Magazine de la communauté urbain du Grand Toulouse

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www.grandtoulouse.fr

Le magazine de la communauté urbaine du Grand Toulouse • Printemps 2011 •

n°24

Plan climat

la métropole s'implique

INTERCOMMUNALITÉ . . . . . . . p. 4

ENVIRONNEMENT . . . . . . . . . . p. 28

CULTURE – LOISIRS. . . . . . . . . p. 32

Douze nouvelles communes agrandissent le périmètre de la communauté urbaine

La station d’épuration de l’Aussonnelle dépollue les eaux usées de neuf communes

Spectacles, fêtes, concerts, expos… où sortir dans le Grand Toulouse ?



édito ♦ 3

GRAND TOULOUSE INFOS N°24

sommaire La communauté progresse > p. 4 L’actualité en bref > p. 6 Le budget 2011 > p. 10 Vie économique > p. 12 Dossier Plan climat > p.14 Zoom sur l’Aussonnelle > p. 28 Reportage à La Grainerie > p. 30 Sortir dans la métropole > p. 32 Portfolio > p. 34 Patrimoine, la tour de Mondonville > p. 36

La communauté urbaine

du Grand Toulouse 37 communes 8 pôles de proximité 707 295 habitants 460 km²

* Insee 2008

9 compétences Développement économique / Aménagement, urbanisme / Habitat / Cohésion sociale / Déplacements, mobilité / Voirie, travaux / Propreté / Cimetières / Cycle de l’eau

37 communes Aigrefeuille / Aucamville / Aussonne / Balma / Beaupuy / Beauzelle / Blagnac / Brax / Bruguières / Castelginest / Colomiers / Cornebarrieu / Cugnaux / Drémil-Lafage / Fenouillet / Flourens / Fonbeauzard / Gagnac-sur-Garonne / Gratentour / Launaguet / Lespinasse / Mondonville / Mondouzil / Mons / Montrabé / Pibrac / Pin-Balma / Quint-Fonsegrives / Saint-Alban / Saint-Jean / Saint Jory / Saint-Orens / Seilh / Toulouse / Tournefeuille / L’Union / Villeneuve-Tolosane

La métropole grandit durablement En choisissant de rejoindre la communauté urbaine le 1er janvier 2011, douze communes du nord et de l’est toulousain ont misé sur la cohésion, l’efficacité et la solidarité territoriale. La cohésion parce que toutes les communes, de Toulouse (440 000 habitants) à Mondouzil (234 habitants), partagent des problématiques identiques : un bassin d’emploi commun, une même acuité de la question du logement et des transports, la culture et les loisirs s’y pratiquent sensiblement de la même manière… Et à problématiques communes, réponses communes. L’efficacité, parce qu’en mutualisant les forces et les moyens de nos 37 communes, des économies d’échelle sont réalisées, ce qui nous permet d’offrir, au final, une meilleure qualité de service aux habitants du Grand Toulouse. À besoins communs, services communs. La solidarité territoriale, parce que la communauté urbaine offre à ses habitants un accès et un partage équitables des ressources et des services présents sur l’ensemble de son territoire. À moyens communs, qualité de vie commune. Plus grande, plus forte, la communauté urbaine est aujourd’hui portée par la volonté politique unanime et clairement affirmée de ses 37 maires de répondre aux défis des prochaines décennies en matière de grands aménagements et de mobilité, tout en garantissant une métropole où l’on vit bien, une métropole généreuse, apaisée et durable. Une métropole durable est une métropole qui offre un cadre de vie et de travail respectueux des hommes et de la planète. Nous le savons tous : le réchauffement climatique constitue l’une des grandes menaces à laquelle notre génération doit faire face. Il y a urgence à agir ! La communauté urbaine se mobilise en lançant son plan climat énergie territorial. Objectif : réduire de 20 % nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020. Les transports publics, la gestion des déchets, la production et la distribution d’eau potable, le logement, l’urbanisme, le développement économique, sont autant de leviers sur lesquels la communauté urbaine peut intervenir. Mais elle n’agira pas seule. La réduction des gaz à effet de serre nécessite une transformation profonde des comportements de chacun. Elle induit la participation et l’implication de tous, entreprises, institutions, associations ou citoyens. C’est donc tous ensemble que nous construirons le territoire sur lequel nous voulons vivre demain. C’est donc tous ensemble qu’il nous faut nous engager et agir pour relever le défi du changement climatique.

Photo de couverture : Vue aérienne de Colomiers, Dominique Viet

Pierre Cohen

Président du Grand Toulouse, député-maire de Toulouse

Grand Toulouse Infos n° 24 – 6 rue René-Leduc - BP 35821 - 31505 Toulouse Cedex 5 – Tél : 05 81 91 72 00 - Fax : 05 81 91 72 01 email : contact@grandtoulouse.fr – www.grandtoulouse.fr Magazine d’information gratuit de la communauté urbaine du Grand Toulouse – Directeur de la publication : Pierre Cohen – Directeur de la communication : Jean-François Portarrieu – Pôle Publications institutionnelles : Christian Delfau – Suivi technique : Fabienne Carré, Marie Lemaire – Rédacteurs : Pascal Alquier, Christophe Debens, Jean-Wilfrid Forquès, Juliette Farelli , Anne Lesterlin, Marc Pouiol, Vincent Pialat – Photographes : Marco André – Sophie Gisclard - Emmanuel Grimault – Frédéric Maligne – Patrice Nin – Gestion photothèque : Valérie Ferret - Création maquette / Direction artistique : Ageel – www.ageel.fr – Impression : Occitane d’imprimerie – Impression sur papier recyclé. Tirage 350 000 exemplaires – ISSN : 1772-3477


4 ♦ Actualité

GRAND TOULOUSE INFOS N°24

La communauté progresse 12 communes nouvelles. Des compétences et missions élargies. 11 commissions de travail thématiques. Le visage de la communauté urbaine change.

12 communes entrantes Les douze villes qui rejoignent l’intercommunalité sont situées au nord et à l’est de la métropole toulousaine : Aigrefeuille Beaupuy Bruguières Drémil-Lafage Flourens Gratentour Lespinasse Mondouzil Mons Montrabé Saint-Jean Saint-Jory Le Grand Toulouse s'agrandit et intègre 12 nouvelles communes.

2011

sera l’année mét ropole. La communauté urbaine progresse en effet tant en périmètre qu’en compétence. Le 1er janvier 2011, douze nouvelles communes ont fait leur entrée dans la communauté urbaine, portant leur nombre à trente-sept. De nouvelles élections ont eu lieu le 8 février pour désigner les représentants. Pierre Cohen a été réélu pré-

sident à l’unanimité. Les 123 délégués communautaires ont procédé à l'élection des 30 vice-présidents, des membres du bureau et des représentants dans plusieurs syndicats mixtes et sociétés d'économie mixte. Pierre Cohen a ensuite désigné Bernard Sicard et Claude Raynal, premier et deuxième vice-présidents, présidents délégués de la communauté urbaine. « Cet élargissement marque la volonté des trente-sept maires de s’engager

pour un avenir commun dans un souci de cohésion et d’efficacité. Nous avons l’ambition de faire du Grand Toulouse une métropole européenne à la fois innovante et attractive, solidaire et durable », a souligné Pierre Cohen. Parallèlement, les compétences de la communauté urbaine s’étendent. Ainsi, par exemple au titre de la solidarité, l’accueil des gens du voyage fait partie de ses nouvelles missions ; la métropole devra définir

les lieux d’implantation des aires de grands passages, les réaliser et en assurer la gestion. Elle a aussi décidé de conforter son potentiel économique et d’amplifier son rayonnement à l’international. Son budget principal 2011 avoisine le milliard d’euros ; il bondit de 13 % et confirme la volonté de la communauté urbaine d’investir dans les transports et les grands projets d’équipement (lire en p.10). Illustrant la volonté de bien maîtriser


Actualité ♦ 5

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37 maires fédérés par un même projet Pierre Cohen Toulouse

Gérard André Aucamville

Gérard Bapt Saint-Jean

Claude Benoît Beauzelle

Georges Beyney L'Union

Robert Bon Pibrac

Brigitte Calvet Aigrefeuille

Grégoire Carneiro Castelginest

Dominique Coquart Villeneuve-Tolosane

Didier Cortès Flourens

Edmond Desclaux Mondonville

Jacques Diffis Pin-Balma

Gilles de Faletans Cornebarrieu

Alain Fillola Balma

Paul Franchini Gratentour

Maurice Grenier Beaupuy

Robert Grimaud Fonbeauzard

Philippe Guérin Cugnaux

Bernard Keller Blagnac

Guy Lozano Seilh

Claudie Marcos Fenouillet

Lysiane Maurel Aussonne

Robert Medina Mondouzil

Henri Miguel Saint-Jory

Jean-Louis Moyet Mons

Philippe Plantade Bruguières

Claude Raynal Tournefeuille

Ida Russo Drémil-Lafage

Bernard Sancé Lespinasse

Jacques Sebi Montrabé

Christian Sempé Saint-Orens-de-Gameville

Bernard Sicard Colomiers

Michel Simon Gagnac-sur-Garonne

Bernard Soléra Quint-Fonsegrives

Raymond-Roger Stramare Saint-Alban

Arlette Sylvestre Launaguet

Jean-Pierre Vergé Brax

Autour du président Pierre Cohen, les 36 autres maires des communes de la métropole.

« Nous avons l’ambition de faire du Grand Toulouse une métropole européenne » les impacts environnementaux de la politique métropolitaine, une onzième commission spécifique a été créée, le 8 février dernier, autour du thème « Environnement et Développement durable ». Son rôle sera central dans la mise en œuvre du Plan climat. ♦

11 commissions • Finances Président : Claude Raynal • Développement économique et Emploi Président : Bernard Keller • Urbanisme et Projets urbains Président : Daniel Benyahia • Aménagement et Politique foncière Président : Alain Fillola

Les 123 délégués de la communauté urbaine travaillent au sein de onze commissions thématiques, recoupant les compétences exercées par la métropole :

• Transports et Déplacements Président : Joël Carreiras

• Eau et Assainissement Président : Henri Matéos

• Habitat et Cohésion sociale Président : Stephane Carassou

• Voirie et Propreté Présidente : Martine Croquette

• Environnement et Développement durable Président : Antoine Maurice

• Déchets Urbains Président : Georges Beyney • Bases de Loisirs, Culture, Sports Présidente : Arlette Sylvestre


6 ♦ Brèves

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L’Oncopôle ouvre sa maison des services Favoriser l’échange et le partenariat : au cœur du campus, la maison des services communs est non seulement un espace dédié aux patients et à leurs accompagnants, mais aussi à tous les acteurs économiques, scientifiques, académiques et cliniques de l’Oncopôle. « Cette maison commune est ouverte à tous : usagers du sites mais également aux Toulousains qui le souhaitent », confirme Benjamin Gandouet, directeur de l’association Oncopôle, « ce lieu doit permettre de créer du lien social entre les partenaires. Il doit également s’intégrer parfai-

La Fabrique en action La métropole toulousaine souhaite se doter d’une vision globale prospective à l’horizon 2030. Au cours du dernier trimestre 2010, la Fabrique a pris de l’ampleur, passant à la dimension de l’agglomération pour élaborer un projet urbain à l’échelle du territoire. Des séries d’ateliers territoriaux, destinés aux élus, ont connu une forte mobilisation. Deux axes principaux émergent : construire un projet urbain partagé et identitaire, renforcer les liens et les proximités pour une métropole solidaire. Le 19 et le 20 avril, la Fabrique accueille un grand colloque d’urbanisme qui réunira experts et élus, autour du thème de la métropole de la Connaissance. > 1, allées Jacques-Chaban-Delmas, du mardi au dimanche, www.lafabriquetoulousaine.org

tement dans le projet urbain de Toulouse par la création de services et d’activités nouvelles au profit du quartier. L’idée est aussi de compléter la prise en charge médicale des patients par un accompagnement social, administratif, psychologique et de bien-être des personnes fragilisées par la maladie. » Depuis quelques semaines maintenant, la salle de remise en forme « Espace 31 », la Ligue contre le cancer et le pôle de compétitivité Cancer-Bio-Santé accueillent leurs premiers visiteurs. Dans les prochains mois, d’autres

structures viendront s’ajouter : notamment une banque, une conciergerie inter-entreprises, une brasserie, une résidence hôtelière dont la gestion a été confiée au Centre régional des invalides civils (Cric). L’année 2011 marquera la poursuite des travaux de la Clinique universitaire du cancer et les débuts des chantiers du Centre de recherche du cancer de Toulouse et du Service d'assistance à domicile aux insuffisants respiratoires (Sadir). Près de 1 000 salariés travaillent déjà sur le site. ♦

Le visage du parc des expositions connu en juin Lancé en juillet 2010, le concours d’urbanisme pour le futur parc des expositions a généré plus de cinquante candidatures. La communauté urbaine a retenu trois équipes d’architectes de renommée internationale : Christian de Portzamparc (prix Pritzker en 1994), Rem Koolhaas et le cabinet Valode & Pistre, qui ont visité le site le 25 janvier dernier. Le nom du lauréat sera connu en juin. Le projet est désormais porté par la Société publique locale d’aménagement (SPLA) du Grand Toulouse présidée par Pierre Cohen. La SPLA supervisera également la transformation du secteur Matabiau-Marengo avec l’arrivée de la LGV. Le futur parc des expos s’implantera sur la

commune d’Aussonne, proche de l’aéroport de Blagnac. La première phase de travaux couvrira 55 000 m 2, dont une grande halle de convention d’une superficie de 15 000 m 2 qui accueillera congrès et spectacles. L’investissement est de 223 millions d’euros. Une seconde phase prévoit des extensions possibles portant l’ensemble à une superficie de 100 000 m 2. Avec ce nouvel équipement, l’agglomération toulousaine pourra accueillir des événements d’envergure et conforter son rayonnement national et international. La réalisation est envisagée à l’horizon 2015. La ligne de tram T1 sera prolongée pour aboutir au parc. ♦


Brèves ♦ 7

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Montaudran Aérospace

paré au décollage

Agenda communautaire 2011 > Février-Mars • Présentation de l’aménagement du square Charles-de-Gaulle, rue d’AlsaceLorraine, par l’architecte urbaniste Bruno Fortier ; • Présentation des premières orientations du réaménagement du centre-ville par l’architecte urbaniste catalan Joan Busquet ; • Pose de première pierre de l’espace Clément-Ader, premier bâtiment de Montaudran Aérospace.

