Le système
Dédicaces:
A mes parents pour leur amour inestimable, leur confiance, leur soutien et tous leurs sacrifices, je vous remercie éternellement. A mes sœurs et mon frère, je vous remercie de tout mon cœur A la personne qui a su me soutenir depuis le début, Aux amis qui m’ont accompagné le long de mon cursus universitaire A tous ceux que j’aime et qui m’aiment
Remerciements: Je voudrais tout d’abord adresser toute ma gratitude à ma directrice de mémoire madame Amira Naoui, pour sa présence, son aide et ses judicieux conseils tout au long de l’élaboration de mon mémoire. Je remercie aussi madame Rym Ben Younes et madame Samia Gallouzi pour leur remarques et assistance au pré jury.
Je remercie l’association pour la sauvegarde de l’ile de Djerba
II
D’el Menzel
Résumé: le Menzel était une des composantes essentielles de la production architecturale à l’ile de Djerba. Composé de plusieurs éléments, il représentait un système autonome. Aujourd’hui, Seul le nom d'El Menzel persiste face aux multiples mutations qu’a connue l’ile. Le Menzel inactif, tombe en ruine mais pas encore à l’oubli… Cette présence du Menzel dans le mental des djerbiens et sa valeur architecturale nous pousse à en faire objet de notre
mémoire où le propos consiste à construire une stratégie visant la réactivation de son système sous-jacent. Il s’agit de redonner vie des biens immatériels et un vécu d’autrefois par la reconversion de Menzels El aazzabi et Bou maaza en un village d’expérience pour artistes et artisans projetant un futur fonctionnel du système d’El Menzel…
Mots clés: Djerba, mutation, le système, le Menzel, réactivation.
Figure1: Source photo www.instagram.com/ijou_gdena/
III
Le système
Sommaire Remerciements………………….II
Introduction générale…………….6
Résumé………………..….……...III
1-Contexte…………….……………… 7 2-Problématique……………………..8
Sommaire………………………...IV
3-Méthodologie…………………….. 10
Partie I
INTRODUCTION DE LA PARTIE……..14
Chapitre I
Chapitre II
Djerba, des systèmes en mutation
Le Menzel un système en mutation
I-1/ Introduction…..……….....17 I-2/ Emboitement des systèmes en mutation à Djerba..…………...……………18 I-3/ L’urbanisme et l’architecture en mutation ……..……………………28 I-4/ Conclusion..………….…...33
IV
II-1/ Introduction….…..…………..35 II-2/ Présentation du système d’El Menzel……….……..36 II-3/ La métamorphose du Menzel ………..…………………55 …………….……...........69 II-4/Conclusion
D’el Menzel
Partie II
INTRODUCTION DE LA PARTIE…..72
Chapitre III
Chapitre IV
Réfléchir la réactivation du système d’El Menzel
Le Menzel ‘’un village d’artiste et d’artisans’’
…..………………75 III-1/ Introduction
…….….……..109 IV-1/ Introduction
III-2/ Construction d’une
……..…..….110 IV-2/Analyse urbaine
stratégie pour la
IV-3/ Le site
réactivation du système………76
……………………..114 d’intervention
III-3/ Expérience similaire ......84
IV-4/L’évolution du
………….……….………..….122 projet
Conclusion général……….134
Table de figures……….…… 138
Bibliographie.......................136
Table de matière.................142
V
Le système
Introduction générale: « Citant Le Corbusier ‘’La mort d’une société, la décadence d’une civilisation, est inscrite dans la dégénérescence du logis’’, il y a lieu de s’inquiéter du sort qui est actuellement réservé à Djerba. Il faut prendre des mesures strictes pour arrêter ce massacre afin d’éviter de défigurer le site et le caractère de
l’architecture de Djerba en stoppant ces monstruosité » (MIMITA Mouhamed Ajmi , 1975, p°9)
Figure2: Source photo www.instagram.com/ijou_gdena/
6 1.
MIMITA mohamed Ajmi est un Architecte et Urbaniste tunisien, texte extrait du Séminaire Pour la sauvegarde de l’architecture et de l’environnement de Djerba, publié par l’association de sauvegarde de l’ile de Djerba
D’el Menzel
1/ contexte: Réputée pour la douceur de son climat, l’île de Djerba est moins connue pour son patrimoine humain. C’est un morceau de désert avec de maigres ressources et peu d’eau, où les hommes ont dû adapter leurs forces à leur environnement, pour faire de Meninx (l’île « sans eau ») une terre de vergers où triomphent beauté, harmonie sociale et paix civile. L’ile est considérée comme un ensemble ou une unité dont la spécificité a résulté d’un équilibre harmonieux entre le milieu naturel et les activités humaines. En effet, l’effort lent et persévérant de l’homme face au milieu naturel a bien généré des productions
architecturales
et
paysagères
considérées
comme
richesses
exceptionnelles. « Une véritable micro-civilisation s’était épanouie, en effet, sur cette terre bénie des dieux et s’exprimait aussi bien dans une architecture djerbienne caractéristique, unique en Afrique du nord, avec ses Menzels, ses ateliers de tissage et de poterie, ses innombrables mosquées, véritables chefs d’œuvres de l’âme populaire, l’archaïsme des métiers à tisser, les procédés de travail de la terre et de la pêche, dans tout le mode de vie et jusque dans les valeurs morales et familiales de cette population qui avait su préserver sa puissante 2 personnalité. » (S.TLATLI , 1975, p°7) En 1992, l’Association pour la Sauvegarde de l’Île de Djerba (Assidje) tenta d’inscrire 3
Djerba sur la liste du patrimoine mondial. En 2012 elle s’affiche dans une liste indicative du patrimoine mondial . Le critère à partir du quel Djerba à été choisie est la spécificité du mode d’occupation du sol du Menzel et du houch ainsi que d’autres éléments associés à la production agricole, artisanale et à la dimension religieuse. L’exode, les modes de vie modernes, le coût des restaurations, le désintérêt pour l’ancien… Tous ces facteurs conjugués aboutissent à la ruine de cette architecture laissée à l’abandon. Les monuments en ruine, représentent un trésor humain caractérisant un cachet à l’ile et à son identité particulière.
Dans ce cadre de prise de conscience de l’urgence d’intervenir sur le patrimoine s’inscrit ce mémoire qui projette la construction d’une stratégie d’action, visant
la conservation et la réactivation d’un patrimoine de
l’humanité
7 2. 3.
Slaheddine Tlatli est un geographe et historien tunisien, texte extrait de Séminaire Pour la sauvegarde de l’architecture et de l’environnement de Djerba, publié par l’association de sauvegarde de l’ile de Djerba La liste indicative reprend tous les biens que chaque État partie veut proposer pour une inscription à l'Unesco. La liste indicative de la Tunisie est consultable sur le site de l'Unesco : http://whc.unesco.org/fr/etatsparties/tn
Le système
2/ Problématique : l’ile de Djerba a été toujours différente par rapport aux autres agglomérations médiévales, au niveau de son système morphologique et du mode d’occupation du territoire. En effet, l’organisation territoriale de la société djerbienne se caractérise par une « dispersion urbaine », pour assurer la sécurité et l’existence, ceci a généré le Menzel comme composante essentielle des productions architecturales. En fait, plusieurs Menzels éparpillés occupent le territoire Djerbien. La base de cette organisation est la multifonctionnalité. Elle est à la fois cellule d’habitat (houch) et cellule de production (agricole et d’autre). Le Menzel se manifeste comme un système sous forme d’une petite société autonome, auto productive. Chaque Menzel est ainsi bordé de ‘’tabias’’ (talus) de cactus et d’aloès, formant à la fois des voies de passage et des limites de propriété. Aujourd’hui, ce système a subi des métamorphoses multiples
au niveau de
l’architecture et des fonctions… Ce système autonome s’éteint de jour en jour, seul le nom persiste face à ces mutations, de plus en plus profondes. Le système se dégrade et la cellule d’habitat est remplacée par un autre modèle et une autre
architecture… d’autres conformation ont vu le jour suite aux rythmes et conditions de vie actuelles. Le changement de l’image de l’architecture est aussi le produit de plusieurs mutations touchant différents systèmes composites qui étaient à la source de la genèse. Midoun est l’une des villes djerbiennes qui ont subi une remarquable mutation touchant l’urbain, le social, l’économique, le démographie…Dans cette ville, on trouve un mixage entre l’ancien et le nouveau. Ou le système d’El Menzel est en
cours de disparition à cause des mutations multiples. • Quel projet pourrait réactiver le système d’El Menzel ? • Comment revaloriser l’ancien Menzel dans le but de redonner naissance à une architecture qui prolifère à partir de traces et de legs ? La réponse architecturale est un essai d’instaurer une stratégie d’intervention et d’action sur l’ancien fouillant la logique et le système qui ont régis la manifestation de l’objet architectural.
8
D’el Menzel
En fait, l’objet trouve des réalités mutantes qui présentent la situation de conception dont nous ferons face. En effet,
l’action dépasse les faits nostalgiques et
émotionnels pour une prise de conscience réelle des enjeux dictés par les changements qui touchent les différents systèmes dont les interfaces ont conduit à la genèse et à l’évolution du dit ‘’Menzel’’.
9
Le système
3/ Méthodologie :
Ce travail s’inscrit dans le cadre de réactiver le système d’El Menzel afin de redonner vie à une identité perdue. Pour y arriver, cette étude est composée de deux parties :
Partie I La première partie est destinée au développement des différents systèmes qui ont généré diverses productions humaines et architecturales à Djerba. Ces systèmes sont soient stables, soient en mutation. Nous démontrons leurs importances et les changements qu’ils ont subi à leurs tours et ce en s’appuyant sur des recherches documentaires et des statistiques. Nous analyserons, dans un second lieu le Menzel, un système singulier qui lui aussi a subi des métamorphoses suite aux différentes mutations des systèmes à travers des lectures ciblées et des études déjà faites sur certains Menzels. Ainsi, l’architecture d’El Menzel dépasse largement le niveau de la forme, nous l’appréhendons comme un système sous-jacent de l’emboitement des systèmes multiples à savoir économique, physique, socioculturel…
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D’el Menzel
Figure3: Méthodologie Source personnelle
Partie II La deuxième partie mettra profil à la réflexion où nous instaurerons une stratégie d’intervention. Nous serons en mesure de revisiter ce système à partir de lectures et analyses multiples ainsi que l’enquête sociologique. De ce fait, nous
construirons un positionnement qui prédira la nature et la modalité de notre intervention ultérieure. Il sera ainsi question d’interroger un système au delà de l’image qu’il affiche et ce afin d’identifier un ensemble d’outils conceptuels caractérisant une réponse qui se veut une résolution cohérente de notre problématique de départ.
11
Le système
Chapitre I : Djerba des systèmes en mutation Chapitre II: El Menzel un système en mutation
D’el Menzel
Figure4: Source photo www.instagram.com/ijou_gdena
Le système INTRODUCTION DE LA PARTIE I: Le concept de système s'applique utilement à l'étude de la plupart des sciences, des sciences sociales, mais aussi des humanités ou des beaux-arts. Qu'est-ce qu'un système? Voici quelques une des définitions qui ont été proposées: • «Quelque chose qui fait quelque chose (activité = fonction) et qui est doté d'une structure, qui évolue dans le temps, dans quelque chose (environnement) pour quelque chose (finalité)» (Le Moigne, 1977) • «Ensemble de composants en interaction non-aléatoire» (Berbaum, 1982) • «Ensemble dynamique d'éléments distincts, inter reliés, possédant une structure et formant un tout cohérent, ordonné et orienté vers un but.» (Legendre, 1993)
Un système peut être décomposé en sous-systèmes, lesquels peuvent former une hiérarchie. Notons que les éléments, les unités du système, entretiennent toujours deux types de relation: de ressemblance et d'opposition. Néanmoins, toute différence n'a pas forcément valeur d'opposition dans un système donné; certaines différences ne produisent que des variantes d'une même unité. Nous définirons comme système signifiant tout système qui a pour but de produire du sens même si cette fonction coexiste avec d'autres, comme par exemple le système vestimentaire, qui porte à la fois un sens social et esthétique, mais qui sert aussi à protéger les humains.
Nous postulons dans cette partie que Djerba est un système complexe qui a inclut plusieurs systèmes qui ont généré des productions architecturales dans l’espace et dans le temps. Nous définissons l’architecture traditionnelle à Djerba comme une architecture fonctionnelle, authentique, en harmonie avec l’environnement naturel et s’adaptant aux besoins de ceux qui l’ont créé avec leurs moyens les plus simples et leur bon sens. Cette architecture non codifiée logique et fonctionnelle a su donner à ses usagers un monde à leur échelle en leur permettant d’intervenir eux-mêmes dans l’appropriation de l’espace. L'Île de Djerba jusqu’à une époque récente était restée intacte, mais hélas, nous ne pouvons ignorer une réalité évidente : notre monde est en plein mutation et sa principale caractéristique est d’évoluer rapidement. Bien de nouvelles choses sont apparues et ont eu une certaine incidence sur notre mode de vie, sur nos valeurs culturelles, bref sur notre architecture.
14
D’el Menzel
En conséquence, nous assistons à une invasion de nouvelles constructions et de nouveaux aménagements. Une nouvelle ère commence et c’est une nouvelle architecture qui vient d’être parachutée sur notre sol, dans laquelle l’homme se trouve négligé et perdu, il n’a plus le moyen de participer à l’élaboration de son propre espace..
