30 juin 2021

« Nos institutions sont des centres d’évangélisation ! Nous devons utiliser les moyens modernes d’évangélisation pour accomplir l’œuvre qui nous a été confiée. Je prie pour que ces équipements servent à répandre la bonne nouvelle dans ces trois institutions, et même au-delà. » — Elie Weick-Dido, président de la Division Afrique centre-ouest, à propos d’un don de projecteurs aux trois instituts d’enseignement supérieur de la Fédération des églises adventistes de la Côte d’Ivoire. Les instituts adventistes d’enseignement supérieur de Bouaké, d’Abidjan et de Divo ont reçu chacun 20 projecteurs.

« Les écoles sont un puissant facteur d’évangélisation car l’éducation et la rédemption sont une seule et même chose. Lorsqu’on a une école avec six salles de classe, on a six églises. Par conséquent, plus on a de salles de classe, plus on a d’églises ! Et ça, ça va stimuler notre travail missionnaire. » — Charles Assandé, directeur de l’éducation de la Fédération des églises adventistes de la Côte d’Ivoire, lors d’un service de dédicace l’automne dernier d’églises et d’écoles nouvellement construites. Ces projets de construction, ainsi que d’autres, ont été réalisés en partenariat avec Maranatha Volunteers International. Récemment, Maranatha a ajouté un nouveau puits à l’école adventiste de Divo, pour le bénéfice des 1 500 étudiants ainsi que des 2 500 membres de la communauté.

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Plus de 1 000

Le nombre de membres nouvellement baptisés qui se sont joints aux églises adventistes après une campagne d’évangélisation de six semaines. Cette campagne a été organisée par l’Union des missions du Cameroun. L’orateur invité était Kingsley Anonaba, secrétaire exécutif de la Division Afrique centre-ouest. Les sermons ont été diffusés en direct sur YouTube et Facebook. Des personnes se sont réunies en petits groupes dans des foyers et des églises pour écouter les sermons. D’autres églises des pays voisins se sont également jointes à eux, notamment le Gabon, le Tchad, le Rwanda, le Ghana, et le Nigeria. (^-)

Le nombre de femmes ayant participé à un congrès du Ministère des femmes. Ce congrès de quatre jours a eu lieu à l’Institut adventiste d’enseignement supérieur bilingue BOMA, à Bertoua. L’événement, sponsorisé par la Fédération des églises adventistes de l’est du Cameroun, avait pour thème : « Femmes à l’œuvre pour Christ dans un monde dépourvu de vertus et à une époque comme celle-ci. »

Photo : courtoisie de l’Union des missions du Cameroun AdventistWorld.org Octobre 2021

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Sous les projecteurs

« Je deviens grand 1 par ta [douceur] » Redécouvrir la puissance d’un trait de caractère essentiel

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e nos jours, on n’entend pas souvent les mots « douceur » ou, terme encore plus ancien, « mansuétude ». Ils sont rarement présents dans le discours public, où politiciens et dirigeants défendent leur territoire en projetant la force, le pouvoir, ou un leadership compétent. Les médias – y compris les médias sociaux – se nourrissent de conflits et de tensions, mais pas de douceur. Si vous prenez le temps de lire les commentaires sur Facebook ou sur les sites d’information, y compris les sites d’information des Églises, vous trouverez de nombreux exemples de manque de douceur – même parmi les membres d’une même communauté de foi.


QU’EST-CE QUE LA DOUCEUR ?

Lorsqu’on pense à la douceur, les synonymes suivants viennent à l’esprit : bonté, tendresse, clémence. La douceur est la qualité de ce qui est doux, ou l’état d’être doux. Nos cultures assimilent souvent la « douceur » à l’impuissance ou à l’incapacité de changer notre réalité de manière significative. Cependant, dans les Écritures, les nombreuses références à la douceur et au fait d’être doux nous offrent une image fort différente. Les images valant mille mots, imaginez un instant l’image suivante, laquelle illustre bien l’idée de la douceur. Un incendie fait rage. Sur place, un pompier grand, musclé, et bien équipé, combat l’incendie. Il est revêtu d’une épaisse veste ignifugée et d’un pantalon jaune ou orange vif. Ses mains, recouvertes de gants spéciaux, sont énormes. Il a sur son dos une bouteille d’oxygène, et sur sa tête, un casque jaune vif. Il est couvert de crasse et a l’air en sueur. Faites maintenant un zoom sur l’image : ce pompier courageux tient une petite boule duveteuse dans ses mains. Il vient de sauver un chaton ! Cette photo est prête à devenir virale. Elle communique la douceur, la compassion et la sollicitude au milieu du chaos, de la douleur, et de la destruction. La douceur, c’est la compassion devenue visible – parfois de façons petites, insignifiantes en apparence. La Bible utilise « doux » (avec un nom qui est décrit plus en détail par cet adjectif ) et « douceur » dans un certain nombre de contextes distincts. Dans les Proverbes, note Leland Ryken dans le Dictionary of Biblical Imagery, on trouve « deux images frappantes de la douceur dans son pouvoir désarmant »2. Le proverbe « [U]ne langue douce peut briser des os » (Pr 25.15) offre une perspective unique sur le pouvoir du langage – y compris pour le bien, tel qu’indiqué dans Proverbes 15.11 : « Une réponse douce calme la fureur ». Cependant, il ne faut pas confondre la douceur et la parole douce avec la faiblesse ou l’indolence. Psaumes 18.36 fait référence à la douceur de Dieu en faveur du psalmiste – et, par extension, du peuple de Dieu. Le langage utilise l’imagerie militaire (v. 33,35,36), mais c’est la douceur de Dieu qui nous fait devenir grands, et non la puissance militaire. Le terme hébreu sous-jacent, traduit par « douceur », est associé à l’humilité, à la patience, et au fait de porter un fardeau. Nous sommes confrontés à un paradoxe évident : seules la douceur et la grâce de Dieu peuvent rendre les êtres humains grands. Seules la douce compassion et la sollicitude de Dieu peuvent atteindre et transformer nos cœurs endurcis par le péché. LE DIEU DÉVORANT ET DOUX

Dans les nombreuses descriptions de la révélation divine, on retrouve souvent ce paradoxe. Alors que le peuple a été témoin du feu et du tonnerre au Sinaï, alors qu’il a ressenti le tremblement de terre qui secouait le sol, alors qu’il a frémi en face de la révélation de la puissance de Dieu (Ex 19.1620), Dieu choisit le « murmure doux et léger » ou la « voix douce, subtile » (DRB) pour se révéler à un Élie déprimé et déçu (1 R 19.12). Dans les Écritures, Dieu est le guerrier (Ex 15.3 ; Es 42.13), mais aussi le berger qui prend soin de son troupeau avec douceur (Ps 23). Il est le guérisseur (Ex 15.26 ; Image : vDzmitry Skazau / iStock / Getty Images Plus / Getty Images

Dt 7.15), mais aussi le juge (Ps 75.7 ; Es 66.16). En tant que Juge, Législateur et Roi, Dieu sauvera son peuple (Es 33.22). Une attitude divine sous-jacente s’exprime dans toutes les métaphores mentionnées ci-dessus. Dieu est animé d’un amour inébranlable envers sa création (1 Jn 4.8) – et c’est par amour qu’il combat en faveur de son peuple, qu’il juge son peuple, lui donne ses principes (ou lois) vivifiants qui le bénissent et, finalement, le sauve. On a décrit Exode 34.6,7 en tant que cœur du discours de l’Ancien Testament sur Dieu. Ce passage dépeint un moment clé de la révélation personnelle de Dieu et, alors que nous pouvons voir à la fois le côté dévorant et le côté doux du caractère de Dieu, nous, ainsi que de nombreux commentateurs avant nous, notons que sa douceur, sa compassion, sa longanimité et sa miséricorde précèdent et équilibrent sa juste justice. VOIR LA DOUCEUR DANS LA CHAIR

La venue de Jésus sur cette planète déchue a accéléré le rythme et la cadence du plan du salut de Dieu. Le Dieu-Homme s’est décrit lui-même comme étant « doux et humble de cœur » (Mt 11.29) – prêt et disposé à être le porteur du péché et du fardeau. Le fait qu’il soit arrivé comme un bébé sans défense, qu’il soit né dans une famille pauvre, qu’il ait connu l’angoisse de vivre en tant que réfugié en Égypte, puis qu’il ait grandi dans la ville galiléenne peu sophistiquée de Nazareth ne correspondait absolument pas aux attentes messianiques populaires. Cependant, il nous a montré comment la douceur, la compassion et la tendresse peuvent entraîner une transformation spectaculaire. Jean le décrit plus tard comme « l’agneau qui a été immolé », mais qui, par son sacrifice, reçoit « la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire, et la louange » (Ap 5.12). Et Ryken de noter, à juste titre : « La douceur est une image de la puissance subversive ultime de Dieu qui sape les structures du pouvoir de ce monde »3. Tandis que Jésus s’engage auprès de sa création, sa compassion et sa douceur se manifestent de bien des manières. Voyant les foules, il est ému de compassion. Il guérit les malades (Mt 14,14) et nourrit les affamés (Mt 15.32-39). Il touche le corps sans vie de la fille de Jaïrus avant de la ressusciter (Mc 5.42), et dit avec douceur « Ne pleure pas ! » (Lc 7.13) à une pauvre veuve en deuil avant de rappeler son fils unique à la vie (v. 14-17). « Le Sauveur allait de maison en maison, guérissant les malades, consolant les affligés, adressant des paroles de paix aux abattus. Il prenait les petits enfants dans ses bras et les bénissait. Il apportait l’espoir et le réconfort aux mères fatiguées. Avec une tendresse et une douceur sans défaillances, il allait au-devant de toutes les formes de souffrance et de douleur humaines4. » La douceur est souvent communiquée par le toucher. Nous voyons Jésus toucher de nombreuses personnes alors qu’il déverse sur l’amour de Dieu. La communication non verbale est extrêmement importante pour l’homme sourd et muet qui reçoit le doux toucher de Jésus (Mc 7.31-36). De même, un aveugle sent le toucher de Jésus – et recouvre la vue (Mc 8.22-26). AdventistWorld.org Octobre 2021

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APPELÉS À VIVRE DANS LA DOUCEUR

