Revue internationale des adventistes du septième jour
Déc e m b re 2 01 5
Joseph :
une étude de cas 11
La traitement de la jaunisse
Le jour du jugement approche ! 14
Un géant de l’éducation adventiste 24
Déc e m b re 2015 E N
C O U V E R T U R E
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Joseph : une étude de cas
Gerald A. Klingbeil
Il ne devint pas le numéro deux du royaume en prenant des raccourcis.
14 Le jour du jugement approche ! C R O YA N C E S F O N D A M E N T A L E S
Ean Nugent
Heureusement, nous avons un ami au ciel.
20 Un témoin inattendu V I E
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P E R S P E C T I V E
M O N D I A L E
Pourquoi je soutiens la Bible et Ellen White Ted N. C. Wilson
Un renforcement de notre appel prophétique.
12 Jésus est Seigneur ?
Joy Maganga
Un réajustement de notre concept du leadership.
Pedro Leopoldo
Pour qui se laisse conduire par l’Esprit, la vie est une aventure.
22 Les dernières années de
À L A D É C O U V E R T E D E L’ E S P R I T D E P R O P H É T I E
M É D I T A T I O N
A D V E N T I S T E
la messagère du Seigneur
Tim Poirier
Les dernières années d’Ellen White comptent au nombre des plus productives.
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P A T R I M O I N E
Thomas Geraty : un géant de l’éducation adventiste
Lael Caesar
Sa longue et célèbre carrière a laissé une empreinte de taille.
D É PA RT E M E N T S 3 R A P P O R T
M O N D I A L
3 Nouvelles en bref 6 Reportage 10 Histoires GLOW
11 S A N T É Le traitement de la jaunisse
27 É T U D E B I B L I Q U E Abraham Éprouvé et approuvé
26 L A B I B L E R É P O N D Mieux qu’un frère
28 D E S À
I D É E S PA R TA G E R
www.adventistworld.org Disponible en ligne en 10 langues Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Pacific Press Publishing Association, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.
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Adventist World | Décembre 2015
C O U V E R T U R E
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F R E E B I B L E I M A G E S . C O M
La grâce au fil du temps
P
R apport mond i a l
Mais, pour la plupart, nous affectionnons les histoires, car c’est au moyen de celles-ci que nous comprenons nos propres vies. Les histoires se déroulent inévitablement dans l’espace temps : les événements se produisent dans un certain ordre discernable, même quand les péripéties et les détours nous surprennent ou nous dérangent. Nous faisons confiance aux vérités que nous découvrons dans les récits qui ont un commencement, un développement, et une fin. Après tout, nos propres vies ne ressemblent-elles pas à ça ? Cependant, j’ai appris qu’on ne peut prévoir la réaction de chacun aux différentes histoires. « J’aime l’histoire de David », dit l’homme tranquille, timide même, qui s’assied toujours dans la troisième rangée depuis l’arrière et ne parle jamais pendant les réunions. « J’aime son courage et sa bravoure – et son assurance que Dieu va le délivrer de la main de Saül. » « Mon histoire biblique préférée ? C’est celle d’Esther !, dit la veuve qui élève toute seule trois enfants. Chaque fois que je lis comment Dieu s’est servi d’elle pour sauver son peuple, je sens de quelle manière il m’utilise quand la vie me semble pénible. » Ainsi, dans la sagesse du Seigneur, les Écritures nous offrent des dizaines – voire des centaines – d’histoires d’hommes et de femmes « de même nature que nous » (Jc 5.17), dont les choix et les cheminements nous inspirent, nous corrigent, ou nous aident à voir la trajectoire à long terme du plan divin qui se déroule dans notre vie. Il ne s’agit pas simplement d’un conte d’antan que nous lisons, mais d’une histoire divinement inspirée qui nous montre la grâce se déversant au fil du temps, même quand elle n’est pas pleinement estimée ou acceptée. Tandis que vous lisez l’histoire de couverture de ce mois-ci rédigée par notre rédacteur adjoint – et fameux conteur d’histoires – Gerald Klingbeil, demandez à Dieu de vous accorder le discernement qui vous permettra de lire votre propre histoire entre les lignes d’un grand récit biblique.
P I X A B AY
endant 35 ans, j’ai eu le bonheur de prêcher sur les grands récits de la Bible. Mes auditeurs, ai-je appris, préfèrent généralement cela. Ils prêtent aimablement attention lorsque je prêche (rarement) un sermon sur un sujet quelconque, et prêtent même l’oreille lorsque je commente un passage complexe de l’une des épîtres de Paul.
L’Organisation mondiale de la santé a déclaré que la viande transformée, telle que les saucisses, présente un risque accru de certains cancers.
Les adventistes invités à
revoir leur régime
En déclarant que la viande est cancérigène, l’OMS confirme les déclarations d’Ellen White Andrew McChesney
S
elon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la viande rouge et la viande transformée sont cancérigènes. Cette nouvelle vient confirmer les déclarations d’Ellen G. White, cofondatrice de l’Église adventiste, faites il y a plus de 120 ans. Le directeur du Ministère de la santé de l’Église adventiste a dit que l’annonce – la plus ferme de l’OMS jusqu’ici quant à la relation entre la viande et le cancer, appelle les membres de l’Église à réexaminer leur régime alimentaire. Peter N. Landless, directeur du Département du Ministère de la santé de l’Église mondiale : « Nous disposons de cette information depuis plus de 120 ans ! Malheureusement, beaucoup ont choisi de ne pas suivre le conseil qui a été donné à la servante du Seigneur. En revanche, il est toujours rassurant de voir qu’une révision par les pairs et des données scientifiques prouvent que ce message est inspiré. » Il a ajouté : « Nous prions pour que notre Église en prenne bonne note, non parce qu’il s’agit d’une question de salut, mais parce que cela affecte la qualité de notre vie et notre service envers un monde brisé, bref, la mission que Dieu nous a confiée. » Le Centre international de recherche sur le cancer de l’OMS a dit qu’il a décidé de classer la viande transformée parmi les cancérigènes, ou causes de cancer, pour les humains, et a déclaré la viande rouge comme étant « probablement » cancérigène. Cette décision se fonde sur la révision de 800 études connexes effectuée par une équipe de 22 experts de 10 pays différents. « Les experts ont conclu que chaque portion de 50 grammes de viande transformée consommée quotidiennement accroît le risque de cancer colorectal de 18 pour cent », a déclaré l’agence. Suite e n p age 4
Décembre 2015 | Adventist World
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R apport mond i a l Ce qu’Ellen White a dit Pour les adventistes au courant des nombreux écrits d’Ellen White sur les bienfaits d’un régime à base de végétaux, écrits rédigés pendant la seconde moitié du 19e siècle, cette nouvelle qui a fait la une des journaux du monde entier n’a rien d’étonnant. Voici ce qu’elle a écrit dans Le ministère de la guérison : « La viande n’a jamais été le meilleur aliment, mais elle est doublement sujette à caution depuis que la maladie chez les animaux est devenue si fréquente. Ceux qui suivent un régime carné ne se rendent pas compte de ce qu’ils mangent. S’ils pouvaient voir l’animal vivant et connaître la qualité de sa chair, ils s’en détourneraient souvent avec dégoût. C’est en consommant de la viande, remplie de germes de la tuberculose et du cancer, que ces maladies, et d’autres également dangereuses, se contractent1. » Selon Peter Landless, à l’époque où ce conseil fut donné, un « régime carné » incluait la viande rouge « marinée, séchée, ou pire encore », parce qu’on ne disposait pas de système de réfrigération. Aujourd’hui, on classerait cette viande dans la catégorie des viandes transformées. Les adventistes croient qu’Ellen White a reçu le don de prophétie. Dans un autre livre, elle a écrit qu’à l’approche des derniers jours de l’histoire de la terre, la viande deviendrait de plus en plus contaminée, et que les adventistes cesseraient d’en manger. « La viande cessera de faire partie de leur régime, a-t-elle dit. Nous ne devrions pas perdre de vue ce but, et nous devrions nous efforcer d’y atteindre. Je ne crois pas qu’en faisant usage de viande nous agissions conformément à la lumière que Dieu a jugé à propos de faire briller sur notre sentier2. » Des près de 19 millions de membres d’église, seule une minorité suit un régime végétarien, quelle qu’en soit la
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forme, a dit Peter Landless. L’Église adventiste n’interdit pas la consommation de viande, à l’exception du porc, des fruits de mer, et des autres viandes déclarées impures dans le Lévitique. Les études sur la santé des adventistes confirmées L’annonce de l’OMS confirme une étude internationale adventiste en continu portant sur un régime à base de végétaux. Cette étude reconnue internationalement est effectuée par l’Université de Loma Linda. Une analyse de l’Étude sur la santé des adventistes – 2, publiée dans le journal JAMA Internal Medicine en mars 2015, a indiqué qu’un régime végétarien peut réduire le risque de cancer colorectal de 22 pour cent. L’étude précédente, l’Étude sur la santé des adventistes – 1, a, quant à elle, établi un lien entre la consommation de viande et un risque plus élevé de cancer colorectal.
Le Dr Michael Orlich, chercheur en chef de l’Étude sur la santé des adventistes – 2, a dit que la nouvelle évaluation de l’OMS était « importante et devrait être considérée par tous ceux qui font des recommandations en matière de choix de régime alimentaire ». Gary Fraser, enquêteur principal de l’Étude sur la santé des adventistes – 2, a exhorté les adventistes à non seulement éviter la viande, mais aussi à ne pas oublier les fruits et les légumes dans leur régime. « Il est… tout aussi important de substituer à la viande des aliments tels que les légumes, les fruits, les noix, et les légumineuses, a-t-il souligné. Les viandes causent directement des problèmes non seulement en raison de leur consommation, mais aussi parce qu’elles remplacent d’autres aliments qui diminuent efficacement le risque de cancer. n 1 Ellen
G. White, Le ministère de la guérison, p. 264. Conseils sur la nutrition et les aliments, p. 454.
2 Idem.,
Un adventiste élu
Andrew McChesney
président des Fidji Une élection historique
U Jiji Konousi Konrote, général de division. G O U V E R N E M E N T
D E S
F I J D I
n adventiste a été élu président des Fidji. En devenant le premier adventiste à exercer cette haute responsabilité, et le premier président n’appartenant pas à la noblesse locale, il écrit une page d’histoire dans l’archipel du Pacifique Sud. Le général de division Jioji Konousi Konrote, 67 ans, aussi connu sous le nom de George Konrote, est entré dans ses fonctions en tant que président le 5 novembre dernier, après que le Parlement national l’ait élu à la majorité de 31 voix contre 14. D’après la constitution de 2013 du
pays, la présidence joue surtout un rôle cérémoniel. Cependant, le président se réserve certains pouvoirs en cas de crise nationale. Il est également le commandant en chef des forces armées de l’île. En annonçant la nomination de Jioji Konrote au Parlement, Voreqe Bainimarama, premier ministre des Fidji, a loué ce dernier pour ses services en tant que soldat de carrière, et plus tard, en tant que politicien et diplomate. « Avec ses plus de 41 ans de service envers les Fidji et le peuple fidjien, le général de division Konrote est un modèle de loyauté, de courage et de consécration à son devoir en tant que commandant militaire ; d’honnêteté et de consécration en tant que haut fonctionnaire et ministre ; et de tact et de persévérance en tant que diplomate », a-t-il dit, selon une déclaration sur le site Web du gouvernement. L’élection de Jioji Konrote est historique non seulement en raison de la foi de celui-ci, mais aussi à cause de sa minorité ethnique Rotuman, et de sa non appartenance à la noblesse locale, a rapporté le Adventist Record du Pacifique Sud. La constitution de 2013 des Fidji n’a pas tenu compte du Concile des Chefs et a ouvert le poste de président à ceux qui ne sont pas chefs. Étant donné la situation politique délicate aux Fidji, lesquelles ont connu quatre coups d’État au cours des deux dernières décennies, les dirigeants adventistes ont été prudents dans leur réaction publique à l’élection de Jioji Konrote, a dit Adventist Record. « La nomination du général de division Konrote nous surprend quelque peu, mais n’est pas totalement inattendue, liton dans Adventist Record. Actuellement, des adventistes occupent de nombreux postes clés au sein du gouvernement. Notre Église est très respectée aux Fidji. » Jioji Konrote est ancien d’église et membre de la congrégation Rotuman à Suva, capitale des Fidji. L’Église adventiste compte environ 25 000 membres dans ce pays de 880 000 habitants. n
Lauren Davis, ANN
Une appli
partager l’espérance pour
Grâce à la technologie mobile, on peut répandre des écrits édifiants dans le monde entier
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oici une nouvelle façon de partager Health and Wellness: Secrets That Will Change Your Life et La tragédie des siècles. L’Église adventiste a présenté une appli contenant une bibliothèque gratuite de livres édifiants que les utilisateurs peuvent lire et envoyer facilement à n’importe qui par courriel et par les médias sociaux. Le Sharing Hope App offre une bibliothèque de publications adventistes, y compris du matériel pour l’évangélisation, telle que Health and Wellness du Dr Peter N. Landless et de Mark A. Finley, des tracts GLOW, ainsi que des livres populaires tels que La tragédie des siècles, par Ellen G. White, cofondatrice de l’Église. Ce n’est là qu’un début, a dit Wilmar Hirle, directeur adjoint du Département des publications de l’Église adventiste mondiale, lequel a lancé l’appli sur iTunes et Google Play. Wilmar Hirle prévoit des versions futures de l’appli remplies de journaux, revues, méditations quotidiennes, et matériel pour les missions pour toutes les divisions de l’Église. Wilmar Hirle : « Au cours des 10 dernières années, nous avons produit plusieurs livres missionnaires qui ont été traduits dans de nombreuses langues. Des centaines de millions de livres ont été imprimés et [distribués] dans le monde entier. »
Toutefois, dans certaines régions où l’on n’arrive pas à envoyer ces imprimés, l’appli peut être la solution, a-t-il expliqué. « Il y a quelques années, j’ai voulu visiter un pays où nous n’avons pas plus de 200 adventistes », a-t-il poursuivi. Mais comme on lui a refusé le visa, il a commencé par envoyer des imprimés à la communauté adventiste de ce pays. Malheureusement, la police a intercepté ces imprimés et arrêté plus de 20 adventistes. « Je ne peux me rendre dans ce pays. Je ne peux leur expédier des livres. Je ne peux même pas imprimer des livres dans ce pays, a expliqué William Hirle. Mais la langue de ce pays est déjà ici, sur l’appli ! Maintenant, les adventistes de ce pays reçoivent nos livres. » On y trouve un contenu dans les langues suivantes : arabe, anglais, français, italien, espagnol, portugais, et russe. Sharing Hope vise à donner aux utilisateurs la capacité d’atteindre toutes les cultures dans toutes les parties du globe, a dit Viviene Martinelli, chargée de projet pour l’appli. Les utilisateurs peuvent facilement sélectionner un livre dans n’importe quelle langue autre que la leur et le faire passer à d’autres. William Hirle espère que l’appli atteindra 100 langues d’ici la fin de 2016, et sera disponible dans toutes les langues principales d’ici 2020. n
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R apport mond i a l
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ustin Torossian est surtout connu en tant qu’arrière-arrière-arrièrepetit-fils de James et d’Ellen White, cofondateurs de l’Église adventiste. Mais ce pasteur de 29 ans, étudiant à l’Université Andrews, parle humblement de son célèbre arbre généalogique. Pour lui, c’est avec raison qu’Ellen G. White a écrit dans Les paraboles de Jésus : « Jésus n’accorde aucune importance aux questions de race. Il enseigne que la parenté spirituelle prime toute parenté naturelle. » (p. 229) « En d’autres termes, si l’on croit au don prophétique accordé à Ellen White, alors on est sa descendance spirituelle, explique Justin. Et c’est, selon Jésus (Jn 8.39,40) et Ellen White, ce qui compte le plus. » Justin Torossian, originaire de la Californie, soutient une église adventiste espagnole locale, au Michigan, tout en poursuivant sa maîtrise en pastorale à l’Université Andrews, à proximité. Il a dit qu’il considère comme un privilège d’être un descendant biologique des White. « Mais je suis plus reconnaissant encore de ma parenté spirituelle avec eux, a-t-il ajouté. Ce privilège, chacun de nous peut l’avoir, peu importe sa famille physique. Ellen White peut être “Grandmère Ellen” pour nous tous ! » Justin Torossian devrait obtenir son diplôme en mai 2016 et retourner en Californie centrale en tant que pasteur d’un district de deux églises. Son rêve ? Voir Jésus revenir de son vivant. « Nous monterons au ciel. Je verrai Jésus et rencontrerai mon ange gardien. Comme je suis impatient de rencontrer Grandpère James et Grand-mère Ellen ! » a-t-il lancé. Voici ce que Justin a dit dans une entrevue au sujet d’Ellen White et de l’influence de celle-ci sur sa vie.
