AW Français - Août 2017

Page 1

Revue internationale des adventistes du septième jour

Aoû t 2 01 7

12 La gloire, la fortune, ou Jésus ? 21 La sollicitude de Dieu 26 Gratitude et générosité


Août 2017

E N

The International Paper for Seventh-day Adventists

C O U V E R T U R E

16

Au g u s t 2017

Veillez !

Anthony Kent

C’est l’une des histoires les plus importantes que Jésus ait racontées, et une histoire ayant une signification spéciale pour les adventistes.

12 Fame, Fortune, or Jesus? 21 God’s Care 26 Gratitude and Generosity

14 Prêts à servir ?

C R O YA N C E S F O N D A M E N T A L E S

Stefan Höschele

Les dons spirituels sont là pour servir.

21 La sollicitude de Dieu S E R V I C E

8 La justice infinie de Christ P E R S P E C T I V E

M O N D I A L E

Ted N. C. Wilson

Si ce n’est pas un don, alors, ce n’est pas la justice du Christ.

12 La gloire, la fortune, ou Jésus ? M É D I T A T I O N

Sandra Doran

Il connaissait la situation et savait ce qu’il fallait faire.

22

V I E

A D V E N T I S T E

Les deux Ellen White

Rachel Williams-Smith

Découvrir l’Esprit de prophétie pour soi-même.

24 Me voici A U

P R E M I E R

P L A N

James L. Gulley et Norman R. Gulley

Simon et Judas étaient à table avec Jésus ; mais une seule personne savait ce qui importait le plus.

Kathryn Proffitt

L’appel du devoir est un appel à la fidélité.

D É PA RT E M E N T S 3 R A P P O R T

M O N D I A L

3 Nouvelles en bref 10 Chat éclair

11 S A N T É Les plaies et les maladies infectieuses émergentes 26 L A B I B L E R É P O N D Gratitude et générosité

27 É T U D E B I B L I Q U E La conscience : peut-on s’y fier ? 28 D E S À

I D É E S PA R TA G E R

www.adventistworld.org Disponible en ligne en 12 langues Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Pacific Press Publishing Association, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.

2

Adventist World | Août 2017

P H O T O

D E

C O U V E R T U R E :

D O N N A

L A

VA N T U R E

P H O T O G R A P H Y


Prêter attention

S

RAPPORT MONDIAL

i je ne devais m’en tenir qu’à un thème parmi les nombreuses histoires que Jésus a racontées, je choisirais celui de l’attention.

La

Costin Jordache, Adventist World

dépendance à la technologie parmi les facteurs de risque pour les enfants

J O R D A C H E

La maltraitance, l’obésité, le manque d’éducation sont au nombre des facteurs de risque Le sabbat matin, les délégués et les adventistes de l’endroit ont presque rempli le plancher inférieur de l’auditorium de Budapest.

C O S T I N

Pensez-y : le père de l’enfant prodigue attend – qui sait depuis combien de temps – et soudain, aperçoit son fils alors qu’il est « encore loin ». On recommande toujours aux serviteurs d’attendre le retour de leur maître. Les ouvriers sont exhortés à veiller et à attendre pendant la croissance des semences, jusqu’à ce qu’ils puissent distinguer clairement le blé de l’ivraie. Le berger est tellement attentif qu’il remarque l’absence d’une seule brebis de son troupeau, et se met immédiatement à sa recherche. Et puis, il y a la parabole des 10 vierges, dont le message est bien résumé dans le titre de l’article de couverture de cette édition : « Veillez ! » L’attention, cette intersection sérieuse où la veille et l’attente se croisent, décrit merveilleusement la particularité devant animer ceux qui disent au monde que nous attendons le retour de Jésus. L’attention, ce n’est pas la même chose que l’hyper-vigilance, laquelle amène les croyants moins que mûrs – les croyants qui font de tout une obsession – à interpréter chaque accès de violence, chaque ralentissement économique comme un « signe » certain du retour de Jésus… Nous pouvons être attentifs à l’imminence de ce retour tout en vaquant à d’autres occupations importantes – travailler, élever une famille, bâtir un ministère, ou même se reposer le sabbat. L’attention signifie que Jésus – et la promesse de jouir éternellement de sa compagnie – n’est jamais loin de nos pensées. Au cœur de tout ce que nous faisons, nous respirons une prière pétrie d’attente et de désir : « Amen ! Viens bientôt, Seigneur Jésus ! » L’attention devient aussi plus envisageable lorsque nous choisissons la compagnie d’autres croyants. Leurs rappels, leurs paroles d’encouragement, et leur douce exhortation lorsque nous nous laissons distraire nous aident à refocaliser notre vie et à revoir nos priorités. Nous attendons et veillons en tant que peuple adventiste, réunis en un seul corps par le Seigneur pour nous soutenir les uns les autres, pour être en bénédiction les uns aux autres – et aussi au monde. Ainsi donc, « Veillez ! »

Du 10 au 14 mai 2017, l’Église adventiste a tenu un congrès important à Budapest, en Hongrie, sur des questions affectant les familles, les femmes, et les enfants. Trois départements de la Conférence générale – famille, femmes, et enfants – se sont réunis pour discuter de certaines des réalités les plus urgentes pour ces groupes distincts et cependant étroitement liés. Plus de 400 délégués de quelque 60 pays ont assisté à cet événement mondial ayant pour thème « Atteindre le monde ». L’extrait suivant est tiré d’un article plus long intitulé « Le pouvoir de la collaboration » sur AdventistReview.org. – La rédaction. Une génération à risque ors du congrès « Atteindre le monde », Kiti Freier Randall, psychologue en neurodéveloppement pédiatrique de l’Université de Loma Linda, en Californie, aux États-Unis, a pris la parole pendant deux sessions plénières. Kiti Freier Randall, qui travaille beaucoup avec des enfants à risque, a souligné le rôle du foyer dans le développement de l’enfance : « Bien que d’autres institutions de soutien jouent un rôle dans la société, c’est au sein de la famille que l’éducation est efficace et significative. » Kiti Randall a comparé cette déclaration idyllique avec la réalité que les enfants du monde entier sont à risque en raison d’un grand nombre de facteurs. Le manque d’accès à l’éducation, surtout pour les filles, est un risque significatif menant à d’autres facteurs de risque tels que la pauvreté, la consommation de drogue, un taux croissant de grossesse chez les adolescentes et de la violence des gangs. L’obésité infantile, un autre facteur de risque, conduit à de « graves conséquences pendant toute la vie », a-t-elle dit. Suite e n p age 4

L

Août 2017 | Adventist World

3


T I B O R

lités décourageantes avec lesquelles elle a commencé. La science se focalise de plus en plus sur l’idée de la résilience, « la capacité de maintenir ou de développer un fonctionnement compétent en face des facteurs de stress majeurs de la vie ». Des facteurs tels que le soutien social, les liens affectifs, une activité significative, et l’exercice conduisent tous à une résilience accrue. Quand on a demandé de quelles façons ces aperçus ont un impact sur l’Église adventiste, Kiti Randall a répondu qu’à partir de son travail depuis 30 ans avec les enfants les plus à risque dans le monde, « notre Église dispose de tous les éléments nécessaires pour changer la trajectoire actuelle en une trajectoire positive. Nous avons la capacité d’insuffler à la vie un sens et un espoir. Nous avons aussi la capacité de fournir de l’attention et des relations avec des adultes équilibrés, ainsi que des activités bienfaisantes. Si l’on cherche dans la littérature scientifique ce qu’il faut pour favoriser la résilience chez nos enfants, a-t-elle conclu, notre Église peut y répondre en en faisant une mission. C’est ce que nous sommes appelés à faire : donner de nous-mêmes dans une

T I B O R

La malnutrition et la famine continuent de présenter un risque pour les enfants du monde entier, sans compter diverses formes de maltraitance. Kiti Randall a expliqué en détail les effets du trauma et de la maltraitance en montrant une scintigraphie du cerveau, laquelle révèle une différence visible dans le cerveau d’une victime de maltraitance. « Le trauma, la maltraitance, et la négligence changent, en fait, l’architecture du cerveau. » Elle a ajouté que la raison n° 1 des enfants qui meurent avant l’âge de 1 an alors qu’ils sont nés en santé est que « leurs parents les ont tués ». Kiti Randall a aussi parlé des facteurs de risque impliquant la dépendance à la technologie. « Trop de technologie ou une mauvaise utilisation de la technologie peut avoir un impact sur la santé physique et mentale de l’enfant », a-t-elle expliqué. Une telle dépendance entraîne des troubles du sommeil, de la dépression, et de l’anxiété. Elle a recommandé aux parents de ne pas exposer les enfants en dessous de 2 ans à la technologie. « C’est une erreur que de laisser la technologie élever nos enfants », a-t-elle dit. Dans sa seconde présentation, Kiti Randall a offert un point positif aux réa-

F A R A G O

RAPPORT MONDIAL

Kiti Freier Randall présente les facteurs de risque pour les enfants lors du Congrès « Atteindre le monde » à Budapest, en Hongrie.

relation positive, saine ; passer du temps avec les jeunes et apporter un changement positif dans leur vie. » Gabor Mihalec, thérapeute familial et directeur du Ministère de la famille au sein de l’Union des fédérations de la Hongrie : « Nous […] avons un don spécial et une occasion spéciale d’avoir des renseignements sur la vie des familles, là où ces choses se produisent. » n

F A R A G O

« Nous sommes en pleine crise »,

dit George Barna aux délégués

G George Barna, statisticien, présente sa plus récente recherche lors du Congrès « Atteindre le monde ».

4

Adventist World | Août 2017

eorge Barna, auteur, chercheur, et statisticien bien connu dont les recherches informent la communauté chrétienne à l’échelle mon­ diale, était au nombre des présentateurs lors du Congrès « Atteindre le monde ». Lors de deux séances plénières, il a rapidement dévoilé un ensemble

de nouvelles statistiques basées sur les États-Unis, lesquelles ont été recueillies par sa firme, l’Institut américain de la culture et de la foi (American Culture and Faith Institute). Il a encouragé ceux qui viennent d’autres pays à comprendre les principes derrière les chiffres indiquant les tendances de par le monde. Il a passé


Questions sociales critiques Tout au long du Congrès « Atteindre le monde », chacun des trois départe-

ments de la Conférence générale – le Ministère de la famille, le Ministère des enfants, et le Ministère des femmes – a tenu des séminaires se focalisant sur des éléments spécifiques de leur secteur. Willie et Elaine Oliver, directeurs du Ministère de la famille, ont animé une discussion sur les problèmes et questions relatifs aux lesbiennes, gays, bisexuels, et transgenres (LGBT). Ekkehardt Mueller, directeur adjoint de l’Institut de recherche biblique (BRI), a donné une vue d’ensemble du sujet, soulignant la recherche effectuée par BRI en rassemblant des aperçus bibliques sur la question. Ekkehardt Mueller a dit clairement que l’Église adventiste « ne tolère pas le péché de l’activité homosexuelle ». Cependant, il a rappelé aux participants que « nous faisons une distinction entre l’orientation homosexuelle et l’activité homosexuelle ». Ekkehardt Mueller : « En tant qu’adventistes, nous respectons tous les individus, qu’ils soient hétérosexuels ou homosexuels. Nous reconnaissons que tous les êtres humains sont des créatures du Père céleste et qu’ils sont extrêmement précieux au regard de Dieu. » Virna Santos, ex-membre de la communauté LGBT, s’est chargée de la seconde présentation. Elle est représentante de By Beholding His Love – un ministère dont la mission consiste à équiper « les individus, les familles, les églises, et les écoles avec une formation basée sur la Bible, tandis qu’il enseigne les méthodes de Jésus pour comprendre les questions

J O R D A C H E

Raquel Queiroz de Costa Arrias (à gauche) ; Heather-Dawn Small ; Gabor Mihalec, directeur du Ministère de la famille de l’Union des fédérations hongroises (HUC) ; Willie et Elaine Oliver ; Miklós Soltész, ministre d’État hongrois pour les Églises, les minorités, et les affaires civiles ; Linda Koh ; Tamás Ócsai, président de HUC ; et Robert Csizmadia, secrétaire exécutif de HUC.

C O S T I N

la majeure partie de sa présentation à déballer le concept de la vision du monde – un ensemble de filtres par lesquels nous percevons le monde autour de nous – et l’impact de la société sur les générations plus jeunes. Par ailleurs, il a annoncé que sur le plan statistique, un petit pourcentage de jeunes ont ce qu’il appelle une « vision biblique du monde », soit seulement 4 pour cent des 18 à 30 ans, et 7 pour cent des 30 à 49 ans. « Nous sommes en pleine crise, a-t-il dit. Si l’Église ne se réveille pas […], le christianisme biblique aux États-Unis sera en péril. » Le chercheur s’est ensuite complètement focalisé sur les parents. Dans un appel statistique à la responsabilité parentale, il a souligné qu’alors que les enfants forment leur vision du monde dès l’âge de 13 ans, seulement 5 pour cent des parents d’enfants de 5 à 13 ans aux ÉtatsUnis ont une vision biblique du monde. « Nos enfants font habituellement leurs choix spirituels par défaut, se conformant aux normes culturelles », a-t-il conclu. George Barna a terminé sur une note positive, soulignant que bien que ce ne soit pas facile, les visions du monde peuvent être changées en posant des questions appropriées et en établissant un dialogue significatif avec les enfants et les ados dans un effort pour « déloger ce que la culture a placé dans leur esprit ». Selon George Barna, il est important pour l’Église adventiste d’organiser un sommet mondial afin d’aborder les questions liées à la famille. George Barna, à Adventist World : « Le monde évolue tellement rapidement et radicalement que les approches et les stratégies traditionnelles ne suffisent pas. Pour pouvoir discipuler de façon efficace, l’Église se doit de comprendre la dernière recherche disponible et la signification derrière les données. »

liées aux luttes propres à l’identité sexuelle » et « pour faciliter une relation saine, authentique, et intentionnelle entre l’Église et les communautés LGBT ». Le Département du Ministère des femmes a tenu des séminaires portant sur l’interaction significative et intentionnelle des femmes adventistes avec les femmes d’autres confessions. HeatherDawn Small, directrice de ce département, et Raquel Queiroz de Costa Arrais, directrice adjointe, ont exhorté les orateurs invités à édifier les femmes et à leur enseigner comment atteindre les différentes communautés de femmes. Linda Koh, directrice du Département du Ministère des enfants, et Saustin Mfune, directeur adjoint, ont exploré un sujet – entre autres – avec une tournure inattendue. Les séminaires se sont focalisés sur la capacité d’avoir un impact sur les enfants issus de familles bien nanties. Les présentateurs ont partagé plusieurs des causes premières contribuant possiblement aux troubles émotionnels au sein d’environnements riches, incluant une pression excessive pour l’excellence qu’exercent les parents qui, dans la course au succès, visent le podium. Autre facteur de risque : un isolement accru que les enfants subissent typiquement tandis que les parents gravissent les échelons de la richesse et deviennent, en général, plus occupés, et par conséquent, moins branchés. Différents principes et idées concernant des façons efficaces de venir en aide à ces enfants ont été partagés. n

