Revue internationale des adventistes du septième jour
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S’ils ne peuvent les
lire mots...
7 Végétarisme et diabète 22 Le Dieu donateur 24 L’adventisme en Arctique
Av r il 2017
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C O U V E R T U R E
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S’ils ne peuvent lire les mots…
Bill Knott
Dans certaines parties du monde, jusqu’à 30 pour cent de la population ne peut lire quoi que ce soit, et encore moins la Bible.
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M O N D I A L E
P L A N
Mark A. Finley
Vivre au 21e siècle comme des chrétiens du premier siècle.
14 Au-delà de la croix M É D I TAT I O N
P E R S P E C T I V E
P R E M I E R
L’unité – hier et aujourd’hui 2e partie
Jarod Thomas
Ce que Jésus fait maintenant est aussi important que ce qu’il a fait à la croix.
Un fondement biblique pour la gouvernance et l’autorité de l’Église
22 Le Dieu donateur C R O YA N C E S
Elias Brasil de Souza
Il commence et se termine avec Christ.
F O N D A M E N TA L E S
Lael Caesar
Pouvons-nous être aussi généreux que Dieu l’est ? Cela dépend de la façon dont on le perçoit.
24 L’adventisme en Arctique V I E
A D V E N T I S T E
Juliana Baioni
Jeter des ponts parmi les autochtones alaskiens.
D É PA RT E M E N T S 3 R A P P O R T
M O N D I A L
3 Nouvelles en bref 6 Reportage
7 S A N T É Végétarisme et diabète
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P R O P H É T I E
Nous le verrons tel qu’il est 26 L A B I B L E R É P O N D Un Dieu pluriel ?
www.adventistworld.org Disponible en ligne en 12 langues Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Pacific Press Publishing Association, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.
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Adventist World | Avril 2017
27 É T U D E B I B L I Q U E Pourquoi est-il aussi difficile de faire le bien ? 28 D E S À
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COUVERTURE : Une femme à El Salvador apprend à lire et à écrire. Elle participe à une initiative co-sponsorisée par la Division interaméricaine, l’Agence de développement et de secours adventiste, et le programme « Partenaires dans la mission » de la Division nord-américaine. P H O T O
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Une minute de votre temps
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RAPPORT MONDIAL
Ces bébés ne sont pas simplement des numéros sur la courbe de croissance de la population mondiale : ce sont de véritables êtres humains, en chair et en os. Leur histoire, comme la vôtre, sera remplie de bonheur et de chagrin, de menaces et de possibilités – et de l’occasion de connaître Jésus-Christ en tant que Seigneur et Sauveur. La bonne nouvelle, c’est que le taux d’alphabétisation au niveau mondial est à la hausse et suggère que 218 de ces bébés pourront, un jour ou l’autre, lire comme vous le faites aujourd’hui. Grâce aux efforts de familles, d’écoles, d’initiatives gouvernementales, et d’organisations confessionnelles telles que Adventist World, ils auront la chance de participer pleinement à leur monde parce qu’ils comprennent les symboles d’une page imprimée, d’un écran Web, ou d’une plaque de rue. La mauvaise nouvelle, c’est que dans certaines régions du monde aux populations à la croissance la plus rapide, pas plus des deux tiers de ces enfants n’acquerront jamais la capacité de lire, que ce soit n’importe quelles paroles, ou la Parole. Ceux qui sont nés là où les efforts d’alphabétisation sont encore timides luttent souvent pour atteindre leur plein potentiel, étant la proie de manipulateurs qui cherchent à exploiter leur manque de connaissance. Le mouvement du second avènement œuvre maintenant aux quatre coins de la terre. Il se compose d’une famille de membres et d’intéressés se chiffrant à plus de 25 millions de personnes. Ce mouvement a toujours pris pour acquis la primauté de pouvoir lire et écrire. Le principe protestant de sola scriptura – les Écritures seules – en tant que principe pour comprendre la volonté de Dieu pour notre vie, préserve le droit d’un lecteur individuel de découvrir la vérité dans ce moment sacré d’engagement envers la Bible. Les adventistes soutiennent les efforts d’alphabétisation parce que ceux-ci améliorent la qualité de vie de chaque nouveau lecteur. À ce nouveau lecteur, l’alphabétisation donne aussi l’occasion en or de connaître personnellement l’amour de Jésus, amour qui surpasse toute connaissance. Poursuivez donc votre lecture – et continuez de prier pour ces bébés qui ont poussé leur premier cri alors que vous étiez en train de lire ces mots.
Au Japon, des jeunes adventistes
i vous lisez à une vitesse moyenne, sachez que 250 bébés ont vu le jour tandis que vous lisiez ces mots.
ravivent
une église « vieillissante »
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J A P O N
Grâce à sa nouvelle image, la congrégation de Setagaya espère former 300 jeunes dirigeants
E. Douglas Venn, directeur des Centres urbains de Mission globale, en compagnie de jeunes adultes à l’église jeunesse de Setagaya, à Tokyo.
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Tokyo, au Japon, l’effectif d’une congrégation adventiste a diminué au point de se retrouver à moins de 10 membres actifs, si bien que la congrégation craignait de devoir fermer ses portes. Après réflexion, les dirigeants locaux ont décidé de raviver leur église en lui donnant une nouvelle image et un nouveau nom, soit l’« Église jeunesse de Setagaya ». Aujourd’hui, l’effectif de cette congrégation prospère tandis que des jeunes adultes viennent y nourrir leur foi. Actuellement, de 25 à 30 personnes fréquentent régulièrement l’église chaque semaine, le tiers étant des jeunes adultes. Lors du séminaire biblique mensuel, ce chiffre grimpe jusqu’à 70 personnes. Plusieurs jeunes restent à l’église tout le week-end : ils mangent ensemble, vont au onsen – ou bain public – non loin de là, en soirée, et dorment dans des sacs de Suite e n p age 4
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RAPPORT MONDIAL
À l’église jeunesse de Setagaya, à Tokyo, une conférence biblique d’un week-end attire de nombreux jeunes.
couchage. Le samedi soir, ils participent à une rencontre sociale organisée pour les jeunes adultes. Jin Kaidi, un jeune adulte chinois âgé de 23 ans, est l’un d’entre eux. Il étudie la chimie à l’Université Tokyo Denki. Il y a quelques années, il a accepté l’invitation du pasteur Yasuki Aoki, directeur du Département de la jeunesse de l’Union des fédérations du Japon, à venir à l’église. Baptisé il y a deux ans, il fréquente maintenant l’église de Setagaya. « J’aime cette église parce qu’il y a des gens de mon âge », a-t-il dit. Risa Horita, également âgée de 23 ans, vient d’une famille non religieuse. Elle a rencontré l’Église adventiste alors qu’elle étudiait à l’Institut d’enseignement supérieur Glendale Community, en Californie. Elle a commencé à fréquenter l’église jeunesse de Setagaya, et a participé l’année dernière à l’effort d’évangélisation « Youth Rush Japan ». Risa Horita : « J’ai beaucoup aimé distribuer des tracts et des
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bouteilles d’eau aux sans-abri. » Les dirigeants de l’Église, dont le pasteur Aoki et Daniel Fukuda, un jeune adulte et dirigeant de la représentation évangélique pour l’Union des fédérations du Japon, disent que l’église jeunesse de Setagaya offre trois programmes, une fois par mois chacun, visant les jeunes adultes. Les réunions « @Church » sont conçues pour que les gens invitent leurs amis non chrétiens. Au nombre des sujets abordés, mentionnons « Évolution et création », « Qu’est-ce que la Bible », et « Le christianisme, c’est quoi ? ». Cet échange en anglais et en japonais se tient à l’église tous les jeudis soirs. Dans les réunions « @World », on enseigne l’évangélisation pratique. La congrégation fait du travail bénévole dans le district de Setagaya. Des gens de la collectivité se réunissent à l’église jeunesse de Setagaya un vendredi sur deux pour apprendre comment servir la communauté plus efficacement. Un programme
On aperçoit ici des jeunes adultes enthousiastes lors d’une rencontre sociale se tenant à l’église jeunesse de Setagaya, à Tokyo.
de Noël a attiré 30 visiteurs du quartier. Au cours des prochaines années, le groupe @World organisera deux à trois semaines de représentation évangélique pour les jeunes l’hiver, le printemps, et l’été, en différents endroits du Japon. L’initiative la plus ambitieuse est sans doute « Gédéon 300 », par laquelle Setagaya tente d’équiper 300 jeunes pour en faire des disciples et des dirigeants de l’Église, et pour les envoyer faire des efforts d’évangélisation dans tout le Japon. Kameyama Hartuo a étudié la théologie à un institut d’enseignement supérieur adventiste en Thaïlande. Plus tard, il a lancé un ministère de soutien des médias et de formation en discipulat. Kameyama fréquente lui aussi l’église jeunesse de Setagaya. Il y prêche et y dirige des groupes d’étude biblique, au besoin. Kameyama Hartuo : « En plus de produire des médias concernant les jeunes au Japon, ce qui est mon ministère officiel, je vais aux restaurants et aux “Izakaya” (bars japonais) avec des amis non chrétiens. Bien entendu, je ne bois pas ! Par contre, ces amis se sentent libres de me poser des questions sur ma foi et mon style de vie. J’en profite alors pour leur présenter le concept biblique de la vie et ma foi en Jésus. » En conclusion, d’une congrégation sur le point de s’éteindre est sortie l’« Église jeunesse de Setagaya », laquelle pave maintenant la voie à un réveil spirituel au Japon. – Mark A. Kellner, avec un reportage de Daniel Fukuda, à Tokyo
Ukraine : un programme
d’évangélisation d’envergure
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Roumanie et ailleurs. Une troisième et quatrième vague ont suivi à travers l’Europe de l’Est. En tout, des campagnes d’évangélisation se sont tenues à plus de 4 300 sites des huit pays suivants : Arménie, Biélorussie, Bulgarie, Géorgie, Moldavie, Roumanie, Russie, Ukraine. Prenant la parole jeudi dernier lors d’une réunion d’orientation pour les évangélistes qui se tenait en Ukraine, Ted N. C. Wilson, président de la Conférence générale, a dit espérer que « ce que Dieu fera en Europe de l’Est au cours des six prochaines semaines suscitera un réveil spirituel à travers l’Europe ». « Tous les yeux sont sur vous », a-t-il dit à un groupe de laïcs, de pasteurs, et d’administrateurs de l’Église réunis sur
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A D V E N T I S T E
es adventistes du monde entier sont venus au campus d’un institut d’enseignement supérieur ukrainien pour finaliser les plans d’un effort d’évangélisation local d’envergure que les dirigeants de l’Église espèrent voir se répandre d’un bout à l’autre de l’Europe. Ainsi, le 3 février dernier, quelque 500 campagnes d’évangélisation ont commencé en Ukraine, et des centaines d’autres à travers l’ancienne Union soviétique. Cet effort d’évangélisation s’est déroulé dans le cadre de l’« Implication totale des membres » (ITM) – une initiative mondiale de l’Église qui encourage tous les membres d’église à partager l’Évangile dans leurs collectivités. Plus de 2 000 campagnes ont commencé une semaine plus tard en
Le 2 février 2017, sur le campus de l’Institut adventiste d’enseignement supérieur de Boutcha, en Ukraine, Ted N. C. Wilson (deuxième à droite), président de la Conférence générale, a salué des évangélistes laïcs du Mexique. À droite, on aperçoit Michael Kaminskiy.
le campus de l’Institut adventiste d’enseignement supérieur, situé à Boutcha – une ville en banlieue de Kiev, la capitale. « Les gens observent ce que Dieu fera ici parce qu’il veut le faire partout. » Ces campagnes d’évangélisation ont été modelées d’après la combinaison suivante : prière, étude biblique, évangélisation dans la collectivité, et prédication, ce qui a résulté en 110 476 baptêmes au Rwanda l’année dernière – un record. Mais au terme des réunions de l’Europe de l’Est, les dirigeants de l’Église ne s’attendent pas forcément à un grand nombre de baptêmes. En Roumanie, par exemple, les participants seront d’abord invités à suivre des études bibliques. Les premiers baptêmes pourront se faire en juin. Dans l’ancienne Union soviétique, un vaste territoire ne comptant que 113 000 membres, les dirigeants de l’Église espèrent que ces campagnes d’évangélisation revigoreront les églises locales. Nouveaux amis, nouveaux contacts « Voilà une excellente occasion d’encourager les gens à s’impliquer et à prêcher », a dit Michael Kaminskiy, président de la Division eurasienne, dont le territoire couvre une grande partie de l’ancienne Union soviétique. On a besoin de membres revigorés parce que l’année dernière, certaines églises – en Ukraine, par exemple – n’ont pas eu un seul baptême, a-t-il rapporté. « Par ces campagnes d’évangélisation, a-t-il ajouté, nous nous proposons avant tout non de baptiser en grand nombre, mais d’aider l’Église à se faire de nouveaux amis et à établir de nouveaux contacts. » À cette fin, la Division Eurasienne a organisé des campagnes qui se sont tenues sur 2 150 sites, principalement en février et en mars, a expliqué Michael Kaminskiy. De ces réunions, 1 000 ont été tenues en Ukraine, et 700 en Moldavie. D’autres sont prévues en mai. – Andrew McChesney, Mission adventiste
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RAPPORT MONDIAL
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À gauche : William Johnsson, ancien éditeur des revues Adventist World et Adventist Review, s’adresse à l’auditoire lors de l’inauguration du centre. Ci-dessus : Les panélistes sont des étudiants et des membres de la faculté. Ici, ils discutent de la façon dont les chrétiens et les musulmans peuvent mieux se comprendre les uns les autres.
