Portfolio Alexandre Pinson Paysagiste dplg

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Alexandre

PINSON PAYSAGISTE DPLG

Portfolio


Couverture : ÂŤ Sieste sous les pins mars Âť 012 Naples


FORMATIONS • 2010 > 2014 | Niveau BAC + 6 | Obtention du diplôme de paysagiste DPLG à l’École Nationale Supérieure du Paysage de Marseille. • 2008 > 2010 | Obtention du Brevet de Technicien Supérieur Agricole Aménagements Paysagers au lycée Le Fresne à Angers. Module pratiques plastiques et communication. • 2006 > 2010 | Obtention du Baccalauréat Travaux Paysagers au Lycée Horticole et Rural Privé du Haut Nivernais.

ALEXANDRE

PINSON

26 ans // paysagiste DPLG titulaire du PERMIS B 13 impasse des Lilas 64000 Pau alexandrepinson@live.fr mobile : 06 72 05 50 93

EXPÉRIENCES PROFESSIONNELLES • Octobre 2013 > Juin 2014 | Atelier Pédagogique Régional en partenariat avec le Conservatoire Régional d’Espaces Naturels du Poitou-Charentes et le Parc Interrégional du Marais poitevin. Formulation de projets à des échelles locales et territoriales afin de répondre à des problématiques de banalisation des bourgs et de leurs entrées. • Juillet > Aout 2012 | Cabanon vertical, collectif marseillais pluridisciplinaire. Participation à une phase d’étude concernant l’aménagement de jardins collectifs, d’un jardin partagé au cœur d’une résidence, d’une cour d’école et d’une place publique. Par manque de financement, le projet des jardins familiaux a été suspendu. Lien internet : www.cabanonvertical.com/#larchipel-des-canourgues-iles-2 • Avril 2011 | Jardin du Morvan à Larochemillay. Préparation de commandes, bouturage, entretien de plantes dans une pépinière de vivaces. • Octobre 2010 | Workshop, Village de ville à la friche de la belle de Mai. Projet collectif avec des architectes, des ingénieurs, des designers textiles et des paysagistes afin de faire d’une butte de gravas et de terre, un espace habité et jardiné. Au-delà du workshop, le lieu deviendra un lieu de jardinage expérimental. • Octobre 2009 | Atelier Avena, Angers. Suivis de chantiers, participation à la rédaction de DCE. • Aout 2009 | Entreprise Poimbœuf SARL, à Autun. Participation à l’aménagement de la place publique du Creusot. • 2007 > 2008 | Entreprise JEV à Chevreuse. Entretien de parcs et jardins, participation à des chantiers de création de jardins privés.

COMPÉTENCES • Informatique | InDesign | Illustrator | Photoshop | Autocad | Excel | Word | Sketchup | QGIS | Environnement PC et Mac • Langue | Anglais, pratique professionnelle

EXPÉRIENCES PERSONNELLES • Avril > Juillet 2014 | Travail Personnel de Fin d’Études. Étude et formulation d’un projet d’aménagement paysager dans les quartiers nord de Marseille. Une continuité humaine et écologique dont l’objectif est de valoriser les paysages auprès de tous les Marseillais afin d’amorcer un nouveau pont entre la ville de Marseille et ses quartiers nord. Projet étudiant encadré par des paysagistes, artistes et écologues. • Participation au concours des jardins de Chaumont-sur-Loire | Création d’un logo pour une association | Réalisation d’un dossier préalable de travaux pour l’agrandissement d’une maison

LOISIRS • Jardinage | Randonnée | Cuisine | Périples : France, Pays-Bas , Espagne


sommaire Pour un éden marseillais : travail personnel de fin d’études

.. 6

Marais poitevin : les paysages identitaires d’une ruralité maraîchine

.. 14

Vers une campagne à vivre

.. 20

Sur les pas de l’histoire : les Calanques marseillaises, industrielles et toxiques