Les références à la douceur apparaissent à plusieurs reprises dans le Nouveau Testament. Paul, l’ancien persécuteur fanatique de l’Église, met la douceur sur la liste des expressions du fruit de l’Esprit qui ne vient pas naturellement aux êtres humains (Ga 5.23). La vraie douceur ne peut s’épanouir et croître que là où l’Esprit de Dieu est présent et à l’œuvre. Voici ce que Paul recommande également à l’église de Colosses : « [C]omme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience » (Col 3.12). Il souligne souvent la douceur avec laquelle il traite les églises auxquelles il s’adresse dans ses lettres (1 Co 4.21 ; 1 Th 2.7). Les attitudes énumérées dans ces textes reflètent les valeurs du royaume de Dieu que Jésus a soulignées dans son sermon sur la montagne (Mt 5-7). Nous n’associons pas ces valeurs et attitudes aux personnes puissantes et prospères que nos cultures célèbrent aujourd’hui, car elles vont à contre-courant de nos cultures. Nous sommes, pour la plupart, d’accord avec l’affirmation selon laquelle la douceur est un élément important d’un caractère semblable à celui du Christ. Mais comment pouvons-nous apprendre à être plus doux, plus compatissants, plus aimables, et plus attentionnés ? Nous aimons l’idéal – mais nous reconnaissons que notre réalité n’est pas à la hauteur d’un tel idéal. L’humilité est un élément essentiel de la douceur. Lorsque nous nous humilions, nous commençons à penser moins à nous-mêmes et plus aux autres. Notre valeur ne se fonde pas sur nos réalisations, ni même sur nos qualités, mais s’ancre plutôt dans l’acceptation et l’amour de Dieu pour nous. Nous reconnaissons que la grâce que nous avons reçue du doux Guérisseur se multiplie miraculeusement lorsque nous la partageons avec ceux qui nous entourent. Nous commençons à imiter les attitudes que nous pouvons observer dans la divinité. Dieu utilise souvent les épreuves et les défis de notre propre vie pour nous rapprocher de lui, car c’est dans ces

Quel est votre niveau de douceur ? Voici une liste de contrôle pour votre évaluation personnelle Les questions suivantes ne constituent pas une enquête scientifique. Par contre, elles peuvent vous inciter à pratiquer la douceur de manière plus consciente, et à évaluer en toute honnêteté où vous vous situez par rapport à cette valeur importante du royaume de Dieu*.

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moments que nous reconnaissons son réconfort constant. « Dieu nous chuchote à l’oreille dans nos plaisirs, nous parle dans notre conscience, mais crie dans nos souffrances. C’est son mégaphone pour réveiller un monde sourd », écrit l’auteur chrétien C. S. Lewis5. Nous pouvons nous sentir déconcertés par la douleur et les ravages infligés par l’ennemi de Dieu – et être tentés de dénoncer le Dieu que nous blâmons pour cela. Lui seul est notre délivrance, mais nous le maudissons pour avoir essayé d’attirer notre attention. Paul offre la perspective suivante aux chrétiens de Corinthe : « Si nous sommes dans la détresse, c’est pour votre réconfort et votre salut ; si nous sommes consolés, c’est pour votre réconfort, qui produit en vous la patience dans les mêmes souffrances que nous » (2 Co 1.6). Lorsqu’on fait l’expérience du doux réconfort de Dieu, on est équipé pour réconforter les autres. FRANCHIR LA LIGNE D’ARRIVÉE

La douceur, probablement plus que tout autre trait de caractère, témoigne d’une vie cachée avec Dieu en Christ. Au lieu d’être un signe de faiblesse, elle témoigne avec force du fait que les disciples doux et gentils du bon Berger connaissent leur valeur. Ils ont la certitude qu’ils sont aimés et, au lieu de s’accrocher à des structures de pouvoir égoïstes, ils peuvent partager cet amour par le biais de la douceur. Bien que cela ne soit pas toujours évident, ils savent que ce ne sont pas les bruyants, les orgueilleux ou les impitoyables, mais les doux qui « hériteront la terre » (Mt 5.5). Note de la traductrice : Les différentes versions bibliques en français rendent le terme « gentleness » par bonté. Comme de nombreux autres versets bibliques cités dans cet article rendent « gentleness » par douceur, c’est ce terme qui est utilisé ici pour Psaumes 18.36. 2 Leland Ryken et al., Dictionary of Biblical Imagery, Downers Grove, IL, InterVarsity Press, 2000, p. 325. 3 Ibid. 4 Ellen G. White, Conquérants pacifiques, p. 323. 5 C. S. Lewis, The Problem of Pain, New York, HarperCollins, 1996, p. 91. 1

Gerald A. Klingbeil est rédacteur adjoint de Adventist World.

Avez-vous développé l’humilité et l’auto-discipline afin d’être attentif aux souffrances et aux besoins des autres ? Êtes-vous irritable et réactionnaire lorsque des personnes ayant des besoins empiètent sur votre temps ou votre énergie ? Lorsque vous donnez des instructions ou des réponses aux autres, tenez-vous compte de leurs faiblesses et de leurs limites ?

Êtes-vous conscient des limites et des faiblesses de votre propre caractère ? Comment vous comportez-vous avec ceux qui vous offensent ou vous découragent ? *Adapté du matériel provenant du site Web de Christian Institute of Basic Life Principles (Institut chrétien des principes fondamentaux de la vie) : iblp.org.


Place aux jeunes

Des larmes déraisonnables

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es larmes me mettent souvent mal à l’aise. Pour une raison quelconque, j’ai du mal à pleurer – même devant ceux en qui j’ai confiance. Un jour, allongée sur mon lit, j’ai pleuré sur des tas de « petites » choses. Qu’est-ce que ça m’a énervée ! À l’époque, je travaillais tôt le matin dans une station de radio – ce qui veut dire que je terminais de travailler bien avant mes amis. Quand ils sortaient du travail, prêts à avoir du plaisir ensemble, je devais, moi, aller me coucher ! Par conséquent, il m’arrivait de me Dieu peut prendre sentir seule. Eh bien, ce jour-là, je me suis nos frustrations, sentie encore plus seule. J’ai commencé à renifler simplement parce que j’aurais voulu notre colère, nos qu’un ami soit libre pour déjeuner avec larmes – que nos moi. Une idée triste en accompagnant une je me suis mise à penser à des amis sentiments soient autre, proches dont j’étais sans nouvelles depuis justifiés ou que un certain temps parce qu’ils étaient très nous pensions que occupés et que nos vies étaient fort différentes. Soudain, une avalanche d’irritations nos raisons sont mineures m’a submergée. En plus, j’étais insignifiantes. épuisée, ce qui n’arrangeait rien. Je me suis recroquevillée, j’ai enfoui ma tête dans mon peignoir duveteux… et j’ai pleuré ! Pourtant, alors même que je sanglotais, mon cerveau protestait : « C’est tellement ridicule ! Tu sais qu’il y a des raisons logiques à tout ce qui te blesse. Il n’y a rien de personnel là-dedans ! » Là, étendue sur mon lit, j’ai prié. Mon Dieu, j’ai l’impression que je ne devrais pas avoir de la peine. Que je ne devrais pas pleurer. Ces larmes sont tellement déraisonnables ! Et alors, mes larmes ont d’autant plus coulé parce que je ne voulais déranger personne, même pas Dieu, avec une bêtise pareille. Soudain, j’ai senti le doux murmure de Dieu : Lynette, donne-moi tes larmes déraisonnables.

Dieu est tellement plus doux envers moi que je ne le suis envers moi-même ! Il nous invite tous à répandre notre cœur devant lui (Ps 62.8, NBS). En fait, David dit de Dieu : « Tu comptes les pas de ma vie errante ; recueille mes larmes dans ton outre : ne sont-elles pas inscrites dans ton livre1 ? » (Ps 56.9) Quel soin minutieux ! Dieu peut prendre nos frustrations, notre colère, nos larmes – que nos sentiments soient justifiés ou que nous pensions que nos raisons sont insignifiantes. Il veut la version authentique, non retouchée, de nous-mêmes. L’une de mes citations préférées d’Ellen White le dit en ces termes : « Placez constamment devant Dieu vos besoins, vos joies, vos tristesses, vos soucis et vos craintes. Vous ne le fatiguerez pas ; vous ne pourrez jamais le lasser. […] Apportez-lui tous vos sujets de préoccupation. Rien n’est trop lourd pour celui qui soutient les mondes et dirige l’univers. Rien de ce qui touche à notre paix ne lui est indifférent. […] Les rapports entre chaque âme et Dieu sont aussi intimes que s’il n’y avait que cette seule âme pour laquelle il ait donné son Fils bien-aimé2. » Vous arrive-t-il, comme à moi, d’être dur envers vous-même ? De vous demander si vous n’accablez pas Dieu de vos préoccupations ? Si oui, souvenez-vous que le Seigneur vous accueille avec compassion et vous traite avec tendresse. Comme Jésus l’a dit lui-même, « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. […Je] suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. » (Mt 11.28,29) Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910. 2 Ellen G. White, Vers Jésus, p. 152. 1

Lynette Allcock, diplômée de l’Université adventiste Southern, enseigne l’anglais à Séoul, en Corée du Sud.

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Sous les projecteurs

Parce que vous en valez la peine

Un parcours vers la reconnaissance de notre valeur personnelle

« Tu pensais que je méritais de mourir… Par conséquent, tu as sacrifié ta vie pour que je puisse être libre... sauvée Pour que je puisse dire à tous ceux que je connais Que tu pensais que je valais la peine d’être sauvée » (Anthony Brown et le groupe therAPy, « Worth »).

