MAD RID RAPPORT D’ÉTONNEMENT
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Amélie GARREAU 2015-16
Un grand merci à : - L’Escuela Técnica Superior de Arquiectura de Madrid - L’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - Mon enseignant tuteur C. Maumy - La Région Rhône-Alpes, donatrice de la bourse EXPLORA Sup - L’Union Européenne, donatrice de la bourse ERASMUS +
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Suspension momentanée d'une activité, court arrêt de travail pour permettre le repos : La pause pour boire le café avec un pincho de tortilla. Interruption de la chaîne parlée, temps d'arrêt dans un exposé : Après une pause, l'orateur reprit son discours. Interruption, temps d'arrêt dans le déroulement d'un processus : Le ministre a annoncé une pause dans les réformes. En musique, suspension du son, de la durée d'une ou plusieurs mesures ; signe de notation qui indique un silence correspondant à la valeur d'une ronde ou d'une mesure entière. Intervalle entre deux mi-temps d'un match.
RAPPORT D’ÉTONNEMENT
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Amélie GARREAU 2015-16
Voyageur, ce sont tes traces le chemin et rien de plus; Voyageur, il n’y a pas de chemin, le chemin apparaît en marchant. En marchant le chemin apparaît et en revenant, regardant en arrière on voit le sentier que jamais tu ne fouleras à nouveau Voyageur il n’y a pas de chemin mais des sillages dans la mer.
Caminante, son tus huellas el camino y nada más; Caminante, no hay camino, se hace camino al andar. Al andar se hace el camino, y al volver la vista atrás se ve la senda que nunca se ha de volver a pisar. Caminante no hay camino sino estelas en la mar. Antonio Machado, Extracto de Proverbios y cantares (XXIX)
RAPPORT D’ETONNEMENT
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Amélie GARREAU 2015-16
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Une année à Madrid, capitale de notre voisin l’Espagne, j’ai eu peur que ce soit peu exotique. Je ne me suis pas retrouvée face à une culture nouvelle, une langue inconnue ou des traditions incompréhensibles. Je côtoie ce pays depuis toujours mais j’ai ainsi eu l’occasion de le redécouvrir. Pour la première fois, je l’observais avec des yeux d’étudiante en architecture immergée pour une année. Pour la première fois je me suis retrouvée à tout recommencer. Personne ne vous connaît, personne ne peut vous juger sur du qu’en dira-t-on. Vous allez ouvrir une parenthèse d’un an qui offre une liberté incroyable, il suffit d’oser s’en servir. S’il y a un vrai conseil pratique à donner c’est celui D’OSER. Oser se dépasser, accepter la différence, la comprendre jusqu’à en faire partie. Voyagez, rencontrez, parlez mais surtout écoutez et entendez. Le plus difficile est non seulement de se faire comprendre mais de réussir à trouver les mots justes afin de pouvoir développer une idée précise, sortir des généralités et construire un vrai débat avec ceux qui nous entourent. On prend alors conscience de la richesse d’une langue, les apports de la sémantique, du ton, de la mélodie, de la façon de parler sur le sens des mots, sur la transmission des idées. Posséder moins de vocabulaire oblige à réduire la pensée, les idées mais apprend à synthétiser, être plus direct, plus efficace dans la parole. Comprendre parfaitement la langue et la culture vont de pair. Et savoir s’appuyer sur ces connaissances pour communiquer avec son entourage permet de s’intégrer, de se mêler et d’apprendre toujours plus.!
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RAPPORT D’ETONNEMENT
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Amélie GARREAU 2015-16
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M O NTEZ LE SO N , VO US VO IL À EN ESPAGNE . Vo u s n e p e n s i ez to u t d e m ê m e p a s p a r co u r ir ce s p a g e s d a n s l e s il e n ce ? Vo i c i l a p l a y li s t q u ’ il v o u s fa u t !
La m u s i q u e et l e b r ui t e n g é n é r a l s o n t o mni p ré s e n t s d a n s ce p a y s et to uj o u rs a v e c u n v o lu m e co n s é q u e n t . Vo u s a ll ez t rè s v i t e a p p re n d re à cr i e r p o u r co mm u ni q u e r a v e c v o t re v o i s in d è s q u e v o u s v o u s t ro u v ez d a n s u n li e u p u b li c . To u t e s fêt e s , to u t li e u a c cu e ill a n t o u fe s t i f s e d o i t d ’ êt re b r u ya n t a v e c m u s i q u e s et p é ta r d s s i n é ce s s a ire . Le s Fa ll a s , fêt e s d e l a co mm u n a u té v a l e n c i e nn e s o n t l e m e ill e u r ex e m p l e d e cet a m o u r p o u r l e b r ui t . To u t co mm e n ce a v e c u n ré v e il e n p é ta r d d e l a v ill e à 7h3 0 d u m a t in ( D e s p e r tá ) et co n t in u e d u r a n t d e u x s e m a in e s a v e c e n t re a u t re s l a M a s c l eta q ui fa i t v i b re r l e s t y m p a n s d e s v a l e n c i a n o s to u s l e s j o u rs à 14 h . La M a s c l eta e s t u n s p e c ta c l e p y ro t e c h ni q u e d e t rè s fo r t e p ui s s a n ce , c ’ e s t - à - d ire d e s fe u x d ’ a r t i fi ce s e n p l e in j o u r , e n r y t h m e et d o n c é n o r m é m e n t d e b r ui t et d e f u m é e . Co n ce r t d e fl a m e n co im p rov i s é d a n s u n e r u e ll e d e Gr a n a d a
G u a ca m o l e , Kev in J o h a n s o n D e j a m e v i v ir , D e p e n d e , Co m p l eto In co m p l eto , J a r a b e d e Pa l o Vi e n e d e mi , La Ye g ro s En t re D o s Ag u a s , Pa co d e L u c í a Lim ó n y s a l , J uli eta Ve n e g a s
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Madrid, nous nous sommes retrouvées dans la chaleur de la fin de l’été. Je revenais tout juste de deux semaines campées éprouvantes. J’ai juste eu le temps de changer de valise, de dire au revoir à mes amis et ma famille. Me voilà dans l’avion. Je suis arrivée l’esprit serein tout juste avant le début des cours. Une chambre m’attendait dans un appartement du centre avec une amie espagnole et une amie à elle marocaine. Donc quasiment aucun préparatif n’a été nécessaire avant mon départ, hormis réserver mon billet d’avion et aller voir mon banquier pour négocier les frais de retrait et de paiement à l’étranger. Je ne m’étais pas préparée mentalement à ce changement de cadre de vie et ai vécu un petit moment de flottement les premiers temps. J’avais encore l’esprit en France, je n’avais pas eu le temps de découvrir la ville que déjà les cours commençaient. Heureusement je parlais (enfin surtout comprenais) très bien la langue, ce qui est un atout non négligeable pour s’intégrer, parler avec les autres étudiants et suivre les explications données sur l’école, son fonctionnement, les cours, etc. Quoi qu’il en soit, les madrilènes sont en général bienveillants, à l’écoute et viendront vous proposer leur aide dès qu’ils vous verront perdu. Ils en profiteront aussi pour vous dire «guapa» «hola rubia» et autres compliments lancés à la volée. Il est à noter que je suis blonde, même très blonde. Cela peu paraître anodin mais certains de mes amis m’ont avoué que c’était la première fois qu’ils côtoyaient quelqu’un d’aussi blond. Et la différence amenant l’intérêt, je pense que cela a aidé à mon intégration, à engager la conversation et me faire des amis presque partout où je suis passée cette année.
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Premiers pas sur la lune
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Une liste de petits conseils basiques à faire juste avant de partir ou à l’arrivée dans la ville pour bien commencer l’année d’Erasmus!
//Les horaires Il n’y a pas de décalage horaire entre la France et l’Espagne mais c’est une erreur héritée de l’histoire. En effet, l’Espagne franquiste s’est alignée sur le fuseau horaire de l’Allemagne nazie et de la France sous occupation. Au sortir de la guerre personne n’a rétabli le fuseau horaire originel. Résultat il y a une heure de décalage entre l’Espagne et son voisin tout proche le Portugal, et le rythme de vie semble totalement décalé par rapport aux horaires français. Dans un sens on peut dire qu’ils se lèvent à la même heure que nous puisqu’ils s’alignent sur l’heure du soleil.... bref les moments marquants de la journée sont décalés d’une ou deux heures par rapport aux habitudes françaises bien que ledébut des journées de cours soit aligné avec celui français. //Rester connecté Pour dénicher toutes les bonnes infos, rester informer de ce qui se passe, pouvoir demander un coup de main, poser des questions, etc. Regardez attentivement les liens et les documents envoyés par l’école de Madrid avant votre arrivée et rejoignez sur facebook les quelques groupes suivants : - Français à Madrid : la communauté des expatriés et autres erasmus - Daetsam : l’association des élèves qui gère l’école pour tout ce qui ne relève pas de l’administration. Ils s’occupent des nombreuses associations de l’école, organisent des cours, des évènements, et distribuent entre autres un super
guide à l’intention des erasmus qui répondra à tous vos doutes. Pour le récupérer, entrez dans le bureau en face de la cafétéria ou rendez-vous à la présentation de l’école à l’intention des élèves de première année. C’est long, très long pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue mais cela permet de comprendre le fonctionnement de l’école, des associations, des cours, et surtout de visiter l’école. L’école vous fournira aussi les coordonnées des anciens élèves de l’école de Madrid venus en échange à Grenoble. N’hésitez pas à parler avec eux, ils seront d’excellent conseil pour choisir les cours, ou découvrir la ville. Rester connecté, c’est aussi garder le lien avec la famille et les amis. Réussir à trouver l’équilibre entre la parenthèse espagnole et les amis restés au pays. Pour ma part j’ai choisi d’alimenter un tumblr : theamelye.tumblr.com Mais le temps m’a manqué pour le tenir à jour durant le deuxième semestre. //Parler Si vous ne parlez pas espagnol, pas d’inquiétude : l’école propose des cours de langue durant la fin de l’été et tout au long de l’année. De nombreux Erasmus et notamment français sont dans l’école et seront dans la même situation que vous. Dans tous les cas, l’espagnol reste une langue très proche du français, qui se comprend assez facilement si votre interlocuteur prend la peine de parler lentement et de répéter si besoin. //Tutoiement Les espagnols tutoient beaucoup plus qu’en France. Les élèves tutoient les professeurs, cela reflète aussi une autre relation aux professeurs et à la hiérarchie. La relation professeur-élève est basée sur un échange, un apprentissage mutuel. Prends confiance en toi!