L’université de Loma Linda inaugure son
Centre de compréhension des religions du monde
L
’hostilité religieuse se trouve souvent au cœur du conflit et de la violence. Un dialogue honnête et un respect mutuel font partie de la solution. C’est là une raison pour laquelle l’Université de Loma Linda a créé le Centre de compré hension des religions William Johnsson. Approuvé par le conseil d’administration en février 2016, le nouveau centre a été inauguré le sabbat 28 janvier 2017. En nommant ce centre en l’honneur de William Johnsson, ancien éditeur de Adventist World et de Adventist Review, l’Université de Loma Linda reconnaît ses efforts pour promouvoir la compréhension interreligieuse au sein de l’Église adventiste. Suite à une carrière prolifique dans les publications et l’érudition au sein de l’Église adventiste, William Johnsson a servi en tant qu’assistant du président Jan Paulsen dans le cadre des relations interconfessionnelles. William Johnsson a pris sa retraite à Loma Linda en 2014. Il enseigne régulièrement à la faculté de religion de l’Université de Loma Linda (LLU) et continue d’écrire des livres. Richard Hart, président de l’Université de Loma Linda : « Le Dr Johnsson est un passionné des religions du monde. Sa connaissance et sa passion du sujet ont été inestimables pour notre campus. »
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Jon Paulien, doyen de la faculté de religion, sera le directeur du centre. Il soutiendra les vastes contributions de William Johnsson. Jon Paulien : « La faculté de religion considère William Johnsson comme l’un des plus grands personnages adventistes de notre époque. Son œuvre au sein de Adventist Review et des relations interconfessionnelles est devenue vraiment légendaire pour nous. » Objectif du centre Selon le doyen Paulien, l’échange et la compréhension de différentes idées – telles que les différentes croyances religieuses – se trouvent au cœur même de la définition d’une université. Jon Paulien : « Travailler à l’Université de Loma Linda ou y étudier est un appel, et non un emploi. Si Dieu appelle des non chrétiens à Loma Linda, alors c’est un don spirituel pour nous. Ils peuvent nous être utiles en témoignant de ce que Dieu a fait dans leur vie. « En outre, la façon la plus sûre de toucher le cœur des gens, c’est à travers leur foi, poursuit-il. Nous devons comprendre le cœur de nos étudiants et de nos employés au système de croyance différent du nôtre afin de pouvoir les servir de façon appropriée. »
Le Centre de compréhension des religions William Johnsson tiendra des réunions deux fois par année, chacune se focalisant sur une religion différente. Création du centre C’est de Gabriela Profeta-Phillips, coordinatrice des relations adventistesmusulmanes pour la Division nordaméricaine, qu’est venue l’idée originale d’un tel centre. Gabriela Profeta-Phillips et d’autres représentants de la Conférence générale ont rencontré le doyen de la faculté de religion pour développer une proposition, laquelle a été présentée lors du Concile des doyens de LLU le 2 décembre 2015. Ce concile s’est tenu – par pure coïncidence – le jour même d’une attaque terroriste menée par un couple musulman, à San Bernardino. Dans la foulée de cet événement tragique, le Concile des doyens a réagi favorablement à l’idée, et un engagement de l’administration supérieure a suivi peu après. Jon Paulien se souvient : « Un mois plus tard, nous avons rencontré des dirigeants musulmans locaux, nous engageant avec eux à dire à la collectivité que nous, de l’Université de Loma Linda, désirons être un centre de guérison – non seulement pour notre propre campus, mais aussi pour la collectivité. Nous avons exprimé notre désir de redoubler d’efforts en vue d’un partenariat de paix dans la collectivité dans son ensemble. » – Heather Reifsnyder, éditrice/rédactrice aux relations publiques de l’Université de Loma Linda
Peter N. Landless et Zeno L. Charles-Marcel
S A N T É
Végétarisme
diabète Quel est le lien entre les deux ? et
Beaucoup d’encre coule au sujet du diabète et de sa gestion. Certains membres de ma famille sont atteints du diabète de type 2. On leur a dit qu’en matière de prévention, il est avantageux de manger des protéines et des lipides (soit de la viande), avec un apport faible en hydrates de carbone (féculents). Devrais-je suivre ce conseil ?
L
e diabète de type 2 (DT2) est une maladie très courante qui augmente à des taux alarmants dans le monde entier. À maintes reprises, nous avons rédigé des articles à ce sujet en raison de la hausse im placable du nombre de personnes atteintes. En 2015, on a estimé qu’à l’échelle mondiale, 415 millions de personnes souffraient du DT2. Malgré les nombreux efforts d’éducation et de prévention, on estime qu’en 2040 – si le retour du Seigneur tarde – ces chiffres passeront à près de 650 millions ! Ceci représente une énorme charge mondiale de morbidité avec de nombreuses complications, y compris le fait que dans de nombreuses parties du monde, le DT2 est la cause la plus courante de la cécité et de l’insuffisance rénale. Cette question ne doit donc pas être prise à la légère. La cause du TD2 est une interaction entre la prédisposition génétique, le régime, et l’exercice (soit entre les gènes et l’environnement, ceci étant modéré par le style de vie et les choix). Au chapitre de la prévention, du contrôle et de la réversibilité du TD2, il est très important d’adopter un régime sain, de faire régulièrement de l’exercice, et de maintenir un poids normal (indice de masse corporelle). Dans cet article, nous nous focaliserons sur le volet alimentaire. Des données solides tirées des études sur la santé des adventistes1 indiquent que les non végétariens ont, de façon significative, un risque plus élevé de TD2 que les végétaliens, les ovo-lacto végétariens, et même les semi-végétariens. Les taux de mortalité sont plus élevés chez les non végétariens que chez les végétariens (de tous types). Comme la
prévalence des végétariens est relativement faible dans de nombreux pays (et ce qui est triste, même au sein de l’Église adventiste), il n’existe pas – excepté les études sur la santé des adventistes – d’études d’envergure sur les végétariens permettant de comparer les résultats. Certains, même au sein de l’Église, se sont demandé si les études sur la santé des adventistes ne représentent pas une « chambre d’écho » de l’Église se parlant à elle-même. Dans une étude publiée dans le journal médical de bonne réputation PLOS Medicine2 (14 juin 2016), une importante analyse des données de différents régimes dans la prévention du TD2 chez approximativement 200 000 personnes a présenté des résultats qui confirment et justifient les conclusions déjà solides des études sur la santé des adventistes. Le concept que la qualité et le contenu du régime végétarien influencent les résultats est à nouveau mis en évidence. Les chercheurs ont souligné la différence entre des régimes sains et des régimes malsains à base de végétaux, surtout dans la réduction du TD2. On ne rend pas un régime optimal uniquement en éliminant les aliments d’origine animale ou même en en modérant la consommation. Dans cette étude d’envergure, les chercheurs ont créé un tableau global des régimes à base de végétaux (PDI). Les aliments d’origine végétale ont reçu des notes positives. Par contre, ceux d’origine animale – graisses animales, produits laitiers, œufs, poisson, fruits de mer, volaille, viande rouge, divers produits alimentaires d’origine animale – ont reçu des notes inversées. De plus, il y avait un index des régimes sains à base de végétaux. Les aliments de ces régimes – céréales entières, fruits, légumes, noix, légumineuses, huiles végétales – ont reçu des notes positives. Les aliments à base de végétaux moins sains (jus de fruits, boissons sucrées, céréales raffinées, pommes de terre, douceurs, desserts) et les aliments
d’origine animale ont reçu des notes inverses ou négatives. À l’aide de ces outils, les chercheurs ont analysé 4 102 369 personnes-années de suivi et documenté 16 162 cas de diabète de type 2 pendant cette période. D’autres facteurs influençant les résultats ont été considérés, dont le poids (indice de masse corporelle [IMC]). Un IMC élevé a été associé à une hausse de DT2 chez ceux qui ont un régime à base de végétaux malsain, et chez ceux qui consomment des produits d’origine animale. Les chercheurs ont conclu que les régimes à base de végétaux, surtout lorsqu’ils sont riches en aliments végétaux de haute qualité, sont de façon significative associés à un risque plus bas de développer le DT2. Ils font référence aux études sur la santé des adventistes (citant la recommandation de l’Église en faveur d’un régime végétarien équilibré) comme contribuant au savoir scientifique qui soutient le changement vers des régimes riches en aliments végétaux sains, et la diminution des aliments végétaux moins sains ainsi que des aliments d’origine animale. Une fois de plus, la science confirme que si nous croyons aux prophètes de Dieu, nous prospérerons. Au fil des années, nous nous sommes malheureusement habitués, à notre détriment, à une propagande alimentaire malsaine. n 1 https://publichealth.llu.edu/adventist-health-studies. 2 http://journals.plos.org/plosmedicine/.
Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.
Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.
Avril 2017 | Adventist World
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P E R S P E C T I V E
M O N D I A L E
Dans le cadre de la rubrique Perspective mondiale, il m’arrive occasionnellement d’inviter des collègues à rédiger des articles sur d’importants sujets concernant l’Église adventiste. Dans ce numéro, Elias Brasil de Souza, directeur de l’Institut de recherche biblique, traite de la gouvernance et de l’autorité de l’Église. Je suis sûr que cet article sera une bénédiction pour vous. – Ted N. C. Wilson
T
andis que les valeurs de la liberté individuelle et de l’authenticité conduisent certains ordres du jour idéologiques contemporains, la gouvernance et l’autorité de l’Église sont devenues des sujets brûlants. Tout
devaient reproduire le leadership divin dans leurs rapports avec les sphères créées placées sous leur responsabilité. En regardant la création, nous discernons une structure, une organisation, et un leadership.
Un fondement biblique
gouvernance l’autorité l’Église
Elias Brasil de Souza
pour la et
de
L’Église : une construction au fondement solide en y réfléchissant, laissons les Écritures influencer notre compréhension et notre perception de l’Église. En regardant de plus près le récit de la création, on constate le soin méticuleux avec lequel Dieu amena le monde à l’existence. En nommant, organisant et structurant le monde, il fit en sorte qu’il puisse fonctionner selon son dessein. Et en tant que point culminant de son œuvre créatrice, Dieu créa l’humanité pour qu’elle prenne soin de la création. Créés à l’image de Dieu, Adam et Ève
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Adventist World | Avril 2017
Organisation et structure dans l’Ancien Testament Au Sinaï, dans l’alliance que Dieu établit avec Israël, on remarque l’attention particulière donnée à l’organisation du peuple autour de la présence de Dieu dans le sanctuaire. Une partie importante du Pentateuque traite de la construction du sanctuaire et des lois destinées à l’entretien de la relation entre Dieu et son peuple. Un sacerdoce institutionnel fut mis en place pour gérer les services rituels et instruire
le peuple. Même l’ordre et la position des tribus autour du tabernacle furent prescrits en détail. Dieu confia le sacerdoce à Aaron et à ses fils. La tribu de Lévi, elle, se fit attribuer des fonctions spécifiques relatives au soin, au fonctionnement, et au transport du tabernacle. Ces instructions détaillées communiquaient un sentiment puissant de la sainteté de Dieu et de l’importance de l’organisation pour le voyage d’Israël vers la terre promise. Une telle organisation attira l’attention des nations environnantes. Tandis qu’elles observaient cette ancienne bande d’esclaves camper, marcher, et traverser le désert, elles ne purent s’empêcher de reconnaître l’œuvre d’un Dieu puissant. Aujourd’hui, un tel sacerdoce terrestre ou une telle mission militaire ne sont plus indiqués pour le peuple de Dieu. Cependant, derrière le récit de l’Ancien Testament, nous devons reconnaître la validité du principe des relations de Dieu avec Israël. Ainsi, dans le Nouveau Testament, le peuple de Dieu fonctionne lui aussi à l’intérieur d’une sorte de structure ou d’ordre. Organisation et structure dans le Nouveau Testament Jésus confia à ses 12 apôtres l’autorité de diriger son peuple en prêchant la bonne nouvelle (Mt 10.1-6). Ce nombre suggère la continuité par rapport à l’Ancien Testament [les 12 tribus d’Israël]. En une autre occasion, Jésus envoya 70 disciples deux par deux (Lc 10.1-16). En choisissant ces 70, le Seigneur établit ainsi un plan pour un accomplissement organisé de la mission évangélique. Chose intéressante, Moïse avait un même nombre d’anciens sur qui il pouvait compter tandis qu’il conduisait le peuple de Dieu vers la terre promise (Nb 11.16,17,25 ; voir aussi Ex 24.1 ; 9-14). Cette sélection de Jésus des 12 et des 70 souligne l’importance du leadership dans le service et la mission. Certains prétendent que Jésus n’a jamais eu l’intention de former une organisation institutionnelle
(c’est-à-dire l’Église). Mais un regard attentif sur les récits de l’Évangile montre qu’il a organisé un groupe d’apôtres et de disciples pour accomplir l’œuvre missionnaire. Après l’ascension du Christ, les apôtres durent procéder à une organisation plus efficace (voir Ac 6) en raison de l’effusion du Saint-Esprit lors de la Pentecôte et de la croissance rapide de l’Église. Lorsqu’un conflit éclata entre les Juifs et les Gentils convertis au christianisme, un concile fut convoqué à Jérusalem (Ac 15). Les frères arrivèrent à un consensus, prirent une décision que les congrégations acceptèrent, et l’Église primitive continua à se focaliser sur l’accomplissement de son mandat évangélique. Grâce à cette procédure organisée de réunion, de discussion, de décision, et de respect de la décision prise, l’Église apostolique put aller de l’avant. Tandis qu’elle se répandait dans différentes régions du monde gréco-romain d’alors, un type plus officiel de gouvernance fut établi, avec des tâches et des fonctions plus clairement délimitées pour favoriser l’unité doctrinale et fondée sur la mission. Quand on examine le Nouveau Testament de plus près, certains aspects s’éclaircissent. Chaque congrégation avait un leadership établi composé d’anciens assistés de diacres (Ac 14.23 ; 20.17 ; Ph 1.1). Les anciens dirigeaient la sainte Cène, exerçaient la discipline, résolvaient les disputes, et exhortaient selon la saine doctrine (Tt 1.9). Les officiers de l’Église étaient élus par les membres de la congrégation (voir Ac 6.5,6) et examinés et consacrés par les anciens (Ac 6.6 ; 13.1-3 ; 1 Tm 4.14). Ainsi, l’Église apostolique comprit bientôt que pour demeurer un corps de croyants cohésif et efficace, ils avaient besoin d’un certain type de gouvernance. En choisissant un système constitué d’anciens et de diacres, ils furent guidés par l’Esprit dans l’application des principes déjà contenus dans l’Ancien Testament et exemplifiés par Jésus.
