SOLEO SCOPE
N°7 Décembre 2012
«
Rapprocher les acteurs académiques des entreprises constitue un enjeu social et économique très actuel en cette période de crise, mais représente aussi une assurance d’efficacité de long terme pour l’éducation et la formation tout au long de la vie. « Développer une économie fondée sur la connaissance et l'innovation » et « soutenir une économie créatrice d'emplois, de cohésion sociale et territoriale » constituent deux des trois axes de la Stratégie Europe 2020. Dans cette optique, la Commission européenne a lancé il y a quelques mois une campagne de sensibilisation « We Mean Business » pour renforcer la promotion de l’accueil de stagiaires Erasmus ou Leonardo dans les entreprises. L’Agence 2e2f, de son côté, a mis en œuvre depuis 2012 des groupes de travail sectoriels qui s’emploient à rapprocher les entreprises d’un même secteur professionnel des acteurs du monde de l’éducation et de la formation. Ensemble ils font émerger des projets correspondant aux programmes européens qui mettent en avant les liens plus que jamais nécessaires entre l’entreprise et l’école, au sens large. Les quatre secteurs concernés sont l’aéronautique, la boulangerie, la fleuristerie et le vin. L’Agence a, par ailleurs, lancé une étude qualitative auprès d’entreprises européennes accueillant des stagiaires Erasmus et mené une importante réflexion sur les consortia de stage Erasmus afin de mutualiser les bonnes pratiques grâce, notamment, à un guide des outils. Enfin, la conférence de valorisation 2012, les 13 et 14 décembre à Strasbourg, est entièrement consacrée à ce thème et accueillera « We Mean Business » le 14 décembre après-midi. Ce nouveau numéro de Soleoscope vous permettra de découvrir que les liens entre le monde académique et le monde économique sont de plus en plus étroits. Les stagiaires Leonardo ou Erasmus trouvent de nombreuses entreprises pour les accueillir et en tirent un grand bénéfice. Les masters et doctorats Erasmus Mundus accordent également une large place à la coopération avec le monde économique. Quant aux adultes en insertion professionnelle ou en formation continue, ils peuvent participer, via les programmes Grundtvig et Leonardo, à des projets structurés autour de l’Economie Sociale et Solidaire. Enfin, l’Agence 2e2f souhaite ardemment que les alliances sectorielles qui constitueront un des volets les plus importants des partenariats stratégiques puissent se développer en France. Le temps de la méfiance entre deux mondes trop longtemps éloignés l’un de l’autre est révolu. L’économie de la connaissance, moteur premier de la croissance en ce début de siècle, implique une convergence d’objectifs entre les trois pôles du triangle Innovation-Recherche-Formation. La crise économique actuelle conduit par ailleurs chacun, et, en particulier les plus jeunes, à être attentif à une meilleure employabilité et à une formation continue toujours plus efficace. Le développement de court et de long terme de notre continent ne pourra donc se passer de cette convergence d’avenir, essentielle à la réussite de cet idéal devenu réalité de la formation tout au long de la vie. »
Antoine Godbert, directeur
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Erasmus LES STAGES ERASMUS : LE POINT DE VUE DE L’ENTREPRISE En 2012, l’Agence a mené une enquête auprès de 5694 entreprises et organismes européens ayant accueilli un stagiaire Erasmus de 2007 à 2011. L’enquête cherchait à mieux comprendre les avantages à recevoir un étudiant bénéficiant d’une bourse de stage Erasmus.
L’enquête visait enfin à mieux comprendre les relations entre les établissements d’envoi et les entreprises dans le cadre du programme Erasmus. Seulement 22% des entreprises interrogées estiment que les stagiaires sont faciles à trouver.
L’analyse des 799 réponses reçues montre les conditions du stage Erasmus comme un premier avantage : - le suivi et l’encadrement pédagogique et professionnel. Confiés à deux tuteurs, l’un dans l’établissement d’envoi, l’autre sur le site où se déroule la période de professionnalisation, ils conditionnent fortement la réussite du stage. - le versement de la bourse Erasmus. Il est perçu comme une facilité très appréciée qui permet aux jeunes de faire face à leurs dépenses de frais de voyage et de séjour notamment.
