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Revue internationale des adventistes du septième jour

Ju i n 2 01 5

ou

bénis ?

Une aventure de foi et de fidélité en Sibérie

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L’esprit de

1863

l’année

Vivre par la puissance du Saint-Esprit

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Juin 2015

E N

C O U V E R T U R E

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Bannis ou bénis ? Barbara J. Huff

Sasha et Valentina Ivanov furent bannis en Sibérie. Mais pour eux, l’aventure ne faisait que commencer.

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M O N D I A L E

Levez-vous ! Resplendissez ! Jésus revient ! Ted N. C. Wilson

Jésus nous appelle à nous préparer à son retour.

12 Bois tordu – posture droite M É D I T A T I O N

Gerald A. Klingbeil

Jésus redresse ce qui est physiquement ou spirituellement tordu.

14 Ô combien nous t’admirons ! C R O YA N C E S F O N D A M E N T A L E S

Marcos Paseggi

Le Créateur est digne d’une éternelle admiration.

D E

P R O P H É T I E

Ellen G. White

Vivre pour Christ en tout temps.

22 L’esprit de l’année 1863 P A T R I M O I N E

P E R S P E C T I V E

20 Se donner entièrement E S P R I T

David Trim

Regard sur la toute première session de la Conférence générale.

Session de la Conférence générale de 2015 Avis est donné par la présente que la soixantième session de la Conférence générale des adventistes du septième jour se tiendra du 2 au 11 juillet 2015, à l’Alamodome de San Antonio, au Texas. La première réunion commencera le 2 juillet 2015, à 8 heures. Les délégués dûment mandatés sont instamment priés de respecter l’horaire indiqué. Ted N. C. Wilson, président de la Conférence générale G. T. Ng, secrétaire de la Conférence générale Avis est donné par la présente que la prochaine réunion régulière des membres de la Corporation de la Conférence générale des adventistes du septième jour se tiendra mardi le 7 juillet 2015, à 14 h, à l’Alamodome de San Antonio, au Texas, dans le but d’élire le conseil d’administration, et de traiter de toute affaire pouvant être portée à la connaissance du conseil. Daisy Jane F Orion, secrétaire générale Corporation de la Conférence générale des adventistes du septième jour

D É PA RT E M E N T S 3 R A P P O R T

M O N D I A L

3 Nouvelles en bref 6 Reportage 10 Une église en un jour

11 S A N T É Les repas en commun : plaisir ou division ?

27 É T U D E B I B L I Q U E Vivre par la puissance du Saint-Esprit 28 D E S

26 Trésors ou désir ? L A

B I B L E

I D É E S

À

P A R T A G E R

R É P O N D

www.adventistworld.org Disponible en ligne en 10 langues Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Review and Herald, à Hagerstown, au Maryland, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.

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C O U V E R T U R E :

s er g i y T ro f i m ov / i s toc k / t h i n k s toc k


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Des

histoires surprenantes depuis San Antonio Andrew McChesney

N A D

« Bien-aimés, ne soyez pas surpris de la fournaise qui sévit parmi vous pour vous éprouver, comme s’il vous arrivait quelque chose d’étrange. » (1 P 4.12) Nous ne pouvons, en aucun cas, faire semblant de ne pas savoir. On nous a avisés, prévenus, avertis même : la vie de disciple croisera, tôt ou tard, le sentier de la souffrance. Peut-être est-ce notre optimisme inné qui nous fait oublier cette réalité que Jésus et ses amis les plus intimes nous rappellent. Peut-être sont-ce les distorsions de la vérité biblique prêchées par ceux qui se font les champions de l’Évangile de la prospérité et de la paix qui nous amènent à présumer qu’il est anormal et rare de souffrir à cause du nom de Jésus. Nos cantiques préférés sont remplis de messages de paix et de joie – à juste titre, certes, car ils constituent, eux aussi, des repères tout au long du pèlerinage chrétien. Mais où sont donc ces cantiques qui nous rappellent que ceux qui restent fidèles à Jésus seront, presque invariablement, persécutés ? Ces cantiques-là furent la consolation – et le courage – de l’Église au temps de la Réforme. Il y a 500 ans, Martin Luther écrivit avec sagesse : « L’ennemi contre nous redouble de courroux […] Les démons forgent des fers pour accabler l’Église […] Constant dans son effort, en vain avec la mort, Satan conspire ». Il y a maintenant une génération, Martin Luther King Jr a rappelé avec force les negrospirituals afro-américains qui, avec une douloureuse honnêteté, décrient l’esclavage et l’oppression. Aujourd’hui, qui nous enseigne de tels chants ? Le sabbat matin, où sont les messages nous enseignant à considérer comme tout à fait normaux la colère et l’hostilité d’un monde qui n’honore pas Jésus en tant que Seigneur ? La dernière des huit béatitudes de Jésus (Mat 5.212) – celle qui nous dit que les disciples de Jésus doivent s’attendre à être persécutés – est la plus longue. Avec le commentaire du Seigneur qui l’accompagne, elle constitue près de la moitié de ces paroles célèbres. Tandis que vous lisez dans ce numéro l’histoire remarquable de courage et de résilience à l’ère de la Russie communiste, priez pour les milliers de croyants dans le monde qui, en ce moment même, se chargent de la croix. Ce n’est que lorsque nous nous retrouverons tous dans le royaume que nous comprendrons pleinement de quelles manières ils ont souffert.

DES SOINS SPIRITUELS : L’évangéliste Mark Finley prie avec Marcus Daniel, un patient, après que le Dr Shaun Rusk, à gauche, ait terminé de lui administrer des soins dentaires, lors de la clinique gratuite qui s’est déroulée à San Antonio. ■■ Dans un stade du Texas, près de 6 200 personnes ont reçu gratuitement des soins dentaires et médicaux d’une valeur de 20 millions de dollars. C’est ce qu’ont dit les dirigeants de l’Église alors qu’ils racontaient des histoires qui se sont passées en coulisse – dont celle d’un appareil de radiographie qui a surchauffé, et celle d’une suggestion médicale inattendue. Duane McKey, vice-président de l’évangélisation de l’Union des fédérations Southwestern, laquelle est cosponsor de cette clinique gratuite qui s’est tenue au stade Alamodome, à San Antonio, a expliqué qu’un appareil de radiographie réalise normalement 45 radiographies en deux jours et demi. Mais l’appareil donné par GE a sorti, lui, un total de 338 radiographies durant l’événement. « À un moment donné, l’appareil est devenu tellement chaud qu’il a cessé de fonctionner », a-t-il raconté aux dirigeants de l’Église lors de la réunion administrative du printemps, au siège de la Conférence générale. « Mais le technicien a dit : “Je peux le réparer”. Il a ajusté le ventilateur, et l’appareil s’est remis à fonctionner normalement. » Suite e n p age 4

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Des jeunes

« sont le sermon »

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autres. Les jeunes ont, entre autres choses, chanté, visité des malades dans les hôpitaux, et troqué des fruits contre des cigarettes. Les activités se sont tenues dans 132 des 192 pays du monde reconnus par les Nations Unies. Selon Gilbert Cangy, organisateur de l’événement, l’âge de 73 pour cent des participants se situait de 13 à 34 ans – un groupe d’âge critique. En effet, un grand nombre de jeunes de cette tranche d’âge se sont éloignés de l’Église au cours des dernières années. Gilbert Cangy : « La “Journée mondiale de la jeunesse” va à l’encontre d’une telle tendance. Elle montre que nos jeunes sont disposés à s’engager dans la mission de l’Église à condition que nous consentions à leur donner du leadership. Je suis très fier de nos jeunes. » On ne saura jamais exactement combien de jeunes ont participé à cette journée. Cependant, des paramètres de Google et des médias sociaux indiquent

I A D

■■ Dans le cadre de la Journée mondiale de la jeunesse, des centaines de milliers de jeunes adventistes ont partagé l’amour de Jésus dans 132 pays, et ont établi un nouveau record – surpassant ainsi les attentes des organisateurs. Pour Gilbert Cangy, directeur du Ministère de la jeunesse de l’Église adventiste mondiale, ce troisième événement annuel a remporté un immense succès. « Cette journée a été un grand moment pour l’Église et pour le Ministère de la jeunesse, a souligné Gilbert Cangy par téléphone, dans la soirée du samedi 21 mars. Ce moment charnière prouve, une fois de plus, que lorsqu’on crée un environnement où les jeunes peuvent s’impliquer, ceuxci surpassent toujours les attentes. » En cette Journée mondiale de la jeunesse ayant pour devise « Soyez le sermon », on a exhorté les jeunes à « devenir les mains et les pieds de Jésus » en trouvant des moyens de manifester son amour aux

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Duane McKey a rapporté qu’une patiente devant subir une chirurgie (estimée à 25 000 $) à un hôpital adventiste à proximité a annoncé à son médecin son intention de se faire opérer gratuitement. Incrédule, celui-ci lui a répondu que personne ne ferait bénévolement une opération aussi coûteuse. Elle lui a alors tendu le prospectus annonçant la clinique gratuite. Peu après, ce même médecin a reçu une autre patiente devant subir une opération d’urgence. « Docteur, je n’ai pas d’assurance. Comment vais-je me procurer ces 25 000 $ ? » a-t-elle demandé. Le médecin lui a alors tendu le prospectus annonçant la clinique gratuite. L’évangéliste Mark Finley s’est joint à Duane McKey sur l’estrade de l’auditorium pour présenter un montage sur la clinique gratuite réalisé par la télévision locale. Il a rappelé à son auditoire que l’événement a eu pour objectif de présenter l’Église adventiste aux habitants de San Antonio avant que des milliers de croyants adventistes n’affluent à l’Alamodome, en juillet, pour assister à la session de la Conférence générale. « À la une, on lisait que “les adventistes […] ont été au service des gens”, a rapporté Mark Finley. Quand nous arriverons à San Antonio pour la session de la Conférence générale, les gens sauront qui sont les adventistes du septième jour. »

Andrew McChesney

Ga l l ardo

EN QUÊTE DE SOINS : Le 8 avril dernier, des milliers de personnes ont fait la queue, tôt le matin, à l’Alamodome de San Antonio, dans le cadre de la clinique gratuite de soins dentaires et médicaux offerte par les adventistes.

pulvérisent des records

D a n i e l

N A D

et

DE LA NOURRITURE POUR TOUS : À Monterrey, au Mexique, des jeunes partagent de la pizza avec des sans-abri.


Rencontre historique avec le

secrétaire général des Nations Unies / Sc h n e i der

■■ Lors d’un entretien privé avec Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste mondiale, Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies, a fait part de ses inquiétudes à l’égard de la hausse de l’intolérance religieuse à l’échelle mondiale. Il a invité l’Église adventiste à travailler de concert avec les Nations Unies pour venir en aide aux gens. Ted Wilson, premier président de l’Église à rencontrer un secrétaire général des Nations Unies, a fait observer que l’Église soutient depuis longtemps la liberté religieuse. Par ailleurs, a-t-il ajouté, elle est disposée à participer à des initiatives selon le ministère du Christ, lequel consiste à aider nos semblables physiquement, mentalement, socialement, et spirituellement. Ban Ki-moon s’est également entretenu avec John Graz, directeur des Affaires publiques et de la liberté religieuse, ainsi qu’avec Ganoune Diop, adjoint de John Graz, le 6 avril dans une rencontre de 45 minutes au siège des Nations Unies, à New York. Cette rencontre a été arrangée grâce à l’implication personnelle de Joseph Verner Reed, ambassadeur, doyen des sous-secrétaires généraux des Nations Unies, et ami des adventistes. Joseph Verner Reed a contribué à la réalisation de cette rencontre en correspondant régulièrement avec Ganoune Diop. Ted Wilson, à Adventist World : « Ce fut un véritable privilège de rencontrer le secrétaire général et d’entendre son appel à l’aide en faveur de l’humanité.

U N

Andrew McChesney

E va n

que cette année, le nombre de participants a surpassé celui des deux dernières années. Par exemple, l’Égypte était, l’année dernière, le seul pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord à tenir des activités. Mais cette année, le Liban, la Jordanie, le Qatar, et les Émirats arabes unis se sont ajoutés, a précisé Gilbert Cangy. Autre première : pendant 24 heures, des séquences filmées de l’événement ont été retransmises en ligne et sur Hope Channel, la chaîne officielle de l’Église, depuis 19 sites d’émission par satellite. Dans un tweet émis depuis Manado, en Indonésie, Virgil R. Bakulu a souligné que son groupe a troqué avec succès des fruits contre des paquets de cigarettes. À un poste de police en Afrique du Sud, des jeunes ont exprimé leur reconnaissance envers les policiers en chantant « Amazing Grace ». En Inde, des jeunes ont distribué de la nourriture aux enfants sans abri. Au Botswana, des jeunes ont salué chaleureusement les passants. Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste mondiale, a encouragé les jeunes à aller au-delà de la Journée mondiale de la jeunesse en étant un sermon chaque jour, jusqu’au retour de Jésus. Ted Wilson, lequel a participé à chaque Journée mondiale de la jeunesse, a pris la parole devant 5 000 jeunes en Colombie. L’Église adventiste a fait un bon bout de chemin depuis le lancement de l’émission Let’s Talk (Discutons) dans les années 2000, émission dans laquelle le président de l’Église mondiale répondait aux questions des jeunes. « Aujourd’hui, nous avons une émission d’une durée de 24 heures depuis 19 endroits dans le monde. Elle implique les jeunes non seulement dans la discussion, mais également dans la planification et l’enregistrement de l’émission », a expliqué André Brink, directeur adjoint des communications de l’Église adventiste, lequel a filmé des segments de la Journée mondiale de la jeunesse pour Let’s Talk, et préparé un reportage vidéo sur cet événement. « C’est vraiment extraordinaire ! » a-t-il conclu.

UNE COOPÉRATION SANS COMPROMIS : Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies, lors d’une rencontre avec Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste mondiale, le 6 avril 2015. « Il faut que nous, adventistes, soyons prêts à témoigner pour le Seigneur partout où nous allons, à montrer combien il nous bénit et ce que nous pouvons faire en son nom, a-t-il ajouté. Le monde soupire après ce témoignage inspiré du ciel et après des réponses claires aux problèmes actuels. » Avant d’exprimer ses inquiétudes à l’égard de l’intolérance religieuse, Ban Ki-moon a discuté des problèmes mondiaux tels que la pauvreté et le manque d’éducation. Il a dit aussi combien il apprécie l’œuvre de l’Église adventiste au chapitre de la promotion de la liberté religieuse, ainsi qu’en matière d’éducation, de santé, et d’aide humanitaire par le biais de l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA). ADRA a travaillé de concert avec les Nations Unies en aidant les réfugiés au Moyen-Orient et ailleurs.

