Remerciements : Nous tenons à remercier en premier lieu Monsieur Yona Friendman, pour l’ensemble de son oeuvre, pour nous avoir reçu, pour l’engouement et l’intérêt qu’il a pu porter à ce travail. Nous tenons à exprimer toute notre reconnaissance à notre directeur de mémoire Monsieur A. Issa N’thépé pour nous avoir encadré, orienté, aidé et conseillé et surtout pour la confiance qu’il nous a porté tout au long de cette aventure. Nous adressons nos sincères remerciements à tous les professeurs, intervenantes et toutes les personnes qui par leurs paroles, leurs écrits, leurs conseils et leurs critiques ont guidé nos réflexions, ont accepté de nous rencontrer et ont répondu à nos questions durant nos recherches. À tous ces intervenants, nous présentons nos remerciements, notre respect et toute notre gratitude. Notre camarade Juliette Kozisek pour ses lectures et relectures attentives. Enfin, nous remercions tous nos amis et camarades pour leur sincère amitié et soutien, et à qui nous devons reconnaissance et attachement. À nos parents : « Vous avez tout sacrifié pour vos enfants n’épargnant ni santé ni efforts. Vous nous avez donné un magnifique modèle de labeur et de persévérance. nous sommes fières et redevables de cette éducation ».
Ali BENABDALLAH Mohamed El Mokhtar KABBAJ
« Quand la foule des gouvernés, se sentant abandonnée, commence à organiser sa survie en petites communautés capables de se suffire à elles-mêmes et d’assurer leurs services publics, alors les gouvernements, plus soucieux de théâtre et de «simulation» que d’assurer le bon fonctionnement des services publics défaillants, étiquettent comme «mouvements marginaux» ces tentatives.» “POURTANT, LES MOUVEMENTS MARGINAUX D’AUJOURD’HUI REPRESENTENT PEUT-ETRE LES SOLUTIONS DU FUTUR ? » Yona Friedman « Utopies réalisable » « (…) Le pauvre qui est économiquement non dépendant, l’est généralement malgré lui ; pour que cette nondépendance lui assure l’indépendance, il va falloir qu’il « improvise », qu’il s’invente seul des moyens de survie. (…), le credo de ce livre est que la pénurie est la mère de l’innovation sociale ou technique. La société pauvre exige l’égalité et déploie, poussée par la nécessité, une ingéniosité technique exceptionnelle, c’est la société du monde pauvre qui est en train d’inventer l’architecture de survie. » Yona Friedman « Architecture de Survie » Recycler, revaloriser, recréer « Le monde produit encore et encore. Imaginez la masse de déchets que génère l’humanité, la pollution que nous causons! L’architecture est toute indiquée pour apporter une réponse créative à ce problème planétaire. Revaloriser un immeuble désaffecté de débris, un matériau... En chaque chose il y a une leçon sur la nécessité de réutiliser. » Intégration « L’enjeu est de retenir les leçons de l’architecture vernaculaire, pour en tirer des solutions contemporaines adaptées. L’architecture traditionnelle obéissant à un système de valeurs complexes, l’architecture moderne est mue par le capitalisme et l’appât du gain». Carine Smuth (Architecture d’aujourd’hui n°394)
« Les favelas, ces magnifiques et pittoresques abris de nègres, se localisent sur les collines de la ville comme de nids grouillants de moineaux... on devrait conserver au moins un vestige de ces favelas dans la mosaïque kaléidoscopique de la ville, comme un document de la vie naturelle au milieu de la civilisation ». Stefan Zweig, Brasil, pais do futuro « C’est au milieu des contraintes les plus dures que la favela est née, c’est au coeur de la misère que s’est développée une grande variété des formes et des espaces alors que dans la ville d’asphalte la richesse produisait des répétitions identiques, des formes pauvres et banalisées. Cela ne peut pas nous laisser indifférent. Parce qu’elle échappait aux créateurs de valeurs économiques, parce qu’il était impossible d’en tirer profit, la favela s’est exprimée comme le lieu de créer des différences... ». Didier Drummond, Architectes des favelas. La chartes d’Athène : rédigée par l’architecte Le Corbusier (1887-1965) en 1933 (publiée en 1942), cette charte énonce les moyens d’améliorer les conditions d’existence dans la ville moderne, afin de permettre l’épanouissement harmonieux de quatre grandes fonctions humaines: habiter, travailler, se divertir et circuler.
Formel Informel Efficacité Appropriation
Yonna Friedman « L’architecture de survie est essentiellement un outil de survie (dans des conditions bien particulières); toute l’architecture a été autrefois, ne l’oublions pas, une architecture de survie, mais elle a perdu son rôle d’outil en devenant une discipline. Essayons de retrouver ce rôle oublié. » “L’architecture de survie: une philosophie de la pauvreté “ Rééditer en 2003
Fondation Abbé Pierre. Photographie. Exposition “Un sourire SVP”. 2013
Multiples sont les solutions pour « habiter » ce vaste monde. Aujourd’hui, les contrastes des différentes propositions données dans les plus grandes mégalopoles sont variés et nuancés. Du bidonville aux grandes tours résidentielles, une palette presque aussi riche qu’il y a d’habitants et d’implantation sur un territoire (donné ou pris) pour habiter. Habiter, c’est vivre, participer, échanger.Dans les grandes villes on reconnaît aujourd’hui certaines comparaisons possibles entre toutes ces installations. Il y a de l’individuel, du familial, des communautés, des cultures et des populations qui se mélangent dans cette vaste notion universelle d’ « habiter ». Porter un premier regard sur toutes ces solutions est un travail de grande envergure. Il est relatif à chacun de juger du bien fondé de certaines constructions. Comme l’explique Yona Friedman dans l’architecture de survie, le bidonville par exemple “doit être regardé d’abord par celui qui le vit, qui l’habite afin d’en comprendre toutes ses moindres subtilités”. C’est aussi parler de l’histoire des hommes sur terre dont l’histoire, les traditions et les valeurs sont omniprésentes dans tout habitat d’une société.
En haut à droite: Dubaï Skyline En bas à droite: Rio - Rocinha
Habiter Contrastes Solutions Un mélange “juste”
Avant- Propos/ Des situations Kyoto 18 novembre 2009
Soweto au même moment
La Courneuve même date
Au pays du soleil levant, il est 05h30 et comme tous les matins depuis 10 ans, Kohji récupère les morceaux de carton dans les poubelles dans le quartier de Sanjo. Il se promène doucement au rythme de la brise, entre les hommes d’affaires pressés et les dames en kimono qui se rendent au marché. Avec les cartons trouvés, il assurera son cabanon contre les froids de l’hiver.
La construction des grands stades pour la coupe du monde de football en 2010. Voilà un évènement, remarque Betty, sur la route de terre qui conduit au township.
« C’est ça la France…? » ne cesse de se répéter Yonouts alors qu’il se passe de l’eau sur la figure à la station du RER B. Arrivé de Roumanie il y a trois mois, il vit sur le terrain où lui et sa famille se sont construit un abri avec des tôles taguées récupérées dans l’usine d’à coté.
«Tiens des nouveaux voisins» se dit Betty, en observant les 4 morceaux de tôles posés sur «le terrain» à côté de chez sa grand-mère. Deux voisins apportent un cinquième morceau de tôle et hop le « shacks » (la maison) est construite. Faciles à monter et démonter, les baraques des townships ne cessent d’étonner.
Lui et sa femme, Yuiko, habitent sous le pont de Gion Shijo, le long de la rivière Kamagawa. Depuis que Kohji a perdu son travail en 1999, ils se sont installés ici. Leur « maison en carton », comme ils s’amusent à l’appeler, fait partie des Dans une semaine son oncle rentre quelques 40 abris construits le long de de la mine, il faut agrandir la maison. la rivière. Les cousins de Betty ont trouvé des panneaux en bois qcvvu’ils viendront « Plus de travail, plus d’argent pour monter dans la semaine. Betty aime payer le loyer. Alors on s’est installés ici. regarder le grand stade se monter petit Mais finalement on est bien. Les gens se à petit, c’est surtout rigolo d’entendre sont habitués à notre mode de vie. Au sa grand mère qui n’en revient toujours Japon tout le monde a connu au moins pas, « comme ça change, c’est magique une fois la crise financière alors on n’est ». pas mal vu. » « Tu penses qu’ils vont amener l’eau jusqu’à la maison ? » demande Betty à sa grand-mère, s’imaginant déjà pouvoir prendre une douche dans sa salle de bains. « Je voudrais une baignoire comme chez madame Lindon, tu sais. » Madame Lindon habite dans les nouveaux quartiers de Soweto, des quartiers réservés aux riches. Depuis la fin de l’apartheid quelques africains d’origine, s’y sont installés.
C’est dans cette usine qu’il a rencontré Mohamed et Sébastien, deux jeunes de la cité qui se trouve de l’autre côté de la rue. Yonouts ne comprend pas comment ils peuvent se plaindre de leur condition. « Vous avez l’eau chaude pour vous laver, un lit juste pour vous et une télévision, l’école! » Mohamed, un peu gêné, lui explique que le vrai problème ce n’est pas tant de posséder des biens mais c’est le sentiment d’exclusion : de ne pas appartenir à la France, de ne pas être reconnu en tant que citoyen. Yonouts a connu le même problème en Roumanie où les Roms, comme lui, ne sont pas acceptés, ils sont rejetés et parqués, même énumérés dans les ghettos pour roms. Il explique que la situation est surtout très difficile en ville.« À la campagne on peut travailler dans les champs ou s’organiser pour vivre correctement mais dans la ville, ils ne nous laissent pas travailler.
Mémoire de diplôme : étudiant ESA schizophrénie urbaine Rio.
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Paris 8 Fevrier 2014
Un habitat. 2013
A Paris, près de la tour Montparnasse, trois personnes ont élu domicile entre deux voies à grande vitesse: logement de tentes, de cartons et de ferrailles. Ils semblent bien seuls autour du dédain des immeubles de grands rapports dont les prix avoisinent les parcelles les plus chères du monde. Deux mondes se côtoient, sans s’apprivoiser, sans s’observer ni s’apprécier. Pas de communication ni de passerelle, c’est imperméable à toute évolution ou métissage. Pourtant, si nous prenons toujours Paris comme référence, il y a bien des endroits où ces situations complètement informelles s’assemblent et se rassemblent davantage, faisant face à la rigueur des grands projets immobiliers.
« La petite fille des faubourgs de Bogota qui fait la queue pendant des heures pour remplir son seau d’eau au robinet municipal; la femme qui fouille dans les montagnes d’ordures de Lagos, à la recherche d’objets à revendre pour nourrir ses enfants; l’étudiant de Washington, D.C., qui porte une arme à feu pour assurer sa protection; le journalier de Calcutta qui quitte chaque matin sa cabane de roseaux en poussant une charrette pleine de briques jusqu’aux chantiers de construction de luxueux appartements; la famille de Paris qui cherche un endroit où passer la nuit, avec tout ce qu’elle possède dans un grand sac. Ce sont malheureusement des scènes courantes aujourd’hui.»
Ces quartiers sont aujourd’hui marqués et identifiés par ce paysage de situations humaines et spatiales contrastées. 20H30 en Décembre, à la sortie du métro de Barbés-Rochechouart, l’on reconnait le 18e arrondissement par les marchands de marrons chauds qui ont pour seule vitrine un réchaud surélevé par un chariot du supermarché plus loin. On vend des robes de mariées orientales à côté du PMU où l’on se regroupe autour d’une course et de quelques verres. La rue, remplie de petits papiers des paris sportifs et des emballages de différents étalages qui se sont crées et évaporés dans la même journée un peu plus tôt. Sous du métro aérien se transforme en club de basket ou en refuge pour sans abris venus se réunir. Mais au delà de ça et si on lève les yeux, des immeubles pour la plus part subissent un alignement stricte des ouvertures et des portes et une répétition de style forte et rigide.
Soweto La Courneuve Habitants Situations
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Introduction Aujourd’hui, la bipolarité qui caractérisait une certaine vision du monde entre le Nord et le Sud est souvent remise en question dans de nombreux domaines. On s’aperçoit que les schémas du Nord, parfois enviés par le Sud ne sont pas toujours les plus efficaces ni les mieux perçus par les populations. En politique, en économie, dans la culture, à de nombreuses échelles, le monde tend à se développer dans une grande mixité. Ainsi, on puise partout des sources d’inspiration, du Nord, du Sud, de l’orient... Or, dans ce monde où les personnes et les idées voyagent rapidement, on peut se questionner sur la mise en place de certaines idées dans des contextes totalement différents. Dans le cas de l’architecture et de l’urbanisme, certains schémas ont très mal voyagé d’un continent à l’autre car leur mise en application dans un contexte donné a été difficile. Actuellement, il semble que certaines situations se reconnaissent dans le monde entier par certaines similitudes. Très vite, la comparaison d’une même situation dans deux contextes différents, nous permet d’évaluer les différences qui forgeront leurs identités propres. Par exemple, le logement d’une famille A, composée de deux jeunes parents et d’un enfant, avec un revenu X, ne sera jamais le même d’un pays à l’autre. Ce sont bien sûr des paramétres politiques mais surtout économiques et culturels qui viendront qualifier ces situations. La situation de cette famille sera influencée par tous ces éléments et encore plus par l’espace où elle réside. Autrement dit, la notion de foyer ne sera pas la même en Allemagne et au Venezuela. En rapprochant davantage les contrastes existant entre les mêmes situations dans le Nord puis dans le Sud, le constat est frappant. Les schémas urbains et architecturaux du Nord semblent avoir besoin de ceux du Sud pour pouvoir évoluer. Le Sud aurait besoin de
l’influence des schémas urbains du Nord pour être plus structurer et planifier. En somme, le Nord regorge d’espaces totalement planifiés souvent à long terme. Dans l’hémisphère sud, l’histoire a montré (Amérique Latine) que la mise en place de schémas planificateurs a été difficile à cause des changements politiques et économiques du siècle dernier : les plans directeurs annoncés par certains gouvernements n’ont jamais eu le temps d’être totalement mis en place. Ils sont donc souvent complétés par des ajouts de la part des habitants. Ainsi, les gouvernements n’ayant pas mis en place suffisamment rapidement des plans d’aménagement pour l’avenir se retrouve dépassés par le phénoméne de l’exode rural. Ce dernier, façonné les villes avec une longueur d’avance sur les plans des pouvoirs publics. Dans ces villes du Sud, ce sont les populations elles-mêmes qui ont agit. Leurs implantations, leurs appropriations de la ville et de son espace sont désormais des éléments fondamentaux. Par exemple on reconnaît Rio par ses favelas à perte de vue. La mise en place par la population de solutions architecturales d’appoint et de secours est souvent la preuve d’une certaine intelligence dans la gestion de l’espace et de la vie avec les autres. Ce sont aujourd’hui des communautés où les gens se connaissent et s’entraident. Pour les pays du Nord, il paraît presque impossible de planifier ce genre d’événements dans un quartier nouveau. En effet, les favelas s’installent très rapidement et peuvent se détruire tout aussi vite. Ces types de logements pourraient être comparés aux logements sociaux existant dans les pays développés et qui sont quasi inexistants dans les pays émergents. Ce sont les seules alternatives que ces populations défavorisées ont dû créer pour se loger et être urbaines. En termes de temporalité, la construction de logements sociaux dans les pays développés fait partie de grands schémas d’urbanisation à long 11
ou très long terme (Le Grand Paris) contrairement aux favelas qui semblent relever presque de l’instantané et de l’éphémère par leur matérialité. Tandis que dans les favelas, les bidonvilles et presque tout espace qualifié d’irrégulier, de marginal, ou illégal, nous verrons que les habitants sont souvent les acteurs de la construction de leurs habitations. Ils sont par conséquent tout au long du processus dans la nécessité d’optimisation de leurs moyens afin de répondre à leurs besoins les plus importants. La plupart des villes à travers le monde connaissent un déficit de logement. Le nombre de sans-abris augmente sans cesse et les mal-logés sont de plus en plus nombreux. Selon le rapport de Un habitat de 2011 « Si l’on ajoute ces deux chiffres, celui des sans-abri et celui des mal-logés, on arrive à un milliard de personnes à l’échelle de la planète ». Selon ce même rapport, « (…) Le problème vient de ce que les autorités, les urbanistes et la société dans son ensemble n’ont pas réussi à suivre le rythme de la demande et à réduire les pressions exercées par le nombre croissant de personnes qui font appel aux services et à l’infrastructure des milieux urbains. Notre planète et nos villes ont les moyens de subvenir aux besoins des citadins. Mais il faut pour cela une grande détermination et une répartition plus équitable des richesses». Certaines villes de la planète ont connu un accroissement fulgurant de leur population, passant de villes à mégalopoles sans s’en être données les moyens (planification). Certaines se sont beaucoup étendues (Lima), d’autres se sont particulièrement densifiées (Caracas, Bombay). Les centres urbains ont grossi rapidement après la révolution industrielle. Ils ont littéralement « explosés » durant les cinquante dernières années, tant en nombre qu’en taille. 12
On retrouve aujourd’hui ce phénomène sur les continents d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine où l’urbanisation se développe très rapidement. L’une des principales conséquences de la croissance urbaine connues par les pays émergents est que dans de nombreux cas ils fonctionnent comme une machine à produire des bidonvilles ( Bombay, Rio, Johannesburg, Mexico, etc…). Dans le contexte de certaines mégalopoles, la ville informelle (irrégulier) est une donnée incontournable. Face à l’expansion qu’elles connaissent, ces villes n’ont pas d’autre alternative que la reconnaissance et la considération de certaines des pratiques informelles qui s’y développent et les composent. Les interventions urbaines doivent rendre possible l’articulation des différences devenues intolérables. Quand un tel écart est constaté, ¨ville divisée¨, surgit la nécessité de restituer les connexions à partir d’une structuration capable d’articuler les différentes parties d’une même ville. La question urbaine doit être considérée dans sa globalité, avec des interventions tactiques, ponctuelles et spécifiques, capables de répondre aux plus grandes urgences, mais également avec des réflexions stratégiques afin de permettre une visibilité sur le long terme et une adaptabilité aux situations futures qui sont par définition difficilement prévisibles. Depuis quelques années, on voit apparaître de nombreuses tentatives alternatives. L’architecture alternative, et l’architecture participative tentent de mieux répondre aux besoins des populations face à une planification urbaine qui n’accorde pas toujours la méme considération à l’ensemble de la population. Quelles est la nécessité, pour nous, à s’imprégner des connaissances contextuelles des architectures spontanées et des architectures auto-
Architecte Populations Problématique Solutions
construites ? Nous devons comprendre les mises en œuvres inhérentes et sous jacentes d’une situation d’urgence réelle, individuelle ou collective de ces populations qui ont voulu et qui ont su bâtir leur monde, construire leurs espaces, à la fois intimes et communautaires.
Sous quelles conditions estil possible d’importer dans le systéme institutionnel des pratiques et des processus issus de ce que Yona Friedman appelle “l’urbanisme irrégulier”? L’intérêt de ce mémoire sera d’abord pour nous, d’interroger les lacunes de la ville planifiée et les avantages que peut présenter la ville auto construite. Nous pourrons ainsi procéder à une analogie entre le formel et l’informel dans un premeir temps. Nous souhaitons comparer et comprendre ces concepts à travers l’étude de deux types d’hommes : le savant et le bricoleur comme les appelle Levi Strauss. Par exemple, les deux concepteurs s’appuient sur des connaissances à priori très différentes. L’auto construction se référant davantage à une connaissance empirique acquise à travers plusieurs tentatives, tandis que l’architecte s’appuie sur la théorie, la science... Mais la distinction est-elle si simple ? Aussi, au regard du processus de projet, il sera intéressant de comparer les formes et les usages finalement obtenus. Il faudra pour cela se défaire de cette vision binaire du formel (planifié) et de l’informel (auto-construit dans l’illégalité) afin de penser une nouvelle organisation basée sur des principes propres aux besoins des populations concernées. La vision « intégrale » de la ville dont le principe est de résoudre les conditions instables sera néanmoins nécessaire, ainsi que la reconnaissance du droit à l’habitat digne pour
l’ensemble de la population. Cela induit des interventions intéressantes d’hybridation et de véritables intégrations. L’architecture doit répondre à un problème donné tout en étant en adéquation avec les particularités du contexte de mise en application. En partant de cette vision et dans un souci d’optimisation de la ville de demain et d’amélioration des conditions de vie en son sein, il est nécessaire d’étudier les potentialités des alternatives développées par les populations dans des villes du sud afin de pallier au manque de renouvellement des villes dites « formelles » qui semblent prisonnières de cette planification, de la rigidité qu’elles peuvent engendrer de ces normes destinées initialement à les tirer vers le haut. Avant toute chose, il est important de bien qualifier les deux grands types d’urbanisation retrouvés au Nord et au Sud. Identifier ces deux grands modèles afin de pouvoir découvrir une alternative entre ces deux schémas presque opposés. On cherche dans une première partie à mettre en valeur les points forts et les points faibles des deux modèles, l’un formel l’autre pas, pour commencer à recencer les éléments composant une alternative d’hybridation architecturale et urbaine de ces deux principes. Dans un premier temps, il s’agira d’observer et d’analyser les méthodes de fabrications urbaines et architecturales prédominantes afin d’en extraire leurs qualités intrinsèques. Mieux comprendre les mécanismes existants nous aidera par la suite à créer un système nouveau entre ces deux grands dessins.
et d’ingéniosité pour identifier les caractéristiques essentielles de ces projets. Il faudra également identifier à quels besoins précis ils répondent et par conséquent à quel type de population.
Cela nous amènera alors, dans une deuxième partie, à aller plus loin dans l’analyse de ces mécanismes et du contexte dans lequel ils ont été crées. On questionnera alors les espaces crées au Sud pour des situations particulières, les programmes qu’ils décrivent en terme d’activités, de dynamisme 13
14
Sommaire
Affiche du film le grand detournement
Note explicative du titre: Le grand De(tourn/norm)ement. est un jeu de mots (détourner et dénormer) en référence au film : “Le Grand Détournement, la classe américaine”. écrit et réalisé par Michel Hazanavicius et Diminique Mézerette, diffusé en décembre 1993 sur Canal+. À l’occasion de ses soixante-dix ans en 1993, la Warner délivre à Canal+ l’autorisation exceptionnelle d’utiliser les extraits de son catalogue. Le but officiel était de permettre de monter un petit film promotionnel. Les réalisateurs y voyant une occasion unique d’outrepasser les problèmes de copyright et de royalties habituels, réussissent le tour de force de réaliser un long-métrage complet en marge des codes connus.
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Avant-Propos/ Des situations
8-9
Introduction
10 - 12
I- DE L’INFORMEL À L’IRRÉGULIER, UNE DISTANCE PAR RAPPORT À LA NORME? A- Illustrations des notions
1. Géneralités, notions et illustrations 2. Aujourd’hui et demain
B- Le poids des normes
1. Les normes et la planification sont rigides. 2. La rigidité créent précarité, exclusion et marginalisation 3. L’alternative est nécessaire
C- Inversement du regard/ Etudes de cas
18 - 23 24 - 25
26 - 27 28 - 35 36 - 37
1- L’urbanisme irrégulier comme solution 2- Tour du monde 3- Les populations font preuve d’adaptabilité 4- Réconaissance et légitimation
38 - 39 39 - 45 46 - 51 52 - 55
Conlusions :
56 - 57
Forme, Informel: le dénormement est nécessaire.
II- MANIFESTE D’ARCHITECTURE AUTO-PRODUITE. A- Les phénomènes: principe, pratique et processus de mise en application.
60 - 71
B- Utilisation des principes: projets et expérimentations à travers le monde.
72 - 79
Entretien : Yona Friedman
80 - 84
III-EXPERIMENTATION CONTEXTUELLE À PARIS. Paris, ville rigide: Quelles infiltrations possibles? A- Présentation du contexte
1- Identités/ Densités, un tissu connecté mais découpé. 2- Masse critique
B- Expérimentations/ Intentions
1- L’entrepôt Ney, un bâtiment extraordinaire 2- Intentions urbaines 3- Intentions et principes architecturaux
92 - 101 102 - 103
110 - 115 116 - 119 120 - 121
C- Projet
Conclusion et ouvertures Bibliographie Annexes
16
122-123 124 - 125 126- 130
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Partie 1 De l’informel à l’irrégulier A- Illustrations/ Observations des notions 1. Géneralités, notions et illustrations 2. Aujourd’hui et demain
B- Le poids des normes 1. Les normes et la planification sont rigides. 2. La rigidité créent précarité, exclusion et marginalisation 3. L’alternative est nécessaire
C- Inversement du regard/ Etudes de cas 1- L’urbanisme irrégulier comme solution 2- Tour du monde 3- Les populations font preuve d’adaptabilité 4- Réconaissance et légitimation
Conlusions : Formel, Informel: le dénormement est nécessaire
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De l’informel à l’irrégulier
A- Illustrations/ Observations des notions 1. Géneralités, notions et illustrations.
technique exceptionnelle. C’est la société du monde pauvre qui est en train d’inventer l’architecture de survie ».
