Portrait
Bruant des prés Passerculus sandwichensis
Figure 1. Bruant des prés adulte 1
CARACTÉRISTIQUES ET DESCRIPTION PHYSIQUE Longueur (incluant la queue): 14 cm Envergure d’ailes: 22 cm Longévité : 6 ans Chant : Le chant est constitué de deux ou trois tsip suivis de deux grésillements aigus. Le cri distinctif en vol est un sip grêle. Alimentation : Insectes et araignées. Les traits les plus caractéristiques du Bruant des prés sont les lores et le sourcil jaunes et les pattes rose vif. Le jaune sur les sourcils peut être blanchâtre et même indistinct chez certains individus, spécialement en plumage frais à l’automne. La coloration du plumage varie elle aussi du brun beige au brun foncé, de même que l’intensité des rayures, pouvant être plus fin chez certains individus au plumage plus pâle (sous espèce princeps) et plus marqué chez ceux au plumage le plus foncé (sous-espèce guttatus). La calotte rayée montre bien la bande médiane blanchâtre. La queue est courte et dentelée, puis le bec de couleur rose pâle.
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Figure 2. Adulte sous-espèce princeps 2
Figure 3. Adulte sous-espèce guttatus 2
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Figure 4. Anatomie générale d’un oiseau 3
HABITAT ET RÉPARTITION Au Québec, le Bruant des prés est présent partout dans l’écoumène agricole en milieu rural. Longtemps associée exclusivement aux milieux champêtres, l’espèce a su s’adapter à de nouveaux milieux. On le retrouve aujourd’hui le long de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent principalement en raison de la présence d’herbacées bordant le littoral. Dans l’arrière-pays forestier, ce bruant est associé à différents types d’habitats naturels ouverts tels les marais et les grandes tourbières, en plus de tirer parti des milieux artificiels tels les lignes de transport d’énergie, les terrains d’aviation ou les parcs à résidus miniers.
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Résident à longueur d'année Hivernage seulement Reproduction seulement Migration seulement
Figure 4. Carte de distribution du Bruant des prés en Amérique du Nord 4
NIDIFICATION Le Bruant des prés arrive dans son aire de reproduction à partir de la fin d’avril et y revient chaque année. La période de ponte et d’incubation des œufs a lieu entre la première semaine de mai et la première semaine d’août et celle de l’élevage des jeunes entre la dernière semaine de mai et la troisième semaine d’août (voir la figure 5). Le mâle chante pour défendre son territoire ou pour attirer une femelle.
Figure 5. Calendrier de nidification du Bruant des prés 5 Le nid est situé au sol, habituellement caché entre les herbes et placé sous des plantes mortes ou retombantes. Il est construit par la femelle et est constitué d’herbes, formant une coupe ouverte tapissée de brins d’herbe plus fins. La femelle pond de deux à six œufs blanchâtres à beige ou verdâtre, avec des marques brunes sur le côté large. L’incubation dure environ 10 à 13 jours et est assurée par la femelle. Les deux parents élèvent ensuite les jeunes, qui quittent le nid au bout d’environ 11 jours après la naissance. L’espèce peut nicher jusqu’à deux fois par an.