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D’anciens adventistes se font

rebaptiser

L’Amérique du Sud se démarque dans la reconquête des anciens membres Andrew McChesney ■■ G. T. Ng, secrétaire exécutif de l’Église adventiste mondiale, a fait une tournée de 10 jours dans trois pays afin de découvrir pourquoi les églises de la Division sudaméricaine arrivent à baptiser des gens et à les retenir avec un tel succès. Cependant, ce qu’il a découvert l’a surpris. En plus d’organiser des campagnes d’évangélisation solides et des initiatives communautaires à l’instar des autres divisions de l’Église, la Division sudaméricaine demande à ses secrétaires d’église, dont les responsabilités concernent typiquement la tenue des registres, de superviser un programme unique conçu pour atteindre les anciens adventistes. Les résultats de ce programme intitulé « Reencounter » (Retrouvailles) sont stupéfiants. En effet, les rebaptêmes d’anciens adventistes ont atteint un extraordinaire 12 à 15 pour cent de tous les baptêmes des trois dernières années – un record au sein de l’Église adventiste mondiale. « La clé, c’est que ces secrétaires d’église vont au-delà de leur rôle traditionnel consistant à tenir les registres de l’église », a dit G. T. Ng à Adventist World. G. T. Ng : « Pour remédier à cette malheureuse perte de membres, les secrétaires d’église sont formés pour prendre soin de leurs membres d’église. Ils prennent note des absents et organisent des équipes de visite pour reconquérir les membres qu’ils

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ont perdus. Cette approche novatrice permet de ramener au sein de l’Église les croyants qui ont été perdus deux fois. » Pendant son terme de cinq ans, G. T. Ng a donné la priorité à la rétention des membres. Selon les statistiques de l’automne dernier, l’Église adventiste compte un effectif mondial de 18,5 millions de membres. Cependant, ce chiffre serait beaucoup plus élevé si près du tiers des membres baptisés au cours des 40 dernières années n’avaient pas abandonné leur statut de membre, ou si on n’avait pas perdu leur trace. « En tant qu’Église, le taux de rétention des nouveaux croyants dans notre Église a laissé beaucoup à désirer », a-t-il expliqué. Au fil des années, les dirigeants adventistes du monde entier ont cherché à atteindre les anciens membres. Toutefois, aucune division n’a égalé le succès de la Division sud-américaine. En mars dernier, G. T. Ng a commencé son périple au Chili, au Pérou, et en Équateur afin de découvrir pourquoi les rebaptêmes d’anciens membres ont atteint le chiffre étonnant de 29 866 sur les 195 509 baptêmes effectués dans la division en 2014. Ces chiffres indiquent une croissance constante depuis les 28 299 rebaptêmes sur les 190 134 baptêmes effectués en 2013, et les 24 732 rebaptêmes sur les 174 767 baptêmes effectués en 2012. La Division sud-amé-

ricaine compte 2 333 487 membres. Magdiel E. Pérez Schulz, secrétaire exécutif de la Division sud-américaine : « Bien entendu, ces rebaptêmes ne résultent pas tous du programme Reencounter. Mais nous pouvons affirmer sans nous tromper que la plupart d’entre eux l’étaient, et que chaque année, le nombre de rebaptêmes augmente. » « Bienvenue au bercail, fils prodigue ! » Reencounter a vu le jour en 2012 lors d’une réunion annuelle des secrétaires de la Division sud-américaine. Cette réunion a révélé qu’un nombre significatif de membres quittaient l’Église et que les secrétaires ne disposaient d’aucun plan pour les reconquérir. Bon nombre d’anciens membres ont exprimé le désir de revenir à l’église quand on les a contactés. Mais rien qu’à l’idée d’y retourner sans avoir d’abord reçu la visite d’un membre et une invitation personnelle à revenir, ils éprouvaient de la peur, de la honte, ou un sentiment d’aliénation, a expliqué Magdiel Pérez. Magdiel Pérez : « Nous avons même entendu dire que certains de ces anciens membres sont revenus d’eux-mêmes à l’église. Malheureusement, des dirigeants pourtant bien intentionnés les ont accueillis par des propos inconsidérés tels que « Bienvenue, fils prodigue ! En avez-vous eu assez du monde, ou c’est le diable qui en a eu assez de vous ? » Les secrétaires des fédérations ont donc décidé de faire de la reconquête des anciens membres une priorité. Ils ont aussi confié cette responsabilité à leurs homologues des églises locales. En conséquence, les secrétaires d’église préparent une à deux fois par année un sabbat spécial à l’égard des anciens membres, et invitent ceux-ci à y assister. La division fournit du matériel spécial, dont des études bibliques et un DVD à remettre aux anciens membres. Ce DVD contient une invitation à revenir à l’église. « Grâce à cette initiative, d’anciens


S A D

les secrétaires d’église étaient fiers d’avoir accompli ensemble ce qu’ils n’auraient pu faire tout seuls, a dit G. T. Ng, lequel a coupé le ruban lors de la dédicace. « L’esprit de camaraderie était plus qu’évident. »

ON COUPE LE RUBAN : G. T. Ng, secrétaire de la Conférence générale, coupe le ruban lors de la consécration d’une église dont la construction a été financée par les secrétaires d’église en Équateur. Micro en main, Magdiel E. Pérez Schulz se charge de la traduction. membres sont revenus à l’église », a continué Magdiel Pérez. Ces efforts se sont également révélés utiles dans la rétention des nouveaux membres, lesquels se joignent aux secrétaires en invitant des membres de la famille et des amis à l’église, a-t-il ajouté. La clé du succès : l’unité et l’obéissance Après avoir passé un certain temps à étudier le programme, G. T. Ng a dit qu’il fonctionne parce que les secrétaires d’église sont soutenus par une Église qui s’unit dans sa vision de la mission, et qui obéit à la Bible et au conseil d’Ellen White, cofondatrice de l’Église adventiste. G. T. Ng : « L’une des premières choses qui m’ont impressionné, c’est le sentiment d’unité d’ensemble. Qu’il s’agisse d’une union, d’une fédération, ou d’une institution, le cœur de toute l’infrastructure adventiste bat à l’unisson. » Il a souligné que les croyants adventistes ont embrassé 2 Chroniques 20.20 (LSG) : « Confiez-vous en l’Éternel, votre Dieu, et vous serez affermis ; confiez-vous en ses prophètes, et vous réussirez » – et ont une grande confiance en l’Esprit de prophétie, spécialement en le conseil disant « qu’éducation et rédemption sont une seule et même chose » (Ellen G. White, Éducation, p. 35). « Des centaines d’écoles primaires, secondaires, et d’universités témoignent de cet engagement, a expliqué G. T. Ng.

Le Pérou, par exemple, compte trois campus universitaires et près de 10 000 étudiants. Là où des écoles sont établies, l’évangélisation prospère. » Les dirigeants de l’église locale ont aussi une vision claire de la mission, a observé G. T. Ng. Ils comprennent que la raison d’être de chaque église et de chaque institution, c’est la mission. « Les administrateurs des missions et des fédérations que nous avons visitées ont pris le temps d’exprimer ce qu’ils considèrent comme la mission de l’Église, et la façon dont les ressources sont dirigées vers l’évangélisation, a-t-il dit. Rien d’étonnant alors à ce que l’établissement d’églises progresse à toute vapeur au sein de la Division sud-américaine. » Le nombre d’églises et de groupes de cette division est passé de 21 345 en 2010 à 25 942 en 2014 – une augmentation de 21,5 pour cent sur une période de quatre ans. En plus d’atteindre des anciens membres, les secrétaires d’église ont la tâche d’établir des églises. En outre, ils travaillent de concert pour recueillir des fonds permettant de construire au moins une église par année dans des régions qui, selon Mission globale, n’ont pas encore été atteintes. G. T. Ng a assisté à la consécration de deux églises dans deux fédérations en Équateur. Une église a coûté 28 000 $ à construire, et l’autre, 16 000 $. « Lors des services de consécration, je n’ai pu m’empêcher de remarquer combien

« Merci de ne pas abandonner » Interviewés par Adventist World, 10 secrétaires d’église ont partagé leur enthousiasme pour cette responsabilité supplémentaire qui consiste à atteindre les anciens membres. « Notre responsabilité ne se limite pas à tenir les registres de l’église à jour. Nous devons collaborer avec Jésus dans la mission qui consiste à chercher, à garder, et à secourir nos membres », a dit Jacilane Maria da Silva Ibiapino, 31 ans, secrétaire de l’église de l’aéroport à Rio Largo, au Brésil. Jacinta Marta de Azevedo Perpetuo, 46 ans, secrétaire de l’église d’Ipatinga, au Brésil, a dit qu’elle n’avait pas éprouvé de plus grande joie que lorsqu’elle a vu une ancienne adventiste s’approcher d’elle à la fin d’un programme spécial du sabbat, et lui dire, les larmes aux yeux : « Merci de ne pas m’avoir abandonnée. N’eût été votre invitation, je ne serais jamais revenue ici. » « Nos efforts, notre travail, et nos prières – tout ce que nous faisons dans la préparation de ce programme – en valent largement la peine », a-t-elle souligné. Les secrétaires d’église ont appelé leurs homologues des autres divisions à se joindre à eux pour reconquérir les anciens membres. Evelyn Katherine Lucio Luciano, 26 ans, secrétaire de l’église de Chimbote, au Pérou : « À tous les secrétaires d’église de l’Église adventiste, j’aimerais dire que notre œuvre ne se limite pas à tenir les registres de l’église et à rédiger ses procèsverbaux. Notre devoir principal consiste à accomplir la mission. » n

Vous pouvez regarder la vidéo « Missing you » (Vous nous manquez) de 2012 pour les anciens membres sur le site

goo.gl/uZF7d6

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P E R S P E C T I V E

M O N D I A L E

L

evant les yeux en haut, les disciples regardent, avec émotion, leur Seigneur s’élever dans les nuées… Assurément, espèrent-ils, Jésus reviendra de leur vivant. Depuis ce jour, l’espérance du retour de Jésus brûle dans le cœur des enfants de Dieu. Au fil des siècles, les croyants fidèles se cramponnèrent à la promesse de Jésus : « Je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi » (Jn 14.3, LSG). Charles Wesley, le grand compositeur de cantiques du 18e siècle, mit en paroles ce désir millénaire dans son cantique « Come, Thou Long-Expected Jesus » (Viens, ô Jésus, toi que nous attendons depuis si longtemps). « Jésus revient bientôt ! » C’est là le cri que poussèrent William Miller, un prédicateur baptiste, et de nombreux autres, lors du second grand réveil du début du 19e siècle, tandis qu’ils approfondissaient les prophéties de Daniel et de l’Apocalypse. Après la grande déception de 1844, une poignée de croyants se rassemblèrent pour sonder les Écritures. Ils réaffirmèrent l’imminence du retour de leur sauveur, et en 1860, choisirent le nom « adventistes du septième jour » pour

refléter la centralité de cette espérance. Aujourd’hui, en 2015, cette espérance du retour imminent de Jésus brûle-t-elle encore dans notre cœur ? Après tout, disent certains, les générations passées ont cru que Jésus reviendrait de leur vivant, mais il n’est pas revenu… Alors pourquoi nous attendrions-nous à ce qu’il revienne de notre vivant ? Où donc est la promesse ? En tant qu’êtres humains, il nous est facile de succomber à la tentation de croire que la vie va continuer comme par le passé. Pierre mentionne spécifiquement ce type de pensée : « Où est la promesse de son avènement ? Car, depuis que les pères sont morts, tout demeure comme depuis le commencement de la création. » (2 P 3.4) D’un point de vue purement profane, et même d’un point de vue personnel, il peut arriver qu’une telle pensée nous traverse l’esprit. En ce qui me concerne, j’ai vu la transition qui s’est produite entre les jours où la vie était stable, relativement prévisible et fiable, et aujourd’hui, où l’incertitude et l’imprévisible prévalent. Partout où on regarde – si on regarde – on se rend compte que sur le plan

politique, il n’y a plus de solutions. Sur le plan des finances, nous chancelons entre l’éventualité de crashs boursiers et une prospérité passagère. D’une journée à l’autre, c’est le brouillard – impossible de prévoir lequel des deux l’emportera. Sur le plan social et moral, nous sommes témoins de l’effondrement de la moralité aux quatre coins de la terre. Sur le plan œcuménique, des choses se produisent à la vitesse de l’éclair tandis que le pape et d’autres personnages religieux – en quête d’une « réconciliation » – établissent un dialogue avec les dirigeants de nombreuses confessions. L’un des plus grands dangers Mais si nous ne sommes pas réveillés – si nous n’ouvrons pas l’œil – ce qui se produit dans le monde va nous échapper. Pour les chrétiens, c’est l’un des plus grands dangers. Il nous incite à croire que Jésus ne revient pas bientôt, et de ce fait, à nous plonger dans les affaires et les plaisirs terrestres au point où notre esprit en devient engourdi. Et la vie continue comme d’habitude, semble-t-il, alors qu’en fait, d’énormes changements se produisent.

Ted N. C. Wilson

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du

Un appel à l’action

B i b l i ot h è q ue

Jésus revient !

C o n g r è s

Levez-vous ! Resplendissez !


C’est la raison pour laquelle Jésus indique dans Apocalypse 3.14-22 que dans ce contexte du temps de la fin, nous avons désespérément besoin, tels les Laodicéens, d’un réveil et d’une réforme. Jésus dit : « Je te conseille d’acheter chez moi de l’or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies. » (v. 18) Par conséquent, le Seigneur attend patiemment à la porte de notre cœur et frappe, disant : « Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi. » (v. 20) Jésus souhaite revenir, mais il attend que nous nous humilions devant lui pour qu’il puisse, par notre entremise, donner au monde son message des derniers jours, dans l’attente de son retour imminent. Les machinations de Satan Voici ce que nous dit la messagère du Seigneur : « Satan exulte lorsqu’il voit comment il réussit à éloigner les esprits de la considération à donner aux choses importantes et solennelles qui concernent la vie éternelle. Il cherche à enlever de l’esprit la pensée de Dieu et à lui substituer la mondanité et le mercantilisme. […] Son plan, soigneusement élaboré, est d’inciter les hommes à oublier Dieu et les choses célestes […]. Pour parvenir à cette fin, il met en avant des entreprises et des inventions qui vont à tel point absorber l’esprit des gens qu’ils n’auront plus de temps pour penser aux choses du ciel1. » Décrivant l’époque même dans laquelle nous vivons, Ellen White a souligné ce point dans La tragédie des siècles : « Satan invente d’innombrables prétextes pour occuper notre attention ailleurs qu’aux objets qui devraient le plus nous absorber. […] Il sait qu’il ne réussira dans ses entreprises qu’en détournant les esprits loin de Jésus et de sa vérité. […] Les heures précieuses gaspillées dans le plaisir, le faste et l’amour de l’argent devraient être consacrées à la prière et à une étude assidue de la Parole

de Dieu2. » Soyons conscients de l’imminence du retour de Jésus, et supplions Dieu de déverser sur nous la pluie de l’arrière-saison ! Un appel à l’action « Levez-vous ! Resplendissez ! Jésus revient ! » Ce thème de la session de la Conférence générale qui se tiendra à San Antonio cet été est, en fait, un appel à l’action. Dans le tout dernier chapitre du livre de l’Apocalypse, Jésus proclame par trois fois qu’il vient « bientôt ». Ceci veut dire que dans le calendrier cosmique, il ne tardera pas. Comme nous le révèlent Daniel et l’Apocalypse, nos repères prophétiques se terminent en 1844. Nous reconnaissons que, historiquement, nous en sommes au bout des orteils de la statue de Nebucadnetsar présentée dans Daniel 2, et que le prochain événement sera cette pierre qui se détache sans le secours d’aucune main – symbole du retour de Jésus. Par conséquent, comment nous lever et resplendir alors que nous nous préparons au retour de Jésus ? Voici le conseil qui nous est donné dans Évangéliser : « En un sens tout particulier, les adventistes ont été suscités pour être des sentinelles et des porte-lumière. Le dernier avertissement pour un monde qui périt leur a été confié. La Parole de Dieu projette sur eux une lumière éclatante. Leur tâche est d’une importance capitale : la proclamation du message des trois anges. Aucune œuvre ne peut lui être comparée. Rien ne doit en détourner notre attention3. » Les adventistes du septième jour ont compris depuis longtemps que leur caractère même et leur mission unique jaillissent d’Apocalypse 14.6-12 – c’està-dire du message des trois anges – la Parole de Dieu pour ces derniers jours de l’histoire de la terre. Certains peuvent dire que ce message est politiquement incorrect et qu’il n’est pas recommandable de le prêcher ou de le partager. Cependant, le message des trois anges est d’une importance capitale. Il constitue notre théologie, notre mission, et la raison d’être de la merveilleuse Église du reste de Dieu.

