SOLEO SCOPE
Fiche thématique Mars 2011
Fiche n°1 LA MOBILITÉ EUROPÉENNE DES PROFESSIONNELS
L’
de l'éducation et de la formation agence innove et lance sa toute nouvelle collection « SOLEOscope », une série de fiches d’analyse sur des thèmes traversant les différents dispositifs communautaires en faveur de l’éducation et de la formation tout au long de la vie. SOLEOscope paraîtra chaque trimestre avec le magazine SOLEO.
Pour ce 1er opus, le thème de la « mobilité européenne des professionnels » s’est naturellement imposé. A travers Leonardo, Erasmus, Comenius, Grundtvig ou les Visites d’étude, si les constats ne se ressemblent pas, les conclusions convergent : les professionnels de l’éducation et de la formation sont insuffisamment investis sur des actions de mobilité et de coopération avec leurs pairs européens. Les chiffres parlent assez nettement dans le cas d’actions comme la mobilité des professionnels Leonardo (‘ProEFP’) ou les Visites d’étude où l’offre de financement est supérieure à la demande des opérateurs ! L’intérêt de ce type de mobilité est pourtant évident. Les échanges européens sont des vecteurs de créativité et d’innovation à l’échelle individuelle et collective et font bouger les lignes lors du retour en France. Les professionnels sont aussi des éclaireurs : ils agissent comme autant de ‘développeurs’ de la mobilité de leurs élèves, leurs étudiants ou leurs stagiaires. Cette question nous tient à cœur. C’est pourquoi nous poursuivrons la réflexion lors d’un séminaire spécifiquement organisé sur la question en juin prochain à Bordeaux et auquel nous convions les lecteurs de ce SOLEOscope n°1 ! Antoine Godbert Directeur de l’Agence Europe-Education-Formation France
Une plus grande diversité des participants aux cours de formation continue pour Grundtvig que pour Comenius ; une sous-représentation des publics de la formation professionnelle pour les Visites d’étude ; un déficit chronique de candidatures pour la mobilité des professionnels Leonardo ; une réalisation insuffisante pour la mobilité des enseignants et personnels Erasmus… Tels sont les principaux constats qui interrogent le sujet de la mobilité des professionnels de l’éducation et de la formation. Le programme EFTLV fait pourtant des enseignants, formateurs, responsables RH, chefs d’établissement, décideurs, partenaires sociaux, etc. un public prioritaire. Les bénéfices d’un séjour à l’étranger ou d’un échange avec des collègues européens se déclinent au niveau des www.2e2f.fr
compétences personnelles et professionnelles des bénéficiaires. Ils s’inscrivent également comme apports déterminants aux stratégies des établissements et des institutions. Ce SOLEOscope n°1 s’attache à examiner les constats, décrypter les obstacles et décrire les valeurs ajoutées de la mobilité pour ces publics en s’appuyant sur des exemples concrets. Le programme EFTLV offre un monde de d’opportunités pour toutes les catégories de professionnels en prise avec des problématiques, des plus concrètes aux plus stratégiques. Il est temps de rendre plus visibles et accessibles ces possibilités qui contribuent à l’amélioration continue des systèmes d’éducation et de formation. SOLEO SCOPE
• LES FICHES THÉMATIQUES DE L'AGENCE • N°1 • MARS 2011
BOURSES DE FORMATION CONTINUE
Comenius/Grundtvig
DEUX PROGRAMMES-DEUX PROFILS DE BÉNÉFICIAIRES Profils des candidats en 2010 Evaluation de l’impact de leur mobilité... (moyenne sur 5)
85% Enseignants
(moyenne sur 5)
50% Formateurs
16%
Personnels administratifs et non-enseignants ...Sur le développement personnel et professionnel
...Sur les élèves, apprenants, collègues
9%
...Sur l’organisme d’origine
Responsables de structures
Répartition des candidats Répartition par type d'activité
Répartition par type de cours
Année
Cours structuré
Stage d'observation/ Séminaire/Conférence
Cours général et méthodologie des langues
Cours de langue
2010
80/47
20/53
65/86
35/14
2009
81/43
19/57
17/99
83/1
2008
88/70
12/30
