POCH’ART Vendredi 20 Mai
Hors-série #13
C215, le portrait
Décryptage de Exit through the gift shop
BANKSY mystère planétaire
EDITO
FABIEN MICK
Nombreux sont ceux pour qui le pochoir est un simple loisir créatif, une façon originale et accessible de personnaliser son intérieur. Il en est pour preuve le nombre mirifique de sites dédiés au pochoir décoratif et la diversité des motifs que l’on peut trouver en boutique. Or, le pochoir est bien plus que cela. Sur tous les continents, au fond de leurs grottes, sans lumière, nos ancêtres préhistoriques ont laissé des mains négatives sur les parois. Le pourquoi de ces traces – origine symbolique, mystique, etc. fait débat parmi les experts mais tous s’accordent à y voir une des premières formes d’expression artistique. C’est bien dans cet esprit que travaille Fabien Mick : il a commencé par réaliser des formes simples sur murs puis, il s’est intéressé au figuratif pour arriver aujourd’hui, en multipliant le nombre de calques, la diversité des couleurs et des supports, à des réalisations artistiques contemporaines où l’expression prime sur la forme, où la matière se mêle intimement au support.
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EN COUVERTURE
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Qui est vraiment BANKSY? Interview
18 Portrait du jour
C215 03 EDITO
Fabien Mick
06 BRÈVES
06 Expositions 08 Vu sur le net 21 Les sites Directeur de publication : Dominique Gaye Coordonnateur général : Eddy Spann Rédacteur en chef du magazine : Alexandre Mathis Conseiller journalistique et correcteur : Arnaud Bouvier, journaliste professionnel. Rédacteurs : Eddy Spann, Élodie Raitière, Alexandre Mathis, Mathieu Brelière, Kevin Afonso, Emmanuelle Alfeef, Marion Avarguès. Photographes attitrés : Mathieu Brelière et Harjeet Jhans Mise en pages : Eddy Spann, Élodie Raitière et Dominique Gaye, après discussions collectives.
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22 The Gimp
Faites vos pochoirs chez vous
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DECRIPTAGE Le film de Banksy sous toutes les coutures
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En vrac // les sorties Kyoko Yanagisawa Du 21 au 25 février 2011, (2eme semaine des vacances scolaire), la Galerie des Corsaires, rue Pontrique à Bayonne accueille une artiste Japonaise très célèbre au japon Kyoko Yanagisawa. Elle crée des tableaux sur la vie quotidienne, des décors et des paysages Japonais, à partir de la technique du pochoir traditionnel. Elle a un sens merveilleux de la poésie et du mouvement qu’elle traduit par de multiples petits détails dans ses tableaux , beaucoup en noirs et blancs, et plus récemment légèrement colorés, à la demande.
Patrice Poch Depuis le début des années 80, flirtant avec les punks et pochoiristes parisiens jusqu’à aujourd’hui, Patrice Poch s’est écrit un nom indélébile dans le milieu de la rue et du graffiti. Il expose à la librairie DATTA avec « I hate this world but I love my life », jusqu’au 27 avril.