Août 2017 | Adventist World

5


RAPPORT MONDIAL Marcos Paseggi, Adventist World

Engagés envers

la Réforme protestante Un symposium théologique se termine avec une déclaration de consensus

P

rès de 500 ans après que Martin Luther ait placardé ses 95 « thèses » – ou arguments sur la justification par la foi – à la porte de l’église du Château de Wittenberg, en Allemagne, et à environ 11 700 kilomètres de cet endroit, des théologiens adventistes de l’Amérique du Sud ont adopté une déclaration de consensus sur le même sujet. Lors du 12e Symposium théologique de l’Amérique du Sud, lequel s’est tenu à Libertador San Martín, en Argentine, des théologiens régionaux ont réaffirmé « les grands principes de l’Évangile ». Ils ont aussi exprimé un engagement renouvelé envers « la proclamation de l’Évangile éternel » à l’intérieur de la structure fournie par le thème du symposium : « Le juste vivra par la foi ». « Cette déclaration reflète notre engagement envers la Bible, engagement dont Luther a été un merveilleux modèle », a dit Adolfo Suárez, président du Séminaire adventiste latino-américain de théologie (SALT) – l’organisation supervisant l’éducation théologique adventiste en Amérique du Sud. « Les adventistes ont un engagement total et absolu envers la Bible. » Un événement international Ce symposium a réuni 400 théologiens et étudiants en théologie sur le campus de l’Université adventiste de la Plata, du 27 avril au 1er mai 2017. Au nombre des orateurs de la séance plénière, mentionnons des dirigeants de l’Église,

dont Artur Stele, vice-président de l’Église mondiale ; Elias Brasil de Souza, directeur de l’Institut de recherche biblique ; et Alberto Timm, directeur adjoint du White Estate de la Conférence générale. « En tant qu’Église, nous avons toujours apprécié la Réforme parce que nous sommes, dans un sens, ses fils et ses filles », a dit Artur Stele. Alberto Timm : « Nous ne pouvons considérer la Réforme comme un événement historique unique. L’Église adventiste est une héritière de ce mouvement, lequel préconise des efforts continus pour rester proche de la Parole de Dieu. » La déclaration votée Dans leur déclaration de consensus de 750 mots, les théologiens ont exprimé leur désir de souligner leur engagement envers les principes de Luther dérivés

de son étude de l’épître aux Romains. « Dans son épître aux Romains, Paul présente les grands principes de l’Évangile, lit-on au début du document. C’est là que nous trouvons la doctrine de la justification par la foi en Christ. » La structure fournie par la Réforme protestante a été renforcée par des éléments théologiques distinctement adventistes, dont la notion globale d’« une grande controverse entre Dieu et Satan » et « la mission de l’Église du reste pour le monde ». La déclaration inclut un engagement envers les croyances suivantes : Dieu, Créateur et Soutien de toutes choses, la décision de l’humanité de se séparer ellemême de Dieu, et le plan de Dieu pour sa restauration par Jésus-Christ. « Nous réaffirmons la certitude que nous sommes généreusement justifiés par la grâce de Dieu, sans les œuvres de la loi », poursuit le document. La déclaration réaffirme également un engagement envers la loi de Dieu. « Nous réaffirmons qu’à travers la loi [de Dieu] sainte, juste, bonne, et valable éternellement, sont révélés le péché et le besoin de la justice du Christ pour tous ceux qui croient. » Le Service des nouvelles de la Division sud-américaine et le Service des nouvelles de l’Université adventiste de la Plata ont contribué à ce rapport. n

Des participants se joignent à l’une des séances de groupe du Symposium théologique de l’Amérique du Sud, lequel s’est tenu à Libertador San Martín, en Argentine. U N I V E R S I T É

6

Adventist World | Août 2017

A D V E N T I S T E

D E

L A

P L ATA


Victor Hulbert, Service des nouvelles de la Division transeuropéenne, et Service des nouvelles de la Division intereuropéenne

La Radio adventiste s’adapte aux changements de tendances et de technologies Le congrès des producteurs explore les défis et les possibilités

L

e monde de la radio est en évolution constante. L’analogue cède le pas au numérique, et les transmissions AM et FM passent à la diffusion audio­ numérique (DAB), en ligne, et à la carte. Les auditeurs ont davantage de choix ! Chez les plus jeunes (ados), seulement 3 pour cent écoutent la radio en direct. Spotify et les médias sociaux satisfont leurs besoins. Où les diffuseurs adventistes en sontils dans tout ça ? On a posé cette question aux 41 producteurs de radio et experts en médias lors d’un comité consultatif paneuropéen sur la radio, lequel s’est tenu à Bucarest, en Roumanie, en mai 2017. Ce congrès, organisé par la Radio adventiste mondiale et la Division inter­ européenne, s’est tenu au Centre des médias Speranta TV (Hope Channel). Les participants – depuis la Lettonie jusqu’à la Moldavie et au Portugal – se sont familiarisés avec les dernières tendances et ont été invités à mettre à jour leurs styles de diffusion. Vers une radio interactive Nicolas Moulard, promoteur de Radio 2,0 en Europe et consultant en nouveaux médias, a dirigé plusieurs sessions importantes. Dans son discours d’ouverture, il a souligné qu’en France, 25,5 millions d’auditeurs de programmation audionumérique représentent 50 pour cent

des auditeurs de plus de 15 ans. Il a aussi remarqué que la programmation à la carte a connu une augmentation de 76 pour cent et que, dans le développement du contenu, les diffuseurs et les communicateurs doivent considérer le « mobile d’abord » puisque c’est ainsi que la plupart des gens ont accès au contenu. « Il nous faut aller là où se trouve l’auditoire », a dit Nicolas Moulard. Dans cette lutte pour capter l’attention du public, il a expliqué que l’audio est maintenant créé directement en fonction des médias sociaux, et que cela peut s’avérer assez différent de l’expérience radiophonique. La radio BBC et la plupart des autres diffuseurs importants dirigent leurs auditeurs vers des sites Web et des liens de médias sociaux – ce qui donne fréquemment aux auditeurs l’occasion de regarder ou d’interagir par un lien vidéo. Les petits diffuseurs trouvent, eux aussi, que l’expérience Radio 2,0 est avantageuse. David Elisabeth, de la Radio AdventLife à Paris, en France, ne le sait que trop bien. « Dans ce monde moderne, tout peut changer en un clin d’œil. J’ai appris l’importance d’être branché sur mon auditoire même à l’extérieur du studio. » David Hermy dirige une petite station de radio adventiste à Saint-Malo, dans le nord de la France. Dans son studio, deux caméras GoPro permettent aux audi-

teurs de vivre une expérience améliorée. David Hermy : « Au début, j’ai trouvé ça difficile, parce que je devais être davantage conscient de l’aspect visuel du studio. Et je me suis demandé “Qu’est-ce que je dois faire ? Regarder la caméra, ou me concentrer sur le microphone ? Comment contrôler une autre série de boutons dans un studio autonome ?” Maintenant, je ne pourrais plus m’en passer ! » Speranta TV en Roumanie et RCS Radio au Portugal sont allées encore plus loin. Elles combinent radio et TV dans le même studio, étant conscientes des deux auditoires des productions qui s’adressent à leur auditoire FM, et à celui de Hope Channel sur leurs télés ou leurs écrans d’ordinateur. Un feedback positif Une telle convergence entraîne davantage de possibilités d’interagir et, par conséquent, de témoigner. Stefan Stanciu, participant d’une équipe qui prévoit lancer une station numérique à Londres, a dit que ce congrès a été d’une valeur inestimable. « Nous y avons appris des façons pratiques de travailler », a-t-il dit. Roberto Vacca, de RVS Florence : « Le fait d’entendre l’expérience d’autres stations de radio avec leurs différentes approches a été enrichissant, mais du coup, nous a mis au défi. » Greg Scott, vice-président de la Radio adventiste mondiale, a dit que l’événement a dépassé ses attentes. « Le niveau d’enthousiasme qu’a suscité la découverte des nouvelles possibilités de Radio 2,0 a été une vraie source d’inspiration ! J’ai été très heureux de constater le haut niveau de réseautage entre les différents groupes, langues, et radios. » À travers l’Europe sécularisée, présentateurs, techniciens et gérants ont été invités à penser différemment, à s’adapter aux nouvelles technologies, à interagir avec leurs auditoires de nouvelles façons, et à se focaliser sur une implication totale dans le partage de l’espérance au moyen de la radio. n

Août 2017 | Adventist World

7


P E R S P E C T I V E

M O N D I A L E

Q

uel privilège nous avons, en tant que membres de l’Église adventiste, de plaider avec le Seigneur pour un réveil, une réforme, et la pluie de l’arrière-saison du SaintEsprit, tandis que dans l’attente du retour du Christ, nous proclamons le message des trois anges d’Apocalypse

Ted N. C. Wilson

Cependant, dans différentes parties du monde, certains groupes ou ministères indépendants semblent revendiquer pour eux-mêmes un rôle prophétique ou correctif qui, parfois, tend à générer des controverses, lesquelles divisent les congrégations et les membres. En tant qu’Église du reste des derniers jours, il est important que nous regardions à Christ pour l’unité dans le mandat doctrinal, orienté vers la mission, que Dieu a confiée à son mouvement prophétique. « Dieu a sur la terre une Église formée d’élus qui gardent ses commandements. Il ne dirige pas ici et là un individu ; il dirige une Église. » (Ellen G. White, Témoignages pour l’Église, vol. 2, p. 420)

La justice inf inie de

Christ

La justice qui sauve Certains groupes tendent à se focaliser sur des questions telles que la nature du Christ. Ils essaient de définir chaque aspect de ce sujet profond et ont tendance à insister sur un perfectionnisme exempt de péché. Bien que Christ ait revêtu la nature humaine, souvenons-nous qu’en tant que Fils de Dieu, il était parfait. Étant des êtres humains finis, nous ne comprenons simplement pas tout sur la nature du Christ, puisque celui-ci était pleinement divin et pleinement humain. Cependant, par le don de prophétie, il nous est dit : « En revêtant la nature humaine déchue, le Christ n’a nullement participé à ses péchés. » (Messages choisis, vol. 1, p. 299) Nous, adventistes du septième jour, ne promouvons ni n’endossons aucune sorte de perfectionnisme pouvant impliquer qu’une personne est sauvée par quelque œuvre ou mérite que ce soit en dehors des mérites de Jésus-Christ.

Se focaliser sur Jésus plutôt que sur les autres 14.6-12 ! Unis dans notre message biblique et notre mission venue d’en haut, allons de l’avant, regardant à Christ dans tout ce que nous faisons. Ellen White a écrit : « Le secret de l’unité réside dans l’égalité des croyants en Christ. La cause des divisions, de la discorde, des différends, c’est la séparation d’avec le Christ. Le Christ est le centre qui doit tout attirer à soi ; plus nous approchons du centre, plus nous nous rapprochons les uns des autres par le sentiment, la sympathie, l’amour, reproduisant toujours mieux le caractère et l’image de Jésus. » (Ellen G. White, Messages choisis, vol. 1, p. 303)

8

Adventist World | Août 2017


Ellen White donne le conseil suivant : « Quiconque prétend être saint ne l’est pas réellement. Ceux qui sont reconnus comme saints dans les registres du ciel n’en sont absolument pas conscients. Ils sont les derniers à se vanter de leur propre bonté. Aucun des prophètes et des apôtres n’a jamais professé être saint, pas même Daniel, Paul, ou Jean. Le juste n’affiche jamais une telle prétention. Plus il ressemble au Christ, plus il est conscient de son imperfection, car sa conscience est éclairée. Il considère davantage le péché comme Dieu le considère. Il a une haute idée de Dieu et du grand plan du salut ; son cœur, soumis par le sentiment de sa propre indignité, est conscient de l’honneur d’être compté au nombre des membres de la famille royale, des fils et des filles du Roi éternel. » (True Revival, p. 62) De façon similaire, nous lisons : « Lorsque certaines personnes prétendent être sanctifiées, elles prouvent largement qu’elles sont loin d’être saintes. Elles n’aperçoivent pas leur propre faiblesse et leur dénuement. Elles croient refléter l’image du Christ parce qu’elles ne le connaissent pas vraiment. Plus la distance qui les sépare de leur sauveur est grande, plus elles se considèrent justes. » (The Sanctified Life, p. 8) Se focaliser sur la mission de Dieu J’appelle tous les membres d’église à se focaliser sur Christ et sur sa justice seule. Jésus justifie et sanctifie tous ceux qui se soumettent à lui chaque jour. Je vous invite tous à permettre à Christ de nous unir dans l’effort d’évangélisation de l’Église et à éviter

Les adventistes ne promeuvent ni n’endossent aucune sorte de perfectionnisme pouvant impliquer qu’une personne est sauvée par quelque œuvre ou mérite que ce soit en dehors des mérites de

Jésus-Christ. des activités propres à diviser. Nous ne soutenons ni n’endossons des groupes qui critiquent et minent le mouvement du reste en semant l’agitation et la controverse au sein de l’église locale. Des politiques et des procédures clairement définies ont été établies pour aborder n’importe quel désaccord en matière de méthodologie ou de théologie pouvant surgir au sein de notre famille spirituelle. Il est important que l’Église du reste de Dieu aille de l’avant avec la mission que le ciel lui a confiée. Ne cherchons pas une religion perfectionniste,

légaliste ; cherchons plutôt à dépendre totalement par la foi des mérites et de la justice du Christ pour notre justification et notre sanctification1. Par la grâce et la puissance de Dieu, allons de l’avant avec la grande proclamation du message des trois anges que Dieu a confié à son peuple. Il nous est dit : « En un sens tout particulier, les adventistes ont été suscités pour être des sentinelles et des portelumière. Le dernier avertissement pour un monde qui périt leur a été confié. La Parole de Dieu projette sur eux une lumière éclatante. Leur tâche est d’une importance capitale : la proclamation du message des trois anges. Aucune œuvre ne peut lui être comparée. Rien ne doit en détourner notre attention. » (Évangéliser, p. 115) Tandis que nous nous appuyons uniquement sur Christ, l’auteur et le consommateur de notre foi, puissions-nous nous focaliser constamment sur la mission qui nous a été confiée, à savoir la proclamation du message des trois anges par la puissance du Saint-Esprit. n

1 Pour une étude et des ressources supplémentaires sur ce thème inépuisable de Christ et sa justice, voir Ep 2.8-10 ; Ph 2.1-13 ; 2 Co 5.17,21 ; Jn 3.3 ; 1 Jn 5.4 ; Ga 2.20 ; Tt 2.5,6 ; 3:7,8 ; He 4.14-16 ; et Ellen G. White, Vers Jésus, p. 95-97 et 108-110.

Ted N. C. Wilson est le

président de l’Église adventiste du septième jour. Des articles et des commentaires supplémentaires sont disponibles depuis le bureau du président sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.

Août 2017 | Adventist World

9


CHAT ÉCLAIR

FRUITION LAB Qu’est-ce que Fruition Lab ? Et qu’est-ce qui vous a incités à lancer cette entreprise ?

