6 R O HR Magazine de l'Agence Europe-Education-Formation France
Mars 2011 N°26
/ HVSULW PRELOLWp
Europe / Méditerranée ENSEMBLE AVEC ERASMUS MUNDUS ET TEMPUS
Compétences éducatives des territoires PHILIPPE RICHERT Régions d'Europe
ZOOM
Au coeur du programme Comenius Regio
L'actrice Hanna Schygulla est marraine du projet Kinema
MERCEDES BRESSO Régions de France
ALAIN ROUSSET
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2f.fr
Sommaire 03
EDITO
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GRAND ENTRETIEN
Antoine Godbert, directeur Agence Europe-Education-Formation-France
Philippe Richert, ministre des collectivités territoriales Doris Pack, en exclusivité pour Soleo : un programme « Comenius Teacher » 04 05
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ZOOM
Comenius Regio, le programme des territoires d’Europe Vis-à-vis Mercedes Bresso / Alain Rousset 10 Le Sport scolaire s’engage dans Comenius. Laurent Petrynka 12 Comenius Regio fait son cinéma : le projet Kinema avec Anna Shygulla 06 08
14 DANS LES COULISSES
Dans les coulisses de l’agence 2e2f : « la sélection des projets »
16 TERRITOIRES
Mobilité apprenante : la montée du fait régional
18 PLUS D’EUROPE ET D’INTERNATIONAL
Grundtvig, figure majeure de la pédagogie européenne Mobilité individuelle des élèves. Témoignage de Ludivine Manca 22 Point de vue de l’enseignant référent, Daniel Micolon 23 Celui du Proviseur, Bernard Séon 24 Et si la Méditerrannée redevenait le centre du monde : Antoine Godbert 25 Erasmus Mundus intéresse les Emirats arabes 18 20
26 ORIENTATION/INSERTION
Mobilité des apprentis : Euroapprentissage, le réseau qui soutient leur mobilité
28 BREVES
Ecrivez à Soleo ! soleo@2e2f.fr © Couverture : Shutterstock Images / James A. Dawson
Edito
N° 26 MARS 2011
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© Photo : Sophie Pawlak
Au dix-neuvième siècle, le géopoliticien Ratzel estimait que la mise en place de réseaux puissants et le contrôle des citoyens par la propagande assurait la pérennité active des Etats et leur transformation inéluctable en puissances conquérantes. En 2011, les mouvements qui embrasent le sud de la Méditerranée rappellent, eux, que deux autres éléments entrent en ligne de compte dans le cheminement des peuples : le besoin d’estime de soi et l’ouverture aux autres en temps réel.
uand nous rêvons d’accomplissement humain, de fierté et du bonheur d’être homme, notre regard se tourne vers la Méditerranée » affirmait, il y a 25 ans, l’historien Georges Duby dans l’ensemble dirigé par Fernand Braudel et lui-même qu’il consacrait à notre Mare nostrum. Depuis la fin de l’année 2010, cette vérité s’impose à nous tous, Européens, avec une force impressionnante. Le printemps 2011 est, en effet, un printemps arabe. C’est aussi un printemps méditerranéen. Et c’est, avant tout, un printemps démocratique, qui a réveillé la décennie comme la chute du Mur de Berlin avait ouvert les années 90 et comme le onze septembre 2001 avait assombri le début de notre siècle. Beaucoup pensait que la démocratie, régime considéré parfois avec condescendance, n’avait plus d’avenir. Mais comme le concédait déjà dans la République, Platon, qui n’était pourtant pas son plus fidèle soutien, quand il y a démocratie, « la cité déborde de liberté et de franc-parler ». Et c’est justement ce débordement tellement humain qui nous permet aujourd’hui d’envisager avec enthousiasme le futur d’un monde qui est, sous nos yeux, en plein renouvellement.
Jamais, sans doute, l’éducation qui facilite le premier et est de plus en plus présente sur la planète Internet pour mettre en œuvre le second n’a eu autant d’importance. Jamais, sans doute, la formation et les idéaux démocratiques n’ont été autant sollicités en même temps. Jamais sans doute ceux qui ont à répondre en premier aux demandes des citoyens, les élus, n’ont eu, eux-mêmes, autant à demander à ceux qui assurent la mission sans égale de préparer les compétences de demain. Le dossier central de ce numéro 26 de Soleo a pour but de rappeler l’importance de cette rencontre entre le monde des élus et celui de la formation au sens large. Consacré au jeune programme Comenius Regio dont le premier rassemblement des porteurs de projets aura lieu à Bordeaux, les 11 et 12 mai prochains, il se veut aussi rappel de cette évidence : les élus, pivots de la démocratie, ont aussi leur mot à dire pour définir l’avenir de la formation tout au long de la vie. Comme s’emploient à le faire avec conviction dans ce numéro Philippe Richert, Doris Pack, Alain Rousset et Mercedes Bresso. Et au détour de ces pages, il sera, bien entendu, aussi question de politique euro-méditerranéenne. La vague positive de démocratisation qui secoue depuis trois mois toute une région autrefois décrite comme le cœur de l’arc des crises va probablement amener à repenser la politique de voisinage de l’Union européenne. Elle devrait aussi avoir des conséquences importantes sur les objectifs géographiques et symboliques du programme Education et formation tout au long de la vie pour la période 2014-2020. Dans son Bréviaire méditerranéen, Predrag Matvejevitch déclarait il y a vingt ans « La Méditerranée n’est pas seulement une histoire ». C’est à tous ses voisins aujourd’hui de démontrer qu’elle est aussi un futur.
Antoine GODBERT Directeur, Agence Europe-Education-Formation-France
Soleo
GRAND ENTRETIEN
ENTRETIEN AVEC
Philippe Richert
MINISTRE CHARGÉ DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
© Photo : Stadler / RÈgion Alsace
P
Philippe Richert qui est aussi Président du Conseil régional d’Alsace, explique ce qui l’a séduit dans le programme Comenius Regio (sa Région a scellé le projet Tresco, avec le Comté de Leicester au Royaume-Uni, pour favoriser la mobilité des apprentis). Il souligne aussi pourquoi les expériences professionnelles à l’international doivent pouvoir profiter à tous les citoyens en évoquant l’idée de créer dans chaque région, des guichets uniques de la mobilité pour les y aider.
Philippe RICHERT
Ministre auprès du ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration, chargé des collectivités territoriales
Soleo. : Pourquoi la Région Alsace a-t-elle considéré avec intérêt le programme Comenius Regio ? Philippe Richert. : L'Académie de Strasbourg, partenaire du Leicester County Council (LCC) dans le cadre de la coopération franco-britannique, a proposé en 2009 à la Région Alsace de rejoindre ce partenariat dans le cadre du nouveau dispositif « Comenius Regio » de soutien à la coopération entre autorités locales compétentes en matière d'éducation et de formation. Cette proposition était en parfaite cohérence avec la stratégie de la Région Alsace en faveur
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de l'ouverture internationale au bénéfice de publics en formation. Par exemple, la Région a construit et déploie depuis 2007, avec la Chambre de Commerce et d'Industrie de Région Alsace, un dispositif de mobilité internationale d'apprentis (« Maestr'Al »), qui a d'ailleurs été soutenu à deux reprises au titre du programme LEONARDO. Il a donc semblé pertinent d'inscrire la démarche Comenius Regio dans une même perspective, en axant le projet avec le LCC sur la valorisation de la voie professionnelle, et en particulier de l'apprentissage, préoccupation commune à nos deux régions. Le partenariat mis en place a permis de confronter nos pratiques sur les questions suivantes : comment appréhendons-nous l'apprentissage, en tant que voie de formation et d'insertion professionnelle ? Comment le valorisons-nous afin d'en faire une orientation choisie et non une solution par défaut ? Comment, in fine, veillons-nous à prévenir l'exclusion sociale grâce à la formation professionnelle ? Ajoutons enfin que Comenius Regio va favoriser parallèlement le renforcement de nos autres programmes internationaux, notamment Maestr'Al : il va en effet permettre à nos centres de formation d'apprentis de développer de nouvelles actions de mobilité internationale de leurs apprentis entre l'Alsace et le Leicester County. S. : Quelle part prend le programme européen d'éducation et de formation tout au long de la vie dans le développement local ? P. R. : Le programme « Education et formation tout au long de la vie » joue un rôle très important au niveau local, pour le soutien à la mobilité d'une part, et à la coopération d'autre part. En effet, les expériences de formation à l'étranger sont aujourd'hui indispensables pour compléter des parcours de formation, à la fois sur
GRAND ENTRETIEN
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le plan des compétences, notamment linguistiques, mais rechercher les bonnes pratiques, mener des comparaiaussi pour l'enrichissement personnel, l'ouverture d'esprit sons entre systèmes ou procédures, afin d'améliorer leurs et la tolérance qui résultent d'une confrontation avec propres pratiques. d'autres cultures, d'autres façons de penser, d'autres façons de vivre. C'est ainsi que se construit l'identité euro- S. : Quel rôle devront jouer à l’avenir les collectivités, péenne et la notion de citoyenneté européenne, comme le françaises et européennes, dans le domaine éducatif ? prouve bien l'expérience Erasmus. P. R. : Les collectivités locales sont Je tiens à souligner cependant com- « La Région Alsace mène d'ores et déjà des acteurs importants bien il est fondamental que ce soutien du domaine de l'éducation-formation. à la mobilité ne se limite pas au seul un projet innovant d'ap- Afin de renforcer encore l'accès aux domaine de la formation initiale ni à prentissage entièrement crédits européens dans ce domaine, il l'enseignement supérieur, mais qu'il transfrontalier avec l'Al- pourrait être envisagé de créer, dans doit permettre à tous les citoyens eu- lemagne, où les jeunes chaque région, un « guichet unique » ropéens, engagés dans une démarche pour les petits opérateurs, qui les guide qualification professionnelle, de étudient d'un côté de derait pour trouver les financements pouvoir étudier à l'étranger, pour une la frontière et font leur les plus adéquats - surtout si les procourte durée comme pour tout un formation pratique de grammes restent segmentés selon le cycle de formation. Ainsi, la Région public cible, et non pas selon le type l'autre côté. » Alsace mène plusieurs projets de soud'actions (mobilité, études) et si les tien à la mobilité des apprentis dans règles restent différentes entre les difle cadre du volet LEONARDO, mais aussi (dans le cadre férents volets. du programme INTERREG IV Rhin Supérieur) un projet De façon plus générale, les collectivités locales ont un rôle innovant d'apprentissage entièrement transfrontalier avec important à jouer dans le domaine éducatif, notamment l'Allemagne, où les jeunes étudient d'un côté de la fron- de par leurs compétences en matière de bâtiments, car les tière et font leur formation pratique de l'autre côté. investissements faits dans ce domaine engagent les façons Concernant la coopération, là aussi le programme joue un de travailler des élèves et des personnels enseignants et rôle très important pour permettre à tous les acteurs de administratifs durant plusieurs décennies. Leur prise en l'éducation et de la formation au niveau local d'échanger compte par les programmes européens, tels que le proavec d'autres structures au-delà du niveau national, pour gramme Comenius Regio, doit donc être poursuivie.