JEF AÉROSOL. Chaque hiver, dans le cadre du cycle «Un artiste - Un univers», le musée des Avelines, musée d’art et d’histoire de Saint-Cloud, donne carte blanche à un artiste contemporain invité à prendre possession des lieux pour y déployer son univers. Cette année, c’est au tour de Jef Aérosol. Musée des Avelines 60 rue Gounod 92210 Saint-Cloud
MISS TIC Elle expose à la Galerie Fanny Guillon-Lafaille jusqu’au 19 avril 2011 18 rue de Miromesnil 75008 Paris 01 45 63 52 00 E-mail : contact@ guillonlaffaille.com C’est tous les jours de 11h à 12h30 et de 14h30 à 18h La Miss sera à la galerie les samedi de 15h à 18h
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Barthe Roy et Ania Kraszewska Jusqu’au 12 février expo d’artistes Lio Barthe Roy (pochoirs) et Ania Kraszewska (peintures et porcelaines), au restaurant la Gondole à Saint-Joseph
En vrac // Vu sur le net
Animation Power Up est une animation créé avec des pochoirs, des bombes de peinture et une caméra super-8. Un regard critique sur la politique d’aujourd’hui est présentée à travers les jeux vidéo classiques. vimeo.com/2456840
L’atelier d’un artiste Jef Aérosol nous dévoile dans son atelier à Lille quelques pans techniques concernant la fabrication de ses pochoirs. www.dailymotion.com/video/xhdvvk_jef-aerosol-l-atelier_creation
Quelle grandeur L’histoire du pochoir Ernest Pignon Ernest nous parle de l’histoire du street art à travers 6 videos. Dans cet premier épisode il évoque l’origine du pochoir. www.dailymotion.com/video/xa4g8x_ernest-pignon-ernest-16-lespremier_shortfilms
Banksy se tourne vers la musique Banksy remplace 500 copies du disque compact de Paris Hilton dans quelques dizaines de magasins de musique Londoniens. Dans la version qu’il élabore, la musique est remixée par Danger Mouse et les titres sont changés (Pourquoi suis-je célèbre ? À quoi suis-je utile ? Qu’ais-je fais?) , puis la pochette est trafiquée. En effet, on y retrouve une Paris Hilton seins nus en couverture. Mieux encore, à l’intérieur du boîtier, on y retrouve la jeune femme avec une tête de chien plutôt que sa tête habituelle.
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Durant le festival Paint & Beer 2009 à Amsterdam, l’artiste snik a réussi à faire un pochoir d’une femme sur un mur de 2,5 metres de haut sur 4 metres de largeurs. 3 heures de boulot pour arriver à un rendu incroyable. vimeo.com/7125915
Naissance du monde en stop motion Un point de vue non scientifique sur le début et l’évolution de la vie ... et comment il pourrait sans doute finir selon BLU. www.youtube.com/watch?v=sMoKcsN8wM8&fe ature=BF&list=PL6CEF158EC30D0456&index=3
Le vétéran Une video où on voit Blek le rat en action en Grande-Bretagne. www.youtube.com/watch?v=2hk7BUOhzvo&feature=related
Encore lui Pour la célèbre scène du canapé à la fin du générique des Simpsons, le scénario a été confié à Banksy, un artiste qui fait du graffiti et est engagé dans l’activisme politique, il en a profité pour dénoncer certains travaux, ou façons de faire, la Fox n’a qu’à bien se tenir. www.youtube.com/wa tch?v=DX1iplQQJTo&f eature=related
Invasion DaftFiction Petit reportage sur un pochoir posé à Castres. La préparation ainsi que la pose y sont present. www.dailymotion.com/video/x8uemz_court-metrage-pochoir-daftfiction_ creation
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Ce film présente l’invasion organisée par Space Invader à travers le monde. L’artiste a envahie 39 villes.. www.dailymotion.com/video/x4logz_ space-invaders-l-invasion-continue_ creation
Mystère
Décryptage
À Marseille on aime les graffitis, alors quand le 15 décembre dernier, un film sort sur l’un des plus grands pochoiriste du monde, ça ne nous laisse pas indifférent. Le 15 Décembre dernier, le film Faites le mur sortait dans les salles. 17ème au box office la semaine de sa sortie, ce relatif succès tient probablement à son énigmatique réalisateur, le fameux street artist Banksy. Anonyme et militant, le pochoiriste cultive depuis plus de 20 ans le mystère sur son identité Son film-documentaire, dont je ne louerai ni la construction, ni le scénario, ni même le tournage qui a tendance à donner le mal de mer, fascine parce qu’il parle de Banksy. Banksy est un personnage médiatique entièrement construit à travers les pochoirs qu’il sème sur les murs. Rares sont ceux qui ont pu voir son visage. Les quelques concernés,
graffeurs et autres street artistes, prononcent son nom avec distance : quand on en vient à Banksy, plus personne ne sait rien. Banksy, c’est l’homme qui poche un rat géant sur les murs de New York, renverse une cabine et l’assassine à la hache sur les trottoirs de Londres, ouvre une fenêtre sur le mur séparant Israël et Palestine, et qui accroche ses propres toiles au Tate Museum. Peu connu en France mais véritable star en Angleterre et aux États-Unis, le personnage reste énigmatique : après 20 ans de travail, quelques expositions et de rares interviews, il a toujours réussi à échapper et aux autorités et aux médias. C’est ce personnage que Thierry Guetta, petit homme