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Cárolyn Azo
Pleins feux sur
l’arrière-arrière-arrière-petit-fils
d’Ellen White Justin Torossian nous parle de ce qui compte le plus
Q : Quel est exactement votre lien de parenté avec Ellen White ? James et Ellen sont mes arrière-arrièrearrière-grands-parents. De leurs deux fils survivants, seul Willie a eu des enfants, mais il en a eu pour les deux ! Le premier de ses sept enfants était Ella [Robinson]. Ella a eu trois enfants. Ma grand-mère, Gladys Kubrock, était la plus jeune. Mon grand-père Daniel et elle ont eu six enfants, l’un d’entre eux étant ma mère Edee. Ensuite, je suis venu au monde. Q : Quel impact la vie d’Ellen White a-t-elle eu sur vous par l’intermédiaire de votre mère ? J’ai grandi à juste 10 minutes de route de Elmshaven, la dernière demeure d’Ellen White. Tandis que mes grands-parents habitaient là et effectuaient des visites guidées, mon image d’Ellen White était surtout celle d’une voisine compatissante et d’une grand-mère pleine de tendresse. Je savais que nous étions parents avec une personne que le Seigneur avait utilisée de façon miraculeuse. Mais ce n’est qu’à 17 ans que j’ai vraiment commencé à m’en rendre compte. Après m’être reconverti lors d’une campagne d’évan-
gélisation, je suis retourné à Elmshaven et j’ai senti pour la première fois que je me tenais sur une terre sainte. C’est alors que j’ai vraiment commencé à lire ses livres et à être béni par les messages que Dieu nous a transmis par son intermédiaire. Q : Lequel des livres d’Ellen White a le plus influencé votre vie et votre ministère ? Vers Jésus. Je le relis chaque année dans le cadre de mon culte personnel. En lisant une page par jour, on en termine la lecture en quatre ou cinq mois. En outre, la compilation Le ministère évangélique a été une réelle bénédiction. Ce livre est lecture obligatoire pour quiconque s’intéresse à la transmission de l’Évangile. Q : Quelle est votre citation préférée d’Ellen White ? Difficile de ne s’en tenir qu’à une seule ! Actuellement, c’est la page 15 du livre Jésus-Christ qui occupe le premier rang. On y lit : « Le Christ a été traité selon
Justin Torossian (à gauche), et Ellen White, son arrière-arrière-arrière-grand-mère. C O U R T O I S I E
D E
J U S T I N T O R O S S I A N / E L L E N
nos mérites afin que nous puissions être traités selon ses mérites. Il a été condamné pour nos péchés, auxquels il n’avait pas participé, afin que nous puissions être justifiés par sa justice, à laquelle nous n’avions pas participé. Il a souffert la mort qui était la nôtre, afin que nous puissions recevoir la vie qui est la sienne. “C’est par ses meurtrissures que nous avons la guérison.” Par sa vie et par sa mort, le Christ a fait plus que de simplement réparer les ruines causées par le péché. Satan voulait séparer à jamais l’homme de Dieu ; or en Christ nous devenons unis à Dieu plus étroitement que si nous n’avions jamais péché. » Q : Quelle histoire de la vie d’Ellen White a eu la plus grande influence sur vous ? Une histoire que mon arrière-grandmère Ella a écrite dans son livre. Elle nous donne un aperçu de la personnalité et de la créativité d’Ellen White. Lorsque Willie n’était qu’un bébé, Anna, la sœur de James, habitait avec eux et apportait son aide au niveau du secrétariat. Tante Anna aimait tenir et cajoler
W H I T E
E S TAT E
le petit Willie. Malheureusement, elle souffrait de la tuberculose. Comment Ellen allait-elle s’y prendre pour lui reprendre Willie sans la blesser ? Soudain, elle a eu une idée. S’approchant de plus en plus d’Anne, elle a pincé Willie, juste assez pour qu’il se mette à pleurer. « Hum, je pense qu’il veut sa mère ! » a dit Ellen. « Oui, tu as raison », a répondu Anne en lui tendant le bébé. Ellen White a répété ce truc souvent, sans que jamais Anne ne s’en aperçoive. Bien souvent, on a une fausse image d’Ellen White à cause de certains adventistes peu aimables qui utilisent ses écrits autrement qu’elle ne le ferait elle-même. Ils les citent durement et sont prompts à juger. Mais c’est là l’une des nombreuses histoires qui démontrent que bien qu’instruite par Dieu pour donner des messages parfois difficiles à transmettre et à entendre, Ellen White le faisait toujours avec amour et compassion – comme Jésus.
Q : Quel conseil donneriez-vous aux lecteurs des écrits d’Ellen White ? Joignez-vous à moi dans la lecture d’au moins deux livres d’Ellen White chaque année, dès maintenant et jusqu’au retour du Seigneur. Ce faisant, demandez à Dieu de vous parler. Tandis que les mots viennent de la plume d’Ellen White, les messages, eux, viennent de Dieu lui-même. Tout comme l’objectif et le cœur des Écritures sont Jésus (Jn 5.39), ainsi en est-il des écrits d’Ellen White. C’est pourquoi le don de prophétie est appelé « le témoignage de Jésus » (Ap 19.10). Tandis que vous lisez les messages de Dieu consignés dans la Bible et les écrits d’Ellen White, demandez à Dieu de transformer votre cœur. Il opérera un changement durable en vous, une transformation qui vous propulsera jusque dans l’éternité. n
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’ai toujours trouvé fascinant le fait que mon grand-père paternel s’asseyait, enfant, aux pieds d’Ellen White pour écouter ses histoires. Ellen White, qui habitait non loin du ranch des Wilson, près de Healdsburg, en Californie, leur rendait parfois visite. C’était au début des années 1900. Mon grand-père, Nathaniel C. Wilson, et ses trois frères s’empressaient de s’asseoir autour de sa chaise pour écouter des histoires qu’elle leur racontait avec tendresse. Mais ces visites ne sont pas la seule raison pour laquelle notre famille conserve de merveilleux souvenirs d’Ellen White. Nous devons notre connaissance du message adventiste à son activité évangélique directe, pratique et prophétique. William et Isabella, mes arrièregrands-parents, immigrèrent aux ÉtatsUnis depuis l’Irlande vers 1870, pour devenir finalement producteurs de fruits, éleveurs de bétail, et propriétaires d’un magasin en Californie. Isabella se joignit à l’Église adventiste, mais pas William. En 1905, à l’invitation de sa femme, il assista à un camp-meeting. Ellen White y prit la parole. Elle présenta le besoin de tous les pécheurs d’avoir un sauveur et de lui permettre de changer leur vie. À son vibrant appel, William s’avança et donna son cœur au Seigneur. Mon arrière-grand-père étudia le message adventiste pendant un an. Il décida de fermer son magasin le sabbat. Il fut baptisé, et plus tard, devint le premier ancien de l’église adventiste de Healdsburg, premier site de l’Institut d’enseignement supérieur Pacific Union. Christ changea la vie de William. Cet homme devint généreux et aida les gens dans le besoin. La transformation qui s’opéra dans la vie de mon arrièregrand-père est au nombre des raisons pour lesquelles je soutiens fermement la Bible et les écrits d’Ellen White. Mais ce qui importe plus encore, c’est que la Bible et l’Esprit de prophétie
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Pourquoi je soutiens la et
Bible
Ted N. C. Wilson
Ellen White Jésus en est le centre
viennent de la même source – Dieu – et ont le même message – amener les êtres humains à Jésus et les préparer à son retour imminent. L’Esprit de prophétie a été donné pour instruire et soutenir le mouvement de Dieu des derniers jours. Tandis que nous approchons de la fin de 2015, considérons de nouveau les écrits d’Ellen G. White et leur signification pour nous aujourd’hui. Nous allons le faire dans un format Q & R, basé sur un message que j’ai donné lors du Symposium sur l’Esprit de prophétie à l’Université Andrews, le sabbat 17 octobre 2015. L’appel d’Ellen White était-il biblique ? L’Église adventiste accepte Ellen G. White en tant que servante et prophétesse du Seigneur. Je crois et atteste que les
écrits de l’Esprit de prophétie sont crédibles et vrais parce qu’Ellen G. White et son ministère prophétique satisfont aux quatre critères bibliques d’un prophète. 1. Ses écrits sont en accord avec la Bible (Ésaïe 8.20). 2. Sa vie et ses œuvres attestent sa relation avec Dieu (Matthieu 7.20). 3. Ses prophéties se sont accomplies (Jérémie 28.9). 4. Ses écrits exaltent le Christ et soutiennent que Jésus est le Fils de Dieu venu ici-bas pour nous sauver (1 Jean 4.2). En outre, sa vie et son œuvre se vérifient par des manifestations physiques pendant des visions, l’à-propos de son œuvre à la fin des temps, la certitude et l’intrépidité de ses déclarations, la haute spiritualité de son œuvre, et la nature pratique de ses explications sur les multiples aspects de la vie chrétienne.
Pourquoi les adventistes disent-ils que les écrits d’Ellen White sont « l’Esprit de prophétie » ? L’Esprit de prophétie est décrit dans la Bible en tant que l’une des deux caractéristiques de l’Église du reste de Dieu des derniers jours. Apocalypse 12.17 (LSG) dit : « Et le dragon [Satan] fut irrité contre la femme [l’Église de Dieu], et il s’en alla faire la guerre aux restes [ou au reste] de sa postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus. » Apocalypse 19.10 précise que « le témoignage de Jésus est l’esprit de la prophétie ». Les deux caractéristiques distinctives du peuple de Dieu sont claires : il s’agit de ceux qui gardent les commandements de Dieu – et qui ont le témoignage de Jésus, que la Bible appelle « l’esprit de la prophétie ». Les commandements de Dieu et le témoignage de Jésus, ou l’Esprit de prophétie, viennent de la même source : Dieu lui-même. Les écrits d’Ellen White sont-ils au même niveau que la Bible ? Pour les adventistes, l’Esprit de prophétie n’est pas une partie de la Bible et n’est pas au même niveau que la Bible. Comme Ellen White l’indique elle-même, l’Esprit de prophétie doit conduire à la Bible. Cependant, je crois pleinement que l’inspiration de l’Esprit de prophétie est la même que celle de la Bible, car l’Esprit de prophétie, c’est le témoignage de Jésus. Les écrits d’Ellen White sont-ils encore pertinents aujourd’hui ? Nous avons vu et voyons encore des gens qui, inspirés par Satan, s’efforcent avec détermination d’attaquer les écrits d’Ellen White et de les « rendre sans effet ». La Parole de Dieu et l’Esprit de prophétie sont tous les deux des
produits d’inspiration céleste, et donc, des récits exacts décrivant la grande controverse entre le bien et le mal, entre Christ et Satan. C’est pourquoi le diable est déterminé à détruire la vérité qui se trouve dans la Bible et l’Esprit de prophétie. Le témoignage de Jésus, qui est l’Esprit de prophétie, fait partie intégrante du mouvement adventiste. Je crois que l’Esprit de prophétie est l’un des plus grands dons de Dieu à l’Église adventiste. Il se focalise sur Christ et sur sa Parole, et présente le plan de Dieu pour son peuple qui vit à la fin des temps et attend le retour imminent du Christ. L’Esprit de prophétie est autant d’actualité aujourd’hui qu’aux jours d’Ellen White. Il est fidèle, édifiant, instructif, et puissant tandis qu’il dirige les regards vers Christ et la sainte Bible. Il est véritablement le témoignage de Jésus. Vous inquiétez-vous de la façon dont certains membres d’église traitent la Bible et les écrits de l’Esprit de prophétie ? Tandis que nous affrontons les derniers jours de l’histoire de la terre, nous savons qu’il y aura un effort déterminé de Satan pour détruire l’efficacité de la Bible et de l’Esprit de prophétie. Nous voyons partout la neutralisation de la Parole de Dieu qui fait autorité. La méthode historico-critique appliquée à la Bible réduit son efficacité sur le plan de son autorité. C’est là la stratégie de Satan pour miner un clair « Ainsi parle l’Éternel ». L’une des plus grandes menaces contre l’Esprit de prophétie, ce n’est pas forcément l’animosité, mais plutôt l’indifférence. Aujourd’hui, beaucoup de membres ne sont pas au courant de l’Esprit de prophétie, ne le lisent pas, ou simplement le néglige. Pourquoi le diable est-il si résolu à détruire l’influence de la Bible et de l’Esprit de prophétie ? Parce qu’ils contiennent
l’instruction nécessaire pour achever l’œuvre de Dieu sur cette terre, par la puissance du Saint-Esprit. Quel impact les écrits d’Ellen White ont-ils sur l’Église et le monde ? N’eût été des directives divines spéciales que l’on retrouve dans les écrits d’Ellen White, cette Église ne serait pas là où elle est aujourd’hui. Ces directives ont contribué de manière déterminante à l’établissement d’institutions dans le cadre des publications, de la santé, de l’éducation, de l’aide humanitaire, et des médias. L’Esprit de prophétie guide le développement pastoral, évangélique, missionnaire, et administratif de l’Église. Il fournit une instruction dans presque tous les aspects de la vie, y compris la théologie, le style de vie, la santé, la famille, le foyer, la jeunesse, les relations interpersonnelles, l’économat, et dans bien d’autres encore. L’Esprit de prophétie guide le peuple de Dieu et le guidera toujours, jusqu’au retour du Seigneur. En tant que résultat des directives de l’Esprit de prophétie, l’Église adventiste n’est pas simplement une autre confession, mais un mouvement adventiste né du ciel avec une destinée spéciale – une mission et un message à proclamer que l’on trouve dans Apocalypse 14.6-12 – le message des trois anges. Que dirait Ellen White à ceux qui se disent déçus de l’Église ? Le diable sait que s’il peut amener les enfants de Dieu à fixer les yeux sur leur personne et leurs opinions personnelles au lieu de regarder à Christ, il réussira à semer la dissension, la désunion, et la tension. C’est là l’un de ses outils les plus puissants contre la mission de l’Église adventiste. Dieu nous a appelés à participer à la plus grande proclamation de la vérité de toute l’histoire. Cette proclamation constitue le point culminant de la grande controverse entre Christ et Satan.