De ce fait, nous allons tenter de répertorier cette ingéniosité technique Définitions en suivant sa démarche (Yonna Friedman) consistant à poser des questions, à  La définition des termes à employer les analyser et ainsi se diriger « pas à n’est pas simple, ils doivent décrire pas vers une conclusion – temporaire quelqu’un ou quelque chose. Mais comme toutes les conclusions et non les mots peuvent être trompeurs pas vers une réponse définitive ». et ne réussissent pas forcément à exprimer l’essence des phénomènes. Selon l’agence de reflexion urbaines Ils permettent cependant de signaler et Urban Think Tank basée à Caracas, de construire un discours autour d’un Il faut un vocabulaire adapté pour imaginaire, une réalité ou une notion. pouvoir entamer la conversation sur le bidonville. Plus spécifiquement, il nous pour reprendre les termes de Lévifaut un mot pour décrire le phénomène Strauss, dans La pensée sauvage (1962), assez large pour comprendre tous les nous appelons architecture informelle, enjeux et disciplines auquelsnous serons le « bricolage » architectural. Et nous confrontés, mais en même temps assez chercherons à comprendre la démarche particulier pour limiter ses sens et sa suivie par ce bricoleur pour atteindre pertinence par rapport au sujet. ses fins. Nous souhaitons étudier cette pratique au travers du prisme de la Le choix du mot informel est précis et pratique de l’architecte, en tant que « réfléchi mais il lui faut une définition savante ». et un contexte pour être sûr que son Nous allons tenter au travers de sens et son utilisation soient clairs. ce mémoire, de ne pas nous contenter Commençons par étudier les termes à de définitions littérales des termes et l’origine de ce mot. de nous orienter vers des définitions Forme et structure : apparence, plus concrètes telles que dans l’ouvrage essence. On notera la contradiction de Yonna Friedman « L’architecture de dans la définition : apparence contre survie ». Il utilise le terme bidonville sans essence, apparence faisant référence lui donner le sens péjoratif qui lui est à l’extérieur et essence à l’intérieur. souvent attaché. Selon lui, «le bidonville Formel : qui revient à la forme est une agglomération nouvelle, édifiée habituelle et conventionnelle, qui au fur et à mesure des nouveaux observe rigoureusement les formes, arrivages, par ceux qui viennent en qui manque de liberté d’expression et ville dans l’espoir d’y trouver leurs d’arrangement. moyens de survie ; ils construisent euxmêmes leurs habitations, sans moyens, Considérons des utilisations comme le suivant leurs capacités, leur savoir-faire, dîner formel, des manières formelles, leur ingéniosité et aussi leurs goûts des habits formels. Quand certaines personnels ». (Nous retrouverons ces formes se transforment en normes elles notions chez Christophe Hutin dans sont codifiées et deviennent le standard ‘‘l’enseignement de Soweto’’) des règles acceptées. Vitruve nous a donné « les 10 livres de l’architecture Aussi, il définira dans ce même ouvrage », les grammairiens nous donnent ‘‘la société pauvre’’ comme une société les règles de la langue. Ceci entraîne qui «exige l’égalité et déploie, poussée à chaque fois la présomption qu’il y par la nécessité, une ingéniosité
a une bonne manière de faire et une mauvaise manière de faire. D’où la nécessité du terme Informel : pas conçu ou fabriqué en accord à une forme connue et prescrite, n’appartenant pas à l’ordre, qui n’est pas officiel, en désordre. En choisissant le terme de «ville informelle», nous sommes en train d’accepter et en même temps de rejeter les définitions standard. Les barrios de Caracas ne sont, en effet, pas conçus en accord avec un code standard et ne sont certainement pas officiels. Mais sont-ils désordonnés? Est-ce qu’ils manquent de forme? Si on les observe à distance, sur une photo aérienne, on remarquera un étalement de formes peu distinctes ressemblant à des rhizomes. On recherche en vain un principe d’ordre hiérarchique, un début et une fin claire, pour séparer l’ensemble en éléments compréhensibles. Lorsqu’on regarde de plus près, des logiques commencent à apparaître, qui sont cependant loin des méthodes traditionnelles de l’architecture et de l’urbanisme. Comme des scientifiques qui étudient la théorie du chaos, nous rejetons la notion de «l’aléatoire infini et nous assumons qu’il y a une logique à découvrir qui n’a pas encore été identifiée.» (Brilembourg,
Alfredo et Klumpner, Hubert. )
Informel ne veut pas dire manquer de forme. Cela implique quelque chose dont la forme n’a pas encore été reconnue ou qui n’est pas finie, mais qui est soumise à des règles et à des procédures potentiellement aussi spécifiques que celles qui déterminent l’urbanisme traditionnel (planifié par les autorités).
Grand favelas Caracas: Ce tableau nous interpelle particulièrement car aussi abstrait soit il il reflette parfaitement la vie, la diversité présentent dans ce lieu.
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RĂŠflexion urbaine Architecture de survie Standards Normes 20
« Les Sans » Nous utiliserons ce terme tout au long du mémoire pour qualifier les populations oubliées par le cadre formel de la ville. Elles sont généralement : sans travail, sans logement ou sans famille, sans aides, les marginaux d’un système qui ne tient pas compte de la population dans sa globalité, ou en tout cas pas eux. Ces populations sont généralement très pauvres et n’ont d’autre solution que de survivre comme ils le peuvent.
de la norme et par l’instabilité de ses conditions légales, physiques et socioéconomiques. Toutefois, la multiplicité et la permanente transformation de ses manifestations sont des caractéristiques fondamentales de la ville informelle.
Logement alternatif Dépassant les caractéristiques physiques, techniques et objectives d’un logement, il est nécessaire de remettre au centre de la réflexion ses «fonctions subjectives»: les rôles de refuge, de lieu Précarité pour se ressourcer, de créateur de liens, La précarité est l’absence d’une ou de solidarité... que joue le logement plusieurs des sécurités permettant aux dans la vie de tout un chacun. Derrière personnes et aux familles d’assumer l’expression des formes alternatives de leurs responsabilités élémentaires et logement, nous souhaitons y voir bien de jouir de leurs droits fondamentaux. plus que des briques, des murs, un toit. L’insécurité qui en résulte peut être c’est à partir de là que se déploient la vie plus ou moins étendue et avoir des de famille ou le lien social et c’est dans conséquences plus ou moins graves et ce même lieu que l’on cherche un abri définitives. face aux agressions extérieures, ou que Elle conduit le plus souvent à la grande l’on peut se mobiliser pour chercher un pauvreté quand elle affecte plusieurs emploi. domaines de l’existence, elle tend à Il s’agit d’un élément fondamental pour se prolonger dans le temps et devient appréhender la réalité du combat mené persistante, elle compromet compromet par «les plus pauvres qui, là où ils sont, également gravement les chances de développent leur façon d’habiter en reconquérir ses droits et de ré-assumer résistance à la misère». ses responsabilités par soi-même dans Cette vision large de ce qu’est un un avenir prévisible. logement permet d’emblée de relativiser et de nuancer la critique immédiatement “Infrormel” / La “ville” informel” émise lorsqu’on aborde la thématique des formes alternatives de logement, Cette définition est provisoire. nous à savoir les questions de qualité et de tenderons le long de ce mémoire de salubrité. faire evoluer cette notion afin de la suprimer au benefice d’un mot plus Espace résiduel juste. le mot irrégulier viendra par « Il s’agit d’un espace sans affectation conséquent remplacer le mot informel. précise, immiscer pour une période “La ville informelle” se propose comme indéterminée entre des configurations moyen alternatif d’accès au sol et au fonctionnellement déterminées. » (luc logement pour une importante partie lévesque). Les espaces résiduels créent un morcèlement dans le cadre bâti et sont de la population. Ce phénomène vaste et complexe des espaces souvent mal perçus par les est visible dans différents pays du citoyens qui les côtoient. Les espaces globe. Il s’infiltre parmi divers types résiduels participent à la dévalorisation d’urbanisation pour répondre au besoin de l’aspect d’un quartier voir même d’espace urbain de la population qui d’une ville en véhiculant l’image d’une ne trouve pas de réponse dans le cadre ville incapable de se régénérer. du marché formel. En dépendant des Par ailleurs, c’est souvent dans ce type moyens de la population, la production d’espaces que l’expression artistique de la ville informelle est marquée par marginale est la plus forte. Ces le caractère différé. Notamment au derniers sont donc déjà en quelque stade constitutif, de manière totale ou sorte le véhicule d’une certaine forme partielle, délibérée ou involontaire, elle d’expression et de réappropriation En haut et en bas à droite photo de favela au Brésil JOUR ET NUIT (anonyme). est caractérisée par l’inaccomplissement urbaine. 21
Favelas Espaces rĂŠsiduels Fonctionnement Alternatives 22
La capture d’écran de la recherche Google du mot ‘‘formel’’: la plupart des images représentent des formules scientifiques ou des équations mathématiques (notion de précision et d’ordonnancement). La capture d’écran de la recherche Google du mot ‘‘informel ’’ : la grande majorité des images représentent de l’art abstrait (notion de liberté, pas de contrôle). Ref: technique d’illustration d’une notion utilisée par l’architecte J.P Crousse dans ses conférences pour signifer l’image populaire d’une notion. Nous avons tendance à vouloir opposer ces deux schémas de cette manière-ci.
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INFORMEL
FORMEL
Fondation Abbé Pierre. Février 2014
Soweto
Japon
FORMEL
INFORMEL
INFORMEL
FORMEL INFORMEL
Hong Kong, Chine
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FORMEL
FORMEL
CONSTRUIT
PLANIFIER
PEREIN
LEGAL
DURE
INFORMEL
AUTO-CONSTRUIT
NON PLANIFIER
EPHEMERE
ILLEGAL
LEGER
2-Aujourd’hui et demain
Il ne faut pas croire que dans ces métamorphoses de l’urbanité, les rapports Nord-Sud soient étanches. “L’informel” n’est pas propre au sud, il commence à “contaminer” des villes historiquement structurées comme Paris. C’est le phénomène migratoire qui bouscule les normes de l’urbanité et de la civilité qui le sous-tend.
avec les pratiques formelles, permettent de créer un système de développement équitable où le marché, le prix, la logistique et la commodité s’adaptent à la population et au contexte
Dans les sociétés contemporaines de marché, le logement est pour l’essentiel devenu un objet de spéculation financière et de rente, un objet à « forte La mondialisation de l’économie ainsi intensité capitaliste » (Jean louis Laville que la globalisation ont des effets tels 2006). que la marginalisation d’une partie de la La sphère immobilière s’est ainsi « population lors de crises économiques. désencastrée » (Karl Polanyi) de la cité Exemples : USA 2008 ; PEROU 1980. qui en a perdu le contrôle. Participant CHILI CHICAGO BOYS 1970 ; à cette « insouciante activité du marché» (David Bollier) et à ses effets, La moitié des travailleurs du monde, soit une chaine immobilière marchande à 1.8 milliards de personnes, travaille dans étages multiples s’est mise en place : le secteur informel« système D ». On du repérage d’un foncier, en passant estime qu’en 2020, 2/3 des travailleurs par la conception du projet immobilier, mondiaux feront partie de l’économie le choix requis des matériaux et des informelle. techniques de construction, l’octroi Des instituts tels que la Banque d’un prêt, l’établissement d’un prix de Mondiale ou le FMI ont un impact revient, de vente et la définition de direct sur l’informalité dans certaines marges financières... Dans ce concert, mégalopoles. chaque opérateur qui y a partie liée, Les multinationales réalisent une grande entend dégager un surplus et satisfaire part de leur chiffre d’affaires grâce au son intérêt immédiat. Et ce, au détriment circuit commercial informel. Les mêmes de la fonction vitale et universelle d’un grandes firmes utilisent les copies droit à habiter, prié de s’effacer derrière piratées de leurs propres produits la somme des intérêts privés. Le résultat comme un objet de recherche. enregistré est paradoxal: le logement neuf produit par le marché immobilier À Lagos, les opérateurs téléphoniques dans la cité contemporaine est à la ou encore les fabricants de téléphones fois abondant, de grande qualité, tout mobiles font 90% de leurs chiffres en demeurant dans le même temps d’affaires grâce aux petits vendeurs de parfaitement inaccessible aux plus rue et commerçants illégaux. démunis - et donc rare, compte tenu de son coût. Nokia par exemple, s’est rendu compte qu’une imitation de ses produits, Le phénomène de l’habitat irrégulier et permettant d’assembler plusieurs puces illégal n’est pas confiné aux seuls pays téléphoniques, était très largement en développement ou émergents. Les utilisée au Niger. En effet, il existe riches métropoles occidentales sont différents opérateurs téléphoniques elles aussi confrontées à cette question pour des régions bien distinctes à cruciale, auxquelles il convient d’ajouter l’intérieur du pays. La compagnie a la lancinante question des expulsions donc intégré cette fonction à l’un de ses locatives, des saisies immobilières et de produits commercialisés sur le marché l’insécurité de la tenure foncière. Nigérien. Les coopératives d’habitants – Yann Ces pratiques informelles en interaction Maury
En face: En haut: Cette carte a été créée par Christian Werthmann, Élisabeth Randall et Fiona Luhrmann, HARVARD GRADUATE SCHOLL OF DESIGN 2011. La créativité graphique de cette carte permet d’appréhender les statistiques différemment. La surface occupée par un pays est représentée en noir et elle est proportionnelle à sa population. Le rouge représente la part d’informel. Enfin, les couleurs grise et rose représentent les projections futures des facteurs définis respectivement par les couleurs noires et roses. En bas: photomontage représentant Londres et plus précisément Buckingham Palace envahi par des logements informels ci-dessus ou encore la mythique tour de Norman FOSTER ci-dessous. London, postcards from the future publié par TRANSITCITY/URBAN THINK THANK.
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Travailleurs Marché immobilier Habitat irrégulier Coopératives 26
De l’informel à l’irrégulier B- Le poids des normes 1- Les normes
V-1. Transformer une politique de la norme en politique du projet V-2. Loger des populations spécifiques 5 En parcourant le contexte parisien et V-3. Le financement public du logement la législation français nous avons lu social induit une normalisation des ce rapport au ministre du logement logements est de la ville rendu en juin 2008 par V-4. Le politique doit se saisir du débat sur les normes Roland Castro, architecte nous nous VI- Placer la qualité architecturale au somme rendu compte que bien qu’il cœur du débat public. s’agisse d’un document politique, il relate clairement la rigidité du contexte parisien et français mais également le souhait de mettre en place certain des Patrick Bouchain: maitre à principes que nous allons observer et l’épreuve la norme identifier dans la ville «informelle» et Transformer l’habitat collectif nécessite que nous resensserons dans la seconde aussi la mise à plat de toutes les partie du mermoire. procédures qui freinent actuellement la Certes elles sont formulées construction. La taille des logements, différemment, mais les inquiétudes et leur mode d’attribution, la gestion les interrogations sont globalement des espaces communs, le zonage similaires. économique et générationnel, la place de l’automobile, la standardisation Rapport au Ministre du logement commerciale, la réversibilité logementbureau-activité sont autant de principes et de la ville Juin 2008(…) à renégocier pour élaborer des stratégies I- La beauté réside dans la dignité I-1. La question du beau nouvelles. I-2. Contexte des projets et intégration au site : la banalisation du logement L’ambition de déroger à la norme ne social dans la ville I-3. La qualité de l’habitat : le confort, la découle pas d’un élan d’originalité, mais d’un constat: celui d’une incapacité surface, la capacité appropriative I-4. S’adapter aux différentes fondamentale des standards à tenir populations et à leurs modes de vie compte des véritables défis de la vie, I-5. Pérenniser le bâti plurielle et complexe. Le hors normes I-6. Innover in situ II- La question du logement c’est la se veut une prise en compte lucide de question de la ville : la question urbaine la diversité effective qui compose une est première collectivité d’habitants. II-1. Densifier le tissu urbain existant Il est important à ce titre que le travail II-2. Inventorier les territoires de conception et surtout le travail de II-3. Des villes durables : éco quartiers construction soient réalisés avec les en France et en Europe futurs « utilisateurs » : c’est à ce prix III- L’exigence de mixité III-1. La mixité sociale que pourra être obtenu un habitat III-2. La mixité fonctionnelle et réellement différent. typologique : la bonne ville est complexe III-3. La mixité générationnelle est un La norme n’est pas uniquement une objectif civilisationnel III-4. Développer la qualité du parc affaire de typologie architecturale. Son social existant : réhabiliter, remodeler, rôle est aussi de privilégier certains désenclaver, modèles sociaux sur d’autres. Le densifier, mixer logement social a été configuré par IV Les freins à la qualité sont de rapport à un modèle familial dominant conjoncture mais aussi de structure dans les années 50 et 60, mais sur le point IV-1. Le poids des normes IV-2. Délais de construction et marché de devenir minoritaire aujourd’hui. Le public temps de la famille nucléaire est peutV- Distinguer la loi de la règle et de la être révolu. Redéfinir la norme signifie norme
En haut : Hong-Kong, une campagne de sensibilisation. Photos de l’intérieur des pièces à Kowloon City. Cela représente bien ce que nous retrouvons même à Paris (marchands de sommeil).
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donc adapter l’habitat aux évolutions de la société. A notre époque, un couple sur deux se sépare. Pourquoi ne pas imaginer un appartement conçu de telle sorte qu’il puisse être tour à tour séparé en deux, avec des entrées distinctes, puis réuni. Avoir la possibilité de modifier la forme d’un appartement serait une façon d’étendre à l’habitat la flexibilité qui caractérise la vie actuelle. Le travail est polyvalent, la famille recomposée ; seul le logement reste standard. En règle générale, le projet s’efforce de reconsidérer certaines constantes de la normativité moderne. Cette réévaluation ne doit pas être exclusivement préoccupée par le présent. Il s’agit d’un travail tourné tant vers le passé que vers l’avenir. On peut tenter de ressusciter des comportements qui ont été éradiqués au cours du siècle précédent. La modernisation de l’habitat au 20e siècle compte plusieurs aspects. Certains, comme la suppression de la misère des bidonvilles, sont positifs. D’autres sont négatifs, comme la ghettoïsation. Il est important d’en tenir compte avant d’agir. Foucault n’est pas le seul à discerner dans la ville moderne un vaste programme disciplinaire d’encadrement de la vie collective Construire ensemblele grand ensemble va s’efforcer de réévaluer par la pratique certains des à-priori du projet moderne, comme l’individualisme, l’exclusion de ‘‘l’anormalité’’, la surréglementation de l’espace et la désolidarisation du corps social. L’habitat hors normes ne doit surtout pas devenir une expérience utopique réservée à une minorité éclairée et fortunée. Il doit pouvoir servir de modèle dans le vaste chantier de requalification du parc social. La question du savoir qui sont ceux qui y habitent en amène une autre : celle de leur rapport au travail. Le logement social standard a été conçu pour une société 28
de plein emploi, d’activité régulière, située hors du foyer. Tout cela semble aujourd’hui dépassé, ou sur le point de l’être. Cette modification ne touche pas seulement les catégories d’emplois dits créatifs. Aujourd’hui on peut être téléprospecteur, assistante maternelle, comptable ou intérimaire, en travaillant à partir de chez soi. Aux Pays-Bas il existe depuis peu une allocation versée par l’employeur, destinée à l’aménagement du lieu de travail à domicile.
Patrick Bouchain : un architecte devient maitre d’ouvrage.
« Quand l’ampleur de l’urgence sera prise en compte, on risque de prendre des mesures dérogatoires, et pas seulement sur les normes, et pour répondre à la crise on va refaire des opérations telles qu’on les a connus dans le passé. Il est nécessaire de trouver les moyens d’apporter une réponse différente. » Alors comment faire pour construire, en nombre, des logements de qualité et de surcroît peu couteux dans un cadre administratif et réglementaire de plus en plus contraignant ? Si nous devons penser aujourd’hui l’urgence, il est nécessaire de se donner les moyens de mobiliser la somme des expériences et des savoirs disponibles. LA BEAUTE RESIDE DANS LA DIGNITE Le geste architectural est le produit d’une dialectique entre un ensemble de valeurs d’usage et de valeurs esthétiques et c’est peut-être dans cette rencontre que réside la qualité architecturale : un bon bâtiment magnifie et représente ceux qu’il accueille. Certains se font les défenseurs des bonnes pratiques du logement social par rapport à la promotion privée, à l‘image de Christian Dupuy, maire de Suresnes : « On s’aperçoit depuis 20 ans qu’on est à l’inverse des idées reçues, le logement social fait l’objet d’une attention en termes de qualité plus
fine et plus exigeante que la promotion privée. » Et Jean-Yves Mano, adjoint au Maire de Paris en charge du logement, confirme que si « sur le neuf, tout ne peut pas être exceptionnel, certains endroits méritent des projets singuliers du fait du rejet du logement social, il y a une nécessité de la qualité ». De nombreux exemples explicitent ce parti : pensons à la merveille d’architecture art nouveau que représente le palais de la Femme à Paris6, à l’angle des rues Faidherbe et de Charonne, ou encore le Palais du Peuple, construit par Le Corbusier en 1926 rue des Cordelières dans le 13ème arrondissement de Paris, tous deux administrés par l’Armée du Salut. On a valorisé ce type de programme en faisant appel aux « meilleurs » architectes de l’époque. C’est un fait, que l’implantation de logements sociaux, d’hôpitaux psychiatriques ou de centres d’aides aux toxicomanes sont rarement bien acceptés par les riverains. Pourtant, si le bâtiment est beau et l’intégration au site respectée, l’intégration des nouvelles populations est facilitée. Ainsi, il est possible de proposer des ensembles de logements sociaux qui ne soient pas « reconnaissables » comme tels : l’indifférenciation entre le logement social et le non social, du locatif et de l’accession devrait être la norme. Cela favoriserait d’autant plus les tentatives de réaliser des programmes dans lesquels la mixité sociale est un enjeu.
Beauté Densifier Mixité Normalité
2- La rigidité et la formalisation créent précarité, exclusion et marginalisation Nous avons eu beaucoup de difficultés à cerner notre sujet, de part l’étendue de ses champs d’action ; sa consistance, relevant du fondement de toute architecture de « survie » mais aussi du fait de sa dimension politique. Au fil de nos lectures, nous nous sommes fait à l’idée que cette dimension politique serait présente et que malgré l’objectif qui est le notre (réaliser un mémoire et un projet plus ou moins « académique »), il nous sera nécessaire pour parvenir au bout de ce travail, de nous engager et d’émettre un réel avis sur la question, bien que l’analyse doive rester la plus objective possible. Patrick Bouchain, architecte et scénographe, considère d’ailleurs «que l’architecture est politique et qu’elle doit répondre au souci de l’intérêt général ». Nous allons tenter que des villes considérées comme Formalisé , controlées, planifiées (en locurence Paris) sont souvent aussi rigides à bien des égards et productrices de marginalisation. la planification à long terme n’a pas que des effets positifs. la volonté de controler l’ensemble du territoire ne peut etre viable sans considerer les villes à toutes les echelles et de manière continue.
la fondation Abbé Pierre dans son dernier rapport annuel, en notant «des avancées» en matière de politique du logement, mais «une réponse insuffisante aux besoins immédiats». Alors que les 60 ans de l’appel de l’abbé Pierre en faveur des sans-abri, durant l’hiver 54, sont célébrés le 1er février, la Fondation, qui a repris le flambeau du fondateur des communautés d’Emmaüs, évoque «un élargissement et une accentuation de la crise du logement» qui apparaît comme «sans précédent». Elle estime à 3,5 millions le nombre de personnes confrontées au mal-logement et à plus de 10 millions les personnes touchées par la crise du logement, selon Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation. On compte notamment 141 500 sans-abri.
Le dispositif d’hébergement «ne permet pas de répondre à toutes les situations de précarité», note la fondation. Les solutions de fortune (caravanes, baraques de chantier, locaux agricoles, etc.) «gagnent des territoires de plus en plus éloignés des villes», sans compter «la réapparition de situations que l’on croyait disparues, telles que les bidonvilles» en périphérie des villes, dans des terrains vagues ou sous des échangeurs autoroutiers. L’accès à un La construction et la rénovation logement devient complexe pour les de logements en France fait l’objet plus modestes, «mais aussi pour de d’un encadrement réglementaire nombreux ménages insérés socialement toujours plus précis. Celui-ci vise et économiquement», note le rapport, traditionnellement à corriger les car le marché fonctionne «comme une imperfections de marché et à améliorer véritable centrifugeuse, qui sélectionne les candidats les plus solvables et refoule la qualité de l’habitat. les autres» vers «un parc HLM qui n’est De nouvelles exigences ont contribué à pas calibré pour répondre à l’ensemble étoffer le corpus normatif : l’application des besoins». Aujourd’hui, 1,735 million du plan bâtiment du Grenelle de de personnes attendent un logement l’environnement, la prise en compte social. des besoins spécifiques des personnes Le rapport met également en cause handicapées et la recherche accrue «une hausse non régulée du coût du d’éléments de confort et de sécurité logement», avec des loyers qui ont augmenté de 55 % en 13 ans et une etc... situation socio-économique qui continue Les situations de mal-logement se sont de se dégrader. «La question de l’emploi encore aggravées en 2013, témoigne est en filigrane derrière la question du
logement», souligne Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation, déplorant «l’augmentation du nombre de personnes menacées d’expulsions en lien avec la perte de leur emploi». Mais «le logement peut également devenir un obstacle à l’emploi», dit-il, notamment lorsqu’il constitue un frein au recrutement (trop loin, dans des quartiers stigmatisés), ou à la mobilité.
