G R IT U AT
Le Magazine du Syndicat des industries de Madagascar
N° 10 - Juillet/Août 2011
Point de vue |
Régions | ANTANANARIVO Le potentiel existe mais le système bloque
HUGUES RAJOHNSON « Appliquer la vérité de prix sur le carburant »
HYDROCARBURE
Produit stratégique, très sensible Je consomme Malgache, nous y gagnons !
J’achète Malgache et tous nous y gagnons !
Manjifa ny vita gasy aho, tombony ho an’ny rehetra ! Mividy ny vita gasy aho, tombony ho antsika rehetra
!
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Sommaire éditorial.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
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Capital eco. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Hydrocarbures | Produit stratégique, très sensible. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
POINT DE VUE | Hugues Rajohnson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
« Il faut appliquer la vérité de prix sur le carburant ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Région | ANTANANARIVO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Antananarivo, capitale de l’industrie | Le potentiel existe mais le système bloque. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Industrie et crise : la capitale frappée de plein fouet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Un schéma idéal pour une économie d’échelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Renforcer les capacités des promoteurs de projets industriels. . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Afripanet, un réseau qui intéresse la Chine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Normes et qualité.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 La compétitivité en zone franche, un élément à renforcer. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Antananarivo, plus compétitive que Nairobi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 Les zones franches, une piste intéressante à innover. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 Miser sur les transferts de technologies. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Le point de vue du président du SIM | « Il faut que les industriels aient une vision ».. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 TBE .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Les industries au quotidien. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Le Magazine du Syndicat des Industries de Madagascar
1 bis, Rue Patrice Lumumba Antananarivo - Madagascar Tél. : +(261) 20 22 240 07 E-mail : syndusmad@moov.mg Site web : www.sim.mg Fondateurs Hery Ranaivosoa, Fredy Rajaonera, Laurent Rajaonarivelo, Stéphane Raveloson, Damase Andriamanohisoa, Karim Barday, Francis Rajaobelina, Franck Fohine, Claude Ratefiarisoa Directeur de publication Claude Ratefiarisoa Coordonnatrice Léa Ratsiazo Ont collaboré à ce numéro - Fanjanarivo Symonette - Felana Lalatiana - Mialy Razanajatovo Régie Publicitaire : Groupe Media Maquette : Hery Lalaina Razafimamonjiraibe
Solidis, une solution pour les PME. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
La vie du sim. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Impression : Imprimerie NIAG Tél. 22 204 20 - niag@iris.mg Dépot légal : N°10-Juillet 2011
EDITO
Editorial Mesdames et Messieurs, chers lecteurs, Comment se porte l’industrie à l’issue du premier semestre 2011 ? Le rapport du Système des Nations Unies sur la Grande Ile est éloquent : 210.000 emplois perdus, 884 entreprises obligées de se déclarer en chômage technique, le nombre d’entreprises en difficulté a quadruplé. Dans la même veine, le Président du FIVMPAMA a récemment déclaré « l’économie se trouve dans un état désastreux, tous les secteurs nagent en pleine crise ». Malgré ce sombre constat, et aussi en dépit de la crise politique dont on ne voit pas la fin, le secteur privé ne perd pas courage. En effet, bien que ses activités soient parfois maintenues à bout de bras, il s’acquitte de ses obligations sociales et fiscales et cherche les voies et moyens pour améliorer la compétitivité de la production nationale. A titre d’exemple citons le projet CAPDEV et la création du Centre de Ressources dédié au Commerce International. Nous adressons nos remerciements à l’Union Européenne et à l’Agence Française pour le Développement dont les appuis tant techniques que financiers sont essentiels pour la réussite de ces activités. Ces actions, démontrent que la crise politique ne doit pas être une excuse pour cesser de chercher à contribuer au développement du pays, il convient de faire preuve de courage et de volonté. Un développement économique réussi ne peut se concevoir que dans le cadre d’un partenariat gagnant entre l’Etat, le Secteur Privé et les Partenaires Techniques et Financiers. Un vibrant appel est donc lancé à : - l’Etat, pour qu’il apporte sa contribution à l’émergence d’un environnement des affaires favorable et prospère. Les acteurs de la vie économique se sentent inconsidérés, délaissés et ont le sentiment d’être une orange que l’on presse outrageusement. - aux partenaires techniques et financiers, pour qu’ils cessent de se cacher derrière la reconnaissance internationale. A ce jour, l’Etat honore ses dettes grâce aux recettes fiscales et devises issues des exportations, fruit de l’effort du secteur privé qui se considère comme le ‘’dindon’’ malgré lui de cette farce pernicieuse. Coïncidence entre l’actualité ‘’brûlante’’ et le dossier présenté dans ce numéro : en effet nous avions programmé de longue date de traiter du sujet des HYDROCARBURES. Coïncidence malheureuse également car les questions posées par notre journaliste aux pouvoirs publics et aux pétroliers sont restées lettres mortes. Il est vrai que le bras de fer engagé entre l’Etat et les professionnels du pétrole fait planer le spectre du rationnement et de la pénurie de carburant. C’est donc un sujet très sensible. Nous sommes concernés au premier chef. Affaire à suivre… Nous présentons nos excuses à la région de Bongolava qui devait être mise au devant de la scène dans cette parution. Notre second journaliste a eu la malheureuse idée de prendre un taxi brousse le mardi après la Pentecôte. Il y a bien eu un départ, mais sous prétexte de revenir en ville pour chercher du gas-oil, le chauffeur (indélicat, pour le moins) a débarqué l’ensemble des passagers et notre journaliste du côté d’Ampitatafika. En attendant que la situation se normalise nous avons opté pour la région Analamanga principalement la ville d’Antananarivo. A défaut d’or noir, on peut y circuler à pied ou à bicyclette… (vive le sport !!!) Bonne lecture Le Comité Directeur
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EXPANSION MADAGASCAR - MAI / JUIN 2011 - N°9
CAPITAL ECO
Hydrocarbures
Produit stratégique, très sensible Felana Lalatiana Les hydrocarbures jouent un rôle primordial dans le développement économique d’un pays. Il s’agit d’un produit stratégique qui représente un levier de développement, mais peuvent également constituer un facteur de blocage à l’essor économique en provoquant des phénomènes d’inflation. Bien que la Grande Ile possède des hydrocarbures fossiles et qu’elle dispose de vastes surfaces pour la culture des plantes à biocarburant, jusqu’à maintenant, l’exploitation de ses gisements pétroliers reste au
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EXPANSION MADAGASCAR - JUILLET / AOÛT 2011 - N°10
stade d’exploration et les quelques sociétés qui opèrent dans le secteur du biocarburant n’ont pas encore réussi à exploiter de manière effective ces ressources. Les industriels sont contraints de subir la hausse incessante des prix des carburants. En effet, ceux-ci ont connu une hausse considérable ces derniers temps, le gasoil passant de 2400 ariary le litre en 2010 à 2580 cette année. Le tableau de l’Office malgache des Hydrocarbures (OMH) ci-contre montre cette envolée des prix des carburants.
SC : super carburant - ET : essence tourisme PL : pétrole lampant - GO : gasoil
Envolée des prix des carburants Date 2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
SC
ET
PL
GO
Ma
6-Mar
2 330
2 230
1 510
1 980
L
11-Jun
2 433
2 364
1 461
1 989
J
14-Jun
2 330
2 230
1 459
1 980
Me
20-Jun
2 330
2 230
1 450
1 980
7-Jul
2 390
2 330
1 450
1 990
2 390
1 450
1 990
2 380
1 549
2 150
2 580
1 700
2 370
2 776
2 735
1 790
2 559
2 750
2 710
1 790
2 540
2 970
2 920
1 930
2 740
3 027
2 961
1 986
2 853
2 950
2 900
1 949
2 802
2 910
2 900
2 020
2 700 2 640
S
18-Mar
Ma
29-Aug
1 020
750
460
550
S
14-Oct
1 100
840
500
600
Me
6-Jun
1 120
920
500
600
S
S
28-Jul
1 080
880
500
600
Me
25-Jul
2 450
S
1-Sep
1 060
860
500
600
Me
3-Oct
2 430
S
1-Dec
1 024
826
480
580
L
7-Jan
2 620
Ma
1-Jan
1 000
802
464
544
Ma
18-Mar
L
1-Apr
1 000
802
464
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Me
26-Mar
S
4-May
1 186
980
538
700
J
22-May
Ma
25-Jun
1 280
1 070
588
850
Ma
22-Jul
J
1-Aug
1 378
1 104
582
826
Ma
12-Aug
S
1-Mar
1 372
1 098
584
800
J
25-Sep
1 000
680
420
480
2008
Ma
1-Apr
1 350
1 084
598
832
Ma
4-Nov
2 860
2 840
1 920
J
1-May
1 328
1 062
542
778
S
22-Nov
2 860
2 790
1 850
2 530
D
1-Jun
1 268
1 002
504
714
Me
17-Dec
2 780
2 700
1 750
2 300 2 200
Ma
1-Jul
1 260
994
486
692
Sa
10-Jan
2 580
2 500
1 600
V
1-Aug
1 292
1 024
492
700
Lu
9-Feb
2 480
2 400
1 600
2 150
L
1-Sep
1 322
1 054
524
726
Lu
30-Mar
2 450
2 380
1 550
2 120
Me
1-Oct
1 314
1 046
526
738
Sa
9-May
2 450
2 343
1 550
2 050
S
1-Nov
1 268
1 002
516
718
Me
20-May
2 450
2 364
1 514
2 058
L
1-Dec
1 274
1 008
536
734
J
28-May
2 450
2 355
1 514
2 058
J
1-Jan
1 276
1 008
548
744
J
11-Jun
2 450
2 358
1 547
2 115
D
1-Feb
1 312
1 044
570
788
L
15-Jun
2 450
2 377
1 547
2 120
J
25-Mar
1 478
1 208
648
896
Ve
19-Jun
2 720
2 680
1 545
2 120 2 400
2009
L
3-May
1 646
1 320
690
982
Me
1-Jul
2 720
2 680
1 600
D
16-May
1 780
1 424
740
1 070
V
24-Jul
2 715
2 675
1 592
2 365
D
6-Jun
2 380
1 690
740
1 280
Ma
28-Jul
2 701
2 662
1 588
2 342
Ma
27-Jul
1 980
1 798
890
1 354
S
8-Aug
2 694
2 664
1 594
2 339
J
28-Oct
2 038
1 800
1 055
1 545
L
24-Aug
2 691
2 650
1 577
2 317
Me
22-Dec
1 980
1 738
1 020
1 478
Me
2-Sep
2 720
2 680
1 600
2 400
L
11-Apr
2 090
1 790
1 230
1 596
Je
12-Nov
2 925
2 905
1 641
2 456
D
24-Jul
2 230
1 920
1 340
1 730
D
22-Nov
2 925
2 905
1 600
2 400
Me
28-Sep
2 300
1 985
1 410
1 720
V
4-Dec
2 925
2 905
1 618
2 400
L
24-Oct
2 500
2 150
1 530
1 830
V
8-Jan
2 933
2 914
1 673
2 400
Ma
29-Nov
2 500
2 030
1 420
1 720
L
18-Jan
2 930
2 910
1 670
2 400
Ma
27-Dec
2 350
1 930
1 390
1 670
Ma
16-Feb
3 048
3 023
1 712
2 516
J
26-Jan
2 350
2 030
1 440
1 740
Me
17-Feb
3 104
3 081
1 736
2 569
L
27-Feb
2 370
2 260
1 540
1 890
J
18-Feb
3 123
3 102
1 750
2 584
L
3-Apr
2 400
2 260
1 580
1 990
V
19-Feb
3 040
3 020
1 750
2 500
2010
S
6-May
2 580
2 450
1 650
2 130
V
27-Feb
2 990
2 970
1 750
2 450
Ma
13-Jun
2 580
2 530
1 680
2 130
S
6-Mar
2 990
2 970
1 750
2 469
L
10-Jul
2 720
2 560
1 720
2 230
Ma
9-Mar
2 990
2 970
1 750
2 480
Ma
8-Aug
2 820
2 690
1 720
2 230
Ma
15-Jun
2 986
2 970
1 750
2 477
Ma
19-Sep
2 724
2 603
1 712
2 160
V
2-Jul
3 236
3 220
1 980
2 773
D
1-Oct
2 640
2 469
1 712
2 160
Me
7-Jul
3 076
3 060
1 820
2 618
Ma
24-Oct
2 521
2 377
1 653
2 104
L
12-Jul
2 986
2 970
1 756
2 477
S
28-Oct
2 521
2 377
1 650
2 100
Ma
21-Dec
2 985
2 970
1 757
2 479
D
12-Nov
2 410
2 300
1 580
2 080
Me
5-Jan
2 985
2 970
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2 493
D
3-Dec
2 400
2 290
1 550
1 990
Lu
24-jav
3 018
3 016
1 788
2 532
L
15-Jan
2 330
2 230
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1 930
V
13-Apr
3 090
3 070
1 850
2 580
2011
N°10 - JUILLET / AOÛT 2011 - EXPANSION MADAGASCAR
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CAPITAL ECO
Selon une étude du Centre de Recherche, d’Etudes et d’appui à l’Analyse économique à Madagascar (CREAM), le prix à la pompe des carburants est déterminé par plusieurs paramètres dont le coût de revient des stocks qui comprend le coût CAF du produit, les frais de la lettre de crédit, les pertes lors du transport maritime, les frais d’inspection ou de débarquement et d’éventuelles pénalités de retard pour immobilisation du navire au port de débarquement. Le coût de revient de stock représente 45 à 50% du prix du produit. Le reste est constitué par le passage à la logistique avec 10% du prix des produits et les différentes taxes perçues par l’administration à savoir la taxe sur les produits pétroliers (TPP), la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), les droits de douanes, les redevances pour l’entretien routier,… Ajoutées à ces différentes taxes et passages logistiques, les marges des compagnies pétrolières et des gérants des stations-service. Les taxes sur les produits pétroliers, les divers droits de douane et la TVA, représentent déjà 25% du prix à la pompe pour le gasoil et 37% pour l’essence. Les redevances varient d’un produit à l’autre, pour un litre d’essence, elles s’élèvent en totalité à 296,60 ariary. Suite à l’envolée des prix des carburants sur le marché international et face à la crise, l’Etat a décidé de ne pas toucher aux taxes qu’il perçoit et de fixer un prix maxima à la pompe, touchant ainsi aux marges bénéficiaires des compagnies pétrolières. Le Gouvernement a décidé de fixer le prix maxima à la pompe par l’arrêté N°4497 /2011 du 3 mars 2011. L’on constate même une augmentation des taxes et redevances de l’Etat, celles-ci passant de 25% en 2006 à 30% en 2009 ; ces taxes et redevances ont connu une légère diminution et se sont stabilisées à 28% en 2010. Suite à la prise de ce décret, les pétroliers n’ont pas caché leurs inquiétudes et sont même allés jusqu’à saisir le
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Moyenne mensuelle janv-.