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rondouillard et caméra vissée poing, un brin loufoque mais loin d’être une lumière, s’est mis en tête de traquer. Après avoir suivi les quelques étoiles du milieu - Space Invader et ses mosaïques issues du jeu du même nom, Sheipard Fairey et sa campagne « Obey ! » - il décide de compléter sa collection en traquant l’étoile manquante : Banksy. Il parvient contre toute attente, et réussi à capturer quelques images (de dos et dans l’ombre) de Banksy durant ses nuits de grande activité. Faites le mur ! parle donc d’abord de graff, d’une plongée dans la nuit urbaine. Mais tout bascule lorsque Thierry Guetta, sur les conseils involontaires de Banksy, se met en tête de devenir lui-même Street Artist. C’est ainsi qu’il se transforme en Mr Brainwash. Dès lors, le film se détache de son sujet central - le graff - pour décrire l’ascension d’un homme sans talent ni intégrité, qui sous-traite la fabrication de ses œuvres et pille les idées, mais qui a une maitrise si ce n’est parfaite au moins admirable du système médiatique. En quelques mois, Thierry Guetta, père de famille ordinaire, devient Mr Brainwash, street artist imbécile et sans talent dont les œuvres s’arrachent à des prix d’or. Après une
première exposition en 2008, Mr Brainwash produira même, en 2009, la couverture de Celebration de Madonna. La morale de l’histoire ? Il n’y en a pas, dit Banksy. Actuellement lui aussi très en vogue sur le marché de l’art - certaines de ses œuvres, découpées dans des murs et mises aux enchères, se négocient jusqu’à 200 000 dollars - il montre par ce personnage l’absurdité des règles qui régissent le monde de l’art et la célébrité, et montre aussi la facilité de manipulation des médias. Des questions restent cependant en suspens. Mr Brainwash existe bel et bien : plusieurs reportages sur lui ont été diffusés, et notamment aux USA. Mais qui était derrière la caméra pour filmer son ascension fulgurante ? Comment Banksy peut-il se permettre de présenter Mr Brainwash comme un imposteur quand celui-ci pourrait dévoiler de quoi l’identifier à la presse ? Théories en tout genre fleurissent partout sur le net : et si Mr Brainwash était Banksy ? Et si l’un et l’autre étaient de mèche, et si Mr Brainwash n’était qu’un prétexte pour dénoncer la marchandisation du street art ?
La vérité sur M. Brainwash L’ORPHELIN IMMIGRÉ : UNE STAR AMÉRICAINE. Thierry Guetta serait né en 1966 à Garges-lès-Gonesse. Il est le cadet d’une famille de cinq enfants. La famille Guetta se serait installée en France pour fuir les persécutions faites aux Juifs de Tunisie. Il était toujours enfant lors que sa mère est décédée et, à 15 ans, son père emmène toute la famille à Los Angeles. Le père retourne en France et décède à son tour, laissant Guetta se débrouiller. Deuil, déracinement, abandon : tous les ingrédients biographiques sont là pour faire de Guetta une superstar américaine. CONTE DE FÉES CARTOONESQUE Le réel s’emballe lorsque Guetta se lance, avec ses frères, dans le design vestimentaire. Il découpe des personnages de la Warner sur des serviettes de bain, et les intègre à des tenues qui font sensation. Quand la Warner Bros Cie est mise au parfum, elle ne poursuit pas les Guetta. Bien au contraire, Barry Ziehl, un porte-parole de l’entreprise, confie avoir engagé les frères Guetta en tant que partenaires, sur des bases commerciales très raisonnées : « Ils était crédibles sur le marché, et ils se présentaient eux-
mêmes comme une force créative, qui pouvait avoir une influence. » Thierry Guetta et Frères dessineront des produits pour le magasin des Studios Warner, avant de bénéficier d’une véritable licence de leur part, jusqu’en 2006. COMPULSION CRÉATIVE Une fois lassé du monde du chiffon et bien auto-financé, Guetta reporte son énergie créative sur la vidéo. Il filme tout : ses enfants, sa famille, ses amis, les soirées, les sorties… «Il filmait sans cesse » confie Maxime Castiel, un ami de Guetta, « Tout ce que j’ai vu dans le film est plus ou moins vrai ». Plus ou moins ? Pour l’intéressé, ce
cinéma-vérité est d’abord une pathologie, une compulsion motivée par le désir d’ « arrêter le temps », et une subsistance du traumatisme causé par la mort de sa mère. Guetta explique au L.A. Times que c’est grâce à Banksy et à Faites le Mur ! qu’il a guéri de sa compulsion de tout filmer, ayant remplacé la caméra avec une canette de peinture.
