la France au Laos La lettre d’information de l’Ambassade de France au Laos Numéro 25 - Exemplaire gratuit
Avril-Juin 2012
Crédit photo: C. Adam
À la Une
L'éléphant d'Asie se différencie de son congénère africain par sa taille au garrot et ses plus petites oreilles. Il est également reconnaissable grâce aux deux bosses proéminentes qui caractérisent la forme de son crâne. Il figure aujourd’hui parmi les espèces animales en voie d’extinction.
Sommaire Le Mot de l’Ambassadeur
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Événement Défilé de haute couture à Vientiane
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Rencontre Un concours de dessin pour lutter contre la contrefaçon de médicaments
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Francophonie La Francophonie en couleurs et en chansons
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Entreprises 6 Les nouveaux commerçants s'installent au Laos Associations 6 Une année de mandat se termine pour l'équipe du Bureau de Vientiane Accueil 20112012 Coopération 7 Recherche et formation à l’Institut Pasteur du Laos
Dossier spécial 8-9 Enquête sur la protection des éléphants au Laos À l’affiche de l'Institut français 10 À la découverte d’un nouveau genre poétique, le slam Lycée Josué Hoffet Le triathlon scolaire du Lycée Hoffet
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Art et culture 12 « Les fleurs de la dévotion », premier ouvrage d’ethnobotanique cultuelle au Laos Carnet d’adresses 13 Ambiance(s) garantie(s) au café-restaurant l’Atmosphère Brèves Publicités
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Événement
Défilé de haute couture à Vientiane Le Mot de l'Ambassadeur
Mes chers compatriotes, je suis arrivé au Laos depuis quelques semaines et j'ai déjà pu me rendre compte du dynamisme de la communauté française, qui est engagée dans de multiples secteurs de l'activité et de la société de ce pays avec lequel nous entretenons des relations d'amitié ancrées dans l'histoire. Qu'il s'agisse du commerce, de l'agriculture, de la santé, du développement rural, du patrimoine, des Français sont engagés, avec et aux côtés des Laotiens pour participer au développement de ce pays, avec leurs valeurs, leur savoir et leur expérience. L'Ambassade de France est là pour vous appuyer et vous aider, en même temps qu'elle entretient le dialogue avec les autorités laotiennes, avec un double cadre de référence, celui de l'Union européenne d'un côté, et celui de l'ASEAN, dans laquelle le Laos est désormais engagé. Deux échéances importantes marqueront les prochains mois: le grand moment démocratique pour notre pays que seront les élections présidentielles et législatives et, au Laos même, la prochaine rencontre du dialogue Europe Asie (ou ASEM) qui se tiendra à Vientiane début novembre. Ce sera aussi un temps fort dans l'histoire de la relation entre nos deux pays qui, je l'espère, permettra de donner un nouvel élan à notre présence au Laos. Très cordialement, Jean-René Gehan
M. Jean-René Gehan, nouvel Ambassadeur de France au Laos, a remis ses lettres de créances à M. Choummaly Sayasone, Président de la RDP Lao, le 13 mars 2012.
La France au Laos
Début 2012, un jeune créateur franco-laotien, M. Nithaya Somsanith a démontré son talent lors de plusieurs défilés qui ont révélé aux yeux du public la grande variété des tissus laotiens. Né en 1982 à Vientiane, Nithaya Somsanith part à 19 ans rejoindre la France pour étudier et s’y faire un nom. Après un premier emploi comme dessinateur dans un tribunal, il rejoint l’école Formamod puis lance, à 22 ans, sa première collection. En 2011, ses créations sur le thème de l’Afrique ont eu droit à un bel écho dans le monde de la mode, et Nithaya a pu voir ses modèles fouler le pavé parisien lors de la Fashion Week en septembre.
Trois élèves du Lycée Hoffet ont participé au grand défilé de haute couture au Lao Plaza de Vientiane.
Début 2012, de passage à Vientiane, Nithaya a fait défiler de jeunes élèves du Lycée Hoffet, lors d’une soirée à l’Institut français placée sous les thèmes de l’élégance et de la création. Après seulement deux semaines de travail, durant lesquelles le couturier a su partager sa science et son talent avec ses élèves, vingt jeunes filles et un étudiant du Lycée Hoffet ont participé à un défilé, portant sur scène leurs créations personnelles. Teintées d'une pointe de fierté et d'un soupçon de nervosité, les prestations se sont enchaînées sous le crépitement des flashs des parents admiratifs. Le style très professionnel des modèles en herbe a achevé de convaincre le public qui en redemandait, les mannequins s’offrant alors, pour le plaisir, un deuxième tour de piste. Un mois plus tard, c’est au Lao Plaza de Vientiane que Nithaya a présenté son propre travail, en faisant défiler 32 modèles d’origine française ou asiatique vêtues de ses dernières créations. Parmi elles figuraient trois élèves du Lycée Hoffet, heureuses mannequins d’un soir, sélectionnées pour leur charme et leur prestance naturelle. Les tenues avaient été confectionnées exclusivement à partir de matériaux traditionnels laotiens, et notamment la soie, dont les couleurs éclatantes et la richesse des textures ont été révélées par les audacieux assemblages réalisés par le talentueux couturier. Organisé en partenariat avec l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, l’argent récolté lors de cet événement caritatif a été reversé au Centre de réhabilitation des toxicomanes de Somsanga à Vientiane. De quoi allier intelligemment l’utile à l’agréable !
