QUIMPER LA FRICHE DE “L’EAU BLANCHE”, FUTURE POLARITÉ ENTRE CENTRE-VILLE ET PÉRIPHÉRIE
2014
Alice Le Berre
TRAVAIL PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE DE LA FORMATION PAYSAGE DIRECTEUR D’ÉTUDE : VINCENT TRICAUD ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE ET DE PAYSAGE DE BORDEAUX
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Alice Le Berre Date de soutenance : 20 Novembre 2014 Directeur d’étude : Vincent Tricaud : - diplômé de l’École nationale supérieure du paysage de Versailles - diplômé de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de Bordeaux - enseignant à l’ensapBx et à l’Institut d’aménagement de Bordeaux 3 - paysagiste de l’État (DEAL) pour le département de l’Ile de La Réunion. Jury : - Audrey Ghenassia, architecte DPLG, chargée de l’étude et du projet gare du pôle d’échange multimodale à la ville de Quimper, - Alain Le Berre, ingénieur agronome, directeur commercial bois et service à l’ONF, - Graziella Barsacq, ingénieure techniques horticoles, paysagiste DPLG, enseignante à l’ENSAPBx.
SOMMAIRE PRÉAMBULE...............8
CHOIX : LE SITE DE L’EAU BLANCHE : UNE ENTRÉE DE VILLE, UNE ZONE INONDABLE, DES SOLS POLLUÉS ....15 Localisation............16 Quimper «Montagne sur Odet»............17 Entre terre et mer : rappel historique............24 Articulation entre centre-ville et périphérie urbaine............26
UNE DIVERSITÉ DE BÂTIS ET DE FONCTIONS............28 Le quartier de la gare et la zone artisanale de l’Hippodrome : un pôle économique............30 L’entrée de ville : témoin des flux pendulaires............32 L’EAU : atout ou handicap ?............34 Quimper / Kemper : «confluent»..............36 L’impact des marées ..............37 Déviation et canalisation de l’Odet : l’arrivée du chemin de fer..............38 Exemple localisés : retour en arrière..............40 Obstacles à l’écoulement..............42 Plan de Prévention du risque d’inondation..............42 Adaptabilité : l’exemple du Moulin Saint-Denis à Quimper..............43
Dualité : un centre-ville centré sur l’Odet, une périphérie l’occultant............44 Une périphérie bocagère : un patrimoine lié à l’eau méconnu..............46 Les projets quimpérois liés à l’eau..............48
Les traces de l’ancienne usine à gaz............50 Le centre-ville de Quimper, un quartier dépérissant............52 Créer un lien entre le centre-ville, le pôle multimodale, la friche et l’extérieur de la ville............54 L’eau comme fil conducteur ...............56 ... permettant de révéler un patrimoine vernaculaire oublié............58 Des éléments à valoriser..............59
Sites potentiels de support de projet............60 Orientations stratégiques pour une cohérence entre centre-ville et périphérie............62
STRATÉGIES ET PROJET : UN SITE
«MULTI-CULTUREL», DES LIENS FÉDÉRATEURS...............67
Orientations stratégiques pour une cohérence territoriale et paysagère à l’échelle de l’agglomération : comment relier périphérie urbaine et centre-ville............68
Comment fonder un projet d’agglomération permettant de créer une nouvelle dynamique urbaine, culturelle et sociale à proximité du centre-ville ?..............70 Le nouveau pôle fédérateur : un parc agricole, vivrier et culturel (23, 1 ha)..............71 Exemples de parcs agricoles urbains..............73
Temps 1 : + 10 ans............75 Le rapport à l’existant comme point d’accroche............76 Les éléments à conserver..............76 l’anthropisation des sols, une contrainte pour la préservation de certains éléments construits..............78 prévenir les risques de crues..............80
La gestion des milieux pollués............82 Comment gérer l’écoulement de l’eau et l’accès à un milieu pollué..............82 Phytoremédiation (traitement in situ)..............83 Échantillons de palette végétale pour la phytoremédiation..............86 La dépollution de la nappe phréatique par le «bioventing»..............88 L’ agriculture urbaine, ferment de viabilité territoriale..............91
Un paysage vivrier............91 L’agroforesterie : une diversité de paysages cultivés..............92 Le maraîchage : des paysages agricoles ouverts..............94 L’élevage ovin : une gestion des paysages ouverts..............96 La self-cueillette : un retour aux pratiques simples..............97
Le fonctionnement interne du site............98 La ferme : lieu fédérateur des activités agricoles..............98 La pépinière, production et renouvellement des végétaux in situ..............99 La valorisation des déchets verts, une politique de recyclage..............100 La vente directe : lieu fédérateur entre acteurs directs et indirects..............101
L’art pour tous............103 S’approprier les lieux..............103 Les jardins expérimentaux, lieux d’expérimentations «multi-culturelles»..............104 Des oeuvres ponctuelles sur l’ensemble du site, un musée à ciel ouvert..............106 L’ancienne salaison : un nouveau lieu artistique..............108 La halle, espace événementiel..............109
Connecter le site, connecter la ville et la campagne ............113 Actions localisées..............113 Ouvrir la ville sur les bocages..............114 Révéler l’odet et Connecter les rives (séparées par l’Odet, la voie ferré et l’avenue de la Libération)..............118
Temps 2 : + 20 ans............127 L’aspect pédagogique du site............128 Du tertiaire aux locaux associatifs..............128 Les jardins collectifs..............130
L’implantation d’un nouveau système agricole............132 Le Sylvopastoralisme..............132
Les accès au parc............136 Le projet final............138 Les ambiances au sein du site............140
Le fonctionnement interne du site et son impact auprès des populations............142
ANNEXES...............146 Anticiper les risque de crues : exemples localisés :............148 France..............148 Pays-Bas..............149 Cameroun..............150 Le plan delta aux Pays Bas..............151
Palette végétale agroforesterie : quelques Essences pour le bois d’oeuvre ou le BRF............152 Palette végétale légumineuses............154 Palette végétale vergers, forêt nourricière et boisements............157 BIBLIOGRAPHIE...............161
Remerciements............168
Quatre années à l’ENSAP Bordeaux, quatre années dont l’aboutissement figure dans ce travail de fin d’études et se prolongera dans les années à venir. Mon apprentissage de la lecture paysagère et de son interprétation est loin d’être abouti, mais ces années m’ont permis d’acquérir des connaissances paysagères, architecturales, écologiques et sociales, de les articuler et de les mettre en oeuvre au travers de projets concrets. Le rôle du paysagiste a évolué au cours des derniers siècles en fonction de différents courants artistiques, architecturaux, philosophiques, sociologiques et environnementaux ... Aujourd’hui, cette profession se situe à la croisée de nombreuses disciplines : le paysagiste y joue souvent le rôle de médiateur et l’exercice de sa profession l’amène à travailler avec différents corps de métiers qu’il apprend à connaître. Au cours de ces trois dernières années, j’ai pu appréhender le rôle des différents outils réglementaires (PLU, SCOT, PLUI …), ainsi que des différentes échelles d’organismes allant de la petite entreprise au CAUE. J’ai aussi pu constater la difficulté, que le paysagiste rencontre à communiquer avec les différents acteurs d’un projet, à échanger malgré les différences de points de vue, de convictions, de représentations ou de modes de travail ... Dans ce processus d’élaboration, il appartient au paysagiste, de prendre en considération, l’avis de chacun tout en s’efforçant de conserver la cohérence d’un projet. Par ailleurs, le traitement des différents paramètres à prendre en compte, se complexifie, se fait de plus en plus technique. Cette tendance amènera peut-être
notre profession, à évoluer vers davantage de spécialisation et certainement vers un travail d’équipe. La présence de l’eau a déterminé l’implantation de nos villes, leurs conceptions et leurs évolutions, aujourd’hui comme hier. Sa gestion dans l’espace clos des cités médiévales, représentait une gageure et n’a pas évité de graves problèmes sanitaires. Entre 1750 et 1800, les anciennes villes fortifiées font tomber leurs remparts et comblent leurs douves afin d’ouvrir les espaces, de faciliter la circulation des personnes et des biens, de leur permettre de s’étendre. L’emplacement de ces défenses sera parfois planté et deviendra souvent nos futurs boulevards. Au XIXe siècle, Hausmann instaure des «espaces verts», qui structurent la ville, afin d’améliorer le cadre de vie et l’hygiène. La mise en réseau de ces boulevards, des rues et des parcs et jardins, devient une nécessité et est établie par J.N. Forestier. Au XXe siècle, les 30 glorieuses, sur le modèle du mouvement moderne (espaces libres ou résiduels, diffusion d’une nature libre et sauvage, ouverture des parcs ...) mettent en place, des équipements de quartier, sous forme d’équation quantitative. Les modes de gestion des «espaces verts» (le «propre en ordre») s’avèrent coûteux et polluants, et ont souvent contribué à banaliser les lieux. Le concept de gestion différenciée, dont le précurseur est Gilles Clément, apparaît dans les années 2000. Celui-ci respecte l’identité des lieux, privilégie les espèces locales, et prend en compte la notion de temporalité et de développement naturel de la végétation (jardin en mouvement). Aujourd’hui, les réflexions, quant à la gestion des espaces et à la programmation des aménagements,sont
PRÉAMBULE menées à l’échelle du territoire. En effet, il s’agit de traiter les interpénétrations des villes et des campagnes: la ville diffuse. Les espaces naturels ne sont plus seulement à l’extérieur de la ville, mais aussi à l’intérieur, sous forme de délaissés, de friches ou d’interstices. Le paysagiste actuel, prend en compte ces nouveaux systèmes de ville diffuse, de campagne habitée. Dans ce cadre,il doit se questionner sur l’amélioration des aménités humaines et des lieux de vie, sur la création d’emplois,et doit limiter et réguler les problèmes environnementaux (pesticides, schéma pendulaire, entretien ...). La question environnementale est d’actualité. Sa prise en compte et son application font appel à différents domaines de connaissances et de savoir-faire. Et, dans le cadre de projets d’aménagement, son traitement, passera par l’intégration de notions de globalité et de temporalité. La création de projets forts et pertinents, doit intégrer plusieurs domaines d’intervention (environnementaux, sociaux, culturels, paysagers, économiques...). Ainsi, vouloir donner une valeur marchande à des écosystèmes, donc les hiérarchiser, en méconnaissant la complexité de leurs inter-dépendances, me semble peu pertinent; ce seul point de vue ne saurait prévaloir. Développement économique, identification et attachement d’une population à un espace, préservation et respect de l’environnement, autant d’axes que le paysagiste , dans son rôle de médiation, devra prendre en compte. Dans sa réflexion, il se doit d’intégrer l’évolution démographique d’un territoire, les bouleversements qui en découlent, tant sur le plan sociétal qu’environnemental, et, dans ce cadre, il peut initier des projets participatifs,
dans lesquels les acteurs locaux et les habitants trouvent leur place en l’enrichissant. Les questions liées à l’environnement, sont abordées de manières divergentes selon les territoires. Tandis que dans les pays développés, les ressources indispensables sont facilement accessibles et considérées parfois comme inépuisables, ailleurs, elles peuvent être sources de conflits. D’autre part, dans notre pays, et malgré de nouvelles réglementations concernant l’environnement (Grenelle, développement durable, espèces protégées ...) nos ressources naturelles sont encore trop souvent envisagées d’un point de vue unique et sur le court terme. Etre efficace dans l’action, c’est envisager de manière dynamique, un territoire dans sa globalité, ses problématiques, les enjeux, les conflits possibles, le profil des populations et leur histoire. Cela ne peut se faire, que par un travail collectif, dans lequel des acteurs de formations différentes, touchant à plusieurs domaines des sciences, interviennent. Les analyses et points de vues, doivent se croiser, afin de traiter un ou plusieurs sujets de manière transversale, et permettre ainsi de créer des projets forts traitant plusieurs domaines (environnementaux, sociaux, paysagers ...). Dès 1979, Hans Jonnas employait la notion de développement durable. Cette conception est aujourd’hui, dans les esprits, mais ne s’applique cependant pas ou pas assez. Les contraintes du présent pèsent elles si fortement, qu’il nous faille hypothéquer l’avenir des générations, qui nous suivent? Les impératifs économiques de court terme, les groupes de pression et l’absence de perspectives sont autant de freins à la mise oeuvre de cette idée.
Comme le souligne Martin Heidegger, les nombreuses techniques inventées par l’Homme pour soumettre la Nature, sont loin d’être toutes maîtrisées. La Nature le soumet encore (crise environnementale, changements climatiques, aléas climatiques ...). A l’échelle locale, l’action des collectivités, peut être décisive quant au changement des représentations, des habitudes et des pratiques: au travers de nouveaux modes de gestion, d’expérimentations, en lien avec les nouvelles normes environnementales, au travers de projets d’aménagements de l’espace public, au travers d’actions visant au rapprochement des habitants. Le paysagiste peut aussi être un médiateur, dont le rôle porte sur la sensibilisation, la préservation et le respect de notre environnement. A cette fin, il se doit de répondre au phénomène de croissance démographique, mais également aux différents problèmes de sociétés, souvent liés à l’environnement ou aux ressources. Il joue ici un rôle à l’échelle de projets participatifs, où les acteurs locaux et les habitants trouvent leur place et enrichissent un projet. L’agriculture en France, qu’elle soit bretonne ou d’autres régions, s’est organisée sur un modèle hérité de « l’après seconde guerre mondiale ». Ce contexte a nécessité une production agricole massive, afin de nourrir les populations. L’état a donc favorisé le développement d’une agriculture intensive, qui avait pour but de répondre à ce problème de pénurie alimentaire. Très vite, la Bretagne a tourné le dos à la petite ferme de polyculture, et à l’élevage traditionnel, la production s’est industrialisée. Rapidement, la Bretagne est devenue la principale région agricole, enclenchant son essor économique, mais donnant aussi naissance à des problèmes environnementaux conséquents. Ce virage,
négocié à partir des années 1960, porté par une politique de décentralisation, l’intensification de la production basée sur l’augmentation de la mécanisation, l’utilisation de semences et d’engrais plus performants, d’herbicides et de pesticides pour diminuer les temps de travail ,ont trouvé leurs limites au milieu des années 90. Avec l’ouverture des marchés européens, négociée dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce, l’agriculture bretonne axée sur le volume et les faibles marges s’est trouvée confrontée à la concurrence de pays comme le Brésil. Au sein même de l’Europe, avec l’entrée dans l’Union des ex-pays de l’Est, des distorsions de concurrence sont apparues entre la France et des pays comme l’Allemagne, qui ont recours dans leurs abattoirs à la main-d’oeuvre roumaine ou polonaise payée au salaire de leur pays d’origine. Quant aux «restitutions», elles ont commencé à baisser, et l’Union européenne a voté leur disparition à terme. A cet accroissement des problèmes de concurrence est venue s’ajouter la fluctuation du prix des matières premières agricoles, de plus en plus spéculatives. Or, l’élevage breton importe une bonne part de la ration, en particulier le soja, devenu plus coûteux au fil des ans. Le développement de la grande distribution, qui pèse inexorablement sur les prix et les marges de ses fournisseurs, a aussi contribué à mettre le secteur sous tension. Enfin, avec la densification de l’élevage s’est posée la question du traitement des rejets. L’élévation du taux de nitrate dans l’eau est devenue un sujet de préoccupation pour les organisations environnementales mais aussi pour les citoyens. Les algues vertes sur les plages bretonnes ont frappé les esprits. Des propositions et des expérimentations concernant de nouvelles cultures, de nouvelles manières de cultiver, de nouvelles mutualisations des activités,
sont dans l’air du temps et ne doivent être ignorées. Un jardin éducatif pourrait servir de support pédagogique, permettant la mise en oeuvre de ces nouvelles pratiques et d’y impliquer les habitants. « Agriculturer »de manière communautaire, pourrait constituer une réponse partielle à certains problèmes d’ordre sociaux, économiques et environnementaux.
Tantôt désertique, tantôt inondée, ou habitée, la friche connaît un nouveau visage chaque jour (temporalité, lumière, météorologie ...). Ce lieu reflète une part de mystère concernant son histoire, sa mémoire, sa dimension sociale, ainsi que la reconquête végétale sur un site autrefois industrialisé. Ce lieu fut occupé par diverses communautés nomades. Souvent accueillies avec réticence, ces communautés sont maintenant exclues de ce lieu qui a été fermé et clôturé. Ses uniques habitants sont maintenant à quelques mètres, près de vieux hangars en ruines. On peut d’ailleurs constater une limite franche entre ce lieu délabré et le début de la promenade récemment aménagée le long de l’Odet, prémices d’une future requalification du quartier de la gare et de l’Hippodrome. Ce site offre également une vue sur les hauteurs de Quimper comme il y en a peu (voire pas) dans la ville. La friche est considérée comme un handicap, un lieu insalubre témoignant du déficit économique d’une époque et de la ville. En effet, nombreuses sont les personnes qui qualifient ces endroits comme vides ou synonymes de lieux abandonnés, marginaux et dérangeant. Cependant, ils ont une vocation plus complexe ; ce «non-lieu» crée une nouvelle dimension, une nouvelle temporalité dans laquelle nous pouvons nous évader. Gilles Clément disait d’ailleurs : «Abandonner les chemins ,s’engager dans la périphérie du lisse et du légal sans rien dire à personne,voyager entre le dit et le non-dit de la nature jusqu’à l’ivresse et l’épuisement. Rentrer chez soi plein de fatigue et d’images pour écrire des cartes et faire des dessins.» C’est donc cet espace oublié qui pourrait devenir un futur site permettant d’interpeller le visiteur et relancer une nouvelle dynamique à proximité du centre de la ville.
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CHO
LE UNE ENT INOND
OIX
E SITE DE L’EAU BLANCHE : TRÉE DE VILLE, UNE ZONE DABLE, DES SOLS POLLUÉS
LOCALISATION Lannion Brest
Morlaix
Saint-Malo Saint-Brieuc
Rennes
Quimper Lorient
Vannes Saint-Nazaire
La friche de l’Eau Blanche se situe dans la ville de Quimper, situé à 15 km de la côte sud-finistérienne, s’insérant dans un tissus agricole dense. Elle a comme principaux atouts de se trouver à proximité du centre-ville tout en se situant à l’entrée de l’agglomération. Quimper est traversée par l’Odet. Ce fleuve crée un attrait esthétique fort, forgeant les faciès paysagers de la ville et de la campagne environnante. A l’Est, la vallée de l’Odet se caractérise par un fond de vallée encaissé, qui se constitue de bocages et de prairies humides évoluant progressivement vers des coteaux boisés, pâturés et partiellement cultivés. Ce resserrement du relief crée une rupture nette entre les paysages de l’agglomération quimpéroise et la périphérie. La ville s’est développée sur un profil large de terrasses alluviales fertiles, entourées de coteaux, lui ayant d’ailleurs valu l’appellation temporaire de «Montagne sur Odet». Au Sud, l’Odet s’élargit progressivement à la sortie de la ville pour former la baie de Kerogan, ayant un fort attrait touristique, puis se jette dans l’Océan Atlantique.
Ergué-Gabéric Quimper
Site d’étude
Localisation du site d’étude sur l’agglomération quimpéroise.
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QUIMPER «MONTAGNE SUR ODET» Estuaire / Baie de Kerogan
Développement de l’agglomération quimpéroise sur un large profil de la vallée de l’Odet (terrasses alluviales).
Fond de vallée encaissée (bocages et prairies humides) bordé par des coteaux boisés.
l’Odet
0 <10 Océan Atlantique
<20 <30
Le relief quimpérois.
<40 <50 <60 <70
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Vers le centre-ville
Z.A d
Gare voie ferrée
l’Odet
Plateau de Kervir
Boulevard du Président Allende
Plateau de Kervir
1
Située à l’entrée de la ville de Quimper, entre la zone artisanale et le quartier résidentiel de l’Hippodrome la friche de l’Eau Blanche a également la particularité de se trouver en zone inondable, Elle s’étend sur une superficie de 3 hectares, mais le périmètre d’intervention dans le cadre du projet peut être élargie jusqu’à 16 hectares étant donné l’insalubrité de l’ensemble de ce secteur. Elle retient mon attention depuis plusieurs années déjà. Encrée dans un quotidien puis dans des appréhensions de ce quartier plus espacés, j’ai pu voir les modifications qu’elle a subi durant ces dernières années. Ce lieu reflète une part de mystère concernant son histoire, sa mémoire et sa dimension sociale. Le site est enclavé entre la zone artisanale, l’Odet, la voie ferrée et les boulevards, compliquant son accès et lui façonnant l’image d’un écrin végétal surplombé par le plateau de Kervir, et délimité par le Boulevard Président Allende.
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2
Boulevard du Président Alliende
de l’Hyppodrome Rond Point Philippe Lebon
2
l’Odet Ergué-Gabéric
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Boulevard du Président Allende
Le Jet les bocages
Rond Point de l’Eau Blanche
Voie ferrée
Plateau de Kervir
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Les quartiers de la gare et de l’Hippodrome offrent une diversité de fonctions, de bâtis et de faciès paysagers qui permettront d’alimenter une réflexion à l’échelle de l’Est de l’agglomération et d’articuler les différentes phases du projet.
lotissements (années 80)
Quartier de la gare : front bâti avec pignon sur rue s’étageant progressivement sur les coteaux Rupture entre rive gauche et rive droite par la voie ferrée et l’Odet (peu de franchissements).
N
Bocages en périphérie de la ville : prairies humides (joncs, molinie bleue, lychnis à fleur de coucou, cardamine des prés, cirse des Anglais) accueillant de l’élevage ovin et bovin offrant des points de vue sur l’autre rive. Quelques boisements humides ponctuent le fond de vallée s’ajoutant aux ripisylves souvent denses (aulne glutineux, frêne commun, saules, iris jaune, osmonde royale).
Friche industrielle de l’Eau Blanche : nombreuses inondations. Reconquête lierre, buddleja), peu de vestiges des a En arrière plan, la zone artisanale de l’H
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maisons mitoyennes (années 50)
centre-ville gare
zone artisanale de l’hippodrome promenade aménagée
L’Odet
L’Odet QUIMPER
ERGUÉ-GABÉRIC
Le Jet
cultures
haies bocagères prairie humide boisements sur forts dénivelés (Mont Frugy)
ripisylve landes
La zone artisanale de l’Hippodrome : omniprésence de la voiture, perte de repères, bâti léger ayant une forte emprise au sol.
: vestige de l’usine à gaz et témoin des e végétale (peupliers, herbe de la pampa, anciennes activités. Hippodrome.
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Dans un premier temps, il s’agira d’évoquer l’évolution de la ville afin de comprendre ses dynamiques anciennes, actuelles et futures. Puis, de comprendre l’implantation du site à l’échelle de la ville, son importance au sein du tissu urbain, son articulation entre entrée de ville, et centre-ville ainsi que son interface entre paysage urbain et paysage rural. Et, dans un second temps, ses caractéristiques et ses atouts qui permettront de fonder les prémices de stratégie d’actions et d’ensuite aboutir au projet.
ENTRE TERRE ET MER : RAPPEL HISTORIQUE Comparaisons cartographiques de l’évolution de la ville. XIXe siècle
Ergué-Gabéric Quimper
Quimper
Source : www.geoportail.gouv.fr / Carte de l’Etat M 1952
Afin de comprendre les caractéristiques actuelles du site d’étude, l’évolution de la ville sera rapidement évoquée. Au XIXe siècle, la cité de Quimper est tournée vers la rivière, lieu stratégique et principale voie commerciale. Jusqu’au début du XXe siècle, les bateaux pouvaient remonter jusqu’au quartier de Locmaria, Quimper avait alors une position géographique lui apportant le rôle de port de fond d’estuaire qui a permis son essor économique grâce à l’exportation de sable, de bois, de bestiaux, de grains, de goémons, de céréales, de vin, de sel, et parfois de charbon, centralisant ainsi la cité. La cité fluviale évolue peu à peu, à l’image des villes industrielles françaises du début du XXe siècle : implantation du chemin de fer (arrivée du chemin de fer à Quimper en 1863) et des zones industrielles permettant le développement des quartiers Est de la ville. C’est à cette époque que les rapports d’usages autour du fleuve commencent à se briser et que les mutations du monde agricoles vont commencer à changer le contexte socio-économique. La ville va s’étendre peu à peu dans le fond de vallée. La construction de la voie express en 1965 a profondément modifié le paysage rural de la périphérie de Quimper. En s’implantant sur ce territoire, elle a permis à de nouvelles activités de se développer, notamment à proximité des échangeurs. Les différents tissus urbains ont aujourd’hui fusionné, exprimant l’expansion de la ville ; on peut par exemple constater qu’il n’existe plus de «coupure urbaine» entre Quimper et Ergué-Gabéric. Quimper est aujourd’hui une ville attractive ayant pour atouts d’être à proximité de la mer et de bénéficier d’une campagne aux paysages riches et variés.
