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contaminations
Dopages ĂŠconomique et agricole infrastructures
des sols
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Ce petit guide nous invite notamment à repenser de fond en comble le devenir de notre agriculture, de notre alimentation et de nos terroirs. Force nous est de reconnaître que pour répondre aux exigences d’économies d’échelle et de standardisation manifestées par les grandes firmes semencières et agro-industrielles, nombreux sont aujourd’hui les systèmes de culture et d’élevage qui ne répondent plus aux exigences du " développement durable ", tant du fait de la dégradation de l’environnement qu’ils provoquent, que par le primat des logiques de concentration foncière et de sous-emploi qui les sous-tendent. Loin d’être le caprice de quelques " bourgeois - bohêmes ", le fait de vouloir développer une agriculture de qualité et de proximité est devenu le souhait partagé de nombreux consommateurs, paysans et autres citoyens, soucieux de bénéficier d’une alimentation saine et désireux de se protéger contre toute pollution majeure et de préserver les potentialités productives de nos terroirs sur le long terme. Il existe d’ores et déjà des systèmes de production agricole alternatifs aux conceptions agro-industrielles et standardisées actuelles. Ils ont été mis au point par certains agriculteurs ayant su résister aux pressions des grandes firmes et pourraient être davantage étendus si la Politique Agricole Commune 2
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(PAC) prenait davantage en compte les préoccupations relatives à l’emploi, à la sécurité alimentaire, à l’atténuation du réchauffement climatique, à la préservation de la biodiversité et à la gestion conservatoire des eaux et des sols. Ces systèmes de production "bios" ou "durables" font un usage intensif des ressources naturelles renouvelables (l’énergie solaire, l’azote de l’air, les eaux pluviales, etc.) et ont le moins possible recours aux ressources épuisables (telles que les énergies fossiles) et aux techniques susceptibles de contribuer aux émissions de gaz à effet de serre. Il ne s’agit pas d’un retour à la " lampe à huile " mais de combiner savamment, sur nos parcelles, en circuits courts, les cycles biochimiques de l’eau, du carbone, de l’azote, du phosphore et d’autres éléments minéraux, pour produire l’alimentation et les biens ou services dont notre société a le plus besoin. Cette agriculture recentrée sur les spécificités de nos écosystèmes vise aussi à ne plus produire en excès les produits standards qu’il nous a fallu jusqu’alors brader à vil prix moyennant des subventions à l’exportation. Les pays déficitaires du Sud ne doivent plus supporter la concurrence déloyale de notre agriculture moto-mécanisée et chimisée et devraient avoir le droit de s’en protéger par des droits de douane conséquents, comme l’Europe l’a fait avec succès au lendemain de la deuxième guerre mondiale. L’exigence de promouvoir une agriculture de qualité sur nos terroirs et le droit des pays du Sud à recouvrer leur souveraineté alimentaire sont bien les deux facettes d’une seule et même démarche : celle du " développement durable " dans l’agriculture.
Marc DUFUMIER Enseignant-chercheur • AgroParisTech
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l’ar tificialisation en question • édito • l’artificialisation en question • la connaissance sans la sagesse, est de l’intelligence artificielle.
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Le sol : une richesse insoupçonnée " L'horizon est bouché à l'émeri et du sol poussent des lampadaires occupés à se mirer dans un point d'interrogation. " (Marc Gendron)
• de la cueillette à la culture • pédologie • les clés du sol • microbiologie, une science exclue • l’artificialisation et ses outils de mesure • enjeux politiques • la directive " Sol " européenne
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Dopage économique " Concentration de capital destinée à accroître temporairement et artificiellement le pouvoir économique d’un organisme, mais qui engendre durablement une dépendance financière pouvant aller jusqu’à la ruine, ainsi qu’un déséquilibre de la répartition des richesses. "
• " la France est moche " • un exemple de cité-jardin • urbanisation galopante • comment aménager ? • usages et mésusages • circuit de Formule 1 ou... agriculture biologique ? • silicon valley en île-de-France • ensemble pour un accès à la terre • quand inondation et urbanisation se rejoignent • face à la mer • enfouissement des déchets • monsieur Poubelle • relocaliser l’alimentation • amours de légumes
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Dopage agricole " Ensemble de procédés chimiques, technologiques et politiques destinés à accroître temporairement et artificiellement les rendements agricoles, mais qui engendrent durablement une dépendance de l’agriculteur, ainsi que des retombées nocives pour la santé, les sols et l’environnement. "
• artificialisation agricole • la méthode Pochon • nitrates, ni contaminations • objectif qualité des eaux • abandon des terres agricoles • vers une nouvelle PAC • Terre agressée par les pratiques agricoles • techniques de fertilisation • herbes indésirables et perte de biodiversité • permaculture • artificialisation du vivant • semences paysannes
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Dopage " Procédé destiné à accroître temporairement et artificiellement certaines capacités, mais qui engendre durablement dépendances et dégradations. Le dopage est parfois volontairement masqué. "
mesure anti-Dopage " Procédé démocratique à finalité économique, agricole, sociétale et/ou environnementale. Une mesure anti-dopage doit assurer une répartition équitable des richesses, protéger durablement les ressources naturelles et préserver l’avenir du vivant. Elle doit être l’émanation d’une volonté citoyenne participative et éclairée. Souvent, l’observation et le bon sens suffisent à la déterminer naturellement. "
• pourtant, un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse... • ressourcez-vous... • pour aller encore plus loin • mes notes • une Terre aux abois, et la caravane passe • AlterTour 2010 : éloge de la lenteur à bicyclette
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L’éventualité que le fragile équilibre des sols puisse être rompu siège depuis longtemps dans notre mémoire collective. 400 ans avant J-C, constatant la dégradation des terres environnantes, Platon écrivait déjà : " Notre terre est demeurée par rapport à celle d’alors, comme le squelette d’un corps décharné par la maladie. Les parties molles et grasses de la terre ont coulé tout autour, et il ne reste plus que la carcasse nue de la région ". Cependant, la connaissance de ce danger potentiel est largement refoulée. Car l’homme moderne urbanise et industrialise. Il exploite et convoite. Il aménage et déménage. De " Plan d’aménagement du territoire " en " Plan Local d’Urbanisme", l’artificialisation des sols s’accroît à la vitesse d’un département comme la Seine-et-Marne sur une décennie. Produisant essentiellement des quartiers résidentiels, des zones commerciales et des voies de transport, ce phénomène se poursuit à un rythme soutenu. Selon les dernières études européennes, les terres cultivables et les milieux naturels sont les premiers à en pâtir, en particulier sur le pourtour des grandes villes et le long des voies de transport. Ces données révèlent qu’aujourd’hui 60% du pays est couvert de terres agricoles, 35% de forêts ou d’espaces naturels, et 5% de surfaces artificialisées. Non content de modeler la Terre, l’humain tente d’accroître rapidement ses capacités de rendement sur de larges exploitations agricoles. Engrais, pesticides, plantes génétiquement modifiées, 6
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motorisation et informatisation des équipements sont encore trop souvent encouragés par les subventions de la Politique Agricole Commune (PAC), les primes et autres ficelles économiques dans le but avoué de produire toujours plus. Ces dopages agricoles et économiques constituent les deux mamelles d’une gestion dite " moderne " de l’agriculture. Si leur contribution a montré une efficacité temporaire, on en a découvert les revers sur le plan économique avec les problèmes engendrés par une surproduction, ainsi que sur les plans sanitaire et environnemental. Les crises économiques se succèdent et, comme tout être vivant, la Terre finit malade, anémique, stérile... de même que certains agriculteurs. Pourtant, " des fous (éventuellement à vélo) ouvrent les voies qu’empruntent ensuite les sages ". Et de voix en voies, il n’y a qu’un pas : des cris d’alarme s’élèvent et ouvrent de nouveaux chemins. Les voix alternatives aux dopages économique et agricole existent et commencent à être entendues, puis connues, et enfin reconnues. Après une incursion dans ce monde largement inconnu qu’est notre sol, ce recueil présente quelques-unes des voies alternatives qui se développent en parallèle des autoroutes économiques participant à l’artificialisation des sols, tels que l’extension des zones urbaines, l’aménagement des voies de circulation, l’enfouissement de déchets, sans oublier les cultures de plantes non destinées à l’alimentation.
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Le sol : une richesse insoupçonnée Les historiens ont élaboré des théories diverses pour expliquer le passage de la cueillette à l’agriculture. Tous s’accordent à considérer que " L’âge de pierre " fut une période d’abondance, avant la sédentarisation de l’humanité et l’apparition de l’agriculture. Au cours des siècles, la terre prend des rôles multiples. L’argile du sol permet de confectionner les briques des habitations, des poteries qui conservent les aliments, et des canaux d’irrigation qui guident l’eau toujours plus loin. L’agriculture est à son apogée en même temps que l’empire Romain, jusqu’aux premiers signes de leur décadence commune. Les cultures de blé de la période faste sont d’abord remplacées par d’autres céréales moins dépendantes de la richesse de la terre. Au fur et à mesure de la dégradation des sols, des cultures de moins en moins exigeantes se succèdent ensuite : arbres fruitiers, olivier, jusqu’à la vigne.
Au 19ème siècle, l’utilisation de produits chimiques tend à rompre l’équilibre des sols, jusqu’à la période contemporaine qui voit disparaître en moyenne en France dix tonnes de sol par hectare et par an. Un calcul montre même qu’au rythme actuel, il suffirait de trois siècles pour que la France devienne un désert. Ce que les écologistes ont avancé depuis trente ans se vérifie et nous jouons à l’heure actuelle l’avenir de notre civilisation. L’occident pourrait donc s’éteindre comme l’empire Babylonien, l’Empire Romain, les Mayas, sauf si la question du sol devient une priorité collective. Comme le dit Kant : " Une chose est morale lorsqu’elle est généralisable à l’ensemble des êtres humains ".