//Banque Pensez à bien parler avec votre banquier de votre année en Espagne afin d’ajuster les frais de retraits et de paiement par carte. Vous n’aurez normalement pas besoin d’ouvrir de compte en banque là-bas. Les espagnols aiment beaucoup être payés en liquide, c’est à dire au noir que ce soit les propriétaires ou les professionnels de la santé. Pensez donc à bien ajuster votre plafond de retrait afin de ne pas rester coincé sans pouvoir retirer d’argent. Ce problème peut survenir surtout en début d’année lorsque de nombreuses dépenses arrivent en même temps : logement, mobilier, nourriture, fournitures scolaires.... //Frais-mode de vie Votre budget peut rester globalement le même que celui en France et les bourses vous permettront de voyager autour de Madrid. Pour le reste laissez-vous guider par ceux autour de vous mais faites attention à la grande quantité de petites sommes laissées au bar et dans les cafétérias. Attention, la boutique et l’imprimeur présents dans l’école sont très chers, le coût des études au quotidien devient assez vite bien plus élevé qu’en France. //Météo Le climat continental de Madrid est comparable à celui de Grenoble : très chaud l’été, assez froid l’hiver. Résultat la température durant les mois de juillet/aout est difficilement supportable pouvant facilement monter jusqu’à 40 degrés Celsius. Ces chaleurs ont l’avantage d’obliger à se mettre au rythme espagnol. Vous vous retrouverez ainsi à faire la sieste durant les heures les plus chaudes de la journée et vivre la nuit. Durant tout le premier semestre, je n’ai pas croisé une seule goutte de pluie. Mais durant la LLEGAR
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deuxième partie de l’année, la météo a pris sa revanche. Le mois de mai a été une succession de jours de pluie avec de vraies averses qui transforment les ruelles en pente en torrents et vident les rues. Les passants, même ceux avec des parapluies se réfugient sous les porches d’entrée et dans les magasins en attendant que cela se calme. //Carte de transport Pour vous rendre à l’école vous avez le choix entre le métro et le bus si vous vennez du centre ville. Le réseau de métro et de bus est très bien organisé et dessert de façon efficace le centre mais aussi les environs de la ville. L’abonnement est de 20 euros/mois pour les moins de 26 ans et vous permettra d’aller dans les villes alentour à moindre coût. A savoir qu’un voyage coûte environ 1.20 euros, la carte est donc très avantageuse. Vous pouvez soit la commander à l’avance et la recevoir avant votre arrivée, ou prendre rendez-vous sur internet ou par téléphone pour les plus à l’aise pour pouvoir la faire une fois arrivé: www.tarjetatransportepublico.es/CRTM-ABONOS/entrada.aspx //Téléphone Pensez à débloquer votre téléphone et/ou votre forfait avant d’arriver afin de pouvoir passer des appels, et changer de carte sim. Installez whatsapp avant de partir, les espagnols utilisent uniquement cette application fonctionnant par internet pour communiquer. Quant à la carte sim j’ai choisi d’acheter une carte rechargeable orange. Pensez à ajouter +33 devant les numéros français et +34 aux espagnols. A noter qu’il y a facilement du wifi dans les lieux publics : places, cafés et c’est bien utile.
Conseils pratiques
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M ADR ID
//Santé Pour votre assurance santé, je vous conseille de souscrire à celle proposée par l’école de Madrid ou au pack Europe de la Smerra. Vous devez aussi penser à demander une carte européenne maladie. Attention, celle-ci n’est valable qu’un an! Pensez-y mais ne vous en occupez pas trop tôt non plus. J’ai eu la chance de ne pas avoir de problème médicaux à gérer depuis l’Espagne car les consultations sont bien plus chères qu’en France et il faut donc pouvoir avancer une certaine somme d’argent, qui plus est en liquide. Vous pourrez néanmoins vous faire rembourser en partie ou totalité à votre retour en France. //Logement Tout le monde n’a pas la chance de déjà connaître des personnes sur place, mais Madrid regorge d’auberges de jeunesse, airbnb ou autres hôtels bon marché où vous pourrez vous installer quelques jours pendant votre recherche de logements. Rassurez-vous les démarches sont beaucoup plus simples et rapides qu’en France. Si vous n’avez pas peur de faire de nombreuses visites, vous devriez pouvoir vous installer en moins d’une semaine dans votre nouveau chez vous. Les loyers sont comparables à ceux de Grenoble entre 300 et 500 euros/mois selon la taille de la chambre et de la fenêtre. //Le quartier où vivre Maintenant que vous êtes prêt à partir en quête de l’appartement parfait pour l’année qui arrive, se pose la question de quelle zone de la ville prospecter. La première option est de s’installer non loin de l’école, en choisissant la zone de Moncloa. Vous serez à une vingtaine de minutes à pied de l’école dans un quartier vivant et à 10 min en métro du centre ville. L’autre option est de s’installer en centre ville LLEGAR
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non loin d’un arrêt de métro préférablement de la ligne 3 ou 6 dans les quartiers de Malasaña, de las Letras ou de Lavapies. Tous trois sont des quartiers très vivants qui vous permettront de vivre au plus près des nombreux expos, magasins, bars et autres sorties possibles. Malasaña est ce qu’on pourrait appeler un quartier hipster. Vieilles ruelles en pentes, façades colorées, magasins vintages, vegans, écolo... Lavapies, quartier multiculturel est d’après moi beaucoup plus naturel puisque peu hipstérisé. Entre ces deux quartiers se trouve le barrio de las letras, qui tire son nom des nombreux écrivains célèbres qui y ont vécu. Quartier très touristique mais non sans raison, certaines de ses ruelles sont tout de même très calmes et sympathiques. J’ai vécu avec plaisir toute l’année dans ce quartier et son seul bémol est la distance (toute relative) avec les arrêts de métro de la ligne 3 que sont Sol et Lavapies //Rythme de vie-organisation horaire des cours Les cours commençant début septembre, essayez d’arriver fin août pour prendre le temps de vous mettre dans le bain et de vous habituer à votre nouvelle ville. Quant aux cours, vous avez le choix! Essayez de parler avec les étudiants de l’école afin de choisir les professeurs et les cours les plus intéressants. Durant les deux premières semaines de cours, vous avez le droit d’essayer différents cours pour choisir ceux qui vous conviennent le mieux. Profitez un maximum de cette occasion pour vous rendre compte des professeurs que vous comprennez ou non (certain parlant vite ou avec un fort accent n’aident pas à la compréhension de leur cours). Enfin, selon le cours de projet choisi, les élèves ont normalement cours soit le matin de 8h30 à 14h30 soit l’après-midi de 15h00 à 21h00. L’école ferme à 21h30 à la fin des derniers cours mais ouvre 24h/24h durant les périodes de rendus
Conseils pratiques
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Maintenant que vous avez toutes les clés pour votre arrivée, il va falloir se mettre au rythme de vie espagnol. Si vous arrivez fin août, la chaleur du début d’après-midi et les fêtes qui se prolongent jusque tard dans la nuit vous amèneront très vite à faire la sieste. Et une fois que l’on a compris que tout se fait frire, que la pomme de terre est un légume et que l’huile d’olive est la base de tout repas. Il ne reste plus qu’à respirer un grand coup, ouvrir les yeux et vous laissez porter par l’énergie madrilène. On s’y fait très vite, si on prend le temps et accepte de vivre plus tranquillement. Mais partir c’est aussi prendre conscience de qui on est, d’où l’on vient et ce qui fait de nous des «Français». Toutes ces habitudes, ces façons de faire, ces règles tacites ou de politesse qui nous lient et qui nous irritent chez ceux qui ne les suivent pas. Une façon de remettre en question l’évidence. Et cela ne passe pas par les grands voyages mais par la vie quotidienne. Une façon de regarder autrement ses habitudes et son environnement. Je vais essayer de résumer ces petites prises de conscience, ces petits moments qui ont fait mon quotidien. Une sorte de liste non exhaustive des grands thèmes d’une vie à Madrid, des échantillons de culture espagnole!
V IV IR
CULTUR E TAPAS CATH O L ICIS M E CO R R IDAS DÉA M B ULATO N
VIVIR
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Premiers pas sur la lune
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CULTIVARS E Vi v re à M a d r id c ’ e s t a v o ir a c cè s à p lu s d ’ é v è n e m e n t s cul t u re l s in té re s s a n t s q u e ce q u e to n t e m p s t e p e r m et d e p rofi t e r . C ’ e s t p a r co u r ir l e s m u s é e s , l e s ex p o s i t i o n s t e m p o r a ire s , l e s d é b a t s , v i s i t e s g uid é e s dès qu’un peu de temps s e li b è re . N o n s e ul e m e n t l e s co ll e c t i o n s p e r manentes des musées s o n t p e u p l é e s d e c h ef s d ’ œ u v re s d e l ’ hi s to ire d e l ’ a r t m a i s l e s ex p o s i t i o n s t e m p o r a ire s s o n t p a s s i o nn a n t e s et v a r i é e s . Le to u t d a n s d e s b â t im e n t s q ui p o u r d e s a r c hi t e c t e s , v a l e n t l e co u p d ’ œ il . Vi v re d a n s l e ce n t re hi s to r i q u e d e l a v ill e m ’ a p e r mi s d ’ êt re à m o in s d e 10 min à p i e d d e l a m a j o r i té d e ce s é v è n e m e n t s et d ’ y p a s s e r to u t m o n t e m p s li b re . Extension de Jean Nouvel, du m u s é e Re in a S ofi a
Entre les musées, les centres culturels, les associations de quartier, les bâtiments d’architectes reconnus vous ne saurez plus où donner de la tête. Voici une liste non exhaustive des lieux que j’ai fréquentés et appréciés. De plus, en tant qu’étudiant la majorité des musées proposent des prix très raisonnables et les fameux Reina Sofia et Prado qui abritent entre autres Guernica, de nombreux Dali, Velazquez, Goya... sont gratuits pour les étudiants. //Open House Madrid Le premier week-end de septembre, ce festival sur l’architecture et la ville vous permettra de visiter gratuitement sur simple inscription des bâtiments singuliers ordinairement non accessibles au public. C’est une occasion en or pour découvrir de nouveaux quartiers, de nouveaux architectes et bluffer votre entourage. L’école propose aux étudiants d’être bénévoles sur l’événement mais peu de gens en profitent pour visiter un maximum de bâtiments. http://www.openhousemadrid.org/ //Decor acción en el barrio de las letras La première semaine de juin mon quartier s’est métamorphosé! Les boutiques, les restaurants, les galeries d’art ont décoré leurs façades et investi leur bout de trottoir. Des fanions de couleurs ont envahi les rues et de nombreux événements ont été organisés : visites d’appartements de décorateurs d’intérieurs habitant le quartier, brocante vintage, ateliers de création manuelle... le tout gratuit et ouvert à tous! http://decoraccion.nuevo-estilo.es/ //Pinta Malasaña Encore un chouette événement organisé par un quartier du centre ville. Quartier hipster par excellence, Malasaña ses ruelles en pente et ses façades colorées propose une fois par an de peindre des fresques sur des murs, des portes
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de garages et autres surfaces qui n’attendent qu’à prendre vie. Une fois encore, libre à vous de passer, tremper votre pinceau dans la peinture et prendre part à l’œuvre collective! http://www.somosmalasana.com/pinta-malasana/ //Orgullo Chueca, le quartier gay de Madrid, déjà très vivant et soigné en temps normal devient fou la première semaine de juillet lorsqu’arrive la semaine del orgullo. Toute la ville s’habille aux couleurs de l’arc en ciel, des centaines de buvettes sont installées en ville et les touristes affluent. C’est en train de devenir l’événement qui attire le plus de touristes en Espagne, devant les fêtes de Pamplona (los San Fermines). http://www.madridorgullo.com/ //San Isidro Ce sont les fêtes de Madrid et durant une semaine de nombreux événements sont organisés, malheureusement elles ont eu lieu durant une période de rendus... //Ciné Princesa el miércoles Le mercredi les places de cinéma sont moins chères -autour de 4 euros- et vous permettront d’aller voir toutes sortes de films, la plupart du temps doublés en espagnol. Pour avoir le plaisir de voir Jean Dujardin ou Robert DeNiro avec leur voix espagnole c’est par là. http://www.ecartelera.com/cines/20,0,1.html //CIné Doré Ce petit cinéma historique d’art et d’essai propose des séances très bon marché (3 euros) et des films de toutes époques et nationalités. Si un petit coup de blues vous prenait, c’est l’endroit idéal pour aller regarder un vieux film français. De plus le bâtiment situé entre le quartier de Lavapiés et le barrio de las Letras vaut le coup d’oeil.
