Travail de fin d'études 2015

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LES anciens vergers de l’impératrice, un îlot périurbain à réinventer.

Alexandre heinry

- travail personnel de fin d’études / 2014-2015 -


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écouflant pellouailles les vignes

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Saint sylvain d’anjou le plessis-grammoire

angers Authion 0

1

2km

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Loire

2


ANGERS

0

20

département du Maine et loire et périmètre du pôle métropolitain loire angers

membres du Jury: -Président de jury: bruno RICARD -Diecteur de mémoire: Sylvain MORIN -professeur encadrant: Cécile RIALLAND

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site d’étude

40 km


définitions

LES anciens vergers de l’impératrice, un îlot périurbain à réinventer. îlot «Élément ayant une unité, un caractère particulier, mais isolé au sein d’un ensemble plus vaste et de nature différente.»

périurbain «À proximité immédiate d’une ville.»

tiré de : Larousse

tiré de : Larousse

réinventer «Donner une nouvelle dimension à quelque chose qui existe déjà, le découvrir de nouveau.»

tiré de : Larousse

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schéma conceptuel d’un îlot périurbain, appelé aussi «enclave».

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avant-propos

définitions et choix du sujet «Ensemble des espaces cultivés habités. La campagne est caractérisée par une faible densité par rapport aux pôles urbains environnant, par un paysage à dominante végétale (champs, prairies, forêts et autres espaces naturels ou semi-naturels), et par une activité agricole dominante, au moins par les surfaces qu’elle occupe» tiré de : Larousse

Cam p

li le

ag

tiré de : Larousse

V

«Milieu géographique et social formé par une réunion importante de constructions abritant des habitants qui travaillent, pour la plupart, à l’intérieur de l’agglomération.»

ne représentation schématique de l’espace périurbain

Périurbain «Situé au-delà des banlieues ou des périphéries immédiates d’une ville centre de l’agglomération, l’espace périurbain constitue un espace d’urbanisation nouvelle par lotissements et constructions individuelles, prenant parfois la forme de mitage (éparpillement de constructions dans la campagne). Il peut conserver une forte proportion de paysages ruraux, mais reste polarisé par la ville, par ses infrastructures, son habitat et le mode de vie de ses résidents. Cet espace est essentiellement consacré à l’habitat individuel. Il reçoit en France depuis les années 1980 l’essentiel de la croissance urbaine» tiré de : Dictionnaire de la Géographie. F.VERGER

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Depuis une cinquantaine d’années la campagne est sujette à des transformations

rapides. Lieu de production, elle est progressivement devenue un cadre de vie et une source d’aménités pour ses nouveaux habitants, les «rurbains», citadins travaillant en ville et résidant à la campagne, soucieux d’une qualité de vie. La forme des villes a évolué, et la densité qui la caractérisait s’est peu à peu étiolée. Elle s’est alors étendue, éparpillée, de manière concentrique, favorisée par une mobilité accrue de ses habitants. Cet étalement a grignoté les campagnes environnantes et donné naissance à un nouvel espace hybride, ni vraiment ville ni vraiment campagne mais reprenant le vocabulaire de ces deux espaces. Celui de la ville, par les infrastructures routières, les zones d’activités, les typologies bâties… et celui de la campagne par une conservation d’un esthétique rural, de trames paysagères, d’espaces agricoles. Cet espace souvent flou devenu peu à peu modèle de développement urbain suscite depuis plusieurs années de nombreuses interrogations et remises en questions. . En effet il produit un territoire secteurisé, séparé en diverses zones bien distinctes ( habitat, commerces, loisirs, productions…) et un tissu urbain discontinu créant de larges «morceaux» de campagnes plus ou moins ouvertes et accessibles, de véritables îlots. Le modèle s’est étendu de plus en plus loin des villes, dans les campagnes, offrant ainsi un cadre de vie agréable aux habitants, venus chercher un petit pavillon avec jardin. Il menace cependant l’activité agricole en consommant des terres et modifiant des paysages traditionnels et fonctionnels. Les nouveaux lotissements ainsi créés se sont parés de noms évoquant une esthétique rurale et une identité qu’ils ont bien souvent contribué à faire disparaître. Pour le paysagiste, cet « entre deux » et les «vides» qu’il engendre, est un terrain d’action formidable. Le projet de paysage a un rôle important à jouer dans la définition et la requalification de ces espaces. Comment préserver l’identité de ces «morceaux» de campagnes, menacés par la périurbanisation, et en faire des lieux agréables à pratiquer et à contempler, au service de ses nouveaux habitants? A travers ce mémoire je vais donc m’attacher à comprendre cet espace et les problématiques qu’il suscite grâce à l’analyse d’un de ces «morceaux» de campagne ; les anciens vergers de l’impératrice.

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ville centre et villages périphériques. CAMPAGNE AGRICOLE

Mouvement des campagnes vers les villes, la ville centre gonfle et des villes «secondaires» apparaissent

Exode rurale, la ville centre gonfle.

Mouvement des villes vers les campagnes. Naissance de l’espace périurbain. CAMPAGNE URBAINE

figure conceptuelle d’évolution d’une aire urbaine


pole métropolitain loire angers

mise en situation Angers Loire Métropole -33 communes - 265 829 habitants - 540 km² - 492 hab/km²

cc du Loir -13 communes -11 211 habitants - 204 km² - 55 hab/km²

cc vallée Loire Authion -8 communes -17 315 habitants - 131 km² -132 hab/km²

cc Loire Aubance -14 communes -17 046 habitants - 157 km² -109 hab/km²

Pellouailles-les-Vignes -2388 habitants /- 24 km² - 100 hab/km²

Saint Sylvain d’Anjou -4679 habitants - 47 km² -100 hab/km²

ANGERS -156 965 habitants - 46km² - 3412 hab/km²

les anciens vergers de l’impératrice -50 hecatres

0

8

4km

d’après les cartes du SCOT.


domaine du brossay

pellouailles les vignes

zone d’extension futur du quartier du chêne vert

complexe sportif du bois de la Salle

ferme du parigné parc andré delibes netto

bois de la salle château à motte

rd 323 futur zone artisanale de l’océane

centre équestre

st sylvain d’anjou

0

0.5

9

1km

nn


SOMMAIRE 1

avant propos mise en situation approche sensible

12-13

premières impressions balade commentée la toponymie comme outil de mémoire carte mentale du site et son contexte le site en images

2

Le site dans son contexte, influences du territoire

14-15 16-25 26-31 32-33 34-37

40-41

1-un socle support d’une grande diversité 1-1 à la croisée de deux massifs 1-2 formation des terrasses alluvionnaires 1-3 aux portes de paysages riches et variés 1-4 une activité agricole dynamique et diversifiée

42-43 44-45 46-52 53

2-un territoire jardiné, outil de développement historique 2-1 le végétal, une présence ancienne dans la culture locale 2-2 d’un patrimoine horticole à l’innovation végétale 2-3 un site au coeur d’espaces de natures emblématiques 2-4 des connections multiples 2-5 espaces naturels et parcs publics au service de la biodiversité

54 55 56-58 59 60-61

3-Vers une nouvelle ossature du territoire 3-1 ANgers, influences d’une ville centre 3-2 Une organisation multipolaire du territoire

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62-64 65-67


3

étalement périurbain et naissance d’un îlot

70-71

1-d’une campagne agricole à une campagne périurbaine 1-1 50 ans de mutations, un rapport ville-campagne fragilisé 1-2 des outils efficaces pour préserver les campagnes

2-portrait périurbain, des évolutions rapides

74-77 78-83 84-87

3-aux origines des anciens vergers de l’impératrice 3-1 histoire et évolution d’un morceau de campagne 3-2 les limites, des épaisseurs ajustables 3-3 portes d’entrées et connections 3-4 les communes, des cartes à jouer pour demain

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l’îlot périurbain, une centralité à réinventer

1-concept général du futur parc 2-schéma directeur et enjeux 3-de l’intuition à la programmation conclusion bibliographie remerciements

88-93 94-97 98-101 102-103

106-107 108-109 110-111 112-121

124-125 126-127 128-129

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approche sensible L’analyse sensible permet d’éprouver un site par les sens plus que par la raison. Nous sommes guidés par le regard, l’ouïe, l’odorat qui vont choisir très librement de s’arrêter sur tel ou tel élément composant le paysage que nous découvrons. Cette approche m’a permis de ressentir des ambiances, des sensations et récolter mes premières impressions du site

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premières impressions balade commentée la toponymie comme outil de mémoire carte mentale du site et son contexte le site en images

éléments de synthèse

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premières impressions

ReprĂŠsentation sensible du site et de son contexte

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L

e site des anciens vergers de l’impératrice se situe entre les extensions périurbaines de Saint Sylvain d’Anjou à l’ouest, de Pellouailles les Vignes à l’est et de la route départementale RD323, ancien axe historique reliant Pars à Angers, au Sud. Ces deux communes, de traditions rurales ont connu le processus de périurbanisation des années 70. Partout, des lotissements ont vu le jour. Les habitants y sont venus chercher le calme et la douceur des campagnes à seulement 10 minutes en voiture d’Angers. Cette urbanisation s’est faite sur des terres autrefois cultivées, à l’origine même du développement de ces villages ruraux. La mémoire des lieux s’est peu à peu effacée pour laisser place à une nouvelle logique et une nouvelle fonction, celle d’une campagne plus urbaine qu’agricole, cadre de vie attractif et connectée à la ville

Le site lui aussi s’est peu à peu transformé. Les vergers ont fini par disparaitre, en 2004, laissant une vaste plaine, légèrement surelevée, inoccupée, coincée entre les extensions périurbaines de Pellouailles les vignes à l’Est, Saint Sylvain d’Anjou à l’ouest et la RD 323 au sud. Lorsque l’on s’y promène on perçoit au loin la silhouette de ces lotissements, derrière quelques reliques bocagères qui ont malgré tout résisté à cette vague pavillonnaire. Ces vastes prairies sont un vide, une coupure, une respiration entre les deux noyaux périurbains qui ne cessent de grossir. Le regard y glisse doucement, arrêté au loin par des lisières forestières ou le bocage. Elles ne cessent d’évoluer au fil des saisons, tantôt rases, tantôt hautes, parfois ternes d’autres fois plus colorées. Lorsque le vent se lève une nouvelle esthétique se dessine. Les fines tiges se mettent à danser, vibrer à l’unisson, offrant, l’espace d’un instant, un tableau sonore et coloré. Elles viennent composer un espace en attente qui semble s’éveiller. Désormais on le traverse, il n’est pas rare de voir des familles s’y promener, des coureurs y faire leur footing. Des équipements sportifs et de loisirs ont récemment été construits pour répondre aux besoins des habitants (un stade de foot au Nord et une piste d’athlétisme prochainement, un centre équestre au Sud). Se pose maintenant la question du devenir de ce site et du rôle qu’il peut jouer dans ce tissu périurbain et les perspectives d’évolution des deux communes. Comment faire de ce vide un futur espace dynamique et identitaire au service des habitants de ces communes périurbaines?

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balade commentée

les dessins suivants racontent les différentes ambiances et les éléments forts du site et de ses contours proches, glanés au cours d’une première balade.

Parigné, grange dîmière au coeur des anciens vergers

Cet ancien corps de ferme (Parigné) se trouve en plein coeur des anciens vergers entre les zones d’extension urbaine des deux communes. Il est un des rares témoins du passé agricole du lieu.

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entrée du bois de la salle le chateau à Motte et son village fortifié reconstitué

gestion différenciée des espaces verts

Construit à la fin des années 80, le parc André DELIBES et sa motte médiévale est un lieu de promenade agréable et un site touristique. Les différentes ambiances et les systèmes de vues (ouvertures fermetures ) qu’il offre sont des héritages directe des parcs anglais du 19 ème .

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On y trouve essentiellement des chênes ainsi que quelques pins sylvestres.

Le sous bois est composé de houx, de chataigners, de sorbiers, d’aubépines, d’érable champêtres, de fougères.

Le bois de la salle est un espace plus intimiste. Avec un couvert plus ou moins dense il offre des jeux d’ombres et de lumières intéressants. Il est fréquent d’y croiser des familles s’y promenant ou des coureurs profitant de ses allées.

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Prairie pâturée

derrière cette bande boisée, la route nationale reliant les deux communes à Angers. ancien chemin agricole traversant le site

le regard glisse sur ces prés. Au fond le bocage, ce qu’il en reste, vient cadrer la vue et séparer l’espace de la route nationale qu’on entend au loin.

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Praiirie entretenue.

Résidus bocagers

Derière cette lisière, les lotissements pavillonnaires de Pellouailles les vignes. La prairie au premier plan offre une palette de hauteurs et des couleurs variées au cours de l’ année.

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L’ancienne forêtt de Verrière, défrichée au Moyen-Age par les moines devenue un vaste lotissement pavillonnaire à la fin des années 80.

Rue de la foret de verrière...un habitat pavillonnaire cloisonné avec ses propres ambiances, comme beaucoup de lotissements ayant vu le jour sur ces communes depuis les années 70

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Domaine du Brossay. Terres agricoles en friche

Pâturage ovin, future zone d’extension du quartier du chêne vert

La campagne est au bout de la rue mais sa mémoire et ses traditions semblent bien lointaines. Le quartier du chêne vert s’étendera, à terme, jusqu’à cette route montrant ainsi la fragilité de ces écrins de nature face aux évolutions urbaines.

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Ancien parc du Brossay. Les vieux arbres centenaires sont visibles depuis les prairies.

Entrée du domaine du Brossay. Derrière la haie on apercoit de beaux sujets, dont des connifères témoignant de la présence d’un ancien parc paysager.

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Domaine du Brossay.

Pellouailles les Vignes

Parking cars

Ancien bâtiment de stockage. Il servait lorsque les vergers étaient en activité. Aujourd’hui une petite partie est utilisée par les services techniques de la commune de Saint Sylvain d’Anjou. A l’horizon, une lisière boisée laissant dépasser quelque toit des lotissements de Pellouailles les Vignes.

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les anciens vergers terres agricoles en friches, futur parc d’activités

vers Pellouailles vers Saint Sylvain et Angers

La route départementale d323 traversant Pellouailles les Vignes. Ancien axe historique paris-nantes, il est encore par endroit planté de platanes sur les bas côtés. fracture physique, visuelle et sonore, elle scinde ces deux morceaux de campagnes et permet de relier angers en seulement 10 minutes.

Il demeure dans ce paysage une esthétique de cette ancienne campagne agricole. Des traces sont encore bien visibles (grange dimière, lisières bocagères et forestières, bâtiments d’exploitations, chemins). Il est important de les avoir à l’esprit car elles sont les derniers témoins d’un passé , de l’histoire d’un territoire qui s’est peu à peu effacé au cours des 50 dernières années sous la pression urbaine.

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la toponymie comme outil de mémoire

L

a toponymie, étude du nom des lieux est une belle manière de s’approprier la mémoire d’un territoire et la compréhension rapide de son histoire. Ces noms renvoyaient directement aux formes traditionnelles d’habitat, à leur organisation et leur mode de fonctionnement. Aujourd’hui perdure toujours la mémoire du lieu, ce génie, à travers le nom de vieux hameaux de lieux dits ainsi que dans la dénomination contemporaine des nouveaux quartiers ou lotissements. Il est enrichissant de regarder d’un peu plus près ce qu’il en est pour les communes avoisinant le site d’étude. Saint sylvain d’Anjou : «St Silvin-canton Nord Est et arrondissement d’Angers (10km)Parochiani sancti silvini 1095-Parochia sancti silvini 1288-La parouesse de St Sauvin 1309-Sanctus Silvinus 1326-St Souvin 1491-St Sauvain 1520-St Silvin 1540-Fond léger 29 germinal an II-St silvin 1862-1877. En dépendent les châteaux d’Echarbot, des Perruches, Du Brossay et des Grullières, nombre de maisons bourgeoises et une centaine de fermes, hameaux ou villages que le recensement groupe par quartiers. Superficie : 2 140 hectares dont 75 en vignes 155 en bois. Population 1563 en 1876»

Pellouailles les Vignes : «Canton Nord Est et arrondissement d’Angers (11km) Pelloeille 1237-Pelleoylle 1263-Parochia de Pelleovis 1317- Pilleoueille 1334-Pélouialle 1783. Marché le vendredi : Blé, vin, noyers, châtaigniers, fruits en abondances. Superficie : 357 hectares dont 190 en vignes, 59 en bois. Population : 440 habitants en 1872, dont 243 au bourg dans l’étranglement du territoire formant une longue rue pour la traversée de la route nationale.»