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o. R oty
à la culture
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Le sol : une richesse insoupçonnée La formation du sol, son évolution et ses réactions chimiques sont étudiées par le pédologue au moyen notamment de carottages réalisés avec une tarière. Une fois qu’un échantillon de sol est extrait, on peut en observer les différentes couches qui témoignent souvent d’une multitude de transformations biologiques. De manière générale, l’activité biologique diminue avec la profondeur : • en surface : la litière, riche en micro-organismes, est le support de la végétation. Racines et eau y dissolvent la roche. Les feuilles mortes se décomposent pour former la litière. • en dessous : la litière se dégrade et se mélange à la couche minérale pour former l’humus. Cette interface entre matière organique et minéraux constitue la source de nourriture des végétaux. • le sous-sol est constitué par la roche-mère. Dans des conditions spécifiques, minéraux et matière organique se mélangent afin de former des hydrocarbures. La pédologie nous apprend qu’il ne suffit pas d’apporter quelques éléments chimiques à la litière d’un sol pour la re-équilibrer. Généralement, ce sont l’azote, le phosphore et la potasse (N, P, K), conseillés par tout agronome parce que les plantes en sont fortes consommatrices. Il existe en fait plus de 28 autres substances qui participent à l’équilibre du sol et donc de la végétation.
Végétation litière humus
Sol couche minérale
Sous-sol
Les différentes couches du sol
Lorsque la plante s’affaiblit du fait d’une carence de l’un de ces éléments, elle devient plus susceptible d’être éliminée par des parasites. La réponse apportée habituellement par les agriculteurs est d’utiliser encore plus de pesticides, entrant ainsi dans le cycle infernal d’un dopage du sol, qui devient dépendant de produits chimiques pour en réduire les conséquences.
carottage : sondage du sol, par extraction d’éléments cylindriques. tarière : outil en forme d’axe creux, vissé dans le sol pour effectuer des relevés pédologiques.
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Le sol : une richesse insoupçonnée
les clés du sol
Dans un écosystème terrestre naturel, les éléments nutritifs prélevés par les organismes vivants retournent au sol sous forme de débris végétaux, d’excréments et de cadavres d’animaux. Puis ils sont libérés plus ou moins rapidement, au cours de plusieurs processus de décomposition – humidification et minéralisation - avant d’alimenter à nouveau la faune et la flore. Cet écosystème fonctionne en circuit fermé et la transformation de matière dépend de différents facteurs (eau, air, lumière, structure, éléments toxiques, capacités d’échange) qui suivent des cycles biogéochimiques. Ces cycles sont soumis à la notion d’évolution décrite en écologie. On considère qu’un écosystème peut se développer jusqu’à atteindre un état théorique d’équilibre, appelé Climax. L’énergie et les ressources servent alors à maintenir une végétation stable. La forêt primaire amazonienne est un des exemples le plus connu. A l’échelle d’un paysage, c’est une véritable mosaïque de zones vieillissantes ou en régénération. En effet, à la suite de perturbations, qu’elles soient climatiques ou tectoniques (incendies, astéroïdes, éruptions volcaniques) les écosystèmes peuvent être détruits mais de nombreux mécanismes d’adaptation aboutissent à la reconstruction vers le Climax. écosystème : ensemble formé de l’association d’êtres vivants et de leur environnement. humidification et minéralisation : processus de transformation de la matière organique en humus sous l’influence de la microfaune et de la microflore. cycle biogéochimique : ensemble des échanges au sein d’un écosystème entre différentes formes chimiques.
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Le sol : une richesse insoupçonnée
microbiologie,
Le sol est une matière vivante d’une grande complexité. De relativement faible épaisseur (30 cm en moyenne), cet épiderme terrestre résulte de la fusion entre le monde minéral et le monde organique. Il abrite une quantité insoupçonnée d’êtres vivants. Ce sont notamment des bactéries, invisibles à l’oeil nu, et pas toujours considérées à leur juste valeur dans notre société.
Les microorganismes du sol travaillent en symbiose avec leur milieu, au fur et à mesure des besoins de la plante et en fonction de contraintes environnementales. Par exemple, quand le sol est sec ou gelé, l’activité des bactéries ralentit. Un sol vivant est plutôt de consistance spongieuse et peut comporter jusqu’à quatre tonnes/hectare de vers de terre. Ainsi, sans vie animale pour aérer la terre, le sol devient compact, les racines pourrissent et la plante ne se nourrit plus en profondeur.
une science exclue
En réponse à cette perte de vitalité, des engrais sont répandus en surface, comme pour un patient placé sous perfusion, qui ne s’alimente plus naturellement et dont les muscles fondent. Cet apport de molécules chimiques fait peu de cas des interactions naturelles entre minéraux et organismes, car le secteur de la microbiologie des sols est peu considéré par une majorité d’agronomes : le sol est considéré comme un simple support de culture. Il conviendrait de favoriser la vie des bactéries et des animaux que le sol abrite, plutôt que de l’épuiser précocement par une demande croissante et immédiate de productivité.
symbiose : association intime et durable entre deux ou plusieurs organismes spécifiques que ce soit par déficit ou bénéfice réciproque. microbiologie : discipline de la biologie basée sur l’étude des micro-organismes. agronome : spécialiste qui étudie l’ensembles des sciences naturelles, économiques, sociales et techniques destinées à comprendre l’agriculture. hectare (ha) : unité de mesure agraire de superficie équivalant à 10 000 m².
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Le sol : une richesse insoupçonnée
l’artificialisation et
Le phénomène d’artificialisation prend de l’ampleur dans les années 1960. Il se caractérise par un changement d’occupation des sols. C’est d’autant plus problématique que les ressources biologiques (alimentaire, énergétique, écosystème) sont touchées. Cela se répercute par exemple sur le recyclage de la matière organique, la filtration de l’eau ou le maintien d’habitats. Cette question épineuse a été abordée par des organismes officiels, telle que l’INSEE, croisant les sources d ‘informations à différentes échelles. Tous s’accordent pour attribuer une origine humaine à l’artificialisation des sols, considérée comme une altération d’un milieu dit " naturel ", participant à la notion d’empreinte écologique (voir carte dernière page). Ce concept développé dans les années 1990 exprime l’influence de l’activité humaine sur l’environnement, qui se traduit notamment par l’extension des villes, une agriculture industrielle, le développement des infrastructures de transport, l’aménagement des cours d’eau et des côtes. Une analyse approfondie montre que le qualificatif d’artificiel dont l’usage ne fait pas l’unanimité est plutôt subjectif quand il concerne les sols. Parmi les questions soulevées par ces études, on s’interroge sur l’extension de l’espace dévolu aux habitations et aux zones commerciales, aux transports, à la production d’énergie, souvent en contradiction avec la préservation de zones cultivables pour nourrir la population. Qui est le mieux placé pour orienter la gestion des sols ? L’agronome ? L’urbaniste ? Le décideur politique ? Quelle place donner à la terre dans notre société ? Est-elle simplement le support de nos activités ou bien un élément essentiel de notre planète et à notre vie dessus ? INSEE (Institut National de la Statistique et des Études Économiques) : institut chargé de la production, de l’analyse et de la diffusion des statistiques officielles en France.
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Le sol : une richesse insoupçonnée
n et ses outils de mesure
Mesurer et situer l’évolution de l’artificialisation est un enjeu majeur, pour un aménagement durable des territoires. Cette évaluation est possible mais les résultats diffèrent selon les : • acteurs : associations, collectivités, organismes de protection de l’environnement, de gestion de l’urbanisation,... • objectifs : mesurer l’emprise de l’urbanisation sur les terres agricoles, mesurer l’imperméabilisation des sols,... • territoires d’études : européen, national, régional, commune urbaine ou commune rurale • sources d’informations : recensement de statistiques urbaines ou agricoles, images satellites ou photos aériennes. Corine Land Cover est un programme européen réalisé en France par l’IFEN en 1990, 2000 et 2006. Il permet de décrire l’occupation des sols à partir d’images satellites. Les objets pris en compte (forêts, tissus urbains, milieux naturels,...) sont décrits à partir d’une unité élémentaire de 25 ha. Ainsi la description est grossière mais les résultats peuvent être fournis pour des niveaux géographiques relativement fins. Teruti est une méthode statistique du SCEES conçue pour décrire l’occupation des sols, notamment par l’agriculture. Fondée sur l’analyse de points distants de 6 km et de relevés de terrain. Les résultats de cette étude réalisée entre 1992 et 2002 sont cependant significatifs pour des territoires départementaux. Selon les méthodes utilisées, les résultats sont différents mais les tendances identiques. L’étalement urbain remet en cause notre autonomie alimentaire d’ici quelques décennies. Il est plus que nécessaire de réagir immédiatement. CORINE : COoRdination de l’INformation sur l’Environnement IFEN (Institut Français de l’Environnement) : issu du ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer chargé de l’observation et des statistiques en matière d’environnement. SCEES (Service Central des Enquêtes et Etudes Statistiques) : issu du Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche.