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Quimper
Source : www.geoportail.gouv.fr 2013
Quimper
Source : www.geoportail.gouv.fr
1820 1866
Ergué-Gabéric
Carte postale ancienne : le port de Locmaria au début du xxe siècle.
Major
1952
Ergué-Gabéric
Carte postale ancienne (1907) : la gare de Quimper.
2011
Ergué-Gabéric
Construction de la voie express en 1965. Photo personnelle.
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ARTICULATION ENTRE CENTRE-VILLE ET PÉRIPHÉRIE URBAINE L’interface entre centre-ville et paysage rural se fait par un système de séquençages ayant pour principal fil conducteur l’Odet. On y trouve ainsi différents faciès paysagers permettant de donner une identité à chaque lieu : - le quartier de la gare, avec un front bâti en R+3, au pignon sur rue s’étageant progressivement sur les coteaux. Les bâtiments datent des années 1920 et nécessitent un ravalement. L’avenue de la Libération, première image que l’on a de Quimper lorsque l’on arrive en train, a pour projet d’être requalifiée dans le cadre de la réhabilitation du pôle multimodale sur lequel la ville est en train de travailler. On constate une rupture entre rive gauche et rive droite par la voie ferré, l’Odet et l’avenue de la Libération qui ne possèdent que très peu de franchissements,
confortant le clivage entre les deux rives. - la friche industrielle de l’Eau Blanche (centralité du futur projet), vestige d’une ancienne usine à gaz GDF et témoin des nombreuses inondations. On peut y observer une reconquête végétale au stade avancé (peupliers, herbe de la pampa, lierre, buddleja) englobant le peu de vestiges restant des anciennes activités liées au gaz. Il s’agit d’un interface entre paysage urbain et paysage rural, avec pour atout principal, sa situation géographique en entrée de ville. Poumon vert en zone industrielle et artisanale, elle est cependant perçue comme synonyme de déclin industriel. - la zone artisanale de l’Hippodrome où la voiture est omniprésente. Le bâti léger et standardisé génère une forte
Croquis de Philippe Migné.
Centre-ville
Pôle multimodale
Les différentes séquences paysagères s’articulant autour de l’Odet.
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Friche
emprise au sol et crée une monotonie ainsi qu’un perte de repères. Elle s’est développée sur des zones planes en fond de vallée, sur des sols à «haute capacité productive», ce qui est souvent le cas autour des plus grandes agglomérations car les civilisations se sont généralement installées là où les sols étaient les meilleurs, permettant de nourrir des populations nombreuses. - les bocages en périphérie de la ville composés de prairies humides (joncs, molinie bleue, lychnis à fleur de coucou, cardamine des prés, cirse des Anglais) accueillant de l’élevage ovin et bovin offrant des points de vue sur l’autre rive. Quelques boisements humides ponctuent le fond de vallée s’ajoutant aux ripisylves souvent denses (aulne glutineux, frêne commun, saules, iris jaune, osmonde royale) qui ferment partiellement le paysage
industrielle de l’Eau Blanche
ainsi que les vues sur l’Odet et le Jet. Les bocages (haies et talus) sont omniprésents dans le paysage et offre un aspect pittoresque et emblématique à cette campagne. Ils ont également un rôle écologique important : il permettent de limiter l’érosion des sols, protègent les cultures du vent et créent des corridors écologiques. Ces paysages ont connu de fortes modifications lors des remembrements (agricole et implantation de la voie express)., cependant, il existe encore des traces de ces anciens systèmes agricoles.
Bocages
voie express Nantes-Brest
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UNE DIVERSITÉ DE BÂTIS ET DE FONCTIONS 1
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Habitat de centre ville
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Habitat en périphérie de centre-ville
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Zone artisanale de l’Hippodrome
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Les différentes typologies de bâti.
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9 Les séquençages paysagers sont également dus aux morphologies du bâti. Du centre-ville de Quimper à la périphérie urbaine, on peut constater différentes typologies architecturales liant industrie et habitat. Évoluant progressivement d’un bâti médiéval à un bâti du début du XXe siècle, la rupture entre architecture du centreville et habitat plus récent est vite perceptible. Cette rupture est cependant moins franche entre les sites habités et la zone artisanale, où l’ont perçoit un pêle-mêle entre résidentiel et industrie : quelques îlots d’habitation résistent encore à la pression foncière. L’implantation au sol de la zone artisanale altère les limites perceptibles entre Quimper et Ergué Gabéric. Habitat pavillonnaire
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7 8 5 6
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LE QUARTIER DE LA GARE ET LA ZONE ARTISANALE DE L’HIPPODROME : L’évolution du quartier de l’Hippodrome sera davantage développée ; il s’agit, en effet, du secteur sur lequel s’implante le site d’étude. Sur ces 3 cartes, on peut constater le prolongement progressif de la voie de chemin de fer. Un pont passant au dessus de l’Odet a dû être construit afin de permettre son franchissement, établissant ainsi un lien entre rive gauche et rive droite. Ce prolongement de la voie ferrée a permis à la zone commerciale de se développer, et la construction de la voie express en 1965 a conforté cet essor. On peut également constater le comblement progressif de l’Hippodrome au Nord, ancien lieu de rencontres n’ayant pas d’équivalent aujourd’hui.
Le quartier d’habitations jouxtant l’Odet jouissait, au début du siècle, d’une vue sur l’hippodrome, les champs et les boisements. On y avait donc un cadre de vie proche de celui de la campagne. Durant les années 80, la ville a connu un fort essor économique, devant ainsi rentabiliser au maximum les terres disponibles pour une nouvelle économie industrielle. Ainsi, des terres situées à proximité de l’Odet; et donc en zone inondable , ont été supports de construction pour de nouvelles entreprises. Cette mutation du quartier a permis la création d’emplois ainsi qu’un atout financier intéressant pour la ville. Cependant, cette zone est aujourd’hui vétuste, son accès est compliqué et la signalétique inadaptée.
Évolution du bâti de 1948 à aujourd’hui.
Prairies
Hippodrome
Périmètre d’étude
1948
Développement de la zone artisanale Prairies
Périmètre d’étude
1971 Zone artisanale de l’Eau Blanche
Périmètre d’étude
2013
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: UN PÔLE ÉCONOMIQUE
Vue depuis l’unique passerelle piétonne enjambant la voie ferrée.
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L’ENTRÉE DE VILLE : TÉMOIN DES FLUX PENDULAIRES Le site se situe sur un point stratégique, entre le rondpoint de l’Eau Blanche et celui de Philippe Lebon, carrefours de multiples flux routiers quotidiens permettant aux habitants hors agglomération d’accéder à leur lieu de travail vers le centre-ville et l’Est de l’agglomération. Il est donc visible et occupe une place prépondérante en entrée de ville. Ce lieu pourrait, à long terme, devenir l’une des vitrines de la ville. Il s’agit en effet d’un des premiers lieux que l’on perçoit en arrivant sur l’agglomération. Cette situation stratégique en fait un site avec un potentiel géographique important. Il témoigne d’une jonction entre habitat proche du centre-ville et paysage bocager. D’après les statistiques de l’Insee, pour plus de 4 actifs sur 5, la voiture est le mode de déplacement privilégié pour se rendre à son travail, avec des conséquences environnementales et sanitaires. Les déplacements ne cessent de se multiplier et de s’allonger. La moitié des actifs travaillant en dehors de leur commune de résidence parcourt au moins 14 km pour aller travailler. Les abonnés salariés, les étudiants et scolaires représentent une part significative des voyageurs empruntant le système ferroviaire, ce qui confirme le positionnement du train comme une alternative crédible à la voiture pour des déplacements domicile- travail et domicile-études. La
Vers le centre-ville
Origines des principaux trajets domicile-travail.
Source : diagnostique PLU Ville de Quimper.
requalification du pôle multimodale ainsi que l’apport de nouvelles activités proches de celui-ci permettraient de créer un nouveau pôle incitant d’avantage les gens à prendre les transports en commun mais également à proposer de nouveaux types d’activités à proximité de ce lieu d’échanges.
Avenue Saint Denis
Avenue de la Libération
Carte des flux routiers quotidiens.
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Cartographie des principaux axes de circulations et des zones économiques de l’agglomération. Brest
Rond-point Philippe Lebon (arrivée nord de Quimper). Nantes
Source : diagnostique PLU Ville de Quimper.
Provenance et arrivée des flux routiers majeurs : Briec Edern Landrevarzec Chateauneuf Chateaulin
Fouesnant Pleuven Begmeil Gouesnach Bénodet Forêt Fouesnant
Ergué-Gabéric Elliant Coray Concarneau
Rond point de l’Eau Blanche (arrivée Sud de Quimper).
D783
vers la voie express Nantes-Brest Rond-point Philippe Lebon Route de Coray
Avenue du Président Allende
voie ferrée Rond point de l’Eau Blanche
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L’EAU : ATOUT OU HANDICAP ? Le Steïr
Le Frout
L’Odet
1 3
4
L’Odet
2
Friche de l’Eau Blanche
Le Jet
Localisation des photos-comparaisons hauteur moyenne de l’Odet / inondations de l’hiver 2014 :
Photos-comparaisons hauteur moyenne de l’Odet / inondations de l’hiver 2014 :
1
2
Photo : Vincent Le Gall
Photo : Vincent Le Gall
Photo : Vincent Le
Rue de Pen ar Steïr.
Pont de la Cale Saint Jean.
Place Terre au
34
La ville ayant grignoté peu à peu les terres planes du fond de vallée afin de répondre à des besoins économique et à proposer des nouveaux espaces d’habitations, les rives et anciens lieux tampons permettant de limiter les impacts des crues (important actuellement sur Quimper) se sont vus perméabilisés. Outre les problèmes liés à l’hydrométrie et à l’imperméabilisation des sols, s’ajoutent des phénomènes propres à la ville de Quimper. De plus, la ville se situe sur un carrefour hydrologique combinant également l’apport des eaux en provenance des bassins versants. Ces eaux lessivent les sols en milieu rural, augmentant la fragilisation et l’appauvrissement de la matière organique composant les sols, sols trop intensivement cultivés dont les composants chimiques des produits phytosanitaires se retrouvent dans l’Odet. Comme de nombreuses villes bretonnes, elle a été touchée par les intempéries de l’hiver 2014. Ces inondations sont dues à une combinaison de facteurs individuels ou à des altérations hydromorphologiques qui seront exposés par la suite.
3
Gall
u Duc.
4
Photo : Vincent Le Gall
Place Terre au Duc.
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QUIMPER / KEMPER : «CONFLUENT» Kemper, comme son nom l’indique en breton, signifie «confluent». En effet, la ville et son expansion urbaine, situées dans le fond de la vallée encaissée de l’Odet, recouvrent aujourd’hui une superficie traversée par trois affluents de l’Odet (Le Frout, Le Steïr, Le Jet) sur une distance de 3 km. Quimper est donc fortement exposé lors d’une montée des eaux. Ces eaux, en provenance des bassins versants s’ajoutant aux lits grossissants des différents affluents lors de fortes pluies, génèrent une montée des eaux très rapide sur l’ensemble de l’agglomération ainsi qu’en amont. Des propositions d’interventions ont été proposées (barrages, zones d’expansion des crues) afin de minimiser l’impact de celles-ci sur la ville. Cependant, elles n’ont pas fait l’unanimité, pénalisant les habitations et les secteurs d’activités agricoles plus en amont.
L’Odet.
Le Jet.
Le Frout.
Le Steïr.
Les affluents quimpérois.
Le Steïr
Le Frout
L’Odet
L’Odet Le Jet La friche de l’Eau Blanche
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L’IMPACT DES MARÉES
Périmètre d’étude
Source :Marie-France Littorine
Marée haute an aval du confluent du Steïr et de l’Odet.
Anse de Bénodet.
A cette première particularité hydrographique s’ajoute celle des marées. Leurs variations et leurs coefficients sont perceptibles jusqu’en amont de Quimper, situé à 15 km de l’Océan. Comme cet hiver, la combinaison d’une montée des eaux, ajoutée aux marées hautes à fort coefficient, a eu une incidence importante sur l’ensemble de l’agglomération. Ce phénomène engendre une variation du niveau de l’eau au sein de la ville, créant un paysage en constant changement. Les marées sont d’autant plus perceptibles dans le centre-ville, l’Odet y étant canalisée, l’eau monte très vite verticalement et même en période estivale, ou durant les accalmies pluvieuses, l’Odet menace de déborder durant les marées hautes à fort coefficient.
Anse de Bénodet.
Source :Marie-France Littorine
Marée basse au confluent du Steïr et de l’Odet qui permettait autrefois de passer gué.
Marée haute (coefficient 111) au confluent du Steïr et de l’Odet.
37
DÉVIATION ET CANALISATION DE L’ODET : L’ARRIVÉE DU CHEMIN DE FER
L’implantation de la gare ferroviaire en 1863, a nécessité des travaux de déviation et de canalisation de l’Odet. L’implantation de la gare a permis à l’Est de la ville de se développer. Cependant, les premiers travaux, ajoutés à l’imperméabilisation des sols (habitations, développement de la zone artisanale) et à la suppression des zones tampons en amont de Quimper, augmentent le débit lors des fortes pluies et ne permettent plus à ces espaces de limiter l’impact des eaux sur le centre-ville Aujourd’hui, la gare et son quartier sont au coeur de nouvelles réflexions urbaines portant sur la requalification du pôle multimodale ainsi que sur les quartiers plus à l’Est (quartier de l’Hippodrome entre autre). Cette nouvelle réflexion doit tenir compte du PPRI et proposer des solutions adaptées aux risques
Source : http://www.quimper.fr/
Carte postale ancienne représentant la nouvelle gare ferroviaire .
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de crues. L’imperméabilisation des sols empêche l’eau de s’infiltrer progressivement dans les berges. La totalité de l’écoulement des affluents de l’Odet et de l’eau provenant des bassins versants (qui grossit l’Odet) ont créé de nombreux dégâts en amont de Quimper mais également dans le centreville, où s’ajoutent les problèmes de ruissellement urbain. On peut constater alors une pollution due au ruissellement des eaux pluviales en milieu urbain ainsi qu’une pollution des rejets pluviaux stricts. De plus, la plupart des équipements permettant l’évacuation des eaux n’est pas adaptée aux fortes pluies régulières.
La déviation et la «canalisation» de l’Odet ont participé à l’augmentation des crues au niveau du centre-ville de Quimper. L’Odet formait autrefois un large méandre permettant de ralentir le débit des eaux et créait une zone tampon au niveau de la rive convexe, limitant ainsi les inondations en aval. Mais lors de l’arrivée du chemin de fer, en 1863, l’Odet a dû être canalisée et dérivée afin de permettre la construction de la gare, ne permettant plus aux eaux pluviales de s’infiltrer.
Source : http://www.quimper.fr/
Schéma de déviation de l’Odet pour l’implantation de la gare ferroviaire. Années 1960.
Périmètre d’étude
Comparaison cartographique du lit de l’Odet entre le XIXe siècle et aujourd’hui.
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EXEMPLE LOCALISÉS : RETOUR EN ARRIÈRE Entre 1962 et aujourd’hui, l’essor de la ville a engendré divers projets urbanistiques et économiques, exerçant une forte pression foncière sur l’Est de la ville (situation géographique intéressante pour le développement des industries) sans prendre en compte les problèmes liés aux inondations. L’imperméabilisation des espaces tampons a aggravé l’impact des crues. Par exemple, comme le montrent ces deux cartes et ces photos-comparaisons, les actuels quais, autrefois dégagés,
du Steïr ont été recouverts par des dalles de béton à partir de 1962 pour gagner en foncier; puis re-découvertes en 2002 à cause d’inondations récurrentes s’infiltrant par les soussols. En 1938, les entrepôts d’Armor Lux, ont été construits sur d’anciennes prairies. En 2004, l’entreprise, trop souvent inondée, s’est délocalisée dans sa nouvelle usine de production sur les hauteurs de Quimper. Aujourd’hui le site est redevenu une prairie, support de promenades entre l’Eau Blanche et le Centre-Ville.
Évolution des aménagements liée à l’eau. 1952
1
2
2000
Site d’étude
40
XIXe
XIXe
1962
1938 2004
2. Les berges de l’Odet aménagées en prairie. Lors de l’essor économique du quartier, des bâtiments industriels ont été bâti sur cette parcelle. L’aménagement de cette prairie a permis de créer une zone tampon ne mettant pas en péril des équipements ou des habitations.
2002
1. Les quais du Steïr aujourd’hui. La dalle la recouvrant ayant été détruite suite aux remontées de l’eau par les bouches d’égouts.
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OBSTACLES À L’ÉCOULEMENT Sur l’Est de l’agglomération, s’ajoutent également les obstacles à l’écoulement, c’est à dire des buses ou des écluses, qui, outre le fait de perturber fortement le fonctionnement de ces écosystèmes, agissent comme potentiels barrages lors de fortes pluies. Ils sont cependant peu nombreux sur l’ensemble de l’agglomération. Certains consistent au bon fonctionnement de la ville (franchissements routiers) d’autres pourraient figurer comme éléments clés à revisiter et leur présence sera à prendre en compte lors du futur projet. Les vestiges d’une ancienne écluse. Référentiel des Obstacles à l'Écoulement.
déviation ancienne écluse buse écluse
buse
Source : http://carmen.carmencarto.fr/
PLAN DE PRÉVENTION DU RISQUE D’INONDATION En raison de pressions économiques, sociales, foncières qui rythment la croissance urbaine de la ville de Quimper depuis des décennies, l’urbanisation dans les zones inondables a fortement augmenté, au même titre que la vulnérabilité de la population, des activités et des biens. Afin de réduire cette vulnérabilité, la commune de Quimper a collaboré avec le ministère de l’Écologie et du Développement durable à l’élaboration du Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI) sur les bassins de l’Odet, du Jet et
du Steïr en 2004. Cet outil urbanistique prévoit des zones interdites à la construction et des zones constructibles sous réserve. Il peut imposer d’agir sur l’existant pour réduire la vulnérabilité des biens. La loi réglemente l’installation d’ouvrages susceptibles de provoquer une gêne à l’écoulement des eaux en période d’inondation. La friche de l’Eau Blanche et l’ensemble du site d’étude se situent en zone rouge et bleu, ainsi, les actuels bâtiments qui y sont présents devront être dans leur majorité préservés.
PPRI de Quimper.
centre-ville pôle multimodale
friche de l’Eau Blanche
source : http://www.finistere.gouv.fr
42
Toute construction nouvelle est interdite dans cette zone qui sert à l’écoulement et l’expansion des crues.
Protection et/ou adaptation du bâti existant contre les inondations.
Des opérations d’aménagement peuvent autorisées sous certaines conditions.
Quel que soit l’aléa en centre urbain, il est autorisé la mutation, la transformation et le renouvellement du bâti existant.
être
ADAPTABILITÉ : L’EXEMPLE DU MOULIN SAINT-DENIS À QUIMPER Face à ces problèmes d’inondations et aux réglementations dictées par le PPRI, les constructions se doivent d’être adaptées à ce type de risque. L’ancien Moulin Saint-Denis, situé en amont de Quimper, est régulièrement inondé : il se trouve entre deux bras de rivière, une partie de l’Odet ayant été dérivée afin d’alimenter le moulin. Les propriétaires ont adapté leur habitation vis à vis des crues importantes trop souvent récurrentes.
Source : photos prises par Madame Thépaut, habitant le Moulin Saint Denis à Quimper.
Inondations au Moulin Saint Denis à Quimper fin 2013. Sur la photo de gauche, en pointillés jaunes, la hauteur jusqu’à laquelle l’eau est montée.
Photo personnelle.
Pour faire prévenir des inondations régulières, l’extension de la maison s’est faite sur pilotis.
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DUALITÉ : UN CENTRE-VILLE CENTRÉ SUR L’ODET, UNE PÉRIPHÉRIE L’OC Le présence de l’eau est omniprésente sur ce territoire, et l’Odet en est le coeur, le fondement. Elle joue également le rôle de fil conducteur, permettant une lecture longitudinale de la ville. D’Ouest en Est, on perçoit différents faciès de la ville s’imbriquant autour de l’Odet. Le centre ville médiéval, autrefois tourné vers le fleuve ,qui était considéré comme un lieu stratégique d’échanges soutenant l’essor économique de la ville, est encore lisible aujourd’hui. Cependant, plus on
s’éloigne du centre-ville, moins cette proximité avec l’Odet est perceptible ; elle semble oubliée derrière les bâtiments industriels. Il est toutefois possible, lorsque l’on accède aux bocages ou à d’autres endroits stratégiques et difficilement accessibles, de trouver des fenêtres sur l’autre rive et l’Odet. La privatisation des berges, surtout présente dans les quartiers pavillonnaires, est également un point à prendre en compte car elle complique les liaisons entre les différents aménagements et ferme de nombreuses vue sur le fleuve. Néanmoins, la ville de Quimper
Cartographie des différentes accessibilités aux berges de l’Odet.
Les quais et passerelles du centre-ville.
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Axe de circulation majeur entre l’Est et le centreville. Rue de l’Hippodrome.
Nouvelle promenade lon Blanche et le
CCULTANT oeuvre aujourd’hui pour redonner une image de qualité à l’Odet, par le biais d’aménagements mais également en ayant entamé un processus d’acquisition foncière..
ngeant l’Odet entre l’Eau e centre-ville.
Zone d’activité construite sur les rives de l’Odet (Route de Coray).
Le réseau de bocage suggérant l’Odet et Le Jet.
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UNE PÉRIPHÉRIE BOCAGÈRE : UN PATRIMOINE LIÉ À L’EAU MÉCONNU Quimper
Ergué-Gabéric
bocages
La ripisylve vue depuis la route d’Elliant, occultant entièrement les vue sur le Jet.
A la privatisation des berges occultant la présence de l’Odet, s’ajoute également la densification des ripisylves. Constituées principalement d’aulnes glutineux, de frênes communs, de saules, d’iris jaunes, et d’osmondes royales, elles sont peu entretenues et ferment le paysage. La présence du Jet est insoupçonnable depuis la route tandis que la majorité des berges est privatisée, rendant l’accès aux rives délicat. Leurs fonctions de corridor biologique est indéniable, cependant, des fenêtres devraient être créées afin d’ouvrir les vues sur la présence de l’eau aux endroits stratégiques, afin de mettre en valeur ce patrimoine naturel oublié.
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Une partie des berges est cependant accessible depuis le lotissement «Vallée du Jet» mais l’aménagement n’est pas signalé. Le lieu offre pourtant un paysage de qualité, ainsi qu’un patrimoine insoupçonné, révélant un site historique rattaché au manoir du Cleuyou. Ce site pourrait donc également servir d’accroche pour une promenade future, aménagée dans les bocages, ponctuée par un patrimoine vernaculaire. De plus, le manoir accueille aujourd’hui en résidence, des artistes ou des événements privés ; il pourrait donc également agrémenter le parcours au travers du paysage bocager.
Le paysage bocager en périphérie quimpéroise : Quimper
Ergué-Gabéric
l’Odet
Route d’Elliant lotissement «Vallée du Jet»
Bief Moulin du Cleuyou Le Jet
Source : www.geoportail.gouv.fr
accès au bief et aux rives du Jet
Le Moulin du Cleuyou, datant du XVe siècle, à Ergué Gabéric pour lequel le bief a été construit.
