1- Dialogues/Dialogos - Livre 1

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Paris Buenos Aires





/ TODOs los tr abajos tous les travaux

YO / MOI












Paris / Alina Najlis





Buenos Aires / Andi Landoni





Buenos Aires / Franci sco Andrian



Dale vamos al cine. No te preocupes, no voy a tratar de besarte; no tenemos 15 años. Tenemos entre 26 y algunos más: no voy a besarte en la escena donde todos lo hacen y se pasan el saco por los hombros. En ese instante vamos a salir corriendo, volando pochoclos a los cuatro vientos al grito de -¡nunca tendrán París,nunca tendrán París!-; abriendo las puertas del cine de par en par, llevándonos por delante al acomodador y los afiches de los próximos estrenos. ¿Quién quiere ver los estrenos de enero, un diciembre donde termina el mundo? Salimos a toda velocidad por Florida y Lavalle, Cabildo y Juramento, Lacroze y Conde o Rivadavia y Campichuelo. Corremos a toda máquina, locomotoras a vapor, hasta que a mi me duele ahí; en ese punto de la panza donde está ese órgano que no sabemos muy bien que hace, pero que sí me habrá hecho zafar de gimnasia tantas veces. Paramos un taxi, agitados de correr, adrenalínicos señalamos -siga a ese autoa cualquiera, que pase a la par. El taxista le da play al relojito y va tras un rojito metalizado. Y ese auto, resulta que iba a Bragado. Nos miramos, relojeamos nuestras billeteras, resignamos dos entradas de algún recital por venir. Pero ahora que huimos, no es momento de dudar. Es de noche, domingo antes de feriado tal vez. Pasamos por el puente subterráneo de Monroe y todo se anaranja. Me siento ungida por el alumbrado público, como el lado oscuro de la luna o la mira del láser shot de Showcase de Haedo justo en la frente. Cuando me doy cuenta ya estamos sobre el asfalto lisito, ahí donde la ruta se vuelve una sábana bien estirada. Descubrís que el pasto de noche es como un palo de lluvia horizontal y flotante, entra por las ventanillas bajas y te moja la frente con el calor de veranito. Me contás de ese viaje a la costa donde tu viejo no dejó de escuchar tango todo el viaje, que por eso lo odiás. Pero distraído entre las vacas que duermen se te escapa un "primero hay que saber..." Pasamos un cartel que dice Municipio de Bragado; nuestra brújula móvil roja metalizada enfila por la calle principal hasta el fondo de los barrios. Se levantan mansiones muy iluminadas menem-mfriendly style, salpicadas entre canchas

de tennis y restaurants a media vela, vacíos y muy limpios; como los billetes que se lavan a diario. Carajo, seguimos al intendente, que ahora se escurre tras su portonazo automático. El buenohastáacámuchachos nos desvalija los bolsillos. El taxi se aleja, se pierde, se vuelve un objeto no identificado. Encaramos la principal hasta la plaza,nos sentamos en el cordón. En la otra esquina los muchachos de la basura fuman un puchito después del día de trabajo. En la radio pasan el resumen del campeonato local -Tengo hambre - decís -Tengo un cine 2x1- te digo mientras miro mi billetera vacía y pienso si habrá cine en Bragado. -Tengo hambre Entonces hago un pase de magia, sacudo mi pelo cortito y llueven acaramelados pochoclos olvidados. Vamos miti-miti, uno para vos uno para mi y así el azúcar

