July 2015 french

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Revue internationale des adventistes du septième jour

Ju i l l e t 2 01 5

Rendez-vous avec Le paludisme : une menace continuelle 10

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Un dessein dans la nature

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Un reflet parfait


Juil le t 2015 E N

C O U V E R T U R E

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Rendez-vous avec Dieu

Gideon et Pam Petersen

L’expérience de la mission en est autant une d’apprentissage que de partage.

14 À la maison avec l’Agneau C R O YA N C E S F O N D A M E N T A L E S

Judith et Sven Fockner Selon sa promesse, Jésus nous prépare une place dans la maison de son Père.

21 Un dessein dans la nature F O I

E T

S C I E N C E

Tim Standish

8 Appelés à être fidèles P E R S P E C T I V E

M O N D I A L E

Ted N. C. Wilson

Être les témoins que Dieu nous a appelés à être.

11 La tragédie des siècles V I E

Première leçon : ne manquez pas ce qui est évident !

22 Une Église en plein essor,

À L A D É C O U V E R T E D E L ’ E S P R I T D E P R O P H É T I E

et de nouveaux défis

A D V E N T I S T E

Theodore N. Levterov

Mihai Goran

Ça se fait tout naturellement : on apprend, on partage.

Les voyages d’Ellen White augmentaient au rythme de son influence.

24 Seigneur, fais-moi voir ta face ! S E R V I C E

12 Katrina

M É D I T A T I O N

Diana Dyer

Efraín Velázquez II

Une histoire inédite tirée de la pire catastrophe naturelle de toute l’histoire des États-Unis.

Dieu a sa façon bien à lui d’exaucer cette prière.

D É PA RT E M E N T S 3 RAPPORT MONDIAL 3 Nouvelles en bref 6 Reportage 27 Histoires GLOW

10 S A N T É Le paludisme : une menace continuelle

26 L A B I B L E R É P O N D Un reflet parfait 28 D E S I D É E S À

PA R TA G E R

www.adventistworld.org Disponible en ligne en 10 langues Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Review and Herald, à Hagerstown, au Maryland, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.

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C O U V E R T U R E

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A D V E N T I S T

F R O N T I E R

M I S S I O N


R apport mond i a l

Les adventistes en Hongrie

se réconcilient après

Andrew McChesney

40 ans

T E D

« Chaque chrétien doit passer par deux conversions : d’abord, par celle où l’on abandonne le monde pour Christ, et ensuite, par celle où l’on retourne dans le monde avec Christ. » – John Stott Un jour, pendant notre cours de religion, un professeur d’université fort sage nous a fait observer que le parcours de la mission adventiste s’effectue toujours entre deux verbes cruciaux – « Viens » et « Va » – les deux étant nécessaires pour comprendre la signification du discipulat. Si nous insistons seulement sur le « viens » à Jésus, nous nous dirigeons inévitablement vers une foi qui se focalise, certes, sur notre propre expérience de salut – notre réconfort, notre espérance, notre comportement, nos points de vue – mais du coup, amoindrit notre préoccupation envers ceux ne connaissent pas encore le Sauveur. Si nous soulignons seulement le « va » au nom de Jésus, nous passons à côté de l’expérience vitale de la grâce reçue, laquelle nous qualifie pour témoigner de ce que Jésus a fait personnellement pour nous. Nous finissons par souligner fièrement nos succès apparents en tant que missionnaires – des milliers de baptêmes, des millions de personnes soutenues, des bâtiments construits en grand nombre, des vérités proclamées. En attirant notre attention sur l’histoire souvent négligée de Luc 10 – la mission des 70 disciples – notre prof nous a rappelé que toute vraie mission est, en fait, un cycle : on vient à Jésus, on apprend de lui ; on sort en son nom et on s’émerveille de sa puissance ; on retourne à lui avec des récits de délivrance ; on est de nouveau envoyé, mais cette fois, doté d’une foi plus profonde et d’un plus grand désir d’écouter et d’apprendre de ceux que nous servons. Pendant 10 années étonnantes, Adventist World a raconté l’histoire de la mission adventiste autour du globe. Notre équipe internationale d’écrivains, d’éditeurs, de traducteurs, de concepteurs et de distributeurs a travaillé diligemment pour illustrer le « viens » et le « va » essentiels à la mission au nom de Jésus. Dans ces pages, vous découvrirez des histoires propres à édifier votre foi et à augmenter votre amour pour Jésus et sa vérité. Vous trouverez aussi des articles honnêtes, pratiques, des articles qui rappellent à l’Église de Dieu les défis et les épreuves qui accompagnent souvent le service pour le Seigneur. Mais par-dessus tout, nous espérons que vous ressentirez un plus grand amour pour un monde rempli de gens confus, en détresse, de gens avec qui partager la bonne nouvelle du salut en Jésus, et votre espérance de son retour imminent.

Tamás Ócsai, à droite, président de l’Union des fédérations hongroises, signe le document avec János Cserbik, dirigeant de KERAK.

■■ L’Église adventiste en Hongrie et un groupe dissident composé de centaines d’anciens adventistes ont décidé de mettre de côté leurs différends et d’œuvrer de concert pour guérir un schisme long de 40 ans. C’est en 1975 que l’Église adventiste hongroise s’est divisée à la suite d’une protestation de jeunes pasteurs et d’autres membres au sujet de la collaboration des dirigeants d’église locale avec le Concile des Églises libres – un corps formé pour représenter les intérêts communs des petites confessions protestantes, corps qui, plus tard, est devenu un outil de l’État communiste. Tamás Ócsai, président de l’Union des fédérations hongroises, et János Cserbik, dirigeant de KERAK, nom du groupe dissident, ont signé lors d’une cérémonie un document intitulé « Déclaration commune pour tirer un trait sur le passé et pour construire un avenir commun ». « Je suis très heureux de ce que pour la plupart des personnes, cette division longue de 40 ans touche à sa fin », a dit Benjamin D. Schoun, vice-président de l’Église adventiste mondiale, lequel a joué un rôle de premier plan dans cette réconciliation. Benjamin Schoun, lors d’une entrevue : « C’est là un témoignage de l’utilisation des méthodes bibliques en vue de la réconciliation, et de la bonne disposition des deux camps à aller à la rencontre l’un de l’autre. Mais il reste encore de nombreux détails à régler. Il faut continuer à prier pour cette initiative. » L’Église adventiste en Hongrie compte 4 629 membres répartis en 104 Suite e n p age 4

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R apport mond i a l églises, alors que l’effectif de KERAK joue entre 1 500 et 1 800 membres. Les dirigeants des églises locales prévoient qu’environ 600 membres reviendront cet été. Par contre, 400 ne manifestent aucune intention de se réconcilier. Quant aux membres restants, ils se disent ouverts à une telle réconciliation. On estime que ce document de réconciliation longtemps attendu constitue un premier pas pour réunir les deux camps. Par cet accord, l’Église adventiste a reconnu avoir expulsé en 1975, pratiquement sans raison valable, le groupe dissident de 518 croyants. « Après une grande agitation qui a lourdement ébranlé l’Église, le groupe a été radié sans guère de raison biblique valable », lit-on dans une déclaration de la Division transeuropéenne, laquelle inclut la Hongrie. Au début, les croyants radiés se sont organisés en église clandestine dans ce qui était alors un pays du bloc soviétique. Plus tard, le groupe a émergé en tant que confession officielle sous le nom de KERAK, ou Communauté chrétienne adventiste. Après l’effondrement du régime communiste en 1989, des dirigeants adventistes de tous les paliers de l’Église ont cherché à réunir l’Église hongroise, mais en vain. Les discussions sérieuses sur la réunification ont cessé autour de 2000. Mais en 2011, une nouvelle génération de dirigeants de KERAK a initié une série de discussions. Selon Raafat Kamal, président de la Division transeuropéenne, l’entente du 23 avril indique un point tournant. Raafat Kamal : « Au cours des deux dernières années, j’ai été personnellement témoin des expressions de réconciliation sincères tant de la part des membres que des dirigeants. Christ revient bientôt ! Il est en train d’unir nos croyants adventistes en Hongrie, afin que d’un seul cœur et d’une seule âme, ils se focalisent sur la mission qui consiste à être le sel de la terre ainsi que la lumière du monde. »

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Ci-dessus : À Lusaka, en Zambie, Paul Ratsara, président de la Division Afrique australe/Océan indien, prend la parole dans le cadre des célébrations soulignant l’effectif de l’Église adventiste, lequel a atteint un million de membres. À droite : Edger Lungu, président de la Zambie, était un invité d’honneur lors du service du sabbat au stade national Heroes à Lusaka, capitale de la Zambie. P H O T O s :

U N I O N

D E S

F É D É R AT I O N S

D E

L A

Z A M B I E

Le président de la Zambie

célèbre l’effectif

d’un million d’adventistes Andrew McChesney ■■ Edger Lungu, président de la Zambie, s’est joint à des milliers d’adventistes dans un stade pour célébrer l’effectif de l’Église adventiste, lequel a atteint un million de membres dans ce pays africain. Le président a regardé un défilé des Explorateurs, lesquels étaient vêtus d’uniformes verts et blancs. Il a aussi participé au service de culte qui s’est déroulé au stade national Heroes à Lusaka, capitale de la Zambie, lors de la

célébration du sabbat. « Dieu et son Église ont été élevés. Ça a été un temps fort pour l’Église adventiste en Zambie et ailleurs », a dit Paul Ratsara, président de la Division Afrique australe/Océan indien – un territoire incluant la Zambie. Paul Ratsara, lors d’une interview : « Le président et les dignitaires du pays ont décidé d’assister au service de culte. J’ai eu la lourde responsabilité de rompre le pain de vie. » Avec ce nombre déterminant en


Église à Porto Rico : des dons généreux pour Libna Stevens, IAD le Népal

S cheer

M emorial

une levée de fonds par le biais d’ADRA/ Porto Rico, laquelle a recueilli plusieurs centaines de milliers de dollars après le séisme dévastateur qui a frappé Haïti en 2010. L’Église adventiste à Porto Rico a ouvert un compte à une banque locale pour les dons au Népal avant d’organiser les deux conférences de presse des 28 et 29 avril derniers dans les villes de San Juan et de Mayaguez. Des journalistes de Suite e n p age 6

adventiste

■■ Des secousses sismiques du puissant séisme qui s’est produit au Népal se sont fait sentir jusqu’à Porto Rico, une île caribéenne. Or, la communauté de foi adventiste portoricaine a un lien spécial avec ce pays sud-asiatique. En l’espace de quelques jours après le séisme du 25 avril, des dirigeants de l’Église adventiste à Porto Rico ont organisé deux conférences de presse en vue d’une levée de fonds pour l’Hôpital adventiste Scheer Memorial. De leur nombre, mentionnons Fernando Cardona, médecin chef et administrateur, originaire de Porto Rico. Des dizaines de milliers de dollars ont été rapidement recueillis. José Alberto Rodriguez, président de l’Église adventiste à Porto Rico, a dit qu’il s’attendait à atteindre la somme de 200 000 $US. « Notre Église est généreuse », a dit José Rodriguez, lequel travaille aussi en tant que directeur de pays au sein de l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA), à Porto Rico. « En outre, de nombreux amis de l’Église qui croient en notre œuvre et en celle d’ADRA sont heureux de venir en aide à leurs semblables. » L’Église portoricaine, bien que relativement petite – son effectif se chiffre à près de 34 000 membres – a recueilli une somme d’argent impressionnante. Les membres d’églises locales font un bilan des dons et encouragent les autres à contribuer. José Rodriguez a mené

H ô pital

matière d’effectif, la Zambie compte plus d’adventistes que dans tout autre pays de l’Afrique. Elle fait maintenant partie des trois seuls autres pays comptant plus d’un million de membres : le Brésil (1,5 million), l’Inde (1,5 million), et les États-Unis (1,2 million). Les Philippines ne sont pas loin derrière avec 918 669 membres (en décembre 2014). Le Kenya (824 185) et le Zimbabwe (803 521) suivent de près. L’Église adventiste mondiale compte 18,5 millions de membres. Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste mondiale, a dit qu’il loue Dieu pour ses bénédictions envers l’Église adventiste en Zambie. Ted Wilson : « Dieu bénit son Église de façon extraordinaire tandis que nous lui demandons instamment de déverser sur nous la pluie de l’arrière-saison, pour que nous portions l’Évangile aux quatre coins du globe. » En Zambie, l’évangélisation n’est pas qu’un événement, mais avant tout un style de vie, a dit Paul Ratsara. Selon lui, l’Église adventiste, laquelle compte environ 6 000 congrégations dans ce pays de 15,5 millions d’habitants, grandit rapidement parce que les laïcs et les pasteurs travaillent de concert, et parce que les néophytes participent à Fishers of Men (Pêcheurs d’hommes) – une formation pour apprendre à faire des disciples. La foule réunie au stade de Lusaka se composait en grande partie de jeunes et de membres de la société Dorcas – deux groupes que les dirigeants de l’Église considèrent comme le moteur même de la croissance. G. T. Ng, secrétaire exécutif de l’Église adventiste mondiale : « Les jeunes ont été le moteur derrière cette croissance stupéfiante. Les femmes de la fameuse société Dorcas ont constitué un autre facteur déterminant dans la hausse de l’effectif au cours des dernières années. L’Église mondiale gagnerait sans doute à rechercher la passion et l’exubérance des jeunes et des femmes de l’Église en Zambie. »

Des médecins pratiquent une césarienne à l’extérieur, à l’Hôpital adventiste Scheer Memorial, près de Katmandou.

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R apport mond i a l la presse et des chaînes de télévision ont couvert ces événements. Fernando Cardona, un pédiatre qui a quitté il y a sept ans son poste à l’Hôpital adventiste Bella Vista, à Mayaguez, pour travailler au Népal, s’est exprimé par téléphone lors de la conférence de presse à Mayaguez. « Dieu a été bon pour nous et nous a protégés. Il nous donne la force de continuer d’aider les autres. »

D’autres façons d’aider le Népal n Faites un don à l’Hôpital adventiste

Scheer Memorial, près de Katmandou. La Conférence générale a mis sur pied un site pour recueillir des fonds à fundly.com (goo.gl/JqV84X). Asian Aid USA, un organisme affilié à ASI, recueille également de l’argent pour l’hôpital à partir du site AsianAid.org. n Faites un don à l’Église adventiste au

Népal en libellant votre chèque ou votre mandat-poste au nom de « General Conference of Seventh-day Adventists ». Sur la ligne « sujet », écrivez « Nepal Section relief funds ». Adressez l’enveloppe à : Donation Cashier General Conference of Seventh-day Adventists 12501 Old Columbia Pike Silver Spring, MD 20904 United States Les fonds recueillis seront destinés aux besoins des membres adventistes. n Faites un don à ADRA en visitant le site

ADRA.org. Cliquez sur l’onglet « Donate » en haut de la page d’accueil. Les résidents canadiens peuvent donner à adra.ca/ nepal. Les fonds recueillis seront destinés aux efforts de secours généraux.

