SOLEO 25 Magazine de l'agence 2E2F

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So leo Magazine de l'Agence Europe-Education-Formation-France Décembre 2010 - N°25

L'esprit mobilité !

ZOOM

Savoir eentreprendre

audacieuse compétence

Lire + Écrire + Compter = Non exclusion UNESCO / AGENCE NATIONALE DE LUTTE CONTRE L'ILLETTRISME : UN MÊME COMBAT

Missions locales et OFQJ LEUR SOUTIEN À LA MOBILITÉ

Hongrie - Québec PLUS D'EUROPE ET D'INTERNATIONAL

2e Agence de la mobilité internationale et européenne

2f.fr


N° 25 decembre 2010

Edito

Sommaire 03

Edito

04

Entretien

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Rendez-vous

09

NOMINATION

20 L'essentiel

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Territoires

22 Plus d’Europe et d’international

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Zoom

Lire + Ecrire + compter = non exclusion 04 Carolyn Medel-Añonuevo 07 Marie-Thérèse Geffroy Grundtvig a 10 ans ! « On n'a jamais fini d'apprendre ». Patrice Delègue Antoine Godbert, nommé directeur de l'Agence EuropeEducation-Formation-France Promouvoir une mobilité des jeunes plus inclusive. Point de vue des missions locales. André Montané

De l'usage des réseaux sociaux dans un projet de mobilité. Stéphane Demange

Savoir entreprendre, audacieuse compEtence 12 Mesurer l'innovation dans les projets Leonardo transfert de l'innovation : le projet iDesigner. Estelle Duprat 14 Et si la mobilité était la meilleure pédagogie de « l'entreprendre ». Alain Fayolle 16 Développer l'esprit d'entreprise dans le secondaire. Brigitte Le Boniec 18 Quelle issue professionnelle pour les étudiants diplômés ? Patricia Pol, Basile Sircoglou 30

QuEbec 22 Office franco-québecois pour la jeunesse : un dispositif complet de professionnalisation et d'insertion des 18-35 ans. Frédéric Lefret Hongrie/France Youth on the move : retour sur un événement 24 Entretien avec Peter Tordai, directeur de l'agence nationale hongroise 26 Youth on the move Bordeaux. Nicolas Jean 28 Le monde leur appartient (témoignages d'étudiants)

Breves

© Couverture : AKaiser

Prochaine parution : Soleo n°26 21 mARS 2011

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© Sophie Pawlak

Antoine Godbert, directeur Agence Europe-Education-Formation-France

n cette fin d’année 2010 où les sommets de l’OTAN, à Lisbonne, et de l’OSCE, à Astana, ouvrent les perspectives d’un continent rapproché, de Brest à Vladivostok, tel que le Général de Gaulle l’avait rêvé il y a un demi-siècle, en ce moment décisif où le G8 et le G20 sous présidence française vont devoir réviser la gouvernance mondiale pour donner un nouveau souffle à la mondialisation et à l’heure où plusieurs États de l’UE ont décidé d’importantes réformes de leur système universitaire, parfois difficilement comprises par les étudiants, l’Europe est plus que jamais une nécessité et l’invitation au voyage un viatique. Oui, l’économie de la connaissance fait de l’éducation tout au long de la vie la base du développement individuel et du progrès économique du siècle qui vient de débuter. Oui, l’Europe, 60 ans après les choix issus du Congrès de la Haye en 1948, doit se penser en grand en ayant ses voisinages orientaux, méditerranéens et africains comme perspective d’expansion de moyen terme. Oui, dans un contexte de mutation économique et culturelle mondiale, les programmes d’aide à la mobilité, à l’image symbolique de l’Europass, doivent devenir les passeports de la réussite. Encore faut-il que ceux-ci soient lisibles et identifiables. C’est pourquoi, avec tous ceux, responsables politiques, éducatifs et économiques qui le réclament

avec conviction depuis des mois, l’Agence accompagnera ceux qui souhaitent que son nom, aujourd’hui trop peu connu, puisse évoluer. Encore faut-il que ces programmes permettent à ceux qui en sont les bénéficiaires aujourd’hui d’en être les premiers prescripteurs demain. C’est pourquoi l’Agence va être très attentive à privilégier une approche qualitative. Le premier objectif sera la satisfaction de tous ceux qui font le choix de considérer la mobilité comme une chance et un passage obligé car « il n’y a pas de progrès véritable si ceux qui le font de leurs mains ne doivent pas y trouver leur compte » nous avertissait déjà le Général de Gaulle, en décrivant dans ses Mémoires de guerre son action en faveur de la Reconstruction. Encore faut-il, enfin, que les efforts menés par les États membres soient mieux articulés avec les choix stratégiques décidés par la Commission. C’est pourquoi l’Agence est à la disposition de tous ceux qui, à Bruxelles comme à Paris, préparent avec enthousiasme les perspectives 2014-2020. « L’Histoire est une invention dont la réalité fournit la matière » ironisait Hans Magnus Enzensberger il y a trente ans dans son Bref été de l’anarchie. À nous, à vous de montrer clairement qu’on peut la préparer dès maintenant. À l’orée d’une nouvelle décennie où les objectifs de la Stratégie UE 2020 vont ouvrir tant de nouvelles frontières, il importe d’être ambitieux. Après une période de transition, l’Agence va donc reprendre la marche en avant qui en a fait pendant 10 ans un modèle reconnu sur l’ensemble du continent. Comme vous le découvrirez dans ce 25e numéro de Soleo, c’est une nouvelle et passionnante période qui s’ouvre. « Pour nous un long chemin encore nous reste à faire » nous avertissait Claudel il y a cent ans dans son Processionnal pour saluer le siècle nouveau. Nous qui participons chaque jour au développement des mobilités internationales, nous savons que ce chemin mène vraiment quelque part. Joyeux Noël ! Bonne année ! Antoine Godbert

Directeur Agence Europe-Education-Formation-France


Soleo

entretien

entretien

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Lire + Ecrire + Compter

= non exclusion Dans le cadre de l’année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, l’Agence Europe-Education-Formation-France poursuit sa réflexion sur les apports de la mobilité dans les situations de décrochage et d’exclusion. Des experts invités lors de la conférence de Paris, des 18 et 19 novembre, ont apporté leur éclairage sur le déficit et l’acquisition des compétences-clés, et en tout premier lieu sur la lutte contre l’illettrisme, déterminant facteur d’exclusion. Pour en débattre, Carolyn Medel-Añonuevo, directrice adjointe de l’Institut de l’Unesco pour l’apprentissage tout au long de la vie et Marie-Thérèse Geffroy, directrice de l’Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme (ANLCI).

C

statistiques dont nous disposons au sein de l’Unesco nous aident dans l’analyse. Comprendre la mobilité pour mieux l’exploiter La mobilité au sein de l’Union européenne est nécessaire et reste l’un des moyens de s’intégrer. Il existe de nombreuses définitions de la mobilité : mobilité physique, économique, sociale, mobilité individuelle, structurelle. Chaque individu peut faire le choix de la mobilité mais pour la réussir, il faut certaines connaissances. La mobilité s’opère toujours dans un environnement qu’il est important de connaître : quelle est la langue du pays que je vais découvrir, quelle est son histoire, sa culture, sa monnaie, quelles sont les règles en vigueur ? La mobilité ne doit pas être isolée et ne peut se décliner au niveau de l’individu, elle a toujours une dimension économique, sociale et politique. Carolyn Medel-AÑonuevo Directrice adjointe de l’Institut de l’Unesco pour l’apprentissage tout au long de la vie

Le regard de l’Unesco sur la question de l’exclusion sociale « Le terme exclusion sociale qui se trouve aujourd’hui au cœur de la politique européenne n’est pas facile à définir et présente de nombreuses facettes. S’applique-t-il à des personnes vulnérables, marginalisées, stigmatisées ? Dans le domaine de l’exclusion, sommes-nous confrontés à des raisons historiques, culturelles, ethniques avec référence aux castes, aux groupes minoritaires en Europe ? Parle-t-on de pauvreté et de personnes qui, ne pouvant participer à la vie économique et sociale de leur pays, se sentent totalement rejetées et ont perdu toute motivation ? Nous savons que l’acquisition des compétences de base est essentielle pour toute inscription dans la société. La notion d’exclusion est assez récente, elle évolue, nous avons affaire à un phénomène complexe et les données

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Projet européen Grundtvig Un réseau d’ambassadeurs-apprenants pour défen­ dre le droit à l’alphabétisation pour tous Le projet porté par le Centre de formation professionnelle et de promotion agricole du Morvan (CFPPA) s’inscrit complètement dans le cadre d’action de Belém : le développement des compétences à travers l’apprentissage et l’éducation des adultes pour « faire reculer la pauvreté et bâtir des sociétés de savoirs, équitables, tolérantes et viables ». Les apprenants sont associés à toutes les phases du projet et proposent des actions d’alphabétisation à l’échelle locale en réponse au droit à la formation tout au long de la vie. L'association de lutte contre l'illettrisme, FARLCI, partenaire du projet, était présente au sommet de Belém. Contact : Charlotte Faure charlotte.faure@educagri.fr

Plaider pour l’apprentissage tout au long de la vie : 800 millions de personnes dans le monde ne possèdent pas les compétences élémentaires en matière d’écriture et de lecture En Europe, la politique régionale met l’accent sur l’exclusion sociale. Mais comment mettre en phase ces politiques européennes sachant que certains pays sont plus décentralisés que d’autres ? Nous avons l’obligation de tout relier et d’intégrer la politique relative à l’exclusion sociale à l’ensemble des cadres : celui de l’éducation, de l’emploi, de la santé, du bien-être afin de créer un environnement où les individus sont motivés pour apprendre. La Banque mondiale finance de nouvelles stratégies pour 2020 et investit beaucoup dans l’éducation et l’apprentissage. Malgré ces financements, l’école ne remplit pas toujours son rôle et nous constatons de nombreux décrochages. C’est la raison pour laquelle nous préconisons de lier éducation formelle et non formelle, l’école n’étant pas le seul endroit où l’on peut apprendre. La conception holistique de l’apprentissage et de l’éducation des adultes développée à l’Unesco nous éclaire sur la nécessité de toujours croiser les possibilités pour créer un environnement favorable à l’apprentissage. L’Unesco a développé des stratégies et défini des priorités qui ciblent les populations les plus vulnérables, récemment encore lors de la Conférence internationale

de Belém de 2009. L’Afrique subsaharienne reste l’une de nos priorités, avec un taux de 15 % seulement de personnes alphabétisées ! Et malgré les nombreuses difficultés, nous essayons de faire en sorte qu’un programme d’alphabétisation devienne une priorité. Nous avons besoin pour cela d’éducateurs très compétents, formés, de ressources suffisantes et de structures appropriées. » Propos recueillis par Marie-Geneviève Picart Pôle Communication et Média Agence Europe-Education-Formation-France

Cadre d’action de Belém

L’éducation des adultes est reconnue comme un élément essentiel du droit à l’éducation. Les 144 États membres de l’Unesco réunis à Belém (Brésil) en décembre 2009 pour la sixième Conférence internationale sur l’éducation des adultes (CONFINTEA VI) se sont engagés à donner à tous les citoyens la possibilité d’exercer pleinement ce droit. L’alphabétisation des adultes est l’étape indispensable pour entrer dans le processus d’apprentissage. www.unesco.org/en/confinteavi

Retrouvez les vidéos de la conférence sur le site de l'Agence : http://www.2e2f.fr/pauvrete-exclusion-conference.php

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entretien

Parce que la mobilité professionnelle, c’est notre métier Le CEI est le partenaire privilégié pour vous accompagner dans votre projet Leonardo Spécialiste de la mobilité des jeunes depuis plus de 20 ans : préparation linguistique et culturelle, stages en entreprises, hébergement, accueil, orientation et suivi personnalisé des bénéficiaires tout au long de leur séjour.