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EN EXCLUSIVITÉ POUR SOLEO… Présidente de la Commission de la culture et de l’éducation du Parlement européen © Photo : Parlement Européen
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DORIS PACK “ L’IDÉE DE COMENIUS REGIO NE SE LIMITE PAS EXCLUSIVEMENT À LA PARTICIPATION D’ÉCOLES. IL S’AGIT PLUTÔT DE L’INTERCONNEXION, AU SENS LE PLUS LARGE, DE DIVERS ACTEURS RELATIFS AU DOMAINE DE LA CULTURE.
LE PROGRAMME COMENIUS REGIO ET L’ÉCHANGE INDIVIDUEL D’ÉLÈVES FURENT INTRODUITS À MA DEMANDE EN TANT QUE RAPPORTEUR DU PROGRAMME FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE POUR LA PÉRIODE 2007 - 2013. LA NOUVELLE PÉRIODE VERRA LA MISE EN OEUVRE EN 2014
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D'UN NOUVEAU PROGRAMME «COMENIUS TEACHER“, LA FORMATION ET LE PERFECTIONNEMENT DES PROFESSEURS DANS LES QUESTIONS EUROPÉENNES ÉTANT DEVENUS INDISPENSABLES.“
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UN PROGRAMME EUROPEEN
Comenius Regio
DEDIE AUX TERRITOIRES D'EUROPE
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tés locales et territoriales d’Europe. L’enjeu est, comme le rappelait en 2008 Doris Pack, présidente de la Commission Culture et Education au Parlement européen, « de créer de nouvelles perspectives pour les écoles, les collectivités et les autres organisations actives dans l’éducation des enfants, de travailler ensemble et de coopérer au niveau européen ». Lancés en 2009, les partenariats Comenius Regio soutiennent financièrement la coopération européenne en matière d’enseignement scolaire, entre les collectivi-
Les projets Comenius Regio permettent d’échanger sur des thèmes liés à l’éducation au sens large et de mettre en place des actions concrètes qui favorisent une coopération transfrontalière durable. En s’appuyant sur le partenariat local, les activités menées conjointement consolident et structurent sur un territoire les relations entre les acteurs.
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Depuis 2009, 24 projets ont été financés en France et poursuivent actuellement leurs activités : les premiers se termineront en juillet 2011. Dix projets ont été financés en 2010 et 214 au niveau européen. La majorité des projets (65%) sont portés en France par des municipalités qui travaillent sur des thèmes aussi variés que l’apprentissage des langues, la citoyenneté active, le théâtre, le cinéma ou le développement durable. L’enjeu des projets de partenariat Comenius Regio repose sur un travail de coopération approfondi permettant de produire des résultats transférables. Leur diffusion est essentielle pour assurer l’impact large de ces projets sur les territoires en concernant un nombre grandissant d’établissements.
ADAM POKORNY SUR
Retrouver l’entretien accordé à Soleo 21 en 2009, par Adam Pokorny qui pilote l’unité Comenius à la Direction générale « Education et Culture » de la Commission européenne. Il y exprimait son optimisme sur l’avenir de ces partenariats de nouvelle génération qui élargissent considérablement la palette du programme Comenius : « Cette nouvelle coopération Regio rappelle l’importance des responsabilités des collectivités territoriales en matière d’enseignement scolaire, et les invite à entrer pleinement dans la coopération européenne, en échangeant expériences et bonnes pratiques » HTTP://SOLEOWEB.2E2F.FR
Retrouver également sur WWW.2E2F.FR la carte interactive des projets Comenius Régio depuis 2009.
1 000 000 EN 2009 ET 2010, UN MILLION D’EUROS DE SUBVENTIONS EUROPÉENNES ONT ÉTÉ ATTRIBUÉES À 24 PROJETS FRANÇAIS COMENIUS REGIO.
WWW.2E2F.FR LA LISTE DES PROJETS COMENIUS REGIO, 2009 ET 2010, EST EN LIGNE SUR LE SITE WWW.2E2F.FR AVEC LEUR DESCRIPTIF THÉMATIQUE ET LES NOMS DES PARTENAIRES.
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VIS À VIS
Bresso/Rousset Comment l’action Comenius Regio sert-elle de levier à la construction d’une Europe de l’Education ? Pour le point de vue européen Soleo a posé la question à Mercedes Bresso, présidente du Comité des Régions d’Europe et à Alain Rousset, président de l’Association des Régions de France
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Mercedes BRESSO
Présidente du Comité des Régions d'Europe
Equité et citoyenneté active, des valeurs fortes pour l'Union Le Comité des Régions est convaincu de l’importance de la coopération dans le domaine de l’éducation et de la formation à l’échelle européenne; l’enseignement scolaire en constitue l’une des déclinaisons et c’est pourquoi la montée en puissance de Comenius Regio mérite d’être saluée. Il s’agit bien sûr d’un enjeu capital pour la croissance de nos territoires et pour leur cohésion: le risque d’une reprise sans emploi ne peut malheureusement pas être totalement écarté aujourd’hui et les autorités locales et régionales ont une responsabilité particulière pour permettre à davantage de personnes d’intégrer le marché du travail, notamment les jeunes. La réduction du nombre des abandons scolaires est d’ailleurs un des objectifs chiffrés de la stratégie Europe 2020. Mais, il y a aussi une autre dimension dans l’éducation qui n’est pas à négliger: elle touche aussi l’équité et la citoyenneté active, qui constituent des valeurs fortes pour l’Union. La formation initiale de qualité constitue la base sur laquelle
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s’acquièrent d’autres compétences. « Apprendre à apprendre » revêtira une importance croissante dans la société de demain. Cette qualité rend l’individu capable d’utiliser ses connaissances, ses aptitudes et ses expériences vécues, pour les appliquer dans toute une série de situations différentes. Le système scolaire doit soutenir et encourager un tel développement chez les individus, dès leur plus jeune âge.
La coopération entre acteurs de l'éducation et collectivités locales est un atout majeur Dans ce contexte, les collectivités territoriales jouent un rôle prépondérant en Europe, car chacune à leur niveau, elles ont en charge une part de cette mission d’éducation et de formation. Dans l’esprit d’une gouvernance à multi-niveaux, elles doivent s’impliquer non seulement dans une coopération avec les niveaux supérieurs et inférieurs de gouvernance, mais aussi avec les différents types de partenaires sur le terrain. En particulier, la coopération entre les acteurs de l’éducation et les collectivités locales constitue un outil majeur pour exploiter pleinement le potentiel de développement économique et social d’un territoire. Cette coopération ne peut pas être limitée par les frontières nationales. A-t-on suffisamment dit que la coopération territoriale est la meilleure façon que l’Union européenne ait trouvée pour exploiter au mieux le potentiel de sa diversité ? Cette diversité culturelle, géographique, historique, qui s’affadit trop souvent dans une concurrence standardisée qui pèse de plus en plus sur les régions, constitue la vraie richesse de l’Europe. Elle se nourrit des échanges d’expériences et des coopérations sur le modèle des partenariats Comenius Regio.
Les petits projets menés au niveau local ou régional produisent les effets les plus déterminants Par ailleurs, la mobilité à des fins d’éducation constitue pour les jeunes un des moyens fondamentaux pour progresser dans leur épanouissement personnel, accéder à de nouveaux savoirs, étendre leurs connaissances linguistiques, acquérir
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des compétences interculturelles et élargir leurs atouts sur le marché du travail. Les collectivités régionales et locales apportent une importante contribution pour stimuler cette mobilité, en intervenant directement auprès de la population par des conseils, des informations ou des financements. N’oublions pas que souvent, ce sont les petits projets, menés au niveau local ou régional, qui produisent les effets les plus déterminants. Personnellement, j’ai toujours appuyé la participation de ma région, le Piémont, aux initiatives de coopération interrégionales. J’ai plaisir à constater que les villes de Turin et de Lyon coopèrent déjà sur le thème de la citoyenneté urbaine !
Nous avons bien sûr commencé à prendre une part active dans la réflexion et les débats sur les futures politiques européennes après 2013. Nous avons préparé des avis sur les communications de la Commission européenne sur le réexamen du budget de l’UE, sur le 5e rapport de cohésion et sur la future politique agricole commune, mais aussi celles sur les initiatives-phares associées à la stratégie Europe 2020, telles que Jeunesse en mouvement ou Union de l’innovation. Nous continuerons à le faire au fur et à mesure de la publication des textes au cours des prochains mois.
Le rôle du Comité dans la préparation du futur programme 2014-2020
Mais nous intervenons aussi indirectement en créant des occasions de débat, comme par exemple chaque année en octobre avec les Open Days, qui peuvent faire avancer des idées et des propositions que les autres institutions reprendront.
Le Comité des régions a un rôle consultatif; il se veut à la fois la voix des villes et des régions de l’Union auprès des institutions européennes et un catalyseur de la mobilisation sur le terrain pour tirer le meilleur parti des réglementations et des financements européens.
Le Comité des régions est fortement attaché à promouvoir la coopération territoriale dans tous les domaines, pour faire progresser l’intégration européenne au bénéfice du plus grand nombre – l’Europe de l’éducation en est assurément un des vecteurs.