Depuis plusieurs semaines, les équipes de l’urbaniste David Mangin sont chargées de donner vie à Montaudran Aérospace, lieu de mémoire et d’avenir. Sur près de 50 hectares, David Mangin dessine un vaste campus reliant le site universitaire de Rangueil et les quartiers historiques de Montaudran. Ce lieu est chargé d’histoire. Symbole de l’aventure de l’Aéropostale, il a vocation à devenir un pôle d’excellence dans les domaines du spatial et de l’aéronautique. Il accueille déjà l’Espace Clément-Ader porté par l’Université de Toulouse, dont la première pierre a été posée par

Pierre Cohen en mars. Le site associera logements, commerces, espaces de loisirs et parc d’activité technologique. Un site mémoire de l’Aéropostale qui rendra hommage aux pionniers de la Ligne complètera cette nouvelle vitrine technologique toulousaine. « Ce bâtiment devra être pérenne. Il y sera question d’information, de partage et d’émotion. Il ne faut jamais oublier que la mémoire collective des Toulousains est marquée par l’aventure de l’Aéropostale », souligne David Mangin. Rappelons que l’année 2011 a été dédiée à Antoine de Saint-Exupéry par la Ville de Toulouse. ♦

La pratique du vélo encouragée Le Grand Toulouse a signé deux accords avec la Maison du vélo. Une première convention d’objectifs et de moyens soutiendra un projet de service de location de vélo ; une subvention de 148 000 euros, votée pour 2011 et 2012, est accordée à l’association. La Maison du vélo va ainsi pouvoir continuer à développer son activité de promotion des modes doux de déplacements auprès des citoyens et des entreprises. Par ailleurs, une seconde convention porte sur le développement d’animations pédagogiques dans les écoles du Grand Toulouse sur la pratique citoyenne et vigilante du vélo. ♦

> Avril • Adoption du Plan local de l’habitat (PLH) ; • Plan d’actions immédiat du Plan Climat. > Printemps • Inauguration des bâtiments de recherche Pierre-Fabre sur l’Oncopôle. > Juin • Nouveau parc des expositions à Aussonne : désignation du lauréat. > Eté • Début des travaux de la ligne de tramway Garonne ; • Inauguration de la première tranche du bâtiment des services communs de l'Oncopôle ; • Choix du lauréat de la Maison de l’Image à la Reynerie. > Septembre • Ouverture de l’Espace Job (piscine Jean-Boiteux, salle de spectacle, MJC et installation de Music’Halle) ; • Ouverture du groupe scolaire et petite enfance Jean-Gilles (Mirail-université). > Octobre • Lancement du concours d’urbanisme Matabiau-Marengo ; • Enquête publique de la Ligne Envol. > Décembre • Adoption du Plan climat ; • Livraison de la Ligne multimodale sud-est (LMSE) ; •D ébut des travaux de la voie TCSP du canal de Saint-Martory. ♦

Prévenir les risques technologiques majeurs Depuis le 1er janvier 2011, la communauté urbaine est adhérente de l’Association nationale des communes pour la ma trise des risques technologiques majeurs (Amaris). Celle-ci a pour but d’établir une solidarité intercommunale et de défendre les intérêts des communes et de leur population face aux aléas technologiques. Elle peut notamment apporter son expertise lors de négociations avec les services de l’État ou avec les industriels. > www.amaris-villes.org


8 ♦ Brèves

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100 de voyageurs

millions

Record battu : en 2010 dans l’agglomération toulousaine, 100 millions de voyageurs ont emprunté les transports en commun Tisséo (bus, métro et tramway). La fréquentation a augmenté de 7,4 % par rapport à 2009. Depuis la mise en place du tarif à 10 euros mensuel, les abonnements pour les moins de 26 ans ont augmenté de 80 %. « Je me réjouis de ce résultat exceptionnel. Nous avons impulsé une nouvelle politique tarifaire, nous avons développé l’offre de services », a déclaré Pierre Cohen, président de Tisséo-SMTC. ♦

Matabiau va passer au multimodal Oppidea,

trois SEM en une La communauté urbaine s’est dotée, fin 2010, d’une nouvelle Société d’économie mixte (Sem) d’aménagement, appelée Oppidea. Elle regroupe les trois Sem d’aménagement de la métropole toulousaine : la Setomip, la Sem de Colomiers et la Sem Constellation. Le capital d’Oppidea est détenu à 65 % par la communauté urbaine, Toulouse, Blagnac et Colomiers. Les 35 % restants sont détenus par des partenaires privés, comme la Banque populaire occitane, le Crédit agricole, Habitat Toulouse ou la CCIT. Alain Fillola, maire de Balma, préside cette nouvelle entité. Il précise : « les hommes et les femmes qui portent ces projets ne changent pas. Les équipes des 3 Sem (70 salariés) seront à terme regroupés sur un plateau de travail de 2 500 m2 à Compans-Cafarelli. » ♦

Même si aujourd’hui le TGV entre en gare de Toulouse, il ne roule à grande vitesse que de Tours à Paris. L’arrivée de la LGV en centreville, à l’horizon 2018-2020, s’inscrit dans la rénovation globale de l’offre de transport. Pour accueillir les 14 millions de passagers en transit chaque année, Matabiau doit évoluer vers un pôle d’échanges multimodal performant. Le projet met en réflexion l’ensemble du transport urbain (train, bus, métro et tramway), interurbain et international (aéroport). Plus largement, c’est toute la structure du quartier qui doit être repensée. Cette transformation ira évidemment au delà de la rénova-

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tion du bâtiment historique de la gare et de ses abords. Le projet englobera les berges du canal du Midi et divers secteurs de part et d’autre de la gare : Marengo, Gabriel-Péri, Bayard, Raynal, Raisin, Jolimont, ainsi que MichelAnge et Lapujade. Au total, c’est un périmètre de 200 hectares qui est impacté. L’étude de ce projet, d’un coût de 4 millions d’euros, est financée par la communauté urbaine (25 %), la Région (25 %), l’État (25 %) ainsi que par le département de la Haute-Garonne, la SNCF et RFF (pour les 25 % restants). Une consultation sera lancée fin 2011 auprès d’urbanistes de renommée internationale. ♦

logements près des Arènes

Un programme d’aménagement d’ensemble est mis en place dans le secteur de l’avenue de Lombez et de la rue Roquemaurel à Toulouse. Deux entreprises de travaux publics vont en effet libérer 6 hectares pour aménager environ 900 logements. Ce programme accompagnera l’urbanisation de ce secteur avec un nouveau plan de circulation, un recalibrage de la coulée verte, un jardin public, un équipement pour la petite enfance et un équipement de quartier. L’investissement est de plus de 7 millions d’euros. ♦

L’eau écocitoyenne Une mallette pédagogique explicitant le « cycle de l’eau de pluie dans la ville » vient d’être réalisée par la communauté urbaine, en étroite collaboration avec l’Agence de l’eau Adour-Garonne et l’inspection d’Académie de Toulouse. Elle est en cours de distribution auprès des 184 écoles de la métropole, où sont scolarisés plus de 20 000 enfants, du CE2 au CM2. Ces documents les sensibilisent notamment aux risques d’inondation et de pollution.


Brèves ♦ 9

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Semaine du développement durable Du 1er au 7 avril 2011 En adéquation avec le Plan climat, la métropole toulousaine propose de nombreux rendez-vous pour apprendre en s’amusant : balades, visites de sites, animations, ateliers, films-débats, expos… > Toulouse • Du jeudi 31 mars au jeudi 7 avril Projections – débats – ateliers – conférences – animations dans les quartiers – visites commentées

• Du jeudi 31 mars au vendredi 22 avril Expositions pour découvrir, comprendre les sujets et enjeux liés au climat

Aéroscopia,

• Du vendredi 1er au dimanche 3 avril Le village du développement durable, sur la place du Capitole

l’épopée de l’avion Aéroscopia, le musée de l’aéronautique du Grand Toulouse, ouvrira ses portes au cours du second semestre 2013. « Ce sera plus qu’un simple musée », explique Bernard Keller, maire de Blagnac et vice-président de la communauté urbaine, « ce sera un véritable parcours scientifique et technique qui permettra de valoriser l’aéronautique. Ici, le public sera au contact direct avec un véritable patrimoine génétique qui fait la force et la richesse de toute notre agglomération depuis un siècle ». Dans le hall d’exposition de 7 000 m2, les visiteurs pourront admirer des appareils

de légende : deux modèles de Concorde (dont le dernier à s’être posé à Toulouse), l’Airbus A300B, une Caravelle ou un Super Guppy. Il y aura également des appareils de plus petite taille qui ont marqué l’histoire de l’aviation : Dewoitine 520, Vampire, Douglas DC3, Broussard, Vautour… Les halls d’exposition hébergeront aussi divers avions américains, britanniques ou soviétiques. Ce grand lieu de la mémoire de l’aviation compte accueillir 150 000 visiteurs par an. Les premiers coups de pioches sont attendus en juin. ♦ > www.parc-aeroscopia.com

« Il suffit de créer un lien entre l’ancien et le moderne et de réorganiser le centre pour lui donner une identité. Nous envisageons plutôt une révolution souple, lente, sans investissements lourds » Joan Busquets, architecte urbaniste en charge du réaménagement du centre-ville de Toulouse (extrait du magazine « à Toulouse », février 2011).

La Caisse des Dépôts s'engage auprès de la métropole La Ville de Toulouse et la communauté urbaine du Grand Toulouse ont été retenues dans le plan Élan 2020 lancé par la Caisse des Dépôts pour soutenir le développement des collectivités. C’est en février dernier que Pierre Cohen a signé une convention avec Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des Dépôts, afin de favoriser l’accession rapide de l’agglomération toulousaine au rang des métropoles européennes.

• Vendredi 1er avril Balades : promenade en calèche à la Prairie des Filtres, randonnées en bord de Garonne, balade au parc de la Grande Plaine, balade dans l’espace nature de Saint-Martin-du-Touch… Visite commentée d’un bâtiment rénové à la Capeb 31

• Samedi 2 avril Balades : « Rencontre chemin faisant », promenade en calèche au centre-ville (les 02 et 03/04)

• Dimanche 3 avril Balades : journée sans voiture, rallye vélo climat en centre-ville, 100e randonnée vélo, rallye transports en commun… / Visites de fermes bio locales, portes ouvertes du museum d’histoire naturelle

• Lundi 4 avril Balades : randonnée biodiversité au domaine de Pirac à Lardenne

• Mercredi 6 avril Visites de sites : centre de tri de Toulouse, SETMI Mirail

> Tournefeuille • Du samedi 2 avril au vendredi 8 avril

Conférences, projections à l’Utopia, animations, expositions, visite de l’usine de Bessières…

• Dimanche 3 avril

Village du développement durable, sur la place de l’Hôtel de ville (stands d’information et de conseil…)

> Colomiers • Du jeudi 24 mars au mercredi 6 avril Exposition, films, débats, informations (Hall de la mairie, salle Gascogne, cinéma Le Central…)

> Aucamville, Fenouillet, Fonbeauzard, Gagnac, Lespinasse, Saint-Alban • Dimanche 3 avril Balade à pied, en vélo ou à cheval, à travers les diverses communes

> Villeneuve-Tolosane • Samedi 2 avril Action de nettoyage du ruisseau à partir du stade Robert-Franc. Animations ouvertes à tous. Privilégiez les transports en commun, le vélo ou la marche pour vous y rendre. Programme complet sur : www.grandtoulouse.fr


10 ♦ Focus

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Un milliard d’euros pour 2011 « Une montée en puissance . des investissements », témoigne . Claude Raynal, président délégué. en charge des Finances.

M

aîtriser les dépenses de fonctionnement et réaliser des invest issements ambitieux : c’est ainsi que pourrait se résumer le budget 2011 adopté par les élus du Grand Toulouse. Un budget principal qui avoisine le milliard d’euros, soit 119 millions de plus qu’en 2010.

Le budget 2011 est voté. Alors que se font sentir les conséquences de la réforme de la fiscalité locale, de la diminution des dotations de l’État et l’incertitude de l’environnement économique et financier, les élus de la communauté urbaine prônent la ma trise des dépenses de fonctionnement et une politique d’investissements volontariste.

« Ce budget est très volontariste en matière d'investissements », confirme Claude Raynal, président délégué du Grand Toulouse en charge des Finances, « alors que le contexte reste difficile et incertain avec les conséquences de la réforme de la fiscalité locale, de la diminution des dotations de l'État et un environnement

économique et financier encore troublé. » Dans le détail, le budget 2011 témoigne des efforts consentis en faveur de l’investissement (254 millions) et du transport. Il traduit également le renforcement de la coopération intercommunale, au moment où douze nouvelles communes viennent de

rejoindre la communauté urbaine au 1er janvier dernier. 2011 est aussi la première année d’application de la réforme fiscale, qui se traduit par des modifications sensibles pour l’institution : baisse de la fiscalité professionnelle, baisse des contributions directes et perte de pouvoir fiscal. Malgré ces bouleversements,


Focus ♦ 11

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Le budget en détail

92 Me

sont consacrés aux transports en 2011. Cela représente la part la plus importante des dépenses de foctionnement cette année.