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Andrew McChesney

La mission

se poursuit

Juste avant sa mort, Børge Schantz a vu une histoire missionnaire vieille de 36 ans aboutir à trois baptêmes

B

ørge Schantz, l’un des théologiens rédigeait, en collaboration avec Adventist adventistes les plus éminents World, l’histoire d’Hassen Anbesse. d’Europe, a vu sa passion pour les Cette histoire a commencé en 1978, musulmans et le service missionnaire alors que Børge Schantz était invité à diriger converger de façon inattendue au la Semaine de prière à l’Institut adventiste Danemark, après ses retrouvailles avec d’enseignement supérieur de l’Éthiopie, un Éthiopien qu’il avait sauvé d’une à Kuyera, dans ce même pays. Hassen, mort certaine il y a près de 40 ans. terriblement défiguré, vivait à l’orphelinat Par la suite, Børge Schantz a eu la adventiste non loin de là. Il était assis avec joie de baptiser la famille de cet homme. d’autres enfants dans la première rangée. Cette histoire remarquable peut être « Il m’a profondément impressionconsidérée comme le dernier témoignage né », a dit Børge Schantz dans une série de l’influence de ce missionnaire adven- de courriels à Adventist World, à la fin de tiste, lequel est décédé subitement chez 2014. « Que lui réserverait l’avenir ? » lui le 12 décembre 2014, à Bjaeverskov, Un trou béant marquait l’endroit où au Danemark. Il avait 83 ans. le nez d’Hassen se trouvait auparavant. Børge Schantz est co-auteur des leçons Ce garçon n’avait plus de paupières, et sa intitulées « Missionnaires » du Guide bouche s’affaissait. Tandis qu’il écoutait d’étude biblique pour adultes du troisième Børge Schantz parler de Jésus et du ciel, trimestre 2015. Ce guide de l’École du Hassen a senti jaillir un grand désir dans sabbat, rédigé conjointement par Steven son cœur : il voulait un nouveau visage ! Wayne, président à la retraite de l’Institut Dans le cas contraire, il savait qu’il allait d’enseignement supérieur Newbold, se finir comme un paria et mourir jeune. penche sur la vie de missionnaires tels À la fin de la réunion, Hassen s’est qu’Abraham, Esther, Jonas, et Paul. approché de Børge Schantz et s’est écrié : La vie missionnaire de Børge Schantz « Quand Jésus va revenir, il va me donner a été elle-même l’objet d’un important un nouveau visage ! » reportage dans le BT – le journal le plus Pendant des semaines, ces paroles vendu au Danemark – en juillet 2014, n’ont cessé de trotter dans la tête de Børge à l’occasion des retrouvailles de Børge Schantz. Hassen Anbesse, fils de nomades Schantz avec Hassen Anbesse. Enfant, errant à la frontière de l’Éthiopie et de la Hassen avait été abandonné par ses Somalie, avait été attaqué par cette hyène à parents musulmans après qu’une hyène l’âge de quatre ans alors qu’il dormait sous lui eût arraché une bonne partie du visage. une tente. Un adulte avait réussi à chasser Børge Schantz est décédé alors qu’il l’animal, sauvant ainsi la vie de l’enfant.


C aptures

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À gauche : DEUXIÈME GÉNÉRATION : Le 18 octobre 2014, soit moins de deux mois avant son décès, Børge Schantz a baptisé Natinael, le fils aîné d’Hassen Anbesse. Au centre : RÉUNIS : Børge Schantz et Hassen Anbesse se rencontrent dans le cadre du tournage d’une vidéo pour BT portant sur leurs retrouvailles. À droite : ARCHIVES : Børge Schantz et Hassen Anbesse jettent un coup d’œil sur le journal BT de 1978 ayant pour manchette « Aidez Hassen à avoir un nouveau visage ! » photo

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C O U R T O I S I E

D E

B ø r g e

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Malheureusement, les médecins n’avaient pu faire grand-chose pour son visage. Lorsque Børge Schantz est retourné en congé au Danemark, il a convaincu le BT de procéder à une levée de fonds auprès de son lectorat pour que le garçon puisse venir au Danemark et s’y faire opérer. Ainsi, dans un article publié dans le numéro du 26 juillet 1978, on pouvait lire en première page : « Aidez Hassen à avoir un nouveau visage ! » Cet article a permis de ramasser la somme considérable de 80 000 couronnes danoises. Un chirurgien plastique a ensuite opéré Hassen gratuitement plusieurs fois. Hassen a vécu au Danemark pendant quelques années. Après un séjour en Norvège, Hassen est retourné en Éthiopie, et s’est finalement établi au Danemark. « Hassen s’en est sorti avec une cicatrice très apparente sur son visage. Ce n’était pas facile pour lui », a dit Børge Schantz. À Copenhague, Hassen a fait la connaissance d’Helen, une immigrante éthiopienne, et plus tard, l’a épousée. Le couple a eu trois enfants. Après ses opérations, Hassen a perdu contact avec Børge Schantz et a cessé de fréquenter l’église. Entre-temps, Børge Schantz a poursuivi son ministère, pour un total de 47 ans de service. Il a travaillé en tant que doyen du Département de théologie de l’Institut adventiste d’enseignement supérieur Newbold, et a été directeur fondateur du Centre adventiste mondial des études islamiques à cet établissement académique britannique. Pendant 10 ans, il a enseigné l’éthique médicale aux infir-

mières musulmanes en mission spéciale pour l’Université de Loma Linda dans un pays musulman fondamentaliste. « Il a mené une vie très active », a dit Arne Sandback, un pasteur et ami qui a officié aux funérailles de Børge Schantz. « Børge a, entre autres, prêché, enseigné dans des établissements d’enseignement, et donné des conférences sur l’Islam. Il aurait même dû prêcher le sabbat après sa mort. » C’est Ray Holm, et Lynette, sa femme, qui ont hébergé Børge Schantz pendant la Semaine de prière à l’Institut d’enseignement supérieur de l’Éthiopie, en 1978. Pour Ray, cet homme était une véritable source d’inspiration. « Chaque fois que nous nous sommes revus après cette semaine de prière, il nous a encouragés dans notre travail et nous a donné de précieux conseils. C’est comme s’il faisait partie de la famille ! » a souligné Ray Holm, ancien directeur administratif de cet établissement d’enseignement, et directeur financier actuel de Healthcare Resources NW, un institut adventiste situé à Portland, en Oregon. Tandis que Børge Schantz continuait de prêcher et d’enseigner au printemps 2014, Helen, la femme d’Hassen Anbesse, a commencé à amener sa famille à l’église adventiste. Cette femme était une Copte chrétienne fidèle. Connaissant les antécédents adventistes de son mari, elle a décidé d’examiner de plus près sa foi négligée. Børge Schantz : « Il y a quelques mois, tandis que je prêchais à l’église de Holbaek, j’ai aperçu Hassen et sa famille dans l’assistance. Quelles retrouvailles extraordinaires ! »

Børge Schantz a signalé ces retrouvailles au BT. L’éditeur s’est alors empressé de publier cette heureuse nouvelle dans son édition populaire du dimanche, dont le tirage s’élève à 269 000 exemplaires. Dans son reportage de sept pages, il a mentionné l’Église adventiste plusieurs fois. « Bien que j’aie un visage, reste qu’il est différent de celui des autres, a confié Hassen au journal. Mais je suis quand même très heureux du résultat. J’ai un nouveau visage, un nouveau pays, et une famille merveilleuse. » Hassen a travaillé pendant des années dans une usine. Sa femme, elle, a travaillé en tant que préposée à l’entretien ménager. Actuellement, ils s’accommodent de petits boulots. Dans les mois suivant ces retrouvailles imprévues, Børge Schantz et Iris, sa femme, ont rencontré régulièrement la famille et lui ont donné des études bibliques. À la requête d’Helen et des deux aînés, Natinael et Meron, le trio a été baptisé le 18 octobre 2014 dernier, soit moins de deux mois avant la mort de Børge Schantz. Hassen a demandé qu’on transfère son statut de membre d’une église en Éthiopie à son église locale au Danemark. Børge Schantz, le 13 novembre dernier, dans sa dernière communication avec Adventist World : « Ça a été pour moi toute une expérience de baptiser trois personnes comme résultat d’un service missionnaire effectué il y a 36 ans. J’ai fait l’expérience de la joie d’Ecclésiaste 11.1 : “Jette ton pain à la surface des eaux, car avec le temps tu le retrouveras”. »

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P E R S P E C T I V E M O N D I A L E

Appelés à être Ted N. C. Wilson

L

a fidélité est un thème important dans toute la Bible. Les Psaumes nous parlent de la fidélité de Dieu : « De génération en génération ta fidélité subsiste ; tu as fondé la terre, et elle demeure ferme. » (Ps 119.90, LSG) « Éternel, Dieu des armées ! qui est comme toi puissant, Éternel ? Ta fidélité t’environne. » (Ps 89.9) De son côté, le prophète Ésaïe s’écrie : « Ô Éternel ! tu es mon Dieu […] ; tes desseins conçus à l’avance se sont fidèlement accomplis. » (Es 25.1, LSG) Dans le Nouveau Testament, nous lisons que « si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité » (1 Jn 1.9, LSG). Enfin, l’Apocalypse décrit Jésus-Christ comme étant celui qui s’appelle « Fidèle et Véritable » (Ap 3.14 ; 19.11). Jésus souligne l’importance de la fidélité dans les paroles suivantes : « Celui qui est fidèle dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes » (Lc 16.10, LSG) ; dans ses éloges : « C’est bien, bon et fidèle serviteur » (Mt 25.23, LSG) ; et enfin, dans sa promesse : « Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie. » (Ap 2.10, LSG) La fidélité est l’un des fruits de l’Esprit (Ga 5.22). La Bible décrit un grand nombre des fidèles disciples de Dieu. Aujourd’hui, Dieu a encore et toujours des fidèles. Ellen White nous rappelle ce qui suit : « Christ est présent dans chaque assemblée et dans chaque entretien privé. Il a fait de ses enfants les dépositaires de rares bénédictions. Il leur a donné des joyaux et des trésors plus précieux que l’or. Tous les fidèles collaborateurs de Dieu doivent faire valoir la mine de la

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fidèles

L’heure est venue

vérité et déployer ses trésors […] Objets du mépris des hommes, ils ont manifesté une intégrité inébranlable en dépit de lourdes pertes […] Solides comme le roc en matière de principe, ces ouvriers, véritables porte-flambeau pour Dieu, sont restés aussi fidèles que la boussole l’est au pôle1. » Accomplissement de la prophétie En tant qu’adventistes dotés d’une perspective prophétique claire, nous constatons que le retour du Christ approche à grands pas ! Matthieu 24 et Apocalypse 13 s’accomplissent littéralement sous nos yeux. Le monde est en proie au désarroi. Personne n’arrive à résoudre les problèmes insurmontables auxquels les pays et les groupes de personnes font face. Les troubles, les massacres, et la déloyauté foisonnent. Il n’est pas difficile d’imaginer « les hommes rendant l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre » (Lc 21.26). Les tendances sociales continuent à défier la vérité biblique et les principes célestes. Par ailleurs, les tendances œcuméniques récentes sont stupéfiantes et n’échappent pas aux observateurs attentifs. Elles indiquent clairement l’accomplissement d’Apocalypse 13.3. Un appel à la fidélité Dieu appelle son peuple du reste à lui être fidèle en entretenant sa relation et sa communion avec lui jour après jour. Ce n’est qu’en nous branchant sur la Vigne

que nous pourrons porter du fruit et être fidèles en ce siècle d’infidélité. Nous sommes appelés à être fidèles – fidèles à Christ et à sa sainte Parole ; à son Église et à son mouvement prophétique ; à son plan pour la famille ; à son message du sanctuaire ; au témoignage public et personnel en sa faveur ; à la croyance et à l’utilisation de l’Esprit de prophétie ; à la proclamation du message des trois anges ; à l’économat chrétien ; à l’application de la vie chrétienne ; au service humanitaire chrétien ; et au partage de la promesse du retour imminent du Christ. Jésus est notre modèle et notre sauveur. Nous pouvons être fidèles – par sa justice et sa grâce – parce qu’il est fidèle. Nous avons l’immense privilège de nous remettre entre les mains de Jésus, sachant que quoi qu’il advienne, Dieu demeurera fidèle et juste ! Peu importe ce que nous affrontons, nous avons l’assurance qu’au retour de Jésus, Dieu, dans sa fidélité, nous fera entrer dans son royaume éternel. Par conséquent, votre fidélité est essentielle à la proclamation divine. Grâce à sa fidélité, notre Dieu a des disciples fidèles. Salomon déclare qu’« un messager fidèle apporte la guérison » (Pr 13.17). Soyez donc un ambassadeur pour Christ tandis que vous apportez à vos semblables la santé physique, mentale, sociale, et spirituelle. Tandis que vous œuvrez dans les villes et partout sur la terre, partagez la justice du Christ et exercez le ministère global de la santé. Dieu promet qu’« un homme fidèle sera


Votre fidélité est essentielle à la proclamation divine. comblé de bénédictions » (Pr 28.20). Et dans 1 Corinthiens 4.2 (LSG), Paul nous exhorte en ces termes : « Du reste, ce qu’on demande […], c’est que chacun soit trouvé fidèle. » L’exemple de Néhémie Au nombre des exemples les plus émouvants de fidélité, il y a celui de Néhémie. Cet homme de Dieu fidèle servait au palais du roi de Perse. Lorsque la nouvelle lui parvint que les murs de Jérusalem étaient détruits, il s’assit et se mit à pleurer (Ne 1.4). Puis, il pria le Seigneur avec ferveur. Tandis que vous faites face à des défis, priez, vous aussi, avec ferveur. Suppliez Dieu de déverser sur vous la pluie de l’arrière-saison afin de pouvoir réparer ses « murs » grâce à la puissance du Saint-Esprit. Néhémie reçut la permission de retourner à Jérusalem pour en reconstruire les murs. Trois jours après son arrivée, il exhorta la nation juive en ces termes : « Venez, rebâtissons la muraille de Jérusalem, et nous ne serons plus dans le déshonneur. » (2.17) Et ils lui répondirent : « Levons-nous et bâtissons ! » (v. 18)

rapidement parce que « le peuple prit à cœur ce travail » (4.6, LSG). Lorsque les ennemis de Dieu entendirent parler de ce progrès, ils firent des plans pour passer à l’attaque. Néhémie pria le Seigneur avec ferveur. Puis, il positionna le peuple en disant : « Souvenez-vous du Seigneur, grand et redoutable, et combattez pour vos frères, pour vos fils et vos filles, pour vos femmes et pour vos maisons ! » (4.14, LSG) Il répartit la défense et la construction de manière à ce que tous participent. « Ceux qui bâtissaient la muraille, et ceux qui portaient ou chargeaient les fardeaux, travaillaient d’une main et tenaient une arme de l’autre » (4.17, LSG). De même, accomplissez fidèlement l’œuvre de Dieu d’une main, et de l’autre, tenez la Parole de Dieu – votre arme d’autorité céleste. Appuyez-vous entièrement sur le Seigneur, et dites, à l’instar de ceux qui travaillaient à la reconstruction de la muraille de Jérusalem : « Notre Dieu combattra pour nous. » (4.20) Travaillez dans ce même esprit, acquittez-vous fidèlement de la requête divine, laquelle consiste à proclamer le message des trois anges par la puissance du Saint-Esprit.

