L'usine Africaine Magazine, Avril - Mai 2017

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N°1 AVRIL - MAI 2017

INNOVATION DIGITALE L’Afrique passe à la vitesse grand D ! Ce n’est plus à prouver, l’humanité a déjà entamé la révolution du siècle : La digitalisation, et plus que jamais, l’Afrique a l’occasion d’endosser le rôle du précurseur plutôt que l’habituel rôle du suiveur. Plus que cela, selon une récente étude du très sérieux cabinet d’audit et de conseil américain PwC, « En accomplissant pleinement sa révolution digitale, l’Afrique a tous les atouts pour devenir la nouvelle puissance économique ». Zoom sur un secteur pas comme les autres dans un continent pas comme les autres.


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Un partenaire de confiance dans un monde en mouvement

NOS SAVOIR-FAIRE RASSEMBLÉS AUTOUR D’UNE MARQUE UNIQUE

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sommaire

3 3 ǀ ÉDITO

16 ÉCONOMIE La Banque Africaine de Développement répond aux attentes des Africains

26 DOSSIER Analyse : L’Afrique : futur géant numérique ?

18 ÉCONOMIE Le rapport Africa Pulse de la Banque mondiale 22 ENTREPRISE L’Afrique invente son propre modèle, selon Mazars

24 INTERVIEW Amine Louali Directeur Général délégué de Maghreb Steel

14 ÉVÉNEMENT Le Salon International de l'Agriculture au Maroc

6 ǀ ACTUALITÉ •Investec Asset Management rachète la société SJL •Oilibya rénove son usine de lubrifiants à Casablanca •Alpha Condé invite les pays africains à s’inspirer du modèle marocain •Dangote investit dans la plus grande usine de transformation de sucre •CIMAF construit une 3e cimenterie en Côte d’Ivoire •Cooper Pharma fait le point sur sa stratégie africaine 14 ǀ ÉVÉNEMENT •Le Salon International de l'Agriculture au Maroc (SIAM) 16 ǀ ÉCONOMIE •La Banque Africaine de Développement répond aux attentes des Africains •Le rapport Africa Pulse de la Banque mondiale

20 ENTREPRISE La coopération Sud-Sud s’impose à l’Afrique comme alternative au modèle de développement post colonial

20 ǀ ENTREPRISE •La coopération Sud-Sud s’impose à l’Afrique comme alternative au modèle de développement post colonial •L’Afrique invente son propre modèle, selon Mazars 24 ǀ INTERVIEW •Amine Louali Directeur Général délégué de Maghreb Steel 26 ǀ DOSSIER : INNOVATION DIGITALE L’AFRIQUE PASSE À LA VITESSE GRAND D !

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SOMMAIRE

54 INVESTIR Investir au Gabon

42 INVITÉ DE LA RÉDACTION Khaled Igue

•Analyse : L’Afrique : futur géant numérique ? •Décryptage :La révolution numérique au cœur de la transformation de l’Afrique (PwC) •L’Afrique, eldorado de l’innovation inversée ? •Le programme Xl Africa : Les startups numériques, moteurs de l’innovation en Afrique 42 ǀ INVITÉ DE LA RÉDACTION •Khaled Igue : Président du Think Tank Club Afrique 2030

53 INNOVATION Le «SMARTilab EMSI» Champion de l’innovation 58 OPINION Maroc–Afrique subsaharienne : Un modèle réussi du partenariat Sud-Sud !

46 ǀ ÉNERGIE •Quelle énergie pour l’Afrique à l’horizon 2050 ? •Alpha Condé Annonce La Création D’un Centre Africain Pour L’eau Et Les Énergies Renouvelables À Conakry

48 ÉNERGIE Alpha Condé Annonce La Création D’un Centre Africain Pour L’eau Et Les Énergies Renouvelables À Conakry

50 INNOVATION Comment peut-on innover dans l’industrie automobile ?

50 ǀ INNOVATION •Comment peut-on innover dans l’industrie automobile ? •Le «SMARTilab EMSI» Champion de l’innovation 54 ǀ INVESTIR •Investir au Gabon 58 ǀ OPINION •Maroc–Afrique subsaharienne : Un modèle réussi du partenariat Sud-Sud !

46 ÉNERGIE Quelle énergie pour l’Afrique à l’horizon 2050 ?

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62 ǀ R&D •LafargeHolcim Maroc inaugure son premier centre d’innovation à vocation africaine


ÉDITO

Akram ESSEBAHI

Directeur de publication a.essabbahi@usineafricaine.com

L’usine africaine, c’est parti ! « L’Afrique doit faire confiance à l’Afrique.» C’est en entendant cette phrase lourde de sens prononcée en février 2014 par SM le Roi Mohammed VI, à l’occasion de l’ouverture à Abidjan du forum économique maroco-ivoirien, que l’idée de lancer un magazine 100% marocain dédié exclusivement à l’industrie en Afrique (ce continent d’avenir par excellence, ce contila digitalisation de l'Afrique est unique nent aux potentialités dans son genre, tant énormes au regard de par la façon dont ses ressources naturelle ce continent met à et de ses forces vives) profit l’innovation a germé. Trois ans plus technologique que par tard, l’idée a fait son la vitesse hallucinante petit chemin pour donde progression dans ce ner enfin naissance à domaine ce premier numéro. A lui seul, ce premier « jet » représente l’aboutissement de trois années de recherches, de réflexions, connaissant les nombreuses barrières à l’entrée du marché de la presse écrite et le risque encouru, à cause du déclin de ce secteur au profit des nouvelles technologies d’information. Tant pis ! L’équipe

de L’usine africaine constituée de jeunes gens ambitieux, multiculturels et désireux d’accompagner cette transition mondiale qu’est le développement du continent africain, a accepté le relever le défi, car le « jeu » et l’enjeu valent largement la chandelle. Pour ce premier numéro donc, cette même équipe a choisi de braquer les projecteurs sur la transition digitale sans précédent qu’est en train d’opérer le continent noir en ce moment même. En effet, jouant un rôle prééminent dans la métamorphoses des économies africaines, la digitalisation de l'Afrique est unique dans son genre, tant par la façon dont ce continent met à profit l’innovation technologique que par la vitesse hallucinante de progression dans ce domaine, allant même jusqu’à bruler quelques étapes, notamment concernant la dématérialisation des processus. Toutefois, certains freins à cette évolution (ou dois-je plutôt parler de révolution ?) sont à dénombrer, mais ils n’en demeurent pas moins surmontables, à condition d’unifier les efforts et d’établir une stratégie commune sur l’échelle continentale. Autrement dit : « l’Afrique doit faire confiance à l’Afrique ».

• Directeur de publication : Akram ESSABBAHI • Rédacteur en chef : Soufiane CHAKKOUCHE • Secrétaire de rédaction : Said ZINNID • Directeur Stratégie & Relations Internationales : Hicham BRITEL • Directeur Commercial & Marketing : Hajar EL HAMDOUCHI • Chef de publicité : Younes IRAGUI • Maquette : Afrimedia • Dépôt légal : en cours • Impression : BS Print • Adresse : 2, rue Ahmed El Fechtali, Agdal, 10090 Rabat – Maroc • Tél : 0537 69 92 58 - Fax : 0537 69 92 57 • email : contact@usineafricaine.com • www.usineafricaine.com L’USINE AFRICAINE AVRIL - MAI 2017

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ACTU

Transport : Investec Asset Management rachète la société SJL

Agro-industrie : Le marocain Sefrioui investit 115 millions d’euros dans le riz au Sénégal Le Groupe Sefrioui va porter son investissement à hauteur de plus d’1 milliard de dirhams au Sénégal. L’investissement réalisé à travers la filiale sénégalaise du Groupe, Afri Partners Sénégal s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale sénégalaise du Plan Sénégal Emergent (PSE) et promet d’après le top management, une « approche proactive et constructive ». Le projet en lui-même, qui va donc créer plus de 1 500 emplois ainsi que l’aménagement des parcelles villageoises sur une superficie de 2 500 ha, prévoit la mise en place d’un contrat programme avec les villageois, qui bénéficieront de l’assistance technique et de la formation du groupe marocain.

Le groupe SJL, un des opérateurs majeurs du transport et de la logistique en Europe et au Maroc vient d’annoncer l’acquisition de la totalité de ses actions par le fond d’investissement Investec Asset Management, groupe financier anglo-sud-africain majeur sur le marché mondial. Cette opération de rachat permettra au groupe SJL de poursuivre le développement de son activité sur ces deux vastes marchés, en se positionnant aussi bien comme un trait d’union entre les deux continents, qu’un acteur du développement des relations Sud-Sud. En effet, le positionnement stratégique de SJL au Maroc, dont le siège est basé à Tanger, cadre parfaitement avec ses ambitions internationales. Pour piloter son développement sur les cinq prochaines années, À travers ce plan stratégique SJL prévoit d’investir plus de 40 Millions d’Euros et créer plus de 500 emplois entre l’Europe et l’Afrique.

Agro-industrie : Dangote investit dans la plus grande usine de transformation de sucre de l’Afrique de l’Ouest Aliko Dangote, le richissime homme d’affaires nigérian, investira 700 millions de dollars dans la construction d’une usine de transformation de sucre située dans l’Etat de Nasarawa. Située dans la localité de Tunga, dans le gouvernement local d’Awe, cette usine sera la plus grande du genre en Afrique de l’Ouest. Côté emploi, elle devrait générer 30 000 postes directs et indirects. D’après le propriétaire du groupe Dangote, le projet de construction de l’usine comprendra une plantation de cannes à sucre s’étendant sur 60 000 ha. Pour ce qui est de sa réalisation, le projet s’achèvera dans environ deux ans et demi. Une fois le process de production entamé, l’usine produira 480 000 t de sucre par an ; soit 27% de la demande locale annuelle du pays qui est de 1,7 Mt.

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AG A D I R I N T E R N A TRAINING CENTER Ce nt re d e fo r m at i o n des métiers du pétrole et du gaz

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Le p l u s g ra n d ce nt re d e fo r m at i o n d ’ Af r i q ue


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ACTU

CIMAF construit une 3e cimenterie en Côte d’Ivoire Avec l’augmentation de la demande en coté d’ivoire, Ciments d'Afrique (CIMAF), société appartenant à Anas Sefrioui, est en train de doubler sa capacité à San Pedro en rajoutant une unité à 1 000 000 de tonnes. Cette usine démarrera en juillet 2017, les augmentations de capacités annoncées le mois d’avril concernent Bobo Dioulasso avec 700 000 tonnes et un investissement de 30 millions EUR ; Bouaké avec 500 000 tonnes et un investissement de 25 millions EUR et enfin Doula avec l’extension de l’usine existante d’1 million de tonnes pour atteindre 1 500 000 tonnes, avec un investissement de 25 millions EUR. Ces usines seront opérationnelles au courant de la 2e partie de 2018. Chaque usine comptera plus de 1000 personnes dans la phase projet et plus de 250 personnes entre la main d’oeuvre directe et indirecte pendant la phase exploitation. L’objectif du groupe CIMAF est de devenir le 1er opérateur e Afrique de l’ouest en l’an 2020.

Hydroélectrique : Platinum Power signe un important accord au Cameroun Un accord sur les termes de références relatifs au Projet et au Contrat d’Achat d’Électricité a été signé le 13 avril 2017 entre l’État de la République du Cameroun, Platinum Power et ENEO Cameroon représentés respectivement par Dr. Basile Atangana KOUNA, Ministre de l’Eau et de l’Énergie, Omar BELMAMOUN, président directeur général et Joël Nana Kontchou, directeur général. Cet accord, établi dans le cadre d’un partenariat public-privé, porte sur les principes du futur Contrat d’Achat d’Electricité relatif au complexe hydroélectrique de Makay. Le complexe hydroélectrique de Makay, situé dans la région du Centre, dans le département du Nyong-et-Kelle, développera une capacité de 350 MW, permettant de produire plus de 2000 GWh/an, ce qui se traduirait par un accès à l’électricité en faveur d’une population de plus de 6 millions de personnes. Le complexe hydroélectrique de Makay, dont la mise en exploitation est prévue pour le deuxième semestre 2023, contribuera au renforcement de l’offre énergétique, stimulera la croissance économique et fournira au Cameroun une électricité propre, fiable et renouvelable.

Le Message du Président Babacar Ndiaye pour l’Afrique A l’occasion de la cérémonie de lancement à Dakar de la 2e édition de The Africa Road Builders, le Président Babacar Ndiaye a lancé un message d’espoir pour l’Afrique. « Croire en l’Afrique. Faire partager sa foi en l’Afrique. Transformer l’Afrique. Se sentir Africain, au-delà des frontières de nationalités. Nourrir l’ambition d’avoir une Afrique unie, une Afrique de l’espoir. Cette Afrique, j’y crois. Je crois qu’elle va réussir, parce que ceux qui nous suivent, ceux qui ont pris la relève, ceux qui sont dans cette salle et au-delà de cette salle, n’ont plus de complexe…Ils sont branchés sur ce qui existe de mieux ailleurs. Nous pouvons leur dire : ‘vous pouvez croire en vous-même. En croyant en vous-même, vous croyez en l’Afrique’ » AVRIL - MAI 2017 L’USINE AFRICAINE


ACTU

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Pharmaceutique : Cooper Pharma fait le point sur sa stratégie africaine

L’African Public Relations Association organise sa 29e conférence annuelle à Casablanca L'Association Panafricaine des Relations Publiques (APRP) organise pour la première fois au Maroc sa conférence annuelle dont la 29e édition aura lieu du 10 au 12 mai à Casablanca. C’est la première fois que cet événement prestigieux se déroule au Maroc. Placée sous le thème “Competitive Africa : Effective Positioning Through Integrated Communications”, ("L'Afrique Compétitive: Un positionnement efficace grâce à une stratégie de communication intégrée") la conférence de l’APRA s’adresse à tous les professionnels des relations publiques, de la publicité, du branding, de l’édition, du journalisme et des nouveaux médias.

Cooper Pharma, leader marocain de la production pharmaceutique, vient d’annoncer avoir bouclé l’année 2016 et entamer 2017 sous de bons auspices. Derrière son leadership, une stratégie à l’international que le leader marocain a initié il y a presque une vingtaine d’années. Cette stratégie a visé essentiellement le continent africain et le Moyen-Orient. Cooper Pharma a ainsi tout au long de ces années multiplié les installations en propre ou en jointventure avec des partenaires solvables avec qui le leader marocain partage la même vision. Cette stratégie africaine continue son bout de chemin avec des réalisations de taille. Ainsi, Cooper Pharma, mène actuellement deux grands projets au Rwanda et en Côte d’Ivoire. Elle y installe deux unités de productions industrielles afin de permettre aux patients de ces deux pays d’avoir accès à des médicaments à la portée, sans pour autant négliger la qualité.

Autour de keynotes et de tables-rondes animés par des experts reconnus, cet événement de networking réunira des chefs d’entreprise réputés, des officiels de premier plan, ainsi que des investisseurs de haut niveau. Avec une participation de plus de 300 invités venus de toute l’Afrique, la conférence de l’APRA permettra d’identifier les défis du continent en mettant l'accent sur son image et le rôle de la communication, de proposer un agenda sur la base duquel les défis énoncés seront abordés et de diriger une action collective en vue de promouvoir l'image de l'Afrique à travers les efforts coordonnés des professionnels de la communication. En partenariat avec The Holmes Report, la 29e conférence de l’APRA verra en outre la remise des prix « SABRE Awards Africa » aux gagnants de la première version continentale cette compétition. Les prix « Sabre Awards » sont les plus réputés dans le secteur des relations publiques.

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12 ACTU Agriculture : Alpha Condé invite les pays africains à s’inspirer du modèle marocain

Énergie : Oilibya rénove son usine de lubrifiants à Casablanca Acteur de référence dans le secteur énergétique en Afrique, OiLibya a toujours contribué au développement économique et social des pays où la marque est implantée. Plaçant la qualité et l’innovation au cœur de ses préoccupations, OiLibya a mis en place un plan d’investissement ambitieux au Maroc pour les prochaines années. Un de ses projets les plus importants est la rénovation et l’équipement des usines de lubrifiant avec des technologies de pointe et les systèmes de contrôle qualité les plus avancés. Le budget est estimé à 85 millions de dirhams ce qui garantira une production de lubrifiants de qualité, à même de satisfaire tous les besoins des clients. L’unité de production manuelle, existant depuis 1967, sera remplacée par un système complètement automatisé qui assurera une augmentation de la capacité de production, une plus grande sécurité des opérations et améliorera sans commune mesure la qualité des produits.

