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Agriculture du Maghreb N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
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Agriculture du Maghreb N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
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EDITIONS AGRICOLES
Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : GROUPE HASSAN DERHEM 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Burger 20380 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 98 07 71 agriculturemaghreb@gmail.com
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Directeur de publication Abdelhakim MOJTAHID
Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID
Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI
Ont participé à ce numéro : Prof. Abdelmalek BOUTALEB JOUTEI Mohamed Taher SRAÏRI Lamia ASSIS
Attachée de Direction Khadija EL ADLI
Directeur Artistique NASSIF Yassine
Imprimerie PIPO
Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.
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Edito Organiser le marché local, la quadrature du cercle
T
out au long des décennies passées, le paysage médiatique marocain a été dominé par les protestations, réclamations, contestations, … des professionnels de l’agriculture et des consommateurs qui souffrent de la désorganisation du circuit artisanal de la distribution des produits frais. Sont concernées essentiellement les filières : fruits, légumes, dattes, grandes cultures, viandes, lait, oléiculture, figues, safran, … càd toute l’agriculture (au sens large). Sans oublier dans certains cas (produits de terroir) les risques de contrefaçon et de malveillances. Cette situation, les autorités centrales et régionales en sont conscientes à l’instar de tous les professionnels. De même, les nombreuses analyses économiques témoignent de l’Importance et de l’impact des intermédiaires dan la formation du prix final des produits, sachant qu’ils cumulent des marges conséquentes que le consommateur paie sans que ça profite à l’agriculteur qui a fourni des efforts toute l’année avec les frais que ça engendre. En effet, souvent les produit transitent par plusieurs intermédiaires en quelques instants, sans même quitter le camion qui les transporte et sans qu’ils apportent la moindre valeur ajoutée à la marchandise. Selon des estimations, chaque intermédiaire de la chaîne empoche une marge de 30 à 50% et globalement, les marges des intermédiaires du marché local suite à l’écart énorme entre le prix des producteurs et celui proposé aux consommateurs finaux atteignant parfois 300%. En outre les marchés de gros, décriés par tous, contribuent pleinement à pérenniser le système et ne font rien d’autre que d’alimenter les caisses de l’Etat en taxes (7% de la valeur déclarée à chaque entrée aux marchés de gros). Depuis le temps, toutes les parties savent qu’il n’y a rien à attendre des autorités (elles ont plein de chats à fouetter et ne feront rien devant les nombreux bénéficiaires intervenant dans l’opération). Les tutelles invoquent des problèmes relevant du social, des justifi-
cations relevant du libéralisme et de la loi du marché, des sommes importantes injectées dans l’économie locale, etc. Il faut reconnaitre que les intermédiaires existent également dans d’autres pays, mais leurs activités sont bien encadrées sachant que, contrairement aux nôtres, ils assurent des services de nature à valoriser les produits avant de les commercialiser. Pour nos professionnels il est urgent de ne pas attendre, d’être imaginatifs et de trouver des solutions à même de court-circuiter ces réseaux ultra puissants et parasites. Des études ont été menées par différents opérateurs pour rechercher les voies permettant de mettre fin à l’anarchie et de se pencher sur les axes de la restructuration des circuits commerciaux. Les solutions peuvent venir de l’organisation et de la planification des calendriers de production, ainsi que de la recherche de canaux alternatifs de commercialisation, de circuits courts d’agriculture durable, d’agrégation de la commercialisation, de vente directe, … La cour des comptes explique que ‘‘cette « agré�gation de la commercialisation » permet, entre autres, de réduire les circuits d’intermédiaires et garantir aux producteurs agrégés la commercialisation de leur production au niveau local et à l’export’’. Reste aux producteurs et aux consommateurs à agir conjointement pour défendre leurs intérêts par des actions réfléchies et dans l’intérêt de tous.
Abdelmoumen Guennouni Journaliste - Ingénieur Agronome Agriculture du Maghreb N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
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pplément
SOMMAIRE 6
FRUIT LOGISTICA
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Actualités
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Melon Diversification et consommation soutenues sur le marché local 40
Tomate Problèmes physiologiques de la conduite en contre-saison 46
Conditionnement des agrumes Les étapes, de l’amont à l’aval 54
Mildiou de la pomme de terre Combinaison des approches pour une lutter efficace
Valorisation de l’eau dans des exploitations de polyculture-élevage : Mix hydrique mobilisé et marges nettes générées 60
Un nouveau ravageur identifié sur avocatier au Maroc la vigilance s’impose 62
Petites annonces
utrtee t l u c i l a é o r r é a ciéalcCial C é p p S S t r t r a c a n c EEn - Fertilisation de couverture des blés, opération ultra sensible - Gestion intégrée des mauvaises herbes, maladies et ravageurs dans le système blé - légumineuse en semis direct - Principales maladies du blé au Maroc
Nos annonceurs AGRIMATCO 36 FERTIVAL 45 AGRIMATCO 37 FRUIT LOGISTICA AGRIMATCO 55 SALON 7 AGROSPPRAY INFORMIA 23 TECHNIC 59 IRRI-SYS 13 APNM 2 KEKKILA 20 ATLANTICA MAMDA 17 AGRICOLA 43 PIONAGRI 35 BASF 57 PHYTO BLF 49 LOUKOS 21 BODOR 39 RIJK ZWAAN 33 CAM 5 SAOAS 19 CMGP 64 SAOAS Agriculture du Maghreb 31 4
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STAR EXPORT PÉPINIÈRE 11 SOUFIANI CONSULTANTS 38 STOLLER 21 TECNIDEX 47 VALAGRO 29 VILMORIN ATLAS 27 VILMORIN ATLAS 41
HORS-SÉRIE CÉRÉALES AGRIMATCO ARYSTA BASF CRÉDIT AGRICOLE MAROC MAMDA MARBAR CHIMIE SCPC SCPC SONACOS TESSENDERLO TIMAC AGRO MAROC
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Numéro spécial
FRUIT LOGISTICA Berlin, du 6 au 8 février 2019
Le
salon FRUIT LOGISTICA de Berlin est pour les producteurs exportateurs marocains, le meilleur moyen pour faire connaître leurs produits et leurs marques, et développer leur portefeuille clients.
et de faire circuler une image positive de la production marocaine de fruits et légumes à travers des articles sérieux sur les principales filières exportatrices : tomate, agrumes, légumes divers, fruits rouges, melon, herbes aromatiques, produits biologiques, …
En collaboration avec les fédérations FIFEL, MAROC CITRUS, INTERPROBERRIES et les associations professionnelles APEFEL, ASPAM, AMCEF et AMPFR, la revue Agriculture du Maghreb édite à l’occasion du salon Fruit Logistica 2019, un numéro spécial en anglais qui a pour objectif de mettre à la disposition des visiteurs internationaux une vision synthétisée de l’offre destinée à l’export
Ce numéro sera gratuitement et largement diffusé : - sur l’espace Maroc auprès des visiteurs acheteurs et importateurs internationaux de fruits et légumes, - sur le stand presse internationale - par le biais de revues européennes partenaires dont les abonnés sont les principaux acheteurs internationaux de fruits et légumes.
EN COLLABORATION AVEC :
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ASPAM
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En outre, et conformément aux efforts de diversification et d’amélioration des relations commerciales avec la Russie, l’Asie et les pays du Golf, ce serait l’occasion de consolider les contacts avec les nombreux grands groupes d’importateurs russes présents en force au salon. Ces derniers seraient très intéressés de s’informer sur la qualité des produits marocains et les opportunités que pourraient leur offrir les exportateurs marocains dans ce sens.
de promotion en vous ouvrant ses pages pour une communication ciblée (Publicité ou un publireportage).
Ainsi, que vous soyez exposant ou pas, notre numéro spécial FRUIT LOGISTICA 2019 vous accompagnera dans votre démarche de prospection et
Important : La deadline pour la remise de vos éléments d’impression : 7 janvier 2019
Si notre offre vous intéresse, et afin que nous puissions vous réserver le meilleur emplacement possible dans ce numéro, merci de nous informer dès que possible de l’espace que vous souhaitez commander.
Pour toute information sur les espaces disponibles et les tarifs, merci de nous contacter : Tél. : 0522-23-62-12
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Actu Actu Filière
Assemblée Générale Ordinaire
L’Association Marocaine des Producteurs et Producteurs Exportateurs de Fruits et Légumes (APEFEL) a organisé son Assemblée Générale Ordinaire le 29 novembre dernier au Complexe Horticole d’Ait Melloul, sous le thème : « Quelle stratégie pour le marché des fruits et légumes local et africain ? » afin de traiter les difficultés et les contraintes qui entravent d’une part la commercialisation des fruits et légumes au niveau du marché local et d’autre part leur exportation vers le marché africain. Cet évènement de grande importance pour ce secteur vital a rassemblé plus de 330 opérateurs représentant l’ensemble de la chaine des valeurs, à savoir : producteurs et exportateurs de fruits et légumes, officiels, ingénieurs et techniciens de production, responsables de stations de conditionnement, dirigeants de groupes exportateurs, institutions d’enseignement et de recherche, ainsi que des sociétés privées opérant dans le secteur. Le programme de cette assemblée s’est articulé autour de deux séances. La séance officielle a débuté par le mot de bienvenue de M. Lahoucine ADARDOUR, Président de l’APEFEL qui a adressé ses vifs remerciements à l’ensemble des membres et adhérents de l’APEFEL pour leur présence massive. De même, il a exprimé sa reconnaissance et gratitude aux invités officiels, sociétés sponsors et à l’ensemble des partenaires et participants. Ont participé à cette rencontre M. Ismail Aboulhokouk Gouverneur de la préfecture d’Inzegane Ait Melloul, Haj Ali Kayouh Président de la Chambre d’Agriculture de Souss Massa, M. Ahmed Ouayach Président de la COMADER, M. Abdellah Jrid Président de l’ASPAM,
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M. Farid Lekjaa Directeur du CHA et M. Ahmed Baba Ammar Président de la Chambre d’Agriculture de Dakhla Ouad Eddahab. Ensuite M. ADARDOUR a insisté sur la nécessité de se mobiliser et de s’engager pour faire face à l’ensemble des contraintes auxquelles se heurte la filière, essentiellement les difficultés et les contraintes inhérentes à l’opacité et la désorganisation du marché local, notamment celle liée à la multitude des intermédiaires sans statut défini. Cette multitude d’intervenants rendant la gouvernance des marchés difficile est aussi un frein à l’amélioration et au développement de ces structures de commercialisation. Il a aussi exprimé la volonté des producteurs de primeurs de modifier l’unité de mesure appliquée lors de la vente de tomate : le ki�logramme au lieu de la caisse.
Du producteur au consommateur:
A qui profite le circuit ? En effet, la multiplicité des intermédiaires reste la principale problématique relative au circuit de commercialisation, car elle induit un écart énorme entre le prix perçu par les producteurs et ce-
lui proposé aux consommateurs finaux. Dans ce sens, la vente à la caisse constitue un manque à gagner de 2 à 3 kilos pour les producteurs. Et ce sont principalement les intermédiaires et les courtiers qui absorbent la grande part de la marge sans apporter aucune valeur ajoutée. C’est malheureusement la situation du marché local et des marchés de gros, notamment celui d’Inezgane. « Il est donc urgent que la politique du marché local s’améliore pour une meilleure rentabilité en faveur de tous les intervenants », souligne M. Aderdour. Il a aussi indiqué que le marché africain est un bon choix pour le secteur marocain des fruits et légumes. C’est une destination de plus en plus importante pour les produits agricoles de la région du Souss, mais le développement de ce débouché commercial, se heurte également à plusieurs difficultés notamment celle du commerce informel à travers des intermédiaires. « Actuellement, les exportateurs marocains sont obligés de travailler dans l’informel et cette situation engendre beaucoup de risques», explique M. Aderdour. Dans son intervention, Prof. Hicham Mohamed HAMRI, Directeur de l’ENCG d’Agadir a présenté les contraintes et les difficultés du marché local par l’absence des infrastructures pour la circulation du transport, l’opacité et la multitude d’intermédiaires qui le caractérisent, le manque d’implication et de coordination concrète des organisations professionnelles et des producteurs. Toute cette désorganisation entraine une chute catastrophique des prix de vente. De l’avis du professeur Hamri, arriver à un marché local plus équitable et mieux organisé nécessite de passer par la mise en œuvre de plusieurs mesures. Il préconise la constitution d’un comité de coordination des ventes au sein du marché local
pour orienter le marché selon les quantités et la qualité des produits. Il a également souligné l’intérêt de réaliser une étude pertinente sur le marché local, de manière à concevoir un modèle de marché moderne qui répond aux attentes des professionnels sur les plans infrastructures et logistique. Il a aussi proposé d’éla� borer des normes commerciales des fruits et légumes au Maroc et encouragé l’APEFEL à nouer des partenariats avec les grandes surfaces afin d’encourager la consommation. Il a également incité à valoriser les produits par l’emballage des fruits et légumes pour le marché local ainsi que la mise en place de dispositions réglementaires concernant le contrôle des résidus chimiques des fruits et légumes transitant par les marchés de gros.
Marché subsaharien: Formaliser les échanges entre africains
Pour sa part, Prof. Ait El Mekki de l’ENA de Meknès a mis l’accent sur les principales contraintes qui entravent le développement de l’export des fruits et légumes du Maroc vers les pays d’Afrique subsaharienne. Il a souligné que les producteurs déplorent les longues attentes à la frontière Mauritanienne au poste «Guergarate» où aucune priorité n’est donnée aux produits frais périssables. Les autres facteurs contraignants sont l’élévation des droits de douanes ainsi que le mauvais état de l’infrastructure routière conduisant vers ces marchés. L’intervenant a indiqué que face à ces nombreuses contraintes, plusieurs opportunités sont à saisir : la volonté politique pour la promotion des exportations et des investissements en Afrique, la création d’une zone de libre échange à l’échelle de l’Union Africaine, l’adhésion du Maroc à la CEDEAO, les perspectives de croissance économique en Afrique et le renforcement des capacités du port d’Agadir en raison du projet de création de la zone franche. Pour cela des orientations stratégiques doivent être mises en place à travers une analyse approfondie de l’environnement commercial accompagnée d’une étude des www.agri-mag.com
marchés visés pour les principaux produits et d’une cartographie des supply-chains, aussi la régularisation du commerce informel (banque, EACCE, ONSA) ainsi que l’implication des groupes et boards d’exportation. Toutes ces démarches de restructuration devraient permettre d’arriver à mettre fin aux circuits informels. Dans son exposé, M. Labied, Directeur régional de l’EACCE Agadir-Sud a confirmé à son tour que l’Afrique de l’ouest est aujourd’hui un marché prometteur. Les tendances des importations mondiales (2007-2017) montrent que l’Afrique de l’ouest se place comme un marché important en termes de dynamisme avec un taux de croissance de 8%, juste après l’Asie avec 12%. Les pommes et les oignons sont les premiers produits importés par l’Afrique de l’ouest alors que les quatre principaux pays importateurs sont le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Nigeria et la Mauritanie. Ces pays côtiers réexportent essentiellement vers les pays enclavés, notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Toutefois, les principaux fournisseurs qui ont profité de cette dynamique sont le Royaume-Uni, les Pays-Bas en plus de l’Afrique du Sud. En vue d’intégrer les exportateurs opérant sur le marché de l’Afrique de l’ouest dans le circuit formel d’exportation, notamment celui des agrumes et faciliter le passage de l’informel vers le formel, l’intervenant a souligné que des mesures d’accompagnement ont été adoptées, notamment par la mise en place d’une procédure simplifiée pour l’enregistrement au registre de l’EACCE des exportateurs, spécifique au marché de l’Afrique de l’ouest. À cela s’ajoute la mise en place d’un standard de qualité spécifique et adapté, notamment en termes de calibrage, tenue de fruits… pour les exportations sur ce marché. En ce qui concerne la tarification du conditionnement, le coût de conditionnement et d’emballage www.agri-mag.com
avec l’association des conditionneurs d’agrumes du Maroc (ASCAM) a été fixé à 1,20 DH/kg pour encourager les professionnels à passer par les stations de conditionnement, avec notamment un emballage en bois adapté à ce marché. En parallèle de ce projet, le centre de transit et d’importation des dromadaires, situé à proximité de la zone frontalière de Guergarat sera reconverti en une plateforme de contrôle des exportations vers ce marché pour décongestionner le passage vers le poste frontalier Guergarat. Il sera réalisé par l’EACCE et le ministère de tutelle en partenariat avec d’autres acteurs. Ce centre sera muni d’un scanner de contrôle de la douane, pour abriter les expéditions des agrumes et passer les formalités de la douane. Un service de FastTrack est également prévu, par les services de la douane marocaine pour permettre aux usagers un passage rapide des expéditions d’agrumes régulières. M. Boulaghras Chargé d’affaires de COFACE Agadir a présenté la société COFACE filiale de l’un des acteurs les plus importants du secteur de l’assurance-crédit depuis plus de 70 ans. Elle facilite le commerce inter-entreprises, en aidant ses clients à développer leurs transactions commerciales sur leur propre marché et à l’export. Elle propose des produits innovants qui répondent aux besoins et à la stratégie commerciale de ses clients, de la protection des paiements aux services d’information et de recouvrement de créances. Il a ensuite expliqué comment se fait l’accompagnement sur mesure des exportateurs marocains sur le marché africain par la présentation d’un cas concret.