Gare aux cyniques ! Sanballat, Tobija, et Guéschem se moquèrent de Néhémie et le méprisèrent. Ces trois détracteurs représentent les cyniques d’aujourd’hui. Prenez garde à de tels hommes ! Encouragez-vous en Dieu et joignez-vous à Néhémie en disant : « Le Dieu des cieux nous donnera le succès. Nous, ses serviteurs, nous nous lèverons et nous bâtirons » (2.20, LSG). La construction progressa

Une œuvre spéciale « En un sens tout particulier, les adventistes ont été suscités pour être des sentinelles et des porte-lumière. […] Leur tâche est d’une importance capitale : la proclamation du message des trois anges. Aucune œuvre ne peut lui être comparée. Rien ne doit en détourner notre attention2. » Sanballat, Tobija et Guéschem n’abandonnèrent pas la partie. Prenez

donc garde à ceux qui essaieront, juste avant le retour du Christ, de vous dissuader ou de vous distraire de votre grande œuvre en tant qu’adventistes. Demandez à Dieu de fortifier vos mains et de vous rendre aptes à accomplir fidèlement son œuvre. Il récompensera votre fidélité comme il a récompensé celle de Néhémie. « La muraille fut achevée […] Lorsque tous nos ennemis l’apprirent, [ils] reconnurent que l’œuvre s’était accomplie par la volonté de notre Dieu. » (Ne 6.15,16, LSG) En voyant Dieu manifester sa puissance au sein de votre œuvre, rendez-lui toute la gloire, et vos semblables verront qu’il travaille à travers vous. « Mais, comme Néhémie, le peuple de Dieu ne doit ni craindre ni mépriser ses ennemis. Il faut qu’il se confie en l’Éternel, et marche résolument de l’avant, en s’acquittant de sa tâche avec désintéressement, tout en s’en remettant à la providence pour tout ce qui se rapporte à la cause qu’il défend3. » Ainsi, à l’instar de Néhémie et de tant d’autres, tenez ferme pour la vérité divine, et proclamez fidèlement la Parole de Dieu. Dans la proclamation finale du message des trois anges, votre rôle est important et décisif. Dieu compte sur vous ! n 1 Ellen G. White, Review and Herald, 21 janvier 1890. 2 Idem., Évangéliser, p. 115. 3 Idem., Prophètes et rois, p. 489.

Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Juillet 2015 | Adventist World

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S anté

Peter N. Landless

Le

: paludisme une menace continuelle Nous entendons beaucoup parler d’Ebola, du VIH, et du SIDA. Mais qu’en est-il du paludisme ? Cette maladie représente-t-elle autant un danger et une menace qu’auparavant ?

L

e paludisme est toujours une « maladie mortelle » dévastatrice. L’Organisation mondiale de la santé* révèle des statistiques terrifiantes sur cette infection parasitaire. En 2013, on comptait à l’échelle mondiale approximativement 584 000 décès imputables au paludisme. De ce nombre, 90 pour cent étaient en Afrique, et 78 pour cent étaient des enfants de moins de 5 ans. En chiffres réels, le paludisme fauche la vie d’approximativement 430 000 enfants en Afrique chaque année. Cette situation s’aggrave par le fait que moins de 50 pour cent de la population de l’Afrique au sud du Sahara a accès à une moustiquaire traitée à l’insecticide. Aussi inadéquat que soit ce chiffre, il a tout de même augmenté de façon spectaculaire au cours des 15 dernières années. L’Église adventiste – par le biais du Département du Ministère de la santé – a eu le privilège de faire partie du groupe d’action qui a mobilisé les églises pour qu’elles soient un élément clé dans la distribution de moustiquaires traitées à la perméthrine. Cependant, il y a encore beaucoup plus de travail à faire, tandis que nous œuvrons pour l’amélioration de la santé de tous ! Par ailleurs, des percées importantes se produisent. Les moustiquaires traitées et les insecticides ont contribué à une chute de mortalité estimée à 47 pour cent entre 2000 et 2013. Autre percée prometteuse : le développement d’un vaccin contre le paludisme. Il est mis au point par GlaxoSmithKline (GSK), entre autres, et sera éventuellement disponible pour usage général dès octobre 2015, une fois que les résultats des essais auront démontré sans équivoque son innocuité et ses avantages. Les résultats des tests effectués à ce jour montrent que le

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vaccin s’est avéré efficace chez plus d’un tiers des enfants lorsque administré entre 5 et 17 mois. La Fondation Bill et Melinda Gates a financé ce développement. Le test du vaccin a commencé en 2009 sur plus de 16 000 enfants de sept pays de l’Afrique au sud du Sahara. Les résultats sont très prometteurs. L’efficacité du vaccin s’atténue avec le temps. Il faut donc administrer des injections de rappel. Le développement de la résistance du parasite plasmodium falciparum à l’artémisinine est, néanmoins, inquiétant, surtout au Cambodge. L’artémisinine – le médicament antipaludéen le plus récent – est généralement très efficace. Il est dérivé d’un buisson indigène de Chine. Il a été particulièrement utile, mais l’une des espèces parasitaires les plus dangereuses, plasmodium falciparum, a développé une résistance à ce médicament au Cambodge. Cette même souche de paludisme a développé de la résistance à la quinine dans d’autres parties du monde, y compris dans certaines parties de l’Afrique. La résistance à une autre drogue est fort préoccupante puisque cette forme de paludisme est fréquemment mortelle. Ceci souligne deux points importants : il faut 1) des efforts persistants et déterminés pour éliminer le vecteur (transporteur), soit les moustiques ; et 2) une augmentation de la distribution mondiale de moustiquaires traitées à l’insecticide (ITN) partout où il y a menace de paludisme. L’éducation sanitaire est aussi très importante. En traitant les rideaux et les moustiquaires à la perméthrine, on peut diminuer les cas de paludisme. Armées de la bonne information, les congrégations pourront exercer une influence très positive dans leurs régions. Elles contribueront ainsi à ce que le rêve

suivant devienne réalité : « Que chaque église soit un centre de santé communautaire, et chaque membre un missionnaire médical (un promoteur de la santé). » Il est important de suivre des traitements prophylactiques (des comprimés qui contribuent à la prévention du paludisme, et bientôt, avec un peu de chance, un vaccin) tels que recommandés par votre médecin ou votre clinique médicale. Tenez-vous au courant des effets secondaires potentiels. Nous ne recommandons plus la méfloquine (Lariam) à cause de ses effets nuisibles. D’autres agents efficaces comportent beaucoup moins de conséquences préoccupantes. Des précautions universelles sont toujours utiles. Utilisez des moustiquaires et des insectifuges dans les régions touchées par le paludisme. Si vous vous trouvez dehors à l’aube et au crépuscule, portez des manches longues et des pantalons (qui couvrent les jambes). Éradiquez les mares d’eau stagnantes – un endroit de reproduction de choix dont ces moustiques raffolent. Il existe de nombreuses occasions de faire bouger les choses au sein de nos collectivités, dont la sensibilisation au paludisme et le contrôle de celui-ci. Tandis que nous embrassons le Ministère global de la santé et exerçons le ministère de guérison de Jésus, « ne nous lassons pas de faire le bien » (Ga 6.9). n * www.who.int/malaria/media/world_malaria_report_2014/en/.

Le Dr Peter N. Landless, cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, est directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. P hoto :

J ames

Gathan y / C D C


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U

n jour, en voyant la foule languissante et abattue, Jésus dit à ses disciples : « La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. » (Voir Mt 9.35-38, LSG) L’histoire suivante illustre les nombreuses façons par lesquelles le Seigneur exauce cette prière.

tragédie des siècles Une semence fructueuse

la

Mihai Goran

Un livre impressionnant Cosmina, une jeune femme orthodoxe, est en quête de Dieu. Sachant cela, un ami lui offre un exemplaire du livre La tragédie des siècles, d’Ellen G. White. Cosmina le lit au complet. Elle est tellement impressionnée qu’elle le lit une seconde fois. Et dans son cœur naît le désir de connaître davantage la vérité. Poussée par le Saint-Esprit, elle se rend à la bibliothèque publique locale. Là, elle trouve d’autres livres d’Ellen White, les emprunte, et les lit tous. Peu après, Cosmina remarque un stand en ville où ceux qui le désirent peuvent passer un test d’évaluation de la santé. Tandis qu’elle fait la connaissance d’un représentant évangélique à ce stand, elle aperçoit – à sa grande joie – des livres d’Ellen White. Elle en achète quelquesuns, et bientôt, se procure toute la collection.

DES LIVRES À VENDRE : Cosmina a grand plaisir à partager son amour pour Jésus en vendant des livres d’Ellen G. White, et particulièrement La tragédie des siècles.

Impliquée dans la mission Avec le temps, Cosmina se lie d’amitié avec le représentant évangélique et offre son aide au stand. Elle prend les mesures de tension artérielle des gens qui s’arrêtent au stand, puis leur recommande les livres d’Ellen White. Voyant son zèle et sa joie dans le Seigneur, le représentant évangélique lui propose de participer au programme d’évangélisation de la fédération locale, intitulé « Projet des étudiants vaudois », qui se tiendra cet été. Cosmina se joint donc à P H O T O

:

C O U R T O I S I E

D E

L’A U T E U R

adventiste

une équipe de jeunes adventistes. Pendant trois semaines, elle vend des livres dans une grande ville voisine. À la fin de ces trois semaines, on parle aux étudiants d’un second Projet des étudiants vaudois qui, cette fois, couvre une année entière. Ce projet implique une équipe d’étudiants qui feront une œuvre médicale et vendront des livres partout dans le pays. Cosmina décide de s’inscrire à ce programme. C’est avec joie qu’elle travaille avec d’autres jeunes et d’autres représentants évangéliques. Elle vend des livres de maison en maison, ainsi que dans des institutions publiques de nombreuses villes. Le livre qu’elle présente le plus souvent, c’est La tragédie des siècles. Elle se sent heureuse chaque fois que des clients décident de l’acheter. Le sabbat, l’équipe du Projet des étudiants vaudois visite différentes églises adventistes, ce qui donne souvent à Cosmina l’occasion de partager son témoignage. Bien que chrétienne orthodoxe, explique-t-elle, elle s’implique dans la mission adventiste. Mais Cosmina est manifestement trop zélée pour que son histoire s’arrête ici… Un engagement total Au terme de cette année missionnaire, Cosmina assiste au Congrès des représentants évangéliques. Elle s’y fait baptiser avec une collègue du Projet des étudiants vaudois. La mère de Cosmina assiste à la cérémonie de baptême. Elle est tellement émerveillée des changements positifs qu’elle a observés chez sa fille au cours de l’année précédente qu’elle commence à étudier la Bible, et prévoit se faire baptiser dans un proche avenir. Le cœur débordant de joie devant l’intérêt de sa mère pour les études bibliques, Cosmina s’écrie avec ferveur : « Je veux servir le Seigneur pendant le reste de ma vie ! » Ainsi, par la grâce de Dieu, chaque exemplaire de La tragédie des siècles que nous partageons avec les autres raconte une histoire. Qui sait ? Ceux à qui vous remettez un livre aujourd’hui seront peut-être vos collègues de demain dans le service ! n

Mihai Goran est un

représentant évangélique en Roumanie.

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M éditation

Efraín Velázquez II

Katrina

Au cœur de la tourmente, la grâce de Dieu se fait sentir

E

n 2005, la méga-tempête Katrina a semé la destruction et la souffrance sur son passage. Cette année détient le record des plus grands dommages causés pendant une saison d’ouragans, dommages qui se sont élevés à 160 milliards $US. Plus de 1 800 vies ont été fauchées lors de cet ouragan, et le souvenir de plus d’un million de personnes déplacées continue de hanter les Nord-Américains. Une décennie après le passage tragique de Katrina, il convient sans doute de réfléchir à l’une des histoires inédites de cette catastrophe naturelle – la pire dans toute l’histoire des États-Unis. Pour certains, cette histoire constitue une source d’espérance et de force – surtout quand on considère les tragédies et les catastrophes épouvantables qui se produisent chaque jour à l’échelle mondiale. Les histoires les plus connues traitent des pertes de vies ou de biens, de l’anarchie qui a régné à la Nouvelle-Orléans, des héros et des bandits qui ont émergé au cœur de la souffrance et du désespoir. Cependant, d’autres histoires parlent de gens qui n’avaient pas de maisons à perdre, mais étaient trop saisis de frayeur pour chercher de l’aide ou de l’assistance gouvernementale. C’est avec de tels individus que j’ai fait l’expérience de Katrina. Pour partager de façon respectueuse certaines de leurs histoires d’espérance et de fraternité au cœur même de la tragédie et du désespoir, j’ai changé leur nom.

Là, je fais la connaissance d’Andres, un homme paralysé depuis un malheureux accident. En quête du « rêve américain », il se trouve aux États-Unis depuis 10 ans – sans papiers. Comme des millions d’autres, ce père de deux enfants trime dur et envoie fidèlement de l’argent à sa famille. Mais un jour, alors qu’il travaille au chantier de construction, il fait une grave chute et se retrouve cloué au lit. Ce n’est que plusieurs semaines plus tard que Maria, sa femme, est informée de son état précaire. Maria n’arrive pas à obtenir un visa pour entrer légalement aux États-Unis. Elle s’arrange alors pour embaucher un « coyote »1. Cet homme va l’aider à traverser une zone désertique et à atteindre la Louisiane. Maria entreprend ce voyage périlleux le cœur rempli d’amour et d’espérance. Elle fait de son mieux pour encourager Andres, qui veut qu’on le laisse mourir. J’ai du mal à lui lire Psaumes 91, parce que moi-même je souffre encore de blessures émotionnelles. Heureusement, l’exhortation de Pierre me donne le courage de les surmonter : « C’est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable qui cependant est éprouvé par le feu, ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur » (1 P 1.6,7, LSG). En fait, des épreuves majeures vont bientôt surgir : non par le feu, mais par l’eau.

Un ouragan à l’horizon En général, un vol de Porto Rico à destination du continent américain ne pose aucun problème. Notre voyage se passe normalement. Le cœur gonflé d’espoir, nous arrivons à la Nouvelle-Orléans en tant qu’« immigrants » pour raisons sanitaires. Ma mère a besoin d’une greffe du foie. Elle doit recevoir cet organe indispensable à la Nouvelle-Orléans. À l’hôpital, on admet Maman à l’unité des soins intensifs (USI). Aucun de nous n’est conscient de l’ouragan qui menace.

L’ouragan s’abat De toute ma vie je n’ai jamais vécu d’ouragan colossal, mortel, à Porto Rico. En fait, la plupart des gens sont sceptiques au sujet du « Big one » – une attitude qui ressemble à celle de nombreuses personnes à l’égard du retour du Christ. Pierre décrit une telle attitude : « Où est la promesse de son avènement ? Car, depuis que les pères sont morts, tout demeure comme depuis le commencement de la création. » (2 P. 3.4) Ayant été formé par le Corps adventiste des cadets médi-

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P hoto

:

J eff

S chmaltz / N A S A


caux, je suis qualifié pour porter secours en cas de catastrophe. Cependant, ma formation est insuffisante pour affronter les suites d’un ouragan dont les vents atteignent 280 km/h à son point culminant. Mon père se montre sceptique au sujet de l’arrivée de Katrina. Depuis son enfance, il a entendu des histoires d’ouragans qui s’abattraient et entraîneraient une grande dévastation, mais n’a jamais vécu quelque chose de l’ampleur prévue par les médias. À son avis, tout ça n’est qu’un battage publicitaire semblable aux scénarios du temps de la fin, lesquels se sont tous avérés faux. Cependant, quand on nous informe qu’on va nous évacuer au Superdome de la Louisiane, et que des centaines de milliers quittent déjà la ville, il se rend compte que cette fois, c’est vrai. Nous n’avons d’autre choix que de nous réfugier dans l’un des halls de l’hôpital avec d’autres habitants des Caraïbes et de l’Amérique centrale. Nous partageons toutes les fournitures que nous avons achetées, comme s’il n’y aurait pas de lendemain. Et alors les paroles de Pierre nous semblèrent plus pertinentes que jamais : « Enfin, soyez tous animés des mêmes pensées et des mêmes sentiments, pleins d’amour fraternel, de compassion, d’humilité. » (1 P 3.8, LSG) Dieu va pourvoir. L’ouragan hurle comme si un train allait détruire le bâtiment. Les vents soufflent sans pitié pendant des heures. Puis, les digues cèdent, et l’eau recouvre de grands segments de la ville. Cette fois, les avertissements se sont confirmés.

dis que nous cherchons à gagner les hauteurs, ils nous racontent – et Maria aussi – comment ils sont arrivés aux États-Unis. Nous voyons un tableau de mort et d’espérance, un temps pour chérir « une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts » (1 P 1.3, LSG). Nous constituons, en quelque sorte, le reste qui doit poursuivre le voyage à travers des routes à moitié passables. Le pire danger, c’est le pillage. Par ailleurs, il n’est vraiment pas facile de se loger. Nous nous entassons dans deux pièces pour dormir. Heureusement, il y a toujours suffisamment de quoi manger. Notre vie n’est à aucun moment en danger. Providentiellement, nous ne sommes témoins d’aucune violence. Le Seigneur dirige notre exode comme il l’a fait par le passé. En arrivant au Texas, des familles adventistes nous accueillent chaleureusement. Les pasteurs Murillo et Pagán s’occupent de nous et nous logent avec amour. Une telle sollicitude dégage une atmosphère qui fait penser à la terre promise ! Nous avons commencé notre voyage en tant qu’étrangers, mais le terminons en tant que famille, en tant que nation sainte et peuple acquis (1 P 2.9). Maman, Andres et les autres arrivent deux jours plus tard. Puis, nous perdons la trace de certains de nos compagnons de voyage. Combien nous espérons les revoir ! Le souvenir de ces amis de circonstances restera à tout jamais gravé dans notre mémoire. Grâce à son nouveau foie, Maman recouvre la santé et continue d’être une source d’inspiration. De cette puissante expérience, je retiens la leçon suivante : même si nous sommes une nation sainte et citoyens d’un même pays, nous sommes toujours « étrangers et voyageurs » sur la terre (1 P 2.11, LSG). À bien y penser, nous sommes tous des habitants illégaux sur cette planète submergée par le péché. Nous n’appartenons pas à ce monde. Nous sommes des immigrants en quête d’un rêve saint, des pèlerins en route vers la nouvelle Jérusalem. n

Ma formation est insuffisante pour affronter les suites d’un ouragan dont les vents atteignent 280 km/h à son point culminant.