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Le sol : une richesse insoupçonnée
enjeux politiques
Dans une perspective de développement durable, parfois soutenue sur le plan politique, la gestion maîtrisée du développement des villes devrait tenir compte de la quantité de ressources consommée par la population, en particulier l’utilisation d’espaces, de sols cultivables et de sources d’énergies. L’activité agricole en zone périurbaine est compromise, puisque les sols les plus riches sont aussi les espaces aux reliefs peu accentués, facilement constructibles et accessibles par voie routière ou fluviale. Les promoteurs immobiliers et les constructeurs sont aux aguets ; leurs intérêts à court terme rejoignent parfois ceux d’élus locaux et nationaux. Dans le contexte actuel, les agriculteurs doivent se replier sur des sols moins généreux, qui demandent davantage d’investissement en drainage, irrigation et mécanisation. A l’inverse de cette tendance, une urbanisation mieux raisonnée pourrait assurer la protection des terres, une production agricole durable et préserver la qualité de l’environnement. Les compétences en matière d’urbanisme sont reléguées aux communes. Or, beaucoup d’élus sont d’ailleurs les premiers à prendre conscience que l’étalement urbain est sous la pression du marché et des promoteurs. Cette consommation se fait bien souvent de manière anarchique, standardisée et anti-durable. Ils sont dans l’incapacité de maîtriser tous ces effets alors qu’ils en ont toute la responsabilité. La prise en compte des potentialités agricoles des sols dans les documents d’urbanisme paraît primordiale dans un objectif de développement durable des territoires et ceci, de l’échelle locale à l’échelle nationale, voire européenne.
drainage : opération qui consiste à favoriser artificiellement l’évacuation de l’eau gravitaire du sol à la suite de précipitations. On utilise généralement des fossés ou des drains.
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Le sol : une richesse insoupçonnée
la directive " Sol " européenne
Une Directive Cadre sur la protection des sols est en train de voir le jour. Elle préconise une action européenne pour une meilleure gestion locale. L’objectif étant d’unir les multiples réglementations (agriculture, gestion des déchets, protection des eaux). Historiquement, la stratégie date de 2002, mais le premier texte a été refusé en 2007 par la commission européenne. En effet, sous la pression de lobbies industriels, la France et l’Allemagne ont voté contre cette Directive Sol. Une version amendée, laissant plus de libertés aux Etats et des échéances moins strictes pour la dépollution, est en cours de rédaction. D’après une déclaration officielle en Janvier 2010, la France ne s’opposerait plus à cette Directive qui sera négociée au sommet de Mexico en Décembre 2010. Le concept de " sol de grande valeur " implique des mesures qui consistent à : • répertorier les sites pollués : ceux ayant connu des activités affectant les sols, que ce soient les accidents industriels, anciennes mines ou décharges,... • lister les zones prioritaires et les classer selon 8 risques : érosion, tassement, salinisation, perte en matière organique, glissement de terrain, désertification, perte de biodiversité, acidification. • dépolluer les sols : dans un intervalle de sept ans (à partir de 2010), sachant que les états gardent une liberté d’initiative. Ils peuvent donc décider des méthodes de prévention et de remise en état des sols pollués, avec obligation de résultats. • informer les acquéreurs : Au cours de transactions foncières, une mention obligatoire indiquera l’historique des activités menées sur le site, ainsi que la présence d’éventuelles concentrations en substances dangereuses.
Directive Cadre : le parlement européen et le conseil proposé par la commission adoptent un cadre de protection qui découle d’un programme d’action. transaction foncière : acte juridique de conciliation relatif à la propriété d’un terrain, et impliquant généralement des concessions réciproques.
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Dopage économique
" la France est moche "
L’urbanisme raconte ce que nous sommes. Aux villes fortifiées, avec des ruelles commerçantes concentrées autour de la cathédrale, ont succédé de grands boulevards reliant zones périurbaines et commerces. A partir des années 60, la généralisation de l’utilisation de la voiture couplée aux prémices d’une consommation de masse s’est traduite par un développement effréné du réseau routier national : itinéraires de contournement des villes, échangeurs, bretelles et rocades le long desquels se sont installés des supermarchés puis des zones commerciales, façonnant des paysages bitumeux. La loi Pasqua de 1998 indique d’ailleurs que tout citoyen doit se trouver à moins de 45 minutes d’une entrée ou sortie d’autoroute. Ce quadrillage de bitume diffuse les consommateurs vers de nouveaux opérateurs commerciaux. Les années 1970 voient le rêve pavillonnaire prendre de l’ampleur et se mettre en place. En périphérie des villes, fleurissent les maisons individuelles, parfois groupées en lotissements. L’habitat se banalise, les maisons standardisées des quatre coins de la France se ressemblent toutes. Conçue par un promoteur constructeur, la maison est un produit à commander sur catalogue. Le marché fournit des lotissements aux rues parallèles, des parcelles de taille identique, des maisons posées au milieu de la parcelle, sans aucun lien, ni ressemblance avec la ville ancienne. Les grands îlots de commerces cernés par des mers de bitume, les maisons identiques le long des routes composent une France moche !
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anti-Dopage économique
un exemple de cité-jardin
La ville de Fribourg-en-Brisgau est située au pied de la Forêt noire, au sud-ouest de l’Allemagne. Détruite en 1945, elle a depuis gagné le statut de " capitale écologique ". Véritable laboratoire du développement durable stimulé par de nombreux projets, elle est aujourd’hui réputée pour sa richesse industrielle, commerciale et touristique. En 1993, tout un quartier est mis en place sur le modèle de " cité-jardin " qui propose une synthèse entre vie citadine et vie rurale. A l’origine, la " cité-jardin " est imaginée par E. Howard en réaction à la croissance désordonnée des villes, engendrée par la révolution industrielle du XIXème siècle en Angleterre. Le modèle mis au point en 1989 est limité en taille et en population : une vraie communauté peut ainsi se former. Une ceinture verte regroupe les producteurs chargés de nourrir la cité, tandis que son centre réunit les fonctions administratives et les édifices publics.
g. de CROP
A Fribourg, dans ce " quartier Vauban ", le sol est dépollué, la municipalité maîtrise le marché du foncier, et certaines normes sont mises en place : mixité sociale, habitats énergétiques d’au plus quatre étages, des places de parking en nombre limité... Les habitants de toutes origines sociales et culturelles vivent de manière écologique et conviviale. Les anciennes casernes côtoient les bâtiments contemporains. Cette diversité architecturale laisse aussi la place aux petites parcelles non clôturées, aux couloirs de biodiversité et aux arbres centenaires. Des experts (juristes, biologistes, urbanistes, physiciens, géographes, économistes, techniciens de l’environnement) restent en relation avec les habitants, et collaborent sur des sujets tels que l’imperméabilisation des sols.
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Dopage économique
urbanisation galopante
L’étalement urbain est un phénomène qui a pris son essor dans les années 1960. Entre 1982 et 2004, les surfaces urbanisées ont progressé de 40% alors que la population a seulement augmenté de 10%. Les deux tiers des espaces artificialisés sont dévolus à l'habitat (500 000 ha entre 1992 et 2008) - et plus particulièrement aux maisons individuelles, et le tiers restant aux zones commerciales et industrielles, ainsi qu’aux infrastructures de transport.
(année de référence pour l’index 100 : 1990)
Comment en sommes nous arrivés là ? Les causes sont multiples : • l'aspiration à la propriété et à la maison individuelle avec jardin, avec une consommation d’espace par habitant qui a augmenté en moyenne de 7 m². • des besoins en Rapport entre démographie et artificialisation logements dus à la en Europe croissance de la Source : EEA - 2005 population et au 110 desserrement des Surface construite 108 ménages (divorces, 106 jeunes qui quittent 104 le foyer parental…) . 102 On constate une 100 Population totale diminution du nombre 98 de personnes par 96 logement. 94 • une société fondée 1995 2000 1990 sur la mobilité avec une gestion dispendieuse de l'espace ouvrant à l'urbanisation des terrains, ainsi qu’une forte dépendance à l'automobile. • l’appât du gain, dans un contexte de forte demande en terres constructibles. L’accroissement de la valeur du foncier implique que, pour le propriétaire agricole, il devient nettement plus rémunérateur de vendre ses terrains pour la construction. Un spécialiste du cabinet d’études Solagro, Philippe Pointereau, s’inquiète même pour l’autonomie du pays : " Au rythme actuel de perte des terres agricoles, la France pourrait devenir franchement importatrice de denrées agricoles en 2050, et perdre son indépendance alimentaire ".
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anti-Dopage économique
comment aménager ?
Depuis les lois de décentralisation, ce sont les communes qui disposent des compétences en matière d’urbanisme : c’est à travers les Plans Locaux d’Urbanisme qu’elles autorisent et définissent les terrains à bâtir. Le PLU détermine le droit du sol et établit un projet de territoire à l’échelle communale. Il contient : • Une carte délimitant les zones constructibles (U), les zones agricoles (A) et naturelles (N). Son incidence est considérable car il peut démultiplier la valeur d’un terrain en le rendant constructible. Selon la réflexion menée en amont et la localisation des secteurs (U, A et N), il peut protéger des terres agricoles ou inversement ouvrir des terres fertiles à l’urbanisation. Il définit notamment les surfaces à urbaniser. • un rapport présentant ces enjeux que constituent la démographie et l’évolution de l’urbanisation. • un règlement qui définit les règles d’implantation, la hauteur des constructions pour chaque zone… • un projet d’aménagement et de développement durable (PADD) qui reflète la volonté politique locale. Malheureusement, ce document n’a pas de valeur contraignante et se retrouve donc souvent réduit à un " catalogue de bonnes intentions ". Selon sa conception et la réflexion menée en amont, le PLU peut soit être un outil au service d’un aménagement durable, soit au contraire, favoriser un aménagement qui gaspille l’espace et favorise la banalité. Face aux pressions de toutes natures, les élus locaux, qui manquent souvent de compétences dans le domaine de l’urbanisme, ne parviennent pas toujours à mettre en oeuvre ces outils performants et réalisent parfois trop tard le pouvoir dont ils disposent.
décentralisation : l’état octroie le statut de personne morale de droit public à des collectivités territoriales qui disposent alors d’un pouvoir de décision sur des affaires locales.