Le Plessis-Grammoire «Canton Nord Est et arrondissement d’Angers (11km). Plaissicium Grammatici 1109-Pleseiz 1205-Plexiacum Gramatice 1222-Parochia Plesseiaci 1265 –La ville du Plesseys 1394-La ville du Plessi-au-Grammaire 1413. Nulle industrie ni commerce que de produits agricoles, blé, vin, surtout de fruits Superficie : 907 hectares dont 180 de vignes et 59 de bois. Population :908 habitants en 1872.»

tiré de: PORT Célestin,Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire.1878. Paris.JB DUMOULIN

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27


A

l’origine le village devait se trouver en plein cœur de la forêt de Verrières, vaste forêt aujourd’hui disparue dont on retrouve des traces dans la toponymie actuelle (rue de la forêt de Verrières, rue des Bois…). Elle s’étendait, au 11ème siècle, des bords de Sarthe et du Loir (Ecouflant, Villevêque) jusqu’aux portes d’Angers. C’est à la fin du 11ème avec les défrichements successifs et la formation de clairières que se formèrent les premières agglomérations nouvelles (le Plessis Grammoire, Saint Barthélémy). Certains lieux dits ou hameaux portent encore cette mémoire à travers des noms évoquant des techniques de défrichement ou des formes paysagères (Bois Brulons, les loges; cabanes de bucherons, la Brosse, le Brossay; limite du finage touchant à la forêt-la lisière…). Le « Saint » fait référence à la christianisation des lieux et « Sylvain » au St patron des bucherons dont le nom évoque silva, la forêt latine. Silvanus représentait le génie des forêts, des champs, des troupeaux et des plantations.

la grande bergerie la mare du roi impasse du jonc rue de la garenne

le chêne vert

saintalleée sylvain d’anjou du taillis

rue des chênes rue du vert bocage impasse des fougères rue du verger rue de la forêt de verrières champs blancs rue du bosquet le bois de la Salle les blés d’or Chemin de belle Gelée les bois chemin des bruyères haie Joulain le moulin à vent

le pless

L

e Plessis est un nom très fréquent en toponymie, surtout dans l’Ouest de la France. En ancien Français, plaissier signifiait ployer, courber, plier et le mot plaissié désignait un enclos fait de branches entrelacées. Il viendrait du latin plexus, entrelacement. Au moyen-âge, un plessis était un endroit protégé par des palissades composées de pieux et de branches entremêlées. Il permettait à la fois de protéger les populations contre d’éventuelles attaques ennemies mais aussi de garder le bétail clos. On retrouve une rue « clos de la motte » faisant sans doute référence à un ancien plessis. Ce nom est bien souvent accompagné par le nom de son propriétaire ou de l’usage. C’est le cas pour Grammoire, qui fait référence au savoir, à la connaissance. Le bourg était rattaché au Chapitre Saint Maurice de la cathédrale d’Angers, assemblée de religieux.

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L

le patis des landes

rue du pressoir

rue de l’orée des plantes rue des bois bois brûlons rue du clos de la motte rue du vallon

pellouailles les vignes chemin des villages rue des vignes rue de la treille chemin de la chesnaie ruelles des vendangeurs champ de la douve grain d’or belle vue queue de chevre

ssis-grammoire

rue du chais

e nom Pellouailles proviendrait du latin « pela », tondre et « ovilia », brebis. C’est le lieu où on tond les brebis. En patois régional on appelait autrefois Pelouaille une cabane en pierres sèches auprès de laquelle les bergers tondaient leurs moutons. A côté de l’élevage et des cultures céréalières, la culture de la vigne fait son apparition (14em siècle) favorisée par l’inclinaison favorable du terrain formant un vaste coteau au Nord. Petite anecdote, en 1919, le conseil municipal demande à ajouter « Les Vignes » au nom de la commune. Georges Clémenceau, à la tête du gouvernement acceptera via un décret et ce, afin de témoigner toute sa gratitude aux habitants qui durant la première guerre fournirent le pourcentage le plus élevé de vins par rapport à la population.

carte schématique des noms de rue

0

250

500m

A travers la toponymie actuelle et plus ancienne, on remarque le lien fort qui existait entre ces anciennes communes rurales et le paysage. Moins prégnantes que les reliquats bocagers ou les vieux corps de fermes, ces noms forment aussi une trace plus discrète mais tout aussi importante à considérer car ils évoquent et renseignent, parfois même de facon poétique, l’usage ou l’histoire du lieu (Belle Gelée, Grain d’Or, ruelle des Vendangeurs…) qu’il est désormais difficile de cerner en vue de leurs mutations rapides.

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représentation imaginaire des toponymes Ce dessin présente la vision que l’on peut se faire de l’espace en regardant les différents toponymes, anciens et actuels, repérés autour du site.

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32


carte mentale du site et de son contexte VILLE coeur historique de développement. Bâti groupé, dense, village rue. l’espace périurbain composé de vastes lotissements, de commerces, d’équipements publics zones industrielles le long des axes de communication.

campagne

la «campagne habitée» (hameaux et lieux dits)

bois, forêts éparses

zone de loisirs (parc, terrains de foot, centre équestre). les anciens vergers de l’impératrice, prairies de l’entre deux. (SITE D’ETUDE)

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3

le site en images 23

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synthèse première partie

2 communes de tradition agricole, Saint Sylvain d’Anjou et Pellouailles les Vignes, devenues aujourd’hui des communes périurbaines sous l’influence d’Angers.

1950

2015

D’une campagne agricole ...

... à une campagne urbaine

Ces communes se sont rapidement développées à partir des années 70 et le début de la vague pavillonnaire. Les habitants, plus nombreux, sont arrivés, motivés par l’accession à la propriété; l’idéal de la maison avec jardin bénéficiant des avantages de la campagne à deux pas de la ville. Ce nouveau modèle d’urbanisme s’est développé au détriment des terres agricoles. On y a peu à peu installé des industries, des commerces, des équipements publics, des zones de loisirs, des infrastructures de transports. IIl a généré un tissu urbain discontinu créant de larges morceaux d’espaces ouverts (cf schéma ci dessous)

zone d’activités

zone d’habitat

infrastructures routières

équipements publics

A l’image de l’espace rural composé de différentes entités (champs, prairies, bois, zones humides...) l’espace périurbain est une mozaique de zones bien définies (habitat, loisir, commerce, équipements....). Il arrive que certains espaces se retrouvent cernés par ces différentes zones, formant alors un vide dans ce tissu.

38


Se pose aujourd’hui la question du devenir de ces « morceaux » de campagnes dans ces communes périurbaines... L’analyse sensible a permis de repérer certaines traces de l’histoire de ces 2 communes et ainsi mettre en avant leur passé agricole. -traces physiques (bâtiments d’exploitation, bocage…)

ancien chemin d’exploitation

-traces écrites (toponymes)

reliquat bocager

be

ancien corps de ferme

ll

ev

bois brûlon ue ée e s d de Gel ruelle s e e l r l e ic Be vendangeurs verg ératr p chemin de la chênaie l’im champs blancs

Il subsiste une esthétique dans ces paysages agricoles qu’il est important de conserver car ce sont les derniers lieux renvoyant encore à l’imaginaire, aux traditions rurales et à l’histoire de ces anciennes communes agricoles.

39


2

le site dans son contexte, influences du territoire Nous allons, dans un deuxième temps, changer d’échelle et regarder les influences qu’exercent Angers, et plus généralement le territoire du pays loire angers sur le site et les potentialités que cela représente pour le développement futur de ce vide périurbain

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1-un socle support de diversité 1-1 à la croisée de deux massifs 1-2 formation des terrasses alluvionnaires 1-3 aux portes de paysages riches et variés 1-4 une activité agricole dynamique et diversifiée

2-un territoire jardiné, outil de développement historique 2-1 le végétal, une présence ancienne dans la culture locale 2-2 d’un patrimoine horticole à l’innovation végétale 2-3 un site au coeur d’espaces de natures emblématiques 2-4 des connections multiples 2-5 espaces naturels et parcs publics au service de la biodiversité

3-Vers une nouvelle ossature du territoire 3-1 ANgers, influences d’une ville centre 3-2 Une organisation multipolaire du territoire éléments de synthèse

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1 un socle support d’une grande diversité 1-1 à la croisée de deux massifs

L

’Anjou se situe géologiquement à la frontière entre deux formations distinctes. Il s’agit du massif Armoricain, formation ancienne (-245 millions d’années) représentée par les roches métamorphiques et magmatiques (schistes, gneiss, granites) à l’ouest et du bassin Parisien, formation plus récente issue de la sédimentation (calcaires, tuffeaux, sables, faluns coquilliers) à l’Est. Ces formations ont entrainé des sols différents, des usages et une végétation variée et donc des paysages singuliers:

massif Armoricain

bassin Parisien

Le massif Armoricain, plus dense, plonge sous le bassin Parisien aux environs d’Angers

-A l’ouest, l’Anjou Noir des schistes et des ardoises caractérisé par le bocage, la polyculture et l’élevage bovin -A l’Est, l’Anjou blanc des sables et des tuffeaux. On y retrouve des forêts sur les plateaux, de la céréaliculture dans les plaines et des vignobles sur les coteaux. L’habitat troglodytique en est une spécificité. -Au centre, les vallées aluvionnaires. Situées naturellement au niveau des cours d’eau, ces sols sont composés de limons. Cette partie du territoire est largement dédiée aux cultures dites spécialisées (horticulture, maraichage). Angers se situe à la croisée de ces 3 ensembles géologiques majeurs et sa réputation comme terre du végétal y est intimement liée. carte simplifiée du sous sol en Maine et Loire

massif Armoricain bassin Parisien vallée alluvionnaire rivières-fleuves site d’étude

42


Sarthe

SegrĂŠ Mayenne

Maine

Loir

Authion

angers Loire

Aubance

saumur

cholet

0

n

43

25

50 km


dépots (sables, graviers, argiles) provenant de l’érosion des grands massifs du socle hercynien

1-2 formation des terrasses alluvionnaires socle hercynien

stratification du à l’érosion du socle hercynien

1- il y a 250 millions d’années (ère primaire) Le climat est chaud et humide, la chaine hercynienne est soumise à une importante érosion. Elle devient peu à peu une vaste pénéplaine nivelée par des dépôts détritiques issus de l’érosion de ses grands massifs qui vont combler les vallées. transgression marine et sédimentation

Cénomanien inférieur

transgression marine et sédimentation

Cénomanien supérieur

mouvement de transgression et régression marine entrainant une superposition de couches dédimentaires

2- il y a 65 millions d’années (ère secondaire) Puis, de nombreux mouvements de transgressions et régressions marines ont lieu. La mer entre et ressort, ce va et vient va laisser derrière lui différentes couches sédimentaires détritiques et marines. Ces mouvements vont se poursuivre pendant l’ère tertiaire. mise en place des cours d’eau

érosion des couches supérieures et dépot d’alluvions

érosion des couches successives et dépôt d’aluvions dans la vallée de -1.8 Ma à Aujourd’hui

3- Il y a 1,8 millions d’années (ère quaternaire) Nous entrons dans une période glaciaire qui va dessiner le relief actuel. Les rivières se mettent en place et viennent creuser les différentes couches. Les phases d’érosion intense, rythmées par les alternances climatiques, creusent et déblaient les vallées. Cela donne aux abords d’Angers, une série de belles terrasses allluvionaires. Les alluvions s’y sont déposés témoignant ainsi du transport de matériaux des cours d’eau. Elles sont composées de sables, de graviers et de galets.

44


A

Fz

Fz C2a

Fw

alluvions actuelles et subactuelles. Minces limons d’inondation formant les sols des prairies du lit majeur. -1.8 Ma. Quaternaire

C2b Fv Fw

Fw

site d’étude

e

st SYLVAIN

Fv

C2a Fv

A’

La

Fw

C

ß

alluvions anciennes des hautes terrasses. Eléments venant du Loir formant une couche de 4m d’épaisseur. -1.8 Ma. Quaternaire

Fw

Fz

Sar th

Fw

Fv

angers

ß ß

C2b

ø

C2b

Cénomanien supérieur. Formation des marnes à ostracées et sables verts. Epaisseur de 5 à 8m. -100 Ma. Secondaire

C

ß

Cambrien. Argiles et grès. -545 Ma. Primaire

ø

Fv

Cénomanien moyen. Formation des sables glauconieux couvrant les formations argileuses précédentes. -95 Ma. Secondaire Colluvions indifférenciés

dépots alluvionnaires la Sarthe et les basses vallées Angevines

Fv

55m

Site d’étude

source: géoportail

vieille Maine

Fv

alluvians anciennes des très hautes terrasses. Matériaux grossiers et mal triés, galets divers emballés dans des sables riches en grains éolisés.

1

0

2 km

n

Cénomanien inférieur. Formation des sables du Maine. -90 Ma. Secondaire

C2a

Cénomanien supérieur Cénomanien moyen et inférieur

16m

socle hercynien

0

NB: l’échelle des hauteurs a volontairement été exagérée

1

2 km

Le site se trouve à la marge de deux formations (bassin parisien et massif armoricain) issus de deux mécanismes différents (sédimentation et métamorphisme). Cela a créé aux alentours de St Sylvain, une série de terrasses alluvionnaires, formant un petit plateau. Les anciens vergers de l’impératrice (55m) dominent donc légèrement les basses vallées Angevines à L’ouest (16m) et permettent d’entre apercevoir à l’ouest les forêts du plateau Beaugeois. Le sol est argileux avec une bonne capacité de rétention d’eau. Il sera plutôt sec l’été et mouillé en hiver.

45


1-3 aux portes de paysages riches et variés

L

e pays Loire Angers est marqué par l’hydrographie (confluence de la Loire à Bouchemaine, confluence de la Maine à Ecouflant, chevelu de rivières) et les reliefs qu’elle a dessinés au cours du temps (vallées, coteaux plus ou moins abrupts). Son point le plus haut est de 100m et le plus bas correspond au lit de la Loire avec des hauteurs variant de 17 à 25m, 3/5 du territoire se situe à moins de 40m d’altitude. Le relief, quant à lui, se caractérise par des formes relativement douces (plaines, plateaux ondulés, buttes, coteaux parfois plus abrupts. Cette base physique est le support du développement passé et futur de la métropole. Regardons maintenant les paysages que cela a façonnés sur le site et aux environs.

carte des unités paysagères inspirée de l’Atlas des paysages du Maine-et-Loire

0

25

50 km

46

n


segré

les basses vallées angevines

le Beaugeois LES PORTES DU BEAUGEOIS

LA CONFLUENCE ANGEVINE angers

LE VAL D’ANJOU

la loire

saumur

cholet

47


prairies innondées des basses vallées angevines avec sa plante emblématique, la Fritilaria meleagris: fritilaire pintade

1-LES BASSES VALLEES ANGEVINES Ce sont de vastes plaines composées principalement de prairies et de bocage. Elles sont soumises aux fluctuations des eaux dès Octobre, et ce, jusqu’à Mai. Ces plaines sont en fait l’héritage d’une ancienne forêt marécageuse, défrichée il y a plus de mille ans. On y a alors développé l’agriculture et la pêche. Au 18eme siècle, la vocation agricole de cet espace s’affirme (culture du chanvre puis élevage extensif) puis va peu à peu péricliter, mis à mal par l’intensification des productions animales. Les peupleraies vont alors s’y développer pour assurer un revenu ou permettre l’exonération fiscale. Elles couvrent encore aujourd’hui 10 à 15% de cette unité. Par ailleurs, prairies et bocages accueillent plus de 300 espèces d’oiseaux ainsi que de nombreuses espèces végétales présentant un réel intérêt patrimonial (Fritilaria meleagris par exemple). Elle est aujourd’hui reconnue comme une zone humide d’importance internationale. Pellouailles et Saint Sylvain se situent à seulement 10km au Sud de ces prairies inondables et des sentiers de promenades qu’elles offrent

48


plateau cultivé du Beaugeois

2-LE BAUGEOIS Situé sur la marge du bassin parisien, c’est le territoire le plus boisé du Maine et Loire. Défriché au 12 ème siècle, ce vaste plateau calcaire est ponctué de châteaux, logis seigneuriaux et petites églises pittoresques. C’est un territoire faiblement industrialisé qui s’est tourné vers la céréaliculture (Nord). Le sud a pour avantage de se situer à la croisée des Autoroutes A11 et A85. Depuis les actuelles prairies des anciens vergers, on perçoit au loin le relief qui se dessine peu à peu.