En route vers les hauteurs Fort heureusement, l’hôpital dans lequel nous nous sommes réfugiés n’a pas été inondé, et s’en tire avec des dommages mineurs. Par contre, il ne dispose que de la moitié de l’électricité. Après quelques jours, la garde nationale nous avertit que nous devons quitter les lieux. C’est avec émotion que nous voyons Papa serrer la main de Maman. Il est très inquiet, même si, dans quelques jours, elle est censée arriver saine et sauve par hélicoptère, accompagnée d’Andres et des autres laissés en arrière. Dans une fourgonnette et une petite voiture, nous transportons un groupe de réfugiés qui ont vécu toutes sortes d’expériences. Certains membres de notre groupe viennent de l’Amérique du Sud, d’autres, de pays plus près des États-Unis. Tan-

1 Un nom donné aux contrebandiers en Amérique latine.

Efraín Velázquez II est vice-président du Séminaire adventiste de théologie interaméricain de la Division interaméricaine. Juillet 2015 | Adventist World

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C royances

«

fondamentales

J

e vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, prête comme une épouse qui s’est parée pour son époux. J’entendis du trône une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit : Écris, car ces paroles sont certaines et vraies. » (Ap 21.1-5) Chaque fois que nous lisons les deux dernières pages de l’Apocalypse, nous éprouvons un merveilleux sentiment de calme. Jean y donne une description lumineuse des pierres précieuses, des plantes, et des maisons célestes – ce qui ne se compare en rien avec ce que nous connaissons actuellement. Tout est superbe et d’une beauté extraordinaire ! Ensuite, dans deux versets culminants, Jean révèle le cœur même du nouveau commencement : « Je n’y vis pas de temple, car le Seigneur Dieu Tout-Puissant est son temple, ainsi que l’Agneau. La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour y briller, car la gloire de Dieu l’éclaire, et l’Agneau est son flambeau. » (v. 22,23) Cette description resplendit au milieu de la gloire et de la splendeur célestes. Elle nous subjugue plus profondément que tous les fleuves aux eaux limpides, que tous les palais aux couleurs de saphir. Il sera là. Jésus. L’Agneau. Il sera toujours là. Jamais il ne s’en ira. En lui, tous nos besoins seront satisfaits.

NumÉrO 28

Affranchis de nous-mêmes Nous savons ce que c’est que de manquer ou d’être privé de quelque chose. « Non, c’est ça que je veux. C’est moi qui dois l’avoir. » On peut voir une telle scène se produire à l’entrée d’un grand magasin, juste avant l’ouverture. C’est le grand jour des rabais ! Les gens font la queue à l’extérieur dans l’espoir de faire de bonnes affaires. Au dehors, ils ont l’air serein, mais au dedans, ils sont passés en mode de prédateur. Ils se positionnent de façon stratégique et surveillent l’entrée du magasin. Nous appelons ça l’égoïsme, et rions en nous imaginant les combats de boxe qui se livrent pour un poste de télévision LCD ! Mais à bien y penser, ne sommes-nous pas tous égocentriques ? Il n’y a pas longtemps, nous avons cherché une maison. Après en avoir visité 10, nous en avons finalement trouvé une fort pratique et abordable. Soudain, un petit vent de panique s’est levé. Et si quelqu’un l’achetait avant nous ? Nous voulions cette maison-là. Nous ne nous sommes pas demandé si quelqu’un d’autre en avait plus besoin que nous, ou à qui elle conviendrait le mieux. Les autres acheteurs ? Nous n’en avions cure ! Avez-vous déjà fait une telle expérience ? Eh bien, sur la nouvelle terre, cela ne se produira plus. Tout d’abord, parce que l’Agneau prendra soin de nous tous, et que personne ne manquera de rien. Deuxièmement – et c’est la raison capitale – parce que l’Agneau nous a affranchis de nous-mêmes (Rm 7.24 ; Jn 8.36). Il nous a montré par l’exemple qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir (Mc 10.43-45 ; Ac 20.35). Ayant finalement lâché prise, nous découvrirons que nous n’avons plus besoin de nous battre en vue de nos intérêts parce que tout le monde le fait. Quel sentiment de liberté ce sera ! Nous disposerons d’une

À la maison avec

l’agneau Judith et Sven Fockner

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Nous ne ridiculiserons plus les autres pour nous rehausser. force extraordinaire pour nous prêter une attention mutuelle, pour nous approcher des autres et prendre soin d’eux ! Affranchis de l’absurdité Quand l’absurdité mord… Vous faites l’expérience de quelque chose de beau – le soleil caressant votre peau au début du printemps, une boisson savoureuse, de la musique profonde et entraînante – mais voilà, ceci ne fait que vous rappeler des temps meilleurs. Bizarrement, ces belles choses ne vous rendent pas heureux à ce moment-là. Bien au contraire, elles vous attristent parce que vous êtes incapable de les sentir. Les autres semblent couler des jours heureux (en apparence, du moins), mais pour vous, tout semble tellement insignifiant ! À vrai dire, il n’en a pas toujours été ainsi. Depuis quand, alors ? Vous ne vous en souvenez pas exactement, mais une chose est sûre : la vie n’est plus ce qu’elle était. Vous avez été profondément déçu. Quelqu’un vous a quitté. Ou vous avez perdu quelqu’un. Ou quelque chose a échoué. Depuis, les ténèbres et l’anxiété sont vos compagnons fidèles. Vous ne savez qu’une chose : vous souffrez plus que les autres. Vous n’arrivez pas à trouver un sens à la vie, ni à vous réjouir de ce que vous êtes et de ce que vous faites. Vous reconnaissez-vous dans cette description ? Si oui, j’ai une bonne nouvelle pour vous : sur la nouvelle terre, vous ne vous sentirez jamais plus ainsi, parce que la tristesse et l’anxiété sont un réflexe émotionnel à l’absurdité et à la souffrance – une réaction due à notre séparation d’avec Dieu. Nous ne serons jamais plus séparés de lui, jamais plus déçus. Nous ne perdrons jamais plus personne, nous ne manquerons de rien. Nous vivrons dans l’unité, la force et la tranquillité (Jn 10.10). La vie aura un sens. Nous saurons d’où nous venons et où nous allons. Nous serons finalement à la maison. Affranchis de l’incertitude Avez-vous déjà pris part à une conversation, à l’école ou au travail, en vous demandant ce dont il était question, mais en vous gardant bien de le demander ? En pareille situation, des processus se produisent aussi vite que l’éclair dans le cerveau. Hein ? De quoi parle-t-on ? Hum… Devrais-je dire quelque chose maintenant ? Mieux vaut pas. Il est peut-être question d’un sujet fondamental. Je ne veux surtout pas me tromper ! Je peux toujours faire une recherche sur Google. Pourquoi une telle situation nous embarrasse-t-elle ? Parce que nous voulons faire bonne impression ; parce que nous ne voulons pas paraître en savoir moins ou paraître moins compétent que les autres. Il ne faut surtout pas se mettre à nu ! On pourrait nous blesser. Notre amour-propre pourrait en souffrir. Et nous sommes déjà assez anxieux comme ça. Alors, nous nous protégeons et faisons semblant. À la maison, si nous nous cognons la tête contre le cadre de la porte, nous hurlons

La

nouvelle terre Sur la nouvelle terre où règne la justice, Dieu procurera aux rachetés une demeure permanente et un environnement parfait, pour une existence éternelle faite d’amour sans fin, de joie perpétuelle et de progrès constant en sa présence. Car Dieu habitera avec son peuple, et les souffrances et la mort auront disparu. La grande tragédie sera terminée et le péché ne sera plus. Tout ce qui existe dans le monde animé comme dans le monde inanimé proclamera que Dieu est amour ; et il régnera aux siècles des siècles. (2 P 3.13 ; Es 35 ; 65.17-25 ; Mt 5.5 ; Ap 21.1-7 ; 22.1-5 ; 11.15)

de douleur, la main sur le front endolori. Mais s’il nous arrive de foncer dans une porte en verre au magasin, nous sourions et continuons comme si de rien n’était ! Avez-vous fait une telle expérience ? Eh bien, sur la nouvelle terre, rien de ce genre n’existera. Nous n’aurons plus à faire semblant, nous n’aurons rien à cacher. Ce ne sera plus nécessaire ! En voyant l’Agneau, nous saurons que nous sommes précieux et acceptés (Es 43.1-5 ; Rm 5.8). Nous pourrons être nous-mêmes. Fini les complexes d’infériorité ! Nous ne ridiculiserons plus les autres pour nous rehausser. L’intimité et l’ouverture seront chose possible ! Le nouveau monde sera rempli de gens qui s’acceptent humblement parce que vivant constamment en présence de celui qui les aime et est mort pour eux. Maintenant, poussons la réflexion plus loin… Ne plus jamais avoir peur du noir, ne plus jamais crier de colère après quelqu’un, ne plus jamais être tenté de faire quelque chose d’immoral, ne plus jamais se sentir bizarre et seul, éprouver un tout nouveau respect pour les autres… Bref, vivre la vie pour laquelle nous avons été créés – éternellement. Et, oui, être à la maison avec l’Agneau. n

Judith et Sven Fockner habitent et travaillent en Allemagne. Sven est directeur de l’Institut d’étude biblique Hope au Centre des médias de la Division intereuropéenne. Les Fockner ont deux fils. Juillet 2015 | Adventist World

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E n couverture

La

notre

A

venture. Vies changées. Collectivités transformées. Voilà en quoi consistent les « vraies histoires missionnaires ». Pour nous, de telles histoires traitent de ceux qui osent se lancer, et de vies transformées. Nous avons grandi en Afrique du Sud. Les histoires missionnaires que nous y avons entendues ont fait naître dans notre cœur le désir de faire des missions l’appel de notre vie. Voici l’histoire de cette merveilleuse aventure. Premières leçons Notre première expérience missionnaire interculturelle se déroule dans les montagnes du Lesotho, avec un groupe d’amis lors de nos études supérieures. Ensemble, nous rénovons une école missionnaire en peignant et en réparant ses bâtiments. Nous dirigeons aussi un service de culte. Première leçon missionnaire : « S’adapter à la situation ! » Mais ce n’est que beaucoup plus tard que nous comprendrons pleinement l’importance de cette leçon. Par la suite, nous décidons de servir en tant qu’étudiants missionnaires dans ce même pays. Pam enseigne pendant deux ans dans l’école missionnaire d’un village. Quant à moi, je fais de l’évangélisation, installe des puits et fait de la construction dans le cadre du développement communautaire. C’est dans la vallée Tsoinyane que Pam et moi décidons d’unir nos destinées en vue du service. Après notre expérience à Tsoinyane, nous retournons au Cap pour terminer nos études universitaires. Pendant ce temps, quelques expériences à court terme entretiennent la flamme missionnaire dans notre cœur. Elles nous permettent d’être ouverts à un appel de Dieu : établir une église interculturelle au sein d’une

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APPUYER SUR LE BON BOUTON : C’est à l’aide d’un studio portatif que sont enregistrées les histoires pour l’évangélisation.


rendez-vous avec À gauche : APPRENTISSAGE DE L’ALPHABÉTISATION CULTURELLE : Au début de son expérience, Gideon a enseigné à lire et à écrire. Mais au fur et à mesure qu’ils passaient plus de temps avec les Himbas, Gideon et Pam ont compris que le contexte particulier de cette tribu exigeait des stratégies différentes. Ci-dessous : L’ÉVANGILE EN CHANSON : Karonda chante l’Évangile lors de la toute première session d’enregistrement.

TROUVER LES BONS MOTS : Kingboy, Tjipapi, et Job chantent une histoire biblique pour que l’auditoire himba puisse la comprendre. Tjipapi et Job sont les principaux conteurs d’histoires.