févr-.
mars-.
avr-.
mai-.
juin-.
juil-.
août-.
sept-.
oct-.
nov-.
déc-.
Moyenne annuelle
Du fait que le pays importe encore la totalité de ses besoins en carburants, l’on est contraint de suivre la hausse des prix de l’or noir sur le marché international. Ce qui n’est pas toujours chose aisée. Si l’administration veut agir sur les prix des carburants, sa marge de manœuvre se limite aux différentes taxes qui semblent trop lourdes pour le produit. Le prix FOB et le prix à la pompe affichent un grand écart, selon le tableau cicontre.
Prix FOB et prix à la pompe
2002
19,48
20,22
23,73
25,66
25,33
24,13
25,81
26,66
28,38
27,58
24,1
28,67
24,98
2003
31,32
32,67
30,54
24,85
25,72
27,51
28,35
29,79
27,08
29,65
28,73
29,87
28,84
2004
31,23
30,83
33,79
33,25
37,8
35,04
38,32
43,04
43,25
49,64
42,84
39,53
38,21
2005
44,23
45,37
52,91
51,82
48,56
54,39
57,66
64,12
62,92
58,58
55,17
56,91
54,39
2006
63,05
60,12
62,09
70,35
69,83
68,74
73,66
73,11
61,71
57,79
58,92
62,32
65,14
2007
53,68
57,43
62,15
67,51
67,23
71,54
77,01
70,73
76,87
82,5
92,61
90,97
72,52
2008
92
95,04
103,66
108,97
122,73
132,43
133,18
113,03
98,13
71,87
52,51
40,35
96,99
2009
43,76
43,07
46,54
50,34
57,48
68,55
64,61
72,83
67,39
72,75
76,66
74,28
61,52
2010
76,19
73,63
78,89
84,89
75,16
74,85
75,64
77,15
77,79
82,74
85,33
91,36
79,47
2011
96,54
103,76
114,6
122,99
Conseil d’Etat. Le Président de la Haute Autorité de la Transition a justifié cette décision de l’Etat en arguant que les marges des compagnies pétrolières à Madagascar sont énormes, 13% contre 8% dans les autres pays. En revanche, l’Etat n’a pas touché aux marges bénéficiaires des gérants de stations-service. Leur marge fixe varie entre 32 et 35 ariary. Jusqu’à maintenant, le prix à la pompe est maintenu, au grand dam des compagnies pétrolières. On se demande toutefois jusqu’à quand l’Etat pourra-t-il fixer le prix à la pompe ? Soulignons que les prix des carburants jouent un grand rôle dans la détermination des coûts des facteurs de production, allant de la transformation des produits jusqu’au transport. La hausse incessante des prix des carburants se répercutent inévitablement sur les prix des produits fabriqués à Madagascar, pénalisant ainsi nos produits face à la concurrence de ceux provenant des autres pays notamment ceux qui sont dans un bloc régional comme la SADC ou le COMESA qui bénéficient de réductions de taxe allant jusqu’à la suppression des droits de douanes. En Afrique du Sud, le litre du super 95 s’acquiert à 2891 ariary tandis qu’en Namibie, il est de 2566 ariary. Par rapport aux tarifs appliqués dans les îles voisines, le prix du carburant à Madagascar reste encore compétitif. A La Réunion, par exemple, le litre du supercarburant coûte actuellement 1,58 € tandis que le gazole est à 1,25 €. Le taux de change notamment la parité de l’ariary par rapport au dollar figure aussi parmi les éléments déterminant le prix du carburant. Ceci étant, la politique monétaire adoptée par l’administration malgré la crise politique qui mine l’économie a per-
EXPANSION MADAGASCAR - JUILLET / AOÛT 2011 - N°10
109,47
mis de maintenir une certaine force de la monnaie nationale. Outre les divers éléments qui déterminent le prix du carburant, une certaine inflexibilité du prix de ce produit est constatée à Madagascar alors qu’ailleurs, comme à l’île Maurice, le prix varie en fonction du cours sur le marché international. A l’île Maurice, le prix de l’essence est passé de 51,30 à 49,50 roupies, tandis que le gasoil coûte entre 41.40 et 43.40 roupies. Récemment, le cours du pétrole a connue une baisse ; le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en juillet s’établissait à 119,30 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, cédant 27 cents par rapport à la clôture de jeudi 9 juin. Il est monté jusqu’à 120,07 dollars dans les échanges asiatiques, franchissant le seuil des 120 dollars pour la première fois depuis le 5 mai. Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de « Light Sweet Crude » (WTI) pour la même échéance perdait 64 cents à 101,29 dollars. Le graphique ci-dessous montre que même s’il y a une hausse générale des prix des carburants, l’on assiste parfois à des baisses comme en avril 2010, ce qui n’a pas été constaté sur le prix à la pompe à Madagascar.
Investissements cumulés par activité (en k.USD) / Source : OMH
CAPITAL ECO L’OMH est un organisme sous tutelle du ministère des Mines et des Hydrocarbures, chargé de la régulation des activités du secteur pétrolier aval sur l’ensemble du territoire de la République. A ce titre, il élabore les propositions des modifications législatives et réglementaires, effectue les études techniques relatives à l’attribution des licences, assure la tenue du système d’information du secteur, procède au suivi de l’approvisionnement pétrolier national, applique les textes en vigueur et effectue un suivi de l’évolution des prix pétroliers. L’OMH a été créé en 1999 par le Décret N°99-279 du 21 avril 1999, portant application de la Loi N°99010 du 17 avril 1999 régissant le secteur pétrolier aval ; il s’agit d’un Etablissement Public Industriel et Commercial (EPIC) doté de la personnalité morale et de l’autonomie administrative et financière. Cette création effective de l’OMH s’est matérialisée par la nomination de son premier Directeur général le 26 avril 1999 suivant le Décret N°99-319. Depuis sa création, l’OMH a ainsi connu cinq (5) Directeurs généraux dont un (1) par intérim. Toutefois, malgré la nomination d’un Directeur général en avril 1999, l’OMH n’a commencé à être opérationnel qu’à partir du mois d’août 2000 notamment en raison des problèmes budgétaires et des ressources humaines y subséquents. Si, à ses débuts, l’OMH ne comptait qu’un peu moins d’une dizaine d’agents, actuellement, son effectif avoisine les soixante-dix employés, toutes catégories confondues. Il est également à noter que l’OMH a depuis amélioré sa structure par le recrutement de personnel qualifié pour des divers postes. Par ailleurs, la crise de 2002 a généré une perturbation de la distribution normale des carburants dans toute l’Ile. De ce fait l’OMH a été chargé de la gestion du rationnement décidé au niveau de la distribution des produits pétroliers. L’OMH est administré par un Conseil composé de neuf (09) membres issus de différents ministères et opérateurs, nommés par décret pour un mandat de quatre ans renouvelable.
Quid de la libéralisation ? Pour maintenir le prix du carburant à la pompe et préserver ses ressources, l’Etat a décidé d’intervenir dans ce secteur en fixant un prix maxima à la pompe. Le prix affiché n’est plus le prix réel. Suite à ces interventions de l’Etat, les opérateurs ne cachent pas leur inquiétude sur la libéralisation à Madagascar bien que cette décision ait permis de maintenir les coûts des facteurs. En effet, le pays a franchi différentes longues étapes avant d’arriver à la libéralisation du secteur pétrolier. Selon la publication de l’Office malgache des hydrocarbures (OMH), la libéralisation du secteur pétrolier aval dans le pays en 1999 a été l’avènement d’une nouvelle ère pour le secteur qui, en quatre décennies d’indépendance, a connu trois configurations différentes. La première, jusqu’en 1976, où la distribution des produits pétroliers
12
Activité
à Madagascar a été partagée Distribution entre les filiales malgaches de Logistique six compagnies pétrolières in- Gaz ternationales. La seconde avec Aviation la révolution socialiste où les Lubrifiants installations et opérations de raffinerie ces compagnies ont été natio- Total nalisées suivant l’Ordonnance N°76-020 bis du 25 juin 1976 et confiées à la compagnie nationale de pétrole dénommée « Solitany Malagasy » (SOLIMA), placée sous la tutelle du ministère chargé de l’Energie. La SOLIMA avait alors le monopole du droit d’approvisionnement, du stockage et de la distribution des produits pétroliers à Madagascar. Elle devait également se conformer aux diverses réglementations gouvernementales dont la plus importante est le régime de tarification administré par le ministère de l’Economie et des Finances et qui établissait les différentes marges de prix. Des ajustements de prix à l’initiative de la SOLIMA survenaient toutefois de manière sporadique. La troisième, avec légalement la fin du monopole de la SOLIMA, établie par l’Ordonnance N°93-002 du 08 janvier 1993 et le Décret d’application N°93-136 du 24 mars 1993 qui ont instauré le premier cadre légal régissant la libéralisation du marché des produits pétroliers à Madagascar et qui ont autorisé l’accès de sociétés nationales et internationales dans le secteur pétrolier aval. Cette période de libéralisation est passée par plusieurs étapes, notamment par la privatisation de la SOLIMA et la mise en place d’un nouveau cadre légal en 1999 et en 2004. En 1999-2000, plusieurs textes-clefs régissant le secteur pétrolier aval ont été promulgués. L’Etat se désengage de la gestion du secteur pétrolier pour se cantonner à la définition de la politique énergétique et la supervision du secteur, déléguée à un organe technique de régulation, l’Office malgache des Hydrocarbures (OMH) qui est placé sous la tutelle du ministère chargé de l’Energie. Une période de pré-libéralisation totale, dite période transitoire, de trois ans est mise en place au sein du secteur afin de préparer les bases réglementaires et élaborer les stratégies nécessaires à l’optique du libéralisme économique. A partir de juillet 2004, commença alors l’ère de la libéralisation du secteur pétrolier aval, exigeant plus de suivi, de contrôle et de supervision de la part de l’OMH. Cette ère est essentiellement caractérisée par la suppression de toutes barrières à l’entrée du secteur pétrolier aval, d’une part ; et à la fin de la réglementation sur les prix exercée par l’OMH, d’autre part.
