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Revue internationale des adventistes du septième jour

Nove m b re 2013

Loin des yeux, près

du

cœur

AU PREMIER PLAN Depuis une

île minuscule ... jusqu’à vous Voir page 22


Nove mb re 2 013 E N

C O U V E R T U R E

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Loin des yeux, près du cœur

Naomi et Natalie Boonstra, avec Jean Boonstra

C’est en se tournant vers les autres que l’on prend conscience de leurs besoins.

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P E R S P E C T I V E

M O N D I A L E

Répandre la vérité comme des feuilles d’automne

Ted N. C. Wilson

Notre mission est d’une importance capitale.

12 L’infinie grandeur de sa puissance M É D I T A T I O N

Melak Alemayehu

En termes de puissance, rien ne bat la résurrection du Christ.

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C R O YA N C E S

F O N D A M E N T A L E S

Le retour de Jésus : bonheur ou terreur ?

Joseph Olstad

Quelle sera notre réaction quand Jésus reviendra ?

20 Lumière en Asie de l’Est L’ A D V E N T I S M E : H I S T O I R E

S O N

P. D. Chun

La persévérance des pionniers qui établirent l’œuvre en Asie.

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A U

P R E M I E R

P L A N

Depuis une île minuscule… jusqu’à vous

Shelley Nolan Freesland

La mise à jour d’une installation étend de manière exponentielle la zone d’écoute de la Radio adventiste mondiale.

24 La réforme sanitaire : un message À L A D É C O U V E R T E D E L’ E S P R I T D E P R O P H É T I E

rempli de grâce

Peter N. Landless

Dieu désire un peuple aussi sain que saint.

D É PA RT E M E N T S 3 R A P P O R T

M O N D I A L

3 Nouvelles en bref 6 Reportage 10 Histoires « GLOW »

11 S A N T É Pain blanc, de blé entier, ou à grains entiers ?

27 É T U D E B I B L I Q U E Les sept églises de l’Apocalypse : Smyrne

26 L A B I B L E R É P O N D Une question d’obéissance

D E S 28

www.adventistworld.org Disponible en ligne en 13 langues Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Review and Herald, à Hagerstown, au Maryland, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.

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Adventist World | Novembre 2013

I D É E S P A R T A G E R

À

Couverture : SUNRISE HOME : Natalie Boonstra (à gauche), Naomi et Jean Boonstra (à droite) posent avec des résidantes de Sunrise Home. Lisez leur histoire en page 16. P H O T O :

J O H N

A L F R E D


Chacun en vaut la peine

R apport mond i a l

es trois choses sont vraies.

Des jeunes adventistes de l’Amérique du Sud disent :

J’irai ! »

de

U A P

m ed i a

«

c o u rto i s i e

Il y a suffisamment d’argent dans le monde pour arracher toute personne à la pauvreté. Il y a suffisamment de nourriture dans le monde pour nourrir toute personne sous-alimentée. Il y a suffisamment de parents dans le monde pour prendre soin de chaque orphelin. « Ah, dites-vous, je vois où vous voulez en venir. Mais trouver l’argent pour tous les pauvres, et la nourriture pour tous les affamés, et les parents pour tous les orphelins exige une redistribution massive de tous les biens dans le monde. » Précisément. « Mais, vous écriez-vous, ça ne se produira jamais ! Les cultures du monde sont accrochées aux richesses, à la nourriture. C’est l’égocentrisme qui les dirige, pas la compassion. Les problèmes de la pauvreté, de la faim, et des orphelins sont si grands… Qui peut raisonnablement espérer les résoudre ? Est-ce que ça vaut même la peine d’essayer ? » Oui. Demandez à cette jeune veuve si le microcrédit de 125 $ qu’une agence de secours adventiste lui a accordé pour établir sa petite entreprise d’artisanat en valait la peine, et elle n’en finira plus de sourire – « Oui ! Maintenant je peux nourrir mes enfants. Jamais ils ne deviendront orphelins. » Demandez à ce petit garçon de cinq ans dont les yeux suivent solennellement, intensément votre main depuis le grand chaudron de bouillie de maïs jusqu’à la feuille de banane qui lui sert d’assiette. Il murmurera : « Si » – mais seulement après avoir englouti tout ce qu’il peut. Demandez à cette petite fille dans le quatrième lit à gauche si elle a déjà imaginé une demeure avec une mère, un père, et des enfants qu’elle pourrait appeler « frères » et « sœurs ». Vous verrez des larmes dans ses yeux tandis qu’elle plonge son regard dans ce lieu secret où sont conservés les rêves d’enfants. « Oui, oh oui ! – des millions de fois ! » Le fait qu’une tâche soit difficile ne signifie pas qu’elle soit sans importance. Le fait que nous ne l’achèverons qu’au retour du Seigneur n’est pas une excuse pour ne pas commencer. Le fait que vous ne disposiez que de cinq pains et deux poissons ne veut pas dire que le Seigneur n’est pas disposé à vous utiliser pour accomplir un puissant miracle. Lisez ce numéro de Adventist World avec un cœur ouvert – et des mains ouvertes.

P hoto s :

C

Ci-dessus : J’IRAI ! : Le pasteur adventiste Mike Ryan partage, à l’aide de son traducteur, le message du sabbat lors du deuxième Congrès « J’IRAI ! », lequel s’est déroulé à l’Université adventiste de la Plata le 7 septembre 2013, à Entre Ríos, en Argentine. Encadré : ADOPTER UN PAYS : Oscar Ramos, président de l’Université adventiste de la Plata, encourage les instituts d’enseignement supérieur et les universités adventistes à adopter un pays des pays de la fenêtre 10/40 qui n’ont pas encore été atteints, et d’y envoyer de jeunes adultes missionnaires.

■■ Des étudiants et des jeunes adultes d’un bout à l’autre de la Division sud-américaine se sont réunis sur le campus de l’Université adventiste de la Plata (UAP) pour souligner la consécration d’une année au service missionnaire dans le cadre de leur formation. Ce congrès s’est tenu du 5 au 7 septembre 2013 sous le thème « J’irai 2.0 ». L’événement, lequel a attiré plus de 1 000 participants, y compris 300 jeunes professionnels adventistes, a vibré d’engagements envers le service missionnaire, tandis que des dizaines répondaient à un appel vidéo lancé en direct de Moscou par Guillermo Biaggi, pasteur adventiste argentin et président actuel de la Division euro-asiatique. Il a fait appel à des bénévoles pour qu’ils servent au Kirghizistan, l’une des anciennes républiques de l’Union soviétique. Des étudiants d’autres universités de la Division sud-américaine, soit de l’Université adventiste du Chili, de l’Université adventiste de Sáo Paulo (UNASP), et de l’Université adventiste de la Colombie, y ont également assisté. Suite e n p age 4

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Au Népal, l’œuvre adventiste revêt le statut de « mission » ■■ En septembre dernier, l’œuvre de l’Église adventiste au Népal, un pays du centre de l’Asie, est passée du statut de « champ attaché » à sa division parente au statut de « mission ». Bien qu’il s’agisse d’une étape modeste, ce nouveau statut signale tout de même le développement de l’Église adventiste partout dans le pays. L’œuvre adventiste n’en est encore à ses débuts que dans seulement quelques pays maintenant. Officiellement, l’Église adventiste est active dans 208 des 232 pays reconnus par les Nations Unies. L’Église adventiste au Népal constituait auparavant un champ de la Division Asie du Sud. Elle portera désormais le nom de « Section du Népal ». Le statut « mission » de la structure administrative de l’Église passe parfois par différents noms selon les différentes régions du monde, par souci de clarté dans le contexte local. Au Népal, on compte près de 8 700 adventistes, alors qu’en 1993, ils n’étaient que 212, selon l’Annuaire statistique adventiste.

R a m B haj u :

genre : les étudiants en médecine consacrent souvent une année de leur vie au service missionnaire dans le cadre d’un projet de « service social » obligatoire – une condition pour obtenir leur diplôme médical. Homer Trecartin, président de l’Union du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, a assisté au congrès. Il a lancé un appel à servir le « centre d’influence » de l’Université du Moyen-Orient, à Beyrouth, au Liban, et de nombreux étudiants y ont répondu. – Mark A. Kellner, rédacteur aux informations, avec un reportage de Bill Knott et de La Agenda Digital de l’Université adventiste de la Plata

photo

Mike Ryan, vice-président de l’Église adventiste mondiale : « Les dirigeants s’attendaient à trois ou quatre réponses positives. À leur grande surprise, une foule de jeunes s’est avancée ! Ils voulaient tous y aller ! Ils n’étaient pas sûrs de la façon dont ils s’y rendraient, mais l’important, c’est qu’ils voulaient tous y aller. » Selon Mike Ryan, Oscar Ramos, président de l’Université adventiste de la Plata, a lancé une vision plus large de l’implication missionnaire à partir des institutions académiques adventistes : « Ne serait-il pas merveilleux si chaque institut adventiste d’enseignement supérieur et chaque université adventiste dans le monde choisissait un pays dans la fenêtre 10/40 ?, a dit Oscar Ramos. Actuellement, nous dirigeons plus de 110 institutions d’enseignement supérieur et établissements scolaires. Il y a environ 70 pays situés dans la fenêtre 10/40. Or, si chacun choisit un pays, on disposera au moins d’une réserve de jeunes qui se relaieront pour agir, faire bouger les choses, et s’investir dans les ministères. » Carlos Gill, président de l’Union argentine, dans son allocution d’ouverture du congrès : « C’est votre passion qui détermine votre mission. » Il a encouragé les étudiants à répondre à cet appel au service mondial. « Je vois un mouvement missionnaire, a-t-il lancé, je vois des jeunes qui, saisis du Saint-Esprit, s’impliquent de plus en plus dans la mission, non seulement ici, mais encore dans le monde entier. Or, cette mission dans « le monde entier » doit s’accomplir de façon simultanée, parce que nous ne pourrons jamais prétendre finir d’abord ici, et après, là. Je sens que Dieu suscite un mouvement qui voit au-delà des besoins locaux et qui, en dépit des défis, voit loin – jusqu’au bout de la terre où des cultures, des villages entiers n’ont jamais entendu le nom de Jésus, et ne savent rien de lui. » Le programme éducatif de l’UAP comporte un aspect unique en son

Shre s tha

R apport mond i a l

DES PRIÈRES POUR LE NÉPAL : L’Église adventiste au Népal a maintenant le statut officiel de « mission » au sein de l’Église. Ici, des membres du comité exécutif prient lors de la cérémonie qui s’est tenue le 6 septembre dernier à Banepa, à 24 kilomètres au sud-est de Katmandou, capitale du pays.

Le 6 septembre dernier, John Rathinaraj, président de la Division Asie du Sud, a tenu la première réunion de la Section du Népal, au cours de laquelle il a souligné que l’Église au Népal avait grandi. Umesh Kumar Pokharel, premier président de la Section du Népal, a accueilli les officiers de l’Église et 60 invités d’autres églises adventistes du pays. Gordon Christo, secrétaire de la division, a rappelé le rôle qu’a joué son père, lequel est venu au Népal en 1958 avec le médecin missionnaire Stanley Sturges pour y établir l’œuvre médicale adventiste. Une bonne partie de l’infrastructure de l’Église adventiste au Népal tourne autour de l’Hôpital Scheer Memorial, à Banepa, situé à 24 kilomètres au sud-est de Katmandou, capitale du pays. Ce centre hospitalier adventiste a été établi en 1960. Maintenant que la Section du Népal, en coordination avec la division, a un président élu, elle procédera bientôt à la nomination d’un secrétaire et d’un trésorier. Le développement futur de cette section pourrait aboutir au statut de « fédération », ce qui veut dire qu’elle serait autonome tant dans la nomination du leadership qu’au point de vue financier. Au cours des dernières années, l’Église au Népal a fait des gains petits


mais constants. L’effectif a augmenté ; le premier membre autochtone de l’église adventiste au pays traduit régulièrement en népalais le Questionnaire adulte de l’École du sabbat. En 2011, l’Église adventiste a tenu un important rallye de la jeunesse. De nombreux participants ont marché plusieurs jours pour s’y rendre, et d’autres ont utilisé les transports en commun. En outre, l’Agence de développement et de secours adventiste a dirigé plusieurs programmes pour venir en aide aux enfants exploités. La population du Népal (anciennement un pays hindou) s’élève à plus de 30 millions d’habitants. Le Parlement népalais a proclamé la laïcité de l’État en 2006. – Bhaju Ram Shrestha et Ansel Oliver/ Adventist News Network

par le gouvernement fédéral. Jakaya Kikwete a encouragé les représentants de ces universités à multiplier le nombre d’étudiants qui obtiennent une maîtrise et un doctorat, ce qui augmenterait le nombre d’étudiants pouvant revenir plus tard en tant que chargés de cours. En outre, il a conseillé aux universités nouvellement établies de considérer aussi le recrutement de personnel enseignant international en tant que stratégie temporaire. Il a dit que ceci réduirait l’obligation, pour un chargé de cours, d’enseigner dans plusieurs universités. « Les professeurs universitaires devraient jouir de postes permanents afin de pouvoir se concentrer sur la formation de professionnels qui n’auront rien à envier à leurs homologues ailleurs dans le monde », a-t-il souligné. L’Université d’Arusha a vu le jour en 1974 sous le nom de Séminaire adventiste d’Arusha, lequel offrait un programme en théologie et un en santé.

( av e c N e w s D a i ly P hoto :

■■ Jakaya Kikwete, président de la Tanzanie, a accordé une charte à l’Université adventiste d’Arusha, dotant ainsi cette institution d’enseignement supérieur de la plus haute accréditation académique. La cérémonie s’est déroulée au palais présidentiel, à Dar es Salaam, le 20 août 2013. Jakaya Kikwete a remis le certificat d’approbation au chancelier Godwin Lekundayo, lequel est aussi président de l’Église adventiste en Tanzanie. « Nous remercions Dieu pour ce développement et prions pour que l’université continue de glorifier le nom de Dieu et d’honorer l’Église adventiste », a dit Andrew M. Mutero, directeur du Département de l’éducation de la Division du centre-est de l’Afrique, laquelle est domiciliée à Nairobi, au Kenya. Ce jour-là, des représentants de sept autres universités recevant une charte ont également participé à la cérémonie. Vingt des 50 universités du pays sont maintenant officiellement reconnues

per m i s s i on )

En Tanzanie, l’Université adventiste d’Arusha obtient sa charte

En 2003, portant alors le nom d’Institut adventiste d’enseignement supérieur de la Tanzanie, l’établissement a reçu la permission de prendre le nom d’Université d’Arusha, et d’entamer le processus pour devenir une université reconnue. En 2007, la Commission pour les universités de la Tanzanie lui a offert une licence provisoire. L’Association d’accréditation adventiste a accrédité, elle aussi, l’Université d’Arusha, laquelle compte aujourd’hui plus de 2 700 étudiants. Actuellement, l’Université d’Arusha offre des certificats, des diplômes de premier cycle, et des maîtrises. Outre son principal campus à Usa River, elle dirige aussi l’antenne d’Arusha, à Arusha, et celle de Buhare, à Musoma, dans la partie nord du pays. La Tanzanie compte plus de 450 000 adventistes. – Lusekelo E. Mwakalindile, directeur des relations publiques, Université adventiste d’Arusha

APPROBATION DE LA CHARTE : Des dignitaires du gouvernement tanzanien et de huit universités posent pour le Daily News après une cérémonie où le président du pays a accordé une charte à chacune des universités représentées. L’Université adventiste d’Arusha était de leur nombre.