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complémentaires particulièrement cohérentes, mais aussi, directement liées aux priorités d’actions régionales, telles que la formation, l’apprentissage, les lycées. En corrélation avec ces compétences, les Régions ont développé un ensemble de dispositifs en faveur de la Jeunesse et se sont fortement impliquées sur leur territoire en ce sens. Il est donc cohérent qu’elles poursuivent cet engagement en lui donnant une dimension transeuropéenne.
Alain ROUSSET
Président de l'Association des Régions de France
L'intérêt pour les Régions de s’engager dans ce genre de programme tient d’abord à son objet, l’éducation, qui constitue l’une des principales compétences de ces grandes collectivités. En outre, la dimension d’ouverture européenne y est essentielle, à l’image du programme voisin, Erasmus. Rappelons que, sur le plan institutionnel, la construction européenne et les Traités recommandent la mise en place de ce type d’objectifs communs sur un principe simple : étudier, se former ou participer à des activités transfrontalières, c’est permettre aux Européens, dès leur formation initiale, de tirer le meilleur parti de leurs compétences et de développer par là-même le potentiel économique de l’Union Européenne. Ce qui correspond aussi aux perspectives que se donnent les Régions. Enfin, ce programme intègre une série de dimensions
En effet, depuis plus de 15 ans, le programme Comenius vise à renforcer la dimension européenne dans le domaine de l’éducation en promouvant notamment la mobilité et la coopération entre établissements scolaires. Il permet d’apprendre tout en se situant dans l’environnement européen. Comenius poursuit plusieurs objectifs qui rejoignent les priorités régionales : la volonté d’améliorer la qualité de l’éducation ainsi que celle de la formation des enseignants; développer les compétences linguistiques de base et l’enseignement des langues vivantes via le développement et la coordination d’un réseau d’acteurs à une échelle interrégionale ; favoriser l’acquisition des savoirs fondamentaux et développer une citoyenneté en valorisant l’apprentissage informel. Le programme concerne l’enseignement scolaire, de la maternelle à la classe de Terminale, étant observé que les Régions françaises, qui sont plus particulièrement en charge des lycées, ont développé ce type de partenariats tant pour des lycées d’enseignement général que pour des lycées d’enseignement professionnel.
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Au cœur des projets Regio, l’accès innovant pour les jeunes à de nouvelles compétences qui enrichissent les territoires Plusieurs régions sont activement engagées dans ce programme. On peut citer : L’Ile-de-France, en liaison avec la Lombardie, dans le secteur de la mode, regroupant les représentants des autorités politiques et administratives, des autorités scolaires, universitaires, de la formation et des entreprises du secteur. L'objectif est de favoriser l'émergence de nouvelles compétences professionnelles en améliorant les modèles de profils professionnels actuels et en en imaginant de nouveaux. Il s'agit, à partir de l'exemple des métiers de la mode, de répondre aux transformations dans les branches professionnelles et de faciliter l'insertion des jeunes pour les emplois d'aujourd'hui et de demain. Le projet prévoit, en outre, l'apprentissage de la langue du partenaire et des temps d'observation en situation de travail pour les enseignants. Les partenaires ont aussi pour ambition de créer des liens durables entre les deux régions. La Haute-Normandie et la Basse Saxe visent à fournir aux enseignants des outils pédagogiques, à partir de deux films de fiction, orientés vers l’apprentissage des langues française et allemande.* Dans un domaine proche, la Région Lorraine et le Land de Sarre travaillent sur l’axe du bilinguisme, avec une priorité aux actions innovantes, permettant notamment de mettre en cohérence plusieurs autres programmes ayant la même finalité Enfin, Champagne Ardenne et la région tchèque de Vysocina sont investies dans une approche « école et entreprise », qui mobilise en France des lycées, mais aussi un Centre de formation d’apprentis et une mission locale. * Voir le projet Kinema, page 12
Les partenariats Comenius Regio engagent deux autorités locales ou régionales de pays différents jouant un rôle en matière d’éducation scolaire. Seules ces autorités peuvent faire une demande de subvention. Chacune de ces autorités doit impliquer au moins une école et une autre organisation locale pertinente dans le projet (club de sport, musée, association de jeunesse, ONG, institut de formation, librairie etc.)
Ecrivez à Soleo ! soleo@2e2f.fr
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L'UNSS
Laurent Petrynka
ACTEUR D’UNE MOBILITÉ INTERNATIONALE ET SPORTIVE « Autour d’une nouvelle conception des relations européennes et internationales, l’Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS) souhaite développer les mobilités et les projets éducatifs internationaux autour du sport. En tant que fédération sportive de l’Éducation nationale, nous souhaitons construire nos échanges internationaux sur deux niveaux. Le premier autour de la coopération entre les experts, les cadres et les dirigeants du sport scolaire européens afin de permettre aux différentes parties prenantes d’enrichir ses pratiques de gouvernance et de mise en œuvre des politiques en matière de sport scolaire. Le second s’adresse directement aux élèves membres des associations sportives des établissements scolaires français. En outre, nous souhaitons que les associations sportives, présidées de droit par le chef d’établissement, soient à l’initiative ou s’inscrivent dans le champ du programme Comenius. Au cœur de nos préoccupations, la rencontre entre les élèves venus d’horizons différents fait apparaître la pratique sportive comme un média original d’éducation. À ce titre, nous organisons les premiers Jeux Internationaux de la Jeunesse (JIJ) du 25 au 29 mai 2011, à Arcachon. Ils regrouperont autour d’un challenge sportif et culturel des équipes des lycées français à l’étranger issues du réseau AEFE, des équipes étrangères et des équipes françaises métropolitaines et ultramarines. Placés au cœur du projet éducatif de la candidature d’Annecy 2018 au jeux olympiques et paralympiques, les JIJ permettront à plus de 500 élèves, de 15 à 16 ans, de construire une relation particulière qui sera à l’origine d’échanges pérennes. En conséquence, l’UNSS via la direction régionale de l’académie de Bordeaux développe dans le cadre des coopérations régionales un programme Comenius Regio en partenariat avec la région Aquitaine. L’objectif est que nos Jeux Internationaux de la Jeunesse puissent, en 2014, se dérouler à l’étranger et donner lieu à des échanges de pratiques et à une plus value éducative significative. » Laurent Petrynka Directeur de l’Union Nationale du Sport Scolaire
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PUBLI-REDACTIONNEL
CONFÉRENCE COMENIUS REGIO
UNIVERSITÉ DE LA ROCHELLE Une démarche qualité pour l’international
11 & 12 MAI 2011 BORDEAUX CONSTRUIRE DES RÉSEAUX EUROPÉENS ENTRE TERRITOIRES Trois ans après le lancement des partenariats Comenius Regio, la Commission européenne invite à Bordeaux les représentants des territoires d’Europe engagés dans un projet Regio. Un premier bilan sera fait des résultats de projets qui vont s’achever et dans une perspective plus large, la conférence souhaite impulser une dynamique de réseaux régionaux qui joueront un rôle crucial dans la construction d’une Europe de l’Education. Site de la conférence : http://comeniusregioconference2011. teamwork.fr u
BORDEAUX - Place de la Bourse.
Dès sa création en 1993, l’Université de La Rochelle a choisi de se tourner vers l’international. Jeune et dynamique, elle s’est résolument inscrite dans les perspectives ouvertes par le processus de Bologne. Dans un cadre d’études et de vie exceptionnel, l’Université accueille plus de 14% d’étudiants internationaux. L’Université de La Rochelle se place aujourd’hui en 20ème position des universités françaises quant à la mobilité de ses étudiants dans le cadre du programme Erasmus (données 2008/2009 - Soleo flash). En Asie-Pacifique, elle est reconnue comme une université partenaire incontournable de l’enseignement de langues asiatiques rares. Cette compétence originale s’incarne dorénavant dans l’Institut Universitaire Asie-Pacifique. L’Université entretient également des relations avec de nombreuses universités en Australie et en Nouvelle-Zélande, qui se traduisent par une forte mobilité étudiante. L’établissement encourage la mobilité doctorale par une incitation financière, et permet ainsi aux doctorants d’obtenir le label européen des thèses. Par ailleurs, elle participe activement à plusieurs projets de recherche du PCRDT*. L’implication active des collectivités territoriales dans les activités internationales de recherche et de formation de l’Université joue un rôle fondamental dans leur pérennisation et dans leur développement. Mobilisée autour d’une stratégie d’établissement, l’Université de La Rochelle s’est donné pour objectif de renforcer plus encore le caractère international de la prochaine offre de formation (2012-2017). Pour réussir cette évolution, elle inscrit désormais son action internationale dans une approche qualité. Mobilités accrues étudiantes et enseignantes, enseignements en langue étrangère et meilleure prise en compte du dynamisme multiculturel des étudiants étrangers sont les principaux résultats attendus d’un effort collectif soutenu. * Programme Cadre de Recherche et de Développement Technologique
Contact : Université de La Rochelle - Service des Relations Internationales - 05.46.45.87.47 - sri@univ-lr.fr
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COMENIUS REGIO
Fait son "kinema" AVEC HANNA SCHYGULLA
© Marek Kruszewski
Le projet Kinema porté par la Région Haute-Normandie avec la Basse-Saxe met en relation le milieu de l’école et les professionnels du cinéma pour apprendre les langues autrement. L’actrice allemande, Hanna Schygulla, en est la marraine.
© Pôle Image Haute-Normandie
© Pôle Image Haute-Normandie
Jury Kinema
Prix Kinema au Filmfest Braunschweig
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Si l’apport financier pour ces projets est loin d’être négligeable, l’opportunité de découverte interculturelle ou l’amélioration de la compréhension de l’autre dans les activités menées ensemble conduisent à des relations plus durables. Grâce au projet, les élus des deux régions ont travaillé ensemble sur des actions concertées, dont les effets dépasseront largement le champ de l’éducation à l’image et de l’apprentissage des langues.
