Façades marseillaises
Lexique par l'image Cette plaquette a été réalisée à partir d'une sélection d'édifices protégés au titre des Monuments historiques ou du PLU de Marseille, intégrés dans le périmètre d'une ZPPAUP, labellisés ou distingués dans des ouvrages d'architecture. Ces exemples montrent des spécificités locales et privilégient le caractère méditerranéen de l'architecture marseillaise ("architecture solaire", "moderne-balnéaire"...).
Statut juridique destiné à protéger un édifice de grande valeur historique, artistique ou architecturale
ZPPAUP
Plan de gestion géré par les collectivités conjointement avec l'État
PLU
Principal document de planification de l'urbanisme qui peut protéger des éléments bâtis et des formes urbaines
Label de sensibilisation du public décerné par le Ministère de la culture et de la communication.
XVIIe et XVIIIe siècles Style classique Hôtel Daviel dit "Pavillon Daviel" (Frères Gérard, 1747)
L’architecture classique française est issue de l’admiration et de l’inspiration de l’Antiquité : les canons grecs et romains sont reconnus comme des références idéales. Elle emprunte aussi des éléments à la Renaissance. Elle représente un idéal d’ordre et de raison et se caractérise par une étude rationnelle des proportions et la recherche de compositions symétriques. Les lignes nobles et simples sont recherchées ainsi que l’équilibre et la sobriété du décor, le but étant que les détails répondent à l’ensemble. La façade respecte une ordonnance harmonieuse : un soubassement, deux niveaux dont un étage noble au premier, un couronnement, une façade centrée sur une entrée. Elle est divisée par des pilastres à chapiteaux ioniques ou corinthiens. L’avantcorps en faible saillie est couronné d'un fronton triangulaire. L'étage noble est orné d'un balcon en ferronnerie.
Éléments de la façade rampant de fronton orné de denticules entablement segmentaire tableau sculpté pilastre balcon en encorbellement encadrement de porte à crossettes
Panneau en fer forgé dit "à la marguerite"
Travées marquées par des pilastres à refends
CHAÎNE D'ANGLE
MASCARON
PILASTRE CORNIER
Cours Belsunce (1er)
Rue Pavillon (1er)
Rue Saint-Ferréol (1er)
Seconde moitié du XIXe siècle (1850-1895) Néo-classicisme ou "haussmannisme marseillais" Pan coupé d'un immeuble de rapport, place de La Joliette (1866) Le style du Second Empire s'inspire de nombreux styles mais son éclectisme s’inspire seulement des différentes phases du classicisme, de la Renaissance au néoclassicisme. La façade de l’immeuble de rapport reprend la régularité, l'équilibre et la symétrie de celle de l’hôtel particulier des XVIIe et XVIIIe siècle. La hiérarchisation des étages est manifestée par le décor. Les ornementations sont souvent en relief, très élaborées et abondantes. Les plus fréquentes sont les bossages, les rinceaux, la frise denticulée, les pilastres plats ou cannelés, parfois festonnés, le cadre de baie mouluré "vitruvien" (à quatre crossettes) et les consoles à volutes rentrantes.
ZPPAUP
Terme ou console figurée (présentant une tête)
Bossages à anglets et cadre de baie à crossettes
Fronton curviligne à volutes rentrantes
Éléments de la façade fronton-pignon segmentaire pilastre cannelé agrafe
CARTOUCHE
ATLANTE ENGAINÉ
FRONTON PAR ENROULEMENT INTERROMPU
Rue Edmond Rostand (6e)
La Canebière (1er)
Rue Paradis (8e)
Charnière des XIXe et XXe siècles (1895-1914) Style "Belle Époque" Ancien hôtel Régina, place Sadi Carnot (arch. J. Séguéla, 1907)
ZPPAUP
L'architecture éclectique Belle Époque s'épanouit de 1850 à 1925. Les architectes fabriquent un décor qui fait appel à des placages de reliefs en stuc, des colonnades et de grandes consoles démonstratives. Les commanditaires veulent s'affranchir du modèle haussmannien devenu trop pesant (architecture qui se répète à l’infini) et se singulariser. L’originalité revient à l’honneur et les façades mêlent les références, les styles ou les époques. Les architectes visent la monumentalité (grand développé de façade, éléments de décor néoclassiques) mais aussi l'exubérance. L'exagération et la surcharge sont assumées. Les courbes deviennent plus nombreuses : angles en rotonde, façades ondulantes, rambardes en fer forgé galbées.