14/100
86/0
La comparaison des types de participation aux bourses de formation Comenius ou Grundtvig sur la période 2008-2010 permet de souligner les différences de comportements et de choix. Tout d’abord, les participants Grundtvig se répartissent de manière égale entre les différentes activités proposées par le programme alors que les participants Comenius privilégient, à plus de 80%, les cours structurés[1]. Ensuite, le choix des thèmes de travail : les participants Comenius participent majoritairement (68 % en moyenne) à des cours de langue ; les participants Grundtvig, quant à eux, privilégient très fortement le cours général (95% en moyenne). Enfin, le profil des candidats est moins varié chez Comenius (85% d’enseignants en 2010) que chez Grundtvig, qui enregistre une plus large participation des personnels administratifs et non-enseignants et des responsables de structures (25% en 2010). Quant à l’évaluation par les participants de l’impact de leur mobilité, elle est plus fortement exprimée par les bénéficiaires Grundtvig. Or lorsque l’on regarde l’impact de la mobilité tant sur le bénéficiaire même que sur son environnement, on s’aperçoit qu’il est plus important pour les candidats Grundtvig que pour ceux Comenius. La variété des activités de formation continue et des thèmes choisis dans Grundtvig, choix qui nécessitent une plus grande initiative, semble bien un facteur déterminant de la qualité de ces mobilités individuelles.
Légende : Comenius (en %) Grundtvig (en %)
Visites d’Etude Les personnels de l’éducation nationale (rectorats, établissements scolaires) sont actuellement les principaux bénéficiaires des visites d’étude. En 2010, ils représentent ainsi 83% des bénéficiaires. Les professionnels des centres de formation et les partenaires sociaux, également destinataires de ce programme, utilisent encore peu les opportunités offertes : 13% de participants issus du secteur de la formation professionnelle et seulement 4% provenant des associations d’éducation des adultes.
(1) Il s’agit de cours de formation continue destinés au personnel éducatif de l’enseignement scolaire et de l’éducation des adultes, proposés par la base de données européenne des formations Comenius et Grundtvig : http://ec.europa.eu/education/trainingdatabase
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Leonardo da Vinci
LA MOBILITÉ DES ACTEURS DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE : DES OPPORTUNITÉS À SAISIR ET DES PROJETS À CONSTRUIRE L’action dédiée à la mobilité des professionnels du secteur de la formation professionnelle (« Leonardo da Vinci – Pro EFP ») dispose d’un budget qui ne représente que 5% de l’enveloppe totale du programme Leonardo et néanmoins sous-consommé depuis 2007. Ce constat est traduit dans le graphique ci-dessous : la courbe de financement disponible (en bleu) est systématiquement au-dessus de la courbe des financements octroyés (en orange). En 2010 par exemple, le taux de satisfaction, i.e. le rapport entre la demande de financement et les crédits disponibles, sur cette action s’est établi à 107%... Nous sommes donc loin des taux de satisfaction, beaucoup plus faibles, observés sur les projets déposés pour la mobilité des apprentis (33%)
ou des demandeurs d’emploi (26%). La situation actuelle tranche avec l’attractivité certaine de cette action sur la période antérieure (2000-2006). Elle peut s’expliquer en partie par un phénomène de ‘cannibalisation’. En effet, de nouvelles actions Leonardo ont été ouvertes avec la programmation 2007-2013 (les Visites Préparatoire et les Partenariats) et permettent elles-aussi aux professionnels de bénéficier d’expériences de mobilité. Il n’en reste pas moins que l’action existe et que la sélection des projets s’avère de fait moins concurrentielle, même si les critères qualité demeurent rigoureux. Avis donc à tous ceux qui jugent que l’échange de pratiques entre professionnels est un gage d’innovation et de motivation.
