Portrait
Troglodyte familier Troglodytes aedon
Figure 1. Troglodyte familier adulte/immature 1
CARACTÉRISTIQUES ET DESCRIPTION PHYSIQUE Longueur (incluant la queue): 12 cm Envergure d’ailes: 15,2 cm Longévité : 6 ans Chant : Le chant est exubérant et est une cascade de notes flûtées et pétillantes. Alimentation : Insectes Petit oiseau rondelet au bec fin et légèrement courbé. Il tient souvent la queue dressée. Son chant puissant et son comportement territorial font mentir sa petite taille. Ces caractéristiques sont typiques de tous les membres de sa famille qui nichent au Canada. Le capuchon et la nuque sont brun moyen, couleur qui devient plus chaude et plus roussâtre sur le dos et le croupion. Des barres transversales foncées ornent le dos et les couvertures alaires. Les rémiges primaires et secondaires portent une série de marques brunes et chamois en alternance, ce qui donne une
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apparence de barre lorsque l'aile est fermée. Les rectrices (plumes de la queue) brun roussâtre sont marquées par une douzaine de barres transversales sombres qui sont particulièrement bien visibles lorsque la queue n'est pas étalée. Les côtés de la tête présentent une teinte gris-brun et un sourcil chamois grisâtre peu apparent. La gorge, le menton et la poitrine sont blanc chamois, virant au chamois roux sur la partie basse du ventre et sur les flancs. Les couvertures souscaudales sont blanc grisé. L'iris est brun. La mandibule supérieure brun mat contraste avec la mandibule inférieure corne claire. Les pattes sont brun sombre. Le mâle et la femelle adulte sont identiques. Les juvéniles ont la poitrine mouchetée. Les barres sur les flancs sont moins évidentes. Le Troglodyte familier est souvent confondu avec le Troglodyte des forêts, encore plus petit, qui a le ventre nettement plus barré, la queue plus courte et qui vit exclusivement dans les forêts denses et matures, comme son nom l’indique, contrairement au Troglodyte familier, qui niche dans des milieux plus ouverts.
Figure 2. Anatomie générale d’un oiseau 2 HABITAT ET RÉPARTITION Le Troglodyte familier, dont les effectifs mondiaux étaient estimés à 163 millions d’individus en 2013 présente l’une des plus larges répartitions en Amérique. Celle-ci s’étend de la Terre de Feu au Canada, où elle atteint sa limite nord-est au Québec. Il est d’ailleurs un nicheur migrateur
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peu commun dans notre province. Il n’est répandu que dans les Basses-terres du Saint-Laurent où sa probabilité d’observation et son abondance relative sont les plus élevées. L’espèce niche aussi dans le sud des Appalaches et des Laurentides méridionales, bien qu’elle y soit moins commune. On retrouve ce troglodyte presque uniquement dans les domaines de la forêt décidue, qui englobent 94% des parcelles où il a été détecté lors du dernier inventaire des oiseaux nicheurs du Québec entre 2010 et 2014; le plus souvent dans des milieux urbains ou agricoles. Son habitat se compose de fourrés clairsemés et d’arbres. Il niche dans les quartiers résidentiels et les parcs, les jardins de banlieues, en bordure des boisés, mais aussi dans les forêts relativement ouvertes et les marécages boisés où il peut trouver des arbres morts présentant des cavités. Il est aussi un adepte des nichoirs qu’il préférerait même souvent aux cavités naturelles. Le développement des exploitations agricoles et l'expansion des villes ont créé un plus grand nombre de sites favorables pour sa nidification en morcelant les forêts en une multitude de petites parcelles boisées. C'est une des raisons principales qui expliquent l'expansion de sa population sur l'ensemble de l'Amérique du Nord. Pendant la période hivernale, le Troglodyte familier s'installe dans les fourrés, les zones d'arbustes et de buissons, les forêts situées au bord des rivières et les savanes du sud des États-Unis. Au Mexique, il préfère les forêts tropicales à feuilles persistantes ou semi-caduques.
Résident à longueur d'année Hivernage seulement Reproduction seulement Migration seulement
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Figure 3. Carte de distribution du Troglodyte familier en Amérique 3
NIDIFICATION Le Troglodyte familier arrive sur dans son aire de reproduction dès les premiers jours de mai. Le mâle est le premier à arriver et établit dans les heures qui suivent son territoire. Il trouve souvent plus d’un site de nidification qu’il remplit de brindilles afin d’attirer plus facilement la femelle. Lorsque cette dernière arrive, elle choisit celui qu’elle préfère et en termine la construction. La période de ponte et d’incubation des œufs a lieu entre la deuxième semaine de mai et la deuxième semaine d’août et celle de l’élevage des jeunes entre la dernière semaine de mai et la dernière semaine d’août (voir la figure 4). L’espèce est généralement monogame, c’est-à-dire qu’un mâle s’accouple avec une seule femelle et partage habituellement avec elle les responsabilités familiales. Cependant, quelques études ont montré que les mâles qui possèdent plusieurs sites de nidification sur leur territoire s’affichent avantageusement dans le but de séduire quelques compagnes supplémentaires. Dans certains cas, près de 10% des mâles adoptent un comportement polygamique. Dans les régions plus au sud où l’espèce est résidente à l’année ou a à effectuer une plus courte migration, elle peut nicher plus d’une fois. Il n’est alors pas rare que les mâles changent de partenaire entre la première et la seconde couvée. D’autre part, on a constaté que la durée du lien dans un couple dépasse rarement l’espace d’une seule saison.