Assemblée Générale Ordinaire
Bilan, programme de travail et recommandations
La deuxième session a été consacrée aux travaux de l’Assemblée
Générale Ordinaire. Les rapports moral et financier ont été approuvés à l’unanimité. D’abord, le Secrétaire Général de l’APEFEL, M. Saad Souleimani a présenté les activités principales réalisées par l’Association qui se résument en deux événements majeurs: Premièrement, un diagnostic objectif de l’Association et l’évaluation de sa stratégie de travail pour le mandat 2016-2019. Cette stratégie, élaborée par une commission de réflexion du Conseil national, a déjà établi un rapport présenté et approuvé à l’unanimité par l’Assemblée nationale le 2 février 2017. Il se concentre sur quatre domaines principaux: - Domaine 1: un programme de travail à la hauteur des attentes des professionnels, - Domaine 2: Concentration de la spécialisation dans le travail pour traiter les problèmes et contraintes qui intéressent en premier lieu la ferme et activer les mécanismes de coordination au sein de la fédération, - Domaine 3: Stimuler et impliquer activement les membres du Bureau national de l’association, - Domaine 4: Adoption de l’efficacité administrative par un réexamen de la structure administrative de l’Association au niveau du bureau national et du personnel administratif afin d’assurer la bonne gouvernance en matière de gestion et de traitement des dossiers. Les thèmes du programme de travail, issus des discussions au sein du comité, sont restés ouverts à toutes propositions, qui sont les suivants : la compétitivité des exploitations, la recherche, l’innovation et la vulgarisation, l’eau et l’environnement, l’emploi et les métiers, l’animation et les médias, la valorisation du marché intérieur. Deuxièmement, la création de l’antenne de l’APEFEL à Dakhla Ouad Eddahab. Cette idée est due à la volonté et au travail bénévole des membres. Cette région est active dans les domaines agri-
coles et a contribué au développement des jeunes de la région, défiant la nature désertique. Dans les plis du rapport distribué aux participants, toutes les activités menées au cours des deux saisons précédentes sont détaillées. Puis le trésorier, M. Mounir MIKO a remercié tous ceux qui apportent un soutien financier à l’association, et a présenté le rapport financier. Ensuite, le commissaire aux comptes a déclaré que les chiffres sont conformes à la réali�té et a présenté son rapport qui certifie la régularité et la sincérité des comptes 2017/2018 présentés par le trésorier. En fin, les principales recommandations ressorties de cette Assemblée générale sont les suivantes : - Lancer la vente des fruits et légumes sur le marché local en kilogrammes en tant qu’unité de mesure juste et équitable au lieu de la vente à la caisse. - Activer cette décision à partir d’aujourd’hui sur la tomate, de sorte que tous les agriculteurs et producteurs soient obligés de vendre leurs tomates sur le marché d’Inzegane en kg au lieu de la caisse. - Demander au ministère de tutelle et à tous les intervenants de se mobiliser et travailler ensemble afin de réguler, réformer et structurer les marchés nationaux à tous les niveaux, en particulier l’infrastructure appropriée et leur réglementation. - Travailler côte à côte et impliquer tous les partenaires et parties prenantes dans la dynamique actuelle qui vise à organiser et accéder aux marchés africains au niveau requis et de manière formelle garantissant la qualité et le label du produit Marocain. - Etre un partenaire efficace aux côtés des associations professionnelles et des fédérations afin de faire progresser le rôle fondamental joué par le complexe horticole d’Ait Melloul au niveau de la recherche scientifique et de la formation continue. Agriculture du Maghreb N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
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Actu Actu Salon
Interpoma 2018
Des innovations pour tous les secteurs de production
Le salon Interpoma qui s’est tenu cette année du 15 au 17 novembre à Bolzano, capitale de la région du Sud Tyrol (Italie) est le seul évènement dans le monde entièrement dédié à la culture, la conservation et la com� mercialisation des pommes. Cette année, 490 exposants provenant de 24 pays ont présenté leurs produits, services ou innovations à plus de 20.000 visiteurs, notamment: nouvelles variétés de pomme, emballages, machines de conditionnement, tracteurs fruitiers, machines d’éclaircissage, de taille et de récolte, fertilisants, produits de protection des vergers respectueux de la nature, conservation des fruits, dispositif anti grêle et anti-gel… Agriculture du Maghreb vous décrit quelques unes des innovations les plus intéressantes présentées par les exposants cette année. Prix de l’innovation INTERPOMA 2018 Les prix du concours Interpoma Technology Award ont été décernés pour la première fois cette année. Mister Pro + Isomate® Pour la catégorie Field (innovations en matière de culture et de protection des champs), le prix a été décerné à Biogard, une division de la société CBC Europe, pour son produit « Mister Pro + Isomate® CM Mister 1.0 ». En prenant une technologie existante de lutte contre le carpocapse ayant recours à la confusion sexuelle et en l’améliorant grâce aux connaissances isMister Pro + Isomate®
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sues de la phénologie antiparasitaire, ainsi qu’à l’ajout d’une surveillance environnementale en temps réel et d’un équipement matériel et logiciel de contrôle micro-informatique, CBC Europe a su développer une technologie simple contribuant à un système de lutte antiparasitaire sophistiqué et innovant. Cette technologie écologiquement responsable pallie en effet les multiples défauts que présentent les technologies de confusion sexuelle à l’heure actuelle. Q Eye XP Pour la catégorie Post Harvest, le prix a été attribué Q Eye XP
à BioMetic, une division de la société Microtec pour son produit « Q Eye XP ». Il s’agit d’un scanner pouvant être installé sur une ligne de conditionnement et qui permet de détecter efficacement les défauts à l’intérieur même des fruits. L’aspect innovant de cette approche réside dans l’utilisation de rayons X, une technologie qui commence doucement à émerger, mais qui n’est pas encore exploitée dans l’industrie fruitière. Celle-ci vient compléter d’autres scanners multicapteurs ayant déjà fait leur preuve dans l’évaluation de la qualité et permet ainsi de réduire les déchets dus au
stockage tout en apportant ainsi de réels bénéfices aux consommateurs. La possibilité d’utiliser ces technologies pour mesurer tous les autres paramètres, même sur d’autres variétés de fruits représente une véritable valeur ajoutée. Cette innovation devrait avoir un impact considérable sur le traitement post-récolte et l’évaluation de la qualité au sein de l’industrie pomicole. » Outre ces deux lauréats, trois autres mentions spéciales ont été attribuées, respectivement à la société polonaise Gotrack pour son « GOtrack Remote Control » dans la catégorie Field, ainsi GOtrack Remote Control
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Couvre-sol réfléchissant
Eolienne antigel mobile
qu’aux sociétés Greefa, pour son produit « SmartPackr² », et Meccanica Zucal pour son robot de conditionnement « Polus 48 », dans la catégorie « Post harvest ». GOtrack Remote Control GOtrack permet de contrôler à distance les tracteurs de vergers. En effet, l’opérateur n’a plus besoin de rester sur le siège du tracteur pour le conduire. Grâce à ce système, l’utilisateur a la possibilité de diriger le tracteur à l’aide du joystick situé sur le panneau de commande, avec ou sans fil - en fonction de la version choisie. En utilisant le joystick, l’utilisateur démarre et arrête le tracteur, fait tourner les roues, coupe le moteur ou demande un arrêt d’urgence. D’après le fabriquant, travailler avec le système est très simple et intuitif grâce au fait que toutes ses fonctions ont été transférées à un seul joystic situé sur le panneau de commande. Couvre-sol réfléchissant La lumière joue un rôle majeur dans la coloration rouge des pommes, principalement dans les dernières semaines qui précèdent la première récolte. Facile à installer, les couvre-sol ont été développés pour garantir une réflexion optimale de la lumière, au cœur du verger (30 % de lumière en plus, par tous temps) avec une valeur ajoutée incontestable, pour des vergers équipés de filets anti-grêle). Ils permettent ainsi de stimuler en très peu de temps la coloration optimale des pommes améliorant ainsi le taux de pommes 1er choix. Selon les concepteurs, il s’agit d’un investissement rentable puisque les gains supplémentaires permettent d’amortir l’investissement après une ou deux saisons. Durable et réwww.agri-mag.com
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Actu Actu Salon
Pépinière STAR EXPORT
utilisable, ces couvre-sols résistent aux contraintes mécaniques et à toutes les conditions météorologiques. Eolienne antigel mobile Cette éolienne de la société Schillinger est faite pour protéger les cultures contre le gel de printemps. La protection est basée sur l’inversion de la température. Déplaçable selon les besoins à l’aide d’un tracteur ou d’un véhicule utilitaire vers l’endroit requis, elle permet de travailler dans le sens du courant d’air froid ou en rotation complète. Elle offre de nombreux avantages notamment : Tour éolienne repliable et mobile - faible consommation de carburant (5 litres/heures) - démarrage et arrêt automatiques - ne connaît donc aucune perte de flux d’air - vitesse de rotation ajustable
Eclaircissage mécanique
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Pépinière ESCANDE
Des variétés pour des vergers éco-responsables Pour répondre aux attentes des consommateurs, les pépinières arboricoles rivalisent d’ingéniosité pour présenter de nouvelles variétés dotées de caractéristiques plus intéressantes à la fois pour le consommateur et le producteur. Des variétés qui apportent une nette amélioration par rapport aux variétés existantes, comme la rusticité, la qualité générale du fruit, la qualité gustative, les résistances aux bio-agres�seurs … Par exemple, opter pour des variétés résistantes à la tavelure permet aux producteurs de réduire jusqu’à 30% le recours aux traitements phytosanitaires (pommes plus saines, réduction des charges). Ne comptant pas s’arrêter en si bon chemin, la pépinière continue à rechercher des variétés offrant encore plus de résistances (oïdium, car-
Systèmes de conduite des vergers
pocapse…). Parmi les pépinières internationales présentes au salon Interpoma cette année et qui sont très présentes sur le marché marocain, la pépinière Star Export et la pépinière Escande. Les modes de conduite L’interception de la lumière et le type d’élagage mis en place sont importants: la tendance principale est de rationaliser les formes des arbres afin d’accroître l’exploitation de la lumière du soleil sur la paroi fruitière et d’éviter le problème de la domination apicale. La conception des vergers est très importante dans le Tyrol du Sud, car elle permet d’exploiter l’espace disponible limité. Machines anti gel mobiles Agrofrost offre une gamme étendue de machines pour la protection des vergers contre le gel, entre autres,
des souffleurs d’air chaud mobiles (utilisés avec tracteur) ou fixes (rotatifs). Ces machines sont équipées d’un moteur à gaz propane, d’un ventilateur et d’un bruleur avec allumage électrique et d’un capteur thermique qui coupe le gaz quand le bruleur s’éteint ou que le ventilateur tourne trop lentement. Ces machines anti-gel sont donc bien différentes de celles généralement rencontrées sur le marché marocain. Pour le modèle mobile, l’air chauffé jusqu’à 80-85 °C est soufflé entre les arbres à travers 2 sorties (1 à gauche et 1 à droite). La surface totale pouvant être protégée dépend de la forme et des dimensions de la parcelle et du modèle et est de 8 à 10 hectares maximum. Eclaircissage mécanique La machine d’éclaircissage Darwin de la société Fruit-Tec
DA-Meter www.agri-mag.com
Machines anti gel mobiles
permet de réaliser un bon éclaircissage sans recours aux produits chimiques. Les résultats sont : - Augmentation du calibre et de la qualité des fruits - Faible coût d’éclaircissage - Briser l’alternance - Rendement en surface élevé - Utilisation possible indépendamment de la météo - Utilisable pour toutes les espèces d’arbres fruitiers - Possibilité de régler le niveau d’éclaircissage en fonction des objectifs de production. - Plus sûr et parfois même plus efficace que l’éclaircissage chimique très délicat à maitriser et fortement dépendant des conditions climatiques au moment du traitement. Il est aussi beaucoup plus rapide que l’éclaircissage manuel tout en évitant les contraintes de disponibilité de la main d’œuvre et sa formation. Bien déterminer la date de récolte Le DA-Meter de la société italienne TR Turoni est un outil spécial qui www.agri-mag.com
aide les fruiticulteurs à déterminer le stade de maturité optimal de leurs cultures. Le DA-Meter répond ainsi à une demande cruciale dans le domaine fruitier puisque le potentiel de durée de vie du fruit et la qualité sont étroitement liés à l’étape de maturation à la récolte. Appareil portable, il permet de contrôler la maturation du fruit sur-arbre, et permet d’établir précisément le bon moment pour une récolte optimale et réduire la variabilité, présente dans les lots de fruits. Le DA-Meter, basé sur une mesure par spectrométrie infrarouge, permet une mesure non destructive du fruit en mesurant la diminution de la teneur en chlorophylle immédiatement sous la peau pendant la maturation. A noter que la plupart de ces produits sont déjà utilisés dans la région de Sud Tyrol dont la capitale Bolzano a abrité le salon Interpoma, toujours à l’avant garde en matière de production, de conditionnement et de respect de l’environnement. Les producteurs de la région
sont en effet toujours soucieux de produire plus avec moins de ressources ou avec de meilleures ressources. Ils sont convaincus que la technologie peut aider à réduire considérablement l’impact sur l’environnement, par exemple par des techniques pour l’interception de la lumière ou pour la cueillette robotisée. Autre point important, la gestion de l’irrigation des systèmes de pomiculture. Au Tyrol du Sud, la gestion de l’irrigation ne concerne pas seulement les périodes sèches pendant l’été, mais elle est également importante au printemps comme protection contre le gel des bourgeons. L’intervention humaine s’avère donc fondamentale aussi pour éviter une sur-irrigation, qui entraînerait un rendement trop élevé au détriment de la qualité des pommes, la prolifération potentielle des agents pathogènes et la dilution des nutriments du sol. Agriculture du Maghreb N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
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Actu Actu Salon
L’INNOVATION AU SERVICE D’UNE AGRICULTURE COMPÉTITIVE
Le 22 novembre dernier, lors de l’évènement SIMA Preview qui s’est tenu à Paris, les organisateurs ont présenté les nouveautés de l’édition 2019 du SIMA, salon international référence du machinisme agricole, qui se tiendra du 24 au 28 février prochain au parc des expositions de Paris Nord Villepinte. L’occasion également pour le jury des Sima Innovation Awards de lever le voile sur les nouveautés primées dans le cadre du Sima 2019. 2 médailles d’or, 5 d’argent et 20 de bronze ont ainsi été décernées par un jury mandaté par Comexposium, l’organisateur du salon. Elles récompensent cette année le numérique, la sécurité et la performance des agro-équipements.
L
’édition 2019 du SIMA portera un regard à 360° sur la diversité des productions agricoles et des solutions présentées. Un évènement pour toute la filière, alors que les défis à relever pour le secteur industriel et pour le secteur agricole n’ont jamais été aussi nombreux. Une nouvelle occasion de replacer le secteur des agroéquipements comme une filière stratégique en France et dans le monde. En effet, les agroéquipements jouent un rôle non seulement central mais aussi, et surtout, moteur pour accompagner les exploitations agricoles dans leurs transformations. L’opportunité de découvrir et redécouvrir une filière en pleine évolution, à la pointe de l’innovation, tournée vers l’avenir, qui apporte des réponses concrètes à la demande du monde agricole et de la société : rentabilité et compétitivité des exploitations, diminution de la pénibilité du travail des agriculteurs, prise en compte du bienêtre animal, respect de l’environnement et de la sécurité des personnes. Concrètement en 2018, les entreprises françaises de ce secteur auront investi 4,1% de leur chiffre d’affaires dans la R&D, afin de développer des solutions innovantes, toujours plus intelligentes et plus précises permettant d’accélérer la transition responsable des productions agricoles.
UN SALON TOUJOURS PLUS INTERNATIONAL
Avec ses 1800 exposants venant de 42 pays (en 2019), ses 232 14
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000 visiteurs professionnels de 135 pays et ses 360 délégations internationales (en 2017), le SIMA est le carrefour de toutes les agricultures du monde. La hausse du nombre d’exposants internationaux (+ 12,5 %) le prouve. En 2019, le salon intensifie ses actions de promotion, via son réseau international de 47 bureaux et une politique active de recrutement des visiteurs dans plus de 90 pays, notamment en Amérique latine et en Europe de l’Est. Le salon reconduit des événements majeurs tels que le SIMA African Summit, conférence internationale et outil pratique pour se développer sur le continent, et le SIMA Dealers’ Day, qui réunit des distributeurs du monde entier sur le thème de la formation et de l’évolution du métier de concessionnaire. Les entreprises exposantes représentent 15 secteurs d’exposition, à savoir : - Traction - Composants, pièces et accessoires, électronique embarquée - Travail du sol, semis, plantation - Protection des plantes - Irrigation - Récolte - Après récolte - Équipements pour cultures tro�picales - Manutention, transport, stockage et bâtiments - Équipements d’élevage - Traite et équipements laitiers - Matériel spécifique pour les espaces verts et le matériel forestier - Développement durable, énergies renouvelables
- Gestion, informatique, logiciels Institutionnels, services, conseils
UN SALON EXHAUSTIF En phase avec les préoccupations du monde agricole, le SIMA porte un réel regard à 360° sur la diversité des productions et des solutions. Pour la première fois, le salon et ses partenaires organiseront des tables rondes
autour des grands enjeux du monde agricole comme l’agriculture biologique, les systèmes de culture de demain, l’agriculture à l’heure du numérique, l’élevage et l’AgTech. Cette dernière sera le point d’orgue de la journée de l’élevage du SIMAGENA, événement reconnu au niveau européen pour la diversité de ses bovins et la richesse de son pôle génétique. www.agri-mag.com
Le SIMA répond ainsi à toutes les agricultures, quels que soient la taille de l’exploitation et le mode de production, et se place plus que jamais aux côtés de tous les acteurs du monde agricole (constructeurs, agriculteurs et éleveurs, entrepreneurs, concessionnaires, prescripteurs, etc.).
UN SALON INNOVANT
À l’heure où le concept d’« agriculteur augmenté » fait son apparition dans les débats, le SIMA 2019 est le rendez-vous de l’innovation. Deux Villages Startup révèleront les nouveaux talents porteurs de solutions innovantes. Le Village de l’Innovation, véritable espace prospectif et expérientiel, valorisera, entre autres, portraits d’agriculteurs innovants et lauréats des SIMA Innovation Awards 2019 (concours de renommée internationale). Autre nouveauté de cette édition 2019, un Hackathon sera organisé : codeurs et professionnels du secteur agricole plancheront pendant 48 heures sur l’utilisation des données spatiales en agriculture.
LES TEMPS FORTS DU SIMA 2019
Parmi les évènements phares prévus par les organisateurs lors de l’édition 2019 on peut citer : LE VILLAGE DE L’INNOVATION Relié aux Villages Start-up, cet espace se veut à la fois prospectif et en phase avec les besoins actuels des agriculteurs et des constructeurs. Pour illustrer les grandes tendances du moment en agriculture, ce village regroupera : les SIMA Innovation Awards, les portraits d’agriculteurs innovants et l’espace prospectif et expérientiel. LES VILLAGES START-UP Pour cette deuxième édition, deux Villages Start-up regrouperont les jeunes sociétés présentant des solutions en phase avec un secteur agricole en pleine mutation. Ils accueilleront également cinq ateliers proposés par La Ferme Digitale, permettant d’échanger sur les débouchés www.agri-mag.com
du secteur et sur des sujets qui font l’actualité. LES TABLES RONDES Pour la première fois, le salon et ses partenaires organiseront des tables rondes autour des grands enjeux du monde agricole comme l’agriculture biologique (Agence Bio), les systèmes de culture de demain (INRA), l’agriculture à l’heure du numérique (Agridées), l’élevage et l’AgTech (Agridées et l’INRA). LE SIMAGENA Rendez-vous des professionnels, français et internationaux, de l’élevage et de la génétique bovine. Au cours des dernières années, le SIMAGENA est devenu le point de référence pour les entreprises françaises qui s’occupent de sélection génétique et d’export de reproducteurs. Afin de répondre à une forte demande du secteur, le salon organise au sein du SIMAGENA une « Journée de l’élevage ». Un rendez-vous unique regroupant différents temps forts : openshows, tables rondes, ventes aux enchères internationales… LE SIMA AFRICAN SUMMIT Encourager la croissance économique dans les zones rurales africaines, principalement par le biais de l’agriculture et de l’industrie agro-alimentaire, est devenu l’une des priorités du programme de développement de l’Afrique. Les sujets abordés seront : « Accroître la production agricole grâce à la technologie et la mécanisation » et « Mettre en place un secteur agroalimentaire dynamique en Afrique ». LE JOB DATING Au sein d’un espace dédié, le Job Dating offre la possibilité aux recruteurs et futurs collaborateurs de se rencontrer pour échanger sur des projets de recrutement (stage, contrat d’apprentissage ou embauche). Il s’agit de créer un premier contact lors d’entretiens de 15 minutes. En parallèle, des animations autour de l’emploi, de la marque employeur et du conseil aux candidats seront
proposées aux visiteurs.
LES SIMA INNOVATION AWARDS
Les SIMA Innovation Awards ré�compensent les matériels, produits, techniques et services les plus innovants qui seront présentés par les exposants du SIMA 2019. Comme l’ont précisé les organisateurs, chaque palmarès est un révélateur des tendances de fond en matière d’évolution des équipements agricoles, des préoccupations des utilisateurs et des réponses apportées par les constructeurs et fournisseurs de solutions. Cette année, trois tendances se dégagent : le nu�mérique, le confort et la sécurité: Le numérique en agriculture Sans surprise, le domaine des applications du numérique domine largement le palmarès de cette édition 2019 avec près de la moitié des médailles. En effet, les solutions sont de plus en plus matures et les domaines d’application de plus en plus vastes.
Depuis la collecte de données fiables jusqu’à leur valorisation pour la prise de décisions de plus en plus pointues, pour acquérir de nouvelles connaissances agronomiques Qualité du travail et performances des machines Dans un contexte de complexification des opérations culturales et de diversification des productions La sécurité, le confort et la santé au travail des utilisateurs Des impératifs de plus en plus pris en compte par les constructeurs qui apportent des réponses fiables qui sont soit très technologiques, soit purement « de bon sens ». Cette année, le jury composé de 26 experts a sélectionné 27 dossiers parmi les 120 déposés auprès de l’organisateur. 2 médailles d’or, 5 d’argent et 20 de bronze ont ainsi été décernées. Agriculture du Maghreb N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
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Médaille d’or
Deux entreprises ont été récompensées d’une médaille d’or :
Jaguar 960
L’ensileuse Jaguar 960 Claas Terra Trac
Dyna Trac Field Sensor
Tank Wheel
Pour ses chenilles suspendues. D’après le constructeur, les chenilles vont améliorer la portance et la traction de la machine. De ce fait, la récolte pourra se dérouler même dans les conditions où une machine à roues trouvera ses limites. Il s’agit d’un système innovant, basé sur la suspension de la chenille, qui permet de relever l’avant de cette dernière en fourrière et ainsi diminuer le phénomène de ripage sur pâturage notamment.
Le système Dyna Trac
Live NBalance REDVISTA
Médaille d’argent
Médaille de bronze
Bosch France: Field Sensor
Amazone: Amazone WindControl pour épandeur d’engrais centrifuge
Ensemble de capteurs innovants connectés qui recueillent, interprètent et communiquent les informations disponibles dans les champs (surface foliaire, indice de végétation, infrarouge, chlorophylle, hygrométrie, température, potentiel hydrique, rayonnement). Les valeurs ajoutées par rapport à une station météo traditionnelle? Un système tout en un, capable de surveiller les caractéristiques phénologiques de la plante en combinaison avec les paramètres pédoclimatiques, afin d’améliorer le conseil.
Aucun outil ne permet de vérifier en cours de cycle si l’épandage d’azote a été efficace : il n’existe pas de solution donnant un statut à jour et spatialisé de l’azote absorbé. En combinant des informations de l’itinéraire cultural (capteur machine) et des mesures de l’état de la culture (imagerie satellite), Live NBalance fournit un tableau de bord cartographique de l’azote, tout au long de la saison, avec les fournitures d’azote, l’azote absorbé, le solde en azote, la biomasse et les photographies du champ.
C’est une roue agricole, avec réservoir d’air intégré dans la jante. Associée à la technologie Agriculture du Maghreb N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
L’application mobile Kuhn REDVISTA utilise la technologie de la réalité augmentée afin de superposer les univers numérique et physique pour aider l’utilisateur de la machine ou le technicien du réseau de distribution dans les tâches récurrentes d’entretien et de réglages basiques. Elle lui offre la possibilité d’accéder aux informations à jour et en temps réel.