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P E R S P E C T I V E
M O N D I A L E
Notre Père nous confie la tâche de faire connaître le Christ, lequel a mené une vie sans péché, est mort pour nous, est ressuscité, intercède actuellement pour nous en tant que Souverain sacrificateur, et reviendra bientôt pour nous prendre avec lui et nous amener au ciel. Nous avons été appelés à partager la Parole de Dieu dans toute sa puissance, sous la direction du Saint-Esprit. Dans cet appel céleste, nous serons confrontés à des gens qui ne sont pas d’accord avec notre message et notre mission. Et nous pouvons être tentés de nous décourager devant l’apathie de certains membres d’Église. Mais quelle que soit la difficulté à affronter, résistons à la tentation de travailler indépendamment et à part de l’Église. Dieu nous appelle à travailler au sein de l’Église du reste des derniers jours, non en dehors d’elle. Restez unis à votre église locale et à votre famille, l’Église mondiale. Restez proche de l’Église, malgré ses imperfections. Fixez constamment les yeux sur le Seigneur et sa mission pour son Église. Une ressource inépuisable En lisant l’Esprit de prophétie, vous subirez une transformation positive durable, car il nous ramène à Christ, à son ministère, et à l’œuvre qui consiste à préparer le monde, sous la direction du Saint-Esprit, pour le monde à venir après le retour du Seigneur. L’Esprit de prophétie a été pour moi une ressource inépuisable dans la mise en œuvre des plans célestes pour le mouvement adventiste. Quand je songe à l’Esprit de prophétie, mon cœur déborde de joie à l’idée que Dieu nous a accordé autant d’information pour accomplir sa volonté dans notre vie personnelle et pour la mission de son Église envers le monde. n
Ted N. C. Wilson est
le président de l’Église adventiste du septième jour.
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Adventist World | Décembre 2015
Histoires GLOW : Que votre lumière luise ! GLOW (Giving Light to Our World – Donner la lumière au monde) – est une initiative d’évangélisation qui a vu le jour en Californie, aux États-Unis, mais qui s’étend actuellement à d’autres divisions de l’Église mondiale. Son concept ? Des membres d’église apportent des tracts adventistes intitulés « GLOW » partout où ils vont et les distribuent – gratuitement – chaque fois que l’occasion se présente. Les tracts sont actuellement imprimés en 45 langues. Voici deux courtes histoires qui se sont déroulées au Brésil et aux ÉtatsUnis. GLOW touche vraiment des vies !
BRÉSIL. Un homme de 70 ans vient de recevoir un exemplaire de la revue Adventist World. Or, il s’y trouve un tract GLOW. Cet homme découpe alors le tract, se rend à l’imprimerie locale, et en fait imprimer 2 000 exemplaires. Il en garde quelques-uns pour lui et poste la plupart à 67 églises adventistes régionales. Alors qu’il est au bureau de poste, il offre à la postière un tract GLOW sur le sabbat. Elle s’empresse de le partager avec ses collègues de travail. Lorsque l’un des anciens d’une église locale reçoit les tracts, il apporte ceux qui traitent du sabbat à son atelier de mécanique et les utilise pour expliquer à ses clients pourquoi il ferme son atelier le samedi. ÉTATS-UNIS. Le ministère GLOW a organisé un voyage missionnaire à Philadelphie pour y distribuer un million de tracts GLOW en 10 jours. Un participant a écrit : « Tandis que je distribuais des tracts GLOW dans un stationnement, une voiture s’est dirigée droit sur moi ! L’automobiliste s’est arrêté et m’a demandé si c’était moi qui avais laissé un tract sur son pare-brise. Je lui ai répondu que c’était mon partenaire qui l’avait fait deux heures plus tôt. Alors, il a dit : « Les gars, vous m’avez sauvé la vie. Ce matin, j’ai dit à Dieu que ce soir, je me suiciderais. Et j’ai ajouté : “Si tu existes vraiment, prouve-le moi !” Et il l’a fait ! » Ces histoires nous viennent de Nelson Ernst, directeur de GLOW de l’Union des fédérations du Pacifique, et de Kamil Metz, coordinateur de GLOW International. Pour en découvrir davantage sur GLOW, visitez le site suivant : www.sdaglow.org. Pour regarder des témoignages GLOW sur vidéo, cliquez sur le lien suivant : http://vimeo.com/user13970741.
S anté
Le traitement de la
jaunisse
Allan R. Handysides et Peter N. Landless
Mon oncle a la jaunisse. Nous nous demandons s’il est atteint de l’hépatite ou d’une autre maladie infectieuse. Qu’est-ce qui cause la jaunisse ? Y a-t-il de quoi s’inquiéter ?
L
a jaunisse est un terme dérivé du mot jaune. On l’utilise pour décrire la couleur jaunâtre de la peau qui se produit en présence d’une élévation du taux de bilirubine, un pigment biliaire. Une faible élévation de la bilirubine dans le sang peut passer inaperçue jusqu’à une certaine limite. La jaunisse est un symptôme du dépassement de cette limite. Le sang est un tissu fort complexe. Il contient quelque 40 pour cent de globules rouges par volume. Un globule rouge (RBC) a une durée de vie d’environ 120 jours, et est ensuite recyclé. Les cellules de la rate le piègent et le brisent. Ce processus de recyclage préserve des éléments essentiels tels que le fer et les protéines. Une partie du pigment forme la bilirubine à l’origine de la jaunisse. La bilirubine passe par le foie et est emprisonnée par les cellules hépatiques. Elle se lie alors à l’acide glucuronique. Cette « bilirubine conjuguée », comme on l’appelle, est ensuite temporairement stockée dans la vésicule biliaire. Ici, la bile est concentrée, puis déversée dans l’intestin pour faciliter la digestion. La jaunisse se manifeste le plus couramment chez les nouveau-nés. Un nouveau-né respirant de l’air riche en oxygène n’a pas besoin des taux d’hémoglobine élevés nécessaires pendant sa vie utérine. En outre, le bébé ne conjugue pas de bilirubine avant sa naissance, ce qui pré-
vient une élévation du taux de bilirubine dans son sang, laquelle peut être toxique. Il faut deux jours au foie pour démarrer la conjugaison, avec une réserve et une accumulation de bilirubine qui, jusqu’à maintenant, étaient excrétées à travers le placenta. (C’est dans ces processus hautement intégrés que nous, médecins, nous émerveillons du concept. En toute franchise, nous sommes étonnés de constater que certains souhaitent nous voir attribuer une telle complexité à la théorie du hasard…) Bien que votre oncle ne soit pas un nouveau-né, le processus du traitement de la bilirubine en ce qui le concerne ressemble beaucoup à ce que nous avons décrit. Quels sont alors les problèmes possibles ? Si davantage de ses cellules sanguines se détruisent, il pourrait avoir la jaunisse. Certains fabriquent des RBC anormaux en raison de gènes défectueux. Comme de telles cellules ne vivent pas aussi longtemps que des cellules normales, on se retrouve avec une « anémie hémolytique ». On constate alors une accumulation de bilirubine non conjuguée dans le sang, laquelle ne produira pas une jaunisse très prononcée. Quand le foie ne fonctionne pas bien, une jaunisse telle que l’hépatite peut se produire. Il existe de nombreuses variétés d’hépatites, l’hépatite A étant la plus courante et la plus facilement transmissible. Les autres formes plus graves
d’hépatites se transmettent habituellement lors d’un transfert de liquides organiques, tels que le sang. La cirrhose du foie peut aussi s’associer à la jaunisse. C’est ainsi qu’un alcoolique invétéré ou une personne souffrant d’insuffisance hépatique pour d’autres raisons peut aussi avoir la jaunisse. S’il y a un blocage dans l’écoulement de la bile, la bilirubine est alors conjuguée et déborde dans le sang. Un test permettant de détecter le type de bilirubine aide le médecin à trouver la cause du problème. Ceux dont la jaunisse est due à des causes obstructives peuvent souffrir d’un blocage d’un canal de la vésicule biliaire et éprouver de la douleur. Le cancer, surtout de la tête du pancréas par laquelle le canal de la bile passe, peut causer de l’obstruction et une jaunisse intense, mais indolore. Par mesure de prudence, que votre oncle consulte un médecin. Le traitement variera selon le type et la cause de la jaunisse. n
Le Dr Allan R. Handysides, gynécologue certifié, est l’ancien directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Le Dr Peter N. Landless, cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, est directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.
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M éditation
Joy Maganga
Jésus est Seigneur ? En parcourant les pages de données sur les vérités bonnes, mauvaises ou embrouillées du phénomène d’onde alpha, j’ai réfléchi sur l’hostilité que la biologie évolutionniste nourrit envers l’histoire de Jésus. Un Jésus célèbre ? Jésus est la seule personne dans l’histoire ayant quitté un trône d’or pur, des rues pavées d’or, et des cohortes d’anges constamment à son service, pour venir ici-bas, pour travailler et se mêler à la plèbe obscure de Nazareth, en Galilée. Or, certains déclaraient sarcastiquement que rien de bon ne pouvait sortir de Nazareth… Imaginez que vous êtes une personnalité célèbre dans votre pays, et que vous êtes investi d’une mission mondiale. Votre fils unique est sur le point de naître ! Qu’allez-vous lui offrir comme premier domicile ? Une étable ? Mais que vont dire vos pairs ? Ou plutôt, que vont dire leurs femmes ? Les premiers cris de votre fils qui font tressaillir les visiteurs vont-ils se mêler au bêlement des moutons, au meuglement des vaches, peut-être même au caquètement des poules, et à l’odeur des excréments ? Une mangeoire, tel que je le comprends, c’est un contenant (habituellement dans une grange ou une étable) où le bétail et les chevaux se nourrissent. Vous entendez déjà les présentateurs élégants et verbeux du bulletin de nouvelles annoncer avec brio la nouvelle d’un enfant abandonné. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre ! Pas d’adjectifs explicites, non ; rien que l’histoire de votre négligence.
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Une préférence pour l’hôpital Je peux me tromper, mais en bonne Kényane, je pense que l’adresse convenable pour cet enfant serait les suites présidentielles de l’Hôpital Aga Khan, à Nairobi, ou d’un établissement tout aussi riche. Là, j’imagine des fleurs et des babioles pour bébé de toutes sortes ; les visiteurs de l’éminente dame, entourés d’un maximum de sécurité et de confort, se répandent en louanges sur son nez, ses oreilles et ses orteils si mignons, et disent combien il ressemble à son père. Et j’imagine que personne n’aurait le culot de me dire qu’il n’y a pas de place dans aucun hôpital pour la naissance de votre fils ! En ce qui concerne Jésus, ils disent qu’après avoir fait en sorte que son Fils naisse dans une étable, le Roi, son Père, le confia à un charpentier pendant trois décennies complètes, pour qu’il soit logé, nourri, et formé pour appartenir à la basse classe de la société. Mais les dirigeants importants ne bénéficient-ils pas des meilleures écoles pour leurs enfants ? De plus, ceux-ci ne sont-ils pas formés au leadership, dès le ventre de leur mère, pour reprendre le flambeau du leadership politique familial ? Lancement de la mission Passant par-dessus le drame de l’histoire incommodante de sa naissance, ce Fils vit incognito jusqu’à ce qu’il refasse surface pour lancer sa mission mondiale, laquelle consiste à sauver le monde d’une ruine imminente. Mais comment s’y prend-il ? Convoque-t-il les dirigeants de son époque, les seigneurs illustration
:
F ord
M attox
Jésus choisit des pêcheurs et d’autres individus ordinaires, tels que Matthieu, le collecteur d’impôts, lequel organise une fête en son honneur et y invite des gens que la société méprise. et les Césars de Rome ? Demande-t-il à ceux qui règnent sur le nord de l’Afrique, jusqu’en Asie et en Europe, des chars ? Fait-il appel à des combattants ainsi qu’à des hommes bien instruits et éloquents pour convaincre le monde de sa mission, laquelle consiste à annoncer le royaume à venir ? Utilise-t-il leurs moyens pour disséminer cette information à toutes les provinces du monde sous leur férule ? Le voit-on en train de faire des plans et de réviser ses stratégies pour être sûr d’atteindre son objectif ? Non ! Il ne s’y prend pas de cette façon. C’est par son cousin, lequel habite dans le désert tel un ermite, portant un vêtement grossier, se nourrissant d’aliments bizarres, et prêchant avec audace, que Jésus et son projet sont présentés. Mais bientôt, Hérode fait décapiter son cousin. Avec le temps, Jésus monte son équipe. Il choisit des pêcheurs et d’autres individus ordinaires, tels que Matthieu, le collecteur d’impôts, lequel organise une fête en son honneur et y invite des gens que la société méprise. L’équipe de Jésus compte maintenant 12 hommes ! C’est par eux qu’il va accomplir sa mission envers les habitants du monde. Ils ne le savent pas, mais son Père a déjà prévu que dans trois ans et demi, il va retourner vers les rues non polluées du ciel et confier à ses disciples l’accomplissement de la mission. Jésus n’a aucun budget. Avec les 12, il va de village en village. Plusieurs femmes l’accompagnent aussi et lui apportent leur soutien financier. Mais habituellement, il ne planifie rien en matière de nourriture, de logement, ou d’autres dépenses. Il envoie les 12 accomplir la mission par eux-mêmes, et leur donne ses instructions : N’emportez rien pour le voyage ; cherchez qui est prêt à vous recevoir et restez chez cette personne jusqu’à ce que vous quittiez l’endroit. Demeurez là où l’on vous accueille, et si l’on ne vous accueille pas, secouez la poussière de vos pieds en quittant la ville (voir Mt 10.5-14 ; Mc 6.7-11 ; Lc 9.1-5). Dans mon pays, cette façon de procéder ressemble à un employé d’un bureau de Nairobi qu’on envoie vérifier une succursale à Mandera, à Nyeri ou à Machakos pendant un mois. Or, les départements des ressources humaines et de la comptabilité de Nairobi et de ses succursales n’ont prévu aucun plan pour son transport, son logement, sa nourriture, etc. L’employé doit lui-même faire ses démarches pour trouver une famille qui le logera. De même, la mission pour sauver le monde a été lancée sans un aucun budget. L’homme sans abri qui la dirige a dit une fois à un disciple éventuel qu’il n’avait pas d’endroit pour dormir, ou pour poser la tête. Cette entrevue a dû être brève. Je me demande lequel d’entre nous adopterait
ou même accepterait cette stratégie « perdante ». Le point culminant de la mission Évidemment, on s’attend à ce qu’une organisation ayant pour mission de sauver le monde entier d’une damnation imminente dispose d’une stratégie de formation solide et d’une hiérarchie appropriée. Pour réussir, elle doit avoir une certaine structure. Mais le plan du Maître se résume à un simple « Suis-moi » : observer, imiter, et prier pour être converti et recevoir la puissance nécessaire pour embrasser pleinement le projet. Quant à la hiérarchie, le Maître déclare que dans son royaume, le plus petit sur la terre sera le plus grand, et que le dernier sera le premier. Le dernier sera le premier ? Voilà qui est décourageant pour ceux d’entre nous qui veulent être les premiers en tout – les premiers à décrocher un emploi, à se marier, à acheter cette voiture-ci ou cette maison-là, à obtenir cette promotion, à être même le premier de la file à la cafétéria ! Il suffit d’assister à un séminaire pour voir ce dernier point se concrétiser… Ensuite, avant d’arriver au point culminant de sa mission, le Maître a l’audace de s’agenouiller et de laver les pieds de ses disciples. Beaucoup en ce monde veulent bien embrasser les pieds de ceux qui se trouvent au-dessus d’eux dans l’échelle corporative. Cependant, cet humble maître dit que ses disciples ne sont pas ses serviteurs, mais ses amis (voir Jn 15.15). Il désire leur faire comprendre qu’il les aime assez pour donner sa vie pour eux. Et il le fait de façon aussi inconfortable que son Père l’a fait pour sa naissance. Au moins, tout ça est cohérent : la naissance a eu lieu dans une étable, et le sacrifice pour sauver ses amis et le monde entier, sur une croix infâme. Chose intéressante, après le lavement des pieds de ses disciples, et avant de mourir, il leur dit qu’il s’en ira mais reviendra les chercher. Il ignore une seule chose : l’heure de son retour. Seul le Père le sait. Il console ses amis, prie pour eux, et leur promet d’être avec eux par son Esprit jusqu’à ce qu’il revienne. Il ne les laissera pas poursuivre leur mission seuls. Après sa mort et sa résurrection, ils comprennent que désormais, rien ne pourra l’empêcher de revenir. S’il a pu ressusciter des morts, il pourra revenir de n’importe quoi, et de n’importe où. n
Joy Maganga habite à Nairobi, au Kenya.