Système économique
Les atelier de tissage
Les mosquées
Système social
Les Menzels
Système urbain
Les atelier de poterie
Système naturel
Les huileries
Système de littoral
Système spirituel
Figure5: Les systèmes sous-jacents gênerait l’objet architectural, Source personnelle
15
Le système
I-1/ Introduction…..……….....17 I-2/ Emboitement des systèmes en mutation à Djerba..…………...……………18 I-3/ L’urbanisme et l’architecture en mutation ……..……………………28 I-4/ Conclusion..………….…...33
Figure6: Source photo www.instagram.com/ijou_gdena
D’el Menzel
I-1/introduction: La rapidité de la croissance urbaine est un phénomène qui touche tous les pays du monde. Cette croissance urbaine ne présente pas les mêmes aspects et n’a pas le même contenu partout. En Tunisie, depuis 1956, nous assistons à une croissance rapide de quelques régions comme l’ile de Djerba qui a connu des mutations profondes et irréversibles presque dans tout secteur et domaine. Ces mutations ont eu des retombées sur la vie des Djerbiens mais aussi
sur leurs relations avec l’extérieur, au niveau régional, national et international. Les relations de Djerba avec l’étranger intéressent essentiellement quelques pays de l’Europe occidentale, pays d’origine de la quasi-totalité de la clientèle touristique de l’ile. Les répercussions des mutations ont touché le paysage architectural où nous détectons des mutations . Le milieu djerbien né de la combinaison des influences méditerranéennes et sahariennes est très fragile. En effet, l’abandon des Menzels et des jardins, l’implantation d’établissements de dimensions exagérées et une densification poussée des équipements d’infrastructure peuvent porter atteinte à l’harmonie du paysage djerbien qui est l’un de ses plus grands attraits touristiques. Le chapitre exposera les différents systèmes qui ont généré les formes architecturales et causé leurs transformations dans le temps, à savoir système économique, urbain, social, spirituel…
17
Le système I-2/ Emboitement des systèmes en mutation à Djerba I-1-1/ Le système physique •
Situation géographique :
Djerba, au cours des siècles a toujours été une proie convoitée. Sa situation stratégique dans la Méditerranée attirait les envahisseurs cherchant à construire un empire. ils y venaient pour se ravitailler, faire le plein d’eau et surveiller les passages entre Carthage-Tunis et la Tripolitaine. Sa position au fond du golfe de Gabès, en faisait une base commerciale tout aussi convoitée au carrefour des routes Maritimes et des routes terrestres •
Figure7: la situation de Djerba
Géomorphologie :
L’ile basse et plate rassemble le monde marin et le monde terrestre, Sa topographie présente une faible variante d’altitude qui culmine à 52m à Adloune aux environs de Guelllala au sud-ouest pour descendre en pente douce vers le nord-est à Robana. Figure8: relief terrestre et marin Source: S.E.TLATLI
•
Le climat :
Température : Djerba bénéficie du climat désertique des terres continentales (semi-aride) adouci par l’influence de la mer Méditerranée. C’est ce qui en fait une destination convoitée par les amoureux de la farniente sur la plage (de juin à septembre). Les hivers sont doux (rarement en dessous de 10°C) et courts (moins de 4 mois). Les étés sont chauds et secs (35°C en moyenne). La température de l’eau peut dépasser les 31°C durant la saison estivale. Les pluies sont peu nombreuses (d’octobre à février) mais les entrées maritimes apportent l’humidité nécessaire.
Figure9: diagramme de la température à Djerba, Source: http://www.lagons-plages.com
18
D’el Menzel
« Mais la densité de l’atmosphère lui permet de bénéficier surtout de 62 jours de rosée par an. La terre légère de l’ile peut ainsi, par cet apport providentiel d’humidité, fournir des condition plus avantageuses à la végétation. Ainsi, l’harmonieux agencement des pluies, de l’humidité et des températures a déterminé cette fameuse cinquième saison spéciale à notre ile, faite à la fois de sècheresse et d’humidité, de chaleur et de fraicheur nocturne » (S.TLETLI, 1985,p142)
les précipitations :
Les
pluies
sont
variables
et
tombent
irrégulièrement durant la saison hivernale, L’ile se caractérise aussi par une faible pluviométrie ne dépassant pas les 250 mm/an. La rareté des pluies, la salinité relative de la nappe phréatique, les chaleurs dues aux jours de siroco et le fort taux d’évaporation forment un obstacle majeur pour le
200 mm par an 230 mm par an
développement du couvert végétal.
Figure10: carte de pluviométrie source Gausse et venet
les vents :
L’ile est continuellement ventilée. La direction des vents varie selon les saisons. Pendant l’hiver et jusqu’au début du printemps (de novembre à mars) ce sont les vents d’ouest qui dominent. Ils sont humidifiés après le passage sur la mer de boughrara.
De
Mars
à
Octobre,
les
vents
N
dominants sont ceux de l’Est et du Nord-est. Il est à noter que des vents sahariens soufflent sur Djerba en fin de printemps. En effet l’ile connait 20
2-4
5-9
>10 m/s
jours de sirocco entre Mars et Juin. Ce vent chaud de direction variable sud-ouest, sud-est est à
l’origine de grands tourbillons de poussière
Figure11: Rose des vents source S.E.TLETLI
19
Le système I-1-2/Le système économique : de l’artisanat au tourisme : Djerba est un immense disque de culture flottant sur une mer. L’ile a connu une prospérité de renommé pendant des siècles de son histoire. Malgré la rudesse de la région et sa sècheresse, les habitants ont su adapter au maximum possible leur milieu pour l’exploiter et satisfaire leurs besoins. Ils s’occupaient de l’agriculture, de l’artisanat, de la pêche et du commerce... Mais aucune de ces activités ne pouvait assurer un niveau de vie assez élevé. •
L’agriculture :
Dans cette ile dépourvue de sources et de rivières, les pluies sont fort rares et le sol est peu fertile. Pour combattre la sécheresse, les djerbiens ont creusé des puits donnant une eau généralement saumâtre, mais suffisante pour l’irrigation de certaines cultures. Vu l’insuffisance des céréales cultivées pour la consommation locale en raison des conditions climatiques défavorables, les insulaires ont opté pour une arboriculture intensive. L’oasis djerbienne est composée de trois étages bien distincts : L’étage supérieur est composé par deux arbres : le palmier et l’olivier. « on excellait dans la diversité des modes de conservation de ses dates. Les unes 4 étaient conservées molles et mielleuses, d’autres broyées » (MZABI Hassouna , 1993,p50), L’olivier, est un arbre sacré, qui continue à être une constante du paysage insulaire « un compagnon du djerbien qui a su depuis très longtemps comment le domestiquer,
l’exploiter, l’aimer et même l’adorer »(Ibidem) Le moyen étage est composé par les arbres fruitiers comme le pommier, le citronnier, le grenadiers, amandiers, abricotiers…. Et en fin, l’étage inférieur s’épanouit à l’ombre des arbres de deux autres étages où on trouve une large variété de légumes comme les oignons, les carottes, les tomates, les courges, les piments…. Le travail agricole repose sur tous les membres de la famille qui participent à la moisson et à la cueillette des olives et des fruits, cultivent les légumes et prodiguent soins aux bovins, caprins et poule...
20 4 Hassouna MZABI est un géographe et écrivain tunisien
D’el Menzel
•
La poterie :
La poterie remonte au temps des phéniciens et des grecs. Il est l’un des métiers les plus 5
anciens à Guellala . Et les poteries de Djerba sont à l’origine de la poterie tournée fabriquée dans des ateliers à demi enfouis dans la terre dans cette région au sol d’argile Pour cette activité, les djerbiens avaient développé un processus de production avec des techniques appropriées •
Le tissage :
C’est l’une des plus anciennes activités économiques des hommes dans l’ile. Elle avait fait la réputation de Djerba grâce à l’export de ses produits qu’ils soit en laine ou en soie, parure ou couvertures ou encore tissus d’habillement pour les femmes et les hommes (kadroun, houli, fouta, melhfa..). La réputation de la laine tissée a dépassé les frontières du pays dès l’époque médiévale •
La pêche :
C’est
une
activité
importante
dans
la
vie
quotidienne
du
djerbien.
La mer qui entoure l’île offre une variété impressionnante de poissons, d’invertébrés, de crustacés, de coquillages et d’éponges. Le djerbien tire un grand profit de cette richesse naturelle grâce aux méthodes qu’il a su inventer et adapter aux données naturelles. •
Le commerce :
Jusqu’aux années 60, d’après H.MZABI, l’équipement commercial de l’ile était peu important, il était quand même suffisant pour répondre aux besoins des habitants de Djerba. Cet équipement était constitué par une variété de petits commerces privés de tout genre
(épicerie,
commerce
de
tissus…)
Figure12:intitulé(Amel saidani, 2018)
21 5/ située au sud de Djerba, face au golfe de Boughrara. Elle est le point le plus haut de l’île située sur la colline de Âdloun
Le système •
La métamorphose du système économique:
L’arrivée du tourisme, dans les années 60, bouleverse les structures économiques de l’ile. Les activités traditionnelles surtout l’agriculture déclinent, mais la pêche et l’artisanat sont rapidement développées puisqu’ils étaient considérés comme une économie de service.
Au niveau de l’emploi, le tourisme fournit, en 2004, 22% des postes d’emplois directe et indirect dans toute la Tunisie d’après M.BOURGOU. La crise de l’agriculture se manifeste dans l’abandon rural qui caractérise l’ensemble de l’ile à l’exception de certains secteurs du centre. Ce dernier dispose encore de ressource en eau douce comme Mahdoubine, Robana, Elmay, Cedghiene et Oualegh Les cultures annuelles sont rarement pratiquées ,sauf pour les oliviers vu le prix élevé de l’huile d’olive. Ce changement que subit les habitudes alimentaires et les méthodes de conservation réduit les usages des ustensiles et des contenants fabriqués en argile et
même la culture vestimentaire mute pour recourir aux tissus synthétiques et manufacturés. Avec la croissance de la ville, les besoins de la population augmentent et varient celles des hôtels qu’ils soient alimentaires, vestimentaires, artisanaux…. Ceci engendre une diversification des activités économiques et une nouvelle dynamique sociale et territoriale. Le tourisme est porteur de bienfaits et de méfaits. L’irruption du tourisme constitue une nouvelle donnée qui engendrerait des bouleversements dans le rapport de l’Homme avec son milieu. Cette donnée inaugure une nouvelle ère dans l’histoire économique et sociale de Djerba.
22
D’el Menzel I-1-3/Le système social: • Le système spirituel: L’ibadisme et malikisme Djerba a été conquise par les troupes arabe depuis 47 de l’hégire mais jusqu’à 141 de l’hégire. Elle n’a commencé à être mentionnée au près des historiens qu’à l’arrivée des Ibadites pourchassés pour s’y refugier .Comme la population djerbienne était de majorité berbères, ils ont
bien accueilli le nouveau rite. Ils se sont alors reconnu dans le schisme démocratique, qui les permis d’atteindre le pouvoir . L’ibadisme a persisté à Djerba jusqu’à nos jours, Il a connu son apogée dans les trois siècles 10éme, 11éme et 12éme sur tout avec l’apparition de l’organisme des Aazzeba: « Elle ,l’organisation des Aazzaba, est à la fois à l’origine du modèle de son organisation sociale, de son comportement en tant que groupe particulier et des principes d’articulation de son territoire, au niveau urbanistique et architectural. C’est elle qui dictera le modèle de cet établissement humain qui, même s’il s’adresse à des musulmans, aura une configuration différente des autres cités de l’islam. C’est en ce sens d’ailleurs qu’apparait 6toute sa rigueur tant décriée par le monde
qui lui est extérieur » (Ali JERBI , 2011, p63)
À la fin du XVIIe siècle, Ibrahim JUMNÎ s’installe à Djerba : il est l’ancêtre fondateur d’une famille maraboutique dont l’histoire se prolongera jusqu’à l’époque contemporaine. L’île était alors dominée par le pouvoir local des ibadites. Les autres composantes de la société jerbienne, les sunnites (malékites et hanéfites) de Houmt Souk et les juifs. Ceux de la Hara Sghira et de la Hara Kabira, étaient minoritaires, sans poids politique réel. À l’instar de chaque communauté religieuse, les malékites, sur lesquels s’étaient appuyés les centres politiques de Tunis et d’Istanbul, disposaient de leur propre espace géographique. D’origines et de provenances très
diverses, ils constituaient toutefois un mélange hétérogène. En revanche, l’école ibadite de Djerba, largement diffusée en Afrique du Nord, était au service de structures politiques locales très homogènes en dépit de leur aspect tentaculaire. Pour faire face à une organisation aussi hermétique, le gouvernement de Tunis misait sur le phénomène maraboutique, qui touchait l’essentiel de la population de la régence à l’époque moderne. Ce courant était connu de la minorité malékite de l’île, mais ignoré des ibadites. Afin de renforcer leur pouvoir sur Djerba, les beys mouradites puis husseinites ont encouragé l’installation de JUMNÎ dans l’île. Nous émettons l’hypothèse qu’en aidant les membres de cette famille à s’ériger en notables, les souverains ont cherché à assurer l’articulation des communautés locales avec le pouvoir central. En effet, les membres de cette famille se sont engagés dans une action visant à renforcer le sunnisme contre le « kharijisme » ibadite. En tout cas, ils se sont fixé pour but de faire du sous-système malékite local un système insulaire dominant 23 6.
d'Ali DJERBI est un Architecte DPLG, maître de conférence à l'ENAU, directeur de l'architecture à l'UTC
Le système « des mosquées malékites érigées par les représentants du pouvoir central sur l’ile afin de renforcer sa mainmise et réduire ainsi le pouvoir religieux des ibadites, pour contrecarrer le rayonnement des Azzabas et freiner l’expansion de leur idéologie » (Najoua TOBJI 7, 2018, p7)
• Le système démographique: de la migration à l’exode: Les statistiques confirment un renversement des courants migratoires. Après avoir été pendant longtemps un lieu de migration, l’île est devenue un pôle attractif pour l’exode de toutes les régions de la Tunisie. La migration est un phénomène anciennement connu à Djerba, l’homme migrait pour chercher un emploi à l’extérieur de l’ile et les femmes et les enfants restaient dans la maison familiale pour s’occuper des jardins qui l’entourent. Les hommes âgés reviennent et veillent à la bonne marche des affaires familiales. Cette migration est tellement importante qu’elle a pu avoir de grands effets sur l’évolution démographique de l’ile. Avec l’arrivée du tourisme, les opportunités d’emploi dans ce secteur ont été améliorées et les services ont été développés, L’ile a attiré les chercheurs d’emploie des autres régions de la Tunisie et les djerbiens qui ont migré en Tunisie et à l’étranger, ont commencé un processus de retour et de réinstallation définitive dans l’ile. Ce qui explique une croissance démographique rapide de la population djerbienne depuis cette période. Djerba est redevenue un espace attractif, cette nouvelle pression humaine qui s’exerce sur un espace fragile va être traduite dans le paysage de l’ile par l’extension du bâti et la densification de l’habitat.