49


levée de la Loire sur la commune de la Bohalle

3-LE VAL D’ANJOU Vallée touristique estampiée UNESCO, la Loire y avance entre les coteaux boisés de la rive gauche et le long ruban de la levée, rive droite. A la fin des années 60, le Val d’Authion va bénéficier de grands travaux hydrauliques, lancés par Edgard PISSANI, alors député Angevin et ministre de l’Agriculture. 22 barrages seront créés ainsi que 200km de fossés de drainage et d’irrigation. Il deviendra dès lors une vaste zone horticole concentrant 70% de la surface départementale en légumes, fleurs et semences. Les sentiers de la loire à Vélo permettent de se balader le long de ces levées et profiter de la beauté du paysage ligérien.

50


vue sur le chateau d’Angers depuis le parc Balzac

4-LA CONFLUENCE ANGEVINE L’eau et l’ardoise marquent profondément l’urbanisation et les paysages de l’agglomération. Ancrée sur les contreforts de l’Armorique et entre deux confluences (La Loire à l’Ouest et la Maine à l’Est), Angers offre de nombreux parcs et espaces verts à proximité de son cœur historique et de son centre-ville où il fait bon flâner. Joachim du Bellay l’illustre à merveille dans l’un de ses poèmes en évoquant « la douceur Angevine ». Aujourd’hui, la ville rayonne sur un bassin de vie de plus de 270 000 habitants. Saint Sylvain est relié directement à Angers via un réseau de bus de ville efficace qui permet de s’y rendre en 30 minutes.

51


quartier pavillonnaire en extension à Saint Sylvain d’Anjou

5-LES PORTES DU BEAUGEOIS Situé entre loir, Sarthe, Authion et confluence angevine, le plateau du Beaugeois est marqué par la périurbanisation sous l’influence directe d’Angers, les voies de communication (A11, RD323) et la friche ardoisière de Trélazé. Les communes ont connu une importante croissance démographique durant les 20 dernières années, repoussant toujours plus loin les limites de la ville au détriment de terres agricoles. Saint Sylvain d’Anjou et Pellouailles-les-Vignes sont de ces communes. Situées à 10-15 minutes d’Angers seulement en voiture, elles permettent à leurs habitants de profiter des avantages de la campagne tout proche de la ville.

52


1-4 une activité agricole dynamique et diversifiée Les espaces agricoles et dits « naturels » représentent une part importante du Pays Loire Angers. Ils y sont par ailleurs très diversifiés car on retrouve l’ensemble des grands types de culture de l’hexagone sur cette petite partie de territoire. Le poids spatial de l’agriculture y est important et influe sur les paysages de façon importante. En dehors de la zone urbaine compacte d’Angers, les espaces agricoles se mêlent ou ceinturent des espaces urbains et périurbains multiformes : bourg dense et resserré, extensions pavillonnaires, hameaux isolés dans la campagne. Les entreprises agricoles se répartissent équitablement sur l’ensemble du territoire du pole métropolitain. La surface agricole utile est de 55 000 hectares et s’organisent autour de 6 grandes productions carte inspirée du SCOT, secteurs agricoles de la région Angevine

polyculture élevage

80% espaces agro naturels (champs cultivés, prairies, forêts, zones humides) 20% espaces urbanisés (habitat, zones industrielles et commerciales, infrastructures de transports).

arboriculture

horticulture

semences

maraîchage

viticulture

0

5km

n

zone urbaine

Cependant même si la surface agricole reste importante, elle est aujourd’hui fortement impactée par les dynamiques péri-urbaines. Sur les 15 dernières années, 915 hectares d’espaces agricoles et naturels se sont transformés en espaces urbanisés. En moyenne, c’est donc 60 hectares par année de terres agricoles qui sont « phagocytées » par l’urbanisation contre 0.5 hectares pour le phénomène inverse. Le rapport ville-campagne semble bien déséquilibré et pencher largement en faveur de la ville. le retour d’un rapport à la terre, d’une forme d’agriculture dans cet îlot pourrait permettre de renouer avec l’histoire de ces communes, devenues périurbaines, tout en bénéficiant d’un large choix de type de cultures.

53


2 un territoire jardiné, outil de développement historique 2-1 Le végétal : une présence ancienne dans la culture locale

E

n Anjou, le végétal fait partie de l’histoire du territoire et a contribué à façonner un patrimoine matériel (paysages) et immatériel (savoir-faire) conséquent. Il a été et demeure encore un levier de développement économique important du territoire Déjà, au 12ème siècle, la culture des jardins et la botanique tiennent une place importante dans la ville. L’histoire locale attribue au comte de Plantagenêt la mode des jardins et véhicule l’image du Roi René (15ème siècle) comme un amoureux des plantes et un fin botaniste. Puis quelques siècles plus tard, avec la révolution industrielle, l’horticulture en Anjou connaît un formidable essor. « Aux environs de Paris, à Metz, à Orléans, et surtout à Angers, existent de véritables manufactures d’arbres et d’arbustes que les chemins de fer transportent ensuite vers les divers points de l’Empire » (Turgan, 1863)

le «BON ROI RENE» 1409-1480 Il consacre son temps à l›administration et au développement de l›Anjou faisant ainsi prospérer la ville d’Angers. Il fait aménager en Anjou, des lieux de promenades et des jardins fleuris où vivent des paons ainsi que des enclos pour biches et des ménageries où le peuple peut venir découvrir des lions et des léopards.

Les pépiniéristes locaux attirent des compétences de haut niveau et une main d’œuvre qualifiée s’organise rapidement. Les pépiniéristes Angevins se développent. Leroy et Villemorin (quatrième semencier mondial aujourd’hui) deviennent très vite des figures emblématiques de l’entreprenariat horticole et contribuent au dynamisme économique Angevin. SI aujourd’hui l’urbanisation a recouvert bon nombre de traces de cette époque, elle demeure aujourd’hui par la dénomination de certains places ou rues de la ville (Place André Leroy, Boulevard du Roi René...)

André LEROY 1801-1875 Issu d›une grande famille de jardiniers, il reprend la direction de l›exploitation familiale en 1822. À sa mort, son entreprise emploie 300 ouvriers sur 200 hectares de plantation. Il fait des établissements André Leroy la plus importante pépinière d›Europe

Les affiches de J-A Mercier ont illustré quinze foires commerciales de l’Anjou entre 1924 et 1983. Elles valorisent les produits horticoles comme emblèmes du territoire et diffusent ainsi une imagerie végétale comme pilier de l’économie locale. source: tem.revues.org

54


2-2 d’un patrimoine horticole à l’innovation végétale Comme d’autres villes de tailles moyennes, Angers a été fragilisée par la désindustrialisation (filière électronique notamment). Elle s’est alors appuyée, à partir des années 80, sur la déclinaison de la ressource végétale : horticulture, innovation et tourisme. Ce choix s’est appuyé sur un savoir-faire historique et un environnement économique important (4 200 entreprises et 20 000 emplois au niveau départemental). Ce thème est aujourd’hui porté par deux opérations emblématiques : -TERRA BOTANICA : implanté au cœur de l’agglomération, il propose une offre récréative inédite au niveau national et polarise l’attractivité de l’offre du tourisme végétal sur Angers. Il s’étend sur 27 hectares dont 11 ouverts aux visiteurs. Le parc est devenu la première attraction du département, réalisant 300 000 entrées en 2012 Le programme du parc, conçu par l’architecte-paysagiste Thierry Huau, décline des attractions diverses autour du végétal : découverte de la route des épices dans les cales d’un bateau, voyage en coquille de noix à pédales au-dessus de la « canopée », cinéma dynamique retraçant le parcours d’une goutte d’eau, reconstitution de la forêt préhistorique, etc. Il cible un public familial. -Végépolys: Pôle de compétitivité à vocation mondiale, il est basé à Angers et fédère des entreprises et des centres de recherche et de formation dans le domaine du végétal (INRA¹, Agrocampus Ouest, l’université d’Angers, l’ESA²) . Il regroupe plusieurs filières de la production végétale (horticulture, semence, maraîchage, arboriculture, vigne, plantes médicinales, champignons, cidre et tabac). Il a pour ambition de favoriser l’innovation entre ces acteurs afin de produire des végétaux respectueux de l’environnement, de la biodiversité et de la santé. Il accompagne toutes les innovations et plus particulièrement autour de 3 axes technologiques (innovation végétale / protection des plantes et systèmes de cultures / contribution du végétal à la santé, au bien être et au cadre de vie). MARKETING TERRITORIAL: Le Conseil Général a lancé en 2011 une campagne massive d’affichage dans l’agglomération. Sous le slogan « L’avenir pousse en Anjou », des jeunes, des célébrités locales et nationales prennent la pose avec un arrosoir, symbole des projets que l’on peut « cultiver » sur le territoire angevin. Cette communication met clairement en avant l’esprit d’innovation revendiqué par les acteurs du végétal ce large réseau de professionnels est une oportunité pour développer au sein du site un «espace expérimental» au service de l’innovation végétale dans un territoire qu’elle marque fortement.

55

TERRA BOTANICA, parc à thème de 11 Ha, propriété du conseil général du Maine et Loire

¹Institut National de la Recherche Agronomique ²Ecole Supérieure d’Agriculture

VEGEPOLYS, pôle de compétitivité ancré dans le territoire

le végétal symbôle du territoire jusque dans ses outils de communication


2-3 un site au coeur d’espaces de natures emblématiques

sa rt he

sentiers des basses vallées Angevines

may

enne

loir

les basses vallées Angevines 6 Villevêque

2

Ecouflant

5

ANGERS

Pellouailles

bois landes et tourbières

circuit de loir à Loire le Plessis Grammoire 3 St Barthélémy

ile saint aubin

zone de bocage naturel

1

St Sylvain

4

Trélazé Bouchemaine

la loire

ion

th

au

la Loire à vélo

vallée de la loire

offre de nature sur le territoire

carte inspirée du SCOT. Espaces de nature sur e territoire

0

5

10 km

zone urbanisée site espaces naturels

parcs publics / circuits randos

espace de nature dans la ville dense

circuits de randonnées pédestres et cyclistes

ZNIEEF zone nationale d’intérêt écologique, faunistique et floristique

parcs publics d’agglomération espaces de nature et de loisirs

56

n


Les espaces naturels emblématiques, comme les basses vallées Angevines et la vallée de la Loire, se sont développés principalement dans les grandes vallées alluviales (vallée de la Loire au Sud, et vallée du Loir, de la Sarthe et de la Mayenne au Nord). Ils offrent aux habitants des espaces de loisirs et de détentes considérables dans des cadres paysagers remarquables. Conscient de ces aménités paysagères naturelles, des sentiers pédestres et cyclistes ont été aménagés afin de faciliter leur accessibilité. Ainsi un GR permet d’explorer les basses vallées Angevines, ses paysages de bocages, ses prairies innondables, sa faune et sa flore sauvage. Il rejoint le coeur d’Angers. L’itinéraire Loire à vélo fait une boucle et permet désormais d’accéder aux ardoisières de Trélazé puis à la gare d’ Angers avant de revenir, au Sud vers les bords de Loire à hauteur de Bouchemaine. Récemment, un autre itinéraire vélo a été ouvert, de Loir à Loire, empruntant des routes de campagnes peu circulées et donc relativement sécurisées. Il démare, au Nord, à Villevêque, passe par St Sylvain d’Anjou, au niveau des anciens vergers de l’impératrice, s’en va vers Pellouailles, passe par le Plessis Gramoire puis St Barthlémy avant de rejoindre ,au Sud, le parc des ardoisières puis se connecter à la boucle de la Loire à Vélo. parcs publics d’agglomération 1

parc andré delibes 23 hectares

4 parc des ardoisières

100 hectares

2 les sablières

3 Parc de pignerolle

5 parc saint nicolas

6 plage de villevêque

56 hectares

77 hectares

37 hectares

2 hectares

L’offre de nature de proxmité est donc bien présente autours d’Angers et sur le site même de St Sylvain avec le parc André Delibes. Cependant les espaces dits «naturels» sont relativement éloignés (Villevêque et Ecouflant, permettant tout deux de rejoindre les sentiers des Basses Vallées Angevines) et donc peu souvent accessibles.

la nature est un facteur d’attractivité du territoire aujourd’hui sous exploité. il ne faut pas uniquement protéger les espaces de natures et les continuités naturelles, la biodiversité ordinaire est importante à reconsidérer. LEs prairies des anciens vergers de l’impératrices, la forêt, les résidus bocagers...sont autant d’entités à prendre en compte pour le maintien de la biodiversité au coeur de cet espace.

57


l

s va asse b s e

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7k m

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parc des sablières

m

4km

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2km

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1km

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1km

m

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parc andré delibes

2km

île St Aubin

pellouailles les vignes

St Sylvain d’anjou

ne la viei lle mai

4km m

5k

le plessis grammoire

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ma in e

angers

30 min

25 min

20 min

10 min

2

t:0min t:0min

St Sylvain

58

30 min 15 min

10 min

3k

m

2km

15 min

4km

39 min m

2km

26 min

1

3k

1km

5 min

0

2km

1km

1km

5 min

Angers 1

13 min

1km

2km

15 min

13 min

2km

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26 min

m

39 min

3k

4km

m 5k

6k

m

temps de déplacement en fonction des distances:

3k

n

20 min


2-4 des connections multiples Les anciens vergers de l’impératrice sont connectés à certains de ces sites via divers moyens de transport EN VOITURE L’accès à Angers depuis Saint Sylvain d’Anjou et Pelouailles les Vignes est rapide. En seulement 15 minutes, la RD 323 permet de relier le centre-ville et les parcs à proximité (Balzac, lac de Maine, parc Saint Nicolas, jardin des plantes, jardin du mail…). Il en est de même pour rejoindre le parc des sablières à Ecouflant à l’ouest ou la plage de Villevêque au Nord, 10 minutes suffisent. Ces sites permettent d’accéder aux sentiers de randonnées des basses vallées Angevines. EN BUS Saint Sylvain est desservi par une ligne du réseau des bus de villes (ligne 2). Elle relie Angers en 30 minutes et fonctionnent de 6h00 à 20h avec en moyenne un bus toutes les 25 minutes. Un car de campagne dessert également les 2 communes. Il part de Soucelles, au nord de Villevêque, de l’autre côté du loir, traverse Pellouailles, puis St Sylvain avant de rejoindre Angers. Il est principalement utilisé par les scolaires. EN VELO L’itinéraire de Loir à Loire, récemment ouvert permet de rejoindre Villevêque au Nord, sa plage et les sentiers de randonnées des basses vallées Angevines en 30 minutes. Au Sud, il passe par le Plessis-Grammoire puis rejoint le parc des ardoisières de Trélazé en 1h environ. Il emprunte des routes de campagnes à faible trafic. Aucun itinéraire n’existe vers Ecouflant, alors que le trajet à vélo serait encore plus rapide (20 minutes). Il permettrait de relier le parc des sablières ou l’on peut se baigner, pêcher, se promener, accéder à différents parcours accrobranches. Ce parc est également connecté aux sentiers des basses vallées Angevines. A PIED Le rayon d’action est moindre et ne permet pas d’accéder aux sites naturels emblématiques du territoire. Les habitants des deux communes peuvent cependant bénéficier du parc André Delibes et sa forêt à St Sylvain et pour s’y promener. légende arrêt de bus ligne de bus de ville ligne de bus de campagne circuit vélo Loir à Loire sentiers de randonnées des basses vallées Angevines site parcs publics

en marchant à une moyenne de 5km/h

en roulant à une moyenne de 15km/h

1

2

en respectant les limitations de vitesses

59


2-5 espaces naturels et parcs publics au service de la biodiversité Tous ces sites emblématiques ou ces parcs publics d’agglomérations et autres jardins, sont, par les paysages qui les composent, de véritables refuges pour la faune et la flore. -Les basses vallées Angevines : Elles représentent le plus vaste ensemble de confluence du bassin versant de la Loire, rassemblant 3 rivières (la Sarthe, la Mayenne et le Loir). La Loire trouve dans ces vastes prairies un exutoire idéal. Elles sont un bassin de crues naturel important au regard de la prévention des risques d’inondation et de la protection des populations. Certaines parties de ces prairies se retrouvent totalement immergées d’octobre à Mars permettant le développement ou l’habitat d’espèces (oiseaux, poissons, amphibiens…) et favorisent la purification des eaux. Lorsque elle se retire, elle dépose des limons, fertilisant ainsi les pelouses de manière naturelle. Ces prairies deviennent alors des lieux de pâturages privilégiés. Le site renferme de nombreuses espèces d’intérêt communautaire menacées de disparition (râle des genêts/busard des roseaux/Marouette ponctuée/ fritillaire pintade/Orpin d’Angers/Tulipe sauvage...)