Figure 4. Calendrier de nidification du Troglodyte familier 4 Le nid est construit dans des cavités naturelles d'arbres ou dans des trous creusés par des pics. En principe, la femelle préfère des cavités proches du sol avec de très petites entrées. Lorsque la construction est achevée, elle y dépose entre 4 et 6 œufs, qu'elle couve pendant environ 12 jours. Les jeunes sont sans ressources quand œufs éclosent et ils reçoivent l'assistance de leur mère. Les deux parents s'assurent de les nourrir jusqu'à ce qu'ils soient en âge de s'envoler, c'est à dire au bout de 15 à 17 jours. Les oisillons quittent tous le nid à quelques heures d'intervalle, cependant les deux adultes continuent à leur fournir la nourriture nécessaire pendant encore environ deux semaines. Les juvéniles atteignent la maturité sexuelle à environ un an. Néanmoins, les jeunes oiseaux qui se reproduisent pour la première fois, font généralement l'impasse sur la période régulière et choisissent de nicher à proximité d'adultes confirmés qui tentent de mener à terme une seconde couvée à la fin de la saison.
SITUATION Entre 1990 et 2014, la répartition du Troglodyte familier a peu changé au Québec. Sachant que cet oiseau bruyant est facile à détecter, on peut penser que les données recueillies reflètent fidèlement sa situation. Les données BBS (Breeding birds survey – Relevé des oiseaux nicheurs)
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pour le Québec dressent d’ailleurs un portrait analogue pour la même période, de même que pour le reste du Canada, quoiqu’on note des variations importantes d’une province à l’autre. Au fil du temps, le Troglodyte familier a su profiter des divers éléments liés à la présence humaine. En plus de tirer profit des nichoirs, il serait favorisé par la fragmentation des forêts, ici comme dans son aire d’hivernage, les coupes sélectives ainsi que la déforestation découlant de l’expansion domiciliaire. On a également constaté que bien que l’espèce ait souffert des effets du virus du Nil occidental, ses populations se seraient rapidement rétablies. Néanmoins, le Troglodyte familier doit composer avec la concurrence d’oiseaux tels le Moineau domestique, la Mésange à tête noire, la Sittelle à poitrine blanchet la Sittelle à poitrine rousse pour l’obtention des nichoirs pour s’y reproduire et élever sa couvée et avec l’utilisation accrue de pesticides dans les milieux agricoles qui affectent les populations d’insectes dont il se nourrit. PROTECTION DE L’ESPÈCE Les actions suivantes favoriseront l’augmentation de la population du Troglodyte familier au Québec : Réduire ou éliminer l’utilisation des pesticides qui nuisent aux insectes dont il se nourrit; Maintenir la présence de massifs arbustifs en bordure des forêts; Préserver les chicots dans les milieux forestiers ouverts; Construire des nichoirs (au moins deux) dans des milieux favorables à la nidification en respectant les dimensions afin d’éliminer la compétition avec les autres oiseaux de plus grandes tailles; Éviter les travaux forestiers en période de nidification et d’élevage des jeunes (première semaine de mai à la dernière d’août), privilégier les interventions en période hivernale.
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BIBLIOGRAPHIE 1. The Cornell Laboratory, Lien: allaboutbirds.org 2. The Sibley guide to birds of North America – second edition, 2014, David Allen Sibley/Alfred A. Knopf – ISBN: 978-0-307-95790-0 3. BirdLife International / Nature Serve, Lien: http://www.birdlife.org/ 4. Source : Atlas des oiseaux nicheurs du Québec (https://www.atlas-oiseaux.qc.ca) 5. DEUXIÈME ATLAS DES OISEAUX NICHEURS DU QUÉBEC MÉRIDIONAL, 2019 Environnement et changement climatique Canada/Regroupement Québec Oiseaux/Études Oiseaux Canada - ISBN: 978-2-9814107-6-4 6. GUIDE D’IDENTIFICATION DES OISEAUX D’AMÉRIQUE DU NORD – NATIONAL GEPOGRAPHIC 3ÈME ÉDITION, 1999 Les éditions Broquet - ISBN: 2-89000-551-8 7. COMPTE RENDU D’ESPÈCE – TROGLODYTE FAMILIER Gouvernement du Canada, Situation des oiseaux au Canada 2019, https://fauneespeces.canada.ca/situation-oiseaux/oiseau-bird-fra.aspx? sY=2019&sL=f&sM=a&sB=HOWR 8. OISEAUX.NET – TROGLODYTE https://www.oiseaux.net/oiseaux/troglodyte.familier.html
FAMILIER,
9. Breeding Bird Survey – Relevées des oiseaux nicheurs, Lien : https://donnees.ec.gc.ca/data/species/assess/north-american-breeding-bird-surveybbs-in-canada/?lang=fr
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