24 7.
Najoua TOBJI est une Architecte-Enseignante, Maître-assistante chez ENAU
D’el Menzel
Bizerte
Jandouba
Grand Tunis
Beja
Nabeul
Ariana
Zaghouan
Elkef
Ben arous
Seliana
Tunis Tunis Sousse Kairaouan
Mounastira
Mehdia Kassrine Sidi bouzid
Sfax
Gafsa
Touzeur
Gabes
Mednine kbéli
Tataouin
53% Entre 8% et 9% Entre 2% et 3% Inferieur à 2% Reste des gouverneras
Figure13: Régions d’origines du personnel touristique à Djerba source: www.researchgate.net
25
Le système I-1-4/Système littoral: d’une ile isolée à une ile accessible Djerba a subi des attaques répétées venant de la mer, tout au long de l’histoire, par plusieurs civilisations (Carthaginoise, Romaine, Phénicienne, Arabe, Turc…). De ce fait, les djerbiens ont décidé de se sécuriser et de prendre leurs précautions . Ils ont créé un système défensif en utilisant deux ceintures . C’est un système fermé qui protège les cotes composées de forts, de tours de guets et de mosquées fortifiées dont l’ensemble constitue en moyenne une unité défensive tous les deux kilomètres (2Km). Les forts sont des édifices aux murs très élevés et on y trouve des tours de contrôle. Les mosquées fortifiées sont conçues et équipées de techniques architecturales militaires, Leurs murs élevés sont entourés de contreforts massifs et leurs terrasses sont protégées par des parapets percés de meurtrières. On remarque encore le rôle défensif dans les minarets qui sont semblables à des tours de contrôles. Ces mosquées se présentent comme de ribat, des lieux de pratiques religieuses et de surveillance du littoral dans les périodes de l’insécurité. En cas d’urgence chaque cheikh8 allume le feu pour informer les autres cheikh qu’il y a un certain danger et dans un peu du temps toute l’ile sera au courant pour prendre toutes les mesures nécessaires. Les mosquées fortifiées forment ce qu’on appelle la seconde ligne défensive parallèle au littoral. La présence de la mer tout autour aves en plus ce système défensif ont fait de Djerba une ile presque inaccessible.
Figure14: représentation abstraite du système alarme des cheikh source personnelle
26 8.
Personne habitant la mosquée, il est le gardien et en même temps al imam qui dirige la prière en commun
D’el Menzel
« l’espace insulaire de djerba a profondément changé sous l’effet de l’expansion 9 était enclavée et désormais bien reliée au monde extérieur » touristique. l’ile qui
(BOURGOU monji , 2008)
Djerba est reliée avec le reste du monde à travers les trois possibilité l’air, le terre et la mer. Un aéroport international assure des liaisons quotidiennes avec les grands centres du monde entier émetteurs de flux touristique. L’accessibilité à l’ile est également renforcée par la modernisation et la multiplication des bacs qui permettent une liaison de Djerba au contient (Jorf). La troisième liaison c’est la chaussée romaine qui permet l’accès au poids lourds, c’est une ligne routière au sein de la mer, cette chaussée a été construire sous forme d’un ligne reliant l’ile au continent(Zarzis). Ce développement a amélioré la relation entre l’ile et le reste de la Tunisie et même avec les autres pays.
MER MEDITERRANEE
Golfe de Gabès
Golfe de Boughrara
Figure15: les moyens d’accessibilité à Djerba source personnelle
27 9.
Monji BOURGOU est un géomorphologue et professeur universitaire, il est membre du conseil scientifique de l’académie tunisienne des science, des lettres et des arts.
Le système I-3/ L’urbanisme et l’architecture en mutation I-2-1/Le système urbain: de l’intérieur au littoral / du rural à l’urbain Pour des raisons de sécurité, les habitations se sont éloignées des côtes et se dispersent dans la campagne à l’intérieur de l’île. Les Djerbiens vivaient autrefois dans des groupes d’habitations fortifiées très éloignées les unes des autres sous forme des houem (des quartiers) Chaque Houma se compose de plusieurs Menzel (Menzel au plurielle) et une mosquée qui joue un rôle cultuel, socioculturel et militaire en même temps.
Le paysage djerbien se différencie par son caractère rural. Dans une vue aérienne, Djerba apparait comme un espace rural où l’arboriculture domine, les tâches blanches correspondent à un habitat dispersé ponctuant le paysage « Il ne s’agit donc à proprement parler ni d’un habitat strictement rural, ni d’un habitat urbain, mais d’une interpénétration des deux types, comme si on avait assisté à une désintégration de la ville en une poussière de maison, dissémines sur un vaste espace lui-même morcelé en une foule de petites propriétés agricoles. Et cette notion d’appartenir à un même ensemble urbain existe dans l’esprit même des jerbiens puisque leurs petites agglomérations sont appelées Houmet Souk, Houmet Midoun, Houmet Adjim. Comme s’il s’agissait des divers quartiers d’une même cité » (S.TLATLI, 1985, p215)
Seule Houmet Souk « quartier du marché » se caractérise aujourd’hui comme une agglomération urbaine grâce à ses fonctions politique et commerciales . De ce fait, l’habitat dispersé sous forme de Menzel est la règle dans l’ile; chaque famille est propriétaire de son Menzel. La rareté de l’eau et la pauvreté des ressources ont renforcé la nécessité de ce mode de vie avec une importance des puits pour l’agriculture. Les puits doivent être éloignés d’une certaine distance et chaque puit ne peut alimenter qu’un certain nombre de
personne « Naturellement si l’on superpose une carte de la densité en résidu sec de la nappe phréatique, on constate une étonnante corrélation, c’est à la zone d’eau douce que correspondent les plus fortes concentrations humaines, exception faite de Houmet Souk. » (S. TLATLI, 1985, p209)
Djerba est aujourd’hui en voie d’urbanisation rapide et progressive. Elle reste également marquée par des traits ruraux qui font encore son originalité et sa spécificité. En effet, l’expansion du tourisme à Djerba a été un facteur de modernité et de développement. il a été un facteur principal qui a fait profondément muter l’organisation territoriale de l’ile. Le « territoire de vide », comme le nommait M.BOURGOU en 2008, s’est densifié. 28
D’el Menzel Des nouveaux centres ont vu le jour et ils ont été rapidement développés. Le littoral oriental qui était déserté, est devenu au cœur du dispositif spatial insulaire. Le centre de
l’ile, qui était l’espace favorisé est désormais devenu marginalisé et défavorisé. La pratique sociale confirme cette image négative par la réaction vulgaire avec l’environnement comme la décharge sauvage, l’installation de station d’épuration, le délabrement d’édifice de grande valeur architecturale et patrimoniale. En contre partie, l’urbanisation rapide de l’ile se traduit également par la densification du réseau routier et l’amélioration de l’accessibilité à l’ile
Légende: Houmas (agriculture + artisanat) Ghaba
Houmas (agriculture + pêche)
Houmas (agriculture)
Mosquées
Figure16 : Carte de l’ile de Djerba dispersion des houmas , source: sellem CHERIF
29
Le système
I-2-1/Le système architectural : du traditionnel à l’universel Autrefois, le Djerbien dessinait naturellement le plan de sa maison, de sa mosquée, de son atelier de tissage, car il connaissait exactement ses besoins, la technique traditionnelle, celle de ses murs en pierre, de son toit en voûtes et en coupoles. Le Menzel, sa maison d'habitation constituait un espace heureux, une coquille dans laquelle il s'épanouit, rencontre des amis et cultive son art. L'espace ainsi construit est très largement façonné par la famille qui l'occupe et qui projette au sol son histoire, ses structures, ses moyens, ses besoins et son mode d'organisation. En effet, l'architecture traditionnelle s'adapte d'instinct aux conditions imposées par le climat, les matériaux et le mode de vie de ses occupants. Cette architecture traditionnelle a atteint par les moyens les plus simples avec ses formes, ses voûtes géométriques, et ses coupoles, l'accord Parfait des volumes, des surfaces et des lignes. Elle est le fruit d'une longue tradition pétrie de valeurs culturelles authentiques exprimées spontanément par des gens. Ils se sont transmis, de génération en génération, leur art et leur manière de résoudre intelligemment leurs problèmes quotidiens selon leurs besoins et leurs possibilités. Ces ‘’architectes sans titre’’ loin des influences étrangères ont produit une architecture humaine fonctionnelle et harmonieuse en dégageant des lignes préférentielles qui leur sont
aussi spécifiques que leur langue, leur climat et leurs coutumes. Architecture admirablement agencée autour de places offrant un charme exceptionnel : ses ruelles sinueuses qui conservent la fraîcheur et le confort thermique, ses accès, ses échappées, ses placettes, ses espaces fermés ou fluides, ses maisons introverties, ses contreforts imposants, ses ateliers de tissage typiques, ses silhouettes de mosquées et de marabouts, ses lieux de rencontre, et ses jeux de volumes mis en relief sous un soleil puissant.
Figure17: Source photo www.instagram.com/ijou_gdena
30
D’el Menzel Tout d’abord, nous insistons sur le rapport dialectique qui s’instaure entre l’architecture et la culture d’une société car la ville ou le village n’est autre chose que l’ensemble de productions architecturales qui traduisent le niveau culturel et l’organisation sociale d’une société donnée, à un moment déterminé de son existence. La civilisation musulmane a conçu la ville selon ses besoins temporels et ses exigences spirituelles. Il arrive que dans un même système se rencontrent plusieurs variantes d’architecture. Dans l’islam, par exemple l’architecture andalouse s’oppose par son ornementation à la conception kharijite où l’éthique implique l’austérité(architecture mzabite par exemple) L’ensemble des connaissances en la matière lentement acquises et progressivement transmises, ont constitué une tradition architecturale, en l’occurrence l’urbanisme musulman.
L’introduction d’un mode de production, celui du colonisateur dominant, au niveau de l’infrastructure a engendré des emprunts et une pratique architecturale répondant à des besoins d’un système culturel et social déterminé. La réalité architecturale, produit social, s’y trouve profondément affectée par les changements induits: le passage de l’urbanisme traditionnel à l’urbanisme colonial s’est toujours traduit par une organisation de l’espace et un agencement des volumes correspondant entièrement aux besoins Avec l’avènement de l’indépendance et l’élaboration de la stratégie générale de développement qui a était créé par l’urbanisme des jeunes tunisiens formés dans des écoles de pensée étrangères qui ne font que refléter leur pensée. Si bien que dans la période actuelle, et en une décennie, la masse de production architecturale a apporté plus de dégradation du site et de l’environnement que n’en a fait la production urbanistique coloniale. Depuis les années 50, la branche d’activité du bâtiment a connu un développement extrêmement rapide. Les travaux de construction sont dans la majeure partie des cas, exécutés par des immigrants. En 1966, le bâtiment se présente comme le secteur le plus accessible aux immigrés de fraîche date. Les travailleurs Djerbiens abandonnent de plus en plus cette activité pour d’autre, plus rentables et moins harassantes. Le bâtiment est le secteur où les étrangers sont majoritaires, sur 251 personnes actives dans se secteur 164 sont des immigrants dont 111 sont d’immigration récente d’après M.BOURGOU. Aujourd’hui, le bâtiment présente des dimensions nouvelles à Djerba. Son attractivité sur les populations du continent s’est largement renforcé.