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’histoire suivante est gravée dans notre mémoire. Une femme est prise en flagrant délit de relation extraconjugale avec un homme respecté. Quel choc ce doit être pour elle ! Les intrus, en effet, se fichent de sa vie privée. Imaginez, au milieu des cris, des mains qui la saisissent et des poings brandis avec colère devant elle, la gêne et la honte sur son visage alors qu’elle tente de se couvrir, d’expliquer pourquoi on l’a trouvée là. Entourée d’hommes, elle tente de se protéger de la bousculade en enfonçant ses talons dans le sol, mais en vain. Ils l’amènent de force. Une fois de plus, elle est à court d’options. Pourquoi me traînent-ils jusqu’au temple ? Je ne suis pas la bienvenue ici. C’est à ce bâtiment que pour elle, l’amour s’est éteint il y a longtemps. Les gens crient et se moquent d’elle. Animés d’une curiosité malveillante, ils lui jettent des regards sauvages. Alors qu’elle est là, par terre, elle remarque qu’elle n’est pas la seule sur le sol. L’homme baissé à côté d’elle ne la regarde pas de haut. Ses yeux expriment la compassion. De sa position, elle ne peut pas lire les mots qu’il trace dans la poussière. Soudain, il se lève et s’adresse à la foule grandissante, puis se baisse de nouveau. Tandis que les hommes partent les uns après les autres, le rythme cardiaque de la femme ralentit suffisamment pour qu’elle puisse reprendre pied. Elle est là, à nouveau seule avec un homme, mais dont la présence ne génère pas


d’anxiété. Imaginez sa surprise tandis qu’il se tourne vers elle et lui dit : « Où sont tous les hommes qui t’ont condamnée ? Moi, je ne suis pas ici pour te condamner. Va, et à l’avenir, vis sans pécher. » ! UN POINT DE VUE PERSONNEL

Imaginez maintenant que cette femme soit votre fille, votre mère, votre sœur, ou votre amie. Dans un monde où la superficialité dépourvue de sensibilité est à l’ordre du jour, un ami comme Jésus est non seulement utile, mais aussi réparateur dans sa façon de prendre soin de vous. Jésus est souvent décrit comme doux – un terme qui fait penser à un tempérament pacifique, et à de la faiblesse. Est-ce là ce dont nous sommes témoins dans Jean 8, même dans nos imaginations les plus sanctifiées ? Alors que nous regardons ce passage de plus près, considérons les hommes impliqués. Qui étaient donc ceux qui ont amené la « femme adultère » au temple pour qu’elle y soit jugée ? Chose sûre, ils étaient suffisamment puissants pour lui faire sentir son impuissance. Et l’homme impliqué avec elle ? Bien que coupable du même péché, son statut social était suffisamment élevé pour qu’ils lui épargnent le mépris et les blâmes publics infligés à cette pauvre femme. Les hommes dans la vie de cette dernière ont conspiré contre elle, lui ont fait faux bond, lui ont manqué de respect et l’ont abandonnée – sauf Jésus, le « gentle-man » [« l’homme doux »]. Dans cette situation, Jésus manifeste une douceur d’une manière que l’on ne reconnaît que rarement. Du point de vue du Christ, l’histoire aurait pu être la suivante : des hommes hostiles qui ne cessent de manquer de respect à son Père lui amènent une femme dans les parvis sacrés du temple. Ils ont l’audace d’essayer de prendre au piège, théologiquement parlant, le Image : Guillaume Bolduc

Fils de Dieu dans la maison de son Père. La divinité de Christ frémit d’indignation devant le sacrilège et le déshonneur qu’ils apportent au temple en place et lieu du respect que ces parvis sacrés méritent. En ce jour où la foule choisit la violence, Jésus, le « gentle-man », choisit de publier dans la poussière une œuvre littéraire si puissante que les hommes disparaissent sans mot dire. Il est probable que, bien que Jésus fasse preuve de compassion à l’égard de la femme, il retient le jugement légitime qu’il pourrait largement décaisser par son autorité. Contenir le pouvoir de nous anéantir est une vertu pour laquelle nous pensons rarement à louer Dieu… Ces hommes ne s’en sortent qu’avec une légère égratignure à leur ego. Ne négligeons pas l’autre don miséricordieux offert par Jésus, le « gentle-man » de ce script. La femme non seulement est protégée par sa réprimande non violente, mais aussi restaurée dans sa valeur. Jean 8.10,11 nous révèle l’échange sublime entre Jésus et la femme : « Alors s’étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit : Femme, où sont ceux qui t’accusaient ? Personne ne t’a-t-il condamnée ? Elle répondit : Non, Seigneur. Et Jésus lui dit : Je ne te condamne pas non plus : va, et ne pèche plus. » LA VALEUR PERSONNELLE EST UN DON

L’angle sous lequel Jésus aborde le péché de la femme est à la fois une leçon d’humilité et une affirmation. Bien qu’il ait le droit et l’autorité de l’accuser, il choisit plutôt de l’habiliter par cette offre d’un nouveau départ en la chargeant de prendre ses responsabilités. Le fait qu’elle soit mise au défi d’accomplir ce que Jésus la croit capable de faire en dit long sur la façon dont il la voit capable à la lumière de son divin sacrifice en

sa faveur. Cela devrait nous inciter à nous regarder nous-mêmes – alors que nous sommes pris la main dans le sac, souvent par notre propre faute, et que Christ juge pourtant que nous valons la peine d’un tel sacrifice. Efforçons-nous donc de découvrir la valeur qu’il voit en nous ! S’estimer soi-même est en phase avec le fait d’honorer le sacrifice que le Christ a fait pour nous. Nous prenons conscience de notre potentiel en cherchant intentionnellement à honorer Dieu alors que nous nous traitons comme il nous traite. Voici quelques conseils pratiques pour accroître votre valeur personnelle : ■ Acceptez-vous en tant qu’individu aimé de Dieu. ■ Reconnaissez que votre valeur en tant qu’individu ne dépend pas des gens, de vos réalisations personnelles, et des éloges d’autrui. ■ Choisissez des réponses qui honorent la nouvelle créature que vous êtes en Christ. ■ Exercez la puissance que Dieu vous a donnée de choisir et de changer vos circonstances. Jean 8 nous montre comment Jésus cherche à nous restaurer en nous donnant la liberté d’explorer la vie en dehors des limites du péché. C’est à nous de comprendre que cette possibilité a été achetée et payée par son sacrifice. Il a mis de côté son ultime puissance pour donner à chacun de nous l’accès à une vie nouvelle en lui. C’est là un bon point de départ pour reconnaître notre valeur personnelle en Christ. * Ce récit de la rencontre de Jésus avec la femme prise en flagrant délit d’adultère est basé sur Jean 8.1-11.

Kryselle Craig poursuit un doctorat en études de thérapie conjugale et familiale, et habite avec sa famille dans l’État du Maryland, aux États-Unis.

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Sous les projecteurs

Servir un monde en colère

Dans un monde en colère, que pouvonsnous faire ? L’Évangile nous donne l’assurance dont nous avons besoin pour faire mieux

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our définir la colère ou la découvrir, nul besoin de Google ou d’un dictionnaire. Tous savent à quoi elle ressemble et quels sentiments elle entraîne. Devant la colère, on peut être dérangé, choqué, confronté – terrifié ! La colère remplit l’air de tension. L’expression « On pourrait couper l’air avec un couteau » décrit l’ambiance étrange d’une situation où la colère domine. Les chiens sentent la colère humaine. En général, ils s’éloignent de la scène agitée, tête basse, en quête

De l’abondance du cœur

L Alors que le monde se rapproche de la fin dont la prophétie nous a prévenus, les gens ne font qu’aller de mal en pis : ils sont plus malades, plus malheureux, et oui, plus en colère. Cependant, nous avons un travail à accomplir ! Comment faire briller la lumière dans les ténèbres, guérir là où il y a de la souffrance, et donner aux personnes en colère ce dont elles ont besoin pour retrouver la paix ? Voici deux perspectives sur la façon dont nous pouvons servir un monde en colère. — La rédaction

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’intensité des mots qui sortent de ma bouche me surprennent, et le geste qui suit, plus encore. Main levée, je frappe ma paume contre mon klaxon pour exprimer mon agacement. Le conducteur d’un véhicule utilitaire blanc juste devant moi semble distrait, inconscient de la file de véhicules derrière lui. Nous attendons tous de pouvoir tourner à gauche. Pendant deux cycles, la flèche verte indiquant qu’il est possible de le faire en toute sécurité passe à l’orange, puis au rouge. Les moteurs ronflent et les klaxons retentissent tandis que l’impatience s’intensifie. Même si je ne fais que rentrer chez moi, mon irritation prend rapidement l’allure d’une furie intense contre « les gens qui ne font pas attention ». Et avant même que je ne m’en rende Image : AZ68 / iStock / Getty Images Plus / Getty Images


de sécurité. Les chats la sentent, eux aussi, et s’enfuient sans bruit pour éviter le proverbial « coup de pied ». Mais il y en a qui sont pris au piège – pas des chiens, ni des chats, mais des êtres humains innocents. Coincés dans le royaume d’une personne en colère, ils ne peuvent s’échapper. J’éprouve de la compassion pour ces victimes. Leur misère m’attriste profondément. Qui, en effet, mérite de tomber dans le piège de ce genre de monde ? J’ai aussi pitié de ceux que la colère fait souffrir – pas la colère des autres, mais la leur – une vraie tempête qui envahit leur poitrine, leur tête, et leurs mains avec rafales, tonnerre, et éclairs. Rien ne va plus ! Qu’il doit être misérable d’être dominé par une telle tempête, où les accalmies se font rares… Nous connaissons ces « fils du tonnerre », nous savons que leurs fusibles sautent facilement et que les explosions peuvent être, semble-t-il, atomiques.

La colère est loin d’être une nouvelle condition humaine. Elle apparaît dans la Bible dès Genèse 4.5 – Caïn offrant avec orgueil un sacrifice que Dieu rejette. De la Genèse à l’Apocalypse, la colère persiste. Dans ce dernier livre, on trouve ces mots mémorables : « Et le dragon fut irrité contre la femme, et il s’en alla faire la guerre aux restes de sa postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus. » (Ap 12.17) Des générations durant, les adventistes ont chanté : « Les nations sont en colère – nous savons par cela que Jésus revient* ! » Si certains ne sont pas convaincus du réchauffement climatique, en revanche, peu d’entre eux doutent que notre planète se réchauffe en termes de colère.

« Si seulement on pouvait garder

la tête froide, a écrit Rudyard Kipling, quand tous ceux qu’on connaît perdent la leur et en jettent la faute sur nous… » Et il avait raison ! Ce conseil semble partager quelques similitudes avec le proverbe suivant de Salomon : « Ne te hâte pas en ton esprit de t’irriter, car l’irritation repose dans le sein des insensés. » (Ec 7.9) Il y a aussi le conseil bien connu suivant : « Une réponse douce calme la fureur, mais une parole dure excite la colère. » (Pr 15.1) On dirait bien que l’une des meilleures choses à faire, c’est d’éviter de nous mettre en colère… On a observé que les gens se mettent en colère lorsqu’ils éprouvent des difficultés, sont en détresse, ou en deuil. C’est précisément dans ces moments-là que le ministère d’aide doit s’exercer – lorsque les gens éprouvent des difficultés, sont en détresse, ou en deuil. Malheureusement, il arrive qu’on se tienne instinctivement à l’écart d’une

compte, je klaxonne et crie, moi aussi, après le conducteur distrait. La colère – cette émotion humaine bien connue – peut passer d’une légère contrariété à une rage irrationnelle1. Notre monde est de plus en plus en colère ! Bien que les taux d’hostilité et de rage aient atteint, à l’échelle mondiale, un pic en 2020 en raison de la pandémie de COVID-19, force est de constater que depuis 10 ans, ces émotions ne cessent d’augmenter2. De la rage au volant jusqu’aux attaques non provoquées dans les lieux publics, on voit de petites contrariétés dégénérer en violentes confrontations. On est submergé de manchettes transpirant la colère ; on est entouré de voix qui fulminent sur les ondes. On sent la montée de la tension émotionnelle dans les espaces bondés – aéroports, magasins – alors qu’on apprend tous à gérer la distanciation sociale et le port du masque dans une pandémie en constante évolution.