.. 24

Sentiers urbains : quand les hôpitaux s’ouvrent sur la ville

.. 28

Aux Réformés : pour un espace public de qualité

.. 32

Le jardin, outils de dialogue et de considération

.. 36

Cabinet : jardin extraordinaire

.. 38

Par delà les murs : dans le cimetière de Saint-Antoine

.. 40

4


5


pour un

éden marseillais

Travail Personnel de Fin d’Études présenté en juillet 2014. La recherche de l’éden marseillais est une quête soujascente de mon Travail Personnel de Fin d’Études. Mené sur le territoire des quartiers nord de Marseille, mon diplôme relate une première phase d’exploration, physique et littéraire, de rencontres avec des lieux, des personnes. Toute cette matière est à la source d’un constat qui a fait émerger une grande problématique. Il existe une rupture entre Marseille, la ville, et ses quartiers nord. Depuis Gaston Deferre la politique municipale n’a fait que maintenir les populations du nord de la ville dans une situation de précarité. Dorénavant quand il s’agit de parler des quartiers nord de Marseille, c’est malheureusement toujours pour parler de violence. À travers les arpentages, une diversité d’espaces de nature s’est dévoilée. Fruits d’une urbanisation tentaculaire et lâche, elle constitue aujourd’hui la richesse des quartiers nord. Exacerbée par le relief ces espaces deviennent souvent des belvédères face à des paysages urbains puis maritimes. La considération de ces espaces de nature est le fondement du projet de paysage que j’ai développé. L’objectif est de construire, en appui de ces derniers, un réseau de continuités écologiques et humaines. Le rôle de ces continuités serait de favoriser à davantage de déplacements doux, de participer à la constitution de trames vertes et bleues et d’améliorer le cadre de vie des riverains. Ce projet pourrait permettre de faire venir une population de citadins du centre-ville dans les quartiers nord pour qu’ils en découvrent les richesses et la réalité. À l’échelle des habitants, ce projet leur offrirait entre autres, plus d’aisance dans leurs déplacements et participerait à nourrir l’idée qu’ils ont quelque chose à valoriser. Aussi ce projet n’est pas la réponse à la résolution des problèmes des quartiers nord, mais davantage une pierre à l’édifice de la réflexion sur le devenir de ces quartiers et de ces habitants.

6


Des continuités écologiques et humaines : esquisse du projet de paysage idéal.

Encre de Chine 7


Lecture du délaissé. Des espaces instersticiels, souvent négligés, intéressants pour leur diversité, la nature qu’ils abritent, les lieux qu’ils permettent de découvrir. Le délaissé au fondement du projet de paysage.

Encre, crayonnage, feutre 8


La genèse du délaissé. Résultat d’une mutation du domaine bastidaire vers les grands ensembles.

Maquette, collage, photoshop 9


#a

N

100

vers les collines / la ville

200 m

Entrée

0

Assurer la continuité écologique : point de basculement

des quartier es Aygalad Varella :

Sur le chemin de la Mûre : pour un usage piéton de la ville

#d

#b

au-delà les murs, par delà la voie ferrée

#c Emprunter le jardin de Varella : une situation à réinventer

#f #e

Parcourir les pentes de Montléric : le bar à Mauves, prétexte à l’observation

Cimetière des Créneaux : un espace à parcourir

#g

Quartier

de la Viste Le Parc de Séon : vers un lieu de vies et d’initiatives

Le belvédère de la Viste : d’un pied d’immeuble à un lieu de vie

#i

Plan d’aou Parc de

Les jachères de la Guillermy : réappropriation des terres arables

n Seo Plan projet

Des massifs collinaires au parc de Séon. Déploiement de la continuité écologique et humaine.

Encre, crayonnage 10

#h


#h

d’un pied d’immeuble

à un lieu de vie

#i Parc de Séon :

lieu

de vie et d’initiatives

#h Faire tomber les grillages, dessiner le garde-corps, adieu l’animal en cage, à la rencontre des quartiers nord. #i Transformer l’espace ras en jardin splendide, les traces de pas en cheminements virils, y installer des moutons, un verger par là, que chacun s’en saisisse et dieu le leur rendra.

Dessin, photoshop, collage 11


#e #f Se jouer de la pente de MontlĂŠric. Escalier multifonctions.

