AW Français - Juillet 2017

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Revue internationale des adventistes du septième jour

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Juil le t 2017

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C O U V E R T U R E

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E N T R E T I E N

Préserver l’unité au-delà des cultures

Le passé de Dieu est notre présent

Entretien au sujet de l’éducation théologique avec Lisa Beardsley-Hardy et Geoffrey Mbwana.

Markus Kutzschbach

L’histoire de Dieu est vécue dans l’humanité.

10 Établir des relations P E R S P E C T I V E

17 Du Sud au Nord

Michael Sokupa

Michael W. Campbell

20 Un héritage vivant

Anne Woodworth

Dieu nous cherche là où nous sommes et nous amène à des endroits que nous n’aurions jamais imaginés.

18 L’œuvre de Dieu en Asie

M O N D I A L E

14 Qui suis-je ?

C R O YA N C E S F O N D A M E N T A L E S

John Skrzypaszek

22 D’humbles commencements

Gerald A. Klingbeil

23 De continent négligé à

Aucun homme, aucune femme n’est une île.

René Frauchiger et Chantal J. Klingbeil

pays de l’espoir

26 Des reflets de Jésus V I E

Renato Stencel

24 Se souvenir des actes puissants

de Dieu

A D V E N T I S T E

Michael Chesanek

Ici-bas, Jésus attirait les gens. Et il les attire encore aujourd’hui.

Merlin D. Burt

D É PA RT E M E N T S 3 R A P P O R T

M O N D I A L

13 E S P R I T D E

12 S A N T É Le jus

P R O P H É T I E

Notre pieux héritage

28 L A B I B L E R É P O N D L’homme impie

www.adventistworld.org Disponible en ligne en 12 langues Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Pacific Press Publishing Association, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.

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Adventist World | Juillet 2017

29 É T U D E B I B L I Q U E Grandir dans les jours difficiles 30 D E S À

I D É E S PA R TA G E R


« Raconte-moi une histoire »

RAPPORT MONDIAL La rédaction de Adventist World

Sommaire de la réunion

administrative du printemps Le comité exécutif se réunit pour examiner des décisions mondiales

H A R D I N G E

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A N N

Juan Prestol-Puesán, trésorier de la Conférence générale, montre le redressement financier dans les actifs nets de l’Église pendant 2016, lors de la session administrative du printemps.

B R E N T

Ces histoires qui nous interpellent N’est-ce pas l’une des premières requêtes que nos lèvres d’enfants apprennent à articuler ? Dès que nous avons suffisamment de nourriture et des bras pour nous réconforter, nous réclamons des histoires – des tas d’histoires – jusqu’à ce que nous tombions endormis, l’esprit ébloui par des endroits où nous ne sommes jamais allés, par des gens que nous n’avons jamais rencontrés. De l’enfance à la vieillesse, nous découvrons notre monde, notre famille, et notre foi par le véhicule simple mais profond des histoires. Les histoires sont aussi le moyen de nous nourrir de tout ce qui nous a précédés, le moyen par lequel le passé revêt un sens. Nous découvrons notre identité à travers les histoires familiales racontées autour de la table ; nous forgeons des liens avec des parents et des personnages d’autrefois – même avec des personnages bibliques – qui forment cette « nuée de témoins » vers laquelle les Écritures nous dirigent. Nous apprenons à être braves comme Daniel et Esther ; à nous repentir comme David et Marie de Magdala ; à vivre dans la grâce comme l’apôtre Paul. Les bonnes histoires sont le moyen par lequel nous prenons des dizaines de fils de données épars pour les transformer en une trame qui touche et fascine, qui fait battre le cœur d’une autre génération un peu plus vite. Mais chaque fois que nous ouvrons le livre du passé, nous nous retrouvons face à face avec ses expériences qui édifient et donnent à réfléchir. Nous revoyons le visage de ceux que nous avons aimés, mais aussi de ceux qui ont rendu nos histoires misérables. Nous évoquons les moments où Dieu nous a donné la victoire dans l’effort, mais nous nous souvenons aussi comment il nous a laissés découvrir la folie de la confiance en nous-mêmes. Le mouvement mondial de l’adventisme compte des centaines – que dis-je, des milliers – d’histoires édifiant la foi qui méritent, exigent même, qu’on les raconte plus en détails. Ce numéro de Adventist World est conçu pour présenter quelques-unes d’entre elles en vous dirigeant vers les lieux où elles se sont déroulées, vers des hommes et des femmes remarquables qui, pour l’Évangile, ont osé, rêvé, sacrifié. Prenez donc plaisir à les lire, et ensuite, à les partager !

L

e comité exécutif de la Conférence générale se réunit deux fois par an pour discuter de points importants, pour analyser les rapports départementaux, et pour voter sur différentes propositions et initiatives. La réunion du printemps, comme on appelle la première de ces réunions, s’est tenue à Silver Spring, au Maryland (États-Unis), du 11 au 12 avril 2017. L’intégralité des rapports est disponible en ligne. Redressement financier de l’œuvre de Dieu Selon Juan Prestol-Puesán, trésorier de la Conférence générale, le redressement financier dont le siège de l’Église a fait l’expérience en 2016 n’est attribuable qu’à l’intervention divine. La Conférence générale, qui a clôturé 2015 avec une baisse de 20 millions de dollars US dans ses actifs nets, enregistre des résultats positifs. Elle a, en effet, atteint le seuil de rentabilité, terminant même 2016 avec un surplus de 1 million de dollars US. Ce redressement de 21 millions « atteste que Dieu répond à nos prières », estime le trésorier. Juan Prestol-Puesán a reconnu que certains changements dans les arènes politique et économique ont contribué au résultat plus positif du rapport de 2016. Il a mentionné plusieurs éléments spécifiques : le déclin du marché américain auquel on s’attendait après la lutte électorale ne s’est finalement pas produit, et le total brut de la dîme rapporté par la Division nordaméricaine a atteint 1 milliard de dollars US pour la toute première fois. Juan Prestol-Puesán a aussi souligné que la Conférence générale fait face à de futurs défis financiers, en partie en raison d’un déclin des dîmes. Selon les Règlements de travail de la Conférence générale (V 09 05 2d), la Division nord-américaine (NAD), laquelle a versé 6,85 pour cent de sa

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RAPPORT MONDIAL

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H A R D I N G E / A N N

Déclaration sur le transgendérisme Les membres du comité exécutif ont voté d’accepter une déclaration sur le transgendérisme. Bien que ce document de 1 400 mots reconnaisse « les limites de notre connaissance dans des cas spécifiques », il s’efforce de définir les termes clés couramment utilisés à ce sujet, puis révise les principes bibliques associés à la sexualité et à ce qu’il qualifie de « phénomène transgenre ». La section sur les principes bibliques s’appuie sur la croyance que « les Écritures fournissent les principes propres à guider et à conseiller les transgenres et l’Église, principes qui transcendent les conventions et la culture humaines ». Par ailleurs, quelques conseils figurent à l’intention des dirigeants de l’Église et des membres d’église qui ont affaire à des visiteurs ou à des membres transgenres au sein de leur congrégation locale. La déclaration explique que « dû aux tendances contemporaines à rejeter le genre binaire biblique (homme et femme) et à le remplacer par une gamme croissante de types de genre, certains choix générés par la condition transgenre sont considérés maintenant comme normaux et acceptés dans la culture contemporaine ». Ces tendances, stipule le document, posent problème pour ceux qui croient en la Bible, puisque « le désir de changer ou de vivre comme une personne de sexe opposé peut entraîner des choix en matière de style de vie bibliquement inappropriés ».

Artur Stele, viceprésident de l’Église adventiste, présente la Déclaration sur le transgendérisme lors de la réunion administrative du printemps 2017 à Silver Spring, au Maryland (États-Unis).

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dîme pour les opérations de la GC en 2016, versera 6,60 pour cent cette année, et 6,35 pour cent en 2018. En 2019, cette division transférera 6,10 pour cent de sa dîme, et 5,85 pour cent à partir de 2020, se réservant ainsi davantage de fonds pour la mission dans son territoire. Pour un rapport complet, consultez le site suivant : goo.gl/1TS8LB.

Artur Stele, vice-président de la Conférence générale et président du comité qui a supervisé le processus de préparation du document, a commenté : « De nombreux groupes et comités ont participé en fournissant des directives et des conseils. » L’Institut de recherche biblique (BRI), collaborateur majeur de ce document, « a recherché l’avis, les conseils, et l’opinion de théologiens, de spécialistes médicaux, et de psychologues membres et non membres de l’Église, a-t-il dit. [Le comité] s’est donné comme objectif principal d’y aller d’une approche biblique et semblable à celle du Christ. » Le Dr Peter Landless, directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale : « Ce sujet ressemble à une cible mouvante, où les explications, les compréhensions et les idées changent et varient constamment de jour en jour, tel qu’on le constate dans les journaux scientifiques et la presse populaire. « Souvenons-nous toujours que nous avons affaire à des individus. Christ est notre exemple ! Il nous a montré comment agir avec eux et faire de cette précieuse mission en faveur des âmes notre priorité en paroles et en actes. Tout ce que nous faisons et disons doit être imprégné de l’amour et de la compassion du Christ. »

Pour l’intégralité de l’histoire et la déclaration votée, consultez le site suivant : goo.gl/c7zZgm. Adoption d’un nouveau système d’identité visuelle L’Église adventiste œuvre en plus de 900 langues dans plus de 200 pays et territoires à travers le monde, ce qui rend presque impossible de créer une identité visuelle cohésive – chose que les administrateurs et les dirigeants de l’Église espèrent changer. Le nouveau système d’identité est fonctionnel et convient à toutes les langues où l’Église est présente. Parce que l’Église adventiste représente une myriade de cultures et de styles de design, il serait inefficace et hors de prix de recommander un système de couleurs universel, ou même un système de couleurs régionalement approprié. Les designers et les dirigeants locaux pourront donc choisir les designs qui fonctionnent le mieux dans leurs régions. William Costa Jr., directeur des communications de l’Église mondiale : « Nous voulions que ce nouveau système incorpore spécifiquement nos croyances. Il reflète l’importance de la création et du sabbat du septième jour pour les adventistes. » Pour l’intégralité de l’histoire, consultez le site suivant : goo.gl/Wgi5ho. n


Marcos Paseggi, correspondant en chef, Adventist World

L’IBMTE vote en faveur de la

mise à jour du document sur l’éthique pastorale La nouvelle version comporte une section sur la sécurité des enfants et sur la vérification des antécédents judiciaires

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e 4 avril 2017, lors de sa session au siège de l’Église mondiale, le Comité international de l’éducation pastorale et théologique (IBMTE) a voté d’accepter les ajustements apportés à un document de l’Association pastorale portant sur l’éthique pastorale. Ce vote couronne un processus de contrôle complet caractérisé par de longues discussions et des consultations à travers plusieurs départements et divisions de l’Église. Ce document sur l’éthique pastorale est un appendice à l’IBMTE Handbook (Manuel de l’IBMTE) augmenté et à son chapitre intitulé « Déclaration confessionnelle pour le processus d’approbation ». Le Manuel présente le processus, le programme, et les résultats de la formation pastorale, tandis que l’approbation se rapporte à ceux qui enseignent la religion et la théologie. « [L’approbation] est un moyen par lequel ceux qui enseignent aux pasteurs affirment et confessent leur foi », a dit Benjamin Schoun, ancien président de l’IBMTE. C’est lui qui a présidé le processus de révision du Manuel. Selon Geoffrey Mbwana, actuel président de l’IBMTE, le Manuel est, certes, un document dynamique dans « notre société en évolution constante, et compte tenu de ses réalités ». « Nous avons consulté de nouveau le Manuel et avons vu les mises à jour qui s’imposaient. Le processus

a donc été global », a-t-il précisé. Lisa Beardsley-Hardy, directrice du Département de l’éducation de l’Église mondiale, a expliqué que le comité avait pour objectif « d’écouter les besoins du champ, d’y être réceptif, [et] de s’y adapter ». Ce processus impliquait « la révision du Manuel page par page […] pour nous assurer que ce que nous faisons en préparant les pasteurs concorde avec les besoins de la mission dans le monde entier », a-t-elle dit. Ajustements apportés au code d’éthique pastoral La première version du Code d’éthique pastoral a été recommandée par l’Association pastorale en 1992. Chaque fois qu’on prépare une nouvelle édition, on fait des ajustements au texte, a expliqué Anthony Kent, secrétaire adjoint de l’Association pastorale à la Conférence générale. « Le code d’éthique a été raffiné et élargi en plusieurs occasions, plus particulièrement en 1997 avec la publication du Manuel du pasteur adventiste du septième jour », a-t-il ajouté. La version votée par l’IBMTE le 4 avril dernier tente de faire de la place aux différences régionales dans les procédures de la pratique pastorale et ministérielle, tout en défendant un système unifié de principes éthiques.