L’autorité de l’Église : une relique ? À ce stade, la question suivante surgit : faut-il encore tenir compte de la structure et de la gouvernance de l’Église ? Selon certains, l’autorité de l’Église est une relique du passé médiéval dont il faut absolument se débarrasser. Le zeitgeist [l’esprit du temps] actuel accepte mal les notions d’autorité et de puissance puisqu’elles peuvent être considérées comme étant dirigées par des idéologies oppressives. La Bible ne décrit pas l’organisation et les systèmes d’autorité comme étant mauvais en eux-mêmes. Bien que les Écritures montrent souvent que les systèmes de pouvoir et d’autorité ont été déformés par le péché, elles montrent aussi que le pouvoir et l’autorité, lorsque exercés convenablement, peuvent être une bénédiction. L’autorité qui procède de Jésus Avant de monter au ciel, Jésus dit : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. » (Mt 28.18) C’est sur la base de cette autorité que Jésus accorda à l’Église l’autorité de s’acquitter de sa mission. Par conséquent, l’autorité de l’Église procède de Jésus lui-même (Mt 16.19 ; 18.18 ; Jn 20.21,22) et doit être exercée en harmonie avec la Parole de Dieu. S’appuyant sur cette conviction, l’Église apostolique établit un système de gouvernance pour faire avancer la mission que le Seigneur ressuscité lui avait confiée. Suite à une étude approfondie des principes bibliques, l’Église adventiste a approuvé, lors du Concile annuel de 2014, une « Déclaration de consensus de la théologie adventiste de la consécration »*. Pour maintenir l’unité doctrinale et exécuter la mission de l’Église, un système d’autorité et de gouvernance de l’Église est indispensable. La conformité aux décisions prises par les représentants légitimes de l’organisation de l’Église n’est donc pas optionnelle. Même si certains segments de l’Église évoquent le Saint-Esprit pour justifier des pratiques divergentes, l’Esprit œuvre
à travers et au sein de l’ensemble du corps des croyants et par le leadership établi par lui. La déclaration « en passant par les villes, ils transmettaient les décisions prises par les apôtres et les anciens de Jérusalem, afin qu’on les observe » (Ac 16.4) montre clairement que la décision prise par le Concile de Jérusalem est devenue la norme de l’Église dans son ensemble. La source ultime de l’autorité et de la puissance En réfléchissant à ces questions, gardons toujours à l’esprit que l’autorité et la puissance procèdent ultimement de Dieu et tirent de lui leur origine parce qu’il est le Créateur et le Sauveur. Par conséquent, l’autorité humaine est toujours limitée et relative, et doit s’exercer selon le modèle établi par le Christ. Que nous exercions l’autorité en tant qu’officiers ou membres d’église, souvenons-nous toujours du principe vital suivant : le plus grand, c’est celui qui sert (Lc 22.26,27), et le plus puissant, c’est celui qui prend le linge et lave les pieds des autres (Jn 13.13-15). À la lumière de ce modèle d’interdépendance établi par le Berger des bergers, aucune puissance ni autorité à l’intérieur de l’Église ne peut revendiquer une légitimité indépendante ou unilatérale. Pour être « les modèles du troupeau », les officiers de l’Église, à tous les paliers, seront prêts à s’acquitter de la mission de l’Église, et à soumettre à la sagesse collective du corps les questions pouvant ne pas faire consensus, afin de pouvoir avancer ensemble. Et alors, « lorsque le souverain pasteur paraîtra, [nous remporterons] la couronne incorruptible de la gloire » (1 P 5.4). n * Disponible sur le lien suivant : https://www.adventistarchives. org/consensus-statement-on-a-seventh-day-adventist-theologyof-ordination.pdf.
Elias Brasil de Souza,
titulaire d’un doctorat, est directeur de l’Institut de recherche biblique à Silver Spring, au Maryland (États-Unis).
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Ce qui suit est la deuxième partie d’une série de deux articles ayant pour thème l’unité de l’Église. La première partie a paru dans le numéro de mars de Adventist World. – La rédaction.
C
«
’est à la consécration des Douze que furent prises les premières mesures en vue de l’organisation de l’Église, qui, après le départ du Christ, devait poursuivre son œuvre ici-bas. Au sujet de cette consécration, le récit évangélique nous dit : “Il monta ensuite sur la montagne ; et il appela ceux qu’il voulut, et ils vinrent auprès de lui. Il en établit douze pour les avoir avec lui, et pour les envoyer prêcher1.” (Mc 3,13,14) » Suite à leur consécration au ministère, les Douze devinrent les dirigeants spirituels de l’Église primitive. Leur consécration fut, dans le plan du Christ, une étape cruciale pour l’accomplissement de la mission céleste en faveur du monde. Dans les premières décennies du christianisme, la structure organisationnelle de l’Église continua de grandir et de se développer. Dans le livre des Actes, l’organisation de l’Église fut primordiale pour son unité. Sans organisation, des faux docteurs auraient pu facilement détourner son message et enrayer sa mission. Le message de la vérité fondé sur la Parole de Dieu aurait été déformé, et la mission du Christ, diluée. Rôle et entretien Révisons brièvement l’organisation de l’Église dans le livre des Actes, et notons son rôle dans l’entretien de la vie spirituelle des croyants, dans la préservation de son message, et dans la promotion de sa mission. Dans Actes 1, 120 croyants se réunirent dans la chambre haute pour demander à Dieu l’effusion du Saint-Esprit (v. 14,15). Unis dans leur amour pour Christ et engagés envers ses enseignements, ils brûlaient du désir
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Mark A. Finley
2 e PARTIE
L’unité –
hier e t aujourd’hui Un mouvement divin uni dans la mission et le message
ardent de partager l’amour du Sauveur avec leurs semblables. Alors qu’ils cherchaient Dieu pour obtenir l’effusion de son Esprit et la puissance d’atteindre le monde, ils étaient, nous dit le texte, « d’un commun accord » (v. 14). À la fin de ce chapitre, un problème surgit. Après avoir trahi Jésus, Judas s’était donné la mort. Son poste étant donc vacant, l’Église primitive considéra deux candidats possibles pour le combler. Ceci aurait pu être problématique. Les croyants du Nouveau Testament auraient pu facilement se ranger radicalement du côté du candidat qu’ils estimaient voulu de Dieu. Mais au lieu de cela, ils s’entendirent pour chercher la sagesse divine (v. 24).
Ils établirent un processus pour discerner la volonté de Dieu et acceptèrent de se soumettre au résultat final. L’Église, même dans son stade embryonnaire, apprit des leçons de soumission en vue de l’unité et de la mission. Dans Actes 2, 3 000 personnes furent baptisées le jour de la Pentecôte. Ces baptisés s’unirent à l’Église et persévérèrent dans l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, et les prières (v. 41,42), devenant ainsi participants d’un mouvement organisé. Selon Actes 6, l’Église en plein essor fit face à de nouveaux défis. Les veuves grecques étaient négligées dans la distribution quotidienne de nourriture. Une fois de plus, il y eut une discussion
ouverte et une solution convenue d’un commun accord. On choisit des diacres, lesquels servirent les veuves grecques défavorisées et maintinrent l’unité de l’Église en un temps de crise. On les choisit parce qu’ils jouissaient d’une bonne réputation, et étaient remplis de l’Esprit et de sagesse (Ac 6.3). À chaque étape de son développement, l’Église primitive raffina sa structure organisationnelle pour prendre soin de la congrégation croissante, sauvegarder les enseignements de Jésus, et favoriser la mission. Un représentant de l’Église Le récit de la conversion de l’apôtre Paul se trouve dans Actes 9. Dès que celui-ci fut converti sur le chemin de Damas, le Saint-Esprit le conduisit à Ananias, un représentant de l’Église. Il ne le conduisit pas dans le désert pour y passer du temps dans la solitude, ni ne l’envoya immédiatement en mission pour évangéliser. Il le fit plutôt entrer en contact avec un représentant de l’Église. C’était, entre autres raisons, pour montrer l’importance de l’organisation et de l’autorité de l’Église. Dans Conquérants pacifiques, Ellen White explique : « Ainsi, Jésus approuvait l’autorité de son Église organisée, et plaçait Saul en relation avec ses serviteurs2. » Ananias conduisit Paul dans la foi et l’instruisit plus en détail à propos du plan divin de l’organisation de l’Église. Dans Actes 15, l’Église du Nouveau Testament en plein développement fit face à un moment critique. Un conflit surgit au sujet de la façon dont les Gentils convertis au christianisme devraient se conformer aux traditions juives, tout particulièrement à la circoncision. Ce n’était pas là une mince affaire ! Les croyants juifs pratiquaient le rite de la circoncision depuis des millénaires ; ce rite, profondément enchâssé dans leur
culture, faisait partie de leur identité. Par conséquent, Paul et Barnabas eurent avec ces dirigeants juifs « un débat et une vive discussion » (Ac 15.2). Ils s’entendirent mutuellement pour soumettre la question au Concile de Jérusalem. L’Église dans son ensemble accepta la décision du Concile, ce qui assura l’unité dans le corps des croyants. Unité et soumission L’unité se produisit tandis que les individus se soumettaient à l’autorité du corps de l’Église. Le point important ici, ce n’est pas la décision qui fut prise, mais le processus par lequel elle le fut. L’église locale présenta une question complexe à un corps administratif plus grand. Dirigeants et membres s’entendirent pour accepter la décision du Concile de Jérusalem. Ellen White apporta un éclairage prophétique en décrivant l’autorité investie dans le Concile de Jérusalem par ces paroles poignantes : « Toute discussion relative à la circoncision devait cesser jusqu’à la décision finale de l’assemblée générale. Cette décision serait universellement adoptée par les églises3. » C’est ainsi que cette question épineuse qui troublait le christianisme fut réglée par la volonté des deux côtés d’accepter la décision du Concile de Jérusalem. Bien qu’ayant des convictions différentes sur cette question, les croyants furent, pour la plupart, disposés à accepter la décision d’un corps représentatif de dirigeants, en vue de la mission divine. Cette réunion générale de croyants avec des délégués venant des différentes églises suscita l’unité au sein du corps du Christ. Les croyants se focalisèrent de nouveau sur ce qui importe le plus pour Dieu : le salut des âmes. Songez à ce qui aurait pu se produire si le reste du livre des Actes n’avait consisté qu’en discussions sur la circoncision pour
les Gentils convertis au christianisme… Imaginez l’impact tragique qu’un débat sans fin sur cette question aurait pu avoir sur la croissance de l’Église ! Avec sagesse, l’Église du Nouveau Testament accepta la décision du corps plus large – le Concile général de l’Église – et poursuivit passionnément sa mission. Dans Actes 20.17-32, l’apôtre Paul instruisit les anciens de l’Église sur l’édification et la protection du troupeau de Dieu. Il les avisa que l’un des rôles de l’organisation de l’Église et d’un ministère consacré consistait à protéger l’Église des faux docteurs et à la garder focalisée sur la mission. L’organisation de l’Église : un élément essentiel de l’unité L’Église du Nouveau Testament était unie dans son engagement envers Christ, sa vérité présente, son message prophétique, sa mission en faveur du monde, et dans l’organisation de l’Église divinement établie. Dès que l’on place les opinions ou les préférences personnelles au-dessus de l’autorité de l’Église organisée, on se retrouve sur une pente glissante. Ellen White est on ne peut plus claire : « Comme Satan se réjouirait s’il pouvait réussir à répandre cet esprit parmi le peuple adventiste ! Il désorganiserait ainsi l’œuvre au moment où une solide organisation est essentielle et où elle sera du plus grand effet pour nous garder de mouvements qui sont des contrefaçons, alors que nous devons éviter de suivre des doctrines qui ne sont pas contenues dans la Parole de Dieu ! Tenons solidement les positions que nous occupons afin que ne s’effondrent pas une organisation et un système qui ont été construits à l’aide d’efforts pleins de sagesse et d’attention4. » L’organisation de l’Église et ses politiques subséquentes fondées sur les principes bibliques jouent un rôle
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indispensable en unifiant l’Église du Christ. Les politiques de l’Église ne sont pas des décrets arbitraires émis par des dirigeants autoritaires, mais plutôt des ententes mutuelles fondées sur la confiance. Développées par un vaste éventail de leadership représentatif, elles soulignent la façon dont l’Église fonctionne. Cependant, ces politiques ne sont pas infaillibles. Bien qu’elles puissent changer – et parfois changent – elles représentent le meilleur jugement d’un groupe représentatif de dirigeants à un moment donné. Elles sont des ententes guidées par le Saint-Esprit pour déterminer la meilleure façon dont l’Église peut avancer. S’il ne faut pas les mettre sur un pied d’égalité avec le salut ou les vérités bibliques éternelles, elles constituent, en revanche, l’un des éléments cohésifs gardant l’Église soudée. Les politiques : des ententes mutuelles fondées sur la confiance La Bible est claire sur son enseignement du principe de la dîme, mais ne définit pas les pourcentages de dîme que l’église locale doit remettre à la fédération, à l’union des fédérations, et à la division. Ces décisions sont prises par des comités. Qu’arriverait-il si chaque église ou fédération locale décidait unilatéralement du pourcentage de sa dîme à retenir et à remettre ? Ce serait, pour l’Église, une catastrophe financière ! Sa capacité de fonctionner en tant que corps mondial en serait gravement limitée. Voici un autre exemple d’une entente mutuelle fondée sur la confiance. L’Église adventiste compte 28 croyances fondamentales. Pourquoi pas 25 ou 30 ? Qui détermine qu’il en faut seulement 28 ? La Bible ne spécifie pas exactement 29. En fait, la 28e croyance fondamentale n’a été ajoutée que récemment à la liste des croyances fondamentales de l’Église. Qu’arriverait-il
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si chaque champ local déterminait les croyances fondamentales qu’il estime appropriées à sa culture et à son territoire, et écartait les autres ? La question ici, ce n’est pas la vérité biblique de la croyance fondamentale, mais la détermination de ce qu’est une croyance fondamentale, et le nombre à inclure. C’est là une décision d’un leadership de l’Église responsable, acceptée mutuellement lors d’une session de la Conférence générale. En cas de désaccord Les Écritures nous révèlent les vérités divines éternelles, immuables, et faisant autorité. Ce sont les principes scripturaires qui guident l’Église quant au développement des politiques. Le rôle du leadership de l’Église consiste à être fidèle à cette confiance sacrée. Il arrive que d’honnêtes gens voient certaines questions de façon différente. Dans de tels cas, l’Évangile nous invite à nous traiter les uns les autres avec respect et dignité. Mais une chose est claire : l’Évangile exige aussi que nous donnions une haute priorité à l’unité de l’Église et au respect des décisions de l’entité corporative. Dieu a à cœur l’unité de l’Église, et l’organisation de l’Église est une vérité centrale dans le Nouveau Testament. Sans l’organisation de l’Église, nous nous retrouverions avec un système de congrégations handicapé par le pluralisme théologique, une mission affaiblie, et un chaos organisationnel. Ellen White se fait l’écho de cette pensée critique : « Le Seigneur a conféré une autorité aux représentants de son Église universelle, assemblée en Conférence générale5. » L’unité de l’Église est une doctrine claire, sans équivoque. Mépriser ou minimiser les décisions corporatives des représentants de l’Église mondiale engendre la désunion et chagrine le cœur de Dieu.
