CONVENTION AVEC LA RÉGION PACA : LE PARTENARIAT S'INTENSIFIE
RÉFÉRENCES JUILLET 2017
DOSSIER : Le PLUI de marseille-provence
Vers une meilleure qualité urbaine
RAPPORT D'ACTIVITÉS 2016
AIX-MARSEILLE-PROVENCE
L'an 01
de la métropole HABITAT
AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT MÉTROPOLITAIN MOBILITÉ
Le CHEMIN DE LA RÉUSSITE STRATÉGIES MÉTROPOLITAINES
L'AGAM ET L'AUPA SE COORDONNENT Agam - rapport d'activités - juillet 2017
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L'édito de Laure-Agnès Caradec
Présidente de l'Agam
L'Agam, partenaire des territoires Dès l’entrée en action de la Métropole Aix-Marseille-Provence au début de l’année 2016, j’ai souhaité reprofiler le conseil d’administration de l’Agam en l’ouvrant à tous les anciens EPCI afin qu’il témoigne davantage de l’espace métropolitain dans lequel l’agence déploie aujourd’hui son offre de service.
''Au service d’une mise en convergence des politiques publiques'' Je suis attentive à la montée en puissance légitime de l’échelon métropolitain. Cette évolution doit néanmoins se faire en maintenant un niveau d’appui très significatif aux conseils de territoire comme aux communes. Je suis en effet persuadée que cette combinaison d’échelle et d’interlocuteurs correspond bien au chainage des actions et des projets qui sont portés par plusieurs échelons intercommunaux. L’Agam consolide aussi son partenariat avec d’autres collectivités territoriales à l’instar du Conseil régional et du Conseil départemental. Dans notre organisation territoriale institutionnelle, chaque acteur, chaque entité publique ou parapublique apporte sa valeur ajoutée et c’est l’articulation entre ces différents rouages, le travail collectif plus que jamais nécessaire qui permettent d’optimiser l’action publique pour la rendre plus lisible, efficace. Parce que le partenariat constitue l’ADN de l’agence et la pluralité de la composition de ses instances, une garantie d’efficacité, l’Agam s’implique fortement pour apporter sa contribution à cet exercice de visions partagées.
Une plus grande ouverture sur la société civile Outil privilégié de l’action publique, l’Agam doit également renforcer ses collaborations avec les acteurs professionnels du territoire. Il est important que la préparation des décisions, des projets auxquels elle contribue, intègre ou anticipe les impacts et la manière dont les professionnels vont les prendre en compte, comme elle a su le faire dans le PLUi.
Au cœur des projets stratégiques Dès la création de la métropole, au début 2016, l’Agam, en collaboration avec l’Aupa, a montré sa capacité à répondre aux sollicitations dont elle faisait l’objet de la part de la nouvelle institution. Elle a pris une part importante à l’élaboration de l’Agenda de la mobilité, considéré à juste titre comme le pivot du développement de notre territoire. Elle a préparé avec les équipes d’AMP le Schéma de développement économique et elle a engagé un travail très soutenu dans les domaines de compétence de la métropole tels que le SCoT, le projet métropolitain, les PLUi, le PLH...
Une agence en mouvement Chamboulement institutionnel, émergence de nouvelles politiques, cadre sociétal en évolution constante, obligent l’Agam a sans cesse s’interroger sur l’adaptation de ses méthodes de travail, sur l’investissement dans de nouveaux sujets ou thématiques qui contribuent à modifier l’appréhension habituelle des enjeux du développement et du rayonnement d’un territoire. Rien n’est jamais acquis. La société urbaine est en constante évolution. Les choses évoluent rapidement, il est indispensable de définir une ligne directrice, de fonder une vision et des principes d’actions structurants qui demeureront en dépit des aléas. L’équipe de l’Agam est investie dans cette grande aventure qui éveille les sens, permet de s’interroger et de se projeter. Chaque collaborateur est conscient de la valeur ajoutée qu'il peut apporter à cette construction collective.
Agam • rapport d’activités 2016 • 3
LE SOMMAIRE La vie de l'AGENCE....................................................................................... 7 La poursuite des travaux des agences de Paca.............................9
MéTROPOLE................................................................................................ 10 L’an 01 de la Métropole......................................................................... 10 L’Agam et l’Aupa se coordonnent..................................................... 11 Les trois piliers d’un aménagement véritablement soutenable.................................................................................................. 13
PLANIFICATION / PROJET URBAIN............................................................... 16 Repenser la ville pour demain........................................................... 16 Comment engager un grand projet urbain ?.............................. 17 Le chantier réglementaire est déjà bien avancé........................ 19 PLU hors Marseille.................................................................................. 23 La vulnérabilité des centres anciens............................................... 25
AGENCE D’URBANISME DE L’AGGLOMÉRATION MARSEILLAISE Louvre & Paix – 49, La Canebière CS 41858 13221 Marseille Cedex 01 Téléphone : 04 88 91 92 90 – Fax : 04 88 91 92 65 agam@agam.org – www.agam.org ----------------------------------------------------------------------------Directeur de la publication : Christian Brunner Chargée de communication : Isabelle Collet Reymond Création et réalisation : Jacques Hérétiguian Rédaction : équipe d'études de l'Agam, avec l’appui de Michel Couartou, journaliste Impression : Agam © Crédits photos : Agam, Aix-Marseille Université, Amandine Suner, David Girard, GIP Marseille rénovation urbaine, Hélios Images, Laurence Fillon, Métropole AixMarseille-Provence, Ville d’Aix-en-Provence, Crous Aix-Marseille, Michel Kagan Architectures, Ville de Marseille, Caroline Dutrey
Dossier PLUi de Marseille Provence, pour une meilleure qualité urbaine et architecturale ..................................................... 26 MOBILITÉ....................................................................................................30 Le chemin de la réussite....................................................................... 30 Agenda de la mobilité........................................................................... 31 L’Agam évalue les grands projets.....................................................34
HABITAT......................................................................................................36 Pour mieux vivre ensemble................................................................. 36 Au cœur du développement métropolitain................................. 37 NPNRU, les quartiers d’intérêt régional sur la sellette........... 40
ÉCONOMIE...................................................................................................42 Observer pour comprendre et anticiper....................................... 42 Une enquête partenariale menée à grande échelle................. 43 Emploi, l’Agam vient en appui d’un conseil municipal dédié.... 45
ENVIRONNEMENT........................................................................................48 L’ouverture à la mer, une évidence réinventée........................... 48 Un diagnostic au service du projet.................................................. 49 Transition énergétique : les interactions avec l’aménagement du territoire.................................................... 52 Autres productions de l’Agam en 2016..........................................54
4 • Agam • rapport d'activités 2016
LISTE DU PERSONNEL EN 2016 Jonathan ALLFREE, Denis AMOUROUX, Hamida ANDOULSI, Catherine ARAGNOL, Fanny BARBE, Aurélie BEHR, Anne BERBEY, Marie Noëlle BONGIORNO, Alain BONNANS, Céline BONNIN, Nathalie BRUANT-SERAC, Christian BRUNNER, Audrey CAMPAGNO, Martine CARANONI, Laurent CARLUCCIO, Alix CARRESE, Léna CHASSAGNETTE, Isabelle COLLET-REYMOND, Laurent COUTURE, Sylvain CRESPEL, Marion DE TATA, Romain DELAUNAY, Zoé DUBREUIL, Louis-Laurent DUPONT, Edouard EMPTAZ, Sébastien FIBLA, Liza GAYRAL, Thomas GIOUVE, Eric GIRARD REYDET, Simon HALIOUA, Jacques HERETIGUIAN, Martine LAMBALLE, Sylvie LARTIGUE, Frédérique MAUCOURT, Matthieu MIRALLES, Agathe MITON, Xavier MOIROUX, Gweltaz MORIN, Sébastien MORUCCI, Catherine NEVORET, Benoit NICOLAS, Hervé NOLO, Patricia ORTS, Laurent PATAIN, Claire PERRICAUDET, Jean PICON, Sylvie PINNA, Anne Clarisse REBEYROLE, Benoit REMORDS, Damien ROUQUIER, Peggy ROUSSELOTEMARD, Frédéric ROUSTAN, Nicolas SABLIER , Stéphanie SUQUET , Laetitia SZANTO , Mathilde TALBOT, Patrick TANGUY , Mélodie TERRASSE , Hervé THEDY, Aurélie THOMAS, Vincent TINET, Christophe TRINQUIER, Martine TUSA, Eric VAN DE VONDELE, Thomas VERMOT, Laure VIDAL, Maxime VITALIS, Pascale VOLPE, Carmen ZERAFA. STAGIAIRES Antoine CUDEY, Estelle MASSINA, Claire BARDIN, Eléonore BULLY, Sébastien HERMAN , Philippe SZANTO, Célia MICHELONI, Léa DEVIJVER
Retrouvez le détail des instances de l’Agam, membres du bureau et du conseil d’administration sur le site de l’Agam www.agam.org ou accédez directement au lien avec ce flash code :
Entretien Christian Brunner Directeur général de l’Agam
''NOUS TRAVAILLONS POUR TOUS LES ACTEURS DU TERRITOIRE MÉTROPOLITAIN"
Il y a un an, vous disiez que 2015 était une année charnière dans l’histoire de l’Agam. Aujourd’hui, comment définiriez-vous l’année 2016 ? Effectivement, 2015 a été une année où il a fallu opérer une sorte de mue, changer nos méthodes pour nous adapter au monde qui évoluait. Nous sommes aujourd’hui entrés de plain-pied dans une nouvelle façon d’exercer notre métier. Je dirais que 2016 aura été l’année du « faire », justement, l’année où nous avons adapté réellement nos méthodes au contexte. Ce mot de « faire » est d’autant plus significatif pour moi qu’il rend compte d’une implication plus grande de l’agence sur le terrain. De plus en plus, nous mettons en pratique nos études perspectives en réalisant des études de préfaisabilité, nous préparons le terrain pour des projets qui ont été identifiés en amont. Nous sommes toujours, bien évidemment, dans cette phase amont, où se dessinent les actions futures, mais nous nous rapprochons en même temps de plus en plus de l’aval.
Le grand chamboulement, aussi, est désormais l’existence de la Métropole et l’agrandissement considérable de votre territoire d’étude… Évidemment, 2016 est l’an 01 de la Métropole. Et je pense que cet événement a été un accélérateur pour la mutation de nos méthodes. Avec la Métropole, nous sommes réellement entrés dans l’action. L’agence accompagne des projets beaucoup plus loin, ne serait-ce que parce que nous nous trouvons en face d’interlocuteurs nouveaux, qui ont besoin que nous soyons présents auprès d’eux jusqu’à la phase de réalisation. Nous avons d’ailleurs fait entrer dans notre Conseil d’administration tous les Conseils de territoire (ex-EPCI) de la Métropole, pour s’affirmer réellement comme un outil d’aide à la décision pour tous les élus d’Aix-Marseille-Provence.
Au-delà des Conseils de territoire, ce nouveau territoire métropolitain sur lequel vous intervenez désormais vous amène obligatoirement à travailler avec les maires de petites communes. Comment se passe l’échange avec ces élus ? Vous avez raison de pointer cela. Nous travaillons pour tout le monde sur le territoire. Que ce soit pour la ville de Marseille ou pour la commune de La Barben, par exemple. Nous ne pouvons pas faire de distinction entre les interlocuteurs, entre les communes ou entre les projets. Nous avons commencé en 2016 à établir des passerelles avec le CAUE des Bouches-du-Rhône pour apporter ensemble à ces communes une meilleure réponse, plus efficace. Et bien sûr, ce partenariat se conforte et se poursuit depuis.
Vous parlez de partenariat… En 2015, vous aviez lancé des discussions avec la Région. Où en êtes-vous aujourd’hui et est-ce que cela préfigure une nouvelle tendance pour les prochaines années ? Nous avons renforcé notre travail avec la Région. L’année 2016 a permis d’approfondir un certain nombre de champs esquissés en 2015 et nous poursuivons cette collaboration féconde en 2017. Dans la même logique, nous avons engagé des discussions avec le Conseil départemental qui devraient déboucher en 2017 sur un programme d’actions. Ce qui symbolise notre objectif d’intensification du partenariat, c’est la recherche de la co-production. Nous souhaitons davantage mutualiser nos savoirfaire, nos compétences et nos moyens pour produire à plusieurs des regards sur le territoire. Avec l’Aupa, l’agence d’urbanisme du Pays d’Aix, nous avons établi une feuille de route commune qui nous permet de travailler en appui sur tous les grands dossiers de la Métropole. Le centre de ressources
Agam • rapport d'activités 2016 • 5
métropolitain, que nous avons créé en 2016, permet également de faire travailler ensemble tous ceux qui sont concernés par la mise en commun de données, les méthodes de traitement, les échanges… Nous posons les fondations d’une réflexion collective et partagée sur le territoire. L’année 2016 aura aussi été celle du « faire avec ». Nous savons tous que personne, aujourd’hui, ne peut rester dans sa chapelle.
Quand vous dites que l’agence s’adapte, qu’elle suit les évolutions du temps, qu’est-ce que cela implique dans le concret, dans le quotidien de votre travail ? CB : C’est très simple. L’arrivée massive du numérique dans nos vies, par exemple, ne reste pas aux portes de l’agence. Nous avons de nouveaux outils, de nouvelles façons de réaliser nos documents, de les montrer à nos interlocuteurs. Ce qu’on appelle la « data », la donnée, le fait que les données aujourd’hui soient non seulement immensément riches et complexes, mais aussi en très grande partie en accès libre, ouvre un tout nouveau champ d’analyse et de mise en perspective pour gérer les problématiques urbaines. La profusion de ces données nous oblige à les trier, les analyser, les mettre en perspective. Mais le numérique ne va pas se limiter à la donnée, il va impacter le mode de fonctionnement des entreprises, leur organisation. Et l’Agam n’échappe pas à ces évolutions.
« LE CŒUR MÊME DE NOTRE ADN, C’EST DE CRÉER LES CONDITIONS D’UN DIALOGUE CONSTRUCTIF ET ÉQUILIBRÉ ENTRE LA POPULATION ET LES ÉLUS. » Il y a là, bien évidemment, de nouveaux métiers que nous devrons intégrer. Dans l’énergie, les champs sont, là encore, au tout début de l’ouverture. Nous nous y engouffrons. La bio-diversité, l’agriculture en ville, la gestion des risques, la sécurité… tous ces domaines demandent de nouvelles méthodes, de nouvelles capacités d’analyse. Nous devons renforcer notre niveau de compétences sur ces sujets. De nouveaux collaborateurs nous rejoindront mais nous devons surtout mettre l’accent sur la formation des collaborateurs présents et actualiser en permanence nos connaissances. Ce processus a été largement entamé en 2016 au sein de l’agence et il n’est pas prêt de s’arrêter.
6 • Agam • rapport d'activités 2016
Tout ce que vous dites montre que la place de l’Agam dans la prise de décision des élus, son intervention sur le territoire et son implication dans la vie des habitants sont de plus en plus importants. C’est un rôle qui est encore mal connu… CB : Au-delà du savoir-faire, il y a évidemment le faire savoir. Nous avons en 2016 consolidé ce positionnement sur lequel nous prenons des initiatives depuis quelques années. Je dirais que nous sommes confrontés désormais à une quasi obligation de résultats. Tout est transparent, de plus en plus d’informations circulent, nous sommes contraints de prouver l’excellence de nos projets, non pas seulement de la pertinence de nos analyses mais aussi de l’efficacité des réalisations qui ont été concrétisées ensuite. Et même si ce n’est pas foncièrement notre cible, nous sommes obligés de communiquer auprès de la population, du grand public, et de faire de la pédagogie. Cet exercice d’explication a commencé à prendre pas mal de place dans notre activité et il va encore se développer. Nous savions expliquer aux techniciens et aux élus, au besoin les former, nous devons maintenant « vulgariser », comme disent les scientifiques, pour toucher le public. Et cela n’est pas une action de confort, c’est le cœur même de notre ADN, créer les conditions d’un dialogue constructif et équilibré entre la population et les élus. Cela avait déjà commencé avant, mais nous avons réellement passé un cap en 2016 pour prendre en compte une nouvelle relation avec les habitants, plus interactive, plus approfondie, plus équilibrée. Pour symboliser cette évolution, nous utilisons l’expression de « tiers de confiance » à laquelle nous sommes attachés car elle intègre une forte dimension d’éthique et de déontologie.
Comment qualifieriez-vous ce nouveau rôle qu’endosse aujourd’hui l’Agam, sur un territoire métropolitain plus vaste, avec des nouveaux outils d’analyse, et cette ouverture plus grande à la population ? CB : Nous sommes toujours un outil d’aide à la décision publique, et nous devons le rester, mais cet outil est encore plus stratégique. Nous avons dû, en 2016, travailler sur une capacité d’adaptabilité plus importante pour s’ouvrir à toutes les diversités possibles et comprendre mieux tous les territoires de la Métropole dont les situations sont très hétérogènes. Plus que jamais, nous sommes un outil partenarial de l’ingénierie publique de projets. Et nous devons nous projeter sur la concrétisation de ces projets, être des sachant opérationnels, des analystes qui sont aussi partie prenante de l’action. A l’échelle de la Métropole, c’est passionnant parce que c’est la première fois qu’on pense à cette échelle-là.
Propos recueillis par Michel Couartou
LA VIE DE L'AGENCE NOUVELLE
CHARTE GRAPHIQUE Avec la mise en place de la Métropole en 2016, l’agence a changé d’échelle. En tant qu’outil métropolitain, elle s’adapte, s’ouvre et s’adresse aujourd’hui à un public plus large. C’est pourquoi une démarche de refonte de sa charte graphique a été lancée en interne pour gagner en lisibilité et rafraîchir son image. En janvier 2016, son logo a évolué pour ne retenir que les lettres Agam et l’ensemble de ses publications a adopté un habillage graphique harmonisé et simplifié.
Agam @Agam_marseille
@Agam_marseille sur le chantier de @thecampProvence en février 2017 pour échanger sur la Smarcity #MétropoleAMP
CHIFFRES DES PRODUCTIONS Répartition des productions PLANIFICATION ET PROJET URBAIN
environnement
La Canebière se révèle avec "Chroniques"
L
es locaux de l'Agam et de la Soleam ont eu le plaisir d'accueillir deux écrans du parcours "Révélations". Pendant deux semaines en janvier 2017, l’Acte 3 des "Chroniques" a proposé de parcourir et regarder la ville autrement à travers des images d’archives sur la ville de Marseille, mises en dialogue avec des vidéos de créations contemporaines.
Ressources humaines vers une agence plus agile
D
epuis plusieurs mois, la direction et les ressources humaines prospectent et sont en veille sur les nouvelles formes de travail, les impacts du digital et les nouveaux métiers nécessaires à une agence métropolitaine. En mai 2016, l’Agam a modifié son organisation managériale en nommant des « référents » thématiques. Ce management de proximité a permis de redonner une dynamique de groupe et favoriser une relation plus étroite entre tous les collaborateurs. Ils se réunissent dans une nouvelle instance, le COMOP, lieu d’échanges et de partages afin de développer la transversalité nécessaire à leurs missions. Parallèlement, l’agence a souhaité booster sa communication interne. Pour ce faire, elle a mis en place deux nouveaux outils : un intranet plus complet et plus convivial, point d’accès central pour avoir les infos essentielles internes et externes dont le collaborateur a besoin pour travailler, relayé par une newsletter interne. Ils reflètent la volonté de partage et de transparence avec tous les collaborateurs de l’agence. Ces deux circuits d’information sont accessibles depuis les postes de travail ou à distance. L’Agam se doit d’être une agence « agile » dans ses processus, ses pratiques et son organisation. Rendre l’agence agile, c’est s’adapter, anticiper et aussi développer une culture d’entreprise qui valorise les collaborateurs.
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DOCUMENTS PARTENARIAUX
économie
mobilités métropole et région
habitat
Agam • rapport d'activités 2016 • 7
"MUTUALISATION ET NUMÉRIQUE" L
e « numérique » est devenu un enjeu majeur pour les territoires et leurs outils d’ingénierie. La transformation digitale se développe dans la plupart des métiers de l’urbanisme : observation (bases de données, SIG, tableaux de bord...), planification/ projet urbain (modélisations, 3D...), partenariat (modes collaboratifs...), représentations (datavisualisation...), communication (sites Web, réseaux sociaux…). Dans un contexte de rationalisation budgétaire, seule la mutualisation des ressources des agences leur permettra de rester dans la course pour adapter leurs métiers. C’est dans cette logique qu’une démarche de mutualisation numérique pilotée par l'Agam vient d’être engagée par la Fnau. Une quinzaine d’agences y participent, dont l’Agam.
NO(S) LIMIT(ES) TERRITORIALES
L
a 37e édition de la Rencontre de la Fnau organisée par l’Audap s’est déroulée au Pays Basque entre le 5 et le 7 octobre 2016 sur le thème « Territoires no(s) limit(es) ». Entre intercommunalités et nouvelles régions les limites bougent. Quelque 600 personnes réunissant élus, urbanistes et techniciens des agences d’urbanisme étaient au rendez-vous pour alimenter les débats pour relever les défis de ces nouveaux grands territoires et participer aux ateliers-visites. A cette occasion, l’Agam a co-animé 2 des 13 ateliers prévus, intitulés « Quelle ingénierie pour
les territoires ? » et « Territoires et écosystèmes économiques ». À l’issue de cette Rencontre a été présenté "le manifeste de Bayonne" intitulé "Les agences d’urbanisme de demain, Agir pour des territoires en bonne intelligence", qui marque la volonté des agences de refondre leurs actions en tenant compte des mutations en cours. Avec la présence d’Emmanuelle Cosse, ministre du Logement et de l’Habitat durable, et d’Estelle Grelier, secrétaire d’État en charge des Collectivités locales, l’État a rappelé l’importance de l’expertise des agences dans la construc-
Observ’agglo
tion des projets de territoires et dans les solidarités interterritoriales. L’ensemble des débats et le compte rendu des visites et ateliers sont rassemblés dans un numéro hors-série de la revue Urbanisme.