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hors campus forme des professeurs

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Le programme de l’Université de Loma Linda jette des ponts

la

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Nancy Yuen, Université de Loma Linda, et Mark A. Kellner, rédacteur aux informations, Adventist World

de

ans un contraste saisissant avec le coût souvent stratosphérique de l’éducation supérieure américaine avec hébergement, une université adventiste offre gratuitement son programme d’enseignement en sciences infirmières – un programme de haute qualité – aux professeurs habitant dans des parties éloignées du monde. (Toutefois, il faut prévoir une tarification minimale couvrant le transport, le gîte, le couvert, et les manuels.) Ce programme a pour objectif de rendre cette formation disponible pour les professionnels des hôpitaux adventistes dans le monde sans qu’ils aient à quitter leurs postes ou leurs pays pendant des périodes prolongées. Il est sponsorisé par la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Loma Linda (LLU), première faculté de médecine de l’Église adventiste, et inclut des sessions annuelles sur le campus de l’Université internationale Asie-Pacifique (APIU), une propriété de l’Église adventiste en Thaïlande. Le 29 juillet 2013, une joyeuse cérémonie s’est tenue à l’église du campus de l’APIU, en Thaïlande. Vingt-cinq étudiants (en provenance de 15 pays) revêtus de la toge universitaire, Ronald Carter (vice-recteur) et Marilyn Herrmann, (doyenne de la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Loma Linda) ont célébré l’achèvement de la quatrième et dernière session du programme de maîtrise en sciences (M.Sc.) 2013. Selon Marilyn Herrmann, 67 personnes ayant étudié en dehors de l’Amérique du Nord auront complété le programme cette année, reflétant et partageant les valeurs de la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Loma Linda à travers le programme d’enseignement en sciences infirmières. Edelweiss Ramal, coordinatrice du programme de M.Sc. hors campus de l’Université de Loma Linda : « Tout en

c o u rto i s i e

D

programme de soins infirmiers

P hoto :

Un

FORMATION ÉTHIQUE : Mark Carr, alors professeur de religion et d’études éthiques de la Faculté de religion de l’Université de Loma Linda, a dirigé les étudiants hors campus dans une discussion sur l’éthique. Les étudiants sont venus d’aussi loin que l’Afrique, Haïti, et les îles Salomon pour assister aux cours sur le campus de l’Université internationale Asie-Pacifique, en Thaïlande. Mark Carr est actuellement président du Département des humanités et des sciences sociales de l’Institut d’enseignement supérieur de Kettering.

suivant le programme, les étudiants continuent de travailler dans leurs établissements respectifs. Chaque année, ils se rendent au campus de l’APIU pendant un mois pour assister aux cours, et pour compléter leurs travaux pré-terme et post-terme. » Selon Marilyn Herrmann, le programme est le même que celui donné sur le campus de la LLU. S’il existe des frais minimaux liés au transport, au gîte et au couvert, la LLU ne charge, en revanche, aucun frais de scolarité pour ce programme.

Elizabeth Bossert, vice-doyenne de la Faculté des sciences infirmières, dit qu’il s’agit « du premier diplôme en sciences infirmières à être offert internationalement ». Ce programme a été conçu pour les infirmiers/ères enseignants/es désirant poursuivre leur ministère d’enseignement tout en complétant leur diplôme. Ceci leur permet d’appliquer immédiatement leur formation chez eux. Il était crucial que les étudiants restent dans leurs établissements respectifs tout en suivant


L L U la de c o u rto i s i e P hoto :

À gauche : UN IMPACT MONDIAL : Des infirmiers/ères de 12 pays représentant sept divisions de l’Église adventiste se sont réunis récemment à Bali, en Indonésie, pour assister au 10e Congrès des soins infirmiers et des partenariats mondiaux en soins infirmiers. À droite : ÉDUCATION À DISTANCE : On aperçoit ici le Dr Edelweiss Ramal en compagnie d’Alwin Muse, un étudiant de la classe de 2013. À chaque session, cet étudiant originaire des îles Salomon est venu étudier pendant deux semaines sur le campus en Thaïlande.

En 1900, la population mondiale était estimée à 1,6 milliard d’habitants. En mars 2012, ce chiffre a atteint les 7 milliards, si bien que les soins à apporter à un monde souffrant sont devenus de plus en plus complexes. Deux projets mondiaux permettent aux infirmiers/ères adventistes de relever le défi pour servir l’Église. Le premier, le programme de M.Sc. hors campus de la LLU, lequel a démarré en 2005, prépare des professeurs en soins infirmiers du monde entier à enseigner leurs étudiants à partir de la perspective adventiste. Le second, intitulé « Partenariats mondiaux en soins infirmiers », lequel célèbre maintenant 15 années d’existence, a un impact positif sur les soins infirmiers adventistes à l’échelle mondiale. En effet, il encourage les administrateurs et professeurs en soins infirmiers, et les infirmiers/ères qui travaillent dans les institutions de l’Église, à entrer dans un système dyna-

UNE ÉTAPE MÉMORABLE : En juillet 2013, sur le campus de l’Université internationale de l’Asie-Pacifique, en Thaïlande, 25 étudiants de la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Loma Linda hors campus, inscrits au programme de M.Sc., ont pris part à une joyeuse cérémonie de reconnaissance célébrant l’achèvement de la quatrième et dernière session du programme. Ces étudiants viennent de 15 pays, dont le Ghana, Haïti, le Népal, les îles Salomon, et la Zambie.

P hoto :

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ce programme de maîtrise, et qu’ils maintiennent ainsi leur engagement envers l’enseignement des soins infirmiers dans leurs propres pays. Pat Jones, professeur, directrice du Bureau mondial des soins infirmiers de la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Loma Linda, et directrice adjointe du Département du Ministère de la santé de la Conférence générale, commente : « Les soins infirmiers adventistes sont uniques. Ils se fondent sur la foi, intègrent un engagement envers la santé totale, et accordent une attention délibérée aux besoins spirituels. » L’enseignement adventiste en soins infirmiers commença en 1883 au Sanatorium de Battle Creek, à Battle Creek, au Michigan. D’autres facultés de sciences infirmières furent lancées peu après, y compris au Sanatorium de Sydney, en Australie, en 1898, et au Sanatorium de Loma Linda, en 1905.

mique et interactif afin d’améliorer la santé et de sauver des vies. Dr Pat Jones : « Nous avons développé le programme de M.Sc. hors campus en raison des nombreuses demandes de la part de collègues à l’extérieur de l’Amérique du Nord, à savoir si la LLU pouvait les aider à obtenir une maîtrise en sciences infirmières. » Ces deux programmes n’étaient pas disponibles dans leurs pays respectifs. Et s’ils le devenaient, les étudiants devraient quitter leurs familles et leurs emplois pendant de longues périodes de temps. Bien souvent, les cours se donnaient le samedi. Les administrateurs de l’Église et de nos institutions y sont aussi allés de leurs demandes : « Est-ce que la LLU peut nous aider à développer un personnel enseignant qualifié ? » On invite maintenant les candidats à s’inscrire pour la prochaine session, laquelle commencera en juin 2015. Le processus d’inscription prend plusieurs mois en raison de la vérification des données. Pour être éligibles au programme, les infirmiers/ ères des institutions adventistes sœurs doivent s’inscrire d’ici le 31 mars 2014. Dr Edelweiss Ramal : « Selon les diplômés, cette expérience a été transformatrice. C’est là la preuve de l’efficacité de ce programme. Ils ont non seulement appris à être de bons professeurs en soins infirmiers, mais sont aussi devenus des êtres humains différents. Ils appliquent les valeurs chrétiennes dans leurs familles, dans leur pratique des soins infirmiers, et dans leur enseignement. » n

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Répandre la vérité comme des feuilles d’automne Une mission qu’il faut avoir à cœur

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l y a plus de 600 ans, l’Allemand Johannes Gutenberg, orfèvre et tailleur de pierres précieuses, inventa, grâce à sa vaste connaissance de la métallurgie, la presse à imprimer et les caractères mobiles. On a qualifié la presse de Gutenberg d’invention la plus importante de tous les temps, car grâce à elle, la connaissance et les idées devinrent largement accessibles1. Le premier livre imprimé sur la presse de Gutenberg fut la Bible. Des quelque 180 exemplaires imprimés sur cette presse, seulement 49, partiels ou complets, existent encore aujourd’hui. La valeur de ces Bibles est telle qu’en 2012, une seule page du livre du Deutéronome s’est vendue pour la rondelette somme de 100 000 $2. La page imprimée joua aussi un rôle important dans le développement et la croissance de l’Église adventiste. Je pense à la revue Present Truth (plus tard Adventist Review), aux tracts, brochures, livres, et à tout autre imprimé utile dans la propagation du message des trois anges au près et au loin. Mais qu’en est-il à notre époque ? La page imprimée est-t-elle encore un moyen efficace pour atteindre nos semblables ?

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En quête d’un sens à la vie Permettez-moi de vous raconter l’histoire de John, un « Kiwi typique » comme il se décrit lui-même, un homme qui aimait beaucoup jouer au rugby et se payer du bon temps avec ses amis. À l’âge de 22 ans, John commence à travailler dans une radio de la NouvelleZélande. Cependant, il sent que sa vie, pourtant bien remplie, n’a pas de véritable sens. Un jour, il se souvient d’une conversation qu’il a eue avec son frère aîné sur la mort, l’enfer, la confession, et les dix commandements. À leur surprise, les deux frères étaient arrivés, sur bien des points, aux mêmes conclusions. Ce frère a lu La tragédie des siècles, d’Ellen G. White – un livre qui a répondu à plusieurs de ses questions. Pensant que John pourrait l’aimer, il le lui prête. Celui-ci lit l’introduction… et sa lecture s’arrête pour ainsi dire là. Le peu qu’il a lu lui paraît aussi incompréhensible qu’une langue étrangère. Quatre ans plus tard, John reçoit un autre livre de son frère – un nouvel exemplaire de La tragédie des siècles. Mais il n’éprouve toujours aucun désir de le lire.

L’âme agitée, il se rend à Londres, en Angleterre, puis en Irlande, convaincu qu’en ces lieux, sa foi se ravivera. Mais après des semaines passées à visiter différentes églises, John en a assez. S’arrêtant au milieu de la rue un dimanche matin, il pointe le ciel du doigt, et s’écrie : « Je n’irai plus jamais à l’église, jusqu’à ce que tu me montres la vérité ! » La décision De retour à Londres, John découvre un paquet qui l’attend. Il vient de son frère, et contient un livre qu’il reconnaît immédiatement : La tragédie des siècles. Cette fois, John le lit du début à la fin. Avant longtemps, il est convaincu que ce livre enseigne la vérité – une vérité qu’il n’est pas sûr d’être prêt à accepter. Avec l’observation du sabbat, finie la carrière radiophonique. Fini le rugby – un sport qui est devenu sa religion. S’il fait le grand saut, que vont dire sa famille et ses amis ?


Accablé, John s’apprête à lancer le livre de toutes ses forces à travers la pièce, lorsqu’une voix le stoppe : « John, ceci ne changera pas la vérité. N’as-tu pas prié pour connaître la vérité ? » Le livre toujours dans sa main, John sent que le moment est venu de prendre une décision. Un verset qu’il a mémorisé des années auparavant lui revient à l’esprit : « Et que sert-il à un homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ? » (Mc 8.36) « Si je perds ma vie maintenant, raisonne-t-il, je gagne le salut. Si je m’accroche au passé, je rejetterai consciemment le salut. » Alors, dans la décision la plus importante de sa vie, John accepte Jésus et la vérité qu’il lui a révélée. Il remet son avenir tout entier entre ses mains. L’œuvre des imprimés Aujourd’hui, John Bradshaw est le présentateur/directeur de l’émission télévisée It Is Written (Il est écrit). Et à ce titre, il songe au puissant impact que La tragédie des siècles a eu sur sa vie. « Je cherchais la vérité et un sens à ma vie. Grâce à La tragédie des siècles, j’ai appris à prendre contact avec ma foi, à découvrir la vérité doctrinale, à avoir une foi significative en Dieu, à faire de la Bible le guide par excellence de ma vie, et à m’appuyer constamment sur Jésus. » C’est là un merveilleux exemple de la façon dont les imprimés proclament, silencieusement mais puissamment, le message des trois anges, et de la manière dont le Saint-Esprit les utilise pour convaincre les gens de la vérité. Je loue Dieu de ce que grâce à la consécration de nombreux adventistes du monde entier, plus de 120 millions d’exemplaires de ce livre transformateur – en différents formats – aient été distribués au cours des deux dernières années. Outre ce livre puissant, nous sommes bénis d’une abondance d’imprimés – livres, revues, brochures – publiés dans un grand nombre de langues par nos 63 maisons d’édition dans le monde.

Par leur « prédication silencieuse », ces imprimés contribuent indubitablement à changer des vies3. D’autres méthodes Au cours du siècle dernier, les adventistes ont apporté également le message des derniers jours au monde par la radio, la télévision, et le satellite. Grâce à Internet, aux sites Web tels que le site www.egwwritings.org, aux publications électroniques et autres ressources téléchargeables offertes par nos maisons d’édition, le message de la vérité fait le tour du monde à la vitesse de la lumière. Mais, aussi merveilleuses et importantes que soient ces nouvelles méthodes d’évangélisation, y a-t-il encore une place pour la page imprimée ? Ellen White écrit : « Les ouvrages qui sortent de nos maisons d’édition doivent préparer un peuple à aller à la rencontre de son Dieu. Ces maisons accompliront, dans le monde entier, la même œuvre que celle de Jean-Baptiste en faveur de la nation juive. […] En présentant la

maisons d’édition que doit s’accomplir l’œuvre de cet autre ange qui descend du ciel avec une grande puissance et qui éclaire la terre de sa gloire. » (Témoignages pour l’Église, vol. 3, p. 163, 164) Propager la lumière En partageant les messages essentiels des derniers jours aux habitants de la terre au moyen de « la prédication silencieuse » des livres, revues, brochures et autres imprimés, nous participons avec les êtres célestes à la propagation de la lumière. Quel merveilleux privilège ! C’est là un travail que chaque membre d’église peut faire. Imaginez ce qui se produirait si chacun de nos 17 millions de membres donnait un imprimé à un ami, à un voisin, à un collègue, à un parent, chaque mois – imaginez combien de gens du monde entier auraient l’occasion de découvrir la vérité telle qu’elle est en Jésus ! Imaginez ce que vous ressentirez au ciel lorsque ces personnes vous remercieront

J’ai appris à faire de la Bible le guide par excellence de ma vie, et à m’appuyer constamment sur Jésus. John Bradshaw vérité, [Jean-Baptiste] démasquait les erreurs populaires, et en contraste avec les fausses théories de son temps, celle-ci ressortait de ses enseignements comme une éternelle certitude. […] Le même message doit être proclamé au monde aujourd’hui par les imprimés qui sortent de nos maisons d’édition. […] « C’est en grande partie par nos

d’avoir partagé le message avec elles ! Ellen White écrit encore : « Le Seigneur fera de grandes choses pour nous, si nous restons humbles et nous tenons à ses pieds. […] Plus d’un millier d’âmes se convertiront en un jour, dont la plupart attribueront leurs premières convictions à la lecture de nos imprimés. » (Évangéliser, p. 618)

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P E R S P E C T I V E M O N D I A L E

Un « sac consacré » Mais comment liront-ils nos publications si nous ne les distribuons pas ? Mes amis, je vous encourage à avoir constamment avec vous un sac, un cartable, un attaché-case, un sac à dos « consacré », rempli d’imprimés. Ceci vous permettra de partager les paroles de vie avec ceux que le Seigneur met sur votre chemin. Personnellement, je garde en permanence des imprimés dans mon attaché-case. Ainsi, je suis toujours prêt à partager ma foi dès que l’occasion se présente. À votre église, pourquoi ne pas disposer d’un présentoir dans le hall, où des imprimés gratuits sont disponibles en tout temps ? Je crois que Jésus revient très bientôt. Les signes de son retour se multiplient de jour en jour. N’oublions jamais que l’Église adventiste n’est pas qu’une confession parmi tant d’autres ; elle est un mouvement né du ciel avec une destinée spéciale. « En un sens tout particulier, les adventistes ont été suscités pour être des sentinelles et des portelumière. Le dernier avertissement pour un monde qui périt leur a été confié. La Parole de Dieu projette sur eux une lumière éclatante. Leur tâche est d’une importance capitale : la proclamation du message des trois anges. Aucune œuvre ne peut lui être comparée. Rien ne doit en détourner notre attention. » (Évangéliser, p. 115) Notre message en est un de vie et de mort. Nous ne saurons peut-être que dans l’éternité ce que le partage d’un imprimé a fait dans la vie d’une personne qui soupirait après la lumière. n 1 http://www.netplaces.com/philosophy-book/the-scientific-

revolution/the-invention-of-the-printing-press.htm. 2 http://clausenbooks.com/gutenbergcensus.htm. 3 Voir The Printed Prophets: The Vital Role of Literature in the Last Days, Lemuel Olán Jiménez, Hagerstown, MD, Review & Herald, 2013.

