Revue internationale des adventistes du septième jour
Nove m b re 2 01 5
ou 14
Enfin
libres !
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La puissance du pain
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Dieu a-t-il créé les
dinosaures ?
Nove mb re 2015
E N
C O U V E R T U R E
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Légalisme… ou hypocrisie ?
Joseph Olstad
Il est bon de bien définir nos termes avant de les débattre.
14 Enfin libres !
C R O YA N C E S F O N D A M E N T A L E S
Gerald A. Klingbeil
Le repos du sabbat : plus qu’un symbole.
20 La puissance du pain V I E
A D V E N T I S T E
8 Semeurs de la Parole P E R S P E C T I V E
M O N D I A L E
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F O I
Ted N. C. Wilson
Il y a de la vie dans la Parole de Dieu.
12 Coup de tête – ou décision avisée ? M É D I T A T I O N
Jeff Couzins
Le partage d’un repas constitue la forme ultime de l’hospitalité.
Bernd Sengewald
Notre façon de répondre à l’appel du Christ dépend de l’endroit où nous sommes et du moment où nous l’entendons.
E T
S C I E N C E
Dieu a-t-il créé les dinosaures ?
Raúl Esperante
La Bible peut avoir ou ne pas avoir la réponse.
25 Sur la route de Jéricho M I S S I O N
A D V E N T I S T E
Michael Mace
On ne sait jamais quand on sera celui qui aide ou celui qui est aidé.
D É PA RT E M E N T S 3 R A P P O R T
M O N D I A L
3 Nouvelles en bref 6 Reportage 10 Une église en un jour
11 S A N T É La maladie de Parkinson et la lévodopa
22 E S P R I T
D E P R O P H É T I E
Une nature vivante !
26 L A B I B L E R É P O N D Une question de filiation
27 É T U D E B I B L I Q U E Élie Une question et un ordre 28 D E S
I D É E S PA R TA G E R
À
www.adventistworld.org Disponible en ligne en 10 langues Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Pacific Press Publishing Association, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.
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Adventist World | Novembre 2015
P H O T O S D E C O U V E R T U R E : F R E E I M A G E . C O M T I J M E N VA N D O B B E N B U R G H / M I R A PAV L A K O V I C
Une grâce incessante Après deux longues séries d’études bibliques, je me suis joins à cinq camarades de classe pour la célébration de notre baptême un sabbat après-midi. J’avais alors 12 ans. Famille, amis, et camarades de classe se sont massés autour de nous, soutenant la décision que j’avais prise et la vie à laquelle j’allais maintenant m’engager. Le cœur gonflé de bonheur, je suis sorti du tombeau liquide rayonnant de joie parce que j’avais donné ma vie à Jésus. Mais aucun mortel ayant des frères n’est jamais allé bien loin sur le sentier menant à la perfection. Plus tard cet après-midi-là, tandis que nous marchions dans la nature en famille, une dispute familière a éclaté entre un de mes frères et moi au sujet des travaux scolaires, de celui qui participait le plus aux tâches ménagères – bref, au sujet de bagatelles pour lesquelles il ne vaut vraiment pas la peine de se quereller. Soudain, mon estomac s’est noué : ma quête de perfection se heurtait déjà à un échec ! Moins de trois heures après avoir consacré ma vie à Jésus, je m’étais emporté… Et moi qui croyais que ma conscience ne me tourmenterait plus jamais ! Cette histoire, des millions de chrétiens et d’adventistes qui se souviennent de leur baptême l’ont vécue. Avec naïveté, nous espérions – et peut-être même croyions – que nous ne pécherions jamais plus, que dans l’avenir, nous n’aurions plus à implorer le Seigneur de nous pardonner. Mais pas plus tard que le lendemain de notre engagement envers Jésus, nous avons redécouvert combien nous avions besoin de sa grâce et de sa miséricorde. En fait, c’est à ce moment-là que notre discipulat a vraiment commencé – pas pendant ces heures fugaces où nous cherchions à ne pas commettre la moindre erreur – mais en ces jours, ces mois, et ces années où notre cœur brisé a été gracieusement réparé et restauré par Jésus. Au sein du monde adventiste, plus de 3 500 personnes sont baptisées chaque jour. Épaulezles, soutenez-les, appuyez-les dans leur bonne décision. Ensuite, aidez-les à se rendre compte – avec vous – que nous aurons toujours besoin de la grâce, et que jamais nous ne serons sauvés autrement que par la justice du Christ.
R apport mond i a l Andrew McChesney
Les adventistes viennent en aide aux migrants de l’Europe Le président de la Division transeuropéenne est lui-même un enfant de la guerre
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andis que l’Europe est en butte à un afflux massif de migrants, les adventistes de tout le continent intensifient leurs efforts pour nourrir, loger, éduquer, et aider d’autres manières les réfugiés à se bâtir une vie meilleure. Raafat Kamal, président de la Division transeuropéenne, a dit que la crise des migrants a ravivé des souvenirs d’enfance d’une guerre qui s’est déroulée au Moyen-Orient. Il a exhorté Une petite migrante reçoit de l’aide les adventistes à s’unir dans la prière et à soutenir ADRA pour ses devoirs – une initiative et les églises adventistes qui de l’église adventiste de Mödling, viennent en aide aux réfugiés. en Autriche. Raafat Kamal : « Personnellement, je considère ce défi comme une occasion d’aider nos invités et nous-mêmes à devenir des gens meilleurs. C’est là la beauté de la générosité et du service empreints de compassion envers des êtres humains brisés. » Les dirigeants européens s’efforcent de gérer la vague de migrants, principalement des Syriens, lesquels sont entrés en Europe au cours des derniers mois. Comme les autorités accusaient un retard dans les demandes d’asile, de nombreux migrants ont été retenus aux frontières de certains pays pendant des semaines. « Les réfugiés qui finissent par atteindre la Serbie sont épuisés », a dit Igor Mitrovic, directeur d’ADRA Serbie. Igor Mitrovic a contribué à l’ouverture d’un centre d’information pour les réfugiés à Belgrade, capitale du pays, en fin d’août dernier. « Les réfugiés disent souvent que les expériences pendant le voyage – agression, extorsion, conditions A ustria
a quête d’une vie pure n’a même pas survécu au jour de mon baptême.
A D R A
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Suite e n p age 4
Novembre 2015 | Adventist World
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R apport mond i a l périlleuses, désespoir – ont été pires que la destruction et les balles chez eux. » Les adventistes travaillant avec l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) sont aux lignes de front de la crise des migrants. ADRA Croatie et ADRA Slovénie ont recueilli des dons en nature pour les réfugiés en Grèce, en Macédoine, et en Serbie. Un wagon transportant 10 tonnes de matériel humanitaire a été envoyé en Serbie. Par ailleurs, Adria Airways, le transporteur aérien national de la Slovénie, a livré gratuitement 2,5 tonnes de matériel à Lesbos, une île grecque. Des membres de l’Église adventiste viennent en aide aux migrants dans de nombreux pays européens, y compris l’Autriche, l’Allemagne, l’Italie, et la Grande-Bretagne. « J’encourage nos membres à s’informer auprès des dirigeants de leur église locale et d’ADRA des plans et des initiatives en cours », a dit Raafat Kamal, dont la Division transeuropéenne domiciliée en Grande-Bretagne compte plus de 20 pays européens, dont la Serbie, la Hongrie, et la Grèce. « Si ce n’est déjà fait, je les encourage à lancer des initiatives et à soutenir activement ADRA et l’Église. » Pour Raafat Kamal, cette crise des migrants a ravivé maints souvenirs, car il a grandi au Liban pendant la guerre civile de 1975-1990. Il a perdu des membres de sa famille et des amis lors des nombreuses attaques de son village. À un moment donné, une roquette a frappé sa maison, détruisant un étage. Raafat Kamal a quitté le Liban en 1984 pour poursuivre des études de commerce et de théologie à l’Institut d’enseignement supérieur Newbold, une institution adventiste en GrandeBretagne. Raafat Kamal : « Les migrants sont terrifiés et sans abri. Beaucoup ont été témoins d’horreurs indicibles. Nous devons les aider. C’est là notre devoir humain et chrétien. » n
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Adventist World | Novembre 2015
Alberto C. Gulfan Jr. :
son nom restera associé à ses efforts d’évangélisation Cet ancien président de division s’éteint après une longue lutte contre le cancer
Andrew McChesney, avec un reportage de la Division Asie-Pacifique Sud
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lberto C. Gulfan Jr., un évangéliste passionné tenant de cinq à six campagnes d’évangélisation par année, même durant ses 12 années à la présidence de la Division Asie-Pacifique Sud (SSD), s’est éteint le 26 septembre après une très longue bataille contre le cancer. Il avait 64 ans. Alberto Gulfan, adventiste depuis toujours, exerçait un style de leadership tranquille et humble. De plus, il aimait beaucoup le tennis. Ces deux caractéristiques l’ont rendu populaire auprès de ses collègues et de ses amis. « C’était un ardent défenseur de la vérité divine et de la proclamation évangélique », a dit Ted N. C. Wilson dans une lettre de condoléances à Helen Bocala-Gulfan, l’épouse du défunt, et à leurs trois enfants adultes. Alberto Gulfan a servi l’Église pendant 42 ans. Sa carrière a connu son point culminant lors de son élection en juin 2003 en tant que président de la Division Asie-Pacifique Sud, laquelle couvre les Philippines, l’Indonésie, et 12 autres pays. Lors de la session de la Conférence générale de 2015, il a mis un terme à ses fonctions en raison de sa maladie. « C’était un évangéliste dans l’âme. L’évangélisation – son refrain constant – coulait dans ses veines », a dit G. T. Ng, secrétaire exécutif de l’Église adventiste mondiale, lequel a commencé à travailler avec Alberto Gulfan en tant que professeur à l’Institut international adventiste des études avancées (AIIAS) dans les années 1990. À cette époque, Alberto
Gulfan travaillait en tant que président de l’Union des fédérations du centre des Philippines, dont le territoire incluait l’établissement d’enseignement. Myron Iseminger, sous-secrétaire de l’Église adventiste mondiale, a dit qu’il se souviendra longtemps de sa participation à une campagne d’évangélisation d’envergure tenue dans de multiples endroits sur l’île de Mindanao, laquelle s’est conclue le sabbat par un baptême de masse de plus de 2 000 personnes dirigé par Alberto Gulfan. « Je crois que tous sont d’accord pour dire que le legs du pasteur Gulfan était sa passion pour l’évangélisation », a dit Myron Iseminger, lequel a travaillé directement avec Alberto Gulfan en tant que trésorier adjoint de la SSD pendant trois ans. Alberto Gulfan a tenu de nombreux rôles au sein de l’Église. Il a été représentant évangélique, pasteur d’église locale, pasteur de district, aumônier d’hôpital, éducateur en santé, directeur du Département de la santé et de la tempérance de l’union, président de mission, secrétaire pastoral de l’union, secrétaire exécutif de l’union, et président de l’union avant son élection à la présidence de la division. « J’ai apprécié et aimé son leadership “tranquille” », a dit Gerald A. Klingbeil, rédacteur adjoint de Adventist Review et de Adventist World. Il a travaillé avec Alberto Gulfan en tant que doyen du Séminaire de théologie d’AIIAS, de 2006 à 2009. « Il n’était pas un dirigeant bruyant. Cet homme très humble cherchait souvent à arriver à un consensus, tout en sachant
Andrew McChesney
La nourriture adventiste jugée convenable pour un roi Le nouveau monarque des îles Tonga fait l’éloge des petits-déjeuners servis lors de son couronnement
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e nouveau roi des îles Tonga semble penser que la nourriture adventiste est tout à fait convenable pour un roi. Des milliers d’invités au couronnement du roi Tupou VI ont dégusté un petitdéjeuner composé de céréales du petitdéjeuner et de lait de soya produits par l’entreprise Sanitarium Health & Wellbeing – un géant de la production alimentaire appartenant à l’Église adventiste. « C’est, assurément, une première dans notre histoire », a déclaré un porteparole de Sanitarium. Sanitarium Health & Wellbeing, dont le siège social se trouve en Australie et en Nouvelle-Zélande, a expédié des palettes de céréales du petit-déjeuner et son lait de soya populaire So Good dans le cadre des célébrations qui se sont déroulées à Nuku’alofa, capitale du royaume polynésien composé de 177 îles situées à environ 2 400 kilomètres au nord-est de la Nouvelle-Zélande. Des étudiants et des membres du personnel de l’Institut d’enseignement supérieur Beulah, aux Tonga, ont servi pendant trois jours des petits-déjeuners à quelque 4 000 des 15 000 invités présents pour les 11 jours de célébrations. Plusieurs organisations, y compris des groupes religieux, ont fourni des repas et des activités durant l’événement. L’Église adventiste a offert un programme spécial à trois sites de la capitale : tout d’abord, une session de prière tôt le
matin, puis 30 minutes d’exercices physiques, et enfin, un petit-déjeuner santé. Les trois sites étaient bondés d’invités : ministres, fonctionnaires, gens d’affaires, membres du clergé de différentes confessions. Le monarque âgé de 56 ans a apprécié ce qu’il a vu. « Le roi, qui manifeste un intérêt particulier pour la santé, a été ravi de constater qu’un programme promouvant l’exercice et une saine alimentation allait être offert à la population des Tonga », a rapporté Adventist Record du Pacifique Sud. n É tats - U nis / W ikicommons
fort bien où il voulait que soit l’Église. » Selon G. T. Ng, Alberto Gulfan était un homme « humble, sans prétention ». Il se rappelle combien Alberto et lui aimaient jouer au tennis ensemble il y a deux décennies déjà. G. T. Ng : « Au tennis, jamais il n’a été indisposé quand je gagnais. L’Église a vraiment perdu un homme de Dieu consacré, et un vaillant soldat du Christ. » Alberto Gulfan jouissait d’une excellente mémoire, a dit Linda Mei Lin Koh, qui l’a connu pendant neuf ans tandis qu’elle supervisait le Ministère des enfants, le Ministère de la famille, et le Ministère des femmes de la division. « Il savait combien j’aimais les marangs, un fruit local des Philippines », a dit Linda Mei Lin Koh, maintenant directrice du Ministère des enfants de l’Église adventiste mondiale. « Chaque fois que j’allais à l’Union des fédérations du centre des Philippines pour y tenir des séminaires de formation, il me disait qu’il avait demandé à quelqu’un d’acheter des marangs pour moi. » Alberto Cuyos Gulfan Jr., né le 1er décembre 1950 à Cataingan, à Masbate, aux Philippines, laisse dans le deuil Helen Bocala-Gulfan, sa fidèle compagne depuis 38 ans, laquelle a servi en tant que directrice du Ministère des femmes de la division, et en tant que coordinatrice de Sherpherdess International. Ils ont trois enfants : un fils, Lloyd, et deux filles : Helen Zella et Jarbien Pol. Ils ont également deux petits-enfants. n
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Alberto C. Gulfan Jr., en 2010.
Le roi Tupou VI quitte une église après son couronnement à Nuku’alofa, aux îles Tonga.