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Dopage économique
usages et mésusages
La définition du mot " territoire " employée au XIX ème siècle reste bien d’actualité : " Etendue limitée considérée comme objet de possession ", et donc de litige. Si nous ne nions pas que le sol soit indispensable pour se nourrir, se déplacer, se loger, produire de l’énergie, en extraire des matières premières et y enfouir des déchets, ces divers usages se valent-il pour autant ? La concurrence entre ces divers usages se situe aujourd’hui sur le plan économique : produire des agro-carburants serait ainsi devenu plus avantageux que des céréales nécessaires à l’alimentation ! La définition de l’usage et du mésusage ne saurait être ni objective ni moraliste et il revient aux citoyens et à leurs représentants de se prononcer démocratiquement. Pour juger si un usage est " meilleur " qu’un autre, considéré comme " mésusage ", il faut tenir compte, d’un côté des rapports de force et des choix politiques, et de l’autre de l’état de la planète et des ressources naturelles. En intégrant les intérêts sociaux, un débat politique pourrait mettre en question la légitimité d’un pouvoir accaparé actuellement par l’économie. La gratuité du bon usage serait associée au renchérissement du mésusage, avec des tarifs progressifs selon le niveau de consommation et la nature du mésusage (par exemple un impôt foncier différent pour une résidence principale et une maison de campagne). Dans un nouveau système, le principe d’usage/mésusage n’est possible que s’il est associé à une dotation inconditionnelle d'autonomie, couplée au revenu maximum autorisé. Et inversement. Serait-ce la condition d’une agriculture saine et viable pour la population et les paysans ?
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g. de CROP
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anti-Dopage économique
circuit de Formule 1 ou
Parmi les ouvrages consacrés au sport de compétition, un circuit de course automobile implique, d’une part, la couverture de larges étendues de terres, et, d’autre part, des nuisances environnementales.
g. de CROP
Dans les Yvelines, un projet de circuit de Formule 1 auquel s’opposait un collectif (" Flins sans F1 "), vient d’être abandonné. Créé en décembre 2008 pour préserver des terres initialement dédiées à l’agriculture biologique, ce collectif s’est battu contre le classement des terrains en " zone d’aménagement différé ", malgré le fort soutien financier du Conseil Général. Ce " mésusage " de terres agricoles était incompatible avec de nombreux documents d’urbanisme, de santé publique ou de protection des eaux, puisque la zone concernée se situait sur le deuxième plus grand captage d’eau d’île-de-France. Or, d’après la loi Grenelle2 : " Sur les périmètres de captage d’eau potable, la priorité sera donnée aux surfaces d’agricultures biologiques afin de préserver la ressource en eau et de réduire ses coûts d’épuration ".
... agriculture biologique ? Les 140 ha de terres agricoles initialement acquis par le Conseil Régional dans la perspective d’un circuit de Formule 1 seront partagés entre trois exploitants bio. Fruit, légumes et céréales vont remplacer les grosses cylindrées. La région Île-de-France peut ainsi espérer atteindre son objectif de 20% de productions biologiques d’ici à 2020.
Zone d’Aménagement Différé (ZAD) : secteur où une collectivité publique titulaire d’une convention d’aménagement dispose pour une durée de 14 ans, d’un droit de préemption sur toutes les ventes et cessions de biens immobiliers ou sociaux.
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Dopage économique
silicon valley en île-de-France
L’Île-de-France est l’une des plus petites régions françaises. C’est également la plus urbanisée et celle où vit un habitant de l’hexagone sur cinq. Malgré tout, elle reste majoritairement rurale, avec 23% de forêts et 45% de sa surface consacrée à l’agriculture. Cependant, l’artificialisation continue année après année de grignoter la surface agricole avec 1000 km² perdus au cours des 50 dernières années. Le dossier d’aménagement du plateau de Saclay illustre bien ce problème. Deux projets sont actuellement à l’étude. En 2005, sur demande ministérielle, une opération d’urbanisme d’intérêt national (OIN) a été lancée dans le but de créer un genre de " Silicon Valley " à la française : un pôle scientifique s’appuyant sur la forte concentration actuelle de laboratoires, d’entreprises " High-Tech " et de grandes écoles voisinant l’université d’Orsay, associé sur 30 ans à la construction de 150 000 logements et de voies de communication. L’État serait maître d’œuvre, sans tenir compte de l’avis des élus locaux, au moyen d’un Projet d’Intérêt Général (PIG). En réponse à ce projet gouvernemental, un collectif s’est créé en 2006, proposant de développer un " pôle agri-urbain des Pays de Saclay ". Cette alternative légitimise le maintien de terres fertiles, la sauvegarde d’une des plus grandes réserves d’oiseaux d’île de France, la remise en état du système d’alimentation en eau potable, dans la perspective d’une agriculture périurbaine insuffisamment développée à l’heure actuelle. PIG : prescription du code de l’urbanisme qualifiant un projet d’utilité publique, permettant d’éviter que des dispositions prises dans d’autres documents d’urbanisme ne compromettent le projet.
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anti-Dopage économique
ensemble pour
Le lancement de projets alternatifs est susceptible de contrer l’extension des " sols artificiels ". Se plaçant dans cette dynamique, le mouvement " Terre de Liens " favorise la réalisation de projets en agriculture biologique. Comment ? • Par la collecte d’épargne citoyenne, afin d’acquérir des terres destinées à l’installation de paysans : c’est la " Foncière ". • En recevant l’argent, les bâtiments ou terrains agricoles de donateurs souhaitant préserver la terre : c’est le " Fonds ". • Par le soutien des porteurs de projet et la sensibilisation des acteurs du territoire à la problématique du foncier agricole : c’est l’" Association ".
un accès à la terre Au niveau national, l'association pilote la cohérence du mouvement et le respect de sa charte. Localement, elle se consacre aux partenariats, à l’accompagnement de projets d’installation et à la sensibilisation des élus et du grand public.
la parole à... " En Ile-de-France, la problématique foncière est très présente. Pour un grand nombre d'élus, les terres agricoles ne représentent que des réserves foncières pour l'urbanisation (logements, zones d’activités, centres commerciaux...). " Terre de liens " mène des actions concrètes qui permettent de sensibiliser les acteurs du territoire et de lutter, à son niveau, contre la spéculation foncière et une artificialisation excessive des terres. En proposant des contre-projets au développement incontrôlé des villes - comme par exemple l'installation d'un maraîcher bio en AMAP - on cherche à donner un sens au territoire et à créer des liens entre les citadins, les paysans et les autres acteurs (élus, associations...)."
épargne citoyenne : prend en compte la rentabilité des placements et la finalité de l’argent épargné. Ce placement éthique respecte les normes internationales concernant le travail, les droits humains et le développement durable.
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Dopage économique
quand inondation
Les inondations par ruissellement se produisent lors de pluies exceptionnelles, quand la capacité d’absorption ou d’évacuation des sols est insuffisante. Les sols peuvent être rendus imperméables par l’étalement urbain. La gestion inadaptée des infrastructures gêne l’écoulement des eaux et peut même les transformer en véritables barrages.Les villes se sont développées à proximité des cours d’eau pour satisfaire leurs besoins, tout en gérant au mieux les risques d’inondations. Cette tendance a culminé en France au cours des " Trente glorieuses " avec un fort développement urbain en zone inondable, dans l’illusion d’une maîtrise des risques.
et urbanisation A partir des années 1980, à la suite de plusieurs inondations catastrophiques, une nouvelle attitude est adoptée, à la fois sur les plans technique et réglementaire. Il s’agit de s’appuyer sur les fonctions naturelles des cours d’eau pour valoriser les zones inondables. Les crues transportent des sédiments qui peuvent par exemple fertiliser les champs. Ces zones humides, exceptionnellement riches par leur faune et flore aquatiques ont aussi une fonction écologique primordiale. Par ailleurs, si elles sont bien gérées, ces zones en bordure de villes deviennent des espaces de loisirs.
se rejoignent
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d’artificialisation, il ne s’agit pas de comme on fait la part du feu mais de délaissés, appauvris, dégradés, au mieux consiste à passer d’une opposition entre à une réconciliation entre la gestion des Les évènements graves accélèrent réglementation sur l’utilisation des sols en les changements d’opinion.
René MALTÊTE
Au sein de ce contexte " faire la part de l’eau ", reconquérir des espaces ignorés. Toute la difficulté l’urbanisation et les inondations territoires et celle des risques. la modification de la zone inondable, accompagnant
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anti-Dopage économique
face à la mer
Au niveau du littoral, des inondations maritimes arrivent dans des circonstances exceptionnelles de grande marée et de tempête. Les conséquences de ces événements accidentels dépendent de l’efficacité des barrières naturelles (dunes) et artificielles (digues), mais aussi des politiques d’urbanisme.
Phénomène influencé par le climat et la présence de l’homme, l’érosion du littoral concerne les trois-quarts des côtes en Europe. La mobilité des dunes est naturelle, puisque le déplacement des sédiments dépend des vagues, du vent et des végétaux présents, mais les aménagements d’origine humaine tendent à déséquilibrer la relation entre terre et mer. Différentes stratégies permettent de lutter contre cette érosion des côtes : soit on tente de combler artificiellement les zones dégradées par des apports en sédiments, soit on adapte au mieux les structures côtières (quais, digues,...). La solution la plus évidente consiste à implanter loin du littoral les zones d’aménagement, et, dans la mesure du possible, à maintenir une lisière de végétaux. La loi littorale préconise d’ailleurs le respect d’une bande inconstructible de 100 m depuis le rivage.
