Regards de l'agam n°52 HABITAT Une Politique de la Ville métropolitaine

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AOÛT 2016 : N°52

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HABITAT

Une Politique de la Ville métropolitaine CHIFFRESCLÉS

La Politique de la Ville contribue à limiter les conséquences des effets ségrégatifs observés sur un territoire. Sans en être le seul ressort, elle concourt à un objectif de cohésion sociale

6 c’est le nombre de Contrats de Ville adoptés en 2015

300 000 c’est le nombre d’habitants concernés dans 59 quartiers prioritaires de la Métropole

76 c’est le nombre total de signataires de ces Contrats de Ville

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et territoriale en mobilisant l’ensemble des domaines de compétences classiques, de droit commun (politiques de l’habitat, développement économique, mobilité, équipements collectifs, environnement...) ainsi que des crédits particuliers. Pour désamorcer les effets négatifs des mécanismes naturels du développement, la Politique de la Ville se conçoit à l’échelle intercommunale à travers un document contractuel, le Contrat de Ville, qui définit les enjeux et les moyens à mobiliser. Après un an de réflexion et de travail partenarial, les Contrats de Ville 2015-2020 des six anciennes intercommunalités composant la Métropole Aix-Marseille-Provence ont été signés entre juin et octobre 2015. Quels sont les enjeux de la réforme de la Politique de la Ville instaurée par la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014 créant ces Contrats de

%

Ville nouvelle génération ? Quels sont les spécificités et les besoins d’intervention sur ces

c’est la part des ménages sous le seuil de pauvreté dans ces quartiers prioritaires

quartiers populaires recensés par l’État ? Comment s’articulent les différents dispositifs de

21 c’est le nombre de quartiers éligibles au Nouveau Programme national de renouvellement urbain (NPNRU) sur la Métropole

la Politique de la Ville (Contrats de ville, Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain, interventions relevant du droit commun…) ? Afin de mieux comprendre la situation, ce numéro de Regards revient sur les principaux axes structurants des six Contrats de Ville et des quartiers prioritaires avant de proposer une vision claire des enjeux de la Politique de la Ville à l’échelle métropolitaine ainsi qu’un focus sur le NPNRU impactant les quartiers où il est nécessaire de proposer une intervention forte sur le cadre de vie et le bâti.


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Une Politique de la Ville métropolitaine

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La nouvelle géographie prioritaire des territoires de la Métropole Six ex-intercommunalités, Six Contrats de Ville

peuvent donc être hors du périmètre des quartiers de la Politique de la Ville ; - les quartiers de veille : territoires non retenus dans la

Le nouvel échelon de mise en place et de gouvernance

géographie prioritaire définie par voie réglementaire,

des Contrats de Ville traduit la volonté de l’État d’inscrire

mais sur lesquels les acteurs locaux s’accordent à consi-

davantage ces quartiers populaires dans des logiques

dérer qu’il est nécessaire de maintenir une attention

d’agglomération.

particulière. Ils ne bénéficieront ni des crédits spéci-

La loi du 21 février 2014 avait aussi pour objectif de sim-

fiques, ni des instruments de la Politique de la Ville.

plifier la géographie des quartiers prioritaires en la recen-

Seuls des engagements des politiques de droit com-

trant sur les territoires les plus précarisés. Elle prévoit que

mun pourront être pris en faveur de ces quartiers.

ce contrat unique soit basé sur quatre piliers : - le développement de l’activité économique et de l’emploi ; - la cohésion sociale ; - le cadre de vie et le renouvellement urbain ; - les valeurs de la République et la citoyenneté, piliers rajoutés suite aux événements de janvier 2015. Aujourd’hui, ce sont près de 300 000 métropolitains, répartis dans 59 quartiers qui ont été délimités par l’unique critère du revenu des habitants, concernés par cette nouvelle géographie prioritaire contre 560 000 (et 177 quartiers) antérieurement. À ces 59 quartiers prioritaires, s’ajoutent deux autres zonages : - les quartiers vécus : correspondant aux usages des habitants et aux lieux qu’ils fréquentent (écoles, équipements sportifs, zones d’activité...). Ces équipements

N LE CENTRE ANCIEN DE LA CIOTAT, QUARTIER SORTANT DE LA NOUVELLE GÉOGRAPHIE PRIORITAIRE, DEVIENT UN QUARTIER DE VEILLE ACTIVE.