Novembre 2015 | Adventist World
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R apport mond i a l
Le président de l’Église adventiste rejoint
Ted N. C. Wilson se tourne vers les réseaux sociaux
Andrew McChesney
P i x aba y
Facebook et Twitter
Dieu répond à une prière
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ed N. C. Wilson, président de l’Église adventiste mondiale, a lancé ses propres comptes Twitter et Facebook dans un effort pour communiquer les activités de l’Église plus directement aux membres et à d’autres personnes. Ted Wilson a dit qu’il utiliserait son compte Twitter (@pastortedwilson) et sa page Facebook (facebook.com/pastortedwilson) pour partager ses prières personnelles, ses textes préférés de la Bible et de l’Esprit de prophétie, des informations au sujet de ses activités d’évangélisation en cours, sans compter des photos et des nouvelles de ses voyages. « Je veux transmettre plus efficacement aux membres d’église les activités passionnantes de l’Église », a-t-il dit. Il a ajouté que les membres d’église seraient dirigés vers leurs pasteurs, églises locales, et fédérations locales pour de plus amples renseignements sur ces initiatives. Le pasteur Wilson dispose d’une petite équipe de gens qui travaillent avec lui sur les médias sociaux, mais tous les affichages passent par son bureau. Entre autres choses, Ted Wilson a l’intention d’utiliser sa page Facebook pour répondre aux questions portant sur sa vision pour l’Église, sa vie spirituelle, et ses activités. Les intéressés peuvent soumettre leurs questions par courriel, à l’adresse suivante : askpastorwilson@ adventist.org. Ted Wilson répond à trois questions tous les vendredis. n
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Adventist World | Novembre 2015
par la
foudre
Une école adventiste au Japon a prié pour qu’il pleuve Andrew McChesney
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ne prière exaucée par un éclair puissant… Voilà qui ressemble étrangement à une histoire aux proportions bibliques ! C’est pourtant ce qui s’est produit sur le campus d’un pensionnat adventiste au Japon. L’Académie Hiroshima Saniku Gakuin, une école nichée dans les collines près de Mihara, une ville à environ 70 kilomètres à l’est d’Hiroshima, s’est retrouvée avec une grave pénurie d’eau en raison de la désuétude de ses puits. C’est alors que les professeurs et les 300 étudiants se sont mis à genoux. Un matin, un éclair foudroyant – avec ses volutes de fumée jaune et blanche – a secoué le campus, causant plusieurs millions de dollars de dommages, mais faisant aussi jaillir miraculeusement l’eau des vieux puits, a dit Shiro Onoue, directeur de l’école. Shiro Onoue : « Immédiatement après l’éclair, l’eau
s’est mise à jaillir de nos puits. Alléluia ! Je sais que Dieu nous a aidés. » Il y a plusieurs années, les huit puits du campus ont commencé à s’assécher. Ce problème s’est aggravé pendant l’été de 2014. Craignant une pénurie d’eau à la reprise des cours en automne, le directeur a ordonné de creuser de nouveaux puits sur les collines du campus sises à environ 450 mètres au-dessus du niveau de la mer. « L’eau du campus est vraiment bonne parce qu’elle est tirée du réseau d’eaux souterraines bien protégées du Japon », a dit Shiro Onoue dans une déclaration publiée par la Division AsiePacifique Nord de l’Église adventiste. Les travaux de forage des deux premiers puits n’ont abouti à aucune veine d’eau. Vers la fin de l’été, une troisième tentative a été couronnée de succès : les foreurs ont touché une veine d’eau
N S D
suffisamment grosse pour satisfaire les besoins du campus. Mais il y avait un hic : le puits ne serait pas prêt à temps pour les cours, parce qu’il fallait compléter différentes procédures juridiques, et terminer la vérification de la qualité de l’eau. L’Académie Hiroshima Saniku Gakuin a rouvert à la date prévue au calendrier. Les professeurs et les étudiants ont commencé à prier avec
Vue à vol d’oiseau de l’Académie Hiroshima Saniku Gakuin nichée dans les montagnes, à environ 70 kilomètres à l’est d’Hiroshima. ferveur au sujet de ce puits. « Chaque jour, nous priions Dieu de nous guider et de protéger notre approvisionnement en eau », a expliqué Shiro Onoue. L’éclair frappe Le matin du 4 septembre, le ciel s’est couvert de nuages. Le roulement du tonnerre s’entendait au loin. À 10 h 55, cinq minutes avant que les étudiants ne sortent pour la récréation, une explosion assourdissante a secoué le campus. À ce moment-là, Shiro Onoue était assis dans son bureau et travaillait dos à la fenêtre. Shiro Onoue : « Je me suis rapidement retourné pour voir ce qui s’était passé. Il y avait de la fumée jaune
et blanche sortant de l’arrière du gymnase. J’ai immédiatement compris qu’un éclair avait frappé. » Tout le campus s’est retrouvé sans électricité. Shiro Onoue a appelé immédiatement au gymnase et a été soulagé d’entendre que tout le monde était sain et sauf. Il a ordonné aux étudiants de rester à l’intérieur tandis que les adultes évaluaient l’étendue des dommages. L’éclair n’a pas frappé le gymnase, mais plutôt une antenne de téléphone mobile près d’un court de tennis à l’extérieur du bâtiment. En frappant l’antenne, l’éclair a fait exploser de gros morceaux de ciment qui sont tombés sur le sol. L’électricité a été rétablie en aprèsmidi. Mais d’autres problèmes ont surgi les jours suivants. Les pompes à eau, le système de téléphonie, les lampadaires, les systèmes de diffusion d’urgence, et les chaudières dans les maisons des professeurs ont tous été endommagés par la foudre. Shiro Onoue : « Rien qu’à penser au coût des réparations, j’en avais mal à la tête. » Le total des réparations s’élève à l’équivalent de 5 millions de dollars US, couvert, fort heureusement, par l’assurance de l’école. À quelque chose malheur est bon Mais tandis qu’ils considéraient les dommages, les professeurs et les membres du personnel ont découvert quantité de choses positives. Cet été-là, l’école avait remplacé tous les ordinateurs de son labo d’informatique par de nouveaux modèles achetés par la Division Asie-Pacifique Nord, et aucun d’eux n’a été endommagé. Dans les maisons des professeurs, seules les vieilles chaudières ayant de toute façon besoin de réparations ont dû être remplacées. Ensuite, un préposé à l’entretien a alerté Shiro Onoue : quelque chose avait changé quant à l’approvisionnement en
eau du campus. Ennuyé, Shiro Onoue a demandé si l’eau s’était tarie. « Non, a répondu le préposé. Les puits qui s’étaient taris donnent maintenant le double de ce qu’ils fournissaient auparavant ! » Shiro Onoue n’a pu en croire ses oreilles. Il a demandé si le compteur d’eau avait subi des dommages, faussant ainsi la lecture. Le préposé a dit qu’il avait vérifié deux fois les gauges et les avait trouvées exactes. Ainsi, un éclair qui aurait dû s’avérer désastreux s’est transformé en miracle. « Cette explosion d’énergie venant d’un seul éclair nous a permis de remplacer tous les vieux systèmes par des neufs, a-t-il expliqué. Par-dessus tout, nous sommes reconnaissants d’avoir fait l’expérience personnelle de l’œuvre miraculeuse de Dieu, lequel a permis à un éclair de frapper la veine d’eau et d’obtenir un apport suffisant pour notre campus. » Plus d’une année a passé depuis cet incident. L’école n’a plus jamais manqué d’eau. Le nouveau puits est maintenant prêt à être utilisé. Shiro Onoue a dit que l’incident a affermi les professeurs et les étudiants dans leur conviction que Dieu guide l’Académie Hiroshima Saniku Gakuin, dont les origines remontent à une école biblique ouverte à Tokyo en 1898. Le nom japonais de l’établissement signifie « école à triple volets », en référence aux aspects mental, physique et spirituel de l’éducation adventiste. Shiro Onoue a dit que les paroles de l’apôtre Paul dans 1 Corinthiens 15.58 lui ont été d’un grand réconfort : « Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, progressez toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur. » « Grâce à cette expérience, nous avons une fois de plus l’assurance que Dieu a intentionnellement établi l’Académie Hiroshima Saniku Gakuin », a conclu Shiro Onoue. n
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Semeurs de la Parole Ted N.C. Wilson
Il y a de la vie dans la Parole de Dieu
Note de l’éditeur : Cet article est une adaptation du sermon du pasteur Wilson prononcé le 10 octobre 2015, lors du Concile annuel à Silver Spring, au Maryland. Nous avons conservé des éléments du style oratoire. Pour accéder au sermon intégral et aux vidéos, cliquez sur le lien suivant : www.adventistreview.org/church-news/story3336-everyone-a-sower.
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ous vivons à une époque de changement sans précédent. Dieu demande à son peuple du reste – l’Église adventiste du septième jour – de préparer le chemin du Seigneur, de s’appuyer entièrement sur lui, et de recevoir la puissance du Saint-Esprit, la pluie de l’arrière-saison. L’heure est venue de proclamer le grand cri final – le message du premier, du second, et du troisième ange. Christ nous a appelés à suivre son exemple en servant nos semblables, en proclamant sa vérité et sa justice, et en annonçant son retour. Les près de 19 millions de membres de cette Église mondiale sont appelés à s’associer avec le divin Semeur, Jésus-Christ, dans la proclamation de son dernier message d’amour, de justice, de rédemption, et de son avertissement prophétique des derniers jours annonçant son retour imminent. Étant tous des semeurs, nous travaillons de concert dans une implication totale des membres, sous la direction du Saint-Esprit.
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Adventist World | Novembre 2015
La parabole du semeur Dans Marc 4.3-9, Jésus s’adressa à des milliers au bord de la mer de Galilée, près de la magnifique plaine de Génésareth. Les auditeurs pouvaient voir des semeurs et des moissonneurs, les uns jetant la semence, les autres moissonnant les premières récoltes. Pour illustrer les vérités célestes à ses auditeurs, Jésus utilisa des paraboles toutes simples traitant des scènes de la vie courante. « Un semeur sortit pour semer. Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin : les oiseaux vinrent, et la mangèrent. Une autre partie tomba dans un endroit pierreux, où elle n’avait pas beaucoup de terre ; elle leva aussitôt, parce qu’elle ne trouva pas un sol profond ; mais, quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines. Une autre partie tomba parmi les épines : les épines montèrent, et l’étouffèrent, et elle ne donna point de fruit. Une autre partie tomba dans la bonne terre : elle donna
du fruit qui montait et croissait, et elle rapporta trente, soixante, et cent pour un. Puis il dit : Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. » Quel privilège d’entendre la Parole de Dieu, d’écouter ses instructions, de comprendre ses directives afin de mener une vie victorieuse par la puissance justifiante et sanctifiante du Christ ! Prendre position pour la Parole Aujourd’hui, la Parole de Dieu est de plus en plus ignorée. Il devient à la mode d’interpréter et d’appliquer à sa façon ce qui est pourtant clairement indiqué dans les Écritures. Ainsi, les tenants de la haute critique ou de l’approche historico-critique se permettent de réinterpréter la Parole de Dieu. Ce faisant, ils se placent au-dessus des Écritures en s’appuyant sur leurs connaissances et leur école de pensée. Mais nous, nous devons suivre et promouvoir fidèlement la méthode d’interprétation historicobiblique, laquelle permet à la Bible de s’interpréter par elle-même. En tant qu’adventistes, il nous faut adhérer sérieusement au document voté le 12 octobre 1986 lors du Concile annuel
P E R S P E C T I V E
M O N D I A L E
Nous devons nous associer à lui en tant que semeurs de la vérité. qui s’est tenu à Rio de Janeiro, au Brésil. Ce document, intitulé « Méthodes d’étude de la Bible » (www.adventist.org/en/infor mation/official-statements/documents/ article/go/0/methods-of-bible-study/), explique en détail comment étudier la sainte Parole de Dieu. Nous devons suivre la vision historiciste de la prophétie et de la compréhension biblique. Pasteurs, professeurs, administrateurs, anciens, dirigeants, membres – ne permettez à personne de vous détourner de la compréhension historiciste et de l’interprétation historicobiblique des Écritures. Prenez fermement position pour la Parole de Dieu. Attribuer aux paroles des Écritures leur propre sens Notez les instructions suivantes au sujet de l’acceptation de la Bible telle que lue : « Dieu exige bien plus de ses disciples que beaucoup ne le comprennent. Pour ne pas bâtir nos espoirs célestes sur un faux fondement, nous devons attribuer aux paroles des Écritures leur propre sens et croire que le Seigneur pense ce qu’il dit1. » « Il cherche à lui enseigner qu’il faut suivre de près les voies divines, lire la Parole sans rien y changer, ne pas concevoir et faire des plans selon son jugement propre et dans l’irrespect de ses conseils2. » Et dans Prophètes et rois, nous lisons : « Un grand nombre n’hésitent pas à se moquer de la Parole de Dieu. On ridiculise ceux qui y croient encore » (p. 139). Ayons des oreilles pour entendre la Parole de Dieu, et un esprit qui l’accepte dans ses formes les plus simples, textuellement. Le Semeur sème la Parole Qu’est-ce que Jésus voulait que ses disciples et nous comprenions au sujet de notre rôle individuel de semeur de sa précieuse vérité ? Dans Marc 4.14, il explique : « Le semeur sème la parole. » Luc 8.11 dit que la semence, c’est la Parole de Dieu. Les graines ont en elles les éléments permettant leur germination. Oui, il y a de la vie dans la Parole de Dieu !