Ted N. C. Wilson est

le président de l’Église adventiste du septième jour.

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Adventist World | Novembre 2013

Histoires GLOW : Que votre lumière luise ! GLOW (Giving Light to Our World – Donner la lumière au monde) – est une initiative d’évangélisation qui a vu le jour en Californie, aux États-Unis, mais qui s’étend actuellement à d’autres divisions de l’Église mondiale. Son concept ? Des membres d’église apportent des tracts adventistes intitulés « Tracts GLOW » partout où ils vont et les distribuent – gratuitement – chaque fois que l’occasion se présente. Les tracts sont actuellement imprimés en 35 langues. Voici deux courtes histoires. GLOW touche vraiment des vies !

HISTOIRE 1 – Canada. Les organisateurs de GLOW ont tenu récemment leur tout premier rallye GLOW. Au cours de ce rallye, les participants ont distribué environ 6 000 tracts GLOW dans la collectivité. Certains participants ont décidé de distribuer des tracts dans un grand magasin de la localité. L’un d’entre eux a fait la connaissance de Michael. Comme cet homme lui demandait à quelle Église il appartenait, il a répondu qu’il était adventiste du septième jour. Il a invité Michael à revenir à l’église avec lui après la distribution pour qu’il lui présente ses amis, et celui-ci a accepté. Après avoir conversé avec le groupe, Michael a demandé des études bibliques. GLOW : une méthode d’évangélisation simple qui donne de merveilleux résultats !

HISTOIRE 2 – Pays-Bas. Deux jeunes adultes à Chypre décident d’assister à une étude biblique annoncée dans un bureau d’information touristique. Ils ne connaissent pas les croyances théologiques de ce groupe, mais prient pour avoir un bon contact avec ces gens. À leur surprise, les discussions portent sur le retour de Jésus, la façon de s’y préparer, et l’état des morts. Le groupe d’étude discute aussi des difficultés liées à l’évangélisation. Les deux jeunes adultes leur présentent alors des tracts GLOW. Ces tracts, disent-ils, facilitent énormément l’évangélisation. Les autres participants réagissent très positivement à ces imprimés et le dirigeant du groupe, lequel vient du RoyaumeUni, demande plusieurs tracts pour apporter chez lui. Un autre participant prend des tracts GLOW pour les partager avec des membres d’église ailleurs à Chypre. Prions pour ces chrétiens sincères, et pour leurs tentatives de répandre le message de Dieu par les tracts GLOW ! Ces histoires nous viennent de Nelson Ernst, directeur de GLOW de la Fédération des églises adventistes du centre de la Californie, aux États-Unis. Pour en découvrir davantage sur GLOW, visitez le site suivant : sdaglow.org.

P hoto

:

Co u rto i s i e

de

R i c ardo

Ca m a c ho


Allan R. Handysides et Peter N. Landless

S anté

Pain

blanc, de blé entier, ou à grains entiers ?

Quelle est la différence entre le pain « blanc » ordinaire, le pain « de blé entier », et le pain à grains entiers ? Mon ami dit que la plupart des pains de blé entier ne valent pas mieux que le pain blanc. Mais il me semble que ce ne peut être vrai !

L

a réponse, en bref, c’est que le pain de blé entier est meilleur que le pain blanc, et que le pain à grains entiers est sans doute le meilleur. Cependant, il n’est pas évident de fournir des preuves concluantes à cet égard. La plupart des études montrant les réels avantages du pain de blé entier ne précisent pas s’il s’agit de pain de blé entier ou de pain à grains entiers. Par contre, on a pu démontrer que ceux qui mangent du pain de blé entier sont réellement avantagés par rapport à ceux qui se contentent de pain blanc ordinaire. Les grains entiers incluent tous les types de céréales : le blé entier, lui, est une de ces céréales. Le blé entre dans la famille des graminées. Au moment de la récolte, on vanne le blé de façon à nettoyer les grains en les séparant de la paille. Le grain de blé est recouvert d’une enveloppe extérieure : le son (cellulose), lequel n’est pas digestible. La digestion exige la désorganisation de cette enveloppe, et est facilitée par le concassage, la mouture, ou la cuisson du grain – ou peut-être par tous les trois. À l’intérieur de l’enveloppe se trouvent le germe et l’endosperme. Le germe contient les éléments nécessaires à la croissance d’une nouvelle plante : protéines, gras, vitamines, minéraux essentiels. L’endosperme fournit de l’énergie à cette nouvelle plante et contient principalement de l’amidon et des protéines. C’est essentiellement à partir de l’endosperme que l’on obtient la farine blanche. En enlevant le germe, les processeurs enlèvent le gras, lequel a tendance à s’oxyder et à rancir rapidement. De plus, la couleur blanche et la texture douce permettent une manipulation considérable de la farine et la production I m a g e :

E MI L I A N

R O B E R T

d’une grande variété de produits tels que gâteaux, biscuits, etc. Là où les choses se corsent, c’est qu’aux États-Unis et dans de nombreux autres pays, il existe ce qu’on appelle un processus d’enrichissement. L’Organisme de contrôle pharmaceutique et alimentaire (FDA) aux États-Unis permet aux entreprises de transformation d’aliments de « redonner » à la farine blanche certains éléments du blé entier, et de la qualifier d’« enrichie ». En outre, si les quantités ajoutées permettent d’obtenir une farine aux qualités se rapprochant de celles que l’on retrouve dans le blé non fractionné, le FDA permet l’utilisation de l’expression « blé entier ». Certains pays ont des règles légèrement différentes, et d’autres, pas de règles du tout. C’est ce processus de fractionnementreconstitution qui permet à un fabricant de produits alimentaires d’élaborer de nouveaux produits. La question est de savoir si le fractionnement des propriétés naturelles du grain de blé originel résulte en une réduction de ses attributs favorables à la santé. Les principales fibres du grain se trouvent dans le son. Ce dernier joue un rôle important dans l’ensemble de notre santé et dans les qualités nutritives des grains entiers. Les fibres comportent de nombreux avantages. Elles donnent du volume aux selles, préviennent la constipation, stimulent le transit intestinal, régularisent la flore bactérienne et l’acidité de l’intestin, et contribuent à une baisse du taux de cholestérol dans le sang. On a établi une corrélation entre les fibres et la diminution du cancer du côlon. De nombreuses entreprises de trans-

VIC O L / M O D I F IC A T I O N

N UM É R I Q U E

formation d’aliments rajoutent du son ou des fibres, mais c’est la quantité qui est importante. Ceux qui favorisent les grains entiers croient qu’il est avantageux pour le son de rester associé à l’endosperme autant que possible. Certaines preuves soutiennent cette conviction. Le tube digestif supporte mieux les grains concassés. Des processus tels que le concassage, la cuisson à la vapeur, et le laminage ne séparent pas les diverses composantes du grain. Certains adventistes se réfèrent à une recommandation d’Ellen White de cuire les céréales longtemps. L’avoine concassée, par exemple, requiert effectivement de 20 à 30 minutes de cuisson, mais les flocons d’avoine à cuisson rapide, seulement une ou deux minutes. La plupart des données en faveur du pain de blé entier plutôt que du pain blanc n’ont pas distingué entre ces différences complexes dans le blé entier et les grains entiers ; cependant, elles appuient invariablement le pain de blé entier. Il est possible que les délicieux pains à grains entiers, à la texture plus dense, soient même supérieurs aux pains de blé entier reconstitué. Nous vous recommandons vivement les aliments les plus « intacts » possible. n

Le Dr Peter N. Landless, cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, est directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Le Dr Allan R. Handysides, gynécologue certifié, a pris récemment sa retraite. Il était directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.

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M é ditation

L’infinie

grandeur de sa

Melak Alemayehu

puissance

La puissance de la résurrection : à la portée de tous

Ê

tes-vous rongé d’inquiétude parce qu’une situation difficile vous empêche de mettre vos projets à exécution ? La peur vous dévore-t-elle ? Vous sentez-vous écrasé sous le poids de la culpabilité ? Votre ciel s’assombrit-il d’un épais nuage de déception bloquant les rayons lumineux de l’espérance ? Si c’est le cas, il existe une puissance extraordinaire à votre portée à chaque instant – que vous soyez en butte à l’inquiétude, à la crainte, ou à la déception. L’apôtre Paul nous dit que la résurrection de Jésus-Christ illustre cette puissance incomparable. « Je ne cesse de rendre grâces pour vous, faisant mention de vous dans mes prières, afin que le Dieu de notre Seigneur JésusChrist […] illumine les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez […] quelle

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est envers nous qui croyons l’infinie grandeur de sa puissance […] Il l’a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes » (Ep 1.1620)1. Paul ne prie pas seulement pour les autres – il éprouve lui-même le désir de connaître réellement cette puissance de la résurrection (voir Ph 3.10). Le tombeau vide de Jésus nous révèle à quel point l’infinie grandeur de cette puissance chasse l’inquiétude, la crainte, et la déception de la vie des humains. Des femmes inquiètes C’est dimanche. Les femmes en deuil depuis vendredi se dirigent de grand matin vers le tombeau de Jésus. Elles y viennent pour terminer l’embaumement de la dépouille de leur maître, selon la

coutume de l’époque. Le cœur lourd, elles se demandent : « Qui nous roulera la pierre loin de l’entrée du sépulcre ? » (Mc 16.3) Marc nous donne plus d’information au sujet de la taille de la pierre : il dit qu’elle était « très grande » (v. 4). Jamais elles ne réussiront à la rouler toutes seules ! Elles ont besoin d’aide. Hélas, il n’y a personne en vue. Mais ce que ces femmes ignorent, c’est qu’elles s’inquiètent en vain, car la pierre a déjà été roulée. « Et, levant les yeux, elles aperçurent que la pierre, qui était très grande, avait été roulée. » (v. 4) N’avons-nous pas là une image parfaite de la plupart de nos inquiétudes ? Jésus s’est déjà chargé des obstacles qui, pensons-nous, nous barrent le chemin. De quoi s’inquiètent donc ces femmes ? De l’accès au corps de Jésus. Aujourd’hui, de nombreuses personnes ont le sentiment qu’il est impossible d’avoir accès à Dieu. À l’instar des femmes, elles essaient de trouver de l’aide. Cependant, leur inquiétude est sans fondement, car la barrière est déjà enlevée ! Grâce à l’infinie puissance divine, Jésus ressuscita, s’assit à la droite du Père, et inaugura pour nous une « route nouvelle et vivante » par laquelle nous nous approchons du trône de la grâce (He 10.20). C’est pourquoi il ne peut y avoir qu’un seul médiateur entre nous et Dieu : Jésus-Christ. Levez les yeux, et regardez : l’obstacle a déjà été enlevé ! Il ne vous reste qu’à vous réjouir dans une douce communion avec Dieu. P H O T O

:

J oel

M i lho u s e


Le chagrin de Pierre Les femmes entrent donc dans le tombeau. À leur grande surprise, elles voient non le corps de Jésus, mais un jeune homme. Après leur avoir expliqué ce qui s’est passé, il les charge de retourner vers les disciples pour leur annoncer la résurrection de Jésus et leur dire qu’ils pourraient le rencontrer en Galilée. L’ange mentionne intentionnellement l’un des disciples : « Mais allez dire à ses disciples et à Pierre » (Mc 16.7). Pourquoi Pierre ? N’était-il pas au nombre des disciples ? Pourquoi lui et pas les autres ? Pour mieux comprendre, revenons un peu en arrière. La veille de la crucifixion de Jésus, Pierre avait affirmé qu’il n’abandonnerait pas son maître – quoi qu’il advienne. Il était parfaitement sincère. La preuve, c’est qu’au moment de l’arrestation de Jésus, il tira l’épée pour le défendre. Cependant, Pierre, le violent, se transforma en lâche lorsqu’une servante l’accusa publiquement d’être l’un des disciples de Jésus. Au chant du coq, il se souvint des paroles du Seigneur. Prenant conscience de ce qu’il venait de faire, il fut en proie à une souffrance indicible. « Et en y réfléchissant, il pleurait. » (Mc 14.72) Dévoré de culpabilité, paralysé de crainte à l’idée d’avoir commis un péché impardonnable, Pierre fut pris de panique. Puis-je revenir à Jésus ? Mes péchés seront-ils pardonnés ? L’expérience de Pierre illustre bien notre lutte contre le péché. On se retrouve parfois à commettre un péché particulier qui, pour empirer les choses, se transforme bientôt en habitude. Nous voilà prisonniers de la culpabilité et de la peur. Et nous nous demandons : Est-il possible de faire demitour ? Heureusement, l’infinie puissance de la résurrection apporta un immense soulagement à Pierre. Ellen White commente : « “Allez dire à ses disciples et à Pierre [qu’il est ressuscité]”, dirent les anges. Depuis la mort du Christ, Pierre, poursuivi par le regard plein d’amour et

Levez les yeux, et regardez : l’obstacle a déjà été enlevé ! Il ne vous reste qu’à vous réjouir dans une douce communion avec Dieu. de détresse que le Sauveur avait jeté sur lui, était accablé de remords. Il ne pouvait oublier la manière honteuse dont il avait renié son maître ; il souffrait plus qu’aucun autre disciple. Maintenant, il est mentionné par son nom ; on l’assure ainsi que son repentir est accepté et son péché pardonné2. » Grâce à la puissance de la résurrection, Jésus vit éternellement et intercède pour nous (voir He 7.25). Jean peut donc nous exhorter en ces termes : « Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. » (1 Jn 1.21) Des disciples découragés Les disciples d’Emmaüs sont au nombre de ceux qui firent l’expérience de l’infinie grandeur de la puissance que Dieu déploya à la résurrection de JésusChrist. Alors que ces deux disciples cheminaient de jour vers Emmaüs, Jésus se joignit à eux, sans être reconnu, toutefois. Aux questions de cet « étranger », ils s’exclamèrent : « Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël » (Lc 24.21). Ces disciples s’attendaient aussi à ce qu’il renverse la puissance romaine et rétablisse le royaume d’Israël. Mais ce Jésus en qui ils avaient mis toute leur espérance avait subi la crucifixion et une mort ignominieuse. Ils étaient consternés, terriblement désappointés.