LA VALIDATION DES APPRENTISSAGES INFORMELS DANS LES PROJETS EUROPÉENS
5 POINTS-CLÉS POUR UNE BONNE
Candidature
• Respectez les critères d’éligibilité du programme sectoriel et de l’action pour laquelle vous candidatez • Inscrivez votre projet dans les priorités stratégiques européennes et nationales, dans la politique et les priorités de votre structure. Reportez-vous aux textes officiels (Appel à Propositions de la Commission européenne, Bulletin Officiel de l’Education National , etc) • Appropriez-vous la logique de la candidature et les attentes d’un évaluateur : par exemple, expliquez très clairement les bénéfices escomptés sur le développement professionnel et personnel des candidats à la mobilité • Elaborez un programme de travail clair et réaliste, tant sur la durée que sur le contenu • Pensez à la pérennisation de votre projet au-delà du seul temps de la mobilité : comment organiserez-vous la reconnaissance et la transmission des compétences acquises lors des mobilités ? Pour aller plus loin : http://penelope.2e2f.fr/index.php
Comment identifier et valoriser les effets sur l’individu de sa participation à des projets transnationaux ? Le projet Grundtvig « VIP » a permis de développer un outil documentant les compétences acquises de manière informelle. Les acteurs des projets de coopération transnationale peuvent ainsi établir un système de référence individualisé et mettre en évidence les compétences cognitives et affectives développées à l’occasion de la réalisation des activités du projet. A terme, le projet VIP proposera également un module de formation à destination des porteurs de projet. Le logiciel du projet « VIP » est accessible gratuitement sur la plateforme www.reveal-eu.org . Projet VIP : www.vip-eu.org
Mobilité individue La mobilité européenne pour les enseignants, les formateurs, les cadres et les praticiens de l’éducation et de la formation est l’occasion de faire évoluer ses compétences professionnelles et personnelles. Elle transforme les individus, leurs pratiques et les rend plus à même de promouvoir la mobilité et la coopération européenne au sein de leur établissement ou sur leur territoire. Pour un établissement ou une entreprise, initier et développer une ouverture européenne et internationale passe notamment par la mobilisation des personnels. Vivre une mobilité soi-même pour l’encourager chez les autres mais aussi pour susciter de nouvelles coopérations européennes entre établissements autour de problématiques communes
comme l’élaboratio les universités par entre universités par les enseignant rendre possibles le Accroître la mobilit per celle des étud 2007). Permettre aux enca périence de la mob gir le champ des p formateur ou en e européenne saura l’envie de ses élèv l’étudiant part, c’es
ENSEIGNANTS, CHERCHEURS ET BIATOSS FAITES, VOUS AUSSI VOTRE MOBILITÉ
Erasmus
Les professionnels de l’enseignement supérieur organisent la mobilité Erasmus de leurs étudiants mais effectuent également eux-mêmes des périodes de mobilité européenne. Cette mobilité peut avoir pour objet une mission d’enseignement à l’étranger (« mobilités STA - staff mobility for teaching assignement »). C’est le cas des enseignants français qui vont enseigner dans un pays européen ou des entrepreneurs européens qui viennent dispenser un cours en France. Le programme Erasmus permet également d’organiser des mobilités dans un objectif de formation des professionnels des établissements d’enseignement supérieur : cette action s’adresse à tous les personnels des établissements (« mobilités STT - staff mobility for training»). Cette dernière action a été lancée en 2007 et a suscité un nombre élevé de candidatures mais aussi des difficultés dans leur mise en œuvre. Cependant les établissements ont appris à mieux utiliser cette action et le taux de réalisation a quasiment triplé entre 2007 et 2009, passant de 20 à 59%. A l’inverse, le taux de réalisation des mobilités pout motif d’enseignement s’est légèrement affaibli (86% en 2007, 74% en 2009). Les raisons de ces différences entre les candidatures et le réalisé sont variées. Il y a d’une part des éléments budgétaires. En effet le montant de la bourse nécessite un cofinancement de l’établissement afin de couvrir la totalité des dépenses liées à cette mobilité. Un co-financement réduit, voire inexistant, dissuade les candidats à effectuer leur mobilité. D’autre part, il existe diverses difficultés dans l’organisation même de ces mobilités, telles qu’une durée minimum trop importante (5 jours) pour les STT ou un
