Agriculture du Maghreb N째 71 Novembre 2013
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Agriculture du Maghreb N째 71 Novembre 2013
EDITIONS AGRICOLES
Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : SP04 Groupe DERHEM - PUECH 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Berger 20200 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com
Directeur de publication Abdelhakim MOJTAHID
Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID
Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI
Ont participé à ce numéro : Prof. Mohamed BOUHACHE Prof. Abdelkader TALEB Pr. B. Abdelwahab Filali Dr Abbès Tanji, Pr Kodad Ossama Germaine Brun Mehdi Ouzine Zahri Ali Ben Amara Jillali, ZERAOULI Mustapha Abdellah Ben Mohamed
Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI
Directeur Artistique Yassine NASSIF
Imprimerie PIPO
Régie publictaire France Idyl SAS. 1154 Chemin du Barret 13839 ChâteauRenard Tél. 04 90 24 20 00 Contact : Mme. Brigitte SENECHAL bsenechal@idyl.fr
Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.
Edito Œuvrons tous pour un avenir meilleur
L
ors de la précédente campagne, et suite aux fortes chaleurs qu’a connues la région du Souss, les tomates ont été portées à maturation très précocement occasionnant une offre pléthorique sur les marchés à l’export et locaux, avec les difficultés commerciales que l’on peut imaginer. Ainsi, profitant de l’expérience des années passées, certains producteurs de tomate ont décidé, cette campagne, d’échelonner leurs plantations de fin juillet jusqu’à la mi-septembre, d’une part, pour éviter de gros dégâts en cas d’aléas climatiques, et de l’autre, pour être constamment présents sur le marché avec une excellente qualité. De même, des ententes sur la répartition des quotas ont été convenues entre exportateurs pour éviter la saturation des marchés et l’effondrement des prix. Par ailleurs, et pour la première fois, des commissions mixtes marocoespagnoles de haut niveau ont été mises en place pour coordonner les exportations des deux pays et éviter les problèmes habituels (voir dossier tomate page 62). Cependant, malgré toutes ces dispositions, en début de campagne, les cours de la tomate ronde à l’export étaient très bas, principalement à cause de la saturation des marchés européens. A l’origine de cette situation, la présence prolongée des origines belge et hollandaise. Pour ne rien arranger, le marché russe est très peu demandeur, tout comme pour les agrumes d’ailleurs. Quant au marché local, avec des prix bas, il ne peut malheureusement pas jouer son rôle tampon habituel. Les producteurs ne perdent pas pour
autant confiance. Ils espèrent que la tomate va reprendre du poil de la bête sur les marchés et comptent sur la période à venir pour éponger les pertes enregistrées en ce début de campagne. A noter que la situation pour les agrumes n’est pas plus gaie. Après une campagne 2012 catastrophique, les exportateurs espéraient se rattraper cette année et se réjouissaient de l’abondance de la production qui laissait présager une excellente campagne. Mais c’était sans compter sur les caprices de la météo et le marasme des marchés dès le début de l’export (voir article page 146). Rappelons que, outre les problèmes liés à l’actuelle campagne, l’évolution de la filière des fruits et légumes en général est agitée par de nombreux remous : renchérissement des intrants agricoles, problèmes sociaux, et, ce qui préoccupe le plus les professionnels en ce moment, la fiscalisation du secteur. Espérons que la tutelle et l’ensemble des opérateurs joignent leurs efforts pour redonner aux fruits et légumes marocains la place qu’ils méritent aussi bien à l’export que dans l’intérêt du producteur et du consommateur local.
Abdelhakim MOJTAHID Directeur de publication
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Sommaire Nos annonceurs ABSOGER 110 ADFERT 88 AFEPASA 94 A G R I D A T A Consult 15 AGRIMATCO 77 AGRIMATCO 79 AGRIMATCO 97 AGRIMATCO 175 AGRIPHARMA 131 AGROSELECTION FRUITS 24 AGROSEM 67 AGROSEM 73 AGROSEM 169 ALKAS 43 APHYSEM 29 AROCHALLENGE 128 ATLANTICA AGRICOLA 82 BASF 45 BASF 67 BAYER CS 21 BAYER CS 63 BAYER CS 127 BEILLARD 108 CAM 9 CASEM-Hortec 87 CASTANG Pép 115 CLAUSE 17 CMGP 2 CASE IH 173 CASE IH 180 CROPLIFE 167 DAL DEGAN 168 DESANGOSSE 165 DIMATEQ 13 EACCE 123 EURALIS 31 EZZOUHOUR 157 FANDY COPAGRI 35 FERM O FEED 5 FERTIKAL 83 FLORAGARD 99 FRIOTEX 27 FRUIT LOGISTICA 25 GAUTIER Semences 72-73 Green Consult 11 GREEN SMILE 38 GREENVAL 40 GRUPO CHAMARTIN 141 GUANTER RODRIGUEZ 121 HERMISAN 142 HUET 41 IDOLIVE 137 IRRISYS 19 IRRITEC 145 IRRITROL 140
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ISAGRI 45 ITHEC 155 JANAH Essalam Pép. 71 KEKKILA 130 KIRALMA 139 Lafond Pép 108 LAMA 143 MAMDA 7 MASSO 154 NOVADI 107 NOVAKOR 120 NUNHEMS 91 OTECH 37 PIERALISI 135 PLANASA 119 Plastic Company 84-85 PLASTICA KRITIS 81 PORT DUNKERQUE 153 POUCHAIN 39 PROMAGRI 33 PROMAGRI 171 RAYGREEN 68 RECOLT CONCEPT 136 RIBAWOOD 111 RIJK ZWAAN 95 RODA Maroc 149 SAKATA Seeds 23 SANSAN PRODESING 150 SAOAS ALFACHIMIE 147 SCPC SAPEL 113 SEMAPRO 55 SEMINIS 69 SETOP 151 SIFEL Salon 101 SILOS CORDOBA 36 SINPEC 124 SIPCAM 80 SIPCAM 89 SMURFIT KAPPA 104 SORMAF 155 STAR EXPORT Pép. 109 SYNGENTA 55 TECNIDEX 159 TECNIDEX 161 TESSERLENDO 125 TEXTIL DE LA RABITA 117 TIMAC 179 TODOLIVO 133 TREFILADOS 68 VAL VENOSTA 105 VILMORIN 1 YARA 129
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Actualités
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60 Légumineuses alimentaires gestion intégrée des adventices
144 Aspersion sous frondaison: un complément au goutte à goutte ?
AGRI-EXPO MAROC 2013 Un salon qui prend son envol
Irrigation 56 au cœur du développement de l’agriculture marocaine
Dossier Tomate - Production de tomates de primeurs au Maroc : Une histoire pleine de rebondissements - Etat actuel, à la pointe de la technique - Un avenir sous conditions
62 Agrumes : 146 Une récolte qui devait battre tous les records…
Pastèque Spécificités de la conduite
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L’estimation des rendements 156 en arboriculture fruitière Raisonnement et mode opératoire
100 La laitue d’eau une plante exotique envahissante des eaux douces marocaines
160 Amandier Qualité du fruit des populations locales et possibilités de valorisation commerciale et industrielle
164 104 Pulvérisation Croquez la pomme Eléments pour réussir les sans laisser d’empreinte ! traitements Pomme News Meknès-Tafilalet fête la pomme 170 Orge des rats: 118 Les fruits rouges au Maroc une graminée adventice à - Diversifier pour consolider considérer dans le désherbage le grand potentiel de production et des céréales d’exportation - Dynamisme d’une filière Restauration organique 174 126 des sols marocains Culture hors sol Enjeu capital pour le Solution fertilisante ou nutritive développement agricole durable 132 Oléiculture 178 L’indispensable organisation Petites annonces
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Actu
Actu ALIMENTATION
Journée mondiale de l’alimentation contre la faim et le gaspillage
Les Nations unies ont célébré le 16 octobre la Journée mondiale de l’alimentation, dont 842 millions de personnes dans le monde sont privées en quantités suffisantes malgré les progrès réalisés, en partie en raison du gaspillage de nourriture. Maître d’œuvre des cérémonies à Rome, son siège, l’Organisation des Nations unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO) a voulu insister cette année sur l’importance de la nutrition pour la bonne santé des populations et sur des systèmes de production durables. « Des modèles non viables de développement dégradent l’environnement naturel, menaçant les écosystèmes et la biodiversité, indispensables à nos approvisionnements futurs en nourriture », note-t-elle dans
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un communiqué. Car si les efforts conjugués des États et des agences de l’ONU ont permis de réduire de façon spectaculaire le nombre de personne souffrant de la faim (plus d’un milliard en 2009) la part des « mal nourris » atteint encore 2 milliards d’humains, qui souffrent d’une ou plusieurs carences en micronutriments (vitamines et autres). Selon la FAO, la malnutrition concerne 26% des enfants qui présentent un retard de croissance et 1,4 milliard d’humains en excès pondéral
- dont 500 millions d’obèses. L’organisation insistait dans un rapport, publié en juin, sur le coût économique « de la dénutrition et des carences en micronutriments qui représentent 2 à 3% du PIB mondial, soit 1.400 à 2.100 milliards de dollars». Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), qui fournit une aide d’urgence à 80 pays, il est urgent de renforcer rapidement le nombre de mères et d’enfant recevant des produits nutritionnels spécialisés et de «se focaliser sur les 1.000 premiers jours de vie» - de la conception à l’âge de 2 ans. «Si la communauté internationale investissait 1,2 milliard de dollars par an sur cinq ans pour réduire les carences en micronutriments, la baisse de la mortalité infantile et l’impact positif sur les futurs revenus pourraient atteindre 15,3 milliards de dollars» indique le PAM citant les experts du Consensus de Copenhague - projet dédié au bien-être de l’humanité. Mais le système alimentaire est aussi, rappelle l’organisation, lourdement pénalisé par le gaspillage: un tiers de la production alimentaire mondiale est ainsi perdue chaque année, soit 1,3 milliard de tonnes et plus de 750 milliards de dollars par an. « Avec un quart de ces quantités, on nourrit les
842 millions de personnes qui souffrent encore de la faim dans le monde», assure Robert van Otterdijk, expert agro-industries chargé des infrastructures rurales à la FAO. Selon lui, « en réduisant de moitié ce gâchis, il n’y aurait plus qu’à augmenter de 32% la production alimentaire mondiale pour nourrir les 9 milliards d’humains projetés en 2050 ». Les experts estiment aujourd’hui qu’il faudrait une hausse de 60% pour répondre aux besoins futurs de l’humanité, intenable pour la planète dont les ressources en terre et en eau, notamment, ne sont pas infinies. Pour Mathilde Iweins, coordinatrice d’un rapport sur le coût environnemental du gâchis, «les surfaces agricoles utilisées pour produire des aliments qui ne seront même pas mangés sont équivalentes à celles du Canada et de l’Inde réunis». Ce qui fait du gâchis alimentaire, ramené à l’échelle d’un pays, «le 3e émetteur de gaz à effet de serre après la Chine et les États-Unis». A noter que dans les pays en développement, les faibles capacités de stockage et d’accès au marché sont les causes principales du gâchis. Tandis que dans les sociétés industrialisées, l’excès de normes et de règlements, par souci sanitaire ou esthétique, est montré du doigt. Source : AFP
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Actu Actu Salon
SID 2013 Erfoud
Un salon qui tient ses promesses La 4ème édition du salon international des dattes au Maroc s’est tenue à Erfoud sur 4 jours du 31 octobre au 03 novembre 2013. Le thème retenu cette année a été «Le renouvellement des palmeraies, un nouveau souffle pour nos oasis» avec pour objectif le développement et la promotion d’une agriculture durable et solidaire. A l’instar des précédentes éditions, le SID 2013 a enregistré un succès aussi bien sur le plan de la participation que celui de l’impact national et international. De même, cette manifestation s’est imposée comme une date incontournable pour les professionnels du secteur phœnicicole et un espace de rencontres et d’échanges entre les différents opérateurs (producteurs, coopératives, …). Cet événement visait plusieurs objectifs dont : - La promotion de l’agriculture oasienne et développement des secteurs liés à l’écosystème oasien - La contribution à insuffler une nouvelle dynamique socio-économique dans la région - La mise en valeur de la phœniciculture dans notre pays - La redynamisation de la filière afin de la rendre plus productive et plus compétitive - Le renforcement des projets de développement solidaire au profit des Groupements d’Intérêts Economique (GIE) constitués. Par ailleurs, cette édition a abordé la question de l’innovation au service du développement phœnicicole et s’est articulée autour de cinq axes, à savoir : 1- Développement variétal et des capacités de production de vitroplants et de plants de palmier dattier 2- Amélioration durable et 8
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intégrée de la production et de la qualité en préservant les ressources naturelles des palmeraies 3- Valorisation forte et pérenne de la production dattière et des produits du palmier dattier 4- Développement des ressources humaines et amélioration des compétences au niveau de la filière 5- Amélioration des conditions cadres, organisation professionnelle et incitation à l’investissement dans la filière dattière.
Activités scientifiques
En marge de la 4ème édition du salon s’est tenu un forum placé sous le thème «innovations pour la modernisation de la filière phœnicicole et l’amélioration
de la productivité», et qui a été animé par des experts nationaux et internationaux. En plus, une table ronde a été organisée par le Groupe Crédit Agricole du Maroc et des ateliers scientifiques ont été mis en place pour permettre à la communauté scientifique et technique d’échanger avec les professionnels sur les dernières technologies et innovations. Dans ce cadre, la lumière a été mise sur la maîtrise de la qualité et de la réhabilitation des palmeraies, de même, des professionnels ont plaidé pour l’augmentation des investissements et la promotion de la recherche scientifique, afin de mieux valoriser la filière phœnicicole, la plus vieille espèce fruitière de la région de Tafilalet (sudest du Maroc). Plusieurs prix de mérite et d’encouragement ont été décernés à de nombreux exposants qui ont participé à cette quatrième édition de ce Salon. A rappeler que la palmeraie
Le salon en chiffres Outre les producteurs marocains et quelques coopératives, cette édition a été marquée par la participation de quelque 200 exposants venant, pour certains, de 12 pays (Tunisie, Algérie, Libye, Mauritanie, Egypte, Irak, Jordanie, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Sultanat d’Oman, Soudan, Koweït). Le Salon était étalé sur une superficie de 40.000 m2 et a enregistré une forte affluence de visiteurs locaux et nationaux qui a permis la commercialisation de 120 000 Kg de dattes.
nationale couvre 48.000 ha correspondant à environ 4.430.000 palmiers avec une densité moyenne de 100 pieds à l’hectare et assure une production annuelle de 100.000 tonnes. Cette situation fait du Maroc le 8ème producteur mondial de dattes, loin derrière des pays comme l’Irak (21,5 millions de palmiers) ou l’Arabie Saoudite (12 millions). La production marocaine est consommée en quasi-totalité par le marché local avec une moyenne de 3 kg de dattes par habitant et le Royaume importe chaque année, 30.000 tonnes de dattes, essentiellement de l’Irak, de la Tunisie, des Emirats Arabes Unis et de l’Egypte.
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Actu Actu Nationale
Journées Slow Food à Casablanca Abdelmoumen Guennouni
‘‘Consommons utile et local pour un développement durable de nos territoires ‘’ Sous ce thème se sont tenues, les 8 et 9 Novembre, dans l’esplanade en face des ‘‘Magasins Solidaires’’ de Maroc Taswiq, les premières d’une série de journées que Slow Food Maroc envisage d’organiser à travers le royaume. Dans son allocution d’ouverture, le Prof Zoubida Charouf présidente de Slow Food Maroc a présenté les fondements de l’association, ses objectifs et les différentes activités prévues dans le déroulement de ces journées. Elle a aussi remercié tous les partenaires ayant permis la réussite de cette première édition. Ont pris la parole aussi les représentants de la FAO, l’UNESCO, l’ambassadeur du Pérou, M Rahal Kamal, président de la Fédération
Najib Mikou DG Maroc Taswiq Ces journées organisées en partenariat Slow Food et Maroc Taswiq constituent un événement inédit au Maroc. L’objectif est de rapprocher le petit producteur de l’économie solidaire
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Nationale des Arts Culinaires, ‘‘sans qui cet événement n’aurait pas pu avoir lieur’’ a dit Mme Charouf, et M Najib Mikou DG de Maroc Taswiq. A cette occasion Slow Food Maroc a initié la création d’une «Alliance» des chefs cuisiniers visant à rapprocher les producteurs des consommateurs. A signaler que ces journées se sont déroulées parallèlement à la Journée Mondiale de l’Alimentation et également à l’occasion
des consommateurs à travers les chefs cuisiniers marocains sans aucune intermédiation négative (qui nuirait à la recette du producteur), tout en mettant à la portée du consommateurs un produit de qualité au prix juste. Maroc Tawiq ouvre ainsi, une opportunité nouvelle
de la célébration de 2013, l’année internationale du quinoa, en partenariat avec la FAO et l’Ambassade du Pérou, premier producteur de ce ‘‘super aliment’’. En outre, l’association ambitionne de mettre en place, d’ici l’édition 2014, de nombreux projets dont : - Consolider cette alliance grâce à une identité visuelle forte : les restaurants de l’Alliance seront reconnaissables grâce à une
de commercialisation des produits de l’économie solidaire en contribuant à la transformation du produit en revenu équitable et durable pour le petit producteur. A travers cet événement on prépare les grands restaurateurs pour donner un signal fort d’une
plaque millésimée installée devant leur établissement - Organiser efficacement l’approvisionnement des restaurateurs en produits des sentinelles et produits de terroir par Slow Food Maroc en partenariat avec Maroc Taswiq. - Réaliser un circuit pour inciter les touristes à se rendre dans les restaurants de l’Alliance - Faire connaître aux 100 000 personnes dans 150 pays du réseau Slow Food les restaurants de l’Alliance et les producteurs de l’économie solidaire - Donner une visibilité aux restaurants dans les sites web de slow Food Maroc et ses partenaires ainsi que dans celui de la synergie pour soutenir l’économie solidaire.
fondation Slow Food pour la biodiversité grâce à du contenu vidéo notamment - Organiser des dîners dans les restaurants de l’alliance pour diffuser les valeurs de Slow Food - Elargir le groupe des restaurants de l’Alliance Ateliers, dégustations etc. Pendant les deux jours, les nombreux visiteurs ont pu découvrir les produits du terroir marocain et de l’Economie Solidaire, participer au parcours des 5 sens, cooking-show avec des chefs cuisiniers marocains et internationaux. Ils ont pu déguster des produits comme les huiles d’argan et d’olive, différents types de miel et produits de la ruche, des glaces à base de corne de gazelle et d’amlou, etc. Slow food international Le mouvement a été fondé en Italie en 1989 pour
Chiffres clés des Journées de l’Alliance Slow Food 2013 · Prés de 700 participants à ces journées · 50 petits producteurs de 16 régions du Maroc dont 70% de femmes · 8 chefs pour les cookings show et 5 recettes traditionnelles par les producteurs · 22 contrats signés avec les chefs cuisiniers · Des étudiants de 3 centres de formation professionnelle · Des doctorants et masters de 3 facultés des sciences pour animer les ateliers
contrer les ‘‘fast food’’ et l’accélération de la vie. L’association lutte contre la disparition des traditions culinaires, pour la protection de la biodiversité alimentaire et la valorisation du savoir faire des communautés locales. Elle défend un concept de qualité alimentaire défini par trois principes : consommer bon, propre et juste - Des produits bons, capables de satisfaire les sens des consommateurs - Des aliments propres produits sans porter atteinte à l’environnement et à la santé des consommateurs - Des produits justes, respectueux des rétributions équitables à chaque étape du processus, de la production à la consommation La philosophie Slow Food est basée sur le principe que ‘‘manger est un acte agricole et produire est un acte gastronomique’’ L’association est un réseau qui compte plus de 100.000 membres dans 150 pays
Prof Zoubida Charouf présidente de Slow Food Maroc Slow Food Maroc Le mouvement est devenu actif au Maroc en 2001 par la reconnaissance de l’argan comme ‘‘sentinelle’’ puis l’association a été créée en 2009 et aujourd’hui elle dispose d’une importante assise à l’échelle des différentes régions du pays. En parallèle avec les objectifs de Slow Food international, elle agit pour sauvegarder les savoirfaire traditionnels, pour le développement durable
des petits producteurs, pour sensibiliser les consommateurs au goût et sauvegarder le patrimoine marocain. Elle s’est fixé entre autres objectifs le renforcement des activités de recherche scientifique, la sensibilisation des citoyens, le soutien aux activités génératrices de revenus et d’emplois, etc.
Pour plus d’informations : www.slowfoodmaroc.org
Logiciel de traçabilité dans les fermes & station de conditionnement
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Actu
Actu Environnement
Biodiversité
Contrôle des populations de ravageurs Une augmentation de la biodiversité dans les espaces agricoles ne contrôle pas toujours les populations de ravageurs, qui dépendent des interactions avec les autres espèces avec qui elles entrent en compétition. Emily Martin, doctorante à l’Université de Bayreuth (Bavière), mène actuellement une étude afin de mettre en évidence les liens existants entre: la structure des paysages, les habitats naturels, la biodiversité et l’écologie des ravageurs, et ce, dans le but d’identifier de nouveaux moyens de lutte antiparasitaire. L’étude porte sur les dommages causés par des chenilles
présentes sur les plants de chou, et l’expérience in situ est menée sur 18 parcelles agricoles de la région de Haen (Corée du Sud). E. Martin a ainsi mis en lumière la complexité des interactions entre les ravageurs, et les conséquences observées sur les cultures et les pertes de rendement, qui sont mesurées par une expérience annihilant la prédation aviaire* sur les chenilles grâce à l’utilisation de filet de protection. Il est communément admis que plus les paysages sont complexes, plus ils offrent une diversité d’habitats, et donc plus la biodiversité y est relativement importante, permettant un contrôle des
Des poules contre le frelon asiatique Un apiculteur landais a eu l’idée d’utiliser des poulets pour lutter contre le frelon asiatique. Une technique d’une redoutable efficacité bénéfique aux abeilles, aux poules comme à l’apiculteur. Le frelon asiatique est aujourd’hui parfaitement implanté en Europe. Il occupe 60 départements français et se retrouve en Belgique, en Espagne et au Portugal tout en continuant à se propager. Cet insecte attaque les abeilles et les tue pour s’en nourrir. L’espèce invasive est ainsi capable de décimer des ruches entières. Il faut dire que les ouvrières constituent pour lui une source abondante de protéines. Malheureusement, ce prédateur est difficile à combattre. En septembre dernier, un arrêté est paru afin de fournir une nouvelle arme aux apiculteurs aux prises avec le frelon asiatique : le dioxyde de soufre. Un gaz jugé particulièrement efficace pour lutter contre les frelons, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire. Injecté dans le nid, le dioxyde de soufre tue les insectes en les asphyxiant. Mais un apiculteur landais semble lui avoir déniché une toute autre méthode pour protéger ses abeilles de 12
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l’espèce invasive. Une méthode aussi naturelle qu’efficace : les poules. Des patrouilleurs pour les abeilles En effet, Francis Ithurburu, un jeune retraité passionné d’apiculture, a étudié de près l’insecte notamment grâce à des vidéos, et s’est souvenu qu’autrefois les poules côtoyaient les ruches. Il a ainsi eu l’idée de tenter l’expérience en mettant des poules à côté de ses ruches et en observant leur comportement tandis qu’elles se promenaient là. Il a alors constaté que les volailles étaient une arme tout à efficace. Il raconte : «introduit dans le rucher, le jeune poulet vadrouille entre les ruches tout en se méfiant des attaques des abeilles gardiennes dont il se tient à distance mesurée». Or, si la volaille mange «quelques abeilles tombées à terre, malades ou en fin de vie», elle se nourrit surtout de «tous les frelons qui se présentent devant les ruches» et dont le vol bruyant
populations de ravageurs. Les résultats de l’expérience apportent toutefois une nuance: l’augmentation du nombre d’espèces présentes n’engendre pas obligatoirement d’interactions synergiques. De plus, l’ampleur des dégâts est déterminée par les interactions entre les différents types de ravageurs. Emily Martin a ainsi constaté que les oiseaux se nourrissaient de chenilles mais ciblaient également des insectes hyménoptères (guêpes) qui elles-mêmes mangent les chenilles nuisibles. Les oiseaux neutralisent donc des ennemis naturels directs des chenilles afin d’éliminer la concurrence pour la ressource : un processus qualifié de prédation “intra-guilde”. Cependant, tant que les oiseaux sont exclus de la zone grâce aux filets, les guêpes assurent un contrôle des ravageurs plus
est peu discret. Les gobant dans son bec, la poule ne fait qu’une bouchée des prédateurs. Les mois suivant l’expérience, Francis Ithurburu a constaté qu’aux abords du rucher, le nombre de nids avortés de frelons était bien supérieur à la moyenne, allant jusqu’à l’absence de colonies proches. En poursuivant son expérience pendant trois ans, l’apiculteur s’est aperçu que le frelon asiatique ne représentait plus de véritable danger pour son rucher. Un mets de choix pour les volailles «L’intérêt est qu’au printemps, les poulets attrapent les premières fondatrices qui sont en train de construire leur premier nid. On a donc déjà des nids avortés en plus grand nombre autour d’un rucher», explique Francis Ithurburu. Si les poules attrapent si facilement le frelon asiatique, c’est que contrairement au frelon commun, il est capable
efficace : 90% des chenilles nuisibles sont éradiquées et 70% des dommages aux plantes évités. Les implications économiques et écologiques de cette recherche concernent le contrôle naturel des ravageurs. La disponibilité de telles informations permet aux agriculteurs de mieux planifier l’utilisation de pesticides ou la lutte intégrée contre les parasites. * L’adjectif “aviaire” signifie : “qui se rapporte aux oiseaux”. Source : bulletins-électroniques
de rester en vol stationnaire. Tout en se méfiant de la ruche, les poules peuvent donc d’un coup de bec, capter l’insecte. Et les avantages de cette méthode ne concernent pas que les abeilles et l’apiculteur car les poules aussi y trouvent leur compte. En effet, les frelons dont l’abdomen est plein de protéines constituent un «complément alimentaire particulièrement intéressant» pour les poulets, souligne le Landais. Avec une telle efficacité, cette solution naturelle et écologique pourrait bien faire des émules chez les apiculteurs, parmi lesquels certains ont abandonné leur élevage face à l’invasion du frelon. Ils pourraient alors également adopter des patrouilleurs à plumes pour protéger leurs butineuses. En savoir plus: www.maxisciences.com
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Actu Actu Recherche
L’azote atmosphérique remplacera-t-il les engrais ?
N-Fix, une nouvelle technologie, développée au RoyaumeUni, est présentée comme la prochaine révolution agricole. Elle permettrait à toutes les plantes cultivées dans le monde d’utiliser l’azote atmosphérique, et donc de se passer d’engrais. Nul besoin de combinaisons chimiques ni de manipulations génétiques : il suffirait d’introduire la bonne bactérie dans les graines. Et l’innovation serait commercialisée dans trois ans. Étonnant... Des chercheurs de l’université de Nottingham, au Royaume-Uni, affirment avoir développé une méthode de fertilisation des plantes à la fois simple, efficace et complètement naturelle. Selon ces scientifiques, très optimistes, elle pourrait s’appliquer à presque toutes les plantes d’intérêt agricole du monde et permettre, ni plus ni moins, d’oublier l’utilisation d’engrais chimiques. L’azote est un nutriment essentiel dans la croissance des plantes, mais celles-ci ne sont pas capables de le fixer sous forme gazeuse. Elles l’assimilent sous forme de nitrates, présents dans le sol grâce aux bactéries et aux champignons. Un petit nombre de plantes, comme les légumineuses (pos, haricot,
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lentille, …), ont trouvé le moyen de s’attacher les services de bactéries fixatrices d’azote en les hébergeant dans les nodules de leurs racines. Mais la majorité des végétaux, dont les céréales, doivent pomper les nitrates présents dans la terre. Dans les cultures intensives, le recours aux engrais est nécessaire pour compenser la quantité limitée d’azote minéral dans les sols entrainant leur dépendance à l’égard des engrais azotés synthétiques. Mais l’équipe du Nottingham’s Centre for Crop Nitrogen Fixation a semble-t-il développé une méthode qui permet aux plantes d’assimiler directement l’azote atmosphérique, composant 78 % de l’air environnant. L’équipe, menée par le chercheur Edward Cocking, a exploité une bactérie capable de se servir de l’azote atmosphérique. Découverte dans la canne à sucre, celle-ci est capable de s’introduire à l’intérieur des cellules de la plante. D’après
Le chercheur Edward Cocking est directeur du Nottingham’s Centre for Crop Nitrogen Fixation. Avec son équipe, il a développé une méthode basée sur la symbiose d’une bactérie avec la plante, qui permet au végétal d’exploiter l’azote atmosphérique plutôt que les nitrates. © Université de Nottingham
leurs recherches, ce microorganisme ferait de même avec la plupart des plantes cultivées.
Symbiose entre la plante et la bactérie
Les auteurs de ce procédé baptisé N-Fix, qui devrait être commercialisé par l’entreprise Azotic Technologies, ne sont guère prolixes en détails. La technique consiste à injecter directement une souche particulière de bactéries dans la graine. S’insérant dans les cellules de l’hôte, elles leur donneraient la capacité de fixer l’azote de l’air. Le procédé N-Fix conduit donc à une symbiose entre la bactérie et la cellule. L’une trouve refuge et nutriments, l’autre peut fixer l’azote de l’air. Si elle est effectivement applicable à toutes les cultures, cette méthode a de quoi révolutionner les pratiques et les conséquences pour l’agriculture sont énormes, en fournissant une grande partie des besoins en azote. Elle permettrait
aussi de limiter nettement la pollution des sols par les nitrates, aujourd’hui considérée comme la cause majeure de pollution des grands réservoirs d’eau souterraine. Les engrais sont des nutriments pour les plantes, mais ils sont également consommés par les micro-organismes (tant les bactéries que les champignons). Ils favorisent ainsi la production de matières organiques qui libèrent à leur mort quantité d’azote sous forme de nitrates. Ceux-ci, extrêmement solubles dans l’eau, s’infiltrent et polluent les nappes phréatiques. La teneur en nitrates des nappes varie normalement de 0,1 à 1 mg par litre d’eau, mais elle dépasse aujourd’hui souvent les 50 mg par litre, une limite pour l’eau potable. Reste qu’il faudra en apprendre davantage sur le procédé, sur son efficacité et sur son coût. La société Azotic Technologies prétend commencer bientôt les essais en plein champ, et compte commercialiser ces graines d’ici deux à trois ans.
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Actu Actu NUTRITION
Manger sainement n’est pas forcément meilleur pour la planète
Si vous mangez beaucoup de fruits et légumes (et des produits végétaux en général), moins de produits sucrés et encas salés, vous avez une alimentation de bonne qualité nutritionnelle. En d’autres termes, votre alimentation se rapproche le plus des recommandations d’apports en protéines, fibres, vitamines et minéraux sans trop dépasser les limites fixées pour le sel, les acides gras saturés et le sucre ajouté. Vous consommez aussi un peu moins de calories que les personnes qui ont une alimentation déséquilibrée, et des produits animaux de meilleure qualité nutritionnelle. Mais, l’impact environnemental de vos repas n’est pas nécessairement plus faible que celui d’une personne ayant une alimentation déséquilibrée. C’est ce qu’ont montré des chercheurs de l’Inra PACA1 qui ont évalué les relations entre la qualité nutritionnelle et l’impact carbone de l’alimentation de près de 2 000 adultes (en se basant sur les données d’impact carbone d’environ 400 aliments les plus couramment consommés). Ainsi, à apport équivalent en calories, manger sainement revient à émettre des émissions de gaz à effet de serre plus importantes qu’une alimentation de moins bonne qualité nutritionnelle. Cette différence d’impact a même été chiffrée à + 9 % chez les
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hommes et + 22 % chez les femmes.
Plus on mange, plus on impacte Les chercheurs se sont rendu compte que l’impact environnemental de l’alimentation est très lié aux quantités totales consommées. Les personnes qui ont une alimentation équilibrée ingèrent des quantités importantes parce qu’elles se tournent vers des aliments qui ne sont pas trop riches en calories : fruits, légumes, viandes maigres, laitages, poissons… Au contraire, les personnes qui ont une alimentation déséquilibrée mangent plutôt des aliments dans lesquels les calories sont concentrées : produits sucrés, encas salés, viandes grasses, charcuterie, fromage et autres produits gras…. « Du coup, les personnes qui mangent bien en général consomment de plus grosses quantités que celles qui mangent mal. Ceci explique en partie pourquoi l’alimentation des bons mangeurs a en moyenne un plus fort impact carbone que celle des mauvais mangeurs. Et c’est encore plus vrai quand on raisonne à ‘apports caloriques équivalents’, par exemple quand on compare 2 000 kcal d’une alimentation équilibrée à 2 000 kcal d’une alimentation déséquilibrée », explique Nicole Darmon de l’équipe Inra PACA qui a publié l’étude.
Mieux manger, moins impacter Le secteur alimentaire serait responsable de 15 à 30 % des émissions de gaz à effet de serre dans les pays développés. En collaboration avec le WWF (World Wildlife Fund), les scientifiques ont modélisé des choix alimentaires qui permettraient de diminuer de 25 % les gaz à effet de serre de l’alimentation des Français tout en respectant les recommandations nutritionnelles. Pour bien faire, il faudrait consommer très peu de viande de bœuf, car c’est l’aliment le plus impactant ; mais davantage de céréales complètes, de légumes secs et de fruits oléagineux2. En
effet, ces trois catégories d’aliments sont incontournables pour avoir une alimentation équilibrée et peu impactante car il n’est pas nécessaire d’en consommer des quantités importantes pour avoir des apports significatifs en calories et en nutriments essentiels (protéines, vitamines, minéraux, fibres...). Théoriquement, il est donc possible d’avoir une alimentation nutritionnellement adéquate et peu impactante. Mais cela nécessite de faire des choix alimentaires très particuliers. Pour l’instant, ce ne sont pas ceux de l’ensemble des personnes qui aujourd’hui en France couvrent le mieux leurs besoins nutritionnels.
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Actu Actu
Un monde envahi par les champignons et la moisissure ?
La dangerosité des virus et bactéries est mieux documentée que celle des champignons et moisissures. Les chercheurs estiment qu’il existe entre 1,5 millions et 5 millions d’espèces de champignons dans le monde, dont seulement 100 000 sont identifiées. Or, les nouvelles formes d’infections fongiques de plantes ou d’animaux ont presque été multipliées par dix depuis 1995. Le réchauffement climatique pourrait expliquer en partie cette augmentation inquiétante.
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t pourtant, ce sont les organismes les plus dévastateurs de la planète car responsables de plus de 70% des extinctions aux niveaux local ou planétaire comme l’indique une étude de juin 2012. Les champignons sont des microorganismes, différents des plantes, des animaux et des bactéries. Leur taille généralement petite ou microscopique n’empêche pourtant pas leur énorme impact sur la faune et la flore de la planète entière.
Les conséquences des champignons sur les cultures Le mildiou : un champignon dévastateur à l’origine de famines La famine qui a frappé l’Irlande en 1840, suite au mildiou (Phytophthora infestans), a révélé le pouvoir dévastateur de 18
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ces pathogènes qui ont détruit 75% des cultures de pommes de terre en Irlande et causé la mort indirecte d’un million de personnes ! Aujourd’hui, le mildiou demeure redoutable et se propage très rapidement, lorsque les conditions climatiques lui sont favorables, notamment en Europe et en Afrique du Nord. Les agriculteurs redoutent ce champignon qui peut, en quelques jours, dévaster toute une parcelle de pommes de terre ou de tomates. Au niveau mondial, la « Phytophthora » cause 6,7 milliards de dollars de pertes annuelles, selon une étude publiée en 2009. Le Professeur Sarah Gurr, spécialiste en phytosanitaire de l’Université d’Oxford (Grande-Bretagne), estime que dans le pire scénario, une attaque de mildiou pourrait mener 1,3 milliard de personnes à la famine en une année dans le monde.
Les principales cultures vivrières sont vulnérables D’autres aliments de première nécessité comme le riz, le maïs, le soja et le blé, peuvent développer des maladies similaires: la pyriculariose du riz (Magnaporthe oryzae), la carie du blé (Ustilil y un maydis), la rouille du soja (Phakopsora pachyrhizi) et la rouille de la tige du blé (Puccinia graminis). Une supervariété de rouille noire (Ug99) a récemment anéanti 80% des récoltes dans certaines régions d’Afrique. Chaque année, les infections fongiques sont responsables de la destruction de plus de 125 millions de plantes de cultures importantes, dont le riz, le blé, le maïs, la pomme de terre et le soja. Ces maladies émergeantes incluent la pyriculariose du riz, la rouille du soja, la rouille noire des céréales, le charbon du maïs et le mildiou de la pomme de
terre. Si ces cinq cultures vivrières étaient attaquées simultanément par des champignons, plus de 60% de la population mondiale pourrait être affamée, selon le Dr Gurr. Ce serait littéralement l’apocalypse, un chaos planétaire pour accéder à des sources de nourriture. Heureusement, ce scénario reste assez improbable. Toutefois, si la nature ne s’en charge pas, le Dr David Hughes, zoologue de l’Université d’état de Pennsylvanie (Etats-Unis) imagine que des terroristes pourraient très bien semer la panique en contaminant des cultures d’intérêt économique vital avec de tel champignons. Un scénario digne d’un james Bond ? Probablement mais dans les années 80, par exemple, les plantations de cacao du nord du Brésil ont été détruites, peut-être délibérément, transformant profondément le paysage démographique
Les conséquences des champignons sur la santé humaine
et écologique de la région : les exploitations se vidaient et les populations se sont rabattues sur les villes et sur la forêt tropicale, aggravant la déforestation. «Rien de plus facile, pour déstabiliser l’économie mondiale, que d’introduire une maladie de l’hévéa en Asie du Sud-Est, avec un effet domino économique et politique incalculable» conclut le Dr Gurr. En effet, l’agriculture moderne aggrave la vulnérabilité des populations en encourageant le recours à des variétés uniques. La biodiversité s’en trouve amoindrie, et le monde végétal génétiquement appauvri et affaibli, explique le Dr Gurr. A ses yeux, «nous favorisons dangereusement une nouvelle course aux armes, les armes pathogènes».
Les conséquences des champignons sur les animaux
Les animaux sauvages ne sont pas épargnés puisque plus de 500 espèces d’amphibiens, des tortues marines, des coraux, les chauvessouris (syndrôme du nez-blanc) ou encore les abeilles sont également fortement menacés.
Les êtres humains ne sont pas épargnés : depuis dix ans une mycose, la « Cryptococcus gattii » s’est adaptée aux climats froids, envahissant les forêts nordaméricaines de la côte Pacifique nord-ouest. En 2010, elle était responsable de 280 cas d’infections dont plusieurs dizaines, mortelles. Si les mycoses ne sont pas aussi contagieuses que les virus, et si les fongicides sont efficaces dans la plupart des cas, il y a quand même de quoi s’inquiéter. Les mycoses en effet sont en constante mutation et, une fois installées dans un écosystème, demeurent pratiquement impossibles à éradiquer.
Vers une Terre envahie de champignons ?
Au vu de ces tendances, les experts estiment que les mycoses ne sont pas suffisamment prises en compte par les programmes publics et de recherche. «Ce serait étonnant qu’une épidémie de mycoses cause une hécatombe, mais c’est dans le domaine du possible,» explique le Dr Matthew Fisher, spécialiste des maladies émergentes à l’Imperial College de Londres (Grande-Bretagne). Il ajoute: «Cette augmentation alarmante de disparitions animales et végétales provoquées par de nouvelles maladies fongiques montre que nous assistons à la progression vers un monde où les ‘pourris’ sont les vainqueurs. Nous devons tout faire pour empêcher l’apparition de nouvelles maladies car nous manquons cruellement de méthodes pour lutter contre les épidémies fongiques du monde sauvage.» Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
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Actu Actu
Emergence et évolution des agents pathogènes
Le concept « gène-pour-gène » de co-évolution des plantes et des agents phytopathogènes est depuis 60 ans prédominant pour analyser l’émergence des maladies de plantes. Ce concept décrit le processus de sélection naturelle qui entraîne des changements dans la structure des populations de l’agent pathogène conduisant parfois à son « émergence ». Cependant, un élément d’importance majeure dans ce concept d’émergence est l’origine de la diversité sur laquelle la sélection naturelle opère. Des mutations aléatoires, le transfert horizontal de gènes et la recombinaison façonnent les génomes des micro-organismes à des degrés divers. Cependant, l’importance relative de ces différents processus pour les agents phytopathogènes et le contexte environnemental dans lequel ils ont lieu demeurent généralement inconnus. Les chercheurs de l’INRA à Avignon (France), de Virginia Tech aux États-Unis et de l’Université d’Exeter au Royaume-Uni, établissent dans un article la première démonstration que les populations bactériennes des habitats non-agricoles jouent un rôle dans l’émergence des agents phytopathogènes.
Des bactéries provoquant des maladies de la tomate présentes dans le manteau neigeux et les cours d’eau Les chercheurs ont mis en évidence d’importants échanges génétiques entre
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des populations établies dans l’environnement et celles présentant des agents phytopathogènes. Ils ont montré que les deux groupes partageaient un large éventail d’allèles (variants d’un gène particulier) impliqués dans le pouvoir pathogène des souches ayant causé des épidémies. Ce phénomène concerne, notamment une famille de gènes nommés ‘’effecteurs’’ qui permettent aux bactéries de désarmer les mécanismes de défense de la plante. Dans l’exemple traité par l’article publié dans la revue New Phytologist, des souches apparentées aux souches isolées des épidémies de la moucheture bactérienne de la tomate (provoquée par Pseudomonas syringae pv. tomate (Pto)) ont été trouvées
dans le manteau neigeux et des ruisseaux de régions subalpines des Alpes du Sud françaises et de régions sauvages du sud de la NouvelleZélande. La caractérisation du pouvoir pathogène des souches génétiquement proches voir identiques de Pto, provenant de ces habitats nonagricoles, confirme ainsi que les populations présentes dans l’environnement pouvaient non seulement être pathogènes pour la tomate, mais aussi qu’elles avaient des gammes d’hôtes plus larges que les souches isolées des épidémies. Bien que les populations provenant d’habitats nonagricoles aient des répertoires d’effecteurs semblables voire identiques aux souches des épidémies, elles présentent une plus grande diversité de variants de ces gènes.
L’air, l’eau et les plantes pour favoriser la propagation de la maladie
Les chercheurs proposent qu’une série d’événements évolutifs puissent contribuer à l’émergence des souches pathogènes. Ces événements sont pour la plupart le fait du seul hasard (la dissémination en particulier) et ils conduisent parfois à la rencontre d’une souche « environnementale » avec les plantes cultivées et, selon son succès, à une éventuelle émergence dans une épidémie. La dissémination de P. syringae entre habitats est facilitée par les mouvements de l’air, du matériel végétal et de l’eau (réseau hydrologique et précipitations). Les mouvements des agents phytopathogènes créent donc très probablement des
rencontres régulières avec les cultures où une partie des populations ayant un avantage sélectif colonisent les plantes. C’est la manifestation d’une multiplication bactérienne importante qui induit les symptômes visibles de la maladie. Les pratiques agricoles peuvent ensuite favoriser la propagation de proche en proche de la nouvelle population émergente.
Une collection de bactéries pour comprendre des épidémies Les souches de P. syringae utilisées dans cette étude proviennent de la collection de l’unité de recherche Pathologie Végétale de l’INRA à Avignon. Au cours de la dernière décennie, cette collection a été mise en place afin de pouvoir comparer des populations provenant de différentes origines tant issues des plantes cultivées que d’habitats naturels. L’étude de ces différentes origines a permis de découvrir que les habitats aquatiques et l’ensemble du cycle de l’eau jouent un rôle prépondérant dans l’évolution et l’écologie de cette bactérie. C’est la ressemblance entre des souches pourtant d’origines très différentes au sein de cette collection qui a mis la puce à l’oreille des chercheurs. Actuellement la collection est utilisée pour évaluer le potentiel d’émergence de nouveaux variants d’une maladie touchant le kiwi. Elle pourra servir, selon la même logique, à comprendre l’émergence d’autres maladies importantes provoquées par P. syringae chez des espèces de Prunus ainsi que le melon.
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Actu Actu Consommation
La consommation de fruits et légumes bio augmente Selon une analyse effectuée dans le cadre du projet Fruitylife “Fruits et légumes, sains et sûrs”, l’évolution des consommations de fruits et légumes suit un cours différent en Italie, en France et en Allemagne, tandis que dans les trois pays, les consommateurs sont de plus en plus attentifs aux fruits et légumes biologiques. Le projet Fruitylife est co-financé par l’Union Européenne et le Ministère des Politiques Agricoles, Alimentaires et Forestières et coordonné par AlimosAlimenta la Salute, et a pour objectif de promouvoir la consommation de fruits et légumes en diffusant des méthodes de culture et des systèmes de
contrôle garantissant la meilleure qualité de la terre à la table.
La consommation de Fruits & Légumes La crise se fait sentir sur les consommations des italiens plus que sur les autres populations européennes. Les données du
Rapport Coop sur les Consommations et la Distribution 2013 le confirment, à savoir que 81% des italiens déclarent avoir changé d’habitudes d’achat, contre 35% des allemands et 64% des français (la moyenne européenne se situant à 63%). En ce qui concerne l’Italie, les derniers chiffres, fournis par l’Observatoire des Consommations de Fruits et Légumes de Macfrut et correspondant à la période Juin 2012 - Juillet 2013, montrent une baisse des consommations de fruits et légumes frais et surgelés, avec une diminution de la dépense à 13,9 milliards d’euros. En analysant chaque catégorie de produit, on remarque que les achats ont diminué de 3,1% pour les fruits frais et de 2% pour les légumes frais tandis que le volume d’achats de surgelés augmente légèrement de 0,7%. Cependant, les données d’Agrinsieme montrent que les italiens consomment encore en moyenne 219 g par personne de fruits par jour et 228 g par personne de légumes par jour, dépassant ainsi les 400 g au total recommandés par l’OMS pour
suivre un régime sain sous le signe du bien-être. En France, les données du Kantar Worldpanel édition 2013, avec les données 2012, illustrent une reprise des achats de fruits et légumes:
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+6,1% en valeur d’achat de fruits et légumes par rapport à 2011 et +3,2% le volume d’achats. En 2012, la dépense pour les fruits et légumes, sauf les pommes de terre, s’élevait à 15,5 milliards d’euros. En particulier, la dépense pour les achats de fruits a augmenté de 7% tandis que le volume des achats a augmenté de 5,1%. En ce qui concerne les légumes, une augmentation de 5,1% de la dépense a été enregistrée, due notamment à une augmentation des prix moyens de 3,8%, tandis que la valeur des volumes d’achats s’est vue augmenter de 1,3%. Selon les dernières données élaborées par le bureau ICE de Berlin, source Fruchthandel, l’Allemagne enregistre en août, un mois où normalement les ventes de fruits diminuent dans ce pays, une augmentation de 2% d’achats de fruits frais malgré une augmentation de 7% des prix.
Quels fruits & légumes préfère-t-on?