Ci dessus et ci-contre, le bief construit au XVIe siècle, permettant de dévier une partie du Jet afin de contrôler le débit de l’eau arrivant au Moulin du Cleuyou.
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LES PROJETS QUIMPÉROIS LIÉS À L’EAU Afin de répondre à des nécessités économiques et de faire évoluer le cadre de vie participant au bien-être de ses habitants, la ville de Quimper a lancé plusieurs projets, qui sont aujourd’hui, soit réalisés, soit en cours d’étude. Plusieurs de ces projets s’articulent en périphérie du centre-ville, autour de l’eau. Voici quelques exemples de projets sur lesquels le futur travail d’aménagement du site de l’Eau Blanche pourra en partie s’articuler :
LA RÉHABILITATION DU PÔLE MULTIMODALE
Source : agence BASE.
Projet de requalification du pôle multimodale par BASE et F.au.
Le projet de ligne à grande vitesse (LGV) dont la mise en service est annoncée pour 2017, a conduit Quimper Communauté à engager une réflexion sur la modernisation du pôle d’échanges multimodale de la gare. Ce projet de LGV vise à mettre Quimper à 3 heures 08 de Paris. Il prévoit pour cela une ligne TGV entre Paris à Rennes et une modernisation de la ligne actuelle entre Rennes et Quimper. Au delà du gain de temps attendu, le projet s’inscrit dans une politique globale pour promouvoir l’utilisation des transports en commun, dans un objectif de développement durable. La gare de Quimper se situant dans le centre-ville, la réhabilitation du pôle multimodale doit s’inscrire dans un projet à
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l’échelle du quartier de la gare. Dans ce but, le projet devra développer la relation avec ce quartier en privilégiant le commerce, l’habitat et le développement des activités tertiaires. Il s’agira également de requalifier l’avenue de la Libération, porte d’entrée sur la ville de Quimper pour de nombreux voyageurs. Le futur pôle multimodale se devra de reconsidérer son environnement paysager, prolongeant la qualité de paysage que l’on connaît dans le centre-ville de Quimper et dans sa périphérie. Il devra également prendre en compte le fait de se situer en zone inondable et de développer des structures et des aménagements en adéquation avec ce risque.
LA CONSTRUCTION D’UN PARKING PAYSAGER ET D’UN NOUVEAU CINÉMA
Source : http://www.quimper.maville.com/
Comme envisagé sur cette esquisse (réalisée par le cabinet Enet Delowy), les sept hectares de la Providence sont réaménagés en parking paysager depuis 2012.
Le quartier de la Providence, depuis son aménagement en 2012, constitue un nouveau secteur valorisé en cœur de ville, proposant un nouveau cadre de vue aux infrastructures variées : multiplex, aire de jeux, cheminements piéton-vélo sécurisés, aménagement paysager…, le tout sur une zone qui conserve un grand potentiel de stationnement. L’espace de stationnement reste quasiment identique au parking présent auparavant, mais des contraintes paysagères, écologique, environnementales,
sociétales et culturelles ont permis de créer un nouveau lieu de qualité, attirant les locaux, au sein du centre-ville et redonnant une valeur et une centralité au Steïr. Le stationnement s’organise autour de zones vertes qui contribuent également à limiter l’imperméabilisation des sols. Le parc des berges, vaste espace paysager le long de la rivière, s’étirant de la maison de l’enfance au multiplex, propose différentes ambiances.
L’AMÉNAGEMENT DES BERGES DE L’ODET EN PROMENADE
Prairie et promenade aménagées en 2006.
Peu communiqué au public, l’aménagement de la prairie et de cette promenade en fait pourtant un lieu de qualité, poumon vert entre centre-ville et zone artisanale. Celui-ci entre dans un programme de requalification et de réhabilitation de la partie Est de la ville, créant ainsi une liaison première entre
centre-ville et périphérie urbaine, s’accrochant sur les rives de l’Odet. Les vues sur les hauteurs de Quimper sont dégagés, l’aménagement est succinct est propose une «Nature presque sauvage» en ville ce qui en fait un lieu aux nombreuses qualités paysagères.
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LES TRACES DE L’ANCIENNE USINE À GAZ
Localisation des traces physiques de l’usine à gaz.
La friche industrielle de l’Eau Blanche, en plus de se situer en zone inondable, possède des sols pollués. Parmi les 60 sites pollués en Bretagne répertoriés par Basol, celui de l’Eau Blanche est inventorié comme ancienne usine à gaz. La friche est classée «ICPE», c’est à dire «Installation classée pour la protection de l’environnement». Il s’agit, la plupart du temps, de lieux comme « les usines, ateliers, dépôts, chantiers et, d’une manière plus générale, les installations exploitées ou détenues par toute personne physique ou morale, publique ou privée, pouvant présenter des dangers ou des inconvénients pour : -la commodité du voisinage -la santé -la sécurité -la salubrité publique -l’agriculture -la protection de la nature et de l’environnement -la conservation des sites et monuments ainsi que des éléments du patrimoine archéologique ». L’ensemble du site appartenant à GDF couvre une superficie de 27 052m². Il a accueilli de 1957 à 1978, une usine
Les bâtiments techniques, occupant une petite partie de l’Ouest du site.
fabriquant du gaz à partir d’hydrocarbures. D’après l’inventaire historique de sites industriels et activités de service, l’ancienne usine GDF produisait et distribuait des combustibles gazeux. Le site est répertorié en zone 3 dans le protocole, ce qui signifie que la sensibilité du site vis à vis de l’homme, des eaux superficielles et souterraines est faible. Il existe cependant deux sources secondaires de
La partie du site sur laquelle était implantée l’usine à gaz, aujourd’hui désaffectée.
50
souillures constituées par des remblais déposés en 1985, en provenance de l‘ancienne usine à gaz du Cap Horn,à Quimper, ainsi que par des souillures superficielles. L’ensemble des matériaux souillés représente un volume estimé à 455 mètres cubes. Une analyse des eaux de la nappe a mis en évidence la faible altération des eaux souterraines, par des hydrocarbures issus de sources de pollution externes au site. En observant le sol, on peut définir où le remblais à été déposé. La végétation plus basse que les autres endroits de la friche, ainsi que la présence d’ajoncs venant conforter mes hypothèses m’ont permis de définir les deux endroits où le remblais a probablement été apporté. Aujourd’hui, une toute petite partie du site est encore en activité ; il s’agit de bâtiments techniques et d’un poste de détente de gaz. Le reste du site GDF est en fiche et quelques vestiges de l’ancienne usine sont encore visible : on peut encore trouver de grandes dalles de béton, des allées, des anciens rails visibles ou partiellement perceptibles, et quelques marches, mais les bâtiments principaux ont entièrement été détruits.
La zone remblayée située le plus au Sud.
Localisation des espaces pollués (remblais) :
La zone remblayée située le plus au Nord, une ancienne fosse a été comblée..
Zones remblayées.
L’une des nombreuses dalles béton présentes sur le site.
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LE CENTRE-VILLE DE QUIMPER, UN QUARTIER DÉPÉRISSANT Pour répondre aux besoins souvent bien réels d’un accroissement et d’une diversification de l’offre commerciale et de loisirs, les implantations commerciales ont connu un véritable boom en périphérie, là où le foncier abonde et où l’aménagement des accès ne pose aucun problème. Le choix de la facilité, donc, mais un choix dont on commence aujourd’hui à percevoir les conséquences catastrophiques. Cette croissance des «zones commerciales» en périphérie urbaine a contribué au dépérissement du centre-ville. Moins de commerces en centre ville, c’est moins de services, bien sûr, mais aussi moins de fréquentation, moins de vie, moins d’animation. Le centre-ville perde son attractivité, notamment auprès des classes moyennes et supérieures, qui préfèrent partir emménager en périphérie dans une maison avec jardin. Leur départ contribue à entretenir et amplifier les dynamiques enclenchées par la crise du commerce. Le centre-ville est l’image de marque de la ville; hors, celui-ci offre un éventail d’activités et de commerces très restreints. Il est pourtant le quartier phare, celui que tous les habitants connaissent, celui que les élus doivent traiter prioritairement. «Continuer de faire un peu de tout partout au motif que les résidents des autres quartiers pourraient se sentir lésés procède d’un contresens grave: le centre-ville est le cœur de la ville et le siège de son identité. Qu’il vienne à battre moins fort et c’est l’ensemble de la cité qui décline. Qu’il se dégrade au point que la ville ne
se reconnaisse plus en lui, et c’est le début d’une crise d’identité dont les effets peuvent devenir immaîtrisables. Partir de cet axiome, c’est se battre contre la facilité qui consiste encore aujourd’hui à délocaliser de grands services publics et des équipements de loisirs à la périphérie au motif que les accès y sont plus faciles, le terrain plus abondant, le prix du foncier moins cher. Dans ce domaine, mieux vaut prendre plus de temps et accepter un degré de complexité plus élevé pour préserver un niveau minimal d’attractivité en deçà duquel aucune renaissance du centre-ville n’est possible.»1. De nombreuses villes ont mis en place un système de transports en commun, de parkings relais. Quimper, en créant le projet schéma Transport, soutenu par l’ancienne municipalité, s’est alignée sur ce type de projet, envisageable pour les grandes agglomérations. Cependant, ce système n’est pas compatible avec la taille de la ville de Quimper, contrairement aux métropoles régionales, et aurait contribué à davantage enterrer les dernières activités du centre. Le stationnement et l’accessibilité au centre-ville doivent donc être de nouvelles priorités. En limitant l’accès au centre-ville pour les voitures, en privilégiant les transports en commun (en prenant exemple sur les métropoles régionales) Quimper a contribué à valoriser l’offre de périphérie. Le centre-ville doit donc s’équiper de structures et d’aménagement permettant d’accueillir la voiture. Le 1. «Pour les villes moyennes, demain, il sera trop tard» Olivier Berlioux et Franck Gintrand Smart Cités ; 11.07.2014. http://www.slate.fr/story/88883/villes-moyennes-demain-il-sera-trop-tard
Localisation des projets récents sur le centre-ville :
Le Steïr
L’odet
Médiathèque
Centre des congrès
Galerie du Chapeau Rouge
52
Cathédrale Parking de la Providence
Jardin de la Paix
Gare
stationnement a des conséquences directes sur l’évolution du commerce en centre-ville, et c’est en l’améliorant que son attractivité redeviendra florissante. De nouveaux projets comme la construction de la médiathèque, le jardin de la Paix, la galerie du Chapeau rouge, le multiplex et le prochain centre de congrès contribuent à une nouvelle dynamisation du centre-ville, en y amenant de
nouveaux commerces et de nouveaux choix d’activités. Ces nouvelles infrastructures, dont le développement doit être conforté et encouragé, doivent cependant être couplées avec une proposition de stationnement plus dense .. Car, malgré ces efforts, le centre-ville continue de dépérir petit à petit.
La médiathèque des Ursulines, inaugurée en 2008.
Le parking paysager de la Providence et le multiplex en arrière plan, construit et aménagé en 2012.
La galerie commerçante du Chapeau Rouge, ouverte depuis 2011.
Le jardin de la Paix, en prolongement du jardin de la Retraite, espace très fréquenté par les touristes, ouvert au public depuis 2013.
Source : http://www.quimper-communaute.fr
Modélisation du Centre des congrès du Chapeau Rouge, qui ouvrira en 2016. Projet de Michel Grignou, associé à Sophie Roche et Alain Dumont de l’agence d’architecture et de scénographie « Incognito ».
53
CRÉER UN LIEN ENTRE LE CENTRE-VILLE, LE PÔLE MULTIMODALE, LA FR Les différents paramètres évoqués précédemment démontrent de quelles manières certaines parties de la ville sont enclavées, limitant ainsi leur développement. La question de la participation à une redynamisation du centre-ville est à prendre en compte de manière importante. Le futur projet de l’aménagement de la friche, se situant à proximité du quartier de la gare, pourra se greffer sur le projet de requalification du pôle multimodale,
ainsi que sur la partie Est de la ville, qui a vocation à muter rapidement. L’aménagement de cet espace permettra de retourner la ville vers son fil conducteur, l’Odet, et l’ouvrir sur des paysages de qualité oubliés. Il s’agira donc de rapprocher la gare du centre-ville et de extérieur de la ville par le biais de la friche, qui y jouera le rôle de leu fédérateur entre intérieur et périphérie.
Centre-ville
Les principaux pôles de l’Est de Quimper s’articulant autour de l’Odet.
54
Pôle multimodale / équipements publics
RICHE ET L’EXTÉRIEUR DE LA VILLE La friche, ses limites et ses alentours se devront d’être un lieu portant de nouveaux enjeux, attirant un public varié, de nouvelles infrastructures afin de créer une nouvelle entrée vers le centre-ville.
Friche de l’Eau Blanche
Bocages
55
L’EAU COMME FIL CONDUCTEUR ... L’Odet, lien géographie et territorial fort, agira donc comme lien thématique permettant d’articuler les différentes échelles de la ville (îlots/ friche, quartiers, agglomération) et d’affirmer le lien entre centre-ville, pôle multimodale, friche (multifonctionnalité) et extérieur de la ville.
Quartier de la gare vu depuis la rive droite.
Les ambiances paysagères autour de l’Odet.
56
Le quartier de la
a zone industrielle.
Les bocages de lâ&#x20AC;&#x2122;Est de Quimper vus depuis la rive droite.
lâ&#x20AC;&#x2122;Odet
57
Contours Voie chemin de fer
... PERMETTANT DE RÉVÉLER UN PATRIMOINE VERNACULAIRE OUBLIÉ Talus
Alignement d'arbres
1 Remplissage
2 3 4
5
7 10 8 9
6
Localisation du patrimoine oublié.
14 11
12
15
16
13
Patrimoine à mettre en valeur
L’EXEMPLE DU MOULIN DU COUTILLY L’Odet permettra également de support de promenade permettant de révéler un patrimoine local, architectural et paysager, oublié. On peut voir ici l’arrière du Moulin du Coutilly, avec une confrontation des matériaux : !es anciens murs derrière, et
à l’avant des tôles supportant l’enseigne publicitaire. Les deux photos de dessous sont prises du même endroit, les anciens murs du moulin ont été recouverts par l’enseigne du magasin, rendant le bâtiment initial invisible et insoupçonnable depuis la route.
Espace boisé classé
toutes les ressources sur les
Confrontation entre les murs d’époque et le toît et murs recouverts de taule.
Photo-comparaison : A gauche, Moulin du Couitlly au XXe siècle ; à droite «Moulin» du Coutilly aujourd’hui.
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DES ÉLÉMENTS À VALORISER
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SITES POTENTIELS DE SUPPORT DE PROJET Afin de mettre en valeur l’Odet et de proposer de nouvelles liaisons entre différents pôles, on peut étendre les limites bien au delà du périmètre d’intervention. Le projet pourrait donc, à long terme, prendre en compte les surfaces occupées par les bâtiments industriels sans activités, les bâtiments vétustes en activité, les délaissés, les parkings ... Les sites aménagés pourraient donc être confortés, et étendus et permettraient de créer une amorce, une articulation aux prémices d’un futur projet; L’ensemble de ces sites pourrait créer une nouvelle trame urbaine, revalorisant l’entrée de ville et proposant de nouvelles fonctionnalités.
Cartographie des éléments pouvant être support de projet.
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Légendes : Bâtiments inoccupés
Bâtiments vétustes en activité
Délaissés
Parkings
Sites aménagés Prairies humides
Cultures
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ORIENTATIONS STRATÉGIQUES POUR UNE COHÉRENCE ENTRE CENTRE-VI Il s’agit donc de créer un lien, une accroche entre centre-ville, gare et équipements publics, friche et extérieur de la ville (bocages). L’amorce est déjà enclenchée par la réalisation de la promenade le long de l’Odet et par les recherches actuelles sur la requalification du pôle multimodale. La friche servirait de lien permettant de redynamiser le centre ville et ouvrant la ville sur ses paysages extérieurs. De plus, elle se situe à proximité d’un nœud de distribution des flux automobiles (zone industrielle/zone résidentielle et voie express Nord/Sud). Dans un premier temps, il s’agirait de proposer un programme de dépollution des sols et de solutions paysagères permettant de limiter l’impact des inondations sur la ville de Quimper.
accessibilité) et valorisée en proposant d’autres fonctionnalités sur l’ensemble sur site (en plus du parking-relais). Cette mixité fonctionnelle permettrait d’accompagner la reconquête des berges de l’Odet (en plus du lancement du programme et projet pôle multimodale et promenade) allant du centre-ville vers l’extérieur de la ville. La friche serait un premier outil permettant d’accompagner la collectivité pour la reconquête des berges. Cette reconquête partirait du centre ville et s’étirerait vers les prairies bocagères. Il s’agirait donc dans un premier temps de créer de nouvelles liaisons physiques et visuelles et de valoriser le patrimoine vernaculaire, reflet de l’image de la ville et de la campagne environnante et offrant une entrée de ville de qualité.
Agissant comme un lieu de rupture modale (flux, noeuds de distribution) (ZA-zone résidentielle et Nord-Sud), cette rupture pourrait être prise comme un avantage (visibilité/ Légendes : Liaisons piétonne et cyclable existantes
Liaisons physiques et visuelles à créer
Liaisons physiques et visuelles existantes
Localisation du patrimoine à mettre en valeur
Liaisons piétonnes à créer
Front bâti à valoriser
Densifier et revég artisan
Utiliser la
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ILLE ET PÉRIPHÉRIE
Voie express Nantes-Brest
gétaliser la zone nale
Créer et affirmer les faisceaux de relations autour de l’Odet
a friche comme lien fédérateur entre centre-ville, pôle multimodale et extérieur de la ville
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L’actuel dépérissement du centre-ville pourrait, en partie, être contré par l’aménagement de la friche, qui servirait alors de lieu pouvant attirer de multiples publics. Quimper se situe dans un vaste territoire agricole, mais également touristique (architecture de la ville, qualités des paysages intérieurs et côtiers, patrimoine vernaculaire). Ainsi, cette friche pourrait être réinvestie de manière à attirer un public touristique, agricole et local. Le parc agricole urbain, associé au projet de parking-relais, qui créerait un autre type d’amorce, permettrait de revaloriser l’entrée de ville et de rediriger le public vers le
centre-ville et les paysages extérieurs. Il s’agirait donc d’utiliser les contraintes d’entrée de ville, de pollutions de sols et de zone inondable comme atouts sur lesquels fonder le projet et les qualités essentielles du site (topographie, eau, végétal, vues ...) pour développer un projet d’aménagement. Dans un premier temps, il s’agira donc de créer des continuités entre aménagements, quartiers et paysages, et leur donner une épaisseur. Le projet s’inscrira donc dans plusieurs temporalités.
PROJET DE GESTION PROJET D’AMÉNAGEMENT Court terme Dépollution par phytoremédiation Possibilité de réversibilité et d’évolution des usages Implantation d’activités agricoles écologiques Liaisons physiques et visuelles entre les rives. Valorisation du patrimoine. Ouverture de la ville sur ses paysages extérieurs.
Les relations transversales, vue sur les bocages.
PROJET DE CONCERT Court, mo
Découverte et expéri de productio 64
Comment revitaliser ce territoire (centre-ville/pôle multimodale/entrée de ville) ? Comment utiliser l’eau comme fil conducteur entre périphérie et centre-vile ? Quel avenir pour une zone inondable (habitable ? agricole ? ...) ?
PROJET D’AMÉNAGEMENT PROJET PARTICIPATIF Moyen terme et long terme Vitrine en entrée de ville (touristes/locaux/ agriculteurs). Parc agricole en entrée de ville. Lieu de rupture modale : aiguillage Lieu pédagogique
Exemple du quartier péri-urbain de la Bouillie ; Blois.
TATION ET DE COMMUNICATION oyen et long terme
imentation de nouveaux modes on et de consommation 65
STRATÉG ET PRO
GIES OJET
UN SITE «MULTI-CULTUREL», DES LIENS FÉDÉRATEURS
ORIENTATIONS STRATÉGIQUES POUR UNE COHÉRENCE TERRITORIALE ET P PÉRIPHÉRIE URBAINE ET CENTRE-VILLE L’ensemble quimpérois s’organise autour du fleuve Odet ; l’évolution de la ville autour de cet élément paysager fondateur en a séquencé les paysages. Sur la partie est de l’agglomération, des pans entiers de cette zone urbaine sont aujourd’hui enclavés par le réseau routier, ferré, le relief et l’eau. Des îlots s’y sont constitués, tournant le dos au centreville pourtant si proche, subissant par ailleurs la proximité avec le fleuve. Celui-ci pourrait cependant servir de support à des aménagements permettant de relier les différentes parties de la ville aujourd’hui séquencée, de participer à la sensibilisation des citoyens aux divers problèmes liés à l’eau que le territoire rencontre mais également d’ouvrir vers les campagnes et les pratiques agricoles souvent ignorées.
Centre-ville Zone artisanale et friche
Pôle multimodale
CONNECTER LES RIVES (séparées par l’Odet, la voie ferré et l’avenue de la Libération)
La vallée de l’Odet, offre une diversité de paysages (bocages, prairies humides, boisements, ripisylves ...) Fossés, , limites parcellaires, talus et haies bocagères, arbres centenaires et chemins d’exploitations sont ici autant d’éléments porteurs permettant la découverte de paysages bocagers proches de la ville. Il s’agit donc de les protéger et de les valoriser dans leurs usages, ainsi que dans de nouvelles planifications liées à l’habitat.
OUVRIR LA VILLE SUR LES BOCAGES - Reconnecter les quartiers. - Proposer une diversité de parcours et de paysages reliant l’Eau Blanche, le centre-ville, le pôle multimodale et les bocages (nature, agriculture, arts, patrimoine vernaculaire et local, habitat, commerces ...). - Créer des points de vue, des fenêtres sur le paysage (mettre en valeur le relief et les panoramas inconnus ou oubliés).
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- Requalifier/ valoriser l’entrée de ville. - Ouverture de la ville sur les bocages : découvrir le patrimoine «naturel», agricole proche de la ville. - Préserver le paysage bocager. - Renaturaliser les berges de l’Odet (zones tampon, mise en valeur de l’Odet, lieux de promenade, image d’entrée de ville). - Rendre le paysage bocager praticable.
PAYSAGÈRE À L’ÉCHELLE DE L’AGGLOMÉRATION
: COMMENT RELIER
50m
Bocages
Imaginer de restructurer l’entrée Est de la ville autour de son histoire industrielle, d’un patrimoine vernaculaire ou agricole aux portes de la ville permettrait de créer une nouvelle polarité en entrée de ville et d’ouvrir un nouveau site au public pour redécouvrir un endroit délaissé proche de nombreux faciès paysagers de qualité.
CRÉER UNE NOUVELLE ATTRACTIVITÉ EN ENTRÉE DE VILLE
Vers une nouvelle relation physique, visuelle et culturelle avec la rivière, élément central et riche de l’histoire de la ville. Que se soit sur les coteaux qui la surplombent, à leur pied ou le long des berges de l’Odet, il s’agit bien de renouer avec la rivière et les composantes du paysage, afin de revendiquer une identité propre à la ville et ses territoires.
RÉVÉLER L’ODET ET SON ÉPAISSEUR - Sensibiliser les populations aux variations du niveau de l’eau (quais bas, quais hauts). - Désenclaver le centre-ville et les quartiers périphériques. - Agrandir l’espace piétonnier (donner envie aux gens de se promener).
- Implanter de nouvelles activités (nouveaux commerces, agriculture maraîchère, circuit de recyclage) ; diversifier les activités afin de rendre le site vivant. - Densifier la zone artisanale pour la revégétaliser, implanter de nouvelles activités voire de l’habitat. - Désenclaver la zone artisanale. - Utiliser la friche de l’Eau Blanche comme point d’ancrage de l’ensemble du projet de parcours et de mise en valeur des rives. L’utiliser comme un lieu de mise en avant de la culture (dans tous les sens du terme). - Recréer une polarité pôle multimodale/pôle sportif (à proximité du centre-ville). - Revaloriser l’accès au centre ville : requalifier et redynamiser l’avenue de la Libération, relier le centre-ville au quartier de l’Hippodrome
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COMMENT FONDER UN PROJET D’AGGLOMÉRATION PERMETTANT DE CRÉER UNE NOUVELLE DYNAMIQUE URBAINE, CULTURELLE ET SOCIALE À PROXIMITÉ DU CENTRE-VILLE ?
centre-ville
pôle multimodale / équipements publics
friche de l’Eau Blanche
bocages
100m Localisation des différentes polarités à connecter.