Des idées qui ont des ailes CHAT ÉCLAIR est une chronique/entrevue mensuelle sur les ministères, pour Adventist World. Ce mois-ci, nous nous entretenons avec Jeff Tatarchuk et Taylor Paris, cofondateurs de Fruition Lab. – La rédaction

Fruition Lab s’emploie à nourrir la flamme de l’innovation et de l’esprit d’entreprise au sein de l’Église adventiste. Notre mission consiste à inspirer, à mettre en contact, et à éduquer les entrepreneurs axés sur l’impact. Ce qui nous a poussés à lancer Fruition Lab, c’est que bien souvent, nous, adventistes, nous insistons fortement sur la mission et le ministère uniquement accomplis par nos antennes typiques de l’enseignement, de la prédication, et des soins de santé. Mais d’excellents principes d’affaires et un bon leadership sont sous-jacents à chacune de ces antennes. On constate un réel besoin de développer des entrepreneurs solutionneurs de problèmes et créateurs d’emplois, issus de toutes les disciplines éducatives. Vous cherchez à transformer une idée en réalité durable et à améliorer le monde autour de vous ? Alors passez nous voir ! Nous tenons à vous rencontrer et à entendre vos idées.

Jeff, vous êtes un pasteur/évangéliste devenu entrepreneur. Parleznous un peu de cette aventure. Eh bien, j’ai toujours été un entrepreneur. Mais j’aime à penser que je demeure tout de même pasteur et évangéliste. En fait, pour moi, rien n’est plus important que de parler de Jésus-Christ, l’ultime et original Créateur et Entrepreneur. Je suis heureux qu’à la création, il ait doté l’humanité de la capacité divine de prendre n’importe quelle idée et de la concrétiser. Je désire voir davantage de gens, par le biais d’une entreprise, découvrir leur appel, poursuivre leurs rêves inspirés d’en haut, et exercer une influence sur le monde en dehors des quatre murs de l’église.

Visitez notre site Web et soumettez-nous vos idées : FruitionLab.org.

10

Adventist World | Août 2017

Taylor, vous êtes un entrepreneur aguerri. Qu’est-ce qui dans Fruition Lab vous a poussé à lancer ce ministère ? Pour développer ma propre entreprise, j’ai moi même cherché des mentors, des investisseurs, et des ressources. C’est là que j’ai constaté que chaque entrepreneur auquel je m’adressais cherchait la même chose que moi ! Fruition Lab est donc né du besoin de créer une organisation qui pourrait non seulement m’aider, mais pourrait aussi faire partie d’un écosystème qui a un impact sur les entrepreneurs. La partie la plus enthousiasmante, c’est de pouvoir se brancher sur des gens qui veulent maximiser leurs profits et leur impact sur la collectivité.

Vous avez tenu votre événement inaugural l’été dernier. S’adressait-il seulement à ceux qui habitent aux États-Unis ? Pas du tout ! Fruition Lab étant un mouvement mondial, nous avons reçu des gens des quatre coins du globe. Allan Das, adventiste et entrepreneur en biotechnologie, a voyagé 26 heures depuis l’Inde pour y lancer son nouveau produit lors de notre concours de lancement. Il y a une lame de fond en ce moment. Par ailleurs, nous sommes des plus enthousiastes au sujet de notre prochain événement international, lequel se tiendra à Houston ce mois-ci.

Avez-vous un conseil pour les adventistes qui ont des idées et qui veulent les voir se réaliser ? Contactez-nous ! Nous voulons vous aider à trouver des mentors et du financement pour que vos idées deviennent une réalité. Tout dernièrement, nous avons été approchés par une société d’investissement en capital-risque qui désire financer des projets basés sur la mission ainsi que les meilleures idées. N’hésitez pas à nous contacter !


Les plaies et les

maladies infectieuses émergentes

S A N T É

Sont-elles prophétiques ?

Peter N. Landless et Zeno L. Charles-Marcel J’ai vu une annonce d’une émission TV au sujet des plaies modernes et des nouvelles infections menaçant la vie sur la planète. De quelles plaies s’agit-il ? Des dernières plaies mentionnées dans la Bible ?

N

ous ne savons pas ce que vous avez vu, mais il existe vraiment des menaces de maladies infectieuses dont il vaut la peine d’être au courant, qu’elles se rapportent ou non aux plaies d’Apocalypse 16. Selon la Bible, les plaies des derniers jours se produisent juste avant le millenium, et incluent des catastrophes naturelles et la peste (voir Ap 16.10-21). Au nombre des problèmes de santé actuels à l’échelle mondiale, mentionnons la santé mentale et la santé émotionnelle, les maladies dégénératives chroniques (maladies non transmissible, ou MNT), une nutrition inadéquate, et la toxicomanie. Ces problèmes augmentent notre susceptibilité à de nouvelles maladies infectieuses émergentes et à celles déjà existantes. Presque toutes les maladies virales émergentes nous viennent des animaux – ces derniers leur servant de réservoirs et d’incubateurs. Des mutations permettent à ces microbes de développer la capacité de passer des animaux aux êtres humains, puis des humains aux humains. En 2007, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) nous a avertis d’une accélération des taux d’émergence des maladies infectieuses. L’apparition de nouvelles maladies infectieuses par décennie a plus que triplé au cours des 50 dernières années, et les éruptions par année ont plus que doublé pendant cette même période. En même temps, les organismes multirésistants aux médicaments sont devenus plus courants en raison d’un usage abusif des antibiotiques. Depuis les années 1970, plus de 40 maladies infectieuses – telles que la maladie à virus Ebola, la grippe I L L U S T R AT I O N S

:

P I X A B AY,

S T O C K U N L I M I T E D

porcine, la maladie de Lyme, la grippe aviaire, le SRAS, le chikungunya, le MERS, et la maladie à virus Zika – ont été découvertes. À l’échelle mondiale, nous sommes plus vulnérables à une propagation mondiale d’une maladie infectieuse mortelle qu’il y a 100 ans, alors qu’une grippe pandémique avait tué quelque 50 à 100 millions de personnes. De nos jours, étant donné qu’il est tellement facile de voyager sur de vastes distances, et que davantage de personnes habitent dans des centres urbains densément peuplés, le potentiel de propagation rapide des maladies contagieuses est très élevé. Le contact toujours plus étroit entre les humains et les animaux et même le bioterrorisme augmentent ce risque. Il se peut que nos défenses immunitaires affaiblies ne reconnaissent pas les microbes qui ont subi une mutation. Donc, si la grippe aviaire, ou H7N9 – laquelle, selon une découverte récente en Chine, peut sauter ou passer des volailles aux êtres humains – mute davantage, elle pourrait devenir la prochaine pandémie. L’OMS et les Centres de contrôle et de prévention des maladies l’ont mise sur la liste de haute surveillance, puisqu’une transformation potentielle vers une forme plus contagieuse interhumaine pourrait se produire n’importe quand. Dès que ceci se produira, la propagation sera difficile à contenir. Présentement, nous n’avons aucun moyen de prévenir la transformation du virus. Nous ne disposons d’aucun vaccin contre elle, ni d’un système mondial testé qui soit en place pour mettre rapidement sur pied une réponse adéquate. Alors que des répercussions surviennent de temps en temps, le changement environnemental rapide qui se produit en raison d’un abus insouciant de l’environnement a accéléré le risque de propagation.

Notre compréhension des mutations potentiellement nuisibles dans les virus et notre capacité de les détecter sont meilleures que jamais. La détection en temps réel et le dépistage sont utiles, mais notre état affaibli actuel ne nous laisse que peu de protection immunitaire contre de nouvelles souches virales. Même si la grippe n’est habituellement pas mortelle pour les personnes en bonne santé, la plupart des décès en 2009 de l’épidémie de grippe porcine a frappé ceux qui faisaient partie des groupes d’âge à faible risque qu’on présumait en bonne santé. Le maintien d’un style de vie équilibré et pieux optimise nos défenses immunitaires. Éviter les expositions risquées est une sauvegarde naturelle. Les bénéfices d’un régime dépourvu de produits animaux, c’est-à-dire à base de végétaux, de l’exercice régulier, d’un repos suffisant, et du maintien de relations saines sont clairement établis. Pour conclure, la question peut ne pas être « Ces plaies sont-elles les dernières plaies ? » mais plutôt « Suis-je préparé spirituellement, mentalement, et physiquement à faire face à l’attaque apocalyptique imminente ? » Et par conséquent : « Est-ce que je fais tout ce que je peux pour aider les autres à se préparer, eux aussi ? » n

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé

en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.

Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est

directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.

Août 2017 | Adventist World

11


M É D I T A T I O N

L

e ministère de Jésus approchait de son terme. Tandis que les foules autour de lui devenaient de plus en plus denses – tout le monde voulait absolument voir ce faiseur de miracles – la haine des dirigeants juifs envers lui s’accrut. La Pâque, espéraient-ils, serait pour eux le moment idéal de piéger le Christ. C’est sur cette toile de fond que Jésus entra dans la maison de Simon avec ses disciples et ses amis intimes. De leur nombre, Simon, Judas, et Marie.

Simon Simon, un pharisien, était un miraculé. Il était peut-être l’un des 10 lépreux que le Sauveur avait guéris (desquels un seul était venu le remercier), ou un autre lépreux qu’il avait libéré de cette horrible maladie. Désirant lui manifester sa reconnaissance, Simon prépara une fête en son honneur. Son rang social ajoutait de la signification à son geste, puisque de nombreux pharisiens et dirigeants cherchaient à miner l’autorité de Jésus. Peut-être désirait-il rembourser sa dette colossale envers lui. Étant un dirigeant, il ne voulait devoir quoi que ce soit à qui que ce soit. Il chercha donc une occasion de racheter cet honneur. Mais lorsque Simon vit Marie oindre Jésus, nous dit Luc dans son Évangile, son cœur se remplit de doute au sujet de la messianité de son invité. Marie était une pécheresse notoire ! Il se dit alors : « Si Jésus était vraiment un prophète, il ne laisserait pas cette pécheresse le toucher. » Ainsi, ce Simon, ce mort-vivant que Jésus avait guéri, douta secrètement de son guérisseur. Jésus, toujours plein de tact, ne le reprit pas publiquement. Il lui raconta plutôt une parabole (Lc 7.41-43) : « Un créancier avait deux débiteurs ; l’un devait cinq cents deniers et l’autre cinquante. Comme ils n’avaient pas de quoi payer, il leur fit grâce de leur dette à tous deux. Lequel l’aimera le plus ? « Simon répondit : Celui, je suppose, auquel il a fait grâce de la plus grosse somme. « Jésus lui dit : Tu as bien jugé. » (v. 43) Doucement, mais fermement, il ajouta : « Vois-tu cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as pas donné d’eau pour mes pieds ; mais elle, elle a mouillé mes pieds de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas donné de baiser, mais elle, depuis que je suis entré, elle n’a pas cessé de me baiser les pieds. Tu n’as pas répandu d’huile sur ma tête ; mais elle, elle a répandu du parfum sur ma tête [Luc] et mes pieds [Jean]. C’est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés sont pardonnés. » Ce dont Simon se préoccupait avant tout, c’était des apparences. Ce pharisien qui voulait faire la bonne chose aux yeux de tous, qui tenait à payer sa dette d’honneur, manqua pourtant aux simples gestes non seulement d’une courtoisie élémentaire, mais aussi de la coutume de l’époque. Financièrement à l’aise, il devait disposer de nombreux serviteurs. Et cependant, il n’ordonna à aucun d’eux de laver les pieds de Jésus. Il ne l’accueillit même pas dans sa maison avec le baiser coutumier offert aux invités d’honneur.

12

Adventist World | Août 2017

La

gloire, la fortune, ou

Jésus ? Une histoire qui nous révèle à notre meilleur, et à notre pire James

L. Gulley et Norman R. Gulley


Était-ce de propos délibéré qu’il négligea son invité de marque ? C’est possible. Peut-être calculait-il que par rapport à ses collègues, il serait plus facile de s’en tenir à un remboursement minimal de sa dette. Après quoi, il pourrait passer à autre chose. Judas C’est Jean qui raconte la réaction de Judas. Matthieu et Marc mentionnent tout juste que certains des disciples s’indignèrent devant un tel gaspillage. Judas, trésorier des disciples, soutirait secrètement, pour son propre usage, de l’argent à la bourse commune. Il demanda : « Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers pour les donner aux pauvres ? » (Jn 12.5) Tout voleur qu’il était, Judas était loin de se soucier des pauvres (v. 6) ! Le mot « voleur » utilisé ici, c’est kleptes, duquel dérive le mot kleptomane – une personne qui a une propension pathologique au vol, même sans nécessité économique. Ellen White écrit : « L’action de Marie offrait un tel contraste avec l’égoïsme de Judas que ce dernier en fut honteux ; selon son habitude, il essaya de légitimer son blâme1. » Connaissez-vous quelqu’un qui essaie de mettre les autres sous un mauvais jour afin de mieux paraître ? Eh bien, c’est exactement ce que fit Judas.

Le verbe grec « essuyer », ekmassein, est le même verbe utilisé pour décrire le lavement des pieds lors de la sainte Cène. Cette invitée, Marie, faisait quelque chose que l’hôte même de Jésus avait négligé de faire. Et elle n’utilisa pas que de l’eau ! Loin d’être fait par obligation, son geste était une onction spéciale. Elle avait espéré passer inaperçue, mais le parfum, en se répandant dans la salle, attira l’attention de tous les convives. Simon dut être l’un des premiers à en remarquer l’odeur. Marie était sans doute concentrée dans son acte, enfin, jusqu’à ce qu’elle entende Judas protester. Jésus s’empressa alors d’approuver publiquement l’acte de Marie. Il réprimanda doucement les plaignants : « Vous avez toujours les pauvres avec vous, mais moi, vous ne m’avez pas toujours. » (Jn 12.8) Allant plus loin encore, il ajouta : « En répandant ce parfum sur mon corps, elle l’a fait pour ma sépulture. En vérité, je vous le dis, partout où cette bonne nouvelle sera prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu’elle a fait. » (Mt 26.12,13) Jésus ne prononça ces paroles à personne d’autre. Rien d’étonnant à ce que cette histoire traitant du pardon et de la rédemption soit consignée dans les quatre Évangiles ! C’est l’histoire par excellence au sujet des opprimés désespérés qui rentrent à la maison avec le prix ultime. Jésus se fit le champion des pauvres, des malades, et des opprimés. Peut-être est-ce la raison pour laquelle nous voyons Marie rester aux pieds de Jésus – même à la croix. Peut-être est-ce la raison pour laquelle elle fut la première personne à qui Jésus s’adressa après la résurrection, et celle qu’il chargea d’annoncer aux autres disciples qu’il était vivant. Remplis de suffisance, Simon et Judas ne ressentaient pas le besoin d’être sauvés. En revanche, Marie se considérait comme une grande pécheresse. C’est pourquoi elle aima Christ aussi profondément. Son acte magnifique était un merci jaillissant du fond du cœur pour l’amour généreux de Jésus – un acte mû par son amour indéniable et inaltérable pour son Seigneur. n

Son acte magnifique était un merci jaillissant du fond du cœur.