John Deere : JD Support connecte
Sodijantes industrie: Tank Wheel
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Kuhn: REDVISTA
Dyna Trac de l’entreprise Laforge est une interface 3 points universelle se fixant sur le relevage arrière du tracteur et recevant l’outil arrière. Elle coulisse latéralement en fonction du pilotage réalisé par les systèmes de guidage GPS ou caméra afin d’assurer un positionnement de l’outil arrière avec une précision proche du centimètre.
Airbus Defence and Space: Live NBalance
JD Support connecte
de télégonflage, la TANK AIR WHEEL permet de réduire de façon importante le temps de gonflage des pneus et d’avoir une gestion autonome du télégonflage. 90% de réduction de temps de gonflage. Le TAW permet en effet le gonflage des pneus agricoles en seulement une minute.
Ce service va permettre au concessionnaire de proposer à ses clients des réparations préventives lorsqu’il reçoit une alerte via JD Link et de diminuer les temps d’immobilisation de son matériel. Une révolution dans l’utilisation des données machines.
Berthoud : Berthoud Rent New Holland Agriculture: Inverseur de DFR sur moissonneuse-batteuse Climate Corporation : Climate FieldView Jourdain SAS : Passage large avec Surlock Kverneland : Microgranulateur Kverneland Arbos France : Arbos Blaster Claas : Claas Convio Flex Claas : Chargeuse à pneus Torion Sinus Rabaud : Lavicole. Laveuse radiocommandée de bâtiments avicoles Isagri : Fernand, l’assistant vocal des agriculteurs Hydrokit : Kit 3e main pour 3e point Trimble : A-100 Asset Tag and Auto Asset Selection App Trimble : AutoSync Beiser : fourrage lib Manitou : Eco Stop Manitou : valorisation des chariots télescopiques MANITOU en fin d’usage Case IH : Case IH Electro WeedControl Karnott : Algorythme Karnott De Sangosse : Limacapt
Vous pouvez voir tous les détails ainsi que les photos des produits www.agri-mag.com primés sur notre site www.agri-mag.com
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Actu Actu Pays Entreprise
SAVEUR D’ESPAGNE 2018 Casablanca a accueilli du 26 au 28 novembre la quatrième édition de « Saveur d’Espagne », des journées qui visent à promouvoir la gastronomie espagnole au Maroc et à renforcer les relations mutuellement avantageuses entre les acteurs marocains et espagnols du secteur de l’hôtellerie, de la restauration et de l’agroalimentaire. Organisées par le Bureau Économique et Commercial de l’Ambassade d’Espagne à Casablanca et ICEX Espagne Exportation et Investissement, ces journées ont connu la participation de 12 entreprises espagnoles, à savoir : Galletas Coral, Deligourmet, Elite Export Spain, Font Salem, Galifresh, Gourmet Passion, Iberques Extremadura, J.R. Sabater, Mayador, Conservas Pescamar, Plátano de Canarias et Vici. Au programme de cet évènement, un séminaire de formation, des agendas de travail B2B avec les entreprises les plus représentatives du secteur de l’hôtellerie et de la restauration, du secteur agroalimentaire et de la distribution au Maroc, ainsi qu’un cocktail-dégustation des produits espagnols de ces entreprises
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venues pour initier des collaborations avec des partenaires marocains. Les douze entreprises sélectionnées pour participer à ces journées ont présenté des produits de haute qualité, qui répondent aux demandes actuelles du consommateur marocain. On peut citer à titre d’exemple, des boissons, des fromages, des plats préparés surgelés, du surimi, du saumon fumé, du vinaigre, des boissons pétillantes, ainsi que d’autres produits comme des gaufrettes, des compotes de fruits sans additifs et des plats halal qui ont été présentés afin de s’introduire aussi bien dans la grande distribution que dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration. L’essor actuel des restaurants espagnols au Maroc très convoités par
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les consommateurs marocains dans toutes les grandes villes, et la disponibilité croissante des produits alimentaires provenant d’Espagne dans les commerces, offrent un cadre attractif, lié aussi à l’intérêt exprimé envers la cuisine espagnole, située actuellement à l’avant-garde mondiale. La gastronomie espagnole est une expression vivante et en constante évolution de la culture espagnole. Touché par les nombreux peuples qui ont appelé l’Espagne leur maison et par les flux commerciaux de la Méditerranée et les échanges avec les Amériques, les aliments, la cuisine et les traditions espagnols ont été enrichies avec la richesse du savoir et des saveurs du monde entier. Le fait de préserver ce
riche patrimoine culinaire et reconnaître son origine est un moyen de célébrer les cultures qui ont passé, vécu ou laissé leur marque dans l’histoire et dans les plats de ce grand pays. A noter qu’au cours des deux dernières décennies, partout à travers le monde, la gastronomie et les chefs cuisiniers espagnols ont été au centre de la scène culinaire internationale, obtenant une reconnaissance internationale, partageant leurs connaissances avec des chefs du monde entier et formant les futurs étudiants en cuisine. Pendant ce temps, une légion de chefs traditionnels a préservé la cuisine espagnole d’antan en la recréant chaque jour et en la rendant accessible aux espagnols et aux étrangers.
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Des logiciels plus stylés Toujours pour être à la pointe de l’innovation et à l’écoute de ses clients, Informia a choisi cette année de revoir le design de ses logiciels : plus ergonomiques, plus modernes, tout y est.
Informia augmente l’expérience utilisateur
Le travail entreprit sur l’ergonomie des logiciels Euroflow® et Traceflow® était essentiellement orienté vers l’amélioration de l’expérience de navigation des utilisateurs. Ils pourront désormais accéder aux fonctionnalités principales via un ribbon,
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qui organise les menus dans une série d’onglets en haut de la fenêtre. Cela leur permettra de trouver, comprendre et utiliser les commandes de manière efficace et directe en un minimum de clics. L’utilisation d’un ribbon augmente la possibilité de découverte des caractéristiques et des fonctions, facilite et accélère l’apprentissage et donne aux utilisateurs une plus grande confiance en leur expérience du programme. Une cohérence a également été apportée dans la réorganisation des menus par fonctionnalité.
Customization des écrans toujours plus loin Informia proposait déjà une large gamme de possibilités pour que chaque utilisateur puisse personnaliser son environnement de travail. Aujourd’hui, il pourra en plus définir une thématique pour sa session grâce à de nouveaux skins (thèmes de couleurs) à changer au gré de ses en-
vies ou de ses humeurs. Découvrez les solutions de gestion commerciale et d’entrepôt dédiées aux fruits et légumes sur le site : www.informia.fr
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Actu Actu Formation
BLUEBERRIES MOROCCO 2018 :
Formation sur la maitrise technique de la myrtille au Maroc En réponse aux besoins exprimés par les producteurs de myrtilles au Maroc, le cabinet Green Smile a organisé les 12, 13 et 14 décembre à Agadir, avec le support de la fédération Interproberries Maroc, la 1ère édition de la formation BLUEBERRIES MOROCCO, ayant pour thème: «Myrtilles, maitrise technique : Physiologie & Systèmes de production». Cet évènement, premier du genre au Maroc, avait pour objectif de permettre aux producteurs d’atteindre un bon niveau de performance technique sur cette culture, relativement récente au Maroc, qu’elle soit conduite en sol ou sur substrat. Cette formation qu’on peut qualifier de très réussie, a connu la participation d’une centaine de professionnels qui n’ont pas hésité à faire le déplacement des différentes régions de production de ce fruit au Maroc (Larache, Gharb, Professeur Bernadine Strik
Souss), mais aussi d’autres pays comme l’Egypte, le Brésil, l’Espagne, la France... qui ont dépêché des équipes entières pour bénéficier de ce cours. Le public cible était constitué de producteurs, de gérants d’exploitations, de producteurs M. Mariusz Padewski
qui cherchent à se diversifier dans cette culture à haute valeur ajoutée, de conseillers, de représentants d’entreprises d’agrofournitures, etc. Au vu des investissements substantiels requis au départ de la culture et vu qu’il s’agit d’une culture pluriannuelle, la maitrise technique s’impose à tous les niveaux pour assurer une production satisfaisante en termes de rendement et de qualité. En effet, étant principalement destinée à l’export, la production de la myrtille doit répondre aux normes et exigences des marchés de destination. Pour animer cette formation de 3 jours, Green Smile a fait appel à Professeur Bernadine Strik (Oregon State University-USA) et M. Mariusz Padewski, deux grands spécialistes de la culture de la myrtille dans le monde. En effet, Pr. Strik du haut de ses 31 ans d’expérience est une sommité mondiale en matière de consultance sur la myrtille et M. Padewski est également consultant spécialiste des cultures de la myrtille et autres fruits rouges sur divers substrats. La formation qui s’est déroulée dans une ambiance décontractée mais néanmoins stu-
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dieuse, a débuté par un rappel des bases de la physiologie et de la croissance des myrtilles, des espèces et des types cultivés, de l’installation de la plantation, des systèmes de conduite, des contraintes de production …
Une culture pas comme les autres Cette étape était importante puisque d’une part la myrtille est une culture assez récente au Maroc (2008 dans le nord et 2014 dans le Souss), qui n’a pas été enseignée dans les écoles d’agriculture dans notre pays, et d’autre part, il s’agit d’une culture spéciale nécessitant une conduite bien différente de celle des cultures auxquelles nos producteurs sont habitués. Ses exigences sont même différentes de celles des autres espèces cousines de fruits rouges comme la framboise et la mure. Pourtant, beaucoup de producteurs ayant une certaine expérience dans la production de la framboise par exemple ont jusqu’à maintenant été tentés d’appliquer la même conduite culturale à la myrtille, ce qui a inévitablement conduit à un fiasco de la production. Il s’agit en effet d’une culture très sensible aux conditions de sol et de l’eau d’irrigation, www.agri-mag.com
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Actu Actu Formation Entreprise particulièrement dans le Souss où le hors sol s’impose. Le myrtillier se distingue des autres fruits rouges par un système racinaire fibreux et très superficiel sans racine pivotante dominante, qui ne tolèrent ni le mauvais drainage ni le stress hydrique. Elle se caractérise par des exigences agronomiques et culturales particulières. Le pH et la salinité du sol sont les facteurs les plus importants influençant sa croissance. En
effet, la myrtille exige des sols fortement acides, très bien drainés et riches en matière organique. A titre d’exemple, le pH optimum pour la myrtille est entre 4,5 et 4,8. A un pH de moins de 3,8, il y a carence en potassium (roussissement des marges des feuilles), tandis qu’à des pH supérieurs à 5,5, l’absorption du fer est bloquée provoquant la chlorose. La salinité du sol est également un facteur néfaste au dévelop-
pement du myrtillier du fait qu’elle restreint sa croissance.
tée en fonction du contexte et des conditions de chaque exploitation et de chaque variéLes aspects abordés té. En effet, le comportement lors de la formation de chaque variété est particulier et de ce fait les différentes Partant des compétences éléopérations culturales doivent mentaires de base vers les aslui être spécialement adaptées, pects les plus pointus, le cours notamment la taille. Il s’agit en a été conçu de manière à facieffet d’une opération délicate liter le développement d’une qui doit être menée de maconnaissance approfondie de nière à former un port intéresla physiologie et de la culture sant de la plante, à stimuler de de la myrtille, permettant aux nouvelles pousses et à rendre participants de mieux com- les plants capables de donner prendre comment les plantes de bonnes récoltes et des fruits réagiront aux conditions mé- de calibre satisfaisant. Lors du téorologiques / climatiques, début de la culture, la pratique aux pratiques de production de la taille permet par exemple et aux nuisibles. Les interven- de reporter l’énergie potentieltions de Pr Bernadine Strik et lement dépensée dans la flode M. Mariusz Padewski ont raison et la formation des fruits particulièrement porté sur les sur le développement d’un points suivants : plant plus grand et plus fort, · Physiologie : photosyn- capable de porter de bonnes thèse, transpiration, mouve- quantités de gros fruits. ments des ressources L’un des points forts de cette · Biologie : développement formation a été la possibilité du bouton floral, nouaison, d’interagir continuellement stades de développement des avec les intervenants ainsi que baies le temps accordé aux séances · Besoins en nutriments des de questions/réponses. Ces débats ont d’ailleurs permis myrtilles d’éclairer bon nombre de · Nutrition de la myrtille points en relation avec les difsur substrat : pH, EC, cations/ férents aspects abordés, en anions, mesures particulier ceux liés à la ges· Systèmes de production : tion de la nutrition hydrominérécolte, palissage, taille rale de manière à assurer des · Irrigation et utilisation de conditions idéales de croisl’eau par la plante : besoins hy- sance et de développement driques de la plante, mesure de la culture. de l’humidité, température et effets de l’humidité relative Cette formation faite sur un · Ennemis de culture de la myrtille : gestions des maladies et insectes importants · Problèmes physiologiques : chaleur, lumière, différents stress A noter que les intervenants ont insisté sur le fait qu’il n’existe pas de recette universelle. La gestion doit être adap-
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sujet d’actualité, a suscité l’intérêt de toute la profession. Gageons que les informations acquises vont aider les producteurs à prendre des décisions éclairées pour développer avec succès de nouvelles plantations ou améliorer le rendement et l’efficacité des plantations existantes. www.agri-mag.com
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Le sujet étant très vaste et le programme de la formation très chargé, nous reviendrons plus en détails, dans nos prochaines éditions, sur les différents aspects abordés lors de cette formation à travers une série d’articles réalisées en collaboration avec le cabinet Green Smile.
Témoignages de participants
«J’ai vraiment apprécié cette formation, explique un producteur. Bien que techniques, les présentations étaient faciles à suivre. Pour le nouveau produc�teur que je suis, ces informations sont inestimables. Jusqu’à présent, il s’est avéré difficile de trouver autant d’informations. J’ai certainement acquis beaucoup de nouvelles connaissances et je suis maintenant beaucoup plus confiant dans la conduite de cette culture de grande valeur». Propos corroborés par un autre professionnel présent à la formation : «Bien que je sois plutôt expérimenté dans la production de la myrtille vu que notre société a été parmi les premières à s’intéresser à ce fruit, j’ai trouvé ce cours extrêmement bénéfique pour combler certaines lacunes que j’avais et pour m’aider à rester au courant de tous les aspects de la culture des myrtilles».
Créé en 2009, Green Smile est un cabinet de conseil en agriculture spécialiste des techniques de production sous serre. Son objectif est de mettre en œuvre des projets visant à améliorer et moderniser la façon de produire des exploitations marocaines. Les évènements organisés par Green Smile ont pour but de débattre à travers des formations et des conférences sur des thèmes pratiques d’actualité touchant les techniques de production, la logistique, les marchés www.agri-mag.com
et les stratégies commerciales et marketing. Plus concrètement, il s’agit d’apporter aux acteurs des filières agricoles des éclairages et mises au point susceptibles d’orienter les prises de décision tant au niveau des entreprises qu’au niveau des organisations de producteurs.
Outils :
· Formation · Coaching technique · Team Building · Audit de ferme
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A propos de Green Smile
· Stratégies de communication · Organisation d’évènements · Missions d’affaires · Mise en relation · Organisation de visites et voyages · Appui à la création et accompagnement d’organisations professionnelles · Organisateur de conférences : Tomato Morocco, Potato Morocco, Blueberries Morocco Agriculture du Maghreb N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
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Actu
M. Tarik Lazrak, Président de Timac Agro Maroc
Actu Entreprise
Poursuivre une croissance ininterrompue Depuis sa création en 1999, Timac Agro Maroc tient annuellement sa réunion plénière regroupant l’ensemble de son équipe pour faire le bilan des réalisations de l’année et tracer les perspectives d’avenir. Cette année, cette 19ème manifestation s’est déroulée à Tanger le 14 décembre dernier dans une ambiance de sérieux et de franches discussions ouvertes.
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’objectif de la réunion était de dresser le bilan commercial de l’année écoulée (2018) , les performances de recouvrement, le bilan et perspectives stratégiques à moyen et long terme, avec des objectifs ambitieux, tout en étant réalisables, pour l’année 2019. En ouverture de la séance, M. Adam Barouti, directeur administratif et financier de Timac Agro Maroc, exprimant sa fierté pour les réalisations de l’année, a salué le dynamisme des équipes et les efforts qu’elles ont accomplis tout au long de l’année dans le respect de l’esprit et des valeurs de la société. Il a également procédé à la présentation des nouveaux Attachés Technico Commerciaux (ATC), venus renforcer l’équipe de terrain au cours de l’année, auxquels un accueil chaleureux a été réservé par l’assistance. De même, il a annoncé la promotion de cadres méritants à des postes de Délégués Régionaux (DR),
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permettant par la même occasion de mieux structurer et guider les équipes sur le terrain pour plus d’efficacité, par un meilleur encadrement des ATC et une meilleure orientation de leurs interventions. Ont également été mis en avant des agents et régions qui se sont distingués par leurs performances exemplaires.
Toujours des nouveautés
De multiples nouveautés destinées à améliorer l’efficacité et le travail quotidien des équipes ont été présentées à l’assistance, dont on peut signaler : · Le lancement d’une nouvelle gamme ‘’EXCELIS’’ d’engrais NPK liquides conçus spécialement pour la fertigation, prêts à l’emploi, en réponse aux besoins des agriculteurs utilisant le goutte à goutte. Ces engrais, grâce à des conditionnements adaptés, apportent aux clients de nombreux avantages aussi
bien sur le plan de l’utilisation (éviter les mélanges incompatibles, réduire les charges et les besoins en main d’œuvre) que celui de la logistique (transport, stockage, facilité de gestion). A noter que ces formules ont un pH acide, ce qui convient parfaitement au goutte à goutte en évitant d’ajouter des acides contre le bouchage des installations de tête, conduites et goutteurs. De plus, l’existence de nombreuses formulations permet à l’agriculteur de bien raisonner ses choix. · Publication d’un nouveau catalogue produits, servant comme support de communication avec les agriculteurs et les revendeurs. Ce catalogue a été distribué aux ATC en fin de réunion. Un nouveau site web qui présente différentes rubriques interactives et ludiques · (Template Site Web) démarrera en janvier 2019. Nouvelle solution (ACT CRM) : Des tablettes ont été
distribuées aux ATC pour leur servir d’assistant technique terrain pour leurs activités quotidiennes. Elles leurs offriront de nombreux avantages dont le gain de temps, une meilleure gestion de leurs interventions et des relations avec les agriculteurs, une synchronisation avec l’équipe commerciale, tableaux de bord et bien d’autres avantages. Une formation leur sera assurée pour la maitrise de cette nouvelle solution. Après la présentation des résultats des différentes Business Units (BU) par leurs responsables, M. Tarik Lazrak, Président Directeur Général de Timac Agro Maroc, dans son intervention, a dressé le bilan annuel des résultats obtenus, en estimant que l’année 2018 a été globalement bonne, malgré les soucis et les difficultés enregistrés dans certaines régions (Ex : problème des prix, ...). En effet, les réalisations étaient
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M. Lahcen Faiz, Responsable zone Sud
assez proches des objectifs prévus et pour cela, il a félicité l’ensemble des employés de la société. Ainsi, il a fait une analyse dé�taillée des résultats obtenus par les différentes régions en soulignant les bonnes performances réalisées par les équipes locales dans leurs conditions particulières ainsi que les atouts qui ont permis leurs réussites, tout en pointant du doigt les aspects sur lesquels des efforts doivent être accentués en vue de l’amélioration des résultats dans l’avenir proche et à plus long terme. Au niveau social, Mr. LAZRAK a précisé qu’aujourd’hui l’en�treprise compte 184 salariés dont plus de 102 ingénieurs et technico-commerciaux répartis dans les différentes régions et qui visitent 700 agriculteurs par jour. ‘‘L’équipe Timac est bien structurée et bénéficie d’une organisation unique au Maroc et dans le monde’’ explique-t-il en ajoutant que la structure et l’organisation des différents départements sont un garant des bons résultats. Il a également insisté à plusieurs reprises sur
M. Adam Barouti, Directeur Financier
l’organisation des équipes, leur homogénéité, cohésion, motivation, ..., ainsi que sur le rôle des délégués régionaux dans la réussite finale. Pour conclure, Monsieur Lazrak a prodigué à l’assistance de nombreux conseils parmi lesquels : - L’anticipation pour être présents dans les régions ou filières appelées à un fort développement, - La diversification : ne pas mettre les œufs dans le même panier, - La sauvegarde des acquis, - L’optimisme pour l’avenir car il existe un potentiel énorme pour certaines régions et certaines filières. Il faut ajouter également que la vision optimiste de l’avenir permet à la société d’envisager plus de recrutements dans les régions où cela s’avère nécessaire en vue d’améliorer leurs capacités d’intervention avec des perspectives d’élargissement des équipes si les besoins se font sentir. De même, le renforcement des équipes administratives, marketing n’a pas été négligé.