René MALTÊTE
ent
Il existe aussi depuis 1995 un Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI). Ce document vise à prévenir et limiter les conséquences de fortes crues. Soumis à enquête publique, il délimite les zones inondables et fixe les règles applicables. Mais cette solution législative connaît ses limites sur le terrain. Certes, elle réduit le risque pour le préfet d’être poursuivi en justice après une catastrophe naturelle, mais elle donne lieu à des projets insuffisamment étudiés. Certaines mesures, concernant les barrages par exemple, sont abandonnées pour des raisons financières.
érosion : processus de dégradation et de transformation du relief causé par des facteurs tels que le climat, la pente, les caractéristiques du sol, la présence de végétaux et l’action de l’homme.
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Dopage économique
enfouissement des déchets
Parmi les différentes techniques de gestion des déchets, l’incinération et l’enfouissement soulèvent de nombreuses protestations. Bien que les normes aient beaucoup évolué, ces deux techniques majoritaires demeurent en effet les plus polluantes. Les centres d’enfouissement, suivant leur classification, accueillent des déchets plus ou moins dangereux : déchets nucléaires, ultimes ou ménagers.
Le pourtour de ces installations détourne plusieurs hectares de terres de leur fonction agricole. Cependant, ce périmètre de sécurité est souvent insuffisant pour mettre les riverains à l’abri de nuisances. Ces sites s’étalent sur plusieurs hectares, portent atteinte aux terres agricoles environnantes, peuvent polluer les eaux souterraines et attirer des espèces véhiculant des maladies. L’implantation d’un tel site nécessite des études géologiques et hydrologiques préalables, visant à limiter le transfert des produits toxiques dans l’environnement. Pour ce qui est des déchets radioactifs le confinement doit être respecté de bout en bout de la chaîne. Actuellement le stockage se fait en surface mais des recherches de sites souterrains sont en cours. Les stratégies ne sont pas comparables. En surface ce sont les générations présentes qui en subissent les conséquences alors qu’en profondeur ce seront celles du future. Les déchets artificialisent le sol sur une durée plus ou moins longue. Plutôt que de développer des techniques pour recycler certains produits, la rentabilité économique à court terme reste prioritaire. Ainsi, l’extraction de matières premières défigure-t-elle deux fois la terre, puisque l’extraction proprement dite aboutit en définitive à l’enfouissement de ses produits dérivés.
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déchets ultimes : déchets qui ne sont plus valorisables, ni par recyclage, ni par valorisation énergétique.
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anti-Dopage économique
monsieur Poubelle
En 1884, le Préfet de Police de Paris, Eugène Poubelle, signe un arrêté obligeant les Parisiens à sortir leurs ordures ménagères sur la voie publique. Cette initiative marque le déclin de toute une économie de la récupération de déchets, à laquelle contribuaient notamment les chiffonniers et les gadoues qui fertilisaient les champs aux alentours. Par souci d’hygiène, le citoyen a perdu la responsabilité du traitement de ses déchets sans pour autant perdre bonne conscience, malgré le gaspillage engendré. C’est ainsi qu’aujourd’hui chaque habitant d’un pays dit " économiquement développé " produit annuellement une moyenne de 7 tonnes de déchets. Avec le tri sélectif, couplé à une évolution des comportements de consommation, le citoyen redevient un acteur-clé dans la réduction et le traitement des déchets, qu’il est possible d’orienter vers de nouvelles utilisations. Des bourses d’échange voient ainsi le jour partout sur le territoire ; même un objet ancien peut ainsi être détourné de sa fonction d’origine pour une nouvelle utilisation. Le classement dans une déchetterie de matériaux éventuellement recyclables pourrait être complété par des ateliers de démontage, de réparation et de ré-assemblage, suivant le concept émergeant de " recyclerie ". La réduction en quantité et nocivité des déchets nécessite l’implication de tous les acteurs, y compris dès la conception pendant laquelle la question du recyclage des produits devrait être abordée. Moins de produits industriels pour plus de services et d’usages différents : c’est en réalité un véritable bouleversement des modes de vies qui devrait avoir lieu, puisque le déchet le plus facile à éliminer reste en définitive celui que l’on n’a pas produit.
gadoues : déchets issus des matières fécales et d’ordures dont on se sert comme engrais.
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Dopage économique
relocaliser l’alimentation
Des yaourts dont les différents composants et conditionnements parcourent plusieurs milliers de kilomètres avant d’arriver sur nos tables, des cargos de soja venus d’Amérique du sud pour alimenter le bétail européen, du bio qui vient de loin : l’agriculture n’est pas restée en dehors du phénomène de globalisation des échanges économiques. Mais l’ère de l’énergie bon marché se termine, et avec elle, les bénéfices des entreprises multinationales dont les produits sont issus de différents endroits du globe. Relocaliser l’économie, ce serait d’abord réduire les consommations d’énergie, créer de l’emploi local, ainsi que valoriser les savoir-faire locaux. On peut alors repenser les équilibres mondiaux des échanges et mettre en avant le droit des peuples à se nourrir de manière autonome. La libéralisation des échanges des produits alimentaires ruine les paysans du sud et paupérise la majorité des agriculteurs du nord. L’industrie agro-alimentaire justifie par le respect de la sécurité alimentaire une banalisation de produits hors saisons et conditionnés, qui ont perdu de leurs saveurs et qualités nutritives. Les dérives du système alimentaire mondial prennent de l‘ampleur et même l’agriculture biologique peut être touchée par cette intensification des échanges. Seulement 2% de la surface agricole française est consacrée à l’agriculture biologique. Un quart de la production de lait bio est importée et pour ce qui est de l’épicerie, fruits, légumes et produits de la mer, les taux dépassent 60 %. A un niveau individuel, la solution semble simple : manger des produits frais et de saison issus des circuits courts de distribution, et retrouver le plaisir de cuisiner.
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anti-Dopage économique
amours de légumes
Une AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne) est un partenariat entre un groupe de consommateurs et de producteurs, fondé sur la distribution de " paniers " de produits fermiers.
C’est un contrat solidaire, reposant, entre autres, sur un engagement financier des consommateurs, qui règlent à l’avance une part de la production sur une quantité et une période définies d’un commun accord. Pour le paysan, c’est donc l’assurance d’un revenu, quel que soit le niveau effectif de sa production.Ce système permet le maintien d’une activité agricole de proximité, la garantie de prix équitables et le respect des saisons. La charte des AMAP est inspirée de l’agriculture paysanne et de l’agriculture biologique, contribuant à la lutte contre les pollutions et les risques de l’agriculture industrielle. En définitive, il s’agit d’une gestion responsable et collective du sol, considéré comme un " bien commun ". L’AMAP participe ainsi au maintien d’une agriculture de proximité qui valorise la terre dans le temps. Ce partenariat entre producteur et consommateur favorise le dialogue social entre ville et campagne. Il facilite aussi la coexistence entre la production et l’usage des espaces agricoles.
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Dopage agricole
artificialisation agricole
La révolution agricole des années 1950 visait à nourrir une population appauvrie par six ans de conflit international. L’industrialisation de la production devait répondre à une large demande tout en minimisant le prix de revient. Cette stratégie a fonctionné correctement jusqu’aux premières surproductions des années 70. Après avoir trouvé un débouché militaire grâce à la guerre, les grandes entreprises internationales de la chimie se reconvertissaient dans l’agriculture. Des contrats commerciaux remplaçaient les cultures conventionnelles autonomes (herbes, légumineuses) destinées à l’élevage hors-sol de volailles et de porc (en Bretagne), par du maïs complété avec du soja importé. Les surfaces sont alors considérablement étendues pour exploiter au mieux les grands engins agricoles, acquis grâce aux crédits par les nouveaux entrepreneurs. Souvent, ils se regroupent en coopératives développées dans un partenariat avec les industriels vendant engrais, pesticides, aliments et matériels. Et enfin, c’est la politique agricole commune qui fixe alors les prix et oriente la spécialisation des exploitations.
On est véritablement entré après la seconde guerre mondiale dans une double spirale de dopage économique et agricole. Mais comme pour d’autres formes de dopage, on débouche à long terme sur un déséquilibre qui provoque la pollution de l’air, du sol et de l’eau, comme le montre bien le phénomène des algues vertes, particulièrement visible en 2009. Les agriculteurs bretons produisent beaucoup, mais aux dépens de l’environnement. La Bretagne est la région de France la plus polluée par les nitrates, mais elle produit 60 % des porcs français, 40% de la volaille et 20% des bovins. Première région en productivité, mais dernière en revenu par agriculteur ! légumineuse (trèfle, luzerne) : plante qui contribue à enrichir le sol en azote, tout en fournissant une alimentation complète grâce à ses protéines (contrairement au maïs qui demande à être complété par du soja riche en protéines) élevage hors sol : type d’élevage intensif qui utilise des aliments pour animaux issus de l’industrie agroalimentaire et non des produits de l’exploitation agricole. Les animaux sont élevés dans des bâtiments où les fonctions sont généralement automatisées.