MÉTROSCOPE
Présentation du "manifeste de Bayonne" à l'issue de la rencontre
Métroscope
Premiers repères sur les 15 métropoles françaises
OBSERV’AGGLO 50 indicateurs pour décrypter les dynamiques des grandes agglomérations SEPTEMBRE 2016
Un réseau d’experts pour analyser les évolutions urbaines
à télécharger sur Agam.org
8 • Agam • rapport d'activités 2016
La Fnau en partenariat avec l’Assemblée des communautés de France a réalisé avec notamment l’appui de l’Agam une publication sur les évolutions urbaines des principales agglomérations en France métropolitaine. Issu d’une mise en réseau, à l’échelle nationale, des dispositifs et outils d’observation des agences d’urbanisme, Observ’agglo présente 50 indicateurs clés qui décryptent les dynamiques urbaines.
DOCUMENT DE PRÉSENTATION DE LA DÉMARCHE DONNÉES 2016
Lille
Rouen Brest
Nancy
Rennes
Paris
Nantes
Strasbourg
Lyon Grenoble
Bordeaux
Nice Toulouse
Montpellier Aix-Marseille
à télécharger sur Agam.org
Dans le cadre du Pacte État Métropoles, et dans le prolongement d’Observ’agglo, la Fnau s’est associée avec France urbaine, l’AdCF et le CGET pour mener une démarche d’observation des 15 métropoles françaises, autour de 50 indicateurs clés. Ce projet d’observation des métropoles, baptisé Métroscope, s’appuie sur l’expertise dans le domaine de l’observation territoriale de l’ingénierie publique et parapublique.
CONVENTION RÉGION
LA POURSUITE DES TRAVAUX
DES AGENCES DE PACA Confirmé par le nouvel exécutif régional, le partenariat des agences avec la Région s'est intensifié encore en 2016. Elles ont réalisé plusieurs documents préparatoires au Sraddet.
L
es travaux que réalisent les agences d'urbanisme pour la Région Provence -A lpes- Côte d’Azur s’inscrivent dans le cadre d’une convention triennale 2015-2017 et associent la Dreal. Les résultats des 15 actions réalisées en 2015 ont été valorisés sous la forme de synthèses de 4 pages et de panneaux, qui ont donné lieu à une exposition inaugurée fin 2016 à l’Hôtel de Région. Ils ont été présentés à l’occasion des forums du Sraddet qui se sont tenus au début de l’année 2017 à Nice, Toulon, Avignon, Gap et Digne. La poursuite du partenariat a été confirmée par le nouvel exécutif régional. Ces travaux se sont déroulés jusqu'à l’été 2017 pour tenir compte de la nécessaire réorganisation des services de la Région et de la cessation d’activité de l’agence de Nice. L’année 2016 a également permis de conclure la convention d’application 2017. Les 15 actions de la convention 2016 s’inscrivent dans le prolongement de celles de l’année précédente. En matière de planification, les agences ont réalisé plusieurs documents préparatoires pour le futur Sraddet de Paca, dont l’élaboration a été engagée fin 2016 . Ces documents portent sur des objets structurants, comme l’armature urbaine, les sites et espaces à enjeu, la cohérence urbanisme-transport, la gestion économe de l’espace. Ces travaux ont également permis de définir des leviers de la transition énergétique adaptés à la diversité des territoires régionaux (centre urbains, espaces périurbains, zones de
montagne…) et d’illustrer sur des cas concrets comment décliner les objectifs du SRCE dans les chartes des parcs naturels régionaux et les documents d’urbanisme. Dans le domaine des transports, les agences ont réalisé deux diagnostics des mobilités régionales, centrés sur les « portes d’entrée » régionales (aéroports, ports, gares TGV) et sur le maillage par les réseaux de transports interurbains. Elles ont poursuivi leur assistance aux projets des quartiers de gare lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt de la Région.
Exposition des travaux des agences Paca, lors de la journée ''Réenchantons la planification'' à l'Hôtel de Région
Ce partenariat ambitieux est stratégique. “ Les agences, grâce à la qualité de leur expertise, contribuent grandement à la connaissance réciproque des projets territoriaux et à la mise en convergence des politiques publiques locales et régionales. En appui des politiques de l’habitat et d’aménagement, les agences ont réalisé un recueil de portraits des 23 "quartiers d’intérêt régional" de la rénovation urbaine (voir page 40). Elles ont contribué à la mutualisation des bonnes pratiques et expériences sur l'observation de l'habitat, l’évaluation des potentiels de densification et de renouvellement urbain et l’élaboration des stratégies foncières. Dans le domaine de l’économie, les agences ont contribué à la définition de la stratégie régionale d’aménagement économique, notamment à travers l’identification et analyse des sites d’intérêt régional, départemental et local et des
”
Arlette FRUCTUS
Conseillère régionale Paca, responsable du partenariat des agences
recommandations pour leur aménagement. Elles se sont par ailleurs attachées à évaluer les impacts de la conversion au numérique des secteurs économiques traditionnels, ainsi que les freins et atouts spécifiques de la région (voir page 47). Les travaux sur les dynamiques territoriales et la connaissance du territoire ont abouti à la réalisation d’un atlas des principaux centres anciens et centres de villes (voir page 25). Ils ont produit un portrait transversal des territoires périurbains, de leurs dynamiques et enjeux, intégrant les regards d’acteurs locaux. En complément de leur intervention pour faciliter l’accès à la donnée et sa diffusion, les agences ont produit trois documents importants pour l’observation régionale : un catalogue des données, un cahier des dynamiques métropolitaines régionales, et un cahier sur les dynamiques foncières des espaces agricoles.
Agam • rapport d'activités 2016 • 9
L'an 01 de la Métropole
L
a mise en place institutionnelle de la Métropole AixMarseille-Provence en 2016 aura été un événement formidable pour le territoire. Les outils de l'ingénierie territoriale que sont les agences d'urbanisme doivent s'adapter à cette nouvelle échelle et à ce nouveau projet. Approfondir et développer les savoirs sur le territoire aussi bien que renforcer leur rôle d'interface sont les deux piliers de cette adaptation qui permettra de faire émerger, avec les élus et avec les acteurs de terrain, un projet métropolitain totalement neuf.
10 • Agam • rapport d'activités 2016
MÉTROPOLE
CONSTRUCTION DES STRATÉGIES MÉTROPOLITAINES
L'AGAM ET L'AUPA SE COORDONNENT
Après avoir largement contribué aux travaux de la Mission pour le projet métropolitain, l'Agam en coordination avec l'Aupa, a continué à produire des études sur les champs à enjeu de la Métropole.
E
n 2016, pour accompagner la mise en place effective de la Métropole, elle a poursuivi ses études métropolitaines dans plusieurs champs complémentaires. En premier lieu, elles ont mené à bien l'édition à vocation pédagogique d’une série de documents « Métropole pratique » sur les grandes compétences de la Métropole (cf. encadré). Elles ont réalisés un document intitulé « Visions métropolitaines » qui présente de courtes monographies des visions et des projets proposés par plusieurs acteurs de la construction métropolitaine entre 2012 et 2015. L’objectif de « Visions métropolitaines » est d’offrir un panorama d’ensemble de ces apports aux élus, techniciens, représentants de la société civile, tous ceux qui contribuent aujourd’hui aux grandes démarches métropolitaines.
Une feuille de route pour la métropole Tous ces travaux ont été réalisés en parallèle d’un processus de rapprochement de l'Agam et de l'Aupa, à partir de la définition d’une « feuille de route pour la métropole ». Cette feuille de route répond, d’une part, à un besoin de coordination des travaux confiés aux deux agences par la Métropole et, d’autre part, à la préfiguration de la future agence d’urbanisme métropolitaine dont la création a été annoncée le 1er janvier 2019.
Une mobilisation des agences à hauteur de 30 % de leur programme
visionS MÉTROPOLitaineS Panorama des visions et projets proposés par plusieurs acteurs de la construction métropolitaine entre 2012 et 2015
MARS 2017
Visions métropolitaines Panorama des visions et projets proposés par plusieurs acteurs de la construction métropolitaine entre 2012 et 2015 Novembre 2015 - 34 pages •
à télécharger sur Agam.org
Les études portent sur l’ensemble du territoire métropolitain et sont ciblées en fonction des atouts et des spécificités des deux agences . Sont bien sûr mobilisées, l'expertise dans le champ de l’aménagement et des politiques urbaines (de toute nature et avec une transversalité des
approches), la permanence des connaissances et des réflexions menées par chacune des agences sur leur territoire d’intervention et, depuis plusieurs années, sur l’ensemble de l’espace métropolitain, l'articulation des différentes échelles territoriales (communes, conseils de territoire, Métropole, Région), aussi bien entre elles qu'avec les autres acteurs de la Métropole, et enfin, la pédagogie en matière de prospective sur de nouvelles problématiques et des modes de faire innovants. La feuille de route intègre également une contribution forte des agences aux principaux chantiers conduits par la Métropole sur ses compétences clés . Il s'agit du projet métropolitain bien sûr, mais aussi du SCoT, de l'Agenda de la mobilité et de l’économie, des différents schémas économiques, du PLH, etc. Sur ces bases, la mobilisation des deux agences au service de la Métropole a représente en 2016 plus de 30 % de leur programme de travail et avoisinera près de 50 % en 2017.
MÉTROPOLE PRATIQUE
Comprendre les compétences d’Aix-Marseille-Provence La création de la Métropole en tant qu’établissement public de coopération intercommunale à statut particulier, a constitué une étape supplémentaire dans la décentralisation et l’organisation territoriale. Les carnets "Métropole pratique" présentent de manière pédagogique les compétences d’Aix-MarseilleProvence, leur calendrier de mise en œuvre, ainsi que les acteurs concernés. Ils explicitent différents champs de l’action territoriale : la planification, l’économie, la mobilité, l’environnement, l’habitat, la politique de la ville et le projet métropolitain.
projet métropolitain
MÉTROPOLE PRATIQUE Comprendre l’élaboration du projet d’Aix-Marseille-Provence
projet métropolitain
1 habitat
planification
mobilité
économie
politique de la ville
environnement
Agam • rapport d'activités 2016 • 11
ESPACE MÉTROPOLITAIN
juin 2016
OBSERVER POUR AGIR
aix-marseille-provence
comprendre l’espace métropolitain atlas cartographique -
version augmentée
Comprendre l'espace métropolitain Atlas cartographique version augmentée Juin 2016 - 150 pages •
à télécharger sur Agam.org
Inédit sur le territoire, Spot Habitat a vocation à être décliné sur d'autres thématiques en 2017
12 • Agam • rapport d'activités 2016
L'Agam poursuit sa mission d'observation de l'espace métropolitain, avec la réactualisation de son atlas et la mise en ligne d'un nouvel outil inédit de cartographies interactives, en collaboration avec l'Aupa.
E
n juin 2016, l'agence a publié une version augmentée de l’atlas métropolitain dont la première édition datait de l’automne 2014. Document de référence permettant de décrire les composantes du territoire, l'atlas comporte en tout 77 cartes commentées dont une quinzaine de cartes supplémentaires qui enrichissent la connaissance des sept grandes thématiques abordées : territoire, population, économie, habitat, déplacements, environnement et équipements. Parmi les nouvelles cartes, signalons celles réalisées sur le littoral, la structure de la population (catégories socioprofessionnelles, retraités), le foncier économique, la filière logistique, le parc privé potentiellement indigne, la qualité de l’air… Avec ce document, l'Agam entend mettre à disposition des éléments d’information permettant d’offrir une représentation objective d’un territoire qui ne soit ni mentale, ni nostalgique, ni erronée.
Avec SPOT, un nouvel accès à la donnée ! Après la publication de son atlas métropolitain, l’Agam a souhaité faciliter l’accès à l’ensemble de ses données géographiques et intégrer une dimension interactive plus « ludique » pour les consulter. A partir du logiciel Arcgis, les équipes techniques de l'agence ont mis en place un nouvel outil en ligne, dynamique et interactif d’observation à l’échelle d’Aix-Marseille-Provence. En collaboration avec l’Aupa, l’application cartographique des agences, intitulées SPOT – pour écosystème partenarial d’observation des territoires – permet d’explorer au travers de plusieurs indicateurs les grandes problématiques territoriales. La dimension interactive des cartes permet également d’accéder à des tableaux de bord dynamiques intégrant un plus grand nombre d’indicateurs, toujours structurés par grands thèmes à plusieurs échelles métropolitaines, comparables entre elles. Actualisés régulièrement, ces indicateurs constituent un panorama non exhaustif des données mobilisées par les agences pour mener à bien leurs missions d’observation, de suivi et de prospective territoriale. SPOT est destiné aux institutions partenaires des agences mais est également accessible au grand public depuis leurs sites internet respectifs. Ces outils ont vocation à être actualisés régulièrement. Lancé en janvier 2016, l’habitat constitue une première brique. SPOT sera progressivement et régulièrement développé sur l’ensemble des thèmes d’observation et enrichi pour intégrer de nouvelles sources de données et fonctionnalités courant 2017.
MÉTROPOLE
ENJEUX MÉTROPOLITAINS
LES TROIS PILIERS D’UN AMÉNAGEMENT VÉRITABLEMENT ''SOUTENABLE'' Depuis deux ans, l'Agam étudie les domaines clés qui pourraient focaliser les potentialités de la Métropole. Trois choix stratégiques semblent essentiels pour mener à bien un développement harmonieux du territoire. Elle a décidé de les développer dans des publications spécifiques.
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'Agam a voulu mettre l'accent sur les grands enjeux transversaux du projet métropolitain en identifiant trois sujets primordiaux qu'elle considère comme les trois piliers d'un aménagement véritablement soutenable. Elle prépare la publication de documents qui détaillent les contours de ces trois préoccupations majeures.
Valoriser les ressources alimentaires du territoire : espace producteur sur le marché d'Aubagne
''Un autre développement possible pour la métropole''
"Réinvestir l’urbain" Ce document est un plaidoyer pour la réorientation du développement urbain sur les centres-villes. Cette réorientation est cruciale car elle représente la seule vraie alternative à l’étalement urbain. La métropole Aix-Marseille-Provence se distingue par une structure multipolaire qui a jusqu'à présent favorisé l'étalement urbain. Aujourd’hui, plus de la moitié de la population et des emplois de la métropole sont localisés en dehors des centres-villes. Cela accentue les difficultés du territoire liées aux transports, aux encombrements de circulation, à la pollution… Mais cette multipolarité peut aussi être un atout : il n'y a pas ici un seul centre-ville comme dans la plupart des métropoles, mais 92, avec chacun une identité, une ambiance, des possibilités
différentes et complémentaires de se loger ou de se divertir. La préservation et le dynamisme de ces centres urbains devra être une priorité du projet métropolitain. Il s'agira de définir et d'inventer ce que sera la ville de demain, celle qui pourra donner envie aux métropolitains d'y habiter, d’y travailler, ou d’y mettre leurs enfants à l’école. Bien sûr, il n'est pas question de déployer le même niveau de transports ou d’équipements à La Barben comme à Marseille. Mais pour tous, la Métropole doit porter une ambition : recréer des centres-villes animés, propres, agréables à vivre, pourvus d’une offre de transport en commun et en équipements publics de bon niveau, attractifs pour les habitants, capables de porter une part du développement métropolitain en logements et activités, et de se poser en véritable alternative à l’étalement. "Réinvestir l'urbain" propose plusieurs pistes pour enclencher le cercle vertueux du réinvestissement urbain à l’échelle de la métropole.
"Préserver, Valoriser nos ressources" Cette deuxième publication plaide pour un nouveau rapport, plus intégré et plus apaisé, aux exceptionnelles ressources naturelles du territoire en les considérant comme un potentiel extraordinaire en termes de qualité de vie et d’attractivité. En effet, la nature et les ressources naturelles constituent des éléments forts du cadre de vie d’AMP, et elles contribuent largement à son attractivité, aussi bien résidentielle que touristique. En même temps, il faut savoir garder à l'esprit le revers de la médaille. La configuration de « ville dans la nature » a d’importantes conséquences : perturbation du fonctionnement écologique, pressions sur l’activité agricole, et plus largement sur les ressources du territoire. Agam • rapport d'activités 2016 • 13
Regards SOCIÉTÉ MARS 2017 | N°57
Dynamique démographique
Quels enjeux sur la métropole AMP ? La création des métropoles répond à la volonté de l’État de doter ses plus grandes villes d’un cadre d’action conforme au rôle de « moteur » du développement régional qu’il entend leur faire jouer. A ce jour, la France compte quinze métropoles et d’autres projets sont en cours de discussion. Le poids démographique des métropoles nationales est très disparate et s’inscrit dans un rapport de 1 à 35 entre la moins peuplée (Brest, 200 000 habitants) et le Grand Paris (7 millions d’habitants). Avec 1 850 000 habitants, Aix-Marseille-Provence est la plus peuplée des métropoles régionales loin devant la métropole de Lyon (1 354 000 habitants). La dynamique démographique est souvent considérée comme un signe de vitalité et de bonne santé pour les territoires. C’est pour cela que cet indicateur figure toujours en bonne place dans la comparaison de l’attractivité des villes. Celles-ci sont aujourd’hui placées dans une représentation stratégique et concurrentielle où il préférable de disposer d’un « bon » taux de croissance. Comparaison n’est pas raison et il convient de garder une réflexion critique de l’analyse comparative entre territoires. Ainsi, le « bon » taux n’est pas forcément celui qui est le plus élevé. Mais celui qui est le plus approprié aux capacités du territoire afin d’offrir notamment des possibilités d’emploi et des conditions d’habitat et de vie satisfaisantes.
Dynamique démographique Quels enjeux sur la Métropole AMP ? Regards de l'Agam N°57 Mars 2017 - 8 pages •
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Centre de Ressources Métropolitain Lancé fin 2015, le Centre de Ressources Métropolitain (CRM) s’est activé en 2016. L'Agence d’urbanisme de l’Agglomération Marseillaise (Agam) et l’Agence d’urbanisme du Pays d’Aix-Durance (Aupa) animent un partenariat regroupant 13 organismes. Les sessions plénières (deux à trois par an) qui ont eu lieu en 2016 ont été l’occasion de réfléchir ensemble à la vocation de cette démarche partenariale. Au fil des échanges, l’idée première (un centre de ressources mutualisé) a évolué et tend aujourd’hui vers un concept de « mise à réseau » des savoir-faire.
14 • Agam • rapport d'activités 2016
De multiples « symptômes », comme le recul de la biodiversité, la poursuite de la consommation d’espaces agricoles, l'importance grandissante de la pollution, nous alertent sur l’impérieuse nécessité de changer la façon d’aménager et de gérer le territoire. Et il n'est pas uniquement question, même si c'est essentiel, de s’inscrire dans un mode de développement plus respectueux de la planète. Il faut aussi être vigilant pour ne pas « tuer la poule aux œufs d’or », la qualité d'une nature qui fait l'identité et l’attractivité du territoire. A l’échelle d'une mondialisation en surchauffe, il apparaît de plus en plus évident que les métropoles qui réussiront demain seront celles qui seront capables de réussir leurs transitions énergétique et écologique. De ce point de vue, Aix-Marseille-Provence bénéficie d'indéniables atouts : le soleil, le vent, la mer, mais aussi d’importants potentiels d’énergie circulaire avec ses industries, son 1,8 million d’habitants et ses capacités d’innovation. "Préserver, valoriser nos ressources" dresse un panorama de ces potentiels en identifiant des pistes de progrès à partir de ce qui est déjà là.
"Réseaux et systèmes" L’ambition est de montrer comment les réseaux physiques et virtuels métropolitains fonctionnent et construisent les interdépendances territoriales qui fondent une réalité métropolitaine. Cette réalité, qui apparaît comme une évidence pour le réseau des déplacements métropolitains, est moins lisible pour les autres réseaux. "Réseaux et systèmes" s’efforce de décrire six autres écosystèmes métropolitains : espaces naturels, logistiques et portuaire, résidentiel, liens capitalistiques, santé et d’innovation. Ce troisième travail de décryptage fera l'objet d'une série de publications de la collection Regards de l'Agam au cours du deuxième semestre 2017.
MÉTROPOLE
L’INGÉNIERIE TERRITORIALE EN QUÊTE DE NOUVEAUX REPÈRES Dans le contexte de la reconfiguration institutionnelle, l’année 2016 a marqué un tournant pour les acteurs de l’ingénierie territoriale, parmi lesquels les agences d’urbanisme.
et les cultures, et notamment au travers du centre de ressources métropolitain. Ce positionnement, amplifié à l’échelle du grand territoire, complète les politiques de proximité que les agences soutiennent au sein des partenariats avec les communes.
" Le principe de partenariat constitue le cœur et la spécificité de l’action des agences d’urbanisme qui ont constamment cherché à l’enrichir : élargissement géographique aux agglomérations moyennes et territoires périurbains, voire ruraux, élargissement aux grandes échelles avec les régions et les départements, ouverture à la diversité des acteurs territoriaux et urbains."
50e regards Pour le 50e numéro de sa collection Regards, l’Agam a choisi de dresser un état des lieux des outils qui conseillent et accompagnent les pouvoirs publics, à l’heure de la naissance d’Aix-Marseille-Provence, de la montée en puissance du Conseil Régional et du repositionnement du Conseil Départemental 13. Cette édition formule, en outre, une série de réflexions sur l’évolution des statuts et les positionnements des acteurs du territoire, dont les agences d’urbanisme.
JUIN 2016 : N°50 TERRITOIRES
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© Agam
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es lois qui ont réformé l'organisation territoriale ont participé à dessiner un binôme fort autour de la Métropole et du Conseil régional en matière d’aménagement et de développement économique. Les structures d’ingénierie se recomposent autour de ces deux échelles. L’État a identifié les agences d’urbanisme comme « les acteurs de la promotion et de la mise en œuvre du nouveau cadre législatif de l’action territoriale ». Elles sont chargées d’accompagner les territoires dans l’évolution de leurs actions. Pour ce faire, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, et pour accompagner l’action régionale, les quatre agences ont mutualisé leurs moyens au sein d’un réseau. A l’échelle d’Aix-Marseille-Provence, les deux agences d’urbanisme existantes se retrouvent face à une transformation de taille, avec la fusion de six EPCI, et de nature des missions, avec des compétences désormais métropolitaines. Pour accompagner la mise en place institutionnelle de la Métropole, elles développent en premier lieu la valorisation des savoirs (atlas métropolitain), la prospective à grande échelle et la pédagogie par les Métropoles pratiques. Par ailleurs, dès 2016, elles ont restructuré leur rôle d’interface entre les partenaires, les échelles
Ingénierie territoriale
En quête de nouveaux repères ÉDITO L’acte 3 de la décentralisation a profondément redéfini le cadre de l’action et de l’organisation territoriales avec de puissantes évolutions notamment à l’échelle des métropoles qui se voient dotées de compétences élargies. La redistribution des cartes entre les niveaux territoriaux décentralisés, la poursuite de la réflexion de l’État sur le format de ses missions et la géographie de son organisation déconcentrée, conjuguées au maintien d’un cadre financier contraint militent pour ouvrir un nouveau chantier sur les besoins en ingénierie territoriale avec une organisation davantage mutualisée. L’agence d’urbanisme est un outil très adapté pour répondre aux demandes croisées des différents niveaux territoriaux : capacité de travail en transversalité et dans un partenariat ouvert, aptitude à articuler les échelles, appétence pour l’innovation, ancrage historique sur les territoires. La création de la Métropole Aix-MarseilleProvence marque le début d’un processus de recomposition auquel l’Agam entend prendre une part active en inscrivant son action dans une logique de réseau et de bouquet d’ingénierie˝ associant d’autres structures.