Soudain, la conversation prit un tour inattendu. Jésus, le Sauveur ressuscité, commença à déverser sur ses deux disciples sa puissance infinie. Petit à petit, elle dissipa leur tristesse, et leur cœur commencèrent à « brûler » d’espérance et de joie (Lc 24.32). On dit que les déceptions sont des rendez-vous manqués. Assurément, dans notre cheminement chrétien, il y aura des moments où nous nous sentirons découragés parce que nos attentes ne cadrent pas avec les plans de Dieu. Mais souvenonsnous constamment que le Dieu vivant sait ce qu’il y a de mieux pour nous dans chaque situation. Par la puissance de sa résurrection, Jésus peut illuminer notre avenir, peu importe l’épaisseur des ténèbres qui nous environnent. Un accès conditionnel Vous souvenez-vous de la déclaration de Paul dans Éphésiens 1.17-19 ? « Je ne cesse de rendre grâces pour vous, faisant mention de vous dans mes prières, afin que le Dieu de notre Seigneur JésusChrist, […] illumine les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez […] quelle est envers nous qui croyons l’infinie grandeur de sa puissance ». L’infinie grandeur de la puissance divine n’est disponible que pour ceux qui croient. C’est là l’unique condition pour avoir accès à cette puissance. Inquiétude, peur, et déception – toutes fondent comme neige au soleil quand on rencontre le Sauveur ressuscité et qu’on fait l’expérience de sa puissance… de l’infinie grandeur de sa puissance ! n 1 Sauf mention contraire, tous les textes bibliques de cet article sont tirés de la version Louis Segond. 2 Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 794.

Melak Alemayehu est actuellement doctorant en études bibliques et Ancien Testament à l’Institut international adventiste d’études supérieures à Silang, aux Philippines. Melak, Mihret, sa femme, et leurs deux enfants, Pheben et Paulos, sont originaires de l’Éthiopie. Novembre 2013 | Adventist World

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C royances

fondamentales

Le retour de Jésus : NumÉrO 25

J

bonheur ou terreur ?

e ne peux en croire mes yeux ! À travers les portes coulissantes vitrées, j’aperçois au loin Jésus qui, accompagné de ses anges, revient dans la gloire ! Instantanément, je détourne le regard. Tout mon être se fige. Suis-je sauvé ou perdu ? J’ai lu que les rachetés seront éperdus de bonheur au retour de Jésus, et que les réprouvés, eux, seront en proie à une terreur indicible. Alors, comment est-ce que je me sens en ce moment même ? Suis-je transporté de joie ou terrorisé ? Voilà ce qu’une nuit, j’ai rêvé. Tandis que j’évalue les pensées qui m’ont traversé l’esprit, je me rends compte que notre réaction à son apparition nous révèle quelque chose sur Dieu, sur nousmêmes, et sur la façon dont le retour imminent du Christ influence notre façon de vivre aujourd’hui. Un même événement – deux réactions Au retour du Christ, ceux qui sont perdus diront aux montagnes et aux rochers : « Tombez sur nous, et cacheznous loin de la face de celui qui est assis sur le trône, et de la colère de l’Agneau » (Ap 6.16). Jésus et Jean disent que beaucoup seront « dans le deuil » et « se lamenteront ». En revanche, les rachetés s’écrieront : « Voici notre Dieu, c’est en lui que nous avons espéré et c’est lui qui nous a sauvés […] Soyons dans l’allégresse, et réjouissons-nous de son salut ! » (Es 25.9) Quelles réactions différentes, saisissantes, à un même événement ! Quelque chose d’intéressant s’est produit. La population entière de la terre s’est divisée d’elle-même en deux groupes devant Dieu.

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Joseph Olstad

Adventist World | Novembre 2013

Comment vais-je réagir au plus grand événement de l’histoire de la terre ?

Cependant, Dieu ne dit pas au premier groupe : « O. K., c’est vous les rachetés, prenez un air joyeux et levez les bras ! Je vous emmène au ciel ! », ni au second : « Désolé, mais vous n’y êtes pas arrivés. Essayez de vous échapper maintenant, et criez aux rochers. » C’est la présence seule de Jésus qui provoque une telle scission. Personne ne suit un script : chacun choisit ou s’abstient d’aller rejoindre Jésus dans les airs (1 Th 4.17). Sous cet angle (il y en a d’autres), il est clair que pour déterminer ceux qui lui appartiennent, Dieu n’est pas obligé de consulter notre dossier pour voir si nous avons prononcé la prière du pécheur repentant, si nous sommes sur les registres de l’Église, si nous avons fait de bonnes ou de mauvaises œuvres. Il lui est inutile de consulter ses livres du souvenir, ou même le livre de vie de l’Agneau. Tout ce qu’il a à faire, c’est d’apparaître sur les nuées et d’observer les différentes réactions : les uns accourent vers lui, et les autres s’enfuient. Comment savoir ? Et alors, la question surgit : qu’estce qui déterminera notre réaction en voyant Jésus venir sur les nuées ? La réponse étonne par son évidence. Je

crois même que nous en avons déjà fait l’expérience à petite échelle dans nos propres familles. Par exemple, il m’est arrivé par le passé, en rentrant chez moi, de sentir une atmosphère tendue avant même d’avoir enlevé mes chaussures. Pas de salutations, ni de marques d’affection auxquelles j’étais habitué. Que des regards furtifs… On m’évitait ! Mais généralement (heureusement !) j’étais presque renversé par les étreintes, les rires de mes enfants, et plus d’amour que je ne pouvais en prendre ! Un même événement, mais deux réactions différentes. Qu’est-ce qui faisait donc la différence ? Fondamentalement, c’était l’état de la relation entre moi et mes enfants. Y avait-il des conflits non résolus (pensez problèmes de soumission et d’humilité) ? De la rébellion dans l’air (pensez repentance et conversion) ? De la désobéissance et de la honte (pensez péché et pardon) ? De l’incompréhension et des échecs (pensez révélation et renouveau) ? Je pourrais continuer, parce qu’il semble que les termes théologiques techniques de la vie religieuse ne soient qu’un langage codé pour la vie relationnelle ordinaire. Donc, ma réaction au retour de Jésus (j’accours vers lui ou prends mes jambes


Ma réaction au retour de Jésus (j’accours vers lui ou prends mes jambes à mon cou) dépend du type de relation que je cultive avec lui aujourd’hui. à mon cou) dépend du type de relation que je cultive avec lui aujourd’hui. Bien entendu, cette relation est informée et influencée par la compréhension de ce que nous enseigne la théologie classique ; cependant, quand on en vient à un examen de conscience pour voir si on est prêt pour son retour, l’expérience relationnelle l’emporte sur la connaissance (voir Jc 2.19,20). La compréhension de la mécanique automobile ne fait pas forcément d’un individu un meilleur conducteur. Seule la conduite automobile le peut. Plaisir ou torture ? Beaucoup ont lu l’analyse pleine de discernement d’Ellen White dans laquelle elle dit que le pécheur non régénéré est totalement incapable de prendre

plaisir au Dieu du ciel. Ce concept a une incidence directe sur la dynamique qui prévaudra au retour de Jésus et confirme ces réactions spontanées dont nous discutons en ce moment. Elle dit, en parlant du pécheur qui se retrouve en présence de Dieu, que « le ciel serait pour lui un lieu de torture », et que les réprouvés « accueilleraient avec joie la destruction » plutôt que de contempler sa face1. C. S. Lewis développe ce point dans une allégorie qui fait l’objet d’un livre au complet. À une station d’autobus de l’enfer, des gens prennent le bus à destination du ciel (souvenez-vous, il s’agit d’une allégorie). Une fois arrivés au ciel, ils descendent du bus. Mais au lieu d’établir leur demeure dans le paradis, un grand nombre d’entre eux sautent dans

Le retour duChrist

La seconde venue du Christ est la bienheureuse espérance de l’Église, le point culminant de l’Évangile. L’avènement du Sauveur sera littéral, personnel, visible et de portée mondiale. Lors de son retour, les justes morts ressusciteront et avec les justes vivants, ils seront glorifiés et enlevés au ciel, tandis que les méchants mourront. L’accomplissement presque complet de la plupart des prophéties et les conditions actuelles qui règnent dans le monde indiquent que la venue du Christ est imminente. Le jour et l’heure de cet événement n’ont pas été révélés, c’est pourquoi nous sommes exhortés à nous tenir prêts à tout moment. (Tt 2.13 ; He 9.28 ; Jn 14.1-3 ; Ac 1.9-11 ; Mt 24.14 ; Ap 1.7 ; Mt 24.43,44 ; 1 Th 4.13-18 ; 1 Co 15.51-54 ; 2 Th 1.7-10 ; 2.8 ; Ap 14.14-20 ; 19.11-21 ; Mt 24 ; Mc 13 ; Lc 21 ; 2 Tm 3.1-5 ; 1 Th 5.1-6)

le premier bus qui retourne… en enfer2 ! Ils ne peuvent tout simplement pas supporter l’idée d’un gouvernement divin. Il existe une remarquable correspondance entre l’authenticité de notre relation avec Dieu et tous les autres grands thèmes de la théologie chrétienne. Si vous avez l’un, vous avez les autres, et vice-versa. Ce qu’on oublie souvent, c’est que la relation elle-même est tellement cruciale qu’au retour de Jésus, elle déterminera notre attirance ou notre répugnance pour le Seigneur. Si mon expérience chrétienne est authentique, je désirerai être avec Jésus quand il reviendra. Dans le cas contraire, je souhaiterai être n’importe où sauf en sa présence. Dieu exaucera mon souhait, quel qu’il soit. C’est là le genre de Dieu que nous servons. Il est liberté. Il est amour. Heureusement, cela nous est révélé dès maintenant (2 Co 13.5). En passant, mon rêve ne s’est pas transformé en cauchemar. J’étais heureux du retour du Seigneur, et pendant un court moment, j’ai éprouvé ce que ce sera lorsque le rêve deviendra enfin réalité. n 1 Ellen

G. White, Vers Jésus, chap. 1, p. 26. Great Divorce, New York, Macmillan, 1946.

2 C. S. Lewis, The

Joseph Olstad est

diplômé de l’Institut international adventiste d’études supérieures et de l’Université Andrews. Il habite dans le nord du Montana avec sa femme et leurs trois filles.

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E n couverture

E

n juin de cette année, Naomi et Natalie Boonstra, âgées de 11 et 13 ans respectivement, se sont rendues avec leur mère, Jean, dans la province d’Andhra Pradesh, dans le sud de l’Inde. C’était le premier voyage outre-mer des deux sœurs. Pourquoi un tel voyage ? Pour rencontrer la fille que leur famille sponsorise par le biais d’Asian Aid (voir l’encadré). Jean Boonstra et Shawn, son mari, ont servi en tant qu’ambassadeurs bénévoles pour cette organisation. Ce voyage a permis à la famille de voir directement ce ministère à l’œuvre. Naomi et Natalie nous donnent ici les détails de ce merveilleux voyage.

Naomi et Natalie Boonstra, Jean Boonstra

Loin des yeux,

Naomi – Première rencontre Je m’assieds près du système de climatisation, essayant de rester au frais et de me concentrer dans ma lecture. Mais je n’arrive pas à lire – je suis trop excitée ! Comment est-ce qu’elle va me trouver ? De quoi allons-nous parler ? Quelqu’un frappe à la porte. Je sursaute. « Maman ! Natalie ! Elle est là ! » Maman salue un homme et une femme et les invite à entrer. Je regarde, et j’aperçois à leur suite trois filles d’environ l’âge de ma sœur. Elles portent des robes aux couleurs vives, ornées de brillantes garnitures dorées. Leurs cheveux doux et lustrés sont soigneusement tirés derrière. Elles esquissent un sourire crispé. C’est elle ! Je la reconnais immédiatement. Est-il possible qu’en ce moment même, je vois de mes yeux la fille dont j’ai tant entendu parler et vu autant de photos ? « Salut Sheela ! Je suis Naomi. »

près du P hoto

:

J ohn

A lfred

Ci-dessus : ON CRÉE DES LIENS : Naomi Boonstra (robe bleue au centre) et sa sœur, Natalie (robe orange, à droite) font la connaissance des filles de Sunrise Home en chantant et en jouant ensemble.


À gauche : DES SŒURS : À partir de la gauche : Natalie Boonstra, Sheela, et Naomi Boonstra sont heureuses d’être des « sœurs » même si des milliers de kilomètres les séparent. P hoto

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J ean

B oon s tra

Ça y est. Je rencontre enfin ma « sœur » sponsorisée par ma famille. Là, dans cette petite chambre, on dirait que tout le monde se sent aussi bizarre que moi. Ça faisait des mois que j’attendais de rencontrer Sheela. Maintenant, je ne sais trop que lui dire ! Je sirote le jus que Maman nous a servi et observe Sheela avec curiosité. Elle lèche ses lèvres et regarde beaucoup ses pieds. Elle semble aussi nerveuse que moi. Ce sont ses amies qui alimentent surtout la conversation. Natalie, ma sœur, pose des questions pour briser la glace. Je songe à notre voyage jusqu’ici. C’est Natalie qui va vous le raconter.

cœur Natalie – Au secours des filles En sortant de l’aéroport de Bangalore, en Inde, une surprise m’attend. Je m’imaginais qu’il ferait chaud et humide – plus encore qu’à la maison, au Maryland (États-Unis). Mais non. L’air est agréable et frais. Tandis que nous traversons Bangalore, je me sens comme dans un rêve. À travers la fenêtre de la camionnette, j’observe les boutiques tranquilles, fermées pour la nuit, et j’admire le lettrage de leurs enseignes. Je suis étonnée de voir autant de motocyclettes sur la route, surtout en pleine nuit ! Et puis, je songe à Sheela. Elle est en 9e année, comme moi. On m’apprend bientôt qu’en Inde, on ne parle pas d’années, mais de « niveaux » scolaires. Nous avons presque le même âge. Je me demande en quoi sa vie ici diffère de la mienne… Bientôt, je suis scandalisée en apprenant le sort que subissent certaines Indiennes.

Plus tard, nous rencontrons Anita Kanaiya, partenaire d’Asian Aid. Elle nous parle de son travail qui consiste à secourir les filles. Elle raconte comment des filles sont forcées de travailler en tant que prostituées. Il y a quelques années, c’était principalement des filles de 16 à 18 ans qu’on forçait à se prostituer ou à travailler. Mais aujourd’hui, on parle de filles de 12 à 15 ans ! De filles de mon âge. De l’âge de Sheela. Je suis stupéfaite. Anita nous raconte comment elle démantèle des réseaux de prostitution et sauve des filles. Je ne peux m’empêcher d’admirer sa passion et son engagement. Et j’aspire à être aussi courageuse qu’elle. Naomi – L’École pour aveugles Nous finissons notre jus, mais la conversation est encore timide. M. Jim Rennie, directeur d’Asian Aid aux ÉtatsUnis, et la femme et l’homme – qui sont, ai-je appris, Lalitha et Raj Varma, à la tête de Sunrise Home – suggèrent que Natalie et moi allions marcher avec les filles. Sheela habite à Sunrise Home, un orphelinat à environ 30 minutes de l’École pour aveugles d’Asian Aid, où nous résidons pendant notre séjour. Natalie et moi explorons le campus avec Sheela et les autres filles. Les étudiants ici sont encore en classe. Environ 150 enfants habitent à l’École pour aveugles. À notre arrivée, ils nous accueillent tous de la même manière : « Bonjour, comment ça va ? Je vais bien. Comment vous appelezvous ? » Ils parlent en anglais du mieux qu’ils peuvent. Je remarque que certains d’entre eux voient un peu. Ils aident ceux qui sont complètement aveugles en leur donnant un petit coup de coude quand je suis près d’eux, et vont même jusqu’à lever leur main pour qu’ils serrent la mienne. Le plus jeune élève offre des fleurs à Natalie, à Maman, et à moi. Pendant notre promenade sur le campus, je parle un peu à Sheela. « Qu’est-ce que tu rêves de faire quand tu auras fini ton secondaire ? » « Continuer à étudier, me répond-elle. Je veux devenir infirmière. » Nous parlons encore, et les amis de Sheela nous posent des tas de questions sur la vie et les études aux États-Unis. En revenant à notre chambre, tout le monde se sent un peu plus à l’aise.