Particulièrement dans le Code pastoral de l’éthique, le comité a fait de son mieux pour en clarifier le langage. Par exemple, la phrase « Consacrer tout mon temps et toute mon attention au ministère, ma seule vocation » a été changée pour « Me conformer aux règlements de l’organisation qui m’emploie ». Des changements significatifs ont été apportés dans la section « L’éthique et la loi ». On y trouve maintenant une section complètement nouvelle intitulée « La sécurité de l’enfant ». Cette section déclare que « dans de nombreux pays, sur le plan juridique, on exige de ceux qui travaillent avec des enfants […] un document de vérification de casier judiciaire ou une autorisation équivalente de la part d’une entité gouvernementale ». Ainsi, on rappelle aux pasteurs œuvrant dans de tels pays « de s’assurer d’avoir l’autorisation juridique obligatoire pour servir les enfants ». « Nous devons disposer de déclarations claires au sujet de nos attentes en matière de protection des enfants », a dit Lisa Beardsley-Hardy. Les sections intitulées « Installations physiques » et « Supervision » essaient d’utiliser un vocabulaire qui donne la priorité au bien-être physique et émotionnel de tous ceux qui sont impliqués. En même temps, elles s’efforcent de protéger l’Église à l’égard de sa responsabilité juridique. La version à jour de la section « Staff Background » (« Antécédents personnels ») rappelle qu’« un moyen d’éviter des problèmes avec des employés ou des bénévoles, c’est d’être conscient de leurs antécédents ». Un processus de contrôle rigoureux peut informer la sélection des employés ou des bénévoles, ce qui contribue à « éviter des problèmes avec ceux qui sont inaptes au service ». « Les pasteurs et les professeurs de théologie doivent satisfaire à des normes éthiques élevées. Le document mis à jour clarifie les attentes éthiques par Suite e n p age 6

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RAPPORT MONDIAL rapport à leur conduite », a souligné Lisa Beardsley-Hardy.

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Adventist World | Juillet 2017

Adventist Review Ministries nomme un

nouveau directeur

d es communications et rédacteur aux informations Costin Jordache supervisera les communications et les services d’informations

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formats multimédias sur toutes sortes de plateformes, le rôle de rédacteur aux informations a été considérablement élargi. Par ailleurs, le rôle élargi de directeur des communications inclut le développement d’alliances stratégiques avec d’autres pôles de communications de l’Église dans le monde entier. Il a pour objectif « d’améliorer la visibilité, l’efficacité, et la portée missionnaire » des publications de Adventist Review Ministries « au moyen de ministères et d’organisations de productions d’imprimés, de programmes télévisés, radiodiffusés, sur le Web, dans

H A R D I N G E

dventist Review Ministries (ARMies) a récemment accueilli un nouveau directeur des communications et rédacteur aux informations. Costin Jordache, auparavant viceprésident des communications de la Fédération du centre de la Californie, remplacera Andrew McChesney, ce dernier étant maintenant rédacteur pour Mission adventiste. Cependant, tandis qu’ARMies fait passer Adventist World et Adventist Review, sa revue mère – cette dernière étant la publication la plus ancienne en Amérique du Nord (168 ans) – à des

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Un mot sur le processus Le processus de mise à jour du Manuel et des documents annexes traitant de la formation pastorale et ministérielle a commencé en 2015. Cette année-là, un groupe de travail de révision du Manuel de l’IBMTE s’est réuni à l’Université Andrews pour lancer les discussions. Des réunions subséquentes aux Philippines, en Australie et au Kenya ont modelé les documents tandis qu’on discutait des suggestions, lesquelles étaient souvent intégrées. En novembre 2015, une autre séance de dialogue s’est aussi déroulée à Atlanta, en Géorgie, aux États-Unis, lors de la réunion annuelle de la Société adventiste pour les études religieuses et de la Société adventiste de théologie. « [Le groupe de travail de révision du Manuel de l’IBMTE] était composé de représentants selon l’expertise, les paliers administratifs de l’Église, les divisions, et les ministères à l’étranger », a dit Geoffrey Mbwana, tandis qu’il soulignait que le Comité international de l’éducation pastorale et théologique a travaillé « très intentionnellement » pour que le groupe de travail soit composé de membres aux antécédents les plus variés possible. Lisa Beardsley-Hardy : « Nous avions des hommes et des femmes représentant l’éducation théologique, le ministère pastoral, et l’aumônerie. » Selon Geoffrey Mbwana, ce processus, bien que laborieux, est essentiel. « C’est par le biais des comités que l’Église adventiste fait son travail », a-t-il précisé. Anthony Kent a aussi souligné la nature consultative du processus. « L’Association pastorale de la Conférence générale a reçu des contributions venant de pasteurs, d’administrateurs de l’Église, et du Bureau du conseil général [OGC], de même que d’Adventist Risk Management. On parle donc d’un processus complet », a-t-il conclu. n

La rédaction de Adventist World

Costin Jordache, nouveau directeur des communications et rédacteur aux informations pour Adventist Review Ministries, en compagnie de Bill Knott, éditeur exécutif.


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les médias sociaux, et de vidéo ». « Un vieux dicton dit : “Ne faites pas de petits plans”. Eh bien, je vous assure que Costin ne fait pas de petits plans ! » s’est exclamé Bill Knott, éditeur exécutif des revues Adventist Review et Adventist World. « La différence fondamentale entre sa vision et celle de nombreux autres, c’est qu’il est également compétent en gestion, et bien déterminé à faire de ces plans des réalités. » Costin Jordache servira aussi de porte-parole officiel de Adventist Review Ministries, étant en contact avec des organes de presse internes et externes. Costin Jordache : « Nous sommes tous passionnés de lutter pour une culture dans laquelle un auditoire mondial peut constamment et instantanément prendre connaissance des nouvelles et des développements touchant les adventistes des quatre coins du monde. » Costin prévoit de mettre en valeur les points d’intersection entre l’Église adventiste et les manchettes locales et internationales, de même que de développer des orientations, des conversations, et des initiatives. Il se propose de souligner « la contribution de l’Église envers les communautés dans lesquelles elle existe, et sa disposition à établir un partenariat avec les collectivités pour améliorer les conditions de vie, la santé, et l’accès aux services ». Bill Knott estime que Costin Jordache – pasteur, professionnel des communications, titulaire d’un baccalauréat en théologie de l’Université adventiste du sud-ouest, d’une maîtrise en radio, en télévision, et en film de l’Université du Texas, et d’une maîtrise en administration des affaires de l’Université d’État de la Californie – est qualifié de façon unique pour ce rôle élargi au sein d’ARMies. Costin Jordache est marié à Leah, elle aussi pasteur. Costin et Leah sont les heureux parents de deux garçons : Roman et Lance. Pour l’article intégral, consultez le site suivant : goo.gl/Wgi5ho. n

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C E N T R E

D E S

M É D I A S

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P R É S I D E N T

Le 30 mars 2017, environ 100 femmes adventistes ont rencontré Yoweri Museveni, président ougandais, au palais présidentiel. Après avoir fait l’éloge de l’œuvre sociale et éducative de l’Église adventiste, le président s’est engagé à soutenir les activités de ces femmes, activités ayant un impact sur leurs collectivités.

Marcos Paseggi, correspondant en chef, Adventist World

« Travaillez pour supprimer la pauvreté » Le président de l’Ouganda félicite des femmes adventistes pour leur impact dans le pays

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oweri Museveni, président de l’Ouganda, a invité des femmes de l’Église adventiste à contribuer à l’éradication de la pauvreté des ménages. « Travaillez avec ardeur et assurez-vous de supprimer la pauvreté », a-t-il lancé à une délégation d’environ 100 femmes de Bugosa, une sous-région de l’Ouganda, lesquelles lui ont rendu visite au palais présidentiel à Entebbe, le 30 mars 2017. Le gouvernement soutient leurs efforts et ceux d’autres Ougandais par le biais du programme « Opération création richesse ». Selon un communiqué officiel du Bureau du président, Yoweri Museveni a félicité les femmes pour leurs efforts et a dit qu’il apprécie le fait que les adventistes joignent le geste à la parole. « Vous êtes une communauté qui maintient la discipline », a-t-il souligné. Yoweri Museveni a raconté qu’il a eu le privilège de recevoir une éducation adventiste. « Enfant, je suis allé à l’école adventiste non loin de chez moi », a-t-il expliqué. Au fil des ans, il a constaté que l’Église a aidé de nombreux jeunes à s’instruire. Le président a ajouté que son

administration s’intéresse aux méthodes d’agriculture moderne, et a assuré à la délégation que le gouvernement viendra en aide à ceux qui ont besoin de matériel d’irrigation mais n’ont pas les moyens de se le procurer. Mary Namuluma Kyebambe, dirigeante de la délégation des femmes adventistes de Bugosa, a remercié le président de son soutien envers tous les Ougandais, peu importe leur religion ou leur tribu. « Je vous remercie d’avoir éliminé le sectarisme dans le pays », lui a-t-elle dit, tandis qu’elle l’assurait de leur soutien. Yoweri Museveni s’est engagé à soutenir la Société coopérative d’épargnes et de crédit des femmes adventistes de Bugosa (SACCO) – l’organisation par laquelle ces femmes fournissent différents services à leurs collectivités. Selon le Bureau du président, Yoweri Museveni s’est aussi engagé à leur fournir une camionnette pour faciliter leurs opérations. « Je vous remercie, M. le Président, pour le programme “Opération création richesse”, a dit Mary Namuluma Kyebambe. Et merci pour tous vos efforts en vue du développement national. » n

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E N T R E T I E N

Préserver l’unité au-delà des cultures

Une vue de l’intérieur de l’œuvre d’IBMTE

Gerald Klingbeil

Gerald Klingbeil, rédacteur adjoint de Adventist World, s’est entretenu récemment avec Geoffrey Mbwana (GM), vice-président de la Conférence générale et président du Comité international de l’éducation pastorale et théologique (IBMTE), et Lisa Beardsley-Hardy (LB-H), directrice du Département de l’éducation de la Conférence générale et secrétaire d’IBMTE, pour discuter du processus impliqué dans le développement de l’Approbation confessionnelle pour les professeurs dans l’éducation théologique, pastorale, et religieuse. Quelle est la fonction du Comité international de l’éducation pastorale et théologique ? LB-H : L’IBMTE est le comité par lequel le Département de l’éducation et l’Association pastorale travaillent de concert pour préparer les pasteurs. GM : Ce comité favorise, entre autres, une unité théologique au sein de l’Église mondiale, mais aussi la concentration plus nette sur le message et la mission adventistes. De plus, il soutient le développement spirituel et professionnel de la faculté impliquée dans les programmes pastoraux, promeut l’excellence professionnelle dans la formation et la pratique pastorales, et entretient une solide collaboration entre les dirigeants de l’Église, les institutions éducatives, et la faculté engagée dans la formation pour le ministère. Pourquoi est-il aussi essentiel d’encourager l’unité ? LB-H : Parce que nous sommes une Église mondiale multiculturelle. Nous ne sommes pas une Église nationale. Nous nous retrouvons dans le monde entier. Or, les besoins varient selon les endroits. Le fait de disposer d’une entité telle qu’IBMTE nous permet d’être à l’écoute des besoins du champ, d’y être réceptifs et de s’y adapter. C’est pourquoi nous avons lancé en 2015 le processus de

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révision de chaque page du Manuel de l’IBMTE pour nous assurer que ce que nous faisons en préparant les pasteurs concorde avec les besoins du champ dans le monde entier. Que signifie donc ce processus d’approbation décrit dans le manuel ? LB-H : L’approbation et le manuel ont été votés lors de nos dernières réunions (le 3 octobre 2016 et le 5 avril 2017). Cependant, une partie du processus d’approbation inclut des composantes, dont l’éthique pastorale. Le document traitant de l’éthique a été révisé page par page, histoire de nous assurer que nous abordons des questions d’actualité. Par exemple, une nouvelle section traite de la protection et de la sécurité des enfants. Un autre aspect du comportement sexuel éthique concerne la façon dont nous abordons les relations entre personnes de même sexe. Que faisons-nous lorsque le pasteur est une femme et pas un homme ? Un langage neutre au niveau des genres a été inclus pour refléter les réalités contemporaines. GM : Ceci ne concerne pas seulement l’éthique, mais aussi toute autre composante du manuel. Au fil de l’évolution du temps, nous constatons que ce document est un document dynamique se rapportant au processus entier de la formation théologique

pastorale. Nous retournons à la case zéro, examinons le manuel, et voyons les mises à jour qui s’imposent. Il s’agit donc d’un processus global. Le Manuel de l’IBMTE couvre différents secteurs, dont un programme approprié, ainsi que les qualités individuelles du corps enseignant qui forme les futurs pasteurs. Que diriez-vous à ceux qui, éventuellement, trouvent que ce document empiète sur la liberté universitaire ? LB-H : Dans toute institution universitaire, la liberté a des limites. On ne peut dire que la lune est bleue, insister là-dessus, et l’enseigner dans sa salle de classe. On ne peut tenir ouvertement des propos racistes et s’attendre à ce que ce soit acceptable ! Dans toute institution universitaire, il existe des limites à la liberté. En milieu universitaire, il est essentiel de générer une nouvelle connaissance. Par contre, les opinions qui sapent les croyances fondamentales de l’Église doivent être portées à l’attention de l’Église mondiale par le biais d’un processus de contrôle établi, et non être présentées dans la salle de classe, car il y existe un déséquilibre entre la capacité de s’imposer du professeur et celle de l’étudiant. IBMTE s’attend, entre autres, à ce que les professeurs dispensent un enseignement cohérent avec les croyances fondamentales de l’Église, et qu’ils utilisent des méthodes d’étude de la Bible qu’elle considère acceptables. On peut prendre connaissance de ces croyances et de ces principes de l’étude biblique en consultant les documents qui ont été votés. P H O T O S