En Italie, les données CSO - GFK soulignent de quelle manière en dix ans, de 2002 à 2012, les achats et les goûts ont changé: les achats de pommes, poires et oranges ont chuté de 15%, le raisin de 18%, les mandarines de 30% tandis que les achats de nectarines ont augmenté de 11%, les clémentines de 15% et les kiwis de 36%. Quant aux légumes, les achats de carottes diminuent de 10%, les pommes de terre de 14% et les tomates de 19%, tandis que les achats de salades et de chicorées ont augmenté de 12%, les asperges de 13%
Tous les atouts de la tomate plein champ Résitances : HR: ToMV: 0,2 / Fol: 0,1 / Vd: 0
IR: TYLCV
Poivron doux d‘Italie
Alliance Rendement Qualité & Résistance Résistances : Tm 3-0 (L4), PVY :0, TSWV (IR)
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Actu Actu Consommation et les concombres de 31%. En revanche, en France, selon les données FranceAgrimer, la pomme est le fruit le plus consommé (aussi bien frais que transformé), suivi de la poire et de l’orange. Quant aux légumes, la tomate est le légume préféré, même si les consommations correspondent à la moitié de celles des italiens (32 kg par habitant par an contre 70 kg annuels par habitant en Italie). En Allemagne, où chaque habitant en 2012 a consommé en moyenne 105 kg de fruits frais et transformés pour un total de 8.668.000 tonnes, le fruit préféré reste la pomme avec 25,9 kg par habitant par an. Pour les
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légumes, les préférés des allemands (données Agence Fédérale pour l’Agriculture et l’Alimentation) sont les tomates où les consommations par habitant
par an affichent 20,6 kg, frais et transformés.
La croissance du Bio Si les données montrent des
évolutions différentes, on enregistre dans les trois pays une nette augmentation des fruits et légumes biologiques. Ainsi, pour l’Italie, la dernière enquête
ISMEA/GFK EURISKO, concernant les familles et se référant aux achats de produits biologiques emballés dans les points de vente de la grande distribution organisée, signale une augmentation du volume des ventes de produits biologiques de 8,8% avec justement le secteur des fruits et légumes frais et transformés qui montre une augmentation de 8%. En France, les données publiées par Ctifl en juillet 2013 se référant à 2012 (élaboration des données de l’Agence Bio et Kantar Wordpanel) signalent une augmentation de 6% dans la valeur de dépense pour les fruits et légumes biologiques et une augmentation de 5% des quantités achetées. Les fruits et légumes qui ont
enregistré les meilleures performances sont les carottes, les tomates, les courgettes, les pommes et les kiwis. Selon Organic Monitor (données 2011), les allemands ont dépensé 6,6 milliards d’euros en produits alimentaires biologiques dont 27% provient des fruits et légumes. “La croissance générale des ventes de fruits et légumes biologiques indique qu’il y a une recherche de plus en plus importante d’aliments sains et sûrs pour la santé et pour l’environnement. A ce propos, la législation de l’Union Européenne, très scrupuleuse et attentive, vante une réglementation rigoureuse. Le projet Fruitylife a pour objectif de communiquer que la filière des fruits et légumes est entièrement sûre
et pas uniquement la partie obtenue avec la Production Biologique qui représente le «top» déclare M. Massimo Brusaporci, responsable du Projet et directeur d’Alimos. “Il suffit de penser, poursuit M. Brusaporci, au processus actuel d’harmonisation de la Production Intégrée, un système qui contrairement au précédent permet d’utiliser les substances chimiques de synthèse, mais uniquement en cas de réel besoin extrême et seulement dans des délais donnés, afin de permettre aux produits récoltés d’avoir des résidus en-dessous de ceux autorisés par la loi”. “Un autre élément solide de garantie en termes de sécurité alimentaire, conclut M. Brusaporci, est le contrôle à chaque étape de la filière des fruits et légumes de la com-
munauté grâce à un système de traçabilité parmi les plus rigoureux et sévères, qui permet de remonter facilement à l’historique (époque de récolte, traitements, etc.) et au producteur de chaque lot de produit”.
Pour répondre aux besoins de connaissances des consommateurs, le site www.fruitylife.eu fournit des informations sur la filière européenne des fruits et légumes, sur la garantie en termes de sécurité et de qualité, ainsi que des approfondissements sur le rythme saisonnier, sur une bonne alimentation et sur la façon de consommer certains aliments à travers des recettes rapides et délicieuses.
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Actu Actu Consommation
L’alimentation, Une aide précieuse Contre les maux de saison Une aide précieuse pour renforcer naturellement le système immunitaire : les fruits et légumes d’automne et d’hiver aident à lutter contre les petites déprimes de saison mais également contre la léthargie et la somnolence typiques de ces mois. Milan, le 5 novembre 2013 - Le premier froid, les journées plus courtes, le temps maussade, tout semble susciter les premières déprimes liées au changement de saison associées à ce sentiment de contrecœur, mélancolie et fatigue typique de l’automne. Il ne s’agit pas d’une maladie mais d’un syndrome de saison duquel souffre un nombre grandissant de personnes. Ce syndrome est dû à la diminution des heures d’ensoleillement et de la température, mais il est possible de se reprendre en prêtant attention à ce que vous mettez sur la table. Dès les premiers jours de grisaille et les premiers signes de paresse, il est important d’adapter l’alimentation pour compenser les effets, en introduisant les
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fruits et les légumes de saison dans votre assiette. Ces derniers sont riches en substances et propriétés antioxydantes et antivieillissement. De qualité non inférieure à ceux des mois d’été en termes de couleurs et bénéfices pour l’organisme, les fruits et légumes d’automne et d’hiver offrent également une large gamme de produits parmi lesquels choisir: kiwis, agrumes, pommes, poires, châtaignes, grenades, kakis, fenouils, brocolis, chou-fleur, navets, betteraves, choux, épinards, poireaux et potirons. Un large spectre de couleurs allant de l’orange au marron, du violet au vert, avec de nombreuses propriétés nutritionnelles permettant d’aider le corps à prévenir et guérir les maux de saison et plus encore. Ceci est
possible principalement grâce à la vitamine C, substance antioxydante adjuvante du renforcement du système immunitaire, laquelle est contenue majoritairement dans les kiwis et les agrumes (oranges, clémentines et mandarines) mais aussi dans le chou-fleur et les brocolis, les vitamines A et B et divers sels minéraux, utiles en cas d’anémie et de fatigue. La présence de potassium, magnésium et calcium font de la pomme un fruit complet, adapté à tous les régimes. Ses fibres et la grande quantité d’eau qu’elle contient permettent de réguler la sensation de satiété, tandis que le potassium absorbé par la consommation de poires permet de prévenir les maux tels que la fatigue, la déprime et l’hypertension artérielle. Le calcium et le phosphore ont une action protectrice sur les os et les fibres, dont la poire est riche, aident à combattre le mauvais cholestérol et à réguler le transit intestinal. La vitamine C et le bêta-carotène des kakis sont un excellent mélange pour améliorer les défenses immunitaires et pour la protection contre les maux liés
au changement de saison. Ils ont également des propriétés laxatives et diurétiques. Le carotène alpha-bêta des potirons favorise la vue et la croissance cellulaire, tandis que la vitamine A est idéale pour la santé de la peau, des os et des dents. Chaque fruit et chaque légume a ses propres qualités nutritionnelles et apporte des avantages reconnus pour la santé et le bien-être. Choisir les aliments de saison permet de bénéficier au mieux de ces propriétés. Afin de rappeler le caractère saisonnier des fruits et légumes, le site www.fruitylife.eu, créé dans le cadre du projet Fruitylife « Fruits et légumes, sains et sûrs », propose un calendrier pratique et coloré, dans lequel sont indiqués les principaux produits de saison mois par mois, avec des informations sur les substances nutritives qu’ils contiennent. Toujours sur le site Fruitylife, vous trouverez de nombreuses recettes rapides et faciles à réaliser, un récapitulatif pour une nutrition saine, des tableaux nutritionnels, des approfondissements sur le secteur des fruits et légumes de l’UE, mais également des interviews d’experts et des vidéos sympathiques. Le projet Fruitylife a en effet pour objectif de diffuser des informations correctes sur les fruits et légumes communautaires (Europe), afin d’augmenter leur consommation. Le programme est cofinancé par l’Union européenne et le ministère italien des Politiques agricoles alimentaires et forestières, et est coordonné par AlimosAlimenta la Salute, coopérative regroupant des organismes publics, des associations de producteurs et des coopératives du secteur agroalimentaire. Pour plus d’informations : www.fruitylife.eu
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Actu Actu Produit
Poids record (88,5kg) pour la plus grosse pastèque en Espagne
Des pastèques en forme de cœur au Japon
Lors des fêtes de San Bartolomé à Villanueva de la Serena, la 52ème édition du Concours de la Pastèque et du Melon a couronné les plus gros fruits. Un agriculteur de la région, Antonio González Casillas, a remporté le concours avec une pastèque de 88,5 kg. Antonio González Casillas a remporté également le 2è et 3è prix avec des pastèques de 81,6 kg et 80,7 kg. Déjà
Après les pastèques carrées, voici les pastèques en forme de cœur. Hiroichi Kimura, agriculteur dans la région de Kumamoto (sur l’île de Kyushu, dans le sud du Japon) a réussi à produire des pastèques en forme de cœur. Après de nombreuses années d’essais, d’erreurs et de recherches, sur les variétés de pastèques les plus propices ou les moules spéciaux à développer.
vainqueur l’année dernière avec une pastèque de 85,2 kg, Antonio González Casillas améliore donc le record de plus de 3 kg pour la plus grosse pastèque d’Espagne. A noter qu’en une dizaine d’années, le concours a vu les records se succéder et le poids des pastèques augmenter: 53,2 kg (2001), 79,2 kg (2003), puis 85 kg (2012) et 88,5 kg en 2013.
Qualité assurée ! Les amateurs de pastèques le savent bien, il est difficile de pouvoir contrôler la qualité de ce fruit en se basant uniquement sur sont aspect externe. Les vendeurs l’ont bien compris et proposent souvent à leurs clients des pastèques coupées en deux, permettant à chacun de comparer l’apparence interne du fruit qui permet d’envisager plus sereinement sa qualité gustative. Cependant, une fois coupée, les pastèques doivent être vendues rapidement et il arrive aussi fréquemment que le vendeur se rende compte 28
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que le fruit n’a pas l’aspect désiré. Les exigences des clients et des vendeurs sont devenues tellement importantes qu’il est nécessaire pour les producteurs de pouvoir garantir la qualité des pastèques en amont. La société NIR Soluciones, spécialisée dans l’utilisation de la spectroscopie proche infrarouge pour le contrôle qualité des produits agroalimentaires a ainsi mis au point une méthode permettant de déterminer le taux de sucre et la couleur interne des pastèques sans avoir besoin d’endommager
le fruit. Il ne reste plus qu’à implémenter la technique à un niveau industriel. Les producteurs et distributeurs pourraient alors disposer d’un système rapide
Les pastèques de Mr. Hiroichi Kimura sont jugées d’un goût agréable, avec une consistance croquante et une saveur persistante. Plus exactement, l’objectif qu’il s’était fixé était: une pastèque en forme de cœur et savoureuse. A noter que les pastèques en forme de cœur «Surprised Farmer» sont commercialisées dans une boîteécrin rouge, avec un prix à l’unité d’environ 10 000 ¥ (800 dh).
et efficace de sélection des produits à l’échelle individuelle permettant d’éviter les réclamations et les renvois de la part des vendeurs.
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Actu Actu Produit
Huitième édition du congrès international du cactus
Après le Maroc en 2010, l’Italie vient d’organiser la huitième édition du Congrès International du Cactus (et de la cochenille) qui regroupe chaque trois ans les spécialistes de la figue de barbarie venant des quatre coins du Monde. Cette huitième édition organisée du 28 au 31 octobre 2013, dans les locaux de la faculté d’agronomie de l’Université de Palerme (Sicile) a connu la participation de plus de 150 chercheurs. Le programme a proposé plus de 30 communications scientifiques en 7 séances plénières et 85 affiches (communications murales),
ainsi que des expositions de produits dérivés de cactus et des visites de terrain (vergers siciliens et unités de traitement et de conditionnement des figues de barbarie) L’ANADEC (Association Nationale pour le Développement de Cactus au Maroc) a réussi à montrer les efforts entrepris dans notre pays qui accorde une
Préservation des fruits et légumes La température, facteur prépondérant La qualité des fruits et légumes proposée constitue l’un des principaux déclencheurs d’achat par le consommateur. Les produits se doivent d’être visuellement attractifs pour séduire l’acheteur, d’avoir une maturité et une qualité gustative optimale pour le fidéliser sur le long terme. L’évolution des modes de vie engendre également une attente des consommateurs en matière d’hygiène et de praticité. La durée de vie des fruits et légumes après récolte varie en fonction de l’espèce.
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Certaines sont rapidement périssables du fait de leur forte respiration, dont découlent les réactions de dégradation (asperge, champignon, haricot, pois,…). D’autres peuvent également être jugées fragiles
importance particulière à la filière Cactus. L’absence de présentations marocaines au niveau des communications orales a été compensée par une remarquable présence au niveau des expositions de produits de cactus. En effet, la qualité des produits des coopératives marocaines a été bien appréciée par les visiteurs du stand de l’ANADEC. A souligner que ce Congrès est organisé par le Réseau International de Cactus (CactusNet) en collaboration avec la FAO, l’ICARDA, les Universités de Palerme (Sicile) et de Sassari (Sardaigne) et autres sponsors privés. A noter aussi que la prochaine édition sera organisée en 2016 au Mexique. Enfin, pour renforcer la
du fait de leur sensibilité aux chocs (pomme, fraise, poire mûre), aux pertes d’eau (salade, épinard…), et aux maladies de conservation (fruits à noyau…). Cette sensibilité dépend des caractéristiques de leur épiderme, de leur niveau de maturité et des pratiques pré et post-récolte. Le facteur prépondérant dans la préservation de la qualité réside dans la température. L’entreposage au froid et le maintien d’une chaîne du froid (transports, stockages intermédiaires) permettent de ralentir la respiration des produits et donc leur évolution. La plupart des espèces acceptent des températures comprises entre 0 et 8 °C, d’autres nécessitent un stockage à une température supérieure à 12°C (fruits et légumes exotiques, tomate, …). Enfin, pour certains fruits (poires, kiwis, pêches, mangues, avocat…), il peut être judicieux d’avoir un entreposage entre 18 et 25 °C pour poursuivre la maturation et faire évoluer certains critères tels que la fermeté, la couleur et les
collaboration technique interarabe dans ce domaine, la création d’un Réseau Arabe de Cactus a été proposée. Pour plus d’informations : anadec1998@gmail.com Tél : 0641734671
arômes. Les conditions d’entreposage sont également à considérer : incompatibilité de stockage de certaines espèces, délai entre récolte et consommation, impact de l’éthylène sur certains produits très sensibles (kiwi, brocoli…). Enfin l’utilisation d’emballages s’avère aussi intéressante à plusieurs niveaux : protection contre les chocs (fruits sensibles ou mûrs), réduction des pertes d’eau, meilleure préservation (atmosphère modifiée) et réduction des manipulations (chocs, hygiène). Source : econostrum
Filière oléagineuse
En plein développement au Maroc Nouvelle impulsion pour la filière oléagineuse. Le contratprogramme signé dernièrement entre le ministère de l’Agriculture et la Fédération interprofessionnelle des oléagineux du Maroc (Foléa) ambitionne de recréer la filière. Objectif: couvrir 20% de la consommation marocaine en huile et 15% en tourteau à l’horizon 2020. Ce contrat-programme a pour objectif de recréer la filière des oléagineux. En effet, le Maroc produisait plus de 100.000 tonnes dans les années 90. Aujourd’hui, la récolte annuelle est entre 15 à 20.000 tonnes de graines de tournesol, cela correspond à moins de 2% de la consommation marocaine en huile. Les 98% autres, sont importés. Les besoins du Maroc en huile et en tourteaux s’élèvent annuellement à près de 8 milliards de DH. En effet, le marché marocain du tourteau est entre 900.000 tonnes et 1
million de tonnes et le marché des huiles de table est de l’ordre de 400 à 430.000 tonnes. Le contrat-programme a comme ambition de porter les surfaces de tournesol et de colza au Maroc de 44 000 à 127 000 hectares d’ici à 2020 (dont 85 000 ha de tournesol et 42 000 ha de colza) et de couvrir les besoins en huile à hauteur de 20% et de 15% en tourteau à l’horizon 2020. Dans ces conditions, le Maroc devrait couvrir entre 1,5 et 2 milliards de DH sur les 8 milliards de DH d’importation. C’est autant de devises qui ne seront
pas dépensées, soulageant ainsi la balance commerciale marocaine. Selon Samir Oudghiri Idrissi, DG de Lesieur-Cristal et président de la Foléa, la filière des oléagineux ne vient pas en concurrence avec les autres cultures, loin s’en faut. Elle peut être une culture additionnelle pour les agriculteurs. La technique de «têtes de rotation» permet d’améliorer les rendements de la culture des céréales, tout en supprimant les périodes de jachère. La culture des oléagineux permet ainsi de régénérer la terre pour pouvoir y faire d’autres cultures. «Ce qui signifie un double rendement», assure-t-il. Dans certains cas, le rendement peut même être
triple en particulier à travers la technique «du dérobé». «Nous pouvons faire une double culture la même année», soutient Oudghiri Idrissi.
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Actu Actu Céréaliculture
La culture du blé dans le Monde et au Maroc
L
e blé est l’une des principales cultures qui nourrissent le monde. En 2009, la production mondiale de blé a été de 650,9 millions de tonnes. Avec l’accroissement de la demande mondiale dû à une démographie en constante croissance, le blé devient une denrée stratégique. Historiquement, durant les années 1980, l’offre planétaire en cette denrée était alimentée par les Etats Unis, le Canada, l’Union Européenne, l’Australie et l’Argentine. Actuellement, le continent asiatique s’est hissé au premier rang avec une production de 297,8MT œuvre de deux principaux contributeurs: la Chine (115MT) et l’Inde (80,7MT). L’Europe, avec son système de produc-
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tion intensif est désormais reléguée au second rang avec une production de 228,9 MT contribuée par les fournisseurs traditionnels : l’Union Européenne (139,4 MT), la Russie (61,7MT) et l’Ukraine (20,9MT). La production nord américaine de blé évaluée à 86,8MT, n’occupe que le 3ème rang mondial, avec une large contribution des Etats unis (60,3MT), le reste étant apporté par le Canada (26,5MT). Malgré sa grande étendue, l’Afrique n’a produit que 26,3MT de blé en 2009, un peu plus que la production de l’Océanie (22,0MT) et celle de l’Amérique du Sud et centrale (20,6MT).
Amélioration du blé!
Un consortium international s’est réu-
ni, le 15 mai, à Paris, pour coordonner la recherche sur le blé. Approuvée en 2011 par le G20, la «Wheat Initiative» vise en priorité la génétique. « Il reste à trouver 15,5 millions d’euros pour finir de séquencer le génome du blé d’ici 2016», a déclaré la coordinatrice du projet, Hélène Lucas, de l’Institut national de recherches agronomiques. À ses côtés, les experts d’une quinzaine d’instituts publics et sept entreprises privées ont tous pour objectif d’accélérer le progrès génétique de la céréale la plus cultivée au monde. En ligne de mire: améliorer les rendements, l’efficacité d’utilisation de l’eau et des nutriments, ainsi que l’adaptation aux stress. Autres points : l’amélioration des pratiques agronomiques et la promotion des
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Actu Actu Céréaliculture
systèmes de cultures innovants. «D’ici à 2050, une augmentation de 60 % de la production de blé sera nécessaire pour répondre à la demande d’une population mondiale grandissante», a insisté la chercheuse française. L’autre urgence relève du réchauffement climatique. Des modèles indiquent que le potentiel de rendement du blé sera affecté dans les principales zones de production; l’Asie du Sud et l’Afrique du Nord seraient au premier rang des victimes.
Le blé au Maroc
La superficie moyenne emblavée annuellement en blé avoisine les 3 Millions d’hectares (2 millions d’ha de blé tendre et 1 million de blé dur) localisés
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essentiellement dans le Bour favorable (P> 300mm) ou dans le secteur irriguée, représentant environ 14% des superficies. Exportateur de céréales durant les années 1960, le Maroc est devenu un importateur net en cette denrée stratégique depuis les années 1970, en raison d’une démographie en pleine expansion. Afin d’alléger la facture des importations, l’Etat a engagé dès le début des années 1980 un important programme d’incitations à la production du blé tendre en raison de sa productivité supérieure. Ce programme a porté la superficie emblavée en blé tendre à presque 2 millions d’hectares dès la campagne 1995-96. A signaler que, en termes de tonnages produits,
le blé dur a toujours dominé le blé tendre jusqu’à la campagne 1986-87 au cours de laquelle la tendance s’est inversée durablement jusqu’à présent. Par ailleurs, avec une consommation moyenne en céréales estimée à 210kg/habitant/an, les besoins annuels d’une population de 35 millions d’habitants sont de 73,5 millions de quintaux (7,35 Millions de tonnes). A l’horizon 2020, pour couvrir les besoins d’une population estimée à 45 Millions d’habitants, la production de céréales devra atteindre les 120 Millions de quintaux (12Mt). Le record de 102 millions de quintaux atteint en 2009, grâce à une pluviométrie favorable, témoigne du progrès technique accompli par l’ensemble des acteurs du secteur agricoles, commençant par les efforts engagés par les agriculteurs d’une part soutenus par les fournisseurs d’intrants et de conseil d’autre part. Ce record, montre qu’une marge de progrès est encore possible et que l’objectif 2020 peut être atteint en utilisant des itinéraires techniques performants, notamment en réduisant les pertes dues aux contraintes biotiques exercées par les adventices, les maladies cryptogamiques et les ravageurs.
Obstacles à la modernisation du secteur
La plupart des professionnels et agronomes marocains (et même des études faites pour le compte de la FAO) pensent qu’il existe un potentiel important d’amélioration des perfor-
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Actu Actu Céréaliculture
mances et qu’il est possible de réduire le déficit céréalier en gagnant tout ou partie de ce manque. Les freins à cette éventuelle amélioration sont identifiés et les moyens de les dépasser le sont aussi. Ainsi, on peut pointer du doigt les principales faiblesses de la filière : - Structure foncière : La grande majorité des exploitations (environ 80%) ont une superficie de moins de 5 ha exploitant seulement 24% de la SAU. En plus elles sont enclavées, morcelées, endettées, assurant des revenus faibles et aléatoires…, ce qui n’encourage pas la réalisation des investisse-
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ments nécessaires ainsi que l’accès aux crédits. - Plus de la moitié de la production céréalière nationale est assurée par une petite agriculture ne respectant pas un itinéraire technique approprié d’où une faible productivité et une qualité peu satisfaisante - Les petits producteurs (la majorité) n’ont pas d’objectif productiviste mais essaient de survivre grâce à une combinaison de grande culture et d’élevage ainsi que d’autres activités permettant à la famille d’assurer des moyens de subsistance … - Insuffisance des subventions, indis-
pensables pour la modernisation du système de production (sachant que l’agriculture mondiale ne subsiste que grâce aux soutiens publics), et complications administratives les rendant quasi inaccessibles - Insuffisance de la recherche sur les aspects autres que la création variétale - Absence d’encadrement (conseil, formation, sensibilisation, alertes) et de transfert de technologies sur la conduite des cultures.
Facteurs agronomiques
Parmi les insuffisances (facteurs limitants) les plus marquées de l’itinéraire
techniques on peut citer : - Alors que prédominent la monoculture et l’alternance entre céréales (ou au mieux entre céréales et jachère), on note l’absence d’assolements rationnels et le manque de vision à long terme sur les cultures pouvant alterner avantageusement avec les céréales - Travail tardif et inapproprié du sol et semis tardifs ne permettant pas de bénéficier de toutes les précipitations et des potentialités variétales - Les semences sélectionnées sont peu utilisées (1 M qx pour 5 Mha, soit 20 kgs/ha, alors qu’il faut entre 6 et 7 Mqx blés et orges confondus). - Lutte très limitée contre les maladies fongiques. Mais les principaux points faibles de la céréaliculture demeurent la sousutilisation des engrais, la mécanisation insuffisante et l’insuffisance de la lutte contre adventices et maladies fongiques.
Pluviométrie
L’indice ‘‘cumul pluviométrique national moyen’’ a été mis au point par la météorologie nationale à la demande du gouvernement il y a une quinzaine
d’années. A l’instar de toutes les moyennes, il masque les variations souvent très importan tes entre un Sud semi-désertique et un Nord abondamment arrosé. Il permet cependant d’avoir une idée générale et un élément de comparaison des variations interannuelles des précipitations à l’échelle nationale. Ainsi, au cours des dix dernières années les
Début de campagne Campagne tardive pour absence de précipitations
Au moment où nous mettons sous presse, les précipitations attendues par les agriculteurs et annoncées par la météorologie nationale ne sont pas au rendez vous. Habituellement, début décembre les travaux du sol et l’incorporation des engrais de fond sont déjà terminés. De même une grande partie des semis est déjà effectuée à cette date et la levée est bien avancée. Cependant, en l’absence de données officielles il n’est pas possible de donner plus de précisions. Malheureusement, et à l’exception des céréalier équipés pour des arrosages d’appoint, ce retard des précipitations va faire de tous les emblavements (en cas de survenue des pluies salvatrices) des champs
précipitations étaient les plus faibles en 200405 (228 mm) et 2006-07 (237 mm) et exceptionnellement élevées en 2009-10 (616 mm) et 2010-11 (525 mm). Ces deux dernières campagnes on même enregistré des intempéries et des dégâts dans plusieurs régions de production. tardifs, même ceux qui ont été semés début novembre. Pour les régions où les agriculteurs sont habitués à attendre les premières précipitations pour entamer les travaux, il est primordial de ne pas bâcler les travaux sous prétexte d’urgence. Il faut se préparer d’avance et les opérations de préparation du sol, d’apport d’engrais de fond et de semis doivent être réalisées le plus soigneusement possible. A noter que l’idée de se passer d’engrais de fond et de se rattraper sur ceux de couverture ne fait qu’accentuer encore plus les pertes dues à la tardivité de la campagne. Ainsi, pour l’ensemble des céréaliers il reste à espérer la clémence du ciel et à se préparer à tout mettre en œuvre pour rattraper ce retard par des opérations culturales bien réalisées et aux moments opportuns.
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Actu Actu Produit
Pomme de terre Production nationale de semences certifiées
M. Mohamed Zahidi, Directeur du cabinet Green Smile, organisateur de Potato Maroc 2014 « Le Maroc doit parvenir à une large autonomie en matière de production des semences et réduire sa dépendance de l’étranger dans ce domaine. Jusqu’à présent la production locale de semences certifiées est restée négligeable eu égard aux besoins du marché. Les producteurs préférant avoir recours aux semences importées car offrant une garantie de productivité. Pourtant le Maroc dispose de potentialités non négligeables pour produire un tonnage suffisant et parvenir à une certaine
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autonomie en matière de semences de pomme de terre. Pour cela, l’effort consiste à : - Sélectionner des zones géographiques dont les conditions climatiques (froid, neige) créent un vide sanitaire permettant une culture sans grand risque de pullulation d’insectes (pucerons) vecteurs de viroses. Il s’agit des zones de montagne offrant des disponibilités en terres, eau
et en ressources humaines d’un certain niveau - Travailler à la mise en place d’une politique contractuelle incitative en vue de promouvoir une profession de producteurs multiplicateurs de semences de pomme de terre à l’instar de ce qui se pratique pour les céréales. - Réussir
la multiplication de semences par la technique des vitro-
plants et ce pour les variétés tombées dans le domaine public et encore très cultivées dans notre pays (désirée, spunta ….). Les tentatives de production de semences à partir de cette technique n’ont pas reçu suffisamment d’accompagnement des pouvoirs publics pour leur permettre de dépasser certaines contraintes inhérentes à la phase de démarrage. Si ces entreprises réussissent, on aura franchi un grand pas dans la sécurisation des nos besoins en semences de pomme de terre. Ce sont là les grandes lignes de ce que pourrait être une politique nationale de production de semences de pomme de terre. Le Maroc gagnerait à mettre en place une telle politique ne serait-ce que pour réduire la lourde facture payée en devises fortes pour importer plus de 40.000T de semences de pomme de terre ».
Agriconferences 2014 POTATO MOROCCO Variétés, techniques culturales et post récolte
Pour la première fois en 2014, Agriconferences mettra l’accent sur le secteur de la pomme de terre. La conférence Potato MOROCCO se tiendra à El Jadida le 20 Mars prochain. Des professionnels, de la pomme de terre, du Maroc et d’ailleurs, seront réunis pour nouer des contacts et discuter de leurs problèmes techniques et commerciaux. Potato MOROCCO 2014 mettra l’accent sur les variétés, la production, la protection, les emballages, la conservation, la filière industrielle, la production de plants, les questions commerciales, etc. Ce sera également l’occasion pour les producteurs d’apporter leurs témoignages.
Le secteur de la pomme de terre au Maroc
La pomme de terre est un des légumes les plus consommés au Maroc, 1,4 million de tonnes de pommes de terre sont produites chaque année, principalement pour le marché local. Les exportations de pommes de terre n’ont cessé de baisser depuis une dizaine d’années et oscillent autour de 10 à 30.000 Tonnes. Les exportations sont aujourd’hui marginales alors qu’elles furent importantes durant les années 80 et 90 et dépassaient fréquemment
Objectif de l’événement
Créer un débat en vue d’une relance de la filière pomme de terre au Maroc.
Programme Session I : Techniques culturales pour plus de productivité - Variétés, quel choix ? - Les techniques de prégermination - Vers une bonne maitrise
sanitaire - Un système d’avertissement pour contrôler le mildiou : exemples en Belgique et en
Chine - Techniques culturales et mécanisation Session II : Post – récolte et commercialisation - Le conditionnement et packaging pour une meilleure valorisation - La conservation, un point critique pour la filière - Mise en marché Session III : Enjeux futurs - La production de plants et perspectives qualitatives - La filière industrielle : quelles évolutions ? - La relance des exportations Contact : Siham Zahidi contact@greensmile.ma 0699282306
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les 100.000T. A l’inverse, les importations ne cessent d’augmenter (de 40 à 60 000T chaque année). Les producteurs marocains sont de plus en plus conscients de la nécessité d’améliorer leurs techniques de production, pour mieux répondre aux exigences du
marché local et reprendre leurs parts de marché à l’exportation.
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Actu Actu Produit
Pomme de terre
Production de plants indemnes de maladies
Les pommes de terre sont sujettes à toute une série de maladies qui abaissent les rendements et la qualité des tubercules. Qui plus est, les agents pathogènes s’accumulent durant les clonages successifs de tubercules et dans le sol qui sert à les cultiver. C’est pourquoi la production durable de pomme de terre dépend d’un approvisionnement constamment renouvelé de matériel végétal indemne de maladies. Une grande innovation pour le secteur de la pomme de terre dans les pays développés a été l’adoption généralisée dans les années 70 de la culture de tissus – ou micropropagation –comme méthode de multiplication de plants indemnes de maladies qui peuvent être utilisés par la suite pour produire des plants de pomme de terre sains pour les agriculteurs. Tout d’abord, les virus et autres agents pathogènes sont éliminés en cultivant les plants dans un environnement
contrôlé à température élevée. Les pousses apicales des plants indemnes de maladie sont ensuite placées sur un milieu nutritif standard dans des récipients en verre (in vitro) et dans un environnement de laboratoire complètement stérile. Les pousses deviennent des plantules qui sont ensuite transférées soit en serre, soit dans un champ à l’abri des insectes nuisibles, où elles poussent au même rythme que les plants de pomme de terre normaux en produisant des tubercules plus
petits appelés des «minitubercules». Après la récolte, les minitubercules doivent être stockés à basse température. Au bout de 45 jours environ – et pour une période pouvant aller jusqu’à sept mois – ils peuvent être transférés dans un environnement plus chaud pour induire la germination. Une fois plantés, ils se mettent à produire des plants de pomme de terre de taille normale, indemnes de maladies, prêts à être livrés aux agriculteurs. Pendant la croissance, les plants doivent être protégés des insectes nuisibles pour éviter toute nouvelle infection.
Petites boutures Alternative à faible coût
Si le procédé ci-dessus donne des plants sains, la micropropagation de plantules est coûteuse et requiert des technologies sophistiquées et un personnel bien formé. Dans de nombreux pays en développement, des moyens plus simples et moins onéreux de propagation sont nécessaires. La FAO encourage une alternative prometteuse à faible coût: l’utilisation de très petites boutures, c’est-à-dire des boutures de bourgeon feuillé à un seul nœud ou tout autre type de bouture d’environ 1,5 cm, qui peuvent servir à la production de plantules à l’échelle commerciale. Le matériel végétal de départ donne un petit nombre de plantules obtenues par micropropagation et exemptes de maladies, qui, dans des régions comme l’Afrique subsaharienne, sont souvent importées des pays développés. Néanmoins,
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elles sont multipliées non pas in vitro mais in vivo (c’est-à-dire dans des conditions naturelles non stériles). Les boutures sont multipliées dans une chambre de culture ou une serre ombragée sur substrat mixte de tourbe et de sable (ou tout autre milieu d’enracinement) dans des bacs plastique placés sur des tréteaux en métal. La technique des boutures est favorisée par l’étiolement – c’est-à-dire dans des conditions de faible intensité lumineuse. Les plants étiolés conservent leurs caractéristiques juvéniles en produisant de nouvelles pousses qui donnent d’autres boutures qui prennent racine sans difficulté. En outre, les plantes restent de petite taille, de sorte que l’on peut en cultiver un grand nombre sur un espace limité (chaque bac peut contenir 500 boutures au m2). Les boutures deviennent de nouvelles plantules en l’espace de trois semaines, lesquelles donnent de nouvelles boutures. En l’espace de six mois, une seule bouture peut donner jusqu’à 100.000 descendances. Une fois la quantité nécessaire obtenue, les plantules peuvent être transférées dans un environnement libre d’insectes nuisibles (en serre ou en plein champ à l’ombre). Plantées en profondeur, les plantules s’enracinent en une semaine, deviennent des plants de pomme de terre classiques et produisent des minitubercules. La technique produit des plantules au même rythme que la propagation in vitro à une fraction du coût. Cependant, il est essentiel de conserver le matériel végétal de départ exempt de maladies in vitro et d’appliquer toutes les mesures phytosanitaires standard durant le processus de propagation.
Carotte
Vers une mécanisation de la culture Pour des cultures comme la carotte, la pomme de terre, l’oignon… la préparation du lit de semence revêt une importance capitale. La carotte est cultivée sur une profondeur ne dépassant pas 30 cm, il est donc inutile de procéder à un travail profond du sol. Par contre, il est important d’assurer une préparation de bonne qualité pour la finition et éviter la présence d’obstacles au développement des racines, grâce à l’utilisation du cultirateau (subventionné à 30%). Pour le semis, il est vivement recommandé d’utiliser des semoirs pneumatiques (subventionnés à 50%) qui permettent de positionner la graine à la bonne profondeur du sol et avec un espacement qui lui permet de se développer en minimisant la compétition avec les autres plantules (bonne aération et bon accès à la lumière, d’où une moindre incidence des maladies). Soulignons que pour la carotte en particulier, le peuplement permet de forcer ou d’atténuer certaines caractéristiques de la racine. Ainsi, avec une population élevée, la précocité baisse et le calibre moyen des racines
diminue. A l’opposé, un peuplement faible favorise la précocité (récolte dès mars). Pour les carottes précoces, il faut réduire la densité du fait de la compétition pour la lumière principalement. Le tonnage inférieur est compensé par des prix plus intéressants. Ainsi, la densité doit être raisonnée en fonction de l’objectif de produit fini (longueur et calibre des racines commercialisées) et en tenant compte des conditions probables de climat, du potentiel de la parcelle et de celui de la variété. D’où l’importance de la mécanisation du semis pour le réglage exact de la distance entre les racines en fonction des objectifs. A noter que la préparation du sol par un matériel adapté, le semis bien maitrisé et l’utilisation de variétés performantes et homogènes ouvrent aux producteurs la possibilité d’accéder à la récolte mécanisée. Cette dernière présente des avantages incontestables par rapport à la méthode traditionnelle, qui mobilise un nombre important d’ouvriers (récolte, ramassage, coupe des feuilles). Manipulée par un seul opérateur, la
récolteuse effectue simultanément ces différentes opérations. Les carottes récoltées sont directement déposées dans une benne ou au
sol, selon le choix du producteur, avant d’être expédiées dans les stations spécialisées en lavage. Cette machine permet de récolter jusqu’à 0,5 hectare par jour, soit pratiquement 40 tonnes.
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Actu Actu Entreprise
alkas
Nouvelle entité affilée au Groupe Alfredo Inesta et l’Etablissement K.SLAOUI Le 1er Octobre 2013, l’Etablissement K.SLAOUI renfonce son partenariat avec le groupe espagnol Alfredo Inesta, et crée « alkas fertilisants spéciaux ».
De gauche à droite Messieurs Khalid Slaoui et Alfredo Inesta, Présidents associés alkas
Après 10 ans de collaboration fructueuse, l’Etablissement K.SLAOUI, distributeur exclusif au Maroc des engrais Alfredo Inesta, s’associe avec le leader espagnol pour répondre aux besoins croissants des agriculteurs marocains. alkas fertilisants est la nouvelle entité affilée au Groupe Alfredo Inesta & l’Etablissement K.SLAOUI. Cette alliance pour Monsieur Khalid Slaoui, Président associé alkas, « complète nos produits et nous permet d’offrir plus de choix à nos clients avec des produits innovants, biologiques et une qualité haut de gamme ». Monsieur Alfredo Inesta, Président associé alkas et Président Directeur Général du Groupe Alfredo Inesta, ajoute qu’il
de produits très variée et non-exhaustive, telle que le Lombrico 24 % AH, Brotolom Total, Aminolom Olivital, Aminolom Super 40, Nobrico Star, des engrais foliaires et hydrosolubles, Lactofol... Afin d’appréhender et d’élaborer le meilleur programme de culture pour satisfaire - et anticiper- les besoins de ses clients, alkas s’est doté d’une organisation disposant de moyens de commercialisation et de développement sur l’ensemble du Maroc, notamment les zones suivantes : Doukkala, Fès-Saiss, Gharb, Haouz, Loukkous, Meknès-Tafilalt, l’Oriental et le Souss-Massa. La multinationale Alfredo
Inesta est présente partout dans le monde, et offre une gamme de fertilisants spéciaux, notamment des bioactivateurs, phyto-fortifiants et inducteurs d’auto-défenses, acides aminés et produits utilisables en agriculture écologique et garantissant d’excellents résultats. Pour de plus amples informations, visiter son site web : vwww.grupoinesta.com
SEURS et PULVERISATEURS. De plus, la société commercialise ses POMPES A MEMBRANES (à partir de 20 litres jusqu’à 180 litres de débit) auprès des assembleurs de pulvérisateurs dans plusieurs pays. Cette gamme fondée sur la tradition et l’expérience de la famille Dal Degan comporte des pompes pour les brouettes en aluminium, des pompes à basse pression pour les pulvérisateurs ainsi que des pompes très performantes en laiton utilisées sur les atomiseurs ou pour le nettoyage, avec lesquelles il est possible de
travailler jusqu’à 50 bars. DAL DEGAN est donc un professionnel qui offre la garantie d’une QUALITÉ ITALIENNE avec un service après-vente très performant disposant de toutes les pièces en Italie ou chez ses revendeurs. DAL DEGAN invite tous les importateurs à visiter les unités de fabrication en Italie car un bon partenariat ne souffre d’aucun secret.
est très enthousiaste par rapport à l’association avec l’Etablissement K. SLAOUI, l’une des sociétés leader dans le secteur des engrais au Maroc. « Nous pensons que c’est une excellente occasion de présenter nos produits dans ce marché agricole, l’un des plus importants dans le monde ». A terme, alkas a pour mandat de devenir un fournisseur de 1er rang dans la vente de fertilisants. Sa spécificité par rapport à ses concurrents réside dans les diverses formules de fertilisation allant des produits les plus universels aux solutions les plus spécifiques et les mieux appropriées aux exigences de chaque type de culture. Ainsi, l’entreprise propose aux agriculteurs une gamme
DAL DEGAN
Une fabrication italienne à 100%, depuis 1870 DAL DEGAN Pulvérisateurs est une société familiale italienne créée en 1870 et qui pratique l’art de la pulvérisation. Tous ses pulvérisateurs sont fabriqués dans ses usines de Mason Vicentino, magnifique région proche de Venise. DAL DEGAN peut satisfaire les attentes des professionnels les plus exigeants comme ceux des particuliers, jardiniers du weekend. La production est divisée en trois secteurs : JARDIN, AGRICULTURE et INDUSTRIE. En ce qui concerne la ligne Jardin, DAL DEGAN fabrique des pulvérisateurs à partir d’une capacité de 1 Litre, des pulvérisateurs classiques à dos et complète sa gamme avec des pompes motorisées et des brouettes de pulvérisation.
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Sur la ligne AGRICOLE, la société a réalisé de grandes innovations ces deux dernières années. Aujourd’hui, DAL DEGAN est en mesure de fabriquer, en plus de ses atomiseurs (portés ou trainés) et de ses pulvérisateurs déjà connus, de nouveaux pulvérisateurs de grande taille destinés aux grandes cultures. DAL DEGAN est un fabricant à part entière car il produit aussi les pompes qui équipent ses ATOMI-
Contact Presse : Lamiaa Slaoui + 212 27 85 85 + 212 6 61 30 18 62 l.slaoui@alkasfertilisants.com
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Actu Actu Entreprise
Micro-irrigation pour la culture du maïs
C’est protéger cette culture afin d’assurer son profit La demande en maïs est en forte hausse, aussi bien pour le maïs destiné à l’alimentation humaine qu’animale, ou du maïs destiné à la production de biomasses. Les cours du maïs (en hausse constante) et la perspective de faire de bons profits incitent un nombre sans cesse croissant d’agriculteurs à opter pour cette culture. Aussi, il devient essentiel de maximiser la qualité et la quantité de la récolte en gérant dans le même temps de manière efficace les ressources de l’exploitation telles que l’eau, l’énergie, les fertilisants et la main-d’œuvre. De plus, le changement climatique et l’augmentation des températures font qu’il est sans cesse plus important de mettre la récolte à l’abri des risques de sécheresse ou des vagues subites de chaleur. La méthode la plus efficace pour l’irrigation du maïs est assurément la micro-irrigation dont les principaux avantages sont la très haute efficacité d’irrigation (toute l’eau est distribuée aux plantes en réduisant au maximum les
pertes par évaporation) et l’augmentation de la productivité par hectare cultivé (grâce à la distribution uniforme de l’eau et du fertilisant). En outre, l’irrigation goutte à goutte permet l’économie d’énergie (grâce à la pression de fonctionnement inférieure comparé à l’enrouleur), la réduction des coûts d’achat du système de pompage et la possibilité d’étendre la surface cultivable aux zones ou la ressource hydrique est faible. Depuis les années 90, Toro Ag réalise avec succès, dans le monde entier, des installations de micro-irrigation pour la culture du maïs. Après avoir mené de nombreuses campagnes d’expérimentation en collaboration avec des universités, des centres de recherche et de grandes exploitations agricoles, Toro Ag propose aux agriculteurs deux solutions innovantes pour l’irrigation du maïs.
L’Aqua-Traxx PBX, la gaine goutte à goutte avec goutteur en bande qui présente les meilleures
Le port de Dunkerque confirme son rôle majeur dans le trafic des fruits et légumes au départ du Maroc.
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epuis de nombreuses années, Dunkerque est une plate-forme de transbordement pour les fruits et primeurs en conteneurs provenant d’Agadir. L’existence à Dunkerque d’un maillage de lignes, desservant notamment la Baltique / Russie, a permis au port de proposer, via l’armement CMA CGM, de transborder les marchandises destinées à la Russie. La saison qui démarre 44
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s’annonce prometteuse et doit permettre au port de Dunkerque de transborder quelque 200 conteneurs par semaine à destination de Saint-Petersbourg. Le maillage s’étend également sur le Maroc car désormais , c’est le port de Nadore qui sera relié à Dunkerque permettant ainsi d’augmenter le volume traité. Dunkerque s’impose également comme plate-forme
L’irrigation goutte à goutte génère une bande humide continue qui vous permet d’apporter de l’eau directement aux racines de la plante.
performances sur le marché, une uniformité de distribution exceptionnelle et une qualité sans pareille. L’Aqua-TraXX PBX est disponible avec 9 goutteurs différents (de 0,3 l/h à 2,1 l/h) qui satisferont les exigences les plus diverses. La Neptune, la gaine goute à goutte avec goutteur plat intégré en ligne, elle constitue un investissement rentable tout en restant de haute qualité avec des performances du plus haut niveau. La Neptune est également disponible avec des grosses épaisseurs de paroi jusqu’à 0,75 mm (30 Mil), elle s’avérera particulièrement rentable dans le cas de sa réutilisation ou sur sol rocheux ou en présence de sols infectés d’insectes. Grace à la résistance accrue de la Neptune à paroi épaisse, il devient possible et en toute sécurité de l’enlever et de la réinstaller plusieurs saisons
de même qu’elle réduit le risque de dommages causés par des pierres. Ces solutions proposées par Toro Ag permettent enfin de protéger les plantes contre le stress hydrique (pas plus de formation d’aflatoxines) et d’améliorer la qualité et la préservation de la récolte. Une exploitation moderne ne peut pas renoncer à l’irrigation goutte à goutte, qui est aujourd’hui l’instrument indispensable pour assurer le profit de l’entreprise et éliminer les risques associés à la saisonnalité. C’est pour cela que l’irrigation goutte à goutte s’est généralisé sur la culture du Maïs, il vous suffit simplement de choisir un équipement goutte à goutte de haute qualité et diversifié, en cela Toro Ag sera votre choix gagnant.
d’éclatement pour des produits destinés notamment à la Grande-Bretagne, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Allemagne, la Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie, la Norvège, la Suède et le Danemark. Alliant efficacité et rapidité, le port de Dunkerque répond idéalement aux professionnels de la filière.
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Actu Actu Entreprise
Vilmorin
Dévoile sa nouvelle identité de marque A l’occasion de son 270ème anniversaire, Vilmorin dévoile sa nouvelle identité de marque. Avec un logo rajeuni, une signature plus moderne - « Seed Generation » - et une nouvelle charte graphique, Vilmorin réaffirme le dynamisme de sa marque. La très longue histoire de Vilmorin est une force sur laquelle il convient de capitaliser. Il s’agit de rappeler avec conviction les valeurs que l’entreprise porte depuis 1743 : l’audace, la proximité et l’expertise. Pour Vilmorin, entreprise fortement implantée à l’international, c’est également l’occasion de rassembler les 750 salariés autour de l’identité de l’entreprise.
UN LOGO RAJEUNI
Lumineux et rebondi, le logo Vilmorin dégage une énergie nouvelle. L’ovale vert qui accompagne la marque depuis 1964 a été conservé car il jouit d’une forte notoriété sur ses marchés. Sur les supports de communication,
le logo est accompagné d’un élément graphique dynamisant: de fins sillons disposés en lignes courbes figurent le geste ample du semeur. Ce geste représente la volonté de rayonner de Vilmorin et faire éclore partout dans le monde ses meilleures semences pour les générations actuelles et futures : c’est à la fois un symbole de conquête et de partage.
«Seed Generation»:
Une signature de marque plus moderne La nouvelle signature traduit la vision stratégique de la marque Vilmorin. Le terme « Seed » (semence) évoque le savoir-faire, tandis que le terme « Generation » exprime la force de la transmission et la dynamique de création.