Page de gauche en haut: dessin fondation Abé pierre (anonyme) representant un SDF. Page de droite en haut: face-à-face 1950-2014 toujours les mêmes bidonvilles entre images d’hier et d’aujourd’hui. Mediapart Paris, Franc-Moisin, Seine Saint Denis 1950 Paris, Bobigny, 2014
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« Mes amis, au secours ! Une femme vient de mourir gelée cette nuit à 3 heures sur le trottoir du boulevard Sébastopol » : le 1er février 1954, l’abbé Pierre lance sur Radio Luxembourg un appel à venir en aide aux sans-abri. Son interpellation suscite un élan de générosité sans précédent. En quelques semaines, 400 millions de francs sont récoltés, des crédits budgétaires sont débloqués pour construire immédiatement 12 000 logements. Le gouvernement d’alors promet de construire 240 000 logements chaque année. Le 1er février 2014, soixante ans plus tard, les 283 groupes d’Emmaüs France lanceront un nouvel appel dans plusieurs villes de France. Si le nombre de mal-logés a diminué dans l’intervalle – il est ainsi passé de 54 % de la population à moins de 10 %. Le Monde 30
La problématique du logement à Paris est toujours au cœur du débat La problématique du logement à Paris est toujours au cœur du débat bien que de nombreuses propositions aient été formulées depuis cinquante ans, certaines utopiques et d’autres plus concrètes… Des alternatives sont proposées depuis près d’un siècle (logements sociaux, logements participatifs, etc.). La planification urbaine depuis le début du XXème siècle a permis de garder plus ou moins le contrôle sur la densité de population dans Paris intra-muros. La ville par conséquent s’est étendue sur le territoire sans pour autant se densifier.
légitimité à être urbain. La garantie d’un logement décent n’est pas à la hauteur des espérances citoyennes. En effet, la part que représente le logement pour les ménages les plus démunis est plus lourde. L’accès au logement social est de plus en plus complexe (durée d’attente, critères d’éligibilité, inadéquation des propositions avec les besoins du demandeur etc…) et ne résout généralement pas des problèmes tels que l’immédiateté du besoin.
Les populations en situation de précarité trouvent cependant de plus en plus de difficultés à se loger. Et dans un même temps, les classes populaires se voient de plus en plus confrontées à la précarité. La part des sans-abris instruits est également croissante. Aujourd’hui, le nombre de personnes mal représentées ou non représentées par le marché formel du logement est plus important qu’au début du siècle dernier où une part importante de la population était ouvrière et avait plus ou moins les mêmes besoins. Un nombre important des logements sociaux construits dans les années 1960 se situent en banlieue ou à la périphérie de Paris loin des activités et des centralités de la ville. Pour maintenir la même densité dans Paris intra-muros il a fallu que la ville s’étende, qu’elle repousse ses limites. Toutefois, cela ne doit pas impliquer la ségrégation d’une partie de ses habitants (les riches à l’intérieur et les pauvres en périphérie). La régulation opérée par les autorités pour l’accès au logement a permis la résolution de nombreux cas pourtant de nature instable, celle-ci pose néanmoins le problème du droit et de la
Campagne publicitaire Fondation Abée Pierre réalisée par l’agence BDDP &Fils, en 2008.
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En haut à droite: photo de la mise en situation de l’affiche de campagne publicitaire Fondation Abée Pierre réalisée par l’agence BDDP&Fils, en 2008. En bas à droite: boulevard Edgard Quinet.2 tentes sont installées sur le trottoir au rythme des places de parking.
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Installation d’un sdf devant un local vide
Un SDF tante de dormir tant bien que mal sur le rebord de cette fenêtre malgré le systeme “anti SDF”
Système anti SDF sur les banc publics dans les parcs.
Métro à Paris l’un des rares refuges pour les SDF l’hiver.
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Photos haut de page : Paris 14ème le 10 septembre 2014 rue froidevaux une famille à élu domicile sur le terre plein centrale de la rue depuis quelques semaines Photos de gauche et de droite: boulevard Edgard Quinet à PARIS juillet 2014 et AOUT 2014. Ce Sdf comme de nombreux autre habite le long du cimetière Montparnasse. On constate qu’il developpe son habitat grâce à des plantes et quelques meubles.
Photo de droite: Rue de l’Ouest Paris 14e une famille de SDF a elu domicie à côté des toilettes public en retrait sur rue. Ce qui leur permet d’être discret tout en ayant un accés à l’eau.
Paris 14ème près du métro Raspail juillet 2014 les SDF ont elu domicile cet été le long du cimetière.
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3. L’alternative est nécessaire.
Le marché formel ne répond pas à la demande grandissante et proportionnelle à l’attrait des villes. La nature de la demande s’est beaucoup diversifiée, les moyens ne sont plus les mêmes et la situation sociale non plus. La formalisation et la normalisation des constructions sont également en cause dans la mise en marge d’une part croissante de la population. On demande à l’habitant de s’adapter à son logement, l’homme s’adapte à l’architecture. Ancestralement l’architecture était au service de l’homme dans le but de principalement s’abriter. Il est impossible aujourd’hui de rester impassible face aux appropriations de l’espace public qui ont lieu ; il existe un réel problème ( Rome/ Sans abris etc…). La notion de logement a beaucoup évolué et celle de confort aussi. Le logement minimum, tend vers la standardisation et la normalisation en Europe où pour des raisons de durabilité les logements sociaux sont de très bonne qualité. Selon nous, la réelle question que nous devons nous poser pour définir le logement minimum au delà de la question de la legitimité du bénéficiaire, est relative à la quantité à produire et aux moyens dont on dispose pour ce faire. Il est utopique que de penser qu’il est possible de produire 2 milions de logements pour pallier au déficit actuel en respectant les normes et le standart souhaité. Transformer l’habitat collectif nécessite aussi la mise à plat de toutes les procédures qui freinent actuellement la construction. La taille des logements, leur mode d’attribution, la gestion des espaces communs, le zonage économique et générationnel, la place de l’automobile, la standardisation commerciale, la réversibilité logementbureau-activité sont autant de principes à renégocier pour élaborer des stratégies nouvelles. Pour élaborer ces stratégies nous analyserons le comportement et la prduction de populations dans des
villes ayant connu une explosion démographique sans précedent et au sein desquelles, ces dernières, livrées à elles mêmes ont dû s’organiser pour survivre. Nous constaterons que ces populations, dans le besoin immédiat d’avoir un toit pour se protéger, sont bien plus rapides et efficaces que l’application des plans de developpement urbain. Le temps necessaire aux autorités pour la mise en place d’un plan urbain est superieur à celui necessaire à ces populations pour investir la zone, se l’appropier et l’organiser. Commence alors un long porcessus pour les déloger. Parfois le plan de developpement urbain prévu est abandonné. À Rio par exemple, on légitiermera certaines favelas par des titres de proprietés et on reconnaitra l’organisation des favelas en 2002 comme type d’urbanité porteur de nombreuses qualités malgrés l’état insalubre des favelas. les glaneurs, les biffins et les chifoniers reflètent totalement cette population qui a existé autrefois et qui existe encore aujourd’hui. À leur manière, ils tentent de survivre du mieux qu’ils le peuvent et à être urbains. ils sont marginalisés et exclu de la société. Bien souvent le terme « chiffonnier » a un sens péjoratif et est associé à une personne mal habillée ou se tenant mal, aussi bien dans sa tenue que dans son parler. En revanche le chiffonnier de métier, dont l’habillement était sali de par sa profession, exerçait un métier relativement lucratif et net d’impôt. Si ce métier a presque disparu de France et de nombreux autres pays développés, cependant il existe toujours massivement dans les pays en développement où les « récupérateurs informels » jouent un rôle considérable dans les systèmes de gestion des déchets.
Ces Chinois clandestins explorent les poubelles des quartiers riches et revendent leur « magot » à la sauvette aux portes de Paris. Reportage sur un phénomène récent d’immigration. Tous les jours à l’aube, des centaines de clandestins chinois, inséparables de leur chariot de ménagère, fouillent les poubelles des quartiers huppés de Paris. Dans les détritus, ces chiffonniers qui ont fait 10 000 km pour en arriver là trouvent de quoi se nourrir mais aussi et surtout leur gagne-pain : des chaussures et des chemises, des chargeurs de téléphones portables, des claviers d’ordinateur…, bref 1 001 objets revendus ensuite sur les marchés aux puces. Ces nouveaux forçats de la récup qui se partagent depuis peu les bennes à ordures de la capitale avec les Roms sont en majorité des hommes ayant laissé leur famille en Chine, principalement dans la région du Dongbei, victime de la désindustrialisation. Ils se sont endettés jusqu’à 15 000 _ pour payer leur passeur et (sur)vivent quotidiennement avec la trouille au ventre, craignant d’être arrêtés par la police. Nous les avons suivis de leur cité du 9-3 jusqu’au marchandage de leur bric-à-brac. Journal Le Parisien Publié le 27.09.2010 Les Chinois, nouveaux chiffonniers de Paris
Page suivante en haut à gauche: Jean-François Millet, Les glaneuses 1857 En haut à droite: Iturria, Les glaneuses 2010 Page suivante au centre: Dessous du périphérique - “Micmac à Tire larigot” En bas à gauche: Les biffins, Paris 1930 En bas à droite: Dessous du périphérique - “Micmac à Tire larigot”
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De l’informel à l’irrégulier
C- Inversement du regard/ Etudes de cas 1- L’urbanisme irrégulier comme solution. Nous avons tous envie d’habiter dans une ville prospère. La perspective d’un emploi, le confort, les distractions et les spectacles « attirent » la majorité. D’autres facteurs « poussent » tout autant sinon d’avantage les gens à se déplacer : l’extrême pauvreté rurale, qu’elle soit due aux conditions naturelles ou à l’exploitation des ressources naturelles, dépeuple les campagnes.
nouvelles capacités organisationnelles, de nouvelles technologies et de nouveaux secteurs de croissance.
Principalement dans les pays émergents, ce phénomène semble engendrer aussi bien la naissance de nouvelles centralités que la croissance d’un phénomène de marginalisation sociale. Sa manifestation la plus évidente est la production d’une ville divisée entre ¨le secteur formel¨ composé d’un centre, de sub-centres et de quartiers; et ¨le secteur informel¨ formé par les favelas, les bidons villes et périphéries. Cette scission géographique La ville est un idéal, pour nous architectes et sociale engendre un fort traumatisme et urbanistes. Ce n’est pas uniquement urbain. une densité de populations, c’est plutôt la combinaison plus ou moins l’importance de cette forme « cohérente de plusieurs schémas urbains d‘urbanisme » est devenue la norme, et qui s’intriquent pour former un tout. non plus l’exception. Le résultat est rarement totalement homogène ; il est diversifié et c’est ce Le processus de « l’urbanisation qui fait sa richesse. informelle » dans le contexte dans lequel on l’aborde, a finit par constituer La ville planifiée et non planifiée, l’élément dominant des productions de construite et auto-construite s’affrontent villes dans certain pays émèrgent. La et coexistent, créant un paradoxe en soi. magnitude de cette forme «d‘urbanisme La ville planifiée n’est pas forcément la » est devenue la «norme» (majorité) et plus cohérente ni celle qui tient le mieux non plus l’exception. compte des besoins des populations qui l’habitent. Ce phénomène est caractérisé par une indiscriminée occupation des sols, Les centres urbains anciens par d’inadéquates conditions d’accessibilité, exemple ont connu eux aussi leur part l‘inexistance de titres de propriété, le d’urbanisme spontané répondant aux manque d’équipements et services et besoins de la population à un moment divers degrés de précarité des logements. donné. Il existe néanmoins un haut niveau de Aujourd’hui, les villes planifiées participation de la population. (formalisées) ont besoin de Dans les villes Latino Américaines , le renouvellement ; le logement reste une pourcentage de la « ville informelle », préoccupation majeure pour une grande dans certains cas, est supérieur à celui partie de la population mondiale et ce, de la ville formelle. A Caracas, 60% de la même dans les pays développés. ville est informelle. A Lima c’est 70% de l’extension de la ville qui est informelle. La tendance actuelle est à la dispersion Et dans la plupart des autres villes, le géographique. Le processus de pourcentage varie entre 30% et 50 %. globalisation économique impose une C’est le cas des villes du Méxique et logique de concentration qui a besoin de du Brésil, les deux plus grands pays du lieux dotés d’énormes infrastructures, continent. de main-d’œuvre et d’édifications spécifiques. Ce paradoxe, caractéristique des villes contemporaines, demande de
Les populations marginalisées du fait de leur précarité tentent du mieux qu’elles peuvent de survivre en étant urbaines. Cette survie s’exprime et sème le trouble auprès des autorités des villes. Dans certains cas, ces dernières réprimandent et contrôlent, dans d’autres elles ferment les yeux et enfin dans certaines situations encore, elles sont complètement dépassées. L’expression des ’’sans’’, peut mener au développement d’une ville informelle ; un territoire qui les accepte au sein de la ville formelle. Dans ce cas, les « sans » s’infiltrent et s’approprient des espaces laissés en désuétude : c’est ainsi que la ville informelle se crée. Cependant, comme toute ville, elle nécessite une certaine organisation. Au départ, il y a de « l’espace » et chacun construit là où il le peut, comme il le peut. La solidarité entre les habitants est l’une des caractéristiques fondamentales de ces lieux ; l’entraide y est une devise. Néanmoins, ces lieux se densifient et les populations parviennent à gérer ellesmêmes cette densification (nous faisons abstraction ici des conditions de vie souvent misérables). Ces populations, désorientées dans un contexte qu’elles ne connaissent que peu ou pas sous cet angle, arrivent à trouver un repère, un endroit où déposer leurs « baluchons » à plus ou moins long terme. Bien que les conditions d’hygiène soient inacceptables, l’alternative n’existe pas : il faut donc survivre. Pour citer une nouvelle fois Yona Friedman, « la société du monde pauvre exige l’égalité et déploie, poussée par la nécessité, une ingéniosité exceptionnelle. » L’amélioration du quotidien est une priorité pour les populations les plus précaires. Elles sont constamment dans une optique évolutive et des petites modifications apportées à leurs 39
logements peuvent rendre ce quotidien extraordinaire. Nous avons voulu « descendre d’avion » et nous intéresser de plus prêt aux pratiques des populations les plus précaires et aux processus mis en œuvre dans le but d’être urbain. Ainsi, comme le stipule Christophe Hutin dans son ouvrage L’enseignement de Soweto « […] pas de moyens, pas d’alternatives mais une volonté d’accomplir». Cette volonté est mère de nombreuses innovations que l’on va appeler Fête dans la rue d’une favela. communément « système D » ou « la débrouille ». Les pratiques et les processus mis en œuvre par les individus sont efficaces car ils répondent aux besoins de ces derniers et à l’immédiateté des situations auxquelles ils sont confrontés. Toutefois, ils prennent en considération des éventualités futures quitte à faire des concessions de confort durant un certain temps (murs en tôle ou en bois pour permettre d’agrandir l’habitation par la suite, ce qui serait plus contraignant avec un mur en brique). Ces processus permettent une certaine flexibilité des constructions et l’adaptation au territoire et à ses contraintes. Le fait de les étudier nous permet d’en dégager des principes architecturaux.
Processus Améliorer le quotidien Solidarité Exception 40
2- Tour du Monde Venézuela- Caracas Au Venezuela, le vieux rêve d’une ville à croissance contrôlée, planifiée, aux services efficaces et adaptés aux besoins de l’ensemble de la population, où le développement de technologies s’inscrirait dans un projet démocratique, ce rêve s’est d’ores et déjà brisé contre la réalité post-pétrolière. La déstructuration urbaine de Caracas s’est traduite par une détérioration tragique des conditions de vie de la très grande majorité de la population et l’impossibilité pour la plupart d’accéder aux mécanismes d’intégration et de socialisation (famille, école, travail). Pour faire face à cette situation, les habitants des barrios - quartiers populaires autoconstruits- ont développé de nouvelles stratégies, ensemble de pratiques, valeurs, règles et comportements que nous avons appelé la « culture d’urgence », le nouvel état de la culture urbaine. 60% du territoire de Caracas est occupé par 6 millions d’habitants. Une vague d’immigration eu lieu dans les années 60, faisant passer la population de 1 à 6 millions d’habitants. Le Venezuela comprend un des taux les plus élevés en terme de population urbaine. En effet, 90% des habitants sont urbains. Environ 60% vivent dans des logements de fortune construits spontanément. Fondée en 1567, Caracas est une ville plutôt jeune. A l’origine, cette ville fut créée par les colons espagnols à partir d’un village d’indigènes « les Caracas ». Caracas s’organise autour d’une place centrale comme la majorité des villes coloniales créées en Amérique du Sud à cette époque. Nous retrouverons une organisation similaire (organisation en damier autour d’une place centrale) à Lima au Pérou ou à Bogota en Colombie. La place centrale dans ce type d’organisation permet la rencontre des habitants et le contrôle de la population. On retrouve donc l’expression du pouvoir religieux et militaire. Peu après l’indépendance du Venezuela, en 1823 Caracas ne comptait pas plus de 50.000 habitants et au début du XXe siècle un
peu moins de 100.000 habitants. Ce n’est qu’à partir de 1920 avec la découverte du pétrole au Venezuela que de forts exodes ont commencé. Les migrations amorcées sont principalement d’origines rurales au Venezuela. A cela vient s’ajouter une vague de migrants issus des pays voisins, attirés par le développement sans précédant du Venezuela. En 2010 le recensement de la population de Caracas est de 4 millions d’habitants. C’est donc une croissance sans précédant de 4.000% en 100 ans qui modifia profondément la ville. Aucune mégalopole au monde ne pourrait résister a pareil croissance de façon planifiée, organisée et régulière. (graphique comparatif : évolution de la population Paris/caracas). « A Caracas les barrios croissent à une vitesse de 2% par an, pour l’essentiel par expansion verticale sur les versants montagneux. Les habitants doivent souvent gravir l’équivalent de vingt-cinq étages pour atteindre leurs logements et marcher en moyenne trente minutes pour atteindre les premiers transports en communs. »
Les particularités topographiques de la ville, le manque global de planification urbaine du territoire et l’historique «bricolage» en matière de transports publics font de Caracas une ville où l’offre de transports est loin de répondre à la demande de mobilité croissante.
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Un bidonville debout ?
La Torre David, au centre de Caracas, devait être à l’origine la plus haute tour du quartier d’affaires de Candelaria. Elle est aujourd’hui le symbole d’une architecture formelle devenue informelle. Tour David Caracas Venezuela. Tour inhabitée jusqu’en 2007 avant qu’elle ne soit envahie par des squatteurs. Elle est considérée aujourd’hui par les autorités comme une expérimentation. En 1993, la construction de la «tour» incomplète est paralysée suite au décès de l’investisseur, et en 1994 et à la faillite de grands groupes de banques qui ont subi des sanctions exercées par le gouvernement de Rafael Caldera. Cette même année, la construction de «tour» qui est incomplète est paralysée. L’année suivante la construction fut suspendu dans un vide juridique, jusqu’à ce qu’il tombe dans les mains d’une institution de l’Etat, Fogade , qui met le projet en appel d’offres sans recevoir aucune offre. Depuis 2000, la tour est abandonnée et commence à être limogé : le verre est brisée pour obtenir la structure métallique qui est vendu ou recyclé. La tour ce détériore devant les yeux de la population apathique de Caracas. Ce qui aurait permit d’être un projet de modernisation qui permettrait d’augmenter le prix du foncier (le quartier de Sarrià, par exemple, peuplé par des personnes à faible revenu) est devenu un problème complexe et inaccessible. En une décennie le projet c’est peu à peu transformer en ruine. En 2007, un certain nombre de familles et d’individus, poussés par la nécessité et par l’absence de réponse de l’État, se sont organisés pour occuper la tour et d’y construire leurs logements. À l’heure actuelle autour de 2500 personnes y ont élus résidence et ils sont légalement protégé par la coopérative de logement qu’ils ont crées appelée « Casiques de Venezuela ». En un sens la «Tour de David» est une icône qui représente bien les 30 dernières années qu’a vécu le Venezuela:
« La promesse de la modernisation de la capitale articulé par les pouvoirs financier et à l’opposée la promesse révolutionnaire de l’Etat. En outre en étendant cette réflexion, on peut dire que la tour est l’image de ce projet moderne que le pays a mis en place, et qui explose avec la coexistence situation pré et post moderne. C’est une histoire qui viole les frontières entre fiction et réalité et entre des principes de base tels que puissance/impuissance de l’état, sécurité/insécurité des citoyens.
Extrait série Homeland Security- 2012 Cette scéne a été tournée dans LA Tour David. Le squatte est à la croisé des possibles et des limites en matière de logement.
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Des percés dans les murs sont faites pour adapter le batiments à leurs besoins et leurs schéma de circulations
Cette ouverture au rez-de-chaussée est la seule entrée dans la tour. Avec des murs peints par les habitants, ils ont planté des arbres et un installé un terrain de basket. C’est un espace public comun à tout les habitants. Cet espace est devenu “Le” point de rencontre populaire, où les habitants se rassemblent pour converser des soucis ou des reunions sur la gestion et l’organisation de la tour qu’ils squattent. Cet espace débouche sur les escaliers de leurs maisons individuelles.
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L’intérieur des logement de la tour david peut servir d’atelier pour des activités tel que la couture. Certains choisissent de mettre du carlage sur les murs et le sol. Cela montre bien qu’ils sont bien décidé à rester aussi longtemps que possible.
Bombay- Dharavi
Au cœur de la ville de Bombay - entouré de gratte-ciel de luxe, - se situe le plus grand bidonville d’Asie, Dharavi. Il s’étend sur 212 hectares et est le foyer de plus d’un million de personnes. vue du ciel, l’intrication de ces deux univers est impressionnante : les tâches grises que forme l’enchevêtrement des toits en tôle ondulée des bidonvilles à très forte densité contrastent avec les tours claires et les espaces plus aérés des quartiers résidentiels et d’affaire.
soin de déchets, mais c’est aussi un mode de vie et une source de revenus. L’inde recycle environ 40% de es déchets électroniques par an. Cela comprend des éléments tels que les appareils électriques cassés ou non désirés.
Les habitants originels de Dharavi étaient les Koli, une communauté de pêcheurs dont la présence est attestée depuis plusieurs siècles dans la crique de Mahim, le long de la rivière Mithi située à la limite nord de Dharavi. A Dharavi se distingue aussi par la forte l’époque, la zone où s’étend désormais activité économique informelle qui le bidonville était marécageuse : ce s’y déploie, dans la petite industrie et sont les migrants, pauvres et exclus des l’artisanat. Contrairement aux autres quartiers plus riches du sud de Bombay, bidonvilles de Bombay dont la grande qui, de décennies en décennies, ont majorité des habitants travaille en accéléré l’assèchement de la rivière en dehors de leur lieu de résidence, 80 l’emplissant de déchets organiques et % des résidents de Dharavi y exercent autres matériaux pour en faire un terrain leur activité professionnelle. En ce sens habitable et constructible. Dharavi est aussi une zone industrielle à part entière dont le chiffre d’affaire est Dharavi souffre également, comme tout évalué à 400 millions d’Euros. Une étude bidonville, d’un manque d’infrastructures de l’association SPARC (Society for the de base et d’installations sanitaires Promotion of Area Resource Centres) tandis que l’accès à l’eau et à l’électricité estime que Dharavi compte 4.902 reste aléatoire. unités industrielles dont 1.036 dans le Mais contrairement à de nombreux textile, 932 dans la poterie, 567 dans autres bidonvilles plus récents, la l’industrie du cuir, 722 dans le recyclage plupart des habitations de Dharavi sont et la ferraille, 498 dans la broderie et consolidées, construites de ciment et de 152 dans l’alimentation. On y trouve briques (sauf pour le toit fait de simples en outre 111 restaurants et plusieurs plaques métalliques récupérées ou de tôles, plus rarement de tuiles). Cela milliers de boutiques. témoigne d’une installation ancienne Le recyclage est l’une des plus grandes et d’une amélioration progressive de industries du bidonville. Des milliers l’habitat dans la mesure des moyens dewx tonnes de déchets en plastique, financiers et de l’espace disponible. métal, papier, coton, savon et verre tournent grâce à Dharavi chaque jour. 50% de la population la plus pauvre vit Environ 6000 tonnes de déchets produits sur moins de 8% de la superficie de la chaque jour par l’expansion de Bombay ville, alors que les plus riche possèdent continuent de soutenir environ 30 000 plus de 90% du territoire de la ville. chiffonniers, y compris de nombreux Dharavi : considéré comme le plus résidents de Dharavi. Le bidonville est grand bidonville contemporain de toute également l’hôte de quelques 400 unités l’Asie avec des densités de population de recyclage de la taille d’une chambre maximales. Les statistiques municipales et emploie environ 200 000 personnes. parles des chiffres effrayants de quatre Il est difficile de trouver quelque chose personnes au mètre carré. qui ne soit pas recyclée ici. Il ne s’agit pas seulement de prendre
Page de gauche : Photo d’une mosqué au milieu d’un bidonville à Bombay en Inde. Diagramme : étapes migratoire. Page de droite: Haut de page: Comparaison entre Paris et Daharavi. Bas de page : Photos de Daharavi Bombay.
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FORMEL «INFORMEL» irrégulier.
Superficie
Densité Population
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Bombay - Dharavi 212 ha
350 000 hab/km2 entre 700 000 et 1 000 000 hab
Paris- 18eme Arrondissement 600 ha
33 798 hab./km2 188 000 hab
3- Les populations font preuve d’adaptabilité.
