Agriculture du Maghreb

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EDITIONS AGRICOLES

Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : GROUPE HASSAN DERHEM 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Burger 20380 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com

Directeur de publication Abdelhakim MOJTAHID

Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro : Pr. Hmimina M’hamed Pr. Ezzahiri Brahim Pr. K. Houmy Dr. Bouzoubaâ Ait Lhaj Mimouni Younès Rechka François Lefort Kodad Ossama En-Nahli Said Hanine Hafida El Baji Mina Meryem BERDAI

Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI

Directeur Artistique Yassine NASSIF

Imprimerie PIPO

Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.

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Edito Canicule et agriculture

A

vec 33 MQx de production céréalière nationale, la campagne 2015-16 a enregistré la 13ème campagne la plus faible sur près d’un demi siècle, se situant au niveau des années 1980 qui ont connu des sécheresses parmi les plus difficiles qu’a connues notre pays. D’un autre côté, et comme un malheur n’arrive jamais seul, ce début d’été a enregistré une hausse persistante des températures ayant atteint des records dans certaines régions. La direction de la météorologie nationale a lancé de nombreuses alertes annonçant la survenue et la durée de la canicule et a invité les citoyens à prendre les précautions qui s’imposent. Cette vague de chaleur s’est accompagnée également de vents forts (50-70 km/h) dans certaines régions. En conséquence, la consommation d’électricité au Maroc a enregistré le 20 juillet, un record –historique (les marocains aiment utiliser ce mot)- jamais égalé. L’explication avancée par de nombreux spécialistes, est l’utilisation excessive des climatiseurs et réfrigérateurs. « Et que dire de la consommation d’eau? 10 jours de canicule, avec des températures à plus de 40°C. Quand on voit que des villages souffrent du manque d’eau de boisson et d’abreuvement du bétail dans les régions du Nord du pays, que dire de l’irrigation ... Ca ne semble faire réagir personne, comme si c’était un tabou d’en parler » s’insurge un de nos grands spécialistes de l’élevage.

Le phénomène est d’autant plus grave que les précipitations cette campagne ont été très faibles et mal réparties, avec les répercussions qu’on connait. C’est ce que confirme un autre professionnel de l’agriculture et de l’élevage qui signale « qu’Il y a eu ces dernières semaines un rabattement de la nappe de 18 à 20 m dans la région de Beni Mellal. Certaines zones du Piémont, Ait Ali par exemple, sont sinistrées et sans eau dans les forages, comme Sebt El Guerdane il y a quelques années ». Rappelons qu’en milieu rural, dans les zones électrifiées, il n’y a pas de climatiseurs et peu de réfrigérateurs avec les difficultés d’approvisionnement en eau pour les besoins des hommes, du bétail et de l’irrigation. A partir de là on peut ‘‘deviner’’ ce que vivent nos agriculteurs dans ces conditions, surtout quand ça vient après une campagne au cours de laquelle la plupart des producteurs ont perdu une partie (ou la totalité) de la récolte et nombre de têtes de bétail.

Abdelhakim MOJTAHID Directeur de publication

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Sommaire

Nos annonceurs AGRIMATCO 17 - 49 AGRITECH SOIL 39 ATLANTICA AGRICOLA 51 BASF 59 BODOR 29 CASE 41 - 43 CMGP 68 ELEPHANT VERT 46 ELEPHANT VERT 57 ERKUNT TRACTOR INDUSTRY, INC 47 EURODRIP 22 FELEM 50 Floragard 35 FUTURECO BIOSCIENCE 20 GAUTIER Semences 27 IRRI-SYS 11 KIRPY-PELLENC 45 KLASMANN 37 LALLEMAND Altereco 23 LEMKEN 42 MAGRISER 5 MAMDA 2 RIZK ZWAAN 31 SIPCAM INAGRA SA 26 SYNGENTA 28 TECNIDEX 19 TIMAC 67

Cahier arabe

CMGP CROPLIFE MAMDA

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Actualités 6 Agrumes

Les carences en oligo-éléments

24 30

Courgette, les bons choix techniques et commerciaux Le haricot vert

une culture en mutation

33 Agro-pôle Olivier Meknès :

Promotion de l’Huile Olive Marocaine de Qualité

34 38

Notions de base sur les substrats de culture Le Silicium

levier minéral indispensable pour une agriculture durable et pour une bonne Adaptation aux Changements Climatiques

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MACHINISME - Production céréalière : Matériel de travail du sol - TRACTEURS : Quelques pistes d’amélioration des performances

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L’oïdium de la tomate Xylella fastidiosa,

une bactérie inquiétante pour l’agriculture marocaine

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Arboriculture

Connaitre, prévenir et lutter contre le gel

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Helminthosporiose du maïs Précisions sur les Tordeuses

le Carpocapse serait-il seul en cause ?

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Année exceptionnelle pour le cerisier dans le Moyen Atlas :

Effet des aléas climatiques sur la floraison et la qualité du fruit

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Le Plan Maroc Vert et la sécurité alimentaire:

Quelle perspective à l’horizon 2020 ?

PETITES ANNONCES

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Actu Actu Science

Les nouvelles techniques de modifications génétiques (NPBT)

sèment la zizanie !

Les organismes génétiquement modifiés ou OGM se heurtent à de nombreuses réticences en Europe et plus particulièrement en France. Ces derniers jours furent à nouveau le théâtre de débats quelque peu houleux autour des réglementations entourant ces dits organismes notamment sur à nouveau la question de l’autorisation ou non dans l’hexagone du maïs MON 810 (le seul OGM légalement autorisé à être cultivé au sein de l’UE) de la célèbre firme Monsanto, et sur la possible inclusion sous le terme « d’OGM » (et donc leur rattachement aux législations liées) des nouvelles techniques de modifications génétiques (NPBT).

Les Nouvelles techniques de modifications génétiques : définition

Celles-ci ne résultent pas d’une transgenèse (fait de prendre un gène étranger pour l’introduire dans le code génétique dès lors modifié de la plante), mais plus « sommairement » de couper l’ADN avec des enzymes pour modifier un gène ou le supprimer (édition du génome mais également recours aux techniques originelles de greffe notamment entre souches OGM et non OGM). On emploie alors plus spécifiquement le terme « d’édition du génome ». Le principe est généralement le suivant : il s’agit d’opérer une coupure de l’ADN pour provoquer une modification ou une inactivation de certains gènes. Au lieu d’introduire un gène étranger, comme donc avec la transgenèse, on modifie directement l’ADN de l’organisme. Les laboratoires des grandes firmes liées aux biotechnologies travaillent depuis plusieurs années à ces méthodes, qualifiées de « révolutionnaires ». Le but est globalement le même que pour les OGM, c’est à dire

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rendre un végétal plus productif, moins gourmand en eau ou résistant à un herbicide. Cependant l’avantage des NPBT est qu’elles sont plus faciles et moins chères à mettre en place du fait de ces mutations « simplifiées ». Sur le plan de la communication adressée à la société civile, leur inclusion dans l’annexe 1B de la directive européenne, permettrait de les présenter comme des modifications génétiques issues de simples mécanismes naturels de mutation encadrés par l’action des scientifiques et ainsi d’échapper aux réglementations de contrôle imposées aux OGM.

Un organisme d’expertise, le Haut Conseil des Biotechnologies

Le Haut Conseil des Biotechnologies est une instance consultative (à la demande de l’État) qui regroupe des scientifiques et des acteurs de la société civile. Elle a été saisie sur la question des « nouvelles techniques de modifications génétiques » (NPBT selon l’acronyme anglais New Plants Breeding Techniques), prénommées également et de façon plus précise, « nouvelle technologie

de sélection des plantes » par le HCB. Il s’agit de déterminer si elles sont ou non des OGM, car elles n’ont pour le moment aucun statut juridique propre. Doiventelles donc être incluses dans l’annexe de la directive européenne (la directive 2001-18 modifiée par la directive 2015/4121) qui exclut via une annexe certaines techniques des normes et obligations d’évaluation, de contrôle et de traçabilité ? C’est au HCB de trancher sur ce point de droit et ainsi « éclairer la décision publique », car les grandes entreprises et les industriels dont les activités sont liées à ces techniques ne veulent pas que les mêmes normes et restrictions appliquées aux OGM le soient pour les NBT.

Les ONG en environnement claquent la porte des discussions

Mais pourquoi donc 7 associations de la société civile (à savoir : Les Amis de la Terre, la Confédération paysanne, la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique, France Nature Environnement, Greenpeace, le Réseau Semences Paysannes et l’Union

Nationale de l’Apiculture Française) ont-elles conjointement quitté la table des discussions lors de la consultation publique organisée par le Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) ? Elles se justifient via un communiqué commun où elles expriment leur mécontentement quant au déroulement et à la non-transparence prégnante lors de cette réunion. Du côté du Haut Conseil des biotechnologies, on indique à Reporterre : « Le HCB est par nature un lieu de débat contradictoire où chacun peut et doit présenter sa position sur les sujets étudiés. Refuser de participer au dialogue ne fait pas avancer le débat sur les Nouvelles Techniques de Sélection des Plantes (NPBT) et fait encore moins progresser la construction d’un avis, qui a pour objet d’éclairer la décision publique de manière indépendante. »

Du rififi au HCB : le poids des lobbyistes une nouvelle fois interrogé

Le fait que les 7 associations de la société civile aient quitté conjointement le HBC tend à mettre en lumière les doutes qui

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planent sur l’indépendance de cette instance et les possibles conflits d’intérêts qui la lie aux grandes firmes multinationales de l’agrochimie. Les tensions sont si fortes au sein de l’instance que deux de ces éminents membres ont préféré la quitter. Pour Yves Bertheau, expert reconnu en ce qui concerne les OGM, le constat semble d’autant plus amer qu’il est l’auteur d’un avis scientifique divergent délivré en février dernier et volontairement censuré depuis par le HCB. Il y décrivait les risques pouvant être liés à ces transferts comme les « épimutations, des mutations sensibles à l’environnement et qui peuvent revenir à l’état premier ». Cette censure est l’une des raisons de la colère des associations car elle illustre pour celles-ci la collusion entre l’industrie de l’agrochimie et les membres dirigeants du HCB accusés par ses détracteurs d’être trop influencés par des lobbyistes œuvrant pour l’assouplissement des réglementations concernant les organismes génétiquement modifiés (OGM) et l’agrochimie. Sans le rendu public de ces travaux, la société civile n’a pour le moment pas encore accès à l’ensemble des données scientifiques... Yves Bertheau a transmis aux autorités françaises et européennes son travail qui pointait les risques potentiels des « nouveaux OGM », bien qu’il réfute lui même cette dénomination. Il milite depuis pour que soit enfin rendue publique son analyse. Il critique par ailleurs ostensiblement la note de travail établie durant cette consultation du HBC, qui est selon son jugement, d’une piètre qualité scientifique.

De plus les fiches techniques reliées à cette note n’ont pas été validées par le Conseil scientifique mais par le bureau du HCB, composé de juristes et de sociologues. Il déplore également que le médiateur de la République ne puisse être consulté pour ce cas précis. Le gouvernement français est accusé sinon de complicité, du moins d’être soumis à une trop grande influence, et de fait de soutenir les intérêts de l’industrie des OGM, incarnée par de grandes multinationales. La Commission européenne doit ainsi décider dans les mois qui viennent si ces produits tombent sous le coup de la directive 200118, qui impose une évaluation, une traçabilité et un contrôle strict des OGM. Si tel n’est pas le cas, les NPBT pourraient rapidement se retrouver dans nos champs et nos cultures sans que nous soyons en mesure d’en obtenir l’information claire.

Tandis que se poursuit l’éternel débat autour de l’autorisation du fameux maïs MON810

Le maïs Mon810 est encore à ce jour le seul OGM légalement autorisé à la culture par les instances européennes. Il est contrairement aux techniques discutées actuellement par le HCB, un OGM dit de première génération, c’est à dire obtenu via une transgenèse où un gène étranger a été ajouté à son code génétique ce qui lui permet notamment de lutter (il s›avère alors toxique) contre son parasite le pyrale. Le maïs MON 810 créé par Monsanto a pour autre « avantage » d’être une plante rendue

résistante au célèbre désherbant phare de la marque à savoir le Round-up. Cependant de nombreux pays européens tels que la France ou bien encore l’Autriche se refusent toujours à cultiver sur leur territoire ce dit maïs, en se réfugiant derrière le principe de précaution. Néanmoins le principe de précaution est lui même encadré par le droit européen exploité par la firme qui tente ainsi depuis des années de casser cette interdiction en démontant la ligne défensive des États réfractaires. Ce jeu du chat et de la souris a débuté en France en 2007 avec une première interdiction déposée par le ministre de l’agriculture en se basant sur des études qui tendraient à prouver que les OGM représenteraient un risque avéré (ce qui justifie dès lors pleinement le recours au principe de précaution). Cette interdiction fut renouvelée via un nouvel arrêté en 2014 par l’actuel ministre Stéphane Le Foll. Le Conseil d’État qui fut saisi sur cette question de la légitimité de l’interdiction du maïs OGM MON 810 a rendu un verdict similaire à ceux de 2008 et 2011 où il avait déjà cassé, renvoyé les décisions des ministres français de l’agriculture. Cette nouvelle annulation reprend grosso modo le processus ayant eu cours en 2011 où déjà le Conseil d’État avait annulé la décision du gouvernement. Celui-ci avait alors en 2012 mis en place une clause de sauvegarde mais qui fut à son tour annulée par le Conseil. Ce dernier applique en effet une vision purement juridique, et estime donc que les risques importants justifiant le recours au principe de précau-

tion ne sont pas démontrés. Le chassé croisé ne s’est point terminé depuis, mais cela ne change rien à la politique du gouvernement français qui est accusé par les défenseurs des OGM de décisions purement partiales. Parmi ces voix dissonantes on peut citer celle de Marc Fellous, ancien président de la Commission du génie bio-moléculaire devenue donc aujourd’hui la HCB, instance qui est fortement critiquée actuellement. Cette relative « liberté » de décision des états membre émane de la Directive 2015 issue du droit européen pour que chaque état puisse autoriser ou non les OGM sur son territoire une fois transposée au droit nationale selon les protocole légaux européens (la directive 2001-18 modifiée par la directive 2015/412). C›est ce qui permet notamment à la France d’ interdire encore le maïs MON810 quand bien même il dispose d’une autorisation déposée par l’EFSA (agence de sécurité sanitaire des aliments). Malgré tout il faut bien comprendre que Monsanto exporte plus ou moins directement du maïs, du soja et autre coton OGM vers l’UE notamment pour nourrir les animaux d’élevage puisque dans de nombreux cas le principe de précaution ne peut être retenu que pour des risques environnementaux et non pas sanitaires. Ce qui signifie donc que les Français, en se nourrissant de viande, ingèrent tout de même des OGM. Source : notre-planete.info

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Actu Actu Nouveauté

Courrier des lecteurs

Moringa oleifera Un lecteur de la région d’Agadir (Haj Driss Ben Ali) nous a contactés pour signaler son intérêt pour une plante appelée Moringa, dont il a pu obtenir quelques graines et dont il est en train d’essayer quelques plants dans la région. Au vu des nombreuses propriétés et vertus de cette espèce, il aimerait qu’on partage les connaissances disponibles à son sujet et qu’on en informe nos lecteurs. Bien connue à travers le monde, et ce depuis des siècles, Moringa oleifera (famille Moringaceae, originaire de l’Inde) porte plusieurs appellations dévoilant ses principales caractéristiques : arbre aux miracles, arbre de vie, arbre aux mille vertus, arbre ‘‘supermarché’’ etc. C’est une plante à croissance très rapide (atteignant trois mètres de haut en un an), au coût très faible et à multiples usages dotée de vertus alimentaires, médicinales, cosmétiques (huile de graines riche en vitamine E), fourragères, etc. Elle est considérée comme anti-inflammatoire, anti-spasmodique, anti-hypertensive, antioxydante, pour guérir les ulcères gastriques, calmer le système nerveux et traiter des problèmes d’infections de la peau, d’eczéma ou de psoriasis, d’anémie, … Elle est utilisée aussi comme complément alimentaire

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dans le cadre de la lutte contre la malnutrition en raison de sa richesse en nutriments essentiels, comme des vitamines, des minéraux, des acides aminés, du bêta-carotène, des polyphénols antioxydants et des acides gras omégas 3 et 6. En effet, Une étude indique que 100g de feuilles séchées de moringa contiennent 10 fois la teneur en vitamine A de la carotte, 12 fois la teneur en vitamine C de l’orange et suggère également sa richesse en calcium, potassium, fer et protéines. A signaler aussi, la production de feuilles de moringa bio. En outre, cet arbre est résistant à la sécheresse, sa culture est simple, peu exigeante et accessible à tous et le prix de vente de ses produits est très élevé sur les marchés internationaux. De plus, les graines de l’arbre peuvent être utilisées pour purifier l’eau dans les zones

Graines de Moringa

rurales où l’accès à l’eau potable est difficile et souvent une cause de maladie. Les graines sont efficaces dans l’élimination d’environ 98 pour cent des impuretés et microbes de l’eau contaminée.

Moringa de l’atlas Une petite association a lancé le projet Moringa au Maroc, suivant en cela une autre association qui a développé un tel projet sur Erfoud dans le sud du Maroc et qui a fourni les graines. Ces dernières ont été mises en phase de germination (certaines dans de l’eau, d’autres en terre suivant les deux protocoles existants) et ont germé en seulement 5 jours. Les plants ont été mis en place il y a quelques mois, dans une terre qui avait été

bien préparée (enrichie et mélangée avec du sable) dans la région de Ouarzazate, présentant toutes les caractéristiques favorables. Par ailleurs, l’association est prête à mettre des graines a la disposition de tout projet humanitaire. De même, et parmi les nombreuses entités qui s’intéressent à cette plante au Maroc, la société ‘‘Moringa Bio’’ qui a pour ambition de cultiver à grande échelle le « Moringa oleifera » dont les vertus préventives et curatives ont été largement reconnues et confirmées au point que l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) l’ont appelé la « découverte du siècle ».

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Nano irrigation (Irrigation par nanotube)

Une technologie prometteuse Nano irrigation est une nouvelle technologie qui, au moyen de la lente libération d’une faible quantité d’eau, humidifie en permanence le sol, ce qui permet l’irrigation des cultures sur 24 heures. La technologie de base de Nano irrigation est le nanotube: Le nanotube est une structure cristalline particulière, de forme tubulaire, creuse et close, composée d’atomes disposés régulièrement en pentagones, hexagones et/ou heptagones, obtenue à partir de certains matériaux, en particulier le carbone et le nitrure de bore (1). Il existe de nombreux micropores invisibles dans la membrane semi-perméable ; dont le nombre est d’environ 100 000/cm et les diamètres de 10 à 900 NM. Les membranes fonctionnent comme suit: En raison de l’effet d’une certaine énergie potentielle, l’eau passera à travers la membrane directement sur la zone à faible énergie potentielle. Ces énergies potentielles peuvent être : potentiel de

soluté, le potentiel hydrique du sol, le potentiel d’eau atmosphérique, le potentiel hydrique des racines, pression potentielle etc. Une fois le nanotube rempli d’eau et enterré dans le sol, l’eau passera à travers la paroi du tube au sol sous l’effet potentiel de l’eau du sol. On peut observer que: 1. Le processus de déplacement de l’eau est automatique et lent. 2. L’effet du potentiel de l’eau provoque la différence permettant la migration de l’eau vers le sol. 3. La direction de perméabilité va du tube intérieur au tube extérieur. 4. La migration terminale est : ¢ eau = sol ¢. Le processus ne se arrêtera pas et continuera jusqu’à ce qu’il atteigne son point d’équilibre. Pourquoi cette technologie verte avancée d’irrigation ? 1. Elle diffère d’autres irrigations par approvisionnement intermittent en eau (arrosage, irrigation par aspersion, l’irrigation par

pénétration et l’irrigation goutte à goutte). La méthode d’irrigation par nanotube permet, pour la première fois, l’irrigation continue. Les caractéristiques de l’irrigation en continu sont les suivantes : Son comportement d’alimentation en eau est adapté au comportement d’absorption d’eau par les plantes. Ils se synchronisent ensemble, avec la quantité correspondante. C’est une méthode d’irrigation qui s’adapte étroitement aux processus vitaux des plantes. 2. L’irrigation souterraine permet de fournir l’eau et les engrais directement aux racines des plantes, empêchant les pertes par évaporation, ruissellement et par infiltration souterraine. La quantité d’eau consommée correspond aux processus physiologiques des cultures, fournissant une méthode d’irrigation qui permet des économies d’eau très

Comparaison NANOIRRIGATION vs IRRIGATION GRAVITAIRE Avec la même quantité d’eau utilisée pour 1 plante ou arbre en irrigation gravitaire, il est possible d’en irriguer 4 en Nanoirrigation avec en plus une amélioration de la productivité de l’ordre de 30%.