Le programme Erasmus permet-il de renforcer les relations entre les établissements et les entreprises et de les pérenniser ? Les réponses des entreprises portent sur l’importance d’une coopération fondée sur un travail commun, des contacts et des échanges réguliers, une implication forte à toutes les étapes du stage (préparation, réalisation, évaluation). Le partenariat qui se met en place petit à petit, en s’appuyant sur des stages Erasmus de qualité, peut s’inscrire dans la durée.
Les réponses portent aussi sur les apports concrets et nombreux des stagiaires Erasmus : - les compétences maîtrisées par les étudiants, transférées dans l’entreprise - les idées neuves apportées, et mises en œuvre concrètement dans l’entreprise - le soutien à l’ouverture à l’international pour l’entreprise
Avantages retenus par les entreprises et organismes d'accueil de stagiaires Erasmus 7
Autres raisons 12
31 22 28
Coopération avec les établissements d’envoi Stagiaire faciles à trouver Bourse versée aux étudiants Suivi et encadrement du stage
DES REPRÉSENTANTS D’ENTREPRISE EUROPÉENNE FORMENT LES ÉTUDIANTS FRANÇAIS Faire venir un chef d’entreprise, un responsable des ressources humaines, un chef de production ou tout autre représentant d’entreprise européenne dans les établissements d’enseignement supérieur en France est possible grâce au programme Erasmus. Les bourses Erasmus pour les mobilités d’enseignement permettent de financer l’accueil de personnels d’entreprise européens.
Cette possibilité, bien qu’en constante augmentation (+26,6% au niveau européen en 2010/2011), est relativement peu utilisée en Europe. Elle représente 1.03% des missions d’enseignement en Europe et 1.77% pour la France soit 44 personnes venues en France sur les 328 personnes qui ont bénéficié de ces financements au total en Europe en 2010/11.
Erasmus Mundus L’ENTREPRISE AU CŒUR DES MASTERS ET DES DOCTORATS ERASMUS MUNDUS Depuis son lancement en 2004, le programme Erasmus Mundus encourage le rapprochement du monde universitaire avec celui de l’entreprise.
nombreux. Tout d’abord en matière d’insertion professionnelle pour les étudiants. Ceux-ci acquièrent en effet une expérience primordiale lors des stages proposés par les partenaires. Ces derniers contribuent également à la qualité du contenu pédagogique et scientifique des programmes proposés par les consortiums d’établissements.
Notamment depuis l’entrée du programme dans sa deuxième phase (2009-2013), lorsque la Commission européenne en a fait une priorité. En effet, dès le processus de sélection des projets, les consortiums d’établissements sont invités à présenter une stratégie de pérennisation incluant des partenaires socio-économiques. Par cette approche, la Commission européenne met l’accent sur la durabilité des cursus au-delà des cinq années de financement européen* prévues par le programme.
A l’inverse, de tels rapprochements peuvent être une véritable valeur ajoutée pour les entreprises elles-mêmes. Participer au programme Erasmus Mundus leur permet en effet de former des professionnels hautement qualifiés dans des domaines d’activité de pointe ou très spécialisés. Ceci est d’autant plus vrai depuis l’entrée des doctorats dans le programme en 2009.
La présence de partenaires socio-économiques est bien entendu essentielle à la viabilité à long terme des masters et des doctorats Erasmus Mundus. Pratiquement, elle permet de proposer des bourses complémentaires aux étudiants. Mais les bénéfices sont bien plus
* Lors de la 2e phase du programme (2009-2013), les consortiums d’établissements ayant obtenu un financement quinquennal avaient la possibilité de déposer une nouvelle candidature afin d’obtenir un financement de 5 années supplémentaires.
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Langues
Vue d’Europe
LES LANGUES : UN VECTEUR DE RÉUSSITE POUR LES ENTREPRISES
LES STAGES EN ENTREPRISE DANS LES PAYS EUROPÉENS : QUELLES SPÉCIFICITÉS ET POINTS COMMUNS ONT-ILS ?