M. Abdellah BOUATTO, Responsable zone Nord
Facteurs de réussite
A partir des interventions de Monsieur Tarik Lazrak et des autres intervenants, ainsi que des remarques des participants, il se dégage que plusieurs caractéristiques ont guidé les activités du personnel de la société. Ce sont ces éléments qui ont permis la réussite de son activité, qui ont fait sa réputation et qui sont incontournables pour aller de l’avant. Il est question, et c’est la principale condition, du facteur humain puisqu’il s’agit de recruter les meilleures compétences et de savoir les garder, tout en constituant des équipes structurées, soudées, homogènes, stables et arrivées à maturité. Pour les DR, il est nécessaire d’être les plus proches possible de leurs agents et de ne pas compter uniquement sur le travail habituel, de ne pas être rebutés par les difficultés et les conjonctures changeantes, en diversifiant les activités et en sachant s’adapter aux circonstances de leur environnement. Il est nécessaire de faire preuve de souplesse et de réactivité (en cas d’imprévus sur le marché, qui peuvent être bénéfiques des fois) afin de profiter des opportunités qui se présentent immanquablement. L‘expérience de cette année a montré une bonne précision des prévisions, ce qui prouve la valeur des équipes de terrain et leur connaissance des potentialités de leurs régions respectives. En outre, dans un monde en constante transmutation, il est impératif d’être en permanence à l’affut de toutes les nouveautés et innovations et d’en faire profiter toutes les équipes.
Pour clôturer cette manifestation annuelle, les participants ont été conviés à une soirée animée, au cours de laquelle des trophées ont été remis, comme chaque année, en récompense pour leurs résultats particulièrement remarquables, aux meilleurs employés et aux ATC les plus performants sous les applaudissements et acclamations de leurs collègues qui partageaient leur joie pour les distinctions obtenues.
La famille Timac au complet
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Actu Actu Entreprise
DÉCOUVREZ NOTRE NOUVEAU SITE WEB : WWW.VILMORIN.MA Vilmorin Atlas, filiale de la Business Unit Vilmorin-Mikado, est heureux d’annoncer le lancement de son nouveau site web au Maroc, accessible sur www.vilmorin.ma, entièrement dédié à l’activité de nos clients marocains. Le nouveau site internet de Vilmorin au Maroc vous fait bénéficier de l’expertise et des valeurs de proximité de l’entreprise. Sur ordinateur, tablette ou smartphone, il est adapté à toutes les tailles d’écran et offre une nouvelle expérience de navigation. Vous y trouverez des informations sur l’entreprise, la culture légumière et la gamme de produits disponibles. Très facile d’utilisation, le site web comprend un catalogue de produits avec des détails concernant chaque variété (description, conseils, calendriers de culture ...). Vous trouverez aussi toutes les fonctionnalités, comme le moteur de recherche de variété ou la liste des souhaits qui permet de demander plus
d’informations. Faites l’expérience dès maintenant ! Rendez-vous sur le site www.vilmorin.ma et laissez vos commentaires ou posez vos questions en contactant nos experts durant votre navigation.
MAX
Nouveau fongicide sur céréales de MARBAR Chimie La société MARBAR Chimie vient d’introduire une nouvelle solution fongicide systémique contre les maladies foliaires des blés (Septoriose, Rouille brune & Rouille jaune). IMPACT® MAX se présente sous forme de suspension concentrée pour pulvérisation et tire sa force de la combinaison de deux molécules: le Flutriafol et l’Azoxystrobine. L’association de ces deux
cité et son spectre d’action
matières actives met en
sur les principales maladies
valeur son excellente effica-
foliaires des blés. En effet,
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Convivial et très pratique, le site www.vilmorin.ma a été construit pour répondre aux besoins de nos clients, en prenant en compte toutes les spécificités du marché marocain. Le site est
le Flutriafol agit par inhibition de la biosynthèse de l’ergostérol alors que l’Azoxystrobine inhibe la respiration cellulaire au niveau des mitochondries.
Caractéristiques techniques
IMPACT® MAX possède une action à la fois préventive et éradicative sur les principales maladies foliaires des céréales. Il doit être appliqué dès l’apparition des premiers symptômes. Il présente également l’avantage d’apporter une persistance d’action très élevée, principalement contre les Septorioses et les Rouilles des céréales.
régulièrement mis à jour avec toutes les nouveautés produit et les actualités de l’entreprise. Marhaba sur notre site web
www.vilmorin.ma Recommandations d’application
• Respecter les doses homologuées afin d’assurer une excellente efficacité et éviter tout risque de développement de résistance ; • L’application se fait par pulvérisation foliaire tout en respectant les volumes de bouillie recommandés par les BPP ; • Les traitements doivent être déclenchés préventivement et dès que les conditions sont favorables au développement des maladies.
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Actu Actu Entreprise
Valagro présente son
nouveau produit « VITASÈVE » au Maroc
Tout le savoir-faire sur les biostimulants et le monde de la nutrition des plantes est matérialisé par VITASÈVE, le biostimulant innovant de Valagro qui favorise la bonne circulation de la sève, évite le vieillissement prématuré des plantes et améliore la capacité de production et donc, la rentabilité des cultures. La société Valagro, leader dans la production et la commercialisation de biostimulants et spécialités nutritionnelles, présente un nouveau produit au Maroc : VITASÈVE. Fondée en 1980 et basée à Atessa, Italie, Valagro s’engage à fournir des solutions innovantes et efficaces en matière de nutrition et de soins, pouvant aider ses clients à obtenir des rendements supérieurs et des récoltes plus saines, avec un impact environnemental réduit. VITASÈVE est une formulation innovante de Valagro, issue de la technologie Geapower (GEA 841), sa propre plateforme de recherche et développement. VITASÈVE assure la bonne vascularisation des organes et une meilleure circulation de la sève (le transport de l’eau et des nutriments), pour un développement optimal de la plante. VITASÈVE peut être utilisé pour des nombreuses cultures (vigne, agrumes, maraichages, fruites rouges, etc.) et Valagro a obtenu de nombreux succès techniques et scientifiques ainsi que des résultats d’essais sur plusieurs années, et dans de nombreux pays.
COMMENT AGIT VITASÈVE ?
VITASÈVE agît sur la physiologie de la plante selon 4 modes d’action :
1) Stimule l’activité du cambium et la division cellulaire.
L’activité du cambium est la division continue des cellules méristématiques pour la formation et le développement des vaisseaux conducteurs. Le cambium est responsable du développement du xylème pour le transport de la sève brute (des racines aux feuilles) et du phloème pour le transport de la sève élaborée (des feuilles aux racines).
2) Améliore la production énergétique dans la plante.
Pour assurer le processus de division cellulaire, la plante a besoin d’une grande quantité d’énergie.
3) Favorise la croissance cellulaire
Avec l’amélioration de la réponse à l’auxine (hormone de croissance).
ESSAI VITASÈVE EN FRANCE - VIGNE
• Localisation : Sancerre, Région Centre-Val de Loire (France) • Culture : vigne var. Sauvignon • Densité de plantation : 6.500 plantes/ha • Age : 15 ans • Dose d’application : 7 L/ha • Nombre d’applications : 1 per an (de 2006 à 2010) • Stade d’application : pointes vertes (Avril) VITASÈVE permet une réduction des symptômes provoqués par les champignons responsables des maladies du bois.
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Comparaison témoin vs traité avec Vitasève après un essai fait sur tomate cultivée sous serre à Almería (Espagne) après 2 applications à 5 L/ha.
4) Stimule la synthèse de cellulose et la lignification.
La cellulose est le principal constituant de la paroi cellulaire des végétaux. Elle a un rôle structural, et avec la lignine, elle est un constituant du bois. Grâce à la technologie Geapower et à l’application de la génomique, Valagro a démontré que les gènes responsables de ces 4 processus physiologiques sont surexprimés (plus actifs) de manière significative avec l’application de VITASÈVE. L’application de la technologie génomique permet d’obtenir des résultats scientifiques objectifs et fiables de l’effet biostimulant dans les plantes.
PREUVES D’EFFICACITE
De nombreuses preuves d’efficacité ont été obtenues dans différents pays. En France, Valagro commercialise VITASÈVE depuis plus de dix ans et le produit est bien consolidé sur le marché. Va-
lagro a procédé à son lancement en Italie en 2017 et cette année 2018 en Espagne et au Maroc. Les premières impressions des techniciens et producteurs sont très positives et augurent un bon avenir pour ce produit. Les expériences en France confirment les bons résultats des applications du produit, qui est commercialisé depuis 2003. Par exemple, l’application de VITASÈVE pendant cinq années consécutives a permis à la vigne de maintenir une bonne circulation de sève, limitant ainsi l’impact des accidents responsables de la rupture du trajet de sève, notamment provoqué par l’implantation des champignons associés aux maladies du bois.
Brahim ELANBI Regional Sales Manager Nord Afrique b.elanbi@valagro.com +212 661616754
ESSAI VITASÈVE AU MAROC – POMME DE TERRE • Localisation : Boulaouane (Maroc) • Culture : Pomme de terre var. Nicola • Superficie: 1 ha • Date de trasplante: 15/09/2018 • Dose d’application : 3 L/ha • Nombre d’applications : 2 • Dates d’application : 30/10/18 et 09/11/18
La date de récolte de ces pommes de terre est prévue pour la fin de Décembre, mais nous pouvons déjà observer une nette différence de vigueur végétative de la plante après deux applications de VITASÈVE. Une plante avec plus de vigueur aura une production plus élevée et de plus qualité. Comparaison témoin vs traité avec Vitasève après un essai fait sur pomme de terre à Boulaouane (Maroc) après 2 applications à 3 L/ha.
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Actu Actu Entreprise
Agro Spray Technic présente son nouvel anti mildiou
Rival Duo
Afin de présenter ses conseils et ses solutions techniques pour maitriser le mildiou, spécialement sur pomme de terre, la société Agros Spray Technic a organisé une journée d’information à Berrechid le 13 décembre dernier en présence de nombreux invités, agriculteurs et professionnels de la filière. Des représentants de la société bulgare AGRIA fournissant le produit Rival Duo étaient également présents pour fournir toutes les explications nécessaire aussi bien sur la société mère, que sur la maladie du mildiou sur pomme de terre, le produit conseillé, ses effets sur le champignon et sur la culture.
E
n ouverture de la journée, M. Abdellatif OUSSALAHDirecteur commercial- a présenté la société Agro Spray Technic, société familiale créée en 1986 et actuellement bien reconnue sur le marché marocain dans le domaine des produits phytosanitaires utilisés aussi bien en agriculture conventionnelle qu’en agriculture biologique. La société a été la première à introduire une large gamme de phéromones permettant de développer facilement la lutte intégrée des insectes nuisibles (IPM).
M Amine Bennis, Directeur Général Adjoint AST
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Ultérieurement, la société a renforcé sa structure, augmenté son personnel, accordé de plus en plus d’attention aux produits phytosanitaires et a établi une coopération solide et durable avec des fournisseurs du monde entier et des détaillants sur l’ensemble du territoire marocain. M. Yonko Stamenov, (Chef produit – Agria Zenith Crop Sciences) a fait un exposé en anglais traduit par M Smail Aït Bahaddou (Directeur technique – Agro Spray Technic) dans lequel il a présenté la société AGRIA, son parcours et sa place
M. Yonko Stamenov, Product manager – Agria Zenith Crop Sciences
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M Smail Aït Bahaddou, Technical Manager AST
dans le monde. Ainsi, créée en 1932, AGRIA a commencé la synthèse du Zinèbe en 1962, l’oxychlorure de cuivre en 1980, le zinèbe 95% biocide en 2001, le Mancozèbe en 2004, etc. AGRIA est le seul fabricant de produits de protection des plantes en Europe du Sud-Est. Elle est présente dans les marchés de plus de 60 pays dans le monde (Europe, Amérique du Nord et du Sud, extrême orient, Australie, Afrique et Moyen Orient). Aujourd’hui, grâce à ses laboratoires répondant aux normes de l’UE et à son expérience de 85 ans, elle fournit des produits de haute qualité protégeant en même temps les cultures et l’environnement.
Action du Rival Duo sur le mildiou
M. Stamenov a poursuivi par l’exposé du cycle de développement du Phytophtora infestans, agent causal du mildiou sur pomme de terre, des conditions favorables à son développement, des phases de la culture les plus sensibles à l’infection et des parties de la plante qui sont affectées. Il a abordé également le risque de destruction rapide de la culture si les conditions sont favorables ainsi que l’importance de prévenir et d’agir le M. Ousalah Abdellatif , Directeur commercial AST
plus vite possible Comme moyen de lutte contre le mildiou, le produit objet de la journée est le Rival Duo fongicide spécifique préventif, curatif et éradicant, composé de deux molécules Cymoxamil (50 g/l) et Propamocarb (400 g/l). Le Cymoxamil à effet curatif, est capable de récupérer une infection existante avec une efficacité jusqu’à 2 jours après l’infection. Le Propamocarb, systémique et rapide, dispose d’une activité antisporulante inhibant l’évolution du champignon. En combinant ces deux actions, le produit donne d’excellents résultats et permet une protection de haut niveau. Son DAR est de 14 jours sur pomme de terre. Il est cependant conseillé de respecter les recommandations pour éviter le phénomène de résistance, même si les matières actives ne présentent qu’un risque faible à moyen. Plusieurs essais de Rival Duo sur pomme de terre ont été menés au Maroc (Berrechid et Sefrou) et M. Soufiane NEKHLA (Responsable de développement la région Nord) a présenté le déroulement de ces essais, l’évolution du taux d’infection et les excellents résultats obtenus en comparaison avec le témoin et la référence. Pour clôturer la journée, des témoignages de producteurs ayant utilisés Rival Duo ont suivi, puis des discussions entre agriculteurs et techniciens d’Agro Spray Technic, et en fin un déjeuner offert par la société aux participants. L’occasion de continuer les échanges dans un cadre très convivial. M. Soufiane Nekhla , Responsable de development de la zone Nord AST
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Optimisation de la moissonneuse-batteuse
Axial-Flow 250 au profit de la qualité du grain et de la productivité Case IH commercialisera trois nouvelles moissonneuses-batteuses Axial-Flow de la série 250 en 2019, en remplacement des modèles 7240, 8240 et 9240 actuels. « Leurs perfectionnements sont ciblés sur l’amélioration de la productivité de la moissonneuse-batteuse et de l’utilisateur », explique August von Eckardstein, Responsable marketing produits de récolte Case IH pour l’Europe, le MoyenOrient et l’Afrique. Plusieurs fonctions automatisées permettent aux utilisateurs d’optimiser facilement les per-
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formances de la machine sur le plan du débit et de la qualité de récolte : - Système d’automatisation AFS Harvest Command Automation pour limiter les pertes, réduire la détérioration du grain et maximiser les rendements. Cette toute nouvelle technologie utilise seize capteurs pour surveiller la moissonneuse-batteuse en continu et maximiser ses performances. - Le système de contrôle de la vitesse d’alimentation adapte les éléments-clés de la machine au volume de récolte
- La caméra analyse constamment la qualité du grain - Le capteur de pression de la grille et la vitesse automatique du ventilateur maintiennent la pression idéale au fur et à mesure que les conditions changent En plus, ces machines sont équipées de ► Cornières de transport de rotor réglables depuis la cabine, actionnées depuis la console de droite en cabine lorsque le dispositif d’automatisation n’est pas utilisé, ou automatiquement quand le système d’automatisation AFS Harvest Command™ est engagé ► Une nouvelle transmission à
variation continue améliore la traction et élimine le besoin de s’arrêter et de changer le mode pendant les travaux ou en cas de déplacement sur des terrains en pente. ► Une nouvelle capacité de levage de 6,1 tonnes pour faciliter la gestion des barres de coupe à tapis de 12,6 m et des cueilleurs à maïs de 16 rangs. Un double système d’inclinaison latérale peut également faciliter le contrôle des barres de coupe à tapis de 12,6 m. ► Un système télématique AFS Connect permet le transfert bidirectionnel de fichiers entre la moissonneuse-batteuse et l’ordinateur du bureau par le biais d’un portail Internet.
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Maraîchage
Diversification et consommation soutenues sur le marché local Le melon est incontestablement l’un des fruits les plus appréciés des consommateurs marocains. En été, il garnit généreusement les étals et parfume agréablement les paniers et les assiettes. La demande sur le marché local s’oriente vers trois types de melon à savoir : Galia, Ananas et Jaune Canari. Le charentais étant à 100% destiné à l’export.
Déroulement campagne 2018 Les différents types de melon
Pour les producteurs, les commerçants et les consommateurs, ces trois types sont à distinguer par leurs diverses caractéristiques. 32
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Type Galia
Selon les estimations des semenciers interrogés, la production de melon Galia concerne une surface de 3600ha conduite à 90% en plein champ, principalement dans les régions due Haouz (2200ha dont les deux tiers en précoce), Doukkala (600ha), Fqih ben Saleh et Béni Mellal (400ha) et Agadir (400ha sous abris). Pour le producteur, ce type présente des avantages
comme la précocité et le prix, mais son principal inconvénient reste sa sensibilité aux maladies et au froid. On remarque de ce fait, depuis quelques années, un léger déclin des surfaces allouées au Galia au profit des types Ananas et Jaune Canari. Cependant, malgré ce léger déclin des surfaces, de nouvelles variétés continuent à être introduite régulièrement sur ce segment. www.agri-mag.com
Melon jaune canari Azilal RZ ازيالل
Adaptée à des cultures verticales sous-serres ou à des cultures horizontales précoces et de saison en plein champ. Bonne nouaison à basses températures. Plante équilibrée. Fruits de forme longue ovale et légèrement côtelée. Chair ferme et cavité réduite, bon niveau de brix.
Kechal RZ كيشال Forte plante, rustique et adaptée au plein champ
Fruits de forme ovale, légèrement ronds et côtelés. Chair blanche avec un niveau de brix élevé. Bon comportement vis-à-vis de l’oïdium.
Melon Galia Gueliz RZ كيليز
Variété adaptée aux plantations précoces sous-serre et de saison; et tardives en plein champ. Forte plante rustique, avec une bonne protection des fruits. Bonne nouaison et production semi-groupée. Fruits uniformes avec une broderie régulière. Bon comportement vis-à-vis de l’oïdium.
Pastèque Morgan RZ موركان Pastèque type Crimson. Plante avec une bonne vigueur. Bonne nouaison en conditions froides. Rendement élevé avec une précocité significative. Fruit allongé et de calibre homogène. Chair très rouge avec une bonne qualité gustative.
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Rijk Zwaan Maroc S.A.R.L : 620, Immeuble Idder Avenue Hassan II 80000 Agadir / Maroc Tél.: +212 528 845 153 I +212 528 884 473 Agriculture du MaghrebFax : +212 528 844 605 N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019 33 contact@rijkzwaan.ma I www. rijkzwaan.com
MELON Type Jaune canari
D’après les semenciers et pépiniéristes interrogés, il s’agit d’un marché de 35 millions de graines. Le type Jaune Canari est produit dans plusieurs régions (les précoces à Agadir, Zagoura et Guelmime, les tardifs à Marrakech, Tadla, Saïss, Gharb, Tiflet, Sidi Kacem, au Nord et dans l’Oriental), sur des superficies dépendant des précipitations et des inondations au nord - qui peuvent réduire considérablement sa culture. La production en variétés hybrides concerne principalement les régions du Gharb, Larache, Marrakech, Chichaoua, Kelâa et Agadir. A noter qu’à l’instar du type Ananas, le Jaune Canari prend progressivement des parts de marché au Galia et que le Jaune Canari de saison (variétés ridées) arrive sur le marché pendant les mois de juillet, août et septembre. Aujourd’hui marginal, l’export de ces 3 types de melon présente de faibles potentialités et ne concerne que certains marchés nord européens (anglais, allemand…). Par ailleurs, l’export vers ces marchés est bridé par la concurrence. En effet, pendant la période export, la production est très concurrencée aussi bien par l’Espagne que par les prix intéressants sur le marché local.
Choix variétal des producteurs
Type Ananas
Le melon ananas est cultivé principalement dans la zone du Haouz (Marrakech, Chichaoua, Kelaa) sur une surface de 2500ha, mais on le trouve également à Doukkala, Ttiflet, Zagoura (100ha) et l’Oriental (50-100ha). Ce melon est apprécié aussi bien par le consommateur pour son goût sucré et sa texture fondante, que par le producteur pour la facilité de la conduite et pour sa rentabilité : rendement élevé, calibre (3,5 à 4 kg), bon brodage et précocité… C’est ce qui explique la progression continue que connaît ce type de melon qui a même pris des parts de marché au Galia.
