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FINANCE VERTE ET INCLUSIVE : DE LA THĂORIE Ă LA PRATIQUE
CONCLUSION Les altĂ©rations environnementales en cours Ă lâĂ©chelle mondiale constituent lâun des dĂ©fis considĂ©rables de notre temps. Les banques centrales et les rĂ©gulateurs ont pris acte de la nĂ©cessitĂ© de tenir compte des risques financiers liĂ©s Ă la dĂ©gradation de lâenvironnement dans leurs politiques prudentielles et de la mission qui leur incombe pour adapter le systĂšme financier aux objectifs de lâAccord de Paris et aux autres objectifs de dĂ©veloppement durable. Le secteur financier a un rĂŽle important Ă jouer pour permettre une transition juste vers une Ă©conomie Ă faible teneur en carbone et Ă©cologiquement durable. Le changement climatique et les dommages environnementaux peuvent avoir des incidences considĂ©rables pour les groupes vulnĂ©rables situĂ©s au bas de la pyramide Ă©conomique. En remettant en cause les moyens de subsistance et les actifs de ces groupes vulnĂ©rables, le changement climatique et les dommages environnementaux peuvent rĂ©duire lâĂ©quitĂ© sociale et alimenter tensions et conflits au sein des sociĂ©tĂ©s. Parce quâils sont affectĂ©s par les inĂ©galitĂ©s sociales et exclusdes
opportunitĂ©s Ă©conomiques, les groupes vulnĂ©rables et les MPME sont moins Ă mĂȘme de se protĂ©ger des effets dâune dĂ©tĂ©rioration de lâenvironnement ou de renforcer leur rĂ©silience, mais, en outre, il leur est plus difficile de mettre en place des actions dâattĂ©nuation efficaces. Sans ĂȘtre le remĂšde Ă tous les maux, la FVI peut jouer un rĂŽle important pour accompagner les groupes vulnĂ©rables dans leur adaptation aux changements environnementaux mondiaux, en amĂ©liorant leur rĂ©silience. Dans le mĂȘme temps, ellepeut faciliter les actions dâattĂ©nuation de la part de ces groupes vulnĂ©rables tout en amĂ©liorant leurs possibilitĂ©s Ă©conomiques. Pour que la transition juste vers une Ă©conomie Ă faibles Ă©missions de carbone et Ă©cologiquement durable ne reste pas un objectif hors de portĂ©e, il est nĂ©cessaire dâassurer lâautonomisation des mĂ©nages les plus pauvres et dâamĂ©liorer les opportunitĂ©s dâaffaires des MPME. Enfin, risques environnementaux et sociaux peuvent engendrer des risques importants pour la stabilitĂ© financiĂšre. Les consĂ©quences physiques dâun changement climatique (non attĂ©nuĂ©) et les perturbations causĂ©es par une transition dĂ©sordonnĂ©e font peser des risques significatifs sur la stabilitĂ© financiĂšre. De mĂȘme, lâaggravation des tensions et des inĂ©galitĂ©s sociales peut affecter la clientĂšle des institutions financiĂšres et dĂ©grader la capacitĂ© de remboursement des prĂȘts, ou conduire Ă une transition dĂ©sordonnĂ©e. Il est donc indispensable que les banques centrales et les rĂ©gulateurs financiers gĂšrent les risques environnementaux et sociaux qui menacent la stabilitĂ© financiĂšre et le fonctionnement du systĂšme financier, au travers de leur politiques prudentielles et en soutenant la finance verte et inclusive.