Cultivarse
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//Escuela de flamenco Amor de Dios En face du ciné Doré, au dessus du Marché de Anton Martin se trouve la plus réputée école de flamenco de Madrid. Ses portes sont ouvertes et vous pourrez vous introduire dans l’ambiance andalouse seulement en montant quelques marches. Les murs sont tapissés de vieilles photos et de costumes. Avec un peu de chance vous pourrez non seulement entendre les talons qui frappent le parquet mais aussi apercevoir par une porte entrouverte un cours de flamenco. //Centrocentro Sur la plaza de Cibeles, lieu emblématique de fête lors des victoires du Real Madrid, se dresse l’ancien palais des postes qui a été transformé en centre culturel. Sur plus de 5 niveaux, dans un bâtiment très bien rénové les expositions s’enchaînent. http://www.centrocentro.org/ //Photo España Festival de photo très reconnu commençant avec la venue de l’été. De nombreuses expositions photos prennent place un peu partout dans la ville et permettent aussi de découvrir de nouveaux lieux. http://www.phe.es/ //Matadero Le Matadero est situé le long du fleuve dont les rives ont été en parc, recouvrant ainsi l’autoroute, enterrée sous le parc. Ces anciens abattoirs ont été transformés en centre culturel-bibliothèque-théâtre-restaurant... bref lieu multi-usage comme aiment les Espagnols et qui résument bien leur mode de vie. Tous les samedis un marché local et durable prend place et de nombreuses activités sont organisées. Si vous allez jusqu’au Matadero profitez-en pour aller visiter les serres, vous promener le long du rio, et admirer les ponts comme celui de Perrault. GRANDE PARTIE
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// Il y a beaucoup d’autres musées et centres culturels dont : El Museo Reina Sofia et sa bibliothèque située dans l’extension de Jean Nouvel El Prado La Fundacion ICO El Museo Soralla El Museo del romantismo El Museo naval La Caixa Forum El Palacio de Cristal y el otro pabellon del parque del retiro La Fundacion Telefocina La Tabacalera La Casa encendida El Museo Conde Duque El Museo ABC El museo national de la historia de Madrid La Biblioteca Lavapies MAN Museo de Arqueologia Nacional El museo del metro Fernán Gómez Centro Cultural de la Villa installé sous la plaza Colon, Et tout près, caché sous le boulevard, un point de rassemblement touristique dessiné par Siza //Pour ce qui est des lieux de rencontre et/ou de promenade : //El Retiro Le grand parc de la ville et son lac où vous pourrez même faire un tour en barque. //El parque del Oeste Situé aux abords de l’école, son célèbre temple égyptien et sa roseraie sont des passages obligés. //Casa de Campo Un bout de forêt tout près du centre ville et relié entre autre via un téléphérique. C’est le meilleur endroit pour s’évader dans la nature, aller courir, faire du vélo ou un pique-nique.
Sous-partie......
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TAP EAR L ’ Es p a g n e , s o n s o l e il , l a s i e s ta et l e s ta p a s s o n t v r a im e n t les éléments p h a re s d u r y t h m e d e v i e m a d r il è n e . Al o rs n o n il n ’ y a p a s d e d é ca l a g e h o r a ire e n Es p a g n e et m ê m e s i l a j o u r n é e co mm e n ce offi c i e l l e m e n t à l a m ê m e h e u re , a u fil d e l a j o u r n é e o n p e u t fa c il e m e n t d é ca l e r d e 2 h e u re s l e r y t h m e d e v i e . D a n s l e s p re mi e rs t e m p s , il a fa llu a p p re n d re à l a i s s e r co ul e r l e t e m p s , a c ce p t e r d e p a s s e r d e u x h e u re s à g r i g n o t e r d e s ta p a s et p a r l e r d e r i e n a l o rs q u e l ’ o n v a êt re t rè s p ro c h a in e m e n t d é p a s s é p a r l a q u a n t i té d e t r a v a il . J’ai dé-appris à arriver à l ’ h e u re e n co u rs , d é - a p p r i s à s t re s s e r p o u r u n e h o r a ire d e re n d u , p o u r l a p ro p re té d ’ u n t r a v a il , p o u r u n e a b s e n ce d e co h é re n ce d u p ro j et . A p p re n d re à l â c h e r p r i s e est l’une des choses les p lu s d i ffi c il e s et p o u r ta n t p r im o r d i a l e p o u r s ’ in té g re r et p rofi t e r d e cet t e a nn é e . Ca ll e d e S a n ta I s a b e l , b a r r i o d e l a s Let r a s
Les tapas en Espagne, c’est bien plus qu’un plat c’est un mode de vie! Le mot tapas, vient de la petite assiette que les serveurs devaient poser sur le dessus des verres pour les «tapar» et ainsi protéger la boisson des mouches. Ce n’est donc pas un plat mais une petite quantité de nourriture : olives, pincho de tortilla, pain avec toutes sortes de choses sur le dessus que l’on mange en accompagnement de sa bière. Cette tapa étant offerte avec la première consommation, vous allez très vite vous retrouver à faire la tournée des bars pour réussir à manger à votre faim. Mais ce sera aussi l’occasion de découvrir une multitude d’ambiances, de personnes et de parcourir les ruelles par exemple de la Latina (la version madrilène du quartier latin) Malheureusement pour le budget, sortir boire un coup à Madrid coûte environ deux fois moins cher qu’en France mais on sort beaucoup plus. Il est à noter que l’Espagne a le plus grand nombre de bar par habitants d’Europe et que les espagnols dépensent en moyenne 75 euros par mois et par personne dans un bar, ce qui est de loin la moyenne européenne la plus élevée. Au final c’est près de 15% de leur PIB qui est lié au secteur de la restauration. Donc oui, leur économie repose sur la consommation de bière et de tapas. Mais c’est aussi dû au fait que le bar ou la cafétéria est un lieu de vie et de rencontres bien plus important qu’en France. Toutes les générations s’y mélangent quelle que soit l’heure de la journée ou de la nuit. Les enfants viennent au bar avec les parents et peuvent rester jusqu’à très tard à jouer dans la rue dans un bruit incroyable. Cette aspiration à la vie en terrasse, c’est à dire ensemble et dehors, se retrouve aussi dans l’organisation des espaces publics. Les villes se composent d’une succession de places, qui sont
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Tapear
complétées par de nombreux espaces ouverts gratuitement au sein des espaces culturels avec wifi, canapés, livres, tables de travail. Ces espaces font écho à une certaine façon de vivre des madrilènes, à une certaine culture de l’échange, de la vie dehors autour d’une bière avec ses voisins. D’un point de vue politique, ils sont aussi le résultat d’une évolution de la société. Évolution qui a donné naissance à de nouveaux mouvements politiques ou apolitiques comme les indignés ou Podemos qui se battent pour un meilleur équilibre des richesses et du pouvoir. Au moment où j’écris ces lignes, les espagnols sont d’ailleurs rappelés aux urnes 6 mois après les premières élections qui ont eu lieu en décembre, faute d’un accord entre les différentes forces parlementaires pour réussir à créer une majorité et élire un premier ministre. Podemos est donnée majoritaire dans les sondages... Paradoxalement à cette aspiration à la vie en terrasse, la voiture est primordiale dans leur façon de se déplacer et de penser la ville. De grands boulevards et des autoroutes fragmentent les différents quartiers et séparent le centre ville de la banlieue. Il y a de nombreux tunnels, garages souterrains et en surface la ville n’est par exemple pas du tout pensée pour les vélos. Une des grandes aberrations urbanistiques d’après-moi sont les ronds points en centre ville. La majorité créent de grandes places végétalisées inaccessibles aux habitants alors même que la plupart du temps il n’y a pas d’autres zones vertes entretenues à proximité! Notons que la municipalité est consciente qu’il faut changer cela et de nombreux quartiers sont devenus piétons, l’autoroute qui longeait le fleuve a été enterrée et un parc a été créé à la place.
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TR ADICI Ó N Voya g e d a n s l e t e m p s o u co u t u m e s h o rs d u t e m p s ? Ch a q u e co mm u n a u té a u to n o m e , c h a q u e v ill a g e a s e s p ro p re s fi e s ta s , s e s p ro p re s j o u rs f é r i é s . . . . En effet , l ’ Es p a g n e a co n s e r v é u n t rè s fo r t ré g i o n a li s m e et u n t rè s g r a n d n o m b re d e t r a d i t i o n s s o u v e n t fo r t e m e n t a n cré e s d a n s l a re li g i o n ca t h o li q u e . La s e m a in e s a in t e e s t u n exce ll e n t ex e m p l e d e l a g r a n d e p l a ce d e l a re li g i o n ca t h o li q u e d a n s l e u r v i e . D u r a n t d i x j o u rs , ce n ’ e s t q u e s u c ce s s i o n d e p ro ce s s i o n s to uj o u rs p lu s g r a n d e s et im p re s s i o nn a n t e s q u a n d o n d e s ce n d d a n s l e s u d . Le s s cè n e s q ui s e m b l e n t h o rs d u t e m p s a v e c Lo ui s d e F u n è s d a n s La fo li e d e s g r a n d e u rs s o n t to uj o u rs bi e n d ’ a c t u a li té . P l a z a d e l a Vill a , M a d r id Pro ce s s i o n d u d im a n c h e d e s r a m e a u x , p re mi e r j o u r d e l a S e m a in e S a in t e
L’histoire de l’Espagne est marquante, très riche et puissante au moment de la découverte du nouveau monde, puis divisée et souffrante de la crise. Adieu l’or des Amériques bonjour l’aide européenne! Sortie d’une dictature depuis seulement quarante ans, après un échec de la république, la dictature a été instaurée puis remplacée par une monarchie parlementaire à la mort de Franco. Et cela reste très présent dans les esprits. Les parents de mes amis ont grandi sous le régime franquiste, les artistes ont du émigrer, venir à Paris ou partir pour les Amériques et il reste une sorte d’ellipse culturelle durant cette période. De grands architectes ont construit mais jamais avec cette vision un peu utopique, un peu politique si importante en France. Il n’était pas question d’une nouvelle façon d’habiter, ou de communiquer avec son environnement que proposaient les architectes mais de bâtiments reflétant les valeurs du régime franquiste. Puissance, autorité, contrôle. Regardez par exemple les bâtiments de Francisco Asis del Cabrero, vous comprendrez le régime en place lors de la construction des bâtiments. Par conséquent, la France voisine du nord reste pour eux un emblème des droits de l’homme, de la liberté etc... avec une relation d’admiration et d’influence toujours présente aujourd’hui. Dans le métro il y a de nombreuses publicités pour des cours de langue française ou des voyages avec pour slogan «offrez-leur un avenir, offrez-leur du français». Il ne faut pas oublier non plus que nous sommes sous une monarchie constitutionnelle et que bien que le pays soit laïc, la religion catholique a une place très importante. La plupart des jours fériés le sont pour la saint quelque chose. Dans l’école d’architecture il y a une chapelle et des messes VIVIR
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toutes les semaines, encore un héritage du franquisme qui ne gêne personne. Faire une référence biblique ou religieuse dans un cours est normale et tout le monde comprend. Bon sauf les Erasmus, mais s’il n’y avait que ça qu’on ne comprenait pas ça irait. On pourrait aussi dire que durant la période de noël, un père-noël s’est installé (qui plus est coca-cola) au sein d’un bâtiment d’administration publique : le Conseil de Présidence et de Justice de la communauté madrilène. Bref révisez votre catéchèse avant de venir pour bien comprendre ce qui se passe. Parmi les traditions catholiques, les processions sont une de leurs spécialités . Début septembre me promenant dans mon quartier en fin de journée, je me suis retrouvée bloquée par un attroupement. Tout doucement, en chantant le groupe se déplaçait. Intriguée, je m’approche et voit les bougies et l’énorme statue portée par une dizaine d’hommes. Cela m’avait parut énorme à l’époque mais je n’avais pas encore croisé les nombreuses processions de la semaine sainte juste avant Pâques. Là, ce sont des processions de plusieurs centaines de personnes habillées de leur impressionnante cagoule pointue, qui dans l’esprit de la plupart des gens ne fait référence qu’au Ku Klux Klan. Ils portent des statues de plusieurs tonnes, couvertes de bougies à travers toute la ville. Quand une place noire de monde se hisse sur la pointe des pieds en silence pour observer ces bougies tremblotantes qui avancent tout doucement on sent l’esprit mystique présent chez les nombreux catholiques espagnols. Les corridas sont aussi une des grandes traditions espagnoles, contestée et interdite dans certaines communautés autonomes comme par exemple en Catalogne, mais j’en parle juste après.