IDOLIVE SL, une entreprise qui
apporte des solutions innovantes pour l’identification variétale des olives Pour l’olive, il est tout aussi important de choisir la bonne variété et de l’identifier correctement que d’évaluer avec précision l’état sanitaire du plant.
huile, de taille et de forme de fruit, etc… ; c’est pour cela que la qualité du matériel végétal de départ est la clé du succès pour une plantation d’oliviers réussie.
La diversité des variétés est importante, tout comme les comportements variétaux, comme l’adaptation au milieu naturel ou la résistance à certaines maladies.
La société IDolive propose à ses clients un service complet d’identification des variétés et de diagnostique sanitaire de l’olivier. Il s’agit d’une méthode d’analyse moléculaire de l’ADN grâce à laquelle une variété particulière est identifiée parmi plus de 400 variétés d’olives originaires de 22 pays et qui
Chaque variété offre des caractéristiques spécifiques de production, de rendement en 46
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« Generation » : ce sont aussi les hommes, les équipes Vilmorin qui ont bâti l’entreprise, l’animent et assurent par leur travail, son succès. La signature engage la marque dans une démarche humaine et pérenne à destination des professionnels mais également des consommateurs finaux pour lesquels la marque innove de génération en génération. Le choix de l’anglais marque fortement la dimension et les ambitions internationales de Vilmorin.
UNE NOUVELLE CHARTE GRAPHIQUE
Vilmorin SA est une Business Unit du Groupe coopératif agricole international Limagrain, spécialiste des semences de grandes cultures, des semences potagères et des produits céréaliers. Fondé et dirigé par des agriculteurs, Limagrain est le premier semencier européen et le quatrième mondial. Vilmorin SA est une entreprise française spécialisée dans la création, la production et la commercialisation de semences potagères et d’arbres. Entièrement dédiée aux professionnels du monde agricole, la société réalise 112 millions d’euros de CA en 2011-2012 et compte 750 salariés. Vilmorin consacre 16% de son CA à la recherche. Ses variétés sont distribuées dans plus de 100 pays. Leader mondial pour la carotte et l’endive, Vilmorin est également un acteur majeur pour la laitue, la tomate allongée et les semences d’arbres.
Déclinée sur les supports de communication, cette charte constitue un ensemble de règles pour assurer une communication graphique
cohérente au service de l’image de marque de Vilmorin. Elle sera utilisée au quotidien par les collaborateurs Vilmorin du monde entier.
permet de diagnostiquer la présence ou l’absence d’agents pathogènes au niveau des plants : tuberculose, verticilliose et virus.
augmentant ainsi qualité et valeur ajoutée.
Pour la première fois, IDolive met à la disposition de la filière l’identification variétale des olives confites (olives de table); il devient donc possible de connaître avec certitude la variété des olives conditionnées. En intégrant ce service à son processus de traçabilité, l’industrie de l’olive de table obtiendra un produit authentifié,
Les services d’IDolive se basent sur les techniques de l’ADN, grâce auxquelles les résultats obtenus sont totalement fiables et précis. www.idolive.es
ISAGRI Maroc
L’informatique au service de l’agriculture Avec l’évolution importante que connait l’agriculture marocaine, la gestion d’une entreprise agricole devient de plus en plus nécessaire et de plus en plus complexe. En effet, les problématiques de gestion se multiplient (traçabilité, production, gestion des stocks et de la main d’œuvre ou encore rentabilité) et se conjuguent à des contrôles et normes de qualité imposés aux exportations de plus en plus exigeants. Beaucoup d’opérateurs l’ont compris et se sont tournés vers l’informatique agricole comme outil d’aide à la décision et de gestion de leurs exploitations.
agricole sont multiples : - Système d’alertes - Historique des parcelles et des productions - Gestion de la traçabilité (GLOBAL GAP etc.) - Résultats techniques (itinéraires techniques, DAR, LMR …) - Gestion des stocks et des achats, intrants, produits récoltés, commandes prévisionnelles … - Résultats économiques marges par ferme, par parcelle, par culture, par variété … - Gestion de la main d’œuvre, du matériel … - Envoi de données aux partenaires (coopératives,
groupements, comptable …) Je dirais enfin que l’informatique permet aux producteurs de gérer leur(s) exploitation(s) comme de véritables chefs d’entreprise désireux d’optimiser, fiabiliser et pérenniser la gestion de leur(s) activité(s) conclue Mr Bennani. »
Leader de l’informatique agricole en Europe et au Maroc, le groupe ISAGRI s’est fixé comme objectif de rendre l’informatique agricole à la portée de tous : entreprises, coopératives ou individuels. Présent au Maroc depuis plus de 15 ans, ISAGRI accompagne tout type d’entreprises agricoles et renforce continuellement sa présence sur l’ensemble du territoire avec des ingénieurs régionaux afin de mieux répondre aux attentes des clients et d’assurer un service de proximité performant. Actuellement, ISAGRI propose des solutions sur mesure aux différents acteurs de l’agriculture marocaine : maraichage, arboriculture, viticulture, élevage, mais aussi des solutions de gestion commerciale, de comptabilité… « Aujourd’hui, l’enjeu pour l’agriculteur marocain c’est vraiment la gestion de l’information, explique M. Hichem Bennani, Chef de Pays ISAGRI Maroc. En effet, pour générer de la croissance et de la rentabilité, l’entreprise doit s’appuyer sur de l’information, à l’idéal réussir à la récupérer en temps réel, la traiter correctement et l’exploiter de la meilleure manière et au bon moment afin d’atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés. En centralisant l’information, les logiciels de gestion agricole aident l’agriculteur à faire un suivi quotidien et opérationnel de son activité sur le plan technique et économique, et sont par conséquent d’excellents outils d’aide à la décision. Prenons l’exemple d’un producteur maraicher ou d’un arboriculteur, les bénéfices offerts par l’informatique
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Actu Actu Entreprise
TECNIDEX AU FRUIT ATTRACTION Depuis combien de temps participez-vous au Fruit Attraction? TECNIDEX est convaincue du potentiel des salons. Pour cette raison, la société participe au Fruit Attraction en tant qu’exposant depuis 5 ans, depuis sa première édition en 2009.
Quels sont les produits de votre gamme que vous avez présentés et avezvous présenté de nouveaux produits? TECNIDEX s’appuie fortement sur la Recherche et Développement avec pour objectif de répondre le mieux aux besoins du marché. De ce fait, nous proposons un catalogue très complet en post-récolte, aussi bien en Espagne qu’au Maroc. Parmi les nouveautés présentées au salon, un produit exclusif est mis en avant: Scholar®. Il s’agit d’un fongicide à base de Fludioxonil sur lequel nous avons obtenu des résultats sur des essais industriels que nous avons effectué et qui confirment sa grande efficacité. Nous avons également présenté des nouveautés sur nos deux grandes lignes de produits Textar® (traitements et désinfectants) et Teycer® (cires et détergents), parmi elles, Tecto® 500 SC à base de thiabendazole, Textar® 10 OP à base d’OPP, Textar® 40 PZ à base de procloraz et Textar® 80 AL à base de fosétyl-AL (ces derniers ont été lancés sous une marque propre en Espagne) ainsi que la cire avec fongicides Teycer® C 2I+5T produit pour le cirage des agrumes à base d’Imazalil et de Thiabendazole. De plus, sous le trinôme des trois « R » écologiques, « Réduire, Réutiliser et Recycler », trois concepts ancrés dans les gènes
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et la philosophie de TECNIDEX, la société a présenté des nouveautés sur sa ligne de produits CONTROL-TEC® ECO, équipements et systèmes électromécaniques équipés des dernières technologies et très efficaces. Pour le « R » de « Réduire » nous avons présenté CONTROL-TEC® ECO L-1 et L-2, technologies permettant la réduction de 90% de la consommation d’eau dans les stations fruitières et légumières. Il en découle une forte économie en énergie. Pour le « R » de « Réutiliser », TECNIDEX a présenté CONTROLTEC® ECO R1 et R2, qui permettent de réutiliser les eaux des drenchers et des réservoirs grâce à l’emploi des dernières technologies de filtration et microfiltration qui permettent de séparer et d’éliminer les solides et la matière organique.
Ceci évite ainsi leur rejet dans les cours d’eau publics et permet de récupérer une grande partie des produits phytosanitaires utilisés. Enfin, pour le « R » de « Recycler », nous avons présenté CONTROL-TEC® ECO D, un système d’épuration des eaux résiduelles provenant des traitements phytosanitaires effectués dans les stations. Sa capacité de travail lui permet de traiter des volumes élevés en eaux résiduelles à la réception et à l’expédition.
Etes-vous satisfaits de votre participation au salon cette année ? Très satisfaits. Cet événement a été une vitrine parfaite pour faire connaître les nouveautés de TECNIDEX. L’équipe a reçu sur son stand de nombreuses visites de clients et de fournisseurs, et a également concrétisé d’importants contacts, terminant le salon sur un bilan très positif.
Selon vous, la qualité du visitorat était-elle au rendez-vous ? Fruit Attraction est sans aucun doute un salon professionnel, auquel participent des décideurs et des techniciens de sociétés importantes qui profitent de cet événement pour s’informer des principales nouveautés du secteur, pour établir de nouveaux contacts et consolider les existants. Dans notre cas particulier, pour cette édition, TECNIDEX a reçu plus d’une centaine d’entreprises provenant de différents pays, certaines déjà clientes et d’autres pas encore, toutes intéressées pour obtenir des informations sur nos nouveaux produits, technologies et services. Et bien sûr nous avons déjà établi un carnet d’adresses avec l’objectif de collaborer et d’établir de nouvelles perspectives commerciales. www. tecnidex.com
Le groupe SAOAS-ALFACHIMIE à Agri-Expo Larache
Présence en force du groupe avec ses trois sociétés SAOAS, ALFACHIMIE et MASSIRAGRI à la deuxième édition du salon itinérant Agri-Expo qui s’est tenue à Larache du 19 au 21 novembre. La gamme des produits distribuée par le groupe est reconnue comme étant l’une des plus vastes et des plus complètes du marché. La qualité de ces produits est le fruit de partenariats réussis avec plusieurs firmes phytosanitaires et semencières reconnues mondialement, notamment: SAKATA, AGRIPHAR, Monsanto, BCP, SIPCAM et AAKO. Sur le stand du groupe, les visiteurs ont pu découvrir l’offre complète destinée
aux producteurs de fraise, framboise et myrtille, notamment des produits de protection des cultures, des auxiliaires… A noter que le groupe possède une unité de production des auxiliaires unique en son genre à l’échelle nationale. L’unité veille à fournir aux producteurs marocains et européens une gamme complète d’insectes auxiliaires permettant de protéger au mieux leurs cultures et répondre ainsi aux exigences du marché de
SANSAN
Des solutions innovantes pour l’agriculture SANSAN est une société espagnole, basée à Náquera (Valencia) en Espagne. Elle commercialise des pots plastique, du matériel pour le contrôle des ravageurs, des tuteurs en bambou, des gouttières hydroponiques et propose également la location de box plastique. SANSAN s’adresse aux secteurs agricole, agroalimentaire et horticole. L’entreprise participe au dynamisme et à la modernisation de ces secteurs en proposant des matériels spécialisés et des solutions innovantes propices à leur développement.
La société a développé son offre auprès des pépinières professionnelles spécialisées en agrumes, arbres fruitiers, plantes tropicales, ou encore oliviers et leur fournit tous types de pots, tuteurs, etc. SANSAN commercialise
Stand du groupe SAOAS-ALFACHIMIE
l’exportation. Cette gamme a d’ailleurs été complétée récemment par les ruches de bourdon. Le groupe s’investit également dans la distribution d’une gamme assez large de semences maraichères telles que la tomate, le poivron, le melon... Ces semences sont soigneusement sélectionnées dans la station expérimentale du groupe où plusieurs journées portes ouvertes sont organisées chaque année au profit des agriculteurs.
également une gouttière hydroponique utilisable en fraisiculture et autre culture de petits fruits rouges qui connaissent un fort développement ces dernières années. Depuis 2005, SANSAN a étendu sa gamme en proposant aussi des solutions pour la lutte contre les insectes ravageurs d´une façon plus respectueuse de
Au centre M. le gouverneur de la province de Larache sur le stand du groupe SAOAS-ALFACHIMIE lors de l’inauguration du salon Agri-expo.
l´environnement et de la santé humaine. Ces solutions économiques permettent de réduire l´utilisation de pesticides... Chaque piège répond à une utilisation spécifique, aussi bien pour le contrôle dans les champs et la détection des hausses de population que pour des applications de piégeage massif comme la méthode de lutte «biotechnique». Dans ce contexte, on trouve notamment le système intégré PACK MOSKISAN qui, à ce jour, a été utilisé sur plus de 4 000 ha. Pour plus d’informations : www.sansan.es
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Actu Actu Entreprise
Une partie des producteurs présents à la journée.
AGRIMATCO
Nouvelle variété de pastèque SENTINEL F1 Une multitude d’essais concluants réalisés dans les différentes zones de production de la pastèque au Maroc (Agadir, Marrakech, El Jadida, Tifelt et Gharb), ont confirmé que la nouvelle variété SENTINEL F1 offre un très haut niveau d’adaptabilité et de productivité. Une journée d’information à laquelle ont été conviés des producteurs de ces différentes zones de production a été organisée dans la région de Marrakech. L’occasion pour les producteurs de visiter des champs d’essais et découvrir
les potentialités de cette variété prometteuse distribuée au Maroc par la société AGRIMATCO, et dont ci-après les principales caractéristiques : - Type Crimson sweet hybride de forme allongée - Plante vigoureuse couvrant bien les fruits - Fruit de qualité exceptionnelle : * chair croquante, de couleur rouge intense et bien sucrée * excellente qualité gustative * bonne conservation et bonne résistance au transport
Ezzouhour
Voyage de formation en Espagne La société Ezzouhour S.A a organisé un voyage de formation, du 22 au 27 Septembre 2013, au profit de ses clients agriculteurs de la région d’Agadir. La visite a été organisée en collaboration avec les principaux fournisseurs de Ezzouhour en Espagne, à savoir : Bioiberica (Barcelone), Eden (Alicante) et Agrobio (Almeria). Les producteurs invités ont pu se rendre compte de la haute technologie des usines de fabrication, à savoir le processus de synthèse des acides aminés de Bioiberica, la nouvelle technologie de formulation WGS-FB de la marque DISPER, et le minutieux procédé de production des ruches de pollinisation de Agrobio. Ils ont aussi pu voir les performances de ces produits sur le terrain dans des exploitations maraichères espagnoles. Ezzouhour S.A, avec son 50
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Productivité
* belle présentation du fruit: écorce lisse, bien striée et brillante - Bonne nouaison et fruit de gros calibre, allant de 14 à 18 Kg en moyenne, lui permettant d’avoir un
expérience de plus 53 ans dans l’agrofourniture destinée aux professionnels, offre un service de qualité premium avec sa
Séance de dégustation
rendement élevé par hectare - Bien adaptée au greffage, aux différents modes de culture (sous chenille, tunnel et plein champ) et à toutes les périodes de plantation
bonne couverture des régions de production au Maroc et le professionnalisme de ses collaborateurs.
PROMAGRI prépare de la campagne 2013-14 Les sociétés PROMAGRI et Dow AgroSciences spécialisées dans la protection contre les maladies et ravageurs des cultures ont organisé en date du 21 octobre 2013 une journée débat à El Jadida, qui a réuni le Directeur et les responsables des agences de PROMAGRI et les Directeurs Marketing et commercial de Dow
AgroSciences pour l’Afrique. C’est dans le cadre de la préparation de la campagne agricole 2013-14 que cette réunion a eu lieu pour
prendre les dispositions nécessaires pour la mise en place des programmes de traitement herbicides des céréales et diverses cultures.
Ils représentent aussi une source de matière organique pour le sol en augmentant la capacité de rétention d’eau et en ramenant un équilibre du PH. Ils permettent aussi d’améliorer l’activité microbienne bénéfique aux cultures. Maintenir un sol vivant, riche en humus et en nutriments est la clé pour obtenir de bons fruits et légumes, des fleurs en abondance et des arbres et arbustes d’ornement pour longtemps. L’utilisation de fertilisants organiques, permet de réduire l’application de fertilisants chimiques, ce qui est durable pour notre planète. Ces actions individuelles répétées peuvent créer un résultat de grande
ampleur positif pour notre environnement et les créatures qui y vivent. Organique, naturel, non polluant sont les conditions sine qua non de tout produit aujourd’hui.
Nouvelles installations de production d’engrais organiques A Helmond, dans la région du Brabant du Nord, Ferm O Feed, filiale de Den Ouden Group basée à Schijndel, construit une nouvelle unité de production pour les engrais organiques naturels. Ferm O Feed réunit ainsi ses installations de production, de conditionnement et de distribution sur un site unique, pour optimiser son organiation. Cette nouvelle unité de production traitera le fumier de volaille et produira des bouchons d’engrais organique (minéral). La capacité de traitement sera de 100 000 tonnes par an, opérationnelle début 2014.
Engrais organique Engrais chimique Besoin de la culture
Végétatif
tFermentation
rendements à un meilleur coût et sans risque de pollution environnementale. Ces produits ne sont pas seulement une source de minéraux (macro et micro nutriments) pour la croissance des plantes.
tFloraison
tCroissance des racines
tApport nutritionnel
Les principales marques de fertilisants organiques Ferm O Feed : Fertiplus®, Topmix, Activit Lorsqu’’ils sont correctement utilisés, les fertilisants organiques permettent d’obtenir de meilleurs
Génératif
Mois
www.fermofeed.com
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Actu Actu Entreprise
VOG,
Les pommes du Haut-Adige en Afrique du nord Plus d’un demi-million de tonnes de pommes - 540 000 exactement – ont été récoltées en 2012, soit environ un tiers de la production italienne et 6 % de la production européenne. Plus de 10.800 hectares de surfaces cultivées dans le TrentinHaut-Adige dans une nature préservée, aux pieds des Alpes italiennes. Quinze coopératives associées, réunies autour de 4 pôles, auxquelles s’ajoute Bio Südtirol, une coopérative
exclusivement dédiée à la culture des pommes biologiques. Ces 5 200 exploitations familiales ont contribué à la réalisation de 441 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2011-2012 : un résultat qui traduit l’activité de VOG, Consortium des Coopératives fruitières du Haut-Adige, la plus grande association d’entreprises d’Europe. Créé en 1945, VOG commercialise ses pommes dans 60 pays sous les
Ribawood
Fabricant de palettes, de caisses et de conteneurs plastiques Ribawood, société espagnole créée en 1975, est spécialisée dans la fabrication de palettes, caisses et conteneurs plastiques. Premier fabricant de palettes dans le sud de l’Europe, elle est l’une des entreprises les plus importantes du secteur. A l’occasion du Sifel 2013 du 5 au 8 décembre à Agadir, Ribawood présentera sa nouvelle gamme de produits, comme la caisse E2 complémentaire à la palette H1
pour le transport agricole et la palette RBP (Ribawood Beverage Palet) pour le transport de boissons. Son large choix de palettes, caisses et conteneurs sont fabriqués en plastique, matériau adapté pour l’emballage alimentaire, pour l’hygiène, pour l’exportation ainsi que pour les entrepôts mécanisés. Ribawood travaille avec d’importantes sociétés du secteur pharmaceutique
RIBAWOOD au Mafex
nées au transport de boissons, ou encore la caisse E2, pour le transport et le stockage hygiénique de la viande, qui complète la palette H1, également destinée au secteur de la viande. Parmi les produits de son catalogue, on remarque les palettes « One Way », encore appelées « à usage unique » pour le secteur agricole, qui furent très remarquées par les participants du salon.
A l’occasion du dernier salon international Mafex 2013 à Casablanca, la société espagnole RIBAWOOD, fabricant de palettes, caisses et conteneurs plastique, a présenté ses dernières nouveautés telles que la gamme de palettes RBP (Ribawood Beverage Palet) desti52
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marques Südtiroler Apfel g.g.A.® et Marlene® qu’on trouve en Italie, en Espagne, à Malte et à Chypre. Le Consortium est également membre des Clubs de variétés Pink Lady®, Kanzi®, Modì® Rubens® et Jazz®qui complètent le grand choix de fruits proposé par le VOG. “Le marché italien a absorbé 40 % de nos ventes en 20122013” observe Gerhard Dichgans, Directeur du Consortium VOG. “Le reste - 60 % - a été envoyé à l’étranger, notamment en Allemagne qui est notre second marché, en Europe du Nord, en Scandinavie et en Espagne. En ce qui concerne les nouveaux débouchés, nous sommes très intéressés par le Bassin méditerranéen
M. Gerhard Dichgans, Directeur du Consortium VOG
et l’Afrique du Nord où notre croissance a été importante ces dernières années. Pour l’avenir, nous espérons que cette tendance positive va se renforcer” a-t-il conclu. Pour toute information : www.vog.it
(Roche, Novartis, Chemo, Lilly, etc.) et du secteur alimentaire (Reny Picot, Coca Cola, Heineken, etc.) Ribawood est engagée dans le développement durable et le recyclage pour tous les processus de fabrication de ses produits. La société rachète ainsi les palettes usagées de ses clients pour les réutiliser comme matière première, ce qui permet de réduire l’impact environnemental. Tout ceci sans réduire notre capacité d’adaptation à chacun de nos clients, tout en offrant des produits de qualité et un service d’excellence. www.ribawood.com Ribawood est le premier fabricant de palettes du sud de l’Europe, avec une capacité de fabrication de 1 000 000 de palettes par an. La société étoffe continuellement son catalogue et investit dans la Recherche et le Développement en proposant un service de qualité à chacun de ses clients, en intégrant le développement durable pour chacun de ses projets.
La société espagnole Ribawood veut renforcer sa présence au Maroc et sera donc présente au SIFEL Maroc 2013.
Melon
Solma F1 Melon de type charentais vert (LSL) Plante vigoureuse et rustique à feuillage étendu protégeant bien les fruits
GV 10/2013 – Les renseignements ci-contre ne sont donnés qu’à titre indicatif et par conséquent ne sauraient comporter une garantie de récolte
Variété productive et très homogène en forme et calibre
Excellente qualité gustative Cavité bien réduite Fruit vert à robe blanche bien brodée et scions bien prononcés Chair orange vif, bien ferme et juteuse
Excellente conservation aussi bien sur plante qu’en post-récolte Résistances : HR : Fom : 0, 1, 2 – IR : Px : 1, 2, 5/Gc Adapté aux cultures irriguées sous-abris et plein champs
.
SEMAPRO
.
52, Avenue Mehdi Ben Barka Riad Salam 80000 Agadir Maroc
maroc@grainevoltz.com www.semapro.com
Omar NOUIB Azedine BELHASSAN Nabil AISSA Khamar EL MRABTI Mohamed GARAA Karim CHEIKH
. Fax + 212 5 28 23 60 68 Mobile : + 212 6 61 280 285 (secteur SUD) Mobile : + 212 6 61 284 711 (secteur SUD) Mobile : + 212 6 61 386 678 (développement) Mobile : + 212 6 61 377 118 (secteur NORD) Mobile : + 216 6 61 384 077 (secteur NORD) Agriculture du Maghreb Mobile : + 212 6 61 574 542 (secteur HAOUZ) 53 N° 71 Novembre 2013
Actu Actu Entreprise
Convention mondiale Landini
Les grands changements révélés « Une entreprise renouvelée, lancée avec un esprit bien déterminé de changement vers un futur de grands défis ». C’est le message qui a été annoncé avec force et détermination à la Convention mondiale Landini, un rendez-vous inédit qui a réuni à l’Auditorium Paganini de Parme le 3 et 4 octobre près de 300 responsables commerciaux de plus de 40 Pays, précédés le 2 et 3 Octobre par une centaine de journalistes de la presse internationale spécialisée. Le Président du Groupe Argo Tractors, Mr Valerio Morra a ouvert les travaux, désignés par le slogan “Foundations for the future” (Fondations pour le futur), en anticipant les nouveautés inédites de la marque destinées à être présentées à Agritechnica 13 (Hanovre, Allemagne). Dans les mois à venir, il y aura des présentations aux marchés européens et mondiaux des nouvelles séries Landini : la Série 4, qui devra remplacer les séries Alpine et Technofarm avec une gamme nettement plus polyvalente; la Série 6C, qui succède au Powermondial; en ce qui concerne le haut de gamme, les Séries 6 et 7 innovantes, cette dernière présentée dans un habillage bleu clair métallisé sans précédent. Pour illustrer le virage stratégique du Groupe, directeurs et responsables du Groupe Argo se sont succédé, chacun dans
URBINATI Nouveau semoir URBINATI présente son nouveau semoir à tambours multiples pour une capacité de production moyenne de plus de 650 trays par heure. URBINATI a ajouté des tambours supplémentaires sur son semoir, le propagateur peut donc remplir jusqu’à trois tambours de semis en une seule fois. Par conséquent, il est possible de semer différentes variétés sans perte de temps dans le réglage d’une machine ou le changement de tambour. URBINATI a développé le semoir LAMBDA après avoir repéré la tendance du multi semis sur le 54
Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
son domaine de compétence, pour souligner les différents aspects d’innovation et de développement. “Nous sommes des spécialistes et nous avons l’intention de le rester, en suivant avec dévouement l’évolution de nos produits et de notre réseau”, a affirmé Mr Alberto Morra, membre du Comité de Direction, à la conclusion de la Convention, après les nombreuses interventions des directeurs et responsables des différents secteur clés du Groupe. Ces derniers ont touché tous les aspects relatifs au renouvellement de l’entreprise: de l’organisation de la production, au service des pièces détachées, au marketing, avec la réalisation d’une « application » gratuite pour tablette (pour l’instant disponible seulement en Italie). Cette application offrira un maximum de documentation technique et commerciale, dans les outils pour la formation du personnel
marché. « Les pépinières de taille moyenne sont de plus en plus actives sur ces marchés, déclare Alessandro Mazzacano d’URBINATI. Beaucoup de variétés sont travaillées en même dans ces pépinières, ce qui implique des changements fréquents de tambours, une opération qui demande du temps. Notre semoir LAMBDA est équipé de tambours pouvant être ajustés automatiquement grâce à des moteurs électroniques. Le pépiniériste peut donc enregistrer plusieurs programmes sur le logiciel de la machine. Tout type de configuration est possible, la machine peut faire semer les trois tambours à la fois ou les faire fonctionner séparément et indépendamment, nous avons
en fonction du nouveau standard de compétence exigé par la technologie des nouveaux produits. Dans la deuxième partie du programme, McCormick a braqué les projecteurs sur les établissements de Fabbrico et de San Martino in Rio, où le Groupe a réalisé l’un des changements les plus importants, grâce à l’introduction du projet “Kaizen”, une nouvelle manière de voir et d’organiser le travail, en s’appuyant sur une organisation simplifiée et fortement orientée sur la réduction des gaspillages. Ensuite, place aux essais en plein champ. Dans l’exploitation agricole “La Gatta”, à quelques kilomètres du centre de production de Fabbrico, les invités ont pu participer aux essais des nouvelles Séries 6 et 7 et des Séries 5H et 5D, avec la possibilité de vivre l’expérience de conduite des nouvelles gammes de tracteurs associées à des charrues, herses, chargeur frontal et le transport d’une citerne. La réunion s’est achevée avec la partie conviviale du programme qui, à travers des intervalles de divertissement confiés à des chorégraphes et des danseurs, a souligné la volonté d’une
entreprise familiale ouverte non seulement au changement mais aussi à la communication et au partage des stratégies futures avec le réseau de vente, toujours orientés vers les clients.
donc deux machines en une. » Avec le semoir LAMBDA, le producteur peut non seulement semer trois variétés différentes sur un tray, mais également placer jusqu’à trois graines dans une cellule. C’est le cas de la très connue Salatrio que l’on trouve de nos jours en supermarché,
avec trois types de salades cultivées dans le même pot. Autre application : semer des variétés de couleurs et de types différents à destination de la vente au détail.
Argo Tractors Spa, dont le siège est à Fabbrico (Reggio Emilia), produit des tracteurs sous les marques Landini, McCormick et Valpadana et fait partie du Groupe industriel Argo. En à peine 10 ans, Argo Tractors Spa a triplé ses volumes de production avec une croissance considérable en termes de résultats concrets : un chiffre d’affaires consolidé s’élevant à 500 millions d’Euros, 1.600 salariés, 4 établissements de production, 8 filiales commerciales dans le monde, 130 importateurs étrangers et 2.500 concessionnaires. Ces données ont permis aux marques Landini, McCormick et Valpadana d’être des acteurs majeurs du marché local dans le secteur des tracteurs et de jouer un rôle de première importance au niveau international, en confirmant la valeur d’une stratégie de succès dans le domaine d’une logique de groupe.
Pour plus d’informations : www.urbinati.com
Syngenta
développe de nouvelles solutions pour une culture raisonnée et saine de la menthe La menthe cultivée est très consommée au Maroc. Son usage quasi-quotidien dans l’aromatisation du thé est associé aux us et coutumes des marocains et symbolise la culture même de notre pays.
Dégâts des noctuelles sur la menthe
phytosanitaires majeurs font l’objet d’interventions chimiques à savoir, les noctuelles , les pucerons, l’oïdium et la rouille Quand il s’agit des ravageurs, espèces toutes poly-phages, les dégâts sont causés sur les feuilles (voir photos) . La période de risque se situe à partir du mois d’avril mais la pression des ravageurs peut s’aggraver en été par temps sec et chaud. La lutte contre les noctuelles est exclusivement chimique. Les inter-
ventions se font à titre curatif à l’observation des premières morsures sur les feuilles. En l’absence de produits phytosanitaires homologués sur la menthe, les producteurs recourent à des insecticides connues pour leur performance contre les noctuelles sur d’autres cultures telle que la tomate. Le choix des matières actives, la fréquence des interventions et le nombre de traitements insecticides contre les noctuelles dépend de la destination de la production (marché local ou export) et par conséquent de la rentabilité de la culture. Ainsi, la notion de délai d’avant récolte revêt une grande importance aux yeux des producteurs exportateurs. Il faut noter que le choix des matières actives ne prend pas en considération leur mode d’action biochimique en vue d’éviter ou surmonter le problème de résistance aux insecticides. En moyenne, 4 à 5 traitements sont effectués contre les noctuelles pour les coupes coïncidant avec la période de pression de ces ravageurs. Dans le cas des maladies, la lutte est essentiellement chimique. Les traizoles sont les familles chimiques les plus communément utilisées comme fongicides par les agriculteurs. Comme pour le cas des insecticides, les délais de carence pour ces produits ne sont pas éta-
Rouille sur feuille de menthe
blis pour le cas de la menthe en l’absence d’une limite maximale nationale de résidus. Pour conquérir les marchés extérieurs, les producteurs sont amenés à mieux soigner leurs cultures pour présenter un produit de qualité : feuilles vertes, bien étalées et ne présentant pas de nécroses ou de morsures d’insectes. Pour ce faire, ils recourent à des produits phytosanitaires et ce sans connaitre à priori les conditions d’application sur cette culture puisque aucun pesticide n’est homologué sur cette
Portefeuille Syngenta dedié à la protection de la Menthe au Maroc
Produit PROCLAIM WARRIOR® CHESS® VERTIMEC® DYNAMEC® ACTARA® RIDOMIL GOLD MZ® ®
Usage Noctuelles défoliatrices Noctuelles défoliatrices Pucerons Acariens Acariens Pucerons Mildiou
spéculation . Il y a donc nécessité d’examiner les pratiques phytosanitaires et de réaliser les études qui s’imposent afin de remédier aux problèmes qui découlent de l’utilisation anarchique des pesticides sur cette culture. Dans ce cadre Syngenta Maroc a procéder à la présentation de nom-
Oïdium sur feuille de menthe
breuses spécialités chimiques aussi bien insecticides que fongicides pour homologation. Ces matières possèdent un profil toxicologique, écotoxicologue intéressant pour notre pays ainsi que pour les pays de destination -en cas d’export- et ont démontré une bonne efficacité surles maladies et les ravageurs de la menthe. Pour le contrôle des noctuelles et particulièrement pour le²s principales espèces identifiées, et par analogie à ce qui se pratique
Dose
DAR
250 g/ha 100 cc/hl 200 g/ha 50 cc/hl 50 cc/hl 200 g/ha 250 g/hl
3 jours 7 jours 7 jours 14 jours 14 jours 7 jours 10 jours
sur d’autres cultures telle que la tomate export , Syngenta Maroc a développé et a homologués des usages insecticides prometteurs compatibles avec la lutte intégrée, efficaces sur les ravageurs visés, non néfastes pour les auxiliaires et les organismes non ciblés, et à effet résiduel faible pour avoir une très grande flexibilité d’utilisation durant tout le cycle de production. Ce processus a abouti à l‘homologation par l’ONSSA de six produits Syngenta pour le contrôle des noctuelles, des pucerons et des acariens (Procalim, Warrior, Chess, Vertimec, Dynamec et Actara (Tableau ci-dessus) et un fongicide (Ridomil Gold TM ) dirigé contre les maladies du feuillage . La réussite des traitements est aussi conditionnée par leurs modes d’applications. En effet la quasi-totalité des producteurs utilisent des pulvérisateurs à dos, vu la petitesse des parcelles, ce qui empêchent certains produits non systémiques d’atteindre la cible vu la forte densité des plantes qui ne fait qu’augmenter du cycle en cycle de production et d’année en année. Pour ceux-ci, Syngenta a mis au point, des emballages innovants et adaptés dans le cadre du projet Al Baraka . Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
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Publi-reportage
Sa culture est pratiquée dans les ceintures vertes entourant les grandes villes du pays. Elle est installée sur de petites superficies, qui, pour la plupart, ne dépassent pas 1 ha. La menthe occupe une superficie globale de l’ordre de 3 500 ha, et fournit une production estimée à 95.000 tonnes par an. La zone de Settat abrite la plus forte concentration des parcelles de menthe, avec une superficie qui approche les 900 ha et une production qui dépasse les 40.000 tonnes, soit 48% de la production nationale. Cette plante emblématique du Maroc fait l’objet depuis quelques temps d’une véritable controverse depuis que l’opinion publique a pris connaissance de la dangerosité de certaines pratiques phytosanitaires effectuées inconsciemment par certains producteurs de menthe. La prise de conscience des effets dangereux des résidus de pesticides dans la menthe est telle que la consommation de celle-ci est aujourd’hui fortement compromise.. Dans ce contexte, et pour redorer le blason de cette plante , Syngenta a développé des solutions favorisant une protection phytosanitaire raisonnée et saine Les prospections faites au niveau des régions de production , Chaouia-Abda et le Saiss-Tafilalet ont montré que quatre problèmes
SALON
AGRI-EXPO
Un salon qui Articulé cette année autour de 3 axes : produits de terroir, pilier II du PMV et agrégation, AgriExpo Maroc, espace de rencontre, d’échange, de vulgarisation et de sensibilisation, a fait escale à Larache, où les professionnels ont découvert les atouts de la région Tanger-Tétouan. De même, ceux parmi les professionnels, qui n’ont pas la possibilité de visiter d’autres salons, ont pu prendre connaissance des nombreuses nouveautés survenues dans leur champ d’activité, proposées par les nombreux exposants. Ainsi, ils pourront contribuer à l’agriculture nationale de demain et à la sécurité alimentaire des générations futures.
L
es organisateurs expliquent que AGRI-EXPO MAROC est né dans l’objectif de mettre en valeur les potentialités des différentes régions du Maroc, de rapprocher les nouveautés technologiques, le savoir faire agronomique, technique et commercial afin de provoquer des leviers de croissance et d’émancipation de certaines catégories d’opérateurs. «L’Agri-Expo se place dans une logique de révéler et de mettre en valeur les potentialités et les richesses que recèlent différentes régions agricoles du Royaume», soulignent les organisateurs. Ils précisent que ce travail de proximité permettra de contribuer à l’émancipation, au développement et à la création des leviers de croissance afin de créer des richesses autant pour l’agriculture à forte valeur ajoutée que pour l’agriculture sociale dans un cadre concerté que
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Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
peut être l’agrégation avec ses multiples avantages.
Pourquoi Larache et maintenant ? Larache a été choisie comme seconde étape du salon itinérant parce qu’elle possède une des plus grandes richesses très enviée : l’abondance de l’eau. Et avec l’eau, la nature s’épanouit. Il n’y a qu’à se promener dans le périmètre irrigué du LOUKKOS pour comprendre que la modernisation ne s’est pas fait attendre. Ainsi on pense à la réussite des « fraises du Maroc » mais il n’y a pas que ça. L’avocatier, le kaki, l’arachide, la pomme de terre, la tomate industrielle, la canne à sucre, la betterave sucrière et maintenant les baies rouges garnissent les terres de cette belle région, sans oublier les produits du terroir et les herbes aromatiques, etc. En plus de la diver-
sification de leurs productions, les agriculteurs ont adopté également les bonnes pratiques agricoles. Il existe également des unités agroindustrielles pour mieux valoriser la production et les sous-produits et assurer un prolongement des cycles de production motivant pour nos producteurs. Le choix de cette période de l’année pour l’organisation du salon s’explique par le fait qu’un certain nombre de productions se croisent dans leurs calendriers de récolte. En outre, cette région possède d’autres avantages comparatifs par rapport à d’autres zones du Maroc. C’est toute l’infrastructure autoroutière, portuaire et bientôt ferroviaire qui font d’elle une région tournée vers l’exportation, tout en restant enracinée sur les terres marocaines, avec une logistique profitant de la proximité du port Tanger - Med et bénéficiant
MAROC 2013
prend son envol
des autoroutes de la mer que ce port lui procure et donc une plus grande ouverture sur toutes les régions mondiales du commerce des fruits et légumes. Il faut saluer à cet effet l’Agence pour le développement du nord qui a érigé la région de TangerTetouan au rang et aux conditions des normes des pays les plus avancés. Les organisateurs signalent que le bilan positif de l’édition de Berkane a contribué à un accueil plus facile de la part des opérateurs et des autorités locales. Beaucoup de professionnels font partie du voyage,
attirés par les opportunités d’affaires palpables.
Fiche technique :
- superficie couverte : 3.400 m² - participants : 68 entreprises, tous les institutionnels intervenant dans la région, un institut de formation des enfants d’agriculteurs, Cosumar en tant qu’agrégateur, les associations professionnelles, les coopératives de produits de terroir… - visiteurs 7.126 (dont 87% de petits producteurs).
Nouveautés du salon 2013
- Le 1er salon était un galop d’essai, l’actuel est destiné à consolider la relation de confiance déjà instauré. Le nombre de participants est plus important et leur champ d’action est plus diversifié - La lutte biologique est présente en force - L’offre est de plus en plus importante et diversifiée, ce qui est primordial pour la région - Présence d’exposants nouveaux A signaler que, en plus des exposants et visiteurs de la région de Tanger-
L’espace conférences au milieu du salon a eu beaucoup de succés
Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
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SALON De droite à gauche M. Nabil KHARROUBI, Gouverneur de la province de Larache, M. Samir TAZI DG du Salon Agri-Expo, Haj Abdeltif Bennani, Président de l’AMPFR, M. Lahcen BOULGUIDE de l’ASPEM et M. Mohamed Elamori, Président de l’AMCEF
Agri expo Maroc expliqué par son Directeur Général M. Samir Tazi
Tétouan (essentiellement des petits agriculteurs), d’autres sont venus d’Agadir, Marrakech, El Jadida, Mohammedia, Rabat, Meknès, Oujda, etc. Les organisateurs ont tenu à souligner qu’en plus de leurs opérations d’annonce du déroulement du salon, l’action des associations professionnelles a été déterminante. On a même remarqué que des acheteurs anglais français et espagnols sont venus à la découverte d’opportunités offertes par le salon. Parmi
les visiteurs, le salon a enregistré la présence d’un groupe de présidents français d’organisations professionnelles de producteurs de fraises membres de l’AOPN (association des organisations professionnelles nationales). Ce groupement représente 45% de la production française écoulée à 99% sur le marché français. Afin de se constituer une vision des marchés de la fraise, ils ont visité différents pays. Aujourd’hui, ils sont au Maroc pour voir les évolutions de la filière, sachant que la production marocaine ne constitue aucunement une concurrence frontale avec leur propre calendrier de production. Enfin, il ne faut pas oublier l’impact économique du salon sur la ville : hôtels et restaurants pleins, etc.
Programme des conférences
Loin d’être un simple espace d’exposition, Agri-Expo Larache était aussi un espace d’information et d’échanges. La mise en place d’un plateau d’animations au milieu du salon, avec des conférences animées par des experts a permis de donner à cette manifestation une véritable dimension professionnelle. Au programme, des thématiques soigneusement triées qui ont intéressé beaucoup de visiteurs, essentiellement des producteurs, notamment : - Les bonnes pratiques agricoles, animée par l’Amcef et l’Ampfr 58
Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
« L’idée même d’AGRI-EXPO MAROC a commencé quand j’accueillais les délégations des producteurs des autres régions du Maroc lors du salon d’Agadir. J’ai constaté qu’il y avait des régions qui venaient avec un autocar, ou un minibus et souvent des régions ne faisaient pas ou ne pouvaient pas faire le déplacement, malgré le soutien des ORMVA. Il m’a été difficile d’accepter cette exclusion de la plus grande partie des producteurs agricoles, j’entends par là les petits qui représentent plus de 70% des agriculteurs du Maroc. Etant militants associatifs du secteur agricole dans sa globalité, nous avons, au sein des différentes associations sectorielles, accompagné les petits producteurs en leurs rapprochant le savoir-faire et la technologie moderne pour faire émerger des structures de productions viables adaptées aux exigences des consommateurs autant nationaux qu’internationaux. Mieux encore, l’idée fut un outil pouvant s’appuyer sur la déclinaison régionale du Plan Maroc Vert. C’est de là que m’est venue l’idée d’aller vers ces producteurs qui ne pouvaient pas venir à nous. C’est dans un travail de proximité, avec les caractéristiques spécifiques à chacune des régions qu’il m’est paru opportun de promouvoir un salon itinérant accompagné de toutes les compétences et les bonnes volontés qui pourraient contribuer à l’émancipation des petits producteurs des différentes régions du pays. Certes, ce n’est pas de la part des participants à ce challenge une opération caritative, mais plutôt une opportunité d’ouverture de nouvelles zones d’actions tout en contribuant à la mise en valeur des potentialités de chacune des régions ».
- La filière sucrière, modèle d’agrégation, animée par la Cosumar - La mise à niveau sociale des entreprises agricoles, animée par l’Amcef et l’Ampfr - Le développement du secteur oléicole régional, animée par la DRA - La recherche et l’encadrement, animée par l’Amcef et l’Ampfr
Ils ont dit : M Mostafa Hassani,
Directeur régional de l’Agriculture Parlant du rôle de l’ORMVAL dans le développement de la région, M. Hassani indique que ‘‘les enjeux socio-économiques de la mise en œuvre du Plan Agricole Régional dans la région Tanger-Tétouan sont considérables. En effet, force est de constater que le secteur agricole est le principal moteur de l’économie régionale avec une production végétale et animale diversifiée, destinée au marchés nationaux et internationaux et générant une valeur dépassant les 6 MMM dh (dont la moitié est dans la zone du Loukos). Aussi, il figure parmi les principaux secteurs les plus pourvoyeurs d’emplois avec 25 Millions de journées de travail générées annuellement (dont plus de la moitié dans le périmètre du Loukos’’.
Haj Abdeltif Bennani,
Président de l’AMPFR ‘‘La filière des fruits rouges comprenant les cultures de la fraise, framboise et des myrtilles est dans sa 3ème décade de développement dans le Nord du Maroc. La première
Les personnes réunies dans ce carrefour d’échanges, de rencontres et d’informations ont eu l’opportunité de trouver un grand nombre de réponses à leurs attentes. Après un départ avec succès dans sa première étape à Berkane, AGRI-EXPO MAROC a poursuivi sa
culture développée, la fraise, est passée de quelques hectares en1990 à 3.300 ha pendant la campagne agricole 2013. Cette culture a initié une production de 135.000 t dont 18.000 t exportées en frais et 55.000 t exportés en surgelés. Agri Expo Maroc Larache 2013 est l’occasion pour dresser le bilan des réalisations, la stratégie à mettre en œuvre et les difficultés à résoudre pour permettre une exécution optimale de ce plan. En outre, Agri Expo Maroc 2013 offrira une plateforme d’échanges, de communications et de transfert d’expériences entre les opérateurs de cette filière, leurs fournisseurs et leurs clients tant au Maroc qu’à l’étranger’’.
M. Mohamed Elamori,
Président de l’AMCEF En tant que membre du comité d’organisation, M. Elamori indique que ‘‘nous travaillons de façon à rapprocher un grand nombre de maillons de la chaine de production et d’exportation pour tirer vers le haut les volumes de production et la qualité requise de cette production. Nous avons à notre charge la sécurité de l’emploi, la sédentarisation des populations du monde rural, utiliser avec efficience
tournée à Larache, avant de clore son premier périple à El Jadida. Ainsi, profitant de l’expérience de deux éditions, la précédente et l’actuelle, les organisateurs ont tiré de nombreux enseignements qui leur permettront d’améliorer le prochain salon sur les plans techniques et organisationnels.
cette richesse qu’est l’eau, assurer la sécurité alimentaire de notre pays, la santé du consommateur où qu’il soit et de contribuer à l’équilibre de la balance des paiements de notre nation.’’
M. Mohamed Zahidi,
Président de l’ASPEM ‘’Cette région est devenue un pôle de production et d’exportation de fruits et légumes, en particulier de fruits rouges. Elle a acquis dans ce type de culture une importante expertise qui la place à l’avantgarde des techniques modernes de production et de commercialisation de fruits et légumes. C’est une région qui voit se développer sur une large échelle d’autres cultures de grande consommation pour notre pays comme la pomme de terre, le melon, … Les disponibilités en terre et en eau, mais surtout le dynamisme de ses agriculteurs et la proximité des marchés européens en feront, à coup sur, l’une des premières régions de production et d’exportation du Maroc. Notre association se doit d’accompagner cette évolution par le renforcement de l’organisation professionnelle au niveau régional et local, en vue de défendre les intérêts des producteurs’’. Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
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Désherbage
Légumineuses alimentaires
gestion intégrée des adventices
Dr Abbès Tanji, Spécialiste du désherbage Les légumineuses alimentaires (pois chiche, petit pois, lentille, fève et féverole) sont des cultures très sensibles à la compétition des adventices. Car, celles-ci les concurrencent en utilisant l’eau, les éléments fertilisants et la lumière, et par conséquent réduisent le rendement, déprécient la qualité du produit récolté, et maintiennent une humidité favorable au développement des maladies et des ravageurs.
Nature des adventices
Les adventices des légumineuses alimentaires se répartissent essentiellement en quatre groupes : - Groupe des adventices graminées annuels comme les repousses de blé ou de maïs, les ivraies (Lolium rigidum, Lolium multiflorum), l’avoine stérile (Avena sterilis), les alpistes (Phalaris brachystachys, P. minor, P. paradoxa), le pâturin annuel (Poa annua), le polypogon (Polypogon monspeliensis), etc… - Groupe des dicotylédones annuelles comme le coquelicot (Papaver rhoeas), la moutarde des champs (Sinapis arvensis), la chicorée (Cichorium intybus), les chénopodes (Chenopodium album, C. opulifolium, C. murale, C. vulvaria), l’émex épineux (Emex spinosa), les mauves (Malva parviflora, M. nicaeensis), l’aneth des moissons (Ridolfia segetum), l’ajouan (Ammi majus), le cure dents (Visnaga daucoides), le chardon de Marie (Silybum marianum), etc… - Groupe des vivaces comme les liserons (Convolvulus arvensis, C. althaeoides), le souchet (Cyperus rotundus), le chiendent (Cynodon dactylon), le sorgho (Sorghum halepense), la morelle (So1.
