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Entrevue avec une guide en hors-piste.
Entrevue avec une guide en hors-piste.
« On habite au Québec où il fait froid 6 mois par année, on ne peut pas ne pas aimer l’hiver. Ici à Murdoch, dans les montagnes surtout, la neige peut commencer à la mi-septembre, ça peut être rough si t’aimes pas l’hiver. Le split, c’est vraiment une des meilleures façons d’en profiter et d’apprécier la saison. »
C’est à Murdochville, hiver comme été, qu’il est possible de croiser Mylaine Robichaud, ambassadrice Alternative et guide au Chic-Chac. Quand on lui demande de nous parler de sa pratique et des raisons d’être à Murdochville plus qu’ailleurs, l’envie de faire son sac, de partir et de s’initier au sport vient rapidement nous habiter. Que l’on soit débutant ou non, c’est l’endroit parfait parce que les montagnes sont accessibles et que la petite communauté qui y habite est composée de passionnés toujours prêts à partager leur amour des sports d’hiver. Mylaine fait fièrement partie de ces gens et un court échange avec elle suffit pour comprendre la passion qui l’habite depuis plusieurs années.
« Quand tu pars pour une journée, t’es toute seule avec la montagne, les oiseaux pis la neige. Tu fais juste pu penser à rien. Tu reviens chez vous et t’as résolu les 8 problèmes que t’avais dans ta tête avant de partir. » Le bien-être que retire Mylaine quant à sa pratique fait partie des points qui donnent envie de s’y mettre aussi. Sachant qu’elle maîtrise sa pratique depuis plusieurs années déjà, je me devais de lui demander ses meilleurs conseils pour quelqu’un qui n’aurait jamais mis les pieds en montagne. « La base, c’est vraiment d’être bien équipé et d’y aller selon ton énergie et ta forme physique. Une journée en montagne, ça commence le matin et ça peut s’étendre jusqu’en fin d’après-midi.
C’est vraiment important de prendre en considération qu’il peut arriver n’importe quoi et d’être prêt à tout. L’idéal c’est de revenir avant que la noirceur arrive parce qu’on ne sait jamais ce qui peut se passer. Un bon équipement, c’est l’essentiel parce que quand on est mal équipé, ça peut donner une mauvaise première impression du sport. » J’étais aussi curieuse de savoir ce qui rendait Murdochville aussi spécial et ce qui en faisait la destination par excellence pour faire du snow et du hors-piste. « La poudreuse. Rider dans la poudreuse, c’est débile. Ça apporte un lot d’adrénaline assez incroyable. Tu finis ta journée remplie d’endorphine. On est aussi à proximité de toutes les montagnes, ça fait que c’est l’endroit parfait pour s’initier ou se perfectionner. Ce n’est pas nécessaire d’aller s’isoler trop loin. Ici, c’est sûr que tu vas trouver quelqu’un qui sera prêt à partager ses trucs pis toute. La vibe est incroyable. » Évidemment, quand on pense aux journées en montagne, on pense aussi aux après-ski et avec tous les passionnés qui se retrouvent à Murdochville, ça crée des occasions en or, autant sur la montagne qu’en dehors.
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J’avais aussi envie de savoir ce que Mylaine retirait de sa pratique en hors-piste. « Ce que j’aime de ce sport-là, c’est que tu te brûles complètement, c’est vraiment un sport complet. Tu fais ton cardio en montant pis tu te fais du gros fun en descendant. Je reviens complètement énergisée, vidée de tout. Quand t’as une journée stressante ou des questions sur ta vie, pour moi la solution c’est vraiment d’aller en montagne. Ça aide vraiment à décrocher. » L’idée de se dépasser et de relever des défis fait aussi partie des motivations derrière la pratique de Mylaine.