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C royances
fondamentales
« Allo ? » « Bonjour, M. Nugent. Ceci est un appel de courtoisie pour vous rappeler votre rendez-vous à la clinique dentaire dans une semaine. Bonne journée ! » Comme vous le savez sans doute, ce message est un appel à l’action (enfin, pour les sept prochains jours) – un appel à apporter une brosse à dent et un paquet de soie dentaire au travail (pour les sept prochains jours) ; un appel à mettre résolument de côté desserts et bonbons auxquels on succombe facilement (oui, oui, pour les sept prochains jours !). Le jour du jugement approche ! Combien de fois avons-nous usé de cette stratégie et avons-nous été trouvés trop légers ? Malgré nos meilleurs efforts pour dissimuler la réalité, les outils du dentiste arrivent quand même à révéler la condition véritable de nos dents. La mauvaise réponse Malheureusement, nous sommes souvent tentés de répondre au message du jugement investigatif de cette façon, tentés de le considérer comme un appel à dissimuler la vraie condition de notre cœur en faisant des efforts supplémentaires – nous commençons à faire ceci, cessons de faire cela, faisons plus de ceci, ou moins de
cela… Si ces actes sont aussi essentiels que l’utilisation de la soie dentaire, en revanche, les outils de Dieu sont encore plus performants que ceux du dentiste. « Car la Parole de Dieu […] juge les sentiments et les pensées du cœur. Nulle créature n’est cachée devant lui, mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte. » (He 4.12,13, LSG) Si ces actes ne sont qu’une tentative pour dissimuler la vraie condition de notre cœur, alors nous échouerons plus misérablement encore que le tour de force dentaire pendant sept jours. Une seule question Lorsque nous défendons cette doctrine unique, nous soulignons à juste titre les nombreuses références bibliques qui communiquent la réalité d’un jugement investigatif céleste de toutes les œuvres de chaque être humain ayant professé avoir foi en Dieu. Malheureusement, nous omettons parfois de souligner également les nombreux passages qui communiquent la nature d’une telle enquête. Et nous passons parfois à côté de la question suivante : « En examinant nos œuvres, qu’est-ce que les intelligences célestes cherchent à déterminer ? »
L’Ancien et le Nouveau Testament n’attestent qu’une seule qualité permettant de considérer les êtres humains dignes de la vie éternelle. Paul le dit en ces termes : « Car, en Christ-Jésus, ce qui a de la valeur […] [c’est] la foi qui est agissante par l’amour. » (Ga 5.6) En examinant nos œuvres, les intelligences célestes cherchent à déterminer si la foi en Jésus règne dans notre cœur. Les équipes de louange auxquelles nous avons participé, les tracts que nous avons distribués, les sans-abri que nous avons nourris, les services religieux que nous avons tenus, ou tout ce que nous pouvons considérer comme étant en soi précieux aux yeux de Dieu, équivalent à de la « boue » (Ph 3.4-9) s’ils sont dépourvus de l’unique chose qui compte : la foi. Dans les registres du ciel, de nombreux membres (et ouvriers) d’église de longue date trouveront cette note en bas de leur longue liste d’« œuvres merveilleuses » : « Sans la foi, il est impossible de lui plaire » (Mt 7.22,23 ; voir He 11.6). En examinant nos œuvres, les intelligences célestes ne se laisseront pas distraire par des œuvres de justice superficielles. Elles vont considérer toutes nos œuvres, la profondeur de notre vie de prière, l’application de notre vie de piété, de même
Ean Nugent
Le jour du
jugement
NUMÉRO 24
approche !
Comment y subsister ? 14
Adventist World | Décembre 2015
que la sincérité de notre vie publique. Toutes ces choses seront regardées à la loupe d’une seule question : « La foi en Jésus règne-t-elle dans le cœur ? » La bonne réponse Quelle est donc la réponse appropriée à ce message ? Simplement résister à la tentation de nous confier en notre propre justice, et faire nôtre la question des intelligences célestes : « La foi en Jésus règne-t-elle dans mon cœur ? » Avant que celles-ci ne le fassent, examinons nos œuvres pour déterminer la réponse à cette question (voir 2 Co 13.5). Tandis que nous passons au peigne fin notre service, notre témoignage, nos offrandes, notre adoration, notre observation des commandements, posons-nous la question qu’elles vont nous poser : « Est-ce la foi en Jésus qui motive tel ou tel acte ? » Cette réponse, bien qu’appropriée, n’est cependant pas exempte de danger. Si nous nous lançons dans cet examen de soi sans Jésus, nous allons tomber dans au moins l’une de deux fosses. Sans Jésus, nul ne peut vraiment discerner les inconsistances de son cœur. Ceci peut nous amener à conclure que notre cœur n’a pas besoin de réparation, et ainsi, à tomber dans la fosse de la supercherie. En outre, sans Jésus, nos efforts pour corriger l’inconsistance de notre cœur ne peuvent vraiment être fructueux. Ceci peut nous amener à conclure qu’il est impossible de réparer notre cœur, et ainsi, à tomber dans la fosse du désespoir. Pour éviter de tomber dans ces deux fosses, nous devons garder les yeux fixés sur « l’Auteur et le Consommateur de notre foi » (He 12.2). Du début à la fin, Jésus nous accompagne et se donne tout entier pour maintenir et renforcer notre foi. Notre seul rôle consiste à coopérer avec lui. Tandis que nous étudions sa Parole, au lieu de nous focaliser sur des œuvres supplémentaires pour dissimuler notre condition réelle, demandons-lui plutôt de renforcer notre foi. Ellen White décrit magnifiquement la foi en ces termes : « Avoir la foi, c’est faire confiance à Dieu, croire qu’il nous
Le ministère du Christ dans le sanctuaire céleste
Il y a dans le ciel un sanctuaire, le véritable tabernacle, dressé par le Seigneur et non fait de main d’homme. Dans ce sanctuaire, le Christ exerce un ministère en notre faveur, mettant ainsi à la disposition des croyants les bénéfices de son sacrifice expiatoire offert à la croix une fois pour toutes. À son ascension, il fut couronné comme notre grand souverain sacrificateur et commença alors son ministère d’intercession. En 1844, au terme de la période prophétique des 2 300 soirs et matins, il entra dans la seconde et dernière phase de son ministère d’expiation. Celle-ci consiste en un jugement investigatif, faisant partie de l’élimination définitive du péché ; cette œuvre était symbolisée par la purification de l’ancien sanctuaire hébreu au jour de l’Expiation. Au cours de cette cérémonie symbolique, le sanctuaire était purifié avec le sang d’animaux sacrifiés, tandis que les réalités célestes sont purifiées par le sacrifice parfait du sang de Jésus. L’instruction du jugement révèle aux intelligences célestes quels sont parmi les morts ceux qui dorment en Christ, et qui par conséquent sont jugés dignes en lui de participer à la première résurrection. Cette instruction du jugement révèle aussi qui, parmi les vivants, demeurent en Christ, gardant les commandements de Dieu et la foi en Jésus, prêts par là même et en lui à être transmués et introduits dans son royaume éternel. Ce jugement réhabilite la justice de Dieu qui sauve ceux qui croient en Jésus. Il déclare que ceux qui sont restés loyaux à Dieu recevront le royaume. La conclusion de ce ministère du Christ marquera l’expiration du temps de grâce pour l’humanité, avant sa seconde venue. (Lv 16 ; Nb 14.34 ; Ez 4.6 ; Dn 7.9-27 ; 8.13,14 ; 9.24-27 ; He 1.3 ; 2.16,17 ; 4.14-16 ; 8.1-5 ; 9.11-28 ; 10.19-22 ; Ap 8.3-5 ; 11.19 ; 14.6,7 ; 20.12 ; 14.12 ; 22.11,12)
aime et sait mieux que personne ce qui est pour notre bien. Cela nous amène à suivre sa voie au lieu de la nôtre, à accepter sa sagesse au lieu de notre ignorance, sa force au lieu de notre faiblesse, sa justice au lieu de nos péchés1. » Si la foi nous amène à croire à l’amour de Dieu, à suivre sa voie, et à accepter sa sagesse, sa force, et sa justice, notre focalisation sur ces choses dans la Bible peut, à coup sûr, renforcer notre foi. Par ailleurs, nous pouvons coopérer avec Jésus en discutant honnêtement de la condition de notre cœur avec lui. Lorsque sa Parole révèle l’inconsistance de notre cœur dans un certain secteur, reconnaissons-la humblement et demandons-lui de nous pardonner et de nous purifier, selon sa promesse
(1 Jn 1.9). Si nous lui remettons notre inconsistance, même si nous faisons des progrès en la matière, soyons assurés que sa justice va nous couvrir lors du jugement. Alors, comment subsister au jour du jugement ? Uniquement par la foi, et non par nos œuvres. Uniquement par Jésus, et non par nous-mêmes. n 1 Ellen
G. White, Éducation, p. 285.
Ean Nugent est développeur de logiciels pour la Conférence générale. Il habite avec sa famille dans l’État du Maryland, aux États-Unis. Décembre 2015 | Adventist World
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E n couverture
N
ous vivons dans un monde où la ligne de démarcation entre le bien et le mal est au mieux floue. Les dirigeants politiques, commerciaux, et même religieux parlent de transparence et de l’urgent besoin d’un leadership éthique. Mais que voit-on le plus souvent ? La cupidité, la propre justice, la soif du pouvoir, et le mépris flagrant des absolus moraux. C’est ce qui incite des compagnies importantes à contourner adroitement les règles gouvernementales pendant des années, et à lésiner sur les coûts d’exploitation pour augmenter leurs bénéfices. Et on continue tant qu’on ne se fait pas prendre ! En tant que disciples du Christ, nous ne sommes pas exempts des défis moraux épineux et des tentations. En fait, on dirait que les choses se compliquent davantage dès que nous décidons de suivre Jésus de tout notre cœur. Songez, par exemple, aux milliers d’adventistes en butte à des problèmes en raison du sabbat. Il leur faut choisir entre la fidélité à leur Seigneur et leur responsabilité familiale. Dans certaines parties du monde, pots-de-vin et affaires – n’importe quelles affaires – vont de pair. La vie est souvent complexe, peu reluisante, et en tant que disciples du Christ, nous luttons fréquemment pour trouver la voie balisée par les absolus des Écritures. L’éthique et les Écritures Qu’est-ce que l’éthique ? Il s’agit, comme on le définit généralement, de principes moraux gouvernant le comportement d’une personne ou d’un groupe. Ces principes sont essentiels pour notre manière de vivre et de travailler ensemble. Ils constituent nos principes directeurs dans nos rapports avec le monde. Et pour les chrétiens, ils s’enracinent dans les Écritures. En fait, l’éthique chrétienne, c’est la théologie appliquée. Lorsqu’on pense à l’éthique, on évoque bien souvent des lois ou des déclarations explicites gouvernant les individus et leurs relations avec la collectivité en général. Cependant, les
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: oseph June Gerald A. Klingbeil
étude de cas
Comment peut-on traiter les dilemmes éthiques lors de circonstances difficiles ? histoires constituent une source importante de principes de morale. En réalité, dans la plupart des cultures, on apprend les principes de la vie en écoutant des histoires. Les histoires bibliques sont remplies d’études de cas qui méritent toute notre attention. Pour internaliser l’éthique, il ne faut pas mémoriser une liste de choses à faire et à ne pas faire, mais découvrir plutôt les principes de
l’éthique, et ensuite, en voir l’application dans la vraie vie. C’est de cette façon que nous apprenons le mieux. Par conséquent, Dieu ne nous a donné que 10 commandements, mais a ensuite inclus dans la Bible des centaines d’histoires dans lesquelles ses enfants se débattent avec des défis éthiques. Nous voyons leurs victoires et ressentons la souffrance que leur infligent leurs défaites. image :
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Joseph : l’histoire d’une ascension sociale fulgurante L’histoire de Joseph (Gn 37-50) fournit une riche mosaïque d’expériences qui nous aident à relever les défis éthiques – tant individuellement que collectivement. Cette histoire vous est familière : Joseph, le fils préféré de Jacob, son père, fut un jour attaqué par ses frères et vendu comme esclave. À son arrivée en Égypte, il commença une carrière brillante d’abord dans la maison de Potiphar, un haut fonctionnaire égyptien. La qualité de son travail était telle que Potiphar lui confia l’intendance de sa maison. Cependant, la trempe de Joseph fut bientôt mise à rude épreuve. Mme Potiphar (notez que son nom ne figure pas dans le récit, ce qui donne au lecteur une idée de sa réelle importance) lui fit des avances sexuelles explicites. Ses invitations claires, pressantes ayant été rejetées une fois de trop, elle accusa Joseph de viol. Le malheureux se retrouva en prison – et de nouveau, au bas de l’échelle. Discernant les talents administratifs hors du commun de son nouveau prisonnier, le chef de la prison lui confia la gestion du pénitencier. Ici, le récit prend soudain une nouvelle tournure : Joseph, prisonnier et bras droit du chef de la prison, fut subitement appelé par Pharaon, car les magiciens
et les sages étaient incapables d’interpréter deux rêves cruciaux du roi. Son interprétation convaincante de ces deux rêves lui ouvrit toute grande la porte d’un autre rôle de dirigeant. L’histoire de son ascension sociale fulgurante, digne d’Hollywood, atteignit son apogée lorsqu’il devint le dirigeant numéro deux de l’Égypte. Et c’est là qu’elle croise de nouveau celle du peuple de Dieu – la famille de Jacob habitant en Canaan. Lorsqu’une famine sévère obligea les 10 frères de Joseph à venir en Égypte pour y acheter des vivres, ce dernier dut affronter son passé. La suite de l’histoire, vous la connaissez. Dans cette analyse de l’histoire de Joseph, de ses dilemmes et de ses défis, je vais souligner quatre moments importants de sa vie qui nous aident à développer une éthique centrée sur Dieu. Crise et croissance On dit que la croissance résulte de la victoire sur une crise ou un obstacle. Or, peu importe la forme de ce « test », de bons choix nous permettent d’avancer de façon plus sûre et de grandir. Certains érudits bibliques ont remarqué depuis longtemps la trame du test dans le récit de Joseph, lequel semble faire écho à une autre histoire d’épreuve pénible dans l’épisode de la Genèse où Abraham
reçut l’ordre d’offrir son propre fils en sacrifice (Gn 22)1. Dès le début de Genèse 37, Joseph est décrit comme le petit mouchard gâté par son père et vivant dans une famille marquée par les dissensions et les loyautés partagées. Lorsque ses propres frères le vendirent comme esclave, son monde s’écroula. Son statut d’esclave de Potiphar (Gn 37.36 ; 39.1) ne lui offrait, apparemment, aucune possibilité de leadership. Mais avec le temps, Potiphar reconnut que « le Seigneur était avec Joseph » (Gn 39.2). Convaincu du potentiel de ce nouvel esclave, il en fit son intendant. Ce changement de circonstances faisait partie du test divin et se répéta deux fois encore dans l’histoire de Joseph. L’implication active de Dieu dans le récit se dégage des nombreuses références à ses bénédictions (v. 2,3,5,21,23). Dieu était là, même si Joseph résidait dans le quartier des esclaves de Potiphar ! Dans les chapitres 42 à 45, on voit Joseph tester ses frères et leur histoire. L’un des verbes clés du domaine sémantique du test, bakhan, apparaît dans Genèse 42.15, 16, lorsque Joseph, après avoir reconnu ses frères (v. 8), lança une procédure publique pour déterminer s’ils étaient des espions cananéens. Chose intéressante, un test revêt des allures et
Comment découvrir les
principes éthiques dans les histoires ?