31
Le système
Avec l’industrialisation, Djerba a connu de nouveaux savoir-faire et de nouveaux types de matériaux de construction. De plus, ces nouvelles techniques de construction sont évaluées comme efficaces et moins coûteuses. Peu à peu, c’est le modèle venant du continent, ou de l’autre versant de la Méditerranée, qui s’est imposé. L’arrivée du tourisme de masse amènerait un contact avec un nouveau style de vie, un tourisme de consommation dans de grands hôtels à l’architecture de plus en plus gigantesque, à l’opposé de ce qui pouvait exister alors sur l’île. Des mutations sont ainsi observables dans les techniques et savoirfaire touchant l’agriculture et le bâtiment. La chaux, même si elle est encore présente, a cédé place au ciment. Par ailleurs, le bois de palmiers n’est plus utilisé comme toiture, l’acier est entré dans la conception des habitations, et les briques sont arrivées dans le
façonnement des murs. En plus, ce tourisme a bien causé le métamorphose de plus d’une quinzaine
de
kilomètres
de
la
cote
de
Djerba
qui
sont
irréversiblement mutés, transformés d’un espace vide en une véritable station touristique. Nous assistons alors à une invasion de nouvelles constructions, de nouveaux aménagements qui défigurent le site et désorientent l’habitat, une nouvelle vie commence et c’est une nouvelle architecture qui vient d’être parachutée sur le sol de
l’ile.
Figure18: intitulé(Amel saidani, 2017)
32
D’el Menzel
I-4Conclusion : « Le tourisme à Djerba continue son expansion rapide et engendre des effets multiplicateurs sur l’ensemble des activités économiques… Le tourisme a bouleversé l’organisation traditionnelles en déclin, ce sont les services liés au secteur touristique qui sont en exception » (M. BOURGOU, 2008,p)
Cette métamorphose, qu’a subi le système économique, socio-culturelle, démographique, urbanistique, a touche aussi l'architecture et on voit clairement ses impact sur el Menzel
que seul son nom persiste sous ses changements. Et on passe aujourd'hui d'un Menzel composé par des cellules de productions et d’habitation a un autre fragmenté en morceaux clôturés par ses héritiers d'ou la naissance d’une nouvelle composition. « Une nouvelle vie commence et c’est une nouvelle architecture qui vient d’être parachutée sue notre sol… » (Mohamed ELBAHI, 1975,p109)
Le système social Le système urbain
L’émigration
L’exode
Le mode de vie Menzel: habitat traditionnel
L’urbain
Le rural
Logement
L’artisanat Fermer Ouvert
Le tourisme Le malékisme
Le système littoral
L’ibadisme
Le système spirituel
Le système économique
Figure19: schéma explique La relation des mutations des systèmes Source personnel
33
Le système
………..…………..35 II-1/ Introduction II-2/ Présentation du système d’El Menzel……….……..36 II-3/ La métamorphose du Menzel ………..…………………55 …………….……...........69 II-4/Conclusion
Figure20: Source photo www.instagram.com/ijou_gdena
D’el Menzel
II-1/introduction: La sédentarisation est connue depuis toujours dans l’ile de Djerba. Déjà à l’époque romaine, des villas et des palais des plus luxueuses s’étendaient dans la compagne djerbienne où des sites comme Minenx
10
et autres
soumettent à l’attention des spécialistes leurs vestiges et les restes de leurs splendeurs d’antan. C’est à dire que de tout temps l’habitant de Djerba a connu l’habitation fixe, et la maison en pierre. Mais l’évolution de la société tunisienne au contact de la société européenne a entrainé un
changement presque radical dans le mode de vie du citoyen. La famille patriarcale élargie cède de plus en plus la place à la famille beaucoup plus restreinte formée essentiellement du père, de la mère et de leurs enfants non mariés. De ce fait, le type d’habitation même dans diverses villes et villages du pays tend à se transformer. Sans contester le besoin humain d’évoluer et de changer nous ne pouvons que déplorer les conséquences néfastes pour certains types d’habitation traditionnelle de la Tunisie tout comme ailleurs dans le monde. C’est pour cette raison que furent lancées plusieurs compagnes nationales et internationales pour sauver les quartiers et les villes anciennes ainsi que les médinas, l’une des caractéristiques des pays arabes. Et si à Djerba nous ne pouvons parler de véritable médina ou ville ancienne, hâtons-nous de parler d’une ile qui se caractérise par un type d’habitation bien particulier. En effet peu à peu, le long de son histoire l’architecture djerbienne évolua pour arriver à un état à partir duquel elle n’a presque plus changé. C’est ainsi que le passé nous légua un style d’habitation qui se caractérise par une netteté dans la forme et la composition. Un type d’habitation dès lors, s’imposa dans le pays, constituant un tout harmonieux avec le paysage féerique de l’ile des Lotophages où les maisons loin d’être groupées, sont dispersées dans la verdure du paysage. Ce type d’organisation spatiale est le Menzel.
35 10.
Un site archéologique d’ancienne capital de l'île, fondée par les Phéniciens vers le Xème siècle avJC
Le système
II-2/ Le système d’El Menzel La vie de chaque famille est un système fondé sur un certain nombre d’éléments qui exercent une action réciproque les uns envers les autres. Ces personnes physiques vivent dans un lieu appelé Menzel qui est celui où ces actions réciproques s’exercent. Ces actions ne sont pas seulement des rapports familiaux qui subsistent même en dehors d’une objectivation formelle, mais aussi bien les rapports politiques de la vie d’une communauté plus ou moins grande. Il s’agit donc d’interactions sociales. Le mot « Menzel » vent dire littéralement lieu où l’on descend. Mais comme, le djerbien est aimant de sa terre alors, tout en exerçant plusieurs métiers selon la saison, il vit au milieu de son exploitation qu’il le désigne par le nom « Menzel », alors que le lieu d’habitation le « houche »
Slaheddine TLATLI, dans sa monographie, « Djerba et les djerbiens » donne l’interprétation du terme « Menzel ». Elle est pour lui un « Menzel » c’est-à-dire un gite d’étape ou l’on s’arrête pour un séjour tout provisoire de l’existence, une simple halte sur le chemin de l’éternité, toute sa philosophie est là. Pour le djerbien le « chez-lui » commence bien à l’entrée du « Menzel » dont le cœur battant est la maison proprement dite. C’est un cadre de vie bien délimité dans l’espace car souvent cerné de « tabias » puissantes, sorte de haies en terre, qu’on a soin de planter de cactus et d’aloès pour en faire un rempart qui préserve la vie familiale et la soustrait au regards indiscrets. Le Menzel a une forme irrégulière et Il se compose généralement d’une parcelle agricole de deux à cinq hectares environ, une superficie variable selon l’importance de la famille qui l’habite. Planté de palmiers et d’arbres fruitiers, on y pratique aussi certaines cultures saisonnières. Les ramifications des chemins et des pistes relient les Menzels entre eux ou bien avec les voies de communication les plus importantes. Entre les limites des « tabias », que l’on refait pendant la saison des pluies, l’organisation de l’espace répond à un souci pratique de différentiation des fonctions. Chaque élément de l’ensemble que forme le Menzel occupe une place et une fonction bien déterminée. Le
tout se complétant judicieusement. Invariablement, chaque Menzel se compose de différents éléments, qui peuvent être doubles ou triples en cas de besoins si l’exploitation est plus grande. Nous allons examiner dans le détail la fonction et l’architecture de ces éléments.
36
D’el Menzel
Puits (BIR)
l’écurie (DRIBA)
l’habitation (HOUCHE)
la cuisine (MATBAKH)
Chambre des invités « MAKHZEN EDHIAF »
grange de paille (MAKHZEN TBEN) l’aire de battage (RAYEH)
ateliers de tissage (HANOUTNSIGA)
Figure21: Les composantes d’un Menzel Source personnelle
37
Le système
II-2-1/ l’habitation (houch) : C’est l’originalité de conception de la maison d’habitation qui est le reflet le plus frappant de l’architecture djerbienne. Ce que l’on remarque tout d’abord c’est
l’homogénéité du style avec deux qualités contradictoires et nécessaires : Unité et Variété. Les lotisseurs traditionnels ont obtenu des résultats étonnants. L’unité est donnée par l’utilisation dans les ensembles des mêmes matériaux et des mêmes éléments architectoniques. La variété est obtenue par l’infinité des combinaisons de ces éléments. Donc unité dans l’ensemble, variété dans le détail. Le temps a surement joué un rôle décisif dans cette unité des formes s’adaptant peu à peu aux nécessités de la vie, en se perfectionnant jusqu’à l’obtention de véritables « prototypes » qui répondent parfaitement aux fonctions des ‘’organes’’ de la maison. Cependant, si le plan et l’aspect extérieur de chaque maison djerbienne sont presque identiques, chacune d’elle conserve une certaine individualité. L’aspect extérieur de l’habitation tient à la fois de la villa, du marabout et de la forteresse. Une unique porte y donne accès. Des pièces de différentes fonctions entourent un patio, qui fait office d’espace plus privatif et plus intime que l’escape extérieur. Nous pensons qu’il est inutile de s’étendre ici sur l’origine du patio et les motifs qui l’ont imposée, d’ailleurs le patio se trouve pratiquement dans toute maison méditerranéenne et orientale. Des auteurs, depuis longtemps, ont été charmés par la beauté de l’habitation djerbienne… de la visite d’un Menzel, se dégage une impression de calme, de
sérénité et de bonheur L’architecture djerbienne a atteint inconsciemment par les moyens les plus simples, avec ses cubes et ses coupoles, l’accord parfait des volumes, des surfaces et des lignes… Voyons de plus près en quoi consiste la maison. La première remarque qui saute aux yeux, c’est la distinction des pièces en deux catégories, les pièces propres et nobles et celles qui le sont moins. En effet, les pièces comme la cuisine, les toilettes, les écuries… n’ouvrent jamais à l’intérieur de la maison. Bien que faisant parfois partie du bloc de bâtiment leur accès est à l’extérieur et même souvent, ils sont construits indépendamment et à quelques mètres de la maison.
38
D’el Menzel
Seuls les chambres et les magasins s’organisent autour du patio. Deux principales raisons qui expliquent cette distinction : la propreté et la sécurité. Comme nous l’avons vu, l’aspect conjugué de forteresse est dû à l’emploi simultané de trois sortes de couvertures, la terrasse, la coupole sphérique et la voute. Pour chacun des éléments de l’habitation, Vue de l’extérieur, la forme de couverture indique la fonction de la pièce.
Figure22: perceptive d’un Houch Source personnelle
39
Le système
•
la cuisine (matbakh) :
L’habitation se compose donc de plusieurs chambres, d’un ou deux magasins et parfois d’une cuisine. La cuisine est une pièce assez grande, généralement rectangulaire, qui sert
aussi de salle à manger. Le foyer proprement dit a la forme d’une grande cheminée médiévale, flanquée de part et d’autre de deux niches qui servent à entreposer les fagots de bois. A part la batterie de marmites et d’ustensiles, la cuisine est peu meublée. A l’autre bout de la pièce des nattes sont disposées par terre, et sur lesquelles on s’assoit pour manger. La cuisine est couverte soit d’une terrasse, soit d’une voûte cylindrique, et surmenée d’une et parfois plusieurs cheminées, auxquelles on s’est amusé à donner des formes originales.
Figure23: Coupes sur le Matbakh Source personnelle •
hall d’entrée (skifa) :
L’entrée de la maison est toujours une porte massive dont seulement une partie est ouverte. Le grand battant n’est ouvert que lorsqu’on a de grands objets à faire sortir. Mais la porte franchie. On n’est pas pour autant admis dans l’intimité des lieux. En effet, une sorte de hall et un couloir font tampon entre la patio et l’entrée. Ce couloir et le hall servent à entreposer les « bardaa » et les instruments agraires. Dans un coin, une partie surélevée du hall est sevrée aux meules rudimentaires qui servent à moudre les céréales…
40
D’el Menzel
Figure24: Coupe sur un Houch Source personnelle •
•
la cour (ouast el houch) :
le magasin (makhzen) :
Chaque Menzel peut grouper plusieurs
Le magasin sert à abriter les provisions
maisons. Mais chaque maison (houch)
de la famille. Comme il s’agit d’une
peut
et
pièce d’une grande surface, une série
constituer une entité indépendante.
d’arcades soutiennent soit la terrasse
Donc autour de la cour, ou un arbre
soit les voûtes en berceaux. On y
fruitier est planté au milieu, parfois
trouvera à l’intérieur une collection de
même deux vignes grimpantes étalent
grosses jarres de Gallela qui sont
les ramifications de leur branches sur
remplies
le patio et créent un ombre très
lesquelles
apprécié, on trouvera trois chambres et
annuelle de la famille. Les murs sont
un magasin
creusés de petites niches.
se
suffire
à
elle-même
d’huile
et
constituent
de
céréales,
la
provision
.
La chambre
Le magasin
Le patio Figure25: Coupe sur un Houch Source personnelle •
Les toilettes :
Elles sont toujours disposées à une distance respectable de la maison pour éviter toute mauvaise odeur et toute saleté. D’ailleurs, souvent, elles ne sont pas construites en dur et ainsi changent d’emplacement si nécessaire. 41
Le système •
la chambre (Dar) :
Son agencement est très fonctionnel. Elle se compose de quatre parties distinctes et de trois niveau. En effet, c’est sous une forme de ‘’duplex’’ qu’elle se présente, comprend donc un séjour, un coin des enfants, un coin pour les parents et une salle d’eau. Sur une petite surface, sont groupés ces quatre éléments pour que la vie d’un couple et de ses enfants se déroule harmonieusement.