Marché | En plein essor La distribution des carburants est un secteur en
EXPANSION MADAGASCAR - JUILLET / AOÛT 2011 - N°10
2005
2006
2007
2008
2009
11852 8090
2010
total
11132
5759
13488
14953
23671
80855
9300
7746
3874
12111
19733
60854
223
2742
6047
1192
975
240
675
1500
1155
533
1367
4555
354
71O
197
331
1592
22988
23272
14475
19735
27287
46146
153903
plein développement et constitue aussi un volume important d’investissement ; ce qui prouve que le marché de ce produit est aussi en plein essor. En effet, cette activité représente plus de la moitié des investissements réalisés par les opérateurs pétroliers depuis 2005. Depuis la privatisation de la SOLIMA, le nombre de stations-services opérationnelles est passé de 215 à 251. Les 4 distributeurs à savoir Total, Jovenna, Galana et Shell ont des parts plus ou moins égales du marché avec 29% pour Galana, 28% pour Jovenna, 25% pour la compagnie pétrolière Total et 18% pour la compagnie Shell. Soulignons que Total est la seule compagnie distributeur des produits pour l’aviation à Madagascar. 77% des hydrocarbures vendus à Madagascar sont composés par les carburants, 13% par le fuel oil et 9% par le jet fuel. Le gaz représente 1% du volume total des hydrocarbures vendus. Concernant la consommation, Antananarivo arrive loin en tête car à elle seule, la capitale achète 43% des hydrocarbures vendus ; viennent ensuite Toamasina, avec 23% des volumes vendus et Antsiranana, avec 11%. Quant à Toliara, Mahajanga et Fianarantsoa, ils ne consomment que respectivement 10%, 8% et 5% des carburants vendus à Madagascar. Notons que les grands projets miniers d’Ambatovy et de QMM ont beaucoup contribué à la hausse de la consommation. La Jirama demeure également une composante importante du marché. Selon la dernière publication de l’OMH, on a enregistré une progression du marché de +4% par rapport à 2010 à fin-avril, laquelle provient de la poursuite de la hausse du Jet, du maintien à un niveau élevé de la consommation des Grands projets miniers (GO et FO confondus) et principalement par la hausse du GO soute liée à la campagne de pêche thonière à Antsiranana. Chaque année, la campagne de pêche thonière contribue significativement à la hausse du GO soute global et particulièrement à celui d’Antsiranana. A noter que la période de campagne n’est pas fixe et varie d’une année à l’autre car elle dépend des conditions climatiques, ainsi que d’autres paramètres. Comparé à l’année dernière, le début de la campagne 2011 est retardé mais le GO soute du mois d’avril est nettement plus élevé. Les prévisions de
MARCHÉ LOCAL
(source: livraisons déclarées par les opérateurs, y compris soutes)
2006 GAZ (T)
2007
6 822
2008
7 269
2009
7 002
2010
6 700
2011 fin dec
7 022
8 440
EA
553
803
808
509
555
508
JET
65 572
66 034
66 877
45 878
60 617
66 200
SC
12 671
21 449
30 417
33 214
45 023
83 635
ET
90 612
88 810
75 333
72 850
63 272
25 120
PL
39 809
42 593
41 997
45 221
51 622
54 085
GO
400 900
409 680
416 052
383 729
386 914
417 787
FO Total
25 590
31 030
62 109
67 607
91 146
94 960
642 529
667 668
700 595
655 708
706 170
750 733
-
3,90%
4,90%
-6,40%
7,70%
6,30%
%variation (#)
IMPORTATIONS 2006 GAZ (T)
2008
2009
2010
2011 fin dec
6 934
7 153
6 900
5 952
699
764
936
160
512
620
97 394
113 988
123 164
80 049
107 908
128 465 123 967
EA JET/DPK
2007
8 129
10 196
SC
13 333
23 012
33 267
44 621
98 067
ET
91 253
88 671
77 718
59 052
0
0
GO
403 710
425 349
427 800
382 471
376 645
429 320
FO
35 913
27 071
67 761
61 468
77 295
99 697
650 431
685 789
737 799
634 722
666 378
792 264
-
-
-
-
-
-
650 431
685 789
737 799
634 722
666 378
792 264
-1,10%
5,44%
7,60%
-14,00%
5,00%
18,90%
Pdts Finis Pétrole Brut Total %variation (#)
STOCKS FINAUX (§) (µ) ( ) / Volumes fin de mois 2006 GAZ (T)
2007
2 072
2008
1 672
1 654
2009
2010
1 684
2011 fin dec 504
2 200
EA
471
481
585
256
195
300
JET
7 532
10 496
11 262
5 785
4 265
12 050
SC
2 265
2 937
5 173
10 432
3 106
20 550
ET
16 733
15 879
18 829
9 842
6 465
3 700
PL
7 354
7 656
19 331
12 921
9 607
9 500
GO
54 861
68 244
75 748
71 575
59 414
72 000
FO
18 521
16 559
24 428
21 805
10 137
15 300
109 809
123 925
157 012
134 300
93 692
135 600
1 157
532
-
-
-
-
Pdts Finis Pétrole Brut
Autonomies (en jours, sur base du marché de l’année écoulée) 2006
2007
2008
2009
2010
2011 fin dec
GAZ (T)
107
94
76
76
23
69 191
EA
427
227
312
155
146
JET
45
57
63
33
23
65
SC
49
36
46
86
20
60
ET
60
60
84
45
34
0 63
PL
65
67
153
94
57
GO
49
57
67
65
50
59
FO
274
153
139
100
40
73
61
63
80
67
43
64
Pdts Finis
NB : Statistiques pétrolières hors lubrifiants et produits annexes (données non disponibles) (#) variations par rapport à la même période de l’année précédente. Pour l’année 2003, cf. note (*) (*) pour année 2003, % variations
rapportées à l’année 2001 (au lieu de 2002) en raison de la crise politique du 1er semestre 2002 (§) stocks en volumes et en jours d’autonomie ; autonomies calculées sur base du marché local du mois (ou année) écoulé(e) (µ) avant 2005 : stocks pompables
pour produits finis au Terminal Toamasina ( ) y compris stocks flottants (caboteurs), pour JET : y compris stocks dépôts aviation et en cours de route (camions-citernes)
GO soute ont été ajustées suivant l’évolution des opérations de soutage de bateaux durant cette campagne de pêche 2011 à Antsiranana. Toujours selon l’analyse de l’OMH, le début de livraison de Gaz et de Naphta au projet Ambatovy a été décalé une fois de plus. Les prévisions sur ces produits ont ainsi été révisées. Les prévisions de GO transport et industrie en 2011 ont été rectifiées suivant l’évolution du marché. Après mise à jour, les projections du marché à fin-2011 s’élèvent à 750 733 m3 contre 745 373 m3 en début d’année. Ainsi, la correction de +5 360 m3 apportée n’a pas eu d’influence sur les variations des projections à fin-2011 qui se stabilisent à +6% par rapport à 2010. Concernant les importations, elles s’élèvent à 63 625 m3. Ces importations se subdivisent en 12 046 m3 de SC, 5 247 m3 de PL, 37 157 m3 de GO, 7 175 m3 de JF et 2 000 m3 de FO. Quant à la facture pétrolière, le prix moyen des produits pétroliers importés a atteint 924 USD/TM de janvier à avril 2011 contre 702 USD/TM au cours de la même période de 2010 soit un renchérissement de +222 USD/TM (+32%) sur les marchés internationaux. Par ailleurs, si 152 767 TM de produits pétroliers ont été importées au cours des quatre premiers mois de 2010, une hausse de +76 738 TM (+50%) a été observée en 2011 où les importations pétrolières se chiffrent à 229 505 TM. Il importe de souligner que les importations des trois premiers mois de 2011 avaient encore bénéficié du taux de change limite de 2 000 Ar/USD. L’ariary s’est apprécié face au dollar sur le marché interbancaire de devises (MID) entre janvier et avril 2011 comparée à la même période de 2010. Pour les livraisons, en avril, celles d’essences s’établissaient à 9 478 m3, enregistrant une hausse de 3% par rapport à 2010. Les livraisons de GO total s’établissent à 38 227 m3, en hausse de +7% par rapport à 2010. Cette progression est apportée par le GO Jirama, le GO Mines et essentiellement le GO soutage (lié à la campagne de pêche au thon à Antsiranana).
CAPITAL ECO
Hydrocarbure en amont Encore au stade de la recherche Malgré l’existence de ressources considérables en carburants fossiles ainsi que les vastes potentiels en matière de biocarburant, la Grande Ile reste encore un pays importateur et non-producteur de pétrole. Les ressources existent ; mais des litiges prévalent souvent au niveau de l’exploration ; d’autant que le pays n’est pas encore prêt pour l’exploitation du biocarburant.
Exploration Un projet datant de plusieurs décennies Les explorations pétrolières à Madagascar ont commencé peu après la Première Guerre mondiale. De nombreuses sociétés ont opéré dans le domaine et quelques-unes d’entre elles ont même effectué des forages sans aboutir à une exploration proprement dite. Relativement intenses dans les années 80, les activités de recherche ont observé une baisse en intensité pour reprendre vers la fin des années 90. Trois explorations onshore, dans les régions de Belo, Tsimiroro et Mahajanga-II ont été effectuées entre 1996 et 1998, tandis qu’une exploration off-shore a été menée au niveau d’Ambilobe. Ces explorations n’ont toutefois pas encore abouti à des exploitations. Les opérations pétrolières peuvent être délimitées par : - la phase d’exploration par acquisition sismique, laquelle peut durer de 4 à 8 ans. - la phase d’exploration par forage qui, elle, peut durer de 2 à 4 ans. - la phase d’exploitation qui pourra durer 10 ans et plus en fonction du gisement. La plupart des efforts d’exploration à Madagascar ont été concentrés dans les principaux bassins sédimentaires et notamment
14
à Ambilobe, Mahajanga et Morondava. La capacité productive de ces bassins peut être étendue aux plateaux de Madagascar, qui constituent la continuation de l’Ile vers le sud. Les deux champs pétroliers géants de Tsimiroro et Bemolanga ont été repérés par le lagunaire à lacustres du Trias inférieur, largement répandue en Afrique de l’Est. Dans le secteur pétrolier, Madagascar reste dans les phases d’exploration, d’études et de recherches. Seize sociétés pétrolières sont présentes à Madagascar, avec 24 contrats dont 6 off-shore et 18 on-shore. Parmi les projets les plus avancés, on peut citer ceux de la Compagnie Total Exploration SA, de Madagascar Oil et de Sunpec.
Bemolanga en veilleuse Situé à moins de 300 km au nord-ouest de la capitale, Antananarivo, Bemolanga constitue avec ses trois milliards de tonnes de bitume disponibles - dont 600 millions exploitables à ciel ouvert sur une superficie d’environ 6 500 km2 - l’un des gisements inexploités de sables bitumineux les plus importants au monde. La Compagnie Madagascar Oil est détentrice du permis d’exploitation de Bemolanga depuis 2004. Le Groupe Total était en négociation depuis 2006 pour obtenir 60% de la concession en 2008. En avril 2009, Total a annoncé le début des travaux d’exploration. Le seuil de rentabilité économique de Bemolanga est estimé à 80 dollars le baril. Durant la première campagne de forage, Total E&P Madagascar prévoit d’investir jusqu’à 30 millions de dollars. 100 autres millions de dollars seront nécessaires pour la deuxième campagne et si la compagnie décide d’aller vers l’exploitation, un volume d’investissement situé entre 6 et 10 milliards de dollars sera nécessaire
EXPANSION MADAGASCAR - JUILLET / AOÛT 2011 - N°10
pour la construction des infrastructures de production. La prévision de capacité de production de Bemolanga est estimée à 200 000 barils/ jour pour une durée prévisionnelle de 30 ans. Total E&P Madagascar compte utiliser le système d’exploitation de type mine à ciel ouvert pour extraire le grès bitumineux qui est un mélange de roche, d’hydrocarbure solidifié et de sable. Le grès sera alors concassé, broyé et mélangé à de l’eau chaude pour pouvoir extraire le pétrole lourd par un système de décantation. L’usine qui exécutera ce procédé sera construite à Belomanga. Le pétrole lourd extrait de Bemolanga sera alors mélangé à du solvant pour être liquéfié et ensuite acheminé par pipeline au port de Maintirano pour y être exporté pour un raffinage dans un pays gros consommateur. Malgré ces prévisions, dernièrement, le groupe Total a déclaré que l’exploitation de Bemolanga n’est pas encore rentable après avoir fait 170 puits de carottage ; ainsi, le groupe a décidé de mettre en veilleuse ce projet jusqu’à une nouvelle donne qui est la rentabilité de l’exploitation. Cette décision de Total vient peu de temps après l’Assemblée générale du groupe. L’on se demande si la décision est également liée aux vives critiques sur l’exploitation des sables bitumineux de ce groupe. En effet, ce projet de Total est pointé du doigt par les environnementalistes qui le considèrent comme très nuisible à l’environnement. Lors de leur Assemblée générale à la mi-mai dernière, le Président Directeur général du groupe, Christophe de Margerie, a rassuré les actionnaires en déclarant qu’« assurer la sécurité et l’acceptabilité de nos opérations est une priorité. Il en va de notre pérennité ». Les activités
CAPITAL ECO
du groupe dans les sables bitumineux qui sont critiquées par les environnementalistes dans le monde, ainsi que par des communautés de Madagascar où Total explore le potentiel du site de Bemolanga, ont été parmi les sujets traités. Des environnementalistes, comme Holly Rakotondralambo, coordinatrice de l’observatoire Voarisoa et membre de la plateforme environnementale Voahary Gasy, étaient venus en marge de l’AG avec des membres des « Amis de la Terre » pour expliquer l’impact des premiers forages réalisés par Total. Et, d’après Holly Rakotondralambo, la situation est déjà inquiétante : « le site se situe entre 2 parcs nationaux, dans une zone aride et près des zones de pâturages qui nous sont essentielles pour l’élevage des zébus. Et les autorités environnementales de notre pays n’ont absolument pas les moyens d’assurer un contrôle de l’impact de ces travaux. Quant à la population, pour la plupart analphabètes, elle n’a pas conscience de ce qu’implique l’exploitation des sables bitumineux ». Les deux sociétés détentrices du permis à Bemolanga, à savoir Total et Madagascar Oil, ont demandé une prolongation d’une année de l’exploration de ce site.
