Revue internationale des adventistes du septième jour
Ma i 2013
La
genèse d’un
mouvement É d i t i o n
s o u v e n i r
L’adventisme : son histoire Regard sur une époque décisive
Ma i 2013
8 « Qui sommes-nous ? » P E R S P E C T I V E
M O N D I A L E
Ted N. C. Wilson
Notre identité détermine notre mission.
12 Plus qu’un rendez-vous avec le destin M É D I T A T I O N
Gerald A. Klingbeil
Nous ne sommes pas des marionnettes dont les ficelles sont tirées par des mains invisibles.
E N
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14 Le conflit cosmique C R O YA N C E S
C O U V E R T U R E
La genèse d’un mouvement
n Au temps marqué par Dieu
Alice R. Voorheis
Aleta Bainbridge
Le don du libre arbitre : un risque redoutable.
22 Moses Hull
P A T R I M O I N E
n
En route vers l’organisation
Stanley D. Hickerson
n Le mouvement se met en branle Benjamin Baker
n
Une Église enfin organisée
Alberto R. Timm
F O N D A M E N T A L E S
James R. Nix
Qui était donc cet orateur qui se détourna si rapidement de l’adventisme ?
24 Le don de prophétie : un guide
À L A D É C O U V E R T E D E L’ E S P R I T D E P R O P H É T I E
pour l’Église
Merlin D. Burt
Le rôle important des écrits d’Ellen White dans l’établissement des ministères des publications, de la santé, et de l’éducation.
www.adventistworld.org Disponible en ligne en 13 langues D É PA RT E M E N T S 3 R A P P O R T
M O N D I A L
3 Nouvelles en bref 6 Reportage
11 S A N T É Santé et spiritualité
27 É T U D E B I B L I Q U E Une promesse certaine
26 L A B I B L E R É P O N D Premier, ou premier-né ?
28 D E S
Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Review and Herald, à Hagerstown, au Maryland, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.
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Adventist World | Mai 2013
À
I D É E S PA R T A G E R
C O U V E R T U R E : N A S A / N OA A / G S F C / S uo m i N P P / V II R S / N or m an K ur i ng / M O D I F I C AT I O N N U M É R I Q U E
I
ls n’étaient que 20 en ce jeudi matin – tous des hommes, tous des Américains. Les délégués étaient tous pasteurs, sauf deux. C’était, nous dit l’histoire, il y a 150 ans. Parmi les 20, trois apostasieraient et quitteraient l’Église au cours des dix années suivantes. Trois autres deviendraient présidents de l’organisation qu’ils avaient créée, pour un terme d’au moins un an. Deux deviendraient éditeurs de Advent Review and Sabbath Herald (aujourd’hui Adventist Review), la revue sœur de Adventist World. Pratiquement tous souffriraient financièrement, tant dans leur vie personnelle que dans l’Église qu’ils avaient fondée. L’Église qu’ils ont établie a non seulement survécu, mais aussi prospéré. Par contre, bien des choses ont changé. Par exemple, les hommes sont actuellement minoritaires. Ils comptent pour moins de 40 % de l’effectif de l’Église, et les Américains, pour seulement 6 %. Les pasteurs et tous les autres employés réunis comptent pour moins de 2 % des membres. La valeur annuelle des dîmes et des offrandes des membres d’église excède le milliard de dollars US. Et la valeur des bâtiments, hôpitaux, écoles, et stations missionnaires de l’Église se chiffre à plusieurs fois cette somme. Bien que plusieurs « structures » aient existé avant la réunion du 21 mai 1863, les adventistes de l’époque et des générations successives ont considéré ce jeudi comme le jour de la naissance de l’Église, laquelle est aujourd’hui implantée partout dans le monde. Elle œuvre, en effet, dans plus de 200 pays, compte plus de 17 millions de croyants baptisés, et soutient les plus grands systèmes protestants d’éducation, de santé, et de publications au monde. Des millions d’autres estiment qu’ils font partie de ce mouvement mondial en tant que familles ou amis de ceux qui en sont membres. « L’impact de cette réunion ne peut faire autrement que d’être positif », écrivit Uriah Smith (31 ans, élu secrétaire de la Conférence générale), cinq jours seulement après cette réunion. Cette affirmation prudente semble par trop modeste aujourd’hui : Dieu a tellement béni l’Église adventiste que le nombre de personnes qui s’y joignent actuellement chaque jour dépasse celui du jour de la Pentecôte. Tandis que, dans cette édition spéciale de Adventist World, vous découvrirez comment Dieu a guidé son peuple, n’oubliez pas combien il peut, à partir de toutes petites choses – un pot de farine d’une pauvre veuve, cinq petites pierres tirées d’un ruisseau, ou cinq pains et deux poissons – faire des choses incroyablement grandes.
R apport mond i a l
Journée mondiale de la jeunesse l’Église mobilise ses jeunes par le biais des
médias sociaux
À gauche : MARCHE SUD-AFRICAINE : Une marche de la jeunesse s’est déroulée dans les rues d’Alberton, en Afrique du Sud, le samedi 16 mars 2013, dans le cadre de la Journée mondiale de la jeunesse de l’Église adventiste. À droite : PRÊTS À SERVIR : Ici, des jeunes et des enfants se préparent en vue d’une journée consacrée au service, à San Pablo City, aux Philippines. En ce 16 mars 2013, des centaines de milliers de jeunes adventistes ont participé au service à la communauté. ■■ Le 16 mars 2013, la Journée mondiale de la jeunesse est devenue, à date, la plus grande mobilisation internationale d’adventistes par le biais des médias sociaux, a dit Gilbert Cangy, directeur du Département de la jeunesse de la Conférence générale, après l’événement. Alors que des centaines de milliers de jeunes adventistes s’impliquaient ce jour-là dans le service à la communauté, les départements de la jeunesse de l’Église mondiale rapportaient leurs activités en direct sur Hope Channel en Australie, en Allemagne, et aux États-Unis. Plus de 80 000 jeunes ont été connectés par le biais des médias sociaux – y compris Facebook et Twitter – et plus de 4 millions de personnes se sont entretenues en ligne de cet événement. Au lieu d’assister au service du culte, les jeunes ont décidé de démontrer le christianisme en action en prenant part à des activités de service. Gilbert Cangy : « Pour la jeunesse adventiste mondiale, il s’agit d’un moment historique d’unité. À la base, nous n’y étions pour rien. Nous nous sommes simplement rendus disponibles pour être les mains et les pieds de Dieu dans la mission qu’il nous a confiée. Les résultats ont été extrêmement encourageants. » En Espagne, des centaines de jeunes ont participé à une mobilisationéclair dans l’un des plus grands centres commerciaux de Madrid. En Angleterre, des jeunes se sont faits missionnaires d’un jour dans des maisons de retraite et des hôpitaux. D’autres ont transformé leur église en abri pour les femmes victimes de maltraitance. Suite en page 4
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T E D
N e w s
R apport mond i a l En Tanzanie, des jeunes adventistes ont répondu à un appel urgent à donner du sang. D’autres, à Porto Rico, ont prié pour les automobilistes dans une rue très passante. En Afrique du Sud, certains ont préparé un petit déjeuner pour les agents des forces de l’ordre. Et à la une du Times de la Guyane, on lisait : « Les jeunes adventistes sèment l’espoir à travers le service à la communauté. » « C’est merveilleux de voir le Département de la jeunesse mobiliser ainsi tous les jeunes de l’Église ! » a dit Daryl Gungadoo, ingénieur en distribution et réseau pour la Radio adventiste mondiale en Europe, et l’un des organisateurs de l’événement. La prochaine Journée mondiale de la jeunesse se déroulera le 15 mars 2014. – Un reportage de la Division intereuropéenne et de Adventist News Network
Ted Wilson visite la Hongrie lors du centenaire de l’Église dans ce pays ■■ En mars dernier, des milliers d’adventistes et d’amis de l’Église en Hongrie ont accueilli Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste mondiale, à la dernière étape de sa visite pastorale de 10 jours en Europe. La visite de Ted Wilson s’est effectuée la semaine même où les adventistes célébraient le centenaire de l’ancienne union Duna, laquelle a pris plus tard le nom d’Union des fédérations hongroises. C’est en 1860 que l’adventisme pénétra en Hongrie. M. B. Czechowski, un prêtre catholique de la Pologne devenu adventiste, quitta la Suisse pour apporter le message adventiste dans ce pays et ailleurs en Europe. Le 17 mars, la célébration de cet anniversaire a aussi marqué le lancement du projet « Le grand espoir » en Hongrie. L’initiative de l’Église mondiale vise à
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À gauche : RENCONTRE CIVIQUE : Les représentants de l’Église adventiste ont rencontré des dignitaires du gouvernement hongrois pour discuter de la protection des droits des minorités religieuses. Au centre, à gauche : György Hölvényi, ministre d’État responsable de la religion, flanqué de deux associés. À droite, à partir de l’arrière : Tamás Ocsai, président de l’Union des fédérations hongroises, Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste mondiale, et Bertil Wiklander, président de la Division transeuropéenne. À droite : RENCONTRE FRATERNELLE : Ici, Ted Wilson (à gauche), président de l’Église adventiste mondiale, et Nancy, sa femme (au centre, à droite), s’entretiennent avec des membres de l’église locale en Hongrie, après une célébration du centenaire de l’organisation officielle de l’Église dans le pays.
amener « l’espoir dans chaque foyer » en encourageant les adventistes à distribuer des exemplaires de l’ouvrage Le grand espoir à leurs amis et à leurs voisins. « Ne parlons pas de ce que l’Église peut faire, mais plutôt de ce que les membres d’église peuvent faire pour apporter “l’espoir dans tous les foyers” de la Hongrie », a dit Tamás Ocsai, président de l’Union des fédérations hongroises. Le grand espoir est une adaptation moderne du livre La tragédie des siècles, d’Ellen G. White, cofondatrice de l’Église adventiste. Ce livre met en valeur le peuple fidèle de Dieu de tous les temps, y compris les Vaudois et d’autres petits groupes qui préservèrent une forme authentique de christianisme au cours du Moyen Âge. Ted Wilson : « L’Église adventiste constitue l’Église du reste de Dieu des derniers jours. Dieu prépare son peuple pour quelque chose de très inhabituel. Nous devons partager avec les autres l’amour de Jésus de façon aimable. Puissiez-vous sortir de ce lieu remplis d’espérance quant à l’avenir. »
En après-midi, Ted Wilson, accompagné d’une délégation des plus hauts dirigeants adventistes de la Hongrie et de la Division transeuropéenne, a rencontré György Hölvényi, ministre d’État responsable de la religion, de la minorité nationale, et des affaires civiles. Ted Wilson a souligné le caractère international de l’Église avec ses 17 millions de membres, et a remercié les dignitaires hongrois de leurs efforts pour promouvoir la liberté religieuse dans leur pays. Cette rencontre s’est produite un an après que les législateurs hongrois aient voté de restaurer à l’Église adventiste son statut officiel. Ce vote faisait suite à des mois d’incertitude après que la controversée « Loi sur les Églises », passée en 2011, ait entraîné la radiation de quelque 300 groupes religieux minoritaires, dont l’Église adventiste. Les Églises étaient invitées à déposer une nouvelle demande d’enregistrement auprès du gouvernement pour obtenir un statut juridique officiel, sous des paramètres plus rigoureux, toutefois. Le gouvernement a dit que la loi
faisait partie d’un effort plus important visant à éliminer les entreprises ou individus qui se réclament du statut d’Église uniquement pour profiter des droits et privilèges se rattachant à ce statut. Lors de la rencontre, György Hölvényi a saisi l’occasion de réitérer l’engagement de la Hongrie à protéger les droits des minorités religieuses. « Le gouvernement n’a pas l’intention d’interdire à quelque groupe que ce soit d’exercer sa religion dans le pays », a-t-il dit, soulignant plus loin le rôle-clé que l’Association internationale de la liberté religieuse joue en protégeant la liberté de croyance dans le monde entier. – Un reportage de Jóhann E. Jóhannsson, tedNews, et de Adventist News Network
À Beyrouth, un centre communautaire adventiste ouvre ses portes ■■ En février dernier, l’Université adventiste du Moyen-Orient a inauguré un centre communautaire à l’extérieur du campus – ce qui permet maintenant aux administrateurs de cette institution d’offrir des services à leurs voisins, après avoir lutté si longtemps pour maintenir leur propre institution en raison de la guerre civile au Liban. Le centre communautaire « Pour votre vie » est situé au pied de la montagne, à deux kilomètres du campus. On y offre des cours sur la santé, des cours de cuisine, de musique, et d’informatique. Plus de 600 personnes ont déjà participé aux cours sur la santé sponsorisés et donnés par du personnel du Centre de santé et d’éducation de Weimar (États-Unis). Leif Hongisto, président de l’université : « Je suis absolument enchanté de ce nouveau centre ! Il était loin d’être sûr que les gens le soutiendraient ou qu’il serait si chaleureusement accueilli. Dieu bénit vraiment nos efforts pour rétablir le contact entre cette collectivité et les adventistes », a-t-il dit en parlant des
adventistes qui, en 1939, s’étaient établis dans la région. L’ouverture du centre – lequel est situé au rez-de-chaussée d’un immeuble d’habitation de 10 étages – a attiré des douzaines de supporters, dont Antoine Kaysar Jbara, maire de la municipalité de Jdeideh Bouchrieh Sed. L’inauguration du centre a aussi bénéficié d’une couverture médiatique dans les journaux, à la télévision, et à la radio. Le centre a vu le jour après que Leif Hongisto ait organisé l’année dernière une marche santé de cinq kilomètres. Cet événement tombait à point nommé pour une population toujours plus sensible aux questions de la santé, a-t-il dit. « Les gens se sont rendu compte que nous étions des pionniers à ce chapitre », a-t-il dit en se référant au long engagement de l’Église adventiste envers un style de vie sain. L’université elle-même fait l’expérience d’un renouveau après des années de reconstruction. Le campus était en
ruines après la guerre civile au Liban, de 1975 à 1990. Homer Trecartin, président de l’Union du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), a dit que le campus a subi un changement radical depuis le temps où il servait en tant que secrétairetrésorier de l’union. Homer Trecartin : « Vous auriez dû voir [le campus] quand je l’ai visité il y a 12 ans. La plupart des maisons étaient en ruines. Des oiseaux et d’autres animaux en avaient fait leur repaire. Il y avait un seul étudiant dans le dortoir. Seuls quelques profs étaient adventistes. » La reconstruction s’est mise en branle il y a environ 10 ans. « Cet endroit est maintenant intéressant et magnifique », a dit Homer Trecartin au sujet du campus, lequel surplombe Beyrouth et la mer Méditerranée. L’université accueille 250 étudiants de 23 pays. – Un reportage de Jason Lemon et d’Ansel Oliver /ANN
Ci-dessus : « POUR VOTRE VIE » : Le centre communautaire « Pour votre vie » est situé au rez-de-chaussée d’un immeuble d’habitation de 10 étages situé à environ deux kilomètres du campus. À droite : EN MONTAGNE : L’Université adventiste du Moyen-Orient est située sur la montagne Sabtieh Hill, nommée d’après les adventistes observateurs du sabbat qui se sont établis dans la région en 1939. Le campus C osurplombe n t i n u e d la o nville n e xdet Beyrouth page et la mer Méditerranée.