Interview
BANKSY
La star mystérieuse du street art L’un des surnoms les plus inappropriés de tous les temps, du moins à mon avis, revient à Ronald Reagan, « Le grand communicant » qui, comme vous le savez a plutôt foiré sa comm’ sur les problèmes de son gouvernement et certaines indiscrétions. Un surnom tel que celui-ci devrait être porté par quelqu’un qui le mérite, quelqu’un comme BANKSY. La plupart des gens voient l’art comme un moyen de traduire des émotions, contrairement au langage qui permet d’exprimer des idées. Quelque soit la ligne de démarcation séparant l’art du langage, Banksy peint par dessus cette ligne, la faisant disparaître, et la replaçant à l’endroit le plus improbable. Ses travaux, qu’il les exécute dans la rue, les vende dans des galeries ou les accroche à la dérobée sur les murs des musées, sont remplies d’images détournées en métaphores qui franchissent toutes les barrières du langage. Ses images sont géniales et drôles, mais aussi simples et accessibles. Si bien qu’un enfant peut en comprendre le sens. Même si à 6 ans on ne connait rien aux chocs des cultures, on comprend tout de suite qu’il y a quelque chose qui cloche avec une Mona Lisa portant un lance-roquette. Il y a beaucoup d’artistes névrosés; des snobs complaisants visà-vis d’eux-mêmes et utilisant l’art comme une catharsis pour leurs propres démons. Banksy lui prend de la distance avec son travail utilisant l’art pour exprimer le mécontentement et le manque de confiance envers les autorités que chacun peut ressentir quand il les forcent à se demander: Pourquoi
est-ce que ça cloche ? Banksy représente tout ce que j’aime dans l’art et rien de ce que je n’y aime pas. Son travail est accessible plutôt qu’élitiste puisqu’il le fait dans la rue. Il porte un message politique fort qui s’allie avec un sens de l’humour qui rend parfois la plus amer des pilules moins difficiles à avaler. Son travail est agréable à regarder parce que c’est techniquement très puissant mais ce n’est ni trop complexe ni intimidant. En plus, il véhicule son message dans un contexte tel qu’il mette lui-même en application les changements qu’il préconise, que ce soit défier l’hégémonie israélienne en peignant sur le mur de séparation avec la Palestine ou passer outre le conseil d’administration d’un musée en accrochant lui-même ses toiles dans ce musée. Il a reçu son lot de critiques de la part de ceux qui considèrent qu’il a gâché de nombreuses opportunités en rejetant un nombre incalculable d’offres qui l’aurait rendu riche et célèbre, mais il ne désire rien d’autre que réaliser des œuvres provocantes et puissantes. C’est un très bon ami à moi et une source incroyable d’inspiration. C’est Le Grand Communicant de notre époque, et le plus important artiste vivant au monde.
