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Femmes de compassion

La pauvreté se caractérise par des carences dans la satisfaction de besoins de base mais la libération de la pauvreté passe souvent par une action qui va au-delà des questions matérielles. L’histoire de Katerine nous le montre.

« Les premières années de ma vie, tout était parfait. J’avais les meilleurs jouets, de belles robes, et j’avais même un vélo, ce que beaucoup de mes amis n’avaient pas en ce temps-là. Mais un jour, une femme est arrivée pour me récupérer à l’école, en disant qu’elle était ma mère. » Katerine continue : « Je n’ai pas compris ce qui se passait à ce moment. Je me suis demandé qui était la personne avec qui j’avais grandi et pourquoi celle que je connaissais comme une « tante » prétendait être ma mère maintenant. »

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La vérité, c’est que Katerine était issue d’une grossesse non désirée et avait été confiée à une autre femme par sa grand-mère. Pendant un temps sa mère biologique avait pourvu à ses besoins, mais à l’âge de 4 ans le soutien s’interrompit et ce fut le début des épreuves. À seulement six ou sept ans, Katerine doit travailler pour aider sa mère adoptive. Sa famille d’accueil vit dans une petite maison de deux pièces à proximité d’un quartier très dangereux marqué par la drogue, la prostitution et la criminalité.

En l’an 2000, c’est une petite fille de huit ans, brisée, qui commence à fréquenter un centre d’accueil de parrainage rattaché à l’Église locale : « Je me souviens que ma motivation première pour me rendre au centre était la nourriture. À la maison, comme il y avait des jours où nous n’avions pas de nourriture, j’arrivais parfois très tôt pour manger un petit-déjeuner au centre. Nous n’avions pas non plus à nous inquiéter pour les chaussures ou pour les fournitures scolaires parce que le centre les fournissait. »

En découvrant davantage les détails de l’histoire de sa mère qui considérait qu’elle avait été une erreur dans sa vie, Katerine est devenue une jeune fille en colère. Mais le parrainage a su l’accompagner : d’une part ses tuteurs au centre l’ont conduite sur un chemin de guérison intérieure ; d’autre part ses parrains ont su lui parler par la correspondance. « Mes parrains ont eu un impact sur ma vie. J’ai reçu des lettres précisément quand j’en avais besoin, avec les mots que j’avais besoin de lire. Ils me disaient toujours qu’ils m’aimaient, que j’avais de la valeur à leurs yeux. »

Katerine a suivi un parcours d’étude en langue et littérature anglaise. Elle est aujourd’hui porte-parole pour Compassion, le partenaire du SEL pour le parrainage, et travaille aussi avec Compassion en République Dominicaine où elle accompagne des personnes qui viennent visiter leur filleul. Celle qui a été soutenue par ses parrains aide maintenant à connecter des parrains avec leur filleul.

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