elle
Evolu1on de la mobilité des professionnels dans Erasmus 4000
3431
3500
3428
3000
2651
2500
2293
2459
2542
STA Réalisées
2000
STT Candidatures STT Réalisées
1500
1084
1000
725
500 0
STA Candidatures
378
218 2007 -‐ 2008
2008-‐2009
769 456
2009 -‐ 2010
manque de reconnaissance de ces mobilités. Enfin, les mobilités pouvant se dérouler jusqu’à 18 mois après la candidature, les établissements ont donc un manque de visibilité dans leur demande de financement et ont tendance à rurestimer. Au final sur la période 2007 à 2009, on observe néanmoins une évolution favorable du nombre de mobilités réalisées (+ 11 % pour les STA ; + 109 % pour les STT). Notons que ces chiffres sont à relativiser, car si l’évolution globale paraît importante, elle tend à ralentir d’une année sur l’autre.
ET STRATÉGIE D’ÉTABLISSEMENT
tion de programmes conjoints dans ar exemple. Ainsi, les partenariats s européennes sont mis en place nts ; ce rôle est déterminant pour les mobilités des étudiants (voir « ilité des enseignants pour dévelopudiants », CEREQ, Bref n°246, nov.
ncadrants de vivre eux-mêmes l’exobilité européenne, c’est aussi élars possibles de leurs apprenants. Un enseignant qui a vécu la mobilité ra accompagner voire déclencher èves. Et lorsque l’élève, l’apprenti, est tout son environnement qui est
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impliqué : la famille, l’établissement, l’équipe enseignante, les université d’accueil ou les entreprises dans lesquelles s’effectuent les stages. Quelle reconnaissance ? Le projet individuel de mobilité d’un professionnel de l’éducation et de la formation sera mieux reconnu s’il s’inscrit dans le projet de sa structure ou s’il envisage d’aborder, sous un angle européen, des thématiques ou des problématiques partagées avec les autres acteurs de son environnement. Si la motivation et l’intérêt personnel sont des déclencheurs forts d’une mobilité, ce projet personnel doit rencontrer le projet de la structure du formateur ou de l’enseignant. A leur retour, les bénéficiaires d’une expérience de
mobilité se voient souvent reconnaître une « expertise européenne » par leurs pairs mais les reconnaissances plus formelles sont encore trop rares. Les mobilités européennes des professionnels de l’éducation et de la formation sont d’une durée généralement assez courte - qu’il s’agisse de missions d’enseignement, de périodes de formation ou de stage - elles peuvent cependant être l’objet d’une valorisation structurée des compétences acquises, en utilisant par exemple le Portfolio européen Europass ou en s’appuyant sur la carte des compétences établie dans le cadre de l’étude sur le développement des compétences liées à la créativité dans les programmes européens : http://www.2e2f.fr/docs/Agence/synthese-30nov09.pdf).
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Une action EFTLV
PEUT EN AMENER UNE AUTRE
La formation leur a permis de s’approprier la logique des projets européens, les modalités de candidature, les règles de gestion, les outils d’accompagnement disponibles, telle la plate-forme Pénélope. L’expérimentation s’est révélée positive puisque les candidatures aux bourses de formation continue Comenius déposées à la suite de cette formation ‘sur mesure’ ont toutes été sélectionnées et financées. Les membres de l’UNETP ont pu ainsi rencontrer des collègues norvégiens, suédois et allemand, pays dans lesquels la formation professionnelle pour les services à la personne est plus développée qu’en France.