Console à volute rentrante
Éléments de la façade toit en brisis recouvert d'ardoise toit à l'impériale lucarne cintrée ouvragée accostée d'ailerons oriel
Console à enveloppe continue ou en baignoire
BOSSAGE VERMICULÉ
FRONTON DENTICULÉ EXAGÉRÉ
CORBEILLE / BALCON EN CORBEILLE
Rue Paradis (8e)
La Canebière (1er)
Rue Paradis (8e)
Charnière des XIXe et XXe siècles (1895-1914) Influences Art Nouveau Ancienne banque des Comores et de Madagascar, Le Prado (1905) L'Art Nouveau "marseillais" accentue les principes du style Belle Époque mais il reste néanmoins très mesuré à Marseille. La façade de l’habitation est conçue dans sa globalité mais l’accent est moins mis sur la libération des plans, l’articulation des travées, l'asymétrie des ouvertures et le jeu dynamique des baies que sur la fluidité de la ligne souple, notamment en ''coup de fouet'', de la courbe, de l’ondulation et de l’arabesque (il n’y a pas d’angles vifs). La façade s’assouplit (arrondis, loggias, bow-windows, corniches en mouvement, balcons plus larges et arrondis) et les motifs ornementaux ondoyants sont inspirés de la nature (feuillages, fleurs). Plusieurs matériaux peuvent être employés sur une même façade (pierre, bois, fer, céramique, brique, stuc).
PLU
Éléments de la façade amortissement angle en rotonde
Dais surmonté d'une urne festonnée
Lucarnes ondoyantes Lignes et ressauts "en coup de fouet"
GARDE-CORPS EN PIERRE AJOURÉ
BAIES LATÉRALES EN DEMI-LUNE
CORNE D'ABONDANCE
Cours Lieutaud (6e)
Boulevard Chave (5e)
Boulevard Périer (8e)
Première moitié du XXe siècle (1910-1939) Mouvement moderne : Art Déco et architecture cubiste Immeuble "cubiste" - 432, rue Paradis (vers 1935)
PLU
La démarche du Mouvement moderne repose sur trois notions principales : le fonctionnalisme, le rationalisme et la puissance d’une forme nouvelle qui se dégage du passé. L’ornementation est proscrite car elle est considérée comme une scorie du passé, donc inutile. Le Mouvement aboutit à un style minimaliste considéré par ses théoriciens comme plus authentique, plus libre, plus jeune.
Baie à arcs angulaires tronqués
La façade épurée et géométrisée La façade est caractérisée par un dépouillement géométrique, une composition symétrique, une beauté structurelle et un élargissement des baies, mais aussi par les ressauts (saillies, avancées, redents) et des ruptures qui créent un rythme, des jeux d’ombre et de lumière. Un élément est prépondérant : l'oriel à pans coupés. Les grandes fenêtres sont souvent carrées et à guillotine. L’ossature de béton se développe. Les décors sont stylisés, géométriques (cannelures, plaquages, garde-corps à créneaux doublés) et cantonnés à un endroit précis de la façade (colonnes, panneaux de grosses cannelures arrondies, vasques de fleurs en soutien de balcons ou au fronton des fenêtres). La ferronnerie de la porte, des soupiraux et des garde-corps est très élaborée (corbeilles, fleurs et fruits géométrisés, volutes, ondes…).
Éléments de la façade triplet de baies encorbellement arqué (oriel) saillie triangulaire : balcon en éperon bandeau
BALCON À PANS COUPÉS
CANNELURE ET RAINURE
ORIEL À TROIS FACES
Avenue du Prado (8e)
Rue Père Vallence-Ruby (8e)
Rue Rodocanachi (8e)
Après-guerre (1946-1960) Entre Art Déco et Mouvement moderne "Tour du Vieux-Port", rue Caisserie (R.-H. Expert et G. Castel, 1952) Le fonctionnalisme adouci À Marseille, l’architecture de l’après-guerre (Reconstruction, logements sociaux) s’inscrit d'abord dans la lignée de la monumentalité froide des années 1930. Elle perpétue la recherche du fonctionnalisme : la forme suit la fonction et la taille du bâtiment, sa masse, sa grammaire spatiale doivent dériver uniquement de sa fonction. La paroi est lisse et nue, la symétrie est respectée. La modénature de la façade se limite souvent à de simples moulures carrées qui encadrent les fenêtres et soulignent les principales lignes horizontales de l’élévation (soubassement, garde-corps du balcon, sommet de la façade). Les architectes apportent toutefois des éléments nouveaux : la loggia profonde qui remplace l’oriel, ouverte en arcade ou protégée par une claustra en terre cuite ou une grille de bois ; le balcon arrondi ; la baie horizontale ou ''baie bandeau'' ; l’auvent ; le portique de pierre ; le parement de béton lavé. Le décor (bas-relief, terre cuite vernissée) est toujours utilisé - c'est une spécificité marseillaise car normalement il est banni par le Mouvement moderne - mais il est bien circonscrit.