Budget principal 2011 :

957,2 Me

Soutenir l’investissement Les élus ont par ailleurs opté pour une politique volontariste d'investissements qui atteignent 254 millions d’euros cette année. Ces dépenses d’investissement sont en hausse de 40  % par rapport à 2010. Si l’on tient compte des investissements de Tisséo (150 millions) et des autres communes, ce sont près de 500 millions qui sont investis sur le territoire.

Faible recours à l’emprunt Grâce à une épargne de 41 millions d’euros et des recettes propres d’investissements de 69 millions, le recours à l’emprunt nécessaire au financement de ces investissements sera faible, puisque inférieur à 50 % des dépenses qui seront réalisées cette année. L’emprunt inscrit pour la communauté urbaine est de 144 millions, mais ne seront finalement engagés que 70 millions. Les deux collectivités, Ville de Toulouse et Grand Toulouse, n’ont que très peu de frais financiers en raison de l’optimisation de leur trésorerie. ♦

Recettes

Depuis 2009, le budget de la communauté urbaine connaît une inflexion des dépenses de fonctionnement. En 2011, à périmètre constant, celles-ci n’augmentent que de 0,5 % à peine, nettement moins que l’inflation (2 %). Ainsi, « l’évolution des dépenses de fonctionnement reste très limitée, y compris avec l'arrivée de douze nouvelles communes au 1er janvier 2011 », relève Claude Raynal. Les transports et la voirie représentent la part la plus importante (35 %) des dépenses de fonctionnement programmées pour 2011, avec 92 millions d’euros consacrés aux transports (dont 90 millions de contribution à Tisséo, en hausse de 10 millions) et 28 millions d’euros affectés à la voirie. Les déchets et la propreté représentent également une part importante des dépenses de fonctionnement (30 %), un million d'euros étant consacré au Plan propreté, soit un total de 34 millions d’euros pour cette activité.

Reversement aux communes : 288,9 Me

Personnel : 118,3 Me

Dépenses d'intervention : 230,5 Me

Produits fiscaux : 455,5 Me

épargne : 51,3 Me

Intérêts dette : 3,8 Me

Recettes des services : 45,1 Me

état : 192,2 Me

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Investissement : 264,4 millions d'euros Dépenses

Ma triser les dépenses

Le budget consacré aux déplacements (146 millions) est prépondérant ; il représente 57 % du budget principal et 53 % du budget consolidé (avec les budgets annexes). Le développement économique et urbain, l’une des missions essentielles des communautés urbaines, constitue le deuxième secteur d'investissement du Grand Toulouse, avec près de 22 %. Les grands projets d'équipement mobilisent 66 millions d’euros ; parmi eux, le démarrage d’un nouveau projet d’envergure, le parc des expositions, dont le montant inscrit sur 2011 est de 2,4 millions. Le Grand Projet de Ville (GPV) représente une opération emblématique de 22 millions, pour laquelle 13,7 millions sont budgétés en 2011. L'Oncopôle et les autres opérations d’aménagement constituent un effort de 42 millions ; 1,9 million sera consacré au projet Montaudran Aérospace lancé cette année. Les études d’aménagement du pôle Matabiau se poursuivent en 2011 (1,3 million). Enfin, deux grands programmes démarrent : Mirail Garonne et l’Axe Garonne (voir p. 26).

Remboursement dette en capital : 10,4 Me

Dépenses d'équipement : 254 Me

Recettes

le budget 2011 s'inscrit dans la continuité de la politique de gestion menée par la nouvelle gouvernance depuis 2008, laquelle conjugue gestion rigoureuse et ambitions renouvelées.

Dépenses

Fonctionnement : 692,8 millions d'euros

Recettes d'équipement et foncière : 69,6 Me

Emprunts nouveaux : 143,5 Me

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épargne : 51,3 Me

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50 100 150 250 Le 0budget 2011 traduit la volonté de renforcer200 la coopération intercommunale.

Les priorités 2011 sont : > les transports, > les déchets et la propreté, > le développement économique et urbain, > les grands projets d’équipement (parc des expositions, Montaudran Aérospace…).

Comment ça marche ? L’adoption du budget 2011 de la communauté urbaine se fait en deux temps : > en décembre 2010, le budget primitif a été établi sur des éléments estimés de croissance des bases d’imposition et des dotations de l’État, > en avril 2011, après notification par l’État des bases d’imposition et des concours financiers définitifs, adoption du nouveau taux de cotisation foncière des entreprises et des taxes ménages.

300 300


12 ♦ Vie économique

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Amaury La Burthe développe l'entreprise depuis 2009.

AudioGaming dynamise le son C’est l’une des dernières arrivées dans la pépinière d’entreprises de Basso-Cambo. La jeune société toulousaine AudioGaming ambitionne de commercialiser, dès cette année, ses modèles de synthèse audio temps réel.

T

out passionné de jeux vidéo ou plus largement d’images n’a pu que s’émerveiller devant les dernières évolutions technologiques apportées aux images de synthèse. En matière de son en revanche, « nous avons vingt ans de retard ! », estime l’un des cofondateurs d’AudioGaming, Amaury La Burthe. Un retard que la société toulousaine s’applique à rattraper en travaillant depuis deux ans sur une technologie innovante de synthèse audio temps réel. Des solu-

tions permettant de coordonner les mouvements aux sons. Les avantages de cette interactivité sonore sont multiples : un gain de temps et donc de coût pour les professionnels de la création audiovisuelle, de nouvelles opportunités de développement de contenus interactifs et dynamiques et, pour les utilisateurs de jeux vidéo, une totale immersion. Lauréate à deux reprises du concours national de l’innovation Oséo (la première fois dans la catégorie « en émergence » et en 2010

dans celle « création-développement »), AudioGaming a également bénéficié du soutien de l’Incubateur Midi-Pyrénées pendant sa phase de recherche et de développement. Dans quelques mois, la société espère pouvoir faire ses « premiers pas sur le marché », avec la commercialisation d’un logiciel destiné aux créateurs de médias interactifs. Car ses débouchés ne se limitent pas aux seuls studios de création de jeux vidéo. « Nous sommes certes en pourparlers avec plusieurs d’entre eux, à commen-

cer avec Ubisoft, mais ce marché connaît actuellement de telles restructurations que nous avons décidé d’élargir notre cible. » Les trois associés ambitionnent de se positionner « au minimum au niveau européen et, si on le peut, en Amérique du Nord ». Pour ce faire, ils ont prévu d’embaucher prochainement deux collaborateurs qui les aideront à « remettre l’audio aux priorités des valeurs ». Amaury La Burthe et ses associés comptent également sur le soutien du Grand Toulouse pour se faire entendre ! ♦


Vie économique ♦ 13

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50 000 e

Récompenses à Colomiers Le club d’entreprises de Colomiers, présidé par Gilles Nakache, a organisé le 16 février dernier au hall Comminges une soirée « Défis d’entreprises ». Pierre Cohen a remis le trophée « Emploi » à la jeune société familiale de génie climatique AGTHERM, dirigée par Julien Aguilar. Agtherm compte parmi ses clients de nombreuses collectivités et entreprises locales. Elle emploie à ce jour plus de 50 salariése et a connu une augmentation spectaculaire de ses effectifs (+56 % de 2008 à 2009, et +33 % de 2009 à 2010). Deux autres sociétés ont été récompensées au cours de cette soirée : le trophée « Développement Durable » a été remis à la société Subterra, le trophée « Innovation » à été décerné à Régis Lecussan, de la société Raycreatis.

Matinale CGPME Pierre Cohen a animé, le 17 février dernier dans les locaux de la communauté urbaine, une matinale économique avec Anouk Déqué présidente de la CGPME 31. Les participants ont évoqué la situation bancaire des entreprises locales.

C’est la dotation remise au lauréat du « Grand Prix » du dernier concours des Inn’Ovations, qui récompense les meilleurs projets innovants de Midi-Pyrénées. Un prix remis à la start-up Epsiline, qui développe un anémomètre optique laser résistant aux environnements extrêmes. Également hébergée par une pépinière d’entreprises du Grand Toulouse, la société Nomade Concept s’est, quant à elle, vue remettre le prix « Innovation et futur » pour son « FlexiTouch », concept d’écran à la fois souple et tactile.

Les entreprises toulousaines, éco-actrices du Plan climat Le club Ambition Toulouse 21, créé il y a deux ans, réunit de grandes et moyennes entreprises implantées dans l’agglomération, qui souhaitent s'engager au côté de la collectivité pour soutenir les grands projets et participer au rayonnement international. Le club a constitué des groupes de travail, réunissant élus, chefs d’entreprises et personnalités qualifiées afin de penser ensemble l’avenir du territoire, autour de trois thématiques sociales et économiques : « Science et Culture », « Diversité et Solidarité », « Urbanisme et Environnement ». L’objectif est d’alimenter le débat et d’apporter la contribution du tissu économique de la métropole à l’élaboration du Plan climat. Un document présentant les bonnes pratiques environnementales déjà en vigueur dans les entreprises d’Ambition Toulouse 21 sera édité à l’occasion de la Semaine du développement durable. De nombreux éco-acteurs sont déjà engagés dans le Plan climat. ♦

De plus en plus de chômeurs prennent le Plie Fin janvier 2011, ils étaient 2 714 à avoir intégré le dispositif de lutte contre le chômage et l’exclusion mis en place par la communauté urbaine depuis 2007. Cofinancé par le Grand Toulouse et le Fond social européen, le Plan local pour l’insertion et l’emploi (Plie) propose des services complémentaires à ceux des structures telles que le Pôle emploi, les Missions locales… avec lesquelles travaillent étroitement les 25 délégués territoriaux du Plie. « Nous cherchons à lever toutes sortes de freins à l’accès à l’emploi en tentant d’apporter des réponses aux difficultés qui ne peuvent être prises en compte par l’offre de droit commun : apprentissage des langues, préparation aux concours, travail sur l’image, solutions de gardes d’enfants… », explique Nathalie Ferré, directrice du Plie. Un accompagnement individualisé et très régulier, qui peut durer jusqu’à 36 mois. Avec un taux de retour à l’emploi durable de 43 %, le Plie fait ses preuves et attire, de fait, de plus en plus de « candidats ». En 2010, près de 600 personnes ont ainsi débuté un parcours. L’élargissement du territoire de la communauté urbaine, de même que le lancement d’une newsletter visant à mieux faire connaître les actions menées, devraient contribuer à son succès. « Notre objectif initial, qui était d’accompagner 4 000 personnes d’ici à 2013, sera sans nul doute dépassé. » > www.grandtoulouse.org

Une jeune pousse récompensée Récompensée pour la qualité des liens tissés avec les laboratoires de recherche publique régionaux, la société Dendris (hébergée par le centre PierrePotier au Cancéropôle) a reçu le trophée Recherche décerné en décembre dernier par le Medef Midi-Pyrénées et le Pres - Université de Toulouse. Conceptrice de nouveaux outils de diagnostics in-vitro, à destination notamment des laboratoires d’analyse et des hôpitaux, la start-up dirigée par Michel Corbarieu espère commercialiser son premier produit cette année. Son innovation vise à détecter la légionellose dans les systèmes de climatisation. Elle s’appuie sur la recherche du code génétique des agents pathogènes. Brevetée en France, en Europe et en Amérique du Nord, cette découverte issue de la recherche toulousaine (Insa Toulouse et UT3 Paul Sabatier) est promise à un bel avenir. ♦


La participation de tous à la réussite du Plan climat

décryptage ♦ Pierre Cohen, président de la communauté urbaine du Grand Toulouse a présenté le Plan climat énergie territorial à tous les acteurs de la métropole. Celui-ci appelle la participation et l'implication de tous. Le plan d'actions sera présenté courant avril en même temps que le lancement de la concertation citoyenne. Un livre blanc précisera les actions à mener jusqu'à 2020. Transports, grands projets d'urbanisme, habitat social, énergies renouvelables, gestion de l'eau... tour d'horizon des enjeux et principaux objectifs.

Pourquoi un Plan climat ? Nous le savons tous : le réchauffement de la planète constitue une des plus grandes menaces à laquelle notre génération doit faire face. En la matière, nous devons faire preuve de volontarisme. Il s’agit de l’avenir de nos enfants ! Je me suis donc engagé à faire de la métropole toulousaine une métropole durable. Avec le Plan climat, nous enten-


Dossier Plan climat ♦ 15

est indispensable Et quels sont ces leviers ? La communauté urbaine est compétente en matière d’urbanisme, de transports publics, de gestion des déchets, de production et de distribution d’eau potable, de logement, de développement économique… Autant de secteurs sur lesquels nous pouvons intervenir dans une optique de développement durable. Notre Plan climat s’articulera donc avec l’ensemble de nos politiques publiques. Nous entendons par ailleurs être exemplaires dans notre gestion de la collectivité. Par ses achats, les déplacements de ses agents, les événements qu’elle organise, la communauté urbaine peut agir contre le changement climatique. Nous impliquons donc fortement nos agents. Justement, qui est concerné ? Tout le monde ! Les entreprises et les industries – et je pense d’abord à l’industrie aéronautique, avec laquelle nous travaillons en étroite collaboration – les universités, les collectivités, les associations, les acteurs institutionnels et bien sûr, la population. Nous pouvons tous agir, chacun à notre niveau, de manière éco-responsable ! La participation et l’implication de tous sont indispensables.

dons réduire de 20 % nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, à partir d’objectifs quantifiés et évaluables. Nous voulons aussi adapter notre territoire au changement climatique afin de diminuer sa vulnérabilité. Pourquoi lancer ce Plan climat à l’échelle de la communauté urbaine ? Le périmètre de la Ville de Toulouse n’aurait-il pas été

suffisant, pour commencer ? La communauté urbaine est, à mon sens, le territoire le plus pertinent. D’abord parce que Toulouse est indissociable des villes qui l’entourent, que ce soit dans sa réalité urbaine, dans son développement économique ou dans les pratiques quotidiennes de ses habitants. Ensuite parce que la communauté urbaine a les leviers pour agir en matière développement durable.