Matthieu 13.37 indique que celui qui sème la bonne semence, c’est le Fils de l’homme, Jésus-Christ. Il est venu non en tant que roi, mais en tant que semeur en vue d’une grande moisson qui atteindra sa maturité après de grandes difficultés. Jésus a quitté son foyer céleste pour semer la Parole de Dieu sur cette terre. Nous devons nous associer à lui en tant que semeurs de la vérité. « Comme lui, ses serviteurs doivent sortir pour semer. […] Ceux qui reçoivent un appel à s’unir à Jésus-Christ doivent aussi tout quitter pour le suivre3. » Un sentier clair Dans Les paraboles de Jésus, il est écrit : « Chaque commandement, chaque promesse de la Bible renferme une puissance, la vie même de Dieu, qui nous donne le pouvoir d’obéir au commandement et de transformer la promesse en réalité. » (p. 25) Dans le même chapitre, nous lisons : « Ceux qui étudient les Écritures le cœur ouvert à l’action du Saint-Esprit en saisiront le sens. » (p. 23) Et à la page 26 : « Les serviteurs du Christ doivent suivre son exemple. Aujourd’hui comme hier, les vérités fondamentales de la Parole de Dieu sont enfouies sous les théories et les spéculations des hommes. Nombreux sont les prétendus ministres de l’Évangile qui n’acceptent pas toute la Bible comme la Parole inspirée de Dieu. L’un n’admet pas ceci, l’autre repousse cela. Ils s’accordent pour mettre leur jugement audessus de l’Écriture, et le message qu’ils enseignent ne repose que sur leur propre autorité. L’origine et l’autorité divines de la parole sont détruites. Des semences d’infidélité sont largement répandues et les fidèles sont dans la confusion, ne sachant plus ce qu’ils doivent croire. Nombreuses sont les croyances qu’on n’a pas le droit de conserver. Au temps du Christ, les rabbins attribuaient un sens mystique et outré à certains passages des Écritures. Ils s’évertuaient ainsi à éliminer la force de la Parole de Dieu qui
condamnait leurs pratiques. Il en est de même de nos jours. On rend l’Écriture obscure et mystérieuse afin d’excuser la transgression de la loi. Au cours de sa vie terrestre, Jésus condamna cette manière d’agir. Il affirmait que la Parole de Dieu pouvait être comprise par tous les hommes. Il attirait l’attention sur l’autorité absolue des Écritures. C’est ce que nous devrions faire nous-mêmes. » Chaque pasteur, professeur, et membre doit aider ses semblables à devenir de fervents étudiants de la Parole de Dieu, et ensuite, à la partager. Nous devons tous être des semeurs de la Parole – chacun est un semeur. Il faut que les membres s’impliquent totalement dans la grande proclamation finale des messages importants de Dieu. Christ veut que nous l’imitions en devenant des semeurs de vérité. Encourageons-nous, sachant que beaucoup écouteront la Parole de Dieu tandis que nous la semons, et que ces « auditeurs représentés par la bonne terre » la recevront. C’est là notre grand privilège. Dans un respect empreint de sérénité et avec humilité, soyons d’humbles semeurs pour Dieu en nous appuyant entièrement sur ses directives. Engageons-nous à suivre les instructions divines contenues dans sa précieuse Parole et dans l’Esprit de prophétie. Marchons quotidiennement avec lui au moyen de l’étude biblique et de la prière, et permettons-lui d’œuvrer en nous en vue d’un réveil et d’une réforme. Au seuil de l’éternité « Levez-vous ! Resplendissez ! Jésus revient ! » Ce thème de la session de la Conférence générale de 2015 doit constituer le fondement de tout ce que nous faisons, tandis que nous entamons ce nouveau quinquennat rempli d’incertitude, certes, mais rempli bien davantage de la présence et de la direction permanentes de Dieu. En ces derniers jours de l’histoire de la terre, Dieu appelle les membres de l’Église adventiste dans un
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P E R S P E C T I V E M O N D I A L E
but précis, et leur confie une mission unique en tant que collaborateurs du Semeur céleste. Cette Église a été initiée par Dieu lui-même, au bon moment, au bon endroit, et pour la bonne raison, soit l’accomplissement d’Apocalypse 12.17 – un peuple composé de « ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus ». Nous sommes au seuil de l’éternité. Dieu veut travailler en nous et par nous. Il désire faire de nous des semeurs de sa Parole. Prenez cet appel divin très personnellement, très sérieusement. Faites quelque chose pour Jésus ! Le réveil et la réforme constituent le fondement constant de tout ce que le Seigneur veut accomplir par son Église du reste, soit proclamer le message des trois anges et ramener les gens au vrai culte envers Dieu. Tandis que nous arrivons à la fin des temps, renouvelons nos efforts pour nous impliquer dans tout ce que Dieu prévoit pour son Église du reste, à savoir l’implication de chaque membre pour exalter et faire connaître le Christ, sa Parole, sa justice, son service du sanctuaire, sa puissance de salut dans la grande controverse, le message des trois anges, le message de la santé, la mission des derniers jours pour le monde, et le retour imminent de Jésus. Notre œuvre qui nous vient du ciel même consiste à semer, à travailler ensemble dans une implication totale des membres, sous la direction du Saint-Esprit. Bientôt, nous lèverons les yeux, et verrons Jésus apparaître sur les nuées du ciel, comme il l’a promis. Il nous prendra avec lui et nous amènera à la maison – le point culminant de son œuvre rédemptrice, laquelle utilise chaque disciple bien disposé à atteindre le monde pour lui. n 1 Ellen
G. White, Testimonies for the Church, vol. 5, p. 17. aux éducateurs, aux parents, et aux étudiants, p. 283. Les paraboles de Jésus, p. 24.
2 Id., Conseils 3 Id.,
Ted N. C. Wilson est le
président de l’Église adventiste du septième jour.
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Une
église en un jour Tiges de tournesol et bâtiments biodégradables Carrie Purkeypile
À gauche : AVANT MARANATHA : Les adventistes de Kainja ont construit leur première église à l’aide des matériaux dont ils disposaient : des tiges de tournesol séchées et des « briques » d’argile séchées au soleil. À droite : PRÊTES POUR LES MURS : Les adventistes de Kainja ont cuit des briques pour les murs de l’église. Le toit permettra à ces murs de durer pendant des années. Vous avez peut-être entendu l’expression suivante : « Fleuris là où Dieu t’a planté ». Si les habitants du petit village de Kainja, en Zambie, n’ont jamais entendu ce refrain familier, en revanche, ils le vivent certainement ! Ce village est, en effet, entouré de champs de tournesols à perte de vue. On extrait l’huile de leurs graines dans une ville éloignée. La congrégation adventiste de Kainja compte 13 membres. Cependant, au moins 35 personnes viennent à l’église chaque semaine, dont beaucoup sont des enfants. Jusqu’à récemment, la congrégation se réunissait dans un bâtiment fait presque entièrement de tiges de tournesols séchées. C’était là une construction pratique, certes, mais certainement pas une bonne solution à leurs besoins. Les termites et d’autres bestioles se sont attaqués agressivement à la structure. Tandis que ces insectes nuisibles en dévoraient les murs, ils laissaient tout autour du périmètre une trace épaisse de poussière. Les croyants de Kainja ont alors commencé à faire des briques pour construire une vraie église. Ils ont mis des heures à former et à faire sécher des briques rouges en argile. Le bâtiment sans toit est impressionnant, sauf quand il pleut. Dès que ces briques entrent en contact avec l’humidité, elles s’effritent. C’est à peine si on voit qu’elles ont existé. Pour que les briques restent solides, il leur fallait absolument un toit en métal. Mais l’église de Kainja n’avait pas les moyens de se payer un tel toit, même le moins cher, pendant au moins deux autres années. Cependant, les choses ont changé lorsque les gros camions de Maranatha sont arrivés dans le village. En quelques heures seulement, les équipes ont exaucé leurs prières : elles ont installé une haute structure en métal et l’ont couverte de ce qui leur avait manqué – un toit solide les protégeant de la chaleur et de la pluie. L’église adventiste de Kainja est en meilleure forme que jamais, et en remercie Dieu tous les jours ! ASI et Maranatha Volunteers International collaborent pour financer et réaliser les projets « Une église en un jour » et « Une école en un jour ». Depuis le lancement du projet en août 2009, plus de 4 500 églises ont été construites dans le monde entier.
S anté
La
maladie de Parkinson
et la lévodopa Peter N. Landless et Allan R. Handysides
Mon collègue a reçu un diagnostic de maladie de Parkinson. Sa famille en est bouleversée. Il n’a que 62 ans. C’était un homme très actif et brillant dans son domaine. Récemment, j’ai entendu parler de nouvelles méthodes de stimulation électrique. Devrais-je en parler à sa femme ?
L
a maladie de Parkinson est un trouble pénible dont la fréquence augmentera considérablement en raison du vieillissement de la population. On prévoit que d’ici 2030, deux fois plus de gens souffriront du Parkinson1. Pour beaucoup, l’utilisation de la lévodopa a été couronnée de succès : diminution marquée du tremblement, des mouvements rigides lents, et de l’hypomimie (visage figé et inexpressif). Au stade avancé de la maladie, il y a augmentation des problèmes de mobilité. La démence accompagne environ un tiers des cas de Parkinson. Par ailleurs, on a suggéré que l’amélioration de la capacité motrice peut en retarder le début. Pendant de nombreuses années, les neurologues ont expérimenté la stimulation de la région subthalamique du cerveau. La stimulation électrique du cerveau humain a d’abord été utilisée par Scribanius Largus2, un médecin de la cour de l’empereur Claude. En l’an 50 apr. J.-C., ce médecin utilisa l’anguille électrique en guise de stimulateur électrique dans le traitement des maux de tête et de la goutte. Lorsque la production de courant électrique devint possible vers la fin du 18e siècle, de nouvelles idées de son utilisation gagnèrent en popularité. Les patients souffrant du Parkinson ont compté parmi les objectifs prioritaires de la recherche. En septembre 2014, Alim-Louis Benabid (un neurochirurgien du Centre hospitalier universitaire de Grenoble, en France), et Mahlon DeLong (un neurologue de la faculté de médecine de l’Université Emory, aux États-Unis)
ont remporté le Prix Lasker-DeBakey pour la recherche médicale clinique. Leur recherche et son application en pratique clinique ont amélioré la vie de dizaines de milliers de personnes atteintes du Parkinson. Aux États-Unis, on estime que cette maladie affecte un à deux pour cent des gens de plus de 60 ans3, alors qu’à l’échelle mondiale, on parle de 7 à 10 millions de personnes4. Une absence d’expression faciale (hypomimie), une diminution du volume de la voix, le tremblement, une petite écriture très serrée, la raideur des bras, des jambes et du tronc, un trouble de l’équilibre, une démarche anormale ne sont pas les seuls symptômes de cette maladie. La dépression, l’anxiété, les troubles du sommeil – sans parler du manque de tact notoire de certaines personnes qui laissent entendre que le malade est atteint de déficience mentale – peuvent ajouter à la détresse du patient. Avant la lévodopa, la vie d’une personne atteinte de la maladie de Parkinson était un véritable cauchemar. Souvent, et c’est là le problème, on assiste à une période réfractaire – ce qui veut dire que le médicament ne semble plus efficace. Benabid, Delong, et d’autres encore, ont envoyé à l’aide de sondes électriques des courants électriques rythmiques aux centres nerveux subthalamiques – ces centres cérébraux aidant à régler le mouvement. Les rythmes à basse fréquence empirent le tremblement, alors que les pulsions plus rapides le diminuent. En individualisant le stimuli et en utilisant des techniques de recherche méticuleuses, ces deux cher-
cheurs ont développé des protocoles que d’autres ont utilisé pour reproduire leurs résultats. On ne sait pas encore si une résistance à cette stimulation se développera. Une augmentation des pensées suicidaires et des tentatives de suicide a été observée. Cependant, des équipes multidisciplinaires utilisent maintenant cette thérapie et obtiennent souvent des résultats concrets stupéfiants. Vous pouvez en parler avec la femme de votre collègue et l’encourager à être ouverte à une telle thérapie. Comme il s’agit d’une thérapie de pointe où il reste encore beaucoup à découvrir, il est important d’être traité dans des institutions avant-gardistes. Cette thérapie, appelée stimulation cérébrale profonde (SCP), promet une ère nouvelle dans la gestion du Parkinson, ou, pour le moins, une période de rémission pouvant apporter un grand réconfort. Bientôt, on étudiera d’autres maladies neurologiques pouvant bénéficier de telles interventions. Tandis que nous attendons le jour où Dieu fera toutes choses nouvelles, la possibilité même d’un soulagement de maladies débilitantes telles que le Parkinson apporte un espoir supplémentaire ! n 1 Carolyn Tanner, « A Second Honeymoon for Parkinson’s Disease? », The New England Journal of Medicine 368, 14 février 2013, p. 675, 676. 2 Michael Okum, « Deep-Brain Stimulation – Entering the Era of Human Neural – Network Modulation », The New England Journal of Medicine 371, 9 octobre 2014, p. 1369-1373. 3 National Human Genome Research Institute, www.genome. gov/10001217. 4 Parkinson’s Disease Foundation, www.pdf.org/en/parkinson_ statistics.
Le Dr Peter N. Landless, cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, est directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Le Dr Allan R. Handysides, gynécologue certifié, est l’ancien directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.
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M éditation
L
es pêcheurs jettent leurs filets dans le lac. C’est alors qu’un homme apparaît sur la rive et commence à parler. De plus en plus de gens se rassemblent autour de lui. Ensuite, tous sont témoins d’un miracle ! Les pêcheurs quittent leurs filets de leur plein gré, et finalement, abandonnent leur travail et le suivent. Ils renoncent à tout ce qui constitue leur gagne-pain et décident, sans aucune garantie de sécurité, de suivre vers un avenir incertain un homme qu’ils connaissent à peine (Mt 4.18-22). Vous êtes-vous déjà émerveillé de cette histoire dans les Évangiles, où Pierre, André, Jacques et Jean semblent tout quitter, comme ça, pour suivre Jésus ? Vous êtes-vous déjà demandé si vous seriez disposé à faire de même – spontanément, sur un coup de tête ? Le modèle Si vous êtes un tant soit peu comme moi, vous aimeriez avoir un peu plus de temps pour réfléchir et, par-dessus tout, pour prier au sujet d’une décision aussi importante. Qui plus est, vous aimeriez en savoir autant que possible sur la personne que vous vous apprêtez à suivre. Mais contrairement à ce qu’on pense, Pierre, André, Jacques et Jean ne prirent pas leur décision sur un coup de tête. Voilà une bonne nouvelle ! Cet incident particulier consigné
dans Matthieu, Marc et Luc se produisit autour de l’été de l’an 29 apr. J.-C., à peu près une année et demi à deux années après que Jésus ait commencé son ministère public1. Ce point qu’on oublie facilement devient pourtant évident quand on étudie soigneusement le texte biblique. Dans Matthieu 4.12, nous lisons : « Lorsqu’il eut appris que Jean avait été livré, Jésus se retira dans la Galilée. » On trouve la même référence dans Marc 1.14 ; de plus, le contexte dans Luc dit aussi clairement que Jésus avait déjà commencé son ministère en Galilée quand il invita ces pêcheurs à le suivre. Jésus exerçait donc son ministère avant l’arrestation de Jean-Baptiste. Cependant, ces rapports ne se trouvent que dans l’Évangile de Jean. Là, nous trouvons l’histoire des noces de Cana (Jn 2.1-12), la première purification du temple (v. 13-17), suivie des paroles succinctes suivantes : « Pendant que Jésus était à Jérusalem, à la fête de Pâque, plusieurs crurent en son nom, à la vue des miracles qu’il faisait » (v. 23). Jean rapporte la rencontre nocturne avec Nicodème (Jn 3.1-21) et signale que Jésus et Jean-Baptiste baptisaient à la même époque. En rapport avec ce dernier point, nous lisons : « Jean aussi baptisait à Énon, près de Salim, parce qu’il y avait beaucoup de points d’eau ; on s’y rendait pour être baptisé. Car Jean n’avait pas encore été jeté en prison. » (v. 23,24)
Coup de
Bernd Sengewald
tête –
ou décision
avisée ?