Les stratégies de développement des territoires intègrent en permanence des objectifs et des actions définis à des échelles différentes portés par plusieurs acteurs. L’efficacité de ces démarches et l’émergence de ces projets sont alors conditionnées par la capacité des acteurs publics, parapublics et privés à travailler ensemble. Ce partenariat d’institutions (État, communes, départements, régions, intercommunalités) a permis de développer et organiser des structures d’ingénierie de formes et statuts variés. Dans ce 50e Regards, l’Agam met en lumière ces outils qui conseillent et accompagnent les pouvoirs publics. Plus précisément, elle a choisi de s’intéresser à l’ingénierie territoriale parapublique, ici entendue comme l’ensemble des organismes qui participent à la préparation, au suivi des politiques publiques et des actions territoriales, hors services des collectivités, de l’État et bureaux d’études privés. Cette production dresse un état des lieux et tente d’identifier les perspectives d’évolution à l’heure de la naissance d’Aix-Marseille-Provence, de la montée en puissance du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur et de la redéfinition du rôle du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône. La question de l’ingénierie émerge il y a plus de trente ans avec la décentralisation alors que les collectivités locales souhaitent disposer de moyens propres et autonomes pour maîtriser leur développement. Experts ? Nébuleuse ? Partenaires ?… Les termes et les regards portés sur ces organismes sont pluriels et évolutifs. Aujourd’hui, alors que les territoires font face à une profonde réorganisation politique et administrative, qui sontils ? Dans un contexte de rationalisation globale des dépenses publiques, comment s’organisent-ils et à quels défis font-ils face ?
Ingénierie territoriale En quête de nouveaux repères Regards de l'Agam N°50 Juin 2016 - 8 pages •
Jean ROTTNER Président de la Fnau à télécharger sur Agam.org
Agam • rapport d'activités 2016 • 15
PLANIFICATION ET PROJET URBAIN
Repenser la ville pour demain
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a planification a toujours été au cœur du travail des agences d'urbanisme. Qu'il s'agisse d'un grand projet urbain, de la recomposition d'un quartier ou de l'harmonisation d'un noyau villageois, l'Agam est au service de tous les acteurs du territoire pour repenser les modalités du développement urbain et le planifier dans le temps. Avec des outils renouvelés, notamment par les moyens du numérique, la mission de base reste la même, l'assistance aux élus pour leur offrir des conditions optimales de prise de décision.
16 • Agam • rapport d'activités 2016
PLANIFICATION ET PROJET URBAIN
CENTRE-VILLE D’AUBAGNE
COMMENT ENGAGER UN GRAND PROJET URBAIN ? La ville d’Aubagne a lancé une réflexion spécifique sur son centre-ville avec pour objectif de lui donner une nouvelle impulsion et de promouvoir un développement urbain raisonné et équilibré.
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dentifiés au PADD, le réaménagement et la redynamisation du centre-ville d’Aubagne apparaissent comme le pivot du développement de la ville. Ce réaménagement comporte par conséquent plusieurs facettes et concerne des projets multiples, comme la requalification des grands espaces publics, l'identification de zones de projet urbain et de nouvelles programmations, ainsi que la redynamisation de l’activité commerciale à travers, entre autres, le développement d’une galerie commerciale à ciel ouvert sur le cours Barthélémy ou le renouvellement du complexe du Bras d’Or. La spatialisation de ces différents projets permet de mettre en évidence la manière dont ils s’articulent entre eux ainsi que leurs manières de dialoguer avec l’environnement urbain existant.
ARTICULER LES GRANDS PROJETS DU CENTRE-VILLE
RENOUVELER L’ATTRACTIVITÉ DU CENTRE Le plan guide élaboré par l’Agam s’appuie sur deux enjeux fondamentaux : la mobilité et l'économie. Le pôle d’échanges multimodal se distingue tout de suite comme un équipement pivot dans cette stratégie de revitalisation du centre-ville. Par sa position centrale et sa très bonne desserte (TER, Val-Tram et Chronobus), il constitue la principale porte d’entrée piétonne du centre-ville. On accentue donc le côté apaisé et agréable de cette zone en limitant la voiture en son centre et en étudiant l'introduction d'un partage multimodal de la voie favorable aux modes doux. Malgré les moyens déployés pour rendre les commerces plus accessibles et mieux desservis, les objectifs de redynamisation de ce type de commerce ne peuvent être atteints sans un
La constitution d’un plan guide sur le centre-ville d’Aubagne est l’opportunité d’appréhender ce territoire urbain à travers des entrées thématiques variées telles que la mobilité, l'économie, le patrimoine, l'espace public, la trame verte ou tout simplement la problématique de site de projets urbains. Croiser ces thématiques complémentaires permet de mettre en cohérence un projet global pour ce centre-ville.
4 000 EMPLOIS À AUBAGNE DANS LE CENTRE-VILLE ET SA PÉRIPHÉRIE IMMÉDIATE
Nov.2016 APPROBATION DU PLU D'AUBAGNE
nombre d’usagers plus important. Il faut donc attirer plus de personnes au centre. Dans ce but, mieux vaut permettre qu'un plus grand nombre travaille sur le centre plutôt que de favoriser le passage. Alors que la tendance est à la sortie du tertiaire des zones industrielles pour une meilleure mixité, il semble opportun d’accueillir ici du tertiaire en centre-ville apportant une activité constante et participant à la vie urbaine et économique du centre. De ce fait se pose la question cruciale de l'emploi. Comment remettre de l’emploi en centre-ville ?
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"La présence du pôle multimodal et les perspectives de développement en immobilier d'entreprise sont des atouts pour une stratégie de réinvestissement économique du centre"
Perspective du Cours Barthélémy à Aubagne Agam • rapport d'activités 2016 • 17
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Quel type d’emploi est approprié ? Indéniablement, la présence du pôle multimodal proche et les perspectives de développement en immobilier d’entreprise à proximité sont des atouts sur lesquels s’appuyer pour bâtir une stratégie de réinvestissement économique du centre. Le plan guide s’appuie également sur un autre sujet fondamental : la ville héritée à travers son contexte paysager, son héritage patrimonial et ses espaces publics.
Ce travail sur les espaces publics est l’occasion de renforcer la diversité de la trame verte en maillant le centre-ville de végétal et d’affirmer la présence de l’eau par la mise en valeur de l’Huveaune qui le traverse. Dans le centre ancien, la valorisation de la qualité du patrimoine bâti doit passer par une mise en lumière adaptée et par l’aménagement de parcours touristiques spécifiques. Par ailleurs, les cadrages sur le grand paysage, toujours présent en second plan, la mémoire du parcellaire, l'homogénéité des formes urbaines et l'unité des façades anciennes sont autant de supports pour garantir un projet urbain d'ensemble harmonieux et de qualité.
PRENDRE APPUI SUR LA VILLE Héritée Pour requalifier son centre historique, la ville d'Aubagne peut en effet s'appuyer sur les caractéristiques de son cadre urbain. Elle a l'opportunité, peu commune, de mettre en relation quatre grands espaces ouverts — l'esplanade Charles de Gaulle et les cours Voltaire, Maréchal Foch et Barthélémy — et de créer un vaste espace public continu entre deux parcs urbains, l’îlot des Berges à l’ouest et le Parc Mésonès à l’est.
"Le travail sur le plan-guide a conforté le potentiel et mis en évidence les forces du centre-ville, permettant à Aubagne de jouer son rôle de ville-centre et de cinquième ville du département. C’est aussi une façon de mettre en place, sur la durée, une logique d’animation et de suivi avec tous les acteurs." Jean-Marc BONINO Directeur général adjoint en charge de l’aménagement et de la gestion du patrimoine de la ville d’Aubagne
Un projet urbain fondé sur une démarche partenariale Les réflexions menées sur le centre-ville d’Aubagne sont le résultat d’un étroit partenariat entre les services techniques de la ville d’Aubagne et l’Agam. A l’occasion d’ateliers thématiques, les techniciens de la ville, ceux de l'Agam et des experts en leur domaine ou d’horizons différents ont pu croiser les approches, transmettre leur expérience, dresser un état des lieux, et construire des propositions réalistes qui traduisent de réelles ambitions tout en s’inscrivant dans la dynamique impulsée par le projet municipal. L’Agam a ensuite spatialisé et formalisé sur un plan guide du centre les grands éléments de projet identifiés. Ce plan guide renseigné par des thématiques diverses (mobilité, économie, espace public…) permettra d’avoir une vision claire et communicante des différents projets, de leur programme, et de la manière dont on peut les articuler entre eux ou les faire dialoguer avec l’environnement urbain existant. Il servira de référence pour les actions futures et les études à mener pour confirmer, compléter et mener à bien les grands projets de demain. 18 • Agam • rapport d'activités 2016
PLANIFICATION ET PROJET URBAIN
PLUI DE MARSEILLE-PROVENCE LE CHANTIER RÉGLEMENTAIRE EST DÉJÀ BIEN AVANCÉ Le chantier réglementaire dans l'élaboration du PLUi de Marseille Provence a été marqué par des avancées décisives au cours de l’année écoulée. Plusieurs défis majeurs ont été progressivement relevés.
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ans le cadre de l'élaboration du PLUi (Plan local d'urbanisme intercommunal), les missions confiées à l’Agam, en lien étroit avec les équipes techniques de Marseille Provence, concernaient à la fois le fond et la forme des règlements écrits et graphiques. Elles s’apparentaient à une vraie gageure. En effet, il s’agissait à la fois d’harmoniser les zonages des 18 communes du territoire et, en même temps, d’en réduire le nombre tout en préservant leurs particularités communales. L’objectif a été atteint : le projet de zonage, livré en décembre 2016, comprenait une centaine de zones contre 450 au lancement du PLUi.
"mieux prendre en compte les formes urbaines et les sensibilités paysagères existantes" Cet effort de rationalisation s’est accompagné d’une vraie réflexion de fond. Son ambition : mettre en place des dispositions réglementaires qui incitent les acteurs de la construction à mieux prendre en compte les formes urbaines et les sensibilités paysagères existantes. Dans cette perspective, la première version du règlement écrit, élaborée par l’Agam, a été alimentée par les nombreuses analyses et études produites par les architectes de l’agence.
mieux encadrer les projets Pour mieux répondre à l’ambition majeure du PLUi, relative à la bonne insertion des projets dans leur contexte, les équipes de l’Agam ont également conçu une Orientation d’Aménagement et de Programmation multisite dont les prescriptions et recommandations s’appliquent, en lien avec le règlement, à l’ensemble des zonages à dominante résidentielle des 18 communes. La conception de cet outil a été favorisée par les nouvelles dispositions du Code de
l’urbanisme. Celles-ci prévoient en effet que les OAP se substituent au règlement ou le complètent. L’enjeu est simple : éviter la production de formes urbaines qui ne sont que l’application volumétrique et mathématique de la règle. C’est pourquoi l’OAP énonce des prescriptions complémentaires qui doivent faciliter l’expression d’un parti architectural en réponse au contexte urbain et paysager. Plus concrètement, comment s’articulent les deux outils ? Il appartient au règlement d’énoncer « ce que l’on ne peut pas faire », par exemple dépasser une hauteur de 16 m ou encore une emprise au sol de 30 % dans certains secteurs. Quant aux dispositions de l’OAP, elles précisent quelques grands principes et objectifs qualitatifs que les pétitionnaires devront atteindre (selon le contexte du projet précisé dans l’OAP) dans l’enveloppe constructible définie par le règlement. Pourquoi avoir intégré de telles dispositions complémentaires dans l’OAP et non dans le règlement ? Le règlement s’impose au pétitionnaire selon un principe de conformité. A contrario de l’OAP, qui est opposable aux autorisations du droit des sols selon un principe de compatibilité. Ce principe offre une souplesse très précieuse qui peut bénéficier aux collectivités comme aux porteurs de projet. Parallèlement à l’élaboration de cette OAP multisite, l’Agam a pris en charge la production de plus de 25 Orientations d’Aménagement Sectorielles sur différents secteurs (Marseille, Ceyreste, Septèmes…) singularisés par des enjeux majeurs.
Groupe de travail avec les maires de Marseille Provence, les équipes de la Métropole et l'Agam sur les espaces boisés classés en avril 2017
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ORIENTATIONS D'AMÉNAGEMENT SECTORIELLES PRISES EN CHARGE PAR L'AGAM
JUIN
2018 L'ARRÊT DU PROJET DE PLUi
Et 2017 ? L’année 2017 sera quant à elle consacrée à l’ajustement progressif du zonage, du règlement et des OAP. L’écriture du rapport de présentation sera engagée de façon simultanée. Cette séquence sera ponctuée par de multiples réunions publiques programmées en fin d’année. Ces différentes étapes nous amèneront à un arrêt du projet de PLUi en juin 2018. Agam • rapport d'activités 2016 • 19
AVAP de Marseille L’AVAP (Aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine) qui va se substituer aux ZPPAUP (Zones de protection du patrimoine architectural urbain et paysager) propose un nouveau dispositif patrimonial et un projet global pour le centre historique. En 2016, dans le cadre du groupe de travail technique qui associait le bureau d’études mandataire, la Ville, la Métropole, l’UDAP 13 et l’Agam, l’écriture du règlement et sa traduction graphique ont constitué l’aboutissement d’une longue élaboration collective à laquelle l’agence a activement contribué.
RENCONTRES DE L’AGAM UN NOUVEL ÉLAN ÉCONOMIQUE POUR LE CENTRE-VILLE En avril 2016, les "Rencontres" se sont penchées sur le futur économique du centre-ville de Marseille. Leviers immobiliers, développement du numérique, semblent des pistes à privilégier.
Living Lab Canebière Dans la continuité de ses réflexions sur l’économie du centre-ville, l’Agam a accueilli la première restitution de l’étude « Living Lab Canebière », pilotée par le Conseil général et la Mairie du 1/7. Professionnels des nouveaux lieux de l’innovation (Lab, Co-working) mais aussi animateurs de réseaux, startupers et collectivités, ont échangé sur leurs visions du développement économique pour le centre-ville de Marseille.
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résidées par Laure-Agnès Caradec, les Rencontres de l'Agam se sont tenues le mardi 19 avril 2016 à l'espace Montévidéo, lieu d'expérimentation artistique situé dans le centre-ville de Marseille. Dans la continuité d'un diagnostic réalisé en 2015, l’Agam a souhaité, lors de ces Rencontres, partager ses réflexions sur les leviers d’actions immobiliers à mettre en œuvre pour renouveler l’identité économique du centre-ville de Marseille et miser sur le numérique, secteur porteur pour l’emploi.
De nombreuses initiatives et projets ont été présentés par des experts, invités et autres acteurs venus assister à ce colloque. Léthicia Rancurel, à la tête de la structure atypique Tuba à Lyon est venue notamment faire part de son expérience tandis que Jean-Philippe Hanff, directeur général adjoint chargé du développement économique pour le Territoire Marseille-Provence, a expliqué les lignes du futur économique de ce cœur métropolitain qu’est le centre-ville de Marseille.
CENTRE-VILLE ASSURER UNE COHÉRENCE DES ACTIONS
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’ensemble des services concernés de la Ville de Marseille et de la Métropole Aix-Marseille-Provence ont lancé conjointement, au début de l’année 2017, la démarche Ambition Centre-Ville. L'objectif est d’assurer une cohérence globale aux actions en abordant de front l’ensemble des problématiques qui empêchent encore le cœur de ville de devenir un lieu d’exception emblématique, attractif et qualitatif, malgré de gros investissements déjà entrepris : tramway, Vieux-Port, rue de La République, opération Grand centre-ville… L’attractivité retrouvée du centre reposera en priorité sur un mieux-vivre partagé grâce à des condi-
20 • Agam • rapport d'activités 2016
tions de sécurité et de propreté renforcées pour tous. Les actions sont prévues autour de trois axes majeurs, avec des objectifs coordonnés sur trois mois, sur un an et sur trois ans : requalification et apaisement de l’espace public, réhabilitation de l’habitat, revitalisation de l’activité économique. Cette démarche associe les compétences des acteurs du monde économique, sociologique ou culturel, et s’appuie aussi sur l’engagement du monde associatif, des usagers et des habitants du centre-ville. L’Agam est notamment chargée d’animer des ateliers de travail sur les problématiques de mobilité.
Comment promouvoir les modes actifs en centre-ville ? Thème du workshop mobilité organisé par l'Agam en mai 2017
PLANIFICATION ET PROJET URBAIN
ESTAQUE MARITIME UN PLAN DE DÉVELOPPEMENT POUR SAUMATY ET LA LAVE L'agence a étudié les conditions optimales pour développer et favoriser des implantations nouvelles sur les deux sites, y compris la création d'un pôle de loisirs sur la Lave.
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ans le cadre de la Charte VillePort, l’Agam a réalisé une étude d'accompagnement du projet Estaque-Maritime mené conjointement par la Métropole AMP, le Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) et la Ville de Marseille. Ce projet prévoit l'implantation de nouvelles activités d'innovation industrielle, maritimes et portuaires, sur les sites de Saumaty et de la Lave ainsi que la création d'un pôle de loisirs sur ce dernier. Cette étude a permis d'identifier les apports et impacts du projet mais éga-
lement de proposer des actions complémentaires pour accompagner sa réalisation et ainsi prolonger la nouvelle dynamique urbaine créée. Si le projet global offre effectivement l'opportunité de renforcer la centralité du noyau villageois de l'Estaque et de redessiner une nouvelle façade maritime, il est important de bien prendre en compte les caractéristiques d'accessibilité de chaque site. L'Agam a poursuivi son intervention en déterminant les conditions d'une implantation pérenne de l'entreprise Subsea Tech, présente sur le site de la Lave depuis plusieurs années déjà.
40 000 m2 DE TERRAIN À VALORISER DANS LE CADRE DU PROJET ESTAQUE MARITIME
L’ESTAQUE PLAGE REGAGNER LE LARGE…
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e GPMM en 2016 a demandé à l’Agam de mener une réflexion et de faire des propositions d’aménagement sur l’interface physique entre le port et le centre-ville de l’Estaque. La démarche vise à améliorer les relations physiques, fonctionnelles et visuelles entre le port et le village, entre espaces dédiés à la plaisance et espaces publics du noyau villageois. L'Agam envisage également la production de plans et d’éléments graphiques et visuels pour nourrir les échanges entre le GPMM et les divers acteurs concernés. La mer si proche semble pourtant ici très lointaine. Le phénomène est lié à l’omniprésence de la voiture et du mobilier urbain qui coupent la relation visuelle, du village avec le port. Cet effet de frontière a contribué à isoler ce charmant
village de son rivage. Un village inscrit par ailleurs dans un site exceptionnel, internationalement connu à travers les toiles des grands peintres qui y ont vécu. Parler d’espaces publics sur l’Estaque et développer une interface harmonieuse entre le port et la ville nécessite de repenser tout d’abord le plan d’eau afin de générer une interface portuaire harmonieuse qui respecte les besoins de chacun. Il s’agit également de redonner les quais à la population pour contempler entre autres le spectacle des jouteurs. Cela suggère une réappropriation et un réinvestissement de l’espace public. L’Agam s’est attachée à apporter des réponses à toutes ces questions pour que ce noyau villageois retrouve son lustre originel en harmonie avec les pratiques locales.
Charte ville-port La Charte Ville-Port a pour objectif de renforcer l’articulation entre les stratégies portuaires et les stratégies territoriales pour permettre un développement équilibré et conjugué de la ville et du port. L'agence accompagne ses partenaires dans les réflexions engagées et dans leur volonté d'élaborer un masterplan.
Agam • rapport d'activités 2016 • 21
CITÉ RADIEUSE UN PROJET D'ENSEMBLE POUR LE QUARTIER La Ville de Marseille a lancé au printemps 2016 une consultation pour définir un projet de recomposition urbaine autour de la cité radieuse.
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vec le classement à l'Unesco de l’œuvre du Corbusier, l'urbanisation dans ce secteur de la ville ne peut plus se faire au coup par coup et il est nécessaire d'imaginer un projet d'ensemble. Autour de la Cité Radieuse, la séquence urbaine est la plus hétérogène du boulevard Michelet et l’Agam a mobilisé ses données urbaines pour mener une analyse multi thématique. Ce secteur juxtapose de l'habitat individuel, de l'habitat collectif, mais également de grandes emprises d'activités économiques (Peugeot, Casino et Squash) identifiées, au regard du contexte urbain et du cadre réglementaire, comme des zones de foncier mutable à court
terme. Incluant la question de l’impact sur les équipements scolaires, l'Agam a cherché à identifier les atouts et les menaces de ce secteur voué à une transformation et une densification radicale. L’étude menée évoque le choix des formes urbaines, l’évaluation des bonnes densités, l’écriture architecturale, ainsi que le parti paysager qui sont des enjeux cruciaux pour le développement du quartier. Elle recense les enjeux incontournables et préfigure les grands principes de développement qui pourront alimenter le cahier des charges de la future consultation mais aussi accompagner l’équipe lauréate dans ses réflexions.
QUEL PROJET DE VILLE POUR LA PENNE-SUR-HUVEAUNE ? Confrontée à des enjeux urbains et réglementaires, la commune de La Penne-sur-Huveaune a confié à l’Agam l’élaboration de la définition de son projet de ville, une vision pour les 15 prochaines années.