Traditions
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ENTENDER Co m p re n d re u n e cul t u re , s ’ y in té g re r c ’ e s t to u t d ’ a b o rd é co u t e r l e s p a s s a n t s , l a r u e . H u m e r l ’ a ir , s e n t ir l e s o l e il s u r s a p e a u et s ui v re l e r y t h m e . C ’ e s t cro i s e r s e s p ré j u g é s a v e c l a ré a li té s u r p l a ce . Po u r m o i ce f u t a u s s i co n s o mm e r a u t re m e n t , p lu s l o ca l , p lu s é co l o g i q u e , m o in s d e v i a n d e . . . a u p a y s d u j a m b o n et d e s ch a m p s d e s e r re s ce l a p e u t p a raî t re é to nn a n t . Cet t e fa ço n p lu s re s p o n s a bl e d e co n s o mm e r n ’ e s t p a s a u s s i ré p a n d u e e n Es p a g n e q u ’ e n Fra n ce et a p rov o q u é d e n o m b re u x d é b a t s . N o ta mm e n t l o rs q u e j e s ui s a ll é e v o ir u n e co r r id a . N o n p a s p a r s o u t i e n à l a ta u ro m a chi e m a i s p a r s im p l e cu r i o s i té . Vo ir p o u r co m p re n d re et m e fa ire m a p ro p re o p i ni o n . Ve n ta s - Pl a za d e to ro s d e M a d r id p e n d a n t S a n I s id ro
Dans mon pays d’Espagne, oooolé Il y a un soleil comme ça, Il y a la mer comme ça, Il y a des guitares comme ça, Il y a des taureaux comme ça, Il y a des corridas comme ça.... Une paradoxale approche culturelle ou un manque de cohérence entre faits et pensées ? J’ai été particulièrement choquée par certains comportements de mes amis espagnols. Non pas au niveau culturel mais plutôt dans leur manque de curiosité, d’intérêt pour le petit monde qui les entoure. Ces maux ne sont sûrement pas seulement madrilènes, mais inhérents à une majorité de ma génération. Les jeunes de la ville semblent avoir oublié que les légumes poussent dans la terre, que leur jambon vient d’un cochon qui a été tué et que le taureau tué para le torreador va être mangé. Ma façon de manger a beaucoup changé. Me construisant à l’inverse de ce qu’une parfaite intégration dans les mœurs du pays voudrait, je suis devenue quasiment végétarienne, je me suis mise à cuisiner beaucoup et surtout des légumes qui plus est local et bio (chose plutôt rare lorsque l’on sait que l’Espagne est le plus gros utilisateur de pesticides à l’échelle européenne alors même que ce n’est pas le plus grand producteur...). Ma façon à moi de compenser les tapas. J’ai adhérer à madrileñam, une entreprise qui propose de livrer à domicile des paniers bios de fruits et légumes et bien d’autres choses : www.ecomadrilenam.com J’ai profité des fêtes de Madrid : San Isidro pour aller voir une corrida aux arènes de las Ventas (je vous le conseille vivement). Quelle n’a pas été ma surprise lorsque j’ai vu
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la réaction de mes amis espagnols. La plupart n’en avaient jamais vu, ne comprenaient pas que je puisse m’intéresser à cela et que je puisse avoir envie de comprendre ce que c’était. Pour eux, ça ne collait pas avec l’image qu’ils avaient de moi. Il était impensable que je puisse ne plus manger de viande et aller assister à la mise à mort d’un taureau. Mais associer la corrida à un pur acte de torture sur la place publique tout en mangeant du jambon, je continue à trouver cela un peu facile et réducteur. Dans un sens cela résume bien l’état d’esprit actuel en Espagne. Rien ne va plus, tous les politiques sont corrompus, e.t.c.- mais passer aux actes chacun de son côté ajoutant une pierre à l’édifice ça en dépasse beaucoup..... ce sont les Autres, les Dirigeants les responsables, c’est à eux d’agir. Ce qu’ils n’ont pas compris c’est que tant que chacun d’eux ne changera pas, rien ne va bouger! De même pour la lutte contre le machisme ordinaire et la place des femmes dans la société. Les manifestations et les affiches sont nombreuses mais au quotidien, les blagues machistes sont présentes tous les jours et semblent normales à tout le monde. Et de nombreuses étudiantes en architecture ne souhaitent pas réellement être architectes pour pouvoir avoir une famille... comme si la charge familiale reposait uniquement sur leurs épaules et que les entreprises n’étaient pas construites pour que des femmes y travaillent. Durant le mois de juin, j’ai participé à un concours avec mon professeur de projet du premier semestre, seule fille au milieu des hommes et j’ai bien ressenti ce climat. Rien de choquant pour eux, mais un beau machisme ordinaire accepté de tous. Allez au boulot les copains, vous avez des idéaux à construire.
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ER R EM ENT S e p e r d re , s e l a i s s e r p o r t e r p a r s e s p a s p o u r mi e u x d é co u v r ir , mi e u x ( s e ) d é co u v r ir et ( s e ) co nn aî t re . J ’ a i p a s s é d e n o m b re u s e s h e u re s d a n s l e s p re mi e rs t e m p s à p a r co u r ir l a v ill e à pied. A me laisser port e r p a r l a h o ul e u r b a in e , à p l o n g e r d a n s l e s p et i t e s r u e ll e s l e n ez a u v e n t . J ’ a i a in s i a cq ui s u n e exce ll e n t e co nn a i s s a n ce d e l a v ill e et j e n e co nn a i s p a s e n co re d e m e ill e u re fa ço n p o u r s e g li s s e r d a n s l a v i e d ’ u n e v ill e et d e co nn aî t re s e s p et i t e s s e cret s , s e s p et i t s p a r c s ca c h é s . . . J ’ a i p u fa ire ce l a ca r j ’ a i a p p r i s à a p p r i v o i s e r et a i m e r l a s o li t u d e . J ’ a i p r i s co n s c i e n ce d e l a r i c h e s s e d e l a d i ff é re n ce et j ’ a i a p p r i s à l a cul t i v e r sans m’opposer à mon nouv e l e nv iro nn e m e n t . S e d o n n e r l e d ro i t d ’ êt re d i ff é re n t sans s’opposer. Barrio de las Asturies, a p rè s - mid i d e s e p t e m b re
une
ESPAÑA 2015-16 ETSAM/UPM Escuela Técnica Superior de Arquitectura de Madrid, Universidad Politécnica de Madrid
Arriver dans un pays étranger, c’est faire la découverte de la solitude parmi la foule. Solitude lorsque l’on ne connaît encore personne puis solitude lorsque l’on ne comprend pas que ce soit la langue, les habitudes, les références. On se retrouve aussi seul face aux nouvelles du «pays». Cette année a été mouvementée en France et suivre tous ces évènements à distance fut une expérience étrange. Lors des attentats de Paris, j’étais sortie boire un verre avec uniquement des Espagnols. J’ai appris la nouvelle au goutte à goutte via un ami parisien lui aussi en Erasmus. Je me sentais totalement en décalage avec les personnes autour de moi et j’ai eu beaucoup de mal à comprendre ce qui se passait réellement à Paris. Je n’ai pris conscience des faits que le lendemain soir lorsque j’ai enfin eu le temps de lire et regarder des vidéos. Ce fut un choc, mais un choc peu partageable. Ces évènements n’ont presque pas touché les jeunes espagnols autour de moi et j’ai eu besoin de retrouver les Français autour de l’ambassade de France. En revanche les professeurs ont été très attentionnés et ont tous eu un mot sympathique pour les nombreux Erasmus français présents dans certains cours. Madrid ayant aussi eu droit à ce type d’attentat sanglant en 2005, cela leur a rappelé de mauvais souvenirs. Une minute de silence particulièrement émouvante a été organisée à l’entrée de l’école. De nombreux élèves sont venus et sentir le respect, la douleur, l’émotion autour de soi alors même qu’ils nous semblaient étrangers à notre peine fut très touchant. De même, j’ai observé de loin l’étrange psychose, la peur qui s’installait en France suite aux attentats, puis les manifestations contre la loi travail, les nouveaux mouvements comme Nuit debout... J’ai pris alors vraiment conscience de l’influence de l’avis des personnes autour de soi dans sa propre façon de penser. Avec personne pour débattre et parler de cela, j’ai eu énormément de mal à me faire ma propre opinion. Je VVIR
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ne pouvais confronter mes idées, les soumettre à l’avis des gens autour de moi. C’est dans ce genre de moment que l’on comprend pourquoi il est si difficile pour beaucoup de se mêler totalement à la population locale. Le rôle des médias, la façon de transmettre un fait, une idée est là aussi exacerbé lorsque l’on est à l’étranger et que la seule vision que l’on peut avoir de la France passe par ces médias. N’en ressort alors que le stress, la peur, les attentats et les exploits sportifs... Triste résumé par rapport à ce que peut être la réalité. J’ai aussi pris conscience que les médias espagnols ne traitaient pas les mêmes infos que les français et que cela résume bien les intérêts et le mode de vie local. Si par exemple vous décidez de regardez la télé espagnole vous vous trouverez tout de suite avec une téléréalité parlant des amours de telle ou telle personne ou de séries d’humour sur les relations entre voisins et impossible de trouver une émission culturelle, de l’information poussée, des enquêtes fouillées. Seul les documentaires animaliers semble échapper à l’hécatombe. La télévision espagnole donne l’image d’une population qui aime les vivants, l’amour, la fête, le soleil et ne cherche pas à s’encombrer de plus de problèmes que ceux qu’elle a déjà. Maintenant que je suis de retour, les rues grenobloises me semblent calmes, ternes, silencieuses. Pas de fanions colorés, de musique s’échappant des cafés, de groupes de jeunes habillés légèrement riant aux éclats et se bousculant, de mascottes déguisées qui veulent faire des photos avec vous, pas de distributeurs de tracts pour vous motiver à sortir à 4h du mat’, pas de vêtements extravagants, de couleurs et de motifs fous, de soleil brûlant et de terrasses remplissant les étroites ruelles et les nombreuses places. Le blues du retour, la redécouverte de Grenoble. la compréhension par la négation. Retour français, vision négative et grognement....
Errement
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Un peu en retrait du centre ville, je descends au terminus de la ligne 3 et traverse à pied el parque del oeste jusqu’à l’école. Je pourrais aussi reprendre un bus pour les 2 arrêts qui suivent, mais quel plaisir de prendre le temps de respirer avant de commencer les cours. Je dépasse el museo de América, la casa do Brasil et lorsque la tour du museo del Traje pointe le bout de son nez, je sais que j’y suis presque. L’école d’architecture de Madrid est très bien classée à l’international et pour cause : plus de 4000 étudiants, des centaines de doctorants pouvant passer jusqu’à dix ans sur une thèse, une multitudes d’architectes de renom parmi les professeurs. Mais cela a un grand inconvénient, vous allez vous retrouver non pas dans une école mais dans une université, l’université polytechnique pour être précis. Ce qui se traduit par beaucoup de cours techniques, de nombreux élèves par classe et un mode de fonctionnement souvent plus proche de la fac que d’une école d’architecture comme celle de Grenoble. Pourtant les professeurs restent accessibles, disponibles si vous avez besoin d’aide ou si vous avez des questions. Il est toute fois préférable de vous faire des amis espagnols si vous voulez profiter au mieux du potentiel de cette école.