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SITUATION À l’échelle de l’Amérique du Nord, comme du Canada, les données BBS (Breeding bird survey – Relevé des oiseaux nicheurs) révèlent que les effectifs du Bruant des prés auraient fléchi d’environ 25% entre 1990 et 2014. La tendance semble également à la baisse au Québec, mais les résultats sont trop imprécis pour la quantifier. Des baisses allant jusqu’à 60% pour la même période ont été notées dans certaines régions alors que dans d’autres elles sont à peine notables. Le fait que l’espèce demeure encore commune sur le territoire québécois rend la probabilité de l’observer ou de l’entendre dans un milieu favorable au bout de 20 heures ou plus d’observation à près de 90%. D’importantes modifications ont toutefois été apportées à l’occupation des sols dans les BasseTerres du Saint-Laurent, dont un bon nombre sont susceptibles d’avoir nuit au Bruant des prés. Entre 1993 et 2001, le milieu urbain – par l’entremise du développement commercial, industriel et résidentiel – s’est passablement étendu, alors que les prés et les pâturages ont perdu énormément de terrain au profit des cultures annuelles. Une étude dans l’état de l’Illinois tendrait à démontrer la capacité du Bruant des prés à, non seulement s’accommoder à l’expansion urbaine, mais à en tirer parti. Il reste que le portrait d’ensemble indique plutôt que l’espèce a tendance à reculer devant l’avancée des villes et des vastes superficies consacrées à la culture du maïs et du soya. Pour autant, le sort du Bruant des prés s’avère autrement plus enviable que celui de la plupart des autres espèces d’oiseaux champêtres : il n’a pas régressé au point d’avoir déserté une portion notable de territoire; et il s’observe en milieu naturel à la grandeur du Québec, dans les herbaçaies riveraines du Saint-Laurent comme dans la taïga et la toundra, très peu touchées par l’activité humaine. PROTECTION DE L’ESPÈCE Les actions suivantes favoriseront l’augmentation de la population du Bruant des prés au Québec :
Retarder, si possible, la première moisson à la mi-juillet; Réduire ou éliminer l’utilisation des pesticides, au moins dans les virages aux extrémités des champs;
Maintenir une zone de quelques mètres sans pesticides en bordure des champs; Ne pas faucher les fossés en bordure des champs; Préserver et favoriser les habitats naturels en bordure des champs (arbres, arbustes et bosquets;
Réduire ou éliminer le labourage des champs;
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Réduire le compactage des sols; Augmenter l’aération du sol par une plus forte densité de vers de terre; Réduire les surfaces de broutage par le bétail en limitant sa densité à moins de 2,5 têtes par hectare dans les pâturages en continu et à moins de quatre têtes par hectare dans ceux de courtes durées ou en rotation;
Améliorer la technique de fauchage en installant des barres d’effarouchement à l’avant des tracteurs et en fauchant de l’intérieur du champ vers l’extérieur;
Conserver si possible une parcelle non coupée au milieu des champs de foins; Installer des exclos au centre des pâturages et autour des bosquets qui offriront des refuges et des sites de nidification aux espèces d’oiseaux champêtres;
Établir des brise-vent le long des fossés et des bandes riveraines contribuera en outre à réduire l’érosion des sols et le ruissellement des engrais et pesticides.
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BIBLIOGRAPHIE 1. The Cornell Lab of Ornithology – All about birds, Lien: allaboutbirds.org 2. eBird, Lien : ebird.org 3. The Sibley guide to birds of North America – second edition, 2014, David Allen Sibley/Alfred A. Knopf – ISBN: 978-0-307-95790-0 4. DEUXIÈME ATLAS DES OISEAUX NICHEURS DU QUÉBEC MÉRIDIONAL, 2019 Environnement et changement climatique Canada/Regroupement Québec Oiseaux/Études Oiseaux Canada - ISBN: 978-2-9814107-6-4 5. GUIDE D’IDENTIFICATION DES OISEAUX D’AMÉRIQUE DU NORD – NATIONAL GEOGRAPHIC 3ÈME ÉDITION, 1999 - Les éditions Broquet - ISBN: 2-89000-551-8 6. FICHE DESCRIPTIVE DU BRUANT http://www.oiseaux-birds.com/fiche-bruant-pres.html
DES
7. COMPTE RENDU D’ESPÈCE – BRUANT DES Gouvernement du Canada, Situation des oiseaux au Canada https://faune-especes.canada.ca/situation-oiseaux/oiseau-bird-fra.aspx? sY=2019&sL=f&sM=a&sB=SAVS
PRÉS PRÉS 2019
8. MAGASINE QUÉBEC OISEAUX, ÉDITION ÉTÉ 2013 - LE MALHEUR EST DANS LES PRÉS, P. 18 À 25 Regroupement Québec Oiseaux – ISBN : 0-65385-97973-0-04 9. Breeding bird survey – Relevées des oiseaux https://www.birdscanada.org/bird-science/breeding-bird-survey/
nicheur,
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