D
ans le contexte de la loi ALUR et de l’application du Règlement National d’Urbanisme (RNU), la commune de la Penne-sur-Huveaune a décidé d’engager la révision de son POS, considéré comme caduc. Outre la nécessité de faire face à cette contrainte réglementaire, cette révision est l’occasion de porter une véritable réflexion transversale sur l’avenir du territoire communal et de son positionnement au sein de l’espace métropolitain. Le diagnostic a mis en évidence les enjeux du projet de ville. Il a notamment mis l’accent sur certaines évolutions récentes qui posent des questions auxquelles le projet devra apporter des réponses. Les problématiques soulevées, entre autres, tournent autour de la di-
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minution et du vieillissement de la population, des nuisances de tous ordres ou des espaces publics à revaloriser. En même temps, les atouts sont bien présents sur la commune : un environnement et des paysages de grande valeur, une bonne desserte routière, la présence de la gare à valoriser, des équipements publics nombreux et de qualité. Fort de ce constat, le projet de ville élaboré par l’Agam décline des orientations fines pour les sites à enjeux identifiés, afin de garantir l'attractivité et la qualité résidentielle, deux éléments forts pour l’avenir de ce territoire. Le futur PLU qui exprimera le projet de ville, sera élaboré en 2017-2018 en partenariat avec la commune, la Métropole et l’Agam.
Berge de l'Huveaune, centre-ville de La Penne-sur-Huveaune
PLANIFICATION ET PROJET URBAIN
PLU HORS MARSEILLE L'Agam est intervenue, à la demande des municipalités, sur plusieurs projets d'aménagement dans les communes autour de Marseille.
Le Rove
Septèmes-les-vallons
Dans le cadre de la modification n°5 du PLU du Rove, la commune et la Métropole ont sollicité l’Agam pour élaborer une OAP sur le site du Douard. A l’entrée ouest du village, au contact d'un rondpoint, ce site de 4 hectares est occupé par une entreprise qui souhaite développer son activité. L’objectif de l’OAP est d’embellir l’entrée de ville, en veillant à la qualité d’insertion du projet dans son contexte urbain, en tenant compte du risque inondation et en repensant globalement les accès pour les sécuriser.
La ville de Septèmes souhaite investir sa friche industrielle pour y développer un éco-quartier. La situation et la superficie de cette friche constituent de précieux atouts pour la redynamisation du centre-ville. L’Agam a travaillé en association avec la commune à la définition d’un schéma d’aménagement qui pose des principes relatifs à l’intégration au tissu existant et à la programmation urbaine envisageable sur le site. Ce schéma sera traduit dans le futur PLUi sous la forme d’une OAP.
CARRY-LE-ROUET
CEYRESTE
En répondant à la demande des élus de la mairie de Carry-le-Rouet de réaliser un grand équipement, l’Agam a ouvert de nouvelles perspectives à la commune. Le projet était initialement voué à accueillir des services municipaux. L'étude de l’Agam a fait apparaître l’opportunité d’une opération mixte, incluant des logements et un parking public. Dans la logique de ce projet à vocation plurielle, l’étude, inspirée des premières intentions, a permis de réinterroger la dynamique urbaine du centre-ville de la commune, qui est assurément l’un des principaux enjeux de la nouvelle équipe municipale. La nature des liens à nouer entre le centre-ville et le port a par ailleurs été repensée.
Les perspectives d’évolution modérées de la commune de Ceyreste et les enjeux de préservation de son environnement encouragent à la maitrise du développement résidentiel et au renouvellement urbain, au sein de tissus déjà constitués.
Le futur quartier de Septèmes-les-Vallons s"inscrira dans la continuité du centre-ville à l'interface de la ville et de la nature.
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Entretien L’Agam a étudié les potentiels de développement urbain pour l’habitat sur deux secteurs peu occupés à proximité du village. Dans un environnement pavillonnaire, le projet vise à concilier des objectifs de production de logements et une bonne intégration paysagère et urbaine.
Ensuès-la-redonne Un secteur d'environ 12,6 hectares déjà en partie habité a été identifié par la ville d’Ensuès la Redonne comme zone potentielle d’urbanisation. Le site Val de Ricard conjugue en effet des enjeux de structuration du paysage d’entrée de ville et d’urbanisation dans la continuité des espaces urbanisés existants (centre ancien, commerces de proximité et équipements structurants). L’Agam, en collaboration avec la Métropole AMP et le promoteur, a souhaité, à travers une OAP, anticiper l’évolution du quartier. La zone d’extension du Val de Ricard devra s'inscrire dans un cadre environnemental de qualité, au regard de la proximité avec le Massif de la Nerthe. L'objectif de la commune est de créer des conditions de qualité de vie optimale pour faciliter l’accueil, à l’horizon 2030, d’environ 400 habitants et la production de près de 150 logements, dont 30% de logements sociaux.
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Michel Illac Maire d'Ensuès-la-Redonne Conseiller métropolitain
''L'INTÉGRATION DU QUARTIER DANS LA VILLE EN TENANT COMPTE DE L'ENVIRONNEMENT'' Comment ce quartier a-t-il émergé ? Le nouveau quartier Val de Ricard répond à une demande réelle de logements et offre un large choix pour répondre aux besoins de tous : à la fois des logements en accession à la propriété et des logements locatifs sociaux qui constituent ainsi la richesse de ce nouveau quartier. Nous avions déjà développé ce secteur avec de nombreux équipements de proximité, parce qu'il est aussi notre entrée de ville à l’ouest du village. Nous trouvions donc naturel d’y constuire des logements et de favoriser le développement résidentiel.
Quelles étaient vos attentes pour intégrer ce nouveau quartier au village ? Des phases de concertation avec la population ont accompagné en amont les réflexions. Le but était de partager et d’échanger autour des attentes des habitants. Les questions d’intégration paysagère et de circulation ont pris également une grande place dans les discussions et les prescriptions faites sur le quartier. En effet, ce site est proche du massif de la Nerthe et s’inscrit dans un cadre environnemental de qualité qui demande à prendre en compte les risques liés au ruissellement pluvial et aux incendies. Par ailleurs, il a semblé important de considérer la connexion du Val de Ricard avec le reste de la commune et de travailler aussi bien sur les rues qui le desservent que sur des cheminements piétons ou cyclables au cœur même du quartier.
Quel a été l’apport de l’Agam ? Une vision d’ensemble sur le projet était essentielle pour le rendre cohérent avec les espaces urbanisés existants. L’accompagnement de l’Agam a agi dans ce sens et s’est traduit par la réalisation d’une orientation d'aménagement et de programmation (OAP) dans le cadre d’une modification du PLU. Cet outil prescripteur a participé à la qualification et la valorisation du quartier dans son environnement. L’Agam s’est appuyée sur ce document pour mieux dialoguer avec le promoteur et la population, ce qui a été très constructif.
PLANIFICATION ET PROJET URBAIN
LA VULNÉRABILITÉ DES CENTRES ANCIENS La Région, en partenariat avec les agences d'urbanisme, a mené une enquête sur le degré de vulnérabilité de cent centres-villes anciens. Un diagnostic très fin qui a nécessité la création de nouveaux indicateurs.
L
a question de la dévitalisation des centres anciens est devenue ces dernières années une réelle préoccupation des communes, y compris au plan national. Diverses démarches ont été engagées pour favoriser la redynamisation des centres-villes dont la plus opérationnelle est celle initiée par la Caisse des Dépôts (CDC), baptisées « centre-ville de demain ». En préalable à la mise en place de ces conventions, la Caisse des Dépôts demande aux villes intéressées d'avoir une réflexion sur la situation de leur centre et autour de l’urbanisme commercial à l’échelle de leur bassin de vie.
état des lieux des forces et des faiblessses La Région, en partenariat avec les agences d’urbanisme, a été la première à établir un diagnostic des centres anciens à une vaste échelle puisqu’il concerne cent communes sur le territoire régional. Le panel de ces communes intègre toutes les polarités identifiées par le SRADDT (une soixantaine de communes), plus une quarantaine de communes qui sont, soit « chef de file » d’une intercommunalité, soit des villes secondaires. Ne figurent pas dans l’étude les cinq grandes villes de la région : Marseille, Nice, Toulon, Aix-en-Provence et Avignon. L’état des lieux des centres-villes suppose d’avoir au préalable une connaissance des forces et faiblesses de chaque commune. C’est pourquoi, elles ont été analysées et comparées entre elles à travers trois dimensions : l’attractivité, le dynamisme et les fragilités. Chaque
"Les communes ont été analysées et comparées entre elles à travers trois dimensions : l’attractivité, le dynamisme et les fragilités"
Les journées portes ouvertes des architectes, sous l’Ombrière du Vieux-Port
dimension comporte dix indicateurs qui positionnent les communes les unes par rapport aux autres. Ainsi, celles-ci sont classées selon qu’elles se distinguent par leur niveau de dynamisme, d’attractivité ou de fragilité…
à la recherche d'indicateurs pertinents Le diagnostic sur les centres a été très difficile à établir car les données disponibles « collant » aux périmètres des cent centres-villes sont inexistantes. Les auteurs ont dû faire preuve d’innovation et de pragmatisme pour créer des indicateurs pertinents malgré l’inadéquation des sources statistiques disponibles à l’échelle de ces centres. Ainsi, trois indicateurs clés ont été construits pour déterminer , d'une part, le niveau de paupérisation du parc de logements (en établissant un taux de vacance des logements à partir des données du cadastre), d'autre part, le niveau de paupérisation de la population (en établissant un taux de ménages à bas revenus à partir des données carroyées de l’Insee), et enfin le niveau de dynamisme commercial (à partir des données du répertoire Insee des établissements et du contexte de concurrence des grandes et moyennes surfaces données LSA). En fonction de ces indicateurs, les cent communes ont été classées en fonction du degré de fragilisation de leur centre sur une échelle de 1 à 5. Le niveau 1 correspondant à un niveau d’alerte très faible, le niveau 5 à un niveau d’alerte très élevé. In fine, cette étude permet d’éclairer les décideurs sur la situation des centres urbains à l’échelle régionale et de disposer d’éléments révélateurs pour orienter leur stratégie et pouvoir agir en fonction des priorités de redynamisation axés sur les centres anciens les plus vulnérables.
Le vendredi 3 et samedi 4 juin 2016 a eu lieu la troisième édition des journées portes ouvertes des architectes, organisée par l’Ordre des architectes. L’événement national a réuni un peu plus de 1 000 agences intéressées par l’idée de partager les visions et enjeux du monde de l’architecture. A Marseille, cette manifestation qui a rencontré un franc succès auprès du public, a réuni sous l’Ombrière du Vieux Port plusieurs acteurs locaux de la vie culturelle et architecturale. Ainsi, l’Ordre des architectes Paca, l’Agam, le CAUE13, la MAV et le Syndicat des architectes des Bouches-du-Rhône ont mené conjointement animations et explications didactiques sur ce que peut être un projet urbain.
Architecturenligne.org 4 ans déjà Voici à présent quatre années que l’Agam est partenaire du site architecturenligne.org. Caractérisé par un esprit de pédagogie et de transmission, le site est toujours à la pointe de l’actualité des conférences qui sont tenues dans la région sur l’architecture, l’urbanisme et le paysage. Réunion de partenaires institutionnels et associatifs créé à l’initiative de la Drac Paca, ce projet collectif ne cesse de se renouveler et de diffuser les réflexions des penseurs du monde de l’architecture et de l’urbanisme.
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DOSSIER
PLUi de Marseille Provence
POUR UNE MEILLEURE QUALITÉ URBAINE ET ARCHITECTURALE En élaborant le PLU intercommunal de Marseille Provence, l'Agam se nourrit de l'expérience glanée au travers des commissions techniques d'urbanisme pour bâtir un outil qui replace les projets dans un contexte de meilleure insertion urbaine. L'utilisation d'une OAP thématique « Qualité d'aménagement », première expérimentation de ce type à ce jour, ouvre le dialogue en amont avec les opérateurs et permet d'alléger la contrainte du règlement pour une meilleure prise en compte du contexte.
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S
i la planification reste au cœur de l’activité des agences d’urbanisme, on peut se demander dans quelles conditions elle s'effectue aujourd’hui ? En 20 ans, les documents d’urbanisme ont profondément évolué sous l’effet de plusieurs facteurs : émergence de problématiques nouvelles, évolutions législatives, place plus importante accordée à la concertation, nouveaux outils disponibles… A travers sa participation à l’élaboration des POS, puis ensuite des PLU, et maintenant du PLUi d'Aix-Marseille-Provence Métropole, l’Agam cherche constamment à renouveler son approche de la planification pour un meilleur service auprès commanditaires. L’enjeu est de taille : à l’échelle locale il s’agit d’œuvrer pour une meilleure qualité des projets, à l’échelle nationale il s’agit de dépasser un urbanisme réglementaire, fortement critiqué ces dernières années, pour favoriser un urbanisme de projet. En bénéficiant du retour d’expérience du PLU de Marseille, du nouveau cadre législatif offert par la loi ALUR et de ses décrets d’application, le PLUi de la Métropole Aix-Marseille-Pro-
vence expérimente l’élaboration d’une orientation d’aménagement et de programmation (OAP) thématique. Cette OAP a pour objectif de mieux encadrer les nouveaux projets et l’évolution des formes urbaines. Il est clair que l'écriture réglementaire du PLUi va se nourrir des enseignements tirés des commissions techniques d’urbanisme (CTU) mises en place à partir de 2014 avec les porteurs de projet, et que le dialogue instauré en amont avec ces acteurs va contribuer à une meilleure qualité urbaine et architecturale.
Le retour d’expérience du PLU de Marseille Avec des exigences de qualité de plus en plus fortes, les agences d’urbanisme ne peuvent plus se contenter de la seule livraison du document d’urbanisme. De nouveaux services doivent être développés auprès des collectivités. Ainsi, à partir de 2014, l’Agam a accompagné la Ville de Marseille dans la mise en place des CTU, citées plus haut. Organisées une fois par semaine et présidées par l’adjointe au maire déléguée à l’urbanisme, ces commissions visent à faire évoluer les permis de
construire vers une plus grande qualité urbaine, architecturale et paysagère. L’Agam émet un avis en séance et produit, si besoin, des études concises en temps limité, allant du simple conseil à des propositions alternatives. Cette pratique permet de replacer le projet dans un contexte urbain élargi et de questionner la forme urbaine et l’écriture architecturale. Par ailleurs, ces CTU offrent la possibilité d’établir, en amont, un partenariat de travail avec les porteurs de projet, promoteurs et architectes, partie prenante du processus de fabrication de la ville. De l’analyse de nombreux permis, plusieurs enseignements ont pu être tirés pour alimenter les démarches de planification en cours et à venir. En premier lieu, il ressort que la règle est souvent détournée aux dépens de la qualité urbaine et architecturale. On assiste à un glissement progressif d’une volumétrie définie par le contexte à une volumétrie définie par le maximum autorisé par le règlement : l’optimisation des droits à bâtir prend le pas sur la recherche d’une insertion urbaine de qualité. Il ressort également que les règles définies sont parfois trop rigides
pour s’adapter à la grande hétérogénéité des tissus marseillais. Pire, de telles règles font perdre à ces tissus leurs qualités intrinsèques (épannelage, alternance alignement/ retraits plantés, implantations des constructions selon l’ensoleillement, petits collectifs, jardins pavillonnaires orientés au sud, etc.).
...
"L’OAP mobilise un grand
nombre d’illustrations suivant les différentes configurations rencontrées"
COMMISSION D’URBANISME
Vers la qualité urbaine et architecturale… L’Agam participe aux commissions d’urbanisme de la Ville de Marseille organisées plusieurs fois par mois depuis 2014 autour de Laure-Agnès Caradec, adjointe au maire déléguée à l'urbanisme, pour faire évoluer les permis de construire vers une plus grande qualité urbaine, architecturale et paysagère. Après l’élaboration du PLU en 2014, l’Agam accompagne la Ville dans sa bonne mise en œuvre en veillant au respect de son esprit initial. L’équipe est composée, sous la présidence de Laure-Agnès Caradec, du directeur de l’urbanisme, du directeur des autorisations et de ses responsables de division, du service "projet", d’un juriste, du service des espaces verts et de l’Agam. Tournée vers le conseil (Architecte conseil, ABF, Agam), cette démarche permet, sur le territoire, une plus grande maîtrise par la collectivité de la production architecturale et urbaine. Agam • rapport d'activités 2016 • 27
...
une OAP thématique pour renforcer Qualité d’aménagement et forme urbaine Les enseignements tirés des deux années d’application du PLU de Marseille ont été intégrés aux réflexions menées dans le cadre de l’élaboration du PLUi. Dans le même temps, le décret du 28 décembre 2015, qui modifie les dispositions de la partie réglementaire du code de l’urbanisme, vient ouvrir de nouvelles perspectives en simplifiant le règlement, en renforçant le poids des orientations d’aménagement et de programmation (OAP), ou en laissant la possibilité de définir des règles qualitatives. Un nouvel outil va ainsi pouvoir être testé, qui prend la forme d’une OAP thématique, baptisée « Qualité d’aménagement et forme urbaine ». Cette OAP est théoriquement construite pour alléger et compléter le règlement. Tandis que la relation des projets à ce dernier doit s’inscrire dans un rapport de conformité, l’OAP met davantage en avant l’esprit général de cohérence. Cette orientation se décline sur 4 zonages : le centre-ville de Marseille (UA), les centres et noyaux villageois (UB), les tissus discontinus de collectifs (UC), et les tissus pavillonnaires et secteurs de maîtrise de l’urbanisation (UP et UM). Elle se traduit essentiellement en prescriptions, parfois en recommandations. Contrairement au règlement, par nature très écrit, l’OAP mobilise un grand nombre d’illustrations suivant les différentes configurations rencontrées.
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Ainsi, l’OAP cherche par exemple à mieux encadrer les transitions de hauteurs ou les articulations des nouveaux projets avec les constructions voisines, notamment dans les tissus haussmanniens et de faubourgs dont certains ont une forte teneur patrimoniale. Elle vise aussi à préserver une alternance alignement - retraits arborés, pour conserver une présence végétale dans les noyaux villageois, ou encore à favoriser des formes de petits collectifs en transition avec les tissus pavillonnaires. Elle met également l'accent sur la nécessité de ménager des césures pour rompre l’effet répétitif de l’habitat en bande, etc. C'est une avancée notable pour favoriser la qualité architecturale et la meilleure insertion des nouveaux projets dans leur contexte urbain et paysager, mais l’OAP reste encore la première expérience de ce type à ce jour. Elle doit faire désormais l’objet d’une consolidation juridique et d’une large concertation avec les professionnels. De toute façon, quelle que soit sa forme finale, on peut déjà constater que le dialogue instauré en amont avec les porteurs de projet porte ses fruits : les permis examinés en CTU en 2017 répondent davantage aux exigences de qualité qu’il y a deux ans.
Des schémas pédagogiques articulés au règlement ponctuent l'ensemble des OAP multi-site.
"L’OAP est une avancée notable pour favoriser la qualité architecturale et la meilleure insertion des nouveaux projets dans leur contexte urbain et paysager"
Laure-Agnès CARADEC
Présidente de l'Agam
"Environ 4 500 logements ont été vus (ou revus) à travers une centaine de PC sur l’année 2016"
Démarche ''formes urbaineS''
De la ville héritée à la ville évolutive Dans le cadre du Comité local de l’habitat (CLH), et pour encourager une production de logements de qualité à l’échelle des Bouches-du-Rhône, la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) a décidé d'initier une réflexion collective qui rassemble l’ensemble des acteurs de l’habitat. La réalisation d’un premier document partenarial a été confiée à l’Agam, à l’Aupa et au CAUE 13. L’habitat est au cœur des enjeux du développement des territoires au même titre que l’économie, les déplacements ou l’environnement. Pour produire plus de logements de meilleure qualité, pour répondre aux besoins et aux attentes de la population, pour rendre les centres anciens plus attractifs et l’habitat social plus confortable, il faut désormais appréhender différemment le développement urbain et prendre en compte, simultanément, la performance des projets, la cohérence globale, l’adaptation, le contexte urbain, les évolutions technologiques et sociétales, les contraintes de la transition énergétique et la variété des usages. Dans cette optique, la démarche « Formes urbaines » est destinée à promouvoir, auprès des élus et des acteurs publics et privés de l’habitat, un nouvel art de bâtir la ville, en suscitant des rencontres-débats et en créant différents supports de communication (actualité sur internet, publications, visites…). Elle tente surtout de rendre possible ce nouvel art au moyen de documents d’urbanisme adaptés (PLH, SCoT, règlements de PLU et de PLUi).
''l'Agam a témoigné d’un nouveau positionnement de médiateur'' Quel bilan tirez-vous de cette année 2016 ? D’abord, la mobilisation sans relâche des équipes de l’Agam, de la Métropole et des communes a permis de mettre en débat les orientations du projet d’aménagement et de développement durable (PADD) en décembre 2016. Cette étape était essentielle pour qu’aucune des communes de Marseille Provence ne tombe sous le régime du règlement national d’urbanisme. Au-delà, l’année 2016 a marqué la formalisation du projet de Marseille Provence à l’heure où la Métropole est lancée. Le deuxième défi relevé concerne la préparation des nouveaux zonages et du règlement. A l’issue d’un premier travail fin avec l’ensemble des territoires, nous aboutissons à la fin de l’année 2016 à une réelle simplification des zonages. Nous passons de 450 zonages à une centaine. Dans le même temps, les particularités de chaque commune sont préservées.
Pouvez vous nous expliquer en quoi cette démarche est novatrice ? D’abord, le PLUi de Marseille Provence sera le premier de la Métropole qui en comptera six en tout, un par Conseil de Territoire. Dans le même temps, la suppression du coefficient d’occupation des sols avec la loi ALUR a complètement bouleversé les droits à construire. En conséquence, nous avons réinterrogé nos outils pour inciter les acteurs de la construction à mieux prendre en compte les environnements urbains au sein de leur projet. Ainsi, nous élaborons un règlement plus illustré et complété de deux orientations d’aménagement thématiques. Cet outil très novateur explicite nos attentes en matière d’intégration urbaine et de cohérence urbanisme/transport. Enfin, soixante orientations d’aménagement sectorielles assureront un accompagnement réglementaire fort pour les territoires qui connaissent un enjeu majeur.
