Portrait
Tyran tritri Tyrannus tyrannus
Figure 1. Tyran tritri adulte 1
CARACTÉRISTIQUES EST DESCRIPTION PHYSIQUE Longueur (incluant la queue): 21,5 cm Envergure d’ailes: 38 cm Longévité : 13 ans Chant : Le cri est un ou des dzîte stridents qui font se rappeler son nom. Émis autant en vol que perché. Alimentation : Insectes volants. Le Tyran tritri a la tête noire, le dos gris ardoisé noirâtre, les plumes des ailes noires bordées d’une faible ligne blanche et la queue noire avec une bande blanche au bout. Le dessous, la gorge et les joues sont blancs. La poitrine est ombrée de gris pâle. La couronne orangée ou écarlate au centre de la calotte est rarement visible. Le mâle et la femelle adulte sont identiques. Le juvénile est semblable aux adultes, mais il n’a pas la couronne rouge orangé sur la
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tête. Ses parties supérieures sont d’un gris plus terne allant au brunâtre et il a la tête à peine plus foncée que le dos.
Figure 2. Deux Tyrans tritri juvénile 2
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Figure 3. Anatomie générale d’un oiseau 3 HABITAT ET RÉPARTITION De tous les tyrannidés du Canada et des États-Unis, le Tyran tritri a l’aire de nidification la plus étendue. Au Québec, il est principalement présent dans la vallée du Saint-Laurent, en Outaouais et dans la partie sud des Appalaches. On le retrouve aussi en Abitibi-Témiscamingue, au LacSaint-Jean et dans le Bas-Saint-Laurent. Sa probabilité d’observation est cependant faible dans ces trois régions situées au nord du 47 e parallèle. Il fréquente les terrains ouverts pourvus de haies ou de bosquets d’arbres et d’arbustes et affectionne particulièrement les milieux agricoles. Il recherche les champs, les pâturages, les bordures de routes de campagne, de forêts et les abords de plans d’eau, habituellement perchés sur des clôtures, des fils électriques, au sommet des arbres ou sur des pylônes. Si d’aventure on l’observe en milieu boréal, c’est autour d’un étang ou d’un autre type de milieu humide ouvert. Le tyran tritri est un oiseau très agressif, comme son nom l’indique, même envers de grands oiseaux. Il peut attaquer des corbeaux et des oiseaux de proie qui s’aventurent consciemment ou non sur son territoire. Il arrive même parfois à se poser sur le dos de l’intrus pour mieux
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frapper sa tête à coup de bec. Il défendra vigoureusement son territoire contre les autres membres de son espèce.
Résident à longueur d'année Hivernage seulement Reproduction seulement Migration seulement
Figure 4. Carte de distribution du Tyran tritri en Amérique 4
NIDIFICATION
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Le Tyran tritri arrive sur dans son aire de reproduction à partir de la première semaine de mai. La période de ponte et d’incubation des œufs a lieu entre la deuxième semaine de mai et la troisième semaine d’août dans les régions les plus au nord-est de son aire (voir la figure 5). Dans le nid, la femelle dépose 3 à 5 œufs blanc crème ou rose pâle, tachetés de sombre. L’incubation dure environ 16 à 18 jours, assurée par la femelle. Les poussins sont nidicoles, et sont nourris par les deux parents. Les jeunes quittent le nid au bout de 13 à 14 jours. Ils sont encore nourris par les adultes pendant 7 semaines. La période d’élevage des jeunes se déroule entre la dernière semaine de mai et la première semaine de septembre (voir la figure 5). Cette espèce produit une seule couvée par année. Les oiseaux retournent année après année tout près de l’emplacement du nid précédent.
Figure 5. Calendrier de nidification du Tyran tritri 5 Le nid du Tyran tritri est une coupe ouverte située sur une branche horizontale d’un arbre ou d’un arbuste. Cette espèce peut aussi nicher dans des cavités ou dans des structures faites par l’homme. Elle niche habituellement à mi-hauteur ou dans la canopée, près ou au-dessus de l’eau. Le nid est fait d’herbes, de brindilles et de morceaux d’écorce. Il est tapissé de duvet végétal, de radicelles et de poils. C’est un nid volumineux et profond.
SITUATION L’aire de répartition du Tyran tritri s’est légèrement contractée depuis 1990. L’espèce apparaît désormais confinée à l’écoumène agricole alors qu’elle étendait auparavant sa présence à des secteurs situés en marge, le long de certains axes routiers, notamment. Entre 1990 et 2014, la probabilité d’observation de l’espèce a chuté partout, souvent de façon importante, sauf dans les érablières à tilleul et à caryer cordiforme où elle n’a que faiblement diminué. Les données BBS (Breeding Birds Survey – Relevé des oiseaux nicheurs) rapportent toutefois une baisse des effectifs dans la Plaine du Saint-Laurent pour cette même période. Dans cette région, le recul du Tyran tritri pourrait être imputable à la baisse du nombre d’insectes volants résultant de l’épandage de pesticides ou l’assèchement de milieux humides. À l’échelle du Québec, le BBS révèle une situation préoccupante pour cet oiseau insectivore, soit une baisse de population de plus de 60% entre 1990 et 2014, c’est-à-dire deux fois plus que pour l’ensemble de l’Amérique du Nord. De fait, alors que l’espèce a progressé dans une partie des montagnes du Nord-Ouest et des Grandes Plaines entre 1966 et 2015, elle a connu des diminutions marquées de ses effectifs presque partout dans l’est du continent. Bien que l'espèce reste commune et largement répandue, elle affiche une baisse de sa population dans l'ensemble de son aire de répartition en Amérique du Nord et subit une contraction de son habitat de nidification. Cette espèce a été identifiée comme étant une priorité de conservation et/ou d’intendance dans une ou plusieurs stratégies régionales de
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conservation des oiseaux au Canada, sous la gouverne d’Environnement et Changement climatique Canada et ses partenaires dans chacune des Régions de conservation des oiseaux (RCO) identifiées.
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PROTECTION DE L’ESPÈCE Les actions suivantes favoriseront l’augmentation de la population du Tyran tritri au Québec : Préserver les chicots et les arbres offrant des cavités dans son habitat de nidification; Réduire ou éliminer l’utilisation de pesticides dans les champs, les pâturages et autres milieux ouverts ou l’espèce s’alimente, incluant les néonicotinoïdes et le Bti (Bacillus thuringiensis var. israelensis) qui s’attaquent aux larves de moustiques et leurs proches cousins; Éviter les travaux pouvant nuire à l’espèce durant sa période de nidification et d’élevage des jeunes (mi-mai à la première semaine de septembre), privilégier les interventions en dehors de cette période, après de préférence.
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W.
EARL
GODFREY,
1972
10. COMPTE RENDU D’ESPÈCE – TYRAN TRITRI Gouvernement du Canada, Situation des oiseaux au Canada 2019 https://faune-especes.canada.ca/situation-oiseaux/oiseau-bird-fra.aspx? sY=2019&sL=f&sM=a&sB=EAKI 11. FICHE DESCRIPTIVE DU http://www.oiseaux-birds.com/fiche-tyran-tritri.html
TYRAN
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12. MAGASINE QUÉBEC OISEAUX, ÉDITION ÉTÉ 2013 - LE MALHEUR EST DANS LES PRÉS, P. 18 À 25 Regroupement Québec Oiseaux – ISBN : 0-65385-97973-0-04
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