La plante utilise 15% à 20% de l’eau Pertes 80 - 85% irrigation gravitaire

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La plante utilise 95% de l’eau Pertes 5% NANOIRRIGATION

élevée. La méthode d’irrigation par nanotube permet d’économiser 60 à 80% de la consommation d’eau par rapport à l’irrigation au goutte à goutte. 3. Le système est exempt d’équipements électromécaniques tels que des pompes à eau, moteur et armoires de commande et ne nécessite aucune salle de pompe. Les coûts de construction sont faibles et il est facile à installer. 4. Le système n’a pas besoin de la puissance mécanique pour son fonctionnement, ce qui réduit la consommation d’énergie de 95% par rapport à l’irrigation au goutte à goutte. Il a résolu le problème de “l’eau est économisée mais l’électricité est consommée”. 5. Comme le système fonctionne automatiquement, il ne nécessite pas de professionnels pour la gestion, ce qui réduit considérablement les coûts de gestion. Au Maroc, M Brahim Elhajouji, gérant d’une entreprise agricole familiale basée à Biougra dans la région Souss-Massa, assure avoir eu l’opportunité d’essayer de nouvelles technologies « Nano » pour l’irrigation. ‘‘Si les essais en cours se passent bien, et que nous arrivons aux résultats prétendus par la société qui commercialise cette technologie, il ne s’agira plus pour l’agriculteur de gagner 10 à 20% mais 70 à 80% d’économie d’eau, de fertilisants et d’énergie ! Imaginez l’eau utilisée pour 1 hectare pourra l’être pour 4 hectares. Nous sommes en train de tester les installations et tuyaux et d’ici 1 à 2 mois nous aurons les idées plus claires’’ affirme-t-il (3). Sources : (1) Wikipedia (2) alterenergyma.com (3) Agrimaroc.ma

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Actu Actu Ressource

Partenariat Public Privé et gestion des périmètres irrigués au Maroc

Résultats d’une étude sur les facteurs clés de succès du PPP dans la gestion de l’eau d’irrigation au Maroc Réalisé par Mr : MAZOUZI Mohammed, Ingénieur Agroéconomiste

Une nouvelle réforme vient concrétiser la volonté de bien gérer l’eau d’irrigation, il s’agit du Programme National d’Economie d’Eau d’Irrigation (PNEEI). Des ressources en eau de plus en plus rares, suite aux effets du changement climatique et une dynamique agricole de plus en plus forte, telle est l’équation que ce programme tente de résoudre, en traçant comme principale objectif : la valorisation de l’eau d’irrigation, c’est à dire créer plus de valeur ajoutée par mètre cube d’eau tout en produisant plus.

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ans un contexte marqué par la nécessité de sécuriser la production de certaines denrées, comme les céréales, le sucre, le lait,… l’Etat s’est engagé, d’une part, à financer des projets d’aménagement hydroagricole dans plusieurs régions du Maroc, notamment, la région du Gharb, des Doukkalas et du Tadla, avec une participation de 40% des agriculteurs dans le coût d’investissement, et d’autre part, à mettre en place un modèle de développement des périmètres irrigués. Plusieurs instruments ont été mis en place pour réussir ce modèle, notamment, l’agrégation, forme de commercialisation et valorisation des récoltes par l’industrie. Ainsi plusieurs conventions de partenariat ont été signées entre les usines sucrières et les producteurs de betterave à sucre et de canne à sucre. La tarification de l’eau étant intimement liée à la mise en valeur et à la politique agricole au sens large (prix à la production, prix des intrants, etc.). Néanmoins la situation aujourd’hui montre un constat différent de ce qui est attendu puisque, seuls les grands agriculteurs ont les capacités techniques et financières

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de continuer à investir dans ces cultures de moins en moins rémunératrices, tandis que la majorité des petits agriculteurs ne peuvent plus aujourd’hui répondre aux exigences de ces contrats et se sont orientés vers d’autres cultures « moins coûteuses ». En cause, les tarifs de l’eau qui étaient auparavant adaptés à des cultures de haute valeur ajoutée, ne sont plus à la portée des petits agriculteurs, ce qui les a contraints à payer les redevances d’eau à l’Etat. D’autres contraintes de gestion s’ajoutent, liées à la faible mise en valeur agricole, la fourniture de services d’eau de faible qualité et au déséquilibre financier (recettes de redevances du service de l’eau bien inférieures aux besoins d’entretien et de maintenance). Face à cette situation, la concession de la gestion de ces services à un opérateur privé qui prendrait en charge l’investissement, l’exploitation et l’entretien du réseau d’irrigation s’avère comme une solution à cette problématique. Le développement des partenariats publics privés en irrigation vient donc répondre à des besoins que l’Etat ne peut plus s’engager tout seul à satisfaire, il s’agit d’accélérer le rythme des investissements

dans le secteur en attirant des capitaux privés, en déléguant la maitrise d’ouvrage de ces périmètres au secteur privé, se soustraire aux problèmes de gestion non durable des grands périmètres collectifs et créer des conditions favorables à la mise en valeur agricole. L’Etat a adopté ce nouveau modèle de gestion, ces dernières années dans les périmètres El Guerdane, Azemmour, Chtouka, Haouz et Saïs, néanmoins ces trois dernières années sont à des stades primaires et les informations les concernant sont très limitées et finalement seul le périmètre El Guerdane est opérationnel et peut faire l’objet d’une étude de cas.

Périmètre El Guerdane, Premier PPP en irrigation au Maroc Le projet de sauvegarde du verger agrumicole d’El Guerdane constitue une première au Maroc en matière de gestion déléguée des périmètres irrigués. Mobilisant un investissement total de 832 MDH, le projet consistait en la construction d’un adducteur d’une longueur de

90km, permettant l’adduction et distribution d’un volume d’eau de 45 millions de m3 à partir du complexe des barrages Aoulouz-Mohamed Mokhtar Soussi. Le montage juridique et institutionnel du projet a fait l’objet d’une grande réflexion sur le scénario le plus adapté à la particularité de ce projet. Le choix a porté finalement sur la délégation du service de l’eau d’irrigation par l’Etat, en procédant par une extraction du périmètre d’EL Guerdane de la zone d’action de l’ORMVA-SM, par le décret n°204-958 modifiant les limites territoriales dudit office. Ce choix a été motivé par une volonté d’assurer le contrôle et le suivi d’un projet aussi important par l’Etat, mais aussi pour fournir au délégataire privé toutes les garanties nécessaires pour réussir son investissement. L’analyse du cas d’El Guerdane a montré que : 1- Sur le plan juridique et institutionnel : l’Etat a fait le choix d’extraire le périmètre El Guerdane de la zone d’action de l’office, un choix qui lui permet de garder la mainmise sur le contrôle et le suivi du contrat de délégation du service de l’eau dans le périmètre El Guerdane, au lieu de confier cette tâche à l’organisme en charge actuellement de la gestion des périmètres irrigués dans la région de Souss Massa Daraa qui est l’office Régional de Mise en Valeur Agricole du Souss Massa. Une décision par laquelle l’Etat veut également contourner les obligations des articles 10 et 32 de la loi n°54-05 qui prévoient des clauses de résiliation au profit du délégataire en cas de manquement de la part du délégant, une indemnisation conséquente au profit du délégataire est à prévoir dans ce cas. Pour épargner l’impact fatal de ce genre de clause sur le fonctionnement d’un établissement tel que l’ORMVA dont les moyens financiers restent limités et dépendent essentiellement des redevances d’eau et des subventions, l’Etat a choisi de conclure lui-même le contrat de délégation du service de l’eau avec un partenaire privé, un

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choix qui rassure également ce dernier sur son investissement en lui apportant toutes les garanties en terme de recouvrement des éventuelles indemnités de résiliation ou de rachat. 2- Sur le plan technique : Le projet El Guerdane réalise des performances d’exploitation très satisfaisantes en termes de taux de raccordement, taux de rendement du réseau, etc., des performances qui restent meilleures que celles enregistrées s’il s’agissait d’une gestion classique du périmètre. On peut ainsi dire que l’expérience du PPP a permis aux usagers de disposer d’un service d’eau de qualité supérieure. 3- Sur le plan économique : Le taux de recouvrement des redevances d’eau de 76%, a été impacté par la capacité à payer l’eau par l’agriculteur réduite suite à la chute des prix des agrumes à l’export ces deux dernières années. Il faut dire le système de culture basé essentiellement sur la production agrumicole augmente le risque de non solvabilité des usagers. La diversification des cultures et la valorisation de la production par la transformation devient un impératif pour améliorer le revenu des usagers et leur capacité à payer l’eau, et sécuriser le recouvrement des redevances d’eau qui représente un facteur clé de durabilité du projet.

Conclusions et recommandations

A la lumière des résultats de l’étude du cas du périmètre El Guerdane on peut conclure que : D’une part, la réussite du projet El Guerdane, considéré comme une expérience pilote en matière de gestion déléguée des périmètres irrigués donne des signaux optimistes pour la réalisation d’autres projets de ce genre dans l’avenir. Mais elle ne permet pas de se prononcer définitivement sur la réussite de ce modèle de partenariat tant qu’il n’y a pas eu une évaluation globale du projet, sur la base d’une batterie d’indicateurs socioéconomiques et environnementaux. La durée du projet (5 ans) qui reste relativement courte et insuffisante pour percevoir l’impact du projet, ne nous a pas permis au cours de cette étude de mener cette évaluation. D’autre part, le choix du montage juridique et économique du projet a été dicté par des conditions spécifiques au projet El Guerdane et ne peuvent constituer un modèle à appliquer dans tous les projets de gestion déléguée. Ce choix a entrainé un assainissement juridique et réglementaire (modification des limites territoriales de la zone d’action de l’ORMVASM) qu’on peut qualifier d’ « exceptionnel », et ne peut en aucun cas constituer la règle. Ce qui nous mène à nous poser la question sur l’utilité d’asseoir un cadre juridique et réglementaire clair pour la gestion

déléguée du service de l’eau d’irrigation et mettre en place les institutions dédiés exclusivement à la gestion des périmètres irrigués dans le cadre d’un Partenariat Public Privé. A la lumière des résultats de l’analyse du cas du périmètre El Guerdane, nous proposons les recommandations suivantes, considérées comme facteurs de clés du succès du PPP dans la gestion des périmètres irriguées : 1) Sur le plan stratégique : la mise en place d’une stratégie nationale de développement des projets PPP en irrigation Le PPP dans la gestion des périmètres irrigués figure parmi les réformes clés du secteur de l’eau entamées dans le cadre du Plan Maroc Vert, néanmoins, les multiples projets qui sont en cours d’études sont réalisés dans l’absence d’une vision stratégique. La mise en place d’une stratégie nationale de développement des Partenariats Public Privé permettra d’avoir cette vision avec un plan d’action inscrit dans le temps et des objectifs bien précis. Cette stratégie permettra ainsi de garantir un recours réfléchi et justifié aux contrats de partenariat public-privé. En effet, l’Etat doit s’engager dans la planification annuelle et rationnelle des projets PPP en liaisons avec les différents programmes déjà en cours de réalisation en proposant une liste de projets de taille optimale et raisonnable, programmés dans le temps. 2) Sur le plan juridique - L’adoption d’une loi spécifique à la gestion déléguée des périmètres irrigués offrant un cadre juridique clair, qui protège les investisseurs et qui s’adapte à la particularité des périmètres irrigués au Maroc. - Modification du Code des Investissements Agricoles en prévoyant des règles spécifiques aux périmètres objet d’un PPP, en matière de tarification et de recouvrement des redevances d’eau Le système de tarification et de recouvrement des redevances tel qu’il est décrit dans le titre II du code des investissements prévoit des régimes particuliers de redevance permanente annuelle d’usage de l’eau d’irrigation, une participation directe à la valorisation ou à l’amélioration du service de l’eau d’irrigation et une redevance d’assainissement. La redevance d’usage de l’eau d’irrigation est plafonnée par décret et arrêté pris en application de ce Titre II. La solution d’exclusion du périmètre objet d’un PPP de la zone d’action d’un office pour qu’il ne soit plus assujetti aux règles du CIA reste dérogatoire et ne peut constituer la règle, il sera judicieux de revoir ce titre II du CIA en prévoyant des clauses spécifiques aux périmètres gérés dans le cadre PPP en matière de tarification de l’eau. Agriculture du Maghreb N° 97 - Juillet / Août 2016

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Actu Actu

Guide des principales adventices des cultures du Maghreb (Maroc, Algérie & Tunisie) Ce guide présente 184 espèces les plus fréquentes et abondantes dans les cultures. Cependant, quelques espèces envahissantes, introduites dans ces pays ont été incluses dans Ce guide, car elles commencent à poser de sérieux problèmes en agriculture. Il s’agit essentiellement de Solanum elaegnifolium et Verbesina enceloides. La description des espèces suit l’ordre alphabétique des familles et genres à l’instar des flores classiques. Cependant, pour bien orienter l’utilisateur, nous avons subdivisé les espèces en trois groupes : Groupe 1 : Plantes sans chlorophylle, souvent parasites sur

d’autres espèces (cultivées ou spontanées). Groupe 2 : Plantes monocotylédones à feuilles souvent linéaires, à nervation parallèle, sépales et pétales des fleurs multiple de 3. Groupe 3 : Plantes dicotylédones à feuilles souvent non linéaires, à nervation pennée ou digitée, sépales et pétales des fleurts multiple de 4 ou 5. La nomenclature utilisée est celle de l’Index synonymique de la flore de l’Afrique du Nord (Dobignard & Chatelain, 2010). Les noms vernaculaires français et locaux sont issus des différents documents locaux (mémoires, flores, thèses, etc..). Dans les fiches par espèce,

nous n’avons mentionné qu’un seul nom, les autres noms des espèces sont indiqués dans l’index en annexe. Un lexique expliquant les

Pr. Abdelkader TALEB

termes botaniques utilisés est donné à la fin de l’ouvrage, il est classé par ordre alphabétique et illustré par des dessins portant le numéro correspondant.

Vient de paraitre aux éditions Dar Al Qalam - Rabat Tél: 05 37 29 94 90 - Email: daralkalam@yahoo.fr

Chambre d’Agriculture Fès-Meknès Signature de conventions de partenariat La Chambre d’Agriculture de la région Fès-Meknès, en tant qu’établissement public à caractère professionnel, est appelée, dans le cadre de la Stratégie du Plan Maroc Vert, à jouer un rôle déterminant en matière d’appui au développement agricole et rural dans la région. Pour mieux réussir ses missions, La Chambre d’Agriculture a jugé utile de conclure des partenariats avec différents acteurs opérant pour le développement agricole dans la région. C’est dans ce cadre qu’elle a organisé une cérémonie de signature de conventions de partenariat le 16 Mai 2016 au siège de la Chambre d’Agriculture à Meknès. Ces conventions ont été approuvées par l’assemblée générale ordinaire de la Chambre le 9 Mars 2016. Il 12

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Ovine et Caprine (ANOC) ; • la Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole (FISA).

s’agit de conventions de partenariat avec : • la Direction Régionale de l’Agriculture à propos de la formation par apprentissage des fils d’agriculteurs ; • l’Agropôle Olivier / Ecole Nationale de l’Agriculture de Meknès pour le développement de la filière oléicole dans la région ; • la Mutuelle Agricole Maro-

caine D’Assurance (MAMDA) ; • Le projet « Promotion de l’emploi des jeunes en milieu rural » (PEJ) géré par la Deutsche Gesellschaft fürInternationale Zusammenarbeit (GIZ) (Coopération allemande au développement durable) en partenariat avec le Ministère de l’emploi et des affaires sociales (MEAS) ; • l’Association Nationale des

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GREEN SMILE Formation conversion à la culture hors sol

L

a culture hors sol est de plus en plus adoptée par les producteurs de tomate dans la région du Souss car elle constitue pour eux un moyen de pallier les problématiques liées au sol et de faire un saut dans la maitrise de leur production. Pour la 3ème édition de sa formation « conversion à la culture hors-sol » GREEN SMILE a proposé un concept unique qui consiste à mettre en place la formation in situ et d’alterner les interventions en salle avec des interventions dans les serres ou des exercices de mesures et d’évaluations liées au substrat et à l’irrigation. La formation conversion à la culture hors-sol animée par l’expert Peter Stradiot, a bénéficié du partenariat avec l’Association des Producteurs et Exportateurs de Fruits et Légumes APEFEL et s’est tenue le 25 et 26 mai 2016 au centre de transfert de technologie de l’APEFEL. Cette édition a dépassé la précédente en terme de participants qui étaient 25, il s’agissait de producteurs, mais également de responsables de production, responsables qualité, responsables de pépinière et ingénieurs agro-fournisseurs commercialisant des solutions d’irrigations ou de substrat. La formation a abordé les thématiques habituelles à savoir : eau, substrat, engrais, systèmes d’arrosage, distribution des plantes dans la serre, pépinière, plan de culture, recirculation et drainage. Néanmoins la session

s’est distinguée par son côté pratique et ce faisant, Peter Stradiot à mis en place des séances de phytomonitoring se basant sur sa propre méthode d’évaluation de la plante en tête. Les participants grâce à ce programme varié n’ont donc pas eu le temps de s’ennuyer. Deux serres ont fait l’objet de visites et d’évaluation par le groupe. La méthode préconisée par Peter Stradiot a permis de donner une note individuelle puis collective à chaque culture visitée. Le but de ce protocole est qu’il soit mis en place dans chaque unité de production et qu’il puisse donner une évaluation de la culture 2 à 3 fois par an. L’évaluation de la culture est une approche primordiale en culture hors-sol et toute conversion réussie se base sur des outils simples d’évaluation dont certains sont journaliers comme pour l’irrigation, alors que d’autres se mettent en place de façon hebdomadaire, mensuelle ou annuelle. Le niveau technique des participants qui ne cesse d’augmenter d’édition en édition, montre la force d’adaptation du potentiel humain de la région, potentiel qui saura relever les défis à venir que ce soit en terme de gestion des ressources (hydriques notamment...), respect des normes phytosanitaires et qualitatives, conquête de nouveau marchés … Agriculture du Maghreb N° 97 - Juillet / Août 2016

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Actu Actu Entreprise

MYCOTROL®

Une alternative efficace, stable, sûre et respectueuse de l’environnement pour lutter contre les insectes nuisibles

Les pesticides bio basés sur les Agents de Contrôle Biologique (ACBs) sont une alternative efficace aux pesticides conventionnels chimiques, dont certains ont été retirés de nombreux marchés à cause de leurs fort impact sur l’environnement et la biodiversité. L’un des ACBs les plus efficaces contre les insectes nuisibles est le champignon entomopathogène Beauveria bassiana, présent dans le sol de nombreux habitats. Le pesticide bio Mycotrol® de Futureco Bioscience à base de spores de la souche GHA de Beauveria bassiana est actuellement commercialisé au Maroc par le Groupe Éléphant Vert. Approuvé pour sa commercialisation et son application par l’ONSSA en 2014, son efficacité a été prouvée dans plusieurs essais bio en laboratoire, dans des applications expérimentales sur le terrain dans diverses universités américaines et dans des essais commerciaux. 14

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Mode d’action de Mycotrol® Une fois le produit dilué dans l’eau et appliqué par voie foliaire, il entraine l’activation du métabolisme des conidies par contact avec l’insecte. Chaque conidie développe un tube végétatif qui perfore l’insecte, et le champignon trouve un habitat à l’intérieur pour grandir, occuper de plus en plus d’espace et désactiver les fonctions vitales de l’insecte jusqu’à entrainer sa mort. Une fois que la population d’insectes diminue, la population de champignon, entièrement dépendante de l’insecte est incapable de se déplacer et retourne dans le sol. Mycotrol® est un produit polyvalent qui peut être appliqué aussi bien en plein champ que dans les serres et les pépinières. Il doit être appliqué dès les premiers signes d’invasion, puisque les meilleurs résultats sont obtenus sur les larves et les nymphes. Il est conseillé de répéter le traitement autant de fois que nécessaire, à des intervalles de 4 à 7 jours. En cas d’invasion intense et avec une haute proportion d’adultes, il est recommandé de l’associer avec un adulticide chimique compatible. Formulé avec Système de Transport Colloïdal, Mycotrol® est un produit facile à appliquer, stable à température ambiante pendant un minimum de deux ans. De plus, il ne nécessite aucun ajout d’adjuvants ou de régulateurs de pH et a une grande spécificité : il affecte seulement les insectes nuisibles et est inoffensif pour les oiseaux, poissons, insectes bénéfiques et mammifères. Il est biodégradable et son mode d’action complexe rend très improbable le dévelop-

pement de résistances. Il présente aussi l’avantage d’être sans danger pour l’applicateur et le consommateur, et peut être appliqué au moment de la récolte. En outre, il convient pour l’agriculture biologique. Des essais ont montré que Mycotrol® est efficace pour le contrôle de différents insectes,

y compris les aleurodes, les thrips, les pucerons, les charançons et les poux. Dans la plupart des cas, les résultats sont équivalents à ceux obtenus avec des produits conventionnels utilisés dans des programmes de gestion intégrée des ravageurs (MIP).

Essais d'efficacité :

Effet de Mycotrol® sur aleurodes dans les plantes ornementales (Poinsettia). Mycotrol® peut contrôler le niveau des nymphes d’aleurodes pendant plus de quatre semaines après une série de 3 applications par semaine.

Durée du contrôle effectué par MYCOTROL® sur Aleurodes sur plantes ornementales (Poinsettia en pot). Université de l’Ohio - Griffin, Géorgie (USA). Les applications de MYCOTROL® permettront de contrôler le niveau des nymphes d’aleurodes pendant plus de 4 semaines après une série de 3 applications par semaine.

% Mortalité cumulée des pucerons. Piment (Barcelone, Espagne)

% Mortalité cumulée des pucerons sur le piment (Barcelone, Espagne)

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Les terreaux de Klasmann-Deilmann accompagnent les évolutions des productions agricoles Klasmann-Deilmann et ses distributeurs, partenaires historiques du maraîchage, sont toujours à l’écoute des besoins de tous les agriculteurs pour accompagner leurs projets. La gamme de terreaux de Klasmann-Deilmann est particulièrement adaptée pour la production de plants maraîchers, mais aussi de plants fruitiers et ornementaux. La plus récente évolution à donner en exemple est celle des substrats pour culture hors sol de myrtilles. La myrtille est une plante acidophile qui pousse naturellement en bordure des tourbières. En culture hors sol il est nécessaire d’associer pH bas à aération et drainage. GreenFibre® est le nouvel additif aérateur et drainant fabriqué par le groupe Klasmann-Deilmann employé dans les terreaux myrtilles. GreenFibre® est stable, facilite la reprise et la circulation de l’eau dans les pots, non salée car composée de pin sylvestre vierge. GreenFibre® peut aussi être associée à de la perlite, drainante stable et

Theo Leisdon responsable de la fabrication

neutre. Pour satisfaire la demande croissante de mécanisation du poste terreau dans les pépinières, le groupe Klasmann-Deilmann vient d’investir 9 millions d’Euros en Lituanie dans une nouvelle unité de production de Big Bales : produit semi compressé conditionné sur une palette, repris en pépinière par des foisonneurs adaptés. Les utilisateurs gagnent essentiellement sur l’organisation du chantier terreau, ainsi que sur la quantité transportée. Depuis plusieurs dizaines d’années le groupe Klasmann-Deilmann construit avec confiance son réseau de distribution. Au Maroc, en Tunisie et en Algérie, nous travaillons avec des professionnels du secteur pour vous fournir les terreaux les mieux adaptés à vos nombreux usages.