Quelle est votre méthode pour mettre en place ce Plan climat ? Pierre Radanne, expert international du changement climatique, nous accompagne dans notre démarche. Une démarche que nous voulons innovante, concertée et serrée dans le temps. Nous élaborons actuellement un plan d’actions sur les mesures immédiates à engager. Il sera présenté dès avril. Dans le même temps, un vaste processus de co-construction est lancé, par le biais d’une concertation citoyenne. Il aboutira à la rédaction d’un livre blanc, qui sera le cœur du Plan climat, dès la fin de l’année prochaine. Les actions à mener d’ici 2014 et à échéance 2020 y seront définies. Mais nous n’avons pas attendu

le lancement du Plan climat pour agir en faveur du développement durable. Vous pensez aux transports ? Tout à fait ! La question des déplacements nous mobilise particulièrement. Sur le territoire du Grand Toulouse, ils représentent 57 % des émissions de CO2 ! Les Plans de déplacements urbains (PDU) que nous avons arrêtés avec Tisséo visent à mettre enfin en cohérence urbanisation et déplacements, à tisser une véritable toile de transports en commun dans la métropole toulousaine. Nous avons commencé. La première ligne de tramway est en circulation. Nous poursuivons avec la ligne Envol et la ligne Garonne. Ce plan tramway sera complété par un réseau de bus à haut niveau de service dans le cadre d’un PDU ambitieux. Nous étendons également le réseau de pistes cyclables et de chemins piétonniers. Quels sont vos autres champs d’intervention ? Tous nos projets d’urbanisme prennent en compte la dimension du développement durable : Montaudran Aérospace, le Cancéropôle, le réaménagement du centre-ville de Toulouse, le projet de pôle multimodal Matabiau/Marengo… et bien sûr les écoquartiers actuels et à venir comme Andromède ou La Cartoucherie. Nous agissons aussi sur l’habitat, en améliorant les performances énergétiques du parc locatif social ; en participant, avec les bailleurs, à la construction de logements sociaux basse consommation. Nous favorisons les solutions novatrices en ce qui concerne l’énergie renouvelable, l’économie d’eau, le tri sélectif, la gestion des espaces verts… Nous soutenons les entreprises non délocalisables. Je suis bien conscient que les enjeux sont immenses : d'un point de vue environnemental bien sûr, mais au-delà, en termes d’innovation, d’emploi, de solidarité et de qualité de vie. ♦


16 ♦ Dossier Plan climat

Les dates clés > Décembre 2010 Lancement du Plan climat > Février à juin 2011 Diagnostics et coconstruction > Avril 2011 Livraison Plan d’actions immédiat

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Un calendrier pour agir

présentation ♦ Le Plan climat doit être finalisé et approuvé fin 2011. Pierre Cohen et les élus de la communauté urbaine invitent tous les acteurs du territoire à se mettre en mouvement et à participer à la mise en œuvre des plans d’actions. Pour engager des changements concrets.

> Décembre 2011 Adoption du Plan climat énergie territorial > Les ateliers • Atelier 1 : Bâtiment (habitat, logement, urbanisme…) • Atelier 2 : Mobilités (transports, tourisme, aménagement…) • Atelier 3 : Consommation et écologie urbaine (agriculture, agroalimentaire, alimentation, eau, déchets…) • Atelier 4 : Activités industrielles (aéronautique, spatial…) • Atelier 5 : Activités tertiaires (bureaux, commerces, artisanat, livraisons de proximité…) • Atelier 6 : Cohésion sociale, emploi et solidarités (lutte contre la précarité, mixité intergénérationnelle, santé…) • Atelier 7 : Urbanisme, aménagement et biodiversité (préservation des ressources naturelles, gestion des risques…) • Atelier 8 : Éducation et cultures (information, formation, coopération décentralisée…) Chacun des huit ateliers se réunira 4 fois entre février et mai (le 25 février pour le lancement, le 30 mars, le 22 avril et le 24 mai pour la plénière de clôture). L’objectif est de partager les constats et de faire remonter des propositions d’actions pour le Grand Toulouse aux horizons 2014 et 2020. Plus d’infos : www.planclimat. grandtoulouse.fr

M

esure phare du Grenelle II, le Plan climat énergie territorial (PCET) doit être mis en œuvre par les collectivités de plus de 50 000 habitants avant 2012. Si l’État décide des orientations de la France en matière de lutte contre les gaz à effet de serre (GES) dans le cadre du Plan climat national, c’est au niveau local que les changements se réalisent.

Tous concernés La communauté urbaine se mobilise pour bâtir une métropole durable en favorisant des dynamiques nouvelles et des évolutions réelles dans les habitudes de vie. Le Plan climat, partie intégrante de l’Agenda 21, regroupe un ensemble de mesures à prendre, dans tous les

domaines de l’économie et de la vie quotidienne, permettant d’infléchir les impacts climatiques des activités humaines. Un phénomène qui dépend pour moitié de l’activité des individus dans leur vie privée : mode de chauffage, déplacements, pratiques alimentaires, choix de consommation… Le Plan climat implique l’exemplarité de la collectivité, une mise en mouvement de tous les acteurs du territoire et l’adhésion des citoyens. Le 15 décembre dernier, la communauté urbaine et la Ville de Toulouse ont lancé conjointement leur Plan climat. L’objectif chiffré est d’atténuer l’impact du territoire sur le climat d’ici à 2020, dans le respect des « 3 fois 20 européens » : réduire de 20 % les émissions de GES, améliorer de 20 % l’efficacité énergétique,

porter à 20 % la part des énergies renouvelables.

Diagnostic et plan d’actions Première phase de la démarche, la réalisation d’un diagnostic jusqu’à mars 2011. Un bilan carbone va permettre de quantifier les émissions de GES émanant du patrimoine, des services de la collectivité et, plus largement, de l’ensemble du territoire. L’impact du climat sera analysé pour identifier les enjeux liés au développement durable, fil conducteur de toute action menée par la métropole. Pour marquer de manière forte l’engagement de la communauté urbaine, un plan d’actions est élaboré, entre février et avril, afin de


Dossier Plan climat ♦ 17

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concrétiser la démarche à court terme et mettre en œuvre des actions immédiates. Ce premier plan s’appuiera sur la dynamique déjà lancée dans les différents domaines de compétences du Grand Toulouse : Plan de déplacements urbains (PDU), logements sociaux basse consommation, gestion des espaces verts, réalisation d’écoquartiers, sensibilisation du public…

Co-construction Afin de relever ce défi à la fois collectif et individuel, la métropole va s’appuyer sur tous les atouts de son territoire, en invitant à la réflexion les acteurs locaux et la population. Il s’agit d’élaborer un processus de « co-construction » permettant l’appropriation des diagnostics et la mise en débat des enjeux qu’ils induisent. Des ateliers rassemblant entreprises, professionnels, comités de quartier, associations et citoyens travaillent, depuis le 25 février, sur huit thèmes précis (voir encadré). Le plan d’actions immédiat, contenant des propositions concrètes et chiffrées, est établi en avril. Un livre blanc contenant l’ensemble des propositions et témoignages des participants sera publié avant l’été. Le Plan climat entrera alors dans sa phase active.

À plus long terme En associant le plus grand nombre à cette démarche essentielle pour le présent et l’avenir, la communauté urbaine souhaite fixer des objectifs partagés. Entre septembre et décembre 2011, un Plan climat à plus long terme sera défini, pour l’horizon 2014-2015. Il intègrera les actions menées par les différents partenaires : communes du territoire, acteurs économiques, institutions… Toutes les étapes de réalisation du Plan climat seront accompagnées par un groupement de bureaux d’études coordonné par Pierre Radanne, expert internationalement reconnu (voir ci-contre). Un dispositif de suivi et d’évaluation des résultats sera mis en place en vue d’une amélioration continue de la démarche. La métropole s’est engagée à élaborer le Plan climat en un an. Adoption définitive en décembre 2011. ♦

L'écologie au service de tous Pierre Radanne, expert climatique reconnu, accompagnera la communauté urbaine du Grand Toulouse durant tout le processus d'élaboration du Plan Climat. Portrait. Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de son territoire, la communauté urbaine a décidé de s'appuyer sur une référence : Pierre Radanne. Son parcours est éloquent : directeur de cabinet de Dominique Voynet, ministre de l'Environnement, en 1997, président de l’Agence de l'Environnement et de la maîtrise de l'Energie (Ademe) de 1998 à 2003, chargé de la prospective long terme à la Mission interministérielle de l'effet de serre auprès des services du premier ministre en 2003, il est aujourd'hui à la tête d'une société de conseil, « Futur Facteur 4», qu'il a lui-même créée. Son plan pour Toulouse ? Impliquer l'ensemble des acteurs du territoire dans le projet. « Le climat est la première question à solidarité obligatoire de l'histoire humaine, développe-t-il. Nous sommes obligés d'aller chercher l'adhésion et la participation de tous. Car le climat de la France va être fait par l'ensemble des pays de la planète. »

Mettre en commun les connaissances La méthode qu'il défend a déjà fait ses preuves : réunir autour d'une même table des acteurs de différents milieux, leur permettre d'échanger autour de plusieurs problématiques. Des ateliers seront organisés. « C'est de cette manière-là qu'on pourra obtenir les meilleurs résultats, car ces acteurs-là ont une connaissance aiguë de Toulouse, argumente-t-il. Ce sont eux qui connaissent le territoire, qui connaissent les potentialités, qui savent par quels endroits commencer. On va se nourrir de cette connaissance du territoire et de ces compétences. Pour avoir l'habitude de ce type de processus, je peux vous dire que les gens vont changer entre la première et la dernière heure. Ils vont apprendre beaucoup de choses de la part des corps de métier qui sont sur le territoire ; les entreprises vont apprendre beaucoup de choses de la part des habitants qui vivent concrètement dans les logements. Tout cela donnera naissance au livre blanc. Et de cette matière, on élaborera des actions. »

« Le climat est la première question à solidarité obligatoire de l'histoire humaine »

Impliquer tout le monde dans le projet Le passé de Pierre Radanne parle pour lui : il a été de toutes les conférences sur le changement climatique, ces dernières années. Copenhague, Cancun... Il est, en France, un de ceux dont l'avis compte. Pour Toulouse, il a un but bien précis : « Réduire les émissions de gaz à effet de serre de la ville et du territoire de 20  % d'ici 2020, révèle-t-il. Si on regarde qui émet le plus de CO2, on s'aperçoit que les familles, les particuliers, avec nos choix de chauffage, de transport, etc... arrivent en tête, avec 50 % des émissions totales. Viennent ensuite les acteurs économiques, pour 30 % des émissions totales. En dernier lieu, ce sont les collectivités, communes de base et intercommunalités, qui émettent 20 % des émissions. Nous sommes donc obligés d'impliquer tout le monde dans le projet. » Pour Pierre Radanne, il était primordial d'élaborer un calendrier qui puisse être mis en œuvre rapidement. « Un plan d'actions immédiat, pour le mois de mars, en se servant de ce qui existe déjà ou qui peut être prêt très rapidement. Puis un plan d'actions plus approfondi, à la fin de l'année. » À chacun d’agir désormais. ♦


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La Météopole,

à la pointe du climat reportage ♦ À l'heure du changement climatique, les collectivités se mobilisent et la communauté urbaine du Grand Toulouse lance son Plan climat. Si la prise de conscience sur les risques liés au réchauffement de la planète est maintenant générale, c'est en partie grâce aux travaux menés à la Météopole de Toulouse, pôle d'excellence reconnu par les chercheurs du monde entier.

visé. Le ministère de la Défense, la SNCF, EDF, les autoroutiers, la marine marchande, des entreprises agroalimentaires, etc., presque tous les domaines d'activités ont recours d'une façon ou d'une autre aux données produites par Météo-France.

© Météo-France

Prévision, formation et recherche planétaire

Implantée depuis 1982 dans le sud-ouest toulousain, la Météopole rassemble plus de 1 000 spécialistes : prévisionnistes, climatologues, enseignants, chercheurs, etc.