Sarclage à traction animale
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Parcelle propre après les opérations de désherbages chimique et mécanique
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Sarclage manuel à la houe
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Parcelle propre après les opérations de désherbages
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Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
lanum elaeagnifolium), le gouet (Arisarum simorrhinum), etc… - Groupe des plantes parasites comme l’orobanche (Orobanche crenata).
Quelques solutions pour le désherbage
Le désherbage chimique des légumineuses alimentaires est très délicat puisque les doses d’herbicides sélectives aux cultures ne contrôlent pas efficacement les adventices dicotylédones. Le spectre d’action de chacun des herbicides ou des mélanges d’herbicides deux à deux est très étroit, ce qui nécessite une ou deux opérations de sarclage pour détruire les adventices qui restent après le désherbage chimique.
Désherbage de pré-levée
Plusieurs herbicides peuvent être utilisés après le semis mais avant la levée des cultures et des adventices (acétochlore, linuron, métribuzine, pendiméthaline, propyzamide, s-métolachlore). Ces herbicides agissent sur les semences des adventices graminées et dico en cours de germination. Il ne faut pas oublier que l’application de ces herbicides de pré-levée néces-
1
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site : - une humidité de sol suffisante, un sol bien travaillé (sans mottes), - un matériel de traitement bien réglé, une irrigation ou de la pluie après les traitements pourrait améliorer l’efficacité des traitements herbicides.
Désherbage de post-levée
En post-levée, bentazone (960 g/ha) est efficace sur les très jeunes plantules d’adventices dicotylédones dans la culture du petit pois. Il peut être même utilisé sur fève et fèverole malgré les légers dégâts de phytotoxicité. Pour un désherbage chimique total du petit pois, de la fève et de la fèverole, il est possible d’utiliser le mélange bentazone + un anti-graminées de post-levée. Tous les anti-graminées de postlevée (cléthodime, cycloxydime, fluazifop, haloxyfop, propaquizafop, quizalofop, etc) sont sélectifs des légumineuses. Ils sont efficaces sur les repousses de blé, les ivraies, les alpistes, les avoines, les bromes, le pâturin, le polypogon, etc.
Sarclage mécanique
Le sarclage mécanique avec la sarcleuse à 4 ou 6 rangs est actuellement possible au Maroc, et le service de sarclage coûte 200 à 300 DH/ha. Il est vivement recommandé pour pallier les carences en main d’œuvre. Mais, le tracteur doit être équipé de pneus étroits, et le matériel doit être réglé de façon à éviter les dégâts sur la culture. Le sarclage de l’interligne à l’aide d’une sarcleuse mécanique permet de détruire les plantes adventices, même celles qui résistent aux herbicides. Il n’est pas efficace sur les adventices vivaces comme le chiendent, les liserons, la morelle, le sorgho, le souchet et autres. Pour être efficace, le sarclage mécanique doit: • intervenir sur les jeunes adventices annuelles lorsque le sol est sec et par temps ensoleillé. • être répété 1, 2 ou 3 fois jusqu’à la fermeture de l’espace entre les rangs. • être intégré au programme de lutte chimique, car chaque brassage de la terre diminue l’efficacité des herbicides résiduaires.
Sarclage à traction animale
Il est réalisé avec une seule bête (un cheval, une jument, un mulet ou une mule) tirant une charrue métallique ou un outil à dents. Pour chaque opération de sarclage à traction animale, l’espace entre les lignes est travaillé avec un ou deux passages.
Sarclage manuel à la houe
Le sarclage à la houe vise la destruction des adventices sur les rangs et entre les rangs, essentiellement après les opérations de désherbage chimique et de sarclage mécanique. Il se heurte à quelques contraintes : - Il demande, selon le degré d’infestation par les adventices, entre 10 et 20 jours de travail par hectare avec un salaire variant entre 50 et 100 DH/jour, soit un montant de 500 à 2000 DH/opération/ha. - La rareté de la main d’œuvre empêche souvent la réalisation des sarclages manuels dans de bonnes conditions et dans les meilleurs délais. - Le sarclage manuel détruit les
1 adventices annuels, mais il n’est pas efficace sur les adventices vivaces comme le chiendent, les liserons, la morelle, le sorgho, le souchet et autres. - Le travail du sol effectué lors du sarclage favorise la germination d’autres semences d’adventices qu’il faut surveiller.
Collecte manuelle des adventices
La présence des adventices à un stade avancé des cultures nécessite un arrachage manuel. Les plantes arrachées (parfois gratuitement par les voisins) sont collectées et utilisées dans l’alimentation du cheptel.
Que faire contre l’orobanche ?
L’orobanche est une plante parasite qui se développe sur
2 les différentes légumineuses et autres adventices et finit par affaiblir les plantes cultivées parasitées et réduire les rendements. Dans la fève et la féverole, deux à trois traitements (espacées de 15 jours) au glyphosate à la dose de 60 g de matière active/ha/traitement peuvent s’avérer d’excellentes efficacités quand les traitements ont lieu au stade début floraison des cultures. Dans la lentille, le petit pois et le pois chiche, Il faut deux à trois traitements (espacées de 15 jours) au glyphosate à la dose de 30 g de matière active/ha/traitement.
Que faire contre les vivaces ?
Le contrôle des vivace comme les liserons, la morelle, le chiendent, le sorgho, le souchet, … n’est pas garanti dans
3
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les cultures annuelles. Car, les vivaces sont capables de survivre grâce aux organes de réserve comme les rhizomes, les stolons, les tubercules ou les bulbes. Les traitements avec 720 à 1080 g de glyphosate/100 litres d’eau sur des plantes vivaces bien développées, avant l’installation des cultures ou après la récolte, peuvent être d’excellentes efficacités.
1.
Excellente efficacité des traitements aux herbicides contre les graminées
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Excellente efficacité du glyphosate contre l’orobanche (à droite) en comparaison avec le témoin non traité (à gauche)
3.
Parcelle propre après les opérations de désherbages chimique et mécanique
4.
Parcelle propre après les opérations de désherbages chimique et mécanique
Les adventices associés aux légumineuses alimentaires sont très diversifiés et seule la lutte intégrée à travers la rotation des cultures, les labours, les herbicides et les sarclages pourrait réduire les infestations à un niveau faible. L’emploi de bonnes pratiques
agricoles comme le choix de la variété, du peuplement adéquat, de la fertilisation raisonnée et de la protection appropriée contre les maladies et les ravageurs, pourrait contribuer à avoir une culture compétitive vis-à-vis des adventices, productive et rentable.
Lentille
Pois chiche
Petit pois
Fève
Fèverole
Liste de quelques herbicides valables pour le désherbage des légumineuses alimentaires.
AFALON ou DAKA ou FAUCIL ou LAFALOUNE ou PROLINURON (2 L ou 2 kg/ha) + ARZIN ou MATECOR ou METRIPHAR ou REVIVO ou SENCOR (250 g/ha)
Linuron (500 g/ha) + Métribuzine (175 g/ha)
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AFALON ou DAKA ou FAUCIL ou LAFALOUNE ou PROLINURON (2 L ou 2 kg/ha) + PENDIFIX ou PENDILIN ou PROWL ou STOMP (2 L/ha)
Linuron (500 g/ha) + Pendiméthaline (600 g/ha)
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PENDIFIX ou PENDILIN ou PROWL ou STOMP (2 L/ha) + ARZIN ou MATECOR ou METRIPHAR ou REVIVO ou SENCOR (250 g/ha)
Pendiméthaline (600 g/ha) + Métribuzine (175 g/ha)
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GUARDIAN (1 L/ha) + AFALON ou DAKA ou FAUCIL ou LAFALOUNE ou PROLINURON (2 L ou 2 kg/ha) GUARDIAN (1 L/ha) + ARZIN ou REVIVO ou MATECOR ou METRIPHAR ou SENCOR (250 g/ha) GUARDIAN (1 L/ha) + PENDIFIX ou PENDILIN ou PROWL ou STOMP (2 L/ha)
Acétochlore (840 g/ha) + Linuron (500 g/ha) Acétochlore (840 g/ha) + Métribuzine (175 g/ha) Acétochlore (840 g/ha) + Pendiméthaline (600 g/ha)
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Bentazone (960 g/ha)
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AKODIM ou SELECT (1 L/ha)
Cléthodime (120 g/ha)
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FOCUS ULTRA ou STRATOS ULTRA (1,5 L/ha)
Cycloxydime (150 g/ha)
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FUSILADE FORTE (750 ml/ha)
Fluazifop (112 g/ha)
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GALLANT SUPER (500 ml/ha)
Haloxyfop (52 g/ha)
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AGIL (500 ml/ha) PANTERA (1 L/ha) SECTOR (400 ml/ha)
Ppropaquizafop (50 g/ha) Quizalofop (40 g/ha) Quizalofop (48 g/ha)
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ARAMO 50 EC (1 L/ha)
Tepraloxydime (50 g/ha)
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Glyphosate (30 g/ha)
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Glyphosate (60 g/ha)
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Produit commercial (dose/ha)
Matière active (concentration en g/ ha)
Herbicides anti-dico de pré-levée des cultures sur sol humide
Herbicides anti-dico de post-levée des cultures(stade plantule des adventices) BASAGRAN (2 L/ha)
Herbicides anti-graminées de post-levée des cultures
Herbicides contre l’orobanche au stade début floraison des cultures ATILA, BARCLAY GALLUP SUPER 360, BARCLAY BARBARIAN SUPER 360, BOOM EFEKT, BOOM SUPER, CENTAURE, CIBLE, CLINIC, COLOSO EXTRA, GLYFO TDI, GLYSTER, GLYWEED, HERBIFOS, KALACH, LEPRINCE, MAMBA, MAMBA MAX 480 SL, NASA 36 SL, PROLIANCE QUATTRO, RONDO, ROUND UP, ROUNDUP ENERGY, ROUNDUP TURBO, SIKOSTO 360 SL, SPEED, SYSTEMIC, TONER 41 SL, TOUCHDOWN SYSTEM 4
S : culture sensible, T : culture tolérante, MT : culture moyennement tolérante Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
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Dossier
Production de tomates de primeurs au Maroc
Une grande réussite à préserver et conforter Abdelmoumen Guennouni
Un horticulteur des années 50-60 qui verrait ce qu’est devenu le secteur, n’en croirait pas ses yeux et serait abasourdi devant l’ampleur des transformations radicales qu’a connues la filière en un demi siècle. Les agriculteurs encore présents parmi nous -que Die leur prête longue vie- ou les enfants de maraichers peuvent en témoigner. Les moins âgés, opérant dans le domaine, en savent une partie alors que les plus jeunes pensent que ça a toujours été ainsi. A nous de les détromper et les pages suivantes se veulent un rappel sommaire des principales étapes par lesquelles sont passées la production et la commercialisation. 62
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TOMATE
Quel chemin parcouru ! Cependant, ça n’a pas été sans mal et on pourrait, sans exagération, le comparer à un passionnant marathon combiné à un saut d’obstacles. Il faut dire que le secteur primeurs a toujours été ouvert à l’introduction des techniques modernes de production et qu’il a grandement contribue à la modernisation de l’agriculture et au développement de l’industrie qui lui est liée. Aujourd’hui le secteur est confronté à une nouvelle étape de son parcours du combattant puisqu’il se trouve devant une double difficulté : - hausse régulière des charges et
baisse de rentabilité et de compétitivité, surtout face à des concurrents bénéficiant de soutiens directs et indirects de leurs autorités de tutelle - nécessité de procéder à de nouveaux investissements lourds et indispensable pour la modernisation de l’outil de production, sans qu’on ait une visibilité d’avenir, suffisante et encourageante. Il s’agit donc de trouver un nouveau souffle pour tirer le secteur –essentiellement les producteurs petits et moyens- vers le haut en y mettant les moyens et dépasser les freins qui alourdissent la machine et que de nombreuses études pointent du doigt. On peut citer entre autres : - l’insuffisance des moyens affectés à la recherche appliquée et à l’encadrement technique, dans un secteur nécessitant une très haute technicité, - la difficulté pour les petits producteurs d’accéder au financement et par conséquent de réaliser
Graphique 1 production et exportations de tomates
Source FAOSTAT
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les modernisations nécessaires, - organiser la profession de telle façon que l’intérêt de l’ensemble de la filière soit préservé au lieu d’actions spéculatives ponctuelles qui risquent de se refléter négativement sur le produit Maroc, Par ailleurs, des efforts d’adaptation du secteur sont nécessaires afin de répondre aux exigences d’un marché en perpétuelle évolution, de s’adapter à une législation européenne de plus en plus contraignante, de diversifier ses débouchés, etc. De gros efforts d’adaptation ont été faits en matière de production, de conditionnement et de commercialisation mais la suite de la tache n’est pas aisée, on le voit, et nécessite l’implication de tous pour rester présents et aller de l’avant. Pour cela on peut compter sur les agriculteurs, et comme le dit un opérateur bien connu de la place, ‘’je reste confiant que, comme d’habitude, le génie des producteurs saura dépasser ces difficultés’’
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DOSSIER TOMATE
Une histoire pleine de rebondissements La production de tomate au Maroc a connu un bond qualitatif et quantitatif considérable en 50 ans. En effet, les tonnages produits ont été multipliés par 5,5 (de 233.000 t en 1961-65 à 1,3 Mt en moyenne en 2007-2011). Pendant cette même période les superficies ont été multipliées par seulement 1,5 (de 13 à 20.000 ha) les rendements ayant fortement augmenté (x 3,7) en passant de 17 à 64 tonnes à l’hectare avec une qualité incomparable avec celle qu’on produisait initialement. Au cours de la même période les exportations ont été multipliées par près de 3 en termes de tonnages et par 14 en valeur. Ainsi les tonnages exportés sont passés de 125 à 364.000 t et de 20 à 290 Millions $ (voir graphique 1).
Etat des lieux en 1965-1971
Lors de sa création en 1965, l’OCE (Office de Commercialisation et d’Exportation) a trouvé un secteur maraicher miné par l’action abusive des intermédiaires et une série de mauvaises campagnes. Il n’était donc pas surprenant de constater que ce secteur n’avait pour unique ambition que la satisfaction, dans un cadre spéculatif, des besoins de l’unique marché français, déjà fortement saturé. Ceci avait eu comme conséquence la stagnation et la sclérose du secteur qui, vivant au jour le jour n’avait pu faire l’effort
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nécessaire pour s’adapter et appréhender d’autres débouchés européens alors que c’est là où résidaient ses chances d’expansion et de promotion. Ceci se reflétait clairement dans les chiffres de production puisque, sur 10 ans, le Maroc produisait toujours le même tonnage de tomates (entre 120 et 140.000 t) représentant près de 60% du tonnage global des primeurs (200250.000 t). Les analyses effectuées alors avaient démontré que la filière tomate, à l’instar de l’ensemble du secteur primeurs, reste caractérisée, entre autres, par : - L’inorganisation et le manque d’encadrement de la production, tant sur
le plan des méthodes de culture que du choix et de l’appauvrissement en semences, fertilisants et produits de traitement, etc. - L’absence de planification des quantités et leur échelonnement dans le temps - La stagnation de la production, en termes de quantité et de qualité - La dispersion et l’hétérogénéité des moyens et des méthodes de conditionnement, inaptes à donner aux produits les atouts nécessaires pour pénétrer les marchés extérieurs - Le plafonnement des tonnages exportés, destinés à un seul marché traditionnel Cependant, un recensement des débouchés potentiels en Europe permettait d’affirmer que les tonnages exportés pouvaient être doublés sans rencontrer de difficultés majeures d’écoulement.
Redresser la barre
Il s’agissait alors d’identifier les problèmes dans lesquels se débattait ce secteur afin de mieux dégager les grandes orientations susceptibles d’aider les maraichers et l’OCE dans leur action future, pour moderniser et donner tout le dynamisme nécessaire à cette importante branche de l’économie marocaine. C’est ce que s’est attelé à faire le ‘‘Colloque sur les cultures maraichères’’ tenu à Tanger en 1971, qui a préconisé d’opérer une mutation profonde dans les esprits et dans les méthodes de travail. En gros il s’agissait de : - Organiser l’ensemble du secteur avec, comme but principal, le regroupement des maraichers, leur encadrement, l’orientation de la production et du conditionnement - S’attaquer aux points faibles de la production pour augmenter les rendements, améliorer la qualité et la tenue des produits, rechercher les nouvelles variétés adaptées aux différents marchés - Instaurer une politique de conditionnement capable de permettre à nos produits de rivaliser en présentation, en attrait et en facilité de distribution avec nos concurrents - Mettre sur pied une politique dynamique en matière de transport (maritime, aérien et terrestre), répondant mieux aux impératifs techniques - Sur le plan de la commercialisation rechercher et appliquer des formules originales modernes de distribution et de promotion
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Courgette
AMBRA F1 (export)
MARZOUKA F1 BAJATY F1
Carotte
Melon
Porte greffe cucurbitacée
RS 841 F1
(La référence pour le greffage des melons, concombres, pastéques)
Tomate ronde de saison
ENYGMA F1
Poivron doux
CAPELHOT F1
Concombre
GOLDMINE F1
NEBULA F1 FORTO
piment fort
Tomate ronde de calibre 1 & 2
SV7841TH F1 KEY LARGO F1. Cerise allongée
SANTAWEST F1
KAPRO F1 KARPIA F1
Concombre
DEPHLA F1 ARUZA F1
Haricot
ALCAZABA F1
Tomate ronde de calibre 2 & 3
KAWTAR F1
PAULISTA RIVERGARO TERESA TANYA SALAMANCA (grimpant) MORALEDA (grimpant)
Chou Fleur
BARKHA F1 TISHKA F1 ARIZONA F1 CIELO BLANCO F1
Tomate Cerise grappe (Cocktail)
RUBIMAR F1
Tomate Déterminée
VITAL F1
Distribué par : 42 Rue D’Anizy 20310 Casablanca - Maroc Tél. : + 212 522 24 24 11 Fax : + 212 522 24 24 13 E-mail : agrosem@agrosem.ma Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
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Le tunnel est resté pendant longtemps le modèle de serre dominant avant de céder la place progressivement aux serres canariennes qui offraient plusieurs avantages
- Envisager l’exploitation du potentiel des primeurs dans l’industrie ou le marché intérieur, délaissé jusqu’à présent, et qui constituent tous les deux les compléments nécessaires et indispensables pour la rentabilité et l’expansion de tout secteur agricole
Evolution des techniques de production
L’histoire de l’introduction et de l’évolution des cultures sous abris serres dans le domaine du maraichage (tomate) au Maroc ne sera pas abordée ici (cf. Agriculture du Maghreb N° 47
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Nov 2010-Chronique d’une succes story). Par ailleurs, l’itinéraire technique a considérablement évolué, et ce sur tous les aspects du processus de production :
Pépinière et préparation des plants
Jusqu’au lancement du programme de mise à niveau (redressement) du maraichage après l’indépendance, les maraichers produisaient leurs propres plants pour le plein champ de façon traditionnelle. Les semences étaient généralement récupérées sur la production de fin de champ de la culture précédente et semées dans des carrés
TOMATE en bout de parcelle, sans aucune mesure particulière. Sous l’influence des cultures sous abris, de nombreuses techniques ont été introduites et facilement adoptées par les maraichers. Ainsi, les graines étaient semées dans des plateaux remplis de tourbe de semis et une fois les plants arrivés au stade repiquage ils étaient transplantés dans des sachets plastiques perforés remplis de tourbe de repiquage où ils étaient entretenus jusqu’au moment de les planter en pleine terre. La méthode s’était généralisée en raison des nombreux avantages qu’elle apportait (état végétatif et sanitaire,…). Plus tard, et pendant quelques années, l’OCE a mené une opération de préparation des plants dans ses centres d’expérimentation mais l’opération s’est avérée délicate en raison du non respect par les agriculteurs du calendrier des enlèvements, de la nécessité de moyens logistiques importants, etc. l’OCE avait aussi importé des pressemottes qui permettaient aux producteurs de réaliser l’opération sans sachets et avec semis directement dans les mottes. Elles permettaient un gain considérable de temps, de tourbe, de
main d’œuvre etc. avec des plants qui revenaient moins cher. Aujourd’hui, la plupart des producteurs achètent des plants prêts à la pépinière ce qui leur permet de se consacrer à leurs travaux de préparation des abris serres, d’autant plus que les plants sont greffés chose qu’ils ne peuvent réaliser eux-mêmes.
Semences et variétés
Pendant longtemps les maraichers ont recouru aux variétés fixées comme la Marmande VR (demi côtelée), éclaireur (lisse) en Zone Nord et Clause 27 (côtelée) et money maker (lisse) dans le Souss-Massa. Les semences étaient soit prélevées par les producteurs sur leur propre production soit achetées chez les maisons grainières qui les importaient. Avec le projet maraichage et l’introduction des abris serre, des variétés hybrides ont été introduites chez les agriculteurs essentiellement Lucy et Vémone. Ces variétés, donnant des fruits de très bonne qualité et des rendements élevés, ont été utilisées pendant plusieurs années malgré le manque de résistances. Elles étaient
résistantes au TMV et n’avaient pas beaucoup souffert des maladies du sol vu que les agriculteurs, disposant encore de terrains ‘‘vierges’’, déplaçaient leurs abris serres tous les deux ans avec le changement de plastique. Par la suite, sont apparues d’autres variétés dont la liste des résistances n’a cessé de s’allonger (verticillium, fusarium, nématodes, cladosporiose, etc.), plus vigoureuses et permettant des rendements plus élevés d’autant que le cycle de production et d’exportation s’allongeait. Aujourd’hui, les agriculteurs recourent aux plants greffés achetés en pépinière.
Irrigation et fertilisation
L’irrigation était conduite de façon traditionnelle en gravitaire aussi bien en plein champ que sous abris serre, ce qui entrainait un certain nombre de contraintes. Parmi ces dernières on peut citer : - la perte de quantités importantes d’eau par percolation, - le transport des germes de maladies sur de longues distances
Le greffage est l’une des évolutions majeures qu’a connues la culture de la tomate
- la difficulté de réaliser les travaux d’entretien et les récoltes après les arrosages - la mobilisation de nombreux ouvriers pour l’opération qui durait plusieurs jours (selon la taille de l’exploitation) d’autant plus qu’elle était généralement accompagnée par les apports d’engrais de couverture - consommation élevée en carburant - pour les tomates sous abris, augmentation de l’humidité de l’air ce qui favorise le développement des maladies foliaires - etc. Par la suite, et pour économiser l’eau et l’énergie, on a vu apparaître l’utilisation de plus en plus fréquente de gaine plastique en remplacement des rigoles en terre. Le volume d’eau apporté variait de 6.000 à 9.000 m3/ha
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TOMATE d’œuvre et de temps avec un coût élevé. La solution retenue par l’OCE en cette période était l’utilisation de vibreurs à batteries rechargeables. Ils donnaient des résultats satisfaisants (selon le sérieux de l’utilisateur), mais demandaient encore beaucoup de temps et nécessitaient de recharger fréquemment les batteries au village le plus proche, avec les difficultés que ça représentait. Cependant, c’était la seule solution jusqu’à l’apparition des bourdons pollinisateurs.
Aération des abris Actuellement la quasi-totalité des producteurs font appel aux pépinières professionnelles
en 15 à 20 irrigations par an. La fertilisation minérale était généralisée, avec utilisation des formules NPK disponibles sur le marché (5-88 et autres) et des engrais simples (supertriple, ammonitrate, nitrate de potasse). Au début les apports étaient estimés sur la base de données théoriques et de l’expérience sur le terrain. Ultérieurement, les analyses du sol par la Sasma ont concerné progressivement toutes les régions primeuristes. Ceci a permis d’établir une cartographie détaillée de la composition des sols et des tables de conseils par région pour arriver progressivement vers des conseils personnalisés à chaque producteur.
Travaux d’entretien Pollinisation sous abris
Le recours aux bourdons a résolu le problème de la pollinisation sous serre.
Avec le recours aux abris, la pollinisation, qui se faisait naturellement en plein champ, commence à poser des problèmes en raison de l’absence de mouvements d’air et d’abeilles. Cette faible pollinisation avait pour conséquence un fort taux d’écarts de triage dus à des fruits creux, manquant de tenue,… De nombreuses solutions ont été essayées pour une aide artificielle à la pollinisation (vibration manuelle, pulvérisateurs pneumatiques, …), mais les résultats étaient peu satisfaisants et demandaient trop de main
L’aération des abris est une nécessité pour évacuer l’humidité de l’air, l’excès de température et permettre les échanges avec l’extérieur. Elle se faisait manuellement par écartement ou relèvement des bandes plastiques ou des ouvrants, selon les modèles, et représentait l’une des difficultés majeures de la conduite des cultures sous abris. L’opération était relativement lourde et demandait du temps entre le premier et le dernier tunnel. Pour les abris canariens elle est devenue encore plus problématique avec l’introduction du filet ‘‘insect proof’’ pour la lutte contre la mouche blanche.
Traitements phytosanitaires
En plein champs aussi bien que sous abris serres, les traitements préventifs et curatifs étaient généralisés utilisant les produits autorisés alors, avec une palette plus large qu’actuellement. En traitement du sol, le recours au bromure de méthyle était fréquent (appliqué par des entreprises spécialisées), les autres produits nématicides moins efficaces et moins coûteux étaient d’usage plus répandu. Les traitements fongicides étaient les plus courants en raison de l’humidité plus élevée sous abris alors que les insecticides étaient moins utilisés sous abris car on trouvait peu d’insectes au cours de la partie hivernale du cycle.
Facteurs de réussite
De nombreux facteurs ont largement contribué au développement de la tomate sous abris, dont on peut citer : - la recherche appliquée, menée dans les centres d’expérimentation de l’OCE et de la SASMA et chez des producteurs pilotes, a permis de mettre au point les premiers outils de travail sous abris (variétés, conduite, etc.), complètement nouveaux à l’époque - démonstration, dans ces centres, des expériences réussies et leur vulgarisation auprès des producteurs des résultats obtenus - un autre facteur et non des moindres, la réceptivité et l’engagement de quelques producteurs pionniers qui se sont lancés dans ‘‘l’aventure’’ et dont la réussite, technique et commerciale, a fait ‘‘tache d’huile’’ auprès de leurs voisins - l’encadrement personnalisé des producteurs par les techniciens des équipes OCE-SASMA et ce tout au long du cycle, depuis le choix de l’emplacement des abris jusqu’à la récolte, encadrement ayant nécessité des moyens considérables - formation des ‘‘caporaux’’, opération menée par les équipes de techniciens de l’OCE-SASMA lors d’enseignements théoriques et pratiques dans toutes les régions de production - fort engagement du Crédit Agricole dans le financement des producteurs, avec la garantie de l’OCE, ainsi que la contribution de la Banque Mondiale au financement du projet maraichage dès 1978 - engagement de grands investisseurs (Sodea, Sogeta, Domaines, …) qui se sont lancés avec des superficies importantes.
Migration de la tomate sous abris
Depuis le lancement des cultures sous abris au Maroc, la tomate sous serre a été localisée essentiellement dans la zone nord du pays. Cependant, depuis le milieu des années 1980 la culture a
Les nouvelles structure de serres ont été conçues pour optimiser l’aération.
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Production, conditionnement et commercialisation des fruits et légumes
Loura Fruit s.a.r.l Siège : Douar Bakhir/ Km 34.4 - Route de Tiznit, C.R. Sidi Bibi, Inezgane Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013 Tél.: +212 05 28 30 80 81 - Fax: + 05 212 28 24 74 40 - E.mail: lourafruit@yahoo.com
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TOMATE
Tomate de plein champ à Oualidia
commencé à migrer progressivement du Nord vers le Sud (voir graphique 2). Les raisons à cette migration sont multiples : - libéralisation des échanges et fin du monopole de l’OCE qui donnait la priorité à la tomate dans la zone Nord et au poivron et autres légumes dans la zone Sud - conditions pédoclimatiques plus favorables au Sud, disponibilité des terrains - acheminement de la tomate produite au Nord pour être conditionnée dans la région d’Agadir - disponibilité des infrastructures, tradition du regroupement des producteurs (contrairement aux régions de Casablaca-Oualidia), … - déclin de la production de primeurs dans la zone Nord, surtout la bande côtière, où la tomate a souffert de l’effet de la salinisation de la nappe phréatique, suite à l’affaissement des nappes (pompage) et aux remontées d’eau de mer - De gros producteurs de tomate du Nord ont déplacé leur production vers le Souss Massa où le périmètre du Massa avait été nouvellement mis en eau - Les producteurs soussis qui n’étaient pas tous persuadés de la nécessité des abris pour cultiver de la tomate, ont été progressivement convaincus suite aux essais encouragés par le CTO (comité technique d’orientation). En fait, l’introduction des abris serres s’était accompagnée de nombreuses évolutions techniques qui ont permis des améliorations notables des tonnages et de la qualité M. Mohamed Zahidi ajoute d’autres arguments expliquant ce déplacement
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du centre d’intérêt vers le sud : - de nombreux techniciens des équipes OCE et SASMA ainsi que d’autres investisseurs se sont lancés dans la production et opté pour le Souss Massa qui présentait de nombreux avantages pédoclimatiques et de disponibilité d’eau d’irrigation - aide appréciable accordée par l’OCE aux techniciens désirant se lancer dans la production en les garantissant auprès des organismes financier pour un financement à 100% de leurs projets - l’apparition des variétés Long Shelf Life au cours des années 1990, a donné un véritable coup de fouet à la production - le rôle du développement de la production de la banane sous abris qui a augmenté l’attrait de la région, d’autant plus qu’elle apportait des avantages décisifs pour l’évolution de la tomate comme l’apport des serres hautes pour le climat sous abris, l’adoption des techniques de palissage haut, du couchage, etc. Aujourd’hui, 95% de la tomate de primeurs est produite dans le Souss Massa Draa, le reste étant produit dans la région de Berkane. De même, 100% de la tomate sous abris exportée est produite dans la zone Sud (Agadir-Dakhla) Il faut rappeler que les difficultés de commercialisation rencontrées lors de certaines campagnes sont à l’origine de l’endettement des agriculteurs maraichers et de la disparition des exploitations les moins performantes. En effet, malgré les efforts d’amélioration de la productivité et d’adaptation aux exigences du marché, la moitié
des exploitations maraichères travaillant pour l’exportation a disparu en 10 ans, notamment dans la zone nord au cours des années 1970.
Déclin de la tomate primeur de plein champ
La tomate de plein champ a aussi connu une vague de déplacement de la production du Nord vers le Sud au cours des années 1960. En effet, certains producteurs des régions de Dar Bouazza, Oualidia, etc. ont été attirés par les avantages qu’offrait le Souss Massa, mais après une dizaine d’années (milieu des années 1970) ils ont déchanté et repris la production dans leur zone d’origine en raison du lancement de la production sous abris et des problèmes de qualité rencontrés (tomate creuse, manque de fermeté, …). Par ailleurs et avec le développement des tomates sous abris serres qui couvrent tout le cycle d’exportation et même une grande partie des besoins du marché local la tomate de plein champ a commencé progressivement à être abandonnée. D’autant plus que la lutte contre certains fléaux comme la mineuse, la mouche blanche et le Tylcv (maitrisés sous abris) s’avère très difficile en plein champ. Aujourd’hui, indique M. Hassan Housni, directeur régional de CASEM, les cultures de plein champ ont quasiment disparu de la région d’Agadir. Ailleurs, la tomate produite en plein champ (déterminée ou indéterminée) est destinée au marché local.
Au milieu des années 1980 la tomate sous abris représentait 28% de la tomate primeur produite au Maroc avec 1320 ha Sur un total de 4720 en 1986-87. En 15 ans elle a été multipliée par près de 3 en passant à 3820 ha sur 5910 en 2000-01 et représentant autour de 65%. En même temps, elle a commencé progressivement sa migration vers le sud et avant même les années 2000 la production sous abris était pratiquement concentrée en totalité dans la zone sud du pays.
Etat actuel,
à la pointe de la technique
Au cours des 35 dernières années, le Maroc a connu une évolution considérable au niveau des techniques de production maraichère et principalement des cultures sous serres, dont la tomate en premier lieu. Aujourd’hui, et tous les professionnels sont unanimes, la conduite de la tomate primeur nécessite une très grande technicité à tous les niveaux à savoir : choix variétal, choix des installations et équipements, conduite des irrigations, fertilisation et protection phytosanitaire, sans oublier la gestion des ressources humaines, etc.
L
a production de tomates primeur d’exportation semble à peu près stabilisée autour de 5 000 ha de serres, principalement dans le Souss, mais aussi à proximité de Dakhla. Cette dernière région où la production est effectivement possible toute l’année, privilégie la culture de la tomate cerise et cocktail.
Abris-serres
Aujourd’hui, après l’abandon des abris serres de type tunnel et l’utilisation pendant un quart de siècle d’abris canariens, de nouveaux types d’abriserres ont été introduits dans le but d’améliorer les conditions climatiques de production et atténuer quelques problèmes rencontrés au niveau des serres canariennes, encore largement utilisés par les producteurs de la
région et qui ont également subi de nombreuses améliorations afin de les rendre plus pratiques. Malgré leur coût et le manque de subventions adéquates pour ce genre de matériel, les nouveaux abris ont été adoptés par de nombreux producteurs en raison des avantages qu’il apportent sur les plans étanchéité, meilleure aération, amélioration des rendements (250-300t dont 200-250 export pour les exploitations à technicité élevée, contre 180-200 t pour l’ancien système dont 120 t export en moyenne).
Hors sol
L’un des problèmes majeurs auxquels fait face la culture de la tomate sous abris serres est celui des ravageurs et maladies du sol. La solution radicale adoptée précédemment et qui
consistait en un traitement du sol au bromure du méthyle, n’est plus possible depuis l’interdiction de son utilisation. La recherche des alternatives au bromure de méthyle a fait ressortir de nombreuses solutions comme la solarisation, biofumigation et l’utilisation d’autres produits nématicides. Ces derniers s’étant avérés peu efficaces pour assurer une protection de la tomate. Aujourd’hui, les maraîchers s’orientent de plus en plus vers les cultures en hors sol, en pleine expansion, afin de faire face aux problèmes telluriques et améliorer davantage la qualité de la production. Au début, cette technique était handicapée par son coût et par la difficulté de choisir entre les nombreux substrats (laine de roche, fibre de coco, sable, …) avec leurs avantages et inconvénients respectifs. Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
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TOMATE
Photo AGROSEM
Choix variétal
Actuellement, le hors sol devient de plus en plus intéressant techniquement (meilleure connaissance des substrats, …) et économiquement (rapide retour sur investissement) mais souffre encore du manque de maitrise de la conduite de la tomate sous cette technique nouvelle pour un grand nombre de producteurs. A signaler que le hors sol, bien maitrisé, apporte de nombreux avantages sur le plan de la production comme l’homogénéité des fruits, leur qualité, économie d’eau et d’engrais, moins d’écarts, rallongement de la période de production, … Ainsi, M. Mohamed Ajana, producteur de la région du Massa et président de la coopérative Comaprim reconnaît que ‘’le hors sol nous a beaucoup appris’’. 76
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Depuis l’introduction des variétés hybrides au Maroc, les maisons grainières proposent des variétés développées pour d’autres pays, vu que la recherche variétale au Maroc est quasi inexistante (sauf quelques tentatives limitées). En effet, les obtenteurs estiment que le marché marocain est trop étroit et que les semences commercialisées en Espagne marchent très bien au Maroc (conditions climatiques proches). Côté producteur, la demande s’oriente vers des variétés plus performantes (rendement, qualité, résistance aux maladies et aux stress, …). Dans ce sens, les attentes des producteurs sont différentes selon les marchés auxquels ils destinent leur production. A noter que les conditions climatiques ou commerciales d’une campagne influencent le choix de certains producteurs pour la campagne suivante. Ainsi, en cas de basses températures ayant causé des problèmes de qualité (nouaison, fruits creux, taux d’écarts, …) le choix s’oriente l’année suivante vers de nouvelles variétés ou d’anciennes variétés qui ont résisté au froid. De même, en cas de problèmes commerciaux sur l’un des segments, suite à de plus grandes superficies lors d’une campagne, les producteurs s’orientent l’année suivante vers d’autres segments qu’ils estiment présentant moins de risques ou de meilleures opportunités. En outre, les maisons grainières opérant au Maroc annoncent régulièrement que des variétés prometteuses sont en train de se frayer un chemin sur le marché marocain, avec des caractéristiques répondant mieux aux désidératas des producteurs et aux exigences des clients.
Plants et plantation
Depuis quelques années l’utilisation des plants francs s’est considérablement réduite en faveur du greffage sur porte greffe vigoureux et amenant plus de résistances. Aujourd’hui, 95-98% des tomates de primeur sont produites par des plants greffés sur des porte greffes très performants, achetés par les producteurs auprès de pépinières spécialisées. Pour satisfaire leurs clients, ces dernières ont atteint un haut degré de perfectionnement, d’hygiène et d’organisation. Concernant le calendrier de plantation, il est déterminé par chaque producteur selon ses propres contraintes et considérations. Ainsi, profitant de l’expérience des années passées, M. Zakaria Haniche a décidé d’échelonner ses plantations du 20 juillet au 15 septembre pour éviter de gros dégâts en cas d’aléas climatiques (fortes chaleurs), pour avoir une meilleure qualité et pour être constamment présent sur le marché. Au cours des dernières années, quelques producteurs de tomate sous abris ont spéculé en anticipant les besoins du marché local en tomates pour le ramadan et on adapté leur calendrier. Cependant, l’offre était supérieure aux besoins entrainant une baisse des prix qui se sont révélés peu rémunérateurs. De même, pour les années à venir l’avancement du mois de Ramadan le placera en pleine période export, ce qui aura forcément des répercussions sur les prix de vente.
Irrigation et fertilisation
Aujourd’hui, on assiste à la généralisation du goutte à goutte et de la
كليب
Clip M3;11
Pour une stratégie de lutte contre l’apparition d’éventuelles résistances du Mildiou
Mildiou de la vigne DAR 28 jours
Mildiou de la tomate DAR 3 jours
Mildiou de la pomme de terre DAR 14 jours
Les bonnes raisons de choisir CLIP : Associe 2 matières actives
(Famoxadone et Mancozèbe)
Remarquable efficacité contre les mildious Résistant au lessivage Respect de l’environnement Applicable à petites doses à l’hectare Clip : Granulés dispersibles dans l’eau (WG) contenant 22,5 % de Famoxadone (groupe FRAC 11) + 30 % de Mancozebe (groupe FRAC M 3)
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TOMATE
Centre de transfert de technologies de l’APEFEL (CTT)
fertigation et certains producteurs commencent même à installer des circuits fermés avec récupération des excédents et leur réutilisation. On voit aussi d’autres perfectionnements liés à une meilleure connaissance des besoins des cultures et des particularités des différentes variétés et situations de production. Ainsi, et en plus de la fertilisation minérale de plus en plus maitrisée, d’autres produits, inconnus il y a quelques années, se sont fait leur place dans l’arsenal auquel ont recours les producteurs tels que les biostimulants, enracineurs, ions phosphites, engrais foliaires, etc.
Lutte phytosanitaire
Sous la pression constante des normes de sécurité adoptées par les pays importateurs, de grand progrès ont été enregistrés en matière de protection phytosanitaire. Cependant, pour lutter contre la fatigue du sol les producteurs manquent de produits efficaces et la gestion des autres maladies est rendue plus délicate avec la limitation drastique des LMR et les certifications exigées par les différents marchés. Pour M. Ajana, ‘‘ceci impose la réduction du recours aux produits chimiques avec la fin du bromure de méthyle, (les quelques produits qui continuent à être utilisés sont moins efficaces et certains pourraient bientôt être interdits) … Les clients sont de plus en plus exigeants et, actuellement, ils fournissent eux même la liste des produits phytosanitaire dont ils admettent l’utilisation, les dosages …’’ Dans ce contexte, la recherche d’alternatives au bromure de méthyle n’a pas arrêté et les producteurs ne cessent d’innover : greffage, solarisation, com78
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postage, hors sol, développement rapide de la lutte intégré (IPM). Cette dernière qui, après le poivron, se banalise également sur tomate. Et, selon M. Housni, elle connaît actuellement un certain essoufflement avec seulement 40% des superficies de tomate sous abris après avoir atteint un pic de 70%, il y a peu de temps. Par ailleurs, il faut signaler qu’aujourd’hui le recours aux bourdons pollinisateurs est généralisé chez l’ensemble des producteurs de tomate sous abris. En effet, après avoir comencé timidement, la pollinisation par bourdons a connu, en quelques années, une évolution fulgurante et aujourd’hui 100% des abris serres en sont pourvus.
Recherche et encadrement
Le niveau technique de la production de tomate sous abris commence à atteindre sa vitesse de croisière et les possibilités d’améliorer la production en quantité et qualité commencent à manquer. Ceci pousse les agriculteurs à chercher des nouveautés pour améliorer encore plus un processus de production qui a déjà atteint un niveau de technicité très avancé. Cependant, et de l’avis général, la recherche et l’encadrement dans la filière sont largement insuffisants sinon inexistants. Pour pallier cette faille, certains producteurs procèdent eux même à des essais sur leurs exploitations sur certains aspects de la conduite de la culture. Ils profitent donc de la bonne communication entre producteurs (de niveau technique élevé) et se transmettent entre eux les remarques et observations lors de rencontres, entre autres,
dans des cafés bien connus dans lesquels ils se rencontrent quasi quotidiennement. Ainsi, les bons résultats obtenus chez eux se diffusent facilement et rapidement. A titre d’exemple on peut citer trois tentatives de trouver des réponses…
Le centre de transfert de technologie de l’APEFEL
Depuis sa création, ce centre a lancé de nombreux essais, dont les alternatives au bromure de méthyle, qui ont permis aux producteurs d’opérer des choix adéquats dans leur itinéraire technique. Actuellement, les essais en cours portent sur les nouveaux abris serres, la conduite de l’irrigation, l’aération, le compostage, … Trois types de producteurs se distinguent par rapport au centre : - ceux qui le fréquentent régulièrement pour suivre les essais tout au long de l’année, - ceux qui s’y rendent ponctuellement à l’occasion d’activités organisées par l’association à leur intention pour prendre connaissance des résultats obtenus en vue de leur vulgarisation - Cependant, il reste un grand nombre de producteurs qui ne viennent quasiment jamais au centre et l’association est à la recherche des moyens adéquats pour les faire profiter des avancées réalisées grâce à ces expérimentations.
Haj Mohamed Ajana
Le principal problème actuellement est comment maitriser ces nouvelles techniques introduites par les producteurs et qui font appel à des notions de
L‘antimildiou qui répond aux attentes des producteurs / exportateurs
Milidiou de la vigne DAR 30 jours
Milidiou de la pomme de terre DAR 15 jours
Milidiou du concombre DAR 7 jours
Milidiou de la tomate DAR 3 jours
Milidiou du melon DAR 3 jours
Action par contact et pénétration. Effet préventif et curatif. Souplesse et confort d’utilisation : - formulé en granulés dispersibles - pas d’odeur ni de poussière au moment de l’utilisation - faible dose d’utilisation (400g/ha) Bonne compatibilité avec les autres pesticides. Résistant à la pluie. Pas d’effet néfaste sur la faune utile. Faibles résidus.
Equation pro : Granulés dispersibles dans l’eau (WG) contenant 22,5 % de Famoxadone (groupe FRAC 11) + 30 % de Cymoxanil (groupe FRAC 27)
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TOMATE Culture hors sol : Récupération en bout de ligne de la solution fertilisante non absorbée par les plantes en vue de la réutiliser
plus en plus pointues et des connaissances en constante évolution Ainsi, après l’introduction de nombreuses nouveautés dans son exploitation (serres sophistiquées, horssol…), et en plus des expérimentations diverses menées à titre personnel, M. Ajana a fait appel à un expert étranger expérimenté dans l’utilisation de ces techniques, ce qui permet de gagner des années s’ils devaient compter sur le tâtonnement habituel. Grace à ces expertises, savoir faire et expérience, confirme M. Ajana, on obtient de meilleurs résultats tels que :
- Diminution des maladies fongiques et du sol - Baisse du taux d’écarts de triage : on arrive à 10-15% au lieu de 30-40% - Augmentation des tonnages obtenus - Meilleure qualité du produit
Essai chez M. Zakaria Hannich,
Ayant eu vent du système mis au point par un chercheur canadien M. Claude Lapointe, M. Haniche a proposé à l’obtenteur de mener un essai, à petite échelle, dans leur exploitation. L’objectif de cette expérience, suivie avec intérêt par les producteurs de la région, est de mener un essai comparatif entre la conduite traditionnelle généralisée chez les producteurs de tomate sous abris et le nouveau système appelé ‘’thermoplant’’. Ce système, protégé par brevet, qui a été essayé pendant 15 ans au Canada, en Tunisie et au Mexique, consiste en un circuit fermé avec récupération d’eau permettant une économie de 50-65% en eau et engrais, soit un milieu nutritif aéré (Hydro-aéro) avec une ‘‘dalle plastique’’. Cette dernière assure la formation de 2-3 fois plus de radicelles que les autres systèmes et une oxygénation plus importante des racines entrainant un taux plus élevé de lycopen. Il est équipé d’un double fond pour la circulation d’eau froide afin que les racines soient dans les meilleures conditions pour l’absorption des éléments nécessaires et éviter la disparition de l’oxygène qui diminue à partir de 22°C. Les attentes de cette expérience sont : - Augmenter la production au m² : d’après son obtenteur le système permettrait de multiplier le rendement par un facteur de 3,5 fois par rapport au système traditionnel - Qualité commerciale supérieure : 80% export au minimum - Durée de conservation plus élevé permettant d’atteindre des marchés plus éloignés même en cas de réexpéditions vers des contrées reculées - Etat sanitaire meilleur sans aucun traitement, et avec des produits bio en cas de besoin - Moins de main d’œuvre et une récolte plus simple avec possibilité de mécanisation Ce système est valable pour tout ce qui se cultive hors du sol (poivron, melon, fraise, …) et donne de meilleurs résultats avec les serres nouvelle génération (avec aération et chauffage
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Monsieur Zakaria Hanich montrant l’importance du système racinaire dans le système ‘’thermoplant’’.
De gauche à droite Messieurs : Hanich Zakaria, Claude Lapointe,
nocturne. Parallèlement à l’essai, les observations permettront d’adapter le système aux conditions locales.