Peut-être que demain, à l’église, nous pourrons parler davantage. Natalie – Le sabbat en Inde Nous arrivons à l’église avant Sheela. Nous sommes au centre de Bobbili, à l’église adventiste – qui est aussi l’école de Sheela. Chaque sabbat, un groupe rend un culte à Dieu dans la chapelle à l’étage. À la porte de la chapelle, je remarque une pile de chaussures. Maman explique qu’en Inde, on ne porte pas de chaussures dans l’église, par respect. Naomi lui donne rapidement un petit coup de coude. Elle est ravie ! C’est avec un large sourire qu’elle entre dans l’église, car elle aime bien marcher pieds nus. J’entends alors un puissant coup de klaxon et regarde dehors. Un gros autobus jaune, sur lequel sont écrits les mots « Sunrise Home », est en train de se stationner. En me penchant, j’agite la main et environ 80 enfants, tout joyeux, me répondent du même geste. Sheela nous rejoint. Nous nous asseyons ensemble dans la petite chapelle. Comme il fait chaud ! Heureusement, les ventilateurs qui tournent au plafond apportent un peu de fraîcheur. Sheela dirige le programme de l’École du sabbat. Des jeunes filles en robes jaunes assorties chantent, les gars font un sketch, et Sheela et plusieurs autres filles – toutes revêtues de robes assorties – chantent deux chants. Pendant le culte, Sheela s’assied entre Naomi et moi, et écoute l’allocution de Maman. Même si nous ne pouvons pas dire grand-chose pendant le service, cette expérience est formidable et nous rapproche. J’ai de la peine à croire que c’est vrai ! Naomi – Visite du Sunrise Home Je me réveille dimanche matin avec un mal de tête carabiné. Je ne peux pas manger et n’ai aucune envie de boire. La chaleur d’hier était trop forte pour moi. Je ne désire qu’une chose : rester au lit ! Mais je ne peux manquer le programme d’aujourd’hui. Nous allons passer la journée entière avec Sheela au Sunrise Home. J’essaie d’oublier mon mal de tête en regardant le paysage. Sur la route en face de nous, on aperçoit un troupeau de chèvres, une femme qui marche avec un

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DES RÊVES À RÉALISER : Les étudiants de Sunrise Home étudient très fort pour obtenir les compétences nécessaires à leurs futures carrières.

DES VISITEURS AMÉRICAINS : Les enfants de l’École pour aveugles d’Asian Aid, à Bobbili, dans la province d’Andhra Pradesh, en Inde, accueillent les visiteurs américains.

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P hoto

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panier sur la tête, des motocyclettes, plusieurs garçons à bicyclette, et quelques chiens errants. Plusieurs petits véhicules (des tuk-tuks) pleins de gens passent à côté de nous à bonne allure. La demeure de Sheela est située dans un secteur tranquille à l’extérieur de Bobbili. Elle est entourée de vertes rizières et d’une rivière aux eaux paisibles. Ce matin, tous les enfants nous accueillent tandis que nous franchissons la grille. Les bâtiments semblent neufs. Nous apprenons que la maison a été consacrée l’année dernière. Avant sa construction, les enfants vivaient dans une petite maison dépourvue de cour, au cœur de Bobbili. Sheela nous sert de guide. Nous passons à côté du terrain de jeux et nous dirigeons vers sa chambre. Elle sourit. Je sens qu’elle est heureuse de nous voir. Lalitha et Raj sont là pour nous accueillir. Je demande à Sheela qui ils sont. Dans un sourire lumineux – sa timidité l’a quittée ! – elle répond : « Lalitha est comme une vraie maman. Elle me parle et m’écoute. » Sheela semble heureuse dans sa famille et sa demeure. Je regarde sa chambre. Elle dort sur une couchette au fond, du côté droit d’une chambre bien rangée qu’elle partage avec cinq autres filles. Elle et deux autres filles plus âgées aident les plus jeunes. Elles coiffent leurs cheveux avant d’aller à l’école et les aident à laver leurs vêtements. Immédiatement, les filles me proposent de me coiffer. Le placard de Sheela est plein de robes et de saris soigneusement pliés. Les couleurs de ces vêtements sont un régal pour les yeux. Je surprends Lalitha en train de dire à Maman que la première chose qu’elle fait lorsqu’un enfant arrive à Sunrise Home, c’est de lui donner un nouveau vêtement. Elle ne veut qu’aucun enfant se sente comme s’il était pauvre. Deuxièmement, elle lui sert un bon repas. Lalitha estime qu’ils ne devraient jamais avoir faim. Elle dirige le culte et ils mémorisent des versets bibliques. Lalitha semble être une vraie mère pour Sheela et les autres enfants.

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E n couverture

SUNRISE HOME : L’orphelinat d’Asian Aid accueille 30 garçons et 50 filles.


Derrière la porte de la chambre de Sheela, il y a une image. La même que celle dans ma chambre et celle de Natalie. C’est une copie de la peinture de Nathan Greene où l’on voit Jésus tenant un agneau noir. Tandis que les filles me coiffent, je souris en pensant que nous nous endormons toutes avec la même image. À Sunrise, tout le monde est tellement gentil ! Nous faisons des jeux, et courons dehors. Quel plaisir ! Mais en même temps, il fait si chaud aujourd’hui que je sens que je vais tomber dans les pommes. Quelqu’un nous propose d’aller nous rafraîchir dans la rivière. Je suis le groupe avec plaisir, enlève mes chaussures, et saute dans l’eau. Elle est tiède, presque chaude ! C’est à peine si on se sent rafraîchi. Natalie – L’histoire de Sheela Environ 80 enfants habitent à Sunrise Home : 30 garçons et 50 filles. Je sais qu’ils sont tous orphelins et j’ai de la peine pour eux. Pourtant, ils semblent vraiment heureux ensemble. Je veux connaître l’histoire de Sheela. Comment a-t-elle fini par se retrouver à Sunrise Home ?

Lalitha a un dossier rose épais pour chacun des enfants. Sur celui de Sheela, on aperçoit une photo d’elle la journée de son arrivée. Elle a environ 9 ans. C’est une enfant maigre avec un gros ventre. Sheela habitait dans un village d’une région montagneuse. Ses parents étaient très pauvres. Ils survivaient en ramassant des tamarins qu’ils vendaient ensuite. Quand le temps était suffisamment mauvais pour les empêcher d’en ramasser pendant une semaine, alors, ils ne mangeaient pas. La mère de Sheela est morte pendant que celle-ci était encore petite. Son père s’est bientôt remarié. Mais sa nouvelle femme ne voulait pas de la petite. Elle la maltraitait et l’ignorait. Mis au courant de la situation, un pasteur adventiste a suggéré au père d’envoyer Sheela à Sunrise Home. Il a accepté, ayant sans doute compris qu’il ne pouvait pas prendre soin d’elle convenablement. J’essaie d’imaginer ce que la vie de Sheela aurait été si elle n’était pas venue à Sunrise Home. Elle ne saurait ni lire, ni écrire. Elle ne connaîtrait pas l’algèbre, et ne pourrait rêver de devenir infirmière.

Asian Aid

Asian Aid est un ministère de soutien de l’Église adventiste. Il

exerce ses activités aux États-Unis, en Australie, et en NouvelleZélande. Établi il y a plus de 40 ans, Asian Aid s’occupe principalement de la sponsorisation des enfants. En effet, l’organisation sponsorise plus de 6 500 enfants dans les écoles adventistes en Inde, au Népal, et au Bangladesh. Il finance aussi cinq orphelinats (dont

Et si quelqu’un l’avait piégée et précipitée dans une vie de prostitution ? En pensant à ça, je me sens triste, mais aussi incroyablement heureuse de voir que maintenant, elle a une famille ! Ici, elle a des frères et des sœurs qui aiment Dieu, qui comprennent sa situation, et qui la soutiennent. Et Naomi et moi sommes vraiment heureuses de pouvoir contribuer à son bonheur. L’histoire de Sheela et mon expérience en Inde me permettent de voir l’amour de Dieu à travers l’œuvre de ses enfants. Maintenant, je comprends clairement l’amour qu’il a pour nous, et comment même un million de kilomètres ne peuvent nous séparer de son amour. Naomi – Au revoir, Sheela ! C’est notre dernière soirée à Sunrise Home. Les dindes et les poules caquettent pendant le culte du soir. Le soleil se couche. On sent déjà la fraîcheur de la nuit. Nous disons au revoir à tous. Sheela nous accompagne jusqu’à notre véhicule. Nous l’étreignons pour la dixième fois au moins, et elle nous serre la main. D’une voix tremblante, elle dit : « Dites bonjour à mon « papa » Shawn. J’espère que je le rencontrerai un jour. » En l’entendant dire ça, mon cœur se remplit de tristesse. Je me tourne vers Maman. Elle essuie ses larmes qu’elle n’a pu retenir. Sheela n’est pas que la photo d’une fille qui habite à l’autre bout du monde. Elle n’est pas que la personne à qui nous écrivons et à qui nous achetons des cadeaux à Noël. Plus que jamais, je me rends compte qu’en tant que chrétienne, c’est mon travail d’aider des gens dans sa situation, que ça me convienne ou non. Je sens maintenant que Sheela est vraiment ma sœur. Je sais pourquoi j’ai voyagé pendant tant d’heures jusqu’en Inde. Et je suis impatiente d’y retourner ! n

Sunrise Home), une école pour les aveugles et une pour les sourds que l’Église en Inde dirige. Récemment, Asian Aid a lancé l’initiative « Opération “Sauvons les enfants” ». Il œuvre de concert avec les organisations locales de l’Inde et du Népal pour sauver les enfants de la mendicité, de la prostitution, et du travail des enfants.

Pour plus d’information, visitez le site www.asianaid.org.

Naomi a commencé sa première année du premier cycle du secondaire. Elle aime beaucoup changer de salles de classe. Elle aime les animaux et aimerait retourner en Inde un jour pour aider les enfants et les chiens errants. Natalie est en première année du deuxième cycle du secondaire. Elle aime chanter et converser avec ses amis. Tout comme Sheela, elle aspire à devenir infirmière. Novembre 2013 | Adventist World

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L’adventisme : son histoire La

D i v i s i on A s i e - P a c i f i q u e

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n constatant de quelle façon la lumière du message adventiste s’est levée dans les pays de l’Orient, nous sommes stupéfaits de la façon dont Dieu utilisa un homme humble pour accomplir la grande œuvre du ciel. Le Seigneur étendit la chaîne de son influence à travers les siècles, les continents, et les îles afin d’apporter la bonne nouvelle de son retour aux Orientaux.

La Chine, le pays le plus peuplé du monde Abram La Rue, mineur (dans une mine d’or), marin, et berger américain, découvrit la vérité adventiste en Californie à un âge avancé. Immédiatement après, il conduisit son voisin, William C. Grainger, un professeur, à la vérité. Abram La Rue étudia à l’Institut d’enseignement supérieur de Healdsburg en vue du ministère évangélique. Puis, il demanda à la Conférence générale de l’envoyer en Chine. Ce marin à la retraite se souvenait de ses visites dans ce pays, et se sentait appelé à servir sa vaste population. Mais comme le comité missionnaire croyait qu’à 65 ans, il était trop âgé, il lui recommanda plutôt d’aller à Hawaï. Abram La Rue arriva sur cette île avec de nombreux livres et tracts. En tant que représentant évangélique, il réussit à y établir une présence adventiste. Le désir d’Abram La Rue de transmettre le message aux habitants de Cathay s’intensifia davantage. Finalement, il partit pour la Chine, et arriva à Hong Kong le 3 mai 1888 en tant que premier missionnaire de soutien en Asie. Il établit une mission pour les marins, et pendant 14 ans, travailla comme représentant évangélique surtout parmi les bateaux du port de Hong Kong. Il se rendit aussi à Shanghai, au Japon, à Bornéo, à Java, au Sarawak, à Singapour, et même une fois en Palestine et au Liban, vendant des livres adventistes et distribuant des tracts partout où son bateau accostait. Avec l’aide de Mok Man Cheung, un ami chinois, il imprima en chinois un tract intitulé « Le jugement », et le chapitre intitulé « Il nous faut un sauveur » du livre Vers Jésus, d’Ellen G. White. En réponse au fervent appel d’Abram La Rue et de S. N. Haskell, la Conférence générale envoya des missionnaires en Chine en 1902. Le 2 février, la famille J. N. Anderson arriva à Hong Kong. Le 1er mars, soit environ un mois après son arrivée, J. N. Anderson baptisa six marins britanniques et un résidant expatrié à qui Abram La Rue avait donné des études bibliques.

Abram La Rue s’éteignit le 26 avril 1903, après 15 années de service auprès des habitants de Cathay. Il est enterré au cimetière Happy Valley, à Hong Kong. En dépit de nombreuses guerres, révolutions et persécutions en Chine, environ 430 000 adventistes répartis en quelque 3 000 églises et congrégations attendent le retour imminent de Jésus, grâce à l’œuvre d’Abram La Rue. Le Japon, pays du soleil levant William C. Grainger, un des premiers fruits de l’œuvre d’Abram La Rue, devint président de l’Institut d’enseignement supérieur de Healdsburg (plus tard l’Institut d’enseignement supérieur de l’Union du Pacifique). Un vendredi soir, il fut profondément touché à l’ouïe d’un appel lancé pendant les vêpres. Teruhiko Okohira, un étudiant japonais, avait besoin

PIONNIERS : Les pionniers missionnaires adventistes J. N. Anderson (dernière rangée, à gauche) et Abram La Rue (deuxième à partir de la gauche) posent avec un groupe de marins et d’expatriés qui furent baptisés suite aux efforts d’Abram La Rue. William Grainger (ci-dessous) se rendit au Japon en 1896 pour enseigner l’anglais en se servant de la Bible comme manuel.

