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Revue internationale des adventistes du septième jour

Déc e m b re 2013

Donne-moi un

enfant !

11 Le

sel : un

danger pour la santé ?

La contre-culture de l’économat biblique

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26

Péché et

autres erreurs


Déc e m b re 2 013

E N

14 La contre-culture

C O U V E R T U R E

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C R O YA N C E S F O N D A M E N T A L E S

Donne-moi un enfant !

de l’économat biblique

Faminu Imabong

« Seigneur, donne-moi un enfant ! » Cette prière se répercute depuis la nuit des temps et touche toutes les cultures.

8 « Selon sa coutume » P E R S P E C T I V E

M O N D I A L E

20 Une grâce à la hauteur des défis L’ A D V E N T I S M E : S O N H I S T O I R E

Ted N. C. Wilson

Oliver Glanz

À une culture qui dit « Prends », le christianisme dit « Donne ».

Ferdinand O. Regalado

Nos habitudes spirituelles déterminent notre orientation.

Les adventistes de la Division Asie-Pacifique Sud sont au nombre des adventistes les plus actifs dans le monde.

12 Une lueur d’espoir

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M É D I T A T I O N

A U

Curtis Rittenour

Il y a toujours une lumière au bout du tunnel.

P R E M I E R

P L A N

Un élan missionnaire stimule les adventistes de la NSD

Mark A. Kellner

En Corée, le Congrès missionnaire international de 2013 souligne les défis et les occasions pour l’évangélisation à l’échelle mondiale.

D É PA RT E M E N T S 3 R A P P O R T

M O N D I A L

3 Nouvelles en bref 6 Reportage

11 S A N T É Le sel : un danger pour la santé ?

25 E S P R I T D E

P R O P H É T I E

La gloire et le mystère du Christ 26 L A B I B L E R É P O N D Péché et autres erreurs

27 É T U D E B I B L I Q U E Les pièges dangereux du compromis 28 D E S À

I D É E S PA R TA G E R

www.adventistworld.org Disponible en ligne en 13 langues Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Review and Herald, à Hagerstown, au Maryland, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.

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Adventist World | Décembre 2013

P H O T O D E C O U V E R T U R E : © E r i k S te n b a k k e n / Avec l ’ a utor i s a t i o n de G ood S a l t . co m


M

a grand-mère italienne faisait partie d’une très grande famille. Je vous assure qu’avec 17 frères et sœurs, elle n’était jamais à court de conversation ou de compagnie. Bien entendu, aucun des enfants n’avait son propre lit. Quant à l’heure des repas, disons qu’elle était souvent plus compétitive que sympathique !

La générosité des membres est

cruciale pour la mission de l’Église,

R o b erts / ANN

dit le trésorier

Br a n d a n

Cependant, même quand les temps étaient durs, la réalité durable des liens du sang gardait la famille Leonardo bien unie. Des disputes pouvaient éclater ; un frère ou une sœur pouvait bouder l’autre pendant une semaine, voire une année… Mais avec le temps, les sentiments de rage et les blessures ont cédé le pas à une loyauté réciproque. Unis d’abord et avant tout par leur lien de parenté, ils ont grandi en apprenant à s’aimer, à se chérir, à rechercher leur compagnie mutuelle. Personnellement, je garde de très bons souvenirs des fêtes (anniversaires, etc.) que nous célébrions en début d’été. Les membres de la famille étaient tous là, sur le perron, le visage illuminé par les rires, l’humour, et les chansons. J’étais tellement fier d’être des leurs ! Et je le suis toujours, parce que nous partageons un nombre incalculable de souvenirs et de rêves. Vous faites, vous aussi, partie d’une très grande famille. Avec plus de 17 millions de frères et sœurs répartis sur tout le globe, vous êtes né de nouveau dans une famille suffisamment grande pour vous garantir conversation et compagnie tout le long de votre parcours vers la maison du Père. Certains membres de la famille habitent près de vous. Et, oui, il arrive parfois que des discussions, des bouderies, des sentiments blessés mettent vos relations avec eux à rude épreuve. La plupart des membres de votre famille sont éparpillés dans le monde entier, cependant. Ils rendent un culte à Dieu de tant de manières différentes ; ils chantent dans des centaines de langues inconnues de vous. Mais le trait de famille le plus durable, c’est que chacun d’entre eux a été racheté par le sang précieux de Jésus, notre frère aîné. En son nom, nous nous rassemblons pour célébrer l’histoire de la famille, pour porter les souffrances de la famille, pour redire les histoires de la famille, et saluer de loin la joie à venir. Les Écritures disent de Jésus qu’« il n’a pas honte de [nous] appeler frères » (He 2.11). Il nous appelle fièrement « famille » – sa famille. Aujourd’hui, le temps est venu de réaffirmer votre engagement personnel envers la merveilleuse famille mondiale de ce grand mouvement adventiste.

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PLACE AUX JEUNES : Le 14 octobre 2013, au cours de la présentation de son rapport lors du Concile annuel, Robert E. Lemon, trésorier de l’Église adventiste mondiale, a invité les délégués à inclure davantage de jeunes dans la prise de décisions financières de l’Église.

■■ L’année dernière, les membres de l’Église adventiste du monde entier ont retourné 2,33 milliards de dollars US en dîme, a dit Robert E. Lemon, trésorier de l’Église mondiale, aux délégués, lors du Concile annuel de 2013, le 14 octobre dernier. Au sein de la Division nord-américaine, la dîme retournée en 2012 a connu une hausse de 1 pour cent par rapport à 2011, pour un total de 933 millions US. Les membres de la Division sud-américaine ont, à eux seuls, retourné près de 530 millions en dîme. Les offrandes missionnaires provenant de l’extérieur de l’Amérique du Nord ont connu une augmentation semblable et ont atteint environ 60 millions – une hausse de 6 pour cent par rapport à l’année dernière. Entretemps, les offrandes missionnaires provenant de l’Amérique du Nord ont chuté de 2,6 pour cent, mais se chiffrent tout de même à près de 23 millions. Dans son commentaire sur ces résultats, Robert Lemon a dit que c’est la générosité des membres d’église, dirigée par l’Esprit de Dieu, qui permettra de terminer l’œuvre de l’Église adventiste, et non les allocations. Et ce sont surtout les jeunes laïcs qui donneront le coup d’envoi à cette œuvre plutôt que les administrateurs plus âgés. Le trésorier de l’Église mondiale a reconnu qu’une telle prédiction peut sembler invraisemblable – dérangeante, même – dans le contexte d’un rapport financier présenté aux délégués du Concile annuel. Cependant, il est convaincu qu’il est temps d’apporter un changement profond dans la façon de financer l’Église et de la diriger. Premièrement, il aspire à ce que le financement des projets se fasse surtout à l’échelle locale. Suite e n p age 4

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Ke l l n er / A d v e n t i s t A .

locaux souhaitent en produire aussi dans d’autres langues. Ce n’est donc pas par coïncidence que Robert Lemon a demandé aux délégués d’approuver une proposition d’utiliser les offrandes qui seront recueillies lors de la session de la Conférence générale de 2015, et celles que l’Église mondiale recueillera pendant trois sabbats de 2014 et trois de 2015, pour financer des projets d’évangélisation supervisés par des jeunes adventistes de 25 ans et moins. En outre, ces projets devront recevoir l’approbation d’un comité dont 75 pour cent des membres seront de jeunes adultes. « Il est temps de dire à nos jeunes que non seulement nous leur faisons confiance dans l’accomplissement de la mission, mais aussi que nous les encourageons à prendre des décisions quant à la façon de dépenser l’argent de l’Église », a-t-il dit. « Il est intéressant de voir combien notre perception des jeunes a changé », a-t-il ajouté. Une étude de l’histoire de l’Église révèle que la plupart des fondateurs de l’Église étaient âgés d’environ une vingtaine d’années ou moins, a-t-il fait observer. Lorsque l’Église fut établie il y a 150 ans, « les jeunes » n’étaient pas dans la fin trentaine-début quarantaine – l’âge des « jeunes » administrateurs d’aujourd’hui. Il a exhorté les délégués à profiter des occasions futures d’« offrir aux jeunes une place à la table où se prennent les décisions ». Au début de 2014, chacune des 13 divisions choisira des délégués pour la session de la Conférence générale de 2015. « Nous avons des jeunes. Nous avons des femmes, lesquelles constituent la majorité de notre Église. Nous avons des fonds, bien que la majeure partie soit encore dans nos poches. Et nous avons les bénédictions du Seigneur. Cette œuvre va s’achever. Allons-nous y participer ? Ou serons-nous mis de côté ? » a demandé Robert Lemon aux délégués.

M a r k

Robert Lemon : « Notre Église pense depuis longtemps qu’un projet valable doit pouvoir compter sur des millions et des millions de dollars de financement. Cependant, l’œuvre ne se terminera certainement pas avec des fonds provenant du compte bancaire [de l’Église]. » Il a cité en exemple le projet de distribution du livre La tragédie des siècles. La somme que le budget de la Conférence générale a allouée à ce projet est inférieure à celle couvrant les frais de voyage des délégués au Concile annuel. Ce sont des membres du monde entier qui ont soutenu ce projet. Ils ont distribué plus de 140 millions d’exemplaires de ce livre d’Ellen G. White, co-fondatrice de l’Église adventiste. Poussant son raisonnement plus loin, Robert Lemon a dit que lui et ses homologues de l’Église mondiale aimeraient voir un plus grand nombre de projets pris en charge par les laïcs. « Quand les enfants de Dieu s’enflamment pour un projet, ils n’hésitent pas à mettre la main dans leurs poches », a-t-il fait remarquer. Entre-temps, les dirigeants financiers de l’Église continueront à concentrer le financement dans des régions où la présence adventiste est rare, sinon inexistante. Au Pakistan, 300 000 $ serviront à financer un refuge pour les filles à risque. Au Myanmar, 400 000 $ seront versés pour rouvrir l’École internationale adventiste de Yangon. Un autre 500 000 $ servira à construire un centre d’influence et un restaurant végétarien à Brunei, où il n’existe encore aucune présence adventiste. Les délégués ont aussi approuvé d’allouer 570 000 $ au projet MORE, lequel publie des livres et des brochures adaptés aux auditoires d’autres confessions. Un autre 4 millions permettra d’augmenter la production au Centre des médias de l’Union des missions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Actuellement, ce centre produit des émissions en arabe, mais les dirigeants

W o r l d

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JEUNE, ET DÉLÉGUÉ : Stefan Giuliani, un étudiant universitaire âgé de 22 ans, étudie à Graz, en Autriche. On l’aperçoit ici en train d’écouter les procédures du Concile annuel de 2013 à la Conférence générale, à Silver Spring, au Maryland, le 15 octobre 2013.

« Nous sommes une Église, une famille, et nous avons une œuvre à terminer », a-t-il conclu. – Un reportage d’Elizabeth Lechleitner, Adventist News Network

Un jeune adventiste autrichien trouve le concile « très intéressant » ■■ Stefan Giuliani, 22 ans, étudie à l’Université de Graz, en Autriche. Cette ville, située à un peu plus de 190 kilomètres au sud-ouest de Vienne, est la seconde plus grande ville du pays. C’est la troisième fois que ce jeune se rend à la Conférence générale en tant que délégué du Concile annuel de 2013 de l’Église. Stefan n’est ni un ouvrier de l’Église, ni même un membre du comité exécutif


de l’Union autrichienne. Il est plutôt un « délégué laïque », et, spécifiquement, l’un des plus jeunes délégués participant aux sessions administratives annuelles de l’Église. Pour Stefan, toutefois, l’impact de ces réunions est plus personnel. Les sessions, dit-il, sont « très intéressantes. C’est toujours très motivant de venir ici. On repart avec le sentiment que les adventistes du monde entier accomplissent beaucoup de choses. Chez moi, j’ai tendance à voir les difficultés plutôt que les occasions, les problèmes plutôt que les succès. » On ne peut guère le blâmer, car après des décennies de sécularisation, l’Autriche, tout comme le reste de l’Europe de l’Ouest, manifeste peu d’intérêt pour la foi. L’Église catholique romaine constitue la religion « traditionnelle » de ce pays. Cependant, Stefan Giuliani (à sa connaissance, il n’existe aucun lien de parenté entre lui et l’ancien maire de New York) admet qu’il ne vient même pas à l’idée de ses camarades de classe d’inclure des activités religieuses à leur quotidien. Stefan Giuliani : « Ils ne savent que faire avec la religion. Elle n’a aucune signification pour eux. Ils n’ont aucun point de référence [sur lequel s’appuyer]. » À cet âge, la plupart des jeunes adultes ne pensent qu’à leur avenir et espèrent grimper les échelons dans une entreprise commerciale. Mais pas Stefan. Il vise autre chose qu’une position dans une entreprise. Bien qu’il veuille terminer son diplôme en administration des affaires et en économie politique, et qu’une carrière de comptable ou de contrôleur d’une compagnie l’attende, il ne rêve pas d’atteindre le haut de l’échelle. Professionnellement, « ce serait super de pouvoir servir l’Église, mais les occasions sont plutôt rares », a-t-il expliqué. Stefan est un membre actif de l’église adventiste de Graz, laquelle compte 160 membres. Il dirige un groupe de jeunes âgés de 20 à 25 ans qui se réunissent chaque semaine. Il prête

aussi main-forte au Département de la jeunesse de l’Union autrichienne. « Ça ne m’intéresse pas de travailler comme cadre, a-t-il ajouté. Il faut compter de 60 à 70 heures de travail par semaine. Je n’aurais plus de temps pour la famille, ni pour l’église. Je veux qu’il me reste suffisamment de temps pour servir efficacement mes semblables. » – Un reportage de Mark A. Kellner, rédacteur aux informations

Des universitaires et des pasteurs se réunissent au Chili lors d’un symposium de théologie ■■ En août 2013, plus de 400 participants ont passé cinq jours à l’Université adventiste du Chili, à Chillán, dans le cadre d’une étude biblique approfondie et d’une discussion intense sur le livre de l’Apocalypse, lequel présente le message de l’Évangile pour la fin des temps. Il s’agit de la 10e édition d’un symposium académique réunissant en Amérique du Sud des professeurs universitaires, des administrateurs, des pasteurs, et des étudiants en théologie. Pendant la session inaugurale, Joel Leiva, professeur à l’Université adventiste du Chili et secrétaire du comité organisateur, a rappelé aux participants que les contributions de l’Amérique du Sud à l’adventisme mondial incluent non seulement une croissance explosive et une évangélisation novatrice, mais aussi une profonde réflexion biblique et théologique. En 20 sessions plénières, des spécialistes et des orateurs invités provenant de différentes régions de l’Église mondiale ont rappelé aux participants que le livre de l’Apocalypse n’est pas que symboles prophétiques et perspective eschatologique ; il est vraiment l’Évangile donné pour un moment décisif de l’histoire. Au cours de plus de 70 sessions

parallèles, on a donné les résultats des recherches récentes sur l’Apocalypse effectuées en Amérique du Sud, ce qui a suscité des discussions fort enthousiastes. Gluder Quispe, professeur à l’Université de l’Union péruvienne, à Lima, au Pérou, a présenté une vision panoramique de l’interprétation adventiste de ce livre tout au long de l’histoire du mouvement. Il a souligné la transition d’une perspective principalement historique à une approche plus théologique et exégétique. Ranko Stevanovic, professeur de Nouveau Testament à l’Université Andrews, s’est focalisé sur la structure du livre de l’Apocalypse ; Richard Sabuin, doyen du Séminaire de théologie de l’Institut international adventiste d’études supérieures, aux Philippines, sur l’approche historiciste dans l’interprétation de l’Apocalypse ; Ekkehard Müller, directeur adjoint de l’Institut de recherche biblique de la Conférence générale, sur l’important principe herméneutique de la récapitulation ; Alberto Timm, directeur associé du Ellen G. White Estate et ancien recteur du Séminaire latino-américain adventiste de théologie (SALT), sur la contribution significative d’Ellen White à l’étude de l’Apocalypse ; et Gerald A. Klingbeil, rédacteur en chef adjoint de Adventist World, sur l’utilisation dans l’Apocalypse des textes de l’Ancien Testament, particulièrement du livre des Nombres. Pendant le culte du sabbat, Erton Köhler, président de la Division sudaméricaine, a souligné dans sa prédication que les universités adventistes doivent préparer les pasteurs de manière à ce qu’ils soient des penseurs profonds animés d’une vision pastorale. Faisant remarquer les liens étroits entre Genèse 1 et 2 et Apocalypse 21 et 22, il a affirmé qu’il est insensé de croire en une recréation et une nouvelle Jérusalem tout en rejetant la création originelle de Dieu. Il Suite e n p age 6

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R apport mond i a l

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A U C

UNE PRÉSENTATION SUR LA STRUCTURE : Ranko Stevanovic, professeur de Nouveau Testament à l’Université Andrews, a traité de la structure du livre de l’Apocalypse lors du 10e Symposium théologique de l’Amérique du Sud, à l’Université adventiste du Chili.