Le message des trois anges est directement lié au retour de Jésus, car les événements qu’il décrit précèdent immédiatement son retour. Voilà pourquoi il est si important de le partager aujourd’hui. Des destinées éternelles en dépendent ! Nous sommes tous appelés Cet appel s’adresse à tous les adventistes – pas seulement aux pasteurs et aux évangélistes. Personne n’est exclu de cette œuvre si importante. Dieu nous appelle à trouver des moyens créatifs, efficaces, pétris d’amour, et christocentriques pour partager le message porteur de vie d’Apocalypse 14 à ceux qui nous entourent. Cela peut commencer par une amitié, un cours de cuisine saine, une rencontre à un centre d’influence ou au travail. Où que vous soyez, passez du temps avec Dieu chaque jour par l’étude de sa Parole et par la prière. Demandezlui de vous montrer quelle approche adopter envers ceux avec qui vous entrez en contact. Soyez à l’affût de rencontres divinement orchestrées où vous aurez l’occasion de servir et de partager la vérité telle qu’elle est en Jésus. C’est pour bientôt ! Frères et sœurs, Jésus revient bientôt ! Quel jour extraordinaire ce sera ! Son retour sera le point culminant de l’achèvement de l’œuvre de Dieu ! Un jour, très bientôt, nous verrons apparaître vers l’orient une petite nuée noire, grande comme la moitié d’une main d’homme. Elle deviendra de plus en plus grande, et brillera de plus en plus. Au point culminant de l’histoire de la terre, le ciel s’ouvrira. Par miracle, tous verront en même temps la Majesté du ciel. Et là, assis au milieu de millions d’anges sera celui que nous avons attendu. Non l’humble Agneau brisé, non le Souverain sacrificateur, mais le Roi des rois et Seigneur des seigneurs, JésusChrist notre rédempteur ! Nous lèverons les yeux et nous écrierons : « Voici notre Dieu que nous avons attendu ! » Christ nous regardera et dira : « C’est bien, bon et fidèle serviteur ; […] entre dans la joie de ton maître. » Nous irons alors à la

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P E R S P E C T I V E M O N D I A L E

Êtes-vous prêts ? Je vous invite à consacrer votre vie, vos énergies, vos talents, vos ressources, et votre temps à l’achèvement de l’œuvre de Dieu afin de pouvoir rentrer à la maison ! Dieu a promis de vous donner sa puissance pour terminer son œuvre. Il déversera sur vous la pluie de l’arrièresaison pour que vous proclamiez le message des trois anges et acheviez son œuvre dans un esprit d’unité. Êtes-vous prêts pour cette mission ? Êtes-vous prêts à faire tout ce qu’il faut pour proclamer le message de Dieu des derniers jours aux millions d’âmes qui ont faim et soif de l’Évangile, que ce soit dans les villes ou les zones rurales de votre coin du monde ? Êtes-vous prêts à vous impliquer dans le Ministère global de la santé – à aider les gens à vivre la vie en abondance ici et pour l’éternité ? Êtes-vous prêts à plaider avec le Seigneur pour un réveil, une réforme, et l’effusion du Saint-Esprit tandis que nous proclamons la vérité biblique ? Êtes-vous prêts à accomplir la mission divine ? Levons-nous tous ! Resplendissons ! Car Jésus revient ! n 1 Ellen

G. White, Conseils à l’économe, p. 231. La tragédie des siècles, p. 530. Évangéliser, p. 115.

2 Idem., 3 Idem.,

Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour.

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église en un jour V o l u n teer s

I n ter n at i o n a l

Des briques rouges pour finir l’église

Mara n at h a

rencontre du Seigneur dans les airs, rentrerons enfin à la maison, et ainsi, nous serons toujours avec le Seigneur ! « Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront en premier lieu. Ensuite, nous les vivants, qui serons restés, nous serons enlevés ensemble avec eux dans les nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. » (1 Th 4.16,17)

Une

À gauche : UNE VIE NOUVELLE : Edward Khatsalira, un ancien de l’église de Kaphentenga, se réjouit de l’impact du nouveau bâtiment sur les efforts d’évangélisation de la congrégation. À droite : UN CENTRE D’ÉVANGÉLISATION : La nouvelle église adventiste de Kaphentenga est aussi un centre d’évangélisation. Vous êtes-vous déjà demandé ce qui se passe après qu’une équipe de Maranatha Volunteers International ait terminé la structure d’une église en un jour ? Eh bien, une nouvelle ère commence ! Dès ce moment, la congrégation prend la relève. Les membres travaillent de concert pour donner au bâtiment la finition de leur choix. Après avoir construit plus de 1 000 églises au Malawi, nous décidons d’y retourner pour voir ce qui s’est passé depuis. Pendant le trajet, nous apprécions le magnifique paysage. Nous apercevons des collines, des vallons, et de nombreux champs de maïs. Par contre, les panneaux routiers se font plutôt rares, ce qui complique les choses. Lorsque nous arrivons enfin à l’église adventiste de Kaphentenga, une magnifique surprise nous attend ! Les équipes de Maranatha ont érigé cette structure le 25 mai 2011. Depuis, beaucoup de choses se sont produites. Edward Khatsalira, l’ancien local, est là pour nous donner les détails de l’achèvement des travaux. Les croyants ont travaillé ensemble pour terminer leur église avec des briques rouges cuites dans d’énormes fours extérieurs artisanaux. Après avoir terminé les murs de leur église, les membres ont tenu un effort d’évangélisation et baptisé 22 nouveaux membres. Aujourd’hui, cette église déborde d’énergie chaque sabbat (et plusieurs jours par semaine). Elle compte 55 membres baptisés ainsi que 40 enfants. Parfois, d’autres habitants de la collectivité demandent à utiliser la magnifique église. Il n’y a pas longtemps, des funérailles y ont eu lieu, explique Edward Khatsalira. Un aspect du service adventiste a touché les membres d’une famille présente. Depuis, ils viennent à l’église tous les sabbats. ASI et Maranatha Volunteers International collaborent pour financer et réaliser les projets « Une église en un jour » et « Une école en un jour ». Depuis le lancement du projet en août 2009, plus de 1 600 églises de ce type ont été construites dans le monde entier. Carrie Purkeypile est planificatrice de projet pour Maranatha Volunteers International.


Les

repas en commun :

S anté

plaisir ou division ? Allan R. Handysides et Peter N. Landless Lors de mes fréquents voyages, il m’est fort agréable de visiter les églises adventistes en différents lieux. Une chose me dérange, pourtant : d’une église à l’autre, les repas en commun varient énormément – pas tant sur le plan culturel que sur ce qu’on y sert : mets végétariens et non végétariens. L’Église a-t-elle des directives à ce propos ?

C

’est là une question courante. L’Église ne dispose pas d’une directive spécifique ou d’une déclaration sur les aliments servis lors des repas en commun. Nous nous laissons guider par des principes et des recommandations établis plutôt que par des directives formelles. Le Concile sur la nutrition de la Conférence générale a mis sur son site une déclaration de principe sur la planification des repas en commun qui vous sera utile : http://healthministries.com/ articles/gc-nutrition-council/planningfellowship-meals. En ce qui concerne votre question sur les plats végétariens et non végétariens, la Conférence générale présente bel et bien des directives et des recommandations à l’égard du régime le plus sain dans son manuel intitulé General Conference Working Policy [Règlements de travail de la Conférence générale] : Pour le développement d’un style de vie sain, l’Église recommande des étapes positives et encourage un régime végétarien équilibré. […] L’Église nous invite à mettre la viande de côté, à renoncer au café, au thé, aux boissons contenant de la caféine ainsi qu’à toute substance nuisible. Le bienêtre physique et un esprit clair sont généralement interdépendants ; un esprit clair est essentiel pour discerner le bien du mal, la vérité de l’erreur. – General Conference Working Policy [Règlements de travail de la Conférence générale], 2013-2014, p. 331. Ces règlements ont été votés par les dirigeants de l’Église mondiale en 2007. Ils résument l’information révélée à l’Église adventiste par la Parole de Dieu P H O T O

:

Mer l e

P o i r i er

et l’Esprit de prophétie, et sont soutenus par des preuves scientifiques solides vérifiées par des pairs. Des études montrent qu’un régime végétarien équilibré comporte d’énormes avantages pour notre santé physique et mentale, et pour notre bien-être en général. Un régime végétarien équilibré s’accompagne d’une réduction de l’obésité, de l’amélioration de la santé cardiovasculaire, d’une diminution de l’hypertension artérielle, et d’une réduction de certains cancers. Ces découvertes sont corroborées par les Études sur la santé des adventistes, par des documents qui en émanent, de même que par d’autres études indépendantes et distinctes. Le végétarisme entraîne une réduction significative du cancer du côlon – l’un des principaux cancers chez les hommes. Chose intéressante, les avantages d’un régime à base de végétaux se manifestent clairement dès que l’on augmente la consommation de légumineuses en tant que source de protéines, et que l’on diminue la quantité de viande rouge. Dans la planification des repas en commun, il faut donc prévoir, conformément aux règlements de l’Église et aux recommandations pour la santé en général, des aliments végétariens équilibrés. Il est regrettable que certaines congrégations soient divisées parce qu’elles n’arrivent pas à s’entendre sur la définition d’un « régime végétarien équilibré ». Il pourrait s’agir d’un régime ovo-lactovégétarien, où les produits laitiers sont utilisés davantage en tant que « condiment » en raison de leur apport en vitamine B12, en vitamine D, ainsi qu’en calcium.

Pour assurer une nutrition optimale, les régimes végétaliens doivent s’accompagner d’un supplément de vitamine B12, et souvent de vitamine D et de calcium. Ceci dit, notre menu ne doit pas devenir la norme artificielle imposée par laquelle on juge de la relation de quelqu’un avec Dieu ou avec l’Église. N’insistons pas avec colère sur la supériorité d’un régime végétarien par rapport à un autre. Nos heures de repas, à la maison ou à l’église, doivent être l’occasion d’exercer une communion fraternelle remplie d’amour, d’attention, de cordialité, de sollicitude, et de jouir de la nourriture la plus saine disponible dans les régions où nous nous trouvons. Les aliments enrichis et la disponibilité des suppléments varient d’un pays à l’autre, et même d’un district à l’autre, de sorte que l’application des directives citées plus haut peut, en conséquence, varier. Lors de vos voyages, vous participerez à différents repas en commun. Vous serez sans doute témoin de différentes attitudes qui vous amèneront à vous demander en quoi consiste, au bout du compte, notre communion fraternelle. Par conséquent, après avoir suivi l’instruction que le Seigneur nous a donnée et fait de notre mieux, souvenons-nous de l’avertissement et des paroles salutaires de notre gracieux sauveur Jésus-Christ : « Écoutez et comprenez. Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l’homme impur, mais ce qui sort de la bouche, c’est ce qui rend l’homme impur. » (Mt 15.10,11) Ainsi, autour de la table, soyons des canaux de la grâce et de la miséricorde tandis que nous servons, entourons, et nourrissons les convives. n

Le Dr Peter N. Landless, cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, est directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Le Dr Allan R. Handysides, gynécologue certifié, est l’ancien directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.

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M éditation

Bois tordu –

posture droite Gerald A. Klingbeil

Que faut-il pour se redresser ?

D

ix-huit ans… C’est long ! Dans de nombreux pays, dix-huit ans constituent, au sens de la loi, l’âge de la majorité. Une fois le cap des 18 ans franchi, on peut conduire une automobile, voter lors d’élections générales, ou décider de donner son corps aux fins de la recherche médicale. Dix-huit ans… C’est long. Une femme attendit toutes ces années avant d’être guérie miraculeusement. Mais n’allons pas trop vite. Commençons par le commencement. Un sabbat à la synagogue L’action se passe en Judée, un jour de sabbat. Comme la plupart des Juifs craignant Dieu, Jésus se trouve à la synagogue. Ce sabbat-là, il enseigne (Lc 13.10). En fait, dans l’Évangile de Luc, la seule autre mention antérieure de Jésus enseignant dans une synagogue se trouve dans Luc 4.31-37, et traite d’une autre guérison opérée le sabbat. Idée n° 1 : Prêtez bien attention au jour – c’est le sabbat. Luc donne une description ambiguë de la condition de cette femme anonyme : « elle était courbée », « rendue infirme par un esprit », et par conséquent « ne pouvait absolument pas se redresser » (Lc 13.11). Luc le médecin établit un lien clair entre la maladie et l’œuvre destructrice des forces démoniaques, bien qu’ici,

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il ne s’agisse pas d’un exorcisme. Alors que Jésus scrute son auditoire, son regard tombe sur la femme courbée et souffrante depuis de longues années, sans le moindre espoir à l’horizon. Il l’appelle. Et il se met à prononcer des paroles qui ébranlent les fondations mêmes du monde de cette femme. Idée n° 2 : Jésus voit ce dont nous avons besoin – toujours et partout – et intervient. Le miracle Les auditeurs de Jésus murmurent. Depuis quand un homme se permet-il d’adresser publiquement la parole à une femme qui n’a aucun lien de parenté avec lui ? Voilà qui est inconcevable ! Il faut dire que plus tôt, un tel comportement n’a pas échappé à la femme Samaritaine non plus (Jn 4.9)1. « Femme, tu es

délivrée de ton infirmité », dit Jésus (Lc 13.12). Ensuite, il enfreint le prochain interdit culturel. Il « lui imposa les mains » (v. 13). « À l’instant, nous raconte Luc, elle se redressa et glorifia Dieu. » À l’instant – c’est comme ça que Luc nous décrit l’image d’un Dieu créateur omnipotent dont la puissance surpasse indubitablement ses compétences médicales2. Les paroles de Jésus – semblables à celles que prononça celui qui amena le ciel et la terre à l’existence (Gn 1-2) – ont un effet créatif instantané. La structure osseuse change, les muscles se dénouent, les tendons s’étirent – et soudain, l’impossible devient réalité – la femme se redresse et loue Dieu ! Idée n° 3 : Jésus nous appelle à nous redresser et à nous tenir droit. P h oto :