500

personnes travaillent à la production de données météo.

uand on quitte le grand rond-point de SaintSimon en direction de la rocade Arc-en-ciel, impossible d'ignorer la Météopole de Toulouse. Mais qui se doute que derrière ce grand panneau Météo-France délavé par le temps, s'étend, sur cinquante hectares, l'un des plus hauts lieux de recherche, de formation et de production météoro-

logique au monde ? Plus de mille personnes travaillent ici. La moitié d'entre-elles participent directement à la production de données météo. 24 heures sur 24, 365 jours par an, sur des supercalculateurs gigantesques, elles compilent des données météorologiques locales et internationales. Leurs bulletins météo n'intéressent pas seulement le grand public assis devant l’écran de télévision après le journal télé-

Mais ses champs d'activités ne se cantonnent pas à la prévision, loin de là. Depuis 1982, date de son installation à Toulouse, la Météopole a adopté une organisation unique au monde, avec le regroupement de trois piliers fondamentaux : la production de données météo, la formation (initiale et continue) et la Recherche et Développement (R&D). Son campus abrite l'École nationale de la météorologie (ENM) et le Centre national de recherches météorologiques (CNRM). Ses laboratoires, qui attirent des chercheurs du monde entier, mettent au point des outils informatiques permettant de prévoir le temps qu'il fera demain, mais aussi l'évolution du climat à l'échelle d'une saison, d'une année ou d'un siècle, sur un rayon régional, continental, et même planétaire ! Ces recherches, menées de concert avec une vingtaine de grands centres météo internationaux, alimentent les travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Les objectifs ? Affiner les modèles mathématiques, les rendre plus fidèles à la réalité qui se profile. Elle sera de plus en plus chaude, apparemment…♦


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Simulation de l'augmentation des vagues de chaleur en France

Serge Planton, directeur du Groupe de météorologie de grande échelle et climat au CNRM

« Des périodes de sécheresse plus longues et plus fréquentes » En quoi consiste votre participation au GIEC, le célèbre groupe d'experts internationaux qui étudie le réchauffement climatique ? On peut jouer trois rôles différents dans la rédaction d'un rapport du GIEC. Les auteurs rédigent les différents chapitres du rapport. C'est le cas de mon collègue Éric Martin, spécialiste de l'enneigement au CNRM. Les relecteurs proposent des corrections ou des ajouts de texte. Enfin, les éditeurs s'assurent que les auteurs ont bien pris en compte les propositions des relecteurs. C'est ce dernier rôle qui m'était dévolu dans le précédent rapport, remis en 2007, et que je remplirai à nouveau pour le prochain, dont les conclusions seront publiées en 2013. À l'époque, je m'intéressais aux causes du changement climatique. Cette fois, je serai chargé du chapitre sur l'évaluation des modèles mathématiques qui permettent de faire des projections du climat futur. Comment fonctionnent ces modèles ? Les évolutions des variables climatiques (température et humidité de l'air, température et salinité des océans, etc.) sont régies par des lois physiques

Nombre de jours très chauds en été (températures supérieures à 35°)

Observations pour la période 1960-1989

Simulation pour la période 2070-2099

bien connues des scientifiques. En revanche, certains processus comme l'effet des nuages sur le réchauffement de la planète, sont moins bien maîtrisés. Notre but est de mettre tout cela en équations, que l'on cherche ensuite à résoudre grâce à des ordinateurs extrêmement puissants. Nous simulons ainsi comment les variables climatiques devraient évoluer au cours du temps. D'après vos calculs, à quoi ressemblera la région toulousaine à la fin du xxie siècle ? Dans l'hypothèse où les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas limitées, nous simulons une augmentation de la température moyenne de 2 à 3,5 °C par rapport à la fin du xxe siècle. Ce réchauffement serait plus important en été qu'en hiver. Il y aurait très probablement de plus en plus de jours de vagues de chaleur, et à l'inverse, moins de jours de vagues de froid. Les périodes de sécheresse devraient être plus longues et plus fréquentes, et durant l'hiver, les Pyrénées devraient être enneigées au minimum un mois de moins. En revanche, pour les vents, nous ne simulons pas de changements notables. ♦

© Météo-France / Pichard Patrick

Pour faire face à des besoins de calculs colossaux, la Météopole est équipée d'un supercalculateur constitué de 9 immenses « Playstations », capables de traiter 50 000 milliards d'opérations à la seconde !


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La communauté urbaine s’engage

Les panneaux photovoltaïques de la piscine Nakache.

actions ♦ La communauté urbaine agit en partenariat avec différentes structures pour mettre à disposition du public et des élus, des outils au service du développement durable : information des particuliers, appui technique aux communes, qualité de l’air…

L

a mission « Énergie » du Grand Toulouse mène des opérations d’information et de sensibilisation auprès du grand public et des communes afin de promouvoir les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, tant pour les constructions privées que pour les bâtiments collectifs. Elle est soutenue par l’Ademe, qui apporte sa contribution technique et financière, dans le cadre du contrat ATENEE - Actions territoriales pour l’environnement et l’efficacité énergétique.

Des infos sur l’énergie Cette mission travaille en partenariat avec des organismes associatifs ou institutionnels spécialisés qui proposent leur expertise et leur sa-

voir-faire dans les domaines complexes de la maîtrise de l’énergie. La communauté urbaine soutient l'espace Info Énergie, hébergé par l’association Solagro. Cet espace a pour vocation de fournir un conseil gratuit aux particuliers pour toutes les questions concernant le chauffage, le bâti, l’énergie ou les transports. Forte d’une équipe d’ingénieurs de haut niveau, Solagro a acquis une compétence reconnue. Cette entreprise associative développe études, programmes de recherche et projets en France mais aussi dans de nombreux pays européens. Construire ou rénover, choisir la source d’énergie la plus adaptée, réduire vos factures, adopter les bons gestes, utiliser les matériaux écologiques, les carburants propres, aides et procédures… des spécialistes répondent à toutes vos questions. L’espace Info Énergie organise également

des animations sur le terrain et des visites de réalisations exemplaires. Des permanences dans les communes de la communauté urbaine sont régulièrement proposées.

logies, procédures, labels, lien avec les interlocuteurs de l’Ademe, veille règlementaire… > www.ademe.fr

> www.solagro.org

L’air sous surveillance

Au service des communes

Une bonne maîtrise de l’énergie permet de diminuer la pollution. Pour mettre en œuvre le Plan climat, il est essentiel de mesurer la qualité de l’air. La communauté urbaine travaille en étroite collaboration avec l’Observatoire régional de l’air en Midi-Pyrénées (Oramip), présidé par Régine Lange (voir interview p.25), déléguée au Grand Toulouse en charge de l’animation de l’Agenda 21 et du PCET. Laboratoire scientifique agréé par l’État, l’Oramip regroupe les acteurs régionaux impliqués dans la qualité de l’air qui décident ensemble de la politique de suivi et de surveillance de l’air respiré par les

Les communes du territoire ont, elles aussi, besoin d’expertise, d’information et d’échanges d’expériences. Un Club énergie se réunit tous les trois mois. Composé des élus et techniciens référents de chaque commune, il étudie les différents moyens de maîtriser la consommation d’énergie sur le patrimoine communal, grâce à la mise en place d’une comptabilité analytique. Les communes peuvent aussi solliciter la mission Énergie si elles ont besoin d’un appui technique : intérêt des différentes techno-


Dossier Plan climat ♦ 21

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Antoine Maurice, président de la commission Environnement et Développement durable

« Changer de logique pour vivre mieux » Concernant le Plan climat, quelles sont les missions de la nouvelle commission Environnement et Développement durable, créée en février 2011, lors du dernier conseil de communauté ? Anticiper la fin de l’ère de l’énergie bon marché due à l’épuisement des ressources fossiles, encourager le développement des énergies renouvelables, et surtout agir sur les économies d’énergie, nous travaillons sur des actions concrètes permettant de donner des outils à nos concitoyens

habitants de la métropole toulousaine et de la région. L’observatoire dispose au total de 35 stations fixes équipées de 92 capteurs et de deux stations mobiles. L’agglomération toulousaine est sous surveillance jour et nuit grâce à 11 stations. Réparties sur des lieux stratégiques, elles traquent les taux de dioxyde d’azote, monoxyde de carbone, ozone et autres particules en suspension. Dès que le seuil de 200 microgrammes par mètre cube est atteint, l’Oramip tire la sonnette d’alarme. Ces résultats sont transformés en indice de qualité de l’air, allant de 0 pour le niveau le plus faible, à 5 pour la cote la plus élevée ; des éléments diffusés par la presse, à disposition du public, des acteurs économiques et des pouvoirs publics qui peuvent ainsi prendre les décisions nécessaires en toute connaissance de cause, lorsque la situation l’exige. Comme réduire la vitesse sur le périphérique par exemple, les voitures constituant les principaux émetteurs de gaz polluants. L’Oramip constitue un outil privilégié de suivi et d’analyse pour la mise en œuvre du Plan climat. ♦ > www.oramip.fr

pour agir. Il faut mettre en œuvre une synergie entre tous les acteurs et partenaires et initier des actions pilotes. Anticiper, s’adapter, pour répondre aux urgences écologiques et sociales, et s’inscrire dans l’avenir en donnant du souffle à nos politiques, voilà l’enjeu. C’est un grand chantier qui s’ouvre pour changer de logique, et vivre mieux. Par quels projets concrets cela peut-il se traduire ? La création rapide d’une autorité organisatrice de l’énergie permettant de développer un

véritable service public des énergies, chargée d’informer les citoyens et de lancer des projets. L'Espace Info Énergie pourra ainsi évoluer pour mieux jouer son rôle d’information auprès des habitants du Grand Toulouse. On pourra, par exemple, travailler sur la production d’électricité d’origine renouvelable au niveau du territoire, avec les différentes collectivités. Nous devons mobiliser toutes les compétences, de façon transversale, pour inventer et aller de l’avant. Avec le concours des citoyens, et des associations.

Le développement durable passe aussi par l’agriculture ? Autre axe essentiel, la protection et le développement de l’agriculture péri-urbaine. C’est une composante territoriale importante, trop souvent oubliée. Une réflexion est entamée, avec la Chambre d’agriculture notamment, pour préserver du foncier et favoriser l’installation des jeunes agriculteurs qui s’engagent sur de la production durable. Privilégier les circuits courts, le mara chage, les produits biologiques, permet de préserver les ressources (énergie, eau…), et offrir aux habitants de la métropole un approvisionnement local de qualité. C’est aussi recréer du lien entre urbains et ruraux et encourager de nouvelles filières économiques en lien avec l’économie solidaire. Un bel enjeu pour notre métropole. ♦

Le Grand Toulouse en action Le Grand Toulouse a engagé une série de démarches permettant de former et de mobiliser ses agents afin d’exercer leur mission dans l’esprit du développement durable ; cela passe notamment par une commande publique plus responsable. Un audit énergétique a été réalisé sur les bâtiments et des actions mises en œuvre pour améliorer la performance énergétique, la réduction des pollutions et l’accessibilité. D’autre part, la gestion des espaces verts et bases de loisirs est effectuée dans le respect de l’environnement.

Mobilité des employés

Véhicules propres

Susciter des changements de comportements en favorisant les modes de transports alternatifs à la voiture individuelle, c’est l’objectif du Plan de mobilité des employés, voté en septembre 2010 par la communauté urbaine. Il concerne les déplacements « domicile-travail », mais aussi les déplacements professionnels. Pour inciter les agents du Grand Toulouse à utiliser les transports en commun, la collectivité prend en charge partiellement (50 %) les titres d’abonnement. Des abonnements VélôToulouse sont également mis à disposition des services communautaires. D'autre part, la métropole souhaite développer le covoiturage pour les trajets entre le domicile et le lieu de travail, à l’échelle du territoire. Tisséo propose un service permettant aux adhérents de gérer trajets et équipages via à un nouveau logiciel en ligne > http://covoiturage.tisseo.fr.

Depuis deux ans ans, le parc utilitaire de la communauté urbaine s’est enrichi d’une dizaine de véhicules électriques. Ces engins correspondent bien aux besoins des services en raison de leur autonomie et de leur charge utile de 600 kg. Brosseuse laveuse, auto laveuse, nettoyeur haute pression ou aspirateur… des solutions idéales pour un travail en milieu urbain.

L’autopartage Utiliser une voiture selon ses besoins, c’est le principe de l’autopartage. Contrairement à la location, il s’agit d’un service de véhicules en multipropriété. Les voitures sont utilisables 24 h/24 et 7 j/7, par plusieurs usagers qui paient en fonction des temps d'utilisation et de la distance parcourue. Mobilib, titulaire du label « autopartage », dispose de 22 véhicules répartis sur 11 stations du centre-ville de Toulouse. > www.mobilib.fr


22 ♦ Dossier Plan climat

GRAND TOULOUSE INFOS N°24

Plus de déplacements, moins de pollution

transports ♦ Un réseau de transports plus performant, moins de voitures et plus de place pour les vélos et les piétons. Une évidence pour une métropole comme Toulouse. Et un défi majeur à relever. Au bout de la route, une ville plus facile à vivre et moins polluante.

A

vec plus de 15 000 nouveaux arrivants qui s’installent dans l’agglomération chaque année, comment éviter l’asphyxie ? L’aire urbaine dépasse déjà le million d’habitants, ce qui représente plus de trois millions de déplacements quotidiens. La métropole toulousaine doit donc anticiper et structurer les déplacements urbains de demain*, tout en réduisant les nuisances. Il

s’agit de se déplacer plus, mais de polluer moins, c’est le grand défi du Plan climat, côté transports. Les objectifs pour 2020 sont clairement affichés : faire baisser l’utilisation de la voiture de 9 points (de 79 à 70 %) et, dans le même temps, amplifier l’usage des transports en commun (de 16 à 23 %) et du vélo (de 4 à 15 %). Une urgence capitale quand on sait que les villes émettent 75 % des gaz à effet de serre.

Comment obtenir de tels résultats ? En proposant des alternatives de transports efficaces, en favorisant les déplacements doux et en reliant les réseaux entre eux. Mieux articuler transports et urbanisme est un enjeu majeur, inscrit au cœur du Plan de déplacements urbains (PDU) de la communauté urbaine, en totale adéquation avec le Plan climat.

*Relire « Le Plan de déplacements urbains pour 2020 » dans Le Grand Toulouse Infos n°23.

Priorité au bus ! Prendre le bus, pourquoi pas ? « À condition de ne pas rester coincés dans les bouchons », répondent nombre d’habitants. La solution, c’est le bus en site propre. Séparé physiquement de la chaussée, équipé d’un système de déclenchement des feux, il se joue des embouteillages et assure un service rapide et cadencé. Ce réseau est en pleine évolution.


Dossier Plan climat ♦ 23

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3 g de CO

2

produit par voyageur et par kilomètre pour le tramway

132 g de CO2 pour le bus

206 g de CO2 pour la voiture

LGV

Toulouse sur de nouveaux rails

Priorité au bus, encore sur le reste du réseau. Tisséo installe dans ses véhicules des balises radios, et la métropole équipe ses feux de signalisation de récepteurs. Ainsi, quand un bus approche, le feu passe, comme par magie, au vert. Ce système, en cours d’installation sur les lignes 10, 16, 19 et 22, sera généralisé en 2011 et 2012. Priorité au bus, toujours. Le Grand Toulouse étudie des expériences de « Bus à haut niveau de service », menées à Nantes et Rouen. But de l’opération : donner à une ligne de bus la même régularité qu’une ligne de tramway !