Marie Plus tôt dans son ministère, Jésus avait chassé sept démons de Marie de Magdala (Lc 8.2,3). Peuton alors s’étonner de la voir assise à ses pieds pendant que Marthe s’affairait à la cuisine ? Ellen White observe : « Marie enrichissait son esprit des précieuses paroles qui tombaient des lèvres du Sauveur, paroles qui pour elle avaient plus de valeur que les joyaux les plus précieux2. » À cette époque, les riches tels que Simon s’allongeaient sur des canapés larges et bas placés devant la table. Ces canapés étaient disposés de l’avant vers l’arrière, avec un coussin à la tête. À l’heure du repas, on s’installait sur le côté gauche et on mangeait. Les pieds étaient donc toujours loin de la table. Tandis que Jésus était ainsi allongé, Marie s’approcha discrètement de lui. Jésus avait parlé de sa mort prochaine. Dans un profond amour et une grande tristesse, elle désira lui rendre des honneurs anticipés. En s’imposant un grand sacrifice, elle avait réussit à se procurer un vase d’albâtre. Ce parfum venait vraisemblablement de l’Himalaya, dans le nord de l’Inde, et était considéré comme étant « de grand prix ». Au coût de 300 deniers, c’était, à cette époque, l’équivalent de 300 jours de travail pour un ouvrier. Un cadeau, en vérité, digne d’un roi ! Ayant brisé son vase de parfum, elle en répandit le contenu sur les pieds poussiéreux de Jésus et ensuite, s’étant agenouillée, elle arrosa ceux-ci de ses larmes et les essuya avec ses longs cheveux flottants.

1 Ellen

G. White, Jésus-Christ, p. 553.

2 Ibid., p. 520.

James L. Gulley est médecin

en recherche à l’Institut national de la santé, près de Washington D.C. Norman R. Gulley (père de James) est professeur en recherche à la faculté de religion de l’Université adventiste Southern, au Tennessee (États-Unis).

Août 2017 | Adventist World

13


C R O Y A N C E S

F O N D A M E N T A L E S

Stefan Höschele

J

’envie rarement les autres. Heureusement ! C’est plutôt avec la peur et un certain degré d’orgueil qu’il m’arrive de me battre. Et l’envie ? Pas vraiment. En plus d’être pasteur, je suis professeur aux études supérieures et administrateur à temps partiel. Comme vous le voyez, mon travail foisonne d’activités intéressantes ! Qui plus est, je sens que je me trouve dans le cadre idéal pour appliquer certains des talents que Dieu m’a accordés. Mais récemment, j’ai eu l’impression de ne pas être à ma place… Et je me suis mis à envier un tantinet ceux qui travaillent dans un autre domaine. Je m’explique. Découvrir son rôle Au cours des trois dernières années, l’Europe est passée par le drame le plus intense après la réunification pacifique de l’Allemagne en 1989. En 2015, 900 000 réfugiés ont déferlé sur l’Allemagne. Nombre d’entre eux avaient presque tout perdu. La plupart de ces familles pleuraient la mort d’êtres chers. Pendant des mois, les politiciens ont discuté de la façon de les loger, et certains ont même demandé de réduire le nombre d’arrivants. (Même mes enfants, qui suivent de très près ce débat public, se demandent comment cela peut se faire sans violence…). Et je ne cesse de me demander : Quel est mon rôle là-dedans, moi, professeur adventiste de théologie aux études supérieures ? Dans la région de l’Allemagne où j’habite, la plupart des gens sont sécularisés. Mais dans cette situation de crise, il y a, fort heureusement, quelque chose d’encourageant : les chrétiens sont souvent les plus actifs en ce qui concerne le soutien aux réfugiés. Coincés dans un pays complètement étranger, les jeunes et les familles ont besoin de différents types de soutien. Depuis l’enseignement de base gratuit de la langue jusqu’à l’aide avec la paperasse, depuis l’invitation à déjeuner lancée aux chercheurs d’asile

14

Adventist World | Août 2017

NUMÉRO 17

PRETS jusqu’à la sensibilisation interculturelle parmi la population hôte et les nouveaux arrivants, il n’y a pas de limite pour manifester l’amour de Jésus à ceux qui se sont enfuis de leur pays déchiré par la guerre. Et c’est ici que surgit mon malaise. Ma femme a obtenu son diplôme en travail social l’automne dernier et a été immédiatement employée dans une institution d’aide aux réfugiés. Depuis, elle sert à la ligne de front. Et moi alors ? Eh bien, je continue à enseigner, à compléter des projets de recherche qui arrivent à la date butoir, et à m’acquitter de mes responsabilités administratives à l’école. Pouvez-vous comprendre que j’aimerais faire quelque chose de plus stimulant ? Quelque chose qui représente davantage notre mission ? Bien entendu, je suis ravi de ce que l’Église adventiste en Allemagne ait rapidement développé un projet appelé « Ensemble pour les réfugiés ». Chaque congrégation qui développe des ministères dans ce domaine peut obtenir du soutien d’ADRA. Mais moi ? Pourquoi ne puis-je disposer tout de suite d’une plus grande tranche de temps pour m’engager dans quelque chose d’aussi historique que ça ? Appliquer les dons de façon appropriée Au sein de l’Église primitive, les croyants voulurent savoir, eux aussi, qui devait faire quoi. Ils faisaient face à des problèmes considérables : soutien

à

ser

aux pauvres, conflits internes, mauvaise volonté de la part de la société. Avant longtemps, les apôtres comprirent qu’ils ne pouvaient tout faire. Pourquoi ne pas confier à certains croyants la responsabilité du travail social (Ac 6) ? Si d’autres avaient le don du ministère interculturel (Ga 2.7-10), ils devaient l’utiliser ! La prédication ou l’enseignement n’est pas donné à tout le monde. Le travail social non plus. Et oui, certains individus ont le don unique d’établir des relations avec ceux qui ne viendraient jamais d’euxmêmes à Dieu. Voici un exemple remarquable de ce que je viens de dire. Dans une petite église de la région où j’habite, quelques femmes d’âge moyen et quelques autres membres plus âgés ont, pendant de nombreuses années, offert un service simple mais essentiel à leur communauté. Ils ont lancé un centre jeunesse dans leur bâtiment. Même s’ils savaient qu’ils n’étaient pas des prédicateurs, ils désiraient soutenir les nécessiteux dans leur petite ville. Depuis le lancement de ce centre, des jeunes viennent jouer, se


Dieu nous a dotés d’innombrables possibilités

vir ? faire des amis, ou recevoir de l’aide pour faire les devoirs tous les après-midi de la semaine. Récemment, plusieurs jeunes hommes issus de pays où il y a très peu de chrétiens ont commencé à fréquenter le centre. Un jour, ils ont demandé s’ils pouvaient participer au service de culte. Peu de temps après, 10 d’entre eux ont

consacré leur vie à Christ. Comment cela s’est-il produit ? Une poignée seulement de gens ordinaires ont utilisé leurs talents naturels pour servir au sein de leur collectivité. Ils ont donné du temps, offert du soutien à ceux qui sont en butte à des problèmes quotidiens, et partagé leur joie d’être disciples du Christ. Des talents ordinaires Les dons spirituels, alors, n’ont pas besoin d’être mystiques ou surnaturels. Parfois, il est difficile de distinguer entre un talent « naturel » ou un don spécial de Dieu. Souvent, ces dons riment à fond avec les bonnes choses à faire et avec la bonne façon de les faire. Ils permettent à Dieu d’assortir les vrais besoins avec les croyants qui peuvent le mieux servir, ou ceux qui sont prêts à servir tout court. Par conséquent, appliquer un don spirituel signifie souvent se rendre compte que même les activités courantes bien faites peuvent avoir un impact insoupçonné. Servir Dieu avec nos dons n’a, bien souvent, rien de spectaculaire – en apparence du moins. Martin Luther l’exprime en ces termes : l’œuvre d’un

LES DONS SPIRITUELS

palefrenier et celle d’un prince sont l’une et l’autre des appels de Dieu. Peut-être avez-vous fait quelque chose pendant tant d’années que cela ne vous semble plus être important – par exemple, préparer un comité, enseigner des cours que vous avez enseignés 10 fois auparavant. Cela peut être aussi simple que de visiter des réfugiés et de manger avec eux. (Dernièrement, j’ai eu occasion de le faire ; mon rôle consistait à prendre le temps d’écouter – un don que tout le monde a dans la même mesure chaque jour). Après tout, les dons de Dieu ne tournent pas autour de ma personne, ni même de mon ambition d’être d’une aide remarquable. Ils concernent avant tout les autres, et la façon de Dieu de faire les choses. n

Stefan Höschele, titulaire

d’un doctorat et ancien missionnaire en Algérie et en Tanzanie, enseigne la théologie systématique et la missiologie à l’École supérieure de théologie de Friedensau (Theologische Hochschule Friedensau), en Allemagne.

et la mission

À toutes les époques, Dieu a octroyé à tous les membres de son Église des dons spirituels, que chacun d’eux doit employer comme un ministère d’amour pour le bien commun de l’Église et de l’humanité. Accordés par l’intermédiaire du Saint-Esprit, qui les distribue à chacun en particulier comme il veut, les dons équipent l’Église avec toutes les compétences et les ministères nécessaires à l’accomplissement de la mission que Dieu lui a confiée. D’après les Écritures, ces dons incluent la foi, la guérison, la prophétie, la prédication, l’enseignement, l’administration, la réconciliation, la compassion, et le service désintéressé pour le soutien et l’encouragement d’autrui. Certains sont appelés par

Dieu et qualifiés par le Saint-Esprit pour remplir des fonctions reconnues par l’Église : pastorat, évangélisation, apostolat et enseignement, ministères particulièrement nécessaires pour former les membres en vue du service, pour développer la maturité spirituelle de l’Église et maintenir l’unité de la foi et de la connaissance de Dieu. Lorsque les membres emploient ces dons spirituels en fidèles économes des bienfaits variés de Dieu, l’Église est préservée de l’influence délétère des fausses doctrines ; elle se développe conformément à la volonté divine et s’édifie dans la foi et dans l’amour. (Ac 6.1-7 ; Rm 12.4-8 ; 1 Co 12.7-11,27,28 ; Ep 4.8,11-16 ; 1 Tm 3.1-13 ; 1 P 4.10,11)

Août 2017 | Adventist World

15


E N C O U V E RT U R E

Anthony Kent

O

ù étiez-vous le 29 avril 2011 ? Peut-être vous en souvenezvous… Il y a eu un mariage royal britannique ce jour-là. En bien des endroits dans le monde, il semblait n’y avoir que ça à la télé ! Qui était la mariée ? Kate Middleton. Le marié ? Le prince William. Mais qui a été la star du mariage ? Pippa Middleton ! La sœur de la mariée, la demoiselle d’honneur. Il y a fort longtemps, Jésus a raconté une parabole où 10 demoiselles d’honneur ont volé la vedette. À vrai dire, je trouve cette parabole troublante, non parce que c’est une « mauvaise » parabole, mais parce qu’elle est pleine de surprises. Soyez donc prêt à recevoir un choc. Mieux encore, soyez prêt tout court ! Dans certaines traductions, on trouve cet avertissement : « Veillez ! » De peu de mots – seulement 13 versets, et 170 mots dans l’original grec de l’Évangile de Matthieu – des images extraordinaires surgissent. Nous nous rappelons, pour la plupart, des conversations difficiles et des émotions qui y sont évoquées – la panique et l’anxiété, par exemple. Au fil de notre lecture, nous éprouvons presque un mouvement de recul et un pur embarras. Les ados aiment dire : « Eh bien, c’était gênant ! » pour décrire un événement particulièrement embarrassant. Cette parabole dépeint l’ultime événement embarrassant de toute l’éternité. « Ce jour-là, il en sera du royaume des cieux comme de dix jeunes filles qui prirent leurs lampes et s’en allèrent à la rencontre du marié*. » (Mt 25.1, SEM) « Ce jour-là. » Mais quel jour ? Nous voudrions bien le savoir ! Matthieu 24 nous brosse un tableau de ce qui se passe dans le monde avant le retour de Jésus. Matthieu 25, par contre, décrit ce qui se passe au sein de l’Église – parmi les disciples les plus intimes de Jésus, ceux qui sont conviés à son repas de noces – juste avant son retour. Cette parabole traite, par conséquent, du discipulat au 21e siècle.

16

Adventist World | Août 2017

Êtes-vous prêt pour n’importe quoi ? Même pour un choc ?

Pendant plus de 185 ans, des étudiants de la Bible se sont focalisés sur Matthieu 25.1-13 pour comprendre ce que Jésus désire de ses enfants fidèles alors qu’ils attendent son retour. Tout au long de notre histoire, ce passage a été au cœur de la pensée et du témoignage adventiste. Nous présentons ici un guide profond et pratique pour comprendre cette histoire clé de la Bible. Il est extrait d’un sermon donné à l’église adventiste de Spencerville, au Maryland (États-Unis) en mars 2017. – La rédaction


D’entrée de jeu, on y trouve une phrase inhabituelle reliée au temps : « il en sera du royaume des cieux comme » (ou “le royaume des cieux sera comme”). Plus tôt dans l’Évangile de Matthieu, au chapitre 13, une série de paraboles commence : « Le royaume des cieux est semblable… » Au blé et à l’ivraie. À la graine de moutarde. Au trésor caché dans un champ. À la perle de grand prix. À un filet. Mais les paraboles dans Matthieu 25 sont uniques. Lorsque Jésus les raconta, Matthieu les consigna au futur, car elles décrivent ce qui se passera dans l’Église immédiatement avant le retour de Jésus. Pour une raison ou une autre, beaucoup de chrétiens ne tiennent pas compte de la parabole des 10 vierges. En fait, écrit un auteur, en se référant à tous les érudits, « [il] est clair que certains érudits ne font aucun cas de cette parabole, et que souvent, ils l’omettent ou ne s’y penchent que brièvement1. » En toute honnêteté, avouons que beaucoup d’entre nous n’en font aucun cas non plus ! Cette parabole dégage une finesse pénétrante. Elle est si pointue qu’elle comporte un message d’avertissement dès le début : « Cinq d’entre elles étaient folles, et cinq, sages. » (v. 2) Elle est tellement surprenante, tellement choquante, que l’écrivain a cru bon, semble-t-il, d’y aller dès le début d’un résumé qui prépare les lecteurs à la surprise qui s’en vient2 − un peu comme l’avertissement qui accompagne certaines productions de télévision et de vidéo : « Pour public averti seulement ». L’une des premières surprises concerne la mariée. Quelle mariée ? Il n’y a, à vrai dire, aucune mention spécifique de la mariée ! Mais la mariée est là. En réalité, il ne s’agit pas ici de la parabole du marié en retard ou de l’époux de minuit, mais de celle des 10 vierges. Ce sont ces demoiselles d’hon-