Vue d’avion de la nouvelle usine de Big Bale de Klasmann-Deilmann

Fabrication d’un Big Bale

Fabrication de GreenFibre®

GreenFibre®

Stock de Big Bales

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Actu Actu Entreprise

Dr. Anouar ALASRI, Directeur Général d’Eléphant.

Eléphant Vert

Séminaire sur l’agroécologie à Agadir En tant qu’acteur important du domaine agricole, ELEPHANT VERT MAROC a organisé un séminaire scientifique le jeudi 14 juillet 2016 à Agadir sous le thème « l’Agriculture raisonnée, une nouvelle ère de production durable avec moins de résidus ».

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nt participé à cet événement des experts de renommée internationale pour débattre de l’impact d’une agriculture raisonnée sur la production maraîchère. Plus de 130 personnes, dirigeants, ingénieurs, techniciens et institutionnels ont suivi ces interventions. En ouverture, Dr. Anouar ALASRI, Directeur Général d’Eléphant Vert, a mis l’accent sur l’importance du sujet qui concerne le triptyque productivité - rentabilité réelle - préservation de l’environnement, sujet d’actualité, l’agro-écologie étant aujourd’hui au cœur de la problématique du réchauffement climatique. C’est dans cet objectif qu’Eléphant vert est présente pour porter ce débat et pour réussir cette discussion avec la profession. Pour sa part, M. Goert Moens, Ingénieur agronome et conseiller agricole international, a mis l’accent sur l’agriculture raisonnée, sa définition, son contexte global, sur les pratiques culturales et sur le respect de la faune et le milieu naturel, son référentiel et son impact sur la production de la tomate et sur la préservation de la santé du sol. Il a conclu que l’agriculture raisonnée apporte à l’agriculteur : un système robuste et moins sensible, une

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réduction des coûts de production, une économie de travail, un sol qui s’auto-entretient ainsi qu’une acceptation plus favorable du public. Quant à M. Fikri Yahyaoui, coordinateur de projet au sein de l’unité de Recherche et Développement de la société Eléphant vert, il a parlé de la matière organique (M.O), son importance dans l’agriculture durable, son impact sur l’optimisation de la fertilisation et sur la réduction des résidus. A la fin de son exposé, M. FIKRI a présenté la contribution d’Eléphant Vert à la démarche de l’agriculture raisonnée et durable par ses capacités de production à travers un centre de développement et une clinique des plantes, une usine de production de compost et de bio-pesticides. Il a aussi présenté quelques résultats concluant sur l’amélioration du rendement obtenue avec la gamme FERTNOVA sur différentes culture notamment les agrumes (20%), la banane (30%) et le melon (24%). M. Felix Fernandez Martin, Directeur de Recherche et Développement au sein de la société SYMBORG, expert en microbiologie et spécialiste en mycorhizes, a présenté le produit MycoUp Attack de la gamme Novaprotect d’Eléphant Vert, activateur de défenses naturelles à

base de mycorhizes (Glomus iranicum) conçu pour lutter contre les nématodes. Le champignon Glomus iranium et le complément organo-minéral Attack, permettent l’activité des micro-organismes nématophages du sol, stimulent la croissance de la rhizosphère et activent les défenses naturelles des plantes en créant ainsi un environnement défavorable pour le développement des nématodes. Ce produit combine la stimulation du système racinaire et la protection préventive et naturelle contre les attaques des nématodes. Ce produit est recommandé en agriculture intensive et biologique. Ensuite, M. Thomas Martinez, Product and Business Development Manager au sein de la société FUTURECO BIOSCIENCE, a abordé la lutte biologique contre les insectes nuisibles sur les cultures maraichères à travers

les bio-pesticides. Il a présenté deux produits de la gamme Novaprotect d’Eléphant Vert à base de champignons entomo-pathogènes : Mycotrol ES et Nofly WP. Le Mycotrol ES est un bio-insecticide à base de champignon (Beauveria bassiana) pour lutter contre les mouches blanches en cultures maraichères. Il produit des substances qui détruisent et digèrent les structures internes des insectes. Le Nofly WP est un bio-insecticide à base de micro-organismes pour lutter contre le thrips. Les deux produits sont recommandés en agriculture intensive et biologique. Après une riche session de débats et discussions, qui a suscité l’intérêt particulier des producteurs d’Agadir pour l’agro-écologie et l’agriculture raisonnée, la journée a été clôturée par une tombola au profit de l’assistance.

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M. Gerhard Dichgans

VOG: . .

La saison des pommes arrive à grands pas Une fin de campagne de vente satisfaisante :

Bientôt au Maroc !

Les commentaires du directeur Gerhard Dichgans.

(Bolzano, le 28 Juin 2016) C’est le moment pour le Consortium VOG de faire le point. Nous arrivons à la fin d’une année commerciale complexe qui, dès le départ, a été ponctuée par plusieurs éléments perturbateurs. Tout d’abord, cette année a connu l’une des plus grosses récoltes Européennes. Ensuite, les exportations de pommes polonaises ont été limitées à cause de l’embargo russe et enfin, l’Afrique du Nord rencontre des problèmes d’instabilité politique et financière. Ces facteurs ont entraîné une pression sur les prix et VOG s’est donc concentré sur de nouveaux marchés, tels que l’Inde et l’Asie du Sud Est. Légèrement à l’écart par rapport au scénario européen, le Consortium basé dans le Haut Adige a débuté la saison après avoir récolté 10% de moins qu’en 2014. Une bonne dynamique des ventes durant l’automne et l’hiver ont permis un bon écoulement des stocks qui, début mars, étaient en baisse de 14% par rapport à la même période sur l’année précédente, ce qui a permis d’aborder sereinement la fin de la campagne. Un autre facteur crucial est entré en jeu : le climat et les températures basses au printemps. « Le printemps froid et pluvieux a favorisé la consommation de pommes. Des ventes record enregistrées fin avril, mai et juin ont été le tournant que nous attendions, explique le directeur du Consortium Gerhard Dichgans. Nous avons eu une demande excellente pour toutes les variétés rouges et bicolores avec une commercialisation se terminant à la fin du

mois de juin. Pink Lady® et de Kanzi® ont également manqué un mois plus tôt par rapport à l’année dernière. » Comme toujours, la Golden Delicious sera la variété qui clôturera la saison en septembre, avant que la nouvelle récolte 2016 n’arrive. « Dans l’ensemble, les résultats de la campagne 2015/2016 font l’écho de ceux de la campagne précédente. Même si les prix ont légèrement remonté, commente M. Dichgans, le marché européen n’a pas encore rétabli son équilibre « pré-embargo ». Pour les producteurs, il semble que ce soit une deuxième année maussade avec des prix de vente équivalents ou inférieurs aux coûts de production. » Les premières estimations sur la nouvelle récolte sont sorties. « La floraison précoce et une bonne répartition des fruits suggèrent que la récolte de notre Consortium sera correcte, meilleure que 2015 mais en dessous du record de 2014. » remarque Gerhard Dichgans. Les prévisions sont moins optimistes pour les pommes Fuji, car beaucoup d’arbres semblent être vieillissants. Bonne progression pour les pommes club, particulièrement pour les pommes Pink Lady®, Kanzi® and Jazz®. «Le calibre moyen des fruits est légèrement plus élevé par rapport à celui de l’année dernière à la même période. Si les températures et l’été nous donnent un coup de pouce, nous pourrons enfin attendre avec optimisme une nouvelle campagne de vente.» Agriculture du Maghreb N° 97 - Juillet / Août 2016

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Fertilisation

Agrumes

Les carences en oligo-éléments Certains sols sont suffisamment pourvus en oligo-éléments et les carences sont souvent induites par: - une fertilisation minérale excessive ou déséquilibrée, - des sols aux caractéristiques défavorables : sol à pH élevé ou sol calcaire, notamment pour les agrumes greffés sur Poncirus (si pH > 7) et sur citrange (si pH > 7.5), sol très acide et lessivé, - des excès d’eau (sol mal drainé, irrigation excessive), - des techniques culturales mal maîtrisées, - un sol compacté. Les agrumes paraissent sensibles aux carences en oligo-éléments notamment en zinc et en manganèse. La plupart des oligo-éléments interviennent dans le métabolisme comme cofacteur enzymatique : si l’oligo-élément manque : l’enzyme est inefficace.

Le Zinc

Rôle dans la plante Le zinc est un activateur d’enzymes, il favorise la synthèse de la chlorophylle et des hormones de croissance (Auxine), il intervient donc dans la croissance des plantes et dans la photosynthèse.

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Symptômes de déficience - Symptômes sur la nouvelle pousse de l’année apparaissant coté sud – sudouest, les carences se manifestent sur les jeunes feuilles : dimension réduite et malformation. - Apparence buissonnante des jeunes rameaux. - Entre - nœuds courts. - Chlorose : taches jaunâtres à contours irréguliers, se détachant du vert, situées près de la nervure. - En cas de symptômes graves : la qualité est atteinte (pulpe sèche, fibreuse, insipide, fruit déformé, fructification réduite, chute des feuilles). Facteurs favorisant la carence - Sol trop alcalin ou trop acide. - Sol lessivé, sableux. - Sol pauvre en zinc, dérivé de granite. - Amendements calcaires importants. - Sol riche en phosphore et peu argileux. - Chaleur. - Lumière. - Fertilisation minérale excessive notamment en potassium. - Orangers et clémentiniers sensibles.

- Sol riche en matière organique à pH alcalin. - Sol mal drainé. Facteurs défavorisant la carence - pH peu acide. - Phosphates naturels et superphosphates. - Matières organiques. - Engazonnement – engrais vert. - Fumier – paille. - Bonne alimentation magnésienne. Teneurs foliaires moyennes 25 à 100 mg/kg (Mat. Sèche). Remèdes Une ou deux pulvérisations foliaires sur jeunes pousses végétatives après la floraison en juin-juillet de solutions à base de sulfate de Zn ou de Zn chélaté.

Le Manganèse

Rôle dans la plante Le manganèse est un activateur d’enzymes qui participent à la formation de la chlorophylle, à la photosynthèse, à l’élaboration des protéines, à la réduction des nitrates en nitrites puis en –NH2 et de la vitamine C. Le Mn

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Agrumes tion riches en Ca. - Sol riche en matière organique. - Excès d’eau. - Excès de fer. - Sol riche en phosphore. - Azote ammoniacal. - Temps sec. Facteurs défavorisant la carence - Sol acide peu hydromorphe. - Azote nitrique. - Faible aération du sol. - Bonne alimentation en magnésium. - Apport de soufre. Teneurs foliaires moyennes 25 à 180 mg/kg (Mat. Sèche). Remèdes Pulvérisation foliaire de sulfate de manganèse : 1 à 2 pulvérisations en MaiJuin. Attention certaines spécialités commerciales peuvent tâcher les fruits.

de potassium. - Excès d’humidité, de tassement, défaut d’oxygénation. - Arbres âgés. - Variétés sur Poncirus trifoliata en sols calcaires. - Température du sol trop basse ou trop forte. - Présence de certains organismes du sol (nématodes champignons...).

Le Fer

Remèdes - Sol : sulfate de fer inefficace en sol calcaire, peu efficace en sol acide. Au sol 10 à 20 g de fer par arbre sous forme de chélates (EDTA, ADDHA...). - Feuilles : pulvérisation de solutions à base de sulfate de fer (résultats médiocres), de chélates.

Rôle dans la plante Le fer est indispensable à formation de la chlorophylle, à la respiration de la plante et à la synthèse de certaines protéines.

joue un rôle important dans la respiration cellulaire, il fait partie de nombreuses enzymes intervenant dans la libération d’énergie (cycle de Krebs, synthèse d’ATP). Symptômes de déficience - Décoloration des feuilles : passage progressif du vert normal au vert clair, pas de séparation nette. Les feuilles de tout âge sont atteintes, sur la totalité de la frondaison, au nord (côté ombragé). Le blanchissement des feuilles augmente avec l’âge. - Pas de symptômes sur les fruits. Facteurs favorisant la carence - Sol à pH élevé, calcaire ou non. - Sol très acide. - sol lessivé, sableux, filtrant. - Amendements calcaires, eaux d’irriga-

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Symptômes de déficience Elément immobile dans la plante, les carences se manifestent sur les jeunes feuilles. - Chlorose : jeune feuille vert pale sauf nervure, chlorose non généralisée sur tout le feuillage. - Réduction de la taille du limbe, feuille transparente devenant Jaune - blanchâtre si la carence est grave, seules les nervures restent vertes. - Les feuilles tombent prématurément si la carence est très grave et à ce stade de déficience, la croissance et la production de l’arbre sont très affectées. - Les arbres dépérissent du côté ensoleillé. Facteurs favorisant la carence - Sol calcaire à pH élevé (Fer non assimilable). - Irrigation avec eaux calcaires. - Excès de cuivre, cobalt, zinc, chrome, manganèse, nickel (chlorose en terrains acides) - Engrais azotés, excès de phosphore et

Facteurs défavorisant la carence - Terrains acides. - Irrigation modérée. - Utilisation engrais acidifiants (nitrate d’ammoniaque). - Fumure organique. - Engrais vert – enherbement. - Chaulage dans le cas d’excès de cuivre. - Alimentation phosphatée et potassique non excessive. Teneurs foliaires moyennes 60 à 150 mg/kg (Mat. Sèche).

Le Bore

Rôle dans la plante Rôle dans l’utilisation des sucres et dans la synthèse des parois cellulaires. Symptômes de déficience Elément peu mobile, les carences se manifestent sur les organes en croissance. - Feuilles épaisses, déformées, grisâtres, nervures jaunes et liégeuses. - Formation de gomme sur les jeunes rameaux qui peuvent se dessécher. - Peu de fruits, chute prématurée, poches de gomme dans l’albédo. Les fruits restants ont peu de jus, se momifient et flétrissent sur l’arbre. Facteurs favorisant la carence - Sol calcaire ou riche en calcium. - Sècheresse prolongée. - Fertilisation azotée et potassique excessive. - Froid ou chaleur anormaux au prin-

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Agrumes - Matière organique. - Sol acide. Teneurs foliaires moyennes 40 à 100 mg/kg (Mat. Sèche) Remèdes - Foliaire : pulvérisation à la floraison de solutions de Borax. - Sol : 3 à 10 Kg/ha de Borax au moins une fois par an. Attention les agrumes sont sensibles aux excès de bore (au-delà de 200 mg/ kg de mat. sèche).

Le cuivre

temps. - Amendements calcaires. - Manque de matière organique. - Apport de soufre. Facteurs défavorisant la carence

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Rôle dans la plante Le cuivre entre dans la composition de différents enzymes responsables de certains processus métaboliques dans la plante : au niveau de la respiration il intervient dans le stade ou l’hydrogène est libéré dans le cycle de Krebs pour produire de l’eau en final, il favorise la synthèse des hydrates de carbone et des protéines. Il évite également une dégradation précoce de la

chlorophylle: les plantes gardent plus longtemps un aspect vert et juvénile. Participe à la synthèse de la lignine : rôle dans la constitution du bois. Rôle dans la protection préventive des maladies cryptogamiques. Symptômes de déficience - Sur arbre vigoureux, les pousses latérales sont en forme d’S. - Pustules jaunâtres sur les feuilles vert sombre. - Gonflements et gomme le long de la tige. - Les feuilles sont déformées, ont une taille plus grande que la normale et peuvent tomber. - Les fruits peuvent se décolorer, avoir de la gomme et tomber. - L’écorce se fissure. - Petits balais de sorcière dépérissant. Facteurs favorisant la carence - Sol sur roche éruptive acide. - Sol léger acide lessivé. - Sol riche en phosphore. - Sol riche en matière organique. - Sol sableux – alcalin – calcaire.

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- Alimentation azotée importante. - Sol riche en molybdène. - Sol mal drainé. Facteurs défavorisant la carence - Sol acide. - Matière organique fraiche. - Fumiers – paille. - Sol pauvre en magnésium. Teneurs foliaires moyennes 5 à 15 mg/kg (Mat. Sèche) Remèdes - Feuilles : Pulvérisation de sulfate de Cuivre pendant la période végétative. - Sol : 10 à 30 Kg de Cu/ha (50 à 100 Kg de sulfate de cuivre) en sol léger (faible efficacité en sol lourd).

Le Molybdène

Rôle dans la plante Les Besoins sont très faibles mais le molybdène est un composant de différents enzymes, à un rôle fondamental dans le cycle de l’azote (synthèse des protéines, transferts énergétiques...),

intervient dans l’élaboration de l’acide ascorbique ou vitamine C. Symptômes de déficience Très mobile, le Mo est redistribué dans les organes en croissance et ce sont les feuilles âgées qui sont carencées. - Taches vert clair, irrégulières devenant orangée – jaune. - Surfaces imprégnées de gommes sur la face inférieure. - Côté ombragé atteint. - Chute précoce de feuilles. - Qualité non affectée. Facteurs favorisant la carence - Arbres greffés sur Poncirus. - Variétés sur pomelo et bigaradier. - Sol peu drainé. - Sol très acide pH < 6. - Molybdène total faible, sol retenant peu le Molybdène. - Sulfate d’ammoniaque (acidifiant). - Apport excessif de soufre ou de sulfate (Sulfate de K...). - Quantités importantes de manganèse. - Sol podzolisé très dégradé.

Facteurs défavorisant la carence - Chaulage. - Fertilisation phosphatée. - pH > 6.5. - Déficience en potasse. Teneurs foliaires moyennes 0.1 à 3 mg/kg (Mat. Sèche) Remèdes - Sol : application peu efficace. - Feuilles : pulvérisation de molybdate d’ammonium : réponse dans les 2 à 4 semaines : les taches jaunes disparaissent, la chute des feuilles est empêchée, les taches de gomme persistent.

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Courgette Export

Les bons choix techniques et commerciaux Au Maroc, la courgette vert foncée est exclusivement destinée à l’export, car elle n’est pratiquement pas demandée sur le marché local qui lui préfère d’autres types comme la courgette claire (blanche), la ronde de Nice et le type Slaoui… Culture facile à mettre en place, la courgette est beaucoup plus contraignante dans le suivi de sa récolte et le choix variétal pour lequel les résistances hautes ou intermédiaires aux virus et oïdium sont demandées. Sa culture reste risquée et sa rentabilité très dépendante des cours du marché. Les bons prix de l’an dernier ainsi que le problème du virus ToLCNDV apparu en Espagne sont les principales raisons qui ont encouragé les producteurs marocains à planter très tôt cette campagne. La première récolte a eu lieu en octobre avec une présence timide sur le marché. Globalement, la campagne a été marquée par des conditions climatiques peu favorables et des prix bas à l’export.

Moins couteuse, la production de plein champ est la plus fréquemment pratiquée p a r les petits e t

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moyens producteurs. Menée à plat, cette technique de production demande un investissement modéré, mais présente des risques d’attaques de virus (CMV,

WMV …), en particulier lorsqu’il fait doux comme c’était le cas cette année. Au stade jeune, avant floraison, les plants sont donc couverts avec du film P17 afin d’éviter les transmissions de virus à un moment où les plantes sont très sensibles. Le P17 évite la pénétration des pucerons vecteurs de virus et permet de gagner quelques de-

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Les modes de production

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Courgette grés de température le soir. Les plants sont ensuite découverts au début de la récolte. Ainsi, 45 à 50 jours (période difficile de la culture) sont assurés sans problèmes de virus. L’utilisation de variétés résistantes peut aussi être envisagée, bien que cela ne présente pas toujours une garantie suffisante en raison de l’apparition de mutations, comme par exemple le WMV de souche

marocaine. D’ailleurs, toutes les maisons semencières travaillent d’arrache-pied pour créer des variétés résistantes à ce virus. La sévérité de ce problème en

culture de plein champ a même poussé un grand nombre de producteurs à se convertir en cultures sous abri-serre, mieux protégées et plus productives de 100 à 150%. Les producteurs qui adoptent le mode de culture de plein champ peuvent atteindre des rendements de 30 t/ha, avec une part exportable de 20-25 t. Les producteurs sous abri-serre estiment que malgré des coûts de culture plus élevés, les résultats sont meilleurs, grâce à une productivité supérieure due à la maîtrise de plusieurs paramètres : - la serre est une barrière physique contre les insectes vecteurs de virus - meilleur contrôle des conditions climatiques, avec une température plus importante - protection contre le vent qui fait bouger les feuilles et provoque des taches sur les fruits. A noter que sous abri-serre canarienne les producteurs ont la possibilité de palisser les plants avec une récolte étalée sur 5-6 mois et des rendements pouvant atteindre en moyenne 80 tonnes à l’ha. Mais quel que soit le mode de production choisi, les semis étaient plus précoces cette année et surtout échelonnés durant toute la période de plantation. Ils ont commencé à partir d’Août et ont continué jusqu’à fin décembre (pic de production entre novembre et décembre), contrairement à la précédente campagne où ils se sont limités à la période septembre à novembre. D’après les professionnels interrogés, le but de ces changements de calendrier est surtout de profiter : -insuffisance de production précoce espagnole suite aux attaques de virus ToLCNDV.