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Interview
BANKSY
Combien de temps vas-tu encore rester dans l’anonymat et utiliser ton agent comme porte parole ? Je n’ai aucun intérêt à sortir de l’anonymat un jour. Je me dis qu’il y a suffisamment d’idiots qui essayent de montrer leur sale tête comme ça. Si tu demandes à de nombreux jeunes aujourd’hui ce qu’ils veulent faire quand ils seront plus grands, ils te répondent: « je veux être connu ». Et si tu leur demandes pour quelle raison, ils ne savent pas ou ils s’en foutent. Je pense qu’Andy Warhol s’est planté : dans le futur, il y aura tellement de gens célèbres, qu’un jour tout le monde finira par avoir son quart d’heure d’anonymat. Mon objectif, c’est que mes créations aient de la gueule; pas que moi, j’ai de la gueule. Je ne m’intéresse pas à la mode. Mes créations paraissent toujours plus jolies que moi si tu nous mets côte à côte. En plus de cela, il y a fort à parier qu’une fois le masque tombé, la réalité soit une sacrée déception pour quelques ados par-ci par-là. Qu’est ce qui t’a amené au graffiti ? Je viens d’une ville relativement petite du sud de l’Angleterre. Quand j’avais à peu près 10 ans, un gosse que l’on appelait 3D peignait dans toutes les rues de la ville. Je pense qu’il avait été à New York et il a donc été le premier à rapporter des bombes à Bristol. J’ai grandi en voyant des graffs sur les murs de ma ville bien avant d’en voir dans les magazines ou sur un ordinateur. 3D a ensuite laissé tomber le graff et a formé le groupe Massive Attack, ce qui a peutêtre été une bonne chose pour lui mais était certainement une grande perte pour notre ville. Le graffiti, on adorait
tous ça à l’école – on en faisait dans le bus en rentrant des cours. Tout le monde taggait. Quelle est ta définition du mot « Graffiti » ? J’adore le graffiti. J’aime le mot en lui-même. Certaines personnes se prennent la tête dessus sans raison. Le graffiti c’est l’émerveillement à mon sens. En comparaison, tout autre forme d’art est une régression – il n’y a pas d’ambiguïté sur ce point. Si tu fais autre chose, tu ne joues pas dans la cour des grands. Les autres formes d’art ont moins à offrir aux gens, ils sont moins signifiants et moins puissants. Je fais de la peinture traditionnelle si j’ai des idées trop complexes ou trop virulentes pour être exposées dans la rue; mais si j’arrêtais de graffer je me sentirais diminué. Je me sentirais comme un perfectionniste consciencieux plutôt que comme un véritable artiste. Qui sont tes graffeurs préférés ? Mes graffs préférés sont réalisés par des gens qu’on ne voit pas dans les livres. J’apprécie surtout les amateurs, ceux qui sortent de nul part, prennent un marqueur pour écrire un truc marrant une nuit et ensuite disparaissent. Comment choisis-tu les projets commerciaux sur lesquels tu travailles ? J’ai fait 2, 3 trucs pour payer les factures. Et j’ai fait la pochette de l’Album de Blur. C’était un bon album, et c’était aussi beaucoup d’argent. Je pense que c’est important de faire la distinction. Si tu crois au truc, le côté commercial
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L’inspirattion de banksy Bien que les informations demeurent très restreintes à ce sujet, Banksy aurait quelques sources d’inspiration bien distinctes. On remarque dans ses oeuvres quelques similarités avec celles d’autres artistes partageant les mêmes visions. Parmi ceux-ci, des artistes que l’on a admiré et qu’on admire encore à ce jour, des gens qui ont fait une différence majeure dans l’univers de l’art contemporain. On retrouve ainsi Blek le Rat , pochoiriste français utilisant le graffiti depuis le début des années 1980 ainsi qu’ Ernest PignonErnest , artiste plasticien parisien contribuant à la scène urbaine depuis plus
de 30 ans. Ces similarités sont très minimes mais, sont très palpables. Par exemple, la marque de Blek le Rat est un petit rat réalisé au pochoir, très semblable aux rats illustrés fréquemment par Banksy. Ce dernier dit lui-même : « À chaque fois que je peins quelque chose, je découvre que Blek le Rat l’a déjà fait. simplement 20 ans avant ! ». Ainsi, Banksy peint policiers, militaires ou autres, pour découvrir ensuite que Blek le Rat l’a déjà fait par le passé. Banksy admire en douce l’art de Blek le Rat , et celuici en fait de même. Dans le cas de Ernest Pignon-Ernest , il s’agit
d’avantage d’adhérer à une mentalité, à une façon de faire plutôt que de réaliser des oeuvres semblables visuellement. Ce dernier apposait ses oeuvres peintes, dessinées ou sérigraphiées aux murs des villes et dans une panoplie de lieux publics avec l’appui de la population qui défendait ses réalisations. Pignon-Ernest dénonce l’art préfabriqué pour les musées, ce qui est pour lui d’un grand ennui, d’une platitude extrême. Par ailleurs, Ernest PignonErnest installe lui-même ses oeuvres, en toute discrétion et à l’insu de tous, durant la nuit. Tout comme Banksy, Pignon-Ernest donne des puissants messages par le biais de son art, souvent
composé de personnages reproduits à l’échelle. Il est aujourd’hui une référence, une brillante étoile dans l’univers artistique.