Tsimiroro dans le flou Outre Bemolanga, Tsimiroro figure également parmi les gisements les plus importants de Madagascar. L’exploration de ce site était parmi les plus avancées avant que le litige entre la compagnie détentrice de licence, Madagascar Oil, et l’administration ne bloque l’avancement des travaux. Depuis l’audit de Tsimiroro, Madagascar Oil a annoncé qu’elle n’a plus eu d’information émanant du ministère des Mines et des Hydrocarbures alors qu’elle a été contraint de suspendre l’entrée en bourse d’AIM de ce projet, ainsi que les opérations d’injection
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de vapeur à grande échelle. Madagascar Oil a décidé de faire une « déclaration de force majeure ». La « Force majeure » est une disposition contractuelle qui permet à la partie ayant déclaré un événement de force majeure de préserver le temps lorsqu’un événement ou une action l’empêche d’honorer ses délais contractuels. Dans le cas de figure, la Société a le droit contractuel de déclarer force majeure par rapport aux Contrats de Partage de Production (CPP) à la suite de « faits du prince ». « Ceci a lieu en raison de la menace d’expropriation exprimée par le ministre des Mines et des Hydrocarbures et du fait que le ministère des Mines et des Hydrocarbures (MMH) refuse de donner instruction à l’Omnis (l’agent régulateur de l’Etat qui est le cocontractant de la Société) de procéder au processus d’approbation des programmes de travail de la Société pour 2011 », annonce notamment le communiqué de Madagascar Oil. Après cette déclaration, la compagnie détentrice de licence de permis de Tsimiroro a eu recours à l’arbitrage. En effet, Madagascar Oil annonce que, suite à la déclaration de force majeure, annoncée le 21 mars 2011, une procédure d’arbitrage a été engagée le 29 avril 2011, conformément aux conditions de production des contrats de partage («PSC») pour les blocs 3104, 3105, 3106 et 3107 qu’elle exploite à Madagascar. Les dépôts d’arbitrage invoquent la violation de contrat par le gouvernement de Madagascar et l’OMNIS. Les demandes d’arbitrage ont été officiellement présentées à la Chambre de Commerce internationale (CCI) en conformité avec les exigences de la CPP. Simultanément, la Société a également présenté un avis de contestation au gouvernement de Madagascar en vertu des règles du Centre international pour le règlement des différends
EXPANSION MADAGASCAR - JUILLET / AOÛT 2011 - N°10
relatifs aux investissements. Cependant, d’après le Directeur général de l’OMNIS, l’exploration de Madagascar Oil à Tsimiroro est parmi les plus avancées à Madagascar car la compagnie va effectuer un essai pilote de production sur l’huile lourde. Notons que Tsimiroro est un important gisement pétrolier appartenant au bassin on-shore de Morondava, dans le sud-ouest de Madagascar. Les premières estimations prévoient 200 millions de barils pour le gisement de Tsimiroro. Une estimation qui devrait être revue à la hausse après les résultats du projet-pilote. Le pétrole sera d’abord exporté brut ; mais l’installation d’une raffinerie sur place peut être envisagée sur le long terme. Le financement pour l’exploitation nécessaire s’élève à plusieurs centaines de millions de dollars. L’atteinte de la vitesse de croisière au niveau de la production - c’est-à-dire 1000 barils/jour – n’a toutefois pas encore été déterminée. Rappelons qu’en 2008, la compagnie a déjà effectué des essais d’extraction et a pu obtenir un rendement de 450 barils par jour. Selon les informations recueillies auprès de Madagascar Oil, la compagnie a déjà investi près de 130.000.000 USD depuis 2004, année où elle a obtenu la licence de ce gisement. Outre Tsimiroro, Madagascar Oil détient également d’autres blocs dont le 3105 à Manambolo, 3106 et 3107 à MorondavaManandaza.
Sakaraha : fin de forage d’un second puits Le forage du premier puits à Sakaraha, sur le bloc pétrolier 3113, a permis d’identifier 31 couches d’huile légère dans ce site. « Le forage d’un second puits vient d’être terminé en janvier dernier, la Com-
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pagnie rajoute actuellement de nouveaux forages », a déclaré le SG du ministère des Mines et des Hydrocarbures. Le bloc pétrolier 3113 appartient à la compagnie chinoise Sunpec (Sino Union Petroleum & Chemical international limited). Sunpec a annoncé l’existence d’un gisement éventuel de 50 tonnes d’huile légère par jour. Le groupe chinois Sunpec lance son troisième forage dans le Sud à Sakaraha. Notons que Madagascar dispose de 990.000 km² de bassins sédimentaires s’étalant sur Ambilobe, Cap d’Ambre, Mahajanga, Morondava, Cap Sainte-Marie et Côte Est, outre une croute océanique de 480.000 km². D’après le Directeur général de l’OMNIS, le pays dispose de 20 blocs onshore et de 246 blocs off-shore. Le bloc offshore s’étale sur 2000 km².
Carburant vert : Encore des efforts à fournir Outre le carburant fossile, il y a également le biocarburant ou le carburant vert. Plusieurs sociétés se sont investies à Madagascar comme l’entreprise D1 GEM BioFuels PLC qui a déjà fait une première exportation de son produit. Malheureusement, la plupart de ces sociétés ont quitté la Grande Ile depuis. L’inexistence de cadre légal dans le secteur est l’une des raisons pour lesquelles
la plupart de ces sociétés ont plié bagage. « L’absence de cadre légal fait fuir les investisseurs. S’ils n’ont pas les expériences sur terrain, ils risqueront de perdre leurs investissements », affirme Ndimby Benitany, consultant. Une publication de Kezako portant sur le jatropha à Madagascar a montré que malgré la constatation palpable du développement économique que le biodiesel du Jatropha curcas promet, quelques difficultés sont rencontrées dans la réalisation des travaux y afférents. Aucune étude bien définie n’a été soulignée pour sa plantation, alors que comme c’est une plante sauvage, sa culture doit être suivie méticuleusement. La médiocrité de la plante elle-même et de la production peut provenir de la mauvaise qualité des boutures ou bien des graines pour la semence. Dès le début du cycle de production, il faut s’assurer de la bonne performance de ces dernières, ce qui n’est pas facilement réalisable. Un des obstacles qui bloque son exploitation est l’octroi des terrains, surtout qu’aucune législation spécifique n’a été mise en place pour son droit d’exploitation et pour le droit foncier qui s’y rapporte. L’infrastructure routière fait également partie des blocages de son exploitation. Effectivement, il s’avère compliqué de promouvoir ce produit dans
les endroits difficiles d’accès. Par ailleurs, certains facteurs naturels ne sont pas très favorables à sa culture, à savoir : la sècheresse en dépit de sa résistance et aussi l’invasion des criquets. Malgré son caractère résistant à la sècheresse, cette dernière constitue une limite pour produire la récolte attendue et l’invasion des criquets ravage la plantation. Mais à part ces facteurs naturels, des actes humains comme le feu de brousse lui sont autant nuisibles. « La plupart des ceux qui ont investit sur le secteur ont négligé ces facteurs conduisant ainsi à l’échec de leur projet » poursuit Ndimby Benitany. Comme ce carburant résulte d’un phénomène bio, il est donc biodégradable, c’està-dire qu’il peut être détruit par des microorganismes. Des complications concernant le soin et l’entretien sont pareillement rencontrées, l’organisation des travaux n’est pas facile non plus car les paysans, se trouvant dans les régions reculées, sont souvent ingérables. Les conseils des spécialistes ne sont pas suivis à 100 % par les paysans et il est assez difficile de les convaincre. Les cultivateurs locaux sont confrontés à un souci de financement car les prêts pour cette activité sont rares, voire même inexistants. Et même si le prêt est accordé, le taux semble être trop élevé et le remboursement pèse lourd. Jean-Louis et Elsa Pellet, auteurs de « Jatropha curcas, le meilleur des biocarburants », a annoncé que le potentiel malgache en biocarburant est considérable. En couvrant un pour cent de son territoire de Jatropha (4000km²), Madagascar deviendrait autosuffisant en biocarburants. « Le draft sur la loi du biocarburant est déjà terminé, d’ici peu, nous terminerons ce projet de loi. L’on attend après la décision du Parlement », déclare le Secrétaire Général du ministère des Mines et des Hydrocarbures.
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EXPANSION MADAGASCAR - JUILLET / AOÛT 2011 - N°10
Point de vue | Hugues Rajohnson (Coordonateur National du CREM)
« Il faut appliquer la vérité de prix sur le carburant » Expansion Madagascar : face à la flambée du prix du carburant, quels seront d’après vous les mesures à prendre Hugues Rajohnson : Il n’y a que l’application de la vérité de prix pour faire face à l’augmentation du prix du carburant. Certes, la fixation du prix maxima à la pompe semble être à première vue contenir l’inflation mais en réalité si la situation persiste, cela pourrait conduire à une inflation à la demande. Personnellement, je pense qu’il vaudrait avoir une inflation par le coût que l’inflation par la demande. L’inflation par la demande est l’explication de l’inflation qui insiste sur les effets de la dépense sur le niveau des prix. Elle met d’habitude l’accent sur les effets des dépenses publiques ou des dépenses des entreprises. L’inflation par les coûts insiste sur l’augmentation des prix des facteurs de production. Certes l’application du prix réel pourra baisser la consommation du carburant, mais il y aura la demande réelle. Expansion Madagascar : Quels seront les conséquences si Madagascar n’applique pas la vérité de prix. Hugues Rajohnson : Il y a une mauvaise gouvernance à Madagascar. La plupart des voitures 4X4 dans la Capital, pour ne pas dire jusqu’à 75% appartiennent à l’Etat. En appliquant la vérité de prix, nous aurons aussi la demande réelle mais non pas comme aujourd’hui où nous vivons au dessus de nos moyens. Ce qui conduit aux endettements de l’Etat que ce soit la dette extérieur
ou intérieur. A moyen terme, nous serons contraints d’avoir une dévaluation de notre monnaie et les conséquences avec comme l’augmentation du prix des produits importés et au final, conduira à l’inflation, surtout que la plupart des produits de premières nécessité à Madagascar sont encore des produits importés. Expansion Madagascar : Est-ce qu’il n’y a pas d’autres alternatives? Hugues Rajohnson : Le prix du carburant à la pompe est composé du coût du produit incluants les marges des compagnies et distributeurs ainsi que les taxes prélevées par l’Etat. Dans une économie de marché, en tant qu’opérateur, les compagnies et distributeurs devront être libres sur les marges bénéficiaires qu’ils jugent adéquates. Je tiens à souligner que la flambée du prix du carburant affecte tous les pays dans le monde. Ce n’est pas uniquement un problème de Madagascar. Concernant les taxes, Madagascar est parmi les pays où les taxes sur les carburants sont encore faibles. La cherté du prix du carburant à Madagascar par rapport aux autres pays s’explique plutôt sur notre faible consommation que sur les taxes. Nos achats sont moins importants que ceux des autres pays et n’intéresse pas les fournisseurs ainsi que les transporteurs. Expansion Madagascar : Le CREM en quelques mots Hugues Rajohnson : Le CREM est une Association à but non lucratif et non politique, régie par l’ordon-
nance 60-133 du 03 oct. 1960 qui a pour objectifs de favoriser les progrès de la science économique (but scientifique), - promouvoir la solidarité professionnelle des ses membres, - eExpliquer techniquement les faits économiques et/ou l’évolution conjoncturelle de l’Economie (Malagasy et étrangère), - émettre l’avis des experts sur les résultats de la politique économique et sociale en référence à la politique déclarée et aux mesures prises, - former des futurs leaders et assister les différents Managers des PME-PMI dans l’amélioration à la croissance économique du pays, - Développer les relations de ses membres avec les autres Associations d’économistes nationaux ou étrangers, - Faire connaître l’apport des économistes au mieux-être de la Société Malagasy, - Et d’une façon générale, veiller aux intérêts de ses membres. Le CREM est composé essentiellement : • Professeurs agrégés ou Doctorats es Sciences Economiques (Ph.D), • Etudiants ayant au moins leurs Diplômes de Maîtrise en Economie (ou à partir du 3ème Cycle), • Des Opérateurs économiques ayant au moins leurs Diplômes de Licence en Economie et pouvant justifier au moins 05 années d’expérience dans un corps de métier donné – sur la base d’un succès story - et avec parrainage d’un membre fondateur du CREM.