Nous sommes appelés à suivre Jésus où que nous soyons P hoto
:
C ristina
C hirtes
Tout humains que nous sommes, nous avons habituellement besoin de notre temps – surtout lorsqu’il faut prendre d’importantes décisions. Lorsque Jésus vint en Galilée une seconde fois, sa popularité parmi le peuple était si grande qu’un officier de la cour royale, habitant à 25 kilomètres de l’endroit où Jésus séjournait, entendit dire que ce dernier était de retour dans la région. Il se rendit donc de Capernaüm à Cana pour demander à Jésus de guérir son fils (Jn 4.45-47). En résumé : les quatre hommes qui quittèrent tout de façon spontanée, semble-t-il, pour suivre Jésus eurent, en réalité, beaucoup de temps et maintes occasions de faire connaissance avec leur Seigneur et sauveur. Étroitement associés à lui, ils observèrent son style de vie et en firent l’expérience (Jn 1.35-42). Ils entendirent sa prédication et furent témoins de ses miracles. Ils baptisèrent même en son nom (Jn 4.2). Jésus-Christ n’exigea pas une décision impulsive de leur part. Peu après son baptême, il les prit en tant que disciples à temps partiel (Jn 1.35-51). Ce n’est qu’environ un an et demi à deux ans plus tard qu’il les appela à un discipulat à plein temps2. Tout humains que nous sommes, nous avons habituellement besoin de notre temps – surtout lorsqu’il faut prendre d’importantes décisions. Jésus reconnut ce fait avec ses disciples. Suivre Jésus sur-le-champ Cependant, il y a aussi un « immédiatement » lorsque Jésus appelle. Par exemple, au puits de Jacob, dès que la femme samaritaine fut convaincue qu’elle était en présence du Messie, elle laissa sa cruche d’eau et se rendit sur-le-champ à son village. Là, elle parla si ouvertement et avec un tel enthousiasme de sa nouvelle foi qu’un grand mouvement au sein de la population locale se mit en branle (Jn 4.28-42). Le démoniaque au pays des Géraséniens, dans la région de la Décapole, en est un autre exemple. Après sa délivrance, il supplia Jésus de lui permettre de rester avec lui. Mais le Seigneur lui dit plutôt d’aller vers les gens de sa famille pour témoigner du miracle qui s’était produit dans sa vie. L’homme quitta Jésus et sillonna toute la région de la Décapole pour
raconter sa merveilleuse expérience (Mt 5.18-20). Plus tard, lorsque Jésus visita de nouveau la région, 4 000 personnes accoururent pour le voir. Pendant trois jours, il enseigna et guérit. Enfin, il conclut ce rassemblement par la multiplication des pains. Contrairement aux 5 000 qu’il avait nourris par le passé – une foule composée surtout de Juifs – la plupart étaient, cette fois, des Gentils venus de la Décapole. En d’autres termes, ils venaient du patelin de l’ancien démoniaque du pays des Géraséniens, lequel avait immédiatement commencé à raconter son expérience avec Jésus-Christ (Mt 15.29-39). Suivez-moi Il est important d’accepter ce que nous avons appris de Jésus, de le mettre immédiatement en pratique, puis de partager la bénédiction avec d’autres. C’est, sans aucun doute, une façon de répondre à l’invitation de Jésus de le suivre. Cependant, Jésus lui-même était prudent, et son service envers les autres était bien réfléchi. Il connaît notre cœur et sait ce qu’il peut, à certains moments, exiger de nous. En passant, avez-vous déjà remarqué que la prédication de Jésus suivait le même modèle ? Dans Actes 1.8, il est écrit : « Mais vous recevrez une puissance, celle du Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre. » Dans la première année et demi de son ministère, Jésus ne prêcha qu’à Jérusalem et à Juda. Quand la résistance des chefs juifs devint trop forte, il apporta son message du royaume en Galilée. En chemin, il s’arrêta à Samarie (Mt 4.12) et y prêcha. Et lorsque la résistance en Galilée devint aussi trop forte (Jn 6.66), il servit dans des secteurs où les Gentils habitaient, y compris la région de la Décapole (Mt 16.13)3. Quand on lit rapidement les Évangiles, il est facile de passer à côté des liens importants et des aspects fascinants du ministère de Jésus. La chronologie n’est pas toujours facile à saisir. Mais tout a et prend son temps, surtout quand on en vient aux êtres humains. Le « Suivez-moi » du Christ nous invite encore et toujours à confier notre vie entièrement à Jésus. Il sait exactement ce dont nous avons le plus besoin, et le moment où nous en avons besoin. n 1 The Seventh-day Adventist Bible Commentary, Review and Herald Publishing Association, Washington, D.C., 1956, vol. 5, p. 315, 316. Comparez avec les notes supplémentaires sur Luc 4 dans SDABC, vol. 5, dans les tableaux en pages 216-218 et 229-231. 2 Ibid., p. 319. 3 Ibid., p. 428.
Bernd Sengewald est pasteur du district
Schwäbisch Hall, dans le sud de l’Allemagne. Cet article a été d’abord publié dans BWgung, le bulletin de la Fédération de Bade-Wurtemberg, domiciliée à Stuttgart, en Allemagne.
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C royances
NUMÉRO 20
fondamentales
Enfin
Gerald A. Klingbeil
libres !
Le sabbat – une célébration de la libération
I
ls s’entassent par centaines dans des bateaux conçus pour seulement quelques dizaines de passagers. Enfants, femmes, hommes, grands-parents tentent de se rendre dans un pays meilleur. Leur voyage commence en Irak, en Syrie, en Libye, au Soudan du Sud, en Somalie, ou au Congo – bref, là où les conflits, la faim, ou les persécutions font partie de leur quotidien. Et ils naviguent vers l’Europe, poussés par l’espérance d’un avenir meilleur – ou simplement pour survivre. En quête de repos et de liberté, ils risquent le tout pour le tout. Leur situation fait penser à notre lutte commune pour ce repos difficile à atteindre, pour ce sentiment d’appartenance, pour la reconnaissance que finalement, nous sommes en sécurité et libres. En voyant les bateaux lutter contre les vagues et surmonter tous les obstacles, nous nous souvenons de notre propre quête d’un monde meilleur et d’un véritable repos.
Créés pour la liberté C’est là que le sabbat entre en scène. Le sabbat est un rappel hebdomadaire du plus grand don de Dieu à l’humanité. En fait, c’est un don à toute la création. Le septième jour de la semaine nous appelle à nous souvenir de deux événements clés de l’histoire humaine. Premièrement, nous reconnaissons que la vie a eu un commencement. Les Écritures nous disent que Dieu créa ce monde par sa parole – et il en fut ainsi (Gn 1). Dieu a pris six jours pour concevoir et créer un environnement d’une beauté à couper le souffle, ainsi que les créatures les plus merveilleuses. La création nous parle d’un Dieu qui aime les couleurs vives, les formes originales, et la vie elle-même. « Souviens-toi du jour du sabbat » (Ex 20.8, LSG) relie notre cœur et notre esprit au commencement de toutes choses. Dans l’expression fondamentale du caractère
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de Dieu que nous appelons les dix commandements, Moïse n’a pas voulu inclure une nouvelle théologie ou une nouvelle lumière, mais plutôt rappeler à notre souvenir une création parfaite, des relations parfaites, et le libre arbitre. Malheureusement, nos premiers parents choisirent de se méfier du Créateur qu’ils rencontraient chaque septième jour de la semaine. Voilà pourquoi nous devons nous rappeler de l’instruction suivante : « Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu […] Car en six jours l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié. » (v. 9-11) Nous nous reposons parce qu’il s’est reposé. Nous nous reposons parce que nous nous émerveillons de sa sainteté et de ses bénédictions. Nous nous reposons parce que nous avons trouvé le repos de la création et avons l’assurance qu’il nous restaurera. Nous nous reposons parce que nous nous souvenons. Il existe, cependant, une autre raison importante pour le repos du sabbat. Après 40 années dans le désert, les enfants d’Israël furent enfin prêts à entrer dans la terre promise. Une nouvelle génération se tenait au seuil d’une expérience de vie complètement nouvelle. Au lieu de vivre dans des tentes, ils bâtiraient des demeures permanentes. Par conséquent, ils avaient de nouveau besoin d’entendre l’expression de la volonté explicite et du caractère de Dieu. C’est là que Deutéronome 5 entre en scène. Ils devaient s’engager, individuellement et collectivement, envers le Dieu qui avait fait sortir leurs parents d’Égypte. Le texte biblique de Deutéronome 5 (LSG) est très semblable à la première proclamation des dix commandements au pied du mont Sinaï. Cependant, il existe une différence
L’observation du sabbat est une décision éclairée, non un événement fortuit. marquée que l’on trouve dans ce commandement crucial du sabbat. Ce texte biblique ne nous dit pas « Souviens-toi », mais plutôt « Observe » ou « Garde » le sabbat (v. 12). L’observation du sabbat est une décision éclairée, non un événement fortuit. La plus grande surprise, cependant, peut se trouver dans la raison donnée pour l’observation du sabbat. « Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d’Égypte, et que l’Éternel, ton Dieu, t’en a fait sortir à main forte et à bras étendu : c’est pourquoi l’Éternel, ton Dieu, t’a ordonné d’observer le jour du repos. » (v. 15, LSG) Le texte rend l’implicite explicite et veut s’adresser à une nouvelle génération. La création est le fondement du sabbat ; la libération en est son expression la plus tangible. Sabbat après sabbat, les enfants d’Israël (et vous et moi) devaient se souvenir de la véritable condition de l’humanité. Nous étions perdus, mais avons été trouvés ; nous étions asservis, mais avons été libérés ; nous avons été sauvés par un Dieu qui non seulement modèle l’humanité de ses propres mains (Gn 2.7), mais la libère aussi « à main forte et à bras étendu » (Dt 26.8, LSG).
jour. Il souligne plutôt l’action salvatrice de Dieu ainsi que les soins qu’il apporte à sa création. Et ainsi, le conflit se poursuit. Des bateaux, chargés de gens désespérés en quête d’un refuge, de protection et de liberté, continuent de braver les mers jusqu’au jour où finalement, Jésus reviendra. Mais d’ici là, le mal, la douleur, la destruction, et l’agression demeureront la devise la plus généralisée d’un monde contaminé par le péché, où des centaines de millions sont jetés sur les routes pour atteindre un refuge et trouver la sécurité. Cependant, chaque sabbat nous rappelle que nous appartenons à Dieu, que cette vie de corvée et de souffrance ne durera pas toujours. Celui qui est toujours à l’œuvre en faveur de sa création (Jn 5.17) y mettra un jour un terme et nous accueillera dans son repos ultime (He 4) : un repos de nous-mêmes, un repos de nos faibles tentatives d’atteindre la justice et la sainteté, et un repos de l’angoisse et du chagrin qui semblent être le mode normal de notre existence. Alors, nous connaîtrons vraiment son repos du Shabbat. Bientôt, très bientôt. n
Le reste de l’histoire Rien d’étonnant à ce que Satan se démène pour détruire le sabbat*. Au lieu de reconnaître notre état de créature et notre besoin de salut, il nous chuchote à l’oreille la suffisance, la propre justice, ou l’indépendance. Le signe éternel de la création et du salut est devenu le cœur de la bataille cosmique entre le bien et le mal. Les siècles passés, les millénaires même, ont été témoins de conflits souvent violents impliquant le sabbat, ce qui nous rappelle que celui-ci n’est pas juste un autre
* Voir, par exemple, Ellen G. White, Manuscript Releases, Ellen G. White Estate, Silver Spring, Md., 1990, vol. 5, p. 88.
Gerald A. Klingbeil est rédacteur adjoint de Adventist World. Il savoure chaque sabbat et attend avec impatience le premier sabbat céleste que nous passerons ensemble avec Jésus.
Le sabbat Au terme des six jours de la création, le Créateur dans sa bonté infinie se reposa le septième jour et institua le sabbat comme mémorial de la création pour toute l’humanité. Le quatrième commandement de la loi immuable de Dieu requiert l’observation de ce septième jour de la semaine comme jour de repos, de culte et de service, en harmonie avec les enseignements et l’exemple de Jésus, le Seigneur du sabbat. Le sabbat est un agréable jour de communion avec Dieu et entre nous. Il est un symbole de notre rédemption en Christ, un signe de notre sanctification, un témoignage de notre fidélité et un avant-goût de notre vie éternelle future dans le royaume de Dieu. Le sabbat est le signe permanent de l’alliance éternelle de Dieu avec son peuple. L’observation joyeuse de cette période sacrée d’un soir à l’autre, d’un coucher de soleil à l’autre, est une célébration des œuvres créatrice et rédemptrice de Dieu. (Gn 2.1-3 ; Ex 20.8-11 ; 31.13-17 ; Lv 23.32 ; Dt 5.12-15 ; Es 56.5,6 ; 58.13,14 ; Ez 20.12,20 ; Mt 12.1-12 ; Mc 1.32 ; Lc 4.16 ; He 4.1-11)
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E n couverture
Légalisme . . . Joseph Olstad
ou D
e nombreuses idées ou enseignements nouveaux traversent notre radar religieux. Faute de temps, nous ne pouvons les examiner tous – au risque de paraître étroits d’esprit. Nous choisissons souvent ce que nous voulons étudier d’après nos modèles théologiques, ou paradigmes, lesquels nous permettent de cadrer ou de filtrer l’information. Par exemple, un tel modèle nous permet d’associer plus facilement l’image incompréhensible de la colère de Dieu dans l’Ancien Testament avec l’enseignement de Jésus sur le pardon des ennemis dans le Nouveau Testament. Sinon, nous serions tentés, devant une telle contradiction, de favoriser ou d’ignorer une partie de la Bible plutôt qu’une autre. Par ailleurs, si un érudit de la Bible essaie de me convaincre que Jésus n’était pas vraiment divin, ou que le Nouveau Testament n’est qu’une collection de faux documents, je ne me sens aucunement motivé (dans la plupart des circonstances) à me pencher sur de telles prétentions. Je me borne à les filtrer et ne tente pas de changer mon paradigme pour m’adapter à ce que je considère absurde. Les paradigmes sont donc essentiels !