Nouvelles technologies
De plus en plus utilisées par certains agriculteurs, ces techniques concernent les différentes opérations : aération, irrigation, injection d’engrais et produits de traitement, … A titre d’exemple on peut citer : - Gestion de l’aération des abris serres par programmateurs, en se basant sur des appareils de mesure (rayonnement global, thermomètres, hygromètres … reliés à l’ordinateur) installés à l’intérieur des serres et à l’extérieur
(anémomètre pour fermeture des ouvrants en cas de vents violents) - Gestion de l’irrigation grâce à des appareils de mesure (tensiomètres, …) permettant de mesurer avec précision l’état des différents paramètres - Paramétrage des irrigations selon le climat et les besoins de la plante. On arrive à un meilleur contrôle de la plante. Avec 2-12 arrosages de 3-6 mn par jour on aboutit à une meilleure homogénéité suite à une croissance et une bonne vigueur - Conduite de la fertigation : sur la base d’une connaissance précise des besoins de la culture en différents types d’engrais. Utilisation de l’ordinateur en cas de circuit fermé avec récupération de solution fertilisante, recalcul de sa
composition et apport des corrections nécessaires pour la réinjecter dans le circuit d’irrigation - Utilisation des écrans thermiques destinés à conserver la chaleur dégagée par les rayons infra-rouges long nocturnes - La conduite de la culture est facilitée puisqu’elle se fait à partir d’un bureau permettant au responsable de gérer l’ensemble de l’exploitation équipée, unité par unité et sans se déplacer.
Techniciens et ingénieurs
Le secteur primeuriste est celui, de l’agriculture marocaine, disposant de plus de techniciens et d’ingénieurs qui
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ont contribué de façon considérable, et continuent de le faire, au développement et à l’amélioration des techniques de production de la tomate primeur. Ces équipes techniques sont aussi bien employées par des producteurs et unités de production que par les sociétés qui fournissent le secteur en moyens de production et qui s’occupent en même temps d’encadrer leurs clients dans leur propre domaine de compétence (IPM, fertilisation, …). Il faut signaler aussi, comme le rappelle M. Mohamed Zahidi, le rôle de ces techniciens et jeunes investisseurs dans le mouvement associatif dans le Souss Massa avec, entre autres, la création de l’APEFEL, etc.
Segmentation
La production marocaine de tomate ronde a fait sa place sur les marchés internationaux, mais l’évolution de ces derniers impose au Maroc de diversifier encore plus sa production pour se positionner sur le créneau de la segmentation et de l’élargissement du calendrier des exportations. Ainsi, confirme M. Housni, on constate depuis 5 ans le plafonnement (stagnation) des superficies de tomate sous abris entre 5000 et 5600 ha, mais la production évolue essentiellement du point de vue de la diversification. En 2012-13, la tomate ronde détenait toujours la part du lion (3500 Ha), et ce malgré la dimi82
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nution constatée par rapport à l’année précédente au profit de la tomate cerise et cocktail. En deuxième position on trouve la tomate cerise (745 Ha), puis la tomate grappe (580 Ha) et enfin la tomate cocktail (435 Ha). A noter que ces trois dernières années, on a constaté une spécialisation avancée des producteurs. En effet, on commence à parler de groupes spécialisés en tel ou tel type de tomate (tomate cerise, tomate à petit calibre, …) et ce dans le cadre de programmes annuels établis à l’avance et généralement à des prix de ventes fixes assurant un certain niveau de bénéfices aux producteurs. Les types de tomate produits sous abris dans le Souss lors de la dernière campagne étaient comme suit : - Tomate ronde hautement résistante au TYLCV : autour de 2.100 Ha, - Tomate ronde normale : certains producteurs sont revenus vers les anciennes variétés en l’absence de variétés vraiment résistante au TYLCV, car elles ont donné un bon rendement et se sont bien comportées en période de froid les campagnes précédentes. - Tomate grappe : sa surface est restée stable. - Tomate cocktail : une légère progression de surface, - Tomate cerise : une augmentation de surface, - Type Santa (Plum) : la surface a atteint 400 Ha environ
- Type cencara (Kiwate) : pour le moment dépasse difficilement une dizaine d’hectares - Produits de niche : d’autres spécialités, destinées à des marchés de niche, ont commencé à prendre de l’importance comme la tomate cœur de bœuf, ...
Commercialisation Le rendement et la qualité paient !
Les exportations montrent que le marché n’évolue pas trop, essentiellement sur le plan des prix. Cependant, grâce à l’amélioration des conditions de production les meilleurs producteurs sont ceux qui profitent le plus des exportations en raison d’un meilleur rendement et une meilleure qualité qui augmentent leurs tonnages exportés.
Par ailleurs, les expéditions effectuées sur des marchés lointains comme la Russie ont été très concluantes, que ce soit en termes de conservation, de présentation, de calibre, de fermeté, etc. Afin d’éviter la saturation des marchés et la chute des prix des ententes sur la répartition des quotas ont été organisées entre professionnels sous le contrôle de l’EACCE. De même que, selon M. Haniche (également responsable technique de l’Apefel), pour la première fois ont été mises en place des commissions maroco-espagnoles de haut niveau (présence des ministres) pour coordonner les exportations des deux pays. 4 réunions annuelles sont ainsi prévues.
Monopole ou libéralisation
Pour M. Ajana, l’OCE et la SASMA ont été à l’origine de l’introduction de nouvelles techniques dans la filière (abris, variétés, emballage, programmation de la production, approvisionnement des producteurs en intrants, etc.) d’où l’état d’avancement actuel du maraichage (tomate). Par contre, le monopole sur les exportations avait comme inconvénient la globalisation des prix à l’export, n’encourageant pas la stimulation des exportateurs et la recherche de la qualité. De même, les producteurs n’avaient pas de contact direct avec les clients et avaient peu de pouvoir négociateur au moment de la vente de leur production. Par ailleurs, il estime que la libéralisation, dont les avantages sont liés aux inconvénients du monopole, a permis la création des groupes d’exportation en vue de : - Recherche de la qualité, - Recherche des marchés - Recherche de performances - Recherche de meilleurs programmes de commercialisation et leur affinement - Le producteur ou la coopérative est en relation directe avec les clients permettant une meilleure réactivité à répondre aux exigences et une réduction des intermédiaires - En fin de campagne (mai), les réunions entre producteurs (coopérative) et clients permettent d’établir en commun le bilan de la campagne écoulée et les prévisions pour la campagne suivante - Diversifier les marchés (autres que la France), avec des contacts plus intimes avec le client pour répondre à ses exigences, qui évoluent (traçabilité, certifications, social, ….) en plus du commercial qu’il faut renforcer.
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Dossier TOMATE
Un avenir sous conditions Arrivée à ce stade de son développement, la tomate primeur marocaine voit sont avenir nécessiter un nouveau coup de fouet pour garder ses parts de marché et en conquérir d’autre. Dans un monde globalisé, où le Maroc a fait le choix de l’ouverture, il est nécessaire de trouver des solutions innovantes, de se doter d’outils performants afin d’apporter des réponses aux défis permanents qui se posent à ce produit phare des exportations marocaines et moteur du développement agricole et même industriel du pays. Et ceci au moment où la problématique de l’impôt agricole risque de perturber la visibilité du secteur. des solutions adéquates pour respecter les normes et conditions qu’ils établissent - améliorer leur compétitivité et trouver des parades aux mesures protectionnistes et barrières non tarifaires érigées régulièrement par les pays importateurs - conforter leur place sur les marchés traditionnels et en conquérir de nouveaux, ainsi que de nouveaux segments et niches en assurant une présence plus régulière, avec des volumes et une qualité constants afin de rester compétitifs et rester dans la course.
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l s’agit pour les producteurs d’œuvrer sur plusieurs plans : - améliorer la production et la qualité - mieux répondre aux préoccupations des consommateurs, même si elles diffèrent d’un client à l’autre, d’autant plus qu’elles évoluent constamment tout en respectant l’environnement et la santé des producteurs et consommateurs - réagir intelligemment aux exigences des pays importateurs en adoptant 86
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Sur le plan de la production, les techniques ne cessant d’évoluer il est nécessaire d’adopter celles qui permettent de répondre aux besoins cités plus haut. Une partie de ces techniques est déjà installée chez certains producteurs qu’il s’agit de prendre comme exemple. De même qu’il est dépassé le temps où les producteurs pouvaient opérer séparément aussi bien pour leur approvisionnement en intrants, que dans le domaine de la commercialisation, face à une concurrence de plus en plus structurée et organisée des pays du bassin méditerranéen. De nombreux producteurs en sont conscients, à l’instar de M. Ajana qui souligne que ‘‘pour l’ensemble des producteurs, il s’agit, en adoptant les améliorations techniques, de suivre ces producteurs à la pointe de même qu’il est obligatoire de se regrouper (en coopératives ou sociétés) faute de quoi ils sont
condamnés à disparaître. Pour preuve, les nombreux petits producteurs qui ont abandonné, entrainant une concentration de la production et de l’export. Ainsi, on est passé de 120 stations qui exportaient 90.000 t à 20 stations aujourd’hui atteignant 450.000 t’’. Par ailleurs, M. Hassan Housni confirme que ‘‘l’avenir est à une meilleure gestion et conduite en plus du hors sol et à des produits biologiques ou écologiques comme, par exemple, des extraits de moutarde ou de piment fort comme Nématicides’’
Abris serres
Succédant aux tunnels, les abris canariens avaient constitué une avancée considérable dans les années 1980. Aujourd’hui ce système atteint ses limites et de nombreux producteurs commencent à s’équiper de serres multichapelles, conscients que c’est la voie inévitable pour améliorer les niveaux de qualité et de productivité. En effet, et comme le constatent les professionnels, les abris canariens étant devenus particulièrement étanches depuis l’arrivée de la mouche blanche. La circulation de l’air y est très difficile et la température, la lumière et l’humidité sont la plupart du temps difficilement contrôlables, en raison de la structure même de l’abri. Des spécialistes, pour leur part, estiment qu’une modernisation du parc de serres au Maroc permettrait de mieux maîtriser les paramètres de production, grâce à des outils tels que le chauffage, les écrans thermiques, l’aération forcée, le contrôle des températures ou l’hygrométrie. Cependant, on constate que le coût de ces installations reste encore un frein majeur à la mutation vers la serre
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TOMATE ADFERT une gamme de fertilisants ADFERT
au service d’une agricultutre moderne
Créée en 2002, ADFERT-MAROC importe et développe des produits haut de gamme comprenant des engrais composés NPK+TE (Hydrosolubles, liquides et visqueux) solubles à 100%, indemnes de chlores et de métaux lourds pouvant être utilisés en fertigation ou par voie foliaire.
La gamme comprend également des produits issus de la matière organique : • acides humiques et acides aminés, • bio-stimulants, • correcteurs de salinité, • correcteurs de carences (Fe, Cu, Ca, Mn, Zc, Bo,etc).
Culture hors sol
NPK liquide : Aquafeed 10.10.10+TE Aquafeed 10.10.20+TE Humifeed 15%+TE «acide humique » Jernas 12.52.8+Mgo+TE Jernas 12.0.60+Mgo+TE Jernas 40.10.10+Mgo+TE Orgo acide aminé 13-15% Sea horse « enracineur à base d’algues » Supra bore15% Salt correct
NPK hydrosoluble : Turo 20.20.20+TE Turo 28.14.14+TE Turo 16.8.24+TE Solutaste 15.15.30+TE
Macrofeed calcium 16% Taramix Fort : 10.0.0+5Mgo+10 Cao Mangazin 7% -5% Microplex Bio Feed mix Fe 5% Suprabor 15% Sewectreen Fe 6% Eddha Folcare 20.20.20+Mgo+TE Folcare 31.10.10+Mgo+TE Folcare 10.52.8+Mgo+TE Folcare 16-8-32+Mgo+TE Turo 15.5.30+TE Solutaste 15.30.15+TE Solutaste 10.10.40+ Mgo+ TE Sulfate de magnésie 16% Urea phosphate 17-44
Nouveaux produits
- Humizone H090C: potassium humate 90% (acide humique en poudre) - Humizone SWE : Seaweed Extract Powder Flake (extrait d’algues en poudre) - Humizone VAA45P: Vegetal Amino Acid 45% Powder - Amoniuphos+Cu (ion phosphites) - Applicables en foliaire ou dans le sol. - Stimulent la croissance des plantes. - Améliorent le rendement et la qualité des produits. - Favorisent le développement des tiges et des racines.
Avec une gamme diversifiée et certifiée ISO9001 et 14001, ADFERT-Maroc se met au service d’une agriculture moderne.
ADFERT MAROC
Aït Melloul : Zone industrielle n°11 - Tel./Fax: 05 28 24 88 68 Rabat : 6, Rue Monastir Apprt. I Rabat 10000 Tél. : 05 37 76 93 15 / GSM : 06 67 63 37 58 - E.mail : adfert.ma@hotmail.com
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moderne. Les producteurs ont invité à plusieurs reprises les représentants de l’Etat à considérer les possibilités de soutien financier à ce type d’investissement. Toutefois, il est patent que, si cette mutation semble inévitable, elle devrait prendre encore du temps au Maroc.
Hors sol
Le hors sol s’est imposé, vu les problèmes du traitement du sol et les avantages qu’il apporte, comme l’une des principales solutions pour poursuivre la démarche progressive de la tomate primeurs au Maroc. Cependant, trois principales contraintes lui font face : - maitrise de la conduite : vu le faible volume de substrat toute erreur de conduite risque d’avoir des conséquences fâcheuses, d’où la nécessité d’une technicité élevée - coût du système : les substrats organiques sont importés et reviennent cher au producteurs, de même les substrats locaux ne sont pas encore bien étudiés et même le sable (qu’on trouve partout au Maroc) n’est pas forcément du type adéquat
- effet sur l’environnement de certains substrats non biodégradables Il est nécessaire d’encourager les petits producteurs dans cette voie et de renforcer les études de tous les aspects à même de permettre l’utilisation de produits locaux, disponibles et moins couteux
Lutte intégrée
Sur le plan phytosanitaire, la lutte contre la mouche blanche et la mineuse étant pratiquement maitrisée, le principal problème qui se pose actuellement est le traitement du sol et la recherche d’alternatives au bromure de méthyle. Autre défi que les professionnels doivent relever consiste à lutter efficacement contre les ennemis de la tomate tout en recourant le moins possible aux pesticides, de plus en plus décriés à travers le monde. Dans ce cadre, la lutte intégrée doit être encouragée et généralisée avec une utilisation réduite de la lutte chimique préservant les auxiliaires, la santé des producteurs, consommateurs, ainsi que l’environnement.
Autres axes de développement
Certains types de production nécessitent qu’on leur accorde plus d’intérêt en raison de l’engouement qu’elles suscitent auprès des consommateurs comme la production biologique de
(tiers monde) pour l’ouverture sans conditions de leurs marchés. Les nombreux plafonnements par le jeu des restrictions telles les rétrécissements des calendriers, fixation des contingents, tonnages et prix, les normes sanitaires qui n’ont cessé d’évoluer, les multiples certifications, les clauses politiques, ainsi que d’autres qui vont venir dont l’empreinte carbone, etc. ces normes, et de l’aveu même de nom-
breuses sources européennes, ne sont pas appliquées aussi strictement aux producteurs européens qu’aux exportations marocaines. Le Maroc et les exportateurs doivent donc établir une vision à long terme permettant une visibilité suffisante pour que les opérateurs puissent s’engager avec une relative confiance dans l’avenir d’un produit qui concentre autant l’attention que la tomate primeur d’exportation.
Utilisation des auxiliaires pour le contrôle des ravageurs
la tomate (différents segments), l’économie solidaire, … en prenant en compte les droits sociaux des ouvriers tout au long de la chaine. De même, il est primordial d’accorder plus d’intérêt à la normalisation et l’organisation du marché local comme volet complémentaire au secteur d’exportation. Concernant l’encadrement, il est nécessaire de mieux organiser la production en procédant à une orientation des agriculteurs pour éviter la surproduction dans un segment au détriment d’un autre, de même que sur le plan commercial les conseiller sur les programmes de culture à adopter, les calendriers de plantation, de commercialisation, les marchés, … afin d’éviter la concurrence maroco-marocaine et pouvoir faire face à des concurrent mieux structurés, protégés et organisés, et de plus en plus agressifs. L’exportation de la tomate marocaine doit faire face à de nombreuses difficultés, parmi lesquelles les barrières non tarifaires que ne cessent de dresser les pays importateurs pour protéger leur propre production nationale ou celle des pays membres, dans le cas de l’UE (préférence nationale ou communautaire). Ces mesures contredisent la mondialisation prônée par l’OMC et les exhortations de ces mêmes pays (développés) aux autres contrées Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
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Filière
Pastèque Spécificités de la conduite Hind Elouafi
La production de la pastèque se caractérise par une grande fluctuation, due principalement à la variabilité des superficies cultivées d’une campagne à l’autre. Mais malgré ces variations, la quantité exportée a connu une croissance continue ces deux dernières années. Une évolution qui serait due, selon les professionnels interrogés, à l’évolution de la demande de certains pays européens, à l’amélioration de la qualité de la pastèque marocaine grâce à la maîtrise des techniques de production et de la logistique, mais aussi à la coïncidence du cycle de production au Maroc avec les périodes creuses des pays européens importateurs. Le volume exporté est ainsi passé de 4756 T en 2012 à 8455 T en 2013, soit une augmentation de 78%.
Déroulement de campagne par zone de production Au Maroc, les régions de production de la pastèque peuvent être réparties en cinq zones :
Zone sud
Pour cette zone qui englobe Zagora, Foum Zguid, Tazarine et récemment Errachidia, la campagne a été exceptionnelle avec des prix de vente à l’hectare de l’ordre de 130.000 dh. Une rentabilité qui a d’ailleurs encouragé les producteurs des autres régions (Ouled Taima, Marrakech, Chichaoua et Agadir) à investir dans la zone précoce de Zagora qui entre la première en production. Les conditions climatiques de la campagne 2013 étaient très favorables à la culture de la pastèque : absence de températures inférieures à 0°C, hygrométrie basse, pluviométrie négligeable, absence de mildiou et d’alternaria, etc. Ces conditions favorables ont permis une très bonne production malgré la salinité dont soufrent certaines zones, et qui contraint les producteurs à se contenter d’une seule vague de production. A noter que le vent pose aussi un problème, à partir du mois de mai, essentiellement à cause du manque de brise vents. Concernant les spécificités de la conduite dans cette zone, il faut veiller à ce que la soudure entre la variété et le porte greffe soit toujours bien aérée et ensoleillée. Il ne faut surtout pas enterrer le plant jusqu’à la soudure afin d’éviter l’attaque des greffons par les champignons du sol, surtout le fusarium. Par ailleurs, il est souhaitable de faire la taille par un étêtage 15 à 20 jours après la plantation (stade
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PASTEQUE la plus utilisée par les producteurs de la zone (anomalies : fruit sphérique, grosses graines). Il y avait d’ailleurs beaucoup de réclamations auprès des pépiniéristes car la majorité des producteurs n’était pas satisfaits.
Zone de Marrakech, Chichaoua-Oudaya
4 feuilles). Il est aussi recommandé d’effectuer un pincement des quatre rameaux secondaires issus de l’aisselle de chaque feuille à 1m30, ceci permettra d’avoir au moins deux fruits par plant à la première vague. L’interlignage préconisé est de 3 m au lieu de 4 à 5 m et la distance entre plants de 1m20 sur la même ligne. Ceci permet d’atteindre une densité de 2700 plants/ha (2700 x 2 fruits x 10kg/fruit en moyenne, soit 55 tonnes/Ha dans la première vague avec un prix de vente de 5 dh/Kg).
Zone de Chtouka Ait Baha, Agadir
Dans cette région, les producteurs ont plus ou moins abandonné la culture de la pastèque primeur pour plusieurs raisons : - hygrométrie élevée, brouillard, - difficulté de déplacement des abeilles d’où une mauvaise pollinisation, - nématodes, pucerons (dus au brouillard) qui ont entrainé des maladies virales comme le WMV, mildiou à cause de l’humidité élevée (tâches jaunes, brûlures des feuilles), alternariose due à la rosée (brunissement de la feuille et de la tige) et acariens - problème d’hétérogénéité des fruits signalé sur la variété la plus utilisée dans la zone.
Elle entre en production après la zone de Zagora (du 10 avril jusqu’au 10 juin). Cependant, vers début juin, les températures trop élevées ont provoqué un éclatement des fruits auquel s’ajoute le problème d’hétérogénéité qu’ont connu les autres régions, d’où la chute des prix. D’après les spécialistes, l’éclatement du fruit est dû essentiellement aux écarts thermiques et aux à-coups d’irrigation, surtout sur sols lourds. A noter que l’excès de chaleur et de lumière a également entraîné beaucoup d’anomalies sur les fruits: saveur et goût détériorés, jaunissement de la partie supérieure du fruit…
Zone de l’Oriental
Nouvellement développée, c’est une zone très intéressante, surtout le périmètre alimenté par Oued Malouya. En effet, l’eau des puits est très saline (25 mmhos/ cm3) à cause de la surexploitation de la nappe phréatique. Commercialement le prix du précoce est de l’ordre de 7dh à partir du mois d’avril, puis il chute à 3dh et même 1,5 dh dès l’entrée en production de la zone de Marrakech.
Exigences climatiques et Zone de Taroudant édaphiques de la Cette année, pastèque
elle a également connu un gros problème à cause de l’hétérogénéité des graines de la variété précoce 92
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Température
La pastèque préfère un climat chaud, sec avec des températures journalières moyennes de 22 à 30°C. Les températures minimales et maximales nécessaires à son développement sont d’environ 18
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PASTEQUE
Plantation de pastèque dans la région d’Oualidia
et 35 °C respectivement. La fourchette de températures du sol optimales pour le développement des racines est de 20 à 35°C.
Sol
Les sols sablo-limoneux ou sabloargileux, profond, riches en humus, bien drainés et ayant un pH de 5,8
à 7,2 sont à retenir de préférence pour la culture de la pastèque. Sur des sols à texture lourde, elle se développe plus lentement et donne des fruits craquelés.
Humidité
La pastèque exige le maintien d’une humidité élevée du sol surtout lors de la première moitié de sa végétation. Le niveau idéal d’humidité atmosphérique se situe entre 70 à 80%.
Lumière
Le rayonnement lumineux doit dépasser 1,1 cal/cm²/min pour une capacité photosynthétique élevée. La longueur du jour n’a pas d’effets fondamentaux sur la croissance, mais les journées courtes favorisent davantage le développement des fleurs femelles.
Spécificités de la conduite de la pastèque Choix variétal
Les variétés sont différenciées les unes des 94
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autres par la forme, la couleur de l’écorce, la couleur de la chair, la précocité, etc. Un bon fruit commercialisable est caractérisé par sa bonne qualité gustative, peu de pépins et une résistance au transport (écorce assez rigide). Face à l’importance de l’offre, le choix de la bonne variété revêt une importance capitale pour le producteur de pastèque et doit reposer sur plusieurs critères, entre autres : • La période de plantation. • L’historique du marché de la pastèque, et le prix de vente de la campagne précédente. • L’adaptation à la demande du marché • L’historique des rendements de quelques variétés peut influencer les ventes futures de cette variété. • La disponibilité des semences. • La qualité des fruits, les résistances, les réactions aux stress, résistance au transport, … Les variétés les plus reconnues sur le marché marocain de la semence sont nombreuses, mais les plus répandues sont : Delta de Prograine, suivie de Dumara de Nunhems produite à Beni Mellal, à chair épaisse qui supporte bien la chaleur. Vient ensuite la variété Vista d’Agrimatco et la variété standard noire Halawa de Hi-Tech qui est plutôt produite dans l’Oriental. D’autres variétés se partagent le marché comme Farao de Syngenta, Caravane de Nunhems, Daytona de Sakata Seeds, Venezia et Madaga de Vilmorin. Les semences sont généralement vendues dans des sachets de 1000 graines, à un prix qui varie entre 0,60 Dh et 0,80 Dh l’unité.
Greffage
Il y a à peine quelques années, la plupart des plantations de pastèque au Maroc se faisaient avec des plants francs. Mais avec l’apparition de plusieurs pépinières spécialisée et le développement important des techniques de greffage, les producteurs se sont progressivement dirigés vers les
plants greffés. En effet, l’exploitation répétée des parcelles de production, la recherche de solutions aux problèmes du sol et la volonté d’accroître leur rentabilité, ont amené les agriculteurs à adopter les plants greffés. Aujourd’hui, on compte 90% des surfaces en greffé et 10% seulement en plants francs. Le greffage s’effectue 6 à 7 semaines après le semis en pépinière, avec au moins une première vraie feuille bien développée. Lors de la plantation, la plantule greffée doit être placée de sorte que la soudure reste au dessus du sol, évitant ainsi l’émission des racines à partir du greffon (affranchissement) et les problèmes d’attaque de fusariose. Les maisons grainières proposent une large gamme de porte-greffes dont les plus importants sont: Ferro de Rijk Zwaan distribué par Agrimassa, Camel Force de Nunhems, Shintosa de Nikita distribué par Agrimatco, StrongTosa
Plants greffés de pastèque.
de Syngenta distribué par CASEM et Forza de SEMAPRO. Si certains producteurs accordent plus d’importance à la variété et à son rendement plutôt qu’aux caractéristiques du porte-greffe, d’autres sont bien conscients que chaque portegreffe présente des inconvénients et des avantages. Les
caractéristiques les plus importantes à prendre en considération sont l’homogénéité et la germination des graines car elles peuvent poser des problèmes d’avancement ou de retard sur le programme de greffage des plants et, par conséquent, une perturbation de la date de livraison des plants.
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PASTEQUE Programme de fertigation proposé par M. Farhani:
Plantation
Elle s’effectue normalement sur paillage plastique et afin de limiter le choc à la reprise, le plant est (sur la base de 200 Litres) convenablement durci et copieusement arrosé 24 heures avant Premier stade : la plantation. Il doit être mis en plantation - nouaison place, de préférence, dès que les Engrais foliaire à base de molybdène 20 jours jeunes radicelles commencent à après plantation sortir de la motte. Ammonitrate : 3kg Nitrate de potasse : 4kg Taille M.A.P : 3kg Elle consiste à éliSulfate de potasse : 0,5kg miner le bourgeon Acide sulfurique : 1litre principal, quand la Oligo-éléments : 100g plantule présente 5 NB : si Mg²+>4meq/l, pas d’apport de à 6 feuilles, en laismagnésium sant se développer les 4 à 5 bourgeons Deuxième stade : secondaires qui floraison-début grossissement partent à partir de Nitrate de potasse : 4kg l’aisselle de cellesAmmonitrate : 3kg ci, en conférant M.A.P : 3kg une forme plus arSulfate de potasse : 7kg rondie à la plume. Oligoéléments : 100gr Fer : 50gr Pollinisation Bore : 100gr Elle est favorisée par l’installation Acide sulfurique : 1L d’une à deux ruches par hectare. Il est conseillé de recourir aux Troisième stade : abeilles comme insectes pollinidébut grossissement-début récolte sateurs, vu que l’utilisation d’horAmmonitrate : 4kg mones cause des résultats impréM.A.P : 1,5kg visibles (malformation des fruits). Sulfate de potasse : 13kg Les abeilles n’étant actives sur Oligo-éléments : 100gr la culture que le matin, période Fer : 50gr d’ouverture des fleurs, les traiAcide sulfurique : 1 L tements phytosanitaires seront Bore : 100gr exécutés en fin d’après midi, en choisissant les produits adéquats.
M. Farid Farhani de la pépinière Janah Essalam.
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Champ de pastèque à ZAGORA.
Nutrition
Après avoir effectué des analyses du sol et de l’eau, un programme de fertigation doit être établi par stade végétatif afin d’avoir un très bon rendement et d’éviter des anomalies d’ordre nutritionnel. « La culture de la pastèque est modérément sensible à la salinité. Lorsque la teneur en sodium dans l’eau d’irrigation dépasse 3 méq/l (69mg/l), il est souhaitable d’apporter de l’acide sulfurique au lieu
de l’acide nitrique, ceci donne de bons résultats », explique M. Farhani de la pépinière Janah Salam.
Récolte et post-récolte
Les critères de maturité du fruit sont : • l’épiderme passant du vert clair au vert foncé • La disparition du duvet • Le dessèchement de la vrille et de la feuille axillant le fruit
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PASTEQUE • La résonnance sourde du fruit au frappé • Un indice réfractométrique IR supérieur à 10,5 Après récolte, l’évolution de la pastèque sur les plans de la fermeté et des pertes en sucres, peut-être ralentie par une conservation à basse température : • La conservation recommandée pour deux semaines doit se faire entre 13 et 15°C et une humidité de 80-85% • Pour une plus longue conservation, la température recommandée est de 7-10°C. Cependant à cette température, une perte de la brillance de la chair est notée.
Ravageurs, maladies et anomalies physiologiques
Les producteurs doivent éviter les contaminations par des foyers de ravageurs et de maladies, en éliminant les mauvaises herbes autour de la plantation et les résidus des cultures après récolte. Les principaux ravageurs rencontrés sur cette culture sont : les acariens rouges, la mouche blanche, les pucerons, les thrips, les mineuses des feuilles, les chenilles et les nématodes. Concernant les maladies, les plus fréquentes sont : • L e s
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maladies causées par les champignons : l’oïdium des cucurbitacées et la fusariose • Les maladies virales: MNSV (virus de la nécrose du melon), ZYMV (virus de la mosaïque jaune de la courgette), CMV (virus de la mosaïque du concombre). Quant aux anomalies physiologiques, elles se manifestent par le dégonflement, l’avortement du fruit et l’asphyxie racinaire.
Conduite de la pastèque
Recommandation de M. Farid FARHANI
- La culture de la pastèque est très sensible quant aux besoins en eau. Ce sujet mériterait des recherches poussées pour étudier ces besoins et les déterminer avec précision. - Eviter de produire les cucurbitacées dans des zones qui connaissent des chaleurs excessives comme l’Oudaya, Beni Mellal, Marrakech, Chichaoua. Pour une bonne conduite de la pastèque, il est recommandé de : 1- éviter l’enterrement de la soudure entre la variété et le porte greffe au moment de la plantation 2- apporter des produits enracineurs 15 jours après la plantation 3- apporter du molybdène par voie foliaire 4- pincer des rameaux secondaires 5- éliminer les premiers rameaux secondaires au niveau de la base (dominance basale) 6- installer des ruches : une à deux ruches par hectare 7- utiliser de produits biologiques qui améliorent l’autodéfense des plantes 8- installer des brises vents 9- bien choisir la date de plantation selon la zone afin d’avoir une production étalée sur toute l’année
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ALERTE
Prof. Mohamed BOUHACHE
La laitue d’eau
Prof. Abdelkader TALEB
une plante exotique envahissante des eaux douces marocaines Prof. Mohamed BOUHACHE et Prof. Abdelkader TALEB Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat
Après avoir passé un temps de latence dans les jardins et les bassins des résidences privées, la laitue ou salade d’eau (plante de quarantaine au Maroc) a trouvé son chemin vers les eaux douces marocaines. Sa découverte récente dans le bassin hydraulique du Sebou a permis de connaître un autre aspect de la nuisibilité des mauvaises herbes en général et des plantes exotiques envahissantes en particulier qui étaient limitées aux milieux terrestres modifiés par l’Homme (champs cultivés). Tout retard dans la prise des mesures nécessaires pour stopper sa prolifération rapide pourrait compromettre la politique nationale en matière de sécurisation des ressources en eau ou rendre très lourde la facture économique et environnementale à payer.
Qu’est ce que la laitue d’eau?
Appelée communément laitue d’eau, salade d’eau, Pourpier de Madagascar ou tout simplement Pistie et scientifiquement Pistia stratoites L. (Famille des Araceae), la laitue d’eau est une plante herbacée, aquatique (hydrophyte) et flottant librement. Elle est constituée d’une rosette de feuilles de couleur vert pâle, avec les veines en relief et ressemble à une salade verte. La laitue d’eau a des feuilles droites veloutées-velues, une
tige très courte et de longues racines plumeuses suspendues dans l’eau (Voir photo). Les fleurs sont nombreuses, blanches, bisexuées et cachées à la base des feuilles. Les fruits sont des baies ovoïdes ou oblongues contenant 4 à 12 graines par fruit. Ces graines tombent au fond de l’eau pour constituer un stock de semences persistant pouvant atteindre plus de 4000 graines/ m2. C’est une plante vivace qui se multiplie
végétativement par émission de nombreux stolons à l’extrémité desquels se forment des plantes filles (rejets visibles sur la photo) et par graines. Les graines sont facilement transportées par l’eau et assurent sa dissémination sur de longues distances et la pérennité de l’espèce dans les lieux conquis. Elle est capable de former des tapis denses à la surface des lacs, des étangs, des rivières et autres cours d’eau. Les graines de cette espèce germent à une température supérieure à 20°C et sa une croissance est très rapide. Elle double sa biomasse (ou population) tous les 10 à 15 jours en fonction de la température de l’eau et de la teneur en nutriments (Biomasse de l’ordre de 200 t/ha). Elle vit dans l’eau douce acide (4<pH<7,2) et à une température comprise entre 15 et 35 °C avec un optimum de 22 à 30°C. Elle se développe dans les milieux pollués, contenant des déchets organiques et résidus d’engrais. Ainsi, elle bénéficie des teneurs élevées en azote, phosphore et potassium dans le milieu. Elle est considérée comme bio-cumulateur de métaux lourds utilisée dans les actions de phytoremediation des milieux aquatiques pollués. Cet aspect positif (ou autre usages) de la plante ne devrait pas être utilisé comme argument pour l’introduction et/ou utilisation de la laitue d’eau vu son statut de plante envahissante.
D’où vient-elle et où se trouve-t-elle? Le pays ou la région d’origine de la laitue d’eau sont encore incertains, mais il pourrait vraisemblablement être l’Amérique du Sud. Cette hypothèse spéculative est appuyée par le fait que les ennemis naturels de cette plante (utilisés dans la lutte biologique) se trouvent dans ce continent. A partir de ce berceau, la
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ALERTE
plante s’est largement répandue et a envahi actuellement tous les continents (points jaunes sur la carte) à l’exception de l’Antarctique. Initialement, la dispersion a eu probablement lieu avec l’eau de ballast sur des bateaux en provenance de l’Amérique du Sud. Actuellement, il est possible de l’acheter comme plante ornementale (même sur internet). D’ailleurs, c’est l’une des plantes aquatiques les plus répandues et vendues et, par conséquent, les plus populaires. Au Maroc, la laitue d’eau a été introduite comme plante ornementale dans le jardin exotique de Bouknadel, cis sur la route nationale entre Rabat et Kenitra, il y’a plus de trente ans (information recueillie auprès des jardiniers du site). Une tentative qui envisageait de tester l’association des bouses de bovins avec la laitue d’eau, pour produire le biogaz, a été conduite à l’ENA de Meknès en 1990. Le matériel végétal utilisé dans cette étude provenait du jardin exotique. En outre, la plante est présente aussi à Marrakech du fait que les jardins de l’hôtel Mamounia renferment sept plantes aquatiques dont la laitue d’eau (page Web de l’hôtel). En 2012, la plante a réussi à franchir les murailles pour se trouver finalement dans l’oued Fès (étape d’expansion qui est la deuxième phase du processus d’invasion biologique) et précisément au niveau de Ras el Ma. Actuellement, la laitue d’eau arrive à former un tapis dense de végétation qui couvre totalement la surface d’eau de la rivière sur plus de 5 km de longueur (voir photo). Cette situation pose de sérieux problèmes aux habitants riverains (voir les méfaits ci-après).
Pourquoi s’inquiéter de cette plante?
La laitue d’eau occupe les mêmes sites et a les mêmes effets négatifs que la jacinthe d’eau, la célèbre plante aquatique (détectée aussi au Maroc par Bouhache & Taleb en 2013). Ses effets sont nombreux et ont un impact direct sur l’environnement, l’économie et la santé humaine. Ainsi, elle gêne l’accès à l’eau pour le
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bétail et les populations riveraines ainsi que la pêche, elle empêche la navigation, bloque les barrages, bloque les pompes, intercepte la lumière, réduit le taux d’oxygène, augmente de 2 à 8 fois l’évaporation par rapport à une surface d’eau libre donc perte énorme d’eau, bouleversement de l’équilibre minéral, fort dégagement d’H2S. Hôte préférentiel et lieu de pullulation pour plusieurs espèces de moustiques (Anopheles, Mansonia) vecteurs du paludisme, encéphalomyélite et filariose. En cas de fortes infestations, elle arrive à recouvrir la totalité de la surface d’eau libre, ce qui se traduit par de graves conséquences écologiques, notamment pour la faune aquatique et la flore autochtone (acidification du milieu, réduction de l’oxygène de l’eau, eutrophisation par décomposition massive des vieilles feuilles, réduction drastique de la lumière (ombrage), accumulation de métaux lourds (relâchés ultérieurement dans le milieu). L’obstruction de la rivière ralentit la circulation de l’eau et cause ainsi un débordement de la rivière qui inonderait les habitations se trouvant à proximité des rives (effet observé sur oued Fès au niveau de Ras el Ma).
Quelques considérations pour gérer ce fléau
En l’absence de leurs ennemis naturels dans le nouveau milieu envahi, ces plantes étrangères (exotiques) trouvent des conditions environnementales favorables pour leur développement et leur éradication devient presque impossible. Cependant, ces plantes ne posent pas
de problèmes dans leur milieu ou région d’origine où elles sont maintenues en équilibre avec leurs ennemis naturels. Ainsi, un des problèmes majeurs et l’une des causes de difficultés dans la gestion des espèces exotiques envahissantes est que souvent on intervient trop tard lorsque la plante s’est largement répandue et que le problème a atteint des proportions énormes. D’où l’importance d’entreprendre les actions nécessaires pour empêcher son introduction ou sa réintroduction et, au cas où la plante exotique serait déjà présente, veiller à sa détection précoce. La prévention englobe un ensemble de mesures qui empêchent l’introduction, l’établissement ou la dissémination d’une plante dans un milieu non infesté. Etant une plante de quarantaine au Maroc, il est indispensable de faire une prospection nationale dans les lieux soupçonnés et éradiquer les foyers infestés. De même, l’installation d’un barrage flottant sur oued Fès contribuerait à stopper l’avancement de la plante dans le lit de la rivière ou la contamination d’autres affluents du bassin hydraulique de Sebou. La gestion de la laitue d’eau consiste à mettre en œuvre une stratégie qui permet de réduire sa densité (biomasse) à un niveau tel, qu’elle ne provoque plus de problèmes économiques, sanitaires et écologiques. La meilleure stratégie est celle qui permet de diminuer la biomasse à un coût raisonnable, sans affecter l’écosystème ni les ressources en eau. La gestion de la laitue d’eau doit reposer à la fois sur des stratégies à long terme, consistant à agir sur les causes du problème et sur des stratégies à moyen terme, consistant à utiliser des techniques qui, réduisent l’infestation de la plante à un taux inférieur à la vitesse de croissance naturelle de la plante. Actuellement, il existe trois grandes catégories de techniques de lutte contre la laitue d’eau en l’occurrence la lutte physique, chimique et biologique. La lutte physique consiste à extirper (arracher) manuellement ou mécaniquement la végétation flottante de la laitue d’eau. L’arrachage manuel des plantes aquatiques ne convient que pour les toutes petites surfaces. Il est difficile,
nécessite une main-d’œuvre abondante et pourrait présenter de sérieux risques pour la santé (Voir photo de l’opération d’arrachage manuel sur oued Fès). Le raclage mécanique est généralement considéré comme la meilleure solution à court terme. Il est cependant coûteux car il implique l’utilisation de beaucoup d’engins mécaniques et machines à base d’eau telles que les faucheuses, les dragues flottantes, les péniches ou les moissonneuses spécialement conçues pour les plantes aquatiques. Les coûts relativement élevés de l’achat et de l’entretien de ces machines pourraient compromettre leur utilisation. Il ne faut pas perdre de vue que les tas de végétation collectés posent aussi le problème de leur transport en dehors de la zone nettoyée. Les effets positifs de la lutte physique sont limités et temporaires à cause de la réinfestation due à la grande capacité et vitesse de régénération végétative des plantes non touchées ou cachées dans des endroits inaccessibles d’une part et le stock semencier du sol d’autre part. La lutte chimique qui consiste à utiliser les herbicides pour lutter contre les plantes aquatiques a été effectuée pendant plusieurs années. Par exemple, les herbicides communs de lutte contre les plantes aquatiques sont le glysophate, le diquat et 2,4-D. Les meilleurs résultats ont été obtenus lorsque ces produits sont appliqués sur de petites surfaces. L’application peut être terrestre ou aérienne ; mais les deux techniques exigent des opérateurs spécialisés. L’utilisation de produits chimiques peut constituer un danger à cause de la pollution des rivières, pour les poissons et pour l’utilisation de l’eau pour l’irrigation, l’usage domestique, ou d’autres usages. La méthode n’offre pas une solution permanente à l’infestation de plantes aquatiques. La lutte biologique consiste à introduire un ennemi naturel (un prédateur ou un parasite issu généralement de l’aire naturelle de l’espèce envahissante) et constitue souvent le seul moyen de contrôler les espèces ayant développé une population dense sur une grande surface comme la laitue d’eau. C’est la méthode de contrôle préférée, puisqu’elle est efficace, respectueuse de l’environnement, a un coût d’application relativement bas et est la seule façon pour contrôler d’une manière durable ces plantes envahissantes aquatiques. Les travaux conduits par la FAO (en étroite collaboration avec l’université de Floride et USDA) dans certains pays africains, envahis par les plantes aquatiques, ont permis de souligner que la lutte biologique est la
Tableau 1: Pays Africains où le charançon Neohydronomus affinis a été lâché sur la laitue d’eau (Source : Ousseynou, 2006)
_____________________________________________________________________________ Pays Date du lâcher Résultat ___________________________________________________________________________ Benin 1995 Contrôle très effectif Botswana 1987 Contrôle très effectif Congo 1999 Contrôle effectif Côte d’Ivoire 1996 Contrôle très réussi Ghana 1996 Bon contrôle Afrique du Sud 1985 Contrôle effectif Sénégal 1994 Contrôle très réussi (en 8 mois) Zambie 1991 Excellent contrôle Zimbabwe 1988 Contrôle réussi (en 14 mois) méthode la plus appropriée pour combattre la laitue d’eau. C’est pour cela qu’il faudra introduire le charançon Neohydronomus affinis (= N. pulchellus ,insecte le plus destructif parmi la gamme testée) dont la larve creuse des galeries dans les tissus de la plante et les adultes perforent les feuilles. Les dégâts causés obligent la laitue à perdre son caractère La présence de la laitue d’eau au Maroc est confirmée et a été signalée même avant la promulgation du l’arrêté du Ministre de l’Agriculture N° 832-02 de juin 2002 (Bulletin Officiel N°5022) fixant la liste des organismes de quarantaine dont trois plantes aquatiques (laitue d’eau, jacinthe d’eau et fougère d’eau). Importer les plantes envahissantes c’est jouer avec le feu. Ainsi, il est temps et à l’instar des autres pays, que le Maroc soit doté d’un code de conduite sur l’importation des végétaux et des plantes exotiques envahissantes avec pour but de limiter ou éliminer les éventuelles introductions. Vu la nature et l’urgence des problèmes posés par la laitue d’eau dans le bassin de Sebou, la lutte biologique classique devrait être la composante principale
flottant (cellules vidées de l’air) et, par conséquent, la plante est submergée par l’eau et tombe au fond de l’eau où elle va pourrir. L’utilisation de la lutte biologique contre la laitue d’eau a été un succès dans certains pays comme le montre le Tableau 1. La plante dans ce cas a été maîtrisée après deux ans du lâcher de l’agent biologique. de la lutte intégrée contre cette plante aquatique avec l’objectif d’obtenir une gestion rationnelle et appropriée. Cela signifie minimiser l’impact sur l’environnement et atteindre un contrôle soutenable et durable. En outre, toute stratégie de gestion de ce fléau doit considérer la dépollution des eaux, comme action préliminaire et indispensable, pour défavoriser le développement et la croissance de la laitue d’eau. Les départements gouvernementaux responsables de la sauvegarde de cette denrée stratégique (eau) pourraient solliciter l’assistance technique ou la contribution de la FAO pour arrêter ce fléau avant qu’il ne s’étende sur d’autres pièces d’eau, rivières ou fleuves, barrages, lacs, canaux de drainage et d’irrigation rizières etc. et que la facture ne soit pas très lourde à tous les niveaux.
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Croquez la pomme sans laisser d’empreinte !
Déterminer l’impact d’un système de production agricole sur l’environnement passe par l’analyse du cycle de vie de la culture observée. Tous les travaux effectués avant, pendant et après la récolte y sont alors inspectés afin de souligner les points forts et faibles du système de production qu’il soit biologique, intégré ou conventionnel.
U
tilisation de pesticides, désherbage des rangs, fertilisation, récolte… Lesquelles de ces pratiques ont le plus fort impact sur l’environnement ? Qui de l’agriculture biologique, de la production intégrée ou de l’agriculture conventionnelle est la plus clémente vis-à-vis de son milieu ? Pour répondre à ces questions, des chercheurs de l’unité expérimentale Recherches intégrées de l’Inra Paca à Gotheron ont effectué des analyses de cycle de vie sur des vergers de pommiers. Cette expérience consiste à mesurer et enregistrer le coût environnemental (demande en énergies non renouvelables, en émissions de gaz à effet de serre ou autres 104
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substances polluantes) généré par la moindre activité effectuée dans le verger, qu’il s’agisse des émissions directes (liées aux produits phytosanitaires, à la fertilisation, etc) ou d’émissions indirectes comme celles issues de la fabrication des produits épandus ou l’assemblage des outils (tracteurs, pulvérisateurs…). Ces émissions sont ensuite exprimées par rapport à la surface du verger ou la quantité de fruits produits.
La bio, la conventionnelle et l’intégrée
Mise en place sur trois variétés de pommes (Golden, Ariane, Melrose)
ayant des sensibilités différentes aux maladies, l’étude publiée dans la revue Agronomy for Sustainable Development porte sur trois années de production. Elle révèle les bons et les mauvais côtés des trois systèmes de production testés, ouvrant ainsi des pistes d’optimisation pour chaque cas. Sans grande surprise, l’agriculture conventionnelle présente des résultats médiocres. En cause, l’utilisation de traitements chimiques pour le désherbage ou la lutte contre les maladies et les ravageurs. Cependant, la pomme bio la surpasse. Le nombre de traitements et de passages dans les vergers augmente les pollutions liées à la mécanisation : les émissions en énergie non renouvelables sont quasiment deux fois plus importantes en AB qu’en agriculture conventionnelle, si l’on se rapporte au kilogramme de fruits produits. Ceci s’explique par l’écart de rendement entre les deux modes de production : faible pour le bio, élevé pour l’agriculture intensive (en 2009, le rendement des pommes
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POMMIER
Golden atteint 41,7 tonnes par hectare en agriculture conventionnelle et seulement 18,3 en agriculture biologique). La production intégrée, compromis entre l’utilisation de méthodes issues de l’agriculture biologique et l’emploi de pesticides en dernier recours, tire son épingle du jeu puisque relativement peu de produits phytosanitaires sont utilisés pour un rendement proche de l’agriculture conventionnelle. « Les analyses du cycle de vie permettent de rendre compte des fonctions attendues d’un système de production. Produire pour le conventionnel, préserver en plus l’environnement pour le bio », précise une chercheuse. Cette étude permet
aussi d’entrevoir quelques pistes pour limiter l’usage de pesticides. « La variété de la pomme est un paramètre très important, les plus résistantes permettant d’effectuer moins de traitements. De même, le choix du produit phytosanitaire et le moment de son utilisation jouent un rôle capital comme le montrent les résultats en production biologique et intégrée», insiste la scientifique. À terme, l’analyse du cycle de vie des vergers pourrait permettre d’aider à améliorer les performances des systèmes de production, quels qu’ils soient, et d’informer le consommateur sur l’impact environnemental du produit qu’il acquiert.