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Le projet s’inscrit dans un partenariat ancien entre la Région Haute-Normandie et le Land de Basse-Saxe qui mènent ensemble ce projet depuis 2009, autour de l’éducation à l’image et de la découverte interculturelle, dans les lycées d’Eu et d’Yvetot (SeineMaritime). La Région Haute-Normandie partage avec la Basse Saxe la même préoccupation d’attirer les élèves vers la langue de l’autre. En s’appuyant sur les acquis d’une ancienne coopération entre les deux régions autour du cinéma et de l’éducation à l’image, le projet a cherché à intensifier le dialogue entre le milieu éducatif et le milieu professionnel du cinéma. A travers des rencontres, des projections de films en VO, des formations et le développement de kits pédagogiques dédiés à l’image mis à la disposition des établissements scolaires. Tout l’enjeu du projet est de travailler ensemble pour enseigner les langues autrement.
S’engager dans un projet Comenius Regio, c’est pour la Région se donner les moyens de l’action, structurer une relation durable dans le cadre d’une démarche de projet. Pour la responsable du projet à la Région, « le projet européen nous a apporté un cadre, un projet avec ses objectifs et son calendrier. Le travail autour d’actions concertées, élaborées de manière commune entre partenaires, au niveau local et au niveau européen, structure, renforce et donne du sens à notre travail ».
La réussite d’un projet Regio tient à un partenariat local solide comme en témoigne ici l’engagement à part entière de l’académie, des enseignants des lycées d’Eu et d’Yvetot, du Pôle Image Haute-Normandie et du Conseil régional : « tout le monde bouge à chaque fois ! ». L’une des activités phares du projet est le montage de formations continues pour les enseignants allemands et français sur le thème de l’éducation à l’image interculturelle. Au-delà des formations, des productions permettront de diffuser au plus grand nombre les méthodes élaborées. Les premiers coffrets pédagogiques pour répondre à la question : comment « enseigner » des films en classe, sont d’ores et déjà téléchargeables sur le site du projet, www.kinema.fr. uContact Kinema
: 02 35 52 57 69 / 41 florence.pollet@cr-haute-normandie.fr
Sandrine Dickel Département développement Agence Europe-Education-Formation France
Hanna Schygulla
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©Dorothea Wimmer
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La comédienne allemande, Hanna Schygulla, est marraine du projet Kinema. « En novembre 2007 à Braunschweig, alors que je tenais dans mes mains le nouveau prix « Europa » attribué pour la première fois, je ne savais pas vraiment comment ramener ce doux fardeau en bronze « à la maison », c’est-à-dire chez moi « à Paris ». Un petit groupe de jeunes gens s’approcha de moi et me proposa de parrainer un projet d’entente personnelle entre des jeunes des deux côtés du Rhin, sur leurs expériences conjointes du cinéma. J’ai tout naturellement dit « oui ». D’une part, parce que je trouve toujours agréable que des jeunes viennent vers moi... et d’autre part, parce que l’expérience m’a appris qu’on ne peut garder du trésor de la culture que les choses avec lesquelles on est connecté par une expérience personnelle - pour ainsi dire de manière instinctive : « comme un cordon ombilical ». Avec l'aimable autorisation du pôle Images Haute-Normandie et du Conseil Régional
COMENIUS PARTENARIATS REGIO : ACTUALITÉS 2011
Pour la première fois en 2011, des communautés de communes et communautés d’agglomérations ont déposé une candidature. Depuis 2009, des mairies, des Conseils régionaux et des Conseils généraux déjà impliqués dans un partenariat Regio, viennent de déposer leur deuxième, voire, leur troisième projet. Les Collectivités territoriales françaises éligibles à l’action : mairies, Conseils régionaux, Conseils généraux, Communautés de communes, Communauté d’agglomération et Communautés urbaines.
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DANS LES COULISSES DE L'AGENCE NATIONALE OOM
La sélection DES PROJETS
Soleo invite le lecteur à pénétrer dans les arcanes de la gestion des projets européens pour l'aider à mieux comprendre les étapes qui conduisent à une candidature acceptée. Dans ce numéro, le voile est levé sur un processus bien huilé, celui de la sélection des projets : principes de sélection, analyse d’éligibilité, évaluation, attribution des subventions… Collaborateurs de l’agence et experts externes contribuent à la réussite du processus.
L'
Par Christelle Castelain Directrice du Département Gestion et Ingénierie de Projet Agence Europe-Education-Formation France
L’attribution d’une subvention européenne n’est le fait ni d’un hasard heureux, ni d’un traitement privilégié discrétionnaire. De tous les temps-forts de notre activité, il s’agit bien là du plus interactif, du plus collégial, et certainement de l’un des plus encadrés.
Principes de sélection et d’éligibilité
Tout processus de sélection est balisé par deux principes élémentaires, structurants à chaque étape de l’exercice : l’application d’une règle d’équité stricte et sans exceptions, et la recherche continue de simplification dans les procédures mises en œuvre. Ces deux principes sont pour nous des gageures de transparence, exigence première et légitime de nos bénéficiaires. L’ensemble des candidatures reçues pour une action passe tout d’abord par une phase d’analyse d’éligibilité. Les critères, à ce stade, sont totalement formels, touchant au respect des délais et contraintes matérielles de soumission, principalement. Ils sont édictés par la Commission Européenne et ne peuvent donner lieu à aucune dérogation gracieuse de la part de l’Agence ou d’un Comité National d’Evaluation.
Première étape de l’évaluation
Tous les dossiers éligibles sont ensuite évalués par un ou deux évaluateurs, intervenants internes ou externes à l’Agence selon le type d’action concerné. Les évaluateurs externes sont souvent des professionnels du monde de l’éducation et de la formation, retenus sur des critères d’expertise spécifiques, acceptés par le Conseil d’Administration, et pour lesquels on s’assurera en amont de l’absence de tout conflit d’intérêt : aucun évaluateur ne peut avoir participé directement ou indirectement au montage de l’un des projets évalués, quand bien même ledit projet ne lui serait pas confié.
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DANS LES COULISSES
Soleo
L'équipe du Département Gestion de projets
ÉVALUATION
SÉLECTION
ATTRIBUTION DES SUBVENTIONS
Les évaluateurs identifiés et formés pour une session d’évaluation travaillent pour chaque dossier à la complétion d’une grille commentée, document harmonisé au niveau européen, dont est déduite la note finale de la candidature. On fera systématiquement appel à deux évaluateurs par dossier dès lors que l’on sera sur des projets dits d’ « établissement » : Partenariats, Mobilités Erasmus et Leonardo,… Si en-deçà d’un certain écart, la Commission préconise pour les évaluations doubles que les notes soient simplement moyennées, l’Agence a souhaité aller plus loin que les impératifs européens, et privilégier une harmonisation systématique : RETROUVER CETTE RUBRIQUE des réunions sont organisées à seule fin de perDANS SOLEO N°27 SUR UN mettre une conciliation entre évaluateurs de leurs vues et de leurs notations. On s’assure ainsi NOUVEAU THÈME : qu’aucun projet ne puisse être trop lourdement LE CONTRÔLE DES PROJETS pénalisé sur la base d’erreurs d’interprétation qu’un échange contradictoire aurait aisément permis de rectifier.
Rôle du Comité National d’évaluation (CNE)
À la suite de cette étape, les candidatures dont la note est inférieure au seuil minimum de qualité fixé par la Commission européenne sont automatiquement rejetées, les autres étant remontées pour examen en Comité National d’Evaluation. Ces instances, qui regroupent des intervenants extérieurs à l’Agence - représentants des autorités nationales ou d’organismes partenaires - ont pour vocation d’émettre la proposition de sélection finale, principalement conditionnée par le budget disponible, et sur la base d’une note seuil à définir en conséquence. La note seuil traduira, de fait, le niveau minimum de qualité requis.
Attribution des budgets
C’est donc bien logiquement en CNE que sont, par association, validés les budgets attribués par projet, calculés en amont sur la base des règles, plafonds et planchers déterminés dans le cadre des consignes européennes, et en lien avec les autorités nationales. La liste de sélection est signée par le président de session et proposée à la direction de l’agence qui, en règle générale, suit cette proposition et en déduit une décision au nom de la Commission européenne. Les candidats retenus une fois dûment notifiés, on change alors de phase d’activité pour entrer en contractualisation.
© Photo : Sophie Pawlak
ÉLIGIBILITÉ
A noter ! Dans un souci de lisibilité accrue, l’Agence met en ligne dès 2011 les grilles d’évaluation de l’ensemble des actions sur sa plateforme Penelope http://penelope.2e2f.fr/
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TERRITOIRES
Mobilité apprenante LA MONTÉE DU FAIT RÉGIONAL
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Les Régions d’Europe possèdent des compétences propres dans les domaines de l’éducation et de la formation, ce qui les autorise à jouer un rôle-clé dans les programmes de mobilité. Elles s’engagent fortement par un soutien financier (plus de 100 millions d'euros€ attribués par les Régions françaises en 2010), et par des dispositifs d’accompagnement des personnes, efficaces et novateurs. Consciente de cette montée en puissance des collectivités dans le domaine éducatif, la Commission européenne leur a même dédié un programme, Comenius Regio. L'extrême diversité des réalités régionales en Europe entrave encore son développement.