Lumière en Asie de l’Est P. D. Chun

La Division Asie-Pacifique Nord (NPD)

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de quelqu’un qui accepterait de l’accompagner dans son pays d’origine pour y répandre le message adventiste. Animé du zèle missionnaire d’Abram La Rue, William Grainger démissionna de son poste et arriva au Japon le 19 novembre 1896. Peu après, William et Teruhiko ouvrirent l’« École biblique japonaise-anglaise Shiba » à Tokyo, pour enseigner la Bible en anglais. Hide Kuniya, secrétaire-trésorier d’une unité de l’armée à Tokyo, s’inscrivit à l’École biblique anglaise grâce au Dr Mokutaro Kawasaki, un chirurgien militaire qui lui avait parlé de cette

PERSONNAGES HISTORIQUES : Teruhiko Okohira (à gauche), un étudiant de l’Institut d’enseignement supérieur de Healdsburg, persuada William Grainger de l’accompagner à Tokyo. Hide Kuniya (à droite) fréquenta l’École biblique anglaise et fut l’un des premiers baptisés adventistes. école. Profondément impressionné par le caractère chrétien de William Grainger, Hide Kuniya suivit le cours de Bible en anglais jusqu’au bout. Convaincu des doctrines bibliques, il décida de démissionner de son poste militaire pour observer le sabbat. Le 24 avril 1899, William Grainger baptisa Hide Kuniya et son ami Mokutaro Kawasaki, de même que deux autres hommes. Ils furent les premiers convertis adventistes chez les Japonais. Cette même année, la première église adventiste fut organisée avec 13 membres à l’École biblique anglaise. William Grainger lança The Gospel for the Last Days, un journal mensuel rebaptisé plus tard Signs of the Times (Signes des temps). En Chine, Abram La Rue survécut à son brillant converti et collègue missionnaire. En effet, William Grainger mourut d’urémie le 31 octobre 1899, à l’âge de 55 ans, et fut enterré au cimetière d’Aoyama, à Tokyo. Mais son esprit missionnaire resta dans le cœur de Teruhiko Okohira, de Hide Kuniya, de Mokutaro Kawasaki, et de Frank William Field, lequel vint au Japon pour continuer l’œuvre établie par William Grainger. Dieu se servit de Hide Kuniya pour répandre le magnifique témoignage d’Abram La Rue dans un autre pays de l’Orient. La Corée, pays du matin calme Hide Kuniya devint pasteur de l’église de Kobe, au Japon. Un jour, il remarqua un étranger coréen qui observait l’enseigne particulière d’une petite église adventiste. Il IM A G E S :

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l’invita à entrer et découvrit que ce Coréen était en route vers Hawaï pour y travailler. Comme aucun des deux ne comprenait la langue de l’autre, le Saint-Esprit utilisa les idéogrammes chinois qu’ils écrivaient au tableau pour les aider à communiquer. Hide Kuniya commença à enseigner la Bible à son nouvel ami coréen. Puis, le Coréen emmena un ami. Les deux hommes devinrent convaincus des doctrines adventistes. Le 12 mai 1904, juste après minuit, Hide Kuniya baptisa Eung Hyun Lee et Heung Choi Son aux chutes Nunobiki, à Kobe. Eung Hyun Lee partit ensuite pour Hawaï. Mais pour une raison connue seulement de la providence, il revint en Corée. Pendant le trajet du retour, il partagea sa nouvelle foi avec Ki Ban Lim, lequel rentrait aussi en Corée. Ki Ban Lim, un dirigeant méthodiste dans sa ville natale, possédait une connaissance considérable des doctrines bibliques. Vers la fin de son voyage, il accepta lui aussi le message adventiste. De retour chez lui à Chinnampo, il partagea la vérité du sabbat avec des croyants méthodistes. Bientôt, Ki Ban Lim dut demander de l’aide, car sa connaissance de l’adventisme était limitée. Trente-six personnes en quête de vérité signèrent son appel macédonien moderne dans une lettre adressée au pasteur Kuniya, au Japon. Dans cette lettre, ils lui demandaient de venir en Corée pour leur enseigner la vérité biblique. Le 9 août 1904, après beaucoup d’efforts, Hide Kuniya arriva enfin à Chinnampo, dans le nordouest de la Corée. Il donna des études bibliques dans de nombreux villages. Eh bien, après 50 jours seulement, il baptisa 71 personnes et organisa quatre églises ! Les épreuves, l’inconfort, et la résistance dont il fit l’expérience semblaient au-delà de l’endurance humaine. Mais Hide établit un fondement solide grâce à ses efforts de pionnier consacré. Une consécration totale L’œuvre adventiste dans la Division Asie-Pacifique Nord commença en 1888 par Abram La Rue, un ouvrier de soutien bénévole. Huit années plus tard, en 1896, William C. Grainger, premier converti d’Abram La Rue, lança l’œuvre au Japon. Environ huit ans plus tard, Hide Kuniya, l’un des premiers convertis de William Grainger au Japon, étendit l’influence adventiste en Corée – œuvre commencée par un humble bénévole animé d’une grande persévérance. Indubitablement, Abram La Rue incarne cette déclaration d’Ellen White : « Il n’y a pas de limites à l’utilité de celui qui, en mettant le moi de côté, fait place en son cœur à l’action du Saint-Esprit et consacre toute sa vie à Dieu1. » n 1 Ellen

G. White, Jésus-Christ, p. 233.

P. D. Chun, ancien président de la Division Asie-Pacifique Nord, est directeur international de la publication de Adventist World. Novembre 2013 | Adventist World

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AU PREMIER PLAN

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atti ! On a fini ! La pluie peut tomber maintenant ! » « Lorsque Brook Powers téléphone à sa femme, lui et les autres membres de sa petite équipe savent qu’ils ont atteint le but qu’ils poursuivaient sans relâche. L’étincelante tour de radiodiffusion rouge et blanche est maintenant en place ! Elle soutient l’imposante antenne rideau qui, bientôt, transportera l’Évangile à un plus grand nombre encore d’auditeurs à travers l’Asie. L’équipe n’a plus à redouter les pluies torrentielles de l’imminente saison des pluies. La conclusion officielle du projet, quant à elle, se fera sous peu. Un ministère et son histoire Depuis 26 ans, l’émission La voix de l’espérance est diffusée en Chine, en Corée du Nord, au Vietnam, en Indonésie et en Inde, entre autres pays, grâce à la radiodiffusion à ondes courtes de la Radio adventiste mondiale (AWR) depuis l’île de Guam. À travers l’Asie, l’AWR diffuse en 34 langues actuellement, et compte 287 heures de programmation par semaine. Il y a près de trois ans, l’AWR a procédé à l’évaluation de la capacité et de l’efficacité de sa station, sous le leadership de Brook Powers, ingénieur en chef de l’AWR à Guam, et de Loney Duncan, membre du comité et expert de l’industrie de la radio à la retraite. Les résultats d’une telle évaluation étaient clairs : une mise à jour majeure de la station s’imposait. Une levée de fonds de 3 millions de dollars a donc été lancée, et les fidèles supporters de l’AWR y ont généreusement répondu. Le 3 septembre 2013, l’AWR a procédé à une nouvelle cérémonie de consécration de la station pour souligner l’achèvement du projet. Des invités locaux et internationaux étaient présents lors de cet événement. Dowell Chow, président de l’AWR : « Nous avons accompli cette mise à jour en deux ans seulement – un temps record. Il faut, en moyenne, cinq ans pour réaliser un projet d’une telle envergure. » Ces changements ont permis à l’AWR d’améliorer sa diffusion à travers l’Asie grâce à des fréquences atteignant mieux ses auditoires cibles, et à une programmation simultanée qui atteindra les auditeurs de multiples pays pendant leurs heures respectives de grande écoute. L’augmentation d’environ 25 pour cent de cette capacité est comparable à l’ajout d’une nouvelle station, a dit Brook Powers. La cérémonie de cette nouvelle consécration s’est déroulée sous le thème « Depuis cette île minuscule… jusqu’à vous ». L’Honorable Eddie Bazza Calvo, gouverneur de Guam, a repris le thème au cours de son allocution : « Quand j’étais dans le commerce de détail, j’ai appris quelque chose. Le succès dépend de trois facteurs : l’emplacement, l’emplacement, l’emplacement. Tandis que je regarde l’emplacement de Guam et que j’examine cette fameuse carte de la Radio adventiste mondiale et les différents endroits qu’elle atteint, ce que j’aperçois, en fait, c’est près de trois milliards de personnes ! La propagation de la bonne nouvelle à trois milliards d’individus ! Mes amis, il n’y a pas de mission plus grande que la propagation de l’Évangile à l’humanité. » La cérémonie s’est tenue directement au pied de la nouvelle tour, ce qui a permis aux participants de voir de près la

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Depuis une

île

La Radio adventiste

UN PROJET D’ENVERGURE : Brook Powers, ingénieur en chef de l’AWR, fait le point sur la station mise à jour en compagnie de Dowell Chow, président de l’AWR.

taille gigantesque de l’équipement de radiodiffusion, et par conséquent, de mieux apprécier les efforts énormes qu’a exigé l’exécution d’un tel projet. Une installation qui en dit long La première phase du projet d’expansion impliquait le remplacement d’une antenne d’émission basse fréquence par une antenne haute fréquence. Pour ce faire, il a d’abord fallu déplacer l’une des tours de la station. La seconde et dernière phase consistait en l’érection d’une nouvelle tour et l’ajout d’une nouvelle antenne rideau haute fréquence. Cette construction a été plus exigeante encore. On a eu recours à du personnel pour déménager des tonnes de terre, pour combler un ravin profond, pour enterrer des caniveaux de 1,20 mètre de diamètre en prévention de l’érosion, et pour couler 822 tonnes de ciment. Ensuite, on a procédé à l’érection de cette tour de 70 mètres. La taille moyenne des antennes rideau de la station est de 72 par 79 mètres – environ la superficie de deux terrains de football américain. Lors de la construction, certaines émissions ont été diffusées pendant plusieurs mois à partir de stations commerciales à ondes courtes au Sri Lanka et en Europe, afin que les auditeurs bénéficient d’une diffusion ininterrompue. Toute la construction a dû se faire pendant la saison sèche de Guam, saison qui dure six mois. « Nous étions cinq hommes pour effectuer cette mise à jour – Gordon Garner,


Shelley Nolan Freesland

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mondiale accroît sa portée en Asie

À gauche : TROIS TROMPETTES : Brook Powers (à gauche), ingénieur en chef de l’AWR à Guam, Victor Shepherd, gérant de la station, et Gordon Garner (à droite), directeur de l’entretien, acceptent joyeusement le cadeau de trois trompettes tibétaines, en l’honneur de la nouvelle consécration de la station. Encadré : L’ENDROIT IDÉAL : L’Honorable Eddie Baza Calvo, gouverneur de Guam, a fait observer que le succès de nombreuses organisations dépend de trois facteurs : « L’emplacement, l’emplacement, l’emplacement ! » Ci-dessus : VUE À VOL D’OISEAU : Cette photo a été prise par Ted N. C. Wilson, président de la Conférence générale, de l’une des tours soutenant l’antenne Web de l’AWR. Elle nous permet de juger de l’immensité de la structure qui diffusera les signaux radio à un auditoire potentiel de 3 milliards de personnes à travers l’Asie.

Ben Stern, Donaldo Storey, David Hendrick, et moi-même. Nous avions besoin d’une quantité incroyable d’équipement, mais par-dessus tout, de la bénédiction du Seigneur. Je peux dire aujourd’hui que tout au long du processus, j’ai [vu] la main de Dieu diriger ce projet », a expliqué Brook Powers. Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste mondiale, était présent lors de la cérémonie. Lui aussi a rendu hommage à Dieu pour sa direction : « C’est le Saint-Esprit qui constitue la vraie puissance de cette station. Celle-ci repose, certes, sur la technologie, et a pour objectif l’information ; cependant, l’AWR à Guam et l’AWR en tant que ministère n’ont pas pour mandat premier d’informer, mais bien d’inspirer. […] Dieu veut que nous lui demandions quelque chose d’extraordinaire, il veut que nous lui demandions des miracles ! Aujourd’hui, alors que nous sommes réunis au pied de cette infrastructure, […] nous pouvons affirmer avec certitude que celle-ci est une réponse à nos prières. » L’AWR ne possède qu’une seule installation à ondes courtes : celle de Guam. Ailleurs dans le monde, elle achète du temps d’antenne aux stations commerciales à ondes courtes. À l’échelle mondiale, l’AWR diffuse des émissions dans presque 100 langues par le biais de la radio à ondes courtes, de la radio AM/FM, et sur demande, par Internet (awr.org, et podcasts). Grâce à la radio à ondes courtes, les signaux peuvent franchir des milliers de kilomètres, et ainsi, atteindre des auditeurs qui habitent dans des régions reculées ou fermées aux émissions chrétiennes locales. C’est là une composante-clé du ministère de l’AWR. P H O T O S :

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Un ministère de vie Des auditeurs de l’AWR témoignent de façon frappante de la puissance de la radio. Depuis la Chine, un jeune auditeur a écrit ceci : « Je suis un nouvel auditeur de La voix de l’espérance. J’écoutais rarement la radio avant de devenir handicapé. À un moment pénible de ma maladie, j’ai allumé la radio et j’ai entendu votre voix. Pour moi, c’était comme la voix de Dieu ! Elle m’a communiqué espérance et lumière. J’oublie mes souffrances quand j’écoute ces remarquables émissions. » Le gouverneur Calvo a résumé avec éloquence le ministère de l’AWR : « Nous vivons à une époque fort complexe. Tant de choses bouleversent notre monde… Si je suis autant béni aujourd’hui, si je suis parmi vous pour vous féliciter et vous remercier de tout ce que vous faites, c’est qu’au cœur d’un monde qui souffre d’un manque de direction spirituelle, d’un monde qui cherche un sens à la vie, il y a […] la Radio adventiste mondiale – cette voix qui répand un message apportant à tous la vie éternelle. » n

Shelley Nolan Freesland est directrice des communications de la Radio adventiste mondiale. Novembre 2013 | Adventist World

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ers la fin du 18e siècle et au début du 19e, les États-Unis furent le théâtre de grands bouleversements dans le domaine des soins médicaux. Il faut se souvenir qu’à cette époque, on pratiquait couramment la saignée1, sans parler de l’utilisation tout aussi courante des dérivés de métaux lourds (mercuriels), de l’arsenic, de l’alcool dans différentes concoctions, du tabac, et de l’opium. Dans le cas de nombreuses maladies, dont la fièvre jaune, on se servait régulièrement de calomel – un composé de mercure. On l’administrait aux patients sous forme de purgatif (laxatif). Il arrivait souvent que ces malheureux perdent leurs dents et leurs cheveux suite à un empoisonnement au mercure. C’était, en vérité, l’époque de la médecine dite « héroïque » en raison de pratiques et de traitements médicaux agressifs encore utilisés au 19e siècle. Le corps du malade, déjà affaibli, subissait

L’ E S P R I T

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du Nord, en Grande-Bretagne, et en Europe quant à l’efficacité de tels traitements. Le pendule oscillait entre les tentatives propres à la médecine « héroïque » – on cherchait à diminuer chez le malade ce qu’on pensait être une vitalité excessive se manifestant par de la fièvre – et l’utilisation de stimulants et d’alcool pour la lui rendre (alors qu’au départ, on la croyait être la cause de la fièvre !). On ignorait alors que le régime et l’hygiène jouent un rôle fondamental dans le bien-être et le rétablissement du patient. À cette époque, différents mouvements de réforme thérapeutique virent aussi le jour. La réforme sanitaire Il nous arrive souvent, en tant qu’Église, de déclarer que « la réforme sanitaire » est une idée sortie de chez nous. Cependant, ce n’est pas vraiment le cas. L’expression « réforme sanitaire » décrivait le processus d’un change-

La

moi que je n’arrivais à me reposer ou à dormir qu’après minuit. » En 1845, il fut convaincu de la vérité du sabbat du 7e jour, et en 1846, il se joignit à James et Ellen White dans la proclamation de ce message et d’autres croyances fondamentales auxquelles l’Église adventiste adhère aujourd’hui. Chose intéressante, Joseph Bates cessa de manger de la viande en 1844, et en quelques mois, il écarta de son régime alimentaire le beurre, la graisse, le fromage, et d’autres aliments du genre. C’est avec bonheur qu’il vit d’autres personnes suivre son exemple. Sylvester Graham fut un militant de la réforme sanitaire plus zélé encore. Né le 5 juillet 1794, il devint pasteur presbytérien. Il s’intéressa à la nutrition, et en 1837, écrivit ses idées dans le Graham Journal. Les fruits et les légumes devraient, disait-il, constituer les aliments de base de l’alimentation, et le pain devrait être complet. Il recommandait la

Peter N. Landless

réforme sanitaire : un message

rempli de grâce Le Ministère mondial de la santé en action

ces traitements dangereux et non testés, traitements qui, il faut bien le dire, faisaient plus de mal que de bien… Les médecins étaient pourtant animés de bonnes intentions, et la communauté médicale de l’époque acceptait largement leurs méthodes. Dans son excellent ouvrage intitulé The Story of Our Health Message, D. E. Robinson qualifie ces années, à juste titre, de « temps d’ignorance ». Cependant, des débats faisaient rage au sein du « corps médical » en Amérique

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ment se produisant en réponse aux lamentables « thérapies » de l’époque. Joseph Bates, un capitaine de bateau qui, plus tard, devint un père fondateur de l’Église adventiste du septième jour, abandonna l’usage du tabac en 1823, donc bien avant « la grande déception » de 1844. En 1824, il renonça à l’alcool sous toutes ses formes, et en 1828, il en fit de même pour le thé et le café. Voici ce qu’il dit un jour de ce dernier : « Le café est un poison. Il avait un tel effet sur

crème au lieu du beurre, et déconseillait la viande, le poisson, de même que le thé, le café, le vin, et le tabac sous toutes ses formes. Il recommandait aussi un bain ou une douche tous les jours, et de l’exercice en plein air2. Des visions de la part du Seigneur En 1848, le Seigneur révéla à Ellen White les effets nuisibles du tabac, du thé, et du café. En 1860, le jeune


« Mouvement de la destinée » adopta officiellement le nom « adventiste du septième jour ». Ce n’est qu’en 1863 qu’Ellen White reçut une importante vision sur la santé. Cette vision traitait principalement de la nécessité pour James White de prendre soin de sa santé.