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R apport mond i a l
Mark A. Kellner,
rédacteur aux informations
À Nova Mutum Paraná, une
UNE ÉGLISE TOUTE NEUVE : Construite grâce aux levées de fonds organisées par des secrétaires de l’Église adventiste au Brésil, la nouvelle église adventiste de Nova Mutum Paraná, dans l’État du Rondônia, au Brésil, brille de tous ses feux lors du service d’inauguration.
nouvelle église
adventiste voit le jour
Grâce à leur esprit de bénévolat, des secrétaires contribuent à la construction d’une église dans une petite ville
D
ans le Rondônia, un État situé dans le nord-ouest du Brésil, un projet hydroélectrique majeur change le paysage physique du tout au tout. Et dans la petite ville de Nova Mutum Paraná, laquelle a été fondée il y a deux ans, une église adventiste qui vient tout juste d’être inaugurée se promet bien de changer la topographie spirituelle pour les 1 600 habitants de cette ville. Inaugurée lors d’un service de culte spécial qui s’est tenu le 24 février 2013, cette nouvelle église servira sa ville. Cette dernière a été créée en raison de la construction de la centrale hydroélectrique de Jirau (ou UHE Jirau), laquelle retiendra les eaux de la rivière Madeira. On estime que les 50 turbines fourniront 3 750 mégawatts de puissance électrique à la région et à d’autres parties du Brésil,
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Adventist World | Mai 2013
par le biais d’un réseau national de distribution électrique. Ce projet d’envergure a entraîné des déplacements suffisamment nombreux pour fonder Nova Mutum Paraná, une petite ville située à quelque 120 kilomètres de Porto Velho, capitale du Rondônia. Selon les rapports des médias, quelque 1 600 personnes habitaient à Nova Mutum Paraná lors de son inauguration en janvier 2011. Cette ville a été conçue pour accueillir jusqu’à 6 000 habitants. Avant l’inauguration de la nouvelle église, les adventistes locaux devaient voyager jusqu’au district suivant pour assister aux services du sabbat. Grâce à la nouvelle église, il leur est maintenant possible de participer aux services qui se tiennent sur semaine. C’est grâce aux fonds recueillis par des
secrétaires d’église dans la Division sudaméricaine et à l’aide d’autres bénévoles de la Fédération de l’ouest de l’Amazonie (WAC), laquelle se compose de régions situées dans les États du Rondônia et d’Acre, que ce bâtiment a pu être construit. Les dirigeants régionaux de l’Église adventiste ont dit qu’il s’agit de la première église à être implantée grâce à l’esprit de bénévolat des secrétaires d’église. Cadrant bien avec les plans d’urbanisation de la ville, l’église arbore le logo de l’Église adventiste sur sa façade, ce qui attire l’attention des habitants. On y compte 100 places assises. Toutefois, le jour de l’inauguration, elle a dépassé sa capacité maximale en raison des 150 personnes – dont de nombreux villageois non adventistes – présentes à la cérémonie.
P H O T O S :
C O U R T O I S I E
D E
L A
D I V I S I O N
S U D - A M É R I C A I N E
PREMIER SERVICE : Magdiel E. Pérez, secrétaire exécutif de la Division sud-américaine, prêche lors de la cérémonie d’inauguration. On aperçoit, dans la première rangée, deux candidats au baptême. La nouvelle église a dépassé sa capacité maximale lors de son service d’ouverture.
BRAVO AUX SECRÉTAIRES : Un grand nombre des secrétaires ayant contribué au financement de la construction de l’église adventiste de Nova Mutum Paraná ont assisté à la cérémonie d’inauguration.
Ont participé à cette inauguration Magdiel E. Pérez Schulz, secrétaire exécutif de la Division sud-américaine ; Sergio Alan, secrétaire exécutif de l’Union du nord-ouest du Brésil ; Moisés Batista, président de la WAC ; Marcelo Miranda et Fernando Rios, secrétaires d’autres fédérations adventistes régionales ; et Abdoval Cavalcanti, secrétaire exécutif de la WAC. Moisés Batista : « C’est avec grand plaisir que nous inaugurons cette église construite avec les ressources de chaque secrétaire dans le champ de la Fédération de l’ouest de l’Amazonie. Cette initiative encouragera, sans aucun doute, d’autres fédérations à faire de même. » Pérez Schulz a expliqué que les secrétaires se sont engagées personnellement à donner en moyenne 50 $ chacune pour que l’on puisse bâtir l’église, dont
les coûts de construction s’élevaient à environ 30 000 $. Pérez Schulz : « Chose intéressante, jusqu’ici, 15 cérémonies de baptêmes se sont déroulées à l’église, spécialement après la tenue d’une campagne d’évangélisation. » Cinq personnes ont été baptisées lors de la cérémonie d’inauguration. Il a aussi souligné le fait que « même si l’œuvre des secrétaires est de nature administrative ou bureaucratique, des initiatives telles que la leur témoignent de leur engagement envers la mission évangélique ». Sheila do Nascimento, secrétaire du district de Santa Ines, dans l’État d’Acre, a qualifié le projet d’inspirant : « Tous nos efforts pour recueillir des fonds pour la construction de cette église ont vraiment valu la peine. Au bout du compte, nous avons recueilli beaucoup
plus d’argent que prévu. En outre, nous avons eu l’occasion de faire connaître la bienheureuse espérance qui nous anime en tant qu’adventistes. » La division insiste beaucoup sur l’implantation d’églises. Elle encourage ses membres à établir systématiquement des nouvelles congrégations, et se propose d’avoir 9 000 nouvelles églises d’ici la fin de 2015. Il s’agit non seulement de créer une église, mais aussi de la rendre forte par un leadership solide, une autonomie administrative, et une emphase sur les missions. En 2011, les adventistes ont établi 1 658 nouvelles congrégations en Amérique du Sud, et 1 302 en 2012. On estime qu’une nouvelle église voit le jour à toutes les six heures et 43 minutes. – Avec la contribution de Jeane Barboza et de Felipe Lamos, Division sud-américaine
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P E R S P E C T I V E M O N D I A L E
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ous sommes en 1863. Les ÉtatsUnis sont en plein cœur d’une guerre atroce. Le sang coule à flots sur les champs de bataille. Le frère se bat contre le frère, l’un comme l’autre convaincu que Dieu est de son côté. Vers la fin de la guerre, 625 000 soldats, soit 2 % de la population – l’équivalent de six millions aujourd’hui – y auront laissé leur vie. Mais à cette époque de crise et de division nationales, quelque chose de remarquable se passe dans l’État du Michigan, à Battle Creek, une ville au nord du pays. Au lieu de se battre, des frères de plusieurs États se réunissent pour s’organiser en une confession officielle : l’Église adventiste du 7e jour. Le nom « Adventiste du septième jour » avait été choisi près de deux ans plus tôt lors de la réunion du 1er octobre 1860, à Battle Creek. En 1861, les églises de l’État du Michigan s’organisent en fédération. Cette année-là et la suivante, les églises de six autres États font de même. À l’invitation de la fédération du Michigan, des représentants des autres fédérations se rencontrent du 20 au 23 mai 1863, à Battle Creek, pour s’organiser officiellement en tant qu’Église, adopter une constitution, élire des officiers, et définir les rôles et les responsabilités de la Conférence générale et de ses dirigeants. Voilà qui est de loin différent de l’expérience des croyants adventistes moins de deux décennies plus tôt : les larmes aux yeux, ils ont entendu l’horloge du 22 octobre sonner minuit sans voir leur Seigneur revenir. Une vérité biblique fondamentale Malgré leur amère déception, certains d’entre eux – un petit reste – ne renoncent pas à leur foi. Avec humilité et prière, ils sondent les Écritures. Au cours
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Qui Ted N. C. Wilson
sommesIl importe de nous en
des 15 années suivantes, leur nombre s’accroît grâce à une série de conférences bibliques. Au cours de ces études en groupe, leur compréhension s’ouvre à des vérités bibliques négligées depuis des siècles : n l’affirmation réitérée du retour littéral de Jésus-Christ, retour dont le monde entier sera témoin de manière simultanée ; n le ministère du Christ dans un sanctuaire céleste littéral où, le 22 octobre 1844, le jugement investigatif a commencé ; n le septième jour de la semaine, vrai sabbat de Dieu dont il faut se souvenir et qu’il faut sanctifier ; n le sommeil inconscient des morts jusqu’au retour du Christ ; n le message des trois anges dans Apocalypse 14, message qui doit retentir sur toute la terre et qui consiste à proclamer « l’Évangile éternel », à annoncer le jugement, à appeler les habitants de la terre à adorer le Créateur, à souligner la chute de la « Babylone spirituelle », à avertir tous les hommes de ne pas prendre la « marque de la bête », et à identifier le peuple du reste de Dieu du temps de la fin comme étant ceux qui « gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus » (v. 12, LSG).
Ce peuple du reste a « le témoignage de Jésus (Ap 12.17, LSG), et « le témoignage de Jésus est l’esprit de la prophétie » (Ap 19.10, LSG). Ce don de prophétie donné pour nous guider a été reconnu dans les visions et les écrits d’Ellen G. White, et confirmé en tant que guide spirituel constant pour l’Église du reste. Aucune autre Église de cette époque n’a accepté ces vérités bibliques fondamentales. D’hier à aujourd’hui Ces importantes découvertes scripturaires de même que l’impératif de les proclamer au monde aboutirent le 21 mai 1863 à l’organisation officielle de l’Église adventiste du 7e jour. L’Église fraîchement organisée comptait alors environ 3 500 membres disséminés dans plusieurs des États du nord des États-Unis. Aujourd’hui, notre Église compte plus de 17 millions de membres répartis en 73 526 églises et en 67 276 groupes dans 208 pays. Elle œuvre dans 924 langues et publie des imprimés en autant de langues. Dans le monde entier, nos 7 883 écoles comptent 1,7 million d’étudiants. L’Église est au service de millions de personnes grâce à ses 172 hôpitaux et sanatoriums, ses 133 maisons de retraite, ses 238 cliniques et dispensaires, et ses P hoto
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C reat i on S w ap
nous ? souvenir 36 orphelinats et autres foyers d’accueil pour enfants1. Il y a de quoi louer Dieu pour ces choses merveilleuses ! Cette année, bien que nous commémorions le 150e anniversaire de l’Église adventiste et nous remémorions avec bonheur notre passé, nous souhaitons ne plus avoir d’anniversaires à célébrer parce qu’au fond de notre cœur, nous n’avons qu’un désir : rentrer à la maison. Le temps est venu de réexaminer ce qui a conduit les croyants adventistes à s’organiser il y a un siècle et demi, et de déterminer si leurs raisons de le faire s’appliquent encore de nos jours. Tableau religieux du 19e siècle Au milieu et jusqu’à la fin du 19e siècle, différentes confessions chrétiennes existaient déjà dans le monde développé et dans de nombreux territoires administrés par les pays occidentaux. En Europe, dans les territoires britanniques, et aux États-Unis, le protestantisme florissait avec ses nombreuses églises presbytériennes, congrégationalistes, luthériennes, épiscopaliennes, connections chrétiennes, baptistes et méthodistes. Le catholicisme avait aussi des bastions en Europe, en Amérique latine, et dans certaines parties de l’Asie et de l’Amérique
du Nord. Dans ce dernier continent, les catholiques romains constituaient une minorité croissante, la première église catholique à Battle Creek, au Michigan, ayant été établie par des immigrants irlandais et allemands en 1863. Les croyants adventistes se réunissaient ; cependant, ils n’avaient pas l’intention de fonder une autre religion. Ils préféraient s’en tenir à l’étude de la Bible et à la mise en pratique de ses principes. Mais au fur et à mesure qu’ils découvraient d’importantes vérités, dont l’impératif de proclamer le message des trois anges au monde entier, et qu’ils étaient guidés par des visions qu’Ellen White avait reçues dans les années 1850 à l’égard du « mandat évangélique », ils se rendirent compte que pour accomplir efficacement leur mission, il était essentiel de s’organiser officiellement. Ainsi, en mai 1863, les adventistes avaient une perception claire de 1) leur identité – ils étaient le reste identifié dans Apocalypse 12 et 14 ; 2) leur mission – la proclamation du message des trois anges au monde entier. L’Église continua, bien évidemment, à se développer au fur et à mesure qu’elle découvrait d’autres vérités, vérités que Dieu confirmait par les visions d’Ellen G. White. Cependant, elle ne perdit jamais de vue la nature même de son identité telle qu’établie dans Apocalypse 12.17. Une crise d’identité ? Notre identité et notre mission sontelles aussi claires pour nous qu’il y a 150 ans ? Se pourrait-il que nous passions par une crise d’identité, que nous ne soyons plus sûrs d’avoir encore un but, une mission unique ? Il y a quelques années, quelqu’un m’a demandé quel était mon plus grand défi. Après quelques secondes de réflexion, j’ai répondu que l’un de nos plus grands défis, c’est de ne jamais oublier que
notre Église est un mouvement unique. Mon interlocuteur m’a regardé et m’a demandé : « Ah bon ? Nous sommes un mouvement unique ? Moi, en tout cas, je suis d’abord un chrétien, et ensuite, un adventiste. » Bien entendu, nous sommes des chrétiens adventistes, mais nous avons une tâche spéciale que personne d’autre n’accomplit. Est-ce que « unique » = « meilleur » ? Nous sommes un mouvement unique. Mais qui sommes-nous à cet égard ? L’Église du reste de Dieu. Est-ce que cela veut dire que nous sommes meilleurs que les autres ? Bien sûr que non ! Nous avons tous besoin de la justice du Christ et de sa puissance sanctifiante. Nous sommes tous redevables au Christ de son salut, de sa grâce et de sa justice. Mais nous sommes aussi un mouvement unique, prophétique, le peuple du livre ! Et en tant que tel, nous croyons aux prophéties de Daniel et de l’Apocalypse. Nous reconnaissons les signes prophétiques au fil de l’histoire. Ces signes, lesquels ont été prédits bien avant de se produire, nous amènent à comprendre qui nous sommes et notre position dans l’histoire. Daniel 8.14 révèle ce qui s’est passé en 1844, et nous montre que le message du sanctuaire, exposé parfaitement dans les Écritures, est un message puissant, un message important pour les humains de tous les temps – et plus encore en ces derniers jours de la terre. Notre appel Nous vivons à une époque unique de l’histoire de la terre. Dieu nous a appelés à proclamer l’incroyable message du salut en Christ et de la justification par la foi. Pour délivrer ce message avec la puissance du Saint-Esprit, il importe
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Le temps est venu de réexaminer ce qui a conduit les croyants adventistes à s’organiser […], et de déterminer si leurs raisons de le faire s’appliquent encore de nos jours. de savoir qui nous sommes, et de comprendre pourquoi le Seigneur a suscité notre mouvement. Il est temps de comprendre notre appel spécial de la part du Seigneur. Il ne s’agit pas de considérer notre identité de façon égocentrique, égotiste, mais de comprendre humblement que l’Église adventiste remplit les caractéristiques du peuple du reste de Dieu telles qu’identifiées dans Apocalypse 12.17. Or, cette Église achèvera sa mission dans l’unité et la force ! Voici ce qu’Ellen White écrivit en 1908 : « J’ai été chargée de dire aux adventistes du septième jour du monde entier : Dieu a appelé notre Église à être son trésor particulier. Il a ordonné que son Église demeure parfaitement unie sur la terre dans l’Esprit et le conseil du Seigneur des armées jusqu’à la fin des temps. » (Messages choisis, vol. 2, p. 458) Nous sommes une Église magnifiquement diverse. Ce qui nous unit, c’est le Christ et son précieux message biblique. Nous sommes une famille internationale, une famille qui proclame la grâce divine dans l’unité du SaintEsprit et de nos croyances bibliques fondamentales.