Les territoires sortants de la géographie prioritaire Avec l’unique critère de définition de la nouvelle géographie prioritaire (forte croissance de pauvreté des habitants), 100 quartiers sont sortis de cette géographie. Ils représentent plus de 250 000 habitants, nombre qui équivaut à la population résidant actuellement en quartier prioritaire à Marseille. Ces quartiers, ont tous fait l’objet d’un classement en tant que quartiers de veille ̏active˝ afin de pouvoir bénéficier d’une attention particulière sur leurs évolutions (sociodémographique, économique, mobilité, flux, précarité, habitat…) mais aussi d’engagements plus poussés des politiques de droit commun. À cela, peuvent se rajouter de nouveaux quartiers potentiellement en phase de décrochage repérés par les collectivités locales : c’est le cas pour Marseille et le Pays d’Aix où il est énoncé dans les Contrats de

Ville concernés que plusieurs secteurs ont été repérés comme zones de fragilité au regard des travaux menés par les agences d’urbanisme de ces territoires et qu’ils pourront constituer un point d’attention de la part des acteurs institutionnels et communautaires. À noter, enfin, que deux communes ̏sortent˝ du dispositif prioritaire (elles n’enregistrent plus de quartiers prioritaires) : La Ciotat qui voit sortir ses trois quartiers (Centre ancien, Fardeloup, Abeille - La Maurelle - Matagots), et Port-Saint-Louis-du-Rhône (quartiers Vauban, Croizat, Jolivet et Allende). Ces quartiers deviennent ainsi des quartiers de veille ̏active˝. A contrario, la commune de Gardanne dévient éligible à la Politique de la Ville avec le quartier des Aires Notre-Dame.


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Une Politique de la Ville métropolitaine

Quartiers prioritaires

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Reste du territoire

38%

Jeunes de moins de 25 ans

31%

45%

Ménages sous le seuil de pauvreté

25%

43%

15-64 ans en emploi en 2011

56%

N PROFILS DES HABITANTS DES QUARTIERS PRIORITAIRES.

Un partenariat élargi

Des enjeux communs…

Alors que jusqu’à présent seules les communes et l’État

À la lecture des éléments de diagnostic des différents

étaient les signataires obligatoires des CUCS, la réforme

Contrats de Ville, des spécificités communes apparaissent

de la Politique de la Ville apporte un élargissement par-

très clairement. Ils concernent une population jeune, avec

tenarial. Ainsi, le Département, la Région et l’Intercom-

une part de 38 % de moins de 25 ans, contre 31 % sur l’en-

munalité deviennent des signataires obligatoires en plus

semble de la Métropole, mais vieillissante ; des ménages

de l’État et des communes concernées. L’élaboration du

de plus en plus précaires : près d’un ménage sur deux a

Contrat de Ville mobilise en outre une large communauté

des revenus inférieurs au seuil de pauvreté en 2011 soit

d’acteurs qui peuvent devenir in fine signataires. À titre

20 points de plus que l’ensemble de la population de la

d’exemple, le partenariat engagé à travers le Contrat de

Métropole.

Ville de MPM regroupe 16 acteurs dont Pôle Emploi, la Caisse des dépôts et consignations, l’Éducation nationale, la Chambre des métiers et de l’artisanat, Euroméditerranée, la Caisse d’allocations familiales, l’Association régionale HLM et les bailleurs sociaux. D’autres acteurs, tels que des associations culturelles ou équipements contribuant au rayonnement des nouveaux quartiers prioritaires ou de la commune peuvent aussi apporter leur pierre à l’édifice (le MuCEM pour le Contrat de Ville du territoire Marseille-Provence ou le théâtre des Salins sur le territoire du Pays de Martigues, par exemple). Des acteurs locaux peuvent également être associés aux actions de la Politique de la Ville au titre de la santé ou de l’emploi, mais aussi en matière de déplacements, la mobilité étant un frein important à l’accès à l’emploi. Au total, ce sont 76 signataires, dont 32 bailleurs sociaux, qui s’engagent dans les politiques de cohésion sociale sur les territoires d’AixMarseille-Provence.

N LES CONTRATS DE VILLE S'OUVRENT À DES PARTENARIATS CULTURELS TELS QUE LE THÉÂTRE DES SALINS À MARTIGUES.


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N L'HABITAT PRIVÉ DÉGRADÉ, UN ENJEU FORT, NOTAMMENT, DANS LES CENTRES ANCIENS.

