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La sésamie

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Fruits rouges

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La sésamie, un insecte foreur des tiges de maïs

En l’absence de contrôle, la chenille peut causer des ravages importants sur la culture. Elle creuse des galeries au sein des tiges, ce qui provoque l’affaiblissement physiologique de la plante avec comme conséquence principale une baisse du poids de mille grains. Dans les cas les plus graves, les tiges cassent et les épis tombent avant la récolte. Le risque est particulièrement élevé dans les régions où la présence du parasite a été importante l’année précédente et où l’hiver a été clément.

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Le stade nuisible de l’insecte

Ce sont les larves qui provoquent les dégâts en entrant la plupart du temps par la base du pied, pour se nourrir de l’intérieur de la tige en remontant jusqu’à l’épi. Elle redescend ensuite près des racines quand la tige se dessèche. Les pertes peuvent aller jusqu’ à 1015 qx/ha en fonction de la pression. L’attaque des tiges et des pédoncules réduit directement l’alimentation des épis induisant ainsi les dégâts les plus préjudiciables.

Première génération :

Par foyers de quelques m² et sur des plantes contiguës on constate : · Dessèchement et disparition de plusieurs plantes successives, · Présence des larves au collet des plantes, · Dégâts visibles de 3-4 feuilles jusqu’après 10-12 feuilles, · Présence d’une grosse perforation à la base de la tige sur les maïs les plus développés.

Deuxième génération :

· Sur tige, pédoncule et épi : présence de galerie et de sciure, · Une plus forte proportion de larves demeure en bas de tige.

Situations à risque

Le risque est particulièrement fort dans les régions où la présence du parasite a été importante l’année précédente et si l’hiver est clément. Les dégâts peuvent être comme suit : · Perte de densité due à la 1ère génération : disparition des plantes par foyers · Baisse du Poids de Mille Grains (PMG) · Casse de tige, verse et difficulté de récolte · Perte d’épis · Développement de Fusarium et augmentation du risque de dégradation de la qualité sanitaire (présence de fumonisines).

Le seuil d’intervention

Il n’existe pas de seuil d’intervention pour la sésamie, car la lutte doit s’effectuer avant que les larves ne pénètrent dans le végétal. Malgré tout, l’intensité des attaques de l’année précédente est un indicateur important pour mesurer l’intérêt d’une protection. La date d’intervention se détermine en fonction du piégeage des adultes. Les interventions ont lieu au début de la période de ponte, avant que les larves ne pénètrent dans le maïs.

Solutions préventives

Des techniques de lutte préventive peuvent être mises en place pour limiter la présence de ce ravageur dans les parcelles. On recommande ainsi d’éviter les cultures successives de maïs et de broyer finement les tiges et résidus de récolte peu de temps après la moisson. La pratique de hachage la plus courante consiste à passer un broyeur puis

un cover-crop. L’efficacité sur les insectes est alors de 70-75 %. Si l’on remplace le cover-crop par un passage de rotavator, l’efficacité s’élève alors à 80-85 %. Le labour permet d’enfouir les chrysalides et d’empêcher ainsi les adultes bloqués par la terre de remonter. Autres avantages du broyage, il contribue aussi à réduire le risque de fusariose et de mycotoxines lorsque la culture suivante est un blé. De plus, « mélangés à la terre, les résidus se dégradent mieux et piègent de l’azote. Ainsi, en récolte tardive, l’incorporation des résidus de récolte dans les premiers centimètres du sol est un des rares moyens efficaces pour piéger le nitrate à l’automne Les températures négatives au sol détruisent les larves présentes dans les cannes de maïs et limitent ainsi l’extension de la sésamie. Ceci explique en grande partie l’absence de progression de la sésamie dans certaines régions. A noter que les mesures prophylactiques collectives réalisées à l’échelle du bassin de parcelles sont plus efficaces qu’une lutte individuelle.

Lutte chimique

Il faut lutter contre la première génération pour limiter la nuisibilité de la deuxième. Dès l’observation des vols de première génération, il faut intervenir. La lutte contre la première génération est plus facile à mettre en œuvre car elle intervient généralement avant le stade limite de passage du tracteur. Une seule application d’insecticide peut suffire, mais le fractionnement est plus performant car le vol de 1ère génération est généralement assez étalé. Si un traitement sur les sésamies de deuxième génération s’avère nécessaire, l’intervention devra être réalisée avec un enjambeur ou par voie aérienne. Il est recommandé de privilégier des insecticides sans effets sur la faune auxiliaire (sinon risque de pullulation de pucerons et d’acariens). Le comptage des papillons, des larves est des œufs est recommandé pour appliquer l’insecticide au moment adéquat : la lutte n’est efficace que si elle intervient avant que les chenilles ne rentrent dans les tiges ou dans les épis de maïs, un stade « baladeur » qui dure moins d’une semaine. Il est possible de surveiller l’évolution des œufs et des larves en examinant les plantes. On peut aussi dépister l’insecte au stade adulte, le papillon, grâce à des pièges lumineux ou à des pièges à phéromone sexuelle.

Source : ARVALIS - Institut du végétal

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