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Un grand privilège Nous avons le grand privilège d’appartenir à quelque chose de plus grand que juste une autre religion ou un autre corps ecclésial. Nous appartenons à un mouvement né du ciel, à un mouvement que Dieu a suscité à la fin des temps dans un but unique. Notre Église a traversé des temps difficiles. Or, selon la prophétie biblique et les écrits de l’Esprit de prophétie, elle sera, dans l’avenir, encore en butte aux épreuves et aux difficultés. Notre Église ne s’appuie pas sur des traditions ou sur des raisonnements humains, mais sur la Parole écrite de Dieu, son unique fondement, et sur la Parole vivante, Jésus-Christ. Notre Église ne puise pas sa puissance en elle-même, mais accepte pleinement l’avertissement du Seigneur dans Zacharie 4.6 : « Ce n’est ni par la puissance, ni par la force, mais c’est par mon Esprit, dit l’Éternel des armées. » Ne jamais avoir honte N’ayez jamais honte d’être un adventiste, un membre de l’Église du reste de Dieu. Des millions de personnes dans le monde entier attendent que les adventistes se lèvent pour proclamer les
précieux messages bibliques sur lesquels notre Église a été fondée. Dieu a suscité le mouvement adventiste pour que ses membres annoncent le message des trois anges. Nous avons un mandat du ciel : prêcher l’Évangile éternel et la justice du Christ, proclamer hardiment la chute de la religion apostate de Babylone, et avertir le monde de recevoir non la marque de la bête, mais plutôt le sceau éternel de l’autorité divine – le sabbat du 7e jour. Jésus revient bientôt ! Bientôt, nous verrons dans le ciel, vers l’orient, une petite nuée noire, grande comme la moitié d’une main d’homme. Elle s’approchera de la terre et deviendra de plus en plus lumineuse. Le ciel tout entier se déversera en cette apogée de l’histoire de la terre. De façon miraculeuse, tous contempleront le Seigneur en même temps. Et là, nous verrons enfin, au milieu des myriades d’anges, celui que nous avons attendu – pas l’humble Agneau de Dieu immolé, pas le Souverain sacrificateur, mais le Roi des rois et Seigneur des seigneurs, Jésus-Christ, notre rédempteur ! Nous lèverons les yeux et dirons : « Voici notre Dieu que nous avons attendu ! » Et Jésus nous regardera et dira : « C’est bien, bons et fidèles serviteurs. Entrez dans la joie de votre Seigneur. » Ensuite, nous serons enlevés dans les airs à la rencontre de notre Seigneur, et nous rentrerons à la maison, où nous vivrons avec lui éternellement. Ainsi s’achèvera notre merveilleux parcours adventiste ! n 1 Statistiques tirées du site suivant : http://www. adventistarchives.org/quick-statistics-on-the-seventh-dayadventist-church.
Ted N. C. Wilson est le
président de la Conférence générale de l’Église adventiste du 7e jour.
Santé et spiritualité
S anté
Un concept qui n’est pas nouveau Allan R. Handysides et Peter N. Landless
Je suis un adventiste nouvellement baptisé. On m’a appris que ma santé physique influence ma spiritualité. J’avoue que je ne comprends pas encore totalement, et pour tout dire, je n’y crois pas vraiment. J’ai écarté les aliments impurs et l’alcool. N’est-ce pas suffisant ?
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es boissons et les aliments sains, l’exercice, la modération et la simplicité ne peuvent en euxmêmes nous restaurer entièrement. Mais la puissance de Dieu s’accomplit dans la faiblesse ! Ceci veut dire que nous ne pouvons nous glorifier ni de notre force ni de nos œuvres, et nous rappelle que la santé physique, bien que désirable, est un moyen, et non une fin en soi. La promesse du Christ « Je suis venu, afin que les brebis aient la vie et qu’elles l’aient en abondance » (Jn 10.10) peut toujours s’accomplir, même parmi ceux qui sont amoindris physiquement. La santé n’est pas un rite de passage dans cette vie. Aussi important que soit le bien-être, Jésus souligne plutôt l’importance de l’équilibre : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme » (Mt 10.28). Par la grâce, nous pouvons obtenir la plénitude même au sein de notre faiblesse. Dans l’Ancien Testament, Dieu jugea bon dès le départ de donner à son peuple des instructions précises à l’égard d’un style de vie sain, y compris le régime alimentaire, l’hygiène, et le comportement sexuel. Les lois du Lévitique se voulaient préventives et distinctives. Lors de son ministère terrestre, Jésus guérit des maladies physiques et mentales, et fit un lien entre le pardon des péchés et le bien-être ainsi qu’une vie abondante. En juin 1863, le Seigneur donna à Ellen White sa première vision sur la santé. Dès lors, elle commença à prodiguer des conseils pour un style de vie sain à la jeune Église adventiste. La principale caractéristique qui se dégageait de
son message initial, c’était la « relation entre le bien-être physique et la santé spirituelle, ou sainteté »1. Pendant toute sa vie, elle prêcha ce message, lequel modela la philosophie de l’Église à l’égard de la santé et accrut l’importance qu’elle lui accorde. Bien avant que la science médicale ne découvre les dangers du tabac, Ellen White s’exprima énergiquement sur cette question sanitaire, entre autres – dont la consommation d’alcool et l’utilisation de médicaments à base de poisons tels que l’arsenic et le mercure. Elle dénonça vigoureusement les effets nuisibles du thé, du café, des stimulants, et enfin, de la viande (aujourd’hui, l’Église adventiste soutient fortement ces recommandations). À une époque où la vitamine B12 était inconnue, elle fit la promotion d’un régime végétarien doublé d’une consommation judicieuse de produits laitiers. En outre, elle recommanda fortement les lois de la santé telles que : l’eau pure (en utilisation interne et externe), l’air pur, l’exercice, le repos, la tempérance, la foi, l’exposition modérée au soleil, l’intégrité, et le soutien social. Le Time a rapporté les résultats positifs de l’Étude adventiste sur la santé n° 1, les qualifiant d’« avantage adventiste »2. Cette étude a révélé une diminution significative de la plupart des cancers et des cirrhoses du foie. Des études ultérieures ont montré une augmentation importante de la longévité chez ceux qui ont choisi le style de vie adventiste. En 2005, le National Geographic a fait l’éloge des bienfaits du style de vie adventiste. En outre, il a inclus la ville
de Loma Linda (États-Unis) aux « zones bleues » du monde – ces régions où les gens jouissent de la meilleure longévité et de la meilleure qualité de vie. Enchantés des remarquables résultats de cette première étude, les Instituts nationaux de la santé (États-Unis) ont alloués des millions de dollars à l’Étude adventiste sur la santé n° 2, laquelle met une emphase spéciale sur les différences de malignité des cancers entre les adventistes et la population générale. Représentative de la diversité ethnique dont jouit l’Église adventiste, cette étude est aussi conçue pour découvrir les effets d’un style de vie sain sur la spiritualité. Par le biais de différents canaux, Dieu nous a donné des conseils cohérents pour que nous soyons en bonne santé, heureux, et saints. Et il y a plus : cette santé et ce bien-être doivent aussi se traduire en service envers les autres (voir Jn 9.4). Le Créateur nous a gracieusement accordé la vie. Devant l’abondance de preuves irréfutables en matière de santé, décidons de faire des choix qui feront de notre vie une louange à la gloire de notre Créateur ! n 1 D. E. Robinson, The Story of Our Health Message, Nashville, Southern Pub. Assn., 1965, p. 77. 2 Time, 28 octobre 1966.
Le Dr Allan R. Handysides, gynécologue certifié, est directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Le Dr Peter N. Landless, cardiologue en cardiologie nucléaire, est directeur adjoint du Ministère de la santé.
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M éditation
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a vie à Jérusalem n’était plus ce qu’elle avait été. Les dernières années avaient été ponctuées de hauts et de bas dignes des montagnes russes. Et les promesses de Dieu dans tout ça ? Dieu n’avait-il pas promis à ses enfants qu’ils habiteraient éternellement en ce lieu ? (2 S 7.10,11) ? N’avait-il pas assuré à David que ses descendants seraient à jamais sur le trône (2 S 7.12-16) ? Ces promesses semblaient totalement irréelles, car l’armée babylonienne faisait des ravages dans les contrées voisines de Jérusalem – et son étau se resserrait dangereusement autour de la cité bien-aimée. Le peuple de Juda avait aimé le roi Josias. Bien qu’étant très jeune lors de son couronnement, il avait commencé une réforme majeure dans le pays (2 R 22,23) : le
Plus qu’un
de Jojakim, roi de Juda » (Dn 1.1). C’était la cité de Dieu et le temple de Dieu. Comment Daniel put-il écrire plus tard « Le Seigneur livra entre [les] mains [de Nebucadnetsar] Jojakim, roi de Juda » (1.2) ? Ce roi n’était qu’un païen qui s’attaquait au peuple de l’alliance, à la cité choisie par Dieu, et à la dynastie de David – celui-ci ayant été choisi par Dieu lui-même ! Quand les choses ne fonctionnent pas comme nous pensons qu’elles le devraient, comment arriver à leur donner un sens ? Comment arriver à accepter nos histoires personnelles (sans parler des grandes questions de l’histoire de notre monde) lorsque nous nous sentons comme des marionnettes dont les ficelles sont tirées par ceux qui sont bien nantis, bien réseautés, et puissants de surcroît ?
Gerald A. Klingbeil
rendez-vous avec le
Regardez bien l’histoire de Dieu se dérouler temple avait été restauré ; la loi de Dieu, ignorée pendant des décennies, avait été redécouverte et proclamée ; le peuple avait renouvelé son alliance avec le Seigneur. Les choses s’étaient améliorées tant et si bien que Josias avait même pu repousser les frontières du royaume de Juda jusqu’à des parties de ce qui constituait autrefois le royaume d’Israël (voir 2 R 23.15-20). Mais maintenant, suite à une succession de règnes aussi brefs que désastreux sous des rois faibles et impies, Jérusalem était assiégée. Le grand Empire assyrien était au bord de l’effondrement. Babylone, la nouvelle puissance de l’Est, dévorait à une vitesse record le butin de l’empire qui diminuait à vue d’œil. Nebucadnetsar, son roi, avec son armée et ses alliés, était allé aussi loin que la Palestine et était sur le point de conquérir Jérusalem – la cité choisie de Dieu. À la lumière des promesses divines, ce qui se passait n’avait aucun sens. Où était Dieu quand on avait besoin de lui ? Une pilule difficile à avaler Cette question, et d’autres semblables, j’imagine, se bousculaient dans l’esprit des jeunes otages qui furent emmenés par le roi babylonien en 605 av. J.-C., « la troisième année du règne
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P H O T O S :
Une vérité qui fait grincer les dents Le livre de Daniel n’est pas seulement un livre prophétique truffé de symboles apocalyptiques traitant de la fin des temps. Ce livre présente aussi de façon unique une philosophie de l’histoire qui est biblique – et, parfois, profondément troublante. Dans le livre de Daniel, Dieu intervient plusieurs fois : il livre Jérusalem entre les mains de Nebucadnetsar (1.2), mais fait en sorte que Daniel et ses trois amis trouvent grâce aux yeux du chef des hauts fonctionnaires du roi (1.9). Finalement, c’est Dieu qui accorde à ces quatre jeunes hébreux à la cour babylonienne de la science, du discernement, et de la sagesse (1.17). Ainsi, dès le début, Daniel établit l’un des éléments-clés de cet important livre biblique : Dieu, le Créateur de l’univers, se charge de tout – de la vie, des situations de crise, du temps, de l’avenir, et même des rois païens. Dieu utilise un roi païen pour punir son peuple ; en même temps, il prépare son peuple à servir ce roi païen et à exercer sur lui une influence en faveur du royaume céleste. Beaucoup d’entre nous connaissent bien les histoires contenues dans Daniel 2-6. Qu’il s’agisse d’un rêve oublié au sujet d’une immense statue, d’une fournaise ardente dans laquelle se trouvent quatre C O U R T O I S I E
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personnes, d’un roi qui devient fou et retrouve plus tard la raison, de l’écriture d’un message divin sur la muraille d’un palais plein de fêtards aveugles aux « signes de leurs temps », ou encore du défi que la persécution lance à ceux qui sont fidèles à leurs convictions – Dieu est toujours aux commandes. Il arrive aux chrétiens de perpétuer le mythe qu’une vie avec le Maître n’est que promesse de succès, de bénédictions, et de richesses. Cependant, les histoires du livre de Daniel nous racontent toute autre chose ! Les enfants de Dieu souffrent et sont accusés à cause de leurs convictions (Dn 3 et 6). Leur parcours ne se déroule pas toujours en douceur et ne connaît pas forcément une fin heureuse comme à Hollywood… Cependant, en dépit des défis auxquels ils se heurtèrent,
à la prise de décisions, et respecter ensuite ces décisions tout en développant son plan du salut ? Daniel 2 est riche en détails utiles. Nebucadnetsar, le roi babylonien, fit un rêve troublant, un rêve dont il n’arrivait pas à se souvenir. Il fit venir ses astrologues et ses sages auxquels il demanda de lui raconter son rêve et de lui en donner l’interprétation. Personne, évidemment, ne put satisfaire sa demande. Personne, sauf Daniel. Oui, Daniel devait être un premier de classe. Il était intelligent et créatif. Mais il ne pouvait savoir quel était le rêve du roi et l’interpréter par lui-même. Avec ses trois amis, il passa une nuit en prière (2.17-19). Au cours de la nuit, tandis que les quatre amis priaient et attendaient la manifestation divine, Daniel reçut une vision détaillant le rêve et son explication. La louange qu’il exprima suite à cette révélation divine constitue le meilleur résumé de la philosophie biblique de l’histoire : « C’est [Dieu] qui change les temps et les circonstances, qui renverse les rois et qui établit les rois, qui donne la sagesse aux sages et la science à ceux qui ont de l’intelligence. C’est lui qui révèle ce qui est profond et caché, qui connaît ce qui est dans les ténèbres, et la lumière demeure avec lui. » (Dn 2.21,22) Dieu contrôle toutes choses – même l’histoire du monde dans son ensemble. Le fait qu’il permît à un roi païen de détruire son temple et la cité qu’il avait choisie entrait dans un plan plus grand encore. En effet, dans le contexte de la bataille cosmique, il désirait sauver le peuple indiscipliné de Juda, atteindre l’orgueilleuse Babylone, racheter l’humanité perdue – et était prêt à en payer le prix ultime. Les détails du plan divin échappaient souvent à Daniel (voir Dn 9.1-23). Cependant, il connaissait son sauveur personnellement et remettait sa vie entre ses mains. Il avait vu la main divine dans sa vie et cela lui suffisait. Loin de chez lui, au sein d’un environnement impie (et étrange), et luttant avec la question « pourquoi ? », il comprenait néanmoins que Dieu contrôle toutes choses. Il les contrôle encore aujourd’hui – et ne demande qu’à s’impliquer dans notre vie, ordinaire ou extraordinaire, un jour à la fois. Si nous lui remettons les rênes de notre vie, celle-ci sera bien davantage qu’un rendez-vous avec le destin. n
Dieu contrôle toutes choses – même l’histoire du monde dans son ensemble. Schadrac, Méschac, Abed-Nego, ou même Daniel restèrent fidèles au Dieu qui œuvrait dans leur cœur et transformait leur esprit. On se demande, toutefois, si leurs décisions reflétaient les attitudes et convictions des déportés israélites. Furent-ils vraiment les seuls à ne pas se prosterner devant la statue (Dn 3) *? Dans les coulisses de l’histoire Que voulons-nous dire quand nous affirmons que Dieu est au contrôle de l’histoire ? Cette vérité théologique peut-elle se vérifier dans notre propre vie ? Dieu est-il responsable des Hitler, Staline, Pol Pot, et autres Néron qui ont ravagé notre planète et causé autant de douleur et de chagrins ? Pour bien comprendre cette importante question, il nous faut considérer l’ensemble d’un conflit cosmique qui fait rage dans les coulisses de l’histoire. Ce conflit, lequel commença par la première accusation de Lucifer et la graine de doute qu’il sema, attaque directement le caractère de Dieu. Dieu serait-il un marionnettiste, à la manière de Satan qui, dans le jardin d’Éden, se servit du serpent, d’Adam et d’Ève pour s’en prendre au Maître de l’univers (Gn 3) ? Comment un Dieu omnipotent, tout-puissant, peut-il procurer l’espace nécessaire
Gerald A. Klingbeil est rédacteur adjoint
de Adventist World. Il regarde avec beaucoup d’intérêt se dérouler l’histoire de Dieu. Il habite à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) avec Chantal, sa femme, et leurs trois filles.