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Geoffrey Mbwana

GM : Ce document ne restreint pas l’enrichissement académique d’un professeur. Cependant, il stipule clairement les enseignements qu’on doit passer aux étudiants, et en quoi ils peuvent contribuer à l’enrichissement académique. Est-ce à dire que l’éducation théologique adventiste dans le monde entier – que ce soit en Allemagne, en Ouganda, ou au Brésil – sera identique ? Y a-t-il de la place pour les différences culturelles ? LB-H : Identique ? Pas forcément. Des adaptations vont, bien entendu, de soi. Ceux qui travaillent dans une région spécifique doivent être à l’écoute des besoins du ministère dans cette région, et les comprendre. GM : IBMTE est un comité international. Mais dans les régions – ou divisions – il y a aussi le BMTE, soit le Comité de l’éducation pastorale et théologique. Selon les politiques de la Conférence générale, chaque division compte un BMTE. Les divisions peuvent lui donner un autre nom tout en conservant les mêmes objectifs. Ces BMTE adaptent ensuite ce qui vient du comité international, et s’impliquent à fond dans le processus global qui consiste à superviser l’éducation pastorale et théologique dans leur région respective. Ici, nous avons beaucoup discuté du processus d’approbation de la faculté. Ce processus commence avec chaque institution. C’est là qu’une grande partie du travail s’effectue. Ensuite, les résultats sont communiqués au BMTE. Enfin, nous enregistrons ici, au comité international, ce qui s’est produit à ces différents paliers. Donc, oui, l’approbation est très

Lisa Beardsley-Hardy

attentive à la région où l’éducation pastorale et théologique est dispensée. Alors que vous songez à l’avenir de l’éducation théologique adventiste, et peut-être à une éducation adventiste élargie, que signifie l’unité de l’Église dans ce contexte ? LB-H : C’est là une importante question. Si on considère ce que les membres de l’IBMTE sont, on peut voir que nous travaillons d’arrache-pied pour assurer une large représentation selon l’expertise, le niveau, la région, et selon les vastes domaines du pastorat. Nous n’élisons pas ou ne nommons pas un roi qui ensuite fait des déclarations. L’Église adventiste a toujours fait son travail par le biais de comités. L’unité théologique peut s’adapter à la diversité culturelle, mais nous visons toujours à travailler ensemble. Une tension est possible entre les convictions personnelles d’un professeur au sein d’une institution spécifique située quelque part dans le monde, et les besoins plus vastes du corps tout entier. Mais les Écritures nous conseillent de nous soumettre les uns aux autres avec amour ! C’est ce à quoi l’IBMTE aspire. Une telle aspiration nous amène à nous réunir avec la ferme intention de nous focaliser sur la façon dont nous pouvons travailler ensemble. Elle nous amène à chercher la façon dont nous pouvons maintenir notre identité et la vitalité de notre mission tout en préparant des pasteurs à travailler dans une société mondiale diverse. Ce n’est pas toujours facile… Il nous arrive, bien entendu, d’avoir de chaudes discussions.

GM : En tant que corps mondial, nous avons une mission à accomplir. Dans cette mesure, nous désirons rester unis dans les principes que, d’un commun accord, nous croyons être bibliques. Nous voulons avoir une interprétation biblique qui nous soit commune. C’est ce que, ensemble, nous cherchons. Qu’est-ce qui, en se fondant sur nos valeurs, est le plus acceptable ? Une fois que nous nous sommes entendus là-dessus, nous cherchons à obtenir un engagement mondial à cet égard en raison de notre identité et de ce que nous sommes. Et cependant, nous nous rendons compte que l’expression de ces principes bibliques peut être valable dans différents pays. Mais, je le redis, dans les processus, dans la façon dont nous en arrivons à des interprétations, nous désirons être unis. LB-H : À la fin de ce processus d’une durée de deux ans où l’on s’est réuni en différents lieux, lesquels reflètent les réalités adventistes distinctes, tous les membres du groupe de travail du Manuel de l’IBMTE ont reçu un cadeau – un zèbre en bois. Nous leur avons dit : « Puisse ceci vous rappeler que l’œuvre de l’IBMTE est comme un zèbre. C’est-à-dire l’éducation et le pastorat, l’éducation et le pastorat, l’éducation et le pastorat. » Ce qui donne au zèbre sa grande beauté, ce sont ses couleurs alternantes. Que serait un zèbre sans ses rayures ? Par conséquent, si, tout impliqués que nous sommes dans l’éducation et le pastorat, nous serrons les coudes et travaillons ensemble, ce que nous accomplirons sera de toute beauté. C’est là l’objectif même d’IBMTE. n

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P E R S P E C T I V E M O N D I A L E

Au cours de la réunion administrative du comité exécutif de la Conférence générale, laquelle se tient le printemps et l’automne, nous réservons toujours du temps à des présentations spéciales ayant pour thème « Qui sommes-nous, et pourquoi sommes-nous ici ? » En avril dernier, Anne Woodworth a pris la parole. J’aimerais partager avec vous une partie de son magnifique témoignage. Nous avons conservé des éléments du style oratoire. Pour avoir accès à l’intégralité de son témoignage, visitez le site suivant : executivecommittee. adventist.org/2017/04/11/17smarchive/. Sa présentation débute à 1 m 50 sec. – Ted N.C. Wilson

D

e nos jours, notre idée des relations se fonde souvent sur notre présence sur les médias sociaux. Et trop souvent, hélas, ces relations s’avèrent très superficielles. Lorsqu’il s’agit de la profondeur et de la richesse de nos relations avec nos semblables, il se peut bien qu’il faille livrer une lutte réelle pour y arriver. Jésus nous rappelle : « Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. » (Jn 15.5, LSG) Ainsi, même Jésus sentait qu’il était important d’établir une relation vitale. Nous avons tous des histoires qui soulignent quand et comment Jésus a établi une relation avec nous pour la toute première fois, et nous avec lui. Voici une petite partie de mon expérience. Prête à mourir En 1998, à l’âge de 33 ans, j’ai désiré mourir. Si j’avais eu une arme à feu, je me serais fait sauter la cervelle. Si j’avais eu des pilules, je les aurais avalées et me serais endormie pour toujours. Au lieu de donner suite à ces idées folles, j’ai décidé de partir en vacances le week-end du 4 juillet [date de la fête nationale des ÉtatsUnis] en me disant que cela me raviverait. Mes pensées suicidaires n’avaient aucun sens. J’avais tout pour être heureuse, enfin, selon la perspective mondaine. Diplômée en droit, j’étais avocate assermentée et membre du barreau de la Cour suprême des États-Unis.

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G E R D

Établir des

A LT M A N N

Anne Woodworth

relations Qui sommes-nous ? Et pourquoi sommes-nous ici ?

Je possédais une maison, une voiture, et un emploi formidable à Washington D.C. en tant que journaliste juridique. J’avais un cercle intime de famille et d’amis, un fiancé, deux chats. Et cependant, je me sentais désespérée ! Après avoir mis le paquet pour atteindre ces objectifs, je ne me sentais toujours pas heureuse et épanouie, car ils ne comblaient pas le « vide de mon âme ». Alors que mon fiancé et moi rentrions de vacances, notre voiture est entrée en collision avec celle d’un homme en état d’ébriété. Après avoir fait un tonneau, elle s’est retrouvée dans un fossé, en face d’une petite église à Orange, en Virginie. Une ambulance m’a emmenée à toute vitesse à l’hôpital. Cet accident a immédiatement mis les choses en perspective : le fait de passer à deux doigts de la mort m’a fait désirer vivre. Une prière et un livre Je crois que l’ennemi essayait de me tuer avant que je puisse me brancher

sur Jésus. Mais comme le Seigneur le fait souvent, il a utilisé ces plans diaboliques pour ses glorieux desseins, pour me rapprocher de lui et de sa grâce salvatrice. Je savais que je devais établir une relation avec le Seigneur. Mais pour cela, je sentais que j’avais besoin de l’aide d’un foyer spirituel. Sauf que je ne savais vraiment pas à quelle Église me joindre. Alors, j’ai fait une prière toute simple : « Mon Dieu, aide-moi à trouver un foyer spirituel pour que je puisse me brancher sur toi. » À cause de l’accident, j’ai passé des semaines au lit. Un jour, mon fiancé m’a apporté un livre qu’il avait trouvé sur une pile d’ordures tandis que son équipe débarrassait une maison centenaire en vue de sa rénovation. Il m’a dit qu’il s’était senti poussé à me l’apporter, même s’il ne savait pas de quoi il parlait, et même s’il n’aimait pas lire. Mais il savait que moi, j’aimais la lecture. Le livre s’intitulait America in Prophecy (La tragédie des siècles), d’Ellen G. White, imprimé en 1970. Ce livre m’a vraiment étonnée ! Il


présentait de façon logique et sublime l’histoire de la restauration des vérités bibliques perdues au fil du temps. Dieu m’a montré deux principes bibliques par lesquels je pourrais tester une nouvelle Église : l’état des morts et le sabbat du septième jour. Je savais que l’Église adventiste, bien que chrétienne, tenait ses services religieux le samedi. Dans ma quête d’un foyer spirituel, j’ai consulté un autre livre utile – les pages jaunes ! J’y ai rapidement trouvé une église adventiste située à seulement cinq minutes de chez moi. Et j’ai fait des plans pour y aller le samedi suivant. Se brancher sur l’Église Lorsque je suis entrée dans cette église, la plus petite femme que j’aie jamais rencontrée m’a chaleureusement étreinte et accueillie. Je me suis assise sur le dernier banc et j’ai écouté les cantiques que l’assemblée chantait. Ensuite, un pasteur a pris la parole. Il nous a invités à déposer nos fardeaux sur Jésus. Je me suis mise à pleurer tout doucement. Plusieurs membres se retournaient et me regardaient avec étonnement. Après le service, j’étais tellement embarrassée par mes larmes que j’ai emprunté un couloir qui m’a conduite à un vestiaire. Une autre femme très gentille m’a suivie et m’a simplement laissée pleurer. Je me suis graduellement calmée, et elle m’a invitée à manger avec quelques autres membres. Tandis que je leur racontais comment j’avais décidé de venir à cette église, je leur ai donné une description de ce livre. Plusieurs ont hoché la tête et ont dit : « Nous connaissons très bien ce livre ! Il a été écrit il y a plus de 150 ans par une femme qui ne jouissait même pas d’une scolarité élémentaire. Cette femme fait partie des fondateurs de cette Église et elle est, croyons-nous, un prophète des temps modernes. » J’ai été complètement sidérée par le lien entre ce livre et l’Église adventiste ! Je pensais que quelque érudit biblique de Harvard ou d’une faculté de théologie l’avait rédigé dans les années 1970. Ce soir-là, une campagne d’évangélisation dont le sujet était la vérité sur le sabbat – sujet sur lequel je désirais vivement en savoir plus – a commencé. Cette campagne m’a menée à un autre livre indispensable : la Bible.

Se brancher sur Jésus et sur une carrière En lisant la Bible et les écrits inspirés d’Ellen White, lesquels mettent la vérité en valeur, j’ai commencé à me brancher sur Jésus et sur le foyer spirituel. Il ne m’a pas fallu longtemps pour donner mon cœur à mon sauveur. En 1999, après une année de croissance spirituelle, j’ai été baptisée. [En l’an 2000], j’ai assisté à la session de la Conférence générale à Toronto, [au Canada]. Pour la première fois, j’ai senti mon appartenance à l’Église mondiale. La diversité, la joie, l’enthousiasme, et l’amour pour Jésus manifesté par les membres m’ont vraiment emballée ! Lors de cette session, j’ai établi d’importantes relations, entre autres, avec plusieurs membres du personnel d’ADRA. Pendant une année, je me suis entretenue avec les dirigeants d’ADRA pour voir ce que je pourrais faire en faveur des plus vulnérables, des plus marginalisés. La semaine même où je me suis jointe à l’agence en 2002, ADRA m’a envoyée en mission avec un collègue pour « apprendre le métier ». Je suis montée à bord d’un avion surchargé de l’Unicef. Mon siège se trouvait dans la section cargo. Nous nous rendions dans le Soudan du Sud alors en pleine guerre civile. Là-bas, les bombardements faisaient rage. Je devais rencontrer l’agence américaine et des représentants du gouvernement par intérim, ainsi que 10 organisations partenaires pour concevoir un projet, et pour tenter d’obtenir une subvention de 50 millions de dollars US destinée à la mise en place d’une scolarisation élémentaire à travers le Soudan du Sud. Et tout ça dans une zone de guerre. Pendant une semaine, j’ai habité dans une hutte de terre couverte d’un toit de chaume. Je disposais d’une latrine, de très peu de nourriture, mais pas d’eau courante. Je vous assure que cette expérience m’a aidée à établir une relation avec les gens de façons qui, aujourd’hui, continuent de m’édifier et d’imprégner mon travail. Ce voyage a donné le coup d’envoi à ma carrière de conceptrice de levées de fonds et de programmes. J’ai fait cela pour différentes organisations au profil de plus en plus élevé, et pour des plateformes encore plus imposantes. Bien que dans le cadre de ma carrière Dieu m’ait conduite dans de « nouveaux pâturages », je suis restée en contact avec mes collègues

d’ADRA. Plus important encore, pendant les 20 dernières années, ma vie avec Jésus a été un parcours formidable et merveilleux. Je ne changerais ça pour rien au monde ! De nouvelles relations Comment établir de nouvelles relations ? En tant qu’Église, soyons plus créatifs ! Rendons-nous là où nous rencontrerons vraisemblablement des gens qui ont faim de « quelque chose ». Trop souvent, nous nous laissons emporter par notre petit monde de la famille et des amis. Mais cela ne suffit pas pour moissonner les âmes qui nous attendent. C’est souvent par des événements douloureux que les gens, en quête d’aide et de guérison, se tournent vers Christ : accident d’automobile, divorce, décès d’un être cher, maladie chronique, perte d’emploi, aliénation de la famille, violence conjugale, agression sexuelle, solitude. L’Église doit être prête à les aider à établir une relation avec Jésus aux moments critiques de leur vie. Voilà notre identité ; voilà pourquoi nous sommes ici. Nous devons former les membres et les équiper, mais avant tout les édifier et les motiver à témoigner de la façon dont Jésus agit en eux et autour d’eux. C’est seulement en élevant bien haut Jésus et en montrant la réalité de sa présence dans notre propre vie que nous amènerons nos semblables à désirer personnellement une telle relation avec lui. Je prie pour que nous puissions nous débarrasser de tout ce qui nous nuit, et pour que nous établissions ensuite une relation plus profonde avec le Seigneur et nos semblables. Un jour, bientôt, lorsque Jésus reviendra, nous pourrons passer l’éternité à raconter nos expériences de son amour, de sa miséricorde, de sa grâce, et de sa puissance dans notre vie. Alors, au-delà même de notre imagination, nous jouirons à fond d’une relation extraordinaire avec lui, et les uns avec les autres. n

Anne Woodworth travaille

en tant que responsable de levées de fonds pour une organisation à but non lucratif, afin d’aider les plus marginalisés des pays accablés par la pauvreté.