Dieu

Gideon et Pam Petersen

tribu dont les habitants ne connaissent pas encore l’Évangile. Il s’agit des Himbas, dans le nord-ouest de la Namibie. Notre rêve devient réalité ! Nous sommes désormais sur les lignes de front. Apprendre et désapprendre En 1995, nous chargeons notre camionnette et, avec nos deux chats, parcourons 2 500 kilomètres vers le nord, à destination d’Opuwo, en Namibie. Un missionnaire chevronné nous a donné ce précieux conseil : « Prenez le temps de vous mêler aux gens. » Armés de ce conseil et de bien d’autres, nous entrons dans une vie nouvelle, laquelle va se prolonger pendant 17 ans. Quelle aventure extraordinaire ! En Namibie, nous sommes parfaitement conscients de l’énormité de la tâche qui nous attend. Et comme tant d’autres missionnaires avant nous, nous sommes tout d’abord convaincus que les mœurs des Himbas sont mauvaises, et qu’il nous incombe de les déraciner. Malheureusement, une telle conception – comme nous l’apprendrons plus tard – nuit à nos relations avec les indigènes. Autrement dit, nous les abordons d’emblée avec des réponses au lieu de prendre le temps d’écouter leurs questions. En outre, notre rapport avec eux se base non sur ce qui est important pour un Himba, mais sur notre vision du monde – sur les croyances fondamentales d’un adventiste issu d’un contexte occidental. Bref, nous nous permettons de corriger leur comportement alors que nous n’avons pas la moindre idée de ce qu’ils sont vraiment ! Le problème, c’est que le judicieux conseil « Prenez le temps de vous mêler aux gens » nous a totalement échappé. Bien qu’un tel conseil suggère d’apprendre et non d’enseigner, nous avons cru que le rôle du missionnaire consiste à enseigner, alors qu’en réalité, c’est nous qui avons besoin d’apprendre ! Les Himbas mènent P hotos

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une vie radicalement différente de la nôtre. Ce sont des éleveurs de bétail. Étant nomades, ils se déplacent constamment en quête de pâturages et d’eau pour leurs animaux. (J’ai grandi dans une ville, et Pam vient d’un milieu rural.) Selon Ellen White, Jésus se mêlait aux gens pour apprendre à les comprendre1. Ce principe – apprendre et comprendre – est capital dans l’œuvre missionnaire. L’apprentissage théorique est un bon départ ; cependant, rien ne vaut l’immersion en matière d’apprentissage. Pour Tom et Betty Brewster, la collectivité est, en quelque sorte, la salle de classe2. Mais revenons aux Himbas. Ces indigènes ne savent ni lire, ni écrire. Nous pensons alors qu’il est de notre devoir de les instruire. Et de nouveau, nous relevons un défi sans vraiment le comprendre… Apprendre à connaître ceux que nous servons est pourtant un principe missionnaire essentiel ! En fait, il s’agit d’un principe fondamental de l’art oratoire : connaître son auditoire. Ce n’est que plus tard que nous apprendrons comment appliquer ce principe dans notre ministère. Nous pensons aussi qu’une fois que ces gens auront découvert Dieu, leurs voies vont changer. Eh bien, après une année de prédication auprès de 10 familles et aucun baptême, nous ne savons que penser. Sommes-nous suffisamment persuasifs ? Ces gens sont-ils vraiment intéressés ? Sur ces entrefaites, un ami missionnaire nous demande comment se déroule notre expérience missionnaire. Après nous avoir écoutés, il nous pose une question à brûle-pourpoint : « Dites, aimez-vous ces gens ? » Cette question bouleversante révolutionne à tout jamais notre ministère. Jusqu’ici, nous nous sommes efforcés de disséminer l’information (c’està-dire de « partager la vérité »). Mais ce que Dieu veut avant tout, c’est que nous établissions une relation avec les Himbas ! Pour la première fois de notre

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E n couverture

Pour les amener à comprendre les leçons éternelles, vie, nous saisissons le profond désir de Dieu – habiter avec ses enfants – et l’implication de cette question troublante : « Aimez-vous ces gens ? » Nous sommes les représentants d’un Dieu qui désire habiter au milieu de son peuple et avoir une relation avec lui ! C’est ça le message adventiste – Dieu venant à l’humanité par le biais de ses serviteurs qui consentent à lui servir d’instruments. Bien déterminés à changer notre manière de servir, nous passons nos premières vacances à la bibliothèque. Ici, nous étudions tout ce que nous pouvons trouver sur les Himbas. Une fois de retour, nous nous mêlons à eux, ce qui nous amène tout naturellement à les aimer et à comprendre de plus en plus leur culture.

Une nouvelle façon de communiquer En 1997, nous décidons de nous lancer dans l’alphabétisation des Himbas. Un jour, pendant le cours, une vieille dame s’écrie : « Aidez-moi à écrire mon nom ! » Elle veut voir son nom sur papier et le lire. Mais cela lui prend presque cinq minutes ! Une question incontournable nous traverse alors l’esprit. Peut-on vraiment s’attendre à ce que ces gens lisent toute la Bible alors qu’ils n’arrivent même pas à écrire leur nom ? La réponse est directe et immédiate. « Non ! » Notre aventure missionnaire prend alors une toute nouvelle direction. Nous devons apprendre la culture orale

À gauche : UNE AUTRE MÈRE : Pam avec une amie d’Ovinjange, que tous appellent « Mama ».

À droite : AFFAIRES DE FAMILLE : Gideon et Tate Job Katundu, son père himba.

des Himbas. Dans le livre Les paraboles de Jésus, Ellen White observe que Jésus se servait des scènes de la vie ordinaire de ses auditeurs pour amener ceux-ci à comprendre les vérités spirituelles de la parole écrite3. Par conséquent, si nous voulons transmettre efficacement l’Évangile à nos auditeurs, il est impératif d’utiliser leur langue, leur style, et les images qui leur sont familières. Plus déterminés que jamais à comprendre le mode de communication des Himbas, nous remballons les feutrines et autres supports visuels étrangers. Les Himbas ne comprennent pas ce langagelà ! Désormais, nous allons utiliser leurs moyens de communication pour leur transmettre l’Évangile.


nous devons utiliser des supports qui leur sont familiers. Pour confirmer la valeur de cet apprentissage, Dieu nous guide vers un site Web qui fait la promotion d’un congrès sur l’oralité. En 2003, nous assistons pour la première fois au Congrès du réseau international de l’oralité (ION). Lors de ce congrès, nous découvrons comment d’autres missionnaires se servent des méthodes de communication orales. Oh, combien nous comprenons les sentiments d’Élie lorsque Dieu lui révéla qu’il restait 7 000 hommes n’ayant pas fléchi le genou devant Baal ! Ainsi, le Seigneur utilise d’autres missionnaires de la même manière que nous ! Nous repartons gonflés à bloc à l’idée de ce que Dieu va faire pour les Himbas.

La

liste du missionnaire

Être réceptif à l’apprentissage – Acceptez de désapprendre les vieilles méthodes pour en apprendre des nouvelles.

Être adaptable – Votre ministère dépend de votre capacité à vous adapter à différentes manières de faire les choses.

Être flexible – Laissez au Saint-Esprit le soin de changer vos plans et vos routines pour de bon.

Être spontané – Saisissez les occasions que Dieu met devant vous. Être accessible – Faites sentir aux gens qu’ils sont importants et que vous avez du temps pour eux.

Être authentique – Ne vous y trompez pas : les gens sentent si vous faites semblant ou non.

Être humain – Nul n’est surhumain. Reconnaissez vos craintes et vos échecs. Être courageux – Faites face à vos peurs et sortez de votre zone de confort. Ne pas trop se prendre au sérieux – Un jour ou l’autre, vous allez gaffer. Et après ?

Compter les bienfaits de Dieu – Jour après jour, Dieu déverse sur vous ses nombreuses bénédictions. À vous de les reconnaître !

Trois traits de caractère clés du missionnaire

Ci-dessus : PREMIERS FRUITS : On aperçoit ici des candidats au baptême de 2002. De gauche à droite : Belinya, le pasteur Sabyn Ndjamba (actuellement pasteur à Opuwo), Wapahurwa Tjiposa (un Himba d’Okapawe), Daniel Ndjamba (frère du pasteur Ndjamba), Gideon Petersen, et le pasteur Mumbonenwa (président de la Fédération de la Namibie). À gauche : UN NOUVEAU COMMENCEMENT : En juillet 2014, le chef Tjihange a été le premier chef himba à être baptisé par Eben Greeff, pasteur et directeur de Mission globale de la Fédération de la Namibie.

Au cœur du travail missionnaire, une œuvre de transformation s’effectue en nous tout au long de la vie. Jour après jour, elle nous modèle et fait de nous des instruments utiles dans l’accomplissement des desseins de Dieu, là où il nous envoie. Cette transformation nous permet de nous revêtir d’humilité en remplaçant notre égoïsme par la persévérance dans les principes, un objectif, et la compréhension de la grandeur de l’œuvre devant nous. Nous devons faire preuve d’une véritable ouverture d’esprit pour évaluer les autres – leurs idées, leurs perspectives, et leur potentiel en tant qu’enfants de Dieu ; d’exercer l’empathie tandis que nous partageons des idées transformatrices avec nos semblables et « bouleversons » leur monde rassurant : nous devons « nous mettre dans leurs souliers » tandis que nous les dirigeons avec douceur et les aidons à relever les défis qu’entraîne la conversion au cœur même de ce qu’ils sont et de ce qu’ils croient ; de vivre avec intégrité en mettant en pratique ce que nous prêchons. Visons non seulement à être une bonne personne, mais aussi une personne transformée de l’intérieur ; une personne qui vit selon les valeurs et les croyances chrétiennes qui lui sont chères ; une personne animée du désir suprême de refléter le caractère de Dieu dans chaque aspect de sa vie. P hotos

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AU COUCHER DU SOLEIL : Pam et Gideon ont construit ces huttes avec l’aide de leurs amis himbas. Ces huttes leur ont servi de pied-à-terre lorsqu’ils visitaient des familles habitant dans des régions reculées.

Au cours des cinq années suivantes, nous développons du matériel d’évangélisation orale, laquelle se base sur des histoires. Cependant, il ne s’agit pas que de raconter l’histoire biblique. Il faut aussi l’intégrer dans la vision du monde des Himbas et la mettre au défi. L’évangélisation orale implique également l’utilisation de supports familiers à l’auditoire. Dans le cas des Himbas, nous nous servons de chants de louange (ombimbi, omuhiva), de la poésie (omiimbo), de proverbes (omiano), du théâtre, et de la danse (ondjongo). Nos cantiques occidentaux et nos chants gospels les laissent indifférents. Pour les amener à comprendre les leçons éternelles, nous devons utiliser des supports qui leur sont familiers. Le développement de ces leçons prend beaucoup de temps. Heureusement, le timing de Dieu est toujours le meilleur ! Notre défi consiste maintenant à leur présenter notre matériel évangélique oral. Avec la venue de la technologie (et après avoir assisté à un autre congrès ION), nous découvrons le « Godpod » (un lecteur MP3 à énergie solaire). Malheureusement, ce type de lecteur coûte cher. Mais Dieu a déjà préparé la solution à ce problème, avant même

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que nous ne lui demandions quoi que ce soit. L’Église mondiale nous invite à participer à l’Offrande du 13e sabbat. Cette offrande lui permet d’acheter et de distribuer des lecteurs MP3 à énergie solaire. Nous nous empressons d’y télécharger nos présentations évangéliques orales (un grand merci pour vos offrandes missionnaires d’août 2012 !). Au terme de cette aventure missionnaire inoubliable, Dieu nous fournit des ouvriers qui se chargent de poursuivre l’œuvre. Un pasteur bien formé est affecté à l’église que nous avons établie dans la région. Ayant travaillé avec nous, il est bien placé pour comprendre la valeur des méthodes orales. Dieu a les missionnaires à cœur Avant ces expériences missionnaires, nous pensions que la mission se résumait simplement à aller et à donner. Mais aujourd’hui, nous pouvons dire que ces expériences ont transformé radicalement notre compréhension de la mission. Notre aventure, depuis Le Cap, en Afrique du Sud, jusqu’à Opuwo, en Namibie, nous a ouvert les yeux. Notre nous sommes aperçus que notre compréhension du Créateur était trop étroite, que notre définition de sa

personne était excessivement limitée. En élargissant notre concept de Dieu, nous avons compris le nom qu’il avait utilisé pour s’identifier à Moïse : JE SUIS. Il est vraiment JE SUIS. Il est Dieu pour les Himbas, Dieu pour les citadins. Comment ne pas admirer un Dieu aussi étonnant ? Alors que nous nous percevions comme les agents du changement, il a voulu, lui, nous transformer en instruments de sa paix en nous faisant faire personnellement l’expérience de sa paix et de son amour. Nous avons appris que la mission est, en vérité, une « voie à deux sens »4 : les missionnaires entrent en présence du Tout-puissant et celui-ci les envoie dans le monde. Enfin, la leçon la plus transformatrice que nous ayons apprise est la suivante. En tant que missionnaires, nous avons été appelés à servir les Himbas et à leur présenter Jésus. Or, c’est en nous impliquant de plus en plus dans leur vie que notre lien avec eux s’est renforcé. Plus nous nous sommes attachés à eux, plus Dieu nous a transformés. La mission est transformatrice dès que l’on s’abandonne à celui qui nous envoie chaque jour dans le monde. Elle commence par l’adoration et se termine en invitant les autres à se joindre à nous dans l’adoration. Nous sommes infiniment reconnaissants d’avoir participé à une telle mission – d’avoir eu ce rendezvous inoubliable avec Dieu. n 1 Ellen G. White, Le ministère de la guérison, p. 118. 2 Tom et Betty Brewster, Community Is My Language Classroom, Pasadena, Calif., Lingua House Ministries, 1986. 3 Ellen G. White, Les paraboles de Jésus, p. 11. 4 Jon Dybdahl, Missions: A Two-way Street, Boise, Idaho, Pacific Press Pub. Assn., 1986.

Gideon et Pam Petersen ont passé

18 ans à établir des églises en Namibie, et ont servi en tant que consultants en formation pour Adventist Frontier Mission. Ils servent actuellement à l’Université adventiste Zurcher, à Madagascar.


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Un dessein dans La vraie question est la suivante : Qui est responsable des merveilleux desseins qui se manifestent autour de nous ?

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n jour, un ami et moi nous tenions à côté d’un tas de gravier. Parmi les roches concassées, nous avons aperçu une pointe de flèche en pierre. Or, ses spécifications étaient peu susceptibles de correspondre aux roches concassées au hasard qui l’entouraient. Nous avons donc conclu que cette pointe de flèche avait été conçue, qu’elle n’était pas simplement le produit du hasard ou de lois naturelles. Dessein et lois naturelles L’expérience nous dit que le hasard est une explication insatisfaisante pour des objets improbables qui rencontrent certaines spécifications, telles que celles d’une pointe de flèche. Mais si le hasard est insuffisant, pourquoi ne pas invoquer les lois naturelles pour expliquer l’origine des choses qui les utilisent, telles que les pointes de flèche, les machines, ou les organismes vivants ? Les machines, allant des moteurs moléculaires à l’intérieur des cellules aux moteurs de voitures, exploitent des lois naturelles. Les voitures ne fonctionnent pas par miracle ; ce sont des machines convertissant l’énergie du pétrole ou de l’électricité en énergie cinétique pour nous transporter. Comme d’autres machines, les voitures utilisent des lois naturelles pour atteindre leur destination. Fonctionner selon les lois naturelles n’est pas la même chose que d’être un produit des lois naturelles.

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Coopération Au sein des organismes vivants, comme pour les voitures, les parties essentielles à leurs processus peuvent venir de différents fournisseurs. Prenons, par exemple, les racines des légumineuses, des plantes qui produisent des fèves riches en protéines. Dans le processus coopératif consistant à extraire du nitrogène de l’air pour fabriquer des protéines, la plante fournit l’énergie et crée des conditions spéciales faibles en oxygène pour qu’une bactérie « fixe le nitrogène ». Pour absorber l’oxygène, lequel prévient la fixation du nitrogène, une « éponge à oxygène » appelée leghémoglobine est utilisée. On croyait autrefois que la partie protéique de la leghémoglobine était fabriquée par la plante, tandis que la bactérie fournissait l’hème retenant le fer qui assure la liaison de l’oxygène. Maintenant, il apparaît que parfois, du moins, la plante fabrique le complexe entier de la leghémoglobine*. Ce processus illustre magnifiquement la nature coopérative de la création. Il ressemble à la façon dont des départements bien conçus d’une usine coopèrent ensemble pour produire des voitures ou des boules de quilles, des bonbons ou des gadgets électroniques. Si chaque étape de la production ne s’harmonisait pas à un plan global, rien ne serait fabriqué. La nécessité d’un plan est vraie pour tous les organismes, parce que ceux-ci ne peuvent survivre seuls. La coopération n’avantage pas que les organismes directement impliqués ; dans le cas de la fixation du nitrogène, elle avantage toute vie. De rares échecs dans cette coopération illustrent pourquoi elle est essentielle à la vie ; par exemple, lorsque des organismes non indigènes sont introduits dans un nouveau cadre, ils peuvent perturber les écosystèmes. Même une

Tim Standish

bactérie normalement bénigne ou utile, telle que le staphylocoque ou E. coli, peut entraîner la maladie ou la mort. Cependant, ce sont là des exceptions qui confirment la règle. La question ne devrait donc pas être de savoir si oui ou non la nature a été conçue. Depuis les milliards de cellules non humaines qui habitent dans notre corps et coopèrent avec nous de différentes manières pour nous conserver la santé et le bonheur, jusqu’aux machines moléculaires grâce auxquelles chaque cellule fonctionne, en passant par la coopération entre les plantes et les animaux qui permet aux animaux de se nourrir et de distribuer en retour le pollen aux plantes, la vraie question est la suivante : Qui est responsable des merveilleux desseins qui se manifestent autour de nous ? Qui est venu avec les plans nécessaires ? La Bible nous fournit une réponse irréfutable, laquelle explique aussi les exceptions – heureusement non courantes – que l’on remarque dans le magnifique dessein apparaissant dans toute la création. Le dessein dans la nature est de loin plus étonnant qu’une simple pointe de flèche, et a des implications beaucoup plus profondes. La Bible nous libère pour que nous voyions cela et louions le Concepteur. n * M. A. Santana, K. Pihakaski-Maunsbach, N. Sandal, K. A. Marcker, et A. G. Smith, « Evidence That the Plant Host Synthesizes the Heme Moiety of Leghemoglobin in Root Nodules », Plant Physiology 116, n° 4, 1998, p. 1259-1269. Voir en ligne sur le site Web suivant : www.plantphysiol.org/ content/116/4/1259.