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a encouragé ses auditeurs à « utiliser le livre de l’Apocalypse pour semer l’espérance » dans un monde de plus en plus désespéré. Outre un programme intense où figuraient d’excellentes présentations de recherches et des méditations stimulantes, les participants ont profité tous les jours de moments de communion fraternelle grâce à l’environnement accueillant de l’Université adventiste du Chili. Le sabbat soir, quatre anciens recteurs du SALT ont reçu chacun une plaque en reconnaissance de leur contribution à l’éducation adventiste en Amérique du Sud. Mario Veloso, Enrique Becerra, Wilson Endruveit, et Alberto Timm ont été chaleureusement applaudis en raison de leur leadership dans le développement du programme de théologie de la Division sud-

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américaine. Enfin, l’Université adventiste du Chili a décerné des doctorats honorifiques à Mario Veloso et à Sergio Olivares pour leur contribution théologique à l’Église adventiste en Amérique du Sud. Avant de passer à la dernière session plénière (dont le sujet était l’Évangile éternel contenu dans l’Apocalypse), les participants ont voté une déclaration de consensus, laquelle soutient 10 éléments cruciaux liés à l’interprétation et à la proclamation du livre de l’Apocalypse. Reinaldo Siqueira, recteur actuel du SALT, a annoncé que le prochain symposium se tiendra au Brésil, à l’Université adventiste du Brésil (Centro Universitário Adventista de São Paulo) en 2015. Il aura pour thème la vie, l’œuvre et la mission d’Ellen G. White. Miguel Ángel Núñez, un pasteur dans le nord du Chili, a apprécié l’esprit du symposium. « Ce fut, comme toujours, une merveilleuse occasion de renouer de vieilles amitiés, et d’obtenir une mise à jour de l’érudition adventiste sur l’Apocalypse. » Selon Segundo Correa, doyen de la faculté de théologie de l’Université adventiste de la Bolivie, ce symposium a stimulé les participants et les a encouragés à faire des recherches théologiques bibliques plus importantes en Amérique du Sud. Carlos Steger, doyen de la faculté de théologie de l’Université adventiste de la Plata, en Argentine, a apprécié la qualité et l’étendue des présentations. « Je rentre chez moi enrichi intellectuellement et édifié spirituellement », a-t-il dit. Les participants ont quitté Chillán non seulement enrichis et édifiés – mais aussi prêts à partager l’Évangile éternel de Jésus-Christ. Un site Web contenant les documents présentés au séminaire sera disponible avant la fin de 2013. – Gerald A. Klingbeil, rédacteur en chef adjoint, Adventist World

Les délégués du

sur une pre

28 croyan L

e 16 octobre 2013, les délégués du Concile annuel ont approuvé la prochaine étape d’un processus d’une durée de cinq ans visant à mieux articuler les croyances fondamentales de l’Église grâce à une formulation plus claire – et souvent plus inclusive. Des théologiens adventistes ont conduit les délégués à travers la lecture d’une première version révisée des 28 croyances fondamentales, laquelle a été préparée par le comité de révision des croyances fondamentales. Ce comité a été désigné en 2011 suite à un vote pris lors de la session de la Conférence générale de 2010 pour renforcer l’interprétation de l’Église sur la question des origines. Il n’est donc pas étonnant que la croyance fondamentale n° 6 – « La création » – ait été l’objet d’une attention particulière. Ainsi, on recommande de remplacer « En six jours, le Seigneur a fait » par « Dans une création récente en six jours, le Seigneur a fait ». Un autre changement suggéré spécifie que la création a eu lieu en « six jours littéraux ». L’adjectif « littéraux » met fin à ce que certains adventistes ont prétendu être une faille interprétative pouvant permettre à l’évolution théiste d’expliquer le récit génésiaque des origines. L’ébauche remplace aussi Genèse 1.1 – « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre » – par Exode 20.11 où il est écrit que Dieu créa « le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve » (v. 11).


Concile annuel se penchent

mière version révisée des

ces fondamentales M a n ue l

« on ne peut conclure que des mots tels que “homme” ne se réfèrent qu’au sexe masculin ». L’intention biblique à l’égard de l’intégration est claire, même dans le Nouveau Testament, a-t-il ajouté. Le terme original grec pour “homme” a toujours été neutre jusqu’à l’ère moderne. « Il signifie l’être humain », a-t-il dit. L’ébauche souligne aussi la croyance historique de l’Église sur le mariage et la famille. Elle suggère de remplacer « les partenaires » par « un homme et une femme » pour s’assurer que la définition de l’Église du mariage ne puisse s’appliquer aux mariages entre personnes de même sexe. Au nombre des changements suggérés pour la croyance fondamentale n° 23, il y a aussi le retrait du mot « maître » dans l’exhortation aux parents à élever leurs enfants en s’inspirant de la relation du Christ avec l’humanité. L’ébauche supprime aussi un vocabulaire archaïque et un usage désuet de l’anglais. Artur Stele a assuré aux délégués que le comité de révision des croyances fondamentales n’a inclus que des changements ayant d’abord satisfait à des critères rigoureux. Les seules suggestions ayant résisté à la vérification minutieuse de la rédaction sont celles qui « approfondissent » la déclaration, qui s’abstiennent « d’élaborer des idées déjà présentes », ou qui présentent des idées-clés qui manquent actuellement.

E d w i n

Ce changement va permettre de distinguer la création de l’univers de la création de la terre en six jours. Certains théologiens créationnistes adventistes croient, en effet, que Genèse 1.1 peut se référer à la création dans un sens plus large (voir Jb 38.7), alors qu’Exode 20.11 « semble limiter l’activité créatrice à ce qui s’est produit pendant les six jours de la création », a dit Ángel Rodríguez, l’un des membres du comité de révision des croyances fondamentales. De façon générale, « la version suggérée n’apporte rien de nouveau à la croyance. Elle ne fait qu’affirmer plus explicitement, ou plus clairement, ce que nous avons toujours cru », a dit Artur Stele, vice-président de l’Église adventiste et coprésident du comité de révision des croyances fondamentales. En résumé, l’ébauche propose des changements – la plupart étant mineurs et d’ordre purement rédactionnel – pour 18 des 28 croyances fondamentales de l’Église. Artur Stele a donné quelques éléments contextuels relatifs au nouveau langage neutre que l’on retrouve invariablement dans toute l’ébauche. Par exemple, « homme » et « les hommes » ont été changés pour « humain » et « humanité ». Artur Stele : « Nous voulions déterminer si la suggestion était biblique ou n’était que le reflet de l’esprit du jour. » Après une étude attentive de l’utilisation hébraïque dans l’Ancien Testament,

G a rc i a / ANN

Elizabeth Lechleitner, Adventist News Network CHACUN DANS SA LANGUE : Plus d’un tiers des 350 délégués participant au Concile annuel ont écouté les procédures avec des écouteurs. Ainsi, chacun d’eux a pu entendre le présentateur dans sa propre langue, ce qui a permis une meilleure compréhension de l’information et des messages présentés.

Le comité a aussi accueilli des suggestions rédactionnelles conçues pour clarifier ou condenser les croyances. Les membres ont rejeté toute suggestion qui, à leur avis, « reflétaient essentiellement des motifs personnels », a-t-il dit. C’est Ben Schoun, vice-président de la Conférence générale, qui a présidé la présentation. Il a rappelé aux délégués que cette première ébauche ne constitue pas « la version finale » et les a exhortés à ne pas gaspiller l’après-midi en débats sémantiques. Il les a invités à diriger les discussions dans leurs divisions respectives et à soumettre les prochains changements d’ici le 1er juin 2014. Le comité de révision des croyances fondamentales préparera une seconde ébauche pour le Concile annuel de 2014, a dit Ben Schoun. Enfin, les délégués voteront pour ou contre son ajout à l’ordre du jour de la session de la Conférence générale de 2015, où se prendra le vote final. n

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P E R S P E C T I V E M O N D I A L E

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ar un enfant nous est né », écrivit le prophète Ésaïe plus de 700 « ans avant la naissance du Christ (Es 9.6). Or, plus de 1 700 ans après la naissance de cet enfant, le grand compositeur George F. Haendel mit ces paroles prophétiques en musique dans son grandiose oratorio Le Messie. Quand décembre revient, et que les habitants de la terre s’apprêtent à célébrer la naissance de notre sauveur Jésus-Christ, cette œuvre magistrale est exécutée dans des centaines de salles de concert, d’auditoriums, et d’églises. Tout en nous remémorant l’histoire merveilleuse de la naissance du Christ, et le fait que Jésus est, en vérité, « Emmanuel […] Dieu avec nous » (Mt 1.23), pourquoi ne pas saisir l’occasion non seulement de nous souvenir de sa naissance, mais encore de considérer de quelle façon Jésus « croissait en sagesse, en stature et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2.52) ? Les habitudes de Jésus En examinant de plus près le ministère public du Christ, on remarque certaines coutumes, ou habitudes, qu’il développa sans aucun doute pendant l’enfance. « Vers le matin, pendant qu’il faisait encore très sombre, il se leva et sortit pour aller dans un lieu désert où il se mit à prier. » (Mc 1.35) « La foule s’assembla de nouveau près de lui, et selon sa coutume, il se mit encore à l’enseigner. » (Mc 10.1, LSG). « [Jésus] se rendit à Nazareth, où il avait été élevé, et entra, selon sa coutume, dans la synagogue le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture » (Lc 4.16). Ces habitudes faisaient tellement partie de sa vie qu’elles furent consignées plusieurs fois dans les Évangiles. La puissance des habitudes Les habitudes – ces choses que nous faisons à répétition, presque automatiquement – sont tellement puissantes qu’à bien des égards, elles forment notre caractère.

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« Selon sa

Ted N. C. Wilson

coutume «

Suivre les habitudes de Jésus

Tandis qu’une autre année s’achève, arrêtons-nous un moment pour faire l’inventaire des coutumes, des habitudes – surtout spirituelles – qui caractérisent notre vie. Avons-nous l’habitude de parler à Dieu chaque jour par la prière ? De méditer sa Parole ? De cultiver une communion fraternelle avec d’autres croyants, d’étudier la Bible et de rendre un culte à Dieu avec eux ? D’ouvrir notre cœur à un monde aux besoins incessants ? En ce qui me concerne, j’ai découvert un excellent moyen de cultiver ces habitudes : j’assiste régulièrement à l’École du sabbat. À mon avis, l’École du sabbat est la partie la plus intéressante, la plus passionnante du service à l’église. Bien entendu, je ne veux en rien diminuer l’importance du culte ! Cependant, ceux qui négligent de participer à l’École du sabbat manquent l’aspect le plus pratique de l’implication à l’église ce jour-là. Ils perdent une occasion en or de grandir, de mûrir spirituellement à travers l’interaction de petit groupe, de participer aux projets missionnaires, à l’étude interactive de la Bible, et à la prière.

Se brancher sur la famille mondiale Un programme solide de l’École du sabbat consacre un moment à la mission de l’Église, et encourage une participation active à cette mission, tant à l’échelle locale que mondiale. En outre, il permet de tisser des liens avec la famille mondiale. Si nos congrégations ne s’occupent que d’elles-mêmes, si elles négligent l’École du sabbat et son orientation missionnaire, elles perdront le lien avec leurs 18 millions de frères et sœurs du monde entier. Mais si elles s’impliquent dans la mission mondiale en lui manifestant de l’intérêt, en lui consacrant temps et argent, elles découvriront bientôt que Dieu bénit tout autant leurs efforts locaux. « Nos frères et sœurs n’ont pas compris qu’en contribuant à l’avancement de l’œuvre dans les champs étrangers, ils aident l’œuvre ici, car la prospérité de nos efforts locaux dépend largement des bienfaits que nous rapporte l’œuvre évangélique accomplie dans des pays lointains. C’est en travaillant sans relâche


pour fournir à la cause de Dieu ce dont elle a besoin que nous mettons nos âmes en contact avec la source de toute puissance1. » J’ai été témoin de ceci à maintes reprises dans notre église locale. Lorsque nous donnons généreusement aux missions, les offrandes destinées au budget de l’église locale et à ses projets d’évangélisation augmentent également. Pour promouvoir les missions dans les différentes classes de l’École du sabbat, nous disposons de maintes ressources gratuites pour toutes les tranches d’âge, sur le site www.adventistmission.org. Communion fraternelle et étude de la Bible Les classes de l’École du sabbat du genre « petit groupe » favorisent la communion fraternelle et la prière. En partageant leurs soucis et leurs louanges, et en priant ensemble au début de la classe, les participants se rapprochent souvent les uns des autres. L’École du sabbat est aussi le moment idéal pour prendre note des absents. On peut ainsi, dans les jours qui suivent, leur donner un coup de fil ou leur rendre visite. La classe de l’École du sabbat offre un cadre propice à l’étude de la Bible et à la discussion. En partageant nos réflexions issues de notre étude personnelle hebdomadaire, nous approfondissons notre compréhension des Écritures. Les Béréens, nous dit la Bible, « reçurent la parole avec beaucoup d’empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu’on leur disait était exact » (Ac 17.11). Si, en ces derniers jours de l’histoire de la terre, nous suivons leur exemple, nous serons en mesure d’éviter les nombreux pièges de Satan. La Bible, c’est la Parole authentique de Dieu, écrite par « de saints hommes de Dieu [qui] ont parlé, étant poussés par l’Esprit Saint » (2 P 1.21, DRB). Chaque fois que nous l’étudions, il est essentiel de nous en souvenir. La Bible transcende le temps et la culture, et