L’unité et l’engagement envers Christ L’unité de l’Église est préservée lorsque notre engagement envers Christ est de la plus haute importance ; lorsque nous sommes unis dans les vérités des Écritures par la direction du Saint-Esprit ; lorsque nous donnons la priorité à la mission et sommes touchés par ce qui touche le cœur de Dieu ; et lorsque les ententes ou les politiques mutuelles de l’Église servent de fondement à un système de gouvernance et d’autorité de l’Église. Négliger n’importe lequel de ces quatre aspects de l’unité, c’est favoriser la désunion, un démantèlement de la vérité biblique, et une altération de la mission. Minimiser l’organisation ou l’autorité de l’Église, c’est laisser l’Église dans la confusion, et fondamentalement, éroder sa mission. Puissions-nous être remplis de l’Esprit de Christ tandis que nous proclamons son message, que nous accomplissons sa mission, et que nous soutenons son Église ! Alors, et seulement alors, l’Église se lèvera pour accomplir sa destinée et révéler la gloire de Dieu à un monde qui attend, et à un univers qui observe. n 1 Ellen
G. White, Conquérants pacifiques, p. 20.
2 Ibid., p. 107. 3 Ibid., p. 169. 4 Idem.,
Instructions pour un service chrétien effectif, p. 95. pour l’Église, vol. 3, p. 486.
5 Idem., Témoignages
Mark A. Finley a pris sa
retraite en 2010, alors qu’il était vice-président de la Conférence générale. Il a servi l’Église pendant près de 40 ans en tant que pasteur, évangéliste, et dirigeant du Ministère des médias. Il sert maintenant en tant qu’assistant du président de la Conférence générale.
E S P R I T
D E
P R O P H É T I E
Nous le
verrons tel qu’il est Ellen G. White
L
a voix divine s’était fait entendre à l’occasion du baptême de Jésus, au commencement de son ministère ; puis de nouveau, lors de la transfiguration, sur la montagne. Elle se faisait entendre maintenant pour la troisième fois à la fin de son ministère, en présence d’un plus grand nombre de personnes, et dans des circonstances tout à fait particulières. […] « Ce n’est pas à cause de moi que cette voix s’est fait entendre, dit-il, c’est à cause de vous. » C’était la preuve décisive de sa messianité, le signe donné par le Père pour qu’on reconnût que Jésus avait dit la vérité et qu’il était le Fils de Dieu. Restaurer l’image de Dieu « C’est maintenant le jugement de ce monde, poursuivit le Christ ; maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi. Il disait cela pour indiquer de quelle mort il devait mourir. » C’est le moment critique pour le monde. Si Jésus devient une victime de propitiation pour le péché des hommes, le monde sera éclairé. Satan perdra son emprise sur les âmes. L’image de Dieu, effacée par le péché, sera rétablie dans l’humanité, et une famille de croyants sanctifiés entrera finalement dans l’héritage des demeures célestes. Ceci sera le résultat de la mort du Christ. Le Sauveur est comme perdu dans la contemplation de la scène de triomphe qu’il a évoquée. Il aperçoit la croix, la croix sanglante et ignominieuse, resplendissante de gloire malgré toute son horreur. Mais l’œuvre de la rédemption humaine n’est pas le seul résultat de la croix. L’amour de Dieu est manifesté à l’univers. Le prince de ce monde est jeté dehors. Les accusations que Satan a lancées contre Dieu sont réfutées. L’opprobre qui a été jeté sur le ciel est enlevé pour toujours. Les anges, aussi bien que les hommes, sont attirés vers le Rédempteur. « Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, dit-il, j’attirerai tous les hommes à moi. » P H O T O
: T I H O M I R
S O K O L O V
L’une des nombreuses personnes qui entouraient le Christ, au moment où il prononça ces paroles, dit alors : « Nous avons appris par la loi que le Christ demeure éternellement ; comment donc dis-tu : Il faut que le Fils de l’homme soit élevé ? Qui est ce Fils de l’homme ? » […] « Malgré tant de miracles qu’il avait faits devant eux, ils ne croyaient pas en lui. » À une certaine occasion, ils avaient demandé au Sauveur : « Quel miracle fais-tu donc, […] afin que nous le voyions et que nous te croyions ? » (Jn 6.30) Des signes innombrables avaient été donnés ; mais les Juifs avaient fermé leurs yeux et endurci leurs cœurs. Même après que le Père eût parlé, et qu’ils ne pouvaient plus demander d’autres signes, ils s’obstinaient à ne pas croire. Peur de confesser le Christ « Cependant, même parmi les chefs, plusieurs crurent en lui ; mais à cause des pharisiens, ils ne le confessaient pas, pour ne pas être exclus de la synagogue. » Ils préféraient la gloire humaine à l’approbation divine. Pour échapper à l’opprobre et à la honte, ils renièrent le Christ et rejetèrent l’offre de la vie éternelle. Nombreux sont ceux qui, à travers les siècles, ont fait de même. Le Sauveur leur adresse à tous ces paroles d’avertissement : « Celui qui aime sa vie la perdra. » « Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles, a son juge : la parole que j’ai prononcée, c’est elle qui le jugera au dernier jour. » (Jn 12.48) Malheur à ceux qui n’ont pas connu le temps où ils ont été visités ! Lentement et avec regret, le Christ quitta pour toujours les abords du temple. n Les adventistes du septième jour croient qu’Ellen G. White (1827-1915) a exercé le don de prophétie biblique pendant plus de 70 ans de ministère public. Cet extrait est tiré de son livre Jésus-Christ, p. 625, 626.
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n mercredi soir, alors qu’en pleine tempête de neige nourrie par l’effet de lac (phénomène météorologique où il peut tomber jusqu’à plus d’un mètre de neige en 24 heures) j’étais en route pour me rendre à une réunion de prière, j’ai remarqué la silhouette d’un homme se tenant sur l’accotement. Tandis que je passais devant lui, j’ai distingué ses vêtements sacerdotaux sous un épais pardessus noir. Dans sa main gantée, il tenait une tasse de café blanche. Le rituel du mercredi des Cendres L’enseigne de trottoir à côté de lui expliquait sa mission. En ce mercredi des Cendres, ce pasteur local offrait des « cendres à emporter » à ceux qui, bien que pressés, désiraient quand même participer au rituel du carême qui suit les indulgences. Et ça m’a pris de court ! Je ne sais pourquoi, mais je n’avais pas fait le lien entre les myriades d’annonces de pâtisseries fourrées de confiture, riches en cholestérol, et le mardi gras suivi du carême, peut-être à cause de mon adventisme. Car autant que je sache, les célébrations de Pâques ne sont pas des événements majeurs pour les adventistes. La focalisation de notre foi Il ne fait aucun doute que la foi adventiste se centre sur la mort et la résurrection du Christ. Nous accordons une grande valeur au sang expiatoire versé sur la croix du calvaire en tant qu’unique moyen d’être affranchis du salaire du péché et de la puissance de celui-ci sur nous (He 2.14,15). Nous considérons l’amour désintéressé déployé sur cette croix comme une réponse universellement retentissante au vieux conflit sur la nature du caractère de Dieu, conflit dont Satan est l’auteur (Rm 5.8). Dans la résurrection et l’ascension, nous découvrons un sauveur qui conquiert la mort, monte au ciel, et entre dans le sanctuaire céleste afin d’y servir en tant que Souverain sacrificateur – seul médiateur et intercesseur de l’humanité – un droit qu’il s’est acquis par son propre
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Jarod Thomas
Au-delà de la
croix Profiter de Pâques au maximum
sang (v. 9 ; Ga 1.4 ; 1 Tm 2.6 ; Tt 2.14). Et nous attendons l’imminent retour en puissance et en gloire de ce même Jésus, selon sa promesse (Jn 14.1-3). À la lumière de ces points bibliques solennels, nous nous sentons quelque peu mal à l’aise devant les lapins et les œufs de Pâques, lesquels ont davantage en commun avec les rites de fertilité païens qu’avec le Seigneur ressuscité. En outre, il y a la date astronomique de cette célébration qui n’est jamais la même – on célèbre Pâques le premier dimanche suivant la pleine lune de l’équinoxe de printemps – et le service du lever du soleil, ce qui
n’est pas une caractéristique courante du culte adventiste. À cet égard, certains appliquent les commentaires peu flatteurs d’Ézékiel sur le culte du soleil levant au rite chrétien de Pâques (voir Ez 8.15,16). Le plus grand problème avec la fête de Pâques telle qu’on la célèbre, c’est sans doute le fait qu’elle sépare la mort et la résurrection de Jésus du contexte historique et prophétique dans lequel elle fut originellement instituée. Ce qu’en disent les Écritures Le jour de sa résurrection, Jésus s’approcha de deux de ses disciples P H O T O
:
A A R O N
B U R D E N
La foi adventiste se centre sur la mort et la résurrection du Christ. découragés en route vers Emmaüs. Bien que marchant dans la clarté de cette fin d’après-midi, le soleil ne s’était pas encore levé sur leurs espérances. Le cœur lourd, ils se lamentaient en pensant à la mort du Messie. Dans sa miséricorde, Jésus saisit l’occasion de les éclairer. Les Écritures nous disent que « commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait » (Lc 24.27)1. En forgeant une théologie des événements récents – c’est-à-dire la signification prophétique des saintes convocations de la Pâque, du pain sans levain, et des premiers fruits – Jésus revint à Moïse par défaut. C’est en effet par Moïse que Dieu avait établi les subtilités du service du sanctuaire de l’Ancien Testament. Ces services préfiguraient l’Agneau sacrificiel à venir, le repos du sabbat alors que Jésus giserait dans la tombe, et sa résurrection triomphale en tant que « prémices » de ceux qui, selon sa promesse, ressusciteront à son retour (1 Co 15.20 ; Ap 14.4). Cette vision de la crucifixion et de la résurrection présente ce week-end de cérémonies initial comme étant le commencement de sept convocations soulignant l’œuvre rédemptrice du Christ tout au long de l’année. Consignés dans Lévitique 23, ces événements commencent par la provision du sang expiatoire de l’Agneau et se concluent par un peuple qui célèbre, un peuple purifié et restauré. La célébration contemporaine de Pâques a divorcé la mort et la résurrection du Christ d’avec ce tableau chronologique prophétique que Dieu donna par le biais de Moïse. Au lieu de la Pâque en tant que commencement, Pâques en est la fin. De nombreux chrétiens commencent leur observation de cette fête plus d’un mois à l’avance, faisant bombance le mardi gras, puis commençant un jeûne le mercredi des Cendres.
À l’approche de Pâques, ils observent le dimanche des Rameaux et le vendredi saint. Mais ils négligent le sabbat où Christ s’est reposé dans la tombe. Enfin, ils célèbrent le dimanche de Pâques avec ardeur. Et c’est à peu près tout. Il est triste de constater que la signification de ce que Christ ferait après sa résurrection n’est pas abordée. En ne saisissant pas l’importance de Moïse dans l’interprétation de ces événements, beaucoup sont encore confus aujourd’hui. Le journaliste Philip Yancey écrit : « J’en ai conclu […] que l’ascension représente la lutte la plus éprouvante de ma foi. » Il pose comme postulat : « N’aurait-il pas mieux valu que l’ascension n’ait jamais eu lieu2 ? » Certainement pas pour Jésus ! Et sûrement pas pour nous non plus, pour qui Jésus est entré dans « le tabernacle plus grand et plus parfait qui n’est pas construit par la main de l’homme » (He 9.11,12), afin de servir d’avocat aux pécheurs que nous sommes et qu’il est venu sauver. Lui-même nous assure qu’il nous est avantageux qu’il s’en aille (Jn 16.7). Plutôt que d’être troublés par son ascension, prenons courage en sachant qu’il nous prépare une place et qu’il reviendra pour nous prendre avec lui. Le fait de comprendre le sanctuaire mosaïque résout le mystère du ministère céleste du Christ avant son retour promis. C’est cette réalité que Jésus pointa pour réconforter le cœur des disciples découragés en ce dimanche après-midi, sur le chemin d’Emmaüs. Conclusion Comprenez-moi bien : je ne suis pas en train de recommander un retour à la pratique de toutes les convocations mosaïques annuelles. Nous n’avons aucun temple établi ou sacerdoce en fonction. Et même si c’était le cas, le rétablissement du rituel sacrificiel ne servirait qu’à nier le sacrifice parfait du
Christ en faveur de l’humanité. Lorsque Jésus expira, le voile du temple se déchira en deux, et dès lors, les services du sanctuaire ne devinrent que de simples ombres à la lumière de l’accomplissement prophétique qui venait de se produire. Ce que nous pouvons faire, c’est célébrer une semaine de services d’évangélisation qui commence par l’entrée triomphale de Jésus dans Jérusalem, puis décrit l’œuvre du Messie, retrace les événements entourant sa trahison, son procès, et sa crucifixion, et se termine enfin le dimanche par un service de coucher du soleil – en commémoration du gracieux ministère de Jésus envers les disciples sur le chemin d’Emmaüs, et peu après, dans la chambre haute. En retraçant les pas de Jésus au-delà de la croix et dans le sanctuaire céleste, nous approfondirons notre compréhension et notre appréciation de son ministère terrestre, et de son ministère céleste actuel. Nous en obtiendrons un message évangélique plus complet, plus riche, avec son apogée imminente, soit le retour en gloire de Jésus, lequel ramènera son peuple à la maison. Par conséquent, au lieu d’ignorer la fête de Pâques, engageons-nous comme Jésus l’a fait, cherchant à la clarifier par la puissance de la Parole de Dieu, et commençant comme il a commencé, en puisant à même la sagesse de Moïse. n 1 Sauf
mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Segond, dite à la Colombe. 2 Philip Yancey, The Jesus I Never Knew, 1995, p. 229.
Jarod Thomas a servi
l’Église adventiste en tant qu’instructeur biblique, aumônier, et pasteur. Il est actuellement gérant des communications de l’Association pastorale de la Conférence générale.