L’Odet agira donc en tant que lien fédérateur entre quatre «pôles» qui structurent la partie Est de la ville : le centreville, le pôle mutimodale et les équipements publics, le projet sur la friche de l’Eau Blanche et les bocages. Ces pôles permettront de créer des points d’encrage proposant ainsi qu’une diversité de fonctions (sportif, culturel, artistique, environnemental ...) . En effet, la monospécifité de certaines «zones» de la ville incite aujourd’hui à une standardisation de certains de ses quartiers. La zone artisanale génère aujourd’hui, un clivage entre habitat du centre-ville, quartiers limitrophes et bocages. Ce secteur quasi imperméable, d’un accès compliqué, mettant peu en valeur son potentiel économique et constituant une entrée de ville ne reflétant ni l’image de Quimper, ni le territoire auquel l’agglomération appartient. Il s’agirait donc, dans un premier temps de donner à cet espace d’avantage de sens et d’intérêt, d’en faire un lieu multifonctionnel, de donner à cette zone économique un nouvel attrait. Il ne s’agit pas non plus d’éradiquer la zone artisanale, mais plutôt de lui donner d’autres attraits supplémentaires et d’en faire un lieu multifonctionnel. Comme expliqué précédemment, le site a pour atout principal sa position géographique, en entrée de ville, entre zone artisanale et bocages. Sa proximité du centre-ville en fait également un lieu accessible facilement. Il a la particularité de se situer en zone inondable (zone rouge et partiellement bleue dans le PPRI) et d’avoir une petite partie des sols pollués. Enserré dans un tissu industriel et résidentiel, il se trouve également enclavé par L’Odet et la voie ferrée ainsi que par la zone artisanale dont l’accès est limité. Ce nouveau «pôle» en entrée de ville permettrait de structurer le territoire, en créant un point d’appel en entrée de ville, laissant ensuite l’Odet, son épaisseur et les
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liaisons physiques et visuelles guider le visiteur et connecter les différentes séquences paysagères. Ce nouveau maillon permettrait de créer un lien entre la ville et la campagne avec le fleuve comme élément qualifiant. Il permettrait également de créer une dynamique vers le centre-ville et d’accompagner l’actuel projet portant sur la requalification du pôle multimodale prenant également en compte l’aménagement de l’avenue de la Libération. Il s’agit donc de créer une liaison entre intérieur et extérieur de la ville, allant du centre-ville aux bocages. Cet ensemble se greffera sur l’Odet et son épaisseur, et agira comme fondement de projet, articulant ainsi l’entrée de ville à l’espace agricole et au centre-ville, en insérant une stratégie de micro-transversalités. Ce travail s’articulera donc à plusieurs échelles, sur différentes séquences : - l’épaisseur de l’Odet - le lien entre centre-ville et bocages - le lien entre entrée de ville et bocages
LE NOUVEAU PÔLE FÉDÉRATEUR : UN PARC AGRICOLE, VIVRIER ET CULTUREL (23, 1 HA) Cet ensemble possède de nombreuses potentialités qui pourraient être utilisées afin de proposer un site avec plusieurs approches,pouvant attirer un public varié. La réhabilitation de la friche en parc vivrier, agricole et culturel permettrait aux citoyens de construire de manière collective un espace de développement durable. Il s’agirait donc de privilégier des pratiques respectueuses de l’environnement, de soutenir et conforter la création artistique et culturelle la valorisation de produits locaux (circuits courts, vente directe ...) en soulignant la
qualité du produit, en proposant une approche plus respectueuse de l’environnement, en repensant le métier d’agriculteur (méthodes artisanales) afin de relancer une sécurité et une souveraineté alimentaire. De la même manière que les animations ponctuelles, ces projets s’appuieront sur plusieurs thématiques liées à l’agriculture, l’écologie, le recyclage, mais aussi l’art, la création et la culture en général.
50m «Des cassandres ont prédit ces dernières années la mort du paysage par sa banalisation, son uniformisation, sa rurbanisation, sa détérioration. Mais il faut revenir à une notion fondamentale, le paysage est l’enfant de la société qui l’engendre et lui ressemble. Or, elle évolue cette société. Des voix s’élèvent pour expliquer que l’agrosystème actuel sera de moins en moins viable et qu’il faudra revenir à des modes de production plus extensifs, tournés vers la qualité et, par nature, plus respectueux des équilibres et des paysages existants.» Jean Huchet
1. Les aspects agricole et vivriers 1. LES ASPECTS AGRICOLE ET VIVRIERS
L’exploitation des ressources naturelles comme les terres fertiles, l’eau, le bois, les minerais a augmenté de 50% dans le monde depuis 30 ans. Un seuil a été atteint en 1987, date depuis laquelle notre consommation s’élève à un niveau tel que les capacités de renouvellement des ressources sont compromises... Nous consommons trop et mal, et la planète ne peut pas suivre. Au niveau national comme local, la filière biologique peine à se développer alors que les conséquences du système agricole conventionnel sont connues. Parallèlement de plus en plus de citoyens désirent modifier leurs comportements mais n’ont pas les moyens d’y parvenir (manque de structures de formation et de production). Dans les espaces périurbains des grandes agglomérations, la préservation d’espaces agricoles et naturels est une nécessité pour tous comme la conservation d’espaces naturels et le maintien de la biodiversité. Par ailleurs, la demande est forte parmi les citadins d’espaces ouverts et paysagers. Ces 2 enjeux restent difficiles à joindre. Les paysages agricoles périurbains ne sont pas nécessairement perçus comme des espaces de loisirs attractifs, particulièrement quand se rencontrent, dans les mailles des grands axes de transports, espaces agricoles banalisés et urbanisme
standardisé. Ce nouveau parc permettra - de déployer, à l’intérieur d’un réseau de maillage urbain, principalement sur des espaces «désinvestis» par l’urbanisation traditionnelle, un espace liant loisir, découverte et agriculture maraichère. -de reconnecté le site enclavé aux différentes franges urbaines et rurales qui l’entourent et de cohabiter avec ses différentes fonctions. C’est une trame dont les mailles accueillent des fonctions sociales, biologiques, économiques et paysagères. De plus, le site de l’Eau Blanche se situe sur des terrains plats, en fond de vallées. La présence de l’Odet a généré un apport d’alluvions, en faisant des terres très fertiles ; il s’agit donc d’un endroit particulièrement intéressant pour y implanter de l’agriculture. L’agriculture permettra de faire vivre ce lieu tout en rendant les berges perméables et ainsi créer des espaces tampons en amont de Quimper. - mettre en valeur et soutenir une agriculture respectueuse de l’environnement, de contribuer au développement économique du territoire, de créer un lieu d’échange et de partages, ainsi que de sensibiliser les citoyens à une démarche environnementale et écologique. Ce site deviendra donc un outil pédagogique soutenant plusieurs approches et pouvant évoluer dans le temps. - mettre en place des ateliers pédagogiques, en lien avec les établissements scolaires pourraient aussi voir le jour sous forme d’actions ponctuelles ou sur des périodes plus longues.
La démarche de création d’un parc agricole urbain correspond à une volonté de gestion et d’interaction entre des espaces naturels, des activités économiques et de l’habitat. Le parc assure ainsi
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une transition entre la ville et la campagne. L’urbain ne s’oppose pas au rural, ils s’associent autour d’un projet commun. Le projet se propose d’offrir aux citoyens la possibilité de participer au développement du site et du territoire quant aux besoins essentiels. A celui de l’agriculture, pour les personnes désireuses d’acheter du local et de participer au développement d’une agriculture écologique, locale et expérimentale, s’ajoute la possibilité de cultiver ses propres produits. Dans une stratégie de gouvernance alimentaire, assurer une alimentation de qualité pour tous est devenu un enjeu véritable à part entière. La mise en place de jardins collectifs, de forêt nourricière ainsi que de vergers permettra sensibilisation, échanges et découvertes quand aux besoins essentiels de se nourrir.
Quimper bénéficie d’un secteur associatif important, toutefois, peu d’acteurs s’inscrivent dans une démarche de participation et d’intégration des divers publics présents sur le territoire autour de pratiques agricoles, ce parc serait donc l’occasion de façonner un projet associatif autour d’une activité nourricière. Le parc proposera donc : - un encadrement technique qui pourra être réalisé par les maraîchers ainsi que par l’association gérant le site sur les questions scientifiques d’agroécologie. Pour ces projets, des espaces spécifiques seront aménagées et permettront à chaque groupe d’intervenir de manière continue et cohérente. - la mise en relation de la présence actuelle de l’association Emmaüs, de magasins de troc, et d’un établissement de recyclage (Solidarité Papier) afin de souligner les nécessités et les opportunités qu’offrent les démarches liées à leurs activités 2. L’ASPECT ARTISTIQUE
Quimper, et plus largement la Bretagne, bénéficient d’un tissus associatif riche. Ce site offrirait la possibilité à de nombreuses associations locales de pouvoir y développer de nouvelles activités demandant de l’espace et peu de contraintes sonores. Ses facilités d’accès et sa proximité avec le centreville permettrait d’offrir un lien de culture complémentaire de ceux déjà existant et d’accueillir des manifestations telles que le Festival de l’élevage, participant ainsi au développement économique de la ville. Ces activités artistiques et créatives pourraient également créer une nouvelle économie pour la ville (scènes. audio-visuel, musique ... ). Ce site proposera aux visiteurs - des découvertes portant sur les domaines de l’environnement et de l’art. -de créer les conditions d’échanges, d’apprentissage, de rencontres entre cultures, milieux sociaux, âges, sexes aux travers d’espaces divers, s’adressant à un public mixte, ... Il s’agira d’un lieu en mutation constante de par la saisonnalité mais également par l’évolution des espaces au gré des expérimentations des habitants et des visiteurs. - un lieu de découverte et de partage qui s’affranchira des limites d’espaces restreints, offrant aux visiteurs de larges espaces permettant l’expression corporelle, artistiques, musicales. Cet aspect «multi-culturel» basé sur une volonté de partage, d’entre-aide, d’apprentissage et de découverte sera
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ouvert à tous et permettra de faire vivre le lieu continuellement, - la création d’un espace transitoire, un maillon manquant redirigeant vers les polarités, entre ville et bocages et redonnant une qualité paysagère, environnementale et culturelle à un secteur dominé par une dynamique monospécifique et peu pratiqué.
EXEMPLES DE PARCS AGRICOLES URBAINS Le déversoir de la Bouillie à Blois (200 ha).
Ce scénario est fondé sur le thème de l’agriculture périurbaine dont les formes de production peuvent être diversifiées : jardins familiaux, entreprises agricoles, activités intermédiaires (jardins de Cocagne...). Il identifie et organise un territoire nourricier aux portes de la ville en s’appuyant sur l’activité maraîchère historiquement reconnue dans le val. Le maraîchage entend répondre à la demande locale forte (cf. signaux faibles décrits supra) et s’inscrit dans un contexte national de valorisation de l’agriculture de proximité. Ce scénario vise à offrir de nouveaux espaces cultivables aux structures préexistantes (jardins de Cocagne, couveuses d’entreprises) ou à d’autres types d’exploitations. Dans ce scénario, l’agriculture périurbaine est également un outil de gestion des prairies alluviales déclinées en prairies de fauche et en pâtures. La gestion par l’animal d’un tel territoire apparaît compatible et pertinente (à l’instar du centre équestre). Ainsi, certains types de pâturage (moutons) peuvent éventuellement être développés afin de maintenir une gestion permanente ou cyclique de ces espaces. Il s’agit d’un scénario « naturaliste » fondé sur le thème de la renaturation et de la valorisation environnementale et patrimoniale du territoire. Il illustre le confortement du caractère alluvial du val et le renforcement du rôle de corridor écologique du site entre la forêt de Russy, la forêt de Blois, le Cosson et la Loire. Les milieux identitaires du val (Cosson, ripisylve, prairies) deviennent le support d’un projet exemplaire de restauration de lit majeur ligérien. Parc agro-urbain de Genève (8,5 ha).
Le Canton de Genève prévoit la construction d’un parc agro-urbain sur les communes de Bernex et de Confignon à proximité de Genève. Celui-ci doit intégrer une ferme urbaine comprenant un bâtiment et des espaces de production, tout en associant cette ferme à des usages récréatifs. Le projet proposé est lié à une volonté forte de concevoir les espaces agricoles et urbains comme une seule dynamique. L’intention est non pas de penser ces deux projets comme deux espaces cloisonnés sur le site, mais bien de réfléchir le parc pour la capacité de polyvalence et de complémentarité entre formes, usages et pratiques agricoles et urbaines. Le projet agricole est ainsi pleinement réfléchit pour sa capacité de polyvalence et d’ouverture, et pour sa capacité à proposer à l’intérieur de ces cycles des espaces appropriables pour des usages extérieurs.
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TEMPS 1 : + 10 ANS Cette première phase de projet consistera à l’aménagement du site ainsi qu’à ses connexions avec la ville et les bocages. Son bon fonctionnement sera lié à l’image qu’il génère ainsi qu’à sa communication auprès du public. L’agriculture et la culture constitueront les fondements du projet. Il s’agit d’un site aux nombreuses qualités, implanter une diversités d’activités permettra de toucher un public plus large et d’ainsi favoriser les échanges entre les milieux sociaux, les âges ... Il s’articulera en plusieurs points : - les éléments à conserver, - la perméabilisation des rives et des berges, - la dépollution des sols pollués - la dépollution de la nappe phréatique - la mise en place d’un projet «agriculturel» - la créations de liaisons physiques et visuelles transversales
LE RAPPORT À L’EXISTANT COMME POINT D’ACCROCHE LES ÉLÉMENTS À CONSERVER La ville durable s’inscrit aujourd’hui dans un programme de limitation du développement urbain. Il s’agit de densifier la ville en son coeur, afin de préserver au maximum les terres arables, de construire une nouvelle vision de la ville, en prenant en compte son image, sa mémoire et sa dynamique. Les traces du passé doivent être intégrées à la ville, de par son expansion mais également par la mutation de certains quartiers : la question de la mémoire y est omniprésente et la question de ce qui doit être ou non conservé fait débat : supprimer les traces du passé équivaudrait à un traumatisme, mais tout garder figerait le développement urbain et le caractère protecteur, conservateur et nostalgique prendrait le dessus. 0n ne peut concevoir la protection du patrimoine sans la considérer comme le témoignage d’une société toute entière où se retrouvent les traces de la vie économique et sociale et les marques qu’elles ont laissées dans l’espace, dans les lieux. Le terme de patrimoine industriel date d’une vingtaine d’années. Il évoque l’usine, les machines, la mémoire ouvrière, la culture d’entreprise, les savoir-faire, le labeur. Il en est de même, pour la campagne qui est un lieu de travail et de vie des agriculteurs, des artisans ruraux et de leurs familles. Au même titre que pour le patrimoine industriel, on parle de patrimoine rural. Les traces laissées au fil du temps ne sont pas que matérielles ; elles sont inscrites dans les corps et dans les têtes des individus. Dans la réflexion contemporaine sur le patrimoine, « on en est venu à la notion de patrimoine immatériel, ensemble des traits spirituels, matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social « et qui « au-delà des arts et des lettres « englobe les modes de vie, les droits fondamentaux des êtres humains, les systèmes de valeur, les traditions et les croyances «. (Voir « Le courrier de l’UNESCO, le patrimoine mondial, état des lieux «, septembre 1997). La notion de patrimoine est omniprésente sur ce site et sa considération est à prendre en compte. Même si ce futur projet n’a pas pour principe de sanctuariser ce site, il intégrera cependant les éléments patrimoniaux, aussi divers soient-ils. Dans une démarche de rapport avec le site et de «faire avec l’existant», certains de ces éléments seront donc conservés et permettront par la suite de dessiner les grandes dynamiques du projet.
Des bâtiments éxistant à réhabiliter.
Des dalles en béton à investir.
Une végétation emblématique à affirmer.
Du patrimoine à rénover et à révéler.
Un tunnel à ré-ouvrir.
Des allées à conserver.
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Localisation des éléments à conserver au sein du site.
20m
L’ANTHROPISATION DES SOLS, UNE CONTRAINTE POUR LA PRÉSERVATION DE CERTAINS ÉLÉMENTS CON
L’odet et le Jet sont des éléments autour desquels s’articulent de nombreux faciès paysagers, des fonctions diverses, des lieux méconnus ou inconnus structurant et dessinant la ville et son territoire. Tantôt ignorée, tantôt sublimé, le rôle et l’impact de l’eau sont pourtant d’importance notoire sur cet ensemble ; ces éléments ne peuvent donc pas être ignorés et un projet de paysage doit intégrer la gestion de ces eaux, dans toutes leurs diversités (la rivière, le fleuve, les eaux pluviales, les eaux de ruissellement, les marées et les coefficients). L’eau a une importance cruciale et un impact conséquent sur l’ensemble du territoire, or, l’Est de l’agglomération quimpéroise possède très peu de sols perméables (voir carte ci-dessus). Le futur projet aura donc pour grandes directives de rendre les berges et les sols perméables afin de palier aux risques fréquents d’inondations sur le centreville de Quimper, sa périphérie ainsi que sur les habitations en amont. Peu de surfaces bétonnées appartenant au site et à ses franges pourront donc être conservées. Assurer les perméabilité des rives est donc primordial pour limiter le risque d’inondation. Actuellement, les protections
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verticales assurées par des matériaux étanches présents sur l’ensemble du lit majeur de l’Odet suppriment toute transition et tout échange entre les milieux liquide et terrestre. C’est donc un appauvrissement drastique au niveau fonctionnel. Sur le plan hydraulique, les matériaux utilisés, faiblement rugueux, ne ralentissent pas les courants qui vont dissiper leur énergie en érodant plus en aval. A l’Est de la ville les «zone tampons» existant actuellement se situent sur la commune d’Ergué Gabéric et dépendent d’exploitations agricoles. Cette perméabilisation sera bien sûr d’ordre paysager. Il confortera le développement écologique au travers de la végétation (zone d’expansion des crues, bassins de retenue, noues, zones tampons). La diversité de la qualité des berges n’en sera que plus bénéfique quant à la diversité de paysages, de la faune et de la flore. Les ripisylves sont déjà très présentes et participent à la modération du débit de l’eau ; elles seront donc des éléments à entretenir et à conserver. Les matériaux perméables ainsi qu’un système de «rue à structure réservoir» seront donc de vigueur sur l’ensemble du site.
NSTRUITS Quimper
Ergué-Gabéric
20m Localisation des zones tampons.
Différentes gestions des rives pour différents aspects paysagers.
Des berges ouvertes : gestion différenciée.
Des berges semi-ouvertes : sélection de certains végétaux de la ripisylve afin d’ouvrir des fenêtres sur l’Odet ou le Jet.
Des ripisylves fermant le paysage : corridors écologiques, dispositif anticrue.
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PRÉVENIR LES RISQUES DE CRUES
Route de Coray
20m Localisation des aménagements palliant les risques de crues au sein du site (1,5 ha).
La gestion intégrée des eaux pluviales est une pratique relativement récente dont l’objectif premier est la diminution du risque d’inondation urbaine. En outre, ce type d’ouvrages a généralement d’autres impacts positifs, notamment parce qu’ils peuvent participer à la dépollution des eaux, à la recharge des nappes phréatiques, à la réalisation d’économies d’eau potable, mais aussi à l’amélioration du cadre de vie. Jusque dans les années 1950, les collectivités ont couramment eu recours au « tout tuyau », qui consiste à collecter systématiquement les eaux pluviales dans un réseau unitaire (réseau aussi destiné aux eaux usées et alimentant une station d’épuration) pour les évacuer dans un cours d’eau en aval. Cette pratique a depuis clairement montré ses limites avec les effets associés : saturation et débordement des réseaux de collecte provoquant des inondations en centre urbain, saturation des stations d’épuration contraignant les gestionnaires à rejeter des eaux usées dans le milieu naturel, accentuation des pics de crue des cours d’eau provoquant potentiellement l’inondation d’autres villes situées à l’aval. Par la suite, la démocratisation de l’automobile et l’implantation des premières grandes zones commerciales en milieu péri-urbain dans les années 1970, ont conduit à une augmentation importante des surfaces imperméabilisées. Sont alors apparus les bassins de retenue, dont l’objectif est
de ralentir les écoulements. Très consommatrice d’espace, cette technique contribue cependant à la concentration des écoulements mais aussi des polluants et agit comme une opportunité dans la création d’un projet paysager. De nouvelles techniques ont été développées, au plus près des surfaces arrosées, passant par une gestion différenciée des eaux usées et des eaux pluviales. L’objectif est de réduire le volume d’eau pluviale collecté et donc de limiter les risques d’inondations urbaines et de pollution des cours d’eau. Ces nouveaux ouvrages d’infiltration, de stockage temporaire, de traitement des polluants et de récupération des eaux pluviales s’insèrent dorénavant au cœur des villes, comme des espaces urbains à part entière. Dès lors, une attention particulière est portée à l’amélioration du cadre de vie, les Typha domingensis
Typha latifolia
Typha minima ‘Visoflora’
Coupe de principe d’un bassin de retenue d’eau.
prétraitement dégrillage décantation en amont
roselière marnage
géotextile
massif filtrant
étanchéité évacuation à débit régulé vers un exutoire
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aspects environnementaux mais aussi sociaux lors de leur conception. La gestion intégrée des eaux pluviales regroupe une grande variété de solutions reposant sur différents principes tels que : - le retardement des écoulements par stockage temporaire en amont des réseaux de collecte, de manière à limiter les débits et les débordements de réseau, et donc les inondations urbaines, - l’infiltration des eaux pluviales au plus près de leur point de chute, ce qui permet de soulager les réseaux de collecte et d’éviter la concentration des flux de pollution, la faible quantité de polluants des eaux avant ruissellement peut alors souvent être épurée par le sol lors de l’infiltration. Ce principe participe aussi à la recharge des nappes phréatiques. - la récupération de l’eau pour des usages qui ne nécessite pas d’utiliser de l’eau potable (arrosage, nettoyage de véhicule,...), ce qui conduit alors à des économies d’eau. L’objectif principal est de limiter et de retarder l’écoulement des eaux pluviales dans les réseaux de collecte, tout en favorisant l’épuration naturelle, la recharge des nappe. Un bassin de retenue d’une superficie 9000m² sera créé en entrée de ville afin de limiter les risques de crues sur l’Est de l’agglomération. Ce secteur est principalement sujet aux inondations. Cela est dû à la présence additionnée de l’Odet et du Jet ainsi qu’a la morphologie du site en fond de vallée. Ce
Moulin du Coutilly «découvert»
La fontaine mise en valeur
L’Odet
bassin aura pour fonction principale de stocker temporairement les eaux pluviales et de ralentir leur écoulement, en amont d’un réseau de collecte. Parallèlement, il jouera aussi un rôle de décantation et d’auto-épuration des eaux (micro-organismes, végétation). Cet ouvrage participera au paysage de l’entrée de ville et ouvrira les berges de l’Odet aujourd’hui fermées par la présence de bâtiments industriels. Cet ensemble est aujourd’hui partiellement à l’abandon. Les locaux toujours en activité pourront être déplacés au sein de la zone artisanale de l’Eau Blanche afin de participer à sa densification. Il participera également à la mise en valeur de patrimoine historique oublié (Moulin du Coutilly, Fontaine du Coutilly, ancienne salaison ...).
Exemple d’une zone d’expansion de crue située au Nord de Quimper, proche du rond point de Trequeffelec.