Tramway : trois petits grammes de C02… Son rythme est digne d’un métronome : une rame toutes les huit minutes pour un trajet entre les Arènes et Aéroconstellation. Depuis décembre 2010, le tramway roule dans les rues de Bla-

gnac et de la ville rose. Pratique, le tram ? Oui, mais surtout écologique. C’est le mode de transport en commun qui émet le moins de CO2. Seulement 3 grammes par voyageur et par kilomètre, quand le bus en produit 132 et la voiture 206. Et pour cause : il ne rejette aucun gaz d’échappement ! De plus, partout où le tram a été installé, l’impact sur la qualité de l’air a été probant. Pourquoi ? Tout simplement, parce que, très vite, les habitants le préfèrent à leur voiture. À terme, 30 000 voyageurs emprunteront chaque jour la ligne T1. Et c’est sans compter sur les lignes « Garonne » (entre Arènes et GrandRond), « Envol » vers l’aéroport et « Canal » qui devraient voir le jour en 2014.

À pied, à vélo… tout doux pour la planète Avec 630 kilomètres de pistes cyclables - dont quelque 350 ki-

lomètres dans Toulouse - et la piétonnisation des rues du centre-ville, la métropole toulousaine donne de plus en plus de place à deux modes de déplacements non polluants : les vélos et les piétons. Sur l’avenue de Grande-Bretagne par exemple, il y avait deux fois deux voies pour les voitures et deux trottoirs étroits. Aujourd’hui, l’avenue présente deux voies pour le tramway, deux pour les automobilistes, deux pistes cyclables et deux larges trottoirs. Pour encourager ses habitants à se déplacer davantage à vélo, la métropole prévoit de combler, à terme, les discontinuités existantes dans les divers parcours du réseau cyclable de l’agglomération. Sans oublier que Toulouse, avec notamment ses 253 stations VélôToulouse, compte bien étendre son offre de vélos en libre service. ♦

La Ligne à Grande Vitesse (LGV) dont l’entrée en gare de Toulouse est prévue à l’horizon 2018-2020, va impacter fortement les transports de l’agglomération. Le nombre de voyageurs passera en effet de 8 millions à 14 millions. Actuellement à l’étude, le futur pôle multimodal de Matabiau ouvre la perspective d’un projet de grande ampleur qui va projeter le centre-ville vers le futur. Ce programme ambitieux de recomposition urbaine est pensé pour favoriser l’intermodalité des transports, les déplacements et l’accessibilité liés à l’arrivée de la LGV. 200 hectares sont concernés, incluant activités tertiaires, commerces et logements. C’est la diversité et la haute qualité environnementale de ses transports qui feront de l’agglomération toulousaine une grande métropole européenne.


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Habiter la ville autrement urbanisme ♦ Le secteur du bâtiment est réputé très énergivore. Construire et habiter autrement sont parmi les grands enjeux du Plan climat. Ainsi, la communauté urbaine bâtit de nouveaux lieux de vie et conçoit de nouveaux espaces pour une ville plus verte.

Premier écoquartier de la région Midi-Pyrénées, Andromède est situé à cheval entre les communes de Blagnac et de Beauzelle et se trouve à 7 km seulement du centre de Toulouse.

D

ynamique et attractive, la métropole toulousaine est confrontée, en matière de logements, au double défi de la qualité et de la quantité. Les grands programmes urbains se sont développés ces dernières années, notamment au travers des Zones d’aménagement concertées (ZAC), pour accueillir les milliers de nouveaux arrivants qui, chaque année, choisissent de s’installer dans l’agglomération. 300 000 habitants supplémentaires sont ainsi attendus à l’horizon 2030. Le Grand Toulouse a engagé, fin 2008, un projet de développement urbain et durable visant

à transformer et à structurer le territoire. Ce projet ambitieux a pour objectif d’anticiper la croissance démographique, l’urgence climatique, les évolutions des modes de vie et les nouvelles manières de se déplacer.

Des écoquartiers pilotes Construire davantage et mieux, tout en favorisant l’accession à la propriété et la mixité sociale : une équation complexe. Elle ne peut se résoudre qu’en mobilisant l’ensemble des acteurs du bâtiment publics ou privés - et en associant les compétences afin d’inventer de nouveaux modèles d’habitat et de lieux de vie. L’innovation est en

effet impérative dans un secteur qui consomme 45 % de l’énergie finale et produit 25 % des gaz à effet de serre. La communauté urbaine s’est lancée dans la réalisation de plusieurs écoquartiers, conçus de façon à minimiser l’impact sur l’environnement. L’aménagement de ces sites pilotes est pensé, dès le départ, pour favoriser le « vivre ensemble » et le lien social, en conjuguant espaces, qualité de l’habitat, équipements publics, accès et déplacements. Novateurs, ces quartiers associent, après concours, des équipes multidisciplinaires (urbanistes, architectes, paysagistes …) qui répondent à un cahier des charges précis.

Un nouveau concept d’habitat Toutes les technologies favorisant le développement durable sont mises en œuvre sur des programmes de logements à haute qualité environnementale. Les espaces communs sont également gérés de façon à réduire au maximum les nuisances : photovoltaïque pour l’éclairage public, récupération des eaux pluviales, déplacements doux… Illustration de ce nouveau concept, la ZAC d’Andromède, située sur Blagnac et Beauzelle, où fleurit l’un des plus importants projets urbains de France. Les premiers habitants se sont installés fin 2009


Dossier Plan climat ♦ 25

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Des quartiers verts fleurissent Plusieurs écoquartiers, très innovants, sont lancés sur le territoire du Grand Toulouse. Redonnant sa place à la nature dans la ville et anticipant les futurs besoins environnementaux, ils s’inscrivent dans un objectif de développement équilibré du territoire du Grand Toulouse et dans une démarche d’aménagement durable. ZAC DE BALMA-GRAMONT accueillera à terme 1 500 logements sur 106 hectares, et 200 000 m2 de bureaux. Le quartier de Vidailhan (550 logements) verra la construction des premiers chantiers en 2011. Bâtiments basse consommation et un réseau de chauffage au bois sont en projet. MONGES - CROIX DU SUD : 900 logements sont prévus sur 57 hectares, sur la commune de Cornebarrieu. Un habitat particulièrement novateur, utilisant notamment des matériaux naturels, dans le respect de l’environnement. Premiers habitants dès 2011. ZAC DE TUCARD : à Saint-Orens, six chantiers sont en cours sur le quartier des Mûriers, premier de trois ensembles qui accueilleront 1 500 logements (dont 25 % de logements sociaux) sur 36 hectares. Là aussi, toute la panoplie favorisant le développement durable sera déployée. Cette opération a été labellisée site pilote par l’Agence régionale pour l’environnement (Arpe) et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Les premiers projets de la ZAC de Tucard sont exposés au centre technique municipal de Saint-Orens (Gratuit, ouvert à tous ; du lundi au jeudi de 8 h 30 à 12 h et de 14 h à 17 h 30 ; le vendredi de 8 h 30 à 12 h et de 14 h à 16 h).

dans cette véritable « cité-jardin » qui se déploie sur 210 hectares. D’ici dix ans, environ 8 000 habitants auront aménagé au sein de 4 000 logements. Si les chiffres et les dimensions sont impressionnants, rien de concentré ou d’uniforme ici. Les habitations (maisons individuelles, en bande, collectifs) seront regroupées par îlots, le long d’une coulée verte, et bénéficieront d’un parc de loisirs qui s’étendra sur 70 hectares d’espaces verts. Bureaux, commerces et équipements publics viendront compléter l’ensemble. Côté transports, Andromède a su anticiper. Accès, voirie, circulations autour et à l’intérieur du site ont précédé l’aménagement ; en cohésion, bien sûr, avec l’arrivée du tramway qui connecte le quartier nouveau au centre de Blagnac et de Toulouse.

Le logement social innove Formes audacieuses, architecture bioclimatique, bâtiments basse

consommation (BBC), matériaux naturels, modularité des espaces… Le logement social est aujourd’hui à la pointe de l’innovation et de la qualité architecturale. Quatre opérations BBC ont, par exemple, été soutenues financièrement par le Grand Toulouse sur Balma et Toulouse, qui vont permettre d’abaisser les dépenses énergétiques de plus de 20 euros par mois. Les bailleurs sociaux s’engagent également à équiper tous les logements neufs de dispositifs hydro économes, permettant de réaliser a minima 15 % d’économie d’eau par an. D’autre part, les logements livrés en 2012 ne contiendront plus de Composés organiques volatils (COV), qui sont des éléments polluants. L’ensemble de la programmation HLM est classée a minima Haute performance énergétique (HPE), encore plus exigeante que la norme nationale. Plus de la moitié du parc bénéficie du label Très haute performance environnementale (THPE). ♦

Régine Lange, vice-présidente de la commission Environnement et Développement durable

« Une ambition partagée » Le Plan climat concerne-t-il tous les habitants du territoire? Le défi du Plan climat est de faire évoluer collectivement les comportements en mobilisant tous les résidents et toutes les forces vives du territoire. Nous savons que notre région sera très impactée par les évolutions climatiques. Il faut donc intégrer la nécessité de vivre autrement. Cela passe par une réflexion globale pour redessiner la ville. Avec un rôle moteur de la communauté urbaine ? La communauté urbaine doit jouer un rôle d’entra nement par l’exemplarité. Beaucoup de démarches sont lancées, notamment dans le cadre de l’Agenda 21. Il faut aller plus vite et plus loin. Que ce soit en matière de déplacements, d’urbanisme ou d’environnement. Le travail engagé sur l’axe Garonne est un bon exemple, il permettra de réintroduire des axes de fra cheur dans la ville. Autre exemple, dès la rentrée 2011, un groupe scolaire à énergie positive sera ouvert aux Ponts-Jumeaux. Non seulement cet équipement consommera très peu d’énergie mais il produira l’équivalent de sa consommation. On peut agir dans tous les domaines. Ce Plan n’est pas seulement technique, il intègre une forte dimension sociale ? Les effets climatiques vont d’abord toucher les publics les plus fragiles. Il est donc essentiel de s’attaquer à la précarité énergétique. En favorisant un habitat innovant et accessible et en harmonisant les lieux de vie, de travail et transports. L’agglomération aujourd’hui se structure dans ce sens. 30 millions d’euros sont prévus sur six ans pour améliorer la performance énergétique dans le parc social du logement. Il faut aussi accompagner la réhabilitation de l’ancien. Tout est prêt pour une mobilisation générale ? Les ateliers de co-construction et le livre blanc vont permettre cette mobilisation. Les acteurs économiques, les organisations professionnelles ou associatives sont prêts à enclencher une vraie dynamique de territoire. Le Plan climat doit s’inscrire dans une ambition partagée. Le développement durable aujourd’hui comme un atout économique et non comme un frein. Des filières économiques nouvelles vont na tre (construction, nouveaux matériaux, agriculture…), des laboratoires toulousains et de nombreuses entreprises sont en pointe dans ces divers domaines. Jouons collectif, nous gagnerons ensemble. ♦


26 ♦ Dossier Plan climat

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L’Axe Garonne, projet fleuve

écologie ♦ L’Axe Garonne est un projet d’envergure qui s’inscrit dans la vision globale de la Fabrique toulousaine, démarche participative d’élaboration du projet urbain de Toulouse. Il recoupe les enjeux du Plan climat.

L’

eau et les espaces humides sont des éléments du développement territorial durable toulousain. La reconquête de l’eau et de ses multiples usages, sociaux, environnementaux et économiques, sera menée par étapes successives. Les 32 kilomètres du fleuve - de la confluence avec l'Ariège au sud, à la limite nord de l'agglomération constituent la charnière naturelle de la métropole. Eau et urbanisme y sont intimement liés. Après un diagnostic pour mieux connaître l'Axe Garonne, un plan-guide des aménagements de la rivière et des abords va être élaboré. Des études préalables ont été engagées l’an passé sur la Garonne amont, l’île du Ramier, l’Arc culturel et la Garonne aval. Le diagnostic a été mené par l'Agence

d’urbanisme de l’agglomération toulousaine (AUAT), avec l'appui des services de la communauté urbaine, de l'Agence de l'eau AdourGaronne et du Syndicat mixte d’études et d’aménagement de la Garonne (Smeag).

Un diagnostic en partage Ce bilan analyse l'histoire de l'espace garonnais et recense ses composantes urbaines, environnementales, sociales et économiques. Il met en évidence la nécessité d’une réappropriation de la Garonne par les habitants, du nord au sud, et d'est en ouest, en privilégiant les modes de déplacements doux. L’étude du fleuve a mis en lumière son rôle de réservoir de biodiversité et de corridor écologique, qui

contribuent efficacement tous deux à l'adaptation aux dérèglements climatiques. Il apparaît nécessaire de les protéger de la forte pression urbaine exercée par l'agglomération, tout en ménageant la possibilité de développement raisonné d’activités et d’emplois autour de la Garonne.