Région | ANTANANARIVO
Antananarivo, capitale de l’industrie
Le potentiel existe mais le système bloque La Ville des mille et ses environs sont la capitale industrielle du pays. Ils génèrent ainsi la grande majorité de la part de l’industrie dans le PIB (15%). Mais s’ils regorgent de potentiels, le système ou la chaîne de chaque filière est souvent bloqué. Résultat : les potentiels ne se concrétisent pas en production, en emplois, en marchés, en croissance, en développement…
Antananarivo et ses environs traduisent les transformations démographiques et économiques du pays. Dans sa récente étude publiée en mars dernier sur l’urbanisation et ses défis, la Banque mondiale avance que les centres urbains génèrent près de 3/4 du PIB national. Cette urbanisation est, entre autres, génératrice de croissance économique et d’emplois. L’industrie va de pair avec ce phénomène. Seulement, les données statistiques de l’étude de la Banque pour Antananarivo sont évidentes : une faible proportion des travailleurs sont employés dans le secteur industriel, soit 17,5%. Pour cette institution, ce nombre limité reflète le manque de dynamisme, un problème qui touche notamment les villes secondaires comme Toliara.
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Pour la représentante de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), Lorence Ansermet, les opportunités abondent pour le secteur industriel. Elle précise toutefois : « L’industrie textile a, par exemple, des demandes en coton bio. Mais la production de coton à Madagascar fait défaut. Quant aux marchés régionaux comme Maurice et La Réunion, ils sont obligés d’importer d’Europe des produits alimentaires qu’ils pourraient trouver à Madagascar. Mais ce n’est pas le cas. En fait, les potentiels existent et ils sont importants mais il faut que le système suive. La plupart du temps, tout bloque dans les chaînes des différentes filières. Un container attend, par exemple trois jours au port et les produits sont avariés une fois arrivés
EXPANSION MADAGASCAR - JUILLET / AOÛT 2011 - N°10
à destination ». Tous les efforts déployés en amont se réduisent à néant dès qu’un maillon de la chaîne cède.
Industrie et crise : la capitale frappée de plein fouet Pour l’heure, le secteur industriel reste faiblement développé, même dans la capitale où il est fortement concentré. Des analystes avancent que cette faiblesse est surtout due à l’absence de l’élargissement de la gamme des produits d’exportation jumelée à l’incapacité de satisfaire les besoins du marché national. Le taux d’utilisation des capacités productives installées tourne autour de 50 à 60% selon les données 2010
D’après le Plan régional de développement d’Analamanga, la région compte quatre zones industrielles concentrées dans la capitale et ses alentours : - A l’Ouest, le long de la route digue, du côté d’Andranomena et d’Ambohimanarina - Du côté d’Ivato et d’Ambohidratrimo - Au Sud, le long de l’avenue Général Ratsimandrava, le lotissement Forello à Tanjombato - Au Nord, sur la route des hydrocarbures et le long de la RN3 allant vers Anjozorobe. Même si la gestion des espaces industrielles n’est pas clairement définie, l’on constate depuis des années l’implantation d’unités franches industrielles sur d’autres axes dont la RN2, au-delà d’Ambohidratrimo, dans la commune d’Anosiala sur la RN4. La Banque mondiale souligne que la concentration économique urbaine aide à développer les activités à forte valeur ajoutée ou qui requièrent un niveau plus élevé d’expertise. C’est ainsi que les grandes villes dont Antananarivo comptent pour 56% dans le secteur du textile entre 2003 et 2008. Avec la communication, son poids dans l’entreprenariat national est de 34%.
Un schéma idéal pour une économie d’échelle Lorence Ansermet représentante de l’ONUDI
de la Banque africaine de développement (BAD). L’industrie dont le chiffre d’affaires s’est déjà érodé sur les dernières années post-crise a encore à affronter la crise politique et ses corollaires depuis 2009. Conséquence : elle enregistre une baisse d’activités de 25 à 80% selon les branches. Ventilation des industries par secteur : BTP
20%
Textile
18%
Alimentaire
10%
Bois
9%
Malgré tout, la capitale offre un schéma idéal pour aider l’industrie et surtout les Petites et moyennes industries (PMI) à profiter des effets de l’économie d’échelle. L’agglomération d’Antananarivo compte près de 3 millions d’habitants et fait déjà partie des 160 plus grandes villes de la planète d’après toujours l’étude de la Banque mondiale. De plus, la croissance démographique des grands centres urbains du pays dont celle de la capitale est parmi les plus rapides du continent africain. Comme quoi, l’économie d’échelle devrait être une réalité pour les PMI installées dans la capitale et ses environs. Et quand on bénéficie des effets de cette économie d’échelle, les coûts de production et une bonne part des frais d’approche peuvent être réduits. Il en est de même
pour la distribution, la commercialisation et les transferts de technologie. Mais une fois de plus, plusieurs facteurs font blocage aux bienfaits de l’économie d’échelle en question. Le pouvoir d’achat des consommateurs est gangrené par la pauvreté ambiante. Selon un calcul rapide, si la population tananarivienne approche les 3 millions d’âmes, plus de 1,6 million d’entre eux sont pauvres. En effet, la pauvreté urbaine touche 54,2% de la population d’après les données de l’Institut national de la statistique (INSTAT). Plus de la moitié des Tananariviens touchent donc moins de 3 000 Ar par jour. La consommation de produits industriels demeure négligeable chez cette frange de la population.
Renforcer les capacités des promoteurs de projets industriels Malgré tout, il est question d’aller de l’avant, d’autant que les industries de la capitale ont l’avantage de la proximité des organismes d’appui, des établissements financiers et des autres services nécessaires à leur développement. La représentante de l’ONUDI explique toutefois : « A chaque fois que les industriels s’expriment sur leur quotidien, ils ne manquent pas d’évoquer les problèmes d’accès au financement. Il est difficile d’obtenir des financements au niveau local, alors que les bailleurs de fonds boudent un peu Madagascar. Dans ce cas, il faut renforcer les capacités des industries et redynamiser les investissements étrangers et les investissements intérieurs potentiels même s’ils sont faibles. A l’ONUDI, nous marchons, en fait, à contre-courant parce qu’à l’heure actuelle, les investissements sont au ralenti, alors que des industries licencient. Malgré tout, nous essayons de pousser les industriels à aller de l’avant ». Si le textile s’est quelque peu effondré, ce n’est pas une raison pour le laisser tomber donc. Pareil pour les autres secteurs de l’industrie. Le renforcement des capacités est crucial, notamment en cette période de crise. L’objectif est de faire émerger des projets et d’aider ainsi les porteurs d’idées et promoteurs à concrétiser leurs initiatives. Dans le cadre du programme régional de l’ONUDI axé, entre autres, sur le renforce-
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Région | ANTANANARIVO Promotion d’investissements industriels
Antananarivo arrive en tête Dans le cadre du programme financé par le SECO et mis en œuvre par l’ONUDI, 150 projets d’investissement ont été identifiés dont 58 avaient les caractéristiques exigées pour être promus au niveau international. Ces caractéristiques sont notamment liées à la maturité des projets, aux compétences des promoteurs… Quand on parle de maturité des projets, cela veut dire que ceux-ci doivent tenir la route, portés par des opérateurs professionnels, être bancables, avoir une dimension internationale à même d’attirer des partenaires tant financiers que techniques ou encore commerciaux. Bref, il faut des projets bien ficelés. Le programme a toutefois aidé les promoteurs à bien reformuler les projets sélectionnés afin qu’ils soient plus lisibles et plus compréhensibles. Il faut y ajouter la promotion de ces projets effectuée par l’EDBM à l’extérieur et l’identification de partenaires potentiels. Une trentaine de partenaires a été identifiée.
ment de l’investissement en Afrique, le secrétariat d’Etat à l’économie suisse (SECO) a financé le renforcement des capacités de la structure de promotion des investissements, l’Economic development board of Madagascar (EDBM), un programme mis en œuvre par l’ONUDI et qui vient d’être clôturé. Il a porté sur les services d’informations et de conseils prodigués par l’EDBM pour la promotion des partenariats d’affaires et la mise en réseau des opérateurs et des investisseurs.
Afripanet, un réseau qui intéresse la Chine Outre la mise en réseau citée plus haut, l’ONUDI aide aussi les agences africaines pour la promotion des investissements à se mettre en réseau. Ce réseau dénommé Afripanet tiendra sa 6ème rencontre à Xiamen et à Beijing du 3 au 10 septembre 2011. Notons que Madagascar est connecté sur le réseau d’Afripanet. Ce réseau est à son tour connecté aux agences de promotion de l’investissement des pays de l’OCDE. Pour ce qui est de la rencontre en Chine, notons que ce pays a un rôle prépondérant en Afrique et qu’elle a décidé de soutenir la tenue de la rencontre d’Afripanet. A titre de
En fin de course, 6 projets sur les 58 sélectionnés se sont concrétisés grâce à des financements issus notamment de Fiaro, de l’agence de développement japonais Jica… 5 sur ces 6 projets sont portés par des promoteurs installés dans la capitale. Un seul l’est par un promoteur d’Antsirabe et il s’inscrit dans la transformation du lait. Pour les autres, ils sont dans le secteur de l’éthanol, de la prothèse dentaire, de la mise en place d’un centre d’appels. En tout, les partenariats financiers injectés dans ces 6 projets s’élèvent à 4 millions d’euros. Comme quoi, aller à contre-courant du contexte ambiant peut parfois donner des résultats probants. D’ailleurs, nombreux sont les spécialistes qui affirment que la crise peut souvent présenter des opportunités en matière d’investissement. Sinon, une dizaine de promoteurs de projets sélectionnés sont mises en relation avec Solidis, le nouveau fonds de garantie.
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EXPANSION MADAGASCAR - JUILLET / AOÛT 2011 - N°10
rappel, les réserves en devises de la Chine dépassent actuellement les 2 400 milliards de dollars, une manne financière que ce pays tend à diversifier que ce soit pour les placements ou les investissements. Organisé par le réseau d’agences de promotion des investissements de Beijing, Afripanet VI offrira l’occasion de discuter des flux des investissements sur le continent, d’identifier qui investit où et pourquoi, etc. Selon une enquête dans le cadre de la dernière rencontre Afripanet, l’on sait que les Sud-africains investissent mieux en Afrique par rapport aux investisseurs européens. Dans la capitale malgache, l’on note la présence d’investisseurs sud-africains dans des secteurs comme la grande distribution. Afripanet pourrait offrir à la Chine l’occasion de s’impliquer un peu dans des investissements sur le continent africain. Madagascar sera présent à Afripanet VI via le directeur général et d’un directeur de l’EDBM.
Normes et qualité Mais la promotion à l’international ne peut se faire sans le respect strict des normes et des standards de qualité. Les industries fortement concentrées dans la capitale
Marchés de l’exportation L’Afrique du sud, un grand potentiel à travailler ont pour la plupart des problèmes dans ce domaine. Le 24 juin 2011, l’ONUDI a organisé une réunion avec les capitaines d’industrie issus notamment de la capitale. Cette rencontre a eu pour objet de voir où commencer en terme de normes et qualité. Rappelons que la savonnerie fait partie des industries tananariviennes qui déplorent l’invasion d’importations illicites. Celles-ci ne répondent pas aux normes dictées par la loi. Ce qui permet à des importateurs d’écouler leurs produits à des prix nettement inférieurs à ceux des produits locaux. D’ailleurs, ces importateurs fraudent quand ils déclarent leurs produits à la douane. Le savon n’est pas le seul concerné puisque plusieurs produits comme les pâtes alimentaires, les produits de la confiserie et bien d’autres sont affectés par ces problèmes de fraudes. L’une des solutions pour venir à bout de ces importations illicites consiste à mettre en place un système de contrôle des importations. Pour l’heure, on n’en est pas encore là. En attendant, il faut voir comment rehausser le niveau des normes et de la qualité des produits locaux. L’idée est d’aider les industries locales à pouvoir également exporter. Ce qui exige notamment des partenariats entre les industries et les laboratoires.
Les potentiels d’exportation sont nombreux rien que pour les marchés des îles de l’océan Indien et des pays membres des groupements SADC et COMESA. Si l’on prend l’exemple de l’Afrique du Sud, ce pays est en train de voir se dégrader sérieusement son statut de grenier agricole de la région. Selon la dernière estimation du document « politique agricole de l’Afrique du Sud » la surface totale cultivée diminuera probablement de plus de 200.000 hectares en 2011. L’Afrique du sud risque fort de devenir un importateur net pour certains produits. Pour la prochaine décennie, la valeur des importations sud-africaines de riz et de blé dépassera fort probablement les recettes d’exportation de maïs et de sucre d’ici 2019. Le blé et les produits dérivés de cette céréale pourront toutefois connaître une hausse de 19% sur la même période. Le même document avance que les Sud-africains seront au nombre de 50,2 millions en 2019. Ils constituent un marché de grande dimension. De par la proximité relative des deux greniers à riz de Madagascar, soit Ambatondrazaka et Marovoay, et de celui de l’Itasy, Antananarivo devrait jouer un rôle important dans l’exportation de produits agricoles et agroalimentaires vers le marché sud-africain. Notons que dans la commune d’Imerintsiatosika, périphérique de la capitale, 50 tonnes de riz blanc rejoignent toutes les semaines les provinces, alors qu’une quinzaine de camionnettes viennent tous les jours approvisionner la capitale. Chaque véhicule transporte 2 à 3 tonnes de riz blanc soit au minimum 30 tonnes par jour.