Collage 12


• Meilleurs vœux 3 janvier

{ Le village de Saint-Louis a certainement donné son nom à la sucrerie. Tout comme la campagne qu’il y avait ici a donné son nom à la cité de campagne l’Évêque. Alors que nous venons de descendre du bus, à la Calade, j’en profite pour aller demander mon chemin aux habitués d’un snack . Personne ne connaît ici le jardin. En extrapolant la conversation, personne ne semble jardiner. Nous continuons. Les trois volées de marches de l’escalier de pierres que nous empruntons font apparaître, un talus en friche avec vue sur Marseille et la tour CMA/CMG. Juste au-dessus, en haut des escaliers, des bureaux en préfabriqués retranchés derrière des clôtures, des caméras et un vigile. Il s’agit des bureaux du bailleur social, construit au pied de l’immense ensemble résidentiel de campagnes l’Évêque. On récolte ici les loyers, paraît-il. L’une des personnes que nous rencontrerons plus tard ne voudra pas nous croire. Pourtant il y a la cité et cette forteresse. La première, fragile socialement, sans espace collectif qualitatif ni même pratiques et puis la seconde, comme une forteresse ou derrière les clôtures on peut voir des carrés de pelouses tondus ras où l’herbe est toujours verte et des cyprès plantés ça et là. Étrange rapport. }

Tiré d’un récit de balades


Marais poitevin

les paysages identitaires d’une ruralité maraîchine

Atelier Participatif Régional, travail de groupe présenté en avril 2014. Réalisé avec Lucille Bonnet et Angélique Lacroix Le travail que nous avons fourni pendant six mois nous a permis de formuler une réponse à cette question : Quelle place pour les bourgs et quelle qualité pour les entrées de bourg dans les paysages maraîchins de demain ? Le Marais poitevin est un territoire vaste que nous nous devions de saisir. Ces milieux : marais mouillé, marais desséché, plateau d’Aunis et baie de l’Aiguillon, ces paysages, son fonctionnement, tout nous était inconnu. Le Marais poitevin est un espace fabriqué par l’Homme et qu’il ne peut pas exister sans lui. Le site d’étude sur lequel nous avons porté nos efforts compte dix communes faisant apparaître chacun des grands milieux qui composent les paysages du Marais poitevin. Des communes inégalement valorisées, du fait de leur association à tels ou tels milieux et le constat d’une Venise Verte très protégée et attractive. Alors que le marais mouillé est un atout touristique pour le territoire maraîchin, marais desséchés et plateau d’Aunis sont les espaces de la céréaliculture et de la maïsiculture intensive. Pire, la proximité des villes de Niort et de La Rochelle est devenue un argument pour la valorisation du territoire par l’urbanisation. Les communes font partie d’un paysage identitaire et leur développement urbain, intense, conduit les paysages maraîchins vers leur banalisation. Temps 1 : À travers l’élaboration d’un carnet de références, nous avons fait le choix de montrer des initiatives inscrites dans une démarche de valorisation des paysages et du cadre de vie. Un outil destiné aux aménageurs, souvent des élus, afin de leur fournir des clés pour appréhender différemment leur territoire. Temps 2 : Après avoir retenu les communes d’Angliers, de Courçon et de Saint-Jean de Liversay et défini des sites à enjeux, nous avons développé des projets d’aménagement paysager. Ce travail a permis de révéler sur leur commune, des lieux, des systèmes, des points de vue, des paysages qu’il faut à tout prix préserver et valoriser. Temps 3 : C’est par le développement d’un projet de territoire que nous avons clôturé ce travail. Fondé sur une approche artistique, nous avons esquissé ce que pouvait être un espace de rencontre entre l’aire urbaine de La Rochelle et le Marais poitevin. Nous avons utilisé l’art comme un outil dans la valorisation des paysages, parfois communs, du Marais.

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Le bassin versant hydrologique de la Sèvre Niortaise 3350 km2

Le Marais poitevin 1000 km2

VENDÉE

La Vendée

Fontenayle-Comte La Jeune Autise

Sèvre Niortaise 159 km

Niort

Courçon Le Canal du Mignon

DEUX-SÈVRES

La Rochelle

OCÉAN ATLANTIQUE

Site d’étude 186,18 km2

CHARENTE MARITIME Rochefort

Limite départementale

15 km

Site d’étude

15 KM

Le Marais poitevin alimenté par la Sèvre Niortaise. Situation du site d’étude et du bassin versant.