neur qui sont au centre de l’attention. Cela en soi-même nous révèle quelque chose sur Jésus – le grand Conteur d’histoires. Il a pour objectif non sa personne, mais les autres. Alors qu’il raconte cette histoire, il met l’accent sur les autres. Et les convives ? Ils ne sont mentionnés nulle part, eux non plus. Il y a certes une voix, un « cri de minuit » non identifié annonçant l’arrivée du marié. Mais l’histoire tout entière se focalise tout de même sur les demoiselles d’honneur. D’une certaine manière, nul ne peut se dérober dans cette parabole. Il n’y a qu’une option : les lecteurs ne sont autres que les demoiselles d’honneur. Honnêtement, le sexe n’a rien à voir ici. Les caractéristiques de ces 10 personnes ne s’appliquent pas qu’aux jeunes femmes. Elles apparaissent chez tous les êtres humains, dans toutes les nationalités, et dans toutes les cultures. Des 10 vierges, cinq sont sages, ou, comme l’ont décrit certains commentateurs, « sérieuses »3 ou « sensées »4. Les cinq autres sont folles, déraisonnables, irréfléchies, cinglées même. Et si pendant notre lecture nous sommes tentés de penser « Ce n’est pas grave », considérons bien ce commentaire d’Ellen White : « Cette parabole a été accomplie à la lettre et sera accomplie à la lettre5. » C’est au verset 3 que l’histoire débute vraiment : « Les folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d’huile avec elles ». Quelles sortes de lampes ? Selon l’une des autorités les plus crédibles, nous n’avons pas affaire à « de petites lampes de la période hérodienne, munies d’une anse, ne fournissant que peu de lumière, mais à des torches ». « Dans les villages plus pauvres, ces torches étaient formées de bâtons enveloppés de chiffons imbibés d’huile6. » « Certains érudits suggèrent qu’elles ne pouvaient brûler que 15 minutes. Ensuite, on les enveloppait avec de nouveaux chiffons imbibés d’huile7. » Ces lampes brillaient avec éclat – mais pas pour longtemps. On ne les allumait

pas pour éclairer le chemin du marié dans la nuit. « La lumière était là pour souligner une grande arrivée : le marié était illuminé et devenait le centre de l’attention ; c’était son moment de gloire alors qu’il partait chercher sa femme8. » De nombreuses personnes saluent l’arrivée du nouvel an avec des feux d’artifices spectaculaires ; de la même manière, les demoiselles d’honneur devaient accueillir le marié avec les lumières les plus éclatantes dont elles pouvaient disposer. « [Les] sages prirent, avec leurs lampes, de l’huile dans des vases. » (v. 4) Selon des érudits, les torches avaient des vases d’huile assortis. Le texte ne spécifie pas si les vierges folles avaient abandonné leurs vases, ou si elles les avaient apportés avec elles, sans toutefois les avoir remplis d’huile – ce qui est plus probable9. Donc, à supposer qu’elles aient pris leurs vases, ils ne contenaient que la lie venant d’un usage précédent, autrement dit, un fond d’huile. Bref, ces cinq vierges ne s’étaient pas préparées. Les vases d’huile assortis étaient conçus pour qu’on y trempe les lampes ou les torches, histoire d’avoir le plus d’huile possible sur la torche. Le tissu absorbait l’huile comme une éponge trempée dans du liquide, peut-être mieux encore qu’un biscuit trempé dans du lait. « Comme l’époux tardait, toutes s’assoupirent et s’endormirent. » (v. 5) Après avoir reçu beaucoup d’information sur les demoiselles d’honneur, nous découvrons les premiers détails sur le marié. Qui est donc ce marié ? demandons-nous. Son identité est sans équivoque. Le contexte de la parabole est indéniablement spécifique : le marié, c’est Jésus. Puis vient la mention du délai. Cette information capte notre attention parce que nous ne pouvons nous empêcher de nous identifier avec certains personnages de cette histoire. Nous attendons le marié, n’est-ce pas ? Nous attendons que Jésus revienne. Nous faisons partie de la parabole ! Vous et moi sommes parmi les 10 vierges.

Août 2017 | Adventist World

17


18

Adventist World | Août 2017

souvent au coup de minuit. Certains d’entre nous restent debout pour accueillir le nouvel an, mais les gens raisonnables vont au lit peu après. Y a-t-il quelqu’un ici qui ait déjà assisté à un mariage qui commençait à minuit ? Vous réuniriez-vous en comité d’église à minuit ? D’autres confessions peuvent tenir leurs services à minuit, mais pas les adventistes. Nous croyons en la réforme sanitaire ! Le terme traduit par « minuit » est, en fait, moins précis dans l’original grec : il signifie davantage « au milieu de la nuit » ou « tard dans la nuit »11. À n’importe quelle heure, cependant – à tout moment – toutes les vierges sont appelées à l’action, même en plein milieu de la nuit. Elles peuvent s’être assoupies plus tôt, mais pas maintenant ! « Le passage du temps ne semble jouer aucun rôle essentiel dans l’histoire ; depuis longtemps, le sort en avait été jeté, parce que les vierges folles n’avaient pas apporté d’huile12. » Cela fait penser au Titanic – cet immense paquebot qui coula lors d’une horrible tragédie il y a un peu plus d’un siècle. Les matériaux de construction étaient tous de la plus haute qualité – tous, sauf les rivets. Les constructeurs n’avaient eu accès qu’à des rivets de qualité inférieure. Ces rivets, qui ont pour mission de tout tenir ensemble, ne purent remplir leur rôle. Ainsi, la question n’était pas de savoir si le Titanic allait couler, mais plutôt quand il allait couler. Nous voici maintenant au moment décisif de l’histoire : le cri retentit ! Pour les adventistes, cette phrase est remplie d’une imagerie profonde et puissante. Le concept du « cri de minuit » a été tellement au cœur de notre histoire en tant qu’Église du reste que ceux qui attendaient le retour de Jésus en 1844 donnèrent même à leur journal le titre The Midnight Cry (Le cri de minuit). « Alors toutes ces vierges se réveillèrent, et préparèrent leurs lampes. Les folles dirent aux sages : Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent. » (v. 7,8)

J E N N I

« Si le marié était arrivé au moment où elles l’attendaient, les 10 vierges auraient été prêtes. Les délais des mariés étant chose assez courante, elles auraient dû prévoir ce délai-là. Ceci fournit un clair avertissement que la parousie [le retour promis de Jésus] pourrait être retardée – peut-être pour les premiers disciples de Jésus qui s’attendaient à ce que son royaume soit immédiatement établi, et sûrement pour ceux qui furent déçus parce qu’il ne revint pas lors de la destruction du temple en l’an 70 [apr. J.-C.]10. » Bien que le retour de Jésus tarde, il est, toutefois, inévitable. Jésus promet qu’il reviendra avec puissance et une grande gloire ! « [Toutes] s’assoupirent et s’endormirent. » Les sages, celles qui s’étaient préparées, n’étaient pas des héroïnes, ni des super-héroïnes. Le corps humain a été conçu par le Créateur pour dormir lorsqu’il est fatigué. N’oublions pas que c’est ce même marié qui a donné à l’humanité le repos du sabbat. Dans un souci de transparence, le texte révèle qu’elles s’endormirent non parce qu’elles avaient abandonné la foi ou que leur foi s’était refroidie. Le sommeil dont les vierges dormaient – toutes les 10 – suivait le rythme normal de la vie humaine. Elles ne furent pas condamnées parce qu’elles avaient dormi au beau milieu de la nuit. À quel autre moment les personnes vertueuses sontelles censées dormir ? Dormir à minuit n’est pas un péché ! « Au milieu de la nuit, on cria : Voici l’époux, allez à sa rencontre ! » (v. 6) « Mais qu’est-ce qui a commencé à minuit ? » nous demandons-nous. Grâce à la technologie moderne, des fans regardent des matchs qui commencent à minuit, simplement parce qu’ils ont lieu dans une autre partie du monde et à une heure raisonnablement « prévue » dans la région hôte. Les événements se terminent autour de minuit ou à peu près, assumons-nous. Les mariages et les fêtes se terminent

D O U G L A S

E N C O U V E RT U R E

Il y a quelques années, alors que j’étais en Slovénie pour y tenir une campagne d’évangélisation, j’ai ressenti les effets du décalage horaire après mon arrivée. J’avais travaillé très fort pendant la journée, et il était stressant de me tenir devant la foule et de prendre la parole. Ce soir-là, je savais que je dormirais profondément. Juste avant de me mettre au lit, j’ai eu une étrange impression : Recharge ton cellulaire ! J’ai alors jeté un coup d’œil sur mon cellulaire. Il était chargé à moitié. Ça irait ! Je le chargerais demain soir. J’ai dormi à poings fermés. Le lendemain matin, après la réunion où j’ai parlé plusieurs heures, mon téléphone a sonné. On m’a annoncé une nouvelle aussi soudaine qu’inattendue : mon père – à des milliers de kilomètres en Australie – venait de décéder. J’ai découvert avec quelle rapidité une pile à demi chargée se vide et meurt. Au moment même où j’avais besoin de parler, d’être consolé et de consoler, je n’avais plus de jus… Des plans de voyage devaient être faits d’urgence, mais mon cellulaire était à plat ! Mettons un peu plus en lumière les acteurs clés de la parabole : « Alors toutes ces vierges se réveil-


Rien ne va les distraire de leur ultime objectif : enflammer leur torche pour aller à la rencontre de l’époux ! lèrent, et préparèrent leurs lampes. » Les cinq que nous avons qualifiées de « folles » connaissaient toutes le marié. Elles n’avaient pas seulement entendu parler de lui : elles le connaissaient. Elles l’attendaient – elles étaient solidaires. En outre, elles s’associaient aux vierges « sages ». Elles n’étaient pas ergoteuses ou destructrices. Elles ne transportaient pas d’extincteurs, d’eau, ou de seaux de sable. Elles n’avaient absolument pas l’intention de gêner ou de faire obstacle. En fait, elles avaient toutes la même panoplie : des lampes ! Mais il leur manquait l’ingrédient vital : l’huile. Dans une analogie plus familière, elles avaient une voiture, mais pas d’essence. Elles avaient une seule fonction, soit un rôle momentané dans toute cette histoire. Pour jouer d’un instrument à percussion dans un orchestre complet – d’un triangle ou d’un tambour qu’il ne faut frapper qu’une fois seulement, mais au bon moment – le joueur doit coordonner les deux éléments : le tambour et les baguettes. Or ici, nous avons les baguettes mais pas le tambour ! Tous attendent le moment décisif – les musiciens de l’orchestre, le chef d’orchestre, et même l’auditoire. Et c’est le silence.

Il y a deux semaines, j’écoutais l’organiste de notre église jouer une magnifique pièce que je connais bien pour clore le service de culte. Sachant qu’il allait jouer une note grave, je suis resté assis pour l’attendre. Et il l’a jouée ! Dans un moment comme ça, on sent que la musique n’entre pas uniquement dans nos oreilles, mais traverse le corps tout entier. Mais nous connaissons tous la consternation qu’engendre une attente déçue, quand les choses ne tournent pas comme elles l’auraient dû. Nous grinçons des dents à l’ouïe d’explications indignes offertes par ceux qui ne respectent pas ce qu’on attend raisonnablement d’eux. Vous connaissez, vous aussi, l’excuse classique de trop d’étudiants qui ne sont pas prêts : « Le chien a mangé mon devoir » ! « Ce n’est pas qu’un manque de planification, dit un auteur. C’est de la pure inconscience13. » Pour emprunter les paroles du prophète Ésaïe : « Ils sont tous des chiens muets, incapables d’aboyer » (Es 56.10). L’évangéliste bien connu Mark Finley commente ce moment : « Toutes les vierges vivaient sur le seuil du royaume de Dieu. Elles s’endormirent toutes pendant la nuit. Cependant, les folles

semblaient avoir aussi dormi le jour précédant l’événement14. » « Les vierges folles s’appuyaient sur leur expérience passée, comme si elles avaient tout ce qu’il fallait pour leur vie spirituelle. La hauteur de la folie chrétienne consiste à négliger une culture personnelle de l’âme et à croire que tout va bien. Les vierges folles négligèrent de nourrir leur âme15. » Ellen White écrit : « Les personnes figurées par les vierges folles ne sont pas des hypocrites. Elles respectent la vérité, elles ont soutenu ses droits ; elles aiment la compagnie des croyants, mais elles ne se sont pas abandonnées à l’action de l’Esprit. Elles n’ont pas brisé leur nature sur le Rocher, c’est-à-dire Jésus-Christ16. » Elles sont au bon endroit, au bon moment. Elles sont branchées ; elles disposent toutes de la panoplie nécessaire. Mais il leur manque quelque chose ! « Non ; il n’y en aurait pas assez pour nous et pour vous ; allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous. » (Mt 25.9) Quoi ? Les vierges sages refusent de partager ? Voilà qui est troublant… Elles ne se donnent même pas la peine de vérifier si elles ont un surplus. Sans doute savent-elles déjà la quantité dont elles disposent. Il est donc inutile de vérifier. La plupart d’entre nous savons combien il y a d’essence dans notre voiture. Nous savons comment notre hypothèque ou notre compte de banque se porte. Mais est-ce que je connais, est-ce que nous connaissons notre jauge d’huile spirituelle aussi bien que la jauge d’essence de notre voiture ? Je me souviens d’une fois où je donnais une étude biblique à des jeunes. Comme j’étais impatient d’entendre leurs perspectives sur cette parabole, nous l’avons lue ensemble, après quoi, nous en avons discuté. Je leur ai demandé ce qu’ils pensaient des vierges sages qui n’avaient pas partagé leur huile. La réponse d’un jeune de 15 ans a été percutante : « Pourquoi les vierges sages mettraient-elles en péril leur entrée alors que les folles avaient eu toutes les occasions d’avoir amplement

Août 2017 | Adventist World

19


E N C O U V E RT U R E

d’huile ? Pourquoi risqueraient-elles le ciel pour elles ? » Voilà un bon point ! Les enjeux sont, sans contredit, trop élevés. Plus spécifiquement, à cause du type de lampes ou de torches que les vierges utilisaient, il était pratiquement impossible de partager de l’huile. Essayez de transférer l’air d’un pneu à un autre – c’est difficile et hautement improbable. C’est comme partager un stylo pendant un examen : c’est impossible. Un auteur fait cette observation utile : « Les personnes réfléchies ne se moquent pas de celles qui sont irréfléchies, ni ne les jugent17. » Elles ne consacrent aucun temps à ces choses. Rien ne va les distraire de leur ultime objectif : enflammer leur torche pour aller à la rencontre de l’époux ! « Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva ; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. » (v. 10) Ainsi, au milieu de la nuit, les folles tentent d’acheter de l’huile. Imaginez-les allant d’une place à l’autre. À cause du contexte de la parabole, il est difficile d’imaginer une boutique ouverte et vendant de l’huile à pareille heure de la nuit ! Demandèrent-elles des faveurs, visitèrentelles fiévreusement des connaissances, essayèrent-elles d’en emprunter, et peutêtre même, d’en mendier ? Et c’est à ce moment-là que l’époux arrive. En comparaison du délai extraordinairement long, la noce commence avec un empressement remarquable. Non seulement elle commence, mais plus important encore, la porte est fermée ! Une porte fermée… Ça vous rappelle quelque chose ? Un chapitre plus tôt, Jésus a fait référence à une autre histoire impliquant une porte fermée – celle de Noé (Mt 24.37-39). Ceci est terriblement, indéniablement important. « Plus tard, les autres vierges vinrent, et dirent : Seigneur, Seigneur, ouvrenous. » (Mt 25.11) On ne nous dit pas si les folles ont