Fritillaire pintade

Râle des genêts

54 60

busard des roseaux

tulipe sauvage

Orpin d’Angers

Marouette ponctuée


-La vallée de la Loire : C’est un couloir de migration importante pour de nombreuses espèces animales et végétales. Les îles sableuses, prairies humides, bocages qui la composent abritent de nombreuses espèces. De plus, tous les affluents de la Loire contribuent à augmenter cette richesse naturelle.

-les étangs et les mares : Ils ont un rôle écologique et social important. En effet ils contribuent à la conservation de la biodiversité, à la régulation hydraulique, à l’épuration naturelle des eaux tout en offrant des lieux éducatif set récréatifs pour les habitants (lac de Maine, Parc Saint Nicolas à Angers, les Sablières à Ecouflant, les ardoisières à Trélazé, le parc André Delibes à St Sylvain…).

-Le bocage : Il joue un rôle primordial pour la biodiversité végétale et animale ainsi que pour le paysage, l’agronomie et l’hydraulique. Ce sont de véritables écosystèmes permettant la rétention et l’épuration des eaux. Ils procurent de nombreux refuges pour la faune et l’avifaune. Ensemble, ils créent un réseau de corridors écologiques favorables aux auxiliaires proches des cultures. Enfin les chemins qui les bordent permettent la promenade.

-Les bois, forêts, ripisylves : Bien souvent issues des défrichements médiévaux, on retrouve en majorité une forêt mixte, composé de feuillus (chênes) et de résineux (pins). Ces milieux sont supports de biodiversité, plus ou moins riches selon le mode de gestion employé pour l’entretien de ces espaces.

-Les parcs et jardins publics et privés. Ces espaces verts au cœur du tissu urbain abritent aussi de nombreuses espèces, favorisées par une gestion différenciée de plus en plus présentes et reconnue (parc Balzac, parc André Delibes, jardin des plantes, jardins privés…)

Sur les 15 dernière années, ces espaces ont reculé au profit de l’urbanisation. Se sont les surfaces en herbes, source importante de biodiversité lorsqu’elles sont prairies permanantes qui ont été les plus impactées. Or, pour maintenir des espaces en équilibre favorable à la nature et à la santé humaine, le maintien de tous ces espaces de biodiversité devient un enjeu important.

61 55


3- vers une nouvelle ossature du territoire 3-1 angers, l’influence d’une ville centre

C

haque territoire est marqué par de nombreuses évolutions traduisant les dynamiques agricoles et urbaines. Aujourd’hui, sur le territoire Angevin, l’espace rural représente 80% de la surface (espaces semi naturels, agricoles et forestiers) et l’espace urbain 20%(ville, infrastructures routières, zones commerciales et industrielles). Le rapport ville campagne semble donc largement pencher en faveur de la campagne. Sauf que les formes d’urbanisations récentes ne font qu’augmenter les pressions sur les activités agricoles, tendent vers une banalisation des paysages (zones commerciales, quartiers pavillonnaires, entrées de villes…) et viennent dénaturer les campagnes, effacer les traces de sa encore très récente vocation agricole plus que résidentielle. L’analyse de l’occupation des sols entre 1996 et 2005 montre que sur le pays Loire Angers, territoire du SCOT*, l’urbanisation a progressé de 8%, soit 130 hectares par an en moyenne. Parallèlement, les espaces agricoles ont reculé de 186 hectares par an en moyenne.

*SCOT: Schéma de

Evolution de l’occupation du sol sur le territoire du SCOT entre 1996 et 2005:

cohérence territoriale

Espaces agricoles :

Habitat :

-2% (-1680ha)

+4% (+518 hectares)

Espaces boisés et naturels :

Zones industrielles et commerciales: +16% (+235 hectares)

+2% (+416hectares)

Espaces récréatifs : -1% (-9 hectares)

62


1950

1975

1990

2005

évolution de la tache urbaine sur le territoire du SCOT source:www.aurangevine.org

0

5km

le Pôle métropolitain Loire Angers profite du dynamisme démographique du Grand Ouest Français : l’aire urbaine a gagné plus de 20 000 habitants entre 1996 et 2005. 45 % de la population vit désormais dans le périurbain, pouvant entrainer des conflits d’usage sur ce territoire qui demeure fortement agricole

n

63


C

ette urbanisation est particulièrement intense sur les communes de la première couronne de l’agglomération Angevine, comme à St Sylvain d’Anjou et à Pellouailles-les-Vignes. L’habitat pavillonnaire représente plus du tiers des surfaces récemment urbanisées. Il grignote sur les espaces naturels et agricoles, de plus en plus loin de la ville centre. Cette forme d’urbanisation est généralement de faible densité et entraine une consommation importante de foncier ainsi qu’une déconnexion entre lieu de travail et lieu de résidence. Les cœurs de bourgs et de villages ont perdu de leur authenticité. Le bâti ancien, la rue composée de maisons mitoyennes, ont peu à peu disparu ou été dilués par les lotissements. Ces formes urbaines, souvent banales d’un point de vue architectural tendent à une homogénéisation du paysage et une perte progressive des particularismes locaux. Ces 2 photos aériennes montrent l’évolution rapide de 2 secteurs de la commune de Saint Sylvain d’Anjou. Elles illustrent très bien le phénomène de périurbanisation et l’évolution du rapport ville campagne.

2014

place de la mairie

n

Cette évolution se fait au détriement d’une campagne agricole qui à son tour évolue -disparition de nombreuses haies bocagères -augmentation de la taille des parcelles par remembrement -spécialisation des types de cultures -défrichement de certains bois -apparition de friches agricoles

rd 323

place de la mairie

rd 323

1950

-développement de lotissements autour du coeur historique -apparition de nombreuses routes dans et autour de ces lotissement -création de zone industrielle le long des axes majeurs de circulation -apparition d’équipements publics et commerces

centre bourg

1950

2014

n

64

zone d’activité «les fousseaux»


3-2 Une organisation multipolaire du territoire

A

fin de limiter ces impacts négatifs, en 2005, le syndicat mixte de la région Angevine a décidé d’engager la révision du SCOT¹ pour définir un nouveau projet de développement territoriale, durable et solidaire. le mans-paris rennes

Ce nouveau projet vise un développement multipolaire du territoire avec le pôle métropolitain (Angers), 2 polarités existantes et 5 nouvelles à constituer.

3

RD

A11

32

polarité Nord Est

angers

Cette organisation permettra de renforcer le pôle métropolitain rayonnant sur l’ensemble du territoire et de structurer de nouveaux bassins de vie par un réseau de polarités intermédiaires (la centralité des communes et leur rôle de proximité seront ainsi confortées).

nantes

La Lo

tours

ire

A87 0

cholet

10km

n

poitiers territoire du SCOT

pôle métropolitain polarités constituées

Les objectifs de ce schéma de développement, d’après le document d’orientations générales, sont les suivants : - apporter une réponse aux besoins en termes de commerces, d’équipements et de services tout en maîtrisant les dépenses publiques. - donner une alternative aux déplacements automobiles pour une plus large part de population. - renforcer la cohésion sociale et la mixité des populations et des fonctions. - préserver les espaces agricoles et naturels.

polarité à constituer site de projet

¹Le Schéma de Cohérence Territoriale, introduit par la loi Solidarité et Renouvellement urbain du 13 décembre 2000 en remplacement des schémas directeurs, est le nouveau cadre de référence des politiques publiques d’aménagement du territoire. Il oriente l’évolution du territoire dans la perspective d’un développement durable c’est-à-dire équilibré entre développement économique, cohésion sociale et impératifs environnementaux. Le SCoT se compose de trois grands documents : - le rapport de présentation ; - le Projet d’aménagement et de développement durable (PADD) ; - le Document d’orientations générales (DOG).

65


source: SCOT Pays Loire Angers. Document d’orientations générales

schéma de référence polarité nord est (st sylvain-pellouailles-villevêque)

66


Le projet de teritoire: ORGANISER ET MAITRISER LE DEVELOPPEMENT

A l’échelle de la polarité Nord Est, le site des anciens vergers de l’impératrice a clairement été identifié comme un secteur stratégique de développement, c’est-à-dire un lieu emblématique, privilégié pour la constitution de la polarité.

ORGANISER LES MOBILITES

Le SCOT envisage sur les années à venir un développement urbain complémentaire (logements/équipements/ commerces). Ce schéma pose question car il viendrait à rassembler les deux communes et créer une nouvelle centralité alors que les bourgs même des deux communes sont identifiés comme des centralités à conforter et que leur évolution s’est articulée autour de ces coeurs historiques de développement. De plus au Nord de St Sylvain et de Pellouailles, des opérations urbaines sont en cours et permettront de répondre largement à la demande en logements.

VALORISER LE PATRIMOINE AGRICOLE, NATUREL ET ENVIRONNEMENTAL

Ce schéma, par ailleurs montre bien le rôle de la RD 323 comme véritable colonne vertébrale de ce milieu périurbain et les enjeux futurs qu’elle soulève notamment en lien avec l’extension du parc d’activité de l’océane au sud (sécurisation, accessibilité, lisibilité, Co visibilité…).

Protéger la trame écologique verte et bleue

Mettre en valeur l’armature verte et bleue

Enfin, des enjeux de valorisation du patrimoine agricole, naturel et environnemental sont identifiés avec un principe de liaison douce à développer et permettant de relier Villevêque, sa vallée et ses prairies inondables, ses sentiers de randonnées, sa faune et sa flore emblématique…

Schéma de référence pour la polarité Nord Est. Extrait du Document d’Orientations Générales

67


synthèse deuxième partie

basses vallées angevines le beaugeois

A

Cette prise de recul par rapport au site permet de se rendre compte des influences du territoire auquel il appartient. Ce sont autant de leviers sur lesquels s’appuyer pour réinventer cet îlot périurbain et en faire un lieu de vie dynamique et identitaire au service des habitants.

A’ portes du beaugeois

confluence angevine site d’étude

1km

0

Une géologie particulière qui a façonné un relief et des paysages riches et variés. Le site se situe à la croisée de différentes unités paysagères et les surplombe légèrement. Il prend place sur un petit plateau, une plaine légèrement surélevée.

A 30M 20 10 0

A

16m île Saint Aubin

ville campagne

Le Loir

La Sarthe

basses vallées angevines

le beaugeois

portes du beaugeois

saint sylvain

A’

55m

pellouailles

site de projet

0

NB: les reliefs ont volontairement été accentués

coupe de principe du territoire

L’agriculture y est dynamique et diversifiée. On retrouve sur ce territoire tous les grands types de cultures. Le site lui-même garde les traces d’une activité arboricole importante, de par son nom « vergers de l’impératrice » et par les bâtiments d’exploitation encore en place. Cette diversité peut être une force dans la programmation du projet et le retour d’une activité agricole plus proche des habitants.

polyculture élevage

horticulture

semence

viticulture

arboriculture

maraîchage

C’est un territoire dont le végétal a marqué l’histoire et continue de le faire aujourd’hui. Deux opérations récentes l’illustrent bien. La création de Végépolys rassemblant un important réseau de professionnels (entreprises, chercheurs, écoles) autour de cette thématique. L’installation de Terra Botanica, premier parc « d’attraction » destiné au végétal qui conforte ce positionnement et ce lien fort entre le territoire et le végétal. Tous ces partenaires peuvent être des acteurs potentiels sur lesquels s’appuyer.

68

1km


De vastes zones d’espaces naturels se sont développées le long des vallées principales offrant aux habitants de formidables lieux de balades, d’observation, d’éveil... aux portes d’Angers. Des parcs d’agglomération existent également autour d’Angers. A Saint Sylvain, le parc André Delibes reste accessible mais plus isolé que les autres, tout proches d’Angers. Sa vocation de parc de proximité à l’échelle des communes voisines pourrait donc être conforté et développé en y amenant de nouveaux usages. offre de nature sur le territoire

Les liaisons douces avec le site sont à étudier. En effet si certaines existent (vers Villevêque et les basses vallées Angevines), elles ne sont pas toujours très sécurisées ni très lisibles. De plus de nouvelles pourraient être créées (vers Ecouflant, le parc des Sablières et les basses vallées Angevines) offrant de nouvelles promenades et facilitant les accès à ces espaces de nature.

Angers

Une organisation multipolaire du territoire se met en place pour limiter les effets négatifs de l’urbanisation sur les surfaces naturelles et agricoles. Saint Sylvain d’Anjou, avec Pellouailles les vignes et Villevêque deviendra, à terme, une de ces polarités. Le site des anciens vergers de l’impératrice, identifié comme un secteur stratégique de développement, est donc un formidable espace d’action. L’enjeu étant d’en faire un lieu de vie dynamique, attractif et identitaire pour les habitants de cette polarité à venir.

polarité à constituer

Tous les éléments cités précédemment sont donc des pistes intéressantes , des leviers potentiels à suivre pour la revalorisation du site et la définition d’un programme pour y parvenir. Ils doivent permettre que les anciens vergers de l’impératrice redeviennent l’expression d’une campagne utile à ses habitants.

69


3

étalement périurbain et naissance d’un îlot En 50 ans, l’urbanisation a bouleversé le devenir de ces communes anciennement rurales. Le rythme d’évolution lent des campagnes a été confronté à celui, beaucoup plus rapide, de la ville. Elles ont alors muté, entrainant des changements de pratiques et d’interactions avec les espaces agricoles. Cette troisième partie s’attache donc à montrer ces évolutions, les causes et les conséquences qu’elles ont engendrées sur les deux communes et la naissance d’un îlot périurbain, les vergers de l’impératrice.

70 68


Portrait de communes

1-d’une campagne agricole à une campagne périurbaine 1-1 50 ans de mutations, un rapport ville-campagne fragilisé 1-2 des outils efficaces pour préserver les campagnes

2-portrait périurbain, des évolutions rapides 3-aux origines des anciens vergers de l’impératrice 3-1 histoire et évolution d’un morceau de campagne 3-2 les limites, des épaisseurs ajustables 3-3 les communes, des cartes à jouer pour demain

éléments de synthèse

71 69


portrait de communes saint sylvain d’anjou

4449 habitants -260 habitants/km² (Angers=3 500 hab/km²)

nombre d’habitants par tranches d’âges

60 ans et +

25-59 ans

espace agricole espace urbain

0-9 ans

10-24 ans

occupation du sol /// 21km /// 2100 hectares

61%

1057 2043 1029 366

13%

zone d’activité

espace boisé, naturel, zone de loisirs

6%

20%

pellouailles les vignes

2491 habitants - 700 habitants/km² (Angers=3 500 hab/km²)

nombre d’habitants par tranches d’âges

60 ans et +

304

25-59 ans

10-24 ans

1245 528

occupation du sol /// 3.57 km /// 357 hectares

espace agricole espace urbain

0-9 ans

54%

425

23%

zone d’activité

espace boisé, naturel, zone de loisirs

2%

21%

pôle métropolitain loire angers

310 076 habitants - 68 communes - 304 habitants/km² 2

nombre d’habitants par tranches d’âges

60 ans et +

25-59 ans

10-24 ans

0-9 ans

occupation du sol /// 1 032 km²

espace agricole espace urbain

64

65 115 117 828 71 317 55 816

11%

zone d’activité

6%

espace boisé, naturel, zone de loisirs

19%

Saint Sylvain et Pellouailles sont deux communes périurbaines dont l’évolution et l’attractivité sont liées à la proximité d’Angers. La majeure partie de leur territoire est composée de surfaces agricoles. Mais, sous l’effet de l’urbanisation ces terres sont de plus en plus convoitées et tendent à reculer, fragilisant ainsi la campagne. Paradoxalement c’est en partie pour ce cadre rural non loin de la ville que les habitants viennent s’y installer. Regardons de plus près l’évolution de ces deux communes sur les 50 dernières années pour comprendre ce rapport.