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FREREF, 8 rue Paul MONTROCHET, 69002 LYON (France) Tél. : +33 4 26.73.65.01 Site web : www.freref.eu E-Mail : freref@gate.cnrs.fr L’objectif prioritaire de la FREREF : mobiliser les Régions dans les perspectives européennes de l’Apprendre tout au long de la vie Comment en temps de crise, les Régions européennes peuventelles mobiliser leurs ressources humaines pour un nouveau développement économique et social ? Pour les Régions réunies à Bruxelles durant la 8e Université européenne d’été de la FREREF, l’enseignement et la formation, au même titre que les pôles de compétitivité, sont au centre du redéploiement pour entreprendre les changements structurels nécessaires. Dans ce contexte, la coopération interrégionale devient une nécessité pour favoriser la convergence des politiques. C’est le but de la FREREF qui compte 17 Régions membres et 5 institutions membres (universités, représentations syndicales). La FREREF coopère régulièrement avec plus de vingt autres Régions ainsi qu’avec la Commission européenne, le Parlement européen, le comité des Régions, le CEDEFOP et des réseaux européens comme EUCIS-LLL. Elle agit pour mettre en pratique cette volonté de coopération en jouant le rôle de plateforme favorisant l’échange de pratiques, en intégrant les parties concernées (décideurs régionaux, partenaires sociaux, chercheurs, professionnels de terrain). Les actions menées contribuent au contenu des grands axes de l’UE 2020 et portent, à travers des projets européens et des recherches-action, sur la mobilité européenne des apprentis et apprenants en formation professionnelle, sur la lutte pour le raccrochage des jeunes, sur les transitions dans les parcours de vie.

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Soleo

La 9e session de l’Université d’été de la Freref aura pour thème l’entreprise comme acteur de l’apprendre tout au long de la vie et s’interrogera sur les parcours des personnes dans les entreprises et sur les stratégies des entreprises en terme de développement des personnes. Elle s’appuiera sur les expériences et les dispositifs que les Régions participantes ont mis en place dans ce domaine et recherchera comment faciliter la convergence de leurs politiques. Elle aura lieu du 29 au 31 août 2011 à Neuchâtel en Suisse romande.

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= non exclusion Les chiffres communiqués par Marie-Thérèse Geffroy, directrice de L’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), révèlent qu'un nombre important de personnes ayant été scolarisées ne maîtrisent pas les compétences de base. L’illettrisme peut conduire à l’exclusion dans certains cas. C'est pourquoi il s'agit d'abord de prévenir afin que l'illettrisme ne prenne pas racine dès l'enfance, d'offrir des solutions adaptées dès que ce problème apparaît afin que les difficultés ne s'aggravent pas tout au long de la vie.

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Marie-Thérèse Geffroy

Directrice de l’Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme (ANLCI)

« Qu’est-ce que l’illettrisme ? Il ne faut pas confondre la lutte contre l'illettrisme, l'alphabétisation et l'apprentissage du français langue étrangère qui lui s'inscrit dans le cadre de la politique linguistique en faveur des migrants. Lutter contre l'illettrisme, c’est permettre de réapprendre à un adulte qui a été scolarisé, et faire en sorte qu'il renoue avec les formations de base : lire, écrire, compter. C’est permettre à tous, à tous les âges de la vie, de réacquérir, de consolider les compétences de base nécessaires pour faire face, de manière autonome à des situations simples de la vie quotidienne : circuler, faire ses courses, lire un schéma, une consigne de sécurité, suivre la scolarité de son enfant, calculer des quantités, etc. Des chiffres pour éclairer les décisions Une enquête portant sur la population âgée de 18 à 65 ans en France métropolitaine a été menée pour la première fois en 2004-2005 par l'INSEE en partenariat avec l'ANLCI auprès d’un échantillon représentatif de plus de 10 000 personnes : 3 100 000 personnes, soit 9 % de la population, âgée de 18 à 65 ans, ayant été scolarisée en France, est en situation d’illettrisme.

53 % ont plus de 45 ans ; Les femmes représentent 41 %, les hommes 59 % ; 49 % vivent dans des zones rurales ou faiblement peuplées ; 57 % sont dans l’emploi ; 74 % utilisaient exclusivement le français à la maison à l’âge de 5 ans. Concernant les jeunes de moins de 18 ans, les chiffres du ministère de la Défense à l'issue de la JAPD1 identifient 4,9 % des jeunes de 17 ans en situation d’illettrisme. Prévention de l’illettrisme, insertion des jeunes, évolution professionnelle des salariés L’exclusion guette à tous les niveaux, aussi bien les jeunes sortis du système éducatif sans qualifications, que les salariés en risque de rupture professionnelle. L’ANLCI se mobilise pour prévenir ces fragilités et travaille aux plans local, national et européen, pour diffuser les informations sur l'ampleur du phénomène, repérer dans tous les domaines les pratiques et les actions qui réussissent. Elle met également en place des plans régionaux de prévention et de lutte contre l’illettrisme, multiplie les conventions, les accord-cadres avec les ministères (Éducation nationale, Emploi), les organisations professionnelles (OPCA)2 et les réseaux d'éducation. Une mobilité de terrain pour fédérer les pratiques contre l’illettrisme 2 500 personnes, parmi lesquelles des décideurs, des experts, des intervenants de terrain, ont participé au travail de recherche, de formalisation des pratiques qui réussissent dans le cadre du Forum Permanent des pratiques de l'ANLCI qui a reçu le soutien du Fonds Social Européen afin de mutualiser les expériences. Ce travail de recherche, de recueil, de formalisation et de partage pourrait s’étendre au niveau européen pour gagner encore en efficacité dans les secteurs de la prévention, de l’insertion des jeunes et de l’évolution professionnelle. Un forum permanent des pratiques met à disposition des kits de formation et des outils ayant fait leurs preuves dans des situations diversifiées d’illettrisme. » www.fpp.anlci.fr (1) Journée d'Appel de Préparation à la Défense (2) Organisme Paritaire Collecteur Agréé Propos recueillis par Marie-Geneviève Picart Pôle Communication et Média Agence Europe-Education-Formation-France

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rendez-vous

rendez-vous

Education des adultes en Europe

Grundtvig a 10 ans

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Se découvrir des talents et se surprendre soi-même

« On n’a jamais fini d’apprendre » Nomination Antoine Godbert

« On n'a jamais fini d'apprendre », le slogan s'est transmué en « projet de formation », pendant 10 années, pour quelque 500 000 Européens selon les estimations de la Commission européenne. Grundtvig méritait bien une fête. Ce fut le cas dans 31 pays avec quelques points d’orgue. D’abord à Bruxelles, pour réaffirmer que le programme offre aux adultes de tous âges une seconde chance d’acquérir compétences et qualifications. Puis à Copenhague, en septembre, où se sont rencontrés des porteurs de projets et des représentants de tous les États-membres dans le cadre mondial d’action défini à Belém par l’Unesco en 20091. Enfin, le 14 décembre dernier à Paris, lors du séminaire consacré à cet anniversaire en France par l’Agence.

Il a été redit que cette éducation tout au long de la vie était l’outil privilégié dans le contexte de crise actuelle pour faire du vieillissement de la population et de l’immigration de véritables atouts de la construction européenne. Grundtvig s’y est affirmé comme le programme clé pour favoriser l’amélioration de toutes les formes de compétences, qu’elles soient cognitives, mais également sociales et émotionnelles ; il doit continuer à être le fer de lance de la crédibilité d’une éducation de toute la vie adulte, au-delà des perspectives académiques ou professionnelles. Au cours de la décennie écoulée, le programme a investi 370 millions d’euros dans le secteur de l’éducation des adultes et accordé 17 000 subventions à des organisations. Près de 15 000 enseignants et autres professionnels ont suivi une formation en cours d’emploi ou effectué une mission d’enseignement en Europe avec le soutien du programme Grundtvig. Ce nombre devrait dépasser 20 000 d’ici à la fin 2013. (Chiffres CE) (1) Lire dans ce numéro p. 4 et 5 l’entretien avec Carolyn Medel-Añonuevo, directrice adjointe de l’Institut de l’Unesco pour l’apprentissage tout au long de la vie. http://www.unesco.org/en/confinteava

Patrice DELÈGUE

Département Développement et Dissémination Agence Europe-Education-Formation-France

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Antoine Godbert a été nommé directeur de l’Agence EuropeEducation-Formation-France par le Conseil d’administration réuni mercredi 24 novembre. Succédant à Jean Bertsch, aujourd’hui recteur de l’académie de Limoges, Antoine Godbert occupait depuis 2009 le poste de conseiller diplomatique au cabinet du Ministère de l’Éducation nationale. Il est parallèlement professeur affilié à ESCP Europe, en charge notamment du pôle « Études géopolitiques européennes » au sein du département des sciences sociales et humanités dont il a été professeur permanent pendant 10 ans. Ancien élève de l’ENA et de l’ENS Fontenay-St-Cloud, agrégé de géographie, quadrilingue (français, anglais, allemand, russe), Antoine Godbert a d’abord été journaliste puis dirigeant d’une PME de production de vidéos pédagogiques tout en étant parallèlement enseignant-chercheur en géopolitique à l’ESCP-EAP, de 1991 à 1998. Il est l’auteur des Grandes divisions du monde (Ellipses, 1998). Extrait du calendrier « 10 ans Grundtvig »

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esponsables politiques de l’éducation des adultes et responsables Grundtvig se sont interrogés sur le manque de visibilité du programme au niveau national en souhaitant que l’Agence facilite une coordination entre les politiques publiques, pour renforcer leur portée. Les participants ont dressé à cette occasion l’esquisse d’un premier bilan d’ensemble de l’éducation des adultes en France et formulé leurs priorités pour l’avenir du programme au-delà de 2013.