ESTUDI AR
P R OY ECTO S DIB U J O AVANZ AD O COM P O SICI Ó N AR Q UITECTUR AL F OTO M ADER A CO N STR U CCI Ó N O R GANIZ ACI Ó N EM P R ES AR I AL
ESTUDIAR
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Premiers pas sur la lune
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//Emplacement L’école d’architecture appartient à l’Université Polytechnique de Madrid et est située dans une sorte de campus juste à côté de la Casa Velázquez, cousine hispanique que la Villa Medicis romaine. Le bâtiment de la Casa Velazquez fortement endommagé durant la guerre civile accueille aujourd’hui artistes et chercheurs français durant une année et propose donc des expositions et un week-end portes ouvertes à ne pas rater, notamment pour visiter la magnifique bibliothèque. //Espace de travail L’école ne propose pas d’espace de travail en commun vraiment apte à un étudiant en architecture. Les cours théoriques ont pris le dessus sur le cours de projet et les étudiants travaillent beaucoup seuls chez eux ou à la bibliothèque. Et bien que les travaux de groupe soient nombreux, cela reste extrêmement rare pour du projet. Dommage ils apprendraient beaucoup plus s’ils avaient l’occasion de travailler ensemble et partager leurs connaissances Quant à l’atelier maquette, il est comparable à celui de Grenoble mais avec un accès possible à une découpeuse laser et autre matériel technique. Pour ma part, je n’en ai pas eu usage cette année puisque la majorité des maquettes que j’ai eu à effectuer étaient des maquettes de travail ou de rendu dans des matériaux peu conventionnels : lentilles, cire, farine, plâtre, métal.. //Bibliothèque Les fonds documentaires disponibles dans l’établissement sont très importants, aussi bien en revues, livres d’architecture, thèses que livres techniques, avec de nombreux documents très anciens et/ou en français.
//Cours En plus du projet, vous aurez le choix entre de nombreux cours et professeurs présents dans l’école ce qui permet de découvrir de nouvelles formes d’architectures, de nouvelles techniques, etc. Attention, les cours de structure sont très techniques et difficilement abordables. En effet, à la fin de leurs études, les étudiants sont diplômés architecte-urbaniste-ingénieur structure. Il est donc préférable de bien choisir ses cours si l’on veut valider ses crédits. Par exemple, j’avais choisi de suivre les cours de construction au premier semestre et bien que je n’aie pas validé, j’ai appris énormément et je ne regrette pas une seule seconde ce choix. De plus, ce cours était une extrêmement bonne façon de comprendre la mentalité de constructeur des architectes espagnols. La réglementation, leur non connaissance des structures bois, les normes écologiques... tous ces facteurs mettaient en lumière la culture de maçonnerie de ce pays du sud de l’Europe, jusqu’à la toiture qu’ils construisent avec une dalle de béton inclinée. Point de bois dans les structures, ils ne savent plus faire. Sur la double page suivante, vous trouverez un résumé du contenu des matières que je peux vous conseiller de suivre. Vous n’apprendrez pas via les cours de nouveaux logiciels ou techniques (ou peu) mais vous serez amené à les utiliser. Et à moins que vous ne vous inscriviez à des cours durant l’été ou à une académie de soutien scolaire durant l’année l’accompagnement personnel des élèves est très faible. La majorité des étudiants en ayant les moyens, prennent des cours supplémentaires dans les matières où ils ont le plus de difficultés. Dans un certain sens, l’école valorise surtout les bons élèves, ceux qui osent présenter leurs projets, qui demandent de l’aide etc. La page wikipédia semble plutôt bien à jour hormis pour le plan d’étude, qui n’est plus celui de 96 à partir de l’année qui arrive.
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cole_techniquesup%C3%A9rieure_d%27architecture_de_Madrid
//Calendrier L’année est séparée en deux semestres de cours, de début septembre à fin décembre puis de février à fin mai. Les rendus de projet ont lieu juste après la fin des cours. Pour ce qui est des examens des cours théoriques, ils sont faits en plusieurs phases. Un premier examen a lieu à la fin du semestre. Si vous n’obtenez pas une note suffisante pour valider ou que vous souhaitez améliorer vos résultats un autre examen est effectué courant janvier et courant juin. Si vous n’avez toutes fois pas encore validé, une session de rattrapage est organisée en juillet. //Le coût des études Les études d’architecture en Espagne coûtent plus cher en matériel de maquettes et impressions qu’en France. La salle informatique et ses imprimantes revient à 0.50 cent. le A4 en couleurs et jusqu’à 4,50 euros le A1 couleurs. Cela reste moins cher que les différents imprimeurs situés aux alentours et au sein de l’école. Pour le matériel, le magasin Sancer a installé une antenne dans l’école mais ses prix restent les mêmes qu’une grande enseigne de Beaux Arts, chers. //Les Voyages Les professeurs de projets organisent des voyages pour leurs élèves mais les étudiants n’étant pas inscrits dans leur cours peuvent aussi y participer. Ils sont chers mais passionnants et offrent la possibilité de découvrir l’Espagne ou l’Europe guidés par de grands architectes. //Concours De nombreux concours sont proposés et les étudiants participent. Relevez le défi et présentez vous!
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L’école
//Cours de soutien Les academias sont un système de cours payants parallèles aux cours de l’université qui permettent de compenser le peu de suivi personnel des professeurs envers les élèves. D’après des connaissances ayant choisi de suivre ces cours, ils peuvent être très utiles notamment pour le cours de projet ou si vous vous retrouvez aux rattrapages. //Conférences, thèses, projets de fin d’étude... Un grand nombre de conférences sont organisées par l’école ou des professeurs. Bien que leur horaire oblige parfois à sécher d’autres cours, poussez la porte et profitez de cette opportunité. //Pédagogie de l’enseignement J’ai surement appris beaucoup plus sur la façon d’être, le rapport aux autres, la façon de présenter que des connaissances théoriques. Les cours théoriques sont peu abordables aux Erasmus et il est difficile non seulement de comprendre mais de retenir des contenus dans une langue étrangère. Finalement ce sont dans les cours type «talleres» (ateliers) que j’ai le plus appris mêlant directement la parole au geste. Il faut aussi prendre en compte que la charrette est pour eux inévitable. Les cours sont parfois faits et organisés en sachant qu’il vous faudra charetter. Pour une personne comme moi, qui essaye d’éviter les charettes, cela n’a pas toujours été évident. J’ai fait beaucoup plus de très courtes nuits à Madrid qu’à l’école de Grenoble. et pas pour faire la fête (ok pas seulement pour faire la fête).
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LE PROJET MORELL En début d’année, une présentation de tous les cours de projets de tous les niveaux est organisée. Elle permet de découvrir les professeurs et les différentes approches du projet au sein de l’école. Pour le premier semestre, j’ai choisi de suivre les cours d’Alberto Morell Sixto, ce qui correspondait à des cours de troisième année. Le semestre s’est organisé autour d’un grand thème : le fer et s’est développé avec quatre petits exercices. De plus nous avons eu la chance de partir 3 jours en Asturies pour visiter les sites de projet ainsi que des hauts fourneaux Arcelor Mittal. Nous avons ainsi pu comprendre ce matériau depuis sa fabrication jusqu’à sa mise en place et son évolution avec le temps. Cette façon de travailler en exercices cours est très différente de l’approche française du projet et permet de se préparer à répondre à des concours. Cela oblige à produire vite de nombreuses maquettes d’études, de construire un discours sur quelques idées fortes et avoir une grande qualité graphique. Le projet doit pouvoir se comprendre en un coup d’œil.
Visite du site de projet, Santa Maria del Naranco
Une partie des maquettes qu’il fallut amener pour le rendu de fin de semestre
Présentation et correction de projet sélectionnés
On m’avait fortement déconseillé ce cours de projet pour la seule raison qu’il fallait beaucoup travailler, mais comme cela me semblait une mauvaise raison, je m’y suis inscrite! J’ai effectivement beaucoup travaillé mais aux côtés de professeurs sympathiques créant une excellente ambiance de travail et me permettant de m’intégrer aux élèves espagnols. J’ai appris à travailler et penser en maquette mais d’un point de vue graphique le niveau était très faible. Les conférences et les visites proposées sont le vrai plus de ce cours de projet qui offre une ouverture sur d’autres aspects de l’architecture. Des ingénieurs, des artistes, des doctorants, des architectes, des scénographes sont intervenus à chaque fois pour des cours théoriques passionnants. Les cours ne donnent pas de temps pour travailler son projet. Il s’agit de corrections collectives et une fois par semaine d’une conférence soit des professeurs soit d’une personnalité invitée. Toutes les deux ou trois semaines il y a un rendus d’exercice mais aucune note car les exercices peuvent être améliorés tout au long du semestre. Les professeurs donnent une note semestrielle avec les rendus et l’intégralité du travail effectués, c’est-à-dire toutes les maquettes d’études et les dessins préparatoires. On peut dire qu’ils notent au poids! Notant à la fois l’investissement, la quantité de travail et la qualité du rendu. Comme il n’y a pas de correction individuelle ni note durant le semestre, c’est à vous de vous motiver pour travailler régulièrement et passer en correction afin de ne pas vous faire déborder par le travail à la fin du semestre. De plus, tout le temps de travail est fait en dehors des cours, résultat rien n’oblige à travailler. Les deux premières semaines, nous avons dû proposer une chaise en métal, faire de nombreuses maquettes qui ont été présentées et corrigées par les élèves et les professeurs puis ajustées. Le deuxième exercice consistait en la transforESTUDIAR
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mation d’anciens bâtiments industriels désaffectés en une mini ville. En trois semaines nous avons dû proposer un plan d’urbanisme avec une connaissance à la fois du grand territoire, de la structure de l’usine abandonnée et proposant des logements qui s’intègrent à ce contexte. Cet exercice fut assez frustrant car il demandait énormément de travail depuis l’échelle du grand territoire jusqu’au détail de construction en très peu de temps. On aurait facilement pu travailler plusieurs mois sur ce projet pour proposer quelque chose de vraiment abouti. En plus du rendu de maquette et de planche, une vidéo de 3 minutes expliquant le projet était demandée. Le projet suivant consistait en un centre d’accueil pour l’église de Santa Maria de Naranco. Après une visite sur place, nous avons dû définir les besoins, le programme et y répondre au mieux. S’installlant auprès d’un bâtiment historique classé datant du douzième siècle et faisant face à la vallée d’Oviedo, le défi d’intégration dans le paysage se jouait à la fois à l’échelle de l’environnement de l’église et du grand paysage. Pour le dernier exercice, nous avons dû rénover la maison d’un célèbre poète-animateur télé asturien pour l’adapter à la fois à la vie de famille et au tournage des émissions. Comment au sein d’un même espace offrir les conditions d’une vie de famille équilibrée, d’une présence de caméras et de conditions favorables à l’écriture. J’ai eu la chance d’effectuer un mois de stage avec ce même professeur durant le mois de juin. Nous avons participé à la première phase d’un concours et le projet a été retenu pour la seconde étape. Il s’agissait d’un quartier de co-housing pour de jeunes retraités envisageant de vieillir ensemble en s’entraidant dans un lieu adapté à leurs futurs besoins. Proyectos
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380 cm
Cable tensore Sistema de enclaje para los tensores
P R OJ ET APAR ICIO Au d e u x i è m e s e m e s t re , j ’ a i c h o i s i d e s ui v re l e co u rs d e p ro j et a v e c J e s u s A p a r i c i o , a r c hi t e c t e d e re n o m e s p a g n o l . Le t h è m e d u s e m e s t re é ta i t a r c hi t e c t u re et e a u s o u s l e s d i ff é re n t e s l a t i t u d e s j a p o n a i s e s . D a n s u n e s p r i t co m p a r a b l e à ce lui d e s re n d u s d e co n co u rs n o u s a v o n s effe c t u é 4 re n d u s co u r t s : u n to u t e s l e s d e u x s e m a in e s p ui s c h o i s i l ’ u n d ’ e u x p o u r l e d é v e l o p p e r p lu s d a n s l e d é ta il à l a fin d u s e m e s t re . Cet t e m a ni è re d e t r a v a ill e r o b li g e à u n e p ro d u c t i o n d ’ id é e s fo r t e s , à d e g r a n d e s q u a li té s g r a p hi q u e s p o u r co n t e r a u mi e u x cet t e id é e . D e p lu s , il n ’ y a p a s d e p ré s e n ta t i o n o r a l e o u d e co nf ro n ta t i o n a v e c l e s p rofe s s e u rs a u m o m e n t d u re n d u . Le s 8 0 é l èv e s d u co u rs a ffi c h e n t l e u rs A1 et l e u rs m a q u et t e s et s ’ e n reto u r n e n t fa ire l a s i e s t e . J ’ a i e u b e a u co u p d e m a l à m e fa ire à cet t e fa ço n d e t r a v a ill e r , ca r il y a t rè s p e u d e reto u rs s u r l e t r a v a il effe c t u é . Le s s é a n ce s d e co r re c t i o n d e p ro j et q ui o n t li e u d u r a n t l e s d e u x s e m a in e s p ré cé d a n t l e s re n d u s s ’ effe c t u e n t à 8 0 et il fa u t o s e r p a s s e r à l ’ o r a l a v e c s e s m a q u et t e s p o u r a v o ir u n e co r re c t i o n , ce q ui n ’ e s t p a s é v id e n t l o rs q u e l a m aî t r i s e d e l a l a n g u e n ’ e s t p a s p a r fa i t e . H e u re u s e m e n t l e s p ro fe s s e u rs s o n t co m p ré h e n s i f s et bi e n q u ’ il s n e fa s s e n t p a s d e d i ff é re n ce a u m o m e n t d e l a n o ta t i o n , l e u r bi e nv e ill a n ce et l e u r s o u t i e n s o n t s a l v a t r i ce s . En p a r a ll èl e u n t r a v a il d e re c h e r c h e a é té effe c t u é e n g ro u p e a u to u r d ’ u n m o t e n re l a t i o n a v e c l ’ e a u , p o u r n o u s ce f u t fil t r a t i o n . Re c h e r c h e s et ex p é r i e n ce s n o u s o n t p e r mi s d e cré e r d e s p et i t e s v id é o s ré s u m a n t n o s a v a n cé e s p o u r l e s a u t re s é l èv e s . Pui s ce t r a v a il d e re c h e r c h e a é té a p p li q u é à l ’ u n d e s p ro j et s .
