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Les pesticides à usage agricole au
Les pesticides à usage agricole au Maroc Croplife Maroc Réalités et Défis
Malgré tous les efforts déployés, le secteur des phytosanitaires au Maroc reste toujours tributaires des conditions climatiques et varie selon les vicissitudes du climat. C’est, donc, un marché très volatile, comme l’attestent ci-après, les importations des pesticides à usage agricole en millions de dirhams et en tonnes durant les dix dernières années (source Office de Change).
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La consommation en produit phytosanitaire varie d’une culture à l’autre et d’une année à l’autre. Selon les estimations de CropLife Maroc, et en l’absence de statistiques fiables, ce sont les céréales d’automne qui s’accaparent la part du lion, avec 18%, suivies de la tomate sous serre avec 11%, suivie de la Betterave à sucre et des agrumes avec 9% chacune.
Voici, ci-après, les estimations de la consommation des PUA (pesticides à usage agricole) par culture en % pour l’année 2018 (estimations CropLife Maroc) :
Culture en %
Céréales d’automne Tomate sous serre Betterave à sucre Agrumes Vigne Melon Arbres fruitiers à pépins Pomme de terre Fraisier Fruits Rouges Haricot vert Arbres fruitiers à noyau Tomate de plein champ Poivron Cultures maraîchères Denrées stockées Concombres, courgettes, et pastèques Luzerne Mais Bananier Olivier Carotte Oignon Bâtiments d’élevage Arbres forestiers Canne à sucre Divers Tomate industrielle Riz Total général
Consommation PUA
En termes de marché et de par ces chiffres, on constate que 10 cultures, consomment pratiquement 80% des pesticides à usage agricole utilisés au Maroc. Avec les céréales représentant à elles seules 18%, c’est, en fait, l’arbre qui cache la forêt.
En effet, quand on compare, le potentiel économique de ces cultures en hectares, soit l’ensemble des surfaces qui justifient économi
quement la protection phytosanitaire par rapport aux superficies réellement traitées, on trouve des écarts inquiétants qui démontrent
Herbicides Anti Dicotylédones
Herbicides Anti Graminées Complexe des maladies (Rouilles+Septoriose) Traitement de semences
2500
1500 1500
2000
Atitre de rappel, le potentiel économique par usage n’englobe ici que les surfaces ensemencées en blé tendre, en plus de celles réservées à la multiplication des semences. Il est, donc, indéniable qu’en analysant ces chiffres, force est de constater, qu’il reste encore beaucoup à faire en matière de vulgarisation de protection des plantes. Les écarts sont d’autant plus grands quand il s’agit des petits agriculteurs se trouvant dans les zones dites « Bour favorable ». Autrement dit, environ 50% à 70% des surfaces de céréales, nécessitant et justifiant économiquement une protection phytosanitaire, n’en bénéficient pas. Si l’on ajoute à cela, la mauvaise utilisation des produits, par manque d’information et de sensibilisation, ce pourcentage doit encore être revu à la hausse, sans parler des dangers que cela représente aussi bien pour l’utilisateur, le consommateur, les animaux et l’environnement.
Il est donc temps de renforcer la sensibilisation et la vulgarisation dans le domaine des phytosanitaires. Les efforts
qu’au Maroc la protection phytosanitaire est encore sous utilisée, privant ainsi l’agriculture marocaine d’un facteur important et primordial pour booster sa production et améliorer ses rendements.
Si pour certaines spéculations intensives, telles, la tomate sous serre, la betterave sucrière, ou certaines plantations et cultures maraichères, dont les surfaces traitées oscillent entre 80% et 100% de leurs potentiels, pour les céréales qui représentent pratiquement le cinquième du marché et qui sont primordiales pour la sécurité alimentaire du Maroc, les surfaces traitées ne représentent que 50% de leurs potentiels, comme l’attestent ci-après, les chiffres issus de la réalité du terrain :
1000 256 400
1300
40%
17% 27%
65%
déployés, dans ce sens, par l’ONCA (Office National du Conseil Agricole) qui n’a été réellement opérationnel qu’avec la nomination du nouveau directeur général, sont louables, mais loin d’être suffisants. Deux recommandations nous paraissent nécessaires dans ce sens : · La création d’une chaine de télévision dédiée à la vulgarisation agricole est plus que nécessaire et a largement sa place dans l’espace audiovisuel de notre pays. · Le renforcement du partenariat public – privé dans le domaine du conseil agricole
Par ailleurs, l’un des maillons faibles du secteur des phytosanitaires est celui de la revente. En l’absence de statistiques fiables, on estime que le nombre de petits revendeurs exerçant dans ce domaine oscille entre 2000 et 3000, concentrés surtout autour des zones irriguées. Ils jouent un rôle important dans la distribution des produits et la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles.
Malheureusement, la plupart, sinon la totalité de ces revendeurs, ne se sont pas conformés aux exigences légales requises par la loi 42/95, notamment son article 14, relatif aux conditions à rem- plir pour l’exercice des activités de fabrication, d’importation, de vente, de mise en vente ou de distribution des produits pesticides à usage agricole, qui a été d’ailleurs modifié par la loi n°32-00 pro- mulguée par le dahir n°1-01-350 du 29 janvier 2002. En conséquence, nous avons un circuit de petits revendeurs qui exercent en dehors de la légalité et n’ont pas été formés officiel- lement pour exercer cette activité, laissant ainsi la porte ouverte à certaines gens sans scrupules qui opèrent dans la contrefaçon et la contrebande. Ces fléaux qui minent le secteur des phytosani- taires gagnent chaque année en importance malgré les contrôles répétés. D’après de recentres estimations, la contrefaçon et la contrebande constituent 15% du marché total des pesticides à usage agricole évalué en 2018 à 1 500 millions de DH.
Dans ce cadre, nous avons entendu dire que l’ONSSA est en train de procéder au recensement de tous les petits revendeurs de pro- duit phytosanitaire, en exercice dans le pays, afin de les accompa- gner et de les aider à se conformer aux lois en vigueur. Ce qui est une excellente initiative. A coté de ces petits revendeurs, il y aussi le problème des mar- chands ambulants, présents surtout dans les souks hebdomadiers et qui constituent, eux aussi, un risque majeur pour la santé des citoyens. Nous pensons que le meilleur moyen pour contrer toutes ces pra- tiques est de renforcer les moyens humains et matériels de l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires et privi- légier le travail concerté de ce dernier avec les autres administra- tions concernées, sans oublier la profession. Concernant les textes législatifs, la loi 42/95, régissant le secteur, est devenue obsolète. A souligner que l’ONSSA, profitant du pro- jet de jumelage avec l’Union Européenne, initié en 2015, a pro- posé en concertation avec la profession un projet de loi sur les phytopharmaceutiques. Actuellement, il est à l’étude au Secrétariat du Gouvernement, il est à espérer que ce projet de loi arrive à voir le jour le plus rapi- dement possible. Cependant, comme une loi reste muette sans ses décrets d’appli- cations, nous déplorons le fait que les décrets d’applications rela- tifs à ce projet de loi n’aient pas été préparés et discutés à l’avance, sous prétexte que l’on ne peut le faire qu’une fois la loi promul- guée. Ce qui demandera encore 3 ou 5 années de plus. Dans le même cadre, le Ministère de l’Equipement a soumis pour discussion un projet de d’amendement du Dahir de 1914 relatif aux établissements classés afin de trouver une solution a ce pro- blème majeur qui pose un sérieux handicap aux investisseurs et hommes d’affaires, y compris dans le secteur des phytosanitaires.