Cette colère implacable peut s’insinuer sournoisement dans notre psyché et avoir un impact sur notre façon de communiquer avec nos semblables. En tant que disciples du Christ, nous sommes appelés à aimer, à être des artisans de paix (Jn 13.34 ; Mt 5.9). Dans un monde où règnent la colère et ses contreparties que sont la peur, la frustration, la tristesse et l’inquiétude, nous sommes appelés à répondre aux besoins des autres. Mais comment vivre dans un monde en colère sans prendre nous-mêmes le mors aux dents ? Comment pouvons-nous servir au milieu des désagréments quotidiens et des circonstances qui provoquent la colère et font partie de la vie sur cette planète ? Élevons-nous vers Dieu et recherchons la paix (He 12.14). Chaque jour, nous devons passer du temps avec celui qui est la paix (Ep 2.14). Moment après moment, nous devons décider de nous aligner sur l’Esprit de Dieu, lequel produit en nous l’amour, la paix,

la patience, et la maîtrise de soi (Ga 5.22-25). Chaque jour, nous devons nous abandonner à celui qui peut renouveler notre esprit et transformer nos actes et nos interactions (Ep 5.1-2). Sondons notre cœur et acceptons le don de la grâce (Ep 2.8-9). Dès que nous sommes en présence de Dieu, nos faiblesses sont exposées. Nous voyons alors qu’il nous faut de l’aide pour surmonter nos défauts3. Nous avons besoin de la grâce pour chaque jour qui passe, pour chaque instant que nous vivons, pour chaque souffle que nous prenons. Pourquoi le conducteur distrait a-t-il manqué trois feux verts ? Je ne sais pas ! Peut-être que lui-même ou un passager n’allait pas bien. Peut-être que sa voiture a mal fonctionné. Un cœur rempli de grâce regarde les situations à travers les yeux des autres, écoute, fait preuve d’empathie, et reconnaît les besoins d’autrui, alors même qu’il gère ses propres circonstances.

RESTER AU-DESSUS DE LA MÊLÉE

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personne en colère. Ne vous y trompez pas : les individus en colère peuvent être dangereux – la mort d’Abel aux mains d’un Caïn en colère témoigne toujours de ce danger. Cependant, la réalité de l’Évangile transforme les êtres humains ! Elle change leur façon de réagir aux facteurs de stress. Lorsque nous avons l’ultime certitude « que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Rm 8.38-39), nos raisons d’être en colère se dissipent. Lorsque, par l’Évangile, notre horizon s’élargit jusque dans l’éternité, les tiraillements de l’immédiat ne sont plus aussi provocants. Ceci dit, il existe une différence importante entre la colère et l’indi-

gnation. L’injustice, la méchanceté et la mauvaise conduite sont les causes de l’indignation. Cette indignation est le catalyseur d’une correction et d’une réforme appropriées. C’est la méchanceté et la mauvaise conduite des changeurs d’argent dans le temple qui ont incité Jésus à renverser leurs tables. Ce sont les injustices, la méchanceté et la mauvaise conduite au sein de l’Église éminente du Moyen-Âge qui ont incité les réformateurs à partager la Bible et ses vérités, afin que la population puisse voir la vraie beauté de Jésus et en faire l’expérience. Chose tragique, l’injustice, la méchanceté et la mauvaise conduite n’ont pas pris fin au Moyen-Âge. Ces maux sont toujours vivants, innombrables, et à l’échelle mondiale ! Alors que nous aimerions corriger toutes les injustices sur notre planète vieillissante – ce que nous devrions bien – et que notre incapacité à le faire peut nous tour-

Tendons la main à nos semblables avec amour (Jn 13.34). C’est là que les belles paroles sont mises à l’épreuve. Dans nos relations avec autrui, nous pouvons perdre patience, être blessés dans notre orgueil et nous emporter. Par conséquent, apprenons à gérer notre colère afin de ne pas blesser les autres ou nous-mêmes (Ps 37.8). En même temps, certaines situations suscitent notre juste indignation ; nous sommes témoins de l’injustice, de la victimisation de l’innocent, ou de la moquerie envers Dieu. Il nous est conseillé d’être en colère, mais de ne pas céder à une rage improductive4. En parlant à ses disciples, Jésus a insisté sur ce point essentiel : ce qui sort de la bouche est une indication très nette de ce qu’on a dans le cœur (Mt 15.18 ; Lc 6.45). En définitive, pour servir nos semblables, nous avons besoin du cœur de Dieu, de l’esprit de Dieu. Et nous avons la promesse de Dieu que

Un cœur rempli de grâce regarde les situations à travers les yeux des autres, écoute, fait preuve d’empathie, et reconnaît les besoins d’autrui, alors même qu’il gère ses propres circonstances.

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ceci peut être une réalité : « [J]’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. » (Ez 36.26) À quoi ressemblerait ce monde si, en tant que chrétiens pratiquants, nous faisions constamment preuve d’amour, de patience, de compréhension et d’acceptation pour contrer la colère et la frustration qui ont la mainmise sur notre monde ? Alors que notre relation avec Dieu et avec nos semblables s’approfondit, saisissons chaque jour les occasions d’étendre la grâce. Élevons-nous, renforçons-nous et encourageons-nous les uns les autres, quelles que soient

menter, nous avons l’assurance absolue que Jésus, qui connaît chaque injustice dans les moindres détails, revient bientôt ! Il reviendra avec puissance – une puissance juste et sainte. À la fin, il ressuscitera et jugera tous les êtres humains, et exercera une justice pure à l’égard de tous. C’est cette assurance immuable que notre monde en colère a besoin d’entendre de notre bouche. The Seventh-day Adventist Hymnal, n° 213 : « Jesus is Coming Again ». *

Anthony Kent, titulaire d’un doctorat, est secrétaire adjoint de l’Association pastorale de la Conférence générale.

les circonstances de la vie, tout comme Dieu – lequel est « rempli de tendresse et de pitié, [… est] patient et plein d’amour » (Ps 103.8, PDV) – le fait pour nous5. Merriam-Webster Online, « Anger », 2021, https://www.merriamwebster.com/dictionary/anger. 2 Gallup Global Emotions 2021: https://www.gallup.com/analytics/349280/gallup-global-emotions-report.aspx?thank-you-reportform=1. 3 Ellen G. White, Pour un bon équilibre mental et spirituel, vol. 2, p. 532. 4 Ibid. Voir aussi Éphésiens 4.26 et 6.12. 5 Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910. 1

Faith-Ann McGarrell, titulaire d’un doctorat, est rédactrice en chef de The Journal of Adventist Education® (JAE).


Santé & bien-être

Une attitude hostile

Peut-elle contribuer aux crises cardiaques ? Mon mari, âgé de 40 ans, a eu une crise cardiaque. Nous avons décidé de changer notre mode de vie et de vraiment nous conformer au message adventiste de la santé. Au sujet de mon mari, deux choses m’inquiètent : ses antécédents familiaux de maladies cardiaques, ainsi que son tempérament très vif et généralement hostile. Ces deux points prédisposent-ils à des crises cardiaques répétées ?

V

otre décision de changer votre mode de vie est une excellente décision. Environ un survivant d’une crise cardiaque ou d’un accident vasculaire cérébral sur quatre fera un deuxième infarctus ou un second AVC. Il a été prouvé que le message adventiste de la santé, lorsqu’il est accepté et mis en pratique, réduit les maladies cardiovasculaires. Il faudra donc à votre mari une bonne dose de discipline, ainsi que la grâce et la puissance du Seigneur. Mais ce changement de mode de vie en vaut infiniment la peine ! Voici les facteurs de risque traditionnels de maladies coronariennes et d’infarctus : ■ ■ ■ ■

Âge Sexe Antécédents familiaux Tabagisme

■ ■ ■ ■

Hypertension artérielle Diabète Hypercholestérolémie et troubles lipidiques Sédentarité et inactivité

En outre, le travail de nuit, le stress et une inflammation chronique sont maintenant considérés comme des facteurs de risque. Tous ces facteurs, à l’exception du sexe, de l’âge et des antécédents familiaux, peuvent être changés, modifiés et réduits par un traitement minutieux et ciblé, et par des interventions cohérentes sur le mode de vie. Les antécédents familiaux jouent un rôle important dans la détermination de notre susceptibilité à des maladies telles que les crises cardiaques et le cancer. Travaillez en étroite collaboration avec votre professionnel de la santé. En outre, il importe que vous vous rappeliez que les changements de mode de vie (y compris pour vos enfants) doivent être adoptés pour la vie, et pas seulement pour le court terme. En ce qui concerne la colère et l’hostilité, ces émotions entraînent la libération d’hormones telles que l’adrénaline (épinéphrine), la norépinéphrine (noradrénaline), et le cortisol. Le pouls s’accélère, la contraction du cœur augmente, et la pression artérielle s’élève. Nous avons là la simulation de l’environnement dans lequel la plaque vulnérable (foyer de maladie Image : iStock / Getty Images Plus / Getty Images

dans l’artère coronaire) peut se rompre (se briser), un caillot de sang se former, obstruer l’artère et endommager le cœur lors d’une crise cardiaque. Les réponses physiologiques intenses et répétitives à la colère et à l’anxiété ne sont pas saines. Il a été démontré que le stress mental et la colère chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque peut affecter négativement la fonction cardiaque. Des études sont en cours pour établir si la colère et l’hostilité constantes peuvent provoquer une deuxième crise cardiaque chez les personnes ayant déjà subi un premier événement cardiaque. Il a été démontré que les patients luttant avec ces émotions négatives de façon chronique ont une probabilité plus élevée de mourir d’une deuxième crise cardiaque1. Les accès continus de colère/hostilité et d’anxiété nécessitent une aide constructive. Recherchons avant tout la guérison divine de nos émotions. Des conseils professionnels et une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) dans le cadre du paradigme chrétien peuvent s’avérer nécessaires et utiles. Puisse votre famille prendre courage dans la promesse du repos spirituel, émotionnel et physique que Jésus nous a donnée : « Venez à moi, […] et je vous donnerai du repos. […R]ecevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. » (Mt 11.28,29) « Nous ne devons point nous confier en nous-mêmes ou en nos bonnes œuvres ; mais quand nous allons au Christ en qualité d’êtres errants et pécheurs, nous trouvons le repos en son amour2. » Heureusement, il y a de l’espoir ! Tracey K. Vitori, Susan K. Frazier, Martha J. Biddle, et al, « Hostility predicts mortality but not recurrent acute coronary syndrome », European Journal of Cardiovascular Nursing, 14 septembre 2020, https://doi.org/10.1177/1474515120950913. 2 Ellen G. White, Messages choisis, vol. 1, p. 415. 1

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.