Ce sont là les propos d’Alpha Condé le président en exercice de l’UA lors de la 9e édition des Assises nationales de l’agriculture et de l’édition 2017 du Salon internationale de l’agriculture du Maroc (SIAM 2017). Lors de son allocution, le Président guinéen a insisté sur le fait que le développement du continent africain passe inévitablement par le développement de l’agriculture. Dans ce sens, il a mis en exergue l’exemple du Maroc qui peut servir de modèle pour le reste du continent à travers le Plan Maroc Vert dans l’accompagnement de l’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques. Pour Alpha Condé, l’agriculture offre des alternatives très crédibles qui permettront au continent de relever les défis prioritaires auxquels il est confronté, à savoir la sécurité alimentaire et la création d’emplois en plus de l’objectif d’une croissance durable, soutenue et inclusive.

Un partenariat signé entre la Fenelec et EPD of Rwanda La Fenelec, Fédération Nationale de l’Electricité, l’Electronique et les Energies Renouvelables a signé un accord de partenariat avec son homologue Rwandaise EPD, Energy Private Developers of Rwanda. A l’occasion de la première étape de l’African Business Connect à Kigali le 3 avril 2017, Azelarab EL HARTI et Ivan TWAGIRASHEMA respectivement présidents de FENELEC et EPD, ont scellé ce partenariat, premier du genre pour la Fédération marocaine en Afrique de l’Est. Outre, le développement des secteurs électrique, électronique et énergies renouvelables entre les deux AVRIL - MAI 2017 L’USINE AFRICAINE

pays, cette convention prévoit le déploiement d’actions communes, structurées et coordonnées visant l’amélioration du climat d’affaires, et le renforcement de la coopération et le partenariat Sud-Sud, dans un esprit Win-Win. Ainsi, l’Association Professionnelle Rwandaise vientelle s’ajouter aux 22 autres associations professionnelles africaines partenaires de la FENELEC et membres de la Confédération Africaine de l’Electricité dont le siège est à Casablanca.


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14 ÉVÉNEMENT

Le président guinéen Alpha Condé, invité d'honneur des 9es Assises de l'agriculture du Salon SIAM

SIAM : silence, ça pousse !

Par Soufiane Chakkouche

A quelques levers du soleil après la baisse du rideau de la 12ème édition du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM pour les intimes) qui s’est tenu du 18 au 23 avril dernier à Meknès sous le thème "Agrobusiness et chaînes de valeur agricoles durables", les sourires affichés par les organisateurs et les exposants en disent long sur la récolte de cette année. L’usineafricaine vous en dresse le bilan.

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a graine semée il y a 11 ans de cela (ndlr : la première édition du SIAM a eu lieu en 2006) est devenue pousse et la pousse s’est métamorphosée en arbre ! Pour preuve, à en croire les responsables du SIAM, la moisson 2017 est bonne, très bonne. « Cette 12ème édition a été une réussite sur tous les plans. L'ensemble des professionnels y ont trouvé une réponse à leurs attentes et ont pu réaliser leurs objectifs », affirme le Commissaire du SIAM, Jawad Chami, et les chiffres semblent abonder dans son sens. L’année de tous les records Ils voulaient atteindre la barre symAVRIL - MAI 2017 L’USINE AFRICAINE

bolique de 1 millions de visiteurs, mais ils n’en ont comptabilisé que 810.000 contre 850.000 un an auparavant. Et pourtant, l’édition 2017 a affolé les compteurs, notamment s’agissant du nombre des exposants nationaux et internationaux, ainsi que celui des pays participants. Ils étaient plus 1.230 exposants provenant de 66 contrées, dont 19 africaines, a étaler leurs produits, services et savoir-faire sur la moquette flambant neuve du salon. En outre, 20 délégations étrangères conduites par quelques 15 ministres ont répondu présent. Quant au fond, l’événement a enregistré un record de taille avec l’organisation de 33

conférences et colloques pour 21 conventions signées, des paraphes synonymes de « renforcement de la vocation de carrefour international et incontournable du salon », comme le souligne Jawad Chami. « Africulture » Il fallait leur dédier une grande surface d’exposition, car ils étaient venus des 4 coins de l’Afrique ! Sénégal, Algérie, Égypte, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée Conakry, Mali, Mauritanie, Madagascar, Niger, Nigeria, Ouganda, Togo et Namibie, 19 drapeaux, unis sous l’étendard africain, flottaient au-dessus des têtes lors de cette édi-


ÉVÉNEMENT tion. Alors, et à l’instar de cet espace réservé à l’Afrique au milieu du pôle International, comme si ce continent était voué à jouer un rôle central dans les échanges internationaux s’agissant de la chose de l’agriculture, le SIAM s’est clairement positionné comme tribune pour plaider la cause d’une agriculture continentale. Une cause largement partagée et défendue par Alpha Condé, Président de la République de Guinée et Président en exercice de l’Union africaine, invité de marque de la 9ème édition des Assises nationales de l’agriculture et du SIAM 2017. En effet, après ses récentes et fracassantes déclarations coup de gueule à Abidjan et à Paris en faveur d’une prise de conscience collective du continent africain à propos du secteur agricole

de ce dernier, c’est à Meknès que le Président au verbe incisif a choisi de réitérer son plaidoyer. « L'Afrique doit prendre son avenir entre ses mains et définir son propre moyen pour gérer sa démocratie… Le développement de nos pays, quelles que soient leurs richesses en matières premières minérales, passe nécessairement par le développement de nos agricultures », a-t-il déclaré à l'occasion de l'ouverture des Assises nationales de l'agriculture. Une pensée qui s’accorde parfaitement avec l’initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine, la fameuse « Triple A » (ndlr : lire encadré : « Le Triple A pour les nuls ») lancée par le Maroc lors de la COP22 et qui consiste dans ces grandes lignes à réduire l’impact négatif

des changements climatiques sur l’agriculture du continent africain. Côté produits, « le panier en osier » des exposants africains contenait des produits agricoles transformés et d’autres du terroir tels que l’huile de soja, le maïs, le riz, le fonio ou encore le chocolat et les fruits exotiques, mais pas seulement. On pouvait y trouver également beaucoup d’ambitions et l’espoir de sceller des partenariats gagnant-gagnant avec le Royaume chérifien, véritable tremplin pour un rayonnement à l’international. Et, au vu du potentiel énorme dont regorge le continent de Thomas Sankara, les solutions ne devraient en principe pas faire défaut. L’avenir nous le dira… Un avenir qu’on espère vert.

L’Italie à l’honneur

Pour sa 12ème édition, les têtes pensantes du SIAM ont jeté leur dévolu sur l’Italie afin d’occuper le siège d’invité d’honneur. Et pour cause, ce pays méditerranéen représente la 3ème puissance agricole de l’Union européenne (juste derrière la France et l’Allemagne) avec un chiffre d’affaire du secteur agricole de plus de 42 milliards d’euros et quelques 1,6 millions d’exploitations agricoles pour une surface arable d’environ 7,1 millions d’hectares. Qui plus est, le pays de Léonard de Vinci est sans conteste l’un des leaders mondiaux de l’agriculture biologique et de la production placée sous le signe de

l’identification de la qualité et de l'origine. En effet, la péninsule compte le plus grand nombre d'appellations d'origine protégée (AOP), d'indications géographiques protégées (IGP) et de spécialités traditionnelles garanties (STG) de l’Union européenne. Quant à la relation commerciale avec le Maroc, l’Italie occupe le 17ème rang des partenaires commerciaux du Royaume concernant le domaine agricole, et c’est bel et bien pour faire bouger ce classement que les responsables du SIAM ont opté pour l’Italie. Alors oui messieurs ! ce fut bien le bon choix.

le « Triple A » pour les nuls A comme Adaptation, A comme Agriculture, A comme Afrique. Lancée en grande pompe par le Maroc en marge de la COP22 qui s’est déroulée du 7 au 18 novembre dernier à la Ville ocre, l’initiative dite « Triple A » vise essentiellement à adapter l’agriculture du continent noir, et ce afin de relever l’énorme défi que constitue le changement climatique, ou à moindre mesure, réduire le taux de vulnérabilité de l’agriculture africaine face à ce fléau planétaire. Pour cela, le plan « Triple A » préconise le traitement prioritaire de 3 axes principaux, à savoir : l'accès aux énergies propres, le développement

des villes durables et le renforcement de la résilience à la production agricole. En somme, pour la première fois dans l’histoire de ce continent, une corrélation claire a été établie entre le climat et la sécurité alimentaire. Enfin, il convient de rappeler que les climatologues s’accordent tous à dire que l’Afrique est la première victime du changement climatique, et que son agriculture commence d’ores et déjà à en pâtir. Cette situation est plus qu’alarmante lorsque l’on sait que ce secteur fait travailler 60 % de la population africaine, de quoi faire passer ce problème en priorité continentale numéro 1 ! L’USINE AFRICAINE AVRIL - MAI 2017

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16 ÉCONOMIE

La Banque Africaine de Développement répond aux attentes des Africains

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ors d’un discours passionné prononcé mercredi 19 avril 2017 au Center for Global Development à Washington, DC, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina a évoqué l’énorme potentiel de l’Afrique ainsi que le programme de développement ambitieux de la Banque qui, a-t-il déclaré, « est en bonne voie de réalisation ». Au cours de sa rencontre avec le groupe de réflexion de Washington, le Président de la BAD a dressé un bilan de ses 19 premiers mois à la tête de l’institution. Deux ans plus tôt, le 16 avril 2015, alors qu’il était ministre de l’Agriculture et du Développement rural du Nigeria, il participait à un débat dans la même salle

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avec d’autres candidats à la présidence de la BAD avant l’élection présidentielle en mai 2015. « L’Afrique était au premier plan pour une excellente raison », a-t-il déclaré dans un discours préliminaire qui introduisait le panel sur le thème « Les difficultés et la logique d’une hausse des financements pour l’Afrique », organisé en marge des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale. « La Banque africaine de développement a donné la direction à suivre, en matière de leadership, à toutes les banques multilatérales de développement (BMD) en faisant preuve de transparence dans l’élection de son président, dans le cadre d’un processus ouvert et concurrentiel », a-t-il ajouté, faisant référence à la publication des

résultats en direct sur Twitter, de l’élection organisée par la BAD. Deux ans plus tard, Akinwumi Adesina a déclaré, devant une salle comble, que la vision qu’il avait présentée lors de son discours inaugural – les « Cinq grandes priorités » (le Top 5) en matière de développement – est en cours de déploiement à l’échelle du continent. « La vision que nous avons de l’Afrique, à la BAD, fait partie intégrante du Top 5 : éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie, nourrir l’Afrique, industrialiser l’Afrique, intégrer l’Afrique et améliorer la qualité de vie des Africains », a affirmé le président, avant d’énumérer une liste d’initiatives qu’entreprend la BAD actuellement.


ÉCONOMIE

« En lançant le « New Deal » pour l’énergie en Afrique, nous nous sommes engagés à investir 12 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, avec l’ambition de mobiliser 45 à 50 milliards de dollars supplémentaires. L’objectif étant de raccorder 130 millions de personnes au réseau et 75 millions à des systèmes hors réseau, afin de permettre à environ 150 millions de ménages d’accéder à une source d’énergie de cuisson propre. « Nous avons mis en place une toute nouvelle vice-présidence spécifiquement dédiée à l’électricité et à l’énergie : la BAD est la première et l’unique banque multilatérale de développement à prendre une telle mesure. L’an dernier, nous avons financé un projet d’un montant de 1,7 milliard de dollars dans le secteur de l’électricité couvrant 19 pays et, cette année, ce montant passera à 2 milliards de dollars, avec l’objectif de mobiliser 5 à 7 milliards de dollars. Nous avons lancé un Fonds pour l’inclusion énergétique à hauteur de 500 millions de dollars avec un capital de départ de 100 millions de dollars, afin de proposer des financements abordables aux entreprises qui investissent dans les énergies renouvelables. « À l’instar de l’électricité qui alimente une économie, la nourriture fournit de l’énergie aux populations. Le coût annuel des importations alimentaires en Afrique se chiffre à 35 milliards de dollars et l’on prévoit une augmentation de ce montant à 110 milliards de dollars d’ici 2025 ; ceci affaiblit les économies des pays africains, décime son secteur agricole et exporte les emplois du continent », a déclaré Adesina, en précisant que 35 milliards de dollars

représentent approximativement le montant dont le continent a besoin pour combler son déficit énergétique. « Dans un souci d’apporter un soutien rapide à la diversification des économies en Afrique et à la relance des zones rurales sur le continent, nous avons fait de l’agriculture notre plus haute priorité », a-t-il poursuivi. « La BAD s’est engagée à verser 24 milliards de dollars pour soutenir l’agriculture au cours des 10 prochaines années, en se focalisant principalement sur l’autosuffisance alimentaire et sur l’industrialisation agricole. Les sécheresses et les famines auxquelles certains pays ont récemment été confrontés (Soudan du Sud, Somalie, Nigeria, Kenya, Éthiopie et Ouganda) appellent à des interventions immédiates, car 20 millions de personnes sont touchées par l’insécurité alimentaire et souffrent de malnutrition aiguë. C’est dans ce cadre que la BAD a décidé de lancer de nouvelles initiatives et prévoit un appui de 1,1 milliard de dollars, suite à l’approbation de son Conseil d’administration, pour faire face à cette crise et prévenir toute nouvelle famine en cas de sécheresse. » « Nous prenons des mesures pour rehausser le niveau de parité en Afrique. C’est la raison pour laquelle nous avons lancé le programme de Discrimination positive en matière de financement pour les femmes d’Afrique (AFAWA) en vue de mobiliser 3 milliards de dollars en faveur des femmes entrepreneures. Nous nous sommes attaqués au plus grand problème social auquel l’Afrique fait face aujourd’hui : les taux élevés de chômage des jeunes. Actuellement, un tiers des 230 millions de jeunes Africains (environ

20 % de la population jeune dans le monde) est au chômage ou se sent découragés, un autre tiers occupe un emploi précaire, principalement dans le secteur informel, et seulement 1/6e occupe des emplois rémunérés. » Pour résoudre ce problème, la BAD a lancé l’initiative ENABLE Youth (Empowering Novel Agri-Business-Led Employment Youth) un programme destiné aux jeunes et promouvant l’entrepreneuriat dans l’agro-industrie par l’acquisition de compétences qui s’adresse aux jeunes « agripreneurs » dans plusieurs pays, dont le Nigeria et le Soudan. La BAD s’est également associée à la Banque européenne d’investissement (BEI) afin de lancer l’initiative « Boost Africa » pour les jeunes entrepreneurs innovants, et elle investit dans la formation de la jeunesse dans les domaines des sciences, des technologies et des mathématiques en vue de les préparer aux emplois de demain. « Notre vision pour l’Afrique est claire », a déclaré Akinwumi Adesina en énonçant certains des succès qu’a connu l’institution en 2016 : • 3,3 millions d’Africains ont bénéficié de nouveaux raccordements à l’électricité ; • 3,7 millions d’Africains ont bénéficié d’une amélioration de leur accès à l’eau et à l’assainissement ; • 5,7 millions d’Africains ont bénéficié d’améliorations dans le secteur agricole ; • 9,3 millions d’Africains ont bénéficié d’un accès à des services de santé améliorés ; • 7 millions d’Africains ont bénéficié d’une amélioration de leur accès aux services de transport.

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18 ÉCONOMIE

Le rapport Africa Pulse de la Banque mondiale « La croissance économique en Afrique subsaharienne rebondit en 2017 », Tel est la conclusion d’Africa Pulse, le rapport semestriel de la banque mondiale dédié à l’état des économies africaines. Après avoir enregistré en 2016, son niveau le plus bas depuis plus de deux décennies, la croissance dans cette région reprend en 2017 pour atteindre 2,6 %. Toutefois, elle reste faible et se situe légèrement au-dessus de la croissance démographique. Autrement dit, elle avance avec un rythme qui entrave les efforts relatifs à l’emploi et à la réduction de la pauvreté. Ce redressement est lent eu égard à l’ajustement insuffisant par rapport à la baisse des prix des matières premières et à l’incertitude des politiques. Plusieurs pays exportateurs de pétrole sont confrontés à des difficultés économiques. Heureusement ! D’autres pays comme la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, Kenya, Mali, Rwanda, Sénégal

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et Tanzanie continuent d’afficher des taux de croissance annuels supérieurs à 5,4 % entre 2015 et 2017, aidés en cela par la demande intérieure. Les perspectives économiques mondiales s’améliorent et devraient favoriser la reprise dans la région. Selon le rapport Africa’s Pulse « la croissance globale du continent devrait passer à 3,2 % en 2018 et à 3,5 % en 2019, reflétant ainsi la reprise dans les principales puissances économiques. La croissance demeurera atone dans les pays exportateurs de pétrole, alors qu’elle devrait repartir modestement dans les pays exportateurs de métaux. La croissance du PIB dans les pays dont l’économie dépend des matières premières devrait rester forte, soutenue par les investissements dans les infrastructures, des secteurs de services résilients et le redressement de la production agricole. C’est le cas en Éthiopie, au Sénégal et en Tanzanie ».