Etudiant, Bruno Sermet a bénéficié d’une première expérience de mobilité grâce au programme Erasmus. Une fois devenu enseignant, son appétence pour les échanges européens l’amène à participer à plusieurs bourses de formation continue Comenius. Bruno Sermet est aujourd’hui enseignant d’anglais au lycée Jehanne de France à Lyon et transmet le goût de l’Europe à ses élèves : le lycée a développé plusieurs projets de mobilité Leonardo da Vinci. Au fil des projets, le lycée a su promouvoir cette activité distinctive et attractive. Il a ainsi acquis une dimension européenne auprès des élèves, de leurs familles, des autorités académiques et des inspecteurs de l’Education Nationale. La reconnaissance du lycée par les acteurs de la communauté éducative et du territoire a permis de valoriser l’implication de l’équipe enseignante et le travail, souvent bénévole, nécessaire à la gestion des projets européens.
La seconde initiative pilotée par Bruno Sermet visait à faire découvrir aux établissements d’enseignement professionnel de l’académie de Lyon, les opportunités offertes par les programmes européens, pour les élèves mais aussi pour les enseignants et les personnels administratifs. Cela s’est concrétisé par l’organisation d’une journée d’information au cours de laquelle ont été présentés les programmes Leonardo da Vinci et Comenius. Ce qui, à l’origine, était une expérience individuelle s’est transformée au cours des projets en une expertise, reconnue puis partagée par un réseau. Elle permet aujourd’hui de développer la connaissance par les professionnels de l’enseignement secondaire des possibilités qui leur sont offertes d’effectuer un stage d’observation, d’assister à un séminaire européen ou d’obtenir des bourses européennes de formation continue.
Fort de ces expériences et à la demande de son chef d’établissement, Bruno Sermet a été impliqué dans deux nouvelles initiatives, cette fois destinées à transmettre son savoirfaire auprès d’un réseau élargi de collègues. Tout d’abord auprès de plusieurs membres de l’Union Nationale de l’Enseignement Technique Privé (UNETP), désireux d’acquérir une vision européenne de leur domaine professionnel – les services d’aide à la personne. Leur objectif était de découvrir les pratiques d’autres pays européens afin d’être force de propositions à l’approche d’une consultation ministérielle sur la réforme de l’enseignement professionnel. Une session de formation a donc été organisée à leur attention.
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GROUPER LES MOBILITÉS DES FORMATEURS : STRATÉGIE GAGNANTE ? Dans les candidatures comme dans les rapports d’activité, les acteurs des projets européens font de plus en plus état de la manière d’organiser les actions qui accompagnent les mobilités internationales, comme de la prise de risques qu’elles représentent. Ce sont ces éléments qui ont été formulés comme une « stratégie de la mobilité » dans le LIVRE VERT de la Commission européenne : Promouvoir la mobilité des jeunes à des fins d’apprentissage (2009) et repris dans les priorités des appels à propositions (http:// penelope.2e2f.fr). Mener à bien une telle stratégie permet en effet de transmettre par écrit les expériences, les choix et les améliorations continues au bénéfice des autres projets de mobilité. De plus en plus de mobilités des professionnels sont regroupées… L’un de ces choix conduit à réunir dans un même projet plusieurs déplacements de formateurs. Si cette mobilité groupée est, par nature, le choix de certains types de projets (Erasmus, Leonardo da Vinci), elle se rencontre de plus en plus fréquemment comme synergie de projets individuels dont la stratégie est conduite par une structure d’encadrement. De l’initiative purement individuelle au déplacement collectif, voisin du voyage organisé, toutes les variantes et tous les niveaux de qualité sont ainsi présentés à la sélection des candidatures à des financements européens.