La compétitivité en zone franche, un élément à renforcer Concentrées sur la capitale et ses environs, les entreprises franches et notamment textiles représentent 63% des sociétés évoluant sous ce régime selon l’enquête sur la zone franche effectuée par le département économie de la faculté DEGS de l’Université d’Antananarivo et l’Institute of developing economics (IDE) du Japon depuis 2009. Le Pr. Hery Ramiarison, un des responsables de cette étude, affirme que la compétitivité de la zone franche est parmi les points positifs qui caractérisent ces entreprises : « Mal-
Mais il n’y a pas que le riz et le blé. Il faut remarquer que depuis 2009, la filière lait commence à connaître un essor notable dans la capitale et ses environs. Les normes sur le lait ont été récemment lancées et il faut encore les vulgariser et faire le suivi pour ce qui est de leur mise en œuvre. La production laitière de la Grande Ile doit connaître un essor important car elle se situe dans les 50 millions de litres par an, un volume jugé inférieur par rapport à celui d’autres pays africains. La demande en lait et laitages frais devrait connaître une hausse de 13% pour se situe à 2,8 millions de tonnes. Pour ce qui est de la filière avicole, une progression de 44% du marché sud-africain est également prévue : la consommation de poulets en Afrique du Sud va atteindre 2,1 millions de tonnes en 2019. Madagascar ne compte aucun abattoir aux normes que ce soit pour les zébus, les porcs ou pour d’autres animaux comme les poulets. Un abattoir aux normes coûte dans les 2 millions d’euros (environ 5,540 milliards Ar) selon les données du ministère de l’Elevage. Dans ses efforts pour donner un coup de pouce dans les démarches normes et qualité, l’ONUDI estime qu’il faut définir avec les industriels les secteurs à prioriser. Ces priorités devraient probablement porter sur la transformation des produits agricoles. Selon l’ONUDI, des partenaires financiers ont déjà exprimé leur volonté d’appuyer ces démarches. L’on peut citer le Norad de la Norvège. Des discussions sont également engagées avec la Suisse et les fonds régionaux de groupements comme celui de la Commission de l’océan Indien (COI).
gré le démantèlement de l’Accord multifibre en 2005, les activités des entreprises franches implantées à Madagascar ne se sont pas effondrées. La suppression de l’AGOA a des impacts certains à cause notamment de Pr. Hery Ramiarison cette décision trop brusque. Les entreprises franches textiles sont les plus affectées parce que le tiers de ses activités sont tournées vers le marché
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Région | ANTANANARIVO Les effets directs du développement des entreprises franches : Indicateurs
19911995
19962000
20012005
20062008
Taux de croissance économique moyenne
1,22%
3,84%
3,58%
6,06%
Taux de croissance annuelle du secteur secondaire
0,50%
4,60%
2,20%
6,70%
Taux de croissance annuelle moyen des exportations
9,84%
13,91%
4,74%
24,93%
Taux de croissance annuelle moyen de la zone franche
105,34%
17,45%
23,76%
18,73%
Taux de croissance annuelle moyen des exportations de la zone franche
39,32%
31,14%
29,55%
40,47%
(Source : Enquête du département de l’économie et d’IDE Japon)
américain. Mais la compétitivité des entreprises franches demeure un atout à valoriser non seulement dans la zone franche mais dans d’autres secteurs industriels. Le professeur explique : « La productivité de la main d’œuvre malgache est élevée. Et le plus intéressant est que cette productivité ne provient pas de coûts des facteurs comme l’électricité ou la main d’œuvre bon marché. Elle est le fruit du savoir-faire de cette main d’œuvre et des entrepreneurs. Madagascar peut même s’ériger en success story en la matière. C’est ainsi que des entreprises qui se sont délocalisées en Tanzanie ou en Jordanie ont amené avec elles du personnel malgache. Au Bangladesh et au Cambodge par exemple, la productivité trouve sa source dans une main d’œuvre à bas salaire ». A son avis donc, le pays devrait développer cette compétitivité tirée du savoir-faire de la main d’œuvre : « Si l’Etat peut aider au développement de cette grande force qu’est la main d’œuvre qualifiée, le pays devrait connaître un essor industriel important. Le marché international est synonyme de compétitivité et il n’a aucune place pour les rentiers ». Notons que Madagascar est le 2ème grand exportateur de vêtements dans la région océan Indien et Afrique de l’Est.
rivo et celles du Kenya. Seulement, le profit par travailleur est nettement plus élevé pour Madagascar. Le même schéma s’observe si l’on fait la comparaison entre les entreprises franches tananariviennes et celle du Bangladesh. Or, le salaire moyen pour la main d’œuvre est de 67,5 dollars dans la branche textile, alors que la population vivant en dessous du seuil de la pauvreté touche près de 20 dollars par mois. La masse salariale représente 20% du chiffre d’affaires, contre 8% dans les entreprises de droit commun. Si l’Etat veut prêter main forte aux industries et à d’autres secteurs jugés comme porteurs, il devrait travailler cette compétitivité basée sur la qualification de la main d’œuvre. C’est un atout qui ne risque pas de sombrer dans la crise. Concrètement, le Pr. Ramiarison suggère des mesures éta-
tiques assorties de critères de performance de telle sorte que ces appuis ne deviennent une rente. C’est dans l’objectif d’améliorer la compétitivité.
L’électricité, un problème commun aux pays pauvres Que soit dans la capitale ou ailleurs dans le pays, le coût de l’électricité est souvent évoqué comme un obstacle à la compétitivité. Est-ce donc un faux problème ? Non car la facture de la Jirama peut représenter jusqu’à 40% du coût de production, notamment dans le secteur industriel. D’après le Pr. Ramiarison, ce problème tout comme
Comparaison des coûts, de la valeur ajoutée et des profits :
Antananarivo, plus compétitive que Nairobi Les coûts de intrants et des facteurs dont l’électricité sont à peu près au même niveau pour les entreprises franches d’Antanana-
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EXPANSION MADAGASCAR - JUILLET / AOÛT 2011 - N°10
(Source : Enquête du département de l’économie et d’IDE Japon)
l’accès aux matières premières est commun à la majorité des pays en développement. Il n’empêche que 40,6% des entreprises franches produisent 7 fois plus de valeurs ajoutées que les firmes non exportatrices. Aux yeux de cet économiste, il faut donc se focaliser sur les voies et moyens pour améliorer la compétitivité basée sur la qualification de la main d’œuvre. D’autant que cette main d’œuvre locale a la caractéristique d’apprendre vite. Et la capitale dispose d’un large réservoir de main d’œuvre avec 65% des emplois intégrés dans le secteur informel. De plus, l’agglomération d’Antananarivo offre aux investisseurs plusieurs avantages dont la proximité des services administratifs. Dans sa récente étude sur l’urbanisation, la Banque mondiale estime que le développement de zones franches ou industrielles peut servir à faciliter les démarches administratives et à mieux répondre aux carences sur le marché du crédit, de la formation professionnelle et de l’information. Elle suggère ainsi de les préserver et de les étendre dans les villes malgaches. Les auteurs de l’étude précisent : « Leur succès (celui des zones franches ou industrielles) ne repose pas tant sur leurs avantages fiscaux mais sur les effets d’agglomération qui leur permettront de générer des éco-
nomies d’échelles et ainsi faciliter l’accès aux différents marchés. Ces dernières ont été utiles dans le secteur du textile (avec plus de 200 entreprises au début des années 2000) et pourraient appuyer l’essor de secteurs prometteurs tels que les nouvelles technologies (centres d’appel) et les industries à basse technologie (assemblage) ». De plus, l’étude estime que le maintien et même l’extension des zones franches semblent être une voie à suivre. Seulement, elle avance que cet essor ne doit pas servir à fournir des exemptions fiscales démesurées et coûteuses mais plutôt favoriser l’émergence d’économie d’échelle à plusieurs niveaux. L’on peut citer la sécurisa-
tion foncière, l’aménagement en partenariat avec le gestionnaire des zones comme cela est en train de se faire à Fort-Dauphin avec la participation de la compagnie minière Rio Tinto QMM qui va gérer la future zone franche côtoyant le port d’Ehoala.
Les zones franches, une piste intéressante à innover Dans son étude sur l’urbanisation, la Banque mondiale note : « L’établissement de zones franches ou industrielles peut représenter une voie intéressante. Bien que
Région | ANTANANARIVO
leur réussite au niveau international soit encore débattue, elles ont contribué à l’essor de la filière textile et de la confection à Madagascar. Les deux conditions nécessaires à leur réussite est qu’elles soient bien gérées (car elles sont souvent à l’origine de corruption) et qu’elles ne retardent pas l’adoption de réformes plus générales dans le climat des affaires. La persistance d’un traitement de faveur encourage le « lobbying » et entraîne des distorsions dans l’allocation des ressources et des facteurs dans le moyen terme ». « Si ces deux conditions doivent être nécessairement remplies, elles ne sont pas suffisantes pour garantir le succès des zones. Pour cela, il faut encore qu’elles permettent de simplifier les procédures administratives, ce qui s’obtient par la minimisation des formalités et la délocalisation des services concernés auprès des zones. Ensuite, le terrain ne doit pas seulement être disponible mais aussi aménagé (c’est ce qui est en train de se faire en partenariat avec le gestionnaire de la zone à Fort Dauphin). Enfin, il doit exister une densité suffisante
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d’entreprises pour générer des effets d’agglomération, notamment pour atténuer les lacunes de marchés dont souffrent de nombreuses entreprises malgaches en matière d’accès au crédit, de formation et d’information ». « Dans les zones franches d’Antananarivo et d’Antsirabe où sont établies plus d’une centaine d’entreprises de la filière textile, ces effets d’agglomération se sont développés. Non seulement les entreprises se sont organisées autour, par exemple, de programmes de formation mais elles se sont aussi associées pour établir des partenariats avec le gouvernement, ou les partenaires techniques et financiers. Ces effets positifs sont plus importants que les éventuels avantages fiscaux dans une perspective de croissance soutenue du secteur privé ». La mise à niveau de l’infrastructure de communications, suite à des investissements massifs au cours des 5 dernières années, offre des perspectives dans la filière des nouvelles technologies, notamment dans des activités à faible contenu de connais-
EXPANSION MADAGASCAR - JUILLET / AOÛT 2011 - N°10
sance, comme les centres d’appels. La création de zones industrielles ou de technopoles, en collaboration avec le secteur privé et les centres d’enseignement, pourrait favoriser leur essor. Le regroupement de simples unités d’assemblage ou de processing pourrait aussi voir le jour autour des points de sortie du pays, notamment l’aéroport d’Ivato et le port de Toamasina dont les alentours restent sous-utilisés ». « En conclusion, la création de zones franches/industrielles n’est pas la panacée en matière de développement industriel mais elle permet d’adopter une politique cohérente sur un espace restreint. Un certain nombre de préalables sont nécessaires en matière de gestion, transparence et volonté d’aller de la part du secteur privé. Sans ce dernier, l’expérimentation est toujours possible, mais devient coûteuse. Or, Madagascar n’a que peu de ressources, tant financières qu’humaines, qu’il vaut mieux mettre l’accent sur les secteurs où la participation du secteur privé est déjà bien établie ».
Miser sur les transferts de transfert de technologies. D’après l’étude du département économie de l’Université technologies Il faut aussi relever que les entreprises franches ont une part peu importante dans le PIB (voir graphe). Mais elles ont accompli leur mission en tant qu’élément pour le
d’Antananarivo et IDE Japon, les effets d’imitation de démonstration et de diffusion sont très importants. A Madagascar, plus de 23% des entreprises franches appartiennent à des locaux installés dans la
Les entreprises franches dans l’économie nationale :
(Source : Enquête du département de l’économie et d’IDE Japon)
capitale et ses environs. Cette proportion est dépasse les 27% dans la branche de la confection de vêtements. Comme quoi, Antananarivo devance le Cambodge et le Kenya en matière de transfert de technologies. De plus, les décideurs malgaches au sein des entreprises franches représentent 16,3% des décideurs dans les firmes en zone franche et 21% des entreprises exportatrices. Autre effet indirect, les échanges sont plus faciles entre les entreprises et les sous-traitants. A ce sujet, le Pr. Ramiarison évoque les effets indirects très importants de la zone franche, notamment dans la capitale. Parmi ces effets, il y a ces partenariats entre les entreprises et des sous-traitants locaux : près de 40% des entreprises franches sous-traitent auprès de firmes locales.
