Afrique Review, en kiosque cette semaine, du 2 au 8 février 2016

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EGYPTE : CINQ ANS APRES, LA REVOLUTION

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AFRIQUE REVIEW

HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS INDEPENDANT n°00010 du 02 au 8 février 2016

INFOS CINEMA

Nigeria : télévision-VOD : iROKO, Netflix contre-attaque Canal+C

FACE A NOUS

Interview Thierry BARBAUT

GABON

L Axione crée sa filiale au Gabon et lance la concession d’aménagement numérique

JEAN PING

l’homme qui veut à tout prix l’alternance au Gabon »

France 1,99 e - Maroc 18 DH - Afrique du Sud 20 rands - Tunisie 2.10 DT Mauritanie 800 MRO - RD Congo 2,50 s US - Ethiopie 35 birrs - USA 3, 50 s US - Canada 2,50 S CAN - Belgique 2, 20 e - Suisse 3, 30 FS - Royaume-Uni 2,10 E - Allemagne 2,40 e - Autriche 2, 40 e - Espagne 2,40 e - Grèce 2,40 e Italie 2,40 e - Portugal 2,40 e - Pays - Bas 2,40 e - Norvège 24 NK - Zone CFA 500 F CFA - ISSN 1989



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Editorial Editorial DimitriBen By Béchir Béchir Dimitri

Gouvernance en Afrique : obstacle au développement Depuis la décolonisation, la « mauvaise gouvernance » figure souvent parmi les facteurs qui entravent le développement économique en Afrique et ailleurs. A sa source on trouve la bureaucratie qui, dans la plupart des pays africains, du nord comme de l’ouest, reste dominante mais aussi improductive et incompétente. Le pouvoir bureaucratique tel qu’étudié dans la sociologie classique de Max Weber désigne au sens politique une forme d’État « moderne » où règne l’appareil administratif constitué essentiellement de fonctionnaires nommés, hiérarchisés et dont le fonctionnement dépend d’une autorité souveraine. Cette concentration d’un maximum de pouvoir entre les mains d’un minimum d’institutions explique, en partie, pourquoi dans les milieux arabes et/ou africains la bureaucratie a été largement adoptée par les chefs d’État après l’indépendance. Pourtant dans ce système concentré, le pouvoir arbitraire ne se retrouve pas qu’en haut. La réglementation bureaucratique ne peut en effet tout prévoir - ni réglementer. Ainsi se développe une multitude de sources informelles de pouvoir, dites « zones d’incertitudes », que les bureaucrates cherchent à maîtriser afin d’accroître leur marge de pouvoir. Le système génère naturellement une inflation de règles dans l’intérêt des bureaucrates. Mais les nouvelles règles créent à leur tour de nouvelles zones d’incertitude, d’où la formation des cercles vicieux bureaucratiques : la centralisation et l’impersonnalité des règles rendent inefficace le système ; cette inefficacité suscite un renforcement de la réglementation et de la centralisation qui accroissent encore son inefficacité. De là, « le système bureaucratique est un système incapable de corriger ses erreurs et dont les dysfonctions sont des éléments intrinsèques ». Rares sont les statistiques, basées sur des méthodes qualitatives, sur l’efficacité des administrations et services publics. Mais quelques enquêtes fondées sur des données classiques d’observation ou d’investigation, relevant du domaine de la socio-anthropologie, permettent de comprendre le fonctionnement quotidien des bureaucraties. Deux grands traits, observés de nos jours, marquent l’action administrative dans son ensemble et caractérisent le rendement des agents publics en particulier : l’absence de neutralité et le manque de transparence.

Le principe de neutralité professionnelle stipule que les acteurs du système bureaucratique doivent « oublier » leurs propres intérêts personnels au profit de l’intérêt public. Mais, la réalité aujourd’hui est tout autre : ce sont essentiellement les intérêts des bureaucrates qui orientent l’action administrative. Le coût réel de celle-ci est surévalué par les bureaucrates pour s’assurer divers avantages, matériels et symboliques, en affirmant que les moyens mis à leur disposition ne sont pas suffisants pour réaliser les programmes prévus, justifiant ainsi des budgets toujours plus importants. L’hyper-réglementation bureaucratique permet en outre aux bureaucrates de prétendre ne pas avoir de réelle « responsabilité », et échapper ainsi aux conséquences de leurs actions. La rigidité des salaires « réglementés » pousse en outre les bureaucrates à chercher à étendre au maximum possible leurs « privilèges » (accès à des services réservés, usage privatif du téléphone, voiture de service « privatisée »…) : on s’éloigne beaucoup de la défense de « l’intérêt collectif ». De cette fâcheuse tendance se nourrissent encore d’autres effets pervers comme la complexité, la lourdeur ou encore la lenteur dans le processus administratif. Un dossier, censé être traité urgemment en quelques minutes, peut prendre, s’il ne s’est pas perdu, des jours ou des semaines. Cela permet aux agents d’exiger une « contrepartie » pour le faire avancer rapidement. Le manque de transparence permet de faire fleurir ce clientélisme. La supposée égalité de traitement s’arrête ainsi là où les réseaux de recommandations s’activent. Dans les établissements publics, on donne toujours la priorité aux personnes recommandées qui se voient rapidement servies. Le résultat étant que, face à un problème à régler, l’administré « ne cherche plus à prendre connaissance de la procédure à suivre, mais à savoir qui donc on peut aller voir pour être pistonné » : la corruption « passive » du fonctionnaire nourrit la corruption « active » de l’administré. Le citoyen anonyme, non pistonné et non corrupteur, « dérange » presque le confort des agents. Le monde bureaucratique, soi-disant celui de « l’intérêt général » semble, au contraire, se fonder sur l’irresponsabilité, les privilèges et le clientélisme. Manque de productivité et corruption y sont institutionnalisés. Avec cette forme hyper-bureaucratique d’administration, on aboutit à « une nouvelle forme de privatisation informelle de l’État ».

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Sommaire 5 Entrepreneuriat 10 LE WEEK AND D’AFRIQUE REVIEW 9 Avenir du continent 10 Chine-Gabon : plus de visa 11 Interview Thierry BARBAUT : crowdfunfing

10 GRAND ANGLEE

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REVOLUTION Cinq ans après

8 Egypte : cinq ans après, la révolution 37 MAGHREB & MOYEN-ORIENT 22 Marathon international de Marrakech 17 Que serait la France sans les musulmans?

37 AFRIQUE SUBSAHARIENNE 6 Nigeria : télévision-VOD : iROKO, Netflix contre-attaque Canal+ 13 Axione crée sa filiale au Gabon et lance la concession d’aménagement numérique

37 37 MAGHREB ECONOMIE& MOYEN-ORIENT

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NIGERIA Tony Elumelu : africapitalismre?

15 CIMA : Issofa Ncharé prend officiellement fonction 23 Renault conforte sa place de leader incontesté au Maroc 27 « Les potentialités de l’économie camerounaise » 28 Croissance - Côte-d’Ivoire : “9,8% attendu en 2016” 28 Sénégal-Afrique du Sud : Des opportunités 37 INTERNATIONAL 30 Les enjeux économiques de la visite de Raul Castro en France 31 Déchéance de nationalité: ce que dit Taubira dans son livre 32Présidentielle américaine : qui peut encore arrêter Donald Trump ? 37 CULTURE

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RENAULT Leader incontesté au Maroc

12 La seconde édition d’Airtel Trace Music Star 35 Le temps d’un festival, le Mali meurtri rêve d’une renaissance culturelle 36 un Africain américain à Paris

PHOTOS DE COUVERTURES : ÉDITION GÉNÉRALE: PHOTOMONTAGE PAO SPRINT ÉDITION AFRIQUE: © ONS ABID POUR PAO SPRINT ÉDITION WEB PAO SPRINT

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5 Entrepreneuriat TONY ELUMELU : africapitalisme, le

reve d’une économie Africaine

Le concepteur de L’africapitalisme, L’homme d’affaire nigérian Tony Elumelu défend la vision d’une économie africaine tirée par le secteur privée du continent. L’un des facteurs clés du changement positif au niveau social et politique est l’émancipation économique Aussi, en tant qu’Africain, si nous voulons faire face aux défis de notre continent et poser les bases d’un développement durable, nous devons être plus solidaires. De nos jours, lindice le plus visible de l’inégalité économique en Afrique est le problème de l’immigration du continent vers l’Europe. Pour trouver une solution définitive à ce problème, la communauté internationale se doit d’aider les Etats africains à la mise en place de structures qui pourraient empêcher par leur action cette envie d’aller chercher une meilleure vie ailleurs. Je pense que la philosophie d’ «africapitalisme» pourrait énormément aider à la réalisation de cet objectif. L’«africapitalisme» repose sur la prémisse selon laquelle le secteur privé africain à un rôle clé à jouer dans la transformation de l’économie du continent. En réalité, la majorité des récents succès économiques du continent a été enclenché par des multinationales étrangères. Nous pouvons remédier à cela en développant la capacité des entreprises à maitriser et assumer les éléments complexes de la chaîne de distribution, ce qui nous permettrait de bénéficier des retombées de l’exploitation de nos propres ressources. Je ne prône pas la nationalisation, mais je propose que le secteur privé africain soit plus audacieux en protégeant et en promouvant ses propres intérêts. Le Gabon est l’exemple typique du pays africain avec d’importantes ressources naturelles qui a enregistré des performances économiques avec une croissance de 5,1% ces dernières années, au-dessus de la croissance économique du continent à 4,5% sur la même période.

Ce problème va au-delà du simple fait de mettre en place de nouvelles politiques d’emplois. Une solution définitive passe par une restructuration de l’économie gabonaise qui permettrait aux entreprises et talents du pays d’exercer de plus en plus de contrôle sur les éléments à valeur ajoutée de la chaine de production de pétrole et favoriser un impact important du secteur pétrolier sur l’économie nationale. Conscient de ce fait, je comprends l’importante démarche innovatrice du Gabon et son effort à actualiser le plan de développement stratégique du pays. L’adoption de l’«africapitalisme» par les entreprises et les gouvernements faciliterait l’utilisation de business model plus inclusifs, le développement d’un environnement des affaires plus amical et encouragerait aussi tout un chacun à entreprendre. Par ailleurs, l’«africapitalisme» définit le futur du continent en redonnant les clés de développement à l’Africain tout en mettant fin aux problèmes migratoires.

Le Gabon est l’exemple typique du pays africain avec d’importantes ressources naturelles qui a enregistré des performances économiques avec une croissance de 5,1% ces dernières années, au-dessus de la croissance économique du continent à 4,5% sur la même période. Cependant, comme la majorité des économies africaines, le Gabon est dépendant du pétrole qui représente environ 50% du PIB, 60% des revenus de l’Etat et 80% des exportations. Ce déséquilibre joue un rôle important dans le problème du chômage qui touche le pays, et atteint près de 20% des actifs et 30% des jeunes.

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Dossier

Business

Nigéria : télévision - VOD : iROKO, le Netflix africain, contre-attaque avec Canal+ Pour mieux partir à l’assaut du marché africain, l’entreprise nigériane de distribution de films a signé pour 19 millions de dollars de contrats avec le groupe français. Les multiples contrats, à hauteur de 19 millions de dollars, représentent des apports en capitaux et du développement de contenu”, explique iROKO justifiant son accord avec le groupe français. Celui-ci intervient peu de temps après que Netflix, le géant américain de la vidéo à la demande, a annoncé avoir poursuivi son expansion pour couvrir désormais 190 pays, devenant un conccurent direct d’iROKO en Afrique. “Nous offrons Nollywood à l’Afrique”, a déclaré Jason Njoku, le fondateur d’iROKO. “Nous comptons effectuer des traductions en français, swahili, zoulou, donc nous nous différencions de Netflix (...). “Nous sommes très pointus en termes de contenu local”, a-t-il poursuivi. “Le fait que Netflix ait décidé de pénétrer le marché africain reste néanmoins très excitant, parce que cela montre le potentiel énorme que ce marché représente. Quant à

nous, nous sommes très flattés d’être mentionnés dans la même phrase qu’eux”. iROKO envisage une grosse montée en production originale iROKO, “le Netflix africain”, dit avoir l’intention de produire “au moins 300 heures de créations originales en 2016, puis de doubler ce chiffre d’ici 2018”. Nollywood, le cinéma “made in Nigeria”, est la deuxième plus grosse industrie du film au monde, générant près d’un million d’emplois et contribuant au PIB du pays à hauteur de 1,2%. Au moment où le nombre d’utilisateurs de téléphones portable a explosé en Afrique, et avec lui le nombre d’utilisateurs d’internet via les smartphones, Jason Njoku a eu l’idée de rassembler les films de Nollywood, très populaires sur tout le continent et qui circulent souvent via des VHS et DVDs piratés, et de les rendre accessibles sur internet. Canal+, un pied dans iROKO iROKO a aussi annoncé l’entrée dans son comité de direction du président

5e édition du Forum Afrique à Paris, Au L’explosion de la démographie africaine est bien connue, attendue avec espoir par certains et avec beaucoup de craintes par d’autres. De 1,1 milliard d’habitants en 2013, l’Afrique passera à 2,4 en 2050, soit 1,3 milliard de plus en 35 ans, Nourrir, loger, soigner et donner du travail à tant de personnes en si peu de temps semble une gageure. C’est à l’Afrique, mais aussi à la communauté internationale, de relever ce défi. Il exige que tous les acteurs du développement, entreprises, États, bailleurs, ONG, se concentrent sur les projets prioritaires et en accélèrent la réalisation : faire utile et vite,

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Jason Njoku, fondateur de la société IROKO.. de Canal+ Overseas, Jacques du Puy. Canal+ a indiqué début janvier avoir doublé le nombre de ses abonnés africains en deux ans et compter désormais deux millions d’abonnés dans plus de 30 pays du continent. L’Afrique, dont le groupe a fait une de ses priorités à l’international, rassemble ainsi près de la moitié des abonnements internationaux du groupe (5,5 millions). e

Un deuxième phénomène, lié au premier et aux conséquences tout aussi lourdes voire davantage, consiste en l’urbanisation du continent. Aujourd’hui, il y a 400 millions d’Africains citadins. Ils devraient être 1,2 milliard en 2050, soit un triplement avec une progression de 800 millions. On assistera à la formation de gigantesques mégalopoles. Actuellement, trois villes africaines dépassent 10 millions d’habitants, Lagos, Le Caire et Kinshasa, elles devraient être plus de trente en 2050. Autant de thèmes qui seront abordés lors du cinquième Forum Afrique organisé par Le MOCI et le CIAN (Conseils des Investisseurs Français en Afrique), en partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie de région Paris Ile-de-France. Ce forum marquera la parution de l’édition 2015 du rapport annuel du CIAN « Les entreprises françaises et l’Afrique » dont le baromètre sur l’environnement des affaires est un document de référence pour les milieux d’affaires français et africains.