transmet la vérité d’une génération à l’autre. Malheureusement, cette vérité est mise à rude épreuve aujourd’hui. « Aujourd’hui comme hier, écrit Ellen White, les vérités fondamentales de la Parole de Dieu sont enfouies sous les théories et les spéculations des hommes. Nombreux sont les prétendus ministres de l’Évangile qui n’acceptent pas toute la Bible comme la Parole inspirée de Dieu. L’un n’admet pas ceci, l’autre repousse cela. Ils s’accordent pour mettre leur jugement au-dessus de l’Écriture, et le message qu’ils enseignent ne repose que sur leur propre autorité. L’origine et l’autorité divines de la Parole sont détruites. Des semences d’infidélité sont largement répandues et les fidèles sont dans la confusion, ne sachant plus ce qu’ils doivent croire2. » En tant qu’adventistes, nous croyons fermement à l’approche historicobiblique pour interpréter la Bible plutôt qu’en la méthode historico-critique, parce que celle-ci confère aux êtres humains le droit de décider quelles portions de la Bible sont (éventuellement) inspirées ou non. La règle de la foi Chaque trimestre, la Conférence générale prépare le Questionnaire adulte de l’École du sabbat pour une utilisation mondiale. Ce questionnaire est un merveilleux outil pour l’étude quotidienne de la Bible en vue du partage de l’École du sabbat. Deux trimestres traitent des livres de la Bible, et les deux autres, de différents sujets. L’édition standard et celle du moniteur sont également disponibles en ligne sur le site suivant : http://www. troisanges.com/EDS-Index.htm. Au fil des années, j’ai eu le privilège d’assister à différentes classes de l’École du sabbat. Dans certaines, j’ai vu des moniteurs prendre le temps d’encourager les participants à partager l’impact de la leçon de la semaine sur leur vie. Après ce partage d’expériences personnelles, ils dirigent leur classe dans une discussion biblique. Les membres lisent divers

passages des Écritures et partagent leurs points de vue. S’il arrive que la discussion s’éloigne du sujet étudié, le moniteur ramène la classe à l’ordre en lui proposant d’examiner différents passages bibliques. Dans d’autres classes, j’ai remarqué que le moniteur donne un sermon au lieu de diriger une étude dynamique et interactive. Dans de tels cas, le conseil d’Ellen White est particulièrement utile : « Ne transformez pas les leçons de l’École du sabbat en un désert aride. Faites en sorte que les participants sentent que la Bible, et la Bible seule, est notre règle de foi, que les paroles et les actions des hommes ne peuvent en aucun cas constituer le critère de nos doctrines ou de nos actes3. » Une grande lumière Parmi les nombreux passages qu’Haendel choisit pour composer Le Messie, celui d’Ésaïe 9.1 lui inspira un thème poignant : « Le peuple qui marche dans les ténèbres voit une grande lumière ; sur ceux qui habitent le pays de l’ombre de la mort une lumière resplendit. » Dans nos efforts pour approfondir notre expérience chrétienne au cours de l’année qui vient, saisissons chaque occasion de marcher dans la lumière émanant de la Parole de Dieu (voir Ps 119.105). Étudions les Écritures, puis discutons-en avec nos frères et sœurs. Faisons de l’École du sabbat notre coutume. Puisse-t-elle devenir une partie non négociable de notre expérience du sabbat ! n 1 Ellen G. White, Testimonies for the Church, Mountain View, Calif., Pacific Press Pub. Assn., 1948, vol. 6, p. 27. 2 Idem., Les paraboles de Jésus, p. 26. 3 Idem., Counsels on Sabbath School Work, Washington, D.C., Review and Herald Pub. Assn., 1938, p. 84.

Ted N. C. Wilson est

le président de l’Église adventiste du septième jour.

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sel undanger pour la santé ? Le

Mon médecin ne cesse de me rappeler les dangers d’une consommation excessive de sodium (sel). Des rapports récents disent que le sel n’est pas aussi nuisible qu’on le prétend. Que conseillez-vous ?

N

ous comprenons votre dilemme ! Parfois, il est difficile de savoir ce qu’il faut croire, d’où l’importance de considérer l’ensemble du tableau. Le sodium est un électrolyte vital dans le fonctionnement physiologique normal du corps. Il est, tout comme le potassium et le calcium, essentiel au fonctionnement normal des nerfs et des muscles, ainsi qu’à l’entretien d’un environnement interne sain. Le sodium est également important dans le contrôle de la tension artérielle et le maintien de l’équilibre des fluides corporels. Nous sommes, en vérité, de merveilleuses créatures ! Or, les mécanismes délicats permettant une conservation parfaite de l’acidité, de l’alcalinité (pH) et de l’hydratation du corps sont un miracle de la création, et dépendent – entre autres substances – du sodium. Cependant, il existe une relation puissante entre une consommation excessive de sel et le développement de l’hypertension artérielle. Certains groupes de personnes sont particulièrement affectés par le sel, surtout sur le continent africain et chez les populations afro-américaines. On parle d’une hypertension « sensible au sel », laquelle est souvent plus difficile à traiter. Comme pour tous les cas d’hypertension artérielle, il est extrêmement important d’apporter des changements dans le style de vie. Pour bien gérer l’hypertension artérielle, il faut donc atteindre un poids santé, abandonner le tabac sous toutes ses formes, renoncer à l’alcool, faire de l’exercice tous les jours (10 000 pas par jour, ou au moins 30 minutes d’exercice

physique sept jours sur sept), et réduire la consommation de sel. Le sel est présent dans de nombreux aliments. Certaines personnes en ajoutent à leur nourriture avant même d’y avoir goûté ! Les amuse-gueules (chips, arachides, noix) en contiennent. On le retrouve en quantité généreuse dans maints aliments en conserve, marinés, séchés, surgelés, et même dans certains jus. Il y a quelques années, nous avons vérifié le contenu en sel d’une boîte de jus de tomate – l’une de nos boissons préférées. Eh bien, aujourd’hui, c’est l’eau qui figure en tête de liste de nos boissons favorites ! Boire de l’eau non seulement réduit la quantité de sodium – qu’on retrouve même dans les boissons sans sucre – mais permet aussi d’éviter les calories excédentaires du jus de fruits, aussi pur soit-il. L’eau pure est la reine des boissons santé ! Notre corps a besoin de sel. Mais de quelle quantité ? Il y a eu de la confusion à cet égard récemment, en partie à cause d’un groupe de patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Ces patients soumis à un régime très pauvre en sodium ont vu leur état se détériorer davantage que celui des patients dont le régime était moins restrictif. Souvenons-nous, toutefois, qu’il s’agit d’un groupe particulier, et que les recommandations générales ne se basent pas sur de tels groupes. Il est couramment admis que la consommation quotidienne de sodium (sel) ne devrait pas excéder 2 300 milligrammes, et 1 500 milligrammes pour ceux qui présentent un risque cardiovasculaire plus élevé : les plus de 50 ans, les Africains, les Afro-Américains, et quiconque souffre

Allan R. Handysides et Peter N. Landless

d’hypertension artérielle, de diabète, ou d’une maladie rénale chronique. Visuellement parlant, 2 300 milligrammes de sel reviennent à une cuillère à thé rase, et 1 500 milligrammes, à près de la moitié. Respectez-vous ces chiffres ? La plupart d’entre nous consomment, sans aucun doute, trop de sel. Si nous en diminuons la consommation, nous ne nous en porterons que mieux. Les recherches montrent clairement que les régimes à l’apport en sel limité (en-dessous de 2 300 mg ou de 1 500 mg) et riches en fruits, noix, et légumes, de même que les aliments à faible teneur en gras (produits laitiers allégés, substituts de lait, protéines) réduisent la tension artérielle, l’hypertension artérielle, et diminuent les risques de cancer, de diabète, et de maladies respiratoires. Il est temps d’adopter un style de vie et un régime sains – ce qui inclut la réduction de consommation de sel. Ce faisant, nous serons plus en forme, plus en santé, et plus à même d’offrir un service optimal à notre Dieu et à nos collectivités. Nous serons vraiment « le sel de la terre », ajoutant du goût, de la saveur, et changeant les choses pour le mieux ! n

Le Dr Peter N. Landless, cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, est directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Le Dr Allan R. Handysides, gynécologue certifié, a pris récemment sa retraite. Il était directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.

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M éditation

J

anvier 1980. J’étudie à l’Université de Walla Walla, dans l’État de Washington, aux États-Unis. Les vacances de Noël viennent juste de se terminer. J’ai passé de merveilleux moments avec ma famille, au Minnesota. Mais il est temps de rentrer maintenant. Pour épargner de l’argent sur le voyage de retour, je décide de voyager dans un vieil avion monomoteur de deux places qui appartient à un autre étudiant. Comme il fait froid ce matin ! Heureusement, il n’y a pas de vent. Nous montons à bord de son avion. Contrairement à mon ami, je ne connais pas grand-chose en aviation. Il fait ronfler le moteur et s’élance sur la piste. Bientôt, nous nous élevons au-dessus des champs enneigés. Notre trajet est ce qu’il y a de plus simple. Tout d’abord, nous suivrons l’autoroute 90 tout le long du Montana jusqu’à la ville de Butte. Ensuite, nous survolerons les montagnes, et enfin, atterrirons à Walla Walla. De temps en temps, nous nous arrêtons pour faire le plein. Mon ami en profite toujours pour vérifier les conditions atmosphériques. À Butte, il donne un coup de fil depuis un téléphone public pour écouter le bulletin météorologique. Après avoir raccroché, il m’annonce que le vent contraire a gagné en force. « Bon, on va d’abord survoler le Bitterroot Range, et ensuite, les Blue Mountains. On devrait arriver à Walla Walla avant la nuit. Ça va aller. » Cependant, sa voix trahit une légère incertitude. Mon ami est pilote depuis peu. Il n’a pas encore les compétences pour voler de nuit ou par temps nuageux. Si nous nous faisons prendre par les nuages ou la nuit, nous serons dans de beaux draps. Mais vous savez ce que c’est, quand on est jeune et impatient de rentrer… Nous décidons de « foncer ». Après avoir dépassé Butte, nous cessons de suivre l’autoroute (en direction du nord-ouest) et bifurquons vers l’ouest. Le survol des Rocheuses commence. À défaut de GPS, mon ami sort une carte et commence à tracer le parcours en identifiant les pics des montagnes et en surveillant sa boussole. Au bout d’un moment, il me tend la carte. Nous mangeons des sandwiches et discutons de notre établissement académique. Nous reprenons la carte pour nous situer. Mais que se passe-t-il ? Nous voyons des pics, certes, mais pas ceux de la carte ! Mon ami décide de diriger l’avion vers ce qu’il pense être un signal radio transmettant les conditions atmosphériques de Walla Walla. Il m’explique que s’il tourne l’appareil vers le signal, ce dernier augmentera en force et nous permettra de nous orienter. Je jette un coup d’œil sur mon ami. Je vois bien qu’il a peur. Silencieux, il ne cesse d’étudier la carte et le terrain. Plus le temps passe, moins il est loquace. La nuit commence à tomber. Mon ami se tourne alors vers moi : « Curtis, nous sommes perdus. » Avec calme, il m’explique que les montagnes en-dessous de nous sont beaucoup plus hautes et abruptes que les Blue Mountains. Nous n’avons

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Curtis Rittenour

Une

lueur

’ d espoir Dieu vous guidera à travers vos épreuves les plus sombres

à bord aucun équipement pour voler de nuit. En plus, s’il se forme de la glace sur les ailes, le vol en sera gêné. Finalement, il dit que le réservoir à essence commence à baisser ! À cette nouvelle, ma gorge se serre. Allons-nous nous écraser et mourir ? Dans mon angoisse, je me mets à prier comme je ne l’ai jamais fait dans toute ma vie. Je crie au Seigneur de nous sauver ! Vous êtes-vous déjà retrouvé dans une situation de vie ou de mort comme celle-là ? C’est dans ces crises mêmes que nous sommes enfin disposés à apprendre à quel point Dieu est près de nous. Une nuit sur le lac Des siècles auparavant, les disciples de Jésus se retrouvèrent, eux aussi, en situation fâcheuse. Jésus venait juste de nourrir la multitude en multipliant cinq pains et deux poissons (Mt 14.1721). Des milliers furent témoins de ce miracle. Ils étaient prêts à couronner le Christ en tant que roi. Les disciples étaient au comble de la joie ! Mais à leur étonnement, Jésus renvoya la foule et leur dit de traverser de l’autre côté du lac (Mt 14.22).


Les disciples obéirent-ils de suite ? J’imagine que non. Ils traînèrent sans doute les pieds, espérant que leur maître viendrait se joindre à eux. Mais à la tombée de la nuit, ils se résignèrent à entreprendre la traversée sans lui. Ils n’étaient pas contents. Pas contents du tout. On aurait dû le couronner roi malgré lui ! Les ténèbres finirent par les envelopper entièrement. Et leurs murmures les conduisirent en eaux troubles. La tempête Une violente tempête éclata sur la mer de Galilée. Les disciples n’étaient pas préparés pour ça. Leur jour parfait se transforma soudain en cauchemar. En temps normal, la traversée du lac ne prenait qu’environ deux heures. Mais cette fois, ils étaient constamment refoulés vers les terres (v. 24). Vagues déferlantes, éclairs aveuglants, tonnerre assourdissant agressaient ces pêcheurs expérimentés. Ils peinèrent pendant des heures. Finalement, ils abandonnèrent. Perdus, désespérés, ils avaient besoin d’un sauveur. Une lueur d’espoir L’œil vigilant de Jésus ne perdit jamais de vue les disciples. Le Seigneur les voyait alors qu’ils se démenaient contre la tempête. Tandis qu’ils poussaient des cris d’effroi, le Maître était déjà en chemin (v. 25,26). Une silhouette étrange marcha sur l’eau dans leur direction. Ils ne savaient pas que c’était Jésus, la personne même dont ils désiraient plus que jamais la présence. Un éclair leur révéla que cette silhouette était celle de leur maître. Ils s’élancèrent vers le devant du bateau en criant : « Seigneur, sauve-nous ! » Jésus était prêt. « Rassurez-vous, c’est moi, n’ayez pas peur ! » (v. 27) Une erreur presque fatale Pierre se porta volontaire pour rejoindre Jésus sur l’eau (v. 28). Fou de joie de voir son Seigneur, il fit un geste de foi extraordinaire : il alla vers Jésus, marchant sur l’eau, les yeux rivés sur lui. Et c’est alors qu’il commit une erreur qui faillit lui coûter la vie. Tout fier, il se tourna pour regarder les autres disciples, comme pour dire : « Ouah ! Regardez-moi, les gars ! Je marche sur l’eau ! » Du coup, il se détourna de la lumière*. Ayant perdu Jésus de vue, Pierre commença à sombrer dans les vagues agitées. La seconde suivante, il appela au secours : « Seigneur, sauve-moi ! » (v. 30) Instantanément, Jésus étendit la main et saisit celle de son disciple. Il savait que Pierre ne voyait pas ses faiblesses. Dans le domaine même de la vie où ce fougueux disciple se croyait le plus fort, le Christ lui révéla à quel point il était faible. Pierre avait trop confiance en lui. Il lui fallait apprendre qu’il ne pourrait braver les tempêtes qu’en se défiant totalement de lui-même, et en s’appuyant uniquement sur le Christ. Tandis que Jésus et Pierre montaient dans la barque, la tempête s’apaisa. Dans le calme qui lui succéda, les disciples s’agenouillèrent et adorèrent Jésus : « Tu es véritablement le Fils de Dieu. » (v. 33)