© Sophie Pawlak

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Grundtvig Etude d’impact

L’Agence a initié une étude portant sur tous les projets Grundtvig financés et terminés depuis 10 ans, soit 411 projets. Cette étude doit faire apparaître l’impact de ces projets sur les structures et les individus, à moyen terme. Les résultats de cette étude seront communiqués au printemps 2011.

Vidéos sur Grundtvig

Réalisées par les participants à la réunion de Copenhague, à voir sur : http://www.videomarathon.tv/channel/837688/ copenhagen-walkabout-a-film

Et films

En France, deux films courts réalisés par l’Agence. À découvrir sur Daily motion : « du côté des familles », sur l’éducation parentale et « frontières dedans dehors », sur l’éducation dans les prisons : http://www.europe-education-formation.fr/grundtvig.php

En 2001-2002, il est en poste au secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDN), où il suit les dossiers de l’« Europe de la défense ». En 2002, il intègre la Direction générale de l’Administration et de la Fonction publique (DGAFP) où il fonde et dirige la mission « encadrement supérieur et carrières » jusqu’en 2005 pour laquelle il a eu, entre autres, à prendre en charge les dossiers des mobilités aux niveaux, central et déconcentré, et du suivi des ressortissants communautaires dans l’encadrement supérieur. Après avoir été directeur délégué d’Anthenor Public Affairs, il devient en 2007, managing director chez AGMA Consulting, un cabinet de conseil en relations institutionnelles. En 2008, Antoine Godbert rejoint, en tant que conseiller « mission région capitale », l’équipe du secrétaire d’État chargé du Développement de la région capitale. Il occupe cette fonction jusqu’à sa nomination comme conseiller diplomatique du Ministre de l’Éducation nationale par arrêté ministériel en date du 28 juillet 2009. Antoine Godbert a 45 ans, est marié et père d’une petite fille de 6 ans.

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territoires

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Groupe Europe international du Conseil National des Missions Locales (CNML)

Promouvoir

Une mobilité des jeunes plus inclusive

Le point de vue européen de l’élu C’est en sa qualité d’élu territorial de l’Ariège et de président du groupe Europe international du Conseil National des Missions Locales qu’André Montané apporte son expérience et son expertise sur l’engagement qui est le sien au service de la cause du handicap, de la mobilité et de l’insertion des jeunes éloignés de l’emploi.

«

Dans le contexte économique que nous connaissons, les politiques de mobilité ont pris une réelle importance sur les territoires. Les départements représentent l’échelon de proximité qui peut faciliter la mobilisation des jeunes et donner aux professionnels de l’insertion une palette d’outils. Pour devenir des outils performants dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion

Les missions locales de l’ADF1 avec les Côtes d’Armor, les jeunes en parcours d’insertion sont amenés à changer d’environnement, progressivement. Des mobilités européennes leurs sont proposées et leurs expériences sont capitalisées par la mission locale en vue de la réalisation d’un guide avec les structures d’insertion de Picardie. Le groupe Europe international du CNML s’est construit par la volonté des élus du Conseil National des Missions Locales afin de réconcilier à la fois les jeunes et leurs représentants avec l’idée de citoyenneté européenne. En 2005, les jeunes peu ou pas qualifiés avaient rejeté le traité européen. Les élus impliqués, comme moi, dans la lutte contre les exclusions et les discriminations, l’égalité des chances et

Les élus doivent être inclus dans la dynamique des programmes européens et pas seulement être sollicités pour des co-financements sociale, les programmes européens doivent mieux prendre en compte tous les jeunes. Il s’agit de faciliter par une mobilité plus inclusive l’accès aux programmes européens des jeunes nondiplômés et diplômés, valides ou en situation de handicap. La mission locale Jeunes Ariège est positionnée par la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations comme la plate-forme départementale pour la mobilité des 16-30 ans, quel que soit leur statut, en devenant chef de file du service volontaire européen. En Ariège-Pyrénées, il est plus facile d’envisager une mobilité obligatoire car les jeunes ne peuvent pas trouver un travail au pied de chez eux. La conception d’une mobilité ouverte et inclusive met en œuvre une stratégie par paliers pour permettre une prise d’autonomie et une exploration progressive des potentialités. La mission locale travaille d’abord la mobilité avec l’appui d’autres structures de Midi-Pyrénées pour mettre en œuvre des échanges de jeunes, puis, en s’appuyant sur le jumelage au sein

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l’insertion de la jeunesse, considéraient d’un œil parfois indifférent les programmes européens. Leur image était plutôt brouillée par celle du Fonds social européen. Dans l’ensemble de l’offre de programmes européens disponible, les professionnels de l’insertion avaient du mal à se retrouver et à faire entrer dans leur offre de service des projets en phase avec les besoins des publics en insertion. Le groupe Europe international s’est mis à l’écoute des professionnels et des élus avec deux ateliers organisés, d’abord à Paris, dans le cadre des journées professionnelles du réseau des missions locales, puis à Lyon, dans le cadre d’un colloque européen rassemblant 76 élus et techniciens de 8 pays, investis dans le travail d’insertion des jeunes les plus éloignés de l’emploi, de l’autonomie et de l’exercice de leur citoyenneté. Ce séminaire de contact est né d’une idée simple mais incontestable : les élus doivent être inclus dans la dynamique des programmes européens et pas seulement être sollicités pour des co-financements ; en tant que décideurs, ils possèdent tous

les leviers pour être moteurs de la construction européenne. Dans ce cadre, j’ai rencontré des homologues portugais, ce qui a abouti à une action sur l’insertion des jeunes en milieu rural, démarche qui a impliqué 3 pays européens et 2 pays d’Amérique latine. En 2008, le groupe Europe international a également initié et animé un atelier dans le cadre des Entretiens professionnels de Strasbourg ayant pour objectif de mettre en valeur différentes stratégies de collectivités territoriales qui ont élargi le périmètre de leur intervention à l’Europe et à l’international au bénéfice « des jeunes avec moins d’opportunités ». Voir la mission locale de son territoire comme un promoteur de partenariats européens, voire internationaux, ou encore comme un partenaire d’une politique décentralisée dans une relation durable au bénéfice de la construction de projets plus inclusifs, avec une mixité de public, tel est le message que je relaie pour la mobilité des jeunes en tant que président du groupe Europe International. » (1) Assemblée des Départements de France

André Montané

Président de la Mission locale départementale de l’Ariège, Conseiller général de l’Ariège, représentant de l’Assemblée des départements de France au CNML

471

Un réseau français de 471 structures

11 000

Avec plus de 11 000 professionnels

1,2

Accompagnant 1,2 million de jeunes

Depuis près de 30 ans, les missions locales ont développé, sur l’ensemble du territoire, un mode d’intervention global au service des jeunes, de 16 à 25 ans, consistant à traiter les difficultés d’insertion (emploi, formation, orientation, mobilité, logement, santé, accès à la culture et aux loisirs…) en mettant en œuvre un accompagnement personnalisé. Présidées par des élus locaux, financées par l’État et les collectivités territoriales, les missions locales fédèrent les élus et les services publics locaux, le Pôle emploi, les services de l’État, les partenaires économiques et sociaux et le monde associatif, et sont à cet égard un outil d’innovation. Le Conseil national des missions locales, instance de dialogue entre les élus locaux et l’État, constitue un lieu d’échanges et de mutualisation des bonnes pratiques développées au sein du réseau ainsi que dans les organismes équivalents des pays de l’Union européenne. Il s’appuie sur des groupes permanents, tel que le groupe Europe international qui promeut et valorise la culture européenne au bénéfice des jeunes peu ou pas qualifiés, organise la capitalisation des expériences réussies et mesure les effets de la participation de ces jeunes sur leur parcours d’insertion.

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Savoir entreprendre Mesurer et valoriser l’« innovation » dans les projets européens et les projets Leonardo Transfert d’innovation en particulier ? L’exemple du projet Leonardo iDesigner.

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méliorer la qualité et l'efficacité des systèmes d'éducation et de formation et mettre en valeur la créativité et l'innovation, en particulier l'entreprenariat, et ce, à tous les niveaux d'enseignement, figurent parmi les objectifs du programme Education et Formation Tout au Long de la Vie (EFTLV). La stratégie de l’Union européenne met l’accent sur la croissance et l’emploi et reconnaît que la connaissance et l’innovation qui en découlent constituent les atouts les plus précieux de l’Europe, particulièrement dans un contexte d’intensification de la concurrence mondiale. Les projets d’innovation financés par le programme EFTLV sont, à ce titre, des pépinières essentielles. On détermine le caractère innovant d’un projet européen dans la capacité que démontre le travail en équipe à trouver des solutions nouvelles ou de nouveaux savoir-faire pour répondre à des problèmes très concrets qui se posent dans les systèmes d’éducation et de formation. Cette dimension innovante doit donc principalement être mise en corrélation avec les environnements nationaux spécifiques dans lesquels le projet est mené. Certains porteurs de projets pensent à tort que la dimension innovante réside dans la seule utilisation des nouvelles techniques d’information et de communication (TIC). L’innovation doit en réalité se situer dans les contenus développés, bien plus que dans les moyens utilisés pour les diffuser ou les exploiter. Il s’agit ensuite de présenter des indicateurs qualitatifs et quantitatifs durables sur l’impact des résultats du projet. Car c’est en analysant l’impact des

