Tyran huppé

Portrait

Tyran huppé Myiarchus crinitus

Figure 1. Tyran huppé adulte 1

CARACTÉRISTIQUES ET DESCRIPTION PHYSIQUE Longueur (incluant la queue): 23 cm Envergure d’ailes: 33 cm Longévité : 13 ans Chant : Le cri distinctif est un ouîpe monosyllabique ascendant ou un prrrît répété en crescendo, rappelant le sifflet d’un policier. En juin et juillet, au crépuscule, le mâle peut émettre une variante alanguie de son ouîpe caractéristique, traînante, plus grave et moins modulée, qui correspond à une période de tranquillité chez cette espèce. Alimentation : Insectes (principalement), araignées et fruits. Dessus olive sombre. La gorge et la poitrine grises, le ventre et les plumes sous-caudales sont jaune citron. À noter la large bordure blanche de la plume tertiaire interne. Tout le vexille des rectrices latérales de la queue (dessous) est roux. Les ailes présentent de pâles barres alaires. Le bec est noir avec la base de la mandibule inférieure claire. Les deux sexes sont identiques, le mâle étant légèrement plus grand que la femelle. Le juvénile a des bandes blanches plus nettes sur les couvertures alaires. Le tyran huppé peut dresser sa crête (tête) s’il est excité ou dérangé.

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Figure 2. Anatomie générale d’un oiseau 2 HABITAT ET RÉPARTITION Le Tyran huppé fréquente majoritairement les forêts matures décidues et mixtes, mais s’est aussi adapté progressivement à des milieux plus ouverts. Habitué des hauteurs, d’où il peut surveiller son territoire, il trouve sa nourriture en vol ou en explorant le feuillage et l’écorce des grands arbres. Dans les milieux ouverts, il sera attiré par les grands arbres dans les parcs urbains, les banlieues et en bordure de terrains marécageux. Le comportement belliqueux du Tyran huppé le pousse à chasser tous les intrus qui s’approchent de son territoire durant la saison de reproduction : rares sont les vachers qui ont réussi à pondre un œuf parmi les siens, et gare au pic qui voudrait occuper le trou où il a élu domicile. Ce trait de caractère le rend plutôt asocial : il ne se voit jamais en groupe et migre généralement seul.

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Figure 3. Carte de distribution du Tyran huppé en Amérique 3

NIDIFICATION Seule espèce cavicole de la famille des tyrannidés (tyrans, moucherolles et piouis) nichant au Canada, le Tyran huppé pond ses œufs dans les cavités résultant de la dégradation naturelle du bois, dans des trous abandonnés par les pics ainsi que dans des nichoirs adaptés à sa taille (le trou ne doit pas dépasser 3,8 cm afin d’éliminer la compétition avec l’étourneau sansonnet). Il s’adapte aussi à la rareté de sites naturels en occupant des structures construites par l’homme telles que bâtiments, gouttières et poteaux. Pour attirer le couple dans le jardin, on peut construire un nichoir rustique fait de bois non écorcé qui sera placé dans un boisé clairsemé et à proximité de grands arbres matures. La femelle le tapissera de brindilles, feuilles, poils, plumes et même d’une mue de couleuvre, ce qui aura pour effet de faire fuir les prédateurs et les concurrents pour l’occupation du site. Prévoir des perchoirs (grands arbustes ou poteaux) d’où les oiseaux pourront faire le guet pour attraper les insectes dont ils se nourrissent.

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Figure 4. Dimensions recommandées pour les nichoirs selon l’espèce d’oiseau 4 5 6 Le nid est construit par les deux parents à partir de la première semaine de mai. La période de ponte et d’incubation des œufs a lieu entre la deuxième semaine de mai et la deuxième semaine de juillet (voir la figure 5). La femelle dépose 4 à 5 œufs blanc crème à rosâtre, tachetés de brun. L’incubation dure environ 13 à 15 jours et est assurée par les deux parents. Ils nourrissent les poussins et les protègent, jusqu’à leur envol du nid, au bout de deux semaines après la naissance. La période d’élevage des jeunes a lieu entre la première semaine de juin et la dernière semaine de juillet (voir la figure 5). Après avoir quitté le nid, les adultes et les jeunes restent en groupe familial dans la zone du nid pour encore trois semaines. Cette espèce produit une seule couvée par an.