« Alors que les pays procèdent à des ajustements budgétaires, nous devons faire en sorte que la conjoncture demeure propice à l’investissement afin que les pays d’Afrique subsaharienne connaissent une reprise plus forte », explique Albert G. Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique. « Nous devons mettre en œuvre des réformes qui augmentent la productivité des travailleurs africains et créer un environnement macroéconomique stable. Des emplois plus productifs et de meilleure qualité contribuent à lutter contre la pauvreté sur le continent. » Concernant les mesures à prendre, ledit rapport recommande une mise en œuvre urgente de réformes visant à améliorer les institutions qui promeuvent la croissance du secteur privé, développer les marchés financiers locaux, améliorer les infrastructures et renforcer la mobilisation des ressources intérieures.


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20 ENTREPRISE

Nasser Benkirane VP Business Development

« La coopération Sud-Sud s’impose à l’Afrique comme alternative au modèle de développement post colonial » Plus qu’une tendance, c’est un fait : les entreprises marocaines sont de plus en plus présentes sur le très prometteur marché africain, jadis boudé par ces dernières. Le Groupe MEDTECH n’échappe pas à la règle, objectif : faire connaître le Groupe à l’échelle continentale. Entretien avec Nasser Benkirane, VP Business Development.

L

e Groupe MEDTECH est le 1er opérateur global des NTIC au Maroc ; A l’actif du Groupe, 13 filiales totalisant un effectif de 900 personnes, 100 Millions d’Euros de CA consolidé, opérant dans les Solutions IT, les Solutions de Paiement, les Data Center et les Solutions Réseaux et Télécoms (Mobilité, Big Data, Virtualisation, Cloud, Intelligence de la donnée, Progiciels de gestion, Conduite du changement, Sécurité IT, Communications unifiées, Développement spécifique, Switch monétique, Centre de contacts, GED, Portail d’entreprise, etc…). Le Groupe a développé une expertise reconnue dans divers secteurs

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d’activité (finance, industrie, administration, services, …), avec un champ d’intervention dépassant le cadre national (Europe, Afrique du Nord, Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale). Parmi ses nombreux partenaires éditeurs et constructeurs, on citera entre autres : Oracle (depuis 1989), IBM, CISCO, Alcatel-Lucent (filiale Nokia), NCR (fournisseur de guichets automatiques), Dell EMC, Nutanix, Sage ou encore Microsoft. En tant que Vice-Président Business Développent du Groupe MEDTECH, je suis en charge du développement de ses activités sur l’Afrique avec un focus particulier sur la partie Francophone.

Quelle est votre stratégie d’investissement dans le continent africain ? Le Groupe MEDTECH s’investit depuis maintenant 5 années dans la prospection des marchés d’Afrique du Nord et d’Afrique Subsaharienne. Cela se traduit en premier par une étude des différents marchés porteurs et la constitution d’un réseau de partenaires capables de représenter localement notre offre globale de produits et services. Notre stratégie se poursuit ensuite à travers des déplacements réguliers dans les pays ciblés pour assister à des salons et forums IT, mais aussi pour y rencontrer des prospects et clients de même


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que nos futurs partenaires locaux. L’objectif de notre démarche est de faire connaître notre Groupe à grande échelle et de s’appuyer sur nos partenaires pour faire le travail commercial tout en bénéficiant de notre support total durant les phases d’avant-vente. Le Groupe MEDTECH mène en parallèle des réflexions pour s’implanter dans certains pays en propre ou à travers un rachat de structures locales. Parlez-nous de vos projets en Afrique Le Groupe MEDTECH compte à son actif plusieurs projets réalisés en Afrique du Nord et en Afrique Subsaharienne. Parmi les projets en cours, on citera entre autres : projet de switch monétique en Sierra Leone à travers sa filiale S2M, projet de gestion électronique des documents en Côte d’Ivoire à travers sa filiale Uniforce, projet de formations Oracle au Sénégal, Mali, Côte d’Ivoire et Niger à travers sa filiale OmniAcademy, projet de déploiement de solutions de gestion des forces de vente mobiles au Tchad à travers sa filiale Ncrm, projet de mise en œuvre de solutions de sécurité Oracle chez un opérateur télécoms au Cameroun à travers sa filiale Omnidata, projet de Datawarehouse et de Reporting règlementaire en Algérie à travers sa filiale Omnidata Business Solutions, etc… Comment votre entreprise accompagne la politique du royaume dans le développement du continent africain ? L’Afrique est un relai de croissance non négligeable. Tout le monde se rue sur cet eldorado jadis délaissé. Le marché marocain est saturé, d’où la nécessité pour les entreprises ma-

rocaines d’aller chercher de la croissance en Afrique, où la compétence marocaine est aujourd’hui fortement reconnue et appréciée. En ce qui nous concerne, et fort de nos expériences réussies depuis plus de 25 ans dans le domaine des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, nous œuvrons à l’instar des autres secteurs d’activité (finance, télécoms, assurance, …) à faire bénéficier plusieurs pays frères de tout notre savoir-faire, en leur proposant des idées de projets IT déjà réalisés au Maroc aussi bien dans le secteur Privé que Public. Nous agissons également au niveau de nombreuses Agences de Développement de l’Informatique de ces pays, en tant que conseiller sur les Best Practices de notre domaine d’activité, en vue de leur permettre d’améliorer leur notation « Doing Business ». L’informatique constitue en somme aujourd’hui un ingrédient essentiel permettant aux pays Africains de passer d’un statut de pays sous-développé à pays émergent. Nous faisons notre possible pour y contribuer du mieux que nous pouvons. Quel regard portez-vous sur la coopération Sud-Sud ? Le Maroc a entamé depuis quelques années une politique Africaine basée sur la coopération Sud-Sud et sur le partenariat Public-Privé dans une perspective Win-Win. Ceci est à mettre à l’actif de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, qui a ouvert cette voie permettant au Maroc de renforcer sa position de deuxième investisseur africain en Afrique, voir premier en Afrique de l’Ouest. La coopération Sud-Sud s’impose au continent Africain comme alter-

native au modèle de développement post colonial des pays Africains. L’Afrique peut ainsi se fédérer, trouver son chemin vers le développement et s’affranchir de la dépendance vis-à-vis de l’Europe et de la Chine. Cette conception de coopération du Maroc avec les autres pays Africains ambitionne de donner à l’Afrique les moyens de se développer par ellemême, en comptant sur ses propres ressources naturelles et humaines. Comment à votre avis, les entreprises marocaines pourraient être une réelle locomotive dans le développement du continent africain ? Doté de ressources naturelles limitées, le Maroc fait partie des rares pays africains qui ont réussi à bâtir des Groupes privés solides, au savoir-faire reconnu. On assiste en effet aujourd’hui à une présence significative de ces grands Groupes Marocains en Afrique, permettant aux pays concernés de bénéficier du partage de leur expertise, de leur savoir-faire et de leur compétitivité dans divers domaines d’activité : la finance, les télécoms, la construction d’infrastructures, l’immobilier, l’assurance, la santé, l’agriculture, l’exploitation des richesses du soussol, l’industrie pharmaceutique, le ciment, la formation professionnelle, les énergies renouvelables, etc…, tout ceci auréolé par une compagnie aérienne nationale, Royal Air Maroc, contribuant à une vaste mobilité intercontinentale permettant de faciliter la libre circulation des ressortissants des pays Africains frères. Ce constat permet à mon sens de conforter le statut du Maroc en tant que « réelle locomotive » du développement du continent Africain.

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22 ENTREPRISE

L’Afrique invente son propre modèle, selon Mazars

À

l’occasion de l’édition 2017 de l’Africa CEO Forum, le groupe international d’audit et de conseil Mazars dévoile les enseignements de son étude « Afrique : les nouvelle voies de l’innovation – dans le sillage des catalyseurs de l’intrapreneuriat et de l’open innovation ». Propulsée par l’intrapreneuriat et l’innovation, l’Afrique connait aujourd’hui une transformation décisive. À travers cette étude, Mazars part à la rencontre d’entrepreneurs et d’entreprises qui ont développé des initiatives locales pragmatiques et innovantes. L’innovation devient une priorité stratégique pour un nombre croissant d’entreprises établies en Afrique, qui

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disposent rarement des ressourcesinternes et de l’agilité nécessaires pour se transformer, qui plus est rapidement ». S’inspirant des succès extérieurs sans chercher à les copier et s’adaptant aux réalités locales pour générer

L’Afrique : des écosystèmes entrepreneuriaux aux multiples facettes de nouveaux projets, les entrepreneurs innovants africains contribuent à inventer de nouveaux modèles. Certaines entreprises misent sur le potentiel d’innovation de leurs collaborateurs. D’autres s’ouvrent à des acteurs externes, parmi lesquelles les start-ups.De Dakar à Nairobi, du

Cap à Casablanca, les expérimentations d’intrapreneuriat et d’open innovation se multiplient, créant une dynamique panafricaine. « Continent de la disruption technologique, l’Afrique franchit actuellement une nouvelle étape en matière d’innovation. Après les success stories des fintechs et de la bancarisation du secteur des télécommunications, le continent connaît un nouvel élan avec les pratiques d’intrapreneuriat et d’open innovation qui apportent des solutions locales pragmatiques dans des environnements ne bénéficiant pas toujours des ressources internes et du cadre réglementaire propices à la création d’offres innovantes. C’est désormais aux entreprises de s’impliquer dans ce type de


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démarches afin de répondre aux besoins de proximité du marché et de créer une culture d’agilité qui les aidera à réinventer leur business model», explique Abdou Diop, Managing Partner de Mazars au Maroc. Les initiatives d’intrapreneuriat et d’open innovation constituent également une composante importante de l’attraction et de la rétention des talents. L’étude Mazars révèle ainsi que près de 90% des répondants indiquent que l’ouverture d’une entreprise à l’innovation et à l’intrapreneuriat est un critère qui les inciterait à la rejoindre. L’Afrique : des écosystèmes entrepreneuriaux aux multiples facettes Le continent africain est en ébullition numérique : bourgeonnants en Afrique centrale ou dans l’Ouest francophone, en phase de développement accéléré comme au Rwanda, structurés comme l’exception sud-africaine. D’autres encore bénéficient de positions privilégiées comme au Maroc, proche historiquement des États-Unis et géographiquement de l’Europe, ou en Egypte, qui profite de sa proximité avec le MoyenOrient. L’étude Mazars démontre qu’aujourd’hui un peu partout des précurseurs montrent la voie rapprochant les mondes des entreprises établies et des entrepreneurs/innovateurs, ou

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libérant le potentiel « intrapreneurial » des salariés. Elle nous apprend également qu’il existe un écart de maturité entre les écosystèmes anglophones et francophones. Ainsi, seules 16% des personnes anglophones interrogées pensent que leur entreprise n’a pas fait de l’innovation une priorité contre 25% côté francophone. L’Afrique anglophone dispose en effet d’un terreau d’innovation important, à Nairobi, à Lagos, à Johannesburg et au Cap, à Accra ou à Kigali. La mondialisation avancée et les technologies de communication instantanée renforcent les interconnexions entre les écosystèmes africains mais aussi au-delà des frontières. L’étude Mazars met ainsi en avant la manière dont des start-ups de la diaspora africaine s’allient à des grands groupes pour prolonger l’aventure dans leurs filiales africaines, ou encore l’intérêt croissant pour l’Afrique de startups internationales, notamment dans les Fintechs. Si le courant d’intrapreneuriat et d’open innovation gagne petit à petit du terrain et de la visibilité en Afrique, beaucoup reste à faire, dans la majorité des écosystèmes, pour qu’émergent plus d’entrepreneurs pérennes : assouplissement des cadres ou encore facilitation de l’accès au marché de la part des entreprises établies.

À propos de Mazars

Mazars est une organisation internationale intégrée et indépendante spécialisée dans l’audit, le conseil ainsi que les services comptables fiscaux et juridiques. Au 1er janvier 2017, Mazars est présent dans les 79 pays qui forment son partnership international intégré. Mazars fédère les expertises de 18 000 femmes et hommes. Emmenés par 950 associés, ils servent leurs clients à toutes les étapes de leur développement : de la PME aux grands groupes internationaux en passant par les entreprises intermédiaires, les start-ups et les organismes publics. En Afrique, Mazars est présent dans 25 pays avec 2 500 collaborateurs répartis dans 45 bureaux.

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Amine Louali

Directeur général délégué de Maghreb Steel

« La problématique de l’industrialisation de l’Afrique commence par la question de la logistique » Après que certains l’ait donnée pour morte, l’entreprise Maghreb Steel semble renaitre de ses cendres. Mieux encore, ce symbole de la sidérurgie marocaine reprend, petit à petit, du poil de la bête pour reprendre le flambeau de la sidérurgie marocaine à l’échelon africain. Interview avec Amine Louali, le directeur général délégué de Maghreb Steel.

A

près des années de difficultés, Maghreb Steel est en train de se redresser, depuis que vous êtes aux commandes. Que pouvez-vous nous dire là-dessus ? Maghreb Steel a connu depuis la mise en service de l’investissement colossale (6 milliards de DH) dans la nouvelle usine (aciérie + 2 laminoirs à chaud) une grave crise financière qui a failli entrainer l’arrêt de son activité. Cet investissement a coïncidé avec l’effondrement des marchés des commodités dans le monde et a accentué les pertes financières. En 2014, un plan de transformation a été décidé entre les banques, l’État et les actionnaires pour redresser l’entreprise. Nous avons commencé

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par mettre en place la structure managériale et organisationnelle pour assurer une maitrise de nos opérations. Nous devions maitriser toute la chaine de production pour offrir au marché les bons produits, avec la bonne qualité, dans les délais et en étant compétitif. Tous les processus internes de l’entreprise ont connu une transformation radicale. Nous cherchons à responsabiliser les personnes en charge, à les faire monter en compétences et à reprendre la maitrise sur les opérations. Nous cherchons aussi à appliquer l’état de l’art dans tous nos processus pour transformer cette entreprise à gestion familiale en une référence de la bonne gouvernance qui n’a rien à envier aux meilleures multinationales.