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projets que leur caractère innovant prend tout son sens. Le projet Leonardo iDesigner génère de « l’intelligence » industrielle et des formations inédites à essaimage international Le projet de transfert d’innovation Leonardo da Vinci iDesigner (Certified Integrated Design Engineer), sélectionné en 2008, aborde la qualification et la certification professionnelle du nouveau métier d’ingénieur en conception intégrée. Les ingénieurs concepteurs ont besoin de plus en plus de compétences afin de maîtriser la complexité des produits. Ils doivent en effet prendre en compte les multiples contraintes qu’implique l’intervention de l’ensemble des acteurs durant la vie complète du produit. Cette évolution s’observe dans l’ensemble des secteurs industriels, que ce soit l’automobile, les produits blancs1 ou les meubles. La plupart des qualifications exigées ne seront acquises que pendant la carrière professionnelle des concepteurs. Les recruteurs industriels demandent donc des moyens d’évaluer ces qualifications selon un système de certification adapté, ainsi que des modules de formation qui permettent à leurs employés d’acquérir ces qualifications d’une façon très efficace. La qualification et la certification de ces compétences doivent être disponibles et reconnues au niveau international, de façon modulaire, afin de répondre aux demandes d’équipes de plus en plus gérées en réseaux internationaux. De ce point de vue, iDesigner définira un ensemble de compétences et de critères de certification en s’appuyant sur le système de l’ECQA (European Certification and Qualification Association). Il fera participer des industriels à un niveau internatio-

nal, et il mettra en application les résultats dans des établissements associés. La formation d’iDesigner est aujourd’hui installée de manière pérenne dans tous les établissements du consortium. Elle est maintenant convoitée par la Thaïlande. Le Dr Andreas Riel, collaborateur expert au sein du Laboratoire G-SCOP de Grenoble INP qui porte le projet, souligne en effet que « dans le domaine de la conception et de la production de produits et services, il est maintenant indispensable d’impliquer des pays d’Asie. Avec le réseau thaïlandais THAIS, nous avons un levier important pour implanter la formation et certification d’iDesigner dans les organismes thaïlandais les plus influents, et ce, d’une manière pérenne et valorisante pour la France et l’Europe. Globalement, nous sommes très contents du fort potentiel que ce projet nous a déjà ouvert et est en passe de nous ouvrir. » Cet exemple illustre plusieurs critères favorables à un projet innovant : le partenariat est doté d’un réseau fort et international travaillant sur une ou des thématiques bien spécifiques ; la visibilité du projet et des travaux menés par le consortium est assurée dans des colloques et congrès internationaux pour faciliter cette visibilité, le choix du consortium s’est notamment porté sur la création d’un clip video diffusé très régulièrement dans le réseau. (1) Appareils électroménagers de grande taille Informations iDesigner sur le site d’ EMIRACLE (European Manufacturing and Innovation Research Association) http://www.emiracle.eu

Estelle DUPRAT

Département Développement et Dissémination Agence Europe-EducationFormation-France

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audacieuse compétence

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Et si la mobilité était la meilleure

Pédagogie de l'entreprendre

internationale donne plus d’autonomie à l’individu et en fait le principal acteur de son apprentissage. Elle contribue donc à le responsabiliser. D’autre part, la mobilité internationale offre des terrains d’expériences inédits. Beaucoup de choses sont nouvelles, les comportements sont parfois éloignés des comportements habituels, les façons de penser et d’agir également. Suivre des cours dans des lycées et universités étrangers, vivre des expériences professionnelles ou des stages dans des entreprises exposent les individus à des changements et à des apprentissages basés sur ces expériences. Un corollaire de l’apprentissage expérientiel est que souvent il apparaît difficile de s’en sortir par soi-même. Les individus ont besoin des autres, de l’équipe, de la classe, des collègues et des pairs. Ils apprennent par les autres et avec les autres, privilégiant donc un apprentissage coopératif. Enfin, nul ne contestera le caractère marquant d’une expérience vécue dans un pays étranger. Les individus sont souvent interpellés par ce qu’ils découvrent, par les différences, par l’intensité des expériences et des changements qu’ils vivent. Ils apprennent donc en interrogeant ces expériences et en questionnant régulièrement leurs savoirs, leurs savoir-faire, leurs attitudes et leurs comportements habituels. En les reconsidérant, ils modifient leur représentation et leur vision de l’apprentissage et développent une capacité d’apprendre à apprendre dans des situations de changement.

Innover, développer, grandir… Apprendre, entreprendre, se surprendre… expressions cueillies en pages d’accueil de sites dédiés aujourd’hui à l’entreprenariat et qui montrent que l’homme est l’acteur clé de son apprentissage, créateur d’innovation et de valeur… C’est le cas lorsqu’il se trouve en mobilité d’apprentissage en Europe où il doit inventer ses propres modes d’adaptation et intégrer de nouveaux comportements. Alain Fayolle, l’un des experts français de la pédagogie de l’entreprendre nous guide dans un processus complexe.

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Professeur et directeur de centre de recherche EM Lyon Business School

éducation et la formation tout au long de la vie supposent que les individus, élèves, étudiants et adultes, aient intériorisé le fait qu’il est possible d’apprendre dans une pluralité de lieux, de contextes et à n’importe quel moment de la vie. C’est ainsi que l’on peut apprendre dans des établissements d’enseignement, dans des activités non scolaires, dans des entreprises, à travers ses expériences personnelles et/ou professionnelles, dans son pays ou à l’étranger. Les apprentissages qui se développent dans le cadre de la mobilité internationale nous semblent particulièrement propices à l’acquisition ou au renforcement de l’une des compétences clés définies par l’Union européenne pour l’éducation et la formation tout au long de la vie, l’esprit d’initiative et d’entreprise. Cette compétence « consiste en la capacité de

passer des idées aux actes. Elle suppose créativité, innovation et prise de risques, ainsi que la capacité de programmer et de gérer des projets en vue de la réalisation d’objectifs ». Ainsi défini, l’esprit d’initiative et d’entreprise est proche d’une autre notion que nous avons privilégiée dans cet article, l’esprit d’entreprendre. Comment le définir ? Comment fait-il écho aux situations apprenantes offertes par la mobilité internationale ? L’esprit d’entreprendre est une compétence transversale qui s’exprime dans une façon de penser et d’agir, dans un état d’esprit associé à la prise d’initiative, à la prise de risque et à l’action1. Ces paroles d’une chanson de Jacques Brel illustrent parfaitement ce qu’est l’esprit d’entreprendre : « Je préfère partir en ayant raté les choses qu’en n’ayant pas essayé les choses que j’avais envie de faire ». Cette compétence transversale est essentielle aujourd’hui, car pour réussir sa vie, il convient, de plus en plus, de prendre des initiatives, d’être créatif, persévérant et capable de trouver rapidement les solutions les plus appropriées aux difficultés et problèmes qui apparaissent. La question qui se pose alors est de savoir

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L’

Alain FAYOLLE

comment on peut développer cette compétence chez des individus. De quelle façon est-il possible d’aider des élèves, des étudiants et des adultes à favoriser des attitudes orientées vers la mise en projet, vers l’atteinte d’objectifs importants pour eux et pour la société, vers l’innovation et la création de valeur ?

Au final, on perçoit bien à quel point la mobilité internationale peut servir la cause de l’initiative, de la créativité, de l’acceptation du changement et de l’incertitude et enfin, de la prise de risque. Mais en l’absence d’études scientifiques sérieuses sur ce lien entre mobilité internationale et esprit d’entreprendre, une interrogation de taille demeure. Est-ce parce qu’il y a une situation nouvelle de mobilité interna-

La mobilité internationale peut servir la cause de l’initiative, de la créativité, de l’acceptation du changement et de l’incertitude, et de la prise de risque Il nous semble possible d’enseigner l’esprit d’entreprendre dans des approches transversales utilisant des pédagogies « entreprenantes ». Ces dernières s’efforcent de faciliter des apprentissages responsabilisants, expérientiels, coopératifs et réflexifs2. Les individus placés dans des situations de mobilité internationale, librement choisies, trouvent, dans ces contextes, des opportunités incomparables de développer ce type d’apprentissage. La mobilité

tionale qu’il y aura, dans une relation de causalité, un développement de l’esprit d’entreprendre ou bien ne faudrait-il pas avancer, comme hypothèse, que ce sont les individus déjà entreprenants qui sont les plus enclins à choisir la mobilité internationale ? (1) Surlemont B. et Kearney P. (2009). Pédagogie et esprit d’entreprendre, Bruxelles : Editions De Boeck Université (2) Surlemont et Kearney (2010)

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développer

L’esprit d’entreprise

tôt possible, pourquoi pas dès l’école primaire ; en créant des partenariats, notamment avec le monde économique, pour donner aux plus jeunes une autre image de l’entreprise.

dans le secondaire Par Brigitte Le Boniec

Tous les acteurs sont concernés. Les pouvoirs publics pour permettre la création d’un environnement général propice et favoriser la diffusion des bonnes pratiques, les établissements de formation pour mobiliser et préparer leurs enseignants, les entreprises pour ouvrir leurs portes et faire venir les jeunes.

UNE PRIORITE NATIONALE ET COMMUNAUTAIRE

L’entrepreneuriat dans l’éducation a fait l’objet d’une mission lancée par la Commission européenne en 2008. Les réflexions portaient uniquement sur l’enseignement secondaire1, des travaux ayant déjà été menés concernant l’enseignement supérieur. Deux experts français ont participé à ces débats, l’un nommé par le Ministère de l’Education Nationale (DGESCO), l’autre par le Ministère en charge de l’Emploi (DGCIS).