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Cet ac-


Révolution

Egypte

CLASSEMENT

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Egypte: Cinq ans après, la révolution. La place Tahrir est restée vide ce lundi 25 janvier 2016. Il y a cinq ans, noire de monde, cette « place de la libération » au Caire était le point de départ du mouvement de contestation qui a chassé Hosni Moubarak, le 11 février 2011, après 29 années de présidence. Aujourd’hui, l’Egypte est sous la coupe d’un régime autoritaire dirigé par le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi. Que reste-t-il de la révolution égyptienne ?

MOHAMMED ABED / AFP

Révolution et contre-révolution L’espoir suscité par la révolution a été de courte durée. En juin 2012, Mohammed Morsi, le candidat de la confrérie des Frères musulmans accède au pouvoir à l’issue des premières élections libres de l’histoire du pays. « C’était vraiment très émouvant, les Egyptiens débattaient avec ferveur, ils ont fait des heures de queue devant les bureaux de vote » se souvient Isabelle Mayault, une journaliste française arrivée en Egypte au lendemain de la révolution, qui publie Jours tranquilles au Caire (Riveneuve éditions, 2015).

E-commerce Décollage imminent pour le e-commerce en Afrique

Les ventes en ligne sur le continent ont connu un démarrage timide ces dernières années, couvrant à peine 2 % du marché mondial avec un chiffre d’affaires de 8 milliards de dollars en 2013. Pourtant, les conditions semblent désormais réunies pour permettre au secteur de se développer de manière exponentielle ; si bien qu’on estime qu’il pourrait connaître une envolée pour culminer à 50 milliards de dollars d’ici 2018. La 11e édition de l’Africa Telecom People, le salon international des TIC qui s’est déroulé à Abidjan, témoigne du dynamisme grandissant du secteur. Ce salon a réuni acteurs privés et publics du e-commerce dans le but de passer en revue les défis du marché africain et les opportunités à saisir. Nos experts Deloitte, évoluant sur le marché africain depuis de nombreuses années, ont également pris part au débat. La percée fulgurante du mobile en est le principal moteur : avec 350 millions de téléphones portables sur le continent d’ici 2017, le marché des services mobiles est en plein essor. A ce jour, près de 12 % des consommateurs d’Afrique francophone ont déjà réalisé des achats via leur mobile. Sans parler de percée comparable, la pénétration d’Internet sur le continent a aussi préparé le terrain au e-commerce pour les 20 % d’Africains désormais connectés à la Toile. AFRIQUE REVIEW

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Le Continent

Afro-optimisme et afro-pessimisme

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Avenir du continent

Entre afro-optimisme et afro-pessimisme Faut-il désespérer de l’avenir d’un continent faisant l’objet de toutes les convoitises ? L’Afrique, après avoir fait l’objet d’analyses marquées par l’émerveillement devant les dynamiques économiques et politiques que connaissent les pays du continent, et ce depuis l’orée des années 2000, semble, à en croire les travaux de nombreux spécialistes, retomber dans les travers et l’impasse caractéristique de la période avant et post ajustement structurel.

vulnérabilité de l’État en Afrique est une question cruciale qui nécessite une conjugaison des efforts de l’Union Africaine et des institutions internationales, afin d’arrêter le phénomène «d’externalités négatives» où la frontière, passablement poreuse, devient le vecteur par lequel se transmet la vulnérabilité d’un État à un autre. En effet, la dégradation des conditions sécuritaires dans certaines zones africaines, dans un contexte de vulnérabilité croissante de l’État, voire des États, a tendance à occulter le dynamisme économique, politique et social que connaissent de nombreux pays africains. L’afro-optimisme malgré tout

Les derniers ouvrages parus ces deux dernières années sur l’Afrique se veulent des cris d’alarme pour l’avenir du continent, qui est, selon leurs auteurs (Lugan, Michailof et Brunel), en perte de vitesse, voire condamnée, dont le développement relève de l’impossible dans la mesure où l’industrialisation n’a pas eu lieu et reste en butte à des problèmes structurels : un taux de change dissuadant toute stratégie d’industrialisation et une population de plus en plus nombreuse qui double tous les 20 ans, contrairement au PIB qui ne double que tous les 40 ans. De même, les auteurs de ces ouvrages, qui versent à cor et à cri dans le déclinisme africain, mettent en avant des arguments tels que la dégradation des conditions sécuritaires, humanitaires, écologiques et institutionnelles au Sahel.. Ce qu’ils qualifient d’«Africanistan» par analogie à la situation chaotique de l’Afghanistan. Force est de constater que le Sahel constitue le point focal de toute réflexion nourrissant l’afro-pessimisme. Comme si l’Afrique se résumait à la situation actuelle qui prévaut dans la bande sahélo-saharienne. Il est opportun de souligner, à cet égard, qu’au-delà de la situation au Sahel qui, certes, devient de plus en plus inquiétante devant l’incapacité de certains pays, à l’instar de Nigeria (un géant

Est-ce la dictature du court terme qui donne du crédit à cette perception négative de l’Afrique ?

africain tant du point de vue démographique qu’économique), de rétablir l’autorité de l’État et le vide que cela laisse pour que des mouvements extrémistes montent en puissance et prolifèrent au nord du Nigeria, à l’ouest du Tchad, à l’extrême nord du Cameroun, en Libye et en Somalie. Cela est d’autant plus préoccupant que ces mouvements remettent en cause le principe de la souveraineté de l’État et renforcent par là sa vulnérabilité. Effectivement, la AFRIQUE REVIEW

Est-ce la dictature du court terme qui donne du crédit à cette perception négative de l’Afrique ? Des efforts importants ont été déployés par les pays africains dans la direction de la diversification de la structure productive, de développement humain et de mise en place des infrastructures. Peut-être que l’évolution démographique que connaît le continent annihile ces efforts et donne l’impression que NO 50 • DU 2 AU 8 FEVRIER 2016

ENTREPRISE

À Hicham HAFID, Professeur d’économie à l’Institut des études africaines Université Mohammed V, Rabat Mhammed ECHKOUNDI, Professeur d’économie à l’Institut des études africaines Université Mohammed V, Rabat.

Face à cet afro-pessimisme qui ne cesse de prendre de l’ampleur au regard de certains phénomènes liés à l’insécurité grandissante et à la tendance à l’émigration et/ou à la radicalisation des jeunes, de plus en plus nombreux par ailleurs, en proie au désespoir, l’état de l’Afrique, à bien des égards, appelle à l’optimisme. En effet, les dix dernières années ont vu de nombreux pays africains s’engager sur des stratégies de développement basées sur la création des infrastructures, le renforcement des institutions, l’investissement dans le développement humain et l’intensification de la coopération dans des domaines liés à la valorisation de l’agriculture et la transformation des ressources in situ. Il s’agit de stratégies ambitieuses qui ne tarderont pas à porter leur fruit. De même, le nombre important de cadres africains faisant partie de la diaspora qui regagnent leurs pays est la marque indélébile de la confiance qu’ils placent dans le développement du continent. Par-delà les raisons liées aux nouvelles dynamiques de développement économique, politique et social que connaît l’Afrique actuellement, d’autres raisons et pas des moindres plaident en faveur de l’afro-optimisme. Il s’agit, entre autres :


ILS ONT DIT

« Nous nous réunissons trop souvent, nous parlons toujours trop, mais nous n’agissons pas assez et parfois pas du tout. » IDRISS DEBY Président Tchadien

Les deux chefs d’État, le 3 avril 2013, en Afrique du Sud?

Chine Gabon : Plus de visas Ce Les détenteurs de passeports diplomatiques ou de service n’auront plus besoin de visa pour voyager entre les deux pays, selon les termes d’un accord entre le Gabon et la Chine, signé le 15 décembre à Libreville.. Bonne nouvelle pour les ressortissants gabonais et chinois, détenteurs de passeports diplomatiques ou de service. Ils sont désormais exemptés de visas, conformément à l’accord signé, le 15 décembre dernier à Libreville, entre le Gabon et la Chine. «Répondant au souci de voir les deux nations développer davantage leurs relations d’amitié et de faciliter la circulation de leurs ressortissants respectifs, dans le respect du principe d’égalité et de réciprocité, lequel accord donne en son article premier, la possibilité aux ressortissants des deux pays, détenteurs des passeports diplomatiques ou de service, y compris passeport pour affaires publiques), validés et délivrés par la République de Chine, d’entrer désormais sur le territoire de l’autre Etat, en sortir ou y transiter sans visa, pour une durée de séjour ne dépassant pas trente jours, à compter de la date d’entrée», a annoncé une source diplomatique à l’issue de la signature de cet accord. Cet accord précise, en son article 3, que les ressortissants des Etats contractants sont dans «l’obligation de demander un visa pour un séjour dépassant trente jours sur le territoire de l’autre état contractant, ou pour y travailler, étudier, résider, réaliser un reportage ou exercer d’autres activités nécessitant une autorisation préalable des autorités compétentes». Les personnels des missions diplomatiques ou consulaires ainsi que les membres de leurs familles sont dispensés de visa pendant la période d’exercice de leurs fonctions. A condition, toutefois, que «les procédures d’accréditation soient accomplies dans un délai de 30 jours à compter de la date de la première entrée». Dans tous les cas, «cet accord garantit la libre circulation des ressortissants des deux pays non sans tenir compte des spécificités de chaque pays».

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« L’Afrique manque de compétences, Il faut les fonctionnaires de l’immigration, il nous faut du courage, il nous faut travailler et oser. » DLAMINI ZUMA, Président de la Commission de l’UA 2015

« Dans la dynamique des changements politiques, bien souvent ces femmes pauvres et analphabètes ont joué un rôle majeur » ELIKIA M’BOKOLO, historien congolais

« les ethnies sont en grande partie des inventions coloniales » JEAN LOUP AMSELLE, Ethnologue français

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Dossier Interview

Business

Thierry-BARBAUT

Le crowdfunfing ou « finance participative » ouvre de nouvelles perspectives.

Le financement participatif, en anglais « crowdfunding », est-il un outil de financement d’avenir pour les projets de développement au Sud? Quand on étudie les potentialités du marché, on peut répondre oui. Le crowdfunding a permis de collecter en cumul 35 milliards de dollars à ce jour à l’échelle mondiale, pour tout type de projet (du financement de films à des start-ups, du micro-crédit, de l’évènementiel en passant du prêt à la consommation). Le potentiel de collecte est estimé à 1000 milliards de dollars à horizon de dix ans. Une étude de la Banque mondiale dédiée au financement participatif estime que sur ces 1000 milliards, 96 milliards pourraient être affectés aux pays en développement. Autrement dit, on en est à l’année zéro du crowdfunding pour les pays en développement. Deuxième point : l’outil est incroyablement bien adapté aux collectes solidaires, faites dans un but de bienfaisance et de philanthropie (du don pour les ONG ou l’action humanitaire, du prêt solidaire, etc). Pas moins de 40 % de la collecte de fonds par le crowdfunding, tous métiers confondus, se destinent en effet à des projets solidaires – des ONG au sens large. Mieux encore, en France et aux Etats-Unis, entre 5 % et 10 % de la collecte « solidaire » via le crowdfunding ne porte pas sur des dons mais des prêts ou de l’investissement en capital – autrement dit, de l’investissement à impact sur le développement. C’est ce que l’on appelle aujourd’hui le « crowdimpacting ». Il existe dans le monde une vingtaine de sites de micro-crédits comme Babyloan, qui permettent aux contributeurs de récupérer leur capital, mais aussi avec des sites de prêts rémunérés ou d’investissement dans des social business. En sept ans, pas moins de 36 000 membres ont prêté 11,5 millions d’euros via Babyloan, permettant de financer 24 500 micro-entrepreneurs..