Le séjour occupe la partie centrale de la chambre (oustia) et où l’on dispose des matelas, tapis nattes… pour s’asseoir, manger et dormir (les enfants)… un grand coffre et des niches servent à ranger les éléments. A gauche une partie à peu près carré et surmontée d’une coupole est surélevée de 0.4m(dokkana), qui est la chambre à coucher des parents en hivers, A droite se trouve le 1er étage (ghorfa) auquel on accède par six ou sept marches et où dorment les parents eb été, et qui est si l’on veut la partie la plus privilégiée de la chambre, car elle bénéfice de fenêtre et d’un panorama intérieur et extérieur. Cette chambre, vu de dehors à l’aspect d’une tour, quelques fois cubique, quelques fois voutée et donne cette allure de forteresse de la maison. D’ailleurs, il servait certainement de lieux d’observation des alentours mais est surtout un lieu de villégiature ou l’on monte pour mieux gouter la brise marine grâce aux fenêtres qui sont pratiquées. D’ailleurs, comme on l’a vu, l’absence de fenêtre au rez-de-chaussée qu’à l’intérieure de l’habitation est motivée par la sécurité et par le climat. Pour ce dernier point les ouvertures judicieusement placées à une certaine hauteur captent mieux la brise, qui n’est arrêtée par aucun écran. Les parties démunies de fenêtres, leur ventilation est assurée par les
petites lucarnes et leur isolation thermiques par l’épaisseur des murs. Sous cet étage partiel se situe la salle d’eau (mest-han) ou l’on prend ses bains et fait les ablutions rituelles. Quelques jarres pleins d’eau sont toujours bien rangées dans un coin pour ces usages. L’eau de la salle de bain est évacuée d’une façon assez simple une grosse jarre éventrée est enfouie dans le sol, et l’eau usée qui s’y déverse est absorbée par le sable. Les inévitables niches sont creusée çà et là pour ranger mille petites choses : sur les murs, sous l’escaliers…. Le seuil est surélevé d’une dizaine de centimètres pour arrêter les eaux de pluie, un petit creux dans le sol sert à recueillir la poussière lorsqu’on balaie la chambre. 42
D’el Menzel L’aération et l’éclairage se font de trois façon par la porte, par les fenêtres et enfin par des petites lucarnes circulaires ou rectangulaires. Ces petites ouvertures sont uniquement disposées soit dans la salle de bain ou dans la dokkana.
Légende ( plan et coupe) Ouastia Dokkana (chambre) Mesthan (salle d’eau) Ghorfa (chambre) Figure26: Plan et coupe de dar Source personnelle
43
Le système
II-2-3/ Chambre des invités (hommes) « MAKHZEN EDHIAF » : Elle se trouve à proximité immédiate de l’accès du « Menzel ». C’est la manifestation touchante de l’hospitalité djerbienne. Aussi chaque Menzel qui se respecte possède sa chambre des invités. Mais si le djerbien cultive bien la tradition de l’hospitalité, il tient par-
dessus tout que cela n’entraine aucune perturbation dans la sacrosainte intimité familiale, et ainsi il a choisi l’emplacement du local loin de son habitation privée, donc à proximité immédiate de l’accès du Menzel. Notons quand-même que certains djerbiens ont construit cette chambre dans le corps du bâtiment de leur maison , mais dont l’entrée est diamétralement opposée à l’accès, Le souci « d’autonomie interne » est décidément coriace. D’ailleurs d’une façon générale on reçoit uniquement pendant la journée. Cette chambre d’invités est de forme rectangulaire, qui fait fonction de « séjour, salle à manger » plutôt qu’une chambre à
coucher, aussi est-elle équipée en conséquence. D’une façon générale une galerie longe sa façade principale, et de préférence orientée vers l’est ou il est agréable de s’installer à la belle saison. A l’intérieur une partie du sol est surélevée d’environ 0.50m, sur lequel les matelas sont disposés pour ceux qu’on garde pour la nuit. Cette surélévation du sol appelée « doukkana », fait office de lit en quelque sorte.
Façade de makhzen dhief 44
D’el Menzel
Plan de makhzen dhief
Figure27: les élément graphique du makhzen dhyef Source personnelle, source personnelle
Coupe de makhzen dhief
45
Le système
II-2-4/ Puits et citernes : Démunie de sources, au ciel avare de son eau et au soussol plus parcimonieux encore, Djerba a été marquée par le manque d’eau jusque dans son nom. En effet la rareté de l’eau a joué un rôle dans la dispersion de
l’habitat
ces
difficultés
naturelles
d’autant
plus
dramatique vu la densité traditionnelle de l’ile ont poussé les djerbiens à avoir recours à 2 moyens pour répondre à leurs besoins divers en eau. -recueillir précieusement l’eau du ciel. -rechercher l’eau du sous-sol. D’ailleurs, ces deux moyens n’ont rien de particulier, étant utilisés un peu partout en Afrique du nord, toutefois ici ils sont des éléments essentiels du Menzel. •
citernes :
Il y en a 2 sortes : Fesquia et Majel. i.
Fesquia : il s’agit là d’un réservoir inspiré des anciennes citernes romaines. Il se présente sous la
forme d’une chambre souterraine. Un impluvium important recueille l’eau de pluie, qui coule dans la citerne ce qui représente couramment, selon la période, 30 à 50 m3 d’eau. ii.
Le majel : là, la citerne a une forme cylindrique plus évasée vers le bas et plus profond que la fasquia. Il est de la forme d’un tronc de cône dont la grande base est en bas.
46
D’el Menzel
•
Puits :
L’eau de pluie est tout juste suffisante pour la consommation. Il fallait
un supplément
de
réserves, qu’on a tenté de trouver dans les nappes souterraines. La multitude de puits que crible
la
surface
l’acharnement
des
de
l’ile
djerbiens
souligne dans
bien cette
recherche. Lorsqu’on creuse un puit, on espère toujours
b
tomber sur une nappe douce, mais si cet espoir
a=b Figure28: coupe sur un puit Source personnelle
a
est déçu, qu’à cela ne tienne. L’eau saumâtre sera
utilisée
quand
même,
notamment
en
agriculture. De loin, un puit est visible grâce à ses deux ailes en maçonnerie, qui supportent le système de poulie nécessaires au puisage. La profondeur est variable selon la région, ainsi à proximité des
côtes elle ne dépasse pas une dizaine de mètres, alors qu’à l’intérieur de l’ Île, elle atteint parfois 50m. Une première margelle reçoit l’eau, et de là elle coule vers un bassin d’accumulation, d’où partent les rigoles de distribution. Pour faciliter le va et vient du chameau un Figure29: coupe sur une fesquia Source personnelle
chemin de longueur égale à la profondeur du puits, est conçu en pente douce descendante…,
parfois même, on a été jusqu’à couvrir cette piste d’une pergola qui protège du soleil et permet d’effectuer le travail dans l’ombre. Suivant l’importance de l’exploitation, il est muni de deux et parfois de quatre systèmes de puisage.
47
Le système II-2-5/
Autre
composantes
d’un
Menzel: •
l’aire de battage :
Une méthode archaïque est encore utilisée même de nos jours pour battre les récoltes. Elle consiste à les faire piétiner par des bêtes de somme. Pour cela, on a conçu une aire circulaire d’environ 10 m de diamètre. Son emplacement est choisi avec soin. En effet il doit être dans une zone libre,
dans laquelle la brise n’est arrêtée par aucun écran (bâtiments ou autre) ce qui est nécessaire pour la séparation des grains de la paille. Au centre un poteau
Figure30: l’aire de battage Source personnelle
est planté pour y atteler quatre ou cinq chameaux
qui
tourneront
inlassablement pendant des heures et des heures •
grange de paille (MAKHZEN TBEN) et l’écurie (DRIBA) :
Le makhzen s’enfonce souvent d’un mètre dans le sous-sol en vue de garder la fraicheur émanent du sol pendant l’été et sa chaleur pendant l’hiver. C’est un lieu d’ensilage et de stockage de paille. Son implantation généralement près de l’aire de battage et d l’écurie. La présence d’animaux nécessaire aux travaux agricoles tels que chameaux, âne, mulets… a nécessité la construction d’un bâtiment pour les abriter, l’écurie (driba), c’est une pièce voutée. Elle est toujours éloignée du houch par mesure d’hygiène et de sécurité et placées sous les vents pour se mettre à l’abri des mauvaises odeurs.
Figure31: grange de paille Source personnelle
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Figure32: coupe sur le grange de paille Source personnelle
D’el Menzel Les huileries souterraines :
Pour presser les olives et en tirer l’huile précieuse, l’édification de pressoirs à proximité des forêts d’oliviers s’imposait. Ces archaïques moulins étaient plus de 280, disséminés à travers l’ile, il y a tout juste une cinquantaine d’années. A présent, quelques rares huileries sont utilisés par traditionalisme, remplacées par des pressoirs modernes, les huileries survivantes tombent peu à peu en ruine
11
Leur première particularité, c’est qu’elles sont toutes souterraines. La raison avancée est la température. La séparation de l’huile de la ‘’margine’’ (eau de végétation) a besoin d’une atmosphère tiède que seul le sous-sol peut fournir en hiver… Ces huileries se classent en deux catégories : • Celles
qui
sont
directement
creusées et taillées dans une couche de travertin, ce qui leur donne
d’allure
plutôt
de
cavernes. • Celles dont tous les éléments sont bâtis en moellons comme toute les autres constructions.
Figure33: maquette d’une huilerie, Source: https://odekacaecke.blogspot.com
D’une manière générale, rien ne signale ces antiques huileries à part le couloir en pente qui donne accès et la cheminée de ventilation qui marque l’emplacement de la salle principale. Le plan des huileries n’est pas uniforme, il est variable suivant la configuration du terrain et l’importance de l’huilerie. Néanmoins si les dimensions peuvent varier, les éléments du programme sont constants. Une pente douce permet aux chameaux et aux hommes d’y accéder. Dans le couloir qui fait suite à cette pente, de chaque côté sont aménagés une douzaine de placards où est entreposée la charge d’olives avant d’être pressée. Au bout du couloir, se trouve une salle circulaire ou carrée, coiffée d’une coupole dont la partie supérieure émerge faiblement du sol. Cette salle est occupée par le broyeur, constitue une sorte de cuvette circulaire en maçonnerie dure sur laquelle deux meules en granit servent d’éléments de broyage en étant entrainés par un chameau ou par un âne qui tourne inlassablement autour de la cuvette. De part et d’autre de la salle de broyage, sont disposées deux pièces voutées ainsi qu’une collection de jarres. La pâte d’olive est comprimée dans des scourtins laisse sinter l’huile qui s’écoule dans les jarres enterrées ou elle se sépare par gravitation des eaux végétales. Il peut y avoir d’autres pièces pour le repos des ouvriers ou les responsables tenant les
comptes et recevant les commandes. 49 11.
les djerbiens reconnaissent que le rendement des presses mécanique est le meilleur, mais ils sont convaincus que l’huile des antiques huileries à traction animale est meilleure et plus délicieuse.
Le système •
ateliers de tissage :
Le tissage étant une des ressources de l’ile, les ateliers sont parfois bâtis dans un coin du Menzel ou à proximité des agglomérations. Il s’agit d’une pièce longue et étroite, à semi-enterrée pour que la température à l’intérieur soit fraiche l’été et tiède l’hiver. L’accès à cette pièce est d’une manière
Figure34: deux atelier de tissage Source:http://www.djerbaexplore. com/heritage-tissage.html
générale orienté vers le sud, et en descendant de quelques marches, on arrive au niveau bas. Le long des murs, des métiers primitifs sont installés, dans cette ambiance fraiche et obscure, et c’est là que se confectionne des couvertures et des tissus dont la réputation n’est plus à faire… L’éclairage est assuré par la porte et par deux fenêtres de part et d’autre de la porte, et par fois une ou deux autres fenêtres au mur opposé. Pour compléter la
ventilation,
des
petites
Figure35: atelier de tissage Source personnelle
lucarnes(manhwa)
rectangulaires sont pratiquées dans les murs latéraux. Les petites côtes du rectangle sont surmontés d’un fronton triangulaire, ce qui ne manque pas d’attirer l’attention sur cet élément vaguement grec et qui n’a apparemment aucune utilité pratique, mais signal l’atelier et c’est là l’une de ses originalités. Cette construction est couverte avec une voûte berceau
ou
une
série
de
voûtelettes
en
obliques
s’appuyant deux par deux les unes sur les autres
Figure36: l’intérieur d’une atelier de tissage, Source: https://hanumantunisie.skyrock.com
perpendiculairement à l’axe principal de l’atelier, ce qui donne
à l’atelier
une
certaine
allure
légère
et
harmonieuse. La poussée des voûtes est contenue à l’extérieur par une série de contreforts. Cette forme de bâtiment, est quelquefois utilisée comme grange de paille pour remplacer la hutte de palmiers seule la voute est utilisée pour la couverture Figure37: Façade atelier de tissage, Source personnelle
50
D’el Menzel Plan atelier de tissage
Coupe atelier de tissage
Figure38: les éléments graphique de l’atelier de tissage Source personnelle
51
Le système
L’ateliers de poterie :
C’est dans la région de Gallala, où la couche d’argile est plus importante qu’ailleurs et « l’art du feu » s’est installé.