80 cm
Estructura de las bañeras
Sistema impermeable y estructural en acero inoxidable 7 cm
Sistema de enclaje para los tensores
14 cm
Agua de la piscina Capa de ETFE en contacto con el agua Aire comprimado Capa exterior de ETFE
Detalle de una unión de la estructura de las bañeras 1/5
30 cm
Muro de hormigón armado
Placa de enclaje metalica para el hormigón
Eje metalico, barra roscada Extremo del cable en acero Tensores en fibra de vidrio y PVC 1,50 m
2,5 cm 2,00 m 13,00 m
15,30 m
22,30 m 3,50 m
2,85 m
2,85 m
12,00 m
25 cm
3,5 cm
A
3,00 m
3,00 m
3,00 m
3,00 m
B
B’
6,00 m
6,00 m
2,00 m
2,00 m
3,50 m
5,00 m
3,50 m
5,00 m
3,50 m
3,50 m
A’ 1,50 m
2,00 m
12,00 m
1,50 m
2,00 m
12,00 m
Planta +7,50 m 1/200
Planta +17,50 m 1/200
22,30 m
22,30 m
19,30 m
16,00 m
14,50 m
11,50 m 10,50 m
10,50 m
7,50 m
7,50 m
4,50 m 3,50 m
2,75 m
2,50 m
-0,80 m
Sección AA’ entre calle y templo 1/200
3,00m
3,00 m
4,00 m
Sección BB’ 1/200
3,00 m
1,50 m
12,00 m
2,00 m
13,00 m
ESTUDIAR
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Proyectos
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DIB U J O AVANZ AD O Nous avons réappris à dessiner depuis les premiers gestes d’un enfant partant de l’abstraction jusqu’à la figuration à l’inverse de l’histoire de l’art. Puis en nous appuyant sur des artistes comme Giacometti, Turner ou Seurat nous avons appris à libérer le corps qui dessine. Le travail tournait plus autour du processus artistique que du résultat. Sans m’en rendre compte c’est surement l’un des cours où j’ai le plus appris, où mon regard et ma façon d’aborder une œuvre a le plus évolué. Nous avons par exemple appris à dessiner sans faire de différence entre le fond et la forme, à regarder le tout comme une continuité... chose primordiale dans l’intégration d’un projet dans son contexte.
M ADER A Cours théorique et pratique sur le bois dans le projet archictectural, à la qualité toute relative à l’investissement des élèves. Bien que ne représentant que 3 heures par semaine, cette matière demande beaucoup de travail en dehors des cours. En effet il est basé sur les exposés faits par les élèves, un projet de bâtiment en bois avec son catalogue de pièces et la construction d’une charpente de son choix. La cosntruction de cette charpente permet de prendre conscience des difficultés techniques liées à la précision de la coupe et de la mise en place des morceaux de bois. Il faut aimer manipuler la scie, la perceuse et être curieux pour profiter pleinement de cet enseignement.
COM P O SICI Ó N
F OTO Vous allez dérouler toute l’histoire de l’évolution de la photo, tout d’abord d’un point de vue technologique puis comment cela a influencé la façon de représenter le monde qui nous entoure et l’architecture. La partie pratique ressemble plutôt à de l’expérimentation non pas des techniques photographiques mais de la lumière dans la prise de vue et son influence sur la perception que nous avons de l’architecture. Le travail principal porte sur la série photographique et la communication globale d’une idée depuis le support et la présentation jusqu’à la photo.
Soyez ouverts d’esprit et choisissez le cours de monsieur Flores. Avec des méthodes parfois étranges, vous apprendrez énormément sans vous en rendre compte notamment sur l’organisation spatiale d’une maison. Vous serez amenés à oser utiliser de nouveau matériaux pour vos maquettes, à expérimenter et à vous méfier des préjugés. Je me suis ainsi retrouvée à faire des maquettes en cire, farine et lentilles et étonnamment cela marchait très bien. Quoi qu’il en soit : osez mais n’oubliez pas d’utiliser vos méninges.
CO N STR U CCI Ó N II
M AR K ETIN G
Cours théorique sur la construction (en Espagne bien évidemment) d’un bâtiment depuis les fondations jusqu’au toit avec de nombreux exercices de dessins de détails et d’organisation structurelle du bâtiment. Un travail de groupe passionnant mais demandant un grand investissement était demandé et consistait à la réorganisation structurelle d’un bâtiment existant pour ses nouveaux usages avec l’intégralité des détails techniques. J’ai beaucoup appris mais n’ai pas validé ce cours, même en ayant eu une excellente note en travail de groupe.
Comment valoriser son travail? Apprendre à trouver la niche de marché en adéquation avec vos compétences et aspirations qui vont permettra de vous distinguer des autres étudiants et gagner votre vie. Ce cours théorique est assez pointu mais ouvre des perceptives rarement abordées dans d’autres cours. Un travail de groupe passionnant qui permet d’aborder les études de marchés, les étapes de formation d’un projet, les différents impôts et demande là aussi de s’investir en dehors des cours... En bref tout ce qu’un architecte n’a pas l’occasion d’apprendre à l’école et qui est pourtant primordial.
ESTUDIAR
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classes recomendables
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Oser. Oser partir pour un an. Oser la découverte, la rencontre, le partage. Oser changer ses codes, sa façon d’être, son référentiel. Oser dépasser la comparaison bimodale de ici «mais chez-moi, en France blablabla» en se réinventant. Oser se dévoiler, parler de soi à des inconnus, échanger, apprendre. Oser se perdre. Oser passer 6 heures dans un covoiturage avec des inconnus Oser voyager en stop en hiver dans le nord de l’Europe. Oser aller dormir chez des inconnus. Repartir avec de nouveaux amis.
E X P LO R AR
EXPLORAR
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Premiers pas sur la lune
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Oviedo
Santander
Pamplona
Oporto
Barcelona Segovia Madrid Valencia Toledo Benidorm
Granada
LA P ÉNIN SULE IB ÉR IQ UE Herradura
Madrid pour partir explorer l’Espagne c’est plutôt très bien placé! Mais attention vous ne pourrez jamais «tout faire» en un an et ce qui marque ne sera pas forcément les lieux, mais les rencontres, les aventures, les histoires, les habitants de ces lieux. D’après moi, il vaut mieux prendre le temps de découvrir les lieux à travers ceux qui les animent plutôt que de courir après ce qu’il FAUT voir avant de partir. Ce ne sont donc pas des conseils de ce qu’il faut faire, mais un aperçu de ce que j’ai pu découvrir en dehors de Madrid durant cette année.
J’ai eu l’occasion de voyager dans différents cadres au cours de l’année : avec le cours de projet, avec des amis espagnols et/ou français et de différentes manières. De façon classique et organisé ou au contraire en vivant au jour le jour, profitant de chaque instant. Et chaque façon de voyager permet de découvrir autrement que ce soit le blablacar, le couchsurfing, les airbnb, les auberges, à pied, à vélo, en bus, en train ou en voiture.... J’ai profité de cette année pour parcourir l’Espagne et l’Europe à la recherche d’une autre façon de voyager, pour découvrir ce qu’on ne voit pas en photos.
J’ai découvert les Asturies grâce au voyage organisé par mes professeurs de projet du premier semestre. L’objectif était d’aller découvrir le fonctionnement d’un haut fourneau Arcelor Mittal et de visiter nos sites de projets : Santa Maria del Naranco magnifique petit palais (ou église) du XII ième siècle et son voisin San Miguel de Meruelo, la ville d’Oviedo et la «patata frita» de Calatrava ou encore la campagne et les montagnes, mais surtout le métal en fusion, les machines gigantesques, la chaleur, l’éblouissement de la manipulation de cette véritable lave.
ASTUR I AS EXPLORAR
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La péninsule ibérique
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SEGOVIA Déjà habitée à l’époque romaine, la ville est connue pour son aqueduc monumental arrivant au cœur de la ville et très bien conservé! L’âge et la taille de ce monument sont incroyables mais ce n’est pas la seule chose que la ville à offrir. Sa cathédrale et son alcazar sont eux aussi des édifices remarquables qui tranchent avec la taille du centre ville ancien.
Du soleil, des montagnes enneigées, des petites ruelles en pente qui montent jusqu’à de superbes points de vue, des ruelles de galets, des façades blanches et entre autres l’Alhambra soit le monument le plus visité d’Espagne (et sûrement une des références les plus citées dans les cours). Au pays du flamenco et des vraies tapas, j’ai été séduite par la douceur de la vie dans cette contrée mais gare à ne pas trop y prendre goût, le calme tranchant fortement avec la vie madrilène. A une heure de la plage ou des stations de ski, c’est une ville ou je me verrai bien venir habiter.