Dans le cadre de la stratégie Europe 2020 pour une croissance intelligente et durable et suite à deux études européennes, ELAN1 en 2006 sur « L’incidence du manque de compétences linguistiques des entreprises sur l’économie européenne» et PIMLICO2 en 2011 pour « Promouvoir, appliquer, concevoir des stratégies linguistiques et de communication interculturelle dans les organisations et les sociétés », la Commission Européenne a lancé plusieurs initiatives en faveur du multilinguisme dont une campagne d’information à destination des PME intitulée « Les langues font nos affaires». En effet 11% des entreprises interrogées pour l’enquête ELAN ont déclaré avoir perdu des contrats, en raison d’une absence de compétences linguistiques et interculturelles. A l’inverse, l’étude PIMLICO a révélé que les PME ayant mis en place une stratégie linguistique cohérente ont eu une croissance soutenue de leurs ventes à l’exportation de 10 à 25 %. Ainsi le site internet3, vitrine de cette campagne, présente des témoignages d’entrepreneurs, des exemples de bonnes pratiques mais aussi des techniques simples et efficaces de la gestion linguistique dans une entreprise comme la nécessité d’avoir un site internet multilingue, le recrutement de locuteurs natifs ou l’utilisation d’agents locaux.
Langues utilisées par les PME pour exporter Anglais
15% 4%
Allemand
8%
Français
51% 9%
Russe 13%
Espagnol Autres Source : ELAN (2006)
Hausse du chiffre d’affaires des entreprises* à la suite de l’introduction d’une SGL
6%
9%
Hausse 25% + 9% Hausse 1-5%
41%
Hausse 6-10% 35%
Hausse 11-15% Hausse 16-25%
* 40 entreprises - Source : étude PIMLICO (2011) - SGL : stratégie de gestion linguistique Etude Elan: http://ec.europa.eu/languages/documents/elan_fr.pdf Etude Pimlico: http://ec.europa.eu/languages/languages-mean-business/files/pimlicofull-report_en.pdf 3 Site internet « Les langues font nos affaires » : http://ec.europa.eu/languages/languagesmean-business/index_fr.htm 1 2
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La Direction Générale pour l’Emploi, les Affaires sociales et l’Inclusion de la Commission Européenne a publié en mai 2012 une étude sur les stages dans l’Union Européenne, rassemblant informations et dispositions appliquées dans 27 Etats membres. Les résultats ont montré qu’il existe une pluralité de définitions du concept de stage ainsi que de cadres législatifs entourant sa réglementation. Cinq catégories de stages ont été identifiées : les stages optionnels ou obligatoires associés à des programmes d’enseignement ; les stages sur le marché libre ; les stages associés aux politiques actives du marché de l’emploi ; les stages dans le cadre d’une formation professionnelle obligatoire ; les stages transnationaux. La tendance commune en Europe est à l’augmentation des stages. Ils sont effectivement reconnus comme des moyens de transition efficaces de l’école, ou d’une période d’inactivité, vers le monde du travail. Certains points de vigilance sont cependant à mentionner : contenu d’apprentissage médiocre, faible ou absence de compensation, exploitation du stagiaire, stage assimilé à un emploi. L’impact du stage est alors mis en question, ceci est notamment le cas pour les stages sur le marché libre. Les stages réalisés dans le cadre des études ou ceux associés aux politiques actives nationales semblent être les plus efficaces car les mieux encadrés et sont donc recommandés. Les stages transnationaux sont, quant à eux, de plus en plus plébiscités par les jeunes et promus par des initiatives nationales. Entre 2008 et 2010, les stages Erasmus ont augmenté de plus de 17% en Europe (22.5% en France). En 2011, au sein de l’UE, plus de 60 000 stages ont été effectués avec le programme Leonardo. Il est intéressant de remarquer que dans le cadre de ce programme, les entreprises d’accueil sont principalement des PME, ce qui va à l’inverse des tendances nationales en Europe, où les grandes entreprises sont celles qui accueillent le plus de stagiaires. C’est ainsi que les politiques nationales ciblant davantage ces PME sont encouragées, à l’instar de la campagne européenne « We Mean Business » qui vise à inciter les entreprises à proposer davantage de stages. www.2e2f.fr