L’histoire commune entre l’Union euro- de France, avec plus de cent millions d'euros en 2010, péenne et les Régions est déjà longue, leur contribution financière globale dépasserait celle du de la création du Comité des Régions programme EFTLV en la matière. (1993), de grandes associations comme Cet engagement va au-delà de l’aspect financier. Les l’ARE (1985), en passant par la politique exécutifs régionaux affichent désormais le développerégionale de l’UE qui implique les pou- ment de la mobilité comme une politique au service voirs locaux et régionaux. Cependant, du territoire et de ses habitants. D’un point de vue et jusqu’à une période récente, le fait opérationnel, cette volonté politique ne se traduit pas régional était peu ou pas reconnu dans les politiques seulement par des crédits à la hausse mais de plus en européennes d’éducation et de formation alors même plus par la mise en place de dispositifs d’accompagneque les Régions sont actives depuis de nombreuses an- ment des opérateurs à l’instar des plateformes régionées dans ces domaines. Quand la politique de l'UE se nales existantes1. Autre fait nouveau, le croisement du structure au tournant des années 2000 dans l’enseigne- régional et du sectoriel au sein d’initiatives conjointes2 ment supérieur (processus qui dénote d’une volonté de Bologne) et dans l’en- « Les compétences des collectivités de mieux organiser l’offre seignement et la formation varient d’un Etat-membre de l’UE à sur un territoire. professionnels (processus Cette montée en régime de Copenhague), ce sont l’autre, rendant quasiment impos- est par ailleurs relayée au respectivement les éta- sible toute approche harmonisée du niveau européen par le blissements et l’approche fait régional » biais de réseaux comme sectorielle qui sont mis en la FREREF ou de textes à avant. forte portée symbolique Mais la situation a évolué comme la Déclaration de depuis 2 ou 3 ans. Aujourd’hui, les textes d’orientation Barcelone3. communautaire font de plus en plus référence au rôle des collectivités, en raison de leur proximité avec le Difficultés à harmoniser les politiques territoterrain, combinée avec la capacité à impulser une poli- riales tique à l’échelle d’un territoire. Pour autant, cela ne va Il y a donc une nette montée en puissance du fait pas sans poser de questions. régional sur les domaines « éducation et formation » à Des politiques de mobilité au service des l’échelle européenne. Comme en témoigne la création territoires d’une action comme Comenius Regio, la Commission En matière d’éducation et de formation professionnelle, prend d’ailleurs en compte cette dimension et s’interroge les Régions européennes possèdent souvent des compé- sur l’opportunité de lui donner une expression propre tences propres. Lorsqu’il s’agit de domaines de compé- dans l’architecture de ses programmes et politiques. tences partagés, elles mettent en œuvre des politiques Mais des difficultés objectives, de trois types au moins, volontaristes. C’est le cas des Régions françaises avec la demeurent. mobilité internationale. Selon l’Association des Régions La première est d’ordre juridique : l’UE intervient dans
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TERRITOIRES
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les domaines de l’éducation et de la formation par subsidiarité. Par définition, les Etats-membres restent souverains en la matière et l’Europe n’a théoriquement pas la capacité de s’adresser directement à des pouvoirs infranationaux qui relèvent de l’organisation interne des Etats. La seconde difficulté est d’ordre institutionnel. Le Comité des Régions comme l’utilisation du terme ‘Regio’ pour Comenius en fournissent une illustration directe. Dans un cas comme dans l’autre, le terme désigne les collectivités locales d’une manière large – ou, dans le vocabulaire européen, les pouvoirs locaux et régionaux. Les compétences des collectivités et leur place dans l’organisation institutionnelle nationale varient en fait très largement d’un Etat-membre de l’UE à l’autre, rendant quasiment impossible toute approche harmonisée du fait régional. Il n’y a ainsi pas de comparaison possible entre un Land allemand et les aires administratives régionales créées en Roumanie principalement pour la gestion des Fonds structurels. Le terme "région" a, dans la langue de Bruxelles, une portée générique qui peut prendre des allures de faux-ami lors de son passage dans la sémantique administrative française. La dernière des difficultés est opérationnelle et découle directement de la précédente : l’engagement des Régions en faveur de la mobilité européenne est très variable d’un pays à l’autre. De ce point de vue, la France constitue en Europe une forme d’exception avec des Conseils régionaux très engagés financièrement et politiquement. Ailleurs en Europe, et en dehors de cas très notables comme la Catalogne, la Toscane, le BadeWurtemberg et quelques autres, la mobilisation des Régions est moins significative, sinon dans le discours, du moins dans les moyens alloués.
Adapter le programme aux réalités nationales
D’où l’enjeu pour la Commission de parvenir à s’appuyer dans chacun des pays participant au programme EFTLV sur un substrat institutionnel, engagé et disposant des compétences juridiques pour ce faire, à l’échelle territoriale. Une des solutions à cette difficile équation pourrait être d’autoriser une forme de souplesse dans la mise en œuvre du futur programme 2014-2020 en permettant une adaptation plus large aux particularités nationales institutionnelles et politiques. Les paysages de la formation professionnelle, de l’école ou de l’éducation des adultes diffèrent dans la forme et le fond en Islande, en Pologne ou en France. Mieux adapter les modalités d’intervention du programme à un contexte où, comme en France, les Régions apparaissent comme des interlocuteurs privilégiés, serait un facteur d’impact, de prise en compte des différences et de succès supplémentaire pour le programme. La Commission européenne travaille actuellement à l’ébauche d’une base légale et elle le fait en tenant compte des multiples contraintes qui s’expriment dans un tel exercice. Début de réponse à l'automne 2011 où sont attendues les premières propositions. Sébastien Thierry Directeur adjoint Agence Europe-Education-Formation France 1 - Cf. Soleo 23 - juin 2010 2 - Le projet www.euroapprenticeship. eu en est une illustration. Lire dans ce numéro page 26. 3 - http://www.gencat.cat/educacio/conf_mob_regions.htm
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Soleo
PLUS D'EUROPE ET D'INTERNATIONAL
Grundtvig FIGURE MAJEURE DE LA PÉDAGOGIE EUROPÉENNE
Nikolai Frederik Severin Grundtvig
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Très peu connu hors du Danemark, Nikolai Frederik Severin Grundtvig (1783-1872) a donné son nom au programme de l’Union européenne centré sur l’éducation des adultes. Ce personnage hors du commun mérite pourtant amplement cet honneur, tant il a aura marqué l’histoire de l’éducation.
C’est une évidence : Grundtvig au Danemark est aussi connu que ses cadets Andersen et Kierkegaard. Avec ce dernier, cet écrivain et philosophe, à la fois évêque et théologien - dont l’une des plus belles églises de Copenhague porte le nom - est la principale figure intellectuelle et spirituelle du 19e siècle danois. Le travail de cet esprit complexe s’est orienté dans plusieurs directions : poète de psaumes (1/3 des chants dominicaux, dont bon nombre de classiques, lui sont dus), il a été aussi historien de son pays et théologien du « christianisme joyeux. », cette variante optimiste du luthérianisme, nourrie des évangiles et de la « parole vivante ». Ayant souffert enfant du formalisme ratio-
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naliste de l’éducation religieuse et scolaire, il bâtit dès 1816 une doctrine selon laquelle l’enseignement doit être à la fois vivant – mot privilégié de son lexique – et centré sur la réalité concrète du Danemark. À ses yeux, la culture doit être ouverte à tous, désintéressée, sans examen ni diplôme. Elle doit naître, dans un lieu autonome, du dialogue entre un maître primus inter pares, et de jeunes ouvriers et paysans que l’enseignement traditionnel a délaissés. Nourri d’un échange cordial, le lien entre maître et élèves, sur lequel Grundtvig insiste tant, est fondamental. Et l’enseignement pour adultes tient une place centrale. Christian Kold, le « Socrate danois » réalisera l’une des premières écoles de ce type parfaitement original. Trait fortement danois, l’enseignement,
PLUS D’EUROPE ET D’INTERNATIONAL
Soleo
nourri de lectures, d’entretiens familiers entre un maître inspiré et des élèves enthousiastes est davantage fondé sur les aptitudes que sur les connaissances. Un bon cœur vaut mieux que mille livres, les matières techniques plus que le latin, l’esprit plus que la lettre. Les matières sont sans cesse tournées vers les réalités pratiques : l’éducation renvoie au monde. On enseigne ainsi davantage l’histoire - souvent nationale -, et la technique, que la littérature, trop gratuite. Aux antipodes de tout pédantisme, c’est de l’expérience de la vie, et non de lointains savoirs brumeux, qu’il s’agira toujours de mettre en avant. Historiquement, le développe- « Un bon cœur ment remarquable de l’agri- vaut mieux que culture et des coopératives danoises est dû à cet idéalisme mille livres, les maconcret dont, culturellement, tières techniques les racines sont aussi bien ro- plus que le latin, mantiques qu’inspirées des Lu- l’esprit plus que la mières. Les écrits innombrables de cette figure prolifique et lettre » majeure de la pédagogie européenne ont été constamment réédités au Danemark mais très peu traduits en français, même sous forme de propos choisis. Dans des débats religieux intenses, extrêmement virulents, dont le chef-d’œuvre Ordet de Dreyer s’est fait l’écho, l’approche grundtvigienne se reconnaît pourtant à la joie qui se dégage d’elle. Il existe entre religion et éducation comme une continuité naturelle, et Grundtvig était surtout théoricien d’une éducation qui s’appuie sur une conception chrétienne de la vie. La fondation des hautes écoles populaires, vraies universités du peuple et création typiquement scandinave, restera ainsi toujours attachée à son nom. Pierre Grouix Ecrivain-traducteur en mobilité Jules Verne au Danemark.
PROGRAMME GRUNDTVIG
AMÉLIORER LA QUALITÉ ET RENFORCER LA DIMENSION EUROPÉENNE DE L'ÉDUCATION DES ADULTES IL N’EST JAMAIS TROP TARD POUR APPRENDRE !
WWW.2E2F.FR
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PLUS D'EUROPE ET D'INTERNATIONAL PLUS D’EUROPE ET D’INTERNATIO-
COMENIUS
Mobilité individuelle DES ELEVES
Le programme Comenius « mobilité des élèves » permet à des élèves du secondaire d’effectuer une partie de leur année scolaire en Europe. 17 pays de l’Union participent aujourd’hui à ce programme inédit qui n’est pas sans rappeler Erasmus des étudiants. Les élèves doivent avoir au moins 14 ans et leur établissement scolaire d’origine avoir engagé un partenariat Comenius. Ces mobilités, de 3 à 10 mois, ne s’improvisent pas. Très encadrées sur le plan pédagogique, psychologique, juridique, elles répondent à une solide préparation qui engage toutes les parties : l’élève, leurs enseignants, les proviseurs et les parents qui ont leur mot à dire ; crainte de la séparation d’avec leur enfant ; progéniture qui souvent n’a jamais quitté la France, crainte que leur scolarité n’en pâtisse, que l’adaptation au pays d’accueil soit difficile. L’équipe enseignante, quant à elle, veille à ce que ces jeunes retirent un maximum de profit de l’expérience et qu’elle soit valorisée dans leur parcours scolaire.
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Craintes et mise en condition
Ludivine MANCA Vera GRANGER
Ludivine Manca a fait le saut. Elle n’était jamais partie plus de 5 jours de chez elle. Jeune collégienne, en classe internationale d’italien au lycée Marseilleveyre (Alpes-Maritimes), elle a rejoint pendant 3 mois le collège Ruggero Settimo de Caltanissetta en Sicile en même temps que Vera Granger dans la même classe qu’elle. Ludivine témoigne.