GRANADA EXPLORAR
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La péninsule ibérique
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OPORTO La gentillesse des Portugais, les azulejos qui tapissent de mille couleurs les façades, cette impression de traverser une ville à moitié abandonnée, et pourtant belle et vivante. Une lumière magnifique, et la chance de pouvoir tour à tour croiser Siza et assister gratuitement à un concert à la casa do musica de Rem Koolhaas. Mais Porto c’est aussi un écho entre l’eau et les bâtiments : Les reflets de la ville sur le rio Douro, La mer entrant et sortant au fil des marées des piscines installées sur la côte par Siza Cette urbanisation à la fois si proche de l’eau et tournée sur elle-même qui ignore l’océan si proche
Du grand air, de la verdure, une côte de falaises et de sable, bienvenue dans la Bretagne espagnole. Une pause rafaichissante et reposante pour échapper au bourdonnement constant de la capitale et respirer un grand coup avant de se remettre au travail.
CANTABRIA EXPLORAR
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La péninsule ibérique
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«L’important ce n’est pas la destination , c’est le voyage» #phrasebateau
R. L. Stevenson
B AR CELO N A VALEN CI A Le s o l e il , l e s p l a g e s s o n t l a to il e d e fo n d d e s v a ca n ce s d e b e a u co u p d e n o s co m p a t r i o t e s . M a i s co mm e n t ca p t e r p lu s q u e ce l a ? N o u s v o il à d o n c p a r t i e s à l a re c h e r c h e d e l ’ e nv e rs d u d é co r , d e s e s v r a i s h a bi ta n t s et d e ce q u ’ il ex i s t e s u r l a ca r t e e n d e h o rs d e s v ill e s d u ro u ta r d . 2 v é l o s , q u e l q u e s a mi s et co u c h s u r fe u rs co n ta c té s p o u r n o u s fa ire u n p e u d e p l a ce s u r l e u rs ca n a p é s et il n e n o u s re s ta i t p lu s q u ’ à p a r t ir à l a d é co u v e r t e d e l a côt e e n t re B a r ce l o n e et Va l e n ce
Pu e r to d e B a r ce l o n a , a u p re mi e r j o u r d e n o t re t r a j et j u s q u ’ à Va l e n c i a et s e s fa ll a s .
EXPLORAR
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La péninsule ibérique
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Barcelona
Tarragona
Cunit
L’Ametlla de Mar
Deltebre
Peniscola
Benicássim
Sagunto
Valencia
Il faisait beau, il faisait chaud pour un début de mois de mars. Malheureusement je n’en savais rien. J’étais coincée au fond de mon lit depuis une grosse semaine, n’ayant d’énergie que pour dormir. Se lever pour aller jusqu’à la cuisine pouvait être l’objectif de la journée alors sortir remplir les placards semblait impossible.
Pourtant trônaient sur mon bureau des billets de bus aller simple pour Barcelone et j’avais un vélo qui m’attendait pour la fin de semaine. La grippe a eu la gentillesse de repartir juste avant que n’arrive le jour du départ. Nous voilà donc à aller récupérer nos vélos dans le centre ville, remplir les pochettes latérales du strict minimum et hop nous chevauchons nos montures direction la station de bus. 8 heures plus tard nous voilà à Barcelone, l’aventure peut commencer. Si vous comptez faire de même pensez à acheter une housse de vélo avant de monter dans le bus, ça vous évitera de devoir attendre le bus suivant et vous retrouver à démonter votre vélo avec l’aide de policiers qui passaient par-là. Barcelone au petit matin, ses ruelles, sa Sagrada familia... Premiers coups de pédales sur le bord de mer et au milieu des champs. Premières plages et cheveux au vent les yeux plongés dans l’azur. Malheureusement pour nos petits mollets, les premières montagnes se profilaient déjà à l’horizon...
Nous avions choisi de ne dormir que chez des personnes qui acceptaient de nous laisser de la place sur leur canapé en échange de notre bonne humeur, du récit de nos mésaventures et d’un repas français cuisiné par nos soins. Grâce à nos amis, leurs amis ainsi que les sites couchsurfing et warmshowers, nous avons eu la chance d’avoir accès à un échantillon de personnes locales, de visions, d’habitudes personnelles, d’appartements etc... Au fil du chemin, nous avons découvert cette côte magnifique, très urbanisée et pourtant très vide. Ce vide humain est d’autant plus marquant qu’il a les infrastructures pour y vivre et que la zone semble paradisiaque. Et pourtant nous avons parfois eu l’impression de parcourir des villes fantômes comme on en croise seulement dans les westerns. Après tout, s’il s’agit de western spaghettis ce n’est pas si étonnant. Ce ne sont pas seulement les villes qui sont vides, la faute à une majorité de maisons habitées seulement durant la saison touristique. On voit aussi qu’il y a eu une forte croissance, un enthousiasme à la construction qui a été arrêtée net. Il y des champs de lampadaires et de voiries qui ne desservent que les herbes folles sans plus aucun espoir que quelqu’un vienne y construire sa maison. Les squelettes des immeubles abandonnés peuplent le bord de mer depuis que la crise immobilière a touché durement l’Espagne en 2008. Cela peut choquer lorsque l’on pense que dans certaines zones ce sont des villes entières qui ont été construites sans trouver personne pour venir y habiter. Et pendant ce temps là, nombreux sont les étudiants, jeunes chômeurs, en recherche d’emploi ou pas qui continuent à vivre
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chez leurs parents. Nombreux sont ces mendiants qui se retrouvent à dormir sur le pas des portes des immeubles faute de mieux. Mais comment équilibrer appartements vacants et donner envie aux jeunes de s’installer dans ces zones qui bien que paradisiaques n’ont aucun emploi à offrir ? Comment recréer des zones économiquement attrayante,s décentraliser pour mieux équilibrer ce pays majoritaire peuplé de vide, de désert et de grandes étendues où personne ne veut plus s’installer. Contrer la désertification des villages et l’engorgement des villes ? Les aménagements de bords de mer tout neufs et la mer reprenant ses droits sur la bétonisation de la côte se sont fait écho tout au long de notre parcours. Seul les rails du train sont restées là, fidèles au poste où que l’on passe. Les petits villages s’égrènent le long de la côte, centre-villes denses et sans uniformité, béton, briques, couleurs fatiguées par l’air marin, retraités heureux la peau tannée par le soleil, locaux essayant de s’en sortir. Cohabitation silencieuse entre ces étrangers venus finir tranquillement leur vie au soleil et les locaux cherchant à gagner leur vie sans grande conscience de la chance qu’ils ont de vivre dans ce cadre. Rien en commun pas même une langue. Village, plage, lagunes et autres rencontres peuplèrent notre voyage jusqu’à l’arrivée à Valencia et ses fallas, véritables fêtes du feu et du bruit. En effet, durant deux semaines la ville vit au rythme des feux d’artifices, des concerts, des pétards jusqu’à l’apothéose qu’est la destruction par le feu des centaines de sculptures hautes d’une dizaine de mètres ou plus construites par les habitants de chaque quartier durant un an.
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PRENDRE LA ROUTE Oser partir direction l’inconnu sans raison réelle sauf celle de se dépasser, découvrir et partager des moments inoubliables. Le billet d’avion le moins cher nous emmenait à Hambourg. C’était l’hiver, on allait avoir froid, très froid et nous n’avions pas les moyens d’aller dormir dans des auberges de jeunesses durant deux semaines. Peu importe. Nous avons regardé les cartes, les guides touristiques, les sites internet et nous avons tracé une boucle à travers l’Allemagne, le Danemark, et la Suède. Nous avons été confrontées au froid, à la fatigue lorsque l’on n’a pas d’endroit pour se réfugier hormis les gares... Nous avons ainsi pu nous mettre dans la peau d’un autre, vivre la ville avec le regard différent de ceux qui n’ont pas de chez eux fixes. Et cela tout en ayant cette chance incroyable de savoir que nous l’avions choisi et que deux semaines après nous serions de retour dans la sécurité de notre chez-nous.
Aarhus Copenhague Malmö
Flensbourg Kiel
Voyage en train entre l’Allemagne et le Danemark
Hambourg
Cela a commencé sans vrai but précis, hormis partir à l’aventure et découvrir l’Europe du nord à travers ses habitants. Nous avons planifié dans les grandes lignes le voyage et nos points de chute notamment grâce aux sites couchsurfing et airbnb. Pour ce qui est des trajets nous comptions sur notre pouce mais force est de constater que nous avons dû assez vite abandonner et utiliser les bus et les trains. Le premier jour de stop a en effet été particulièrement difficile. Il faisait froid, très froid. Les gens nous riaient au nez voyant deux filles faisant du stop par chez eux, mais nous avons continué sans vraiment avoir d’autre choix. Petit à petit, rencontre après rencontre nous avons fini par arriver à Flensburg à la nuit tombante. Arriver dans une ville frontalière entre l’Allemagne et le Danemark au début d’une nuit d’hiver ne nous laissait pas d’autre choix que de prendre le train direction Aarhus où nous attendait un couchsurfeur. Exténuées nous nous sommes retrouvées dans la gare de la ville qui faisait étrangement penser à un manoir abandonné. Contrastant avec l’ambiance du lieu, un groupe de bénévoles se relayait autour d’un stand welcome refugees où des tasses de café chaud circulaient, des tables, des prises électriques et des jeux pour enfants avaient été installés. Un instant nous avons été rassurées sur la part humaine qui subsiste. C’est donc sereines que nous nous sommes installées dans le train quasiment vide à l’exception d’un couple très bien habillé, venant probablement du Moyen-Orient. Avant le départ, la femme nous avait demandé en anglais des précisions sur la destination et les horaires du train, assurément stressée et ne voulant surtout pas se tromper.
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Europa
Une demie heure plus tard, le train s’arrête. La lumière du train contrastant avec la nuit environnante, nous ne percevons que notre propre reflet par les vitres du train. Nous étions dans une bulle au milieu de nulle part. Au dehors, seule la nuit noire était là, pas une lumière, pas un bruit. Une annonce incompréhensible en danois passe dans les haut-parleurs. Trois agents de policie en uniforme entrent dans le wagon. Ils arrivent au niveau du couple, parlent avec eux. La femme parlemente, de plus en plus fort. Elle se met à pleurer. Les policiers les font descendre du train. Les policiers arrivent à notre hauteur, nous font un grand sourire et nous souhaitent une bonne soirée. Pas de contrôle de papier pour nous, juste un sourire. Quelques instants plus tard, seule la femme du couple remonte dans le train le visage couvert de larmes. Nous n’avions rien à faire dans ce train, pas de but à atteindre, de vie à sauver, rien! Mais nous pouvions passer. En revanche, cet homme voulant seulement retrouver sa femme, une vie digne et normale s’est retrouvé évacué dans la nuit noire vers l’inconnu. Voir de ses propres yeux les migrants se faire évacuer du train au passage de la frontière danoise, alors que vous on ne vous a même pas demandé vos papiers d’identité et on vous a adressé un sympathique bonjour avec le sourire nous a vraiment fait nous remettre en question. Pourquoi étions-nous là ? De quel droit pouvions nous passer et eux non ? Pour quelles raisons ? Pour une couleur de peau et des cheveux blonds ? Où vont ces personnes ? Comment vivent-elles dans ce cadre instable, cet environnement si différent de celui dont elles viennent ?