Tim Standish, (titulaire d’un doctorat), est un scientifique senior à l’Institut de recherche Geoscience. Il habite dans le sud de la Californie, aux États-Unis. Juillet 2015 | Adventist World

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Un

LEGACY HÉRITAGE de of LIGHT

LUMIÈRE

4e partie : 1881–1891

Les années 1880

La messagère du Seigneur

Inspiration prophétique Au début des années 1880, le don prophétique d’Ellen White se heurta à de nouvelles vagues d’opposition, y compris à l’accusation de « suppression » (dissimulation intentionnelle) de certains de ses premiers écrits. Cette opposition se manifesta suite à la décision de republier ses premières visions et expériences dans un nouveau livre intitulé Early Writings (1882) [Premiers écrits].Ce livre avait pour objectif de réduire au silence les critiques croissantes contre les premières révélations d’Ellen White. Mais pour certains membres d’église, le contraire se produisit – du moins au début3. Ellen White en profita pour souligner que l’inspiration biblique était dynamique,

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Une Église en plein essor, et de nouveaux défis Regard sur la vie et le legs d’Ellen White

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Theodore N. Levterov

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n 1881, après le décès de James White, Ellen White décida de s’établir en Californie. Seule, déprimée, incapable d’écrire beaucoup, elle participa à fond aux sessions de la Conférence générale, se lança dans une tournée de camps-meetings, visita des églises, et régla certains problèmes au sein de différentes entreprises de l’Église. Dans l’Est et le Midwest, elle prit la parole aux camps-meetings du Vermont, du Maine, de l’État de New York, du Nebraska, du Michigan, et de l’Indiana. De retour en Californie, elle contribua à l’établissement de l’Académie Healdsburg1. Healdsburg devint aussi son lieu de résidence permanent. Elle y acheta une maison « avec deux acres et demi de terrain agrémentés d’un excellent verger ». Elle prenait grand plaisir à travailler dans son potager et à mettre ses fruits en conserve. En juillet 1882, Ellen termina la rédaction de Testimony 31. Ce témoignage traitait de l’éducation adventiste, de la formation des parents, de questions relatives aux jeunes, entre autres choses2. Son activité dévorante lui permettait, semble-t-il, de mieux surmonter son deuil.

Le premier camp-meeting européen se tint à Moss, en Norvège, en 1887. On utilisait des tentes comme locaux d’habitation et pour les réunions. Ellen G. White est assise à droite, dos à la tente. non verbale, ni dictée. Un an plus tard, elle soutint aussi la décision de la Conférence générale de réviser et de réimprimer ses Témoignages en quatre volumes. « Là où c’est nécessaire, écrivit-elle, je désire qu’on fasse les corrections qui s’imposent et qu’on applique les règles de grammaire autant que possible, sans toutefois altérer le sens du texte4. » Quelques années plus tard, elle commenta : « Ce ne sont pas les mots de la Bible qui sont inspirés ; ce sont les hommes5. »

Voyage à l’étranger De 1885 à 1887, Ellen se rendit en Europe avec son fils W. C. White, la famille de celui-ci, et Sara McEnterfer, sa secrétaire. Ce fut là son premier voyage missionnaire outre-mer. Ils s’embarquèrent le 13 juillet 1885 pour ce voyage transatlantique. Ils s’arrêtèrent d’abord en Angleterre. Ellen y visita le siège de la mission à Grimsby et s’adressa à de nombreuses congrégations adventistes. En outre, elle participa à plusieurs conférences « évangéliques » publiques. Un


5 e PARTIE :1891–1900

6 e PARTIE : 1900–1915

Les années australiennes

Les années à Elmshaven

dimanche soir, elle prit la parole devant près de 1 000 personnes dans une salle louée à Southampton. Impressionnée par son message, la presse publique lui demanda d’écrire sa conférence pour fins de publication, ce qu’elle accepta. Après deux semaines passées en Angleterre, elle partit pour la Suisse – juste à temps pour rencontrer les dirigeants de l’Église européenne à leur Concile annuel se tenant en septembre 1885. S’étant établie à Bâle, elle voyagea considérablement pendant les deux années suivantes, depuis l’Italie jusqu’en Scandinavie, pour donner des directives aux dirigeants et aux membres de l’Église. En même temps, elle fut confrontée à des questions uniques au contexte européen, telles que le service militaire et l’observation du sabbat, la présence obligatoire des enfants adventistes à l’école le sabbat, et d’autres questions d’ordre administratif en rapport avec l’établissement de fédérations en vue de la propagation du message adventiste6. La tragédie des siècles, édition de 1888 En 1887, Ellen White rentra aux États-Unis. Elle essaya de terminer l’un de ses livres les plus percutants : La tragédie des siècles, édition de 18887. En se basant sur sa vision de 1858, elle avait déjà écrit plusieurs fois sur ce sujet8. Sa décision d’une version mise à jour et plus complète découla de ses visites à de nombreux endroits associés à la Réforme et à l’histoire du christianisme en Europe. L’édition améliorée devint l’un de ses volumes les plus célèbres. L’introduction du livre fut également jugée comme étant l’une des meilleures élaborations de la nature de l’inspiration biblique. Cette introduction était en partie sa réponse à une nouvelle controverse sur son ministère prophétique lancée par D. M. Canright, pasteur adventiste et ami personnel. Cet homme quitta l’adventisme en 1887 et devint l’un de ses critiques les plus impitoyables. Comme dans le cas des accusations de suppression, les doutes de D. M. Canright sur le don prophétique d’Ellen White se basaient sur une perspective « verbale » de l’inspiration. Ellen White (et les adventistes)

réitérèrent leur compréhension de l’inspiration, à savoir que Dieu inspirait les pensées de ses messagers plutôt que de leur dicter les mots exacts9. La Conférence générale à Minneapolis En 1888, une autre question théologique surgit lors de la session de la Conférence générale, à Minneapolis. Les vieux gardiens du mouvement, Uriah Smith et G. I. Butler, furent confrontés par A. T. Jones et E. J. Waggoner, deux jeunes théologiens de la Californie. Les deux partis ne s’entendaient pas sur certaines questions théologiques en rapport avec la prophétie biblique et les interprétations traditionnelles. Ellen White était au courant de ces différentes positions théologiques. Cependant, elle devint grandement troublée en voyant les sentiments agressifs des deux groupes avant et pendant la session. Finalement, elle en dit peu sur sa position théologique (bien qu’endossant la position de Jones et de Waggoner sur la justification par la foi). Elle préféra aborder l’importance de la tolérance, de la compréhension, et d’une attitude chrétienne même au cœur de désaccords théologiques. « Pendant la réunion, écrivit-elle plus tard, je sentis qu’il était de ma responsabilité de présenter Jésus et son amour à mes frères, car je voyais bien que nombre d’entre eux n’étaient pas animés de l’esprit du Christ10. » Ainsi, ce ne fut pas par hasard que ses livres les plus christocentriques, tels que Steps to Christ (1892) [Vers Jésus], Thoughts From the Mount of Blessings (1896) [Heureux ceux qui], The Desire of Ages (1898) [JésusChrist], et Christ’s Object Lessons (1900) [Les paraboles de Jésus] furent écrits après la session de la Conférence générale à Minneapolis. Ellen White ne considérait pas la justification par la foi comme une « nouvelle lumière », mais plutôt comme une vérité « ancienne », mais négligée, devant être ramenée au « cœur » du message du troisième ange. Peu après Minneapolis, Ellen, accompagnée d’A. T. Jones et d’E. J. Waggoner, entreprit une tournée des églises pour apporter aux croyants adventistes le

message de la justification par la foi. Commençant par l’église de Battle Creek, au Michigan, ils sillonnèrent le pays et délivrèrent leur message lors de rassemblements d’église et de camps-meetings. La fin des années 1880 Les années 1880 se terminèrent par la publication de deux autres volumes d’une grande portée : Patriarchs and Prophets (1890) [Patriarches et prophètes], et Christian Temperance and Bible Hygiene (1890) – un ouvrage global et exceptionnel sur la santé et précurseur du livre The Ministry of Healing (1905) [Le ministère de la guérison]. Bien que les années 1880 fussent difficiles, Ellen White continua de travailler sans relâche. Son deuil, son intervention pour régler différents problèmes de l’Église, et son voyage missionnaire à l’étranger ne firent qu’ajouter à la richesse de son expérience. Maintenant, elle était prête à relever de nouveaux défis tandis que l’Église adventiste en pleine croissance s’apprêtait à entrer dans un nouveau siècle. Mais avant cela, une autre aventure missionnaire l’attendait : l’Australie. n 1 Voir Arthur White, Ellen White: Woman of Vision, Hagerstown, Md., Review and Herald Pub. Assn., 2000, p. 215. 2 W. C. White, « Health of Sister White », Review and Herald, 26 septembre 1882, p. 616. 3 Pour une discussion plus détaillée, voir Theodore N. Levterov, The Development of the Seventh-day Adventist Understanding of Ellen G. White’s Prophetic Gift, 1844-1889, New York, Peter Lang Pub., 2015, p. 143-146, 155. 4 Ellen G. White, Selected Messages, Washington, D.C., Review and Herald Pub. Assn., 1958, 1980, book 3, p. 97. 5 Idem., Messages choisis, vol. 1, p. 24. 6 Arthur White, p. 225-244. 7 Ellen G. White, The Great Controversy Between Christ and Satan During the Christian Dispensation, Oakland, Calif., Pacific Press Pub. Assn., 1888. 8 La version de 1884 du livre, par exemple, fut publiée par les maisons d’édition Review and Herald et Pacific Press. Elle se vendit par milliers d’exemplaires. Voir Ellen G. White, The Spirit of Prophecy: The Great Controversy Between Christ and Satan From the Destruction of Jerusalem to the End of the Controversy, Oakland, Calif., Pacific Press Pub. Assn., et Battle Creek, Mich., Review and Herald Pub. Assn., 1884. 9 Ellen G. White, The Great Controversy (1888), préface de l’auteur, p. c-h. 10 Ellen G. White, « Looking Back at Minneapolis », manuscrit 24, 1888. Dans Ellen G. White, Manuscript Releases, Silver Spring, Md., Ellen G. White Estate, 1981-1993, vol. 12, p. 192.

Theodore Levterov est

directeur de la branche du Ellen G. White Estate à l’Université de Loma Linda, en Californie, aux États-Unis.

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S E R V I C E

Seigneur,

Diana Dyer

fais-moi voir ta L’amour du Christ est démontré dans certaines situations inhabituelles

face !

Seigneur, il me tarde de voir ta face, de voir l’amour que tu as pour moi. Je t’en prie, fais-moi voir ta face ! Comment Jésus va-t-il répondre à ma prière ? Un « post-it » urgent me signale que Corky sera transférée dans mon district dans les prochaines 24 heures. Elle aura besoin de soins à domicile intensifs. Or, on précise sur cette petite note que Corky est indocile, combative, inadaptée, ingérable, et en phase terminale. La nouvelle adresse de Corky m’amène dans un parc de maisons mobiles niché à flanc de montagne, surplombant des prés fertiles et l’océan Pacifique. Mike répond à la porte. Un homme ? Les papiers concernant cette patiente ne font pourtant pas mention d’un résident masculin ! « Est-ce ici qu’habite Corky ? » « Ouais, dit-il. Vous êtes l’infirmière ? » Il ouvre la porte et me fait signe d’entrer. Le salon est dénudé. Un tapis brun est couvert d’une couche de poussière de craie blanche. « Désolé pour la poussière, continue-t-il. Je devais arranger la maison pour qu’elle puisse se déplacer à l’intérieur. J’ai travaillé toute la nuit. Elle sera ici demain. » Je sors mon stylo et commence à remplir les formulaires nécessaires. Mike continue de parler. « Je pense qu’elle va aimer ça. Elle n’a jamais habité à la campagne. Elle disait qu’elle aurait toujours voulu habiter près de l’océan. Je lui donne la chambre qui donne sur la mer. Comme ça, elle pourra la voir. » Il répond à quelques questions, puis continue à parler de Corky. « Je ne pense pas que Corky va vivre longtemps. Elle est difficile à gérer. Elle a refusé le traitement dont elle avait besoin. Elle souffre beaucoup. Elle a peut-être une infection… Pouvez-vous m’aider ? » Nous faisons des arrangements pour obtenir des préposées de soins à domicile. Elles vont faire du ménage et se

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charger des soins personnels de Corky. « Je vais revenir demain matin pour m’assurer que tout est en ordre, dis-je. Une fois que Corky sera ici, nous pourrons ajuster ses médicaments contre la douleur et déterminer les soins infirmiers dont elle a besoin. »

Un cas difficile De retour au bureau, je révise l’histoire médicale de Corky. On lui a découvert un cancer du sein et on lui a prescrit un traitement. Mais elle n’a pas bien pris la thérapie proposée. Elle a « congédié » un médecin après l’autre dès les premières manifestations des effets secondaires. Différents médecins l’ont traitée avec une tolérance remarquable – si on considère son langage injurieux et son manque de coopération. Finalement, un seul médecin a accepté de la prendre en charge. Il ne fournit qu’un service à distance, et prend ses décisions selon les rapports de l’infirmière. Apparemment, Corky n’apprécie pas les infirmières non plus. C’est avec appréhension que je lui rends une première visite. Mike m’accueille à la porte. Ses traits tirés trahissent l’inquiétude et une nuit blanche. « Elle est arrivée hier soir et a à peine fermé l’œil, confie-t-il. Les analgésiques ne semblent pas aider. Je dois me battre avec elle pour qu’elle les prenne. Je lui ai dit que je lui donnerais une glace si elle les prenait. » Mike me conduit à la chambre à coucher. L’odeur nauséabonde me donne le haut-le-cœur. Mike semble trop préoccupé pour le remarquer. « Corky, réveille-toi, dit-il doucement. L’infirmière est ici. » Il tire le tas de couvertures. Une tête ébouriffée émerge lentement, suivie – à ma surprise – d’un corps énorme. Je m’étais attendue à voir une femme décharnée. Je commence à poser des questions. Ses grognements sont


C’est Mike qui porte la plus grande partie du fardeau.