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C royances
fondamentales
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es histoires sont le langage du cœur. Nous apprécions toujours une bonne histoire, peu importe notre âge. À partir d’une histoire, nous tirons des leçons importantes et trouvons des réponses aux grandes questions de la vie. La plupart des histoires les plus prenantes impliquent la tension entre le bien et le mal – ces deux forces puissantes en opposition permanente. Chaque fois que le bien triomphe du mal, les nœuds de notre estomac se dénouent et nous cessons de nous faire du mauvais sang. La Bible nous révèle l’origine de ce grand conflit entre le bien et le mal et nous en présente les responsables. Elle ouvre une fenêtre d’où nous apercevons la lutte dans le contexte de la réalité cosmique. Elle approfondit notre compréhension des enjeux. Elle n’essaie pas plus de nous expliquer le mal que de prouver l’existence de Dieu. Elle se borne à nous raconter l’origine du mal, son fonctionnement, et la façon dont il se terminera. La bonté, par ailleurs, n’a ni commencement ni fin parce qu’elle émane de Dieu, de celui qui est, tout simplement (Jc 1.16 ; Ex 3.14). Il est le souverain Créateur de l’univers et l’essence même de l’amour (Jr 32.17 ; 1 Jn 4.5). Selon la Bible, l’histoire du mal commença dans le ciel – la demeure de Dieu et des anges – dans un univers dénué de tout mal, habité par de nobles êtres créés à l’image de Dieu, chacun fonctionnant pleinement et librement en parfaite harmonie avec les lois de l’amour. Le chérubin protecteur de cet univers efficace et plein de vie, c’était Lucifer, un être parfait. Le libre arbitre Avant d’aller plus loin, il nous faut comprendre que Dieu dote toutes ses créatures intelligentes de la capacité de raisonner et de faire des choix. Ce n’est qu’ainsi qu’elles peuvent développer tout leur potentiel en tant qu’individus, et jouir d’une relation parfaite avec leur créateur et leurs semblables. Dieu savait que ce don précieux du libre arbitre comportait un risque redoutable : la possibilité qu’un jour, quelqu’un fasse le mauvais choix et plonge l’univers dans le chaos de l’anarchie. Cependant, conformément à sa nature, le Créateur ne peut laisser les résultats dicter ses actions. C’est pourquoi il agit selon ses bonnes intentions. S’il ajustait ses actions de façon à ce qu’elles produisent le résultat désiré, il agirait en dictateur qui manipule les événements pour arriver à ses fins. Le mystère de l’iniquité Écoutez le cri du cœur divin devant l’apostasie de Lucifer. « Eh quoi ! gémit-il, comment en es-tu venu à faire cela ? Que s’est-il passé dans ton cœur pour que tu en arrives à faire ce choix terrible, étoile du matin, fils de l’aurore ? Je t’avais oint, je t’avais mis à part pour que tu te tiennes là, près de mon trône, et travaille à mes côtés. Tu étais mon bien-aimé, le summum de
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Aleta Bainbridge
Conflit cosmique La plus grande histoire jamais contée
la perfection. Comment as-tu permis à ton cœur de se remplir de violence ? Comment es-tu tombé si bas ? » (Paraphrase d’Es 14.12-15 et d’Ez 28.14,15) La naissance du mal est totalement déraisonnable, inexplicable, inexcusable. La Bible relate brièvement ce qui s’est passé. « Ton cœur est devenu arrogant à cause de ta beauté, tu as corrompu ta sagesse par ta splendeur » (Ez 28.17). Lucifer chassa Dieu de son cœur et le remplaça par le moi. Il conçut de la jalousie pour le Fils de Dieu, puis finit par convoiter le trône même de Dieu. Lucifer devint ainsi Satan, l’adversaire. Dans sa rébellion, il accusa faussement son créateur devant l’univers tout entier et trompa le tiers des anges. Il y eut guerre dans le ciel, au terme de laquelle Satan et ses anges furent expulsés du ciel (Ap 12.7-9). Satan apporta son esprit de rébellion sur la terre nouvellement créée. Lorsqu’il amena Adam et Ève à désobéir à Dieu, il
réclama la terre pour sienne (Jb 1.6,7). Dieu ne l’empêcha pas de s’arroger le titre de « prince de ce monde » (Jn 14.30). Ce fut le commencement du règne de la terreur sur notre magnifique planète bleue, laquelle devint en spectacle à l’univers tout entier (1 Co 4.9). Nous connaissons l’origine de ce conflit. La présence de celui-ci se manifeste chaque jour dans notre cœur. En fait, il a un impact sur tous les aspects de notre vie. Au milieu du 19e siècle, Dieu ouvrit à une nouvelle génération une fenêtre qui mit en lumière les vérités de sa Parole et les questions du grand conflit cosmique, lequel sera, dans sa phase finale, d’une violence inouïe. Le peuple qu’il appela à proclamer le message spécial du temps de la fin « à toute nation, tribu, langue et peuple » (Ap 14.6) adopta un nom qui cristallise en quatre mots les questions principales de la controverse entre Dieu et Satan. Adventiste du septième jour Les accusations de Satan contre Dieu attaquaient son caractère, sa loi, son gouvernement, et sa souveraineté. En adorant leur créateur le sabbat du 7e jour, les enfants de Dieu proclament leur allégeance à leur créateur, rédempteur, et juste souverain de l’univers. À la fin de la semaine de la création, Dieu célébra son œuvre créatrice parfaite et complète en instituant un saint monument dans le temps : le sabbat du 7e jour (Gn 2.1,2). Ce jour rappellerait à tous les peuples de tous les temps que seul le Créateur est digne d’adoration. Des siècles plus tard, le Fils de Dieu porta un vendredi après-midi les péchés du monde. À la croix, les forces ennemies – l’égoïsme et l’amour – se tenaient, dans toute leur puissance, côte à côte. Leurs intentions étaient très claires. L’égoïsme ne reculerait devant rien
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pour nous détruire. L’amour ne reculerait devant rien pour nous sauver. Jésus paya la rançon de tous au prix de sa vie (1 Tm 2.6). Et de nouveau, il se reposa le sabbat pour nous rappeler que lui seul, notre rédempteur, mérite notre allégeance. Le mot adventiste proclame l’espérance à un monde de ténèbres. Alors que nous souffrions en territoire ennemi, le Dieu que nous adorons n’est pas resté à distance, mais est descendu jusqu’à nous. En effet, au moment fixé par Dieu (Ga 4.4, SEM), « la Parole a été faite chair » (Jn 1.14) pour partager notre sort. Bientôt, Jésus viendra une seconde fois en tant que « Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (Ap 19.11-16). Il nous arrachera de ce monde mortel, de cette existence coupable, et nous emmènera dans sa demeure céleste où il guérira nos blessures et cicatrices de guerre. À son retour, il effacera toute trace de péché, fera toutes choses nouvelles (Ap 22.1), et établira son règne éternel en tant que souverain incontesté de l’univers. Les rachetés habiteront avec lui dans une paix et une harmonie éternelles. L’histoire du bien et du mal commence avec la perfection et se termine aussi avec elle. Il s’agit, indubitablement, de la plus grande histoire jamais contée. n
Aleta Bainbridge est coordinatrice de
Partenaires dans le ministère pour la Fédération du Grand Sydney, en Australie. Elle travaille avec Garth, son mari, secrétaire de l’Association pastorale. Aleta est mère de quatre enfants et grand-mère de huit petits-enfants.
conflit
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’humanité tout entière est actuellement impliquée dans un conflit sans merci entre le Christ et Satan, concernant le caractère de Dieu, sa loi et sa souveraineté sur l’univers. Ce conflit éclata dans le ciel lorsqu’un être créé, doté du libre arbitre, devint, par une exaltation de soi, Satan, l’ennemi de Dieu, entraînant dans sa révolte une partie des anges. Il introduisit un esprit de rébellion dans ce monde lorsqu’il entraîna Adam et Ève dans le péché. Ce péché de l’homme eut pour conséquence l’altération de l’image de Dieu dans l’humanité, la perturbation du monde créé et sa destruction lors du déluge universel. Au regard de toute la création, ce monde est devenu le théâtre du conflit universel dont, en fin de compte, le Dieu d’amour sortira réhabilité. Afin de prêter main-forte à son peuple dans ce conflit, le Christ envoie le Saint-Esprit et les anges fidèles pour le guider, le protéger et le soutenir sur le chemin du salut. (Ap 12.4-9 ; Es 14.12-14 ; Ez 28.12-18 ; Gn 3 ; Rm 1.19-32 ; 5.12-21 ; 8.19,22 ; Gn 6-8 ; 2 P 3.6 ; 1 Co 4.9 ; He 1.14)
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E n couverture Alice R. Voorheis
Au
temps marqué par
dieu
1843-1847
D
epuis la semaine de la création, Dieu, au temps marqué par l’horloge céleste, intervint dans les affaires humaines. Et, depuis l’époque des patriarches et des prophètes jusqu’à celle de la naissance de Jésus, il suscita constamment des messagers fidèles pour proclamer la « vérité présente ». Vers la fin du 18e siècle et au début du 19e siècle, l’horloge céleste sonna de nouveau ! Les nouveaux messagers du Seigneur De son domicile à Low Hampton, dans l’État de New York, William Miller, un prédicateur baptiste, proclama que la prophétie des 2 300 soirs et matins de Daniel 8.14 se terminerait en 1843 ou 1844. Il sentit qu’il était de sa responsabilité d’annoncer au monde entier que Jésus revenait bientôt. Dans le Maine, James White, un professeur âgé de 21 ans, accepta le message de William Miller. En janvier 1843, il quitta la maison paternelle sur un cheval emprunté pour commencer une carrière qu’il exerça
toute sa vie : celle de prédicateur de « la vérité présente ». Rachel Oakes Preston, une baptiste du 7e jour, partagea sa croyance en l’importance du sabbat du 7e jour avec le pasteur Frederick Wheeler à Washington, au New Hampshire. Bientôt, un petit groupe de millérites adventistes observèrent le saint jour de Dieu. Joseph Bates, un capitaine de navire à la retraite habitant à Fairhaven, au Massachusetts, entendit parler de la nouvelle « vérité présente », et s’engagea à la prêcher lui aussi. Dans les États du nord-est, près d’un demimillion de personnes acceptèrent sans réserve la bonne nouvelle du retour imminent de Jésus, et annoncèrent joyeusement que le 22 octobre 1844, Christ reviendrait. Quand ce jour tant attendu se termina sans le moindre signe du retour de Jésus, leur bonheur et leur joie se transformèrent en ténèbres et en désespoir. Beaucoup avaient vendu leurs fermes, fermé leurs boutiques, et réglé toutes leurs affaires tandis qu’ils attendaient impatiemment d’entrer dans leur patrie céleste avec Jésus, leur meilleur
ami. Maintenant, ils devaient faire face aux moqueurs, se ressaisir, et se préparer pour un autre hiver rigoureux. Au nombre de ces croyants déçus, il y avait Hiram Edson, de Port Gibson, dans l’État de New York. Hiram Edson invita des amis à prier avec lui. Ils se réunirent dans sa grange et supplièrent Dieu de leur montrer pourquoi Jésus n’était pas revenu tel que prévu. Dieu répondit rapidement. Au matin, alors qu’Hiram traversait son champ de maïs pour aller encourager d’autres croyants déçus, il reçut une vision où il vit Jésus pénétrer dans le lieu très saint du sanctuaire céleste. C’est là qu’il compléterait son œuvre d’expiation pour les péchés de l’humanité avant son retour. Une étude plus poussée des chapitres 8 et 9 de l’épître aux Hébreux clarifia cette nouvelle « vérité présente ». En décembre 1844, Ellen Harmon, 17 ans, de Portland, dans le Maine, fut ravie en vision. Elle vit un groupe d’adventistes qui, en route vers le ciel, marchaient sur un étroit sentier. Ellen accepta ce divin appel à servir en tant que messagère spéciale du Seigneur et à révéler aux autres ce qui lui avait été montré. Des messagers réunis En 1845, tandis qu’Ellen Harmon voyageait partout en Nouvelle-Angleterre, et qu’elle transmettait lors de différentes réunions les nombreux messages reçus de Dieu, elle rencontra James White, ce jeune prédicateur millérite qui proclamait avec courage la « vérité présente » du retour imminent de Jésus. Souvent, ces deux jeunes consacrés étaient présents aux mêmes réunions. Tandis qu’ils étaient témoins de
6 juin 1844 : L’Association des jeunes hommes chrétiens (YMCA) est fondée à Londres, en Angleterre.
1er juin 1843 : Sojourner Truth commence à militer contre l’esclavage.
1843-1847
Dates adventistes historiques dans leur conte xte
P hotos : sauf i nd i cat i on contra i re , les photos prov i ennent du E llen G . Wh i te E state .
1843 : Charte millérite ou première charte adventiste des 2 300 jours/années
Décembre 1844 : Ellen White reçoit sa première vision à Portland, dans le Maine.
Benjamin Baker l’œuvre de Dieu dans le ministère de l’un et de l’autre, leur amitié grandit. De son côté, Joseph Bates prêchait avec ardeur la « vérité présente » du sabbat du 7e jour. Convaincu qu’une brochure ou un tract laissé entre les mains de gens intéressés serait utile, il publia en 1846 un tract de 48 pages intitulé Le sabbat du 7e jour, un signe perpétuel. Le 30 août 1846, Ellen Harmon et James White s’unirent dans les liens sacrés du mariage et dans le ministère. En novembre de cette même année, James et Ellen White ainsi que Joseph Bates se retrouvèrent à une conférence adventiste qui se tenait à Topsham, dans le Maine. C’est là que les trois cofondateurs de ce qui allait devenir l’Église adventiste unirent leurs efforts ! En 1847, ces nouveaux messagers travaillèrent partout en Nouvelle-Angleterre, en mettant l’emphase sur la place du message du troisième ange dans le mouvement adventiste. Lentement, mais sûrement, Dieu réunit les personnes-clés de même que les éléments essentiels pour transmettre son dernier message de grâce et de salut. n
Alice R. Voorheis habite à Collegedale, au Tennessee (États-Unis). Elle se consacre à la préservation et à la promotion du patrimoine adventiste. Éducatrice à la retraite, elle sert en tant qu’éditrice et présidente du Ministère du patrimoine adventiste.