M i g ue l

V i e i ra


Tout humains et fragiles que nous sommes, cernés par un crescendo toujours croissant d’injustice, de destruction, de divertissement, de maladies, et de futilité, comment pouvons-nous espérer marcher droit, avec détermination ? Le contrecoup La réaction du chef de la synagogue à ce miracle incroyable n’a rien de surprenant – du moins pour les lecteurs de l’Évangile de Luc. Cet Évangile contient quatre guérisons opérées le jour du sabbat (4.31-41 ; 6.6-11 ; 14.1-6 ; et 13.10-17 – l’histoire de la femme courbée). Chaque miracle s’accompagne de critiques et d’une tension croissante entre Jésus et le leadership juif. La réprimande du chef de la synagogue, bien que s’adressant au peuple, est en réalité un affront à Jésus. Pour ce chef, guérir, c’est travailler, un point c’est tout. À la lumière du quatrième commandement, est-il convaincu, les guérisons ne doivent s’opérer que sur semaine (13.14). Ce que Luc nous rapporte alors mérite d’être souligné. Jésus, sous nos propres yeux, se transforme en « Seigneur ». Il réplique. Son ton est cassant (« Hypocrites » [v.15]), son raisonnement, solide. Cette femme est une « fille d’Abraham » (v. 16) – une expression qui n’apparaît que cette seule fois dans les Écritures. Les Juifs se plaisent à souligner leur lien avec Abraham (Jn 8.33,39,53), le « père de la foi ». Jésus, lui, souligne la valeur de cette femme en la qualifiant de « fille d’Abraham ». Idée n° 4 : Ni le sexe ni la race ne déterminent notre valeur devant Dieu – la grâce divine aplanit les différences qui nous séparent. Le sabbat La déclaration de Jésus dans Luc 13.16 souligne une vérité clé au sujet du sabbat. Le septième jour, que Dieu mit à part dès la création, est vraiment un jour de libération et de recréation (Ex 20.8-11 ; Dt 5.12-15). Comme en témoignent les miracles de Jésus dans les Évangiles, Dieu vient dans ce monde chaque sabbat et déverse abondamment sa grâce. Vues sous cet angle, les guérisons que Jésus opérait le sabbat représentent des actes

délibérés qui amenaient son auditoire à considérer le sabbat de façon plus biblique (et moins traditionnelle). En outre, comme ce fut le cas de cette femme qui avait attendu 18 ans pour être enfin libérée de son mal, nous sommes appelés chaque sabbat à nous souvenir de notre propre passé tordu, courbé, et à célébrer la victoire de Jésus en notre faveur3. Idée n° 5 : Le sabbat de Dieu est notre refuge. Du bois tordu Helmut Gollwitzer (1908-1993) – membre de l’Église confessante sous le régime nazi en Allemagne, et opposant aux rêves diaboliques de domination mondiale que nourrissait Hitler – devint une voix importante de la société allemande d’après-guerre. Après son retour d’un camp de prisonniers de guerre, il enseigna la théologie systématique en Allemagne pendant des décennies, et servit pendant une brève période en tant que pasteur de l’Église luthérienne de Berlin-Dahlem. En 1970, Helmut Gollwitzer publia l’ouvrage intitulé Krummes Holz – Aufrechter Gang (« Bois tordu – posture droite »). Dans cet ouvrage, il traita de l’une des questions humaines les plus existentielles sur la signification de la vie. Le titre qu’il choisit fut une approbation silencieuse des idées exprimées plus tôt par Immanuel Kant et Ernst Bloch – deux philosophes allemands. Le « bois tordu » d’Immanuel Kant désignait l’absurdité et l’obscurité de l’existence humaine – nul ne peut tirer quelque chose de droit d’un bois tordu. La « posture droite » a encapsulé l’idée d’Ernst Bloch de l’aspiration et de la dignité humaines, basée sur l’idéologie socialiste qui espère une utopie humaine – même si elle reconnaît les limites humaines. Le titre paradoxal de l’ouvrage d’Helmut Gollwitzer lance toujours un défi à notre cœur et à notre esprit. Tout

humains et fragiles que nous sommes, cernés par un crescendo toujours croissant d’injustice, de destruction, de divertissement, de maladies, et de futilité, comment pouvons-nous espérer marcher droit, avec détermination ? Nous ne le pouvons, étant encore et toujours du bois tordu – courbés, sans espérance, incapables de nous redresser – à moins, à moins de permettre au Maître de toucher notre être courbé et de nous ramener, par ses paroles, à la vie. Quels secteurs de votre vie sont tordus, courbés ? La réplique de Jésus au chef de la synagogue dans Luc 13.10-17 nous dit qu’il existe ici-bas une infirmité pire que la souffrance physique de cette femme anonyme, immortalisée dans la description que le Dr Luc nous donne du miracle opéré par Jésus ce sabbat-là. Cœurs et esprits tordus, attitudes courbées – tous ont besoin du toucher de Jésus et de sa parole de vie. La bonne nouvelle dans Luc 13.10-17, c’est que Jésus est prêt à changer les cœurs, les esprits et les corps courbés, à les redresser, à les rendre droits, magnifiques. Idée finale : Permettez au Maître de vous aider à marcher, à parler et à rêver droit. n 1 Cette femme ne manqua d’ailleurs pas de souligner combien il était étrange qu’un homme juif s’adresse à une femme samaritaine. 2 Luc décrit d’autres miracles en utilisant le même terme grec : 1.64 ; 4.39 ; 5.25 ; 8.44,47,55 ; 18.43 ; 19.11 ; 22.60. 3 Voir l’excellent chapitre intitulé « The Sabbath and the Healing Ministry of Jesus » dans Sigve K. Tonstad, The Lost Meaning of the Seventh Day, Berrien Springs, Mich., Andrews University Press, 2009, p. 181-203.

Gerald A. Klingbeil est

rédacteur adjoint de Adventist World. Il attend impatiemment le glorieux retour de Jésus. En ce grand jour, les cœurs et les esprits brisés seront redressés à tout jamais.

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C royances fondamentales

Ô

NumÉrO 6

combıen nous

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t’admırons

n religion – comme en amour – il n’existe pas de relation durable sans admiration. Mettez-vous rien qu’un moment dans la peau d’une future épouse. Vous trouvez votre fiancé amusant, séduisant, talentueux. Vous avez l’assurance qu’en faisant votre vie avec lui, vous améliorerez considérablement vos perspectives d’avenir. Vous avez, paraît-il, déniché la « perle rare ». Cependant, imaginez qu’au plus profond de vousmême, vous méprisiez cet homme, à l’insu de tous. Vous le méprisez peut-être parce qu’il vous traite avec condescendance, ou qu’il est orgueilleux, ou snob, ou parce qu’il n’a vraiment pas le sens des priorités… Vous le méprisez, peu importe la raison – même quand vous lui souriez et l’appelez « chéri ». C’est plus fort que vous ! Eh bien, tout porte à croire que votre relation est vouée à l’échec. Sans admiration, l’amour n’est qu’une comédie. On peut toujours faire semblant, faire « la bonne chose », mais sans jamais atteindre ce stade où l’amour jaillit naturellement et avec force. En ce qui concerne l’Église, vous faites partie de cette poignée de fidèles qui ne manquent jamais un service de culte, une réunion, un programme. Mais vous êtes là uniquement par crainte, ou par un sens aigu du devoir. Se pourrait-il que vous ne soyez pas meilleur qu’une bonne partie des contemporains de Jésus, lesquels, dans leur obéissance forcée, présentaient « le caractère de Dieu sous un faux jour », et donnaient « l’impression que Dieu est un tyran »1 ? Si nous croyons vraiment en un Dieu dont le plus grand désir est « de faire le bonheur de ses enfants »2, il doit y avoir un meilleur moyen de cultiver notre relation avec lui. Et tandis que différentes avenues s’ouvrent devant nous, l’une d’entre elles consiste à apprendre à admirer les merveilles de son savoir-faire (voir Rm 1.20).

Une admiration bien canalisée Au fil de l’histoire, un sentiment d’admiration devant ce qu’on ne peut pleinement appréhender a souvent donné lieu à de grandes inventions, découvertes, et théories. Il n’y a qu’à penser à Galilée ou à Newton. Mais sans un cadre de référence global, nos meilleurs efforts créatifs, gâchés par nos lunettes teintées de péché, peuvent très bientôt nous amener à troquer le Créateur contre de minables « dieux » de notre propre fabrication. C’est ce que firent les Grecs de l’Antiquité : en admiration

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Marcos Paseggi

La vraie croyance commence par un créateur que nous pouvons admirer profonde devant un phénomène qu’ils n’arrivaient pas à expliquer de façon rationnelle, ils créèrent l’univers le plus complexe de dieux assoiffés de vengeance, corrompus et incestueux – une réplique pathétique des êtres humains à la poursuite de leurs propres voies tordues. Notre adoration est souvent mal orientée et contradictoire. Il n’y a vraiment aucune sagesse dans le fait de louer « la sagesse de Mère Nature », et certainement aucune bonté dans celui de célébrer « la bonté de notre mère, la Terre ». L’admiration en soi est aussi vaine que d’essayer d’étancher notre soif en mémorisant les propriétés de l’eau. Sans un « métarécit » sousjacent – lequel est, pour les adventistes, le thème de la grande controverse – nous sommes condamnés à conclure, au bout du compte, que nos meilleurs efforts ne sont que « vanité et poursuite du vent » (Ec 1.2,14). Et de nouveau, nous pouvons nous retrouver à admirer les fruits éphémères de nos propres mains. De quoi être émerveillé Nous vivons à une époque où la piété tend trop à l’étroitesse. Tandis que notre cœur bondit devant le dernier gadget technologique, nous passons aveuglément à côté des merveilles du monde naturel, du fonctionnement extraordinaire de notre corps, et de l’immensité impressionnante de l’univers ! Constamment entourés de merveilles qui tiennent du prodige, nous nous limitons nous-mêmes à des expériences insignifiantes, de seconde main. Avez-vous déjà lu Matthieu 6.29 – « Salomon même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux [les lis des


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Mais sans un cadre de référence global, nos meilleurs efforts créatifs, gâchés par nos lunettes teintées de péché, peuvent très bientôt nous amener à troquer le Créateur contre de minables « dieux » de notre propre fabrication. champs] » – et pensé que Jésus exagérait un peu ? Avez-vous déjà estimé que Salomon était un juge sage, un homme d’État brillant, tout en ignorant sa description des arbres, des oiseaux, des reptiles, et des poissons (1 R 4.33) ? Avez-vous déjà considéré la fameuse déclaration d’Ellen White « “Dieu est amour.” Cette parole se lit sur chaque bouton de fleur et sur chaque brin d’herbe »3 – comme une « gentille » métaphore ? Comme « l’océan de la foi » se retire constamment jusque dans « les limites insondables […] du monde »4, ceux qui osent encore exprimer leur confiance en un créateur tout-puissant se retrouvent trop souvent empêtrés dans l’apologétique, au détriment d’une approche proactive du savoir-faire de Dieu. Mais comme des gens joyeux qui attendent « de nouveaux cieux et une nouvelle terre » (2 P 3.13), nous sommes appelés à réfléchir à l’état original de la création, au soin continu que le Créateur prend du monde naturel, et à en faire un moyen d’annoncer la restauration à venir. Adorer le Créateur Le dernier livre de la Bible semble se concentrer sur le message des trois anges (Ap 14.6-11). Ce message doit être proclamé par les messagers du Seigneur – ceux qui sont « parvenus à la fin des siècles » (1 Co 10.11, LSG). Cependant, même ces derniers avertissements solennels sont mus par un

La création

Dieu a créé toutes choses et nous a laissé dans les Écritures le récit authentique de son activité créatrice. En six jours, le Seigneur a fait « les cieux et la terre » et tout ce qui vit sur la terre, et il s’est reposé le septième jour de cette première semaine. Il a par là même institué le sabbat comme mémorial perpétuel de l’œuvre créatrice ainsi achevée. Le premier homme et la première femme furent créés à l’image de Dieu comme le couronnement de la création ; le couple reçut le pouvoir de dominer le monde et fut chargé d’en prendre soin. À son achèvement, le monde était « très bon » et proclamait la gloire de Dieu. (Gn 1 ; 2 ; Ex 20.8-11 ; Ps 19.1-7 ; 33.6, 9 ; 104 ; He 11.3)

appel clair à adorer « celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d’eaux » (Ap 14.7). Cette simple injonction peut être la plus importante du dernier appel divin. Parce que sans une reconnaissance fondamentale d’un créateur, il ne vaut vraiment pas la peine de partager le reste du message. Ce reste – depuis l’annonce du jugement jusqu’à la chute de Babylone, en passant par l’ordre de ne pas adorer la bête – se reflète dans cette première semaine de la création, lorsque Dieu fit tout « très bon » (Gn 1.31). C’est à cet idéal que nous devons souvent revenir, et vers lequel nous devons encore plus attirer les regards. Une admiration à retrouver En nous efforçant de retrouver notre sentiment d’admiration, nous pourrons constater que dans la création divine, de grandes réponses se trouvent souvent dans les plaisirs les plus innocents de la vie. Dieu nous attire encore à lui par « le soleil et la pluie qui égaient et rafraîchissent la terre ; les montagnes, les mers, les plaines »5. Il nous parle par les « chants joyeux [des oiseaux], les fleurs aux nuances délicates et variées qui embaument l’atmosphère de leur doux parfum, les arbres élancés et les forêts au riche feuillage »6. Alors, pourquoi ne pas aller marcher dans le parc, caresser votre animal préféré, jouer avec un bébé joufflu, ou travailler dans votre jardin ? Vous pourriez aussi prendre des photos de magnifiques paysages, préparer votre recette préférée, ou contempler le coucher du soleil. Ce faisant, n’oubliez pas d’admirer la sagesse infinie de celui « qui nous donne tout avec abondance, pour que nous en jouissions » (1 Tm 6.17) et qui, très bientôt, selon sa promesse, fera « toutes choses nouvelles » (Ap 21.5). Et alors, votre admiration sera éternelle. n 1 Ellen

G. White, Jésus-Christ, p. 27. Jésus, p. 15.

2 Idem., Vers

3 Ibid., p. 15. 4 Matthew

Arnold, « Dover Beach », dans The 500 Top Poems, éd. William Harmon, New York, Columbia University Press, 1992, p. 707. 5 Ellen G. White, Vers Jésus, p. 13. 6 Ibid., p. 15.

Marcos Paseggi est pasteur, traducteur, et auteur. Il habite à Ottawa, en Ontario, au Canada. Juin 2015 | Adventist World

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E n couverture

Barbara J. Huff

ou bénis ?

Bannis en Sibérie, ils sont restés fidèles à Dieu et à son sabbat

S

i l’on se fiait à l’étincelle de son regard et à l’énergie qu’elle dégage, on ne saurait jamais que Valentina Ivanova a vécu la plus grande partie de sa vie en Sibérie, dans des conditions primitives. À l’âge de 60 ans, de nombreuses femmes russes sont déjà usées. Des années de difficultés, de manque de confort et de déceptions marquent leur visage. Mais ce n’est vraiment pas le cas de Valentina. Cette femme ne marche pas, elle court ! Elle avance non par pas, mais par bonds ! Son sourire illumine la pièce la plus sombre, et ses yeux bleus reflètent l’amour de Jésus. Au tout début En 1959, Alexander (Sasha) Ivanov termine ses études en médecine, à Moscou. En Russie, les diplômés de la faculté de médecine se font assigner un lieu de travail pour une période de trois ans. Après quoi, ils sont libres de travailler où bon leur semble. Sasha a le choix de rester à Moscou et d’enseigner à la faculté de médecine, ou d’exercer la médecine à Osinniki, en Sibérie. Sasha sait fort bien que s’il reste à Moscou, il aura des problèmes à cause du sabbat. Mais s’il va en Sibérie, se ditil, il est plus probable qu’on le laissera tranquille. Il choisit donc la Sibérie. Une année plus tard, il épouse Valentina. Sa carrière commence donc – et les problèmes relatifs à l’observation du sabbat aussi. Le premier sabbat à Osinniki, on ne l’oblige pas à travailler. Mais au

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Ci-dessus : À LA MAISON EN SIBÉRIE : Élever une famille entrait dans la routine perpétuelle liée à la survie et à la fidélité. À gauche : UNE VIE DE FIDÉLITÉ : Après 55 ans de vie conjugale, Sasha et Valentina ont amplement de quoi être reconnaissants.