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anti-Dopage agricole
la méthode Pochon
Pour faire face à l’appauvrissement des sols dû à la pénurie d’engrais pendant les années de guerre et d’après guerre, on expérimente un système plus autonome dans lequel l’élevage nécessite moins de fourrages, donc moins d’engrais et où l’herbe est consommée sur place. C’est la " méthode Pochon ", appelée aussi : système fourrager à faible usage d’intrants. A partir de la fin des années 60, ce modèle à forte valeur ajoutée, qui avait sorti la Bretagne de sa pauvreté, est balayé par l’arrivée du productivisme. Pourtant, quelques agriculteurs des côtes d’Armor ne sont pas satisfaits par le nouveau système et fondent en 1982 le Centre d’Etude pour un Développement Agricole Plus Autonome (CEDAPA), faisant le pari de produire autant en dépensant moins, sans polluer et en confortant les petites exploitations. Les vaches sont nourries le plus longtemps possible au pâturage. Mais ce qui est inédit, c’est d’associer l’herbe aux trèfles plutôt que de mettre des engrais azotés coûteux et polluants. En effet, le trèfle est une légumineuse capable de capter l’azote de l’air et de le transformer en éléments nutritifs pour la prairie. De plus, comme le dit plaisamment André Pochon, " la vache est une barre de coupe à l’avant et un épandeur à l’arrière ". Elle participe donc toute seule à l’engraissement du sol ! Le débat est amorcé depuis près de 20 ans et relancé par différentes crises liées à la sécurité sanitaire, aux atteintes à l’environnement et au développement des biotechnologies. Le CEDAPA a notamment permis la reconnaissance en 1992 de la mesure " Système Fourrager Économe en Intrant " (SFEI). L’agriculteur qui s’engage à respecter le cahier des charges SFEI pendant cinq ans peut obtenir une subvention européenne.
fourrage : plante ou mélange de plantes cultivées pour leurs feuilles, tiges et racines utilisées pour l’alimentation des animaux. barre de coupe : organe mécanique équipant certaines machines agricoles pour couper les tiges de certains végétaux. épandeur : machine agricole employée pour répartir régulièrement les effluents d’élevages.
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Dopage agricole
nitrates,
En 1909, un chimiste Allemand (F. Haber) mit au point un procédé afin de transformer l’azote atmosphérique en ammoniac liquide. Cette découverte permit dans un premier temps à l’Allemagne de fabriquer des bombes à partir d’explosifs puissants comme le TNT et la nitroglycérine. Dans un second temps, à la sortie de la 1ère guerre mondiale, les mêmes usines servirent à créer des engrais azotés synthétiques à partir d’ammoniac.
ni contaminations Bien que la dose d’épandage d’azote préconisée soit de 20 à 30 kg à l’hectare, les quantités ont progressivement augmenté pour atteindre actuellement 250 kg. Les nitrates représentent évidemment une part importante de la pollution des sols due à l’agriculture, mais cette pollution est engendrée également par tous les traitements à base de pesticides, ainsi que les amendements organiques (de type fumier, lisier, compost, boue…) sans oublier les rejets d’exploitations minières ou industrielles. Cela représente un risque pour la chaîne alimentaire, et donc pour la santé humaine. Cette toxicité varie selon la concentration et la forme des polluants : • vers les plantes et organismes vivants : c’est la biodisponibilité. • vers les eaux de surface et souterraines : c’est la mobilité. Certaines molécules sont stockées pendant un temps, puis libérées dans le milieu, souvent de manière inattendue. S’il sont dégradés, les polluants peuvent disparaître, mais dans certains cas, les produits intermédiaires issus de cette dégradation sont plus toxiques encore que la molécule mère initiale. pesticides : insecticides, fongicides, herbicides, parasiticides : ensemble des substances émises dans une culture pour lutter contre des organismes indésirables. molécule mère : présente dans toutes les cellules vivantes, renferme l’ensemble des informations nécessaires au développement et au fonctionnement d’un organisme.
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anti-Dopage agricole
objectif qualité des eaux Le sol peut ê t r e considéré comme un réservoir où l’eau se déplace continuellement. Ruissellements, évaporations, infiltrations, constituent autant de flux susceptibles de transporter des produits polluants. Avec l’évolution des pratiques agricoles, la composition des eaux se trouve modifiée. L’irrigation artificielle qui pompe l’eau des nappes phréatiques représente le plus gros consommateur d’eau avec 70% des prélèvements français. Viennent ensuite l’industrie (20%) et les besoins domestiques (10%). La gestion de l’eau est devenue en vingt ans une affaire sociale, commerciale et institutionnelle. La loi sur l’eau date de 1992, et a permis d’établir un compromis entre acteurs, usagers et lobbies industriels. Mais certaines règlementations sont plus ou moins respectées, telles que le principe " pollueur payeur ". La redevance pour pollution de l’eau est variable selon l’usage, qu’il soit domestique ou non. On distingue ainsi les industriels distributeurs d’intrants (taxés selon la quantité de substances actives contenues dans les produits vendus), les pêcheurs, et enfin les éleveurs. Pour cette dernière catégorie, la redevance est établie par rapport à la taille du troupeau. Mis à part cette adaptation des tarifs, des mesures ont été prises pour améliorer la gouvernance, faire des économies, utiliser des techniques innovantes, et subventionner plus largement les systèmes agricoles durables. Au niveau européen, de nombreux acteurs visent l’objectif d’un " bon état des masses d’eau " d’ici 2015. Après un premier bilan, cet objectif a finalement été repoussé à l’année 2021. principe pollueur payeur : issu du code de l’environnement, " Les frais résultant des mesures de préventions, de réduction et de lutte contre la pollution doivent être pris en charge par le pollueur ". substances actives : éléments chimiques et leurs composés tels qu’ils se présentent à l’état naturel ou tels qu’ils sont produits par l’industrie, incluant les impuretés résultant du procédé de fabrication.
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Dopage agricole
abandon des terres agricoles
Chaque recensement agricole évalue en particulier l’évolution de la Surface Agricole Utile (SAU), qui est sujette aux changements d’usages et à une évolution naturelle vers des landes et des bois. Ces surfaces sont différentes des friches urbaines qui peuvent servir de réserves foncières. Dans ces conditions, on estime à 50 000 ha par an la quantité de terres agricoles abandonnées. L’artificialisation concerne Types de sols affectés l’évolution vers un usage non par l’artificialisation en Europe agricole et non forestier Source : EEA - 2000 - données Corine Land Cover 50% des terres agricoles. Cela totaliserait aux environs de 48,6% Culture 78000 ha par an (Solagro, 40% 2007). Par ailleurs, bien que la règlementation protège les 35,9% surfaces forestières, une 30% Pâturage tendance historique vient de s’inverser en 2008, avec le recul des sols boisés. 20% Pour inverser la tendance générale, il faudrait par exemple 10% convertir les friches urbaines 8,7% en espaces " productifs " de type 6% Forêt jardins familiaux, pâturages, 0% apicultures... Rappelons que le Pelouses naturelles Eau 0,8 % phénomène d’abandon des terres avait été freiné dans les années 90 par la mise en place d’une politique adaptée : prime à l’herbe, aides compensatoires pour les handicaps naturels, soutien aux produits AOC. Cependant, l’avenir des territoires agricoles reste incertain. Au point que certains s’inquiètent même pour l’autonomie alimentaire du pays. SAU (Surface Agricole Utile) : concept statistique destiné à évaluer le territoire consacré à la production agricole. friches urbaines : zone qui n’est ni cultivée ni entretenue ; il s’agit souvent d’anciens quartiers industriels abandonnés après une faillite d’usine ou l’exode de populations. prime à l’herbe ou Prime Herbagère Agro Environnementale (PHAE) : cette mesure Agri Environnementale récompense les producteurs qui élèvent leurs animaux à l’herbe. indemnité Compensatoires de Handicaps Naturels (ICHN) : indemnité versée pour les surfaces fourragères situées en zone défavorisée (montagnes, handicaps spécifiques). Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) : label officiel qui garantit l’origine de produits alimentaires traditionnels français.
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anti-Dopage agricole
vers une nouvelle PAC
La Politique Agricole Commune (PAC) façonne depuis plus de 40 ans l’existence de millions d’agriculteurs européens au moyen d’incitations économiques. Au fil des années, le contexte international et les attentes des consommateurs ayant évolué, la vision productiviste de l’agriculture évolue aujourd’hui vers un usage moins artificiel des sols. Actuellement, la PAC s’appuie sur deux piliers : • les aides directes qui visent à compenser la baisse des prix du marché agricole, représentant les trois-quarts du budget dédié à l’agriculture. • les aides indirectes qui valorisent les Mesures Agro-environnementales (MAE) et le développement rural, soit le quart restant. A l’aube de l’élaboration d’une nouvelle stratégie européenne, cette répartition bascule à l’avantage du deuxième pilier.
la parole à... " Il va falloir nourrir 9 milliards d’Hommes en 2040. Pour faire face à la pénurie alimentaire mais aussi au manque d’eau et à la demande en biocarburant, les prix vont obligatoirement augmenter. Comme l’a déjà fait remarquer Edgard Pisani, signataire de la PAC en 1962 : " Le monde pourra-t-il nourrir le monde ?". Certes l’Europe garantit le revenu des agriculteurs en soutenant les prix par la protection du marché européen (avec des taxes aux frontières, appelées " prélèvement ") et, ce qui est très contestable, par des subventions aux exportations. Depuis 1992, cette politique est progressivement remplacée par des primes directes versées aux agriculteurs. Ceci permet de compenser la baisse des prix due à la diminution des protections et des subventions aux exportations. Mais de plus en plus, la priorité en Europe est d’aider les agriculteurs qui produisent de la qualité en respectant l’environnement sur de petites surfaces. On passe donc de primes sans condition, où l’on touche des aides même si on est le roi des pollueurs, à des subventions ciblées sur l’agriculture durable."
MAE : mesures misent en place dans l’union européenne en contrepartie de versements aux agriculteurs volontaires. Elles permettent de protéger les paysages.
