Catalogue Allirand peintre-graveur exposition Tanger institut français Maroc galerie Delacroix

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RENAUD ALLIRAND


Ce livret a été réalisé par l’Institut français de Tanger Tétouan à l’occasion de l’exposition RENAUD ALLIRAND

présentée du 11 février au 19 mars 2011 à la galerie Delacroix, Tanger (Maroc)

Marie-Christine Vandoorne, Directrice de l’Institut français de Tanger-Tétouan

Najat Algandouzi Responsable de la Galerie Delacroix


RENAUD ALLIRAND


RENAUD ALLIRAND Renaud Allirand semble tracer une voie à la recherche d’un équilibre chromatique, spatial et scriptural, dans l’utilisation successive de supports, de matériaux et d’outils d’une grande diversité : toile, papier, plexi, plaques de cuivre et de zinc, acrylique , encre de Chine, brou de noix, gouache , crayons, pinceaux, pointes sèches , sont tour à tour mis au service d’une ardeur persistante, celle de l’artiste qui reçoit les impressions du réel pour les retranscrire et les donner en partage. Artiste jeune et déjà maître de l’abstrait, il libère en des figures non immédiatement identifiables les effets que les couleurs ou les formes, les sensations tactiles ou olfactives, les tourments ou les joies, semblent produire sur lui et qu’il nous présente comme des ombres portées sur un miroir. A regarder plus attentivement ce qui est ainsi proposé à notre perception sensible comme à notre entendement, l’on perçoit les marques d’une lente maturation qui rend l’abstraction peu à peu accessible. Est-ce l’entrée plus tardive dans l’art exigeant de la gravure qui, par le biais d’une confrontation de l’artiste entre la pointe sèche et la plaque de cuivre, a produit cette maîtrise visible à tous ? C’est grâce à ce medium qu’il écrit « des pages illisibles le plus souvent, …, sorte de première écriture peut-être, sans frontière, où chacun peut imaginer une page de ses propres mots, de sa propre existence, terrestre ou d’ailleurs. » Autant de signes d’une tâche à accomplir pour démêler les fils de l’écheveau du monde ? C’est par ce medium qu’il élève des lignes horizontales, verticales ou obliques, « architecture à la recherche de la lumière, …, recherche des tensions qui maintiennent debout », précise-t-il. C’est là encore qu’Il explore le noir, dans sa richesse insoupçonnée, car « le noir n’est pas une couleur, mais les couleurs, celles qui sont enfouies au fond de soi » ( cf. Lise Fauchereau). Il faut dire encore la beauté apaisante de cette œuvre, où l’équilibre est souvent atteint, même si l’artiste a dû livrer d’intenses combats sur des chemins empierrés qu’une pudeur sensible voile délicatement. Sur le lin encore vierge des toiles, il compose des formes et des masses qu’il couvre de couleur et superpose en de nouveaux objets, il organise l’espace en couches claires ou sombres où s’évade notre regard élargi. Reçu en résidence voici trois ans en notre atelier de Tétouan, nous l’avons vu penché sur l’œuvre en humble découvreur. Nous l’accueillons aujourd’hui, semblable et différent, fidèle à son art et tourné vers l’inconnu qui l’attend.


RENAUD ALLIRAND Du fermé à l'ouvert et du plus extérieur au plus intime, l'œuvre de Renaud Allirand ne cesse de scruter le visible pour l'interpréter. Étrange alchimie du rêve et de la réalité qui fait naître sous nos yeux un univers nouveau. Accepter d'y pénétrer, c'est refuser la nostalgie des paradis perdus et reconnaître que la beauté est toujours à inventer. Il faut probablement l'émerveillement d'un regard qui ne renie pas son enfance pour restituer avec tant de fraîcheur l'ivresse des formes et des couleurs. Ouvrir les yeux, se laisser happer par les jeux du vent et des nuages, les reflets des rivières et l'aube des prairies quand l'homme fait silence. Ce monde offert, oublié, renié, nous est ici restitué hors miroir, dans son essence même. Que l'on ne s'étonne pas de découvrir dans cette peinture "abstraite" les paysages solitaires où chacun erre selon son rythme. Renaud Allirand est de ces artistes qui ont le pouvoir de nous révéler nos visions intérieures les plus secrètes. Les toiles de grand format ou les papiers aux dimensions d'une carte postale ouvrent la même fenêtre sur le visible et l'irruption de la lumière où s'origine le jeu infini des couleurs. Un regard attentif permet de découvrir les glacis qui protègent le mystère enfoui au plus profond du tableau. La lumière qui sourd, traverse des marais dormants et des forêts profondes. Paisibles ou tourmentées, les représentations se succèdent. Le chaos n'est jamais totalement vaincu, la sérénité rarement acquise. Des villes fantômes, des usines en ruine, les mâts de navires naufragés côtoient des paysages inviolés, des ciels sans limites. Renaud Allirand, pour atteindre le fragile équilibre d'une vision toujours menacée, doit défricher des chemins hostiles. Il n'est que de voir les griffures qui attaquent la toile ou le papier pour comprendre que ce monde est le fruit d'une conquête violente. Pour exprimer ce qui l'habite, le peintre invente ses techniques en faisant feu de tout bois. Encres, acrylique, gouache se rencontrent, se marient, ou se heurtent. Un sentiment d'urgence dicte les choix et les moyens. Les résonances multiples qui se déploient n'excluent pas l'unité profonde de l'œuvre - on reconnaît d'emblée un tableau de Renaud Allirand -, la variété de son travail témoigne de son engagement. Il nous livre à la fois ses doutes et ses conquêtes, sa course et son repos. Et l'on devine qu'il déteste plus que tout le processus de répétition qui menace toute création. L'artiste avance en solitaire dans cette traque de l'objet qui sans fin se dérobe. En cela il rejoint le combat de ceux qui l'ont précédé et on peut discerner dans sa peinture la trace de ses rencontres .Il ne s'agit pourtant pas d'école, de maîtres ou de modèles, mais d'affinités plus subtiles entre ceux qui, de tout temps, se laissèrent ensorceler par la magie du visible.