Une autre lueur d’espoir Par une sombre nuit (il y a 32 ans), je passe par ma propre tempête. Mon ami et moi survolons le Bitterroot Range sans dire un mot. Nous sommes tous les deux en profonde réflexion. Je continue de prier et me demande quand le moteur va commencer à bafouiller, à tousser, et finalement, à s’étouffer. Les ténèbres nous enveloppent. Regardant par le hublot, j’aperçois des étoiles qui scintillent partout. On voit rarement des lumières en bas, si ce n’est de quelques petites maisons éparpillées dans ce qui semble être une région sauvage, éloignée. Impossible d’atterrir dans ces montagnes. Soudain, nous apercevons une faible lueur à l’horizon. On dirait un mince rayon de lumière pointant vers le haut et décrivant des cercles. Soulagé, mon ami sourit et s’écrie : « Un aéroport ! » Il dirige l’avion directement vers la lumière. Après avoir fait brièvement le tour de l’aéroport, il atterrit sur une piste enneigée. Je suis si heureux que je veux sauter de l’avion et embrasser le sol ! Alors que mon ami inspecte les ailes légèrement encroûtées de glace, je lui demande : « Où sommes-nous ? » Il est environ 22 heures. Le petit bâtiment au bout de la piste est désert. Une enseigne en bois pendant sur son côté répond à cette question : « Bienvenue à McCall, en Idaho ! » Ainsi, nous nous sommes éloignés de plusieurs heures de notre destination ! Il est clair que mon ami a mal interprété un signal, ce qui l’a fait dévier vers le sud. Sans nous en rendre compte, nous avons survolé la région sauvage la plus reculée des États-Unis. Mais nous sommes en vie ! Nous demeurons chez le pasteur local et sa famille pendant deux jours. Dès que le temps se dégage, nous nous envolons vers Walla Walla. Chercher la lumière Quand on passe par des tempêtes, un rayon de lumière suffit pour donner espoir et direction. Par conséquent, si votre mariage s’écroule ou vos finances s’essoufflent, cherchez la lumière. Peut-être, à l’instar des disciples, ne reconnaîtrez-vous pas le Christ immédiatement au sein des éléments déchaînés. Mais Jésus est là ! Il vous guidera en toute sûreté vers la maison. Chaque fois que vous serez ballotés par les incertitudes de la vie, souvenez-vous qu’il y a de l’espoir. Je vois une lumière à l’horizon. La voyez-vous ? Curtis Rittenour a été pasteur pendant 25 en Oregon, au Nebraska, et à Washington. Il est actuellement écrivain pigiste et présentateur de séminaires à travers la Division nord-américaine. n * Voir Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 370.

Curtis Rittenour a été pasteur pendant 25 ans en

Oregon, au Nebraska, et dans l’État de Washington. Il est actuellement écrivain pigiste et présentateur de séminaires à travers la Division nord-américaine.

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C royances

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Oliver Glanz

contre-culture de NUMÉRO 21

l’économat biblique Passer de la « propriété » aux « partenariats »

D

epuis quelques années, le monde est secoué par une crise économique et financière grave. Les taux de chômage sont élevés. Des familles perdent leur maison parce qu’elles n’arrivent plus à payer leur hypothèque. Des étudiants sont contraints d’abandonner leurs études. Au cœur d’une telle crise, on se demande à quoi ressemble la perspective biblique de l’économie humaine. Le terme « économie » vient du grec oikonomía – un mot composé qu’on trouve aussi dans la Bible (1 Tm 1.4). Il est formé de oikos (« maison ») et de nómos (« loi »), ce qui signifie « loi de la maison ». Par conséquent, l’« économiste », ou économe, exécute les lois de la maison (Lc 12.42). Mais au fait, quelles sont ces lois ? Eh bien, tout dépend de quelle maison on parle. S’agit-il d’un hôpital, d’une école, d’une banque ? Puisque ces maisons se concentrent sur des valeurs distinctes, chacune d’elles requiert des lois spécifiques qui protégeront ses valeursclés et en favoriseront l’épanouissement. Par exemple, la valeur la plus fondamentale d’une école réside dans ses étudiants. Ainsi, les lois qui régissent une école sont de nature pédagogique et impliquent des méthodes améliorant l’apprentissage. Un hôpital est au service de ses patients ; les lois qui le régissent sont donc de nature médicale et se focalisent sur des moyens d’améliorer la santé. Les banques, elles,

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suivent les lois monétaires sur l’épargne et les gains financiers. Les valeurs engendrent des lois spécifiques. À contre-culture Et nous ? Quelle valeur fondamentale caractérise notre « maison » ? Pour notre culture moderne, contemporaine, il s’agit des biens matériels. Les lois dérivant de cette valeur-clé sont donc de nature économique. Elles nous guident dans l’accroissement de nos avoirs. Lorsqu’on est bien rémunéré, c’est la belle vie : on peut s’acheter une grosse voiture, une belle maison, ou se procurer le iPhone le plus récent. Vous le voyez bien : la société nous incite à devenir de bons consommateurs. Selon elle, nous sommes humains parce que nous sommes des consommateurs. Voyons maintenant la réponse – très différente – de la Bible à cette question. Dans le récit de la création, nous découvrons que la maison dans laquelle Dieu a placé l’humanité était énorme – elle couvrait la terre entière (Gn 1.28). Cette maison était constituée de cours d’eau, d’une végétation luxuriante, et d’animaux. Mais quelle en était la valeur ultime ? Les Écritures nous disent que le « capital » ultime de notre maison ne se mesure pas en termes d’argent, de métaux précieux, ou de récoltes, mais se rapporte plutôt à l’alliance de la création – c’està-dire à une relation entre tous les

êtres vivants : a) entre un homme et une femme, et de façon plus générale, entre les gens ; b) entre l’humanité et les animaux ; et c) entre l’humanité et Dieu. Le Créateur ne dit qu’une fois que tout était « très bon » : à la fin du jour où il avait établi les relations entre l’homme et la femme, et entre les humains et les animaux (v. 28-31). L’humanité devait prendre soin des animaux comme un bon roi prend soin de ses sujets. Dieu insista sur la protection des animaux, et sur le fait qu’on ne devait pas les considérer comme une source de nourriture. Souvenons-nous, en effet, que dans le plan originel du Créateur, l’humanité et les animaux partageaient un même régime (végétalien). Le sabbat et l’économat L’établissement du mariage et du sabbat (Gn 2.1-3,24,25) souligne ce triple partenariat en tant que valeur-clé de la création. Le sabbat n’est pas gouverné par un ordre du jour économique. Ce jour-là, le travail et les autres obligations sont mis de côté pour ne pas entraver l’intimité en séparant les gens les uns des autres. Le sabbat, c’est le moment dans le temps et l’espace où nous pouvons nous consacrer pleinement à ceux qui nous entourent – que ce soit un membre de la famille, un voisin, un étranger, tous de merveilleuses créatures de Dieu – et, finalement, au Créateur. Voilà une


pensée radicale pour notre époque ! Pendant la semaine, nous ne travaillons pas pour « faire de l’argent », ou pour adorer l’idole du progrès matériel. Nous désirons plutôt développer et améliorer nos relations avec tous les êtres vivants. Nous sommes humains parce que nous sommes des partenaires. Le sabbat n’a pas été établi pour nous remettre physiquement d’une semaine de travail éreintante. Dieu n’eut pas besoin de se remettre de son travail, n’est-ce pas ? Ce qu’il faut, c’est mettre de l’ordre dans nos priorités. Ne travaillons pas plus que nécessaire pendant la semaine, afin que ni l’épuisement, ni la frustration, ni les rêves matériels ne compromettent les valeurs fondamentales de la maison humaine que Dieu nous a donnée : l’intimité, la sollicitude, la compréhension, et la reconnaissance. La Bible expose le sérieux de la chose en indiquant que le sabbat est non seulement l’apogée de la semaine, mais aussi le point central de chaque phase de notre vie. Par exemple, à tous les sept ans, le peuple d’Israël devait faire relâche (Ex 23.10-13). Ceci permettait aux parents de passer du temps avec leurs enfants, de jouir de leur mariage, et d’approfondir leur parcours spirituel avec Dieu. En plus d’être l’apogée de la semaine et le point central de chaque étape de notre vie, le sabbat renferme aussi un dessein générationnel. Ainsi, personne

Nous sommes humains parce que nous sommes des partenaires. en Israël ne devait souffrir des choix économiques de ses parents. Tous les 50 ans, chaque individu avait la garantie d’avoir suffisamment de biens matériels et d’être libéré de ses dettes. Il pouvait construire une vie axée sur les relations, la protection des animaux et de la création, et faire de Dieu son guide par excellence (Lv 25.8-13). On pouvait dire que le sabbat est un synonyme de l’« alliance de la création ». Ainsi, le sabbat constitue la valeur fondamentale de notre « maison ». Dieu demande à l’humanité d’agir à titre d’« économiste » (c’est-à-dire d’« économe ») du sabbat. C’est là l’idée fondamentale de l’économat biblique. Les lois qui dépendent de cette valeur sont multiples. Dieu dit à Moïse d’écrire de nombreuses lois montrant ce à quoi ressemble la vie en fonction du sabbat, et révélant comment on peut épanouir et protéger les relations. Malheureusement, l’idée d’une économie biblique fut attaquée à maintes reprises. Au cours de l’histoire humaine, elle a été plus d’une fois pervertie. Les gens commencèrent à s’entretuer (Gn 4.8,23), à tuer leurs partenaires animaux (Nimrod, puissant chasseur et

La

Gestion chrétienne de la vie Nous sommes les économes de Dieu, qui nous a confié du temps, des occasions, des aptitudes, des possessions, les bénédictions de la terre et de ses ressources. Nous sommes responsables par-devant lui d’en faire un usage adéquat. Nous reconnaissons ses droits de propriété sur tous nos avoirs en le servant fidèlement, lui ainsi que nos semblables, en lui rendant la dîme et en lui faisant des offrandes pour la proclamation de l’Évangile, le soutien et le développement de son Église. Cette gestion est un privilège que Dieu nous accorde afin de nous faire croître dans l’amour et de nous aider à vaincre l’égoïsme et l’avarice. L’économe fidèle dont la gestion résulte en bénédictions pour ses semblables s’en réjouit. (Gn 1.26-28 ; 2.15 ; 1 Ch 29.14 ; Ag 1.3-11 ; Ml 3.8-12 ; 1 Co 9.9-14 ; Mt 23.23 ; 2 Co 8.1-15 ; Rm 15.26,27)

fondateur de Babel, étant le chef de file ; voir Gn 10.9). Ils tentèrent d’usurper le rôle de Dieu, leur partenaire suprême (voir l’histoire de la tour de Babel dans Gn 11.1-9), et construisirent des villes comme centres de production pour accroître le rendement matériel. Le sabbat en tant que valeur suprême de la vie fut piétiné et remplacé. Dans les derniers jours de ce monde, Dieu lança le mouvement adventiste. Jésus nous demande de proclamer, à l’instar des trois anges d’Apocalypse 14, le message du temps de la fin à ce monde. Rappelons à ses habitants – qu’il s’agisse des victimes ou des auteurs de l’énorme crise financière et économique actuelle – l’existence du Créateur, la « maison » qu’il nous a confiée, et le sens ultime de la vie humaine. Le troisième ange nous appelle à être courageux, à oser investir plus de temps, d’argent, de dons, et de talents dans nos familles, nos semblables, la nature, et l’Église. Ne les gaspillons pas dans l’acquisition de choses et de biens matériels qui favorisent notre ascension sociale dans un monde babylonien (voir Ap 13.15-17 ; 14.19-12). Le cri du second ange, « elle est tombée, Babylone la grande » (Ap 14.8), nous rappelle, quant à lui, que la fin se profile à l’horizon. Courage ! Bientôt, l’économie de Dieu sera restaurée ! n

Oliver Glanz, originaire

de l’Allemagne, est boursier postdoctoral et chargé de cours à l’Université libre d’Amsterdam et à la faculté de théologie protestante de l’Université des Pays-Bas. Karen, sa femme, et lui ont deux filles. Récemment, Oliver a été appelé à servir en tant que professeur d’Ancien Testament au Séminaire de théologie de l’Université Andrews.

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E n couverture

Donne-moi Faminu Imabong

un

enfant !

Un puits vide qui a soif de Dieu

S

«

eigneur, donne-moi un enfant ! » Cette prière de cinq mots se répercute depuis la nuit des temps. Elle touche les cultures, les continents, les groupes ethniques, les races, les credo, les tribus, les langues, et ne connaît pas de frontières. Dans plus d’un village, en ville, à la campagne, quelque part dans le monde, un homme et une femme s’unissent par les liens du mariage. Bientôt, des enfants naîtront ! Le mari, la femme, les grands-parents, et même le reste de leurs familles attendent le grand jour où la famille s’agrandira. Dans la plupart des parties du monde, la prière prononcée le jour du mariage pour une vie conjugale longue et heureuse est immédiatement suivie d’une autre pour que le couple ait des enfants. Et bien qu’une grossesse immédiate, ou toute grossesse ne soit plus une attente universelle, il est toujours vrai que la naissance d’un enfant suscite la joie dans toutes les cultures de la terre. C’est Dieu qui donne les enfants. La plupart des gens le croient. Et ils ont parfaitement raison. Le Créateur a doté l’homme et la femme de l’extraordinaire

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La douleur peut avoir une cause légitime.

Je la regarde intensément, avec envie,

Le puits de ma voisine est plein ;

Parce que mon puits est vide.

Elle y puise, en chantonnant un hymne,

Et dans mon cœur coule, jour et nuit,

Son eau fraîche, dès le matin.

Une eau que la honte rend acide.

Tandis que l’eau coule du seau de leur mère,

J’attends le jour où mon puits se remplira,

Les enfants jouent et rient non loin d’elle ;

Où je pourrai y puiser avec joie,

Bientôt, des jarres déborde l’eau pure et claire.

en chantonnant. J’ai l’assurance que ce jour viendra,

Satisfaite, elle se repose sous un arbre qui

Alors, l’âme en prière, j’attends…

lui sert d’ombrelle.

capacité de procréer. Ensuite, il leur a dit, dans le contexte du mariage : « Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. » (Gn 1.28) Dieu déclare « heureux » celui qui a des enfants (Ps 127.5). Les enfants sont un héritage du Seigneur, une source de fierté, et une démonstration de puissance (v. 3,4). Ils sont aussi considérés comme une bénédiction qui accompagne l’obéissance, et une récompense de l’intégrité (Dt 28.4,11 ; Pr 20.7). Dieu n’est ni partial, ni restrictif à cet égard. Il promit, en effet, qu’il n’y aurait aucune stérilité au sein de son peuple (Dt 7.14). Et en harmonie avec les Écritures, pratiquement toutes les cultures considèrent les enfants comme une bénédiction et les accueillent avec enthousiasme. Stérile, et honteuse Malheureusement, de nombreuses femmes ne concevant ni au début du mariage, ni après, se retrouvent, bien souvent, mal aimées. Dans certaines cultures, on les considère comme maudites. Elles sont alors chassées, persécutées, diffamées. Marquées à tout P H O T O : © E r i k S te n b a k k e n / Avec l ’ a utor i s a t i o n de G ood S a l t . co m

jamais, ces femmes et leurs familles sont forcées de porter un fardeau pénible. En plus d’un tel mépris, elles sont victimes d’une pression insupportable, d’un chagrin de femme et d’épouse imputable à leur stérilité. La malédiction commence et se termine, semble-il, avec elles. Aujourd’hui, on sait que le stress, l’inquiétude, et la pression psychologique sont, même pour une femme normalement féconde, un obstacle à la conception. Dans ce contexte, imaginez la détresse plus débilitante encore d’une femme qui se sent coupable de ne pas avoir d’enfant ! Dans leur désir intense d’engendrer des descendants, des tas d’hommes se sont tournés vers la polygamie, le vol ou la traite d’enfant, ou autres pratiques douteuses. La volonté de Dieu Qu’est-ce que Dieu a à voir avec une telle angoisse ? Qu’est-ce qu’il fait pour y remédier ? Les Écritures montrent que le Seigneur, dans sa sagesse, retient parfois cette bénédiction pendant un temps en vue d’un remarquable dessein.