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Devant la grande diversité variétale qui s’offre actuellement aux producteurs de melon, le choix de la variété à cultiver doit se décider en fonction du marché de destination et de certains paramètres variétaux, notamment : la couleur et l’aspect de la robe, l’indice réfractométrique, la durée du cycle, les résistances aux maladies, la conservation, l’aptitude au transport et la résistance à la virescence. Pour répondre aux attentes exprimées par les melonniers, un grand travail de sélection et des essais sont menés constamment par les sociétés semencières dans différentes régions du royaume et concernent les différentes périodes de production afin de trouver les réponses adéquates. L’objectif est de proposer une gamme de variétés pour que chaque producteur, selon ses exigences, trouve le matériel végétal adapté à sa propre région et à la période de production de son choix (précoce, saison, serre, plein champ, …). A noter dans ce sens que, géné�tiquement parlant, le melon est une espèce dotée d’un très grand potentiel
de variabilité (voir paragraphe’’ Les ressources génétiques’’). De ce fait, les maisons grainières peuvent répondre à des attentes très diverses. Cependant, il s’agit d’un processus long. Pour le type Jaune Canari par exemple, les caractéristiques recherchées par le marché sont la rusticité de la plante pour tenir le calibre, la rugosité et la fermeté de la peau du fruit nécessaires à sa conservation, et qui constituent un atout majeur pour une commercialisation vers des destinations éloignées. D’autres caractéristiques sont aussi recherchées telles la couleur jaune profond et des qualités gustatives exceptionnelles. Pour les producteurs de melon Galia également, l’un des aspects les plus recherchés est la rugosité et la fermeté de sa peau qui favorisent son écoulement vers des villes éloignées des zones de production (Oujda, …). Ainsi, pour les nouvelles variétés, même après pleine maturité (jaunissement), le fruit peut résister 10 jours et même plus après récolte, jusqu’à son arrivée chez le consommateur. Il s’agit d’un avantage de taille qui offre au producteur plus de flexibilité pour la commercialisation de sa production. Il est ainsi moins sensible à la pression des acheteurs et intermédiaires. Pour les producteurs, une bonne variété est également celle qui présente une flexibilité de la production avec un rendement étalé sur toute la période de production, un aspect extérieur homogène quelle que soit la vague de production (1re ou 2ème), une bonne qualité organoleptique (arômes et brix élevé), et la même qualité quel que soit le terroir de production. Concernant la plante, il faut signaler sa rusticité et l’équilibre de sa croissance, son taux élevé de nouaison, son bon rendement commercial et sa bonne tenue après récolte. A noter qu’en fonction de l’évolution des marchés et de la consommation, les maisons semencières se doivent, non seulement de comprendre ces exigences, mais aussi de les anticiper afin de disposer au moment opportun de variétés performantes capables de donner entière satisfaction, depuis la production jusqu’à la consommation, sachant que la mise au point d’une nouvelle variété nécessite une dizaine d’années de recherches et d’expérimentations.
Maitrise de la conduite
Partout, les producteurs de melon cherchent des solutions pour améwww.agri-mag.com
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liorer leurs performances, réduire les coûts de production mais aussi pour satisfaire et fidéliser une clientèle de plus en plus exigeante. Le dévelop� pement considérable qu’a connu la culture du melon dans notre pays est
du aux progrès génétiques mais c’est aussi le résultat de la mise en place de techniques performantes de conduite. C’est ce qu’explique un producteur de la région de Marakech : « Pour assurer un bon rendement, un matériel génétique de haute valeur est certes nécessaire, mais d’autres facteurs contribuent également comme la qualité du sol et de l’eau, et la conduite culturale assurée par le producteur (irrigation, fertilisation, protection phytosanitaire, stade de récolte…). Ainsi, la fertilisation du melon par exemple doit être raisonnée, prenant en considération le fait que la croissance végétative, la formation des racines et des ramifications peuvent avoir lieu en même temps que la floraison, la nouaison, la fructification et le grossissement des fruits. Une mauvaise alimentation de la culture en eau et en éléments nutritifs risque ainsi de déséquilibrer la plante qui réagit, soit par une coulure de ses fleurs, soit par un avortement de ses fruits, ou une autre anomalie de grossissement ou de maturation des fruits ». Avant d’élaborer le programme de fertilisation, il convient de procéder à une analyse du sol pour déterminer les réserves nutritives qu’il contient, sa fertilité et les anomalies susceptibles de gêner la nutrition de la culture. Le melon est sensible à la salinité et aux carences en Mg, Mn, Fe et Mo. La demande de la plante en éléments nutritifs est accélérée au moment de la nouaison. De grandes anomalies de floraison (mâle et femelle) et de nouaison apparaissent en cas de mauvaise alimentation azotée, phosphatée, potassique et magnésique. Un besoin important en calcium se fait sentir tôt dans le cycle de la culture. En outre, les principaux problèmes rencontrés par les melonniers sont d’ordre phytosanitaire, essentiellement les attaques de maladies fongiques (oïdium, fusarium, cladosporiose). Les feuilles touchées ne peuvent plus remplir leur fonction d’alimentation de la plante et des fruits, même si la fertilisation et les autres facteurs de production sont bien assurés. On note également des problèmes de comportement comme l’éclatement des fruits pour des raisons
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diversement expliquées. Les producteurs sont donc à la recherche de variétés résistantes (ou hautement tolérantes) au fusarium et à l’oïdium. La recherche génétique est en constante évolution, pour doter les variétés de plus de résistances. A souligner qu’à l’instar de la pastèque, le greffage du melon a été parmi les solutions proposées pour lutter contre les maladies surtout dans les zones souffrant de fatigue des sols, et aussi pour la mise en place des cultures précoces par l’utilisation de portegreffes apportant également une meilleure tolérance au froid. Cependant, le greffage n’a pas rencontré un grand succès notamment sur melon Galia, à cause d’un problème lié à la mort subite des plantes, qui serait due selon les semenciers interrogés, au phénomène d’incompatibilité entre greffon et porte-greffe. D’autres ravageurs susceptibles d’attaquer le melon (acariens, puceron, bactéries …), peuvent être redoutables, mais la fréquence de leurs attaques est difficilement prévisible, soit parce qu’ils ont des ennemis naturels efficaces, soit parce qu’ils ne rencontrent pas les conditions climatiques optimales à leur développement. De ce fait, ils ne présentent pas le même risque que les précédents. Par ailleurs, le nettoyage des bords de parcelles est la première action à entreprendre avant la mise en place d’une culture de melon, car le mode de transmission des virus par les pucerons, rend peu efficaces les différents modes d’intervention. En cas de présence de ces ravageurs des traitements spécifiques sont à effectuer.
affectent la qualité, la coloration et le goût.. Commercialement, les prix de ventes du jaune canari sont intéressants en début du mois de mai (4 dh/Kg), mais dès l’entrée en production du type ridé, les prix de ventes dans les autres ré-
gions chutent à 2 dh, voire même 1,20 dh le kilo pour les dernières récoltes de saison. Cette baisse de prix est également due à la diversité de l’offre en fruits sur le marché pendant cette période (raisins, pastèques, pêches, fruits rouges….).
Difficultés commerciales
Une grande problématique du secteur est liée à la commercialisation des melons. En effet, les différents types de melon étant essentiellement des produits de saison, et la majorité de la production arrive groupée entre mai, juin et juillet d’où une offre importante tirant les prix vers le bas. Pour réduire cette contrainte et obtenir de bons prix, les producteurs recherchent toujours plus de précocité (mars), mais le tonnage est faible, les calibres petits et les dommages occasionnés par les maladies sont plus importants. De même, pendant l’été (surtout juillet), le marché peut connaître un effondrement des prix suite aux fortes chaleurs qui www.agri-mag.com
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Melon Les ressources génétiques: un enjeu vital pour l’avenir Le melon, originaire du Soudan et d’Afrique de l’Est, existe encore dans ces régions dans sa version naturelle, sauvage : un petit œuf de 50 g qui pousse tout seul. Depuis 5.000 ans, le melon connait la création de nouvelles formes divergentes. Selon les traditions culinaires du pays dans lequel on l’a cultivé, les fruits sucrés ou non, les chairs orange ou blanches... ont été favorisés. Ce sont surtout, bien avant Mendel, les cultivateurs qui intuitivement, ont fait évoluer les espèces, dont le melon : des mutations spontanées qui attiraient leur attention et qu’ils sélectionnaient pour les replanter ensuite et ainsi contribuer à leur propagation. Les melons sauvages originaires d’Afrique de l’Est, d’Inde ou d’Extrême-Orient ont peu de points communs avec ceux produits et consommés actuellement dans le monde. Mais ils représentent aux yeux des chercheurs en génétique et amélioration des plantes un formidable réservoir de gènes qui peut être utilisé dans l’amélioration variétale (gustativité, conservation, résistances aux maladies…).
Améliorer la résistance aux ennemis de culture
Depuis quelque temps, réduire le recours aux pesticides est au centre des préoccupations des chercheurs. Leur principale tache consiste à essayer et multiplier les croisements afin de transmettre une résistance à une maladie ou à un insecte ravageur. Par exemple, le croisement d’un ‘‘Melon Serpent’’ à chair blanche et peu sucrée, mais résistant à une bactérie, avec un Charentais à chair orange, sucré et non résistant donne une infinité de possibilités. Il faudrait donc affiner cette descendance au fur et à mesure afin d’isoler une nouvelle variété de melon qui sera un Charentais, et qui conservera bien sûr ses caractères de départ : orange, sucré, n’éclatant pas à maturité et se conservant longtemps... et qui sera désormais aussi résistant à la fameuse bactériose. Pour cela et sachant qu’on obtient raisonnablement deux générations par an, il faut compter une bonne dizaine d’années pour obtenir une nouvelle variété officielle, inscrite au catalogue. Cependant, la réussite n’est pas systématique. Certains croisements entre espèces cousines ne marchent pas, parce qu’elles sont trop éloignées. D’autres espèces sont difficiles à travailler parce qu’elles se sont adaptées à un écosystème extrêmement spécifique. Par exemple, dans les Iles Galápagos, il existe une variété de tomates sauvages, Lycopersicon Cheesmanii, minuscules et orangées, dont les graines ne germent que si elles sont préalablement mangées et
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digérées par les tortues géantes locales bien connues. De là viennent aussi la résistance à la fusariose (var. makuva) et celle aux pucerons (var. chinensis). A moyen terme, il est envisageable de disposer de résistance au mildiou à partir de géniteurs originaires de l’Inde. Il en est de même pour la résistance au virus du concombre (CMV), celui de la pastèque (WMV) et la mosaïque jaune de la courgette (ZYMV). En revanche, celles à la cladosporiose ou aux nématodes ne sont envisageables qu’à plus longue échéance car l’évaluation des ressources génétiques est seulement en cours. Mais d’autres voies d’amélioration sont envisageables.
Améliorer la conservation
Le melon ayant la particularité, une fois arrivé à maturité, de voir sa texture et ses arômes se dégrader rapidement, les chercheurs ont travaillé sur l’aptitude à une meilleure conservation. Un melon charentais traditionnel, doit être consommé 3-4 jours après la récolte, mais les sélectionneurs ont amélioré cette caractéristique. Il existe également un charentais dont l’écorce reste verte à maturité mais qui peut être conservé 15 à 20 jours après cueillette. On trouve aussi des types intermédiaires dont l’écorce jaunit à maturité et que l’on peut garder une dizaine de jours. Pour parvenir à ce résultat, il existe traditionnellement des variétés dotées d’une très longue durée de conservation, de l’ordre de plusieurs mois après récolte. Les chercheurs ont donc essayé de combiner les caractéristiques du charentais, fruit rond, à chair parfumée orange, avec celles d’une longue conservation, aboutissant aux ré� sultats actuels. « Une nouvelle variété est un point de confluence entre les proposition des sélectionneurs, les besoins des producteurs et l’attente des consom�mateurs », explique un spécialiste. « Dans le cas du melon, la diversité est telle qu’il est imaginable d’avoir des melons qui se pèlent comme une banane, avoir des melons fluo ou apyrènes (sans pépins) mais aussi disposant d’un système racinaire plus puissant... ».
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Conduite technique
Tomate
Problèmes physiologiques de la conduite en contre-saison Malgré l’idée courante sur les bonnes conditions climatiques de la région d’Agadir (ville des 300 jours de soleil), les cultures de primeur et principalement la tomate sous abris, rencontrent des problèmes particuliers. Ainsi, les contraintes auxquelles fait face la tomate sont dues au fait qu’une grande partie du cycle de cette culture se déroule en période froide, d’automne-hiver.
R
appelons les phases essentielles du cycle de tomate de primeur, cultivée sous abris serres, dans la région d’Agadir :
- Semis en juin-juillet - Plantation en juillet – août - Entrée en production vers la mi-octobre
- Durée du cycle: environ 9 mois - Nombre total de bouquets produits par plante : 20 à 30
La plante passe par plusieurs périodes aux caractéristiques très contrastées :
- Pleine production entre décembre et mars
Période 1 :
- Fin de la culture: mai - juin
Elle coïncide avec les mois de juillet-
août – septembre. L’installation de la culture est suivie rapidement d’un bon départ en végétation et d’un bon développement du système racinaire, favorisés par : – Une forte luminosité à l’intérieur de la serre en relation avec le faible taux de couverture végétale ; – Des jours longs (> 12 heures) et forte intensité lumineuse (> 1600 joules/ cm²/Jour) ; – Des températures estivales favorables ; – Une humidité abondante par irrigation localisée Période 2 : Elle correspond aux mois d’octobre-novembre. C’est une phase à la fois végétative et générative caractérisées par : – Des conditions climatiques intermédiaires (températures clémentes, ensoleillement suffisant malgré la diminution progressive de la durée du jour) – Un système racinaire bien développé et une plante dépassant 1m de hauteur; – Une entrée en production au niveau des 4 premiers bouquets ; – Un plein régime d’irrigation (dose quotidienne environ 1 l/plant) et de fertigation (EC solution nutritive ≈ 2dS/m). Période 3 : La phase végétative et générative se passe au cours des mois les plus frais
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En hiver, des malformations de fruits sont observées suite à des problèmes de pollinisation (activité réduite des bourdons) .
de l’année à Agadir (novembre – décembre) caractérisés par : – Des conditions climatiques défavorables (températures minimales faibles (<12°C), ensoleillement insuffisant (< 800 j/cm²/j) et durée du jour < 12 heures; forte humidité (pluies) ; – Forte baisse du métabolisme de la plante (faible demande climatique) ; – Plante en pleine production: 8ème ou 9ème bouquet de fruits, sur une plante haute d’environ 2 m ; – Plein régime d’irrigation (dose >1 l/ plant) et fertigation (EC solution nutritive ≈ 3 dS/m). Les conséquences de cette évolution sont bien connues des maraîchers pratiquant la culture de la tomate dans la région du Souss Massa : étiolement des plants, pourriture des racines, nouaison défectueuse, malformations de fruits suite à des problèmes de pollinisation (activité réduite des bourdons pollinisateurs entre autres) et des symptômes parfois graves de carences (absolues et/ou induite). Les conséquences sur la production (baisse relative des tonnages récoltés et de la qualité des fruits – fermeté, calibre, …). Période 4 : Amélioration progressive des conditions climatiques (températures, luminosité) avec effets positifs sur la pollinisation et les facteurs de production des cultures (tonnages, ca-
Nécrose apicale 42
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libre, qualité du fruit).
Principaux problèmes d’ordre physiologique Fruit à facettes : Bien que le fruit soit initialement lisse, il prend un aspect côtelé. Les facettes ainsi délimitées correspondent en fait aux différentes cavités loculaires. Ces symptômes sont associés aux variétés vigoureuses, sans éclaircissage des fruits, et ayant bénéficié d’un apport important en azote et en phosphore, mais avec un faible régime en potassium. Lorsque le déséquilibre nutritionnel se conjugue avec la période de faible ensoleillement (hiver) et un excès d’humidité relative, ce sont souvent les derniers fruits apparus au niveau du bouquet qui sont déformés. Par ailleurs, ce phénomène est souvent lié au manque de fermeté des fruits. Fruits pointus : Ils sont caractérisés par une forme conique dont la pointe se situe au niveau de l’attache pistillaire. Cette malformation est due à un développement inégal des cavités loculaires, ce qui entraîne l’apparition d’un côté plat alors que le côté opposé dont les cavités sont remplies par le placenta, le gel et les graines, présente une forme ronde. Les défauts de pollinisation et les excès de l’humidité relative, auxquels s’ajoutent les températures basses pendant la nuit seraient à l’origine de ce phénomène. Coloration inégale ou ″tâches immatures″ ou ″Blochy ripening″: Ce sont des défauts de coloration du fruit qui présente des zones vertes ou jaunes et qui peuvent se maintenir à maturité et rendre le fruit impropre à la commercialisation. A l’intérieur du
fruit, on peut également observer le brunissement des vaisseaux dans le péricarpe. Ce sont des symptômes caractéristiques qui apparaissent en période d’alternance de temps couvert et de temps ensoleillé, avec des températures basses, et surtout en présence de variétés à forte végétation (surtout si l’effeuillage est insuffisant), avec des apports copieux d’eau d’irrigation et une faible conductivité électrique. Fruits creux : C’est le symptôme-type d’un défaut de pollinisation par période froide. L’examen d’une coupe transversale du fruit montre que celui-ci est partiellement vide, avec peu de gel et peu de graines. Le fruit est déformé à cause d’un déséquilibre de croissance du fruit après la nouaison. Les températures basses et les excès d’humidité gênent la libération du pollen et le déroulement de la fécondation des ovules. Pourriture apicale : Appelée aussi ″nécrose apicale″ ou ‘‘Blossom-end-rot’’, il s’agit d’un déséquilibre de nutrition minérale due à une carence induite en calcium et en présence d’un excès de potassium. En effet, et bien que l’eau et le sol soient riches en calcium dans les conditions de production au Maroc, le calcium ne parvient pas à être absorbé par les racines car celui-ci est naturellement absorbé en phase passive (avec l’eau d’irrigation). En conditions hivernales, l’excès de l’humidité relative dans les abris-serres, en plus des températures basses et de la faible intensité d’ensoleillement en période de jours courts, il y a un ralentissement du métabolisme de la plante. Le flux de sève diminue et il s’en suit une carence en calcium. Utilisé en grande majorité dans le maintien de l’intégrité membranaire www.agri-mag.com
DistribuĂŠ au Maroc par:
Societe cetified:
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Besoins en eau de la tomate (L/plant) (x10 en m3/ha pour une densité de 10000plants/ha) RG Kc
ETPs mm/j
plant-F2 0,6
F2 -F3 F4-F6 F6-R2 0,7
0,8
0,9
R2R9
R9-FIN
1
0,9
NOV.
808
1,51
0,91
1,06
1,21
1,36
1,51
1,36
DEC.
682
1,28
0,77
0,89
1,02
1,15
1,28
1,15
JANV.
772
1,44
0,87
1,01
1,15
1,30
1,44
1,30
FEV.
1036
1,94
1,16
1,36
1,55
1,74
1,94
1,74
ETPs = RG x t = RG* 0,00187 ETM = ETPs x Kc (coefficient cultural)
des fruits, la carence induite en calcium provoque une rupture de cette membrane, d’où la nécrose apicale. Ce problème est également lié à une forte teneur en ammonium par rapport aux nitrates (minéralisation insuffisante en période froide).
Persistance du collet vert à maturité: La zone pédonculaire du fruit présente au stade vert une coloration verte très soutenue liée à une teneur plus élevée en chlorophylle. Pendant la phase de maturation, alors que le fruit devient plus mou et se colore en rouge, cette zone reste plus ferme et présente une coloration qui peut aller du vert au jaune dans les cas les plus sévères. Certaines variétés laissent apparaître un léger collet vert au stade vert mais qui disparaît complètement à maturité. La sensibilité au collet vert étant contrôlée par des gènes dominants, les travaux de sélection ont permis aujourd’hui d’obtenir des variétés avec des fruits « uniformcolor » indemnes de collet vert. Cependant, certaines variétés et en particulier celles de type « longue conservation » ont tendance à présenter ce défaut et certains facteurs peuvent favoriser l’apparition du collet vert, en particulier, les températures
Quelques conseils techniques
Pour mieux préparer et conduire la tomate en période d’hiver Optimiser le rayonnement global - Assurer une bonne transmission
- Éventuellement aider par le vibrage des plants du
rayonnement par le film plastique - Supprimer les feuilles âgées à faible rendement - Apport de bio-stimulants pour former
Optimiser la maturation des fruits et la coloration - Assurer une bonne alimentation en
les jeunes feuilles
phosphore et en potassium
Optimiser la Nouaison/Fécondation
Optimiser l’irrigation
- Introduire une population suffisante de
- Adapter les apports
pollinisateurs
à la consommation qui est limitée
- Utiliser des hormones et autres activa-
- Prendre en compte le stade et l’Etp
teurs de la nouaison 44
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- Utiliser les activateurs de la maturation
ambiantes élevées, les rayonnements solaires importants qui accroissent la température du fruit et les fruits touchés sont ceux qui sont directement exposés aux rayons lumineux. Eclatement des fruits : La peau des fruits craque au début de la maturation des fruits, particulièrement en périodes chaudes et humides. Les à-coups de l’irrigation aboutissent au même résultat. La cause serait un flux rapide de l’eau et des solutés à l’intérieur du fruit, parallèlement à la maturation qui provoque une diminution de l’élasticité de la paroi. Les craquelures peuvent prendre l’aspect de cercles concentriques autour du pédoncule ou atour du fruit. Nombreuses variétés sont sensibles à ces accidents (fruits à peau fine, faible épaisseur du péricarpe, variétés à gros fruits, nombre faible de fruits par plant, fruits non protégés par l’ombre du feuillage).