Leonardo & Grundtvig QUELLE PLACE POUR L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE DANS LES PROGRAMMES ? Représentant 10% du PIB, l’Économie Sociale et Solidaire - ESS - est un secteur économique majeur en France. Banques, assurances, mutuelles, associations, établissements de santé, coopératives agricoles, entreprises d’insertion par l’activité économique, services à la personne etc, … emploient plus de 2,35 millions de salariés (source Ministère de l’Economie et des Finances1). Avec 200.000 entreprises et 600.000 recrutements à venir d’ici 2020, les besoins en formation initiale et continue sont importants. Au niveau européen, les entreprises sociales sont considérées comme des éléments clés dans la mise en œuvre de la Stratégie Europe 2020 et du marché unique de l'UE, soutenues par plusieurs initiatives communautaires2. Les Nations Unies ont d’ailleurs labellisé l’année 2012 comme l'Année internationale des coopératives. Engagées principalement sur des thèmes autour de l’insertion, via des projets Grundtvig et Leonardo, les structures de l’Économie Sociale et Solidaire travaillent aussi à l’amélioration des compétences et de l’offre de formation. Bien que l’appartenance au secteur de l’ESS ne soit pas demandée aux candidats dans les formulaires de candidatures, nous pouvons donner quelques tendances en étudiant les résumés des projets de partenariats Grundtvig et Leonardo entre 2008 et 2011. Ainsi on constate que la proportion de projets liés à l’ESS est quasi stable autour de 20%, et en augmentation sur Leonardo. La majorité des projets est centrée sur l’accompagnement vers l’emploi des
personnes en difficulté, un nombre réduit se concentre sur la formation des formateurs, les organismes bancaires ou mutualistes quant à eux sont quasi-absents. Il y a donc une marge de progression pour que ces organismes se saisissent des opportunités des programmes européens de coopération dans l’éducation et la formation. A cet effet, pour renforcer la participation des opérateurs des services sociaux d’intérêt général, de l’Économie Solidaire, et de l’entreprenariat social, l’Agence a entamé depuis 2011 une coopération avec l’AVISE3, centre de ressource sur l’ESS. www.economie.gouv.fr/ess-economie-sociale-solidaire/leconomie-sociale-et-solidairequoi-parle-t-on http://ec.europa.eu/enterprise/policies/sme/promoting-entrepreneurship/socialeconomy/#h2-3 3 www.avise.org 1
2
35% 32%
23%
22%
21%
21% 17% 18%
20% 17%
16%
11%
2008
2009 Partenariats Léonardo
2010 Partenariats Grundtvig
2011 TOTAL
Proportion des projets qui s’inscrivent dans le champ de l’ESS
Transversal RÉFLEXIONS COMMUNES SUR LA COMPÉTENCE CLÉ « ESPRIT D’INITIATIVE ET D’ENTREPRENDRE » Prendre des décisions, chercher une information pertinente, organiser son travail, saisir des opportunités, être créatif… telles sont les compétences de l’esprit d’entreprendre selon les réflexions issues d’un séminaire thématique organisé par l’Agence en juillet, qui a réuni une quarantaine de porteurs de projets. Les résultats de cette réflexion commune ont fait l’objet d’une restitution sous forme d’une carte « FreeMind » (carte heuristique
ou carte des idées) ce qui a permis ainsi de décliner le thème « esprit d’initiative » en plusieurs exemples ou compétences attendues. Plusieurs compétences sont ainsi nécessaires pour se mouvoir et s’adapter dans un environnement professionnel évolutif et de plus en plus exigeant.