Illustrator 15

N


Aqueduc de Maillé

Digue de la Bougrène

MAILLÉ

Nœud hydraulique de Bazoin

Ceinture du marais de Boaîre

Levée de la Macaudière Digue de Santenay Levée de St Michel

Digue de la Hutte

Levée des Angles

Écluse de la Grève

COURÇON

Levée de la Bégasse

ANGLIERS

2,5 km

Les ouvrages hydrauliques

Les différents milieux

L’installation humaine

Réseau hydrographique

Le plateau d’Aunis

Batî

Ouvrages hydrauliques

Le marais mouillé

Communaux

Levées

Le marais desséché

Levées à vérifier

Les milieux et les ambiances paysagères du site d’étude. Cartographie issue de données du Parc Naturel Régional du Marais poitevin et complétée par un travail d’arpentage.

Aquarelle, illustrator, photoshop 16

N


Les nouveaux lotissements qui s’imposent par leur géométrie dans le paysage

Centre bourg et quartiers intégrés

Route de Marans Rue Saint-Jean

Route de Courçon

N 0

100

Lire le paysage du bourg de Saint-Jean de Liversay ; Au-delà d’un problème d’étalement urbain, une perte de liens entre nouvelles habitations et noyau villageois ; une déstructuration de l’organisation originelle.

Encre, aquarelle 17

200 m


Plateau d’Aunis

Route de la Mer

Hameau de Lotissement Saint-Gilles récent

Éta t

Marais mouillé

Hameau du Grand Peu

act uel

ré Cu du u a e iss Ru

Perspectives paysagères et continuités entre les milieux

Éta t

act uel

Urbanisation entre les hameaux

Mi

se e ng

ard e

Disparition des continuités entre les milieux Réduction des perspectives sur le grand paysage

Mi

se e ng

ard e

Le bloc-diagramme, outils de mise en garde pour dénoncer l’impact de l’urbanisation sur le caractère en «hameaux» du village d’Angliers.

Encre, aquarelle 18


Vers le centre bourg de Courçon Route de Benon

Création d’un chemin carrossable en belvédère sur Courçon

Aire de covoiturage temporaire

Aménager l’aire de covoiturage temporaire en belvédère 50 m

Forêt de Benon

N

ÉTAT ACTUEL

Conforter le végétal pour mettre en scène l’itinéraire bis

ÉTAT PROJETÉ

Envisager qu’un espace technique puisse devenir un lieu de contemplation. Créer le belvédère de Courçon c’est reconnaître sa qualité de panorama et plaider contre l’urbanisation des terrains agricoles en contrebas de celui-ci.

Illustrator, photoshop 19


Vers une campagne à vivre Terrioire métropolitain (la Haute vallée de l’Arc), travail de groupe présenté en juin 2013. Réalisé avec Marie Biet

Le territoire de Fuveau, entre massifs boisés et céréaliculture, est soumis depuis une vingtaine d’années à une urbanisation croissante et désorganisée à la faveur d’une population aux modes de vie citadins. Le développement urbain de Fuveau fait émerger des maisons avec jardins clôturés, aux haies monospécifiques, qui cloisonnent l’espace villageois et banalisent la campagne. Afin de retrouver et maintenir le cadre de vie champêtre qui fait de Fuveau un village attractif, il nous semblait judicieux de rétablir un équilibre entre les habitants, l’urbanisation et l’agriculture. Aussi nous avons proposé une hybridation de ces trois entités avec l’objectif d’établir un nouveau rapport entre les notions d’habiter et de vivre à Fuveau. Nos outils pour y parvenir seront les axes agriurbains. Ce seront des voies de déplacement multimodales qui feront le lien entre les cœurs villageois et les quartiers pavillonnaires avec les grands espaces de campagne. Nous avons envisagé ce processus d’hybridation comme un moyen pour préserver l’ouverture des paysages de la commune de Fuveau. Concrètement, il se formaliserait, dans la mesure du possible et selon des critères définis, par la suppression des haies et des clôtures des terrains privés et publics au bénéfice d’un vaste espace ouvert. À travers une politique municipale incitative, ces terrains pourraient ensuite faire l’objet de plantations d’arbres fruitiers, à baies. En appliquant à ce vaste espace ouvert les principes d’une gestion agricole, fauchage, fenaisons, pâture, la ville de Fuveau pérenniserait alors ses paysages agricoles en même temps qu’elle participerait à l’intégration des habitations. Un processus long qu’il sera nécessaire d’inscrire au-delà du temps politique pour le voir aboutir. Car s’il est facile de définir des axes agriurbains, il sera autrement plus difficile de faire adhérer à cette idée les propriétaires concernés par ce projet. Pourtant la définition d’un maillage structurant à l’urbanisation est un vrai projet d’avenir pour Fuveau. Sans cela, la commune sombrera dans la banalisation pavillonnaire.