Optimiser l’alimentation minérale - Assurer des conditions favorables à un bon enracinement - Augmenter l’Ec du sol pour favoriser la pénétration des éléments dans la racine Ec = 1 a 1,2 (dilution à 1/2 ), adapté selon la variété - Adapter l’Ec d’apport pour un Ec du sol convenable - Ec d’apport autour de 3, adapté en fonction de la situation. - Augmenter les apports de potassium et limiter les apports d’azote : K/N= 3 à 3,3. - Optimiser l’assimilation du phosphore (paillage thermique, apport de matière organique en mulch… - Complémenter par voie foliaire (oligo-élément, phosphore, potassium) www.agri-mag.com
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Agrumiculture
Conditionnement des agrumes
Les étapes, de l’amont à l’aval La récolte est la dernière étape dans le processus de production des fruits et en même temps la première dans la longue opération de leur conditionnement. Leur conditionnement pour sa part, est une activité indispensable avant toute commercialisation. Il comporte de nombreuses étapes plus ou moins complexes.
La réception
Le stockage des agrumes se fait dans des caisses en plastique perméables à l’eau pour les transporter (par camion ou par remorque) vers les stations de conditionnement en vue de leur emballage et exportation. Les caisses doivent être montées (mises en palettes) pour faciliter la manutention. Après le pesage, sur un pont bascule situé à l’entrée de la station, il est nécessaire d’étiqueter les palettes afin d’assurer l’identification des lots et la traçabilité du produit fini. L’étiquette doit comporter les informations suivantes : le nom et la référence du producteur, la date de réception des lots, la date de récolte, la parcelle de récolte, etc.
Le Drencher
Les fruits récoltés vont subir un prétraitement qui correspond à un traitement préventif par des fongicides afin de protéger les agrumes contre le développement des champignons surtout le Pénicillium spp, Phytophtora, Géotrichum et Alternaria. Le traitement s’effectue par une machine appelée DRENCHER, qui désigne un lavage, dont le but est de traiter les fruits en palettes, avec une solution à base de fongicides lors de leur arrivée en station de conditionnement au niveau du tunnel de douchage. Les palettes passent sur une chaîne à rouleaux et subissent le traitement chimique. La solution fongicide est récupérée en vue de sa réutilisation qui se fait à l’aide d’une pompe électrique donnant une pression au jet d’eau.
Déverdissage
En fonction du contrôle de la qualité et de la coloration, les fruits vont subir un déverdissage. C’est une opération qui s’effectue sur les fruits récoltés précocement (avant d’atteindre la coloration spécifique pour la commercialisation des agrumes et qui répondent aux normes de qualité : rapport E/A=8, brix de 10 et teneur en jus 40% pour être aptes à la consommation) afin de provoquer le changement de coloration de l’épiderme. Cette technique est le résultat de deux processus métaboliques initiés et contrôlés par des facteurs externes, en l’occurrence l’éthylène (un régulateur de croissance des plantes qui accélère le processus de coloration des fruits), et la température et l’humidité relative de l’air. «Le déverdissage consiste à créer un microclimat dans une chambre chaude (20 à 22°C), avec une forte hygrométrie (90 à 96%), et une quantité variée d’éthylène afin d’accélérer la coloration des fruits», explique le responsable de la station de conditionnement. Le déverdissage présente de nombreux avantages : - Economiques : la commercialisation en tout début de campagne afin de profiter des prix élevés. - Climatiques : éviter les problèmes comme 46
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les pluies d’automne qui occasionnent des dégâts sur les agrumes en verger (gaufrage, boursouflement) - Occasionnels : répartir le flux de la production sur le temps. Méthode de remplissage de la chambre de déverdissage La station suit 5 étapes pour le déverdissage des fruits : 1- Traitement des fruits par un fongicide avant l’entrée au déverdissage car les conditions de la chambre sont favorables et optimales pour le développement de pourritures 2- Désinfection de la chambre à l’aide d’un nettoyant pour éviter les attaques des microorganismes. 3- Démarrage du système de chauffage et de l’humidification avant le remplissage pour assurer les bonnes conditions dans la chambre. 4- Remplissage de la chambre avec respect de la distance entre les palettes. Par la suite la porte est fermée avec le démarrage du système de renouvellement d’air et le système d’injection de l’éthylène pour permettre une bonne circulation de l’air. 5- Les palettes doivent passer une durée de 2 à 5 jours selon la coloration des fruits.
Chaine de conditionnement
Il s’agit d’un ensemble d’opérations de sélection, traitement, emballage et manutention, qui permettent de garantir aux fruits la fraicheur, la conservation et les qualités gustatives que recherche le consommateur. Parmi ces opérations on peut citer : Le pré-triage des agrumes Après la sortie de la chambre du déverdissage, les palettes sont déposées pendant 48h pour le ressuyage des fruits et subissent un premier triage. Ainsi, les fruits passent sur une table à rouleaux où les trieuses éliminent les débris végétaux, les fruits pourris ou présentant des défauts très visibles, les fruits verts et les fruits gaufrés. www.agri-mag.com
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grand nombre d’ouvrières pour les calibres dominants. Il faut veiller à ce que les ongles des emballeuses soient coupés ou mieux porter des gants. Comme l’emballage est le dernier stade, les fruits non exportables doivent être éliminés.
L’élimination/Le calibrage Cette étape nécessite l’utilisation d’un éliminateur (en forme de tamis circulaire) pour écarter les fruits de petits calibres qui ne seront pas exploitables, ainsi que les débris végétaux. Le Lavage des fruits Opération permettant l’élimination de tous les résidus des produits appliqués sur les fruits. Elle consiste à les laver avec un détergent et des brosses nettoyantes afin de faire disparaître les cochenilles, la poussière et tout ce qui peut influencer la présentation des fruits. Ces derniers sont ensuite rincés avec de l’eau pulvérisée dans le but d’éliminer les résidus du détergent. L’essorage Les fruits lavés, et qui vont être traités aux fongicides durant la phase suivante, doivent d’abord être égouttés afin de réduire le risque que l’eau de lavage résiduelle dilue le fongicide en dessous de sa concentration efficace. Les agrumes sont essorés par l’utilisation de rouleaux en PVC revêtus d’éponges et en se servant de ventilateurs pour renforcer le travail de la machine. Le pré-séchage Cette opération consiste à sécher les fruits par un air chaud à une température de 45 à 50°C. Le séchage est nécessaire pour une meilleure application des produits lustrants. Application de la cire ou lustrage Cette étape implique l’utilisation de cires. On utilise des cires de qualité alimentaire et qui sont des additifs autorisés en tant qu’agents d’enrobage comme revêtement extérieur pour : - Remplacer les cires naturelles enlevées par le lavage - Réduire le dessèchement du fruit pendant la manutention et la commercialisation et donc limiter les déperditions d’eau par transpiration. - Améliorer l’aspect extérieur du fruit en lui conférant une meilleure brillance. L’enrobage des agrumes se fait par pulvérisation au moyen d’un système ‘‘va et vient’’. En plus des cires, d’autres fongicides sont utili48
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sés. En plus des cires, des fongicides, dont le principal est à base de Thiabendazole, sont également appliqués sur les fruits. Le deuxième séchage Les fruits passent par des tunnels de séchage, avec de l’air sec à 70 °C pour une meilleure adhésion de la cire. Le deuxième triage Consiste à éliminer toutes sortes de fruits qui présentent des défauts de qualité: les maladies, défauts physiologiques, fruits verts, pourritures… et qui ont échappé aux trieuses. Il complète de ce fait l’opération de prétraitement. Le travail est renforcé dans ce poste pour éviter le passage inaperçu de fruits non exportables. Les fruits éliminés sont alors destinés soit au marché local soit à l’extraction de jus. Le calibrage Cette opération consiste à répartir les fruits selon leur calibre. Elle est assurée par une machine dite calibreur centrale qui se compose d’un double rouleau pour assurer le transport des fruits, séparés entre eux par une distance bien déterminée qui représente le diamètre du fruit. Elle est assurée par une machine dite calibreuse. Les calibreuses électroniques permettent la sélection automatique des calibres selon le diamètre et le poids et parfois même la couleur des fruits. L’emballage Après le calibrage, les fruits sont envoyés par le transporteur général à canaux (transporteur de distribution) vers les tables d’emballage par calibre séparé et mis manuellement en colis. Il s’agit d’un poste qui emploie un
L’étiquetage Les fruits sont marqués par des logos convenables. Les fruits sont marqués par des logos dont le nombre dépend des exigences du cahier des charges. Les étiquettes doivent avoir une bonne adhérence aux fruits et la nature de la colle doit respecter les normes sanitaires. L’installation des complexes Après l’application des étiquettes, les emballeuses mettent les colis (sur les colis en bois seulement) sur un tapis roulant qui les transporte vers les ouvriers qui agrafent les complexes à l’aide d’un pistolet. Cette opération vise l’amélioration de la présentation du fruit et la tenue du produit. Le marquage Les ouvriers collent des étiquettes sur les emballages qui comportent de nombreux renseignements sur le produit : variété, catégorie, calibre/ nombre de fruits, référence du producteur, traitement, ... En outre, les étiquettes collées sur les palettes fournissent des informations du genre : Groupe exportateur, Nom et référence de la station, nombres de colis par palette, référence de contrôle, jour de fabrication, N° de la palette, etc. La palettisation Cette opération est nécessaire pour le classement des caisses selon leur type (PEG 310, PB 23, PCA 222…) et le type de la palette (7 chevrons, 6 chevrons…), tout en respectant le cahier des charges. La palettisation permet de • Faciliter l’opération de manutention • Dénombrer facilement les colis • Protéger et assurer la stabilité des caisses Après palettisation, un élévateur reprendra les palettes terminées pour les mettre en frigo d’attente (pour garder la bonne qualité des fruits), ou pour les charger dans les véhicules de transport (conteneur ou camion) à destination des points de vente.
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Plein champ
Mildiou de la pomme de terre Combinaison des approches pour une lutte efficace
Dans la culture de la pomme de terre, le mildiou cause aujourd’hui encore de grandes pertes et nécessite l’utilisation d’une quantité importante de pesticides. La recherche travaille d’arrache-pied pour améliorer les stratégies de lutte existantes et développer de nouvelles approches. Une combinaison de ces approches pourrait contribuer à rendre la culture de la pomme de terre en Suisse nettement plus rentable et écologique à la fois.
L
e mildiou de la pomme de terre, une maladie causée par l’agent pathogène Phytophthora infestans, est l’un des plus grands défis pour la culture de la pomme de terre. Bien que cette maladie soit connue depuis longtemps et bien étudiée (voir encadré), elle est toujours redoutée dans toutes les régions de culture. Lorsque les conditions météorologiques sont humides et chaudes (à savoir une température journalière moyenne supérieure à 10 °C) et donc favorables au développement de l’agent pathogène, celui-ci peut engendrer la perte de l’ensemble de la récolte. De plus, une humidité de l’air élevée et une tempé�rature moyenne supérieure de seulement un degré accroissent nettement le potentiel de l’agent pathogène, ce qui est un constat alarmant face au réchauffement climatique. En moyenne, Phytophthora détruit environ 16 % de la production mondiale annuelle de pommes de terre. Dans l’Union Européenne, les pertes et les dépenses pour la lutte contre la maladie occasionnent des coûts annuels estimés à environ un
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milliard d’Euros. Les sources de contamination les plus fréquentes à partir desquelles se propage la maladie sont les semences contaminées, les décharges de vieilles pommes de terre et les repousses de pommes de terre, à savoir les repousses individuelles d’une ancienne récolte et qui se développent la saison suivante. Étant donné que le cycle de développement de l’agent pathogène n’est que d’environ 3 à 5 jours, la maladie a la capacité de se répandre extrêmement vite sur le plan régional lorsque les conditions atmosphériques sont favorables. Plusieurs stratégies peuvent être employées afin de réduire les pertes causées par Phytophthora dans la culture de la pomme de terre. L’utilisation de semences certifiées et non contaminées, l’élimination des repousses de pommes de terre, le suivi fiable de l’infestation et le diagnostic précoce d’épidémies, sont des mesures appropriées. La sélection et la culture de variétés résistantes ainsi que la lutte directe et ciblée contre le pathogène en font également partie. Dans ce contexte, il existe aussi bien de
nouveaux produits mis au point à partir de substances actives synthétiques que des approches compatibles avec les exigences de l’agriculture biologique.
Fongicides synthétiques
Aujourd’hui, l’agriculture conventionnelle utilise principalement des fongicides synthétiques pour maîtriser le mildiou de la pomme de terre. Pour assurer le succès de la lutte contre la maladie, on utilise, la plupart du temps, une combinaison de plusieurs préparations qui doivent être répandues plusieurs fois par an. Les fongicides sont adaptés à différents stades de développement du plant de pomme de terre et par conséquent au mildiou. Ces préparations se différencient par leur mécanisme d’action, ce qui augmente non seulement leur efficacité mais ralentit également la capacité de Phytophthora à s’adapter à ces fongicides. Malgré cela, on observe une diminution de l’efficacité dans certaines familles chimiques. C’est pourquoi l’utilisation de ces produits phytosanitaires a dû être fortement réduite. Il semble que ce soit seulement une question de temps
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L‘antimildiou qui répond aux attentes des producteurs / exportateurs
Milidiou de la vigne DAR 30 jours
Milidiou de la pomme de terre DAR 15 jours
Milidiou du concombre DAR 7 jours
Milidiou de la tomate DAR 3 jours
Milidiou du melon DAR 3 jours
Action par contact et pénétration. Effet préventif et curatif. Souplesse et confort d’utilisation : - formulé en granulés dispersibles - pas d’odeur ni de poussière au moment de l’utilisation - faible dose d’utilisation (400g/ha) Bonne compatibilité avec les autres pesticides. Résistant à la pluie. Pas d’effet néfaste sur la faune utile. Faibles résidus.
Equation pro : Granulés dispersibles dans l’eau (WG) contenant 22,5 % de Famoxadone (groupe FRAC 11) + 30 % de Cymoxanil (groupe FRAC 27)
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avant que Phytophthora ne s’adapte à d’autres groupes de substances actives. La recherche travaille donc d’arrache-pied pour trouver de nouveaux principes actifs et mettre au point de nouvelles préparations. De manière similaire à la sélection de nouvelles varié�tés, la mise au point de nouveaux fongi�cides est également un long processus. Pour l’élaboration d’une nouvelle préparation synthétique, il faut compter au moins dix ans.
Produits phytosanitaires non synthétiques
Dans l’agriculture biologique, on renonce délibérément à l’utilisation de produits phytosanitaires synthétiques. À l’heure actuelle, le traite�ment avec des produits à base de cuivre constitue l’unique méthode pour lutter efficacement contre le mildiou. Cependant, ce métal lourd s’accumule dans les sols et il s’avère toxique pour de nombreux organismes. Pendant les années de forte pression d’infestation par Phytophthora, la quantité maximale autorisée de 4 kg de cuivre par hectare est rapidement atteinte. Dans de telles conditions, un contrôle efficace du mildiou ne peut être atteint que par une utilisation optimisée. Mais dans ces conditions, la quantité autorisée de cuivre est tout juste en mesure de ralentir la propagation de la maladie pendant quelques jours. A noter que l’UE souhaite que l’utilisation du cuivre soit totalement interdite. Par conséquent, la pression est grande pour que soient développés des procédés de traitement alternatifs respectant les critères de l’agriculture biologique. De tels nouveaux procédés de traitement qui pourraient, le cas échéant, être combinés à des produits phytosanitaires synthétiques, auraient également un certain intérêt pour l’agriculture conventionnelle. 52
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L’utilisation ciblée de produits phytosanitaires grâce au monitoring et au diagnostic
A l’heure actuelle, la plupart des produits phytosanitaires synthétiques utilisés, parmi lesquels on compte également les produits à base de cuivre, ont un effet protecteur. Ils sont mis en œuvre de manière préventive pour évi�ter une infection par Phytophthora. Ceci est souhaitable car lorsqu’une plantation est touchée par la maladie, celleci devient difficile à contrôler. C’est pourquoi le monitoring de l’infestation, le diagnostic affiné et l’utilisation de modèles prédictifs (qui se pratiquent largement dans les grands pays producteurs de pomme de terre) sont importants pour évaluer correctement la situation concernant Phytophthora et prendre des mesures correctrices dans les meilleurs délais. Les modèles d’aide à la décision de traitement se basent essentiellement sur une bonne prévision des conditions climatiques, qui ne dépasse pas 5 jours dans les meilleurs des cas. D’autres paramètres sont pris en considération comme le niveau de résistance de la variété, le type du sol, le précédent cultural et le stade de la culture. Le choix du produit approprié (contact, systémique, etc.) pour lutter contre les maladies fongiques de la pomme de terre est régi par plusieurs paramètres à savoir le stade de la plante, le but du traitement (préventif ou curatif ) et l’étendue de l’aire de traitement (foyer ou général). A noter qu’il existe différents types de fongicides qu’il convient de choisir selon la situation : - Produits de contact sans protection des tubercules. Ils assurent une action préventive par destruction des spores lors de la germination, - Produits de contact ou assimilés, avec protection des tubercules. Ils offrent
une forte action préventive sur les spores avec une diminution du potentiel de germination. Ils permettent la protection du feuillage, des tiges et des tubercules - Produits pénétrants ou translaminaires avec ou sans rétroaction (curativité). Ils permettent de protéger aussi bien le feuillage que les tiges et les tubercules Il est également important de déterminer la durée réelle nécessaire pour la protection contre Phytophthora afin de sauver la récolte. Il faut savoir que l’azote migre des feuilles dans le tubercule à la fin de la période de culture et qu’ensuite la plante n’a donc plus besoin de ses feuilles. Par conséquent, une infestation par Phytophthora à ce moment-là n’aurait plus aucun impact sur le rendement. C’est pourquoi on pourrait arrêter le traitement et donc économiser des produits phytosanitaires.
Gestion de Phytophthora :
La combinaison de différentes approches est nécessaire Malgré les efforts immenses de la recherche et du développement déployés dans le monde entier, le Phytophthora représente à ce jour la menace la plus grande pour la culture de la pomme de terre. Les différents moyens de lutte dont nous disposons ont tous leurs propres limites soit en termes d’efficacité, de toxicité ou d’applicabilité. De plus, chaque stratégie de lutte doit être adaptée aux conditions locales. Les perspectives de réussite sont donc optimales lorsque l’on combine plusieurs stratégies dont la sélection doit se faire au cas par cas. L’utilisation de modèles prédictifs fiables et un diagnostic affiné sur le terrain sont des conditions primordiales pour pouvoir prendre les contre-mesures appropriées et ciblées sans perdre de temps. D’après de nombreux experts, la culture de variétés de pommes de terre résiswww.agri-mag.com
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tantes à Phytophthora constitue une mesure durable et prometteuse. De nouvelles techniques de sélection telles que, par exemple, la cisgénèse ou la technologie CRISPR/ Cas9 ouvrent de nouvelles perspectives et pourraient accélérer efficacement la sélection de variétés résistantes. L’utilisation du microbiome de la pomme de terre une approche originale Une approche de la lutte contre Phytophthora qui n’a pas encore retenu beaucoup d’attention consiste à utiliser le microbiome de la pomme de terre – à savoir tous microorganismes qui colonisent la plante. Comme il s’agit d’une approche qui met en œuvre des ressources biologiques, elle est également compatible avec les directives de l’agriculture biologique. On différencie en principe deux types d’action. D’une part, on peut favoriser d’autres microorganismes ou bien en ajouter de manière ciblée qui entrent en concurrence avec l’agent pathogène du mildiou et entravent ainsi sa croissance ou sa reproduction. D’autre part, on peut identifier des substances individuelles synthétisées par les microorganismes qui compromettent le développement de Phytophthora et ensuite utiliser cellesci en tant que préparations. Ainsi, on a réussi à identifier plus de 100 souches bactériennes sur les feuilles et au niveau des racines de pommes de terre dont on a ensuite examiné les effets sur Phytophthora dans des conditions de laboratoire. Certaines souches du genre Pseudomonas se sont avérées très intéressantes. Elles émettent du cyanure et, dans le cadre d’essais, elles étaient capables de réduire nettement le développement de Phytophthora. Certaines substances synthétisées par d’autres bactéries, en particulier des composés soufrés sont également prometteuses. L’utilisation du microbiome combiné à des substances actives aujourd’hui moins toxiques qu’auparavant présente un grand potentiel pour lutter efficacement contre le mildiou. De nouvelles perspectives par la sélection de variétés résistantes La culture de la pomme de terre repose fondamentalement sur la reproduc54
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tion végétative (asexuée). Cela signifie que les plants de pommes de terre sont identiques à leur plante mère par conséquent les variétés restent stables. Sur le plan agronomique, cela présente certains avantages car toutes les plantes mûrissent simultanément et peuvent donc être récoltées en même temps. En revanche, les plantes présentent également les mêmes faiblesses, ce qui, dans le cas d’une forte susceptibilité génétique à Phytophthora, a sa part de responsabilité dans les pertes élevées des récoltes. C’est devant ce contexte que la sélection de nouvelles variétés apporte de nouvelles perspectives : la culture de variétés avec une résistance plus élevée à Phytophthora permettrait d’économiser beaucoup d’argent et de produits phytosanitaires. La plupart des programmes de sélection misent sur le croisement classique souvent combiné à la sélection assistée par des marqueurs. Cette approche essaie de combiner plusieurs gènes de résistance (gènes R) présents dans la variété existante et en même temps, si possible, d’éviter autant que possible les gènes responsables de la susceptibilité génétique à Phytophthora (gènes S, du terme anglais « susceptibility »). Des gènes R supplémentaires issus de pommes de terre sauvages peuvent également être transmis par croisement à un cultivar. Dans un premier temps, cela s’accompagne cependant de la perte de nombreuses propriétés souhaitables du cultivar qui doivent ensuite être récupérées par de nombreuses étapes de rétrocroisement. La culture classique de la pomme de terre est un processus de longue haleine : lorsque l’on croise exclusivement des variétés déjà cultivées, il faut compter environ 12 à 15 ans avant d’obtenir une variété prête à être lancée sur le marché. Un croisement avec des pommes de terre sauvages peut même prendre jusqu’à 50 ans. Bien qu’il existe déjà des variétés résistantes, celles-ci ne sont pas cultivées à grande échelle. Cela s’explique principalement par le manque d’acceptation de ces variétés sur le marché car certaines caractéristiques souhaitables pour le commerce et les consommateurs/consommatrices leurs font défaut. Par conséquent, l’utilisation de produits phytosanitaires reste impor-
tante – aussi bien dans l’agriculture conventionnelle de la pomme de terre que dans l’agriculture biologique.