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Ils fonctionnent fort bien jusqu’à ce que nous oubliions que nous les utilisons. Dès que l’oubli s’installe, nous pouvons nous mettre à ignorer inconsciemment des informations qui amélioreraient nos paradigmes pour qu’ils reflètent mieux la vérité. Il se peut que certains chrétiens, adventistes y compris, aient adopté inconsciemment des paradigmes erronés au cours de leur lecture des Évangiles. En raison de leur influence, nous en arrivons à oublier certaines informations pointues que Jésus apportait. Le concept du légalisme étant l’un de ces paradigmes problématiques, il justifie, par conséquent, une analyse plus approfondie. Un tel modèle se profile partout – dans les écoles du sabbat, les sermons, les périodiques, et la simple conversation. « Les pharisiens étaient des légalistes et enseignaient le légalisme », « Jésus réprimanda leur légalisme et nous enseigna un nouveau mode de grâce et d’amour », « Nous devrions obéir à la loi, mais pas de façon légaliste », « L’observation du sabbat est légaliste », et ainsi de suite. Au sein de ce paradigme, le légalisme constitue, semble-t-il, une menace de taille dans les Évangiles. On perçoit alors les réprimandes et les enseignements de
Jésus comme corrigeant ce problème. Mais je me permets ici de suggérer un paradigme différent. Au souvenir du dicton « Ce sur quoi on se focalise détermine ce qu’on rate », j’affirme que c’est sur le légalisme qu’on s’est focalisé, en assumant certaines choses, et qu’ainsi, on est passé à côté de l’hypocrisie. Quand j’ai commencé à examiner cette distinction, j’ai demandé à des amis à l’église s’ils pouvaient me dénicher un seul texte des Évangiles qui aborde le légalisme. En général, certains n’ont su que répondre, et d’autres ont cité le passage de « la dîme de l’aneth et du cumin ». Ce passage vous est sans doute venu à l’esprit, vous aussi. Commençons donc par là. En général, on définit le légalisme comme étant le fait d’« observer la loi pour être sauvé ». Voyons maintenant si Matthieu 23.23 (LSG) constitue un bon exemple d’un tel comportement. « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites !, parce que vous payez la dîme de la menthe, de l’aneth et du cumin, et que vous laissez ce qui est plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité : c’est là ce qu’il fallait pratiquer, sans négliger les autres choses. »
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Conducteurs aveugles ! Vous filtrez vos boissons pour éliminer le moucheron, mais vous avalez le chameau. La réprimande Voici donc ma question : qu’est-ce que Jésus reproche aux pharisiens ? Attaque-t-il le légalisme tel que généralement compris ? Je ne crois pas. En un sens, il fait exactement le contraire : il condamne non leur observation de la loi, quels que soient leurs mobiles, mais plutôt le fait qu’ils négligent d’observer la loi. Mais Jésus ne s’arrête pas là. Non seulement il réprimande leur négligence de la loi, mais souligne aussi qu’ils font fi des parties les plus importantes de la loi. Vous saisissez ? Selon Jésus, les pharisiens sont non seulement des transgresseurs de la loi, mais ils transgressent aussi les lois les plus importantes. Jésus souligne également une autre dimension de leur désobéissance. Et c’est là que « le légalisme » surgit dans l’esprit de nombreux lecteurs. En plus de négliger les parties les plus importantes de la loi, les pharisiens observent les moins importantes afin de passer pour des observateurs de toute la loi. Ce dernier point leur vaut une appellation spéciale de la part de Jésus – pas l’appel-
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lation « légalistes », mais l’appellation « hypocrites » dont il se sert, d’ailleurs, à maintes reprises. Et qu’en est-il de la dîme des herbes de leurs jardins ? Jésus voulait-il qu’ils cessent de la payer ? Pas vraiment. Il les avertit plutôt qu’il ne faut négliger ni les questions les plus importantes, ni les « autres », c’est-à-dire la dîme dans le cas présent. Jésus conclut ses « Malheurs à vous, hypocrites » par une métaphore frappante : on coule le moucheron (notez le singulier) de son eau, mais on avale promptement le gros chameau poilu. La folie de telles méthodes de filtration d’eau est associée à l’observation hypocrite de lois insignifiantes par rapport à la violation délibérée des plus importantes. Ainsi, les paroles acérées de Jésus ne traitaient pas de la dîme (le moucheron), mais plutôt des annulations colossales à la loi (le chameau). Jésus illustra sa malédiction suivante par une métaphore parallèle : les sépulcres blanchis (Mt 23.27). Un coup d’œil à l’intérieur de ces sépulcres suffit à nous faire oublier leur beauté à cause
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de leur contenu : des cadavres en état de putréfaction. Les réprimandes de Jésus ne se centrent donc pas sur la chaux et le moucheron, mais sur le chameau et les os des dépouilles, que Jésus décode pour nous en ces termes : « hypocrisie et iniquité » (Mt 23.28). Si l’on s’en tient à la parabole de Jésus, le paradigme légaliste nous amène à viser le moucheron et la chaux, alors que les réprimandes de Jésus se focalisent avant tout sur le chameau et les os des dépouilles. Une fois toutes les pièces rassemblées, Jésus appelle l’illustration qui s’en dégage « hypocrisie ». En fait, le légalisme peut être présent ; cependant, en tant que paradigme, il associe les réprimandes à l’endroit des pharisiens à toute autre chose que ce que Jésus souhaitait corriger. Qu’est-ce qu’un pharisien ? Tandis que j’examinais de plus près ces passages et d’autres semblables, l’image typique des pharisiens a commencé à s’effriter. Les pharisiens étaient considérés comme le légalisme
remarqué gorille ? le
Arien Mack, une psychologue, dit : « La plupart des gens croient qu’en ouvrant simplement les yeux, ils voient tout ce qui s’offre à leur champ de vision. » Eh bien, une expérience effectuée par l’Université Harvard a démontré que ce n’est pas le cas. On a demandé à deux groupes d’individus de regarder des gens jouer au basketball. Le groupe expérimental devait compter le nombre de passes entre les équipiers d’une même équipe. Vers la moitié de la présentation, un homme déguisé en gorille est arrivé subitement et est resté là pendant cinq secondes. Le groupe témoin, lui, devait regarder le même jeu sans compter les passes. Les participants de ce groupe ont facilement remarqué l’intrus ; cependant, plus de la moitié de ceux qui comptaient les passes n’ont pas remarqué le « gorille ». P hoto
Matthieu 23.24 (S21)
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Un chercheur a demandé aux participants du groupe expérimental : « Avez-vous remarqué quelque chose qui sort de l’ordinaire ? » Non, ont-ils répondu. Et à la question « Avez-vous remarqué le gorille ? », les observateurs ont répondu « Le quoi ? » Alors, que se passe-t-il ici ? Lorsque les membres de ce groupe ont reçu la consigne de compter les passes, ils ont mobilisé entièrement leur attention pour exécuter une tâche difficile. Leur cerveau a créé un modèle simplifié de balle, d’homme, et de mouvement. Le modèle, fort efficace, a filtré les objets non pertinents, comme les gorilles, de sorte que les spectateurs n’ont vu que ce qu’ils s’attendaient à voir1. 1 Citations
et analyses tirées de Laurence Gonzales, Deep Survival, W. W. Norton & Company, New York, 2003, p. 79-81.
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personnifié – cette obéissance exhaustive de toutes les lois sous le soleil, mais infectée de mobiles axés sur le mérite et les œuvres pour gagner le salut et s’élever soi-même. Plus je lisais les Évangiles et prenais en considération chacun des dialogues de Jésus avec ces « légalistes », plus la vision traditionnelle est devenue problématique à mes yeux. Les pharisiens auxquels Jésus s’adressa1 doivent être redéfinis : ils n’étaient pas des observateurs moralistes méticuleux de la loi, mais des hypocrites par excellence transgressant la loi2. La description d’Ellen White n’est pas aussi flatteuse que la mienne. Elle écrivit que leur « sainteté extérieure » servait à dissimuler « l’iniquité »3, et que bien que « très scrupuleux au sujet des observances rituelles, ils vivaient dans l’immoralité et la dégradation »4. À partir d’une telle distinction, de nombreux textes bibliques convergent sur – et sont mieux expliqués par – le paradigme de l’hypocrisie. Par exemple, Jésus recommanda à la multitude de faire ce que les pharisiens et les scribes lui disaient de faire, mais de s’abstenir de suivre leur exemple, parce qu’ils disaient, et ne faisaient pas (Mt 23.2,3). Selon Ellen White, Jésus fit cette déclaration à la lumière d’un objectif plus important : « Il lui fallait dévoiler le caractère des prêtres, des chefs et des pharisiens5. » Ils enseignaient, en effet, « la loi de Dieu sans lui obéir »6. La question urgente est donc la suivante : « Jésus réussit-il à dévoiler le caractère des pharisiens ? » Allons-nous continuer à répéter, en tant qu’Église, que les pharisiens observaient parfaitement la loi alors qu’en réalité, ils ne l’observaient pas ? Une fois, Jésus dit sans ménagement à ceux qui tentaient de le tuer : « Nul de vous ne pratique la loi » (Jn 7.19). Remarquez de nouveau l’avertissement du Christ : « Gardez-vous du levain des pharisiens, qui est l’hypocrisie. » (Lc 12.1) Dans Luc 3, la stratégie évangélique de Jean-Baptiste peut apporter quelque éclaircissement à ce sujet. Si l’auditoire du baptiste avait été imprégné de la théologie du salut par les « œuvres », alors Jean aurait manqué la cible dans
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son dernier appel. Après avoir entendu son vibrant message de repentance, ses auditeurs lui demandèrent : « Que ferons-nous donc ? » C’était là l’occasion rêvée de les détourner de leur moralisme légaliste ! Mais non, il leur dit ce qu’ils devaient faire : partager leurs vêtements, leur nourriture, percevoir les impôts honnêtement, n’extorquer de l’argent à personne en portant de fausses accusations, et se contenter de son salaire (Lc 3.1014). Je suggère que cette tirade finale de Jean n’aurait pas été prudente pour une foule orientée vers les « œuvres ». Et si les gens pensaient qu’en faisant ces œuvres, ils se mériteraient le salut ? Il est clair que ce n’était pas la préoccupation principale de Jean-Baptiste. Assumons plutôt que celui qui était plus qu’un prophète connaissait ses auditeurs mieux que nous au 21e siècle, et savait exactement comment terminer son sermon. Ses auditeurs devaient se repentir de leurs mauvaises œuvres et commencer à en faire de bonnes. Soit dit en passant, Jean-Baptiste arracha à ses auditeurs leur fausse couverture de sécurité – une couverture qui aurait très bien pu les entraîner dans une contrefaçon de l’assurance du salut. Cependant, il ne s’agissait pas de la couverture « Nous gardons la loi pour être sauvés », mais plutôt de celle « Nous avons Abraham pour père » (Lc 3.8). La réplique incisive de Jean-Baptiste impliquait qu’à moins de manquer de pierres en Israël, ils ne devaient surtout pas croire que leur ascendance leur assurait automatiquement le salut. Les mobiles Ceci dit, on pourrait rétorquer : « O. K., je pige. Le gros problème, c’était l’hypocrisie. Mais quant aux lois que les pharisiens et d’autres encore observaient, ne les observaient-ils pas pour des mobiles légalistes ? » C’est fort possible, et je ne serais pas surpris si des mobiles légalistes sous-tendaient l’observation de la loi à cette époque-là, comme ce peut être le cas aujourd’hui. Mais même si on pouvait montrer que les pharisiens
étaient invariablement légalistes selon notre définition standard, n’est-il pas intéressant de noter que si c’était le cas, Jésus réprimanda invariablement leur transgression de la loi au lieu de critiquer leurs mobiles légalistes ? Lorsque Jésus traite des mobiles, c’est par rapport au désir de paraître juste devant les gens, ou de recevoir leurs éloges, et non à celui d’obtenir des louanges de Dieu de façon méritoire. Jésus dit : « Vous, vous êtes ceux qui se font passer pour justes devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs ; car ce qui est élevé parmi les hommes est une abomination devant Dieu » (Lc 16.15), et « Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes. » (Mt 23.5) Ellen White est d’accord : « Ils étaient constamment préoccupés de faire montre de leur piété7. » Jésus voulait que les gens fassent de bonnes œuvres devant Dieu et non devant leurs semblables. « Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus, autrement vous n’aurez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. » (Mt 6.1) Contrairement à ce qu’on pourrait penser, Jésus désirait que ses auditeurs obéissent et accomplissent leurs devoirs religieux pour et devant Dieu, parce que prendre Dieu comme auditoire constituait l’antidote contre l’hypocrisie. Le plus grand sermon jamais prêché traite considérablement de cette question. Considérez les paroles de Jésus dans le Sermon sur la montagne, où il donne la recette suivante (Mt 6) : « Comment accomplir un acte juste sans être un hypocrite » : Choisir un acte juste/religieux (c’està-dire donner aux pauvres, prier, jeûner). L’accomplir en secret ou de façon imperceptible. Résultat : seul le Père le verra et le récompensera. Par contre, si on désire une récompense venant de nos semblables plutôt que du Père, on n’a qu’à se référer à la recette « Comment être un hypocrite », laquelle montre comment s’acquitter de ses devoirs religieux pour être vu au maximum du public.
Conclusion Le point capital de cette réflexion, c’est que tant et aussi longtemps que l’on croit que la grande question religieuse abordée par Jésus, c’est le légalisme, alors l’observation de la loi, même pour de mauvais mobiles, est attaquée. Mais si c’est l’hypocrisie que Jésus condamne, alors la transgression de la loi et la fausseté deviennent l’enjeu principal. Relisez les Évangiles, puis demandez-vous : « Quel paradigme cadre le mieux avec les enseignements et les réprimandes de Jésus ? » Le modèle que je suggère a le potentiel d’affranchir de nombreux chrétiens sincères, afin qu’ils obéissent à la loi sans éprouver une crainte paranoïaque de devenir des légalistes ou des pharisiens. S’il faut être paranoïaque, que ce soit à l’égard de l’hypocrisie religieuse et de la transgression de la loi qu’elle entraîne ! Il est temps que les enseignements de Jésus à l’égard de l’hypocrisie fassent un important retour. Le légalisme est sous les projecteurs depuis des siècles. S’il constitue un problème dans votre vie ou à l’église, alors, je vous en prie, confessez-le, et par la grâce de Dieu – littéralement sa grâce – déracinez-le. Mais honnêtement, je vois bien moins de gens garder la loi pour être sauvés que j’en vois la briser parce qu’ils pensent justement l’être… Et comme ce comportement relève davantage de l’hypocrisie que du légalisme, les paroles de Jésus sont, en définitive, tout aussi pertinentes aujourd’hui qu’il y a 2 000 ans. n 1 Veillons à ne pas étiqueter d’hypocrite chaque pharisien en Palestine. 2 Bien qu’il soit concevable que les deux pourraient fonctionner simultanément. 3 Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 615. 4 Ibid., p. 298. 5 Ibid., p. 608. 6 Id., Messages choisis, vol. 2, p. 112. 7 Id., Jésus-Christ, p. 608.
Joseph Olstad est diplômé de l’Institut international adventiste des études avancées de l’Université Andrews. Il habite au Montana, aux ÉtatsUnis, avec sa femme et leurs trois filles.
Anthony R. Kent
Comment
vivre la sans
tomber dans le légalisme L’antinomisme n’est certainement pas la solution ! L’antinomisme précipite un chrétien dans l’hypocrisie aussi rapidement que dans le légalisme ! Jésus, notre sauveur, a exemplifié la réponse. Il a observé la totalité des dix commandements, et cependant, personne ne pouvait l’accuser de légalisme, d’antinomisme, ou d’hypocrisie. Jésus a dit : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est aisé, et mon fardeau léger. » (Mt 11.28-30) N’oublions pas que Jésus donna les dix commandements à l’humanité au Sinaï (1 Co 1-4). Il les a observés et à ce jour, continue de les observer ! L’écrasante majorité de ces commandements nous dit ce qu’il ne faut pas faire. Les gens sont rarement appelés légalistes parce qu’ils n’ont pas d’autres dieux, ne se font pas d’images taillées, ou ne blasphèment pas. Les chrétiens qui ne commettent pas de meurtre, d’adultère, de vol, qui ne mentent pas ou ne convoitent pas, et les enfants qui honorent leurs parents sont rarement traités de légalistes. Il nous reste donc un commandement : le sabbat. Chose ironique, les chrétiens qui se reposent le septième jour et prennent le joug de Jésus sont parfois traités de légalistes, alors que ceux qui choisissent de porter le joug de « Pharaon » pour faire des briques sept jours par semaine sont étiquetés d’êtres « libres » ! Personnellement, je préfère me reposer en la grâce et la bonté de Jésus. Il n’y a aucun péché ou honte à être qualifié d’« obéissant » !
Anthony R. Kent est secrétaire adjoint de l’Association pastorale de la Conférence générale à Silver Spring, au Maryland. Novembre 2015 | Adventist World
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adventiste
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puissance du
Ici, des habitants de la Mauritanie partagent un bol de pain mélangé à de l’eau.