L’atelier est conçu pour répondre à deux fonctions : • d’une part, il accueille le tournage des pièces diverses allant de la petite tasse jusqu’aux immenses jarres de 250L. • D’autre part, le séchage à l’ombre de ces pièces avant leur cuisson dans les fours. L’atelier est un parallélépipède d’une dizaine de mètres de long en façade, sur une trentaine de mètres en profondeur et deux mètres et demi de haut. Il est à demi enterré et précédée d’une cour rarement clôturée, où l’on trouve un puits pour la poterie ordinaire ou une citerne d’eau douce pour les spécialistes de poterie vernissée. C’est dans cette cour
que se trouve entreposée la matière première, l’argile, et la provision de combustible pour la cuisson. L’unique porte de l’atelier s’ouvre toujours au sud pour des raisons d’éclairage régulier et d’abrits des vents dominants. Cette unique porte, sans prétention, est le plus souvent en bois de palmiers, s’ouvre à l’intérieur et à droite. Les murs extérieurs sont bâtis en pierre du pays liés par du mortier, d’argile. La couverture de l’atelier est faite par des troncs de palmiers sur lesquels une couche d’argile et placée puis le tout est couvert d’une couche d’argile tassée, en réservant une pente pour l’écoulement des eaux. On descend à l’atelier par deux ou trois marches de pierre, pour accéder à la perrière partie de l’atelier. Cet espace de la profondeur d’une travée et de la largeur de la façade est réservé aux tours de façonnage, qui sont placés toujours à gauche de la porte. En face des tours entre deux culées de coute et à droite de la porte est disposé le bâtit de malaxage et enfin au fond, une fosse contient la réserve d’argile pétrie. Par souci d’économie, les poteries manquées ou cassées sont toujours utilisées dans le remplissage des cloisons et peuvent servir de placards, d’étagères… Au coin opposé aux tours, au fond de la travée se trouve l’entrée du séchoir. La nature du séchoir est variable. Pour la poterie de petit calibre, le sol doit être dur. Pour les pièces de
grandes dimension, il doit être facile à creuser de manière à fournir sans difficultés les poteries à fond pointu. L’enterrement partiel de l’atelier et l’absence totale d’ouverture est exigé par le fait que les poteries avant la cuisson, doivent sécher lentement à l’abri des intempéries. Un séchage accéléré fait fondre les pièces ou les déformer.
52
D’el Menzel
Pour augmenter cette isolation thermique et créer une atmosphère appropriée à l’intérieur du séchoir, un talus de terre, de cailloux et de tessons entoure les faces extérieures de l’atelier sauf la façade de l’entrée. Les fours sont construits à proximité immédiate des
ateliers et en dehors de ceux-ci. Il était en effet nécessaire tout en évitant le transport long des pièces encore fragiles, que la chaleur dégagée par le four « n’influence » pas l’atmosphère du séchoir. Pour ces deux raisons primordiales, les fours sont proches des ateliers et au trois-quarts enterrés. Les fours se classent en deux catégories à savoir: • Les fours pour poteries fermées, qui sont les plus vastes et qui sont réservés aux grandes jarres • Les fours pour poteries ouvertes plus petites, pour les pièces genre plats et la poterie vernissées.
Le seul matériau utilisé est la brique12 réfractaire, qui est spécialement et uniquement fabriquée à cet effet. Enfin Pour accéder au niveau bas du four où se trouve la chambre de chauffe, un tunnel en pente y conduit. Un orifice à l’aplomb de la porte de la chambre de feu permet de déverser le combustible du niveau du sol extérieur, pour être à portée de la main du chauffeur.
Figure39: maquette de l’atelier de poterie Source: https://odekacaecke.blogspot.com
53 12.
C’est une brique en terre de dépôt que l’on recueille au bas des collines après la pluie, aux endroits où les ruisselets ont déposé leurs alluvions, dont on ramasse précieusement la pellicule supérieure des lits de dépôts. Selon les dimensions du four à bâtir, les briques fabriquées à la main et à l’aide d’un moule en bois et séchées en plein air
Le système
II-2-6/conclusion : Les djerbiens, du fait de leur mentalité puritaine ont une conception de la pureté tant corporelle que spirituelle.
Comme on l’a vu, tout est agencé pour que la propreté soit la règle d’or de la vie quotidienne : séparation des zones domestiques et des zones de repos et de détente, même dans la chambre,
les
différents
niveaux
répondent à ce souci, afin que les parties réservées au sommeil soient épargnées par le va et vient, présence d’une
salle
d’eau
dans
chaque
chambre, implantation de la citerne derrière la maison et pratiquement jamais devant ou à l’intérieur, toujours impeccablement entretenu et bien propre. « L’habitat traditionnel jerbien, s’il est dispersé, il est aussi parfaitement
organisé
et
dégage
une
nette
impression d’équilibre. Conçu à la dimension de l’homme et de l’ile, il a su tirer le maximum de la nature, sans la détruire. » (Chérif BEN 12
SALEM, 1975, p60)
54 13.
Chérif Ben Salem est un architecte tunisien
D’el Menzel
II-3/ La métamorphose du Menzel منزلكم فاقدكم المس ْٓربْ ،داخل منزلكم ... شدِّيت ٓ ماجلكم حزيـــن ،يشبحلي فاقدكم ! بيركم جناحه طاح وته ِّد ... يبكي ! أيِّام خير أرضكم ... على جدوال القصب وفالحتكم الحنِّة باهتة ! مصفارة ومذبالة...
ملوح فمنزل جارتكم وشطر ِّ الر ٓحى هانه ِّ الياسمينة يابسة قتلها العطش ... ال من ْ طل ،ال جاء من يسقيها منكم ... ٓد ِّزيت باب الحوش ! طاوعني ... خ ِّ شيت وحمحمت ... رفرف حمام ! معشش في غرفتكم ساكن مطراحكم ! مستنِّي رجعتكم !.. وڤـدِّاش من حوش ومنزل في جربة فاقد أهله وناسه مستنِّي يردِّوله ِّ عز أيِّامه بل ِّماتهم فيه ورجعتهم !.. _منير_بن_يوسف
Figure40: Source photo www.instagram.com/ijou_gdena
55
Le système
II-3-1/ Le Menzel : d’un système autonome a un groupement d’habitat: Les changements des systèmes qu’on a situé ont provoqué :
Le délaissement des terres agricoles
L’orientation
vers
les
investissements
dans la construction
La densification progressive des quartiers environnants ceci a été rendu possible par
a) Menzel: un système de production
le partage de l’héritage entre les cousins, puis entre frères ensuite entre neveux. Et chacun construit un logement sur la parcelle qui lui revient. La propriété familiale des biens a cédé la place à la propriété individuelle. Une telle parcellisation de l’espace implique l’adoption d’un habitat individuel encouragé d’ailleurs par la déstructuration de la famille élargie. b) Menzel en friche: prolifération de l’habitat
Ce morcellement des terres se faisait par entente directe entre les intéressés selon des conventions admises par tous d’une façon implicite. Mêmes
les
Houchs
sont
partagés
entre
héritiers. Chaque famille hérite une dar et un
morceau de terre derrière. Dans la plupart des cas cette dar sera intégrée par la suite au nouveau
logement
reconstruite
selon
nouvelle maison.
ou
alors
l’organisation
démolie de
et
cette c) Partage de l’héritage: en petites parcelles juste pour construire un logement Figure41: le Menzel d’un unité de production à un groupement des logements, Source personnelle
56
D’el Menzel
Dans les groupements qu’on rencontre dans les quartiers (hwoem), sont formés de familles de même descendance. Ces groupements sont séparés entre eux par les voies de
circulation qui passaient autrefois entre les Menzels ou alors qui auraient été crée pour les besoins de desservir les parcelles nouvelles. Cette organisation de l’espace n’a été possible donc que par l’action simultanée de plusieurs facteurs ne pouvant exister que dans une structure sociale encore traditionnelle reposant sur la morale collective et sur les liens sociaux entre les voisins de chaque regroupement. Les règles de composition des logements de ces groupements se fondent donc sur les conventions collectives de la société et les consentements mutuels entre les voisins concernant les implantations, les ouvertures, les espaces extérieurs de circulation
commune et autres…On ne peut pas retrouver ces tracés dans une opération nouvelle de logement ou le parcellaire est artificiel et très rationnel, libéré de la propriété privée. Avec l’entrée en vigueur des nouveaux règlements de voiries et de la construction, et avec le changement de la génération des habitants qui ont hérité de cette situation, beaucoup de problèmes se sont posés. Le tribunal local ne manque pas de contentieux à ce sujet. Ceci est parce qu’ils n’ont pas hérite aussi l’usage des pratiques et des conventions de leurs pères et grand-père, lesquelles ont été substituées par des codes et des normes nouvelles venues d’ailleurs. Le vente des biens fonciers n’était pas de rigueur à Djerba mêmes s’ils sont désaffectés. La spéculation proprement dit a commencé après cette période. Beaucoup de gens vendent un ou deux lots pour construire une maison sur le troisième. Au début c’était l’origine et le comportement social qui déterminait l’acheteur et le futur voisin. Mais actuellement, le choix se fait sur celui qui donne le plus.
57
Le système
Menzel en métamorphose, des nouveaux matériaux, une nouvelle architecture
Figure42: La mutation du système d’el Menzel, source personnelle
58
D’el Menzel
59
Le système Exemple : des Menzels à Taourit Houmet essouk
*Menzel Jmaiel :
1
2
3
0
20m
1) Houche de la famille
Ancienne construction
2) Exploitation agricole
Nouvelle construction
40m
3) Ateliers de tissage Figure43: Plan du Menzel avant la mutation, source personnelle à partir du relevé de Faouzi Boussaffara14
Figure44: Plan du Menzel après la mutation, source personnelle
Au début, la famille exploitait elle-même sa terre (exploitation directe), mais à la suite du changement d’activité du chef de ménage ou de ses fils héritiers, la terre est donnée en
métayage, première étape de dégradation de l’exploitation agricole. Par la suite, le Menzel a été partagé entre héritiers, chacun a construit un logement ou a vendu carrément sa parcelle. 3 ateliers de tissage transformé en 2 maisons d’habitation, moyennant un ajout d’autres espaces, c’est la propriété d’un architecte italien (calpini)
60 14.
Faouzi Boussaffara est un architecte tunisien
D’el Menzel
*Menzel bouzaffara : propriété commune de la familles cousines lointaines
1
2
3
Figure45: Plan du Menzel avant la mutation source personnelle à partir du relevé de Faouzi Boussaffara
1) Houche de la première famille: le chef de la famille exploitait lui-même le Menzel avec ses fils 2) Houche de la deuxième famille: le chef de la famille s’adonnait plutôt à l’artisanat et au commerce qu’à l’agriculture 3) Exploitation agricole
Ancienne construction Nouvelle construction
0
20m
40m
Figure46: Plan du Menzel après la mutation source personnelle
Ce Menzel a eu le même sort que celui de dar jamaiel, après sa désaffectation. Il a été
partagé entre héritiers. Ces derniers ont, petit à petit, construit des logements suivant l’agrandissement et la ramification de leur famille respective, jusqu’à la saturation totale du Menzel. 61
Le système
II-3-2/ Le logement : d’un houch à la villa: Depuis les année 70 la municipalité contrôle plus le domaine de la construction et applique avec rigueur les règlements. Mais cela n’a pas empêché une certaine anarchie dans l’implantation des logements, chose qui a créé des situations médiocres quant à la possibilité de restriction des quartiers résidentiels et de protéger le paysage djerbien de la déstructuration La production de l’habitat dans cette période est caractérisée par la perte de l’originalité et de l’authenticité, par le déphasage entre les références culturelles nouvelles de l’espace et les pratiques spatiales réelles et par la discontinuité spatiale et la non intégration au paysage et à l’environnement de l’ile. Le manque de prise de conscience, vis-à-vis du système culturelle et social, de leur mode de vie et de sa spécificité, fait que quelques gens substituent leur modele d’habitation par un autre dit « moderne » sans qu’ils n’arrivent à changer en parallèle de mode de vie. Quant à la non intégration de la nouvelle production au paysage djerbien, elle est due au même phénomène, le délaissement des éléments de continuité qui ont prévalues pendant des siècles et qui ont fait le visage de marque de l’ile. Cette rupture explique la déstructuration de ce paysage qu’on remarque à tous les niveaux. En fait, ce qui se passe réellement ne peut s’expliquer que par les mutations des systèmes qu’on a situées dans le premier chapitre qui ont affectées notre société. Un des effets engendrés par ces mutations est la perte progressive de la tradition en tant que force régulatrice. On peut situer 3 phénomènes générateurs de cette disparition:
Le développement de la spécialisation et la différenciation trouve son parallèle à l’intérieur des constructions et dans les divers métiers et professions impliquent leur conception et leur réalisation
La perte d’un lien fort entre le système de valeurs et la conception du monde ainsi que la perte de buts communs aux architectes et au public.