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par an, seulement 1 % des flux annuels moyens transférés par les migrants. On touche au rêve de tous les bailleurs. Ce serait déjà colossal de parvenir à mobiliser pour des investissements productifs entre 2% et 3% de tout l’argent qui passe par Western Union ou Moneygram pour la consommation directe des parents restés au pays… Nous sommes convaThierry Tarbaut sorbonne conference Nigeria Boko Haram incus que le crowdfunding peut y conD’où viendraient ces 96 milliards de tribuer. dollars potentiels? Pourquoi les migrants qui transfèrent Ils peuvent venir du grand public des de l’argent auraient intérêt à se rappays du nord, dans une logique Nord- procher des plateformes de crowdSud, mais aussi des diasporas, le grand funding ? sujet actuel pour les bailleurs de fonds, compte tenu de l’importance des trans- Les nouvelles générations évoluent dans ferts de fonds des migrants vers leurs l’envie de faire, et plus seulement d’enpays d’origine. Troisième axe : le crowd- voyer de l’argent à la cousine de Bamfunding Sud-Sud, qui permettrait aux ako, pour aller vite. Nous avons fait un résidents d’un pays du Sud de financer test et lancé une application temporaire leur propre développement, des Maliens pour la diaspora béninoise, qui est venue nous solliciter. Sur les 30 000 Béninois qui au Mali par exemple. vivent en France, nous avons réussi à en faire venir 300. Ce n’est pas un chiffre important, mais sur les 300 personnes qui ont cliqué sur notre application, le taux de transformation s’est élevé à 50 %. Autrement dit, la moitié des gens ont décidé de prêter des montants moyens de 40 euros. Un tel taux représente du jamais vu – quand on passe au journal télévisé, on peut espérer un taux de transformation de 1%… C’est le signe qu’il se passe Les transferts d’argent des migrants quelque chose. sont en effet colossaux. Comment le crowdfunding peut-il capter ces fonds Babyloan va-t-il donc s’adresser à des immigrés africains ? ? Les statistiques de la Banque mondiale nous disent que ces transferts vont Nous construisons en effet un portail qui s’élever à 450 milliards de dollars par an. va permettre de lancer des mini-sites Quand on parle d’un potentiel de 96 mil- thématiques. Avec Total, nous lançons liards sur dix ans de financements sus- Babyloan Access to Energy, consacré aux ceptibles d’aller à des projets de dével- projets de microcrédit dans l’énergie, oppement, cela représente des volumes pour des panneaux solaires entre autres. financiers moyens de 9,6 milliards par an. Ce portail très simple va figurer dans Imaginons que 50 % de ces fonds vien- notre site dans la thématique « microfinance verte ». nent des diasporas – soit 4,5 milliards Nous voulons aussi créer une filiale commerciale de Babyloan, visant à faire entrer les investisseurs institutionnels comme l’AFD. L’objectif est d’ouvrir un site Internet comportant

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Interview

Musique

10 à 15 portails dédiés à des pays différents. Chaque portail aurait un ou deux responsables commerciaux, dont la mission serait de mobiliser les diasporas de son pays sur les applications. Il faut lever 5 à 6 millions d’euros pour lancer notre filiale commerciale, un investissement assez lourd. Ensuite, un travail de sélection des IMF partenaires s’impose. Il va falloir trouver dans chaque pays d’Afrique francophone au moins deux ou trois IMF qui couvrent l’intégralité du territoire. Enfin, il faut trouver de vraies belles PME. Dans un premier temps, les portails ne seront accessibles qu’aux ressortissants non résidents des pays concernés, par exemple le Béninois de France, mais pas celui du Bénin. La raison ? Les règlementations de l’Union économique et monétaire de l’Ouest africain (UEMOA) interdisent à des personnes physiques de prêter, considérant qu’elles se livrent à des activités bancaires. Pour attirer les investisseurs, il faut inspirer confiance. Comment faire ? Notre modèle est intermédiaire : nous agréons les institutions de microfinance (IMF), parce que nous devons inspirer confiance dans le choix de nos partenaires. Nous réfléchissons à mettre en ligne directement des PME africaines qui sont suivies par des fonds d’investissement français ou des incubateurs d’entreprises en Afrique qui pourraient être financés en direct par Babyloan. Dans ce cas, nous ne serons plus sur des projets de 400 euros, mais 20 000 à 30 000 euros. La question qui découle de ce choix est celle-ci : comment sélectionner une PME fiable et pérenne ? D’où notre intention de travailler avec des spécialistes comme Jean-Michel Sévérino chez Investisseurs et Partenaires (I&P) par exemple, pour le premier test. Nous allons adosser Babyloan Africa à un fonds d’investissement dédié, susceptible de lever de l’argent auprès des institutionnels et de prêter aux IMF en abondement des prêts faits par les internautes. L’idée est de dire qu’à partir d’un certain montant de prêts réalisés par les internautes, le fonds va tripler la mise sous forme de lignes de crédits complémentaires débloquées au bénéfice de nos IMF partenaires. Nous sommes le premier site de crowdfunding à avoir couplé son activité avec un fonds d’investissement, un projet mené avec le Crédit coopératif et Ecofi sur la base d’un fonds luxembourgeois. Notre idée est de rester modeste sur la mobilisation des diasporas, et d’aller voir les bailleurs de fonds pour leur proposer d’investir également en abondement. C’est un projet très complet, totalement focalisé sur les diasporas.

Seconde édition d’Airtel Trace Music Star La seconde édition d’Airtel TRACE Music Star, la plus grande opération de détection de talents musicaux jamais organisée en Afrique, est lancée et démarre le 1er février 2016 dans 10 pays africains Après Akon en 2015, c’est Keri Hilson, la superstar américaine du R&B, qui est la marraine de cette édition 2016. Pour sa première édition en 2015, Airtel TRACE Music Star avait enregistré plus de 2,3 millions de candidatures.

AFRIQUE REVIEW

Keri Hilson est la marraine de la seconde saison d’Airtel Trace Music Star

Grâce à son format innovant, à la puissance des chaînes de télévision TRACE en Afrique et à l’utilisation massive de la téléphonie mobile et des réseaux sociaux, le nombre de candidats dépasse celui de toutes les compétitions musicales traditionnelles. Airtel TRACE Music Star 2015 a reçu un Award pour la meilleure initiative panafricaine dans l’univers média/télécom aux AfricaCom Awards à Cape Town en Afrique du Sud et le vainqueur 2015, Mayunga, a remporté un contrat d’artiste, une session de coaching avec Akon aux États-Unis et un soutien promotionnel sur les médias TRACE pour un montant total de plus de 500 000€. Son premier single « Nice Couple » s’est hissé à la première place des charts en Tanzanie, son pays d’origine. Son nouveau titre « Please Don’t Go Away » en collaboration avec Akon sortira en février pour le lancement d’Airtel TRACE Music Star saison 2. Cette année, Airtel TRACE Music Star se déroulera en République Démocratique du Congo, au Gabon, au Ghana, au Kenya, à Madagascar, au Malawi, au Nigeria, en Tanzanie, en Zambie et pour la première fois au Niger. Le vainqueur de chaque pays sera récompensé et affrontera les gagnants des autres pays lors d’une grande finale panafricaine à Lagos au Nigeria. Pour participer, les candidats devront appeler un numéro depuis leurs téléphones portables et enregistrer leurs chansons. Le gagnant 2016 remportera un contrat d’artiste, un voyage à Atlanta (USA) pour une session de coaching avec Keri Hilson, la production d’un titre et d’un clip vidéo en duo avec la chanteuse et un contrat de promotion sur les médias radio, TV et digitaux de TRACE.

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Numérique Business

Axione, filiale de Bouygues Energies & Services (France) et la Société de Patrimoine des

Infrastructures Numériques (SPIN) du Gabon

Axione crée sa filiale au Gabon et lance la concession d’aménagement numérique Axione, filiale de Bouygues Energies & Services, annonce la création de sa filiale Axione Gabon. Cette structure permettra d’assurer le contrat de Délégation de Service Public (DSP) numérique, signé avec la Société de Patrimoine des Infrastructures Numériques (SPIN). Ce contrat porte sur l’exploitation technique et commerciale des infrastructures optiques nationales et internationales du Gabon. Les opérations de la DSP numérique signée au Gabon à l’issue d’un appel d’offres international, Axione, filiale de Bouygues Énergies et Services, lance sa filiale Axione Gabon. Implantée à Libreville, elle compte déjà onze collaborateurs. Cette structure lui permettra d’assurer le contrat signé pour une durée de sept ans avec la Société de patrimoine des infrastructures numériques (SPIN). Il comprend une activité d’opérateur de gros et la maintenance des infrastructures optiques dont l’État gabonais est propriétaire. Implantée à Libreville, Axione Gabon compte déjà 11 collaborateurs pour lancer les opérations de la DSP numérique signée avec le gouvernement gabonais à l’issue d’un appel d’offres international. Associé à Bouygues Energies & Services Gabon, Axione Gabon assurera pendant sept ans l’exploitation technique et commerciale des réseaux optiques en tant qu’opérateur de gros auprès de tous les opérateurs et fournisseurs d’accès Internet, ainsi que la maintenance des infrastructures optiques dont l’Etat est propriétaire : le câble international sousmarin Africa Coast to Europe (ACE), le câble sous-marin national entre Libreville et Port-Gentil et la liaison optique terrestre traversant le pays d’Ouest en Est, construite en 2016. « L’objectif est de sécuriser les communications internationales et la connectivité à l’internet au Gabon, et de dynamiser le développement de l’internet haut débit fixe et mobile auprès des populations et des entreprises du pays » explique Pierre-Eric Saint André, Directeur Général Power Telecom Afrique de Bouygues Energies & Services. Le pays compte près de 1 million de clients internet (fixe et mobile), sur une population de 1,5 million d’habitants*.

AFRIQUE REVIEW

Axione Gabon assure la relation contractuelle avec le délégant, anime la relation commerciale avec les opérateurs et pilote les contrats de sous-traitance pour les travaux, l’exploitation et la maintenance. Elle s’appuie sur le savoir-faire d’Axione pour l’ingénierie, la commercialisation, l’exploitation et la maintenance de réseaux optiques. « Cette implantation sur le territoire gabonais confirme la capacité d’Axione à exporter son savoir-faire acquis en France dans la gestion d’infrastructures publiques depuis plus de 10 ans », affirme Pierre-Eric Saint André. Bouygues Energies & Services Gabon réalise les travaux de raccordement et des opérations de maintenance sur le réseau fibre optique et les différents sites en matière d’alimentation énergétique et de climatisation. En quelques semaines, déjà 6 opérateurs et fournisseurs d’accès Internet ont souscrit plus 1,5Gbps de trafic sur les infrastructures déléguées à Axione Gabon et pourront ainsi proposer leurs meilleurs services à tous leurs clients, entreprises et particuliers. « La neutralité d’intervention d’Axione Gabon en tant qu’opérateur de gros est essentielle pour permettre à l’ensemble des opérateurs et fournisseurs d’accès Internet d’accéder aux infrastructures optiques du Gabon dans les meilleures conditions ». Le service public numérique délégué à Axione réduira la fracture numérique territoriale et sociale du Gabon, permettant aux opérateurs d’offrir leurs services sur une large partie du territoire dans des conditions économiques satisfaisantes pour stimuler l’innovation et la compétitivité de l’économie numérique gabonaise. « Nous avons pris des engagements forts pour le développement local et durable du territoire », ajoute Pierre-Eric Saint André, « avec en particulier une politique de recrutement local et de formation de collaborateurs ayant des profils techniques, commerciaux et administratifs ». A terme, une quinzaine de personnes devraient être recrutées. Le recours aux PME gabonaises pour les besoins de sous-traitance sera également privilégié. Ce premier contrat à l’international « confirme la capacité d’Axione à exporter son savoir-faire acquis en France dans la gestion d’infrastructures publiques depuis plus de 10 ans », explique Pierre-Éric Saint André, directeur général Power telecom Afrique de Bouygues Énergies et Services. Le Gabon compte près d’un million de clients internet sur une population de 1,5 million d’habitants.

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CIMA : Issofa Ncharé prend officiellement fonction

ILS SONT AU SOMMET CETTE SEMAINE

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IDRISS DEBY

Désigné « nouveau président en exercice de l’Union Africaine samedi à Addis Abeba. M. Déby, qui occupera la présidence tournante de l’organisation continentale pendant un an.