Un enjeu intercommunal Sept communes sont traversées par la Garonne (Toulouse, Blagnac, Beauzelle, Fenouillet, Seilh, Gagnac-sur-Garonne et Saint-Jory), mais c’est bien l’ensemble de la métropole qui est concerné par le projet : « Avancer sur l’Axe Garonne permettra de limiter l’impact des aléas climatiques sur notre territoire », confirme Régine Lange,

déléguée au Grand Toulouse, en charge de l’animation de l’Agenda 21 et du PCET. À compter de 2011, des études plus précises vont être menées à Toulouse sur les sites de l’île du Ramier et de l’Arc culturel. L'élaboration du plan-guide permettra de garantir la cohérence de tous les aménagements liés au fleuve. Les études de maîtrise d’œuvre débuteront en 2012 ; les premiers aménagements seront réalisés, à partir de 2013, par tranches successives en fonction de la mise à disposition d’éléments fonciers. Les objectifs intercommunaux sont clairs : développer pour préserver, préserver pour développer. Ainsi, la richesse naturelle et patrimoniale de la Garonne sera valorisée, le regard porté sur le fleuve changé, la relation ville-nature désormais harmonisée. ♦


Dossier Plan climat ♦ 27

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Les gestes écocitoyens

Un habitat durable Quelques précautions en construisant ou rénovant son habitation : • isoler les pièces de manière performante (toit, murs, planchers, ouvertures…) • intégrer les énergies renouvelables (panneaux solaires…) • installer un système de récupération des eaux de pluie • utiliser des matériaux renouvelables, recyclables ou recyclés, sans émanation toxique. > Plus d’infos sur la réglementation en cours : Ademe Midi Pyrénées Technoparc Bât C - rue Jean Bart - BP 672 31319 LABEGE Cedex 05 62 24 35 36 - ademe.midi-pyrenees@ademe.fr - www.ademe.fr

La mise en œuvre du Plan climat est un engagement pour tous les habitants de la communauté urbaine : citoyens, acteurs publics, entreprises, associations... Les ateliers de co-construction sont ouverts à tous. Ils permettent de réfléchir à des solutions (voir p.16-17). Les habitants peuvent aussi agir quotidiennement en adoptant individuellement une attitude écocitoyenne.

Énergie

> Éteignez les lumières dans les pièces inoccupées > Ne laissez pas les équipements électriques en veille > Privilégiez les équipements d’efficacité énergétique de classe A > Optimisez l’utilisation du chauffage et de la climatisation

Eau > Un bain (150 à 200 litres d’eau) = 3 à 4 douches > Réparez les petites fuites > Évitez de laisser couler l’eau inutilement > Récupérez l’eau de pluie pour l’arrosage du jardin

Valoriser les zones humides Le 2 février, à l’occasion de la Journée mondiale des zones humides, une convention a été signée entre la communauté urbaine et l’Agence de l’eau Adour-Garonne, pour l’acquisition et la valorisation de zones humides riveraines de la Garonne en aval de l’agglomération. Il apparaît important de développer une stratégie de maîtrise foncière car ces « ramiers », en fixant le carbone et en régulant les écoulements du fleuve, contribuent à limiter les risques d’inondation et de sécheresse, et à mieux s’adapter aux changements climatiques. Le projet concerne plus particulièrement : • les Millières sur la commune de Gagnac, correspondant à une ancienne gravière (100 hectares) et à une partie encore exploitée dont la rétrocession à la commune interviendra en 2016, • la peupleraie du Ramier des Hospices et l’ancienne gravière de Cayenne, qui constituent un ensemble de 143 hectares sur les communes de Gagnac et Seilh, • le site des Grands Ramiers (communes de Beauzelle et Fenouillet), qui réunit sur 216 hectares, milieux alluviaux, anciens sites industriels et espaces agricoles.

Déchets > Triez les déchets : verre, carton, papier, piles (reprises en magasin), médicaments (à la pharmacie)… > Compostez vos déchets organiques > Portez vos déchets toxiques et encombrants à la déchèterie

Déplacements

> Adaptez votre mode de déplacement : marche, vélo, transports en commun, covoiturage… > Pensez à l’écoconduite (respect des limitations de vitesse, conduite souple, anticipation des ralentissements…)

Consommation - Alimentation > Faites vivre les saisons en ville (produits frais, fruits et légumes de saison…) > Gare aux emballages inutiles > Utilisez paniers, cabas, ou sacs biodégradables > Consommez avec discernement


28 ♦ Zoom sur

GRAND TOULOUSE INFOS N°24

L’Aussonnelle, station durable Avec la nouvelle station d’épuration de l’Aussonnelle, le nord-ouest de l’agglomération est doté d’un équipement performant en matière de traitement des eaux usées. Un outil communautaire au service des habitants, pour une qualité de l’eau et un environnement préservés.

Avec une capacité de traitement des eaux usées de 85 000 équivalents habitants, la station de l'Aussonnelle devient la 2e station d’épuration du Grand Toulouse.

I

naugurée officiellement le 9 décembre, la station d’épuration de l’Aussonnelle, sur la commune de Seilh, remplace les équipements devenus obsolètes des huit communes de la vallée de l’Aussonnelle en zone urbaine, dans un contexte de forte croissance démographique et de développement économique. Avec une capacité de traitement des eaux usées de 85 000 équivalentshabitants, elle devient la 2e station d’épuration du Grand Toulouse après celle de Ginestous-Garonne.

Autre changement majeur, après traitement, les eaux sont rejetées non plus dans l’Aussonnelle, mais dans la Garonne. « Le projet Aussonnelle est l’illustration d’une action communautaire concertée », souligne Henri Matéos, vice-président du Grand Toulouse et président de la commission Eau et Assainissement. « La mutualisation des moyens et la convergence des intérêts ont présidé à la conception du nouvel équipement, performant, respectueux de l’environ-

nement et du bien-être des riverains. Porté par la communauté urbaine, il s’inscrit dans le cadre du défi Aussonnelle, signé entre l’Agence de l’eau Adour-Garonne, et le Grand Toulouse, avec le concours financier du conseil général et dont l’un des objectifs est la reconquête de la qualité des eaux de l’Aussonnelle. » 28 kilomètres de canalisations enterrées assurent la collecte et l’acheminement des eaux usées de neuf communes (Aussonne, Beauzelle, Brax, le secteur ouest de

Colomiers, Cornebarrieu, Léguevin, Mondonville, Pibrac, Seilh) vers la station de Seilh.

Objectif : zéro nuisance Les canalisations et l’usine de traitement ont été conçues et réalisées pour réduire au maximum les nuisances. Les canalisations, dans leur quasi-totalité, sont enterrées ; les paysages et les conditions d’exploitation initiales restaurées. Leur impact sur les terres agrico-


Zoom sur ♦ 29

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28 km

Communauté urbaine

de canalisations enterrées

assurent la collecte et l’acheminement des eaux usées de neuf communes vers la station de Seilh.

Agence de l'eau Adour-Garonne

16,5

12,3

0,2

9

Fnap

Conseil général Haute-Garonne

38 Me investis Coût total : 38 millions d’euros, dont 16, 5 millions pour les réseaux et 21,5 millions pour l’usine. Financement : • Communauté urbaine : 16,5 millions • Agence de l’eau Adour-Garonne : 12,3 millions • Conseil général de la Haute-Garonne : 9 millions • Fonds national d’archéologie préventive (Fnap) : 0,2 millions

Le cycle de l’eau Le Grand Toulouse dispose désormais de l’ensemble des compétences sur le « cycle de l’eau », à savoir : • l’assainissement (gestion des eaux usées et des eaux pluviales) © DR

• l’eau potable (gérée auparavant par les communes ou les syndicats intercommunaux)

Inauguration de la station d’épuration de l’Aussonnelle.

les est réduit. La station d’épuration est située à plus de 200 mètres des premières habitations. Le bâtiment joue la carte de la compacité : tous les équipements de collecte et de traitement sont regroupés sur 2 750 m2 ; chaque salle est équipée de protection acoustique et anti-vibratoire, la rotation des camions - de grande capacité - est limitée. L’intégration paysagère a été particulièrement soignée et la hauteur du bâtiment limitée à neuf mètres. Enfin, une attention particulière

a été apportée pour lutter contre les nuisances olfactives, propres à ce type d’équipement : la compacité du bâtiment, en réduisant les zones d’air libre, annihile l’impact olfactif. À cela s’ajoutent, à chaque étape du traitement, des dispositifs préventifs : unités de confinement, de traitement de l’air et de désodorisation, nez électroniques qui assurent la surveillance et la détection d’éventuelles fuites. Un équipement communautaire exemplaire. ♦

Sur son territoire, le Grand Toulouse compte désormais 9 stations d’épuration, dont 8 sont gérées par la communauté urbaine. Leur capacité épuratoire est de 960 000 équivalentshabitants, pour une population de 670 000 habitants. En 2012, cette capacité atteindra 1 060 000 équivalents-habitants.

Comment ça marche ? Dans l’usine, le traitement s’effectue en plusieurs étapes : • le dégrillage sépare eaux et déchets qui sont dirigés vers une unité d’incinération d’ordures ménagères, • le désablage et le déshuilage, • les procédés de coagulation et décantation, pour les boues, • la biofiltration : 6 filtres biologiques assurent la dégradation des matières polluantes, carbonées ou azotées. Au final, l’eau dépolluée est reversée dans la Garonne. Les matériaux bruts (sables, graisses, boues…) sont traités et dirigées vers des centres de valorisation des déchets ; ils serviront finalement de matériaux de remblais ou de compost.


30 ♦ Reportage

GRAND TOULOUSE INFOS N°24

La Grainerie

Ici, on fabrique du cirque ! Implantée à Balma dans d’anciens locaux militaires, la Grainerie, fabrique des arts du cirque et de l’itinérance, prend ses marques dans un nouveau lieu adapté au travail de création et de résidence d’artistes. Le site, rénové et doté d’équipements neufs vient compléter l’offre en matière de formation circassienne de la communauté urbaine (Le Lido) et, au-delà, de la région (Circa à Auch). L’enjeu d’une telle montée en puissance est celui de l’affirmation d’un pôle fort consacré au cirque à Toulouse et en Midi-Pyrénées.

«P

our réserver une salle de répétition, il faudra attendre un an mon bon Monsieur ! » Géo Martinez, responsable du projet de la Grainerie et Céline Jean en charge de la communication s’étonnent encore eux-mêmes d’un tel succès. Preuve s’il en est que la dé-

marche impulsée depuis 1997 dans un hangar de stockage de graines de Balma était pertinente et que l’énergie dépensée par l’équipe et les compagnies ne l’a pas été en vain. Mais, avant de parvenir à cette nouvelle étape d’importance pour la structure dédiée à la pratique du cirque et du spectacle vivant, il a fallu attendre la créa-

tion, en 2002, de l’association la Grainerie puis, en 2005, obtenir la reconnaissance comme Nouveau Territoire de l’Art par le Grand Toulouse. Relogée provisoirement sur un ancien site militaire jusqu’en 2006 puis sous chapiteaux et algécos, la joyeuse troupe prend, depuis quelques mois, peu à peu possession des 11 500 mè-

tres carrés de la parcelle de terrain et d’un imposant bâtiment qui lui sont réservés.

En piste ! « Vous n’avez pas vu Michel ?! » Cette question lancinante qui retentit à longueur de journées dans les vastes espaces de la Grainerie


Reportage ♦ 31

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n’angoisse plus personne puisque Michel Golzio, régisseur général, œuvre encore forcément quelque part pour améliorer le confort des artistes. Pas un recoin de ce bâtiment gigantesque, pas un centimètre carré de ces studios ou de ces salles de répétition qui n’aient encore un secret pour ce personnage mystérieux que tout le monde recherche… Les techniciens qui travaillent avec lui sont à pied d’œuvre le lundi matin pour mettre en place les salles et les réorganiser le vendredi à la fin du temps de présence des compagnies qui ont réservé les lieux. Nicolas Gresnot qui s’occupe de la technique, Souleymane, Mohammed, Gilles et Kévin tous les quatre en chantier d’insertion ne chôment pas ! Mais le reste de l’équipe n’est pas en reste puisque la lumière scintille dans les bureaux dès potron-minet : Géo Martinez s’affaire déjà. Porté par son sujet, il

velles installations, trampolines, tumbling, fil d’équilibre, salles… pendant que des ateliers se développent autour de la pratique de l’art du clown par exemple.

Proximité et échange À ce titre, la proximité avec les voisins, les habitants de Balma et les proches de la Grainerie ainsi que l’ouverture aux scolaires comme à tous les milieux en difficulté constituent des axes non négligeables de l’action menée. Ignacio Herrero Lopez, artiste de cirque originaire de Madrid, réside à Toulouse depuis six ans et s’emploie, en plus de son travail, à une importante tâche de médiation auprès des scolaires et des publics en difficulté. « J’apprécie beaucoup ces échanges confie Ignacio, les questions des enfants, l’ouverture sur d’autres thématiques qui parlent aux jeunes adolescents

« Il faut mener une réflexion pour poursuivre le développement de la Grainerie et cimenter la base qui existe dorénavant » écoute, convainc, bataille « et peut même suivre jusqu’à six réunions par jour ! » confie Céline Jean. Un peu moins tôt ( !) les techniciens — « avant de courir partout » — puis les « administratifs » arrivent, goûtent le café de Jean-Philippe Cochey-Cahuzac et se mettent à l’ouvrage. Ce dernier, co-auteur et co-fondateur de la compagnie Les Acrostiches souligne le travail accompli par Géo Martinez et l’équipe : « la Grainerie est ma deuxième maison, j’y suis très attaché et c’est un bonheur de la voir avancer. On a mis 15 ans à l’avoir, mais le chantier ne s’arrête pas là, il faut mener une réflexion pour poursuivre son développement, il faut cimenter la base qui existe dorénavant. Les derniers travaux sont intervenus en février et maintenant que la peinture est fraîche, il faut qu’on la salisse nous, afin d’en prendre réellement possession ! » Et les compagnies s’y emploient ! En répétition toute la journée et parfois en spectacle le soir, les artistes profitent des nou-

de banlieue ou aux détenus de prison qui recherchent l’équilibre et comme je fais du fil souple d’équilibre, tout cela revêt un intérêt à la portée philosophique qui m’interpelle… » Le but avoué de la structure consiste en l’accompagnement des jeunes professionnels dans leur travail de création pour devenir, à terme, l’un des grands centres de formation hexagonaux avec l’Académie Fratellini, le Centre national des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne ou l’École nationale du Cirque de Rosny-sous-Bois. ♦

Petite graine devenue grande Julie Font, lyonnaise d’origine, se rapproche tout doucement de la trentaine, artiste de cirque, comédienne et clown, membre de la Compagnie du Vide. Son parcours l’a menée de l’école de Cirque de Lyon au Lido, école des Arts du Cirque de Toulouse, puis au Centre de développement chorégraphique de Toulouse. Et c’est tout naturellement que la jeune femme s’est inscrite dans la dynamique de création de la Grainerie « puisque je venais déjà prendre des cours, les locaux du Lido étant trop petits avant. » Structure souple adaptée pour travailler ou se réserver des moments de création très personnelle et « faire travailler son imaginaire différemment », le lieu connaît un succès qui rend précieux les moments de présence. Seule, le matin, pour l’échauffement ou pour pratiquer des séances de yoga, Julie travaille la mise en place du spectacle avec un metteur en scène l’après-midi « afin de mieux repérer les potentiels de jeu que je ne vois pas puisque je prépare un spectacle solo. Un regard extérieur est donc nécessaire. » Déjà repérée pour sa création du spectacle « La petite fille gée », l’artiste poursuit son œuvre de création : « Je travaille autour de personnages assez forts qui ont leur normalité à eux, qui sont malheureux, malchanceux. Et le décor prend toute son importance pour créer aussi le lien avec le public. C’est assez théâtralisé même si mon nouveau spectacle est différent avec un personnage plus posé qui vit en huis clos dans une maison mais les thèmes qui m’importent sont également présents. » ♦

Les prochains rendez-vous > Du 20 mai au 13 juin : Caravane de cirques Un moment faste pour les compagnies et artistes de cirque qui donnent à voir leurs dernières créations à Toulouse et sur le territoire du Grand Toulouse.