Une ouverture visuelle vers le futur pôle artistique
Les bassins de retenues d’eau
Vue depuis la route de Coray sur la salaison et les bassins de retenue d’eau.
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LA GESTION DES MILIEUX POLLUÉS COMMENT GÉRER L’ÉCOULEMENT DE L’EAU ET L’ACCÈS À UN MILIEU POLLUÉ
20m Localisation de l’espace pollué au sein du site (1,5 ha).
La présence importante et omniprésente de l’Odet sur le site inclue également les notions d’infiltrations. Certaines parties du site étant polluées, un système de régénération du sol doit être mis en place. La partie polluée du site sera sanctuarisée, pour des raisons se sécurité, afin de permettre une “dépollution douce”. Elle évoluera au cours du temps, lorsque sa dépollution sera finie, et intégrera de cette façon une mutation des typologies d’usages. L‘application de la phytoremédiation pour un projet d‘aménagement pose forcement la question de l‘accessibilité au site. En effet dans le cas de dépollution des sols, il faut limiter les risques de contamination des personnes ou de propagation de la pollution ce qui induit des contraintes d‘accès à cette partie du site. Afin d’éviter le contact direct avec les zones polluées et les végétaux qui accumulent les polluants dans
La partie du site à sanctuariser.
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leurs parties aériennes, l’accès à cette zone sera restreint. Cela peut représenter un risque pour les enfants par contact ou par ingestion de la terre ou pour les animaux qui risqueraient de contaminer la chaîne alimentaire. Cependant, d‘après le Gisfi , la consommation de plantes par des animaux ne représente pas un grand risque car instinctivement les animaux éviteraient de manger les plantes hyper accumulatrices. La friche sera conservée afin de constituer une barrière visuelle, des «microclôtures» seront installées, afin de guider le visiteur vers les autres parties du site, et des panneaux pédagogiques expliqueront la démarche globale de cette dépollution. En effet, comme les techniques de phytoremédiation sont des techniques assez innovantes et encore méconnues par le public, il paraît intéressant de lier les réalisations avec un support de communication sur ce type de projet novateur. Dans un premier temps, la mise en oeuvre da la phytoremédiation sera sous la surveillance de scientifiques pour un suivi dans le temps de la performance et de l‘efficacité de la dépollution.
Un projet pédagogique pourrait consister à la mise en place de parcours éducatifs dans le but de sensibiliser les écoliers/ collégiens/étudiants à l‘ environnement à travers la mise en place d‘expositions et animations sur ce sujet. La dépollution des sols s’étalant sur une durée d’environ dix ans, un système d’épuration des eaux d’écoulement devra être mis en place durant ce laps de temps. Un système de phytoépuration pourra donc être élaboré sur la partie inférieure du site par l’intermédiaire de noues et de bassins d’épuration comportant des espèces telles que le Typha domingensis, le Typha minima ‘Visoflora’ ou encore le Typha latifolia,(voir schéma ci-dessous) afin de gérer les eaux polluées s’écoulant de cette partie du site. Les sols pollués seront traités par le biais de la phytoremédiation.
Typha latifolia Typha domingensis
Typha minima ‘Visoflora’
Schéma de principe d’épuration des eaux de ruissellement polluées.
CASIER DE TRAITEMENT
FILTRES À POLLUANTS
aération haute
vanne et points d’alimentation des casiers drain permettant la sortie des exudats
géotextile anti- récupération contaminant et des percolats et anti-racinaire sortie vers les filtres à polluant
récupération des percolats et retour vers la tête de distribution
géotextile étanche PHYTODÉGRADATION
PHYTOFIXATION
PHYTOREMÉDIATION (TRAITEMENT IN SITU) QU’EST CE QUE LA PHYTOREMÉDIATION ? La phytoremédiation est un ensemble de technologies biologiques utilisant les plantes pour réduire, dégrader ou immobiliser des composés organiques polluants (naturels ou de synthèse) du sol, de l’eau ou de l’air provenant d’activités humaines. Cette technique permet également de traiter des pollutions inorganiques (éléments traces métalliques (ETM), radionucléides). Elle repose essentiellement sur les interactions entre les plantes, le sol et les micro-organismes du sol. Ce procédé est applicable sur des sites avec des taux de pollution faibles ou moyennes et à profondeur peu importante. LE PRINCIPE, EN BREF ! Les plantes vont soit absorber le contaminant pour le métaboliser ou le stocker, soit réduire voire empêcher la libération du contaminant dans d’autres compartiments de l’environnement ; il s’agit de la phytostabilisation. Le plus
souvent, les composés organiques peuvent être dégradés et métabolisés pour la croissance de la plante. Le polluant est alors éliminé. Lorsqu’il s’agit de composés inorganiques polluants, comme les métaux, les métalloïdes ou les radionucléides, il ne peut y avoir que phytostabilisation ou phytoextraction car ces types de polluants ne sont pas biodégradables. La phytoremédiation est effectuée par des bureaux d’études spécialisés sur la pollution. La zone d’intervention est quadrillée par les autorités et le bureau d’étude afin de sonder le terrain selon la qualité du sol et de la nappe phréatique. Ce sondage permet par la suite de définir où se situent les poches de pollution. Les plantes vont donc être choisies en fonction de la nature du polluant contaminant le sol (type de métal), car il faut que la plante utilisée soit capable d’extraire les composés chimiques en fonction du climat, mais également en fonction de sa biomasse, de façon à ce qu’elle puisse accumuler une quantité importante de polluants. De plus, le sol est souvent contaminé par de nombreux métaux, ce qui nécessite une culture de différentes espèces de plantes.
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Le traitement du sol varie selon sa composition. En effet, les propriétés d’un sol sont hétérogènes ce qui engendre une variation de la concentration des dioxines. Les cucurbitassés permettent de lutter contre les dioxynes apparues suite à une production industrielle. La luzerne, le treffle et certaines espèces de champignons permettent la dégradation des hydrocarbures. Le coût de la phytoremédiation est bien moindre que celui de procédés traditionnels in situ et ex situ (300 000 euros H.T / hectare.). C’est aussi la méthode la moins destructrice car elle utilise des organismes naturels et préserve l’état de l’environnement (micro-organismes, animaux et structure du sol). Contrairement à l’emploi de procédés chimiques, il n’y a pas d’impacts négatifs sur la fertilité des sols. Pour la dégradation des polluants organiques présents sur le site, les techniques de phytodegradation et phytovolatilisation seront utilisées. La phytoremédiation fonctionne par l’absorption des polluants par la plante qui seront ensuite dégradés par les processus métaboliques des végétaux. Cette dégradation peut avoir lieu soit hors de la plante, grâce à l’activité des micro-organismes présents dans l’environnement des racines (rhizosphère), soit dans la plante après absorption du composé puis dégradation dans les cellules. Cette technique est applicable pour les hydrocarbures et autres polluants organiques toxiques déposés dans le sol et l‘eau par l‘industrie. La phytodégradation fonctionne avec l‘absorption des polluants dans la plante; ensuite par contre les polluants ne sont pas accumulés mais le processus métaboliques de la plante Le principe de phytoremédiation.
Source : http://obio-paysage.fr/phytoremediation
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dégradent le polluant. Les structures moléculaires complexes des contaminants sont dégradées dans des molécules plus simples et moins toxiques. Ils sont absorbés dans la plante par la métabolisation des contaminants dans ses tissus pour l‘aider à sa croissance. Les plantes produisent des enzymes qui aident à catalyser et accélérer les réactions chimiques de dégradation. Les microbes de la rhizosphère participent également à la dégradation. Les documents concernant le type de pollution présent sur le site de l’Eau Blanche étant classés confidentiels, j’émettrai l’hypothèse que le sol comprend des polluants organiques, et plus particulièrement des hydrocarbures pétroliers (supercarburant, gasoil, kérosène, white spirit) ou d’hydrocarbures aromatiques polycycliques, de benzène, de toluène, d’éthylbenzène, de xylène, de polychlorobiphényles, ou de solvants halogénés (le site étant autrefois occupé par une usine à gaz GDF). Ces différents composants permettront de définir une palette végétale répondant à la dépollution du site en fonction de ses différents composés chimiques. La durée moyenne de la globalité des étapes de phytoremédiation est de 10-15 ans pour ce type de pollution. Cependant, on peut se poser la question « Qu’en est-il du principe «pollueur-payeur» ? L‘ancien propriétaire ou ancien exploitant doit remettre en état le site suite à la cessation d‘activité ? EDF doit il dépolluer le terrain étant donné qu’il en est toujours le propriétaire ?
La dépollution de cette partie de la friche permettra d’implanter un nouveau système agricole dans la deuxième phase du projet.
La dépollution de la fiche permet
l’implantation de l’agroforesterie.
LES DIFFÉRENTES ÉTAPES DE LA PHYTOREMÉDIATION SUR LE SITE DE L’EAU BLANCHE
RHIZODEGRADATION (ou PHYTODEGRADATION/ PHYTOTRANSFORMATION)
:
Certaines pollutions organiques ou les hydrocarbures peuvent être bio-dégradés par les micro-organismes qui cassent la structure de leurs molécules. Cette biodégradation est favorisée par l’activité microbienne autour des racines qui favorise l’émission de sucres, d’acides et d’alcools qui contiennent du carbone que les micro-organismes utilisent comme source d’alimentation. Les structures moléculaires complexes des contaminants sont dégradées dans des molécules plus simples et moins toxiques. Elles sont absorbées dans la plante par la métabolisation des contaminants dans les tissus des plantes pour les aider a leur croissance. Les plantes produisent des enzymes qui aident à catalyser et à accélérer les réactions chimiques de dégradation.
RHIZOFILTRATION : C‘est l‘usage de plantes pour enlever des polluants de l‘eau par filtration par leurs racines- utilisée pour la dépollution et la restauration des eaux de surface et souterraines. Le traitement des pollutions organiques, les matières en suspension (MES) dans les eaux usées ou les eaux de process industriels sont facilement traitables avec certaines plantes qui développent une forte rhizosphère dans des zones humides artificielles. Les contaminants sont absorbés par les racines des plantes en milieu humide. Les plantes sont ensuite récoltées. Cette solution est applicable pour des pollutions faibles dans des grands quantités d‘eau. Par exemple les tournesols sont capables d‘extraire différents métaux.
PHYTOVOLATILISATION :
Il s‘agit d‘une technique qui permet l‘absorption de contaminants organiques solubles et autres produits toxiques, par certaines plantes qui transforment en éléments volatiles et qui les évacuent par évapotranspiration. De cette manière, les polluants sont dégradés en composants moins ou non toxiques avant d‘être libérés.
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ÉCHANTILLONS DE PALETTE VÉGÉTALE POUR LA PHYTOREMÉDIATION
Helianthus annuus (accumulatrice de Pb).
Iberis intermedia (accumalatrice de thallium).
Arabidopsis thaliana (accumulatrice de mercure).
Cardaminopsis halleri (hyperaccumulatrice de Zn et de Cd).
Viola calaminaria (hyperaccumulatrice de Zn).
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Salix viminalis (métaux lourds -Zn, Pb, Cu- et des hydrocarbures aromatiques polycyliques - HAP-).
Armeria maritima (accumulatrice de Zn, Cd, Cu et Pb).
Berkheya coddii (accumulatrice de Ni).
Brassica juncea (métaux lourds -Zn, Pb, Cuhydrocarbures aromatiques polycyliques -HAP-)
et
des
Thlaspi caerulescens (hyperaccumulatrice de Zn et de Cd).
Zea mays (accumulatrice de Pb).
Festuca arundinacea (métaux lourds -Zn, Pb, Cu- et des hydrocarbures aromatiques polycycliques -HAP-).
Agrostis tenuis (accumulatrice de Zn, Cd, Cu et Pb).
Arabidopsis halleri (hyperaccumulatrice de Zn et de Cd).
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LA DÉPOLLUTION DE LA NAPPE PHRÉATIQUE PAR LE «BIOVENTING» Parallèlement à la dépollution des sols, une dépollution de la nappe phréatique, comprenant des hydrocarbures, devra être envisagée. La technique du «bioventing» (l’une des technique de la bio-augmentation) est financièrement et biologiquement avantageuse et est particulièrement adaptée à ce type de pollution. Basée sur l’injection d’air dans le terrain, qui stimule le développement de la faune bactérienne, cette technique est utilisée pour la décontamination de la zone non saturée par des composés peu volatils (diesel, kérosène).
Exemple d’installation du système de «bioventing». Army Depor,Hawthorne, Nevada. Une fuite de carburant avait pollué les sols ainsi que la nappes phréatiques.
D’après l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) : «La bio-stimulation et la bio-augmentation sont des techniques biologiques in situ de traitement des eaux souterraines qui consistent à provoquer la biodégradation des polluants, au moyen de micro-organismes endogènes ou exogènes. Cette technique est couramment employée sur les sites présentant des hydrocarbures volatils à semivolatils biodégradables ainsi que pour les solvants chlorés. Elle peut également être utilisée dans certaines conditions pour le traitement de composés plus récalcitrants (HAP…).» Le «bioventing» est une variante du «venting». Dans ce procédé, en plus de la ventilation classique on réalise une aération forcée du sol non saturé, cette circulation d’air amène un apport d’oxygène ce qui favorise le développement des micro-organismes présents dans la terre et donc la dégradation des polluants. Ce procédé est utilisé la plupart du temps pour des composés volatils tels que les hydrocarbures. Les microorganismes vont alors se développer en utilisant le carbone de ces polluants. Ce traitement sera couplé à un amendement du sol, généré par le maintien de la friche, afin de rééquilibrer le rapport carbone-azote-phosphore. De plus, ce courant d’air met en mouvement les composés volatils et favorise la volatilisation de la phase liquide. Le flux d’air injecté va être récupéré par aspiration sur le modèle du «venting». Néanmoins le débit d’injection et d’aspiration doit être suffisamment faible pour laisser le temps aux microorganismes de dégrader les composés volatilisés qui circulent dans le courant d’air. De plus le coût de revient de cette technique est relativement faible et le rendement efficace.. Les cheminées pourront être retravaillées permettant d’allier art et technologie.
Schéma de principe du fonctionnement du «bioventing».
http://www.nap.edu/openbook.php?record_id=2311&page=135
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UN PAYSAGE VIVRIER
L’ AGRICULTURE URBAINE, FERMENT DE VIABILITÉ TERRITORIALE
L’implantation de l’agriculture en périphérie urbaine de Quimper permettrait une nouvelle capacité d’autonomie et de viabilité du territoire en créant des filières éco-responsables traitant de l’énergie et de l’alimentation. La régénération de terres polluées permettra l’implantation de cultures maraîchères et agroforestières. La mise en place de ce type d’agriculture peut être financé par un contrat d’Agriculture Durable, par l’Institut National de la Recherche Agronomique, par la SAFER, pour la préemption des terres, afin de déboucher sur la une vente directe des produits cultivés sur le site. La création d’un espace agricole commun donne au citadin le sens du territoire et lui propose un cadre de vie, un espace de loisir et de sociabilité. Il a également pour rôle de proposer des espaces appropriables par les populations et de conforter la participation habitante en alliant mixité des fonctions et cohésion sociale. Le territoire devient acteur central de la production de la richesse (durable) et de l’économie (solidaire), en mettant en relation culture et nature, à travers une auto-gestion responsable. Le site est considéré comme un bien commun inséré dans le cadre d’une planification qui renouvelle totalement le dialogue entre l’homme et son environnement. La collectivité pourrait mener un processus d’acquisition foncière (les parcelles appartenant majoritairement au Conseil Général, EDF, et à quelques entreprises installées sur leur parcelles respectives) afin de proposer un projet favorisant l’installation d’associations et la participation des citoyens.
L’AGROFORESTERIE : UNE DIVERSITÉ DE PAYSAGES CULTIVÉS
+
+
Le principe de l’agroforesterie est d’associer sur une même parcelle des arbres, des cultures ou des animaux. L’arbre est, contrairement aux idées reçues, un allié des cultures. Il leur offre une protection climatique et biologique, améliore la qualité des sols ainsi que la capacité de stockage des eaux et limite la vitesse du vent.
20m Localisation des espaces agroforestiers au sein du site (1,6 ha).
L’agroforesterie augmente également le niveau d’humidité (par le biais de la transpiration du feuillage), limite ainsi la chute des températures et protège du dessèchement en limitant l’évapotranspiration des cultures sous-jacentes. L’exposition Nord/Sud de l’implantation des arbres limite les «coups de soleil» car ils protègent les cultures aux heures les plus chaudes de la journée ; les cultures bénéficient donc du soleil du matin et de la fin d’après-midi. Le système racinaire des arbres permet de remonter l’eau profonde vers la surface et retient davantage l’eau mais également de diminuer les risques de surfertilisation du sol et de Principe de l’agroforesterie.
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pollution des nappes phréatiques par les déjections animales. L’agroforesterie couplée à l’élevage permet de diversifier les sources de nourriture pour les animaux, d’offrir des zones de protection pendant les fortes chaleurs, Plusieurs types de plantations seront envisagés sur le site : - les fruitiers qui seront associés aux fruits et légumes afin de répondre de manière variée à la demande du client, - le bois d’oeuvre (qui se récolte après plusieurs dizaines d’années), - le bois de chauffe et le BRF (haies, arbres, peupliers taillés régulièrement). Le BRF produit sur place permettra une
meilleure fertilité du sol pour la production maraichère. Outre l’aspect vivrier, écologique et économique, l’agroforesterie permet également de créer une diversité d’ambiances paysagères par le biais de son imbrication sur le site mais également vis à vis des essences forestières et maraîchères cultivées. Elle génère des espaces semi-ouverts ouvrant des fenêtres ponctuels sur d’autres parties du site et laisse parfois oublier la proche présence de la ville. L’implantation de ce système agroforestier pourrait servir de vitrine à un autre type d’agriculture peu pratiqué dans le Finistère et mettre en avant ses atouts : production de bois, productions agricoles, protection des sols et de l’eau, biodiversité floristique et faunistique, diversité paysagère (haies, alignements intraparcellaires, bosquets ...). Ce système agricole agira toutefois dans un premier temps comme support d’expérimentations (relations essences arborées locales/ essences cultivées locales) et de pédagogie. La première phase du projet agricole étant davantage pédagogique, celui-ci sera pris en charge par une association regroupant gestion des espaces maraîchers, de l’élevage ainsi
que du système agroforestier. Le développement de filières bois locales pourra par la suite être envisagé. Populus nigra
Prunus avium
Aesculus hippocastanum
D’autres essences, en annexe.
Diversités des paysages liés à l’agroforesterie.
Agroforesterie (paysages fermés).
Maraîchage seul et agroforesterie (paysages semi-ouverts).
Agroforesterie et rives semiouvertes (paysages semi-ouverts).
Paysage agroforestier fermant l’ensemble des vues, la présence de la ville est oubliée.
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LE MARAÎCHAGE : DES PAYSAGES AGRICOLES OUVERTS Le maraîchage extensif trouvera également sa place sur le site et sera géré par la même association que celle qui gère les espaces maraîchers et l’élevage. Proposant des typologies de paysages variées (agroforesterie, -paysage semi-ouvertmaraîchage seul -paysage ouvert-) il aura aussi pour atout la variétés des essences cultivées reflétant la saisonnalité et proposant ainsi des paysages en constant changement. Ce type de maraîchage vise à utiliser la ressource nourricière du sol afin de générer une ou plusieurs récoltes (certaines cultures pouvant également être associée sur une
+
20m Diversités des faciès paysagers liés au maraîchage.
Maraîchage seul.
Agroforesterie.
seule et même parcelle) puis à cultiver une autre parcelle afin de laisser le sol se régénérer. Cette rotation des cultures permet d’éviter l’épuisement du sol mais aussi à maintenir une diversité paysagère. La production de légumes, fruits et de plantes aromatiques sera biologique afin de respecter l’environnement et les équilibres naturels. L’agriculture biologique constitue en France l’un des signes officiels d’identification de la qualité et de l’origine. Elle garantit une qualité attachée à un mode de production respectueux de l’environnement. De plus, ce mode de production spécifique permet d’obtenir des produits aux qualités nutritionnelles démontrées. La qualité des produits issus de l’agriculture biologique diffère, en général, significativement de celle des produits issus de systèmes de production intensive. Les résultats obtenus montrent que les méthodes de production biologiques sont à l’origine de niveaux plus élevés en composants nutritionnels recherchés. Les engrais ne seront pas utilisés, et, en cas de contamination, des moyens de lutte biologique seront encouragés afin d’éviter la détérioration des sols arables, la contamination de la nappe phréatique et par extension l’Odet. Ce type d’agriculture permet de générer de l’emploi. En effet, le maraîchage crée de nombreux bénéfices tels que la création d’activités et d’emplois mais également biologiques :
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Localisation des espaces maraîchers au sein du site (1 ha).
Agroforesterie et maraîchage.
préservation de la qualité des sols, de la biodiversité, de l’air et de l’eau, l’équilibre naturel des sols et des plantes. Ce mode de production permet d’expérimenter en vraie grandeur des pratiques innovantes respectueuses de l’environnement et qui sont susceptibles d’être développées plus largement en agriculture. Ses modes de transformation privilégient la mise en valeur des caractéristiques naturelles des Brassica oleracea ‘Botrytis’
Allium ascalonium
Brassica oleracea
D’autres essences, en annexe.
produits locaux. Le site ayant pour principal enjeu d’être un lieu expérimental, l’implantation d’espèces anciennes ou quasi disparues pourra y trouver sa place afin de faire découvrir au public des essences oubliés. Un choix d’espèces adaptées au type de sol et au climat devra être effectué afin de maximaliser les rendements. La multiplicité des essences cultivées sera encouragées visant à proposer et à faire découvrir de nouveaux produits et de nouveaux paysages. Afin de préserver les qualités arables du sol et de conserver son équilibre, un système de rotation des cultures sera élaboré. Pour mettre en place ce système, les plantes potagères doivent être regroupées en fonction de leurs besoins en nutriments. Celles-ci forment alors 3 groupes principaux : - les graines/fruits : courgette, fève, haricot, pois,
tomate, aubergine, concombre, melon, potiron ... - les feuilles : choux, épinard, mâche, poireau, salades ... - les racines/bulbes : betterave, carotte, navet, radis, salsifi, topinambour, ail, céleri, échalote, oignon ... La pomme de terre doit quand à elle être cultivée à part (grande quantité et sa capacité à nettoyer le sol). Un cycle de 3 ans n’étant pas suffisant au niveau des nuisibles et des maladies, il faut inclure la culture des pommes de terre et une période de repos (jachère) dans le cycle. Une aide à la fertilisation est aussi employée mais en utilisant des engrais verts, du compost végétal, du BRF, créés et transformés directement sur le site. Des ateliers regroupant associations, agriculteurs et public intéressé trouveront également leur place sur ces parcelles expérimentales afin de favoriser échanges et connaissances.
Exemple de rotation des cultures. Racines ou bulbes.
Feuilles.
Pommes de terre.
Jachère.
Graines ou fruits.
Le paysage maraîcher ouvre sur les hauteurs de Quimper tandis que l’alignement de Davidias involucata (fleurissant au bout de 10 ans, durée au bout de laquelle la phase 2 du projet pourra être enclenchée)guide le regard vers le pont, support artistique.
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L’ÉLEVAGE OVIN : UNE GESTION DES PAYSAGES OUVERTS
+ Afin de maintenir des espaces ouverts ouvrant sur les rives, soulignant le paysage industriel et l’entrée de ville dans lequel s’inscrit le site, des prairies pâturées seront également implantées. Elles joueront un rôle majeur en cas de crues car elles agiront directement en tant qu’espace tampon. L’élevage d’espèces locales permettra également de mettre en valeur la culture régionale ainsi qu’une économie locale. Des espèces robustes d’ovidés nécessitant peu d’entretien, telles que le mouton d’Ouessant ou la chèvre des fossés, seront donc sélectionnées. Les ovins seront pâturés dans les espaces ouverts qui devront être préservés (points de vue, mise en valeur de l’Odet ...) mais permettront également la gestion du site : ils pourront
être inclus dans le cycle de rotations des cultures ou encore sur des espaces à entretenir régulièrement (retenues d’eau, certaines parties des berges, les prairies ouvertes au public ...). Cette gestion pastorale des espaces sera communiquée auprès du public quant à ses bénéfices environnementaux et paysagers. Des systèmes de clôtures modulables pourrons ainsi être mise en place. Ils créeront également une attractivité pour les enfants. Des abris seront construits, créant ainsi un support pour un atelier. La commercialisation de la viande et de la laine pourra être par la suite envisagée. Diversités des points de vue créés par les prairies pâturées.