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« Avant de partir j’avais eu des contacts via Facebook avec ma famille d’accueil et ma correspondante qui m’attendaient avec impatience. Nos parents s’étaient également parlé au téléphone, ce qui avait beaucoup rassuré ma mère « hyper » inquiète ! Pendant mon séjour, mes parents m’appelaient tous les 2 jours pour être sûrs que tout se passait bien et j’avais moi aussi besoin de ce contact ! Tout s’est en fait bien passé. J’ai été accueilli à l’aéroport avec des fleurs par une famille très gentille. Les Italiens sont très accueillants et mon intégration s’est faite rapidement. Une formation nous a été proposée, en juin 2010, avec les autres élèves qui partaient comme moi et elle nous a permis de minimiser nos appréhensions. La gestion de crise a été abordée pour qu’on soit capable de réagir à tout type de problème. Tout a été passé en revue. C’était parfait !
Arrivée dans le collège sicilien
J’ai d’abord rejoint une classe, sans « élèves étrangers », où il était un peu difficile de suivre les cours car les professeurs parlaient un peu vite. Puis j’ai rejoint la classe réservée à l’accueil des « élèves étrangers » venus de partout, même du Guatemala. Nous n’avons jamais été mises à l’écart par les professeurs italiens qui s’inquiétaient que nous comprenions bien les cours. J’étais partie avec un bon niveau d’italien que j’ai beaucoup amélioré et j’ai même appris le sicilien, un dialecte qui ressemble beaucoup au français. Les élèves italiens nous ont toujours aidées, nous invitant à faire nos devoirs chez eux pour nous expliquer ce que nous n’avions pas compris. Nous pouvions compter sur eux. D’ailleurs, toutes les classes nous ont accueillies le jour de notre arrivée avec des drapeaux, des applaudissements et des gâteaux.
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Au coeur de la Sicile
En cours
J’avais un emploi du temps aménagé, de 3 à 4 heures par jour, pour avoir le temps de faire les devoirs venus de France que nos camarades nous expédiaient avec les cours photocopiés, en maths, physique et SVT puisque je souhaitais intégrer une section S en rentrant. Pas de temps donc pour les activités extra-scolaires qu’on nous proposait car les journées étaient chargées et 3 mois passent vite… Je suis restée en contact par mails avec mes professeurs français, particulièrement avec Daniel Micolon, mon référent adulte (lire son témoignage ci-après). Il est venu en Italie pendant mon séjour avec la CPE du lycée pour une réunion Comenius avec leurs collègues enseignants. Ils sont arrivés avec des nouvelles de notre famille et ils ont pu constater que tout allait bien !
Retour
Le séjour est passé vite, le temps de s’habituer, de prendre ses marques, les 3 mois arrivent vite ! A l’aéroport, retrouver ma famille a été très émouvant… Elle m’a trouvée changée ! Notre lycée nous a organisé des cours de soutien pour rattraper les leçons de maths, physique et SVT. J’arrive à suivre le programme pour l’instant et j’ai beaucoup progressé en Italien. Je souhaite vraiment repartir et je conseillerais de partir un an si on veut profiter de toute la richesse d’un tel séjour.
Systèmes scolaires
Etre élève en France et en Italie est très différent ! Les classes sont moins chargées en Italie, entre 20 et 25 élèves. Les professeurs n’utilisent pas les mêmes méthodes de travail. Les élèves peuvent s’exercer pour leurs futurs contrôles qui sont nombreux. Les professeurs expliquent la moitié seulement d’un chapitre, les élèves doivent travailler seuls la deuxième partie. Deux élèves sont toujours interrogés pendant le cours et la note est importante. Les élèves sont beaucoup plus attentifs en Italie et travaillent plus en autonomie. Les cours ont lieu de 8h30 à 14h maximum. L’après-midi on fait ses devoirs ou du sport. En France, les journées de cours finissant à 18h, avec les devoirs à faire le soir, on ne peut rien faire d’autre. C’est beaucoup mieux en Italie ! En Italie, pas de cantine mais des « boulangeries » (panini, sandwich, croissants) dans tous les couloirs ! Certains élèves mangent des pizzas à 11h !
RETROUVEZ DANS SOLEOWEB LES IMPRESSIONS DE VERA GRANGER, COLLÉGIENNE DANS LA MÊME SECTION INTERNATIONALE D’ITALIEN QUE LUDIVINE. ELLE AUSSI EST PARTIE EN SICILE.
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PLUS D’EUROPE ET D’INTERNATIONAL
LE POINT DE VUE DE
L'enseignant MOBILITE INDIVIDUELLE DES ELEVES EN EUROPE
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Enseignant d’histoire-géographie au lycée Marseilleveyre (académie Aix-Marseille), Daniel Micolon fut aussi l’enseignant référent de Ludivine Manca et Vera Granger lors de leur mobilité d’étude en Italie. Au prix d’un investissement personnel important, il avoue aujourd’hui que ce projet est une vraie réussite.
choix de l’Italie et choix des élèves
« Nous avions déjà des relations fortes avec l’établissement scolaire italien qui a reçu nos élèves puisque nous sommes engagés dans un partenariat Comenius qui rassemble d’autres pays : l’Espagne, la Roumanie, la Hongrie et la Pologne. Je dois avouer que notre choix s’est porté sur l’Italie en raison des liens amicaux qui se sont installés avec ma collègue italienne. Je pense que l’idée d’envoyer nos élèves étudier dans un établissement à l’étranger repose beaucoup sur la confiance. C’est important de savoir que nos élèves seront bien accueillis, entourés, conseillés. D’autre part, les élèves qui sont parties avaient déjà un certain niveau en italien car elles sont en section internationale d’italien. Nous sélectionnons les élèves sur la base du volontariat ! Il y avait peu de candidats, mais avec une envie très forte de vivre cette aventure. Il faut imaginer combien c’est courageux pour un jeune de 14, 15 ans, de partir à l’étranger pendant plusieurs mois quand c’est la première fois qu’on quitte ses parents aussi longtemps. En fait, ce sont les parents qu’il faut motiver ! L’idée de la séparation leur est difficile et nous devons les accompagner dans cette démarche.
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Echanges réciproques et organisation des cours
Nous avons accueilli deux élèves italiens au moment où nos élèves étaient en Italie. Cette organisation nous semblait la meilleure dans la mesure où les jeunes sont logés dans leurs familles respectives. L’organisation de la période de scolarité prend du temps. Il nous a fallu beaucoup échanger avec ma collègue italienne pour bâtir un emploi du temps sur mesure à nos élèves pour ne pas les mettre en difficulté. Mon travail consistait à préparer le séjour des élèves et à assurer les bonnes conditions de retour. Il faut donc bien expliquer la situation à l’équipe pédagogique, prévoir d’envoyer quelques cours et devoirs depuis la France, en particulier dans les matières scientifiques, pour garder le contact avec la scolarité initiale. Nous avons également mis en place des cours de rattrapage au retour pour aider ces élèves à se reintégrer plus facilement.
La question de l’évaluation.
Des outils « européens » à construire Nous nous sommes engagés dans cette expérience parce que nous pensons que c’est une situation dans laquelle les jeunes peuvent apprendre beaucoup sur un pays, sa langue, ses habitudes, son histoire, sa culture mais aussi beaucoup sur eux-mêmes, leur capacité d’autonomie, leur façon de se lier aux autres, de comprendre une situation nouvelle.
PLUS D’EUROPE ET D’INTERNATIONAL
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Pour nous, enseignants, la plus cette expérience m’a beaucoup mon établissement et avec les parents grande difficulté reste quand même apporté. Les échanges avec ma collègue d’élèves. C’est un projet qui m’a fait l’évaluation. Nous n’avons pas la même italienne sur nos façons respectives prendre en compte l’importance de façon d’évaluer les élèves en France et d’envisager le métier d’enseignant, sur « mettre en lien », de relier les personnes en Italie. C’est une et les aspirations. C’est question à travailler investissement, « Un projet qui montre l’importance de mettre en un en profondeur et du temps donné, une qui devrait engager lien, de relier les personnes et les aspirations » responsabilité morale une réflexion au mais c’est aussi une moins au niveau des établissements nos pratiques, sur ce que l’on attend grande joie de constater les résultats partenaires, sinon au niveau national, des élèves ont beaucoup enrichi ma positifs sur les élèves, leur fierté d’avoir car nous n’avons pas encore les outils réflexion. Cela m’a aussi appris à mieux mené à bien leur projet, leur plus grande nécessaires. En ce qui me concerne, communiquer avec mes collègues dans confiance dans leurs capacités. »
LE POINT DE VUE DU
Proviseur
« ETRE ATTENTIF AU PROJET DE L’ÉLÈVE »
Le lycée Marseilleveyre s’attache à développer la dimension internationale dans la formation des élèves, que ce soit dans le cadre des sections internationales (italien et espagnol) ou dans des projets de partenariats avec d’autres établissements étrangers. Le lycée accueille et envoie depuis longtemps des élèves pour des échanges européens ou extra européens. Il a donc acquis dans ce domaine une solide expérience. « Nous avons par exemple des élèves qui sont partis en Australie, au Canada ou en Norvège. Nous accueillons aussi des élèves de pays aussi divers que l’Argentine, le Pérou, la Chine. C’est pourquoi nous nous sommes inscrits dans cette nouvelle opportunité de mobilité d’élèves en Italie offerte par le programme Comenius, car nous coopérons depuis plusieurs années avec le lycée Ruggero Settimo de Caltanissetta (Sicile). Daniel Micolon, l’enseignant référent qui a pris en charge la préparation et le suivi des deux élèves de seconde parties en Italie, a d’ailleurs pu leur rendre visite pendant leur séjour, grâce au projet de partenariat auquel nous sommes associés sur le thème « Nos mémoires partagées, les Européens autour des années 60»*. Tous ces
projets sont avant tout mis en œuvre pour les élèves, pour leur donner les meilleurs atouts possibles pour leur avenir. Le seul conseil pratique que je donnerais, c’est de bien penser à la période du séjour des élèves à l’étranger et en particulier de leur laisser le temps de s’intégrer dans leur classe en France, d’être attentif au projet de l’élève, pour faciliter la période du retour et la reprise des cours. » Bernard Séon Proviseur du lycée Marseilleveyre *Site du projet Comenius : http://sites.google.com/site/comenius60/page-d-accueil
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PLUS D'EUROPE ET D'INTERNATIONAL
Et si la Méditerranée REDEVENAIT LE CENTRE DU MONDE ?