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Agenda AVRIL Vendredi 13 - Dimanche 15 Célébrations de Pi Mai, nouvel an laotien Samedi 21 - Lundi 23 Concerts des Chœurs d'enfants de la Maîtrise des Hauts-de-Seine de l'Opéra de Paris, à Vientiane puis à Luang Prabang Dimanche 22 Premier tour de l'élection du Président de la République française MAI Mercredi 2 Concert de piano de l'artiste français Laurent Couson, au Budo Centre de Vientiane
Dimanche 6 Second tour de l'élection présidentielle Mardi 8 Célébration du 8 mai 1945 Vendredi 11 Spectacle de danse traditionnelle lao à l'Institut français JUIN Dimanche 3 et Dimanche 17 Elections législatives des 11 députés élus par les Français établis hors de France Samedi 16 Concerts à Vientiane pour la Fête de la Musique
Rencontre
Un concours de dessin pour lutter contre la contrefaçon de médicaments
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ne compétition de bande dessinée organisée en 2011 a incité de jeunes laotiens, cambodgiens et vietnamiens âgés de 16 à 25 ans à s’exprimer sur le thème "contrefaçons marchands de mort". Coordonnée par le ministère des Affaires étrangères et européennes (MAEE) dans le cadre du projet FSP Mékong d’appui à la lutte contre les contrefaçons, cette action a permis de sensibiliser les jeunes participants aux dangers que représentent les faux produits, et en particulier les médicaments contrefaits. Au total, 46 bandes dessinées ont été soumises à la décision du jury, composé de nombreux spécialistes du dessin et de la santé.
Sayasane Mongkonepeth, le gagnant laotien, était le plus jeune lauréat du concours. Agé de 20 ans, il poursuit actuellement des études scientifiques à l’Université nationale du Laos, dans l’espoir de devenir informaticien et de pouvoir un jour créer des jeux vidéo pour les enfants. Sa bande dessinée, qui portait sur les dangers des faux cosmétiques pour cheveux, lui a été inspirée par l’histoire malencontreuse d’un membre de sa famille ayant perdu une partie de ses cheveux suite à l’utilisation d’un shampoing contrefait.
Fils d’un cartographe et d’une enseignante de français, le jeune Sayasane a appris à dessiner dès son plus jeune âge grâce aux conseils Le jeune Sayasane lors de la remise des prix prodigués par son père. Passionné à l'Institut français. par les arts graphiques, il n’a pas Les quatre lauréats se sont vu offrir un voyage en France du 21 hésité à participer à ce concours régional de bande dessinée, au 29 janvier 2012, durant lequel ils ont pu présenter leur bande surtout lorsqu’il a appris qu’il y avait un voyage en France à la clé. dessinée au 39ème Festival international de la bande dessinée La participation au Festival de la bande dessinée d'Angoulême d'Angoulême. Ils ont également été reçus par l’envoyé spécial du a constitué pour lui une belle récompense et l’a encouragé à MAEE sur les médicaments falsifiés, M. Thierry Le Lay, et par les poursuivre ses efforts pour tenter de s’engager dans une future membres du comité scientifique de la Fondation Chirac, puis ont carrière graphique. visité le Musée de la contrefaçon à Paris.
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La France au Laos
Francophonie
La Francophonie en couleurs et en chansons
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out au long du mois de mars, des festivités ont été organisées au Laos afin de célébrer la Francophonie, de Vientiane à Savannakhet, en passant par Paksé et Luang Prabang.
En 1886 le géographe français Onésime Reclus invente un mot, la francophonie. Il désigne alors par ce terme « tous ceux qui sont ou semblent être destinés à rester ou à devenir participants de notre langue ». Le 23 mars 2012, a été célébrée comme chaque année sur tous les continents, la Journée internationale de la Francophonie. Plus de 120 ans après l’apparition du néologisme d’Onésime Reclus, le sens premier donné au mot francophonie est encore bien actuel. Les célébrations qui se sont déroulées au Laos tout au long du mois de mars ont mis en valeur le Les élèves d'une classe bilingue français et ont permis à qui a clôturé le mois de la tous les francophiles de monter sur scène, de s’exprimer, de créer et d’user de leurs nombreux talents. À l’annonce du programme d’activités, M. Bernard Vanthomme, responsable de l’antenne de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) à Vientiane, a déclaré « La Francophonie est une famille, et une famille se doit, régulièrement, de se retrouver pour faire la fête ». Le message est passé et plus de quarante activités se sont tenues dans tout le Laos, alliant français et festivités. L’événement phare de cette édition 2012 était sans conteste le Récital de la Francophonie. Avec quatre représentations à Vientiane, Luang Prabang, Savannakhet et Paksé, ce concert de onze jeunes étudiants laotiens a connu un indéniable succès. Les chanteurs ont interprété La Saint-Jean d’Edith Piaf, La Bohème de Charles Aznavour, ou encore Les lionnes de Yannick Noah et J’attends l’amour de Jenifer, alliant ainsi tubes d’hier et d’aujourd’hui. La variété des chansons interprétées a fait écho à la diversité de la culture française. Issue d’une langue à l’histoire riche et au passé profond, la Francophonie est aujourd’hui marquée par sa jeunesse et son dynamisme, puisque sur 220 millions de francophones dans le monde, 60% ont moins de 30 ans.
EN LIGNE!
Dans un très bel article intitulé « Le français langue de culture », publié en 1962 dans la revue L’Esprit, Léopold Sedar Senghor insistait longuement sur la dimension culturelle de la francophonie. Une dimension au cœur des festivités organisées au Laos, du fameux récital à la dictée du Lycée Hoffet, des concours de lectures aux projections de films francophones à Savannakhet. Le dialogue des cultures, cher à la Francophonie, a été symbolisé parfaitement par le spectacle des étudiants de l’Université nationale du Laos où se sont côtoyés le poème de Victor Hugo « À une jeune fille » et des spectacles de danse traditionnelle de Luang Prabang lors du spectacle laotienne. Francophonie à Luang Prabang.