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Perspective mondiale

La Bible :

S

ur le pare-chocs d’une voiture, il y avait un message écrit en grosses lettres proclamant à tous, sans équivoque : « LA BIBLE : un conte de fées lugubre ». C’était là un jeu de mots fort astucieux [lugubre étant rendu par grim en anglais] qui faisait, bien évidemment, allusion aux célèbres contes de fées pour enfants écrits par les frères Grimm. Cette affirmation n’a en soi rien de nouveau puisque athées, évolutionnistes, sécularisés et d’autres encore affirment depuis près de deux siècles que la Bible n’est qu’un vieux livre truffé de contes. Les chrétiens, en revanche, ont défendu pendant des siècles – parfois au prix même de leur vie – ces écrits sacrés, la sainte Parole de Dieu. Par conséquent, les Écritures doivent être prises au sérieux en tant que compte rendu historique précis des relations entre Dieu et l’humanité, en tant que prophétie révélant les plans de Dieu pour l’avenir, et en tant qu’instruction divine nous montrant comment il faut vivre aujourd’hui. Malheureusement, depuis quelque temps, la nature et l’objectif de la Bible sont devenus un sujet de débat passionné – même au sein du christianisme. Au cœur de ce débat, il y a l’autorité même de la Bible. UNE CRISE RELATIVE À L’AUTORITÉ DE LA BIBLE

un conte de fées lugubre, ou une lumière qui nous guide ?

Dans son remarquable ouvrage intitulé Understanding the Living Word of God, le regretté Gerhard Hasel cite un exemple d’interprétations différentes de la Bible, et y va ensuite de ce commentaire : « La crise relative à l’autorité de la Bible est donc en grande partie une question d’interprétation ; elle est profondément influencée par l’herméneutique (les principes d’interprétation biblique)1. » Plus loin, Hasel écrit : « Voici ce qu’a été la position historique constante des adventistes : la Bible est notre unique règle infaillible en matière de foi, de doctrine, de réformes, et de pratique2. » Cela reflète bien la première croyance fondamentale des adventistes : 1. Les Saintes Écritures « Les Saintes Écritures – l’Ancien et le Nouveau Testament – sont la Parole de Dieu écrite, donnée par l’inspiration divine. Les auteurs inspirés ont parlé et écrit sous l’impulsion du Saint-Esprit. Dans cette Parole, Dieu a confié à l’humanité la connaissance nécessaire au salut. Les Saintes Écritures constituent la révélation suprême, souveraine et infaillible de sa volonté. Elles sont la norme du caractère, le critère de l’expérience, le révélateur irrévocable des doctrines, et le récit digne de confiance des interventions de Dieu dans l’histoire3. (Ps 119.105 ; Pr 30.5,6 ; Es 8.20 ; Jn 17.17 ; 1 Th 2.13 ; 2 Tm 3.16,17 ; He 4.12 ; 2 P 1.20,21) » Cette croyance biblique équilibrée en les Écritures reconnaît que si Dieu n’a pas dicté la Bible mot à mot (ce qu’on appelle parfois « l’inspiration verbale »), en revanche, le Saint-Esprit a joué un rôle essentiel en inspirant les auteurs bibliques qui, bien que venant d’horizons différents et de périodes s’étalant sur environ 1 500 ans, s’expriment avec une cohérence étonnante tout au long de cette collection de documents anciens connue sous le nom de canon biblique4. Image : Evgeni Tcherkasski


COMPRENDRE LES SAINTES ÉCRITURES

En ce qui concerne la compréhension des Écritures, les adventistes souscrivent à l’approche historico-grammaticale, ou historico-biblique. Qu’entendent-ils par là ? Simplement que le texte doit être compris en fonction de ce que l’auteur et son public auraient compris, en tenant compte de la grammaire, de l’histoire, et des contextes littéraires du passage ; simplement que le langage symbolique ou métaphorique doit être reconnu et interprété conformément aux définitions qu’en donnent les Écritures. Cette approche contraste avec les méthodes historico-critique et littéraire qui, au lieu de laisser la Bible s’interpréter par elle-même, excluent l’élément surnaturel des Écritures, et laissent au lecteur le soin de décider ce que le texte signifie et comment il doit être compris. Nous ne pouvons dans un article aussi bref approfondir ce sujet d’une importance capitale. Par contre, l’Institut de recherche biblique (BRI) de l’Église adventiste a récemment publié un livre utile intitulé Biblical Hermeneutics : An Adventist Approach, édité par Frank M. Hasel. On peut le trouver sur le site Web du BRI5. LA VOIX DE DIEU DANS LES ÉCRITURES

La façon dont on voit les Écritures est très importante car elle détermine la façon dont on va y répondre. S’agit-il simplement d’une œuvre littéraire – d’une histoire à lire sans chapitre ni verset, un peu comme un conte de fées où l’on peut trouver quelques bonnes leçons morales ? Ou encore de quelque chose que l’on dissèque, que l’on compare à des « preuves » scientifiques pour déterminer ce qui est vrai (le cas échéant) et rejeter le reste ? Ellen White aborde très clairement cette question. Dans le livre Conquérants pacifiques, elle écrit : « Les avertissements de la Parole de Dieu, au sujet des

dangers qui menacent l’Église, nous sont aussi particulièrement adressés aujourd’hui. Alors qu’aux temps apostoliques, les imposteurs s’efforçaient par la tradition et la philosophie de détruire la foi dans les saintes Écritures, de nos jours, par la “haute critique”, l’évolutionnisme, le spiritisme, la théosophie, le panthéisme, l’ennemi de toute justice cherche à égarer les âmes. Pour beaucoup de gens, la Bible est une lampe sans huile, parce qu’ils suivent des sentiers où les croyances spéculatives mènent à la confusion et aux erreurs. L’œuvre de la haute critique, en disséquant, en conjecturant, en reconstruisant, détruit la foi dans l’inspiration de la Bible. C’est frustrer la Parole de Dieu de son pouvoir de diriger, d’élever, d’inspirer les vies humaines que de professer de telles théories. […] « Le disciple du Christ entendra les “discours séduisants” contre lesquels l’apôtre met en garde les croyants de Colosses. Il aura affaire avec les interprétations spiritualistes des Écritures, mais il ne les acceptera pas. Il fera entendre clairement les vérités éternelles de la Parole. Les yeux fixés sur le Christ, il ira de l’avant sur le chemin que le Sauveur a tracé, rejetant toute idée qui n’est pas en harmonie avec son enseignement. Le sujet de sa contemplation et de ses méditations sera la vérité divine. Il considérera la Bible comme étant la voix d’en haut s’adressant directement à lui. Ainsi, il trouvera la divine sagesse6. » LES ÉCRITURES TRANSCENDENT LE TEMPS ET LA CULTURE

Dieu communique avec nous par la Bible, transcendant le temps et la culture, agissant par l’intermédiaire du Saint-Esprit qui a inspiré ces écrits et les a protégés pendant des millénaires pour qu’aujourd’hui, nous puissions l’entendre nous parler de manière vivante et active. Dans 2 Timothée 3.16,17, Paul nous donne une définition claire de la Bible : « Toute Écriture est inspirée

La façon dont on voit les Écritures est très importante car elle détermine la façon dont on va y répondre. de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. » La Bible, c’est bien plus qu’une bonne « histoire », bien plus qu’un simple « manuel de vérification » ! C’est la lampe qui éclaire notre sentier (Ps 119.105). Elle est « plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur » (He 4.12). Le Créateur de l’univers nous a envoyé cette Parole vivante, divinement inspirée, pour parler à tous ceux qui prennent le temps de l’écouter et de communier avec elle, et pour se connecter avec eux – pour les enseigner, les corriger, les inspirer, les instruire, les diriger, les réconforter, et les encourager. Gerhard F. Hasel, Understanding the Living Word of God, MountainView, Pacific Press Pub. Assn., 1980, p. 17. 2 Ibid., p. 73. 3 Ce que croient les adventistes, croyance fondamentale n° 1, https:// sdaqc.org/a-propos-de-nous/les-croyances-fondamentales/. 4 Voir Hasel, p. 13, 14. 5 Disponible sur le site suivant : https://adventistbiblicalresearch.org/ product/biblical-hermeneutics/. 6 Ellen G. White, Conquérants pacifiques, p. 421. 1

Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Des articles et des commentaires supplémentaires sont disponibles depuis le bureau du président sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.

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Cette méditation est une version condensée d’un sermon prêché en avril 2021, lors de la réunion administrative du printemps du comité exécutif de la Conférence générale. — La rédaction

J

’irai » est une réponse que l’on retrouve dans toutes les Écritures – depuis les pèlerins dans les Psaumes jusqu’à Dieu lui-même. Bien que le terme hébreu soit courant, sa traduction « J’irai » ne se trouve que dans quelques passages. Penchons-nous sur Genèse 24, un passage digne d’intérêt. Le verset 1 nous en donne le contexte : « Abraham était vieux, avancé en âge ; et l’Éternel avait béni Abraham en toute chose. » Le grand patriarche sent que sa vie touche à sa fin. Ressentant un lourd fardeau pour son fils Isaac qui n’est pas encore marié, Abraham appelle son serviteur et lui fait jurer de ne pas choisir une Cananéenne pour son fils. Connaissant bien la population locale, Abraham veut qu’Isaac ait une femme qui soit réceptive à l’alliance de Dieu et à ses promesses. Il

sait combien il est important d’avoir une épouse sage et pieuse. À LA RECHERCHE D’UNE ÉPOUSE

Dans le désert, personne ne va puiser de l’eau au puits à midi. On y va de préférence tôt le matin ou en soirée. À cette époque, le puisage de l’eau fait partie des tâches domestiques des femmes. Par conséquent, les puits sont un lieu de choix pour trouver une épouse pour le fils du maître. Le serviteur d’Abraham arrive vers la fin de la journée. Il prie alors Dieu de couronner sa mission de succès (v. 12-14). Le tout prochain verset dit : « Il n’avait pas encore fini de parler » (v. 15). Il y a des tas de circonstances et de problèmes que nous ne savons tout simplement pas résoudre. Mais alors que nous n’avons pas encore dit « Amen », Dieu est déjà en train d’orchestrer une solution à ces problèmes. Ce passage nous offre l’assurance que