20


• l’Arc

• Centre villageois de Fuveau

700m

Relevé des différentes typologies « d’espaces de nature » sur la commune de Fuveau. Résineux, Ripisylve, Forêt mixte, Lande.

Illustrator 21


A 5 2

Vers Fuveau

Déroulement d’un des axes agriurbain. Empruntant centre villageois, campagne et forêts, il donne à pratiquer le territoire et à en partager les ressources.

Crayonnage, illustrator 22


Illustrations de l’axe agriurbain ci-contre. « Cueillette à la ferme », « Des vergers aux bords des routes » et « Mou-tondre le parc du technopôle »

Crayonnage, photoshop 23


sur les pas de l’histoire

les Calanques marseillaises, industrielles et toxiques

Esquisse écologie, travail de groupe présenté en avril 2013. Réalisé avec Laure Letoublon et Nicolas Faure. Ce projet de parcours initiatique a été développé à la veille de la naissance du Parc National des Calanques. À travers l’idée du classement des Calanques et leur hausse de fréquentation, il nous semblait opportun de réfléchir à un projet d’aménagement qui inscrive la Madrague de Montredon et les Goudes comme des entrées du futur Parc. Après un premier travail de recherche, nous avons pris connaissance de l’histoire industrielle des Calanques, assimilé des chiffres concernant des taux de pollution des sols, des eaux, et localisé les sites dangereux ou il existait un risque de contamination par les métaux lourds. Ce passé industriel est aujourd’hui à l’état de traces plus ou moins visibles. Les usines qui constituaient la côte sont en ruine quand elles n’ont pas complètement disparu. Reste des périmètres invisibles de massifs rocheux où la végétation est imprégnée de polluants, des zones sous-marines souillées par les déchets d’autrefois et des kilomètres de scories toxiques épandues en sous bassement de la seule chaussée du littoral. Des scories noires que l’on retrouve aussi sur les quelques lieux de baignade fréquentés. Face à cette érosion du souvenir des Calanques, industrielles et toxiques, nous avons fait le choix de tracer un itinéraire de découverte que nous avons assimilé à un parcours initiatique. Au-delà de l’image de carte postale, nous souhaitions rappeler l’autre nature du futur Parc. Le parcours initiatique, séquencé en six parties, propose à travers différents aménagements de découvrir ou redécouvrir certains lieux. Chacun de ces lieux est d’abord identifié par une stèle qui n’est autre qu’un carottage du sol fixé dans une résine. Les aménagements en eux-mêmes consistent en la création de passerelles piétonnes -afin de solutionner un problème d’usage sur une voirie trop étroite-, de promontoires -qui en plus mettre à distance des sites toxiques offrent des points de vue avancés sur les massifs - , de place publique au niveau de l’Escalette -dont l’objectif est de mettre valeur le paysage marin, mais aussi les bâtiments militaires encore présents- et d’autres actions de mises en valeurs du patrimoine architectural et paysager.

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Stèle

PARCOURS INITIATIQUE

Maison de parc

Séquence 1 Stratifications géologiques

Séquence 2 Samena, révéler la pollution

Centre de recherche et dépollution Séquence 3 L’Escalette, histoire industrielle

Séquence 4 De la roche nue à la garrigue

Pointe Piazza

Roche Percée

Anse des Goudes

Fortin des Goudes

Séquence 5 Les Goudes, cabanons

Séquence 6 Au bout, la mer ...

Anc. Sémaphore 500

Un parcours séquencé, une progression guidée dans l’histoire du site.