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Le rapprochement euro-méditerranéen, obstinément recherché/désiré, est aussi constamment fragilisé. Si l’on ne saurait être indifférent à un printemps inattendu, à la pulsion vitale de renaissance dont il est l’expression, peut-on pour autant « prétendre reconnaître la part du bien dans l’apparence du bien* », ne pas être tout à la fois avides et soucieux des mois à venir et des partenariats engagés. Les voisins méditerranéens de l’Europe, comme tous les grands peuples dont l’histoire a été un temps pétrifiée, vont devoir s’inventer un avenir qui ne soit pas le rêve de leur passé.
Le défi, majeur, est à relever en premier lieu par ceux qui l’ont lancé. Les échanges, la coopération universitaire, la mobilité des étudiants, des chercheurs et des enseignants, y apportent leur contribution, plus mineure certes, néanmoins difficilement contestable. Le Processus de Barcelone a formalisé un partenariat euro-méditerranéen autour de 3 volets : politique - fonder un espace de stabilité et de paix respectueux des droits de l’homme ; culturel - favoriser le dialogue et la compréhension mutuelle; et économique - promouvoir les relations économiques et financières.
cation, en particulier l’enseignement supérieur et la recherche, a joué un rôle particulier. La création de l’université euro-méditerranéenne, inaugurée en 2008, a d’ailleurs été l’un des six projets mobilisateurs de l’Union pour la Méditerranée qui s’est inscrite dans le prolongement du Processus de Barcelone.
A travers les programmes européens, en première ligne desquels Erasmus Mundus et Tempus, les établissements d’enseignement supérieur français ont par ailleurs trouvé opportunités et soutiens financiers à la coopération avec leurs homologues de la zone médipartenariat avec terranéenne.
En des universités marocaines, tunisiennes, israéliennes, turques ou égyptiennes, des Masters Erasmus Mundus sont aujourd’hui ouverts à Montpellier, Aix, Grenoble, Paris…
Par ses objectifs, par les institutions et les instruments financiers qui lui donnent corps, le Processus de Barcelone a donc affiché une ambition forte : affirmer autant qu’apaiser l’intimité culturelle et économique entre l’Europe et ses voisins du pourtour méditerranéen. Au croisement de la culture et du développement économique, l’édu-
En partenariat avec des universités marocaines, tunisiennes, israéliennes, turques ou égyptiennes, des Masters Erasmus Mundus sont aujourd’hui ouverts à Montpellier, Aix, Grenoble, Paris… Des établissements français sont impliqués dans tous les partenariats de mobilité Mundus incluant des pays méditerranéens. Quant au programme Tempus, près de 70% des projets 2010 impliquant la France visent la modernisation de l’enseignement supérieur au Maghreb et au Machrek. Ce surinvestissement traduit l’intérêt des établissements français pour le développement de leurs relations, institutionnelles, péda*D'après William Faulkner
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L'EXEMPLE D'
ERASMUS MUNDUS : PERSPECTIVES DES PROGRAMMES EUROPÉENS DANS LES EMIRATS ARABES
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gogiques et intellectuelles, avec les rives méditerranéennes. Il est également la reconnaissance de la haute qualité universitaire de ces partenaires, acteurs à part entière d’Erasmus Mundus, programme de l’excellence. Au-delà des projets, l’impact de ces programmes est considérable puisqu’ils sont vecteurs, dans une zone d’influence âprement discutée, des modèles européens d’enseignement près de 70% des supérieur. Sans doute, projets Tempus et l’avenir, le dira, ont-ils aussi joué un rôle dans la 2010 impliquant confiance en soi qui a saisi la France visent la sphère étudiante à l’heure la modernisation de défier les pouvoirs scléde l’enseigne- rosés.
ment supérieur Une étude Tempus constaau Maghreb et tait récemment « l’attracau Machrek tivité des concepts et des
instruments de Bologne (…) et les efforts indéniables des pays méditerranéens afin de se rapprocher de l’espace européen de l’enseignement supérieur ». La structure en cycles LMD se retrouve aujourd’hui dans la plupart des programmes en Algérie, Israël, Tunisie, au Liban et au Maroc ; le concept des ECTS fait son chemin, le Supplément au Diplôme est délivré en Tunisie et en Algérie et des versions nationales ont été développées en Israël et en Egypte.
© Photo : Sophie Pawlak
Abu Dhabi
Les transformations radicales qui ont affecté le monde arabe depuis la révolution de jasmin tunisienne ont remis en avant l’importance de concevoir un lien particulier entre l’Europe et ce pôle essentiel de notre monde du XXIème siècle. Si certains ont déjà appelé à un « plan Marshall » spécifique ou un élargissement du programme Tempus pour la région qui entre dans une nouvelle ère démocratique, d’autres ont rappelé que des outils liés au programme Education et Formation Tout au Long de la Vie existaient déjà. Dans ce contexte, l’agence 2e2f a souhaité entreprendre, avec cette zone géographique en plein bouleversement et appelée à un développement très important, une tournée des Etats qui vont tisser des relations privilégiées avec l’Union européenne dans les domaines de l’éducation et de la recherche dans les prochaines années. Première étape, le directeur de l’agence Antoine Godbert, à la demande de l’ambassade de France, s’est rendu, du 13 au 17 février 2011, aux Emirats Arabes Unis pour présenter aux autorités en charge des secteurs de l’éducation et de la recherche ainsi qu’à plusieurs universités du pays (université Khalifa, université canadienne de Dubaï, université de la Sorbonne Abu Dhabi), les spécificités du Programme Erasmus Mundus et les opportunités qu’il offre aux étudiants et chercheurs locaux pour intégrer des réseaux d’excellence européens.
C’est un début. L’exceptionnel défi que constituent les événements du printemps 2011 va demander d’intensifier encore les échanges. Nul doute que toute la politique de voisinage de l’Union va en être affectée. Mais plus que jamais l’éducation sera une des clés de cette relation exceptionnelle autour de la Méditerranée née d’un amour commun pour la démocratie et la culture. Marie-Pierre CHALIMBAUD Directrice Département Développement
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ORIENTATION/INSERTION
PROJET EUROAPPRENTISSAGE
Mobilité des apprentis UN SOUTIEN À GRANDE ÉCHELLE
Désignée par Bruxelles suite à un appel à projets, l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers et de l’Artisanat (APCMA) devient la tête de pont du projet européen Euroapprentissage, un « réseau des réseaux » d’appui à la mobilité des apprentis en formation dans les TPE et les entreprises artisanales. Ce projet qui vise la mise en place d’un programme de type Erasmus sera financé sur trois ans par la Commission européenne. Dix-sept partenaires représentent les organisations professionnelles, nationales ou européennes, les chambres de métiers et de l’artisanat, les Régions et les experts de la mobilité.
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n prise directe avec les besoins des branches professionnelles, la FREREF* et l’ANFA** sont partenaires du projet pour la France, en réinvestissant les travaux de projets européens tels qu’Euronaver, réseau européen pour le développement de la mobilité en formation professionnelle (www.euronaver.net) et Mobivet-regio, projet Leonardo mené par 7 régions d’Europe sous l’impulsion de la Freref. Ce projet œuvre pour la mobilité des jeunes
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en formation professionnelle initiale jugée encore trop faible aujourd’hui alors qu’on sait qu’elle constitue un véritable levier pour leur employabilité (www.freref.eu). Lors des quinze ans du programme Leonardo da Vinci, Euroapprentissage a lancé une plateforme internet d’appui à la mobilité (www.euroaprenticeship.eu). Celle-ci fournit des informations et des outils pratiques tels que des modèles de conventions, des guides pédagogiques, une charte qualité. Un espace dédié permet un dialogue permanent entre les membres du réseau.
Un exemple pour le futur programme 2014-2020 ?
Il est encourageant de situer le soutien apporté par la Commission européenne à Euroapprentissage dans la cadre des réflexions actuelles sur la future génération de programmes communautaires d’éducation et de formation, pour la période 20142020. Il pourrait en effet y être question
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L’APCMA
d’un nouveau type de projets, destinés à des structures d’appui, pour accompagner la mise en œuvre de la mobilité et des partenariats européens. La création de partenariats durables entre centres de formation et PME, au cœur d’Euroapprentissage, est une des voies envisagées pour développer la mobilité des jeunes en formation professionnelle initiale. Les partenariats entre acteurs de terrain permettent en effet de progresser sur des champs d’action essentiels à la pérennisation des mobilités : transparence et qualité des systèmes de formation et coopérations basées sur la confiance réciproque. Les travaux du réseau Euroapprentissage seront donc particulièrement suivis par la Commission européenne.