La recherche du beau et de l’élégance ont aussi été à l’affiche de ce mois de la Francophonie, avec l’élection de Miss et Mister Institut, où les candidats ont défilé vêtus des créations du styliste Nithaya Somsanith. Ce couturier laotien résidant à Paris avait déjà fait défiler des jeunes du Lycée Hoffet, dont certaines ont eu la chance d’être retenues comme modèles pour un grand défilé de haute couture franco-laotien, le samedi 17 mars au Lao Plaza de Vientiane. Enfin, ces festivités ont été l’occasion de travailler et de penser. Les Olympiades ont fait plancher des étudiants de 16 à 20 ans sur le thème des droits de l’Homme, les invitant à la réflexion, au questionnement et à la production intellectuelle. En cela, le mois de la Francophonie au Laos revêt un dernier aspect de ce qu’est la Francophonie, « le besoin de notre époque, où l’homme (…) veut construire un nouvel humanisme » comme le soulignait Léopold Sedar Senghor. « Le français, Soleil qui brille hors de l’hexagone » était haut dans le ciel en ce mois de mars laotien, espérons qu’il y reste jusqu’à la prochaine réunion de famille, dans un an.
Les vidéos du Récital et de l'élection de Miss et Mister Institut sont disponibles sur la page Facebook de l'ambassade, accompagnées de nombreuses photos sur les événements du mois de la Francophonie: http://www.facebook.com/ambassade.france.laos
La France au Laos
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Entreprises
Les nouveaux commerçants s'installent au Laos
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n nouveau supermarché vient d'ouvrir à Vientiane, sur la route de Phonetong, en face de l’Hôpital Mitthaphab. L’enseigne, bien connue de nos compatriotes, n’est autre que la chaine de distribution "U" ou "les nouveaux commerçants", comme on l’entend souvent sur les ondes des radios françaises. « U Express » a ouvert les portes de sa première enseigne au Laos sous l’impulsion de Bernard Guillerm, un entrepreneur breton. Président de l’entreprise Pont de Bois, société qui regroupe plusieurs magasins U située à SaintRenan (près de Brest), Bernard Guillerm apprécie grandement le Laos pour y avoir voyagé de nombreuses fois, et a lancé un projet d’implantation en 2008. Le nouveau supermarché de Le magasin propose de Vientiane est ouvert tous les jours de 7h à 23h et couvre une surface de 385 m². Il propose toute une variété de produits laotiens, thaïlandais et français. Si la gamme de produits laitiers reste aussi restreinte que dans les autres enseignes de la capitale, « U Express » dispose d’un beau rayon de
vins à des prix raisonnables et de nombreux produits U, comme des tablettes de chocolat, des pâtes ou des gâteaux secs ! L’un des objectifs stratégiques de l’enseigne est notamment de développer sa marque locale, et en premier lieu le « riz U du Laos», projet pionnier au Laos pour la marque et qui pourrait s’étendre à l’avenir, en particulier dans les domaines de l’eau, du café, de la volaille ou des légumes. Par ailleurs, le magasin développe nombreux produits U. une politique de ressources humaines assez originale. En effet, les jeunes candidats laotiens à fort potentiel pourront être envoyés en France afin de suivre une formation en alternance, entre l’école de commerce de Brest et les magasins U de la région.
Associations
Une année de mandat se termine pour l'équipe du Bureau de Vientiane Accueil 2011-2012
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'équipe va passer la main lors de la prochaine Assemblée Générale, programmée le 4 mai 2012 à 19h dans la salle Simeuang.
"L'année se termine avec environ 170 familles adhérentes, et nous tenons à remercier tous ceux qui ont contribué à faire vivre l'association pendant ces douze mois. Tout d'abord, les professeurs des activités hebdomadaires, qui enseignent leur discipline avec passion et énergie : Vine (danse classique), Isabelle (dessin), Sarah (aquagym), Marie Claire (majong), Jean Jacques et Mickaël (taï-
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chi), Patrick (foot), La & Lay ainsi que Van (taekwondo), Simon (natation). Nous remercions aussi les nombreux participants aux différents évènements de l'année : l'apéro à Simeuang en avril 2011, la journée au Ban Su Fa en mai, le vide grenier en juin avec plus de 60 exposants, le café rencontre en septembre, l'apéro au Ranch en octobre, la participation au WIG bazar en novembre, l'apéro au Patuxay fin janvier 2012 … Vous avez également été nombreux à vous engager et donner pour la collecte en faveur des victimes des inondations en octobre 2011, ainsi que pour la collecte de vêtements, chaussures et jouets en mars 2012. Quelques enfants, ados et parents ont pu aussi s'investir dans un échange culturel autour de la pratique du foot organisé par Patrick, en participant à deux matchs opposant le club de foot aux habitants d’un village Hmong, situé près des chutes Hinkana. Autant de moments partagés, autant de bons souvenirs chaleureux et conviviaux ! Un grand Merci à tous les adhérents! " Le Bureau (Lalaina, Tuy, Cathy)
La France au Laos
Coopération
Recherche et formation à l’Institut Pasteur du Laos
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’Institut Pasteur du Laos (IPL) a été inauguré le 23 janvier 2012, cinq après le lancement initial du projet en 2007. La construction du bâtiment a été financée à hauteur de 1,6 M€ par l’Agence Française de Développement (AFD), tandis que le gouvernement laotien a mis à disposition le terrain, et que l’Institut Pasteur de Paris, le Ministère de la Santé français et le Luxembourg ont mis en place les financements nécessaires aux premières activités de l’Institut.