Beaucoup se demandent comment on peut découvrir des principes éthiques pertinents dans les histoires de l’Ancien Testament, dont certaines contiennent du matériel pour adulte seulement. Voici six principes pouvant nous aider dans cette importante recherche4. 1. Considérez le récit en entier. Dans l’histoire de Joseph, souvenez-vous combien l’enfant chouchouté est devenu un être capable d’un pardon radical. 2. Cherchez la cohérence dans l’information disponible. Au lieu de vous arrêter au fait que David consomma des pains de proposition (1 S 21) – un dilemme moral
dans lequel la survie prend le dessus sur l’honnêteté – souvenez-vous qu’Achimélec, le sacrificateur de Nob, les lui offrit après avoir consulté Dieu (1 S 22.10). 3. Prêtez attention aux implications contextuelles claires. N’essayez pas de tirer des conclusions étrangères à l’histoire, mais n’escamotez pas non plus le texte. 4. Gardez à l’esprit l’ordre chronologique et le développement du caractère. C’est avant ses mariages polygames et son adultère que David fut appelé « un homme selon le cœur de Dieu » (1 S 13.14). 5. Considérez le lien important avec le
décalogue. Une histoire biblique où le protagoniste ne vit pas en harmonie avec le décalogue peut être une réalité, mais pas un exemple à suivre. 6. Considérez l’exemple du Christ. « Que ferait Jésus ? » n’est pas qu’un slogan bien connu et utilisé à outrance, mais il représente certainement le test décisif de la vie morale. 4 Adaptation
de Ron du Preez, « Delights and Dangers of Using Stories for Sermons: How to Interpret and Apply Biblical Narrative », dans The Word of God for the People of God: A Tribute to the Ministry of Jack J. Blanco, éd. Ron du Preez et coll., Southern Adventist University, School of Religion, Collegedale, Tenn., 2004, p. 508-518.
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E n couverture
des formes différentes. Par exemple, la foi d’Abraham fut testée sur le mont Morija (Gn 22), tandis que l’endurance d’Israël fut éprouvée dans le désert2. Une telle expérience d’épuration était conforme aux autres « tests » et servit à mettre en valeur la foi et la fidélité de Joseph. Le petit mouchard, l’enfant gâté, le chouchou de Jacob devint le dirigeant mûr et pondéré de Genèse 42. Ainsi, la crise et l’épreuve aboutissent à la croissance et à la transformation – deux caractéristiques clés de tout disciple de Jésus. Les textes bibliques montrent qu’à travers les tests et les crises, Joseph et ses frères grandirent spirituellement. Les frères de Joseph révélèrent leur identité sans détour (v. 13) – tout en gardant sous silence la façon dont leur frère avait disparu. Lors de leur seconde visite en Égypte (Gn 44.18-34), ils reconnurent leur culpabilité alors qu’ils discutaient entre eux (v. 21), et plus tard, Juda intercéda en faveur de Benjamin – preuves irréfutables qu’ils avaient grandi et gagné en maturité. Tentation et victoire Depuis la chute, les tentations nous collent à la peau. Elles foisonnent dans l’histoire de Joseph. Après son ascension fulgurante à l’intendance de la maison de Potiphar, Joseph reçut un jour une invitation on ne peut plus claire de Mme Potiphar : « Couche avec moi ! » (Gn 39.7,12). En hébreu, il s’agit d’une avance sexuelle directe. La réponse de Joseph est nettement plus longue et fournit la raison de son refus. L’argument principal – outre le fait de décevoir son maître – était une reconnaissance centrée sur Dieu, à savoir que le péché affecte non seulement les relations humaines, mais aussi et surtout la sphère humanodivine : « Comment ferais-je un aussi grand mal et pécherais-je contre Dieu ? » (v. 9) emploie la terminologie souvent utilisée quand on confesse ses péchés (voir 1 R 8.47 ; 2 Ch 6.37 ; Jr 14.20). Le péché détruit les relations à tous les niveaux ; l’adultère, cet acte de convoitise présenté dans Genèse 39, était considéré comme une offense capitale dans la loi de l’Ancien Testament, et punissable de mort par lapidation (Lv 20.10 ; Dt 22.22). La tentation entraîne habituellement
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une réaction et une décision. Nous pouvons « céder » à la tentation ou triompher d’elle. Le rejet constant de Joseph, « jour après jour » (Gn 39.10), et sa décision de perdre un vêtement (littéralement !) plutôt que de céder à la tentation sont là de grands exemples pour les lecteurs contemporains qui reconnaissent combien le péché – personnel et collectif – détruit les relations. La plupart des lecteurs occidentaux ne vont pas saisir les puissantes implications socioculturelles d’un homme fuyant devant une femme et la honte associée à un tel acte. Et cependant, pour Joseph, la honte était un moindre mal que les effets destructeurs du péché sur
contre les abus de pouvoir – particulièrement envers les groupes sociaux plus faibles, dont les veuves, les orphelins, et les étrangers (Es 1.23 ; 10.2 ; Jr 7.6 ; 22.3 ; Ez 22.7 ; Za 7.10 ; voir le portrait de Dieu dans Dt 10.18). Le mien et le tien Certaines choses peuvent entraver des relations saines. Par exemple, le manteau spécial que Joseph reçut de son père provoqua la haine profonde et l’envie de ses frères (Gn 37.8,11). L’utilisation d’adjectifs et de pronoms possessifs illustre bien ceci. Le « notre frère » de Juda (v. 26) entraîna la vente de Joseph aux marchands d’esclaves (au
L’éthique chrétienne, c’est la théologie appliquée. les relations. Ainsi, l’honneur de Dieu forgea celui de Joseph. Mais dans l’histoire de Joseph, la tentation revêtit une autre forme. Une fois que ses frères en quête de nourriture arrivèrent en Égypte, la tentation le guetta dans son interaction avec eux. En effet, c’aurait été un jeu d’enfant pour le numéro deux du gouvernement égyptien de les accuser faussement et de les faire exécuter ! Son pouvoir presque absolu lui aurait permis de régler leurs comptes. S’il y a ici élément de test (voir ci-dessus), en revanche, on ne décèle aucun indice de vengeance ou de règlement de compte dans le récit. L’abus de pouvoir est, malheureusement, une triste réalité – tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du peuple de Dieu. C’est là une tentation terrible, puissante pour n’importe quel dirigeant, spécialement dans le contexte d’une puissance autocratique. La victoire sur cette tentation marqua la carrière de Joseph. Elle constitue également le signe d’un leadership biblique. Chose intéressante, les prophètes classiques en Israël et en Juda s’élevèrent souvent
moins, sa vie fut épargnée), et la tunique tachée de sang fut présentée à leur père Jacob par les paroles « ton fils » (v. 32). Par ailleurs, la tentative de séduction de Mme Potiphar illustre bien « le mien » et « le tien ». Sa requête fiévreuse « Couche avec moi » se rapporte clairement au « moi » et au « mien ». La réponse de Joseph met l’accent sur « lui », c’est-à-dire sur son maître et sur son Dieu. En effet, au milieu de cette bataille entre les caprices égoïstes et la victoire sur le péché centrée sur Dieu, il y a Dieu, dont l’implication dans les affaires de Joseph est mentionnée à maintes reprises, parce que c’est Dieu qui lui [Joseph] fit gagner la faveur du chef de la prison (Gn 39.21, S21) et qui « était avec lui » (v. 23) – encore et toujours. « Le mien » et « le tien » ne sont pas qu’une affaire d’égoïsme, mais aussi une façon d’oublier Dieu dans l’équation. Il nous faut reconnaître que nous faisons partie de quelque chose de plus grand que nous-mêmes. Que ce soit en public ou dans les coulisses, Dieu est impliqué dans ce monde. Depuis Golgotha, on ne
peut feindre l’ignorance, parce qu’il a rendu son implication envers ce monde visible et tangible. Dieu est devenu partie intégrante du tableau, le processus, l’objectif, et l’ultime perspective. C’est Dieu Où est donc Dieu dans l’histoire de Joseph ? demandent certains. La présence de Dieu est complexe et parfois cachée. Après tout, il est le Dieu qui permet au malheur de frapper de bonnes personnes – ou du moins, des personnes « raisonnablement bonnes ». Dieu ne sauve pas Joseph de la citerne, il ne protège pas son enfant de l’abus et des tentations. Sa présence (et sa bénédiction), souvent discrète, passe par l’intermédiaire de Joseph. Dieu bénit Potiphar et la prison de Pharaon grâce à Joseph. La voix de Dieu peut être perçue tandis qu’il communique la vie – et la mort – à ceux à qui il envoie ses rêves (Gn 37 ; 40 ; 41). Joseph reconnut ce concept majeur de nombreuses fois (voir Gn 41.16). Cependant, une expérience se distingue particulièrement des autres. Le « C’est Dieu » de Genèse 45.5 à 8 représente vraiment le cœur théologique de l’histoire de Joseph. Lorsque Joseph révéla finalement sa véritable identité à ses frères et qu’ils se tinrent devant lui complètement ahuris et terrifiés, image :
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il leur murmura « C’est Dieu ». Ce « C’est Dieu » est censé communiquer la bonne volonté et le concept chrétien clé que Dieu, ultimement, contrôle notre vie. Tandis que les êtres humains complotent, planifient, oublient, et se souviennent, Dieu agit en silence et avec compétence dans les coulisses – à travers l’esclavage, à l’heure des épreuves, à travers l’emprisonnement, et finalement, à travers la reconnaissance publique et l’accession aux échelons les plus élevés du pouvoir. Dieu planifia tout le long de préserver une famille, un peuple, un monde. Ce qui devait détruire, Dieu le tourna, par l’entremise de Joseph, en ce qui construit et soutient (voir Pr 16.4,7 ; 19.21 ; Rm 8.28). Chose curieuse, lorsque Dieu agit, nous commençons à reconnaître dans ses plans le rôle souvent marginal que nous y jouons. Joseph ne soulignait jamais sa contribution dans le plan de Dieu, mais commençait toujours avec Dieu. Comme l’observe un commentateur : « Joseph parle plus de Dieu que de Joseph3. » L’expression « C’est Dieu » constitue la reconnaissance que même nos meilleurs efforts ne pèsent pas lourd dans la balance du succès. Elle laisse à Dieu l’espace nécessaire pour agir, guider, diriger, et travailler paisiblement dans les coulisses.
Conclusion L’histoire de Joseph fournit un merveilleux canevas qui nous aide à examiner nos propres histoires, nos échecs et nos victoires éthiques. Nous voyons que la crise constitue un catalyseur de la croissance, que la tentation mène à la victoire – ou à la défaite, et que « le mien » et « le tien » sont souvent des à-côtés qui nous distraient de la vérité selon laquelle la vraie croissance du caractère se produit au sein d’une communauté plus générale qui aide à regarder au-delà de soi-même. Finalement, l’angle « C’est Dieu » doit devenir le moteur de chaque plan, activité, et décision. Lorsque Dieu entre dans l’équation, nous sommes affranchis ! De ce fait, nous pouvons nous oublier nousmêmes et commencer à mener une vie centrée sur lui, une vie faisant écho aux valeurs célestes. n 1 Gregory S. Smith, The Testing of God’s Sons: The Refining of Faith as a Biblical Theme, B&H Publishing, Nashville, 2014, p. 49-67. 2 Le livre des Nombres documente ce test à maintes reprises. 3 V. P. Hamilton, The Book of Genesis: Chapters 18-50, NICOT, Eerdmans, Grand Rapids, 1995, p. 577.
Gerald A. Klingbeil
est rédacteur adjoint de Adventist World et espère voir Dieu dans les difficultés de sa vie – jour après jour.