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EN COUVERTURE
S’ils ne peuvent les
Bill Knott
lire mots... Pourquoi l’alphabétisation compte pour le « peuple du Livre »
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ne journée de rêve s’annonce pour Maria. Cette nuit, elle a été tellement absorbée par ses joyeuses pensées qu’elle n’a guère fermé l’œil. Le réveille-matin a été inutile, car Maria s’est levée bien avant l’aube. Dans son quartier, les camions de livraison et les autos vrombissent déjà – des milliers se rendent au travail, aux marchés, et aux écoles. Elle étend la main et saisit un papier chiffonné sur le guéridon juste à côté. Ce papier… Elle l’a déposé là à chacune des trois dernières nuits. Allumant la petite lampe, elle en lit de nouveau ce qui, il y a tout juste huit mois, n’était pour elle que du chinois : Iglesia Adventista del Séptimo Día Central de San Salvador, 1109 Av. España y Pasaje Lindo, Barrio San Miguelito, San Salvador. Il y a quelques jours, elle en a si bien mémorisé chaque chiffre et chaque lettre que ce matin, elle n’a pratiquement pas besoin de vérifier l’adresse. Après une toilette rapide, Maria s’habille. Elle s’arrête un instant pour inspecter la robe couleur lavande réservée pour ce jour. C’est un cadeau de sa fille déjà mariée. Une tenue neuve, estimait cette dernière, était indispensable pour un événement aussi important ! Aujourd’hui, sa mère, dont le cœur chante, doit paraître à son meilleur. Maria s’attarde quelques instants devant le miroir. Cette femme de 54 ans, P H O T O S
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aux cheveux légèrement grisonnants, aux grands yeux bruns pétillants de feu et d’énergie – même à 5 h 30 du matin ! – n’a pas eu la vie facile. Mariée à l’âge de 18 ans, elle a eu six enfants avant l’âge de 30 ans. Sa vie s’est passée à cuisiner, à lessiver, à élever ses enfants, puis ses petits-enfants. À l’âge de 49 ans, elle s’est retrouvée veuve… Mais elle a tenu le coup. Et elle a réussi à transformer en réalité ce dont elle n’osait que rêver. À la dernière minute, Maria change ses plans. Au lieu de prendre le bus, elle décide de marcher. Dans le tiroir de la cuisine se trouve une carte de la ville qu’elle a rangée là des mois auparavant, alors qu’elle espérait comprendre, un jour ou l’autre, l’ensemble de ses symboles alors dénués de sens. Elle marchera les quatre kilomètres depuis son petit appartement situé à Col Libertad (Ville de la liberté) jusqu’à Comunidad Los Santos (La communauté des saints), après l’Université d’El Salvador, au cœur de Barrio San Miguelito. Oui, il y a des bus. Et oui, elle sait maintenant lire les mots sur leur panneau avant indiquant leur destination. Mais elle veut marcher, histoire de s’accaparer toutes les scènes, d’écouter tous les sons, de sentir toutes les odeurs de sa ville, tandis qu’à l’est, le soleil s’élance dans le ciel. Aujourd’hui, Maria ne sera pas bousculée dans un bus rempli à craquer de
dizaines de citadins mécontents de la journée qui s’amorce. Elle marchera, la tête un peu plus haute, et le dos un peu plus droit. C’est comme ça qu’elle gravera ce jour dans sa mémoire, se dit-elle. Elle marchera seule, s’arrêtera à chaque intersection pour lire les plaques de rue, repérera sur la carte l’endroit où elle se trouve, et tournera dans la direction indiquée. Et lorsque, 45 minutes plus tard, elle arrivera à la grande église adventiste située au 1109 Avenida España, elle s’arrêtera pour lire chaque lettre du nom affiché. C’est là que se déroulera la cérémonie de remise de diplômes du programme d’alphabétisation sponsorisé par les adventistes. Une fois arrivée à l’église adventiste, Maria s’assied discrètement sur un des derniers bancs. Étant catholique, elle allume toujours des bougies votives chaque mardi et jeudi à l’église de sa paroisse, non loin de son appartement. Mais au cours des huit derniers mois où elle a investi huit heures par semaine dans l’alphabétisation, elle s’est liée d’amitié avec de nombreux adventistes – ados, femmes d’âge mûr, hommes âgés même. Ils se sont assis avec elle pendant des dizaines d’heures d’exercice d’alphabet et de calcul élémentaire. Maria ne comprend pas vraiment leur foi, ni pourquoi ils adorent Dieu le Sábado – le septième jour de la
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FÉLICITATIONS : Maitland DiPinto, coordonnateur du programme « Partenaires dans la mission » de la NAD, présente un certificat bien mérité du programme d’alphabétisation devant une église pleine à craquer à l’église adventiste Central, à San Salvador. Des gens de tout âge composent le groupe de participants.
semaine. Mais ils sont tellement gentils, tellement sincères, et, tout comme elle, tellement désireux d’apprendre à lire et à écrire ! Certains l’ont même invitée à se joindre à eux le Sábado pour écouter la musique et la prédication. Mais elle a préféré attendre. Elle acceptera leur invitation après la cérémonie de remise de diplôme. Maria tient un autre bout de papier dans sa main. Il l’informe que sur 500 diplômés, elle fait partie des 50 qui iront à l’avant pour recevoir leur diplôme d’études et un exemplaire de la Bible. Soudain, elle entend son nom prononcé d’une voix forte. Elle se lève promptement, mais prend bien soin de ne pas se précipiter : elle ne veut surtout pas avoir l’air trop impatiente !
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Elle marche lentement dans l’allée au plancher carrelé, puis, hésitante, s’arrête devant les dirigeants adventistes et locaux qui sont venus féliciter les diplômés. Lequel d’entre eux a son certificat ? Ce moment, elle l’a imaginé des centaines de fois : quelqu’un, sans doute un homme souriant, lui tendra le document qui déterminera le reste de sa vie. Ce document dira au monde ce qui est maintenant vrai pour elle : elle sait lire et écrire, elle s’est méritée cette pierre d’assise de la citoyenneté. Elle dispose désormais des compétences lui permettant de comprendre pleinement son gouvernement, ses finances, sa famille, et sa foi ! Le troisième homme de la rangée de dirigeants lui tend son certificat. Tandis qu’elle reçoit le symbole de sa
liberté, Maria tente de cacher la joie qui submerge son cœur. Ça y est, elle le tient dans ses mains, dans sa vie, ce document qui, maintenant, lui importe plus que tout autre document ! Deux poignées de mains plus tard, elle reçoit un superbe exemplaire de la Bible. Ces pages toutes neuves sont couvertes de lettres à l’encre noire que désormais, ses yeux peuvent déchiffrer et graver dans sa mémoire. Quelque part dans ces pages, présume-t-elle, il y a davantage que ce Sábado dont ses amis adventistes lui parlent toujours, davantage que la raison pour laquelle ils ne fument ni ne boivent, et pourquoi ils attendent le retour de Jésus. Maintenant, elle découvrira ces choses pour elle-même, car maintenant – enfin – elle sait lire1.
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e mardi matin-là, une foule attendant avec impatience la cérémonie de remise de diplômes afflue à l’église adventiste Central de San Salvador. Pour nombre de participants, ce lieu n’est pas familier. Ils marchent lentement dans les allées, suivis de membres de leur famille. Ils s’asseyent ensemble, parlent tout bas avec intensité, embrassent du regard les dimensions du grand sanctuaire, les centaines d’étudiants de tous les coins de la ville et de la région, et la rangée des dignitaires qui leur adresseront bientôt la parole. Leur regard balaie la scène de gauche à droite, puis de droite à gauche. Ils remarquent chaque nouvel arrivant, et se tournent occasionnellement pour regarder la grande horloge du balcon. Cinq cents diplômés – un nombre suffisant pour remplir un petit institut d’enseignement supérieur adventiste quelque part dans le monde – sont ici réunis. Pas plus de la moitié d’entre eux ne sont adventistes. Dans un pays où plus de la moitié de la population embrasse toujours la foi que les conquistadores ont apportée 500 ans plus tôt, beaucoup sont, pour le moins, catholiques de nom. L’une des diplômés porte le voile d’une religieuse. Elle est visiblement enchantée d’être ici ! Sa timidité et son incertitude sont palpables. Dans cette foule qui comporte quand même quelques protestants se trouvent de nombreux adventistes. Le programme d’alphabétisation de l’Union des missions d’El Salvador, lequel existe maintenant depuis près de 12 ans, est P H O T O S
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bien établi. De plus en plus de membres d’église se sont joints à l’un des près de 200 cercles d’alphabétisation établis dans ce petit pays de 6,5 millions d’habitants. Encouragés par les efforts déterminés de la Division interaméricaine pour fournir à l’effectif de l’Église des compétences en lecture, des milliers d’adventistes d’El Salvador qui, auparavant, ne savaient ni lire ni écrire, se sont inscrits dans ces cercles d’alphabétisation et ont complété un, deux ou trois cours d’une durée de huit mois chacun. Comptant près de 200 000 membres répartis dans environ 1 000 congrégations de cette petite nation d’Amérique centrale, les adventistes ne représentent que trois pour cent de la population. Cependant, on les identifie maintenant comme le groupe de foi le plus dynamique pour l’aide offerte à ses concitoyens dans l’atteinte de ce but fondamental qu’est l’alphabétisation. « Les près de 200 cercles d’alphabétisation que nous sponsorisons et soutenons grâce à de nombreux bénévoles nous ont permis de forger des liens solides avec nos collectivités », dit Abel Pacheco, président de l’Union des missions d’El Salvador, et l’un des plus ardents champions du programme. Abel Pacheco était accompagné des présidents des cinq fédérations du pays lors d’un briefing spécial, juste avant la cérémonie de remise de diplômes qui s’est tenue le 17 janvier dernier à l’église adventiste Central. « Maintenant, nos collectivités ainsi que nos gouvernements régionaux et nationaux nous considèrent vraiment comme une Église qui prend soin des
autres, qui apporte aide et compétences aux gens de toutes confessions. Une telle reconnaissance attire les gens au message distinctif de l’Église adventiste. » Le réseau de cercles d’alphabétisation à travers le pays est également soutenu par ADRA El Salvador – l’expression locale de l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA International), soit l’organisation humanitaire mondiale de l’Église adventiste. Juan Pablo Ventura, directeur d’ADRA El Salvador, note que le programme d’alphabétisation permet aux gens de comprendre qu’ADRA, c’est bien plus qu’une agence de secours et de développement. « Par ce programme, ADRA et l’Église adventiste ont fait une déclaration importante au sujet de notre responsabilité sociale, dit-il. Quand les choses tournent mal, on peut compter sur nous. Nous sommes également là pour aider les gens à acquérir des compétences qui les aideront à découvrir le message du temps de la fin présenté par l’Église de Dieu. » La Division nord-américaine (NAD) – domiciliée au Maryland (États-Unis) et représentant plus de 1,3 million d’adventistes nord-américains – a elle aussi soutenu de façon cruciale le financement et le soutien logistique du programme d’alphabétisation. De concert avec la Division interaméricaine (IAD), l’initiative « Espoir pour l’humanité » de la NAD a contribué, dans le cadre du programme « Partenaires dans la mission », au lancement du programme d’El Salvador. On s’attend à ce que les présidents des deux divisions – Israel Leito (IAD) et Daniel Johnson (NAD) – signent un mémorandum de compréhension (MOU) pluriannuel à la réunion administrative du printemps de la Conférence générale, au début d’avril, pour fournir une stabilité et un soutien financier continu à cet effort d’alphabétisation. La NAD cherche également à établir des partenariats semblables avec les 12 autres divisions de l’Église, comptant sur la générosité de son propre territoire, afin d’établir des programmes qui atteignent presque toutes les nations du monde. Maitland DiPinto, directeur d’« Espoir pour l’humanité », a été l’un des premiers architectes de l’entente de « Partenaires dans la mission » entre les deux divisions. Il s’est rendu plus d’une
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CHAPEAU ! Bill Knott, éditeur de Adventist World, félicite une heureuse diplômée, sous le regard d’Abel Pacheco, président de l’Union des missions d’El Salvador.
dizaine de fois à San Salvador pour inspecter, évaluer, et promouvoir cet effort d’alphabétisation. Maitland DiPinto se dit heureux de l’importance et de l’ampleur du partenariat de la NAD-IAD au Salvador, et est encore plus impatient de joindre les efforts d’alphabétisation de l’Église à ses activités d’évangélisation dans les congrégations locales et les campagnes d’évangélisation. « Idéalement, les adventistes de chaque région – El Salvador, Guatemala, ou tout autre pays du monde – devraient d’abord offrir une formation en alphabétisation à toutes les collectivités dans lesquelles ils espèrent témoigner activement et implanter finalement des congrégations, explique-t-il. J’attends avec impatience le jour où nous ferons de l’alphabétisation la première étape d’un effort pluriannuel pour apporter la bonne nouvelle à une collectivité ou à un pays. « Il y a plus d’un siècle, tandis qu’elle décrivait la responsabilité des chrétiens envers le monde, Ellen G. White nous a indiqué la meilleure façon de développer notre témoignage dans n’importe quelle région, ancienne ou nouvelle : “La méthode du Christ pour sauver les âmes est la seule qui réussisse. Il se mêlait aux hommes pour leur faire du bien, leur témoignant sa sympathie, les soulageant et gagnant leur confiance. Puis il leur disait : ‘Suivez-moi’2.” Les efforts d’alphabétisation jettent le fondement permettant à des hommes et à des femmes de lire pour eux-mêmes l’histoire de Jésus, et de répondre à son appel dans leur vie. »
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Adventist World et l’alphabétisation Dans les premières manifestations du mouvement du second avènement dans de nombreux pays du monde, au cours des années 1830, ceux qui furent progressivement connus sous le nom d’« adventistes » ont présumé que l’alphabétisation – la capacité de lire et d’écrire – est une compétence fondamentale dont tout le monde a besoin pour comprendre « la foi de Jésus ». L’étude pluriannuelle de William Miller des prophéties de Daniel et d’Apocalypse a déclenché une investigation intensive portant sur des décennies de la prophétie biblique, a entraîné la redécouverte du sabbat du septième jour, la découverte du ministère de Jésus dans le sanctuaire céleste, et celle du style de vie sain et équilibré auquel Jésus appelle son peuple du temps de la fin. Ellen G. White (née Harmon), messagère du Seigneur pour son peuple, a rédigé de façon touchante ses premières visions, et a ainsi donné espoir et courage au petit groupe d’adventistes déçus, lesquels continuèrent à sonder les Écritures après octobre 1844. Elle encouragea James, son mari, à publier la revue The Present Truth, laquelle parut premièrement en 1849 sous forme d’un tract de huit pages. Aujourd’hui, cette revue intitulée Adventist Review est la publication religieuse la plus ancienne en Amérique du Nord. Les milliers de numéros de cette revue et d’autres revues qu’elle a inspirées – Signs of the Times, Liberty, Ministry, ainsi que des dizaines de journaux de grande qualité publiés par des divisions et des unions de fédéra-
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tions du monde entier – se fondent tous sur la croyance que les adventistes sont un« peuple du Livre », et spécifiquement, qu’ils savent comment lire ce livre. Lancée en 2005, la revue Adventist World rejoint maintenant près de la moitié des 20 millions d’adventistes dans le monde grâce à des millions d’exemplaires imprimés et des millions de pages publiées chaque année sur son site Web. Par rapport à tout autre groupe religieux de par le monde, Adventist World est l’une des plus grandes expressions de notre engagement envers l’alphabétisation. Et cependant, sur une population mondiale de 7 milliards d’habitants, près de 800 millions d’individus – soit près de 12 pour cent – ne savent pas lire. Ce chiffre équivaut à peu près aux populations combinées de l’Amérique du Sud et de l’Amérique du Nord. Des centaines de milliers d’adventistes sont de leur nombre. Tandis que de nombreuses nations développées ont construit des systèmes éducatifs pour parvenir à une alphabétisation presque complète, un grand nombre des pays de l’Afrique subsaharienne, de l’Asie du Sud, et de l’Asie de l’Ouest sont en butte à la pauvreté, à la malnutrition, aux maladies infectieuses, et à l’agitation politique à un point tel qu’ils ne peuvent remplir leur promesse d’enseigner à tous les citoyens à lire et à écrire. Les taux d’alphabétisation dans ces régions nous disent que pas moins du tiers des gens ne peuvent lire ces mots, et selon les dirigeants adventistes, ces chiffres problématiques s’appliquent également aux membres d’églises. Pour un mouvement aussi fondé sur la Bible et aussi focalisé sur la lecture P H O T O S
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MOMENT DE PRIÈRE : Maitland DiPinto (chemise bleue, en haut, vers la gauche) prie avec un petit groupe étudiant la Bible, composé de ceux qui ont appris à lire grâce aux efforts d’alphabétisation du programme « Partenaires dans la mission ».