Rencontre avec le Docteur Paul Brey, directeur de l’Institut Pasteur du Laos: - Comment est née l’idée d’ouvrir un Institut Pasteur au Laos ? Suite aux épidémies de SRAS et de grippe aviaire en 2003, l’ancien ministre de la Santé laotien, M. Ponmek Dalaloy, s’est rendu en France pour demander à l’Institut Pasteur de Paris et au gouvernement français une aide pour ouvrir un institut à Vientiane. Le ministre a exprimé son inquiétude par rapport au fait que le Laos puisse être un pays disséminateur de maladies émergentes vers les pays voisins comme le Vietnam, la Chine ou la Thaïlande, et a affirmé que la présence d’un Institut Pasteur au Laos pourrait permettre de limiter les risques de dissémination de ces maladies, tout en formant de jeunes cadres scientifiques laotiens dynamiques. - Quel est aujourd’hui le mandat de l’IPL ? Notre travail se construit d’abord autour de la mission traditionnelle pasteurienne, qui consiste à effectuer des recherches sur les maladies émergentes (en particulier les arbovirus comme la dengue et le chikungunya), les maladies avec prévention vaccinale (comme la rougeole et la rubéole), et bien-sûr les maladies parasitaires qui posent encore un problème au Laos, comme le paludisme. Mais notre rôle consiste également à assurer des formations pour aider les jeunes Laotiens et le gouvernement à prévenir ces pathologies infectieuses, un travail qui constitue vraiment la raison d’être de cet institut à Vientiane. Nous sommes là pour insuffler l’esprit pasteurien, c’est-à-dire faire de cet institut un centre de recherche d’excellence tout en transmettant un savoir accompagné de valeurs humanistes, comme l’ont fait Louis Pasteur et ses disciples. Plus d’un siècle plus tard, cette philosophie continue et nous souhaitons la partager avec nos amis Laotiens. - Quels sont vos liens avec les autres organismes de recherche ? Nous entretenons des liens très étroits avec les autres Instituts Pasteur. L’IPL est le 32ème enfant dans cette grande famille des Instituts Pasteur à travers le monde, rassemblés au sein du réseau international des Instituts Pasteur. Nous travaillons en collaboration avec l’Institut Pasteur de Paris, avec ceux du Vietnam et du Cambodge, mais aussi avec les autres grands organismes de recherche français tels que l’IRD et le Cirad, ainsi que les organismes internationaux
La France au Laos
L'IPL accueille déjà huit jeunes chercheurs Laotiens diplômés de l'IFMT. Deux d'entre eux sont récemment partis sur le terrain à NaKai pour effectuer des prélèvements d'échantillons de moustique.
comme le Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), dont le quartier général est situé à Atlanta aux Etats-Unis. - Quelles sont vos spécificités par rapport à ces autres instituts Pasteur ? Je pense que l’une de nos grandes spécificités est d’être un institut national laotien. En effet, l’IPL dépend entièrement du ministère de la Santé, et son conseil d’administration est composé de trois Laotiens (présidé par le ministre de la Santé) ainsi que de deux autres administrateurs nommés par l’Institut Pasteur de Paris. Cette dimension nationale est vraiment très importante pour les Laotiens. Notre deuxième atout réside en la présence d’un centre d’enseignement, composé d’un laboratoire humide, d’une salle de cours, et surtout d’un laboratoire de biosécurité de niveau 2, permettant aux étudiants d’apprendre la manipulation des agents pathogènes, ce qui est tout à fait unique dans la région. La formation pourrait à ce titre être étendue à des personnes provenant de tout le sud-est asiatique. Enfin, notre troisième spécificité est le fait que les cadres scientifiques recrutés pour former les jeunes Laotiens ne sont pas uniquement français, mais également luxembourgeois, allemands, belges et japonais. Cette dimension internationale est une grande richesse et rappelle les origines de l’Institut Pasteur à Paris en 1888.
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Dossier spécial
Enquête sur la protection des éléphants au Laos
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es pachydermes ont une place privilégiée dans l’imaginaire collectif laotien et apparaissent dans la majorité des récits populaires ou bouddhistes. C’est pourquoi le prince Fa Ngum baptisa le pays « Lan Xang Hom Khao », ou littéralement « le Royaume du Million d'Éléphants et du Parasol Blanc », au moment de l’unification de l’ancien royaume laotien en 1354. Aujourd’hui, bien que toujours vénéré par la population locale, l’éléphant est sérieusement menacé de disparition. Selon les estimations, le pays compterait à l’heure actuelle entre 300 à 800 éléphants sauvages, et environ 500 domestiqués, contre plusieurs dizaines de milliers de têtes il y a moins d’un siècle.
De nombreux facteurs entraînent le déclin de l’espèce Durant des millénaires, l'homme chassa l'éléphant pour sa consommation et pour le commerce de l'ivoire tiré des défenses. L'éléphant a également été massivement capturé en vue de domestication jusqu'au début des années 80, date de l'interdiction de la capture par le gouvernement laotien. Aujourd’hui,
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L’édition 2012 du Festival des éléphants s’est déroulée dans la province de Sayabouri et a attiré environ 100 000 visiteurs, dépassant ainsi le succès des années précédentes.