Figure 5. Calendrier de nidification du Tyran huppé 7

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SITUATION Les données BBS (Breeding Bird Survey – Relevé des oiseaux nicheurs) montrent une décroissance des populations qui seraient de l’ordre de 30% au Québec entre 1990 et 2014, comparativement à 17% pour le Canada. La baisse au Québec ne peut guère être attribuée au manque de cavités puisque, durant la même période, les populations du Grand Pic et du Pic chevelu auraient doublé (voir davantage) tandis que celle de l’Étourneau sansonnet, un compétiteur pour les trous, a vu ses effectifs fondre de moitié. De plus, comme le Tyran huppé préfère les petits boisés et les lisières des grandes forêts, on peut supposer qu’il a su tirer profit de la fragmentation forestière. Toutefois, les opérations sylvicoles ne présentent pas que des avantages pour l’espèce, puisque le retrait des chicots diminue le nombre de sites de nidification disponibles. Le régime principalement insectivore de ce tyrannidé le rend vulnérable aux insecticides. En diminuant l’abondance et la variété des insectes, ces produits compromettent à la fois la survie de l’oiseau et son succès reproducteur. Le DDT, même s’il a été interdit depuis longtemps au Canada et aux États-Unis, est encore utilisé en Amérique centrale et en Amérique du Sud où l’oiseau se rend passer l’hiver. De surcroît, à son retour au printemps, le Tyran huppé est confronté à une autre menace, les néonicotinoïdes, des insecticides neurotoxiques dont les effets sur les oiseaux et les autres vertébrés semblent tout aussi nocifs. PROTECTION DE L’ESPÈCE Les actions suivantes favoriseront l’augmentation de la population du Tyran huppé au Québec :  Réduire ou éliminer l’utilisation des insecticides, incluant les néonicotinoïdes;  Construire des nichoirs dans des milieux favorables à la nidification;  Préserver les chicots dans son habitat de nidification;  Favoriser la présence de grands arbres feuillus (diamètre du tronc supérieur à 40 cm);  Pratiquer le morcellement des grandes forêts qui favorise l’apparition de lisières et de petites clairières;  Éviter les travaux forestiers en période de nidification et d’élevage des jeunes (deuxième semaine de mai à la première d’août), privilégier les interventions en période hivernale.

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BIBLIOGRAPHIE 1. eBird, Lien : ebird.org 2. The Sibley guide to birds of North America – second edition, 2014, David Allen Sibley/Alfred A. Knopf – ISBN: 978-0-307-95790-0 3. Birds of North America online, Lien: bna.birds.cornell.edu 4. Terres, John K., 1977. Songbirds in your garden. 5. Cayouette, Raymond, 1984. Nichoirs d’oiseaux, La société zoologique de Québec inc. Réimpression. 6. Brûlotte, Suzanne et Lacroix, Gilles., 2010. Le grand livre pour attirer les oiseaux chez soi. 7. Atlas des oiseaux nicheurs du Québec. Lien : https://www.atlas-oiseaux.qc.ca 8. Breeding Bird Survey – Relevées des oiseaux nicheurs, Lien : https://donnees.ec.gc.ca/data/species/assess/north-american-breeding-bird-surveybbs-in-canada/?lang=fr 9. DEUXIÈME ATLAS DES OISEAUX NICHEURS DU QUÉBEC MÉRIDIONAL, 2019 Environnement et changement climatique Canada/Regroupement Québec Oiseaux/Études Oiseaux Canada - ISBN: 978-2-9814107-6-4 10. GUIDE D’IDENTIFICATION DES OISEAUX D’AMÉRIQUE DU NORD – NATIONAL GEPOGRAPHIC 3ÈME ÉDITION, 1999 Les éditions Broquet - ISBN: 2-89000-551-8 11. MAGASINE QUÉBEC OISEAUX, ÉDITION PRINTEMPS 2018 – PORTRAIT, LE TYRAN HUPPÉ, PAGES 10 À 12 Regroupement Québec Oiseaux – ISBN : 1-78313-04356-1-03 12. MAGASINE QUÉBEC OISEAUX, ÉDITION ÉTÉ 2011 – CÔTÉ COUR, CÔTÉ JARDIN – ATTIRER DE NOUVEAUX NICHEURS, PAGES 23, 25 Regroupement Québec Oiseaux, ISBN : 0-65385-97973-0-04 13. FICHE DESCRIPTIVE DU http://www.oiseaux-birds.com/fiche-tyran-huppe.html

TYRAN

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