Quel a été plus particulièrement le rôle de l’agence d’urbanisme ? L’équipe de l’Agam, en lien étroit avec les équipes techniques du Conseil de Territoire Marseille Provence a assuré la maîtrise d’œuvre complète du règlement et du zonage sur les 18 communes grâce à son expertise et la transversalité de ses compétences. Au-delà, elle a témoigné d’un nouveau positionnement de médiateur et de pédagogue. En élaborant des études de type projets urbains sur certaines communes dont Marseille, elle accompagne la mise en œuvre et favorise la compréhension par les acteurs des nouvelles règles en matière de planification. En effet, si la collectivité garde la responsabilité de l’action et de ses choix, elle doit partager, convaincre, travailler avec les professionnels.
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MOBILITÉ
Le chemin de la réussite
C
'est l'enjeu crucial d'Aix-Marseille-Provence. C'est même en grande partie pour cela qu'elle a été créée, pour mettre en œuvre un réseau de transports métropolitain. A l'heure de l'information instantanée, à l'heure des réseaux, les hommes doivent aussi pouvoir circuler vite. L'efficacité économique et l'attractivité en dépendent. L'Agam a nourri de ses études et de ses données la mise au point de l'Agenda de la mobilité que porte la Métropole. Et l'agence continue de s'interroger sur les transports, leur efficacité, les moyens d'en améliorer les performances, les solutions alternatives qui émergent... bref, à alimenter un corpus continu de réflexions sur le sujet.
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MOBILITÉ
MÉTROPOLE
AGENDA DE LA MOBILITÉ
La Métropole est attendue pour améliorer rapidement les conditions de mobilité de ses habitants. Dès sa création en avril 2016, elle a ainsi décidé d’engager la rédaction d’un Agenda de la mobilité. L’Agam et l’Aupa se sont particulièrement investies dans cette élaboration.
E
n lançant la création d'un Agenda de la mobilité dans les premiers jours de son existence, l’objectif de la Métropole était double : initier des actions concrètes capables d’engager de nouveaux comportements, mais aussi et surtout, détailler les contours d'un plan d’investissement de moyen et long termes, finançable et volontariste. L’idée d’agenda, au sens anglais du terme, recouvre ces deux objectifs : aussi bien un calendrier d’action qu'une vision stratégique. Construire un tel Agenda en six mois n'a été possible qu'en collectant un corpus de travail préalable important, tout en mobilisant très fortement en même temps les équipes de l’Agam, de l’Aupa, de la Métropole et du groupe de travail des maires. Ce corpus d’études et de projets comprend des travaux d’échelle métropolitaine souvent menés par l’Agam, comme la coopé-
ration métropolitaine ou les propositions des conseils de développement. Le Livre Blanc de la Mission interministérielle, lui aussi largement rédigé par l’Agam, a été un document fondateur, en particulier par son diagnostic. Enfin, trois PDU récents et un CPER ont contribué à cet Agenda.
Un projet politique, techniquement abouti L’Agenda de la mobilité s’est d’abord construit sous l’autorité du vice-président chargé des Transports, Jean-Pierre Serrus, dans le cadre de cinq groupes de travail de la Conférence métropolitaine des maires, qui se sont réunis en moyenne une fois par mois. Les agences d’urbanisme et Yannick Tondut, directeur général adjoint, ont à chaque
"Un calendrier d’actions, mais aussi une vision stratégique"
94% DES DÉPLACEMENTS DE PLUS DE 7 KM SE FONT EN VOITURE
250 € FRAIS AUTOMOBILES MOYENS PAR MOIS POUR UN SALARIÉ
200 000 PERSONNES EXPOSÉES À UN EXCÈS DE PARTICULES FINES
fois présenté l’avancée des travaux et fait évoluer le projet. Au-delà du rythme soutenu des réunions, préparées lors de comités techniques bimensuels et des groupes de travail thématiques, il s’est agi de mobiliser dans le même temps une approche technique assez approfondie, tout en conservant pour les élus une capacité de synthèse stratégique. D’un point de vue technique, l’enjeu principal a été de converger vers un réseau de transport multimodal à l'échelle métropolitaine, réalisable rapidement mais évolutif à long terme. Pour évaluer le coût et l’usage potentiel de ce réseau et ses variantes, l’Agam a développé un mini-modèle de transport. Ce travail d’évaluation s’est poursuivi en collaboration avec AirPaca sur les baisses d’émission de polluants et de gaz à effet de serre.
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Les effets de l'Agenda attendus sur la mobilité
Agam • rapport d'activités 2016 • 31
PLANIFICATION ET PROJETS URBAINS
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Des actions ambitieuses
Le panel d’actions proposé par l’Agenda est relativement large et de ce fait plus ou moins précis, avec des actions préconisées sur le court terme, dès 2017, autour des services aux usagers, de l’abonnement métropolitain, ou du rapprochement des réseaux de bus. Elles construisent un réseau de transport « Premium », apte à convaincre les automobilistes de moins utiliser leur voiture. A long terme, elles se développeront autour de la Ligne Nouvelle Marseille-Nice ou de la construction d’une troisième ligne de métro. L’Agenda comprend aussi des pistes de projets sur tous les champs de la mobilité et de l’innovation : routes et voiture intelligente, logistique, marche et vélo…
Un important travail d’évaluation financière, environnementale et de cohérence avec les projets de développement urbain a mobilisé l’Agam dans toutes ses compétences transversales.
Un travail de communication et de présentation graphique La rédaction de l’Agenda, sur une période de deux mois environ, a nécessité de mobiliser à la fois des rédacteurs, mais aussi des concepteurs graphiques. L’ambition était en effet double. D’une part, un document techniquement solide, qui précise clairement les actions de la Métropole et leurs conséquences sur la mobilité, les finances et l’environnement, mais, en même temps, un projet qui fait sens parce qu'inscrit dans
"Converger vers un réseau de transport d’échelle métropolitaine et multimodal" 32 • Agam • rapport d'activités 2016
L'Agenda de la mobilité métropolitaine Décembre 2016 - 84 pages
à télécharger sur Agam.org
toutes les politiques publiques, avec une description claire des enjeux et des objectifs. La rédaction, les illustrations et les cartes ont donc été particulièrement soignées. L’Agenda a été décliné, avec l’aide de l’Agam, dans des versions plus courtes, en 16 pages, en un recto-verso purement visuel, dans un numéro spécial de la Provence et dans une série de présentations.
Quelles suites de l’Agenda pour l’Agam ? Après avoir voté son Agenda, la Métropole a engagé sa mise en œuvre opérationnelle. Certaines actions concernent directement l’Agam (la création d’un Observatoire, par exemple), ou nécessitent un accompagnement en vue d’études techniques. Parallèlement, et à la demande de la Métropole, une mission d’inspection interministérielle
Entretien Jean-Pierre Serrus Vice-président de la Métropole AMP, délégué à la mobilité, aux déplacements et aux transports et maire de La Roque-d'Anthéron
''LE FRUIT D'UN TRAVAIL COLLECTIF'' a été initiée pour évaluer le projet et identifier les conditions techniques et financières de sa mise en œuvre. L’Agam a mis à disposition de cette mission tous les travaux ayant sous-tendu l’Agenda : évaluation financière, modélisation de la clientèle. Enfin, il s’agit désormais d’approfondir, de décliner et de croiser cet Agenda. La réalisation d’un Plan de déplacements urbains (PDU) à l’échelle de la Métropole permettra de le faire évoluer et de l’enrichir, en particulier pour ce qui concerne les déplacements à pied et en vélo. Les autres politiques publiques (économie, habitat, urbanisme) devront bien sûr prendre en compte les préconisations de cet Agenda, aussi bien pour s'y conformer que pour le faire évoluer.
La Métropole vient de voter l’Agenda de la mobilité : quelle est l’ambition de ce premier document métropolitain ? L’objectif est de répondre rapidement au cercle infernal du tout voiture, frein au développement économique et à la qualité de vie des habitants. Aujourd’hui, 94 % des déplacements métropolitains supérieurs à 7 km se font en voiture. La mobilité est la raison d’être de la nouvelle Métropole et le président Jean-Claude Gaudin a affirmé avec force qu’elle doit être sa première priorité. En tant que délégué à la mobilité, aux déplacements et aux transports, j’ai souhaité présenter avant la fin de l’année une vision stratégique à la bonne échelle, mais aussi un déroulement aussi précis que possible des premières concrétisations dès 2017. Son nom d’Agenda indique bien notre engagement sur un échéancier dont chaque étape fait sens et contribue à la vision d’ensemble.
Quelles sont les grandes étapes de cet Agenda ? Nous sommes convaincus qu’à côté de l’offre de transport, la qualité de service et la simplicité des utilisateurs sont déterminantes. C’est pourquoi nous proposons dès 2017 des dispositifs clés : une tarification intégrée, une billettique et une information unique, une marque commune. D’ici 2020, l’Agenda structure une offre autour de lignes de bus en site propre et des pôles d’échanges. Fréquence, rapidité, fiabilité, confort, sécurité, accessibilité pour tous, facilité des correspondances, l’ambition est de structurer un réseau "Premium" dont la priorité sera la qualité de service. Après 2025, l’Agenda renforce les infrastructures lourdes : métro et offre TER grâce au doublement de la gare souterraine Saint-Charles à l’horizon 2030. Sans oublier la promotion d’usages innovants : l’autopartage et le co voiturage et les mobilités actives (vélo et marche à pied). Il faut bien comprendre que cet Agenda n’est absolument pas une fin en soi, mais au contraire un commencement pour la mise en place d’un système cohérent de mobilité qui marquera notre territoire pour plusieurs décennies.
Comment a-t-il été conçu et quel rôle ont joué les deux agences d’urbanisme ? Il fallait prendre en compte les projets déjà validés dans les différents territoires. Au cours de ces six mois de travail, nous avons aussi rencontré les usagers et professionnels du transport. Nous nous sommes réunis régulièrement entre élus du territoire, tous les maires ont été conviés. C’est d’abord le fruit d’un travail collectif engagé depuis le mois de juin 2016 que les experts en matière de transport de l’Agam et l’Aupa ont nourri de plusieurs années de réflexion prospective. Ils nous ont accompagnés dans l’élaboration et la finalisation de ce document riche de projets à la hauteur de nos ambitions.
Agam • rapport d'activités 2016 • 33
LE CENTRE-VILLE D’AUBAGNE, SITE PILOTE À L’ÉCHELLE RÉGIONALE En 2016, le centre-ville d’Aubagne a été retenu par la région Paca, dans le cadre de son Appel à Manifestation d’Intérêt « quartiers de gare », comme un des six sites pilotes en matière d’articulation urbanisme-transports. Le dossier de candidature avait été préparé par l’Agam fin 2015.
TRANSPORTS L'AGAM ÉVALUE LES GRANDS PROJETS Une des missions d’observation réalisées par l’Agam consiste à évaluer les grandes infrastructures de transport. Cette démarche est d’ailleurs obligatoire dans le cas de subvention de l’État par les appels à projet Grenelle.
L
a création de deux lignes de tramway et l’extension de la ligne 1 du métro ont profondément transformé le centre-ville de Marseille. Leur mise en service progressive, de juin 2007 à mai 2010, a été évaluée par l'Agam sur la base de chiffres de 2013. Compte tenu du temps nécessaire à la collecte des données, en particulier socio-économiques, le bilan du tramway et du métro a été réalisé en 2016. Pour rappel, ces infrastructures représentent un investissement de 654 M€ HT, pour un budget prévisionnel de 636 M€ HT Quatre types d’effets induits ont été évalués en mesurant les impacts sur les transports en commun, sur le système global de déplacement, sur le cadre de vie et sur les fonctions urbaines. L’ordre de ces thèmes va du plus court terme au plus long terme et de données précises à plus globales.
Un bilan très positif du métro et du tramway Entre 2003 et 2013, la fréquentation des transports en commun a augmenté de 14 % métro (+34 %) et tram (+255 %) confondus. La baisse des bus est logiquement due aux reports de trafic sur l’itinéraire des tramways et métro. On a souvent fait le reproche de la superposition des lignes de métro et de tram en centre-ville. L’analyse du comportement des habitants montre très clairement que les stations de métro sur l’itinéraire du tram n’ont pas vu leur fréquentation diminuer, bien au contraire. Par ailleurs, c’est la ligne T2 de centre-ville qui est plus utilisée que prévu.Les autres thèmes étudiés montrent un début de changement de mobilité en centre-ville, moins de voiture et plus de marche, mais aussi de motos. Les premiers effets sur le cadre de vie sont aussi perceptibles, et seront probablement renforcés par la semi-piétonnisation du Vieux-Port. Enfin, les changements de population, d’activité économique et commerciale sont peu perceptibles, par manque de recul mais aussi par un effet tramway limité.
"Entre 2003 et 2013, la fréquentation des transports en commun a augmenté de 14 %"
Le tramway, une fréquentation de plus en plus importante
34 • Agam • rapport d'activités 2016
MOBILITÉ
PROXIMOB.FR À QUOI A-T-ON ACCÈS EN TRANSPORTS EN COMMUN OU À PIED ? Mis au point par le Cerema, l'Agam, la Dreal et la mission de préfiguration de la Métropole, Proximob est un outil de visualisation des offres de transport sur le territoire.
D
charge de son pilotage sur le territoire de la Métropole Aix-Marseille-Provence. La société franco-américaine Conveyal spécialisée dans les données ouvertes et qui utilise de la technologie open source disponible (Le Pilote, SNCF, Open street map) a été missionnée pour développer cette application analytique sur le territoire métropolitain. La mise en ligne du site sera effective à l’été 2017.
AUTOPARTAGE QUELLE PLACE SUR LA MÉTROPOLE ?
U
ne offre de déplacements alternative et multimodale est essentielle pour assurer une complémentarité avec le réseau métropolitain de transport collectif. Des services de mobilité innovants existent déjà localement. C’est le cas du service Citiz, implanté sur le territoire depuis 2002. Avec près de 2 900 abonnés et des usages en progression constante, l’autopartage séduit toujours plus d’usagers à Marseille. L’arrivée récente de nouveaux acteurs sur ce marché témoigne de ce succès. Citiz et TOTEM mobi structurent aujourd’hui une offre locale en pleine expansion, dont l’avenir est prometteur.
Le travail partenarial engagé par l’Agam avec les acteurs locaux de l’autopartage offre aujourd’hui une meilleure connaissance de l’offre et des usages locaux, préalable indispensable pour en identifier les perspectives de développement. Mais ces questions du développement, justement, restent encore à étudier. Quels sont aujourd'hui (et quels seront demain) les impacts et le potentiel de croissance des services d’autopartage sur la Métropole Aix-Marseille-Provence ? Comment accompagner leur développement pour répondre aux besoins et aux enjeux de mobilité du territoire ?
NOVEMBRE 2016 : N°55 MOBILITÉS
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© Agam
ans un territoire et dans un système de transports complexe, comment représenter l’accessibilité du point de vue des usagers ? L’ouverture et l'accès libre aux données (le big data) et le web permettent aujourd’hui de développer des technologies innovantes pour y répondre. Là se situe le point de départ de Proximob. Cet outil de visualisation innovant présente et compare de manière dynamique l’accès global à un territoire et à ses services à partir d’un point et selon différents modes de transport (à pied, en voiture, en transports en commun). Il présente ainsi des cartes « isochrones » interactives à partir d’un point ou comptabilise un nombre d’équipements, d’habitant,… ou toute autre donnée autour d’un point dans un temps donné. Proximob.fr a été mis en place à l’initiative d’un groupe de travail associant le Cerema, la mission interministérielle pour le projet métropolitain, l’Agam et la Dreal qui l’a financé sur le fonds « Innovation transport ». L’Agam est en
Quelle place pour l’autopartage sur la Métropole ? CHIFFRES-CLÉS
Nos modes de vie évoluent, et avec eux notre manière d’appréhender notre mobilité
50%
ment opérée dans nos pratiques de déplacements et dans les politiques publiques qui
C’est l’objectif d'augmentation de l’usage des transports collectifs sur la Métropole à horizon 2025
5 500 €
quotidienne. La révolution numérique est au cœur de la transition qui s’est progressiveles encadrent. L’objectif ambitieux d'augmentation de l’usage des transports collectifs sur la Métropole d’Aix-Marseille-Provence implique de fournir aux usagers des offres de transports de plus en plus personnalisées. La construction d’un réseau de transports collectifs à haut niveau de service constituera une avancée majeure en faveur d’une mobilité plus
C’est le coût moyen annuel de l’utilisation quotidienne d’une voiture en zone urbaine
durable. Mais elle ne sera pas une réponse suffisante pour lutter contre l’autosolisme sur
153
Des services de mobilité innovants existent déjà localement. Leur développement
C’est le nombre d’heures perdues dans les bouchons par les automobilistes à Marseille chaque année (soit 6 jours)
8
C’est le nombre de places de stationnement libérées par une voiture d’autopartage
40%
C’est la part d’usagers qui renonce à la possession d’un véhicule personnel, après adhésion à un service d’autopartage
ce territoire atypique. constituera un complément indispensable à l’investissement dans les grandes infrastructures de transports. C’est le cas du service Citiz, implanté sur le territoire depuis 2002. Avec près de 2 900 abonnés et des usages en progression constante, l’autopartage séduit toujours plus d’usagers à Marseille. L’arrivée récente de nouveaux acteurs sur ce marché témoigne de ce succès. Citiz et TOTEM mobi structurent aujourd’hui une offre locale en pleine expansion, dont l’avenir est prometteur. Le travail partenarial engagé par l’Agence avec les acteurs locaux de l’autopartage offre aujourd’hui une meilleure connaissance de l’offre et des usages locaux, préalable indispensable pour en identifier les perspectives de développement. Quels sont les impacts et le potentiel de croissance des services d’autopartage sur la Métropole d’Aix-Marseille-Provence ? Comment accompagner leur développement pour répondre aux besoins et aux enjeux de mobilité du territoire ?
Quelle place pour l’autopartage sur la Métropole ? Regards de l'Agam N°55 Novembre 2016 - 8 pages •
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Agam • rapport d'activités 2016 • 35
HABITAT
Pour mieux vivre ensemble
B
ien sûr, on se doit de loger la population dans les meilleures conditions. Et, il faut aussi penser à offrir des logements aux jeunes ménages qui s'installent, accueillir les salariés des entreprises qui s'implantent, prévoir des solutions pour les séniors, imaginer les équipements publics nécessaires, anticiper les dysfonctionnements... La thématique de l'habitat est au cœur de la vie de la cité. Elle sous-tend le développement économique, l'harmonie sociale, la qualité de vie, toutes choses qui font l'attractivité d'un territoire. Toutes ces thématiques sont au cœur des réflexions de l'Agam.
36 • Agam • rapport d'activités 2016
HABITAT
HABITAT
AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT MÉTROPOLITAIN Cette première année après la création de la Métropole est charnière pour la définition et l’organisation de la stratégie intercommunale de l’habitat.
"Un calendrier d’action, mais aussi une vision stratégique" C’est dans ce contexte que fin 2016, l’Agam en partenariat avec l’Aupa et l’ADIL13 a entrepris, à la demande de la Métropole, l’élaboration du diagnostic du PLH métropolitain. Quels sont les enjeux prioritaires en matière d’habitat pour les six prochaines années ? Voilà la question que les agences soumettent au débat d'experts. En organisant des Rencontres sur le thème « Habitat, des ambitions à partager » (voir encadré), les agences d’urbanisme ont ouvert les discussions. Avec plus d’une centaine de partici-
pants, des élus représentant la Métropole et chaque Conseil de Territoire, les échanges ont été denses. Pour accompagner la Métropole dans les défis qu’elle aura à relever, et cela dans un contexte institutionnel en construction, il sera nécessaire d'imaginer de nouveaux modes d'action. Cela passe par la promotion d’une culture commune et d’enjeux partagés entre les élus et les professionnels. Pour cela, l’Agam développe des partenariats avec les professionnels de l’immobilier, en particulier avec la Fnaim et ses membres. De nouveaux modes d'action signifient également de pouvoir s'appuyer sur des outils renouvelés et à ce titre le numérique ouvre une voie stimulante. Avec la création de SPOT un écosys-
SEPTEMBRE 2016 : N°53 HABITAT
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ès sa création, en 2016, la Métropole a annoncé ses ambitions en matière d’habitat et de cohésion sociale. Elle a notamment demandé à l’État la délégation des aides à la pierre, laquelle lui permettra d’attribuer directement les aides à l’amélioration de l’habitat et au financement du logement social. En matière de Politique de la Ville, elle a soutenu l’élaboration de plusieurs protocoles de préfiguration du nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU). Elle a également lancé en juin 2016, l’élaboration du PLH métropolitain qui définira la politique de l’habitat pour la période 2020-2025.
L'habitat, au cœur
de l'attractivité métropolitaine ÉDITO Interroger les enjeux de la stratégie Habitat, c’est faire référence à des actions de proximité afin de répondre aux attentes des citoyens pour qui l’habitat reste une préoccupation majeure. C'est aussi faire référence à des stratégies métropolitaines avec comme objectif d’améliorer l’attractivité du territoire. La métropole Aix Marseille Provence s’est vue dotée de larges compétences qu’elle exercera en lien avec les territoires et les communes. Et c’est bien tout un spectre d’actions à mobiliser pour favoriser une meilleure répartition de l’offre de logements, stimuler l’utilisation du parc privé, dérouler un parcours résidentiel et apporter des réponses en terme de prix et de produits capables d’inverser les tendances des migrations résidentielles aujourd’hui négatives. Le territoire n’a pas d’autres choix que d’être ambitieux dans le volume de production à augmenter comme dans la recherche de la qualité et de l’insertion urbaine à généraliser. Ce numéro de Regards cherche sans tabou à faire partager un constat et à identifier les pistes à creuser.