les éléphants sont considérés comme des espèces protégées et le commerce de l'ivoire est interdit depuis 1989 par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), également appelée « Convention de Washington ». La disparition de l’éléphant d’Asie est principalement due à la destruction de son habitat naturel, causée par la déforestation et l’expansion urbaine qui confinent les animaux dans des zones de plus en plus restreintes. Les pachydermes se retrouvent ainsi malencontreusement à proximité des villages et causent parfois des dommages aux infrastructures et aux récoltes, au grand dam des populations locales. Cette pression spatiale morcelle les anciens domaines de l’éléphant et fragilise par conséquent la stabilité des populations. La raréfaction du nombre d’éléphants, en Asie ou
ailleurs, s’explique également par les spécificités du cycle de reproduction de l’animal, qui peut prendre jusqu’à cinq ans. La gestation d'une éléphante, qui dure de 20 à 22 mois, est la plus longue de tous les mammifères terrestres. Les mises-bas s'espacent de quatre à cinq ans et les femelles ne donnent généralement naissance qu’à un seul petit à la fois. La période d’allaitement peut quant à elle s’étaler sur trois ans ou plus. Au Laos, le renouvellement de l’espèce n’est plus assuré, puisqu’on dénombre en moyenne seulement deux à trois naissances par an, pour un quinzaine de décès environ. Disposant d’un faible « réservoir génétique » (quelques dizaines de femelles sont âgées de moins de 20 ans), les éléphants domestiqués sont menacés de disparition si rien n’est fait pour encourager leur reproduction. Cette régression démographique est accentuée par le rythme de travail imposé par l’homme aux animaux, qui constituent une source de revenus pour de nombreuses familles. Au Laos, on estime que 10 000 personnes vivent des revenus générés par le travail
La France au Laos
des éléphants, principalement utilisés dans les travaux de débardage. Face à ce constat, de nombreux acteurs se sont mobilisés pour tenter d’inverser la tendance en encourageant la reproduction des éléphants.
Comment favoriser la reproduction des éléphants domestiqués En 2001, deux Français (Gilles Maurer et Sébastien Duffillot) ont décidé de fonder « ElefantAsia », une association sans but lucratif régie par la loi française de 1901 et chargée de la sauvegarde de l’éléphant d’Asie. Un des objectifs de l’association est de favoriser la reconversion des éléphants domestiques travaillant dans l’exploitation du bois au profit d’activités touristiques de qualité, qui, tout en étant moins pénibles pour l’animal, permettent de garantir un revenu de substitution aux familles de cornacs. En 2006, l’association a également crée une clinique mobile (installée dans un véhicule tout terrain), qui prodigue gratuitement des soins vétérinaires aux éléphants tout en initiant les propriétaires aux techniques médicales de base. Par ailleurs, depuis 2007, ElefantAsia organise chaque année, en partenariat avec les autorités laotiennes, un grand festival de l’éléphant. Cet évènement
Le saviez-vous ? • Les défenses d’éléphant sont simplement des dents très allongées. Il ne
pousse qu’une seule paire de défenses au cours de la vie d’un éléphant. Contrairement aux éléphants d'Asie, chez lesquels seuls les mâles ont des défenses, tous les éléphants d'Afrique en possèdent normalement. • Le squelette d’un éléphant est composé de 282 os, mais la trompe n’en contient aucun. Une trompe d'éléphant possède environ 15 000 muscles et il faut beaucoup de temps aux éléphanteaux pour apprendre à maîtriser son utilisation. • Un éléphant adulte peut boire jusqu'à 225 litres d’eau par jour. Chaque plein d’eau de la trompe peut contenir jusqu’à 8 litres. • Les éléphants sont des herbivores et passent les trois quarts de leur temps à sélectionner, trier et manger la nourriture. Un adulte peut manger de 100 à 200 kg de végétation par jour, selon son habitat et sa taille. • Les éléphants dorment seulement trois à quatre heures par nuit.
a été conçu d’une part pour attirer l’attention du public sur l’extinction de l’éléphant d’Asie, mais également pour promouvoir la culture ancestrale de domestication et de cornaquage chère au peuple laotien. En 2011, l’équipe d’ElefantAsia s’est associée au Centre de conservation de l’éléphant, situé à huit kilomètres de la ville de Sayabouri, sur les rives de la rivière Nam Tien. Ce Centre comporte un parc naturel d’une centaine d’hectares, où évoluent librement les femelles et leurs nouveau-nés pendant toute la durée de la gestation et de l’allaitement. En compensation des années nécessaires au cycle de reproduction, les cornacs perçoivent un salaire et accompagnent
Dans la symbolique laotienne, l’éléphant est associée à la force, la longévité, la sagesse ou encore la fertilité.
La France au Laos
les visiteurs du Centre, venus observer les éléphants profitant de ce congé maternité subventionné. Enfin, ElefantAsia a lancé un vaste programme de formation des cornacs, initiative qui bénéficie actuellement du soutien financier du Fonds Social de Développement (FSD) de l’Ambassade de France au Laos, à Hongsa dans la province de Sayabouri. Les cornacs du village, qui disposent d’un cheptel d’environ cinquante éléphants, se sont regroupés au sein d’une association afin de faire face aux changements probables touchant leur activité traditionnelle, avec l’intention de développer les activités écotouristiques dans la région. D’un montant de 40 000 USD, la subvention versée par l’Ambassade vise à soutenir la création de cette association, en finançant l’achat de matériel et l’aménagement des locaux, tout en permettant l’embauche et la formation du personnel. L’un des objectifs de l’association est de développer une offre de promenades et de randonnées à dos d’éléphant, en faisant la promotion de ces activités auprès du réseau des agences de tourisme laotiennes. 70% des revenus générés par ces activités touristiques sont destinés aux cornacs et à leur famille. Nouvellement créée, l’association des cornacs de Hongsa bénéficie de l'assistance technique d'ElefantAsia par le biais de formations et d'actions de sensibilisation des cornacs à l’écotourisme, un appui temporaire qui vise à assurer la viabilité du projet.