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V ie
adventiste
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es mois qui viennent de s’écouler ont été très difficiles pour ma fille. En la prenant à l’école un lundi après-midi, je remarque chez elle un enthousiasme inhabituel. Mais commençons par le commencement. Départ pour les missions Ma femme et moi avons décidé de nous établir dans un pays musulman en tant que missionnaires. À cette nouvelle, notre plus jeune fille n’est guère enchantée. Elle va être obligée de quitter ses amis, sa famille, et sa grand-mère. Il n’y a vraiment pas de quoi se réjouir ! Pour nos deux filles, ce déménagement est une véritable « destruction de leur château ». À notre arrivée dans ce pays étranger, notre plus jeune n’a que cinq ans. Tout est nouveau pour elle : la ville, l’école, l’église, la langue, le milieu. L’entrée de nos deux filles à l’école s’effectue en plein milieu de l’année scolaire. Malheureusement, la classe de maternelle n’a pas de place pour accueillir la plus jeune. La direction la met donc dans la classe de première année. En plus d’être la plus jeune du groupe, elle ne sait pas l’anglais, la langue officielle de l’école. La petite voit bientôt que tous les autres élèves lisent et écrivent des phrases alors qu’elle-même s’efforce d’apprendre l’alphabet. Elle se console en se disant qu’au moins, sa sœur est dans la même école qu’elle. Les deux sœurs se soutiennent pendant les heures de classe. Mais après plusieurs semaines, il devient clair que le niveau de première année nuit au développement de notre plus jeune fille. Elle ne pourra plus aller à cette école-là. Après trois mois dans ce nouveau pays, nous avons pour unique option de l’envoyer à une école non loin de chez nous ayant de la place dans la classe de maternelle. Notre petite se retrouve encore dans une nouvelle école. Heureusement, les élèves sont du même âge. Elle continue d’apprendre l’anglais et se fait des amis. À cette école, l’enseignement se donne en anglais une journée, et en arabe l’autre journée. Par la grâce de Dieu, notre fille survit à ce nouveau changement, apprend la langue, et rattrape son retard scolaire. Cinq mois plus tard, elle termine sa maternelle. Nous sommes si fiers d’elle, et tellement heureux de son succès ! Cependant, elle désire retourner à la première école après les grandes vacances, pour être de nouveau avec sa sœur.
Être chrétien dans une école musulmane En plus du déménagement et de l’adaptation, il n’est pas évident pour un chrétien de se retrouver dans une école musulmane. Bien que le Coran se réfère aux chrétiens en tant que peuple du Livre et croyants, sur le terrain, on ne les traite pas toujours avec bonté. Dans cette région du Moyen-Orient, on retrouve une culture tribale. Dans la classe, il y a toujours un chef qui dit au
témoin inat tendu Pedro Leopoldo*
un
Parfois, les enfants témoignent mieux que les adultes
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reste du groupe ce qu’il doit ou ne doit pas faire. Un jour, notre fille nous rapporte qu’à l’école, une cheffe a dit aux autres filles de ne pas jouer avec elle. Parfois, elles lui donnent des coups, la poussent, et la pincent. Cependant, les choses se mettent à changer dès qu’elle commence à parler en arabe et à interagir avec les autres enfants. Un jour, la cheffe de la classe, accompagnée d’un groupe de filles, vient la voir pendant le déjeuner et lui dit qu’elles vont jouer avec elle si elle dit deux fois « Al Hamdu Lillah », ce qui signifie « Grâces soient rendues à Dieu. » À partir de ce jour, elle est acceptée dans la « tribu ». Même si les choses s’améliorent sur le plan de l’acceptation sociale, la différence de religion, elle, demeure. Au retour de l’école, notre fille nous demande à maintes reprises de lui parler de l’islam et de Mahomet, son prophète. Nous lui brossons alors un tableau de l’islam. Pour nous, c’est aussi une occasion en or de lui enseigner le christianisme, ce qui approfondit sa foi. « J’ai trouvé ma MAV ! » Deux semaines après le début de la nouvelle année scolaire, alors que je vais chercher nos deux filles à l’école, je me rends tout de suite compte de l’enthousiasme de la plus jeune. La P hoto
:
G ustavo
O lgiati
plupart du temps, elle est plutôt tranquille ou pleurnicharde. Mais cette fois, elle est électrifiée ! « J’ai trouvée ma MAV, j’ai trouvé ma MAV ! » répète-t-elle. Nous lui demandons ce que MAV signifie, et les deux sœurs rient en se lançant un regard qui veut dire : « Maman et Papa ne savent rien ! » « MAV, ça veut dire “Ma meilleure amie pour la vie” », explique-t-elle. Tandis que notre fille joue avec une camarade de classe (son nom signifie Lumière, et c’est comme ça que je vais continuer à l’appeler), celle-ci lui pose de but en blanc des questions sur sa foi chrétienne. Avant d’aller au Moyen-Orient, nous travaillions surtout parmi les habitants sécularisés d’une grande ville. Nos filles fréquentaient une école publique et avaient des voisins et des amis sécularisés. Nous leur avons donc enseigné, en très bas âge, comment être des chrétiennes adventistes et des missionnaires. C’est ainsi qu’elles ont appris à exprimer très jeunes leur foi, dans leurs propres mots. Dans notre nouvelle situation, nous leur avons expliqué ce qu’est l’islam, ainsi que les différences et les similarités de cette religion par rapport à l’adventisme. Ma fille explique à Lumière sa foi en Jésus. À sa surprise, elle répond qu’elle croit en Jésus, elle aussi. Elle est pourtant musulmane ! Plus tard, lors d’une activité scolaire, nous avons le plaisir de faire la connaissance de ses parents – une famille musulmane traditionnelle ne correspondant pas le moins du monde au stéréotype des musulmans dans la culture occidentale. Ma fille se réjouit de voir sa nouvelle amie. Les deux petites s’étreignent et passent le reste du déjeuner à parler. Dans leur conversation, elles racontent comment Jésus a créé toutes choses, et les a créées toutes deux et leur famille. À partir de ce jour, elles deviennent des MAV. Voilà pourquoi notre fille est si enthousiaste ! Les vrais missionnaires Après réflexion, ma femme et moi nous demandons qui sont les vrais missionnaires chez nous… Cet événement change notre compréhension et nous rappelle que « par la bouche des enfants et des nourrissons [Dieu a] fondé [sa] force » (Ps 8.3). Ce que le Seigneur fait à travers les difficultés de la vie de nos enfants nous donne une leçon d’humilité. La lumière céleste brille de façons inattendues, par des agents inattendus, et produit des témoins inattendus. n * Pseudonyme
Pedro Leopoldo* et sa famille sont missionnaires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
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Un
HÉRITAGE de
LUMIÈRE
6 e PARTIE : 1900–1915
Les années à Elmshaven
Les
C
’était en septembre 1900. Après neuf années de service en Australie et en Nouvelle-Zélande, Ellen White était revenue aux États-Unis. Il aurait été normal pour la messagère du Seigneur de prendre une retraite paisible et bien méritée. Dans quelques semaines à peine, elle célébrerait son 73e anniversaire. Mais dans la première décennie du siècle nouveau, elle aurait à affronter des problèmes de taille quant à la structure de l’Église, à ses principales institutions, et à ses piliers théologiques. Réforme des structures Au cours des six premiers mois suivant son retour, alors qu’elle était en train de s’installer dans sa nouvelle demeure à Elmshaven, en Californie, Ellen White se rendit à Battle Creek, au Michigan, pour la session de la Conférence générale (GC) de 1901. La session commença officiellement le 2 avril 1901, mais lors des rencontres préliminaires, il était déjà évident que des réformes organisationnelles majeures s’imposaient. Ellen White connaissait l’ampleur de ces problèmes. Elle en parla aux délégués en ces termes : « Avant de quitter la Californie, je me suis sentie troublée. Je ne voulais pas aller à Battle Creek. Je craignais que les fardeaux que je devrais porter ne me coûtent la vie1. » Aujourd’hui, une rétrospective de ces événements nous permet de constater la direction divine sans équivoque dans les changements de structures effectués lors de la session de la GC de 1901 – et perfectionnés lors de la session de 1903 – tandis que les dirigeants de l’Église répondaient à de clairs appels à la réforme. Ellen s’exclama : « La tournure prise par les événements de cette rencontre a été l’objet du plus grand étonnement de ma vie. Ce n’est point notre œuvre. C’est l’œuvre de Dieu2. » Crises institutionnelles Dans une même année, deux des principales institutions de l’Église furent
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Tim Poirier
dernières années de la
messagère du Seigneur Regard sur la vie et le legs d’Ellen White
la proie des flammes : le Sanatorium de Battle Creek, de renommée mondiale (18 février 1902), et le bâtiment de la Review and Herald (30 décembre 1902). Dieu révéla à sa messagère les leçons devant être tirées de ces incendies. Elle comprit que la perte de la vocation missionnaire en était la cause3. Les dirigeants de l’Église décidèrent de transférer le siège de l’Église loin de Battle Creek, selon les instructions d’Ellen White. Ils l’établirent finalement à Takoma Park, au Maryland, non loin de Washington D. C., capitale des ÉtatsUnis. Ellen White joua un rôle clé dans l’ouverture d’un institut d’enseignement supérieur et d’un sanatorium en ce lieu, aujourd’hui l’Université adventiste de Washington, et l’Hôpital adventiste de Washington, respectivement. Outre ses appels réitérés à établir des sanatoriums « aux quatre coins de la terre »4, Ellen White reconnut aussi combien il importait que l’Église fournisse un programme de formation médicale enraciné dans la foi, particulièrement après la perte du Sanatorium de Battle Creek. Malgré la forte hésitation des dirigeants de l’Église pour qui ce projet était irréalisable par manque de fonds, Ellen White conseilla vivement d’acquérir immédiatement une propriété à Loma Linda, en Californie. Lorsqu’elle la visita en juin 1905, elle « répéta à maintes reprises qu’elle reconnaissait l’endroit, que c’était exactement celui qu’elle avait vu en
vision quatre années auparavant »5. De toute évidence, Dieu bénit cet achat à travers une série d’événements providentiels remarquables permettant de recueillir la totalité des fonds nécessaires en moins de six mois à partir de l’offre initiale6. À l’instar de nombreuses institutions de l’Église, l’Université de Loma Linda et son centre hospitalier n’existeraient pas aujourd’hui si Dieu n’avait fait connaître sa volonté par sa messagère. Menaces théologiques Alors qu’elle était encore en Australie, sept mois avant de monter à bord du Moana à destination des États-Unis, Ellen White reçut une vision : « Le Seigneur m’a montré en janvier que des théories et des méthodes erronées seraient apportées à nos congrès et que l’histoire du passé va se répéter7. » Lors de cette même session de la Conférence générale de 1901 où elle fit un appel en faveur de la réorganisation, Ellen White fut obligée de confronter la doctrine de « la chair sainte » – une doctrine perfectionniste fanatique en rapport à la sanctification du croyant8. Après avoir remis les choses à plat, elle partagea aussi cette précieuse vérité : « Nous n’avons pas à nous demander ce que Dieu ou ce que le Christ pense de nous, mais ce que Dieu pense du Christ, notre substitut9. » Mais des menaces encore plus terribles pointaient à l’horizon. Des divisions s’intensifièrent entre le Dr
Lors des dernières années de son ministère, Ellen White insista sur la courtoisie chrétienne avec laquelle les membres d’église devaient se traiter les uns les autres.
au sujet de la signification du « sacrifice perpétuel » dans Daniel 8, 11, et 1211. Même si elle s’était élevée clairement et publiquement contre les enseignements de Kellogg et de Ballenger, Ellen White s’abstint de prendre position au sujet du « sacrifice perpétuel » en favorisant un camp par rapport à un autre. Elle déclara plutôt : « Je n’ai reçu aucune instruction sur ce point de doctrine […] D’après la lumière qui m’a été accordée, rien ne doit accroître l’agitation qui s’est faite sur cette question12. »
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John Harvey Kellogg et ses théories – il représentait l’œuvre médicale de l’Église – et le ministère de l’Église dans son ensemble. Le livre du Dr Kellogg intitulé The Living Temple (1903), lequel présentait des théories étranges à l’égard de la personnalité de Dieu, alarma les dirigeants clés de l’Église et précipita la controverse. Ellen White vit que les enseignements du Dr Kellogg menaient au même genre de fanatisme que celui qu’elle avait rencontré au début de son ministère, après la grande déception de
AU CENTRE DE L’ESTRADE : Ellen White prend la parole lors d’une réunion à Loma Linda, en Californie, aux États-Unis, en 1906.
1844. Dans les termes les plus vigoureux, elle dénonça ses théories tout en s’efforçant de le sauver du danger spirituel qu’il courait10. Le témoignage clair d’Ellen White contre le panthéisme maintint l’Église sur son fondement scripturaire. Cependant, au cours des sept années suivantes, une « nouvelle lumière » s’avéra deux fois plus menaçante pour l’unité de la mission de l’Église : tout d’abord, les enseignements de A. F. Ballenger à l’égard du ministère du Christ dans le sanctuaire céleste, et ensuite, un débat passionné parmi certains dirigeants éminents de l’Église
« Vous les reconnaîtrez à leurs fruits » L’appel à l’unité d’Ellen White et la redirection des énergies de l’Église envers sa mission remplit l’un des objectifs des dons de l’Esprit, tels que soulignés dans Éphésiens 4.11-16. Lors des dernières années de son ministère, Ellen White insista sur la courtoisie chrétienne avec laquelle les membres d’église devaient se traiter les uns les autres – en commençant d’abord au foyer – et sur le fait que l’unité en Christ implique aussi le renversement des barrières du
nationalisme et du racisme13. Entre 1900 et sa mort le 16 juillet 1915, Ellen White publia des classiques tels que Education (1903) (Éducation), The Ministry of Healing (1905) (Le ministère de la guérison), et termina la série La tragédie des siècles. Elle publia aussi Testimonies for the Church, volumes 6 à 9, entre autres titres, et écrivit régulièrement des articles pour les journaux de l’Église. Dans son dernier message adressé lors d’une session de la Conférence générale à laquelle elle ne put assister en raison de son âge avancé, Ellen White se pencha sur sa relation avec le peuple de Dieu au cours des 70 années précédentes. « Les sujets d’anxiété vont augmenter, mais encourageons-nous mutuellement, nous qui croyons en Dieu. Ne baissons pas le drapeau ; au contraire, tenons-le bien haut, regardant à l’Auteur et au Consommateur de notre foi. […] Ce qui m’encourage et me remplit de bonheur, c’est de savoir que le Dieu d’Israël continue à guider son peuple et qu’il le fera jusqu’à la fin14. » n 1 Ellen G. White, dans General Conference Bulletin, 12 avril 1901, p. 204. 2 Ellen G. White, Événements des derniers jours, p. 47. 3 Voir Ellen G. White, Testimonies for the Church, Pacific Press Pub. Assn., Mountain View, Californie, 1948, vol. 8, p. 97-103. 4 Ibid., vol. 7, p. 51. 5 D. E. Robinson, The Story of Our Health Message, Southern Pub. Assn., Nashville, 1943, p. 350. 6 Voir Richard A. Schaefer, Legacy, Legacy Pub. Assn., 2005, p. 139-144 ; Arthur L. White, Ellen G. White: The Later Elmshaven Years, Review and Herald, Washington D.C., 1982, vol. 6, p. 22-28. 7 Ellen G. White, Messages choisis, vol. 2, p. 42. 8 Ibid., p. 35-45. 9 Ibid., p. 36. 10 Voir A. L. White, The Early Elmshaven Years, vol. 5, p. 280-306. 11 Au sujet de A. F. Ballenger, voir Ibid., p. 405-413, 425-428. Au sujet du « sacrifice perpétuel », voir A. L. White, The Later Elmshaven Years, vol. 6, p. 246-261, et D. Fortin et J. Moon, p. 751-754. 12 Ellen G. White, Messages choisis, vol. 1, p. 193, 196. 13 Voir, par exemple, E. G. White, Testimonies for the Church, vol. 9, p. 179-226. 14 Ellen G. White, Messages choisis, vol. 2, p. 470.