Située au bord de l’océan Atlantique et d’une lagune, Lagos est la plus grande ville du Nigéria et le principal centre commercial et industriel, mais ne possède aucun attrait touristique. Ancienne capitale du pays, l’agglomération souffre d’un accroissement démographique démesuré depuis son indépendance en 1960 et compte aujourd’hui 9 millions d’habitants. Un pont de 10 kilomètres, le Third Mainland Bridge, qui relie les quartiers d’affaires du centre-ville situés sur l’île de Lagos à l’aéroport surplombe Makoko, un bidonville sur la lagune. Fondé au 18ème siècle principalement comme un village de pêcheurs. Des pêcheurs, venus chercher fortune depuis la frontière du Bénin, s’y sont entassés dans des cabanes sur pilotis où l’on ne peut se rendre qu’en pirogue. A Makoko où vivent plus de 100 000 personnes, il n’y a ni eau courante, ni électricité, ni assainissement. C‘est une région autonome avec une présence gouvernementale quasi inexistante.
Page de droite : Colonne gauche : Photo issu du documentaire de Iwan ban. Adaptabilité des populations colonne de droite : Projet d’école à Makoko.
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Projet d’école et espace public a Makok. 2013
À l’aide d’un générateur les jeunes font de la musique éléctronique
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Le Caire- Zabbaleen
“Zabbaleen” est un mot qui signifie littéralement “peuple des ordures” en arabe. Dans le contexte culturel Egyptien, le mot renvoie à une communauté d’éboueurs informels du Caire qui existe depuis les années 1940. Répartie à travers sept régions différentes du Grand Caire, la population des Zabbaleen est comprise entre 50 000 et 70 000 personnes. La plus grande colonie se concentre dans le village de Mokattam, surnommée “la ville des ordures”, situé au pied des montagnes. Plus de 90 pour cent des personnes sont chrétiens coptes. Depuis plusieurs générations, les Zabbaleen collectent des ordures en faisant du porte-à-porte chez les habitants du Caire et cela sans aucun frais. Cette communauté recycle jusqu’à 80 pour cent des déchets qu’elle collecte, alors que la plupart des sociétés de ramassage des ordures occidentaux n’en recyclent que 20 à 25 pour cent. Les Zabbaleen utilisent des charrettes tirées par des camionnettes pour transporter les déchets qu’ils collectent des résidants du Caire. Les déchets sont ensuite triés pour étres transformés ou vendus comme matière première. Cette population a formé une communauté forte et soudée. Cependant, leur existence et leur mode de vie ont été menacés après la décision des autorités municipales du Caire en 2003 d’établir des contrats annuels d’attribution de 50 millions de dollars à trois entreprises multinationales d’élimination des déchets.
Vue aerienne du quartier de Zabbaleen.
Étable dans un appartement.
Intérieurs d’un logement
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Pérou- Lima
La perception de la qualité de vie à Lima par ses habitants fait ressortir un grand mécontentement vis-à-vis des questions de sécurité et de transport, deux domaines sensibles du quotidien. Bien que très critiqué aujourd’hui car Lima souhaite répondre aux critères internationaux en matière de transport, ce système de combi (petit bus) a su s’organiser et proliférer pendant plusieurs décennies. Les récents développements en matière de transport visent à rompre avec ce système informel , aux allures formelles, qui sont cependant le seul dont disposent les huit millions d’habitants pour se déplacer au quotidien. Les commerçants cherchent à se sédentariser, soit en acquérant un bien immobilier, soit en formant entre eux des contrats tacites d’invasion par lesquels ils s’emparent d’un terrain vague pour y installer un marché. Ils s’organisent alors en associations de commerçants et sont prêts à faire front ensemble si les pouvoirs publics tentent de les déloger. En Amérique Latine, l’économie informelle représente en moyenne 57 % de l’emploi en milieu urbain et plus de 70 % dans le cas du Pérou (Perry et al., 2007). La ville apparaît comme le lieu d’émergence de tous les « petits boulots ». Une fois le constat posé, reste à savoir comment considérer un tel phénomène.
Centre commercial de contrefaçon, Polvo Azules Lima, Péru
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Brésil- Rio de Janeiro
Les clichés sur le Brésil (samba, plages, football) ont la vie dure. Des mégalopoles tentaculaires de près de 20 millions d’habitants aux images vues et revues des favelas, chacun sa vision de l’urbanisme du pays. Pourtant à l’aube de l’organisation de la coupe du monde de football, en 2014, puis des jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2016, les villes se retrouvent face à leurs contradictions mais aussi à leurs potentiels. Manque d’infrastructures, notamment de transports, urbanisme à deux vitesses, immenses chantiers et réflexions plus sociales sont en jeu. Des grandes orientations prises par les autorités du pays (municipalités ou états) aux initiatives privées ou associatives, les projets prolifèrent. Au Brésil, les favelas ont gagné leur combat pour être reconnues. Maintenant il s’agit d’améliorer leur situation urbaine. Le projet Favela-Bairro (favela quartier) du complexe de Mangueira vient d’être achevé par l’architecte Paulo Casé. Il consiste en une amélioration des infrastructures et des services publics comme l’approvisionnement en eau, l’écoulement sanitaire, le drainage des canaux, la collecte des ordures, etc…. L’étude du bilan de cette opération révèle plusieurs faiblesses de l’agence d’architecture : la méconnaissance et l’inexpérience sur le terrain des favelas a entraîné de nombreuses maladresses. On a aussi reconnu le tort des architectes de toujours vouloir construire quelque chose de nouveau quand dans ce projet l’idée principale était celle d’un simple réaménagement urbain. Cet exemple montre bien que l’on ne s’improvise pas architecte de bidonville. Un positionnement culturel doit être mis en place avant chaque intervention sur ces sites extrêmement délicats. Les travaux de Soft architecture : vers une architecture mécano modulable Les travaux de ce groupe d’architectes se sont portés vers une architecture
industrielle, modulable, et surtout très bon marché. Ils rejettent la solution de la cellule de logement standard coulé en béton armé. Par contre il propose des systèmes de pièces constructives standardisées qui permettent de construire de manières très diverses. L’idée est de créer un sorte de mécano dont on peut acheter les divers éléments en magasins et dont le mode d’emploi est très simple. Le but n’est pas de donner des plans de logements mais uniquement les modes d’assemblage. Ainsi la construction de la maison devient un évènement créatif, presque ludique et qui peut se développer dans le temps aux grés de l’évolution familiale. Ce mode d’exécution permet aussi de se débarrasser des intermédiaires : les usines vendent directement aux consommateurs qui vont construire euxmêmes leur maison. Ce groupe a travaillé avec des matériaux aussi divers que le papier, les tubes métalliques, des bambous, du plâtre, etc.… Les expériences qu’ils ont menées sur le terrain en Afrique montrent qu’ils pouvaient construire dix fois moins cher que les logements sociaux financés par les gouvernements. Ici le rôle de l’architecte est relativement technique : il s’agit de trouver des modèle constructifs dont la mise en œuvre est aussi aisée que peu coûteuse et qui soient suffisamment flexibles pour répondre aux particularités de chacun.
« Les favelas, ces magnifiques et pittoresques abris de nègres, se localisent sur les collines de la ville comme de nids grouillants de moineaux... on devrait conserver au moins un vestige de ces favelas dans la mosaïque kaléidoscopique de la ville, comme un document de la vie naturelle au milieu de la civilisation » Stefan Zweing, Brasil, pais do futuro
« C’est au milieu des contraintes les plus dures que la favela est née, c’est au coeur de la misère que s’est développée une grande variété des formes et des espaces alors que dans la ville d’asphalte la richesse produisait des répétitions identiques, des formes pauvres et banalisées. Cela ne peut pas nous laisser indifférent. Parce qu’elle échappait aux x de valeur économiques, parce qu’il était impossible d’en tirer profit, la favela s’est exprimée comme le lieu de créer des différences... ». Didier Drummond, Architectes des favelas.
En haut à gauche: Morro da favela, huile sur toile, 64 x 76 cm, collection Sérgio Fadel, Rio de Janeiro. Tarsila do Amaral, 1924 En haut à droite: Rocinha est la plus grosse favela de la ville de Rio de Janeiro. Elle se situe entre les quartiers aisés de São Conrado et Gávea. Elle s’étend sur 143,72 ha. En 2010, selon le recensement réalisé par l’IBGE, la favela accueillait 69 356 habitants dans 24 543 logements. En bas à droite: Rio de Janeiro- Zone sudTypologie urbaine
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4- Réconaissance et légitimation
A Rio, un “câble” désenclave douze favelas Il vient à peine de souffler sa première bougie mais possède déjà un surnom, le “Bondinho do Alemão”, le “téléphérique de l’Allemand”, en référence au fameux funiculaire du Pain de sucre, communément appelé “bondinho”.
de la zone sud. Les habitants qui Rio De Janeiro Loi fédérale 11.977 - Minha Casa Minha obtiennent un titre de propriété privée, sont contraints à s’exonérer de l’IPTU Vida (ma maison, ma vie). (impôt foncier urbain). Cette loi permet aux organes publics de simplifier les démarches de Le titre de propriété garantit la régularisation sans avoir recours à sécurité de l’habitat et un accès à la Inauguré le 7 juillet 2011 par la la justice. Le titre de possession sera consommation, le risque d’expulsion présidente, Dilma Rousseff, ce métro transformé en titre de propriété au bout craint par les habitants est écarté. Ils aérien s’étend sur cinq collines du accèdent à une vie plus confortable et de cinq ans, délai imposé par la loi. quartier Complexo do Alemão, vaste Les terrains concernés par la ont plus de temps pour leurs loisirs et ensemble de douze favelas situé régularisation doivent occuper moins leurs travails. Cependant beaucoup des dans la zone nord de Rio de Janeiro, de 250m², ne pas se trouver en zone « Favelado » ont peu de moyen et sont où vivent plus de 150 000 personnes. à risque ni en zone de protection contraint de quitter leurs logements, à C’est l’une des pièces maîtresses de environnementale, et, entre autres cause des transformations économiques l’immense chantier de réhabilitation prérequis, les habitants doivent occuper qui touchent le quartier. et de désenclavement lancé par les l’endroit depuis plus de cinq ans sans autorités fédérales et locales. payer de loyer. La régularisation est alors Ce sont donc les premières victimes gratuite, il suffit de s’enregistrer auprès de la flambée des prix et de la bulle L’initiative, dont le coût est estimé du cartorio, bureau de notariat brésilien. immobilière qui touche leurs quartiers. à plus de 750 millions de reais Ces nouveaux propriétaires pourront-ils Une situation qui génère une migration (plus de 280 millions d’euros), vise à leur tour payer l’IPTU (impôt foncier par l’extérieur, ou les anciens locataires à développer les infrastructures se retrouvent expulsés en marge de la urbain)? des zones d’habitation pauvres et (http://www.lepetitjournal.com/rio-de- ville, à plusieurs heures de leurs lieux délaissées en s’inspirant de l’action de travail, et de nouveaux locataires janeiro) mené... aux revenus plus confortable s’installe à « Il en va de même de la proposition leurs place. LE MONDE | 13.10.2012 apparemment progressiste d’accorder La classe sociale du quartier change des droits de propriété privée aux et les commerces également. Le profil populations occupant illégalement des économique et social du quartier ou de terrains afin de leur permettre de sortir la favela se transforme au profit d’une de la pauvreté. Ce genre de proposition couche sociale supérieure. a été faite aux habitants des favelas de rio ; mais le problème est qu’il Cette nouvelle classe exerce une plus n’est que trop facile de convaincre les forte pression sur l’état, qui est contraint pauvres, vivant de revenus incertains d’investir plus sur l’aménagement de ces et accablés de difficultés financières, quartiers. d’échanger ce qu’ils possèdent contre une modeste rémunération (les riches refusent généralement de céder leurs biens, fut-ce à un prix exorbitant). Si cette tendance se poursuit, je suis prêt à parie que d’ici quinze ans toutes les collines aujourd’hui occupées par les favelas seront couvertes de gratteciel dotés d’une imprenable vue sur la mythique baie de Rio, tandis que leurs actuels habitants seront partis vivre dans quelque lointaine périphérie. telefierico, ubem braga, Favela de Cantagalo L’octroi de titres de propriété est Rio de Janeiro, Brésil considéré comme un des principaux facteurs de la gentrification des favelas Ascenseur rubem braga, Favela de Cantagalo Rio de Janeiro, Brésil
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Echec du recasement dans des logements sociaux
Exemple du Maroc
Enfin les logements sociaux ne correspondent pas aux modes de vie La construction de logements sociaux de ces destinataires. Par sa valeur subventionnés par l’état a été une des symbolique et culturelle, la maison premières réactions pour tenter de loger fonctionne comme signe d’identité les masses de population immigrant du groupe. D’où la coexistence dans en ville et pour recaser les bidonvillois. un endroit donné de types divers liés Cette solution a rarement été couronnée à des groupes ethniques différents. de succès et cela pour plusieurs raisons. L’immigré logé dans un logement social ou un bidonville cherche à aménager Tout d’abord les immeubles construits son nouvel espace selon ses propres reviennent trop chers. Même avec traditions afin de préserver une part toutes les techniques d’industrialisation de son identité dans le cadre étranger et de standardisation, le coût de la qui lui est imposé. « L’appropriation de cellule de logement reste toujours l’espace dans les HLM se fait donc en prohibitif pour les classes défavorisées. conflit entre l’espace imposé et l’espace C’est donc la classe intermédiaire qui en vécu. profite ainsi que la classe privilégiée qui utilise les logements sociaux comme un Il existe aussi une véritable insatisfaction outil de spéculation. En outre, baisser le vis-à-vis de la standardisation car elle ne prix de revient de la cellule coûte que fait pas partie de la culture des classes coûte n’est pas une solution non plus défavorisées. On ne comprend pas que car cela engendre des logements de le voisin puisse avoir exactement le qualité médiocre qui s’avèrent parfois même logement que le sien. dangereux. Enfin la construction industrielle, avec On a vu les conséquences désastreuses des machines et une main-d’œuvre d’une telle politique au Maroc par réduite, accentue le chômage des exemple. De plus, ces nouveaux artisans du bâtiment dont souffre déjà logements sont généralement situés le pays. loin du centre. « Les gens ne veulent pas bouger dans les camps de transit aménagés pour eux. Ce serait perdre leur boulot, leurs petites industries, leur petit business qui se trouvait dans la rue, toutes les possibilités de gagner de l’argent. Ces habitants refusent ainsi de s’installer dans les appartements car la rue est leur lieu de travail. C’est un cercle vicieux. ». Et nous l’avons vu, ces personnes ne veulent pas perdre les relations sociales qu’ils ont tissées dans le bidonville.
L’architecture ne doit pas devenir l’allié d’un système rationaliste et économique qui impose un modèle inadéquat. Elle doit au contraire faire preuve d’humanité pour ses usagers en ne négligeant pas leurs origines, leur mode d’habiter et leur créativité.É
Un lot de 84m2 est attribué à 2 ménages moyennant une trés petite contribution d’environ 2000 euros par ménage. Les deux ménages s’arrangent pour trouver une troisiéme personnes, qui A cela s’ajoute une véritable méfiance sera le bailleur de fond pour réaliser la des bidonvillois pour les actions construction du lot. Le rez de chaussée gouvernementales. Ils montrent est dédié au commerce, et les deux beaucoup de réticences à toutes autres niveaux sont attribués par tirage Casablanca - Politique ville sans bidonville 2008 propositions émanant d’un pouvoir au sort aux deux ménages. Page suivante: qui les a trop longtemps méprisés et Logements sociaux ayant connus un échec total délaissés. au Bresil prés de Sao Paulo.
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L’auto-construction
Certainement la seule planche de salut Aujourd’hui, le recours à l’autoconstruction paraît la seule solution viable pour résorber le problème des bidonvilles. Elle consiste à utiliser les habitants comme main-d’œuvre pour construire leur propre logement ou améliorer celui qu’ils utilisent. Il est vrai que l’habitat spontané est typiquement ce qu’on pourrait appeler de l’autoconstruction mais cette dernière se doit d’être encadrée. Il ne s’agit pas de laisser les bidonvillois construire avec des bouts de tôle rouillée mais d’utiliser leur potentiel en tant que constructeur pour réduire les coûts de productions des cellules de logement. Il ne faut donner aux entreprises que ce que les habitants ne peuvent faire eux-mêmes. Cette idée n’est pas récente : au début des années 70, des utopistes, comme Ivan Illich, proposaient une politique différente, qui « s’attacherait d’abord à définir ce qu’il est impossible d’obtenir par soi-même quand on construit une maison. En conséquence, elle assurerait l’accès à un minimum d’espace, d’eau, d’éléments préfabriqués, d’outils conviviaux allant de la perceuse au monte charge, et probablement aussi l’accès à un minimum de crédit [...]. Les gens pourraient se construire des abris plus durables, plus confortables et plus salubres, en même temps qu’ils apprendraient l’emploi de nouveaux matériaux et de nouveaux systèmes »
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Il existe deux formes d’auto-construction : - la réhabilitation et la construction in situ - l’auto-construction sur des trames d’accueil Dans le premier cas, elle passe obligatoirement par la légalisation des habitants. C’est un type d’intervention intéressante car elle permet aux bidonvillois d’être reconnus, de conserver leur tissu social, de préserver l’authenticité du bidonville et de ne pas être trop éloignés de la ville. Par contre
il est difficile de créer des réseaux, de placer des équipements et d’assainir le terrain. La deuxième solution est de ce côtélà plus facile et moins coûteuse car on commence par réaliser la viabilisation de l’ensemble du terrain avant de lancer le projet d’auto-construction assistée. Le problème est de trouver des emplacements qui puissent s’intégrer au tissu urbain et qui ne soient pas rejetés trop loin des activités. Dans les deux cas, on arrive à un prix deux fois inférieur à celui qu’aurait coûté un logement social équivalent : l’auto-construction est donc financièrement très attractive. D’autre part, l’auto-construction assistée permet d’occuper l’importante population désoeuvrée des bidonvilles et de la former au travail de construction. Elle a donc un rôle social extrêmement positif car elle valorise les personnes. Et même si c’est une main-d’œuvre peu qualifiée, elle est par contre très motivée. Les habitants peuvent s’approprier le projet et par conséquent avoir un niveau d’investissement important. De plus, pendant la phase de construction, qui peut être relativement longue, les habitants qui travaillent ensemble vont se souder et apprendre à s’organiser, surtout si les personnes qui encadrent le projet leur laissent une part de responsabilité relativement importante. Ils seront donc capables, à l’avenir, de se regrouper pour entamer de nouvelles réalisations. Il faut cependant faire attention à ce que l’auto-construction ne tombe pas dans les mêmes travers que les logements sociaux ; c’est-à-dire la standardisation des maisons et une organisation spatiale inadaptée aux modes de vie. C’est pourquoi la présence de l’architecte est nécessaire pour que les projets soient les plus proches possibles de ses usagers.
Logements sociaux Auto-construction Mode de vie Responsabilités
Conclusions première partie
Formel, Informel: le dénormement est nécessaire. À travers cette première approche, nous avons pu relever les premières défintions, comprendre les altenatives possibles et nécessaires et constater ensuite comment les pays du sud ont construit cette organisation, ces alternatives.
intérieurs presque kitsch en opposition avec des façades denudées et des feraillages apparents sur les toitures (au cas où les habitants souhaiteraient développer leur habitation). C’est le soucis de cette justesse (optimisation) qui nous pousse à pensé que le dénormement est nécessaire. Car les ambitions (normes) occidentale ne sont pas en adéquation avec les moyens dont on disposent. La justesse de la réponse (alternatives) proposé est donc faible.
Nous avons pu noter que les besoins ne sont pas si différents d’un continent à l’autre. Or, les manières d’y répondre diffèrent profondément. Formel, informel, ne sont peut-être finalement que des mots pour qualifier la manière dont les habitants s’abritent. Et observer C’est cette justesse qui était le point si cette manière répond à des normes. de départ de notre recherche et notre Or, dans les différents continents du intéret pour les pratiques marginales monde, la norme ne constitue pas une (informelle). Nous avons pu observé les populations pratiquant constante ou du moins à peine. Dans que ces lieux, les populations construisent, l’architecture de “survie” obtiennent bricolent eux-mêmes leurs habitations. un meilleur rendements ambition/ Ce “bricolage” n’est pas dépourvu de moyens. ce rendement est le produit de la corrélation de principes tels que bon sens. la fléxibilité de la constrution, de son Ce “bricolage” est une réponse évolutivité dans le temps et de son humaine et juste face à des besoins adaptibilité au territoire. Ceci dans un primaires et souvent relatifs à la survie soucis d’immédiateté. d’une personne, d’une famille, voire Ces principes pérmette donc à ces de la communauté entière. C’est une populations de subvenir à leurs besoins vraie réponse architecturale en terme personnel et quotidient en optimisant d’adaptabilité et de flexibilité avec le les moyen dont il disposent. territoire: on s’adapte au climat, à la Un vrai processus constructif est généralement développé, afin de topographie, réseaux, etc... répondre adéquatement à un contexte Des solutions sont apportées au fur donné. et à mesure que l’on rencontre des problèmes: la construction n’est pas planifiée ou alors à court terme. C’est Ces processus trouvent naissance là une des premières oppositions que dans les phénomènes d’infiltration, l’on peut relever en comparaison avec d’appropriation et de détournement. les projets immobiliers à long terme des Les pratiques de ces phénoménes sont souvent illégales mais interessantes, pays developpés du Nord. notre mission en tant qu’architecte est Le ré-emploi, le détournement, sont de les comprendre, de les croiser, afin au coeur de leurs pratiques, faisant de de pouvoir les intégrer à nos réflexions ces populations des précurseurs en quotidiennes. matière de developpement durable. Les constructions sont reflechies selon des critères différents. L’esthétique n’est pas ici au coeur des préoccupations principales, bien qu’on retrouve des
La créativité -architecturale- des plus pauvres de ce monde est ainsi récompensée de la sorte, admise au sein de la [St]architecture. Il serait ainsi possible d’évoquer le philosophe Slavoj Zizek qui affirme que la post-politique se caractérise par le fait de s’approprier les bonnes idées économiques, sociales, culturelles quelque soient leur origine idéologique et, note Luc Boltansky, par son incroyable malléabilité « capable de se couler dans des sociétés aux aspirations très différentes à travers le temps et de récupérer les idées de ceux qui étaient ses ennemis à la phase
Justesse = Ambibtion Moyens
Bellastock est une organisation qui favorise le travail collectif lors de projets liés à l’architecture, à la ville et au territoire. 2012 Structure en bouteilles plastique( le réemploie est mis en avant). Maison Hausmanienne: organisation sociale Paris XIXe. Plan libre: Le plan libre est une des innovations des bâtiments de bureaux américains conçus à Chicago puis à New York, dans le dernier quart du 19ème siècle. Ses éléments constitutifs sont : structure (poteau/poutre/dalle), noyau et façade. La principale qualité d’un plan libre est de procurer la plus grande flexibilité et de permettre des recompositions multiples. D’un point de vue architectural, il produit un espace amorphe et indéterminé qui se caractérise par sa neutralité.
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Partie 2
Manifeste d’architecture autoproduite A- Les phénomènes: principe, pratique et processus de mise en application. B- Utilisation des principes: projets et expérimentations à travers le monde.
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Manifeste d’architecture auto-produite A- Les phénomènes Principes, pratiques et processus de mises en applications.
fabrication de leurs espaces de vie. En architecture, c’est un principe qui existe depuis toujours. S’en servir pour développer de nouveaux espaces est tout à fait en adéquation avec l’ére de Phénomène d’infiltration (Processus notre époque. C’est par l’appropriation que naissent metissage, recyclage, d’invasion) La ville « informelle » s’implante transformation des objets, des cultures dans des terrains qui ne sont pas et bien sûr des espaces. Le détournement prédéterminés ni par les lois urbaines fera partie intégrante de notre réflexion ni par les lotissements. Au contraire, tout au long du projet. cette ville essaye de s’insérer dans des espaces résiduels, ce qui conduit à une redéfinition de la division géopolitique de la ville. C’est un procèssus d’invasion presque biologique. Phénomène d’appropriation : (processus de recyclage réutilisation de la ville) La ville informelle sera construite à partir de techniques déficientes et de matériaux inadéquats. Cela aura des conséquences non seulement esthétiques mais conduit aussi à des risques physiques dùs à l’inexistence d’une supervision professionnelle, c’est une réelle architecture de « survie » productrice de bon sens. A ces deux phénoménes majeurs s’ajoute celui du détournement C’est à dire, le recyclage dans le sens fonctionnel du terme : on détourne l’usage de base de l’objet vers une nouvelle utilité, lui donnant un sens nouveau voir meilleur. Par exemple, la roue de mon vieux vélo peut me servir à élaborer un nouveau systéme de roulement électrique (dynamo). Le détournement résulte d’une réflexion et d’une imagination sur l’essence du produit initial et la projection de son utilité future. C’est un systéme trés interessant car il permet d’ouvrir de nouvelles perspectives à des objets dont l’utilité était à la base formellement définie. Ainsi l’informel prend part dans la réinsertion d’objets ou d’espaces, dans le quotidien des habitants et la
Caracas, Barrio 23 de Enero Caracas, Torre David Chandigar, Le Corbusier
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pratiques
processus
principes
processus
phénoménes
processus
échelle architecturale
échelle urbaine
INFILTRATION
Intrication
DENSITÉ Invasion
CENTRALITÉ
Flexibilité Évolutif
Adaptabilité
Justesse
Transformation (recyclage)
Inovation APPROPRIATION
DETOURNEMENT
IMMEDIATETÉ
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Adaptabilité “Capacité de s’adapter à de nouveaux milieux ou à de nouvelles situations.” Plusieurs favelas de Rio sont construites sur des Morro (petite montagne, colline). Ces « morro » ont la particularité d’occuper des poles important dans la ville, mais sont considérées par les autorités comme inconstructible à cause de la raideur de leur pente. Cependant, une forte partie de la population y habite. Ces versant on était investit du fait de leur caractère inconstructible. Il acccorde aussi à leurs habitants une position central et stratégiques dans la ville. En effet ces colline, à proximité de la mer, possède l’une des vues les plus privilégiées de la ville.