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- l’ouverture du marché russe suite à l’embargo contre la Turquie

Les profils de producteurs

Les producteurs de la courgette noire au Maroc peuvent être classés en trois grandes catégories. La première comprend essentiellement des petits exploitants qui voient dans la courgette noire une culture de spéculation relativement facile à mener, avec un cycle court et peu coûteuse en plein champ. Globalement, quand le marché est bon, la production est vendue à la station exportatrice la plus offrante au «prix ferme». Le prix de la courgette est négocié entre les producteurs et les stations via un système de courtiers intermédiaires qui sillonnent la campagne à la recherche du produit. Ce système est avantageux pour le producteur les années où la demande est forte et les prix élevés. Dans le cas contraire, c’est une perte pour le producteur qui pourra tenter de la commercialiser sur le marché local, en général sans grand succès puisque ce légume ne rentre pas dans les habitudes alimentaires du consommateur marocain. Pour la station, ce système présente l’avantage de la disponibilité en marchandise et d’une grande souplesse dans ses approvisionnements. Le deuxième profil est basé sur un système de contractualisation avec les producteurs, incluant des avances de frais de campagne sous forme d’intrants comme les semences ou le paillage. C’est le cas des grandes stations exportatrices et des groupements. Dans ce cas, la production est mieux maîtrisée car le suivi agronomique est effectué par la station exportatrice. Ce système peut toutefois comporter un risque pour la station si le marché est favorable et que certains producteurs sont tentés d’écouler une partie de leur production auprès d’acheteurs plus offrants. Le troisième profil concerne les gros et moyens producteurs exportateurs qui assurent la production au sein de leurs propres unités de production, garantisAgriculture du Maghreb N° 97 - Juillet / Août 2016

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Courgette

sant une maîtrise de la qualité, de la traçabilité et des volumes. Pour le deuxième profil, le producteur est payé sur la base du prix de vente à la distribution, charges de transport et de station déduites. Cela peut conduire à des situations où le producteur est redevable à la station une fois sa marchandise commercialisée, comme c’est le cas cette année avec des prix particulièrement bas en début de campagne.

Le choix variétal des producteurs

Bien que l’offre des semenciers soit suffisamment large, quelques variétés occupent l’essentiel des surfaces car correspondent le mieux aux standards attendus sur les marchés exports : fruits cylindriques de couleur vert foncé et brillants. Mais ce n’est pas tout, Les variétés les plus recherchées par les producteurs de courgette sont en général, des variétés très productives, précoces, résistantes aux virus et à l’oïdium et avec une bonne qualité et conservation du fruit. Des qualités sont également requises pour chaque partie de la plante à savoir : - pour la plante : un bon équilibre végétatif et génératif ; - pour les feuilles : des feuilles bien orientées pour faciliter la 28

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récolte à l’ouvrier ; - pour les entre-nœuds : ils doivent être courts en sous serre et très court en plein champ pour que la plante soit assez rigide ; - pour le fruit : un pédoncule long pour faciliter la récolte, un point d’attachement fleur fruit bien réduit pour éviter la pourriture, un bon pourcentage de production de fleurs mâles pour favoriser une bonne nouaison et un fruit bien cylindrique avec une couleur vert foncée et brillante. La facilité de récolte est une

autre qualité recherchée. Celleci s’intègre dans un objectif plus large de gain de rentabilité en réduisant les coûts de main d’œuvre. De fait, un port de plante érigé et aéré, des fruits bien proéminents, peu de rejets secondaires… sont autant de critères qui facilitent la récolte et améliorent le rendement horaire des ouvriers. Rappelons que la courgette est une culture gourmande en main d’œuvre, surtout au moment de la récolte qui devient une tâche de plus en plus compliquée et chère. Force est de constater que la disponibilité de la main d’œuvre qui était

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un atout que le Maroc exploitait efficacement pour prendre avantage sur ses concurrents, devient aujourd’hui un facteur limitant pour ce type de culture.

Problèmes phytosanitaires Dans le créneau automne sous abri, le maximum de protection virus et oïdium doit être pris en compte dans le choix des variétés. Cette année, vu le climat chaud et sec qui a sévi depuis le début de la campagne, la courgette n’a pas été épargnée par les dégâts du virus WMV de souche marocaine (certains agriculteurs ont été contraints de refaire les semis), de l’oïdium et des acariens qui ont impacté les rendements. Le climat de cette année a également favorisé le développement végétatif et une mauvaise nouaison.

Faire face aux viroses

En l’absence de méthode de lutte curative contre les virus, les professionnels recommandent le recours aux moyens préventifs permettant de retarder les contaminations (P17). À noter que les attaques sont d’autant plus graves qu’elles interviennent plus précocement.

Pratiques culturales

- limiter la transmission des virus par l’utilisation de plants sains

pour empêcher le développement d’épidémies précoces dans les parcelles. - désherber les abords de la parcelle avant la plantation peut permettre d’éliminer des sources de virus et de pucerons et d’éviter la contamination très précoce. - la désinfection des abri-serres en vide sanitaire avant la plantation - Lutter contre les pucerons et mouches blanches qui sont les vecteurs principaux des virus de la courgette

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Dégats provoqués par les virus.

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Export

Le haricot vert une culture en mutation

Le Maroc est un intervenant majeur du marché du haricot, grâce à des atouts économiques et logistiques qui l’ont rendu très compétitif face à ses concurrents africains. La production, initialement située dans le nord du pays, s’est délocalisée vers le sud (Souss) à la seule fin de développer les flux vers le marché européen.

L

e haricot plat détient une place privilégiée parmi les principaux légumes exportés par le Maroc. Les volumes expédiés sont passés de 68 000 t à 83 000 t, soit + 22% en 10 ans. L’essentiel des exportations est destiné au marché européen, notamment l’Espagne pour le haricot plat, et

produit et comme le Maroc est proche et présente des conditions idéales pour le développement de cette culture, des investisseurs espagnols se sont installés au Maroc afin de combler ce manque. Cependant, ces dernières années, un manque d’intérêt des sociétés produisant le haricot vert a été observé. De

que le haricot. De même, ce délaissement du haricot est dû aux mauvais prix de commercialisation de ces dernières années, aux augmentations des coûts des intrants et de main d’œuvre ainsi qu’aux maladies. Le haricot n’est plus cette culture facile que l’agriculteur peut produire avec des serres anciennes, mal équipées ou avec une gestion moyenne. Ainsi, la reprise de cette culture commence à se faire plutôt par les petits agriculteurs et les observateurs pensent qu’elle va devenir une culture saisonnière du fait que pendant l’été, elle rencontre beaucoup de problèmes, dont les fortes chaleurs, le TYLC, le prix médiocre et le faible tonnage.

Déroulement de la campagne

la France et la Hollande pour le haricot filet. Historiquement l’introduction du haricot dans la région du Souss s’est produite après la guerre du golfe, quand plusieurs compagnies aériennes ont cessé leur activité. Parmi celles-ci figure la compagnie belge Sabena qui transportait les haricots du Kenya et autres pays africains avec des prix convenables. L’Europe manquait de ce 30

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l’avis des professionnels, ce recul est dû au fait que le haricot est une culture saisonnière, du mois octobre à mars, période durant laquelle les volumes de la production sont intéressants ainsi que les prix. Cependant, un seul cycle de haricot par an n’est pas rentable. Alors ce manque d’intérêt des grandes sociétés est exploité par les petits agriculteurs qui peuvent compléter la campagne par des cultures autres

La production de haricot cette campagne est caractérisée par des cycles relativement courts à cause du climat, qui était en général tempéré à chaud. Par exemple, le cycle d’hiver qui s’étalait normalement sur six mois, n’a duré que cinq mois cette année. Ce climat, très différent des dernières années, a impacté négativement d’une part le cycle de production quantitativement et qualitativement et d’autre part le calendrier des exportations des producteurs. A noter que des attaques virales après plantation ont été observées sur le haricot plat (d’où arrachage et replantation) ainsi que la pourriture racinaire sur le haricot filet et le plat (d’où traitement au sol). Commercialement, les prix durant cette campagne étaient très moyens avec des périodes à bas prix, inférieurs au prix de revient qui est en général de 7 dhs/kg. En effet, pour le filet, les prix étaient généralement bons mais pour le haricot plat, les superficies arrachées

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Haricot vert

et replantées ont perturbé la courbe des prix qui était généralement bonne à moyenne. Les meilleurs prix étaient enregistrés surtout pendant les mois de septembre, octobre 2015 et les mois de janvier, février, mai et juin 2016 ; les mauvais cours s’étant produits au cours des mois de novembre et décembre 2015 et mars-avril 2016.

Problématique de la main d’œuvre

Le haricot est une culture très gourmande en main d’œuvre, surtout au moment de la récolte, qui devient une tâche de plus en plus compliquée et coûteuse. Pour-

tant, il y a quelques années seulement, grâce à sa proximité géographique avec l’Europe, un coût avantageux de main d’œuvre et une solide détermination des professionnels, le Maroc avait réussi à se placer premier exportateur de haricot vert en Afrique. Aujourd’hui, la disponibilité de la main d’œuvre, qui était un atout que le Maroc exploitait efficacement pour prendre avantage sur ses concurrents, devient un facteur limitant pour ce type de culture surtout entre les mois de décembre à mars, période de pic des récoltes des fruits rouges dont les superficies n’ont cessé d’augmenter au cours de ces cinq dernières années dans le Souss. A noter que la rareté de la main d’œuvre a posé beaucoup de problèmes pour toutes les cultures cette année. Pour gérer la situation, la plupart des producteurs font appel à des ‘‘caporaux’’ avec des équipes permanentes et stables d’une part, et d’autre part, ils jouent aussi sur le côté technique en adoptant une conduite qui favorise le génératif de la plante afin d’avoir un plant moins végétatif qui nécessite moins d’interventions. A noter que quand les prix du marché sont faibles, il arrive que le coût de la récolte dépasse le prix de vente.

Les exigences agronomiques

Pour répondre aux attentes des marchés, les producteurs marocains cherchent des variétés plus productives surtout en période de froid avec un cycle plus allongé (8 mois), mais surtout avec une qualité constante, une meilleure présentation de la gousse et une longue conservation pour conquérir des marchés lointains autres que l’Espagne. Aujourd’hui, les consommateurs et les distributeurs européens, exigent une bonne qualité du produit (tenue et coloration), avec une tendance à choisir des gousses ayant une coloration plus foncée et plus charnues. Pour certains distributeurs, le facteur du goût plus sucré est recherché.

Variétés dominantes et maladies

Selon les professionnels interrogés, les variétés de haricot dominantes cette 32

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année sont, pour le plat : Estefania, Fascine et Faiza; et pour le filet : Paulista, Salamanca et Morallida. A signaler que la variété Salamanca a diminué ces trois dernières années à cause de la rareté de sa semence et que la variété Paulista est plus demandée à l’export avec des cours meilleurs par rapport à la variété Salamanca. La variété naine Paulista est devenue plus appréciée par le marché d’exportation ce qui a poussé certains producteurs à mener cette culture sous serre, ce qui a augmenté sa superficie. Les principaux ennemis de la culture sont les nématodes et les virus (le TYLCV transmis par la mouche blanche et le SBMV introduit par la semence et transmis par un champignon du sol). Ensuite viennent les maladies vasculaires (fusarium et verticillium), la pourriture grise, les pourritures du collet, l’oïdium, les acariens et le thrips. Les producteurs souhaitent que les maisons grainières fassent plus d’effort afin de garantir la stabilité génétique des variétés existantes et d’assurer une résistance aux nématodes et aux deux virus cités précédemment qui demeurent les problèmes les plus sérieux pour cette culture. Concernant la diversification, on a enregistré l’introduction de nouvelles variétés avec plus de résistances et la progression des variétés de couleur vert foncé pour le type Helda. « De mon avis de producteur, les semenciers doivent fournir des variétés plus productives, avec des gousses de bonne qualité et qui soient dotées de résistances au virus SBMV et d’une tolérance aux nématodes », explique un professionnel.

Conseils et recommandations Pour mieux réussir la culture de haricot, il faut donner plus d’importance au palissage et à l’éclaircissage et prendre toutes les précautions nécessaires contre les virus. Il est impératif de bien choisir la variété et la date de plantation, et de maintenir une vigilance sanitaire depuis la préparation et l’installation de la culture, d’anticiper les travaux culturaux, de bien gérer la main d’œuvre et d’avoir une vision claire pour la commercialisation.

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Oléiculture

Agro-pôle Olivier Meknès : Promotion de l’Huile Olive Marocaine de Qualité Trophée Prémium

«Volubilis Extra-Vierge Maroc 2016»

À l’ouverture de la 1ère Edition de l’atelier international «Maestro des Moulins « qui a eu lieu à Meknès, les 16-19 Mai 2016, sous le thème « Elaboration de l’Huile d’Olive de Qualité et Gestion des Co-produits de l’Olivier», les résultats de la 8ème Edition du Trophée Premium «Volubilis Extra-Vierge Maroc 2016» de la meilleure Huile d’Olive Extra-vierge Conditionnée du Maroc, ont été annoncés en présence des participants à l’atelier. Ce concours est organisé par l’Agro-pôle Olivier Meknès en partenariat avec l’Association «Union pour le Développement de l’Olivier de Meknès» et la Fondation Internationale «Routes de l’Olivier à travers la Méditerranée». Il est ouvert aux producteurs des meilleures Huiles d’Olive marocaines conditionnées, sous la responsabilité d’un jury de dégustation international, dans l’objectif de promouvoir la qualité de l’Huile d’Olive Extra-Vierge condi-

tionnée du Maroc au niveau du marché national et international. Pour cette édition, le jury du concours a été composé de 10 experts appartenant à des jurys internationaux d’Italie, d’Espagne, de France, d’Allemagne, et de Portugal, agréés par le Conseil Oléicole International, et représentant les plus grandes sociétés de distribution et les centrales d’achat de l’Huile d’Olive en Europe. « Ce concours est devenu une référence pour la qualité de l’huile d’Olive extra vierge marocaine qui permet de fournir une reconnaissance consolidée et un outil de promotion à l’international de l’huile d’olive marocaine de qualité », souligne Dr Noureddine OUAZZANI, Directeur de l’Agro-pôle Olivier et initiateur du Trophée Prémium «Volubilis Extra Vierge Maroc». L’édition de cette année a enregistré la participation d’un plus grand nombre de marques d’huile d’Olive : GIE, coopératives, et groupes industriels marocains (30 marques d’Huile d’Olive de Meknès, Sefrou, Marrakech, Oujda, Beni Mellal, Boulmane, Errich, Kella des Sraghna, Guercif, Khenifra, Azilal…), démontrant, ainsi, un enga-

gement des producteurs marocains pour l’huile d’olive de qualité. Ainsi, dans la catégorie «Fruitée Intense», le Prix Rameau d’Or (1er Prix) a été remporté par l’Huile d’Olive VOLUBILIS de la société LCM-AICHA de Meknès, et le Prix Rameau d’Argent (2ème Prix) a été attribué à l’huile d’olive ARIJE de la société DOMAINE ARIJE de Marrakech. Dans la catégorie «Fruitée Moyen», le Prix Rameau d’OR (1ier Prix) a été attribué à l’Huile OLEALYS de la société OLEASTRE de la Meknès, et le Prix Rameau d’Argent (2ème Prix) a été remporté par l’Huile d’Olive OLIVA de la société ALDAHRA de Meknès. Le Prix «Ibtissam Zine Fillali» «Volubilis Extra-Vierge Maroc 2016 de la meilleure huile d’olive des coopératives oléicoles» a été attribué au GIE «Tahadi Alfia» (Région Fès-Boulmane). Pour Madame Franca Camurati, experte internationale, présidente du Jury «Volubilis Extra-vierge Maroc» depuis sa création, souligne que le Maroc a fait un grand progrès dans l’amélioration de la qualité et le développement d’une personnalité de l’huile d’olive marocaine, en particulier celle de Meknès issue de la variété Picholine marocaine. Le Jury de cette année ne s’attendait pas à un tel niveau de qualité. Ce concours est devenu, une référence pour la qualité de l’huile d’Olive extra vierge marocaine et qui permet de fournir une reconnaissance consolidée, et un vrai outil de promotion, à l’international, de l’huile d’olive marocaine de qualité. Ces résultats confirment les prix obtenus par les huiles marocaines au niveau international, en particulier dans le Guide Flos OLEI d’Italie des meilleures huiles d’olive du Monde, depuis 2007. « Maintenant, on doit concentrer les efforts pour généraliser cette qualité et ce potentiel qualitatif à une grande quantité d’huile d’olive produite au Maroc », indique Dr Noureddine OUAZZANI. Agriculture du Maghreb N° 97 - Juillet / Août 2016

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Pépinière

Notions de base sur les substrats de culture Le substrat de pépinière est un élément clé pour réussir la production de plants. En cultures maraîchères intensives, le substrat utilisé est un terreau de tourbe généralement importé de l’Europe dans des zones appelées « tourbières » et qui correspondent à d’anciens marécages. Ce substrat est pratiquement idéal pour la pépinière car présente des conditions physiques et chimiques très favorables à la germination et à la croissance de la jeune plantule. De toutes les propriétés chimiques et physiques du substrat, on retiendra sa forte teneur en matière organique, sa forte porosité et sa faible teneur en sels solubles. Ces caractéristiques sont suffisantes pour offrir au jeune plant les conditions favorables à la croissance pendant les premières semaines de sa vie.

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lusieurs formulations différentes sont disponibles, et il peut être difficile pour l’utilisateur de choisir le meilleur mélange à utiliser. Pour faciliter le processus de sélection, il importe de connaître la composition, les fonctions et les usages prévus.

Quelles sont les fonctions d’un substrat de culture ?

Un substrat de culture retient l’eau et les nutriments, fournit un endroit où se produisent les échanges gazeux et de nutriments, et sert aussi de point d’ancrage pour les racines. Ces caractéris-

tiques physiques sont déterminées par les composantes et les proportions dans lesquelles elles sont mélangées. Il est important de se rappeler que les caractéristiques physiques obtenues n’égalent pas la somme des ingrédients. Pour commencer, nous nous attarderons aux composantes des substrats de culture. Nous verrons ensuite les différentes caractéristiques des substrats, et nous parlerons enfin des ingrédients actifs.

Composantes

Les composantes des substrats de

culture sont soit organiques, soit inorganiques. Les éléments organiques incluent la tourbe, l’écorce, la fibre de coco, les enveloppes de grains de riz, etc. Les éléments inorganiques incluent la perlite, la ponce, la vermiculite, le sable, l’hydrogel, etc. Certains de ces substrats retiennent l’eau à leur surface, d’autres retiennent l’eau à l’intérieur de leur structure, tandis que d’autres en retiennent peu. Il y a aussi des ingrédients, comme la perlite, qui retiennent peu ou pas d’eau. N’oubliez pas qu’un type d’ingrédient spécifique peut varier dans sa capacité de rétention de l’eau et dans sa structure physique, dépendamment de son origine et de la façon dont il est transformé. Par exemple, l’écorce peut varier beaucoup selon sa provenance et sa structure en fonction de la façon dont elle est transformée, vieillie, compostée et tamisée. Cela est aussi vrai pour la tourbe de sphaigne. La tourbe fibreuse brun clair a une structure poreuse et peut retenir jusqu’à 16 fois son poids en eau. Toutefois, si cette même tourbe est transformée en fines particules, la quantité d’eau disponible peut être réduite de moitié et sa porosité en air baisse. Si vous mélangez votre propre substrat de culture, il devrait y avoir une constance dans les matières que vous utilisez afin d’assurer une constance dans la qualité et les résultats. Il est important de connaître la structure ainsi que les propriétés chimiques et physiques des ingrédients utilisés pour garantir que le substrat produit est le même d’une fois à l’autre.

Caractéristiques physiques Bien que plusieurs tests différents peuvent être faits en laboratoire, les trois mesures les plus courantes sont 34

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la densité apparente (poids par volume), la capacité de rétention de l’eau et la porosité à l’air. La capacité de rétention de l’eau est le pourcentage de volume d’eau retenu après qu’un substrat de culture saturé se soit drainé. La porosité à l’air est une mesure de la proportion des pores (espaces entre les particules) remplis d’air une fois le substrat de culture saturé drainé. La plupart des substrats de culture emballés ont une faible masse volumique en vrac puisque la majorité sont à base de tourbe de sphaigne et qu’ils ont une plus grande capacité de rétention de l’eau. Les substrats à base d’écorce sont des produits lourds qui conviennent bien lorsqu’une grande capacité de drainage est requise et que l’on veut assurer la stabilité des contenants. Typiquement, les deux types de produits ont une bonne porosité en air (intervalle de 10 % à 18 % par volume pour la plupart des substrats).

Caractéristiques chimiques

Deux des mesures importantes pour les substrats sont le pH et la conductivité électrique. Le pH est la mesure de l’acidité ou de la basicité d’une substance ou d’une solution. La conductivité électrique mesure la capacité de la solution de sol à transmettre un courant électrique et indique la quantité de nutriments disponibles pour absorption par les plantes. Pour un substrat à usage général, le pH idéal se situe entre 5.2 – 6.2, avec une cible de 5.8 lorsque saturé. La conductivité électrique souhaitée pour les substrats à usage général se situe entre 1.0-2.0 mmhos/cm. Pour la germination des semences et l’enracinement des boutures, l’intervalle de pH souhaité sera légèrement plus faible, entre 5.0 – 6.0, avec une cible de 5.6 lors de l’humectation. Cet intervalle de pH est légère36

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ment plus faible puisque le pH peut avoir tendance à augmenter pendant la croissance en raison des applications minimales d’engrais et de l’alcalinité de l’eau d’irrigation vaporisée sur une base continue. La conductivité électrique souhaitée pour les substrats de germination et de propagation se situe entre 0 - 1.0 mmhos/cm. Le pH de la plupart des substrats de culture commerciaux a été ajusté avec de la chaux calcique ou dolomitique. Ces substrats contiennent un engrais de démarrage équilibré qui aide les plantes à s’acclimater après la plantation. Il est généralement recommandé de commencer à fertiliser une fois que les nouvelles feuilles commencent à émerger et que de nouvelles racines se développent. La quantité d’engrais et la fréquence de fertilisation vont varier selon le type de culture, le stade de développement, la taille du contenant et la fréquence des applications d’eau pure. Rappelez-vous que certains ingrédients utilisés pour formuler les substrats de culture peuvent contenir des sels minéraux, comme la fibre de coco. Il est recommandé de lixivier la

fibre de coco en profondeur avant de l’utiliser afin de réduire les niveaux de sels et les nutriments potentiellement élevés (ex. : potassium, chlorure, sodium). Cela est aussi vrai pour l’écorce, puisque le vieillissement et le compostage peuvent libérer des éléments indésirables. Pour être certain, faites tester le pH, la conductivité électrique et les taux de nutriments par un laboratoire. Plusieurs professionnels achètent des substrats préformulés, mais certains choisissent de fabriquer les leurs eux-mêmes. L’achat d’un substrat préformulé vient avec une paix d’esprit parce que le fabricant s’est déjà occupé de faire le mélange dans les bonnes proportions afin de s’assurer de la constance dans les résultats. Si vous pensez fabriquer vous-même votre propre mélange, il faut prendre en considération le temps et les efforts requis, ainsi que la possibilité que le mélange n’offre pas les mêmes résultats d’une fois à l’autre. Il faut aussi établir les coûts liés à la fabrication et étudier la rentabilité du projet.