Nous avons plusieurs exemples de cela. Prenons Sara, femme d’Abraham. Bien qu’Abraham fût un homme fort riche et l’époux d’une femme très belle, son foyer n’était pas égayé par des voix enfantines. Mais il reçut les promesses de l’alliance, à savoir qu’il serait le père de nombreuses nations. Dieu spécifia clairement que l’enfant de la promesse naîtrait de Sara. Les noms qu’il leur donna annonçaient cet événement miraculeux (Gn 17). Il y a aussi Anne, première femme d’Elkana. Dieu ne lui avait pas accordé d’enfant (1 S 1.5). Le privilège, si ardemment convoité par tout Hébreu, de perpétuer son nom, leur avait été refusé. À l’exemple de beaucoup d’autres manquant de foi, Elkana se décida à contracter un second mariage et épousa Peninna. Des fils et des filles vinrent bientôt réjouir son foyer, mais à quel prix ! Peninna se moquait d’Anne dont la stérilité était pour elle un signe de la défaveur divine. Tous les ans, Elkana se rendait avec sa famille à Silo, selon l’ordonnance du Seigneur. Une année, ne pouvant supporter

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E n couverture

La douleur peut avoir une cause légitime. davantage les railleries de Peninna ni cacher sa tristesse, Anne refusa de manger. Malgré les efforts d’Elkana pour la consoler, elle se retira de la fête et se rendit près de l’entrée du tabernacle. Elle répandit son amertume et son affliction devant Dieu avec une telle intensité qu’Éli, le souverain sacrificateur, crut qu’elle était ivre (1 S 1.13,14). Et que dire de Mical ? Elle était la fille de Saül – ce roi déchu d’Israël qui la donna en mariage à David. Nous avons là un cas de stérilité différent des autres. Résultant de la méchanceté et de la rancune (2 S 6.14-23), il n’en était pas moins un fardeau lourd à porter. La honte de Sara et l’humiliation d’Anne étaient aussi la misère de Mical. Et des siècles plus tard, d’Élisabeth aussi. Son mari, Zacharie, prêtre au temple, et elle n’avaient pas d’enfant. Comme Sara et Abraham, ils étaient tous deux avancés en âge (Lc 1.7). Malgré le miracle d’Isaac, ils avaient abandonné tout espoir et renoncé à toute tentative. Des pleurs dans la nuit Pourquoi le ciel se tait-il au sein d’un désespoir aussi profond ? Quand tout semble insupportable et qu’on n’en peut plus ? Quand on ne sait que faire ou vers qui se tourner ? Pourquoi Dieu, qui seul pourrait comprendre, ne se manifeste-t-il pas ? Ce désespoir n’est pas uniquement le lot des femmes stériles. Elles ne sont certainement pas les seules à avoir le cœur brisé, à souffrir. David lui-même s’écrie : « Pourquoi t’abats-tu, mon âme, et

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gémis-tu au dedans de moi ? » (Ps 42.6, 12 LSG) Il savait que la souffrance n’est pas nécessairement physique. Parfois, on est en proie à une agitation physique, psychologique et émotionnelle qu’aucun médicament ne peut chasser ou soulager. La souffrance a sans doute une cause légitime, mais le sentier menant au soulagement, à la guérison, et à la paix, peut être long et douloureux. Ceux qui comprennent une telle souffrance sont passés par le deuil, une blessure profonde, le rejet, la dépression, la trahison, l’injustice. Ils ont été battus par les tempêtes de la vie. Parfois, le seul traitement possible, c’est l’attente. Parfois, il faut accepter de vivre une telle souffrance. Si on le pesait, le chagrin de Job (un patriarche de l’Ancien Testament) serait plus lourd que le sable de la mer (Jb 6.2,3). « Car les flèches du ToutPuissant m’ont percé », s’exclama-t-il. Leur toxicité empoisonnait son esprit : « Les terreurs de Dieu se rangent en bataille contre moi » (v. 4). « Je me couche, et je dis : Quand me lèverai-je ? quand finira la nuit ? Et je suis rassasié d’agitations jusqu’au point du jour. » (Jb 7.4, LSG) C’était plus qu’il ne pouvait supporter en silence : « C’est pourquoi je ne retiendrai point ma bouche, je parlerai dans l’angoisse de mon cœur, je me plaindrai dans l’amertume de mon âme. » (v. 11, LSG) Pour Job, il semblait que Dieu se tenait délibérément à l’écart (Jb 23.3,8.9). Ses amis les plus chers l’avaient oublié ou s’étaient détournés de lui (Jb 19.13-15,19).

Jésus et la souffrance À Gethsémané, Jésus, en proie à une souffrance indicible, ne bénéficia d’aucun traitement de faveur. Imaginezle en train de prier jusqu’à ce que des gouttes de sang tombent à terre. Anne pria avec une ferveur telle qu’Éli crut qu’elle était ivre (1 S 1.13,14). Certains disent que ces moments pénibles reviennent à « gémir en esprit » ou à « faire l’expérience du désert ». Mais au fond, l’expression importe peu. Seule la grâce de Dieu offre le soutien, la paix, ou la guérison à ces moments-là. David répond lui-même à tous ceux qui sont stériles, brisés, à tous ceux que des nuits de souffrance ont réduits au silence : « Espère en Dieu ! Oui, je le célébrerai encore, lui et sa face qui sauve. » (Ps 42.6, TOB) David le savait : Dieu est avec nous dans toutes nos afflictions, dans notre stérilité. « Visage » est un autre mot pour « face ». En contemplant son visage rempli d’amour, en savourant la bénédiction de sa douce présence, nous sommes sauvés, quelle que soit la cause de notre solitude. Jésus et l’attente Dieu, en Jésus, nous a donné l’assurance qu’il serait avec nous dans tous nos chagrins. Mais en Jésus, il nous a aussi donné une réponse spécifique à la malédiction de la stérilité. Lorsque Élisabeth et Zacharie eurent abandonné tout espoir et accepté leur sort, Dieu n’oublia pas leurs soupirs depuis longtemps réduits au silence. Et quand ils furent à court d’idées, de plans, quand ils


précurseur de l’Oint. Dieu guérirait toute plaie de ce monde en devenant lui-même malédiction (Ga 3.13). Et grâce à lui, les entrailles stériles chanteraient, et la stérile crierait sa joie d’enfanter sept fois (1 S 2.5).

affichèrent un visage brave malgré leur cœur saignant, Dieu lui-même entra en scène. Ses plans étaient tellement hors de l’ordinaire qu’il les annonça dans le Saint des saints. Ce couple âgé, stérile, allait avoir un enfant ! Un enfant qui serait le précurseur de l’enfant ultime de l’humanité, du Fils de l’homme. Sa naissance transcendante chasserait l’angoisse, bannirait la honte, soulagerait les cœurs chargés, les âmes brisées, et consolerait les femmes stériles de tous les siècles. Près de deux millénaires avant la naissance de Jean-Baptiste, Sara avait ri quand Dieu avait déclaré sa souveraineté sur la stérilité (Gn 18.9-12). « Pourquoi donc Sara a-t-elle ri […] ? » demanda le Seigneur à Abraham (v. 13) « Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part de l’Éternel ? » (v. 14) Le Seigneur de la vie se rit de la stérilité et répond aux espoirs secrets. L’ange Gabriel procura un saint amusement à Élisabeth. Pendant cinq P H O T O : © E r i k S te n b a k k e n / Avec l ’ a utor i s a t i o n de G ood S a l t . co m

mois, elle ne permettrait à personne de la voir en public, disant : « C’est la grâce que le Seigneur m’a faite, quand il a jeté les yeux sur moi pour ôter mon opprobre parmi les hommes. » (Lc 1.24,25) Cette naissance serait l’apogée de la bénédiction et de la prière d’Éli en faveur d’Anne. Dieu se souvint d’Anne, de ses entrailles « fermées ». Elle devint la mère de Samuel, l’un des plus grands prophètes de Dieu. Et elle aurait encore cinq autres enfants (1 S 2.21), parce que Dieu avait décidé que partout, ses filles stériles sauraient qu’il est aussi leur Dieu. Élisabeth, elle, prouverait que même si la médecine, la culture, l’âge, et la nature considéraient qu’une nouvelle vie était impossible, et la jugeaient incapable de concevoir, elle pouvait encore, par ordre de celui qui tient les clés du ciel et de l’enfer, de celui qui est Seigneur du commencement, de la fin, et de toute vie, porter Jean, le

Conclusion Par Ésaïe, le Seigneur encourage ses filles qui attendent, ses fils qui languissent : « C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, voici que la jeune fille est enceinte, elle enfantera un fils et lui donnera le nom d’Emmanuel », (Es 7.14) « Dieu avec nous », Jésus, l’accomplissement d’Ésaïe (Mt 1.22, 23). La vierge conçut, et Jésus vint en ce monde. Et parce qu’il vint et sauva son peuple de ses péchés, parce qu’il répara toutes nos brisures, guérit toutes nos maladies, et anéantit notre stérilité, la nuit n’est plus silence, non, le jour s’est levé, les entrailles ne pleurent plus, n’attendent plus : « Réjouis-toi, stérile, toi qui n’enfantes plus ! Fais éclater ton allégresse et ta joie, toi qui n’as plus de douleurs ! Car les fils de la délaissée seront plus nombreux que les fils de celle qui est mariée, dit l’Éternel. » (Es 54.1) n

Faminu Imabong, mère au travail, habite à Lagos, au Nigeria, avec son mari et leurs deux enfants. Écrivain en herbe, elle puise son inspiration dans ses expériences de foi et de vie. Décembre 2013 | Adventist World

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L’adventisme : son histoire La

D i v i s i o n As i e - P a c i f i q ue

S ud

L

a Division Asie-Pacifique Sud (SSD) se compose des 14 pays suivants : Bangladesh, Brunéi Darussalam, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Myanmar, Philippines, Singapour, Sri Lanka, Thaïlande, Timor-Leste, Vietnam, Pakistan1, et compte un effectif de plus de 1 million d’adventistes2. Parmi son impressionnante diversité de cultures et de langues, on retrouve principalement des musulmans, des hindous, des bouddhistes, et des animistes. Seules les Philippines comptent une majorité de chrétiens. De nombreux dialectes s’ajoutent aux 10 langues officiellement reconnues au sein de cette division3. Aux Philippines, on retrouve environ 170 de ces dialectes4. C’est là un défi colossal pour l’évangélisation parce qu’il faut atteindre chacun de ces différents groupes ethniques. Malgré tout, l’effectif grandit de façon significative dans certaines régions. Les expériences suivantes témoignent de la présence et de la puissance du Seigneur dans l’œuvre de la SSD. À la recherche de la brebis perdue Le pasteur Regalado visite fidèlement tous ses membres d’église, surtout les inactifs. Il les écoute, leur lit les Écritures, et prie pour eux. Il accepte parfois leur invitation à manger. Pour

Une

eux, c’est un honneur que leur pasteur, serviteur de Dieu, leur rende visite et mange avec eux. Un jour, quelqu’un lui a dit : « Vous êtes venu chez moi, vous avez prié avec moi. C’est ce qui m’a fait décider de revenir à l’église et de m’impliquer à nouveau de tout mon cœur. » Par la grâce de Dieu, les fidèles pasteurs de la SSD font bouger les choses. L’éducation adventiste à la rescousse des âmes Je la revois encore, même si cela remonte à une dizaine d’années. Elle s’asseye toujours dans la première rangée, lors de mon cours de religion. Elle ne veut rien manquer des sujets discutés en classe. À part le fait qu’elle soit plus âgée que ses camarades de classe, j’en sais peu sur elle – enfin, jusqu’au dernier examen. Dans cet examen, je demande aux étudiants quel sujet les a le plus intéressés, et pourquoi. En ce qui la concerne, écrit-elle, c’est celui intitulé « Le péché impardonnable ». C’est alors qu’elle se décide à m’exposer franchement la blessure de son âme. « Je ne suis pas mariée, et cependant, j’ai deux enfants. Le premier jour de classe, lorsque j’ai reçu le programme et que j’ai vu ce sujet, j’ai vivement espéré pouvoir en discuter avec vous. « En 1994, j’ai eu une liaison avec un homme marié. Et depuis, j’ai été rongée par la culpabilité. Devais-je demander pardon à Dieu après avoir vécu avec cet homme et avoir eu des enfants de lui ? » Pour expier ses fautes et obtenir le pardon de ses péchés, cette catholique fervente a apporté des offrandes au Seigneur, et fait une neuvaine plusieurs fois5. « Quand les difficultés ont surgi dans notre vie, j’ai demandé à Dieu s’il me châtiais à cause de mes fautes. Chaque jour, je m’agenouillais et criais à lui pour obtenir son pardon… jusqu’à ce que vous abordiez ce sujet. D’une façon ou d’une autre, votre explication et la Bible