De ces constats, découlent des enjeux communs en lien

préoccupante que celle des ménages de grandes cités.

avec les piliers identifiés par l’État :

Ces quartiers relèvent donc de logiques d’intervention

- la lutte contre la précarité des ménages ;

très différentes de celles du parc social, celles-ci devant

- l’accès à l’emploi et le développement économique :

s’inscrire dans une stratégie plus globale.

avec seulement un peu plus de 4 personnes sur 10 occupant un emploi, l’accès au monde du travail se révèle ainsi comme un enjeu crucial ; - l’amélioration du cadre de vie et le renouvellement urbain avec pour objectif l’apport de solutions en matière d’environnement de ces territoires, d’espaces publics, de sécurité mais aussi et surtout d’amélioration de l’habitat, tant sur les logements locatifs sociaux que sur les logements privés. - une politique tournée vers la jeunesse et de lutte contre les discriminations visant la réussite éducative et l’accès aux soins via des dispositifs existants et en lien avec la Politique de la Ville (Villes vie vacances, Programme de réussite éducative – PRE, Ateliers Santé Ville – ASV…).

… et des spécificités locales Au-delà des grands quartiers d’habitat social, apparaît une problématique d’habitat privé dégradé et de paupérisation des centres anciens et des noyaux villageois, principalement sur Marseille, Marignane et Berre-l’Étang où le taux de parc privé potentiellement indigne est deux fois supérieur à la moyenne de la Métropole. En effet, la particularité des centres anciens (Marseille et Berre-l’Étang) mais aussi des noyaux villageois marseillais (Saint-Henri, Saint-André, Les Crottes, La Cabucelle), tient à la forte présence de logements privés et potentiellement dégradés considérés comme du logement social de fait étant donné la précarité des ménages parfois plus

Des inégalités hommes / femmes persistantes La place des femmes au sein de ces territoires est primordiale. La loi de 2014 et la loi du 4 août 2014 ̏pour une réelle égalité entre les femmes et les hommes˝ exigent une prise en compte de l’égalité et une lutte contre les inégalités persistantes. Cette égalité forme d’ailleurs l'une des trois priorités transversales obligatoires à prendre en compte dans les Contrats de Ville. Localement, sur les thématiques de la précarité, des déplacements et de l’accès à l’emploi, des écarts significatifs sont constatés entre les hommes et les femmes. Zoom sur le territoire de Marseille-Provence L’accès à la mobilité aussi est plus contraint chez les femmes : 74 % des hommes titulaires du permis de conduire contre 55 % des femmes à l’échelle des quartiers prioritaires de MarseilleProvence. Enfin, en matière d’accès à l’emploi, les femmes sont nettement moins actives que les hommes (54 % de femmes actives contre 67 % d’hommes) et seulement 38 % de femmes de 15-64 ans ont un emploi en 2011 (contre 53 % des femmes sur tout le territoire de Marseille-Provence). Un enjeu en matière de qualification est à mettre en réflexion en parallèle de travaux consistant à lever les freins périphériques bloquant l’accès à l’emploi (problèmes de mobilité, garde d’enfant...).


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Le partenariat au cœur de l'action

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PAROLES D’ACTEUR Nicolas BINET Directeur du GIP Marseille rénovation urbaine

Vers une articulation des outils Les Contrats de Ville permettent d’établir constats et enjeux partagés par les partenaires autour des territoires les plus fragilisés de la Métropole et de lister les engagements et actions spécifiques à mettre en place, ainsi que le droit commun mobilisable en faveur de lutte contre les inégalités, en matière d’accès à l'emploi, formation, éducation, sécurité... Comme évoqués plus haut, éminemment partenariale, la Politique de la Ville s’articule ainsi autour d’actions portées par de nombreux acteurs : État, Département, Région, EPCI, bailleurs sociaux, Caisse des dépôts et consignation, Éducation nationale, Chambre des métiers et de l’artisanat, Caisse d’allocations familiales... Le schéma suivant reprend les principaux dispositifs mis en place afin de concourir à une meilleure cohésion sociale.