Beaucoup de réalisations sont déjà à notre actif mais il reste beaucoup à faire pour pérenniser l’entreprise et occuper la place que Maghreb Steel mérite au sein de l’écosystème industriel du Maroc. Comment avez-vous réussi à faire baisser les tensions et regagner la confiance du marché ? Nous devions faire la démonstration par la preuve. C’est vrai que Maghreb Steel était à l’arrêt faute de financement et cela a entrainé beaucoup de tension avec nos clients. Les conditions nécessaires pour le lancement du plan de restructuration ont mis un certain temps à se mettre en place (financement, mesures de protection…), mais nous avons commencé à obtenir de bons résul-


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tats opérationnels (fiabilisation des lignes de production, réduction des couts…) après quelques mois. Ce qui a permis d’embarquer les troupes dans cette aventure très tôt. Une fois la maitrise des fondamentaux a commencé, la confiance de nos clients a commencé à revenir. Nous avons presque mis un an à rassurer les clients et le marché surtout après une grève et un problème de financement au cours de l’année. Maintenant nous pouvons être fiers de la confiance de nos clients et même de nous ériger comme moteur de notre écosystème. Nous identifions des opportunités de développement pour nous et nos clients et cela se traduit par un marché qui s’accroit malgré un contexte économique défavorable ces deux dernières années. L’autre élément de confiance c’est les prix que nous appliquons. Ils sont très compétitifs ; ce qui permet de réduire de manière significative l’importation au Maroc. Dernier élément, c’est celui de la qualité. Nous avons amélioré de manière significative notre qualité au point de pouvoir livrer Renault. Cela a des conséquences sur la qualité de

l’ensemble de nos produits. Résultat : l’obtention d’une certification ISO TS 16949, sésame indispensable pour livrer le secteur très exigent du secteur de l’automobile. Que pouvez-vous nous dire sur votre stratégie de développement au niveau africain ? Maghreb Steel a toujours exporté une part importante de ses capacités (20 à 30%), dans le bassin méditerranéen en Europe, au Maghreb et au Moyen-Orient. Le positionnement du Maroc par rapport à l’Afrique est très intéressant. La plupart des marché africains sont très petits et ne consomment pas beaucoup d’acier. De facto, nous avons un avantage compétitif qui nous permet de bien servir ce marché. Nous sommes déjà présents en Afrique depuis des années. Nous sommes en train de renforcer nos équipes pour pouvoir servir plus de marchés. La nouveauté que nous cherchons à déployer et d’accompagner nos clients marocains dans leur implantation en Afrique en leur proposant des offres compétitives pour qu’ils puissent percer dans ce marché. Quels sont les projets que vous avez

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déjà menés à bon port en Afrique ?Nos produits sont déjà commercialisés depuis plusieurs années dans une dizaine de pays en Afrique. Nous espérons accaparer plus de parts de marché ; ouvrir de nouveaux horizons et de nouveaux pays. Quel regard porte Maghreb Steel sur l’industrialisation en Afrique ? La problématique de l’industrialisation de l’Afrique commence par la question de la logistique qui rend le fret couteux et freine les ambitions de développement du continent. Les besoins de consommation sont très importants, mais malheureusement les infrastructures ne suivent pas toujours. La stratégie de la Chine consistant à augmenter le salaire de la main d’œuvre pour donner naissance à une classe moyenne importante est une grande opportunité pour le continent africain et pour le Maroc en particulier. Nous avons assisté à la signature du projet de « Mohamed VI – Tanger Tech City » qui confirme cette opportunité. Pour développer davantage l’Afrique, il faut renforcer les liens et faire du « sur-mesure » pour répondre aux besoins grandissant du continent.

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26 DOSSIER

Olivier Labbe

Directeur général chez Cap dc

L’Afrique : futur géant numérique ?

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un peu plus de 50 ans, je m’amuse toujours à expliquer aux jeunes de 25 ans que, lorsque j’avais leur âge, la Chine était considérée comme un pays « en voie de développement ». Cet état de fait, radicalement bouleversé en l’espace d’une seule génération, est une formidable promesse d’espoir pour le continent Africain. Les retards technologiques d’hier permettent les innovations de demain Il faudra d’abord, comme l‘explique l’économiste togolais Jonas Aklesso Daou, que l’Afrique développe des « canaux de diffusion positive », affirmant une contribution à la valeur mondiale, et s’appuyant sur la fierté de sa propre culture. Une fois ce « socle fondateur » établi, la nouvelle perception de l’Afrique auprès des autres acteurs permettra une véritable influence au niveau du développement économique.

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L’histoire a ensuite toujours montré que les retards technologiques d’hier permettaient les innovations de demain, tout particulièrement dans l’industrie numérique. Le leadership mondial du Kenya, et désormais de certains pays d’Afrique, dans le paiement mobile, tient en grande partie au retard qu’avait accumulé ce continent dans les infrastructures bancaires classiques (distributeurs de billets, ter-

L’Afrique se transformera demain en leader économique par la « reverse innovation » numérique minaux de paiement etc…). Ainsi, la possession massive par un grand nombre de citoyens kenyans d’un téléphone mobile (plus de 90 %), a rendu évidente la logique d’utilisation de ce terminal comme infrastructure

de base pour déployer les services bancaires, avec en premier lieu la fonction paiement. A l’inverse, un citoyen européen n’a jusqu’à présent jamais ressenti le besoin d’une telle technologie car son système actuel lui suffit. Ainsi, le classement économique du mobile money présentée par l’experte anglaise Alix Murphy fin 2014 montrait d’ailleurs en n°1 ….l’Afrique subsaharienne et en queue de peloton … l’Europe. Alors que M-Pesa lance au Kenya cette semaine le premier emprunt obligataire exclusivement disponible sur téléphone mobile (une première mondiale), j’observais encore en novembre dernier à Paris le membre d’une délégation ministérielle africaine, cherchant en vain comment payer depuis son smartphone, et constatant que notre pays n’était pas encore équipé ! Situation, vous l’avouerez, assez paradoxale…. L’Afrique se transformera demain en leader économique par la « reverse


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innovation » numérique L’Afrique se contente encore souvent de répliquer ou de déployer les innovations développées dans les autres continents, même si elle le fait désormais avec une remarquable dextérité : créé en 2012 au Nigéria, Jumia est devenu en quelques années l’Amazon africain, générant un chiffre d’affaires de 135 M€ en 2015. Mais c’est vraiment par la « reverse innovation » numérique, à l’instar du paiement mobile, que l’Afrique se transformera demain en leader économique. Et le retard technologique d’aujourd’hui sera le catalyseur des solutions de demain. Les innovations digitales se retrouveront dans la e-citoyenneté (formidable enjeu du continent face à ces 1 ,2 Milliards de citoyens), la e-santé (il y a parfois moins de 1 médecin spécialiste pour 1 million d’habi-

tants dans certains pays d’afrique sub-saharienne) ou encore la e-agriculture (un pourcentage intolérable des productions agricoles pourrit dans les entrepôts, faute d’information « ICT4Ag » sur la logistique ou la capacité à vendre) Ainsi, la pharmacie virtuelle sénégalaise Jokkosanté, la solution M-Pe-

L’Afrique se contente encore souvent de répliquer ou de déployer les innovations développées dans les autres continents digree qui lutte au Ghana contre les faux médicaments, la bourse sénégalaise M-Iouma de vente de fruits et de céréales, la place de marché agricole virtuelle kenyanne M-farm, sont autant d’applications digitales qui génèrent des fonctionnalités in-

novantes. Un jeune entrepreneur burkinabé me parlait récemment de sa future application géo-localisée permettant à chacun de connaître l’heure d’arrivée d’un prochain moyen de transport, évitant que certaines personnes prennent des risques inconsidérés à sauter sur les bus en mouvement. En plus d’éviter des accidents, cela permettra peut-être de découvrir un futur modèle « Uber »… En conclusion Bien sûr, il faudra que les états africains investissent dans les infrastructures du numérique, en premier lieu les réseaux et les Data Centers, pour permettre à leur entrepreneurs de développer ces innovations. C’est la raison pour laquelle nous travaillons avec des ingénieries locales autour du modèle Cap DC.

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Décryptage : La révolution numérique au cœur de la transformation de l’Afrique (PwC)

Croissance 2.0 La révolution numérique au cœur de la transformation de l'Afrique PwC vient de publier une étude portant sur la révolution numérique en Afrique. Le choix du continent noir tient du fait que « l'Afrique se positionne plus en précurseur qu'en suiveur ». L’étude en question porte sur l’impact potentiel et réel des technologies dans six domaines clés. Clés que nous vous présentons ci-dessous en guise d’extraits

L

'Afrique se distingue des autres continents par sa façon de s'emparer de l'innovation technologique. En effet, dans cette région du monde, la révolution numérique n'est pas tant caractérisée par la technologie sur laquelle elle s'appuie que par les tarifs abordables pratiqués dans ce domaine, la facilité d'accès aux appareils et, jusqu'à récemment,

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une demande largement inexploitée. Autant de facteurs qui ont permis à l'Afrique de progresser rapidement. Imaginez un instant que vous vivez dans les montagnes isolées d'Afrique de l'Est. Un de vos enfants a besoin de médicaments mais l'acheminement de ce traitement jusqu'à votre village nécessite deux à trois jours d'un long périple à moto. Imaginez à présent comme votre vie

serait transformée si vous pouviez commander ce médicament à partir de votre téléviseur alimenté par l'énergie solaire, régler la facture depuis votre téléphone portable et récupérer votre livraison déposée par un drone devant votre porte. C'est désormais possible. En effet, grâce à la disponibilité croissante d'unités de production électrique solaire, des millions d'Africains


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ont maintenant accès à l'électricité. Par ailleurs, le paiement mobile est aujourd'hui possible même dans les contrées les plus reculées. Des tests pour la livraison par drone de produits médicaux, même des poches de sang, sont actuellement en cours dans les montagnes d'Afrique de l'Est. Face à cette vague d'innovations, l'Afrique présente un grand avantage par rapport aux autres continents : tout est à inventer et rien ne vient freiner les entreprises qui cherchent à instaurer leur propre modèle distinctif.

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Rendre les entreprises et les services publics plus efficaces La technologie ouvre de nouveaux marchés, enrichit l'offre et raccourcit les délais de livraison. La connectivité qui non seulement accroît la disponibilité des biens et des services mais permet également aux collaborateurs et aux entreprises et personnes innovantes de travailler ensemble au sein de communautés virtuelles est au cœur de ces développements. Toutefois, si les portables sont très présents, le développement

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Renforcer la confiance et lutter contre la corruption

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De nombreux marchés se développent à vitesse grand V. Les frontières entre les secteurs s'estompent. La réunion des énergies renouvelables, des paiements mobiles et des moyens de financement des consommateurs en constitue un bon exemple. L'économie de partage, modèle qui a propulsé des entreprises comme Uber et Airbnb à la tête de leur secteur d'activité, est également fermement ancrée en Afrique. Exemple frappant; Uber, qui est présent sur le continent africain, doit partager le marché avec de nombreux

concurrents locaux. On retrouve ce modèle d'économie de partage dans le nombre croissant de réseaux qui permettent à des millions d'entrepreneurs de trouver du travail, d'obtenir des informations sur leur marché et de se développer commercialement bien au-delà des limites de la localité où ils étaient jusqu'à présent cantonnés. Un potentiel précieux Où se cache le potentiel de demain? Cette étude analyse l'impact potentiel et réel des technologies dans six domaines clés :

d'Internet reste faible. En Afrique, moins de 30 % des habitants ont accès au haut débit mobile (contre 43 % en Asie), et seulement 15 % bénéficient d'un accès à Internet à leur domicile3. Les appareils avec lesquels ils se connectent font appel à une technologie relativement ancienne, ce qui limite la diversité et le volume des contenus auxquels ils peuvent accéder et qu'ils peuvent télécharger. En améliorant l'accès à Internet et à des équipements de nouvelle génération, il serait possible non seulement de favoriser la connectivité mais également de créer des plates-formes dédiées à d'autres développements commerciaux dans différents domaines : publicité, e-

commerce et divertissements. Par ailleurs, une collecte, une analyse et un partage de données plus efficaces pourraient doper la performance des services publics tout en garantissant une utilisation à bon escient des investissements. Malgré leur nombre, les données disponibles sont souvent fragmentées, incomplètes ou obsolètes, d'où des difficultés à cibler les investissements, à évaluer la progression des projets par rapport aux objectifs ou à permettre aux citoyens de demander des comptes aux autorités. La transformation des services publics passera obligatoirement par une meilleure préparation au partage des données en toute transparence.

La lutte contre la corruption et le gaspillage implique une documentation précise et exhaustive des dépenses publiques. La technologie blockchain qui constitue, pour chaque transaction et chaque information échangée une

base de données sécurisée, pourrait être la solution dans la lutte contre la fraude. Elle pourrait également réduire les dépenses considérables liées à la collecte et la vérification des registres.

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Simplifier l'accès au marché et les interactions économiques Le e-commerce dispose du potentiel pour révolutionner le secteur de la distribution, comme il l'a déjà fait en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. Toutefois, les ordinateurs et les smartphones étant assez peu répandus, les interfaces de vente doivent fonctionner sur des appareils basiques. L'impact des publicités s'en trouve amoindri (moins d'illustrations et de vidéos), tout comme la

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Améliorer les soins de santé et prévenir les crises sanitaires La technologie abolit les distances et contribue à élargir l'accès aux soins. Dans ce domaine, les exemples ne

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Améliorer les soins de santé et préPromouvoir l'éducation, l'innovation et la création d'emplois Grâce aux hubs d'innovation, les entreprises en place peuvent se rap-

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diversité des options proposées. Le piètre état des routes, des systèmes postaux et des infrastructures de paiement freine également les perspectives de développement. Le développement des drones pourrait aider à contourner certains des problèmes liés aux infrastructures routières et postales. Néanmoins, il faudrait mettre en place des adresses fiables et des moyens de paiement numériques pour tirer pleinement profit du e-commerce. L'impression 3D met la fabrication personnalisée à la portée des communautés les plus éloignées. On compte déjà plusieurs exemples de prothèses orthopédiques fabriquées avec ce procédé. À l'avenir,

l'impression 3D pourrait révolutionner la production en modifiant les procédés de réalisation. Il ne s'agirait plus d'investir massivement dans des machines et de rechercher une main d'œuvre à bas coût - modèle qui a alimenté l'essor de l'Asie au XXe siècle - mais plutôt de se contenter d'une technologie relativement bon marché et de tout miser sur la créativité des utilisateurs ; ce changement représenterait une véritable source de valeur. Voilà comment sans héritage technologique, l'Afrique pourrait prendre la tête de cette nouvelle révolution industrielle et devancer les pays disposant de ressources technologiques plus traditionnelles.

manquent pas : depuis les kits d'examens ophtalmologiques portables jusqu'au dépistage de maladies cardiovasculaires dont les résultats sont transmis à un spécialiste à distance pour établir un diagnostic. De son côté, l'analyse des Big Data et la surveillance opérée par les drones peuvent permettre de détecter les premiers signes d'une épidémie

éventuelle, de suivre sa propagation pour mieux cibler la distribution des médicaments et de l'endiguer. En œuvrant à la démocratisation de ces technologies, les responsables politiques et les entreprises contribueraient à améliorer l'accès aux systèmes de soins, tout en réduisant les coûts et en soulageant un personnel de santé débordé.

procher de start-up et créer des écosystèmes prospères d'entreprises créatives. Pourtant, en Afrique, la plupart des hubs technologiques souffrent d'un manque d'infrastructures (informatique, Internet, électricité et routes), d'expertise technique, d'investisseurs et de réglementation pour pouvoir réaliser pleinement leur potentiel. Les pouvoirs publics

ont un rôle majeur à jouer dans ce domaine : ils peuvent fournir un soutien réglementaire et développer les infrastructures, notamment les télécommunications et le réseau électrique, pour permettre à ces pôles de devenir de véritables centres d'excellence.


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Réintégrer le secteur informel dans les circuits économiques traditionnels Grâce aux téléphones portables, les banques et les opérateurs de télécommunications peuvent désormais proposer des services accessibles à bas coûts à des clients jusqu'alors

non bancarisés. Par exemple, au Kenya, la plate-forme de paiement M-PESA offre non seulement la possibilité d'obtenir un crédit mais également d'accéder à d'autres services tels que payer ses factures d'électricité et même acheter des produits plus rares. L'effacement des frontières entre les secteurs ainsi que la création de nouveaux écosystèmes commerciaux sont au cœur de ces développements. Cette imbrication accrue des activi-

tés nécessite d'adapter la réglementation et de repenser la façon dont les entreprises dotées de modèles économiques très différents (les banques d'un côté, les opérateurs mobiles de l'autre) peuvent unir leurs forces en créant des joint-ventures performantes. Selon nous, la réussite de ce genre de rapprochement passe plutôt par un autre modèle : un intermédiaire ou une spin-off fonctionnant indépendamment des deux maisons mères.

LES ACTIONS PRIORITAIRES Comment tirer parti de ce potentiel ? D'après notre expérience et l'analyse à grande échelle du marché réalisée dans le cadre de cette étude, nous estimons que cinq grandes priorités se dégagent pour les entreprises traditionnelles, les nouveaux acteurs et les responsables politiques.

LES ENTREPRISES TRADITIONNELLES

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La révolution numérique n'est pas

qu'une opportunité technique La connectivité abolit les barrières entre les différents secteurs d'activité et ouvre de nouveaux marchés aux produits industriels et aux biens de consommation. Le potentiel com-

mercial vient de la mise en place d'infrastructures physiques, financières et de télécommunications qui vont faciliter ces échanges commerciaux.

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tion L'Afrique compte de plus en plus de pôles technologiques et de « technopreneurs ». Les partenariats ouvrent les portes de l'innovation. En contrepartie, la présence de certains parte-

naires sur le marché permet de tester les produits et de réaliser des économies d'échelle pour accélérer la commercialisation des innovations.