Illustrator 25

1000m


Vers le centre de recherche et dépollution

Bunker

Stèle Bunker

100m

45m

5m

15m

Séquence 3 : Place de l’Escalette, témoin d’une histoire 20m industrielle et militaire. 2m

18m

4m

Photoshop, autocad

5m

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Illustrations du projet : de haut en bas, aménager le jardin colline pour découvrir la strate végétale des Calanques ; Bunkers, les grottes modernes ; Apprivoiser les fonds marins des Goudes Photoshop, autocad 27


Sentiers urbains

quand les hôpitaux s’ouvrent sur la ville

Un hôtpial dans la ville, travail de groupe présenté en janvier 2012. Réalisé avec Jordan Szcrupak C’est suite à une commande de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille (APHM) que nous avons commencé à travailler sur la question de l’ouverture à la ville du foncier des hôpitaux. Le souhait de l’APHM était en effet, à travers nos différentes propositions, de rassembler des idées, des sensibilités afin d’envisager un projet qui inscrive ces structures dans le quotidien des habitants. Après un premier travail d’analyse du territoire, nous nous sommes rendu compte d’un phénomène de percolation de la végétation, des massifs collinaires vers le centre urbain dense. La percolation étant un phénomène de seuil associé à la transmission d’une «information » par le biais d’un réseau de sites et de liens qui peuvent, selon leur état, relayer ou non l’information aux sites voisins. La végétation libre des collines rencontre celle des parcs puis des jardins privés avant de n’apparaître que ponctuellement dans des jardinières. Les hôpitaux Sainte-Marguerite et Salvator ont cette qualité qu’ils ont su maintenir, dans leurs enceintes, de véritables espaces de nature plus ou moins jardinés. Ils sont des poumons verts, à leur échelle, que nous avons souhaité traiter comme des relais entre les autres espaces de nature, servant de base à notre projet de sentiers urbains. Ces sentiers urbains sont en quelque sorte des chemins de traverse. Plus ou moins dilatés, ils offrent aux habitants la possibilité de parcourir le quartier sans avoir à contourner les ensembles hospitaliers. En créant ces sentiers, en les traçant, nous avons aussi prix conscience de l’importance de rééquilibrer l’offre de transports. VÉGÉTATION : Mise en réseau des dynamiques végétales. CIRCULATIONS: Des dispositifs adaptés aux rythmes de déplacement. MOBILITÉS : Diversifier et rééquilibrer l’offre.

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A

A’

B B’

25

Tracé des sentiers urbains. Plutôt immiscé, parfois dilaté, il fait le lien entre les hôpitaux et le quartier.

Collage 29

50

100m

N


Principe de gestion des voiries. Contraindre la voiture pour favoriser le piĂŠton.

Encre, aquarelle 30


B

7m

10m

2.5

6

7.5

2.5

Exercice de coupes et d’illustration pour mieux communiquer sur le projet.

Aucocad, photoshop 31

A’

13

15.5

5

1.85

A

5.3

B’