L’innovation variétale
Levier majeur pour soutenir le marché de la pomme La création variétale, très active depuis 30 ans, reste toujours particulièrement soutenue avec l’activité d’une cinquantaine de programmes d’hybridation à travers le monde. L’avancée réalisée, en matière de stratégie commerciale et de communication performante avec les variétés mises en marché de façon concertée, a permis de dynamiser ce secteur pour arriver aujourd’hui à une offre parfois jugée pléthorique. L’attente suscitée par les nouvelles variétés est cependant toujours d’actualité. Le choix variétal reste lourd de conséquences pour les organisations de producteurs et/ou les producteurs. Le dynamisme de son exploitation et sa rentabilité dépendent de ce choix initial. D’abord pour le chiffre d’affaires potentiel lié au rendement et au prix par kilo attendu, ensuite pour l’ensemble de l’itinéraire technique à mettre en place (facilité pour éclaircir, sensibilité aux bioagresseurs, rusticité vis-àvis du climat, etc.) et enfin pour toute l’organisation de la main-d’œuvre selon l’étendue du calendrier de production. La variété, de par ses caractéristiques intrinsèques, sera également un élément déterminant lors de choix stratégiques d’exploitation, comme la production en agriculture biologique.
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Pomme News Les pommes changent de goût ! Le réchauffement climatique peut avoir des conséquences inattendues. Il est par exemple responsable du changement du goût des pommes, révèle une étude japonaise publiée récemment dans Scientific Reporter. Les chercheurs japonais auteurs de la recherche jugent qu’elles sont plus sucrées mais moins
c r o quantes qu’auparavant. Deux variétés de pommes ont été étudiées : la Fuji (qui serait la plus répandue dans le monde) et la Tsugaru. Dans les régions de Nagano et d’Aomori d’où proviennent ces pommes, les températures moyennes ont
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augmenté de respectivement de 0,31°C et de 0,34°C par décennie depuis 1970. De fait, l’ouverture des bourgeons et la floraison des pommiers se sont faites de plus en plus précoces. Mais c’est bien le goût lui-même qui a changé relèvent les chercheurs qui ont retrouvé une diminution de l’acidité au cours du temps tandis que le taux de sucres augmentait. Les changements sont jugés modérés mais toutefois «significatifs». Pour l’équipe japonaise, si le changement climatique se poursuit, «les modifications dans les attributs de goût et de texture des pommes pourraient être plus frappantes avec des floraisons encore plus précoces et une hausse des températures pendant la période de maturation du fruit».
Nutrition :
des scientifiques misent sur les pommes d’antan Les pommes que mangeaient nos ancêtres étaient-elles meil-
leures pour la santé que celles d’aujourd’hui? C’est pour répondre à cette question qu’une équipe de chercheurs anglais du Royal Botanic Garden et de l’université Cranfield s’apprête à étudier des variétés de fruits d’antan, peu ou pas transformés par des siècles de sélection. Les scientifiques partent d’une étude montrant que la pomme Egremont Rus-
set, une variété ancienne, contient dix fois plus de phytonutriments (des composants bioactifs dérivés des plantes qui ont des effets positifs sur la santé) que les pommes actuelles. Les chercheurs, qui se donnent trois ans pour remonter le temps, s’intéresseront aussi aux oignons, aux bananes, aux mangues et au thé. « Beaucoup de fruits et légumes que nous manAgriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
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geons aujourd’hui ont souvent été cultivés et sélectionnés pour leur rendement, plutôt que pour leur qualité nutritionnelle, explique le Dr Mark Berry, de la firme Unilever (à l’origine du projet). Nous allons prendre le contre-pied de cette approche ». L’objectif est de réintroduire ces fruits bénéfiques pour la santé dans l’alimentation.
Créer de nouvelles variétés Il existe environ 10.000 variétés de pommes commercialisées, cultivées pour la fabrication du cidre ou tombées dans l’oubli. Pour des chercheurs de l’INRA Angers (France), « il est toujours intéressant de caractériser les qualités des fruits et légumes pour approfondir notre connaissance de leur diversité. Cela dit, ce n’est pas parce qu’une pomme est ancienne qu’elle est forcément meilleure ou plus riche en nutriments. On trouve par exemple aujourd’hui des pommes destinées à la production de cidre qui sont plus riches en polyphénols (une sorte de phytonutriments) que les pommes à dessert». C’est notamment pour réperto-
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rier ce patrimoine génétique que l’Inra de son côté a lancé en 2011 un projet européen de grande ampleur, en partenariat avec ses homologues anglais, belges, italiens entre autres. L’objectif est d’identifier sur chaque variété de pommier les gènes intéressants, comme ceux de la qualité, de la résistance au parasite ou de la teneur en fibres. « Actuellement, créer une variété de façon empirique, par des croisements successifs, prend 25 ans et coûte très cher», justifie un chercheur. À terme, les recherches lancées par l’Inra devraient permettre de fabriquer plus facilement, grâce aux techniques de la génétique, de nouvelles variétés de fruits mêlant l’ensemble des qualités attendues, notamment sur le plan nutritionnel.
La pomme : en dupliquant son génome, elle a survécu aux dinosaures Le séquençage du génome de la pomme a permis à une équipe internationale de chercheurs de découvrir que le fruit aurait évolué sur le plan génétique pour survivre à une catastrophe
à l’origine de la disparition de nombreuses espèces, dont les dinosaures. Via un article publié dans la revue Nature Genetics, l’équipe annonce être parvenue à une «version de qualité de la séquence du génome du pommier domestique». Les chercheurs mettent en lumière une «duplication complète du génome relativement récente (il y a 50 à 65 millions d’années), qui a provoqué la transition de 9 chromosomes ancestraux à 17 chromosomes du Pyreae», ancêtre de la pomme. Cette duplication expliquerait pourquoi la pomme a dix-sept chromosomes, tandis que
d’autres fruits de la famille des Rosaceae comme la pêche, la framboise ou la fraise en ont seulement sept à neuf. Les scientifiques estiment qu’il pourrait s’agir d’une réaction de survie face à une catastrophe ayant entraîné une destruction massive d’espèces, et notamment des dinosaures. D’autres espèces végétales comme le peuplier auraient au même moment connu une évolution similaire. La pomme est le fruit le plus cultivé dans les régions tempérées et le plus consommé en France, et «maintenant que nous avons la séquence du gé-
nome, nous pourrons identifier les gènes qui gouvernent les caractéristiques que les consommateurs désirent le plus: le croquant, le juteux et la saveur», souligne un chercheur. Comme l’explique une scientifique «cette découverte va avoir un impact important pour améliorer les variétés de pommes et de tous les autres arbres fruitiers de cette famille, car on pourra mieux connaître les gènes responsables de la qualité gustative ou de la résistance aux maladies des fruits».
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Zahri Ali, ingénieur Agro économiste à la DRA MT
Meknès-Tafilalet fête la pomme
Ben Amara Jillali, ingénieur Agronome à la DRA MT
Au Maroc, le pommier occupe une superficie d’environ 32.000 ha. La répartition par région montre une dominance de la région Meknès Tafilalet avec 51% de la superficie nationale (16.200 Ha) et 65% de la production totale, soit 400.000 Tonnes. La diversité des zones de production de la pomme dans cette région et la valeur que représente ce produit pour chaque zone nécessite la mise en place d’une stratégie de développement de cette filière qui valorise les potentialités de chaque terroir. Cette stratégie trouve sa place dans le Plan Maroc Vert comme feuille de route pour le développement et la valorisation de cette filière. 112
Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
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POMMIER
Meknès regorge de potentialités en matière de pomiculture en commençant par la province de Midelt (Imilchil, Rich, Boumia, Midelt), et en passant par Khénifra, Azrou et El Hajeb. En parcourant cette route des pommes qui parcourt les altitudes de plus de 1500 m, on découvre combien il est important de valoriser les potentialités touristiques, artisanales et culturelles des différentes zones pour élaborer un projet global intégré de Marketing territorial autour de ce beau produit qu’est la pomme. Aujourd’hui, un peu partout dans le périmètre, on voit fleurir des manifestations axées sur la valorisation de la pomme, à l’instar du festival de la pomme de Midelt et de la rencontre de la Pomme d’Ifrane, devenus désormais rendez-vous annuels.
Festival de la pomme de Midelt
Dans sa 2ème édition, qui s’est tenue du 03 au 05 octobre, le festival a permis de créer une véritable dynamique au
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niveau de la ville de Midelt et ses environs. Sous le thème « lndication Géographique Protégée (IGP) : Pomme de Midelt, garante de la qualité », un programme riche et varié a été concocté par les organisateurs, mariant exposition de la pomme authentique de Midelt, séminaires scientifiques, valorisation des produits locaux, carnaval, promotion des potentialités touristiques, minières et culturelles de la zone… Initiée par la province de Midelt en partenariat avec la Direction régionale de l’agriculture de Meknès-Tafilalet (DRA), le Conseil régional de Meknès-Tafilalet, le conseil provincial, la chambre régionale de l’agriculture et la Fédération de développement de l’arboriculture fruitière au Maroc (FEDAM), cette manifestation avait pour objectif la promotion de la filière du pommier de Midelt à l’échelle nationale comme produit de terroir ayant obtenu une Indication Géographique Protégée (IGP). Plus précisément il s’agit de :
• Valoriser les potentialités agricoles, touristiques et artisanales de la province ; • Instaurer un espace de rencontre et de concertation entre les différents acteurs et professionnels du domaine (Chercheurs, producteurs, consommateurs, agents de développement, etc.) pour l’échange et la capitalisation des bonnes pratiques agricoles de l’amont à l’aval de la filière; • Créer autour de la manifestation une dynamique économique au profit de la population de la province • Mettre en place une communauté de praticiens capables de travailler sur le marketing territorial de la province de Midelt autour de la pomme labellisée. Rappelons que la superficie occupée par le pommier au niveau de la province de Midelt s’élève à 7500 Ha, dont 56% accaparé par Midelt, suivie du Cercle de Boumia et de ceux de Rich et Imilchil avec respectivement 29 et 15.4 % de la superficie.
Programme riche et diversifié
Le festival a connu la participation de 60 exposants principalement des producteurs et coopératives (différentes variétés de pomme, jus et vinaigre de pomme, produits de terroir, etc), des sociétés de commercialisation d’intrants agricoles et des associations locales. Pas moins de 20.000 visiteurs ont fait le déplacement à l’édition 2013. Parallèlement, une journée scientifique a été axée sur la capitalisation des expériences réussies des projets de développement rural et des bonnes pratiques de développement territorial autour de la pomme. Ainsi, des intervenants ont présenté les résultats d’un certain nombre de projets soit achevés ou en cours d’exécution dans la province de Midelt. De même, un recueil des expériences réussies en marketing territorial en France, Italie et au Japon a été fait ainsi que des propositions de scénarios pour Midelt. Ensuite un débat a été ouvert pour discuter la question centrale « Comment
faire bénéficier le territoire de la valeur ajoutée que lui procure la pomme et les produits locaux ? Et quel plan d’action adopter dans le cas de la province de Midelt, surtout avec son signe distinctif d’Origine Géographique Protégée?» Les professionnels ont la conviction que la pomme de Midelt est par excellence le produit qui va apporter un vrai changement au niveau de cette région et lui permettre de développer son territoire. Il suffirait juste d’une bonne coordination et une mutualisation des efforts entre agriculture, tourisme, artisanat, mines, etc.
Ateliers d’information et de sensibilisation :
Un atelier d’information et de sensibilisation a également été organisé au profit des agriculteurs sur diverses thématiques qui font souvent l’objet de questionnements et de doléances auprès de l’administration. Il s’agit notamment d’aspects comme : - Les bonnes pratiques de production et de conduite technique du pommier
- La labellisation et sa réglementation, - Le système des aides et incitations, et les modalités d’octroi des subventions - L’accès à l’eau et les autorisations de pompage, - Le système de sécurité sociale - La réglementation du contrôle phytosanitaire des pépinières
3ème Rencontre de la pomme d’Ifrane
En continuité du festival de Midelt, la 3ème Rencontre de la pomme d’Ifrane s’est tenue cette année les 26 et 27 octobre sous le thème : « La pomme d’Ifrane: un produit de terroir garant de la qualité». Organisée par la Direction Régionale de l’Agriculture Meknès-Tafilalet et la Direction Provinciale de l’Agriculture d’Ifrane, en partenariat avec l’Association Adrar pour le développement, le Centre Régional de la Recherche Agronomique (CRRA) de Meknès-Tafilalet et la Chambre de l’agriculture de Meknès, cette manifestation a mis en relief le
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POMMIER
rôle capital de la filière ‘’Pomme’’ dans le développement durable des zones montagneuses en général et de la province d’Ifrane en particulier. Elle avait également pour objectif de créer un espace d’échange entre les professionnels et les différents intervenants intéressés par le développement de la filière. Cette 3ème édition proposait au public une exposition agricole et commerciale dédiée aux coopératives et associations locales pour faire connaitre et commercialiser leurs produits et promouvoir par la même occasion l’économie sociale et solidaire à l’échelle de la région. Outre le volet foire et exposition, une journée scientifique animée par d’éminents chercheurs a été programmée à la salle des conférences d’Ifrane. Objectifs, informer et sensibiliser les agriculteurs sur diverses thématiques : - La conduite technique (expériences marocaine et italienne), - L’accompagnement des pomiculteurs à différents niveau, - Les bonnes pratiques phytosanitaires, - La sécurité sanitaire de la production de la pomme, - Les subventions agricoles et les réglementations en vigueur. La rencontre a ainsi réuni des producteurs de pommes, venus partager leurs expériences, comparer leurs productions, lier des partenariats avec d’autres producteurs, s’informer sur les bonnes pratiques et les nouvelles techniques de production, etc. L’organisation de ces journées avait également pour objectif de faire sortir les agriculteurs, notamment les petits, de leur isole-
ment en leur permettant de découvrir les expériences les plus réussies.
La pomme d’Ifrane
La province d’Ifrane constitue un important bassin de production de la pomme. Située dans le Moyen Atlas Central, elle est caractérisée par son relief montagneux, avec un gradient d’altitude allant des basses collines aux hauts sommets, et des précipitations particulièrement abondantes. De par sa situation géographique, ses atouts climatiques et édaphiques, et la disponibilité des ressources hydriques, la province est un terroir privilégié des rosacées fruitières aussi bien pour la production de fruits que de plants. Le pommier vient en tête des spéculations avec une superficie totale d’environ 5.600 ha, soit 20% de la superficie nationale et une production de 114.000 tonnes par an. La production concerne principalement la vallée de Tigrigra de Amghas et la zone de Daiet Aoua qui comptent de nombreuses exploitations spécialisées Le profil variétal est dominé par les variétés : Golden délicious, Stark Délicious, Stark Rémson et d’autres, avec une maturité échelonnée entre août et septembre. Les rendements situés en moyenne autour de 14 T/ha en irrigué, sont relativement bons, mais restent en deçà des potentialités de la zone. En effet, le pommier est une espèce extrêmement sensible aux erreurs de conduite, aux maladies et aux attaques des ravageurs. La réussite de sa culture nécessite donc une maîtrise de toutes les opérations techniques qui doivent être en adéquation avec le matériel végétal choisi et les conditions du milieu.
Vergers de pommier dans la région d’Ifran protégés par les filets anti-grêle.
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Le pommier au Maroc
Au Maroc, le pommier occupe une superficie d’environ 32.000 ha et représente 22% du total du continent africain. A l’échelle nationale il représente 14% des la superficie des rosacées fruitières et se place au premier rang parmi les rosacées fruitières à pépins avec 84% de la superficie totale et 91% de la production de ces espèces. Les zones de production les plus importantes sont localisées dans les hautes et moyennes altitudes du haut et moyen Atlas (Khénifra, Elhajeb, Séfrou, Ifrane, Midelt, Meknès..) avec certains pôles de concentration. La répartition de la superficie du pommier par région montre une dominance de la région Meknès Tafilalet avec 51% de la superficie nationale (16.200 Ha) suivi des deux régions Fès-Boulemane et SoussMassa-Drâa avec respectivement 14 et 10%. Les techniques de conduite adoptées au niveau de la province d’Ifrane concernent surtout les formes libres à savoir le Gobelet pour les densités faibles et moyennes et l’axe central pour les fortes densités. Le système d’irrigation au goutte à goutte est en train d’être généralisé grâce à l’aide de l’Etat. Face aux dégâts occasionnés par la grêle malgré l’existence de générateurs anti-grêle, l’utilisation de filets a donné satisfaction, c’est pourquoi cette technique est de plus en plus adoptée par les arboriculteurs.
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Les fruits rouges au Maroc
Diversifier pour consolider le grand potentiel de production et d’exportation Abdelmoumen Guennouni
Depuis les années 1980 le secteur des fruits rouges n’a cessé de se développer et de se diversifier essentiellement dans la zone nord (Loukos, Gharb). Plusieurs éléments ont favorisé cette évolution dont la disponibilité de terres adaptées, d’eau et de main d’œuvre qualifiée, proximité de l’Europe encourageant l’export, incitations aux investissements, délocalisation de production européenne principalement espagnole, etc. Cette délocalisation a tiré la technicité du secteur vers le haut et a permis aux producteurs marocains d’atteindre un niveau élevé de maitrise du processus de production, conservation et transformation. En outre cette filière attire de nombreux investisseurs étrangers dont des projets importants ont été annoncés dernièrement.
L
’appellation fruits rouge regroupe tous les ‘‘fruits’’ au sens courant et en termes de consommation appartenant à différentes familles de plantes (Rosacées, Ericacées, …) et ayant en commun la couleur le plus souvent rouge. Sur le plan botanique on peut classer les fruits rouges en 3 catégories : - Les baies ou
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fruits à pépins : Myrtilles (airelles), groseilles, cassis, etc. - Les drupes ou fruits à noyaux : cerises, framboises, merise, … - Les faux fruits (fraises) et fruits composés (mûres) Au Maroc, la dénomination fruits rouges est réservée aux fraises (fragaria), framboises (Rubusidaeus), myrtilles (Vaccinumsp) et mûres (Rubusspp), les cerises étant considérées parmi les produits de l’arboriculture fruitière.
Les fruits rouges au Maroc
Une histoire riche en évolutions et diversifications
Evolution des fruits rouges au cours des 5 dernières années 2008
2009
2010
2011
2012
Fraise Framboise
S 150
P 949
S 178
P 879
S 2.600 235
P 100.000 1.010
S 3.000 295
P 120.000 1.500
S 3.150 395
P 130.000 3.100
Myrtille
15
139
95
623
155
1.250
165
1.420
280
1.780
S = superficies en hectares, P = production en tonnes
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La culture du fraisier, premier et plus important des fruits rouges, a été introduite au Maroc au cours des années 1930 à 1950 (selon les sources) dans le cadre d’essais menés en vue de diversifier la production nationale et les exportations par l’introduction de nouvelles espèces fruitières à haute valeur ajoutée. Au début, les superficies de fraisier étaient très limitées puis ont augmenté rapidement avec l’évolution de la maîtrise de la production, de la demande du marché européen ainsi que le développement des techniques de conservation. Cependant, cette culture n’a démarré que vers la fin des années 70 dans deux périmètres irrigués : le Loukos et le Souss Massa et, dix ans plus tard, elle gagna le périmètre du Gharb. A partir de 1989 et jusqu’à 1999, le Maroc produisait des fraises dans ces trois régions agricoles, parmi les plus importantes du pays. A noter que depuis le lancement de cette culture, le périmètre du Loukos a toujours occupé la position de leader dans la production et l’exportation des fraises fraîches et surgelées, leadership qui s’est confirmé de façon très nette à partir de 1999, lorsque les fraisiculteurs de la région du Souss-Massa ne pouvaient plus tenir tête à la compétition
imposée par ceux de la région du Loukos et du Gharb. Ainsi, 10 ans après le lancement de la culture, la dominance du Loukos s’est confirmée, à en juger par les superficies consacrées au fraisier et les rendements moyens à l’hectare qui affichaient toujours une supériorité de 10 à 25% par rapport à ceux du Souss-Massa. Le Gharb a émergé comme région potentielle pour la culture du fraisier à partir de 1989. Depuis lors, la région a enregistré une progression soutenue en termes de superficies et de rendement moyen à l’hectare. Ainsi, les superficies ont atteint, d’après les données de Faostat, 100 ha en 1986, 1.000 ha en 1995, 2.415 en 2000 et plus de 3.200 actuellement. Ces superficies sont actuellement réparties pour 81% au Loukos et 19% dans le Gharb.
Notre ambition au Maroc : un service complet (Douane, Transport, Entreposage)
150 camions et remorques réfrigérées. 11 000 m2 d’entrepôts frigorifiques avec contrôle hygrométrique, un système informatisé de gestion et d’exploitation. Pour se rapprocher des sites de production en matière de fruits et légumes, le Groupe GUANTER-RODRIGUEZ a implanté des filiales au Maroc avec des bureaux à Tanger et Agadir. Le savoir-faire et la rigueur permettent au Groupe GUANTERRODRIGUEZ de proposer un service complet, en tenant compte des besoins spécifiques de chaque client.
Diversification L’introduction des autres fruits rouges est plus récente. Ainsi, le myrtillier, inexistant avant 2008, connait une croissance accélérée passant de 15ha en 2008 à 350 en 2012. Le framboisier, a été introduit dans certaines régions marocaines au début des années 1980, après quoi des essais d’adaptation ont été menés entre 1990 et 1995 dans la région du Souss-Massa-Draa, mais sans grand succès. Dix ans plus tard, l’expérience a été relancée par les agriculteurs de la région du Loukos avec des variétés introduites d’Europe et connues pour leurs grands besoins en froid. Ce choix n’était cependant pas bien raisonné car la région ne dispose pas d’un cumul de froid susceptible de répondre aux exigences de ces variétés. Par conséquent, l’expérience des agriculteurs du nord comme ceux du sud n’a jamais abouti. A partir de 2004, certains horticulteurs installés dans le périmètre du Loukos ont introduit les premières variétés à faibles besoins en froid et qui offrent plus de chance d’adaptation aux conditions climatiques de la région. Cette troisième tentative a été couronnée de succès dans la mesure où les superficies plantées en framboisier sont passées de quelques hectares à plus de 30 ha en 2005 et les exportations sont passées de 30 t à quelque 120 t entre 2003 et 2006. Depuis, le développement a été plus soutenu puisque de 150 ha en 2008, elle sont passées à 500 ha en 2012. Rappelons qu’en 2005, le ministère de l’agriculture, en collaboration avec l’agence américaine de développement, avait lancé un programme de promotion de ces nouvelles espèces axé sur trois actions : l’introduction de nouvelles variétés, la mise en place des essais d’observation et l’assistance technique. Par ailleurs, le contrat programme retenu pour les années 2015-2020 se propose d’atteindre 5.000 ha de fraisier (200.000 t export), 1.500 ha de framboisier (15.000 t export) et 3.000 ha de myrtillier (30.000 t export). Le chiffre d’affaires projeté devrait égaler 3 fois le chiffre d’affaires de 2008, soit 3 milliards de dh à l’export.
PERPIGNAN Tél.: (33) 4 68 85 61 30 Fax : (33) 4 68 85 61 28 TANGER Tél.: 212 (0) 5 39 34 08 05 Fax : 212 (0) 5 39 34 08 06
AGADIR Tél.: 212 (0) 6 61 16 46 53 Fax : 212 (0) 5 28 23 85 58
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FRAISE
Dynamisme d’une filière Difficultés du secteur
Depuis 10 ans, la productivité est en diminution, les couts de production en augmentation continue (main d’œuvre, électricité, plastic, intrants…) et le marché international de plus en plus concurrentiel (nouveaux concurrents : Grèce, Egypte). Cependant, les prix de vente de la fraise n’ont pas suivi cette évolution, ce qui se traduit par une nette diminution des marges des producteurs (A peine 25.000dh/ha actuellement contre près de 100.000 dh/ha il y a une dizaine d’années). Différentes raisons peuvent être avancées, mais les principales sont :
Diminution de la productivité
Parmi les raisons la désinfection du sol. Selon les producteurs, après l’interdiction du bromure de méthyle et en l’absence d’alternatives efficaces, le sol est de plus en plus fatigué et les rendements chutent progressivement. Par ailleurs, la variété Camarosa qui permettait il y a quelques années de produire 800 gr à 1kg par plant, couvrant frais et surgelé, commence à vieillir (seulement 400 gr actuellement) et de plus n’est plus très demandée par le marché du frais. 122
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Augmentation des charges
D’année en année, l’avantage de la main d’œuvre dont bénéficiait la Maroc par rapport à l’Espagne s’estompe. Il y a quelques années seulement un ouvrier était payé 40dh/jour, alors qu’actuellement il touche 60dh/jour, auxquels s’ajoutent les frais de la sécurité sociale et de transport puisqu’il faut aller chercher les ouvrier à 40-50km à la ronde (voire jusqu’à 80km en mars-avril), ce qui fait grimper le coût à 100 dh/jour/ouvrier. De ce fait, ces derniers temps, ce sont plutôt les petits producteurs qui s’en sortent le mieux. En effet, les petites exploitations qui bénéficient d’une main d’œuvre familiale, disposent généralement d’une matière organique issue de leur élevage, pratiquent plusieurs cultures pour limiter le risque (PDT, arachide, fourrage…), sont apporteurs dans des stations en période d’export frais et surgelé, et livrent également le marché local qui est de plus en plus demandeur. D’ailleurs, ces dernières années on constate une augmentation du nombre de petites exploitations par rapport à celles de taille moyenne.
Choix variétal
L’offre est longtemps restée dominée
par une seule variété : Camarosa. Mais avec la mondialisation des échanges et le risque de perte de parts de marché, les professionnels ont senti la nécessité de diversifier la gamme variétale destinée à l’export. Ils ont ainsi opté pour de nouvelles variétés dotées de performances supérieures, notamment en termes de précocité, de qualités organoleptiques et de conservation. En général, les producteurs avertis optent pour une combinaison de plusieurs variétés pour couvrir l’ensemble du cycle et mieux répondre aux impératifs des débouchés (précocité, frais, surgelé). Aujourd’hui, les fraisiculteurs sont devant un dilemme, puisque la Camarosa (40% des surfaces) n’est plus demandée en frais, mais reste très appréciée par l’industrie du surgelé (structure du fruit). Or, les grands supermarchés européens demandent des variétés précises qui sont adaptées au frais mais pas à la surgélation. Par ailleurs, chaque variété requiert une conduite adéquate qui lui permette de révéler pleinement ses potentialités génétiques. Par conséquent, l’agriculteur devra maîtriser les techniques de culture appropriées et notamment la fertilisation (programme différent d’une variété à l’autre) pour concilier productivité, régularité de la production et qualité des fruits tout au long de la campagne. Or, les
Fraise : Dynamisme d’une filière
producteurs soulignent que pour plusieurs des variétés actuellement disponibles, ils ont du apprendre, parfois à leurs dépends, la conduite adaptée, ce qui prend dans certains cas plusieurs années. Pour éviter ce genre de problèmes dans l’avenir, l’une des solutions proposées par la profession est la mise en place d’un centre de recherche dans la région de Larache dont la mission serait de mener des essais sur les différentes variétés existantes pour déterminer celles qui conviennent le mieux à nos conditions de production et à nos marchés et qui permettent d’exploiter la fenêtre qui s’est ouverte dernièrement pour l’export du frais en avril-mai. Toutes les variétés disponibles vont être suivies par des institutions à la fois dans la station et chez des producteurs afin de sortir du lot celles qui conviennent le mieux aux conditions marocaines. Dans ce domaine, l’Espagne bénéficie d’une bonne longueur d’avance puisqu’un programme de recherche qui a duré 6 ans a permis de sélectionner 3 variétés, jugées les plus adaptées aux conditions de production espagnoles.
Marché
Le secteur de la fraisiculture a atteint sa vitesse de croisière aussi bien en termes de superficie, que de production, maîtrise
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Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
technique, organisation professionnelle, etc. Ceci n’empêche pas que de grandes possibilités d’évolution de la filière existent encore et pourront être exploitées pour continuer à s’adapter à une demande de plus en plus exigeante. Les exportations sur les marchés européens s’étalent annuellement sur plus de 6 mois avec deux produits complémentaires, se répartissant en deux périodes : Fraises fraiches : décembre - fin mars (date d’application de taxes douanières imposées par l’UE),
Fraises surgelées : début avril - juin
La destination des exportations est principalement l’UE, en particulier l’Espagne et l’Allemagne qui reçoivent respectivement 33% et 30% des exportations marocaines en frais. La France et l’Angleterre suivent avec respectivement 18% et 16%. Quant à la fraise surgelée, les principaux clients du Maroc sont la France, la Belgique, l’Allemagne, la Hollande, l’Espagne et depuis quelques années la Chine qui a reçu 10% de la production marocaine en 2005. Sur le plan économique, le prix moyen à l’export en frais est de 20 DH/Kg dont 10 – 12 DH vont au producteur contre 3,50-5 dh/kg en moyenne pour le surgelé. Le coût d’instal-
lation d’un hectare varie selon le type de conduite (petits tunnels, grands tunnels, plants francs, plants en mottes, film plastique…) en moyenne de 280 à 350.000 DH. « Beaucoup de difficultés font qu’aujourd’hui la fraise est devenue une culture très difficile avec beaucoup de charges et un marché sans garanties. Cependant, notre position sur le marché international nous a couté tellement d’efforts que, malgré toutes les entraves, il faut persévérer et jouer à fond la carte de la qualité » insiste M. Bennani, le président l’association AMPFR. Une qualité d’ailleurs reconnue à l’international, notamment sur le marché anglais qui est certes plus rémunérateur, mais aussi très exigeant (respect des normes de qualité, certification, …). Sur ce marché, quand les fraises marocaines arrivent, la fraise égyptienne dont le seul avantage est la précocité (1 mois), se retire. D’ou le développement au Maroc de l’utilisation des plants en motte, de variétés précoces et de grands tunnels pour réduire cet écart et commencer plus tôt les expéditions. Mais notre principal concurrent reste l’Espagne qui dispose d’un marché interne 10 fois supérieur à celui du Maroc avec des niveaux de prix rémunérateurs équivalents à ceux pratiqués en France. Le développement de nouveaux marchés, notamment les USA et18-03-2005 les pays du 10:31 Golf, Solu-horizontal
nécessite une logistique élaborée (avion). Conquérir de nouveaux pays nécessite un soutien et un engagement de l’Etat pendant les premières années, le temps d’amorcer la pompe. Pour le moment, le marché du Golf reste plus adapté à des fournisseurs comme l’Egypte. Pour résumer, la production de la fraise devient une affaire de professionnels qui maitrisent aussi bien la gestion technique (miser sur plusieurs variétés et pas une seule, etc)
Concurrence espagnole
La présence précoce du Maroc sur le marché européen empêche les espagnols de fixer des prix plus rémunérateurs et les associations de producteurs et exportateurs espagnols engagent toutes sortes d’actions contrer les fraises marocaines. D’après un exportateur marocain, la politique commerciale espagnole pour exclure le Maroc du marché et augmenter les prix commence par s’aligner, lors de leur entrée en production, sur les prix de vente des marocains puis baissent leurs prix (dumping) pour que les exportateurs marocains abandonnent faute de rentabilité. Ainsi, ils peuvent monopoliser le marché. Parmi Page 1 les avantages en faveur des
que la commercialisation (Disposer d’un marché, être intégré dans un circuit sérieux…). Ainsi, les groupes bien organisés ayant des exploi- t a t i o n s propres et des apporteurs bien encadrés s’en sortent encore alors que les autres ont beaucoup de mal à se maintenir. exportateurs espagnols on peut signaler : la proximité du marché européen, le gain de temps, l’appartenance à l’UE qui procure des privilèges consistants. Conséquence de la proximité, la rentabilité de la culture. En effet, un kilo revient aux marocains à 15 dh transport et emballage compris alors que les prix de ventes, habituellement situés entre 2,5 à 3 €, ne sont plus rentables à partir du moment qu’ils passent en dessous de 2 €, contrairement aux espagnols. De même, pour les coûts du transport : un camion coûte 6.000 € départ du Maroc et demande 4 jour pour arriver en Angleterre par exemple, alors que départ Espagne, il ne coûte que la moitié (3.000 à 3.500 €) et y arrive en 2 jours seulement.
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MARAîCHAGE
Culture hors sol Solution fertilisante ou nutritive Germaine Brun, AgroChallenge
La culture hors sol qui s’est développée à partir du milieu des années 70 occupe aujourd’hui plus de 20.000 ha dans le monde, la plus grande part située en Europe. On trouve en hors sol des cultures florales, maraichères et fruitières, en particulier, la fraise et la tomate. 126
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Cultures hors sol
Conduit sur sol, un végétal puise ces éléments dans la solution du sol. En hors sol, ils sont fournis par l’intermédiaire de la solution fertilisante adaptée aux besoins spé-
cifiques de la culture (tableau I). Les équilibres entre éléments respectent ainsi les besoins du végétal et diffèrent de ceux rencontrés dans la solution du sol ou dans
Tableau I : consommation d’une tomate type Daniela (rendement de 420T/ha) sur laine de roche, et composition moyenne de la solution nutritive N ( NH4+)
N (NO3-)
K+
Ca++
Mg++
H2PO4-
SO4--
Consommation en kg/ ha
18
869
1278
734
134
1200
169
solution nutritive teneur en mg/l
2,5
122
179
103
19
168
23
Tableau II : composition de la solution du sol et de l’eau d’irrigation : exemple d’un sol de tomate région du Souss N ( NH4+)
N (NO3-)
K+
Ca++
Mg++
H2PO4-
SO4--
Solution du sol Teneur en mg/l
1,8
116
17,6
272
98
29,5
704
Eau du puits teneur en mg/l
8
89
1,9
92
29
0,1
78
Eau du puits teneur en meq/l
0,4
1,4
0,05
4,6
2,39
0
1,6
Par définition, on parle de culture hors sol lorsqu’un végétal effectue un cycle complet de développement sans que les racines soient en contact avec le sol. La croissance se fait donc sur un milieu qui fournit à la plante l’ensemble des éléments minéraux indispensables, l’eau et l’oxygène nécessaires. La culture peut être réalisée sans substrat sur milieu liquide aéré, ou sur un substrat minéral (perlite, laine de roche) ou organique (tourbe, fibre de coco) alimenté par une solution nutritive. Au Maroc, la culture hors sol sur substrat est en pleine expansion pour diverses raisons : problèmes d’infestation des sols par les pathogènes (nématodes, fusarium…), rareté de l’eau dans les zones de production maraichère et souci de productivité. Cette technique présente en effet des avantages dans la maîtrise des facteurs de production, notamment fertilisation et irrigation par l’utilisation d’une solution fertilisante adaptée aux besoins de la culture. Satisfaire les besoins en éléments minéraux Les éléments minéraux indispensables sont au nombre de 12 : 6 éléments majeurs : N, P, K, Ca, Mg et S et six éléments mineurs ou oligo éléments : Fe, Zn, Mn, Cu, B et Mo. Les besoins respectifs en ces éléments peuvent varier en fonction de la culture, de la variété ou du stade de développement, mais l’absence d’un seul d’entre eux conduit à la mort du végétal.
Culture biologique Culture conventionnelle Culture hors sol Etude des sols, assistance technique et formation en fertilisation et gestion de la fertilité des sols
128
Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
Agro-challenge : lot 518, 1er étage N°4, quartier industriel sidi ghanem - Marrakech TEL : 0524335380 - GSM : 0661235350 - FAX : 0524335470
l’eau d’irrigation (tableau II).
végétal évoluent, la solution fertilisante sera donc modifiée régulièrement (tableau III) * les éléments sont exprimés en
Adapter au stade de la culture Au cours du cycle, les besoins du
meq/l et sous forme ionique pour tenir compte de la charge ionique et pour faciliter la formulation de la solution.
Tableau III : exemple de solutions nutritives pour la tomate en fonction du stade (valeurs moyennes) Eléments en meq/l*
NH4+
K+
Ca++
Mg++
NO3-
H2PO4-
SO4--
Cl-
Plantation
1,5
7,5
12
4
15
2
6
2
Stade R1
1
9,5
8
3
13
1,5
5
2
Grille de formulation de solution nutritive. Tous les résultats sont exprimés en meq/l. CATIONS
ANIONS
NH4+
K+
Ca++
Mg++
NO3-
H2PO4-
SO4--
Cl-
Référence
1,5
7,5
12,0
4,0
15,0
2,0
6,0
2,0
Eau puits
0,4
0
4,6
2,4
1,4
0,0
1,6
1,9
Acide
3,1
1,5
Eléments à apporter
0,9
7,5
7,4
1,6
7,3
2,0
4,4
0,1
TOTAL
Éléments à apporter : par différence entre la référence et l’eau du puits acidifiée pour neutraliser les bicarbonates : ici mélange acide nitrique+ acide phosphorique. La grille est ensuite remplie élément par élément de façon à ce que le TOTAL se rapproche le plus possible de la référence.
Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
129
Cultures hors sol Formuler la solution nutritive Les solutions nutritives sont préparées à partir d’engrais simples ou binaires (2 éléments comme KNO3 par exemple) mis en solution dans l’eau. L’eau disponible est souvent elle-même chargée en sels, dont il faudra tenir compte dans les apports. Pour fabriquer une solution nutritive destinée à une plantation de tomate (tableau III) à partir de l’eau du puits (tableau II), on établi une grille permettant de visualiser les éléments à apporter : Ajuster la solution nutritive Même si elle est normalement adaptée à l’espèce cultivée et au stade de la culture, il est souvent nécessaire d’ajuster la solution nutritive en fonction des observations visuelles, des variations climatiques ou de la période de Pour le calcium : quantité à apporter 7,4 meq que l’on apporte sous forme de Ca NO3 (seule forme soluble disponible) ce qui apporte aussi : 0,7 meq de NH4+ et 8,1 meq de NO3- que l’on reporte dans le tableau dans les colonnes correspondantes comme ci-dessous : CATIONS
NH4+
K+
Ca++
ANIONS Mg++
NO3-
Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
SO4--
Cl-
référence
1,5
7,5
12,0
4,0
15,0
2,0
6,0
2,0
eau puits
0,4
0
4,6
2,4
1,4
0,0
1,6
1,9
acide
3,1
1,5
Eléments à apporter
0,9
7,5
7,4
1,6
7,3
2,0
4,4
0,1
CaNO3
0,7
7,4
8,1
TOTAL
1,1
12,6
1,5
1,6
1,9
12
On procède ainsi éléments par éléments jusqu’à obtenir la grille finale.
130
H2PO4-
culture. Les ajustements seront aussi faits sur la base de contrôles des solutions drainées ou des solutions du substrat. Habituellement, on procèdera : • A une augmentation des apports
de K si la charge en fruits est importante • A une augmentation de la charge totale en éléments (EC plus élevée) pour des cultures en période hivernale, ou pour diminuer les défauts
CATIONS
ANIONS
NH4+
K+
Ca++
Mg++
NO3-
H2PO4-
SO4--
Cl-
référence
1,5
7,5
12,0
4,0
15,0
2,0
6,0
2,0
eau puits
0,4
0
4,6
2,4
1,4
0,0
1,6
1,9
acide
3,1
1,5
Eléments à apporter
0,9
7,5
7,4
1,6
7,3
2,0
4,4
0,1
CaNO3
0,7
7,4
8,1
3
3
4,5
KNO3 K2SO4 NH4H2PO4 MgSO4 TOTAL
de qualité. • A une diminution de la charge totale en éléments (EC plus basse) pour favoriser un système racinaire défaillant ou pour des cultures estivales.
0,5
4,5
0,5
1,6
1,6
1,6
7,5
12
4,0
15,6
2
7,7
1,9
Pour préparer la solution nutritive, il reste à transformer ces meq/L en kg d’engrais. Pour CaNO3 : 7,4 meq/l correspondent à 800mg/l ou encore 800g/m3. Pour des raisons pratiques, les solutions nutritives sont préparées sous forme concentrées appelées ‘solution mère’.
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131
Oléiculture
L’indispensable organisation Abdellah Ben Mohamed
Depuis les années 90, la production mondiale d’huile d’olive a connu une évolution importante notamment grâce à l’extension des surfaces, l’amélioration des soins apportés aux vergers et au développement d’outils d’extraction assurant un meilleur rendement en huile (moins de pertes). Cependant, recommandent les experts, dans beaucoup de pays, avant de penser à une extension du verger, il faut d’abord explorer les voies d’amélioration dans ce qui existe déjà.
L
a superficie oléicole mondiale atteint presque 10,9 millions d’ha, dont 78% en sec et 22% en irrigué. 51% de la superficie mondiale se trouve dans les pays de l’UE/27, suivis de l’Afrique (29%), du MoyenOrient (17%), de l’Amérique (2%), des pays hors-UE/27 et d’Asie-Océanie avec 1%. A noter que 82% de la superficie mondiale est en oléiculture traditionnelle et 18% en intensif et super-intensif. La production oléicole mondiale a doublé en l’espace de 15 ans
132
Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
puisqu’elle est passée d’à peu près 1,5 million de tonnes dans les années 90 à trois millions aujourd’hui avec, entre autres l’arrivée durant les cinq dernières années, de nouveaux pays producteurs dans le secteur. A noter que généralement, la production fluctue plus que la consommation qui demeure plutôt stable. L’une des raisons est que 40% de la production européenne est basée en Espagne et plus précisément dans la seule région de Jaen. De ce fait, tout accident climatique qui
affecte cette zone se répercute inévitablement sur la production mondiale entière. Pour la campagne 2011/12, la production mondiale d’huile d’olive a atteint son maximum historique (3,4 Mt) grâce aux bonnes récoltes des pays membres du COI qui représentent 98% de la production mondiale. Mais pour la campagne 2012-2013, elle a accusé une baisse à un niveau comparable à celui de 2002-2003, principalement à cause d’une diminution de 1,006 million de tonnes de la production espa-
Agriculture du Maghreb N째 71 Novembre 2013
133
Oléiculture
gnole, en baisse de 62% par rapport à la campagne précédente, baisse due à la succession d’une gelée sévère d’hiver et de fortes chaleurs de l’été. A noter que le marché américain est un élément essentiel de l’équilibre du marché mondial de l’huile d’olive. Il s’agit d’un marché mature comparativement aux autres dont 40% des importations se font actuellement en vrac (Restructuration du secteur de l’embouteillage aux USA). D’ailleurs, l’Italie, fournisseur historique de ce marché et qui continue l’export en bouteille, est en perte de vitesse en faveur de l’Espagne et du Maroc. Ce denier demeure cependant un fournisseur instable, avec jusqu’à 9% des importations US une année et seulement 1% l’ann é e d’après 134
Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
(fluctuation de la production). Focus sur la filière marocaine L’olivier constitue la principale espèce fruitière plantée au Maroc en raison de ses capacités d’adaptation à tous les étages bioclimatiques, allant des zones de montagne aux zones arides et sahariennes. Sa superficie a connu une progression rapide passant de 763 000 ha en 2007/2008 à 933 475 ha en 2012/2013 (soit +22% en 5 ans), avec des prévisions de 1,2 Mha à l’horizon 2020. Le secteur assure, de ce fait, des fonctions multiples de lutte contre l’érosion, de valorisation des terres agricoles et de fixation des populations dans les zones marginales. En termes de production, la filière a connu un développement remarquable, grâce à la mise en œuvre du plan oléicole national, en passant de 765 377 tonnes en 2007 à 1,14 million de tonnes en 2012 avec un pic de 1,5 millions de tonnes en 2009. A noter que depuis 2010/2011, la conjoncture internationale du marché de l’huile d’olive est marquée
par l’agressivité de certains producteurs espagnols qui ont mis sur le marché une grande partie de leur production pour réduire les coûts de stockage. D’autres producteurs mondiaux, comme les Etats-Unis, ont considérablement augmenté leurs volumes de production conduisant ainsi à une chute des cours mondiaux de l’huile d’olive en pleine période d’exportation. Ainsi, le prix de l’huile d’olive à l’international était de seulement 18 DH le kilo. Ceci, cumulé à des conditions climatiques difficiles, avait provoqué une baisse des exportations marocaines d’huile d’olive, brute ou raffinée, en 2010/2011. Depuis lors, les exportations d’huile d’olive sont restées relativement stables, s’établissant aux alentours de 10.500 tonnes. En termes de destination, les exportations d’huile d’olive marocaine, sous forme brute ou raffinée, restent concentrées sur deux principaux marchés à savoir l’Union Européenne et les Etats-Unis. Pour la saison 2013/2014, la baisse de près de 25% des stocks du principal producteur et exportateur (Espagne) par rapport à la moyenne des quatre dernières campagnes offre de bonnes opportunités d’exportation de l’huile d’olive marocaine et des prix rémunérateurs pour les producteurs des olives sur le marché national (Source : MAPM/DPV). A noter que les efforts considérables déployés par les producteurs, les investisseurs et la profession ont contribué, lors des dernières années, à un développement rapide de cette filière aboutissant à des niveaux de production record avoisinant 1,5 millions de tonnes d’olives. Les avancées et les performances font même figure d’exemple de succès qu’il conviendrait de consolider et de renforcer. L’objectif recherché étant de permettre à cette filière de tirer le meilleur profit des opportunités réelles que nous offre l’ouverture sur l’économie mondiale tant en matière de création de nouveaux débouchés que d’amélioration des conditions d’accès en se conformant aux rè-
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135
Oléiculture
hésion massive des petits producteurs. L’organisation professionnelle oléicole est donc une condition sine-qua-non pour une meilleure compétitivité de l’huile d’olive marocaine aussi bien sur le marché local qu’international. La bonne organisation est d’ailleurs le secret de réussite de grands pays oléicoles comme l’Espagne. Il faut savoir tirer profit de leur expérience dans ce domaine.