La capacité à entreprendre, considérée par l’ensemble des acteurs comme un élément déterminant de l’employabilité des jeunes, favorisant leur mobilité et la réussite de leur parcours professionnel, constitue bien aujourd’hui une priorité nationale et européenne. Les mêmes constats sont faits dans l’ensemble des Etats de l’Union même si les approches peuvent être variables. L’entrepreneuriat n’est pas intégré aux cursus comme une discipline classique, les méthodes d’enseignement de cette « spécialité » sont la plupart du temps très théoriques et inefficaces et les statistiques tendraient à prouver que le goût pour l’entrepreneuriat diminue à mesure que le niveau de formation s’élève. D’ailleurs, le plus souvent, les enseignants ne sont euxmêmes pas formés à l’esprit d’entreprise ou n’ont aucune expérience en entreprise, leur engagement est souvent basé sur le volontariat. Enfin, en règle générale, les partenaires économiques ne sont pas suffisamment associés au processus de formation, sauf quand il s’agit de formations en alternance, fondées sur une relation forte entre l’école et l’entreprise. Pourtant des initiatives encourageantes existent visant à

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(1) Entrepreneurship in vocational education and training (Rapport de la Commission européenne, novembre 2009) http://ec.europa.eu/enterprise/policies/sme/promoting-entrepreneurship/

Brigitte LE BONIEC

Directrice Formation et Compétences à l’Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d’Industrie Expert au titre du Ministère chargé de l’Emploi

favoriser la mise en pratique chez les jeunes. À cet égard, la démarche initiée au niveau européen par l’organisation Entreprendre pour Apprendre connaît un succès grandissant en permettant à des élèves de collèges, lycées ou CFA de créer et gérer une mini-entreprise virtuelle. De même en France, le Parcours de Découverte des Métiers mis en place durant les années de collège et de lycée, les activités de projets prévues dans les formations dispensées en lycée professionnel, les actions en alternance ou d’appui à l’entrepreneuriat organisées dans les Greta, les formations spécialisées offertes par le réseau des Chambres de Commerce et d’Industrie… sont autant d’exemples qui contribuent à développer l’esprit d’entreprise chez les jeunes. Cependant, des progrès restent à faire et des pistes d’amélioration sont identifiées pour rassembler les conditions d’un véritable « parcours entrepreneurial » tout au long de la scolarité, en travaillant à trois niveaux : sur la valorisation de l’enseignement de l’esprit d’entreprise, en l’inscrivant dans les programmes scolaires et en favorisant le travail des élèves sur un mode projet ; sur l’anticipation et la progression, en agissant à tous les niveaux de formation et le plus

Entreprendre pour apprendre Fédération nationale d’associations adhérente au réseau européen Junior achievement-Young enterprise pour initier les scolaires, de la classe de 4e à l’après baccalauréat, à la vie économique et à l’esprit d’entreprendre. Le concept repose sur la création de mini entreprises par les élèves euxmêmes. Parcours de découverte des métiers et des formations

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L’objectif n’est évidemment pas de faire de chaque élève un futur créateur ou repreneur d’entreprise mais de lui donner les capacités d’initiative et de créativité pour entreprendre et lui permettre, le cas échéant, de passer à l’acte le moment venu.

(Circulaire du BOEN N°29 du 17 juillet 2008) Préparation à l’orientation tout au long de la scolarité, de la classe de 5e à la classe terminale, pour permettre aux élèves de construire leur parcours de manière éclairée. Trois dimensions sont privilégiées : la découverte des métiers, des formations, l’auto-évaluation et la connaissance de soi.

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Quelle

Issue professionnelle

pour les étudiants diplômés ?

8%

des jeunes sortis de l'enseignement supérieur ont un diplôme de niveau bac+4

19%

ont un diplôme de niveau Master (bac+5)

1/3

d’entre eux est issu d’une école de commerce ou d’ingénieurs où l’insertion professionnelle reste meilleure

1/5

des étudiants issus de l’enseignement supérieur connaissent des difficultés importantes d’insertion professionnelle

20%

de non-diplômés sont ceux qui ont le plus de mal à s’insérer

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Par Patricia Pol et Basile Sircoglou

La conférence de Bologne de 1999 a engagé 47 pays européens sur la voie de réformes profondes pour atteindre un enseignement supérieur attractif et de qualité. Organisation des études en trois cycles LMD (licence-master-doctorat), mise en place d’outils de reconnaissance académique et professionnelle (ECTS, supplément au diplôme, cadre de certification), système d’assurance qualité ont été développés afin d’harmoniser les diplômes en Europe mais aussi d’améliorer ce qu’il est convenu d’appeler dans le jargon européen « l’employabilité » des diplômés.

employabilité en question Bien qu’il y ait plusieurs définitions de cette notion anglosaxonne d’« employability », (les autorités françaises préférant parler d’insertion professionnelle), nous pourrions retenir celle-ci : l'employabilité est la capacité à acquérir ou développer des compétences de nature à maintenir ou trouver rapidement un emploi, à capitaliser et transférer ses expériences, à évoluer et enrichir son savoir. Pour l'entreprise, si elle ne peut plus garantir aujourd’hui l'emploi de ses salariés, elle peut en revanche contribuer à maintenir et développer leur employabilité, c'est-à-dire leur attractivité sur le marché du travail. En mettant à leur disposition des outils pour se positionner (entretien d'appréciation, bilan de compétences) et s'adapter au marché du travail (mobilité, formation, Validation des Acquis de l'Expérience (VAE)). L'employabilité est donc un levier de performance et de reconnaissance qui prévient les ruptures coûteuses, prend en compte les aspirations et fidélise le personnel. Il s'agit de considérer le salarié comme un client qu'il faut conquérir, fidéliser, satisfaire… une ressource humaine… Pour le salarié, Il s'agit de prendre sa vie professionnelle en

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main, de développer son autonomie pour se positionner en partenaire de l'entreprise à qui il apporte ses compétences, ses connaissances, son expérience. Le rôle de l’enseignement supérieur dans ce contexte doit être, notamment à travers la formation tout au long de la vie, de mettre l’apprenant dans les meilleures conditions d’employabilité possibles. Qualifications et insertion : les filières professionnelles s’en sortent mieux En France, selon les chiffres officiels de la direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (DGESIP), la proportion de jeunes qui, au sein d’une génération, effectuent des études supérieures se maintient autour de 50 % depuis plusieurs années, suivant en cela la stagnation de la proportion de bacheliers. Avec le LMD, obtenir un diplôme de niveau Licence (bac+3, soit 180 crédits ECTS) est présenté aujourd’hui comme un premier seuil ; cependant, plus de la moitié des jeunes qui effectuent des études supérieures entrent sur le marché du travail sans l’avoir atteint. La professionnalisation de l’enseignement supérieur engagée depuis plusieurs années se concrétise particulièrement au niveau Master mais aussi au niveau Licence avec le développement des licences

professionnelles. Ainsi, 30 % des jeunes qui entrent dans la vie active avec un diplôme de niveau L (hors jeunes issus d’un IUFM) ont une licence professionnelle. Le nombre d’étudiants qui arrêtent leurs études simplement titulaires d’un L2 étant lui, marginal, depuis plusieurs années déjà. Toutes les enquêtes le montrent : posséder un diplôme de l’enseignement supérieur demeure un atout certain pour entrer sur le marché du travail. Pour autant, et ces données sont largement connues du grand public, tous ne sont pas logés à la même enseigne. À niveau de diplôme équivalent, les diplômés issus de filières professionnelles entrent dans la vie active dans de meilleures conditions que ceux des filières générales et les jeunes issus de spécialités industrielles ou scientifiques s’insèrent plus aisément que ceux issus de spécialités tertiaires ou de sciences humaines. De la fiabilité des classements ? Des indicateurs insuffisants ? Les sociétés contemporaines sont marquées par le souci d’évaluer et de comparer institutions, politiques et activités publiques. Aujourd’hui, plus rien n’échappe aux classements ! Dans le domaine de l’éducation, longtemps resté à l’écart, la généralisation de ce phénomène suscite des prises de position tranchées, tant est grande l’importance des enjeux. La récente loi sur les universités (LRU) réaffirme la mission d’insertion des établissements d’enseignement supérieur et pose donc la question de l’évaluation des universités pour mesurer la performance de chacune au regard de cet indicateur. Cet enjeu majeur s’accompagne même d’une volonté affichée de prendre en compte ce critère de performance dans l’allocation des moyens aux établissements. L’enquête récente de la DGESIP1 consacrée à l’insertion professionnelle des diplômés de master sortis en 2007 a jeté un certain émoi dans la communauté universitaire car elle a abouti à un classement national très contestable, largement publié dans la presse nationale.

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En fait, cette enquête, qui a le mérite d’exister, offre peu d’informations réellement exploitables avec des indicateurs insuffisants en nombres et faiblement discriminants. Chaque université peut légitimement se demander, si ses résultats s’expliquent par la qualité des dispositifs d’aide à l’insertion qu’elle a mis en place, par la dynamique économique de son territoire, ou par le taux de réponses obtenues en retour de ses enquêtes. Le grand public ou le futur étudiant peut être totalement leurré à la lecture de ces pseudos classements. La seule information fiable, d’importance, est que trente mois après l’obtention de leur master, les étudiants des universités françaises sont massivement insérés dans la vie active, avec un taux de chômage nettement inférieur à 10 % en moyenne, ce qui représente une information et un signal très positifs. Tous les acteurs qui construisent ensemble l’espace européen de l’enseignement supérieur sont convaincus que l’université doit rester avant tout un lieu de production de connaissances et de diffusion d’un savoir propre à susciter un esprit critique. Mais ils émettent l’hypothèse que ce savoir est indispensable pour que les diplômés valorisent des compétences adaptées à un marché du travail en pleine évolution et contribuent ainsi à développer une société de la connaissance innovante et plus humaine. (1) Enquête DGESIP publiée le 20 octobre 2010 http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/pid24447/tauxd-insertion-professionnelle-des-etudiants.html Processus de Bologne : http://www. bologna2009benelux.org

Patricia Pol

Coordinatrice des experts de Bologne Vice-Présidente chargée du développement International. Université Paris-Est

Basile Sircoglou

Expert de Bologne Vice-Président en charge de l’insertion professionnelle et de la Formation Tout au Long de la Vie. Université Paul CézanneAix Marseille 3

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L’ESSENTIEL

L’ESSENTIEL

Réseaux sociaux De l’usage des

dans un projet de mobilité européenne ?