Balcon arrondi
PLU
Loggia à claire-voie
Éléments de la façade opanneau sculpté ornant l'attique baie horizontale subdivisée par un trumeau en brique balcons centrés composés en peigne cadre de baie saillant en pierre
Clef décorative
BALCON ARRONDI
FENÊTRE BANDEAU
CLAUSTRA
Rue Rodocanachi (8e)
Place Victor Gélu (2e)
Rue Jean Mermoz (8e)
Seconde moitié du XXe siècle (années 1950-1980) Mouvement moderne : plan libre et brutalisme Le Vélasquez, 1, rue Daumier (A. Laville et Mario Fabre, 1967) La caractéristique principale du Mouvement moderne est de construire des bâtiments en rupture totale avec les traditions du passé. Il prône le plan libre le découpage de l'espace est indépendant de la structure et la façade libre les poteaux sont en retrait et les planchers en porte-à-faux, la corniche est supprimée, les baies sont placées indépendamment de la structure, il n'y a plus la contrainte des linteaux. La façade montre un dénudement formel standardisé et des lignes horizontales induites par le plan libre. C'est la forme des fenêtres et la façon dont celles-ci sont disposées qui constituent l'ornementation.
Pierre blanche agrafée
La façade réticulée La façade montre un jeu de grilles orthogonales. Les appuis, les allèges et les retombées sont traités par une suite de lames horizontales comme des rayures qui forment une résille. Chaque appartement possède son balcon. L’ossature est en béton armé et le remplissage réalisé en parpaings isothermes et en contre-cloisons. Dans certains cas, la façade lisse et nue forme un volume
Éléments de la façade toit-terrasse lignes horizontales traitées par de larges bandeaux de béton de ciment blanc Coursive vitrée ("Trieste et Venise", C. Gros, 1960)
SOFFITE (DESSOUS DE DALLE) ALVÉOLÉ
STRUCTURE RÉTICULÉE
MASSIF PERCÉ DE FENÊTRES IDENTIQUES
Avenue Île de France (8e)
Boulevard Michelet (8e)
Avenue Jules Cantini (6e)
Le Brasilia (F. Boukobza, 1967)
PLU
massif seulement scandé par des rangées de fenêtres identiques sans modénature. Le cadre des baies est préfabriqué et les menuiseries sont inscrites dans les maçonneries.
La façade "brutaliste" Le brutalisme désigne un style d'origine anglo-saxonne issu du modernisme qui connut une grande considération entre les années 1950 et 1970 avant de condenser sur lui une grande impopularité en devenant synonyme de construction dure et "laide". Les premiers exemples de cette architecture sont inspirés des travaux de Le Corbusier qui prône les vertus du béton naturel, primitif, sans transformation. L’architecture exploite les audaces techniques, volumétriques et plastiques qu'autorise le béton (voiles, escalier de secours sculptural...). Le béton est dit ''brut de décoffrage'' car il est coulé et moulé sur place, contrairement à la pratique déjà courante de préfabrication. La forme du béton est marquée par les planches de bois qui ont servi au moulage. La façade rigoureusement dessinée montre une succession de vides et de pleins, dans la tradition méditerranéenne (alvéole, loggia, brise-soleil, façade plissée, bétons texturés ou perforés) ou tropicale (influence de l'architecture brésilienne). Éléments de la façade pan de béton : ossature apparente de béton en poteaux et dalles avec remplissage de matériaux légers escalier hélicoïdal en double révolution
Escalier de secours qui se développe sur deux noyaux parallèles
BÉTON BRUT DE DÉCOFFRAGE
VOILE EN SAILLIE SURDIMENSIONNÉE
PANNEAU PRÉFABRIQUÉ ET PILOTIS BISEAUTÉ
Boulevard Michelet (8e)
Boulevard Charles Livon (7e)
Boulevard de Lattre de Tassigny (9e)
Seconde moitié du XXe siècle (1950-1980) Mouvement moderne : mur-rideau "Double peau", 75, rue Jean Mermoz (A. Devin et Y. Bentz, 1965)
PLU
Les architectes mettent en valeur les volumes par des surfaces extérieures lisses et sans ornementation. Ils souhaitent appliquer le principe de régularité et utilisent pour cela toutes les possibilités offertes par le béton, l'acier et le verre. Les éléments sont suspendus à la dalle du dessus ou à l'élément horizontal supérieur, et la structure est non porteuse. Cette structure est habillée mais la pureté de la forme prime sur l'habillage.