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pelouailles-les-vignes

saint sylvain d’anjou

le plessis grammoire

site d’étude

73 70

n

limite administrative 0

200

400

600 m


1 d’une campagne agricole à une campagne périurbaine 1-1 50 ans de mutations, un rapport ville-campagne fragilisé

St Sylvain d’anjou

pellouailles

1

e

pellouailles les anciens vergers de l’impératrice

pellouailles

is

d ue

St Sylvain d’anjou

r pa

pellouailles

23 d2

r

ro

A11

1950

1990 St Sylvain d’anjou

pellouailles

rd

St Sylvain d’anjou

223

rd A11

2014

2025 0

0.5 n

forêt bocage

périurbain

223

A11

campagne

vergers

pellouailles

carte montrant l’évolution du rapport ville-campagne depuis 1950 (d’après cadastre et photos aériennes)

les anciens vergers de l’impératrice

74

1

1.5km


1950, LE VILLAGE TRANQUILLE Saint Sylvain, dans les années 50 est une commune d’exploitants agricoles, tout comme ses communes voisines. Les fermes, pour la plus part, de petites surfaces (5à 15 hecatres), se répartissent sur l’ensemble de la commune. Elles pratiquent la polyculture (blé, orge, avoine) pour les plus grosses, les plus petites s’orientent vers le maraichage de plein champ (haricots verts, choux, artichauts, pomme de terre, céréales) La production était vendue directement aux épiciers, collectivités ou sur le marché d’Angers. «Avec le retour des prisonniers de guerre, le village, en ces nouvelles années de paix a repris ses activités et ses habitudes de la fin des années 30; les agriculteurs dans leurs champs, les artisans dans leurs ateliers, les comerçants dans leurs boutiques...» De: St Sylvain, les 50 années de sa mutation

1960-1970, le village en éveil Plusieurs activités variantes ou complémentaires de la production agricole traditionnelle viennent s’installer. -élevage de poussins et de poules pondeuses et de moutons au chateau du Brossay -production fruitière. Plantation de pommiers à «la belle Gelée» en 1939. 1 En 1955 la société DAVODEAU LIGONIERE, achète le bois de la salle d’une superficie de 30 hectares, le bois est en partie défriché. En 1962, la surface de 50 hectares devient «les vergers de l’impératrice». Durant cette période on compte une centaine d’exploitations agricoles sur la commune. Parallèlement, plusieurs entreprises et artisans viennent s’installer pendant les années 60, créant des emplois (Aux métiers du Bâtiment) et entrainant l’arrivée de nouveaux habitants et la construction du premier lotissement pour les accueillir (Bas Mortier).

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«L’aide Américaine à l’Europe, dite plan Marshall, permet à la France de bénéficier de l’évolution des techniques et du matériel nouveau dont elle a été privée pendant les années de guerre. Saint Sylvain d’Anjou n’est pas en reste. Son agriculture se mécanise. Les métiers ruraux doivent évoluer. La commune accueille ses premières industries. Son premier lottissement. La population s’accroît et devient moins rurale...» De: St Sylvain, les 50 années de sa mutation


1970-1980, le village en mutation On compte 128 exploitations agricoles. Les productions agricoles se diversifient. -les cultures céréalières sont produites sur une partie de la commune située entre la route de Paris et la commune du Plessis Grammoire. -le maraîchage se spécialise (artichauts, persil, carottes, asperges, poireaux...) Certains augmentent leur production afin de fournir les grosses enseignes (Carrefour, Intermarché...) -les productions fruitières augmentent, de nouveaux vergers sont plantés. En 1980 St Sylvain est la première commune du département productrice de pommes. La mécanisation a libéré de la force de travail qui profite aux entreprises récemment installées. Ainsi «Aux métiers du Bâtiment» passe de 80 salariés en 1962 à 305 en 1975 L’augmentation de la population entraîne la création de nouveaux lotissements. En 1970 la commune émet un avis favorable à la construction de 250 à 400 logements supplémentaires. La commune est inscrite à la campagne de fleurissement de la France afin d’améliorer le cadre de vie de ses habitants. Dans la même période l’agglomération prévoit pour son secteur Nord Est (Saint Sylvain, Pellouailles) la création d’une ville nouvelle sur le modèle Parisien de 40 à 50 000 habitants sur le site même des vergers de l’impératrice et accompagnée d’une zone industrielle de 75 à 200 hectares. En 1974, le plan d’occupation des sols de saint Sylvain est présenté au conseil municipal. Il prévoit pour le secteur Nord Est une population de 15 000 habitants pour 1985 et 20 000 pour 2000. La volonté qui se dégage de ce plan est l’arrêt des constructions en secteur diffus et le maintien par tous les moyens de l’agriculture sur la commune. On constate ici déjà l’amorce des enjeux de préservation des terres agricoles en vue de l’urbanisation qui s’installe peu à peu.

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«Le village rural devient maintenant «rurbain», des usines s’y sont implantées, des artisans s’y sont installés, les Sylvanais y trouvent un emploi. Ils habitent des maisons individuelles dans des lotissements agréables. Ils y créent des associations afin de satisfaire leur loisirs et leur vie familiale...» De: St Sylvain, les 50 années de sa mutation


1980-2000, Le village en essor Après s’être diversifiées, les exploitations agricoles sont désormais en régression. La construction de l’autoroute n’a engendré aucune perte de surfaces exploitables mais a modifié leur taille et permis à certains de s’agrandir. Les plus jeunes continuent leur mutation du maraîchage de plein champ pour la production en serre. Quelques années plus tard, il vont abandonner la production de légumes pour se mettre à celle des plantes à massif destinées aux jardiniers amateurs de plus en plus nombreux sur la commune avec la création successive de lotissements. Pour répondre à la demande en logement plusieurs opérations de lotissements vont se succéder faisant rapidement augmenter le nombre d’habitants sur la commune. (3086 en 1980 à 4883 en 2000). Ces lotissements ont été conçus comme des « villages » avec chacun leur propre identité et reliés au bourg par des sentiers piétons. Pour ces lotissements, c’est le modèle de la maison unique qui a été favorisé (à étage ou de plain-pied).

« Saint Sylvain d’Anjou a, maintenant, une population de 4800 habitants. Depuis les années 50 elle a augmenté de 3000 personnes. 1500 emplois sont offerts aux Sylvanais. Leur qualité de vie s’est encore améliorée. Les équipements sportifs et de vie associative sont pourvus. Un parc de loisirs leur a été aménagé… »

depuis les années 2000 les deux communes ont poursuivi dans cette dynamique. Le tissu périurbain s’est étendu grignotant chaque année de nouvelles surfaces agricoles. Les projets à venir (ZAC au Nord des deux communes et parc d’activité au sud) ne vont pas inverser la tendance.

2014

De: St Sylvain, les 50 années de sa mutation

2025

évolution de la tâche urbaine pour les années à venir (ZAC du chêne vert au Nord, parc d’activités de l’océane au Sud).

malgré cet étalement, le site semble résister et forme peu à peu une véritable enclave, un îlot, une coupure périurbaine. Ce morceau de campagne préservé est une chance et un atout à faire valloir pour la qualité de ce tissu périurbaion

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1-2 des outils efficaces pour prĂŠserver les campagnes

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UNE PRISE DE CONSCIENCE Au vu des extensions urbaines, la nécessité de réduire la consommation de terres agricoles et de maintenir des espaces ouverts en milieu périurbain, comme ces anciens vergers de l’impératrice, fait consensus. En effet, à l’échelle de la France, c’est 85 000 hectares par an qui sont urbanisés au détriment de surfaces agro naturelles (bois, forêts, prairies, terres agricoles). Sur le territoire du pôle métropolitain Angers Loire c’est 186 hectares, et sur les communes de Pellouailles-les-Vignes et Saint Sylvain d’Anjou, avec les récents projets d’urbanisation c’est encore 128 hectares qui seront absorbés à terme. La nécessité de réduire cette consommation est donc un enjeu très actuel. Il est temps de prendre conscience de leur véritable potentiel « d’infrastructure » dans la structuration de la ville diffuse, faire en sorte que ces terres contribuent à dessiner la ville de demain et non l’inverse, en somme inverser le système de production actuelle de la ville et plus précisément du périurbain. Ces espaces agricoles doivent devenir des espaces multifonctionnels, l’agriculture et notamment celle de proximité, doit être valorisée comme ressource territoriale, économique et sociale. Cette évolution ne se fera que par la rencontre et l’entente des différents acteurs du périurbain, les agriculteurs, les habitants et les élus. L’énergie et les dynamismes locaux seront les plus à même d’initier et de mener à bien de tels projets.

LE CONCEPT DU PARC AGRICOLE Le concept du parc agricole est une solution qui se développe de plus en plus car elle permet de conserver une fonction productive au sol tout en préservant une qualité paysagère écologique et sociale : véritable espace de production, de lieu d’usage social (loisir, éducatif…) et de préservation des qualités écologiques et culturelles, l’agriculture périurbaine contribue aux nécessités vivrières, de loisirs, d’aménités et de cohésion sociale.

Les deux pages suivantes présentent une étude prospective, un concours et un projet réalisé sur cette thématique et la volonté de ne pas cloisonner ville et campgne mais bien de les lier et ainsi multiplier les usages dans ces tissus périurbains

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EXEMPLES Vivre bio en Roannais, étude prospective-ROANNES- FABRIQUES 1 L’agence FABRIQUES a accompagné une réflexion portée sur le développement de nouveaux projets agricoles dans les espaces périurbains et urbains de l’agglomération Roannaise (42). La volonté est d’envisager l’espace urbain comme un potentiel nouveau de projets productifs, en imaginant par l’utilisation d’espaces actuellement délaissés ou promis au développement de projets non agricoles (zones industrielles notamment) l’installation de nouveaux agriculteurs produisant dans ou pour la ville. L’étude menée a porté plus précisément sur la conception d’un parc agricole profitant d’un espace actuellement voué au développement d’une zone industrielle. Ce site représente une surface de 120 hectares et présente un intérêt agronomique fort. Le projet propose d’utiliser cet espace désormais acquis par les collectivités publiques pour développer un parc productif. Celui-ci aurait vocation à créer un espace agricole par l’installation complémentaire de maraîchage, d’élevage, de culture, d’arboriculture, d’apiculture et de culture florale, qui dans le même temps aurait une valeur d’espace public. Au-delà, cette étude a conduit à mener un regard plus large sur la possibilité pour les espaces urbains d’accueillir des systèmes productifs et agricoles.

« Parcfertile »-BERNEX-Verzone Wood architectes 2 A l’ouest du canton de Genève, Bernex a vocation à devenir un centre régional, accueillant de nouveaux habitants, des emplois ainsi que des équipements publics. Dans un environnement de qualité, proche de la campagne et relié au cœur de la ville par un tramway, le projet permettra de faire cohabiter ville et campagne. Il montre l’image d’un parc avec ses champs, une ferme et un parc public, il répond autant aux besoins de la population que de l’agriculture, c’est un lieu d’échange et de valorisation des produits agricoles, locaux et régionaux.

Quartier de la Vacquerie-BLOIS-Sativa paysage 3 L’aménagement de 12 hectares sur le site de la Vacquerie a été porté par Agglopolys à titre de développement économique. Le projet a pour finalité la réintroduction d’une activité maraîchère dans une zone inconstructible suite à la révision du plan de prévention des risques d’inondation (PPRI). Il a permis l’installation d’une maraîchère, cultivant sous serre et en plein champ. Deux autres producteurs viendront exploiter le reste de la surface. Ce parc a également une vocation d’espace public car 4 hectares sont réservés à des vergers publics, des cheminements piétons et vélos, des pelouses…Les promeneurs peuvent ainsi bénéficier de vues sur toutes les parcelles cultivées proposant différentes ambiances au cours des saisons. On voit à travers ces 3 exemples une volonté forte de concevoir les espaces agricoles et urbains comme une seule dynamique. L’intention est non pas de penser ces deux projets comme deux espaces cloisonnés sur le site, mais bien de réfléchir le parc pour la capacité de polyvalence et de complémentarité entre formes, usages et pratiques agricoles et urbaines. Le projet agricole est ainsi pleinement réfléchi pour sa capacité de polyvalence et d’ouverture, et pour sa capacité à proposer des espaces appropriables pour des usages extérieurs.

80


1 source: www.fabriques-ap.net

2

source: www.grand-geneve.org.net

source: www.sativa-paysage.com.

3


DES OUTILS ADAPTéS Il existe aujourd’hui des outils spécifiques de protection de ces espaces agricoles et naturels suite aux lois relatives au développement des territoires ruraux. -les ZAP, zone agricole protégée : -les PAEN, périmètre de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains ZAP Créée en 1999, elle permet de protéger durablement les espaces agricoles et forestiers en milieu périurbain qui présentent un intérêt général en raison de leur qualité productive ou de leur situation géographique. Le classement en ZAP de différentes surfaces implique une procédure lourde pour leur changement d’utilisation et il s’impose aux documents d’urbanisme (SCOT et PLU) en tant que servitude d’utilité publique. Le processus de mise en place d’une ZAP peut être à l’initiative d’une ou d’un groupement de communes, d’un établissement public compétent en matière de SCOT ou du préfet lui-même. Elle reste un instrument de protection adapté quand les anticipations spéculatives ne sont pas encore manifestées. C’est donc un outil plus de prévention. Il n’est aujourd’hui que trop peu utilisé (15 ZAP seulement arrêtées sur l’ensemble de l’hexagone). Cela peut s’expliquer par la difficulté pour un maire, de sanctuariser une partie de son territoire sans que cette décision, s’inscrive dans un schéma territorial plus large. Cependant avec les réformes actuelles des territoires et le poids accordé aux intercommunalités, cet outil deviendra plus efficace. LE PAEN Il est instauré par le département avec l’accord de la ou les communes concernées et sur avis de la chambre d’agriculture. La délimitation du périmètre doit être compatible avec le SCOT et ne pas inclure de parcelles situées en zone à urbaniser (U et AU sur les plans locaux d’urbanisme). Un programme d’action précise les aménagements et les orientations de gestion permettant de favoriser l’exploitation agricole, la gestion forestière ainsi que la préservation et la valorisation des espaces naturels et paysagers. A l’intérieur de ce périmètre, le département peut réaliser des acquisitions foncières, à l’amiable, par expropriation ou par préemption. La place des espaces agricoles aux périphéries de la ville est donc importante à reconsidérer dans le contexte actuel de leur surconsommation et d’artificialisation de ces milieux. Ils sont en plus perçus de manière très positives par les habitants qui voient en eux un avantage quant à l’amélioration de leur cadre de vie. Leur conservation, protection et valorisation est aujourd’hui facilité par différents outils (ZPA et PAEN) mais il faut, initialement, que les acteurs locaux se rassemblent et s’entendent sur des projets communs.

82


ce morceau de campagne peut être l’occasion de rassembler les acteurs locaux (agriculteurs, habitants, élus, associations) autour d’un projet d’agriculture de proximité. Il peut être la base d’une expérimentation menant à long terme sur les espaces agricoles, à l’échelle de la polarité Nord-Est, annoncée dans le SCOT. Ceci permettrait une cohérence plus globale du projet de paysage et une pertinence à l’échelle communale mais également territoriale.