Méditation

Dix chameaux et trois anges

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Dieu nous entend avant même que nous ayons terminé nos prières. Le même verset mentionne une cruche sur l’épaule de Rebecca. Tandis que certains pourraient imaginer une cruche délicate en porcelaine, il existe des preuves archéologiques des grandes cruches en argile utilisées pour transporter de l’eau. À une époque où la plomberie n’existait pas, la seule eau courante pour faire la lessive, la cuisine, et pour la consommation, c’était celle que les femmes rapportaient du puits. L’épaule de Rébecca, loin d’être mince et délicate, devait être drôlement musclée pour porter de telles cruches ! Deuxièmement, les puits n’étaient pas de jolis trous munis d’un couvercle, mais plutôt des sources souterraines dans des grottes et des cavernes. Le verset 16 met en parallèle la beauté et la pureté de la jeune femme avec sa capacité à entrer dans une caverne en portant une cruche d’eau en argile. DIX CHAMEAUX

Bien que cela ne lui ait pas été demandé, Rebecca va au-delà de la demande du serviteur d’Abraham : elle lui propose de donner de l’eau à ses dix chameaux, autant qu’ils en voudront (v. 19). Si ces bêtes du désert ne remportent pas de concours de beauté, en revanche, elles sont des créatures merveilleusement conçues par Dieu. Elles peuvent fermer leurs narines aux tempêtes de sable. Leurs longs cils empêchent la poussière d’entrer dans leurs yeux. Leur bouche a des protubérances durcies appelées papilles, lesquelles leur permettent

Image : Piotr Chrobot


de se nourrir de cactus. Les chameaux ont souvent mauvais caractère et l’habitude de cracher de la salive mousseuse ; par contre, ils supportent les conditions hostiles du désert. Les chameaux peuvent boire 200 litres d’eau en trois minutes, quand ils n’ont pas soif. Ceci veut dire que Rebecca fait l’aller-retour de la source à l’abreuvoir à maintes reprises, transportant 2 000 litres d’eau au minimum, et évitant la salive des dix chameaux acariâtres – tout ça avec une certaine grâce ! Mais sait-elle qui est cet homme ? S’est-elle réveillée ce matin-là en se disant : « Aujourd’hui, c’est le jour où tout va changer ; aujourd’hui, je vais prendre une décision qui va me faire sortir de ma routine ordinaire » ? Son innocence et son service sont des expressions de son caractère. IRONS-NOUS ?

Auriez-vous donné de l’eau à un parfait inconnu et à ses dix chameaux ? La partie puissante de ce passage, c’est qu’il était inné pour Rebecca d’être gentille au-delà des conventions, de se mêler aux étrangers, de désirer étancher leur soif, de manifester une sympathie affectueuse envers leurs besoins, de s’occuper de leurs chameaux, et de gagner leur confiance. « Le succès en cette vie, écrit Ellen White, nous permet l’entrée dans la vie éternelle, il dépend de l’attention minutieuse accordée aux moindres choses*. » Se pourrait-il que nous soyons occupés – même avec la pandémie – au point de perdre la clarté du moment dans les petites choses ? Au point de ne pas reconnaître l’importance spirituelle des petites choses ? Au point de nous

inquiéter et de nous concentrer sur les répercussions et les circonstances ? Mais lorsqu’il s’agit du mouvement de Dieu des derniers jours, mouvement appelé à prêcher le message des trois anges, ceux qui le composent ont besoin d’une clarté accrue, d’une sobriété sensible, et d’une fidélité dans les petites choses pour des gens apparemment sans importance, ainsi que pour leurs dix chameaux. TEL FRÈRE, MAIS PAS TELLE SŒUR

Comparez maintenant Rebecca à son frère Laban (v. 30). Ce que Laban voit, c’est une bague et des bracelets coûteux. Contrairement à sa sœur, il discerne d’abord la récompense, et manifeste ensuite de la bonté à l’étranger. Laban se surpasse, lui aussi, dans son service – un service qui a pour mobile la réalisation d’un certain profit : « Viens, béni de l’Éternel ! Pourquoi resterais-tu dehors ? J’ai préparé la maison, et une place pour les chameaux. […] Laban fit décharger les chameaux, et il donna de la paille et du fourrage aux chameaux, et de l’eau pour laver les pieds de l’homme […] » (v. 31,32). Ce n’est que plus tard que le caractère de Laban se révélera pleinement dans ses rapports avec Jacob et la dot de quatorze ans. Pour l’heure, Laban tente de retarder le retour du serviteur (v. 54-57). Le dialogue se termine par Rebecca à qui l’on donne de choisir son avenir : « Veux-tu aller avec cet homme ? » (v. 58) TROIS ANGES

En un moment unique et ponctuel, l’histoire du salut peut virer à gauche ou à droite. Rebecca reconnaît ce

moment et répond : « J’irai. » Elle choisit – non par gain égoïste ou par calcul matériel – de participer à l’alliance abrahamique, d’être une bénédiction pour toutes les familles du monde, et de faire partie d’une lignée de géniteurs messianiques. Sa famille la bénit en disant : « Ô notre sœur, puisses-tu devenir des milliers de myriades » (v. 60). Et Rebecca fait effectivement partie du plan du salut pour des myriades. Nous devons dire « J’irai » non seulement au moment de grandes décisions prises dans des conseils, des comités, et des délibérations, mais aussi dans des moments apparemment aléatoires avec des inconnus, et faire partie du plan de salut de Dieu, proclamer le message des trois anges, et annoncer au monde le retour de Jésus. Aujourd’hui, Dieu appelle les Rebecca de ce monde – ceux qui sont prêts à donner un peu d’eau à des étrangers et à leurs dix chameaux. Sa gloire, ou son caractère christique, est révélée par les petites choses. Alors que Dieu lui-même cherche de nouveau un peuple (ou une épouse) pour son Fils, demandons-lui de nous accorder la grâce d’être fidèles – non seulement dans les grandes choses, dans notre caractère, dans nos communautés et nos familles, mais aussi dans les choses petites en apparence. * Ellen G. White, Patriarches et prophètes, p. 562.

Justin Kim est directeur adjoint de l’École du sabbat et des Ministères personnels, ainsi que rédacteur en chef du Guide d’étude biblique pour jeunes adultes InVerse à la Conférence générale, à Silver Spring, au Maryland (États-Unis).

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Première église adventiste de Caracas, au Venezuela. Rafael López Miranda est assis au milieu de la deuxième rangée.

Rétrospective

Rafael López Miranda Un martyr adventiste en Amérique latine

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Visiteurs à la maison où Rafael López Miranda a passé la nuit avant d’être assassiné. Archives de la GC 24

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afael López Miranda (1883-1922), premier adventiste portoricain, n’a pas commencé sa vie spirituelle sous les meilleurs auspices. Voici son histoire. Une épreuve douloureuse frappe la famille Miranda : leur fils aîné décède. Pour noyer son chagrin et trouver quelque réconfort, Rafael se met à boire. Sous l’effet de l’alcool, il pique des colères qui terrifient sa femme et ses enfants. En 1912, des missionnaires adventistes commencent à prêcher à Porto Rico. Rafael se montre ouvert à l’Évangile, au grand bonheur de sa famille. Il assiste à des études bibliques et participe à des réunions de prière. Et la même année, il s’engage envers Christ dans les eaux du baptême1. Selon l’historien adventiste M. E. Olsen, Rafael López a été le premier Portoricain à devenir un ouvrier adventiste2. Plus tard, Rafael se rend en République dominicaine, et en 1919, au Venezuela. Il y vend des exemplaires de l’édition espagnole nouvellement traduite de Heralds of the Morning, un classique d’A. O. Tait sur la prophétie biblique. Alors qu’il s’enfonce dans la jungle, Rafael découvre une famille qui accepte le message adventiste. Bientôt, d’autres familles se joignent à elle, si bien que les membres, au nombre de 35, forment un petit groupe. Jaloux, les chefs religieux du coin poussent les foules à brûler les livres de Rafael. Certains convertis, cependant,


« Pas plus tard qu’hier, on a tenté de me tuer avec une machette. Mais il y a ici 18 personnes intéressées par la vérité. Je ne peux pas les abandonner. » Rafael López Miranda à l’âge d’environ 38 où 39 ans. Courtoisie de Lourdes Morales-Gudmundsson

conservent avec détermination les précieux exemplaires de ces imprimés remplis de la vérité. À LA RECHERCHE DE LA LUMIÈRE

En juin 1920, Rafael, vêtu d’un costume noir, entre dans un magasin. Un homme remarque son « sourire simple », un petit défaut à un œil, et sa tête chauve alors qu’il enlève son chapeau. Rafael s’approche de lui et lui serre la main. « Êtes-vous M. Julio García ? » lui demande-t-il en espagnol. C’est que lorsque Rafael est arrivé en ville, les gens à qui il s’est adressé lui ont dit que Julio García, un résident de la ville, s’intéressait aux imprimés chrétiens, et lui ont indiqué le magasin où il pourrait le trouver. « Oui, répond Julio. À votre service ! » « Je m’appelle Rafael López. » Il lui présente ensuite un livre sur la santé qu’il a avec lui, et après environ 10 minutes, Julio l’achète. Il demande ensuite à son interlocuteur d’où il vient. « Je suis originaire de Porto Rico, mais je n’ai ni maison, ni pays. Je suis un pèlerin dans ce monde. » Cet après-midi-là, Rafael se rend chez Julio où il rencontre la famille et étudie la Bible avec elle.

—Rafael López Miranda.

Courtoisie de l’auteur

« J’ai appris davantage au cours de cette heure et demie d’étude que pendant ces dernières années, même si j’avais une Bible, raconte Julio García. À la fin de l’étude, [Rafael] m’a demandé si je voulais prier. J’ai présenté mes supplications à Dieu d’une voix tremblante et entrecoupée. » Plus tard en soirée, Rafael se rend de nouveau au domicile de Julio, puis encore une fois le lendemain, à 5 heures du matin. Alors qu’il selle son âne avant de partir, il adresse « des conseils et des recommandations » à Julio et à sa famille. PERSÉCUTION ET FRUIT SPIRITUEL

Le 3 juillet 1920, la famille García célèbre son premier sabbat ! Cette décision apporte « une paix » qu’ils disent n’avoir jamais connue auparavant. En octobre de la même année, ils se joignent au premier groupe de 17 croyants qui ont embrassé la vérité à Camaguán, au Venezuela. Le 6 janvier 1921, les anciens W. E. Baxter et D. D. Fitch rendent visite à la famille García. Sous la pression de certains, une grande foule s’agglutine devant leur maison et scande : « Los curas de Julio García han llegados » (« Les prêtres de Julio García sont arrivés »).