À gauche : MAGNIFIQUE, MAIS INHOSPITALIER : La Sibérie, vaste région sauvage au climat rigoureux, est un endroit idéal pour bannir ceux que l’on considère comme déloyaux. Encadré : PRÊTS POUR L’AVENTURE : Cette photo de Sasha et de Valentina, prise en 1960, révèle l’optimisme et la fidélité avec lesquels ils ont fait face à l’avenir.

début de la semaine suivante, on le congédie parce qu’il refuse de travailler les sabbats qu’on a prévus pour lui. C’est ainsi que les deux premières années après l’obtention de son doctorat, Sasha occupe différents emplois dans huit villes, dont un qui dure un an. On le surveille jour et nuit pour voir s’il enfreint la loi communiste. Le KGB finit par découvrir Sasha dans une église de maison. Le journal local en profite pour publier une page entière sur le chirurgien qui a troqué le scalpel contre la Bible. Sasha craint qu’on ne lui retire son permis d’exercer la médecine. Heureusement, Valentina soutient son mari à chaque instant. Elle le suit de bonne grâce d’un endroit à l’autre. Plus tard, elle met au monde Nadia, l’aînée de leurs deux filles. En 1962, Sasha se rend à Anzherka pour postuler en tant que médecin ambulancier. Bien qu’il offre de travailler en tout temps sauf le vendredi et le samedi, on lui assigne quand même un quart de travail ces deux jours-là. « Monsieur, je ne peux travailler ni le vendredi, ni le samedi », explique-t-il à son superviseur. Mais rien n’y fait. Sasha est congédié. Il se retrouve deux semaines sans travail. Au début de la troisième semaine, Sasha est sommé de se pointer aux bureaux du KGB. L’officier lui dit que s’il ne s’est pas trouvé de travail d’ici la fin de la semaine, il sera arrêté. Sasha se met immédiatement en quête d’un emploi – de n’importe quel emploi. Il se présente aux boutiques qui demandent du personnel. Mais chaque fois, sa candidature est refusée. De prime abord, les gérants se montrent intéressés et lui disent : « Effectivement, nous sommes à la recherche de personnel. » Mais dès que Sasha leur présente son passeport, ils se ravisent : P H O T O S :

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« Désolé, vous ne faites pas l’affaire. » Son arrestation semble inévitable. Redoublant d’ardeur pour se trouver un emploi, Sasha tombe sur une annonce où l’on demande un peintre. Il va immédiatement rencontrer le gérant. Celui-ci lui dit : « Vous tombez bien ! Nous avons vraiment besoin d’un peintre. Montrez-moi votre passeport. » Sasha le lui tend. Dès que le gérant aperçoit le nom « Ivanov », il dit à Sasha : « M. Ivanov, je suis profondément désolé. Je ne suis pas censé vous le dire, mais le KGB a ordonné à tous les gens de la région de ne pas vous engager. » C’est donc ça ! Sasha rentre chez lui. Tous ses efforts pour se trouver un emploi ayant échoué, il n’a d’autre choix que de se présenter aux autorités. Arrêté Le lendemain matin, Sasha se rend à contrecœur au bureau du KGB. Le soir venu, il ne rentre pas chez lui. Valentina devine qu’on l’a arrêté. Après trois jours de détention et un simulacre de procès, Sasha écope de trois années d’exil. On l’envoie travailler dans une ferme collective de Mariinsk. Ce n’est qu’un mois plus tard que Valentina apprend où se trouve son mari. Elle a alors 25 ans, et sa petite Nadia, 13 mois. Finalement, Valentina reçoit une lettre de Sasha, et apprend que cette ferme collective près de Mariinsk s’appelle « Victory » (Victoire). Ne disposant que de cette seule information, Valentina confie Nadia à une amie et part à la recherche de son mari. Elle n’a pour bagages qu’un grand sac et un sac à dos. Après sept heures de train, Valentina débarque à Mariinsk. Au bout d’un certain temps de recherche, quelqu’un lui indique où se

trouve la ferme Victory. On lui apprend aussi qu’un homme effectue des livraisons par camion à cette ferme. Elle trouve ce livreur, et il accepte de l’y emmener. À cette époque, toutes sortes de gens sont envoyés en Sibérie pour y purger leur peine : des prisonniers politiques, des innocents faussement accusés (c’est le cas de Sasha), des criminels. Valentina est certaine que ce conducteur de camion appartient à cette dernière catégorie. Mais comme c’est le seul moyen de se rendre à la ferme, elle se résigne à faire le trajet en sa compagnie. Il faut qu’elle voie Sasha, car elle sait que sa ration de nourriture est inadéquate et qu’il a grand besoin d’encouragement. Chemin faisant, les conditions météorologiques se gâtent. En plein cœur d’une tempête de neige, le camion n’arrive pas à monter la dernière colline. Et dire qu’un seul kilomètre les sépare de la ferme ! Malgré ses lourds bagages, Valentina décide de faire ce dernier kilomètre à pied. Non loin de la ferme, elle aperçoit ce qui lui semble être des baraques. Tandis qu’elle s’en approche, elle voit un homme qui semble venir du bâtiment, et l’interpelle. « Monsieur, y a-t-il quelqu’un ici qui s’appelle Sasha Ivanov ? » L’homme répond que oui. Valentina sent son cœur bondir de joie ! En apercevant sa femme, Sasha reste bouche bée. Quel sourire optimiste, et quelle bravoure ! Valentina passe la nuit à la ferme. Au matin, elle rentre chez elle et prépare leur déménagement à Mariinsk. Les femmes et les familles des exilés ont, en effet, la permission d’habiter avec eux. Lorsque Valentina arrive à la ferme Victory avec son bébé, on lui signale qu’elle et sa famille vont habiter chez une veuve. Cette femme et son mari ont été exilés en 1937. Après le décès de

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E n cou verture

son mari, elle est restée dans sa petite maison parce qu’elle n’avait nulle part où aller. Dans cette maison minuscule, « l’espace » alloué à la famille Ivanov n’est, en réalité, qu’un couloir venteux. Qu’importe ! Heureux d’être ensemble, les Ivanov profitent de cet arrangement pendant 10 jours. Le travail de Sasha consiste à prendre soin des animaux de la ferme. Un soir, il ne rentre pas du travail. On l’a de nouveau transféré. Plus tard, il raconte à Valentina que les dirigeants du parti lui ont dit qu’ils n’avaient pas les moyens de faire travailler des docteurs dans une ferme porcine. Si les communistes sont aveugles sur des tas de choses, en revanche, ils voient suffisamment clair pour discerner les talents et l’intégrité de Sasha. De nouveau, Valentina attend avec impatience un mot de quiconque pourrait savoir où son mari se trouve. Finalement, Sasha réussit à envoyer une lettre au pasteur Zozulin, lequel fait les démarches nécessaires pour que Valentina et Nadia aillent le rejoindre par train. C’est ainsi que Valentina va de nouveau retrouver son mari. De bons et fidèles serviteurs À la gare, on assiste à de joyeuses retrouvailles. La deuxième partie du voyage n’est pas aussi facile. Les Ivanov parcourent les 50 kilomètres suivants en camion. Pour les derniers 50 kilomètres, Sasha déniche un petit poney mongolien « à demi mort ». Il charge leurs bagages dans un traîneau et installe Nadia pardessus. Valentina et lui marchent derrière. « Le paysage était à couper le souffle », raconte Valentina. Ils sont dans une vallée paisible dans laquelle serpente une rivière. Pendant un certain temps, ils voyagent directement sur la rivière gelée. Un filet d’eau des deux côtés de la piste indique un dégel. Bien que la nuit

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tombe, les voyageurs poursuivent quand même leur trajet. Soudain, le bruit d’un autre cheval tirant un traîneau brise la quiétude de la nuit. Quelques instants plus tard, les deux chevaux sont presque nez à nez. Mais la piste est si étroite que deux traîneaux ne peuvent se croiser. Complètement ivre, l’autre cavalier ne se rend pas compte du danger. Sasha décide de soulever l’autre traîneau de façon à faire glisser le patin du sien en dessous. Et avec prudence – ô combien de prudence – il arrive à faire passer les deux attelages. Malgré leur épuisement, Sasha et Valentina sont forcés de reprendre leur marche. Au bout de 25 kilomètres – environ la moitié du trajet – leur espoir renaît : là, devant eux, se dresse un petit village où ils pourront passer la nuit. Le lendemain, ils atteignent enfin une cabane, à flanc de montagne. C’est là qu’ils vont habiter. Une rivière court au fond de la vallée. Quel endroit paisible, magnifique ! Même si cet humble logis est dépourvu de fenêtres, les voyageurs épuisés s’y installent avec reconnaissance. Comme ils sont en mars, et que Sasha ne sera réassigné qu’en septembre, Valentina a le temps de faire un potager et d’en récolter les légumes. Au cours de leurs trois années d’exil, les Ivanov habitent à quatre endroits différents. C’est vers la fin de cette période que Tanya, leur deuxième fille, voit le jour. Sasha se demande alors où il pourra trouver du travail. Tandis que les adventistes établis dans les villes sont souvent sans emploi ou effectuent des tâches

subalternes et ingrates, Sasha fait ce qu’il aime, ce pour quoi il a tant étudié. En outre, ces adventistes sont souvent persécutés ; mais personne ne s’en prend à sa famille. Le riche sol sibérien donne toujours une abondante récolte. Ayant largement de quoi se nourrir, la petite famille a coulé des années heureuses. À leur grand étonnement, l’administrateur du système carcéral sibérien régional offre un emploi à Sasha. Quel soulagement ! Pendant son exil, Sasha devait travailler aux endroits qu’on lui imposait. Maintenant, il a le choix. Il est passé du statut d’exilé à celui d’homme libre. « Dr Ivanov, lui dit l’administrateur, vous aurez des problèmes avec votre sabbat partout où vous chercherez un emploi. Nous apprécions votre travail, et nous désirons que vous travailliez pour nous dans une installation différente. » Les dirigeants de la prison envoient un hélicoptère dans lequel Sasha et sa famille prennent place avec leurs effets personnels. À Novokuznetsk, ils leur fournissent un logement et leur achètent des meubles. Les Ivanov habitent dans ce même appartement pendant 25 ans. Nadia et Tanya fréquentent la même école pendant 10 ans. Même si leur petit appartement au second étage est dépourvu de toilette, d’égout, d’eau courante, et qu’il faut faire la cuisine sur un poêle à bois, les Ivanov se sentent richement bénis. Enfants de Dieu Sasha n’a plus de problèmes avec le sabbat. Il travaille en tant que chirurgien en Sibérie pendant 30 ans en tout. Quand on demande à Valentina quel a P H O T O S :

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À gauche : UN DUR LABEUR : Comme la cuisine et le chauffage ne se faisaient qu’au bois, Valentina a bien appris à se servir d’une hache.

LOIN DE LA SIBÉRIE : Ici, on aperçoit Nadia Ivanova – fille aînée de Sasha et de Valentina – dans son jardin, à Moscou. Elle est directrice du Ministère de la santé de la Division eurasienne. Tanya, sa sœur, est décédée.

été le moment le plus difficile de sa vie, elle balaie la question. « Mais voyons, tout a été facile ! » Retrouvant son sérieux, elle continue : « C’est lorsque Nadia a commencé l’école que mes vraies craintes ont débuté. Comme nous la gardions à la maison le sabbat, le KGB nous a menacés de nous la retirer et de la mettre à l’orphelinat. » Un sabbat, l’institutrice de Nadia frappe chez les Ivanov. Elle somme Nadia de l’accompagner à l’école. « Si tu ne viens pas, je t’emmènerai à l’orphelinat ! », lance-t-elle à sa petite élève de première année. Poliment, mais fermement, Nadia répond à son institu-

trice qu’elle n’ira pas à l’école le sabbat. L’institutrice en parle alors au directeur de l’éducation. « Quelle sorte d’élève est cette fille ? » demande-t-il. L’institutrice admet alors que la petite n’a que des A. « Laissez-la, décide-t-il. Nous avons des élèves qui viennent tout le temps à l’école et qui ne réussissent pas aussi bien. » Cependant, après la cinquième année, l’observation du sabbat devient plus difficile. L’école donne des cours en alternance. Les élèves vont en classe soit le matin, soit l’après-midi. Les cours de l’après-midi commencent à 14 h. Le problème, c’est qu’en décembre et en janvier, le soleil se couche à 15 h – ce qui veut dire qu’en hiver, Nadia, et plus tard Tanya, doivent manquer deux jours de classe chaque semaine. Nadia passe tous ses dimanches à étudier et à faire ses devoirs. Comme elle est absente le vendredi et le sabbat, elle ne sait jamais exactement ce qui a été étudié et quels devoirs il faut faire. Quand elle appelle des camarades de classe pour le leur demander, ils feignent de ne rien savoir – sur ordre de l’institutrice. Pour compenser, Nadia étudie assidûment. À la grande surprise de tous, elle termine première de classe ! On pourrait penser que les filles de Valentina ont une enfance solitaire. Mais Nadia et Tanya ne se sentent pas seules. Elles acceptent leur situation et s’en accommodent. À l’école, leurs institutrices parlent contre elles devant toute la classe. Tout le monde les ignore. On étiquette leur famille de folle et de dangereuse, si bien que la plupart des parents ne permettent pas à leurs enfants d’aller chez elles. Lorsque Nadia entre en septième année, on assiste alors à un revirement de situation spectaculaire. Certains enfants du quartier sont souvent seuls

à la maison. Ils viennent de plus en plus souvent chez les filles Ivanov pour qu’elles les aident à faire leurs devoirs. D’autres filles se risquent alors à venir chez elles. Ces filles découvrent – et rapportent à tout le monde – que les Ivanov sont des gens normaux, heureux, et que Nadia et Tanya habitent dans un logement agréable. Ils ont même un poste de radio et un piano ! Les craintes de Valentina au sujet de ses enfants ont disparu. Celle-ci sait désormais qu’il est possible d’être fidèle à Dieu tout en forgeant des liens d’amitié et en étant accepté par la collectivité. Valentina ne peut comprendre pourquoi certains s’attristeraient de leur exil en Sibérie. « Personne, à ce que nous sachions, ne jouit ici-bas d’un bonheur sans nuages, dit-elle. Tout le monde a ses problèmes, ses difficultés. Mais se sont ces épreuves qui nous rendent plus forts. Nous ne faisons qu’essayer de trouver des moyens de les surmonter et de survivre. L’avenir ne nous fait pas peur. Les épreuves nous gardent plus près de Dieu parce qu’alors, nous sentons chaque jour notre besoin d’obtenir ses directives et sa sagesse. » La Sibérie… Région enneigée aux forêts vierges, au vent glacial, peuplée de loups, d’ours, foisonnante de vie sauvage… Mais de tout ceci, Valentina a retiré énergie, joie, paix, et bonheur. En exil, Valentina ? À vous de décider ! n

Barbara J. Huff habite en Floride, aux États-Unis, avec Lee, son mari. Cet article est tiré d’une entrevue avec Valentina lorsque l’auteur habitait en Russie. Sasha, 80 ans, et Valentina, 77 ans, sont à la retraite. Ils habitent à Belgorod. Juin 2015 | Adventist World

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E sprit

de

Ellen G. White

prophétie

Se

donner

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ne grande œuvre est confiée à ceux qui présentent la vérité en Europe. Aucune branche de notre œuvre ne comporte un champ plus important que la Mission européenne centrale. Pensons à la France, à l’Allemagne, avec leurs grandes villes et leurs nombreux habitants. Et que dire de l’Italie, de l’Espagne, et du Portugal, pays libérés de la tyrannie romaine après tant de siècles de ténèbres, et maintenant ouverts à la Parole de Dieu ainsi qu’au dernier message d’avertissement au monde ! Les millions d’âmes en Hollande, en Autriche, en Roumanie, en Turquie, en Grèce, et en Russie ne savent rien des vérités spéciales pour notre temps. Et pourtant, elles sont aussi précieuses au regard de Dieu que nousmêmes. La population comprise dans les seules limites de la mission européenne est quatre fois celle des États-Unis. Une bonne œuvre a déjà été faite dans ces pays. Certains ont reçu la vérité et l’ont répandue en tant que portelumière dans presque tous les pays. Nous comptons près de 300 observateurs du sabbat en Suisse. Il y a des petits groupes en France, en Allemagne, en Italie, et 200 âmes en Russie qui obéissent à la loi de Dieu. Il y a aussi une église de 40 membres tout à l’est, aux portes de l’Asie. En Hollande, le fondement nécessaire à l’établissement d’une église a été posé. En Roumanie et en Corse, quelques-uns cherchent à observer les commandements de Dieu et attendent le retour de Jésus. […]

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A .