L’attractivité est l’enjeu clé des métropoles. Elle guide leurs politiques et la Métropole d’Aix Marseille Provence n’échappe pas à cette logique. Mais cette "nécessaire" attractivité, pensée vis-à-vis des territoires extérieurs, ne doit pas faire oublier que les perspectives métropolitaines s’appuient sur les ressources et spécificités propres à la Métropole. Il s’agit alors de parvenir à concilier ambition métropolitaine et impératif de proximité. Dans ses échanges migratoires avec ses territoires proches, la Métropole perd plus d’habitants qu’elle en attire. En son sein, ce sont essentiellement les villages qui génèrent l’attractivité alors que les villes perdent de leur attrait. Avec près de 10 000 logements neufs produits chaque année, ils devraient à eux seuls suffire pour soutenir la croissance démographique. Avec moins d’un tiers des transactions annuelles, ce ne sont pourtant pas eux qui pèsent le plus dans les dynamiques résidentielles. Certes, il faut continuer à produire plus pour retrouver de la fluidité dans les parcours résidentiels, mais il faut garder à l’esprit que le parc existant en est le principal moteur et que les "centres" ont donc un rôle majeur à jouer. Rendre "désirables" nos villes ne passera pas par la seule politique du logement. La qualité des équipements et des espaces publics, des services et des commerces est une variable incontournable mis en mouvement par une diversité d’actions qu’il s’agit d’orchestrer et de connecter. Heureusement, la Métropole a la chance de pouvoir capitaliser les spécificités, les actions déjà éprouvées par les territoires de proximité. La convergence des politiques qui pouvait jusque-là faire défaut est le premier des enjeux. Concilier préservation des spécificités et équilibre métropolitain au service des habitants, est un autre défi que la Métropole a à relever.
Laure-Agnès Caradec - Présidente de l’Agam
L'habitat, au cœur de l'attractivité métropolitaine Regards de l'Agam N°53 Novembre 2016 - 12 pages •
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tème partenarial d’observation des territoires, l’Agam et l’Aupa mettent à disposition de tous un outil interactif et dynamique qui favorise le partage de la connaissance. Il faut aussi savoir penser de nouvelles méthodes. En 2016, l’Agam a travaillé à la mise en place d’un nouvel observatoire des copropriétés fragilisées pour Marseille. Elle a également, avec la Ville de Marseille, poursuivi ses réflexions en matière d’équipements. L’habitat ne peut pas être une politique isolée, et doit s’envisager dans la perspective du SCoT métropolitain, des priorités de l’agenda économique, des orientations de l’Agenda de la mobilité, du projet métropolitain et du plan d’action foncière... En effet, la stratégie métropolitaine
...
RENCONTRES Habitat, des ambitions à partager Organisées conjointement par l'Agam et l'Aupa le mardi 18 octobre 2016 au Frac Paca, les premières Rencontres sur le thème de l’habitat ont eu un vif succès. Sous l'égide d'Arlette Fructus, vice-présidente de la Métropole AMP, déléguée à l'habitat, près de 120 personnes ont assisté aux deux tables rondes en présence de Laure-Agnès Caradec, présidente de l'Agam et de Jean-Claude Féraud, maire de Trets, conseiller métropolitain représentant Maryse Joissains, présidente de l'Aupa. L'ensemble des élus métropolitains en charge de l'habitat, les professionnels et les acteurs du monde de l’habitat ont largement participé à ces Rencontres. La première table-ronde a abordé les enjeux d’attractivité métropolitaine alors que la seconde s’est penchée sur les expériences de chacun des territoires pour faciliter les parcours résidentiels.
Agam • rapport d'activités 2016 • 37
Entretien
...
de l’habitat devra accompagner la croissance démographique, le développement économique, le rayonnement et l’attractivité du territoire. En ce sens, elle ne peut être déconnectée des autres politiques, celles de la Métropole mais aussi de l’État et des autres collectivités. Articulation des échelles et transversalité se traduisent à travers le large partenariat des agences d’urbanisme, la collaboration avec la Région en étant un exemple.
Didier Bertrand Président de la Fnaim des Bouches-du-Rhône
''LE PARTENARIAT AVEC L’AGAM EST UNE ÉVIDENCE'' Pour quelle raison vous êtes vous engagé dans une convention de partenariat avec l’Agam ? Cela me paraît être une évidence. Nos deux institutions sont tout à fait complémentaires, au service de leurs adhérents et chacune est une référence dans son secteur. L’Agam est expert dans le traitement des données, nous sommes au plus près du terrain pour collecter ces données. Il est clair que nos deux structures ont tout intérêt à rassembler leurs actions pour les rendre encore plus efficaces.
Aux termes de ce partenariat, quels sont les missions que vous allez conjointement assumer ? Nous avons défini deux grands axes d’interventions. Le premier, pour lequel nous avons déjà mis en place des groupes de travail communs, sera orienté vers la réflexion et la prospective dans le domaine immobilier au sens général et pas uniquement le logement. Cela veut dire que nous englobons dans cette réflexion, les bureaux, les commerces et le foncier au sens large. Le deuxième axe concernera des missions « Focus », l’approfondissement d’un thème que nous choisirons ensemble de traiter. Nous avons identifié, par exemple, la question de la revitalisation des commerces de centre-ville, avec un zoom sur le quartier de l’Opéra, à Marseille.
Ces travaux sont menés uniquement sur Marseille ? Non, nous travaillons sur un peu plus d’une dizaine de quartiers de centre-ville sur la Métropole. L’idée est de documenter la problématique des centres. Nous considérons qu’il y a là une sorte d’urgence. Nous ne réfléchissons pas uniquement sur les commerces. Les conséquences de la fermeture (ou de la renaissance) d’un commerce de pied d’immeuble se répercutent dans tout l’immeuble, sur l’occupation ou non des logements, sur toute la rue et sur tout le quartier. C’est la vie de la cité que nous analysons.
38 • Agam • rapport d'activités 2016
HABITAT
PERMIS DE CONSTRUIRE ENQUÊTE 2016
AOÛT 2016 : N°52
La traditionnelle enquête "Permis de construire" a été renouvelée en 2016 pour mettre en lumière les tendances lourdes qui sous-tendent le marché de l'immobilier sur le territoire. Les nouveaux maillages des transports en commun ont un impact non négligeable sur le niveau de construction des secteurs desservis.
L
a traditionnelle enquête "Permis de construire" a porté sur les 18 communes du territoire Marseille Provence. Avec plus de 6 160 logements livrés, l’année 2015 s’inscrit dans une dynamique positive de production déjà observée depuis plusieurs années sur le territoire. En effet, les professionnels de l'immobilier ont observé une conjoncture plus favorable, avec notamment une augmentation des ventes et des réservations depuis 2013. Si la majorité de la production est toujours portée par la ville de Marseille (plus de 80 % depuis 2012), les communes hors Marseille ont atteint des niveaux de production inégalés depuis près de 10 ans, avec 1 393 logements livrés contre 940 en moyenne depuis 2006. Ce contexte s’accompagne d’une augmentation relative du logement collectif dans la production neuve, avec une taille moyenne des programmes. Ceci peut s’expliquer par la maturation de quelques programmes immobiliers d’envergure dans certaines communes.
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HABITAT
Une Politique de la Ville métropolitaine CHIFFRESCLÉS
6
6 163
LOGEMENTS LIVRÉS EN 2015 SUR LE TERRITOIRE MARSEILLE PROVENCE
et territoriale en mobilisant l’ensemble des domaines de compétences classiques, de droit commun (politiques de l’habitat, développement économique, mobilité, équipements
300 000
Pour désamorcer les effets négatifs des mécanismes naturels du développement, la Poli-
c’est le nombre d’habitants concernés dans 59 quartiers prioritaires de la Métropole
76
Dans Marseille, depuis 2008, on observe une augmentation progressive de la construction des logements dans les zones de bonne desserte (42 % en 2015, contre 35 % sur la période 2008-2015), ce qui contribue au renforcement de la cohérence urbanisme-transport. L’extension des lignes de métro et la mise en service de nouvelles lignes de tramway ont eu un effet sensible sur le niveau de construction dans les secteurs desservis. Des opérations d’aménagement et de grands projets accompagnent fréquemment les réalisations de transports en commun, avec souvent la libération du foncier autour des nœuds et des terminus de lignes.
La Politique de la Ville contribue à limiter les conséquences des effets ségrégatifs observés sur un territoire. Sans en être le seul ressort, elle concourt à un objectif de cohésion sociale
c’est le nombre de Contrats de Ville adoptés en 2015
collectifs, environnement...) ainsi que des crédits particuliers. tique de la Ville se conçoit à l’échelle intercommunale à travers un document contractuel, le Contrat de Ville, qui définit les enjeux et les moyens à mobiliser. Après un an de réflexion et de travail partenarial, les Contrats de Ville 2015-2020 des six anciennes intercommunalités composant la Métropole Aix-Marseille-Provence ont été signés entre juin et octobre 2015.
c’est le nombre total de signataires de ces Contrats de Ville
Quels sont les enjeux de la réforme de la Politique de la Ville instaurée par la loi de pro-
45%
Ville nouvelle génération ? Quels sont les spécificités et les besoins d’intervention sur ces
grammation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014 créant ces Contrats de quartiers populaires recensés par l’État ? Comment s’articulent les différents dispositifs de
c’est la part des ménages sous le seuil de pauvreté dans ces quartiers prioritaires
la Politique de la Ville (Contrats de ville, Nouveau Programme National de Renouvellement
21
Afin de mieux comprendre la situation, ce numéro de Regards revient sur les principaux
c’est le nombre de quartiers éligibles au Nouveau Programme national de renouvellement urbain (NPNRU) sur la Métropole
Urbain, interventions relevant du droit commun…) ? axes structurants des six Contrats de Ville et des quartiers prioritaires avant de proposer une vision claire des enjeux de la Politique de la Ville à l’échelle métropolitaine ainsi qu’un focus sur le NPNRU impactant les quartiers où il est nécessaire de proposer une intervention forte sur le cadre de vie et le bâti.
Une Politique de la Ville métropolitaine Regards de l'Agam N°52 Août 2016 - 8 pages •
à télécharger sur Agam.org
OBSERVATOIRE DES QUARTIERS Forte de son expérience en matière d’observation des quartiers durant la période du Cucs (2007-2013), l’Agam a poursuivi ses travaux avec la mise en place de l’Observatoire des quartiers inscrits dans le contrat de ville 2015-2020. Travaux réalisés à l’échelle du Conseil de Territoire de Marseille Provence. Ainsi, en 2016, l’état initial de cet observatoire a été rédigé pour permettre de juger à l’avenir de l’évolution de la situation de ces quartiers.
TRAVAUX POUR LE GIP MARSEILLE RÉNOVATION URBAINE L'Agam a apporté une contribution au GIP pour la rédaction du protocole de préfiguration du NPNRU en ajoutant des éléments de diagnostic, statistiques et d’analyse des dynamiques urbaines qui sont issues des orientations des documents d’urbanisme et des projets inscrits sur les 14 quartiers concernés du territoire marseillais.
Châteauneuf-les-Martigues, le Castellas, livré en 2016
Agam • rapport d'activités 2016 • 39
NPNRU LES QUARTIERS D'INTÉRÊT RÉGIONAL SUR LA SELLETTE Les agences d’urbanisme de Provence-Alpes-Côte d’Azur ont réalisé une série de fiches synthétiques sur l’ensemble des 23 quartiers d’intérêt régional du Nouveau programme national de renovation urbaine. Une démarche ambitieuse qui s'appuie autant sur leur propre analyse que sur les protocoles de préfiguration ou les expertises des chefs de projet locaux.
Consolat Mirabeau, un des 23 quartiers d'intérêt régional sur lequel l'Agam a travaillé
D
ans le cadre de la convention pluriannuelle qu'elles ont signée avec la Région, les agences d'urbanisme de Provence-Alpes-Côte d'Azur ont réalisé en 2016 un travail de mise au point de fiches synthétiques sur l'ensemble des 23 quartiers d'intérêt régional issus du Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU) et inscrits au Contrat de Plan État-Région. La démarche est ambitieuse. Elle consiste à présenter une vision partagée de ces quartiers à travers une analyse simple et systématique, élaborée d'après la lecture des protocoles de préfiguration de chaque territoire, les expertises
des chefs de projet locaux et les rapports synthétiques des agences d’urbanisme. Ces "portraits de quartiers" visent à faciliter la compréhension des enjeux propres à chaque site en partant d’une grille d’analyse commune. Ils se composent d’une présentation du quartier par quelques chiffres clés, d’une synthèse des principaux éléments de diagnostic (principaux projets identifiés, principaux acteurs, fonctionnement urbain et social) et d’une identification des enjeux structurants et des pistes d’intervention sous forme schématique. Ces territoires recouvrent des enjeux disparates dus à des configurations et des contextes distincts : copropriété dégradée pour La Maurelette, présence d’un noyau villageois pour Campagne Lévêque, mixité de type d’habitat et d'occupation sociale pour Consolat Mirabeau (avec copropriété et logement social qui cohabitent), quartiers mono fonctionnels uniquement sous forme de résidence sociale pour Mas de Pouane ou pour les Aygalades, par exemple.
COPROPRIÉTÉS UN OBSERVATOIRE POUR UNE MEILLEURE INTERVENTION L'Agam a posé en 2016 les fondations d'un Observatoire des copropriétés dont l'objectif est de permettre une meilleure intervention dans ces ensembles lorsqu'ils sont dégradés. Le dispositif se déploiera en 2017.
L
'Agam a été sollicitée en 2016 pour développer et mettre en œuvre un Observatoire des copropriétés sur la Ville de Marseille qui devra s'inscrire, avec une contribution financière de l’Anah et de la commune, dans le dispositif national de Veille et d’observation des copropriétés (VOC) que l’Anah a mis en place en 2012. L'élaboration de ce dispositif avec phase de préfiguration, de test et de mise en place de la méthode devra se déployer durant l'année 2017. Il s'agit de bâtir un outil dont les objectifs sont clairs : identifier à une échelle très fine les signes de fragilité (au travers de critères urbains et socio-écono-
40 • Agam • rapport d'activités 2016
miques), donner aux acteurs de l’habitat les moyens d’intervenir sur ces copropriétés en difficulté ou en voie de fragilisation et permettre à la Ville de Marseille de calibrer le plus justement possible ses politiques d’interventions au regard de ce qui existe déjà, notamment en matière de lutte contre l’habitat dégradé. Dans cette perspective, le travail partenarial est essentiel. Cet outil partagé, de type Web-sig, permettra de mieux diffuser l’information et les travaux de l’Observatoire au vu des données recueillies. Chaque partenaire pourra contribuer à l’ajout de données et l'enrichir. Véritable dispositif de prévention en direction des
copropriétés, à l'initiative de Marseille Provence, cet Observatoire sera complété par un dispositif opérationnel : les Popac (Programme opérationnel de prévention et d’accompagnement en copropriété) qui permettront de mettre en œuvre les moyens logistiques et humains nécessaires au redressement des copropriétés identifiées.
24 305 COPROPRIÉTÉS RECENSÉES À MARSEILLE
HABITAT
ÉCOLES QUELLE PROGRAMMATION ? En 2016, l’Agam poursuit son assistance à la Ville de Marseille sur la programmation des équipements scolaires. Ce travail a pour objet de mettre en perspective l’évolution des effectifs dans les écoles et le volume de logements construits.
NOVEMBRE 2016 : N°54 SOCIÉTÉ
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Les loisirs sportifs marchands au plus près des pratiquants CHIFFRES-CLÉS
Début 2010, près de 66 % des Français âgés de 15 ans et plus déclarent avoir pratiqué, au
16,6 milliards d’€
au moins une fois par semaine. Si la part des Français déclarant pratiquer une activité
C’est la dépense sportive des ménages français en 2013
3 400
C’est le nombre d’emplois liés aux loisirs sportifs marchands dans la Métropole AMP
277€
C’est le budget moyen annuel d’un pratiquant du foot à cinq
7,6 millions
C’est le nombre de Français de 15 ans et plus qui pratiquent au moins une activité physique par semaine hors club et association
15,7 millions C’est le nombre de Français licenciés à un club sportif
cours des douze derniers mois, une ou plusieurs activités physiques ou sportives (APS), sportive régulière reste relativement stable, le mode de pratique a beaucoup évolué. Le sport loisir˝ échappe aux fédérations et les lieux˝ de pratiques sportives se diversifient. Le sport ne se conçoit pas uniquement comme une activité encadrée, régie par des règles et la compétition. Pratiqué sous forme de loisir, il s’est développé dès les années 1970. Souvent associée aux espaces naturels, la pratique de loisir se décline aussi dans l’espace urbain. L’accroissement du temps libre, l’évolution des matériaux, l’évolution des rythmes de vie, les nouvelles valeurs sociales, sont autant d’éléments qui ont contribué au développement des activités sportives de loisir. Les équipements sportifs traditionnels peinent aujourd’hui à répondre à la massification et la diversification de la pratique sportive : faible amplitude horaire, adhésion obligatoire à un club, pas de prise en compte des nouvelles pratiques sont autant de facteurs limitants˝. Les loisirs sportifs marchands apportent une réelle réponse à l’envie des pratiquants de disposer d’un équipement en libre accès, sans contrainte de calendrier ni d’encadrement. Dans cet environnement, le binôme association / bénévolat˝ semble perdre pied face à l’individu. Signe des temps dans nos sociétés modernes ? Peut-être pas, mais le sport a changé et le modèle du club n’a plus l’exclusivité. Le club n’attire plus. Le modèle de pratique est dans la consommation du temps de pratique. Nous sommes passés à l’ère du pay per use˝.
Les loisirs sportifs marchands au plus près des pratiquants Regards de l'Agam N°54 Novembre 2016 - 8 pages •
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MARSEILLE CAPITALE EUROPÉENNE DU SPORT
À
partir de l’analyse de l’évolution comparée des effectifs scolaires et de la construction de logements neufs, l'Agam a mis en place un outil de programmation qui permet de mesurer et d’anticiper l’impact des constructions de logements futurs sur les effectifs des écoles. Il permet aussi de vérifier si la construction de logements neufs a réellement eu un impact ou non. L’outil développe un aspect itératif — les observations de l’année passée viennent affiner les observations de l’année à venir. Cette méthode a été utilisée en appui d’une étude de cas sur le groupe scolaire Grand Saint-Giniez, composé d’une école maternelle (3 classes), d’une école élémentaire (5 classes) et de l’école maternelle Le Corbusier. Afin de calibrer au mieux les options de constructions neuves dans le secteur de recrutement de ce groupe scolaire, une évaluation de l’impact de la construction a été faite.
Au regard de la population existante sur les secteurs de recrutement des écoles, des évaluations ont été réalisées en testant diverses hypothèses d’application de densité aux programmes de constructions neuves. La capacité de l’école à répondre sur place à ces besoins a été estimée à partir du référentiel édité par l’Éducation nationale qui met en relation le nombre de classes et les mètres carrés de surface nécessaires par type d’espace. Pour Saint-Giniez, l'Agam a estimé que l’emprise foncière du groupe scolaire permettra de créer les locaux nécessaires à l’extension du nombre de classes. Cela permet ainsi de définir si l'emprise foncière du groupe scolaire est en capacité d'accueillir les locaux répondant aux nouveaux besoins identifiés.
La Ville de Marseille a souhaité que l’Agam l’accompagne dans la mise en place du « périphérique des sports ». L’ambition affichée était de proposer une boucle de 30 kilomètres reliant l’ensemble des secteurs de la ville et favorisant la pratique du vélo, du running et des pratiques sportives de glisse. Le phasage et les principes de réalisation de cette boucle, baptisée « Via Massilia Sport », ont été mis au point lors d’ateliers de travail réunissant les institutions concernées - Ville de Marseille, Métropole AMP, EPA Euroméditerranée - et les partenaires privés (SRL2).
Agam • rapport d'activités 2016 • 41
ÉCONOMIE
Observer pour comprendre et anticiper
O
n peut penser que l'économie n'est pas, à proprement parler, une discipline de la palette d'une agence d'urbanisme. On aura en partie raison, mais l'observation des phénomènes de société et la manière dont s'en empare la population, en revanche, sont bien l'apanage d'une agence d'urbanisme. Et les études que mène l'Agam, sur la population étudiante, sur les attentes des chefs d'entreprise en matière d'emploi, sur la pratique d'autres métropoles en Europe, ou encore sur la mutation des modèles économiques dans un contexte de crise, sont indéniablement de nature à nourrir la réflexion des pouvoirs publics sur le développement économique du territoire.
42 • Agam • rapport d'activités 2016
ÉCONOMIE
ENQUÊTE ACADÉMIQUE VIE ÉTUDIANTE 2016
UNE ENQUÊTE PARTENARIALE MENÉE À GRANDE ÉCHELLE
Les premières années ne se distinguent pas des autres étuau sein de l’établissement mais également l’offre disponible en diants qui, dans l’ensemble, n’ont pas eu de problèmes à troumatière de restauration. Les étudiants qui fréquentent le plus ver un logement ; 1/3 d’entre eux toutefois, ont estimé difficile ce en type de restaurant sont en Classes Préparatoires ou suivent Les agences d'urbanisme et les partenaires universitaires ont renouvelé 2016 l'enquête "Vie étudiante" voir très difficile leur recherche d’appartement. des cursus d’ingénieurs ou scientifiques, par opposition aux qui permettra d'avoir une vision plus fine de la population étudiante, et de là d'enrichir les politiques à mettre en œuvre. étudiants des filières de santé, paramédicales / sociales et de lettres.
