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PARCOURS CÉCILE FAKHOURY UNE FEMME DE L’ART

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EN MODE NOUCHI !

EN MODE NOUCHI !

Plus de 40 expositions majeures, des artistes confirmés ou émergents… La GALERISTE FRANCOIVOIRIENNE marque de son empreinte la scène contemporaine africaine. À partir d’Abidjan, en passant par Dakar et Paris.

DEPUIS 2012 et l’ouverture de sa galerie à Abidjan, Cécile Fakhoury, bretonne d’origine, ivoirienne d’adoption, panafricaine et globale dans ses ambitions, a largement contribué à valoriser l’art contemporain africain, à le faire connaître et voyager au-delà de ses frontières. Elle est devenue l’une des galeristes de référence, celle qui défriche, celle qui recherche des talents émergents, qui travaille sur le long terme, et qui sait aussi collaborer avec des artistes majeurs. Au fil des années, de cette décade créative, c’est plus de 40 expositions majeures avec toute une génération de créateurs emblématiques, différents dans leur style, leur approche, à l’image de la diversité du continent : Aboudia, Dalila Dalléas Bouzar, Jems Koko Bi, Vincent Michéa, Cheikh Ndiaye, Sadikou Oukpedjo, François-Xavier Gbré, Frédéric Bruly Bouabré, Roméo Mivekannin, et d’autres encore, sans oublier l’immense Ouattara Watts, à cheval entre New York et Abidjan.

En septembre 2012, elle ouvre donc sa galerie au bord de la lagune, entraînée par les hasards heureux de l’existence, son mariage avec Clyde Fakhoury, fils de l’architecte et entrepreneur Pierre Fakhoury. Née dans une famille de galeristes, elle cherche un chemin dans l’art. Abidjan l’interpelle aussi. La ville est traumatisée. Elle se relève du choc des violences électorales de novembre 2010. Cécile est venue plusieurs fois « avant », elle sait qu’il y a une promesse, un potentiel, une vibration. Elle se met en contact avec des artistes qu’elle connaît. Petit à petit, l’idée d’une galerie s’installe, malgré les obstacles. Elle ouvre à Cocody, dans un espace de 400 m2, moderne, épurée, qui laisse toute leur place aux œuvres. La galeriste s’inspire de ce qu’elle a appris en France sur les méthodes et le marché de l’art contemporain. En particulier faire comprendre l’importance de son métier, celui d’intermédiaire entre les créateurs et les différents acheteurs, privés, institutions, musées… Elle s’occupe de ses artistes, elle dialogue, elle écoute. Elle met en place les conditions de la création. Elle recherche ceux qui ont un discours, ceux qui portent un message. La Côte d’Ivoire, elle, entre alors dans une phase de croissance économique forte. Abidjan redevient l’une des cités phares du continent. Et petit à petit, une place se développe avec des acheteurs motivés. Un véritable écosystème artistique…

Situé à Cocody, l’espace de 400 m2 est épuré et laisse toute leur place aux œuvres.

En 2018, c’est l’ouverture de la galerie à Dakar, ville créative, ouverte, avec l’émergence de nouveaux collectionneurs. Puis, c’est Paris, en 2021. « Il faut accroître notre visibilité et celle de nos artistes, accroître leur reconnaissance. Il nous faut une ville, une géographie en prise avec le marché et les institutions. Et c’est Paris qui a cette énergie en ce moment ! » disait-elle à Afrique Magazine en octobre de la même année. Abidjan reste évidemment au cœur du projet. C’est la « maison-mère ». Là où naissent les initiatives, d’où fusent les idées. C’est ici qu’en 2020, la galerie a ouvert le Project Space, un espace dédié en grande partie aux jeunes artistes contemporains. Un endroit où s’écrit en quelque sorte l’avenir… ■ Zyad Limam

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