20

Adventist World | Août 2017

réussi dans leur tentative d’acheter de l’huile, parce que cela ne compte plus. Même si elles étaient arrivées avec un chameau chargé de marchandise, cela aurait été trop tard… Le rôle ultime des torches était terminé. La grande arrivée triomphale avait eu lieu. Comme le disent parfois les entraîneurs sportifs : « On peut retourner sur un lieu, mais on ne peut retourner dans le passé. » « [Il] répondit : Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas. » (v.12) Au verset 11, les folles demandent – supplient, sans doute – qu’on ouvre la porte. Mais cette porte ne s’ouvre pas pour elles. Le marié ne sort même pas pour parler avec ces « autres », mais leur adresse la parole à travers la porte fermée. L’une des principales qualifications pour le rôle de demoiselle d’honneur, nous rappelle un auteur, c’est d’être une amie ou une parente célibataire de la mariée ou du marié : « L’échec à se procurer de l’huile – une faute apparemment insignifiante – est devenu ultimement le symbole d’une fausse relation ; les vierges folles ne font pas partie de la vraie famille de Jésus18. » Le marié dit : « [Je] ne vous connais pas. » C’est le moment de notre plus grand malaise – celui que nous devrions écouter le plus attentivement. « Certaines décisions spirituelles ne peuvent être qualifiées que de stupides. La décision d’être chrétien, mais pas totalement chrétien (nous arrivons au cœur même de la signification de cette parabole), est une décision stupide19. » « Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l’heure. » (v. 13) Nous en venons ainsi au point concrètement « le plus important » de la parabole de Jésus. En d’autres termes : « Gardez votre foi. Protégez-la, préservez-la, nourrissez-la. » En veillant, on espère. Et quand on espère, on vit dans une joyeuse expectative. Cette expectative éclipse n’importe

quel embarras qu’on peut éprouver quand des incrédules se moquent de notre attente. Quand nous veillons, nous aspirons au retour de Jésus. Quand nous veillons, nous prions Jésus et par Jésus ; nous méditons sur lui. Nous sommes imprégnés de lui. Quand nous veillons, nous ouvrons nos Bibles et avons soif d’entendre les paroles de Jésus. Quand nous veillons, Jésus est une partie naturelle et intégrale de notre vie : il nous accompagne, s’occupe de nous, nous guide, nous garde à travers toute intersection et courbe de notre vie. Quand nous veillons, nos opinions, nos valeurs, et notre vision s’approchent davantage de ses magnifiques opinions, valeurs, et visions. Je terminerai avec les paroles mêmes de Jésus : « Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l’heure. » (Mt 25.13) n * Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910. 1 Klyne R. Snodgrass, Stories With Intent: A Comprehensive Guide to the Parables of Jesus, Grand Rapids, Eerdmans, 2008, p. 505. 2 L’annonce préalable d’un important contenu de la parabole et le commencement de la véritable histoire sont retardés jusqu’au verset 3, John Nolland, The Gospel of Matthew: A Commentary on the Greek Text, Grand Rapids, Eerdmans, 2005, p. 1005. 3 Frederick D. Bruner, Matthew: A Commentary, vol. 2: The Churchbook Matthew 13-28, édition revue et augmentée, Grand Rapids, Eerdmans, 2004, p. 544. 4 R. T. France, The Gospel of Matthew, NICNT, Grand Rapids, Eerdmans 2007, p. 948. 5 Dans Advent Review and Sabbath Herald, 19 août 1890. 6 Craig S. Keener, A Commentary on the Gospel of Matthew, Grand Rapids, Eerdmans, 1999, p. 596. 7 Ibid., p. 597. 8 Nolland, Matthew, p. 1004. 9 Ibid., p. 1006. 10 Keener, Matthew, p. 597. 11 Nolland, Matthew, p. 1007. 12 Ibid., p. 1006. 13 Ibid., p. 1005. 14 Mark A. Finley, Revive Us Again, Nampa, Pacific Press, 2010, p. 49. 15 Ibid., p. 53. 16 Ellen G. White, Les paraboles de Jésus, p. 360. 17 Bruner, Matthew, p. 548. 18 France, Matthew, p. 950. 19 Bruner, Matthew, p. 544.

Anthony Kent est

secrétaire adjoint de l’Association pastorale de la Conférence générale.


S E R V I C E

J

e crois que Dieu s’occupe des petites choses de notre vie. Il faut dire que parfois, il ne me donne pas d’autre choix !

Une panne En un jeudi après-midi fort occupé, je quitte le travail, impatiente d’arriver à la maison et de cuisiner pour le week-end. Quelques kilomètres plus loin, je rate le feu vert de justesse. Ma voiture se retrouve en tête d’une longue file de véhicules attendant de tourner à gauche à un carrefour important.

La

Sandra Doran

sollicitude de

Dieu

ment deux appels : l’un à mon mari, et l’autre à l’Association automobile. Selon l’estimation la plus optimiste, je devrai patienter au moins deux heures… Éric, lui, arrive en l’espace de 15 minutes. Il gare son camion dans une station service abandonnée, un peu en haut de la colline derrière moi. Il traverse la route en courant, attrape ma main et ma mallette. Nous profitons d’un feu rouge pour traverser. Que faire, maintenant, de ma voiture qui perturbe la circulation ? « Si au moins on pouvait la déplacer jusqu’en haut de la colline, je pourrais ensuite la diriger vers l’accotement. Seigneur, je t’en prie, envoie-moi de l’aide ! » « Besoin d’aide ? » À ce moment précis, un tacot arrive à la station d’essence. Un jeune homme en sort et dit : « Besoin d’aide ? » Je suis clouée sur place, convaincue qu’il a été placé sur la terre exactement pour ça ! Éric lui tend la main. « Vous êtes un don de la grâce. Je viens juste de prier Dieu de nous envoyer quelqu’un pour nous aider. » Le jeune homme pointe le ciel, confessant sa propre croyance. En un rien de temps, nous élaborons un plan et l’exécutons. Je cours jusqu’au coin de la route et arrête la circulation. Le jeune homme se place devant ma voiture et commence à la pousser. Éric se tient à côté de la fenêtre ouverte côté chauffeur, tournant le volant et poussant alternativement. Lentement, graduellement, le véhicule remonte la pente et se dirige vers la station service. Les automobilistes restent en place ou reculent, histoire de nous donner l’espace nécessaire pour réussir la manœuvre. Enfin, ma voiture est en lieu sûr. Nous poussons un soupir de soulagement. De nouveau, Éric exprime sa reconnaissance. « Vous avez été vraiment une réponse à notre prière ! » Le jeune homme esquisse un large sourire, étreint mon mari, saute dans son tacot, et disparaît dans la circulation dense. Installés en toute sûreté dans le camion à côté de ma voiture en panne, nous attendons la dépanneuse. Là, sous le siège, nous trouvons une boîte de Pringles et la partageons. La nuit tombe, et le Dieu de toutes choses, petites et grandes, accroche peu à peu les étoiles au firmament. n

Sa façon d’aider ses enfants étonne toujours Tout à coup, trois voyants d’avertissement clignotent brièvement sur mon tableau de bord, puis faiblissent. Ma voiture toussote et s’arrête brusquement. Ma première pensée est pour les banlieusards anxieux derrière moi. Que va-t-il se passer quand le feu passera au vert ? Je décide de prévenir l’automobiliste derrière moi de ce qui se passe. Peut-être pourra-t-il contourner mon véhicule en panne et que les autres automobilistes l’imiteront. Je sors donc de ma voiture, restant aussi près d’elle que possible tandis que la circulation file à toute allure dans l’autre voie. « Ma voiture vient juste de tomber en panne, dis-je à l’homme dans son VUS noir. Essayez de la contourner. » Il hoche la tête, grogne… Charmant ! Dès que le feu change, il exécute la manœuvre. Là, dans ma voiture, au milieu de ce chaos, j’endure les coups de klaxon, les jurons, et le déplaisir général tandis que les voitures filent à ma droite et à ma gauche, s’engageant dans la mauvaise voie, obligeant les autres à s’écarter, et revenant dans la bonne voie du mieux qu’elles peuvent. Reconnaissante d’avoir un cellulaire, je loge immédiateP H O T O

:

P I X A B AY

Sandra Doran, titulaire d’un doctorat en éducation, est directrice des écoles de l’Académie chrétienne de North Tampa, en Floride, aux États-Unis – un campus novateur de 17,4 hectares qui ouvrira ses portes en 2018. Août 2017 | Adventist World

21


V I E

A D V E N T I S T E

C

e soir, j’ai regardé le film Dis-le au monde avec ma famille spirituelle. Après quoi, nous avons tous partagé nos pensées et nos réactions… Alors que je ne m’y attendais pas, j’ai fondu en larmes. J’ai pleuré parce que c’était comme si j’étais dans le film. J’aurais pu être assise à la table de la cuisine avec Joseph Bates et sa femme, parce que dans les années 1970 et 1980, j’ai lu leur histoire à la lumière d’une lampe au kérosène. Quand j’ai vu Goodloe Harper Bell, un professeur, fendre du bois, je me suis revue en train de faire la même chose. Les bonnets et les robes longues des femmes auraient pu être les miens, car ma mère et moi nous habillions de la même manière – excepté que nos bonnets étaient même plus gros. Le fait de faire ce saut dans le temps n’est, toutefois, qu’une partie de ce qui m’a arraché des larmes. Elles étaient surtout imputables au fait de confronter deux Ellen White et de sentir l’impact des deux sur ma vie – passée et présente.

Autres temps, autres lieux Premièrement, il y avait l’Ellen White de mon enfance – celle qui a écrit les livres rouges (et les noirs aussi, sans parler de nombreux autres écrits non publiés que mes parents ont étudiés). On m’a enseigné à porter de gros bonnets parce qu’Ellen White avait écrit que « les petits bonnets, exposant le visage et la tête, affichent un manque de simplicité »1, et que les « robes extrêmement longues qui balaient le sol, et… les robes extrêmement courtes, arrivant environ aux genoux, portées par une certaine classe », ne conviennent pas2. Lorsque dans le film, Ellen White apprit à son mari étonné ce que Dieu lui avait révélé au sujet du régime alimentaire, j’ai ri chaque fois qu’elle disait « Et ce n’est pas tout », parce que je me souvenais de ce que l’Ellen White qu’on m’avait présentée dans l’enfance avait dit. J’en avais commencé l’expérience dès l’âge de 6 ans : deux repas par jour

22

Adventist World | Août 2017

Les

deux

Ellen White

Rachel Williams-Smith

Laquelle des deux connaissez-vous ?

et « aucune parcelle de nourriture […] entre les repas »3, sans parler de ce qu’elle n’a jamais conseillé : des jeûnes hebdomadaires, des jeûnes de 10 jours, des régimes aux aliments crus, des nettoyages du côlon, entre autres. C’était « à cause » d’Ellen White que nous habitions dans une région reculée et attendions le retour de Jésus dans l’isolement. À une époque où la vie urbaine était clairement malsaine et fréquemment impie, elle avait écrit :

« Quittez les villes »4. C’était « à cause » d’Ellen White que nous, les enfants, n’avions pas le droit d’utiliser nos voix, de produire de simples effets sonores et de nous servir d’une enregistreuse à piles pour créer des versions animées des histoires de la Bible, parce qu’elle avait dit que le théâtre est un péché (en réalité, ce n’est pas ce qu’elle a dit). C’était « à cause » d’Ellen White que je ne pouvais aller à l’école, et qu’il n’y avait que l’école à la maison de valable. C’était à cause


de l’interprétation de ses conseils que manger un morceau de pizza, écouter un air entraînant, ou ne pas s’agenouiller à chaque prière était aussi grave que de porter des pantalons, des bijoux, se livrer à la fornication, et transgresser le sabbat… Une personne, pas un programme Cependant, à l’âge de 12 ans, j’ai découvert une toute autre Ellen White. Pas celle qui avait coutume de rabrouer à peu près tout ce dont mon cœur d’enfant avait envie, ni celle qui me faisait sentir coupable à la moindre transgression de mille ordres dans le cadre du « faire » et « ne pas faire ». J’en ai eu assez de me faire dire ce qu’Ellen White avait dit. Pour savoir qui était vraiment la messagère du Seigneur, j’ai décidé de lire ses livres pour moi-même. Au fil de ma lecture, j’ai découvert qu’elle racontait des histoires extraordinaires de la Bible et qu’elle détaillait la vie de Jésus. Son livre Vers Jésus m’a aidée à donner ma vie au Seigneur. Les soirs de pleine lune, j’ai pris l’habitude d’aller dehors et de lire l’épisode de Jésus à Gethsémané. C’est devenu, depuis, l’un de mes passe-temps préférés. Cette Ellen White a non seulement tourné mon cœur vers Christ, mais a aussi lancé un défi à ma pensée. Elle m’a amenée à me demander si mes parents bien intentionnés avaient possiblement fait erreur. Il m’a fallu de nombreuses années pour comprendre qu’ils étaient devenus décentrés, déséquilibrés. En lisant la citation suivante, j’ai compris que quelque chose ne tournait pas rond : « Chers jeunes gens, quel est le but de votre vie ? Voulez-vous vous instruire pour acquérir un nom et une position dans le monde ? Caressez-vous l’ambition secrète d’atteindre un jour les sommets de la vie intellectuelle, de faire partie des assemblées législatives et de contribuer à donner des lois au pays ? Il n’y a rien à blâmer dans de telles aspirations5. » Nos parents s’étaient retirés du monde et nous avaient enseigné à le fuir.

Et pourtant, cette même Ellen White disait : « Chacun de vous peut atteindre son but. Il ne faut pas se contenter de succès mesquins. Visez haut, n’épargnez aucune peine pour atteindre la cible6. » Pendant un moment, j’ai essayé d’imaginer que je me trouvais là, au Congrès… vêtue d’une robe longue et portant un bonnet. Que je débattais un projet de loi pour qu’il devienne une loi – moi qui n’étais jamais allée à l’école, moi qui ne m’étais jamais impliquée en politique… C’était, à l’évidence, inimaginable ! Une vision plus large Ensuite, une autre citation a murmuré à mon cœur la possibilité d’un dessein divin plus large pour moi : « Le monde entier s’ouvre à l’Évangile. L’Éthiopie tend les mains vers Dieu. […] [De] tous les coins de cette terre, monte le cri des cœurs blessés par le péché et avides de connaître le Dieu d’amour. Des millions et des millions de gens n’ont jamais entendu parler de Dieu ni de son amour révélé en Christ. Ils ont le droit de le connaître […] Et il nous incombe […] de répondre à leur cri7. » Ces paroles ont résonné en moi tel un appel direct, personnel. Je voulais être de ceux qui atteignent des millions ! Mais comment le pourrais-je avec ce gros bonnet sur ma tête ? Après bien des années, j’ai enfin pu aller là où je pouvais découvrir les principes – les grandes vérités sous-jacentes immuables par lesquelles je pouvais diriger ma vie et y apporter les changements nécessaires. Plus tard, j’ai aussi développé une compréhension de Jésus et du don de l’Esprit de prophétie basée sur une relation, laquelle m’a aidée à découvrir comment atteindre mes semblables sans que mes croyances ne m’emprisonnent comme dans une armure. En fait, plus tôt dans la semaine, avant de regarder le film, j’avais raconté comment j’étais passée de l’extrémisme à une foi vivante dans un podcast enregistré pour un grand public de 60 000 personnes.