W erda n

Un conseil sur la première œuvre missionnaire en Europe peut nous inspirer aujourd’hui

P h oto

Des obstacles à surmonter Chaque fois qu’on établit des missions, des obstacles se dressent et retardent l’œuvre. Il nous faut surmonter le manque d’expérience, les imperfections, les erreurs, les influences profanes. Combien souvent ces choses ont entravé l’avancement de la cause en Amérique ! Nous savons pertinemment qu’il en sera de même en Europe.

entièrement


Dans ces champs étrangers, certains ouvriers se découragent, comme ce fut le cas en Amérique. À l’instar des espions indignes, ils apportent des rapports décourageants. Comme le tisserand mécontent, ils regardent l’envers du tissu. Ils ne peuvent comprendre le plan du Concepteur ; pour eux, tout est confusion. Au lieu d’attendre de discerner les plans de Dieu, ils s’empressent de répandre leur esprit de doute et de ténèbres. Mais en ce qui nous concerne, nous n’apportons pas de tels rapports. Après un séjour de deux ans en Europe, nous ne voyons pas plus de raisons de nous décourager de l’état de l’œuvre que lorsque celle-ci été lancée dans les différents champs de l’Amérique. À cette époque, le Seigneur nous mit à l’épreuve. Ceux qui n’étaient pas suffisamment affermis pour la supporter ne furent ni taillés, ni équarris. Chaque coup de ciseau, chaque coup de marteau attisa leur colère et leur résistance, si bien qu’ils furent mis de côté. Dieu suscita de nouveaux ouvriers et les mit à l’épreuve de la même manière. Tout ceci occasionna, bien évidemment, du retard. Quelle tristesse que de voir de telles pertes ! Certains se disaient qu’elles allaient ruiner le bâtiment ; mais, au contraire, il n’en devint que plus solide grâce au retrait des éléments de faiblesse. Par conséquent, l’œuvre ne cessa de progresser. Jour après jour, on vit clairement que la main du Seigneur guidait toutes choses, et qu’à travers cette œuvre, un grand dessein se poursuivait du début à la fin. En Europe, l’œuvre s’établit exactement de la même manière. Là-bas, la pauvreté se voit partout. C’est l’une des grandes difficultés. La pauvreté retarde le progrès de la vérité, laquelle, comme autrefois, trouve ses premiers convertis parmi les classes plus humbles. Cependant, nous avons fait une expérience semblable dans notre propre pays, à l’est comme à l’ouest des Rocheuses. Ceux qui ont d’abord

Dieu est, dans tout l’univers, la source de la vie, de la lumière et de la joie. Semblables aux rayons de lumière qui jaillissent du soleil, des bénédictions émanent de lui pour se déverser sur toutes ses créatures. accepté ce message étaient pauvres, mais tandis qu’ils établissaient des plans pour accomplir ce qu’ils pouvaient par leurs talents, leurs capacités, et leurs moyens, le Seigneur leur vint en aide. Dans sa providence, il conduisit dans la vérité des hommes et des femmes prospères, et dont le cœur était bien disposé. Ils décidèrent de se servir de leurs ressources financières pour faire briller la lumière sur leurs semblables. Ainsi en sera-t-il aujourd’hui. Mais le Seigneur veut que d’ici là, nous travaillions avec une foi fervente. Aller de l’avant La Parole est allée de l’avant en Europe. Le plus humble serviteur qui travaille au salut des âmes est un ouvrier avec Dieu, un collègue du Christ. Les anges le soutiennent dans son œuvre. Tandis que nous avançons sur le chemin de la providence divine, Dieu continuera à nous ouvrir la voie. Plus grandes seront les difficultés à surmonter, plus grande sera la victoire. […]

Dieu est, dans tout l’univers, la source de la vie, de la lumière et de la joie. Semblables aux rayons de lumière qui jaillissent du soleil, des bénédictions émanent de lui pour se déverser sur toutes ses créatures. Dans son amour infini, il accorde aux hommes le privilège de participer à la nature divine, et de répandre à leur tour les mêmes bénédictions sur leurs semblables. C’est l’honneur le plus élevé et la plus grande joie que Dieu puisse accorder à des hommes. Ce sont ceux qui prennent part à des œuvres d’amour qui parviennent à s’unir le plus étroitement à leur créateur. Quiconque refuse de devenir « ouvrier avec Dieu » – l’homme qui, pour satisfaire les désirs de son égoïsme, ignore les besoins de ses semblables ; l’avare qui entasse ses trésors ici-bas – détourne de lui les plus riches bénédictions que Dieu peut lui donner. Mes frères, « vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour vous s’est fait pauvre, de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis ». « Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu’il a reçu ». Tandis que nous nous remémorons les innombrables grâces de notre Dieu, que nous méditons son amour incomparable, et que nous contemplons le merveilleux sacrifice de notre rédempteur, puisse la reconnaissance s’éveiller dans notre cœur, jusqu’à ce qu’elle allume une flamme de l’amour sacré qui se déversera sur les âmes, aussi loin qu’en Europe. n

Ce qui précède est tiré de l’article intitulé « Our Missions in Europe », publié dans Advent Review and Sabbath Herald le 6 décembre 1887. Les adventistes du septième jour croient qu’Ellen G. White (1827-1915) a exercé le don de prophétie biblique pendant plus de 70 ans de ministère public.

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P atrimoine

L’esprit de l année

David Trim

L

es adventistes en quête d’inspiration se penchent depuis longtemps sur la vie de leurs pionniers. Tandis que nous nous préparons pour la 60e session de la Conférence générale qui se tiendra en juillet 2015, à San Antonio, au Texas (États-Unis), nous pouvons tirer des leçons et découvrir des éléments édifiants de la première session fondatrice, laquelle s’est tenue il y a 152 ans à Battle Creek, au Michigan, soit en mai 1863. Aujourd’hui, l’expression « Les dirigeants adventistes se sont réunis » nous paraît bien évidente ! Mais seulement 32 mois avant cette session de 1863, nul n’aurait pu en dire autant. Car ce n’est que lors d’une première réunion à Battle Creek le 1er octobre 1860 que les croyants avaient pris la décision suivante : « Voté de nous appeler “adventistes du septième jour” »1. Avant cela, l’appellation adventistes du septième jour avait été utilisée aussi souvent par des ennemis – de manière péjorative – que par les quelques membres du mouvement naissant, lequel avait émergé après la grande déception de 1844, sur le fondement du sabbat du septième jour, de l’immortalité conditionnelle, et du ministère d’intercession de JésusChrist dans le sanctuaire céleste. À cette réunion de 1860, il fallut quatre jours de débat pour parvenir au consensus suivant : si les membres du peuple du reste de Dieu organisaient officiellement leurs églises locales et adoptaient un nom commun pour euxmêmes, cela ne signifierait aucunement qu’ils retournaient à Babylone. Mais ce fut le plus loin qu’ils purent aller. L’idée de toute organisation au-delà de la congrégation locale était, à leurs yeux, inacceptable.

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La première session de la Conférence générale

Ci-dessus, à gauche : UN APPEL REFUSÉ : James White, l’un des fondateurs de l’Église adventiste du septième jour, fut élu président lors de la première session de la Conférence générale, en 1863. Cependant, il refusa cet appel. Ci-dessus, à droite : C’EST OFFICIEL : Lettre de créance écrite à la main pour J. N. Andrews, dans le cadre de la session de la Conférence générale de 1864.

DÛMENT ÉLUS : Les trois premiers dirigeants de la Conférence générale (à partir de la gauche : Eli Walker, trésorier ; John Byington, président ; et Uriah Smith, secrétaire.


Les fédérations et la Conférence générale Chose absolument remarquable, en l’espace de deux ans et demi, les adventistes au Michigan, en Iowa, au Vermont, au Wisconsin, en Illinois, au Minnesota, et dans l’État de New York mirent sur pied sept associations d’églises indépendantes qu’ils appelèrent fédérations – deux en Iowa, une couvrant l’Illinois et le Wisconsin, les autres couvrant chacune un État. Plus tard, les deux associations en Iowa fusionnèrent. Cependant, pour de nombreux adventistes, on avait affaire non à une, mais à six confessions adventistes du septième jour. Ainsi, en mars 1863, James White, le dirigeant non officiel (mais incontesté) des adventistes, publia dans Advent Review and Sabbath Herald – le journal qui unissait les croyants largement éparpillés sur un vaste territoire (journal alors appelé simplement Review and Herald, et aujourd’hui, Adventist Review) – un appel à organiser une « Conférence générale ». L’expression Conférence générale avait déjà été utilisée par les millérites au début des années 1840. En fait, Joseph Bates avait été le président d’une telle conférence. Dans les années 1850, les adventistes qui observaient le sabbat du septième jour utilisaient cette expression dans le cadre de réunions ouvertes à tous les adhérents des doctrines distinctives des observateurs du sabbat – c’est-à-dire un congrès, ou une réunion, de nature générale plutôt que locale. Cependant, en 1860, plusieurs confessions protestantes aux États-Unis utilisaient le terme fédération pour une association permanente de congrégations, et c’était cette utilisation que les fédérations d’État avaient empruntée. En outre, les mennonites, les baptistes, et les méthodistes utilisaient l’expression Conférence générale pour une association de telles fédérations. Les adventistes, dont nombre d’entre eux étaient d’anciens baptistes et méthodistes, étaient sûrement au courant de cette utilisation. L’appel de James White qui parut dans le numéro du 10 mars 1863 de

la Review allait comme suit : « Nous recommandons qu’une session de la Conférence générale soit tenue en lien avec la Fédération du Michigan, à Battle Creek, aussitôt qu’une telle session pourra être convoquée. […] Nous supposons que les frères d’autres États, et ceux du Canada, désireront envoyer soit des délégués, soit des lettres contenant leur opinion sur la meilleure marche à suivre, ainsi que leurs requêtes lors de cette Conférence générale2. » Cet appel faisait allusion à d’importants sujets d’intérêt commun pouvant y être discutés. Mais pour certains observateurs du sabbat, il ne s’agissait que d’une convocation à une réunion ordinaire. James White suggéra idéalement la fin de mai, et peu après, tous convinrent d’une date. Le premier jour de la première session Mercredi le 20 mai 1863, 20 dirigeants du mouvement adventiste embryonnaire se réunirent à Battle Creek. Certains arrivèrent seulement au cours de la journée. Ce ne fut donc qu’à 18 heures qu’ils se réunirent au deuxième temple adventiste à Battle Creek. Dix-huit délégués de cinq des six fédérations d’État existantes – Michigan, New York, Illinois et Wisconsin, Minnesota, et Iowa – se présentèrent. La Fédération du Vermont (laquelle incluait des églises au Québec, le long de la frontière canadienne) n’envoya pas de délégués à Battle Creek. Par contre, deux délégués furent envoyés par les églises adventistes en Ohio, lesquelles devaient cependant s’organiser en fédération. Étaient aussi présents de nombreux membres de l’église de Battle Creek, non en tant que délégués officiels de la Fédération du Michigan, mais plutôt à titre d’observateurs. Tous les délégués officiels étaient des hommes. Au moins une femme – Ellen White – se trouvait parmi les observateurs. Les 20 délégués commencèrent par élire un président et un secrétaire temporaires. Jotham M. Aldrich fut élu

P H O T O S : E LL E N G . W HI T E E S T A T E , A R C HI V E S D E L A G É N É R A L E , E T C E N T R E D E R E C H E R C H E A D V E N T IS T E

C O NF É R E N C E

en tant que président, et Uriah Smith, en tant que secrétaire. Jotham Aldrich, âgé de 35 ans seulement, n’était converti que depuis 1860. Uriah Smith, lui, n’avait que 31 ans. Chose remarquable, il n’était pas un délégué, mais l’un des observateurs de Battle Creek. Ces deux faits nous révèlent que parmi les fondateurs de notre Église, beaucoup d’entre eux étaient jeunes. Ils n’étaient ni snobs, ni exclusifs. Quand ils discernaient un talent, ils l’utilisaient pour répandre le message du troisième ange. Après l’élection d’un président et d’un secrétaire, les délégués et les observateurs chantèrent ensemble le cantique n° 233, « Long Upon the Mountains », d’Annie R. Smith. Ce cantique était tiré du recueil de cantiques que James White avait publié en 1861 (ce recueil étant lui-même une révision d’un premier recueil qu’il avait imprimé en 1849). Ensuite, John N. Loughborough, du Michigan, Charles O. Taylor, de l’État de New York, et Isaac Sanborn, du Wisconsin, furent choisis pour former un comité d’inspection et de vérification des lettres de créance des délégués. Comme nous le voyons, les fondateurs de la Conférence générale aimaient chanter, et comprenaient l’importance des procédures et des comités dirigés en bonne et due forme. Ainsi, certaines caractéristiques de notre Église remontent à nos origines mêmes ! Ensuite, les délégués présentèrent leurs lettres de créance pour approbation. Aucun de ces documents originaux n’existe encore. Par contre, on trouve des lettres de créance de la session de 1864, dont l’une d’entre elles paraissant dans cet article. Le premier comité de la Conférence générale ayant complété sa révision (le procédé fut bref puisqu’il n’y avait qu’une vingtaine de lettres à réviser), la session fut ajournée jusqu’au lendemain matin. L’établissement de la Conférence générale Le lendemain, jeudi 21 mai 1863, fut le grand jour. La première étape consistait à choisir huit hommes pour la rédaction

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P atrimoine

d’une constitution : Isaac Sanborn, du Wisconsin ; John Loughborough et Joseph H. Waggoner, du Michigan ; John N. Andrews et Nathan Fuller, de l’État de New York ; B. F. Snook, de l’Iowa ; Washington Morse, du Minnesota ; et H. F. Baker, de l’Ohio. Ils fournirent un rapport si promptement qu’un travail préliminaire avait certainement dû être fait avant la session. Ensuite, la constitution fut approuvée à l’unanimité. La Conférence générale des adventistes du septième jour fut ainsi officiellement établie. Plus qu’une réunion périodique, cette nouvelle association permanente disposant d’une constitution, de trois dirigeants (président, secrétaire, trésorier), et d’un comité exécutif, tiendrait des sessions annuelles. On tint ensuite des élections. John Byington fut finalement élu président (il succéda à J. M. Aldrich) ; Eli Walker (un autre membre local de Battle Creek qui n’était pas un délégué de la Fédération du Michigan) fut élu en tant que trésorier ; et enfin Uriah Smith, en tant que secrétaire. George Amadon, un frère du Michigan, et John Andrews furent élus pour former, avec John Byington, le comité exécutif. Ensuite, on forma un comité de rédaction (J. N. Loughborough, I. Sanborn, W. H. Brinkerhoff, J. M. Aldrich, et W. Morse) quant à l’ébauche d’un modèle de constitution pour les fédérations d’État. On ajourna ensuite la session jusqu’au samedi soir 23 mai. Après le coucher du soleil, les délégués approuvèrent le modèle de constitution (que toutes les fédérations désirant se joindre à la Conférence générale devraient adopter), et établirent un autre comité (James White, John Andrews, et Uriah Smith) devant fournir un rapport à la session de 1864 sur les règlements que les églises locales devraient suivre une fois organisées. C’est ainsi que la session de 1863 se termina. Alors que la « Conférence générale » à la fin de 1860 avait duré quatre jours entiers, la première session de la Conférence générale traita ses affaires en un jour complet plus deux courtes réunions en soirée.