Ouverture vers le pont, support artistique.
Ouverture du paysage sur les rives : mise en valeur de l’Odet.
20m Localisation des prairies pâturées au sein du site (2,1 ha). Boulevard du Président Allende
Plateau de Kervir
Voie ferrée
Ouverture du paysage sur les hauteurs de Quimper et le plateau de Kervir. La pâture fait office de barrière physique entre les visiteurs et la voie ferrée, le site ne dénigre pas le tissus urbain dans lequel il s’insère.
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LA SELF-CUEILLETTE : UN RETOUR AUX PRATIQUES SIMPLES
+ L’aspect vivrier étant l’un des atouts et des principes fondateurs du site, des espaces d’avantage libres d’accès pour le public que le maraîchage et l’agroforesterie seront mis en place. Ils proposeront différentes appréhensions de l’espace, ambiances paysagères et essences végétales. Des vergers ponctuerons ce lieu vivrier ainsi qu’une forêt nourricière et des boisements comprenant différentes strates arbustives, créant ainsi des milieux fermés ou semi-
ouverts, occultant les vues sur la ville, englobant le visiteur dans un cadre bucolique. Ces espaces agiront comme des lieux récréatifs, ouverts et praticables par tous. Le principe de la sel-cueillette, régi par une seconde association qui gérera également, dans la deuxième phase du projet, les jardins collectifs, permettra une appropriation de l’espace par les citadins mais également un retour aux pratiques simples. La self-cueillette a également pour atout de proposer des fruits et des baies à des prix très attractifs car les différents intermédiaires sont éliminés de la chaîne. De plus, les cueilleurs savent exactement la provenance de chaque fruit et baie et sont en contact direct avec ceux-ci. Ces espaces pourront également être supports d’ateliers pédagogiques portant sur la diversité des espèces végétales consommables, de leur fructification vis à vis de la saisonnalité ... Il s’agit d’un commerce de plein air où le visiteur cueilleur devient autonome et actif dans son mode de consommation.
20m 20m Groseiller maquereau
Aesculus hippocastanum
Cerisier
Localisation des espaces de self-cueillette au sein du site (1,8 ha). Boulevard du Président Allende
Plateau de Kervir
D’autres essences, en annexe.
Les vergers ponctuent le site et bordent les allées, invitant le visiteur à se servir, à goûter des espèces méconnues.
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LE FONCTIONNEMENT INTERNE DU SITE LA FERME : LIEU FÉDÉRATEUR DES ACTIVITÉS AGRICOLES
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+
L’ensemble du fonctionnement agricole du site (agroforesterie, maraîchage et élevage) sera géré par une association et aura ses locaux dans la ferme qui servira de lieu fédérateur. La ferme agira comme centralité du site, c’est pourquoi tous les accès convergent vers la bâtiment. Elle sera implantée dans un bâtiment actuellement abandonné, d’une surface au sol de 400 m², situés entre la rue Kerhuel et la rue Olivier de Serres. Son implantation permettra la mise en place d’un outil pédagogique, support de nombreuses activités et ayant un rôle important dans circuits courts et l’agriculture de proximité. Elle pourra également être support de réinsertion professionnelle Elle valorisera des activités agricoles, et générera la relation entre maraîchers (faisant partie de l’association), citadins,
+
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touristes et agriculteurs. Elle sera en partie subventionnée par l’Etat, et les bénéfices des produits émanant de l’élevage et de l’agriculture (qui entrerons dans un système de vente directe) lui reviendront. La ferme permettra le stockage des outils et du matériel mis en commun, permettant le bon fonctionnement du site. Elle abritera également un pressoir collectif mis à disposition de tous et encadré par l’association. Les personnes désirant produire leur propre jus, cidre ou autre pourrons venir avec leur fruits personnels. Cette pratique ancienne pourra resserrer les liens entre les générations et favoriser les échanges quant aux anciennes pratiques et à l’histoire du territoire.
20m Localisation de la ferme. Ferme
Maraîchage
Sylvopastoralisme
La ferme se situe dans un bâtiment réhabilité, au centre du site, au milieu de la diversité des cultures.
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LA PÉPINIÈRE, PRODUCTION ET RENOUVELLEMENT DES VÉGÉTAUX IN SITU
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+
La pépinière aura un rôle portant uniquement sur le fonctionnement interne du site. Elle permettra le renouvellement des espèces arbustives dépendant de l’agroforesterie, des vergers, des boisements mais gérera également les semis maraîchers. Elle sera gérée par une troisième association et pourra être support de réinsertion professionnelle. Son fonctionnement devra entrer en corrélation avec la première et la seconde associations chargées respectivement du maraîchage, de l’agriculture, de l’élevage et des vergers. La pépinière dispose d’un espace extérieur modulable permettant d’accueillir une surface supplémentaire cultivable en
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cas de besoin ou de l’évolution du site dans le temps. Elle pourra dans la phase 1 accueillir un bar afin de créer une attractivité supplémentaire au centre de cette partie du site et plongeant le visiteur dans un environnement proche de la nature tout en étant en ville. Des serres pourrons également être ajoutées en cas de nécessité. Des ventes directes pourrons aussi y être organisées ponctuellement afin de proposer des produits méconnus aux locaux et aux touristes.
20m Localisation de l’emprise de la pépinière (6000 m²).
La pépinière sera visible par tous, au centre de la partie est du suite, les allées s’articulant autour de celle-ci.
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LA VALORISATION DES DÉCHETS VERTS, UNE POLITIQUE DE RECYCLAGE L’un des objectif du projet est également de démontrer qu’une autosuffisance au sein du fonctionnement de la ferme est possible. En recyclant, en transformant les produits chaque élément y trouve des fins bénéfiques pour une partie du
site. Ainsi, les déchets verts créent un cycle complet allant du végétal au compost, entrant ainsi dans un principe de recyclage et de valorisation des déchets.
Compost
Déchets verts
Légumineuses à racines ou à bulbes Graines ou fruits
Légumineuses à feuilles
Fruits Fourrage
Bois de chauffe
Élevage ovin
100
Bois d’oeuvre
BRF
LA VENTE DIRECTE : LIEU FÉDÉRATEUR ENTRE ACTEURS DIRECTS ET INDIRECTS
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La vente directe est une transaction se déroulant sans intermédiaire entre le producteur et l’acheteur, s’inscrivant dans un système de circuits courts. La crise économique de ces dernières années a entraîné l’essor de ce mode de vente. En supprimant les intermédiaires (services de transport, centrales d’achat, commerciaux, ...) le coût final du produit est amoindri et la traçabilité du produit est davantage garantie. La vente directe consiste aussi à utiliser un réseau de distributeurs indépendants pour écouler des produits. Ce mode de distribution permettait de se passer de succursales trop coûteuses à mettre en place. Le système de rémunération consiste à simplement offrir une marge sur les prix de ventes aux clients/partenaires. Se situant sur un lieu stratégique, le rond point Philippe Lebon, porte d’entrée et de sortie de nombreuses personnes faisant un trajet quotidien entre intérieur et extérieur de la ville, l’espace dédié à la vente directe sera visible par tous et facilement accessible. Le local vendra les produits du site mais il pourra également héberger des AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne), et promouvoir la vente de productions locales (bières, biscuits, produits de la mer ...). Ce lieu permettra de créer un attrait économique supplémentaire au site et permettra une facilité d’accès aux
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produits issus de l’agriculture biologique, frais et locaux. Ces derniers seront cultivés en respectant la charte de l’agriculture paysanne et du cahier des charges de l’agriculture biologique. Les acheteurs consommeront des produits de proximité et créeront des liens sociaux avec les maraîchers, les associations et les acheteurs qui deviendront eux aussi des acteurs indirects. Ce système devra cependant être construit peu à peu, en fonction de l’évolution du site et des denrées disponibles. Des premières rencontres pourront être organisées afin de définir avec les futurs consommateurs la diversité et la quantité de denrées à produire pour la saison, le budget ... Les entreprises actuelles occupant ce parcellaire pourront être déplacés vers la zone artisanale de l’Eau Blanche et le magasin de troc couplé avec Emmaüs, sur une seule et même parcelle. Une prairie pâturée en premier plan animera ce cadre lui donnant un aspect davantage bucolique, améliorant ainsi l’entrée de ville. Cette partie du site proposera également un bar-restaurant afin que les visiteurs puissent bénéficier d’une véritable halte. Des fenêtres visuelles seront créées dans la ripisylve afin d’ouvrir des vues stratégiques sur le site et d’inviter les visiteurs à en voir davantage.
20m Localisation des locaux dédiés à la vente directe.
Les locaux de vente directe seront visibles depuis l’entrée de ville et s’inscriront dans un cadre bucolique (prairie pâturée, ripisylve, boisements...).
Sa situation en entrée de ville, sur des axes très fréquentés, en fait un point stratégique.
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L’ART POUR TOUS
S’APPROPRIER LES LIEUX
L’aspect artistique s’ajoutera aux pratiques agricoles et vivrières. Ce site propose de nombreuses qualités qui doivent être mises à disposition de tous. Ainsi, en proposant une diversité d’activités, une part importante des populations sera ciblée et fera vivre le site. Des ateliers accessibles à tous, gérés par une quatrième association, principalement orientée vers les jardins expérimentaux, seront également proposés. Elle devra gérer ce lieu artistique mais également les oeuvres et les plates-formes artistiques ponctuant le site. Cet aspect artistique proposera aux populations une appropriation de l’espace et générera une participation habitante, afin de créer un nouveau lien social. L’échange de savoirs-faire, de connaissances et les expérimentations interculturelles seront encouragés et seront les fondements de cet aspect culturel du site. Afin de renforcer l’offre et la lisibilité de ces actions de médiation auprès des Quimpérois et prioritairement de ceux qui se sentent exclus d’une certaine offre culturelle, le site proposera l’opportunité de travailler avec tous les acteurs culturels autour de l’information, de l’accompagnement et de la mise en réseau. Ce lien sera par la suite conforté par l’implantation de tertiaire dans un futur projet de l’avenue de la Libération entrant dans le programme de réhabilitation du pôle multimodale.
LES JARDINS EXPÉRIMENTAUX, LIEUX D’EXPÉRIMENTATIONS «MULTI-CULTURELLES»
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L’aspect culturel et artistique se déclinera en plusieurs typologies. La première se composera de jardins expérimentaux qui auront la particularité de mettre en scène la cohabitation d’activités artistiques basées sur un projet participatif associant divers modes d’expression artistique (jardinage, sculpture, peinture, théâtre, musique ...). Libre d’accès, proposant déambulation et rêveries, les jardins expérimentaux cohabitent avec les activités agricoles. Ainsi, le site est commun à différents usages et à différents usagers : habitants, travailleurs ou promeneurs, artistes et acteurs culturels de la région. Au delà d’une familiarisation avec des pratiques
artistiques peu connues, cet espace entend aussi renverser le rapport entre le « public » et le lieu qui l’accueille, en donnant la possibilité d’agir et d’être acteur. Il s’agit de donner à chacun la possibilité de participer à la création d’un jardin urbain artistique et communautaire. Sans engrais, ni clôture, ce jardin prendra forme selon les envies de ses volontaires. En valorisant le bien commun autant que la pratique artistique et expérimentale individuelle, les jardins expérimentaux créeront un lieu atypique et innovant ouvert à de multiples modes de participations. Ces jardins ont pour but de permettre à ceux qui le souhaitent d’expérimenter et de donner à voir. Ils permettront donc d’initier échanges, débats et discutions. Ils éveilleront ainsi la curiosité, les savoirs, les savoirs-faire ainsi que leur transmission. La gestion initiale des parcelles se fera par le biais de l’association chargée du développement artistique au sein du site. Un plan de circulation sera dans un premier temps tracé,
20m Localisation des jardins expérimentaux au sein du site (1,7 ha. Centre-ville
Halle
Jardins expérimentaux
Vue depuis le boulevard du Président Allende sur la prairie pâturée, les jardins expérimentaux au second plan et l’agroforesterie au troisième plan.
104
et les jardins viendront s’y greffer progressivement. Chaque parcelle sera donc dessinée, décidée et réalisée avec des adhérents désireux d’expérimenter diverses approches dans leur parcelle. Ces approches pourront traiter de n’importe quel thème de n’importe quelle manière. Certains parcelles pourrons également être mises à disposition de scolaires ou de structures éducatives (camps de vacances, classes vertes ...) en tant qu’ateliers et de supports de projet. D’autres encore pourront être le support d’ateliers ouverts autour d’activités culturelles diverses. Ce lieu soutiendra l’émergence artistique et les nouvelles formes de création, et donnera à voir l’art sous toutes ses formes : musiques actuelles, arts numériques, arts visuels, arts vivants, cinéma ... Expérimenter, diffuser, former, créer, informer seront les maîtres mots de ce nouveau lieu qui attachera une importance majeure à l’expérimentation comme méthode de création artistique, comme mode de construction et de développement des projets, liens fédérateurs des populations.
Exemples d’actions pouvant être menées dans les jardins expérimentaux.
Cyril Roux ; Cours de la CCI de Starsbourg.
Jardins de Chaumont sur Loire.
Une dalle béton déjà investie sur le site.
Exemple d’ambiance possible au sein de jardins expérimentaux. Ici, les jardins du potager du Roi à Versailles.
Festival Ozora.
105
DES OEUVRES PONCTUELLES SUR L’ENSEMBLE DU SITE, UN MUSÉE À CIEL OUVERT
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La seconde typologie sera plus nomade et ponctuelle. Des oeuvres, éphémères ou non, ponctueront le site. Outre les endroits prévus à cet effets comme les fondations du pont, la dalle béton, l’ancienne salaison ou les jardins expérimentaux, elles seront disséminés tout au long du parcours, dans le respect de l’agriculture présente sur le site. Land art, Street art, sculptures, peintures, aménagements d’assises, d’abris, de plates formes, elles créeront un attrait supplémentaire au site et agiront comme un musée à ciel ouvert. Elles pourront s’inscrire dans une démarche d’ateliers participatifs, de volonté autonome mais également d’appel à idée ou de concours. Cet aspect aura aussi pour but d’offrir un lieu
permettant aux artistes locaux d’exposer et d’ainsi générer une cohabitation entre une importante diversité d’acteurs. La multiplicité des paysages, des faciès paysagers permet d’expérimenter de nombreux lieux et de nombreuses techniques. Des prairies non pâturées (gestion différenciée), dédiées au public permettront également l’accueil de petites manifestations, de spectacles temporaires, de cinéma en plein air ... Des ateliers extérieurs, des piques-niques géants pourront également y être organisés.
Ci-contre, des exemples d’oeuvres ponctuelles.
20m Localisation des espaces dédiés aux expérimentations artistiques ponctuelles.
Vue depuis l’allée principale, culture et agriculture se côtoient.
106
«Colorfull Garden Campus» en Thailande.
Yarn Bombing.
Tim Knowles.
Jardins éphémères ; Paris, 2013.
«The Caring Hand» ,Glaris ; Suisse.
Quelque part dans une ferme du Connecticut.
Metelkova ; Ljubljana.
107
L’ANCIENNE SALAISON : UN NOUVEAU LIEU ARTISTIQUE
+
+
La troisième typologie se déclinerait sur l’ancienne salaison. Aujourd’hui à l’abandon, elle est entourée de débris divers et se situe aux premières loges en cas d’inondations. Les bâtiments semblent construits les uns sur les autres, sans plan d’ensemble, ce qui en fait un élément architectural singulier aux qualités indéniables. Située à la confluence de l’Odet et du Jet, le cadre
paysager y est remarque : ripisylve dense, arbres centenaires, lumière singulière. Ce site, aux nombreux avantages, situé en entrée de ville pourrait ouvrir une porte sur des activités artistiques, culturelles et ainsi accueillir bars, restaurants, galeries, résidence d’artistes afin de «saisir» le lieu dans toute ses qualité esthétiques et de les partager à un public varié. Lieu d’intérêt artistique, il introduirait le parc et inviterait le visiteur à en voir d’avantage. De plus, l’ancienne salaison est située à proximité du Manoir du Cleuyou qui accueille aujourd’hui des colloques et des séminaires. Ces deux endroits pourraient entrer en synergie. La réhabilitation des bâtiments devra prendre en compte les risques liés aux inondations (amphibie, pilotis ...), cette partie de la ville étant classée «zone rouge» dans le PPRI.
Manoir du Cleuyou
20m Localisation de la salaison.
La salaison réhabilitée en lieu artistique.
108
LA HALLE, ESPACE ÉVÉNEMENTIEL
+ La dernière porte sur laquelle la culture pour tous s’incarnera sera la construction d’une halle. Ce lieu de 2000 m², situé à proximité de la ferme, crée un autre type d’attrait au site. La halle permettra l’accueil de festivals (Festival de Cornouaille, Festival de l’élevage, Théâtre du son), de manifestations en tout genre, de marchés ... Il s’agira, comme la ferme, et la pépinière, d’un lieu stratégique qui, quant à lui, sera porté sur la culture et l’événementiel. Tout comme l’ancienne salaison, la halle se situe dans la «zone rouge» du PPRI. Les anciens hangars qui serviront
de base au projet de construction, sont déjà surrélevés (quais de chargements d’1,2 mètre de hauteur) le nouvel aménagement proposera une pente à 4% (accessibilité aux PMR) se greffant sur l’existant, préservant ainsi la halle des inondations. La place l’englobant permettra également l’accueil de manifestations de taille importante. Cet espace sera le seul lieu imperméable, et ce, pour des raisons fonctionnelles. L’écoulement des eaux de pluie sera donc dirigée vers la prairie humide située à l’Est de la place, entre le verger et la forêt nourricière, et s’écoulera par la suite dans l’Odet. Schéma de principe de l’accès à la halle depuis la place.
TN
4%
TN
État actuel.
État projeté
20m Localisation de la halle et de la place. Halle
Voie ferrée
Passerelle
Prairie humide
La halle et son parvis pouvant accueillir des manifestations et des festivals, en lien direct avec l’avenue de la libération, par la passerelle.
109
Plan global de la première phase d’aménagement du site.
espace sanctuarisé (friche et phytoremédiation)
vergers forêt nourricière
110
halle
ferme
agroforesterie
vente directe jardins expérimentaux
maraîchage prairie
pépinière
retenue d’eau galerie/cafés/ restaurant/ résidence d’artistes
20m
111
CONNECTER LE SITE, CONNECTER LA VILLE ET LA CAMPAGNE
ACTIONS LOCALISÉES
Dans une logique économique et industrielle, la voirie structure aujourd’hui les urbanités. L’entrée est de Quimper comprend une standardisation des éléments urbains qui s’oriente vers une horizontalité linéaire des constructions, le tout effaçant progressivement l’aspect transitoire du lieu, liaison entre paysage agricole et paysage urbain. L’enjeu est de mettre en avant ce contraste afin de redonner son caractère d’entrée de ville à cette zone péri-urbaine. Ce lieu est également soumis à des migrations pendulaires importantes. Sans requalification, ce quartier péri-urbain s’affranchira davantage des particularismes géographiques du lieu et du dynamisme de la ville ; la fermeture du paysage par des bâtiments standardisés tournant le dos à l’Odet créent une monotonie peu attrayante pour les futurs habitants. Une revégétalisation des grands axes routiers et des espaces entièrement minéralisés ainsi qu’une ouverture des vues sur les bocages et les terres agricoles, permettraient de requalifier et de valoriser l’entrée de ville. Renaturaliser les berges de l’Odet, créerait également une alternative aux risques d’inondation (zones tampons) et pourrait soutenir un projet de promenades et de liaisons douces. Le phénomène des marées, des coefficients et des inondations est un élément important à prendre en compte, lors de l’aménagement des rives et de son épaisseur. Cet aspect pourrait être abordé par le biais d’aménagements paysagers (retenues d’eau, perméabilisation des sols, zones tampons, entretien des ripisylves ...).
OUVRIR LA VILLE SUR LES BOCAGES
Cette entrée de ville tire son originalité de la confluence de l’Odet du Jet. Cette singularité en fait un lieu possédant de nombreuses caractéristiques paysagères, ainsi qu’un patrimoine vernaculaire oublié (Moulin du Coutilly,bief du Moulin du Cleuyou, fontaine, ancienne salaison). Ce secteur, enserré entre la voie ferrée, l’Odet, deux grands axes de circulation majeurs (le boulevard du Président Allende et la route de Coray), ainsi que d’un tissu continu d’enseignes commerciales, en font un site peu accessible, peu visible et peu lisible. C’est aussi un secteur de fortes pressions foncières, du fait de l’emprise de grandes infrastructures.
Bocages, prairies et berges offrent déjà aujourd’hui une grande variété d’ambiances, qu’il s’agit de mettre en scène, de révéler, au travers d’un réseau de cheminements, pédestres ou cyclables. L’intention est bien ici de favoriser de nouveaux liens entre la ville et les paysages agricoles. L’action doit s’inscrire dans une démarche partagée public/privée. Des chemins d’exploitation, chemins creux, pourraient ainsi avoir une double affectation négociée, certains espaces privés traversés. Il s’agirait aussi de donner au visiteur la possibilité de découvrir et de parcourir des paysages oubliés, à proximité du centre-ville. Ponctués de points stratégiques pouvant créer
Les paysages bocagers en périphérie urbaines.
Le bief du Moulin du Cleuyou.
114
Une prairie humide de fond de vallée, l’Odet et les coteaux.
Zone artisanale de l’Eau Blanche
Moulin Saint Denis
l’Odet
Moulin et fontaine du Coutilly Ancienne salaison
Bief du Moulin du Cleuyou Moulin du Cleuyou
Utilisation : Copier la forme voulue à partir de cette feuille, changer de dessin et coller la form
Contours Voie chemin de fer Talus Localisation des micros-actions concernant les espaces bocagers.
des repères, soulignant la présence d’un patrimoine historique oublié, ou de points de vue potentiels, ces aménagements permettraient de créer des haltes et de valoriser les éléments patrimoniaux et paysagers. Cette démarche s’inscrira dans la continuité du parc, qui agira alors comme lieu fédérateur, englobant paysages agricoles, naturels, zone artisanale et habitat. Il s’agirait donc de pratiquer les paysages façonnés par l’activité agricole. En terme de cadre de vie, l’agriculture est garante de la qualité des paysages de fond de vallée. La mise en place d’un réseau de circulations douces structurera l’habitat individuel et la vallée bocagère avec un double bénéfice : socio-culturels (loisirs, nouvelles pratiques) dynamisation des échanges (vente directe, amélioration des dessertes, gîtes...) et d’attractivité touristique. Ces espaces bocagers sont aujourd’hui classés ND dans le POS (Plan d’Occupation de Sols) et seront probablement classé A ou N dans le futur PLU (aspects esthétique et écologiques mais aussi lieux non constructibles car fortement exposés aux inondations). La préservation de la fonction écologique du bocage est à encourager. Lieu de biodiversité, corridor écologique, importance dans les cycles de l’eau, l’entretien du maillage bocager et de la qualité du réseau hydrographique est à favoriser.
Alignement d'arbres
Légendes : Liaisons physiques existantes Remplissage
Liaisons physiques à créer Liaisons visuelles existantes Cônes visuels à créer Accès actuels aux berges de l’Odet Circuits à créer ou à conforter
Pôles structurants Patrimoine à mettre en valeur Parc
115
L’Odet Le Rouilhenn
1
3 4
Route de Coray
2
Ancienne salaison / lieu-dit du Coutilly
Le Jet
Carte de localisation des différentes photo-comparaisons.