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Terre agressée
La perte annuelle de sol cultivable est considérable, puisqu’elle s’élève en moyenne à 10 tonnes par hectare. C’est un problème d’autant plus préoccupant que la couche d’humus est à la source de toutes nos productions agricoles. Un sol fertile est plus résistant à l’érosion et permet de nourrir les plantes tout en diminuant les risques de sécheresse. Face aux changements climatiques, notre meilleure arme consiste donc à préserver la diversité végétale, animale et bactérienne.
par les pratiques agricoles Pour autant certaines techniques agricoles font encore défaut : • Le couvert végétal : contrairement à un sol nu, la présence de plantes couvrantes favorise la stabilité du sol. Une parcelle couverte, que ce soit par des adventices ou des cultures, retiendra les nutriments du sol. • Le travail du sol : un labour trop profond mélange les différents organismes qui agissent en symbiose pour transformer les éléments. Si la structure est désorganisée, alors la circulation de l’eau et des particules est aussi perturbée. Par analogie, les sillons des tracteurs dans le sens de la pente augmentent le ruissellement. • L’usage excessif d’intrants : La volonté d’optimiser les rendements d’une culture ne prend pas toujours en compte les besoins de la plante et les impacts sur l’environnement. Une mauvaise gestion des produits (chimiques ou non) détruit des populations d’insectes, d’adventices, de champignons ou de bactéries. Parmi les nombreuses pratiques qui remettent en cause la fertilité de nos sols, citons le surpâturage, le tassement du sol par les engins agricoles, la monoculture.
adventices : espèces végétales étrangères à la flore indigène d’un territoire dans lesquels elles sont accidentellement introduites et peuvent s’installer. intrants : engrais, amendements organiques, produits phytosanitaires, semences... Ensemble des éléments apportés aux terres et aux cultures.
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anti-Dopage agricole
techniques de fertilisation
Le dopage augmente temporairement l’activité, mais provoque dépendance et dégradations sur le long terme. A l’opposé, la sieste offre une diminution de l’activité apparente mais favorise les actions futures. Au dopage agricole, on peut ainsi opposer le repos de la terre, considéré comme une préparation à la fertilité : " Un an sur deux, la moisson faite, tu laisseras ton champ paisible dormir et s’endurcir, oisif, à ne rien faire ", Virgile. Le repos du sol est l’intervalle de temps laissé entre l’apport de fertilisant et la disponibilité des nutriments pour les végétaux. Ainsi l’amélioration constante de la fertilité du sol passe par de nombreuses techniques : • Apport azoté organique : pour une bonne assimilation des végétaux on compte une part d’azote (N) pour dix parts de carbone (C). Le rapport C/N varie selon l’origine des fertilisant organiques. Que ce soit du compost, du fumier, du lisier ou des boues de STEP, c’est autant de compositions différentes qu’il faut utiliser à bon escient. • Engrais vert : aussi appelé " culture intermédiaire piège à nitrate ". Les légumineuses (trèfle, luzerne,...) possèdent la particularité de fixer l’azote atmosphérique, de le " stocker " sur la parcelle et d’être disponible pour la culture suivante. • Bois Raméal Fragmenté (BRF) : rameaux de branches d’arbres qui sont broyés pour une meilleure dégradation, puis répandus sur le sol pour en favoriser l’humidité et la fertilité.
Cette liste non-exhaustive ne saurait rendre compte de la difficulté à équilibrer apports et besoins en fertilisants, car chaque sol abrite une microbiologie spécifique. Certaines plantes interagissent entres elles, suivant des mécanismes encore largement inconnus.
compost : mélange de matières carbonées, de matières azotées, d’humidité et d’air, transformé en matière organique au cours d’un processus de décomposition. fumier : excréments d’animaux additionnés de paille. lisier : mélange de déjections d’animaux d’élevage (urine et excrément) et d’eau dans lequel domine l’élément liquide. boues de STEP : les eaux usées sont transformées dans les STations d’EPuration pour donner des boues urbaines. Elles peuvent cependant contenir des métaux lourds, des micro-organismes nuisibles ainsi que des résidus de pesticides ou de médicaments.
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Dopage agricole
herbes indésirables
L’apparition des herbicides dans les années 1950 et l’intensification des pratiques culturales correspondent à la chute de la richesse floristique. Au nom du rendement économique et de la mécanisation, la nature a été depuis cette époque continuellement façonnée à nos besoins. Certaines herbes ont été " artificiellement " considérées comme indésirables, selon l’endroit où elles poussaient. Les plantes cultivées ont été au contraire particulièrement soignées : au moindre écart de rendement, l’agriculteur répond par du drainage, de l’irrigations, du chaulage et autres amendements. Les espèces caractéristiques des milieux tendent à disparaître au profit d’une flore universelle, peu robuste, devenue dépendante de l’agriculteur et de son arsenal de produits phytosanitaires. Actuellement, 20 espèces - 30 tout au plus assurent la quasi-totalité de notre alimentation d’origine végétale, alors que plus de cinquante espèces messicoles sont en situation précaire. Ces herbes sauvages dites " mauvaises herbes " intègrent pourtant une biodiversité à protéger. Mais leur protection peut sembler dérisoire dans une société très majoritairement favorable à une nature dominée et domestiquée. Officiellement, les champs cultivés sont d’ailleurs exclus des territoires sur lesquels s’applique la législation de protection des espèces.
et perte de biodiversité Avouer la disparition des milieux naturels cautionne des pratiques d’aménagements mutilantes et excuse notre ignorance de la flore et de la faune. Comme l’a bien fait remarquer le botaniste Yves Baron : " Avant même de disparaître sur le terrain, la nature est en train de disparaître des esprits ". chaulage : apport d’un produit fertilisant ou d’un matériaux déstiné à améliorer la qualité des sols (en terme de structure et d’acidité). messicoles : plantes annuelles à germination préférentiellement hivernale habitant dans les moissons. produit phytosanitaire : produit utilisé pour soigner ou prévenir les maladies des organismes végétaux.
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sité
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anti-Dopage agricole
permaculture
Introduit dans les années 1970 par deux universitaires australiens ce terme est alors une contraction de " agriculture " et " permanente ". Pour ces auteurs, la forêt représente le système le plus évolué au niveau de la gestion énergétique. Puis le concept évolue en " culture permanente " et le côté social prend de l’ampleur. On fait alors référence à un mode de vie qui intègre alimentation, habitat et travail de la terre à l’écosystème. En s’inspirant de la forêt, on peut lutter contre les problèmes d’érosion et obtenir une couche d’humus suffisante. Mais il est aussi possible de pailler le sol pour attirer les champignons et autres organismes de dégradation. La recherche d’harmonie entre l’homme et la planète passe avant tout par l’observation. Tout est dans la nature, il suffit d’apprivoiser les interactions naturelles, ainsi les déchets deviennent des ressources.
la parole à... " La culture sans labour permet d’éviter la déstructuration de la terre, de plus, quand la pluie tombe, moins de minéraux sont emportés et il y a moins de pollution des nappes phréatiques. La protection du sol permet de faire vivre la vie du sol pour une meilleure fertilité. Je fais aussi des semis à la volée donc les graines ne sont pas enterrées et elles germent plus vite. Un verger-poulailler a été testé. Les poules jouent le rôle d’insecticide et cela augmente la production de surface puisque je vends des œufs et des pommes. Pour répondre au challenge économique et écologique, il faut rentabiliser l’usage de la terre par la diversité de production. Sous les arbres il peut y avoir des cassis, des artichauts, des fleurs, … Le permaculteur est avant tout un expérimentateur. "
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Dopage agricole
artificialisation du vivant
L’artificialisation des sols ne se limite pas à recouvrir des terres cultivables de béton et bitume. La production à grande échelle et en plein champ de plantes OGM artificiellement modifiées par génie génétique y contribue aussi. Alors que les grandes entreprises agro-semencières avaient déjà su imposer les plantes hybrides rendant l’agriculteur dépendant, les plantes OGM constituent l’aboutissement d’une logique productiviste de l’agriculture. La plupart de ces plantes artificielles ont été " dopées " pour être insensibles aux herbicides fournis par la même entreprise. Souvent réalisé par moyen aérien, l’épandage de cet herbicide détruit, au gré du vent, bien plus que les champs visés. En Amérique du sud, la forêt laisse la place aux plantations de soja transgénique. En 10 ans, une surface de l’Amazonie équivalente à celle de la France a disparu, majoritairement au profit de ces cultures artificielles qui nourrissent vaches, moutons, poules ou cochons d’élevage des pays riches. Parlons du cochon justement... Le monde animal n’est pas en reste côté OGM. Des laboratoires travaillent, par exemple, sur un porc transgénique rejetant moins de nitrates dans le but avoué d’intensifier encore l’élevage hors-sol : l’artifice génétique au service de l’artificialisation des terres. L’arme juridique du brevet permet aux multinationales d’être les propriétaires exclusifs d’OGM et exigent le versement de royalties. Au nom du profit, ces multinationales encouragent toujours plus la production uniforme à grand renfort de pesticides. Cela réduit d’autant la " biodiversité cultivée ". Point d’orgue de cette dérive : fabriquer des plantes productrices de molécules chimiques et de carburant, détournant encore plus la terre de sa fonction première : nourrir. OGM : Organisme Génétiquement Modifié plante hybride : première génération d'un croisement entre deux variétés, bénéficiant d’un haut rendement et d’une homogénéité qui disparaît à la génération suivante. De nouvelles semences hybrides sont donc rachetées chaque année. royalties : redevances, sommes versées au titulaire d'un brevet en contrepartie de l'exploitation de son invention.