Notre civilisation encourage l’originalité et rejette les formes traditionnelles et le processus local en peut plus agir. Ce refus est souvent fondé sur des considérations non fonctionnelles et se trouve lié à des factures socio-culturels.
62
D’el Menzel
63
Figure47: photos des habitations Source: https://www.tripadvisor.fr
Le système
• Houch traditionnel transformé : (Famille Cherif à Taourit)
13
15
14
16
17
18
12 9
1)
Entrée du Houche
13) Doukkan
2)
Skifa
14) Oustia
3)
Houche el bir
15) Maksoura
4)
Bit
7
6
20
21 3 5
1
4
2
22 24
étable
16) Makhzen 17) Maksoura
l’aid)
18) Doukkana
5)
Toilette
19) Oustia
6)
Matbakh
20) Mesthan
7)
Bir: puit
21) Cuisine Du fils marié
8)
Patio
22) Chambre
9)
Citerne
23) Chambre
19 8
/
(pour les moutons de
11
10
echieh
10) Cuisine
24) Salon
11) Oustia
25) Salle de bain
12) Doukkana
26) Véranda
25 23 26 0
2m
Figure48: Plan du houch avant et après la mutation source personnelle à partir du relevé de Faouzi Boussaffara
4m
C’est un exemple de transformation Dar
fréquent du houch traditionnel. On
démolit une dar ou un makhzen pour Dar
Dar
le remplacer par une villa. Ainsi on obtient un logement mixte joignant les avantages de l’un et les avantages de l’autre. Mais c’est souvent un mariage
Patio
qui n’est pas réussi. On déforme carrément la physionomie du houch
Houche El bir
en introduisant une forme parasite qui
Villa
ne s’intègre pas dans l’ensemble du houch ni par la forme, ni par la structure spatiale ni même par le
Skifa
Véranda
traitement architectural.
Figure49: organisation spatial du Houch source personnelle
64
et
le
vocabulaire
D’el Menzel
• Houch moderne: (Famille Haj-Hassen à Bou mellal)
13
8
7
6
9 12
10 3 5
1)
Entrée
2)
Véranda
3)
Patio
4)
Séjour
5)
Chambre des enfants
6)
Chambre des parents
7)
Cuisine
8)
Salle de bain
9)
Chambre du 1er fils marié
10) Chambre du 2émé fils marié 11) Salon
11
12) Terrasse 13) toilette
4 2
0
2m
4m
1
Figure50: Plan du houch avant et après la mutation, source personnelle
La Cuisine Salle d’eau
du
houch
reste
identique à quelques éléments près. La véranda a remplacé la
Chambre
Chambre
structure
skifa.
La
composition
des
chambres est identique à celle des villas. des petites pièces qui ouvrent sur le patio. La Dar a Chambre
Patio
Chambre
disparu.
Tous
les
espaces
ouvrent sur l’extérieure. Il n’y a que des portes sur le patio. C’est un exemple de Houche occupé Salon
Séjour véranda
par une famille élargie père avec 2 fils mariés. Ce houche a été construit en 1975
Figure51: organisation spatial du Houch, source personnelle
65
Le système
• Houch Amor Boussaffara à Taourit
12
13
11
15
14
10
18
16 17
1)
Entrée
2)
Skifa
3)
Makhzen
4)
Houche el bir
5)
salle d’eau (mathra)
6)
toilette
7)
Cuisine
8)
Chambre d’approvisionnement
9)
Chambre à coucher
10) Oustia 11) Salon
9
12) S.D.B 13) Maksoura 14) Oustia
4 7
3 6
2
19
20
15) Maksoura
5
16) Patio 1
17) Oustia 18) Chambre à coucher
8
19) Salon 20) Salle de bain 0
2m
4m
Figure52: Plan du houch avant et après la mutation, source personnelle
Cuisine
Dar
Chambre
Dar
WC Houche el bir
Patio
Makhzen
Skifa
veranda
Mathra( S.D.B) S.D.B
Figure53: organisation spatial du Houche, source personnelle
66
Salon
D’el Menzel
Un autre exemple de reproduction du modèle traditionnelle de logement avec quelques réajustements touchant surtout la forme et non la structure :
L’existence de l’entrées : -la première donne sur rue et avec une véranda ce qui donne au logement avec l’aspect plutôt d’une villa que d’un houch. -la deuxième donnant sur une Skifa et qui est l’entrée quotidienne utilisée tout le
temps par la famille
L’existence du houch El bir qui comprend tous les espaces de services. Cet espace, organisé comme tel, tend à disparaitre même dans les Houchs.
Le concept de Dar on le retrouve dans ce houch, mais avec quelque transformation : disparition de la doukkana et son remplacement par la Maksoura (petite pièce). Elle est composée d’une Oustia et 2 Maksoura.
Ce houch a été construit en 1968 et depuis, il a reçu quelques réajustements à l’occasion du mariage des 2 fils:
1.
Ajout d’une salle de bain pour les besoins de mariage du 1er fils
2.
Ajout une cellier (d’une Bit Oula) annexée à la cuisine
3.
Condamnation de la véranda qui devient Oustia pour la nouvelle Dar pour les besoins du 2éme mariage.
Dar: nouvelle répartition
MAKSOURA
OUSTIA
MAKSOURA
Figure54: organisation spatial d’une Dar muté, source personnelle
67
Le système
• Houche Hadi Drira à Taourit :
13
12
11
10 14
9
8 15
7 1
1)
Entrée principale du Houche
2)
Véranda
3)
Couloir
4)
Salon
5)
Chambre des enfants
6)
Chambre des parents
7)
Séjour
8)
Patio
9)
Salle de bain
10) Chambre 5
11) Makhzen (débarras)
3
12) Citerne 13) Makhzen
6
14) Chambre d’approvisionnement 15) cuisine
4 2 0
2m
4m
Figure55: Plan du houch avant et après la mutation source personnelle à partir du relevé de Faouzi Boussaffara
Séjour Makhzen
Cuisine
Patio
Villa
Salle d’eau
C’est un logement mixte, Le patio n’est plus le cœur du logement mais il reste tout de même un espace fonctionnel. La villa est la partie
Véranda
principale du logement.
Figure56: organisation spatial du Houch, source personnelle
68
D’el Menzel II-4/Conclusion L’originalité de l’habitat traditionnel Djerbien, le Menzel, puise dans l’architecture
L’habitat Djerbien est en pleine mutation. Les maisons sont multiples. Le tourisme, du reste important, s’inscrit dans un horizon plus vaste. Il s’agit du croissement, sinon de l’affrontement dramatique, entre une culture, une économie et un mode de vie traditionnels, avec une culture, une économie et un mode de vie moderne. L’habitat, notion qui dépasse le cadre du logement pour englober celui du travail, de culte, de culture, de rencontre et d’échange, est au centre de ce drame. Cadre de vie, il est le reflet des rapports et des valeurs d’une société, avec ses systèmes économique, culturelles, religieux et historique. C’est-à-dire, qu’il est un problème global. Plusieurs facteurs déjà mentionnés dans le premier chapitre accompagner de la décomposition de la famille elargie en familles nucléaires ont causé la fragmentation d’El Menzel et la question qui se pose : comment réadapter le système d’El Menzel pour la société d’aujourd’hui sans exclure l’identité djerbienne?
Mutation des logements modernes
Figure57: schéma explique La mutation de système d’El Menzel Source personnel
69
Le système
Chapitre III : Réfléchir la réactivation du système d’el Menzel Chapitre IV : Réactiver des Menzel(s)…Le village d’artistes et d’artisans
D’el Menzel
Figure58: Source photo www.instagram.com/ijou_gdena
Le système
INTRODUCTION DE LA PARTIE: Si nous essayons d’intervenir sur l’ancien ce n’est pas un travail de recherche de la technique d’intervention mais il faut fonder toute une réflexion et un positionnement par rapport à l’intervention sur le patrimoine. Il faut voir au-delà d’objet architectural, ce qu’il y a un système derrière, une infrastructure qu’il a fait générer le produit en soi, si nous agirons sur le produit ceci pourra amener à
l’échec. il fallait agir sur le système en soit, toute en prendre compte les mutations dont a subi ce système. Peut être nous pourrons faire une résolution plus réussite et plus proche au réalité des choses. Donc ce que nous intéresse, dans notre étude, n’est pas El Menzel comme un produit en soi mais son système sous-jacent générant sa forme. La réactivation et la réécriture architecturale nécessitent la connaissance du contexte spécifique au cadre bâti d’intervention. A cela s’ajoute la connaissance de la construction elle-même. Cette connaissance nous permettra non seulement de définir notre intervention architecturale mais aussi d’aboutir à un programme qui relie le bâtiment à son contexte immédiat. Nous procèderons, dans un premier temps, à contextualiser le bâti dans son environnement immédiat. Ceci présente une étape essentielle de plus qui assurera une meilleure réponse quant au programme que nous allons définir à l’aide d’une enquête qualitative. Par la suite, nous essaierons de faire un relevé de l’état des lieux de l’existant ainsi que son analyse. Ceci représente une étape importante pour reconnaitre les différentes particularités architecturales afin d’en tirer les potentiels et contraintes, auxquels il faut
trouver des solutions cohérentes et subtiles pour que l’intervention soit significative et harmonieuse avec l’existant.
72
D’el Menzel
Architecture
Famille élargie
Vie quotidienne Production
El Menzel
Unité
autonomie
Lien fort Différence entre les saison
Besoin
finalité
Le système d’El Menzel
Figure59: schéma représentant de système de Menzel, Source personnelle
73
Le système
…..………………75 III-1/ Introduction III-2/ Construction d’une stratégie pour la réactivation du système………76
III-3/ Expérience similaire ......84
Figure60: Source photo www.instagram.com/ijou_gdena
D’el Menzel
III-1/ introduction: ce chapitre mettra profil à une intervention suite à une réflexion qui interrogera le qui, le pourquoi et le comment... Et nous nous référons à des exemples de projets architecturaux qui nous montrent comment l’architecture doit en premier lieu porter un regard sensible sur le lieu pour pouvoir nourrir le projet qui s’y inscrit de cette perception différente et peu conventionnelle. Nous partons de l’idée qu’une architecture ne peut jamais être appréhendée isolement, elle est toujours située dans un contexte avec lequel elle interagit. C’est donc à partir des éléments propres au contexte que nous pouvons déterminer les différents aspects de l’intervention architecturale envisagée.
75
Le système III-2/ construction d’une stratégie pour la réactivation du système : III-2-1/ Pour qui? Le Menzel djerbien est habité par une famille élargie depuis le temps. Avec la décomposition de cette famille en autres nucléaires le Menzel perd ses principes de base. Donc pour réactiver le système d’El Menzel il faut retrouver une autre famille d’aujourd’hui qui peut être à l’image de cette famille élargie. • Quelle famille, dans l’esprit d’une communauté, pourra prendre la place de la famille djerbienne élargie? • Quelle communauté revalorisera les cultures djerbiennes et par la suite le Menzel? Nous proposons de créer un projet qui regroupera les artistes et les artisans, installés en permanence, qui sont en interaction avec des visiteur.
Famille élargie
El Menzel
La communauté des artistes
Figure61: Injection d’une autre famille, une autre communauté, source personnelle
Les artistes
Les artisans
Les visiteurs
Figure62: schéma représentatif de différente usagers, source personnelle
76
D’el Menzel III-2-2/ Pourquoi? Le but de la
réactivation du système, d’une part, est d’intégrer le potentiel de l’identité
djerbienne qui est en train de disparaître. D’autre part, pour sensibiliser les djerbiens et même les visiteurs de l’ile, de l’importance de leur culture et ses richesses afin de leur apprendre l'art du vécu, et savourer la vie en communauté, par ailleurs, L'autonomie d'el Menzel est l'un des caractères perdus que nous essayerons de revisiter. Djerba était le siège d’une manifestation artistique en 2014, Djerbahood. Cet évènement a créé un véritable musée à ciel ouvert à Erriadh, un village investi par des artistes internationaux.
Erriadh, lieu authentique et traditionnel, est devenu un support d’expérience des artistes issus de multiples cultures, une exposition du Street Art mondial et un échange culturel en Tunisie. Pourquoi pas cet évènement temporel ne devient pas permanant. Promouvoir les savoir-faire de l’artisanat et d’art et l’excellence des métiers Djerbiens et Tunisiens. Pour favoriser les rencontres entre les professionnels du secteur et les passionnés tunisiens et internationaux. Sensibiliser le grand public à la qualité, la technicité et l’esthétisme du travail de l’artisanat et d’art.