Éclairage d'un expert en BtoB

C

omment ça marche ? Partir à l’étranger en stage, en année d’échange universitaire ou même pour travailler quelques années dans une capitale européenne ne s’improvise pas. Et si l’on veut se donner toutes les chances de réussir son projet, mieux vaut le préparer soigneusement en récoltant le maximum d’informations et en prenant le plus de contacts possibles en amont. En pratique, ces recherches passent évidemment par Internet. Quelques requêtes bien ciblées dans Google conduisent sans difficultés vers les principales ressources disponibles sur les pays et les programmes pertinents. Mais passés ces premiers niveaux d’information, il faudra contacter les bonnes personnes pour construire et réaliser concrètement un plan d’action. C’est ici que les réseaux sociaux sur Internet sont des alliés indispensables. Pourquoi et comment ? Les réseaux sociaux existaient bien sûr avant Internet car ils ont toujours formé un des aspects structurant de la vie en société. Ils continuent d’ailleurs d’exister largement en dehors d’Internet. Mais Internet a amplifié de façon colossale leur efficacité et leur portée. Il y a 15 ans, quand on cherchait à contacter une personne expatriée en Italie pour en savoir plus sur la vie dans ce pays, on faisait le tour des proches, amis, camarades de classe ou des personnes côtoyées au quotidien. Avec un peu de

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chance, il y avait toujours l’oncle d’une amie d’un ami de votre dentiste qui avait passé 3 ans en Italie, il y a 10 ans… Pas forcément l’information qu’on cherchait. Le réseau humain peut marcher et même très bien mais sa portée est structurellement limitée par le nombre de personnes que l’on connaît ou peut identifier. A contrario, l’effet démultiplicateur d’un réseau social sur Internet est tout simplement bluffant : avec 275 connections directes, on peut atteindre 5 948 personnes en niveau 2 et 86 400 personnes en niveau 3 ! Aujourd’hui, identifier la personne qui pourra nous apporter un témoignage direct sur un pays ou une université devient donc d’une facilité déconcertante grâce aux réseaux sociaux sur Internet et cela pour deux raisons. La première est que les réseaux sociaux sur Internet rendent visibles les connections entre les personnes. Ils permettent donc d’identifier des personnes beaucoup plus efficacement et bien audelà du premier niveau de connaissances directes d’un individu. Auparavant, le carnet d’adresses du premier cercle ne lui était pas accessible. Désormais, il peut trouver et contacter des amis d’amis qui seraient restés totalement inconnus de lui sans les réseaux sur Internet. La seconde tient au fait que les sites Internet de réseaux accueillent ce qu’on appelle des communautés virtuelles, souvent appelées groupes ou hubs.

Bien que sur des sites de réseaux, ces espaces en ligne ne soient pas à proprement parler des réseaux, en tout cas pas des réseaux de personnes connectées entre elles. Ce qui rapproche les membres d’une communauté, c’est un intérêt commun pour un même sujet, pas le fait qu’ils se connaissent. Dans le cadre d’une préparation à un projet de mobilité, les espaces communautaires constituent des sources inestimables pour trouver et contacter les bonnes personnes. Par exemple, il existe 274 groupes d’expatriés sur LinkedIn dont 22 pour les francophones. 328 groupes ressortent des résultats pour une recherche « Erasmus » sur LinkedIn, 270 pour International Studies, etc. Les réseaux vont donc permettre de contacter des personnes qui peuvent apporter une aide en donnant de précieuses informations sur un pays, une ville, une école ou une entreprise mais aussi les clés pour faire avancer des démarches : ambassades, associations d’expatriés, écoles et universités, administrations, logements, enfin, des indices sur une opportunité d’emploi avant qu’elle soit rendue publique. Comment passer à l’action ? Construire un réseau solide et efficace constitue une démarche pas à pas qui prend du temps et de l’énergie. Cependant, même débutant, il est possible de tirer tout de suite les bénéfices des espaces communautaires pour trouver les bonnes personnes. Pour commencer, il faut s’inscrire sur un site de réseau professionnel type Viadeo, LinkedIn ou Xing. LinkedIn est le plus gros réseau professionnel à l’international avec une forte dominante sur les pays anglo-saxons, y compris en Europe. Viadeo est français au départ, mais le réseau est en train de grossir rapidement grâce à des acquisitions de

Universités et Conseils régionaux ont compris tout l’intérêt des réseaux sociaux dans leur stratégie de communication pour accompagner la mobilité : Les Carnets de l’université Paris-Descartes http://carnets.parisdescartes.fr/ proposent aux étudiants de gérer leur identité numérique, de publier des articles, de créer des groupes d’échanges de pratiques, de recherche, de recommander des contenus, etc. Le service des relations internationales de l’Université de Savoie a créé sa page institutionnelle sur Facebook pour expérimenter de nouvelles formes de communication entre les étudiants qui partent à l’étranger et ceux qui arrivent. Explo´ra blogs est dédié aux étudiants globe-trotteurs de la région Rhône-Alpes. http://www.explorablogs.rhonealpes.fr/

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champions nationaux dans plusieurs pays européens. Xing est un leader Allemand incontournable dans les pays germanophones. Il est également possible de considérer Facebook en complément d’un réseau professionnel si l’on reste extrêmement strict dans les informations rendues visibles sur son profil. Facebook étant au départ un réseau positionné sur la sphère personnelle et ludique, il est assez difficile d’étanchéifier des usages professionnels et privés sur son profil. Mais avec 500 millions de membres sur tous les continents, ce site peut constituer une bonne source d’information. Bien « se vendre » au bon endroit Une fois son compte initialisé sur le réseau pro de son choix, il faut créer tout de suite son profil en donnant un maximum d’informations sur sa valeur professionnelle : compétences clés, spécialités, expériences, diplômes, réalisations, lien vers un blog personnel ou site web, le cas échéant. La personne qui possède un compte Twitter actif, le connectera à son profil LinkedIn ou Viadeo, les tweets1 viendront alors enrichir le fil d’activité personnel. Puis, il faut construire son réseau à partir de ses relations directes : amis, famille, collègues ou camarades de classe, professeurs, maîtres de stage, anciens N+1… Par la suite, il faut rester vigilant et ne pas accepter n’importe qui dans son réseau direct même si ce dernier est petit au début. En effet, la solidité des relations d’un réseau direct est une condition clé de succès lorsqu’il s’agira de le solliciter. Le plus important : en parallèle à cette démarche purement réseau, il est conseillé dès le début de s’inscrire sur les espaces communautaires en lien avec les objectifs que chacun souhaite atteindre. C’est là que se trouvent le plus d’informations et de personnes susceptibles de vous aider à concrétiser un projet. Bons réseautages et bonne chance ! (1) Messages brefs, pépiements, gazouillis…

Stéphane Demange

Expert services web BtoB

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Plus d’Europe et d’international

Plus d’Europe et d’international

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Les étudiants, les apprentis, les élèves de la formation technique et professionnelle Pour valoriser des filières techniques par l’accès à la mobilité internationale, l’OFQJ propose des stages en milieu professionnel d’une durée de 3 semaines à 6 mois, des jobs d’été sur la période estivale d’une durée maximum de 3 mois, des missions thématiques formatrices, autour d’événements partenaires au Québec. 77 % de ces publics estiment que leur expérience au Québec est déterminante pour leur avenir. Une nécessaire évaluation des acquis de l’expérience de mobilité L’expérience internationale des participants aux programmes de l’OFQJ, tout en relevant des apprentissages professionnels, entre de plain-pied dans le domaine des « apprentissages non-formels tout au long de la vie ». Der-

Derrière le « taux de retour à l’emploi » peut se cacher une réalité humaine qu’il convient de mieux cerner en définissant la compétence-clé « apprendre à apprendre »

Office franco-québecois pour la jeunesse Un dispositif complet de professionnalisation et d’insertion des 18-35 ans

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es objectifs forts Avec plus de 40 ans d’expertise en matière de mobilité internationale, l’Office franco-québécois pour la jeunesse propose un accompagnement complet et individualisé à tous les jeunes de 18 à 35 ans favorisant ainsi leur accès ou leur retour à un emploi durable à l’issue de leur expérience au Québec. Cela ne peut se faire sans une implication dans les réflexions sur les politiques publiques, l’appui sur

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des partenaires dynamiques dans tous les secteurs de la coopération franco-québécoise, les échanges d’expertise et de savoir-faire entre jeunes formateurs. La mobilité internationale, outil de développement social Par des programmes dédiés, l’OFQJ permet d’étudier les innovations québécoises en matière de politique d'entrepreunariat, de décrochage scolaire, de médiation sociale… comme il initie des échanges de bonnes pratiques et le transfert de compétences dans le cadre des politiques publiques en proposant des programmes à destination des organismes publics, associatifs et privés, porteurs ou prospecteurs de projets de coopération. Des délégations de professionnels, de France et du Québec, peuvent aussi se rencontrer pendant une

ou deux semaines autour d’un événement phare dans une grande diversité de secteurs tels que l’engagement citoyen, le raccrochage scolaire, la politique de la ville. L’OFQJ étant agréé organisme de formation, ces rencontres bénéficient la plupart du temps d’une prise en charge dans le cadre de la formation continue. La mobilité, un facteur d’insertion pour les demandeurs d’emploi L’OFQJ accompagne sur des programmes spécifiques les expériences professionnelles à l’international des demandeurs d’emploi et personnes en formation professionnelle continue en soutenant financièrement ces mobilités. Soit sur fonds propres OFQJ ou fonds des Régions partenaires ou encore par le biais d’un partenariat que l’OFQJ a signé avec Pôle emploi pour un maintien de l’Allocation de Retour à l’emploi (ARE) durant le stage au Québec. Ces mobilités concernent des stages de perfectionnement indemnisés, de 3 semaines à 6 mois, des contrats en CDD de 18 mois maximum (Programme Vacances-Travail, Mobilité des Jeunes Travailleurs, Jeunes Professionnels) ou encore des missions professionnelles de formation autour de rencontres thématiques au Québec. Ce tremplin professionnel favorise le retour à l’emploi de 83 % des titulaires d’un diplôme de bac +2 et plus.

rière le « taux de retour à l’emploi » peut en effet se cacher une réalité humaine qu’il convient de mieux cerner en définissant la compétence-clé « apprendre à apprendre »1. L’outil d’évaluation que développe l’OFQJ vise à être autant utile pour la structure elle-même que pour ses participants ; il se conçoit comme un moyen de collecte d’informations statistiques et comme une source d’indicateurs, de repères et d’accompagnement pour les répondants, notamment dans le cadre de projets suivis par des structures d’insertion jeunesse. L’outil se présente sous la forme d’un auto-questionnaire et les « acquis de la mobilité internationale » se répartissent en trois grands champs : l’acquisition ou le renforcement de compétences, l’impact matériel que peut avoir une telle expérience sur le parcours des participants et les motivations et raisons du départ. (1) Voir Soleo n° 24, p. 21, Jean-Pierre Famose, « apprendre à apprendre » : une compétence clé incontournable. Toutes les offres de stages au Québec sont disponibles sur http://www.ofqj.org/

L’OFQJ . 40 ans d’expertise . 140 000 projets de mobilité soutenus . Une « boîte à outils d’ingénierie » . Un réseau de partenaires . Un outil d’évaluation des acquis

Frédéric Lefret

Secrétaire général Office franco-québécois pour la Jeunesse

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Plus d’Europe et d’international

Plus d’Europe et d’international

S. T. : Quels sont les pays de l’Union les plus attractifs pour les candidats hongrois à une mobilité éducative ou de formation ? P. T. : Pour les principales actions, l’Allemagne reste la destination la plus recherchée pour des raisons historiques et géographiques. Il y a 20 ans, au moment du changement du régime politique, l’allemand était la langue la plus enseignée en Hongrie (à part le russe qui était obligatoire). Depuis, l’anglais est devenu la langue prédominante mais l’allemand conserve toujours un rôle important, en particulier parmi les enseignants et les formateurs de la génération précédente, et notamment dans le cadre des nombreuses collaborations bilatérales entre établissements et municipalités allemands

à budapest et à bordeaux

Youth on the move a mis la jeunesse en mouvement

Initiées par la Commission européenne, les rencontres Youth on the move ont donné le coup d’envoi de la nouvelle initiative de l’Union européenne, Jeunesse en mouvement (dans le cadre de la stratégie Europe 2020), souhaitant encourager un plus grand nombre de jeunes à profiter des bourses accordées par l’Union pour étudier ou suivre une formation à l’étranger. Entre Bordeaux et Budapest, les villes européennes élues pour accueillir ces journées, 6 000 jeunes dont 40 % n’avaient jamais connu d’expérience de mobilité, sont venus dialoguer sur les vertus « du partir ».