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Honnêteté, amour, et humilité Ce qui est frappant, c’est tout ce que les délégués accomplirent en très peu de temps. Il faut dire qu’en présence d’un désaccord, nos pionniers étaient capables de débats musclés. Lorsque leurs opinions différaient, ils le disaient sans détour. Mais la tendance de nos pères à s’exprimer franchement ne doit pas être mal comprise. Le premier jour de la réunion de 1860, James White commença son premier discours en s’adressant au président – une procédure parlementaire appropriée. Mais il le fit de façon vraiment unique, le président n’étant nul autre que Joseph Bates, ami de James depuis 20 ans. Voici donc ses paroles d’ouverture : « Mon frère le président (permettez-moi de vous appeler ainsi, parce que « Monsieur » me paraît excessivement froid)3. » L’utilisation de « Mon frère le président » plutôt que de l’orthodoxe « M. le président » montre que nos fondateurs avaient tout investi dans le mouvement du second avènement de Jésus. Ils étaient liés par les liens d’une affection profonde. Même s’il leur P H O T O S :

arrivait d’être vivement en désaccord, ils chantaient et priaient ensemble. Il y eut moins de débats en 1863 qu’en 1860, d’abord parce qu’un esprit chrétien prévalait, et ensuite parce que les délégués avaient largement atteint un consensus sur les points clés avant leur arrivée. Dans un rapport publié dans le numéro suivant de la Review, Uriah Smith écrivit avec satisfaction : « Aucune de nos réunions précédentes ne semble avoir été caractérisée par un tel sentiment d’unité et d’harmonie. Dans toutes les décisions importantes prises lors de cette réunion […] nous n’avons entendu aucune voix dissidente. Nous […] doutons même qu’il y ait eu une seule pensée dissidente4. » C’est la raison pour laquelle ils accomplirent tant de choses en un seul jour. Comme on l’a suggéré plus haut, certains des huit membres du comité de constitution avaient sûrement fait une ébauche à l’avance. Voilà qui était entièrement approprié, car tous ceux qui s’étaient rencontrés à Battle Creek en 1863 savaient ce dont ils avaient besoin pour être plus unis, plus organisés, afin d’accomplir, dans les termes votés le 23 mai 1863, « la

E LL E N G . W HI T E E S T A T E , A R C HI V E S D E L A C O NF É R E N C E G É N É R A L E , E T C E N T R E D E R E C H E R C H E A D V E N T IS T E


À gauche : ÉLECTION TEMPORAIRE : Jotham M. Aldrich et Uriah Smith furent élus temporairement en tant que président et secrétaire, respectivement. Ci-dessous : COMITÉ CONSTITUTIONNEL (à partir de la gauche) : B. F. Snook, Isaac Sanborn, Joseph H. Waggoner, John Loughborough, J. N. Andrews, Nathan Fuller, Washington Morse, et H. F. Baker (pas de photo) préparèrent la première ébauche de la constitution de la Conférence générale.

grande œuvre qui consiste à répandre la lumière sur les commandements de Dieu, la foi de Jésus, et les vérités relatives au message du troisième ange ». Comme le préambule à la constitution de la Conférence générale le déclarait, celle-ci fut fondée « dans le but d’assurer l’unité et l’efficacité dans l’œuvre, et de promouvoir les intérêts généraux de la cause de la vérité présente5. » Ceci nous révèle autre chose sur nos fondateurs. En 1863, ils furent on ne peut plus clairs – peu importe les débats des années 1850 : l’unité était essentielle à l’accomplissement de leur mission divinement assignée. Cette mission, plutôt que des considérations personnelles, dominait vraiment leur esprit. Nous pouvons en être sûrs parce que, malgré le commentaire d’Uriah Smith, il y eut un sujet de désaccord en 1863. James White fut élu à l’unanimité à la présidence. Cependant, il refusa cet appel. Après un temps considérable de discussion, les croyants insistèrent vivement sur les raisons pour lesquelles il devrait accepter ce poste, et lui, pourquoi il ne le devrait pas. Sa renonciation fut

finalement acceptée. John Byington fut élu en tant que président à sa place6. James ne donna aucune raison précise pour son refus. Néanmoins, je pense qu’on peut aisément la deviner. S’étant fait le champion de l’organisation pendant plusieurs années, il désirait sûrement qu’il soit clair dans l’esprit de tous qu’il l’avait fait parce que c’était ce dont le mouvement avait besoin, et non parce qu’il en briguait la présidence. Sa femme étant Ellen White, il est presque certain qu’il voulait éviter toute comparaison aux mormons Joseph Smith et Brigham Young, tous deux présidents de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, mais aussi prophètes autoproclamés. James avait plusieurs défauts de caractère, mais ses qualités personnelles ne furent jamais autant manifestes qu’en ce moment-là, alors qu’il débattait longuement avec ses frères pour qu’ils ne fassent pas de lui leur dirigeant. Il mit l’unité et la mission de la nouvelle confession audessus de toute considération personnelle. Un esprit évangélique Entre l’ajournement de la session le jeudi soir et sa reprise le samedi soir, les dirigeants adventistes se livrèrent à leur activité préférée : l’évangélisation. Le vendredi 22 mai, la tente d’évangélisation de la Fédération du Michigan (que les générations adventistes suivantes appelleraient « la grande tente ») « fut montée sur la pelouse » près des bureaux de la Review and Herald, comme le rapporta Uriah Smith. Huit réunions d’évangélisation s’y tinrent, avec la participation de délégués, interrompues par un service de culte le sabbat 23 mai, également tenu dans le second temple. Les procédures de la session se conclurent finalement par huit baptêmes le matin du dimanche 24 mai7. Un dernier mot sur nos fondateurs. Ceux-ci considéraient les comités, les procédures parlementaires et l’organisation seulement comme des moyens d’arriver à une fin. La fin qu’ils avaient en vue, c’était la fin des temps, et le retour de Jésus.

L’esprit de l’année 1863 À l’approche de la 60e session de la Conférence générale qui se tiendra à San Antonio, l’esprit de l’année 1863 est toujours pertinent pour les adventistes, et pour l’avenir du mouvement du second avènement de Jésus. Il nous faut le même engagement envers l’unité et la mission ; nous devons continuer à suivre des procédures convenables et bien établies ; et il nous faut la même volonté d’utiliser tous les membres d’église, peu importe leur âge ou toute considération autre que leurs talents et leur engagement. Il nous faut le même désir d’un dialogue clair, mais aussi le même amour mutuel, en tant que frères et sœurs en Christ, et le même empressement à placer la mission prophétique de cette Église au-dessus de toute considération personnelle. Sans ces caractéristiques, la Conférence générale n’aurait pas été établie en 1863 ; sans elles, notre Église ne se serait pas établie dans le monde entier. Ce n’est que si nous possédons ces caractéristiques et cultivons une relation personnelle solide avec notre Seigneur et sauveur Jésus-Christ que nous pourrons accomplir la mission prophétique confiée aux adventistes, lesquels s’unirent pour la mission lors de la première session de la Conférence générale, en 1863. n 1 « Fifth

Session », Review and Herald, 23 octobre 1860. White], « General Conference », Review and Herald, 10 mars 1863. 3 « Business Proceedings », Review and Herald, 9 octobre 1860. 4 Uriah Smith, « The Conference », Review and Herald, 26 mai 1863. 5 « Report of General Conference », Review and Herald, 26 mai 1863. 6 Ibid. 7 Uriah Smith, « The Conference ». 2 [James

David Trim est directeur du Département des archives, des statistiques, et de la recherche de la Conférence générale, à Silver Spring, au Michigan (États-Unis). Juin 2015 | Adventist World

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L A

B I B L E

R É P O N D

Pourquoi certaines versions bibliques rendent-elles Aggée 2.7 par « Les trésors de toutes les nations viendront » (LSG) plutôt que par « Et l’objet du désir de toutes les nations viendra » (DRB) ?

Trésors ou désir ?

La réponse à votre question est quelque peu technique parce qu’elle implique des questions de syntaxe et de grammaire hébraïques. Ce passage a été considéré pendant longtemps comme une prophétie messianique. Mais comme on peut le voir dans des traductions plus récentes, la plupart des commentateurs bibliques ont abandonné cette interprétation. J’essaierai donc d’expliquer certaines difficultés du texte, et apporterai ensuite des arguments soutenant l’une des traductions. 1. Le problème. En hébreu, le verbe traduit par « viendront » est à la troisième personne du masculin/féminin pluriel. Par contre, le nom traduit par « trésors/désir » (khemdat) est au féminin singulier. Le nombre du verbe (pluriel) ne s’harmonise donc pas avec le nombre du nom (singulier). Ceci signifie que « trésors/désir » pourrait difficilement être le sujet du verbe. Par conséquent, la meilleure traduction ne peut être « l’objet du désir […] viendra ». Il y a un second problème. Le nom khemdat pourrait être traduit par « désir » ou « de grande valeur/précieux ». Comment savoir lequel des deux convient à ce passage ? Comme vous le voyez, ces problèmes ouvrent la porte à des interprétations et à des traductions différentes. 2. Traductions nouvelles possibles. Pour résoudre le problème d’un nom au singulier par opposition à un verbe au pluriel, certains ont suggéré que dans le cas du nom « trésors/désir », désir a un sens collectif. En d’autres termes, bien qu’il soit au singulier, sa signification, elle, est au pluriel. C’est là une solution possible, mais la traduction « Et l’objet du désir de toutes les nations viendra [au temple] » n’est pas claire. D’autres trouvent cette suggestion trop faible. Par conséquent, ils préfèrent suivre la traduction grecque, dans laquelle le nom hébreu khemdat est traduit au pluriel. Dans ce cas, khemdat (singulier) est changé pour khamudot (pluriel). Remarquez que seules les voyelles ont été changées. C’est aussi une solution possible, mais puisqu’elle corrige le texte hébreu, elle n’est pas « désirable ». De telles difficultés ont conduit d’autres commentateurs à dire que la meilleure traduction devrait être « Elles [les

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nations] viendront/apporteront les trésors de toutes les nations ». C’est un peu mieux. Mais ce qu’il faut savoir, c’est si khemdat signifie « désir » ou « trésors ». Ils soutiennent que « trésors » est soutenu contextuellement parce qu’il est spécifiquement mentionné dans le verset suivant (v. 8). Ainsi, le Seigneur promet à son peuple que les nations, en un acte d’hommage envers lui, fourniront des ressources financières nécessaires pour la construction du temple (voir Es 60.5 ; Za 14.14,17). 3. L’objet du désir de toutes les nations. À mon avis, mieux vaut travailler avec le texte hébreu tel qu’il est, et rendre le texte comme suit : « Elles [toutes les nations mentionnées dans Aggée 2.7] viendront à l’objet du désir de toutes les nations, et je remplirai de gloire [la gloire du Messie] ce temple. » Permettez-moi d’expliquer. Premièrement, le nom khemdat désigne ce qui a une grande valeur, et par conséquent, est désirable. Il ne s’applique pas seulement aux choses, mais aussi aux rois israélites en tant que « désir » du peuple, c’est-à-dire le roi qu’ils veulent (1 S 9.20 ; comparer avec 2 Ch 21.20 ; voir Dn 9.23 ; 10.11,19). Deuxièmement, Aggée 2.7 est précédé contextuellement par la description d’une manifestation de Dieu (une théophanie) qui ébranle le cosmos, y compris, d’une manière particulière, les nations de la terre. Dieu vient avec puissance, et du coup, les nations trouvent en le Messie ce que leur cœur désire par-dessus tout. Troisièmement, la référence à l’or et à l’argent dans Aggée 2.8 indique que pour Dieu, ces choses ne sont pas si importantes que ça. Ce qui importe, c’est que sa gloire, manifestée par le Messie, remplira le nouveau temple, ce qui entraînera la paix (v. 9). Quatrièmement, on trouve aussi dans Aggée 2.21-23 la combinaison d’une théophanie et d’une prophétie messianique. La présence puissante de Dieu qui ébranle le cosmos est utilisée pour présenter une autre prophétie messianique. Zorobabel, un homme de descendance royale, était un prototype du nouveau David, le Messie qui viendrait et deviendrait le « sceau de Dieu » (voir Jr 22.24-30), c’est-à-dire qu’il serait investi de l’autorité royale en tant que serviteur choisi de Dieu (Ag 2.23). Puisse Christ continuer à être l’objet du désir de notre cœur ! n

Ángel Manuel Rodríguez a été, avant sa

retraite, le directeur de l’Institut de recherche biblique de la Conférence générale.


É tude

biblique

Vivre par la puıssance du Saint-Esprit Mark A. Finley

L

’un des grands défis des chrétiens ne concerne pas forcément ce qu’ils croient, mais plutôt leur façon de vivre. Les croyances sont importantes, certes, car elles façonnent notre compréhension de la vie et nous amènent à procéder aux changements qui s’imposent. Correctement comprises, les vérités bibliques transforment notre vie par la puissance du Saint-Esprit. Or, si nos croyances ne font pas grand différence dans notre façon de vivre, c’est que nous n’avons pas vraiment saisi leur objectif. Dans notre leçon de ce mois-ci, nous allons découvrir comment le Saint-Esprit nous rend capables de mener une vie pieuse grâce à la mise en pratique des vérités auxquelles nous croyons.