S
Plus de la moitié des étudiants de première année ne fréquentent pas les restaurants universitaires
ept institutions parteZoom sur les primonaires se sont associées entrants dans pour mener l'enquête l’enseignement supérieur académique "Vie étudiante 2016". On retrouve Rec-que les L’entrée l’enseignement L’enquêtele révèle étudiants dans de l’académie sont partagés concernant leur alimentation, qu’ils sautent des repas torat de l’académie d’Aix-Marsupérieur marque pourrégulièles et que la plupart d’entre une eux neétape fréquentent pas les resseille, le Crous, rement Aix-Marseille jeunes importante taurants universitaires ou scolaires. Université et l'université d’Avidu passage à l’âge adulte, avec gnon-Pays de Vaucluse, ainsi la découverte enviQu’ils soient en première année ou pas,d’un près nouvel de la moitié des que les agencesétudiants d’urbanisme ronnement, des modalités d’apdéclarent être satisfaits de leur alimentation, 41% de l’agglomération marseillaise prentissage évoquent des problèmes de qualité etrenouvelées, 9 % des étudiantsune sont insatisfaits tant sur la quantité que suretla qualité. (Agam), du Pays d’Aix-Durance autonomie une expérience et de Rhône Avignon Vaucluse. nouvelle du quotidien, Une part L'objectif d'une telle enquête importante de leur parcours est d'enrichir les politiques et peut se jouer à ce moment de les dispositifs mis en œuvre leur vie. Aussi était-il intérespar les établissements et les sant de s’arrêter sur le quotiProportion des primo-entrants qui sautent fois par semaine unétudiants repas collectivités en la matière, et de dien deplusieurs ces nouveaux au regard de leur temps de pause méridienne partager une connaissance terafin de pointer ce qui, dans % ritorialisée des problématiques leurs caractéristiques ou leurs liées aux conditions de vie et % pratiques, peut éventuelled'étude des étudiants. ment les différencier des autres % % étudiants dans leur% vie quotidienne comme dans les difficultés qu’ils peuvent rencontrer. < à 20 mn De 20 à 40 mnDevenir De 40 mnétudiant à 1h De 1h àdemande 1h30 > à 1h30 en effet un apprentissage et un temps d’adaptation. Les repas sautés, déjeuners et/ou sont monnaie couAu sein de dîners, l’académie, ces "prerante chez les étudiants. Plus de années" la moitié d’entre eux sautent mières représentent au moins un à deux repas et plus d’undes tiersjeunes une fois 58 %par demois la population par semaine ou plus.de Lesleur primo entrants n’échappent âge. Ils ont été pluspas de à ces comportements alimentaires, même s’ils sont légèrement 1 750 à répondre au questionFaisant suite à l’enquête menée moins concernés. Ils déclarent sauter des repas principalement naire de l’enquête, ce qui a peren 2011 auprès des étudiants par manque de temps (57 %). Situation qui peut s’expliquer par mis, après pondération, d’obtedes trois universités d’Aix-Marun emploi du temps comprenant des temps de pause réduits. nirégalement une image deavant ces dans quelque seille, cette nouvelle édition Le manque d’appétit est mis en les rai20 000 étudiants alors inscrits élargit son champ d’étude aux sons invoquées (52%), de même que des raisons financières en première année étudiants de toute pourl’académie, un nombre non négligeable d’entre euxd’une (27%). formation supérieure post-bac. quelle que soit leur formation. La majorité des étudiants en première année ne fréquente Publié à l’automne 2016, ce zoom Ainsi, sur les plus de 107 000 pas les restaurants universitaires /scolaires (58 %). Ils privifournit un portrait contrasté de étudiants que comptait alors légient les repas pris à leur domicile ou sur leur lieu d’études cette population. Certains l’académie, ce sont 9 064 queset 43 % déclarent manger dans un fast-food au moinstraits, une fois s’estompant avec le temps, sont tionnaires qui ont été retenus par semaine. similaires à ce que l'on retrouve après nettoyage (pour un total La fréquentation des restaurants universitaires est étroitement au niveau national (autonomide plus de 15 000 réponses).
Plus le temps de pause est réduit, plus les repas sont sautés
39
28
18
15
16
"cette nouvelle édition élargit son champ d’étude aux étudiants de toute l’académie"
sation croissante à l’égard de la famille, évolution de l’héConditions de bergement, implication plus vie et d’études des étudiants de première année forte dans les études). D’autres de l’académie Aix-Marseille semblent plus spécifiques à Basculer dans l’enseignement supérieur n’est pas un exercice l’académie. facile : nouvel environnement, nouvelles méthodes de travail, Ainsi en est-il, notamment, du nouvelles disciplines et nouveaux horizons… Devenir étudiant niveau d’études envisagé par demande un apprentissage et un temps d’adaptation. les entrants dans l’enseigneSeuls 20 % des étudiants bacheliers en 2015 neeffet, ressentent ment supérieur. En alors Conditions de vie lors de leur première année d’études (30 % pas de difficulté que l’impératif scolaire est de et pour d’études desétudiants de l’académie). Les filières d’ingénieurs tous les plus en plus prégnant chez les étudiants de première en université et arts et culture faisant figure d’exception avec étudiants (OVEpas Infos n°32 – juin année plus de de l’académie 30 % des effectifs ne rencontrant de difficulté. À 2016), et que le fait d’être diplôAix-Marseille l’inverse, les pics de difficulté ressentie sont constatés mé de et l’enseignement Septembre 2016formations - 4 pages • paramédicales dans les sociales (100 %), ensupéSanrieur constitue une protection té (91 %), Classes Préparatoires (83 %), Arts Lettres Langues et au (81 chômage, les étudiants Sciences Humaines (82 %)face et Droit %). de l’académie d’Aix-Marseille Toutefois, 6,2 % seulement des primo entrants envisagent semblent se fixer(2,7 des à télécharger d’arrêter leurs études ou de se réorienter % àobjectifs l’échelle sur Agam.org moins élevés qu’ailleurs. Ils de l’académie). Les risques ressentis (déclarés) de rupture˝ les sont ainsi plus nombreux à viplus forts sont constatés dans les filières non-sélectives, avec Bac+3 maximum 10 % en Droit, et autourser de un 8 % niveau en Santé, Sciences, Économie-gestion et en Arts Lettres Sciences Humaines. (28 %Langues pour etles néo-bacheliers, 18 % au total) qu’au niveau national (13 %).
Étudiant : un métier qui s’apprend, non sans difficulté… Mesurer la qualité de vie et d’accueil, les pratiques et les attentes des étudiants, tel est l’objectif des sept partenaires de l’enquête académique Vie étudiante 2016. Faisant suite à celle menée en 2011 (auprès des étudiants des trois universités d’Aix-Marseille), l’édition 2016 élargit son champ aux étudiants de toute l’académie, quelle que soit leur formation. Les premiers résultats de ce travail sont présentés au travers d’un zoom sur les étudiants en première année* dans l’enseignement supérieur. Au sein de l’académie, ces premières années représentent 58% de la population des jeunes de leur âge.
Ce zoom fournit un portrait contrasté des nouveaux étudiants, révélant notamment des difficultés matérielles réelles mais inégalement réparties. Certains traits, s’estompant avec le temps, se retrouvent chez les nouveaux entrants au niveau national (autonomisation croissante à l’égard de la famille, évolution de l’hébergement, implication plus forte dans les études). D’autres semblent plus spécifiques à l’académie (ambition moindre en termes de niveau d’études envisagé). La synthèse générale de l’enquête, à paraître au printemps 2017, viendra compléter ces premières analyses.
*
* Dans cette publication, les premières années correspondent aux étudiants ayant obtenu leur BAC en juin 2015.
Étudiants en première année
Hommes
Femmes
Bac général
Bac technologique
Bac professionnel
Vivant chez leurs parents
Non-originaires du lieu d’études
45%
55%
71%
19%
9%
51%
67%
43%
57%
79%
14%
5%
37%
73%
Ensemble des étudiants de l’académie
Contexte académique et méthodologie de l’enquête L’enquête académique vie étudiante 2016 a été menée du 22 janvier au 29 février 2016, en ligne, auprès de tous les étudiants. L’académie d’Aix-Marseille comptait en 2015 plus de 107 000 étudiants, dont 67 % d’inscrits en université. 9 064 réponses ont été retenues dont 1 753 correspondant aux étudiants ayant eu leur Bac en juin 2015.
www.education.gouv.fr
www.univ-amu.fr
www.univ-avignon.fr
Ces résultats ont été pondérés par redressement de trois variables : la filière d’inscription de l’étudiant, la commune du lieu d’études, et le genre. À travers cette pondération, ce zoom permet d’évoquer la situation des 20 000 étudiants de l’académie inscrits en première année d’une formation supérieure post-bac.
www.crous-aix-marseille.fr
www.agam.org
www.aupa.fr
www.aurav.org
...
Niveau d’études le plus élevé que vous envisagez Bac +3 maximum
Au-delà du Bac +3
28%
PREMIÈRE ANNÉE
72%
18%
ENSEMBLE ACADÉMIE
82%
13%
NATIONAL
87%
corrélée au type d’études suivies. Il détermine le temps passé
Agam • rapport d'activités 2016 • 43 Zoom sur les premières années
| Vie étudiante 2016 | ENQUETE ACADÉMIQUE
Entretien Pierre Richter Directeur du Crous d'Aix-Marseille
"ÉCLAIRER LES SPÉCIFICITÉS DE NOTRE TERRITOIRE"
...
L’écart est également important dans la proportion d’étudiants déclarant vouloir dépasser le niveau Bac+5. A périmètre égal (université, classes prépa et STS), ils sont ainsi seulement 25 % parmi les primo-entrants et 29 % des étudiants de l’académie à se fixer cet objectif, quand ils sont plus de 37 % au niveau national. Si ces résultats peuvent être interprétés à la lumière de la structure de l’offre de formation (plus de formations courtes), ils sont également le reflet des caractéristiques socio-économiques de l’académie : une large part de la population vit dans des zones où les risques d’échec scolaire sont forts, avec une part des jeunes non-diplômés au sein des 15-24 ans figurant parmi les plus élevées de France. On peut imaginer que les étudiants ont intériorisé ces caractéristiques et fait leurs les limites qui en découlent. Cela pourrait constituer des facteurs explicatifs de perspectives plus limitées qu’ailleurs.
44 • Agam • rapport d'activités 2016
Quels sont les apports d’une enquête territoriale par rapport aux grandes enquêtes nationales ? Cette enquête nous permet d’avoir une vision de l’ensemble de l’académie, sa couverture dépassant le champ des trois anciennes universités, allant même sur des sites délocalisés. Les résultats sont très riches en matière de pratiques étudiantes et permettent d’éclairer sur les spécificités de notre territoire, ce que ne permet pas l'Observatoire national de la vie étudiante (OVE). Par ailleurs, elle s’inscrit dans une belle dynamique de travail en commun qui trace un chemin durable pour l’émergence d’une politique de site. Les agences d’urbanisme nous accompagnent pour poser un diagnostic éclairé sur les questions notamment du logement et des transports. Cette consolidation positive de pratiques partenariales, depuis l’opération Campus en 2009, a permis de poser les bases de politiques publiques cohérentes.
Quelles sont vos principales attentes concernant cette enquête ? Je suis très attaché, par exemple, au lien, pour le financement des études, entre aides publiques et travail salarié des étudiants. L’OVE nous dit que, sous certaines conditions, un travail salarié pour un étudiant n’est pas un frein à la conduite des études, mais les interrogations sont nombreuses : jusqu’à quelle amplitude horaire ? De quelles filières parle-t-on ? Quelle typologie sociale pour ces étudiants ? Est-ce que ce sont des étudiants boursiers ou non ? Est-ce que l’obtention d’une bourse dispense d’avoir un travail salarié ? Je souhaiterais aller au fond de l’analyse, croiser les champs, pour y voir plus clair et ainsi guider notre action dans ce domaine. Nous avons aujourd’hui au Crous un service nommée Jobabiz, qui met en relation les entreprises avec les étudiants en recherche d’emploi. Nous souhaitons aller plus loin dans la promotion de ce service.
Quels enseignements tirez-vous déjà des premiers résultats de l’enquête sur les primo-accédants ? J’ai été frappé par le taux assez faible d’étudiants qui fréquentent les restaurants universitaires. Les primo-accédants sont pourtant proches des lieux de restauration sur les trois grands pôles universitaires. Nous avons des efforts à faire pour comprendre pourquoi ils ne viennent pas et essayer de les attirer en montrant que nulle part ailleurs qu’au Crous, ils ne trouveront pour 3,25€ une offre de restauration complète et équilibrée. Nous travaillons actuellement avec des consultants sur la redynamisation du restaurant universitaire des Gazelles à Aix. Tous les concepts ont 15 ans aujourd’hui et il faut que nous fassions évoluer nos pratiques. Dans le même esprit, sur La Timone, le restaurant Galinat bénéficiera de travaux à partir de l'été 2017.
ÉCONOMIE
A la demande de la Ville de Marseille, l’Agam l'a accompagné dans l'organisation d'un conseil municipal "spécial emploi" qui s’est tenu le 27 juin 2016.
L
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EMPLOI L'AGAM VIENT EN APPUI D'UN CONSEIL MUNICIPAL DÉDIÉ Regards ÉCONOMIE AVRIL 2017 | N°59
Éclatement des formes d’emploi
Les prémices d’un nouveau modèle ?
a Ville de Marseille a souhaité organiser le 27 juin 2016 un conseil municipal extraordinaire dédié à l'emploi. L’agence a apporté des éléments nécessaires à la compréhension et au partage du diagnostic de la situation de l’emploi mis en perspective des fortes évolutions que connaît aujourd’hui l’économie en lien notamment avec la montée en puissance du numérique et des bouleversements qu’elle génère. Dans ses interventions, l’Agam a souligné la décorrélation croissante entre la création d’emplois et la variation du taux de chômage qui s’explique principalement par l’inadaptation d’une partie de la main d’œuvre potentielle locale à occuper les postes créés. L’originalité de la démarche a aussi consisté à organiser un processus d’auditions auprès de personnes ou de collectivités compétentes. Une cinquantaine au total (pour une durée de 30 h) comprenant des chefs d’entreprise, des responsables d’institutions, d’associations, de syndicats de salariés, ou des représentants de fédérations professionnelles. Leurs té-
moignages ont été restitués sous forme de vidéos lors de la séance du conseil municipal. Ce processus participatif s’est inscrit dans une durée de trois mois et il a été ponctué par la séance exceptionnelle du conseil municipal du 27 juin au cours de laquelle l’Agam a de nouveau apporté des éléments de diagnostic et des éclairages prospectifs. Ce conseil municipal a permis de valider un plan pour l’emploi, "Tous unis pour l’Emploi", ordonné autour d’une vingtaine de propositions pragmatiques (complémenta ires des actions engagées par le Département) et de trois axes : rapprocher l’offre et la demande d’emploi, développer les filières porteuses d’emploi, créer des outils et des démarches communes avec la Métropole, le Département et la Région (lycée international, guichet unique, schéma de développement...). L’agence a également reçu la mission d’assurer le suivi de la mise en œuvre d’un certain nombre d’actions.
"l’Agam a reçu la mission d'assurer la mise en Œuvre d'un certain nombre d'actions"
La récurrence des crises, l’essor du numérique, l’émergence de l’économie collaborative, les nouvelles aspirations des actifs et des nouvelles générations, la limitation des dépenses publiques... ont commencé à profondément modifier la conception et les formes d’emplois. Le « CDI à plein temps avec des horaires stables chez un seul employeur » se fait de plus en plus rare. Mais, la nouveauté tient surtout au fait que les outils numériques viennent apporter de nouvelles possibilités d’échanges et par conséquent d’organisation du travail. Ces nouvelles formes d’emplois, atypiques aujourd’hui, seront-elles celles des emplois de demain ? La société s’empare peu à peu du débat notamment à l’occasion de la réforme du code du travail, du débat sur l’ubérisation de l’économie. Mais changer de modèle socio-économique n’est pas aussi simple. Tout le système de sécurité sociale, d’assurance chômage, de formation, de retraite... s’est établi sur le modèle du salariat. Ce Regards cherche à mettre en évidence quelques grandes questions qui émergent sur l’avenir du marché du travail et les nouvelles formes d’emplois. Si elles se multiplient, notre société va devoir inventer des solutions pour garantir les droits, protéger les actifs et sécuriser les transitions professionnelles de ce nouveau monde du travail.
Éclatement des formes d'emploi. Les prémices d'un nouveau modèle ? Regards de l'Agam N°59 Avril 2017 - 8 pages •
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Matinales de l’emploi Après la Vallée de l’Huveaune et le bassin Aubagne-La Ciotat en 2016, ce sont les territoires de Marseille Centre et Marseille Nord qui ont fait l’objet d’une présentation par l'Agam de leur situation socio-économique (profil de la population, profil de l’emploi et son évolution, l’évolution et la structure de la demande d’emploi et les projets) durant le 1er semestre 2017 dans le cadre des Matinales de l’Emploi. Organisées par le CD13, elles réunissent au sein du département élus, acteurs de l’emploi et chefs d’entreprise afin d’échanger sur les grands enjeux du territoire et les orientations politiques du département en termes d’insertion par l’emploi.
Séance informelle du conseil municipal de la Ville de Marseille où Patrick Tanguy, responsable du pôle développement économique de l’Agam a présenté les éléments de diagnostic sur l’emploi, le 13 juin 2016. Agam • rapport d'activités 2016 • 45
BENCHMARK L'ATTRACTIVITÉ COMPARÉE DES MÉTROPOLES L’Agam, en partenariat avec la Chambre de commerce et Euroméditerranée a mené une analyse statistique pour comparer, en terme d’attractivité, AMP avec un panel de métropoles européennes.
Quatre familles d’indicateurs
"l’appréciation de l’attractivité se joue sur la capacité à attirer (les individus et les organismes) en même temps que celle de les retenir"
46 • Agam • rapport d'activités 2016
C
omment définit-on l'attractivité d'un territoire ? D'une façon générale, elle constitue la capacité d'attirer (les individus ou les organismes, dont les entreprises) en même temps que celle de les retenir. L’appréciation de l’attractivité socio-économique d’Aix-Marseille-Provence (AMP) répond aussi à cette règle. L’approche, qui nourrit le concept global d’attractivité économique, est donc simultanément endogène, s’organiser pour rayonner, et exogène, pour attirer ensuite. Quels sont les facteurs susceptibles de retenir l’attention des acteurs sur la Métropole ? Et qui voulons-nous attirer ? Si ce sont des personnes, la qualité de vie et les aménités sont la priorité. Si ce sont des entreprises ou des organismes publics, le territoire devrait davantage s’afficher comme source d’opportunités. Un territoire compétitif doit aussi s’organiser pour améliorer les différentes facettes d’une qualité de vie agréable et d’un cadre de vie séduisant.
Pour analyser la position de la métropole Aix-Marseille-Provence, l’Agam a construit quatre familles d’indicateurs. Deux concernent les leviers d’attractivité : la situation économique (pour les entreprises) et la qualité de vie (pour les personnes). Les deux autres s'attachent aux résultats (le dynamisme économique et l’attractivité auprès des personnes). Une approche purement quantitative de l’attractivité permet une comparaison plus aisée avec d’autres villes, afin d’objectiver les éléments forts ou les faiblesses relatives d’AMP, et de favoriser la prise de conscience du territoire pour renforcer les premiers et remédier aux secondes. Dans ce but, une soixantaine de variables ont été mobilisées, essentiellement à partir de sources de l’Union européenne, de l’OCDE… Le panel est formé d’une trentaine de métropoles millionnaires non capitales (sauf pour l’Europe orientale).
AMP, un territoire dynamique Concernant l’attractivité économique, AMP se révèle être un territoire avec un dynamisme économique plus élevé qu’attendu, qui demeure néanmoins moyen et avec un profil plutôt innovant mais peu inclusif. Pour ce qui est de l’attractivité résidentielle, AMP affiche un déficit d’attractivité auprès des personnes en quête d’aménités, attirant de plus en plus de touristes mais pas assez de néo-résidents. Pour espérer progresser, il lui convient donc d’améliorer les déterminants de l’attractivité, notamment la productivité, le taux d’emploi, la production de brevets... Cela se traduit par un effort important de formation, mais aussi par une meilleure qualité de vie, porteuse d’aménités pour attirer, mais surtout retenir les compétences dont le tissu économique local a besoin pour croître, s’étoffer et rayonner.
ENJEUX L’ÉMERGENCE DE NOUVEAUX MODÈLES ÉCONOMIQUES La crise oblige à repenser les modes de production. Les agences Paca ont identifié le nouvel eldorado régional à travers les loisirs et la culture où de nouveaux acteurs, peut-être même "étrangers", vont conquérir de nouveaux espaces.
D
ans un contexte de crise structurelle et de reconfiguration des systèmes productifs, les changements dans les modalités et les finalités de production ou encore dans les comportements des acteurs sont nombreux. Ces mutations répondent à des objectifs d’économie de moyens et de ressources, de réduction des coûts et de compétitivité par l’innovation et sont amplifiées par la puissance du levier « numérique ». La réflexion, pilotée par l’Agam et la Région dans le cadre de la convention Région/agences d’urbanisme, visait à cerner quelques grands enjeux d’avenir pour l’économie de la Région Paca. Trois angles d’analyse ont été choisis. Le premier concerne ce que l'on appelle les « nouveaux modèles », c'est-à-dire l’économie collaborative, circulaire et de la fonctionnalité. Le deuxième angle se penche sur deux domaines d’activités émergents, les industries créatives et la silver économie. Enfin, le troisième axe concerne quatre « productions emblématiques » de la région, l’hélicoptère à Marignane , le parfum à Grasse , le vin rosé et le Festival d’Avignon.
rythme. Leur émergence se heurte à un ensemble de conventions comme, par exemple, les rentes de situation. L’un des enjeux en est la possible réappropriation par de nouveaux acteurs extérieurs. Une des caractéristiques essentielles de la période réside en effet dans l’élargissement du statut de « producteur » (de service notamment) que chacun peut potentiellement devenir, face à des clients qui privilégient désormais l’usage d’un bien à sa détention.
© Évéré
ÉCONOMIE
Regards ÉCONOMIE MARS 2017 | N°58
Économie circulaire Mythe ou réalité ?
L’économie circulaire a le vent en poupe. Si les différents piliers de l’économie circulaire sont bien identifiés, le concept demeure d’origine récente, bien qu’agrégeant des réalités plus anciennes comme l’écologie industrielle et territoriale (EIT), ou la gestion des déchets. Elle n’en constitue pas moins aujourd’hui le concept clé du développement économique durable. Loin d’une injonction qui viendrait seulement d’en haut, ou d’une simple contestation de la société de consommation, l’économie circulaire s’affirme de plus en plus comme un nouveau modèle économique. Avec l’économie circulaire, le bien devient durable, le déchet devient ressource, les flux d’énergie et de matières s’échangent à l’échelle d’un territoire, la rationalisation des ressources devient source d’innovation, d’emploi et de valeur ajoutée. Pour mieux appréhender cette mutation économique, ce numéro de Regards a choisi de mieux décrypter cette économie, notamment en observant les dynamiques à l’œuvre dans ce domaine dans la Métropole Aix-Marseille-Provence.