40°
Le bidonville de Makoko est situésur la lagune de Lagos au Nigéria. En concevant des habitats sur pilotis ou sur flotteurs, cette communauté quasiment autonome à réussi à s’adapter à ce territoire théoriquement impropre à la construction. Tous y est alors repensé les circulations, les fonctions comme le commerce ou les loisirs prennent des formes particulières. Ce sont ce type d’innovations que nous considérons comme un principe d’adaptation.
Rio De Janeiro, Cantagalo
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Immediateté Dans la ville informelle, la durée des constructions est incertaine. Il ya des œuvres prévues pour avoir une vie d’un an, mais en réalité elles perdurent plus de 25 ans ; d’autres constructions se déplacent dans la ville en s’échappant des lois. Les marchés ambulants sont un bon exemple, car ils occupent les espaces publics de la ville pendant des périodes qui varient entre quelques jours et quelque années. Cette instabilité a comme conséquence des constructions précaires et sans aucun principe esthétique.
Justesse Caractère de ce qui est juste (synonymes: bon sens, bien-fondé, exactitude, acuité) Ce principe pourrait se resumer par une équation mathématique: justesse= ambition/ moyen. C’est à dire que suivant les moyens donnés ou aquis par celui qui construit, et l’ambition qu’il vise, la réponse architecturale sera plus ou moins juste. Dans un souci d’optimsation, car les moyens sont souvent limités, les ambitions ne le sont pas toujours. En effet, une maison de tôle peut être un palais pour celui qui le considére comme tel. Sa matérialité n’aura rien à voir là dedans. Certaines ambitions peuvent paraître universelles comme celle du confort, mais la réalité dans certains quotidiens redonne la justesse aux ambitions et moyens deployés.
Ambibtion Justesse = Moyens “La façon de construire, au contraire de celle d’une construction conventionnelle, est fragmentaire, implicitement par son continuel inachèvement. Une construction conventionnelle, c’est-à- dire une architecture faite par des architectes, a un projet de construction et c’est le projet qui détermine la fin, l’arrêt, l’achèvement du bâtiment. Quand il n’y a pas de projet, la construction n’a pas une forme finale préétablie ainsi, ne s’arrête pas, Il n’y a pas de fin déterminée...” Paola Berenstein Jacques, Esthétique des favelas 64
Fléxibilité Aptitude d’un espace à se plier à une utilisation évolutive ou différente, de manière à permettre des adjonctions ou modifications ultérieur. « qualité de ce qui est flexible, souple » « qualité de ce qui se plie sans rompre » « qualité de quelque chose qui peut s’adapter aux circonstances particulières »
Cette aspect que nous considérons comme un principe de larchitecture informelle redonnent aux individus un rôle actif comparé à l’architecture conventionnel, autant dans le choix des éléments de leur habitat que dans leur emplacement et leur transformation. Les constructions du sud sont des apprentissages énormes en terme de flexibilité, l’espace construit est totalement réactif avec le lieu qu’il l’occupe.
Le futur est incertain mais il est pris en considération. “Quand nous aurons un peu d’argent, nous acheterons des briques, et on remplacera la tôle, et si on a des enfants, on construira un étage.” Cette logique devrait pouvoir s’appliquer partout, en tenant compte des besoins réels et présents et non pas des besoins hypothétiques.” L’humanité est évolutive et changeante comme tous les êtres vivants (PROUDHON, Révol. soc., 1852, p. 69).
En priorité, les nouveaux arrivants, ou encore ceux ayant un faible budget, Par sa fonction, son fonctionnement trouvent des solutions, des ressources à ou son emplacement l’architecture proximité afin de se construire un habitat spontané visent à réagir à des à partir dematériaux précaires tels que changements. En s’adaptant, en se le carton, le bois, la tôle ondulée et transformant, ces lieux interagissent des matériaux recyclés (porte, fenêtre, avec leurs utilisateurs et leurs milieux grillage, etc). aux lieux de ce restreindre à une D’un autre côté, les gens plus aisés ou utilisation prédéfinie. qui, au fil des années auront acquis davantage de moyens, se procurent des La flexibilité, remet en cause la vision matériaux solides tels que le béton, la occidentale de l’architecture comme maçonnerie (brique d’argile) et le stucco. étant un élément figé, implantée dans le Ceux-ci leur permettent de bénéficier sol, et prône une manière de construire d’une meilleure résistance structurale. offrant plus de liberté et permettant à un élément de croître, de se transformer et de se développer. L’habitat est généré de manière temporaire, mobile, évolutif. L’espace se modifie selon les besoin et les moyens immédiat de l’habitant. Cette flexibilité est pensé au moment de la construction, offrant un espace polyfonctionnel qui s’adapte aux besoins des individus, et qui est donc fondamentalement évolutif. C’est la manière dont ses usagers y habitent qui importent le plus. A l’échelle de la ville, la communauté devient un immense organisme en constante évolution, se transformant par différentes transformations à petite échelles , des fonctions, des circulations… La dimension du temps est primordiale dans cette façon de gérer l’espace à vivre.
Tool House, dharavi, Bombay, Inde
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Mixité fonctionnelle
Evolutivité Salle de réunion
Salon
ESPACE(s) INTÉRIEUR(s)
Dans un même ordre d’idées, la plupart des habitations ne sont recouvertes que Les habitations ont généralement par une simple tôle ondulée maintenue une superficie de 25 à 50 m², en place avec des briques. De cette dépendamment de chaque famille. Pour façon, les occuppants peuvent envisager certaines d’entre elles, cela ne consiste un agrandissement de leur logement, et qu’en un seul espace. Cette pièce lorsque la construction sera amorcée, doit assurer une certaine flexibilité et ils remplaceront la tôle par une dalle de Mixité fonctionnelle multifonctionnalité, et permettre ainsi béton. Bombai - Dharavi - Tool House qu’on puisse s’y prêter à des activités commerciales durant le jour et à des L’aménagement des espaces se fait activités domestiques le soir. graduellement, s’adaptant aux besoins des usagers ainsi qu’à leurs finances. En ce qui a trait à la flexibilité des Afin de projeter d’éventuels besoins espaces, les usagers doivent avoir la (famille grandissante, lieux de travail possibilité d’optimiser leurs activités plus grands, locataires, etc), les économiques et d’avoir le plus de occupants prévoient la construction visibilité sur la rue. En effet, pour la d’étages supplémentaires en gardant les plupart des favelados, le logement est armatures d’acier dépasser de la dalle. à la fois un lieu de résidence et unlieu Ainsi, au cours de cette construction, de production. Alors, que la transition cet espace extérieur encore indéfini extérieur (rue)/intérieur se fasse le sert deterrasse pour entreposer les plus facilement permet ainsi un accès matériaux, pour cuisiner, pour étendre pour les clients ou encore des échanges le linge ou encore de terrain de jeux pour commerciaux plus faciles. D’ailleurs, les enfants. La proximité des logements de grands espaces intérieurs ne leur permettent aux gens de converser d’une sont pas nécessaires, étant donné que toiture à une autre, de vaquer à leurs la plupart des activités, telles que la occupations tout en entretenant un préparation pour les repas et la lessive, réseau social. se font au grand air. Cela leur permet par le fait-même de discuter avec les voisins et de surveiller le quartier. Chambres
Cuisine
Atelier
Commerces
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Patrice Hutin dans L’enseignement de soweto: “Ils ont démonté un carré et remonté un L.”
Recyclage
Intrication Action d’incorporer un ou plusieurs éléments étrangers à un ensemble constitué, d’assembler des éléments divers afin d’en constituer un tout organique; passage d’un état diffus à un état constant; résultat de l’action Contrairement à la ville qui se développe beaucoup sur la verticalité, les zones d’habitats spontanés ne peuvent quant à elle grandir que sous la forme d’une tâche d’huile. Autant la ville peut se densifier sans qu’il ne s’installe un surpeuplement, autant la densification d’un bidonville mène directement vers une congestion totale de l’espace. Ce sentiment d’intrication des choses est accentué par les raccordements électriques anarchiques.
3
2 1
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Invasion « Dans un barrio, il est toujours question de l’aléatoire de l’accidentel, du hasard et surtout de l’inachevé. Une construction dans un barrio n’est jamais finie, ainsi le barrio elle-même ne s’achève pas, elle déborde toujours. L’espace des barrios se transforme continuellement sans s’arrêter dans une forme précise, il est perpétuellement en train de se faire. L’espace non projeté et non planifié est un espace actif et vivant, c’est un espace en ÉTAPE ÉTAPE 1 ÉTAPE 1 1 mouvement... » Didier Drummond, Architectes des favelas.
Bombay
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ÉTAPE ÉTAPE 2 ÉTAPE 2 2
ÉTAPE ÉTAPE 3 ÉTAPE 3 3
Densification «Augmenter la densité, rendre plus dense.» La densité dans le bidonville est liée à la taille moyenne des parcelles et à la taille moyenne des familles. Dans de nombreux bidonvilles, la densité atteint le chiffre effarant de un habitant pour 10 m2. Est–ce suffisant comme espace vital pour une personne ? En tous cas, cette grande promiscuité induit des comportements familiaux et sociaux spécifiques. La notion de voisinage dans le bidonville prend un sens totalement différent que celui de la ville. Anonymat et intimité sont dans ces conditions assez difficiles à obtenir. Dans la mégapole indienne de Mumbai, la densité moyenne est de 24 200 habitants par km2. Celle de son plus grand bidonville est de 100 000 habitants par km2, c’est-à-dire quatre fois plus forte (et sans étage).
1973
1990
Hong Kong Kowloon
23 000 m²
50 000 Habitants
525 m
12 Niveaux 28 500 m²
276 000 m²
5.5 m²
Paris
Rue Eugéne Sue Rue Simart
20 500 m²
10 000 Habitants
351 m
6 Niveaux 32 300 m²
123 600 m² 12 m²
Citadelle de Kowloon, Chine
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Ré-emploi
REEMPLOI GLANAGE PRECARITÉ OBJET
REUTILISATION PAUVRETÉ
MEMOIRE
BATIMENT ECOLOGIE ECONOMIE
SOUTENABILITÉ INNOVATION
MEME USAGE PROJET
ARCHITECTURE
VILLE
TRANSFORMATION MATERIAU NOUVEL USAGEC ONSTRUCTION MATIERE
RECYCLAGE
USAGE
PRODUCTION
ENERGIE COMSUMERISME DECHET
GASPILLAGE
NEUF
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Transformation Dharavi : un mode de vie
qu’ils collectent, alors que la plupart des sociétés de ramassage des ordures occidentaux ne peuvent recycler que 20 à 25 pour cent des déchets qu’ils collectent.
Au cœur de la ville de Bombay - entouré de gratte-ciel de luxe, - se situe le plus grand bidonville d’Asie. Dharavi s’étend sur 212 hectares et est le foyer de plus (www.iwpar.org) d’un million de personnes. Le recyclage est l’une des plus grandes industries du bidonville. Des milliers de tonnes de déchets en plastique, métal, papier, coton, savon et verre tournent grâce à Dharavi chaque jour. Environ 6000 tonnes de déchets produits chaque jour par l’expansion de Bombay continue de soutenir environ 30 000 chiffonniers, y compris de nombreux résidents de Dharavi. Le bidonville est également l’hôte de quelques 400 unités de recyclage de la taille d’une chambre et il emploie environ 200 000 personnes. Il est difficile de trouver quelque chose qui n’est pas recyclée ici. Il ne s’agit pas seulement de prendre soin de déchets, mais c’est aussi un mode de vie et une source de revenus. L’Inde recycle environ 40 pour cent de ces déchets électroniques par an. Cela comprend des éléments tels que les appareils électriques cassés ou non désirés. ( htt p : / /s a m u n d a r b a b a . b l o g s p o t . fr/2011/08/big-is-better-and-morebeautiful.html) Egypte : Recyclage au porte à porte. Sous les falaises de roches Mokattam au Caire, en Egypte, on trouvera la Zabaleen - vie une communauté d’environ 50 000 personnes de chrétiens coptes qui gagnent leur vie par la collecte et le recyclage des déchets des maisons et des entreprises à travers la ville. Ces éboueurs informels du Caire existe depuis environ les années 1940. Depuis plusieurs générations, les Zabbaleen collecte des ordures en porte-à-porte des habitants du Caire sans aucun frais. Cette communauté recycle jusqu’à 80 pour cent des déchets
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Recyclage Brésil : le recyclage des canettes vides. Même si la motivation est exclusivement économique, le Brésil est le pays dans lequel le taux de recyclage des canettes est le plus élevé (environ 90 à 95% suivant les sources). En effet, et je l’ai déjà évoqué l’année dernière, les catadores de lata récoltent les canettes usagées pour revendre ensuite l’aluminium (matériaux de la plupart des canettes). Outre l’aspect écologique, cela permet également de nettoyer les rues, notamment pendant le carnaval. Mais ce travail est difficile et dégradant, obligeant ceux qui l’exercent à notamment fouiller dans les poubelles. Au Brésil cette industrie atteint plus de trois million de dollars. (www.greenecoservices.com)
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Manifeste d’architecture auto-produite B- Utilisation des principes Projets et expérimentations à travers le monde
leurs goûts. Ce système participatif et facile à mettre en oeuvre a notamment permis de résorber un bidonville installé depuis trente ans en plein centre-ville d’Iquique, dans le nord du Chili.
Elemental - Logement Incremental Elemental est une société d’architecture et de construiction Chilienne. Sa force réside dans la recherche de l’innovation dans la conception de projets d’intérêt public ayant un impact social. Elle dispose d’une équipe qualifiée dans le développement de projets complexes qui nécessitent une coordination entre acteurs publics et privés aux côtés de processus participatifs, en prise directe avec les habitants, pour la prise de décision. Les projets conçus par l’architecte chilien Alejandro Aravena sont volontairement inachevés pour pemettre aux habitants d’apporter leur touche personnelle en matière d’aménagement. « La ville est pour les pauvres une ressource stratégique. Elle permet d’améliorer leur vie et de limiter les inégalités à court terme. Il faut agir sur l’éducation, l’emploi, mais cela prend beaucoup de temps. L’urbanisme est un raccourci », déclarait en 2008 au Monde Alejandro Aravena. Convaincu que « faire mieux avec moins » est possible, l’architecte chilien a lancé en 2006 son concept Elemental. Le principe est simple : concevoir des maisons en brique et béton de 36 m², modulables et facilement reproductibles, pour un coût ne dépassant pas 10 000 dollars. La construction de ces maisons est « ouverte » : seules les pièces et équipements indispensables sont réalisés, les habitants pouvant ensuite réaliser leurs propres travaux, en fonction de leurs moyens et de
Principe structurel Evolution
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Lucien Kroll - La Mémé
Lucien Kroll oriente, dès le début de sa carrière, son travail vers une participation active des usagers dans l’élaboration, voire la réalisation de ses constructions. Pour lui, il est nécessaire de respecter les envies de futurs habitants, une écologie responsable et mesurée aux possibilités présentes et futures, ainsi qu’une diversité à l’image de celle des usagers. C’est avec cette ambition qu’il construit d’ailleurs, de 1969 à 1977, un ensemble d’habitations (« Mémé ») et d’équipements socioculturels pour la faculté de médecine de Louvain, ce qui lui a valu une renommée internationale. Toujours accompagné des étudiants et des ouvriers, il réalise un système constructif modulaire et évolutif dont les extérieurs et les intérieurs sont transformables en fonction des goûts et des besoins des occupants. Dans le même esprit de participation, il est ensuite chargé de concevoir de nombreux ensembles d’habitations comme le complexe des Vignes Blanches à Cergy-Pontoise (1977- 1979).
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“BIMBY”: Built In My Back Yard
« Un scénario de la filière BIMBY procède à la division d’un terrain déjà bâti en 2 parties dans l’optique de construire une nouvelle maison individuelle, dans le cadre des possibilités définies par le PLU ou le POS local ». « Il existe aujourd’hui 19 millions de maisons individuelles en France, quand on en construit environ 160 000 chaque année. Ainsi, si 1 maison sur 100 est divisée chaque année pour produire un terrain à bâtir supplémentaire, il devient possible d’assurer une production équivalente à l’ensemble de la production annuelle de maisons individuelles sans engendrer aucun étalement urbain » Il s’agit ainsi de : Lutter contre l’étalement urbain, répondre à la demande en logement et donc contribuer à l’abaissement des prix de l’immobilier, Densifier le tissu pavillonnaire existant et donc limiter les coûts en infrastructure et réseau, Favoriser le maintien à domicile des personnes agées, Partir de l’initiative individuelle. Le Bimby, profiter des espaces laissés par la régle des trois mètres pour densifier.
Croquis de “Bimby”
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MVRDV, Liuzhou, Chine
Leur projet d’un nouveau quartier de la ville Liuzhou en Chine, nous intéressent particulièrement. Les concepteurs se sont inspirés des bidonvilles de Caracas et du Brésil pour formuler un projet urbain. Le chaos des bidonvilles, leur pittoresque, l’absence d’ordre, le vernaculaire, la haute créativité de leurs habitants, deviennent une véritable source d’inspiration. En s’affranchissant d’un regard misérabiliste qui exclut toute autre forme d’appréciation, le bidonville offre pour ses concepteurs un catalogue de solutions, de combinaisons de formes architecturales pour l’habitat chic. La créativité -architecturale- des plus pauvres de ce monde est ainsi récompensée de la sorte, admise au sein de la [St]architecture.
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Archigram, Plug-in city
Plug-In City est en quelque sorte la résultante des travaux du groupe Archigram de 1962 à 1964. Dans les revues Archigram n°2 et 3, le groupe à penser la ville de façon pérvissable, à l’instar de la société de consommation et de communication qui se développait sous leurs yeux. Ces bâtiments périssables, dotés d’une megastructure en béton fixe et d’éléments modulaires métalliques amovibles, dont des capsules unités de logement…
« Plug-In City se crée en disposant une structure en réseau à grande échelle, qui offre les voies d'accès et les services essentiels, sur n'importe quel terrain. A l'intérieur de ce réseau, on place des unités qui pourvoient à tous les besoins. Ces unités, prévues pour durer un temps limité, sont desservies et manœuvrées au moyen de grues qui opèrent à partir de rails situés au sommet de la structure. L'intérieur contient diverses machines et installations électroniques destinées à remplacer les fonctions de travail actuelles. » Peter Cook
L’élément essentiel de Plug-In City sont ces circulations. Sur ce dessin toutes les circulations sont mises en évidence car elles sont la base de la ville vivante. Ainsi il existe, par exemple, des voies pour la circulation des grues, chose nécessaire pour que les bâtiments soient temporaires, et modifiables selon les fluctuations de la ville. Cette ville fonctionne comme un réseau complexe de circulations horizontales et verticales, le tout est en mouvement perpétuel. Les centres commerciaux ont été pensés comme un viaduc sur lequel les boutiques viennent s’appuyer. Afin de faciliter la livraison des marchandises ou le remplacement du magasin, si celui-ci fait faillite. Même chose pour les magasin. Chaque élément de la ville peut donc être connecté et déconnecté facilement, d’où « Plug-In City ». Pour les bureaux et les logements, la megastructure rassemble ascenseurs et équipements permettant d’accueillir les parties mobiles.
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Archizoom, Non stop city En 1969, conjointement à son travail expérimental dans le domaine du design, le groupe Archizoom entreprit une recherche sur la ville, l’environnement et la culture de masse, qui aboutit au projet No-Stop City. No-Stop City est une ville sans qualités, dans laquelle l’individu peut réaliser son habitat comme une activité créatrice, libérée et personnelle. Ce projet théorique fut d’abord publié dans la revue Casabella en 1970 sous le titre : «Ville chaîne de montage du social, idéologie et théorie de la métropole ». Il met en euvre, comme le déclare Andrea Branzi, «l’idée de la disparition de l’architecture à l’intérieur de la métropole». No-Stop City est une utopie critique, un modèle d’urbanisation globale, où le design est conçu comme l’outil conceptuel fondamental pour modifier les modes de vie et le territoire.
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«Considérant l’architecture comme une catégorie intermédiaire d’organisation urbaine qu’il fallait dépasser, No-Stop City opère une liaison directe entre la métropole et les objets d’ameublement : la ville devient une succession de lits, de tables, de chaises et d’armoires, le mobilier domestique et le mobilier urbain coïncident totalement. Aux utopies qualitatives, nous répondons par la seule utopie possible : celle de la Quantité. « Andrea Branzi
Yona Friedman, Ville spatiale
En 1958, Yona Friedman publie son mettre en place une méthode qui premier manifeste : “L’Architecture pourrait restreindre l’utilisation des mobile”. terres des villes en pleine croissance. La mobilité ne sera pas celle du bâtiment, Son objectif explique qu’il n’est pas mais celle de l’usager auquel une liberté nécessaire de démolir pour reconstruire nouvelle est conférée. de nouveaux logements. Il plaide aussi, dans son manifeste, pour la compacité “Le bâtiment est mobile au sens où de la ville. Pour exemple la construction n’importe quel mode d’usage par au dessus des villes existantes pourrait l’usager ou un groupe doit pouvoir être diminuer l’expansion vers l’extérieur. possible et réalisable” déclare Friedman. L’architecture mobile est donc l’”habitat décidé par l’habitant” à travers des “infrastructures non déterminées et non déterminantes”. L’architecture mobile signifie ainsi une architecture disponible pour une “société mobile”. Pour faire face à cette société mobile, l’architecte classique avait inventé “l’Homme moyen”, et les projets des architectes des années 50 furent faits, selon Friedman, pour satisfaire cette entité fictive, et non pas pour chercher à satisfaire l’usager réel. La ville spatiale, permettra ainsi à chacun de développer sa propre hypothèse. C’est pourquoi, dans la ville mobile, les constructions devront : 1) toucher le sol en une surface minimum 2) être démontables et déplaçables 3) être transformables à volonté par l’habitant individuel” Yona Friedman En 1956, Friedman, a soutenu le 10 ème Congrès international d’Architecture Moderne à Dubrovnik. Ce manifeste de l’architecture mobile présenté un système de construction qui permet aux occupants de déterminer la conception de leurs propres logements. Friedman a élargi cette idée d’architecture mobile à l’idée de créer un espace de ville suspendue où les gens peuvent vivre et travailler. Avec ce principe, il a également souhaité
High Rise building concept
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ENTRETIEN AVEC YONA FRIEDMAN : Lundi 18 Aout 2014 Yona Friedman a été un personnage central et une référence des plus présentes lors de la rédaction de notre mémoire à travers ses théories relatives à l’architecture de survie et à l’urbanise irrégulier (informel). Les théories de Friedman sur la ville spatiale ou l’architecture mobile se sont imposées lors du choix de notre site. Nous nous sommes beaucoup interrogé sur la manière d’habiter cette structure extraordinaire et sur la place de l’usager dans celle ci. N’ayant cessé de nous interroger sur la manière de connecter les théories développées par Friedman, nous avons décidé de saisir la chance unique que nous avons d’habiter la même ville que ce dernier et donc tenté de le contacter directement. Nous avons rencontré Monsieur Yona Friedman, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité, sa générosité et surtout pour l’intérêt qu’il a pu nous porter, nous jeunes futurs architectes, ainsi qu’à notre modeste travail. Monsieur Friedman nous a reçu dans son appartement parisien (véritable musée) qu’ il nous a fait visiter et avons pu ainsi découvrir certaines des maquettes et dessins qui ont accompagné et parfois même construit notre cursus. Nous lui avons présenté notre mémoire ainsi que le manifeste d’architecture auto produite qui en résulte. Nous lui avons ensuite exposé notre objectif d’expérimentation contextuelle ainsi que le site choisi pour le projet. Nous tenions aussi à préciser notre volonté de réaliser un projet flexible, évolutif et réversible.