La "double peau" La résille est souvent constituée de brise-soleil verticaux orientables (lames et stores sur ossature légère) avec des châssis basculants. Les "ventelles" permettent des jeux d’ombre et de lumière et des contrastes (le dedans s’oppose au dehors).
La paroi vitrée Les façades peuvent aussi donner l'impression d'être construites en verre. La vitre est scellée (menuiseries en aluminium). Les parois entièrement vitrées sont dépourvues de châssis ouvrants, ce qui rend nécessaire les systèmes d'air conditionné. De grandes surfaces vitrées sont parfois traitées en saillie (bow window). Le béton est dissimulé : l'ossature est en béton armé, la façade est souvent réalisée en pierre pelliculaire à joints apparents doublée d'une contre-cloison.
Façade maillée
Éléments de la façade toit-terrasse fenêtre en bandeau avec un brise-soleil vertical
BRISE-SOLEIL EN LAMES D'ALUMINIUM
VENTELLES
Boulevard Périer (8e)
Boulevard Jean Moulin (4e)
PAROI VITRÉE FORMANT DES BOW WINDOWS
Place Castellane (6e)
Seconde moitié du XXe siècle (années 1970-1980) Mouvement moderne : paroi plastique Tour du Méditerranée, Atelier 9 (1970-1972)
PLU
Certains architectes optent dans les années 1970 pour un retour à un certain brutalisme. Ils utilisent la géométrie un peu comme leurs devanciers des années 1920-1930. Les structures de leurs réalisations composent des formes anguleuses ou arrondies qui frappent par leur répétition. La paroi est percée de nombreuses ouvertures et animée de ressauts. Elle peut être compartimentée, pliée en facettes ou géométrisée avec des panneaux de béton préfabriqués qui produisent une esthétique dite "en nid d'abeille". Elle atteint alors une dimension sculpturale à partir de sa découpe complexe. Quand des motifs apparaissent sur plusieurs étages, on parle d’une ''géométrie combinatoire''. La répétition est utilisée comme un système plastique (reproduction du même module de fenêtre). La façade devient une figure totémique. Par ces modénatures, la façade crée des effets optiques qui peuvent être rapprochés des formes du Bauhaus, des effets de l’art cinétique ou des œuvres de Vasarely (contrastes, moirages...). Elle est conçue comme un "art total".
Éléments de la façade module préfabriqué en béton blanc poli auto-nettoyant grâce à sa forme qui évacue le ruissellement
Panneaux en forme de vague
Façade pliée en facettes
"GÉOMÉTRIE COMBINATOIRE"
ÉLÉMENT PRÉFABRIQUÉ
Rue Sainte-Baume (10e)
Avenue du Prado (8e)
GÉOMÉTRIE "PARE-SOLEIL"
Rue Jean Mermoz (8e)
Seconde moitié du XXe siècle (1970-1980) : Style moderne-balnéairere et "architecture méditerranéenne" "Jardins de Thalassa" (arch. B. Laville et M. Fabre, 1973)
PLU
Le style "moderne-balnéaire" Le style international recherche le dépouillement dans la décoration. Influencés par l'architecture des villes balnéaires des années 1930 et des stations de sport d'hiver des années 1960, les architectes qui l'adoptent dans les années 1970 souhaitent utiliser toutes les possibilités offertes par le béton, l'acier et le verre. La façade se singularise par l'audace et l'harmonie des formes.
La façade "tout en balcons" La priorité est donnée à l’horizontale, à la ligne sinueuse, aux volumes ascendants liés entre eux, au soubassement traité comme un mur et à la terrasse en belvédère. Elle prend en compte le climat et la lumière (patio, couleur blanche du béton, toit-terrasse, petites ouvertures, modénatures protectrices du soleil, dispositifs pour évacuer les eaux de pluie). Les dalles de béton en porteà-faux lui donnent un caractère dynamique. Les allèges identiques créent une homogénéité visuelle parfaite sur toute la façade. La façade est souvent incurvée. Elle est aussi animée par des garde-corps en verre, des parevues et des ventelles.
