Entrevue : Philippe Lesage et ses démons, par Evangéline Kabuya

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ENTREVUE : Philippe Lesage et ses démons Par Evangéline KAbuya RÉVISÉ PAR CATHERINE BERGERON C’est au Caffè In Gamba sur l’avenue du Parc que j’ai rencontré Philippe Lesage, le visage derrière le succès québécois Les démons. Couronné du prix de la Critique au dernier Festival du nouveau cinéma, le premier long-métrage de fiction du cinéaste fait le comble auprès de la critique et sera prochainement distribué en France. Malgré le succès de son film, c’est en toute humilité que Philippe Lesage nous parle de cinéma, de ses goûts et ses démons. Est-ce que tu peux me parler de ton parcours? De ton intérêt pour le cinéma? Mon intérêt pour le cinéma remonte à très longtemps, après avoir vu le film E.T de Steven Spielberg, j’ai voulu devenir un réalisateur de film. Après ça, il y a eu toutes sortes de chemins sinueux, mais j’ai fini par aller étudier au Danemark en cinéma, après avoir étudié en littérature à McGill. Et puis ça a un peu confirmé ce que je voulais faire dans la vie. J’ai étudié en littérature parce que je trouvais ça important d’acquérir une culture générale très forte avant d’entrer en cinéma, dans la création. tirées du film Les démons de Philippe Lesage

Donc tu as étudié en littérature en ayant en arrièrepensée ton désir de devenir un cinéaste? C’est clair que je voulais faire du cinéma. J’ai pris aussi un plaisir à écrire. J’avais un cours de création littéraire avec un écrivain qui était prof, il s’appelle Yvon Rivard, quand même assez connu au Québec. Il m’avait donné une espèce de confiance en mon potentiel en tant qu’écrivain. J’ai fait quelques courtes nouvelles et c’est ce qui m’a amené naturellement à écrire mes premiers scénarios…qui sont restés dans mon tiroir. Ça a toujours été quelque chose que je fais – écrire. Mes scénarios je les écris très rapidement. Ça me prend un mois écrire un scénario. Le scénario que je viens d’écrire, je l’ai écrit en trois semaines dans un hôtel à Copenhague. J’y ai retouché par après, mais je veux dire que ça s’est fait vraiment dans un élan spontané et de nécessité. J’ai commencé par faire du documentaire parce que le court métrage, j’en ai fait à l’école, mais ça ne m’intéressait plus vraiment d’en faire par après. Ce n’est pas un format qui m’intéressait. J’avais tout de suite envie de passer au long métrage puis je me suis trimballé après mes études avec un scénario. Je suis allé frapper à toutes les portes de tous les producteurs du Québec à l’époque et il n’y avait personne qui me


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