Créer des écosystèmes d'innova-

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Voir plus loin En abaissant le prix des produits et des services, en les rendant plus accessibles et plus simples d'utilisation, la révolution numérique participe de façon significative à l'augmentation du nombre de consommateurs en Afrique. Alors que les entreprises s'adressent

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Tirer parti des expériences Autrefois, il fallait des années à un

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traditionnellement aux classes supérieures et aux classes moyennes supérieures, celle que nous pouvons définir comme la « classe moyenne émergente » constitue une manne beaucoup plus importante puisqu'elle devrait représenter un marché de 6 000 milliards de dollars en 20214. Avec plus de deux milliards de consommateurs (comprenant une grande proportion de la population africaine), la classe moyenne émergente, dont les revenus annuels oscillent entre 996

dollars et 3 945 dollars, se positionne juste en dessous de la classe moyenne conventionnelle en termes de revenus. En matière de qualité et de performance des produits, ses attentes sont identiques à celles des catégories supérieures. D'ailleurs, cette étude montre que les consommateurs restent fidèles à une entreprise bien implantée dans la classe moyenne émergente, même quand leur niveau de revenus progresse.

produit innovant pour trouver son marché. Aujourd'hui, c'est l'affaire de quelques mois. En conséquence, les business plans qui s'étirent en longueur ne sont plus valables quand le produit arrive sur le marché, il n'y est déjà plus attendu. Pour

réussir, il faut sortir des sentiers battus - passer rapidement à la phase de commercialisation, recueillir tout aussi rapidement les avis, tirer les leçons et s'adapter... en cas d'échec, autant échouer vite pour se relever et recommencer.

Penser autrement Dans une économie de rupture, il faut se montrer créatif, avoir envie de partager et être prêt à accueillir le changement. Les entreprises innovantes ne sont pas seulement des spécialistes de la technologie et des analystes de données, elles doivent faire preuve d'empathie pour être plus proches des consommateurs et comprendre leurs besoins. Il convient également d'anticiper le fonctionnement d'un effectif hybride ou des hommes et des femmes travailleront en collaboration avec l'intelligence artificielle.

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LES NOUVEAUX ACTEURS

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Définir un modèle unique Les modèles occidentaux ne sont pas adaptés à l'Afrique - l'absence de structures préexistantes et la vitesse du changement font que la région est déjà en train de dépasser les autres continents. De plus, aucun modèle n'est transposable d'un pays africain à un autre. Les nouveaux acteurs performants ont développé des modèles économiques adaptés aux besoins spécifiques de chaque marché, intégrant les différences de réglementation, de structure de marché et de préférences clients propres à chaque partie de l'Afrique.

Voir au-delà de l'innovation technologique Les logiciels et autres avancées technologiques ne peuvent pas fonctionner seuls. Tout l'enjeu réside dans la mise en place d'un modèle économique efficace et pertinent pour le client. Les consommateurs africains réclament, sur leurs canaux numériques, du contenu produit localement. Malheureusement, il ne faut pas oublier que l'accès au Wifi est généralement limité et que les appareils ne sont pas de dernière génération.

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Croître avant qu'il ne soit trop tard De nombreuses start-up performantes ont prospéré sur des plates-formes créées par des sociétés mères ou des partenaires de joint-ventures. À mesure de leur croissance, elles peuvent se sentir à l'étroit sur ces plates-formes ou estimer qu'elles sont freinées dans leur expansion vers de nouveaux marchés. C'est pourquoi il est important d'anticiper le développement de sa capacité de croissance et de sa présence sur le marché, via de nouveaux partenariats, des structures indépendantes ou une séparation de la maison mère en vue d'une introduction en bourse.

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Trouver sa place Certains nouveaux acteurs ont réussi à créer un nouveau marché en partant de zéro. Mais la plupart des start-up africaines se sont engouffrées dans les brèches des marchés existants et ont généré des revenus en raccourcissant les délais de livraison ou en élargissant l'accès. L'utilisation des données mobiles pour vérifier la localisation et faciliter les demandes de prêts est un exemple révélateur. Alors que les téléphones portables et l'Internet des objets sont en plein essor en Afrique, les données, plutôt que les appareils et les équipements qui permettent de les échanger, pourraient devenir une véritable mine d'or.

Contrer les résistances des intérêts particuliers On peut s'attendre à ce que les grands acteurs bien établis voient d'un mauvais œil une réglementation qui permettrait à de nouveaux arrivants de leur prendre des parts de marché. Si l'unique façon d'accéder au marché est de nouer des partenariats, rien n'empêche qu'une fois sur pied et pleinement opérationnelle, l'entreprise tente de convaincre les responsables politiques que les innovations qu'elle porte et la concurrence qu'elle représente sont, à long terme, bénéfiques pour le marché.

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LES RESPONSABLES POLITIQUES

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Accepter le changement comme une opportunité Pour les communautés oubliées des services publics et des banques, la révolution numérique est synonyme d'accès à l'électricité, aux télécommunications et aux services financiers. S'il est important de réguler les activités en pleine expansion dans des secteurs économiques sensibles, il ne faut pas en profiter pour protéger des intérêts particuliers.

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Placer l'agriculture au cœur du développement En matière d'investissements, l'agriculture arrive toujours en queue de peloton. Comme le souligne cette étude, c'est l'un des domaines dans lequel les besoins d'innovation se font le plus sentir mais aussi où ils sont le plus difficiles à satisfaire. Un développement intelligent placerait l'agriculture en première ligne, mettrait en production les terres inexploitées en utilisant les dernières technologies pour doper le rendement et progresserait sur la chaîne de valeur vers des domaines tels que le développement des semences.

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Encourager la libre circulation des données Les données détenues par les pouvoirs publics représentent une ressource énorme et sous- exploitée. Les technologies aident non seulement à cartographier les maladies et à cibler les réponses mais également à identifier les besoins en infrastructures, en soins de santé et en éducation. Les pouvoirs publics doivent jouer leur rôle en améliorant la qualité de leurs propres données, en acceptant de les partager et en exploitant les informations qu'elles recèlent pour cibler les investissements et accroître l'efficacité des services publics.

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Renforcer la transparence La connectivité renforcera les possibilités de surveillance des pouvoirs publics. Il faut y voir une chance de promouvoir davantage de transparence et de confiance. La technologie blockchain offre une occasion unique de lutter contre la corruption et la fraude dans les administrations publiques.

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Bénéficier d'un tremplin technologique Alors que la technologie devient plus abordable et simple d'utilisation, l'Afrique a l'opportunité de profiter des derniers développements, qu'il s'agisse de la fibre optique ou de la 4G.

UNE OCCASION UNIQUE Nous vivons une période pleine d'opportunités. Depuis les services bancaires mobiles jusqu'aux énergies renouvelables, l'Afrique est en train de passer devant les autres régions du monde dans ces domaines. Les entreprises et les pouvoirs publics disposent là d'une opportunité inédite d'exploiter la révolution numérique que connait actuellement l'Afrique pour intensifier et amplifier la prospérité à travers tout le continent. Ne la laissons pas filer !


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Jean-Michel Huet Associé au sein du cabinet BearingPoint

L’Afrique, eldorado de l’innovation inversée ? Mobile banking, e-commerce, e-gouvernement… Grâce à l’avènement du digital, l’Afrique est aujourd’hui le laboratoire de multiples cas d’innovations inversées.

A

près la vague de l’innovation frugale vient celle de l’innovation inversée, théorisée par Vijay Govindarajan et Chris Trimble. Nous assistons au renversement du cycle classique de l’innovation qui ne vient plus seulement des pays du Nord mais aussi des pays du Sud. Alors que l’innovation frugale vise à créer plus de valeur économique et sociale tout en consommant moins de ressources, l’innovation inversée – qui consiste à concevoir des produits ou services dans et pour les pays émergents, avant de les commercialiser, avec quelques ajustements, dans les pays industrialisés – s’en différencie sur plusieurs points. Tout d’abord, l’innovation inversée n’est pas qu’une simple exportation d’un modèle car elle découle des besoins des marchés émergents où elle a été conçue. Ensuite, elle implique

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un changement de culture profond, caractérisé notamment par la valorisation de l’expertise du personnel implanté localement, l’émergence de nouvelles compétences créatives au sein de ces équipes, et la création d’un véritable écosystème local participatif favorisant le développement de produits issus de l’innova-

Le cabinet américain McKinsey Global Institute avait publié en septembre dernier la deuxième édition

tion inversée. Enfin, elle s’appuie sur une réelle autonomie des équipes locales, pouvant ainsi partir d’une feuille blanche pour créer de nouvelles solutions et définir un disposi-

tif de gouvernance approprié. Le digital en Afrique s’inscrit pleinement dans cette logique d’innovation, initialement frugale, puis inversée. Le processus d’inversion est en cours : l’innovation africaine arrive dans les pays plus développés. Aujourd’hui, les Européens se demandent par exemple si ce qui a fait le succès du digital en Afrique pourrait trouver un écho sur le continent. Pour comprendre ce qu’on entend par « digital », quatre critères sont à appréhender. – L’accès aux données. C’est le cœur de la révolution des TIC que nous vivons depuis un quart de siècle avec la numérisation, le développement des réseaux de communication pour échanger les données, et l’interopérabilité entre les équipes techniques pour fluidifier les échanges. Le trait marquant des dernières années est le renforcement significatif de la


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mobilité en Afrique, où la majorité des pays comptabilise davantage de téléphones mobiles que d’habitants.

respondent à des cas d’innovations inversées, les trois suivants sont en devenir.

– La donnée elle-même. Quelle que soit cette donnée, fut-elle simple (comme les SMS) ou complexe (un échange vocal en direct), c’est l’usage de la donnée et sa monétisation qui sont au cœur du digital. L’enjeu est de savoir ce que l’on fait de cette donnée et comment l’exploiter, par le biais d’algorithmes notamment.

1. Le développement des TIC. Pas de digital sans télécoms et sans capacité d’échanger des données. Jusqu’aux années 1990, l’Afrique était déconnectée du monde avec un taux de pénétration des accès téléphoniques de moins de 3%. La téléphonie fixe, déployée depuis les années 1880 ailleurs, ne concernait en Afrique que les grandes administrations, les élites et les entreprises importantes.

– Les plateformes. Gérer tout cela par le biais de plateformes est aussi un élément clé du digital. Dans le contexte de l’Afrique, où l’innovation passe par des partenariats publics-privés importants, cette dimension est centrale. – Le web social. Les plateformes digitales offrent la possibilité de gérer un écosystème de partenaires pour de l’open innovation, du développement business, etc. L’Afrique a été en avance sur cette dimension avec les Printemps arabes pendant lesquels les réseaux sociaux ont joué un rôle clé, notamment en Tunisie. Les cinq étapes du développement numérique de l’Afrique Le développement du digital en Afrique s’est fait en plusieurs étapes. Les économistes et les experts les ont analysées en commençant par le début des années 2000. Ils ont alors utilisé le terme de « leapfrog » (littéralement, « saute-mouton »). Cela révèle une des spécificités du digital en Afrique : les étapes de développement ont été différentes de ce que nous avons pu observer ailleurs. Ce développement s’est réalisé en sautant des étapes. Les deux premiers « sauts » cor-

Le rattrapage a été fulgurant, mais s’est opéré grâce au mobile, sans passer par l’étape de la ligne fixe. Ce saut est même double car à partir des années 2010, l’accès à Internet et aux réseaux sociaux est passé directement par les smartphones et les réseaux mobiles 3G ou 4G, et non par l’ADSL ou la fibre reliées à des ordinateurs personnels. En soi, on ne peut pas parler ici d’innovation inversée, mais plutôt d’une voie de développement adaptée au contexte local, donc d’une innovation frugale. Cependant, d’autres secteurs découvrent ou redécouvrent le système du « prépayé ». Ainsi, dans le champ de l’énergie et notamment de l’électricité, le modèle prépayé télécom, intimement lié aux TIC, fait aujourd’hui des émules. C’est le cas notamment en Amérique du Sud mais aussi au Nord, dans les grandes exploitations agricoles du Midwest. Le modèle de télécom africain est ainsi devenu une innovation inversée. 2. Le paiement. Les pays africains sont, à quelques exceptions près, très peu bancarisés et l’usage du cash

y est massif. Le recours aux chéquiers, virements ou cartes bleues est rare. Là encore, un nouveau saut a eu lieu avec l’éclosion du paiement par mobile. Le succès des pays tels que le Kenya, la Côte d’Ivoire ou le Mali ont ouvert la voie à un nouveau moyen d’échange d’argent (les premiers usages sont essentiellement de l’échange de personne à personne), puis de paiement. Non seulement les pays africains sautent des étapes mais ont aussi un usage encore plus « digital » des paiements que les Européens ou les Américains. A ce jour, cette étape, qui représente un bel exemple d’innovation inversée, est l’apport digital de l’Afrique le plus significatif. 3. Le e-commerce. Les services par contournement ou « over-the-top » (OTT) (c’est-à-dire proposés en dehors des offres commerciales des fournisseurs d’accès à l’Internet, NDLR) ont rapidement investi les téléphones et les Smartphones des Africains. Avec des spécificités : Facebook est accessible par SMS et Uber accepte le paiement par cash dans certains pays. Si tous les grands acteurs de l’Internet mondial sont présents en Afrique, Amazon a encore du mal à adapter son modèle au contexte africain. En retard d’une quinzaine d’année sur les Etats-Unis, le e-commerce africain connaît un développement récent. Ce développement n’est pas un rattrapage, mais bel et bien une nouvelle voie. En effet, les sites à succès tels que Jumia (première licorne africaine, NDLR) sont davantage des places de marché, qui ne gèrent pas leur stock. Le modèle s’adapte à la spécificité locale (complexité L’USINE AFRICAINE AVRIL - MAI 2017

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logistique, manque d’adresses postales, de confiance, etc.), et permet d’enrichir le catalogue, y compris avec des offres des marchés locaux informels. Il est encore trop tôt pour parler ici d’innovation inversée car l’applicabilité dans les pays du nord reste à démontrer, mais l’Afrique est en train de proposer un nouveau modèle de e-commerce. 4. Le secteur public. Le digital peut permettre au secteur public africain d’effectuer un vrai bon en avant. Dès les années 2000, les premières tenta-

tives dans le domaine de la santé ont vu le jour. Depuis les années 2010, nous assistons à une accélération : projets de e-gouvernement, e-santé, e-éducation… Même si beaucoup sont encore au stade théorique, ils témoignent d’une vraie volonté politique d’utiliser le digital comme catalyseur du développement. Certains pays africains disposent aujourd’hui d’états civils entièrement numérisés et biométriques, ce dont ne disposent pas les pays européens ou américains à ce jour ! Là encore, il s’agit d’un terreau fertile d’innovation inversée.

5. Le développement de l’économie des plateformes. Si ce modèle est largement commenté et développé en Amérique du Nord, puis en Europe et en Asie, il va aussi toucher l’Afrique. Là encore, la question de l’innovation frugale devenant inversée va se poser. Le développement des « smart cities » à l’Africaine (Casablanca, Kigali, etc.) semblent ouvrir la voie à de nouvelles expérimentations pour adapter ces plateformes au contexte local, et devenir à terme un autre exemple d’innovation inversée.

Biographie Jean-Michel Huet est diplômé de Sciences-Po Paris et de Neoma Business School, il est associé au sein du cabinet BearingPoint après avoir travaillé chez France Télécom et chez PwC. Il accompagne depuis 20 ans, les opérateurs télécoms et utilities, médias, gouvernements et institutions internationales dans leur stratégie de développement. Il intervient notamment dans la transformation digitale des organisations. Il pilote aussi les activités Afrique de BearingPoint et intervient depuis une dizaine d’années dans plus de la moitié des pays du continent pour leur développement et leur transformation. Il a ouvert le bureau de Casablanca du cabinet en 2011.

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Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique

Les startups numériques africaines à l’honneur

Parallèlement à ses réunions printanières qui se tiennent à la capitale américaine, les responsables de la Banque mondiale ont donné le coup d’envoi de l’initiative Xl Africa. Premier du genre, ce programme vise à accompagner 20 startups numériques des plus prometteuses de l’Afrique subsaharienne. L’usineafricaine souligne ses grandes lignes.