De 2008 à 2010, Dominique Tixier, Conseillère pédagogique LVE de l’académie de Grenoble, a mis en place une formation pour aider et inciter les professeurs des écoles à effectuer une formation continue dans un autre pays européen (stage d’observation + cours).
CADRE
Cette formation était proposée en début d’année dans le cadre du plan de formation continue départemental de l’inspection académique.
FORMAT
• Avant le départ : 4 mercredis matins Accompagnement des participants dans leur recherche d’un établissement scolaire pour leur stage d’observation et d’un cours structuré pour suivre leur formation continue. Aide au montage de la candidature. • Mobilité : 3 semaines réparties entre le stage d’observation au sein d’un établissement scolaire et un cours structuré dans ce même pays européen. • Au retour : partage des expériences et bilans, montage de projets européens dont 3 partenariats scolaires.
… Pour en simplifier la gestion et améliorer la visibilité… Apprécier les raisons de grouper des projets individuels vers un objectif partagé se pose tout particulièrement pour les mobilités de formateurs. A titre individuel, organiser un stage à l’étranger demande des ressources, du temps et un peu d’audace. Pour un néophyte, c’est un atout non négligeable de pouvoir disposer de l’expertise, des conseils et des réseaux de l’initiateur d’un projet groupé, sans mentionner l’allègement du travail administratif généré par la demande de financement. Que ce soit avant le départ ou au retour, la richesse des échanges entre les participants, la clarification des attentes, la formulation commune du vécu de chacun, offre un capital d’expériences variées, qui peut être analysé, valorisé et surtout transmis à l’environnement (voir encadré). C’est d’ailleurs cette capacité à structurer et diffuser des informations contextualisées au sein d’un territoire qui apporte une visibilité et une reconnaissance accrues à chacune des mobilités organisées par le projet groupé, comme au projet dans son ensemble. … Au risque d’une perte d’initiative individuelle… Il est cependant nécessaire d’être vigilant aux écueils que peut rencontrer un projet groupé. En premier lieu, l’adhésion à une stratégie collective risque d’affaiblir les initiatives individuelles, de réduire l’autonomie et d’amoindrir l’innovation inhérente à l’exploration de champs nouveaux. Dans les cas les plus extrêmes, la standardisation du projet peut n’être qu’une modalité habile de recherche de financement et une instrumentalisation des programmes européens. Bien qu’il semble plus facile pour des bénéficiaires de se rendre tous au même endroit à l’étranger, on ne peut que souligner la perte de certains bénéfices de la mobilité, liés à la prise de risques et à la gestion de l’inattendu. … À compenser par la créativité dans l’utilisation de la souplesse du programme En conclusion, si le regroupement des mobilités a le plus de chances de conduire à une qualité et une reconnaissance supérieures, chacun devra mesurer, selon son contexte, si c’est un choix efficient. On attendra de plus en plus, dans les années à venir, l’exposé des choix stratégiques des acteurs des projets européens, en fonction de ce qu’ils cherchent à gagner par ces mobilités. C’est le propre du programme EFTLV d’offrir des possibilités à explorer. Ses contraintes (celles de l’appel à propositions, de la contractualisation) ne limitent pas le champ de créativité des stratèges de la mobilité européenne.
Directeur de la publication Antoine Godbert Rédactrice en chef Stéphanie Mandjee Ont collaboré à cette fiche Marie-Pierre
Chalimbaud Patrice Delègue Sandrine Dickel Estelle Duprat Catherine Girardat Valérie Houvert Nicolas Jean Adrien Leléon
Maude Sire Sébastien Thierry Sylvie Thomas Maquette Géraldine Brassart Julia Robisco
AGENCE EUROPE-EDUCATION-FORMATION-FRANCE 24-25 quai des Chartrons • F - 33080 Bordeaux Cedex • Tél. 05 56 00 94 00 • Fax 05 56 00 94 80 • www.2e2f.fr • evenement@2e2f.fr