Entre 2006 et 2014, le chiffre d’affaires des compagnies d’assurance de la zone CIMA est passé de 472,7 milliards de FCFA à 940,3 milliards de FCFA. Le nouveau secrétaire général de la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (Cima), le camerounais Issofa Ncharé, a officiellement pris les rennes de l’instance fin janvier à Libreville, en remplacement de Jean-Claude Ngbwa, en poste depuis deux ans. Au rang de ses principales missions, il devra « poursuivre et finaliser tous les chantiers en cours, notamment l’amélioration du cadre réglementaire, le renforcement de la solidité financière des entreprises d’assurances, la fiabilisation de l’information produite par les acteurs, l’adoption et la mise en œuvre d’un dispositif de supervision efficace et harmonieux, préservant à la fois les intérêts des assurés et des bénéficiaires de contrats d’assurance et l’équilibre financier des acteurs du secteur ».

LAURENT GBAGBO CPI « ils plaidé non coupable jeudi 28 janvier des faits reprochés. La Cour examinait ce vendredi matin, les détails de l’accusation. s.

AMADOU MAHTAR BA Désigné « membre du groupe de travail de haut niveau de l’initiative sur l’autonomisation économique des femmes. Cette nomination est rendue publique par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon.

© DIMITRI ONDO/AR/GA

ISSOTA NCHARE

« Vous veillerez, en outre, à intensifier la coopération avec d’autres partenaires intervenant dans le secteur de la régulation financière en général, et de la régulation des assurances en particulier… (…) Vous vous assurerez que la Cima continue d’adopter les meilleurs pratiques en cours et les normes applicables au niveau international, en matière de supervision des entreprises d’assurances », devait déclarer Alamine Ousmane Mey, président du conseil des ministres des assurances de la Cima, à l’endroit du nouveau secrétaire général.

GUILLAUME SORO débute est un exercice périlleux, même si les élections, les crises dont l’épilogue se fait attendre ou les événements sportifs et culturels mettront certainement en avant des protagonistes bien connus.

TOKYO SEXWALE

A noter qu’entre 2006 et 2014, la Cima a connu une progression remarquable de son chiffre d’affaires, passant de 472,7 milliards de francs CFA à 940,3 milliards.

La Fédération sud-africaine de football (SAFA) a demandé à son candidat Tokyo Sexwale, seul Africain à se présenter à la présidence de la Fifa, de venir s’expliquer sur la trop discrète campagne qu’il mène en vue de l’élection du 26 février, à Zurich.

« L’analyse objective de la situation de nos marchés laisse encore entrevoir d’importants efforts à déployer pour rendre le secteur plus crédible », commente toutefois Jean-Claude Ngbwa, le secrétaire général sortant.

AFRIQUE REVIEW

© DIMITRI ONDO/AR/GA

PIERRE NKURUNZIZA

« l’attitude du pouvoir de Bujumbura, fermé à toutes les voies de médiation que sur les solutions envisagées par l’institution communautaire pour régler le problème.

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FACE A NOUS

ILS SONT EN BAISSE

Issofa Ncharé , prend officiellement fonction

La Conférence interafricaine des marchés d’assurance (CIMA) est un organisme communautaire du secteur des assurances. Issue de l’évolution de la Conférence internationale des contrôles d’assurances (CICA), elle regroupe le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée Bissau, la Guinée Equatoriale, le Mali, le Niger, la République Centrafricaine, le Sénégal, le Tchad et le Togo.

Désigné « Le nouveau secrétaire général de la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (Cima), le camerounais Issofa Ncharé, a officiellement pris les rennes de l’instance fin janvier à Libreville, en remplacement de Jean-Claude Ngbwa


FACE A NOUS


Religion

France

Que serait la France sans les musulmans? Depuis de longues années maintenant, la présence des musulmans en France, et leur rôle positif, est régulièrement questionnée, voire remise en cause. Après l’effroyable tuerie de Charlie-Hebdo et de l’épicerie de l’Hyper Cacher, il y a tout juste un an, et plus encore sans doute depuis le 13 novembre 2015, qui a vu de jeunes Français et de jeunes Européens se réclamant lâchement de l’Islam assassiner froidement et aveuglément des innocents en plein cœur de Paris, ces interrogations se multiplient de manière dangereuse et inquiétante En effet, pas un jour ne se passe sans qu’un article de presse ou une analyse traitant des musulmans de France ne paraisse dans la presse. Pas une semaine ne se passe non plus sans qu’un commentaire ou une opinion sur ces mêmes musulmans n’émane d’une femme ou d’un homme politique. Aussi, en ces temps de « musulmanophobie » galopante qui s’ancre tous les jours un peu plus en France, il est sans doute opportun de rappeler à ces femmes et hommes politiques, essayistes, polémistes et autres experts du tube cathodique, ce que la France – et l’Europe dans sa globalité – doit aux musulmans. La maison de la sagesse et du savoir Alors que l’Europe médiévale était entourée de superstition, de fanatisme, de fatalisme, et d’autres irrationalités, le monde arabo-musulman, sous

l’impulsion des dynasties Omeyyade et Abbasside, représentait au contraire la bayt al hikma, ou la « maison de la sagesse et du savoir ». Et c’est ce savoir qui a permis aux Européens de sortir des ténèbres de l’ignorance dans laquelle ils étaient plongés, débouchant ainsi sur la Renaissance et les Lumières. Si l’on parle beaucoup aujourd’hui de la nécessité pour l’islam de se réformer (ijtihad), n’oublions pas que les divergences entre les philosophes musulmans tels qu’Al-Ghazali (10581111), Ibn Rushd (Averroès, 1126-1198), Al-Farabi (827-950) ou Ibn Sina (Avicenne, 980-1037) existaient déjà à cette époque, produisant ainsi un terreau fertile et dynamique aux débats (ikhtilaf). Critiquant les travaux d’Aristote (384 av. J.-C.-322 av. J.-C.) dès le XIIe siècle, Averroès et Ibn Tumart (1080-1130) furent aussi les précurseurs de la distinction entre la philosophie et le religieux, semant les graines des Lumières et de la rébellion contre l’Eglise. Que seraient aujourd’hui les études sociologiques sans l’apport inestimable d’Ibn Khaldoun (1332-1406), le père de la sociologie moderne, dont le concept d’asabiya, ou esprit de corps, influença énormément la notion de virtu de Machiavel (1469-1527) ? Et que dire du mathématicien perse Al-Khawarizmi (780-850), le père de l’algèbre

L’ÉNIGME MAROCAINE Un grand flou entoure la date arrêtée pour les législatives. Prévu à l’ordre du jour du Conseil du gouvernement du jeudi 28 janvier, le projet 2.6.69 de décret fixant date des élections de la Chambre des représentants (les législatives, donc) suscite les interrogations. Si nous savons qu’un décret viendra, demain jeudi, mettre fin au suspense entourant à AFRIQUE REVIEW

la date des élections législatives, nous ne connaissons toujours pas la date exacte à laquelle seront tenues ces élections. Contacté par le HuffPost Maroc, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication Mustapha El Khalfi nous a déclaré que “le décret n’est pas encore là”. Il indique, en revanche, que “le Chef du gouvernement

a précédemment déclaré que les élections auront lieu durant la première semaine d’octobre.” Si la date d’octobre se confirme, Abdelilah Benkirane se sera donc conformé au texte constitutionnel qui, dans son article 62, dispose que “les membres de la Chambre des représentants sont élus pour cinq ans au suffrage universel direct.

et de l’algorithme, dont les travaux permirent notamment de reconstruire la cathédrale de Chartres qu’un incendie avait presque détruite au XIIe siècle ? La liste est longue. Mais comme l’écrit si justement l’anthropologue Robert Briffault (1876-1948) dans son livre The Making of Humanity, « la science [occidentale et par extension française] doit bien plus à la culture arabe que des découvertes ; elle lui doit sa propre existence » Des liens historiques profonds Qu’en est-il des musulmans et de leurs liens avec la France depuis un siècle ? Et de ces tirailleurs sénégalais qui combattaient au sein de l’armée française lors de la première guerre mondiale ? Ou bien du rôle des goumiers marocains face à l’Allemagne hitlérienne ? Des intellectuels, des sportifs, des symboles qui font la France De son vivant, l’islamologue musulman Mohammed Arkoun (1928-2010) faisait aussi la France avec ses nombreux travaux académiques qui ont énormément contribué à la compréhension de l’islam. Citons aussi au hasard le philosophe et anthropologue des religions Malek Chebel, l’écrivain Tahar Ben Jelloun, la réalisatrice Yamina Benguigui ou les journalistes Sonia Mabrouk et Rachid Arhab, ce dernier ayant été aussi membre du CSA NO 50 • DU 2 AU 8 FEVRIER 2016

AGENDA

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18 Que reprochent à Jean Ping ses détracteurs ? Le fond comme la forme. Ses opposants au sein du Fopa lui reprochent tout d’abord de ne pas les avoir conviés à la réunion ayant conduit à sa désignation. « Cette consultation est une violation flagrante des procédures du Front », tonne Jean de Dieu Moukagni Iwangou, président de l’UPG. « Nous n’avons même pas été informé de cette réunion. C’est un groupe qui a agi au sein de la coalition », poursuit Jean de Dieu Moukagni Iwangou. L’homme qui veut à tout prix l’alternance au Gabon » Alors que la candidature unique de l’opposition évolue a double sans, Jean ping a été désigné à l’unanimité par les seize membres (sur 27) du Front uni de l’opposition présents lors d’un vote, en fin de matinée, vendredi 15 janvier, selon les informations, confirmées par Jean Eyeghé Ndong, proche soutien de Jean Ping. Sachant q’une bonne partie des membres de cette grande coalition rejettent sa candidature. «Nous devons mettre fin à nos postures. Nous avons besoin d’un citoyen et non d’un homme providentiel. Dans l’éventualité d’une élection, un homme s’est révélé à mes yeux, c’est Jean Ping. Je ne dénie nullement les capacités des autres membres du Front. J’ai tenu à exprimer clairement ma préférence en la personne de Jean Ping», a-t-il clairement laissé entendre, l’ancien premier ministre Gabonais.

IMAGE EN CASCADE

L’ancien président de la Commission de l’UA battait campagne depuis plusieurs mois, arpentant le pays et a l’étrangers pour recueillir les soutiens. « Il est temps de mettre fin à une situation inédite d’un demi-siècle de pouvoir par une même famille », a déclaré Jean Ping lors d’un passage à Paris, plaisant pour une « alternance » à la famille Bongo. Selon lui, cette alternance est d’autant plus nécessaire que la Constitution gabonaise ne prévoit pas de « limitation du nombre de mandats » « Ce n’est pas possible, au 21e siècle, on ne peut pas entrer dans l’Histoire en reculant », a insisté l’ancien collaborateur d’Omar Bongo Ondimba, décédé en 2009, et père de deux enfants de Pascaline, fille de l’ancien président « Où est parti cet argent ? » « La situation politique, économique et sociale s’est aggravée : il y a des grèves partout, des manifestants, les élèves ne vont plus à l’école, les syndicats sont en grève, le chômage s’aggrave, les entreprises quittent le pays », accuse Jean Ping. « On n’est pas très loin du chaos. Dans un pays de 1,5 million d’habitants avec autant de richesses – pétrole, manganèse, fer, bois – comment comprendre que les Gabonais soient pauvres ? », assène-t-il « En 52 ans, moins de 3 000 km de routes ont été construits dans le pays. Quand nos voisins, la Guinée équatoriale et d’autres, ont construit des autoroutes, il n’y a pas une seule autoroute au Gabon », énumère Jean Ping. Et de poursuivre « Omar Bongo a construit un chemin de fer de 600 km (inauguré en 1978, NDLR). Depuis lors, il n’y a pas eu un kilomètre de voie ferrée !». Ce qui n’a toutefois pas empêché l’ancien président de la Commission de l’UA de sillonner pour sa campagne électorale. AFRIQUE REVIEW

Ces tensions ne sont pas nouvelles. Depuis de longues semaines, certains membres du Fopa reprochaient ouvertement à Jean Ping de faire cavalier seul et de ne pas respecter le calendrier fixé par la coalition. Ses faiblesses La première faiblesse de Jean PING à l’élection de 2016 se situe sur son discours au moment de sa démission du PDG. En effet, l’ancien Président de la commission de l’Union Africaine a énoncé des raisons d’ordre personnelles expliquant sa démission du parti au pouvoir. Une posture qui n’a pas trouvé un écho favorable auprès des gabonais. Comme la première impression finit toujours par s’installer comme une vérité éternelle et inchangeable, cet aspect risque de le poursuivre comme une hantise en 2016 et là-dessus, les adversaires ne lui feront certainement pas de cadeaux. Le départ de PING de la commission de l’UA, après son échec alors qu’il était candidat à sa propre succession, est certainement à l’origine de son engagement politique au Gabon. Tout indique ici qu’il sort de l’Union Africaine par la petite porte. Des sources concordantes affirment que Jean PING accuse Ali Bongo de ne pas avoir soutenu sa candidature. Ce qui a tendance à confirmer l’hypothèse d’intérêts personnels comme étant la principale source de motivation du natif d’Omboué. Là aussi, les adversaires se feront le plaisir de le rappeler à la population le moment venu. Jean PING a réussi à réunir les opposants autour du Front Uni de l’Opposition. Une initiative qui rappelle les autres regroupements et coalitions des leaders de l’opposition qu’il y a eu par le passé. Au-delà de la détermination de certains, mais d’autres risquent d’affaiblir la coalition, non pas par leur propre volonté, mais parce qu’ils seront certainement dans une situation où ils n’auront pas de choix. Ses forces Jean Ping a montré sa force en réussissant à rassembler une opposition en mal de leadership. Ce qui traduit ici la volonté de l’homme à savoir faire usage de la diplomatie pour atteindre ses objectifs. Si au début il était non seulement soupçonné dans le milieu de l’opposition gabonaise, mais aussi craint vu que la plupart des opposants sont des anciens barrons du pouvoir en place qui se connaissent, mais Jean Ping a su se montrer diplomate et cogner à la porte pour entreprendre des négociations avec ceux qu’il pense être des leaders charismatiques de l’opposition.