Interview
BANKSY ne le dénature pas au point d’en faire de la merde. Il faut être un socialiste rejetant le capitalisme en bloc pour croire le contraire. Dans ce cas, associer un joli visuel à un produit de qualité, et l’idée de contribuer à cette démarche marchande est une contradiction avec laquelle tu ne peux simplement pas vivre. Mais parfois la symbiose est parfaite; comme dans le cas de Blur. Quelle est la meilleure œuvre d’art alternative qu’il t’ait été donné de voir et qui ne soit pas dans un musée ? La plus parfaite œuvre d’art que j’ai vu récemment. C’était lors d’une manifestation anarchiste il y a quelques années. Quelqu’un a coupé une bande de gazon sur la pelouse se trouvant devant Big Ben et l’a mise sur la tête de la statue de Winston Churchill. Plus tard la manifestation a tourné à l’émeute et le lendemain on pouvait voir à la une de tous les journaux une photo de Winston avec un scalp d’herbe. C’était le plus extraordinaire acte de vandalisme, parce que c’était le parfait emblème. Cela représentait à la perfection ce mouvement eco-punk qui voulait se réapproprier les rues, mettre fin à la mondialisation et défendre le droit de passer la journée assis dans un parc à siroter de la bière bon marché.
Tu as déjà indiqué que tu voulais que tes livres soient bon marché parce qu’ils montrent ton travai. Mais si les gens veulent des toiles. A ce moment-là tu acceptes le fait qu’ils soient prêts à payer beaucoup d’argent pour posséder des toiles. J’avais fait un pochoir sur un transformateur électrique dans le sud de Londres et récemment quelqu’un l’a découpé à la scie et revendu dans une salle de vente réputée pour 24000£; mais la même semaine le conseil municipal d’Islington a fait retirer 8 de mes derniers pochoirs sur une route. Cela me conduit à penser que l’art a la valeur qu’une personne est prête à payer pour l’avoir...ou pour ne pas l’avoir.
Dans les rues, ton travail est toujours gratuit. Par contre il coute très cher dans les galeries... Il se trouve que je n’ai pas tellement mon mot à dire sur la valeur des choses. A chaque fois que je vends quelque chose à un prix réduit, la plupart des gens le revendent sur Ebay plus cher que ce que je leur ai vendu à la base. L’attrait de la nouveauté disparaît assez vite.
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Dans un tout autre ordre d’idée On peut dire que les réalisations de Andy Warhol ont su influencer bien différemment l’art de Banksy. En 2006, ce dernier vendit une oeuvre pour une rondelette somme bien au-delà de l’estimation primaire. Le sujet de cette peinture était nulle autre que le top modèle Kate Moss, peinte à la manière de la célèbre toile de
Marilyn Monroe, faite par Warhol quelques dizaines d’années auparavant. « L’art terroriste » fait aussi une reproduction sur toile de la conserve de soupe de marque « Campbell’s » réalisée par Warhol en 1962. Les principales différences résident dans le choix des teintes et dans la marque « Value », qui est une pure invention.
Banksy, vandale ?
Banksy ne pourra pas assister aux Oscars déguisé Banksy, l’artiste dont on ne connait pas l’identité, ne pourra pas assister à la cérémonie des Oscars déguisé, comme il l’exigeait.L’identité de Banksy est un secret qu’il tient à garder. Mais selon Entertainment Weekly, les organisateurs des Oscars ont décliné la requête de l’artiste qui souhaitait assister à la cérémonie déguisé.Des imposteurs pourraient s’infiltrer en se faisant passer pour Banksy, expliquent les organisateurs. Selon le site du Guardian, Banksy sera donc probablement absent de la cérémonie au Kodak Theatre le 27 février prochain, où son film Faites le mur est en compétition pour remporter l’Oscar du meilleur documentaire.
En mars 2005, l’artiste a « enfreint » la loi à plusieurs reprises, en se glissant dans les plus grands musées New Yorkais, Parisiens et Londoniens dans le but d’y afficher lui-même ses oeuvres. Ainsi, il réussit à afficher sa version de la Joconde avec un visage smiley, une peinture sur pierre représentant un homme préhistorique qui pousse un chariot d’épicerie ou sa version de la soupe aux tomates peinte préalablement par Warhol .