> Le 2 juin : Toulouse en Piste Grande parade de cirque dans les rues de Toulouse qui regroupe amateurs et professionnels avec la participation du Lido, Mix’Art Myrys, L’Usine mais aussi de prestigieuses compagnies internationales. La Grainerie - 61, rue Saint-Jean 31130 Balma, 05 61 24 33 91, www.la-grainerie.net


32 ♦ Sortir dans la métropole

Concert apéritif Ana Carril 13 mai Entourée de son bassiste et de son batteur, la chanteuse espagnole offre des textes profonds sur des mélodies sensuelles et rock. Lespinasse - Centre culturel – Entrée libre

GRAND TOULOUSE INFOS N°24

9e art, histoire de l’art et de la bande dessinée 1er - 30 avril à Fenouillet 4 mai - 11 juin à Villeneuve-Tolosane Exposition pédagogique mettant en relation la bande dessinée avec l’histoire de l’art. Fenouillet - Médiathèque - Place Flandres-Dunkerque

Salon des Arts Créatifs 22 mai Pibrac

Nuits Euphoriques 17 - 21 juin Ensemble de manifestations artistiques gratuites proposées au public durant ces cinq jours : expositions, grands spectacles de rue … Tournefeuille - Autour du Lac du Vieux Pigeonnier et divers lieux

Festival Jeunes en Scène

11 - 22 mai

9e édition d’un festival créé pour et par les jeunes. Jeunes en Scène fédère et rassemble associations et partenaires autour de la démonstration de leurs pratiques artistiques et festives. Tournefeuille - Au Phare, skate-park…

Artempo 2011 – 9e édition 10 - 17 avril

Salon d’arts plastiques illustrant la diversité des productions artistiques actuelles et croisant les différentes pratiques. Cugnaux - Tous les jours de 15 h à 19 h - Salle Albert-Camus

Retrouvez les événements et les sorties qui font vibrer la métropole


Sortir dans la métropole ♦ 33

GRAND TOULOUSE INFOS N°24

Le Bascala

« Cook’n’Roll Circus » Don Pasta

13 - 15 mai

20 mai

Une programmation riche en surprises pour le week-end inaugural de cette nouvelle salle. Brugières - Le Bascala 12, rue de la Briqueterie

Création musicale réunissant musique, contes populaires, cuisines et vidéo : spectacle original qui traite avec humour et délectation de la place de la cuisine dans la culture contemporaine Launaguet - Salle des fêtes, à 21h

Festival du jeu vidéo ancien et actuel 7 - 8 mai

40 ans d’histoire, d’évolution, de Pong à la Playstation 3, venez revivre la révolution des loisirs numériques. Visite de la salle d’arcade des années 80 avec des jeux en libre usage et flânerie parmi les stands des professionnels sans oublier le coin des collectionneurs pour dénicher des jeux anciens. L’Union - La Grande Halle - Rue du Somport

Les événements communautaires > Topo-récits de ville - Fin d’interdiction de stationner Opus 4 8, 9 et 10 avril - Arts de la rue Liant art et espace public, le quatrième opus de Fin d’interdiction de stationner, dispositif mis en place par l’Usine en 2007, questionne les mémoires urbaines à l’échelle du Grand Toulouse. La compagnie KompleXKapharnaüM investit trois communes pour la création d’une intervention urbaine, plastique et sonore en trois volets avec la participation des habitants. 8 avril, 20 h 30, Marche urbaine et projections d’images, à Cugnaux (départ devant la Coupe d’or) / 9 avril, 20 h 30, Portraits d’image, à Toulouse Saint-Cyprien / 10 avril, 15 h >19 h Installation paysagère, à Launaguet (face aux terrains de tennis). Gratuit sur réservation : 05 61 07 45 18 - www.lusine.net

> Portes ouvertes 7 mai - Art contemporain Des artistes de tous horizons se rassemblent à Mix’Art Myrys pour partager des projets artistiques originaux, riches et diversifiés. Ils donnent rendez-vous au public pour fêter les 10 ans du COUAC. À partir de 15 h : portes ouvertes au 12, rue Ferdinand-Lassalle à Toulouse Par ailleurs le collectif d’artistes autogéré accueille la 2e édition du « Toulouse HackerSpace Festival », les 27, 28 et 29 mai. toulouse - 05 62 72 17 08 - www.mixart-myrys.org

« Changements climatiques : quel climat ferons-nous ? » 11 mai Les conférences-débats organisées par le club CNRS Jeunes de Drémil-lafage permettent à chacun de s’informer et d’approfondir ses connaissances sur des thèmes scientifiques d’actualité. Drémil-Lafage - Salles des fêtes – entrée gratuite et accessible à tous - 9, allée de l’Église

Rencontres du Livre et du Vin 14 – 17 avril Rendez-vous littéraire et œnologique unique, riche d’animations mêlant plaisirs des lettres à ceux des sens. Balma - Salle polyvalente - avenue des Arènes – entrée libre

Journées produits et vins du terroir 16 - 17 avril La 5e édition propose de retrouver les produits gourmands des producteurs du midi toulousain : vin, fromage, foie gras, pain, gâteaux, charcuterie… à déguster sur place ou à emporter. Entrée libre. Flourens - Salle des fêtes - de 10 h à 19 h

> Grains de Mots 10 mai - Atelier d’écriture Atelier proposé par La Boutique d’écriture, animé par Danielle Fourment. De 18 h 30 à 21h30 - 3, impasse Saint-Aubin – Salle mairie de Toulouse. Par ailleurs, La Boutique propose, tout au long de la saison culturelle, des rencontres littéraires : « Les Métropolitaines », qui convient auteurs, philosophes, dessinateurs, artistes de rue, peintres… autour d’événements permettant à chacun de s’initier à la création littéraire sous toutes ses formes. toulouse - 05 62 13 21 99 www.boutiquedecriture.com

> Filvert 4 et 5 juin - Randonnée cycliste Cette 19e édition du Filvert vous emmène à la découverte du territoire de la communauté urbaine et de ses nouvelles communes : à vélo, en famille ou entre amis ! Renseignements et inscription (obligatoire et gratuite) sur : www.filvert.grandtoulouse.fr (à partir du 1er avril)

> Marathon du Grand Toulouse 23 octobre - Sports et loisirs En relais ou en solo, venez participer à la course sur un parcours à travers la métropole, rythmé par près de 40 animations. Les inscriptions pour la 5e édition du Marathon international du Grand Toulouse sont ouvertes. TOULOUSE - Renseignements et inscription : www.lemarathondugrandtoulouse.fr Marathon du Grand Toulouse - 6, rue René-Leduc - 31 500 Toulouse - 05 81 91 72 72 marathon@grandtoulouse.fr


34 ♦ Portfolio

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Vivre en métropole Toute l’actualité de la communauté urbaine sur www.grandtoulouse.fr

BLAGNAC ♦ Mieux se déplacer dans l’agglomération grâce au tramway.

Tournefeuille ♦ L’usine, lieu conventionné dédié aux arts de la rue.

Déchets et propreté, une compétence majeure de la communauté urbaine.


Portfolio ♦ 35

GRAND TOULOUSE INFOS N°24

TOULOUSE ♦ Cancéropôle, 4000 emplois à l'horizon 2015.

Le marathon : prennez rendez-vous pour le 23 octobre 2011 www.lemarathondugrandtoulouse.fr.

COLOMIERS ♦ La ZAC des Ramassiers associe habitat et activité économique.

TOULOUSE ♦

Détente et sports nautiques à la base de loisirs de Sesquières.

Les 4 et 5 juin 2011, découvrez la métropole à vélo avec le Fil Vert. www.filvert.grandtoulouse.fr.


36 ♦ Patrimoine

GRAND TOULOUSE INFOS N°24

Mondonville, une tour insolite Incarnation des querelles picaresques vécues entre les autorités spirituelle et administrative du village au cours du XIXe siècle, la Tour de l’Horloge fait encore aujourd’hui office de repaire patrimonial. Le projet de ville en cours permettra de la mettre à nouveau en valeur.

L

es anciens en sourient encore. Il s’en est passé de belles ici au temps de la monarchie finissante de Louis-Philippe et des débuts de la seconde République ! Digne d’un épisode des célèbres histoires de Don Camillo et Peppone, respectivement prêtre et maire du village de Brescello en Italie, la mésaventure qui secoua Mondonville au milieu du XIXe siècle demeure inoubliable. Et ce, d’autant plus que le monument qui résulta de cette mésaventure constitue de nos jours encore l’un des éléments patrimoniaux les plus remarquables implantés sur le territoire de la commune.

en lieu et place du monument a également traversé le temps sans encombre. Seules quelques modifications ont été apportées à l’édifice d’origine : aujourd’hui trois cadrans donnent l’heure.

Sauvée et embellie

Le curé et le maire Mais avant d’en arriver là, longues furent les démarches pour parvenir à son édification - huit ans - et musclés furent les échanges entre l’abbé Rey et le maire, Monsieur de Montespan. Ce dernier, désireux d’inscrire Mondonville dans son temps avant le village de Daux distant de quelques lieues, souhaite alors la doter d’un « bureau de dépêches », un bureau de poste télégraphe. Pour ce faire, la condition fixée par la préfecture à cette implantation stipule expressément la présence d’une horloge visible depuis tous les endroits du village et des voyageurs à diligence en partance. Robert Esparbes, quatrevingt printemps, natif du village et ancien correspondant de La Dépêche du Midi raconte avec truculence l’objet de recherches anciennes sur le sujet : « Le curé flaire alors la bonne affaire et s’efforce de faire reconstruire le clocher aux frais de la commune ! Mais, le maire, comme Peppone, a du nez et se fâche. Tant et si bien qu’il fait édifier, à ses frais, une tour hexagonale de

10 mètres de hauteur en briques taillées à la main. » Mais l’intriguant ne s’avoue pas vaincu et tient sa revanche quelques années plus tard en faisant remplacer la belle cloche voulue dès l’origine par le maire. À force de manœuvres et de mises en garde sur le bruit et les nuisances qu’elle provoque, il parvient à convaincre le conseil municipal de la déplacer et de l’installer sur son clocher. Opération bénéfique pour l’église : à elle une cloche flambant neuve,

à la Tour de l’Horloge, une cloche de taille plus modeste issue de la refonte. Robert Esparbes complète dans un sourire : « L’affaire qui fit grand bruit alors, marque les esprits pour longtemps : un instituteur qui rédige 30 ans plus tard une monographie sur le village ne fait pas mention de ces péripéties ! » La tour a bien failli connaître les affres de la destruction voilà quelques décennies, mais l’attachement de la population l’a sauvée. Le calvaire qui se trouvait

L’essentiel a été préservé et, prochainement, dans le cadre du projet de Ville, les choses vont évoluer comme le confie Edmond Desclaux, maire de Mondonville : « Ce projet de Ville est axé sur la création d’un nouveau centreville. L’objectif est de créer un lien entre le centre ancien, très resserré autour de la Tour de l’Horloge, tout en gardant une liaison piétonne depuis la tour vers l’impasse des Jardins. Un travail d’aménagement accompli avec le concours d’urbanistes partagera la voirie entre piétons et voitures. Nous travaillons sur la requalification de la place de l’Horloge qui permettra de mettre le monument en valeur ». Tout autour, d’autres éléments du patrimoine communal méritent d’être visités : « un rempart en briques rouges soutient les habitations de l’avenue de Guyenne jusqu’à la place de l’Horloge. Un peu plus loin, un pigeonnier en briquettes datant du XIXe siècle se dresse au dessus du Parc de la Tuilerie. Enfin, pour les amateurs d’espaces verts, Mondonville offre également plusieurs belles balades depuis le centre : en suivant la coulée verte du ruisseau du Gajea, le promeneur pourra rejoindre la forêt de Bouconne. » ♦

Informations : Hôtel de Ville 4, avenue de Guyenne 31700 Mondonville 05 61 85 21 79 - www.mondonville.fr


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