Le Mildiou : une maladie qui a marqué l’histoire
La pomme de terre fut introduite en Europe au cours de la deuxième moitié du XVIe siècle. Dans un premier temps, ce furent principalement ses fleurs décoratives et ses baies (toxiques) qui suscitaient de l’intérêt. Mais peu à peu, le tubercule s’est retrouvé au premier plan. En particulier en Irlande, elle fut cultivée tôt vers 1700, car elle se développe relativement bien même sur des sols peu fertiles. Par la suite, la pomme de terre devint l’aliment de base dominant dans cette île. L’agent pathogène du mildiou de la pomme de terre, Phytophthora infestans, qui est originaire du Mexique fut introduit aux États-Unis et en Europe par l’intermédiaire d’un plant infesté. La maladie fut observée pour la première fois en 1843 sur la côte Est des États Unis. Un an plus tard déjà, elle se manifesta en Belgique et en Grande Bretagne d’où elle se répandit partout en Europe. Entre 1845 et 1852, pendant plusieurs années consécutives, l’agent pathogène détruisit pratiquement la totalité de la récolte de pommes de terre en Irlande, ce qui, conjointement avec d’autres facteurs, avait des conséquences désastreuses. Entre 1844 et 1851, la population de l’île chuta d’environ 8,4 millions à 6,6 millions. Environ un million de personnes moururent de faim ou furent victimes du typhus ou d’autres maladies en raison de leur faiblesse, un autre million émigra aux États Unis. La catastrophe entra dans les livres d’histoire sous le nom de la « Grande famine ». Il est vrai que certains spécialistes se sont rapidement intéressés à cette maladie végétale et que la première description précise de l’agent pathogène responsable fût déjà publiée en 1845. Mais il fallut encore attendre une centaine d’années avant de comprendre les cycles de développement et les mécanismes de la maladie. www.agri-mag.com
OUI, L’IRRIGATION FAVORISE LE MILDIOU DE LA POMME DE TERRE
L’irrigation des pommes de terre favorise la croissance foliaire, ce qui augmente le risque vis-à-vis du mildiou : les points d’entrée de la maladie sont alors plus nombreux sur la plante, notamment durant la période de croissance active. Quelques recommandations permettent d’atténuer cet effet indésirable de l’irrigation. La pomme de terre est une culture exigeante en eau. L’irrigation permet de réguler les rendements et de mieux maîtriser la qualité des tubercules. En outre, elle doit être parfaitement conduite pour ne pas gaspiller l’eau, ni favoriser de manière trop importante le développement de certaines maladies comme le mildiou. Phytophthora infestans, l’agent pathogène responsable du mildiou, est un oomycète qui a besoin de conditions environnementales bien définies pour se développer. La germination des zoospores et la phase de contamination nécessitent une hygrométrie relative supérieure à 87 % à 1,5 mètre du sol (présence d’eau libre sur les feuilles) et des températures moyennes entre 16°C et 25°C. Les irrigations peuvent aggraver une période de risque déjà existante L’irrigation peut contribuer à allonger une période climatique à risque (brouillard, rosée, hygrométrie élevée) par l’humidité du sol et de la végétation qu’elle entretient sur la parcelle. Cette situation est d’autant plus vraie lors des irrigations de fin de journée (après 19 h) ou des irrigations nocturnes. En effet, le feuillage ne pourra pas (ou peu) sécher pendant la soirée et la nuit, ce qui va venir ajouter une période d’humidité à l’humidité nocturne naturelle. Il s’agit donc d’adapter les périodes d’irrigation aux conditions climatiques pour éviter de coupler un tour d’eau avec une période de risque naturelle. Selon le type d’irrigation, le risque mildiou sera plus ou moins augmenté Influence du type d’irrigation sur le développement du mildiou : - Par canon : Lessivage des produits de contact, mais peu d’action sur le développement du champignon, compte tenu de la rapidité de l’apport d’eau (sauf irrigation de fin de journée). Par contre, il convient de limiter le recoupement entre les passages de canon et de surveiller particulièrement ces zones, ainsi que celles arrosées en fin de journée lors des tours d’eau. - Par asperseurs en couverture intégrale : Lessivage des produits de contact mais, étant donné la longue durée de l’apport d’eau, cette technique favorise aussi les contaminations par le champignon. - Par micro irrigation : Meilleur compromis entre la protection contre le mildiou et l’apport d’eau, car elle ne provoque pas de lessivage des produits de contact ni l’humectation du feuillage. Dans ces conditions, il convient d’attendre la durée de mise en place des matières actives avant d’irriguer (se reporter à l’étiquette du produit). L’application de spécialités de contact ou translaminaires, plus résistantes au lessivage, permet de mener distinctement la protection fongicide et l’irrigation, tout en gardant un excellent niveau d’efficacité. Cette stratégie permet également de diminuer les risques, faciliter l’organisation du travail et réduire l’utilisation d’intrants (protection raisonnée). www.agri-mag.com
Agriculture du Maghreb N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
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ANALYSE
Valorisation de l’eau dans des exploitations de polyculture-élevage : Mix hydrique mobilisé et marges nettes générées Mohamed Taher SRAÏRI et Lamia ASSIS, IAV Hassan II, mt.srairi@iav.ac.ma Les systèmes de polyculture-élevage connaissent un regain d’intérêt marqué à l’échelle mondiale, du fait de leur contribution à l’approvisionnement des marchés ainsi que des interactions positives entre cultures et élevage : valorisation des coproduits des cultures (pailles), entretien de la fertilité des sols par le fumier, ruptures dans les cycles de parasites par les rotations, etc. En zones semi-arides, il est avéré que les agriculteurs doivent composer avec différentes sources d’eau (pluies, irrigation à partir d’eau de surface et/ou souterraine, et eau virtuelle - l’eau ayant servi à produire un bien dans un lieu donné et qui est importé ailleurs, particulièrement pour nourrir le bétail -) en vue de satisfaire les besoins de leurs activités. Toutefois, peu de travaux renseignent le mix hydrique utilisé par les agriculteurs et leurs effets sur la rentabilité de leurs exploitations. C’est ce que s’attache à développer cet écrit, partant d’un suivi rapproché d’exploitations agricoles dans la plaine du Saïss. Méthodologie L’échantillon s’est limité à 4 exploitations, du fait de la quantité de variables fiables à déterminer. Il a groupé une exploitation spécialisée en arboriculture, une autre pratiquant de l’élevage naisseur et deux autres plus diversifiées en polyculture/élevage (Tableau 1). Un protocole basé sur des visites mensuelles a été adopté. Il a permis de préciser les usages d’eau à la parcelle et les intrants utilisés (semences, engrais, etc.), convertis en dépenses monétaires. Le suivi a visé à caracté� riser les rations alimentaires et leurs variations saisonnières, les traitements vétérinaires, etc. En fin de cycle, pour chaque culture et pour les troupeaux, les volumes produits ont été déterminés, et les revenus bruts calculés. Une marge nette a ensuite été déterminée. Le calcul s’est basé sur la prise en compte des amortissements des investissements, particulièrement ceux des plantations d’arbres, des puits et forages, des équipements d’irrigation,
56
Agriculture du Maghreb N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
etc. Les amortissements ont été effectués pour une durée de 30 ans. La pluviométrie a été obtenue auprès de la station météorologique d’El Hajeb : 560 mm enregistrés pour la campagne 2017/2018. Ce volume a été converti en pluie efficace en utilisant un coefficient de 80 %. En ce qui concerne les troupeaux, les productions de lait et de viande ont été dissociées. Au final, les données relatives aux usages hydriques et aux rentabilités des cultures et de l’élevage ont permis de calculer les indicateurs de valorisations volumétrique et économique de l’eau, jugées selon la source d’eau utilisée. Résultats Les rendements des cultures étaient variables d’une exploitation à une autre (Tableau 2). Ceci s’explique par une diversité de facteurs : usages d’engrais, traitements pesticides, volumes d’eau, etc. Par exemple, le rendement du blé tendre, totalement pluvial, a varié de 56 à 80 quintaux par ha (fermes
3 et 4), la différence étant due à des usages de fumier plus intenses dans la ferme 4. La même variabilité a été enregistrée pour l’arboriculture. Le prunier a affiché le meilleur rendement (ferme 4), avec 35 tonnes à l’ha. Pour les légumes, une variabilité similaire a été enregistrée. Pour l’oignon, un niveau limité de 30 tonnes par ha a été noté dans la ferme 3, du fait d’usages d’eau modérés (10 540 m3/ha), pour 40 tonnes/ha obtenus dans la ferme 4, mais avec des volumes hydriques presque doubles (22 980 m3/ha). Les effets des rendements sur la rentabilité des cultures étaient évidents. L’arboriculture affichait les meilleures marges nettes (entre 37 400 et 223 600 DH/ha) ; la valeur maximale étant ob� tenue dans la ferme 4 pour le prunier, dont le rendement (35 Tonnes/ha) couplé à un prix de vente de 7 DH/kg permet cette rentabilité remarquable. A l’opposé de l’arboriculture, les cultures pluviales ont montré des rentabilités limitées, ne dépassant pas 18 700 DH/ha (le blé tendre dans la ferme 4)
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Tableau 1. Assolement et structure @des troupeaux dans les exploitations étudiées
Tableau 2. Rendements et rentabilité des cultures dans les exploitations étudiées
Ferme 1
Ferme 2
Ferme 3
Ferme 4
Moyenne ± écart type
Surface totale (ha)
4,00
4,50
7,40
14,25
7,54 ± 4,72
Surface irriguée (ha)
4,00
0,75
1,90
5,75
3,10 ± 2,88
Céréales pluviales (ha)
-
-
3,00
0,50
0,87 ± 1,09
Légumineuses (ha)
-
-
1,50
1,00
0,63 ± 0,78
Fourrages (ha) - Luzerne - Orge - Bersim - Avoine - Jachère
-
4,50 0,50 2,25 0,25 1,50 -
2,50 0,75 0,75 1,00 -
7,50 2,00 0,50 1,00 4,00
3,62 ± 4,53 0,32 ± 0,39 1,06 ± 1,33 0,38 ± 0,47 0,88 ± 1,09 1,00 ± 1,25
Poivron vert (ha)
-
0,30
Oignon (ha)
-
0,10
1,00
0,28 ± 0,34
Tomate (ha)
-
-
0,25
0,06 ± 0,08
-
-
4,00 2,00 2,00
2,00 ± 1,50 0,25 ± 0,06 0,50 ± 0,63 0,38 ± 0,09 0,38 ± 0,09 0,50 ± 0,63
Vergers (ha) - Abricotier - Vigne - Nectarinier - Pêcher - Prunier
4,00 1,00 1,50 1,50 -
-
Ferme
1
2
-
Ovins Brebis
Rendement (tonnes/ha)
Rentabilité (DH/ha)
Abricotier
15,7
37 320
Nectarinier
19,1
51 700
Pêcher
20,9
59 000
Orge
2,8 (grains) ; 2,0 (paille)
880
Avoine
2,9 (grains) ; 2,7 (paille)
2 970
Blé dur
2,4 (grains) ; 6,0 (paille)
550
Blé tendre
5,6 (grains) ; 11,0 (paille)
8 170
Poivron vert
26,7
20 090
0,08 ± 0,09
3
Structure des troupeaux Bovins Vaches
Culture
Oignon
30,0
6 960
Haricot sec
2,0
6 350
Blé tendre
8,0 (grains) ; (14,0 paille)
18 740
Fève
2,7
4 470
Oignon Tomate
40,0 60,0
105 740 17 820
11 5
9 6
14 7
8,50 ± 10,63 4,50 ± 3,11
-
12 7
11 7
13 7
9,00 ± 11,25 5,25 ± 3,50
Origine de l’eau d’irrigation
F*
S**
P*
P*
-
Prunier
35,0
223 600
Mode d’irrigation
G à G***
-
Vigne
25,0
91 600
GraviGàG GàG taire * F : eau souterraine à partir d’un forage (130 m de profondeur) * P : eau souterraine à partir d’un puits (45 m de profondeur) ** S : eau de surface *** G à G : goutte-à-goutte
Tableau 3. Productivité et rentabilité de l’élevage dans les exploitations étudiées Ferme
2
3
4
Rendement laitier moyen (litres/vache.an)
931,0
2 956,0
2 386,9
Gain de poids annuel (kg)
1 865,0
1 292,0
1 985,0
Marge nette de la production de lait (DH/an)
- 284,9
4 166,8
6 048,9
Marge nette pour le gain de poids (DH/an)
27 597,9
17 398,7
33 563,2
et parfois de moins de 1 000 DH/ha (orge et avoine). Toutefois, ces cultures permettent d’obtenir des coproduits (pailles et chaumes), valorisés par l’élevage. Les performances de l’élevage étaient tout aussi variables que celles des cultures. Ceci s’explique par les disponibilités alimentaires mobilisées ainsi que les dysfonctionnements de la reproduction. Dans la ferme 2, le rendement laitier moyen par vache n’a pas dépassé 930 litres par an du fait de re�tards de reproduction. Dans les fermes 3 et 4, cette productivité a été près de trois fois supérieure (Tableau 3). De ce fait, la rentabilité de l’activité de prowww.agri-mag.com
duction laitière a été négative dans la ferme 2, mais positive dans les fermes 3 et 4. Au contraire, le gain de poids a généré une marge nette positive dans toutes les fermes, de 17 400 à 33 500 DH/an. Les différences étaient dues à l’autonomie alimentaire, meilleure dans les fermes 2 et 4 par rapport à la ferme 3. La ferme 2 était la seule à utiliser de l’eau de surface à partir d’une source. Elle a adopté l’irrigation gravitaire. Les trois autres exploitations ont recours à de l’eau souterraine et elles ont installé le goutte-à-goutte. Les volumes d’eau utilisés par culture étaient fortement variables, d’un minimum de
4
4 482 m3 par ha (pluie efficace) à un maximum de 22 982 m3 par ha utilisés pour l’oignon (Tableau 4). A partir de ces données, il s’avère qu’à l’exception des cultures pluviales, les volumes hydriques totaux utilisés sont à près de 50 % liés à l’irrigation à partir de l’eau souterraine (cas de l’arboriculture) et même à 100 % assurés par cette source (cas des légumes). En croisant les volumes d’eau utilisés et la marge nette des cultures, les indicateurs de valorisation volumétrique et économique de l’eau ont été calculés (Tableau 5). Ces données indiquent que la valorisation volumétrique de l’eau pour les cultures pluviales varie de 0,2 à 1,7 m3 par kg de produit. Cet intervalle s’explique par deux facteurs: le niveau de rendement et la nature du produit élaboré. Par exemple, pour les céréales, le produit inclut aussi bien les grains que la paille, du fait du rôle de cette dernière pour l’élevage. A l’opposé, dans les vergers irrigués, la variabilité de la valorisation volumétrique de l’eau a été moindre, de 0,30 à 0,51 m3 d’eau par kilogramme de fruits. Pour les légumes, la valorisation voluméAgriculture du Maghreb N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
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ANALYSE trique de l’eau a été nettement plus fluctuante, de 0,30 à 10,47 m3 par kg de produit ; cette valeur maximale correspondant à un produit sec : le haricot. La valorisation économique de l’eau
a été très fluctuante. Pour les cultures pluviales elle a culminé à 4,5 DH/ m3 : cas du blé tendre dans la ferme 4 (avec un rendement exceptionnel de 80 quintaux par ha). En revanche, dans les autres fermes, la valorisation
Tableau 4. Volumes et origine de l’eau utilisée (pluie, eau de surface et souterraine) Ferme
1 2
3
4
Eau totale utilisée (m³/ha)
Culture
Contribution à l’eau totale (%) Pluie
Eau souterraine
Abricoter
7 990,9
56,1
43,9
Pêcher
9 431,5
47,5
52,5
Nectarinier
9 431,5
47,5
52,5
Orge
4 482,4
100,0
-
Avoine
4 482,4
100,0
-
Blé dur
4 482,4
100,0
-
Blé tendre
4 482,4
100,0
-
Poivron vert
22 488,6
-
100,0
Haricot sec
20 938,3
-
100,0
Oignon
10 542,9
-
100,0
Blé tendre
4 482,4
100,0
-
Fève
4 482,4
100,0
-
Prunier
9 560,4
46,9
53,1
Vigne
9 560,4
46,9
53,1
Tomate
3 799,7
-
100,0
Oignon
22 982,1
-
100,0
Tableau 5. Valorisations volumétrique et économique de l’eau par les cultures dans les fermes étudiées Ferme
1 2
3
4
Valorisation volumétrique de l’eau (m³ d’eau totale/kg de produit)
Valorisation économique de l’eau (DH/m³ d’eau totale)
Abricotier
0,51
4,62
Pêcher
0,45
6,27
Nectarine
0,49
5,50
Orge
0,92
0,22
Avoine
0,59
0,88
Blé dur
0,53
0,11
Blé tendre
0,27
1,76
Poivron vert
0,84
0,88
Haricot sec
10,47
0,33
Oignon
0,35
0,66
Blé tendre
0,20
4,18
Fève
1,70
0,99
Prunier
0,40
17,38
Vigne
0,30
10,56
Tomate
0,30
1,10
Oignon
0,50
5,17
Culture
58
Agriculture du Maghreb N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
économique de l’eau par les cultures pluviales ne dépassait pas 1,8 DH/ m3. Par contraste, la valorisation économique de l’eau par les cultures irriguées a atteint un maximum de 17,4 DH/m3 (prunier dans la ferme 4) et une valeur moyenne de 5,5 DH/m3 pour les autres espèces (abricotier, nectarines et pêchers), la vigne affichant une valeur intermédiaire de 10,6 DH/m3 dans la ferme 4. Finalement, la valorisation économique de l’eau par les légumes a été située entre celle des cultures pluviales et des vergers, partant d’un minimum de 0,33 DH/m3 pour les haricots secs (ferme 3) à un maximum de 5,2 DH/m3 pour l’oignon (ferme 4). L’analyse de la valorisation de l’eau par l’élevage montre des empreintes hydriques moyennes de 1,84 m3 d’eau pour obtenir un litre de lait (de 1,17 to 3,02 m3, dans les fermes 3 and 2), et de 9,23 m3 d’eau par kg de gain de poids (de 7,36 à 12,09 m3, dans les fermes 2 et 3) (Tableau 6). Ces résultats, supérieurs aux normes internationales, correspondent à ce qui a été retrouvé dans d’autres études au Maroc. Ils impliquent une empreinte hydrique de 16,8 m3 d’eau par kg de viande, le rendement de carcasse étant de 55 % pour les bovins. Les données de terrain montrent que l’élevage n’a pas du tout contribué à la mobilisation de l’eau souterraine, puisque la production de lait repose sur la pluie (59 % des usages hydriques) et l’eau virtuelle - les achats d’aliments - (35,3 % de l’eau totale), les 5,7 % restant correspondant à l’irrigation du bersim à partir de l’eau de source dans la ferme 2. Ce cas d’étude confirme donc que dans les conditions de l’agriculture pluviale favorable (avec un minimum de 400 mm/ an), avec des possibilités d’irrigation d’appoint, la production de lait mobilise essentiellement de la pluie et des achats de concentrés. Pour le gain de poids, les données recueillies sont assez différentes, puisque la contribution de l’eau virtuelle (les achats d’aliments) représente la source hydrique principale (63,3% de l’eau totale), suivie de la pluie (36 % de l’eau totale) ; pour ce produit aussi aucune mobilisation de l’eau souterraine n’est notée. L’analyse de la valorisation économique de l’eau par l’élevage a montré une performance limitée en comparaison aux cultures irriguées, mais assez www.agri-mag.com
proches des cultures pluviales. Ainsi, la valorisation économique de l’eau par
Tableau 6. Valorisation volumétrique et économique de l’eau par le lait et le gain de poids dans les fermes
la production de lait ne dépassait pas 1,0 DH/m , valeur comparable à ce que
Ferme
3
permettait d’obtenir un m3 d’eau plu-
Lait
viale pour des cultures comme l’avoine et l’orge, le blé tendre ou la fève. Le gain de poids a montré une meilleure
Gain de poids
2
3
4
Valorisation volumétrique de l’eau (m³/kg)
3,02
1,17
2,25
Valorisation économique de l’eau (DH/m³)
- 0,11
0,77
0,99
Valorisation volumétrique de l’eau (m³/kg)
7,36
12,09
9,84
Valorisation économique de l’eau (DH/m³)
1,98
2,19
1,76
valorisation économique de l’eau, qui pouvait atteindre 2,20 DH/m3, proche de ce qui a été obtenu par les légumes produits en irrigué, mais très loin des performances affichées par l’arboriculture. Ces comparaisons ne doivent cependant pas cacher deux points importants : i) l’origine de l’eau utilisée, puisque l’élevage ne sollicite pas l’eau souterraine et ii) les nombreux atouts de l’élevage (en particulier la fourniture de fumier et aussi les prix stables des denrées animales en comparaison aux prix des fruits et légumes) qui contribuent à renforcer la résilience des systèmes de polyculture/élevage. Les résultats obtenus ont aussi permis de déterminer un usage moyen d’eau par ha dans chacune des quatre
Figure 1. Mix hydrique : contribution moyenne des différentes sources d’eau au total (m3/ha) par ferme
fermes étudiées, selon la nature des cultures et activités pratiquées. Le mix hydrique qui en résulte (Figure 1) démontre que l’orientation d’élevage naisseur (ferme 2) génère une consommation moyenne d’eau par ha dominée par l’eau de pluie, complétée par l’eau virtuelle (achats d’aliments). En revanche, la spécialisation en arboriculture (ferme 1), ou l’arboriculture combinée à l’élevage et les cultures pluviales (ferme 4) aboutissent à une consommation d’eau moyenne par ha dominée à moitié par l’eau pluviale ; l’autre moitié étant représentée par de l’eau souterraine (ferme 1) ou de l’eau souterraine et virtuelle (ferme 4). Enfin, la contribution de l’eau souterraine est encore plus importante avec des légumes d’été comme l’oignon et la tomate (ferme 3), qui ne concourt pas à une meilleure marge nette du fait des risques dus à la volatilité des prix des produits maraîchers. www.agri-mag.com
CONCLUSION Cette étude dans des fermes de polyculture/élevage situées en zones semi-arides montre que les cultures irriguées, notamment les vergers, permettent d’obtenir les meilleures performances de valorisation économique de l’eau, mais par davantage de prélèvement hydriques à partir des nappes. Les résultats doivent cependant être considérés avec prudence, eu égard à la volatilité des prix des produits agricoles et aussi à la variabilité interannuelle du climat. Ceci implique que ce genre d’études doit être mené sur la durée pour confirmer les tendances observées. L’eau ne constitue cependant pas le seul facteur limitant de l’agriculture, puisque la rareté du capital entrave aussi l’accès à l’eau souterraine. Certaines fermes sont entrées de plain-pied dans l’économie de l’eau souter-
raine et ont bénéficié de subventions étatiques, leur permettant de diversifier les cultures pratiquées. L’irrigation implique davantage de prélèvements dans les nappes, déjà surexploitées, ce qui peut compromettre la durabilité de ces activités dans le futur. Cela a déjà accru les disparités entre agriculteurs, certains bénéficiant d’une manne de laquelle d’autres sont exclus. Par conséquent, des politiques agricoles innovantes doivent être conçues, qui promeuvent l’intégration des usages d’eau à partir de sources hydriques différentes plutôt qu’une simple exploitation minière des nappes. Autrement, l’effondrement de l’économie de l’eau souterraine risque de se produire, mettant en péril la durabilité de certains investissements, tels que les arbres et l’infrastructure d’irrigation. Agriculture du Maghreb N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
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ALERTE !