Cadre de vie renouvellement urbain

Cohésion sociale contrat de ville

développement économique et emploi

Cohésion sociale Villes Vie Vacances, Ateliers santé ville, Programmede Réussite Éducative, Réseaux d’Établissements Prioritaires (REP et REP+), Le réseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents, Le contrat local d’accompagnement à la scolarité, Le contrat ̏enfance et jeunesse˝.. Cadre de vie et Renouvellement Urbain Conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance, Zones de Sécurité Prioritaires, Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain, Gestion Urbaine de Proximité, Abattement de la taxe foncière sur les propriétés bâties Développement économique et emploi Zones Franches Urbaines – Territoires Entrepreneurs, Plans Locaux pour l’Insertion et l’Emploi, Ateliers et chantiers d’insertion, Clauses d’insertion, Missions locales, Maisons de l’emploi

N UN PANEL D'OUTILS POUR LA CONSTRUCTION D'UNE COHÉSION SOCIALE.

Le renouvellement urbain s’impose à la plupart des grandes villes comme une évidence pour poursuivre leur développement en limitant leur expansion spatiale, et en revitalisant leur tissu urbain. Les projets de renouvellement urbain contractés avec l’ANRU associent, eux, une intervention forte pour réparer la ville, là où elle avait précocement vieilli, et toute une diversité d’actions pour redonner à leurs habitants, en situation fragile pour nombre d’entre eux, les meilleures cartes pour qu’ils bénéficient de la dynamique urbaine et y contribuent. À Marseille, nous menons à leur terme 14 PRU, représentant 1,2 milliard d’euros d’investissement, engagés dans le cadre du premier PNRU entre 2005 et 2015. Toutes les opérations sont financées ; un peu plus de 70 % d’entre elles sont achevées ou en travaux. Ce premier PNRU a permis de construire un partenariat solide entre les différents acteurs, qui s’est consolidé depuis dix ans. C’est un dispositif singulier, porté par la Ville, avec l’État, et les subventions de l’ANRU (27 % de l’investissement total), et avec des contributions du Département, de la Région, et de la Métropole. L’implication des organismes HLM est très forte puisqu’ils assument 72 % des maîtrises d’ouvrage. Autour d’une volonté d’agir ensemble, ils sont tous au Conseil d’administration du GIP. Ce partenariat est une étape importante pour réinscrire ces territoires dans un statut classique de quartier d’une ville : avant les bailleurs avaient la propriété de tout, aujourd’hui chaque institution a repris sa place pour assumer ses compétences et ses responsabilités. Déjà, le protocole de préfiguration du deuxième programme, porté par la Métropole est en discussion avec l’État et l’ANRU. Il nous permet de discuter avec l’ensemble des acteurs pour dégager des avancées et des axes de progrès. Beaucoup de chose se sont faites par étape successive et la vision d’ensemble émerge avec plus d’évidence à mi-parcours. Il faudra faire des audits d’évaluation d’ici trois ans. Pour demain, un des axes stratégiques est l’élargissement du regard, l’Agam y a contribué et sera largement sollicité. Il est nécessaire d’avoir un raisonnement par grands secteurs géographiques afin de replacer les différents quartiers prioritaires dans une vision d’ensemble. Dans le nouveau programme, nous développeront davantage des actions sur les quartiers anciens et sur les copropriétés des années 50 / 60. Une thématique prend beaucoup d’ampleur dans le NPNRU, c’est le développement économique : faciliter l’implantation d’activités, accompagner la remise à l’emploi, faciliter la mobilité des personnes.


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21 quartiers ciblés pour le renouvellement urbain

En raison d’une enveloppe nationale restreinte, les quartiers d’intérêt régional bénéficient en moindre proportion des aides nationales. Les projets devront faire appel

Parmi les 59 quartiers prioritaires, 21 sont repérés comme

à des financements locaux : en PACA, concours financier

éligibles au Nouveau programme national de renouvel-

de la part de la Région dans le cadre des Contrats de Plan

lement urbain (NPNRU). Ce programme, fait suite au

État-région (CPER).

PNRU (Programme national pour la rénovation urbaine

Avant tout engagement et intervention, un protocole de

2004-2014) et est doté d’une enveloppe de cinq milliards

préfiguration doit être produit. Il couvrira une période de

d’euros de l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation

18 à 24 mois et précise l’ambition, le programme d’études

urbaine), financée avec le concours d’Action Logement.

et les moyens d’ingénierie permettant d’aboutir à des

Au-delà des actions issues des Contrats de Ville, un be-

projets opérationnels. Il s’agit là en quelque sorte d’une

soin d’intervention plus lourde sur ces 21 territoires a

̏feuille de route˝ qui vise à allier un projet politique porté

été repéré, tant sur le bâti que sur les équipements et

par les élus à un projet opérationnel. Dans la continuité

espaces publics. À l’échelle de la Métropole, 11 quartiers

des Contrats de Ville, ces protocoles sont en partie rédigés

sont qualifié d’intérêt national et 10 d’intérêt régional.

et validés à l’échelle des territoires de la Métropole.