Le
mouvement se met en branle 1848-1853
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maginez une époque où l’Église adventiste – laquelle compte actuellement plus de 17 millions de membres répartis en 71 000 églises et 66 000 groupes sur tous les continents et dans presque tous les pays, et s’exprimant dans presque 1 000 langues et dialectes – n’existait pas. Figurez-vous plutôt un tout petit groupe composé principalement de jeunes adultes dispersés dans le nord-est des États-Unis… Ils sont pauvres, pour la plupart, et ont peu de contacts. Leur esprit est abattu à cause d’une espérance sur laquelle ils avaient tout tablé. Malgré tout, ils ordonnent peu à peu dans leur tête les pièces du puzzle du ministère de Jésus, de la vérité biblique, et de leur rôle dans l’histoire de la terre. Par-dessus tout, gardez à l’esprit que pour ces individus vivant péniblement au jour le jour, leur avenir n’est pas aussi garanti ou prévisible comme il nous le semble après coup, plus d’un siècle et demi plus tard.
Les commencements Ainsi en était-il en 1848. Pour le mouvement millérite – un compte à rebours
caractérisé par une prédication fervente, une préparation urgente, un témoignage intensif, une étude continuelle, une prière constante, mais dont l’apogée tourna en une déception indescriptible – la plaie était encore vive. Certains millérites, dont Joseph et Prudence Bates, les nouveaux mariés James et Ellen White, et d’autres encore, découvrirent chez les uns et les autres un même désir de se relever de cette tragédie plus forts et plus fidèles que jamais. Ils voyagèrent jour et nuit, dans la chaleur et le froid, à travers montagnes et vallées, plus souvent malades que bien portants, pour visiter les anciens millérites et quiconque s’intéressait à la vérité biblique. Pendant ces visites, ils consolaient, fortifiaient, et enseignaient. C’est au cours de cette période fertile qu’ils redécouvrirent des vérités bibliques négligées, vérités qui unirent le mouvement croissant que dirigeaient à ce moment-là James White, un homme travailleur et diligent âgé de 27 ans, et sa femme Ellen, 21 ans, à qui Dieu donnait des visions puissantes pour guider les croyants. Ces vérités unirent à elles
Février 1848 : Karl Marx et Friedrich Engels publient le Manifeste du parti communiste. J ohn
Ma y all
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1848-1853
1844 : Rachel Oakes Preston, une baptiste du 7e jour, joue un rôle-clé en amenant un groupe de millérites à Washington, au New Hampshire, à observer le sabbat du 7e jour.
Novembre 1846 : Une importante réunion adventiste se tient à Topsham, dans le Maine.
Avril 1848 : « Les amis du sabbat » commencent à tenir des réunions partout dans l’État de New York, et en Nouvelle-Angleterre, dans le cadre des « Conférences du sabbat ».
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E n couverture seules ces croyants. Ils y furent sensibilisés grâce à une brochure – à l’origine trois lettres de George Storrs à un ami – expliquant que la mort est une attente inconsciente jusqu’à ce que le Christ nous appelle à son retour ; à Hiram Edson qui, tandis qu’il traversait son champ de maïs et de citrouilles, reçut une vision sur le ministère d’intercession du Christ dans le sanctuaire céleste ; à Rachel Oakes Preston, une baptiste du 7e jour qui, lors d’une rencontre plutôt humoristique, fit découvrir à un certain Frederick Wheeler le vrai jour d’adoration. Des recherches approfondies Au printemps 1848 eut lieu la première de presque deux douzaines de conférences où les croyants sondèrent ensemble la Bible afin de déterminer leurs croyances. Ces rassemblements, lesquels se tenaient, entre autres, dans des granges et des maisons un peu partout en Nouvelle-Angleterre et dans l’État de New York, étaient, bien souvent, carrément houleux : débats longs et musclés, propositions de croyances bizarres… Cependant, de façon inexplicable, et, disons-le franchement, providentielle, de ces conférences peu prometteuses commença à émerger un système doctrinal qui, au fur et à mesure d’une meilleure compréhension collective, prenait forme et s’embellissait graduellement, tel un tableau ou une œuvre d’art. Imprimer, imprimer, imprimer Cette même année, la jeune Ellen White reçut une vision dans laquelle le
23 janvier 1849 : Elizabeth Blackwell devient la première femme aux États-Unis à obtenir un diplôme en médecine.
Automne 1848 : Suite à la vision d’Ellen White montrant les effets nuisibles du tabac, du thé et du café, Joseph Bates encourage les croyants à renoncer au tabac : « De plus en plus de gens renoncent à la pipe et au tabac. […] Que rien ne vous semble trop précieux au point de ne pouvoir l’abandonner dès maintenant au profit de la cause. » (Light Bearers to the Remnant, p. 106)
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Seigneur lui montra que ce mouvement encore à ses premiers balbutiements se répandrait dans le monde entier. Elle dit à son mari : « J’ai un message pour toi. Tu dois commencer à imprimer un petit journal et le répandre parmi le peuple. […] Il m’a été montré que de ce petit commencement, des flots de lumière inonderaient le monde*. » Ceci dut sembler tout à fait impossible, car à l’époque de cette révélation, James et Ellen n’avaient pas de maison, pas un sou en poche, et on ne comptait qu’une centaine de croyants environ. Cependant, ils obéirent et publièrent en juillet 1849 un journal de huit pages intitulé The Present Truth (La vérité présente), le précurseur de centaines de périodiques qui, par dizaines de milliers, firent le tour de la planète et continuent de le faire jour après jour. Grâce à la page imprimée et au nombre croissant d’évangélistes – hommes, femmes, garçons, filles – le mouvement qui, plus tard, deviendrait l’Église adventiste du 7e jour, passa de 100 croyants en 1848 à environ 2 000 en 1852.
Review and Sabbath Herald souligna de plus en plus ce besoin, mais les discussions ne s’engagèrent sérieusement que lorsque les White, sur qui les fardeaux du mouvement grandissant pesaient lourdement, insistèrent sur la question. Méfiants, les anciens millérites résistaient toutefois à l’idée de s’organiser. N’avaient-ils pas subi de mauvais traitements à cause des structures mêmes des Églises qu’ils avaient quittées ? Personne ne se doutait alors qu’une guerre civile dévastatrice forcerait le jeune mouvement à finalement s’organiser, ce qui le mettrait, du coup, à même de prêcher le message de l’Évangile dans le monde entier. n * Ellen G. White, Premiers écrits, p. XXIII.
Benjamin Baker, titulaire d’un doctorat en histoire, est archiviste adjoint à la Conférence générale, à Silver Spring, au Maryland (États-Unis).
On s’organise ou pas ? À cause du nombre d’adhérents toujours croissant, le besoin d’un certain type d’organisation se fit sentir. Au début des années 1850, il n’existait aucun système ou plan établi pour satisfaire les besoins des croyants, gérer les finances, encadrer le ministère pastoral, ou légaliser les droits de propriété des biens immobiliers. Le journal de l’Église intitulé The Second Advent
13 novembre 1851 : Établissement d’une ligne télégraphique Angleterre-France.
Juillet 1849 : Publication du journal The Present Truth (maintenant Adventist Review).
1852 : À Rochester, dans l’État de New York, des adventistes achètent la première presse d’imprimerie et en assurent le fonctionnement.
Stanley D. Hickerson
En route vers
l’organisation 1854-1859
À
travers l’expérience de trois croyants différents, nous voyons Dieu encourager son peuple à s’organiser dans les années 1854-1859. L’unité familiale : Henry Nichols White (1847-1863) Lorsque Henry White avait environ 10 mois, Clarissa Bonfoey s’occupa de lui pour que ses parents puissent voyager en toute liberté1. Quelques mois plus tard, Henry fut remis aux bons soins des Howland à Topsham, dans le Maine2. Frances, la fille des Howland, alors âgée de 19 ans, prit soin de lui pendant cinq ans, période au cours de laquelle ses parents ne le virent que quelques fois seulement. Le petit Henry connaissait à peine ses propres parents – ce qui était une très grande épreuve pour eux. En 1854, Henry fut réuni à sa famille – alors agrandie de deux autres garçons – à Rochester, dans l’État de New York. Mais il dut partager son foyer avec une grande « famille » composée du personnel de la Review and Herald. Ses parents travaillaient sans arrêt, souvent de 16 à 18
heures par jour, ce qui leur laissait peu de temps pour la famille3. En 1855, les White et le personnel du bureau déménagèrent de Rochester à Battle Creek, au Michigan. Là, pour la première fois, Henry eut le bonheur de faire l’expérience d’une vie familiale un peu plus normale. La famille accueillait une ou deux filles qui s’occupaient des travaux ménagers et prenaient soin des enfants. Les grands-parents venaient aussi de temps en temps. Mais Henry n’eut jamais plus à partager son foyer avec une douzaine d’imprimeurs, de lecteurs d’épreuve, de compositeurs, et de relieurs. Il est vrai que ses parents devaient quand même s’absenter souvent pendant de longues périodes de temps, mais au moins, ses frères et lui avaient maintenant un foyer, leur foyer. Ellen White écrivit : « À partir du moment où nous avons déménagé à Battle Creek, le Seigneur a commencé à nous délivrer de notre captivité4. » Une partie du plan de Dieu à l’égard de l’organisation de l’Église incluait l’unité et la sécurité familiales. Tandis qu’il amenait son Église vers une orga-
nisation complète, le Seigneur donna à Henry White et à ses petits frères un lieu où ils pouvaient se sentir chez eux. Sécurité financière : Mary Jane (Walker) Loughborough (1832-1867) En 1851, Mary Jane Walker épousa John Norton Loughborough. John était peintre en bâtiment la semaine, et prédicateur le week-end pour les adventistes du 1er jour. Il était également marchand de serrures pour fenêtres à guillotine. Environ un an après leur mariage, Mary et John acceptèrent le sabbat du 7e jour et se joignirent aux croyants de Rochester, dans l’État de New York. John sentit qu’il était de son devoir de prêcher à plein temps. Mary, cependant, s’inquiétait de leurs finances. C’est avec des sentiments partagés qu’elle lui fit au revoir de la main tandis qu’il s’en allait prêcher dans différentes villes de l’État de New York. Bientôt, il se rendit dans d’autres États, dont l’Ohio, le Michigan, l’Illinois, et le Wisconsin. Les périodes de séparation s’allongèrent. Le « salaire » de John consistait en un par-dessus, quelques boisseaux de pommes et de pommes de terre, de la viande, et un dollar de temps à autre. En 1856, frustrés et découragés, Mary et John quittèrent Rochester et déménagèrent à Waukon, en Iowa, où John trouva de nouveau du travail dans le secteur du bâtiment. Mais Dieu
17 novembre 1855 : David Livingstone devient le premier Européen à voir les chutes Victoria, lesquelles marquent aujourd’hui la frontière entre la Zambie et le Zimbabwe.
1854-1859
Printemps 1855 : Premier lieu de réunion adventiste construit à Battle Creek, au Michigan, nommé « La maison de prière ».
B i bl i oth è que de l ’ Inst i tut S m i thson i an / T ho m as B a i nes
24 novembre 1859 : Publication de l’ouvrage De l’origine des espèces par le naturaliste anglais Charles Darwin.
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E n couverture
comprenait, et dans une intervention spectaculaire, il envoya James et Ellen White les encourager à retourner dans le ministère. Le cœur de Mary fut touché. Avec larmes, elle exhorta John à prêcher de nouveau. Le 16 janvier 1859, l’Église à Battle Creek vota un plan d’offrandes systématiques5, ce qui permettrait de verser un salaire régulier aux prédicateurs. Dieu continua de diriger son Église vers un système organisé, lequel assura à Mary et à de nombreuses femmes comme elle la sécurité financière. Confiance mutuelle : Joseph Bates (1792-1872) « Le père » Bates fut l’un de nos pionniers les plus âgés. Ayant été capitaine de bateau et propriétaire d’un navire, il était habitué à commander. De temps à autre, il devait faire des efforts pour respecter les dirigeants plus jeunes – surtout James White. Il arrivait à Joseph et à d’autres prédicateurs d’être tentés de travailler indépendamment, et de miner involontairement l’œuvre de leurs collègues prédicateurs.
Mais au fond de son cœur, Joseph avait confiance en Dieu et en ses voies. En 1855, il présida une conférence où les délégués votèrent finalement de recommander de changer l’heure du commencement et de la fin du sabbat. Or, Joseph avait pendant longtemps soutenu que le sabbat commençait et se terminait à 18 heures. Mais il accepta gracieusement la décision des participants de recommander plutôt l’heure du coucher du soleil. Le pasteur John O. Corliss, rappela cet événement en ces termes : « Joseph avait un cœur tendre. Il corrigeait ses erreurs “sans faire d’histoires”6. » Le plan divin pour l’organisation de l’Église était en cours. En ces jours-là, Dieu, bien que ce fût souvent une lutte ardue, commença à mettre sur pied une Église qui favorisait un climat de confiance et de coopération. n 1 Ellen
G. White, Christian Experience and Teachings, p. 118. Life Sketches, p. 121. Spiritual Gifts, vol. 2, p. 204. 4 Life Sketches, p. 159. 5 The Advent Review and Sabbath Herald, 3 février 1859, p. 84. 6 Review and Herald, 16 août 1923, p. 8. 2 Idem, 3 Idem,
Stanley D. Hickerson sert actuellement d’annotateur pour le projet Lettres et manuscrits du Ellen G. White Estate. Il habite au Michigan (États-Unis).
Une
Église
enfin or 1860-1863
I
nitialement, les premiers adventistes observateurs du sabbat s’opposaient farouchement à toute forme d’organisation de l’Église au-delà du niveau local. Leur mentalité n’était que l’écho des propos de George Storrs, un prédicateur millérite ayant écrit au début de 1844 : « Dès que l’homme s’avise d’organiser une Église, celle-ci devient Babylone. » Deux facteurs principaux, toutefois, amenèrent les premiers adventistes du 7e jour à établir finalement une structure organisationnelle qui pourrait réunir leurs congrégations disséminées en un corps harmonieux. Il y eut d’abord les défis d’ordre pratique occasionnés par la croissance numérique et l’expansion géographique de leur mouvement. Au début des années 1860, on comptait déjà en Nouvelle-Angleterre et aussi loin qu’en Iowa* et au Wisconsin plusieurs congrégations adventistes observant le sabbat. Livrées à elles-mêmes, elles se heurteraient certainement au congrégationalisme et aux disputes doctrinales. Puis, un autre facteur important stimula le processus organisationnel :
12 avril 1861 : La guerre de Sécession est déclenchée lorsque les troupes des Confédérés attaquent le fort Sumter.
1860-1863
16 janvier 1859 : Des familles pastorales telles que celle de John et Mary Loughborough reçoivent un soutien financier après que l’Église réunie à Battle Creek ait voté le « Plan d’offrandes systématiques ».