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S A N T É

jus

Peter N. Landless et Zeno L. Charles-Marcel

Le Vaut-il

vraiment la peine ?

Étant nouvellement adventiste, j’essaie de prendre bien soin de ma santé. Un ami m’a donné des conseils à ce propos. Il insiste pour que je me mette à boire du jus et à consommer davantage d’aliments crus. Je suis déjà un régime à base de végétaux et d’aliments entiers avec plaisir (étonnamment !). Je mange tous les jours des salades, des fèves, des légumes et des fruits, des graines et des noix. L’ajout de jus à un tel régime est-il vraiment nécessaire ?

À

l’échelle mondiale, plus de 6 millions de personnes sont décédées en 2010 parce qu’elles ne mangeaient pas suffisamment de fruits et de légumes*. Votre régime à base de végétaux, tel que vous le décrivez, est équilibré et adéquat sur le plan nutritionnel. La consommation de fruits et de légumes varie selon les pays. Reflétant souvent les réalités économiques, culturelles, et agricoles, elle demeure faible, hélas, dans de nombreuses parties du monde. La consommation de jus est un moyen d’ajouter une plus grande quantité ou variété de fruits et de légumes au régime. Dans des circonstances normales, le jus – par rapport à une bonne mastication des aliments – n’apporte aucun bénéfice supplémentaire et est souvent plus coûteux. Le jus contient la plupart des vitamines et minéraux, fournit de l’énergie et des nutriments dérivés des plantes (phytos). Son apport général est toutefois plus faible que les fruits ou les légumes dont il est extrait. En effet, l’extraction du jus n’est pas complète (avec ces nutriments dissous), et il y a perte de fibres dans le produit fini. En général, les nutriments s’absorbent plus facilement dans le jus que dans l’aliment entier, mais les avantages dépendent de la situation. Des études scientifiques comparant les fruits avec les jus de fruit commerciaux recommandent la consommation de fruits entiers. La mastication est, en elle-même, saine et encouragée. Il est indiqué de liquéfier des aliments lorsqu’une personne a du mal à mordre, à mâcher, à avaler, ou à digérer les fruits et les légumes. Dans des conditions exigeant une plus grande ingestion de phytonutriments, la liquéfaction – et

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particulièrement l’extraction de jus – est tout indiquée. Des légumes et des fruits crus entiers ou en jus peuvent faire du bien aux bactéries intestinales et par conséquent, au système immunitaire et au métabolisme du corps (c’est-à-dire le processus du traitement des nutriments et de l’énergie). Lorsqu’il est question de jus, il faudrait aussi considérer le mixeur. Le mixeur permet, en effet, de liquéfier des aliments entiers, ce qui conserve les fibres naturelles dans le produit final. Dans une étude coréenne, on a démontré que les pommes, les poires, les kakis et les mandarines passés au mixeur retiennent davantage les propriétés antioxydantes et les composés bénéfiques que l’extraction du jus de leurs parties charnues. Comme les fibres règlent l’absorption intestinale, mieux vaut que ceux qui sont atteints du syndrome métabolique, de prédiabète, et de diabète sucré mangent leurs calories au lieu de les boire. Du coup, ils risqueront moins de se suralimenter. Quand on passe des aliments au mixeur, on produit de la chaleur, laquelle peut détruire les nutriments sensibles à la chaleur. Par contre, cette opération améliore l’absorption d’autres nutriments. Par exemple, le lycopène – un phytonutriment fort avantageux pour la santé que l’on retrouve dans les tomates – se présente en deux formes structurelles légèrement différentes, et la chaleur favorise celle qui est le mieux absorbée. De nombreux individus ont tiré profit d’un « jeûne au jus » de courte durée. Lorsque comparé aux régimes standards occidentaux à teneur réduite en calories,

le « jeûne » au jus vert est associé à une gestion du poids et à une perte de gras plus efficaces à court terme – surtout le gras à l’extérieur et à l’intérieur des organes internes. Dans une petite étude de l’Université de la Californie à Los Angeles (UCLA), aux États-Unis, un « jeûne » de trois jours au jus a entraîné des effets métaboliques positifs qui ont duré deux semaines. Comme un jeûne à l’eau seulement, le « jeûne » au jus, etc., est associé à des profils métaboliques améliorés dans les études humaines. Dans les études scientifiques, on ne compare pas souvent le jus à la consommation des fruits et des légumes. On ne dispose donc actuellement d’aucune preuve scientifique claire disant que les jus par extraction soient nécessaires pour la santé, ou qu’ils sont plus sains, dans des circonstances normales, que les légumes et les fruits entiers. Ainsi, pour les habitants du monde entier – même en Amérique du Nord, où 80 pour cent des habitants mangent des quantités insuffisantes de légumes et de fruits, nous disons d’abord : mangez suffisamment de légumes et de fruits – dans « l’emballage » que Dieu a fourni. Faites cuire les légumes, les céréales, et les légumineuses tel que requis. Tout le reste est optionnel. n * Organisation mondiale de la santé, septembre 2014, www.who. int/elena/titles/bbc/fruit_vegetables_ncds/en/.

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé

en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.

Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est

directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.


Notre pieux

E S P R I T

héritage

D E

P R O P H É T I E

Ellen G. White

Se souvenir de la bonté de Dieu

L

Ce que Dieu a dans le cœur Dès que l’enfant de Dieu s’est approché du propitiatoire, il est défendu par le grand Avocat. Dès qu’il a prononcé une parole de repentir et imploré le pardon du ciel, le Sauveur épouse sa cause, et en son propre nom, il présente ses supplications devant le Père. […] Dieu veut que ses enfants implorent sa bénédiction et fassent monter vers lui des louanges et des actions de grâce. Il est la source de la vie et de la force. Pour ceux qui gardent ses commandements, il peut transformer le désert en un champ fertile ; car c’est là la gloire de son nom. Ce qu’il a opéré en faveur de son peuple devrait faire déborder tous les cœurs de sentiments de reconnaissance. Il est attristé lorsqu’il constate notre peu d’empressement à le louer. Il aimerait que son peuple manifestât plus ouvertement sa gratitude, car celui-ci a des raisons de se réjouir. Garder l’histoire bien vivante Les manifestations de l’amour de Dieu envers ses enfants devraient faire

B R A D

A U S T I N

es dons et les bénédictions que nous octroie le Seigneur surpassent toute connaissance. Le trône de la grâce est lui-même le centre d’attraction le plus puissant de l’univers, car celui qui l’occupe nous autorise à l’appeler Père. Mais Dieu n’a pas jugé que l’œuvre du salut était complète aussi longtemps qu’elle dépendait uniquement de son amour. Il a choisi un avocat revêtu de notre nature et l’a placé auprès de lui. En sa qualité d’intercesseur, cet avocat a pour mission de nous présenter à Dieu comme ses enfants. Il intercède pour ceux qui l’ont reçu. En vertu de ses mérites, il leur donne la possibilité de devenir membres de la famille royale, sujets du Roi du ciel […] fréquemment le sujet de nos entretiens. Que de fois dans le passé le Seigneur n’a-t-il pas conseillé de dresser des monuments pour rappeler ses prodiges à son peuple ! Pour que celui-ci n’oublie pas son histoire, Dieu ordonna à Moïse de la rappeler dans des chants que les parents devaient enseigner à leurs enfants. Il fallait ériger ces monuments dans les endroits où ils frapperaient le plus l’attention, et veiller d’une manière toute particulière à leur conservation. Lorsque les enfants en demanderaient la signification, on leur donnerait une leçon d’histoire. C’est ainsi qu’étaient conservées la mémoire de la bonté et de la miséricorde de Dieu envers son peuple, ainsi que la sollicitude avec laquelle il avait veillé sur lui pour le libérer. L’épître aux Hébreux nous exhorte en ces termes : « Souvenezvous de ces premiers jours, où, après avoir été éclairés, vous avez soutenu un grand combat au milieu des souffrances. » (He 10.32) Dieu n’a cessé de se manifester à son peuple comme le Dieu des miracles. L’histoire de sa cause dans le passé doit être souvent rappelée

à ses enfants, jeunes et vieux. Nous avons besoin de nous entretenir fréquemment de la bonté du Seigneur, afin de le louer pour ses œuvres merveilleuses. Nous sommes exhortés à ne pas négliger nos assemblées. Toutefois, celles-ci ne devraient pas seulement viser à notre propre édification, mais nous inspirer le désir ardent de communiquer à d’autres les bénédictions que nous y avons reçues. Notre devoir est donc de nous montrer jaloux de la gloire de Dieu. Évitons tout ce qui pourrait en ternir l’éclat […]. Par notre attitude, nous pouvons rendre un témoignage positif à tous égards. Notre manière d’être, notre humeur, nos paroles, tout dira qu’il fait bon à son service. C’est ainsi que nous proclamerons que « la loi de l’Éternel est parfaite, [qu’]elle restaure l’âme » (Ps 19.8). n

Les adventistes du septième jour croient qu’Ellen G. White (1827-1915) a exercé le don de prophétie biblique pendant plus de 70 ans de ministère public. Cet extrait est tiré de Témoignages pour l’Église, vol. 3, p. 31-33.

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C R O Y A N C E S F O N D A M E N T A L E S

Qui

NUMÉRO 7

Gerald A. Klingbeil

Q

ui suis-je ? Cette question, il n’y a pas que les ados qui la posent. En face de modèles douteux et encouragés par l’esprit de l’époque en évolution constante, nous luttons pour connaître la réponse à l’une des questions de la vie les plus profondes, et cependant, les plus élémentaires. Selon les Écritures, nous avons été créés par un Créateur rempli d’amour qui, avec tendresse, nous a formés et modelés à son image et à sa ressemblance (Gn 1.27 ; 2.7). Créés ? Le monde qui nous entoure nous dit que, d’une manière ou d’une autre, nous avons évolué. À son image et à sa ressemblance ? Qu’est-ce que cela signifie, quand on considère la façon dont les êtres humains traitent leurs semblables ? Nous avons tous vu des images de victimes dans l’une des nombreuses régions du monde ravagées par la guerre. Et nous nous demandons pourquoi des enfants meurent encore de malnutrition alors que des compagnies continuent de jeter des millions de tonnes d’aliments parfaitement sains afin de « stabiliser le marché »… Reflétons-nous encore son image et sa ressemblance après des milliers d’années de péché détruisant une planète qu’au sixième jour de la création, il a qualifié de « très bonne » (Gn 1.31) ? Le « nous » compte La création est un bon endroit pour commencer à découvrir des réponses à ces questions difficiles. Des sociologues ont remarqué que la plupart des sociétés peuvent se classer quelque part sur un arc qui va de l’individualisme au collectivisme. Certaines cultures mettent davantage l’accent sur l’esprit communautaire. Dans ces cultures, des individus s’écoutent mutuellement puis trouvent un terrain d’entente, ce qui leur permet de prendre des décisions. Le mot « consensus » n’a pas une connotation négative dans ces sociétés-là. D’autres cultures apprécient hautement la responsabilité individuelle et la transparence. Chaque individu prend ses propres décisions en se fondant sur sa compréhension de la réalité – et vit ensuite avec les conséquences de ces décisions. Chose intéressante, ces façons de penser sont souvent associées à des emplacements géographiques. La pensée occidentale contre la pensée orientale ; le Nord contre le Sud. Le récit biblique de la création met l’accent sur la communauté. Adam et Ève furent tous deux créés à l’image et à la ressemblance de Dieu. Ensemble, ils furent invités à être « féconds » (forme verbale au pluriel) et à remplir « la terre » (Gn 1.28). Ensemble, ils reçurent l’ordre de « dominer »

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?