que l’Église adventiste, ces chiffres représentent une difficulté et un défi de taille. Comme l’a dit le slogan d’une société de distribution biblique il y a quelques années, « S’ils ne peuvent lire les paroles, ils ne pourront lire la Parole. » Le témoignage adventiste progresse le mieux et le plus rapidement là où hommes et femmes savent lire et écrire, ce qui leur permet d’étudier la Bible pour eux-mêmes, de comparer la vérité avec la vérité, et de permettre au Saint-Esprit de les conduire vers l’Évangile libérateur de Jésus-Christ. À la lumière de ces faits, la revue Adventist World est entrée en partenariat, depuis le 1er avril 2017, avec la Division nord-américaine, ADRA, et toutes les autres entités de l’Église engagées dans
Faites un
des initiatives d’alphabétisation, afin d’éveiller la conscience et de promouvoir le financement de ces programmes. Ceci n’est pas un appel ponctuel, mais un projet continu sur plusieurs années qui mérite et qui a besoin de votre soutien. Si vous lisez ces mots, c’est que quelqu’un vous a appris à lire. Que ce quelqu’un soit un parent, un professeur, ou un ami, il vous a fourni une compétence cruciale, laquelle vous a équipé pour prendre des décisions éclairées, pour exercer votre libre arbitre, et pour vous donner l’occasion de sonder plus profondément la Parole. Saisissez donc l’occasion – en cet instant même – pour considérer de quelle
don !
Vous pouvez soutenir le programme d’alphabétisation du Salvador en fournissant des fonds – soit pour acheter des Bibles pour les participants qui complètent le programme, soit pour financer le programme complet d’une durée de huit mois pour une personne. Comme les devises mondiales changent constamment, les chiffres présentés sont approximatifs. SITE WEB/CARTE DE CRÉDIT :
adventistliteracy.org ADRESSE POSTALE DE ADVENTIST WORLD :
Adventist World General Conference of Seventh-day Adventists 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904 USA
manière vous ferez passer le don de l’alphabétisation à quelqu’un d’autre. En se basant sur l’effort du Salvador, et en adaptant cet effort aux sites d’alphabétisation que l’Église soutient dans le monde entier, vous pouvez partager un exemplaire de la Bible – dans la langue de chaque nouveau lecteur – pour une modeste somme pour chaque diplômé en alphabétisation. Vous pouvez aussi soutenir un ou plusieurs étudiants inscrits en payant le coût du matériel et des instructeurs d’un programme complet de huit mois. n 1 Maria
est un pseudonyme, et reflète en un personnage l’expérience de plusieurs personnes qui participent à la cérémonie de remise de diplômes. 2 Ellen G. White, Le ministère de la guérison, p. 118. 3 Ces équivalents de devises s’appuient sur les taux de Bloomberg.com rates du 14 février 2017.
Consultez le tableau suivant des devises courantes pour décider de la somme à donner. Après avoir décidé du nombre de Bibles et/ou d’étudiants que vous voulez couvrir, multipliez ce nombre par le taux de change de votre pays. Devises3
Bible (1)
Bibles (5)
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Étudiant (5)
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20290.00 CFA 24973.00 CFA 124865.00 CFA – – – 1620.00 P 1,993.00 P 9965.00 P
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Dieu donateur Il donne, il est donc propriétaire
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n quel Dieu croyez-vous ? Et qu’y a-t-il dans vos paroles ou votre conduite qui suggère celui qu’il pourrait être ? La femme de Samarie ne savait pas en quoi elle croyait ; cependant, elle était toute disposée à en discuter. Jésus conclut la discussion en lui disant que les Juifs savaient en quoi l’adoration consistait, alors qu’elle et son peuple n’en avaient aucune idée (Jn 4.22). En même temps, on sait que Jésus n’avait pas ménagé les Juifs : « Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité. » (Mt 7.22,23, LSG) Et si après nos efforts d’évangélisation acharnés, après notre service à la communauté et notre administration de l’Église, Jésus nous disait ça, à vous et à moi ? Voilà qui est impensable ! Toutes les bonnes choses que nous avons faites prouvent que nous ne sommes pas comme les autres – voleurs, escrocs, injustes, adultères, ou employés du fisc (voir Lc 18.10-14, S21) ! Comment Jésus pourrait-il nous dire : « Je ne vous ai jamais connus » ? Les brillants Athéniens ne connaissaient pas Dieu, eux non plus. C’est ce que Paul découvrit en étudiant leur confession de foi : « Car, en parcourant votre ville et en considérant les objets de votre dévotion, j’ai même découvert un autel avec cette inscription : À un dieu inconnu ! Ce que vous révérez sans le connaître, c’est ce que je vous annonce. » (Ac 17.23, LSG) Ils ne connaissaient pas le vrai Dieu ! Le message que Paul leur donna comporte suffisamment d’instruction bénéfique applicable aux adorateurs d’aujourd’hui. Paul leur parla de celui qui, selon eux, méritait leur adoration, bien qu’ils ne le connussent pas. De toute évidence, les adorateurs peuvent
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Lael Caesar
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servir un Dieu qu’ils ne connaissent absolument pas ! Il semble que les intendants soi-disant fidèles peuvent donner leur temps et leur réflexion, leur corps et leur argent, alors qu’ils sont totalement dépourvus d’une connaissance salvatrice de celui à qui ils donnent !
Paul et les Athéniens Aujourd’hui, les paroles de Paul aux Athéniens nous offrent au moins quatre vérités sur le Dieu qui exige notre intendance, le Dieu que tout le monde devrait connaître. Ces quatre vérités sont inextricablement liées. Pour commencer, Paul aborde le « ce » dont il parle au sens neutre. On peut faire dire à cela beaucoup plus qu’il ne convient. Néanmoins, dans ce seul verset, Paul parle deux fois d’un « ce » au sens neutre, suggérant que ceux qui reconnaissent cette déité ne font, en réalité, qu’admirer un concept. Les Athéniens étaient célèbres en raison de la multitude de leurs idées philosophiques. Ce concept en était un parmi tant d’autres, et prouvait qu’ils étaient assez bons pour intégrer ce « dieu inconnu », bien qu’ils n’eussent aucun nom ou trait de caractère leur permettant de l’identifier. Il était tout de même approprié, leur semblait-il, de l’inclure à toute leur panoplie de dieux. La pratique actuelle de l’intendance nous permet de les imaginer en train de lui apporter des petites sommes d’argent, de le servir dans les sociétés Dorcas, et de lui réciter d’éloquentes prières. Il est bon d’être gentil envers Dieu. Et il est bon d’être responsabilisé. Les intendants doivent être prêts à rendre compte de leur intendance (Lc 16.2). Au retour de Jésus, nous pourrons lui fournir la liste des choses – des bonnes choses – que nous avons faites. Prophétiser, exorciser, et autres œuvres merveilleuses du genre ne sont sûrement pas à la honte de quiconque, et la fidélité dans la dîme ou le service à la communauté non plus. Qu’il serait déconcertant, alors, de nous présenter à la fête de Jésus avec la liste de nos bonnes œuvres ou de nos bontés avec les rubans et les certificats qu’elles nous ont gagnées, seulement pour nous faire dire : « Sortez. Je ne vous ai jamais connus ! » En pareil cas, il nous faudrait être préparés à répondre : « Mais Jésus, j’ai été le trésorier de l’église, et j’ai payé fidèlement ma dîme ! J’ai dirigé des chorales, et servi en tant que vice-quelque chose adjoint, ou autre. N’ai-je pas été gentil envers toi ? » Imaginez notre confusion à son ordre : « Retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité ». On ne peut
Le Dieu “qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve” (Ac 17.24) n’emprunte absolument rien à votre oncle connu pour sa richesse.
exagérer ni la signification de cette rencontre future, ni l’importance capitale de savoir, maintenant, si nous connaissons Dieu. Un examen de la question Connaissez-vous votre Dieu ? La vie éternelle, c’est de le connaître (Jn 17.3). Est-il pour vous plus qu’un concept philosophique ? Le Dieu que Paul présenta aux Athéniens n’avait pas plus besoin de leurs enveloppes bien collées ou du billet glissé à l’intérieur qu’il n’avait besoin de la matière pour l’aider à créer (Gn 1) : le Dieu « qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve » (Ac 17.24) n’emprunte absolument rien à votre oncle connu pour sa richesse. Tout est déjà sien. Si, lorsque le plateau d’offrandes passe, nous nous bornons à baisser la tête, Dieu aura tout autant que si nous y avions déposé tout ce que nous possédons. Personne ne peut l’enrichir. Tout ce que nous obtenons vient de lui – la vie, le souffle, tout ! Parfois, les choses nous arrivent déformées ; parfois, dès que nous les obtenons, nous les ruinons. Mais Dieu en est quand même la source : « toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père » (Jc 1.17, LSG). La première vérité de Paul, c’est que le Dieu qu’il présente
La gestion chrétienne de la vie N ous sommes les économes de Dieu, qui nous a confié du temps, des occasions, des aptitudes, des possessions, les bénédictions de la terre et de ses ressources. Nous sommes responsables par-devant lui d’en faire un usage adéquat. Nous reconnaissons ses droits de propriété sur tous nos avoirs en le servant fidèlement, lui ainsi que nos semblables, en lui rendant la dîme et en lui faisant des offrandes pour la proclamation de l’Évangile, le soutien et le développement de son Église. Cette gestion est un privilège que Dieu nous accorde afin de nous faire croître dans l’amour et de nous aider à vaincre l’égoïsme et l’avarice. L’économe fidèle dont la gestion résulte en bénédictions pour ses semblables s’en réjouit. (Gn 1.26-28 ; 2.15 ; 1 Ch 29.14 ; Ag 1.3-11 ; Ml 3.8-12 ; Mt 23.23 ; Rm 15.26,27 ; 1 Co 9.9-14 ; 2 Co 8.1-15 ; 9.7)
à l’Aréopage n’est pas une simple idée humaine. Il est réel, que nous le concevions ou non. La matière, telle que nous la connaissons, et la vie, telle que nous la vivons, démontrent adéquatement sa réalité et confirment une seconde vérité : celle de son titre de Créateur. Nier « sa puissance éternelle et sa divinité » tout en étant en association continuelle avec ses œuvres créées, c’est choisir d’être inexcusable (Rm 1.20,21). D’un autre côté, le fait d’apprécier son autorité en tant que Créateur reconnaît simultanément une troisième vérité : Dieu est propriétaire. Notre personne et tout ce qu’est la vie – y compris les dons qu’il nous accorde et le service que nous lui rendons – sont déjà siens. Dieu est notre propriétaire en vertu du fait qu’il est notre créateur et inventeur. Lorsqu’au commencement il inventa la flore, la faune et le règne minéral, il n’existait aucun endroit, aucune autorité pouvant accepter ses brevets, car aucune voix potentiellement concurrente n’existait pour réclamer notre droit de propriété, ou pour l’accuser de braconnage industriel ou de violation du droit d’auteur. « C’est lui qui nous a faits, et nous sommes à lui » (Ps 100.3). Une quatrième vérité La quatrième vérité de Paul souligne la façon dont notre créateur et propriétaire célèbre son droit de propriété : il « donne à tous la vie, le souffle et toutes choses » (Ac 17.25). Nous n’obtenons pas par accident, nous ne recevons pas sous la contrainte. Dieu ne donne pas parce que les êtres humains ou les anges le menacent d’un couteau ou appuient le canon d’un pistolet sur sa tempe. Il donne parce que c’est sa nature. Notre intendance – le privilège d’une réponse fidèle, mesurable peutêtre dans la dîme, mais non quantifiable en matière de ressources et de service reconnaissant – est un canal par lequel les charmes des méthodes divines peuvent propager le don illimité de notre Dieu donateur, lequel ne cesse jamais de bénir le monde. n * Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Segond, dite à la Colombe.
Lael Caesar, rédacteur adjoint de Adventist World, aime donner parce que son Dieu qui donne dit qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.