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1er octobre 1860 : Lors de la session de la Conférence générale à Battle Creek, au Michigan, les délégués prennent la décision suivante : « Voté, que nous prenions le nom d’“Adventistes du septième jour”. »
B i bl i oth è que
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C ongr è s
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Alberto R. Timm
ceci : « Nous ne pouvons choisir aucun nom qui soit plus approprié que celui qui s’accorde avec notre profession de foi et qui l’exprime de façon à nous désigner comme un peuple particulier. […] Le nom d’Adventiste du septième jour met en évidence les vraies caractéristiques de notre foi, et il sera un moyen de convaincre un esprit curieux de vérité1. »
ganisée la compréhension doctrinale de l’unité de tous les croyants (voir Jn 17.20-23 ; 1 Co 12.12-30 ; Ep 4.11-16), laquelle ne pourrait se réaliser que par un modèle d’organisation de l’Église capable de fonctionner à l’intérieur de chaque congrégation et au-delà de toutes les congrégations. Ainsi, après l’élection de dirigeants spécifiques pour les congrégations locales (au cours des années 1850), le processus organisationnel se poursuivit avec des délégués de ces églises, lesquels procéderaient à l’élection de leurs premiers dirigeants régionaux, et plus tard, de leurs dirigeants généraux. Le nom de l’enfant Le choix d’un nom officiel pour l’œuvre des publications, et par extension, pour l’Église elle-même, constitua une étape cruciale du processus organisationnel. Le 1er octobre 1860, les délégués de la session de la Conférence générale à Battle Creek, au Michigan, prirent la décision suivante : « Voté, que nous prenions le nom d’“Adventistes du septième jour”. » Plus tard, Ellen White déclara
Mise en place des structures La formation de fédérations adventistes constitua la première étape majeure dans l’établissement d’une organisation d’Église au-delà de l’église locale. En octobre 1861, la première fédération adventiste fut établie au Michigan. Les délégués élurent J. N. Loughborough, Moses Hull, et M. E. Cornell au comité de fédération. En 1862, six autres fédérations virent le jour – Iowa du Sud (16 mars), Iowa du Nord (10 mai), Vermont (15 juin), Illinois-Wisconsin (27 septembre), Minnesota (octobre), et New York (25 octobre). Le processus organisationnel atteignit son point culminant avec l’établissement d’une Conférence générale, laquelle avait pour mission de coordonner et de superviser les activités des fédérations. Du 20 au 23 mai 1863, des délégués de New York, de l’Ohio, du Michigan, du Wisconsin, de l’Iowa, et du Minnesota se réunirent à Battle Creek, au Michigan, pour formuler une constitution pour une Conférence générale et pour élire ses officiers. On adopta une forme représentative de l’organisation de l’Église.
Des délégués des différentes fédérations éliraient les officiers de la Conférence générale sur une base annuelle. James White fut élu à l’unanimité en tant que premier président de la Conférence générale, mais il refusa le poste pour éviter que l’on ne se méprenne sur les mobiles de sa contribution dans l’établissement de l’organisation. Finalement, les délégués élurent John Byington à la place de James White. Uriah Smith et E. S. Walker devinrent respectivement secrétaire et trésorier de la Conférence générale. Le comité exécutif fut composé de James White, John Byington, J. N. Loughborough, J. N. Andrews, et G. W. Amadon. Ainsi, vers le milieu de 1863, l’Église adventiste du 7e jour disposait des trois paliers suivants : les congrégations locales, les fédérations, et la Conférence générale. Les unions et les divisions ne s’ajoutèrent qu’au début du 20e siècle. Une union parfaite entre les croyants Ellen White considérait la structure organisationnelle comme indispensable pour l’Église dans toutes ses étapes, y compris dans les derniers jours de ce monde. Elle donna cet avertissement : « Il y en a qui pensent qu’en approchant de la fin des temps, chaque enfant de Dieu doit se conduire indépendamment de toute organisation religieuse. Mais le Seigneur m’a montré que dans notre œuvre, l’indépendance comprise de cette manière n’existe pas. Les étoiles obéissent toutes à des lois, évoluant les unes et les autres selon la volonté de Dieu. Pour que l’œuvre du Seigneur puisse progresser d’une manière saine et solide, il faut de même qu’il y ait une union parfaite entre les croyants2. » n 1 Ellen
G. White, Témoignages pour l’Église, vol. 1, p. 89. 2 Id., Témoignages pour l’Église, vol. 3, p. 483. * Note du traducteur : Distance approximative entre la NouvelleAngleterre et l’Iowa : 2 000 kilomètres.
Octobre 1861 : La première fédération locale est organisée au Michigan. Le comité de fédération est composé de J. N. Loughborough, Moses Hull, et M. E. Cornell. Joseph Bates est en le premier président.
20-23 mai 1863 : Des délégués des différentes fédérations organisent la Conférence générale à Battle Creek, au Michigan.
Alberto R. Timm, titulaire d’un doctorat, est originaire du Brésil. Il s’est joint récemment au Ellen G. White Estate en tant que directeur adjoint. Il est marié à Marly. Le couple a trois enfants. Mai 2013 | Adventist World
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P atrimoine
L
e 20 septembre 1863, à Manchester, au New Hampshire (États-Unis), Moses Hull, prédicateur et débatteur adventiste renommé, de même qu’auteur, annonça à une congrégation stupéfaite qu’il quittait le pastorat. Il allait rentrer chez lui, en Indiana, et désormais, ne prêcherait plus1. La plupart des membres d’église apprirent dans un avis publié dans le numéro du 5 janvier 1864 de Advent Review and Sabbath Herald (maintenant Adventist Review) que Moses Hull avait apostasié et embrassé le spiritisme2. Une semaine plus tard, la Review donnait la description d’une réunion publique tenue par Moses Hull à Battle Creek où, pour la première fois, il avait défendu le spiritisme3. Qui était donc cet orateur apprécié qui se détourna si rapidement de la propagation de l’adventisme pour se faire le champion du spiritisme ?
James R. Nix
Moses ull H
Début de l’histoire Moses Hull, septième d’une fratrie de 16 enfants4, naquit en 1835 en Ohio, aux États-Unis. Dans la famille, on comptait trois paires de jumeaux, dont Moses et son jumeau, Aaron. Celui-ci mourut en bas âge5. Le père, le Dr James Hull, était membre de l’Église baptiste. On se souvient de Moses comme d’un « homme plus petit que la moyenne, de constitution robuste, au maintien très droit. […] Sa tête était imposante, ses traits, réguliers, et son visage, habituellement souriant6. » De plus, il avait, disait-on, « une voix [mélodieuse] de ténor »7. À l’âge de 19 ans, Moses se maria. Tragiquement, sa femme mourut huit semaines plus tard8. Il ne tarda pas à se remarier, cette fois à Elvira Lightner, âgée de 16 ans9. Ils eurent quatre filles, la plus jeune étant née moins de trois semaines avant que son père n’annonce son départ de l’Église adventiste10. Avant de devenir un adventiste observateur du sabbat en 185711, Moses Hull avait déjà fréquenté trois autres Églises12, et commencé à prêcher au nom de l’une d’elles à l’âge de 16 ans13. Peu après avoir accepté le sabbat du 7e jour, il se mit à prêcher au nom de sa nouvelle foi. Dès lors, jusqu’à son apostasie en 1863, plusieurs de ses articles parurent dans la Review.
De pasteur adventiste à défenseur du spiritisme
Évangéliste et débatteur En août 1858, Moses Hull fut consacré au ministère, probablement par James White14. On croit que les deux hommes s’étaient d’abord rencontrés le mois précédent, lors du voyage de James à Iowa City, où Moses Hull et J. H. Waggoner tenaient une campagne d’évangélisation15. Plus tôt cette année-là, Moses s’était joint à J. H. Waggoner pour tenir une campagne d’évangélisation en Iowa16. Peu après sa consécration au ministère, Moses Hull commença à tenir seul des campagnes d’évangélisation dans plusieurs États. Avec le temps, plutôt que de se limiter à la prédication, il décida de participer à des
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P H O T O :
débats publics, ce à quoi il excellait. Moses sortait habituellement vainqueur de ces débats grâce au bien-fondé de ses arguments. Cependant, il n’avait pas autant de succès quand venait le temps de convaincre les gens de quitter leur Église pour se joindre aux observateurs du sabbat. Chose intéressante, en 1901, de nombreuses années après avoir embrassé le spiritisme, Moses Hull reconnut, lors d’un débat auquel il participait, que « les débats font peu de convertis ou règlent rarement les désaccords »17. Quand la foi vacille Moses Hull assista à deux importantes réunions tenues à Battle Creek, au Michigan. La première se déroula en 1860. C’est lors de cette réunion que le nom « adventiste du 7e jour » fut choisi. La seconde eut lieu lors de l’organisation de la Conférence générale en 186318. Entre ces deux réunions historiques, Moses commença à participer à des débats où il s’opposait aux spirites. Ellen White, et d’autres encore, le lui
C O U R T O I S I E
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C E N T R E
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L’ U N I V E R S I T É
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MOSES HULL : Moses Hull, évangéliste et débatteur dans la jeune Église adventiste.
déconseillèrent fortement, mais il persista. En octobre 1862, Moses décida de se rendre seul à Paw Paw, au Michigan, pour participer à un débat spirite. Mais au cours de ce débat, il devint tellement confus qu’il déclara à son adversaire spirite qu’il allait devenir spirite… Ce dernier l’exhorta à y réfléchir plus d’une fois avant de s’engager dans une telle direction19. Peu après le débat à Paw Paw, plusieurs dirigeants adventistes rencontrèrent Moses Hull chez J. N. Loughborough, à Battle Creek, et prièrent pour lui. Ce soir-là, Dieu donna à Ellen White une vision dans laquelle elle reçut un message pour ce pasteur à la foi vacillante20. « Il me fut présenté, dit-elle, comme se tenant devant un horrible gouffre, prêt à sauter. S’il s’élance, ce sera pour toujours. Sa destinée éternelle sera fixée21. » Cette réunion de prière sembla aider Moses. En janvier 1864, la Review publia une lettre ouverte de sa part. Dans cette lettre, il avait admis avoir participé au débat à Paw Paw avec W. F. Jamieson, ou plus précisément avec « un démon professant être l’esprit de M. Downing parlant à travers W. F. Jamieson ». Et il avait ajouté : « Je doute maintenant qu’il soit approprié de discuter avec de tels esprits22. » Lorsque Moses admit que son interlocuteur pendant ce débat n’était pas W. F. Jamieson, mais un démon prétendant être l’esprit d’un certain monsieur Downing, il était parfaitement conscient de ce qu’il faisait. Il avait non seulement lu les commentaires d’Ellen White sur le spiritisme23, mais aussi travaillé aux côtés de J. H. Waggoner, l’auteur de l’un des premiers livres les plus importants sur le spiritisme24. En outre, il avait lui-même écrit un petit tract sur le sujet25. Un changement d’allégeance Suite à la session de la Conférence générale de juin 1863, on envoya Moses Hull faire de l’évangélisation en NouvelleAngleterre avec J. N. Loughborough. Mais ses anciens doutes resurgirent à un point tel qu’en septembre, il quitta l’Église adventiste et devint un spirite26. Il entraîna sa femme27, ses quatre filles28, et Daniel W. Hull, son frère plus âgé29. Ce dernier avait parfois travaillé dans l’évangélisation avec lui en tant que laïc30. Désormais spirite, Moses Hull publia plusieurs articles31 et bon nombre de livres et brochures promouvant le spiritisme32. En outre, il quitta sa femme et vécut en union libre avec Mattie Sawyer, un médium spirite33. Leur promotion ouverte de « l’amour libre » provoqua un tel scandale que pendant un certain temps, même les spirites cessèrent de les soutenir34. En 1902, Moses Hull devint le premier président de l’Institut Morris Pratt, un établissement destiné à la formation de médiums spirites35. De nombreuses années auparavant, Ellen White avait écrit à Moses Hull : « Si vous étiez en chaire et ailleurs un homme pieux et fervent, une influence puissante accompagnerait
votre prédication36. » Hélas, il ne changea pas. Mais le meilleur résumé de ce que nous pouvons retenir de la vie de Moses Hull, c’est ce qu’il déclara lui-même en 1860 : « Il se peut que je me perde ; mais même si cela m’arrive, je serai toujours reconnaissant de ce que la sainte cité soit suffisamment bon marché pour ceux qui l’obtiennent37. » n 1 J. N. Loughborough, Rise and Progress of the Seventh-day Adventists, Battle Creek, Mich., General Conference Association, 1892, p. 252. 2 Advent Review and Sabbath Herald, 5 janvier 1864, p. 45. 3 Advent and Sabbath Herald, 12 janvier 1864, p. 56. 4 The Psychic Era, mars 1902, p. 2 ; The Greatest Debate Within a Half Century Upon Modern Spiritualism (entre Moses Hull et W. F. Jamieson), 1904, p. 4. (Il s’agit d’un récit autobiographique écrit par Moses Hull. Daniel Hull mentionne une année intermédiaire (Moses Hull [1907], p. 13). Il spécifie que son frère plus jeune est né en 1836. 5 The Psychic Era, mars 1902, p. 2 ; The Greatest Debate Within a Half Century, p. 4. 6 Victoria Barnes, comp., Centennial Book of Modern Spiritualism, 1948, p. 128. 7 Youth’s Instructor, 22 novembre 1938, p. 3. 8 D. Hull, p. 22 ; The Psychic Era, mars 1902, p. 6, 7. 9 Selon l’information disponible sur ancestry.com, ils se marièrent en 1854. 10 Selon l’information disponible sur ancestry.com, Alfaretta Hull naquit le 2 septembre 1863. 11 D. Hull, p. 22. 12 Dans The Seventh-day Adventist Encyclopedia, Hagerstown, Md., Review and Herald Pub. Assn., 1996, vol. 10, p. 718, on lit qu’auparavant, il avait été membre de deux autres églises. Cependant, cette information ne tient pas compte de ce que pendant une brève période de temps, il ait peutêtre été méthodiste (voir D. Hull, p. 19). 13 The Psychic Era, mars 1902, p. 4. 14 Advent Review and Sabbath Herald, 23 septembre 1858, p. 140. 15 Advent Review and Sabbath Herald, 5 août 1858, p. 92, 93. 16 Advent Review and Sabbath Herald, 27 mai 1858, p. 12, 13 ; 22 juillet 1858, p. 76. 17 The Greatest Debate Within a Half Century, p. 103. 18 Advent Review and Sabbath Herald, 23 octobre 1860, p. 178, 179 ; 26 mai 1863, p. 204-206. 19 Pacific Union Recorder, 6 juin 1912, p. 2 ; Advent Review and Sabbath Herald, 19 avril 1906, p. 9. 20 Loughborough, p. 246-248, 251 ; Pacific Union Recorder, 13 juin 1912, p. 1. Voir aussi Ellen G. White, Testimonies for the Church, Mountain View, Calif,. Pacific Press Pub. Assn., 1948, vol. 1, p. 426-433. 21 E. G. White, Testimonies, vol. 1, p. 427. 22 Advent Review and Sabbath Herald, 27 janvier 1863, p. 69. 23 Voir Ellen G. White, A Sketch of the Christian Experience and Views of Ellen G. White, Sarasota Springs, N.Y., James White, 1851, p. 47 ; idem, Supplement to the Experience and Views of Ellen G. White, Rochester, N.Y., James White, 1854 ; idem, Spiritual Gifts, Battle Creek, Mich., Steam Press, 1858, vol. 1, p. 173-179. 24 J. H. Waggoner, Nature and Tendency of Modern Spiritualism, 2e éd., 1860 (la première édition fut publiée en 1857, avant que Moses Hull et J. H. Waggoner travaillent ensemble). 25 Moses Hull, Infidelity and Spiritualism, 1862. 26 Pacific Union Recorder, 13 juin 1912, p. 1 ; Loughborough, p. 251, 252. 27 Elvira L. Hull, letter in Woodhull and Claxton Crucible, 6 septembre 1873, p. 5 ; voir aussi une photocopie d’un manuscrit non publié dans la collection de l’auteur : Alice Thompson Edwards, « My Memories of Moses Hull », p. 7 (des parties du manuscrit furent publiées dans le Youth’s Instructor, le 22 novembre 1938, p. 1, 3, 10, 13). 28 D. Hull, p. 40. Ici, il ne s’agit pas d’une déclaration précise. J’ai découvert ailleurs que deux de ses filles étaient impliquées dans le spiritisme, pas les quatre. 29 Advent Review and Sabbath Herald, 28 juillet 1868, p. 16. 30 Advent Review and Sabbath Herald, 20 octobre 1859, p. 176. 31 Julia Schlesinger, Workers in the Vineyard, 1896, p. 56, 57. 32 Ibid., p. 57, 58. À ma connaissance, il existe 11 livres et huit brochures (petits ouvrages de moins de 100 pages) de Moses Hull alors qu’il était spirite. 33 Mattie Hull, Wayside Jottings, 1888, pp. xv, xvi ; voir aussi Youth’s Instructor, 22 novembre 1938, p. 13. 34 D. Hull, p. 40-42. 35 Ibid., p. 67-70 ; voir le site Web du Morris Pratt Institute. 36 E. G. White, Testimonies, vol. 1, p. 433. 37 Advent Review and Sabbath Herald, 29 mars 1860, p. 149.