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Yona Friedman : Ali & Mokhtar : Lorsque nous avons lieux. Grace à ce manifeste, nous avons La ville spatiale est basée sur le principe étudié les villes du sud, où “l’informel” pu nous rendre compte que cela n’est que son habitant peut la transformer est majoritaire, nous avons constaté que pas propre à l’architecture autoproduite à volonté. C’est pour cette raison que les populations arrivaient à construire et irrégulière mais qu’il est universel. je l’ai appelée l’architecture mobile : leur habitat et leurs mondes. N’importe où dans le monde, pour qu’un dans le sens de cette réflexion tous projet soit réussit, et en accord avec ses les éléments sont mobiles à l’image du usagers, il doit être flexible, adaptable, mobilier. Yona Friedman :Je n’utilise pas le terme évolutif pour répondre aux besoins Dans les dernières années je suis informel mais plutôt le terme irrégulier, actuels futurs des usagers. Or, Paris est allé plus loin : l’infrastructure est c’est à dire qui ne suit pas la géométrie aujourd’hui selon nous, une ville rigide, également mobile, elle n’est pas fixée mathématique préconçue. Vous normée où il est difficile d’intervenir de d’avance. le Deuxième élément doit pouvez changer les règles et en créer cette manière. être extrêmement facile dans sa mise de nouvelles : c’est ce qui est mis à la en oeuvre et bon marché car proposer portée des gens vivant dans des endroits quelque chose de très cher - en argent “profanes”. Le problème est de trop ou en effort - fait oublier le problème dépendre d’une géométrie préméditée Yona Friedman : C’est logique de le faire social du logement (car le logement et de se fixer d’avance : c’est très bien à Paris car vous y êtes sur place. social produit actuellement coute cher mais ce modèle comporte des limites. Il y a 40 ans à Khartoum au Soudan, tout et n’est pas flexible, improvisable). En Inde, l’utilisation de la feuille de un quartier était construit à base de Ce qui nous amène à l’improvisation métal et le bambou a suffit à démontrer cartons d’emballage. Je pense qu’à Paris impossible que l’architecture doit pouvoir que technologiquement ce dernier était ou en Europe, personne ne penserait à être improvisable, pas prédéterminée à performant. J’ai reçu le Prix habitat des cette option alors que chaque jour des l’avance et improvisable par l’usager. À nations unis et un prix du gouvernement milliers de cartons (du papier..) sont l’image de l’architecture d’intérieur par japonais car ma proposition demeurait jetés. On pourrait en concevoir des abris exemple, l’habitant improvise souvent la moins cher (rapport dollars/ mètre protégés d’autant que techniquement le son mobilier d’intérieur (table, chaise, carré). processus est simple, j’en ai fait avec des canapé etc.). L’importance du contexte est primordiale étudiants mais également des élèves de Il y a donc eu plusieurs réalisations pour expérimenter ce genre d’outil et l’école primaire. (suivant ce principe de mobilité) à ce genre d’architecture. Il n’aurait pas En 77, j’ai été par le biais de l’ONU différents endroits dont la seule raison était imaginable de donner cette même observer ce problème de personnes mal d’être réside dans le fait qu’elles soient réponse dans un pays nordique. logées en Afrique, en Inde. On oublie bon marché. À l’opposé de l’architecture que le logement n’est pas seulement expérimentale qui est trop cher et Yona Friedman; nous interroge donc sur utilitaire mais revêt aussi une question de demande trop d’effort. le contexte que nous avons choisi pour prestige social et c’est une architecture. L’urbanisme est complètement figé on notre projet. L’interprétation de la notion de prestige ne peut rien modifier car les bâtiments social doit être héritable et la valeur sont fixés mais vous pouvez faire en produit de l’hypothèque. Le problème du sorte que les bâtiments ne soient pas logement n’est pas rattaché uniquement fixés et alors à ce moment, ça devient A & M : Notre projet se localise à Paris. aux techniques employées mais aussi au très facile. Techniquement les structures Dans notre étude des pays du sud blocage mental des sociétés. J’ai vu des nécessaires suivant l’endroit sont nous avons développé un manifeste exemples assez cocasses quand j’étais d’architecture autoproduite. Lorsqu’on a au Soudan, j’ai visité des villages où les variables. vu comment ces populations construisent gens semblaient confortables dans leur Un des premiers essais leurs habitations, on a identifié des village du simple fait qu’ils vivaient en • techniques : ESA avec les étudiants. principes qui sont : l’adaptabilité, la autarcie. L’un d’eux avait un frigidaire flexibilité, l’intrication, une justesse alors qu’il n’y avait pas d’électricité, cela Toutes ces techniques prévoient de la réponse ainsi que le soucis de représentait son prestige alors que le • la maniabilité Yona manuelle : sans l’immédiateté de la réponse. À partir besoin n’existait pas. équipements très lourds. de la compréhension de ces principes Le blocage existe chez les habitants mais Avec ville spatiale : dépendant de mécanismes et processus ainsi que les également chez les autorités. Lors d’un • propriété terrienne autant que possible phénomènes relatifs au développement concours pour les sans logement j’ai au départ. Ex: projet de Caracas de l’urbanisme irrégulière dans ces proposé de réaliser de simples 82
ENTRETIEN AVEC YONA FRIEDMAN : Lundi 18 Aout 2014 abris dans lesquels il s’installeraient et termineraient selon leurs désirs (ça existe en Turquie). Évidemment, les autorités françaises ne peuvent accepter cette proposition car d’un point de vu socioéconomique, ce n’est pas hypothécable. L’organisation Abbé Pierre a voulu faire l’expérience mais ce n’était pas envisageable car diminuait la valeur immobilière -> l’expérimentation a donc du être arrêtée. Le problème ne relevait pas des individus, mais des structures socio-économiques. Il y a un véritable problème social.
A & M: En France nous considérons qu il n’y a pas de réel alternative. Il y a le logement social mais pour les gens qui ne sont pas dans ce circuit, les gens précaires par exemple il n’y a pas d’alternatives, il n’y a pas d’autres solutions. Ils vivent donc dans la rue, dans l’une des villes les plus développées au monde. En opposition, dans les pays du sud, comme le Brésil nous observons les favelas, certes souvent dans des conditions déplorable, mais les gens ont un habitat. C’est vers cette problématique que nous voulons tendre. Quand on a commencé à analyser le contexte Parisien, nous nous sommes très vite orienté vers la volonté d’intervenir sur l’existant. Nous avons décidé de réhabiliter l’entrepôt Ney un bâtiment extraordinaire.
Yona Friedman :Il faut porter une attention particulière à la valeur immobilière. C’est pourquoi je suis contre le Grand Paris, qui pour moi ne résout rien sauf pour la spéculation immobilière qui s’offre un “nouveau territoire”. C’est la colonisation dans le pire sens du terme, elle augmente la valeur terrienne suivant le système établi et ne tient pas du tout compte des habitants.
Il faut débarrasser l’architecture de ces faux bagages présents dans nos esprits. D’abord en n’éduquant pas les étudiants en archi comme des artisans spécialisés mais qu’ils essayent d’avoir une culture générale. Donner une autre vision de la notion de prestige et s’apercevoir que ce n’est pas forcement à travers le bâtiment que celui-ci s’exprime (exemple du frigidaire au Soudan). Ce dernier siècle, le prestige c’est trouvé fortement diminué. Aujourd’hui, grâce aux poubelles, il n’y a pas de clochard mal habillé, un PDG peut avoir le même blouson qu’un clochard. Ce n’est donc pas un changement illusoire. ALI ET MOKHTAR: C’est ce que nous avons essayé de démontrer ; finalement l’opposition entre formel et l’informel n’a pas vraiment de sens. Y.F: C’est vraiment un bon projet pour combattre ces mentalités et les idées préconçues (le sujet de l’informel).
A & M: Dés la première phase de notre diplôme nous avons travaillé sur le principe de l’architecture de survie, comment redonner aux habitants la possibilité de créer leurs habitats? Pour le projet, nous avons choisi un bâtiment dans le Nord de Paris qui est contre le périphérique et que nous souhaitons réhabiliter. Ce bâtiment est un entrepôt (Ney). ( Nous montrons la photo afin d’expliquer l’organisation du bâtiment ). Il est connecté à la petite ceinture et a été construit en 1975 par l’architecte Marcel Forest. Les marchandises arrivaient à Paris par la petite ceinture, par train, elles étaient entreposées dans le bâtiment puis acheminées dans Paris à l’aide de petites camionnettes. Donc aujourd’hui, ce bâtiment là qui était connecté aux entrepôts et aux studios de télévision du nord-est parisien n’existe plus Aujourd’hui ce quartier là est en reconversion, il y a eu la ZAC (zone d’aménagement concerté) Claude Bernard, il y a eu les entrepôts. Cet entrepôt n’est plus efficient à 100%, il
ne l’est qu’à 50%. Selon nous il faut donc le reconvertir.
Yona Friedman investissements rapidement. ;)
:Ce qui
sont des rapportent
A&M: La structure de cet entrepot est prévu pour supporter des charges de deux tonnes par mètre carré donc c’est une structure grandiose. Nous souhaitons faire une contre proposition de ce bâtiment et proposer différents programmes ce bâtiment là, tous planchers confondus, fait prés 17 hectares. Sur ces 17 hectares, nous souhaitons recréer un nouveau schéma de fonctionnement, une nouvelle organisation pour une nouvelle alternative dans la ville.
Yona Friedman :Cela est un peu la faute de l’architecture moderne. Quand elle a commencé, c’est avec quelqu’un comme Le Corbusier. C’était grandiose À son époque, on pouvait faire des erreurs, ça passait. Quand j’ai été étudiant, ça a été le Bauhaus, comme jeune architecte j’ai trouvé ça absurde. Ils ont raison en tout sauf que c’est une école. Le Bauhaus a conçu la cuisine la plus rationnelle du monde sauf qu’aucune ménagère ne peut l’utiliser. C’est la même chose avec Le Corbusier qui a conçu l’idée de la cité radieuse à Marseille en 1949. Elle n’était pas encore terminée quand j’ai visité le chantier avec une lettre de Le Corbusier. J’ai été émerveillé mais quelques années plus tard j’ai été de nouveau à Marseille dans un bistro ou j’ai discuté avec un habitant qui m’a expliqué qu’à sa manière d’habiter c’est inhabitable. Le Corbusier a dit : “les gens doivent apprendre comment habiter dans le bâtiment”. À mon avis l’architecte doit apprendre que c’est 83
les locomotives à vapeur mais l’idée a été refusée pour des raisons politiques et économiques. Quand il y a eu le concours du Centre Pompidou, l’essentiel de mon travail a été A & M : Par rapport au Haussmanien imprésentable parce qu’ils réclamaient qui était défini et structuré avec des une façade, or je ne proposais pas de murs épais, le plan libre proposé par Le façade dans ce projet. C’est une question Corbusier est une manière de reculer de mentalité, au niveau de l’utilisateur, pour mieux sauter. C’est à dire que l’on de l’administration… construit une structure poteaux poutres et les gens font ce qu’ils veulent dedans. Mais il faut donner aux gens les moyens ParExemple: un projet commandé par la de pouvoir faire ce qu’ils veulent. société Duborné. Ce projet qui n’a pas abouti, Il fallait faire des trous dans la façade pour laisser pénétrer la lumière Yona Friedman :Dans l’histoire de mais l’idée était de laisser les gens faire l’architecture, les professeurs ne l’arrangement de l’intérieur. connaissent que ce qui a été construit. Il faut trouver des personnes qui Ils enseignent l’éternité et non pas collaborent et adhèrent à ce type de la réalité. Si on prend l’exemple de projets qui restent assez rares sur l’ancienne Egypte, les bâtiments en le marché. Des personnes ayant un terre séchée on été la réalité et non pas minimum de pouvoir. À Anger, le projet a abouti car c’était un les temples. Bernard Rudofsky (architecture sans lycée qui devait être construit dans un architecte) a cassé ce concept de nouvel endroit et ce sont les usagers l’architecture de l’éternité. Le problème qui feront le projet, c’est à dire les n’est pas de construire sans architecte enseignants et les élèves. Le projet a été mais que l’objet soit conçu en vue d’être sauvé car les parents d’élèves ont été éternel. L’architecture provisoire est scandalisés et sont allés se plaindre au méprisée mais elle n’est pas négligeable ministère qui a par la suite déclaré que si vous prenez les civilisations nomades se serait l’état qui financerait le projet. où il n’y a pas d’implantations, pas Mais par exemple, l’usager n’a pas le droit d’éternité. Dans nos villes, je pense de décider où seraient les interrupteurs qu’il faut voir comment l’architecture de l’électricité. Cependant il faut garantir de l’éternité peut être transformable que le projet est transformable dans le car les manières d’usages peuvent être temps car dans vingt ans ça ne sera pas transformées. J’utilise toujours l’exemple les mêmes usagers. de l’époque où Paris était candidate À mon avis, il faut commencer par pour accueillir les jeux olympiques il a perforer (les plug-in). fallu construire des stades. Les Champs Voir l’exemple de bâtiments en Chine Elysées auraient pu en être un, si vous (Shangaï notamment) où les habitants enlevez la circulation, vous avez le ont agrandi eux-même leurs habitations stade le plus somptueux. L’esplanade initiales en rajoutant des loggias. On des Invalides aussi, et ça ne coûterait n’arrive même plus à voir comment était rien par rapport à un vrai stade. J’ai le bâtiment original. également fait part aux responsables de la SNCF d’un projet de ré aménagement des grandes salles de gare inutilisées (qui feraient de belles salles de A & M : nos observations sur les pratiques spectacles) qui servaient autrefois pour des populations dans les villes du sud l’habitant qui est important et pas son édifice ou l’architecte lui-même.
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est qu’elles sont à l’échelle humaine, à l’échelle architecturales : la personne construit son toit pour sa maison, on est dans une petite échelle. Comment peut-on dans un bâtiment de cette taille (échelle urbaine), reconnecter la ville. Yona Friedman :Si vous regardez les nouveaux bâtiments de Honk-Kong il n’y a pas de fenêtres identiques, elles ont toutes été transformées. L’important est de pouvoir offrir cette possibilité de personnalisation.
A & M: Quel est le rôle de l’architecte dans un projet qui est fait par l’utilisateur?
Yona Friedman : Dans un projet, l’architecte doit comprendre qu’il est le coordinateur et non le personnage central qui est l’utilisateur. Je pense que l’architecture doit être, dans les grandes villes, le squat assisté. Vous assistez techniquement le squat. L’organisation de l’Abbé Pierre n’a pas promu ce type de projet à cause de l’aspect financier.
A & M: Par rapport à ce schéma là, de la ville spatiale, on voit très bien que les logements (ou les “boites”) peuvent avoir la définition que les gens attendent mais par contre c’est l’architecte qui doit définir les sch éma circulation ?
Yona Friedman : Si vous regardez bien, les simples escaliers (colonne avec des “machins qui sortent) coûtent cher. Il y a beaucoup de régions dans le monde où les gens, entre les étages, utilisent des échelles (ou ce qu’ils trouvent comme matériaux pour construire une échelle ou un “escalier” de fortune).
ENTRETIEN AVEC YONA FRIEDMAN : Lundi 18 Aout 2014 En Asie par exemple, pour les échafaudages on utilise le bambou et non pas le métal. Vous ne devez pas avoir de spécialistes pour ça, ça signifie plus de dépenses et plus d’efforts. L’usager en revanche, investi son effort pour ce qui lui semble important : pour sa propre conception du prestige, pour son prestige. Si on prend l’exemple des régions arabes, l’ornement est très important et constitue une forme de prestige. Dans les bidonvilles, les gens dessinent l’histoire de leur Hajj (pèlerinage) sur les murs de leurs maisons parce que c’est un prestige et non parce que c’est beau. C’est exactement ce qu’ont fait les rois (Louis XIV et les ornements de ses bâtiments). Y.F: Il prend l’exemple de Paris et de n’importe quel petit magasin dans lequel le vendeur va chercher à vous vendre ce que le propriétaire du magasin considère comme prestigieux. L’importance de tout cela, c’est d’avoir une autre mentalité et une autre approche et alors les réponses techniques vont découler de cela. Il y a une chose que je veux essayer aujourd’hui, c’est l’idée du paysage artificiel: un terrain sur lequel on construit de petites collines avec des fils de fer. (c’est facile à faire.) L’archi ne doit pas faire un plan détaillé mais s’occuper de l’approche technique. Je crois qu’il y a un énorme développement que les gens ne réalisent pas : autrefois, ces civilisations vernaculaires, utilisaient des matières premières issues de l’agriculture. Aujourd’hui, l’industrie produit une énorme quantité de déchets qui sert de matière première à certaines populations. En réalité, ce sont des matériaux utilisables par tout le monde. L’architecte est surtout là pour apporter de nouvelles solutions. (Adaptation).
je n’ai pu discuter sur ce point qui n’était pas envisageable par ce dernier. (“Ils sont plus forts que moi”). Ça finira par changer mais dans très longtemps.
lors de la seconde guerre mondiale. Elle a été complètement détruite (bombardement) en plein hiver, pas d’électricité, plus de fenêtres, tout était en ruine, rien à manger. Les gens ont commencé à survivre : on a trouvé des papiers avec lesquels on se chauffait, on A & M : En tant qu’étudiants nous devons remplaçait les fenêtres. La neige nous a faire un projet et donc passer d’une aidé à avoir de l’eau. C’est la nécessité théorie à un exercice architecturale. qui a primé sur tout et a engendré la Aujourd’hui, comme nous avons la survie (architecture de survie qu’a choisi liberté de proposer le projet de notre Friedman). Pour moi il y a des choses choix, nous souhaitons réhabiliter ce qui sont importantes et puis finalement bâtiment. Avant de construire dans les beaucoup qui sont remplaçables. “C’est espaces, comme on peut le voir dans la société du monde pauvre qui invente ce quartier ( je montres une photo), il l’architecture de survie”. y a beaucoup d’espaces en friche. Nous Le prestige est aussi une nécessité et préférons réhabiliter ce bâtiment pour le degrés de ce dernier dépend des pouvoir le connecter avec Paris parce individus. qu’aujourd’hui le périphérique est une Un autre conseil, est-ce que vous pouvez véritable frontière et souhaitons donc imaginer une catastrophe qui touche la l’utiliser comme HUB (Zone d’échange ville et fait sauter les réservoirs d’eau? de transfert) et ainsi proposer plusieurs Il faut un minimum de sécurité alternatives faisant évoluer cette alimentaire, eau, électricité. Une frontière en seuille puis à terme en ville comme ça qui, au 18ème siècle, passerelle. dépendait des pluies et si il n’y a pas d’eau il n’y a pas de système de recharge. DONC notre technologie nous rend vulnérable. Je ne suis pas contre mais Yona Friedman : Je pense que c’est très il faut évaluer le besoin justement car bien que vous proposiez votre projet à c’est fragile. Paris et non déplacer cela dans un pays Si vous faites un projet comme celui-ci il dit du “tiers-monde”, parce que Paris est faut penser à une certaine autonomie. aussi le “tiers-monde”.
A & M : à nos yeux à Paris il y a tellement de normes, c’est tellement rigide que l’architecte ne peut plus rien faire (en dehors des règles), nous n’avons plus d’alternatives. En tant qu’étudiants nous pouvons nous affranchir de certaines, on peut laisser libre cours à notre imagination et penser cette ville, cette organisation dans ce grand bâtiment.
Lorsque j’étais jeune architecte j’ai eu un projet de logement social que j’ai construit mais les cloisons laissaient Yona Friedman : Notre société se les habitants décider où ils vivraient. Le considère très riche mais j’ai été très maître d’ouvrage étant le gouvernement, influencé par ma jeunesse à Budapest
A & M: Créer une ville dans la ville? Une ville autonome? Pouvoir produire à manger, de l’eau..?
Yona Friedman : Oui. Car nous sommes complètement dépendants des réseaux et cela nous rend vulnérables. Prenez l’exemple des bâtis solaires qui sont une alternative aux réseaux électriques: on ne doit pas dépendre des réseaux. C’est limité.
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Formel Informel Les “sans” Reconnaissance Légitimation Infiltration Appropriation Efficacité Solidarité Bidonville Favelas Barios Pays émergent Recyclage Espaces résiduels Anticipation Ségrégation (non )Planifier Norme Denormement Les 5R (Réhabiliter, Restructurer, Rénover, Restaurer, Reconstruire) Mécanisme Principe Phénomène Spontané Autoconstruction Système D(débrouille) EVASION
IRRÉGULIER
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Manifeste d’architecture produite irrégulierement. Trois phénoménes sont identifiables dans l’architecture irrégulière: Infiltration:
Ou processus d’invasion, l’architecture essaye de s’insérer dans les moindres parcelles présentes, prédeterminés ou pas.
Détournement:
Dans le sens fonctionnel du terme, il résulte d’une réflexion qui tente à redeterminer le sens ou l’usage d’un terme ou objet.
Appropriation:
Les espaces habités ou occupés reflétent parfaitement le type et mode de vie des habitants.
Les principes de ce manifestes sont les suivants: L’adaptabilité: Quelle soit avec le territoire ou avec les moyens des habitants elle est une constante pour toute adequation entre l’architecture et son contexte. Fléxibilité: C’est l’aptitude d’un espace (ici auto-construit) à se transformer, voire à se plier aux conditions contextuelles nouvelles, qu’importe soient elles. Intrication: Le fait que les différents élements sont assemblés les uns aux autres et forment un tout. C’est évidemment le cas pour l’architecture auto-produite, une combinaison d’élements vers la formation d’un tout. Ré-emploi Basé sur le recyclage, c’est réutiliser les matériaux du quotidien. Avec une vision nouvelle et différente donnée sur un objet on lui trouve une nouvelle valeur, un nouveau prestige. Evolutivité Basé sur les besoins actuels et futurs et sur les volontés d’intervention à venir sur l’architecture, elle est une notion dépendante de l’échelle du temps sans quoi l’architecture n’existe pas.
Ces élements ont permis à un nombre importants de personnes à travers le monde d’habiter, de créer leur univers. Le respect implicite de ces principes s’apparente à une nouvelle morale pour l’architecture. Densifier, Recycler, mixer les fonctions, s’approcher des centralités, toujours dans un souci d’immediateté , de justesse par rapport aux ambitions et aux moyens sont des réponses favorables à l’accueil de cette nouvelle architecture. 87
Conclusions deuxième partie
En deuxiéme partie, nous avons observé de plus près les élements reconnaissables qui rendent certaines solutions architecturales efficaces. C’est un regard porté sur différentes solutions principalement dans les pays en développement. Quand on réalise l’efficacité de ces réponses souvent données par les habitants pour les habitants, nous souhaitons très vite en tirer des leçons, un enseignement, une culture, voire des principes. En montrant des cas similaires à travers le monde de l’adaptabilité des constructions dans un contexte donné, nous pouvons extraire des principes qui reviennent régulièrement. L’informel permet de répondre à un besoin dans des contraintes souvent d’immediateté. Certains parlent de solutions de “survie” dans un milieu urbain. L’intégration de ces populations dans un milieu urbain qui paraît hostile passe tout d’abord par le fait d”avoir un “chez soi”. Puis, par la suite, faire partie d’une communauté solidaire du “vivre ensemble”. Ensemble nous créons nos “chez soi” et la mise en oeuvre de nos constructions doit être facile, rapide et efficace. Par la prise en compte des élements les plus précis du quotidien on peut reconnaître trois grands phénoménes desquels découlent des principes. Ces pratiques sont légitimées et reconnues aujourd’hui. La légalisation de certaines de ces situations (par exemple à Rio en octroyant des actes de propriétés pour les habitants des favelas) et l’apport d’infrastructures (ascenseur à Moro de De Catagalo). Les phénomènes reconnus sont l’infiltration, appropriation et détournement. Pour chacun de ces phénomènes les principes sont: Invasion, intrication, évolutif, adaptabilité, justesse, immediateté, centralité, transformation et densité. 88
Parmis les cas étudiés dans le deuxieme point de cette seconde partie, nous retrouvons tous ces phénomènes et principes utilisé à travers le monde. Ce sont pour nous des modéles qui nous permettent d’établir un catalogue detaillé de situations diverses. Cette experimentation nous permettra de nous acheminer vers la dernière partie de notre mémoire. A l’aide de l’étude des phénomènes et des principes ainsi qu’un cataloguage de ces situations, nous créons des outils pour la création du projet.
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Partie 3
Paris, ville rigide : Quelles infiltrations possibles ? A- Présentation du contexte 1.Identités et Densités 2.Un tissu connecté mais découpé 3. Masse critique Vers un pont d’échange.
B- Experimentation : detournement du Ney.
1. L’entrepôt Ney, un bâtiment extraordinaire. 2. Des infiltration possible. 3. Experimentation.
C- Projet
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1. champs d’intervention.ww 2. Intentions et principes architecturaux
Paris, ville rigide : Quelles infiltrations possibles ? A- Présentation du contexte. Paris Nord-Est n’est plus aujourd’hui aux confins de la ville, à l’extrémité Nord de Paris et l’extrémité sud de Saint-Denis et Aubervilliers. La dynamique est d’ores et déjà engagée, de nouvelles polarités sont créées. Une ambition métropolitaine est installée. Un développement urbain orienté Est – Ouest, avec les boulevards des Maréchaux et l’avenue de la Porte d’Aubervilliers sont les piliers, et un développement Nord-Sud à engager de Pleyel au bi-pôle des gares Nord et Est. La ville de Paris engage une consultation pour des études urbaines en vue de l’aménagement du secteur Paris Nord Est, élargi par l’agence Dusapin Leclerc responsable de la première tranche quasi achevé aujourd’hui. Dans l’avenir, le Nord de Paris qui a déjà adopté cette culture du métissage aura tendance à créer différentes passerelles entre ces différentes utilisations du même lieu. Marie, étudiante depuis trois ans à Paris, logeant dans un foyer de jeunes travailleurs à pu s’acheter un petit appartement dans le quartier de la goutte d’Or, un des plus chaud de Paris intra-muros.
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des nouveaux traits d’une urbanisation à venir, qui serait un mélange juste de l’ensemble dans un terrain d’expérimentation donné. Explications Face aux principes développés dans le mémoire nous obtenons ce catalogue catalogue d’architecture auto-produite. Les principes développés dans le catalogue sont universels. Nous devons appliquer ces principes de manière contextuelle pour tout projet. Ce que nous voulons c’est experimenter les principes. Pour cela, nous avons besoin d’un contexte, le nôtre par exemple, celui de Paris. Avec un regard d’ailleurs, nous sommes deux étudiants étranger à découvrir ou re-découvrir le contexte Parisien dans le cadre des études en architecture. Notre regard a évolué au fil des années et des voyages, cela nous a permis de voir sur quoi se concenter. Sans rester attaché à une unique représentation du paysage Parisien, nous le confrontons sans radicalité aucune avec des territoires de l’étranger rencontrés.