grâce à la hauteur des

Ferdinand O. Regalado

défis

La Division Asie-Pacifique Sud 20

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Grâce à ce cours, j’ai vraiment fait l’expérience de l’amour de Dieu. m’ont soulagée d’un terrible fardeau. Grâce à ce cours, j’ai vraiment fait l’expérience de l’amour de Dieu. » Et elle conclut : « Quand je me suis inscrite à cette université adventiste, des amis non adventistes m’ont souvent dit : “Quoi ? Tu veux aller à cette université-là ? C’est ennuyeux à mourir, ce campus. Ils se réfèrent tout le temps à la Bible.” Aujourd’hui, je peux leur dire qu’ils ont tort. Grâce à ce cours, j’ai appris que même si je suis une pécheresse, Dieu m’aime. » Ses paroles « même si je suis une pécheresse, Dieu m’aime » prouvent que l’éducation adventiste a un impact sur les gens. Tant dans la salle de classe qu’à l’extérieur, je dis à mes étudiants : « Votre prof de religion n’est pas un saint ; il est juste pardonné. » Chaque jour, j’essaie de vivre la bonne nouvelle de la grâce et de la partager. Charlie J’ai rendez-vous avec Charlie ce soir. Le voilà qui arrive. Je l’invite à entrer. Ses yeux sont pochés, cernés, et ses cheveux, mal peignés. Il veut savoir si j’accepte de prendre la parole lors du service d’engagement qui se tiendra au cours d’une retraite spirituelle dont il est l’organisateur. Je lui annonce que je suis partant. À l’instant même, son visage se détend. Qu’est-ce qu’il a eu du mal à trouver un orateur pour cette retraite d’un week-end ! Charlie porte des shorts en denim délavé. Ses jambes et ses genoux sont couverts de poudre de ciment. « Pasteur, je suis désolé d’être habillé comme ça ; j’arrive du travail. » Il n’y a pas que ma participation à la retraite qui l’intéresse. Il a besoin de parler. De me raconter sa vie. « J’ai commencé à travailler alors que je n’étais qu’en 4e année, commence Charlie. Papa était ancien à notre église. Un jour, il a abattu un fauteur de troubles dans notre barangay (village). Accusé de meurtre, il a plaidé coupable et s’est retrouvé en prison. Étant l’aîné de la famille, je suis devenu, du jour au lendemain, l’homme de la maison. J’ai travaillé dur pour aider Maman. Elle fabriquait des vêtements de bébé pour le maigre salaire de 200 pesos philippins (4.59 $US) par mois. C’était bien peu pour faire vivre ses trois enfants. Heureusement, je gagnais 500 pesos philippins (11.50 $US) par mois. Pas si mal pour un enfant ! « Mon travail consistait à faire du uling (charbon pour la cuisine, fabriqué à partir d’écorce d’arbre). Mais à cause de ce travail, j’ai contracté la tuberculose. On m’a dit que je devais

absolument me reposer si je voulais me rétablir, et c’est ce que j’ai fait. Une fois remis sur pied, j’ai continué à trimer, jusqu’à ce que je termine mes études primaires et secondaires. « Les études supérieures, peu importe l’établissement, coûtaient cher. En 1996, je me suis inscrit à l’Université adventiste des Philippines (AUP) en tant qu’étudiant-travailleur. Malheureusement, la tuberculose a récidivé, m’obligeant à interrompre mes activités pendant quatre ans. De retour aux études, j’ai décidé d’étudier la théologie, de devenir pasteur et de travailler pour le Seigneur. J’en avais pour plusieurs années, car je ne gagnais que 15 pesos philippins (0.35 $US) de l’heure. Avec ça, je devais me débrouiller pour payer mes dépenses et mes frais de scolarité. Heureusement, je me suis déniché une chambre rectangulaire étroite, dotée d’une petite fenêtre – une vraie “boîte”, quoi ! On aurait dit une cellule, mais au moins, ça ne me coûtait rien. » Ma femme prépare un repas pour Charlie, et je prie pour lui. Il nous remercie et nous quitte, l’air pensif. Peut-être songe-t-il encore à ce qu’il doit préparer pour la retraite qui se tiendra sous peu. Même si Charlie a faim, même s’il doit se contenter d’habiter dans une « boîte », il reste fidèle à ses devoirs de président du club de religion. Aux Philippines, il y a beaucoup de diplômés en théologie, mais peu de postes de pasteur disponibles. Charlie a dû abandonner son rêve d’enfance de devenir pasteur. Mais Dieu lui a accordé d’abondantes bénédictions. En 2006, ce fidèle serviteur de Dieu a obtenu son diplôme en enseignement secondaire, avec spécialité en tagalog. Il a épousé une femme merveilleuse, laquelle enseigne à l’école primaire. C’est à l’université qu’il l’a rencontrée. Le couple a deux enfants. Trouver un emploi convenable constitue toujours un défi aux Philippines. Malgré tout, Charlie s’implique activement dans son église locale et est un adventiste fidèle. La SSD compte de nombreux Charlie qui, bien qu’en butte aux défis de la vie, suivent le parcours que Dieu leur inspire. Le Seigneur les entoure de son amour et de sa grâce. Au sein de la SSD, la promesse de Jésus se confirme jour après jour : « Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28.20) Sa grâce nous suffit, quels que soient les défis. n 1 http://www.adventist.org/world-church/southern-asia-pacific/. 2 www.adventiststatistics.org/view_Summary.asp?FieldID=D_SSD&Year=2013&submit=Change #main. 3 www.ssd.org/territories/countries.html. 4 www.ethnicgroupsphilippines.com/people/languages-in-the-philippines/. 5 Neuvaine : exercices de piété que l’on répète pendant neuf jours consécutifs pour obtenir une grâce particulière ou pour honorer un ange, un saint, ou un membre de la Trinité.

Ferdinand O. Regalado, professeur d’études bibliques à l’Université de Walla Walla, dans l’État de Washington, aux États-Unis, est originaire des Philippines. Il a également enseigné à l’Université adventiste des Philippines et à l’Université de Montemorelos, au Mexique. Décembre 2013 | Adventist World

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AU PREMIER PLAN

Mark A. Kellner

Un élan missionnaire stimule les

adventistes de la NSD

Des centaines d’adventistes disent : « Me voici, envoie-moi ! » lors du Congrès missionnaire international de 2013

B

eaucoup de chrétiens parlent avec ferveur des missions et de l’impératif d’atteindre un monde perdu, au bord de l’agonie. En revanche, d’autres choisissent plutôt de passer à l’action à ce sujet. Les adventistes de la Division Asie-Pacifique Nord (NSD) se classent, sans l’ombre d’un doute, dans cette catégorie. J’ai découvert ça dernièrement, lors d’un événement entièrement consacré aux missions. Il m’aurait été difficile de conclure autrement après avoir vu quelque 4 300 adventistes participer avec enthousiasme au Congrès missionnaire international de 2013 ! Ce congrès s’est tenu du 28 au 31 août 2013 sur l’île de Jeju, en République de Corée – l’un des endroits les plus pittoresques du monde. Ils sont venus non pour faire du tourisme, mais pour partager leurs expériences missionnaires, et pour recharger leur motivation à bloc. Les pays composant la NSD comptent 1,6 milliard d’habitants. Avec ses plus de 1 milliard d’habitants, la République populaire de Chine en est, certes, le plus populeux. Environ 800 adventistes de la Chine ont assisté à l’événement, et ce, à leurs propres frais. Or, le revenu moyen par personne en Chine était de 6 091 $US* en 2012… C’est dire que les centaines de dollars dépensés pour un tel voyage témoignent du profond engagement de ces participants. Jairyong Lee, président de la NSD, a rapporté que les adventistes chinois avec lesquels il s’est entretenu (dont beaucoup rencontraient pour la première fois de leur vie des adventistes de l’extérieur de la Chine) étaient bien déterminés à revenir si un tel congrès devait se répéter. Jairyong Lee, dans une entrevue avec Adventist World : « Ça fait des décennies que ces croyants sont isolés dans leur pays. Lors de ce congrès, ils ont vu pour la première fois des milliers d’adventistes de différentes parties du monde rendre un culte ensemble, parler de la mission ensemble. C’est ça, l’Église adventiste. Je pense que cette expérience a été révélatrice pour bon nombre d’entre eux. Ils ont pleuré à chaudes larmes en constatant que cette Église est celle de Dieu. En Chine, ils

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croyaient appartenir à une petite Église. Jamais ils n’auraient cru qu’elle était aussi universelle que ça ! Ils ont maintenant la preuve que Dieu œuvre par elle partout dans le monde. « De retour en Chine, a-t-il ajouté, je suis sûr qu’ils ont partagé ce qu’ils ont vu avec des centaines de membres d’église. [Ces] 800 adventistes vont se multiplier, et de nombreuses personnes vont partager leur enthousiasme. » Chaque aspect du congrès avait pour thème l’évangélisation. Dans l’aire d’exposition, 53 stands ont présenté les différentes ressources missionnaires disponibles : les institutions scolaires, l’œuvre missionnaire d’évangélisation, le Ministère des publications, les institutions de soins médicaux, et les industries alimentaires. À l’entrée du Centre international des congrès de Jeju, des bannières aux couleurs vives formaient une « arche de bienvenue ». Et dans les rues environnantes, des lampadaires arboraient des centaines de bannières magnifiquement décorées portant un message de bienvenue à l’intention des participants. Siyoung Kim, principal organisateur du Congrès missionnaire international, dans son allocution d’ouverture : « Si nous sommes ici, c’est pour renouveler notre vision des missions en vue de l’accomplissement du mandat évangélique. » Siyoung Kim a été chaudement félicité pour le professionnalisme et le succès de l’organisation de l’événement. Sur une toile de fond de 600 écrans fusionnés pour former un écran géant, une chorale « virtuelle » composée d’adventistes de la région filmés individuellement a chanté « My Lord Is Coming Soon » (« Mon Seigneur revient bientôt »), un cantique d’engagement. Au cours du congrès, l’ensemble vocal Golden Angels (de la NSD) a chanté à maintes reprises. Une grande chorale formée d’adventistes venant de toute la NSD a soutenu ces chanteurs aux voix angéliques. « Nous avons la responsabilité de répandre l’Évangile [dans cette région comprenant] un quart de la population mondiale », pouvait-on lire sur une diapositive projetée au début de la cérémonie d’ouverture, laquelle a duré deux heures et demie. Sur les diapositives suivantes, étaient listés en anglais, coréen, chinois,


VOIX D’UN ANGE : Un membre de l’ensemble vocal « Golden Angels » participe à la réunion lors du Congrès missionnaire international sur l’île de Jeju, en République de Corée.

ENVOIE-MOI ! : Des adventistes assistant au Congrès missionnaire international de 2013, sur l’île de Jeju, en République de Corée, portent une écharpe proclamant : « Me voici. Envoie-moi ! » P hoto

:

M y ro n

A .

Ise m i n ger

PRÉSIDENT DE LA NSD : Le pasteur Jairyong Lee (à gauche), président de la Division Asie-Pacifique Nord, souhaite la bienvenue aux délégués lors du Congrès missionnaire international. et japonais, les pays sous l’égide de la division. Les images de la Corée du Nord semblaient dire : « Dieu se souvient des larmes des Coréens du Nord ». Des femmes revêtues de magnifiques costumes traditionnels coréens ont présenté, éventails en mains, une danse folklorique traditionnelle, sous les regards éblouis des adventistes coréens et des milliers d’autres participants. En Chine, l’économie est en plein essor. Les chrétiens disent que leur responsabilité d’apporter l’Évangile est « plus grande » encore dans ce pays où la conjoncture est si forte. Les adventistes chinois ont apporté leur touche culturelle en interprétant un chant accompagné d’une flûte traditionnelle. Les adventistes du Japon ont aussi participé avec enthousiasme à cette cérémonie d’ouverture. Ce pays a été surnommé « le pays de Mammon – dieu de l’argent » où « les hommes sécularisés ont fermé leur cœur ». Mais ceci n’a nullement empêché les dirigeants de l’Union du Japon de porter fièrement des t-shirts arborant ces mots : « Jesus@Tokyo ». C’était là l’emblème des efforts d’évangélisation qu’ils ont tenus en octobre 2013 dans cette ville, l’une des plus grandes métropoles du monde. Un ensemble vocal masculin, revêtu des mêmes t-shirts, a interprété un arrangement d’Amazing Grace aux couleurs du Japon. Des participants de Taïwan et de la Mongolie ont été chaleureusement accueillis, particulièrement par les centaines d’adventistes de la République populaire de Chine assis juste devant la scène principale du centre des congrès. Dans sa présentation, la NSD a parlé de la nature « sauvage » d’une bonne partie de la Mongolie, et souligné combien Taïwan a besoin de « s’enraciner dans la foi et la culture chrétienne ». G. T. Ng, secrétaire exécutif de l’Église mondiale, était l’orateur principal de cette cérémonie d’ouverture. Son message avait pour thème les « trois expériences » de Luc 15 : la brebis perdue, la drachme perdue, et l’enfant perdu, ou prodigue. Par ces histoires, « Jésus voulait souligner l’état de perdition de l’humanité ». « Être perdu n’a rien de réjouissant », a-t-il dit, soulignant combien il est urgent d’atteindre ceux qui n’ont pas encore entendu l’Évangile. P hotos : M a r k ( s a u f m e n t i o n

A . Ke l l n er / A d v e n t i s t co n tr a i re )

W o r l d

SALON DE COIFFURE : Bokyung Kang, une adventiste de la République de Corée, utilise son salon de coiffure pour témoigner de son Seigneur.

« Mission en direct » a présenté des rapports et des témoignages vidéo du mouvement HisHands, des efforts missionnaires envers la Corée du Nord, du mouvement Pionnier missionnaire, et du mouvement Mille missionnaires. Ces ministères sont des moyens uniques d’atteindre la population du territoire de la NSD. Les missionnaires Baek To Jung et Grace Lee ont partagé leurs expériences dans des villages de lépreux en Chine. Ils ont pris soin, entre autres, de 2 500 lépreux répartis en 49 villages, et 677 d’entre eux ont été baptisés. Jong Suk Han, membre du mouvement Mille missionnaires, a partagé sa vision de la mission ainsi que son témoignage. Il a baptisé plus de 1 000 personnes au cours d’un an seulement de service aux Philippines. Au cours du « Talk-show Mission », plusieurs missionnaires ont parlé de leurs activités d’évangélisation en cours. En Chine, par exemple, des jeunes adultes consacrent leurs talents au ministère Internet ; au Japon, le pasteur Abe donne des études bibliques à des gens auparavant adeptes de mouvements sectaires dans ce pays ; et en Corée, Yong Sun Lee – un ancien prisonnier maintenant ancien de l’église adventiste locale – s’investit à plein temps dans le Ministère envers les prisonniers. Dans d’autres parties de la division, l’évangélisation par le service revêt différentes formes. Jane Lin est agente administrative de la Fondation adventiste de Taïwan, un organisme de bienfaisance enregistré auprès du gouvernement. Cette fondation touche les populations les plus défavorisées de l’île, dont des fermiers indigènes souvent exploités par des entreprises agricoles qui achètent leurs produits à des prix ridicules ; des élèves qui fréquentent des écoles primaires de moins de 28 élèves ; et des pauvres de Taïwan qui habitent parfois dans des maisons fort délabrées. « Notre vision consiste à motiver et à aider les Taïwanais à vivre plus sainement », a dit Jane Lin, alors qu’elle exposait le credo du groupe. Nous le faisons par le biais de projets de sponsorisation à l’endroit des nécessiteux. « Dieu nous a bénis abondamment », a-t-elle ajouté en référence à sa première année au sein de la fondation.

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UN COUP DE MAIN : Jane Lin, de la Fondation adventiste de Taïwan, montre un kit de laine distribué dans les écoles où les budgets sont limités.

ORGANISATEUR DU CONGRÈS : Le pasteur SiYoung Kim était en charge de l’organisation du Congrès missionnaire international.