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anti-Dopage agricole
semences paysannes
Les Semences Paysannes se distinguent des graines certifiées produites par des entreprises semencières et inscrites dans un Catalogue Officiel. Par la sélection massale, certains paysans remettent en culture des variétés anciennes et se réapproprient ces semences en principe interdites à la vente, à l’échange et au don, puisqu’elles ne figurent pas dans le Catalogue Officiel.
la parole à... " Je me suis retrouvé avec du soja OGM résistant au Round Up dans mes champs. La société Allemande qui transformait le soja en Tofu a eu la visite des fraudes, ne pouvant commercialiser du tofu bio avec des traces d'OGM, la société a fait faillite. Deux plaintes ont été déposées : une contre X, en France, en 1998 pour connaître l'origine de la contamination, et l'autre en 1999, contre Monsanto, aux USA. La piste de la contamination des semences étant la seule valide. Par la suite, j’ai décidé de témoigner en faveur des faucheurs parce qu'ils ont le courage de porter les choses publiquement par des actions symboliques de désobéissance. C’est ce qui a permis la prise de conscience et le moratoire qui interdit les OGM en France depuis janvier 2008. Un autre moyen d’agir consiste à utiliser des semences paysannes ; elles ne sont pas inscrites au catalogue, donc on n’a pas le droit de les vendre pour un usage commercial. Mais dans le cadre expérimental et à des fins de conservation de la biodiversité cultivée, on peut les diffuser et les conserver à la ferme. C’est une réponse de terrain à la confiscation du vivant, car les grands groupes semenciers tentent de racheter toutes les semences. Tout est fait pour limiter ces variétés qui ont le " défaut " de se reproduire seules. Nous travaillons pour conserver le plus possible de variétés de populations et les remettre en vie dans les champs. La diversité génétique permet de s’adapter au climat et de garder des sols vivants plutôt que d’apporter des béquilles chimiques, artificielles et toxiques. "
sélection massale : simple et peu coûteuse, elle consiste à choisir les plantes qui semblent les plus intéressantes dans une population (meilleurs épis, meilleurs fruits, etc...), puis d’utiliser leurs graines comme semence pour la culture suivante. C'est la plus ancienne méthode. Round Up : marque déposée d’herbicides produits par la compagnie américaine Monsanto, cet herbicide total à base de glyphosate est utilisé en agriculture depuis les années 1990. Monsanto : entreprise basée aux Etats-Unis et premier dealer mondial de semences transgéniques. moratoire : terme de droit, qui désigne une décision d’accorder un délai ou une suspension volontaire d’une action.
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pourtant, un arbre qui tombe Partant d'une description de cet organe vital - et pourtant peu connu - que constitue le sol, nous avons présenté certaines atteintes qui lui ont été infligées par l'Homme durant ces dernières décennies, ainsi que des alternatives destinées à préserver toutes ses richesses. Artificialisation des sols ? Une expression difficile à prononcer pour un constat alarmant face à l’indifférence générale : parkings, zones d'habitation, zones technologiques et industrielles, voies de TGV, autoroutes, aéroports, … Dans une société délocalisée, les distances séparant nos diverses activités demandent beaucoup de moyens de transport, dont les supports couvrent le territoire. Dans une société de consommation où la qualité et le prix de l'alimentation ont longtemps été négligés, les terres agricoles industrialisées sont épuisées à force d'engrais artificiels, de pesticides et d'engins au poids écrasant. Dans cette société compétitive, motivée par les enjeux de la finance, le sol qui nourrit compte moins que les profits immobiliers, la production d'agrocarburant ou la construction d'une technopôle impressionnante.
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qu’une forêt
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En réponse au dopage économique, nous proposons une relocalisation des activités humaines, la diminution et le recyclage des déchets, la ré-évaluation du principe des subventions qui orientent la politique agricole, la remise en question des brevets sur le vivant, de la taxation du "mésusage" des ressources naturelles et d’une propriété devenue un droit absolu, exclusif et perpétuel. Et si nous redevenions enfin des Etres Vivants plutôt que des Avoir Vivants... en voie d’extinction ?
fait plus de bruit En réponse au dopage agricole, nous proposons le droit au repos du sol, le respect de ses équilibres internes, la liberté de cultiver des semences anciennes adaptées à chaque terroir, le retour à l'herbe et aux légumineuses dans un élevage moins productif, et bien entendu l'aide à la reconversion en " bio " des cultures. En cette période particulièrement marquée par les accidents météorologiques qui favorisent l'érosion, tels que les inondations aux effets amplifiés par les couvertures artificielles ou la suppression de barrières naturelles, nous réalisons en effet combien la gestion du sol doit être envisagée de manière globale, en essayant de placer les enjeux économiques à court-terme d’une société de la " croissance illimitée " loin derrière les enjeux écologiques et humains. Heureusement, le manque de moyens stimule l’imagination collective : ces feux de vrais artifices mettent - à leur insu - en lumière des alternatives qui se développent dans l’ombre, infailliblement.
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s...
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Ouvrages • " Pratiques Agricoles et Qualité de l’Eau, Dégradation des sols Agricoles" - D. Aran (professeur de pédologie), Université de Metz • " Urbanisme raisonné en milieu rural, 2008, Prise en compte du patrimoine " sol " - P. Chery, A. LEE et M-F Slack. • " OGM, tout s’explique" - Christian VELOT. Ed Goutte de sable. 2009 . 240 p. • Courrier de l’environnement de l’INRA n°57, juillet 2009. • " Un éléphant dans un jeu de quilles - L’homme dans la biodiversité " - R. Barbault. Ed. Seuil, imprimé en Normandie, jan 2006, 265 p. • "Gestion durable des sols" - L. Citeau, A. Bispo, M. Bardy, D. King, Ed Savoir Quae. imprimé à Peyrac, 320 p. • " Les enjeux internationaux du compostage. Nos ressources alimentaires et en eau. " Climat. B. K. Martin. Ed L’Harmattan. Imprimé à Bonchamp-lès-laval en 2000. 299 p. • " L’érosion entre nature et biodiversité ". A. Gamblin et Y. Veyret. Ed. Sedes, imprimé à St-Just-la-Pendue ; Fev 1998. 337 p.
Vidéo • "Solutions locales pour un désordre global" - Coline Serreau . (2010). [DVD]. Paris, FRANCE : Memento Films Distribution • "Le Monde selon Monsanto" - Marie-Monique Robin . (2008) . [DVD]. FRANCE : Arte France • "Le temps des Grâces" - Dominique Marchais . (2009). [DVD]. FRANCE : Capricci Films • "On revient sur terre" - Suzanne Körösi . (2008) . [DVD]. FRANCE : Les films du réveil • "L’Age de tous les Dopage " - AlterCampagne . (2010) . [DVD]. FRANCE
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mes notes...
Laura MÉ
Même si toute reproduction de ce recueil est vivement conseillée, vous pouvez soutenir l’Altertour en vous le procurant sur www.altertour.net 46
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une Terre aux abois, Avez-vous déjà assisté à une compétition cycliste ? Au simple niveau régional, il n’est pas rare de croiser plus de 3 véhicules motorisés pour 1 cycliste. Si l’on fait abstraction des moteurs dissimulés dans le cadre des vélos(*) des participants, la caravane est bien souvent impressionnante entre la sécurité, les journalistes, les coachs et les partenaires. Le bilan carbone d’une telle équipée est effarant. Si vous croisez la route de l’AlterTour cet été, vous serez en mesure d’apprécier la différence. Tout simplement parce que cet Autre Tour de France est celui de la coopération. Vous remarquerez rapidement l’absence de podium, de classement, de chronomètres, de sponsors, … L’AlterTour est un temps pendant lequel la compétition n’existe pas. Pour nous, elle incite l’être humain à repousser sans cesse ses limites et celles de son environnement. Nous avons conscience de la finitude du monde, nous ne pouvons donc croire au mythe du record infini. Nous sommes convaincus que la recherche du rendement optimal du corps humain, de la production agricole, du placement financier, de l’énergie, de la communication, participe à l’artificialisation de notre monde, donc à notre propre déclin. Le temps des vacances nous avons décidé d’enfourcher nos vélos pour aller à la rencontre des acteurs d’une autre société : faucheurs d’OGM, adhérents d’AMAP, paysans boulangers, maraîchers bio et biodynamistes, éco-constructeurs, semeurs volontaires, entrepreneurs autogestionnaires, militants contre les paradis fiscaux ou la pollution de l’eau, … Ces acteurs du quotidien détiennent les clés du changement de notre société, leurs actions doivent être connues et reconnues ! Je remercie également tous les bénévoles qui se sont investis (sans dopage) de près ou de loin dans l'organisation de l'AlterTour 2010. Mathieu Fromont (coordinateur AlterTour)
et la caravane passe... (*) Affaire "Fabian Cancellara" • avril 2010 • http://www.lemonde.fr/sport/video/2010/06/02/cyclisme-y-a-t-il-unmoteur-cache-dans-le-velo_1366445_3242.html
Laura MÉVELLEC
maquette Guillaume de CROP
Gilbert BELGRANO • Nolwenn BOUILLAUD Dominique MÉVELLEC • Marie-Aude CORNU Michel LEFORESTIER
Imprimerie 34 Elsa MROZIEWICZ : Couverture • 4-5 sur papier recyclé Lidwine : 6-7 • 10 • 32 • 37 • 38 avec encres végétales SAMSON : 35, mise en couleurs dessin p.30 Breizh PASCAL : 30 Marcel : 41
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ur 2 10 : T éloge de la lenteur Alter
à bicyclette En cette année 2010, le circuit de l’AlterTour a pris la forme d’un escargot, en éloge à la lenteur et en contradiction avec le dopage généralisé de la société. Se relayant pendant six semaines sur ce parcours, les " altercyclistes " y rencontrent des alternatives destinées notamment à préserver nos ressources naturelles. Alors que l’artificialisation de notre territoire prend des proportions inquiétantes, certaines de ces alternatives constituent des remèdes éventuels à une urbanisation mal maîtrisée et à une agriculture polluante. Ecoutons donc avec les altercyclistes le chant qui nous invite à " Tout quitter Mais tout emporter, Avec sa maison sur le dos, Comme un escargot "… 2 juillet 2010
…et munis de ce petit ouvrage qui aborde en termes de dopages économique et agricole la question de l’artificialisation des sols, en y proposant quelques réponses. Enfin une véritable opération escargot qui ralentira durablement la circulation.
15 août 2010