Cette distance nécessaire face au site et donc au contexte du projet, nous amène C’est qu’il y a des alternatives à revisiter Paris sous un nouvel angle. aujourd’hui encore, d’autres possibilités, Nous avons été curieux de chercher très ponctuelles et bien rares mais qui où les principes, enseignements et tendraient à se développer vers un mix phénomènes de l’architecture irrégulière de tout ce cosmopolitisme déjà là. C’est rencontrés souvent à l’étranger seraient par une première appropriation des identifiables dans Paris. grandes urbanités déjà reconnaissables dans le monde que ce travail commence. En premier lieu, nous avons remarqué Un catalogue qui vient repérer et Barbés pour sa richesse culturelle et sa informer les différents phénomènes cosmopolitaneité présente jour et nuit. présents parfois au même moment au Puis nos regards ce sont appuyés sur même endroit et dans différentes villes. cette zone et plus particulièrement vers un champs plus large pour identifier un Par cette expérimentation des grand territoire en reconversion : le g différentes architectures on comprend rand Nord-Est Parisien. les différents liens ou ruptures à faire entre ces « types » et phénomènes. On cible par les caractéristiques existantes,
Page de droite en haut : Plan masse de Paris NORD EST. En bleu et roge Respectivement les entrepôts Mac Doald et Ney. Nous pouvons voir que l’impacte qu’ils ont sur le territoire est très important. En bas à droite : Etat actuel du territoire de Paris Nord ESt actuellement le plus grand territoire en reconversion. Le découpage en quartier permet d’identifier les différentes phases de la reconversion.
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Faisceaux Gare du Nord
Entrepôt Magasins Généraux de Paris (EMGP)
Milenaire
Gare des mines Fillettes Cité Charles Hermite
Chapelle Internationale
Chapelle Charbon Ney
ZAC Claude Bernard Entrepot Macdonald Faisceaux Gare de l’Est
CAP 18 Hébert
Cite Michelet Cambrai Pajol
Flandres
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1. Identités
Equipement public
104
Cinema Louxor
Cité Traeger
Centre musical fleury goutte d’or
Théatre Antoine
Déchetterie Bd la Chapelle Jardin d’Eole
Point éphémère
Halle Pajol
Halle Pajol
Connections
Gare de l’est
Gare du nord
Faiseaux des gares 93
Canaux
Canal de l’Ourcq
Canal Saint Martin
Commerce et marché
Marché Saint Quentin
Puce Saint Ouen
Marché La Chapelle
Marché Dauphine
Passage Brady
Tati
sous le metro à Barbés
Centralité
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Porte Clignancourt
Porte la Chapelle
Stalingrad
Barbès Rochechouart
La Chapelle
Porte d’Aubervilliers
Diversité culturelle
Rue du faubourg Saint Denis
Irrégularités
Porte La Chapelle
95
Quartier Afrique Sub-Sah
Quartier Asiatique
Quartier Afrique Nord
Qu
art i Eth er Mu niq l ue ti
Quartier Tamoul
1. Carte des quartiers du Nord-Est de Paris par influences culturelles.
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Densités
Tokyo New York Bombay
Caracas
Paris Lagos
Lorsque nous comparons les densités de Paris, sa banlieue proche et l’agglomération (petite couronne et grande couronne) nous constatons une très grande différence.
Demographie 1 000 000 hab
Ce document montre que Paris est 4 fois plus dense que la petite couronne. Paris est presque 15 fois plus dense que la grande couronne.
Densité de population 1000hab/km2
Donc il y a un déséquilibre certain de l’appropriation des sols en Ile-De-France autour de Paris. Il y a alors différents types de tissus en Ile-de-France. Paris Nord est plus dense que Paris Sud et le 18e est celui le plus dense en étant 1,5 fois plus dense que la moyenne Parisienne. Malgré un tissu trés découpé avec de nombreuses friches, et les voies ferrées, il reste trés dense. Le découpage du quartier s’effectue en quatre grandes zones : d’ouest en est : Grandes carrières, Clignancourt, La goutte d’Or et la Chapelle. C’est un découpage plutôt administratif qu’interessant qui est davantage subi que relevateur des propriétés intrinséques du quartier.
Grande Carriéres
Aire Urbaine
La Chapelle Clignancourt La Goutte D’or
Intra muros 21 290 hab/km2
Paris intra muros
Densité
Petite Couronne 6 731 hab/km2
Page de gauche : en haut comparaison des Densité de quelques grandes villes étudiés dans ce mémoire. 18eme 33 798 hab/km2
8eme 10 000 hab/km2
Grande Couronne 1 822 hab/km2
Page de droite : en haut carte des densités de Paris Nord Est (en rouge l’entrepôt Ney.) nous pouvons constater une forte disparité entre bas sud et le nord de ce territoire.) Page de droite : En bas comparaison enprumter à l’agence d’urbanisme Dusapin Leclerc mandater pour planifier la reconversion du Nord Est parisien. Nous constatons des tissus complètement différents, mais celui du Nord Est est particulier car il est découpé par les infrastructures qui créent des vides urbains.
97
Paris Nord-Est Etude de densité
Règles de morphologie et constructibilités variables Nex York, Manhatan et Central ParK New York
Tokyo
Paris , Nord-EST ( au milieu de l’image les entrepôts Ney et Mac donald ).
Tokyo
Paris Nord Est
Fabriquer la densité
Barcelone
Barcelone
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PROJET PARIS NORD EST
ETUDE DE DENSITE
Séoul
Seoul
Londres
Londres
31 mars 06
DUSAPIN & LECLERCQ Architectes Urbanistes / SEMAVIP / Direction de l’Urbanisme
2. Un tissu connecté mais découpé. (dé)- composition d’un tissu urbain On pourrait facilement avancer pour ce site l’idée suivante : à force de se rendre connecté et indispensable à grandes échelles de transports, cette zone est en permanence traversée de grands vides urbains parmis les densités diverses existantes sur le site. Des grands ensembles aux immeubles haussmaniens, en passant par les petites et moyennes structures et activités présentes. Dans l’optique du Grand Paris et de l’annexion de la proche banlieue au petit Paris intra-muros, Paris NordEst devient un pôle de communication plus que nécessaire aux niveaux, métropolitain, régional, national et Européen. Lieu de départ, d’arrivée et bien entendu de halte transitoire, il est aussi lieu d’habitat et de travail. Comment un tissu urbain Parisien peut répondre à toute ces facettes identitaires d’un lieu? Il y a peut-être un moyen d’homogéneiser toutes ces parties en un ensemble homogéne caractérisé et répondant strictement aux attentes de ce lieu pour l’avenir. Si l’on suit les schémas de connexions et de moyens de transports divers présents sur le site, on remarque déjà une certaine structure, un tissu particulier qui s’assemble et qui se connecte quasi parfaitement. Si les liaisons de communications sont caractéristiques du lieu, elles peuvent devenir aussi source d’exemple pour une expérimentation sur place. C’est à dire que cette méthode d’intervention des espaces de communication dans la ville, traduisent exactement la polyvalence que peut développer un même endroit face à une palette de situations complexes. On remarque une certaine adaptabilité des réseaux de transport dans le quartier, à croire qu’ils sont d’ailleurs les élements fondateurs du lieu, leur trait de caractére. Si le profil de cette zone peutêtre apparenté aux moyens de communication, peut-être que certaines structures peuvent reprendre ce modéle
d’adaptation si fort et si volontaire.
Gare de l’Est
Nous prenons par exemple, l’image des immeubles Haussmaniens aux grands appartements aux structures rigides. Il est possible de penser que ce modéle ne correspond plus du tout aux attentes du quartiers où les contrastes sociaux et économiques ont changé et sont en train de changer fonciérement.
Trafic annuel (en millions de voyageurs) : Grandes Lignes (2008) : 10 Transilien + TER : 10
Nous allons dans cette partie, rendre compte des contrastes et diversités présents sur le site et sur le territoire. En effet, cette zone de Paris Nord-Est est étroitement connectée à plusieurs échelles : Européenne, avec ses gares de Trains Grande Vitesse, National avec les TGV et lignes de chemin de fer. Puis à l’échelle de la région Ile-de-France avec les RER et au niveau métropolitain avec le métro de la RATP.
Gare du Nord Trafic annuel Grandes Lignes (2008) : 20 (dont 11 pour les Eurostar & Thalys) Transilien + TER : 80 Total : 100 millions de voyageurs/an
A la plus petite échelle, celle du piéton, est celle qui semble le moins traitée ou tout au moins la moins mise en valeur. C’est à dire que les voies ferrées découpent allégrement le territoire en plusieurs parties distinctes, devenant des petits quartiers. Bien entendu, des ponts pour les piétons et circulations lentes traversent ces voies ferrées. Mais pour cette petite échelle, ces ponts sont autant des limites que de véritables connexions. Les grands vides crées par les voies ferréss engendrent différents points de vues sur l’ensemble. Ces différentes distances et angles de représentation de la ville mettent en valeur les distinctions entre les quartiers decoupés. Sur le plan de la page de droite : C’est le plan des transports massifs, on voit que ceux-ci decoupent le quartier. On connecte et découpe à la fois le quartier par les mêmes éléments. C’est donc une ambivalence de la présence de grandes infrastructures dans un quartier. Finalement, différentes vitesses sont présentes sur le quartier. Il y a plusieurs cultures et cela va trés vite. Territoire propice à la mise en marge de certains.
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Amsterdam Londres
Cologne Bruxelles
Paris
CDG Bâle
Train AutoR National Périphérique
Marseille
A1 Saint Ouen
Saint Denis
Tram T3b
Périph
Aubervilliers
t NEY ET MACDONALD
RER C TGV
TGV
RER D RER B
19em
18em RER C
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101
102
Masse critique :
Ce découpage physique (document page précedente) créé par les nombreuses échelles de communications présentes sur le site mettent en valeur des héterogéneités dont le quartier ce serait bien passé. Ces contrastes accentuent des marginalités sociales, politiques et démographiques. Au confin des Boulevard des Maréchaux au Nord, suivi du périphérique, c’est un intra-muros de Paris trés particulier qui, s’apparente davantage à une certaine idée de la banlieue Parisienne. Rajoutons à cela les nuances de densités engendrées par ce grand découpage, ce site paraît comme une exclusivité dans Paris, et presque, le terrain d’une expérimentation à venir.
En somme, le point essentiel à comprendre pour l’avenir du projet, en rapport avec les élements présents dans le mémoire. Il est important de bien digérer les enseignements, les leçons tirées dans tous ces paysages qui nous ont tant attiré par la richesse des solutions architecturale trouvées par les habitants. Retirons de ces phénoménes et principes identifiable, la haute qualité de la justesse des réponses données. L’architecture dans ces lieux est toujours plus qu’adéquat à l’échelle des usagers et du quartier.
un ensemble trop complexe au premier abord par ses parties reconnaissables pour en extraire ses plus fins caractéres. Réhausser les caractéristiques identitaires d’un lieu par ses élements fondateurs permet de faire valoir ses qualités intrinséques puis identifier les mécanismes qui structurent ces différentes parties.
Par exemple, les voies de chemin de fer forment de grands ensembles à toutes les échelles et créent des pleins et des vides assez impressionannt pour ce tissu urbain de l’Est Parisien. Une fois implantés, ils sont ensuites traversés Toutefois, le constat semble claire par de nombreux petits ponts à l’échelle aujourd’hui, mais pas encore défini pour piétonne. demain (ou pas trés clairement). Il y a déficit entre l’architecture planifiée et Ce fonctionnement arbore clairement “Une offre de structure déséquilibrée réglée des grandes villes developpées et les ambitions du lieu. Un site au centre dans la métropole. Une concentration l’architecture ou tissus urbains issus de de l’Europe et de France mais aussi importante de la gare de l’Est à la spontaneité. habité par des populations et traversé Stalingrad. par leur métissage de culture. Il y a aujourd’hui opposition entre ces Le déséquilibre de répartition des deux méthodes de faire l’architecture Ce sont des mécanismes simples structures pour publics en fragilité et l’urbanisme de nos paysage. Cette sociale existe à différentes échelles opposition devrait être davantage un : Paris concentre 61% des offres dialogue entre deux mondes plutôt régionales; et sur le territoire Parisien, le qu’une confrontation permanente. déséquilibre Est/Ouest est très marqué Il y a des enseignements à retirer de comme l’illustre les cartes des structures chaque points de vue et des solutions d’hébergement et des structures attribuables quelques soient les situations données. d’accueil de jour. En outre, la capacité globale de cette offre est insuffisante, notamment en période de grand froid. Pour ne pas pérenniser des pôles de marginalité, comme c’est le cas sur le secteur des gares Nord-Est/canal, il serait souhaitable de ne pas traiter le problème à l’échelle du petit territoire en y implantant encore davantage de structures d’accueil, mais au contraire d’apporter une réponse à l’échelle de la ville, voire de la métropole dans un souci de rééquilibrage du territoire.”(APUR MAI 2012 diagnostic prospectif quartier nord et de l’est)
Le projet tendra à vivre ici : entre ces deux milieux, une hybridation issue des principes de l’architecture irrégulière, mise en valeur dans un haut lieu de l’architecture industrielle planifiée. C’est donc surtout à une échelle propice au projet et au contexte que nous plaçons les intentions architecturales et urbaines. Défragmenter ce territoire à différentes échelles par un premier découpage physique serait une première approche. Nous séparons en premier lieu, les principaux élements constituant ou identitaires du lieu afin de les regarder un à un. Découper, découdre
Page de droite en haut : Photo aérienne du Nord Est Parisien et photos de différentes situations présentent. Carte 2 page de droite : 5300 personnes en habitation mobile, ou sans abri on été recensé par l’INSEE en 2006 dans Paris Intra-muros.
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Électricité gratuite
1
1
2à9
5
10 à 19
10 Source: apur
104
20 ou plus 5300 personnes en habitation mobile, sans abri et mariniers à Paris ( Insee 2006 )
Vers une plateforme, pont d’échanges
Un système urbain performant se pour nous être l’opportunité idéale de doit, dans une des plus belles villes du transformer une frontière en passerelle, monde au XXIe siècle, de respecter la une limite en un tout. vie de chacun sans n’exclure personne. Architecture et urbanisme doivent orienter via une observation précise faite en amont du contexte pour les projets à venir. La démarche de l’architecte ou l’urbaniste est de prévoir les ambitions de chacun et les potentialités du territoire, indépendamment de toute influence promotionnelle ou financière. Les contraintes immobilières bien réelles et les grandes infrastructures d’Etat ou privés ne doivent pas être un dictat d’un urbanisme qui ne servirait pas de structure idéale pour les usagers. Une structure dans notre sens : Nous avons remarqué qu’un côté non structuré, non planifié existe déjà dans cette zone et un peu partout dans le monde. Cette zone (Paris Nord-Est) est actuellement en reconversion étant donné le flou urbain régnant sur les lieux. Suite à ces quelques vingt années d’abandon du lieu par les autorités compétentes ont amené à rendre la réflexion de plus en plus nécessaire. C’est une ambiance d’incompréhension et de non discours sur des territoires oubliés pourtant occupés. Ce nouveau type de projet d’architecture résulte de la combinaison entre une structure urbaine du “déjà-là” très forte et planifiée à long terme et les enseignements d’une architecture autoproduite déjà présente elle aussi mais de façon informelle et parfois perçue illégale. Ce que nous cherchons à développer c’est cette entente si prolifique à tous de ces deux mondes qui aujourd’hui s’opposent au lieu de devenir lieu d’échange. Lieu d’échange ou plateforme : C’est le cas du bâtiment Ney qui semble
En bas à droite : L’entrepôt Ney vu depuis le Nord, côté périphérique. En haut à droite : Vue aérienne de l’entrepôt. En rouge, l’entrepôt, en bleu les voies ferrées desaffectées.
105
106
L’avenue des bâtiments extraordinaires En premier point, à l’intérieur du bâtiment il y a différentes entreprises : La plateforme du batîment, Une piéce en plus, Autolib, La poste, etc.. On rentre façade Nord, par un escalier, il y a une rue au rez-de-chaussé qui longe la façade Nord en desous du bâtiment, non visible de l’extérieur. Cette rue donne accés aux entrepôts au rez-de-chaussée. Il y a des circulations verticales qui permettent de distribuer le public arrivé à pied, vers les bureaux et les entrepôts. Deux rampes de part et d’autres permettent d’accéder au toit. Page de gauche : Mode constructif du batîment : c’est l’application d’une trame structurelle de dix mètres par dix mètres que nous avons ensuite extrudée sur quatre niveaux. Le batîment est construit suivant cette grille. Page de droite : C’est une structure en béton poteaux et poutres, destiné à supporter des charges allant jusqu’a 2 tonnes 2 aux mètres carrés. Une structure strictement rationnelle et rigide.
concours de l’entrepôt Mac Donald en 2007. Il y a un problème de méthode à résoudre : Ce batîment est un batîment territoire car son échelle est celle du territoire. Ney, l’exceptionnel ou l’extraordinaire, 450m de long par 100 de large. Afin de le traiter et l’amarrer à la ville, il est nécessaire de traiter le territoire. Comprendre son statut car il cerne son environnement. Aussi, les rampes pour monter et descendre, ainsi que le toit terrasse ( au lieu de parkings) et le fait que le cloisonnement de celui-ci soit uniquement pour des raisons de sécurité incendie font que ce batîment est fabuleux. Il y a aussi la petite ceinture qui passe en desous. Cependant, ce batîment n’est pas connu, il n’a pas d’histoire et n’a aucun interêt pour nous autres habitants de la capitale. Il faut arriver à ce qu’il ait un interêt à ce qu’il soit connu. Pour ce, il faut lui ré-inventer une histoire.
Cette structure permet une liberté incroyable et idéale pour les entrepôts. Page suivante à droite en haut : Un batîment deconnecté, sans échelle, il faut lui recréer une histoire. Au centre : Yona Friedman : Cette structure s’apparente à ses dessins : 1976; consiste à récuperer les structures des édifices existants afin de les transformer; les reconsidérer pour de nouvelles structures. On peut réutiliser ces structure existantes. En bas : Les dessins de Michel Holley de 1973 sur le front de Seine, habité, circulé, travaillé. Henri Bresler qui a réinterpreté le premier dessins par rapport aux entrepôts Ney et Mac Donald pour le 107
Page de droite en haut: photo aerienne de l’entrepôt Ney.
Image d’un porte-avions. Nécessité de l’amarrer à la ville. Nous comparons l’entrepôt Ney à un porte-avions pour plusieurs raisons : tout d’abord sa taille extraordinaire 450m de long. aussi son toit parking ( que nous préférons appellé terrasse) offre une vue imprenable à 360) sur Paris et sa banlieue. le toit-terrasse étant le niveau de référence ( niveau d’accès) l’ensemble du programme est par conséquent immergé.
Sur la page de gauche : En bas : photo depuis le toit-terrasse de l’entrepôt Ney. Nous pouvons apercevoir le sacré coeur et de nombreux autres monuments parisien. L’image en haut sur la page de gauche ainsi que l’image à droite sont extraite du film La jetée. C’est un film français de science-fiction réalisé par Chris Marker. Sorti en 1962 d’une durée de 28 min. Ce film expérimental est considéré comme un chef-d’oeuvre par le monde du septième art. et représente l’aéroport d’Orly où les gens venaient le dimanche voit les avions décollés et rêvait ainsi d’évasion.
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Confrontation avec les théories utopistes
Transformer les utopies en réalité.
l’usager, l’habitant avec son habitat, son monde et lui permettre ainsi de L’entrepôt Ney est un bâtiment le construire, de le développer. Offrir extraordinaire, il est porteur d’espoir une alternative à des habitants qui a pour les villes de demain. Il est la recherche d’éléments de prestige nécessaire de l’amarrer à la ville et le susceptibles de mettre en valeur leur mettre au service des habitants de celle- identité. ci afin que son quotidien devient aussi est de la rendre totalement réalisable extraordinaire que sa taille, sa structure, et pour ceux il sera nécessaire de et à la hauteur ambitions et des utopies transformer ce bâtiment. dont il peut être porteur. Le fait de confronter ce bâtiment avec La confrontation de la structure de les idées utopistes des années 70, lui l’entrepôt Ney avec les dessins de donne un sens nouveau, un imaginaire. considérer comme utopique depuis L’analogie avec New Babylon qui est les années 60 faits sens. Ce bâtiment une structure habitée d’un dessin de qui n’avait jusque-là pas d’histoire en a Constant est possible et nous permet subitement une des plus extraordinaires. d’imaginer autre chose. Lors de notre entretien avec monsieur Yona Friedman nous avons pu comprendre que les structures destinées à accueillir les habitants et les programmes des théories telles que la ville spatiale, utopie réalisable ou encore les théories d’archi-Gram étaient parfois existants. Mais que le problème était l’usage qu’on en faisait. L’entrepôt Ney est à l’image de ces dessins. La structure existait déjà lors de conceptions de ces théories car il a été construit en 1975 et son grand frère l’entrepôt mc Donald en 1969. Par contre leur fonction ne prenait pas en compte les habitants de la ville jusqu’ici vu qu’ils étaient unis fonctionnels. Certes d’une efficacité redoutable bien qu’il soit une fracture dans le territoire et crée une barrière physique bien plus impressionnante que le boulevard périphérique. Par conséquent nous pouvons imaginer que l’utopie est partiellement déjà réalisée car la structure est déjà existante. L’objectif de cette réhabilitation est de rendre réalisable totalement cette utopie ce qui était jusque-là utopique et de démontrer que l’élément manquant à la réalisation n’était pas technique mais programmatique. Remettre l’architecture au service de
Page de gauche : Le bâtiment en photo est le Linogotto construit en 1928 par le constructeur automobile FIAT bijoux de fonctionnalisme. Les voitures sont assemblées le long de la chaîne de montage qui prend fin au dernier niveau sur la piste d’essayer présente sur le toit-terrasse. Comparaison enmprunter à Henri BRESLER, architecte et historien. Il compare la structure à ces lors d’une conference au Pavillon Arsenal 2010 p L’entrepôt Mac Donald. dessin de constant New Babylon 1963. Le projet, constitué de dessins et de maquettes, est une œuvre qui tente de réaliser l’utopie d’une ville situationniste. Entre du Labyrinthe (Entrance of the Labyrinth), 1972, oil on canvas, 75 x 79». Photos : Victor E. Nieuwenhuys
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110
IMPLANTATION DE L’ENTREPOT NEY
APPLICATION D’UNE GRILLE STRUCTURELLE 10m 10m
CONSTRUCTION DU BATIMENT
BATIMENT EN FONCTIONNEMENT
Séquenceage de l’entrepôt Ney.
111
31m
450m
Module : 6 niveaux de 6 logements de 60 m2 chacun. Module : 36 logements. La surface du bâtiment peu accueillir 15 modules sur sa longueur par 4 sur sa largeur en conservant une circulation de 10m de large entre les modules.
18m 20m 80m
112
10m
Total: 60 modules de 36 appartements soit 2160 logements. N.B les modules sont déclinés sur une hauteur de 18m et 6 niveaux or l’Entrepôt Ney a une hauteur de 31m. le total hypothétique pourrait donc grimper à plus de 3000 logements.
Expérimentations
Expérimentation des principes et des phénomènes en corrélation avec un contexte précis car cette expérimentation se doit d’être géo localisé. Le contexte Parisien Paris est l’exemple que nous avons choisi pour notre comparaison en partie 1 mais également le contexte de l’expérimentation des principes que nous souhaitons réaliser. Nous avons porté assez rapidement notre intérêt sur le nord est Parisien. Selon nous cette zone est idéale pour notre étude car elle présente de nombreuse caractéristiques : populations diversifié/ densité importante / territoire en reconversion / territoire «ultra» connecté (gare du nord et gare de l’est) centralité du grand Paris/ etc.. L’expérimentation se fera dans un premier temps sous forme d’analyse. Nous allons observer ce territoire afin de comprendre sa composition, son organisation ses points stratégiques mais également ses composantes sociales (pratiques des différentes populations, occupation de l’espace public). Nous souhaitons expérimenter une autre manière de le réhabiliter où l’usager est au centre du projet et non pas des architectes star comme c’est le cas pour l’entrepôt Mac Donald.
8.5m 8m
2t/m2
113
123 FSP 75
RIPHÈRIQUE
BVD NEY
NORD
114
O
1O
2O m
PossibilitĂŠ de rajouter des plateaux (dalles) aux niveaux intermediaires. passant le batiment de 4 niveaux Ă 12 niveaux
2,3 m
31 m
7m 9m
3.5 m
115
SENS DE DE l’INVASION DE L’ENTREPOT NEY
INFILTRATION PAR SEQUENCES :
INFILTRATION PAR STRATIFICATION : Le toit du batiment est le niveau de réference . il est le premier niveau investi car il est le plus lumineux.
SRATE 1
SRATE 2
SRATE 3
Phase 1
SEQUENCE 1
Phase 2
SEQUENCE 2 et 3
Phase 3
SEQUENCE 4 et 5
Phase 4 SEQUENCE 6 et 7
INVASION DE L’ENSEMBLE DU BATIMENT 116
CHAMPS D’INTERVENTIONS: _ CONNEXION DES SECTEURS MINES FILLETTES (au nord de l’entrepot Ney) et CHAPPELLE CHARBON ( au sud de l’entrepot Ney). _ TRANSFORMATION DE L’ENTREPOT NEY ACTUELLEMENT . UNIFONCTIONNEL EN UN BATIMENT PLURIFONCTIONNEL. _PERMEABILITÉ DU BATIMENT . _ CRÉER UNE FORME ALTERNATIVE DE TYPOLOGIE URBAINE. _ESPACE VERT (quantité et proximité). _APPORTÉ DES EQUIPEMENTS(mixité et cohésion sociale). _MULTIPLICATION DES POSSIBILITÉS DE CIRCULATIONS.