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Nous avons d’ailleurs abordé la question de la place des femmes dans le hors-piste parce que même si elles sont de plus en plus nombreuses à s’y lancer, ça n’a pas toujours été le cas. « De mon point de vue, y’a pu tant de questions à savoir si c’est vraiment notre place en tant que femmes. Dans les dernières années, j’en vois de plus en plus sur les montagnes ici pis c’est sûr que c’est cool de voir ça. Les femmes aussi sont téméraires et elles savent comment prendre leur place là-dedans. Le Whitelips justement, c’est vraiment une grosse vitrine sur l’accessibilité aux montagnes pour les femmes. »
Le Whitelips, organisé chaque année depuis 2014, est un évènement se tenant dans les Chic-Chocs et s’adressant aux femmes, skieuses et planchistes, qui souhaitent s’initier ou perfectionner leur pratique. C’est idéal pour commencer parce que tout ce qui a été appris en plusieurs années à force d’essais et d’erreurs, le Whitelips l’apprend aux femmes et permet le partage d’une tonne de conseils sur la pratique en seulement une fin de semaine. « Selon moi, c’est vraiment une belle façon de commencer et de se lancer même si t’es super débutante. Ça va clairement améliorer la première expérience et ça permet d’éviter de faire les erreurs que tout le monde a déjà faites au début. C’est vraiment un week-end complet où c’est possible de te rendre à des spots où tu n’irais pas nécessairement si tu n’avais pas de guide. Aussi, c’est différent de sortir juste entre filles ou juste avec des gars quand même. C’est une vibe différente. Pour des premières sorties, c’est important de ne pas se mettre de pression de performance et de faire ce qui te rend à l’aise, dans le plaisir. Ça ne devrait jamais être une question de faire le plus de descentes possibles. Il faut mettre ses limites parce que selon moi, c’est vraiment une mauvaise pratique du sport de se mettre des objectifs qui sont inatteignables. Il faut avoir du plaisir et ne pas se mettre en danger inutilement. » Le Whitelips, c’est tout ça à la fois et une tonne de souvenirs incroyables à se créer dans un paysage hivernal qui n’a rien à envier aux autres destinations.
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C’est le genre d’échange qui pourrait donner envie à tout le monde de se lancer en montagnes et de retomber amoureux de l’hiver et des sports qu’il permet. Après avoir parlé avec Mylaine, même la personne la plus débutante du monde saurait un peu plus par où commencer. « C’est sûr que c’est un sport quand même dispendieux, mais comme je disais, ça fait toute la différence d’avoir un équipement à la hauteur et de savoir comment il fonctionne. Ça dépend des objectifs que tu te donnes, mais pour commencer, emprunter l’équipement d’un ami ça peut vraiment donner une bonne idée de ce que c’est. Après, c’est sûr que d’être accompagné par quelqu’un qui connaît le sport ce serait mieux parce que si tu y vas toute seule au début, y’a plein d’affaires que tu ne sauras pas et ça peut rendre l’expérience négative quand dans le fond, ce l’est vraiment pas. C’est facile de ne pas aimer ta journée si tu es mal habillée, si tu n’as pas amené assez d’eau ou si tu ne sais pas où aller. »
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La pratique d’un sport d’hiver en montagnes demande d’avoir beaucoup de choses avec soi, surtout lors d’une sortie en hors-piste. J’ai donc terminé la conversation avec Mylaine en lui demandant de me partager son go-to au niveau de l’équipement. « Pour moi le must, c’est vraiment le système multicouche. Une coquille, une doudoune de base et une autre doudoune supplémentaire. Deux paires de gants aussi. Une paire pour monter et une autre que tu gardes au chaud pour apprécier encore plus ta descente, c’est vraiment non-négligeable »
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Difficile de ne pas avoir hâte que l’hiver et la neige arrivent pour s’y mettre après ce bel échange. Les sports d’hiver font partie des meilleures raisons d’aimer la saison et si tout commence par un bon équipement, c’est chez Alternative qu’il faut d’abord se rendre pour trouver tous les essentiels. L’hiver combiné au plaisir, c’est plus que possible et c’est maintenant.
Marie-Pier Lelièvre