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a Bible dit : « Ainsi donc, que personne ne vous juge à propos de ce que vous mangez et buvez » (Col 2.16). Cependant, l’idée symbolique et socioculturelle de la nourriture va bien au-delà de ce que nous mangeons. L’acte de manger implique des éléments à la fois biologiques et socioculturels. Les sociologues croient que « les pratiques entourant les repas peuvent être considérées comme une sorte de système linguistique »1. Cette idée s’applique aux familles de l’ère apostolique, où chaque membre de la maison – famille ou autre – était soumis à l’autorité du père. À cette époque, le père était le protecteur de tous. Une puissante représentation symbolique de cette soumission à l’autorité du père se manifestait à l’heure des repas, alors que tous dépendaient de lui pour se nourrir. Il s’ensuivit que certaines habitudes puissantes s’élaborèrent autour du manger et du boire2. Plus qu’un moyen de subsistance L’importance que les apôtres accordaient aux repas en commun (Ac 2.42) peut être comprise comme un style de vie normal au premier siècle3. Ici, la nourriture est plus qu’un moyen de subsistance ; elle contribue à l’approfondissement des liens fraternels entre les croyants et leur Seigneur4. En outre, comme Jésus fait souvent référence au manger et au boire dans ses enseignements, ainsi qu’à son désir de donner à manger à ceux que la société dominante marginalise, on a l’impression que pour lui, le fait de manger et de boire ensemble a plus de signification que leurs fonctions biologiques et socioculturelles5. En y regardant de plus près, on découvre que la nourriture est omniprésente dans les Écritures. On la retrouve presque
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partout. Lorsqu’on se focalise sur les commandements et les doctrines, on oublie parfois la place que la nourriture et la communion fraternelle occupent dans le saint Livre. Et cependant, tant de choses dans la Bible se produisent autour de la table ! N’y sont-elles consignées que par nécessité pratique, ou existe-t-il quelque pertinence spirituelle à l’égard de la nourriture et de la communion fraternelle ? La nourriture et le salut La nourriture a une place dans le plan du salut. Cédant à l’appétit, Adam et Ève péchèrent en consommant le fruit défendu6. Or, Dieu se servit, lui aussi, de la nourriture pour nous faire comprendre le moyen du salut7. Les emblèmes de la communion ne sont qu’un exemple du lien symbolique entre la nourriture et le salut. Voici un autre exemple : le système sacrificiel de l’Ancien Testament, symbole du ministère sacrificiel du Christ dans ses différentes formes et fonctions. Toutes les fêtes principales dans l’Ancien Testament préfiguraient le ministère de Jésus. Une fête ne se célèbre pas par un goûter, mais par un grand repas. Les fêtes principales étaient 1) la Pâque – préfiguration de la mort de Jésus-Christ, 2) la Pentecôte – préfiguration de l’effusion du Saint-Esprit, 3) la fête des Tabernacles – préfiguration du jugement. Cependant, à travers les offrandes, Dieu se proposait davantage que l’enseignement du plan du salut. Le système sacrificiel devait non seulement servir de médiation pour le pardon des pécheurs, mais aussi amener les pécheurs à entrer en relation avec Dieu (voir Lv 9.22). Les offrandes pour le péché symbolisaient la confession du péché et un appel pour l’expiation à travers le pardon divin. Les offrandes d’actions de grâces, elles, exprimaient l’adoration, la reconnaissance, P hoto
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et la consécration envers Dieu. Enfin, les offrandes de paix symbolisaient l’alliance avec Dieu et la communion fraternelle avec les autres croyants alors qu’ils mangeaient ensemble le sacrifice8. Des versions plus modernes de la Bible rendent « sacrifice de paix » par « sacrifice de communion » (S21), indiquant par là la nature sociale et culturelle de l’offrande finale. Dans l’Ancien Testament, le repas fraternel constituait le point culminant du service de culte. Ce culte n’était complet que lorsque l’assemblée – prophètes, prêtres, Lévites, et laïcs – s’asseyait ensemble pour jouir d’un repas fraternel en présence de Dieu. Ce concept de partage de nourriture se poursuivit également à l’époque du Nouveau Testament. Par exemple, Jésus enseigna d’abord les 5 000, puis les nourrit. La nourriture et les relations La nourriture ne peut nous sauver. Cependant, elle peut être représentative de la relation que nous avons avec JésusChrist. Par exemple, dans Luc 24.41, après sa résurrection, Jésus apparut à ses disciples dans la chambre haute et leur demanda à manger. Peu après, il prépara un repas aux disciples qui étaient allés pêcher (Jn 21.9). Dans les deux cas, Jésus, dans son corps glorifié, désira manger avec ses disciples et jouir d’une communion fraternelle avec eux. Actes 2.42 dit : « Ils [les disciples] persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières. » Dans ce verset, la fraction du pain indique que les disciples mangeaient avec les autres croyants et fraternisaient avec eux. Bibliquement parlant, la nourriture et la communion fraternelle vont de pair avec l’enseignement de la doctrine et la prière. Mais nous passons souvent à côté d’une telle communion. La nourriture et la communion fraternelle ne sont pas des choses séparées que l’on incorpore au service de culte à l’église ; elles constituent plutôt une partie intégrante du processus d’adoration et du service envers le Dieu vivant. À l’instar du service sacrificiel de l’Ancien Testament, nous pouvons dire que le culte n’est complet que lorsque nous partageons un repas fraternel ensemble dans la communion du Saint-Esprit. Or, la communion fraternelle va également au-delà de cet acte. Dans Apocalypse 3.20, Jésus dit qu’il va entrer et manger chez quiconque lui ouvre la porte de son cœur. Selon les Écritures, Jésus ne va pas se borner à nous tenir compagnie. Il dit plutôt : « J’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi. » Le partage de la nourriture et la communion fraternelle sont des aspects importants des relations humaines et de notre relation avec Christ. Dieu invite tous les rachetés au souper de noces de l’Agneau décrit dans Apocalypse 19.9. La nourriture et les services religieux C’est dans la sainte Cène que se trouve le lien ultime de la nourriture et de la communion fraternelle avec le salut. Jésus prit du pain, le rompit et dit : « Ceci est mon corps » (Lc 22.19). Puis il prit la coupe et dit : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang » (v. 20).
Le fait de ne pas prendre un repas complet lors de la sainte Cène ne nous éloigne pas du fait qu’il existe un lien significatif entre la nourriture et le salut. Si la nourriture ne peut nous sauver, en revanche, elle symbolise notre relation avec Dieu et notre salut. Nous lisons dans 1 Jean 3, 4 : « Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi, vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils, Jésus-Christ. Ceci, nous l’écrivons, afin que notre joie soit complète. » La communion fraternelle à l’église, c’est plus que de passer du bon temps ensemble. Les repas en commun à l’église, c’est plus que de manger ensemble. Après tout, le péché n’est entré dans le monde que par la consommation d’un petit morceau de fruit. De même, un petit morceau de pain et un petit verre de jus de raisin symbolisent le sacrifice de Jésus-Christ sur la croix9. La nourriture peut sembler être un aspect insignifiant dans le plan plus large du salut, mais sur le plan biblique, on peut avancer que le culte n’est complet que lorsque nous avons mangé ensemble, que nous avons joui d’une communion fraternelle avec nos frères et avec Dieu. Nous voyons un exemple de ceci dans Apocalypse 3.20 : Jésus promet de manger avec tous ceux qui lui ouvrent la porte de leur cœur. Peu « d’actes manifestent autant la communion fraternelle que celui d’un repas en commun »10. Mais l’expression ultime d’un tel repas se trouve dans « l’idée apocalyptique du repas eschatologique, ou le banquet messianique, la fête dans le royaume des cieux à venir »11. Ainsi, puisque nous sommes soumis à l’autorité de notre Père qui est aux cieux, mangeons ensemble, peut-être après le service de culte le sabbat, chez nous pendant la semaine, ou lors d’un pique-nique ou d’autres rassemblements sociaux. Ce faisant, nous communierons aussi avec Jésus, jusqu’à ce qu’il vienne. n 1 Jan Michael Joncas, « Tasting the Kingdom of God: The Meal Ministry of Jesus and Its Implications for Contemporary Worship and Life », Worship 74, 2000, p. 330. 2 Florence Dupont, Daily Life in Ancient Rome, trans. Christopher Woodall, Blackwell Publishers, Oxford, 1989, p. 103. 3 Robert W. Wall, « The Acts of the Apostles: Introduction, Commentary and Reflection », dans The New Interpreter’s Bible, éd. Leander E. Keck et coll., Abingdon Press, Nashville, 1995, vol. 10, p. 71. 4 G.H.C. Macgregor, « The Acts of the Apostles », dans The Interpreter’s Bible, éd. George A. Buttrick et coll., Abingdon Press, Nashville, 1954, p. 50. 5 Joncas, p. 330, 331, 346-350. 6 Ellen G. White, Patriarches et Prophètes, p. 31-33. 7 Id., Jésus-Christ, p. 660. 8 Siegfred H. Horn, Seventh-day Adventist Bible Dictionary, Review and Herald Pub. Assn., Washington, D.C., 1980, p. 963-966. 9 E. G. White, Jésus-Christ, p. 657. 10 Francis D. Nichol, éd., The Seventh-day Adventist Bible Commentary, Review and Herald Pub. Assn., Washington, D.C., 1957, 1980, vol. 7, p. 763. 11 Ephraim Isaac, « The Significance of Food in Hebraic-African Thought and the Role of Fasting in the Ethiopian Church », dans Asceticism, éd. Vincent L. Wimbush et Richard Valantasis, Oxford University Press, New York, 2002, p. 331.
Jeff Couzins est pasteur de la Fédération du nord de l’Angleterre, au Royaume-Uni.
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e bonheur réside dans l’obéissance à la Parole de Dieu et dans la conformité à la volonté divine. La famille gouvernée par des principes justes témoigne au monde de la puissance d’une foi pure et sainte. L’influence de tels foyers a tendance à réfréner les influences corruptrices et polluantes qui, tel un déluge, déferlent actuellement sur l’Église et la société. La religion de Jésus a la puissance d’ennoblir celui qui est tombé et de redonner à l’intempérant la raison, de sorte qu’on les retrouve l’un et l’autre assis aux pieds du Seigneur, vêtus et dans leur bon sens. Si les hommes aimaient davantage la simplicité naturelle, s’ils se préoccupaient moins de l’étalage artificiel en vogue, ils échapperaient à de nombreuses perplexités de la vie. Ils bénéficieraient d’une paix, d’une tranquillité et d’un repos accrus. Dieu ne charge ses créatures d’aucun fardeau pesant. Ce sont elles qui se les attirent par leur refus de se conformer aux lois de la nature, et leur désir ardent de satisfaire aux exigences de la mode. C’est cette pression constante sur l’esprit et le corps qui use la machine humaine. […] Celui qui nous aime nous manifeste sa tendre sollicitude par les œuvres de la nature. Ces œuvres, preuves irréfutables de sa sagesse et de sa puissance, sont conçues pour nous impressionner par le fait qu’il existe un Dieu vivant en qui nous pouvons nous confier. « Considérez comment croissent les lis : ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux. » La main de Dieu a formé chaque bouton de fleur et chaque fleur qui s’épanouit ; c’est la sagesse divine qui donne aux fleurs leurs teintes délicates et variées. De quelle beau-
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vivante !
Dieu nous parle par sa création té Dieu a revêtu ces choses silencieuses, dépourvues d’âme, qui sont aujourd’hui dans les champs, et qui demain seront jetées au four ! Si Dieu revêt ainsi l’herbe qui est aujourd’hui dans les champs, « à combien plus forte raison ne vous vêtirat-il pas, gens de peu de foi ? » Le grand Artiste Dans notre voyage en direction de l’ouest, nous avons pris soin de ne rien manquer de nouveau et d’intéressant du paysage. Nous avons vu les montagnes majestueuses, ornées de leurs tours rocailleuses semblables à celles de vieux châteaux. Ces montagnes, que les convulsions déchaînées du Déluge ont soulevées, témoignent de la colère de Dieu en raison de sa loi transgressée. Elles ressemblent à des vagues puissantes qui, à la voix de Dieu, s’apaisent – aux flots mugissants dont Dieu a arrêté l’orgueil. Ces montagnes imposantes appartiennent à Dieu ; il préside sur leurs cavernes rocheuses. La richesse de leurs entrailles, comme les antres de la terre, lui appartient également. Pour voir des preuves de l’existence de Dieu, il n’y a qu’à regarder autour de soi, partout où porte le regard. À travers ses œuvres créées, le Créateur s’adresse à nos sens et impressionne notre âme. Si vous ouvrez votre cœur à ces impressions, la nature sera pour vous un livre
ouvert et vous enseignera la vérité divine à travers ses merveilles naturelles. Ses grands arbres ne seront pas regardés avec indifférence. Chaque fleur qui s’épanouit, chaque feuille aux nervures délicates témoigne du savoir-faire infini du grand Artiste. Les rochers massifs et les montagnes majestueuses qui s’élèvent au loin ne résultent pas du hasard. Dans un silence éloquent, ils parlent du Dieu élevé et exalté assis sur le trône de l’univers. « Toutes les œuvres de Dieu lui sont connues de toute éternité. » Tous ses plans sont parfaits. Quelle admiration et quelle révérence son nom devrait nous inspirer ! Combien une connaissance de ses œuvres devrait aiguiser notre perception de ses attributs ! Le Rocher des siècles Dieu est lui-même le Rocher des siècles, un refuge pour son peuple, un abri contre l’orage, une ombre protectrice contre la chaleur. Il nous a donné ses promesses, plus sûres et immuables que les hauteurs rocheuses, que les collines éternelles. Quand les montagnes s’éloigneraient, quand les collines chancelleraient, sa bonté ne s’éloignera pas de nous, et son alliance de paix ne chancellera pas pour ceux qui se confient en lui par la foi. Si nous regardons à Dieu aussi inébranlablement que ces montagnes rocheuses stériles pointent vers le ciel,
La nature sera pour vous un livre ouvert et vous enseignera la vérité divine à travers ses merveilles naturelles.
jamais nous ne nous départirons de notre foi en lui et de notre allégeance envers sa sainte loi. Alors, chers frères et sœurs, pourquoi ne pas chercher ce qui vous donne la paix ? Pourquoi ne pas chercher d’abord le royaume et la justice de Dieu, dans l’assurance que votre Père céleste vous donnera toutes choses par-dessus ? Il vous ouvrira la voie et bénira toutes vos entreprises, car il a dit : « J’honorerai celui qui m’honore. » Christ est mort pour votre rédemption. Sera-t-il mort pour vous en vain ? Ne saisirez-vous pas sa main tendue, ne marcherez-vous pas avec lui dans l’humble sentier de la foi et de l’obéissance ? P hoto
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Dieu est plein d’amour et riche en bienveillance ; cependant, il n’acquittera pas ceux qui négligent son grand salut si généreusement offert. Les antédiluviens, lesquels jouissaient d’une grande longévité, furent balayés de la terre en raison de leur transgression de la loi divine. Dieu ne détruira plus le monde par un déluge. Au jour de sa vengeance, il détruira ceux qui méprisent son autorité par le feu enfoui dans les entrailles de la terre, que les feux d’en haut feront entrer dans une activité intense. Et alors, de la terre purifiée montera un chant de louange : « À celui qui est assis sur le trône, et à l’Agneau, soient la louange, l’honneur, la gloire, et la force,
aux siècles des siècles ! » « Tes œuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu tout-puissant ! Tes voies sont justes et véritables, roi des nations ! » Tous ceux qui auront donné la priorité au trésor céleste inestimable à leurs yeux se joindront aux accents joyeux et triomphants des rachetés. n
Ce qui précède est tiré de l’article intitulé « Notes of Travel: A Sermon on the Cars », publié dans la Review and Herald, le 24 février 1885. Les adventistes du septième jour croient qu’Ellen G. White (1827-1915) a exercé le don de prophétie biblique pendant plus de 70 ans de ministère public.
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Dieu a-t-il créé les
dinosaures ?