Importance des pépinières professionnelles

En horticulture intensive et en culture de tomate en particulier, la pépinière revêt une importance capitale. C’est la première étape qui conditionne la réussite de la culture. L’objectif du semis en pépinière est double : obtenir des plants vigoureux et sains. La région d’Agadir est leader national dans ce domaine. On y compte une douzaine de grandes pépinières maraîchères modernes agréées, dont certaines sont commerciales et les autres produisent des plants pour couvrir les besoins de leurs propres propriétaires producteurs. Les pépinières produisent des plants de différentes espèces maraîchères, dont certaines sont produites en pleine période hivernale. C’est le cas du melon et de la pastèque. L’élevage de ces espèces en période froide nécessite des infrastructures de serre et des artifices de chauffage et de climatisation que seul le pépiniériste est en mesure d’assurer. Pour toutes ces considérations, le producteur de tomate gagne à déléguer la phase de semis et d’élevage de plants à une pépinière maraîchère spécialisée.

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Pépinière

La tourbe

La tourbe est très largement utilisée en horticulture car elle possède d’excellentes qualités agronomiques. Elle a l’avantage d’avoir une très bonne capacité de rétention en eau et en air et de disponibilité en eau qui conviennent particulièrement aux semis. La tourbe est le résultat d’une décomposition de débris végétaux plus ou moins avancée dans un milieu naturel très pauvre en oxygène que l’on appelle tourbières. La composition de la tourbe dépend de nombreux facteurs essentiellement de la végétation dans laquelle elle se forme, du climat mais aussi d’autres facteurs comme l’acidité de l’eau. Généralement, elle est composée essentiellement d’eau, de cendre et de matière organique décomposée ou en décomposition. Il faut environ 100 ans pour constituer 5 centimètres de tourbe.

Types de tourbe

Selon le type de végétaux dont elles sont issues, on classe habituellement les tourbes en 3 catégories : - La tourbe blonde provient de la lente transformation des sphaignes. Elle est riche en fibre de cellulose et en carbone. Ses autres traits essentiels sont sa faible densité, sa forte teneur en eau et sa pauvre teneur en cendre minérale car souvent jeune (2 000 ans). - La tourbe brune provient de la

transformation de débris végétaux ligneux (arbres divers) et d’éricacées. Elle est composée de fibres mélangées à des éléments plus fins, provenant d’une dégradation plus poussée des végétaux. Elle est plus âgée (5 000 ans) que la précédente. - La tourbe noire provient de la transformation des Cyperaceae. Riche en particules minérales et organiques fines, elle contient moins de carbone et plus de cendres. Sa texture est le plus souvent saprique, c’est-à-dire que la tourbe est plastique et moins fibreuse. Visuellement, la tourbe noire se distingue

facilement de la tourbe blonde par sa couleur foncée. La tourbe noire apporte de la matière organique et améliore les réserves minérales de la terre qu’elle vient amender. Elle entre ainsi dans la composition de nombreux engrais et terreaux grâce à ses nombreuses vertus. En effet, elle : - permet un meilleur enracinement des végétaux ; - favorise leur croissance ; - conserve les éléments nutritifs indispensables à la plante ; - ameublit les sols argileux ; - accroît la perméabilité des sols.

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Fertilisation

Le Silicium

levier minéral indispensable pour une agriculture durable et pour une bonne Adaptation aux Changements Climatiques Bouzoubaâ, Z; Ait Lhaj, A et Mimouni, A. Unité de Recherche Ressources Naturelles & Produits de Terroirs. UR RN& PDT/ INRA- CRRA- Agadir

Le Silicium est un élément minéral tout comme l’azote, le phosphore ou le potassium. Il est très présent dans le sol, mais sous forme de SiO2 non disponible pour la plante. Sa forme soluble est l’acide ortho-silicique Si (OH)4 très peu présente dans le sol. Cet élément peu ou pas connu par les agriculteurs, est très peu utilisé par eux.

L

Essai Tomate avec fertilisation silicatée INRA/CRRA/ Agadir/ DEMZ .

es recherches menées sur son effet sur de nombreux aspects de la vie de différentes sortes de cultures (céréales, cultures maraîchères, agrumes, raisins, et même sur des espèces agroforestières comme l’arganier (aussi bien en sol qu’en hors sol ou encore en hydroponie) nous ont permis de montrer combien l’application de cet élément est bénéfique pour la plante et pour l’environnement. En nutrition minérale des plantes, le silicium est un élément minéral qui n’est pas considéré comme élément essentiel. Il n’est ni avec les macro, ni avec les micro éléments. Son application en tant que fertilisant a largement

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été utilisée dans le monde particulièrement en Asie. Il est considéré par les scientifiques comme un élément facilitateur. Son absorption, contribue à l’utilisation efficiente de l’eau et des éléments minéraux alors que son accumulation au niveau des épidermes donne rigidité et soutien aux cultures, ce qui les protège contre les stress aussi bien biotiques qu’abiotiques. Il faut aussi signaler que l’application de Si peut réduire l’utilisation des fongicides et des nématicides chez plusieurs cultures et réduit le recours à une fertilisation phosphatée accrue. Dans la littérature, il a été rapporté que l’amélioration de la tolérance de certaines cultures aux maladies, l’augmentation sensible du rendement et la meilleure utilisation des engrais peuvent contribuer énormément à l’amélioration de la qualité du produit et à la réduction du coût de production. Cependant, la fertilisation silicatée a rarement été étudiée au Maroc. . Les essais menés sur plusieurs variétés de blé tendre, blé dur, haricot vert et arganier ont montré que la régénération par semis en conditions de salinité et de déficit hydrique est sensiblement améliorée en présence de silicium dans le milieu sous sa forme soluble. L’accroissement en présence de silicium par rapport au témoin varie de 15 à 150% selon la culture, la nature et l’intensité du stress appliqué. Avec l’apparition de variétés hautement productives, les besoins en nutrition de la plante deviennent plus importants. Pour répondre à l’ampleur de ces besoins, les agriculteurs pratiquent une fertilisation basée sur leur expérience en apportant des doses de fertilisants de plus en plus élevées, ce qui

alourdit considérablement les coûts de revient et nuit à l’environnement : pollution de la nappe par les nitrates ou le phosphore, salinisation des sols et parfois même leur stérilité. C’est le cas actuellement dans la région de Massa, où la culture du haricot vert est sujette aux problèmes de surnutrition ou de malnutrition minérale, avec de surcroit des problèmes de pollution de la nappe. Par ailleurs, une étude réalisée dans la région du Souss-Massa par la fondation AGROTECH a clairement établi que les agriculteurs de la région ne disposent pas de normes fiables en éléments fertilisants, ni de données chiffrées en matière de consommation en eau des cultures, ni de pratiques de protection saines des plantes. Ceci, a engendré beaucoup de problèmes entre autres, l’épuisement du sol, les maladies, les résidus, la rareté de l’eau, la salinisation des terres et leur stérilité. En plus du fait que dans le Souss- Massa, comme dans plusieurs régions du Maroc, la salinité sodique (NaCl) ou calcique (CaCl) des eaux et des sols, augmentée du problème de rabattement de la nappe et des cycles pluriannuels de sécheresse, constitue l’un des facteurs les plus limitant de la productivité et de la qualité des cultures. Des actions multiples, diverses et complémentaires doivent être menées pour pallier cette problématique qui, à l’état actuel reste encore gérable mais qui ne le sera plus d’ici quelques années vu l’évolution observée du phénomène de l’aridité. En effet, les études faites dans ce sens prévoient que des centaines de milliers d’hectares seront touchés par la salinisation dans les quelques années à venir, on parle même de quelques dizaines de milliers d’hectares qui

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Culture

Augmentation du Rendement %

Application /cycle

Pomme - Maroc

50,10

1

Banane - Maroc

26,00

1

Banane - Inde

20,00

1

Cerises - Australie

20,00

1

Piments - Australie

12,00

2-3

Agrumes - Australie

9,10

1

Agrumes - Maroc

23

1

Cucurbitacées - Maroc

46,00

2-3

Coton - Inde

22,00

1

Noisettes - Turquie

67,00

1

Melon - Maroc

58,00

2-3

Nectarines - Maroc

41,00

1

9,10

2-3

Oignons - Inde Oignons - Australie

44,00

2

Pommes de terre - Inde -

10,00

2-3

Pommes de terre - Turquie

22,00

2

Framboises - Maroc

23,00

2

Riz - Inde

34,00

2

Fraises - Australie

54,00

1

Betterave à sucre - Maroc

62,00

1

Canne à sucre - Inde

43,00

1

Thé - Inde

22,00

1

Tomate - Inde

20,00

2-3

Tomate - Maroc

44,00

1

La solution avec le Silicium

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Le Silicium sont déjà sérieusement touchés (MAPM). Cette dernière situation est due aux pratiques de la fertigation non raisonnées, utilisées en agriculture intensive et moderne. Lors de la fertigation, et vu qu’il n’y a pas de normes, des problèmes techniques peuvent survenir et peuvent influencer la répartition normale de l’eau et des éléments fertilisants créant ainsi un excès ou un déficit en tel ou tel élément et donc une chute dans le rendement.

Intérêts du silicium

Photos prises par BOUZOUBAA Z. INRA/UR RN&PDT/CRRA/

C’est pour toutes ces raisons qu’il faut appliquer la silice sous sa forme active à savoir l’acide orthosilicique (SiOH4), car elle permet de corriger les écarts des différents facteurs aussi bien édaphiques que climatiques en évitant la sortie de l’eau de la plante et en diminuant sa transpiration principalement cuticulaire. Ceci, grâce aux couches silicatées déposées en surface des épidermes, permettant ainsi à la plante de garder un statut hydrique interne favorable à son fonctionnement normal. Elle permet également de corriger les excès et les déficits des minéraux en optimisant la nutrition de la plante en ces mêmes éléments. Les recherches menées sur l’effet de cet élément depuis plusieurs années déjà, nous ont montré que le Silicium (BOUZOUBAA Z, 1991*) : - Optimise la nutrition hydrominérale de la plante tout en préservant l’environnement par application de préférence foliaire. - Limite les pertes d’eau par la plante (jusqu’à 30% d’économie de l’eau) tout en lui gardant une bonne croissance - Augmente la résistance aux agres-

sions biotiques et abiotiques comme la fusariose ou encore le déficit hydrique et la salinité. - Améliore le rendement et la qualité minérale et la qualité commerciale du fruit en préservant son eau en post -récolte. - Améliore la texture du sol et ses propriétés physico-chimiques par un bon agencement des éléments minéraux et leur répartition en présence du Silicium dans le sol. - les résultats obtenus ont également montré un impact positif sur la bourse de l’agriculteur d’une part et la protection de l’environnement par le raisonnement et l’économie de l’eau et des fertilisants. En fait, il s’avère qu’il agit positivement et de façon efficiente à tous les stades de développement de la plante. Ce sont là les aspects qui définissent la durabilité de l’agriculture.

Pour conclure

Notre recommandation est d’intégrer cet élément dans tout agro-système. Ceci se justifie par le fait que la gestion de l’utilisation de l’eau et le raisonnement de la fertigation au Maroc et particulièrement dans les régions fragiles comme le Souss-Massa, région très fragile du point de vue agro-écologique et à grands aléas climatiques, ainsi que le renforcement de la protection des plantes, sont des mesures incontournables et urgentes. En effet, vu la rareté de l’eau, l’abattement de la nappe, l’aridité du climat, la demande évaporative du climat très élevée, et tenant compte des résultats obtenus soit par nous même ou par d’autres auteurs dont on peut citer :

- l’économie de l’eau par la plante - l’économie des fertilisants - l’accroissement racinaire aussi bien en longueur qu’en épaisseur - la protection phytosanitaire des plantes - l’amélioration de la qualité des fruits et légumes - l’amélioration des rendements des cultures - l’amélioration du statut hydro-minérale de la plante et du sol - Réduction du lessivage des nitrates et des phosphates au niveau du sol d’où préservation de la pollution de la nappe, …. Enfin, avec les changements climatiques, le silicium est un bon allié contre les effets de la sécheresse et les inondations, c’est l’accompagnant minéral le plus approprié pour une Agriculture Durable et préservatrice de l’environnement Il est primordial de proposer des alternatives agronomiques qui permettent d’utiliser efficacement l’eau, de réduire la dépendance vis à vis des produits de l’agrochimie et de rendre l’agriculture plus biodynamique. En outre, il faut signaler que pour le Silicium comme pour toute autre élément minéral, il est nécessaire de faire attention à la concentration à utiliser, au pH, à la fréquence d’utilisation, au moment d’application dans le cycle de la culture, à la température ambiante au moment de l’application car tous ces facteurs influent sur l’efficience de l’utilisation de cet élément. Ainsi, aussi bien en conditions normales qu’avec les changements climatiques, le Silicium est à notre sens, l’accompagnant minéral idéal pour une Agriculture Durable.

Agadir

Essai d’haricot vert à gauche et de melon à droite avec fertilisation silicatée INRA/CRRA/Agadir /DEMZ.

40

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Case IH

a attiré de nombreux visiteurs à ADMA Agrishow 2016 à Harare Case IH a présenté son offre complète pour les agriculteurs du Zimbabwé. De nombreux modèles étaient exposés sur un stand immense et des démonstrations ont attiré de nombreux visiteurs lors de la deuxième édition du salon ADMA Agrishow, à Harare au Zimbabwé. Case IH et son distributeur Agricon Equipment Zimbabwé ont exposé sur un immense stand lors de la deuxième édition du salon ADMA Agrishow (Association Agricole des Fabricants et des Distributeurs) qui s’est déroulé à Harare, au Zimbabwé, du 2 au 4 Juin dernier. Le stand a été très remarqué de par son design et son showroom a attiré de nombreux visiteurs. Case IH a présenté la totalité de sa gamme: l’utilitaire haute performance JXT Series, les modèles d’enjambeurs JX avec 2 et 4 roues motrices, les Farmall JXM et Farmall A en version ROPS (cabine ouverte), le Maxxum 140 CV avec cabine, et la gamme Puma. Egalement sur le stand, les puissants tracteurs Magnum et Steiger ainsi que les pulvérisateurs haute précision spécialement conçus pour les grandes cultures. Une moissonneuse-batteuse Case IH Axial-Flow 7130 était également exposée. Des démonstrations sur machines réalisées tout au long du salon ont suscité

beaucoup d’intérêt, particulièrement sur le tracteur Magnum 340 et sur le pulvérisateur Case IH Patriot 3230, très populaires auprès du public. Sur le stand, les visiteurs ont pu mieux connaître Agricon Equipment Zimbabwé et son approche commerciale centrée sur la clientèle et le service technique assuré grâce au soutien de l’organisation Case IH. Jason Smith, Directeur de la concession Agricon Equipment Zimbabwé a expliqué: « Notre approche est simple : être prêt. L’objectif est d’avoir toujours à disposition la gamme complète Case IH dans notre concession. De cette manière, le client repartira toujours avec les matériels dont il a besoin. » Matthew Foster, Vice-Président et Directeur Général Europe, Moyen-Orient et Afrique de Case IH, qui a participé à l’exposition, a commenté: «Agricon est un partenaire idéal pour Case IH. Son excellente approche du service aprèsvente est marquée par sa longue et fructueuse histoire dans la maintenance des flottes d’équipements industriels au Zimbabwé. De plus, Agricon utilise des systèmes informatiques dédiés pour suivre les performances de la machine et les problèmes potentiels ». Jason Smith a ajouté: « Nous avons investi dans le premier système de technologie de l’information complètement intégré qui permet de suivre la perfor-

Matthew Foster, Vice-Président et Directeur Général Europe, Moyen-Orient et Afrique de Case IH

mance des équipements. Nos clients ont ainsi un service complet à disposition car nous pouvons retrouver pour chaque équipement sa position physique ainsi que son activité heure par heure. Le salon a été un grand succès pour Case IH. Le JX75T avec ses options d’entraînement 2 et 4 roues, s’est avéré être le best-seller du show, avec la vente de tous les stocks disponibles et de commandes confirmées pour le Zimbabwé. Jason Smith a conclu: «L’engouement et le désir des agriculteurs pour des équipements de qualité et un service après-vente efficace ont été flagrants.»

www.caseih.com

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Machinisme

Production céréalière Matériel de travail du sol

Le travail du sol englobe diverses interventions ayant pour objectif de préparer la culture suivante. Pour les céréales, ce travail nécessite de nombreux passages d’outils (3 à 5), mais la principale opération reste le labour. Le choix des outils à utiliser sur une exploitation doit être bien étudié et adapté à chaque cas (type de sol, superficies exploitées, technicité de l’utilisateur, financement, etc.) en rappelant qu’il est possible de faire appel aux travaux à façon quand l’achat du matériel ne se justifie pas. À signaler qu’il existe de nombreuses possibilités d’associations d’outils permettant de réaliser plusieurs opérations en un seul passage. De même, pour faciliter la préparation du sol et permettre la réduction du nombre de passages, des techniques dites simplifiées, dont le semis direct, sont préconisées et apportent des avantages indéniables.

O

util de base de toute culture, le labour précède toutes les autres opérations. Différents procédés peuvent être adoptés selon le type de sol, le précédent cultural, le matériel disponible, la pluviométrie, etc. En céréaliculture, le matériel utilisé en préparation du sol est peu diversifié. On rencontre pratiquement les mêmes outils dans toutes les régions céréalières et toutes les exploitations. Pourtant, l’utilisation de matériel diversifié et l’adoption de techniques plus adaptées à nos conditions s’imposent, d’autant plus que les aides et subventions sont encourageantes (tracteurs, matériel travail du sol…).

1- Les charrues

C’est l’outil irremplaçable dans les systèmes classiques de culture et le plus communément utilisé pour le labour de fond dans les régions bour favorable du Maroc. Elle détermine la profondeur (15 à 30 cm) de la couche cultivable et vise à préparer le sol pour la

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culture à venir. Elle ouvre des sillons, découpe et retourne des bandes successives de terre. En fonction du type et du nombre d’éléments travaillants (aratoires), les charrues sont classées, en charrues à socs (mono, bi, polysocs) et charrues à disques (mono, bi, polydisque). Elles peuvent être portées par l’intermédiaire de l’attelage à trois points du tracteur (jusqu’à 4 éléments), semi portées (plus de 4) ou tractées (plus de 7). Les plus fréquentes sont celles à trois éléments (trisocs ou tridisques).

Les charrues à socs

Elles sont plus adaptées aux sols lourds et profonds et sont utilisées pour un travail profond permettant l’ameublissement et l’aération du sol, l’augmentation de sa capacité de rétention, l’enfouissement des résidus, la destruction des adventices … À signaler que le retournement de la terre entraîne la couche superficielle en profondeur d’où la nécessité de laisser du temps (plusieurs mois) pour la recons-

titution de la couche humique et de la restauration de la qualité biologique et structurelle du sol. La profondeur du labour est réglable et dépend de la taille des socs et de la force de traction (environs 20 cv par soc). A savoir que plus le labour est profond plus il est coûteux en énergie et en temps. Les charrues à disques Elles sont moins utilisées que les charrues à socs et sont plus adaptées au travail à l’état sec de sols légers, peu profonds ou pierreux. La profondeur de travail est plus faible, le retournement incomplet, le sol est moins motteux, cependant elles ne forment pas la semelle de labour caractéristique des charrues à soc. Les deux types de charrues retournent la terre sur un côté des éléments aratoires, formant des ados et des ‘‘dérayures’’ (rigoles) au niveau de rencontre des planches de labour. Pour éviter cet inconvénient, l’agriculteur doit effectuer un ’’travail à plat’’,

réduire le compactage, gagner du temps, etc., notamment par le recours à des charrues réversibles : - Les polysocs sont constituées par un nombre double d’éléments montés en deux corps disposés symétriquement et mis alternativement en service par rotation afin de rejeter les bandes de terre toujours du même côté lors de l’aller-retour. - Les polydisques sont montées sur un mécanisme permettant de faire pivoter les disques alternativement du côté droit puis gauche.

2- Les matériels à disques

Adapté pour le pseudo labour, il est constitué d’outils tractés, formés de deux rangées de disques disposés le plus souvent en V. Le cover crop (pulvériseur) Il sert principalement à des opérations superficielles (profondeur de 5 à 15 cm) de déchaumage, d’ameublissement de la terre labourée, d’enfouissement

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des engrais de fond et de préparation de la terre aux semis. Parmi les avantages qui l’ont fait adopter par tous les céréaliculteurs, on peut citer la facilité d’utilisation (presque pas de réglages), la rapidité du travail, le faible coût en carburant et en entretien, la polyvalence, son adaptation à toutes sortes de sol, … Certains agriculteurs lui rattachent des herses ou rouleaux pour égaliser le sol. Le stubble plough Identique au cover crop, il est cependant plus lourd avec une première rangée de disques crénelés. Il doit être utilisé sur sol sec et sert aux travaux légers d’enfouissement des pailles ou résidus après moisson (déchaumage) et de réduction des irrégularités provenant de la culture précédente. Par ailleurs, après céréales, four-

rages ou légumineuses, il sert à préparer le sol pour une céréale d’automne. En effet, en cas de libération précoce, un terrain non travaillé risque de se compacter Il est conseillé, en cas de déchaumage, d’apporter 6-7 unités d’azote par tonne de paille enfouie (broyée si possible). De même qu’il est souvent nécessaire d’effectuer un deuxième passage (croisé) afin de bien mélanger les résidus dans toute la couche travaillée. Dans les régions à élevage extensif les agriculteurs évitent le déchaumage pour permettre le pâturage par le bétail (principalement ovins), causant un tassement du sol et empêchant de le préparer à temps pour la culture suivante.