Cette fondation aide les fermiers à atteindre directement les consommateurs par des marchés en plein air. En outre, elle les encourage à cultiver des produits biologiques – « un nouveau marché » pour ces fermiers qui, explique-t-elle, sont généralement « exploités » lorsqu’ils vendent leurs produits à de plus grandes entreprises. Jane Lin : « Si ces fermiers sont mieux payés, leur qualité de vie va, à coup sûr, s’améliorer. » La fondation les aide également à afficher des photos de leurs récoltes sur Pinterest, un réseau social sur Internet, afin de créer une demande pour ces produits. Bien que le système d’éducation de Taïwan soit hautement considéré, certains élèves sur cette île – comme dans d’autres parties du monde, y compris les États-Unis – disposent de moins de ressources que ceux qui sont inscrits dans de plus grandes écoles. Pour les aider, la Fondation adventiste de Taïwan leur fournit un kit « Happy Craft ». Il se compose de différentes pelotes de laine aux couleurs vives pour fabriquer des sousverres de modèles variés. Ces projets artisanaux leur donnent la fierté d’avoir fait quelque chose de leurs mains. « Si on amène les enfants à aimer les travaux manuels, explique Jane, plus tard, ils utiliseront leurs mains pour prendre soin des autres. » Tout au long du congrès, des missionnaires et des dirigeants de l’Église servant dans différentes parties du monde ont animé plus de 15 séminaires se rapportant à la mission, dont « La vie familiale missionnaire », « La prière radicale », « La mission mondiale », et « La croissance de l’Église », pour n’en nommer que quelques-uns. Les soirs des second et troisième jours, les présidents des unions de fédérations et des missions du territoire de la NSD, y compris la Chine, le Japon, la Corée, Taïwan, et la Mongolie, ont présenté tour à tour les rapports missionnaires de leurs régions respectives. Ted N. C. Wilson, président de la Conférence générale, a été l’un des principaux orateurs de ce congrès. Il a assisté à tous les événements publics et rencontré les pasteurs de la NSD en privé. Le sabbat 31 août, il a lancé un appel aux missions. « Par ce congrès, Dieu nous appelle, vous et moi qui gardons les commandements de Dieu et avons la foi de Jésus – à aller de l’avant dans le champ missionnaire par la puissance du Saint-Esprit.

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« Lors de ce congrès, nous avons été témoins de l’activité et de la créativité humaines. Nous remercions Dieu pour un si grand éventail de compétences et de créativité. Cependant, je veux vous dire, frères et sœurs, que rien de ceci n’est possible sans la puissance du Saint-Esprit. » Dans un discours passionné, Ted Wilson a parlé du message des trois anges d’Apocalypse 14, et de son lien avec le monde d’aujourd’hui. Il a imploré ses auditeurs de partager avec amour et enthousiasme ce message, afin d’aider ceux qui sont attentifs à la Parole de Dieu à « sortir » de Babylone. Le sabbat après-midi, on a procédé à un service de « consécration missionnaire ». Jairyong Lee, président de la NSD, a fait un tour d’horizon de la vie d’Abram LaRue. On se souviendra que cet adventiste rempli de zèle vint à Hong Kong à titre de missionnaire de soutien. Revêtu du costume local, il travailla auprès des Chinois jusqu’à sa mort. Jairyong Lee a ensuite dit aux participants : « Il nous faut être remplis du Saint-Esprit pour pouvoir annoncer le message des trois anges jusqu’au bout du monde. » Ce service de consécration a été assaisonné de grâce, de paroles du Seigneur, de louanges et de prières du peuple de Dieu. Il a donné aux participants un sens renouvelé de leur appel à un service missionnaire actif. Les dirigeants de la Conférence générale, des divisions de l’Église mondiale, des unions et des fédérations de la NSD ont été invités à monter sur l’estrade pour renouveler leur engagement en élevant chacun un foulard rouge portant ces paroles de l’ancien prophète hébreu : « Me voici ! Envoie-moi ! » (Es 6.8). Aussitôt, les participants ont imité ce geste. Pour clore ce service de consécration, tous les participants ont allumé une chandelle, symbole de leur volonté de répandre la lumière de la vérité dans le monde entier. Jairyong Lee m’a confié que cet appel était très solennel. « Nous vivons dans les derniers jours, a-t-il lancé à ses auditeurs. Dieu nous a confié une mission spéciale. Nous sommes un peuple spécial à cause de la mission qu’il nous a confiée : achever l’œuvre d’évangélisation dans le monde. « Nos pionniers qui ont œuvré courageusement dans des parties difficiles du monde ont réellement sacrifié leur vie. Aujourd’hui, c’est notre tour. Dieu s’attend à ce que nous prenions la relève. […] Je vous exhorte, dès votre retour chez vous, à poursuivre l’œuvre dans le même esprit que celui de nos pionniers. » À la question « Avez-vous un message pour les autres divisions de l’Église mondiale ? », Jairyong Lee a répondu : « Nous avons souligné la mission de l’Église parce qu’elle est la raison d’être même de son existence. Perdre la mission, c’est tout perdre ! La mission, c’est avant tout une action. Tous les adventistes doivent y participer. J’invite donc les autres divisions à insister, comme nous, sur la mission. » n * selon la Banque mondiale

Mark A. Kellner est rédacteur aux informations

de Adventist World. Cet article comporte des reportages supplémentaires de la Division Asie-Pacifique Nord. Certains de ses éléments ont paru dans la section des nouvelles de Adventist Review.


E sprit

gloire et le mystère La

Ellen G. White

du

Christ

Voir Jésus tel qu’il est

P

our comprendre la mission de Jésus, il faut que la lumière divine illumine l’esprit. En effet, l’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. Jésus nous encourage sans cesse à le contempler, lui, notre seul espoir, notre unique refuge. « Ainsi parle l’Éternel : au temps de la grâce je t’exaucerai, et au jour du salut je te secourrai ; je te garderai, et je t’établirai pour traiter alliance avec le peuple, pour relever le pays, et pour distribuer les héritages désolés. » « Cieux, réjouissezvous ! Terre, sois dans l’allégresse ! Montagnes, éclatez en cris de joie ! Car l’Éternel console son peuple, il a pitié de

T ABL E A U :

G E R A R D

V AN

H O N T H O R S T

ses malheureux. Sion disait : L’Éternel m’abandonne, le Seigneur m’oublie ! – Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle allaite ? N’a-t-elle pas pitié du fruit de ses entrailles ? Quand elle l’oublierait, moi je ne t’oublierai point. Voici, je t’ai gravée sur mes mains ; tes murs sont toujours devant mes yeux. » Les stigmates de la crucifixion de notre Seigneur prouvent que le Christ n’a pas oublié ses enfants. Il les a rachetés, il a payé la rançon. Jésus, le Rédempteur du monde, connaît tous ses enfants par leur nom. La gloire de Dieu viendra sur tous ceux qui croient. Le soleil de la justice s’est levé et la guérison est sous ses ailes. Par la foi en Christ, l’enfant de la terre devient héritier de Dieu et

de

prophétie

cohéritier de Jésus-Christ. Ceux qui contemplent Jésus sont transformés à son image et assimilés à sa nature. La gloire de Dieu qui resplendit sur le visage de Jésus se reflète dans leur vie. Le chrétien est de plus en plus transformé en la même image, de gloire en gloire, par l’Esprit du Seigneur, devenant ainsi la lumière du monde. Plus il contemple le Christ, plus il l’aime et aspire à le contempler ; plus il voit la lumière resplendissante, l’amour et la gloire qui se dégagent du Christ, plus l’éclat va croissant jusqu’au milieu du jour. « Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit. » C’est par la foi que l’œil spirituel discerne la gloire de Jésus. L’œil de la raison ne le peut. Elle nous reste cachée jusqu’à ce que le Seigneur nous communique la lumière de la vérité spirituelle. La gloire et le mystère du Christ demeurent incompréhensibles, enveloppés par sa lumière étincelante, jusqu’à ce que le Seigneur transmette à notre âme leur signification. Jean s’exclame : « Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu ! Et nous le sommes. Si le monde ne nous connaît pas, c’est qu’il ne l’a pas connu. Bienaimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. » n

Ce qui précède est tiré de l’article intitulé « The High Calling of God in Christ Jesus », publié dans Review and Herald, le 7 octobre 1890. Les adventistes du 7e jour croient qu’Ellen G. White (1827-1915) a exercé le don de prophétie biblique pendant plus de 70 ans de ministère public.

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L A

B I B L E

Qu’est-ce qu’un péché

R É P O N D

Péché et autres

involontaire

(Lv 4.2) ?

erreurs

Dans l’Ancien Testament, les principaux termes pour le péché involontaire sont le nom shagagah (« faute, erreur ») et le verbe shagag/shagah (« errer, s’égarer, faire une erreur »). La signification de ces termes constitue, dans une certaine mesure, un sujet de débat. Examinons d’abord l’utilisation du nom et du verbe. Ensuite, je vais commenter l’expression « péché de rébellion ». Ceci nous aidera sans doute à clarifier la signification d’un péché involontaire. 1. Le nom « shagagah ». Ce nom a été traduit de différentes manières : « par mégarde » (BFC), « par inadvertance » (JER), « involontairement » (LSG), « sans le vouloir » (PDV), « par erreur » (NBS). On croit généralement qu’il exprime l’idée de l’ignorance ou de l’absence d’intention. Cette opinion est confortée par certaines des expressions parallèles utilisées conjointement avec le mot. Dans certains cas, on nous dit que la personne ne savait pas (Lv 5.17) ou ne l’avait pas voulu (Jos 20.3, BFC), ou l’avait appris plus tard (v. 3). Cependant, shagagah est aussi utilisé dans le contexte d’un péché commis consciemment, où la personne se rend compte qu’elle a péché (voir Lv 4.22,23). L’élément de l’intentionnalité peut avoir été présent dans ce cas particulier, mais pas dans d’autres (Nb 35.11 ; Dt 19.4,5). Ceci suggère que shagagah désigne un péché involontaire ou commis dans l’ignorance de la loi, ou même commis par inadvertance. Il n’exclut pas nécessairement la conscience et l’intentionnalité. 2. Le verbe « shagag/shagah ». Ce verbe se réfère au péché inconscient (Jb 6.24 ; 19.4 ; Ez 45.20). Mais généralement, il désigne le péché comme une erreur qui, bien qu’évitable, n’a pas été évitée. Ésaïe l’utilise parallèlement avec le verbe « chanceler », en référence à la démarche incertaine et involontaire d’une personne en état d’ivresse (Es 28.7). Dans un autre cas, les brebis s’égarent, errent en raison de l’absence de bergers ou de dirigeants (Ez 34.5). Elles manquent de maîtrise de soi et d’orientation. Le livre des Proverbes déclare que le manque de discipline entraîne l’égarement d’une personne (Pr 5.23 ; voir 19.27). L’indifférence envers Dieu a aussi pour conséquence l’égarement (Ps 119.67 ; voir v. 21). Ces textes semblent décrire une condition humaine courante qui ne peut s’améliorer que par l’autodiscipline. Dans un

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sens, ce type de comportement n’est pas intentionnel ; nous ne faisons que nous égarer, errer, et faire ce qui est mal. Il ne s’agit pas seulement d’un péché d’ignorance. Saül, après s’être rendu compte que David avait épargné sa vie, essaya de faire la paix avec lui et s’écria : « J’ai péché ; […] je ne te ferai plus de mal, […] j’ai commis une grande erreur. » (1 S 26.21) Il qualifia sa tentative de tuer David d’erreur, bien qu’il eût cherché intentionnellement à lui ôter la vie. C’était son manque de maîtrise de soi qui poussa Saül à attaquer David. 3. Le péché de rébellion. Le péché « involontaire » est mis en contraste avec le péché de rébellion (Nb 15.30,31), lequel comporte une attitude de défiance et de rébellion contre Dieu manifestée par un mépris total de celui-ci et de sa volonté. Pour ce type de péché, il n’existe pas d’expiation. Ceux qui s’en rendent coupables sont à tout jamais exclus du peuple de Dieu. Que ce péché soit délibéré ou non, le verbe souligne avant tout le fait que ses auteurs se sont égarés et ont besoin d’une expiation – malheureusement inexistante pour eux. Le péché « involontaire » semble désigner des péchés commis en raison de la nature humaine – nature faible, incapable de se contrôler. Ainsi, la personne qui pèche à cause de la fragilité même de cette nature ne désire pas couper les ponts avec son Seigneur. Dans cette condition, elle pèche à son insu, involontairement, inconsciente de ce qu’elle fait. On pourrait appeler ces péchés des péchés par inadvertance. Le manque de maîtrise de soi ou l’absence d’intentionnalité, ou l’ignorance même n’excusent pas le péché involontaire ; cependant, le pardon est toujours disponible (voir 1 Jn 2.1,2). Le Seigneur peut nous donner la victoire sur notre nature déchue : « Je te cherche de tout mon cœur : ne me laisse pas égarer loin de tes commandements ! » (Ps 119.10, LSG) n

Ángel Manuel Rodríguez habite au Texas, aux États-Unis. Il a servi pendant de nombreuses années en tant que directeur de l’Institut de recherche biblique de la Conférence générale.


É tude

Les

biblique

Mark A. Finley

pièges dangereux du

compromis

N

otre tournée des sept églises de l’Apocalypse se poursuit. Tandis que nous examinons la condition spirituelle de chacune d’elles, nous allons découvrir des principes spirituels qui s’appliquent à notre vie aujourd’hui. Bien que les messages des sept églises couvrent l’histoire chrétienne depuis le premier siècle jusqu’à la fin des temps, ils contiennent des leçons transformatrices pour les chrétiens de chaque génération. Ce mois-ci, nous allons nous pencher sur l’église de Pergame. Le mot « Pergame » signifie « exalté ». La ville de Pergame fut, pendant une certaine période, une capitale romaine. On y avait érigé des temples aux dieux romains. Elle se caractérisait par sa richesse, son amour du plaisir, sa population sophistiquée, et son élite instruite. Sa célèbre bibliothèque était seconde en importance, après celle d’Alexandrie, en Égypte. À Pergame, il y avait aussi une petite église chrétienne. Cependant, cette dernière était en danger à cause des compromis avec les influences impies et matérialistes qui l’environnaient. Après la mort des disciples et la persécution des chrétiens dans les premiers siècles, Satan changea de stratégie. Aux quatrième et cinquième siècles, l’État romain et l’Église romaine s’unirent. Pour de nombreux étudiants de la Bible, il s’agit de la période pergamienne de l’histoire de l’Église. Des compromis envahirent l’Église chrétienne. Explorons maintenant quelquesuns de ces compromis et découvrons comment demeurer fidèle à Jésus et à sa vérité quand nous sommes en butte aux compromis.

1

Qu’y avait-il dans la main de celui qui donna à l’ange son message pour l’église de Pergame ? Que représente l’épée à deux tranchants ? Lisez Apocalypse 2.12 et Hébreux 4.12. Modelée par la culture environnante et plongée dans les compromis, l’église de Pergame avait certainement besoin de l’influence corrective de la Parole de Dieu. Comme une épée à deux tranchants, la Parole perce notre cœur. Elle nous parle encore aujourd’hui, et nous conduit de la folie de nos propres voies au bastion de la vérité divine.

2

À Pergame, Dieu avait-il des disciples qui ne reniaient pas son nom ? Lisez Apocalypse 2.13. Il y avait à Pergame des disciples qui n’avaient pas renié la foi de Jésus. Ce fait révèle une vérité puissante : par la puissance du Christ, vous et moi pouvons être fidèles partout où nous sommes. La fidélité envers Dieu n’a pas pour fondement notre environnement, mais notre confiance en notre créateur.