1
Entrée de ville depuis la sortie 53 (Rouilhenn) de la voie express. Cet axe se situe sur des hauteurs, il s’agirait d’ouvrir la vue vers les coteaux et vers la rive gauche de l’Odet et du Jet ainsi que vers la ligne d’horizon découpée par le végétal et le faîte des habitations. Coteau Eurosol : forte Coteau l’Odet Perméabilisation emprise au sol de la rive
Vue actuelle.
2
Ouvrir la vue sur l’Odet au niveau de son franchissement, route de Coray. Replacer l’Odet au centre du territoire qu’il a façonné, le «donner à voir» depuis la route. Il s’agit d’un secteur de Quimper régulièrement inondé, rendre les rives davantage perméables permettrait donc de réduire ce risque.
Bâtiment nonutilisé
Imperméabilisation de la rive
Ripisylve dense
Vue actuelle.
116
Ouverture de la vue.
Perméabilisation des rives
Ouverture partielle de la l’Odet ripisylve
Ouverture de la ripisylve.
3
Ouvrir la vue sur l’Odet au niveau de son franchissement, route de Coray. Replacer l’Odet au centre du territoire qu’il a façonné, le «donner à voir». Ouvrir les vues vers l’ancien moulin, la fontaine et l’ancienne salaison, témoins de l’histoire du territoire. Ce point de vue sera ouvert par le biais de l’aménagement de bassins de retenues d’eau accessibles au public et contribuant à limiter les débordements de l’Odet et du Jet . Le moulin crée un point d’appel au niveau de l’entrée du site.
Moulin du Coutilly recouvert de l’enseigne de la cave
l’Odet
Bâtiments nonutilisés
Bassins de retenue Franchissement Bars, restaurants, piétonnier et galeries ... cyclable Fontaine
Pignon d’origine du Moulin.
Vue actuelle.
4
Ouverture de la vue.
La confluence de l’Odet et du Jet, inaccessible aujourd’hui offre un cadre paysager de qualité. Celui-ci sera conservé mais son accès serait facilité par l’aménagement de «l’entre-affluents» permettant une visibilité au coeur de ce paysage fluvial.
Le Jet
Parc
«Entre-affluents»
L’Odet
L’Odet
Ouverture du point de confluence.
117
RÉVÉLER L’ODET ET CONNECTER LES RIVES (SÉPARÉES PAR L’ODET, LA VOIE FERRÉ ET L’AVENUE DE LA LIB
Le paysage, et plus largement l’importance d’une véritable préservation du « patrimoine territorial » (rapport à la rivière, aux terres agricoles, aux paysages de fond de vallée, aux traces historiques…), sont au cœur de cette réflexion. Il s’agit d’infléchir ou d’orienter certaines dynamiques en cours ou prévisibles. Le territoire de l’Est quimpérois ne peut pas être tenu seulement par un maillage routier et structuré autour de «pôles», il s’agit bien de nourrir et de faire vivre l’identité de ses paysages. La proximité physique des deux rives, la diversité des morphologies et de l’occupation du sol des abords de l’Odet révèlent un patrimoine territorial à mettre en valeur et à conforter. L’Odet, malgré sa forte présence sur le territoire et en centreville, est complètement imperceptible dans la zone industrielle. Elle est cependant visible depuis les rares points hauts et depuis certaines rives partiellement aménagées pour les piétons. Il s’agirait donc de replacer l’Odet au coeur du paysage périurbain et de recréer une identité propre au territoire par le biais d’une image d’entrée de ville de qualité, de points de vue, d’accès, de cheminements et plus largement de liaisons entre les deux rives. Donner de l’épaisseur aux rives de l’Odet, permettrait de révéler sa présence au sein de la zone artisanale. Ouvrir de nouveaux points de vue, depuis les versants permettrait de
118
conforter cette présence, d’animer des parcours paysagers reliant différents quartiers de la ville mais également d’affirmer les dialogues entre les deux rives. Ainsi, la liaison entre les éléments clés du futur parc, pourrait s’articuler autour du fleuve par des cheminements, des franchissements et des promenades. De plus la mise en place d’une gestion particulière des différentes strates végétales de la ripisylve, permettrait d’ouvrir certaines vues, invitant à parcourir ce territoire. Les connexions entre centre-ville et périphérie doivent davantage s’axer sur l‘aménagement de circulations douces parcourant et révélant le patrimoine architectural, industriel et paysager.
BÉRATION)
Zone artisanale de l’Eau Blanche
l’Odet
Utilisation : Copier la forme voulue à partir de cette feuille, changer de dessin et coller la forme
Contours Voie chemin de fer Talus
Localisation des micros-actions concernant les liaisons vers le centre-ville. Alignement d'arbres
Légendes : Liaisons physiques existantes Remplissage
Liaisons physiques à créer Liaisons visuelles existantes Cônes visuels à créer Accès actuels aux berges de l’Odet Circuits à créer ou à conforter
Pôles structurants Patrimoine à mettre en valeur Parc
119
Zone artisanale de l’Eau Blanche
Gourmelen
1 Centre-ville
3 Maison des associations
2
Pollinarium Sentinelle
Entremont
Gare
Voie ferrée QuimperNantes Carte de localisation des différentes micro-actions.
1
La zone artisanale de l’Eau Blanche est traversée par un espace important qu’occupe l’ancienne ligne de chemin de fer reliant la zone industrielle à la ligne ferroviaire Quimper-Nantes. Cet espace est aujourd’hui inutilisé. Un aménagement très léger peut y être effectué. Il pourrait être support de liaisons entre le parc et le site de Gourmelen qui comporte un important patrimoine paysager et architectural (circuit vélo. circuit piéton). Cette ancienne voie est d’ailleurs visible depuis les hauteurs de Gourmelen. Vergers annonçant l’arrivée au parc
État actuel.
Ancienne voie reliant la voie ferrée QuimperNantes à la zone industrielle
Entremont
Aménagement succinct pour rendre l’espace entre les voies ferrées facilement praticable.
Vue de l’ancienne voie depuis Gourmelen.
120
2
Entre le centre-ville et le parc, sur une distance de 1,4 km, il n’existe aucun franchissement de l’Odet et de la voie ferrée. Une première passerelle pourrait être construite entre le Pollinarium Sentinelle, la maison des associations et les équipements sportifs. Elle permettait ainsi de relier le quartier d’habitations de l’Eau Blanche au quartier de la gare et serait dans la continuité de celles du centre-ville. Maison des associations
État actuel.
3
L’Odet
Nouvelle passerelle
Construction d’une passerelle entre le quartier de l’Eau Blanche et le quartier de la gare.
L’actuelle rue de l’Hippodrome reliant la zone artisanale de l’Eau Blanche au centre-ville s’insère étroitement entre coteau abrupt et Odet. La place réservée aux piétons est réduite rendant cet espace peu praticable aux usagers. Celle-ci pourrait donc être élargie en empiétant sur l’Odet, à la manière d’un ponton ou d’une passerelle. Les hauteurs de Gourmelen, la rue de l’Hippodrome, les équipements sportifs et maison des associations ainsi que le quartiers de la gare pourraient être également reliés par une passerelle. Quartier de la gare
État actuel.
Centre-ville L’Odet
Gourmelen
Élargissement de l’espace piéton au dessus de l’Odet.
121
4
5
4
Des points de vue existent déjà depuis Gourmelen. Cet établissement public de santé mentale possède des jardins et un patrimoine architectural de qualité. Il est ouvert au public et pourrait donc créer une halte, un parcours tout au long d’un circuit reliant centre-ville et périphérie urbaine.
Le site de Gourmelen possède ce chemin qui ne mène à rien et qui surplombe la panorama ci-dessous. Un aménagement léger de type belvédère permettrait de mettre ce lieu en valeur ainsi que le panorama sur lequel il s’ouvre.
122
5
L’îlot d’habitat situé entre la rue Aristide Briand, l’Odet et l’avenue de la gare rompt actuellement la continuité entre pôle multimodale et le reste du centre-ville. Cet îlot de commerces dont une partie en R+6, pourrait donc être supprimé afin d’accentuer la proximité visuelle de la gare permettant, par ailleurs, la simplification de la circulation et facilitant le trafic.
La vue actuelle, l’espace routier et piétonnier semble enfermé entre l’Odet et les bâtiments.
L’îlot détruit, le regard porte vers l’architecture de Quimper, l’espace est d’avantage ouvert et l’Odet structure le lieu.
Plateau de Kervir
État actuel des lieux : l’îlot agit comme une rupture entre la gare et le centre-ville, l’immeuble en R+6 gomme la proximité du centre-ville et obstrue la vue sur les flèches de la cathédrale pourtant visibles depuis toute la ville.
Gare routière et ferroviaire
Mont Frugy
Vue sur la gare, la rive gauche (plateau de Kervir et Mont Frugy) depuis Gourmelen.
123
Le bief du Moulin du Cleuyou (XVe siècle).
Le Moulin du Cleuyou (XVe siècle).
Le franchissement de l’Odet.
La cité EDF (années 50).
L’
Le tunnel passant sous le boulevard du Président Allende.
Le quartier ré l’Hippod
Les prairies bocagères proches du Moulin Saint Denis.
Anciennes salaisons Gouiffes (1937) réhabilitée en petits commerces, galeries, bars, restaurants, résidence d’artistes.
Confluence entre le Jet et l’Odet.
L’Est du site.
L’Ouest du site.
La rive ga réamén
La ripisylve le long de l’Odet.
La fontaine du Moulin du Coutilly.
Le Moulin du Coutilly.
124
La passerelle qui offre une vue sur la voie ferrée et les flèches de la cathédrale.
Le bâti ca l’avenue
La vue sur la rive gauche depuis Gourmelen.
Le patrimoine architectural et paysager de Gourmelen (fin XIXe, début XXe.
’ancienne voie ferrée.
ésidentiel de drome.
auche de l’Odet, nagée en 2006.
aractéristique de de la Libération.
Le quartier résidentiel de l’Hippodrome.
La rive droite de l’Odet.
Le pollinarium, dans le quartier résidentiel de l’Hippodrome.
Le franchissement entre rive gauche et rive droite, longeant l’Odet.
L’Odet et les quais du centreville.
Le franchissement entre la rive droite et la maison des associations.
La cathédrale ...
Les équipements sportifs et associatifs.
La prairie humide,réalisée en 2006.
La rive gauche de l’Odet, réaménagée en 2006.
La suppression de l’îlot, l’ouverture des berges de l’Odet.
La gare, classée monument historique.
125
TEMPS 2 : + 20 ANS Cette deuxième phase du projet viendra se greffer sur les parties ayant évoluées afin de proposer de nouveaux usages permettant un bon fonctionnement du site dans sa globalité. Ainsi, plusieurs parties du site se verront transformées : - les parties dépolluées seront réinvestis par des composantes agricoles et culturelle, - une partie de l’actuel secteur tertiaire sera remplacée des jardins collectifs, - l’autre partie de ce secteur tertiaire sera réhabilitée en locaux associatifs et accueil de groupes, - le secteur associatif et la notion de bien commun seront omniprésents et seront la philosophie phare du site.
L’ASPECT PÉDAGOGIQUE DU SITE DU TERTIAIRE AUX LOCAUX ASSOCIATIFS
+
+
Les locaux présents sur le site se situent dans la «zone rouge» du PPRI, interdisant toute construction, ce qui en fait des éléments précieux, à conserver, à réhabiliter. De plus, leur architecture respecte les formes de l’habitat local ; les bâtiments se fondent dans leur environnement. Dans un premier temps (Temps 1 : + 10 ans), il s’agira de conserver le tertiaire proposant ainsi un lieu avec de nombreuses vocations économiques et culturelles. Contrairement au bâti léger appartenant à la zone artisanale de l’Hippodrom,e voué à changer régulièrement d’enseignes et comprenant des bâtiments peu pérennes, qui entreront sur une politique d’acquisition
+
+
foncière sur 10 ans, les locaux en «dur» présents à l’intérieur du site seront quant à eux modifiés uniquement dans la deuxième phase du projet car il accueillent des activités tertiaires (qui seront ensuite transférées avenue de la Libération qui a vocation à muter dans le cadre de la réhabilitation du pôle multimodale) Les anciens locaux tertiaires ainsi désaffectés, pourront ensuite être adaptés aux inondations et accueillir des associations et des groupes. Le milieu associatif occupera une place prépondérante au sein du site et participera pleinement à son fonctionnement. Le site accueillera, à long terme, des scolaires, des
Emmaüs
20m Localisation des locaux associatifs.
Vue sur les locaux associatifs.
128
Le secteur tertiaire deviendra des locaux associatifs.
Implantation de ruches gérées par l’association.
Ateliers créatifs.
camps de vacances et sera un support pédagogique à part entière, les locaux posséderont donc des équipements voués à ce type d’accueil (dortoirs, cuisine collective, sanitaire ...). Des locaux de réunion, et des espaces pouvant accueillir des ateliers et des activités diverses y seront également installés. Le milieu associatif y sera encouragé, des locaux seront à disposition pour de nouvelles associations qui souhaitent investir les lieux. Un partenariat avec Emmaüs, Solidarité Papier et Troc Dépôt pourra également être mis en place afin de proposer une autre alternative au public et de sensibiliser au recyclage.
Dans la première phase d’aménagement, l’accès au tertiaire se fera par le biais d’une voie partagée et dans la seconde phase, l’accès des voitures étant plus restreint (uniquement les associations) la voie sera toujours partagée mais l’accès sera contrôlé à l’entrée du parc.
Cuisine communautaire.
Pressoir communautaire.
129
LES JARDINS COLLECTIFS : UNE COGESTION HABITANTE
+
Des jardins collectifs trouveront également leur place au sein du site. Ils porteront les initiatives des habitants qui souhaitent se retrouver pour jardiner ensemble, partager des moments de convivialité et échanger des savoir-faire. Ils participeront à la création de liens sociaux entre les habitants, et à l’animation des quartiers. Un découpage en parcelles de tailles différentes sera
20m Localisation des jardins collectifs ( 8000 m²).
Jardins collectifs
Mont Frugy
Ripisylve de l’Odet
Vue depuis la promenade existante, les jardins collectifs participent à la diversité paysagère des rives de l’Odet.
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Exemple de jardins collectifs de la résidence E Rostand, Le Haillan.
effectué afin de convenir aux besoins de chacun. Cet espace n’en sera que plus riche. Les personnes désireuses d’exploiter ces parcelles devront se rendre auprès de l’association gérant ces jardins ainsi que la forêt nourricière. L’ensemble de ces jardins sera surélevé afin de prévenir des risques d’inondations. Visibles depuis la promenade le long des berges de l’Odet, ils créeront une diversité paysagère ainsi qu’un attrait social. Dans le temps 1, les activités tertiaires seront conservées sur cette parie du site. Dans le temps 2, cet espace sera dédié à la mise en place de jardins collectifs. Les bâtiments, d’un intérêt architectural faible, seront amenés à disparaître ainsi que leurs activités tertiaires, qui se situeront sur les franges du site, avenue de la Libération.
Première phase du projet : tertiaire.
Deuxième phase du projet : jardins partagés. Exemple de la diversité de constructions de cabanes que peut proposer un jardin collectif.
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L’IMPLANTATION D’UN NOUVEAU SYSTÈME AGRICOLE LE SYLVOPASTORALISME : DES ATOUTS PAYSAGERS, FLORISTIQUES ET FAUNISTIQUES
+
+
Le sylvopastoralisme consiste à faire pâturer les animaux à l’ombre des arbres. Le sylvopastoralisme est une autre forme d’agroforesterie permettant de diversifier les productions et de lutter contre la fermeture progressive des milieux. Contrairement à certaines idées reçues, l’arbre n’est pas un obstacle physique ou physiologique pour les cultures ou l’élevage. Au contraire il peut être un allié précieux, sa présence assure ombre et abri, améliore la qualité des sols et leur capacité de stockage de l’eau.
Il existe une multitude d’aménagements agroforestiers : haies, alignements intraparcellaires, arbres têtards, bosquets. Autant d’éléments qui permettent de diversifier les productions et peuvent apporter une véritable identité paysagère à l’exploitation et au territoire. Ce système pastoral est déjà présent sur le territoire quimpérois. En effet, la ville a mis en place cet gestion des espaces dans le quartier de Locmaria avec l’introduction de vaches de la race Bretonne Pie Noir. Ce procédé permet l’entretien d’espaces à peu de frais tout en contribuant à la sauvegarde d’une race locale faisant partie du patrimoine breton. Ce système permettra également d’apporter du fourrage d’appoint aux bêtes pendant les périodes hivernales : de nombreuses essences de feuillus et de fruitiers constituent d’excellents fourrages, très appréciés des animaux (frêne, orme, mûrier blanc, févier d’amérique, érable…), qui selon les essences
20m Localisation du sylvopastoralisme ( 6000 m²).
Le sylvopastoralisme invite à découvrir ce qui se passe derrière le couvert végétal.
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Première phase du projet : locaux EDF.
Deuxième phase du projet : sylvostoralisme.
peuvent être consommés frais ou en sec. Il permet d’améliorer les performances : l’herbe au pied des arbres ou des haies est plus appétante et grasse. Elle est plus riche en minéraux et acide gras. Il recrée une fertilité et une biodiversité in situ : arbres, couverts végétaux, réduction du travail du sol sont autant d’éléments qui recréent une fertilité in situ et des habitats semis-naturels pour une flore et une faune sauvage. Ils participent à la restauration d’une continuité écologique et permettent de limiter l’usage d’intrants
Les arbres sont des puits de carbone : ils permettent non seulement d’atténuer les effets du changement climatique mais participent également à enrichir les sols en carbone. Le bien-être apporté aux animaux, ainsi que la qualité des conditions d’élevage, sont des atouts certains pour valoriser l’image du site et des produits qui en sont issus. Outre cet aspect, il consiste également une barrière visuelle, invitant le visiteur à la dépasser et à découvrir ce qui se passe derrière et participant à la diversité paysagère du site. La présence des animaux agira également comme un attrait supplémentaire pour les enfants. Ce système agricole sera géré par l’association gérant la ferme (gérant également l’élevage, le maraîchage). Il aura pour principale vocation d’être un espace pédagogique proposant un type d’agriculture méconnu en Bretagne. A long terme, d’autres parties du site pourront être reconverties en espaces sylvopastoraux mais des points de vues stratégiques devront être conservés. Dans la première phase du projet, les locaux EDF sont conservés, mais leur qualité architecturale étant pauvres, leur emplacement sera par la suite dédié au sylvopastoralisme afin d’offrir une image avantageuse dès l’entrée de ville.
Aesculus hippocastanum
Groseiller maquereau
Cerisier
D’autres essences en annexe. Les atouts paysagers du sylvopastoralisme.
Source : AFAF (Association française d’agroforesterie)
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La deuxième phase du projet.
locaux associatif
134
jardins collectifs
sylvopastoralisme
agroforesterie
135
LES ACCÈS AU PARC : DES RELATIONS TRANSVERSALES Le parc entre en relations avec ses franges : le Moulin du Coutilly (élément patrimonial) crée un point d’appel en entrée de ville et invite les visiteurs vers le parking paysager (qui pourra être agrandi en étant couplé avec la parcelle située en face, aujourd’hui occupée par un bâtiments industriel abandonné), par la vente directe, située sur le noeud de distribution, par la passerelle, la promenade et la prairie humide. Dans le cadre de la réhabilitation du pôle multimodale dû à l’arrivée de la LGV, l’avenue de la Libération sera elle aussi revalorisée et accueillera du tertiaire. Les facilités d’accès par les transports en commun font du secteur de la gare un site privilégié pour le développement de ce type d’activités. Ces nouveaux bâtiments pourront accueillir des activités audiovisuels, artistiques qui pourront être couplées
avec les activités du parc. Cet aspect en fait également un atout pour l’accès au parc par le Sud (avenue de la Libération). Ainsi, le parc entre en relation avec les éléments l’englobant et vis versa.. Chaque élément est un atout pour l’autre et le développement des activités s’y voit conforté.
2 3
1
4
5
Avenue de la Libération
1
2
L’accès par la prairie.
136
3
L’accès par l’ancienne voie ferrée.
4
L’accès par la vente directe.
L’accès par les riv promenad
ves aménagées en de en 2006.
6
5
6
L’accès par la passerelle enjambant la voie ferrée, reliant le parc au futur projet de tertiaire (réhabilitation du pôle multimodale).
L’accès par le Moulin du Coutilly, et l’ancienne salaison.
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LE PROJET FINAL L’allée centrale, traversant le parc d’Ouest en Est, soulignée par un alignement continu de Davidias involucata (fleurissant au bout de 10 ans, durée au bout de laquelle la phase 2 du projet pourra être enclenchée), invite le visiteur à parcourir dans un premier temps le parc dans sa transversalité. Elle a pour but d’inviter les citoyens à parcourir les paysages industriels et bocagers méconnu. Lien entre centre-ville et périphérie urbaine, le parc agit également comme support de relations entre les rives mais également entre les espaces séparés par le boulevard du Président Allende. L’Odet y est remis au premier plan, structuant le parc et ses franges, l’ensemble du projet est fondé sur le fondement initial du relief du territoire. Le rapport à l’eau y est omniprésent : noues, systèmes d’écoulements des eaux, retenues d’eau, gestion des ripisylves, espaces tampons, l’ensemble du site est réfléchi de manière à créer un espace vivant, praticable et pouvant subir les risques de crues. Les paysages agricoles y trouvent de nouvelles vocations
: loisirs, découvertes. Il permettra donc le développement de nombreuses associations (à but lucratif et non-lucratif) qui encourageront les relations intergénérationnelles, interculturelles : -Association 1 : agroforesterie, maraîchage, élevage, ferme -Association 2 : pépinière -Association 3 : ateliers et jardins expérimentaux et oeuvres ponctuelles, -Association 4 : ateliers, jardins collectifs, vergers
locaux associatif forêt nourricière
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vergers
jardins collectifs halle
sylvopastoralisme ferme
espace sanctuarisé (friche et phytoremédiation)
agroforesterie
vente directe jardins expérimentaux
maraîchage prairie
pépinière
retenue d’eau galerie/cafés/ restaurant/ résidence d’artistes
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LES AMBIANCES AU SEIN DU SITE
Les rives de l’Odet et les jardins collectifs.
Les locaux associatifs.
La ferme, le maraîchage et le sylvopastoralisme.
La halle et sa place.
La prairie pâturée ouverte sur les hauteurs quimpéroises.
140
Le point de confluence ouvert et accessible.
L’ancienne salaison réhabilité en lieu artistique.
Le verger et la pâture.
Le maraîchage, les pâtures et le passage par le tunnel.
La prairie publique et la pépinière. L’agroforesterie.