Le fait de prendre soin de notre santé nous permet de mieux servir Dieu et nos semblables. C’est à Otsego, au Michigan (États-Unis), le 6 juin 1863, dans la demeure du frère A. Hilliard, qu’Ellen la reçut. Elle se produisit à l’ouverture du sabbat, renforçant ainsi l’importance et l’interconnexion entre la spiritualité christocentrique et la santé. De cette vision, elle écrivit : « J’ai vu que le temps était venu pour nous de prendre spécialement soin de la santé que Dieu nous a accordée, car notre œuvre est loin d’être achevée3. » Au cours des mois suivants, à cause des exigences croissantes de l’œuvre adventiste en plein essor, Ellen White n’eut pas le temps d’écrire cette vision. Ce n’est qu’en 1864 qu’elle put rédiger le chapitre « Santé » dans Spiritual Gifts, vol. 4, suivi de six tracts intitulés Health: or How to live, en 1865. Les idées qu’elle y exprimait étaient très proches de celles adoptées par Graham, Trall, et Jackson. Quand on lui demanda si elle avait glané ses idées dans les écrits de ces hommes, elle déclara : « Non. Je n’ai absolument rien lu avant d’avoir entièrement écrit mes visions, de peur qu’on dise que la lumière au sujet de la santé me soit venue de médecins, et non du Seigneur4. »

Plus tard, ayant trouvé entre autres dans The Laws of Life (Trall, Jackson, et d’autres) des idées qui s’harmonisaient avec la révélation qu’elle avait reçue du Seigneur, elle publia le livre How to Live, dans lequel elle avait incorporé du matériel « largement tiré d’autres ouvrages de référence »5. C’est ainsi que nous pouvons dire que le Ministère de la santé de l’Église adventiste remonte à 1863. Bien que d’autres individus eussent souligné certains aspects de la réforme sanitaire, la vision à Otsego lança le message qu’il est de notre devoir spirituel de prendre soin du temple qu’est notre corps, et révéla clairement l’intégration holistique du corps, de l’âme, et de l’esprit. En outre, les principes de la santé que préconisait la réforme sanitaire – repos, soleil, régime équilibré, eau, confiance en Dieu, exercice, tempérance, air pur – résistèrent à l’épreuve du temps et à l’examen scientifique. La vision à Otsego insista aussi sur le fait que ceux qui prennent soin de leur santé peuvent mieux servir Dieu et leurs semblables. Bien qu’une bonne santé soit une merveilleuse bénédiction, elle n’est pas une fin en soi. Nous sommes sauvés pour servir ! James et Ellen White durent tous les deux faire d’importants changements dans leur style de vie pour maintenir et améliorer leur capacité de servir. C’est aussi cette fameuse vision de 1863 qui les instruisit à cet égard. Institutions sanitaires En 1865, le jour de Noël, le Seigneur donna à Ellen White une autre vision sur la santé. Cette fois, il mit davantage l’accent sur les aspects sociaux et missionnaires du ministère de la santé que sur la santé de son mari et d’individus spécifiques. Dans cette vision, Dieu révéla à l’Église la nécessité d’établir des institutions sanitaires. Ces institutions adventistes satisferaient les besoins non seulement physiques, mais aussi spirituels et moraux des malades. Le soin de la personne « tout entière » tellement central à la mission adventiste fut souligné. Quelques semaines après la session de la Conférence générale de 1866, Ellen White écrivit

combien il était nécessaire que pasteurs et membres se conforment au message de la réforme sanitaire, et exhorta les adventistes à établir leurs propres institutions sanitaires. Cette recommandation donna le coup d’envoi aux institutions adventistes de soins médicaux, lesquelles sont établies aujourd’hui un peu partout dans le monde. Il y a quelques années, Ellen écrivit : « Nous vivons à une époque où chaque adventiste devrait faire un travail missionnaire médical. Le monde est un vaste hôpital, rempli des victimes de maladies physiques et spirituelles. Partout des gens se meurent parce qu’ils ne connaissent pas les vérités qui nous ont été confiées. Aussi les membres de l’Église doivent-ils se réveiller et comprendre qu’ils ont la responsabilité de répandre ces vérités6. » Le Ministère mondial de la santé est appelé à soigner, à prêcher, à enseigner, à guérir, et à discipuler – personnellement et collectivement en tant qu’Église. L’Église adventiste a eu le grand privilège de recevoir des lumières sur la réforme sanitaire. Nous avons le devoir sacré de prendre soin du temple qu’est notre corps et de nous dépenser pour servir un monde brisé, un monde qui a soif d’une révélation de la grâce de Jésus-Christ à travers ses disciples et les précieuses vérités qui leur ont été confiées. Répondons à cet appel et honorons Dieu dans notre corps, notre âme, et notre esprit, afin de « maintenir toutes [nos] énergies dans le meilleur état possible pour les mettre au service de Dieu et de [nos] semblables »7. n 1 L’évacuation provoquée de petites quantités de sang d’un patient pour guérir ou prévenir une maladie. 2 George Knight, Lest We Forget, Hagerstown, Md., Review and Herald Publishing, 2008, p. 65. 3 Ellen G. White, Selected Messages, vol. 3, p. 279. 4 Ibid., p. 277. 5 Ibid. 6 Ellen G. White, Conseils sur la nutrition et les aliments, p. 548. 7 Idem., Le ministère de la guérison, p. 269.

Peter N. Landless,

cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, est directeur du Ministère de la santé.

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L A

B I B L E

R É P O N D

Une Dans son insistance sur l’obéissance, la Bible ne se prête-t-elle pas au légalisme (voir Dt 4.1) ?

question

’ d obéissance

La Bible insiste, effectivement, sur l’obéissance. Or, cette insistance va à l’encontre de notre nature humaine déchue. L’obéissance est souvent perçue comme une réduction de la liberté humaine. Nous la confondons spontanément avec la soumission à une personne ou à une loi quelconque. Mais dans la Bible, l’obéissance est quelque chose de positif. 1. Obéissance et ouïe/écoute. La religion biblique est une religion de l’ouïe. Elle se fonde sur le fait que Dieu s’adresse aux humains par sa parole. C’est par celle-ci qu’il leur révèle sa personne et sa volonté. Ainsi, la Parole de Dieu constitue le fondement même de l’obéissance humaine. Ceci explique le fait que dans la Bible le verbe « entendre/ écouter » veuille souvent dire « obéir » (voir l’hébreu shama‘, « écouter, obéir » [Ex 24.7 ; Es 42.24] ; ’azan, « écouter » [Ex 15.26] ; en grec, akouō, « écouter, obéir » [Mc 9.7]). On ne peut parler adéquatement de l’obéissance sans une parole divine au préalable. Par conséquent, l’obéissance est dialogique, c’est-àdire que nous entendons Dieu parler et que celui-ci s’attend à une réponse de notre part. Notre réponse ne se traduit pas simplement par la parole, mais – ce qui importe davantage – par l’obéissance. L’obéissance est une façon de parler à Dieu, notre interlocuteur. 2. Qui devrions-nous écouter ? Pourquoi devons-nous obéir à Dieu ? C’est là une question importante. Mais la question la plus fondamentale est la suivante : À qui devrionsnous obéir ? Par nature, nous existons en soumission à une puissance (Rm 8.6-8). Ce n’est que par l’action du Saint-Esprit que l’on peut réellement choisir (Rm 8.12-14). Lorsque, par la puissance de l’Esprit, nous entendons la voix divine et y répondons par l’obéissance, alors nous sommes véritablement libres. Si le pourquoi ? persiste, nous devons alors reconnaître deux choses. Premièrement, dans la théologie biblique, il n’y a qu’une autorité ultime et légalement établie : celle du Créateur et Rédempteur. En tant que source de notre vie, Dieu nous appelle à l’écouter. Deuxièmement, nous nous soumettons à lui parce que sa volonté pour nous, basée sur sa connaissance en tant que Créateur et Rédempteur, est toujours bonne. Par conséquent, il est absurde de s’opposer à ce qu’il dit. En lui obéissant, nous devenons ce qu’il désire que nous soyons, et ce que nous cherchons profondément à être.

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3. L’obéissance et le plan cosmique de Dieu. Scripturairement parlant, il existe un plan unifié divin pour le cosmos (Ep 1.9,10 ; Col 1.19,20). Tout ce que celui-ci contient fut créé par Dieu et conçu pour fonctionner selon sa parole : « Les cieux ont été faits par la parole de l’Éternel, et toute leur armée par le souffle de sa bouche. » (Ps 33.6) En obéissant à Dieu, le cosmos est reconstitué dans l’unité. Par conséquent, notre obéissance est indispensable pour que le cosmos soit pleinement intégré dans l’unité de la parole divine. La véritable obéissance présuppose l’intelligence et la liberté. Dieu gouverne la nature au moyen des lois naturelles. Ces lois fonctionnent à l’intérieur des systèmes de la nature. Dieu ne parle donc pas directement à la nature. Il ne le fait qu’occasionnellement, parce que le mal a endommagé son rôle et que le chaos semble l’emporter. Ce n’est pas, techniquement parlant, de l’obéissance. Par contre, ses créatures intelligentes, dotées de la liberté, doivent écouter ce qu’il dit parce qu’il s’attend à une réponse de leur part. La réponse humaine, de même que la soumission de la nature à la volonté de Dieu, poursuivent essentiellement le même but : le service. Chaque élément du cosmos sert. Seules des créatures intelligentes auraient pu briser le cercle du service, et c’est ce qu’elles firent. Il en résulta la désintégration du cosmos et un souci ridicule d’auto-préservation. L’obéissance n’est possible qu’en se soumettant par le Christ à l’intention originelle du Seigneur pour nous. Obéir, c’est servir. Cette compréhension de l’obéissance se fonde, dans une large mesure, sur une vision holistique de la nature humaine. Nous sommes une unité vivante indivisible sous une forme corporelle. Lorsque l’Esprit nous parle, tout ce qui se passe dans notre cœur se produit dans toute notre personne. Le « oui » de nos lèvres devrait être le « oui » de nos yeux, de nos oreilles, de notre bouche, de nos mains, et de nos pieds. C’est une réponse à la parole divine qui pousse la personne tout entière à agir. L’obéissance est un privilège ; elle n’a rien de légaliste. n

Ángel Manuel Rodríguez profite d’une retraite active au Texas, aux États-Unis, après avoir servi de nombreuses années en tant que directeur de l’Institut de recherche biblique de la Conférence générale.


É tude

biblique

Les sept églises de l’Apocalypse :

Smyrne L

es sept églises d’Apocalypse 2 et 3 représentent l’Église chrétienne du premier siècle jusqu’à la fin des temps. Elles dépeignent la condition spirituelle du peuple de Dieu dans chaque génération successive. La première église, Éphèse, décrit avec pertinence l’Église du Nouveau Testament dans tout son zèle pour la vérité et sa passion pour le témoignage. Malheureusement, ces premiers chrétiens abandonnèrent leur premier amour et substituèrent le devoir à la piété. Progressivement, presque imperceptiblement, leur service pour le Christ dégénéra en pur formalisme. Dans la leçon du mois dernier, nous avons découvert que ceci peut arriver à quiconque d’entre nous. Le Saint-Esprit nous appelle à garder les yeux sur Jésus, le cœur de toute vraie foi. Dans cette leçon, nous étudierons la seconde des sept églises : Smyrne. Le mot Smyrne signifie « encens au doux parfum ». Au second et au troisième siècle, le diable persécuta violemment l’Église chrétienne. L’église de Smyrne a beaucoup à nous enseigner. Ses leçons s’adressent à tous ceux qui traversent des épreuves et sont en butte aux difficultés.

1

Lisez Apocalypse 2.8. Comment Jésus s’adressa-t-il à l’église de Smyrne ? Quels titres utilisa-t-il ? Selon vous, pourquoi ? Voir aussi Apocalypse 1.17, 18. Jésus utilise un titre fort approprié pour s’adresser à son peuple fidèle de Smyrne. Il est « le premier et le dernier, celui qui était mort et qui est revenu à la vie ». Si Jésus a subi la persécution, la moquerie, la torture et la mort avec courage, son peuple le peut aussi. Le Christ qui a triomphé du tombeau nous offre la victoire en face de la mort.

2

Quelles trois caractéristiques distinctives Jésus utilisa-t-il pour décrire l’église de Smyrne ? Découvrez la réponse dans Apocalypse 2.10.

3

En face des épreuves et de la tribulation, quel conseil Jésus donna-t-il à son peuple dans Apocalypse 2.10 ? Partout dans la Bible, Jésus encouragea son peuple en disant : « Ne crains pas ». Par le prophète Ésaïe, il déclara : « Sois sans crainte, car je suis avec toi ; n’ouvre pas des yeux inquiets, car je

P hoto

:

D i d i er

L aro c he

suis ton Dieu ; je te fortifie, je viens à ton secours, je te soutiens de ma droite victorieuse. » (Es 41.10) S’adressant aux disciples lors d’une terrible tempête, le Maître s’écria : « Rassurez-vous, c’est moi, n’ayez pas peur ! » (Mt 14.27) Au milieu de nos épreuves, il s’écrie encore : « Ne crains pas, je suis avec toi ! » Jésus ne nous abandonne pas à l’heure de l’épreuve. Il ne nous oublie pas quand surgissent les difficultés.

4 Selon Apocalypse 4.10, l’Église de Dieu allait être éprouvée. Mais la persécution serait particulièrement violente pendant une période de temps précise. Quelle serait la durée de cette période ? Pourquoi cela encouragerait-il les croyants ? Dans la Bible, un jour prophétique équivaut à une année littérale (voir Ez 4.6 et Nb 14.34). Par conséquent, une persécution de 10 jours prophétiques durerait 10 années littérales. Cette prophétie s’accomplit exactement lors des persécutions de 303 à 313 apr. J.-C., sous l’empereur romain Dioclétien. Ici, Dieu nous révèle un point spirituel fascinant : la tribulation ne durera pas toujours. Toutes nos épreuves ont une durée limite.