Surfer sur le fragile équilibre entre le « je » et le « nous »

le règne animal. Ensemble, ils reçurent de la nourriture en abondance, ainsi que la bénédiction spéciale du sabbat hebdomadaire en compagnie de leur créateur. Ainsi, le « nous » compte dans les Écritures. Dieu fit sortir un peuple de l’Égypte avant de sauver individuellement ceux qui le composaient. Il leur parla collectivement depuis le Sinaï. Ses lois s’étendirent aux générations (voir, par exemple, la formulation du commandement du sabbat dans Exode 20.8-11). Des bénédictions et des malédictions touchèrent des tribus, des familles, et des clans. Caleb et Josué souffrirent des conséquences de la rébellion d’Israël dans le désert pendant 40 ans. Ils reconnurent la puissance du « nous » et en sentirent les effets dans leur vie personnelle. « Nous » peut être une position difficile lorsque nous savons que ce n’était pas de notre faute – et cependant, il fait partie du plan de Dieu pour l’humanité, car il reflète la communauté au sein de la divinité. Le « je » compte Nous reconnaissons tous la puissance de la conviction. Nous imaginons Luther se tenant droit devant ses détracteurs à la diète de Worms, réclamant de ne s’appuyer que sur l’autorité des Écritures, et tenant ferme pour sa conviction. Pressé de toutes parts, le moine allemand avait déterminé de rester fidèle à la Parole de Dieu. Depuis lors, les protestants (y compris les adventistes) ont mis l’accent sur la responsabilité individuelle devant Dieu. Ma réponse à l’action de l’Esprit dans mon cœur détermine ma position devant Dieu. Lorsque Jésus appelait des individus pendant son ministère terrestre, il leur disait individuellement : « Suis-moi. » En fait, la responsabilité et le choix individuels ne sont pas


Entre le « nous » et le « je » Une compréhension biblique de la nature de l’humanité reconnaît clairement la ligne ténue entre le « nous » et le « je ». La divinité a travaillé de concert pour sauver une planète en rébellion. Le « Faisons les humains à notre image » (Gn 1.26, NBS) n’est pas seulement un système rhétorique indiquant la grandeur du moment. C’est un indice montrant combien Dieu chérit la communauté – même au sein de la création. Cette importante valeur d’une communauté partagée et d’une communion fraternelle de cœur à cœur peut se trouver à des moments cruciaux partout dans les Écritures. Abraham ne quitta pas Ur seul – il faisait partie d’une famille nombreuse, même avant la naissance d’Isaac. Moïse ne construisit pas le sanctuaire, la demeure de Dieu sur la terre, à lui seul. La grâce et la justice doivent être partagées. Le salut vise à atteindre le monde entier. L’appel de Jésus « Suis-moi » affecta des individus, des frères et des sœurs, des familles, des villes entières. Le sermon de Pierre transforma un grand groupe diversifié de personnes qui, ensuite, se joignirent à une communauté croissante de disciples de Jésus. Ils rompaient le pain, plaidaient pour obtenir le Saint-Esprit, rêvaient de prêcher la bonne nouvelle – et alors, ils comprirent que leurs rêves avaient été trop petits. Parfois, ils luttaient pour rester unis ; parfois, ils se heurtaient aux limites de leurs propres idées préconçues et s’émerveillaient devant l’œuvre de Dieu. Dieu atteint son monde. Dieu traverse les frontières. Assurément, aucun homme, aucune femme n’est une île. Avec Pierre, Paul, Abraham, Rahab, David (et Martin Luther), nous reconnaissons nous aussi que nos choix personnels affectent le monde dans lequel nous vivons. L’homme et la femme furent créés à l’image de Dieu et dotés de leur Nous comprenons que le péché est entré dans le propre individualité, avec le pouvoir et la liberté de penser et d’agir. Bien monde à cause du péché d’un seul (Rm 5.12-15) ; que créé libre, chacun d’eux est une unité indivisible, corps, âme et esprit, mais, continue Paul, « par un seul acte de justice, dépendant de Dieu pour la vie et l’être dans tous les aspects de son exisla justification qui donne la vie s’étend à tous les tence. Quand nos premiers parents désobéirent à Dieu, ils rejetèrent leur hommes » (v. 18). Pour moi, cette nouvelle est sufdépendance de lui et furent déchus de la position élevée qu’ils occupaient fisamment bonne pour que je la partage volontiers auprès de Dieu. L’image divine en eux fut altérée et ils devinrent mortels. avec ceux qui m’entourent. n Leurs descendants participent de cette nature déchue et en supportent les conséquences. Ils naissent avec des faiblesses et des tendances au mal. Mais Dieu – en Christ – a réconcilié le monde avec lui-même, et, par son Esprit, il rétablit chez les mortels repentants l’image de celui qui les a faits. Créés pour la gloire de Dieu, ils sont appelés à l’aimer, à Rédacteur adjoint de Adventist World, s’aimer les uns les autres, et à prendre soin de leur environnement. Gerald A. Klingbeil est, depuis toujours, (Gn 1.26-28 ; 2.7,15 ; 3 ; Ps 8.5-9 ; 51.7,12 ; 58.4 ; Jr 17.9 ; Ac 17.24-28 ; fasciné de voir comment Dieu gère la tension entre le « je » et le « nous ». Rm 5.12-17 ; 2 Co 5.19,20 ; Ep 2.3 ; 1 Th 5.23 ; 1 Jn 3.4 ; 4.7,8,11,20)

une invention du Nouveau Testament. Ils s’enracinent profondément dans le caractère de Dieu, lequel cherche à diriger l’humanité vers son désir d’une communauté libérée de ses chaînes. Jérémie et Ézékiel, deux prophètes de l’Ancien Testament, ont écrit à ce sujet des centaines d’années avant l’arrivée du Messie. Jérémie 31.29 semble citer un proverbe familier qui fait écho au sentiment courant de sa génération : « Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des fils sont agacées. » Ce n’est pas notre faute, ont dit les gens. Nous souffrons à cause de l’infidélité de nos parents. Le verset 30, cependant, torpille une telle affirmation. « Mais chacun mourra pour sa propre faute ; tout homme qui mangera des raisins verts aura les dents agacées. » Assurons-nous d’entendre Jérémie correctement : Vos choix et vos décisions, dit-il, déterminent votre relation avec Dieu le Créateur. Ne vous cachez pas derrière la culpabilité de vos parents. Reconnaissez votre propre culpabilité.

La

nature de

l’humanité

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E N C O U V E RT U R E

Markus Kutzschbach

Le passé de Dieu est notre présent Redécouvrir la puissance des histoires du monde entier

J

’ai grandi en n’étant adventiste que de nom. Je ne savais pas grand-chose sur Dieu et sur son mouvement du temps de la fin. Puis, un jour, je suis tombé sur un livre qui a complètement changé ma vie : La tragédie des siècles. Ce livre racontait la vie d’hommes et de femmes aimant Jésus par-dessus tout et se confiant entièrement en sa puissance. Ces individus vivaient leur foi ! Et Dieu, par leur témoignage, transforma le monde. Après avoir lu les chapitres sur les réformateurs protestants, j’ai entamé ceux qui racontaient l’histoire de William Miller et du grand réveil adventiste. J’étais fasciné de voir comment Dieu accomplissait les prophéties bibliques par ces croyants consacrés qui, malgré les déceptions et les défis, continuaient d’aller de l’avant – par la foi. Après La tragédie des siècles, j’ai lu Grandma Ellen and me. Bien qu’écrit pour les enfants, il a touché mon cœur. Plus je lisais, plus l’histoire de ce mouvement me passionnait. Soupirant après

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le même amour et la même foi en Jésus, j’ai commencé à étudier ma Bible. Plus tard, j’ai complété un baccalauréat en théologie du Séminaire de Bogenhofen, en Autriche. Cette histoire a pris vie, en quelque sorte, à ma visite des sites adventistes en Amérique du Nord. La puissance des histoires Les histoires exercent une puissance. Les récits de ces premiers adventistes me rappellent que lorsque nous sommes disposés à le suivre, Dieu peut tout faire. Ces adventistes faisaient face à des défis semblables aux nôtres. Ils avaient besoin d’encouragement, tout comme nous. Leurs histoires nous rappellent que Dieu ne change jamais et vient toujours à bout des obstacles – en son temps. C’est l’une des raisons pour lesquelles les Écritures foisonnent d’histoires. Et qui n’aime pas les histoires ? Riches en leçons, elles sont l’une des meilleures façons de partager le merveilleux plan du salut. Par exemple, lorsque je lis à mes

enfants des histoires du peuple fidèle de Dieu des temps bibliques ou du début du mouvement adventiste, ils s’empressent de les partager avec leurs amis et nos voisins. Ces histoires sont si fascinantes que tous écoutent. Dieu sait combien les histoires sont puissantes ! C’est pourquoi il dit à Israël d’élever un monument avec 12 pierres ramassées de l’autre côté du Jourdain (Jos 4). En le voyant, les générations suivantes demanderaient : « Que signifient pour vous ces pierres ? » (v. 6) Chaque fois que cette question serait posée, elle offrirait une occasion en or de témoigner de la sollicitude, de la grâce, et de la puissance de Dieu. L’histoire adventiste Nous sommes, nous aussi, invités à raconter comment Dieu a dirigé ce mouvement. Les enfants ne savent pas automatiquement dès leur naissance d’où ils viennent, pourquoi ils sont ici, et où ils vont. Ils ont besoin d’entendre ces histoires,


AFRIQUE car elles forment une partie importante de notre identité. Nous sommes appelés à raconter – surtout à nos enfants – les histoires qui montrent à quel point Dieu a conduit son peuple – bien que ma propre expérience démontre que les adultes sont attirés, eux aussi, par les histoires. Le Ministère du patrimoine adventiste a pour mission de jeter des ponts visibles à travers le temps. Il offre une façon éducative et évangélique unique de toucher ceux qui n’ont peut-être pu assister à une campagne d’évangélisation. En préservant certains lieux historiques où le mouvement divin du temps de la fin a commencé, on partage son histoire au sein d’un environnement original authentique. Les adventistes qui les visitent font l’expérience d’un renouveau spirituel. Les milliers de visiteurs non adventistes qui s’arrêtent à nos sites patrimoniaux en Amérique du Nord chaque année – simplement parce que l’histoire locale ou régionale les intéresse – découvrent également une histoire éternelle. Il est extraordinaire de voir, encore et toujours, combien la visite d’un site renouvelle la foi et l’engagement envers Jésus et sa mission du temps de la fin, et combien les non adventistes, profondément impressionnés, se mettent à penser différemment. L’histoire adventiste, cependant, ne se focalise pas seulement sur l’Amérique du Nord. Depuis 1874, lorsque J. N. Andrews devint le premier missionnaire outre-mer officiel, l’histoire adventiste a été écrite aux quatre coins du globe. Des milliers d’églises, d’hôpitaux, d’écoles, de maisons d’édition, et bien d’autres initiatives racontent leurs propres histoires. Certaines parlent de sacrifice, de souffrance, et de perte. D’autres racontent des miracles et des difficultés surmontées. Toutes sont des monuments au Dieu qui aime passionnément ce monde. Souvenons-nous d’elles et protégeons-les – non parce qu’elles glorifient le passé, mais parce qu’elles sont le passé de Dieu – et notre présent.

Markus Kutzschbach

est directeur exécutif du Ministère du patrimoine adventiste.

Michael Sokupa

Du Sud au Nord

L’importante place de l’Afrique dans l’adventisme a été marquée par d’humbles commencements

L

es premiers missionnaires qui apportèrent l’Évangile au loin durent louvoyer entre les puissances coloniales, les dirigeants locaux, et souvent, des sociétés missionnaires rivales. Ce bref article mettra en valeur trois sites marquant l’arrivée des adventistes en Afrique du Sud, en Afrique de l’Est, et en Afrique de l’Ouest. Nous espérons que les histoires entourant ces sites encourageront tant la génération actuelle que la génération future à rester fidèle au mandat évangélique.

C E N T R E D E R E C H E R C H E E L L E N G . W H I T E , I N S T I T U T D ’ E N S E I G N E M E N T S U P É R I E U R D E H E L D E R B E R G

L’église Beaconsfield, située à Kimberly – la « ville aux diamants » – en Afrique du Sud, fut la première église adventiste organisée de ce pays. Kimberly est une ville intérieure centrale située entre trois villes métropolitaines importantes de l’Afrique du Sud. Construite en 1889, l’église Beaconsfield a conservé son design original. La structure et la façade du bâtiment sont protégées par la loi sud-africaine sur les sites patrimoniaux. Bien que Kimberly ne soit plus une ville aux mines de diamants, elle conserve tout de même son prestige historique. Ce qui était autrefois un centre de l’adventisme et une ville attrayante est aujourd’hui une collectivité relativement petite. Actuellement, on compte plusieurs églises adventistes à Kimberly. Le bâtiment original de l’église Beaconsfield est entièrement à la charge de l’Église adventiste, même s’il n’est plus utilisé pour les services de culte. Le mobilier original et autres artéfacts donnent aux visiteurs un aperçu de l’adventisme primitif en Afrique du Sud.

