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Un 31 décembre sur le Mont Hog’s Back.
Anecdote en montagne
Un 31 décembre sur le Mont Hog’s Back.
À Murdochville, les snowboarders sont nombreux à profiter des conditions et des montagnes tout au long de l’hiver. Après plusieurs mois enneigés, les bonnes histoires s’accumulent et se partagent entre les passionnés. Dans toute la simplicité de ce que peut être une sortie en montagne, Audrey Normandeau, guide au Chic-Chac nous raconte le souvenir d’une journée magique au coeur d’un secteur reconnu pour ses pistes.
« J’aurais pu vous raconter une histoire de voyage complètement folle, mais j’ai décidé de vous raconter une sortie tout à fait anodine qui s’est passée au sommet du coeur des Chic-Chocs en Gaspésie. Je ne me souviens pas de l’année en question, mais je me souviens très bien que c’était un 31 décembre. Il faut savoir que le jour de l’an à Murdochville c’est un événement qui s’étend sur plusieurs jours durant lesquels la ville est bondée de snowbums prêts à fêter comme s’il n’y avait pas de lendemain. C’est un classique depuis plusieurs années pour ceux qui y sont et un évènement à vivre au moins une fois dans sa vie. Le matin de ce 31 décembre en question, on se réveille à notre chalet et on décide de partir vers le mont Hogs Back. Comme cette montagne est rarement prête avant la mi-janvier, voire même parfois avant février, nous sommes partis sans aucune attente. Arrivés sur place, on constate que la magie des montagnes avait fait son oeuvre et que la neige s’était accumulée plus qu’on le croyait durant la nuit. Nous entamons notre ascension et lorsque nous arrivons au sommet, nous sommes tous d’accord pour nous aventurer et voir à quoi ressemble le grand couloir, une des pistes les plus longues et les plus pentues de la montagne. Nous étions seuls, l’indice d’avalanche était très stable et la montagne fraîchement enneigée à partir du sommet. En fait, c’est probablement l’unique fois où j’ai vu ce secteur complètement blanc sans aucune roche apparente à ce moment-là de l’année. Pour rajouter à l’unicité du moment, nous étions les premiers et les seuls à se rendre au sommet.
Le premier planchiste a entamé sa descente sur une dizaine de virages dans lesquels on le perdait de vue sous la neige qui s’élevait jusqu’au ciel. C’était complètement magique comme moment et on devaitnous entendre hurler de joie jusqu’à Gaspé. Il faut savoir que cette piste se termine directement au bord du chemin à quelques kilomètres du stationnement où se trouve notre voiture. J’étais la dernière à descendre et lorsque je suis arrivée à la fin de ce 700m de pur bonheur, toujours les deux pieds fixés sur ma planche à neige, je me suis laissé tomber sur le dos et j’ai levé un pouce en l’air pour signaler une voiture passante qui s’est aussitôt arrêtée. Quelle chance !
Laissez-moi vous dire qu’après une aussi belle journée, la bière d’après-ski était encore meilleure que d’habitude. »
Audrey Normandeau Guide au Chic-Chac et ambassadrice Alternative