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À l’affiche de l'Institut français
À la découverte d’un nouveau genre poétique, le slam
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C’est celle qui m’a donné la vie Elle est mon sang, elle est mes yeux, Elle est mon ange le plus précieux ! »
L’auteur de ces vers n’est pas une grande poétesse mais une apprentie « slameuse », Phatida Nouankhampan, jeune participante au concours de Slam organisé cette année par l’Institut français du Laos. Zone d’ombre entre la poésie et la chanson, le rap et la récitation, le slam est un mouvement encore mal défini. En 1986, Marc Smith, poète américain, lance son premier « Uptown Poetry Slam » dans un bar de Chicago. L’objectif est clair: dépoussiérer la poésie, populariser les vers, rendre plus excitantes les récitations qu’il organisait jusque là. Sa méthode est simple, un jury est choisi au hasard dans le public, toute personne a le droit de monter sur scène pour réciter un texte de son choix, notes à l’appui ou non, le seul lot du gagnant étant l’admiration d’un bar qui ne désemplit plus. S’inspirant directement des principes de Marc Smith, l’Institut français du Laos a lancé un concours ouvert à tous ses étudiants. Le sujet et la versification sont libres, seule obligation : la récitation doit durer entre une minute trente et trois minutes. Si Marc Smith ne donnait pas de cours de suivi aux slameurs des premières heures, les apprentis laotiens, eux, ont eu droit à quatre heures de préparation par semaine avec Akummar Aghali, étudiant en français langue étrangère (FLE) et musicien, qui rédige actuellement un mémoire sur l’apprentissage de la langue à travers la création musicale. À Chicago, Marc Smith parvient à démocratiser la poésie en pénétrant les milieux ouvriers. Des initiatives similaires naissent alors à New York, San Francisco, Boston, et le premier concours national apparaît aux Etats-Unis en 1990. En France, c’est dans un bar de Pigalle que les premières soirées slam sont lancées en 1997. Le concept est popularisé par le film Slam de Marc Levin, et fait des petits dans tout le pays. La version française des récitations slam est la même que celle de Marc Smith, complétée d’une touche hexagonale « un poème lu, un verre offert ».
Plusieurs participantes du premier concours de slam de l'histoire du Laos !
Pour les jeunes de l’Institut, ce n’est pas un verre qui leur a été offert pour la participation à ce concours, mais les trois meilleurs se sont vu récompenser d’un appareil photo, d’un lecteur MP3 et d’une clef USB. Les deux mois de préparation leur auront permis de découvrir le mouvement, d’écrire leur texte et de prendre des cours de diction. La récitation n'a pas eu lieu sur scène, comme à Chicago ou Pigalle, mais a été filmée sur des téléphones portables, dernière innovation de la mouvance slam, puis soumise à un jury qui a désigné les trois meilleures. Finalement, la slam pourrait être défini comme un mouvement de récitation de poésie libre, le but étant de toucher le plus large public possible et de proposer à tous la poésie comme mode d’expression. Aujourd’hui parfois mis en musique, le slam n’est pas du rap car il est parlé. Au fond, le slam est un poème dont la finalité est d’être récité, et non imprimé. La mouvance se veut libre et étendue: les têtes de gondoles sont
en France des artistes comme Grand corps malade ou Abd Al Malick, et au Laos quelques jeunes de l’Institut, Vannida Phoutthachith, Phatida Nouankhamphan, Dalouny Xayavong ou Thiphavanh Phouthavong.
Prochainement à l'Institut français
Opéra de Paris Les chœurs d'enfants de la Maîtrise des Hauts-de-Seine de l'Opéra de Paris interpréteront « L'enfant et les Sortilèges », une fantaisie lyrique de Maurice Ravel. Le 21 avril à 19h au Palais de la Culture de Vientiane Le 23 avril à 18h à Luang Prabang - Entrée: 20 000 kips Concert de Piano Auteur, compositeur, pianiste et chef d'orchestre, Laurent Couson se produira en concert à Vientiane. Le 2 mai au Budo Center à 19h - Entrée: 20 000 kips
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Spectacle de danse traditionnelle lao Danses régionales du Laos, interprétées par les danseurs et musiciens de l'École de musique de Vientiane Le 11 mai à 19h à l’Institut français - Entrée: 20 000 kips Fête de la musique Réservez dès à présent votre passage sur scène pour l'édition 2012 de la Fête de la musique sur: www.if-laos.org Le 16 juin dans les jardins de l’Institut français - Entrée libre
La France au Laos
Lycée Josué Hoffet
Le triathlon scolaire du Lycée Hoffet
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e mois de mars a été l'occasion pour le Lycée français Josué Hoffet d'organiser trois tournois scolaires. Au programme: deux compétitions sportives (football et natation) et un concours d'orthographe, pour un esprit sain dans un corps sain. Le dimanche 25 mars, le lycée Hoffet a organisé un tournoi Les élèves ont participé à des courses de brasse, dos et de football sur l'espace sportif Durand-Chastel situé à crawl, mais se sont également affrontés par équipe lors Simuang, coordonné par d’épreuves de relais 4x100 le professeur d'E.P.S, mètres nage libre. Des M. Patrick Duveau. Une stands de nourriture et vingtaine d'équipes se d'animation ont permis aux sont affrontées lors de graines de champions de se matchs amicaux, garçons détendre et de se restaurer le matin et filles l’aprèsaprès l’effort ! Tous les midi. Cet événement a participants ont reçu un été accompagné d'un tee-shirt en récompense, grand repas, organisé par tandis que des diplômes quelques parents d'élèves et des coupes étaient (Marie Apovy, Soutikno réservés aux trois premiers Gindroz et Enrique gagnants des courses. Ortega) grâce au soutien du Patuxay café et du Pour allier les vertus de glacier ParadIce. L’apport l’effort physique à celles L'équipe de nageurs du Lycée Hoffet. financier des sponsors de la concentration intel(Europcar, Ford, Land Rover et la BFL ) a permis d’offrir à lectuelle, le Lycée Hoffet a invité tous les élèves, mais également chaque enfant un tee-shirt en souvenir, ainsi que des coupes leurs parents, à participer à une grande soirée dictée à pour les trois premiers de chaque catégorie. Ce tournoi de l’occasion du mois de la francophonie. Fort du succès football a permis de récolter des fonds pour l'organisation obtenu l’an dernier, Jacques Barret, instigateur de la dictée de futurs voyages scolaires à Hanoï et à Singapour. Hoffet en 2011, avait de nouveau rédigé le texte proposé aux apprentis « belletriens ». Réunissant une centaine de Un second évènement sportif s’est déroulé quelques jours participants, cet exercice amusant a permis aux petits et plus tard à la piscine nationale de Vientiane. Organisé et aux grands de réviser quelques règles orthographiques animé par Simon Vaslet, maître-nageur, cette compétition méconnues : de nombreux grands enfants avaient ainsi de natation a rassemblé une soixantaine de nageurs du oublié que « Poil de Carotte » prenait deux majuscules ! Lycée Hoffet, des écoles internationales de la capitale (Kiettisack, Panyathip, VIS) mais aussi des écoles laotiennes Pour clôturer ce cycle d'activités, les élèves du Lycée Hoffet (Neerada, Kaona, Pattana) et de l'école russe. L’évènement ont offert aux parents un grand spectacle pour célébrer était sponsorisé par Europcar, Green discovery, Croissant le nouvel an Lao, qui avait pour fil directeur le thème des d’or, DataCom, FruitEven, et la Banque Franco-Lao. fleurs.