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es rencontres de Budapest furent pour l’agence française et son directeur adjoint, Sébastien Thierry, l’occasion de dialoguer avec le directeur de l’agence nationale hongroise pour les programmes LLP et Tempus, Peter Tordai.

Sébastien Thierry : Le choix de Budapest pour cet événement « éducation et culture » s’est-il fait en préfiguration de la présidence du Conseil de l’Union que votre pays prendra en janvier 2011 ? Peter Tordai : La présidence du Conseil de l’Union européenne expose en effet davantage les pays qui président et c’est peut-être la raison pour laquelle Budapest a été choisie pour lancer la manifestation Youth on the Move. J’espère néanmoins que nos réussites affichées dans le cadre du LLP1 ont aussi joué un rôle dans ce choix. En tout état de cause, c’était une excellente occasion pour sensibiliser les publics à la mobilité et aux plus-values qu’elle apporte.

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et hongrois. Ces accords favorisent, par ailleurs, l’émergence de nouveaux projets LLP. En ce qui concerne la France, c’est la deuxième destination des étudiants et enseignants Erasmus avec environ 400 étudiants et 100 enseignants partant chaque année. Dans le cas des mobilités Leonardo da Vinci, la France est la troisième destination, après l’Allemagne et l’Italie. Ce sont de bons résultats si l'on considère que le français n’est appris que par 7 % des élèves hongrois. Je voudrais rajouter que cet engouement pour la France ne serait pas possible sans les nombreuses initiatives françaises proposées par les différents ministères, régions et écoles. L’Institut français de Budapest est à cet égard très actif, tout comme le soutien de la France a été pour nous d’une extrême importance lors de notre accession au programme. Il reste de cette période de nombreux partenariats franco-hongrois encore très dynamiques. S. T. : Quels sont les vœux que vous formulez pour la nouvelle génération de programmes ? P. T. : Pour l’avenir du programme LLP après 2014, nous partageons l’idée d’une évolution mais pas celle d’une révolution, l’intégration du LLP dans un seul programme se révélant un grand succès. Des améliorations seraient nécessaires cependant, en particulier sur les axes suivants : une plus grande simplification des charges administratives des bénéficiaires ; l’élargissement du financement par forfaits ; plus de décentralisation (seuls les grands projets sur des thèmes européens prioritaires doivent garder une coordination centralisée). On peut garder la structure actuelle avec les sousprogrammes (Comenius, Leonardo, Erasmus, Grundtvig), mais il faut décloisonner les frontières strictes entre secteurs, ce qui renforcerait l’approche intégrée du LLP. La typologie des actions financées à l’intérieur d’un programme LLP devrait être simplifiée, en intégrant les petites actions actuelles à des actions plus importantes et plus flexibles. Le nouveau programme devrait être lié directement à la stratégie Europe 2020 et aux priorités du processus Education et formation 2020. Enfin, les objectifs ambitieux pour la mobilité (faire de la mobilité la règle et non plus l’exception) pourront être atteints seulement si le LLP II reçoit un budget suffisant sur la période 2014-2020.

Budapest

S. T. : À l’occasion de cet événement, pouvez-vous faire un bilan de la participation de la Hongrie au programme LLP depuis qu’elle y est éligible ? De quelle manière a-til influencé une dynamique de mobilité dans le système éducatif et de formation ? P. T. : La Hongrie a rejoint les programmes Socrates et Leonardo da Vinci en 1997, sept ans avant notre accession à l’UE. Nous avons disposé par conséquent de 10 ans d’expérience avant le lancement du programme LLP. À partir de 1997, tous les établissements d’enseignement supérieur ont participé activement à Erasmus et la demande des écoles et des institutions de formation étant supérieure au budget disponible, nous avons dû choisir une approche qualitative pour financer les meilleurs projets. Les bénéficiaires, les formateurs et les enseignants impliqués dans la préparation, l’organisation ou l’évaluation des projets se disent très satisfaits du programme avec un nombre total de 12 000 participants environ par an (tous types de mobilité LLP). Nous enregistrons un taux de quasiment 100 % de participation aux différentes actions du LLP. Nous aimerions maintenant pouvoir exploiter encore plus de résultats de projets de développement, un défi commun d’ailleurs à la majorité des pays participants. Cette progression régulière montre que des critères de mobilité bien définis font percevoir la mobilité comme un outil d’apprentissage unique pour enrichir efficacement les compétences et les savoirs.

(1) Life Long Learning Program : Programme d’éducation et de formation Tout au Long de la Vie

Peter TORDAI

Directeur de l’agence nationale hongroise Youth on the move, Budapest

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Plus d’Europe et d’international

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L’événement retour sur

youth on the move

Une semaine après Budapest, Youth On the Move arrivait à Bordeaux, les 14, 15 et 16 octobre, pour trois journées de festivités dans l’exceptionnel espace du CAPC, Musée d’art contemporain. Retour sur cette fête en mouvement qui aura marqué l'ampleur des possibilités offertes par les programmes européens en matière d'éducation, de formation et de jeunesse.

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agnifiquement mis en scène par la Commission européenne avec l'aide d'une agence de communication catalane, Youth on the Move a été inaugurée avec les honneurs par la Commissaire, Androulla Vassiliou, ainsi que par Alain Juppé, Maire de Bordeaux, Alain Rousset, Président de la Région Aquitaine, Jean-Louis Nembrini, Recteur de l’Académie de Bordeaux et Antoine Delpero, Ambassadeur Youth on the Move et champion du monde de surf longboard 2009. Un programme extrêmement riche suivait l’inauguration, et c’est dans une « cacophonie organisée » qu’une foule de jeunes, professionnels de l’éducation, de la formation, de l’emploi, de la mobilité, a ouvert 3 jours de festivités. La philosophie de l'événement était claire : pas de conférence formelle. Ces trois jours devaient être à l’image de la mobilité : dynamiques, enrichissants, enthousiasmants et surtout informels. L’ensemble des échanges et débats (220 au total) s’est donc déroulé sur un modèle innovant autour de quatre grands thèmes : Éducation, Emploi, Citoyenneté et Art et Culture. Tantôt assis sur des coussins, tantôt autour d’une table ou encore en arc de cercle, ces différentes configurations ont permis un dialogue chaleureux, instructif,

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passionné et passionnant entre des experts, des témoins, des personnes ayant vécu d’une façon ou d’une autre une expérience de mobilité et des jeunes en désir de partir quelque part, de bouger. La mobilité, il faut la vivre. En illustration, différents événements étaient programmés dans la ville : concert métissé à la Rock School Barbey, avec des groupes européens mélangeant styles et traditions musicales ; rallyes sportifs européens organisés par l’Union nationale du sport scolaire ; nombreuses activités autour de l’apprentissage des langues au sein de l’espace Babel. Au final, ces trois jours ont permis à quelque 2 500 visiteurs de s’informer, mais surtout de partager et d’échanger sur la mobilité, de la rendre vivante, attractive à travers des témoignages de jeunes. Les scolaires fortement présents, le jeudi et le vendredi, et les étudiants ont découvert toutes les formes de mobilité : étudiant Erasmus, stagiaire Leonardo, assistant Comenius ou encore formateur de formateurs du programme Grundtvig. Mais la mobilité s'incarne aussi dans le jeune qui part avec son sac à dos pour les vacances, ou celui qui parcourt le monde pour des compétitions sportives. La Commissaire Vassiliou l’a rappelé, cette mobilité « enrichit l’individu et fait grandir son sentiment d’appartenance à l’Europe—à cet « état d’esprit » dont parlait Jean Monnet ». Nicolas JEAN

Pôle Enseignement supérieur Agence Europe-Education-Formation-France

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Lola, Hélène et Elena étaient parmi les centaines d’étudiants Youth on the move venus chercher ou retrouver le souffle et l’énergie de la mobilité pendant trois jours de dialogues et de rencontres culturelles à Bordeaux. Elles témoignent avec leurs mots à elles. Hélène Schwalm

témoignages youth on the move

Le monde

Leur appartient

revient de Londres et repart en Leonardo…

© Stéphanie Tardy and European Union, 2010

« Mon premier master en poche, en recherche « littérature générale et comparée », je n’avais pas encore de véritable projet professionnel. La plupart des étudiants de la discipline souhaitent entrer dans l’éducation nationale et ce sont habituellement les filières de langues qui ont l’opportunité de partir à l’étranger. Dans mon cas, je pensais et je pense toujours que tout étudiant doit avoir, au moins une fois, l’opportunité de construire son expérience à l’étranger : j’ai donc décidé d’aller vivre à Londres, pour une durée indéterminée, pour y affiner mes objectifs professionnels et enrichir mes compétences par une réelle maîtrise de la langue anglaise.