aux Réformés

pour un espace public de qualité

L’espace public en ville , travail individuel présenté en 2013. Les Réformés sont un lieu central dans l’enchaînement des espaces publics de Marseille, entre le Palais Longchamps et le Vieux-Port. Les Réformés que l’on peut considérer comme un vaste espace « ouvert » sont en fait (à mon avis) la somme des places Stalingrad, Blum, du haut de la Canebière, du parvis de l’église et de celui de la mairie. Chacun de ces espaces a été pensé individuellement, l’ensemble manquant d’unité et de cohérence. La forme en pointe et la mise à distance par les routes et voies de tramway ne participe pas non plus à en faire un espace privilégié des cafetiers et passants. Le parvis de l’église, à compter qu’il soit identifiable en tant que tel, est restreint à une succession de marches fermées par des grilles quasi monumentales. Le square Stalingrad est l’espace le plus opérationnel. Ombragé, frais, devant les bars, à proximité des arrêts de bus, métro et tram, il est l’endroit le plus vivant (dans son intensité). Le cours Joseph Thierry, aménager dans l’enfilade et ouvrant sur le boulevard Longchamps est quant à lui un espace aux pratiques timides. Quelques terrasses de café et un kiosque. Fragmenté par les infrastructures, les Réformés sont aussi un carrefour routier nourrit par un flux de véhicules ininterrompu en provenance de la gare et en direction de La Plaine et de 5 Avenues. À l’échelle du piéton, ce secteur n’est qu’un espace de transition, entrecoupé par les chaussées, dangereux par les voitures, sans endroit pour s’asseoir, sans sanitaire, sans espace pour se retrouver. Cependant c’est un lieu fréquenté et animé d’une vie passagère. Les gens traversent, les anciens s’assoient par terre ou sur des rebords quelconques, les forains s’y installent, le marché s’y étend timidement. Au regard de ce constat et des pratiques que j’ai pu observer et avoir moi-même, je crois que la réflexion à mener doit permettre d’affirmer la centralité des Réformés dans un axe Vieux-Port / boulevard Longchamps, mais aussi insuffler une dynamique commerçante et culturelle. Alors que les Réformés comptent un campus universitaire et un théâtre, j’ai trouvé qu’il pouvait être intéressant de capter les flux piétons à travers l’implantation d’un cinéma et d’une cantine publique, en lieu et place de la mairie de secteur. En considérant qu’il devient possible de déjeuner et voir un film au Réformés, il se pose alors la question du cadre et de l’environnement que l’on souhaite offrir. J’ai fait le choix projeter deux projets d’espaces publics confortables et piétons. Des propositions qui font disparaître les véhicules dans des passages sous terrains, qui offrent une emprise piétonne ininterrompue et portent l’ambition dans cette partie de centreville, d’une redynamisation par la culture, la nourriture et les personnes.

32


b

a

a 2,5

27

3

9m

b

7

24,3

32,5

Les coupes pour apprécier la place de chacun. Le piéton toujours lésé.

Autocad 33

14,3

3,5m


monument des mobiles grilles du parvis de l’église

fontaine voies de tram kiosque

50m

fontaine des Danaïdes

arrêt de bus

entrée de métro

Kiosque à journaux

arrêt de tram

entrée / sortie du parking souterrain

arrêt de tram

En haut, cartographie des éléments mobiles. En bas, relevé des déplacements piétons en 1heure. Les parties grisées correspondent à la place de la voiture.

Illustrator, autocad 34


cinéma cantine universitaire gradine enherbée parvis / cours de l’église fontaine des mobiles

Les Danaïdes

Proposition #2 : Deux monuments en face à face. Le parvis de l’église partage celui du monument aux morts. La place est très dégagée pour permettre les grandes manifestations, la voiture absente.

Photoshop, crayon 35


Le jardin

outils de dialogue et de considération

Quartiers créatifs à Salon de Provence, avec le Cabanon Vertical, 2012 La rencontre du CabanonVertical, un collectif pluridisciplinaire d’architecte et scénographes, m’a éveillée à une autre façon de faire du paysage. Engagé dans le programme des Quartiers Créatifs de Marseille, j’ai eu l’occasion de travailler sur des projets à échelles humaines qui tentent de répondre à des attentes immédiates. La pluridisciplinarité du collectif est une force qui, partagée, amène à des projets efficaces et aboutis. Missionné depuis 2011, le Cabanon Vertical travaille avec la municipalité de Salon de Provence sur le programme des Quartiers Créatifs. A l’échelle des Canourgues, un des quartiers de Salon de Provence, nous avons travaillé sur six lieux oubliés, sous-exploités afin qu’ils trouvent auprès de la population un nouveau regard et de nouveaux usages. Classé en ZUS, Zone Urbaine Sensible, le quartier rassemble une population souvent pauvre, en situation de chômage. Également classé ZRU, Zone de Redynamisation urbaine ( population non diplômée à faible fiscalité ) la municipalité envisage à moyen terme d’entamer un projet de renouvellement urbain afin d’en modifier l’image. Ce projet qui devrait émerger d’ici 10 ans demande à la municipalité un vrai travail d’investigation. Afin que celui-ci reçoive un bon accueil auprès des habitants, la municipalité de Salon de Porvence a voulu profiter de Marseille 2013 et du programme des Quartiers Créatifs pour engager les premiers échanges. Le Saint-Norbert Construit dans les années 50, la « cité » Saint-Norbert a permis d’accueillir les pieds noirs au lendemain des conflits en Algérie. Le bâtiment, en «U», actuellement en état de surpopulation offre un cour central gravillonné ou les usages du quotidien n’existent pas. Le cour est en déshérence. La municipalité de Salon, consciente des conditions de vie des habitants, devrait lancer un projet de rénovation et de transformation du bâtiment dans les deux ans à venir. Dans l’attente de ces travaux, la ville souhaitait créer et éprouver un jardin partagé. Peut-être par effet de mode ou alors par vrais soucis d’amélioration du cadre de vie du Saint Norbert. Le challenge est de reconsidérer les espaces sans substrat comme des espaces de potentialités. Le jardin devrait prendre la forme de bacs plantés de hauteurs variables. Afin de créer un lieu de vie, le site devrait être habité d’une cabane de jardin, et de meubles. La seule zone enherbée sera traitée en un espace ludique ou des reliefs permettront de s’installer et laisser jouer les enfants.