Ayant écrit cela, j'en mesure aussitôt l'équivoque car ce visible amoureusement contemplé n'est que l'expression de la force invisible qui, ici, cherche à se livrer passage. C'est elle qui transfigure le monde et le recrée. Comment ne pas la reconnaître dans ces échardes lumineuses qui déchirent la confusion du jour et de la nuit dans les encres de Chine, et n'est-ce pas elle encore qui fait chanter l'écriture mystérieuse et voilée des plus récentes gravures. Ici les mots bruissent d'impatience comme la rumeur lointaine d'un battement d'ailes qui se déchire aux barreaux de sa cage. Peinture et gravure de l'urgence : attente d'un autre monde qui aspire à éclore. Écriture automatique qui tâtonne en aveugle dans la faillite du langage et des illusions - Il faut tout reconstruire - Quelle capture se débat dans les mailles de ce filet ? Quelle est la vérité piégée au plus obscur du palimpseste ? S'il est une raison d'être à cette peinture n'est-ce pas le combat jamais renoncé de la vie contre la mort ? Ici aucun regard n'est jamais assuré de sa capture, mais Renaud Allirand refuse d'être aveugle. Sourcier, il veut libérer les eaux vives. Nous attendons de lui qu'il ne renie jamais ses dons de visionnaire et de poète. Jacques Robinet


Acrylique, 2001 65 x 50 cm


Encre de Chine et acrylique, 2001 65 x 50 cm


Encre de Chine et acrylique, 2001 65 x 50 cm


Acrylique, 2001 65 x 50 cm


Encre de Chine, acrylique et brou de noix, 2001 65 x 50 cm


Acrylique sur toile, 2005 80 x 80 cm


Acrylique sur toile, 2004 73 x 92 cm


Encre de Chine, acrylique, 2001 65 x 50 cm


Acrylique, 2001 65 x 50 cm


Gravure, pointe sèche sur plexi, diptyque, 2011 120 x 80 cm


Gravure, pointe sèche sur plexi, diptyque, 2011 120 x 80 cm


Acrylique, 2001 65 x 50 cm


Encre de Chine, acrylique, 2005 65 x 50 cm


Encre de Chine, acrylique, 2003 110 x 75 cm


Acrylique sur toile, 2010 73 x 92 cm


Acrylique sur toile, 2010 130 x 97 cm


Acrylique sur toile, 2010 130 x 97 cm


Encre de Chine et gouache, 2007 24 x 30 cm


Acrylique, 2001 65 x 50 cm


Encre de Chine et acrylique, 2007 24 x 30 cm


Acrylique et gouache, 2009 30 x 24 cm


Gouache, 2009 30 x 24 cm

Gouache, 2009 30 x 24 cm

Gouache, 2010 30 x 24 cm


Encre de Chine et acrylique, 2002 30 x 24 cm

Gouache, 2007 30 x 24 cm

Encre de Chine et acrylique, 2007 30 x 24 cm


Gouache, 2009 30 x 24 cm

Acrylique, 2006 30 x 24 cm

Gouache, 2009 30 x 24 cm


Encre de Chine, 2002 30 x 24 cm


Encre de Chine, 2010 30 x 24 cm


Gouache, 2009 30 x 24 cm

Gouache, 2008 30 x 24 cm

Gouache, 2009 30 x 24 cm


Encre de Chine, 2010 65 x 50 cm


Encre de Chine, 2010 65 x 50 cm


Encre de Chine et brou de noix, 2002 65 x 50 cm


Encre de Chine et brou de noix, 2002 65 x 50 cm


Gravure, 2007 40 x 30 cm


Gravure, 2007 40 x 30 cm


Gravure, 2007 60 x 40 cm


Gravure, 2007 60 x 40 cm


Acrylique sur toile, 2010 92 x 65 cm


Acrylique sur toile, 2010 73 x 92 cm


Gravure, 2007 38 x 28 cm

Gravure, 2007 38 x 28 cm

Gravure, 2007 40 x 30 cm


Gravure, 2007 40 x 30 cm

Gravure, 2007 40 x 30 cm

Gravure, 2007 38 x 28 cm


Gravure, 2007 40 x 30 cm

Gravure, 2007 38 x 28 cm

Gravure, 2007 38 x 28 cm


Renaud ALLIRAND Artiste Plasticien Né en 1970 à Antony, Renaud Allirand vit et travaille à Paris. Il expose régulièrement depuis 1995 ses peintures, gravures, photographies et parallèlement ses dessins sous le pseudonyme de Dip.