Le Projet « Santa’a Ghetto» Banksy a fondé le projet « Santa’s Ghetto » en réalisant des peintures sur le mur de Gaza. Pour l’anecdote, le graffeur raconte dans son livre Wall & Piece qu’un jour, alors qu’il peignait sur le mur de séparation, un habitant est venu lui dire : “vous embellissez le mur“. Banksy, flatté : “Merci, c’est gentil“, fut aussitôt coupé par le vieil homme: “on ne veut pas que ce mur soit beau, on ne veut pas de ce mur, rentrez chez vous“.
Les animaux Si les animaux fétiches de Banksy sont sans contestation possible le rat et le singe… Au zoo de Londres, il est rentré dans l’enclos à pingouin pour y écrire en lettre de 2 mètres de haut “Nous sommes fatigués des poissons” au zoo de Bristol, il a écrit dans l’enclos à éléphant “Je veux sortir. Cet endroit est trop froid. Le garde pue. Je m’ennuie, m’ennuie, m’ennuie”
Le Prisonnier de Guantanamo
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En 2006, Banksy pose une poupée gonflable grandeur nature à Disneyland, en Californie. Cette poupée représente un prisonnier de Guantanamo Bay , à Cuba , vêtu du costume orangé désormais si célèbre. Ce coup de maître lui attira ensuite plusieurs embûches, mais son but était atteint : attirer l’attention des médias afin de dénoncer la situation.
C215
Portrait
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Connaissez-vous C215? C'est un pochoiriste parisien très actif dans le milieu. Il a commencé la peinture à la bombe en 2005. Depuis il a développé une technique particulière qui met en lumière des personnages frappants. Après Paris, Londres, Casablanca, New Dehli, C215 n'a pas fini de recouvrir les rues de notre petite planète.
en décembre 2009 un festival d’art urbain, peux tu nous dire comment c’est monté le projet, quelle etait l’envie au départ ? J’habite Vitry sur Seine depuis un an, j’y peint de nombreuses fois et l’accueil des riverains fur excellent. Avec Djamel Meftah et Frank Zongo, deux amis, nous avons décidé de poursuivre ce travail de rue en créant trois lieux dédiés aux arts urbains distants de quelques mètres à Vitry-sur-Seine, dans mon quartier qui s’enrichit chaque mois de nouvelles fresques … le rendez-vous s’appelle Jam et la prochaine édition aura lieu les 9 et 10 janvier (www.myspace.com/vitryjam) Je suis toujours heureux de participer à la promotion de l’art urbain sous toutes ses formes et Vitry devient un laboratoire très intéressant.
C215
C215, c’est un code? Pourquoi ce nom ? C215 est le nom d’une salle dans laquelle j’ai décidé de changer d’orientation pour devenir artiste. Et cela correspondait de près à ma façon d’écrire très rapidement le prénom Christian. Il y a des analogies formelles entre C215 et Chris. C’est aussi un pseudonyme qui me permettait d’évoquer ma personnalité. Cela ressemblait davantage à un nom de collectif qu’à un nom individuel Peux tu nous raconter ton parcours ? Comment en es tu arriver a peindre à la bomb w? Je dessine depuis l’enfance, je peins à la bombe depuis 1987 ou quelque chose comme ça et pour ce qui est du pochoir, j’en découpe depuis 2006. C’est aussi un long parcours intellectuel, avec un long passage à l’université pour étudier l’histoire de l’art et de l’architecture, puis un retour à la rue, en 2006. On sent dans ton oeuvre que le voyage est tres présent. racontes nous les voyages que tu as fais, ce qu’ils t’ont appris, ce que tu as vu ? J’ai voyagé pour croquer et faire des expériences esthétiques et culturelles. J’y ai fait moins de rencontres qu’on pourrait le penser, car je suis solitaire, et comme pour la peinture, on sait que l’on doit laisser pas mal de choses derrière soi sans pouvoir revenir en prendre soin. j’en suis revenu avec des images et des souvenirs, un réseau d’amis aussi. Une solide expérience en tous cas, et ces 3 années de voyage d’aller jusqu’au bout de ma technique de croquis au pochoir.