Économie circulaire Mythe ou réalité ? Regards de l'Agam N°58 Mars 2017 - 12 pages •
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"une économie de plus en plus tournée vers les services" Le constat est celui d’une économie de plus en plus tournée vers les services. Cette transformation répond à des contraintes (épuisement des ressources, dégradation de l’environnement, voir à ce sujet l’économie circulaire), mais aussi à la nécessité de conquérir de nouveaux espaces marchands, dans les loisirs et la culture (voir les industries créatives), y compris auprès des populations séniors (voir la « silver économie »). Ce profond changement s’accompagne de nouvelles règles qui en accélèrent le
Agam • rapport d'activités 2016 • 47
ENVIRONNEMENT
L'ouverture à la mer, une évidence réinventée
Q
uestionner le territoire, l'analyser pour le comprendre, c'est aussi débusquer ses atouts cachés, ses perles rares. C'est surtout savoir changer le regard, faire un pas de côté. La vision parcellaire de tous les territoires qui composent la métropole n'avait pas permis de voir le fantastique trésor qui sommeille le long de ses côtes : un littoral hors du commun, unique, riche de toutes ses potentialités non révélées. Le travail réalisé par l'Agam sur la mise en cohérence de tout le littoral d'Aix-Marseille-Provence met en évidence un espace stratégique pour le devenir de la métropole.
48 • Agam • rapport d'activités 2016
ENVIRONNEMENT
LA "MÉTROPOLE LITTORALE"
UN DIAGNOSTIC AU SERVICE DU PROJET
L'Agam a souhaité donner un éclairage nouveau sur le littoral pris dans son ensemble. La nécessité de bâtir un projet stratégique global est dès lors apparue de façon évidente.
L
a présence du littoral est une spécificité marquante d’Aix-Marseille-Provence. Avec 255 kilomètres de côtes, le territoire est baigné par la mer Méditerranée de Port-Saint-Louis-du-Rhône à La Ciotat et il possède l’une des plus vastes lagunes d’Europe : l’Étang de Berre. Il donne à voir une grande diversité de paysages, qui fonde aussi bien son attractivité que le sentiment d’appartenance des métropolitains à leur lieu de vie. Ce littoral constitue un espace stratégique pour le développement du territoire métropolitain. Il concentre par ailleurs de nombreux enjeux écologiques, économiques et sociaux, majeurs pour son devenir.
Enjeux croisés La production du carnet de l’Agam « La métropole littorale » est partie d’un constat paradoxal. Jusqu’à présent, le littoral n’avait été abordé que sous la forme d’une simple juxtaposition de politiques secto-
rielles dans les stratégies territoriales et dans les documents de planification locaux. Dans le contexte de la mise en place de la Métropole, l’Agam a souhaité donner un éclairage nouveau sur les spécificités et les enjeux croisés que recouvre le littoral. L’ambition de cette « auto commande » est de poser des jalons pour avancer dans la construction d’une stratégie intégrée et de faire du littoral un élément central du projet métropolitain. Ce document de référence se veut être un socle de connaissances pédagogiques et communiquants.
"Ce document de référence se veut être un socle de connaissances pédagogiques" Il s’adresse à tous les usagers de la mer : élus, techniciens, mais aussi grand public, professionnels de la mer, etc. Il s’appuie sur
Carnet La métropole littorale Septembre 2016 •
à télécharger sur Agam.org
les nombreux travaux réalisés à l’agence sur le sujet, à l’image du "Schéma des vocations littorales" de l’ex-communauté urbaine, du Contrat de Baie ou encore des études visant à moderniser le parc balnéaire du Prado à Marseille.
TrOIs approches Le document aborde le littoral sous trois principaux angles d’attaque . Le premier consiste à présenter le littoral comme un point fort du cadre de vie, notamment au travers des pratiques de loisirs qu’il permet. Il constitue un bien commun à valoriser et à rendre accessible. Le deuxième angle aborde les ressources offertes par le littoral : économiques, écologiques, énergétiques et alimentaires. Le troisième met en évidence les phénomènes qui fragilisent ce littoral, qu’il s’agisse des évolutions du trait de côte sous l’influence du changement climatique (érosion, montée des eaux, submersion marine) ou
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Accessibilité du sentier littoral sur Aix-Marseille-Provence (sentier du littoral 2012 - MEDDE) Agam • rapport d'activités 2016 • 49
Entretien
... des multiples pressions qu’il subit : artificialisation des fonds marins, rejets anthropiques, conflits d’usages, etc. Enfin, une boite à outils recense l’ensemble des stratégies et objectifs définis aux échelles européennes, nationales et régionales. Il est en effet nécessaire de les connaître pour orienter l’action publique et bâtir un projet stratégique pour le littoral métropolitain. Le document a été largement diffusé aux partenaires de l’agence. Sa parution a fait l’objet d’une conférence de presse, associant Laure-Agnès Caradec, présidente de l’Agam, et Didier Réault, président du Parc national des Calanques et adjoint au maire en charge de la mer, du littoral, du nautisme et des plages à la Ville de Marseille. Les grands enjeux soulevés dans le document ont également été partagés avec le grand public, à l’occasion d’une exposition organisée en partenariat avec la Ville de Marseille sur le parc balnéaire du Prado, dans le cadre de la Fête du Vent (septembre 2016).
50 • Agam • rapport d'activités 2016
Patrick Boré Maire de La Ciotat Vice-président d’Aix-Marseille-Provence, délégué aux infrastructures portuaires
''L'ESPACE LITTORAL EST MAJEUR POUR LE DEVENIR D'AMP Que pensez-vous de la place stratégique que peut occuper le littoral dans le développement futur du territoire ? Il est au cœur des projets de développement de la Métropole en construction. À la fois, un élément fort de l’attractivité du territoire et un « bien commun » pour les habitants d'AMP. Le littoral offre une grande diversité de paysages et d’ambiances, une large palette de sports et de loisirs nautiques possibles mais parfois difficilement accessibles. Il constitue également un milieu de ressources dont les potentiels pourraient être davantage exploités, et de manière durable.
La Métropole a commandé une nouvelle étude aux deux agences, le Livre Bleu. Comment se construit cette réflexion ? L’objectif du Livre Bleu est de définir, à l’échelle métropolitaine, une stratégie littorale et portuaire. Ce document, qui sera rédigé et chiffré durant l’été 2017, va permettre de donner un cap et d’engager rapidement des actions concrètes. Dans ce but, j’ai souhaité aller à la rencontre de l’ensemble des maires de la Métropole qui gèrent un ou plusieurs ports sur leur territoire pour recueillir leurs attentes. Au-delà de sa portée stratégique, le Livre Bleu a pour but de fédérer les nombreux acteurs du littoral et de la mer autour d’une démarche tournée vers la valorisation écologique, économique et touristique du littoral.
Qu'attendez-vous des agences ? Comment situeriez-vous leur impact dans les décisions futures de la Métropole ? Au regard des expertises de l’Agam et de l’Aupa et de leurs implications dans de nombreux dossiers transversaux (SCoT, Contrat de Baie, etc.), la Métropole a souhaité leur confier une mission d’assistance pour la rédaction de ce document stratégique. Un travail important sur la première phase de concertation a été engagé et elles nous ont accompagnés pour synthétiser les enjeux et les spécificités du territoire. J’attends de leur part un appui fort sur l’élaboration du plan d’action coordonné, l’animation des groupes de travail à constituer pour la réalisation de ce Livre Bleu puis sa mise en forme, sachant que ce document devra être approuvé par l’assemblée délibérante à la fin de l’année 2017.
ENVIRONNEMENT Quelle opportunité pour un Volet mer et littoral ?
à l’avenir, contribuer au Livre Bleu métropolitain
Parallèlement, les services de la Métropole ont saisi les agences Agam et Aupa pour les aider à identifier l’opportunité ou non d’adjoindre un chapitre individualisé valant Schéma de mise en valeur de la Mer (SMVM) au futur SCoT métropolitain, plus communément appelé Volet mer et littoral du SCoT. Cette possibilité offerte par la loi sur le développement des territoires ruraux (2005) pose en effet de multiples questions : procédure à mettre en œuvre, portée juridique, périmètre, données manquantes à produire… La note d’opportunité réalisée par les agences a permis d’éclaircir ces points, de fournir un argumentaire stratégique sur les enjeux de la réalisation d’un Volet mer et littoral et donc d’accompagner la Métropole dans sa prise de décision future.
L’ensemble des travaux réalisés sur le littoral a permis à l’Agam de gagner en visibilité sur cette thématique transversale. Confirmant son statut de document de référence, le carnet « La métropole littorale » a alimenté les réflexions menées par le groupe de travail « Mer, littoral, ports et parcs naturels » de la Métropole. D’autre part, l’Agam et l’Aupa ont été sollicitées par la Métropole pour l’aider à élaborer son « Livre Bleu » dans le cadre du programme de travail 2017. L’objectif de cette démarche est de construire une stratégie littorale à l’échelle métropolitaine et de la traduire en un programme d’actions concrètes à cinq ans. Et à plus long terme, elle pourrait se traduire par la mise en œuvre d’un Volet mer et littoral dans le SCoT métropolitain.
Quel parc balnéaire du Prado, demain ?
Quel parc balnéaire du Prado, demain ? Compte-rendu des ateliers - Robins des villes Septembre 2016 •
A la suite de la parution de "La métropole littorale", l'Agam a souhaité partager les enjeux soulevés avec le grand public et interroger les pratiques des usagers. Le site du parc balnéaire du Prado a été choisi en association avec la Direction de la mer de la Ville de Marseille, qui souhaite amorcer une réflexion sur sa requalification. C'est durant la Fête du vent que l'agence, en partenariat avec la Ville de Marseille,
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La gouvernance du littoral (Agence des aires marines protégées - 2014)
avec l'accompagnement de l’association Robins des villes, a durant deux jours animé des ateliers participatifs et d'expression autour du parc balnéaire et de ses usages. Le dispositif a pu toucher environ 2 000 personnes et 400 personnes ont participé aux ateliers. En complément de l’exposition et des ateliers, l’Agam a retrouvé dans ses archives deux films documentaires sur l’aménagement des plages et du parc balnéaire réalisés en 1977 et 1978 par la Ville de Marseille. Ils ont étés diffusés en ligne sur le site de l’Agam ainsi que pendant les deux jours de manifestation. Flashez ces codes pour visualiser les deux films documentaires
Agam • rapport d'activités 2016 • 51
TRANSITION ÉNERGÉTIQUE LES INTERACTIONS AVEC L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE Pour prendre en compte les enjeux "climat-air-énergie", les leviers d'aménagement les plus pertinents ont été identifié pour une mise en œuvre de la transition énergétique sur les territoires.
" COHÉRENCE urbanisme/énergie, une nouvelle approche à intégrer dans l'élaboration d'un scot"
L
a prise en compte des enjeux "climat-air-énergie" par les collectivités locales est un des enjeux de l’action partenariale entre la Région et les agences d’urbanisme. La réflexion et les travaux conduits dans ce cadre se sont concentrés sur l’identification d’indicateurs et la construction d’outils de sensibilisation et de communication. L'objectif est d'inciter les élus et les décideurs locaux, à une plus grande prise en compte des enjeux liés à l’énergie dans l’élaboration de leurs documents d’urbanisme et de planification. Mais ces travaux ont démontré également qu’une approche croisée urbanisme/énergie était difficile à mettre en œuvre dans le cadre de l’élaboration d’un SCoT. Cette première conclusion a obligé à mener une démarche exploratoire complémentaire pour clarifier les liens entre consommations énergétiques et politiques d'aménagement du territoire (habitat, transports, foncier….).
Des outils de sensibilisation Toujours dans ce cadre, les agences ont tenté de réaliser une « photographie énergétique » des territoires. Elles ont mis au point des indicateurs pédagogiques, testés sur quatre territoires de SCoT, sous forme d’étiquettes énergétiques qui s’appuient sur les objectifs 2020 fixés par le SRCAE. Ces indicateurs présentent les tendances de l’évolution 52 • Agam • rapport d'activités 2016
de la production d’énergie renouvelable et des consommations énergétiques, par secteur d’activités : résidentiel, transport et économie. Plusieurs corrélations entre les consommations énergétiques et les principaux leviers d’aménagement (accessibilité, mixité fonctionnelle, formes urbaines, âges du bâti…) ont ensuite été recherchées.
Une transition énergétique territorialisée La démarche exploratoire menée a permis une première identification de leviers d’aménagement qui semblent les plus favorables à la transition énergétique. Pour autant, si certains de ces leviers paraissent essentiels à mobiliser sur les territoires urbains, il n'en est pas de même pour les territoires périurbains et ruraux qui ne peuvent pas être analysés sous le même prisme. Une identification des leviers de la transition énergétique par territoire permettra, à terme, d’apporter des réponses différenciées en fonction des spécificités urbaines (pôle urbain, espace périurbain, espace rural, pôle touristique…) et géographiques (espace littoral, espace rétro-littoral, espace montagnard, etc.).
ENVIRONNEMENT
CALANQUES UN PLAN DE PAYSAGE VALIDÉ POUR LE PARC Le plan de paysage, conçu conjointement par le Parc national des Calanques et l’Agam, aide au changement de paradigme en réaffirmant la préservation du patrimoine naturel, l'accent mis sur la place du "cœur de Parc", et l'obligation d'organiser clairement les limites du Parc.
L
e défi majeur à relever pour le Parc national des Calanques est de placer le vivant au cœur des projets d’aménagement. L’enjeu est donc de faire converger la place de l’homme et celle du paysage, de la nature et de la biodiversité et de les considérer comme données essentielles pour les intégrer ensuite comme préalables à toutes les interventions sur le territoire. Le plan de paysage, piloté conjointement par l'Agam et le Parc national des Calanques et validé par le conseil d'administration en juin 2016, propose trois ambitions pour faciliter le changement de paradigme. Première ambition : ne jamais oublier que la préservation des dynamiques naturelles participe de l’attractivité du Parc. Valoriser et reconnaître ce patrimoine naturel singulier en tant que support de biodiversité et de paysage carac-
téristique est essentiel L’objectif visé est de développer la place de la nature dans les projets de territoire et d’aménagement : faire avec et non contre la nature. Ensuite, l’ambition de « désaménager » le cœur de Parc conforte la volonté de préserver le caractère naturel de cet espace et sa fonction de ressourcement pour l’ensemble de ses usagers. Cette ambition vise à éviter une artificialisation du cœur de Parc et à corriger les atteintes et les dommages faits aux qualités paysagères et à l’environnement en réduisant les impacts des aménagements superflus passés et futurs, terrestres et marins. La préservation de la qualité des paysages, enfin, et le maintien de la diversité des usages devra passer par l’aménagement et l’organisation des limites, des franges et des entrées du Parc national des Calanques.
"valoriser et reconnaître le patrimoine naturel singulier du parc est essentiel"
Un plan de paysage pour les Calanques Regards de l'Agam N°49 Juin - 12 pages •
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AIX-MARSEILLE-PROVENCE AUDIT SUR LA QUALITÉ DE VIE
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urant la période 2015-2016, l’Agam a conduit une mission d’assistance (conseil, méthode, analyse et rédaction) à la commission « Environnement, cadre de vie, agriculture » du conseil de développement de MPM. En décembre 2016, avec l’aide de l’Agam, la commission a rendu son rapport sur « La qualité de vie dans la Métropole Aix-Marseille-Provence ». Le rapport restitue le travail des membres de la commission, pilotée par Philippe Langevin, en deux parties principales : une évaluation par indicateur de l’état de la qualité du cadre de vie métropolitain (typologie de territoires) et puis une évaluation par traitement d’une enquête « Qualité de vie des habitants » (220 questionnaires).
Une démarche innovante au sein de la métropole
Des pistes pour guider les politiques publiques
La démarche a introduit la complexité de la question à l’échelle du territoire métropolitain : la qualité de vie est à la fois mesurable (indicateurs, approche quantitative), et perceptible (points de vue subjectifs des personnes). Elle a par ailleurs permis la mise en œuvre d’une enquête inédite par questionnaires sur la qualité de vie du territoire métropolitain, constituant un outil potentiel d’évaluation des politiques publiques. Ciblant l’ensemble des membres des conseils de développement de la Métropole, cette démarche est vouée à être étendue et systématisée pour un meilleur suivi des attentes des habitants.
Cette enquête a montré que les principaux éléments entrant dans la qualité de vie métropolitaine concernent la qualité du milieu (air, sol et faibles nuisances sonores) et de l’offre en services collectifs de proximité (transports, santé, services de proximité, propreté). Elle a également mis en évidence la pluralité de représentations selon l’âge, le statut social, mais surtout selon le type de logement occupé et la commune de résidence.
Agam • rapport d'activités 2016 • 53
AUTRES PRODUCTIONS DE L'AGAM EN 2016 PUBLICATIONS DIFFUSABLES AU PUBLIC Club Projet Urbain et Paysage n°14 : atelier de Saint-Pierre Avril 2016, 38 pages, publication Fnau Conseil municipal exceptionnel sur l'emploi : éléments de cadrage Juin 2016, 19 pages, diaporama Cours Lieutaud : enjeux et orientations pour une requalification de l'axe Septembre 2016, 72 pages, étude
Score et comportement de paiement des entreprises en Provence-AlpesCôte d’Azur : Tableau de bord #07 Août 2016, 4 pages, publication Score et comportement de paiement des entreprises en Provence-AlpesCôte d'Azur : Tableau de bord #08 Novembre 2016, 4 pages, publication Score et comportement de paiement des entreprises en Provence-AlpesCôte d'Azur : Tableau de bord #09 Décembre 2016, 4 pages, publication Mars 2017 Données Décembre 2016
Solvabilité des entreprises et sauvegarde des emplois en PACA
Tableau de bord 10 L'amélioration des comportements de paiement des entreprises de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur avait été enrayée au cours de l’été dernier. À sa suite, le dernier trimestre de 2016 s’avère sans ressort particulier. Les délais de règlement des fournisseurs n’ont que très peu changé. On décèle même un léger allongement des retards de paiements dans les Alpesde-Haute-Provence, voire dans le Var, tandis que le solde des améliorations–dégradations de situation sur un trimestre est plutôt négatif (il reste positif sur un an). Après une amélioration sensible depuis plus d’un an, le secteur de la construction est le moins bien orienté à la fin de 2016. L’industrie paraît suivre cette tendance, tandis que la situation, dans le commerce, est plus favorable. La chronique de fin 2016 affecte très peu la cotation des entreprises : le solde des évolutions est proche de zéro, les parts d’entreprises ayant une note supérieure à 12 sur 20 ou bien en deçà de 8 sont sans changement. Cet attentisme conjoncturel pourrait se confirmer dans la période électorale actuelle.
Expérimenter de nouvelles approches dans l'élaboration des PLU Février 2017, 3 pages, note
La démarche 2SEPACA associe la Région Provence-Alpes–Côte d’Azur, le réseau des CCI de la région, les agences d’urbanisme de Marseille (Agam), d’Aix-en-Provence (AUPA), d'Avignon (AURAV) et de Toulon (AUDAT), ainsi que la ville de Marseille. Il s’agit d’un tableau de bord trimestriel dont l’objectif est d’apporter un éclairage particulier sur la santé économique des entreprises de PACA. Il s’appuie sur des données bilancielles qui permettent une cotation des entreprises ainsi que sur une observation de leur comportement de paiement vis-à-vis de leurs fournisseurs. En complément de cette publication, des études thématiques seront réalisées et permettront de présenter plus en détail certains secteurs d’activité ou territoires infrarégionaux.
Chiffres clés Données décembre 2016
6 593
11,9jours
c’est le retard moyen (au-delà du délai contractuel) de règlement de leurs fournisseurs par les entreprises de PACA à la fin décembre 2016.
C’est la tendance des délais de paiement sur un trimestre.
29%
305
62,7%
c’est le nombre d’entreprises de PACA de plus de 10 salariés sur lesquelles porte l'étude.
C’est la part des entreprises de PACA qui respectent la date d’échéance de paiement de leurs fournisseurs. [ stabilisation ]
C’est le nombre d’entreprises de PACA (4,6%) dont le retard de paiement dépasse les 30 jours, seuil au-delà duquel l’entreprise augmente fortement son risque de dépôt de bilan. [ stabilisation ]
C’est la part d’entreprises de PACA dont le score est élevé (>=12 sur 20), traduisant un risque de défaillance faible à très faible. [ stabilisation ]
Démarche partenariale 2SEPACA
Métropole Aix-MarseilleProvence : habiter autrement et toujours plus loin ? - Mai 2016, 22 pages, publication Insee, Aupa, Agam
Regards de l'Agam n° 48 ÉCONOMIE : AixMarseille-Provence, dynamique mais fragile... Mai 2016, 12 pages, publication Regards de l'Agam n° 51 - HABITAT : suivi des logements réalisés sur Marseille en 2015 Juillet 2016, 4 pages, publication Regards de l'Agam n° 56 - TERRITOIRE Marseille la nuit, quels enjeux pour la ville ? Février 2017, 8 pages, publication
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Les quartiers en balcon : formes urbaines et principales caractéristiques Juin 2016, 30 pages, étude Schéma métropolitain de développement économique Aix-Marseille-Provence : un diagnostic stratégique - Septembre 2016, 47 pages, étude
Score et comportement de paiement des entreprises en Paca : Tableau de bord #10 Mars 2017, 4 pages, publication Tous unis pour l'emploi Juin 2016, 19 pages, publication Ville de Marseille
DG GAPM GAP GA APM AP A PM P M Vi Vill Ville Vil V ille llle e de de M Mars Ma Mar arrsse eill eille ei ille iill llllle e
Observatoire du stationnement : les grandes tendances 2015 - juin 2016, 12 pages, publication
TOUS UNIS POUR
L’EMPL I
Pourquoi et comment se doter d’un MOS (Mode d’Occupation du Sol) Novembre 2016, 5 pages, note
PUBLICATIONS DIFFUSABLES AUX MEMBRES Comité technique de l’Observatoire de l’emploi et du développement économique - Novembre 2016, 26 pages, diaporama Hôpitaux Nord : schéma d'urbanisme et de fonctionnement des Hôpitaux Nord – propositions - Juin 2016, 55 pages, étude Marseille : mettre en valeur la diversité du patrimoine territorial dans le cadre du projet d'urbanisme Mai 2016, 34 pages, diaporama PEM Saint-Charles, accessibilité / intermodalité / impact urbain / analyse foncière - Juin 2016, 96 pages, étude
Pour les membres de l'Agam un catalogue exhaustif des productions 2016 est diponible sur www.agam.org/accesmembres