Enfin, me suis-je dit, je commence à atteindre une fraction de ces millions ! Ce soir donc, j’ai regardé Dis-le au monde. L’Ellen White que j’y ai vue était comme celle que j’avais rencontrée pour moi-même il y a fort longtemps. Cette Ellen-là partageait les révélations divines du mieux qu’elle les comprenait, et dirigeait constamment les gens vers la Bible. C’est cette Ellen-là qui a encouragé tout le monde à parler de Dieu et de son amour. Deux images d’Ellen White se sont alors dressées devant moi. L’une est l’arme de choix dont beaucoup se servent pour défendre leurs idées chéries, et une autorité sévère exigeant une obéissance aveugle. L’autre est une personne réelle qui ne faisait qu’essayer de transmettre au monde les vérités merveilleuses qui lui avaient été révélées, et qui voulait aider quiconque à mieux entendre le pouls compatissant de Dieu. Le film Dis-le au monde saisit cette Ellen White qui en fait, désirait que les autres la connaissent ainsi. Mais ce n’est pas à cela que je pensais quand j’ai essayé de partager mes pensées avec ma famille spirituelle. Non… Tout ce que je savais, c’est que ne pouvais retenir mes larmes. Pour voir Dis-le au monde, il n’y a qu’à consulter le lien suivant : https://www. youtube.com/watch?v=A7hS9NJnhmU. n 1 Ellen G. White, Testimonies for the Church, Mountain View, Calif., Pacific Press Pub. Assn., 1948, vol. 1, p. 189. 2 Ibid., p. 464. 3 Idem., Conseils sur la nutrition et les aliments, p. 214. 4 Idem., Messages choisis, vol. 2, p. 161. 5 Idem., Messages à la jeunesse, p. 33. 6 Ibid. 7 Idem., Éducation, p. 295.

Rachel Williams-Smith,

titulaire d’un doctorat en éducation, est l’auteur du mémoire Born Yesterday: The True Story of a Girl Born in the 20th Century but Raised in the 19th, et doyenne de l’École de journalisme et des communications à l’Université Southern, à Collegedale, au Tennessee (États-Unis).

Août 2017 | Adventist World

23


A U

P R E M I E R

P L A N

L

a vie est pleine de surprises ! Jeune fille, j’ai souvent rêvé de ce que je serais une fois adulte. En grandissant, j’ai décidé de devenir hygiéniste dentaire. Plus tard, la vie m’a conduite dans une toute autre direction : je suis devenue directrice générale d’une petite compagnie de télécommunications interurbaines. Mais jamais je n’aurais imaginé qu’un jour, je deviendrais ambassadrice pour mon pays, les États-Unis d’Amérique ! Mon histoire prouve que Dieu a un plan étonnant pour chacun de nous. Si nous nous abandonnons à sa volonté, ses plans pour notre vie seront infiniment plus grands que tout ce que nous pouvons imaginer. Permettez-moi de vous raconter brièvement comment je suis devenue ambassadrice, et de partager avec vous quelques leçons tirées de mon expérience. Pour l’histoire intégrale, voir « How an Adventist Became a U.S. Ambassador » sur le site www.adventistreview.org/ church-news/story3357-how-anadventist-became-a-u.s.-ambassador. Un parcours étonnant Mon parcours a commencé de la façon la plus invraisemblable. En 1992, Bill Clinton, alors président des ÉtatsUnis, a décidé de mettre à jour la loi sur les télécommunications. Par toute une série de miracles, on m’a demandé de représenter l’industrie compétitive des communications à une réunion à la Maison Blanche pour discuter du projet de loi. Les participants à cette première réunion sont finalement devenus des conseillers spéciaux en matière de politique des communications à la Maison Blanche. Deux ans plus tard, j’ai été invitée à dîner avec le président Clinton et 20 chefs d’entreprise. J’ai prié toute la nuit avant le dîner, demandant au Seigneur de mettre ses paroles dans ma bouche. Je ne savais pas exactement ce que j’allais dire, mais chose certaine, je savais ce que je ne voulais pas dire ! Parce que la politique

24

Adventist World | Août 2017

En 1997, l’auteur a été assermenté par Al Gore, vice-président des ÉtatsUnis, à la Maison Blanche. On aperçoit ici l’auteur en compagnie de Bill Clinton, alors président des ÉtatsUnis, après sa nomination d’ambassadrice des États-Unis auprès de la République de Malte.

Kathryn Proffitt

Me Le rôle d’une ambassadrice à Washington est tellement de nature à diviser, je ne voulais pas que le président Clinton découvre que je ne n’étais même pas membre de son parti politique. Assis autour d’une grande table avec le président, nous nous sommes d’abord présentés à tour de rôle et avons brossé le tableau de notre entreprise. Mon tour venu, j’ai débuté correctement, donnant mon nom et le nom de ma compagnie. Mais ensuite, à mon horreur, j’ai prononcé les mots mêmes que je m’étais bien promis de ne pas dire ! Tout d’abord, j’ai annoncé que je n’étais pas démocrate (le parti politique

de Clinton), mais républicaine engagée. J’ai ensuite informé le président que je n’avais pas voté pour lui lors de la dernière élection. Je suis même allée jusqu’à lui dire que son élection m’avait tellement indisposée que j’en avais pleuré… Tous les yeux étaient braqués sur moi. Inspirant profondément, j’ai poursuivi nerveusement avec ce que j’avais préparé avant mon dérapage imprévu, disant à Clinton que j’appréciais ce qu’il faisait pour soutenir les consommateurs et la libre concurrence dans le marché des télécommunications. P H O T O S

:

K AT H R Y N

P R O F F I T T


Tandis que les débats et les dissensions jouent un rôle vital dans l’élaboration des politiques, une fois une politique formée, je devais la soutenir entièrement. Après une longue pause, Clinton s’est levé. À ma grande surprise, il a commencé à applaudir lentement, et m’a donné une ovation debout ! Le président Clinton ne m’a jamais oubliée. Après sa réélection, il m’a nommée ambassadrice des États-Unis auprès de la République de Malte. Autorité déléguée Mon titre – ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire – signifie que j’avais pleins pouvoirs et autorité pour traiter des affaires au nom des États-Unis d’Amérique. Mais mon autorité était une autorité déléguée, conditionnelle à ma fidélité envers les politiques du gouvernement américain, peu importe mes croyances personnelles. Si je n’avais pas honoré cette confiance, j’aurais été immédiatement rappelée et dépouillée de toute autorité. Clinton a souligné l’importance de ma politique de soutien dans une lettre qu’il m’a écrite peu après ma confirmation du Sénat. Dans cette lettre, le président expliquait que tandis que les débats et les dissensions jouent un rôle vital dans l’élaboration des politiques, une fois une politique formée, je devais la soutenir entièrement. Non seulement j’étais obligée de soutenir la politique américaine, mais on s’attendait aussi à ce que je m’assure que tous les membres attachés à ma mission en fassent de même. Un appel plus élevé J’ai été honorée de servir en tant qu’ambassadrice auprès de la République de Malte de 1997 à 2001. Mais chacun de nous a reçu un appel encore plus

grand. Nous avons été appelés à servir en tant qu’ambassadeurs de Jésus, le Roi de l’univers. Aujourd’hui, j’ai l’honneur et le privilège de servir l’Église adventiste mondiale en tant que membre du comité exécutif de la Conférence générale (GC) (voir https://executivecommittee. adventist.org). Les membres de ce comité représentent 20 millions d’adventistes répartis dans plus de 200 pays. En dehors de la Conférence générale en session, le comité exécutif de la GC est l’instance dirigeante la plus élevée de l’Église. Il se réunit deux fois par an, généralement, pendant la session du printemps en avril, puis lors du Concile annuel en octobre, et en d’autres temps, au besoin. Le comité exécutif se compose de représentants issus de chaque division de l’Église, dont des leaders, des pasteurs, d’autres employés de l’Église, et de membres laïques. En tant que membres de ce comité, nous avons une autorité déléguée pour soutenir fidèlement les mesures prises au sein de l’Église mondiale, peu importe nos opinions personnelles. Semblables aux ambassadeurs, l’union et les fédérations locales, les institutions de l’Église, et les autres entités de l’Église ont aussi une autorité déléguée, avec une somme importante de pouvoir. Mais ce pouvoir est aussi conditionnel. Dans ses constitutions locales et ses règlements locaux, chaque union de fédération doit, par un langage qui ne peut être changé, demeurer en harmonie avec les mesures votées de l’Église mondiale. Cette condition – soit l’entente d’avancer en harmonie avec ces mesures

votées – assure notre unité en tant qu’Église, laquelle est diverse en termes de langue, de culture, et d’individu. Unissez-vous Satan utilisera n’importe quel sujet possible pour nous diviser, pour nous détourner de notre mission, et pour détruire l’unité organisationnelle dont nous jouissons en tant qu’Église depuis plus de 150 ans. Unissons-nous. Ne permettons à quoi que ce soit de nous diviser. Tandis que la politique est importante, l’unité de l’Église, elle, est une doctrine (voir la croyance fondamentale n° 14 sur le site suivant : http://www.adventiste. org/-les-croyances-fondamentales). L’unité du peuple de Dieu était au nombre des dernières choses pour lesquelles Jésus a prié. Ceci prouve que cette doctrine est d’une importance capitale pour notre Seigneur. Nous devons toujours regarder à la tête de notre Église – Jésus-Christ, lequel a plaidé avec son Père pendant cette nuit d’agonie à Gethsémané, afin que nous soyons un : « Afin que tous soient un ; comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi, qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé. » (Jn 17.21) Jésus revient bientôt ! Unissons-nous, focalisons-nous sur la mission, et soyons de vrais ambassadeurs pour lui ! n

L’ambassadrice Kathryn Proffitt a servi en tant qu’ambassadrice des États-Unis auprès de la République de Malte, de 1997 à 2001.

Août 2017 | Adventist World

25


L A

B I B L E

R É P O N D

Gratitude et générosité Pourquoi devrais-je apporter des offrandes ?

Voici probablement la meilleure réponse à votre question : il est de la volonté de Dieu que nous lui apportions nos offrandes ; or, sa volonté nous procure toujours ce qu’il y a de mieux pour nous (Dt 16.16). Le Seigneur s’attend à ce que nous lui apportions non seulement nos dîmes, mais aussi nos offrandes (Ml 3.8). Mais pourquoi en fait-il une exigence ? Dans les réflexions suivantes, nous examinerons le fondement théologique des offrandes, le mobile derrière les offrandes, et la nature d’une véritable offrande. 1. Un fondement théologique. La pratique du don d’offrandes a deux fondements théologiques. Le premier concerne le salut. Dans la Bible, les offrandes sont souvent associées à l’idée que Dieu est notre sauveur. Ceci est extrêmement important dans une théologie de l’économat, et exclut nettement l’idée que nos offrandes contribuent à notre salut. Oui, c’est une offrande qui nous a sauvés ; cependant, c’est Dieu qui l’a fournie, pas nous. Ce concept est illustré dans les services du sanctuaire de l’Ancien Testament par les sacrifices pour le péché et les sacrifices de culpabilité (Lv 4 ; 5 ; 17.11). Ces offrandes symbolisaient le sacrifice du Serviteur de Dieu, lequel porterait nos péchés pour nous en purifier (Es 53.4,5,10-12). Ce sacrifice fut accompli en la personne de Jésus-Christ, que Dieu offrit en sacrifice à notre place (Jn 3.16 ; Rm 3.25). Jésus paya la pénalité de nos péchés, ce qui permit à Dieu d’accepter nos offrandes personnelles en réponse à sa grâce. Le second fondement théologique est la seigneurie de Dieu. Celui qui nous a sauvés doit être reconnu comme étant notre Seigneur, autrement, nous demeurerions esclaves du péché. Il nous a libérés en vue de son service d’amour. Nous l’honorons et lui manifestons du respect en tant que notre Seigneur par nos offrandes, de la même manière que les gens d’importance sont honorés par des présents (Ml 1.6-8). Selon la vision du temps de la fin de l’Ancien Testament, les rois de la terre reconnaîtront la seigneurie du Dieu d’Israël et lui apporteront des offrandes/présents (Es 18.7 ; Ps 68.30). 2. Le mobile derrière les offrandes. Le mobile le plus fondamental derrière les offrandes, c’est la reconnaissance de ce

26

Adventist World | Août 2017

que Dieu a fait pour nous en Jésus-Christ. L’ingratitude procède de l’égoïsme et engendre l’idolâtrie (Rm 1.21). Nous sommes reconnaissants pour la grâce abondante de Dieu. En fait, le cosmos abrite davantage de bien que de mal : « Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Rm 5.20). Cette abondance nous vient de Jésus-Christ qui s’est fait pauvre de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté nous soyons enrichis (2 Co 8.9). La reconnaissance et l’amour pour Dieu prennent une forme concrète dans nos offrandes. Dieu utilise ces offrandes pour transmettre à d’autres âmes le message du salut. En d’autres termes, nos offrandes sont l’incarnation de notre reconnaissance et de notre engagement envers Dieu d’une façon tangible, laquelle est transférée pour suppléer aux besoins des autres. 3. Le dessein de Dieu à notre égard. Nos offrandes sont offertes à Dieu par son Église, et non à quiconque prétend être l’instrument de Dieu. Le Créateur nous les demande pour nous protéger contre l’idolâtrie et pour nous aider à vaincre notre égoïsme. Nous pouvons cacher notre égoïsme par nos paroles. Cependant, il pourrait bien dresser sa tête hideuse par le biais de notre résistance à apporter généreusement nos offrandes à Dieu. L’égo humain se manifeste particulièrement dans notre soif de richesses matérielles, et dans la façon dont nous les administrons. Dieu nous aide à vaincre cette puissance asservissante en demandant nos dîmes et nos offrandes en réponse à sa grâce et à son amour. Dans le processus, il nous transforme en créatures aimantes. Par conséquent, il s’attend à ce que nos dons soient une offrande de nous-mêmes (Lc 21.14 ; 2 Co 8.5), volontaire (Ex 25.1 ; 2. Co 9.7), et systématique (2 Co 8.11). Systématique signifie que nous donnons selon nos moyens, que nous assignons un pourcentage spécifique de nos revenus aux offrandes. Nous donnons non parce qu’il y a des besoins, mais parce que Dieu a été bon pour nous, et parce que nous voulons lui exprimer notre amour et notre reconnaissance de façon désintéressée. n

Ángel Manuel Rodríguez habite au Texas, aux États-Unis. Il a servi l’Église en tant que pasteur, professeur, et théologien.


É T U D E

La

B I B L I Q U E

Mark A. Finley

conscience : peut-on s’y fier ?

R

écemment, je parlais à un jeune homme de l’importance de prendre de bonnes décisions. Sa réponse m’a fasciné. Il m’a dit avec assurance : « Grâce à ma conscience, je distingue toujours le bien du mal. » Dans une société où les normes morales ne cessent de changer, on nous dit souvent que la façon de sortir de ce dédale de confusion consiste à nous fier à la boussole de notre conscience individuelle. Notre conscience est-elle toujours fiable ? Pouvons-nous nous y fier en toutes circonstances ? Peut-elle nous diriger dans la mauvaise direction ? Dans notre étude biblique de ce mois-ci, nous découvrirons la valeur d’une conscience « sanctifiée », et le danger de nous fier à une conscience qui n’est pas guidée par le Saint-Esprit.