Le tournoi de football a mis en compétition différentes équipes de Vientiane, composées de joueurs âgés de 7 à 16 ans.
La France au Laos
Comme l'an dernier, la grande soirée dictée du Lycée Hoffet a fait salle comble!
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Art et culture
« Les fleurs de la dévotion », premier ouvrage d’ethnobotanique cultuelle au Laos
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ébut 2012, Biba Vilayleck et Baj Strobel, publient ensemble Les fleurs de la dévotion, un ouvrage sur le rôle des fleurs dans la vie religieuse, sociale et artistique au Laos, qui nous offre l'occasion de découvrir plus en profondeur les temples de Vientiane et la culture laotienne. Abondamment illustré, cet ouvrage est le fruit d'une enquête menée durant près de trois ans par les deux auteurs, respectivement ethnobotaniste et historienne de l'art. Harmonieusement composé par leur ami graphiste, Olivier Leduc Stein, ce livre, imprimé au Laos, est l'une des premières publications du programme initié à Luang Prabang par Rik Gadella, directeur du Jardin botanique Pha Tad Ké. Comme son titre l’indique, le propos général de l’ouvrage concerne l’imbrication subtile mais essentielle de l’univers végétal, sous toutes ses composantes, dans la vie religieuse et quotidienne des populations bouddhistes du Laos. Support de sacralité, la flore, qu’elle soit modeste comme la simple laitue d’eau ou majestueuse comme l’imposant ficus religiosa, agit comme médiatrice pour signifier, par ses formes et symboles autant que son parfum et sa couleur, les liens qui relient les humains, à la fois entre eux par le biais des rites, mais aussi à ce qui les dépasse et qui constitue le domaine spirituel. C’est dans les temples-monastères du centre-ville de Vientiane que se concentre la majorité des analyses et témoignages. Mais les auteurs se sont aussi attachées à montrer comment le végétal, audelà de l'espace sacré, ponctue le parcours des Laotiens tout au long de leur vie, à travers notamment différents rites de passage. Ainsi, trois grandes parties constituent le corps du livre : - Les temples dans la ville : présentation des vat de Vientiane, organisation des espaces, des bâtiments, etc. - La place des plantes dans la vie religieuse et sociale : analyse d’une extension du domaine du sacré et des cérémonies religieuses vers l'espace domestique. - L’art et le décor : les relations entre le végétal et ses représentations, le passage des formes naturelles aux projections artistiques.