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RÉFLEXION ARCHITECTURALE Au final, je n’ai abordé que ce que cette année aura changé dans ma façon de voir, de penser, de représenter l’architecture à travers mes voyages, ma vie quotidienne, mes cours. Une somme de petites prises de conscience, de débats ou de remises en question. Mais ces quelques mois passés chez nos voisins hispaniques m’auront aussi permis d’améliorer considérablement mes techniques et ma pertinence dans la représentation d’idées et de projets, de travailler en maquettes d’études, de libérer folie, utopie, innovation, tout en laissant plus de place à la structure et au travail du détail. J’ai auss libéré ma main, ma façon de dessiner, mon rapport aux concours, et j’ai appris à affirmer un peu mieux ma position face à la façon de travailler notamment en groupe. Malheureusement j’ai aussi perdu en rigueur.
Croquis des piscines de marées de Siza, Oporto
Revoir son référentiel est primordial pour comprendre et s’intégrer dans une culture. Vu depuis l’Espagne, la frontière entre Europe du Nord et du Sud se situe au niveau des Pyrénées. La rigueur, les avancées technologies et le savoir-faire traditionnel se situant évidemment au nord. Et pas besoin d’aller bien loin pour le remarquer, faire quelques pas dans les rues de Madrid suffisent pour se rendre compte de la gestion des réseaux et des façades. Tout est à l’extérieur, tout se voit. Lorsqu’on démolit un bâtiment seuls les fils qui couraient en façade restent, signes fantômes de l’ancien immeuble recréant la limite virtuelle de la façade abattue. En effet, si vous avez besoin d’ouvrir une nouvelle ligne téléphone ou internet, même si vous habitez dans une cour intérieure, de nouveaux fils vont être tirés depuis la rue, passant au-dessus et autour des bâtiments pour arriver jusqu’à votre appartement. Les façades sont aussi bien souvent le décor de la rue sans plus n’avoir aucun lien avec ce qui passe dans le bâtiment. Pour des questions de conservation des bâtiments historiques et de l’image de la ville, seules les façades de nombreux bâtiments sont conservées et remplies telles des coquilles vides que le bernard l-hermite-centre commercial viendrait habiter. Un monument a-t-il du sens si sa fonction change du tout au tout ? Que la façade ne reste que la mue d’une histoire passée dans laquelle s’est glissé notre monde de la sur-consommation actuelle ? Et comment dès lors aborder une architecture mondialisée, mixée mais ancrée dans la culture locale ? Une autre question qui m’a poursuivi durant l’année est : a-t-on le droit de se demander si c’est le mode de vie qui conditionne cette aspiration
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à la vie dehors, le climat ou seulement la taille et les qualités d’usage de nombreux appartements? D’ailleurs il paraît qu’il est moins cher d’habiter à Madrid à côté de l’aéroport et aller travailler tous les jours à Londres que de vivre à Londres... le Brexit étant passé par là, ça ne risque que de confirmer cette tendance à moins que le temps perdu dans les contrôles ralentisse le mouvement. Faut-il alors penser les logiques de migrations pendulaires à l’échelle européenne du moins entre les zones désservies par un aéroport ? Madrid se trouve-t-elle alors en banllieue londonienne ? Ma dernière grande interrogation est la place laissée à la rélfexion philosophique et sociologique dans l’enseignement de l’architecture en Espagne. Peut-on aspirer à construire le monde de demain sans jamais s’interroger sur les modes de vies, leur évolution, ou du moins jamais de façon poussée et cohérente à travers un cours ? Est-il sensé de constuire une structure et d’oublier la qualité d’usage, les futurs habitants etc. ? Peut-on rendre un projet, valider un semestre sans n’avoir jamais eu aucun échange, correction, amélioration sur les phases d’esquisses ? Peut-on considérer que les corrections des autres élèves sont suffisantes pour apprender à dessiner et penser par soi-même ? J’ai beaucoup appris durant cette année mais il me semble qu’à vouloir être les seuls responsables d’un chantier d’un point de vue technique et artistique, les espagnols s’éparpillent et ne prennet pas le temps d’aborder certains aspects qui me semblent pourtant primordiaux dans la définition d’un projet.
d’autres architectures
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CHEZ - SO I A p a r t ir d e q u e l m o m e n t s e s e n t - o n c h ez s o i ? Q u ’ e s t - ce q u e l e c h ez s o i ? La s é cu r i té , l e s h a bi t u d e s , u n m o d e d e v i e , u n e a m bi a n ce q ui d o nn e e nv i e d e re s t e r , d e s ’ é ta b lir i c i ? Là o ù s e t ro u v e n o t re ce r c l e d ’ a mi s , d e co nn a i s s a n ce s , l à o ù l ’ o n s e s e n t bi e n ? J ’ a i p a r fo i s e u l ’ im p re s s i o n cet t e a nn é e d ’ êt re « c h ez m o i » à l a fo i s p a r to u t p ui s n ull e p a r t . A fo r ce d e v oya g e s et d e c h a n g e m e n t s , j ’ e n s ui s a r r i v é e à m e s e n t ir c h ez moi là où je posais ma v a li s e , ca r j e n ’ a v a i s a u cu n a u t re li e u q ui s o i t p lu s à m o i q u e m o n s a c à d o s . Po u r ta n t a u m o m e n t d e q ui t t e r d é fini t i v e m e n t m o n p et i t a p p a r t e m e n t m a d r il è n e , j ’ a i e u l ’ im p re s s i o n d e v id e r m o n c h ez - m o i d ire c t i o n d e n o u v e a u l ’ in co nn u . B a r r i o d e l a s Let r a s , a u d é b u t d e l ’ é té
Je rentre pour une dernière fois «chezmoi» avant le vrai retour en France. Je suis dans un blablacar Pamplona/Madrid avec 4 autres filles bavardes, passionnées, impliquées qui racontent leur engagement social, humanitaire, leurs prochains voyages, leurs derniers tatouages, leur veganisme... je me sens parmi les miens, le hasard du covoiturage m’a fait rencontrer 4 amies et partager avec elles 5 heures de discussions à bâtons rompus sur tous les sujets sauf politiques. Nous sommes en Espagne, les deuxièmes élections 6 mois après les premières n’ont pas permis d’aboutir à une majorité parlementaire bloquant laisse la majorité des concitoyens dans un état de lassement, d’incompréhension et de rejet de la classe politique. Pour eux, la solution ne se trouve pas dans cette façon de faire de la politique, sauf que le seul parti né de ces mouvements qu’est Podemos se retrouve lui aussi embrigadé dans des manœuvres politiques et très à gauche... Sac sur le dos, je remonte la petite rue pavée en direction des drapeaux de prière tibétains qui marquent le croisement de ma rue. Le magasin bio fait pousser des légumes devant sa devanture, le luthier est entrain de décaper une guitare, la couturière d’en face retouche une robe pendant que son voisin le cordonnier replante les petits clous du talon de la danseuse de flamenco. Un vieux monsieur a sorti une chaise et s’est installé devant la porte de l’immeuble pour prendre le soleil et regarder passer les passants. Je saisis la clé rouge, tâtonne jusqu’à trouver la position qui permettra d’ouvrir la porte de l’immeuble. Je sens la fraicheur qui vient du patio. Le linge qui sèche sur ses fils remplit le ciel du patio d’une foule de fanions de toutes les couleurs. Je zigzague entre les plantes vertes et commence l’ascension des escaliers grinçants
EXPLORAR
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jusqu’à mon appartement. Ça sent la lessive et l’huile d’olive frite. Plus qu’un étage... C’est bon j’arrive chez moi. Oui ces odeurs, cette lumière crue qui se reflète sur les murs blancs du patio, maintenant c’est là que je me sens chez moi. Et j’ai beaucoup de mal à imaginer que dans moins d’une semaine, je quitterai définitivement ce petit «piso del amor de dios». Dire au revoir à mes colocs sans savoir quand ni comment nous pourrons nous revoir. Après près d’un an à vivre côte à côte le changement va être radical. Rien que d’écrire ça, j’ai envie de les serrer dans mes bras. Finalement ma petite fenêtre donnant sur un mur aveugle, ma tout aussi petite chambre dans laquelle certaines de mes maquettes ne rentraient même pas sans investir le lit, le placard ou le couloir. Ces heures passées à travailler, à chanter, à cuisiner, à improviser des chansons sur les voisins, à écouter les répétitions du groupe de jazz du niveau inférieur, les engueulades de ceux d’au-dessus, la coloc d’en face parler en anglais... Demain, je pars. Encore des musées à visiter, des gens avec qui parler, des choses à découvrir, observer. Demain commence autre chose, mais je ne sais pas quoi. Laisser ses amis, laisser les lieux connus, les nouvelles habitudes, le soleil, les odeurs, la vie, le mouvement, et cette légèreté. Oui cette légèreté face à la vie, aux études, aux habitudes... j’ai oublié la norme, oublié la stricte politesse française, les hésitations et les «je ne peux pas faire cela, je les connais pas»... Je rentre en France et j’espère réussir à garder cela!
Chez-soi
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Je ne suis pas partie au bout du monde, je n’ai pas traversé les océans, vécu avec 12 heures de décalages ni même été face à une langue inconnue. Et pourtant, être loin permet d’en apprendre plus sur ce qu’on est, et d’où l’on vient. Etre loin permet de regarder différemment ce qu’on est ce que l’on voudrait être, ce que l’on aimerait savoir, apprendre et devenir. C’est une sorte de prise de recul forcée sur notre vie et sur la société française et européenne. A l’instar de ce guitariste installé tranquillement à l’angle de la cote des angoisses, restons tranquille conservons cette liberté de penser, de regard sur notre environnement. S’il y a bien quelque chose que j’ai appris cette année, c’est à vivre avec le sourire, détendue quelle que soit la situation, la quantité de travail ou la mauvaise passe. Et si je pars le cœur lourd ce n’est pas seulement à cause de l’excès de friture mais de ces amitiés liées qui vont rester suspendues en plein vol. Evidemment cette année tire toute sa force de sa durée limitée, cette parenthèse qui s’ouvre dans votre vie où pour un an tout est nouveau, tout est à découvrir, oser, goûter. Ce qui me fait le plus de peine est de laisser cette bienveillance, cette légère folie, ce fourmillement d’idées, de bruits, de couleurs, de vie, ces amis. Madrid nous nous reverrons, à très vite!
VO LV ER
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Premiers pas sur la lune
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GRACIAS
Merci aux Français qui m’ont permis de garder pied face à la parfois difficile intégration notamment culinaire et qui m’ont permis de continuer à manger de la tartiflette, des crozets, de la ratatouille quand le besoin s’en faisait sentir. Merci à YAEKEDAO, à cette super bande d’improbables espagnols qui m’ont permis de ne plus être seulement une erasmus mais une étudiante à part entière dans cette école. S’il y a bien un seul conseil que je peux donner aux aspirants étudiants à Madrid : Faites vous des amis locaux! Un grand merci aux professeurs de l’ETSAM notamment Pedro Burgaleta pour m’avoir ouvert les yeux sur l’art et le mouvement du corps face à la création artistique, à Alberto Morell Sixto pour avoir ouvert notre horizon en projet et avoir supporté mes goûts musicaux durant la préparation du concours et aux différents professeurs et étudiants pour avoir fait remettre en cause mes acquis. Nouha et Itziar mes superbes colocataires, continuez à jouer, à chanter, vous avez donné vie à cet appartement! Enfin un merci tout particulier à tous ceux qui auront croisé ma route cette année, qui m’auront accueillie chez eux... partout en Europe, couchsurfeurs, amis Eramus, amis d’amis et tous les autres. Et un merci tout en particulier à Lorena et Cécile Mollion du département départ à l’étranger des écoles de départ et d’accueil pour leur travail et sans qui l’Erasmus ce ne serait pas possible.
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Merci
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Guide à destination d’un aspirant erasmus, ou de toute personne ayant besoin de soleil, de culture, et de bienveillance. Bref direction Madrid! #uneblondechezlesbruns
“el cielo azul, la sierra blanca, el sol de oro... ¡Un día madrileño puro!”