Je connais ton travail via la rue, par contre je ne t’ai jamais vu en galerie, est ce un refus de ta part ? ou est ce que je ne suis pas aller dans les galeries qui t’ont exposé ? Pour ma part, j’ai exposé en solo à paris chez Cardin, mais aussi à Londres, à Sao Paulo, à Brooklyn et en Norvège, et j’ai participé à des expos de groupe dans nombre de pays. Du fait que je peigne dans la rue, et que la rue ait été ces 3 dernières années au centre de mes préoccupations, je ne mets pas trop cet aspect de mon art en avant, mais il existe. En tous cas, il ne peut avoir de street art en galerie, seulement de l’art, mauvais ou bon.
Quelles sont tes influences ? Elles sont nombreuses, des grands peintres classiques de la Renaissance, du Classicisme et du Romantisme, jusqu’à la peinture de propagande socialiste, et bien sûr quelques modernes, comme Carricondo, Dan23, James Jean ou encore Conor Harrington. Quels sont tes thèmes de prédilections, ta philosophie de vie, ton message ? Peins avant tout, peindre est le message et du mieux que l’on puisse. Je ne suis pas sûr d’être porteur d’une idéologie. J’aime voyager, peindre et m’imbiber de sensations esthétiques. L’adrénaline des grandes transgressions de rue, les expositions de groupe lorsqu’elles sont mises en scène, tout cela m’excite beaucoup. Le travail est une nécessité qui participe à mon équilibre. Mais ce que je vis ne vaut que pour moi, et je n’ai hélas aucun message pour les autres dont je sois suffisamment sûr pour le marteler. Je répète parfois stupidement dans mes interviews « cessez de consommer » alors que je suis devenu un bourgeois comme un autre. J’adore ma fille Nina, mais je songe beaucoup à la surpopulation et j’aimerais pourtant beaucoup avoir un nouvel enfant. Quelle est ta définition du streetart ? Le street art c’est de l’art destiné expressément à la rue puis placé inopinément dans la rue, pour en bouleverser le contexte, avec classe et le plus durablement possible. les acteurs du « street art » sont des artistes, rien de plus. certains ne valent rien en galerie, mais pas tous. il s’agit de faire en galerie, ce que la rue ne permet pas : un art dénué de tout contexte, c’est une autre affaire. Peux tu nous parler de tes futurs projets ? Tu as organisé
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En vrac // Les sites
Cutting Pour tout connaitre sur l’art du cutting, il y a le site de jinskunst. http://www.jinkskunst.com/stencils-pochoirs/
Il fait un carton
Légende ou réalité
Vous appréciez jef aerosol, ce site nous fait part de ses expositions, son book, ses videos... http://www.jefaerosol. com/
Visitez ce site pour tous savoir sur banksy http://www.banksy-art.com/
Faces in the mirror Comment Blek le rat en est arrivé là. Vous allez tous découvrir. http://blekmyvibe.free.fr/
Myspace
Le pionier
Une bande de données d’images importantes de C215, pour le plaisir de nos yeux.
Son parcours, ses motivations, ses interventions. Tout sur Ernest Pignon Ernest. http://www.pignonernest.com/
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Pratique
The Gimp
The Gimp est un complet logiciel d’édition des images, et il se dispute donc avec d’autres éditeurs comme par exemple le Photoshop. Mais comme avec ses excellents outils on peut exécuter des fonctions plus simples comme par exemple créer un pochoir.
Après avoir ouvert l’image à modifier dans The Gimp on devra aller à «Couleurs» dans le menu principal du logiciel, et choisir l’option «Desaturer». Avec cela on a passé notre image de sa couleur originale à l’échelle des gris. Maintenant, aussi depuis le menu principal de The Gimp, il est nécessaire de cliquer sur «Postériser» et dans la fenêtre émergente modifier les niveaux jusqu’à obtenir l’image voulue.
Finalement, il est recommandable de modifier les valeurs de «Luminosité» et «Contraste» depuis le menu «Couleurs» de The Gimp pour obtenir seulement la silhouette, qui en définitive sera le pochoir, sur un fond blanc. De cette façon, dans trois simples pas on a pu créer un pochoir dans The Gimp à partir de n’importe quelle photo ou image.
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