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E N C O U V E RT U R E

ASIE AFRIQUE

S U I T E

J O H N

À droite : Bien que l’Évangile eût atteint Pare, en Tanzanie, en 1903, la propagation de l’Évangile à Gendia, au Kenya, progressa plus rapidement encore. L’œuvre commença à Ogango. Des missionnaires voyagèrent depuis Mombasa, à travers Nairobi, et atteignirent enfin Kisumu, terminant ainsi un voyage s’étendant d’un océan à l’autre. Depuis 1906, Kendu Bay a maintenu sa réputation en tant que centre de l’adventisme à Kisumu. Sur le site de Gendia Hill, on trouve une nouvelle église, l’église originale en briques d’argile ayant été démolie. Les bureaux de la fédération (incluant aussi une salle du patrimoine), un hôpital, une école, et une maison d’édition sont aussi situés sur cette propriété.

Michael Sokupa,

originaire de l’Afrique du Sud, est directeur adjoint du Ellen G. White Estate à Silver Spring, au Maryland (États-Unis).

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M O I B A

À gauche : Le message adventiste atteignit Apam, aujourd’hui le Ghana, en 1888. Plusieurs tentatives de construire un centre missionnaire échouèrent en raison de la maladie et du décès de plusieurs membres de la famille missionnaire. Par conséquent, avec l’arrivée de David C. Babcock en août 1905, on transféra le siège de la mission de l’Afrique du Sud à la Sierra Leone. David Babcock initia un projet de fabrication de blocs de ciment dans son pays. Les blocs furent utilisés pour ériger la première église en Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, sise sur le même site sur la Route circulaire à Freetown, en Sierra Leone, l’église adventiste Trois anges nous rappelle cette histoire.

Ci-dessus : TOMBEAU D’ABRAM LA RUE : Abram La Rue (1822-1903) fut le premier missionnaire de soutien en Chine. Comme les dirigeants de l’Église hésitaient à l’envoyer, il recueillit lui-même les fonds nécessaires pour pouvoir faire du travail missionnaire dans le port britannique de Hong Kong. Il partagea sa foi avec les marins, et fit les arrangements nécessaires pour que les premiers tracts soient traduits en mandarin. Son tombeau est situé à Happy Valley, dans la section 2 du cimetière de Hong Kong.

Michael W. Campbell

sert en tant que professeur adjoint des études historiques et théologiques à l’Institut international adventiste des études avancées, à Silang, aux Philippines.


L’œuvre de Dieu en

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As e

Michael W. Campbell

es premières stations missionnaires adventistes en Asie suivaient un modèle missiologique délibéré : des missionnaires de soutien partaient les premiers, suivis plus tard par des missionnaires officiels. Par la suite, ils établissaient des institutions sanitaires, médicales, et des maisons d’édition. Le christianisme est une religion ancienne en Chine. Du coup, les missionnaires adventistes furent enthousiasmés par la découverte de la stèle nestorienne (exposée à Xi’an, au musée de la Forêt de stèles), laquelle confirmait qu’à l’époque de la dynastie des Tang (618-907), à tout le moins, il y avait un effort intentionnel de répandre le message de Jésus-Christ, message dont la propagation en Chine remonte, croit-on, aussi loin qu’à l’apôtre Thomas. Tandis qu’ils prenaient pied en Chine, les premiers missionnaires adventistes répandirent rapidement le message adventiste dans d’autres pays.

A R C H I V E S

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G É N É R A L E

Ci-dessus : Jacob Nelson Anderson et Emma AndersonThompson, sa femme, furent la « première famille » des missions adventistes chinoises. Ils se rendirent en Chine avec Stanley, leur fils âgé de 4 ans, et Ida Thompson. Ils travaillèrent entre autres avec Eric Pilquist en vue du baptême des premiers membres et de l’établissement de la première église. Aujourd’hui, sur l’île touristique de Xiamen (près du sommet de la colline), on peut voir le Centre de santé Mei Hua, domicilié dans l’école originale Gulangyu Mei Hua, construite par Benjamin et Julia Anderson (en 1904, Benjamin avait rejoint Jacob, son frère plus âgé). Ci-dessus : Les missions adventistes se répandirent rapidement dans d’autres pays. Abram La Rue envoya des imprimés adventistes par bateau à Manille et à d’autres villes. Le 11 mars 1911, la première église adventiste fut établie aux Philippines. Elle fut organisée avec 12 convertis, y compris six convertis récents, et avec deux des premières familles missionnaires (les Finster et les Caldwell). Aujourd’hui, cette congrégation est toujours active.

P H O T O

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AUSTRALIE John Skrzypaszek

Un héritage vivant L’histoire australienne

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a signification des sites patrimoniaux va au-delà des valeurs tangibles et esthétiques, parce que c’est dans les récits édifiants du patrimoine vivant – c’est-à-dire les récits des vies d’autrefois – que se trouve sa valeur. Les histoires que ces sites racontent illustrent parfaitement la foi, le dynamisme visionnaire, les convictions, les engagements, la détermination – lesquels, en retour, ont élevé des vestiges visibles, véritables monuments dans la galerie du temps. Le souvenir de ce patrimoine vivant est significatif, car il engendre une passion et une vision non seulement pour recréer et reconstituer le passé, mais aussi pour créer et entretenir un nouveau sens à un patrimoine vivant pertinent pour son temps et son lieu. Le début des récits adventistes en Australie est relié à l’histoire d’un tel patrimoine vivant : un aperçu de la mission donnée à Ellen White en 1874 dans une vision portant sur l’évangélisation mondiale incluant l’Australie et les îles. Bien que peu nombreux, les sites patrimoniaux en Australie exposent une profondeur, une passion et un dynamisme spirituels du legs vivant, un excellent souvenir de gens qui commencèrent à modeler l’histoire adventiste australienne dès 1885. * Ellen G. White, lettre 149, 1897.

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E N C O U V E RT U R E

À gauche : On aperçoit ici Sunnyside, maison d’Ellen White de 1896 à 1900, en Australie. Bien conservée, elle associe la contribution d’Ellen à l’établissement de l’Institut d’enseignement supérieur Avondale, et évoque la contribution littéraire significative de la messagère du Seigneur. Tous les ans, plus de 2 000 personnes venant des quatre coins de l’Australie et d’autres pays visitent Sunnyside.

À droite : La première pierre de Bethel Hall fut posée le 1er octobre 1896 par Ellen G. White. Ce fut le premier bâtiment officiel de ce qui est aujourd’hui l’Institut d’enseignement supérieur Avondale. Cet établissement scolaire ouvrit ses portes en 1897. Le dynamisme organisationnel d’Ellen White aida l’école à ouvrir à la date prévue, soit le 28 avril. Elle écrit : « Nous ne pouvons nous permettre une seule journée de retard. […] Même s’il n’y a qu’un étudiant inscrit, nous commencerons les cours à la date prévue*. » Aujourd’hui, Bethel Hall loge les bureaux administratifs de l’Institut d’enseignement supérieur Avondale. En bas : L’église de Collinsvale, en Tasmanie (Bismarck avant la Première Guerre mondiale), fut organisée en 1889 suite au travail missionnaire de deux dirigeants de l’église de Hobart. Il s’agit de la première église adventiste (bâtiment) en Australie. Au cours de sa visite en Tasmanie en 1895, Ellen G. White prêcha dans cette église historique. Sise dans un environnement pittoresque, elle ouvre encore ses portes pour le culte du sabbat.

John Skrzypaszek est directeur du Centre de recherche Ellen G. White à l’Institut d’enseignement supérieur Avondale, à Cooranbong, en Nouvelle-Galles du Sud (Australie).

P H O T O S :

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EUROPE René Frauchiger et Chantal J. Klingbeil

D’humbles

commencements L’histoire d’une petite chapelle qui a eu un impact sur le monde

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René Frauchiger, homme d’affaires

Chantal J. Klingbeil

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maintenant à la retraite, habite en Suisse. Il est un descendant de l’un des premiers pasteurs adventistes en Europe. est directrice adjointe du Ellen G. White Estate.

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Ci-dessus : Le mobilier original et les photos des pionniers complètent l’intérieur (60 mètres carrés) de ce berceau de l’adventisme européen.

G É N É R A L E

Ci-dessous : La famille Roth finança les 3 300 francs suisses nécessaires pour construire la petite église dans leur jardin. Cette famille et de nombreux autres adventistes s’étaient joints à l’Église grâce à l’œuvre de Michael Belina Czechowski, premier missionnaire indépendant ayant apporté le message adventiste en Europe.

C O N F É R E N C E

K L I N G B E I L

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G E R A L D

À gauche : UN MONUMENT À LA MISSION : Bien que consacrée en tant qu’église, la chapelle de Tramelan n’a jamais appartenu à l’Église adventiste. La famille Roth a quitté Tramelan il y a de nombreuses années et a vendu le bâtiment à une famille d’une autre confession. Les adventistes de l’endroit se sont établis dans un bâtiment plus grand en 1968. En 2014, la chapelle a été achetée par la Division intereuropéenne. Des plans sont en cours pour restaurer cet important monument, afin d’inciter une nouvelle génération à apporter le message adventiste au monde entier.

G E R A L D

A R C H I V E S

e 24 décembre 1886, un traîneau tiré par des chevaux se rendit à la station de la petite ville de Tramelan, en Suisse. Cette année-là, Noël serait inoubliable. L’un des invités était Ellen White, une petite dame américaine aux cheveux gris. Ayant habité à Bâle, en Suisse, elle avait déjà visité la poignée de croyants de la petite ville de Tramelan pour les encourager. Mais cette visite-là serait plus spéciale encore. Dans le jardin de la maison de la famille Roth, une petite chapelle en bois se dressait maintenant, prête à être utilisée. Ce fut la première église adventiste à l’extérieur de l’Amérique du Nord. Ellen White y prêcha le sermon de dédicace le sabbat 25 décembre. Dans son sermon, elle compara la petite chapelle en bois au temple de Salomon. « Nous espérons que le Seigneur bénira votre œuvre au point où cette maison deviendra trop petite pour vous », dit-elle. Cette chapelle devint, effectivement, trop petite. Mais depuis son début ou presque, elle exerça une influence bien au-delà de la petite ville de Tramelan. Un grand nombre de ses membres devinrent missionnaires tant en Europe qu’ailleurs dans le monde.


E N C O U V E RT U R E

AMÉRIQUE DU SUD Renato Stencel

De continent négligé à

pays de l’espoir L’histoire de l’Église adventiste en Amérique du Sud

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eux sites décrivent de manière frappante le patrimoine de l’Église adventiste en Amérique du Sud : tout d’abord, la première église adventiste organisée sur le continent à Crespo, en Argentine ; puis, la seconde église organisée à Gaspar Alto, au Brésil. Près d’un demi-siècle après son établissement, l’Église adventiste se focalisa sur le continent sud-américain avec l’organisation du Comité des missions étrangères le 3 janvier 1890*. Trois colporteurs évangéliques de soutien – Elwin W. Snyder, Clair A. Nowlen, et Albert B. Stauffer – furent les premiers ouvriers à s’y rendre. Ils arrivèrent à Montevideo le 10 décembre 1891, et commencèrent leur ministère dans le colportage en Uruguay, en Argentine, et au Brésil. Le 18 août 1894, Frank H. Westphal – premier pasteur consacré – arriva et établit la structure organisationnelle de l’Église sur le continent. L’Amérique du Sud est le dernier continent du globe où l’Église pénétra. L’église de Crespo, en Argentine, fut d’abord organisée en septembre 1894. L’Église de Gaspar Alto, au Brésil, suivit en juin 1895. D’autres églises virent le jour en Uruguay, au Chili, au Pérou, au Paraguay, en Équateur, et en Bolivie. Les sites historiques et les musées de Crespo et de Gaspar Alto témoignent des pionniers qui ont apporté le message adventiste dans ce territoire, et informent les visiteurs « que cette œuvre de foi et de sacrifice doit s’accomplir en toute urgence ». * Floyd Greenleaf, A Land of Hope: The Growth of the Seventh-day Adventist Church in South America, Casa Publicadora Brasileira, Tatuí, Brésil, 2011, p. 26.

En haut : En 2009, de nombreux dirigeants et membres d’église, ainsi que des visiteurs ont assisté à l’inauguration de l’église adventiste de Gaspar Alto (à gauche) et du musée (à droite). Cette église est la seconde église adventiste organisée en Amérique du Sud. Au centre : Des visiteurs du musée adventiste en Argentine peuvent voir des artéfacts pertinents et découvrir le courage et l’engagement des premiers pionniers de l’Église en Amérique du Sud. Ci-dessous : Des visiteurs ont afflué pour assister à la cérémonie inaugurale qui s’est tenue en 2012 à l’église adventiste historique de Crespo, en Argentine. Il s’agit de la première église adventiste organisée en Amérique du Sud.

Renato Stencel est directeur

du Centre de recherche Ellen G. White à l’UNASP, au Brésil.