Le modèle espagnol
glementations des pays importateurs en matière d’exigences qualitatives et de sécurité sanitaire. A noter également l’importance de faire la promotion de l’huile d’olive de bonne qualité sur le marché
local. Il faut savoir que les marchés nationaux des pays producteurs d’huile d’olive absorbent généralement plus de 90% de la production. Il est donc vital de veiller à ce que cette consommation ne baisse pas et même chercher à la développer notamment par une diversification des usages de l’huile d’olive. Mais pour atteindre tous ces objectifs ambitieux, il est impératif de passer par une organisation de la filière oléicole. Importance de l’organisation professionnelle Pour permettre à cette filière de tirer le meilleur parti des opportunités qui se présentent et suivre les tendances du marché, il faut adopter des systèmes de production modernes et performants, et surtout une organisation professionnelle forte et représentative, regroupant l’ensemble des opérateurs et des acteurs de la filière, avec une ad-
136
Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
Les coopératives oléicoles Le coopératisme oléicole a fortement contribué à faire de l’Espagne un pays leader du secteur oléicole international. Dans ce pays, le coopératisme oléicole a vu le jour dans la majorité des zones de production, à partir des années 50 grâce à un climat d’encouragement qui a incité un grand nombre d’oléiculteurs à adhérer aux coopératives. En effet, en raison de la petite taille de leurs exploitations (81% des exploitations ont une taille de moins de 5 Ha), ils avaient peu de pouvoir négociateur au moment de la vente de leur production. De nos jours, le coopératisme oléicole en Espagne joue un rôle décisif dans la concentration de l’offre et l’équilibre du marché de l’huile d’olive au niveau international. Actuellement, on parle de coopératives de 1er, 2e et même de 3e ordre qui rentrent dans des alliances avec les grands groupes d’huile d’olive pour mener une politique commune de commercialisation à l’échelle internationale. Cette dynamique a eu des retombées même sur le secteur de valorisation des sous produits de l’olivier avec la création de coopératives spécialisées dans la collecte, le traitement et la valorisation énergétique. Jaencoop est un bon exemple de coopération oléicole en Espagne. Il s’agit d’une coopérative de second degré qui regroupe 10 coopératives productrices d’huile d’olive, plus de 7000 associés exploitant plus de 35 000 ha et une production avoisinant 30 milles tonnes d’huile. L’importance du nombre
d’adhérents constitue une force de négociation et permet une bonne représentativité vis-à-vis du gouvernement et du secteur en général. Ainsi, à défaut d’assurer un meilleur prix de vente aux producteurs à certaines périodes (prix imposé par le marché), la coopérative œuvre pour diminuer les charges de production et pour que les intrants coutent moins cher (gasoil, tarifs des communications téléphoniques, assurances, etc). Au Maroc, au vu de l’importance de la production attendue dans les prochaines années, les professionnels doivent également opter pour des regroupements puissants et des investissements judicieux, en évitant la multiplicité des structures de trituration, stockage… Promotion à l’international Les moyens financiers mobilisés pour la promotion et le développement de la filière oléicole des principaux pays producteurs méditerranéens sont très importants. A titre d’exemple, l’Espagne où le budget de l’Interprofession de l’huile d’olive est de 15 Millions d’Euros, financé à 65 % par le Gouvernement espagnol et l’Union Européenne, et le reste correspond aux contributions de la profession. Créée en 2002, l’interprofession
espagnole de l’huile d’olive est un organisme sans but lucratif, représentant 500.000 oléiculteurs, 1743 unités de triturations, 1540 unités de mise en bouteille et d’emballage et un chiffre d’affaires de 3 milliards d’euros par an. Son objectif principal est la promotion et la valorisation de l’huile d’olive espagnole à travers le monde. C’est ainsi que depuis 2008, plus de 50 campagnes de promotion ont été lancées dans 16 pays sur 4 continents pour faire connaitre l’huile d’olive espagnole à plus de 200 millions de personnes. Au début, les intérêts des différents maillons de la chaine divergeaient et il était difficile de collaborer. Mais par la suite, les opérateurs ont réussi à trouver un terrain d’entente et prendre, à l’unanimité, des décisions relatives au développement du secteur. Aujourd’hui, le secteur est uni autour de l’objectif suprême de projeter une image de qualité de l’huile d’olive espagnole. Les vertus de l’huile d’olive ne sont certes plus à démontrer, mais il reste beaucoup de pays où elle est peu connue. L’objectif de la profession espagnole est d’aller à la conquête de ces marchés à travers des campagnes de promotion en favorisant le contact direct avec le consommateur (séances
de dégustation, faire découvrir son intérêt aux meilleurs cuisiniers du monde). Ces mesures ont contribué à améliorer la consommation et à faire connaitre l’huile d’olive espagnole. Certes, tout cela nécessite des budgets importants pour le fonctionnement de l’interprofession (15 Millions d’Euros). Mais l’interprofession ne lésine pas sur les moyens pour séduire de nouveaux marchés. Mais, son rôle ne se limite pas à la promotion, il couvre aussi la R&D qui draine 20% des fonds (production, santé, culture…). On peut également citer le cas de la France qui avec seulement 50.000 ha de superficie et une production de 5000 t d’huile d’olive, mobilise 2,3 millions d’euros pour le développement et la promotion de la consommation de l’huile d’olive.
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137
Irrigation
L’irrigation au cœur du développement de l’agriculture marocaine Pr. B. Abdelwahab Filali
Professeur Universitaire en Hydraulique Agricole Expert International en Aménagement Hydro-Agricole Expert Judiciaire Assermenté en Génie Rural
Au début des années cinquante, sous le protectorat, le Maroc présentait tous les indices d’un pays sous développé. Au lendemain de l’indépendance avec le départ des français, la situation empirait. Les outils économiques dont disposait l’Etat étaient ceux crées par les autorités coloniales pour leurs propres besoins. Une agriculture duale avec une superficie cultivable de 7,8 millions ha et un cheptel de 21 millions de têtes, un PIB très modeste et un PIB agricole qui représentait 38 % du PIB, une insuffisance de matériel agricole (88 % des terres sont labourées à l’araire) et une productivité faible qui stagnait. Le secteur industriel n’était pas l’un des plus démunis avec un PIB de 27 %, employait peu d’actifs (80 000 permanents et 30000 saisonniers), très concentré autour des grandes villes (Casa, Mohammedia, Rabat, Salé et Kénitra), intégrait la majorité des cadres pour la plupart des étrangers, utilisait plus de 80 % des investissements publics et consommait plus de 75 % de l’énergie produite.
F
ace à la nécessité d’achever l’indépendance économique du pays, la question qui se posait était: quel modèle de développement choisir ? Avec cet
138
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héritage, le Maroc a connu durant la période 1956-1960 une vie politique parmi les plus agitées de son histoire où deux groupes s’affrontaient pour le monopole du pouvoir :
- Le groupe socialiste progressiste qui prônait l’indépendance économique et politique en instaurant la démocratie, la justice sociale, la promotion et l’universalisation du savoir.
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Irrigation
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Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
- Le groupe conservateur qui scandait le respect des valeurs traditionnelles, cherchait la paix et la cohésion sociale et le maintien du monde rural dans un état de neutralité. Dans cette situation de fait, le choix d’un modèle de développement n’était pas évident et la politique générale n’était pas déterminée. On s’est contenté d’assurer le parachèvement de l’indépendance nationale avec la prise de contrôle et de création d’un certain nombre d’institutions (Banque El Maghrib, CDG, BNDE ...). Malgré le lancement en 1957 de l’opération labour avec comme objectif de couvrir 1 million ha sur 5 ans, la création de l’ONI en 1960 et l’office national de modernisation rurale chargé des terres bours en 1962. Comme résultat, le Maroc a connu une crise économique et financière avec une baisse importante de la consommation globale, une hausse des prix et un secteur moderne qui connaissait beaucoup de difficultés.
Processus de planification du développement
Deux constats fondamentaux prévalaient pour le développement économique et social du pays, en l’occurrence une agriculture traditionnelle qu’il faut moderniser et un climat très aléatoire à maitriser par la mobilisation des ressources en eau. Sur la base de ces recommandations, il a été établi le plan triennal 1965-1967. C’est dans ce contexte que l’agriculture est devenue une option prioritaire avec l’eau au cœur de son développement. La priorité accordée au développement agricole tient sa logique de la pertinence obstinée d’engager le Maroc dans la voie de la modernisation. Ces nouvelles orientations politiques ne font l’objet d’aucun débat. Mais, ce plan triennal a été confronté à des contraintes financières limitées ce qui a conduit à une hiérarchisation des actions à entreprendre : 1. édification des barrages pour l’irrigation des terres et la production de l’hydro-électricité 2. concentration des efforts sur les périmètres irrigués 3. constitution d’exploitations viables avec des actions de modernisation : mécanisation 4. intensification de la production 5. orientation de l’agriculture vers les cultures commerciales : sucre, oléagineux, maraichage, lait, blé tendre, coton … etc.
Pathfinder gaine goutte-à-goutte La gaine haute précision
On ne peut ignorer cette démarche pragmatique quand on sait que le climat marocain présente des contrastes spatio-temporels avec des ressources en eau très limitées. Les déficits pluviométriques dépassent parfois 40 % dus à des sécheresses parfois prolongées pouvant atteindre 5 ans (voir figure). La politique des barrages lancée par Feu SM Hassan II dans son discours du 3 mars 1967 traduit la pertinence des choix stratégiques opérés en matière du développement économique et social et de la valorisation des potentialités agricoles (le sol et la vocation agricole) à travers le développement de l’irrigation. Doté d’une politique volontariste, forte et dynamique, le Maroc s’est fixé comme objectif d’irriguer un million d’hectares à l’horizon 2000. C’est pour relever ce défi que l’agriculture irriguée a joué un rôle déterminant en tant que véritable pole de développement agricole et rural tant au niveau local que régional. Depuis, le processus de développement économique et social (sept plans quinquennaux et un triennal) exprimait ce choix stratégique de façon claire. Mais, avec le processus de libéralisation, on pensait que la planification n’est plus efficace, ce qui explique son absence en matière de la politique économique au Maroc depuis 1992. Les plans de développement ont été remplacés par des stratégies avec des visions à long terme (Stratégie 2020 de Développement Rural, Prospective Maroc 2030, plan Maroc VertPNEE, DRI-PMH…etc.). Le Maroc a accompli des efforts louables en matière de mobilisation des ressources en eau par la construction des barrages et infrastructure hydraulique, l’équipement de
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Irrigation
grands périmètres en irrigué et la mise en valeur de l’agriculture et son intensification. Actuellement, plus de 134 barrages sont édifiés d’une capacité totale de 17 milliards de m3 et plus de 1.500.000 ha aménagés avec un
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Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
rythme d’équipement de 0,021 ha/habitant/an (voir figures). Il est prévu de construire 3 grands barrages et plusieurs dizaines de structures collinaires par an. On compte porter le nombre total à plus de 200 d’ici l’an 2030. Bien évidemment, cette politique des barrages synonyme de l’irrigation des millions d’hectare a bénéficié d’investissements énormes, puisque les investissements hydro-agricoles représentent en moyenne 59,14 % des investissements agricole lesquels représentent 13,95 % des investissements publiques. Mais, ce développement n’était pas un des plus faciles puisque depuis l’indépendance, le Maroc a parfois connu une conjoncture budgétaire difficile et des conditions climatiques défavorables, mais à chaque fois la crise était circonscrite. Cette politique de mobilisation et de gestion des ressources en
eau a permis à l’irrigation d’occuper une place de choix dans le secteur agricole puisqu’elle contribue pour 45 % de la valeur ajoutée et participe à hauteur de 75 % des exportations agricoles avec des impacts positifs sur les revenus des agriculteurs, l’emploi (80% de l’emploi rural et plus de 40% de l’emploi au niveau national), le désenclavement et l’accès aux autres services publics communaux comme l’eau potable, l’électrification…etc. Elle a permis l’installation de 13 sucreries, 13 laiteries et des centaines de stations de conditionnement, d’entrepôts frigorifiques et de conserveries de fruits et légumes. Actuellement, bien que l’agriculture irriguée assure 100 % de la production nationale du coton, de la canne à sucre et des agrumes et aux environ de 80 % pour la betterave, le maraichage
et les fourrages, elle n’en participe qu’à hauteur de 15 % en moyenne pour la production des céréales et 26 % pour la production de la viande rouge. Mais, le potentiel irrigable est limité et l’agriculture marocaine reste dominée par le secteur extensif à très faible rendement qui couvre près de 88 % de la SAU du pays et occupe 82 % de sa population rurale. Elle assure une production céréalière très irrégulière variant entre 18 à 110 millions de quintaux selon la compagne agricole. Cette situation de fait rend l’économie marocaine vulnérable très dépendante des aléas climatiques.
Un pari qu’il faut gagner
réduction de la pauvreté et le développement humain souhaité, la protection et la préservation des ressources hydriques limitées et la mobilisation d’autres ressources telles que les eaux usées et la désalinisation de l’eau de mer et des eaux saumâtres. Les cinq dernières décennies ont permis de capitaliser une expé-
rience très large dans le domaine hydro-agricole pour générer une expertise marocaine reconnue à l’échelle internationale. Les marocains sont plus que jamais bien positionnés et mieux outillés pour exercer leur capacité d’innovation et de développement des moyens techniques en vue de gagner ce pari.
Alors qu’au départ du lancement de la politique de 1 million d’hectares irrigués, l’autosuffisance en denrées de base était l’objectif essentiel. Ce fut la surprise en 1974 lorsque la balance commerciale agricole a accusé un déficit si bien que le concept de la sécurité alimentaire a pris place. Actuellement, les taux de couverture en denrées alimentaires restent en deçà des aspirations ce qui marque une dépendance accrue à l’égard des importations. La bataille qui a été entamée au départ s’est fixée comme défi primordial d’appréhender les ressources en eau pour les rendre disponibles, réduire la vulnérabilité de l’agriculture face aux aléas climatiques et répondre aux besoins urgents du développement économique et social du pays. Cette bataille n’est pas terminée et n’en finira jamais face à la croissance galopante de la population. Elle continue de nos jours avec des défis nouveaux tels que la productivité et la valorisation de la production agricole, la mondialisation et la mise en œuvre des accords de libre échange, la durabilité et l’adaptation aux changements climatiques, la Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
143
Irrigation
Aspersion sous frondaison: un complément au goutte à goutte ? Yassine Jamali, Docteur Vétérinaire, Agriculteur
En agriculture, du fait de la raréfaction des ressources en eau, particulièrement au Sud de la méditerranée, l’irrigation gravitaire tend à être remplacée par des modes d’irrigation plus économes en eau et plus flexibles. En arboriculture, le goutte à goutte s’est imposé comme la panacée, permettant une efficience dépassant largement le gravitaire. L’aspersion sous frondaison n’est pratiquement jamais utilisée. Cette alternative ne présente-telle aucun avantage par rapport au goutte à goutte quel que soit le cas de figure ?
Efficience
Elle est comprise en 50 et 60% pour le gravitaire, entre 80 et 90% pour l’aspersion et entre 90 et 100% pour le goutte à goutte et l’écart est net, en faveur du goutte à goutte. (source : Mémento de l’Agronome, CIRAD-GRET).
Cultures intercalaires
Omniprésentes dans les petits vergers familiaux de moins de 5 ha, elles consistent essentiellement en
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associations luzerne/grenadiers et luzerne/oliviers. Parfois la culture intercalaire est représentée par du bersim, des céréales ou des cultures maraichères. Qu’il s’agisse de fourrages ou de céréales, ces cultures intercalaires contribuent à la diversification des revenus de l’agriculteur et à la sécurité alimentaire au niveau national. Au niveau de l’exploitation, elles permettent de répartir les risques en alimentant un petit troupeau laitier ou ovin, ou par la vente de bottes de luzerne ou de semences ou en assurant l’autosuffisance de la famille en céréales et la vente du surplus. Il n’est donc pas envisageable pour le petit exploitant (polyculteur- éleveur) de renoncer à ces cultures intercalaires quels que soient les avantages du goutte à goutte sur le gravitaire. Aussi, le seul progrès en matière d’irrigation est-il dans ce cas là, l’aspersion sous frondaison. De plus, le calcul d’efficience hydrique devrait se faire en tenant compte de la double production, fruitière et fourragère ou céréalière. D’autre part, en période de pointe, quand les températures dépassent largement les 40°, ce qui est assez fréquent dans le Tadla ou le Haouz, il semble que l’apport en goutte à goutte ne suffit pas à éliminer le stress hydrique, contrairement aux vergers associés à la luzerne. Il est possible que le volume racinaire compris dans le bulbe d’humidité soit insuffisant pour acheminer la quantité d’eau nécessaire. Le goutte
à goutte humidifie un volume de terre très inférieur à celui qu’humidifie l’aspersion. Donc lors d’une canicule, l’aspersion sécurisera mieux la récolte que le goutte à goutte. Autre problème concernant le goutte à goutte, l’accumulation de sels dans le faible volume, au point que la salinité atteint quelquefois un niveau toxique pour la plante. Il est évident que l’augmentation du volume du bulbe d’humidité (correspondant à une surface humectée de 60 à 100% de la surface du verger au lieu de 5 à 10% pour le goutte à goutte) diminuera d’autant la salinité. L’aspersion sous frondaison est donc un palliatif efficace de la salinité.
Production de matière organique Le manque de matière organique est fréquent dans les sols marocains. La culture d’engrais verts en intercalaire est un moyen de l’augmenter puisque les résidus restitués au sol l’enrichissent en matière organique. La production de matière organique, soit par les engrais verts, soit par les résidus de cultures nécessite une irrigation de type aspersion sous frondaison, plutôt que goutte à goutte. Enfin, les micro-asperseurs et microjets utilisés en arboriculture fonctionnent avec la même pression de service que le goutte à goutte, la consommation d’énergie reste donc comparable pour les deux modes d’irrigation. Il est évident qu’en arboriculture pure, le goutte à goutte est généralement préférable à l’aspersion sous frondaison. Cependant, des spécificités sociales et foncières rendent les cultures intercalaires incontournables dans certaines exploitations. Dans ce cas-là, l’aspersion sous frondaison est préférable au goutte à goutte, tout en améliorant significativement l’efficience de l’eau par rapport à l’irrigation gravitaire. Le recours systématique au goutte à goutte doit être réévalué objectivement, sur la base de la valorisation du m3 d’eau, de l’unité de surface, et de l’UTH (Unité de Travail Humain).
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Agrumes :
Une récolte qui devait battre tous les records… Abdellah Ben Mohamed
Après une campagne 2011-12 jugée catastrophique à tous les niveaux, les producteurs espéraient se rattraper cette année et se réjouissaient de l’abondance de la production et d’une bonne évolution des calibres pendant les mois de juillet et aout, qui laissaient présager une excellente campagne. Mais c’était sans compter sur les caprices de la nature et le marasme des marchés dès le début de l’export. Prévisions initiales A en croire les prévisions du ministère de l’Agriculture rendues publiques début octobre, la campagne 2013-2014 devait enregistrer une production de 2,2 millions de tonnes avec une superficie pro146
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ductive de 92 mille hectares et un rendement moyen de 24 tonnes par hectare. Cette production devait être en hausse de 50% par rapport à celle de la saison précédente qui avait fortement souffert des mauvaises conditions climatiques.
La hausse s’explique par l’amélioration des rendements à l’hectare de plus de 40% par rapport à la campagne précédente et de 18% par rapport à la moyenne des six dernières années, mais aussi par l’augmentation de la superficie
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Agrumiculture
Chambre de deverdissage
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productive avec l’entrée en production des nouvelles extensions. En effet, depuis la campagne 20102011, pas moins de 17.000 ha de nouvelles plantations sont entrés en production, soit une moyenne de l’ordre de 4.000 ha/an. Toujours selon les estimations du ministère, l’apport des nouvelles plantations (extension et renouvellement de vergers) est évalué à 10% de la production attendue. Cet apport est principalement constitué des petits fruits très demandés par les marchés extérieurs. Mais la raison principale derrière l’amélioration prévue initialement de la production réside dans les conditions climatiques très favorables en 2012-13, marquées par une bonne pluviométrie. L’important taux de remplissage des barrages a permis des irrigations régulières durant les périodes de fortes chaleurs Par groupes de variétés, la production des petits fruits est estimée à 1,16 million de tonnes soit plus de 52% de la production prévision-
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nelle dont la clémentine, variété phare, détient près de la moitié avec 580.000 tonnes. Les oranges viennent en deuxième position avec 1 million de tonnes. Dans ce groupe d’agrumes, c’est la variété tardive, la Maroc Late qui doit représenter plus de la moitié du volume avec 493.000 tonnes. Elle est suivie par la Navel dont la production prévisible est estimée à 348.000 tonnes. Le reste est constitué des variétés de demi-saison. Par région, le Souss, qui avait accusé une forte baisse de production la campagne passée, s’accapare pratiquement 40% de la récolte totale, soit 890.000 tonnes. Vient ensuite le Gharb qui avait également subi des dégâts la saison précédente et dont la production a augmenté de plus de 50% cette année. L’Oriental, qui n’avait pas été touché par la vague de chaleur de 2012, a vu sa production progresser de 9%. Cependant, les prévisions de production et d’export pourraient être revues à la hausse comme à la baisse au fur et à mesure de l’évolution des conditions climatiques mais aussi en fonction du comportement des marchés.
Région du Souss Cette année, la floraison était abondante et de bonne qualité (dominance de fleurs apicales). La chute des fleurs était normale en l’absence de périodes de hautes températures et avec une humidité relative normale pendant les mois de mai et juin, contrairement à la campagne précédente. Ces conditions ont favorisé l’accrochage d’un nombre élevé de fruits sur l’arbre, une bonne nouaison et un bon début de grossissement. Le développement du calibre pendant les mois 6 et 7 était d’ailleurs tellement exceptionnel que certains producteurs ont songé à diminuer les apports en eau et d’engrais de peur de se retrouver à la fin avec des calibres importants qui ne sont pas acceptés à l’export. Une bonne campagne s’annonçait donc avec un bon rendement, comparativement avec celui de 2011 (+ 30%) car la campagne 2012 était catastrophique. Les opérateurs se sont ainsi préparés selon les prévisions qui tablaient sur une bonne précocité et un bon calibre (augmentation des commandes de caisses, installation de nouvelles lignes de calibrage…). Cependant, l’arrivée du chergui de septembre a provoqué un arrêt de la croissance surtout sur les variétés à faible calibre comme Sidi Aissa et
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Agrumiculture
calibre est donné comme aliment de bétail au prix de 0,10 dh/kg (contre 0,70 dh habituellement) et même à ce prix les éleveurs refusent de faire le déplacement pour le récupérer. De plus, cet excès ne peut même pas être dirigé vers l’industrie du jus puisque, ces variétés de petits agrumes ne répondent pas aux normes de ce secteur (amertume) qui préfère plutôt les oranges». A noter qu’à la même période, au marché d’Inezgane, à quelques dizaines de kilomètres seulement des vergers de production, le kilo de clémentine valait 5-6 dh, tandis qu’à Casablanca chez les vendeurs ambulants des quartiers du centre ville, les prix grimpaient jusqu’à 10 dh/kg.
Clémentine Cadoux, phénomène accentué par la charge importante sur les arbres. Les stations de conditionnement se sont ainsi retrouvées avec des écarts de triage de l’ordre de 3540% alors qu’habituellement le taux enregistré en début de campagne ne dépasse pas 10-15%. Une situation qui a sérieusement influé
sur l’export et les groupes exportateurs ont aujourd’hui beaucoup de mal à honorer les contrats avec la Russie et le Canada. « Les écarts, écoulés habituellement sur le marché local entre 1,80 et 2,00 dh/kg départ station, sont aujourd’hui jetés avec une dominance du calibre 6 (fin octobre), déplore un responsable de station. Ce petit
Les récoltes ont commencé dès fin septembre, avec une précocité de deux semaines par rapport à 2012, mais pareille qu’en 2011, surtout pour les jeunes vergers sur porte greffes vigoureux. Cependant, certains exportateurs qui ont voulu être les premiers sur le marché ont récolté des variétés de saison (non précoces) avant terme. Ce sont des variétés comme Nules et Larache qui n’arrivent normalement à maturité qu’en mi-octobre et novembre mais qui présentent dès fin septembre un bon calibre. Cependant, ces fruits présentent l’inconvénient d’une peau dure dif-
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ficile à éplucher et un goût acide. Arrivés les premiers sur le marché russe et canadien, ces fruits n’ont pas du tout été appréciés par les consommateurs ce qui a donné une image négative de l’origine Maroc en général en ce début de campagne. La mauvaise qualité des premières exportations a influé sur le marché : écoulement très lourd et accumulation des expéditions à l’arrivée. Ceci, dans un marché très peu demandeur en ce début de campagne. « Les prix ont baissé de moitié en 15 jours. Ce sont les niveaux les plus bas enregistrés depuis des années. Si ça continue comme ça, cette campagne va être catastrophique », déplore un exportateur. Devant cette situation alarmante et pour parer à cet effondrement des prix, les grands exportateurs ont commencé à se réunir pour mettre
en place un minimum d’entente et de coordination. L’objectif est d’assurer un écrémage plus serré au niveau du profil de calibrage et un approvisionnement des marchés avec des marchandises de bonne qualité. « Les exportations marocaines vers le marché russe sont dans une situation extrêmement difficile en raison, globalement, d’une faiblesse de maîtrise et de contrôle des expéditions, s’indigne un grand opérateur du Souss. Maintenant, tout le monde peut exporter sur la Russie et une absence de rigueur peut entraîner des catastrophes nuisibles à l’ensemble de nos exportations et à l’image du produit marocain et il est grand temps de se ressaisir. La profession doit réfléchir à des moyens adaptés, afin de gérer correctement ce marché. Il faut mettre en place une coordination véritable et réellement contraignante avec l’ensemble des
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Agrumiculture Contrôle de la qualité des fruits à la station
exportateurs. Il s’agit de permettre l’équilibre entre tous et de pouvoir continuer à progresser sur un marché qui est loin d’être saturé ». Dans ce sens, certains opérateurs ont suggéré de fixer une date avant laquelle il serait interdit de cueillir les fruits, avec des ajustements en fonction des conditions de chaque campagne. Les opérateurs marocains ne doivent pas non plus perdre de vue le développement de nos concurrents égyptiens sur le marché russe. Ils y distribuent une mandarine avec pépins moins chère que nos clémentines sans pépin. Il semblerait que l’évolution de la clientèle russe – plus jeune et qui n’a peut-être pas en mémoire le petit losange Maroc, gage de qualité – porte une attention plus importante au prix quelle que soit l’origine. C’est une situation qu’il ne faut pas ignorer, et surtout il ne faut pas discréditer la qualité de nos produits et jouer nettement la différentiation. A noter que les opérateurs sont de plus en plus préoccupés de voir que plus de 50% des exportations d’agrumes du Maroc sont cumulées par le marché russe et 25-30% par le Canada. De plus, ces dernières années, les exportations vers la Russie ont du faire face à un relèvement du niveau des exigences, notamment relatives au contrôle de la cératite, traçabilité… Rappelons que les exportateurs marocains avaient progressivement délaissé leur marché traditionnel, l’Europe, au profit de la Russie moins exigeante au début et qui offrait des prix très intéressant. Le marché européen est actuellement bien tenu par l’Espagne et les exportateurs marocains ont du mal à le reconquérir. Cependant, ils sont de plus en plus conscients de la nécessité d’y revenir et d’assurer une bonne présence du produit marocain. 152
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Par ailleurs, ils commencent à chercher de nouveaux débouchés, notamment en Afrique et en Amérique du sud. « L’export de petits fruits en contre saison (par rapport au calendrier Sud américain) vers le Brésil, pays agrumicole offre de belles opportunités au Maroc. Cependant, ceci n’est envisageable qu’avec un soutien de l’Etat pour aider à la conquête de ce marché. Or, le PMV a donné beaucoup d’avantages à la production sans accorder suffisamment d’importance au développement de nouveaux marchés », explique un producteur exportateur. A noter la hausse des exportations vers les USA ces dernières campagnes, suite aux efforts déployés par certains exportateurs marocains pour répondre aux normes de ce marché rémunérateur mais exigeant. En effet, il faut savoir que sur le marché Nordaméricain, les chaînes de distribution font leurs programmes bien à l’avance avec l’obligation absolue pour les fournisseurs de respecter leurs engagements. Il s’agit donc de maîtriser la logistique dans tous ses aspects. C’est pour cette raison que les exportateurs marocains sont passés sur le marché américain du container au « cold treatment » sur bateau, ce qui leur a permis de garantir la qualité et de gagner 15 jours sur le temps global d’acheminement et la période de vente.
Problème de main d’œuvre La disponibilité en main d’œuvre se réduit d’année en année. D’une part, les nouvelles extensions de vergers d’agrumes dans le cadre du PMV drainent de plus en plus d’ouvriers et d’autre part, la période de récolte coïncide avec celle des cultures maraîchères de primeurs et de l’olivier. Le problème se pose avec encore plus d’acuité les années de forte pluviomé-
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Agrumiculture
trie, qui connaissent des pics de demande du fait que les producteurs cherchent tous à récolter rapidement. Ce n’est pas le cas cette année, car les pluies tardent à arriver. La période coïncidant avec l’Aid El Kébir est la plus délicate car les ouvriers sont absents pendant 7-10 jours pendant lesquels les fruits restent sur l’arbre, exposés au risque de pluies que les producteurs craignent par-dessus tout (surtout au stade sensible de la coloration tournante). A noter que pour éviter les pénuries, de plus en plus d’opérateurs songent sérieusement à ramener la main d’œuvre des pays d’Afrique sub saharienne lors des prochaines campagnes.
Autres difficultés du secteur Les opérateurs marocains déplorent l’absence d’une interpro-
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fession efficace et d’une vision à long terme pour le secteur. « Nous avons besoin d’une véritable vision stratégique à l’export sans oublier notre marché intérieur, aujourd’hui, totalement inorganisé, martèle un exportateur. La survie du secteur passe aussi par l’organisation du marché local, et pas seulement pour les agrumes, même s’ils sont peutêtre un élément déclencheur de la réflexion ». Face à la forte hausse à venir de la production attendue des nouvelles plantations incitées par le Plan Maroc Vert , les opérateurs pensent que l’Etat doit subventionner l’extension et la construction de nouvelles stations d’emballage et unités frigorifiques, surtout pour les variétés tardives (Nour, Nadorcott…) qui doivent être récoltées et mises à l’abri des pluies et stockées pendant une longue durée.
Dans la région du Souss, de nombreuses réussites ont été enregistrées dans l’encadrement des petits producteurs, dans le cadre des projets d’agrégation. Elles ont concerné essentiellement ceux qui étaient déjà regroupés dans des coopératives ou stations, auxquels se sont ajoutés de nouveaux membres. Cependant, l’aide publique reste insuffisante pour que l’agrégateur puisse faire face aux besoins d’encadrement. Par ailleurs, le manque de moyens des petits producteurs ne leur permet pas de respecter l’itinéraire technique recommandé par l’agrégateur. Ainsi, devant les mauvais résultats commerciaux enregistrés durant certaines campagnes, les petits agriculteurs peuvent être amenés à réduire leurs apports en intrants ce qui ne manquera pas de tirer vers le bas les rendements
et la qualité de la campagne suivante. A souligner enfin que pour la gestion de leurs vergers, les agrumiculteurs comptent uniquement sur leur expérience et sur les informations scientifiques qui leur parviennent de temps à autre (séminaires, journées d’information…). Il serait vraiment temps que des
organismes de recherche mènent des études sérieuses sur des aspects cruciaux comme le choix variétal et les différentes combinaisons variété/PG disponibles, surtout les nouvelles variétés, et ce dans les différents contextes de production (sol-climat) afin de mieux cerner leur comportement pour mieux orienter la conduite.
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L’estimation des rendements en arboriculture fruitière
RAISONNEMENT ET MODE OPERATOIRE Mehdi Ouzine
En arboriculture fruitière, la collecte de données statistiques dans le but d’estimer la production fruitière, s’avère dans la majeure partie des cas très difficile. Toute la complexité du procédé s’illustre à travers l’obligation de mettre en place des méthodes de mesure objectives des paramètres de production. D’autant plus que la détermination des principales variables en jeu, requiert une connaissance particulière des cycles de végétation des spéculations fruitières et des pratiques culturales adoptées. Un bon estimateur reste avant tout, un praticien capable de cartographier avec certitude le verger objet de l’estimation. Une fois cette opération délicate réalisée, il est plus ou moins simple de procéder à l’estimation à travers la formule suivante :
Estimation TOTALE = ∑ Estimation PARTIELLE Estimation PARTIELLE = N × Rdmt
Avec : N : Le nombre d’arbres en production par tranche distincte du verger Rdmt : Le rendement par arbre productif et par tranche distincte du verger (à travers n répétitions)
G
énéralement, les paramètres mesurés pour l’estimation de la production fruitière sur pied, sont le nombre d’arbres en production et le rendement par arbre productif et par type d’arbre fruitier. Une des erreurs les plus communes est de mettre en avant la variable “superficie cultivée”. En effet, si cette dernière reste intéressante du point de vue occupation des sols, elle ne peut en aucun cas se substituer au nombre d’arbres productifs, paramètre qui reste plus représentatif 156
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en matière d’évaluation des rendements. La composante Age est aussi primordiale, puisque le rendement par arbre productif doit être déterminé selon des tranches d’âges prédéfinies et ce, partant du principe que chaque âge équivaut à une tranche de production donnée. Si dans la pratique il est difficile d’obtenir ces informations sur la structure d’âge des plantations in visu, des domaines agricoles structurés sont dans l’obligation de mettre en place une base de données regroupant l’ensemble de ces éléments, ainsi que les ren-
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Agrumiculture alternance prononcée). L’estimation du rendement sur pied, vient donc soutenir la quête du producteur arboricole d’un rendement optimal basé sur un niveau de qualité souhaité et d’une rentabilité économique maximale et plus ou moins stable dans le temps. Dans certains cas bien particuliers, et si l’estimation se fait à un stade optimal du cycle végétatif, l’intérêt de cette opération est orienté vers la possibilité de modifier à travers des interventions ponctuelles à la parcelle, le rendement final. Éclaircissage ou application de potassium par voie foliaire, sont deux exemples parmi d’autres, qui illustrent les interventions en faveur d’une production optimale dans les deux sens. dements par classe d’âge (à établir également) pour une estimation fiable de la production fruitière. L’intérêt de mettre en place des estimations des rendements arboricoles, revêt toute son importance lors des ventes orientées sur pied. Lors de ces opérations caractérisées par des risques de transactions élevés, il est vital de se munir d’une estimation fiable pour pouvoir négocier convenablement les volumes à céder, sous risque d’une sous-estimation pouvant affecter considérablement l’équilibre financier de la parcelle objet de la vente. Globalement, et sur un plan purement macroéconomique, l’évaluation précoce des volumes à l’échelle d’une zone, d’une Région ou d’un pays peut faciliter la gestion du produit agricole en question, son aptitude à la concurrence et la définition au préalable des règles de marché régissant sa vente. Sur un plan qualitatif, des rendements parcellaires élevés sont dans la plupart des cas synonymes de problématiques en relation avec les calibres obtenus, mais pas seulement, puisqu’une production élevée peut être aussi synonyme d’une production beaucoup moins importante pour l’année suivante (espèces présentant une 158
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Exemple :
Une parcelle avec les caractéristiques suivantes : VARIETE
PORTE GREFFE
AGE (Ans)
NOMBRE D’ARBRE
ESTIMATION (Kg/Arbre)
SIDI AISSA
CARIZO
3
250
12.50
SIDI AISSA
BIGARDIER
5
100
22.00
NULES
MACROPHYLLA
10
460
55.00
NOVA
MACROPHYLLA
15
80
85.00
On aura ainsi : Estimation 1 = 250 × 12.50 = 3.125 Kg Estimation 2 = 100 × 22.00 = 2.200 kg Estimation 3 = 460 × 55.00 = 25.300 Kg Estimation 4 = 80 × 85.00 = 6.800 kg
Estimation TOTALE = ∑ Estimations PARTIELLES = 37,5 T
Vie prolongée pour vos agrumes
Scholar
®
Un nouveau produit et une nouvelle matière active en post-récolte des agrumes, avec LMRS établis dans les principaux pays importateurs du monde.
La nouvelle solution en post-récolte
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Arboriculture
Amandier
Qualité du fruit des populations locales et possibilités de valorisation commerciale et industrielle Pr. Kodad Ossama, Département d’Arboriculture Fruitière, ENA Meknes osama.kodad@yahoo.es Au Maroc, la culture de l’amandier couvre une superficie de 144.228 ha (MAPM, 2010), représentant 71% de la superficie réservée aux rosacées fruitières, soit 1,5% de la superficie agricole utile. Elle est cultivée dans la plupart des zones agricoles du pays et sous des conditions environnementales différentes. Deux secteurs de production sont identifiés au Maroc: traditionnel et moderne. Le secteur moderne est caractérisé par des plantations régulières et homogènes. Le secteur traditionnel représente plus de 60% des superficies et se localise essentiellement en zones de relief (Azilal, Al Hoceima, Amezmiz,…).
L
es populations d’amandier constituant ce secteur sont issues du semis, les arbres de ces plantations sont très hétérogènes sur le plan vigueur, époque de floraison, époque de maturité du fruit. Les études réalisées sur la qualité du fruit de ces populations ont révélé que cette dernière est généralement de faible valeur commerciale.
160
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La production de ce secteur est caractérisée par une variabilité interannuelle importante due à plusieurs facteurs liés: - à la plante elle même : effet de la dépression due à la consanguinité - à l’itinéraire technique : aucun apport de fertilisants, d’irrigation ou de traitements phytosanitaires et pas d’application de la taille de
fructification et de régénération - aux conditions climatiques : les gelées au moment de la floraison et la sécheresse accentuée durant l’été. Concernant la qualité du fruit, elle est généralement considérée inférieure à celle des variétés introduites. En effet, l’amandon (partie comestible du fruit) de ces populations est de petit calibre, trop ridé, de couleur trop foncée et avec des pourcentages élevés de double amandons. Ces caractères réduisent la qualité du produit et les possibilités de commercialisation à grande échelle et à des prix permettant d’améliorer le revenu des agriculteurs.
Qualité physique du fruit et possibilité d’amélioration
Le poids moyen de l’amandon des populations marocaines est généralement inférieur à 1 gramme (Tableau 1), ce qui réduit sa valeur commerciale. Cependant, le problème majeur de ces productions est la présence de fruits défectueux et l’hétérogénéité des lots commercialisés. Dans ce sens , la vente des amandons sous forme granulée, en lamelles fines et en bâtonnets permettra de présenter un produit homogène et de valeur commerciale plus élevée. Le faible calibre des amandons des populations locales est dû essentiellement au manque d’entretien. Cependant, il est possible d’améliorer le poids de l’amandon en apportant des irrigations au moins durant la phase de remplissage du fruit, généralement vers le début du mois de juin, et d’éviter la récolte en vert. En effet, les fruits avant la maturité présentent un amandon
Scholar®, la nouvelle solution TECNIDEX pour la santé post-récolte des agrumes Les résultats des essais confirment sa grande efficacité dans le contrôle des principales maladies qui les touchent
L
e secteur agrumicole possède déjà d’excellentes solutions pour lutter contre les principales maladies post-récolte que sont les champignons Penicillium italicum, Penicillium digitatum et Rhizopus stolonifer, et qui sont devenus une grande préoccupation pour la filière à chaque campagne. Compte-tenu de cette réalité et grâce à l’engagement de son service Recherche et Développement, TECNIDEX propose aujourd’hui une excellente solution pour l’amélioration de la santé post-récolte des agrumes : Scholar®. Les résultats obtenus lors des essais réalisés avec Scholar® (fludioxonil 23% p/v) pour le contrôle des principaux champignons qui s’attaquent aux agrumes ont été excellents. Les essais ont mis en évidence son efficacité et sa supériorité pour traiter, réguler, conserver et exporter les agrumes en toute sécurité, pour une livraison dans des conditions optimales jusqu’au consommateur final. SYNGENTA et TECNIDEX ont travaillé en partenariat : Scholar®, dont la matière active est le fludixonil, est le fruit de la recherche de SYNGENTA. TECNIDEX est le partenaire et le distributeur exclusif de ce produit pour l’Espagne et le Maroc entre autres pays. TECNIDEX propose ainsi une solution efficace à ses clients qui voient ainsi les risques de retours marchandises pour cause de pourriture diminuer. Les essais de la campagne 2013 ont été réalisés sur des citrons, des mandarines et des oranges en contact avec Penicillium italicum, Penicillium digitatum y Rhizopus stolonifer. Dans tous les cas et pour toutes les variétés d’agrumes analysées, l’efficacité du traitement a été confirmée. Le résultat révèle un profil toxicologique excellent, classé par l’EPA (Agence de Protection Environnementale) en tant que fongicide à faible toxicité (risque réduit), à effet préventif et curatif offrant une protection plus sûre et plus durable. Son utilisation est également autorisée aux Etats-Unis. Son efficacité, alors que les essais ayant été réalisés sur des fruits artificiellement contaminés, dépasse 95% sur pratiquement toutes les variétés testées. Or, l’efficacité est toujours plus élevée en situation réelle puisque l’impact des maladies est réduit.
Clemenules inoculées avec le Penicillium italicum non traitées.
Clemenules inoculées avec le Penicillium italicum traitées par Scholar.
Oranges Maroc Late inoculées avec le Penicillium italicum non traitées
Oranges Maroc Late inoculées avec le P. italicum traitées par Scholar et Tecto 500
Pour exemple, les derniers résultats obtenus en 2013 sur les essais en oranges volontairement contaminées par Penicillium digitatum depuis 12 jours et en citrons depuis 7 jours, révèlent que les échantillons tests (sans traitement) pourrissent à 100%, alors que pour les échantillons traités avec Scholar®, les pourcentages de pourriture réduisent significativement : la réussite est de 100% pour Maroc Late, 98% sur Satsuma, 95% sur citrons et plus de 85% sur Navelina. Les chiffres sont similaires pour le traitement de Penicillium italicum. Les résultats sur essais prouvent que l’échantillon test pourrit à 100%, alors que pour les fruits traités avec Scholar® l’efficacité contre ce champignon se situe entre 97% sur citrons, 93% sur Hernandina et 90% sur Maroc Late. L’efficacité contre Rhizopus stolonifer est également évidente. Face aux 100% de pourriture sur l’échantillon test, l’efficacité de celui traité avec Scholar® se situe à 97% sur Navelina, 96% sur citrons, 94% sur Hernandina et quasiment 90% sur Salustiana. De plus, on soulignera que Scholar® est un
produit polyvalent applicable et efficace à chaque étape du processus post-récolte.
Scholar® couplé à Tecto® 500
TECNIDEX a également réalisé des essais sur agrumes en combinant deux produits : Scholar® et Tecto® 500 (thiabendazole), une association aux résultats exceptionnels. Les essais réalisés sur des oranges contaminées avec Penicillium digitatum montrent que l’échantillon traité avec Scholar® et Tecto® 500, est sain à 92% sur citrons, et à plus de 85% sur Maroc Late. Ces pourcentages sont toujours meilleurs en situation réelle ; ce qui confirme l’intérêt de la synergie entre ces deux produits dans la lutte contre ce champignon et apporte la solution idéale pour le contrôle de la qualité post-récolte.
Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013 161 Publi-reportage
Amandier
Récolte d’amandes
humide et turgescent et une fois récoltés à ce stade, ils commencent à se déshydrater rapidement donnant lieu à des amandons ridés et de faible poids. La récolte séparée des arbres à amandons amers permettra d’éviter la présence de ce type d’amandons dans les lots à commercialiser. Par ailleurs, la plupart des amandons sont des populations locales de forme
elliptique à arrondie due probablement à l’utilisation des semis issus de la variété ‘Marcona’. Le fruit de cette variété, (de forme arrondie et de gros calibre), est très apprécié sur le marché local et il est vendu à des prix élevés. Si les agriculteurs repèrent et récoltent les arbres qui produisent des fruits avec ces caractéristiques, ils peuvent vendre leurs productions à des prix relativement élevés.
Stockage
Stockage dans des sacs à maille non serrée et placés sur des palettes
La présence des amandons âpres et aigres est généralement due à l’oxydation de l’huile d’amande durant de longue période de stockage dans des lieux insalubres. A noter que le stockage est une opération qui permet aux agriculteurs de vendre leurs récoltes à des prix élevés durant les périodes hors saisons. Pour éviter la détérioration de la qualité de l’amandon durant le stockage, il est recommandé de stoker les fruits à coque dure (sans exocarpe) dans des lieux propres, secs et ventilés. Il est préférable de les stocker dans des sacs en jute ou en polyéthylène à maille non serrée et placés sur des palettes en plastique. Les études réalisées sur l’amandier au Maroc ont démontré que plus de 80% des arbres produisent des fruits à coque dure, avec des rendements commerciaux inferieurs à 35% (Tableau 1). La dureté de la coque est un caractère important dans les conditions climatiques méditerranéennes et celles du stockage, puisqu’il offre une protection remarquable contre l’attaque des insectes. Par contre, les variétés à coque tendre sont facilement attaquées par les insectes et les maladies cryptogamiques, soit avant la récolte ou bien durant les
opérations de la récolte, du ramassage et du stockage. Dans ce sens, les agriculteurs sont appelés à identifier les arbres en fonction de la dureté de la coque pour séparer les fruits à coque dure de ceux à coque tendre durant la récolte et le stockage, et par conséquent, éviter l’infestation et l’infection de la récolte.
Récolte La récolte est déterminante pour maintenir le fruit dans un état approprié pour la commercialisation. L’opération doit se réaliser une fois le mésocarpe (partie verte du fruit) ouvert et desséché. Ce stade phénologique facilitera le détachement du fruit de l’arbre, sachant que la récolte se réalise généralement par gaulage, opération destructive et nuisible pour la production de l’année suivante. En effet, les rameaux porteurs du fruit sont à la fois ceux qui supportent les bourgeons qui vont se différencier en fleurs pour l’année suivante. Donc, il est recommandé de laisser le fruit jusqu’à sa maturité et de commencer la récolte en secouant les rameaux à leur base en évitant tout contact avec les parties porteuses du fruit. L’installation de bâches sous la frondaison de l’arbre permettra d’éviter le contact du fruit avec le sol et par conséquent de réduire les infections et l’adhésion des débris. Après le ramassage du fuit, il est indispensable de séparer l’exocarpe de la coque et de stocker la récolte dans un lieu bien entretenu et ventilé.
Concassage Au Maroc, le concassage des amandes se réalise généralement manuellement. Cette opération,
Tableau 1. Caractères physiques des amandons des populations locales de l’amandier au Maroc Population Aknoul Azilal BniMellal Al-Hoceima Sfasif
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Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
Poids de l’amandon (g)
Longueur de l’amandon (mm)
Largueur de l’amandon (mm)
Rendement Commercial (%)
0,93±0,26 0,92±0,12 0,70±0,17 1,11±0,25 1,05±0,40
21,7±3,22 22,6±1,67 18,7±2,98 24,5±2,09 22,6±4,34
12,7±1,21 13,2±0,55 11,8±1,17 13,7±1,63 13,4±2,18
22,1±3,4 22,3±2,3 25,6±3,5 30,2±14,5 35,2±6,7
pénible et coûteuse, a entravé le développement de la culture de l’amandier et la valorisation de la production. Cependant, l’introduction des unités de concassage des amandes adaptées aux fruits à coque dure a constitué un événement important pour le développement et la valorisation du produit issu de ces populations. Pour que ces unités fonctionnent correctement (pourcentage faible de fruits endommagés), il faut respecter les conditions suivantes avant la mise en marche des machines: - le fruit doit être libre de son exocarpe, - réhydrater le fruit, - éliminer les débris - trier les fruits en fonction de la forme.
Qualité chimique de l’amandon et possibilité de transformation industrielle Les études réalisées dans le cadre du projet PAF/MCA sur la composition chimique des fruits de ces populations ont montré que la plupart des échantillons présentent des taux élevés en huile et en protéine (Tableau 2). Le rapport huile/protéine est utilisé dans l’industrie agroalimentaire pour la fabrication des pâtes d’amande, puisqu’il agit sur la capacité d’absorption de l’eau par ces pâtes. En effet, plus élevé est le contenu en lipide, moindre est l’absorption de l’eau. Ainsi, il est préférable que cet indice soit faible pour la production du massepain, alors que pour la production du nougat doux, on préfère plutôt un indice élevé. La pâte d’amande peut être fabriquée suivant
Huile d’amande
Pâtes d’amande
Cannes
Farine
des procédures traditionnelles simples et faciles à réaliser. L’huile d’amande est un produit très apprécié par le consommateur pour des usages médicinaux grâce à ses propriétés antioxydantes. Généralement, l’huile est extraite des amandons endommagés durant l’opération du concassage et ceux qui présentent une qualité physique inadéquate (calibre faible, ridés etc). Les techniques utilisées pour l’extraction de l’huile d’argan peuvent être adaptées pour l’amandier. La
Conclusion La valorisation de la production locale de l’amandier doit dabord passer par l’amélioration des conditions de culture des plantes pour obtenir une production adéquate et de bonne qualité physique. L’adoption des bonnes conduites durant la récolte (respect de la date de récolte, collecte séparée des fruits en fonction de la dureté de la coque, etc) et le stockage (utilisation des sacs à maille non serrée et des palettes en plastique, nettoyage et ventilation des lieux…) par les agriculteurs permettra d’obtenir un fruit avec
Lamelles
fabrication des pâtes traditionnelles et l’extraction de l’huile d’amande sont des possibilités faisables pour la valorisation de la production de l’amandier local au Maroc, surtout dans les zones de montagne. La production de l’amande en poudre est également une des voies à prospecter pour la valorisation de cette production. A noter que les amandons présentant des taux faibles en huile et élevés en protéine sont les plus appropriés pour obtenir des amandes en poudre de qualité. un poids adéquat et de réduire les infections et la détérioration du fruit durant le stockage. L’organisation des agriculteurs en coopératives permettra l’installation de petites unités de transformation pour la production de nouveaux sousproduits artisanaux, essentiellement l’huile d’amande, les pâtes d’amandes et les nougats. L’intégration de la femme dans ces coopératives pour réaliser ces activités offrira la possibilité d’avoir des produits de qualité supérieure et par conséquent d’améliorer le revenu des ménages au niveau des régions de production.