1 Comparez Ésaïe 42.1-4 et Matthieu 12.18-21, puis décrivez l’impact du Saint-Esprit sur la vie et le ministère de Jésus. Jésus fut non seulement conçu du Saint-Esprit (Lc 1.35), mais il accomplit aussi son ministère par la puissance de l’Esprit (Lc 4.14), et fit face aux tentations de Satan dans le désert par la force de l’Esprit (Mt 4.1). À son exemple, le Seigneur nous invite à mener une vie remplie de l’Esprit.

2 Quel impact le Saint-Esprit a-t-il sur notre vie quotidienne ? Lisez Romains 8.11-14. Une lecture attentive de ces versets révèle que le Saint-Esprit fait trois choses très pratiques pour chacun des croyants. Premièrement, il nous donne une vie spirituelle (v. 11). Deuxièmement, il nous rend capables de triompher des inclinations et des désirs de la chair (v. 13). Troisièmement, il nous amène à saisir la réalité que bien que nous vivions dans ce monde, nous sommes enfants de Dieu (v. 14).

3 Lisez Éphésiens 3.14-21. Qu’est-ce que Paul désirait ardemment pour les croyants d’Éphèse ? Selon lui, quel rôle l’Esprit jouait-il dans leur vie ? P H O T O

:

V aer i a

R odr i g ue s

4 Lisez Galates 3.1-5. Qu’est-ce qui tourmentait Paul à l’égard des croyants en Galatie ? Quelle erreur tragique certains d’entre eux faisaient-ils ? Comment appliquer le conseil de Paul dans notre vie ? De toute évidence, certains chrétiens en Galatie tentaient de s’appuyer sur leurs propres forces plutôt que sur la puissance du Saint-Esprit pour vivre chrétiennement. Toute tentative de repousser les tentations du malin par nos propres forces est vouée à l’échec. Mais si nous luttons contre le mal par la puissance du Saint-Esprit, la victoire nous est assurée.

5 Que nous disent les auteurs bibliques suivants sur le ministère du Saint-Esprit dans la vie de chaque croyant ? Lisez Jacques 4.5 ; 1 Pierre 3.18 ; 1 Jean 3.24. 6

Selon Jésus, quel est l’un des rôles du SaintEsprit ? Lisez Jean 14.17 ; 16.13. Le Saint-Esprit nous révèle la vérité sur Jésus et sur sa Parole, puis nous fait comprendre celle-ci et les vérités qu’elle contient. Grâce à son œuvre dans notre cœur, nous vivons en harmonie avec ces vérités éternelles. Nous pouvons louer Dieu de ce que son Esprit non seulement nous guide dans toute la vérité, mais nous rend aussi capables de la mettre en pratique. Nous avons de quoi nous réjouir, car celui qui nous révèle la vérité change aussi notre vie par elle, afin que nous puissions refléter son amour devant nos amis et nos voisins. Connaître la vérité est une chose ; est toute autre chose d’avoir le cœur brisé par le Saint-Esprit et une vie transformée grâce à la puissance de sa présence en nous. En cet instant même, pourquoi ne pas inviter le Saint-Esprit dans votre vie ? Demandez-lui de vous donner la force de vivre la vérité à laquelle vous croyez. n

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DES IDÉES À PARTAGER En songeant à notre passé, nous avons tous, un jour ou l’autre, du remords, et ce, même si nous ne voyons que de façon partielle. Que nous révélera donc l’éternité ?

Courrier

Une branche de l’Association internationale de la liberté religieuse Merci pour l’article de Rhoma Tomlison intitulé « En Jamaïque, l’Église adventiste établit une branche de l’Association internationale de la liberté religieuse » (avril 2015). Quel Dieu puissant nous servons ! Je ne peux oublier les jours où, alors que j’étais un jeune homme et que j’habitais en Jamaïque, j’ai accepté le message adventiste et les défis qui l’accompagnent. Certains d’entre eux étaient presque insupportables. Les gens étiquetaient d’« adventistes » ce qu’ils voulaient bien que nous soyons. À cause de notre religion, ils refusaient de nous engager ou de nous accorder de l’aide sociale. Aujourd’hui, les choses ont bien changé ! Trevor Bonney New York, États-Unis

Un mot d’avertissement : souvenez-vous qu’Ellen White nous prévient que Rome fait tout ce qui est en son pouvoir pour restreindre la liberté qu’actuellement nous semblons célébrer. Derrick Baker Jamaïque

Prièrew

Un pasteur centenaire se souvient Je vous écris au sujet de l’article intitulé « Un pasteur centenaire se souvient », d’Andrew McChesney (avril 2015). Je suis né en Zambie. J’ai fréquenté le pensionnat Anderson, en Rhodésie – aujourd’hui le Zimbabwe – dans les années 1960 et 1970. J’avais alors 10 ans. Si vous saviez combien de fois nous, les enfants, avons chipé de quoi manger dans les vergers du voisinage et dans les réserves du camp-meeting – et pourtant, nous ne manquions de rien ! Nous avions de l’argent de poche et recevions même, chaque semaine, un colis de nourriture de la ville, ou du gâteau de la maison. Mais pourquoi faisions-nous ça ? Nous nous sommes fait prendre à maintes reprises. On nous a donné des coups de trique, sans compter des punitions pénibles… Oui, vous l’avez sans doute deviné – creuser des trous dans un sol dur et rocailleux. Aujourd’hui, je remercie Dieu pour ces professeurs qui s’intéressaient suffisamment à nous pour nous corriger. Quand le péché atteint un point culminant, il produit la mort. En faisant du

– Gordon Cochran, Australie

sentiment au lieu de reprendre ceux qui désobéissent – même s’ils ne volent que du grain ou un fruit – nous les détruisons. Il y a des conséquences éternelles à la tolérance au péché. En songeant à notre passé, nous avons tous, un jour ou l’autre, du remords, et ce, même si nous ne voyons que de façon partielle. Que nous révélera donc l’éternité ? Même si nous vivons à une époque difficile, remercions Dieu, élevons-nous à un niveau supérieur, et efforçons-nous d’obéir à Christ et à Dieu. Gordon Cochran Australie

Quand les espèces changent Merci beaucoup pour l’article « Quand les espèces changent », de L. James Gibson (mars 2015). Qu’il est intéressant et édifiant de voir un scientifique au service

LOUANGE

S’il vous plaît, priez pour que nous puissions avoir enfin une église. Notre congrégation compte de nombreux membres, mais notre église est très petite. Sabati, Madagascar Priez s’il vous plaît pour que je puisse épargner rapidement et suffisamment pour m’acheter une voiture. Je pourrai

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ainsi aider ma mère qui est veuve et souffre de solitude. Beth, États-Unis Je vous demande de prier pour que je mette au monde un bébé normal et en pleine santé. Comme il s’agit d’un gros bébé, je devrai accoucher par césarienne. Sarah, Royaume-Uni

Je vous demande de prier pour ma mère. Priez aussi pour que je me trouve un emploi ainsi qu’une épouse. Vincent, Kenya J’espère terminer mon doctorat bientôt. Cependant, j’ai des problèmes avec mon conseiller. J’ai besoin de vos prières. Merci ! Andrea, États-Unis


de l’Église se colleter avec des questions scientifiques qui ne sont apparemment pas sur la même longueur d’onde que l’interprétation traditionnelle qu’a l’Église des Écritures ! Cependant, l’explication d’une adaptation et d’une évolution des animaux se produisant lentement sur de longues périodes de temps est, pour moi, un profane, plus raisonnable que l’idée que Satan, animé de mauvaises intentions, ait miraculeusement ordonné des changements dans l’anatomie et le fonctionnement de nombreux animaux qui feraient d’eux des prédateurs. Michael Wortman Caroline du Nord, États-Unis Étude biblique Toutes mes félicitations à Mark Finley pour les études bibliques qu’il donne aux lecteurs de Adventist World ! J’ai particulièrement apprécié l’étude du numéro de novembre 2014, laquelle traitait de la paix. Puisse Mark Finley être constamment inspiré de Dieu pour nous donner davantage de tels messages. Gloria Ayimwaa Adu Kumasi, Ghana Appréciation Merci pour le message spirituel que nous recevons grâce à Adventist World. Ivan Kateregga Mityana, Ouganda Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : letters@ adventistworld.org. Rédigez votre lettre clairement et tenez-vous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.

Croyance et moralité

Est-il nécessaire de croire en Dieu pour discerner le bien du mal ? Des gens des pays suivants disent oui.

Canada

31% Grande-Bretagne

États-Unis

Brésil

53 % 86 %

20 %

Corée du Sud 54% Chine 14 % Indonésie

99 %

Source : Pew Research/Global Attitudes

Ravivés par sa Parole Un monde de découvertes à travers la Bible Dieu nous parle par sa Parole. Joignez-vous à d’autres croyants (de plus de 180 pays) qui lisent un chapitre de la Bible chaque jour. Pour télécharger le calendrier de lectures bibliques quotidiennes, visitez le site www.RevivedbyHisWord.org, ou inscrivez-vous pour recevoir le chapitre quotidien de la Bible par courriel. Pour vous joindre à cette initiative, commencez ici : 1 er JUILLET 2015 • Apocalypse 4

Priez le Seigneur pour que je puisse me marier cette année. Nous attendons un certificat d’une ambassade. Priez aussi pour mon père, ma grand-mère, et un ami qui a besoin d’aide financière et/ou d’une guérison. Margaret, Indonésie

Je vous demande de prier pour mon amie. Elle n’a aucune nouvelle de ses quatre enfants adultes depuis quatre ans (aucun coup de fil, aucune lettre). Son angoisse est telle qu’elle a des idées suicidaires. Priez aussi pour que ma grossesse se déroule bien. Cécilia, Martinique

Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : prayer@adventistworld.org ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.

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Il y a

ans

Le 13 juin 1963, Vaiola Kerisome s’éteignit à Niue, une île du Pacifique. En mars 1909, Joseph E. Steed, un Australien alors à Samoa, entra en contact avec Vaiola Kerisome, une insulaire de Niue. Cette femme accepta le message adventiste. Au mois de janvier suivant, elle accompagna Joseph Steed en Australie, et étudia à l’Institut d’enseignement supérieur d’Avondale. En 1915, après avoir contribué à l’œuvre auprès des Maori en Nouvelle-Zélande, Vaiola retourna à Niue. Finalement, elle épousa Allan Head, un homme d’affaires anglais de l’île. Travaillant seule et sans rémunération, elle servit l’Église sur l’île en donnant des études bibliques, en enseignant chez elle trois jours par semaine, en dirigeant l’École du sabbat des enfants, en traduisant Patriarches et prophètes en niuéen, et en discipulant les membres baptisés. Reconnaissant ses talents éducatifs, Sir Maui Pomare, ministre des Affaires insulaires de la Nouvelle-Zélande, l’encouragea à assumer les fonctions d’enseignante et à mettre sur pied un programme d’éducation sur l’île. Dans les années qui suivirent, on lui donna à Niue le nom de « mère de l’éducation ».

Un animal ? Pourquoi pas ? Ceux qui ont des animaux de compagnie font moins d’anxiété, ont une pression artérielle plus basse, et jouissent d’une meilleure santé cardiovasculaire. Une étude a démontré que les femmes qui ont des chiens font moins de stress cardiovasculaire quand elles sont avec eux plutôt qu’avec leurs amis humains. Pourquoi ? Parce qu’un chien ne juge pas ! Source : The Rotarian P H O T O :

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M i g ue l

Saavedra

top Voici les pays au taux de croissance annuel le plus élevé, y compris l’immigration et la migration, de 2010 à 2014 : O m a n 7,9 % Q ata r 5,9 % S o u d a n d u S u d 4 % N iger 3,9 % K owe ï t 3,6 % Source : United Nations State of World/USA Today

4,7 Litres Les adultes ont, en moyenne, 4,7 litres de sang dans le corps. L’idée des transfusions sanguines remonte à il y a environ 350 ans. Certains croyaient alors que la transfusion de sang d’animaux dociles aux humains pouvait calmer ceux qui étaient sujets aux explosions de colère. Source : The Rotarian

L’espérance ne tient pas de la magie. Elle se gagne difficilement. L’espérance, ce n’est pas ce que l’on a, mais ce que l’on fait. –F rank Bures, Minneapolis, Minnesota, États-Unis


Des

R E P SU aliments

Il a été démontré que les aliments suivants augmentent l’énergie, soulagent la douleur, brûlent les graisses, et stimulent le métabolisme. Augmentation de l’énergie

Soulagement de la douleur

Endurance : flocons d’avoine Poussée d’énergie : raisins secs Maintien de l’équilibre des électrolytes : bananes

Lutte contre la nausée, réduction de la douleur musculaire : gingembre Neutralisation des radicaux libres : griottes (cerises acidulées) Soulagement des douleurs articulaires : curcuma

Stimulation du métabolisme

Réduction de la faim : pistaches Endurance : betteraves Brûlement des graisses : edamame (fèves immatures de soja)

Construction musculaire

Réparation musculaire : œufs Construction musculaire : petit-lait Source : Women’s Health

top Les

P H O T O

Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Éditeur adjoint Claude Richli Directeur international de la publication Pyung Duk Chun Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Jairyong Lee, chair; Akeri Suzuki, Kenneth Osborn, Guimo Sung, Pyung Duk Chun, Suk Hee Han Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi, Kimberly Luste Maran, Andrew McChesney Rédacteurs basés à Séoul, Corée Pyung Duk Chun, Jae Man Park, Hyo Jun Kim Rédacteur en ligne Carlos Medley Gestionnaire des opérations Merle Poirier Rédacteurs extraordinaires Mark A. Finley, John M. Fowler Conseiller principal E. Edward Zinke Directrice des finances Rachel J. Child Assistante d’édition Marvene Thorpe-Baptiste Conseil de gestion Jairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun, Karnik Doukmetzian, Suk Hee Han, Kenneth Osborn, Juan Prestol, Claude Richli, Akeri Suzuki, D’office : Robert Lemon, G. T. Ng, Ted N. C. Wilson Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Brett Meliti Consultants Ted N. C. Wilson, Robert E. Lemon, G. T. Ng, Guillermo E. Biaggi, Lowell C. Cooper, Daniel R. Jackson, Raafat Kamal, Geoffrey Mbwana, Armando Miranda, Pardon K. Mwansa, Michael L. Ryan, Blasious M. Ruguri, Benjamin D. Schoun, Ella S. Simmons, Alberto C. Gulfan, Jr., Erton Köhler, Jairyong Lee, Israel Leito, John Rathinaraj, Paul S. Ratsara, Barry Oliver, Bruno Vertallier, Gilbert Wari

Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org

Précipitations moyennes (en millimètres)

Source :

Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète.

Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638

de la terre 1. Mawsynram, État de Meghalaya, Inde 2. Cherrapunji, État de Meghalaya, Inde 3. Tutendo, Colombie, Amérique du Sud 4. Cropp River, Nouvelle-Zélande 5. San Antonio de Ureca, île de Bioko, Guinée équatoriale

« Oui, je viens bientôt... »

11 871 11 777 11 770 11 516 10 450

Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Argentine, Autriche, Mexique et États-Unis d’Amérique.

Vol. 11, nº 6

D a i l y T e l e g rap h . co m . au . trave l :

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Si vous ne pouvez venir à San Antonio, levez la main. J’aime

Ne manquez pas un seul instant de la session de la Conférence générale. (2 au 11 juillet 2015)

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