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ci-bas, peu d’endroits sont plus reculés que les régions situées audelà du cercle polaire. Leurs vastes et grands espaces ouverts rendent la communication difficile, et le transport, presque impossible. Malgré de tels défis, ces régions les plus au nord de la terre sont pourtant le foyer de certaines populations. Les autochtones alaskiens américains font partie des groupes originaux de l’Amérique du Nord, lesquels comptent, aux États-Unis seulement, 566 nations tribales distinctes répertoriées1. L’environnement hostile auquel ces nations sont exposées explique l’aspect rude et réservé des autochtones. Leur histoire les a rendus prudents, méfiants même, et pour cause : au fil des années, ils ont été victimes de mauvais traitements et de promesses non tenues de la part des gouvernements et d’autres institutions. Rien d’étonnant alors à ce qu’on enregistre chez les autochtones américains
les taux les plus élevés d’une souffrance imputable à la pauvreté, au chômage, à la violence conjugale, aux agressions sexuelles, à l’alcoolisme, à la dépendance à la drogue, et au suicide2. Soumis à des facteurs environnementaux additionnels qui favorisent la dépression, les autochtones alaskiens américains comptent, pour leur part, certains des taux les plus élevés des problèmes de la liste susmentionnée – particulièrement de suicide. « Ici, tout le monde a eu un membre de la famille qui s’est suicidé », explique Anthony Sherman, missionnaire adventiste laïc et aide-praticien en santé communautaire au-dessus du cercle polaire arctique. « Mais personne n’en parle ouvertement. Les autochtones alaskiens américains sont très réservés. On ne gagne pas leur confiance du jour au lendemain. » Anthony est bien placé pour le savoir, car sa famille et lui ont servi dans le
village de Shungnak pendant près de six ans. Ce n’est que récemment qu’ils ont réussi à inscrire deux personnes à des études bibliques. Lorsque les Sherman sont d’abord arrivés en Alaska, ils se sont sentis poussés à s’établir à Shungnak. C’est là qu’Anthony a été formé en tant qu’aidepraticien en santé communautaire par le biais d’Indian Health Services (Services de santé indiens) – une organisation de santé tribale. Avec le soutien de la fédération locale, Anthony s’est efforcé d’utiliser ses nouvelles compétences pour entrer en contact avec les autochtones. Mais les choses ne progressent que fort lentement. Relever les défis Les défis peuvent sembler écrasants. Même si la plupart des autochtones parlent anglais, ils ne comprennent pas facilement la Bible pour eux-mêmes. Ceci s’explique par les faibles taux d’alphabétisation et le langage stylistique plus ancien
Arctique
en
Juliana Baioni
Un ministère en Alaska
SHUNGNAK : Anthony Sherman et sa famille ont servi dans le village de Shungnak pendant près de six ans.
OUVRIERS EN ALASKA : À partir de la gauche : Anthony Sherman, bénévole d’AMA, James Kincaid, pasteur laïque, et Todd Gessele, vidéaste, tournent la série vidéo intitulée « Mon Alaska ».
de la version King James de la Bible – la version la plus facilement disponible en Alaska. Il en résulte que ces gens ont un grand respect pour la Bible, mais la considèrent davantage comme une relique ou un article magique. Quelques traductions en d’autres dialectes sont disponibles, mais pas suffisamment pour satisfaire les besoins. L’incapacité de comprendre les Écritures explique qu’on rencontre rarement quelqu’un qui connaisse Jésus et ait une relation authentique avec lui. Cette réalité et la vision du monde postmoderne entravent la propagation du message de l’Évangile. Chose étonnante, la plupart des autochtones alaskiens américains se considèrent chrétiens. Ceci résulte d’un plan mis en œuvre en 1885 par l’agent général américain pour l’éducation de l’Alaska, lequel a divisé géographiquement l’État parmi différentes confessions en vue d’un travail missionnaire3. Par conséquent, l’Alaska d’aujourd’hui foisonne de baptistes, de catholiques, de quakers, etc. À un certain moment, les adventistes ont eu, eux aussi, un impact sur l’Alaska. Mais aujourd’hui, seuls 12 des plus de 200 villages autochtones jouissent d’une présence adventiste quelconque. Les confessions régionales se sont tellement enracinées que le gouvernement local, les réseaux sociaux, et les systèmes de soutien sont inextricablement liés avec eux. Il est donc extrêmement difficile pour des individus d’accepter le message adventiste, car une telle acceptation signifierait P H O T O S
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souvent une isolation supplémentaire dans un monde souffrant déjà de solitude. Collaboration Malgré tout, des individus tels qu’Anthony ont décidé de leur faire découvrir Jésus le mieux possible. C’est là la mission de leur vie. Anthony a découvert qu’il est possible de travailler en collaboration avec les autres confessions du secteur au lieu de travailler contre elles. Ceci lui a permis de partager d’importantes vérités bibliques avec les autochtones américains, ainsi qu’avec les non locaux habitant à Shungnak. Il a même utilisé ses humbles compétences musicales pour atteindre les gens d’une manière différente. « Les autochtones aiment beaucoup la musique, explique-t-il. Par elle, nous leur transmettons des vérités spirituelles simples, faciles à comprendre, et réconfortantes. Lorsqu’on leur en donne l’occasion, ils chantent pendant des heures d’affilée. » Chaque semaine, Anthony tient un événement musical – l’un des événements les plus attendus par lequel il établit des relations avec la collectivité tout entière. Bien que personne de la collectivité ne soit encore adventiste, Anthony constate un progrès majeur au chapitre de la collaboration communautaire. « Il est difficile de voir exactement comment l’Esprit travaille, mais je crois que des choses se produisent. Après de nombreuses années, les gens commencent à s’animer, à me faire confiance, et à écouter ce que j’ai à dire au sujet du Christ. » D E
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Il faut davantage d’ouvriers La fédération adventiste locale cherche à revitaliser les efforts missionnaires dans la région au-dessus du cercle polaire arctique. Les groupes adventistes de Selawik et d’Ambler se consolident, ainsi que de nombreux autres, espère-ton. Mais il n’y a, semble-t-il, qu’un seul moyen de faire prospérer ces groupes : il faut davantage d’ouvriers, tels qu’Anthony, sur le terrain. « Ce dont on a le plus besoin, explique Anthony, c’est d’un individu engagé – engagé dans une relation de confiance et d’obéissance avec Jésus, engagé à vivre parmi les autochtones de l’Alaska et à les servir. De nombreux individus sont venus un certain temps, mais après leur départ, les gens se sont endurcis. Si un individu décidait de rester, d’être avec eux, cela ferait toute la différence par rapport à leur choix d’accepter Christ ou de le refuser. » D’un bout à l’autre de la Fédération de l’Alaska, on a désespérément besoin de missionnaires médicaux, de professeurs de toutes les matières, et de nombreux autres ouvriers. S’il vous plaît, priez Dieu de pourvoir aux besoins de ses précieux autochtones américains de l’Alaska. Si vous vous sentez appelé à servir ou désirez en découvrir davantage sur les occasions missionnaires du Ministère de l’aventure missionnaire arctique de la Fédération de l’Alaska, consultez le lien suivant : http://www. alaskaconference.org/arctic-missionadventure. n 1 http://www.ncai.org/about-tribes. 2 Sari
Horwitz, « The Hard Lives – and High Suicide Rate – of Native American Children on Reservations », 9 mars 2014, consulté le 30 juin 2016, https://www.washingtonpost.com/ world/national-security/the-hard-lives--and-high-suicide-rate-of-native-american-children/2014/03/09/6e0ad9b2-9f03-11e3b8d8-94577ff66b28_story.html. 3 U.S. National Library of Medicine, « Native Voices: Timeline », consulté le 30 juin 2016, https://www.nlm.nih.gov/nativevoices/ timeline/366.html.
Juliana Baioni est assis-
tante en marketing et levée de fonds pour Hope Channel, lequel est domicilié à Silver Spring, au Maryland (États-Unis).
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Un Dieu Est-il vrai que le terme hébreu pour Dieu dans Genèse 1.1 est au pluriel ?
pluriel ?
Oui, c’est vrai. Il s’agit du nom hébreu ‘elohîm – la forme au singulier étant ‘el et ‘eloah. Je suppose que vous vous demandez si ce pluriel soutient la doctrine de la Trinité dans l’Ancien Testament ; c’est, en tout cas, de cette façon qu’il a été interprété dans l’histoire de la théologie chrétienne. Mais puisqu’on l’utilise de différentes façons, y compris pour désigner les dieux païens, on doit tenir compte du contexte dans lequel il est utilisé. Le contexte dans Genèse est unique. Cet ‘elohîm est le premier personnage auquel nous sommes confrontés tandis que nous ouvrons les Écritures. 1. Le pluriel ‘elohîm. En ce qui concerne le pluriel dans Genèse 1.1, il est difficile de soutenir qu’il est utilisé dans le sens d’une pluralité de dieux (suggérant le polythéisme), parce qu’il est le sujet d’un verbe à la troisième personne du singulier (ba¯ra¯’, « il créa »). En d’autres termes, nous avons là la singularité grammaticale d’un sujet au pluriel suivi d’un verbe au singulier : « Au commencement, les Dieux (il) créa […] ». D’un point de vue chrétien, le pluriel « Dieux » n’est pas valable sur le plan théologique parce qu’il n’y a qu’un seul Dieu. Les érudits ont proposé différentes explications pour ce phénomène, mais ils sont loin de faire consensus sur la signification du pluriel ‘elohîm dans Genèse 1.1. En d’autres termes, nous ne savons pas pourquoi ce texte hébreu se lit de cette façon. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi les chrétiens trouvent ici une référence à la Trinité. Le texte, tel que formulé, parle clairement d’un Dieu – « il créa » – et pas de nombreux dieux. Le pluriel ‘elohîm a été utilisé pour se référer aux trois personnes de la divinité. Mais le plus que nous puissions dire sur le plan contextuel, c’est que le pluriel peut être une façon voilée de suggérer une pluralité au sein d’un être divin unique. 2. Un Dieu pluriel, et un verbe et un adjectif possessif au pluriel. L’intrigue se corse lorsque nous comprenons que dans le contexte, nous trouvons tant une singularité grammaticale qu’une grammaire correcte par rapport au pluriel et aux verbes. C’est le cas dans Genèse 1.26 (LSG) : « Puis Dieu [‘elohîm] dit [il dit] : Faisons [na’as´eh : verbe, première personne du pluriel] l’homme à notre [nû : adjectif possessif, première personne du pluriel] image, selon notre [nû : adjectif
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possessif, première personne du pluriel] ressemblance ». Dans la description narrative, nous découvrons le pluriel ‘elohîm avec le verbe au singulier, mais dans le discours divin, nous découvrons le sujet, le verbe, et les adjectifs possessifs au pluriel. Ensuite, dans le rapport d’achèvement, nous lisons : « Dieu [‘elohîm] créa [ba¯ra¯’ : verbe, troisième personne du singulier] l’homme à son [ô : adjectif possessif, troisième personne du singulier] image, il le créa [ba¯ra¯’ : verbe, troisième personne du singulier] à l’image de Dieu [‘elohîm] » (v. 27). Et nous voici de retour à Genèse 1.1. Des érudits ont essayé d’expliquer le verbe au pluriel et les adjectifs possessifs au pluriel du verset 26, mais sont loin de faire consensus sur les suggestions qui ont été faites. La solution la plus facile serait de reconnaître que le texte atteste que le personnage principal de la Bible est un Dieu dont l’être intérieur est une pluralité. Puisque cette pluralité délibère avec elle-même, on pourrait faire un pas de plus et suggérer qu’il existe une pluralité de personnes à l’intérieur d’un seul Dieu. 3. Pluralité de personnes. Le contexte lui-même préconise une pluralité de personnes. Nous découvrons non seulement le Dieu qui crée, mais aussi « l’Esprit de Dieu [rûakh ‘elohîm] » directement impliqué dans la création. Le témoin biblique rappelle à ses lecteurs qu’il n’y a qu’un seul créateur : Dieu. L’Esprit doit être divin. Un autre élément se dégage du récit de la création, à savoir, la parole parlée : « Dieu dit ». La Parole sert d’intermédiaire entre Dieu et la création elle-même (Dieu→Parole/Esprit→création). Le psalmiste est clair : « Les cieux ont été faits par la parole de l’Éternel, et toute leur armée par le souffle [rûakh] de sa bouche » (Ps 33.6) – Dieu, Parole, Esprit, et création. Tout ce qu’on peut dire, c’est que dans la Genèse, nous découvrons, à l’intérieur de l’être intradivin, le seul Dieu – une pluralité de personnes qui, par une révélation divine plus approfondie, sera identifiée en tant que Père, Fils, et Saint-Esprit. n
Ángel Manuel Rodríguez est maintenant à la retraite. Il a servi l’Église en tant que pasteur, professeur, et théologien.
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Mark A. Finley
Pourquoi est-il aussi
difficile de faire le bien ?
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ous êtes-vous déjà demandé pourquoi faire le bien semble parfois aussi difficile ? Avez-vous déjà lutté parce que, sachant ce que vous deviez faire, vous ne l’avez pas fait ? Vous voulez être patient, mais les paroles qui sortent de votre bouche sont désagréables. Vous désirez être tempérant, mais votre appétit semble incontrôlable. Vous souhaitez maîtriser votre attitude, mais parfois, elle est franchement non chrétienne ! Pourquoi est-il aussi difficile de faire le bien ? Y a-t-il des principes bibliques qui peuvent nous conduire dans une nouvelle dimension de notre vie spirituelle ? Comment ressentir une nouvelle force spirituelle et devenir les chrétiens vibrants que nous souhaitons être ? Notre étude de ce mois-ci se focalisera sur des principes bibliques qui transforment notre vie de façon significative.
1 Pourquoi la vie chrétienne nous semble-t-elle être parfois une telle lutte ? Lisez Jérémie 17.9, Romains 7.21-23, et Éphésiens 6.12. Il y a deux raisons pour lesquelles nous luttons lorsque nous désirons faire la volonté de Dieu. Premièrement, nous sommes au cœur même d’une bataille entre les forces du bien et celles du mal ; un diable bien réel veut nous détruire spirituellement. Deuxièmement, chaque être humain né en ce monde se débat avec une nature humaine déchue. En effet, depuis la chute d’Adam et d’Ève dans le jardin d’Éden, tous les êtres humains sont nés avec une tendance au mal.
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Lisez Romains 7.24, 25 ; 8.1-4 (LSG). L’apôtre Paul s’écrie : « Qui me délivrera du corps de cette mort ? » En d’autres termes, « Qui me délivrera de cette nature déchue si encline à pécher ? » Comment Romains 8.1-4 répond-il à cette question ? Jésus est l’unique solution au problème du péché. Sa grâce étonnante nous délivre de la culpabilité, ainsi que de l’emprise du péché. Jésus pardonne nos péchés et nous donne la force de vaincre. Notre salut est en lui ! Toute victoire sur le péché s’obtient par sa force, et non par la nôtre.