Région | ANTANANARIVO Le point de vue du président du SIM
« Il faut que les industriels aient une vision » tries ne tourne qu’autour de 50 à 60%. De leur côté, les industriels doivent faire beaucoup de sacrifices d’après le président du SIM : « Nous n’augmentons pas nos prix alors que nous sommes obligés de réduire nos marges bénéficiaires. Particulièrement pour Socobis (dont il est le dirigeant), nous recrutons des saisonniers pour soulager quelque peu les difficultés des gens qui s’alignent tous les matins aux portes de notre usine ».
Miser sur une vision et sa mise en œuvre Stéphane Raveloson, Président du SIM
« Si l’on se réfère à la situation actuelle de l’industrie et notamment à celle de l’agroalimentaire, on constate une reprise. Mais celle-ci demeure très timide. Les opérateurs recommencent à travailler malgré la conjoncture difficile. La consommation aussi reprend même si c’est encore très faible. En 2010, l’industrie était en pleine crise et les industriels ne savaient plus que faire d’autant plus qu’ils n’avaient aucune visibilité. Ce problème de visibilité demeure toujours mais le moral des industriels commence à remonter quelque peu. Les fêtes comme Pâques, la Pentecôte et la fête de l’Indépendance ont d’ailleurs donné un petit coup de fouet à la vente ». C’est ce qu’explique Stéphane Raveloson, nouveau président du Syndicat des industries de Madagascar (SIM), à propos de la situation actuelle de l’industrie. Cette timide reprise est également notée dans l’industrie extractive et dans celle du textile. Ce qui n’empêche pas des entreprises de ces secteurs de traverser encore des grosses difficultés. Il en est de même pour la plupart des imprimeries dont les activités dépendent des travaux confiés par les différents organismes nationaux et internationaux. Les activités de ces derniers sont pourtant au ralenti à cause de la crise. Ce n’est donc pas étonnant si la capacité de production installée des indus-
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Malgré tout, le potentiel d’industrialisation est immense et ouvert à Madagascar. Rien que dans le secteur agroalimentaire, la production abondante de pommes de terre ne demande qu’à être transformée. Il en est de même pour les tomates, les produits agricoles tels le taro (ou »saonjo »), la patate douce, le fruit à pain, etc. Au-delà de la crise, le président du SIM explique : « Pour exploiter ces énormes potentiels, il faut que les industriels aient une vision pour dominer d’abord le marché intérieur et viser ensuite l’exportation. L’idée est de changer la protection en domination et les industriels sont prêts à se battre pour cela. La domination du marché national passe par la compétitivité, par la vulgarisation d’une image positive des produits industriels locaux… Le SIM y travaille avec la campagne de sensibilisation pour consommer malgache ». Certains industriels commencent à avoir cette vision évoquée par le président du SIM. Ils développent leur production en misant, entre autres, sur la valorisation de produits locaux et sur l’industrialisation de produits traditionnels comme le « koba » (cette pâtisserie artisanale à base de farine de riz et de pâte d’arachide), le « ravitoto » (ou les feuilles de manioc pilées). Et le projet d’industrialiser la fabrication de « mofo gasy » est également en cours. Le « mofo gasy » est la pâtisserie artisanale ronde la plus connue et la plus courante. Ronde, elle est confectionnée avec de la farine de riz. Mais la vision des industriels ne suffit pas.
EXPANSION MADAGASCAR - JUILLET / AOÛT 2011 - N°10
Le président du SIM précise : « Il faut aussi un fort engagement de l’Etat pour aider les industriels à concrétiser leur vision ».
L’engagement de l’Etat est crucial Cet engagement devrait aller dans le sens de la sécurisation des investissements, d’un système judiciaire juste et équitable, d’une harmonisation des décisions et mesures ministérielles… Il arrive en effet que l’industriel soit obligé de payer plus qu’il ne faut. A part ses obligations fiscales au niveau de l’Etat central, des collectivités et des organismes telle l’Autorité nationale de l’eau et de l’assainissement (ANDEA) lui réclame des redevances dont la nature ressemble à celle des obligations fiscales. Concernant le certificat de consommabilité, il arrive aussi que l’industriel ne sait plus à quel saint se vouer : rien n’est clair quant à sa délivrance puisque tantôt c’est le ministère de la Santé qui le délivre, tantôt celui du Commerce. Comme quoi, l’harmonisation est indispensable pour permettre aux industriels d’être compétitifs.
assainir le commerce, il est facile de trouver ces importateurs véreux. Il faut aussi que la direction générale des douanes intègre le processus d’assainissement. Quant à la direction générale des impôts, elle manifeste la volonté de travailler avec le secteur privé ».
Code d’éthique pour les membres du SIM Notons que des produits importés par les opérateurs véreux ne respectent en rien les normes et les textes en vigueur. Ils comportent des risques potentiels pour les consommateurs. Afin de rassurer ces derniers et de leur proposer des produits de qualité et aux normes, le SIM compte élaborer un Code d’éthique pour ses membres. Ce projet s’inscrit dans les actions du nouveau bureau nouvellement élu et présidé par Stéphane Raveloson. Le Code d’éthique incitera les membres du SIM à respecter les règles commerciales et les textes qui régissent leur secteur respectif.
L’engagement de l’Etat devrait également être fort dans l’élaboration de mesures de relance et d’amélioration de l’environnement des affaires. Pour le n° 1 du SIM, cet engagement devrait se faire en concertation avec le secteur privé. Il estime d’ailleurs que c’est un préalable indispensable en attendant la concrétisation des longs processus devant aboutir à l’amélioration du climat des affaires. Celle-ci devrait se traduire par des règles claires en matière des droits des affaires, de loi sur la concurrence, de Code des investissements… L’Etat et le secteur privé devraient se mettre d’accord sur les améliorations à apporter dans ces différents domaines et c’est très important d’après le président du SIM. L’idée est donner au secteur privé les voies et moyens de se développer.
L’Etat est à l’écoute mais… Interrogé justement sur l’état du dialogue entre l’Etat et le secteur privé, le nouveau président du SIM répond : « L’Etat est à l’écoute et nous apprécions cela à juste titre. Le ministère de l’Economie et de
l’Industrie, celui des Finances et du Budget et jusqu’à la Haute autorité de la transition engagent avec nous un dialogue franc. Ceci montre la bonne volonté de l’Etat d’aider le secteur privé, surtout les industriels. Mais la mise en pratique des mesures demeure peu satisfaisante et ne permet pas l’épanouissement des industries. Malgré tout, l’Etat, le secteur privé et surtout le SIM sont d’accord quant à l’assainissement du commerce ». Notre interlocuteur apprécie particulièrement les efforts de l’Etat allant dans ce sens. Des efforts qui ont été également marqués par des descentes sur le terrain, et notamment du côté de Tsaralalàna dans la capitale. L’objectif était de dénicher des produits entrés en fraude. « C’est déjà bien que l’Etat investisse le terrain ainsi, souligne-t-il. Mais nous industriels, nous voudrons insister sur les dégâts causés par les importateurs informels et des importateurs formels connus pour leurs fraudes. Nous proposons que l’Etat fasse une enquête plus poussée pour identifier et sanctionner ces importateurs. Si on veut vraiment
Toujours dans le souci de servir les consommateurs, rappelons que le SIM a proposé dans son plan de relance de 2009 de revoir à la baisse le taux des taxes sur les produits courants. C’est dans l’objectif d’améliorer le pouvoir d’achat des consommateurs. Le président du SIM affirme que l’Etat n’y a pas répondu mais qu’à l’heure actuelle, ce dernier a un projet d’abaissement des taux d’imposition. Ce projet devrait concerner notamment la TVA et l’impôt sur le revenu. Pour le premier responsable du SIM, ce projet est très positif s’il se réalise. Il rapproche Madagascar des autres pays dont Maurice et lui permettra d’être compétitif face à ces Etats. D’ores et déjà, le SIM apprécie l’initiative de la douane de faciliter et d’accélérer le dédouanement via la prochaine mise en place de différents circuits dont le circuit vert. Ainsi, les marchandises des entreprises répondant aux critères imposés par la douane pourront ne pas faire l’objet des longues démarches de contrôle en matière de dédouanement. Le processus est en cours puisque des questionnaires ont été déjà envoyés aux industriels. Ils portent, par exemple, sur les états financiers des entreprises car il faut rappeler que pour bénéficier du circuit vert, la société doit être clean vis-à-vis de la douane.
N°10 - JUILLET / AOÛT 2011 - EXPANSION MADAGASCAR
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Tableau de Bord Economique
Tableau de bord économique EVOLUTION MENSUELLE DES PRODUCTION ET CONSOMMATION D’ELECTRICITE Production (MWh) Période
Total
Hydraulique
Thermique
Prix moyen (Ar/KWh)
Consommation d’électricité (MWh) Total
Ménages
Industries et services
Eclairage public
Mar 09
89 897 p
64 837 p
25 059 p
408 p
52 620 p
28 283 p
23 858 p
479 p
Apr 09
88 313 p
60 434 p
27 879 p
391 p
69 911 p
37 000 p
32 377 p
535 p
May 09
91 918 p
65 190 p
26 728 p
413 p
80 536 p
36 501 p
43 497 p
538 p
Jun 09
91 781 p
62 670 p
29 111 p
361 p
58 059 p
31 534 p
26 048 p
476 p
Jul 09
97 210 p
65 100 p
32 110 p
358 p
74 952 p
38 186 p
36 284 p
482 p
Aug 09
94 216 p
63 517 p
30 699 p
343 p
68 512 p
36 538 p
31 059 p
915 p
Sep 09
92 359 p
59 527 p
32 832 p
350 p
65 908 p
35 316 p
29 691 p
900 p
Oct 09
96 682 p
60 807 p
35 875 p
348 p
68 960 p
36 737 p
31 153 p
1 070 p
Nov 09
93 778 p
53 806 p
39 971 p
276 p
52 680 p
34 837 p
17 218 p
625 p
Dec 09
96 156 p
62 612 p
33 544 p
351 p
69 565 p
37 884 p
31 095 p
586 p
Jan 10
95 219 p
63 124 p
32 095 p
310 p
91 802 p
38 806 p
52 420 p
575 p
Feb 10
87 630 p
58 067 p
29 563 p
325 p
80 123 p
34 458 p
45 143 p
522 p
Mar 10
98 224 p
63 374 p
34 850 p
377 p
63 143 p
34 038 p
28 575 p
530 p
Apr 10
97 973 p
60 218 p
37 755 p
341 p
75 179 p
37 088 p
37 385 p
706 p
May 10
99 982 p
58 905 p
41 077 p
356 p
70 727 p
36 972 p
33 182 p
572 p
Jun 10
100 961 p
57 399 p
43 562 p
356 p
71 109 p
37 873 p
32 640 p
596 p
Jul 10
104 266 p
59 983 p
44 282 p
334 p
63 819 p
36 947 p
26 070 p
802 p
Aug 10
101 600 p
53 863 p
47 737 p
415 p
52 622 p
39 530 p
12 150 p
942 p
Sep 10
98 896 p
58 292 p
40 604 p
347 p
69 701 p
42 392 p
26 503 p
806 p
Oct 10
103 055 p
59 835 p
43 220 p
367 p
68 511 p
38 245 p
29 520 p
747 p
Nov 10
99 739 p
59 056 p
40 682 p
363 p
69 386 p
39 227 p
29 403 p
756 p
Dec 10
102 262 p
58 844 p
43 417 p
375 p
73 506 p
38 303 p
34 542 p
661 p
Jan 11
100 601 p
56 024 p
44 576 p
353 p
71 485 p
40 390 p
30 349 p
745 p
Feb 11
92 366 p
55 660 p
36 706 p
355 p
67 683 p
38 434 p
28 660 p
589 p
Cumul jan-févr 11
192 967
111 684
81 282
354
139 168
78 824
59 010
1 334
Cumul jan-févr 10
182 849
121 191
61 658
318
171 924
73 264
97 563
1 097
5,5%
-7,8%
31,8%
11,4%
-19,1%
7,6%
-39,5%
21,6%
Variation 2 premiers mois Source : JIRAMA
p = Provisoires
Manjifa ny vita gasy aho, tombony ho an’ny rehetra ! MIVIDY MALAGASY AHO SATRIA : - Fantatro ny mpamokatra. - Manara-penitra ny kalitao. - Ampahafantarina ahy ny tokony ho fampiasana ny vokatra. - Mora vidy kokoa. ARY INDRINDRA : - Miaro ny asa fiveloman’ireo mpiara-belona. - Manampy amin’ny fampitomboana ny harinkarem-pirenena. - Manohana ny fampiasam-bola hamokarana eto Madagasikara.
Mividy ny vita gasy aho, tombony ho antsika rehetra !