X

1, 1 pour la première initiative de ce genre. C’est l’appellation attribuée par la Banque mondiale à son programme d’accompagnement des startups numériques africaines. Concrètement, il s’agit d’un programme d’apprentissage sur mesure, qui permettra, à terme, d’améliorer la visibilité des 20 startups sélectionnées, tout en accédant à de potentiels investisseurs et partenaires commerciaux. Sur le plan pratique, les startups retenues bénéficieront d’une formation accélérée qui les obligera à entrer en immersion durant cinq long mois, et ce afin de « recevoir un mentorat de la part d’experts internationaux et locaux » comme on peut le lire sur le communiqué de presse de la Banque mondiale. AVRIL - MAI 2017 L’USINE AFRICAINE

Pour sa part, Makhtar Diop, Viceprésident de la Banque mondiale pour la région Afrique, également présent lors de cette annonce, n’a pas manqué de rappeler que « Les startups numériques sont des moteurs importants de l’innovation en Afrique », puis d’ajouter « Pour multiplier et diffuser les nouveaux services et technologies au-delà des frontières, elles ont besoin d’un écosystème intégré qui fournisse un accès aux marchés régionaux et aux investissements mondiaux. Les initiatives panafricaines telles que Xl Africa jouent un rôle essentiel en liant à l’échelle du continent les startups locales et les sociétés et investisseurs ». Par ailleurs, la Banque mondiale a d’ores et déjà levé le voile sur la liste des groupes

d’investisseurs africains qui accompagneront le programme X1 Africa. On peut ainsi y trouver le réseau African Business Angel Network (Aban), Goodwell Investments, Knife Capital, Nest Africa, Silvertree Capital, Singularity Investments et bien d’autres. Aussi, comme partenaires commerciaux participants à cette initiative, on trouve des groupes comme le mastodonte Orange ou encore Thomson Reuters. Pour rappel, cette initiative est loin d’être le fruit du hasard, elle est plutôt à corréler avec le récent rapport de Disrupt Africa, qui fait état d’une augmentation de 16,8% en seulement une année, concernant le nombre de startups technologiques africaine ayant décroché un financement. C’est de bon augure !

PAR


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PARTENAIRE OFFICIEL

PARTENAIRES INSTITUTIONNELS

Guichet Unique National des Procédures du Commerce Extérieur

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42 INVITÉ DE LA RÉDACTION

Khaled Igue

Président du Think Tank Club Afrique 2030

« Le plus grand défi que doit relever le continent africain aujourd’hui est celui de la transition démographique » Il n’a qu’un objectif : servir son continent. Cet objectif, il en fait la principale mission du think tank Club 2030 Afrique dont il est président. Lui, c’est Khaled Igué, un béninois qui consacre son quotidien au développement du continent noir. Interview Parlez-nous de votre parcours académique ? Né au Bénin, Khaled Igué y grandit et fait ses études à Cotonou jusqu’à l’âge de 18 ans. Il part ensuite étudier l’anglais au Ghana, s’installe en France le temps d’enchaîner une classe préparatoire et une école d’ingénieur – l’INSA, Institut National des Sciences Appliquées – et s’envole pour une dernière année à Chicago, au sein de l’Illinois Institute of Technology. Il obtient son diplôme en 2009, et rejoint Areva où il travaille sur des projets énergétiques et des partenariats stratégiques. Il continue à enrichir sa formation universitaire. Il est bientôt diplômé en sciences économiques de l’université de Paris I, titulaire d’un MBA

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en Management de la Sorbonne Graduate Business School et un Master en Politiques de développement, Potentiel Afrique de Sciences Po Paris. Vous avez fait vos classes chez Areva. Une telle expérience, qu’est-ce qu’elle vous a apporté ? Travailler pour une grande entreprise comme AREVA dans un environnement international apporte forcément une expérience gratifiante sur la gestion des grands projets, leurs financements et le développement de compétences. Chez AREVA j’ai eu la chance de travailler avec le Japon, de vivre en tant qu’expatrié en Finlande et au Niger, et je peux vous dire que rien que pour l’ouverture culturelle, on apprend beau-

coup. L’Afrique a besoin de grandes entreprises pour créer des emplois et de la valeur ajoutée. Avoir pu travailler dans un grand groupe comme AREVA pendant près de 7 ans dans différents secteurs comme l’Energie et les Mines donne aussi une bonne idée des bonnes et des mauvaises pratiques pour bâtir et réussir à faire prospérer ce genre d’organisation. Actuellement, vous êtes directeur des partenariats publics et institutionnels d’OCP Africa. Ça vous donne du pain sur la planche. Parlez-nous un peu de vos missions ? Le pain sur la planche n’est pas la bonne expression, c’est un beau challenge. Le groupe OCP a fait le choix de dédier une stratégie à l’Afrique et


INVITÉ DE LA RÉDACTION

d’y mettre des moyens, c’est donc un honneur pour moi de prendre part à cette aventure. J’ai décidé depuis quelques années de dédier mon avenir et mon travail au développement du continent africain, je le fais donc à travers mes missions chez l’OCP et aussi à travers le think tank Club 2030 Afrique dont je suis le fondateur et le président. L’agriculture est un secteur qui représente près du 1/3 du PIB des pays africains, près de la moitié des exportations de certains pays et emploie près de 7O% de la population active, c’est donc sans aucun doute le secteur qu’il faut renforcer d’urgence. Est-ce qu’elles répondent à vos attentes personnelles ; à savoir servir votre continent ? Ma mission est complètement dédiée au continent africain. Il s’agit pour

moi de faire des partenariats de long terme avec les pays d’Afrique subsaharienne pour la transformation du secteur agricole, pour un partenariat Sud-Sud gagnant-gagnant. Il s’agit non seulement d’améliorer les échanges entre les pays africains mais aussi de trouver des solutions

L’Afrique a besoin de grandes entreprises pour créer des emplois et de la valeur ajoutée

africaines aux défis du continent. L’Afrique est à un tournant de son histoire. Si les voyants sont au vert, il y a encore de nombreux défis à relever, notamment le déploiement

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des politiques publiques de développement, accès à l’énergie et à l’eau potable, accès à l’éducation, à la santé et le développement d’une agriculture durable et moderne. Le Groupe OCP est dans le domaine de l’agriculture, donc y travailler me permet de répondre aux différents défis énoncés. Vous êtes à la tête du think tank Club 2030 Afrique qui veut « apporter des réponses africaines aux défis du continent ». Que pouvezvous nous dire sur les missions principales de ce think tank ? Club 2030 Afrique, institution à but non lucratif, s’est assigné pour mission principale de mettre ses compétences, son savoir et son énergie au service des organes de gouvernance africains afin de les accompagner dans le processus d’émergence qui

L’USINE AFRICAINE AVRIL - MAI 2017


44 INVITÉ DE LA RÉDACTION mènera à un développement économique et social harmonieux à horizon 2030. À travers son activité, ce think tank a pour ambition de devenir la première plateforme de réflexion en Afrique en œuvrant en faveur du partage des idées et des échanges entre la société civile, les entrepreneurs et les décideurs politiques locaux, nationaux et panafricains. S’appuyant sur un réseau d’experts reconnus, de leaders d’opinion de la société civile, de décideurs politiques, de hauts fonctionnaires et de dirigeants de grandes entreprises, Club 2030 Afrique organise des temps de rencontre et d’échange, diffuse des publications, veille, centralise et partage l’information pertinente, enfin s’associe à des partenaires pour conduire des actions de terrain. Comment à votre avis, l’Afrique pourrait-elle réussir son industrialisation ? L’Afrique a déjà commencé son industrialisation et elle va non seulement être réussie mais aussi dépasser les attentes. Il y a deux types de tendances sur le continent, il y a des pays qui sont déjà rentrés dans la chaîne de valeur mondiale et vous pouvez retrouver le Maroc, l’Afrique du Sud et le Nigéria par exemple, et vous avez des pays comme le Bénin qui créent des industries intermédiaires pour répondre à la demande du marché local notamment dans l’industrie agroalimentaire et le textile. Je mise pour la réussite de l’industrie africaine sur ces industries intermédiaires de proximité qui répondent

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aux attentes des populations et sont vraiment créatrices d’emplois et de valeur ajoutée. Un exemple tout simple est l’industrie de transformation du manioc, qui sur toute la chaine de valeur permet de créer des emplois et donne plusieurs produits finis comme la farine, l’amidon et les provendes pour les animaux. Ce produit représente l’aliment protéiné le plus consommé en Afrique de l’Ouest. Pour accélérer la création de ces industries intermédiaires, Il faudra favoriser l’accès à l’énergie et à l’eau potable, financer les PME et mettre le cadre règlementaire adéquat pour garantir un environnement des affaires stable. Quels sont les grands défis que doit relever l’Afrique d’aujourd’hui ? Le plus grand défi que doit relever le continent africain aujourd’hui est celui de la transition démographique qui par effet de ricoché impacte tous les autres aspects du développement qui sont la création d’emplois stables, l’accès à l’énergie, la santé, l’éducation et l’autosuffisance ali-

L’Afrique a déjà commencé son industrialisation et elle va non seulement être réussie mais aussi dépasser les attentes

mentaire. Si les économistes ont raison et que la population africaine passe la barre des deux milliards d’habitants en 2050, cela suppose que graduellement, la croissance démographique connaît un saut moyen de près 10% presque tous les ans. Il faudra donc chaque année créer près

de 12 millions d’emplois en Afrique, mettre en place les infrastructures de santé et d’éducation et repenser l’urbanisation des villes et des villages. Le défi est énorme. Quelles sont, selon think tank Club 2030 Afrique, les solutions qui s’imposent pour relever ces défis ? Club 2030 Afrique en tant que think tank engagé pour un développement harmonieux mais durable du continent a le souci de penser en premier lieu à des modèles socio-économiques qui favorisent un développement inclusif pour accélérer le bienêtre des populations. Nous partons donc du principe qu’il n’aura ni développement, ni émergence si le continent africain ne finance pas ardemment l’éducation, la santé, l’accès à l’énergie, le développement de l’agriculture. Aujourd’hui le numérique permet de faire des sauts technologiques importants, il faut donc intégrer l’économie numérique dans toutes nos réflexions. L’une de nos recommandations importantes est de créer une agence pour le développement inclusif dans tous les pays africains qui accompagnera les populations pauvres dans la création d’activités rentables (alimentaires, agriculture et services). Cette agence inclurait la participation des entreprises par leur RSE, les gouvernements qui y consacrent ne serait-ce qu’un 1% de leur budget, la société civile mettra à disposition son expertise et l’accompagnement. C’est ce que j’appelle un développement basé sur le consensus.


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Sous l’egide de :

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46 ENERGIE

Quelle énergie pour l’Afrique à l’horizon 2050 ?

Comme pour toute économie qui connait une croissance pérenne (3% en moyenne annuelle pour l’Afrique), le continent africain fait face à l’inévitable problématique de l’autosuffisance énergétique. Partant de ce lien de causalité, nous allons, dans un premier temps, établir un état des lieux de la production énergétique africaine, avant de se risquer à des solutions, et ce afin de tenter de répondre à la question suivante : l’Afrique sera-telle à la hauteur des objectifs fixés à l’horizon 2050 ?

A

vant de s’atteler à dresser un état des lieux énergétique du continent noir, il convient de rappeler les principales sources d’énergie utilisées par l’homme.

Mis à part les énergies renouvelables, les habitants de la planète Terre ont coutume d’utiliser le pé-

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trole, le gaz et le charbon en guise de sources d’énergie. Cependant, en matière de consommation énergétique, l’Afrique fait figure d’exception. En effet, abstraction faite de l’Afrique du Sud, 80% de l’énergie consommée en Afrique subsaharienne provient de l’utilisation massive du bois de

feu. L’autre spécificité (et pas des plus glorieuses) du continent noir réside dans un paradoxe : l’Afrique demeure en déficit énergétique malgré le fait qu’il en produit plus qu’il n’en consomme. Preuve en chiffre, l’Afrique produit 14% du pétrole mondial, 8% du gaz et 5% du charbon de la planète, alors que ce continent n’en consomme respectivement


ENERGIE

que 4%, 3,5% et 1%, une situation pour le moins ubuesque. Par ailleurs, une grande disparité régionale caractérise le secteur énergétique africain. A ce propos, on peut faire la distinction entre trois régions avançant à trois vitesses : l’Afrique du Nord, l’Afrique du Sud, et «le reste de l’Afrique». Plus en détail, de par leurs réserves de pétrole et de gaz, les pays du nord ainsi que l’Afrique du Sud sont les mieux lotis avec une consommation de 70% de la production du continent. En revanche, les autres pays subsahariens qui, pour rappel, représentent pas moins de 75% de la population africaine, ne consomment que le tiers de la production continentale. Les solutions

Afin d’améliorer la situation énergétique de l'Afrique à l’horizon 2050, quelques solutions ont bel et bien été avancées par les experts mondiaux. Parmi ces dernières, on trouve l’optimisation des ressources énergétiques ; En les termes du commun des mortels, cela signifie que l’Afrique doit mettre en place des énergies alternatives en adéquation avec les besoins des populations, et ce afin de s’extirper à la dépendance au pétrole. Voilà qui nous ramène directement à la question du développement des énergies renouvelables. Il est vrai que ces énergies ont, depuis peu, le vent en poupe, néanmoins, le potentiel africain en ce domaine reste largement inexploité, à l’instar de l’énergie hydraulique dont l’Afrique de l’Est pourrait jouer

un rôle de premier plan, et changer ainsi la donne. Aussi, soulignons l’importance du secteur des biomasses, une niche qui reste très loin d’une exploitation optimale. Le temps presse pour mettre en place de telles solutions salvatrices, surtout lorsque l’on sait que selon les prévisions du Programme des nations unies pour le développement (PNUD pour les intimes), l’Afrique ne tardera pas à connaitre un boom démographique historique. Selon cet organisme, l’Afrique comptera le quart de la population mondiale à l’horizon 2050, et qui dit boom démographique, dit accroissement exponentiel des besoins en énergie. En somme, mieux vaut prévenir que guérir, n’est-ce pas ?

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48 ENERGIE

Alpha Condé en marge de sa visite à Paris et d’un colloque organisé par l’agence française de développement (AFD)

Création d’un centre africain pour l’eau et les énergies renouvelables

L’Afrique va se doter d’un centre pour l’eau et les énergies renouvelables. Ce futlà la principale information résultant du dernier colloque de l’Agence française de développement organisé le 12 avril dernier à l’Institut du monde arabe à Paris, sous le thème «Toute l’Afrique : les enjeux d’une approche continentale ». Les détails.

C

’est le Président Alpha Condé « himself » qui a fait l’annonce. En effet, invité par les organisateurs du dernier colloque de l’Agence française de développement, le Président en exercice de l’Union africaine a profité de cette tribune qui a pignon sur rue, pour annoncer la création prochaine à Conakry (ndlr : pour ceux qui sont en brouille avec la géographie, Conakry est la capitale de la République de Guinée) d’un centre pour l’eau et les énergies renouvelables. Hasard du calendrier (ou pas), cette déclaration intervient au lendemain de la deuxième session

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du conseil d’administration de l’initiative africaine pour les énergies renouvelables tenue également à Conakry. Cette édition a été principalement dédiée à la problématique de la levée de fonds nécessaires à la réalisation de certains projets. Quant à la justification du choix de la création de ce centre africain, Alpha Condé avance, à juste titre, le constat suivant : « la Guinée est le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest », autrement dit, ce pays abrite les sources des principaux fleuves de la région. Aussi, l’une des conditions sine qua non au vu de la création de ce centre, réside dans le fait qu’il soit entièrement piloter par des africains, et ce,

toujours selon le Président de l’Union africaine « afin d’exploiter au mieux et au profit de tous, les potentielles énergétiques du continent ». Pour rappel, la présence d’Alpha Condé à ce colloque entre dans le cadre de sa visite officielle en France. Une visite d’Etat où le Président a multiplié les rencontres, notamment avec Gérard Larcher, Président du Sénat français. Avaient-ils parlé énergies renouvelables ou élections présidentielles françaises (ou les deux) ? A l’heure de la mise sous presse, rien n’a encore filtré à propos de cette réunion. Alors, affaire à suivre…


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50 INNOVATION

Tarik Hrima

Project Manager Applied Mechanics

Comment peut-on innover dans l’industrie automobile ?