Alors que la foule atteint quelque 200 personnes, Julio García souhaite que la terre l’engloutisse ! Le pasteur Baxter se tient sur le balcon et « s’adresse à [la foule] dans un excellent espagnol ». Il présente alors la Parole de Dieu et son « pouvoir de transformer les vies », et la foule se calme. Plus tard cette même année, la grippe frappe les García et fauche la vie de deux de leurs enfants. Rafael écrit à Julio pour le réconforter : « Mon frère, n’oublie jamais que la foi ne doit pas être exercée que lorsque tout va bien. » Un jour, Julio et six autres croyants sont arrêtés et jetés en prison à cause de leur foi. Des amis à Caracas contactent le chef de la nation, Juan Vicente Gómez, lequel intervient en faveur des prisonniers. Le huitième jour de leur détention, ils sont libérés ! En les voyant entrer dans l’église, les autres croyants ont la conviction que cette libération tient du miracle. L’ULTIME SACRIFICE

Quelque temps plus tard, une crise de malaria oblige Rafael López à rentrer chez lui à Porto Rico. Après sa guérison, cependant, il reprend son poste au Venezuela. AdventistWorld.org Octobre 2021

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Ici, le pasteur W. Baxter baptise Julio García (au centre) et Emilia, sa femme, à Camaguán.

Lieu de sépulture de Rafael López Miranda dans le cimetière de la ville d’El Cobre

Archives de la GC

« J’ai senti que je devais continuer de travailler ici, même au prix de ma vie. » Ces paroles de mauvais augure sont suivis d’une autre lettre : « Le bureau de la mission m’a conseillé de quitter immédiatement ce lieu parce qu’ici, ma vie est en danger. Pas plus tard qu’hier, on a tenté de me tuer avec une machette. Mais il y a ici 18 personnes intéressées par la vérité. Je ne peux pas les abandonner. » Heureusement, le mulet de Rafael a semé les assaillants. Malgré ces circonstances fâcheuses, la demande de protection adressée par le bureau de la mission aux dirigeants du gouvernement reste lettre morte. Quelques jours plus tard seulement, soit le 15 mai 1922, Rafael tombe dans une embuscade alors qu’il se déplace à dos de mulet sur une route isolée des Andes. Atteint de plusieurs balles, il s’écroule raide mort sur le sol3. Plus tard, on trouve « sur lui l’équivalent d’environ 400 dollars »4, ce qui indique pour certains que le mobile n’est pas le vol. Un autre missionnaire qui enquête sur ce meurtre livrera plus tard les commandes de livres de Rafael López. Finalement, une église adventiste est construite dans la ville d’El Cobre, près du lieu du meurtre, à titre de 26

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monument silencieux à ce « martyr des Andes ». Lorsque la famille García apprend que leur ami qui les a conduits à Christ a été assassiné dans les Andes vénézuéliennes, la nouvelle les frappe telle « une avalanche soudaine ». Ils se souviennent alors qu’ils sont bel et bien des pèlerins en quête d’une terre meilleure, et leur foi est mise à rude épreuve. ENQUÊTE SUR LE MEURTRE

Après avoir appris cette nouvelle tragique, D. D. Fitch, dirigeant de la mission, entreprend une expédition de 1 000 kilomètres à dos de mulet pour déterminer ce qui est arrivé à frère López. Il découvre que ce dernier a élu domicile dans une posada, ou pension de famille, à San Cristóbal. La femme qui l’a accueilli raconte à D. D. Fitch que son invité priait avec elle tous les matins et qu’elle s’est intéressée à l’étude de la Bible. Rafael lui a aussi laissé une grande partie de son argent avant de partir livrer ses livres. Elle remet cet argent à D. D. Fitch5. Ce dernier découvre aussi que le site près du ruisseau où López a été tué est marqué d’une petite croix en bois. « En parcourant ces sentiers de montagne, J’ai vu des centaines de croix de ce type, explique-t-il, chacune marquant l’endroit où

Courtoisie de Lourdes Morales-Gudmundsson

quelqu’un a été tué. » Il remplace la croix en bois par une croix en fer sur laquelle il a inscrit le nom de Rafael López et la date de sa mort. Onze jours plus tard, deux des assaillants sont capturés, et on trouve en leur possession le chapeau de Rafael criblé de balles. Pour Julio García, Rafael López est un « martyr du Christ » – un martyr qui est mort aux mains de ses agresseurs, qui a donné sa vie pour faire avancer le message adventiste en Amérique latine6. Pour les détails biographiques de base, voir Encyclopedia of Seventh-day Adventists, s.v. Rafael López Miranda, https://encyclopedia. adventist.org/article?id=GHHM&highlight=lopez ; voir aussi son avis de décès dans Review and Herald, 10 août 1922, p. 22. 2 M. Ellsworth Olsen, A History of the Origin and Progress of Seventh-day Adventists, Washington, D.C., Review and Herald Pub. Assn., 1925, p. 547. 3 Des sources diverses font état de cinq, neuf et 12 balles. Quel que soit le nombre exact, les voleurs qui étaient en embuscade dans une grotte voisine ont atteint leur but. 4 D. D. Fitch, « The Murder of Brother Rafael López », Review and Herald, 4 janvier 1923, p. 18, 19. 5 Ibid., p. 18. 6 Julio García, « A Martyr for Christ », The Life Boat, septembre 1923, p. 260, 261, 273, 275-277. 1

Michael W. Campbell, titulaire d’un doctorat, est professeur de religion à l’Université adventiste Southwestern à Keene, au Texas. Il est aussi co-animateur des podcasts Sabbath School Rescue (https://tinyurl.com/7carec68) et de Adventist Pilgrimage (https://tinyurl. com/4kuxa9cb).


La Bible répond

Le péché : bien plus qu’un simple acte

Q

Dans mon église, il y a un débat sur la nature du péché. Pourriez-vous nous donner une perspective biblique sur ce sujet ?

R

Pour notre propos, disons que le péché est la décomposition éthique, morale, mentale, et spirituelle de l’être humain créé, à l’origine, à l’image de Dieu (Gn 1.26). La décomposition, c’est l’implication dans un processus de putréfaction spirituelle qui, petit à petit, aboutit à la désintégration de la bonne création de Dieu. Ce processus laisse derrière lui une fétidité spirituelle et morale qui répugne au Seigneur. Compris comme étant la dissolution de notre être intérieur et de notre intégralité, ce concept du péché nous aide à prendre conscience qu’il est déjà actif en nous, et qu’il est bien plus qu’une pensée ou qu’un acte. 1. LE PÉCHÉ EN TANT QUE RÉBELLION, ASSERVISSEMENT, ET ALIÉNATION

Le péché est vraiment une puissance asservissante (Rm 6.17) – une puissance que nous avons volontairement embrassée dans un acte de rébellion contre Dieu (Gn 3.1-7). Si le péché était, dans sa manifestation originelle, un acte de rébellion incompréhensible contre le bon Créateur, en revanche, il est immédiatement devenu une attitude intérieure permanente, perturbatrice et destructrice qui s’exprime par toutes sortes de pensées, de paroles et d’actes mauvais. Être un pécheur, c’est être caractérisé, voire défini, par un état de conflit intérieur contre Dieu, les autres, et soi-même (Rm 8.7 ; 7.23 ; Jc 4.4). Si le péché est un état de rébellion contre Dieu, alors il est aussi un état d’aliénation par rapport à lui (Gn 3.8), la Source même de la vie, et les pécheurs se dirigent inexorablement vers l’extinction. La rébellion engendre la distance, la séparation, et elle implique l’indépendance (Ep 2.12). La mort, la décomposition dont nous avons parlé plus haut, est presque par définition la séparation dans une condition d’animosité contre Dieu. Une telle aliéna-

tion se manifeste par un comportement pécheur. 2. LE PÉCHÉ EN TANT QUE COMPORTEMENT

La plupart du temps, nous concevons le péché comme un grave problème de comportement, ce qui est exact. En fait, les Écritures affirment que le péché, c’est la transgression de la loi (1 Jn 3.4). Dans son portrait du péché, la Bible relève le comportement méchant parce que les actes révèlent la condition intérieure de l’être humain. Ces actes sont la preuve objective de l’état du cœur humain en tant que centre corrompu de l’existence. Jésus l’a dit en termes univoques : « Car c’est du dedans, c’est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les impudicités, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie. » (Mc 7.21,22) Il y a quelque chose de profondément mauvais chez les êtres humains ; on trouve de la pourriture au cœur même de notre existence. Une compréhension du péché en tant que problème comportemental est à peine suffisante pour révéler la profonde obscurité du bourbier humain. Une compréhension limitée de la condition humaine conduit à une compréhension limitée du coût de la mort sacrificielle du Fils de Dieu. 3. LA RÉSOLUTION DU PROBLÈME DU PÉCHÉ

La solution finale au problème du péché n’est pas la modification du comportement – bien qu’elle se produise par la puissance de l’Esprit – mais la mort. Christ a été séparé du Père et a subi une mort affreuse (Mt 27.46). La nature humaine corrompue ne doit pas être rafistolée, mais détruite. Et elle l’a été sur la croix de Christ ! Ce qu’il a demandé n’est rien de moins qu’une nouvelle naissance (Jn 3.5), une nouvelle création (2 Co 5.17) grâce à la puissance de sa résurrection (1 Co 15.44,45). Pour l’instant, nous nous débattons dans un monde de péché, mais au retour de Jésus, celui-ci nous débarrassera de notre nature humaine pécheresse, et nous revêtira de l’incorruptibilité (1 Co 15.52,53).