141
LE FONCTIONNEMENT INTERNE DU SITE ET SON IMPACT AUPRÈS DES POP Légumes
Maraîchage
Pâtures
Viande
Laine
Ferme
Agroforesterie
BRF
Pépinière
Vergers
Associations
142
Fruits
B
PULATIONS
Cuisine associative
Abattoir
Bois dâ&#x20AC;&#x2122;oeuvre
Vente directe
Associations
Bois de chauffe
Pressoir communautaire
Baies
Self-cueillette
143
L’agriculture est l’élément fondateur des paysages de nos campagnes. Depuis le début du siècle, la superficie agricole utilisée a beaucoup diminué. Le paysage, l’écologie et les éléments historiques témoignent d’un patrimoine culturel commun. «Ces dernières décennies, la pollution, les menaces sur le milieu vivant, le chamboulement à grande échelle des paysages (tels que le remembrement, la construction de la voir express, de réseaux routiers ...) ont fait naître de nouveaux regards : ceux de l’écologiste, du défenseur de la nature tandis que les citadins, à la recherche de leurs racines, aspirent aux valeurs de l’authentique.» La protection des paysages, la préservation des sanctuaires sont aujourd’hui aux premières loges. Les paysans ont été les véritables créateurs des paysages de campagnes, s’adaptant aux milieux naturels, mais n’hésitant pas
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à s’en affranchir pour aménager l’espace comme bon leur semblait. Aujourd’hui, les agriculteurs ne sont plus les seuls acteurs du paysage. Il se répand un sentiment partagé qui traverse toute la société, que la campagne n’est plus seulement une usine à produire des aliments. Ce projet d’aménagement a pour but de mettre en valeur l’agriculture car c’est elle qui façonne le territoire, pérennise les campagnes et donne une part de l’image de la région. Il s’agit d’expliquer au citadin que campagne n’est pas égale à nature, qu’elle n’est pas uniquement un lieu de loisirs et qu’elle supporte de nombreuses activités qui font vivre le territoire. Cependant, le modèle agricole actuel ainsi que l’évolution des moeurs, ne permettent plus aux campagnes d’être uniquement support d’agriculture et de
paysages «naturels». Ce projet tentera donc de soutenir l’expérimentation de la cohabitation entre différentes activités sur un même site, de proposer de nouveaux modèles agricoles et d’amorcer le concept de bien commun. La culture artistique y aura également un rôle fédérateur, permettant de créer un autre type d’échanges, et favorisant une grande diversité d’activités. Cet proposition d’aménagment du site s’inscrira dans un projet intercommunal regroupant principalement les villes de Quimper et d’Ergué Gabéric. A long terme, le parcours des paysages bocagers pourra être développé vers d’autres communes limitrophes afin de faire coexister les différents composantes territoriales et paysagères. Ce développement de la praticabilité des paysages, majoritairement par le biais de
circulations douces, de points de vue, pourra être conforté par le projet développement de pistes cyclables lancé par l’agglomération quimpéroise. Ouvrant une nouvelle porte vers le centreville, ce nouveau type d’activités et d’échanges permettra, peut-être, de redynamiser l’intérieur de la ville en proposant des parcours multiples, invitant toujours à voir et à découvrir des faces cachées de la ville.
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ANNEX
XES
ANTICIPER LES RISQUE DE CRUES : EXEMPLES LOCALISÉS : FRANCE La Loire est le plus grand fleuve de France et traverse plusieurs départements avant de se jeter dans l’Atlantique. Sa vallée à l’aval du Bec d’Allier (Nevers) est une localité qui fut, maintes fois, inondée au cours des siècles passés. Une des nombreuses propositions pour combattre les crues, consiste en un aménagement de la Loire en amont du Bec d’Allier, par la mise en place de retenues multiples le long du parcours des deux fleuves. Le choix d’inonder volontairement certains secteurs des vallées satisfait à plusieurs exigences : aucun dommage humain ni matériel n’est provoqué, aucun lieu habité n’est submergé, un écoulement ininterrompu des eaux fluviales. Ces retenues ont un fonctionnement de remplissage et de vidange purement mécanique et autonome, dépendant uniquement de la gravité.
Source : http://kidsroanne.fr/?p=296
Retenue d’eau à Saint-Jean-Maurice-sur-Loire.
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-dispositif ADOPTA, développé en région Nord-Pasde-Calais autour de Douai dans le nord de la France, en zone d’affaissement minier, particulièrement vulnérable) imposent que les nouvelles routes et constructions soient conçues de manière à ce que les eaux pluviales soient stockées et infiltrées sur place, autant que ce serait le cas en l’absence de construction. C’est aussi une des cibles du HQE. -« atlas des zones inondables », par bassin versant (par exemple dans le Nord-Pas-de-Calais), comme document de porté à connaissance pour aider les communes à ne plus autoriser de construction en zone inondable.
PAYS-BAS Aux Pays-Bas, où près de 40% du territoire est situé sous le niveau de la mer, de nombreuses initiatives ont pour but de fortement réduire les inondations et/ou leurs impacts. À IJburg, ce quartier résidentiel d’Amsterdam est composé de maisons flottantes. Ces maisons flottent constamment sur l’eau et restent immobiles horizontalement grâce aux piliers auxquels elles sont attachées. Par contre, verticalement, si le niveau de l’eau monte, la maison monte également puisqu’elle repose sur une base flottante et est
soutenue par les piliers. La maison n’est donc pas endommagée par l’inondation. Dans d’autres quartiers (Maasbommel, par exemple), ce sont des maisons amphibies qui sont construites. Ces dernières reposent sur des terrains à risque, en bordure de cours d’eau ou en zone inondable. Ce genre de maisons est également en projet de construction au Nicaragua, dans un petit village inondé chaque année, et par conséquent, reconstruit chaque année.
Source : lepoint.fr
La maison flottante à Amsterdam, Pays bas créée par l’architecte Goos van der Veen.
Photographie personnelle.
Les maisons amphibies, sur la Steigereiland à Amsterdam, qui ont la particularité de monter et de descendre au rythme de l’eau.
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CAMEROUN
Le lac Nyos se situe au Cameroun, près de la frontière avec le Nigeria. Ce lac a été formé par phénomène volcanique. Il présente deux dangers : une inondation et un relâchement d’une quantité dangereuse de C02 captif. Pour ce qui est du relâchement, un relâchement naturel de C02 à partir de ce lac est à l’origine d’une catastrophe environnementale qui a eu lieu le 22 aout 1986. Les plantations de mangroves constituent un des moyens de protection les plus efficaces contre les inondations. De plus, elles accordent d’autres avantages aux populations locales, comme la lutte contre l’érosion et l’apport de nourriture (poissons) pour les populations locales.
Source : Tim Edmond
Plantation de mangroves
150
LE PLAN DELTA AUX PAYS BAS
Les Pays-Bas sont également à l’origine d’un d’un projet ambitieux et technologiquement très avancé : le Plan Delta. Cette initiative a pour objectif de se défendre contre les inondations maritimes localisées au Sud-Est des Pays-Bas, plus précisément dans la province de Zélande. Elle a été créée à la suite de la catastrophe de 1953, qui a entrainé d’importants dégâts matériels (150 000 hectares de terres touchées) ainsi que de nombreuses victimes (1835 personnes). Le Plan Delta a été l’œuvre de plusieurs décennies, se basant sur 4 objectifs : protéger les basses terres (dont notamment des villes importantes telles qu’Amsterdam ou Rotterdam), créer des lacs d’eau douce, améliorer les communications et gagner des terres cultivables, en les poldérisant. Ce plan comporte de nombreux impacts positifs, mais également négatifs. De nombreux impacts se sont révélés positifs, répondant aux objectifs auxquels la commission s’était fixée. En effet, le Plan Delta a permis, selon les estimations, de diminuer le nombre d’inondations. De ce fait, la sécurité de la population hollandaise s’est vue améliorée, en atteste la diminution du nombre de victimes. Aussi, la construction de ces barrages a permis d’améliorer de nombreux secteurs : la mobilité (l’accessibilité d’une zone à une autre dans le Sud-Ouest s’est vue facilitée, grâce à la circulation des véhicules sur les barrages, diminuant le trajet pour les navetteurs), la navigation intérieure ou encore l’agriculture (l’alimentation en eau douce étant, grâce au plan, mieux organisée).
Cependant, malgré la volonté de protéger le pays des eaux, plusieurs paramètres n’ont pas été pris en compte dans le Plan Delta à ses débuts. À la suite de la construction de ces barrages, la santé des écosystèmes s’est fortement dégradée, entrainant des impacts négatifs sur la faune et la flore. En effet, la construction de ces diverses infrastructures n’a plus permis une action continue des marées (permettant un apport en eau salée), d’où une désalinisation des eaux à l’intérieur des barrages. Ce phénomène a eu pour conséquence la mort de nombreuses espèces de poissons et de plantes, mais également la migration d’oiseaux, ne pouvant plus subvenir à leurs besoins alimentaires. Malgré tout, des barrages à claire-voie, comme l’atteste le barrage de l’Oosterscheldekering ont été construits. Ce type de barrage présente la particularité d’être un barrage ouvert, ne se fermant que lors de crues. Ce système permet, dès lors, d’empêcher la désalinisation et donc de permettre à la faune et la flore de survivre. Aujourd’hui, un nouveau Plan Delta est en projet . En effet, l’ancien Plan n’est plus au norme à l’heure actuelle, en témoignent les inondations qui ont eu lieu lors des années 1993 à 1995, qui ont occasionné d’énormes dégâts matériels. Ceci était dû au fait que si les terres étaient bien protégées des eaux venant de la mer, cela n’était pas le cas de celles venant des fleuves, qui ont été la cause de ces dommages. Dès lors, l’instauration de ce nouveau Plan Delta permettrait de pallier les faiblesses du plan actuel et de renforcer ainsi la sécurité en diminuant le risque d’inondation à 1 tous les 100 000 ans.
Source : larousse.fr
Le plan delta aux Pays Bas.
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PALETTE VÉGÉTALE AGROFORESTERIE
: QUELQUES ESSENCES POUR LE
Prunus avium.
Populus nigra.
Sorbus domestica L.
Aesculus hippocastanum.
Betula pendula.
Fagus sylvatica ‘Dawyck’.
152
E BOIS Dâ&#x20AC;&#x2122;OEUVRE OU LE
Juglans regias L.
BRF
Sorbus torminalis.
Quercus robur.
153
PALETTE VÉGÉTALE LÉGUMINEUSES
Allium ascalonium.
Allium porrum.
Allium cepa.
Apium graveolens L.
Beta vulgaris L.
Brassica rapa L.
Brassica oleracea.
Capsicum annuum.
Cichorium endivia ‘Crispum’.
Cucumis sativus.
Cucurbita pepo.
Daucus carota.
Pastinaca sativa L.
Phaseolus vulgaris.
Pisum sativum.
Raphanus sativus ‘Niger’.
154
Raphanus sativus.
Solanum lycopersicum ‘Cerasiforme’.
Solanum lycopersicum L.
Solanum melongena L.
Solanum tuberosum.
Spinacia oleracea.
Valerianella locusta.
Solanum ‘Zongshu 5’, ‘Améliorée de Monthléry’, ‘Beef Taninges’, ‘Zuckertraube’.
Armoracia rusticana G.
Beta vulgaris ‘Maritima’.
Brassica napus ‘Rapifera’.
Brassica oleracea ‘Botrytis’.
Brassica oleracea ‘Gongylodes’.
Brassica oleracea ‘Sabellica’ L.
Cynara cardunculus.
Helianthus tuberosus L.
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Oxalis tuberosa.
Raphanus sativus ‘Longipinnatus’ Scorzonera hispanica. L.
Tropaeolum tuberosum.
Vitelotte noire.
156
Stachys affinis.
PALETTE VÉGÉTALE VERGERS, FORÊT NOURRICIÈRE
157
158
159
BIBLIOG
GRAPHIE
http://developpementdurable. revues.org/9319 ATLAS : - «Rêver le paysage, se soucier du vivant : pour une recherche-fiction» Gilles -«L’Atlas des paysages ruraux de Clément France» de Jean-Pierre de Monza ;1992 http://www.projetsdepaysage. - «Atlas de l’environnement en fr/fr/rever_le_paysage_se_soucier_du_ Bretagne - La Bretagne : des hommes, un vivant_pour_une_recherche_fiction territoire» de Ceresa et Ikkon; Direction - «Clara Guillaud - Interstices régionale de l’environnement, de urbains et pratiques culturelles» l’aménagement et du logement en Bretagne et http://www.implicationsconseil régional de Bretagne ; 1999 philosophiques.org/Habitat/Guillaud1.html - ADEME «Friches urbaines» SITES INTERNET : http://www2.ademe. fr/servlet/KBaseShow?sort=Politiques de développement de la ville de 1&cid=96&m=3&catid=22289 Quimper : «Reconversion d’une friche industrielle en espace naturel sensible» - gestion pastorale Association des amis du transformateur h t t p : / / w w w . q u i m p e r . f r / 7 0 9 - g e s t i o n - Phytorestore, les jardins filtrants pastorale-des-animaux-dans-la-ville. http://www.phytorestore.com/ htm&xtmc=plan_local_d_urbanisme&xtcr=3 OUVRAGES : - «Projet Transport» http://www.bretagne.developpement-durable. - «Manifeste pour un retour à la terre» gouv.fr/IMG/pdf/avis_signe_cle7c3238-10.pdf de Philippe Desbrosses avec les contribution http://www.quimper.fr/actualite/10360/214- d’Edgar Morin et Olivier De Scutter ; 2012. projet-transport.htm FRICHES http://www.quimper-communaute.fr/172projet-transports.htm - «Délaissés» de Marie Tavernier Bibliographie
- pôle multimodal http://www.quimper-communaute.fr/ actualite/9605/170-pole-multimodal-gare.htm -Dépollution des sols par les plantes : Thierry Jacquet , La Brosse-Montceaux / France http://www.informaction. info/11102013-0931-Je-d%C3%A9pollue-lessols-gr%C3%A2ce-aux-plantes-positivonsenvironnement - «La biodiversité est-elle un enjeu pour les habitants ?» Analyse au travers de la notion de trame verte par Laure Cormier, Fabienne Joliet et Nathalie Carcaud
- «La friche urbaine des années 80 : déchet ou ressource ?» de Hélène Soulier «La France des friches : De la ruralité à la féralité» de Annik Schnitzler, Jean-Claude Génot et Raphaël Larrère ; 2012 -«Friches industrielles : Un monde culturel européen en mutation» de Fabrice Raffin ; 2007 -«La Friche la Belle de Mai : Projet culturel - Projet urbain / Marseille» de Francesco Della Casa ; 2013
-«Friches» de Joël Leick et Pierre Bergounioux ; 2012 -«Les friches industrielles, point d’ancrage de la modernité» de Pierre Lamard, Marie-Claire Vitoux, Marina Gasnier et Collectif ; 2006 -«Jardins en mouvement» de Gilles Clément ; 1991 -«La friche apprivoisée» de Gilles Clément ; 1985 -«Le traitement des sols et des friches pollués en France» de Réda FROIDEFOND ; 2011
Collection Regards Croisés» de Cyrille Maguer ; 2011 -«Quimper hier et aujourd’hui» de Colette Jehl et Philippe Malot ; 1998 RÉFÉRENCES DE PROJETS -«Paysages d’avenir / Les créateurs des espaces de demain» de Tim Richardson ; éditions Actes Sud ; 2011 -«Concepts visuels de Paysage / Croquis, dessins et maquettes de projets contemporains de paysage» de Simone K. Schleifer, Francesca Comotti, Ian Ayers, Catherine Collin ; éditions LOFT ; 2009 AGRICULTURE
-«Régénération des friches urbaines et développement durable : Vers une évaluation intégrée à la dynamique du projet» de Emmanuel Rey ; 2013
-«La révolution d’un seul brin de paille : Une introduction à l’agriculture sauvage» de Masanobu Fukuoka ; 1978
-«Arts en friches : Usines désaffectées : Fabriques d’imaginaires» de Marie Vanhamme et Patrice Loubon ; 2001
-«Made in local : Emploi, croissance, durabilité : et si la solution était locale ?» de Raphaël Souchier ; 2013
-«Le jardin dans la friche» de Gilles Bruni et Marc Babarit ; 2006
-«Agro-écologie des zones arides et sub-humides» de Jacques Arrignon ; 1995
-«Friche Industrielle: Friche, Dépollution des sols, Pollution des sols, Toxicologie, Écotoxicologie, Industrie lourde, Industrie chimique, Pétrochimie, Carbochimie» de Frederic P. Miller, Agnes F. Vandome, John McBrewster ; 2010
-«Il était une fois la bio-révolution» de Jean Foyer ; 2010
-«Le foncier agricole dans l’ouest, friches ou terres vivantes ?» CNRS éditions ; 1987
-«Natures intermédiaires / Les paysages de Michel Desvignes» James Corner, Gilles A. Tiberghien, éditions Birkhäuser ; 2009
-«Leberecht Migge et la colonie agricole évolutive « selon les principes biologiques » de Corinne Jaquand ; 2013
QUIMPER CONTES et RECUEILS : -«Quimper
d’hier
à
aujourd’hui»
- «Les Autres et les miens» (contes) de Pierre Jakez Hélias ; 1977 - «Lettrines I et Lettrines II» (recueils d’essais) de Julien Gracq ; 1967 et 1974
-«Les Hortillonnages d’Amiens» L’association pour la protection et la sauvegarde du site et de l’environnement des Hortillonnages ; 1970
PROJETS : Quartier artistique de Metelkova ; Ljubjana (Slovénie) - la demeure du Chaos ; Saint-Romainau-Mont-d’Or -Etude de développement urbain et paysager au Biesbosch Stad à Rotterdam (Pays-Bas) de Michel Desvignes, Bas Smets, Sophie Mourthé, Enrico Ferraris ; 2005 -Parc Marianne par Michel Desvignes à Montpellier ; 1998-2002 -Plan de développement urbain et paysager sur le territoire d’Issoudun à Issoudun (France) par Michel Desvignes, Sophie Mourthé, Luc Chignier ; 2005 -Plan de développement urbain et paysager au Summer Park, Governors Island, N.Y (USA) (concours perdu), Michel Desvignes, Justine Miething, Martin Basdevant, Elinor Scarth, Paola Vita ; 2007 -Cité Nature, Arras (France), Michel Desvignes, Iris Dupper, David Borgobello, Rémi Salles, Martin Basdevant, Sophie Mouthé ; 2001-2005
-«Le nouveau stade de Bordeaux» Herzog et Demeuron, Michel Desvignes ; 2015 -«La Plaine d’Ansot à Bayonne» 2006 -«Parc de l’Hermitage de Bordeaux» Graziella Barsacq (ECCTA) ; 2009
-«Les jalles de Blanquefort» Syndicat Intercommunal des Jalles, de Landes à Garonne ; 2004 -«L’anneau Bleu» Grand Lyon ; 2008 -«Mente la Menta» à Chaumont sur Loire, Land-I Antonini Capecci Sini Landscape Architects ; 2000 -«Le lac de Harnes» (France) Paysages (Lilles) ; 1996-2004 -«Room for the river» Midden Ijssel (Pays-Bas), H+N+S Landscape Architects ; 2002-2003 -«Jardin botanique du Quenns et Centre des Visiteurs et de l’Administration» N.Y (USA) Atelier Dreiseitl ; 2004 -«Le jardin flottant, Yongning River Park» Taizhou (Chine), Turenscape ; 2004 -«Ride Ocean Breath - Le marais et le musée des Oiseaux de Quinghuangdao» (Chine) ; Turenscape ; 2008 -«Campus d’Architecture de Turenscape ; 2003
de l’Université Shenyang» (Chine) ;
-«De Young Museum» San Francisco, Hood Design ; 2005 -«Mine de Charbon et usine à coke de Zollverein» Essen (Allemagne), Planergruppe Oberhausen ; 2012
-«Le Museo del Acero Horno-3» Monterrey (Mexique) ; Surface Design ; 1986 -«Zhongshan Shipyard Park» province de Guangdong (Chine), Turenscape ; 2001 ICONOGRAPHIES : -«Les foins» Jules Bastien-Lepage ; 1877 -«Le blé noir» Emile Bernard ; 1888 -«La vision après le sermon» ou «La lutte de Jacob avec l’ange» Gauguin» ; 1888 -«D’où venons-nous ? Que sommesnous ? Où allons-nous ?» Gauguin ; 1897 -«Les glaneuses» Jean-François Millet ; 1857 -«Bretons sur la route» Maxime Maufra ; entre 1890 et 1900 -«Labours -L’hiver» Mathurin Méheut ; 1921 -«Les vaches» Eugène Boudin ; 1881 ARTICLES : -«Les sillons de la colère : La malbouffe n’est pas une fatalité» d’André Pochon et Jean-Marie Pelt (15 septembre 2006) -«Zéro déchet », le credo de l’économie circulaire Dominique Pialot ; La Tribune ; 04/04/2013 -«Une première victoire de Kokopelli pour la liberté des semences» de Blanche Magaranos-Rey, Avocate de l’Association Kokopelli REPORTERRE, LE QUOTIDIEN DE L’ECOLOGIE ; vendredi 20 janvier 2012
-«5 bonnes raisons d’acheter local» par Renaud Schira pour Inform’Action, devenons acteur de notre information ; 2013 «Phytoremédiation des sols contaminés / Des plantes pour guérir…les sols» de Jean-Louis Morel. - «Pour les villes moyennes, demain, il sera trop tard» d’Olivier Berlioux et Franck Gintrand Smart Cités ; (http://www.slate.fr/ story/88883/villes-moyennes-demain-il-seratrop-tard) ; 2014 AUDIOVISUEL : «Reconversion des friches industrielles : quels enjeux ?» de Groupe Caisse des dépôts avec Benoit Juster : Directeur général - Egis conseil, Audrey Charluet : Responsable urbanisme durable CDC, Claire Delalande : Chargée de mission friches et sites pollués et Nathalie Brocq : Directrice générale S3D - Aménageur de Dunkerque Grand large ; 2012 - «Des champignons à la rescousse des sols pollués par les dioxines» de Baptiste Clarke ; 2012 - «Estaque: la dépollution des friches (Marseille)» LCM ; 2011 -Film «La belle verte» de Coline Serreau ; 1996 -Conférence «Les clés du paradigme» de Pierre Rabhi ; 2013 -Conférence «L’agro-écologie, une éthique de vie» de Pierre Rabhi ; 2013 -Conférence «Voyage entre sols et terre» de Claude et Lydia Bourguignon ; 2013 -Documentaire «Solutions locales pour un désordre global» de Coline Serreau ; 2010 -Documentaire «Nos enfants nous accuserons» de Jean-Paul Jaud ; 2008 -Documentaire «Les moissons du futur» de Marie-Monique Robin ; 2012 -Documentaire «Le monde selon Monsanto» de Marie-Monique Robin ; 2008 -Émission «C’ dans l’air» portant sur les
inondations ; 21 janvier 2014 AUDIO -Émission Zone de résistance enregistrée à Montréal sur la station CISM 89,3 FM la marge. «Comment l’agroécologie peut nourrir le monde». Entrevue de Benoît Perron avec Marie-Monique Robin ; 2013 -«Le retour à la terre» des Fatals Picards ; 2011
REMERCIEMENTS Je remercie tout d’abord VINCENT TRICAUD, mon directeur d’ét�de, pour son aide précieuse qui m’a per�is de m’épanouir pleinement dans ce t�avail, pour ses conseils clairs et son approche t�ès pédagogique, pour sa disponibilité et son aide lorsque j’étais perdue. Je tiens également à adresser mes remerciements à l’ensemble des personnes de Quimper Communauté : AUDREY GHENASSIA, du pôle aménagement et cadre de vie, mission g�ands projets et développement de Quimper Communauté, pour le temps qu’elle m’a consacré et le par�age d’infor�ations. Je réser�e une attention par�iculière à HÉLÈNE SOULIER pour son séminaire «Jardin Secret» parallèle qui m’a per�is d’évoluer au niveau g�aphique et sur ma personnalité. Ainsi que pour sa thèse sur les friches. Je remercie également les habitants du quar�ier de Kerg�eunten pour leurs témoig�ages et leur accueil, Madame MICHELLE THEPAUT pour son témoig�age et ses photos personnelles qu’elle m’a autorisé à publier. Je remercie mes amis, JEANNE BERTRAND pour nos excursions sur ce site , son soutien et sa bonne humeur. PAUL LEURENT pour ses précieux conseils sur la phy�oremédiation, MORGAN SQUIBAN d’avoir suppor�é mon caractère odieux et mes craquages pendant mes périodes de char�ettes, mais aussi de non char�ettes ! Je le remercie aussi d’avoir cr� en moi plus que moi. CHARLOTTE RAFFI, pour son aide et son regard ex�érieur qui m’ont per�is d’avancer. Et mes amis Clémentine Montaig�t, Sacha Gigant, Benjamin Ancelin, Arzhel Ay�ault, Maxime Foucard, Victor Belloc, Marie Lozac’h qui m’ont soutenu, ont enrichi ma personnalité, mes convictions et mes connaissances, pour leur bonne humeur et les bons moments par�agés. Enfin, je remercie ma famille sans qui je ne serai pas ici aujourd’hui, qui a cr� en moi et m’a appor�é son soutien quotidiennement.
«Agriculturer» : Développer des pratiques artistiques entrant en osmose avec une agriculture biologique de proximité, favorisant différentes formes d’échanges et promouvant la notion de bien commun.