Tim Poirier est vice-
directeur du Ellen G. White Estate à Silver Spring, au Maryland (États-Unis).
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P atrimoine
D
el Delker, la célèbre soliste contralto de La voix de la prophétie, Lawrence T. Geraty, un éminent archéologue et président émérite de l’Université La Sierra, les deux illustres fils de l’oncle Arthur Maxwell, soit Lawrence Maxwell, éditeur, et Mervyn Maxwell, historien de l’Église, ont tous quelque chose en commun – quelqu’un, en fait. Thomas Sinclair Geraty, un missionnaire et un éducateur adventiste extraordinaire, a été leur professeur, mentor, ou père. Thomas Geraty, aventurier L’exploit de jeunesse de Thomas Geraty – escalader l’une des tours du Golden Gate Bridge le 31 décembre 1936, et en redescendre l’année suivante, soit le 1er janvier 1937, présageait et préparait une vie débordante d’aventures – d’aventures missionnaires, ce qui est de loin plus significatif ! Thomas Geraty fit voile vers Shanghai à bord de l’Asama Maru, en vue d’une mission en Chine. Mais bientôt, il dut s’établir en Birmanie en raison de l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale et de l’occupation japonaise sur la côte chinoise. Plus tard, lors du bombardement de Rangoon, Thomas et sa famille durent encore déménager. Ils s’envolèrent vers la Chine centrale. Là, Thomas et
Thomas Geraty en 1950, à Hong Kong, à l’Institut de formation de la Chine, juste après avoir été évacué par les communistes à Nanjing.
Hazel, sa femme, enseignèrent à l’Institut adventiste d’enseignement supérieur de Sung Pao, près de Chungking. Mais les aventures de Thomas Geraty ne se limitèrent pas aux bateaux et aux avions, aux ponts aériens et aux fuites précipitées. En tant qu’administrateur de l’Institut d’enseignement supérieur de Sung Pao, Thomas apprit à se servir du riz en tant que devise. Lorsque l’inflation galopante fit passer le taux de change de 20 à 56 000 dollars chinois par dollar US, Thomas décida qu’il était logique d’accepter que les étudiants paient leurs frais de scolarité avec du riz plutôt qu’en dollars chinois, dont la valeur était imprévisible, pour ne pas dire nulle. À Sung Pao, Thomas et Hazel enseignaient en chinois. Ils avaient appris cette langue alors qu’ils habitaient en Birmanie pendant la guerre. Ils apprirent aussi à aimer leurs étudiants et à apprécier Chungking, non seulement pour l’expérience en milieu scolaire qu’ils y acquirent, mais aussi parce que Thomas et ses collègues Carl Currie, James Wang, et Herbert Liu furent consacrés au ministère dans cette ville. Peu après un congé en Californie immédiatement après la guerre, la famille Geraty – composée maintenant de quatre membres avec l’arrivée de Ronald Douglas – retourna en Chine pour diriger la construction de l’Institut
adventiste d’enseignement supérieur à Chiou-Tou-Tseng, près de Nanking. Edwin McVicker, leur second enfant, était né à Chungking. Mais faute de soins médicaux adéquats pendant la guerre, il mourut alors qu’il n’était encore qu’un bébé, et fut enterré à Shanghai. À Chiou-Tou-Tseng, les épreuves s’acharnèrent sur Thomas Geraty. À peine eut-il construit plusieurs bâtiments et assuré le bon fonctionnement de différents projets, les armées communistes de Mao Zedong se dirigèrent vers sa région. La famille dut descendre le fleuve Yangzi jusqu’à Shanghai, puis se rendit à Hong Kong. Là, on demanda à Thomas de diriger l’Institut adventiste d’enseignement supérieur à Clear Water Bay, aujourd’hui l’Institut adventiste d’enseignement supérieur de Hong Kong. Vers le Moyen-Orient En 1951, Thomas accepta l’invitation de la Conférence générale à s’établir à Beyrouth, au Liban, en tant que président de l’Institut d’enseignement supérieur du Moyen-Orient – une responsabilité qu’il apprécia énormément. Pendant un certain temps, il fut aussi directeur de l’éducation de la Division du MoyenOrient, et voyagea dans tous les pays du territoire, établissant l’œuvre éducative et recrutant des étudiants. Il arriva à Thomas de frôler la mort de près. Ce
Thomas Geraty :
un
géant de
l’éducation adventiste
Pour lui, le service était l’aventure la plus gratifiante Lael Caesar
Thomas Geraty, vers la fin de sa vie, avec ses trois enfants : Ron, Larry, et Kathleen.
fut le cas lorsqu’à Beyrouth, il rata son vol à destination de l’Iran. Contrarié, il prit le vol suivant. Cependant, il revint à de meilleurs sentiments en apprenant que l’avion qu’il avait raté s’était écrasé à l’atterrissage, à Téhéran. Il n’y eut aucun survivant. Thomas comprit qu’il avait été épargné pour une raison précise. Kathleen – enfin une fille ! – vit le jour à l’Hôpital universitaire américain de Beyrouth. Ce quatrième enfant apporta particulièrement la joie dans la famille. Reprise des études universitaires Lors d’un congé ultérieur, Thomas compléta deux maîtrises et un doctorat en éducation à l’Université du sud de la Californie. Ainsi qualifié, il accepta une invitation en 1960 à se joindre au Département de l’éducation de la Conférence générale, en tant qu’adjoint de l’éducation supérieure. En plus d’éditer le Journal de l’éducation adventiste, une tâche qu’il trouvait particulièrement gratifiante, il visita nos institutions d’enseignement supérieur de par le monde, et se spécialisa en matière d’accréditation. Il démarra aussi la tenue de congrès universitaires sur différents sujets tous les quatre ans pour les professeurs des institutions adventistes d’enseignement supérieur. En 1970, il devint doyen de la faculté d’éducation de l’Université Andrews (alors un département), où il mit sur pied un programme de doctorat, le premier au sein de l’Église, et en renforça le rayonnement dans le champ mondial. P H O T O S :
C O U R T O I S I E
D E
L A W R E N C E T.
Thomas Geraty prit sa retraite en 1977. Il s’établit à Angwin, en Californie, où il pouvait passer du temps avec son père âgé. Pendant ce temps, il offrit de faire du bénévolat à l’Institut d’enseignement supérieur de l’Union du Pacifique, son alma mater, et à l’Institut d’enseignement supérieur de Weimar, non loin de là. Après le décès de son père, il commença à peindre régulièrement, principalement des scènes extérieures dans la vallée Napa. Sa famille possède au moins 200 de ses tableaux. Lors de sa retraite, après toutes ces années palpitantes, il put réinterpréter et recréer artistiquement le monde. En même temps, il fit du bénévolat en tant que surintendant de l’éducation pour la Fédération d’Hawaï de 1982 à 1985. Hazel et lui eurent beaucoup de plaisir à recevoir leur famille lors de leurs visites aux îles. Problème de santé Lors de son séjour à Hawaï, Thomas développa le cancer du côlon. Il revint s’établir au Massachusetts, près de son fils Ron, médecin, et de sa fille Kathleen. Celle-ci l’amena à l’Hôpital Memorial de la Nouvelle-Angleterre et le remit aux bons soins d’Allan Bock, chirurgien. Cet événement médical devint l’une des crises les plus inoubliables dans la vie de cet indomptable enfant de Dieu. Lorsque le Dr Bock sortit de la salle d’opération, il expliqua combien l’opération avait été difficile et compliquée. En outre, il ne pouvait garantir que Thomas survivrait plus de quelques mois. Mais le Dieu à qui le Dr Bock avait consacré ses talents médicaux, et le Dieu pour qui Thomas avait vécu, avait encore du temps en réserve pour Thomas. Il le bénit de 30 années supplémentaires ! Au cours de ces années providentielles, Thomas fit du bénévolat à l’Institut d’enseignement supérieur de l’Atlantique, où Laurence Thomas, l’aîné de la famille Geraty, servait en tant que président. Thomas Geraty rédigea un manuel des règlements de l’éducation pour la Division de l’Extrême-Orient. Plus tard, après que Lawrence eût
G E R AT Y
accepté la présidence de l’Université La Sierra (LSU), son père le suivit en Californie. Là, Thomas organisa l’Association du Moyen-Orient pour aider les gens du Moyen-Orient à conserver leurs racines. Après le décès de sa femme en 2001, Thomas retourna de lui-même à l’Université du Moyen-Orient, au Liban, pour y enseigner – avec plaisir – une année de plus. Il avait alors 86 ans ! Il rentra ensuite en Californie en quête d’une nouvelle aventure missionnaire. LSU lui confia deux rôles : trois années en tant que doyen de la résidence Gladwyn Hall, laquelle accueillait les étudiants internationaux diplômés, et professeur adjoint d’éducation, ce qui lui donna le bonheur d’aider les doctorants chinois à rédiger leurs thèses de doctorat. Une seconde retraite Dix ans et demi après sa première retraite, Thomas prit de nouveau sa retraite à l’âge de 94 ans. Il passa les cinq dernières années de sa vie à lire la Bible en chinois, à composer occasionnellement des poèmes inspirés de son étude de la Bible, à faire de la bicyclette stationnaire, et à peindre. En outre, au Linda Valley Care Center (sa dernière demeure), il présenta parfois jusqu’à 10 conférences par semaine, donna des études bibliques et organisa des lectures de poésie pour les résidants. Il s’éteignit le 23 décembre 2013. Bien que certaines de ses aventures de jeunesse – l’escalade de l’une des tours d’un pont, ses nombreuses fuites en temps de guerre, les écrasements d’avion – soient passionnantes, elles ne sont pas ce dont on se souviendra le plus. C’est plutôt Beverly Rumble, éditrice de longue date du Journal de l’éducation adventiste, qui exprime le plus succinctement et efficacement la vérité de sa vie et de ses contributions en le qualifiant de « géant de l’éducation adventiste ». n
Lael Caesar, rédacteur adjoint de Adventist World, admire les géants spirituels. Décembre 2015 | Adventist World
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L A
B I B L E
R É P O N D
Mieux
qu’un
Est-il vrai que dans l’Ancien Testament, le titre « rédempteur » désigne le plus proche parent d’une personne ?
Le titre « rédempteur », de même que les verbes habituellement traduits par « racheter », sont riches sur le plan théologique. Ici, nous ne pouvons traiter que du titre et de sa signification. La rédemption est principalement un terme juridique. Le rédempteur (go’el en hébreu) est habituellement associé au plus proche parent d’une personne (« son oncle ou son cousin, ou tout autre membre de sa parenté » [Lv 25.49, SEM]) ayant besoin de rédemption. Nous allons examiner l’œuvre du rédempteur, puis discuter de son application à Dieu, et enfin dire un mot sur sa signification christologique. 1. L’œuvre du rédempteur. Le rédempteur agit dans le contexte d’un besoin urgent. Premièrement, lorsqu’un Israélite était pauvre au point de devoir vendre sa propriété pour survivre, il était prévu que le rédempteur rachète la propriété pour cet Israélite (Lv 25.25 ; voir Rt 2.20 ; 3.12). Ceci reposait sur la conviction que Dieu était le propriétaire du pays et l’avait morcelé pour que chacun puisse en recevoir une part. Personne ne pouvait s’approprier injustement la part d’un autre Israélite en la lui enlevant de façon permanente. Deuxièmement, si un Israélite ne pouvait payer ses dettes, il pouvait se vendre lui-même comme esclave au prêteur. De nouveau, le rédempteur était censé racheter sa liberté (Lv 25.47-49). Puisque le Seigneur avait racheté son peuple de l’esclavage égyptien, tous les Israélites lui appartenaient, et par conséquent, personne ne devait les réduire à l’esclavage de nouveau. Dans un sens, le rédempteur reconstituait la rédemption puissante que Dieu opéra pour son peuple en Égypte. Troisièmement, lorsqu’un individu tuait un Israélite, le rédempteur avait la responsabilité d’exécuter le meurtrier (Nb 35.12,19, NBS). Les villes de refuge furent créées pour s’assurer que le suspect était bel et bien coupable (Nb 35.12,24,25 ; Dt 19.6,12). Comme la vie était considérée comme un don divin appartenant exclusivement à Dieu, le rédempteur prenait la vie du meurtrier en substitut de celle de son parent. La responsabilité fondamentale du rédempteur consistait éventuellement à éliminer les anomalies sociales qui troublaient et perturbaient l’harmonie sociale et spirituelle, ainsi que la plénitude établie en Israël par le Dieu de l’alliance.
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Adventist World | Décembre 2015
frère 2. Dieu en tant que Rédempteur. Dans l’Ancien Testament, ce titre est appliqué métaphoriquement au Créateur. Dieu délivre des malheurs personnels (Gn 48.16) et de l’expérience collective de l’exil en détruisant Babylone (Es 41.14 ; 43.14 ; 44.6) en tant que Rédempteur poursuivant l’ennemi pour l’exécuter. Bien que l’idée du plus proche parent puisse ne pas toujours être présente, dans certains cas, Dieu est décrit comme un père (Es 63.16) ou un mari (Es 54.5) qui rachète son peuple. Nous sommes profondément liés à Dieu en tant que « parents de sang ». Les liens qui nous unissent à lui sont plus forts que ceux d’une mère biologique (Ps 27.10). Ce qui importe sans doute encore plus, c’est que le Seigneur rachète les humains du péché (Es 44.22-24) – lequel, en tant que phénomène universel (Es 59.20), gouverne les humains (Ps 19.14,15) – et même de sa colère (Es 54.5-8) et de la mort (Ps 103.4 ; 49.9,10,16). Il peut vraiment restaurer l’harmonie cosmique en tant que Créateur et Rédempteur. 3. Christ, notre rédempteur. L’image de Dieu en tant que Rédempteur est incarnée et accomplie dans l’œuvre du Christ pour son peuple (Lc 1.68,71 ; 2.38). Jésus fut vraiment celui « qui délivrerait Israël » (Lc 24.21). Esclavagés par la puissance du péché et de la mort, les êtres humains avaient un urgent besoin de rédemption. Le Rédempteur vint et revêtit notre humanité, devenant ainsi notre plus proche parent. Il nous libéra de la puissance de la mort (He 2.14,15) et du péché (Rm 3.23,24 ; Tt 2.14 ; Col 1.14). Son œuvre de rédemption inclut aussi le monde naturel qui se désintègre actuellement et a besoin de libération (Rm 8.19-21 ; voir Gn 1.26). Jésus paya toutes nos dettes non avec « de l’argent ou de l’or », mais avec son « sang précieux » (1 P 1.18,19 ; Ep 1.7, LSG). Pour nous affranchir du péché et de la mort, Christ, notre substitut, les prit sur lui, donnant « sa vie en rançon pour [anti, en grec, “à la place de”] beaucoup » (Mc 10.45). Nos vies perdues sont non seulement rachetées par la destruction de notre ennemi spirituel, mais nous sont aussi restituées grâce à l’abandon de notre propre vie. Seul Jésus, notre plus proche parent, pouvait achever l’œuvre étonnante de la grâce. n
Ángel Manuel Rodríguez, professeur de
théologie à la retraite, répond aux questions sur la Bible depuis sa demeure, au Texas.