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ICONE WEEK END


20 C’est cette force diplomatique qui lui vaut d’ailleurs les relations qu’il pourrait entretenir avec les personnalités et institutions internationales. En tant que diplomate et pour avoir été Président de la Commission de l’Union Européenne, il n’y a pas une porte qu’il puisse frapper sans qu’on ne la lui ouvre. Bien qu’il ne soit plus à la tête de l’UA, mais sa voix est toujours écoutée. Comme en Afrique, une élection ne se gagne pas seulement par les urnes, mais aussi par l’assurance que l’on donne aux investisseurs et bailleurs de fonds internationaux. Pour cela, il faudrait négocier et Jean Ping sait très bien le faire. Sa force financière. Il a souvent d’ailleurs déclaré qu’il était à l’abri du besoin. Jean Ping a les moyens nécessaires pour négocier et pour atteindre ses objectifs. Il n’est donc pas du type à tomber dans le coup de la corruption. Ses passages aux médias internationaux, les tournées à l’intérieur du pays et causeries dans les quartiers de Libreville sont financés sous fonds propres. Il a engagé une vaste campagne de recrutement des militants et d’installation de cellules dans les quartiers de Libreville et à l’intérieur du pays. Tout ceci en moins de 8 mois dans l’opposition. C’est dire ici la capacité de l’homme à pouvoir financer ses projets et sa presqu’impossibilité d’être corrompu. Jean Ping a dévoilé sa stratégie politique avec sa visite dans la province du Haut-Ogooué. A travers cette sortie politique, il veut s’attaquer prioritairement aux zones difficiles, pour qu’elles lui soient moins préoccupantes en 2016. Mais ce n’est pas pour autant qu’il laisse tomber ses fiefs politiques (les siens et ceux de ses amis de l’opposition). De temps en temps, les délégations passent dans des quartiers, provinces, départements et villages pour mobiliser et rassurer les militants. Cette stratégie lui permettra de savoir, à l’approche des élections, quelles sont les zones dans lesquelles il devra concentrer plus de moyens. Jean Ping avait notamment lancé son site internet de campagne le 18 juin 2015, afin d’exprimer sa « vision du Gabon », de reprendre « ses interventions récentes », citer « ses déclarations à la presse » et publier « ses communiqués ». Entouré d’une équipe d’une cinquantaine de personnes, il avait également passé un accord avec la télévision TV+ Gabon, chargée de rediffuser une partie de sa campagne. Alors que des dissensions étaient apparues ces derniers mois au sujet de sa candidature, Jean Ping devrait désormais s’attacher à unir les barons de l’opposition derrière lui.

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Sport

Maroc

La 27e édition du Marathon international de Marrakech, organisée par l’association du Grand Atlas, se déroulera dimanche en matinée avec quelque 7.500 athlètes marocains et étrangers sur la ligne de départ, dont 70 athlètes de renommée mondiale, spécialisés dans les épreuves du marathon ou du semi-marathon. L’objectif affiché par les organisateurs est que le record de la catégorie dames soit battu. Organisé sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, par l’Association du Grand Atlas, le Marathon international de Marrakech, retenu par la Fédération royale marocaine d’athlétisme en tant qu’épreuve du Championnat du Maroc, conviera 7.500 coureurs amateurs et professionnels à sillonner les artères de la ville ocre dimanche matin. Cette année, les organisateurs ont décidé d’appuyer la participation marocaine, en limitant le nombre d’athlètes kényans et éthiopiens, ces derniers ayant dominé les précédentes éditions de long en large, occupant souvent la quasi-totalité des places du Top 10. Lors de la conférence de présentation de l’événement, Mohamed Knidiri, directeur du marathon et président de l’association le Grand Atlas, a également annoncé une autre nouveauté pour l’édition 2016 : l’engagement d’un directeur technique étranger chevronné qui tentera de réaliser de bonnes performances au niveau des chronos pour la catégorie messieurs et visera le record du marathon catégorie dames. La 27e édition du MIM, à l’instar des précédentes, se tiendra sous le signe de la protection de l’environnement, puisque la direction mènera encore une fois une campagne de sensibilisation pour inciter les citoyens à ne pas utiliser leurs voitures durant le marathon. Seule épreuve du continent à être retenue par l’Association internationale des fédérations. d’athlétisme (IAAF) en 2012 comme étant qualifiante pour les Jeux olympiques de Londres 2012, le Marathon de Marrakech a également été placé au Top 6 des marathons pendant la première moitié de la saison de l’année 2013. Pour rappel, l’édition précédente avait consacré l’hégémonie des coureurs éthiopiens et kényans, avec la victoire de l’Éthiopien Tiruneh Workneh Tesfa (2h 8min 51s) chez les hommes et sa compatriote Wolkenech Edesa 2h 31min 6s).

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Quelques 7.500 sont attendus dimanche sur la ligne de départ du marathon de Marrakech.

Marathon international de Marrakech Les dames sont a la une De grosses pointures issues des quatre continents seront attendues, notamment les athlètes ayant couru l’épreuve du marathon en dessous de 2h10, dont les Kényans Stephen Tum (2h06min3sec), Kipkoech Kotut (2h07min3sec) et Felix Kiprotich (2h08min0sec), a-t-il fait savoir. Cet événement sportif connaîtra également la participation de presque tous les athlètes marocains spécialistes de cette discipline, dont Hassan Ahouchar (2h11min5sec) et Lahcen Mokraji (2h12min2sec). Côté dames, la 26ème édition du MIM sera marquée par la participation de la Kenyane Lydia Rutto (2h28min4sec), l’Ethiopienne Lemlem Berhe Yachem (2h29’43”), la Kenyane Valary Aiyabei (2h30’18”) ainsi que les Marocaines Hanane Janat (2h34’20”), Soumiya Labani (2h43’39’’) et Malika Benlfakir (2h36’06”). En marge de ce marathon, une course de trois kilomètres sera organisée au profit des enfants scolarisés âgés de 10 à 13 ans et ce le 24 janvier 2015. Selon les organisateurs, l’enjeu de cette course est de donner goût à cette jeune population qui constituera une pépinière d’athlètes et de futurs sportifs de haut niveau. Le vainqueur de l’épreuve du marathon, catégorie hommes, empochera la coquette somme de 15000 dollars alors que côté dames, la vainqueur empochera 8000 dollars. Des récompenses spéciales seront décernées aux athlètes marocains les mieux classés dans l’épreuve du marathon et du semi-marathon en vue d’encourager l’athlétisme national. Pour rappel, cette édition est placée sous le signe de la sensibilisation à la protection de l’environnement avec l’organisation, le jour même de l’événement, d’une journée sans voitures dans la ville ocre. L’objectif étant de sensibiliser les gens à la nécessité de diminuer le taux de pollution.

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Economie

Business

Renault conforte sa place de leader incontesté au Maroc 2015

Après une bonne année commerciale sur le marché du neuf, Renault Maroc relève sa cadence sur sa production industrielle. Le groupe boucle l’année sur un volume d’un peu plus de 288.000 véhicules sortis des lignes de montage de son dispositif industriel local. Ce volume est en hausse de 26% par rapport à 2014. L’usine tangéroise Renault-Nissan, vaisseau amiral de la présence industrielle du constructeur français, a 229.000 unités à son actif. Ce chiffre dépasse de près les 250.000 véhicules prévisionnels avancés en octobre dernier par Jacques Prost, DG à la retraite du groupe Renault Maroc. L’unité consolide tout de même son positionnement à l’export.

Au total, ces performances portent le volume global des exportations de l’industriel à un peu plus de 256.500 voitures. Un volume en progression de 26% par rapport à 2014. La France, l’Espagne et la Turquie forment le top 3 des destinations d’exportation des unités industrielles du groupe. A eux trois, ces marchés ont absorbé un total de 115.877 véhicules en 2015. Cela équivaut à plus de 45% de la production globale du constructeur. Le succès de Sandero sur le marché européen est un des facteurs de performance sur lequel le groupe a surfé en 2015. Le modèle a d’ailleurs été le plus produit par le constructeur au Maroc avec 143.049 unités.

part de 94% de la production de l’usine a été destinée aux marchés étrangers. Ce qui correspond à un volume de 216.057 véhicules. Sur la plateforme casablancaise de Somaca, ce sont quelque 59.000 véhicules qui sont sortis des chaînes de production à fin 2015, dont 68% (40.480 unités) expédiés vers les marchés à l’export. Ces flux se sont opérés via les ports de Casablanca et Tanger Med, avec des volumes respectifs de 15.750 et 24.730 unités.

Il est suivi par le Dokker avec 71.515, Logan avec 40.826 unités et 32.663 Lodgy.

AFRIQUE REVIEW

A l’échelle régionale, c’est l’Egypte, l’Arabie Saoudite et la Tunisie qui forment le peloton de tête des pays arabes importateurs de véhicules produits par le dispositif industriel du groupe de la marque au losange au Maroc. Sur le segment des pièces automobiles, la plateforme International logistic network

du groupe au Maroc (ILN) a permis l’expédition de pièces manufacturées auprès d’une vingtaine de fournisseurs locaux dont l’usine Renault-Nissan. Ces composantes industrielles sont destinées à diverses usines du constructeur à travers le monde. «Cette activité a permis des expéditions de 86.617 m3 via conteneurs destinés au Brésil, à l’Inde, à la Colombie, à la Roumanie et en Argentine», explique-t-on auprès de Renault-Maroc. Le groupe a aussi franchi un nouveau palier en termes de niveau d’intégration locale de ses compétences et ressources humaines. «Le nombre des expatriés est passé de 315 en 2012 à 32 à fin 2015. Le taux de marocanisation des équipes est de 99,5%», annoncet-on auprès du management de la représentation locale du constructeur français. Le groupe emploie 9.653 collaborateurs, avec un taux de féminisation de 15%. Le constructeur s’investit aussi dans la formation. L’Institut de formation aux métiers de l’industrie automobile (Ifmia) a bouclé 2015 avec un total de 280.527 heures de formation dispensées. 8.182 profils ont été formés par la structure depuis le lancement de ses activités. L’entreprise a aussi formé 73 managers dans sa propre école de management, lancée en juin dernier. NO 50 • DU 2 AU 8 FEVRIER 2016


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Nigeria

Politique

AFRIQUE REVIEW HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL POLITIQUE, ÉCONOMIE, CULTURE SPORT, SOCIETE,

Directeur Général : Bacham Yahmed, le 17 Février 2013 à Libreville ybacham@gmail.com

Manifestants exigeant la libération de Nnamdi Kanu, nouveau champion de la cause biafraise, le 18 novembre 2015 à Aba, dans le Sud-Est. © PIUS UTOMI EKPEI/AFP