inintelligibles. Son bras droit est enflé, tendu. La chair de son côté droit, au devant comme au derrière, est indurée. Je me tourne vers Mike. « Où est la plaie qui a besoin d’un pansement ? » Il répond en pointant le bras droit de Corky. « Là, sous son bras. » La chair est tellement enflée que Corky n’arrive pas à soulever son bras. Lorsque je tente de l’aider, elle hurle des obscénités et se tord de douleur. Mike lui demande finalement de coopérer. Un cratère noir, de la taille d’un cantaloup, laisse échapper du pus épais et collant, à l’odeur désagréable. Mike semble calme, serein, et confiant que nous allons trouver un moyen d’améliorer les choses. Je termine d’irriguer la plaie et de la remplir de compresses humides. Je retourne au bureau, épuisée et pleine d’appréhension. Il faudrait répéter ce traitement deux ou trois fois par jour ! Et alors, une pensée me traverse l’esprit. Corky devrait être placée dans un centre de soins infirmiers compétents, ou dans quelque endroit du genre. « Il n’en est pas question ! dit Mike quand je lui présente cette idée. Je vais prendre soin d’elle ici ! » Fidèle jusqu’à la fin On organise alors des soins infirmiers deux fois par jour. Des préposées s’occupent des bains au lit et de l’entretien ménager léger. Mike est là 24/7. Il lui donne ses médicaments contre la douleur, la réconforte avec tendresse, et l’encourage à boire et à manger. À maintes reprises, il réussit à la convaincre en lui promettant une glace. Bien qu’elle fasse fréquemment des remarques sur leur relation spéciale, Mike ne reçoit, en général, que des jurons en récompense de sa tendresse. Malgré tout, il refuse de placer Corky dans un centre de soins infirmiers. « Ils n’arriveront pas à la gérer, dit-il. La première chose qu’on sait, c’est qu’elle va les “mettre à la porte” et causer tellement de problèmes qu’elle va encore se retrouver à la rue. Moi, j’arrive à la comprendre et à prendre soin d’elle. » Corky reste donc dans la maison mobile. Quant à nous, nous

faisons ce que nous pouvons pour l’aider. Nous suivons le traitement et fournissons un répit occasionnel. Mais c’est Mike qui porte la plus grande partie du fardeau. Quand mon tour vient d’accompagner Corky, je découvre qu’elle se repose au maximum 10 minutes avant d’appeler Mike. Je suis épuisée après une heure ou deux ; Mike, lui, prend soin d’elle 24 heures sur 24. J’ai vu la mort de nombreuses fois. Et j’en reconnais l’imminence. « Est-ce pour bientôt ? » me demande Mike. Avec douceur, je lui explique le processus habituel. « D’ici un jour ou deux, vous allez remarquer de longues périodes d’apnée entrecoupées de respirations haletantes. Quand ce sera terminé, elle cessera simplement de respirer. Elle ne souffrira pas. » Nous parlons encore un peu, puis je prends mes sacoches et me dirige vers la voiture. Mais juste au moment où je quitte l’allée, Mike sort de la maison en courant. Avec de grands gestes, il crie : « Ça y est, elle fait ce que vous avez dit ! » Corky prend une dernière respiration haletante. Je regarde sa forme immobile, enfin en paix. Son supplice est terminé. Je regarde Mike. Il la fixe silencieusement. Des larmes roulent sur ses joues et dégouttent de son menton. Sa souffrance m’affecte beaucoup plus que la mort de Corky. Je refoule mes sanglots. Je murmure quelques condoléances et finis en disant qu’il a fait plus que la plupart des maris n’auraient jamais fait en de telles circonstances, et qu’elle n’aurait pu douter de son amour. « Son mari ? Mike se tourne vers moi. Je ne suis pas son mari. Je la connaissais à peine. » À mon air étonné, il ajoute : « Sa maison, c’était la rue. C’est là que je l’ai trouvée. Elle n’avait personne pour s’occuper d’elle. Je savais qu’elle était mourante. J’ai acheté cette petite maison pour qu’elle ait un endroit pour mourir. Si je n’avais pas pris soin d’elle, qui l’aurait fait ? Elle n’avait personne, absolument personne. » Mike se tient là, devant moi. Et soudain, ma prière est exaucée, car ce n’est pas sa face que je vois, mais celle de Jésus. n

Diana Dyer et Richard, son mari, habitent à Adams, au Nebraska (États-Unis). Diana parle avec bonheur de Jésus à ses semblables. Juillet 2015 | Adventist World

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L A

B I B L E

Que veut dire Paul quand il appelle Jésus « l’image de Dieu » ?

R É P O N D

Un reflet parfait

Cette question n’est pas forcément difficile. Cependant, il arrive souvent qu’un certain aspect n’en soit pas souligné. Bien qu’il puisse y avoir un lien avec Genèse 1.27, où l’on nous dit qu’Adam et Ève furent créés à l’image de Dieu, on ne peut guère douter du fait que Jésus soit l’image de Dieu d’une manière beaucoup plus grande et unique. Christ est appelé l’image de Dieu dans seulement deux passages (2 Co 4.4 et Col 1.15). Nous allons aussi examiner des passages dans lesquels les chrétiens sont appelés l’image de Dieu/du Christ. 1. Christ, l’image de Dieu. Dans 2 Corinthiens 4.4, Paul discute des raisons pour lesquelles certains rejettent son Évangile. Dans son exposé, il souligne le contraste entre l’œuvre du dieu de ce siècle et celle du vrai Dieu. D’une part, les incrédules rejettent l’Évangile parce que le dieu de ce siècle les a aveuglés « afin qu’ils ne voient pas resplendir le glorieux Évangile du Christ, qui est l’image de Dieu » (v. 4). Le passage suggère que Christ, étant l’image de Dieu, a sa propre gloire, et qu’elle se révèle dans l’Évangile. D’autre part, Dieu est le Dieu qui créa la lumière au sein des ténèbres. Cette lumière met un terme à la cécité humaine, de sorte qu’elle resplendit « dans nos cœurs ». Elle illumine tout notre être et nous permet de voir « la lumière de [qui consiste en] la connaissance de la gloire de Dieu en la personne [ou sur la face] de Jésus-Christ » (v. 6, OST). « La face de Christ » (SER) est une autre façon de se référer à Jésus en tant qu’image de Dieu. Dans ce cas, il révèle la gloire de Dieu, c’est-à-dire le caractère de Dieu. Dans ces versets, la désignation du Christ en tant qu’image de Dieu souligne à la fois sa nature – il est divin, et sa fonction – il révèle la gloire de Dieu, laquelle est en conflit avec le dieu de ce siècle dans un monde de péché. 2. Christ : l’image de Dieu. Colossiens 1.15 appartient à ce qu’on considère comme étant les deux parties d’un cantique chrétien (Col 1.15-20). La première parle de la signification cosmique du Christ (v.15-17), et l’autre, de son œuvre de

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rédemption (v. 18-20). Cette narration décrit l’harmonie cosmique, et ensuite, passe presque imperceptiblement à la rébellion et à sa résolution. Elle traite du conflit cosmique. On oublie souvent la référence au Christ en tant qu’image de Dieu placée dans la section cosmique du cantique. Dans le contexte de la création du cosmos, Christ est présenté comme étant « l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création » (v. 15). Le titre « premier-né de toute la création » indique sa prééminence sur la création. Le titre « image de Dieu » signale clairement son rôle cosmique en tant que médiateur ou révélateur du « Dieu invisible » à toute la création. En d’autres termes, lorsque tout fut créé, le Fils fut établi en tant qu’unique révélation du caractère de Dieu au cosmos. Ici, le terme image ne signifie pas « ressemblance », mais désigne la nature du Christ en tant que manifestation exacte du Dieu invisible. « En lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Col 2.9). Jésus est dans sa nature même « égal avec Dieu » (Ph 2.6). Seul Dieu peut révéler Dieu. C’est ainsi que « tout [le cosmos] subsiste en lui » (Col 1.17). Image cosmique de Dieu avant le péché, il vint en ce monde de péché en tant qu’image de Dieu sous forme humaine. 3. Les croyants reflètent l’image de Dieu. Les humains portent par nature l’image d’Adam (1 Co 15.49). En contemplant la gloire du Christ, ils sont « transformés à son image » (2 Co 3.18). Notre nouveau moi est renouvelé « dans la connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé » (Col 3.10, LSG), ce qui veut dire que l’image de Dieu que nous avons presque totalement perdue est restaurée en nous par Christ. C’est là une expérience présente, mais aussi une espérance future (1 Co 15.49). En reflétant l’image de Christ maintenant, nous devenons ses frères et ses sœurs (Rm 8.29), et ainsi, faisons partie de la famille de Dieu. n

Ángel Manuel Rodríguez est maintenant à la retraite. Il a servi en tant que pasteur, professeur, et théologien.


monde dans son ensemble a fort bien survécu – et souvent, s’est même épanoui sans ces médias visuels – aussi impossible que cela puisse paraître.

Apprendre à se confier en Dieu

horizontale » en autrui est hautement bénéfique ; la « confiance verticale » en un Dieu d’amour est particulièrement puissante.

4

Du temps de qualité avec la famille

Les

secrets

3

Le temps investi dans les médias électroniques peut également affecter les liens familiaux. Un temps excessif accordé à ces médias a de quoi inquiéter parce que des liens familiaux forts sont de puissants indicateurs d’une santé émotionnelle accrue7. Nous devons donner la priorité aux activités interactives avec nos familles. Allez donc en des endroits agréables, faites des choses amusantes, intéressantes, et satisfaisantes avec les membres de votre famille.

d’une bonne

1

Confiance et santé émotionnelle

2

Giving Light to Our World

santé mentale

L’une des choses les plus passionnantes qu’on puisse faire en tant que chrétiens, c’est de partager le merveilleux message que Dieu nous a confié. Or, l’une des façons les plus simples de s’y mettre, c’est de distribuer des imprimés ! Êtes-vous prêt pour l’aventure ? Il n’y a pas longtemps, un homme a acheté plusieurs tracts religieux. Plus tard, l’un de ces tracts – qui parlait de ce qui se produit après la mort – s’est retrouvé dans un autre pays. Là, il est passé de main en main, pour finalement atterrir chez un pasteur baptiste qui, après l’avoir traduit en français, l’a lu à 80 personnes à des funérailles. Ailleurs, une jeune femme a laissé l’un des tracts sur une table. Un aumônier de prison l’a pris et l’a lu. Plus tard, il a commandé 2 000 tracts pour les 900 détenus dont il s’occupe. Dans un bus, une femme a timidement tendu un tract à l’homme assis juste à côté d’elle. À sa surprise, il lui a dit : « Je priais justement Dieu de m’envoyer un signe me montrant qu’il ne voulait pas que je me suicide. Je crois que c’est le signe. » « Nous ne savons pas ce qui peut résulter du don d’une brochure contenant la vérité pour notre temps*. » Alors, êtes-vous prêt pour l’aventure ? Dans la revue de ce mois-ci, nous avons inclus un tract GLOW pour vous. Il n’y a qu’à le découper, le plier, et le donner. Ce faisant, vous vous joindrez à plus de 1,5 million d’autres adventistes du globe qui font de même ! Arrêtezvous un instant, et priez Dieu de vous guider vers un rendez-vous divin, ou de vous inspirer une idée créative. Puis remettez le tract ou laissez-le quelque part. Cette année, Adventist World va inclure périodiquement un tract GLOW à découper. Chaque fois que vous donnerez un tract, faites parvenir à Adventist World l’histoire de votre rendez-vous divinement inspiré, ainsi que la façon dont vous avez distribué le tract. Faites-nous parvenir votre histoire à l’adresse courriel suivante : nelson@puconline.org. Soyez aussi créatif que possible ! Qui sait, il se pourrait bien que votre histoire paraisse dans l’un des futurs numéros de Adventist World !

Pour accéder aux références dans le texte, consultez le site glowonline.org/mentalhealth.

* Ellen G. White, Le colporteur évangéliste, p. 5.

De façon instinctive, les humains réagissent bien à l’honnêteté et à la fiabilité d’une autre personne, surtout lorsqu’ils sentent qu’on s’intéresse sincèrement à leur bien-être. Cette réaction positive se produit en passant du temps ensemble, en faisant des expériences ensemble. De même, notre confiance en Dieu se développe en mettant à l’épreuve ses promesses bibliques et en voyant, par expérience, combien il dirige fidèlement notre vie. Le psalmiste évoque l’importance d’entrer dans une relation fondée sur l’expérience avec Dieu en ces termes : « Sentez et voyez combien l’Éternel est bon ! Heureux l’homme qui cherche en lui son refuge10 ! » Dieu lui-même nous y invite : « Venez à moi, […] recevez mes instructions, […] et vous trouverez du repos pour vos âmes11. » Alors, que diriez-vous de consacrer un petit moment de votre journée à la lecture de la Bible, en commençant, par exemple, par l’Évangile de Marc ? Vous pourriez avoir la surprise de découvrir un Dieu de loin plus digne de confiance que bien des êtres humains – y compris ceux qui affirment le suivre. Grâce à cette découverte, vous sentirez une amélioration certaine du contrôle de vos émotions.

GLOW : Que votre lumière luise !

Lorsque nous jouissons de relations de confiance avec un ou plusieurs individus, des « signaux de confiance » électriques et chimiques en provenance des centres supérieurs du cerveau, particulièrement le lobe frontal, peuvent fermer et même couper définitivement le système de la peur passant par les centres inférieurs du cerveau. Cette confiance favorise le contrôle de l’anxiété et du stress8. Au nombre de ces messagers chimiques de confiance, mentionnons l’ocytocine.9 Des taux accrus d’ocytocine améliorent aussi une foule de dimensions interpersonnelles – lesquelles tendent à renforcer notre état émotionnel. C’est pourquoi l’une des stratégies pour accroître notre santé émotionnelle consiste à développer davantage de relations de confiance. La « confiance

Histoires


En 1944, alors qu’elle n’avait que 16 ans, Edith Eger fut arrachée de son foyer en Hongrie par les nazis et envoyée à l’infâme camp de la mort d’Auschwitz. Mais au lieu de la mener avec ses parents à la chambre à gaz, on la transféra plutôt d’un camp à un autre. Edith, déjà mince, fondit comme neige au soleil. En mai 1945, au bord de la mort, elle perdit conscience. La croyant morte, les gardes la jetèrent dans une fosse commune située dans les bois, derrière le camp Gunskirchen Lager. Mais – ô miracle ! – un GI américain aperçut sa main bouger parmi les corps. Il sortit Edith de là et la sauva d’une mort certaine. Elle ne pesait alors que 27 kilos1. Si quelqu’un avait des raisons d’être victime de son environnement, c’était bien Edith Eger. Mais en dépit de ses expériences horribles, elle ne succomba pas à l’amertume, à la haine, ou au désespoir. Non seulement elle survécut, mais encore se développa et s’épanouit. Elle épousa un combattant de la liberté d’origine tchèque, éleva trois enfants, et obtint un doctorat en psychologie. Si jamais vous rencontriez le Dr Eger ou l’entendiez parler, vous la compteriez parmi les personnes les plus positives, les plus édifiantes que vous ayez jamais rencontrées ! Voici le message d’Edith : « Contrairement à la croyance populaire, il n’y a pas de victimes dans ce monde – seulement des

David DeRose, MD, MPH, et Bernell Baldwin, PhD, neuroscientifique

Les secrets d’une bonne santé mentale

Des études effectuées sur des animaux révèlent qu’un régime alimentaire malsain détériore les circuits émotionnels du cerveau – au cours du développement de même qu’à l’âge adulte. On parle, entre autres, de déficiences nutritionnelles, d’une consommation excessive de sel, et de régimes riches en gras4. En un mot, il faut opter pour un régime faible en sel, composé de végétaux non transformés riches en nutriments

Régime alimentaire

La vie du Dr Edith Eger illustre avec éloquence une prise de conscience croissante parmi les professionnels de la santé mentale : nous avons tous la capacité de cultiver une attitude optimiste même au milieu des échecs et des difficultés3. En fait, tandis que nombre d’entre nous croyons que nos émotions sont déterminées par nos circonstances, il est prouvé qu’il en est tout autrement. Vous pouvez contrôler vos émotions – malgré votre environnement ! Cependant, il n’y a pas que nos pensées qui affectent nos émotions. En premier lieu, nos choix quotidiens en matière de style de vie ont un impact profond sur notre état émotionnel. Dans cet important domaine qu’est la santé mentale, jetons un coup d’œil sur plusieurs facteurs pouvant nous aider à garder le contrôle de nos émotions.