Façade incurvée
Éléments de la façade façade étagée balcon profond filant sur toute la longueur
BALCON EN PORTE-À-FAUX / "EN TIROIR"
BAIE PANORAMIQUE
FAÇADE RAMPANTE
Corniche J.-F. Kennedy (8e)
Résidence de la Cadenelle (8e)
Promenade Georges Pompidou (8e)
Pullman Prado, 255, avenue du Prado (1975) La surface évidée Dans les années 1970, influencés par les réalisations de Claude Ferret à Royan (années 1950) et de Jean Balladur à La Grande Motte (1960), quelques architectes marseillais mettent en valeur le volume de la façade par une surface extérieure lisse et sans ornementation. La lumière et l’ombre jouent une partition rythmée et sans cesse renouvelée dans la profondeur de la façade évidée où se dessinent des formes variées : ondulations de vagues, effets de virgules, rectangles arrondis. La gamme est riche mais la logique de l’économie de la préfabrication limite le nombre de motifs par immeuble. Des panneaux alvéolés font office de brise-soleil et produisent un rythme régulier.
Effet de virgule
Éléments de la façade panneau en béton préfabriqué
LOGGIA EN POINTE DE DIAMANT
Avenue du Prado (8e)
"SCULPTURE INTÉGRÉE"
Avenue du Prado (8e)
EFFET DE RÉPÉTITION
Rue Jean Mermoz (8e)
Seconde moitié du XXe siècle (années 1980-1990) Éclectisme "post-moderniste" Extension du collège Edgar Quinet, rue de Crimée (A. Castanet et F. Kern, 1993)
L’architecture "high-tech" Pour échapper aux principes du Modernisme qu’ils jugent pesants et trop sérieux, les architectes ''postmodernistes'' choisissent de s’exprimer avec une surabondance d'éléments et de références (antiques, traditionnelles) une logique de collage (brise-soleil, colonnes, portique...) et de mélange des couleurs et des matériaux (carreaux de céramique, métal, béton poli...). Ils juxtaposent et changent les échelles pour constituer la surprise. La façade peut être fendue, échancrée, ondulante, interrompue, asymétrique... Elle montre souvent le téléscopage entre un retour à un certain classicisme des formes et une mise en avant baroque d’une décoration surajoutée, d’éléments dépourvus de fonction technique (charpentes métalliques triangulées signalant la structure et la technique au-dehors, vêture purement ornementale...). Le post-modernisme s'engage à son tour dans un style international... peu à peu contesté !
Portique tripartite. Maison sur la Corniche Kennedy, E. Sarxian, 1980
Éléments de la façade aile en toiture qui prolonge la corniche colonnes monumentales sur quatre niveaux brise-soleil horizontaux sous-face inclinée de l'amphithéâtre laissée apparente volume coloré
PORTE-À-FAUX ARQUÉ
PILOTIS EN CROIX
FAÇADE MAILLÉE
Place des Hugolins (2e)
Avenue de Saint-Just (4e)
Rue des Grands Carmes (2e)
XXIe siècle commençant (2000-2015) Continuité et diversité 263, avenue du Prado (Ferran - Poissonnier, 2003) L’architecture multi-référencée L'architecture actuelle s’inscrit dans la continuité du Mouvement moderne avec une tendance à recycler, mélanger et réinventer les solutions architecturales éprouvées tout au long du XXe siècle. En l'absence d'école ou de mouvement académique, les architectes se distinguent avec leurs propres références. On assiste au retour des claustras, des bows windows, des coursives, des galeries, des poteaux fuselés, des pilotis en croix, des dalles en béton en porte-à-faux (dalle en avancée ou en éperon), et des casquettes. La façade ''pure'', lisse et nue, la façade porteuse constituée d’éléments en béton préfabriqué perforé, ou la façade opaque parfois minimaliste côtoient la façade réticulée modulable (panneaux coulissants), la façade à multiples ressauts (balcons et redents) ou la façade vêtue d’une seconde peau (résille, béton fibré ou fumé, plaque perforée, habillage en plaques de verre sur une ossature métallique). Les baies en bandeau voisinent avec des fenêtres trapézoïdales ou des meurtrières. La façade peut être très composée, régulière, constituée d’une répétition d’éléments ou bien fragmentée, asymétrique.
Angle en éperon et baie d'angle
Éléments de la façade : dalle en avancée ou porte-à-faux baie en bandeau corniche intermédiaire
Panneau coulissant filtrant la lumière
Résille ou "mantille intégrale"
HABILLAGE EN PLAQUES DE VERRE
ENCADREMENT EN AVANCÉE
FAILLE ET BÉTON BRUT
Rue Vincent Leblanc (2e)
Rue de Ruffi (3e)
Rue Guibal (3e)
Sources : Architectures à Marseille 1900-2013, Thierry Durousseau Marseille, MAV PACA, 2014. Tome III du Règlement du PLU de Marseille approuvé le 28 juin 2013. Guides d'architecture Marseille 1945-1993, Jacques Sbriglio, Marseille, éditions Parenthèses, 1993. Crédits photos : Christophe Trinquier (Agam)