É tude
biblique
Mark A. Finley
Abraham
Éprouvé et approuvé
L
’histoire d’Abraham (Abram) est celle de l’un des héros de la foi. Les Écritures déclarent : « Abraham crut à Dieu » (Rm 4.3 ; voir aussi Gn 15.6). La foi, c’est simplement croire que Dieu va faire exactement ce qu’il a dit. C’est une relation d’amitié avec Dieu dans laquelle nous avons l’assurance inébranlable qu’il accomplira sa Parole. Tandis que nous étudions la vie d’Abraham, nous remarquons que sa foi chancela de temps en temps. Dieu le fit passer par différentes épreuves pour que sa foi s’approfondisse. La foi est un don de Dieu que le Saint-Esprit nourrit et fait aboutir à une confiance profonde et constante en la sollicitude et l’amour immuables de Dieu pour nous.
1
Selon vous, pourquoi Dieu appela-t-il Abraham à sortir du confort de son foyer pour se rendre dans un pays étranger ? Réfléchissez à Genèse 12.1-3. Ce passage nous donne-t-il quelque aperçu de la façon dont Dieu s’occupe de nous aujourd’hui ? Dieu avait des plans beaucoup plus considérables pour la vie d’Abraham. Et il se trouve qu’à certains moments, il en a aussi pour nous ! De temps en temps, le Créateur nous fait sortir de nos zones de confort en vue d’un objectif plus important. En effet, le confort et la commodité peuvent parfois faire obstacle à ses plans pour nous.
2 Quelle fut la réponse d’Abraham à l’appel de Dieu ? Découvrez-la dans Genèse 12.4. La réponse d’Abraham à cet appel divin est classique : « Abram partit, comme l’Éternel le lui avait dit ». Quelle leçon pour chaque croyant ! Dieu nous parle par sa Parole et nous lui répondons sans réserve.
3 Bien que la foi d’Abraham fût en croissance constante, quelle importante faiblesse de caractère le patriarche manifesta-t-il lors de son séjour en Égypte ? Lisez Genèse 12.10-14. Dans un moment de faiblesse, Abraham céda à la tentation. Il encouragea Sara (Saraï) à mentir au lieu de faire confiance à Dieu. Ce n’est que par l’intervention divine qu’Abraham et Sara illustration
:
J ó z sef
M oln á r
évitèrent un désastre monumental. Les demi-vérités, les mensonges et les supercheries ne résolvent jamais les problèmes.
4 Quelle promesse Dieu donna-t-il à Abraham dans Genèse 15.1, 5 ? 5
Quelle fut la réponse d’Abraham à cette promesse ? Genèse 15.2, 6, 8. En dépit de sa foi croissante, Abraham se posait encore beaucoup de questions. Une foi grandissante ne veut pas forcément dire que nous avons des réponses à toutes nos questions.
6
De quelle façon Abraham et Sara décidèrent-ils « d’aider » Dieu pour contourner la stérilité de celle-ci ? Lisez Genèse 16.1-4. Abraham croyait en Dieu, certes, mais il pensa qu’il devait l’aider à résoudre le problème de l’âge avancé de Sara, et de l’incapacité de celle-ci, à son avis, d’avoir un enfant. Lorsque Dieu nous fait une promesse, il est parfaitement capable de l’accomplir, peu importe la taille des obstacles.
7 Quel fut le résultat de leur manque de foi ? Lisez Genèse 16.5, 6. Le manque de foi d’Abraham et de Sara entraîna un mauvais choix, lequel engendra un grave conflit au sein de leur foyer. Nos choix ont toujours des conséquences.
8 Comment Dieu encouragea-t-il Agar ? Notez attentivement sa bienveillance envers elle dans Genèse 16.7-17. Le manque de foi d’Abraham et de Sara ne détruisit pas le plan divin pour leur vie. Cependant, Dieu n’oublia pas l’affliction d’Agar résultant de la maltraitance de Sara. Dans sa joie qui lui arracha des larmes, Agar s’écria : « C’est toi le Dieu qui me voit. » (v. 13, SEM) Quel témoignage extraordinaire ! Le témoignage d’Agar peut être aussi le nôtre. Dans les joies et les peines de la vie, Dieu est celui qui voit. C’est là une merveilleuse nouvelle ! n
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DES IDÉES À PARTAGER
Quel privilège de voir l’amour de Dieu en action ! –Ken Reetz, Beaverton, Oregon, États-Unis
Courrier
À la stature d’hommes faits J’ai tellement apprécié l’article d’Elizabeth Camp intitulé « À la stature d’hommes faits » (octobre 2015) ! L’accent mis sur la ressemblance à Christ a été des plus vivifiants. J’ai grandi à une époque où les adventistes avaient tendance à décrire le comportement chrétien d’après le style vestimentaire que nous adoptons, ce que nous mangeons, et les divertissements que nous nous permettons. Je ne crois pas qu’il faille minimiser ces choses, mais il est de loin plus important de refléter délibérément le caractère du Christ dans tout ce que nous faisons. Merci d’avoir souligné ce point. J. J. Aragon Chicago, Illinois, États-Unis
Prièrew
Changement de look extrême Je vous écris au sujet de la nouvelle « Changement de look extrême : “En route vers la santé” » (octobre 2015). Jésus s’occupait d’abord des besoins physiques des gens. Ce n’est qu’ensuite que ceux-là s’intéressaient à découvrir l’aspect spirituel de son ministère de plus près. Jim Smith Spokane, Washington, États-Unis
Merci d’avoir publié l’histoire de Tom Ish. La bonté envers les autres est tout autant un miracle que la guérison instantanée. S’il vous plaît, continuez de publier des histoires encourageantes ! Quel privilège de voir l’amour de Dieu en action ! Ken Reetz Beaverton, Oregon, États-Unis J’apprécie la revue mensuelle Adventist World. Je remercie Dieu pour cette revue. Je connais de nombreux Éthiopiens qui la lisent tous les mois. Bereket Feleke Addis Ababa, Éthiopie
Vos prières, s’il vous plaît Je travaille en tant qu’infirmier dans un pénitencier. Merci pour Adventist World ! Cette revue me ravive constamment et m’encourage à persévérer dans l’exercice de ma carrière. Je suis aussi ancien à mon église locale. Nous prévoyons construire une église, mais n’avons pas les fonds nécessaires. Cela fait 10 ans que nous rendons un culte à Dieu dans une école. Je vous demande de prier pour mon église locale, et pour que nous puissions nous procurer plus d’imprimés qui nous aideront à étudier avec les détenus. Musa Sibisi Afrique du Sud
Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : letters@ adventistworld.org. Rédigez votre lettre clairement et tenezvous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.
LOUANGE
La tempête tropicale Erika a frappé mon île. Au moins 30 personnes sont mortes, et plus encore sont toujours portées disparues. Beaucoup, beaucoup de gens ont perdu leurs demeures. S’il vous plaît, priez pour nous ! Andina, Dominique
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S’il vous plaît, faites monter une prière pour l’Union des missions de l’Ouganda et ses entités administratives locales. Isingoma, Ouganda
Je suis un détenu. Dernièrement, il y a eu une flambée de violence dans la prison. Priez pour moi et pour la paix entre ces murs. Daniel, États-Unis
Je demande à Dieu de m’accorder une meilleure santé. Je compte sur vos prières ! Steph, Haïti
Certains membres de ma famille « travaillent dans la vigne du diable ». S’il vous plaît, priez pour eux. Cataleya, Zambie
Puisse le Seigneur vous accorder
ses plus riches
bénédictions en
P hoto :
D avid
B .
2016
S herwin
Je fais tout ce que je peux pour me trouver un emploi. Il y a une récession ici. Les emplois se font rares. Mais je sais que rien n’est impossible à Dieu. Veuillez donc prier le Seigneur de m’aider à trouver un bon emploi. J’ai une famille à faire vivre, et des dettes à régler. Je ne sais que faire. Reuben, Inde
Je suis une mère monoparentale de garçons jumeaux ; joignez vos prières aux miennes pour que Dieu me vienne en aide. Je ne puis plus accepter leur comportement. Arleen, Philippines
Meilleurs vœux de la part du personnel de Adventist World, aux États-Unis Première rangée (à partir de la gauche) : Sandra Blackmer, Kim Brown, Marvene Thorpe Baptiste, Lael Caesar, Wilona Karimabadi, Stephen Chavez Deuxième rangée (à partir de la gauche) : Kimberly Luste Maran, Gerald Klingbeil, Sharon Tennyson, Andrew McChesney, Carlos Medley Troisième rangée (à partir de la gauche) : Gaspar Colon, Bill Knott, Jared Thurmon, Merle Poirier, Andre Brink
Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : prayer@adventistworld.org ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.
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DES IDÉES À PARTAGER
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Il y a
ans
Le 2 décembre 1958, Sirikit, reine de la Thaïlande, participa à l’inauguration d’un bâtiment moderne de trois étages destiné à l’École de soins infirmiers de l’Hôpital adventiste de Bangkok. Dans ce bâtiment, il y avait un dortoir accommodant 120 étudiants en soins infirmiers, des bureaux administratifs, une bibliothèque, et des salles de classe. L’Hôpital adventiste de Bangkok (autrefois le Sanatorium et l’Hôpital de Bangkok) est un hôpital général de 200 lits. Il appartient à la Fondation médicale chrétienne de l’Église adventiste en Thaïlande, et est dirigé par elle. Cette institution commença d’abord par la Clinique missionnaire de Bangkok, laquelle ouvrit dans des locaux loués le 2 mai 1937 grâce à la contribution financière de Thomas Hall, un capitaine de la marine marchande venant du Mexique. Le Dr Ralph F. Waddell et Ellen, sa femme, Nai Pleng Vitiamyalaksna et Kon Vui-leong développèrent cet hôpital (comptant à l’origine 12 lits et un service de consultations externes) en une clinique de 50 lits. Tandis que l’œuvre médicale grandissait à Bangkok, une grande maison, à environ 1,6 kilomètre de la clinique originale, fut louée en 1940. Grâce aux transformations effectuées, cette maison, à laquelle on donna le nom d’Annexe, offrit 30 lits supplémentaires. Ceci porta le nombre de lits de l’hôpital à 80, et rendit possible l’ouverture d’une école de soins infirmiers en mai 1941, sous la direction de Ruth Munroe.
Les bons
chrétiens ne se
réjouissent pas ? Les puritains de l’Amérique du Nord coloniale s’opposaient à toute célébration de la naissance du Christ. En 1644, la législature du Massachussetts passa une loi imposant une amende de cinq shillings à quiconque célébrerait Noël… Des questions sur la date de naissance du Christ n’ont pas arrêté les chrétiens du monde entier de célébrer le miracle de l’incarnation : « La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous » (Jn 1.14). Source : History.com
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Le nombre de volcans actifs au Salvador – l’un des endroits les plus actifs sur le plan sismique dans l’hémisphère ouest. Source : The Rotarian I mage
:
P ixabay / nelson
gon ç alves
Le choléra entraîne environ 100 000 à 120 000 décès par année, surtout dans les pays en voie de développement où l’eau potable se fait rare. Selon The Lancet, le « Shanchol » – un vaccin bon marché – a fait grimper la protection contre le choléra de 40 pour cent lorsque combiné à des interventions comportementales parmi 270 000 habitants de Dhaka, au Bangladesh. Source : The Rotarian I mage : T om
W i k ipedia / R onald T aylor /
Kirn / L ouisa
H oward
D I T E S - L E E N 5O M O T S . . .
Ma
promesse biblique... préférée
n Jean
14.1, 2. Ces deux versets me rappellent que même si je passe par des épreuves, Dieu est avec moi. Je ne laisserai pas mon cœur se troubler. Le verset 2 montre que Jésus reviendra et prendra avec lui ses enfants. Quelle bienheureuse espérance ! – Abi, Asie du Sud-Est n Ma
promesse biblique préférée se trouve dans Matthieu 5.37 : « Que votre parole soit oui, oui ; non, non ; ce qu’on y ajoute vient du malin. » Ce texte va bien avec Proverbes 17.28 : « Même le stupide, quand il se tait, passe pour sage ». – Mark, Kampala, Ouganda
n Je
chéris toutes les promesses de la Bible ! Cependant, celle qui signifie le plus pour moi est la suivante : « Je reviendrai et je vous prendrai avec moi » (Jn 14.3). Elle me donne force et confiance, parce que Dieu tient ses promesses. – Elena, Wuppertal, Allemagne
n « Car
je connais les projets que j’ai formés sur vous, dit l’Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance. » (Jr 29.11) Dans un monde où l’on peut choisir entre Dieu, Satan, ou les circonstances, j’ai choisi Dieu à cause de ses promesses claires comme de l’eau de roche. – Joshua, Nairobi, Kenya
La prochaine fois, nous vous invitons à nous parler, en 50 mots ou moins, de votre personnage biblique préféré. Envoyez-nous votre commentaire à letters@AdventistWorld.org. Inscrivez dans la ligne Objet : « Dites-le en 50 mots… ».
« Oui, je viens bientôt... »
Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète. Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Éditeur adjoint Directeur international de la publication Pyung Duk Chun Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Jairyong Lee, chair; Yutaka Inada, German Lust, Pyung Duk Chun, Suk Hee Han, Gui Mo Sung Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) André Brink, Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi, Kimberly Luste Maran, Andrew McChesney Rédacteurs basés à Séoul, Corée Pyung Duk Chun, Jae Man Park, Hyo Jun Kim Rédacteur en ligne Carlos Medley Gestionnaire des opérations Merle Poirier Directeur des partenariats stratégiques Jared Thurmon Rédacteurs extraordinaires Mark A. Finley, John M. Fowler Conseiller principal E. Edward Zinke Directrice des finances Kimberly Brown Assistante d’édition Marvene Thorpe-Baptiste Conseil de gestion Jairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun,Karnik Doukmetzian, Suk Hee Han, Yutaka Inada, German Lust, Ray Wahlen, D’office : Juan Prestol-Puesán, G. T. Ng, Ted N. C. Wilson Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Brett Meliti Consultants Ted N. C. Wilson, Juan Prestol-Puesán, G. T. Ng, Leonardo R. Asoy, Guillermo E. Biaggi, Mario Brito, Abner De Los Santos, Dan Jackson, Raafat A. Kamal, Michael F. Kaminskiy, Erton C. Köhler, Ezras Lakra, Jairyong Lee, Israel Leito, Thomas L. Lemon, Geoffrey G. Mbwana, Paul S. Ratsara, Blasious M. Ruguri, Ella Simmons, Artur A. Stele, Glenn Townend, Elie Weick-Dido Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Argentine, Autriche, Mexique et États-Unis d’Amérique.
Vol. 11, nº 12
Décembre 2015 | Adventist World
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