Développer l’autonomie
Développer la capacité à anticiper
Développer le sens des responsabilités
Développer la curiosité
Développer l’altérité et l’adaptabilité
Développer l’aptitude à communiquer Esprit d’initiative et d’entreprendre
Développer la confiance et l’estime de soi
Etre en capacité à collaborer et à travailler en équipe
Savoir identifier les opportunités
Développer le sens de la crédibilité et de l’innovation
Apprendre à gérer un projet entreprenarial www.2e2f.fr
Développer la prise de risques • N°7 • DÉCEMBRE 2012
Projet Européen PROMOTRANS, OU COMMENT DÉMONTRER L’INTÉRÊT DU LIEN ENTRE ENSEIGNEMENT ET ENTREPRISE. Le groupe Promotrans est une association patronale de formation dont l’objectif principal est de former des jeunes en formation initiale et d’assurer la promotion sociale des salariés et chefs d’entreprise dans tous les métiers du transport et de la logistique dans le cadre de la formation continue. Il a été créé en 1966 et compte actuellement 500 collaborateurs. Promotrans doit aussi, dans ses missions, répondre aux besoins des entreprises d’intégrer de nouvelles compétences, dans un secteur où les innovations sont nombreuses et où la modernisation des systèmes est régulière. Le groupe s’est donc doté d’un dispositif complet d’enseignement supérieur organisé en filières de formation, du CAP au Bac+6, et mis en œuvre au sein des différentes écoles du groupe (Ecoles Internationales des Transports et de la Logistique). Ce sont pour la plupart des formations en alternance, permettant aux jeunes en formation d’avoir une approche théorique mais également pratique. De plus des référentiels de formation ont été adoptés afin d’être en permanence en lien avec les besoins des entreprises. Le dernier élément indispensable, selon Promotrans, pour développer l’employabilité, est bien sûr la mobilité internationale. Dès 1987, année de naissance du programme Erasmus, l’association patronale a compris les enjeux d’une mobilité pour des jeunes en formation et co-fonde en 1993 le EFLE (European Forum of Logistics Education) afin d’échanger des bonnes pratiques entre établissements, de créer des programmes communs minimums et de sécuriser des accords de mobilité enseignante et étudiante. Promotrans, fort de son réseau développé au fil des années, se lance alors en 1999 dans un programme Leonardo da Vinci, puis à partir de 2010, formant un consortium de stage avec l’ensemble de ses écoles, il se lance dans Erasmus.
La préparation pédagogique, linguistique et culturelle est directement intégrée à l'offre de formation des établissements partenaires : 30% des cours de M2 en langues étrangère, cours en ligne, TOIC, face à face pédagogique, cours de management culturel. Les entreprises d'accueil reçoivent un cahier des charges contenant les objectifs généraux en termes de mission, d'employabilité et d’acquisition de compétences professionnelles. Ce document facilite le suivi du stagiaire ainsi que l’entretien intermédiaire organisé entre le tuteur pédagogique et le tuteur-entreprise. Enfin, le point fort du consortium est la mise au point d’outils pour suivre les trajectoires des étudiants à l'issue de leur formation. Ainsi, selon Promotrans, 62,5% des étudiants ayant effectué une mobilité à l'étranger occupent encore un poste à l'étranger. Le groupe devrait se doter prochainement d'un progiciel pour suivre les anciens étudiants occupant des postes à responsabilités afin de les solliciter comme ambassadeurs. Cet exemple démontre comment une collaboration entre le monde professionnel et le monde de l’éducation peut être bénéfique pour chacune des parties, d’un côté les entreprises qui trouvent des postulants avec des compétences recherchées, de l’autre, des étudiants ou des professionnels bien formés, ouverts sur l’extérieur, et opérationnels très rapidement.
Le double objectif du consortium est l’amélioration du nombre et de la qualité des mobilités de stage afin de faciliter l’insertion professionnelle des étudiants et d’adapter en permanence l’offre de formation en fonction des besoins en compétences des entreprises. La mobilité internationale est maintenant obligatoire pour valider un cursus BAC+5. Pour identifier des entreprises d'accueil, le consortium s'appuie sur le réseau "Formation alternée Secteur Transport International" qui regroupe les établissements européens spécialisés dans le secteur des transports. Ce réseau donne accès à une large base d'entreprises d'accueil pour réaliser les prospections. Enfin le groupe Promotrans signe des accords de coopération avec les grands groupes logistiques français, ce qui contribue à impulser les mobilités à l'étranger. La politique d'information et de sélection des étudiants est suffisamment bien structurée pour sécuriser et maximiser le parcours de l'étudiant : préparation de CV Europass et lettres de motivation, entretien de sélection sur la qualité de présentation de leur parcours, entretien de sélection au sein de l'entreprise d'accueil.