Enfin, un appareil scientifique rassemble une phytonimie vernaculaire, un index des noms scientifiques, un glossaire, une bibliographie… L’apport de l’ethnobotanique permet de décoder la réalité végétale, son identification d’abord, mais surtout l’usage et les représentations symboliques qui lui sont attribués. Que ce soit l’emploi des plantes au cours d’un rituel, leur transformation en vue de l’artisanat religieux, mais aussi leur présence lors d’une prise de robe, d’une crémation, ou d’un pèlerinage autour d’un that, il existe une véritable codification des gestes, des usages et des réalisations que les auteurs se sont plu à relater. Chaque fête a son bouquet ! Au Laos, la création artistique a été fortement influencée par les motifs végétaux et s’est en particulier évertuée, selon une tradition indienne avérée, à toujours accompagner l’image du Bouddha pour la magnifier et l’honorer. L’art et le culte sont intimement liés et constituent une forme de stylistique que les auteurs ont cherché à expliciter. Un ordre basé sur un vocabulaire spécifique a ainsi pris forme au cours du temps : une manière de schématiser les fleurs, les arbres, pour les faire participer, en les rendant efficients lors du culte, à la mise en scène de la statuaire et des édifices sacrés. Avec cet ouvrage d’ethnobotanique et d’art, les auteurs espèrent apporter à leurs lecteurs les éléments nécessaires à la compréhension d'une composante essentielle de la culture lao. Biba Vilayleck & Baj Strobel Editions Pha Tad Ke, Luang Prabang, 2011
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La France au Laos
Carnet d’adresses
Ambiance(s) garantie(s) au café-restaurant l’Atmosphère
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itué rue Simeuang, juste en face du Centre médical de l’Ambassade de France, le café-restaurant l’Atmosphère a fêté début 2012 son premier anniversaire d’existence àVientiane, en lançant la formule des soirées concerts hebdomadaires. « Atmosphère, atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère? » C’est en référence à cette légendaire réplique d’Arletty, tirée du film « Hôtel du Nord » réalisé par Marcel Carné et sorti en 1938, que Sébastien Louis a baptisé le café qu’il rêvait d’ouvrir depuis longtemps. Ce nom est également un petit clin d’œil à sa mère, qui a joué le rôle d’Arletty sur les planches, et qui lui a transmis dès son plus jeune âge le goût de la bonne cuisine et l’amour des produits du terroir. Rien ne le prédestinait pourtant à devenir chef cuisinier : diplômé d’une école de commerce, Sébastien a exercé quelques mois dans la comptabilité boursière au siège d’une grande banque française à la Défense, avant de réaliser que cette carrière n’était sans doute pas faite pour lui plaire. Il se reconvertit alors dans l’événementiel et organise des soirées promotionnelles dans de nombreux bars-restaurants, d’abord à Paris, puis à Barcelone où il s’expatrie pendant quelques années. En 2009, poussé par l’envie d’aller encore plus loin et de monter sa propre affaire, il décide de venir s’installer en Asie et choisit le Laos comme terre d’accueil. Tout de suite intégré dans la communauté française, Sébastien, qui a plus d’une corde à son arc, commence par donner des cours de chant et de musique par l’intermédiaire de l’association Vientiane Accueil. Rassemblant ses économies, il parvient fin 2010 à trouver un local anciennement utilisé comme cybercafé. Avec l’aide de sa compagne Oudalay, il réaménage les lieux pour en faire un endroit convivial et sympathique où l’on sert de la bonne cuisine française, un peu calqué sur le modèle des brasseries parisiennes.
La France au Laos
Ouvert de 8H à 23H, l’Atmosphère propose un « happy hour » tous les jours de 18H à 20H. Service traiteur sur commande.
Plus qu’un simple restaurant, l’Atmosphère rassemble à luiseul toute une palette d’ambiances: au café-resto, on y déguste de savoureuses recettes traditionnelles telles que pot-au-feu, hachis Parmentier, croque-monsieur ou salades de saison ; au café-comptoir, on y boit des verres de vin ou des cocktails faits maison tout en discutant entre amis à la sortie du boulot ; au café-terrasse, on y joue tous les mardis soirs par équipe à la Belote coinchée, et parfois même « sur-coinchée » ; au caféconcert, on y vient en fin de semaine pour se détendre sur quelques notes de musique rock, funk, jazz ou electro, jouée en live ou mixée par un DJ. Quelle que soit votre humeur du jour, vous trouverez sans doute l’ambiance qui vous convient à l’Atmosphère-café! Plats du jour entre 40 000 et 50 000 kips, consultables sur: Facebook: http://www.facebook.com/latmosphere ou gratuitement envoyés par SMS (Tél: 020 77 15 88 13).
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Brèves Départs - Arrivées - M. Emilien Roulot succède à M. Pierrick Martin en tant que Chef d'antenne du Service économique de Vientiane. - Mme Nathalie Soulabaille succède à M. Jean-François Benza au service du protocole de l'Ambassade. - M. Said El-Moutaouki succède à M. Phetsanga Vongvixay en tant qu'agent administratif au Service Commun de Gestion (SCG) de l'Ambassade. - M. Charles-Antoine Schwerer succède à M. Michele Ferrari en tant que stagiaire au Service de presse de l'Ambassade.
8 Mai 2012 À l'occasion de la commémoration de la fin de la Seconde Guerre Mondiale, une cérémonie du souvenir aura lieu, comme chaque année, au cimetière français de Vientiane, km 8, route de Luang Prabang, le mardi 8 mai 2012 à 17h00. La communauté française de Vientiane est invitée à participer à cette cérémonie. Tenue de ville
NUMEROS UTILES Ambassade de France (+856) 021 26 74 00 En cas d’urgence uniquement (+856) 020 555 14 751 Police Secours 191 Police de Vientiane (+856) 021 21 27 06 Pompiers (+856) 021 21 27 07 Centre médical de l’Ambassade (+856) 021 21 41 50 Urgences uniquement (+856) 020 56 55 47 94 Clinique internationale Hôpital Mahosot (+856) 021 21 40 22 Hôpital de l’Amitié (urgences) (+856) 021 41 33 00 Centre ambulancier de Vientiane 195 ou 21 26 11
Maquette Mlle Maud Jäderholm & M. Victor Brunelli Contributions écrites M. Jean-René Gehan Mlle Coraline Adam M. Charles-Antoine Schwerer M. Julien Dandonneau Vientiane Accueil
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Hôpitaux thaïlandais - Wattana Nong Khai (+66) 42 46 52 01 Contact international : M. Paul, (+66) 8 18 33 42 62 Contact au Laos: M. Assanai, (+856) 021 24 00 97 - Wattana Udon Thani (+66) 42 24 19 56 - Clinique AEK (Udon) (+66) 42 34 25 55 Alarm Center à Bangkok: (+66) 22 56 71 46 Service d’immigration du Pont de l’Amitié (+856) 021 81 20 40 / 81 20 37 Section locale UFE: ufelaos@gmail.com Représentant local ADFE: adfe.laos@laposte.net
Mise en page Service de presse de l'Ambassade infopresse.vientiane-amba@diplomatie.gouv.fr Photographies Mlle Coraline Adam Mme Biba Vilayleck M. Akummar Aghali Mme Carla Jorge
Imprimeur
La France au Laos