3- Matériel à dents

Il est le plus souvent porté par l’attelage à 3 points du tracteur. Le sous-soleur De moins en moins utilisé, il sert à travailler les sols compacts en profondeur sans les retourner, à briser la semelle de labour et convient aux sols caillouteux. Il peut être

utilisé tous les 3 à 4 ans mais nécessite une force de traction importante (de 80 à 100 cv par dent). En raison de ses inconvénients la tendance est à le remplacer par le chisel même si ce dernier atteint une profondeur plus faible. Le chisel Il est constitué de grandes dents, en nombre impair, rigides ou flexibles montées sur un châssis métallique et disposées en alternance (quinconce) sur 2 rangées pour les plus fréquents. D’utilisation limitée même s’il présente de nombreux avantages, le chisel, très efficace sur sols caillouteux, peut être utilisé à la place des charrues à disques et à socs dans de nombreux cas (céréale après céréale, …). Il est deux fois plus rapide que les charrues, mais n’effectue pas de retournement du sol et est peu efficace contre les mauvaises herbes. Il est utilisé sur sols secs en été, permettant de profiter des premières pluies et nécessite une force de traction de 10 à 15 cv par dent. Les cultivateurs légers Ce sont des outils à dents des-

tinés aux reprises de labour et ameublissant le sol sur une profondeur de 5 à 15 cm. Ils sont très utiles sur terrains lourds, en cas de fortes pluies précoces, avant semis, pour briser les croûtes formées en surface et pour les sols prédisposés à la prise en masse. Ils sont construits de la même façon que les chisels, mais en plus léger avec des dents flexibles et plus rapprochées. Ils peuvent combiner une pulvérisation avec la préparation d’un lit de semences et un désherbage mécanique. Les rouleaux Il s’agit d’outils tractés utilisés soit avant le semis pour briser les mottes, niveler le sol et préparer le lit de semences, soit après semis pour assurer un meilleur contact sol-semence. Il existe plusieurs types de rouleaux (lisses, cultipackers, émietteurs,…), mais il est préférable d’utiliser le crosskill qui ne laisse pas une surface trop unie et brise bien les mottes (formé de disques dentés). Cependant le roulage est à éviter sur sol humide car il forme une croûte qui empêche la levée des plantules.

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Machinisme

TRACTEURS

Quelques pistes d’amélioration des performances Pr. K. Houmy, IAV Hassan II, Rabat

Actuellement, il est très difficile d’imaginer une amélioration de la productivité agricole sans recours à la mécanisation. A l’instar des pays développés, le recours aux équipements agricoles constitue un moyen important de développement de notre secteur agricole. Au Maroc, grâce aux subventions, le marché du matériel agricole a connu un essor important.

D

e plus en plus, les producteurs conçoivent l’investissement dans la mécanisation comme une vraie opportunité de modernisation des exploitations agricoles et surtout d’amélioration de la productivité. On observe, que le parc de matériel agricole d’une manière générale et le tracteur en particulier occupent une part de plus en plus importante dans les coûts de production aussi bien au niveau des investissements qu’au niveau des frais de fonctionnement. De ce fait, la rentabilisation d’un matériel agricole doit constituer une préoccupation majeure des agriculteurs qui restent, pour l’instant, peu conscients des marges d’amélioration dont ils disposent en matière d’optimisation et d’économie d’énergie. Rouler économiquement avec un tracteur agricole nécessite la prise en compte de plusieurs facteurs dont certains ont une influence directe sur la

consommation du carburant.

Le bon choix du tracteur

Le choix du tracteur doit répondre : - aux besoins en puissance des outils utilisés dans l’exploitation. Il n’est jamais économique d’investir dans des tracteurs de grande puissance pour effectuer des travaux ponctuels. A titre d’exemple, Il serait aberrant d’utiliser un tracteur de 120 chevaux pour tirer un petit cover crop. Le choix des puissances dépend étroitement des outils d’accompagnement. Dans le cas des outils de travail du sol, il faut tenir compte de la largeur de travail, de la profondeur de travail, du type et de l’humidité du sol. - à la durée d’utilisation, elle-même liée à la nature des activités agricoles réalisées. L’exploitation agricole doit disposer de suffisamment d’activités agricoles justifiant l’achat d’un tracteur agricole. Plusieurs enquêtes ont montré qu’au Maroc, l’utilisation moyenne d’un tracteur

est de l’ordre de 500 heures/an alors que d’un point de vue économique, on estime qu’un minimum de 1000 heures est nécessaire.

Bien connaître son moteur

Une conduite économique impose la connaissance des caractéristiques du moteur : courbes de puissance, couple et consommation. Ces courbes sont déduites des mesures effectuées par un banc d’essai dynamométrique. - Il faut éviter de travailler dans la zone de charge partielle (entre le régime maximal et le régime nominal) où la consommation peut s’avérer très importante. - La zone de pleine charge (entre le régime nominal et le régime de couple maximum) présente une consommation spécifique assez stable, qui atteint un minimum au voisinage du régime de couple maximum. Pour pouvoir exploiter les caractéristiques du moteur et faire correspondre le régime de fonctionnement optimal avec la vitesse d´avancement souhaitée, il est nécessaire d´avoir une boîte de vitesses comportant suffisamment de rapports et un étagement des rapports adapté. Dans ce sens, les transmissions à variation continue apportent une grande souplesse d´utilisation avec une gestion moteur-transmission optimisée.

Améliorer l’adhérence : le contact sol pneu

La capacité d’un tracteur à fournir le maximum d’effort n’est pas liée uniquement à la puissance mais égale44

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adresse : pellenc maroc massira 1d N°469 marrakech - télAgriculture :00212524-34-45-12 du Maghreb 97 - Juillet / Août 2016 45 fax :00212524-34-45-03 pellenc.maroc@pellenc.com –N°www.pellenc.com 11/04/2016 18:11 15:07 21/07/2016


Machinisme

. Réduction de la pression de gonflage dans les limites autorisées, . Jumelage des roues motrices . Utilisation des tracteurs à 4 roues motrices ou à chenille.

ment au contact sol-pneu. En effet, l’adhérence joue un rôle important vu que les roues du tracteur sont soumises à des glissements qui affectent d’une manière importante ses performances. Elle caractérise la tendance des pneus à s’agripper à la surface du sol sous l’effet du poids. De bonnes conditions d’adhérence permettent de transmettre le couple de traction nécessaire avec

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un glissement faible afin de limiter le gaspillage d’énergie et l’usure des pneumatiques. Pour augmenter l’adhérence sur un sol agricole, il existe plusieurs solutions : - augmentation de la surface de contact sol-pneu : . Utilisation de pneumatiques larges, en bon état et d’un grand diamètre,

- augmentation de la charge verticale sur les roues motrice. On procède généralement à l’utilisation des masses d’alourdissement ou au gonflage à l’eau. Il convient de préciser que les outils tractés peuvent transférer une partie de leurs poids à l’essieu arrière. Ce phénomène est très souvent remarqué quand on utilise un instrument porté, attaché à l’attelage trois points du relevage hydraulique. Pendant le travail, ce type d’attelage augmente de 20% le poids du tracteur, qui se concentre surtout sur l’essieu arrière en réduisant légèrement le poids sur l’essieu avant. Cependant, la réduction du glissement par un lestage excessif peut conduire à des pertes par roulement nettement plus élevées et par

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conséquent des pertes d’énergie. Pour chaque situation, il existe un compromis qui résulte de l’expérience, de l’état et de la nature du sol, du type de travail à réaliser, etc. Au Maroc, le lestage par le gonflage des pneus à l’eau est presque généralisé même dans des situations où le tracteur n’est pas destiné à effectuer de gros effort de traction.

Optimiser la liaison tracteur-outil

L’outil d’accompagnement influence également les performances du tracteur agricole : - d’abord au niveau du transfert de charge (comme précisé dans le paragraphe précédent), dans le cas de l’attelage 3 points, l’outil permet d’améliorer l’adhérence en augmentant la charge au niveau des roues motrices. - au niveau des réglages des outils. Quand les réglages sont mal effectués, ils peuvent engendrer des efforts ‘’parasites’’ perturbant

le travail du tracteur. Si l´on prend l´exemple de la charrue, le réglage du dévers de pointe vise à corriger les effets du désaxage de la ligne de traction et ainsi éviter d´avoir à braquer continuellement les roues vers le labour (Source de surconsommation).

Bien entretenir son tracteur La vérification des niveaux, la vidange et le changement des

filtres selon les préconisations du constructeur sont un minimum, de même que l´entretien du filtre à air (surconsommation de 7 % avec un filtre colmaté à 10 %). Un entretien plus poussé (la vérification des injecteurs notamment) doit être effectué régulièrement. Le contrôle des performances des tracteurs par les bancs d´essai, permet de détecter des disfonctionnements et surconsommations.

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Fiche technique

L’oïdium de la tomate Que ce soit sous serre ou en plein champ, la culture de la tomate peut être attaquée par de nombreux champignons à dissémination aérienne et/ou souterraine. Transportés, entre autres, par le vent, la pluie ou par contact, les spores des champignons se disséminent et se déposent sur les plants de tomate. Là, profitant de conditions favorables, elles germent et pénètrent les tissus, par voie naturelle ou en profitant des blessures causées par d’autres parasites. Après une période d’incubation, les champignons se développent et les premiers symptômes apparaissent : feuilles nécrosées, rameaux tachés... La plante s’affaiblit, meurt parfois. Ci-après une brève description de l’une des principales maladies cryptogamiques aériennes rencontrées sur tomate cultivée sous abri ou en plein champ : l’Oïdium.

L

’Oïdium de la tomate causé par Leveillula taurica est extrêmement polyphage. Ce parasite s’attaque à de nombreuses plantes appartenant à plusieurs familles. Les symptômes causés par L. taurica sont observés uniquement sur les feuilles. Ils se présentent sous forme de taches jaunes sur la partie supérieure de la surface foliaire avec un développement poudreux blanchâtre à la face inférieure. Ces taches peuvent être angulaires, plus ou moins diffuses. Elles sont limitées par les nervures et peuvent être confondues avec celles cau-

sées par la cladosporiose. Les parties atteintes brunissent ultérieurement, se nécrosent au centre, se dessèchent et se déchirent facilement. Souvent les feuilles attaquées perdent de leur consistance et le limbe peut se replier vers le haut. Contrairement à la plupart des champignons, les oïdiums n’ont pas besoin d’eau libre à la surface des feuilles pour assurer la germination de spores. Le contact de l’eau altère les conidies. Pour Leveillula taurica, une humidité relative de 50 à 70% et une

température comprise entre 20 et 25°C sont idéales pour son développement. Lorsque les conditions climatiques sont favorables, ce pathogène se développe très rapidement et devient alors difficiles à contrôler. Etant donné la transmissibilité de la maladie entre de nombreuses plantes hôtes, il est recommandé de ne pas planter de jeunes cultures sensibles à proximité des vieilles cultures infectées. Il est conseillé aussi de procéder à un nettoyage du champ (élimination des restes de culture, des mauvaises herbes) en fin de culture. Par ailleurs, la surveillance pour déterminer les premiers symptômes est primordiale. En effet, une fois déclarées, cette maladie est difficile à contrôler. Il faut donc bloquer la maladie le plus tôt possible avec plusieurs traitements avant même l’apparition des premières taches d’oïdium. Il est souhaitable d’alter-

Les techniques culturales et les méthodes de lutte ont certes beaucoup évolué, mais de l’avis des professionnels, la gestion phytosanitaire des cultures est une tâche qui devient de plus en plus ardue et qui doit reposer sur la connaissance exacte de chaque ennemi.

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Efficacité préventive, curative et éradicante : contre l’oïdium Sécurité d’efficacité préventive : cadence 10 joursSécurité d’efficacité curative : sécurise en associationet renforce un programme de traitements Sécurité d’efficacité éradicante : rattrape des situations difficiles Mode d’action unique parmi les fongicides antioïdiums Fongicide de contact et pénétrant, résistant au lessivage Utilisable en mélange avec d’autres pesticides Risque de développement des résistances considéré comme négligeable .Excellent outil de gestion de la résis.tance Faible dose de substance active par hectare (175 à 210 g/ha) par apport aux autres produits de contact comme .souffre .Application possible entre 5 °C et 35 ° C Aucune incidence négative sur les qualités organolep� tiques demi-vie courte dans l’environnement respectueux de la faune auxiliaire comme les typhlo� dromes et utilisable dans des programme de lutte raisonnée

Maière active : meptyldinocap 350g /l. Formulation concentrée émulsionnable Dose : * 50 cc/hl  contre l’oïdium du Pommier, Abricotier, Pêcher, Pastèque, Tomate, Melon, Fraisier Courgette et Concombre l/ha contre l’oïdium de la Vigne 0,6 * DAR : * Tomate, Fraisier, Pastèque, Melon, Concombre et Courgette : 3 jours Vigne, Pommier, Abricotier et pêcher : 21 jours *

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L’oïdium de la tomate ner les familles chimiques pour éviter tout risque de résistance. Des études sont en cours pour tester l’intérêt de la lutte biologique avec des micro-organismes. Le parasite étant endophyte, il est conseillé d’utiliser des produits anti-oïdiums systémiques ou pénétrants. Le parasite sporulant à la face inférieure des feuilles, il y a intérêt à ce que les traitements soient exécutés avec un pulvérisa-

teur suffisamment puissant pour que la bouillie atteigne bien la face inférieure des feuilles.

Tomate de plein champ Une enquête réalisée dans des régions de production de tomate de plein champ a révélé qu’en plus des conditions climatiques, cette maladie est liée à des conditions de stress hydrique des plantes. Cependant, dans les trois régions prospectées (Doukkala Abda, Gharb et Loukkos) de la façon dont la lutte est menée, qui est essentiellement préventive, la maladie ne présente guère un problème. Dans tous les cas les interventions sont chimiques et à titre préventif. Dans la région du Gharb et le Loukkos les producteurs de tomate industrielle ont l’habitude d’effectuer un soufrage (Soufre sous forme de poudre à poudrer) des plantes au moment de la floraison. Cette opération permet un bon contrôle de l’oïdium et semble avoir un bon effet dépressif sur la pullulation d’acariens (tetranhyques). Dans la région de Doukkala Abda, la quasi-totalité des producteurs de tomate effectuent des pulvérisations foliaires de soufre (sous forme de suspension concentré à diluer dans l’eau avant utilisation) de manière systématique tous les 15 jours ce qui explique que cette maladie n’est pas répertoriée parmi les principales problèmes phytosanitaires de la tomate dans la région. Le recours à des produits anti oïdium spécifiques peut avoir lieu surtout pour la tomate tardive qui coïncide avec la période de forte chaleur juillet Aout ou les conditions de stress hydriques peuvent avoir lieu.

Oidium neolycopercisi

Contrairement à Leveillula taurica (l’oïdium interne responsable de taches chlorotiques), Oidium neolycopersici est un oïdium externe qui produit immédiatement des taches poudreuses blanches sur 50

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les feuilles de tomate. Ces taches sont en fait des colonies qui couvrent plutôt la face supérieure que la face inférieure des folioles. Ce feutrage blanc est en fait constitué d’un réseau mycélien colonisant superficiellement le limbe, surmonté de nombreux conidiophores produisant des conidies hyalines isolées ou parfois en pseudo-chaînes de 4 à 6 spores lorsque l’humidité relative est élevée. De telles taches peuvent aussi être observées sur la tige. Les fruits ne semblent pas affectés. Les tissus touchés finissent par devenir chlorotiques, brunir localement et se nécroser. Lors d’attaques sévères, le limbe est entièrement recouvert par le réseau mycélien du champignon et certaines folioles jaunissent et se nécrosent entièrement. Ce «nouvel» oïdium de la tomate émerge depuis plus de deux décennies dans de nombreux pays du monde (plusieurs pays d’Europe, d’Afrique, du nord et du sud d’Amérique et d’Asie), occasionnant des dégâts parfois considérables. Il affecte aussi bien les cultures sous abris que celles de plein champ.

Impact des changements climatiques

Les changements climatiques que connait le Maroc, l’un des pays qui seront les plus touchés par les conséquences du réchauffement climatique, auront sans aucun doute un effet sur les parasites et maladies des plantes de la même façon qu’elles affectent des agents de maladies infectieuses de l’homme. En d’autres termes, l’éventail de maladies et de ravageurs attachés à la culture de tomate peut s’élargir et de nouvelles combinaisons de ravageurs et de maladies pourraient apparaître de manière non prévisible à certaines époques de l’année face à des températures et des profils de précipitations inhabituels. Toute augmentation de la fréquence ou la gravité des événements météorologiques extrêmes, tels que la sécheresse, les vagues de chaleur, les orages, les inondations, pourrait également perturber les relations prédateur-proie qui, normalement, régulent les populations de ravageurs. L’effet du climat sur les maladies et ravageurs peut s’ajouter à l’effet d’autres facteurs tels que l’usage intensif des pesticides et la perte de biodiversité et contribuer à la résurgence de certaines épidémies de maladies et de ravageurs.

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ALERTE

Xylella fastidiosa, une bactérie inquiétante pour l’agriculture marocaine Younès Rechka et François Lefort 1

1 Groupe plantes et pathogènes, Institut Terre Nature Environnement, hepia, HES-SO// Genève 150 route de Presinge, 1254 Jussy. Email: francois. lefort@hesge.ch Tél. : (+41) 22 546 68 27

Historique

A la fin du 19 siècle, une nouvelle maladie de la vigne sévit en Californie, détruisant des milliers d’hectares de vignobles. L’agent causal sera finalement identifié et nommé en 1987 comme la bactérie Xylella fastidiosa. La maladie de Pierce, endémique à la Californie, est donc la première associée à cette bactérie. Depuis de nombreuses maladies lui ont été attribuées. Plus proche de nous et suscitant une grande inquiétude, deux foyers ont été détectés en 2013 en Italie, dans les Pouilles dans la région de Lecce, sur oliviers, lauriers roses, amandier et chênes, puis en France, en 2015 en Corse, dans le Var et les Alpes-Maritimes, sur des polygales à feuilles de myrte. Les foyers ont été éradiqués par arrachage et destruction des végétaux accompagnés de traitements insecticides contre les insectes vecteurs et l’application de mesures de confinement comprenant des traitements herbicides et insecticides. Suivant la France, le Maroc a interdit les importations de plants des espèces hôtes en provenance d’Italie, de façon à protéger la filière oléicole, déjà très importante et les milliers d’hectares de nouvelles plantations d’oliviers du «Plan Maroc Vert». ème

Statut réglementaire

Xylella fastidiosa est un organisme nuisible de quarantaine réglementé dans l’espace de l’Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP). Son introduction et sa dissémination sont interdites. Suite au foyer identifié en Italie en 2013, une décision de l’Union Européenne (2014/87/UE) a été adoptée afin de renforcer la surveillance du pathogène en Europe, décision complétée par des réglementations nationales.

Taxonomie et biologie

Xylella fastidiosa est une gamma protéobactérie de la famille des Xanthomonadaceae, classée en groupe de sécurité de niveau 3 en Suisse et en Europe. Pathogène des végétaux, elle cause 52

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des maladies sous des noms variés à de nombreuses cultures importantes, par exemple elle est l’agent de la Chlorose panachée (variégée) des agrumes; de la Maladie de Pierce de la vigne; du Complexe de dessèchement rapide de l’olivier (CoDiRO) pour les maladies les plus importantes mais encore du Nanisme de la luzerne, des Brûlures foliaires de l’amandier, du laurier-rose, du pacanier, du poirier, du prunier, de l’Echaudure des feuilles du pêcher et du Flétrissement de la pervenche. Fastidieuse à cultiver, d’où son nom, les premières cultures axéniques de cette bactérie ne furent obtenues qu’en 1978, ce qui facilita grandement son étude, puisqu’en 1987, vingt-cinq différentes souches proches avaient déjà été isolées à partir d’échantillons de dix espèces de plantes hôtes. C’est une bactérie en forme de bâtonnet, aérobie stricte, sans flagelles, mais pourvue de fimbriae et ne formant pas de spores. Mesurant 0.1-0.5 µm de large et 1-5 µm de long, sa température optimale de croissance est de 26-28°C et son pH optimal de croissance de 6.56.9. Du point de vue génétique, seule espèce du genre Xylella, elle serait dérivée du genre Xanthomonas. Vingt-neuf génomes sont déjà séquencés pour six sous-espèces caractérisées et montrent une grande variabilité entre souches isolées de différents hôtes. Par exemple la souche isolée sur olivier en 2013 en Italie montre une grande proximité génétique avec la souche X. fastidiosa subsp. pauca 9a5c, isolée de Chitalpa tashkentensis au Mexique et infectant les oliviers mais pas avec les sous-espèces fastidiosa et multiplex, infectant aussi les oliviers. Cette souche n’infecterait pas la vigne. X. fastidiosa colonise deux habitats distincts, les vaisseaux du xylème de la plante hôte dans la racine, la tige ou les feuilles et l’intestin antérieur des insectes suceurs de sève élaborée des plantes. La bactérie forme des biofilms dans le xylème de la plante et au niveau de l’intestin antérieur de l’insecte (vecteur). Les fimbriae jouent un rôle primordial dans la formation du biofilm, l’agrégation des cellules et dans la mobilité vibratoire de la bactérie.

Pathogénie

La pathogénie de X. fastidiosa est similaire à celle de Xanthomonas campestris pv. campestris. Elle produit un biofilm translucide composé de polysaccharides extracellulaires (EPSs) et des adhésines à la surface de la bactérie, qui, avec les fimbriae, sont essentiels à la formation d’agrégats conduisant à l’occlusion du xylème, qui entraînera des symptômes de stress hydrique, puis de dessèchement suivis de la mort des plantes. X. fastidiosa, entre aussi en compétition nutritionnelle avec la plante hôte causant des perturbations dans les feuilles, tiges et fruits, similaires à des symptômes de carences en fer, en cuivre et en manganèse La colonisation latérale des vaisseaux est facilitée par la sécrétion de cellulase et de pectinase dégradant les parois cellulaires. De plus X. fastidiosa produit des toxines affectant la croissance et le développement des plantes et résultant en symptômes de chlorose.