De 2000 à 5000 apprentis en mobilité par an, d’ici 2012
Il est communément admis que la mobilité européenne des apprentis est
faible, elle concernerait environ 1% des apprentis. En France, la mobilisation des CFA est d’ores et déjà une réalité puisque 63% déclarent réaliser des projets de mobilité selon une étude de l’APCMA réalisée sur l’année 2008/2009. Cette progression forte doit encore franchir le cap de l’exception, l’objectif général annoncé par l’APCMA étant de faire progresser les mobilités des apprentis dans le réseau, de 2000 à 5000 par an, soit un apprenti sur 20 en mobilité d’ici 2012 (www.apprentieneurope.fr/fr). Cette progression quantitative devra se faire via un changement de paradigme qui devra pallier le déficit de notoriété actuellement constaté de l’apprentissage auprès des entreprises et visera à valoriser l’implication et le rôle de l’entreprise dans le processus de mobilité. Le réseau Euroapprentissage trouve là toute son utilité européenne : mutualiser les initiatives, activer un accès à l’infor-
Le réseau des chambres de métiers et de l’artisanat est fort de ses nombreuses expériences européennes de gestion de projets de la mobilité dans le cadre du programme Leonardo : dispositifs d’appui à la mobilité des apprentis, visites d’étude pour les correspondants Europe des CFA et d’animation de réseaux : réseau Europe initiative métiers (réseau de CFA français et étrangers) et réseau des développeurs de l’apprentissage en France. Contact APCMA : Philippe Perfetti. Directeur adjoint de la formation et de l'emploi - perfetti@apcm.fr
mation optimisé auprès des entreprises, reconnaître les compétences acquises en mobilité. Un label Euroapprentissage est envisagé pour les entreprises d’accueil ainsi qu’un baromètre et un observatoire de la mobilité pour les membres du réseau. Rachel Duigou Département développement
*Fondation des Régions européennes de Recherche en Education et en Formation **Association Nationale pour la Formation en Automobile
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EDUCATION DES ADULTES : ASSURER UNE MEILLEURE VISIBILITÉ DES ACTIONS EUROPÉENNES C’était le thème de travail proposé à une trentaine d’acteurs majeurs de l’éducation des adultes réunis par l’Agence, le 14 décembre 2010 (Paris), en présence d’experts européens et de Marta Ferreira, chef de l’unité Grundtvig à la Commission européenne. En tout premier lieu, les organismes présents ont dressé les grandes lignes d’un panorama de l’éducation des adultes : objectifs stratégiques, thèmes, modalités des actions de formation et types de public concernés. Retrouvez sur le site www.2e2f.fr, le compterendu de ces travaux qui se poursuivront en 2011. uContact : maude.sire@2e2f.fr BELGRADE-29-30 MARS 2011 TEMPUS A 20 ANS, L’ÂGE DES BILANS ? C’est autour de cette question qu’étaient réunis les 29 et 30 mars derniers, à Belgrade, plus de 200 représentants des 54 pays impliqués dans le programme Tempus. Lancé en 1990 pour aider les pays d’Europe centrale et orientale dans leur processus de transition vers l’économie de marché, ce programme communautaire a progressivement été étendu vers les nouveaux états indépendants, les pays de l’ancienne Yougoslavie et l’espace sud-méditerranéen. En 20 ans d’existence, Tempus n’a cessé d’œuvrer à la modernisation de l’enseignement supérieur dans les pays voisins de l’Union européenne. L’agence Europe-Education-Formation France, qui est point national de contact Tempus depuis 2006, a participé à cet anniversaire au nom de tous les acteurs français de l’enseignement supérieur qui ont contribué à écrire quelques-unes des pages de ces 20 ans d’aventure Tempus.
ECVET : FAVORISER LA MISE EN PLACE DES DISPOSITIFS DE RECONNAISSANCE La réunion nationale du 14 décembre 2010 (Paris), portant sur la mise en place des expérimentations ECVET en France, a réuni des opérateurs majeurs des projets Leonardo et les membres français du groupe d’utilisateurs. Ce groupe de travail prépare actuellement la participation de l’agence nationale au réseau thématique NetECVET. Le système ECVET vise à permettre le transfert, la reconnaissance et la capitalisation d’acquis d'apprentissage en vue de l'obtention d'une certification. Il doit permettre aux citoyens de la communauté européenne de parfaire leur qualification professionnelle en accumulant leurs acquis, même s’ils changent de lieu ou de système d’apprentissage. uContact : estelle.duprat@2e2f.fr
LE PRIX WISE POUR L’EDUCATION SELECTION DES PROJETS 2011 Créé par la Fondation du Qatar, le Prix international Wise pour l’éducation a été lancé lors du Sommet Mondial pour l’Innovation dans l’éducation en 2010 à Doha (Qatar). Il est attribué à des personnes ayant initié des actions remarquables dans le domaine de l’Education, quel que soit le secteur éducatif ou l’âge des bénéficiaires. Sélectionné par un jury international de très haut niveau, le prix est doté de 500 000 dollars. Les candidatures doivent être soumises en ligne, avant le 30 avril 2011 sur le site www.wiseprizeforeducation.org
UNE ÉTUDE D’IMPACT SUR LA MOBILITÉ DES DEMANDEURS D’EMPLOI L’un des grands enjeux éducatifs est, aujourd’hui, de convaincre les élus et les entreprises de l’impact positif des actions de mobilité, notamment en termes de délai et de qualité de retour à l’emploi, et d’évaluation de leur coût. C’est pourquoi l’Agence initie une étude fondée sur un suivi de cohortes, qui doit permettre, notamment, de déterminer un véritable impact d’une mobilité européenne sur le parcours professionnel d’un demandeur d’emploi. uContact : marie-pierre.chalimbaud@2e2f.fr
Vue de Belgrade.
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REMISE DU LABEL EUROPÉEN DES LANGUES 2010 LA POLYNÉSIE FRANÇAISE À L’HONNEUR uC’est en présence de deux ministres de l’éducation polynésienne,
Moana Greig, actuel ministre et Jean Marius Raapoto, son prédécesseur, initiateur du projet polynésien labellisé, que le prix du label européen des langues 2010 a été remis, le 4 février, lors du salon Expolangues de Paris. Le projet polynésien « Orero » a été particulièrement remarqué. Il valorise l’art déclamatoire en classes primaires dans le cadre d’un programme de lutte contre l’échec scolaire et l’illettrisme. L’orero permet aux enfants de parler de leur terre dans les langues des archipels : paumotu, tahitien, marquisien. Les sept lauréats de l’année 2010 sélectionnés pour des projets d’une exceptionnelle qualité, chacun dans son domaine, ont reçu leur trophée des mains d’Antoine Godbert, directeur de l’agence nationale. Découvrir les projets labellisés en 2010 http://www.2e2f.fr/label-langues-2010.php uLe
label encourage les initiatives innovantes en matière d’enseignement et d’apprentissage des langues. Comment concourir ? Un appel à candidatures est lancé chaque année. La publication de cet appel a eu lieu fin mars 2011. La date limite de remise des dossiers de candidature est fixée au 30 septembre 2011. http://www.2e2f.fr/label-langues.php
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De gauche à droite : Antoine GODBERT, Directeur de l'Agence Europe-EducationFormation France, Mirose PAIA, Chef de la Cellule Langues et Cultures Polynésiennes à la DEP, Jean-Marius RAAPOTO, ancien ministre de l'Education, Moana GREIG, ministre de l'Education de la Polynésie française, Livia RUSZTHY, coordinatrice du Label européen des langues à la Commission européenne
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TABLE RONDE DES DIPLOMATES DE L’UE EN FRANCE PARIS. 1ER MARS 2011 A LA REPRÉSENTATION EN FRANCE DE LA COMMISSION EUROPÉENNE « Nous sommes vos relais, vos soutiens, et nous sommes, bien entendu, des contributeurs pour la réflexion que vous pouvez avoir sur toutes les questions d'échanges éducatifs » : c’est en ces termes qu’Antoine Godbert, directeur de l’agence 2e2f, a accueilli les diplomates de l’Union européenne en poste à Paris qu’il avait réunis pour débattre de l’avenir des programmes communautaires de mobilité. Les ambassadeurs et conseillers ont présenté, tour à tour, les spécificités de la dynamique Erasmus dans leur pays et la manière dont elle était vécue par leurs étudiants. Ils ont également envisagé plusieurs pistes d'améliorations, notamment en matière de qualité de l’accueil. La croissance du nombre de bénéficiaires partout constatée ainsi que de fréquentes disparités numériques entre les entrants et les sortants ont d'abord été évoquées. Ainsi, Jolanta Balciuniène, ambassadrice de Lituanie, s’est réjouie que son pays, ait doublé son quota d’étudiants partant grâce à Erasmus, en seulement 2 ans, tout en regrettant, à l'inverse, que la Lituanie reste encore trop peu connue des étudiants européens. La nécessité de rééquilibrer entre les différentes disciplines a aussi été mise en avant. Ainsi, José Luis Ruiz Miguel, Conseiller en charge de l’éducation à l’Ambassade d’Espagne, a émis le vœu que le programme profite davantage aux disciplines de sciences et de santé.
Les diplomates et l’Agence ont été accueillis par Anne Houtman, Chef de la Représentation de la Commission européenne en France
Les disparités constatées entre filles et garçons ont également retenu l'attention. Ainsi, En Turquie, 60 % des participants au programme Erasmus sont des filles a précisé la première conseillère de l’ambassade, Basack Yalcin. Enfin, à l'image de l’ambassadeur de Malte, très soucieux que son pays puisse être plus en plus concerné par le programme, plusieurs diplomates ont proposé des pistes d'évolution pour 2014-2020. Représentant du British Council qui avait été délégué par l’ambassade du Royaume-Uni, David Hibler, a ainsi proposé sept points d’amélioration pour le programme, parmi lesquels la meilleure prise en compte des minorités et une plus grande utilisation de l’informatique et des réseaux sociaux pour que la e-mobilité puisse prolonger efficacement la mobilité traditionnelle. En concluant sur ce constat positif que les programmes européens de mobilité étudiante constituaient un vrai succès dans le processus de construction d’une Europe de la connaissance d’excellence, les diplomates présents se sont engagés à se retrouver, à l’invitation de l’Agence, pour une deuxième réunion de ce type à Bordeaux, le 13 mai, pendant les festivités de la semaine de l’Europe.
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Soleo www.2e2f.fr Directeur de la publication Antoine Godbert Rédactrice en chef Dominique Ardiller Maquette, iconographie Julia Robisco Géraldine Brassart Presse Lydie Lagouarde
Ont collaboré à ce numéro Mercedes Bresso Christelle Castelain Marie-Pierre Chalimbaud Sandrine Dickel Rachel Duigou Quitterie Gadret Véra Granger Pierre Grouix Ludivine Manca Daniel Micolon Doris Pack
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De gauche à droite : Maria Chopova (BG), Guri Skoklefald (NO), José Luis Ruiz Miguel (ES), Markus Woelke (DE), Nicolas Jean (Agence 2e2f), Sally Goodman (UK), Antoine Godbert (Agence 2e2f), David Hibler (UK)
Ecrivez à Soleo ! soleo@2e2f.fr Laurent Petrinka Philippe Richert Alain Rousset Hanna Schygulla Bernard Séon Sébastien Thierry Cartographie : Teddy Auly - LGPA Bordeaux 3
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