On croyait la guerre depuis longtemps oubliée, mais un sécessionnisme biafrais a refait surface dans le sud-est du pays. Signe d’un profond malaise et d’une mémoire toujours à vif. Près de cinquante ans après la guerre du Biafra, qui a fait 1 million de morts entre 1967 et 1970, la rébellion biafraise a un nouveau visage. Après le colonel Ojukwu, décédé à Londres en novembre 2011, voici Nnamdi Kanu, un Anglo-Nigérian de 45 ans, qui s’appuie sur un parti sécessionniste, Indigenous People of Biafra (Ipob), et un média de propagande, Radio Biafra, basé à Londres et interdit au Nigeria depuis juillet 2015. L’objectif de Kanu ? L’indépendance des cinq États de la « zone sud-est » du Nigeria, où les Ibos – la troisième communauté du pays – sont majoritaires. Enclavé et sans ressources pétrolières, ce territoire abrite quelque 19 millions d’habitants. Depuis l’arrivée du nordiste Muhammadu Buhari à la tête du Nigeria en mars 2015, les messages de Nnamdi Kanu redoublent de violence. Le leader biafrais accuse le nouveau président de ne s’entourer que de conseillers originaires du Septentrion. « C’est faux, répond le général Buhari. Le ministre du Pétrole, celui du Travail et le gouverneur de la Banque centrale appartiennent à la communauté ibo. » Surtout, le chef rebelle n’hésite pas à prôner la lutte armée. En septembre 2015, à Los Angeles, aux États-Unis, devant le Congrès mondial ibo, Kanu déclare : « Nous avons besoin de fusils et de balles. Si nous n’obtenons pas le Biafra, tout le monde devra mourir. La nostalgie de la « Republic of Biafra » Pour Muhammadu Buhari, déjà confronté dans le nord-est du pays à l’insurrection de Boko Haram, cette révolte du Sud-Est tombe au plus mal. Du coup, le chef de l’État nigérian hausse le ton : « Je ne ferai aucun compromis sur l’unité nationale. Il y a une accusation de crime perfide contre Nnamdi Kanu, et j’espère que la justice va instruire ce dossier. » Mais pour Wole Soyinka, la manière forte ne peut suffire. Pendant la guerre de 1967-1970, le célèbre écrivain, issu de la communauté yoruba et soupçonné de sympathie pour la cause biafraise, a fait deux ans de prison. Aujourd’hui, le lauréat du Nobel de littérature 1986 affirme : « Le Biafra est une mémoire qui ne peut être effacée. » Derrière ce retour de flamme, il n’y a pas que le malaise social d’une région déshéritée. Dans le secret des maisons, beaucoup d’anciens montrent encore à leurs enfants ces billets couleur vert menthe de 1967 portant la mention « Republic of Biafra ». À la fin de la guerre, en 1970, le président du Nigeria, le général Gowon, a déclaré : « Il n’y a ni vainqueur ni vaincu. » Mais, aujourd’hui, beaucoup d’enfants du Sud-Est nourrissent encore un sentiment de revanche. Muhammadu Buhari devra sans doute faire des gestes d’apaisement. AFRIQUE REVIEW

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27 Economie

interview

« Les potentialités de l’économie camerounaise sont réelles » Entretien avec Georges D. Mbondo, chef de département Economie Publique à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion Appliquée de l’Université de Douala. Propos recueillis par Youcef Maallemi,

L’appréciation de la situation économique peut se faire à au moins deux niveaux d’analyse. Le premier point de vue pourrait concerner l’état de l’économie telle qu’elle apparaît aujourd’hui en pointant le doigt sur les problèmes de l’emploi, de la création des richesses, des performances sur les marchés internationaux et enfin du moral des affaires. L’autre niveau d’analyse est l’appréciation de ladite situation économique au regard des potentialités de l’économie et de ses objectifs à moyen terme… Quelle est la politique menée par SEM le président Paul BIYA, pour lutter contre le chômage ? Le Document Stratégique pour la Croissance et l’Emploi est à cet égard une sorte de code de référence de la politique d’emploi poursuivie par le Président Paul Biya. Trois axes caractérisent la politique de l’emploi menée par le Président Paul Biya Le premier axe est l’amélioration de l’offre d’emplois décents, le deuxième axe est orienté vers la mise en adéquation de la demande d’emploi et le troisième axe vise l’amélioration de l’efficacité du marché de l’emploi. Il s’agit d’assurer ici la transparence qui garantit l’égalité des chances à tous, mais aussi un taux d’insertion professionnelle le plus élevé possible.

AFRIQUE REVIEW

Le Cameroun a-t-il toujours besoin de ses partenaires extérieurs pour s’assurer l’émergence en 2035 ? Bien sûr! Même émergent, la diversité des ressources, des compétences et de développement technologique, oblige d’entretenir encore des relations sérieuses avec des partenaires extérieurs. Cela est nécessaire pour parachever l’industrialisation et pour s’y maintenir. On n’arrive pas au sommet du développement pour se séparer du monde mais pour mieux gérer les opportunités et se maintenir à ces sommets. Autrement dit, même émergent en 2035, le Cameroun aura encore besoin de ses partenaires extérieurs; c’est sans doute la nature des rapports avec ces partenaires qui risque de changer, et c’est tout à fait normal. Comment analysez-vous l’apport des entreprises françaises dans le développement économique du Cameroun ? Cet apport est immense à plusieurs égards, sur le plan de l’emploi, de la contribution à la création des richesses et du transfert de technologie. Plus de 200 entreprises appartiennent à des ressortissants français, dans tous les secteurs d’activité (pétrole, bois, BTP, distribution, banque, transport…) Est ce que la baisse des cours du pétrole va peser sur les équilibres budgétaires camerounais? Bien entendu. Les hydrocarbures restent un élément important de l’économie (8,8% du PIB). Après plusieurs années de déclin, la production pétrolière est repartie à la hausse en 2012 et 2013

et il est logique et normal qu’on en attende un effet budgétaire important. Nous savons que les hydrocarbures contribuent aux recettes budgétaires à concurrence de 25%. Une baisse des cours de pétrole a donc forcément un effet négatif sur notre équilibre budgétaire. Toutefois, l’exploitation du gaz offre des perspectives intéressantes à plus ou moins moyen terme, les ressources minières diversifiées (cobalt, bauxite, fer…) qui font actuellement l’objet de projets permettent d’atténuer le pessimisme qui semble découler de cette baisse de cours de pétrole. Parlez-nous de l’état d’avancement du projet du terminal à conteneurs de Kribi, initié par SEM le Président Paul BIYA ? La construction du terminal à conteneurs est bien avancée. La phase 1 de l’infrastructure est achevée et le gouvernement camerounais a rendu public, le 28 août dernier, l’attribution des contrats de concession des terminaux à conteneurs et polyvalent du port, respectivement aux groupements Bolloré-CMA CGM-CHEC et Necotrans-KPMO. Il s’agit de concessions de 20 ans qui intègrent la construction dans un délai maximum de 5 ans d’un 2ème terminal à conteneurs de 700 mètres, donc au plus tard en 2020, cette infrastructure sera opérationnelle. Quelles sont les secteurs qui créent le plus d’emplois ? On peut distinguer entre secteur public et privé ou encore, entre secteur primaire, secondaire et tertiaire ou encore entre secteur moderne et informel. Il est vrai que le secteur informel crée plus d’emplois que le secteur moderne, malheureusement ces emplois sont très précaires. NO 50 • DU 2 AU 8 FEVRIER 2016

AGENDA

Vous êtes un économiste de grande renommée, très influent dans la recherche économique. Pouvez-vous nous dresser un bilan sur la situation économique au Cameroun?


Economie

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Opportunités

« Croissance - Côte-d’Ivoire : “9,8% attendu en 2016» Cette prévision est supérieure au taux de croissance qu’avait prévu pour le pays le Fonds monétaire international fin 2015, à savoir 8,4%. C’est le ministre du Budget en personne, Abdourahmane Cissé qui l’a annoncé. “L’économie ivoirienne devrait croître de 9,8% en 2016 contre 9,5% en 2015”, à -t-il indiqué à Abidjan le 21 janvier dernier. Et de préciser, au-delà du fait que ce chiffre dépasse celui du Fonds monétaire international, que la Côte d’Ivoire a enregistré une croissance annuelle moyenne de 9% depuis la fin de la guerre civile en 2011. La recette prévue pour maintenir avoir cette moyenne somme toute élevée : l’adoption d’un nouveau Plan national de développement (PND) qui va aller de 2016 à 2020. Celui-ci prévoit pour 29 311 milliards de F CFA d’investissements (49,24 milliards de dollars américains) dont 62,4% seront financés par le secteur public et 37,6%, par le secteur privé. En finalité, cela devrait permettre d’atteindre l’objectif d’un taux moyen de croissance du PIB de 8,7% entre 2016 et 2020, avec à la clef, une réduction appréciable de la pauvreté.

Sénégal-Afrique du Sud : Des opportunités mises en exergue Des hommes d’affaires sud africains et sénégalais ont organisé, avant-hier, à Dakar, une rencontre qui vise à développer des partenariats et la recherche d’opportunités entre les chefs d’entreprise de ces deux pays. A cette occasion, l’ambassadeur d’Afrique du Sud au Sénégal, Abel Shilubane, a venté les mérites de son pays. Selon lui, l’économie de l’Afrique du Sud repose sur plusieurs piliers dont l’essentiel reste l’agriculture, les mines et la technologie. «Pour nous, il est question, ici, d’ouvrir des affaires sud africaines, des opportunités, au Sénégal pour que les hommes d’affaires du Sénégal puissent investir en Afrique du Sud. Et on ne peut pas dire aux investisseurs : «Allez dans tel ou tel secteur pour investir.» Notre rôle, c’est de faire en sorte que l’environnement des affaires soit propice», a renseigné M. Shilubane, avant de noter qu’ils ont une économie très diversifiée. Prochainement, l’ambassadeur a annoncé un jumelage entre l’île de Gorée et Robben Island qui va se tenir au Sénégal. Et il se donne également pour ambition d’accompagner la politique énergétique du Sénégal. L’ambas­sadeur de dévoiler : «Ce que nous voulons, c’est de faire en sorte que West africa farms (Waf) puisse avoir de l’énergie, de l’électricité. Et nous savons tous que le Sénégal a des contraintes et des difficultés en matière d’électricité. C’est donc l’occasion pour les hommes d’affaires de notre pays et du Sénégal de se parler pour voir comment régler cette question liée à l’électricité.»

AFRIQUE REVIEW

Etabli en Afrique du Sud depuis 1994, le Sénégalais Lamine Guèye investit dans le secteur agricole de son pays d’accueil, de même que celui du domaine minier. «C’est aussi un pays qui fournit des usines, des matériels adaptés pour les pays de l’Afrique de l’Ouest. L’Afrique du Sud est un pays où l’organisation économique repose sur l’efficacité. Mais, je veux juste attirer l’attention sur les possibilités que ce pays regorge, notamment les foires spécialisées qu’il organise régulièrement dans le secteur minier», a témoigné M. Guèye. A ses yeux, c’est un vaste domaine que les acteurs économiques du monde peuvent explorer parce qu’il offre beaucoup d’opportunités telles que la visibilité, avoir des relations, etc.

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International Sur le plan économique, plusieurs entreprise françaises sont déjà présentes sur l’île. Mais la dette cubaine constituait un frein aux investissements, un frein levé le 12 décembre dernier lors de l’accord du Club de Paris sur l’annulation des intérêts qui formaient 80% de la dette.

Les enjeux économiques de la visite de Raul Castro en France Le président cubain a entamé ce lundi 1er février sa première visite d’Etat en France. Raul Castro a répondu à l’invitation de François Hollande, qui a été le premier chef d’Etat européen à se rendre à Cuba en mai dernier, quelques mois après le rapprochement de Washington et La Havane annoncé en décembre 2014. A l’ordre du jour : l’annulation et la reconversion de la dette par la France, et une feuille de route des investissements dans l’île. Le président cubain a débuté sa visite d’Etat de deux jours par une cérémonie sur les Champs-Elysées. Raul Castro a été accueilli ce 1er février par la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal sous l’Arc de Triomphe. Il a eu droit aux honneurs militaires et a descendu en voiture les Champs-Elysées ornés des drapeaux des deux pays. La France souhaite faire de Cuba un allié stratégique et une porte d’entrée symbolique en Amérique latine. Cuba aurait d’ailleurs joué un rôle non négligeable dans l’accord de Paris sur le climat lors de la COP 21.

La France étant le principal créancier de Cuba, la signature ce lundi 1er février d’un accord bilatéral pour alléger le reste de la dette sera donc le point d’orgue de cette visite. Cela permettra de relancer les financements des investissements dans l’île. Cuba souhaite privilégier des projets dans le domaine du tourisme, des transports, de l’agroalimentaire et des énergies renouvelables, et compte sur la France pour diversifier ses relations commerciales et diplomatiques alors que son allié vénézuélien fait face à la crise. La Havane veut aussi, grâce à la France, faire évoluer la position commune de l’Union européenne. Selon des sources diplomatiques françaises, la question des droits de l’homme ne sera pas oubliée lors de cette première visite d’Etat de Raul Castro en France.

Au plan stratégique Au plan stratégique Raul Castro veut changer l’image de Cuba et François Hollande entend conserver un lien avec le socialisme historique. Tous deux comptent sur l’économie pour les aider.

Poignée de main historique à l’Elysée ce lundi matin avec François Hollande, cérémonie de la flamme à l’Arc de Triomphe, rencontre avec les Présidents de l’Assemblée et du Sénat, tapis rouge et dîner officiel: une semaine après le président iranien, la France reçoit Raul Castro, le chef d’Etat cubain en visite officiel. Un geste diplomatique à usage interne ou une opportunité historique? Que peut-on attendre de cette visite de deux jours? Côté Cuba, petit pays de 12 millions d’habitants, ruiné par le socialisme autoritaire du leader maximo, aux affaires de 1959 à 2006, et indirectement depuis via son frère cadet Raul à qui il a laissé officiellement les rênes, les avantages politico-économiques sont évidents. Vrai: la reprise, en décembre 2014, des relations diplomatiques avec l’ogre capitaliste américain, la fin d’une « guerre froide tropicale » qui aura duré un demi siècle, et le retour prochain à des échanges commerciaux après un embargo mortifère devraient sortir l’île de son isolement…à condition que le successeur de Barack Obama n’opère pas un virage spectaculaire.