Un nouveau concept en psychologie

participants consentants. Si vous ne pouvez toujours contrôler vos circonstances, en revanche, vous pouvez contrôler votre façon d’y réagir2. »

Aucun programme d’optimisation de la santé émotionnelle ne devrait oublier l’exercice physique régulier. Nous vous recommandons de faire de l’activité physique une partie de votre routine quotidienne. Selon des études, l’exercice diminue les niveaux de stress (y compris la dépression et l’anxiété) et améliore la santé émotionnelle5. Des études ont égale-

L’exercice

La musique a un impact puissant sur le système limbique – la région émotionnelle du cerveau. Des émotions positives ou négatives peuvent être stimulées selon le type de musique que l’on écoute. Des tests portant sur les structures limbiques révèlent que la musique, telle que des morceaux de piano harmonieux, peut susciter des émotions agréables, alors que la musique dissonante peut provoquer des émotions négatives6. En conséquence, allez-y de prudence en matière de sélection musicale. Ne choisissez que de la musique qui vous aide à favoriser le contrôle et l’équilibre émotionnels. Tout comme au chapitre de la musique, ce que nous regardons (télévision, Internet, etc.) peut entraîner des émotions déséquilibrées. Voici un principe du comportement humain : « Dis-moi ce que tu regardes, et je te dirai qui tu es. » En vérité, notre esprit est modelé par ce que nous regardons régulièrement. Par conséquent, si nous aspirons à une santé émotionnelle optimale, veillons à choisir avec soin ce que nous regardons. Vous n’y arrivez pas ? Alors, pourquoi ne pas faire un « jeûne » des médias pendant plusieurs semaines (ou plus) – pas de télévision, d’Internet, de DVD, et d’autres médias visuels ? Au fil de l’histoire, le

Télévision et instabilité émotionnelle

La musique

Un effet à court terme de l’alcool est de provoquer la colère, la rage, et la violence. Les cellules de la maîtrise de soi situées dans la partie supérieure du cerveau sont engourdies. Il s’ensuit que les circuits de la violence dans la partie inférieure du cerveau sont incontrôlés. Les millions de victimes de violence familiale ou conjugale en sont la preuve. Les effets à long terme de l’alcool sont encore plus graves. Une consommation quotidienne de seulement 60 millilitres d’alcool tue les cellules de la maîtrise de soi, tandis que les cellules de la partie inférieure du cerveau, de loin plus résistantes, sont moins affectées. Résultat : un déséquilibre permanent du cerveau favorisant les centres émotionnels inférieurs. D’autres drogues peuvent également détériorer les mécanismes de contrôle du cerveau. Même la marijuana a la capacité, dans certaines circonstances, de déséquilibrer le cerveau de façon permanente.

ment montré que l’exercice augmente sensiblement les niveaux d’ocytocine – une hormone puissante responsable de l’amélioration de la santé émotionnelle.

Et les drogues ?

(fruits, grains entiers, légumes et légumineuses, noix et graines), et limiter ou éliminer la consommation de produits animaux et l’ajout de matières grasses.

DES ID É ES À P ARTA G ER

Prièrew LOUANGE

Mon mari ne dirige plus le culte de famille. Je dois m’en charger moi-même. Je remercie Dieu chaque jour de l’aide qu’il m’apporte dans mon cheminement chrétien. Priez pour mon mari, mes enfants, et moi. Alison, Trinité-et-Tobago

S’il vous plaît, priez pour un ami qui est retourné en Inde pour y subir un traitement médical. Priez aussi pour que des adventistes de ce pays puissent l’aider. J’espère qu’ils lui rendront visite. Je continue de prier pour que nous puissions obtenir des livres en punjabi. Silton, Autriche

J’ai besoin d’une guérison, d’une libération et d’une transformation physiques et spirituelles. Merci pour vos prières ! Anequis, Brésil

En tant que représentante évangélique, il me fallait absolument une voiture. J’en ai finalement obtenu une de notre église. Elle est comme neuve ! Un grand merci pour vos prières ! Pattie, États-Unis

J’ai terminé mes études supérieures il y a près d’un an maintenant. Mais je n’ai toujours pas d’emploi. Je n’ai plus un sou pour payer mon loyer. J’ai passé une entrevue pour un emploi. Je vous demande de prier pour le succès de cette entrevue. Milka, Kenya

Priez Dieu de me délivrer et de faire en sorte que je ne sois pas expulsé de l’école. Malcolm, Grenade

Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : prayer@ adventistworld.org ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.


Courrier

Je suis grec, et ma femme est colombienne. Grâce aux bénédictions du Seigneur, nous prévoyons établir une nouvelle église dans le nord de la Colombie. S’il vous plaît, priez pour nous ! – Dimitrius Christopoulos, Colombie

Elle est vraiment touchante. Quel homme responsable ! Merril Dennis Trinité-et-Tobago L’Église assiste à la multiplication de ses congrégations la plus rapide de son histoire Je vous écris au sujet de l’article intitulé « L’Église assiste à la multiplication de ses congrégations la plus rapide de son histoire », d’Andrew McChesney (mai 2015). Quelle bonne nouvelle ! Puisse Dieu bénir l’Église adventiste ! Je suis grec, et ma femme est colombienne. Grâce aux bénédictions du Seigneur, nous prévoyons établir une nouvelle église dans le nord de la Colombie. S’il vous plaît, priez pour nous ! Dimitris Christopoulos Colombie

Au sujet de la multiplication des congrégations la plus rapide de l’histoire de l’Église, je remercie le Seigneur ! Par la grâce de Dieu, j’espère bientôt entendre la même nouvelle là où j’habite. Arnold Nyepetsi Irlande Qu’il est merveilleux de voir que le peuple de Dieu a pu partager l’Évangile éternel et le message des trois anges de cette manière ! Dieu a béni son peuple. David Roque Usulután, Salvador Au seuil de la mort, un dirigeant de l’Église prépare son épouse à son départ Je vous remercie d’avoir publié l’article d’Andrew McChesney intitulé « Au seuil de la mort, un dirigeant de l’Église prépare son épouse à son départ » (mai 2015). Cet article tombe à point nommé, car je viens justement de perdre mon père. Papa et Maman avaient 54 ans de mariage. J’ai envoyé cette histoire par courriel à mes frères et sœurs, ainsi qu’à ma mère. Merci d’avoir partagé cette histoire.

Je ne crois pas avoir connu de couple plus aimable et plus consacré que Francis et Mary Sue Wernick. Ils ont été très fidèles à Dieu, à son Église, et à son œuvre même dans leur vieillesse. Je remercie Dieu du privilège d’avoir pu cultiver une communion fraternelle avec eux. Il me semble entendre encore la voix douce, calme et sereine du pasteur Wernick. Viens bientôt, Seigneur Jésus ! Christine Amadio-Long États-Unis Cancer de la prostate : pour ou contre l’opération ? Je lis toujours avec intérêt les excellents articles des docteurs Peter N. Landless et Allan R. Handysides. Leur article intitulé « Cancer de la prostate : pour ou contre l’opération ? » (février 2015) a fourni une brève vue d’ensemble de la chirurgie et de l’attente vigilante. Il a mentionné aussi les effets secondaires de la chirurgie, tels que l’incontinence urinaire et la dysfonction érectile – deux problèmes importants affectant le style de vie. À mon avis, les auteurs auraient dû souligner qu’il y a déjà 25 ans, le Centre hospitalier universitaire de Loma Linda (une institution adventiste de classe mondiale) a joué le rôle de pionner dans la thérapie par protons. Plus de 18 500 patients souffrant de différents types de cancers ont été traités par cette méthode non invasive. De ces cancers, près de 70 pour cent étaient des cancers de la prostate traités avec succès, et ce, sans les effets secondaires débilitants des autres types de traitement. J. Lynn Martell Banning, Californie, États-Unis La prière inexaucée de Jésus J’ai profondément apprécié l’histoire de couverture « Entre sadducéens et pharisiens » (avril 2015).

Peut-être ne le devrais-je pas, mais je ne peux m’empêcher de penser à la prière de Jésus dans Jean 17 « afin qu’ils soient un comme nous sommes un » (v. 22). Comment se fait-il que nous, membres d’église, nous nous préoccupions autant des étiquettes ? Que faudra-t-il pour que nous nous voyions les uns les autres comme des frères et des sœurs en la foi ? Se pourrait-il qu’un tel comportement soit en partie la raison pour laquelle Jésus n’est pas encore revenu ? Tina Metaxis Chicago, Illinois, États-Unis

Il y a 106 ans Dans la rubrique « Des idées à partager » de septembre 2014, l’article intitulé « Il y a 106 ans » présente une photo qui me pousse à faire le commentaire suivant, même si la revue est sortie il y a des mois. La personne à gauche de Riley Russell (rangée arrière, au centre) est mon grandpère, C. L. Butterfield, lequel fut missionnaire en Corée pendant plusieurs années. J’ai aussi un livre intitulé It Came in Handy – l’histoire de Riley Russell, M. D., telle que racontée par Stella Parker Peterson. Cette histoire mentionne mon grand-père et d’autres missionnaires ayant servi en Corée. Edwin Toews New York Mills, Minnesota, États-Unis Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : letters@ adventistworld.org. Rédigez votre lettre clairement et tenezvous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.

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ww

Il y a

À gauche : J. F. Huenergardt Ci-dessus : Première congrégation adventiste en Yougoslavie

100 ans

L

e 12 juillet 1905, une église locale fut organisée à Kumane, à 120 kilomètres au nord de Belgrade, en Yougoslavie, suite au baptême de huit personnes. L’ancien de cette nouvelle congrégation était Lazar Emeric, un paysan serbe. Petar Todor, un pasteur adventiste, et sa femme reçurent la charge du petit groupe, remplissant ainsi l’exigence gouvernementale de 10 membres pour former une église. Plus tôt cette même année, un marchand juif de Kumane eut la surprise de lire dans le journal qu’un boulanger chrétien en Allemagne s’était joint à une religion particulière, et que par conséquent, il avait décidé de fermer sa boulangerie le samedi. Lorsque le marchand juif montra cette nouvelle à Lazar Emeric, celui-ci répondit : « Cet homme en Allemagne a raison. Selon la Bible, le septième jour est le véritable sabbat. » Dans l’espoir de trouver les observateurs du sabbat d’origine serbe, Lazar Emeric demanda à son fils d’écrire plusieurs lettres à différentes institutions de l’Allemagne. La Société biblique britannique et étrangère rapporta que les observateurs du sabbat habitaient à Hambourg. Sa lettre suivante fut donc adressée ainsi : « Aux observateurs du sabbat à Hambourg ». J. F. Huenergardt, un jeune pasteur, reçut cette lettre. Il se rendit à Kumane pour y rencontrer les observateurs du sabbat serbes. Comme J. F. Huenergardt ne pouvait communiquer avec les gens dans leur langue, on demanda au barbier du village de servir d’interprète. Le barbier, en retour, développa un tel intérêt pour la Bible qu’il ferma son salon le samedi – le jour le plus occupé de la semaine – et commença à observer le sabbat.

Au

premier

rang

Bien que toutes les légumineuses soient nutritives, une seule variété inclut tous les acides aminés essentiels à la croissance des muscles : les pois chiches ! Moins de 240 millilitres de pois chiches fournissent 18 grammes de protéines. Ceux qui consomment régulièrement des pois chiches ont un taux de cholestérol moins élevé, une digestion améliorée, et une immunité accrue, comparé à ceux qui n’en consomment pas. Faites votre propre humus n 4 gousses d’ail n 500 millilitres de pois chiches égouttés (réservez 30 millilitres/ 2 cuillères à soupe de liquide)

C I T A T I O N

Pour obtenir ce que l’on n’a jamais eu, il faut faire quelque chose que l’on n’a jamais fait avant. – Beatrice Anebo, Ouganda

n 5 millilitres (1 cuillère à thé) de sel n 30 à 44 millilitres (2 à 3 cuillères à soupe) de jus de citron fraîchement pressé n 30 millilitres (2 cuillères à soupe) de tahini n Dans un robot culinaire, émincez l’ail. Ajoutez le reste des ingrédients et réduire le tout en purée, jusqu’à ce qu’elle soit onctueuse. Ajoutez du sel au besoin. Source : Men’s Health

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« Oui, je viens bientôt... »

Pardon et santé

Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète.

Tout le monde connaît cette partie du Notre Père : « Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » (Mt 6.12). Aujourd’hui, de nouvelles études indiquent que le pardon a des effets tant physiques que spirituels. Selon ces études, ceux qui avaient pardonné aux autres sautaient plus haut lors de tests d’aptitude physique, et trouvaient les collines moins escarpées que ceux qui refusaient de pardonner. Source : The Rotarian/Social Psychological and Personality Science

ils règnent encore Plus tôt cette année, la reine Elizabeth II du Royaume-Uni, la monarque la plus âgée du monde, a eu 89 ans.

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Le second roi le plus âgé est Harald V, roi de Norvège (78 ans). R i c

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Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Éditeur adjoint Claude Richli Directeur international de la publication Pyung Duk Chun Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Jairyong Lee, chair; Akeri Suzuki, Kenneth Osborn, Guimo Sung, Pyung Duk Chun, Suk Hee Han Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi, Kimberly Luste Maran, Andrew McChesney Rédacteurs basés à Séoul, Corée Pyung Duk Chun, Jae Man Park, Hyo Jun Kim Rédacteur en ligne Carlos Medley Gestionnaire des opérations Merle Poirier Rédacteurs extraordinaires Mark A. Finley, John M. Fowler Conseiller principal E. Edward Zinke Directrice des finances Rachel J. Child Assistante d’édition Marvene Thorpe-Baptiste Conseil de gestion Jairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun, Karnik Doukmetzian, Suk Hee Han, Kenneth Osborn, Juan Prestol, Claude Richli, Akeri Suzuki, D’office : Robert Lemon, G. T. Ng, Ted N. C. Wilson Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Brett Meliti Consultants Ted N. C. Wilson, Robert E. Lemon, G. T. Ng, Guillermo E. Biaggi, Lowell C. Cooper, Daniel R. Jackson, Raafat Kamal, Geoffrey Mbwana, Armando Miranda, Pardon K. Mwansa, Michael L. Ryan, Blasious M. Ruguri, Benjamin D. Schoun, Ella S. Simmons, Alberto C. Gulfan, Jr., Erton Köhler, Jairyong Lee, Israel Leito, John Rathinaraj, Paul S. Ratsara, Barry Oliver, Bruno Vertallier, Gilbert Wari Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638

Les deux plus jeunes monarques sont Felipe VI, roi d’Espagne (47 ans), et Willem-Alexander, roi des Pays-Bas (48 ans).

Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Argentine, Autriche, Mexique et États-Unis d’Amérique.

Vol. 11, nº 7

Source : Royalcentral.co.uk

Juillet 2015 | Adventist World

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* Isaac Bediako est un fermier de Nkoranza, dans l’ouest du Ghana. Il a contribué à amener des centaines de personnes à Christ, et plus de 40 au sein de l’Église en distribuant plus de 130 000 exemplaires de Adventist World dans les villages environnants depuis 2006.

Chaque mois, la revue Adventist World tombe entre les mains consacrées de ce fermier. Isaac Bediako* lit Adventist World pour rester en contact avec sa famille adventiste de par le monde. Vous aussi, restez en contact en demandant à votre département des communications d’en assurer une distribution régulière dans votre église. Adventist World est aussi disponible en ligne en 10 langues sur le site www.adventistworld.org.

Ma famille. Ma revue. Adventist World.


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