P H O T O S :

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AMÉRIQUE DU NORD

Se souvenir des

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Merlin D. Burt

actes puissants de Dieu

ieu a fréquemment choisi de se révéler dans la Bible par des histoires. La plupart des livres bibliques sont historiques, mais le cœur de la Bible demeure les Évangiles, lesquels nous rapportent la vie et les paroles de Jésus. Ce sont ces dernières que le Saint-Esprit utilise pour nous mettre en relation avec Dieu. Les actes puissants de Dieu sont révélés non seulement dans la Bible, mais aussi dans la formation de l’Église adventiste. Ellen White a écrit : « En jetant un coup d’œil sur notre passé, après avoir fait chaque pas en avant avec notre mouvement, je puis m’écrier : Loué soit Dieu ! Lorsque je vois ce que le Seigneur a opéré en notre faveur, je suis remplie d’admiration et de confiance en notre chef, Jésus-Christ. Nous n’avons rien à craindre de l’avenir, si ce n’est d’oublier les enseignements du Seigneur et la manière dont il nous a conduits dans le passé*. » Au cours des dernières décennies, l’Église adventiste a acquis des sites historiques significatifs par le biais du Ministère du patrimoine adventiste (AHM). Toutes ces propriétés ont pour objectif de raconter l’histoire adventiste et de partager les enseignements de la Bible. Ces sites, qui ne sont en rien des lieux de pèlerinage, sont là pour que nous nous souvenions et apprenions. Ils jouent un rôle spécial dans l’évangélisation et l’éducation. La visite des sites adventistes historiques – qu’il s’agisse de ceux mentionnés ici, ou d’autres sites significatifs en Amérique du Nord ou dans le monde entier – nous rappelle le message et les actes puissants de Dieu. Ces lieux nous relient de façon tangible à ce que Dieu a fait par le passé, et dirigent les visiteurs vers le Sauveur compatissant qui revient bientôt. * Ellen G. White, Témoignages pour l’Église, vol. 3, p. 525.

À gauche : On aperçoit ici la maison où Joseph Bates a grandi – la plus récente propriété acquise par AHM. Joseph Bates aida James et Ellen White, Hiram Edson, et d’autres pionniers à accepter le sabbat grâce à son tract d’août 1846 intitulé The Seventh Day Sabbath, A Perpetual Sign. Cette maison racontera l’histoire de l’œuvre de Dieu accomplie par Joseph Bates, lequel a apporté le message du sabbat au mouvement adventiste. Elle racontera aussi sa vie de marin, son action en faveur de la tempérance et de l’abolitionnisme, ainsi que son influence au sein du mouvement millérite et adventiste du septième jour.

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E N C O U V E RT U R E

À gauche : William Miller dirigea le mouvement adventiste en Amérique du Nord dans les années précédant 1844. C’est à partir de ce mouvement prophétique que l’adventisme du septième jour et l’Église adventiste du septième jour émergèrent. Jésus est un sauveur et un ami personnel. Cette vérité passionnait Miller. La Bible le passionnait également. Dieu l’utilisa pour influencer les futurs dirigeants de l’Église adventiste à consacrer leur vie à la proclamation de l’Évangile, à la lumière du retour imminent de Jésus.

À droite : Le village adventiste historique à Battle Creek, au Michigan, raconte comment Dieu a dirigé l’Église depuis ses débuts jusqu’à un mouvement évangélique à l’échelle mondiale. Les dirigeants s’établirent à Battle Creek en 1855, et la plupart d’entre eux y restèrent pendant 48 ans. C’est là que l’Église adopta le nom adventiste du septième jour, qu’elle organisa la Conférence générale, lança officiellement les ministères des publications, de la santé, et de l’éducation, et entreprit l’évangélisation internationale. Le village historique inclut la première maison de James et d’Ellen White ; l’église de Parkville (laquelle s’est installée ailleurs), au Michigan, où Ellen White a eu sa première vision sur la guerre civile américaine ; et d’autres bâtiments historiques et reconstitués. Des enseignements importants de l’Église y furent développés, dont le thème de la grande controverse, la dîme, et la justification par la foi soulignée dans le message des trois anges. Le centre d’accueil parle aussi de John Harvey Kellogg et du Sanatorium de Battle Creek.

En bas : Hiram Edson était un fidèle supporter du message adventiste, tant par son travail personnel que par ses finances. Sa ferme dans le nord de l’État de New York fut le théâtre d’importantes conférences et études de la Bible. Hiram influença O. R. L. Crosier dans sa promotion de la doctrine du sanctuaire céleste. Vers la fin de 1846, c’est à la ferme d’Hiram que Joseph Bates fit probablement le lien entre le ministère de Jésus dans le lieu très saint du sanctuaire céleste et le sabbat, lequel fut ensuit relié au message des trois anges. Hiram accepta le sabbat alors que Joseph Bates lisait son tract sur ce thème. Dans sa grange, Hiram eut l’assurance que Dieu le guiderait vers une nouvelle lumière après la grande déception du 22 octobre 1844.

Merlin Burt est directeur du Centre

adventiste de recherche, et directeur de la succursale du Ellen G. White Estate au Séminaire adventiste de théologie.

P H O T O S : C O U R T O I S E D U R E C H E R C H E , U N I V E R S I T É

C E N T R E A D V E N T I S T E A N D R E W S

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A D V E N T I S T E

Des reflets

Michael Chesanek

de Vous pensez que les autres ne vous observent pas ? Détrompez-vous !

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Y

ounan Gadelkarim habite avec ses parents, ses grands-parents, son oncle, et son frère en HauteÉgypte – une région du Moyen-Orient où il est commun pour de grandes familles d’habiter sous le même toit. Bien que sa famille entière soit chrétienne, seuls sa grand-mère et son grand-père sont adventistes. Dès qu’il atteint l’âge de 10 ans environ, son père et son grand-père décident de l’emmener à l’église de temps en temps. Mais bien qu’il soit élevé dans un foyer chrétien et aille occasionnellement à l’église, Younan n’a pas de relation sérieuse avec Dieu. Au cours de son adolescence, il se focalise, comme la plupart des jeunes de son âge, sur les amis, la télé, etc. Malheureusement, ces choses qui retiennent son temps et son attention ne l’aident pas à se rapprocher de Dieu. Le père de Younan a fait la connaissance de certains pasteurs adventistes et les a bien aimés. Il désire que son fils étudie à une école chrétienne. Quoique n’étant pas adventiste, son contact familier avec l’église le rend parfaitement à l’aise d’envoyer Younan à l’Académie de l’Union du Nil – une école secondaire adventiste au Caire, en Égypte. Au cours de ses études à l’académie, Younan en découvre davantage sur Dieu,

la Bible, et les croyances adventistes. Mais il résiste : il ne tient pas encore à remettre les rênes de sa vie à Dieu. Son intérêt pour les choses spirituelles, toutefois, augmente. Il commence à entendre le murmure doux et léger du SaintEsprit qui l’appelle à renoncer au monde pour suivre entièrement Jésus. À la croisée des chemins Après avoir reçu son diplôme d’études secondaires, Younan est confronté à une décision difficile. Quelle université doit-il choisir ? L’Académie de l’Union du Nil n’étant pas accréditée par le gouvernement égyptien, il ne peut aller à une université en Égypte. Toutefois, il y a dans tous les pays du Moyen-Orient plusieurs universités qu’il peut fréquenter. Une région lui semble particulièrement intéressante : le Liban – un petit pays entouré par la Syrie, Israël, et la Méditerranée. Il compte plusieurs universités publiques ; on y trouve aussi l’Université du MoyenOrient – une institution adventiste fondée en 1939. Younan sait que les influences des universités publiques peuvent l’éloigner de Dieu, et qu’à l’Université du MoyenOrient, il sera bien plus avantagé spirituellement. Comme il s’agit d’une institution privée, le financement est également privé, et les frais d’écolage, élevés. Malgré tout,


ON ÉTUDIE : Younan Gadelkarim (à droite) aime étudier en classe avec d’autres étudiants.

C O U R T O I S I E

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L’ U N I V E R S I T É

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M OY E N - O R I E N T

Younan décide de s’y inscrire, confiant que Dieu s’occupera des finances. Bientôt, il se met en route pour le Liban. Des épreuves à surmonter Après son arrivée à l’université, Younan rencontre l’un des pasteurs du campus. Le jeune homme est impressionné par sa bonté et son amabilité envers lui. Ce pasteur s’intéresse sincèrement à lui et prend souvent le temps de bavarder avec lui. Sa sollicitude rappelle à Younan le Jésus dont, enfant, il entendait constamment parler. Un jour, Younan tombe malade au point de ne pouvoir assister à ses cours. En proie à une forte fièvre, il a terriblement mal à la tête. Heureusement, un jeune médecin missionnaire du Brésil, en séjour au Liban pour soigner des réfugiés syriens, réside au campus de l’université. Sachant que Younan n’a pas d’argent pour se payer une consultation médicale, ce médecin décide de s’en occuper gratuitement. Matin et soir, il vient voir le malade dans sa chambre au dortoir. Ce jeune l’inquiète. Sans médicaments, il ne s’en sortira pas ! Le jeune médecin décide alors de les payer de sa poche. Le doyen du dortoir des hommes – un missionnaire du Portugal – s’inquiète aussi de Younan. Il lui rend visite plu-

sieurs fois par jour et lui apporte tout ce dont il a besoin. Avec le temps, Younan se rétablit progressivement grâce à la bonté et aux soins que lui prodiguent le médecin missionnaire et le doyen. Younan est vivement touché d’une telle sollicitude de la part des deux hommes – de cet amour traduit en actes par l’Esprit de Jésus. Son intérêt pour en découvrir davantage sur Jésus et l’Église adventiste grandit. Un autre ami Pour pouvoir payer ses frais de scolarité, Younan s’occupe de l’aménagement paysager de l’université. Entre autres tâches, il tond le gazon, taille les arbres et les buissons, nettoie les trottoirs et les aires de stationnement. Tsila, son superviseur, est un étudiant adventiste plus âgé que lui. Bien que supervisant Younan, il travaille humblement avec lui et le traite en égal. Younan remarque bientôt l’humilité et la sollicitude de Tsila. Et de nouveau, cette pensée lui traverse l’esprit : C’est sûrement à ça que ressemble un chrétien authentique. Il voit Jésus vivre à travers Tsila, et dans son cœur naît soudain le désir de ressembler davantage au Sauveur. Un jour, alors qu’il sort des ordures d’un entrepôt, Younan trouve deux Bibles. Il obtient la permission d’en

garder une et l’apporte à sa chambre. Quelques jours plus tard, l’un des pasteurs de l’université – un missionnaire venant de l’Égypte, pays natal de Younan – rencontre le jeune homme et lui parle du baptême. Younan a la nette impression que Dieu s’est servi des événements récents pour lui dire qu’il est temps de remettre entièrement sa vie à Jésus. Avec joie, il annonce au pasteur que sa décision est prise : il suivra son sauveur et Seigneur. Après avoir étudié plus en profondeur la Bible avec le pasteur, Younan ouvre son cœur à Jésus et est baptisé. « À l’université, le Seigneur s’est servi du médecin missionnaire, du doyen, de mon superviseur, et de bien d’autres encore pour me montrer son amour, son caractère, et pour m’attirer à lui, conclut Younan. Grâce à eux, j’ai appris qui est vraiment Jésus. Et je me suis mis à l’aimer de tout mon cœur ! Lorsque Jésus vit dans notre cœur, il peut alors nous utiliser pour atteindre nos semblables. » n

Michael Chesanek est professeur d’anglais à l’Université du MoyenOrient, au Liban.

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B I B L E

Qui est « l’homme impie » dans 2 Thessaloniciens 2.3-8 ?

R É P O N D

L’homme mp e

Le passage apocalyptique de 2 Thessaloniciens 2.3-8 est tellement dense qu’il soulève des questions pour lesquelles il est difficile de fournir des réponses. Cependant, quand on le compare aux passages bibliques qui lui fournissent son fondement, certains éléments de la prophétie semblent clairs. Nous examinerons les passages principaux desquels l’imagerie apocalyptique est prise, puis nous nous pencherons sur les implications possibles de ces liens textuels. 1. Daniel et l’antichrist. Dans sa description de l’œuvre de « l’impie », Paul incorpore des éléments tirés des prophéties de Daniel. Selon Daniel, à travers les 10 cornes de la quatrième bête (Rome) surgit une petite corne qui parlait contre Dieu et tenta de « changer les temps et la loi » (Dn 7.25). Cette même puissance « s’éleva jusqu’au chef de l’armée », lança une attaque contre le sanctuaire céleste (Dn 8.11,13, LSG) et le profana. Caractérisé par l’orgueil et l’anarchie, « l’impie » (2 Th 2.8) s’oppose au temple de Dieu. Daniel ajoute que cette puissance politico-religieuse l’exaltera au-dessus de tout dieu et ne respectera pas le « Dieu de ses pères », ni « aucun dieu » (Dn 11.37). Les parallèles avec 2 Thessaloniciens 2.4 sont impressionnants. Daniel décrit une puissance politicoreligieuse devant monter après la chute et la division de l’Empire romain, et représenter le christianisme apostat au cours du Moyen-Âge. 2. Ésaïe, Ézékiel, et le chérubin déchu. Paul indique que « l’impie » va « jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu » (2 Th 2.4, LSG). Dans son récit de la chute d’un chérubin au ciel, Ézékiel utilise la même imagerie et le même langage. Cet être céleste était « sur la sainte montagne de Dieu » (Ez 28.14), mais son problème fondamental était l’orgueil : « “Voici, je suis un dieu, et j’occupe ma place sur un trône divin […]” tu te crois aussi sage que Dieu. » (v. 2, SEM) Ésaïe se réfère lui aussi à ce chérubin déchu, lequel planifiait d’élever son « trône au-dessus des étoiles de Dieu » et de s’asseoir « sur la montagne de l’assemblée », dans le temple de Dieu (Es 14.12,13, LSG). Il dit même : « Je serai semblable au