3 Écrivez les deux fausses doctrines mentionnées dans Apocalypse 2.14, 15. Balaam était un faux prophète qui conduisit Israël à s’égarer en s’unissant avec le roi païen Balak, contrairement aux instructions divines. L’alliance Balaam/Balak représente une union impie au détriment spirituel du peuple de Dieu. Les Nicolaïtes introduisirent manifestement la fausse idée que la spiritualité permet de passer outre à la loi de Dieu et de s’affranchir des présumées contraintes de l’obéissance. La grâce ne mène pas à la désobéissance ; elle nous guide plutôt vers un plus grand amour pour la loi de Dieu et un désir plus ardent d’obéir au Créateur.

4 Dans son Évangile et ailleurs dans l’Apocalypse, que nous enseigne l’apôtre Jean sur la nécessité pour le peuple de Dieu d’obéir ? Lisez Jean 14.15, Apocalypse 14.12 ; 12, 17, etc. 5

Chaque message aux sept églises comporte une constante. Laquelle ? Voir la première partie d’Apocalypse 2.17. Chacun des messages aux sept églises contient une promesse pour les vainqueurs. L’ange assure aux croyants que peu importe la situation dans laquelle ils se trouvent, il est possible de vaincre.

6 Lisez Apocalypse 2.17. Relevez les trois promesses que l’ange donne à ceux qui vaincront, et réfléchissez ensuite à la signification de chacune d’elle. La manne cachée représente Jésus, le pain de vie. Le Seigneur satisfait les aspirations les plus profondes de notre cœur et apaise la faim cachée de notre vie spirituelle intérieure. Le caillou blanc représente l’acquittement ou l’affranchissement de l’esclavage du péché. Enfin, le nom nouveau représente une relation intime avec Dieu que personne ne connaît, sauf le croyant et Jésus.

7

Dans cette étude de l’église de Pergame, quelles leçons touchent votre cœur ? Le compromis avec le péché est terriblement dangereux. Certains croyants de l’église de Pergame tombèrent progressivement dans le compromis et perdirent leur âme. D’autres demeurèrent fidèles au Christ et devinrent des vainqueurs. Au fil des siècles se répercute l’appel du Seigneur à être fidèle, peu importe les circonstances. La grâce de Dieu, encore et toujours, nous « suffit ». n

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D ES I D É ES À P A R TA G E R même accord, les ont clairement définis, point après point. » (This Day With God, p. 317) Mais il n’y avait pas seulement l’étude de la Bible, souligne Ellen White : « [Ces] fondements [ont été] posés au début de notre œuvre par une étude de la Parole conduite avec prière et par des révélations » (Messages choisis, vol. 1, p. 242). Eko Wahjudi Gold Beach, Oregon

Courrier Des articles révélateurs J’ai beaucoup apprécié le numéro de septembre 2013 de Adventist World. Ses articles, que j’ai lus en ligne, sont fort révélateurs. Pour moi, ce numéro est un sermon magnifique, vrai, et complet. Titus Branda Nairobi, Kenya

L’établissement de nos doctrines Je vous écris au sujet de l’article de Merlin Burt intitulé « Ellen White et les croyances fondamentales adventistes » (septembre 2013). L’auteur a raison de dire que la plupart de nos croyances ont pour origine l’étude biblique, et non les visions d’Ellen White. Quand, en étudiant la Bible, nos pionniers faisaient des erreurs, Dieu envoyait une vision à Ellen. « Les frères, écrit-elle, savaient que j’étais incapable de comprendre ces sujets sans une vision, et ils acceptaient comme venant du ciel les révélations accordées. Les grands points de notre foi tels que nous les avons aujourd’hui ont été solidement établis. Les frères, d’un

Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Je vous remercie pour l’histoire de couverture intitulée « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? », de Gerald A. Klingbeil (juillet 2013). En tant que jeune chrétienne en pleine croissance spirituelle, je dois suivre les traces de Gerald Klingbeil, car Dieu s’intéresse aussi à mon avenir. Cet article nous encourage, nous, les jeunes, à écouter le tendre appel de Dieu et à agir selon ce qu’il attend de nous. Il nous a été d’une grande bénédiction. Merci encore ! Becky Moraa Nairobi, Kenya Premier, ou premier-né ? Merci pour le numéro de mai 2013 de Adventist World. J’ai particulièrement apprécié l’article d’Ángel Manuel Rodríguez intitulé « Premier, ou premierné ? ». Il m’a aidé à mieux comprendre cette expression. J’ai été très heureux également de voir mes jeunes marcher dans les rues de l’Afrique du Sud lors de la Journée mondiale de la jeunesse (voir la nouvelle « Journée mondiale de la jeunesse : l’Église mobilise ses jeunes par le biais

Prièrew

des médias sociaux » de la rubrique Rapport mondial). Que Dieu vous bénisse ! Wycliffe Marasi Kisii, Kenya Daniel Lisulo J’ai lu l’article d’Andrew McChesney intitulé « Je choisis le sabbat » (rubrique « En couverture », février 2009). J’avoue qu’ici, au Brésil, je suis en butte aux mêmes problèmes que Daniel Lisulo. Je suis bien déterminée à rester ferme dans ma décision de ne jamais transgresser le sabbat. Je vais prier pour d’autres étudiants universitaires adventistes qui font également face au même problème. Merci d’avoir publié l’expérience de Daniel Lisulo. Marleize da Silva Ferreira Brésil Je veux en savoir plus ! J’ai lu dernièrement le numéro d’octobre 2008 de Adventist World. L’étude biblique, l’article de méditation, et les autres articles sont très enrichissants, car ils expliquent clairement la Bible et les croyances de l’Église adventiste. Je suis un chrétien, mais pas un adventiste. J’aimerais recevoir d’autres numéros de cette revue formidable. Shybu Juga Mangochi, Malawi

La revue Adventist World est produite par l’Église adventiste du septième jour et distribuée gratuitement aux membres. On peut aussi la trouver en ligne sur le site suivant : www.adventistworld.org. Nous sommes heureux que cette revue satisfasse ce besoin. – Les éditeurs

LOUANGE

Priez pour moi. Les membres de ma famille ne sont pas adventistes. Je voudrais passer plus de temps avec eux, mais étant en dernière année universitaire, il me manque du temps. Tumusiime, Ouganda

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Ayez la bonté de prier pour ma famille, spécialement pour notre aîné. On dirait qu’il ne fait que des mauvais choix. Mme Mwale, Zambie

Merci de vos prières. Dieu y répond à coup sûr. Par le passé, je vous ai écrit au sujet de mes efforts pour trouver du travail. Aujourd’hui, je suis heureux de vous annoncer que Dieu vient juste de me donner un emploi. Que son nom soit exalté en tout temps ! Peter, Malawi


Gardons la foi Merci pour Adventist World ! Je considère que c’est une grande bénédiction de faire partie de la grande mission adventiste. Je prie sans cesse pour le grand jour où nous nous rencontrerons tous au ciel et serons avec notre Seigneur. Gardons la foi ! Elicia Reid Par courriel Erratum Dans l’article « Ellen White et les croyances fondamentales adventistes », de Merlin Burt (septembre 2013), l’auteur a mentionné John Nevins Andrews. Or, nous avons publié par erreur une photo de R. F. Andrews. Voici donc celle de John Nevins Andrews. Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : letters@adventistworld. org. Rédigez votre lettre clairement et tenez-vous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.

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RÉPONSE : ADRA/Espagne œuvre en Éthiopie depuis 25 ans. Cette femme est l’une des nombreuses femmes dont les conditions socioéconomiques ont été améliorées grâce à ADRA. Pour en découvrir davantage sur ADRA/ Espagne, visitez le site www.ADRA-ES.org.

Adventist World Ici, dans le sud du Chili, nous lisons régulièrement Adventist World. Nous avons aussi des témoignages extraordinaires de pasteurs fidèles. J’espère qu’un jour nous pourrons vous envoyer des nouvelles ou des articles pour Adventist World. Je vous serre bien fort dans mes bras et vous remercie pour le merveilleux travail que vous accomplissez quant à la bienheureuse espérance qui nous unit – le retour de notre Seigneur Jésus-Christ. Que Dieu bénisse toute votre équipe ! Abel Enrique Núñez Bustos Los Angeles, Chili

Ravivés par sa Parole Un monde de découvertes à travers la Bible Dieu nous parle par sa Parole. Joignez-vous à d’autres croyants (de plus de 180 pays) qui lisent un chapitre de la Bible chaque jour. Pour télécharger le calendrier de lectures bibliques quotidiennes, visitez le site www.RevivedbyHisWord.org, ou inscrivez-vous pour recevoir le chapitre quotidien de la Bible par courriel. Pour vous joindre à cette initiative, commencez ici : 1 er Janvier 2014 • Psaumes 147

Je vous écris au sujet d’une offre d’emploi que j’ai reçue. Je ne pourrai commencer ce travail qu’après la vérification de mes antécédents. Priez pour que cette vérification se fasse rapidement. C’est urgent, car je suis la seule source de revenu dans ma famille. Samuel, Inde

J’ai besoin d’un portable pour mon travail, mais je n’ai pas les moyens d’en acheter un. Priez pour moi, s’il vous plaît. Tuan, Myanmar S’il vous plaît, priez pour que je réussisse dans la vie. Nthati, Lesotho

Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : prayer@adventistworld.org ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.

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D ES I D É ES À P A R TA G E R

Le

saviez-vous ?

Il y a ans

Le 2 décembre 1988, le Séminaire de théologie de Zaoksky (Zaokskaya Seminariya Adventistov) ouvrit officiellement ses portes. Ce même jour, on procéda à la cérémonie de dédicace. Dans les années 1980, aux premiers jours de la perestroïka en Union soviétique, les dirigeants de l’Église adventiste en Russie demandèrent au Conseil pour les affaires religieuses la permission d’établir une école par correspondance. Leur requête, de même que celle de construire un bâtiment sur un terrain de l’église de Toula, fut rejetée plus de 75 fois. Après avoir trouvé un terrain à Zaoksky, Neal C. Wilson, président de la Conférence générale, rencontra Konstantin Kharchev, président du Conseil pour les affaires religieuses. En dépit des protestations des dignitaires des administrations régionales, et grâce à l’intervention du pasteur adventiste Mikhail M. Kulakov, la permission de construire une école leur fut enfin accordée le 27 janvier 1987. Les bénévoles venus de toute la Russie et de l’Ukraine construisirent le bâtiment en un temps record. Les premiers étudiants de l’ancienne Union soviétique obtinrent leur diplôme en 1990. En 1991, le gouvernement russe enregistra cet institut d’enseignement supérieur en tant que première institution chrétienne d’enseignement supérieur ayant ouvert ses portes depuis la révolution bolchévique de 1917. Source : Robert E. Costa

RÉPONSE : En Zambie. David Livingstone s’éteignit en mai 1873. Avant de rapatrier son corps en Angleterre, ses amis attachèrent une note à la dépouille : « Vous pouvez avoir son corps, mais son cœur appartient à l’Afrique. » Le Mémorial de Livingstone à l’Ilala marque l’endroit où son cœur a été enterré.

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David Livingstone, cet explorateur, missionnaire, et militant antiesclavagiste du 19e siècle, est enterré à l’abbaye de Westminster, à Londres. Mais où est son cœur ?

top Les divisions comptant le plus d’Explorateurs (2012) :

1 Division Afrique australe/océan Indien 606 901

2 Division sud-américaine 186 026

3 Division du centre-est de l’Afrique 169 547

4 Division interaméricaine 99 625

5 Division Pacifique Sud 67 481

Source : Département de la jeunesse de la Conférence générale

DÉCOUVERTE 30

Dormez plus, mangez moins

Dans l’ouest de l’Inde, des biologistes ont récemment découvert 12 nouvelles espèces de grenouilles, et redécouvert trois espèces qu’on croyait éteintes depuis 75 ans.

Les hommes qui manquent de sommeil mangent en moyenne 300 calories de plus par jour que ceux qui bénéficient de neuf heures de sommeil.

Source : National Geographic

Source : Men’s Health

Adventist World | Décembre 2013


« Oui, je viens bientôt... »

DITES-LE EN

5O

MOTS...

Mon

personnage biblique . . . préféré

Mon personnage biblique préféré, c’est Moïse. Son histoire me rappelle de continuer à étudier et à tirer des leçons de mes erreurs. Dieu ne renoncera jamais à moi. Pourquoi renoncerais-je à lui ? n

– Fanny, Semarang, Indonésie

Joseph est mon personnage biblique préféré. Sa vie reflète celle du Christ. Ses frères l’enviaient tellement qu’ils décidèrent de le vendre. En Égypte, Joseph fut accusé faussement et emprisonné. Il pardonna à ses frères et devint un sauveur de la famille de son père. n

– Manuel, Cebu City, Philippines

Le roi Manassé (fils d’Ézéchias), boucher tristement célèbre, entraîna la captivité de Juda à Babylone. Mais après avoir été capturé par l’ennemi, il se convertit. Dans sa miséricorde, Dieu le rétablit sur son trône. Manassé eut le plus long règne des rois de Juda (55 ans). Ce personnage biblique me révèle la profondeur de l’amour de Dieu et de son pardon. n

– Pat, West Virginia, États-Unis

Job est mon personnage biblique préféré. Son histoire m’a fait découvrir combien Dieu protège toutes ses créatures, bonnes ou mauvaises. Job m’encourage à être une amie de Dieu chaque jour. n

– Restituta, Canada La prochaine fois, nous vous invitons à nous parler, en 50 mots ou moins, de votre promesse biblique préférée. Envoyez-nous votre commentaire à letters@AdventistWorld.org. Inscrivez dans la ligne Objet : « Dites-le en 50 mots… ». Assurez-vous d’inclure la ville et le pays d’où vous nous écrivez.

Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète. Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Éditeur adjoint Claude Richli Directeur international de la publication Chun, Pyung Duk Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Lee, Jairyong, président ; Akeri Suzuki ; Kenneth Osborn ; Guimo Sung ; Chun, Pyung Duk ; Han, Suk Hee Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi, Mark A. Kellner, Kimberly Luste Maran Rédacteurs basés à Séoul, Corée Chun, Pyung Duk; Park, Jae Man; Kim, HyoJun Rédacteur en ligne Carlos Medley Gestionnaire des opérations Merle Poirier Rédacteur extraordinaire Mark A. Finley Conseiller principal E. Edward Zinke Directrice des finances Rachel J. Child Assistante d’édition Marvene Thorpe-Baptiste Conseil de gestion Jairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun, Karnik Doukmetzian, Suk Hee Han, Kenneth Osborn, Juan Prestol, Claude Richli, Akeri Suzuki, D’office : Robert Lemon, G. T. Ng, Ted N. C. Wilson Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Brett Meliti Consultants Ted N. C. Wilson, Robert E. Lemon, G. T. Ng, Guillermo E. Biaggi, Lowell C. Cooper, Daniel R. Jackson, Geoffrey Mbwana, Armando Miranda, Pardon K. Mwansa, Michael L. Ryan, Blasious M. Ruguri, Benjamin D. Schoun, Ella S. Simmons, Alberto C. Gulfan Jr., Erton Köhler, Jairyong Lee, Israel Leito, John Rathinaraj, Paul S. Ratsara, Barry Oliver, Bruno Vertallier, Gilbert Wari, Bertil A. Wiklander Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche et États-Unis d’Amérique.

Vol. 9, nº 12

Décembre 2013 | Adventist World

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Mon ondĂŠe. Ma revue. Adventist World.

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