Ángel Manuel Rodríguez, maintenant à la retraite, a servi en tant que pasteur, professeur, et théologien. AdventistWorld.org Octobre 2021

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Maria Elena Gonzales de Guzman

E « Je vais vous raconter… » DICK DUERKSEN

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lle arrive à la clinique rurale juste avant le déjeuner, marchant pieds nus dans un champ de framboises situé à flanc de montagne – un champ plus raide que l’escalier de la tour Eiffel. L’infirmière de triage, une ado qui effectue son premier voyage missionnaire, les accueille, elle et son mari silencieux. « Nom ? » « Âge ? » « Mariée ? » « Où avez-vous mal ? » Elle ne parle ni anglais, ni espagnol – seulement le quechua qu’elle a appris de sa grand-mère. Sa voix est aussi douce que la fourrure d’un lapin. « Maria Elena Gonzalez de Guzman. » « Plus de 80 ans, au moins. » « À lui. Pour toujours. » « Partout. » Maria Elena touche légèrement le coude de son mari, le guidant là où deux chaises en bois, froides au toucher, sont libres. Les deux s’asseyent côte à côte et attendent. Ensemble. Comme ils l’ont toujours fait, avant même que le volcan ne forme les montagnes. Ensemble. ***** Le directeur de la clinique – un médecin de l’armée de l’air américaine qui a choisi de prendre sa retraite pour pouvoir enseigner à des ados comment s’occuper des femmes âgées – s’arrête devant sa chaise et

retient son souffle. Ce n’est pas le chapeau melon parfaitement brossé de la femme, ni ses couches de vêtements en laine qui le font s’arrêter, non, mais ses pieds. Ils sont nus. Et laids. Les pieds ô combien usés de Maria Elena sont noueux comme les racines d’un vieil arbre. Partout où elle les pose, ils se fondent profondément dans le sol boueux, comme s’ils étaient plus de poussière que de chair. Ses chevilles, à la riche teinte de bois de fer brûlé, s’élèvent au-dessus des pieds difformes dont les orteils pointent vers l’avant comme s’ils les incitaient à les suivre. Maria Elena attend son tour, les pieds bien ancrés sur le sol en béton. Ils sont appelés par leurs numéros, ensemble – le mari et la femme se fondant en une seule personne sur le versant de la colline. Ils se dirigent ensemble vers le cercle de chaises froides du médecin. C’est qu’ils ont toujours tout fait ensemble. À ce point-ci, la clinique de montagne a deux files d’attentes – une pour les hommes, et une autre pour les femmes. Le mari regarde intensément sa femme dans les yeux, puis la laisse finalement partir, pas sûr du tout que ce soit sage, mais acceptant à contrecœur de suivre la règle. La docteure – une femme mince, résidente des urgences de l’armée – a décidé de participer à ce voyage missionnaire dans les Photo : Dick Duerksen


Andes dans l’espoir de se retrouver. Elle se lève et accueille Maria Elena. Elle procède d’abord aux tests de routine – tension artérielle, pouls, respiration, poumons, questions de base… Puis, l’examen prend une tournure personnalisée. « Où est-ce que ça fait mal ? » « Partout. » Sa grimace et son mouvement n’ont pas besoin d’être traduits. « J’ai surtout mal au dos. Depuis un certain temps, j’ai de la peine à transporter le bois de chauffage et l’eau dans la montée. » Pour mettre Maria Elena en position semi-verticale, la docteure attrape ses mains et la soulève en suivant soigneusement le protocole. Elle examine les yeux et les oreilles de la patiente, puis évalue sa force physique. Une fois l’examen terminé, Maria Elena s’appuie sur le bras de la docteure et se remet péniblement en position assise. ***** L’examen est concluant : le dos tordu de Maria Elena arracherait un cri de douleur à tout chiropraticien ayant le courage de l’examiner. Son corps est fort, mais son esprit l’est encore plus, se dit la docteure. Elle travaille la terre rétive comme elle l’a toujours fait, mais plus lentement maintenant, lui arrachant la vie sans se plaindre. Son lot ici-bas a toujours été le travail, depuis son enfance jusqu’à aujourd’hui. Ses yeux, un peu plus foncés que son visage tanné, sont encore clairs et brillants. Par eux, elle voit la vie comme je ne la verrai jamais – prévisible, et sans complications. Ensuite, la docteure baisse les yeux jusqu’aux racines brunes qui portent la femme au dos courbé, assise devant elle comme une reine inca. Les ongles restants sont fissurés, fendus, martelés comme les houes grossières que leur propriétaire transporte chaque jour au champ. La docteure remue ses propres orteils à l’intérieur de ses bottes. « Maria Elena, avez-vous des chaussures ? » « Oui, mais elles s’usent vite. Je me sens mieux quand je marche pieds nus. » La Dame Doc, elle, protège dans ses nouvelles chaussures de randonnée une pédicure récente qui comprend un

aigle rouge, blanc et bleu sur l’un de ses ongles soigneusement entretenus. « Apporte-moi s’il te plaît une bassine d’eau, demande-t-elle à l’une des ados. Et il me faut aussi la serviette rose suspendue sur le siège arrière de notre bus. » Quelques instants plus tard, la docteure venant d’une base militaire américaine s’agenouille devant Maria Elena, une bassine en plastique rouge entre les genoux, et une serviette rose vif drapée avec soin sur son épaule gauche. Elle lave d’abord le pied droit. La poussière qui s’y est accumulée transforme instantanément l’eau miraculeusement tiède en une flaque boueuse à la teinte cuivrée. La docteure frotte doucement, prétendant que le pied appartient à sa propre mère, celle-ci ayant espéré que sa fille deviendrait un jour médecin missionnaire. Une main puissante, parce qu’ayant cueilli des générations de framboises, se tend et se pose sur l’épaule de la docteure. Deux paires d’yeux se croisent, allumant un feu d’honneur entre les deux femmes, puis faisant couler des flots d’amour qui se fondent en un torrent irrépressible. Lorsque les deux pieds sont lavés, et les larmes, séchées, les nouvelles sœurs se lèvent ensemble. L’une, une jeune docteure militaire mince, se tient là, plus grande qu’elle ne l’a jamais été auparavant. L’autre offre un souvenir courbé de l’épouse qui autrefois courait avec son mari dans les champs. Elles sont là, ensemble, soudain liées par quelque chose de plus grand qu’aucune d’entre elles ne saurait décrire. Plus tard, apportant ses nouveaux trésors de vitamines et de Tylenol, le couple andin traverse la route et monte les marches boueuses à même le sol, vers leur champ de framboises et leur confortable maison de terre. Les pieds de Maria, rapidement couverts de poussière fraîche, sont propres.

Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif/Directeur de Adventist Review Ministries Bill Knott Directeur international de la publication Hong, Myung Kwan Comité de coordination de Adventist World Si Young Kim, président ; Joel Tompkins ; Hong, Myung Kwan ; Han, Suk Hee ; Lyu, Dong Jin Rédacteurs en chef adjoints/Directeurs, Adventist Review Ministries Lael Caesar, Gerald Klingbeil, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sandra Blackmer, Wilona Karimabadi, Enno Müller Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Hong, Myung Kwan ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire de la plateformes numérique Gabriel Begle Gestionnaire des opérations Merle Poirier Coordinatrice de l’évaluation éditoriale Marvene Thorpe-Baptiste Rédacteurs extraordinaires/Conseillers Mark A. Finley, John M. Fowler, E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Coordinatrice de la distribution Sharon Tennyson Conseil d’administration Si Young Kim, président ; Bill Knott, secrétaire ; Hong, Myung Kwan; Karnik Doukmetzian ; Han, Suk Hee ; Gerald A. Klingbeil ; Joel Tompkins ; Ray Wahlen ; membres d’office : Paul Douglas ; Erton Köhler ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 17, n° 10

Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux États-Unis.

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Foi en herbe

Pages amusantes pour les plus jeunes

Une joie toute pure

C

onnais-tu le mot « racisme » ? Si tu n’es pas sûr de savoir ce qu’il veut dire, eh bien, commençons par une définition ! Le racisme, c’est simplement l’idée que les gens dont la peau est d’une couleur différente, ou qui viennent de pays différents et parlent des langues différentes, ne sont pas aussi bons que les autres. Et que pour ces raisons, ils méritent d’être traités de façon injuste et désagréable. Agir de cette façon, ce n’est vraiment pas bien. J’irais même jusqu’à dire que c’est

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très mal ! Les lois, les pratiques et les attitudes personnelles qui encouragent le racisme sont toutes mauvaises. Une personne à la peau blanche ou claire, aux cheveux blonds ou bruns n’est pas meilleure qu’une autre à la peau noire et aux cheveux frisés, et inversement. Une personne qui parle espagnol n’est pas meilleure qu’une personne qui parle allemand. Une personne qui parle anglais avec un accent britannique n’est pas meilleure qu’une personne qui parle anglais avec un accent indien. Aucun type de personne n’est meilleur que les autres.

Dans tous les pays du monde, il y a du racisme. C’est ce qui arrive sur une planète remplie de péché. Alors, qu’est-ce qu’on peut faire ? Jésus nous a donné un conseil très sage dans Jean 13.34 – un verset qu’on appelle souvent le 11e commandement. As-tu remarqué ? Dans ce verset, Jésus ne parle pas d’aimer seulement les gens qui nous ressemblent, qui parlent comme nous ou qui adorent Dieu comme nous. Il nous dit simplement de nous aimer les uns les autres. Ce n’est pas une suggestion qu’il nous fait ; c’est un ordre qu’il nous donne.

Illustration : Xuan Le


WILONA KARIMABADI

Perle biblique « Je vous donne un commandement nouveau : aimezvous les uns les autres. Oui, aimezvous les uns les autres, comme je vous ai aimés. » (Jean 13.34*)

Ça veut dire que s’aimer les uns les autres est aussi important que les commandements qui nous disent de ne pas tuer, de ne pas mentir, de ne pas voler, etc. Quand on dit qu’on aime Jésus et qu’on veut le suivre, c’est très sérieux ! Ça veut dire que, tout comme Jésus aime chacune de ses créatures – tous les êtres humains ont été créés différemment dans un but précis – nous devons aimer les autres et les traiter avec bonté. Dans certaines de nos familles – même chrétiennes – on entend parfois des remarques déplaisantes sur diffé-

rents types de personnes. Jésus n’est pas du tout content de les entendre. N’oublie pas que dire ces choses, c’est faire du mal à des gens qu’il aime beaucoup et que ça lui fait de la peine. Même si on est un enfant, on peut décider de ne pas participer à ces conversations. On peut promettre que ces paroles et ces idées ne trouveront pas de place dans notre cœur et notre esprit. On peut choisir d’être meilleur. Alors, s’il t’arrive un jour d’entendre quelque chose qui a l’air raciste, mais que tu n’en es pas sûr, repense alors à Jean 13.34. Puis poses-toi les ques-

tions suivantes : Ce que je viens d’entendre, est-ce que ça s’accorde avec le commandement de s’aimer les uns les autres ? Est-ce que ça ressemble à l’amour de Jésus pour nous ? Quant à toi, fais du mieux que tu peux pour que tes échanges avec toutes sortes de gens soient remplis d’amour ! Et si c’est difficile, demande de l’aide à Jésus, et il travaillera dans ton cœur. Quand on aime tout le monde, le cœur de Jésus se remplit d’une joie toute pure ! * Parole de Vie

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e ld y ie le ér in at k F M ar M

JOURS DE PRIÈRE

LES TROIS ANGES NOUS EXHORTENT À PRIER Du 5 au 15 janvier 2022

« Je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un Évangile éternel, pour l’annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple. » APOCALYPSE 14.6

INSCRIVEZ-VOUS SUR LE SITE WEB SUIVANT : W W W.T E N D AY S O F P R AY E R . O R G


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