Une place dans l’histoire Mais pour en finir avec la glaciation (l’embargo a été assoupli mais pas encore abrogé par le congrès américain dominé par les Républicains), Cuba a besoin de diversifier ses partenariats, afin de contrebalancer l’arrivée en force des investisseurs américains. Avec qui? D’abord avec l’Union européenne puisque son principal allié historique, le Venezuela, n’est plus en mesure de l’assister. Nicolas Maduro, successeur du socialiste Hugo Chavez, est en effet confronté à une forte opposition libérale et l’effondrement du prix du baril de pétrole a précipité l’économie vénézuélienne dans une grave crise. La France, en revanche, peut l’aider à se rapprocher de l’Europe. N’est pas grâce à la France qu’aux termes de longues négociations, le Club de Paris a accepté finalement d’apurer la dette cubaine de 11 milliards de dollars? Cet accord sur la restructuration de la dette peut ouvrir la voie à la coopération politico-économique dont rêve Cuba pour retrouver sa place dans le concert international. Et financer des infrastructures (routes, ports…) et une industrie totalement obsolète. La visite de Raul Castro est donc stratégique: en donnant une visibilité nouvelle au régime cubain, elle peut contribuer à changer son image vis à vis des investisseurs étrangers qui ont voulu tourner l’embargo et dont certains gardent un mauvais souvenir des foudres du gouvernement américain. AFRIQUE REVIEW

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Politique

Livre

Christiane Taubira

Déchéance de nationalité: ce que dit Taubira dans son livre L’ancienne garde des Sceaux défend dans son livre les raisons qui motivent sa forte opposition à la déchéance de nationalité. Elle aborde également ses rapports avec François Hollande et Manuel Valls. “Tenter, braver, persister, persévérer, être fidèle à soi-même, prendre corps à corps le destin, étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait, tantôt affronter la puissance injuste, tantôt insulter la victoire ivre, tenir bon, tenir tête ; voilà l’exemple dont les peuples ont besoin, et la lumière qui les électrise”. Ce n’est pas du Christiane Taubira mais du Victor Hugo (Les Misérables). C’est pourtant ainsi que s’ouvre son ouvrage Murmures à la jeunesse (Philippe Rey). Imprimé dans le plus grand secret en Espagne et écrit sous X pour éviter les fuites des libraires, la citation inaugurale résonne de manière forcément particulière aujourd’hui. “Etre fidèle à soi-même”, “tenir bon, tenir tête” ou encore “affronter la puissance injuste”. Autant de formules qui font écho à la démission même de Christiane Taubira. A ces tweets sibyllins d’explications ou encore à sa conférence de presse juste avant son départ de la place Vendôme en vélo. Le livre est daté du 18 janvier 2016. Des épreuves auraient justement été remises au président de la République le 23 janvier dernier. Et d’évidence, Christiane Taubira ne pouvait rester au gouvernement avec une telle charge envers la déchéance de nationalité, défendue par le gouvernement d’ici quelques jours à l’Assemblée. La sortie du livre est prévue pour le 2 février, mais certains libraires ont déjà été livrés... Le timing de la sortie de ce livre a été parfaitement orchestré. Pour peser au maximum dans le débat. Mais au-delà de la science de la communication maîtrisée, ce livre intéresse le lecteur par sa forte densité. Une centaine de pages. Et au moins autant de références égrenées au fil de la plume. Voici dans le détail ce que pense Christiane Taubira de la déchéance de nationalité, du terrorisme, de François Hollande, de Manuel Valls, de la droite... AFRIQUE REVIEW

Christiane Taubira convient alors que la mesure tient bien du symbole. Et là Taubira, cite avec une certaine ironie… “Huysmans (pas fréquentable pour ses préjugés misogynes) définit le symbole comme la « représentation allégorique d’un principe sous une forme sensible »”. Christiane Taubira au Tribunal de grande instance de Paris, le 18 janvier 2016. (THOMAS SAMSON / AFP)

Et quelques pages plus loin, elle décrypte “Ils ne meurent ni Français, ni bina- ce qu’est cette “forme sensible” selon elle: tionaux mais en morceaux” “une conscience de cible chez les personnes concernées, bien que non visées. Christiane Taubira se questionne avant Une insécurité alarmante pour leurs entout sur l’effet de la déchéance de na- fants. [...] Un sentiment d’ébranlement de tionalité. “Ils ne meurent, ni Français, ni l’essentiel”. binationaux mais en morceaux”. Selon l’ex-garde des Sceaux, la mesure créerait “Une mentalité de forbans, des méthune inégalité manifeste entre les Français odes de brigands, les moyens d’un et les binationaux pour la commission Etat” d’actes similaires. Elle pointe également le risque d’apatridie et met en exergue la L’ex-ministre de la Justice revient aussi “différence entre égalitarisme et égalité. en détail sur la menace terroriste. “C’est à Là, où l’égalité élève en élargissant à tous nous de dire ce que le monde du temps des droits et des libertés réservé à cer- présent recèle de plus périlleux. Et à coup tains, l’égalitarisme nivelle, par le bas et sûr le terrorisme, propulsée depuis une par le pire”. aire géoculturelle durablement instable, constitue le péril le plus errant, au deveChristiane Taubira passe donc en revue nir incertain”. Christiane Taubira ne nie les inconvénients évidents de la mesure. pas le danger et se questionne sur l’Etat “Inefficacité immédiate donc, par des islamique. “Une mentalité de forbans, effets nuls en matière de dissuasion. In- des méthodes de brigands et les moyens efficacité différée aussi car au terme de d’un Etat”. l’exécution de la peine, si la nationalité alternative est celle d’un pays où se pra- “Dérisoire, saugrenu, excessif” tiquent des traitements inhumains et dégradants, où la peine de mort est en Christiane Taubira ne lâche aucun coup vigueur, le droit européen s’opposera à contre François Hollande dans Murmures l’extradition, comme ce fut le cas ici en de la jeunesse. Elle loue même son action 2009”. en période de crise post-attentats. Manuel Valls est lui relativement épargné. “Un pays doit être capable de se Reste la droite et l’extrême droite. Madébrouiller avec ses nationaux” rine Le Pen y est qualifié, sans jamais être citée, de “cheffe d’un juteux négoce faL’ex-ministre de la Justice continue milial”. de dénoncer les inconvénients de la déchéance de nationalité. Elle ajoute Quant à la droite, elle fait son apparition qu’un “pays doit être capable de se dans la postface du livre, intitulée “Que débrouiller avec ses nationaux. s’est-il passé?” où l’ex garde des Sceaux analyse la réaction de l’exécutif aux 2 Que serait le monde si chaque pays ex- séries d’attentats en 2015, “l’incroyable, pulsait ses nationaux de naissance con- l’indicible, l’innommable”., sidérés comme indésirables? Faudrait-il imaginer une terre-déchetterie où ils seraient regroupés?”.

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Politique

Etats-Unis

Présidentielle américaine : qui peut encore arrêter Donald Trump ? Personne ne l’avait vraiment vu venir. La plupart des observateurs n’y croyaient pas. Mais impossible d’y échapper désormais : Donald Trump est devenu le personnage incontournable des primaires républicaines, destinées à désigner le candidat du parti à l’élection présidentielle de novembre 2016. Ces primaires débutent officiellement le 1er février, avec le caucus de l’Iowa. Depuis l’été dernier, rien ni personne ne semble être en mesure d’arrêter la progression fulgurante de Donald Trump. Le milliardaire fantasque s’est installé dans le fauteuil de favori des sondages, avec plus de 20 points d’avance sur son plus proche adversaire. Qui peut encore stopper cette ascension ? Francetv info dresse le portrait des quatre principaux concurrents du businessman. Son parcours. Fils d’un immigré cubain et d’une Américaine, il est né au Canada et a étudié au sein des prestigieuses universités de Princeton et d’Harvard, avant de devenir avocat général de l’Etat du Texas. Depuis 2013, il siège au Sénat américain.

AFRIQUE REVIEW

Son profil. A la sortie du lycée, il voulait “conquérir le monde”, tout simplement. Quelques années plus tard, en 2013, Ted Cruz est parvenu à accéder au Congrès, “en faisant campagne non seulement contre Barack Obama et son programme, mais aussi contre l’establishment républicain”, dans la lignée du mouvement Tea Party, rappelle Politico (en anglais).

Son point faible. Comparé aux candidats du parti républicain de ces dernières années, il est le plus conservateur, à en croire une analyse du site FiveThirtyEight (en anglais). Difficile dans ces conditions d’attirer des électeurs plus centristes sur son nom, observe le New York Times (en anglais). Il souffre par ailleurs du désamour de l’état-major du parti, comme le note le Washington Post (en anglais). Ses sondages. Il ne cesse de progresser depuis l’automne, même si Donald Trump le distance encore largement. Avec plus de 18% des intentions de vote, il est à l’heure actuelle son plus proche adversaire.

Ted Cruz, l’ultraconservateur

L’homme se présente désormais comme le fer de lance des “conservateurs courageux”, attachés à limiter le rôle de l’Etat fédéral et, surtout, à défendre la Constitution. “Il nie le rôle humain dans le changement climatique, s’oppose à une réforme générale de l’immigration, rejette le mariage pour tous et, évidemment, demande l’abolition d’Obamacare”, la réforme du système de santé mise en place par Barack Obama, explique le New Yorker (en anglais).

Marco Rubio, le benjamin

Son parcours. Fils d’immigrés cubains, il a commencé sa carrière politique en bas de l’échelle – à l’inverse de ses concurrents – en se faisant élire dans un quartier de Miami, raconte le New Yorker (en anglais). NO 50 • DU 2 AU 8 FEVRIER 2016


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Politique

Etats-Unis

Il a fait du chemin depuis, en devenant notamment sénateur en 2010. Il a même été pressenti, en 2012, pour être sur le ticket de Mitt Romney pour la Maison Blanche. Son parcours. Fils d’immigrés cubains, il a commencé sa carrière politique en bas de l’échelle – à l’inverse de ses concurrents – en se faisant élire dans un quartier de Miami, raconte le New Yorker (en anglais). Il a fait du chemin depuis, en devenant notamment sénateur en 2010. Il a même été pressenti, en 2012, pour être sur le ticket de Mitt Romney pour la Maison Blanche. Son profil. Plus jeune candidat de ces primaires, à seulement 44 ans, Marco Rubio fait campagne sur l’idée du renouveau, en promettant à ses soutiens “un nouveau siècle américain”. Fort de son histoire familiale, il n’hésite pas à se poser en exemple du rêve américain, où “le fils d’un barman et d’une gouvernante” peut s’imaginer accéder à la Maison Blanche. Son point faible. L’ascension de Marco Rubio – porté au Sénat par le Tea Party – ne s’est pas faite sans polémique : en 2011, le Washington Post (en anglais) l’a par exemple accusé d’avoir enjolivé l’histoire de l’exil de ses parents. Le New Yorker le taxe également d’”opportuniste”, en lui reprochant ses positions fluctuantes sur l’immigration. Ce sujet lui a d’ailleurs valu beaucoup d’attaques de la part de ses concurrents, qui lui reprochent d’être trop complaisant avec les sans-papiers. Ses sondages. Après des mois de hauts et de bas, Marco Rubio repart à la baisse dans les sondages, avec un peu moins de 10% des intentions de vote. Suffisant pour lui permettre d’être aujourd’hui le troisième homme au niveau national.

Son profil. Des mains en or. C’est ainsi qu’est résumée sa vie, dans un téléfilm où Cuba Gooding Jr. interprète son rôle. Ben Carson a connu la célébrité dans sa première carrière : en 1987, assisté d’une équipe médicale de 70 personnes, il sépare deux bébés siamois attachés par la tête. La longue intervention – 22 heures – est décrite comme une première mondiale. Les deux enfants survivent. Auréolé de cette réputation d’as du bistouri, il est devenu ces dernières années l’un des principaux pourfendeurs de l’Obamacare, la réforme du système de santé de Barack Obama, “la pire chose qui soit arrivée aux Etats-Unis depuis l’esclavage”. Face au président américain, en 2013, il ne retient pas ses critiques : le discours lui ouvre les portes de sa seconde carrière. Son point faible. Loué dans les blocs opératoires pour son attention aux détails, il passe souvent pour imprécis ou mal informé dans l’arène politique, note le New York Times (en anglais). Notamment quand il s’agit d’aborder les questions de politique étrangère. Il est aussi habitué aux déclarations étranges, en affirmant par exemple que les pyramides d’Egypte sont des greniers à grain bâtis par Joseph, le personnage biblique. Ses sondages. Après une embellie à l’automne, qui l’a amené à moins de 10 points de Donald Trump, sa cote s’est effondrée. Il obtient désormais autour de 7,5% dans les sondages nationaux.