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2 portrait périurbain, des évolutions rapides

emprise future ZAC «Chêne Vert»

parc André Delibes

emprise future du parc d’activités de l’océane vergers de sauvegarde

forêt des enfants

lotissements

parcelles cultivées

activités

bois, forêts

commerces

1970-90

espaces verts: parairies,parcs, friches

équipements

centre ancien

vergers

site

84

1990-2014

lotissements

0

200 400m

n

carte des différentes entités périurbaines


source: www.archives49.fr

Au même titre que la campagne, composée de différentes entités (champs cultivés, prairies, haies, zones humides, bosquets…) l’espace périurbain possède les siennes. Il se construit sur un principe de zonage ; zone d’habitat, zone d’activité, zone de loisirs, zone commerciale… . Les communes de Saint Sylvain d’Anjou et Pellouailles-les-Vignes se sont développées suivant ce modèle. Il est important de regarder la nature de ce tissu à proximité du site pour en saisir les enjeux et les opportunités futures.

Ainsi, au Nord du site, est en train de se développer, la ZAC du chêne vert (50 hectares, +1300 logements). Elle doit permettre de conserver l’ambiance et l’identité campagnarde, développer les liaisons douces entre les quartiers et vers l’extérieur et favoriser une mixité des formes urbaines (individuelles, individuelles groupées, collectif…) devant garantir une mixité sociale à l’échelle de la ZAC. Des équipements seront spécialement conçus pour répondre à cette attente (jardins, jeux pour enfants, salles, espaces associatifs…). A Pellouailles, un éco quartier est également en pleine réalisation (les Dolantines) devant à terme conduire à la construction de 270 logements supplémentaires.

centre historique de Pellouailles, village rue

source: www.archives49.fr

L’est du site est composé d’ un tissu pavillonnaire, datant des années 1990 et caractéristique du développement de ces communes périurbaines. Les centres bourgs denses se sont étendus et ont laissé place à de vastes lotissements, semblables les uns aux autres (taille et forme de parcelle, architecture de la maison, matériaux, haies, clôtures…). Consommateurs d’espaces, ce modèle est aujourd’hui largement remis en cause et les communes essayent de trouver des alternatives.

rue de la haie Joulain, St Sylvain

le Bas Mortier, premier lotissement sur St sylvain

forme de bâti original dans les nouveaux quartiers, utilisation de différents matériaux (Le Veillerot et le Chêne Vert)

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haies caractéristiques des lotissements


à l’Ouest, le parc André Delibes, est un parc communautaire géré par l’agglomération Angevine. Il est composé de 7 hectares d’espaces verts et de promenades, de 9 hectares de bois et de 3 étangs. Il fonctionne comme un parc à l’Anglaise (mouvements de terrains, mise en scène de certains espaces, alternance vues lointaines, vues rapprochées, cadrages…). Au sein de ce parc a été réalisé une reconstitution d’un village médiévale datant du 11 ème siècle, le château à Motte, fruit d’un travail de concertation entre archéologues, historiens et compagnons charpentiers (Les vestiges archéologiques d’une motte datant au moins du XIIe siècle ainsi que des douves du XVe siècle sont encore visibles dans le quartier de la Haie Joulain). Il ouvre ses portes plusieurs weekends par an aux visiteurs lors d’animations et festivités (festival, journées patrimoines…) et aux écoles tout au long de l’année, qui sont accueillies à la journée autour de thématiques différentes (enluminure, plantes médicinales et saveurs, poterie). C’est un site unique en France. L’ensemble est un lieu apprécié et fréquenté par les habitants de la commune. Son attractivité peut être un levier pour le développement futur des anciens vergers de l’impératrice. Il y a une articulation et des liens à réfléchir entre ces deux espaces de natures. Au sud du site, est en train de se développer un vaste parc d’activité, l’Océane. Il couvrira 97 hectares (13 Sur Pellouailles et 84 sur St Sylvain). Il profite de sa position stratégique entre deux axes majeurs de circulations (l’autoroute A11 au Sud et la RD 323 au Nord). Les implantations industrielles de grandes tailles prendront places le long de l’autoroute, les moyennes entre ces deux axes et les entreprises du tertiaire, en façade de la RD 323, comme vitrines. Cette nouvelle zone est importante à considérer car elle drainera de nombreux salariés. Le futur parc représente un espace de nature et de détente qu’ils pourront s’approprier (sport, détente, loisirs, restauration du midi…). Pour cela la sécurisation et l’accès au parc depuis la RD est indispensable. Cela peut donner lieu à une requalification d’une portion de la RD et à des aménagements particuliers (parking paysager, abris vélo, passerelle, plateforme de covoiturage…)

terres agricoles en friches, futur parc d’activités de l’océane

source: www.angersloiretourisme.com

vue aérienne sur le château à motte et son village

sentier courbe parc André Delibes,

parc André Delibes

hangar de stockage de pommes sur la zone du futur parc d’activités de l’océane

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Sur le site même des équipements sportifs ont récemment été installés (complexe sportif du bois de la Salle) et une liaison douce reliant les deux communes. Un centre équestre utilise également ce vaste espace, au Sud, le long de la RD 323. Outre ces équipements, on peut noter la présence de parcelles agricoles et d’une ferme ainsi que plusieurs équipements éducatifs et culturels à proximité (écoles, collège, centres de loisirs, espace jeunesse, carré des arts, foyer de retraités…). Cette proximité peut être l’occasion d’envisager des liens et des interactions avec le parc grâce à diverses activités (jardins partagés, ateliers pédagogiques faune et flore, sensibilisation à l’agriculture…). Ce site se trouve donc à la croisée de ces différents tissus urbains, dans un écrin de campagne encore préservé. Combien de temps encore ? On peut se poser la question en voyant la vitesse à laquelle se développe le Nord et le sud et la quantité importante de surfaces agricoles qu’elles vont contribuer à consommer (150 hectares environ). La vaste coupure d’urbanisation que représentent les anciens vergers est donc importante à maintenir et à valoriser dans ce contexte évolutif rapide.

terrain de foot du complexe sportif du bois de la Salle

liaison douce entre St Sylvain et Pellouailles

Les équipements déja s présents, le parc André Delibes, les écoles, les liaisons, l’agriculture et les futures zones de développement urbain (ZAC et parc d’activités) sont à mettre en lien, ou à conforter au coeur de cet espace, dans un parc multifonctionnel qui viendra réinventer ce morceau de campagne ouverte durablement.

chemin d’entrée sur le nouveau complexe sportif

sentier d’accès au centre équestre depuis le site

vue sur un lotissement de pellouailles depuis le site

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3 aux origines des anciens vergers de l’impératrice

*

3-1 histoire et évolution d’un morceau de campagne 4. le bois de la Salle

3. le domaine du Brossay

1. L’allée

1820

5. route de Paris

1950

2. Parigné

7. bâtiments liés à l’exploitation 6. étang

2006

2002 6. étang

*Lorsque LIGONIERES ET DAVAUDEAU achètent les parcelles, chacune d’entre elles portent un nom

(carré des sœurs, les Brossay, pièce au trèfle, le moulin des landes, pièce de l’étang, grand clos, belle gelée…). Ils décident, en 1962, de rebaptiser l’ensemble du site « Vergers de l’impératrice ». La raison précise du mot «impératrice» reste cependant encore un mystère...

88


Une vingtaine de paysans cultivent sur des petites parcelles, environ 50. Sur le cadastre Napoléonien (1811), les parcelles sont identifiées comme terres labourables, pâtures, bois et taillis, prés. On pratique la polyculture (blé, seigle, orge, avoine, l’élevage et le maraîchage de plein champ (haricots verts, choux, artichauts, pommes de terre). Les parcelles sont souvent délimitées par des haies bocagères, protégeant du vent, faisant office d’enclos pour les bêtes et fournissant du bois de chauffage. 2 Le site est traversé par une allée1 (Sud-Nord), menant au lieu-dit « Parigné » (métairie) puis 3 au domaine du Brossay (maison bourgeoise). L’une et l’autre possèdent un petit verger, un carré de vignes, un jardin, des pâtures et un vivier (mare, petit étang) disposés autour de l’habitation. Le site est clos, à l’ouest, par le bois de la Salle,4 d’une superficie d’environ 30 hectares, et au Sud, par la route de Paris,5 axe principal de circulation. Des platanes venaient souligner cet axe de part et d’autre de la chaussée. Pendant plus d’un siècle, les évolutions du parcellaire et des pratiques agricoles seront peu nombreuses. Dans les années 1950, la modernisation va petit à petit engager les premières évolutions et libérer de la main d’œuvre qui ira travailler dans les entreprises qui commencent à se développer dans ces communes rurales. Certaines parcelles vont alors fusionner et le bocage, à certains endroits, disparaître.

1820

5 5 9 1

4

200

La société DAVODEAU LIGONIERE, achète le bois de la Salle à Mr Voisin, alors maire de la commune et les parcelles attenantes. Une partie est alors défrichée (20 hectares environ), et des pommiers sont plantés. En 1962, l’ensemble de l’exploitation, couvrant 50 hectares est alors baptisé « les vergers de l’impératrice ». Des étangs6sont creusés afin d’assurer l’irrigation de l’ensemble du site (en sous terrain) et des bâtiments7 (stockage, chambre froide) sont construits au Nord. Le verger emploi alors un chef de culture, 10 ouvriers de production, 12 ouvrières pour le calibrage et 80 cueilleurs. Chaque année 2000 tonnes de pommes sont produites (Gala, Granny Smith, Elstar, Breburn... ) et vendues à l’exportation. L’activité va cesser. Les propriétaires (FRIENDRICH), sont victimes de la surproduction. Ils profitent alors des primes à l’arrachage (3000 € à l’hectare, soit un petit pactole de 150 000 euros) pour vendre l’intégralité du site d’exploitation à la commune de Saint Sylvain d’Anjou. Elle reprend donc la possession des terrains et les laisse en prairie. Un agriculteur vient faucher 1 à 2 fois l’an.

89


5-6 terrains de foot

1.vestiaires

2.parking 7. piste de Bi-cross

3.-4 jeux enfants+pétanque

12. ZAC du chêne vert

2015

8-9. circulation piétonne bordée d’arbres

10. centre équestre

11. Futur périmètre du parc d’activités de l’Océane

blocs diagrammes montrant l’évolution du site depuis 1811. (d’après cadastre Napoléonien, photos aériennes et cadastre actuel)

90


8

200

5

201

Le complexe du bois de la Salle sort de terre au Nord du site, proche des anciens bâtiments de stockage, dont une partie est réutilisée par les services techniques comme lieu de stockage. Des vestiaires sont aménagés,1 un parking,2 des jeux pour enfants,3 un terrain de pétanque,4 un terrain de foot en synthétique5 et un terrain d’entrainement,6une petite piste de Bi-Cross 7 (projet intercommunal initié par les jeunes des deux communes). 8 Deux cents arbres (conifères) sont plantés autour des terrains le long d’un cheminement 9 piéton. 10 Trois ans auparavant, le centre équestre « planète Poney » s’était installé en bordure de site, au Sud, sur environ 4 hectares.

Au Nord, une piste d’athlétisme viendra s’ajouter aux équipements préexistants, autour du terrain d’entrainement, la piste de Bi-cross devrait être agrandie. Au sud, le poney Club veut s’agrandir en récupérant une partie des prairies. Deux agriculteurs exploitent encore les parcelles à l’est, le long de la limite communale avec Pellouailles-les-Vignes. 11

Concernant les projets urbains, au Sud, les travaux du parc d’activité de l’océane débuteront dans un avenir proche (97 hectares, 84 sur la commune de Saint Sylvain et 13 sur celle de Pellouailles). Le parc s’étendra de la RD 323 à l’Autoroute A11. Le long de la RD seront implantées les entreprises du tertiaire (en vitrine) puis les PMI et PME et en fond, le long de l’autoroute, les grandes implantations. 12

Au Nord, la ZAC du Chêne Vert, s’étendra jusqu’en bordure du site, le long de la route de campagne sur 50 hectares (+1300 logements).

autrefois terre de travail, partie prenante de la vie quotidienne des villages, cet espace ouvert, véritable écrin de nature, est aujourd’hui en grande partie délaissé. Les projets en cours et futurs doivent être des ressorts lui permettant de retrouver un sens pour ne pas qu’elle devienne un non lieu, une friche indistincte, une réserve foncière en latence..

91


planche d’ambiances les anciens vergers de l’impératrice, un îlot périurbain à réinventer.

vue sur le parc du domaine du Brossay

les vastes prairies des anciens vergers de l’impératrice

anciens bâtiment de stockage

ancienne allée menant au château du Brossay

piste de Bi-cross

chemin menant au stade de foot

ancienne croix, restaurée lors de la rélisation de la liaison douce entre les deux communes

portion de sentier de l’an Mil au coeur du site

92


accès depuis la fôret vers le complexe sportif

front bâti des lotissements de Pellouailles les Vignes

ancien bassin d’irrigation des vergers. Saulaie désormais

fossé de drainage sur les parcelles encore cultivées du site

ancienne allée menant au château du Brossay

vue depuis le parc André Delibes sur le nouveau complexe sportif

jeix pour enfants récemment aménagés

93


3-2 les limites, des épaisseurs ajustables Cet îlot, au fur et à mesure de son évolution s’est retrouvé contraint par des limites. Elles peuvent être de nature différente (physiques, visuelles, règlementaires…) et plus ou moins évolutives. Cette partie s’attache à les caractériser pour mieux cerner les possibilités d’interventions futures.

Pellouailles les vignes

1 complexe sportif du bois de la SAlle

2

6

parc André DELIBES

5

3

Saint Sylvain d’anjou

4 0 clôture grillagée

RD 323

muret en pierre

clôture chevaux bois

100

200m

lisières forestières

94

résidu bocager

n


1

Une haie bocagère et une sente viennent séparer physiquement et visuellement, les champs cultivés des fonds de parcelles. L’épaisseur qu’elles apportent permet d’y circuler à pied sur un petit chemin en stabilisé ou enherbé. A certains endroits, des enfants y ont construit des cabanes dans les arbres, se réappropriant ainsi l’espace.

3

Le long de cet ancien axe permettant de relier le domaine du Brossay à la route de Paris, une clôture en bois, type far west, a été installée pour permettre aux chevaux de paître sur la prairie.

5

La limite ici est très franche et correspond ni plus ni moins à la lisière forestière. Il est aujourd’hui impossible de la traverser sur sa partie Est, et les vues depuis la forêt sur les anciens vergers de l’impératrice sont obstruées par le couvert végétal du sous-bois forestier (Aubépine, houx, noisetier, fusain…).

2

En fond de parcelle, derrière les clôtures grillagées des jardins privés, un petit chemin permet de circuler. Une bande enherbée et un grillage à mouton derrière lequel poussent quelques arbustes de manière spontanée, viennent séparer physiquement mais pas visuellement, les champs des lotissements.

4

Il existait une entrée sur le site à ce niveau, le long de la RD 323, près du bâtiment en ruine (ancien bâtiment de la Poste). Un merlon de terre empêche maintenant son franchissement. Cette route est une coupure franche, à la fois physique et sonore, séparant deux morceaux de campagnes. Elle reste un axe infranchissable, fréquenté, rapide et dangereux.

6

Cette limite, perméable, permet aux promeneurs de lier le parc André Delibes au complexe sportif du bois de la Salle. Il s’agit d’une ancienne haie bocagère, conservée, qu’un chemin piéton vient traverser.