Elena Rodriguez Gavilam

vient de Séville pour un stage Leonardo à Bordeaux

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« Je voulais découvrir un autre type de contexte professionnel, une autre culture, une autre langue et je voulais aussi grandir. J’ai découvert le programme Leonardo grâce à l’université Pablo de Olavide à Séville où j’ai étudié pendant cinq ans les sciences du sport et par l’organisme intermédiaire, Cap Ulysse1. Voilà comment je suis arrivée à Bordeaux. Comme il est très difficile de trouver un emploi aujour­ d’hui, un stage en Europe est l’opportunité de continuer à apprendre. Partager des expériences avec d’autres personnes permet de relativiser les problèmes ; les peurs et la timidité disparaissent. L’autre devient votre famille, l’autre langue devient la vôtre, les distances s’effacent.» (1) Organisme de formation en charge de projets communautaires pour la promotion de la mobilité européenne. http://www.capulysse.fr/

Hors d’un cursus universitaire, l’entreprise paraissait difficile. Avec quelques économies et en compagnie de deux amies, j’ai trouvé rapidement un travail à plein temps dans la restauration et un logement. J’ai pu aménager mon temps de travail pour suivre une formation d’anglais langue étrangère qui m’a permis d’obtenir un certificat ESOL1. Au-delà d’une réelle assurance en anglais et de multiples rencontres, j’ai appris énormément sur moi et sur mes capacités, et surtout, j’ai su que j’étais apte à m’intégrer au monde du travail. Le grand défi à relever à l’étranger est de savoir s’adapter, s’ouvrir. Aujourd’hui encore, quand je passe un entretien d’embauche, je me surprends à savoir exactement ce que je sais faire et ce que je peux faire. Se connaître et connaître ses limites est à mon avis indispensable dans une société de plus en plus exigeante. Finalement, cette première aventure fut plus une aventure personnelle que professionnelle. Après un master en ingénierie de projets culturels, repartir m’est apparu davantage comme un moyen d’achever ma professionnalisation. Un projet précis appelle une expérience cadrée et l’encadrement par un programme européen me paraissait la bonne solution mais je ne savais pas vraiment vers quel organisme me tourner. C’est pourquoi je me suis rendue aux journées Youth on the move où mes contacts pris avec une agence de formation m’orientent aujourd’hui vers le programme Leonardo da Vinci. Le processus est en marche. » (1) English for Speakers of Other Languages (Anglais pour les locuteurs d’autres langues)

Youth on the move, CAPC, Musée d'art contemporain, Bordeaux

« Mes motivations pour partir sont nombreuses. Ce type d’expérience ne peut qu’apporter un plus, professionnel et personnel, dans un cursus universitaire. Je pars étudier un an au Québec pour acquérir des connaissances, des façons de faire et de penser différentes des miennes. D’un point de vue personnel, cela me permettra d’améliorer mes capacités d'adaptation et de découvrir une autre culture. Pour m’aider dans cette démarche, je peux compter sur de nombreuses ressources : personnels responsables des relations internationales de mon université, personnels du CROUS et du Conseil Régional d’Aquitaine (pour les questions relatives aux aides financières), multiples conférences et forums organisés tout au long de l’année (Youth on the move, journées spéciales « étudier au Québec » etc.). J’ai certaines appréhensions, surtout dans le domaine administratif, mais je sais que je peux compter sur des aides, ici en France, et sur les responsables des échanges universitaires là-bas. Bien sûr, je souhaite valider cette année à l’étranger, mais j’espère particulièrement en sortir grandie, avec une certaine maturité, des connaissances et des compétences au niveau professionnel et pour ma vie tout court. » Lola Briceno

espère partir au Québec…

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brèves

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Alger. 1e conférence Algéro-française universitaire et de recherche En présence de l’Agence, ces journées organisées par le Ministère algérien de l’Enseignement supérieur et de la recherche et l’ambassade de France en Algérie ont regroupé un grand nombre d’institutions françaises et algériennes pour brosser un état des lieux de la coopération universitaire entre les deux pays et encourager de futurs projets. Lors de cette conférence, Quitterie Gadret et Hélène Pinaud, de l'Agence, ont présenté les programmes européens Tempus et Erasmus Mundus et ont montré l’articulation possible entre programmes bilatéraux et multilatéraux.

Les 15 ans du programme Leonardo da Vinci La Commission européenne a célébré, le 9 novembre, les 15 ans du programme européen, en présence de la Commissaire Androulla Vassiliou et de 350 invités. Dans son intervention, le député européen Damien Abad, président de l’intergroupe « Jeunesse » au Parlement européen, a souligné la nécessité de densifier les actions de mobilité internationale en faveur des jeunes, en renforçant leur visibilité au moyen de guichets uniques et en structurant pour le programme Leonardo un réseau d’intermédiaires.

Mobilité de stages Leonardo pour de jeunes aquitains Le Conseil Régional d’Aquitaine a reçu, le 15 novembre, les jeunes diplômés Bac PRO et BTS aquitains ayant effectué un stage professionnalisant à l’étranger de 6 mois par l’intermédiaire de l’Association ADAST (Association de Développement Aquitain des Stages Transnationaux). Ces stages sont rendus possibles grâce au financement conjoint du Conseil Régional d’Aquitaine et des fonds européens du programme Leonardo da Vinci, via l’Agence présente lors de la manifestation. L'Europass mobilité leur a été remis, sanctionnant ainsi une expérience à l’étranger très appréciée des employeurs en recherche de personnel inventif et autonome.

Vue d'Alger

L’European University Association (EUA) lance « Maunimo », projet de cartographie de la mobilité étudiante et enseignante en Europe L’Europe manque de statistiques comparatives en matière de mobilité pour chaque établissement d’enseignement supérieur. Qui est en mouvement ? Vers quelle destination ? Et dans quel but ? Il est prévu que le projet lancé par l’EUA, lundi 29 novembre 2010, se déroule en trois phases sur deux ans, en coopération tout d’abord avec un consortium de quatre universités européennes. Elles mettront au point un outil de cartographie de la mobilité permettant de collecter un maximum de données d’ordre qualitatif sur les stratégies propres aux établissements. Puis, l’outil sera testé à plus grande échelle auprès d’une trentaine d’établissements européens. Enfin, de mai à septembre 2012, les résultats du projet rentreront en phase de très large dissémination. http://www.eua.be/eua-projects.aspx

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Wise : Forum mondial de l’éducation à Doha (Qatar) « Éducation mondiale : travailler ensemble pour réussir durablement » Antoine Godbert, directeur de l’Agence, a participé au Forum mondial qui s’est ouvert à Doha (Qatar), le 7 décembre. La World Innovation Summit For Education (Wise) se présente comme une initiative internationale majeure qui propose une approche avant-gardiste de l’éducation du 21e siècle. Orientée vers l’action, Wise doit favoriser l’émergence de pratiques novatrices et de programmes pionniers pour démontrer que l’éducation peut donner à l’humanité une raison de croire en l’avenir. Avec cette ambition, le forum s’est penché sur l’élaboration de stratégies tournées vers la conception de nouvelles pratiques éducatives, de nouvelles approches pédagogiques, de partenariats engageant différentes parties prenantes (secteurs publics et privés/ étudiants et enseignants, etc.) et de coopération internationale renforcée.

Des enjeux forts ont été rappelés : accès à l’éducation pour tous, internationalisation des contenus et des modes de diffusion des connaissances en respectant les spécificités et les cultures de chacun, tout en multipliant les passerelles. Initiée par la Qatar Foundation, organisation indépendante, privée, à but non lucratif, Wise a réuni mille intervenants influents de 120 pays, dans le domaine de l’éducation, de leaders d’opinion, de décideurs issus de disciplines variées. Parmi les éminents partenaires de Wise était présente l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF). www.wise-qatar.org www.qf-org.qa

Colloque européen de l’AEDE France La branche française de l’association européenne de l’éducation (AEDE) a réuni une soixantaine de responsables éducatifs européens à Paris, les 20 et 21 novembre. Le colloque a permis des confrontations fructueuses sur les questions de l’éducation à la culture de la citoyenneté européenne et de la formation des enseignants. Des porteurs de projets ont rencontré des responsables de la Représentation en France de la Commission européenne, du Conseil de l’Europe, de la DREIC1 et de l’Agence. Pays présents : Allemagne, Belgique, Espagne, Hongrie et Italie. (1) Direction des relations européennes et internationales et de la coopération Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative www.aede-france.org

Groupe de travail national Projets EFTLV-ECVET L’Agence a réuni, le 14 décembre à Paris, un groupe de travail national composé essentiellement de porteurs de projet expérimentant le système ECVET, priorité stratégique dans le domaine de l’enseignement et de la formation professionnels. L’objectif pour l’Agence est de développer ses activités d’information et de promotion autour de ces projets et de favoriser la diffusion et la visibilité des résultats des expérimentations conduites dans le cadre des projets EFTLV (Education et Formation Tout au Long de la Vie).

Au centre, Antoine Godbert, directeur de l'Agence, Sonia Dubourg-Lavroff, DREIC, présidente du groupe de travail sur la simplification du nouveau programme d'éducation de l'UE, Jean-Baptiste de Froment, conseiller Éducation du Président de la République. Doha. Sommet WISE. 8 décembre 2010.

Soleo Directeur de la publication Antoine Godbert Rédactrice en chef Dominique Ardiller Création, maquette, iconographie Géraldine Brassart Presse Lydie Lagouarde

Ecrivez à Soleo ! soleo@2e2f.fr

www.2e2f.fr Ont collaboré à ce numéro Carolyn Medel-Añonuevo Lola Briceno Christelle Castelain Patrice Delègue Stéphane Demange Estelle Duprat Alain Fayolle Marie-Thérèse Geffroy Nicolas Jean Brigitte Le Boniec Frédéric Lefret André Montané

Marie-Geneviève Picart Patricia Pol Elena Rodriguez-Gavilam Hélène Schwalm Basile Sircoglou Sébastien Thierry Peter Tordai Traduction Kristen Barron Crédits photo Ann Mei Sophie Pawlak pour l’Agence

Shutterstock Images Stéphanie Tardy and European Union Diffusion gratuite. Édité avec le soutien financier de la Commission européenne. Le contenu de cette publication et l’usage qui pourrait en être fait n’engagent pas la responsabilité de la Commission européenne.

Impression Laplante 33700 Mérignac ISSN 1634 - 443X Régie publicitaire France Édition Multimedia 66334 Cabestany Magazine imprimé en France à 30 000 exemplaires.

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RCS Strasbourg B 588 505 354 – 06/10

ma banqUe est différente, ceUx qUi la gèrent sont comme moi. Le Crédit Mutuel Enseignant est une banque coopérative. Ce que ça change ? C’est une banque qui appartient à ses clients-sociétaires, tous issus de l’Education nationale, de la Recherche, de la Culture, et de la Jeunesse et des Sports : ceux-ci peuvent participer au fonctionnement de leur CME en votant aux Assemblées générales. Ils élisent leurs représentants au Conseil d’administration suivant le principe : “une personne, une voix”. C’est donc à ses clients que le Crédit Mutuel Enseignant rend des comptes, et non à des actionnaires.

Une banqUe créée par ses collègUes, ça change toUt.


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