Son parcours. Ancien chef du service de neurochirurgie pédiatrique de l’hôpital Johns Hopkins de Baltimore, il s’est vraiment converti à la politique en 2013, en devenant l’un des héros du monde conservateur chrétien. AFRIQUE REVIEW

Au cours de sa carrière politique, Jeb Bush a par exemple maintenu des liens avec la communauté latino – sa femme est née au Mexique – et défendu une réforme de l’immigration qui offrirait aux sans-papiers actuellement sur le sol américain une voie vers la régularisation. Il a aussi reconnu l’existence du changement climatique et évoqué la nécessité, pour les Etats-Unis, de travailler avec le reste du monde pour négocier la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Son point faible. En rassemblant 29 membres du congrès derrière son nom, il est aujourd’hui le candidat qui a le plus grand nombre de soutiens parmi les pontes du parti républicain, selon le décompte du New York Times (en anglais). Cette influence se révèle aujourd’hui une faiblesse, qui lui vaut d’être taxé de candidat de l’establishment. Il doit aussi gérer les questions autour de l’héritage politique laissé par son frère après deux mandats à la tête des Etats-Unis. Ses sondages. Un temps favori des primaires, il s’est peu à peu écroulé. Il n’obtient à présent qu’un peu plus de 5% des intentions de vote.

Nom : Ted Cruz Né : 22 décembre 1970 Lieu : Calgary Sondages : 18% Nom : Marco Rubio Né : 28 mai 1971 Lieu : Miami Sondages : 10%

Jeb Bush, l’héritier

Ben Carson, le novice

“l’orthodoxie républicaine”, comme l’écrit le New York Times (en anglais). Quitte à être parfois décalé, dans une campagne où la plupart des candidats ont mis le virage à droite toute.

Son parcours. Ancien gouverneur de Floride, il est la nouvelle figure d’une dynastie bien connue des Américains : il est le fils de George H. W. Bush, le 41e président des Etats-Unis, et le frère de George W., le 43e. Son profil. Il se distingue de ses camarades en prenant parfois ses distances avec

Nom : Ben Carson Né : 18 septembre 1951 Lieu : Détroit Sondages : 7,5% Nom : Jeb Bush Né : 11 février 1953 Lieu : Midland Sondages : 5%

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Music

Mali - Ouverture au monde Julien Lebarbu, enseignant français, n’a raté aucun concert du festival: “On a assisté à plusieurs échanges très riches au niveau musical: on sent bien que le Mali est un pays ouvert sur le monde et que le monde est ouvert au Mali”. Le public a notamment pu apprécier le métissage des répertoires maliens et écossais proposé par Alba Griot Ensemble.

Le temps d’un festival, le Mali meurtri rêve d’une renaissance culturelle Damon Albarn, Tony Allen, Songhoy Blues, Cheick Tidiane Seck...: hôte d’une constellation de gloires de la musique africaine et mondiale pour le Festival Acoustik Bamako, la capitale malienne rêve d’une renaissance culturelle, malgré l’état d’urgence instauré après l’attentat meurtrier contre un grand hôtel fin novembre. “C’est très important pour moi, pour nous, de faire bouger la culture malienne”, explique le maître de la kora Toumani Diabaté, initiateur de cette première édition, close samedi soir après quatre jours de concerts qui ont drainé un public nombreux. “Le Mali est le coeur de la culture en Afrique”, ajoute Toumani Diabaté, heureux que ses invités aient répondu présents malgré la menace jihadiste qui pèse sur le pays Le 20 novembre, l’attaque du Radisson Blu de Bamako a fait 20 morts dont 14 étrangers. Un imposant dispositif de sécurité a été mis en place à l’entrée du Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia et de l’Institut Français où se sont produits les artistes Selon Fatou Sow, productrice exécutive du festival, les “artistes ont accepté de venir jouer gratuitement pour soutenir le Mali”. C’est le cas notamment du chanteur britannique Damon Albarn (Blur, Gorillaz), un habitué du Mali, qui en est à son dixième séjour. C’est lui qui a découvert le groupe malien Songhoy Blues, originaire du nord du pays, tombé sous la coupe des groupes jihadistes jusqu’à l’intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France. “En 2012, lorsque les jihadistes ont envahi le nord du Mali, cela a contraint mes camarades à fuir vers le Sud. Ils sont venus ici. L’idée est venue de créer le groupe. Pour nous c’était un moyen de résister” explique Aliou Touré, le chanteur de Songhoy Blues. “Jouer à Bamako, ça nous réconforte. Vous savez, le Mali ne peut rien sans sa culture, sans sa musique”, estime-t-il. “Notre rêve est de pouvoir retourner un jour chez nous, animer le peuple meurtri”. En attendant, le groupe, qui connaît un succès fulgurant avec son premier album Music in Exile, s’apprête à repartir en tournée en Australie. AFRIQUE REVIEW

Pour le chanteur malien Habib Koité, “ce festival c’est comme une renaissance, comme le retour du pays vers la culture, vers les rencontres. C’est ça qu’on a l’habitude de faire ici : inviter le monde entier, les musiques qui viennent d’ailleurs”. “A un moment donné, on ne pouvait plus être hospitalier, on ne pouvait plus accueillir les gens”, regrette-t-il, espérant que cette page sera bientôt tournée. Derek Gripper, musicien sud-africain qui adapte à la guitare classique le répertoire mandingue de Toumani Diabaté, est très ému de venir pour la première fois jouer au Mali. Au cours de la semaine, “j’ai rencontré tellement de musiciens incroyables”, s’enthousiasme-t-il. Gary Dourdan, connu pour son rôle dans la série américaine “Les experts”, partage cette euphorie. “J’aime le Mali. Je ne pensais pas que j’allais aimer ce pays à ce point”, confiet-il. “Je savais qu’il y avait beaucoup de grands maîtres ici”, confie l’acteur, qui a montré ses talents de chanteur lors de la soirée inaugurale, en présence de la première dame du Mali et de la ministre de la Culture. “J’ai beaucoup voyagé ces derniers années, mais ce séjour au Mali est le plus incroyable”. “On est très heureux de pouvoir faire la fête”, se réjouit Alima Togola, étudiante en arts dramatiques, “on remercie Toumani d’avoir amené” toutes ces stars au Mali”. “Je demande à tout le monde de revenir au Mali car ici il n’y a plus de guerre”, lance-telle, en allusion à l’accord de paix signé en mai-juin 2015 entre le gouvernement, les groupes qui le soutiennent et l’ex-rébellion à dominante touareg du nord du pays. Malgré cet accord, les attaques jihadistes persistent et se sont étendues depuis l’année dernière du nord au centre au sud du pays.

NO 50 • DU 2 AU 8 FEVRIER 2016


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Culture

Etats-Unis

Un Africain américain à Paris Best-seller aux États-Unis, “Une colère noire” sort en librairie. Rencontre avec l’écrivain, en France pour un an, qui sonde le racisme qui ronge l’Amérique. Il vit depuis le mois d’août 2015 à Paris, avec femme et fils, un fils prénommé Samori, 15 ans, auquel il adresse une lettre qui a bouleversé l’Amérique : « Between the World and Me », parue en juillet 2015, primée par le National Book Award 2015 en novembre qui arrive aujourd’hui en librairie sous le titre Une colère noire, préfacé par Alain Mabanckou (Éditions Autrement). Numéro un des ventes du New York Times, ce livre, désigné d’emblée par Toni Morrison comme un classique, a valu à son jeune auteur d’être placé dans la lignée de l’écrivain noir américain James Baldwin. On rencontre Ta-Nehisi Coates autour d’une tasse de café non loin de la place de la République, où vit l’intellectuel afro-américain, natif de Baltimore. Il continue d’écrire depuis la France, sur l’actualité américaine pour le journal The Atlantic dont il est le correspondant national depuis 2008, et, ces temps-ci, comme auteur d’albums de BD puisque la maison d’édition Marvel lui a proposé d’imaginer de nouvelles aventures pour le héros bien nommé Black Panther. Simple et chaleureux, il profite de l’échange pour améliorer un français qu’il est venu apprendre ici. Vous racontez dans Une colère noire l’amour que votre femme éprouve depuis longtemps pour Paris. Comment vous a-t-elle convaincu de venir vous y installer pour un an ? Ta-Nehisi Coates : Quand j’étais jeune, je suivais des cours de français à l’école, mais, à cause de mon quartier, de ma vie, du système éducatif américain, l’éducation et moi, ça faisait vraiment deux… Et particulièrement pour le français, j’en ai un peu honte maintenant. Mais quand j’ai décidé de devenir écrivain, j’ai songé qu’il me fallait apprendre une autre langue, parce que le travail de l’écrivain, ce sont les mots, et que j’allais avoir là un outil, une ouverture, et l’occasion de comprendre beaucoup de choses. Comme ma femme aimait beaucoup Paris, elle m’a dit : “Ta Nehisi, you have to go !” Et quand mon fils a grandi, j’ai dit d’accord, pour qu’à la différence de son père, il apprenne une autre langue. Je n’avais que ce désir d’apprendre en arrivant à Paris, aucune autre attente, je n’étais pas comme les Américains pour lesquels Paris est une utopie : la culture, les cafés, le vin, le pain, le fromage (rires). Moi je ne connaissais rien de tout cela, mais voilà : quand je suis arrivé en 2013 pour un week-end, je suis tombé amoureux de cette ville, immédiatement. La seconde fois, je suis resté deux mois. Et maintenant, je suis là pour un an. Chaque journée devient une étude d’anthropologie. Par exemple, j’ai remarqué qu’ici les gens s’asseyent au café côte à côte, alors qu’aux États-Unis on ne peut s’asseoir que face à face. J’ai compris cette culture de la rue, très vivante, qui fait qu’ici, on la regarde ensemble. Alors qu’en Amérique, la culture c’est surtout la voiture. Richard Wright, James Baldwin, nombre d’écrivains noirs américains sont passés par Paris. Effectuez-vous une sorte de pèlerinage ici ? Non, pas du tout. Je ne suis pas sûr d’aimer Paris pour les mêmes raisons que d’autres écrivains noirs. J’adore Paris pour des raisons plus simples. Je ne veux pas dire à d’autres Africains américains que les choses sont meilleures à Paris ! Elles le sont pour moi : j’adore le Musée Rodin, j’aime cuisiner, la cuisine est très importante pour moi ! AFRIQUE REVIEW

Le livre de Ta-Nehisi Coates a été salué par Toni Morisson comme un “classique”. © AFP/ Anna Webber

- Ouverture au monde N’avez-vous pas eu peur - c’est le cas de beaucoup d’étrangers malheureusement - de vous installer dans une ville frappée, et tout près d’ici, par les attentats ? Pas un seul instant, parce qu’aux États-Unis la violence est presque la norme. Ma ville natale, Baltimore, vit avec les armes. Il ne s’agit pas d’attentat bien sûr, mais le nombre de morts est globalement supérieur… Chaque jour quand j’étais jeune et que je marchais dans la rue, à l’école, j’avais peur à cause des armes. À Paris, les attentats ont représenté des événements très importants et tragiques, mais ils restent rares, alors qu’aux États-Unis, mourir par les armes est presque courant. Donc, non, je n’ai pas peur. À New York, après le 11 Septembre, beaucoup de gens parlaient de terrorisme, mais pour les populations noires, le terrorisme est normal : le lynchage par le Ku Klux Klan, c’est du terrorisme, et c’est l’histoire des Noirs aux États-Unis. Le 11 Septembre est évidemment et absolument une tragédie, mais face au terrorisme, les Noirs n’ont pas cette innocence des Américains en général « Ton corps peut être détruit », écrivez-vous à votre fils. Qu’en est-il de cette peur en tant que Noir, ici, à Paris ? Je ne la ressens pas ici. En effet, la peur que le noir ressent dans la ville américaine vient en grande partie des armes. Il y a aussi une relation entre la peur que l’on éprouve et le crime commis par la société où l’on vit. Aux États-Unis s’est produit le crime de l’esclavage. En France, je ne ressens pas cette relation entre le pays et moi. (Surtout avec mon accent qui me fait passer d’abord et avant tout pour un Américain.) Ici, vous avez la relation coloniale, que peut ressentir un Sénégalais ou un Maghrébin par exemple. À l’inverse, les Africains qui viennent aux USA apprécient de ne pas sentir de relation historique entre eux et l’Amérique. Qu’est-ce qui peut faire changer la condition noire en Amérique telle que vous la décrivez ? La volonté des Américains blancs. C’est la solution. Plus spécifiquement, il peut y avoir un événement extérieur, qui modifie l’intérêt de cette Amérique blanche. À l’époque de la guerre de Sécession, l’esclavage devenait menaçant dans tous les pays, donc il y a eu abolition.

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