A

près l’aéronautique, l’industrie automobile réfléchit à la meilleure manière d’intégrer la fibre composite dite de carbone dans ses modèles. Il s’agit de gagner du poids mais également de la robustesse. La fibre de carbone pose néanmoins des défis industriels et est handicapée par des coûts élevés de production. Alors puisque les constructeurs acceptent l’idée de commencer petit à petit à contacter les fabricants des matériaux composites, pour une éventuelle forme de charpente en carbone qui permet de renforcer des structures en acier. Cependant pourquoi ne pas penser aussi à introduire les matériaux élastomères dans la structure de la tôle ?? Actuellement le marché automobile français a retrouvé des couleurs l’année dernière. En 2016, 2,015 millions de voitures particulières neuves ont été vendues, selon les statistiques publiées ce dimanche par

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le comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA). Cela représente une hausse de 5,1% par rapport à 2015. PSA connaît actuellement un creux commercial à cause du renouvellement de produits vedettes (Peugeot 3008 et 5008, Citroën C3) et d’une gamme DS en fin de carrière. Il reste toutefois le premier groupe français en France, avec 27,7% des immatriculations l’an dernier, suivi par Renault à 25,73% de part de marché pour les voitures particulières. C’est-à-dire que la construction de l’automobile augmente de plus en plus, c’est une bonne chose mais dans un autre coté les accidents augmentent aussi. Alors en introduisant les matériaux élastomères comme le caoutchouc sous forme d’une bande dans la finalisation de la construction d’une tôle ça nous permettra de donner plus de sécurité aux conducteurs et minimiser les dégâts des accidents. En fait, il est nécessaire de mette en

œuvre cette application afin d’arriver à une nouvelle dimension de l’industrie automobile et rendre son image plus sécurisée et acharnée. Cet objectif peut être atteint en traitant, d’abord les matériaux élastomères les plus fiables à utiliser à savoir les caoutchoucs, ensuite la forme de la bande en caoutchouc pour qu’elle ait plus de résistance au choc, limiter le pourcentage de déformation de la tôle et restreindre l’endommagement. Finalement la mise en place de cette bande pour donner une belle attirance à cette nouvelle marge de construction de l’automobile. Les points forts de cette application… Beaucoup plus d’efforts doivent être faits dans ce domaine pour décrocher de nombreux avantages de sécurité : • Les matériaux élastomères sont présents dans de nombreuses applications de la vie quotidienne et occupent une place de choix dans


INNOVATION

l’industrie. C’est-à-dire qu’il serait facile d’en trouver dans le marché industriel. • Si les pneumatiques consomment plus de la moitié de la production des élastomères, on utilise aussi ces derniers dans un grand nombre d’autres secteurs industriels : dans l’automobile elle-même sous la forme de joints, de liaisons élastiques, de tubes et de tuyaux, de membranes ou de dispositifs anti-vibratoires, ainsi que dans l’industrie mécanique… etc. Alors c’est un produit perpétuel et disponible. • L’intérêt des matériaux élastomères est de pouvoir subir des déformations très importantes (plus de 100% généralement) et de reprendre leur forme initiale. Ils ont donc une très bonne capacité à emmagasiner de l’énergie lors d’un choc par exemple, et à la restituer ensuite. • Pour la majorité des applications, le caoutchouc brut est mélangé avec différents composés pour modifier ses propriétés. Les charges qui améliorent l’élasticité du produit final, sans augmenter sa résistance, sont des produits à base de carbonate de calcium ou de sulfate de baryum. Les charges de renforcement qui améliorent la résistance du produit fini sont le noir de carbone, l’oxyde de zinc, le carbonate de magnésium ou différentes argiles. Donc il serait facile à éteindre la forme de la bande souhaitée. • Le caoutchouc brut, qui ne représente que la moitié du poids du produit fini, est traité mécaniquement et chimiquement jusqu’à l’obtention de produits spécifiques. La flexibilité du caoutchouc est souvent mise à profit pour ces applications; son élasticité est adaptée à la réalisation de différents systèmes d’absorption des chocs et de diminution des vi-

brations. Donc ça n’aura aucune influence dans la nouvelle technologie de construction d’automobile. Les points à traiter avec prudence….. Néanmoins, certaines questions doivent être abordées: • Les chercheurs ont amélioré très nettement le caoutchouc synthétique. Alors certes, il est reconnu comme moins résistant que le caoutchouc issu de l’hévéa, mais il est aussi plus facilement disponible quand on ne dispose pas des ressources naturelles nécessaires. Le caoutchouc suit alors le boom de l’industrie automobile, et la production ne cesse de se développer. Une grande série d’amélioration de la vulcanisation et de la résistance des caoutchoucs à tous les climats pour une longue durée doit être étudié. • Le marché du caoutchouc reste dépendant de deux facteurs. D’une part, la demande mondiale en matière d’automobiles. Quand une voiture est vendue, elle l’est le plus souvent avec 5 pneus. D’autre part, le prix du pétrole. Le caoutchouc synthétique utilisant le pétrole dans son procédé, des changements dans les prix du pétrole entraîne des changements dans le prix du caoutchouc. • Habituellement, Il faut penser à

l’homogénéisation de la réalisation parfaite de la bande du caoutchouc souhaitée et son adaptation dans la finalisation de la construction de la tôle dans un strict minimum de temps tout en restant dans l’innovation du monde d’automobile. • Il est nécessaire de disposer de réglementations et de normes de constructions internationales pour suivre l’évolution de l’industrie automobile afin d’assurer l’aspect esthétique et le respect des recommandations du fabricant. À l’heure actuelle, il peut y avoir des problèmes de traçabilité et certaines parties douteuses apparaissent sur les marchés secondaires. Finalement……..pour conclure La modification de la construction de la tôle apparaît comme un moyen efficace pour réduire les dégâts matériels et humains des accidents. Les constructeurs et les fabricants devront se conformer à une accréditation pour inclure les matériaux composites à savoir les élastomères. Il est grand temps que les institutions internationales d’automobile franchissent une nouvelle dimension dans ce domaine et assimilent ce projet innovant qui serait très bénéfique pour les chefs des entreprises ainsi que pour la population mondiale.

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52 INNOVATION

Le «SMARTilab EMSI» Champion de l’innovation L’EMSI (Ecole Marocaine des Sciences de l'Ingénierie) a reçu trois médailles d’or et une médaille d’argent ainsi que deux prix spéciaux au Salon International de la Technologie de Shanghai en Chine et à la Conférence Internationale de Design, de la Recherche et de l’Innovation à Kuala Lumpur en Malaisie.

C

onsécration brillante du Maroc à l’échelle international en une semaine. Le laboratoire SMARTiLab rattaché au groupe EMSI a pu décrocher au nom du Maroc 3 médailles en or et une médaille en

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argent et 2 prix spéciaux dans de prestigieux concours d’innovation à savoir : le Concours International des Inventions du Salon International de la Technologie de Shanghai et à la Conférence Internationale de Design, de la Recherche et l’Innova-

tion à Kuala Lumpur Le Concours International des Inventions qui s’est déroulé du 20 au 22 avril 2017 au Salon International de la Technologie de Shanghai supporté par le conseil d’Etat chinois, est considéré comme le plus grand


INNOVATION

salon de l’innovation et de la technologie à l’échelle asiatique, organisé par la Chambre de Commerce chinoise pour l'importation et l'exportation des machines et des produits électroniques, le Centre International d'Echange de Technologie de Shanghai et le Groupe International Shanghai Eastbest & Lansheng. Il est aussi soutenu par l'UNIDO, le UNDP, le WIPO, le Ministère du Commerce, le Ministère de la Science et de la Technologie, le Bureau de Propriété Intellectuelle de l'État et le Gouvernement Municipal de Shanghai. L’invention Senstenna est sans doute la technologie phare de cette année. Elle a remporté la médaille d’or à la Conférence Internationale de

Design, de la Recherche et l’Innovation à Kuala Lumpur, la médaille d’argent au Salon International de la Technologie de Chine et finaliste de la Coupe du Monde de l’Innovation à travers le projet Smartypark. Le Senstenna est une innovation technologique appartenant aux systèmes de communications de la 5ème génération et spécialement au domaine des objets connectés ou IoT (Internet Of Things). Il s’agit d’un IoT sans capteur (SensorLess) qui utilise le recyclage des ondes RF du module de communication pour détecter différents types de grandeurs physiques sans faire recours à un capteur spécifique. Plusieurs applications sont d’ores et déjà touchées par ce projet révolutionnaire, à savoir : la détection d’obstacles, de mouvements et de vitesse. La technologie SENSTENNA a été récemment exploitée par le laboratoire SMARTILAB-EMSI comme un objet connecté sans capteur pour la réalisation du projet SMARTYPARK qui vise une gestion intelligente et écologique du stationnement des voitures dans les villes intelligentes. Le Smartypark à base de la technologie Senstenna a permis au Maroc d’être classé parmi les quatre finalistes de la Coupe du Monde de l’Innovation à Barcelone en mars 2017, un classement historique qui fait du Maroc le premier pays arabo-africain ayant pu décrocher une qualification à la coupe du monde de l’innovation. Le projet Multiview-Screen a été couronné par la médaille d’or au Concours International des Inventions du Salon International de la Technologie de Shanghai. C’est un écran Multi-Vues inventé par M. Majid El BOUAZAOUI, Inventeur et chercheur membre du SMARTilab EMSI. Un concept qui permet

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à plusieurs personnes de regarder divers programmes sur le même téléviseur où chacun peut suivre un seul programme sur toute la surface de l’écran en fonction de la position où elle se trouve sans utilisation de lunettes spéciales ou autres accessoires permettant ainsi la visualisation simultanée de plusieurs vidéos sur différents angles de vue. Le projet EFMA, a été également décoré par la médaille d’or à la Conférence Internationale de Design, de la Recherche et l’Innovation à Kuala Lumpur. Ce projet innovant est un nouveau Absorbant électromagnétique à base d’un Meta-matériau flexible et ultra fin pour la protection du corps humain contre les radiations électromagnétiques. Fruit d’une collaboration entre le Maroc à travers l’EMSI (SMARTiLab), la France à travers l’INSA de Rennes et les États-Unis à travers l’Université Georgia Tech. Ce nouveau Absorbant consiste à protéger le derme humain contre les effets néfastes de radiations électromagnétiques à savoir l’Ionisation ainsi que l’effet thermique plus particulièrement. Ce nouveau absorbant verra des applications dans le domaine médical notamment la protection des patients et du personnel des radiations du système de radiologie et de la radiothérapie. Par ailleurs ce même système d’absorption constitue une solution très prometteuse pour la protection des individus contre les attaques électromagnétiques militaires. Il est à signaler que Le développement de ce nouveau absorbant électromagnétique a été fait entre le Maroc et la France, sa fabrication et sa caractérisation expérimentale a été réalisée dans un laboratoire américain moyennant des plates-formes de prototypage de nano technologie.

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54 INVESTIR

Investir au Gabon, est-ce bon ?

N

uméro 1 oblige, L’usineafricaine se doit de fournir à ses lecteurs une petite explication concernant la motivation de la présente rubrique. Ce n’est un secret pour personne, l’Afrique couve un énorme potentiel économique et offre des opportunités sans pareilles pour les investisseurs. Pour ne citer qu’un seul indicateur, les spécialistes s’accordent à dire que le pouvoir d’achat des africains devrait doubler d’ici moins de dix ans. Seulement voilà, « devrait » n’est pas être ! Et c’est justement pour cette raison que la rédaction a choisi pour chaque numéro de décortiquer le tissu économique et social d’un pays africain, et ce afin de répondre à une unique question : Faut-il investir dans cette lointaine contrée ? De part son insoupçonnable potentiel, pour ce premier numéro, c’est

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le Gabon qui s’y colle. Mais tout d’abord, voici quelques données générales à toutes fins utiles, qui

Avec 900 sites miniers potentiels rassemblant un milliard de tonnes de réserves de fer (rien que ça !), 5,3 millions de tonnes de manganèse, d’or, de diamants et d’uranium, le Gabon se positionne incontestablement comme un véritable gisement de croissance pour l’économie planétaire. permettront, sans doute, de situer ce pays dans son contexte « géographico-démographique ». La République gabonaise s’étale sur une superficie de 267.667 km² et compte

Par Soufiane Chakkouche

une population d’à peine 2 millions d’individus, mais qui connait une croissance démographique annuelle de 2.1 % et qui se caractérise par sa jeunesse (62% des habitants ont moins de 24 ans). Sa capitale est Libreville, ses principales villes sont Port-Gentil, Franceville, Oyem, Lambaréné, et sa langue officielle est le Français. Voilà pour les présentations. Les tops L’un des atouts majeurs plaidant pour la cause gabonaise est son incroyable richesse et diversité s’agissant des ressources naturelles. En effet, le pays peut se targuer de posséder quelques 2 milliards de réserves exploitables de barils de pétrole. Aussi, avec 900 sites miniers potentiels rassemblant un milliard de tonnes de réserves de fer (rien que ça !), 5,3 millions de tonnes de manganèse, d’or, de diamants et


INVESTIR

d’uranium, le Gabon se positionne incontestablement comme un véritable gisement de croissance pour l’économie planétaire. De plus, ce pays renferme 12,5 millions d’hectares de forêts exploitables et 5,2 millions d’hectares de terres cultiva bles. Le deuxième argument mis en avant par les gabonais pour attirer les investisseurs étrangers, réside dans le contexte politique et social assez stable du pays, et ce malgré les dernières élections présidentielles agitées, mais qui se sont soldées par la confirmation de la Cour constitutionnelle des résultats, reconduisant ainsi Ali Bongo au pouvoir. Depuis, la situation s’est nettement apaisée. En outre, jouissant d’une situation géographique de premier plan avec un positionnement au cœur de l’Afrique et une ouverture sur la façade Atlantique, le Gabon ouvre aux investisseurs, la porte d’un foyer de quelques 250 millions de consommateurs. Qui plus est, le pays a comme objectif d’injecter 21 milliards de dollars sur l’ensemble de son territoire, et ce afin d’améliorer et se doter d’une infrastructure moderne. L’enveloppe sera dispatchée sur différents secteurs tels que les transports, le logement, les TIC, la santé et l’éducation.

Pour le reste, la République gabonaise présente des atouts socioéconomiques des plus solides de la région. En effet, hormis un taux de scolarisation supérieur à 96% et un taux d’alphabétisation frôlant les 85%, le pays connait une croissance économique soutenue avec 4% de moyenne annuelle sur les dix dernières années. Ajouté à cela un statut de 5ème producteur de pétrole d’Afrique ; le plus faible niveau de

jouissant d’une situation géographique de premier plan avec un positionnement au cœur de l’Afrique et une ouverture sur la façade Atlantique, le Gabon ouvre aux investisseurs, la porte d’un foyer de quelques 250 millions de consommateurs. dette publique de l’Afrique centrale ; une monnaie (franc CFA) stable indexée à l’euro, avec un taux d’inflation relativement bas oscillant autour des 2 % (soit 2 fois moins qu’un pays émergeant comme le Brésil) ; et une stratégie gouvernementale ambitieuse désireuse de diversifier son économie, à l’instar de ce vaste programme d’investissement public qui vise à hisser le pays au rang de pays

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émergent à l’horizon 2025, le Gabon offre de sérieux avantages sur le pan économique. Et, afin d’atteindre cet objectif, le pays tente d’augmenter l’attractivité de son environnement des affaire en poursuivant une stratégie de rénovation de ses codes sectoriels, à l’image de la création des zones économiques et franches, l’allégement fiscal en faveur des investisseur, ou encore la mise en place d’un guichet unique pour faciliter la procédure de création d’entreprise. Les flops Toutefois, tout n’est pas rose (tout n’est jamais tout rose en matière d’investissement, cela porte le nom de « risque », contrepartie du profit !) Si le Gabon semble être un eldorado pour les investisseurs, il présente, néanmoins, quelques inconvénients, et ils sont au nombre de 2. En effet, au vu de sa dépendance aux matières premières et ses exportations très peu variées en termes de produits (le secteur pétrolier représente 80 % des exportations, 45 % du PIB et 60 % des recettes budgétaires), l’économie du pays est soumise au dictat des cours mondiaux du pétrole. En d’autres termes, le tissu économique est fortement impacté par le prix du baril qui n’a eu de cesse de baisser. Cependant, pour remédier à cette dépendance, le Gabon a d’ores et

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56 INVESTIR

déjà tracé les grandes lignes de différentes stratégies futures, comme le plan « Gabon Industriel », le plan « Gabon Vert, Gabon Bleu » et le plan « Gabon des Services », dans l’unique but de diversifier son économie, ce qui se traduit en terrain vierge ou en aubaine dans le langage des investisseurs. L’autre hic qui, de prime abord, va à l’encontre de l’encouragement des investissements étrangers dans ce pays, concerne le fameux indice de développement humain, principal

indicateur du développement d’un pays. A en croire le dernier classement du PNUD (Programme des nations unies pour le développement), le Gabon occupe une timide 112ème place. Toutefois, à y voir de plus près, cela signifie qu’économiquement, le Gabon est loin d’être saturé, et que beaucoup y reste à faire, et qui dit faire, dit investir. Alors oui ! Investir au Gabon, c’est bon ! Et, n’oubliez jamais : investir en Afrique, c’est investir dans l’avenir.