1 Comment la Bible décrit-elle la nature humaine ? Quelle est notre condition devant Dieu ? Lisez Jérémie 17.9, 10 et Ésaïe 53.6. Dieu créa Adam et Ève parfaits. Mais après la chute, leur nature changea. Étant tous nés avec une nature déchue, il nous est plus facile de faire le mal que le bien.

2 En quels termes l’apôtre Paul décrit-il l’état d’esprit de ceux qui n’ont pas abandonné leur vie à Christ ? Comparez Romains 8.7 avec Éphésiens 2.1-3. 3 Puisque notre nature est déchue, et que sans Christ nous sommes « charnels », une conscience qui n’est pas sous l’influence du Saint-Esprit est-elle un guide sûr ? Lisez et résumez les textes suivants : Hébreux 3.13 ; 1 Timothée 4.2 ; Proverbes 14.12. Sans l’aide du Saint-Esprit, nous sommes fortement influencés par nos propres désirs, notre environnement, et la pression des pairs.

4 Depuis que notre nature est déchue – entraînant parfois de mauvais choix qui endurcissent notre cœur – Dieu nous a-t-il laissés seuls pour déterminer ce qui est bien et ce qui est mal ? Lisez le message rempli d’espérance d’Ecclésiaste 3.11 et de Jean 1.9. Dieu nous rencontre sur le terrain de notre condition déchue. Dès notre naissance, le Saint-Esprit a commencé à nous guider doucement vers la compréhension de sa vérité et de son plan pour notre vie. Si nous répondons positivement aux incitations de l’Esprit de Dieu, nous aurons une idée claire de ses directives.

5 Quel rôle le Saint-Esprit joue-t-il dans le développement de notre conscience ? Lisez Jean 14.16-18 ; 16.7, 13-15. Le Saint-Esprit, la troisième personne de la divinité, est le représentant divin désigné de Jésus pour nous guider dans toute la vérité. Si nous désirons faire la volonté de Dieu, et si nous nous engageons à lui plaire dans toutes nos actions, le Saint-Esprit nous guidera dans notre processus de prise de décision.

6

Comment la Bible influence-t-elle notre conscience dans le processus de prise de décision ? Comparez les textes suivants : Psaumes 119.105, 130, 133, 140, 160. La Bible est « une lampe à [nos] pieds ». Elle est « une lumière sur [notre] sentier ». « La révélation de [ses] paroles éclaire ». Nos « pas » sont dirigés par la Parole de Dieu. Si nous ne pouvons nous fier à une conscience non éclairée, en revanche, nous pouvons nous fier aux directives du Saint-Esprit par une conscience informée, dirigée, et éduquée par la Parole de Dieu. Les Écritures constituent le fondement même de toute bonne décision. Toute inclination, tout désir, ou toute tendance qui ne se conforment pas à la Parole de Dieu ne sont pas le produit d’une « conscience sanctifiée ».

7 Que pouvons-nous faire pour nous assurer d’avoir toujours une conscience informée par la Parole de Dieu, une conscience éclairée et guidée par le Saint-Esprit ? Lisez Jean 12.35, 36. Tandis que nous marchons fidèlement dans la lumière que Dieu nous donne et faisons des choix positifs en harmonie avec sa volonté, son Saint-Esprit nous incitera à prendre les bonnes décisions. Ayons une confiance absolue que Dieu ne nous décevra jamais. Si nous désirons le servir, il ne nous laissera jamais à la folie de nos propres voies. Il veut nous amener à prendre les bonnes décisions et nous y incite par notre conscience. La question est et demeurera toujours la suivante : « Sommes-nous désireux de soumettre nos plans aux siens et de le laisser nous guider ? » n

Août 2017 | Adventist World

27


DES IDÉES À PARTAGER Je souhaite que mes enfants grandissent dans une église qui perçoit un peu d’agitation comme étant le signe d’une église en bonne santé.

Courrier

Juste une fois par an ? Un grand merci pour la nouvelle intitulée « Des actes de service déferlent sur le monde » (juin 2017). Ce rapport sur les activités relatives au service à la communauté m’a vraiment édifiée. Quel merveilleux témoignage de la puissance de l’influence du christianisme ! Peutêtre que ceux qui ont participé à ces événements verront l’importance de poursuivre ces activités dans le monde entier de façon régulière. En effet, des activités tenues préférablement toutes les semaines, sinon au moins tous les mois, feraient beaucoup pour attirer l’attention de nos collectivités sur notre foi en Jésus et notre désir de servir comme il a servi. Christiana Garcia-Perriera Alcorcón, Espagne

PrièreW

– Patricia Coronado, Arizona, États-Unis

Église bruyante, église vivante ! Recevez mes sincères remerciements pour la publication de l’article intitulé « Une église vivante ! » (mai 2017) Étant moi-même une jeune mère de trois enfants d’en dessous de 5 ans, mon expérience de culte est quelque peu amoindrie chaque fois qu’un membre d’église se tourne pour voir qui sont les parents des enfants qui font du bruit. J’aime cette citation de l’article : « [Avant], le bruit que les enfants faisaient pendant le sermon m’irritait un peu. Mais aujourd’hui, je l’apprécie beaucoup ! Ça veut dire que notre église est vivante. » Je souhaite que mes enfants grandissent dans une église qui perçoit un peu d’agitation comme étant le signe d’une église en bonne santé. Patricia Coronado Arizona, États-Unis Un lecteur régulier Je lis la rubrique d’Ángel Manuel Rodríguez tous les mois. Bien que j’aime certains de ses articles plus que d’autres, l’auteur m’impressionne toujours par l’ampleur de sa connaissance biblique.

J’ai vraiment apprécié son article « Plus c’est chaud, mieux c’est » (mai 2017), non seulement à cause des excellents points qu’il y a apportés, mais aussi en raison de la façon dont il a souligné l’un des grands principes du christianisme – à savoir faire du bien à nos ennemis. Alex Burroughs Sydney, Australie Des mots, des mots, encore des mots Je suis tellement fier d’appartenir à l’Église qui est décrite dans l’article de couverture intitulé « S’ils ne peuvent lire les mots… » (avril 2017) ! En tant qu’adventistes, nous portons fièrement le titre de « peuple du Livre », mais oublions souvent que dans de nombreuses parties du monde – même ici en Amérique du Nord – tous ne sont pas aussi instruits que nous ne l’imaginons. Dieu soit loué pour les groupes et les individus qui font de l’alphabétisation une partie de leur mandat évangélique ! Jules Stewartson New Jersey, États-Unis

LOUANGE

S’il vous plaît, priez pour que les anges me soutiennent. J’ai découvert que mon fils a un problème de drogue. Jeanette, Australie Je vous demande de prier pour la guérison de ma grand-mère. Brandon, par courriel

28

Adventist World | Août 2017

Priez s’il vous plaît pour ma fille qui, bien qu’elle n’ait que 7 ans, est diabétique. Pecolia, par courriel Priez avec moi pour que deux choses cessent : mes maux de tête et ma perte de cheveux. Courtney, par courriel

Prions tous pour le succès de l’Église adventiste au sein de la Fédération du centre de Nyanza. Asa, Kenya Je vous serais gré de prier pour que ma fille trouve un emploi. Eliezer, par courriel


Parmi les Atteindre nos semblables Je vous remercie pour la nouvelle intitulée « L’Université de Loma Linda inaugure son Centre de compréhension des religions du monde » (avril 2017). Je suis reconnaissante de voir des adventistes qui s’impliquent à fond pour promouvoir la compréhension interreligieuse. Je sais que l’Église dirige des centres pour atteindre les bouddhistes, les Juifs, les hindous, et même ceux qui sont sécularisés. De ce fait, nous apportons notre message à autant de gens que possible, et ça, c’est vraiment encourageant. Bettina Malone Stratford, Royaume-Uni

meilleurs

En juin 2017, le Service adventiste à la communauté du Grand Washington (ACSGW) a été nommé l’un des meilleurs services à but non lucratif de la région du Grand Washington D. C. Le Catalogue de la philanthropie du Grand Washington évalue plus de 400 organisations à but non lucratif dans les arts, l’éducation, l’environnement, les services sociaux, et les secteurs internationaux. « En nous basant sur notre examen approfondi, nous croyons qu’ACSGW est l’un des meilleurs services à la communauté à but non lucratif de la région », a dit Barbara Harmon, présidente du catalogue. « ACSGW a été soumis à un vaste processus de révision et a satisfait aux normes élevées du catalogue », a-t-elle dit. ACSGW sert des jeunes à risque, des familles, des aînés, et d’autres individus qui éprouvent des difficultés financières (en tout, jusqu’à 6 000 individus par année). Nombre de ses clients sont des réfugiés et des immigrants.

Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : letters@ adventistworld.org. Rédigez votre lettre clairement et tenezvous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.

Priez le Seigneur de garder mes petitesfilles près de moi et de les bénir. Debbie, par courriel Je compte sur vos prières pour que je puisse continuer mon ministère. Shiful, Bangladesh

W A C S G

Une aide précieuse Merci à vous, chers frères et sœurs responsables de la publication de Adventist World dans cette partie du monde ! Tous les mois, nous sommes bénis grâce aux conseils, à l’encouragement et à l’enseignement bibliques qu’on y trouve. J’apprécie également les nombreux rapports au sujet de la croissance de l’Église partout dans le monde. Puisse Dieu vous bénir tandis que vous continuez à apporter ce message à son peuple ! Patience Misiri Zomba, Malawi

Un bénévole montre une partie des nombreux produits disponibles pour les clients du Centre de services à la communauté. Ce centre sert environ 6 000 individus par année.

Je demande au Seigneur de me donner une double portion du Saint-Esprit pour que les membres de ma parenté se convertissent. Juciara, par courriel

Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : prayer@adventistworld.org ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.

Août 2017 | Adventist World

29


DES IDÉES À PARTAGER

Il y a

163

ans

D

u 15 août au 19 décembre 1854, une liste de cinq « doctrines fondamentales enseignées par la Review » fut publiée dans le générique de Advent Review and Sabbath Herald. L’auteur n’était pas identifié, et aucune raison ne fut donnée pour sa publication, ni pour son absence dans les numéros suivants. Ces cinq croyances fondamentales étaient : « Les Écritures constituent la seule règle de la foi et de la vie. » « La loi de Dieu, telle qu’enseignée dans l’Ancien Testament et le Nouveau Testament, est immuable. » « Le retour personnel du Christ et la résurrection des justes se produiront avant le millenium. » « La terre rendue à sa beauté et à sa gloire édéniques constitue l’héritage final des saints. » « L’immortalité est accordée aux saints par Christ seul, à la résurrection. »

Marchez

de cette manière Selon une étude de l’Université de Hertfordshire, les Singapouriens sont les piétons les plus rapides au monde. Avec un rythme moyen de marche de 6,25 kilomètres à l’heure, les résidents de Singapour marchent plus vite que les habitants de New York, lesquels marchent en moyenne à 5,3 kilomètres à l’heure. Vitesse de marche moyenne en km/h Singapouriens

Newyorkais

6,25

5,3

Source : Hemispheres

Yeux

d’enfants n

Ce sont des bassins de marée étincelants de joie, des orbites liquides de bonheur, des halos de questions et de curiosité, des reflets de l’amour, et une puissance pour le bien qui brillera à toujours. — N orma Witter, Sequatchie, Tennessee, États-Unis

30

Adventist World | Août 2017

La

PAROLE est à

VOUS !

La rubrique « Des idées à partager » est à la recherche de soumissions qui reflètent les couleurs de la famille adventiste mondiale. Il nous faut : n des photos haute résolution (avec légendes et références) n des expériences profondes ou humoristiques n de brèves leçons spirituelles n de courts poèmes n des citations intéressantes Faites-nous parvenir vos plus belles perles à : Letters@AdventistWorld.org. Inscrivez dans la ligne Objet : « Des idées à partager ».


DITES-LE EN

5O M O T S . . .

Mon

personnage biblique... préféré

Daniel est un exemple approprié. Lui et ses trois amis, Hanania, Mischaël et Azaria, ont subi différentes épreuves lors de leur captivité à Babylone. Ce qui est merveilleux, c’est que Daniel a tout consigné dans un livre qui édifie encore et toujours.

n

– John Jones, par courriel

Anne a prié jusqu’à ce que quelque chose se produise. Dieu a honoré ses prières en lui accordant un fils. Après la naissance de Samuel, j’imagine qu’elle a prié pour ceux qui s’étaient moqués d’elle – non pour avoir sa revanche, mais pour qu’ils se repentent et connaissent le Dieu puissant qu’elle servait.

n

– Agnes Kamowa, par courriel

J’aime l’histoire de Joseph, fils de Jacob. Ses frères étaient jaloux de lui parce que leur père l’aimait profondément. Ils le vendirent comme esclave. Il fut emmené en Égypte, où il subit maintes épreuves douloureuses. Mais Joseph n’usa pas de représailles contre ses frères, même s’il avait la puissance de le faire. Il leur manifesta plutôt de l’amour, de la compassion, et leur pardonna. n

– Lawrence Banwar Tesoro, Genève, Suisse

La prochaine fois, nous vous invitons à nous parler, en 50 mots ou moins, de votre promesse biblique préférée. Envoyez-nous votre commentaire à letters@AdventistWorld.org. Inscrivez dans la ligne Objet : « Dites-le en 50 mots… ».

« Oui, je viens bientôt... »

Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète. Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Directeur international de la publication Pyung Duk Chun Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Jairyong Lee, chair; Yutaka Inada, German Lust, Pyung Duk Chun, Suk Hee Han, Dong Jin Lyu Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) André Brink, Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Costin Jordache, Wilona Karimabadi Rédacteurs basés à Séoul, Corée Pyung Duk Chun, Jae Man Park, Hyo Jun Kim Gestionnaire des opérations Merle Poirier Rédacteurs extraordinaires Mark A. Finley, John M. Fowler Conseiller principal E. Edward Zinke Directrice des finances Kimberly Brown Assistante d’édition Marvene Thorpe-Baptiste Conseil de gestion Jairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun ; Karnik Doukmetzian ; Suk Hee Han ; Yutaka Inada ; German Lust ; Ray Wahlen ; D’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Brett Meliti Consultants Ted N. C. Wilson, Juan Prestol-Puesán, G. T. Ng, Leonardo R. Asoy, Guillermo E. Biaggi, Mario Brito, Abner De Los Santos, Dan Jackson, Raafat A. Kamal, Michael F. Kaminskiy, Erton C. Köhler, Ezras Lakra, Jairyong Lee, Israel Leito, Thomas L. Lemon, Solomon Maphosa, Geoffrey G. Mbwana, Blasious M. Ruguri, Saw Samuel, Ella Simmons, Artur A. Stele, Glenn Townend, Elie Weick-Dido Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Afrique du Sud, Allemagne, Argentine, Australie, Autriche, Indonésie, Mexique et États-Unis d’Amérique.

Vol. 13, nº 8

Août 2017 | Adventist World

31



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.