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Très-Haut. » (v. 14) L’information d’Ézékiel et d’Ésaïe est résumée par Paul dans 2 Thessaloniciens 2.4. Ézékiel et Ésaïe nous disent que derrière les ennemis terrestres de Dieu se trouve une puissance spirituelle qui planifie ses intentions de s’opposer à Dieu. Tout au long de l’histoire, Satan utilise des institutions humaines pour accomplir ses projets, mais son but est de les accomplir lui-même, en sa propre personne. C’est précisément ce que Paul décrit dans son passage apocalyptique. 3. L’antichrist terrestre et spirituel. En combinant les prophéties de ces prophètes, Paul décrit la venue d’une puissance terrestre future qui agit en opposition à Dieu, et la venue et l’œuvre futures du chérubin céleste déchu. Dans 2 Thessaloniciens 2.3-8, Paul prédit l’œuvre, la révélation, et la destruction finale des deux. L’expression historique de l’antichrist à travers l’apostasie qui s’est produite au sein de l’Église chrétienne atteindra des dimensions universelles à la fin des temps, lorsque l’antichrist tentera personnellement d’occuper la place de Dieu sur cette planète. Ce qu’il n’a pu faire dans le temple céleste, il essaiera de le faire ici-bas. En fait, l’antichrist imitera le retour de Jésus. Paul décrit ce retour du Christ comme étant « la manifestation de son avènement [parousie] » (v. 8), et décrit la révélation de « l’impie » comme étant « l’avènement [parousie] de l’impie » (v. 9). Notez également que le verbe « se révélera » (apokaluptō) est utilisé pour décrire la venue des deux – Jésus dans 2 Thessaloniciens 1.7, et l’impie dans 2 Thessaloniciens 2.3, 6, 8. À la fin, il y aura une « venue/ révélation » fausse, satanique, et la vraie venue. Paul décrit l’œuvre de l’antichrist à travers une institution historique et religieuse, et à travers son propre « avènement » personnel. Dans ce cas, « l’impie » est la manifestation historique de l’antichrist au cours du Moyen-Âge, de même que « l’avènement » du véritable antichrist, que « le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche » (v. 8 ; voir Es 14.4). n

Ángel Manuel Rodríguez a servi l’Église

en tant que pasteur, professeur, et théologien. Maintenant à la retraite, il habite au Texas, aux États-Unis.


É T U D E

B I B L I Q U E

Mark A. Finley

Grandir dans les

B R U C E

L A M

jours difficiles

I

ls n’épargnent personne. Nul ne peut les éviter. Malgré nos efforts les plus acharnés, ils nous hantent quand même. Parfois, ils se glissent progressivement dans notre vie. De temps à autre, ils fondent subitement sur nous. Il nous arrive même de nous sentir submergés par eux. Tels un épais brouillard, les jours difficiles obscurcissent la lumière du jour. Ce qu’il nous faut savoir, ce n’est pas s’ils viendront sur nous, mais plutôt comment nous pouvons les traverser. Pouvons-nous faire davantage que de nous cramponner et d’endurer les moments difficiles ? Est-il possible d’apprendre à grandir quand ils se produisent ? C’est là ce dont traite notre leçon d’aujourd’hui.

1 Quelle assurance recevons-nous lors des jours difficiles ? Lisez Hébreux 13.5. Nul n’est tenu de surmonter ses difficultés tout seul. Le Christ omniprésent est là ! Il ne nous abandonnera pas, ne nous laissera pas faire face aux difficultés écrasantes de la vie.

2 Lorsque l’avenir paraît incertain et que notre vie semble être engloutie dans les ténèbres, quelle promesse Dieu nous fait-il ? Découvrez des paroles encourageantes dans Ésaïe 41.10. Le Seigneur nous conseille de ne pas nous laisser troubler par ce qui se produit dans notre vie. Si nous ne pouvons comprendre ce qui nous arrive, en revanche, nous pouvons avoir confiance en ses paroles : « Je te fortifie, je viens à ton secours, je te soutiens […] ». Ici, nous avons la description d’individus qui n’ont aucune force et semblent sur le point de chuter. Mais Christ les fortifie, les secourt, et les soutient.

3 Lorsque nous sommes en butte à des décisions qui nous laissent perplexes, lorsque nous ne savons trop où nous tourner, à quelles promesses divines pouvons-nous nous cramponner ? Découvrez la réponse dans Psaumes 32.8, Ésaïe 42.16 et 58.11.

4 Comment supporter les difficultés lorsque nous nous sentons faibles ? Lisez 2 Corinthiens 12.9, Philippiens 4.13, et Ésaïe 40.29-31. Dieu non seulement nous dirige lors des périodes difficiles, mais encore nous donne les forces nécessaire pour faire face aux pires défis. Nous sommes faibles, mais il est fort. Par la foi, nous saisissons sa puissance et sommes capables d’affronter les moments difficiles.

5 Quel conseil rempli de sagesse Salomon nous a-t-il donné pour nous aider lors des jours sombres ? Dans Ecclésiaste 3.1 et 11, nous découvrons une vérité fascinante. La nature a ses saisons, et la vie, les siennes. Il y a des moments de joie, de chagrin, de bonheur, de douleur, des jours ensoleillés, des jours sombres. Heureusement, les épreuves de la vie sont limitées. Quelle bonne nouvelle ! Les jours difficiles sont tempérés par l’amour de Dieu et raccourcis par sa grâce. Nos épreuves sont d’une durée limitée. Elles ne dureront pas toujours.

6 Quelle est la solution divine aux jours difficiles de notre vie ? Comment pouvons-nous grandir dans les temps difficiles ? Étudiez attentivement Job 22.21-28. Voici le conseil de Job : « Accorde-toi donc avec Dieu […] Reçois de sa bouche instruction, et mets ses paroles dans ton cœur. […] Alors tu feras du Tout-Puissant tes délices ». La lumière percera les ténèbres et brillera sur votre sentier.

7 Quand serons-nous débarrassés pour de bon des jours sombres, difficiles ? Comparez Apocalypse 21.23 avec Apocalypse 22.5. Un jour, les ténèbres s’enfuiront à tout jamais. Nos jours difficiles seront chose du passé. Les défis de la vie toucheront à leur terme, et nos larmes seront essuyées. Un jour, la lumière de l’amour de Dieu et de sa grâce brillera sur nous. Elle remplira notre cœur d’une paix et d’une joie éternelles. C’est cette espérance éternelle qui nous encourage et nous permet de grandir dans les moments difficiles de la vie. n

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DES IDÉES À PARTAGER Que Dieu vous bénisse, parce que je sais qu’il dit : “Ce n’est qu’un début”. – Everylyne Jepkemboi, Kenya

Courrier

Au sujet de l’unité Dans le second des deux articles intitulés « L’unité – hier et aujourd’hui » (avril 2017), Mark Finley déclare : « Dans le livre des Actes, l’organisation de l’Église fut primordiale pour son unité. » Cependant, ma lecture des Actes suggère plutôt un récit de l’Église primitive où l’on n’a que de brefs aperçus d’une organisation naissante. […]

PrièreW

Mark Finley ne reconnaît pas que les disputes de Paul avec Barnabas, ou les propos de Paul au sujet des femmes enseignant au sein de l’Église n’ont pas été l’objet de médiation du concile. Graham Fraser Australie Au-delà de la croix : profiter de Pâques au maximum Jarod Thomas nous offre une excellente explication de Pâques et un excellent conseil sur la façon dont nous, adventistes, devrions observer cette fête (« Au-delà de la croix », avril 2017). Ma prière et mon souhait, c’est que tout croyant authentique puisse lire cet article. Joseph Cobb Par courriel

La grâce est là où on la découvre Je suis une mère monoparentale de deux enfants. Alors que j’étais sur le point de baisser les bras, j’ai lu l’article intitulé « La grâce est là où on la découvre » (décembre 2016). L’histoire d’Albert Kazako intitulée « De victimes à vainqueurs » (décembre 2016) m’a vraiment touchée. Merci ! Que Dieu vous bénisse, parce que je sais qu’il dit : « Ce n’est qu’un début ». Everlyne Jepkemboi Kenya Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : letters@ adventistworld.org. Rédigez votre lettre clairement et tenezvous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.

LOUANGE

Priez s’il vous plaît pour l’œuvre des évangélistes à Ibagué, en Colombie. Shirley, Colombie Je vous demande de prier pour Dianayra, ma fille. Elle cherche un emploi et désire remettre sa vie entre les mains du Seigneur. Eliezer, Colombie Je vous serais gré de prier pour notre mariage. Nous sommes mariés depuis quatre ans. Malheureusement, nous n’arrivons pas à régler nos nombreux conflits. Il nous faut l’aide du Seigneur. Du, Vietnam

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S’il vous plaît, priez pour que ma femme, mes enfants, mes petits-enfants, et mes arrière-petits-enfants servent un jour le Seigneur. Job, Afrique du Sud Priez pour notre guide touristique israélien. Il croit en Y’Shua. Il a été profondément touché de nous servir de guide. Jeff, États-Unis Priez le Seigneur pour que je me remette d’une relation destructive, et pour que Dieu me dirige. Helen, États-Unis

Ayez la bonté de prier pour mes frères qui sont consumés par l’alcool et les drogues. Peter, Kenya S’il vous plaît, priez pour moi, parce que je suis en butte à de nombreux problèmes à mon lieu de travail. J’ai besoin des directives et de la protection de Dieu. Andrew, Ouganda Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : prayer@adventistworld.org ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.


« Oui, je viens bientôt... »

Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète.

D

epuis l’interprétation erronée de William Miller (de la prophétie des 2 300 soirs et matins) jusqu’à la grande déception du 22 octobre 1844, à la révélation du sanctuaire céleste, à l’acceptation du sabbat du septième jour, et aux visions d’Ellen White, le DVD Tell the World offre aux spectateurs un tour cinématographique de la naissance de l’Église adventiste. Il montre aussi la convergence des forces sociales, politiques et religieuses par lesquelles Dieu œuvra pour susciter un mouvement qui s’est développé pour finalement devenir l’Église mondiale actuelle. Fort de ses acteurs professionnels, de ses costumes d’époque authentiques, et d’un tournage effectué pour la plus grande partie dans des sites historiques, Tell the World se veut être un divertissement informatif à la tournure inspirante. Bien qu’il soit particulièrement significatif pour tous les adventistes, les jeunes, en particulier, peuvent être surpris et édifiés par les jeunes hommes et les jeunes femmes – dont une adolescente fragile – décrits dans ce film historiquement conforme, en tant qu’exemples de courage pour vivre leurs idéaux, pour abandonner la tradition par amour de la nouvelle vérité, pour aller de l’avant tout en restant focalisés sur Jésus. Plusieurs principes essentiels se dégagent de cette production : n prier et étudier la Bible avec diligence ; n surmonter les déceptions, les différences, ou l’opposition ; n faire du mandat évangélique de Jésus notre objectif principal ; n aller de l’avant tandis que nous sommes guidés par la prophétie ; n v ivre avec la certitude du retour de Jésus. Pour de plus amples informations, visitez le site TelltheWorld.Adventist.org, ou https://goo.gl/CSzp0n. – Faith Hunter, Département de l’École du sabbat et des ministères personnels de la Conférence générale

Top 1O 1O

Voici les pays les plus heureux du monde : N orvège D anemark n I slande nS uisse nF inlande

ays-Bas P anada C nN ouvelle-Zélande nA ustralie nS uède

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Ces évaluations résultent des « niveaux les plus élevés de confiance mutuelle, d’objectifs partagés, de générosité, et de bonne gouvernance ». Autres facteurs : espérance de vie, liberté, solidarité sociale.

Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Directeur international de la publication Pyung Duk Chun Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Jairyong Lee, chair; Yutaka Inada, German Lust, Pyung Duk Chun, Suk Hee Han, Dong Jin Lyu Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) André Brink, Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Costin Jordache, Wilona Karimabadi Rédacteurs basés à Séoul, Corée Pyung Duk Chun, Jae Man Park, Hyo Jun Kim Gestionnaire des opérations Merle Poirier Rédacteurs extraordinaires Mark A. Finley, John M. Fowler Conseiller principal E. Edward Zinke Directrice des finances Kimberly Brown Coordinatrice de l’évaluation des manuscrits Marvene Thorpe-Baptiste Conseil de gestion Jairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun ; Karnik Doukmetzian ; Suk Hee Han ; Yutaka Inada ; German Lust ; Ray Wahlen ; D’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Brett Meliti Consultants Ted N. C. Wilson, Juan Prestol-Puesán, G. T. Ng, Leonardo R. Asoy, Guillermo E. Biaggi, Mario Brito, Abner De Los Santos, Dan Jackson, Raafat A. Kamal, Michael F. Kaminskiy, Erton C. Köhler, Ezras Lakra, Jairyong Lee, Israel Leito, Thomas L. Lemon, Solomon Maphosa, Geoffrey G. Mbwana, Blasious M. Ruguri, Saw Samuel, Ella Simmons, Artur A. Stele, Glenn Townend, Elie Weick-Dido Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Afrique du Sud, Allemagne, Argentine, Australie, Autriche, Indonésie, Mexique et États-Unis d’Amérique.

Vol. 13, nº 7

Source : Réseau des solutions pour le développement durable des Nations-unies /USA Today

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