INTRICATION ET HYBRIDATION
TYPOLOGIE PROGRAMATIQUE
ESPACE VERT
LOGEMENTS
CARACTÉRISTIQUES:
-Ensolleillement. -Visibilité. depuis logements depuis ilot INT/EXT -Accés.
-Vues -Accés -ensoleillement -Espace vert : Proximité Visibilité -Vis à vis
COMMERCES -Visibilité -Proximité -Accés
ÉQUIPEMENTS -Visibilité -Proximité -Accés
ACTIVITÉS -Visibilité -Proximité -Accés
NEY ET MAC DONALD DEUX BATIMENTS EXTRAORDINAIRE DE MARCEL FOREST . 2 APPROCHES DE RÉHABILITATION: 1_Approche de l’entrepot Mac Donald : fragmentation des entrepots/ Des architectes stars construisent chacun LEUR batiment. 2_Approche choisi pour l’entrepot Ney: transformation de l’existant afin que les usagers puissent se l’approprier et le transformer dans le temps tout en gardant ses caracteristiques initales et son potentiel de fonctionnement.
KLOUCHE ARCHITECURE ODILE DECQ OMA
VILLE NEY
KENGU KUMA SOCLE
BVD NEY
VILLE
SOCLE
VILLE ESP PUBLIC EQUIPEMENTS/ ACITVITÉS LOGEMENTS
(1km du même architecte paris intra-muros)
VOIES FERRÈES MC DONALD
117
DYNAMIQUE DE FONCTIONNEMENT DU BATIMENT SENS DE LA DYNAMINQUE DU BATIMENT LIMITE PARIS INTRAMURAOS
Boulevard NEY
Boulevard NEY
NEY Voies ferrèes
NEY 1975-2014
118
DYNAMINQUE DU BATIMENT HUB DU GRAND PARIS
NEY Voies ferrèes
Jardin linéaire Chapelle /Vilette
NEY 2015
Relation au sol ; la verticalité est nécessaire. VILLE
VILLE
RELATION AU SOL (VERTICALITÉ NECESSAIRE) INTRICATION PROGRAMMES Intrication desDES programmes: SCHÉMA CLASSIC
SCHÉMA SOUHAITÉ
LOGEMENT
ÉQUIPEMENT
LOGEMENTS
CIRCULATIONS
COMMERCE
ESP VERT
ÉQUIPEMENTS ACTIVITÉS
SCHÉMA CLASSIC
SCHÉMA SOUHAITÉ
CONNEXION VILLE / LOGEMENTS
PLUSIEURS POSSIBLITÉS DE CIRCULATION SCHEMA SOUHAITÉ
SCHEMA CLASSIC INTERIEUR ILOT
CIRCULATIONS LOGEMENTS
EXTERIEUR ILOT
CIRCULATION UNIQUE
L1 L2 L3 L4 L5 L6 L7 L8 L9
ENTITÉES DE BATIT
ENTITÉES DE BATIT
CIRCULATION S
EXTERIEUR ILOT
Circlation Public
Circlation Circulation Intermediaire Privative
LOGEMENTS
L1 L2 L3 L4 L5 L6 L7 L8 L9
INTIMITÉ
119
ENTREPOT NEY
APPORT DE LUMIÈRE
N
CONNEXION
N
N
VOIES FERRÈES
PARIS
GRAND PARIS
CONNEXION VISUEL
NEY N
Le franchissement
Connexions
RAND PARIS
PUBLIC
Programmes : Équipements : marché / cafés restaurants / place public / sales Jardin /ferme urbaine.
Y
Sens de developpement des logements
NEY
Sens de developpement des équipements et des activités PUBLIC N
N
Étapes de developpement la séquence transformer. ETAPE DE de DEVELOPPEMENT DE LA SEQUENCE TRANSFORMER.
Bvd NEY LOGEMENT ESP PUBLIC
ETAPE 1
Bvd NEY
ETAPE 2
N
N
EQUIPEMENT/ ACTIVITÉ
PUBLIC
PUBLIC
Bvd NEY
ETAPE 1 120
N
Bvd NEY
SEMI-PUBLIC
SEMI-PUBLIC
PUBLIC
PUBLIC
ETAPE 2
N
121
122
Conclusions et ouvertures
‘‘La société pauvre exige l’égalité et déploie, poussée par la nécessité, une ingéniosité technique exceptionnelle.” «le bidonville est une agglomération nouvelle, édifiée au fur et à mesure des nouveaux arrivages, par ceux qui viennent en ville dans l’espoir d’y trouver leurs moyens de survie ; ils construisent eux-mêmes leurs habitations, sans moyens, suivant leur capacité, leur savoir-faire, leur ingéniosité et aussi leurs goûts personnels » Voici deux extraits de l’ouvrage “L’architecture de survie” de Yona Friedman. Si l’on devait résumer en quelques mots la problématique qui sous-tend notre projet, ces deux citations en seraient une réponse adéquate. Une architecture de fortune, où “informelle”, qui, loin d’être propre aux pays pauvres ou émergents, touche tout autant les pays dits développés. Et face au besoin vital qu’est celui de s’abriter, les réponses sont tout autant diverses qu’édifiantes. Édifiantes par leur efficacité, mais aussi par les similitudes sous-jacentes dans le processus de développement de ce type de constructions. Un dénominateur commun relie toutes ces populations, quelles que soient leur origine, la volonté d’évoluer professionnellement et personnellement dans un espace prospère, une ville prospère. S’il est un rêve que l’humanité partage, c’est bien celui-ci et l’architecture a une part de responsabilité dans cette conquête du rêve commun. Pour cela il est essentiel de faire des efforts afin de corréler les besoins de chacun, sans oublier les populations attachées au contexte. Afin d’être rigoureux et juste face aux réponses que nous pouvons apporter, il est important de faire des essais. C’està-dire remettre clairement en question atouts et inconvénients et toujours vérifier nos jugements et a priori, comme une remise à jour. L’approche que nous avons tentée pour expérimenter une situation dans un cadre donné, a permis de faire valoir ou non certains principes rencontrés dans diverses situations à travers le monde. C’est dans le contexte
du Nord- Est parisien que nous avons posé les questions face au logement, à l’irrégularité urbaine, l’architecture “irrégulière”. Ce projet a d’abord été l’occasion d’explorer certaines facettes du métier d’architecte que nous ne soupçonnions pas. Nous avons mis de côté les préjugés ainsi que nos désirs propres afin de nous orienter vers ce qui a pu attirer de façon singulière notre attention au fil de nos voyages, de nos expériences, l’associant à ce qui nous a interpelé tout au long de notre cursus; bien que tout ceci soit étroitement lié. Cela nous a permis d’enrichir notre regard sur les processus de constructions réelles, présents dans le monde d’aujourd’hui. L’alternative que nous avons tentée de développer n’est en rien révolutionnaire et nous n’inventons rien. Les principes que nous identifions sont universels. Cependant, ce qui nous a fortement marqués est le fait que ces principes et mécanismes sont souvent mieux assimilés par les populations qui pratiquent l’autoconstruction. Nous tentons de porter un regard différent sur des notions telles que le logement minimum et la notion de prestige que celui-ci recèle. Selon nous, la valeur hypothécable d’un logement ne doit pas être le paramètre principal de valorisation de celui-ci. Le confort, la protection et le lien social que prodigue ce logement à ses occupants doivent être au cœur du débat. L’habitat ne représente pas seulement le logement mais l’ensemble des éléments qui permettent à l’habitant de s’intégrer dans la ville et de “survivre” en son sein. La maison peut être perçue à la fois comme un élément consommable et évolutif mais le côté pérein, éternel, est à proscrire dans un premier temps des mentalités en choisissant de réhabiliter l’entrepôt Ney, nous choisissons de nous approprier le bâtiment en l’infiltrant et en le détournant... Le souci de recyclage, de réutilisation des structures existantes est pour nous primordial. Car comme le dit Yona Friendman “cela coûte trop cher de construire des nouvelles
choses il faut réutiliser ce qui est déjà là”. L’enseignement premier de ce mémoire est la notion de justesse ( c’està-dire les ambitions par rapport aux moyens), c’est pourquoi l’optimisation de structures existantes nous semble être au centre du propos portant sur la réhabilitation du Nord-Est parisien. La nécessité urbaine de connecter les territoires aujourd’hui fragmentés est inaccessible pour certains. De ce fait, l’entrepôt Ney devient une opportunité de développement (percement pour apporter de la lumière rendant habitable le bâtiment) permettant de proposer un nouveau schéma d’organisation urbaine à travers la structure fabuleuse de cet entrepôt. L’une des premières observations que nous avons faite sur ce bâtiment est la présence d’un parking sur le toitterrasse. Que suggère-t-il véritablement ? Un espace de stationnement. La durée du stationnement définira la différence entre une maison et une caravane. Mais même une caravane ne se déplace pas régulièrement et indéfiniment. Elle se transforme en maison à différents endroits pour de plus où moins courtes durées, sans que cela “ne gêne personne” ; car l’image que renvoie la caravane sont celle de mouvement et de notion provisoire. C’est davantage vers cette image que nous souhaitons faire évoluer la notion de logement, vers une image de carapace ou de baluchon qui protégerait nos vies pour des durées plus ou moins longues et peut-être même que l’on pourrait emporter avec soi. C’est pourquoi nous proposons dans notre projet une structure destinée à accueillir plus moins provisoirement le logement, le mobile home ou plus précisément l’habitat de ses usagers. C’est ainsi que nous voyons la structure s’adapter à ses usagers et non pas l’inverse. Ceci représente le réel enjeu en amont d’une quelconque valeur hypothécable. Notre projet tente d’apporter la lumière sur une nouvelle manière de donner du prestige à l’habitat à travers son contexte diversifié et évolutif. Les possibilités 123
seront certes limitées, mais une certaine flexibilité lui permettrait de se connecter socialement et physiquement à un cadre idéal porteur de confort et de qualité de vie à ses usagers. Nous voyons la structure s’adapter à ses usagers et non pas l’inverse. Ceci représente le réel enjeu en amont d’une quelconque valeur hypothécable. Notre projet tente d’apporter la lumière sur une nouvelle manière de donner du prestige à l’habitat à travers son contexte diversifié et évolutif. Les possibilités seront certes limitées, mais une certaine flexibilité lui permettrait de se connecter socialement et physiquement à un cadre idéal porteur de confort et de qualité de vie à ses usagers. Les choses ne sont plus fixées dans le temps ni dans l’espace. Dans un monde qui tend à la dispersion géographique et la mixité sociale, la composition programmatique sera fonction des habitants, de leur identité et de leurs besoins. La gestion de la structure et des besoins futurs se fera au fur et à mesure, en collaboration étroite entre les usagers et les intervenants aux compétences avérées. Ainsi, l’évolution de ce projet pilote sera fonction des habitants et les représentera. En réalité sociale de Paris et de sa banlieue du Grand Paris ne doit pas être spéculative. Nous pensons que la perception de Paris doit se faire à la fois de Paris vers la banlieue, mais surtout de la banlieue vers Paris. Le périphérique, cet outil visant à relier le monde et qui pourtant le divise, aura tendance à évoluer tout naturellement. Par le biais des projets prévus, il perdra ce statut de frontière au profit de celui de passerelle. La réhabilitation de l’entrepôt et la transformation programmatique de celui-ci viseront à accentuer, à renforcer l’attractivité de ce lieu afin qu’il devienne un pont d’échange. Mais ceci ne peut être possible sans une réelle possibilité d’appropriation du territoire par ses usagers. Il faut donc accepter la diversification et la transformation que celui-ci engendrera. Il n’y aurait plus de place pour la ségrégation mais 124
seulement pour la mixité. Cette utopie bien réaliste ne dépend en fait que de l’évolution des mentalités. Irrégulier ne devrait plus être perçu comme élément marginal mais plutôt innovateur. Tentons de créer un urbanisme progressif à toutes les échelles spatiales, temporelles et sociales.
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Bibliographie BERENSTEIN, Paola (2003), Les favelas de Rio, Paris, L’harmattan Les Favelas existent à Rio de Janeiro depuis plus d’un siècle et font désormais partie du paysage urbain. Sont-elles encore considérées comme une “ plaie “ dans la ville ? Au lieu d’éradiquer la mairie de Rio a initié un programme d’urbanisation qui reconnaît la singularité de l’architecture des favelas. Celle-ci n’a conquis la puissance de son sens esthétique qu’en relation implicite à une vie culturelle et sociale dont elle est le reflet. LOUBES, Jean Louis (2010), Traité d’architecture sauvage, Du Sextant L’architecture : l’habitat dit “ informel “ (le bidonville) est “ la figure de la cabane “. Car L’habiter a été réduit à la satisfaction d’une série de fonctions basiques : s’abriter, se nourrir, travailler et se reproduire. Dès lors, le champ du grand travail consiste à recharger L’habiter des dimensions anthropologiques, symboliques, culturelles et écologiques qui l’ont déserté. HUYGEN, Jean-Marc (2008), La poubelle et l’architecte, Actes Sud Définition d’une autre conception de l’architecture fondée sur le « réemploi » des matériaux et analyse de l’impact sur l’environnement et des relations entre les hommes. FATHY, Hassan (1970), Construire avec le peuple, Broché Projet architectural du village de Gourna en Egypte, avec des constructions économes et de nouveaux procédés constructifs. Militant de l’auto construction et d’une esthétique de qualité, il associe les peuples à la construction de leurs maisons et exploite les traditions locales. La réception de son œuvre pose la question d’une architecture pour le peuple et d’une rupture douce avec le passé. LERNER, Jaime (2007), l’acupuncture urbaine, L’harmattan L’acuponcture urbaine est une théorie urbaine environnementale qui combine urbanisme et théorie de l’acuponcture issue de la médecine chinoise traditionnelle. Cette stratégie urbaine considère la ville comme un organisme vivant. Des projets durables sont implantés dans des zones en manque de repères. L’idée est de revitaliser l’ensemble de la ville en agissant sur des points stratégiques. Pour Jaime Lerner toutes villes peuvent êtres amélioré en moins de trois ans grâce à chacun de ces points d’acuponcture. FRIEDMAN, Yona (2003), L’architecture de survie, Editions de l’éclat Reconsidération du rôle de l’architecture dans la simple survie de l’espèce humaine, sans pour autant utiliser des slogans grandiloquents, sans surestimer ce rôle et sans faire de propositions utopiques, donc irréalisables. L’auteur pose des questions simples : à qui revient le droit de décision en matière d’architecture ? Comment assurer ce droit à celui auquel il revient ? Comment le faire dans un monde qui va vers une pauvreté croissante ? Comment survivre dans un tel monde ? Qu’est-ce que ce “ monde pauvre “ ? Comment agir face à ces perspectives ? FRIEDMAN, Yona (2000), Utopie réalisable, Editions de l’éclat L’utopie sociale naît d’une insatisfaction collective. L’utopie réalisable, c’est la réponse collective à cette insatisfaction. Mais comment répondre collectivement à une insatisfaction ? Et quelles limites une collectivité doit-elle respecter pour satisfaire à son utopie réalisée ? SOARES GONZALES, Rafael (2010), Les favelas de Rio de Janeiro : Histoire et droit, XIXe-XXe siècles, L’harmattan Retrace l’action des pouvoirs publics Carioca, depuis l’apparition des premières favelas jusqu’à nos jours. Un discours démocratique qui porte la réflexion sur la réhabilitation et la régularisation. Une histoire qui nous plonge au cœur des défis auxquels pouvoirs publics et habitants doivent faire face pour inventer une ville habitable par tous, équitable et diverse. DRUMMOND, Didier (1981), Architecte des favelas, Dunod SORMAN, Guy (1987), La nouvelle richesse des nations, Fayard HARVEY, David (2011), Le capitalisme contre le droit à la ville, Broché Retraçant deux cent ans d’histoire de l’urbanisme, David Harvey met au jour le lien fondamental existant entre ville et capitalisme : de Haussmann à la crise des subprimes , de Robert Moses aux expropriations de Bombay, la ville a toujours été le lieu naturel de réinvestissement du surproduit, et, par conséquent, le premier terrain des luttes politiques entre le capital et les classes laborieuses, avec pour enjeu le « droit à la ville » et à ses ressources.
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DAVIS, Mike (2007), Le pire des mondes possibles : De l’explosion urbaine au bidonville global, Editions de la Découverte L’ONU désigne comme bidonville un espace se caractérisant par un surpeuplement, des logements informels ou de piètre qualité, un accès insuffisant à de l’eau saine et une forte insécurité. Mike DAVIS estime que cette définition est trop restrictive. Il propose une définition beaucoup plus large puisqu’elle inclue les camps de réfugiés. Les bidonvilles sont répartis en deux grandes catégories : ceux situés dans le centre métropolitain et ceux situés à la périphérie. Ils sont également répartis en deux grandes classes. Les logements formels (vieux immeubles, hôtels meublés des marchands de sommeil, location privée ou publique de cabanes) et les informels (squats autorisés ou non, subdivisions pirates de terrains, ainsi que les personnes vivant dans la rue). » Mike DAVIS est pessimiste sur l’avenir des bidonvilles. Il est de ceux qui relativisent le poids économique du secteur informel. Il rejette ainsi la thèse de Hermano DE SOTO sur Lima décrite dans « La nouvelle richesse des nations » sur l’importance de l’informel dans le PIB des Etats. Ce sont des espaces très mal connus et non contrôlés par les Etats. Ils constituent le terreau idéal du terrorisme et des extrémismes. La misère facilite le recrutement dans la population des enfants des rues de soldats au service de ces causes. La conclusion alarmiste de l’ouvrage achève ce portrait catastrophique de la ville du Tiers Monde. Peu de place est laissé au moindre espoir d’amélioration de la situation. GOULET, Patrice & HUTIN, Christophe (2009), L’enseignement de Soweto, Broché L’enseignement de Soweto traite de la ségrégation qui à engendré les townships d’Afrique du sud et plus particulièrement de Soweto, au Sud ouest de Johannesburg. Cet essai est un travail en immersion avec les habitants des bidonvilles, une tentative de compréhension des mécanismes des difficultés que connaissent ces populations. La fascination est portée sur les qualités d’appropriations des constructions et l’ingéniosité de ces squatteurs. Ces habitations informelles surnommées Shaks, sont de petites baraques faites de bois et de tôles récupérées. II qualifie ces multiples séjours sur place comme : “le reflet d’un projet réel d’existence et d’enseignement un rapport à l’acte de construire libre et désinhibé». Pas de moyen, pas d’alternative, mais une volonté d’accomplir.
BRILLEMBOURG, Alfredo & KLUMPNER, Hubert (2012), Torre David, Lars Muller Publishers La « Torre David » est une tour de bureau inachevée de 45 étages située dans le centre de Caracas. Mais les travaux de cette tour, qui devait être la troisième plus grande du Venezuela, furent interrompus après la mort de son principale investisseurs en 1993. Ajouté à ce fait, il y eut aussi l’accumulation de la crise financière qui touchera tout le pays un an plus tard. Elle demeura inoccupée durant de nombreuses années. Puis elle fut colonisée douze ans plus tard par la population Pour que cela puisse être réalisable, plusieurs parties de la tour ont été locale. reconfigurées par les habitants de manière à ce qu’elle soit habitable. Les équipements de base y sont connectés. On y trouve également des services tel que ; les commerces et loisirs. C’est donc une véritable communauté àverticale informelle. LACOBELLI, Andres & ARAVENA, Alejandro (2012), Elemental: Incrémental housing and participatory design manual, Hatze Cantz Ce livre retrace chronologiquement tous les travaux et projets réalisés par Elemental entre 2000 et 2012. Elemental est un « laboratoire d’action » chilien qui travaille essentiellement sur la ville. Ainsi que les espaces publiques, les transports et les infrastructures capables d’améliorées les qualités de vie des classes sociales inférieurs. Leurs permettant un plus large accès aux opportunités divers. ) Ils ont pour particularité de laisser une part inachevée dans la plupart de leurs projets, pour laisser libre court à l’auto construction par les populations et à la reconfiguration de leurs espaces de vie. ENGQUIST, Jonatan & LANTZ, Mario (2014), Dharavi, documenting informalities, Practical Action Ce livre est une collecte d’information et de photo montrant et expliquant la pauvreté et l’informalité urbain e. Essentiellement en Inde dans le bidonville de Dharavi situé prés de Bombay. Habitat International Coalition (2011), Villes pour toutes et tous, Marie Bailloux BOUCHAIN, Patrick (2013), Simone et Lucien Kroll, une architecture habitée, Broché
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AQUILINO, Marie (2011), Beyond Shelter : architecture and human dignity, Metropolis Book ONU habitat (2003), the challenge au slums », Earthscan Ltd KAHN, Lioyd (2004), Handbuilt Shelter, Shelter Publication Inc. NEUWIRTH,Robert (2004), Shadow Cities: A Billion Squatters, A New Urban World, Routledge BRILLEMBOURG, Alfredo & KLUMPNER, Hubert (2005), Informal city : Caracas case, Prestel Publishing AMEN, M.Mark, Relocating global cities, Rowman & Littlefield Publishers KOOLHAAS, Rem (2011), Junkspace. Repenser radicalement l’espace urbain, Payot Podcast / émission radiophonique : Metropolitain (17.11.2004) - Metro, Des progrès technologiques : Comment améliorer la condition humaine Planète Terre (04.09.2013), La ségrégation est-elle l'avenir du genre humain Planète Terre (26.06.2013), Sous les pavés, la ville Planète Terre (19.06.2013), Quel territoire pour les migrants aujourd’hui ? France culture (14-02-2014), la ville mondialisée Article : (2013), L’Architecture d’aujourd’hui N°394, Carin Smuth Energy And People (2014) L’Architecture d’aujourd’hui N°399, spécial Brésil CLERC, Valerie (2009), Les marchés fonciers et immobiliers des quartiers informels à Phnom Penh, Ministére des affaires étrangères ROLLOT,Catherine (30.01.2014),Mal logement : le nombre de SDF a augmenté de 50 % en trois ans, Le Monde AFP (08.04.2014), Un quart des SDF ont un travail, Le Monde
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Vidéo - Documentaire : BRILLEMBOURG, Alfred, FEIREISS Kristin, KLUMPNER Hubert (2008) ,Informal city : Caracas case FRIEDMAN, Yona (2007), Une utopie réalisée Ce film interroge le processus même de la création artistique. L’exposition de Camille Henrot met en scène le fruit de son exploration de l’appartement de Yona Friedman en proposant une déconstruction de cet espace et une réflexion sur les temporalités qui s’y trouvent rassemblées. L’appartement de Yona Friedman est perçu comme un espace abstrait et symbolique dans lequel les lois de la pesanteur et de la perspective ne semblent plus s’appliquer. KLEIN, Naom (2007), La stratégie du choc MUNIZ, Vik (2010), Waste land Ce film retrace l’aventure d’un projet participatif organisé par l’artiste brésilien Vik Muniz et un groupe de travailleurs de la plus grande déchèterie du monde à Rio de Janeiro. Le projet porte sur la réalisation d‘œuvre avec les matériaux côtoyés dans leurs quotidien. Les déchets deviennent ici un matériau noble et propice à la création artistique. Ce projet est social car il donne une dimension artistique à l’existence de ces personnes jusque la oubliés de ‘‘tous’’¬, bien que leur travail soit vital pour le bien être urbain. JR (2009), Women are heroes Cet artiste photographe français rend hommage dans ce film aux femmes qui ont la force de se battre. Il intervient dans des milieux pauvres. Allant à l’écoute de ces femmes et de leurs histoires, il prend leurs visages en photos qu’il imprime en grand format. Avec ces images ils tapissent les murs des favelas dans le but de l’embellir les façades et rappeler que ce lieu à une identité, celle de ses habitants. Dans d’autres cas les photos seront imprimés sur du tissu imperméable et recouvriront le toit des maisons et leurs apporterons également un minimum d’étanchéité. Conférence TED : NEUWIRTH, Robert (2007), The hidden world of shadow cities Cette conférence reprend le thème du livre Shadow cities. Elle pose la question de l’évolution des milieux informels dans les grandes villes d’aujourd’hui. L’auteur nous montre que les sites de squatters dans le monde, où un milliard de personnes vivent désormais, sont des centres florissants d’ingéniosité et d’innovation. Ces constructeurs/squatteurs à l’avant-garde du mouvement mondial, nous donnes une vision différente de ce qui constitue le droit à la propriété et la liberté communautaire. BRAND, Stewart (2008), What squatter cities can teach us L’exode rural affecte le monde entier, tandis que des millions de personnes s’agglomèrent dans des camps et bidonvilles qui débordent. Steward Brand dit que c’est une bonne chose. BAAN Iwan (2013), Ingenious homes in unexpected places Au centre de Caracas, au Venezuela, se trouve la “Tour de David” de 45 étages, un gratte-ciel inachevé et abandonné. Mais il y a environ huit ans, des gens se sont mis à s’y installer. Le photographe Iwan Baan nous montre comment les gens construisent des maisons dans des endroits improbables, en nous faisant visiter les appartements des familles de la Torre David, d’une ville sur l’eau au Nigeria et d’un village souterrain en Chine. Ces images glorieuses témoignent de la capacité des humains à survivre et à se construire un foyer, où que ce soit. Mémoire : Hugo Chauwin, Cesar Silva Ciudad Evolutiva Eric Bonet, Germinating City
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