95


5

nord 1

2

Pellouailles les vignes

3 6

complexe sportif du bois de la SAlle

est

4

7

9 14

8

ouest parc André DELIBES

13 12

Saint Sylvain d’anjou

10

11 clôture grillagée

RD 323

muret en pierre

clôture chevaux bois

sud

0

100

200m

lisières forestières

70 96

résidu bocager

n


future ZAC chêne vert

ancien bêtiment de stockage, à gauche entrée du domaine du Brossay

portail d’entrée du domaine

limites nord

limites est limites sud vue sur le parc paysager

lotissement en bord de champ

RD 323 coupure franche

ancien étang en friche (stade saulaie)

limites ouest

vue sur le parc paysager

petite venelle entre champs et jardins

Parigné, ancienne grange dimière

ancien bâtiment de la Poste

lisière forestière franche, chemin sauvage

97

friche agricole de l’autre côté de la RD, futur parc d’activité

liaison forêt, prairies des anciens vergers de l’impératrice


ers itin Pel érair lou e v aill élo es et «Loir Vill evê à Lo qu ire» e ,v

3-3 portes d’entrées et connections

2

3

4 1

0

100

200m

route principale

sentier de l’An Mil

parking voiture

chemin piéton

itinéraire vélo de Loir à Loire

point de vue

n


prairies des anciens vergers de l’impératrice forêt du parc A.Delibes

1

2

Sentier piéton permettant de lier la forêt du parc André Delibes au complexe sportif du bois de la Salle.

Lors de la réalisation des travaux du complexe sportif, un sentier (piéton, vélo et cavalier) a été créé. Il permet une liaison douce entre les deux communes.

anciens bâtiments de stockage

stade de foot forêt du parc A.Delibes

3 C’est aujourd’hui le seul accès véhicule sur le site. Il dessert les deux habitations privées (dont le domaine du Brossay), la zone de stockage des services techniques de la commune, ainsi que les nouveaux équipements sportifs. La ZAC du chêne vert, à terme, arrivera jusqu’en bordure de route. C’est donc un espace à repenser pour assurer de manière efficace les futures liaisons entre ces deux entités mats d’éclairage du stade

forêt du parc A.Delibes

4 Depuis la rue de la forêt de Verrières, il existe une entrée piétonne vers le complexe sportif et le parc André Delibes.

99

Différents accès sur le site existent aujourd’hui. La plus part ont été mis en place suite à la réalisation du complexe sportif du bois de la Salle. Ils permettent de lier les deux communes grâce à des circulations douces. Le site des anciens vergers de l’impératrice se retrouve en marge de ces dernières et reste donc peu fréquenté. Une attention particulière à ce réseau, son développement et les nouvelles connections qu’il pourrait établir est un point important à traiter pour le travail d’ouverture et de valorisation de cet îlot périurbain.


itin ve érair rs P e v ello élo ua «L ille oir se à t V Loi ille re» vê qu , e

5

2

1 8 9 4 3

10 12

0

100

200m

route principale

sentier de l’An Mil

parking voiture

chemin piéton

itinéraire vélo de Loir à Loire

point de vue

100 70

n


1

grande allée menant au stade

entrée principale du complexe sportif du bois de la salle

entrée sur le complexe depuis le bois

2

liaison douce, lotissements-parc

sentier spontannée

accès

accès accès circulation véhicules liaisons douces

5

sentiers spontanés

route permettant d’accéder au complexe. Rte de l’itinéraire vélo Loir à Loire

1

10chemin spontané à ‘lorée des bois

8

9

carrefour piéton

2

liaisonn douce menant au centre équestre

12 sentier de promenade au coeur du bois

101


N A NP

AU

lim

ite

co

mm

le

AU

NB NL

U

una

NB NP

U

de

tu

NL

’é ed

e imit

du

sit

l

AU NB

AU U AU A

Zone urbaine constituée (habitat, commerces, services, artisanat, économie, tertiaire et industrie

Np

Zone naturelle d’intérêt patrimoniale

Zone d’urbanisation future

Nb

hameau et portions de territoires où le bâti non agricole est très présent

Nl

ZONE NATURELLE DE LOISIRS, espace à vocation de culturelle, sportif, de loisirs ou touristique.

ZONE AGRICOLE, espace où la fonctionnalité est exclusivement agricole

site d’étude

n

0

100

200m

70

propriétés communales (hachures blanches)

A


3-3 les communes, des cartes à jouer pour demain La commune porte un regard clairement opposé à celui de l’agglomération concernant le site des anciens vergers de l’impératrice. Il souhaite à long terme conserver cette « coupure verte », l’aménager durablement pour en faire un lieu de vie, de rencontres, d’échanges, un véritable parc périurbain en somme. Pour affirmer sa volonté, elle a récemment loué une partie du site au poney club pour une période de 10 ans gelant ainsi toute tentative d’urbanisation. Ces parcelles (dont elle est quasiment entièrement propriétaire) sont inscrites en en zone N dans le PLU, confortant ainsi ses orientations et sa position. En étant propriétaire des parcelles, la question du devenir des anciens vergers de l’impératrice reste donc aux mains des élus. Cependant, la situation peut vite évoluer, car lors des élections municipales si l’équipe actuelle n’est pas réélue, cette volonté de conserver un espace ouvert pourrait être totalement remise en question.

Pour un projet sur le long terme et un avenir durable pour ce nouveau parc il faut qu’il soit porté par les élus mais également par les acteurs locaux (habitants, associations, agriculteurs...).

extrait du plan de Zonage

103

Les zones N (Nl, Nb, Np) Elles correspondent à des zones de protection strictes considérant la qualité des sites, des milieux naturels et des paysages. D’après le règlement, sur ce secteur sont autorisés (capacité d’accueille limitée, à la condition qu’elles ne portent pas atteinte ni à la préservation des sols agricoles et forestiers ni à la sauvegarde des sites) : -les constructions et installations à usage d’activités culturelles, sportives, touristiques et de loisirs ainsi que les bâtiments à usage de gardiennage. -Affouillements et exhaussements du sol, si ils sont complémentaires ou nécessaires aux occupations et utilisations du sol. Les plans d’eau directement liés à l’irrigation agricole sont également autorisés.


synthèse troixième partie Anciens villages agricoles, les deux communes sont devenues en l’espace de 50 ans de véritables communes périurbaines. Le rapport à la campagne s’en est vu modifié. Jadis, outil de travail, et paysage fonctionnel, elle s’est muée en un décorum, cadre paysager agréable pour ces nouveaux habitants venus chercher le calme et la tranquillité à deux pas de la ville. La tâche urbaine n’a cessé de s’étaler, consommant de plus en plus de terres agricoles. Les anciens vergers de l’impératrice ont tant bien que mal su résister à cette pression .Ils forment aujourd’hui une véritable coupure verte, un îlot entre deux tissus périurbains.

1811

1950

La commune a les cartes en main concernant l’avenir de ce site. En effet, étant propriétaire de la majorité des terrains, elle reste seule maître de son destin. Sa volonté de conserver cette coupure verte se traduit dans le PLU par un classement en zone N (zone naturelle). L’échelle de temps électoral étant relativement courte, ces classements peuvent évoluer rapidement.

1980

2000

Il existe donc aujourd’hui des outils capables de gérer le devenir des campagnes à plus long terme. Il s’agit du PEAN et de la ZAP.

2014

2025

1820

1950

2002

0

3km

2006

Cet îlot porte en lui les traces et l’histoire d’une ancienne campagne agricole. Depuis 2004 et la fin de l’exploitation des vergers, les terres sont restées en « dormance ». Le site semble peu à peu se développer (complexe sportif, liaisons douces, centre équestre).

104


ZAC du Chêne vert, +1300 logements en contact direct avec le futur parc

équipements sportifs déja présents (terrains de foot, piste de bi-cross, jeux pour enfants)

une agriculture en marge mais encore présente sur le site

des circulations douces à connecter

un tissu périurbain acteur et usager de l’espace (associations, écoles, habitants...)

un tissu périurbain acteur et usager de l’espace (associations, écoles, habitants...)

une majorité des parcelles aux mains de la commune

un parc préexistant

un espace aux portes d’Angers, et proche de l’autoroute.

une activité équestre désireuse de s’étendre

un futur parc d’activité (+97 hectares, soit beaucoup de salariés...). Des connections à créer et des abords à sécuriser

un tissu périurbain évolutif, véritable ressource pour le devenir et la programmation du futur parc.

Le tissu périurbain entourant le site présente des forces sur lesquelles le futur parc pourra s’appuyer pour lui donner une légitimité et un sens. Il s’agira de composer avec l’existant, autour d’acteurs locaux, pour dessiner un espace cohérent permettant ,à terme, de relier les différents tissus au sein d’un écrin de campagne réinventée, utiles aux habitants.

105


4

l’îlot périurbain, support d’une centralité à réinventer Après la réflexion, place à l’action. Ces différentes analyses ont suscité des interrogations, des intuitions, des pistes…la quatrième et dernière partie de ce mémoire est donc consacré à la synthèse, la spatialisation et la programmation un peu plus précise de ces éléments sans pour autant être définitive et figée. Elle est accompagnée de quelques références illustrant mes propos et apportant des ambiances un peu plus précises quant à ce futur parc.

106


1-concept général du futur parc 2-schéma directeur et enjeux 3- de l’intuition à la programmation

éléments de synthèse conclusion bibliographie remerciements

107


1 concept général du futur parc L’analyse du contexte territorial dans lequel s’inscrit le site d’étude ainsi que l’analyse de son milieu périurbain m’ont permis d’identifier différents éléments qui peuvent devenir des ressources, des leviers sur lesquels le projet de paysage va pouvoir s’appuyer afin de donner une cohérence et une pertinence à l’ensemble du futur parc. Ces anciens vergers, véritable écrin de nature soumis aux évolutions péri urbaines ne deviendront pas une friche indistincte, un entre deux en latence, réserve foncière prochaine mais esquisseront un futur parc périurbain métissé. Lieu de loisirs, de promenades, de productions, de biodiversité, d’échanges, il offrira des paysages variés au service du bien être des habitants. Le schéma directeur suivant, met en avant 3 grands enjeux permettant de répondre à ces attentes:

DIVERSIFIER LES USAGES FAVORISANT UNE MIXITEé AU SEIN DU PARC Le site présente l’avantage de se situer au croisement d’entités périurbaines existantes et à venir. Au Nord, des équipements sportifs ont récemment été installés, la futur zone d’aménagement concertée du Chêne Vert a également débuté (+ 1 300 logements). à l’Ouest, le parc André Delibes et la reconstitution d’un village médiéval et de son château à motte, au Sud, un centre équestre désireux de s’agrandir et un axe de circulation fréquenté (RD 323) au-delà duquel naîtra un futur parc d’activité (97 hectares), et enfin à l’est, une zone d’habitat pavillonnaire. Tous ces éléments sont des bases sur lesquelles le projet va pouvoir venir s’appuyer, se nourrir. Différents usages sont donc présents autour du site (sport, détente, habitat…). Ils seront confortés, valorisés développés, en vue des projets futurs d’urbanisation, et viendront se mêler, se croiser, au sein de cette coupure verte périurbaine donnant naissance à un parc favorisant échanges et rencontres dans un cadre paysager attractif. Pour ce faire, 4 entités de parc pourraient être proposées., Le parc sportif, support de bien-être et de détente pour les habitants Le parc équestre Le parc du vivant, refuge de biodiversité, vecteur d’éducation, d’échanges et de rencontres. Le parc agricole, renouant avec l’histoire et l’évolution de cette ancienne campagne productive.

108


RETRAVAILLER LES ESPACES DE LISIèRES ET LES TRANSITIONS ENTRE LES DIFFéRENTES ENTITéS DU PARC Les bords et les lisières sont généralement des espaces de rencontre et de contact entre deux zones distinctes. Ici, entre un système urbain et un espace naturel. Il y a 50 ans à peine, elles étaient des lieux vivants (vergers, prés, jardins, lieu d’élevage domestique…) souvent accompagnés de haies bocagères et de petits sentiers. Si aujourd’hui le rapport à la campagne a largement évolué, la variation de leur épaisseur peut rester un paramètre intéressant, permettant d’offrir des lieux stratégiques pour la valorisation, la gestion et l’intégration d’éléments de nature dans le tissu périurbain. Cette espace peut devenir riche sur le plan des pratiques et des ambiances, organisant ainsi une transition plus douce entre deux zones qui aujourd’hui semblent s’ignorer. Leur épaisseur peut donc devenir un terrain d’expérimentation plus perméable, et devenir un espace public vivant et traversé. Les transitions entre les différents entités du parc seront également des espaces à travailler afin que les différentes ambiances paysagères s’imbriquent, s’entrecroisent, se mêlent et dessinent ensemble ce futur parc.

RENDRE VISIBLE ET LISIBLE, connecter CE NOUVEAU PARC PéRIURBAIN Le parc doit permettre de recréer un lien entre les habitants et leur territoire grâce à cette coupure d’urbanisation. Pour cela, il est nécessaire qu’il soit visible et lisible. Un traitement des accès principaux est donc indispensable. Les accès secondaires devront également être marqués et clairement identifiables. Cela peut passer par un vocabulaire commun concernant le mobilier urbain (matériaux, style…). Ensuite, l’espace doit être structuré et hiérarchisé grâce notamment aux circulations. Un axe principal, véritable colonne vertébrale du parc, sera conservé et valorisé (mise en scène, traitement paysager de qualité) permettant les liaisons entre les différentes entités du parc. Des circulations secondaires viendront le compléter, permettant de relier le parc aux tissus périurbains en contact. Enfin, à plus grande échelle, le parc sera relié aux différents espaces de natures emblématiques et de proximité grâce à la création ou à la sécurisation de circuits de randonnées pédestre ou cycliste.

109


2 schéma directeur et enjeux

DIVERSIFIER LES USAGES FAVORISANT UNE MIXITé AU SEIN DU PARC

Profiter de l’évolution des deux communes pour conforter et créer de nouveaux usages au sein de cette coupure d’urbanisation. Ces nouveaux usages permettront de la dynamiser, en faire un véritable lieu de vie et de mixité au service du secteur de développement stratégique d’une polarité à constituer. Ils se déclineront au sein de 4 entités spécifiques mais toutes liées ; le plateau sportif le parc agricole le parc du vivant le parc équestre.

RENDRE VISIBLE ET LISIBLE, connecter CE NOUVEAU PARC PéRIURBAIN

RETRAVAILLER LES ESPACES DE LISIèRES ET LES TRANSITIONS ENTRE LES DIFFéRENTES ENTITéS DU PARC

Marquer les entrées principales du site Rendre plus lisible les accès secondaires (traitement du mobilier urbain, signalétiques…).

Valoriser les traces historiques matérielles et immatérielles évoquant le passé agricole des deux communes (haies bocagères, ancien corps de ferme, bassin de stockage toponymes).

Structurer l’espace autour d’un axe fort, colonne vertébrale du parc Développer les liaisons secondaires au cœur du parc et sur sa ceinture favorisant les liaisons internes et externes. Requalifier et sécuriser la portion de RD323 facilitant l’accessibilité au parc et permettre son franchissement reliant ainsi la zone d’extension du parc d’activité de l’Océane. Connecter le parc aux zones de nature emblématiques du territoire grâce à des connections cyclistes lisibles et sécurisées.