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Illustrations des intentions de projet pour l’amÊnagement du cour du Saint-Norbert.

Photoshop, sketchup 37


Cabinet

jardin extraordinaire

Concours des jardins de Chaumont-sur-Loire en collaboration avec Camille Texier, présenté en 2015. L’extraordinaire des uns est souvent l’ordinaire des autres. C’est une question de sensibilité, de vécu, d’être. Aussi les plantes, simples ou extravagantes, ont toutes quelque chose d’extraordinaire que certains perçoivent du premier regard, que d’autres ne savent pas voir quand d’autres enfin ne les voient plus. Avec leurs feuilles, leurs fleurs et leurs tiges, leurs fruits et leurs odeurs, les plantes sont merveilleuses. Le jardin que nous souhaitons développer cherche, à travers toutes ces caractéristiques, à exacerber notre curiosité au sublime. Ainsi l’univers végétal que nous voulons mettre en place s’appuie avant tout sur des plantes parfois communes, souvent lointaines, mais toujours étonnantes et admirables. Ici l’extraordinaire se dévoile à celui qui sait se pencher, se baisser, à celui qui laisse vagabonder son regard derrière une loupe ou un trou de serrure. Le visiteur est acteur. La curiosité presque scientifique est la clé pour lire et vivre le jardin. En ce sens, chacune des plantes sera étiquetée. L’invitation faite, il faut ensuite pénétrer dans le jardin et progresser au milieu d’une végétation dense et exubérante. La composition des massifs est un spectacle permanent de couleurs et de formes. Depuis ces touffes de végétation, de fines planches commencent à se dresser. Plus qu’un rythme, elles construisent en accompagnement de la foulée, ce qui apparaît être comme un couloir sur lequel sont accrochés de petits cadres. Si certains n’ont que leur dorure à exposer, les autres proposent des monocles avec vue sur feuille ou sur tige. Plus loin, reprenant à notre façon l’esprit du cabinet de curiosité, c’est une pièce à part entière que nous faisons émerger du jardin.Empruntant les lustres, fauteuils et mobilier d’un intérieur feutré et chaleureux, le jardin se livre ici fièrement à hauteur d’yeux sur des commodes et buffets revisités.

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Entrée du jardin

Sol en stabilisé Platelage bois Cabinet de curiosité Fauteuils Couloir aux trous de serrures

2m

10m échelle 1/100

Illustrations tirées du document de candidature.

Autocad 39


Par delà les murs dans le cimetière de Saint-Antoine

Approche sensible dans les quartiers nord de Marseille, travail individuel présenté en 2013. Saint Antoine, entre Vivants et morts. Le cimetière c’est le lieu des morts ou l’on croise des vivants. L’enclave d’histoires résolues. Des histoires qui sont les nôtres et qui sont celles de nos villes. Le cimetière conserve des noms, parfois des images, les souvenirs sur plaques de marbres et des fleurs qui ne fanent pas. Par delà les murs la ville et ses vivants continuent d’écrire leurs histoires. Aussi les Revel, Caillol, Martino et Goggi qui faisaient vivre le village de Saint-Antoine sont aujourd’hui les Mazeri les Akriche et Oueslati des quartiers nord.

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Cimetière de St Antoine

Cartographie du visible depuis une position stationnaire à l’intérieur du cimetière.

Collage 41


e des Lilas 13 impass 64000 PAU @live.fr pinson alexandre 0 93 0 672 05 5


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