3 Quelle assurance Jude nous donne-t-il quant à une vie chrétienne triomphante ? Découvrez la réponse dans Jude 20-23.
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Dans Jacques 4.7, 8 (LSG), quels deux principes pratiques peuvent s’appliquer à notre vie quotidienne et nous donner la capacité de vaincre ? Se soumettre à Dieu, c’est renoncer à tout ce qui n’est pas en harmonie avec sa volonté. C’est être désireux d’abandonner tout ce que le Saint-Esprit nous désigne comme étant contraire aux principes de la Parole de Dieu. Lorsque nous choisissons de faire la volonté divine, il nous donne la force de mettre nos choix à exécution. Nous décidons, et il nous donne la capacité de traduire nos décisions en actes. Le texte dit aussi : « Résistez au diable ». En d’autres termes, le renoncement n’est pas une décision définitive. Chaque jour, nous devons décider de renoncer à la chose que le ciel nous révèle être mauvaise, jusqu’à ce qu’elle n’exerce plus d’attrait sur nous, jusqu’à ce qu’elle ait complètement perdu son emprise sur nous.
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Pourquoi Jésus fut-il victorieux à Gethsémané ? Alors que nous luttons nous-mêmes avec Satan, quelle leçon d’abandon total à la volonté de Dieu pouvonsnous tirer de sa lutte? Lisez Matthieu 26.36-44.
6 Ainsi, il est possible d’obtenir la victoire ! En quels termes l’apôtre Paul encouragea-t-il les croyants d’Éphèse à ce propos ? Lisez Éphésiens 2.1-7 (LSG). Selon l’apôtre Paul, nous marchions « autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air », « nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère » (v. 2,3). Mais Dieu nous a aimés, rachetés, sauvés par sa grâce, ramenés à la vie, ressuscités, et nous a fait asseoir dans les lieux célestes. La grâce de Christ nous suffit ! La puissance de Christ nous suffit ! Jésus a triomphé des principautés et des puissances de l’enfer. En lui, notre victoire est pleinement assurée. n
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DES IDÉES À PARTAGER
Courrier
Fidèle au sabbat Alors que je lisais votre article sur David Maraga, juge en chef de la Cour suprême du Kenya, j’ai repensé à feu mon mari Normand Douglass, et à son expérience au sein du gouvernement de l’Australie du Sud. Vers la fin des années 1930, alors qu’il était presque impossible de se trouver du travail, Norman a réussi à décrocher un emploi temporaire dans un département du gouvernement. Il travaillait de façon si méticuleuse que dans sa gratitude, le chef du département lui a dit qu’il lui accorderait le premier poste permanent vacant. Norman en était reconnaissant, mais pour lui, il était clair qu’il ne pourrait travailler le sabbat. Étant membre de la chorale de la mission, il chantait à l’Hôtel de ville d’Adélaïde. Il a demandé au pasteur de la mission de parler de la question du sabbat à Sir Fred Drew, chef du département. Comprenant rapidement la position de Norman, Sir Drew lui a assuré qu’il obtiendrait le premier poste permanent disponible au sein du Département électoral (seul département où personne ne travaillait le sabbat). Lorsque le poste de messager est devenu vacant, Norman l’a accepté avec joie, heureux d’avoir enfin un poste permanent. Finalement, après 40 ans de loyaux services au sein de ce département, il a été nommé commissaire électoral de la Nouvelle-Galles du Sud. Pendant les élections, les journalistes nous appelaient souvent à 7 heures du
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Nous oublions souvent que l’argument le plus puissant en faveur de l’Évangile, c’est un chrétien aimant et aimable. – Chamberlain Buttersworth, Londres, Angleterre matin pour obtenir les derniers résultats. Par contre, ils savaient qu’ils ne devaient pas nous appeler entre le coucher du soleil le vendredi et celui du samedi. En Australie, toutes les élections se tiennent le samedi. Dans les articles de journaux, on lisait que le commissaire électoral avait certes le jour de la semaine le plus reposant parce qu’il était à l’église ! À toutes les réceptions gouvernementales, on servait à Norman non de l’alcool, mais du jus de fruit. Lorsque Norman a pris sa retraite, voici ce qui a paru, à la une : « Une vie modelée par la religion et la politique ». Yvonne Douglass C ooranbong, Nouvelle-Galles du Sud, Australie Numéro de décembre Permettez-moi de vous dire à quel point j’ai apprécié le numéro de décembre de Adventist World, et surtout la formulation actualisée du psaume 23 « Mon psaume 23 ». C’était absolument magnifique ! Dorothy Salhany Par courriel Grâce et patience J’ai apprécié l’article intitulé « Grâce et patience » (novembre 2016), surtout les quelques aperçus d’adventistes de différentes parties du monde qui partagent activement leur foi dans leurs collectivités. J’ai remarqué que l’évangélisation était adaptée selon les besoins de chaque collectivité. Il est clair que différentes approches sont essentielles pour atteindre différentes sortes de personnes. Nous oublions souvent que l’argument le plus puissant en faveur de l’Évangile, c’est un chrétien aimant et aimable. Les doctrines sont importantes, mais
seulement si elles nous rendent davantage semblables à Jésus. Chamberlain Buttersworth Londres, Angleterre Dialogue interconfessionnel et œcuménisme L’article intitulé « Dialogue interconfessionnel et œcuménisme » (avril 2016) a été une bénédiction pour moi. Je travaille au sein de la marine nigériane. Cet article correspond fort bien à la conjoncture actuelle. Uche Chris Obiwuaku Warri, Delta, Nigeria Édifié Un grand merci pour votre revue édifiante. Je l’attends avec impatience tous les mois. Comme la version imprimée n’est pas des plus régulières (bien que j’habite en Slovénie et que nous fassions partie de la Division transeuropéenne), je lis habituellement Adventist World sur votre site Web. J’y trouve toujours des nouvelles et un contenu spirituel intéressants. Puisse Dieu vous bénir dans votre travail ! Zvonko Virtic Slovénie Des messages de santé Merci beaucoup pour les leçons en matière de santé que vous nous avez données dans les articles de la rubrique Des idées à partager (janvier 2017). Elles me sont très utiles. Puissiez-vous continuer à publier de tels articles ! C.L.O. Zimbabwe Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : letters@adventistworld. org. Rédigez votre lettre clairement et tenez-vous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.
DITES-LE EN
5O
MOTS...
Mon
personnage biblique... préféré
Prendre
Mon personnage biblique préféré, c’est David. Sa vie a été un reflet de la grâce de Dieu envers ceux qui se repentent et désirent recevoir le pardon divin. « Que Dieu nous accorde sa grâce et qu’il nous bénisse » (Ps 67.2). n
– Jehoshabeath, Veraguas, Panama
Les trois amis de Job sont un exemple, mais un exemple certainement pas positif… Qu’il nous est facile de juger les autres sans comprendre ce qui se passe dans les coulisses ! n
– Hans Zeit, Nouvelle-Zélande Le 30 mars 1858, à Philadelphie, en Pennsylvanie (États-Unis), l’inventeur Hymen Lipman déposa un brevet pour le premier crayon muni d’une gomme. C’est en 1662, à Nuremberg, en Allemagne, que les crayons furent d’abord produits en série. La plupart des crayons sont hexagonaux, histoire de les empêcher de rouler lorsque posés sur un bureau ou une table. Ils sont, le plus souvent, jaunes, parce qu’historiquement, le meilleur graphite venait de Chine, et que le jaune est associé à la royauté chinoise. Avec un seul crayon, on peut tirer une ligne longue de 56 kilomètres, ou écrire environ 45 000 mots. Source : The Writer’s Almanac
PrièreW
Ruth est mon personnage biblique préféré. Le style de vie et l’engagement de Naomi, une femme pieuse, ont amené Ruth à consacrer sa vie à Dieu. Et Ruth est devenue une ancêtre de Jésus. Quel témoignage, quel exemple puissant à suivre ! n
– Yvonne, Royaume-Uni La prochaine fois, nous vous invitons à nous parler, en 50 mots ou moins, de votre promesse biblique préférée. Envoyez-nous votre commentaire à letters@AdventistWorld.org. Inscrivez dans la ligne Objet : « Dites-le en 50 mots… ».
LOUANGE
Je réclame vos prières pour que Dieu prenne soin de mon fils et de mes huit filles. Shadrach, Haïti
S’il vous plaît, priez Dieu de m’accorder un nouveau foyer. Mes parents sont une barrière entre Dieu et moi. Louise, Polynésie française
Priez Dieu de guider mon ami vers le sentier de la vérité. Maurille, Guadeloupe
Priez pour que ma famille et moi fassions confiance à Dieu jusqu’à la fin des temps, et pour que nous nous cramponnions à lui jusqu’à son retour. Violet, Zimbabwe
Nous avons besoin du soutien de la prière ! S’il vous plaît, priez pour notre projet « Mission Haute-Bavière ». Dima, Allemagne
Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : prayer@adventistworld.org ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.
Je vous demande de prier Dieu de nous envoyer la pluie. Nous en sommes à notre troisième année de sécheresse. Harriet, Afrique du Sud
Priez, s’il vous plaît, pour ma famille. Ma belle-mère est malade, et il nous faut de l’argent pour que mon frère aille à l’université. Deogratious, Kenya
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DES IDÉES À PARTAGER
E S TAT E
Il y a ans
UN
MOUVEMENT
MONDIAL
Les adventistes se trouvent dans 215 pays du monde. Voici quelques chiffres reflétant la vitalité de l’Église (décembre 2015) :
Effectif 19 126 438 Églises 81 552 Groupes 69 909 Pasteurs consacrés 19 020
S E A R L E J .
C
larence Creager Crisler vit le jour à Brooklyn, en Iowa, aux États-Unis, et grandit au sein d’un foyer adventiste. Il travailla à la Conférence générale, alors domiciliée à Battle Creek, au Michigan, en tant que secrétaire privé de dirigeants tels qu’O. A. Olsen, G. A. Irwin, et A. G. Daniells. En juillet 1901, il commença à travailler au bureau du domicile d’Ellen White, à Elmshaven, en Californie, et y poursuivit son travail pendant un an après la mort de celle-ci en 1915. En 1916, alors qu’il accompagnait A. G. Daniells, président de la Conférence générale, lors d’un voyage en Asie, Clarence Creager Crisler fut nommé secrétaire exécutif de la Division de l’Extrême-Orient. En 1930, lorsque la Division de la Chine fut organisée, il en devint le secrétaire. Il fut l’éditeur d’Outlook de la Division de l’Extrême-Orient, et plus tard, du China Division Reporter. Plus tard, on appela Clarence Creager Crisler à se rendre au Tibet avec G. J. Appel et d’autres missionnaires. Malgré son appréhension de ce voyage long et dangereux, il accepta volontiers. Le 3 mars 1936, il partit avec le groupe de missionnaires pour le Tibet. À Titao, un village situé à 10 kilomètres au sud de Lanzhou, capitale de la province du Gansu, en Chine, Clarence Creager Crisler succomba des suites d’une pneumonie. Il fut inhumé à Lanzhou.
W.
E L L E N
G .
W H I T E
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Une autricecompositrice extraordinaire
Le 24 mars 1820, Fanny Crosby, autricecompositrice de cantiques, vit le jour à Brewster, dans l’État de New York, aux États-Unis. Alors qu’elle n’était qu’un petit bébé, elle contracta une infection des yeux. Ses parents consultèrent un charlatan, lequel prescrivit d’appliquer des emplâtres à la moutarde sur ses yeux. Ce traitement, hélas, entraîna la cécité. Pendant sa vie, Fanny composa des milliers de cantiques. Personne n’en connaît le nombre exact, parce qu’à l’époque, les éditeurs hésitaient à imprimer un grand nombre de cantiques d’un même auteur-compositeur. Fanny utilisa environ 100 pseudonymes, et composa entre 3 000 et 8 000 cantiques, dont 19 paraissent dans The Seventh-day Adventist Hymnal. Son cantique le plus connu commence par les paroles suivantes :
« J’ai l’assurance de mon salut, par la présence du Seigneur Jésus !
Source : Adventist.org
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Son sang m’a lavé, m’a racheté, et l’Esprit-Saint m’a régénéré. »
S T O C K
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60 minutes
Le minimum de temps qu’il faut marcher (d’un bon pas !) pour compenser les répercussions négatives sur la santé qu’entraîne la position assise pendant huit heures. NOUVELLE-ÉCLAIR : les êtres humains n’ont pas été créés pour être sédentaires ! Source : The Lancet/Men’s Health
Le Sermon sur la montagne contient certains des passages les plus connus des Écritures – mais pas toujours les plus pratiqués. – Douglas Morgan, Takoma Park, Maryland
Protéger
LE PLUS GRAND
LEZARD du monde Le parc national de Komodo, situé dans les Petites Îles de la Sonde, en Indonésie, a été établi en 1980 en vue de la préservation de l’habitat du dragon de Komodo (une espèce de varan). Les dragons de Komodo peuvent atteindre 2 à 3 mètres de long et peser jusqu’à 70 kilos. Source : Wikipedia
Le parc national de Komodo abrite aussi plusieurs espèces de poissons, de reptiles, de mammifères, et d’oiseaux. En 1991, il a été inscrit à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
« Oui, je viens bientôt... »
Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète. Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Directeur international de la publication Pyung Duk Chun Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Jairyong Lee, chair; Yutaka Inada, German Lust, Pyung Duk Chun, Suk Hee Han, Dong Jin Lyu Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) André Brink, Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi, Rédacteurs basés à Séoul, Corée Pyung Duk Chun, Jae Man Park, Hyo Jun Kim Gestionnaire des opérations Merle Poirier Rédacteurs extraordinaires Mark A. Finley, John M. Fowler Conseiller principal E. Edward Zinke Directrice des finances Kimberly Brown Assistante d’édition Marvene Thorpe-Baptiste Conseil de gestion Jairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun ; Karnik Doukmetzian ; Suk Hee Han ; Yutaka Inada ; German Lust ; Ray Wahlen ; D’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Brett Meliti Consultants Ted N. C. Wilson, Juan Prestol-Puesán, G. T. Ng, Leonardo R. Asoy, Guillermo E. Biaggi, Mario Brito, Abner De Los Santos, Dan Jackson, Raafat A. Kamal, Michael F. Kaminskiy, Erton C. Köhler, Ezras Lakra, Jairyong Lee, Israel Leito, Thomas L. Lemon, Solomon Maphosa, Geoffrey G. Mbwana, Blasious M. Ruguri, Saw Samuel, Ella Simmons, Artur A. Stele, Glenn Townend, Elie Weick-Dido Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Argentine, Autriche, Mexique et États-Unis d’Amérique.
Vol. 13, nº 4
Avril 2017 | Adventist World
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