Un nouveau ravageur identifié sur avocatier au Maroc
la vigilance s’impose Prof. Abdelmalek BOUTALEB JOUTEI, ENA-Meknès Boutaleb@enameknes.ac.ma, Boutaleb10@yahoo.fr
Dans le numéro 96 de la revue Agriculture du Maghreb, l’accent a été mise sur l’identification de nouveaux ravageurs sur le territoire national pour la première fois, il s’agit de : 1- L’acarien Penthaleus major (Dugés) identifié sur céréales en Mars 2014 dans la région de Meknès et qui par la suite en 2016 a causé des problèmes sur céréales dans d’autres régions céréalières du Maroc. 2- Le charançon Polydrosus sp. identifié sur agrumes en avril 2015 dans la région de Marrakech. Le ravageur en question provoque d’énormes dégâts sur jeunes pousses pouvant aller jusqu’à la défoliation totale et le dépérissement des plants. 3- La cochenille Protopulvinaria pyriformis (Cockerell) identifiée sur avocatier en avril 2016 dans la région d’Azemmour, et qui est un ravageur très polyphage pouvant causer d’énormes dégâts sur agrumes, autres arbres fruitiers et plantes ornementales. 4- D’autres ravageurs émergents ont été mentionnés à savoir l’acarien des bourgeons du prunier Acalitus phloecoptes (Nalepa) et la cécidomyie des écorces de l’olivier Resseliella oleisuga (Targioni-Tozzetti). En Juillet 2017, des échantillons de feuilles d’avocatier réceptionnées (au sein de l’unité de Zoologie Agricole de l’ENA-Meknès) de la région d’Azemmour ainsi qu’une prospection sur le terrain ont montré la présence d’un nouveau ravageur identifié également pour la première fois au Maroc, il s’agit d’une cicadelle de la famille des Flatidae, Metcalfa pruinosa (Say,1830) connue également comme la cicadelle pruineuse. Cette cicadelle, également appelé cicadelle
Photos BOUTALEB J.A.
Adulte Penthaleus major
Cochenille Protopulvinaria pyriformis
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blanche, est un insecte hémiptère d’origine américaine. Ce ravageur a été introduit accidentellement en Europe dans les années 1980, elle a colonisé l’Italie puis le sud de la France en 1985. Le ravageur est également signalé en Espagne.
Identité de l’organisme
Nom de l’organisme : Metcalfa pruinosa (Say) Synonymes : Ormenis pruinosa (Say) Noms communs : Français : Flatide pruineuse Anglais : Citrus planthopper Frosted lightening hopper (Etats-Unis) Frosted moth-bug Mealy lantern fly (Etats-Unis) Moth bug Classement taxonomique : Classe: Insecta Ordre: Hemiptera Sous Ordre: Auchenorrhyncha Super-famille:Fulgoroidea Famille: Flatidae Notes sur la taxonomie et la nomenclature: D’abord classé dans le genre Ormenis, l’espèce a été replacée dans le genre Metcalfa par Caldwell & Martorell (1951). Auparavant, Van Duzee (1917) a tenté sans grand succès d’établir une synonymie avec M. farinosa (Walker) présente au Brésil.
Répartition géographique
Cette espèce originaire de la zone néarctique (du Nord de l’Amérique centrale au Sud du Québec) a été signalée pour la première fois en Italie, l’été 1979, dans la province de Tré-
Adulte Polydrosus Sp.
Fumagine sur feuille d’Avocatier
vise et s’est rapidement étendue à tout le pays. L’espèce est en train d’envahir rapidement tous les pays voisins de l’Italie : Sud de la France, Nord Est de l’Espagne (Catalogne), Suisse, Sicile, Slovénie...
Plantes hôtes
Le ravageur en question est très polyphage, il se développe sur plusieurs centaines d’espèces. Les dégâts sont importants, surtout sur vergers (agrumes, fruits à pépins et à noyaux, avocatier, kiwi, oliviers) et sur vignes.
Caractéristiques morphologiques de Metcalfa pruinosa Les adultes Les adultes mesurent 7-9 mm. Ils sont couverts d’une pruinosité blanchâtre masquant leur coloration sombre ce qui leur donne un aspect bleu à gris. Les adultes sont très mobiles. En grand nombre, ils s’observent en file indienne sur les rameaux. Les larves Les larves mesurent 2-6 mm. Elles sont blanches, présentent un aplatissement dorso-ventral et recouvertes d’une cire protectrice blanche et filamenteuse qu’elles sécrètent au niveau de glandes situées à l’extrémité de l’abdomen ainsi que de pores situés sur tout le corps. Ces stades mobiles sautent lorsqu’on les dérange.
Caractéristiques biologiques de Metcalfa pruinosa
Metcalfa pruinosa est un insecte piqueur-suceur qui s’alimente en matières azotées à partir de la sève de la plante hôte. Il ne compte qu’une génération par an. La ponte a lieu entre mi-août et fin septembre dans les anfractuosités de l’écorce, des rameaux et aussi dans les bourgeons. Cette espèce passe l’hiver sous forme d’œufs blancs et ovoïdes, insérés dans des tissus ligneux. Les premières éclosions ont lieu en avril-mai et se poursuivent jusqu’à la fin de l’été. Les larves passent par 5 stades successifs, dont 3 larvaires et deux nymphaux. Les jeunes larves se groupent généralement à la face inférieure des feuilles où elles se nourrissent. A peine sorties de l’œuf, les larves se dirigent vers la face inférieure des feuilles où elles se fixent et www.agri-mag.com
Cicadelle
Miellat
se nourrissent; elles exsudent déjà du miellat et se recouvrent d’abondantes sécrétions cireuses produites par les glandes cirières situées tout le long du corps et très développées à l’extrémité de l’abdomen. Elles colonisent ensuite les jeunes rameaux et forment des manchons blancs, cotonneux. A chaque stade larvaire, elles laissent sur le végétal une enveloppe blanchâtre et translucide ou exuvie. L’émergence des adultes se fait à partir du mois de juillet jusqu’au mois d’octobre. D’abord blancs, ils sont ensuite bruns puis finalement gris. En grand nombre, les adultes s’observent en file indienne sur les rameaux. La dispersion de Metcalfa peut atteindre 3 km par an.
Dissémination et dispersion
En Slovénie, la dissémination de la cicadelle pruineuse s’est faite relativement lentement et majoritairement par le vol. Elle devrait se poursuivre dans les zones à climat favorable . En Italie, la dispersion s’est faite par le vol sur courtes distances et par les échanges horticoles pour les plus longues distances . Il est probable que la présence de l’insecte dans le sud ouest des Etats Unis soit aussi due à l’homme. L’insecte est fréquemment transporté par des véhicules se garant le long des routes à proximité des plantes hôtes. Il s’en suit une invasion locale des alentours qui est facilitée par la présence d’arbres et d’arbustes hôtes. Ce ravageur a été retrouvé en 1999 dans plusieurs départements du Sud-Ouest de la France où il a été vraisemblablement importé avec des arbustes de pépinières. Dans les zones de collines, cette cicadelle ne semble pas être en mesure de coloniser des sites au delà de 400 m d’altitude.
Symptômes et Dégâts
Les rameaux attaqués deviennent cassants et les bourgeons avortent. Le trop plein de sève absorbée par l’insecte est rejeté sous forme de miellat où se développe un champignon saprophyte : la fumagine. Ceci perturbe alors la photosynthèse et la croissance des végétaux et déprécie la valeur marchande des produits récoltés. En cas de pullulation, une déformation et un flétrissement du sommet des pousses peuvent être observés. Sur presque toutes les cultures, les stades de croissance affectés sont les phases de croissance végétative (feuilles, tiges, etc.) et de fructification (fruits, peau de fruit).
Lutte contre Metcalfa pruinosa La lutte chimique La lutte chimique contre des populations nymphales denses pourrait être justifiée sur des arbres de valeur mais l’utilisawww.agri-mag.com
Dégâts (surtout production miellat et fumagine) et adultes cicadelle tion de fongicides pour lutter contre la fumagine est généralement plus efficace. La lutte chimique contre les adultes est difficile en raison de leur mobilité et de leur longévité. La surveillance des populations est d’une importance fondamentale dans la lutte chimique et aux tous premiers signes d’infestation. Du malathion, ou des pyréthrinoïdes peuvent être appliqués en bordure des champs. Les applications devraient être réduites à un nombre minimum : si nécessaire une première application devrait être faite sur la culture et les plantes sauvages vers la fin Juillet/début Août pour éliminer les nymphes et les tous premiers adultes et une seconde application dans la première quinzaine d’Août sur les plantes sauvages pour empêcher les adultes de réinfester la culture. Sur les cultures fruitières qui ont déjà un calendrier de traitements établi, un produit efficace contre M. pruinosa pourrait être ajouté lors des périodes citées plus haut. Parmi, les insecticides les plus efficaces, il y a le méthidathion et la déltaméthrine qui ont donné de bons résultats. Le diméthoate a donné de meilleurs résultats sur feuilles que sur fruits. Le chlorpyrifos-méthyl doit nécessairement être pulvérisé sur les adultes pour une efficacité maximale. Il est à noter également que le chlorpyrifos-méthyl et la deltaméthrine ont montré une activité répulsive compensant leur faible persistance . Les applications d’imidacloprid, insecticide systémique, sous forme de granulés au pied des plantes ou sous forme liquide sur le tronc ont donné des résultats intéressants. L’huile de neem n’est pas efficace sur les adultes mais il a été suggéré qu’elle pourrait l’être contre les stades immatures. Des solutions à base de savon ont causé la mort de presque tous les stades immatures. Toutefois, en l’absence de traitements insecticides, les colonies se reforment 8 à 10 jours plus tard. Ces traitements aux détergents sont aussi d’une grande efficacité pour laver les secrétions cireuses et le miellat sécrété par l’insecte. Ils devraient être faits le plus tard possible mais avant l’apparition des adultes.
Lutte biologique avec Neodryinus typhlocybae Connaissant les dangers des traitements insecticides sur la santé des abeilles et de tous les autres insectes extrêmement utiles, et indirectement sur la santé humaine, la lutte biologique semble à privilégier pour limiter la pression de cette cicadelle à long terme. Cette espèce est attaquée par au moins deux espèces d’hyménoptères de la famille des Dryinidae: Fulgoraecia barberiana, sur adultes, et Neodryinus typhlocybae, sur nymphes et adultes aux Etats Unis. Sur le territoire français, l’INRA d’Antibes a organisé la lutte biologique depuis 1996, grâce à l’introduction en Italie du Nord d’un auxiliaire hyménoptère correspondant, Neodryinus typhlocybae, qui est à la fois un parasitoïde (l’insecte parasite le ravageur, se développe au détriment de celui-ci et entraîne sa mort) et un prédateur de la cicadelle. La femelle pond dans les larves aux stades L3, L4 et L5. La larve se développe dans une sorte de vésicule externe bien visible sur le côté de la larve de Metcalfa. La larve sort de son hôte et construit sous sa dépouille un cocon aplati et plaqué le plus souvent sur la face inférieure des feuilles. La larve hiverne dans ce cocon et sur cette feuille qui peut tomber au sol. La nymphose a lieu au printemps. Cependant une seconde génération est possible. L’adulte de Neodryinus se nourrit de jeunes larves L1, L2. Contrairement à Metcalfa, Neodryinus thyphlocybae ne se disperse que très faiblement chaque année, une trentaine de mètres par an.
Transport de la cicadelle à l’intérieur du pays
Le risque prépondérant provient des importations de plants destinés à la plantation, en provenance de producteurs du Sud de l’Europe, en particulier du fait du grand nombre de plantes hôtes parmi les plantes ornementales. En outre, au niveau de la filière touristique, il importe de noter que n’importe quelle plante ornementale est susceptible d’héberger l’insecte sous forme larvaire ou adulte (dans ce cas relativement visible). Si le végétal est ligneux, il y a en plus, un risque de présence d’œufs (beaucoup moins voire pas du tout visibles). Agriculture du Maghreb N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
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Photos BOUTALEB J.A.
Miellat
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Dans le cadre de son développement, AGQ Labs Maroc recrute les profiles suivants : 1 Technico-commercial : (Ré- 1 Technico –commercial : gion Nord) ( Poste basé à Meknès ) Compétences requises :
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Compétences requises : • Expérience commerciale et technique est exigée • 2 ans min dans une fonction similaire • De formation : Technicien Agricole
Envoyer CV et lettre de motivation à agq.maroc@gmail.com en précisant l’intitulé du poste 62
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OFFRE d’EMPLOI: Coordinateur / Coordinatrice et appui administratif ASOL
Poste rattaché à : bureau ASOL = Président, Trésorier et Secrétaire Général.
ASOL, Association marocaine qui représente les sociétés multinationales, marocaines et étrangères, de l’industrie des semences de légumes et obtentrices de leur génétique (inscription à l’UPOV ou équivalent). Les activités des semenciers obtenteurs de légumes sont focalisées sur la recherche, le développement, la production, l’importation, le conditionnement, la commercialisation, la distribution et/ou la vente de semences de type OP ou hybride, inscrites au catalogue marocain.
OBJECTIF:
· Contribuer activement au progrès d’une agriculture, professionnelle et durable, au Maroc en proposant des semences maraîchères issues de la recherche et développement et offrir un support technique pour la bonne utilisation de la technologie des sociétés membres.
VISION:
· Harmoniser les réglementations nationales du secteur semencier maraîcher. Fournir le support technique au secteur maraîcher, afin d’aider
les agriculteurs à trouver des solutions à leurs challenges. Soutenir la politique et les activités des membres, des parties prenantes et des autorités gouvernementales (AMSP, AIB, COMADER, ESA, FNIS, ONSSA et UFS), qui contribuent à une agriculture durable. Assurer le respect des règles déontologiques et des lois par l’ensemble des affiliés du secteur semencier au Maroc. Contribuer à la réalisation de la stratégie du Plan Maroc Vert
Qualifications / Experience Education:
· Bac +2 à Bac + 4 · Langues: Arabe et Français courant, Anglais niveau utilisateur indépendant.
Expérience:
· Trois ans avec une expérience pertinente dans le secteur
Compétences techniques:
· Microsoft Pack office · Outlook
Savoirs faire:
· · · · ·
Autonomie, motivation personnelle, initiative et orientation vers les résultats Fort esprit d’équipe Compétences centrées sur le détail, la communication et la présentation Curieux d’en savoir plus sur le secteur et les besoins des producteurs Capacité de communication et d’écoute
Mission principale du poste • Exécute un large éventail d’activités de soutien de l’association, notamment le suivi de projets, la budgétisation, la communication externe et l’engagement de partenaires externes. • Communique fréquemment avec des contacts externes de niveau supérieur, notamment les organismes professionnels ou les services officiels des ministères. • Possède un haut niveau de tact et d’intégrité en raison de la nature délicate de l’information car se trouve régulièrement exposé aux données de l’entreprise. • Rapporte directement au bureau ASOL.
Principales tâches et responsabilités - Coordination des réunions ASOL, rédaction des minutes et suivi des actions. - Gestion des projets pilotés par les membres volontaires - Animation des comités et mise à jour régulière de liste des projets, à classer par ordre de priorité (valeur pour le secteur / complexité de réalisation) - Présence terrain pour relever des problématiques importantes au niveau des professionnels du secteur : producteurs et pépiniéristes - Travail et représentation active avec le ministère et associations (ONSSA, FNIS par exemple) - Travail sur la conduite du changement (pérennité du travail et actions mises en place) - Représentation des membres du bureau lors des réunions en leur absence - Support administratif pour le bureau (Président, Secrétaire général et Trésorier). - Assure le suivi administratif et financier de l’association, avec le cabinet comptable missionné. - Sous l’autorité du trésorier, prépare le budget annuel et garantit son respect en contrôlant les dépenses et les recettes. - Coordinateur pour développer la représentativité et l’image de L’ASOL - Mise à jour et développement du site Web - Force de proposition pour les supports de communication de l’ASOL auprès de la filière - Travail d’information avec autres associations (ESA, AFSTA et autres pays) - autres tâches à préciser (liste non exhaustive).
Si intéressés : Envoyez vos CV à l’adresse mail suivante : AOULADI, SAADIA [AG- /7383] : saadia.aouladi@bayer.com www.agri-mag.com
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