James R. Nix est directeur du Ellen G. White Estate à Silver Spring, au Maryland (États-Unis). Mai 2013 | Adventist World
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onfiez-vous en l’Éternel, votre Dieu, et vous serez affermis ; confiez-vous en ses prophètes, et vous réussirez. » « (2 Ch 20.20, LSG) La Bible enseigne que Dieu dirige son peuple par le don de prophétie. Les adventistes du 7e jour croient que Dieu a guidé son peuple dans l’établissement des premiers ministères importants de l’Église par le biais des visions et des songes d’Ellen G. White. Le Ministère des publications L’année 1848 fut une année fertile en rassemblements de croyants adventistes grâce aux « Conférences du sabbat ». Pour la première fois, des adventistes observateurs du sabbat se rassemblaient pour comprendre l’importance du sabbat dans le cadre du scellement du peuple de Dieu, au temps de la fin. Les 17 et 18 novembre 1848, lors d’une conférence chez Otis Nichols, à Dorchester, au Massachusetts, ils s’efforcèrent de comprendre cette question. Cette conférence faisait suite à une réunion qui s’était tenue en octobre à Topsham, dans le Maine. Ils y avaient étudié le scellement d’Apocalypse 7 dans le contexte du message des trois anges d’Apocalypse 14. Ils désiraient comprendre maintenant de quelle façon Dieu voulait qu’ils incorporent la vérité du sabbat dans leur prédication de l’Évangile éternel. À cette réunion, Ellen White fut ravie en vision. La vision terminée, elle se tourna vers James, son mari, et lui dit : « J’ai un message pour toi. Tu dois commencer à imprimer un petit journal et le répandre parmi le peuple. Qu’il soit petit d’abord ; à mesure que les gens le liront, ils enverront de l’argent pour l’imprimer, et il aura du succès dès le début. » Puis, elle fit une prédiction saisissante : « Il m’a été montré que de ce petit commencement, des flots de lumière inonderaient le monde1. » Cette vision et d’autres encore amenèrent James White à commencer la publication du journal Present Truth (La vérité présente) en juillet 1849. Ce journal servit à convaincre les adven-
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tistes de l’importance du sabbat du 7e jour à la lumière du retour imminent de Jésus. En 1850, il fut remplacé par Second Advent Review and Sabbath Herald, lequel se poursuit à ce jour par la revue Adventist Review et sa revue sœur Adventist World. L’étendue de l’œuvre des publications de l’Église adventiste est attribuable en grande partie aux visions prophétiques d’Ellen White. Le Ministère de la santé Au cours des années 1850 et 1860, les adventistes du 7e jour étaient en butte à un problème de taille. Comme la plupart des Américains, la majorité d’entre eux souffraient de maladies transmissibles et de désordres liés au style de vie. La
don de
p rop h é t i e un guide pour l’Église Merlin D. Burt
Des visions et des songes à l’origine d’importants ministères
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tuberculose, le choléra, la diphtérie, la pneumonie, et d’autres maladies encore, fauchaient régulièrement de nombreuses vies. Les principes de la santé et de l’hygiène étaient largement inconnus de la population. Un régime composé principalement de viande, de gras et d’épices fortes provoquaient des AVC, des maladies cardiaques, et des carences alimentaires. Entre 1848 et 1865, Ellen White reçut quatre visions distinctes sur la réforme sanitaire. En 1848, le Seigneur lui montra les effets nuisibles du tabac, du thé, et du café2. Le 12 février 1854, elle eut une vision sur l’importance de l’hygiène, de la tempérance, et sur le danger lié à la consommation d’aliments riches ou raffinés. « J’ai vu parmi les saints des personnes malades à cause de leur appétit malsain. Si nous désirons être en bonne santé, nous devons prendre particulièrement soin de la santé que Dieu nous a accordée, renoncer à satisfaire un appétit malsain, manger plus d’aliments entiers [dans leur état naturel], et peu de graisse3. » Le 6 juin 1863, alors qu’Ellen se trouvait chez les Hilliard, à Otsego, au Michigan, elle reçut une vision qui eut l’impact le plus décisif sur les adventistes. Cette vision développait ce qu’elle avait vu précédemment, et entre autres choses, faisait la promotion du végétarisme, de l’abstention de la viande de porc, et démontrait le lien entre la santé et la confiance en Dieu. Le 25 décembre 1865, lors d’une quatrième vision à Rochester, dans l’État de New York, elle reçut pour instruction de dire aux adventistes d’établir leur propre institution de santé. Cette recommandation était, certes, une bénédiction pour les adventistes ; toutefois, Ellen la considérait comme un ministère de la santé pour le grand public. Elle écrivit : « Une telle institution, lorsque bien dirigée, nous permettrait d’apporter nos vérités à de nombreuses personnes qu’il nous serait impossible d’atteindre par des moyens ordinaires. […] En étant ainsi placés sous l’influence de la vérité, certains trouveraient non seulement un soulagement pour leurs infirmités physiques, mais aussi un baume pour leurs âmes atteintes de la maladie du péché4. » Suite à ces visions, les adventistes commencèrent à se conformer à un nouveau style de vie et à une nouvelle façon de présenter le message des trois anges. La réforme sanitaire devint le « bras droit » de l’Évangile. Par le biais des visions qu’il donnait à Ellen White, Dieu guida son peuple et lui accorda ce nouvel outil.
personnellement des décisions morales ; l’utilisation judicieuse du temps ; la nécessité de cultiver la personne dans toutes ses dimensions – mentale, physique, morale, et spirituelle. Elle démontra également le lien existant entre les principes sanitaires et l’éducation. Elle conclut son témoignage par ces paroles : « L’objectif premier de l’éducation est de nous rendre aptes à utiliser les forces que Dieu nous a données de manière à bien représenter la religion de la Bible et à promouvoir la gloire de Dieu de la meilleure façon possible. […] Il nous faut une école où ceux qui entrent tout juste dans le ministère peuvent apprendre au moins les matières générales de l’éducation, et approfondir les vérités de la Parole de Dieu pour notre temps5. » Ce message conduisit à l’établissement de l’Institut d’enseignement supérieur de Battle Creek en 1874 – le premier établissement d’un réseau mondial d’instituts d’enseignement supérieur et d’universités adventistes. Pendant les années 1890, l’éducation primaire et secondaire devint une priorité. Aujourd’hui, les adventistes accordent une importance particulière à l’éducation et dirigent le plus grand système scolaire protestant au monde. De concert avec les publications et la santé, l’éducation a profondément influencé la façon dont les adventistes présentent l’Évangile. Et tout ceci parce que le Seigneur a guidé son Église en donnant à sa messagère des instructions qu’elle nous a transmises par ses écrits.
Le Ministère de l’éducation Avant les années 1870, la plupart des adventistes ne recevaient que fort peu d’instruction formelle. Cependant, ils désiraient tellement lire la Bible et en comprendre le message qu’ils s’adonnèrent particulièrement à la lecture et au développement de leur faculté de réflexion. En 1872, Ellen White publia le témoignage n° 22, que l’on retrouve aujourd’hui dans une série de neuf livres intitulée Testimonies for the Church. Dans une vision, Dieu lui révéla l’importance de l’éducation adventiste. Dans un article de près de 50 pages, elle présenta les différents principes d’une bonne éducation. Elle aborda des thèmes tels que l’importance d’enseigner aux enfants et aux jeunes à réfléchir pour eux-mêmes et à prendre
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Un don de Dieu Parfois, les adventistes et ceux qui sont bénis par les ministères des publications, de la santé, et de l’éducation de l’Église ne se rendent pas compte que Dieu a guidé l’établissement et le développement de tels ministères. Notre Père se soucie tellement de ses enfants, il a tellement à cœur de transmettre efficacement un message d’espérance à un monde qui se meurt qu’il nous a guidés directement par des visions et des songes. Rien d’étonnant à ce que les adventistes apprécient les écrits d’Ellen White ! En reconnaissance d’un don si merveilleux, lisons les livres d’Ellen White. Le ministère de la guérison et Éducation présentent la plupart des principes sanitaires et éducatifs que la messagère du Seigneur a reçus en vision. n G. White, Premiers écrits, p. XXIII. 2 James White, « Present Truth, and Present Conflicts: Or, the Duties and Dangers of Our Time », Advent Review and Sabbath Herald, 8 novembre 1870, p. 164 ; Ellen G. White à « Brother and Sister Howland », 12 novembre 1851, lettre 8, 1851. 3 Ellen G. White, « Reproof for Adultery and Neglect of Children », 12 février 1854, Manuscrit 1, 1854. 4 Ellen G. White, Testimonies for the Church, vol. 1, p. 492, 493. 5 Ellen G. White, Testimonies for the Church: No. 22, Battle Creek, MI, Seventh-day Adventist Publishing, 1872, p. 48.
Merlin D. Burt est directeur de la branche du Ellen G. White Estate située à l’Université Andrews, à Berrien Springs, au Michigan (États-Unis). Mai 2013 | Adventist World
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, Premier ou Christ est appelé le « premier-né de toute la création » (Col 1.15). Qu’est-ce que cela veut dire ?
premier-né ?
Ce verset est souvent utilisé par ceux qui nient la divinité du Christ, lesquels disent qu’il est le premier être créé par Dieu. En cherchant une réponse, je résumerai l’utilisation du terme « premier-né » dans l’Ancien Testament, son usage dans le Nouveau Testament, et son application à Jésus. 1. Premier-né dans l’Ancien Testament. Dans l’Ancien Testament, c’est l’usage des animaux et des humains premiers-nés qui prédomine. Les premiers-nés des animaux et les premiers-nés des humains appartenaient les uns et les autres au Seigneur parce qu’il leur avait préservé la vie lors de la mort des premiers-nés de l’Égypte (Ex 13.15). Chez les animaux purs, les premiers-nés étaient sacrifiés au Seigneur, mais ceux des animaux impurs devaient être rachetés (Ex 13.13a ; Lv 27.26,27). Les premiers-nés des humains devaient aussi être rachetés (Ex 13.13b, 15). Plus tard, les Lévites furent offerts au Seigneur pour exercer leur ministère dans le sanctuaire à la place des autres premiers-nés d’Israël. Ainsi, ils furent rachetés de façon permanente (Nb 8.16-18). Le premier-né des humains était « les prémices de [la] vigueur » (Gn 49.3), autrement dit une manifestation de la puissance procréatrice du père. De la perspective de la mère, le premier-né était les « prémices du sein maternel » (Ex 13.2, DRB). L’importance des premiers-nés reposait probablement sur le fait que le soin de diriger la famille après la mort du père incombait au fils aîné. Par conséquent, il recevait une double portion de l’héritage, de même que l’honneur et le respect de la famille (Dt 21.17). Le titre « premier-né » symbolisait ce qu’il y avait de meilleur, et par conséquent, indiquait le caractère unique du fils et sa prééminence sur le reste de la famille. Par extension, ce terme a été appliqué en dehors du contexte de la naissance. Ainsi, Israël était le « fils premier-né » du Seigneur (Ex 4.22) dans le sens qu’il serait le « trésor spécial » de Dieu, « un royaume de sacrificateurs et une nation sainte » (Ex 19.5,6). David est aussi appelé le premier-né dans le sens qu’il est « le plus haut placé des rois de la terre » (Ps 89.28). 2. Le premier-né dans le Nouveau Testament. Jésus est appelé le fils premier-né de Marie (Lc 2.7), les prémices de son sein. D’autres passages dans le Nouveau Testament utilisent
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le titre « premier-né » de façon métaphorique. Selon Hébreux 12.23, il y a une « assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux ». C’est une autre façon de dire que l’Israël spirituel est le premier-né du Seigneur. Quant à Jésus, il est « le premier-né d’un grand nombre de frères » (Rm 8.29). Cette expression indique le rang prééminent de Jésus parmi ceux qui sont rachetés par sa grâce et désignés par lui comme étant ses frères. Christ est aussi « le premier-né d’entre les morts » (Col 1.18 ; Ap 1.5). Le terme est utilisé pour indiquer que lui seul a triomphé de la puissance de la mort et rendu la victoire possible aux humains. 3. Le premier-né de la création. Le contexte de Colossiens 1.15 indique clairement que le terme « premier-né », tel qu’appliqué à Jésus, signale sa prééminence dans la création et sa puissance ou sa souveraineté sur elle. Premièrement, le passage traite de l’origine de la création, non de celle de Jésus. Tout a été créé par lui, et il est avant toutes choses (v. 16,17). Deuxièmement, il est décrit comme étant le commencement, c’est-à-dire, celui qui a créé dès le commencement (Gn 1.1). La création a eu un commencement, pas lui ! Troisièmement, Jésus est aussi « le premier-né d’entre les morts » (Col 1.18). Il y a contraste entre le commencement de la création – époque où la mort n’existait pas – et l’œuvre eschatologique du Christ, lequel a triomphé de la puissance de la mort. En tant que premier-né d’entre les morts, il a autorité sur la mort. Quatrièmement, Dieu avait pour dessein que le Christ soit « en tout le premier » (v. 18). En tant que créateur et rédempteur, Jésus occupe la première place dans le cosmos. Il est le chef suprême en qui tout subsiste (v. 17). Finalement, Christ est l’image même de Dieu parce que la plénitude de Dieu habite en lui (v. 15,19). Par conséquent, sa suprématie s’enracine non seulement dans son œuvre, mais aussi dans sa nature divine même. n
Ángel Manuel Rodríguez est maintenant à la retraite. Il a servi l’Église en tant que pasteur, professeur, et théologien.
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biblique
Une
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certaine
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uste avant son ascension, Jésus fit à ses disciples cette promesse rassurante : « Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. » (Jn 14.3) Depuis, 2 000 ans se sont écoulés. Cette promesse ne s’est pas encore accomplie ; Jésus n’est pas revenu. Les croyants fidèles l’ont attendu pendant des siècles. Certains ont même fixé des dates pour son retour. Mais chaque fois, ils ont été profondément déçus. Pourquoi Jésus n’est-il pas revenu ? Pourquoi ce retard ? Qu’attend-il ? Dans l’étude de ce mois-ci, nous allons découvrir des réponses à ces questions.