Nunca tendremos París //Crónicas diapositiva IX

pasa en su nave roja con una rubia muy joven de copiloto. El olor de las panaderías surca el horizonte de los barrios más cercanos. Campanadas de nuevo, no es el cura y su celular, es la primera misa del día y la salida del primer tren. Aceleramos, pagamos con la limosna y nos colgamos del furgón que se desliza en las vías abriendo las piernas del campo hacia el silencio de los sembrados. De día el pasto es como alfalfa para los ojos: masticamos toda la extensión verdosa infinita; me hundo en una lagunita mientras vos silbás Little Wonder bajito. El sol empieza a calentar y detiene el tiempo. Pero también se detiene el tren, en el medio de la nada, se acerca un viejito lugareño con la radio en la mano: la ciudad estalló. El fin del mundo llegó hasta allí, hasta el perímetro delineado por la Gral. Paz. Nadie entiende que pasa,desconcertados los pasajeros remolcan sus cosas, como ekekos rurales se van dispersando trazando líneas de color en el campo. El mundo se terminó y ahí en ese páramo, el mundo también estaba empezando. Jamás tendremos París, ni Buenos Aires, pero sí tendremos Bragado y el futuro , un misterio fuera de escena dentro del campo.

amaizado se vuelve sensación de tarta de brócoli a las 3 de la madrugada. Los muchachos de la recolección nos dejan una cerveza a medio tomar, de onda, porque tienen que volver a guardar los camiones y el capataz se pone la gorra. Un trago vos, un trago yo. -¡No tendrán París no tendrán París! jajajjja Como boicoteamos el momento cinecanal edulcorado, para nosotros no mezclarnos. -Tengo hambre - te digo. Y mordés el último pochoclo con el labio. -Vamos miti-miti. Contigo birra y acaramelados, nos besamos. Se cuelgan un par de rayos atrevidos entre los bancos de la plaza. Son las 5. Escuchamos unas campanadas. ¿Es hora de misa? No, es el ringtone del sacerdote que llega para abrir la iglesia. Pasa por al lado nuestro, nos tira unas monedas mientras atiende una cuestiones. Hay bautismos y la florista no llegó de capital. Con la otra mano saluda al intendente que Buenos Aires / Gabriela Clara Pignataro


Ok nous allons au ciné. Ne t’inquiètes pas, je ne vais pas essayer de t’embrasser, on n’a pas 15 ans. Nous avons entre 26 ans et un peu plus…: je ne vais pas t’embrasser au moment de la scène où tout le monde le fait et passer le bras autour de tes épaules. A cet instant, nous allons courir, faire voler le pop-corn sur les toits criant – jamais ils auront Paris, jamais ils auront Paris ! - ; en ouvrant grand les portes du ciné, en emportant l'ouvreuse et les affiches d’avant-premières. Qui veut voir les avant-premières de janvier, en décembre lorsque c’est la fin du monde? Nous sortions à toute vitesse au croisement des rues Florida et Lavalle, Cabildo et Juramento, Lacroze et Conde ou Rivadavia et Campichuelo. Nous courions à toute vitesse, jusqu'à ce que ça me fasse mal là, à cet endroit du ventre où se trouve cet organe dont on ne sait pas vraiment sa fonction, mais qui m’avait fait beaucoup de fois quitter le sport. Nous avons arrêté un taxi, essoufflés de courir, avec beaucoup d’adrénaline je précise -Suivez cette voiture- n’importe laquelle qui passait par là. Le taxi enregistre la course et se positionne derrière une voiture métallique rouge. Et cette voiture, elle allait à Bragado. Nous nous sommes regardés, avons examinés nos portefeuilles, nous avons tiré une croix sur deux billets pour un concert à venir. Mais maintenant que nous fuyons, ce n'est pas le moment d'hésiter. Il fait nuit, un dimanche avant un jour férié peut-être. Nous sommes passés par le pont souterrain Monroe et tout est passé à l’orange avec les lumières. Je me suis sentie envahie par l'éclairage, comme le côté obscur de la lune ou à la vue du rayon laser Showcase Haedo juste sur le front. Quand je m’en rends compte, nous sommes déjà sur le macadam lisse, où la route devient un horizon dégagé. Vous découvrirez que l'herbe la nuit est

comme un bâton de pluie horizontal et flottant à travers les vitres baissées et elle vous mouille le front avec la chaleur de l'été. Tu me racontes ce voyage à la côte où ton père n’a pas arrêté d’écouter du tango pendant tout le chemin, et c'est pour ça que tu le détestes. Mais distrait par les vaches qui dorment, il t’échappe un «il faut savoir que ... » Nous passons un panneau qui dit