Il a réalisé de nombreux ouvrages : Miroir d’ombres (2000) et Traces (textes de Jacques Robinet), Au nord des choses, Et pourquoi pas l’éternité? Roses (textes de Jacques Lesot), Terre d’oubli (texte de Santiago Agudo), Des mirages et des ombres (texte de Paul Louis Rossi, éditions Tandem, 2010), Mots Passants, Vivre, Arbre Brume (photographies, 2010), un catalogue de gravures en 2007 (texte de Lise Fauchereau, Galerie Prodromus), un second catalogue de gravures « 40 » (texte de Christian Massonnet, édité par la Galerie Leizorovici) en 2010. D’autres ouvrages parus sous le nom de Dip dont Recto- Verso (2010) Paradix (texte d’Alice Braunschweig, 2009), Erratum (texte de Lise Fauchereau, édité par la Galerie Prodromus en 2006), Dip Love, Les Biscornus, Darling au bain, Darling à la maison, Darling à la plage et a participé au Coltin Grafik n° 1, 2 et 3 (édités par Siranouche, dessins d’artistes ). Nombreuses expositions collectives et personnelles en France et à l’étranger, acquisitions publiques : Many group and solo exhibits in France and abroad ; his work is in many public collections : Bibliothèque nationale de France, Salon International de l’Estampe et du Dessin au Grand Palais, Foire d’art contemporain de Strasbourg (St’Art), The San Francisco Fine Print Fair, Institut français au Maroc, Musée des Beaux- Arts de Stuttgart, Musée de Saint- Maur, Musée Raymond Lafage, Musée Atelier Jean- François Millet (Barbizon), Ecole nationale des Arts et Métiers de Tétouan (Maroc), Los Angeles Art Show, Musée du Petit Format (Viroinval, Belgique), Florean Museum (Roumanie), Palais des Beaux- Arts de Bruxelles, Americas Biennial Exhibition of Contemporary Prints (Austin, Texas, USA), Mondial de l’estampe et de la gravure originale (Triennale de Chamalières), Salon de Montrouge, Salon des Réalités Nouvelles, Salon d’Automne, Ville du Touquet, Salon Pages (salon de la bibliophilie contemporaine, Paris), Le Trait- Graveurs d’aujourd’hui, Salon du dessin « Art on paper » Bruxelles, Galerie Delacroix, Institut français Tanger (Maroc).


Prix et distinctions • Bourse annuelle de gravure attribuée par l’Académie des Beaux- Arts, Institut de France, en 2010. • Prix Ateliers Moret - Aciérage Manonviller 2010 (doté par les établissements éponymes, récompense une oeuvre en taille-douce) 26ème Salon de l’estampe contemporaine Graver Maintenant, à Rueil-Malmaison. • Lauréat du Prix Jeune Gravure du Salon d’Automne 2008 (Espace Champerret 2009). • Artiste invité, 5th International Printmaking Biennial of Douro – 2010. Musée du Douro, Portugal. • Lauréat de la Biennale Internationale de l’Estampe Prix Spécial du Maire au Musée de Saint- Maur en 2007. • Invité d’honneur, Le Groupe, Nevers, 2008. • Sélection à la 1ère Triennale de Gravure, Musée Raymond Lafage, Lisle sur Tarn, 2009. • Mention Spéciale du Jury, VIème Biennale Internationale de la Gravure d’Ile- de- France, Versailles en 2007. • Sélectionné pour le Prix Grav’X en 2007 (Galerie Michèle Broutta, Paris). • Mention au Prix Lacourière 2006 décernée par la Fondation de France et la Bibliothèque nationale de France. • Lauréat du Prix de Gravure Jeanne Champillou (Ville d’Orléans) en 2006, Salon des Artistes Orléanais. • The Americas Biennial Exhibition of Contemporary Prints (Austin), Selection Awards 2006, 2008 et 2010. • Invité en résidence d’artiste au Maroc, à Tétouan, par l’Institut français du Nord et la Galerie Delacroix de Tanger, en 2007.


Gravure, 2007 38 x 28 cm

Gravure, 2007 38 x 28 cm

Gravure, 2007 38 x 28 cm


Impression Litograf Tanger - Conception graphique Najat Algandouzi


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