Les vecteurs

X. fastidiosa est transmise de plante en plante par des insectes piqueurs-suceurs de sève brute, s’alimentant sur une large gamme de plantes. Ses vecteurs connus sont des hémiptères, du sous-ordre des Auchénorrhynches, ce sont des cicadelles (Cicadelllidae), des cercopes (Cercopidae), des aphrophorides (Aphrophoridae) et des cigales (Cicadidae) La bactérie n’a pas besoin d’une période de latence à la différence des phytoplasmes. La transmission de X. fastidiosa par les insectes piqueurs suceurs se fait d’abord par acquisition à partir d’une plante infectée, suivi de l’attachement à la cuticule de l’intestin antérieur de l’insecte. Les bactéries se multiplient ensuite dans l’intestin et l’insecte infecté les inocule à une autre plante hôte. Le degré et la spécificité de la colonisation diffère d’une souche bactérienne à l’autre. Une fois infecté par X. fastidiosa l’insecte reste infectieux car le pathogène peut se multiplier dans l’intestin antérieur et devient per-

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sistant dans les insectes adultes. Du fait de l’ancienneté des maladies à Xylella sur le continent américain, ce sont les vecteurs américains les mieux connus mais ces espèces ne se rencontrent pas en Europe ou en Afrique, où il n’existe que peu d’information sur les cicadelles vectrices. Outre les insectes, la bactérie peut être disséminée lors de la multiplication, la taille et la commercialisation de plants contaminés.

Diversité

X. fastidiosa est la seule espèce du genre Xylella, elle compte 6 sous-espèces. De nombreux génomes pour des souches de ces 6 sous-espèces sont désormais disponibles. La répartition géographique des sous espèces est représentée dans la figure 1. Chacune de ces sous-espèces possède un spectre d’hôte spécifique dont les principales cultures d’importance économique sont résumées dans le tableau 1.

Spectre d’hôtes

Le spectre d’hôte de X. fastidiosa est très large avec plus de 300 espèces végétales appartenant à 187 genres et à plus de 68 familles botaniques dont 6 familles monocotylédones, 59 dicotylédones et 3 gymnospermes (Figure 2). Un nombre considérable d’autres espèces de plantes hôtes ne développant pas de symptômes, pourraient servir de réservoir à la bactérie, ce qui sera très problématique pour le contrôle des épidémies de X. fastidiosa. Parmi ces plantes hôtes figurent des espèces de grand intérêt agro-économique comme la vigne (Vitis vinifera, Vitis labrusca, Vitis riparia), les agrumes (Citrus spp.) et les Prunus (amandier, pêcher, pruniers) et les caféiers (Coffea spp.). La bactérie attaque aussi de nombreuses espèces ornementales: le platane américain (Platanus occidentalis), l’orme blanc américain (Ulmus americana), le liquidambar (Liquidambar styraciflua), les chênes (Quercus spp.), l’érable rouge (Acer rubrum), le mûrier rouge (Morus rubra) ainsi que le laurier rose (Nerium oleander). Enfin des plantes herbacées et arbustives, dont certaines d’importance économique comme la luzerne cultivée, sont des hôtes de X. fastidiosa. De nombreuses espèces sauvages, des plantes adventices, des plantes rudérales, des lys, et diverses espèces d’arbustes sont susceptibles d’accueillir la bactérie sans présenter de symptômes (infections asymptomatiques).

Figure 1. Distribution des six sous-espèces de Xylella dans le monde (© Inra/Pascale Inzerillo). Sous espèces de X. fastidiosa.

Plantes hôtes

Distribution

X. f. subsp. fastidiosa

vigne, amandier, caféier, érable, luzerne

Souche la plus connue, responsable de la maladie de Pierce sur la vigne aux USA. Essentiellement aux USA, récemment détectée en Amérique centrale

X. f. subsp. multiplex

amandier, autres Prunus spp., chêne, orme, nombreux feuillus et espèces ornementales

Isolée aux USA, introduite au Brésil, ensuite disséminée en Amérique du sud, isolée sur olivier en Californie, en France sur Polygala myrtifolia

X. f. subsp. pauca

agrumes, olivier, caféier, laurier rose

Amérique centrale et Amérique du sud, en Italie

X. f. subsp. sandyi

laurier rose, caféier

USA, Amérique Centrale.

X. f. subsp. tashke

Chitalpa tashkentensis

USA

X. f. subsp. morus

Morus, Nandina domestica

USA.

Quelques exemples de symptômes de la maladie Chlorose panachée (variégée) des agrumes Les symptômes de chlorose panachée se manifestent sur de jeunes arbres jusqu’à un âge de 7 à 10 ans. Les arbres de plus de 15 ans ne sont pas totalement atteints, mais présentent des symptômes sur certaines branches. Ces symptômes sont similaires à ceux d’une carence en zinc avec chlorose interner-

vaire. De petites lésions marrons, devenant nécrotiques apparaissent sur l’épiderme inférieur, en correspondance aux taches chlorotiques de l’épiderme supérieur (figure 3). Les conséquences sont une réduction du calibre des fruits, une dureté du zeste, une chute de la production, un ralentissement de la croissance des arbres, une diminution de la canopée et des dépérissements de branches. Le Complexe de dessèchement rapide de l’olivier « CoDiRO ») Les symptômes ne sont pas spécifiques : dessèchement de la marge des feuilles, s’étendant à l’arbre entier conduisant à

Figure 2 : spectre d’hôte de X. fastidiosa

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sa mort (Figure 4), comme chez l’amandier et le laurier-rose.

Détection

Toutes les méthodes classiques sont utilisables pour la détection de X. fastidiosa : microscopie, indexage par greffe sur plantes indicatrices sensibles, isolement en culture pure, immunologie et identification génétique pour la détection dans les plantes et les insectes vecteurs. Un test immunochromatographique est désormais disponible pour détection in situ.

Lutte contre Xylella

Comme toute maladie bactérienne, la lutte est difficile et la principale méthode de lutte reste la prophylaxie par la certification et l’utilisation de plants sains, l’éloignement des plantations des zones favorables à l’insecte vecteur, que sont zones humides et cours d’eau, et les traitements insecticides dans les zones infectées. Dans les zones non infectées l’application des règles de quarantaine et l’éradication des foyers ponctuels ont été jusqu’à présent satisfaisantes. En ce qui concerne les traitements, l’Autorité européenne de sécurité des aliments a évalué la méthode de

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traitement à l’eau chaude utilisée contre la flavescence dorée et a démontré son efficacité contre X. fastidiosa sur vigne. Le traitement consiste à immerger les plants dormants ou parties de plants sont immergés pendant 45 minutes dans de l’eau chauffée à 50° C. D’autres méthodes sont à l’essai comme le traitement des oliviers dépérissant avec la N-acétylcystéine (NAC), un acide aminé non essentiel qui réduit l’adhérence des bactéries dans le xylème de la plante en perturbant la formation du biofilm. Utilisée récemment en fertirrigation, chez des orangers atteints, elle induit une rémission importante des symptômes. Enfin l’application de bactériophages c’est-à-dire de virus spécifique de X. fastidiosa, est envisageable puisque plusieurs bactériophages de Xylella fastidiosa ont été isolés et caractérisés Cette méthode de lutte spécifique est prometteuse et des essais in situ et en serre sont menés en Californie. L’application stricte des mesures de quarantaine, la combinaison de la prophylaxie et des méthodes de lutte devraient permettre d’éviter la dissémination de cette bactérie dans le bassin méditerranéen jusqu’à maintenant épargné.

Figure 3. :

Symptômes de Xylella fastidiosa sur agrumes (©http://www.invasive.org et http://www.bugwoodcloud.org ) 3a Chlorose sur feuille 3b Face inférieure d’une feuille malade 3c Fruits atteints 3d Arbre malade avec symptômes de chlorose 3e Fruit de plante saine à gauche et fruit de plante malade à droite 3f À gauche des fruits de petites tailles issus de plantes malades

Figure 4.

Symptômes de Xylella fastidiosa sur olivier (©EPPO Gallery) 4a Nécrose de l’apex des feuilles 4b Dessèchement de feuilles 4c Dessèchement de rameaux entiers 4d Dessèchement sectoriel sur arbre d’olivier 4e Brunissement du tissu vasculaire dû à X.fastidiosa associé à une attaque de Zeuzera pyrina (galerie) 4f Brunissement du tissu vasculaire

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TECHNIQUE

Arboriculture Connaitre, prévenir et lutter contre le gel Abdelmoumen Guennouni

Le terme gel ou gelée désigne un phénomène météorologique consistant en un abaissement de la température de l’air au dessous de 0°C, qui se produit à certaines époques de l’année et dans certaines zones qu’on appelle gélives. Au Maroc et d’après Météo Maroc, le gel concerne les hauts plateaux et montagnes, du Rif à l’Atlas et les premières gelées apparaissent en montagne, début novembre. En outre, Météo Maroc ajoute que la prévision des températures donne l’opportunité de connaître à temps les risques de gel et le mode d’intervention pour y remédier.

Le gel et ses causes

Le gel se traduit par la solidification des liquides, spécialement l’eau et sa transformation en glace (givre) à la surface du sol ou des plantes. Selon son intensité (degré de température <0, durée, rapidité), ce phénomène peut affecter des cellules, des tissus ou des organes et engendrer des dégâts allant jusqu’à la destruction partielle ou totale d’une culture. Sachant que l’eau en se congelant augmente de volume, la sève contenue dans les espaces intercellulaires ou même à l’intérieur des cellules peut se congeler et entrainer leur déchirement. Parmi les régions agricoles certaines sont considérées comme plus ou moins risquées selon le nombre de jours de gel par an, càd le nombre de jours dont la température minimale est inférieure à 0°C. Formes de gel - Le gel peut être dû à l’arrivée de masses d’air froid en hiver (sur de vastes régions pendant une durée assez longue). Face à ce phénomène, la couverture nuageuse ou une forte hygrométrie de l’air ne jouent pas leur rôle de régulateur dans les transferts d’énergie. Appelé gel d’advection, il est à l’origine des ‘‘gelées noires’’ entrainant un noircissement de la végétation. - Le gel est aussi dû au rayonnement nocturne (restitution par le sol et l’atmosphère de la chaleur accumulée le jour) par temps calme (absence de vent) et froid, ciel dégagé entrainant un refroidissement du sol et

nuits longues (certains agriculteurs y ajoutent la pleine lune). Si l’air est sec et le vent quasiment absent, on peut observer des baisses de température supérieures à 15°C entre le coucher et le lever du soleil avec de brusques pertes de 2°C à 4°C par heure en fin de soirée. Le gel dû au rayonnement se produit le plus souvent au printemps et cause les ‘‘gelées blanches’’ limitées dans le temps et l’espace résultant de la congélation de l’humidité de l’air qui se dépose sur les plantes (rosée) ou le sol. Généralement, en arboriculture les gelées noires, hivernales, coïncident avec la période de repos végétatif des arbres et causent moins de dégâts que les gelées blanches, printanières, qui surviennent pendant la reprise de la végétation (débourrement, floraison, formation des fruits) avec des dégâts importants.

Les seuils critiques

Faute de données relatives à nos régions de production, des seuils de sensibilité au gel des espèces fruitières en fonction de leur stade phénologique sont indiqués dans le tableau 1. Les valeurs de ces seuils ne sont qu’indicatives. La sensibilité du végétal dépend également de la rapidité et de la durée du refroidissement. Le seuil critique correspond à l’observation des tous premiers dégâts (références France). Les références concernant le seuil de 10 % de dégâts ont été obtenues aux USA dans des conditions où l’air est plus sec. La sensibilité d’un végétal humide sera accrue. Agriculture du Maghreb N° 97 - Juillet / Août 2016

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Lutte contre le gel Tableau 1 : Seuils de sensibilité au gel des espèces fruitières en fonction de leur stade phénologique (Températures exprimées en °C.) tionnées. Cependant, cette méthode de protection convient contre un gel de rayonnement et non contre un gel d’advection. ► De même, il faut signaler les systèmes de câbles électriques chauffants (installés le long des fils de palissage de vigne de prestige) ► Turbine chauffante à gaz, tractée (jusqu’à 10 ha par machine, avec un passage toutes les 7 à 10 minutes). Elle ventile horizontalement la chaleur produite par un générateur de chaleur.

Moyens de prévention

La lutte contre le gel a été, de tous temps, l’un des soucis majeurs des agriculteurs, surtout dans les régions où ce phénomène est fréquent et où il peut causer des dégâts aussi bien à l’agriculture et l’élevage qu’aux infrastructures, à la circulation (verglas en cas de pluies), etc. Moyens passifs De nombreux moyens préventifs existent pour réduire les risques de dégâts, à commencer par - la connaissance de la région de production (ou même l’emplacement précis du verger) avant d’installer les cultures (zones gélives – bas fonds, accumulation d’air froid). Les données collectées sur plusieurs dizaines d’années par les services météo donnent des indications précieuses sur les risques de gelées dans une zone de production. - De même, l’adaptation des calendriers de mise en place surtout en cas de cultures annuelles, l’installation de brise vents (dans certains cas) et écrans en couverture, état et travail du sol, matériel végétal (variétés et porte greffe), désherbage,… - Dans tous les cas l’expérience de l’arboriculteur est essentielle, en plus de l’utilisation d’instruments comme les thermomètres, etc. ; - Certaines pratiques comme les tailles, traitements, filets antigrêle, … permettent aussi de retarder la végétation et ainsi de réduire les risques. Moyens actifs Ce sont ceux qui permettent de réchauffer le milieu. Les techniques les 56

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plus connues, sont : ► L’aspersion et brouillards artificiels (qui ont montré leurs limites). Le choix du système dépendra essentiellement des risques de gelées (intensité, répétition, seuils de sensibilité pour une espèce donnée) et de la disponibilité en eau. ► Les chaufferettes ou braseros. Cette méthode jugée difficile d’utilisation, coûteuse et polluante a été généralement remplacée par l’emploi de bougies de paraffine. ► Les bougies (sous forme de pots métallique renfermant prés de 5 kg de paraffine), bûches et pains calorifiques (composés de sciure et paraffine), à paraffine ou fioul. Par hectare, 300 à 600 bougies (ou 400 bûches d’environ 2,5 kg) seront allumées en fonction de l’intensité du gel. Le nombre de foyers sera renforcé sur les bordures, du coté du vent dominant et/ou face aux flux d’air froid en fonction de la topographie des lieux. ► Les rampes de chauffage au gaz, très polluantes. ► Dans cet arsenal anti-gel, il faut rappeler les techniques à base de ventilation (tours à vent ou «wind-machines») qui cherchent à briser l’inversion thermique (températures plus froides au niveau le plus bas) en aspirant de l’air plus chaud en hauteur pour le restituer au niveau des surfaces et les réchauffer. Au cours de la nuit l’air se refroidit. Le brassage d’air permet de maintenir un écart de température avec les zones non protégées, mais n’empêche pas une baisse au niveau du verger. Ces machines à l’efficacité avérée (le vent créé fait remonter la température de 3 à 4°C) permettent de couvrir 3 à 5 ha chacune en cas de gel, et sont intéressantes surtout si elles sont subven-

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La température est de 80°C à 100°C à la sortie de l’appareil et le gain obtenu est de 1°C à 2°C. Chacun de ces systèmes a des avantages, des limites et des inconvénients ainsi qu’une efficacité variable selon les situations particulières qui se présentent, d’autant que les gelées ne sont pas toujours identiques, ce qui affecte fortement la réussite de la protection antigel. L’agriculteur doit disposer, par conséquent, d’un matériel fiable et correctement installé, connaitre Les seuils de sensibilité de ses cultures en fonction des stades végétatifs, suivre régulièrement les mesures de température et d’humidité (surtout nocturnes) ainsi que les alertes météorologiques et veiller à la bonne exploitation du matériel et données pour éviter les échecs et leurs conséquences catastrophiques. Comme moyens de mesure (outils d’aide à la décision), quelle que soit la technique utilisée, on peut recourir aux thermomètres (sec et humide), thermomètre avertisseur, sondes de température, … sans oublier que les différentes cultures à différents stades

de leur développement, peuvent résister aux gels d’intensité différente (seuil de sensibilité). Le choix du système le mieux adapté dépend des températures qui dominent dans la région de production, de la fréquence des gelées (nombre de jours ou risque de succession d’années gélives), de leur type, de l’espèce cultivée, de l’âge des arbres, … . Il est donc essentiel de choisir un équipement adapté aux conditions propres de chaque agriculteur et en fonction des caractéristiques de son exploitation, sachant qu’une combinaison de systèmes est aussi possible (par exemple tours à vent combinées à un chauffage par bougies). Par ailleurs, le choix du matériel adéquat ne doit pas faire ou-

blier l’importance de la gestion (mise en route, arrêt) de ce matériel ainsi que de la conduite de la lutte elle-même. En plus des contraintes techniques, humaines et environnementales, le choix est aussi économique puisque la lutte antigel est très coûteuse, sachant qu’elle permet d’éviter des pertes colossales. Les agriculteurs ne doivent pas négliger non plus, la possibilité de mettre en place des dispositifs collectifs et ne plus penser uniquement aux solutions individuelles, démarche caractérisant tous nos agriculteurs et les empêchant d’aller de l’avant.

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Protection des cultures

Pr. Ezzahiri Brahim IAV Hassan II - Rabat

La lutte contre l’Helminthosporiose du maïs

L

’helminthosporiose commune ou fusiforme est une maladie foliaire du maïs. Elle

apparait en été surtout dans les régions côtières du Maroc. La maladie est caractérisée par l’apparition de lésions fusiformes. Celles-ci vont se multiplier jusqu’à envahir la totalité du feuillage, en entrainant le desséchement prématuré des plantes malades. La maladie entraine des pertes variables en fonction de la précocité des attaques et des conditions climatiques favo-

Figure 1. Lésions fusiformes de l’helminthosporiose sur maïs

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rables, en l’occurrence des périodes d’humidité de saturation prolongées et des températures de 20 à 25°C. En cas d’attaque précoce et en présence de conditions climatiques favorables, c’est l’ensemble du feuillage qui se dessèche précocement. Les pertes de rendement sont ainsi dues à la réduction du potentiel photosynthétique de la plante et au raccourcissement de la phase de remplissage du grain. La qualité fourragère du maïs malade est diminuée à cause de la baisse de la teneur

en amidon. Ainsi, des mesures de protection du maïs sont nécessaires pour éviter les pertes qui sont occasionnées par l’helminthosporiose.

Description de la maladie L’helminthosporiose

com-

mune du maïs est caractérisée par l’apparition de lésions de couleur vert huileuse qui prennent la forme de fuseau et sont parallèles aux nervures des feuilles (Figure 1). Ces lésions vont se multiplier jusqu’à envahir la totalité des feuilles

Figure 2. Attaque sévère du maïs par l’helminthosporiose

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Helminthosporiose du maïs Figure 3. Stade d’application du fongicide Opera® Max, coïncidant avec l’apparition des premières lésions de l’helminthosporiose sur les feuilles basales.

(Figure 2). C’est à partir de la

maïs dans la même parcelle.

floraison que la progression

L’infection des plantes par le

de la maladie est plus rapide.

champignon est favorisée par

La dissémination des spores

des périodes prolongées, de 6

du champignon se fait par le

à 18h d’humidité de saturation

vent. Comme conséquence,

à la surface des feuilles et des

de progression de la maladie,

températures de 18 à 25°C.

on assiste à un dessèchement prématuré des plantes ma-

Lutte contre l’helminthosporiose La maladie est causée par lades.

Helmin-

Le risque de développement

thosporium turcicum qui se

de la maladie peut être réduit

conserve d’une année à l’autre

en adoptant des solutions pré-

sur les débris de la culture

ventives et curatives. Les pre-

précédente. Ce qui fait que le

mières se basent essentielle-

risque de la maladie est plus

ment sur l’enfouissement des

important en monoculture ou

résidus de la culture du maïs

en cas de retour fréquent du

et l’utilisation de variétés to-

le

champignon

Figure 4. Effet du traitement à l’Opera® Max sur l’helminthosporiose en comparaison avec le témoin (à droite).

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lérantes. Quant aux méthodes curatives, elles sont basées sur l’utilisation de fongicides appropriés. Le recours aux fongicides est justifié en cas d’apparition précoce de la maladie sur des variétés sensibles et à haut potentiel de production. Dans ce cas, le choix du produit de traitement et son positionnement sont déterminants dans le contrôle de la maladie.

Produit de traitement et son positionnement Le fongicide Opera® Max de BASF, à base d’Epoxiconazole et de F500® a été testé avec succès contre l’helminthosporiose du maïs dans un essai conduit dans la région de Larache en 2015. Le fongicide a été testé en utilisant deux doses (1 et 2 l/ha). Le fongicide a été appliqué dès l’apparition des premières lésions de l’helminthosporioses sur les feuilles basales (Figure 3). Cette apparition a coïncidé avec le stade 8 à 9 feuilles de la culture. Cette application a permis la protection efficace de la culture jusqu’au stade de récolte de la culture destinée à l’ensilage (Figure 4). Le rendement en poids frais s’est amélioré de 22% et de 31% respectivement pour les doses de 1 et 2 l/ha, en comparaison avec le témoin.

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Protection des cultures

Précisions sur les Tordeuses le Carpocapse serait-il seul en cause ? Prof. Hmimina M’hamed, IAV Hassan II - Rabat Les journées d’information auxquelles les professionnels sont conviés ouvrent des discussions parfois utiles sur ce qui se passe sur le terrain. En parallèle avec les programmes officiels concoctés par les organisateurs et dont la portée est mixte (commerciale, support publicitaire, technique…), et, en marge de l’ordre du jour, les discussions libres entre participants sont souvent profitables, des fois des festivals de prétérition et une surabondance de subjectivité. Beaucoup de choses s’y disent sur les techniques, la production en perspective, le marché, les bioagresseurs, etc. Globalement, on prétend connaitre ces derniers, les maitriser, sauf qu’ils le sont peu ou pas. Les causes supposées du pullulement du carpocapse l’été 2015 dans la région d’Immouzzer sont un franc exemple. Il est vain de les reprendre toutes, nos techniciens sont doués pour produire des discours à partir des événements les plus minces. Cela étant rappelé, après décantation, les discussions colportées sur la difficulté de combattre le carpocapse fournissent au moins deux questions à vérifier : le carpocapse est-il seul à sévir dans les vergers ? Pourquoi les pièges indiquent des captures faibles alors que les dégâts sur fruits sont importants ?