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Analyse et pratiques LES JEUNES DOIVENT APPRENDRE À ENTREPRENDRE ! Pour s’assurer une meilleure croissance, l’Europe a besoin d’une économie plus compétitive, génératrice d’emplois, en particulier pour les jeunes dont le taux de chômage avoisine les 25%. La création d’entreprise représentant la source la plus importante de nouveaux emplois, l’Europe s’est engagée à davantage stimuler l'esprit d'entreprendre et à encourager une culture entrepreneuriale très tôt dans l’éducation. L’esprit d’entreprendre se réfère à la capacité d'un individu à passer des idées à l'action. Il suppose créativité, sens de l'initiative, innovation et prise de risques, capacité de planifier et de gérer des projets en vue d'atteindre des objectifs. La compétence entrepreneuriale inclut des attitudes et des savoir-faire spécifiques ainsi que des connaissances spécialisées en gestion. L'esprit d’entreprendre est une compétence clé pour l'apprentissage continu, tel que défini en 2006 dans le Cadre européen pour les compétences clés1.
Huit pays ont mis en place des stratégies spécifiques et proposent des dispositifs qui mobilisent la coopération de plusieurs ministères (éducation, économie, sciences, innovation) : Belgique flamande, Danemark, Estonie, Pays de Galles, Lituanie, Norvège, Pays-Bas et Suède. Les autres pays intègrent l’entrepreneuriat aux objectifs généraux d’apprentissage et se réfèrent au développement de compétences comme le sens de l’initiative, la prise de risques et la créativité. Le rapport montre que « dans l’enseignement secondaire, la moitié des pays intègrent l’entrepreneuriat dans des matières obligatoires telles que l’économie et les sciences sociales. Dans deux pays (la Lituanie et la Roumanie), l’entrepreneuriat est une matière obligatoire distincte.
2000
2001
2002
LT
LT
2003
2004
UK-WLS NO
2005
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2006
Des compétences entrepreneuriales pratiques sont définies dans quatre pays (le Liechtenstein, la Lituanie, la Norvège et la Roumanie). Une douzaine de pays soutient des initiatives en matière de formation à l’entrepreneuriat, telles que le renforcement de la coopération entre l’enseignement et le monde de l’entreprise et la création de petites entreprises dirigées par des étudiants. Cependant, une formation spécifique des enseignants dans ce domaine n’existe que dans la communauté flamande de Belgique, en Bulgarie et aux Pays-Bas. À peine un tiers des pays européens fournit au niveau central des lignes directrices et du matériel didactique pour la formation à l’entrepreneuriat. » La Commission a lancé un groupe de travail qui proposera un guide pratique sur la formation à la création d’entreprise d’ici fin 2013. 1 2
http://ec.europa.eu/dgs/education_culture/publ/pdf/ll-learning/keycomp_fr.pdf http://eacea.ec.europa.eu/education/eurydice/documents/thematic_reports/135EN.pdf
CZ
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2007
2008
2009
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2011
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Fig.1 Lancement de stratégies nationales pour encourager la formation à l’entrepreneuriat dans l’éducation entre 2000 et 2011
Directeur de la publication : Antoine Godbert Rédactrice en chef : Elodie Delalande
AGENCE EUROPE-EDUCATION-FORMATION-FRANCE 24-25 quai des Chartrons • F - 33080 Bordeaux Cedex • www.2e2f.fr • contact@2e2f.fr
Ont collaboré à ce numéro : Julie Bagalciague Sandrine Dickel Didier Ferrasse Nadia Gonthier Nicolas Jean Laurent Lascrou
Adrien Leleon Susana Major Maude Sire Sébastien Thierry Sylvie Thomas Maquette : Julia Robisco
Édité avec le soutien financier de la Commission européenne. Le contenu de cette publication et l’usage qui pourrait en être fait n’engagent pas la responsabilité de la Commission européenne. Décembre 2012.
Un récent rapport de la Commission européenne, intitulé « Entrepreneurship Education at School in Europe » propose un état des lieux des formations à l’entrepreneuriat dans l’enseignement scolaire de 31 pays. Il s’avère qu’entre 2000 et 2011, la majorité des pays a initié des stratégies nationales pour encourager ce type de formation dans l’éducation. La Lituanie, la Norvège, le Pays de Galles, la Hongrie et la Slovénie se sont montrés précurseurs dans ce domaine (fig. 1).