1bis, Rue Patrice Lumumba Tsaralalàna Antananarivo-MADAGASCAR tel : (+261) 20 22 240 07 / 034 07 240 07 fax : (+261) 20 22 225 18 email : syndusmad@moov.mg site web : www.sim.mg
Evolution mensuelle des prix internationaux Cours internationaux
Période
Crude Oil (petroleum), Dated Brent, light blend 38 API, fob U.K. US$/baril
Sugar, European import price, CIF Europe US cents/pound
Coffee, Robusta, International Coffee Organization New York cash price, exdock New York
Rice, 5 percent broken milled white rice, Thailand nominal price quote
US cents/pound
US$/MT
Shrimp, No.1 shell-on headless, 26-30 count per pound, Mexican origina, New York port US cents/pound
Apr 09
50,9
24,4
76,5
577,3
9,3
May 09
57,9
25,6
77,1
540,8
8,7
Jun 09
68,6
27,2
75,7
548,6
7,9
Jul 09
64,9
27,2
74,8
623,0
7,4
Aug 09
72,5
27,5
75,0
576,3
7,0
Sep 09
67,7
27,2
77,3
593,7
7,2
Oct 09
73,2
26,9
76,7
566,3
7,3
Nov 09
77,0
27,6
73,1
566,3
7,4
Dec 09
74,7
27,0
74,7
606,0
7,3
Jan 10
76,4
26,9
75,1
598,0
7,2
Feb 10
74,3
26,0
73,5
584,8
7,3
Mar 10
79,3
25,0
72,6
540,1
7,3
Apr 10
85,0
25,5
76,4
502,2
7,0
May 10
76,3
24,3
76,2
472,5
7,2
Jun 10
74,8
24,5
82,5
458,6
7,2
Jul 10
74,7
25,4
90,0
470,7
7,5
Aug 10
76,7
26,0
89,1
486,9
7,7
Sep 10
77,8
25,6
87,1
517,7
7,8
Oct 10
82,9
26,4
90,6
533,1
8,0
Nov 10
85,7
26,6
98,0
543,1
8,0
Dec 10
91,8
26,0
98,4
536,8
7,9
Jan 11
96,3
26,2
106,0
528,4
7,9
Feb 11
104,0
26,8
114,6
536,4
8,0
Mar 11
114,4
26,9
122,5
515,2
8,0
Moyenne jan-mars 11
104,90
26,64
114,37
526,63
7,97
Moyenne jan-mars 10
76,65
25,96
73,73
574,29
7,24
Variation 3 premiers mois
36,8%
2,6%
55,1%
-8,3%
10,1%
Source: www.imf.org
COURS DES DEVISES MENSUELLES EN ARIARY 2011 JANVIER
FEV
MAR
AVR
MAI
Euro
EUR
2 797,51
2 757,30
2 803,37
2 847,39
2 847,39
Dollar des Etats Unis ( U S A )
USD
2 092,68
2 020,42
2 004,24
1 972,84
1 972,84
Droit de Tirages Spéciaux ( F M I )
XDR
3 234,64
3 155,64
3 166,06
3 151,78
3 140,74
Source : Banque Centrale de Madagascar
N°10 - JUILLET / AOÛT 2011 - EXPANSION MADAGASCAR
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INDUSTRIE AU QUOTIDIEN Fonds de garantie
Solidis, une solution pour les PME
« Nous n’irons pas loin avec seulement l’apport personnel. Raison pour laquelle, nous avons sollicité l’appui du Solidis » témoigne Rasoamanarivo Manitra Joachin, un des bénéficiaires de l’appui de Solidis. Ce restaurateur qui a à son actif une ving-
taine d’années d’expérience, a déjà essuyé des refus de demande de crédits auprès des banques primaires de la place, pour diverses raisons dont à cause de l’insuffisance de garantie. Cette fois ci, Solidis vole à son secours en offrant la garantie, en plus des expertises techniques au niveau du montage des dossiers. Ce restaurateur va bénéficier d’un fonds de 80 millions d’ariary pour renflouer sa caisse et procéder à l’ouverture d’un nouvel établissement. « La crise peut-être considérée comme une opportunité, d’une certaine façon, selon le jeune opérateur. Quoi qu’il en soit, il faut préparer la post crise ».
Ces trois derniers mois, d’après Hagasata Rakotoson, directeur général du Solidis, « le comité technique de cet établissement a déjà approuvé 4 dossiers pour un montant de plus de 2 milliards d’ariary sur 115 dossiers reçus. Une vingtaine sont en cours d’analyse ». Le Solidis Garantie offre aux entrepreneurs son expertise entrepreneuriale en plus du fonds de garantie proprement dit. Le montant de prêts cautionnés par Solidis varie entre 3 et 250 millions d’ariary pour une durée de 6 mois à 3 ans avec un taux de garantie à hauteur de 50%. La commission de garantie est fixée à 2% du montant du prêt et le frais de gestion à 1,2% du montant du prêt. Solidis car, clé en main En ce moment, Solidis Car offre à ses membres une opportunité d’investir dans l’achat d’un véhicule professionnel « clé en main ». Aucun apport initial n’est exigé du bénéficiaire qui peut payer mensuellement pour un crédit qui peut s’étaler jusqu’à 36 mois. L’établissement de demande de crédit revient à Solidis. L’accord de principe survient après 48 heures et l’accord définitif sous 7 jours après réception du dossier.
Noro Andriamamonjiarison, nouvelle Présidente du GEM (Groupement des Entreprises de Madagascar)
A l’issu de l’assemblée générale du Groupement des Entreprises de Madagascar ou GEM , Madame Noro Andriamamonjiarison est élue à la tête de ce groupement patronal. Elle succède ainsi à Naina Andriatsitohaina. Diplômée de Sciences Po Paris, et titulaire du MBA du Groupe HEC (Paris), Noro Andriamamonjiarison a commencé sa carrière dans de grands groupes internationaux aux Etats-Unis, en France et à Madagascar où elle a choisi de retourner dans les années 90. Elle a ensuite créé plusieurs sociétés avant de fonder le Cabinet HERMES CONSEILS. Elle prend la Présidence du GEM sous le signe du changement dans la continuité et dans l’esprit de consensus qui a toujours présidé aux travaux de la Fédération. Elle poursuivra la réorganisation du GEM entamée par son prédécesseur et se fixe comme objectif de réaffirmer l’attachement du secteur privé au principe de la libéralisation et du respect des lois du marché et de renforcer le GEM en tant que voix des entreprises.
VIE DU SIM
La vie du SIM Les Evénements du bimestre • Tenue de la première réunion des nouveaux membres du bureau pour le mandat 2011-2013 La première réunion des nouveaux membres du Comité Directeur du SIM pour le mandat 2011- 2013 s’est tenue au siège le 07 Juin 2011. Ce nouveau bureau est composé par : - Monsieur RAVELOSON Stéphane H., Président ; - Monsieur RAJAONERA Fredy, 1er Vice Président ; - Monsieur STARCZAN Jean Claude, 2ème Vice Président ; - Monsieur RAJAONARIVELO Laurent, Trésorier ; - Madame RAVOAVAHY Clara, Membre ; - Monsieur HAIDERALY Sulemanji, Membre; - Monsieur RANAIVOSOA Hery, Membre; - Monsieur RAJAOBELINA Francis, Membre; - Monsieur ANDRIAMANOHISOA Damase, Membre.
La journée du 26 Mai 2011 a été marquée par le passage des officiels aux stands du SIM, en l’occurrence du Ministre chargé de l’Economie et de l’Industrie et de l’Ambassadeur de France à Madagascar. • 11 membres du SIM : participants à la convention d’affaires OSEANA EUROPA 11 entreprises membres du SIM ont participé à la convention d’affaires « OSEANA EUROPA » qui s’est déroulée du 02 au 04 Mai 2011 à La Halle aux Toiles – Rouen. Cette convention a été organisée dans le cadre du projet CAPDEV - OI, auquel le SIM est partenaire, et a eu pour objet de mettre en relation et développer des partenariats entre les entreprises ACP de l’Océan Indien, porteuses de projets, et les entreprises européennes, porteuses de solutions.
• Le SIM, présent à la FIM 2011 En moyenne, 10 rendez-vous se sont tenus pour chaque entreprise membre du SIM inscrite à la manifestation, lesquels leur ont permis d’identifier des contacts intéressants et des partenaires éventuels.
Une enquête a été menée à l’issue de la manifestation dont les résultats témoignent de la satisfaction globale des participants.
Comme à l’accoutumée, le SIM a participé à la 6ème édition de la Foire Internationale de Madagascar - FIM qui s’est tenue du 26 au 29 Mai 2011 au Parc des Expositions FUTURA Andranomena, laquelle a constitué non seulement une opportunité d’assurer une publicité institutionnelle du Syndicat mais surtout de promouvoir les produits locaux à travers le slogan : « MANJIFA NY VITA GASY AHO, TOMBONY HO AN’NY REHETRA », autrement dit : « JE CONSOMME MALGACHE, TOUS NOUS Y GAGNONS ». Les stands du SIM ont été très fréquentés durant la manifestation. Le nombre de visiteurs qui ont pris contact avec les responsables du SIM durant la foire a dépassé celui de l’année dernière étant donné qu’il est passé de 1055 à 1 865 visiteurs. N°10 - JUILLET / AOÛT 2011 - EXPANSION MADAGASCAR
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VIE DU SIM • Une mission de compagnonnage dans le domaine du vin, réalisée au bénéfice d’un membre du SIM Un membre du SIM qui a présenté un projet de diversification d’activités dans le domaine du vin a bénéficié d’une mission de compagnonnage dans le cadre du projet CAPDEV – OI, laquelle s’est déroulée du 06 au 09 Juin 2011. Lors d’une mission de compagnonnage, un chef d’entreprise européen vient apporter son savoir faire et son expertise à une entreprise ACP du même métier qui le reçoit afin d’examiner les possibilités de développement et d’envisager différents modes de collaboration et de partenariat entre eux. Au –delà de l’audit et des conseils pratiques proposés pendant la mission, un premier accord a été défini entre les partenaires pour définir les conditions de développement du projet, notamment l’assistance technique pour lancer le projet de développement. • Le SIM, participant au stage d’échanges avec les organisations intermédiaires normandes
- Education Specialist, Mr Roland Dubois - Consultant International, et Mr Josoa Ramamonjisoa - Consultant National, pendant le courant du mois de Mai 2011 dans le cadre d’une étude sur la réforme de l’enseignement technique et de la formation professionnelle à Madagascar. • Redevances de prélèvement et de déversement d’eau Une rencontre entre le Directeur Général de l’ANDEA et les groupements professionnels s’est tenue le 10 Juin dernier dans les locaux de l’ANDEA concernant les prélèvements et déversements d’eau. Au cours de la réunion, l’ANDEA a témoigné son ouverture à la tenue d’un atelier technique en présence des groupements et des entreprises concernées en vue de l’amendement de l’arrêté n° 16284/2008 fixant les taux de redevances de prélèvement et de déversement d’eau que les opérateurs jugent trop élevés. Le secteur privé est actuellement en cours d’étude des propositions sur les taux de redevance. En attendant, la demande de suspension de l’application de l’arrêté a été réitérée. • Mise à jour des données sur le poids économique du SIM La Direction Exécutive procède actuellement à la mise à jour des données sur le poids économique du SIM en termes de création d’emplois, de valeur ajoutée pour l’économie, d’investissements productifs et de contribution aux finances publiques. • Procédure Accélérée de Dédouanement – PAD Le SIM a assuré la diffusion à ses membres de la note portant sur l’agrément d’opérateurs pour le bénéfice de la Procédure Accélérée de Dédouanement – PAD et du formulaire à remplir y afférent.
Rentrant dans le cadre du renforcement de capacités des organisations intermédiaires partenaires du projet CAPDEV-OI, le SIM a participé au stage d’échanges avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de Rouen, celle de Dieppe et celle de l’Eure qui s’est déroulé du 20 au 24 Juin dernier. Ce stage a eu pour objet de permettre aux organisations intermédiaires de l’Océan Indien de découvrir l’organisation et le fonctionnement de ces structures normandes et d’appréhender leurs approches dans le cadre de l’animation de leur réseau d’adhérents et de l’octroi de services à leurs membres.
Les récentes actions menées • Réunion de travail avec le Directeur Général des Impôts sur l’autorisation préalable pour l’exercice de l’activité de grossiste, d’industriel, et d’importateur Suite à la décision ministérielle portant sur l’autorisation préalable pour l’exercice de l’activité de grossiste, d’industriel, et d’importateur, le SIM a organisé au siège une réunion de travail y afférente entre le Directeur Général des Impôts et ses membres le 06 Juin dernier. A l’issue de cette réunion, il a été décidé qu’une simple déclaration remplace l’autorisation pour les industries existantes. Une rencontre périodique à ce propos sera organisée entre le SIM et le Directeur Général des Impôts. • Réforme de l’enseignement technique et de la formation professionnelle Quelques membres du Comité Directeur du SIM ont rencontré des représentants de la Banque Mondiale, en l’occurrence Mme Harisoa Rasolonjatovo
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