N QUARTIERS IDENTIFIÉS POUR LE NOUVEAU PROGRAMME NATIONAL DE RENOUVELLEMENT URBAIN.

L’Agam, acteur de la Politique de la Ville L’Agam a toujours souhaité jouer un rôle important d’appui au Groupement d’intérêt public (GIP) Politique de la Ville de Marseille qui avait à ce titre déjà mandaté l’agence dans le suivi du CUCS de Marseille (2007-2013) à travers un observatoire des quartiers.

gramme local de l’habitat (PLH). Ce travail visait à pointer les enjeux de chaque territoire, leur inscription dans les stratégies urbaines de l’agglomération et identifier des priorités d’intervention au regard des projets divers et impactant sur ces territoires.

Pour le Contrat de Ville de Marseille Provence, l’agence a réalisé un diagnostic de quatre thématiques (sociodémographique/précarité, habitat, développement économique/emploi et déplacements/ mobilité) pour alimenter le diagnostic global. Ce diagnostic a permis de cerner les problématiques de ces territoires afin d’axer les interventions nécessaires en fonction de leurs spécificités.

L’agence a été par ailleurs sollicitée par le GIP Marseille rénovation urbaine (GIP MRU) pour contribuer à la rédaction du protocole de préfiguration du NPNRU. Au-delà d’un apport de données sociodémographiques, sur l’habitat et l’emploi, le GIP MRU a souhaité que l’Agam présente le contexte et les enjeux des quartiers d’intérêt national et régional retenus en s’appuyant sur le diagnostic du Contrat de Ville. Ce document permet également d’identifier les orientations ou actions à engager en priorité dans le cadre des futurs projets de renouvellement urbain.

En parallèle un travail préparatoire, sous forme de cahier de synthèse, aux ateliers territoriaux et thématiques (se déroulant en décembre 2014 et janvier 2015), a servi de base aux projets de territoire inscrit dans le Contrat de Ville. Ces cahiers, au nombre de sept, offrent une vision claire sur l’inscription des quartiers prioritaires dans les documents cadres tels que le Schéma de cohérence territoriale (SCoT), les Plans locaux d’urbanisme (PLU) des différentes communes et du Pro-

Pour l’année 2016, l’agence poursuit son accompagnement auprès des deux GIP dans la mise en place du Contrat de Ville et du protocole de préfiguration du NPNRU à travers des travaux inscrits dans deux conventions partenariales.


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Une gouvernance à deux échelles Une meilleure implication des habitants

PAROLES D’ACTEUR Frédéric VIGOUROUX Maire de Miramas et administrateur de l'Agam

Le travail de mise en place des actions a démarré, il repose sur une nouvelle gouvernance, plus participative (cf. schéma). La principale nouveauté concerne l’instauration des Conseils de citoyens, au nombre de 34 à l’échelle des quartiers prioritaires de la Métropole. Ces conseils visent à impliquer les habitants dans les politiques publiques menées afin qu’ils deviennent acteurs de toutes les instances de gouvernance des Contrats de Ville, en apportant leur expérience vécue, mais aussi en tant que partie prenante du dispositif d’évaluation de ces politiques publiques.

ye Cito ns

Conseil citoyen

Maison du Projet

chniciens Te

Comité technique des Contrats de Ville

Dès 2008, l’ex San-Ouest Provence aujourd’hui Métropole Aix-Marseille-Provence, a intégré la cohésion sociale dans ses axes d’intervention créant ainsi un véritable partenariat avec les communes relevant de la Politique de la Ville. C’est une des spécificités de notre territoire. Le passage à l’échelle intercommunale a permis d’inscrire la Politique de la Ville dans un périmètre plus large afin de créer de véritables dynamiques et de favoriser les mobilités (résidentielle/transport/employabilité…). Elle permet également de renforcer la solidarité métropolitaine en direction des quartiers les plus démunis. Une vision stratégique et globale est essentielle afin de créer de nouvelles dynamiques territoriales. Une action publique renforcée et une politique de solidarité intercommunale entre la Métropole, ses communes et leurs quartiers permettront de rassembler les énergies au bénéfice de nos quartiers. L’ambition de la Politique de la Ville nécessite de se donner les moyens de concevoir des projets de qualité. Pour transformer en profondeur ces territoires, il est essentiel de favoriser la mixité sociale, le développement économique et l’attractivité résidentielle des quartiers, tout en contribuant à l’émergence d’une ville durable et solidaire. Il faudra cependant avoir une vigilance accrue afin que les territoires soient traités de manière égale dans une Métropole si élargie.