A l’ intention des personnes pressées Pour celles et ceux qui n’ont nullement envie de se coltiner les quelques feuillets de ce papier, voici une synthèse reprenant les meilleurs arguments en faveur de l’investissement au Gabon : - Un potentiel ressources naturelles exceptionnel : la diversité et l’étendue de la richesse minière du pays, fait de ce dernier un véritable gisement pour l’avenir de l’économie mondiale. - Une situation politique et sociale stable : grâce, notamment, aux réformes lancées par le Président Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 2009, le Gabon connait un contexte politique et social assez stable. Le pays compte décrocher l’honorable statut de « pays émergeant » à l’horizon 2025. - Un positionnement géographique avantageux : jouissant d’une situation géographique de premier plan, le Gabon ouvre aux investisseurs la porte d’un foyer de quelques 250 millions de consommateurs.

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- Des atouts économiques de taille : une croissance soutenue, un faible niveau de dette publique, une stratégie gouvernementale ambitieuse visant à diversifier l’économique, un PIB par habitant largement au-dessus de la moyenne de ses voisins, le Gabon offre de sérieux atouts économiques pour les investisseurs. - Un environnement des affaires attractif : afin de consolider son cadre des affaires, le Gabon poursuit une stratégie de rénovation de ses codes sectoriels, à l’instar de la création des zones économiques et franches, l’allégement fiscal en faveur des investisseurs, ou encore la mise en place d’un guichet unique pour faciliter la procédure de création d’entreprises. Voilà donc les 5 principaux atouts du Gabon pour le lecteur pressé, auquel la rédaction prodigue un ultime conseil sous forme d’un vieux dicton : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point ! ».


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L’USINE AFRICAINE AVRIL - MAI 2017


58 OPINION

Assalia Ousmane Maïga

Directeur Usine chez Ciments de l'Afrique

Maroc–Afrique subsaharienne : Un modèle réussi du partenariat Sud-Sud ! Le développement économique de l’Afrique passe d’abord par les africains eux-mêmes et réside dans leurs capacités à fédérer les efforts collectifs en vue de créer de la valeur ajoutée locale par l’utilisation optimale de toutes les ressources disponibles en Afrique.

L

e retour du Maroc à l’Union africaine est somme toute logique et ne peut être que bénéfique pour l’ensemble du continent. En effet, le Maroc a su construire au fil des années des relations diplomatiques solides avec les Etats frères Africains, en particulier ceux au sud du Sahara. Ces relations qui, faut-il le rappeler, reposent sur un solide ancrage historique. Certes, l’espace saharien a longtemps été une aire d’échanges culturels, commerciaux et de flux migratoires entre le Maroc d’où partaient les expéditions caravanières et l’actuelle Afrique Occidentale. Ces contacts ont permis d’ores et déjà d’établir entre le Maroc et les pays d’Afrique Subsaharienne des liens séculaires couvrant les dimensions sociale, com-

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merciale, culturelle, intellectuelle et spirituelle. Mais c’est depuis une dizaine d’années que nous constatons une intensification des relations MarocAfrique subsaharienne à travers une diplomatie marocaine très agressive. Telle est désormais la priorité stratégique tracée par Sa Majesté, le Roi Mohammed VI, en matière de politique étrangère. Une vision royale qui sera rapidement matérialisée par des actions concrètes de solidarité telles que l’annulation de la dette qu’ont les pays Africains les moins avancés envers le Maroc et l’exonération de leurs produits de droits de douane à l’entrée du marché marocain ,la régularisations de ressortissants d’Afrique sub-saharienne en situation irrégulière au Maroc, entre

autres. Les nombreuses visites effectuées par le Souverain Chérifien ces dernières années en terre d’Afrique Subsaharienne témoignent de l’importance capitale accordée à cette région. La stratégie impulsée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI couvre désormais tous les domaines qu’ils soient politiques, culturels, spirituels ou bien entendu économiques. Sur le plan politique et dans un contexte géopolitique marqué par l’insécurité grandissante au Sahel, le Maroc a plus que jamais besoin de renforcer ses liens de fraternité et d’amitié avec les états frères d’Afrique Subsaharienne et veut désormais jouer un rôle majeur dans les différentes problématiques auxquelles sont confrontés les pays


OPINION

sahelo-saharien en mettant en avant plusieurs atouts dont son islam modéré qu’il partage avec plus de 50% des populations de cette région africaine aux yeux desquelles le Roi du Maroc représente plus qu’un simple Leader politique mais il est avant tout un chef religieux islamique : « Amir Al Mouminine » c'est-à-dire « Commandant des croyants ». C’est au nom de cet islam solidaire que des centaines d’Imams Maliens ont été récemment formés au Maroc en vue de renforcer les valeurs communes de tolérance et d’ouverture à l’autre que les deux pays partagent depuis des siècles. Par ailleurs, cette diplomatie de proximité permettra aussi au Maroc de réaffirmer et de consolider le soutien politique tant précieux que ces pays lui apportent au sujet de la question du Sahara. Sur le plan économique, le Maroc a compris, depuis la crise financière de 2008 survenue en Europe qu’il se devait de diversifier ses partenaires économiques en revenant plus au Sud tout en conservant son statut avancé acquis auprès de l’Union Européenne. Afrique subsaharienne apparait ainsi pour le Maroc comme l'environnement naturel pour la diversification de son économie. En effet, le potentiel de croissance de l’Afrique, en particulier la zone subsaharienne, reste encore très important et inexploité. Le continent a réalisé un taux de croissance annuel de 5% et à en croire les statistiques de la Commission Economique Africaine de l’ONU (CEA/UN), il serait encore en 2016 de 4,5% en moyenne dont 5,2% pour Afrique de l’ouest et 6,8% pour l’Afrique de l’Est. En plus de regorger 30% des réserves mondiales en minerais de tous types, l’Afrique subsaharienne c’est aussi 800 millions de consommateurs po-

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Addis Abeba, 31 janvier 2017.Le roi Mohammed VI prononçant son discours à la tribune de l’Union africaine.

tentiels aujourd’hui, une population qui va croitre pour atteindre 1,3 milliards en 2030 selon les estimations de l’ONU. En un mot, l’Afrique est devenu en l’espace de deux décennies le relais de la croissance mondiale, la région où se déploie une compétition acharnée, la risée de tous les espoirs d’investissements économiques. L’approche Marocaine du partenariat Sud-Sud s’avère être aujourd’hui la plus efficace puisqu’elle sort des schémas classiques de coopération fondés sur les conditionnalités, le maintien des pays Africains dans un statut d’exportateurs de matières premières et d’importateurs de produits finis, de pays endettés à des taux d’intérêt volatils en imposant des méthodes de gestion du type programme d’ajustement structurel, en totale incohérence avec les réalités africaines. Le modèle que propose le Maroc repose avant tout sur la mise en exergue de valeurs africaines fondamentales que sont la solidarité, les développements humain, social et culturel tout en ayant pour finalité l’établissement de relations économiques équitables et mutuellement bénéfiques. Il s’agit

pour le Maroc d’établir un nouveau type de relation diplomatique « Gagnant – Gagnant » où les dimensions humaine et sociale sont au cœur des préoccupations. Il est utile de remarquer que cette coopération a positivement évolué en plusieurs périodes : • Avant l’an 2000 : L’engagement du Maroc envers ses pays frères d’Afrique subsaharienne était visible dans la coopération militaire et à travers l’implication des entreprises publiques marocaines (ONE, ONEP, AMCI,…) dans des projets d’infrastructure de base tels la construction de routes et de barrages, l’électrification, la gestion des ressources en eau, l’irrigation, la santé et la formation. Précisons que depuis cette époque à nos jours, le Maroc octroie chaque année des milliers de bourses d’études aux étudiants ressortissants de ces pays en vue de les former dans ses meilleures universités contribuant ainsi à préparer l’élite africaine de demain ; • De 2000 à 2014 : La présence du Maroc en Afrique L’USINE AFRICAINE AVRIL - MAI 2017


60 OPINION Subsaharienne est visible à travers son secteur privé et ses « Champions nationaux » comme Royal Air Maroc, Maroc Telecom , BMCE Bank, Attijariwafabak, BCP, Managem, OCP, Addoha, Saham… dont les performances n’ont rien à envier à celles des multinationales européennes et américaines sur place. Mieux encore, des géants Français comme BNP Paribas actifs en Afrique subsaharienne depuis fort longtemps perdent des parts de marché face à l’agressivité des banques marocaines. Toutefois est il que la crise financière et économique de 2008 ait été un facteur non négligeable dans le désengagement progressif des banques françaises ou européennes de leurs filiales africaines au profit des groupes Africains. • Depuis 2015 : Une stratégie globale de co-développement économique est amorcée par le Maroc qui entend désormais inscrire son action dans le long terme en vue d’un développement durable au profit des peuples d’Afrique et pour l’émergence économique de l’Afrique. C’est dans ce cadre que le Maroc envisage désormais une intégration régionale plus poussée que des rapports de coopération ont été établis avec les communautés économiques régionales comme l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) ou la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale) dans l’objectif d’établir des accords de libres échange. Les résultats obtenus par le Maroc en appliquant cette approche innovante de politique étrangère incitent à lancer un appel pressant aux autres géants du continent (hors Afrique du

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Sud) à lui emboiter le pas. En effet, durant la dernière décennie, le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et les pays Africains a enregistré une nette progression. Ces échanges ont cru de 14% par an pour s’établir en 2014 à 38 milliards de dirhams en 2014 (4 milliards de $ US) soit environ 6% du total des échanges extérieurs du Maroc contre à peine 4% en 2004. Ce qui fait du Maroc le deuxième exportateur intra continental, après l’Afrique du Sud. Afrique subsaharienne compte pour 40% de ces échanges, les 60% ont été réalisés surtout avec les pays maghrébins notamment l’Algérie en

Le modèle que propose le Maroc repose avant tout sur la mise en exergue de valeurs africaines fondamentales

vue de satisfaire les besoins énergétiques du Maroc. Les exportations du Maroc vers l’Afrique subsaharienne ont atteint 13 milliards de dirhams (1,4 milliard de $ US) en 2014 contre 2 milliards de dirhams (210 millions de $ US) en 2004 enregistrant une progression annuelle de 19%. Afrique subsaharienne est ainsi devenue en l’espace de dix ans la première destination des investissements marocains directs à l’étranger (IDE) : 80% des IDE sortants vers le continent et 50% du total des IDE marocains à l’étranger sont consacrés à l’Afrique subsaharienne. Les années à venir vont connaître une influence économique grandissante du Maroc en Afrique subsaharienne. Et pour cause, cet engoue-

ment du secteur privé marocain à l’égard de l’Afrique subsaharienne qui prend de plus en plus de l’ampleur de nos jours à l’image des décisions récentes prises par les fleurons de l’économie marocaine, l’OCP (Office Chérifien des Phosphates) et la SNI (Société Nationale d’Investissement), en vue de créer des filiales spécialement dédiées à l’Afrique pour la production d’engrais (OCP Africa) et la production de ciments (LafargeHolcim Maroc-Afrique). A ces poids lourds de l’économie marocaine s’ajoutent une multitude de PME/PMI entrain de scruter à la loupe toute opportunité d’investissement en Afrique subsaharienne en marge des nombreuses rencontres B to B, foires et forums Maroc-Afrique organisés par les uns et les autres. Ces entreprises marocaines qui ont pu développer un véritable savoirfaire dans leurs différents secteurs d’activité disposent de réels atouts pour conquérir davantage le marché subsaharien en particulier dans la grande distribution, l’industrie, l’énergie, l’éducation et la santé qui recèlent encore d’énormes potentialités. Pour conclure, le Maroc en raison de l’expertise multisectorielle de son économie et de ses liens séculaires avec les Etats d’Afrique subsaharienne, a tous les moyens d’y asseoir son leadership sur les plans économique et politique dans une logique volontariste de co-développement. Cette initiative forte louable du Maroc devrait être soutenue et encouragée par les politiques des Etats d’Afrique subsaharienne tout en incitant les autres à s’inspirer de ce modèle au profit du développement socio-économique des peuples africains.


R&D

LafargeHolcim Maroc inaugure son premier centre d’innovation à vocation africaine

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afargeHolcime Maroc vient d’inaugurer, à Casablanca, le 23 mars 2017 son premier centre d’innovation à vocation africaine: le Smart Construction Lab. Huitième du genre pour LafargeHolcime et une grande première au Maroc, ce Smart Construction Lab. comme le souligne un communiqué de LafargeHolcime Maroc, est né pour « Apporter des solutions pour mieux construire le Maroc de demain ». La même source ajoute qu’ « audelà de produire des matériaux de construction de grande qualité, LafargeHolcim Maroc a depuis toujours l’ambition de contribuer signi-

ficativement au développement du secteur de la construction au Maroc …et en Afrique subsaharienne francophone ». Pour rappel, ce Smart Construction Lab (SCL) a été inauguré par M. Saâd Sebbar Président de la Région Afrique Moyen Orient du groupe LafargeHolcim et M. Hassan Ouriagli, Président directeur général de la Société Nationale d’Investissement en présence des représentants des autorités, des professionnels du secteur de la construction, startups, architectes, clients, partenaires et collaborateurs de LafargeHolcim au Maroc et en Afrique. À cette occasion, Marcel Cobuz,

Directeur Général de LafargeHolcim Maroc a souligné que « l’innovation est au cœur de notre stratégie et le Smart Construction Lab à Casablanca va permettre d’accélérer le développement de produits à valeur ajoutée, de services et de systèmes constructifs innovants qui répondent aux enjeux majeurs de la construction, tels que l’urbanisation croissante, l’efficacité énergétique du bâtiment, la durabilité des infrastructures,… ». Le Smart Construction Lab aura plusieurs missions. D’une part, il permettra de concevoir des solutions constructives innovantes qui répondent aux besoins du marché

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62 R&D local et du marché africain, en s’appuyant sur le réseau mondial des laboratoires LafargeHolcim et des partenariats avec les professionnels du secteur de la construction . D’un autre côté, il favorisera le développement des partenariats avec des startups, universités et écoles supérieures pour la promotion de la R&D et le renforcement de passerelles avec les professionnels de la construction. Enfin, on y organisera des formations pour les clients et artisans afin d’améliorer la mise en œuvre et la maitrise des solutions innovantes. Implanté sur 4.000 m2, le Smart Construction Lab va regrouper plusieurs unités offrant des services diversifiés : laboratoires, conception

et essais de prototypes, auditorium de 70 places, salles de formation et showroom extérieur et intérieur pour découvrir les derniers solutions et produits innovants de LafargeHolcim Maroc et ses partenaires. Une équipe pluridisciplinaire de 50 ingénieurs, architectes et techniciens de la construction, animée par les équipes marketing de LafargeHolcim Maroc, va œuvrer pour mettre au point les futurs produits, solutions et systèmes constructifs pour l’ensemble du secteur de la construction : le bâtiment, les routes, les ports…. Des partenariats ont d’ores et déjà été noués avec plusieurs institutions, notamment l’École Nationale d’Architecture, l’École Hassania des Travaux Publics, l’Université Euro-

med de Fès ou encore le Laboratoire Public des Études et Essais (LPEE) et le CERIB (France). Par ailleurs, le SCL a également lancé un incubateur avec deux startups, qui travaillent sur l’utilisation des matériaux recyclés issus notamment de la construction, pour réaliser avec eux des essais de prototypes. Le Smart Construction Lab a obtenu la certification HQE™ Bâtiments en Construction qui permet de distinguer les bâtiments dont les performances environnementales et énergétiques correspondent aux meilleures pratiques actuelles. Ce certificat a été remis à LafargeHolcim Maroc lors de la cérémonie d’inauguration par Cerway, l’opérateur de la certification HQE.

INVEST AFRICA EXPO S A L O N I N T E R N A T I O N A L D U C O M M E R C E , D E L ' I N D U S T R I E E T D E L ' I N V E S T I S S E M E N T

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