110

Retravailler les lisières forestières et créer des ouvertures physiques et visuelles sur le parc. Atténuer les transitions brutales zone d’habitat, parcelles agricoles en revoyant l’épaisseur des lisières périurbaines et en y développant de nouveaux usages. Gérer fonctionnellement et qualitativement les transitions entres les différentes entités du parc


future emprise ZAC du Chêne Vert (50 Ha)

future emprise parc d’activité de l’Océane (97 Ha)

0

111

250

500m

n


3 de l’intuition à la programmation, premiers éléments PARC SPORTIF -Réhabilitation des anciens bâtiments de stockage pour la pratique de sport en salle (futsal, badminton, squash…) 1 -Extension de la piste de Bi-cross et relocalisation du skate Park au sein du parc 2 -Extension de l’aire de jeux pour enfants 3 -Parvis central à penser permettant des rassemblements et l’accès aux différentes installations -équipements sportifs intercommunaux possibles (courts de tennis en extérieur…) 4 PARC EQUESTRE -création d’une carrière de concours et de tribunes naturelles (buttes en terre) 1 -espace trek et cross, laissé en prairie entretenue -zone permettant l’accueil de public (village exposant, buvette, club house, sanitaires) 2 -espace de camping permettant, durant les beaux jours, d’accueillir des camps liés à la pratique de l’équitation, des scolaires ou encore touristes. 3 -Réutiliser le fumier de cheval pour l’amendement des parcelles agricoles. PARC AGRICOLE -mise en place de parcelles maraîchères (plein champs et tunnels) permettant le retour d’une activité agricole de proximité. Les parcelles pourront être cultivées par un maraicher ou par des associations de type réinsertion, handicapés. L’ensemble de la production pourra servir à alimenter un restaurant servant des plats le midi à destination des futurs travailleurs du parc d’activité de l’océane.1 -vergers de cueillette libres dont l’entretien pourra être effectué par l’association des croqueurs de pommes ou des établissements scolaires des communes, dans le cadre de projets pédagogiques.2 -petites architectures en bois permettant l’accueil du public pour les pauses déjeuner, le stockage du matériel et des récoltes. -valorisation de ces espaces agricoles comme héritage culturel et historique pour les communes (fête des vergers de l’impératrice, exposition, démonstration de tailles…) PARC DU VIVANT -habitat et structures paysagères favorisant les abris faunes et flores (cabanes à insectes, troncs, prairies variées, haies bocagères…) tout en offrant un paysage évolutif et attractif au fil des saisons. 1 -parcelles pédagogiques (jardins partagés) à destination des écoles, centre de loisirs, associations de quartiers des communes alentours. 2 -espace expérimental et collaboratif pour le fleurissement des communes (associations végétales, gestion, entretien…) en lien avec végépolys. 3 -réhabilitation de l’ancien bassin de stockage des eaux d’irrigations pour les vergers en zone d’observation des oiseaux et de la faune aquatique. 4 -prairies évolutives offrant des ambiances, couleurs et textures variées. Elle peuvent, le temps d’un week end, accueillir des manifestations (festival fleur et pinceau, cinéma ou théâtre de plein air, concerts…) 5 -gestion alternative de l’ensemble de ces prairies (pâturage…) 6

112


enjeu : DIVERSIFIER LES USAGES FAVORISANT UNE MIXITé AU SEIN DU PARC 1

1

1

1

1

6

équipements publics de sports et loisirs

5

des prairies évolutives permettant des usages variés

3

nature sociale et environnementale au coeur du parc du vivant

2

1

4

3

2

2

une agriculture de proximité, ressource pour les usagers 1

1

un lieu de vie dynamique autour de l’activité équestre

113

1


planche d’ambiances

nature sociale , environnementale et économique

parc Mont-Evrin-URBICUS

Le jardin à Boulogne/mer -Kinya Maruyama

nowher install- St Savinien

parc Agro urbain Bernex-BASE+SOA

parc agro-urbain de Bernex- BASE+SOA éco quartier Bottière-chênaie à Nantes-BRUEL DELMAR

Prinzessinengart-Berlin

jardins ouvriers


parc de Beautour-GSP

Park Shinkel à Amsterdam-BURO SANT EN CO

parc agricole, Roannes-FABRIQUES

parc de la Deûle-JACQUES SIMON

Froslovs garden- JONATHAN BELL

Le jardin à Boulogne/mer -Kinya Maruyama

parc agricole de la Vacquerie à Blois-SATiVA


enjeu : RENDRE VISIBLE ET LISIBLE, connecter CE NOUVEAU PARC PéRIURBAIN

CIRCULATIONS L’axe principal 1 permettant de desservir les différentes parties du parc sera traité avec un revêtement plus dur permettant les circulations à toutes les périodes de l’année par différents types de véhicules (tracteurs, vans, voitures, vélos, skateboards, poussettes, fauteuils roulants…). 2 Les axes secondaires seront traités de manière plus souple (stabilisé, pas japonais, platelage, différence de hauteur de tontes…). Les circulations seront connectées aux sentiers de randonnées existant déjà sur les communes, complétant ainsi l’offre de balades. Ces circulations pourront être agrémentées de modules sportifs ou de bornes permettant des usages variés (parcours d’échauffement, parcours santé, jeux de pistes, panneaux de communication...). A une plus grande échelle, la liaison depuis le site, avec l’itinéraire de Loir à Loire sera sécurisée et valorisée et une liaison vers Ecouflant et le parc des sablières sera créée. ACCROCHES URBAINES L’accès nord en lien avec la futur ZAC du chêne vert sera traitée comme une 3 entrée principale (mise en scène) et des parkings paysagers permettront le stationnement des voitures et vélos. Au sud, au niveau de la RD 323 une nouvelle entrée sera créée. Une aire de covoiturage pourra également être installée en prévision des futurs déplacements occasionnés par le parc d’activité de l’océane et la sortie de l’autoroute A 11 à proximité. Une portion de RD 323 sera requalifiée, sécurisant ainsi les accès au parc et une passerelle piétonne pourra être installée permettant de la franchir et ainsi de relier le futur parc au parc d’activité. Les entrées secondaires 4seront également traitées de manière à permettre leur identification (mobilier, signalétique, marquage au sol...)

116

entrée principale

entrée secondaire

portion de RD 323 à requalifier

itinéraire vélo

axe principal de circulation

axe secondaire


ve

itinéraire de Lo ir vers Villevêquà Loire e

à créer itinéraireouflant vers Ec

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4

3

les accroches urbaines, portes d’entrée sur le parc

une identité marquée

future emprise ZAC du Chêne Vert (50 Ha) 3

2

les accroches urbaines, portes d’entrée sur le parc

1

4

une nature accessible et de nouvelles promenades

une identité marquée

itiné vers leraPire de Loir à Lo lessis G rammoirire e

3

future emprise parc d’activité de l’Océane (97 Ha)

une nouvelle entrée permettant de connecter le futur parc et la future zone d’activité

0

117

250

500m

n


planche d’ambiances

des entrées marquées, des circulations hiérarchisées

jardin Botanique de Bordeaux-MOSBACH

jardin Botanique de Bordeaux-MOSBACH

parc de la forêt humide, Vern-PAUL ARENE

Catene park, Italie-CZS STUDIO square des saisons, Paris-OLM

Terra Botanica, Angers-THIERRY HUAU

Jardin des Géants, Lille-MUTABILIS

jardin au canada-BROOK MCLLROY

Belvédères dans la campagne Holandaise-STROOTMAN


espace public à Saint Nazaire-GSP

parc de la forêt humide, Vern-PAUL ARENE

parc de la Chabossière, Coueron-PHYTOLAB

parking végétalisé base sous marine, Lorient-GSP

jardin Botanique de Bordeaux-MOSBACH

jardin Botanique de Bordeaux-MOSBACH

parc du chemin de l’île, Nanterre-DECHAUME

parking végétalisé à St Valéry


enjeu : RETRAVAILLER LES ESPACES DE LISIèRES ET LES TRANSITIONS ENtre LES DIFFéRENTES ENTITéS Du parc.

-ouvrir des chemins depuis les espaces boisés vers le parc et créer des fenêtres. 1 -revoir l’épaisseur des lisières avec Pellouailles pour en faire des espaces publics (vergers…) 2 -travailler les transitions entre les différentes parties du parc de manière fine pour qu’elles se mêlent, s’entrecroisent et dessinent ensemble un même parc (changement de matériaux, végétation, trouées…)

ouverture depuis les boisements vers le parc

penser les transitions entre les différentes entités de parc

trace d’une campagne agricole à valoriser

lisière à retravailler

120


2

des lisières vivantes

future emprise ZAC du Chêne Vert (50 Ha)

1

de nouvelles perméabilités

future emprise parc d’activité de l’Océane (97 Ha)

0

121

250

500m

n


planche d’ambiances

limites et seuils, des espaces de transition à composer

St Jacques de la Lande-BRUEL DELMAR

parc des rives de la Thur-ATELIER DES PAYSAGES

parc des rives, Yverdon-SIA

centre-ville St Nazaire-GSP

jardin de la fac de droit, Angers-OSTY

stone river, new york-JON PIASECKI

Belvédères dans la campagne Holandaise-STROOTMAN


effet de seuil

a path in the forest, EstonieTETSUO KONDO

les quais, Lyon

parc des ardoisières, Angers

a path in the forest, EstonieTETSUO KONDO

musée Louvre Lens-MOSBACH


conclusion

Ce travail de mémoire et la démarche d’analyse qu’il induit m’ont permis de comprendre la formation et l’évolution d’un îlot, d’une enclave; les anciens vergers de l’impératrice, dans un système récent de fabrique de la ville : le périurbain. En l’espace de 50 ans, il a profondément modifié les espaces ruraux. La campagne agricole s’est muée en campagne urbaine où le paysage, jadis fonctionnel ne joue désormais plus que trop souvent un rôle ornemental. Ce système a contribué à l’émergence de ce vide et à une déconnection progressive de la ville à sa campagne. La première partie de mon travail de fin d’étude a été l’occasion d’analyser, comprendre et présenter, d’une part, les influences du territoire, et d’autre part, celle des communes sur cet espace. Il a suscité de nombreuses questions, interrogations et éveillé de premières intuitions. Cette nouvelle étape dans le processus de conception va me permettre de préciser et formaliser ces intuitions afin d’apporter une réponse quant au devenir du site. Une réponse cohérente à ces deux échelles pour qu’il trouve un sens, une identité et qu’il réinvente, à l’avenir, une relation entre les habitants et leur territoire. En somme, un parc périurbain métissé où se mêleront usages et usagers dans un écrin de campagne préservé et valorisé

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bibliographie OUVRAGE : -Groupement d’auteurs, Atlas des campagnes de l’ouest, Presses Universitaires de Rennes, 2014. -Jean-Luc DEBRY, le cauchemar pavillonnaire, Editions l’échappée, 2012. -Pierre DONADIEU, Campagnes urbaines, Actes Sud/ENSNP, 1998. -Jean Pierre PAULET, Géographie urbaine, Editions Armand Colin, 2009. -Groupement d’auteurs, Atlas des paysages de Maine-et-Loire, Editions Le Polygraphe, 2002. -CNRS Angers-Caen-Laval-Le Mans-Nantes, Les périphéries urbaines, Centre de publication de l’université de Caen, 1984. -Yves JEAN, Michel PERIGORD, Géographie rurale, la ruralité en France, Editions Armand Colin, 2009. -CAUE 27, Lisières vivantes, Comment habiter les bourgs de l’Eure ?, 2011. -Conseil des seniors, commission mémoire, Saint Sylvain d’Anjou 1950-2000 les 50 années de sa mutation, Editions du Petit Pavé, 2014.

REVUES / RAPPORT -« Dossier Il court, il court, l’étalement urbain », Le Monde- La vie Hors-Série, Octobre 2014. -« 55 000 hectares pour la nature », LA CUB communauté urbaine de Bordeaux, 2012. - « Portrait de l’agriculture périurbaine du pôle métropolitain Loire Angers », Agence d’urbanisme de la région Angevine, Février 2014. -«Dossier l’agriculture regagne du terrain dans et autour des villes », La Revue Durable n°43, Octobre 2011. -Syndicat mixte de la Région Angevine, Rapport de présentation du SCoT Loire Angers, 2009. -Groupement d’auteurs, « terres cultivées », Les cahiers de l’Ecole de Blois, Editions de la Vilette,n°9, Mars 2011. -Groupement d’auteurs, « Le paysage comme espace public », Les carnets du paysage, Actes Sud, n°1, Mars 1998.

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MEMOIRES -BALDENWECK Marie, L’enclave agricole du Mittelfeld à Wittenheim, tisser une articulation entre front urbain et terres cultivées, 2014. -BLANQUET Julien, Le parc de la carrière Saint Pierre, maillon d’une continuité verte périurbaine, 2013. -GALIENNE Marie, Entre champs vergers et villes…révéler la plaine du Parisis, 2010. -JACQUES Mélodie, Aux portes de l’agglomération tourangelle, réconcilier nature, agriculture et ville, 2013

SITES INTERNET ET DOCUMENTS EN LIGNE -site internet de la ville de Saint Sylvain d’Anjou,www.ville-saint-sylvain-anjou.fr -site internet de la ville de Pellouailles les Vignes, www.mairie-pellouailleslesvignes.fr -site internet du pôle métropolitain,www.pole-metropolitain-loire-angers.fr -site de l’agglomération Angevine, www.angersloiremetropole.fr -site de l’agence d’urbanisme de la région Angevine, www.aurangevine.org

SITES INTERNET ET DOCUMENTS EN LIGNE -site internet de la ville de Saint Sylvain d’Anjou,www.ville-saint-sylvain-anjou.fr -site internet de la ville de Pellouailles les Vignes, www.mairie-pellouailleslesvignes.fr -site internet du pôle métropolitain,www.pole-metropolitain-loire-angers.fr -site de l’agglomération Angevine, www.angersloiremetropole.fr -site de l’agence d’urbanisme de la région Angevine, www.aurangevine.org

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remerciements

Je tiens à remercier mes professeurs encadrant, Sylvain et Cécile, pour leur suivi, leurs conseils et leur bienveillance tout au long de l’année, Toutes les personnes rencontrées durant ce travail qui m’ont permis d’avancer, Mes Parents et amis pour leur soutien de toujours, Mes colocs, d’hier et d’aujourd’hui, Théo, Marie, Hermine, Sophie, Roxane, Guigui, Bruno et Antoine pour tous ces bons moments partagés, Audrey pour son soutien, son écoute précieuse et sa douceur, Et enfin, Merci à l’Ecole de m’avoir permis de vivre cette aventure, ô combien enrichissante !

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projet

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Saint Sylvain d’Anjou est un ancien village agricole. Devenue une véritable commune péri urbaine de 5000 habitants, elle est désormais rattachée à l’agglomération Angers Loire Métropole. Pour les années à venir le SCOT, approuvé en 2011 et couvrant 66 communes ambitionne un nouveau mode de développement. Il s’appuiera sur un pôle métropolitain et l’affirmation de nouvelles centralités regroupant chacune plusieurs communes. La trame urbaine est aujourd’hui structurée selon un cœur métropolitain (Angers), une première couronne, des secteurs intermédiaires aux continuités urbaines plus ou moins linéaires, des pôles constituant des entités péri urbaines isolées (dont fait partie Saint Sylvain d’Anjou) ainsi que des bourgs ruraux de moindre importance démographique. La croissance des déplacements quotidiens a contribué au phénomène de péri urbanisation et à son lot de conséquences (surconsommation d’espace, menace sur les activités agricoles, mise en péril des milieux naturels). Pour limiter ce phénomène le SCOT envisage donc une stratégie de développement multipolaire avec pour objectif la maîtrise des équilibres entre espaces urbanisés, agricoles, forestiers et naturels devant garantir une amélioration du cadre de vie et du bien-être des habitants. Saint Sylvain, avec 2 autres communes (Pellouailles les Vignes à l’est et Villevêque au Nord) fait partie d’une de ces 5 polarités. Elle regroupe aujourd’hui près de 10 000 habitants dont 7000 en lien direct avec la D323, axe structurant directement relié au pôle métropolitain et constitue une entrée privilégiée du Pays Loire Angers depuis Paris. Son accessibilité depuis le pôle métropolitain a contribué à son développement. L’enjeu est de faire de ces pôles de véritables espaces de vie et non de de simples cités dortoirs. Saint Sylvain est aujourd’hui en plein développement, l’urbanisation s’y est intensifiée avec de nouveaux projets: : quartier du « Veillerot » au nord de la commune (5hectares, +100 logements), quartier du «chêne vert» au nord-ouest (55 hectares, +1000 logements dans les 15 années à venir), extension du parc d’activité de l’océane au Sud (97 hectares) Le site des anciens vergers de l’impératrice se situe à la croisée de ces futurs projets, le long de la D323 à la limite entre St Sylvain et Pellouailles, entre deux zones périurbaines, et à proximité d’éléments paysagers forts (parc André Delibes, horizon de la campagne cultivée, forêt de chênes, prairies ouvertes). Couvrant près de 50 hectares il est un site majeur pour la polarité naissante. Se pose donc la question de son devenir. Comment composer et articuler durablement cette coupure verte pour qu’elle devienne un lieu de vie attractif et dynamique au sein de cette polarité? Est-ce par le biais de l’agriculture, de l’écologie, du social, du loisir, de la pédagogie… ? Comment y conjuguer d’un côté le besoin de nature et de l’autre la pression urbaine dans un projet de paysage cohérent et fédérateur à l’échelle du pôle métropolitain ?


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