Tableau 2. Caractères chimiques des amandons des populations locales de l’amandier au Maroc Population
Taux en huile (% MS)
Taux en protéine (% MS)
Rapport huile/protéine
Aknoul
56,7
25,08
2,34
Bni Mellal
55,12
26,72
2,13
Azilal
58,72
21,42
2,88
Sfassif
56,01
27,66
2,04
Al-Hoceima
53,6
26,12
2,05 Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
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pulvérisation
Pulvérisation
Eléments pour réussir les traitements La pulvérisation consiste au fractionnement d’un volume de bouillie en gouttelettes projetées de la façon la plus homogènes possible en taille et en concentration. Avant toute chose, il faut admettre que la qualité de pulvérisation est un compromis qui impose une bonne gestion des facteurs limitants. Comment s’y retrouver entre la taille des gouttes, le volume et les buses?
La qualité de l’eau
Abstraction faite de ses caractéristiques bactériologiques, l’eau peut se définir par : - sa dureté : présence de cations (calcium, magnésium, fer, zinc…) - son pH (acidité, alcalinité) - sa température, sa conductivité, sa tension superficielle, sa charge en matière organique. Nuisance de la dureté et du pH de l’eau: dégradation des matières actives, manque d’homogénéité, instabilité de la bouillie, baisse d’efficacité…
Les produits phytosanitaires
Un produit phytosanitaire est composé d’une Matière active, d’un support et de coformulants. Il faut donc 164
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prendre cet ensemble en considération pour une bonne gestion de la pulvérisation. On peut comparer un produit et ses constituants à ceux d’une voiture. Ils sont indispensables pour faire un tout cohérent.
La bouillie
La bouillie est un support ou transporteur d’eau contenant un ou plusieurs principes actifs. L’eau n’est pourtant pas neutre, il faudrait donc en tenir compte en particulier en fonction de la stabilité des matières actives, du pH mais aussi en matière de dureté. L’effet volume est très amplificateur des problématiques: plus le volume d’eau est important plus la présence des éléments de la dureté est importante. Les interactions de l’eau sur l’efficacité du traitement sont très différentes
d’un produit et d’un volume à l’autre. Il est donc primordial de connaître la qualité de l’eau et les exigences particulières de chaque produit.
Volume et gouttelettes
Une bonne pulvérisation impose d’appliquer la bonne dose au bon endroit en limitant les pertes dans l’air (dérive), dans l’eau (accidentelle ou ruissellement) et dans le sol (mauvais positionnement). Les gouttelettes obtenues lors de ce fractionnement doivent atteindre la cible en nombre adapté au mode d’action du produit et y être reparties de la façon la plus homogène possible. De ce fait, l’objectif est d’obtenir un nombre de gouttes de taille cohérente et pas uniquement un volume. Par exemple, un volume de 100 litres avec
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pulvérisation
la qualité de la pulvérisation (WG, SC, SL, EW, EO, EC). A titre d’exemple, les SL font généralement des gouttelettes plus fines que des EC. Les formulations des produits phytosanitaires ont une incidence directe sur la pulvérisation et la granulométrie d’où l’importance de les identifier pour optimiser l’intervention. Les formulations induisent également l’ordre de mise en bouillie et la qualité de celle-ci (Voir encadré).
Réalisation de la bouillie
des gouttes de 100 µ n’a rien de commun en nombre, surface de contact, et durée de vie des gouttes, avec un volume de 100 litres et des gouttelettes de 200µ. La pulvérisation est avant tout une population de gouttelettes de taille différente que réalise la buse dans des conditions qui lui sont propres (type, usinage, pression...). En fait, l’utilisateur a peu de moyens pour identifier la qualité de sa pulvérisation et son évolution. Le problème majeur, c’est la production de gouttelettes efficaces d’un calibre de 100-150µ à 350-400µ sur la plante voire plus si on peut les retenir sur la cible (ajout d’adjuvant mouillant et ou adhésif ) ou si la cible est au sol. En fait, les gouttelettes subissent les affres climatiques (hygrométrie, vitesse de vent, température…) et leur durée de vie est fonction de leur taille et de leur composition. Plus elles sont fines, plus leur durée de vie est courte. Exemple: à une température de 20°c et à une hygrométrie de 80%, la durée de vie d’une goutte de 50 µ est de 12 à 13cm avant l’évaporation totale. En fait le volume de la pulvérisation n’a de sens que lorsqu’il est défini avec la taille des gouttelettes
Quels moyens de mesure
La pulvérisation c’est une population plus ou moins homogène de gouttelettes de différentes tailles. Il n’y a pas d’appareil de mesure sur l’exploitation, mais l’information est disponible auprès du fabricant. Il s’agit du VMD, du NMD, du D10, du D90, du rapport 166
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VMD/NMD, du SPAN. Le plus accessible est le VMD: Diamètre du Volume Médian, qui signifie que 50% du volume est réalisé avec des gouttelettes d’une taille inférieure ou supérieure à cette valeur. Cependant, il faut prendre en considération que: - Un VMD peut en cacher un autre. Et en fait, une valeur médiane peut être identique pour des extrêmes différents. Par exemple, 200 est la valeur médiane entre 100 et 300 mais aussi de 199 et 201. - Il ne faut pas oublier que ces valeurs sont obtenues dans des conditions particulières et avec de l’eau. Or, on ne traite pas uniquement avec de l’eau mais avec une bouillie qui contient matières actives, coformulants... - La formulation joue directement sur
Formulation des produits, qualité de l’eau, fonctionnalités des adjuvants sont les facteurs déterminant l’ordre de mise en bouillie : - Remplir la cuve au moins au 3/4 - Arrêter le remplissage, lancer l’agitation si nécessaire - Introduire l’adjuvant en premier s’il y a une action sur l’eau ou la dispersion - Incorporer les produits phytosanitaires dans l’ordre suivant *Les formulations sèches *Les SL, SC *Les EW, EO *Les EC, l’Ethephon, les oligo et autres - finir avec l’adjuvant s’il n’y a pas d’action sur l’eau ou s’il mousse - Compléter et ajuster le volume - Utiliser si nécessaire un anti-mousse
Problèmes
Différentes questions sont effectivement susceptibles de perturber la pulvérisation: - la combinaison de différents produits ou formulations peut influer sur la qualité globale de la pulvérisation: en l’améliorant ou en la dégradant.
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pulvérisation
- la modification de la pression change la taille des gouttes: en baissant la pression, on augmente généralement la taille des gouttes et inversement. La variation de la pression influe également sur l’angle formé à la sortie de la buse mais également sur la qualité de la pulvérisation des injections d’air. - l’encrassement et l’usure de la buse agissent directement sur la qualité de la pulvérisation en modifiant débit, angle et répartition. D’où l’intérêt pour l’utilisateur de rincer chaque jour et contrôler régulièrement son pulvérisateur.
Que faire?
La pulvérisation est l’interface produitplante-environnement. Lors de l’intervention, les risques sont présents: perte de produit, évaporation, dérive, déport, ruissellement. Il faut donc arriver à gérer les compromis: - le pulvérisateur doit être en état de marche avec des buses (à la pression norme) homogènes ayant un angle de sortie correspondant au plus près à celui de la buse neuve, avec un débit adéquat (max 10% de variable par rapport au débit buse neuve). - Ne jamais perdre de vue que même
si le fabricant donne une plage de pression pour l’utilisation de sa buse, la taille des gouttes variera aussi avec cette pression. Exemple, la buse X donnera 15% du volume avec des gouttes < à 200µ à 1,5bar mais 34% à 3 bars. Cela n’est pas sans incidence lorsque l’on adapte le volume par hectare avec une augmentation importante de la pression. Il faudra toujours se tenir vers les valeurs basses, pour ne pas prendre de risque de fines gouttes et de dérive. Pour les buses à injection d’air, il est par contre plus judicieux de travailler des pressions intermédiaires
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voire plus élevées pour maintenir la qualité et l’homogénéité de la pulvérisation. - le fabricant dispose d’abaques buses/taille de gouttes/pressions. On parle alors de VMD, qui donne une indication, car ces valeurs sont obtenues avec de l’eau seulement. Ce qui compte pour l’utilisateur c’est de savoir quel est le type de sa pulvérisation et si la bouillie utilisée n’influe pas négativement sur celle-ci. - Il faut observer ce qui se passe à la sortie de la buse qui nous informe sur le type de pulvérisation réalisée. En effet, quelque soit le type de buse on peut considérer que : 1. l’angle de sortie (en dehors de l’usinage, du matériau et de la pression) est en fait maintenu par les grosses gouttes: si on baisse la pression, la taille des gouttes augmente et l’angle se ferme. 2. Avant d’atteindre la buse, l’eau est une sorte de goutte géante. Après l’orifice de la buse, ce flux ‘explose’ en gouttelettes. C’est à ce moment qu’audelà de la taille des gouttes, se détermine l’homogénéité de la pulvérisation. Plus la zone est importante plus c’est hétérogène et plus on tend vers un % élevé de gouttes fines à très fines. A partir de ces deux para-
mètres il est possible, à l’œil, de déterminer, par rapport, la qualité de pulvérisation et l’incidence de la bouillie sur celle-ci.
Les Adjuvants
Les adjuvants sont des produits permettant d’optimiser l’intervention phytosanitaire voire la qualité de pulvérisation. Il n’y a pas d’adjuvants universels, il est donc indispensable d’identifier leurs fonctionnalités afin de les utiliser à bon escient et de lever les facteurs limitants. Les principaux effets des adjuvants: - Mouillant : étalement des gouttes pour la surface en contact avec la cible. La mouillabilité varie en fonction du type de la cuticule de la plante. - Pénétrant : faire pénétrer la matière active dans le végétal - Humectant : maintenir une atmosphère humide à la surface de la feuille - Adhésif : faire adhérer la matière active à la surface de la feuille Il ne faut pas oublier que les adjuvants qui sont utilisés agissent également en complément des coformulants contenus dans le produit phytosanitaire, ce qui change parfois d’autres paramètres comme la sélectivité et le niveau de pénétration.
Que retenir ?
Il faut se poser les bonnes questions afin de gérer au mieux les différents compromis nécessaires pour optimiser l’intervention: - Identifier les différents facteurs limitants - Garder en tête que la plante est un organisme vivant - Penser ‘’Gouttes’’ en quantité et en qualité - Favoriser les périodes calmes pour le traitement - Pulvériser par température et hygrométrie optimales - Traiter à une vitesse et à une pression cohérente - Utiliser l’adjuvant adapté permettant de lever les facteurs limitants - Ne pas confondre volume d’eau et mouillabilité - Utiliser un matériel efficace et adapté (toujours entretenir, régler et contrôler). Ne jamais oublier qu’une bonne pulvérisation c’est le résultat croisé d’un pulvérisateur adapté, bien entretenu et réglé, d’une buse en bon état adaptée a l’objectif, d’une dose de produit efficace, d’une prise en compte des conditions climatiques tant pour la plante que pour la gouttelette, d’un minimum de connaissance et de savoir faire. Identifier l’objectif et les facteurs limitant si opposant.
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ALERTE
Orge des rats: Prof. Mohamed BOUHACHE
une graminée adventice à considérer dans le désherbage des céréales
Prof. Abdelkader TALEB
Prof. Mohamed BOUHACHE et Prof. Abdelkader TALEB Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat Dans le futur proche, les céréaliculteurs marocains auront à faire face à l’invasion de l’orge des rats. Cette graminée commence à s’installer à l’intérieur des champs de céréales après une attente sur les bordures. Dans un domaine à Merchouch (Rommani), l’orge des rats a été observée sous forme de foyers (60 à 70 pieds/m2) à 60 m de la bordure. L’ensemble des foyers couvrait en 2013 une superficie de 2 ha sur 100 ha. Ainsi, toute opération de désherbage des céréales d’automne devrait considérer cet adventice à coté des espèces classiques (folleavoine, ray-grass, alpistes et brome). Toute négligence ou sous estimation du risque pourrait reproduire le scenario du brome des années 90.
Photo 1 : Une touffe d’orge des rats à la bordure d’un champ du Blé Photo 2:Touffes d’orge des rats à l’intérieur d’un champ de Blé (Merchouch 2013)
Identité de l’espèce
Description de l’espèce
Scientifiquement, l’orge des rats porte le nom latin d’ Hordeum murinum L. et appartient à la famille botanique des Poaceae (Graminées). Ce taxon désigne un complexe de trois sous espèces difficiles à distinguer entre elles morphologiquement: Hordeum murinum ssp. murinum Briq., Hordeum murinum ssp. leporinum (Link) Arcang. (=Hordeum leprorinum Link) et Hordeum murinum ssp. glaucum (Steud) Tzvelev. La deuxième sous-espèce est la plus répandue au Maroc, tandis que la dernière vient d’être découverte dans le Nord du Maroc (région d’Oued Amlil). Une observation minutieuse des épis (et particulièrement des épillets) est indispensable pour les différencier. L’orge des rats est appelé communément « Sboul el Far et Chair el Far » en dialecte arabe et «Tumzin ntgherdaït» en Berbère. En français, plusieurs noms vernaculaires sont attribués à cette orge en l’occurrence orge des rats, orge de souris, orge sauvage, orge des murs, orge queue-de-rat etc.
PLANTE annuelle formée de plusieurs tiges (talles) formant des touffes assez denses. Chaumes dressés, parfois genouillés, grêles, glabres, pouvant atteindre 60 cm de haut (voir photos 1, 2 &3). Feuilles généralement de couleur verte-pâle, à gaine arrondie et glabre; ligule de 0,8 à 1 mm, tronquée et denticulée; oreillettes étroites et entrecroisées. Limbe de 6 à 12 x 0,3 à 0,8 cm, à préfoliaison enroulée. Inflorescence en épi cylindrique pouvant atteindre 10 à 15 cm de long (voir photo 4). Epillets uniflores, disposés par 3 sur le rachis, très courtement pédicellés, les latéraux stériles, seul le central est hermaphrodite. Glumes étroites, d’environ 25 mm, sétacées, peu inégales et ciliées sur les marges. Glumelle inférieure longuement subulée-aristée, à arête d’environ 3 cm, dépassant les glumes. Le Fruit est un caryopse de 2 à 3 mm, oblong, tronqué au sommet et disséminé le plus souvent avec l’ensemble des épillets.
1
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2
PLANTULE d’un vert- pâle, à préfo-
liaison enroulée et légèrement poilue. Feuilles juvéniles à gaine large et glabre. Ligule courte (1 mm), tronquée et denticulée. Oreillettes entrecroisées, se manifestant généralement très tôt dès les premières feuilles. La détection de la semence (groupe d’épillets encore adhérents, plus rarement un seul) facilitera la reconnaissance de la plantule. L’identification précoce est indispensable dans le contrôle de cette espèce.
Généralités sur la biologie et l’écologie de l’espèce D’emblée il faut admettre l’existence de quelques nuances entre les trois sous espèces de cette adventice. De même, l’information présentée n’est pas une fin en soi, mais c’est une base nécessaire pour concevoir une stratégie de gestion permettant d’éradiquer ou du moins maintenir ce nouveau problème sous contrôle. La région méditerranéenne de l’Afrique, Asie et l’Europe est considérée comme le berceau de l’orge des rats et à partir duquel il s’est répandu en Amérique et en Australie. C’est une espèce rudérale commune partout, plus fréquente dans les lieux incultes, bord des chemins, lieux piétinés, décombres, autour des bâtiments, pâturages, vergers. Elle pénètre rarement à l’intérieur des cultures annuelles et se cantonne le plus souvent en bordure
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ALERTE
3 Photo 3: Champ du blé infesté par l’orge des rats Photo 4 : Un épi de l’orge des rats
des champs. Cependant, elle est considérée comme plante fourragère en ex Union Soviétique (URSS), Asie centrale, Argentine et quelques régions de l’Australie. L’orge des rats est une annuelle qui se reproduit par grains. Il produit 19 à 29 semences par épi avec un taux de viabilité qui peut dépasser 92% et une dormance primaire éphémère, induite par la chaleur d’été, mais levée normalement par une baisse de température en automne. La dissémination des semences produites est assurée par le vent, les animaux (oiseaux, bétail et fourmis) et les produits végétaux contaminés. Les premières pluies sont nécessaires et indispensables pour l’imbibition des graines qui germent au bout de 3 à 9 jours. L’orge des rats germe durant toute la période allant d’octobre à janvier à une température oscillant entre 8 à 33°C (aussi bien à la lumière qu’à l’obscurité) et à un pH du sol compris entre 5 et 8,25. En général, la presque totalité des semences germent durant la première année et les semences ont tendance à germer superficiellement et même à la surface du sol. Ainsi, l’enfouissement profond des semences entrave ou empêche carrément leur émergence. L’orge des rats croit sur une gamme de sols allant du sol argileux au sol sableux avec une préférence pour les sols à texture fine à moyenne, fertiles (mais à faible teneur en phosphore) et bien drainés. L’adventice pourrait être rencontré à une altitude de 30 à 2750 m et sous une pluviométrie variant entre 250 à 500 mm. Le froid d’hiver est nécessaire pour l’induction florale et la phase de floraison s’étend de mars à juillet. Comparativement à d’autres graminées, l’orge des rats est caractérisée par une germination précoce et une croissance rapide.
Nuisibilité de l’espèce A l’image des autres graminées indésirables, la présence de l’orge des rats (à l’intérieur des champs) porte préjudice à la culture des céréales d’une façon directe et indirecte. Etant une espèce étouffante à germination précoce et à 172
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4 croissance rapide, elle arrive à s’installer rapidement au détriment de la céréale. Ainsi, elle utilise l’espace en s’accaparant des nutriments et l’eau du sol et la lumière. L’épuisement rapide de ces ressources du milieu aurait inéluctablement des répercussions négatives sur le démarrage de la première phase de croissance de la culture et, par conséquent, sur le la quantité et la qualité du produit final. L’impact négatif de l’orge des rats sur une céréale ne se limite pas à la compétition, mais il s’étend aux effets indirects. Ainsi, plusieurs études étrangères ont permis de montrer que cette graminée joue le rôle de plante hôte secondaire pour certains insectes (Acarien vecteur du virus de la mosaïque du blé) et champignons (Oïdium du blé) qui compromettent l’état phytosanitaire du blé. En outre, les arrêtes des épis mûrs de l’orge des rats blessent la bouche et les narines des animaux qui les broutent, causent l’irritation de leurs yeux et déprécient la qualité de leurs laines.
Possibilités de gestion de l’espèce De tous temps, les céréaliculteurs souhaitent éliminer la végétation qualifiée d’indésirable (repousses de la culture précédente et/ou mauvaises herbes ou adventices) de leurs cultures pour assurer une rentabilité potentielle si non maximale. Un des problèmes majeurs et l’une des causes de difficultés dans la gestion d’une mauvaise herbe émergente est que souvent on intervient trop tard lorsque la plante s’est largement répandue et que le problème a atteint des proportions énormes. D’où l’importance d’entreprendre les actions nécessaires pour empêcher l’introduction et/ou l’avancement de l’orge des rats à l’intérieur des champs non infestés. L’élimination de toutes les touffes d’orge des rats confinées sur les bordures et l’abstention de faire paître les animaux (surtout ovins et caprins) sur des milieux infestés sont deux mesures préventives à envisager pour atteindre cet objectif.
La gestion de l’orge des rats, à l’intérieur des parcelles, consiste à utiliser des techniques qui réduisent au maximum l’infestation de la plante ou qui permettent de l’anéantir totalement (éradication). Ainsi, il existe trois grandes catégories de techniques de lutte contre l’orge des rats en l’occurrence la lutte culturale, mécanique et chimique. La lutte culturale consiste en l’introduction d’une culture dicotylédone (fève, féverole, tournesol, betterave à sucre etc..) dans la rotation et qui permet l’utilisation des herbicides anti-graminées. C’est une technique culturale souhaitable pour épuiser le stock semencier (non persistant) de la graminée et réduire l’infestation dans la culture succédante. La lutte mécanique consiste à arracher manuellement les touffes isolées de l’orge des rats dès qu’elles apparaissent et avant qu’elles produisent les semences et à enfouir les semences de la graminée profondément dans le sol avec un labour profond. Plus l’enfouissement est profond, plus le nombre de semences ayant germé et levé diminue (voir biologie). La lutte chimique est basée sur l’application des herbicides anti-orge et sélectifs des blés en cours de végétation. Les herbicides de post- émergence à base de sulfosulfuron, pyroxsulame, mesosulfuron et utilisables pour le contrôle du Brome et autres graminées sont aussi recommandables pour la lutte conte l’orge des rats. L’aminopyralide, qui est une matière active anti –dicotylédones, est aussi indiquée pour contrôler l’orge des rats. Le caractère invasif n’est pas restrictif aux plantes exotiques introduites, mais peut s’étendre aux plantes autochtones sous certaines techniques culturales ou suite à un changement du milieu. L’orge des rats est une graminée méditerranéenne caractérisée par une germination précoce, à croissance rapide, production élevée de semences, efficacité des mécanismes de sa dissémination et une grande adaptation aux différents milieux. Tous ces attributs prédisposent cette plante à devenir envahissante si les mesures nécessaires ne sont pas prises pour stopper son installation à l’intérieur des parcelles céréalières.
Avec les Pulvérisateurs Patriot Case IH, les agriculteurs travaillent plus, mieux et au bon moment
L’agriculture africaine est constamment à la recherche de nouvelles technologies et applications pour augmenter le rendement et la rentabilité. Les agriculteurs innovants qui investissent pour augmenter leur productivité et développer leur entreprise pensent immédiatement à Case IH. Avec sa gamme complète, du tracteur à la moissonneuse-batteuse et au matériel d’application spécialisé comme les pulvérisateurs automoteurs de sa gamme phare Patriot, soutenue par un réseau de distributeurs professionnels et un service de techniciens, Case IH est le partenaire idéal. Un apport en produits chimiques au bon moment est essentiel
En agriculture, l’apport au bon moment est essentiel et les fenêtres d’application sont courtes. C’est pourquoi posséder le bon pulvérisateur qui travaille efficacement en un minimum de temps est essentiel. La gamme complète de pulvérisateurs automoteurs Case IH utilise les meilleures technologies actuelles pour obtenir une répartition uniforme au bon dosage et avec la bonne taillede gouttelttes.
Un pulvérisateur pour chaque besoin
Case IH propose actuellement 3 modèles allant de 220 cv à 325 cv, de 3 000 litres à 4 500 litres avec des largeurs de rampe de 27 à 36 mètres. Avec cette gamme, Case IH répond aux besoins des moyennes et des grandes exploitations et à un grand éventail de cultures, du maïs au blé, du coton à la canne à sucre et au soja. Un nouveau modèle plus petit, idéal pour les producteurs de cultures spécifiques sur de plus petites surfaces, sera bientôt ajouté à la gamme. Ce modèle plus compact offrira une largeur de voie plus étroite que les modèles plus grands de la gamme et une meilleure garde au sol que ses concurrents dans la même catégorie.
Avec les pulvérisateurs Case IH les agriculteurs s’adaptent à toutes conditons
La cabine à l’avant et le moteur à l’arrière, caractéristiques des pulvérisateurs Case IH, permettent une répartition uniforme du poids, même lorsque la cuve est remplie, permettant de réduire la compaction du sol. Ceci permet à l’agriculteur de travailler dans toutes les conditions, par temps sec ou humide.
Une productivité optimale avec une excellente précision
La qualité de l’application est au moins aussi importante que la qualité des produits appliqués. Le système de pulvérisation AIM Command® est conçu pour maintenir un débit d’application et une pression constants. Le contrôle de la pression est indépendant du débit d’application et de la vitesse au sol, l’opérateur peut donc
s’adapter à toutes les conditions qu’il rencontre durant la pulvérisation. . Le nouveau système AIM Command PRO® permet de contrôler les buses une par une, et non plus le tronçon entier de la rampe. Le système automatique de commande des différents tronçons de rampe AccuBoom désactive les tronçons concernés lorsque le pulvérisateur entre dans une zone déjà traitée, puis les ré-active dès qu’il en sort, ce qui évite un surdosage. Le contrôle automatique de la hauteur de la rampe AutoBoom détecte les variations du terrain et ajuste la rampe en conséquence ; l’application est toujours optimisée en terme de précision et de répartition du produit. Ces systèmes automatiques réduisent les manques et les chevauchements, économise les produits,, évitant les dommages sur les cultures. Ils permettent d’optimiser l’application même à vitesse élevée a, même en conditions difficiles. Une application tout-terrain La suspension arrière inspirée de l’aéronautique absorbe les chocs verticaux et latéraux. Son efficacité est inégalable, même sur les terrains les plus difficiles. Le résultat : régularité et confort pour l’opérateur et pour la machine. En outre, grâce à « l’Active suspension » optionnelle,le pulvérisateur Patriot se transforme en vrai grimpeur, même à pleine charge.
Un confort supérieur
Les journées les plus longues semblent courtes grâce aux hauts standards de confort de la cabine du Patriot. La cabine Surveyor™ et son agencement judicieux, les grandes surfaces vitrées qui offrent la visibilité panoramique, l’accoudoir de commande pour une ergonomie parfaite pour le contrôle de la pulvérisation - tout dans la cabine a été réfléchi pour maximiser la productivité de l’opérateur et réduire la fatigue.
Une utilisation intensive et une durée de vie plus longue
Les rampes sont conçues pour une résistance et une rigidité optimales. La structure tubulaire large et rectangulaire ainsi que la conception de l’armature confèrent aux rampes leur force et leur durabilité exceptionnelles. Les cadres robustes en acier, construits d’un seul tenant, sont étudiés pour une longue vie de travail.
Un leader sur le marché du pulvérisateur
Les pulvérisateurs Patriot Case IH sont commercialisés avec succès en Afrique du Sud depuis 2008. En peu de temps, Case IH a atteint la deuxième position sur le marché , car les agriculteurs sud-africains ont été séduits par la technologie de pointe des plus avancées en matière de pulvérisation offerte par la gamme Patriot, Déclinaison des Patriot Case IH Puissance Capacité de la Cuve Patriot 3230 220 cv 3,000 litres Patriot 3330 250 cv 3,750 litres Patriot 4430 325 cv 4,500 litres Largeurs de rampe disponibles : 27 à 36 m Bientôt disponible : Patriot 2240 165 cv
“A la ferme, Cher Monsieur, il faut battre le fer temps qu’il est chaud » - M. Jaap van der Westhuizen
Le client de Case IH, M. Jaap van der Westhuizen , travaille essentiellement avec des équipements Case IH dans sa ferme de Loppies, état du Northern Free en Afrique du Sud. Il a acquis son premier pulvérisateur Case IH en 2008 et travaille maintenant avec 2 Patriot équipés d’une rampe de 36 m sur ses 11 000 Ha, dont 1 200 hectares plantés de maïs, 4 800 Ha de sorgho et 5 000 Ha de soja.
Coût de pulvérisation optimisé
M. Van der Westhuizen pulvérise ses cultures 5 fois par an, ce qui porte à 55.000 ha la surface annuelle traitée avec seulement deux pulvérisateurs. «Je trouve que l’utilisation des pulvérisateurs Case IH revient moins cher que la pulvérisation aérienne et, de plus, je peux pulvériser au moment le plus adéquat», commente M. van der Westhuizen.
Le meilleur pulvérisateur
J’ai comparé les pulvérisateurs des différents fabricants, mais ce qui a compté pour moi, c’est le système de pulvérisation « AIM Command » propre à Case IH qui me permet de maitriser totalement mon programme de pulvérisation «, a déclaré M. Van der Westhuizen. «Après l’achat du pulvérisateur Case IH, je n’ai jamais eu à souder ou réparer les rampes. Tous ces facteurs, ainsi que le système de suspension, font du Patriot le meilleur des pulvérisateurs«.
Un service exceptionnel
M. Van der Westhuizen est également très impressionné par le service proposé par son concessionnaire Case IH, Northmec. Tant et si bien que désormais 95% de son parc de matériel est Case IH. «Mon Représentant des ventes fait partie de mon entreprise», explique-t-il. «Il comprend mes besoins et propose des solutions; c’est ce qui fait la différence sur mon expoitation. J’apprécie la relation étroite entre mon concessionnaire, le fabricant et moimeme. J’ai même un accès direct au SAV de Northmec, en cas de problème. Cela permet de prendre immédiatement les bonnes décisions pour résoudre rapidement les problèmes.
Un soutien précieux qui permet de réduire les couts
Lorsque M. Van der Westhuizen achète une nouvelle machine, son concessionnaire Case IH, Northmecdépêche un formateur dédié pour former les opérateurs et s’assurer que les conducteurs de l’exploitation sauront effectuer les contrôles au quotidien. «Cela me permet de faire des économies à long terme, parce que je sais que le matériel est utilisé correctement, évitant le risque de pannes. « « Je continuerai à acheter Case IH pour le service, la qualité et parce que mon concessionnaire comprend mes besoins. J’aime travailler avec les gens passionnés par l’agriculture », conclut M. Van der Westhuizen.
2,500 litres
Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
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FERTILISATION
Restauration organique des sols marocains Enjeu capital pour le développement agricole durable Par : ZERAOULI Mustapha, ingénieur Agro-Pédologue Environnementaliste ORMVAG
Il est bien évident que les bilans organiques des sols Marocains sont quasiment négatifs dans l’ensemble des systèmes de cultures (céréales, légumineuses, fourrages, grandes cultures, cultures sous serre, arboriculture, maraichage etc.) induisant un appauvrissement systématique des sols et ce depuis très longtemps, présageant d’un avenir peu rassurant pour l’agriculture Marocaine. Cet état de fait est d’autant plus préoccupant lorsqu’on sait que le Plan Vert Maroc a manifestement négligé la dimension environnementale et la dimension durabilité de développement.
P
armi les cas où cette dimension n’a pas été respectée, l’exemple de la zone côtière Marocaine, dont celle du Gharb, en est bien l’incarnation réelle. En effet, les activités agricoles inappropriées et la nature sablonneuse des sols dans cette zone, caractérisée par une forte perméabilité et un pouvoir minéralisant de la matière organique très élevé, ont engendré une pollution nitrique poussée de la nappe phréatique. La surminéralisation de la matière organique est bien confirmée puisqu’on a observé, en moins de trois mois, une perte totale de toute trace des fumiers appliqués sur ces sols et qui peuvent atteindre 100 t/ha sous serre.
Ainsi, les faibles teneurs organiques des sols sableux de la zone côtière marocaine, ont des conséquences agronomiques et financières déplorables (nécessité d’apports massifs d’engrais organiques et minéraux). En outre, la population de la zone côtière du Gharb qui s’élève à environ 100.000 habitants, consomme, pour ses besoins alimentaires, exclusivement l’eau de la nappe qui est totalement polluée par les nitrates (plus de 80 % de l’étendue spatiale de la nappe dépasse la norme de potabilité), avec des teneurs dépassant parfois 5 fois la norme recommandée par l’OMS (50 mg/l). Il était donc nécessaire de trouver une solution pour lutter contre
Bananiers zone cotière sableuse
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cette pollution, en agissant sur l’ensemble des facteurs responsables, sachant que la population refuse catégoriquement d’être desservie en eau potable, puisqu’elle a la possibilité de pomper l’eau de la nappe qui se trouve proche de la surface (moins de 15 m sur plus de 75 % de la superficie de la nappe) et qui ne présente aucune anomalie gustative. Une des alternatives possibles et prometteuses pour atténuer le rythme de la pollution de la nappe et du même coup, améliorer la productivité des cultures via l’amélioration de la structure des sols, de leurs pouvoirs de rétention en eau, de leurs fertilités chimiques et surtout organiques est de se focaliser sur les amen-
dements argilo-organiques. Il en découle une conséquence de taille, même à l’échelle planétaire, à savoir : les sols sablonneux pourraient constituer un puits important du CO2 en améliorant leurs niveaux organiques. Des quantités très importantes de ce gaz à effet de serre pourraient ainsi être séquestrés et immobilisées dans les sols.
Les amendements argilo-organiques
Les amendements des sols, comme leur nom l’indique, sont des apports qu’on applique aux sols en vue d’améliorer leurs fertilités et donc leurs capacités à produire des rendements meilleurs pour les cultures qui y sont pratiquées. Contrairement aux engrais minéraux qui servent à améliorer la fertilité chimique des sols et visent directement la culture, l’amendement sert à améliorer la composition physique, chimique et biologique du sol en vue de contrecarrer un défaut structurale du sol. A rappeler que le sol est constitué de quatre composantes principales : les particules minérales, l’eau, l’air et la matière organique, elle-même composée de matière organique fraiche (Lignine, cellulose, et composés solubles comme les tannins, sucre et matières azotées) et de la matière organique humifiée qui correspond à l’humus. L’humus est constitué de l’humine (humine résiduelle, humine microbienne et humine d’insolubilisation), des acides humiques, des acides fulviques, des acides hymato-mélaniques et des acides créniques. La matière organique fraiche subit deux genres de transformations, une partie de sa masse subit la minéralisation, qui correspond à la minéralisation primaire qui est généralement une opération plus ou moins rapide en fonction des
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Restauration organique des sols marocains
conditions pédoclimatiques, et l’autre partie subit l’humification dont le produit est l’humus. Ce dernier, contrairement à la minéralisation primaire, subit, à son tour, une minéralisation graduelle lente correspondant à la minéralisation secondaire. L’humus forme généralement un complexe avec la fraction minérale du sol pour former le complexe argilo-humique, caractérisé par sa stabilité et l’humus y est protégé contre les surminéralisations. Les complexes argilo-humiques ont un rôle important dans la fertilité chimique des sols en adsorbant les cations échangeables indispensables à la nutrition des plantes (Ca++, Mg++, NH4+, K+ et Na+). En absence d’argile, comme c’est le cas des sols sablonneux de la zone côtière du Gharb, ces complexes ne peuvent donc se construire ou restent insuffisant pour protéger l’humus, ce qui explique d’ailleurs, pourquoi la CEC (capacité d’échange cationique) est généralement très faible dans ces types de sol. Selon la FAO, la matière organique du sol a une composition très complexe et hétérogène et elle est le plus souvent mélangée ou associée aux constituants minéraux du sol. Les différents compartiments de carbone existant dans le sol ont différents temps de résidence qui peuvent aller d’un an à plusieurs années en fonction de la composition biochimique (la lignine est, par exemple plus stable que la cellulose) à des dizaines ou même des milliers d’années pour la fraction stable. L’azote dans le sol est présent surtout sous la forme organique à base de protéines, d’acides nucléiques ou amino-sucres, tandis que la fraction minérale n’en constitue généralement que moins de 5%. Cette dernière provient soit de la minéralisation primaire ou la minéralisation secondaire par le processus d’ammonification, donnant l’ammonium(NH4), qui, à son tour subit la nitrosation, donnant les nitrites (NO2-) qui, à leur tour, se transforment par le biais de la nitratation, en nitrates (NO3-) 176
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qui sont l’aboutissement final de l’azote dans le sol, la nitrosation et la nitratation constituent la nitrification. Les nitrates sont réputés très mobiles dans le sol, c’est pourquoi on les rencontre souvent dans les nappes et dans les eaux de surface, ce qui est donc le cas de la nappe côtière.
Les amendements des sols
En agriculture, les amendements sont généralement groupés en amendements organiques et amendements minéraux. - Les amendements organiques ont une origine végétale. Ils allègent les terres lourdes, donnent du corps aux terres légères et reconstituent le stock de matière organique du sol. Par leur minéralisation progressive, ils permettent de nourrir durablement les végétaux, sans risque de lessivage, tout en assurant une meilleure circulation de l’air et de l’eau. Les principaux amendements organiques sont les fumiers d’animaux d’élevage, largement pratiqués dans la zone côtière, et le compost. D’autres matériaux peuvent être employés : paille, écorces, composts de déchets verts, terreaux du commerce. Le rapport C/N constitue l’un des critères du choix de l’amendement organique à adopter. - Les amendements minéraux améliorent certaines propriétés physico-chimiques du sol, tout en facilitant son travail. Ils permettent ainsi aux plantes de mieux absorber les éléments nutritifs. Les principaux amendements minéraux sont les suivants: chaux, gypse, cendres de bois, soufre, sulfate de fer, sable, argile, marne, entre autres éventuellement. Dans l’objectif de lutter contre la pollution avancée de la nappe, des essais de fertilisation raisonnée ont été menés dès 1994 sur la culture du poivron sous tunnel dans la station expérimentale des Mnasra (ORMVAG) qui se trouve en plein centre de la zone sablonneuse côtière. Ils ont démontré
qu’on peut obtenir les mêmes rendements en ramenant la dose d’azote usuellement pratiquée par les agriculteurs (600 unités à l’hectare) à la moitié, pourvu qu’on raisonne l’apport. Pour mieux appréhender la problématique de la pollution nitrique de la nappe en jouant sur la stabilisation de la matière organique des sols sableux, des essais sur les amendements argileux et argilo-organique ont été lancés entre 1998 et 2004 :
1
Essais en pots de végétation sans culture
Il a pour objectif de voir l’effet des doses croissantes d’argile sur la minéralisation de la matière organique d’un sol sableux de la zone côtière. L’étude de l’évolution du niveau organique pendant 9 mois, montre clairement le rôle protecteur que joue l’argile sur la partie humifiée du fumier appliqué. Rien qu’en ramenant le niveau argileux du sol sableux de 5 à 8% on a pu freiner la minéralisation de 27.5%. Les constatations ont été confirmées par le suivi minutieux de l’évolution de l’azote minéral sous ses deux formes ammoniacale et nitrique. Sur la base de cette étude, il s’est avéré qu’une amélioration de la teneur en argile des sols sablonneux de la zone côtière de 3% serait une bonne recommandation. Sur le plan pratique un apport de l’ordre de 90 T/ha d’argile pure, correspondant à un apport d’un sol argileux du Gharb (ayant une teneur de 60 à 45 % d’argile) de 150 à 200 T/ha, parait économiquement valable et qui pourrait même être réparti sur 2 ou 3 ans. C’est cette recommandation qui a été adoptée pour les essais culturaux qui ont fait suite à cette étude, et dont les principaux résultats sont étalés ci-après.
2
Essais en pots de végétation avec culture
Pour voir l’effet des amendements
argileux et argilo-organiques sur la productivité d’une culture et après avoir choisi la dose optimale de l’amendement argileux issue des résultats du premier essai en pots, des essais dans ce sens ont été menés sur le blé dur. Les résultats montrent une légère différence entre les différents traitements et confirment l’effet bénéfique de ces amendements. Plusieurs corrélations entre les différents rendements en grain et les différentes caractéristiques du sol ont été réalisées, mais la meilleure corrélation simple reste celle qui lie le rendement (Rdt) au taux d’argile (A%) selon l’équation : Rdt = 4,9628 A% - 19,4 avec r2= 0,443 (à 5% de risque)
3
Essais en plein champ
Pour voir l’effet des amendements argileux et argilo-organiques sur la production des cultures en plein champ sous les conditions naturelles. Cet essai s’est déroulé sur trois années (2001 à 2003), et a intéressé 3 cultures (maïs, arachide et blé dur). Les amendements ont été appliqués en juin 2001.
1ère année
Culture testée : le maïs grain Dans cet essai le traitement T2 (fumier+NPK) était le meilleur pour le rendement en grain, suivi par le traitement T4 (Argile+fumier+NPK) et suivi par le traitement T3 (Argile+NPK). Durant les premiers mois, l’effet fumier est marqué parce qu’il a un effet immédiat, mais on note déjà l’effet argile.
2ème année
Culture testée : l’arachide L’effet amendement argilo-organique et amendement argileux a été bien marqué dans le cas de l’arachide. La moyenne de T4 et T3 (81,8 q/ha) était manifestement meilleure que la moyenne de T1 et T2 (68,3 q/ha) de plus 13,5 q/ ha, soit un rendement meilleur de
Sols sableux cotiers
Où peut-on appliquer les amendements argilo-organiques ?
presque 20 %. Ceci montre que l’effet du fumier apporté 10 mois auparavant était nul. L’arachide, étant une légumineuse, n’a pas eu probablement besoin d’azote qui lui a été fourni et donc valoriser au mieux cet élément.
3ème année
Culture testée : le blé tendre Les résultats montrent que l’amendement argileux, pour qu’il soit efficace, doit impérativement être accompagné d’un amendement organique pour relever le niveau organique du sol. L’effet de ce type d’amendement se fait sentir surtout sur le long terme comme l’ont prouvé ces séries d’expérimentations sur 3 ans d’affilée.
Conclusions
Après avoir mis en évidence pour la première fois en 1993 la pollution nitrique avancée de la nappe de la zone côtière de la plaine du Gharb, il a été jugé indispensable de se lancer, en premier lieu, dans l’appréhension de la cause et en second lieu, dans la quête des alternatives visant à atténuer cette pollution, sachant pertinemment, qu’aucun organisme de recherche ou de développement ne s’est engagé sur cette piste. Conjuguées à la vulnérabilité de la nappe, les activités agricoles inappropriées (irrigation pléthorique même en localisé, bilans azotés excessifs par rapport aux besoins des cultures par applications non raisonnées d’engrais minéraux et organiques) sont à l’origine de cette dégradation. Il a donc été jugé opportun de s’engager dans un processus de recherche appliquée et les 3 types d’essais et expérimentations ont démontré que: Le raisonnement de fertilisation minérale azotée (approche classique) est l’une des solutions pour contrecarrer la lixiviation des nitrates vers la nappe Les apports organiques sur les sols sablonneux de la zone côtière subissent une minéralisa-
tion intensive très rapide dont la cause principale est l’absence des niveaux requis en argile pour la constitution des complexes argilo-humiques à même de protéger la matière organique contre la minéralisation rapide, et de permettre en même temps une minéralisation graduelle synchronisée avec l’absorption azotée par les cultures. Les amendements argileux, en plus de leurs effets bénéfiques sur la structure du sol sablonneux, sur l’amélioration de sa rétention en eau et de sa la fertilité chimique, ont un effet manifeste sur la protection de la matière organique. Ils permettent aussi de réduire considérablement son rythme de minéralisation (jusqu’à 42 % par rapport au témoin sans amendement). Les amendements argileux et argilo-organiques ont un effet significatif sur le rendement d’un blé dur (8 % par rapport au sol fertilisé par un engrais minéral en pot et plus de 17 % en plein champ trois ans après de l’application de l’amendement argilo-organique). Ces résultats ont été aussi confirmés pour la culture du mais (1ère année) et pour l’arachide (2ème année) où l’effet de ces amendements a été bien marqué (amélioration du rendement jusqu’ à 21 %). Les amendements argileux et argilo-organiques constituent l’une des alternatives les plus prometteuses pour la préservation de la nappe de la zone côtière contre la pollution nitrique, pour l’amélioration de la productivité des cultures et pour l’amélioration du niveau organique des sols sablonneux de cette zone. Une conséquence majeure en découle quand à la séquestration du CO2 sous forme organique dans les sols. L’augmentation de la teneur organique du sol pourrait aussi constituer un puits important de ce gaz à effet de serre, si l’amendement argilo-organique est généralisé sur l’ensemble de sols sablonneux du Maroc.
Le domaine d’application des résultats obtenus reste les 50 000 ha de sols sablonneux du Gharb (voir carte de répartition des sols sablonneux dans le Gharb) qui se situent au niveau de la zone côtière, des zones périphériques de la plaine (zone Nord 10 et Nord 5 de l’ORMVAG) et la zone sud limitrophe de l’unité sableuse de la Maamora. Cette dernière est caractérisée en plus par de sols acides lessivés. Les amendements argileux (dont l’origine est les sols argileux saturés à pH franchement basique) constitueraient dans ce cas, un vrai amendement calcique (amélioration du pH acide de ces sols) avec apport d’éléments nutritifs considérables comme le Calcium, le Magnésium et surtout le Potassium. Ces sols sont actuellement soumis à une intensification agricole avancée, on peut même dire que ces sols subissent l’intensification la plus poussée dans le Gharb et sont presque toujours occupés par les cultures. Etant déjà des sols pauvres avec un potentiel en pools nutritifs réduits, leur amendement argilo-organique devient donc une nécessité.
Estimation des retombées socio-économiques
Les retombées agronomiques se reflètent par l’’augmentation des rendements des cultures, confirmée pour l’ensemble des espèces testées, et ce en raison de l’amélioration de la rétention en eau, de la structure et du niveau organique. La favorisation de la formation de l’humus permet une minéralisation graduelle de l’azote minéral et sa synchronisation avec l’absorption et l’assimilation des cultures. Pour les retombées financières, Il est bien évident que l’amélioration des rendements aurait un impact positif sur les revenus des agriculteurs des zones concernés surtout si les amendements en question sont accompagnés du raisonnement de la fertilisation qui pourrait même contribuer à réduire les charges de production au niveau de ce poste.
Retombées environnementales
Quant aux retombées environnementales, elles peuvent se situer : - A l’échelle locale : la généralisation des amendements argiloorganiques contribuerait à lutter contre la pollution nitrique de la nappe et contribuerait naturellement à réduire les risques de pollution par les pesticides (rôle primordial de l’argile dans l’adsorption des pesticide mesuré par le Koc). - A l’échelle régionale et globale : si on se fixe comme objectif de porter le niveau organique moyen de ces sols, qui se situe actuellement dans les environs de 1,4 %, au niveau des 20 cm de surface, à par exemple 1,8 % (objectif réaliste et possible), on pourrait séquestrer l’équivalent de 7 t de carbone par ha, soit l’équivalent de 25.7 t/ha de CO2. Pour 50 000 ha, on obtiendrait l’équivalent de 1 280 000 t de CO2 séquestré. Ce chiffre correspond à 2,9 % de la production annuelle totale du Maroc en CO2 durant l’année 2000 (chiffres NU cités dans fr.wikipédia. org). Imaginons donc la généralisation des amendements argilo-organiques au niveau nationale, voir planétaire (les immenses étendus des sols équatoriaux acides et lessivés). Cela ouvrirait la voie pour notre pays de tirer pleinement profit des MDP (Mécanisme de Développement Propre) et MOC (Mise en œuvre Conjointe) consignés dans le protocole de Kyoto et qui seront très probablement reconduits dans le protocole de l’après Kyoto. Un commerce international d’argile d’amendement pourrait ainsi voir le jour et pourrait remplacer partiellement le commerce des engrais minéraux.
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