5 Quel avertissement Jésus donna-t-il à l’église de Smyrne, et quelle récompense lui offrit-il ? Dieu nous appelle à être fidèles envers lui là où nous sommes. Si les chrétiens de Smyrne demeurèrent fidèles à Jésus au sein même de la torture, de la persécution, et de la mort, nous le pouvons aussi au sein de nos épreuves. Si sa grâce put les soutenir, elle le peut aussi pour nous. Jésus nous offre, comme à eux, une couronne triomphante.

6 Lisez Apocalypse 2.7, 11, 17 ,26 ; 3.5, 12, 21. Quels mots sont répétés dans l’appel final lancé à chacune des sept églises ? Quelles que soient les circonstances des enfants de Dieu, il leur est possible de triompher. Aucune de nos difficultés n’est trop grande pour Dieu. Nous ne serons jamais placés dans une position dont il ne peut nous délivrer. Il n’est de situation qu’il ne peut maîtriser. Grâce à Jésus, la victoire nous est assurée. Sa grâce nous suffit en toutes circonstances. C’est là une raison de nous réjouir aujourd’hui, demain, et à tout jamais. n

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DES IDÉES À PARTAGER

Courrier

Une leçon d’histoire Je vous écris en référence à G. F. Jones, mentionné dans l’article intitulé « La puissance d’une graine » de Carol Tasker (août 2013). Les lecteurs de Adventist World seront sans doute intéressés de savoir qu’avant d’aller aux îles Salomon occidentales en 1914, G. F. Jones et sa femme établirent d’abord l’œuvre à Singapour. En 1904, ils s’embarquèrent à Sydney, et après un mois de voyage en mer, débarquèrent à Singapour le 28 octobre. Ils poursuivirent ensuite leurs efforts missionnaires à Java, au Sumatra, à Bornéo, et dans les États malais. Après l’organisation de la Division asiatique en 1909, la Conférence générale incorpora Singapour et les États malais dans cette division. En 1910, l’Union australasienne demanda à la GC de lui restituer Singapour et les États malais, demande qui fut refusée. Ainsi fut marquée la fin d’un lien direct entre

Prièrew

l’Australie et le champ malaisien. C. M. Lee et sa femme furent au nombre des premiers convertis des Jones. En 1957, les Lee firent don à la Conférence générale d’une église moderne et de son terrain (propriété foncière libre) de plus de 2 800 mètres carrés sur la route Thomson, à l’intention de la congrégation chinoise. De 1936 jusqu’à la fin du siècle dernier, Singapour fut le siège social de la Division de l’Extrême-Orient. L’Union de l’Asie du Sud-Est y est toujours domiciliée. Wu Chook Ying G rand Terrace, Californie, États-Unis Équilibre, s’il vous plaît ! Toutes mes félicitations aux Drs Allan R. Handysides et Peter N. Landless pour leur exhortation à l’équilibre au sujet des régimes végétalien et végétarien (voir l’article « À la recherche de l’équilibre », août 2013). N’est-il pas honteux de voir d’honnêtes végétariens dénigrés parce qu’ils font usage de lait, d’œufs, etc. ? Ellen White n’a jamais été végétalienne. Ses écrits n’encouragent nullement des attitudes négatives envers ceux qui consomment des sous-produits animaux. Je souhaite que la cause d’une nutrition saine touche de plus en plus de gens. Malheureusement, le manque d’équilibre à l’égard du régime alimentaire nuit parfois à cette cause. Eric Witter Auburn, Géorgie, États-Unis

Un amour plus fort que la mort L’article intitulé « Un amour plus fort que la mort » de Sylvia Renz (juillet 2013) m’a beaucoup touché. Je rentrais chez moi en bus quand j’ai lu cet article. Je n’ai pu retenir mes larmes en me mettant un instant à la place de l’auteur. Si ceci arrivait à mon fils de 6 ans, que ferais-je ? La douleur provoquée par la mort d’un être cher est extrêmement difficile à supporter. Mais un jour, tout ira mieux. Puisse Dieu accorder la consolation à tous ceux qui passent par le deuil. Bien qu’ici-bas nous soyons en butte à de telles épreuves, la promesse de notre Seigneur Jésus-Christ est certaine : un jour, il reviendra et nous prendra avec lui au ciel, où la mort ne sera plus. Gerson de Souza Andrade Resende, Rio de Janeiro, Brésil Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Je suis un fervent lecteur de la revue Adventist World. Recevez toute mon appréciation pour l’article de Gerald A. Klingbeil intitulé « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? » (juillet 2013), lequel m’a beaucoup édifié. Continuez votre travail formidable ! Paulo R. Melito Rio Claro, São Paulo, Brésil

LOUANGE

Je remercie Dieu d’avoir soutenu mes trois fils, ma fille, et moi-même pendant plus d’une année sans revenu stable. Priez pour que je ne cesse de me confier en sa providence. Il est fidèle, juste, et par-dessus tout, rempli d’amour. Elizabeth, Kenya

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Adventist World | Novembre 2013

J’ai demandé vos prières pour que je puisse payer mes frais de scolarité et obtenir mon diplôme. Dieu a vraiment répondu à mes prières – j’ai terminé mon diplôme ! Je cherche actuellement du travail. Merci d’avoir joint vos prières aux miennes ! Mutinta, par courriel

Je vous demande de prier pour ma mère. Elle éprouve des douleurs aux deux bras. Priez Dieu pour qu’il ne s’agisse pas du cancer et pour qu’elle guérisse. Nad, Philippines Priez s’il vous plaît pour mon amie et son fils. Il a des problèmes de santé et est aux prises avec des difficultés familiales. Unnur, Islande


La revue Adventist World est produite par l’Église adventiste du septième jour et distribuée gratuitement aux membres. On peut aussi la trouver en ligne sur le site suivant : www.adventistworld.org. Nous sommes heureux que cette revue satisfasse ce besoin. – Les éditeurs Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : letters@ adventistworld.org. Rédigez votre lettre clairement et tenezvous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.

’où Dvient cette

ph to ? RÉPONSE : À l’église adventiste de Spencerville, à Silver Spring, au Maryland (États-Unis), Jane Morrison, monitrice du Berceau, montre aux enfants ce qu’il y a dans son sac.

Adventist World Je suis un adventiste et un lecteur assidu de Adventist World. Je dois dire que je suis plus béni que jamais par la Parole de Dieu que je retrouve dans ses pages, de même que par l’œuvre missionnaire extraordinaire dans laquelle maints enfants de Dieu s’engagent continuellement. Adventist World m’élève et m’édifie. Cette revue me pousse à me sacrifier, à faire du bien, et à suivre l’exemple du Christ. Serait-il possible d’obtenir tous les numéros précédents de Adventist World en version électronique, ce qui me permettrait de les consulter en tout temps et de les partager avec des amis ? Merci, et que Dieu bénisse votre équipe pour son bon travail. Leakey Rosasi Nakuru, Kenya

P H O T O

:

Italo

O s or i o

Ravivés par sa Parole Un monde de découvertes à travers la Bible Dieu nous parle par sa Parole. Joignez-vous à d’autres croyants (de plus de 180 pays) qui lisent un chapitre de la Bible chaque jour. Pour télécharger le calendrier de lectures bibliques quotidiennes, visitez le site www.RevivedbyHisWord.org, ou inscrivez-vous pour recevoir le chapitre quotidien de la Bible par courriel. Pour vous joindre à cette initiative, commencez ici : 1 er Décembre 2013 • Psaumes 116

Je loue Dieu pour ma famille et nos deux garçons. Je vous demande de prier pour nous. Amos, Haïti Mon mari et moi sommes des adventistes engagés. Nous nous sommes mariés il y a quatre ans. Depuis, nous avons été en butte à une hostilité inexplicable, à de la haine, et à du mépris de la part des

membres de ma famille et d’un parent par alliance. Ils habitent sur notre propriété mais n’en manifestent aucune gratitude. Grâce à Dieu, je me suis miraculeusement remise de l’ingestion d’un aliment toxique […]. Nous avons besoin de vos prières. S’il vous plaît, priez Dieu de nous donner la victoire. Demandez-lui de libérer ceux qui sont séduits par le péché. Lyuba, Bulgarie

Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : prayer@adventistworld.org ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.

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DES IDÉES À PARTAGER

Il y a

Le

125ans

boulgour

Médecin, émissaire, et champion de la liberté religieuse, Jean Nussbaum naquit le 24 novembre 1888 à La Chaux-deFonds, en Suisse. Dans ce pays où il grandit, les enfants étaient obligés d’aller à l’école six jours sur sept. Comme Jean n’allait pas en classe le sabbat, Berthe, sa mère, devait faire la lessive pour les gens pour pouvoir payer l’amende. Et tous les lundis matins, le professeur demandait à Jean d’expliquer à ses camarades de classe pourquoi ses croyances particulières ne lui permettaient pas d’aller à l’école le samedi. Des années plus tard, Jean Nussbaum servit en tant que médecin à Belgrade, où il s’impliqua dans des questions relatives à la liberté religieuse. Après son déménagement en Italie avec Milanka, sa femme, Jean fut invité à assister à une réunion de la Société des Nations, à Genève, où l’on discuterait d’un projet de réforme universelle du calendrier grégorien (cette réforme proposait un calendrier de 13 mois). Il servit d’interprète à Charles S. Longacre, à Arthur S. Maxwell, et à Roy S. Anderson, ceux-ci ne parlant pas français. Ces réunions permirent à Jean Nussbaum de faire la connaissance du cardinal Pacelli. Leur relation amicale se poursuivit même après que le cardinal soit devenu le pape Pie XII. Après la Seconde Guerre mondiale, Jean Nussbaum habita à Paris. Il y fut président de la Société contre l’abus du tabac, président de l’Institut Curie, et présentateur à Radio Monte Carlo. Il voyagea beaucoup pour les Nations Unies, soutenant la cause de la liberté religieuse.

S

Soyez uperman superwoman ! un

ou une

Prévenez les maux de dos en essayant le simple

exercice suivant. Allongez-vous sur le ventre, bras étendus devant vous. Levez simultanément vos bras et vos jambes d’environ 25 centimètres. Gardez cette position pendant 10 secondes. Répétez trois fois, trois fois par semaine. Source : Men’s Health

30

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Que diriez-vous d’une alternative nutritive et délicieuse au riz blanc ? Essayez le boulgour. Une tasse contient 14 fois plus de fibres, 30 pour cent plus de protéines, le triple de magnésium, et le double de potassium. Quant à sa cuisson, procédez de la même manière que celle du riz.

Suivez les

dirigeants Ce n’est pas mince affaire que de suivre les croyants adventistes dans presque tous les pays de la terre. Mais il est un peu plus facile de suivre les dirigeants, évangélistes, et administrateurs de l’Église dans leurs voyages pour édifier l’Église dans différentes parties du monde. Journeys.AdventistReview.org est un site Web interactif qui vous permet de suivre l’itinéraire de nos dirigeants et de lire des rapports de leurs visites. Tandis que vous suivez leurs voyages, priez Dieu de les protéger et de bénir les croyants qu’ils cherchent à servir.


N’engloutissez pas votre nourriture !

« Oui, je viens bientôt... »

Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète.

De nombreux poissons engloutissent leur nourriture en seulement 30 millisecondes – trop rapidement pour être vus à l’œil nu. Des caméras haute vitesse ont filmé des mérous géants en train d’engloutir eau – et proie – à plus de 80 kilomètres à l’heure. Source : National Geographic

Un

témoignage de

secondes

Le jour précédant la campagne d’évangélisation ShareHim, j’ai rencontré les membres de l’église adventiste de Calabaceira, à Praia, au Cap-Vert. Lorsqu’on m’a présenté en tant qu’orateur, leurs sourires m’ont, à eux seuls, rempli de la motivation dont j’avais besoin. Plus de 200 personnes ont assisté à la première soirée. Au fil des jours, des non adventistes ont commencé à inviter leurs amis. Bientôt, le terrain de foot où se tenait la campagne s’est rempli à craquer – des gens s’asseyaient même sur les murs de l’enceinte et par terre. À la fin d’une réunion, un dénommé Lamp s’est avancé vers l’estrade en chancelant. Il dégageait une forte odeur d’alcool. Il m’a étreint et a commencé à me parler en criolo, la langue autochtone du pays. J’ai appelé un ancien pour qu’il me traduise les propos de cet homme. Lorsque Lamp a entendu ma prédication sur la délivrance que seul Jésus peut apporter, son cœur a été touché. Il est venu vers moi, et m’a dit : « Je vous en prie, aidez-moi ! Je ne veux plus toucher à l’alcool ! » Je lui ai répondu : « Ne vous inquiétez pas. Faites confiance à Jésus. Il peut changer votre vie, et il le fera. » Lamp n’a pas manqué une seule réunion. Chaque jour, il me saluait en disant : « J’ai demandé à Jésus, et aujourd’hui, je n’ai pas bu ! » Lamp était au nombre des 27 personnes qui ont pris la décision de se faire baptiser. Lorsque Lamp a commencé à venir aux réunions, il n’avait aucun ami, et personne qui s’occupait de lui. Mais quand il a découvert Jésus, il s’est fait des amis parmi les membres d’église. Et il a trouvé Jésus, l’Ami le plus important de tous. – F ilipe Reis, représentant évangélique de l’Union portugaise, i à Lisbonne, au Portugal c e A l i

Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Éditeur adjoint Claude Richli Directeur international de la publication Chun, Pyung Duk Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Lee, Jairyong, président ; Akeri Suzuki ; Kenneth Osborn ; Guimo Sung ; Chun, Pyung Duk ; Han, Suk Hee Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi, Mark A. Kellner, Kimberly Luste Maran Rédacteurs basés à Séoul, Corée Chun, Pyung Duk ; Chun, Jung Kwon ; Park, Jae Man Rédacteur en ligne Carlos Medley Gestionnaire des opérations Merle Poirier Rédacteur extraordinaire Mark A. Finley Conseiller principal E. Edward Zinke Directrice des finances Rachel J. Child Adjointe à la rédaction Marvene Thorpe-Baptiste Conseil de gestion Jairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun, Karnik Doukmetzian, Suk Hee Han, Kenneth Osborn, Juan Prestol, Claude Richli, Akeri Suzuki, D’office : Robert Lemon, G. T. Ng, Ted N. C. Wilson Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Brett Meliti Consultants Ted N. C. Wilson, Robert E. Lemon, G. T. Ng, Guillermo E. Biaggi, Lowell C. Cooper, Daniel R. Jackson, Geoffrey Mbwana, Armando Miranda, Pardon K. Mwansa, Michael L. Ryan, Blasious M. Ruguri, Benjamin D. Schoun, Ella S. Simmons, Alberto C. Gulfan Jr., Erton Köhler, Jairyong Lee, Israel Leito, John Rathinaraj, Paul S. Ratsara, Barry Oliver, Bruno Vertallier, Gilbert Wari, Bertil A. Wiklander Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche et États-Unis d’Amérique.

Vol. 9, nº 11

Madanh

Novembre 2013 | Adventist World

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* Au cours des cinq dernières années, La Celia A. Prince a été l’ambassadrice étrangère la plus jeune à Washington D. C., représentant Saint-Vincent-etGrenadines. Elle est également ambassadrice accréditée pour l’Organisation des États américains.

Chaque mois, la revue Adventist World tombe entre les mains de cette diplomate. Son Excellence La Celia A. Prince* lit

Ma famille. Ma revue. Adventist World.

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