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ans le monde du divertissement, plusieurs films ont engendré un marché populaire de marchandises ayant pour thème les dinosaures. Ces créatures gigantesques, que l’on voit détruire entièrement des pâtés de maisons d’un formidable coup de queue ou de patte, s’emparent de l’imaginaire. Dieu a-t-il créé ces créatures si redoutables ? Pourquoi ne sont-elles pas mentionnées dans la Bible ? L’origine des dinosaures Nous disposons de preuves irréfutables de l’existence passée des dinosaures : os, dents, œufs, empreintes de pied, impressions de peau même. Cependant, la science donne une image des dinosaures très différente de celle de l’industrie du divertissement. Les paléontologues ont pu étudier le contenu fossilisé d’estomacs, ainsi que des coprolithes (excréments fossiles) de dinosaures. Ils ont alors découvert que de nombreux dinosaures étaient, en fait, des herbivores. L’étude de leurs os et de leurs empreintes a révélé que certains étaient petits,
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environ de la taille d’un mouton ou d’un chien. Par exemple, Struthiomimus avait la taille d’une autruche, et Compsognathus n’était pas plus gros qu’un coq. Genèse 1 nous dit que Dieu créa les animaux terrestres le sixième jour de la semaine de la création, et qu’il leur donna « toute herbe verte pour nourriture ». Puisqu’ils étaient des animaux terrestres, les dinosaures ont dû être inclus. Ne nous étonnons pas de ce que les dinosaures ne soient pas spécifiquement mentionnés dans la Bible. Premièrement, le mot « dinosaure » n’existait pas à l’époque de Moïse. Deuxièmement, de nombreux autres groupes d’animaux ne sont pas mentionnés dans la Bible, tels les coléoptères, les requins, les étoiles de mer, pour ne mentionner que ceux-là. À la fin de ce sixième jour de la semaine de la création, Dieu vit que sa création était bonne – « très bonne » même. Voilà qui pose problème ! En effet, si de nombreux dinosaures étaient herbivores, en revanche, certains étaient de grands et redoutables carnivores mettant en danger la vie humaine. Par conséquent, peut-on raisonnablement considérer ces dinosaures gigantesques, féroces, potentiellement mangeurs d’hommes, comme « bons » ? Ces dinosaures carnivores cadrent-ils dans ce monde végétarien, parfait, nouvellement créé ? Le péché et les dinosaures Le récit biblique de la création suggère que la malédiction qui succéda à la chute d’Adam et d’Ève (Gn 3.14-19) provoqua des changements biologiques qui entraînèrent des changements dans le régime et le comportement de nombreux animaux, donnant lieu à la compétition, à la prédation, et au parasitisme actuels. Bien que la Bible ne décrive pas ces changements en détail, on les interprète aujourd’hui en tant que
modification génétique, puisque nous savons par la science que de tels changements majeurs exigeraient une modification génétique. Ces changements se produisirent-ils immédiatement ou se développèrent-ils sur plusieurs générations ? Nous l’ignorons, mais cela était tout à fait évident à l’époque où les dinosaures furent ensevelis par le Déluge. À un certain point de l’histoire de la terre, les dinosaures disparurent. Il n’existe aucun document historique valide sur des dinosaures vivants, en dépit de certaines prétentions chimériques du contraire. Certains ont avancé l’hypothèse que les références bibliques à des créatures mythiques peuvent se baser sur des souvenirs culturels des dinosaures antédiluviens. Cependant, nous ne disposons d’aucun moyen de confirmer cette hypothèse. La Bible mentionne le béhémoth (Jb 40.10-13), et le léviathan (Jb 40.25, NBS), que certains considèrent comme étant des exemples possibles de dinosaures postdiluviens. Cependant, de nombreux érudits croient que le béhémoth était, en réalité, un hippopotame, et le léviathan, un crocodile. Les deux espèces vivaient dans le Nil, et c’est là que les anciens Hébreux les auraient vues. L’incertitude au sujet de l’identité de ces créatures ne justifie aucune prétention selon laquelle les dinosaures seraient mentionnés dans la Bible. La plupart des scientifiques créationnistes croient que les dinosaures ont disparu lors du Déluge, ou peu après. Il faut d’avantage d’études pour arriver à une meilleure compréhension de ces créatures. Pour résoudre le mystère de la disparition des dinosaures, il faut une recherche rigoureuse et méticuleuse. Pourquoi ne pas encourager des chrétiens que le sujet intéresse, et qui ont les compétences nécessaires, à entreprendre une telle recherche ? Il est possible, en effet, qu’elle nous amène à beaucoup mieux comprendre le récit biblique de la création et du Déluge. n
Raúl Esperante, Ph.D., est
un scientifique chevronné de l’Institut de recherche Geoscience. Il habite dans le sud de la Californie, aux États-Unis. P hoto
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M I S S I O N
A D V E N T I S T E
Sur la
route deConteJéricho des deux Samaritains
Michael Mace
J
ean-François Pina commence sa journée de travail comme d’habitude*. Cet homme marié et père d’un enfant se rend à l’hôpital, gare sa voiture, et poinçonne sa carte. Le travail de Jean-François Pina consiste à aider les gens et à sauver des vies. La vie de ses clients dépend de son empressement, de son expertise, de sa prudence et de sa rapidité. Jean-François est ambulancier à Lille, en France, à la frontière de la Belgique. Un appel de routine Un jeudi matin, Jean-François doit aller chercher Christian Nayet, un homme de 60 ans, et l’amener à l’hôpital pour qu’il y passe un scan. Après une heure de route, Christian s’aperçoit que son chauffeur d’ambulance est indisposé. Il semble agité. Finalement, Jean-François avoue qu’il ne se sent pas bien du tout. « J’ai des fourmis dans les doigts », dit-il. « Ces fourmis montent-elles jusqu’aux bras ? » demande Christian. En entendant sa réponse affirmative, Christian se doute immédiatement qu’il s’agit d’une crise cardiaque. Il demande alors à Jean-François de s’arrêter. Pendant une seconde, il songe à appeler le Service d’aide médicale urgente (SAMU) (l’équivalent français du 9-1-1 aux États-Unis) pour vite se rendre compte que les secours mettront trop de temps à arriver. Christian fouille dans sa poche et en sort deux médicaments. « Tenez, prenez ça. Le premier va augmenter la fluidité de votre sang, dit-il, et le deuxième va stabiliser votre rythme cardiaque. » P hoto
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Dans des circonstances normales, une telle recommandation aurait été totalement inappropriée. Mais considérant l’urgence de la situation et prenant un risque calculé, Christian donne à Jean-François deux de ses propres médicaments, sachant qu’ils conviennent à ceux qui ont une crise cardiaque. Christian n’est pas un professionnel de la santé, mais un artiste et un écrivain. Comme Jean-François n’est pas en état de conduire, il lui dit : « Donnez-moi vos clés ! Ma vie n’est pas en danger, la vôtre, oui ! N’ayez pas peur. » On peut presque entendre la voix de Jésus, qui a dit plus d’une fois aux gens : « Ne craignez rien, faites-moi confiance. » Le patient se transforme rapidement en chauffeur d’ambulance. « Je vais rouler très vite ! » « Non, je vous en prie ! dit Jean-François. Vous n’avez jamais conduit un tel véhicule, vous n’êtes pas habitué. » Malgré ses doutes, Jean-François est forcé d’admettre que c’est lui maintenant qui a besoin d’aide médicale. Christian reprend : « Dans 10 minutes, nous y serons ! Ça va aller ! » Imaginez : un homme atteint d’un cancer en phase terminale réconforte un chauffeur d’ambulance en train de faire une crise cardiaque ! Après avoir joué au médecin, à l’infirmier, au pharmacien, et au chauffeur d’ambulance, Christian assume le rôle de consolateur, à l’instar de Jésus : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous » (Jn 14.16, LSG). Derrière le volant, Christian n’a qu’une seule pensée : aller aussi vite que possible. Il peut se le permettre puisqu’il
conduit une ambulance. Il cherche le bouton de la sirène, mais en vain. Alors il fait clignoter les phares pour signaler aux automobilistes de le laisser passer. À son arrivée à l’hôpital, Christian appelle les infirmiers, lesquels déchoquent Jean-François. En l’espace de 10 minutes, il se retrouve sur une table d’opération. Un médecin s’exclame : « Cinq minutes de plus, et il aurait été trop tard ! » Puis, se tournant vers Christian, il ajoute : « Vous lui avez sauvé la vie. » Le prochain de l’autre Trois heures plus tard, Christian se dirige vers la salle où il va passer son scan. Le test confirme que le cancer s’est répandu au foie. Malgré cette mauvaise nouvelle, il dort bien cette nuit-là, sachant qu’il a fait plus que son devoir. Lequel de ces deux a été le prochain de l’autre ? Christian était celui qui avait besoin d’aide, et cependant, c’est lui qui a sauvé Jean-François, le prochain qui était censé l’aider. Le bon Samaritain n’est pas toujours celui qu’on croit. Jésus a dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Mt 22.39) Qui sait, ceci pourrait sauver votre vie ! n * Cette histoire raconte un événement qui s’est produit en avril 2013. Elle a été publiée dans www.lavoixdunord.fr/ region/berck-un-ambulancier-sauve-par-le-malade-qu-ilia36b49106n1182718.
Michael Mace est écrivain pigiste, traducteur, et interprète (français-anglais). Il habite aux Philippines avec Lindie, sa femme. Novembre 2015 | Adventist World
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L A
B I B L E
R É P O N D
Une question de Que veut dire la Bible quand elle se réfère à Jésus en tant que « Fils de Dieu » ?
filiation
La signification de ce titre du Christ a été l’objet d’importants débats parmi les chrétiens. La compréhension la plus élémentaire, c’est que le Seigneur incarné est né de la vierge Marie pour être appelé le Fils de Dieu (Lc 1.32 ; 1 Jn 5.18). En partageant ma compréhension du sujet, j’espère motiver votre étude continue. 1. Fils de Dieu. Dans l’Ancien Testament, l’expression « fils/enfants de Dieu » désigne trois types de personnes. Les êtres célestes qui se réunirent avec le Seigneur lors du conseil divin sont appelés « les anges » (en hébreu « fils de Dieu », Jb 1.6 ; 2.1). Au moment de la création, il nous est dit que « tous les anges de Dieu [hébreu : « fils de Dieu »] poussaient des cris de joie » (Jb 38.7, SEM). Les enfants de Dieu sont appelés « les enfants de l’Éternel, votre Dieu » (Dt 14.1, LSG ; voir aussi Os 2.1 ; Es 45.11). Ils devinrent les enfants de Dieu par la création et la rédemption (Ex 4.22,23). Finalement, le roi israélite était appelé le « fils de Dieu » (voir 2 S 7.14). Dieu fit du roi son « premier-né » (Ps 89.28 ; Ps 2.7). Dans ces cas, le mot « fils » est utilisé au figuré. Les êtres célestes sont les fils de Dieu par la création ; le peuple de Dieu est enfants de Dieu par la création et la rédemption ; et le roi devient un fils de Dieu par sa nomination en tant que roi. Dans la Bible, Dieu n’a pas d’enfants au moyen de la conception et de la naissance naturelles. 2. Filiation éternelle du Christ. Christ est le Fils éternel de Dieu. Paul écrivit : « lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme » (Ga 4.4). Christ était le Fils de Dieu avant de naître d’une femme. Par le Fils préexistant, Dieu « a aussi créé le monde » (He 1.2, LSG). Cependant, la filiation du Christ est unique. Les croyants naissent spirituellement de Dieu en tant qu’enfants de Dieu, mais le Fils n’est jamais décrit comme étant né spirituellement de Dieu ; il est le Fils venu directement du Père (Jn 16.28). Il a la vie en lui-même et est un avec le Père en volonté (Jn 14.31 ; 15.10), en caractère (Jn 14.8-11), en dessein (Jn 15.16 ; 16.15 ; 17.4-8), et en nature (Jn 8.58). Cependant, il est une personne différente. Nous avons affaire à une utilisation métaphorique du mot « fils ».
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3. Signification métaphorique. Dans notre humanité, l’image d’un enfant véhicule certaines idées évidentes. Premièrement, elle indique qu’un enfant est de la même nature que celle de ses parents ; ce sont des êtres humains. Lorsque Christ est appelé « Fils de Dieu », il nous est dit que, comme le Père, il est un être divin (Jn 5.18). Deuxièmement, un enfant se distingue de ses parents. La métaphore de la filiation signifie que bien que Christ et le Père soient de la même nature, ils sont des personnes différentes, impliquant une pluralité de personnes au sein de la Trinité. Troisièmement, la relation entre les parents et les enfants est unique. Leur union est pratiquement indissoluble. La métaphore est par conséquent un bon symbole de l’unité profonde qui existe entre les membres de la Trinité (Jn 17.5). Quatrièmement, un enfant humain vient de ses parents par la naissance naturelle. Dans le cas de la Trinité, cependant, le Fils procédait du Père non en tant qu’émanation divine ou par naissance naturelle, mais pour accomplir une œuvre de création et de rédemption (Jn 8.42 ; 16.28). Il n’existe aucun soutien biblique pour la génération éternelle du Fils venant du Père. Le Fils est venu de Dieu mais n’a pas été généré par lui. Cinquièmement, l’image père-fils ne peut s’appliquer littéralement à la relation divine Père-Fils au sein de la Trinité. Le Fils n’est pas le Fils naturel, littéral du Père. Un enfant naturel a un commencement, tandis qu’au sein de la Trinité, le Fils est éternel. Le terme « Fils » est utilisé métaphoriquement lorsque appliqué à la Trinité. Il véhicule les idées de distinction de personnes au sein de la Trinité, et l’égalité de nature dans le contexte d’une relation d’amour éternelle. Ellen White a écrit : « Le Seigneur Jésus-Christ, le divin Fils de Dieu, a existé de toute éternité en tant que personne distincte et cependant une avec le Père1. » Cette déclaration résume l’objectif principal de la métaphore. n 1 Ellen
G. White, Messages choisis, vol. 1, p. 291.
Avant sa retraite, Ángel Manuel Rodríguez a été directeur de l’Institut de recherche biblique de la Conférence générale.
Élie
Mark A. Finley
Une question et un ordre
À
une époque d’apostasie nationale en Israël, Élie demeura fidèle et obéissant à Dieu. Dans notre dernière leçon, nous nous sommes focalisés sur la sécheresse en Israël, sur les provisions de Dieu pour Élie, et sur le défi d’Élie lancé aux prophètes de Baal sur le mont Carmel. Nous nous sommes émerveillés de la réponse miraculeuse de Dieu aux prières d’Élie au cœur même d’obstacles presque insurmontables. Dans cette leçon, nous allons étudier la persévérance de la foi, l’humilité de la foi, et parfois, les déceptions éprouvées par des gens de foi. Mais par-dessus tout, nous allons découvrir un Dieu d’une étonnante compassion, d’une grâce incommensurable, d’une puissance prodigieuse.
1
Quelles leçons tirons-nous de la confiance d’Élie à l’égard des promesses divines, et de sa foi qui tint bon lorsqu’il ne reçut pas une réponse immédiate à ses prières ? Lisez 1 Rois 18.41-45. Élie envoya son serviteur au sommet de la montagne pour qu’il regarde du côté de la mer. Comme il n’y avait aucun signe de pluie, il envoya de nouveau son serviteur. Élie persévéra. Il envoya son serviteur six fois. Mais ce n’est que la septième fois que ce dernier aperçut un petit nuage s’élevant de la mer, pas plus grand que la main d’un homme. Le nuage signalait que la pluie venait et que bientôt, les cieux ouvriraient leurs écluses. La foi d’Élie ne broncha pas. Élie persévéra en dépit des apparences. Il avait la certitude que Dieu accomplirait sa Parole.