1 Selon Matthieu 24.36, qui seul connaît l’heure exacte du retour de notre Seigneur ? Le ciel n’a pas révélé l’heure exacte du retour du Christ. Si les disciples avaient su que ce retour ne se produirait que 2 000 ans plus tard, ils auraient été certainement découragés. Le fait de ne pas savoir quand Jésus reviendra nous motive à nous préparer jour après jour pour son glorieux retour.
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Selon l’apôtre Paul (1 Tm 2.3,4), que désire Dieu par-dessus tout ? Rien n’importe davantage pour Dieu que le salut de ceux que Jésus est venu sauver. Il souhaite ardemment que tous les humains acceptent le sacrifice du Christ sur le calvaire, qu’ils soient sauvés et vivent dans son royaume éternellement.
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Lisez 2 P 3.9, 10. Que penser des promesses de Dieu sur le retour de Jésus ? Le Seigneur aurait-il manqué à ses promesses ? Le Seigneur n’a pas manqué à ses promesses. L’apôtre Pierre nous explique en partie pourquoi Jésus n’est pas encore revenu : Dieu, dit-il, « use de patience […], ne voulant pas qu’aucun périsse ». Lui-même attend et souffre à cause du péché. Il fait tout ce qu’il peut pour sauver autant de gens que possible.
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Mark A. Finley
4 Lisez Matthieu 24.14 et Apocalypse 14.6, 7. Selon ces versets, qu’est-ce qui doit se produire avant le retour de Jésus ? Quand tous les habitants de la terre auront eu une occasion raisonnable d’entendre le message du temps de la fin et de faire leur choix final et irrévocable pour ou contre le Christ, alors, Jésus reviendra. Lisez aussi Apocalypse 22.10-12.
5 Lisez Marc 4.26-29 et Apocalypse 14.14-20. Quels autres facteurs contribuent à retarder le retour du Christ ? Partout dans le Nouveau Testament, le concept sur la moisson se rapporte au retour de Jésus. Jésus reviendra quand la moisson sera mûre. Les fruits du Saint-Esprit manifestés dans la vie des enfants de Dieu révéleront le merveilleux caractère de Jésus devant un monde qui attend et un univers qui observe. Dieu révélera son amour par son Église. La puissance transformatrice et la grâce abondante du Christ ressuscité seront pleinement manifestées par le peuple de Dieu devant l’univers tout entier (voir Ep 3.8-12). Par contre, l’égoïsme, l’avarice, et l’orgueil de Satan seront pleinement manifestés par ses suppôts. Il y aura une démarcation très nette entre l’amour et la haine, l’égocentrisme et un service désintéressé. L’univers tout entier sera témoin de l’immensité de l’amour et de la bonté de Dieu.
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Lisez Tite 2.11-14. Quel impact l’espérance du retour imminent du Christ a-t-elle sur notre vie aujourd’hui ?
7 Lisez 1 Jean 3.1-3. Quel impact l’amour infini de Dieu pour nous a-t-il sur notre comportement ? Quand nous choisissons Jésus, nous devenons fils et filles de Dieu. Nous sommes justifiés et sauvés par sa grâce. Si nous marchons avec lui jour après jour, nous serons sanctifiés et transformés par son amour. Aussi impossible que cela puisse paraître, il nous transformera à sa ressemblance et nous donnera la puissance de révéler son caractère devant le monde. La rédemption, du début à la fin, est un miracle de la grâce étonnante et transformatrice de Dieu. n
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DES IDÉES À PARTAGER
Christ de l’étroit sentier
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n septembre 1989, le Ellen G. White Estate a commandé à Elfred Lee, un artiste adventiste bien connu, une fresque panoramique (9 mètres par 2,50 mètres approximativement) dont le thème serait la première vision d’Ellen White. Dans cette vision, le peuple adventiste était en train de marcher sur un sentier abrupt et étroit en direction de la nouvelle Jérusalem : « Derrière eux, au début du sentier, il y avait une brillante lumière, que l’ange me dit être le cri de minuit. Cette lumière éclairait le sentier dans toute sa longueur pour que leurs pieds ne s’achoppent pas. » Si les adventistes gardaient les yeux sur Jésus, lequel les conduisait vers la sainte cité, ils seraient en sécurité. Dans le cas contraire, ils trébucheraient, tomberaient du sentier et sombreraient dans les ténèbres au-dessous1. La fresque, intitulée Le Christ de l’étroit sentier, comporte trois panneaux. Sur le premier, on aperçoit des gens, des événements, des institutions et des activités se rapportant à l’histoire adventiste dans les années 1800. Sur le second, Jésus est le personnage principal, ce qui souligne que le Christ est le seul moyen de salut et la source de l’autorité pour l’Église. Ses bras ouverts symbolisent son invitation toute d’amour à l’accepter comme Seigneur et Sauveur. Sur ce panneau figurent aussi la Bible, les dix commandements, les trois anges d’Apocalypse 14, et les écrits inspirés d’Ellen White. Enfin, le troisième panneau se focalise principalement sur des gens et des événements du 20e siècle2. Cette fresque a été dévoilée lors de son inauguration le 22 octobre 1991. Elle est exposée dans le hall du White Estate à la Conférence générale de l’Église adventiste, à Silver Spring, au Maryland (États-Unis). Il s’agit très probablement de la plus grande peinture du genre dans l’Église. 1 Ellen
G. White, Premiers écrits, p. 14. 2 Cette information est tirée de la brochure « Le Christ de l’étroit sentier » produite par le Ellen G. White Estate.
Pour en découvrir davantage sur la fresque et les personnes qui y sont représentées, visitez le site teachers.ellenwhite.org/mural/mural.htm
1. Jésus-Christ 2. Les dix commandements 3. Les trois anges 4. La Bible 5. Les écrits d’Ellen White 6. William Miller (1782-1849) 7. La chute des étoiles (12-13 novembre 1833)
25. Institut de réforme sanitaire de l’Ouest 26. Maison d’édition Review and Herald 27. Maison d’édition norvégienne (établie en 1882)
9. Vision des flots de lumière (18 novembre 1848)
28. Église Dime Tabernacle (consacrée le 20 avril 1879)
10. Sanctuaire céleste
29. Institut d’enseignement supérieur de Battle Creek (fondé en 1874)
11. Église à Washington, au New Hampshire 12. Joseph Bates (1792-1872) 13. Rachel Oakes Preston (1809-1868) 14. Frederick Wheeler (1811-1910) 15. Uriah Smith (1832-1903) 16. Annie R. Smith (1828-1855) 17. Michael Belina Czechowski (1818-1876) 18. John N. Loughborough (1832-1924) 19. Martha D. Amadon (1834-1937) 20. Stephen N. Haskell (1833-1922) 22. John Byington (1798-1887)
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24. Presse à bras à Washington (1852)
8. Ellen G. White (1827-1915)
21. James White (1821-1881)
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23. Goodloe Harper Bell (1832-1899)
30. Société missionnaire vigilante (organisée le 8 juin 1869) 31. Sanatorium de Battle Creek (1877-1902) 32. Luther Warren (1864-1940) 33. Tente d’évangélisation 34. J. N. Andrews (1829-1883) et ses deux enfants, Mary et Charles 35. Kate Lindsay, M.D. (1842-1923) 36. John Harvey Kellogg, M.D. (1852-1943) 37. William H. Anderson (1870-1950) 38. Église à Minneapolis, au Minnesota (construite en 1888)
D arr y l T ho m pson ;
52. Incendie du sanatorium de Battle Creek (18 février 1902)
63. Frank L. Peterson (1893-1969)
40. Alonzo T. Jones (1850-1923) 41. Sunnyside (1896-1900) 42. Institut d’enseignement supérieur d’Avondale (fondé en 1897)
53. Elmshaven (1900-1915) 54. Institut d’enseignement supérieur de Madison (1904-1964)
65. L. Flora Plummer (1862-1945)
43. Abram La Rue (1822-1903)
55. Edward A. Sutherland (1865-1955) ; Sally (Bralliar) Sutherland (1871-1953)
39. Ellet J. Waggoner (1855-1923)
44. Arthur G. Daniells (1858-1935) 45. Le Pitcairn (lancé en 1890) 46. Sanatorium de Skodsborg (établi en 1898) 47. Université d’Oakwood (établie en 1896) 48. Charles M. Kinney (1855-1951)
56. Sanatorium de Sydney (établi en 1903) 57. Compagnie d’aliments naturels du Sanatorium Health Food (fondée en 1897)
49. Anna Knight (1874-1972)
58. Sanatorium de Loma Linda (fondé en 1905)
50. L’Étoile du matin (1894)
59. Marcial Serna (1860-1935)
51. James Edson White (1849-1928)
60. Œuvre des publications 61. William H. Green (1871-1928) 62. William A. Spicer (1865-1952)
C op y r i ght
64. G. E. Peters (1885-1965) 66. Eva B. Dykes (1892-1986) 67. Inauguration du sanatorium de Loma Linda (15 avril 1906) 68. John A. Burden (1862-1942) 69. Newton Evans, M.D. (1874-1945) 70. Percy T. Magan, M.D. (1867-1947) 71. William C. White (1854-1937) 72. Arthur L. White (1907-1991) 73. Mission adventiste 74. Fernando Stahl (1874-1950) ; Ana (Carlsen) Stahl (1870-1968) 75. Harry W. Miller, M.D. (1879-1977)
©
2 01 3 ,
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77. Leo B. Halliwell (1891-1967) ; Jessie (Rowley) Halliwell (1894-1962) 78. Luzeiro (Light Bearer) 79. Harold M. S. Richards (1894-1985) 80. Télévision et radio 81. Centre hospitalier universitaire de Loma Linda (ouvert en 1967) 82. Église Pioneer Memorial, à l’Université Andrews 83. Statues 1, 2, et 3 du bon Samaritain, à Loma Linda, en Californie 84. Siège de la Conférence générale (ouvert officiellement le 3 octobre 1989) 85. Colombe
76. Aviation missionnaire
Mai 2013 | Adventist World
29
Inc .
DES IDÉES À PARTAGER
En quelques
chiffres
L’Église adventiste mondiale
Proportion pour non-adventiste
Membres
1 sur 407
17 214 683 (au 30 juin 2011)
Effec tif
181
Total des pays
232
209
Centre des médias
63
Maisons d’édition Succursales
173
$US en 2010
1668 754
Éduc ation
Étudiants dans les écoles adventistes
Hôpitaux et sanatoriums
Adventist World | Mai 2013
Dîmes et offrandes
14
20
Usines alimentaires Industries 30
$US
2 900 945 610
Pays avec une présence adventiste
Institutions
Finances
Par habitant
(tous niveaux confondus)
7 883
Écoles adventistes (tous niveaux confondus)
Une
église en un jour L’École secondaire Raymond Memorial
UN JOUR MÉMORABLE : Mani Kerketta (à droite) comptait parmi les premiers étudiants de l’École P hotos : R i chard D uerksen Raymond Memorial. Elle se souvient des conditions primitives qui prévalaient à cette époque. Ces souvenirs, toutefois, ont été presque totalement éclipsés lors de l’inauguration des nouveaux bâtiments plus tôt cette année. L’École secondaire Raymond Memorial, une école adventiste située dans la ville de Falakata, dans l’ouest de l’État du Bengale, en Inde, compte plus de 1 200 étudiants. Cette première école secondaire adventiste en Inde a ouvert ses portes en 1949. La plupart de ses étudiants habitaient dans des tentes au bord des 242 hectares de jungle de l’école. « Ils nous payaient pour aller à l’école », se souvient Mani Kerketta, une étudiante de la première « fournée » d’étudiants. « Ensuite, nous passions le reste de la journée à défricher la jungle. » Maranatha Volunteers International est venue pour la première fois à l’École Raymond Memorial en 1999. Cette organisation a construit des églises dans la région et contribué aux projets de construction de l’école. En janvier 2013, des bénévoles de Maranatha, originaires de six pays différents, sont venus construire « en un jour » les huit premières salles de classe sur les 16 prévues pour l’école primaire de l’École Raymond Memorial. Le jour de l’inauguration des huit salles, tous les étudiants – et de nombreuses familles hindoues et musulmanes – se sont rassemblés sur le campus de l’école pour assister à une célébration sous le thème de l’éducation et de l’espérance. Plus de 80 % des hommes d’affaires de la collectivité envoient leurs enfants à cette école adventiste. « Bien entendu, nos enfants vont à Raymond Memorial, dit le fournisseur local d’équipements électriques, car cet établissement scolaire dispense la meilleure éducation aux alentours. On y enseigne les vraies valeurs. » Le programme « Une église en un jour » est le fruit d’une collaboration entre l’Église adventiste, l’Association des entrepreneurs adventistes (ASI), et Maranatha Volunteers International. Des histoires comme celle-ci vous parviennent grâce à Dick Duerksen, le « conteur d’histoires » de Maranatha.
« Oui, je viens bientôt... »
Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète. Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Éditeur adjoint Claude Richli Directeur international de la publication Chun, Pyung Duk Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Lee, Jairyong, président ; Akeri Suzuki ; Kenneth Osborn ; Guimo Sung ; Chun, Pyung Duk ; Han, Suk Hee Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi, Mark A. Kellner, Kimberly Luste Maran Rédacteurs basés à Séoul, Corée Chun, Pyung Duk ; Chun, Jung Kwon ; Park, Jae Man Rédacteur en ligne Carlos Medley Gestionnaire des opérations Merle Poirier Assurance de la qualité/Coordinateur des médias sociaux Jean Boonstra Rédacteur extraordinaire Mark A. Finley Conseiller principal E. Edward Zinke Directrice des finances Rachel J. Child Adjointe à la rédaction Marvene Thorpe-Baptiste Assistante du rédacteur Gina Wahlen Conseil de gestion Jairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun, Karnik Doukmetzian, Suk Hee Han, Kenneth Osborn, Juan Prestol, Claude Richli, Akeri Suzuki, D’office : Robert Lemon, G. T. Ng, Ted N. C. Wilson Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Brett Meliti Consultants Ted N. C. Wilson, Robert E. Lemon, G. T. Ng, Guillermo E. Biaggi, Lowell C. Cooper, Daniel R. Jackson, Geoffrey Mbwana, Armando Miranda, Pardon K. Mwansa, Michael L. Ryan, Blasious M. Ruguri, Benjamin D. Schoun, Ella S. Simmons, Alberto C. Gulfan Jr., Erton Köhler, Jairyong Lee, Israel Leito, John Rathinaraj, Paul S. Ratsara, Barry Oliver, Bruno Vertallier, Gilbert Wari, Bertil A. Wiklander Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche et États-Unis d’Amérique.
Vol. 9, nº 5
Mai 2013 | Adventist World
31
Chaque mois, la revue Adventist World tombe entre les mains de cet athlète. Abel Kirui* lit Adventist World pour rester en contact avec sa famille adventiste de par le monde. Vous aussi, restez en contact en demandant à votre département des communications d’en assurer une distribution régulière dans votre église.
* Abel Kirui, du Kenya, a été deux fois champion du monde de marathon : à Berlin, en 2009, et à Daegu, en 2011. Il a aussi remporté la médaille d’argent aux Jeux olympiques de Londres, en 2012.
Ma famille. Ma revue. Adventist World.