E

n toute logique, ces deux questions associées laissent supposer qu’il y a plus d’une espèce en cause : le carpocapse piégé sexuellement et une autre aux dégâts voisins mais réfractaire au piégeage sexuel en raison de la spécificité de la phéromone utilisée. Pour répondre validement à la première interrogation, je comptais avoir des échantillons de larves et de dégâts, des photos... Je n’ai rien reçu. Chez nous la verbosité remplace les avantages de la minutie et de l’efficacité. Pour ma part, intrigué, j’ai examiné quantité de larves récoltées à Azrou, je n’ai rien repéré de particulier. Aucune conspiration entomologique ! Dans les quelques vergers fréquentés, le carpocapse demeure la seule bête incriminée. Néanmoins, il est grand temps d’expliquer que les problèmes risquent d’évoluer avec l’extension que connait le verger national.

Dans un article antérieur de cette même revue, j’avais signalé la recrudescence de quelques lépidoptères qui n’ont jamais été aperçus comme des ravageurs de premier plan dans nos plantations fruitières et dont les toutes premières fâcheuses manifestations ont eu lieu au printemps-été 2011 du côté d’Agouraï et dans une moindre mesure à Azrou : les Tordeuses des buissons (Archips rosanus L., A. xylosteanus L. et A. crateaganus Hb). Aujourd’hui, je n’ai pas besoin de croire, pas envie d’être sûr ; la probabilité de voir la tordeuse orientale, Grapholita molesta, accompagner le Carpocapse dans son action ravageuse est très grande. En l’absence de Grapholita molesta dans le verger, le complément d’éclaircissement à la deuxième question est que les captures des pièges sous des filets paragrêles sont généralement faibles car les filets freinent

Comment reconnaitre la larve du carpocapse de celle de la Tordeuse orientale ?

les vents et réduisent la diffusion des phéromones. Et pour la même raison, les papillons du carpocapse restent immobiles sous les filets. Le recours à l’utilisation de capsules surdosées semble permettre d’apprécier la présence réelle d’une infestation en verger couvert. En conclusion, le piégeage sexuel seul est insuffisant. Il faut le soutenir avec le contrôle visuel sur fruits. Les contrôles doivent commencer généralement fin mai et se poursuivre régulièrement jusqu’à la récolte. Le contrôle consiste à compter 1000 fruits au hasard par variété. Les observations doivent être entreprises tous les 10 jours, ce qui permet de traiter en cas de ratage. Il faut penser installer aussi des pièges à tordeuse, c’est très utile pour la maitriser victorieusement au tout début du vol. Larve de Grapholita molesta

Nous résumons ci-après les caractéristiques des larves permettant de différencier les deux espèces :

Carpocapse

Tordeuse orientale

Longueur dernier stade

18-20 mm

12-14 mm

Couleurdu corps

Rose clair

Blanc rosâtre, corps cylindrique

Tête

Brune

Jaune brun clair avec des taches foncées

Plaque thoracique

Brun clair

Quadrangulaire, jaune blanchâtre

Plaque anale

Brun clair

Jaune clair

Pinacula

Sombres, plus ou moins lavés mais distincts

Clairs

Peigne anal

Absent

Présent

Dégâts

Fruits des pomacées uniquement

Amygdalées (pousses et fruits) et Pomacées

Cycle

2 à 4 générations/an

Jusqu’à 6 générations/an selon les régions

Ponte

Face inférieure des feuilles et sur fruits troncs et branches lisses, œufs isolés blanchâtres à jaune verdâtre

Faces supérieure et inférieure et fruits Jaune verdâtres à orangé

Larve de Cydia pomonella

Détails de la tête et de la plaque thoracique

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Arboriculture

Cerisier

année exceptionnelle dans le Moyen Atlas :

Effet des aléas climatiques sur la floraison et la qualité du fruit Kodad Ossama1, En-Nahli Said1, Hanine Hafida2 et El Baji Mina1,2 1 Département d’Arboriculture fruitière et Viticulture. Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès. BP S/40. Meknès 2 Faculté des Sciences et Techniques. Université Sultan Moulay Slimane. BP/ 523. Béni Mellal.

Auteur de correspondance : osama.kodad@ yahoo.es

A

u Maroc, la culture du cerisier (Prunus avium L.) couvre une superficie de plus de 1.700 Ha, avec une production annuelle moyenne de 14.100 tonnes. La région de Meknès-Fes accapare à elle seule plus de 64 % de la superficie nationale, avec une production moyenne de 11.000 tonnes par an, soit plus de 80% de la production nationale. Le cerisier est très exigeant du point de vue climat (besoins en froid élevés), c’est pour cette raison qu’il est cultivé en altitude. Au Maroc, il se trouve essentiellement dans l’axe de SefrouImouzzer-Azrou-El-Hajeb. Actuellement, la culture du cerisier gagne plus d’intérêt dans la région d’Ifrane, en raison de sa conduite en irrigué (Petite et moyenne hydraulique), il est planté sur une superficie de plus de 1.050 ha, dont 300 ha sont des jeunes plantations. Les vergers du cerisier sont dominés par certaines variétés traditionnelles : «Bigareau Burlat», «Bigareau Napoléon», et «Bigareau Van ». Certaines variétés anciennes comme « Cœur de pigeon », «Bing», «Cerisette», introduites à l’époque du protectorat existent encore dans les veilles plantations. Cependant, la dominance revient aux variétés « B. Burlat » et «B. Van » dénommées respectivement « Bigaro » et « Hajjari » en référence au calibre et à la fermeté (Oukabli, 2004). La concentration de cette culture dans les zones du Moyen Atlas est principalement liée aux conditions climatiques favorables, ainsi qu’à sa pratique ancienne. Ces zones sont dominées par des vergers de petite taille sous forme de jardin familial. Cette situation s’explique aussi par le coût élevé de la récolte (80 % des charges) et le caractère périssable du fruit, pour un écoulement rapide de la production.

Exigences pédoclimatiques de l’espèce

Le cerisier doux est une espèce très exigeante en froid hivernal, nécessaire pour la levée de la dormance. Raison pour laquelle, la plupart des vergers du cerisier 62

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sont plantés dans les zones froides et de hautes altitudes. En général, la majorité des variétés cultivées de haute valeur commerciale présentent des besoins en froid très élevés (>1500 heures de froid à une température inférieure à 7°C). Cependant, il existe quelques cultivars exigeant de faibles besoins en froid, mais ils n’ont pas une importance économique. Donc, il ne faut pas planter des cerises dans les zones ou les disponibilités en froid sont inférieures à 1000 unités de froid. Par ailleurs, grâce à la précocité de maturité de l’espèce, les besoins en eau sont inferieurs à ceux des autres rosacées à l’exception de l’amandier. Au printemps, l’arbre peut presque toujours compter sur les ressources en eaux naturelles pour son alimentation hydrique, ce qui implique que la culture du cerisier n’est en général, pas une culture irriguée. Néanmoins en cas de pluviosité insuffisante, l’irrigation se révèle utile pour éviter la diminution du calibre des fruits et la baisse du rendement. L’arbre est exigeant en lumière et préfère des sols profonds, légers et perméables.

Relation entre la température et la floraison chez le cerisier

Lorsque, en raison du réchauffement climatique, on assiste à des élévations des températures à l’automne et en hiver, les besoins en froid des arbres peuvent ne pas être satisfaits correctement. Ce phénomène observé chez le cerisier conduit à des floraisons précoces, irrégulières, très étalées et à des chutes de production, comme par exemple en 2015/2016. En effet, l’année en cours a été caractérisée par des températures élevées durant la période de dormance des bourgeons ce qui n’a pas permis aux bourgeons végétatifs et floraux de satisfaire leurs besoins en froids. Des floraisons insuffisantes et un dénudement accentué des rameaux (Photo 1) ont été observées cette année chez les trois variétés cultivées dans le Moyen Atlas. Une faible densité florale

induit une baisse de production, et une intensité foliaire réduite induit une qualité médiocre du fruit. Cependant, malgré la hausse des températures durant la dormance, cette année on a observé un retard considérable de la floraison qui se déroule normalement vers la troisième semaine du mois de Mars. En effet, l’année en cours, la floraison a commencé vers la fin du mois d’avril et le début du mois de Mai, avec un décalage d’un mois au minimum, en fonction de la variété, par apport à la normale. Ce phénomène est le résultat des basses températures minimales enregistrées vers la fin du mois de mars et le mois d’avril (Figure 1) et qui ont bloqué le développement des bourgeons floraux pour atteindre l’anthèse. En plus, cette année on a observé un étalement considérable de la floraison, donnant lieu à la présence de différents stades phénologiques de la fleur et du fruit sur le même arbre (Photo 2). Le cerisier est une espèce où cohabitent des variétés auto-fertiles et des variétés auto-incompatibles. L’ensemble des variétés cultivées au Maroc, notamment dans le Moyen Atlas, sont auto-incompatibles, le pollen du même arbre n’assure pas la fécondation des ovules pour l’obtention du fruit. Dans ce cas, la pollinisation croisée entre deux variétés, génétiquement différentes, cultivées en association dans un même verger, est obligatoire pour assurer une production commerciale satisfaisante et rentable. Dans ce cas, la réussite de la pollinisation exige la synchronisation des périodes de floraison des variétés en association, la présence des pollinisateurs, surtout les abeilles, pour le transfert du pollen et des conditions climatiques favorables pour l’activité des insectes pollinisateurs. Les modifications induites par la hausse des températures, augmenteront le risque de non concordance de floraison entre les variétés de fond et les variétés pollinisatrices donnant lieu à une pollinisation inadéquate de la fleur et par conséquent une annulation ou bien une réduction drastique de la production. En effet, les faibles rendements enregistrés cette année chez les variétés «B. Burlat» et «B.

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Van», avec une réduction de 70% par apport à la compagne 2014/2015 surtout chez la variété « Burlat », sont dues en partie, au décalage de floraison entre ces variétés dans le champ (Photo 3). Pour faire face à cette situation, qui peut se reproduire fréquemment dans le futur à cause du climat changeant, il est recommandé de diversifier le profil variétal en introduisant des variétés auto-fertiles et plus élastiques vis-à-vis du climat. Certaines variétés d’origine canadienne sont auto-fertiles et de floraison plus précoce («Sandon Rose» et «Samba», Photo 4) ou du même ordre («Skeena», Photo 5) que celui de la variété «Burlat» sont à introduire et à évaluer sous les conditions pédoclimatiques du Moyen Atlas. Ces variétés produisent des fruits ayant des caractéristiques similaires à ceux de la variété «Van», appréciés pour le calibre et la fermeté du fruit (Photo 5).

Relation climat et qualité du fruit

En 2016, les fruits obtenus ont été d’une qualité gustative inferieure à celle obtenue en 2015. Ceci est dû à la courte période de croissance du fruit enregistrée. Ce phénomène est en relation avec le retard de la floraison enregistré cette année et aux hautes températures durant la croissance et le développement du fruit. Dans ces circonstances le fruit ne profite pas des éléments nutritifs absorbés par les racines. En plus, l’avortement des bourgeons végétatifs, à cause des hautes températures durant l’automne et l’hiver, a réduit la surface foliaire et par conséquent l’activité photosynthétique de la plante. Cette réduction induit une faible production des hydrates de carbone nécessaires pour le développement du fruit et l’accumulation des sucres. Un autre phénomène observé cette année est l’abondance des fruits doubles (Photo 6), qui ne peuvent pas être commercialisés. Ce phénomène se produit lorsqu’on

observe des températures caniculaires après la récolte, phénomène observé en 2015 durant les mois de Juin et juillet, qui peuvent entraîner une perturbation dans la formation des nouvelles fleurs, avec un doublement des pistils, aboutissant l’année suivante à ces fruits doubles. Le dernier phénomène observé cette année sur le fruit est celui de la présence des fruits éclatés sous l’effet des événements orageux qu’a connus la région du Moyen Atlas. En effet, les prévisions liées au changement climatique annoncent une augmentation des phénomènes de type orageux pendant l’hiver et le printemps. Sachant que la cerise éclate sous l’effet de la pluie (Photo 7), ce phénomène peut causer jusqu’à 80 % de pertes chez les producteurs. Bien qu’il existe des différences variétales, très peu de variétés sont considérées aujourd’hui comme tolérantes à ce phénomène. La variété «Burlat» est sensible à ce phénomène, suivie par «Van», par contre «Napoléon» est tolérante à ce phénomène. En plus, la grêle est un aléa climatique très fréquent dans le Moyen Atlas, causant des dégâts assez important sur le fruit et sur l’arbre de manière générale. En 2015 et 2016, ce phénomène climatique a surgi durant la phase de maturité de récolte des trois variétés cultivées dans le Moyen Atlas, causant des dégâts considérables sur le fruit (Photo 8). L’une des solutions à proposer aux producteurs pour remédier à ces phénomènes est l’utilisation des couvertures, ou bâches anti-pluie et anti-grêle. Dans le cas des vergers actuels, des plantations à moyenne densité et des arbres géants, ces systèmes seront très onéreux et ne seront que partiellement efficaces. De ce fait, les producteurs sont appelés à changer le mode de conduite des arbres et à adopter le système de conduite en axe principal, avec une densité élevée et des vergers plus compacts (Photo 9). Dans ce cas, les systèmes de protection par des couvertures seraient plus efficaces.

Photo 1 : Taux de débourrement et une intensité foliaire faible

Photo 2 : différents stades phénologiques sur un même arbre causés par plusieurs vagues de floraison

Photo 3 : Décalage de floraison entre les variétés cultivées en association pour l’inter-pol

Photo 6 : Fruits doubles

Figure 1: Evolution des températures avant la floraison du cerisier dans la région d’Azrou.

Photo 7 : Eclatement des cerises à cause des pluies abondantes

Photo 9 : Verger à haute densité protégée par des couvertures anti-pluie et anti-grêle

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ANALYSE

Le Plan Maroc Vert et la sécurité alimentaire: Quelle perspective à l’horizon 2020 ? Meryem BERDAI*

Dans un article paru dans le ‘‘Mediterranean Journal of Economics, Agriculture and Environment’’ New Medit, (vol 15, n.1, mars 2016, pp. 53-61) Mme Mryem Berdai a publié une étude relative à l’apport du Plan Maroc Vert dans le domaine de la sécurité alimentaire ainsi que les perspective attendues de cette stratégie pour l’année 2020. Ci après, la présentation et le choix des extraits sont le fait de notre rédaction. * Ingénieure Agroéconomiste, Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, Direction de la Stratégie et des Statistiques, Rabat, Maroc.

Résumé

Bien que l’insécurité alimentaire soit un danger latent aux conséquences redoutables, le Plan Maroc Vert (PMV) n’a pas traité la question de la sécurité alimentaire et le Maroc n’a pas de stratégie clairement établie dans le domaine. Heureusement, les actions contribuant à l’amélioration de ses déterminants de long terme sont inscrites, depuis 2000, dans les programmes concourant aux Objectifs du Millénaire pour le Développement. Les prévisions de production du modèle IMPACT mobilisé dans cette recherche, aboutissent à une autosuffisance pour les viandes et le lait et un taux de dépendance aux importations de 44% pour les céréales, de 59% pour le sucre et de 82% pour les oléagineux. Sans aucune démarche rationnelle, le PMV avance des taux de dépendance aux importations inférieurs à ceux donnés par le modèle, soit 40% pour les céréales, 38% pour le sucre et 81% pour les oléagineux. Mais la faiblesse du Plan Maroc Vert réside toujours dans le fait qu’il s’est contenté de fixer des objectifs partant de l’offre potentielle à l’horizon 2020 tout en ignorant la demande.

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L’auteur entame son étude avec une analyse détaillée du concept de sécurité alimentaire, de son évolution jusqu’au droit à l’alimentation en passant par la souveraineté alimentaire. Partant de là, elle dresse l’état des lieux au Maroc quant aux produits de base, leur disponibilité, leur accessibilité (physique et économique), leur utilisation ainsi que la dimension de stabilité et de vulnérabilité (dépendance des importations, terres arables équipées et valeur des importations alimentaires sur les exportations totales). Sans oublier les indicateurs de la stabilité politique, l’instabilité des prix domestiques, la variabilité de la valeur de la production alimentaire et la variabilité des disponibilités énergétiques alimentaires. Pour l’étude de l’apport du PMV (Plan Maroc vert, nouvelle stratégie pour l’agriculture marocaine lancée en 2008) quant à la sécurité alimentaire, l’auteur explique avoir compté sur ses propres moyens pour collecter les informations nécessaires, celles-ci n’ayant fait l’objet d’aucune publication ni explication officielles. Ainsi, dans sa conception initiale, le PMV avait totalement

ignoré cette question, se contentant de signaler parmi ses objectifs, celui d’ « assurer la sécurité alimentaire de 30 millions de consommateurs ». « Pour parer a cette lacune du PMV, nous avons essayé dans le cadre de notre recherche, de procéder à l’évaluation de l’état attendu de la sécurité alimentaire du Maroc à l’horizon 2020. Nous avons pour cela adopté une méthodologie qui a fait ses preuves, basée sur le modèle IMPACT qui est un modèle de prévision international développé à l’IFPRI pour l’analyse des politiques agricoles » explique l’auteur. NB : L‘IFPRI c’est l’Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires

Extraits de l’article Les crises alimentaires et les famines ont toujours fait partie de l’histoire de l’homme, mais l’intérêt pour la sécurité alimentaire n’a commencé à se manifester que juste avant la fin de la deuxième guerre mondiale, lorsque la pauvreté s’était répandue et que la rareté de la disponibilité alimentaire se faisait nettement sentir. Dans la décennie 80, le monde a connu l’aggravation de la

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Figure 1 - Taux d’autosuffisance (%)

Figure 2 : Prévision des taux d’autosuffisance alimentaire pour 2020 (en %).

Source: Données du MAPM, FAOSTAT, Ministère de l’économie et des finances et Akesbi, 2013.

pauvreté, la précarité, la famine, l’insécurité alimentaire et des disparités entre les riches et les pauvres. A partir du troisième millénaire, des progrès importants ont été enregistres dans la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire a plus ou moins reculé selon les régions du monde. Mais la crise de 2007-2008 a ramené l’insécurité alimentaire au devant de la scène et les défis du futur, matérialisés entre autres par les changements climatiques, la rareté des ressources naturelles et la démographie ont ravivé l’intérêt pour la question de la sécurité alimentaire. C’est dans ce contexte que le Maroc a lancé en 2008 le Plan Maroc Vert. Comment la sécurité alimentaire dans le monde se présente-elle aujourd’hui? Quels sont les concepts retenus et par quels indicateurs approche-t-on cette sécurité alimentaire? Quelle était la place de la sécurité alimentaire dans les politiques adoptées par le Maroc et comment celle-ci est-elle appréhendée par le Plan Maroc Vert en particulier? Et quels seraient, en fonction du contenu de celui-ci, le niveau, la nature et la qualité prévisible de cette sécurité à l’horizon 2020? Pour pouvoir répondre a ces questions, il faudrait étudier la sécurité alimentaire au Maroc à l’horizon 2020 dans la perspective des objectifs du PMV et pour ce, il est nécessaire de connaitre le contenu de ce concept, le contexte de son évolution, l’état de la situation actuelle et les politiques agricoles menées au Maroc ayant conduit à ce résultat.

Sources: Nos calculs, ADA et MAPM

Conclusion et recommandations

En matière de sécurité alimentaire, on sait que le défaut du PMV est d’avoir ignoré la demande et surévalué l’offre. Aussi, bien que nous soyons à mi-parcours dans la mise en œuvre du PMV, l’agriculture marocaine et le monde rural auraient certainement encore besoin d’efforts et de ressources pour relever le défi alimentaire qui s’impose désormais à tous. Or le PMV ne se livre pas à des exercices de simulations en cas d’insuffisance, voire de crise alimentaire. Il s’est donné des objectifs et un seul programme d’action sans envisager l’éventualité d’une quelconque issue alternative. Il serait pourtant essentiel de concevoir d’autres scenarii probables et des voies et moyens d’adapter le PMV à leur éventualité. Il reste que, à ce jour, le Maroc ne dispose pas encore d’une stratégie de sécurité alimentaire claire. Néanmoins, certaines de ses composantes sont implicitement incorporées dans d’autres programmes tels que ceux des OMDs, l’INDH, le PAGER, le PNRR... (OMDs: Objectifs du Millénaire pour le Développement; INDH: Initiative Nationale pour le Développement Humain; PAGER: Programme d’Approvisionnement Groupé en Eau Potable; PNRR: Programme National des Routes Rurales). Il serait donc temps de coordonner entre les différents programmes et de concevoir une structure entièrement dédiée à la conception des stratégies, des politiques, des plans d’action, des mesures d’accompagnement et du suivi de la sécurité alimentaire dans tous ses aspects. Cette entité serait ap-

pelée à travailler en concertation avec tous les acteurs ayant une relation directe ou indirecte avec la sécurité alimentaire prise dans son acception la plus large. Elle aurait pour mission de constituer une base de données aussi détaillée et complète que possible sur tous les aspects de la sécurité alimentaire, de suivre les indicateurs de la sécurité alimentaire, les analyser, en faire les benchmarking, en tirer les enseignements nécessaires et concevoir même des indicateurs propres au Maroc. Elle serait en charge du suivi de la coopération internationale bilatérale et multilatérale en matière de sécurité alimentaire et une force de proposition et d’actions dans ce domaine. Par ailleurs, le Maroc devrait se donner comme objectifs des taux d’autosuffisance stratégiques par produit pour garantir un niveau sécuritaire suffisant lui permettant de surmonter une possible crise alimentaire quand elle surviendrait et dont on devrait estimer l’ampleur et la périodicité.

Agriculture du Maghreb N° 97 - Juillet / Août 2016

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NB : Cet article est extrait d’un travail de recherche réalisé dans le cadre d’un « projet de fin d’études » d’Ingénierie, sous la direction du Pr Najib Akesbi, à l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat, Maroc. Cf. Berdai, 2014.

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