Élus

Comité de pilotage des Contrats de Ville

N SCHÉMA DE SUIVI DU CONTRAT DE VILLE

N LA MAILLE 2, QUARTIER DU PRU RÉCEMMENT RÉNOVÉ À MIRAMAS.


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Les Conseils de citoyens regroupent deux collèges res-

Vers un schéma d'ensemble

pectueux de la parité femme/homme, à savoir, un collège

Depuis le 1er janvier 2016, la compétence Politique de la

habitants et un collège associations et acteurs locaux. Le

Ville est pilotée par la Métropole. Cette dernière doit à

collège des habitants est généralement tiré au sort (par

présent élaborer un schéma d’ensemble des dispositifs

exemple depuis les listes électorales comme cela est le cas

contractuels de développement urbain, de développe-

à Marseille). Toutefois, des initiatives peuvent être prises,

ment local et d’insertion économique et sociale. D’un

comme à Miramas, où les listes ont été constituées dans

contenu souple et ajustable selon les besoins du territoire,

le respect de la parité par tirage au sort à partir des listes

Aix-Marseille-Provence pourra s’appuyer sur ce schéma

électorales en complément d'une liste de volontaires éla-

pour organiser le pilotage opérationnel des interventions

borée par l'équipe d'Anonymal suite à un travail de terrain

en matière de Politique de la Ville : articuler les dispositifs,

autour d’un projet de mobilisation par des témoignages

les politiques sectorielles et plus largement mettre en

vidéos de la part des habitants.

place son projet de cohésion sociale. La mise en œuvre

Enfin, la Politique de la Ville se concrétise via un appel

des compétences déléguées des six conseils s’inscrira

à projet auprès des associations et acteurs de terrains

dans le respect de ces schémas. Comme pour l’ensemble

en faveur du public des quartiers prioritaires. Il est ainsi

des domaines de compétence, en Politique de la Ville, la

attendu de la part des candidats de faire émerger et sou-

loi favorise la complémentarité entre la Métropole et les

tenir des actions innovantes au service des habitants tout

Conseils de territoire. Le Contrat de Ville et le schéma d’en-

en s’inscrivant dans les enjeux identifiés au préalable dans

semble ne sont pas délégables, la Métropole devra ainsi

les Contrats de Ville.

définir un projet de cohésion sociale, traduit en stratégies globales, en coordonnant la mise en œuvre des actions avec les Conseils de territoire.

En savoir plus Texte de loi et décret d’application • Loi n°2014-173 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014, • Décret n°2014-1750 du 30 décembre 2014 fixant la liste des quartiers prioritaires de la Politique de la Ville dans les départements métropolitains

Études et publications • Diagnostic du Contrat de Ville - Transports, mobilités, habitat, population, précarité, développement économique, accès à l’emploi par l’Agam, Avril 2015 • Regards de l’Agam N°36 - Politique de la Ville : quels sont les enjeux de la réforme ? Juillet 2015 • Contrat de Ville Marseille-Provence-Métropole 2015-2020, Juillet 2015

Sites internet • • • • •

Site du Ministère de la Ville : www.ville.gouv.fr Site du Commissariat Général à l'Égalité des territoires : www.cget.gouv.fr Site de l'Agence Nationale pour la Rénovation urbaine : www.anru.fr Site de Marseille Rénovation Urbaine : www.marseille-renovation-urbaine.fr Site du GIP Politique de la Ville : www.polvillemarseille.fr

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Directeur de la publication : Christian Brunner Rédaction : Nicolas Sablier, Isabelle Collet Conception / Réalisation : Pôle graphique Agam Marseille - Août 2016 Numéro ISSN : 2266-6257

Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise Louvre & Paix – La Canebière – CS 41858 13221 Marseille cedex 01 Tél : 04 88 91 92 31 - e-mail : agam@agam.org

Toutes nos ressources @ portée de clic sur www.agam.org Pour recevoir nos publications dès leur sortie, inscrivez-vous à notre newsletter


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