2
Comment l’apôtre Paul décrit-il la nécessité de persévérer en dépit de nos erreurs passées, de nos échecs actuels, ou des obstacles insurmontables ? Lisez les passages suivants et résumez votre réponse en une phrase : 1 Corinthiens 9.24-28 ; 2 Corinthiens 4.7-10 ; Philippiens 3.12-16.
3 Lisez 1 Rois 18.45, 46. Alors qu’il pleuvait à seaux et que la visibilité était presque nulle, quel acte de bonté Élie fit-il à l’égard d’Achab ? Qu’est-ce que cela nous révèle sur le caractère d’Élie ? En guidant avec bonté le chariot d’Achab au milieu d’une terrible tempête, Élie révéla son humilité et sa bienveillance. Le prophète respectait toujours le roi dans sa fonction. Il manifesta de la compassion envers celui-là même qui voulait lui ôter la vie.
S emler
biblique
O tto
É tude
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Lisez Romains 12.20,21 ; voir aussi Proverbes 25.21, 22. Quel conseil l’apôtre Paul donna-t-il aux chrétiens de Rome en butte à la persécution ? Comment ce conseil s’applique-t-il à nous ?
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Est-il déjà arrivé à Élie de se sentir déprimé ? Lisez 1 Rois 19.1-4 ; décrivez ensuite la menace d’Achab envers Élie, et la réaction de celui-ci. Après avoir passé toute la journée à confronter les prophètes de Baal sur le mont Carmel, et après avoir guidé le chariot d’Achab à travers une tempête déchaînée, le prophète était physiquement, émotionnellement, mentalement, et spirituellement épuisé. À l’ouïe de la menace d’Achab et de Jézabel, sa reine païenne, Élie fut sur le point de baisser les bras.
6 Comment Dieu répondit-il au doute, à la crainte, et au découragement d’Élie ? Lisez 1 Rois 19.5-8. Dieu n’envoya pas un ange pour sermonner Élie au sujet de son manque de foi ou de son plus grand besoin de courage. Il envoya un messager céleste avec de la nourriture saine pour qu’il retrouve ses forces et se repose grâce à la bénédiction divine. La foi est pratique. Parfois, tout ce dont on a besoin, c’est d’un repas sain et délicieux, de repos, d’exercice, et non d’un sermon sur la foi.
7 Où Élie se retrouva-t-il, et quel message Dieu donna-t-il à son prophète en proie au doute ? Lisez 1 Rois 19.9-15. Élie se retrouva dans une caverne. Et Dieu le rencontra là où il était. Aujourd’hui, Dieu nous rencontre aussi là où nous sommes. La réponse simple et directe de Dieu au doute d’Élie fut autant une question qu’un ordre : « Que fais-tu ici, Élie ? » En d’autres termes, « Élie, j’ai un plan pour toi. Mais ce n’est pas dans la caverne du découragement que tu le verras se réaliser. » L’ordre fut simple et direct, lui aussi : « Sors et tiens-toi sur la montagne devant l’Éternel ! » Autrement dit : « Ne vis pas dans une caverne alors que tu peux te tenir sur une montagne ! » Dieu parle à chacun de nous, à nous qui parfois avons échoué, sommes découragés, et nous terrons dans nos propres cavernes ténébreuses : J’ai un plan pour toi. J’ai une mission pour toi. Par ma grâce, ma force, sors de la caverne et tiens-toi sur la montagne. n
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DES IDÉES À PARTAGER
Il nous faut davantage de cette religion pratique. M elissa
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Lizwi Alpha Ntuli, Zimbabwe
Courrier Changement de look extrême À l’article de Tom Ish intitulé « Changement de look extrême » (octobre 2015), je dis « Amen ! » Il nous faut davantage de cette religion pratique. J’ai remarqué que dans de nombreuses régions, notre message est bien connu, mais il reste aux porteurs de ce message – nous – à convaincre les gens qu’un changement dans leur vie est possible. Lizwi Alpha Ntuli Zimbabwe Au-delà de la perte, l’espérance Merci d’avoir publié l’article intitulé « Au-delà de la perte, l’espérance », de Wilona Karimabadi (octobre 2015), même s’il a fait resurgir de tristes et dou-
Prièrew
loureux souvenirs, puisque j’ai grandi sans voir mes grands-parents. J’espère que mes enfants, qui ont une relation avec mon père, n’éprouveront jamais de tels sentiments ! Gershon B. Batulayan Ashanti, Ghana Il y a 100 ans Voici mon commentaire sur le bref article « Il y a 100 ans » (juillet 2015). Le boulanger chrétien mentionné est, selon toute probabilité, mon arrière-arrièregrand-père Tristan Schäffer. Il était propriétaire d’une boulangerie moderne (à cette époque-là) équipée de fours à vapeur à Heilbronn, dans le sud-ouest de l’Allemagne. Vers 1905, il est devenu adventiste et a fermé ses portes le samedi, tel que décrit dans le journal cité. En 1905 ou 1906, il a vendu sa boulangerie et s’est établi dans un petit village près de Poznan (située dans l’Empire allemand, aujourd’hui la Pologne), où il a acheté une ferme. Ses voisins, eux aussi fermiers,
se demandaient pourquoi il ne gardait pas de porcs. Mon grand-père en a profité pour partager sa foi. Convaincus de ses explications, plusieurs voisins sont également devenus adventistes. Plus tard, Karl Schäffer, mon arrière-grand-père, a épousé l’une des voisines baptisées. La décision de mon arrière-arrièregrand-père de fermer sa boulangerie le sabbat a eu un impact important et durable sur sa famille et ses descendants. Il est étonnant de voir de quelle manière Dieu s’est servi de son histoire pour influencer également des gens au loin. Merci beaucoup pour cet article ! Rafael Schäffer Bensheim, Allemagne Permettez-moi une petite correction à l’article « Il y a 100 ans » (juillet 2015) : en 1905, la Yougoslavie n’existait pas. À cette époque, cette région était appelée l’Autriche-Hongrie. Andor J. Molnar Los Angeles, Californie
LOUANGE
Je vous demande de prier le Seigneur de nous aider à terminer la construction de notre église. Priez aussi pour mes finances, mon mariage, et mon ministère. Zock, Gabon Priez pour ma famille, et pour que je puisse finir de payer mon hypothèque. Karon, États-Unis
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S’il vous plaît, priez pour que ma famille se convertisse. Mes parents ne sont pas adventistes, et mes frères et sœurs ne savent quelle église fréquenter. David, Malawi
Je vous remercie de vos prières pour notre projet de construction d’église. La construction est en cours ! Continuez de prier pour nous ! Lily, Royaume-Uni Je vais bientôt passer un examen très important. Merci, à l’avance, de vos prières. Clotilde, Guadeloupe
Tête, cœur, et mains Je vous écris à l’égard de l’article intitulé « Tête, cœur, et mains, le trio incontournable de la mission » (avril 2015). Le titre et la description sont bons d’une perspective religieuse, mais erronés d’un point de vue physiologique. Bien que la fonction circulatoire ait été bien décrite, le cœur, lui, n’a rien à voir avec la décision. Bien entendu, le cœur bat plus fort et plus fréquemment lorsque nous avons peur ou éprouvons d’autres émotions intenses, et nous garde en vie pour que le cerveau fonctionne bien. Dans la Bible, le mot « cœur » se réfère au cerveau. Le titre de l’article devrait donc être « Tête, mains, et poche ». Pour beaucoup, la poche et son contenu sont un « organe » très important de notre corps, si important que lorsqu’on s’en sert généreusement pour l’évangélisation, il peut produire des effets remarquables sur le progrès de l’œuvre. Mais si nous rétrécissons les intérêts (et l’utilisation de nos portefeuilles), nous pouvons retarder le retour du Seigneur (et ça, ce n’est pas le cœur, mais le cerveau). Hiram Dario Rostán L ibertador San Martín, Entre Ríos, Argentine Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : letters@ adventistworld.org. Rédigez votre lettre clairement et tenezvous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.
Les bienfaits de
l’appartenance Selon une étude menée par l’Université du Queensland, en Australie, le fait d’appartenir à plus d’un groupe social peut hausser l’estime de soi. Plus les enfants, les adultes, et les anciens résidants d’un refuge pour sans-abri s’identifiaient avec des groupes donnés, plus ils éprouvaient des sentiments d’appartenance, d’utilité, et de sens à la vie. Source : The Rotarian P H O T O
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INTERNET : Selon l’Enquête sur les comportements et les tendances à l’échelle mondiale effectuée par le Centre de recherche Pew, 64 pour cent des répondants des pays en voie de développement et émergents ont dit qu’Internet exerce une influence positive sur l’éducation, les relations personnelles, et l’économie. Mais 42 pour cent estiment qu’Internet exerce une influence négative sur la moralité. Ce sont chez les jeunes bien éduqués, lisant l’anglais, et habitant dans des économies plus avancées que l’on retrouve la fréquence d’utilisation d’Internet la plus élevée.
Bon OU
mauvais ?
Source : The Rotarian
Priez s’il vous plaît pour que Dieu guérisse ma fille. Elle est actuellement à un institut du cancer à Oslo, en Norvège. Priez aussi pour que les membres de ma parenté trouvent Dieu. Valentina, Ukraine
Grâce aux prières exaucées de beaucoup, j’ai pu aller l’école. Bientôt, je passerai les examens de fin de semestre. S’il vous plaît, priez Dieu de m’aider à les réussir ! J’ai de la difficulté à ne pas étudier le sabbat, et je suis malade. Abraham, Tanzanie
Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : prayer@adventistworld.org ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.
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G C la de A rchives
Il y a
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ans
Le 4 novembre 1904, Frank H. Westphal arriva au Chili, où il travailla en tant que directeur de la mission. Tandis que l’œuvre progressait, il devint finalement le président de la Fédération du Chili – un poste qu’il occupa jusqu’en 1916. Il ne retourna aux États-Unis qu’en 1920, en raison des problèmes de santé de sa femme. On croit que les premiers adventistes au Chili furent Claude Dessignet et sa femme, lesquels avaient accepté le message adventiste grâce à D. T. Bourdeau, en France. Ils immigrèrent au Chili en 1885 et s’établirent près de Traiguen, dans la province de Cautín. En 1906, la mission se composait de sept églises et de 237 membres. En 2014, l’Église adventiste du Chili comptait 614 églises, et un effectif de 109 257 membres. Manuel de Lacunza y Diaz (1731-1801), un jésuite chilien, fut parmi les premiers écrivains dans les Amériques à annoncer que le retour du Christ serait avant le millenium. Son livre, La Venida del Mesías en Gloria y Majestad (La venue du Messie en gloire et en majesté) ne fut imprimé qu’après sa mort. Toutefois, il circulait déjà en Espagne et en Amérique du Sud avant sa mort, sous forme de manuscrit. Soulevant un intérêt considérable parmi les catholiques et les protestants en Europe ainsi que dans les Amériques, cet ouvrage en amena un grand nombre à être ouverts au message adventiste.
Ils ne coûtent pas cher et ne prennent que quelques instants de votre calendrier quotidien bien chargé. Respirez profondément. Vous oxygénez ainsi votre cerveau et rechargez votre corps en énergie. Écoutez de la musique. De la musique enlevante, énergique peut vous aider à refaire le plein d’énergie. Bougez. Aussi peu que 10 minutes d’exercice peuvent vous donner de l’énergie pendant quatre heures. Faites un petit tour dehors. Le plein air augmente l’énergie et la vitalité. Une promenade à l’extérieur augmente davantage les niveaux d’énergie qu’une marche à l’intérieur.
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ph to ?
S O U m I S E
PA R
D A N T H A P U
R A M B A B U
Buvez de l’eau. L’eau contribue à la régulation du corps et au bon fonctionnement du cerveau.
P H O T O
RÉPONSE : Des adventistes dans le village de Venkatanager, dans l’État de l’Andhra Pradesh, dans le sud de l’Inde, exercent un ministère envers les orphelins et d’autres enfants de leur village. Ici, des diplômés de l’École biblique de vacances montrent fièrement leur diplôme.
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Adventist World | Novembre 2015
stimulateurs d’énergie
Regardez une vidéo amusante (et appropriée) sur Youtube. Le rire augmente la pression sanguine, le rythme cardiaque, et les niveaux des neurotransmetteurs du bien-être. Exposez-vous à la lumière. Les êtres humains sont plus alertes après une exposition à la lumière vive. Prenez des collations saines. Pensez aux hydrates de carbone complexes, aux protéines maigres, et aux bons gras (yaourts, baies, noix, avocats, pains à grains entiers). Ils procurent une énergie soutenue. Source : Women’s Health
« Oui, je viens bientôt... »
T E D
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Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète.
Le progrès en
photos et vidéos
La session de la Conférence générale, laquelle s’est tenue l’été dernier à San Antonio, au Texas (États-Unis), a réuni des adventistes de presque tous les pays de la terre. Et chaque soir de la session, on a présenté des rapports de chacune des divisions de l’Église mondiale, dont la plupart sont disponibles sur Internet. Voyez comment Dieu utilise son peuple pour répandre l’Évangile. Division Afrique centre-est https://youtu.be/JiQxji6fJNs Division eurasienne https://youtu.be/CYB2swKTIxw Division interaméricaine https://youtu.be/JskXLCEWDFY Division intereuropéenne http://eud.adventist.org/events/events/ general-conference/ Division nord-américaine https://vimeo.com/131616219 Division Asie-Pacifique Nord https://youtu.be/gsyynVbTFIM
Division sud-américaine http://gc2015.adventistas.org/pt/ vlstreaming/dsa-mission-do-the-extremes/ Division Pacifique Sud https://www.hopechannel.com/watch/ changing-history-one-heart-at-a-time Division Afrique australe/ Océan indien vimeo.com/133062486 Division Asie du Sud https://www.adventist.org.in/ Division transeuropéenne https://youtu.be/QUVyxqAV3-Y
Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Éditeur adjoint Directeur international de la publication Pyung Duk Chun Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Jairyong Lee, chair; Yutaka Inada, German Lust, Pyung Duk Chun, Suk Hee Han, Gui Mo Sung Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) André Brink, Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi, Kimberly Luste Maran, Andrew McChesney Rédacteurs basés à Séoul, Corée Pyung Duk Chun, Jae Man Park, Hyo Jun Kim Rédacteur en ligne Carlos Medley Gestionnaire des opérations Merle Poirier Rédacteurs extraordinaires Mark A. Finley, John M. Fowler Conseiller principal E. Edward Zinke Directrice des finances Kimberly Brown Assistante d’édition Marvene Thorpe-Baptiste Conseil de gestion Jairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun,Karnik Doukmetzian, Suk Hee Han, Yutaka Inada, German Lust, Ray Wahlen, D’office : Juan Prestol-Puesán, G. T. Ng, Ted N. C. Wilson Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Brett Meliti Consultants Ted N. C. Wilson, Juan Prestol-Puesán, G. T. Ng, Leonardo R. Asoy, Guillermo E. Biaggi, Mario Brito, Abner De Los Santos, Dan Jackson, Raafat A. Kamal, Michael F. Kaminskiy, Erton C. Köhler, Ezras Lakra, Jairyong Lee, Israel Leito, Thomas L. Lemon, Geoffrey G. Mbwana, Paul S. Ratsara, Blasious M. Ruguri, Ella Simmons, Artur A. Stele, Glenn Townend, Elie Weick-Dido Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Argentine, Autriche, Mexique et États-Unis d’Amérique.
Vol. 11, nº 11
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