Municipalité de Bragado, notre boussole mobile rouge métallique s’enfile dans la rue principale jusqu’au fond du quartier. Des villas s’élèvent très lumineuses du style « Menem-friendly », entremélées par des terrains de tennis et des restaurants éblouissants, vides et très propres, comme les billets qui sont lavés tous les jours. Merde, nous suivons le maire, qui se glisse maintenant derrière son grand portail automatique. Le « bon jusqu’ici jeunes gens » nous dévalise les poches. Le taxi s'éloigne, se perd, devient un objet non identifié. Nous nous sommes rendus de la rue principale jusqu’à la place, nous nous sommes assis sur le trottoir. De l'autre coin de la rue les mecs des poubelles fument une petite cigarette après leur journée de travail. A la radio, ils transmettent le résumé du championnat local.

Jamais nous aurons Paris //Chroniques diapositive IX

-J'ai faim – il me dit -J'ai deux places de ciné pour le prix d’une –ai-je dis tandis que je regardais mon portefeuille vide et pensais si il y avait un ciné à Bragado. -J'ai faim Puis je fais un tour de passe-passe, je secoue mes cheveux courts et il pleut du popcorn soufflé au caramel oublié dans ma chevelure. Allez moitié-moitié, un pour toi, un pour moi et le popcorn sucré devient une tarte au brocoli à 3 heures du matin. Les employés de la collecte des ordures nous laissent une bière à moitié vide, pour être cool, parce qu'ils doivent retourner ranger les camions et le contremaître met sa casquette. Une gorgée pour toi, une gorgée pour moi. - Ils n'auront pas Paris! Ils n’auront pas Paris ! Lol Comme nous boycottons le Cinecanal édulcoré, pour nous, nous ne mélangeons pas. -J'ai faim - je te dis.

Et tu partages le dernier pop-corn avec tes dents. Allez moitié-moitié. Avec le parfum bière et caramel, nous nous sommes embrassés. Il y eu quelques éclairs entre les bancs de la place. Il est 5 heures. Nous entendons quelques cloches. C’est l’heure de la messe? Non, c'est la sonnerie du prêtre qui vient d'ouvrir l'église. Il passe à coté de nous, il nous donne un peu d'argent tandis qu’il résout quelques affaires au téléphone. Il y a des baptêmes et la fleuriste n’est pas arrivée dans la capitale. Avec l'autre main il salue le maire qui passe avec sa voiture rouge avec une jeune blonde comme copilote. L'odeur de la boulangerie remplit l’air des quartiers avoisinants. Le son des cloches se fait entendre de nouveau, ce n’est pas le prêtre et son portable, mais la première messe de la journée et le départ du premier train. Nous accélérons, nous payons grâce à l’aumône du prêtre et nous montons dans le wagon qui file sur les voies, avec pour horizon la campagne et le silence des champs. De jour l'herbe c’est comme une luzerne pour les yeux: on mâche toute la tige, je m'enfonce dans un petit lac tandis que tu siffles tout bas Little Wonder. Le soleil commence à chauffer et le temps s’arrête. Mais le train s'immobilise au milieu de nulle part, un vieil homme s'approche avec la radio locale dans la main: la ville a explosé. La fin du monde est arrivée jusque là, jusqu’au périmètre défini par la General Paz. Personne ne comprend ce qui se passe, les passagers déconcertés rassemblent leurs affaires, comme des ekekos de campagne, ils se dispersent et forment des lignes colorées dans les champs. Le monde a pris fin et là, à la fois, dans ce désert, le monde commençait. Jamais nous auront Paris, ni Buenos Aires, mais si nous aurons Bragado et le futur, un mystère en dehors de la scène mais dans les champs.

Buenos Aires / Gabriela Clara Pignataro (Traducción/Traduction: Julieta Pereira)





Buenos Aires / Carolina Platas



Paris / Hugo Passarello Luna



Buenos Aires / Carolin a Platas
























































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