Employer les potentiels de l’architecture de Djerba dans un projet contemporain
Réactiver Le système d’EL MENZEL
un SYSTÈME dans une l’ile
un nouveau Menzel : la société autonome d’aujourd’hui
Un espace pour l’art, pour l’artisanat
Figure63: schéma représentatif de différente potentiels,, source personnelle
77
Le système
III-2-3/ comment réactiver le système d’el Menzel? Comment Construire pour une société sensible à sa pérennité, à ses équilibres sociaux et à son rapport avec l’environnement ? Afin de mettre en valeur le système d’el Menzel en lui donnant une attractivité et en se basant sur l’importance du paysage, des restes d’une architecture forte, il faudrait dresser une stratégie générale pour l’aménagement du site bien défini par la mise en valeur d’un patrimoine bâti et ses abords. Nous traduirons dans une forme construite adéquate les besoins particuliers de la société d’aujourd’hui, des espaces de vie pour les résidents et même les visiteurs, lieux de socialisation, un espace de création artistique, d’échanges, de rencontres et de convivialité,. Notre intervention visera un projet autonome. L’autonomie d’El Menzel, d’autrefois, était limité par les besoins humains ( se nourrir, s’habiller, se loger) qui se
développent progressivement et avec la mutation de notre société, cette autonomie étant insuffisante avec les nouveaux besoins ( par exemple l’électricité) d’où la nécessité de la notion de durabilité. Un projet durable est un modèle de développement qui réponde aux besoins des générations présentes sans compromettre l’intérêt des générations futures. Puis on lui a attribué trois « piliers », économique, social, environnemental. Notre projet qui se veut « durable » sera un espace de rencontre, qui mettra en valeur le patrimoine, matériel et immatériel, oublié de la société djerbienne. Il est question d’intégrer à la fois des réalités de l’ile et l’âme du Menzel. Notre intervention se portera sur deux anciens Menzels en les donnants un nouveau souffle sans les retirer leur sens et nous introduirons des nouvelles formes, fonctions et matériaux dans le but de faire un dialogue harmonieux entre l’ancien et le nouveau
78
D’el Menzel
rencontre
durable
Architecture Autonome
Le Projet
Productif commerce de troc 15
Valoriser le patrimoine d’El Menzel
contemporain
Figure64: schéma descriptif du projet, source personnelle
79 15. Le troc est l'opération économique par laquelle chaque participant cède la propriété d'un bien (ou un groupe de biens) et reçoit un autre bien. C’est l'échange de services au pair
Le système Agir sur le patrimoine, un acte dans la théorie :
La notion du patrimoine peut se définir comme l’ensemble des richesses d’ordre matériel et immatériel appartenant à une communauté, héritage du passé ou témoin du monde actuel. Le patrimoine peut être aussi bien naturel que culturel, il est considéré comme indispensable à l’identité et à la pérennité d’une communauté donnée et comme étant le résultat de son talent. A ce titre, il est reconnu comme digne d’être sauvegardé et mis en valeur afin d’être partagé par tous et transmis aux générations future La période de la fin du XVIII éme siècle a été marquée par une conscience historique. Cette période qui voulait faire revivre le passé au présent devient le point de départ de la protection et de la conservation des objets, des édifices et des lieux historiques. La conservation d’un patrimoine national serait développée à partir du débat entre spécialistes divisés en deux groupes ou mouvements opposés, entre restaurateurs et antirestaurateurs, dont les deux antagonistes principaux sont Eugène Viollet-le-Duc et John Ruskin et encore Camillo Boito.
Figure65: https://www.1jour1actu.com/info-animee/cest-quoi-le-patrimoine/
80
D’el Menzel •
La théorie de Viollet-le-Duc
16
(l’école Française)
Viollet-le-Duc architecte et théoricien français, (1814-1879) En 1858, dans son dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, il développe la thèse suivante : «Restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné». (AZOULAY, 2014). Cette thèse radicale s’accompagne de plusieurs conditions : la restauration doit être documentée scientifiquement par des photographies, des études archéologiques, elle exclut donc toute modification qui serait contraire à ces relevés, elle concerne l’aspect mais aussi la structure qui doit survivre au temps. Enfin le restaurateur doit conserver les modifications anciennes apportées à l’édifice à l’exception de celle qui compromettent sa stabilité ou sa conservation (AZOULAY, 2014). « …rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé… » (AZOULAY, 2014).
Figure66: Notre-Dame de Paris avant et après la restauration de Viollet-le-Duc Source: http://restauration-patrimoine.eklablog.com/i-les-theories-du-xixe-siecle-viollet-le-duc-ruskinet-boito-a114226482
81 16. Viollet Le Duc est l'un des architecte français les plus célèbres du XIX éme siècle, connu auprès du grand public pour ses restaurations de constructions médiévales, édifices religieux et châteaux
Le système •
17
La théorie de John Ruskin (l’école Américaine)
John Ruskin (1819-1900) poète, peintre et critique d’art britannique est considéré comme le porte-parole des théories romantiques du 19e siècle (AZOULAY, 2014). Pour lui la restauration est une solution hypocrite : « Ce que l’on nomme restauration signifie la destruction la plus complète que puisse souffrir un édifice ». Selon cette théorie un monument est un ensemble organique qu’il faut soutenir par un entretien et des réparations discrètes, et qu’il faut aussi laisser mourir le monument quand son terme est arrivé la ruine étant au yeux des romantiques, le stade ultime et le plus exaltant de la forme du monument. Donc pour Ruskin et ses adeptes, la vérité archéologique et le respect du bâtiment originel est le plus important, même si cela signifie de laisser le bâtiment à la ruine (AZOULAY, 2014). John Ruskin dit : «Prenez soin de vos monuments, vous n’aurez alors nul besoin de les restaurer. Veuillez avec vigilance sur un vieil édifice, comptez-en les pierres, mettez-y des gardes, liez-le par le fer quand il se désagrège, soutenez-le à l’aide de poutres quand il s’affaisse, ne vous préoccupez pas de la laideur du secours que vous lui apportez, mieux vaut une béquille que la perte d’un membre » (HOFMAN, 2013).
monument = être vivant
Le soutenir par des réparations discrètes
Le laisser mourir quand son terme est arrivé
La ruine est le dernier stade du monument de le plus exaltant
Figure67: schéma de la théorie de Ruskin source personnelle d’après le texte de Azoulay
82 17. John Ruskin est un écrivain, poète, peintre et critique d’art britannique
D’el Menzel •
18
La théorie de Camillo Boito (l’école Italienne)
Au tournant du siècle, les théories opposées de Viollet-le-Duc et de John Ruskin
trouvèrent un point de rencontre au sein du manifeste de Camillo Boito, Conservateur Restaurateur (1893). L’architecte et écrivain italien y adopte une position médiane, en empruntant à Ruskin la valeur d’authenticité et à Viollet-le-Duc la légitimité de la restauration-Sous réserve qu’elle fut fondée et distinctement identifiable. Avec cette charte, Boito ouvrait la voix aux principes modernes de la déontologie de la conservation et la restauration (HOFMAN, 2013). Le patrimoine n’est pas uniquement lié au passé, il faut alors l’inscrire dans le présent et dans l’avenir. Un patrimoine isolé du flot de la vie a une valeur limitée. Il doit au contraire
faire l’objet d’une innovation et d’une transformation continue et en ajoutant des nouvelles idées. La protection et la conservation seules ne sont pas insuffisantes, car le patrimoine, aussi, a besoin d’être mis en valeur et d’évoluer. Sans la participation active et le soutien de la population, le patrimoine s’atrophie.
Tableau récapitulatif de l’évolution historique des interventions sur les sites et monuments historiques pendant le 19éme siècle
Viollet-le duc
John Ruskin
Pour la restauration et la considère comme une réinvention et restitution des éléments patrimoniaux
Contre la restauration et la considère comme solution hypocrite et destructrice des monuments
Intervention de restauration essentiellement artistique et stylistique
Intervention purement technique évitant d’altérer l’authenticité d’un monument
Camillo boito
Position médiane: la valeur d’authenticité de John Ruskin +La légitimité de la restauration de Viollet-leDuc
C’est la théorie qu’on va appliquer dans notre intervention
Figure68: Tableau de trois théories source personnelle d’après les textes
83 18. Camillo Boito est un architecte et écrivain italien.
Le système III.3/ Expérience similaire:
III.3.1/ Village Ken
:
Fondateur, Ingénieur et concepteur : Sleh Eddine SMAOUI
L’art de vivre tunisien
Les critères de choix: • Ce projet est choisi grâce à son programme fonctionnel qui a pour but de regrouper
les
artisans
du
pays
et
muséifier le savoir faire pour les visiteurs.
Le plan du village propose une promenade dans un cadre qui offre
aux
visiteurs
des
évènements et un programme varié
racontant
le
thème
d’artisanat.
Le parcours se caractérise par une certaine souplesse accentuée par la présence de quelque plans d’eau.
L’alternance de pleins et de vides anime les séquences et donne à chaque angle de vue une perception différente.
84
D’el Menzel
Les
patios et les placettes sont
aménagés
de
manière
à
laisser
pénétrer la nature à chaque espace du village. Ils
deviennent
eux-mêmes
support de l’exposition du paysage
naturel. Les circulations se mettent avec les éléments naturels au point de fusionner.
Tous les espaces se réunissent
A: vue de la placette
par rapport à un axe qui guide les visiteurs, sans recours au zoning ou regroupement.
L’intérieur
et
l’extérieur
se
confondent. Ainsi, la végétation, l’eau et le bâti s’interpénètrent créant
une
ambiance
authentique.
Le théâtre en plein air constitue l’aboutissement de l’axe.
Le village est structuré suivant
B: vue de l’axe principale
un axe principal permettant le
passage aux autres espaces qui se hiérarchisent en : •
Espace
public
concerne
l’accueil et les espaces de détente allant des expositions au restaurant. •
Espace semi public ce sont les espaces
d’hébergement
sont desservies
qui
discrètement
par des chicanes. •
Espace
de
production
artisanale : les ateliers qui sont dispersés tout au long de l’axe.
C: vue de ruelle
Figure69: Source des Photos(A,B,C) :la page Facebook Village KEN (قرية ’كان’ ( فضاء ثقافي
85
Le système
Théâtre plein aire
Espace de production artisanale
Lac artificiel
plein
Espace de production artisanale
hébergement hébergement
patio Espace d’exposition
placette Espace de production artisanale
Espace de production artisanale
jardin Espace d’exposition
Plan de village Ken, source personnel Figure70: source personnelle
86
Composition plein/ vide source personnel
D’el Menzel
A chaque point du parcours nous sommes invités à une nouvelle séquence visuelle.
Ainsi, nous remarquons que les espaces publics de détente ou d’exposition et les boutique sont desservis directement par l’axe principal. Par contre, nous accédons indirectement à partie hébergement, par des passages couverts en chicane. La partie hébergement est implantée dans une zone plus calme et qui profite de l’orientation sud. Par rapport aux espaces de production, l’axe dessert les patios autour desquels s’organisent les ateliers, ainsi, la végétation joue un rôle d’isolation. Le langage architectural véhiculé s’inspire de l’architecture de la médina de Hammamet. Et nous trouvons des éléments architectoniques appartenant à ce langage comme
Les voûtes
Les niches
Les escaliers par leurs dimensions irrégulières et l’absence de garde-corps
Ce langage se révèle aussi dans la proposition, la texture et les matériaux utilisés comme le bois de palmier dans les nez des marches. Après son durcissement au moyen d’une technique ancienne qui consiste en l’immersion des troncs dans une eau salée pendant des jours. Les espaces intérieurs sont aménagés par des mobiliers fabriqués moralement.
Figure71: vue aérienne, source la page Facebook Village KEN (قرية ’كان’ ) فضاء ثقافي
87
Le système
D’après notre visite, nous avons remarqué que les gens sont intéressés à ce type de programme qui leur offre l’opportunité de découvrir le produit artisanal et les différentes étapes de sa production. Pour les espaces de production artisanale, chaque activité a un caractère spatial particulier et une organisation par rapport à l’axe principal spécifique. En effet, le mode de production, les dimensions des outillages et le degré de nuisance directes la surface de l’atelier mais également imposent qu’il soit éloigné ou non de l’axe principal, organisé ou non autour d’un patio et que leurs parties soient toutes visibles ou non. Nous pouvons citer l’exemple de :
L’atelier de cuivre et de bijoux qui réunit deux activités de qualité dans le même espace puisqu’elles n’occupent pas une grande surface. Elles sont de caractère minutieux et propre nécessitant un éclairage suffisant. Ainsi tous les espaces constituant l’atelier sont accessibles et visitables.
Les atelier de tissage s’organisent autour d’un patio qui communique avec l’axe principal invitant les visiteurs à découvrir cet art de faire artisanal.
L’atelier de poterie où le besoin d’espace humide se traduit par l’obscurité et l’accès indirecte au moyen d’une galerie.
L’atelier de bois qui se présente comme l’activité principale du village et les meubles sont exposés pour la vente dans le village ainsi qu’ailleurs. En terme d’architecture, l’espace a été implanté près de la voie principale pour faciliter le transport. Ainsi, vu que cette activité est chargée de mouvement et d’action, nous remarquons que la végétation joue le rôle d’obstacle à la propagation des bruits vers l’axe principal. Ainsi tous les espaces constituant l’atelier ne sont pas visibles comme celui du stockage de bois ou celui d’aspiration des déchets.
88
D’el Menzel
D: le four
F: l’atelier de poterie
E: vue intérieure
G: escalier extérieur
Figure72: Source des Photos(D,E,F,G) :la page Facebook Village KEN (قرية ’كان’ ) فضاء ثقافي
89
Le système III-3-2/
«
t h r ea d
»
Centre culturel et résidence d'artistes Ar c h i t e c t e s : E m p l ac em e nt : An n é e
d u
To s h i k o
M o r i
S i n t h i al
p r o j e t :
( S é n é g a l )
2 0 1 5
C’est une résidence qui accueille des artistes. Le centre culturel est polyvalent: utilisé à différentes fins comme par exemple les activités éducatives destinées aux enfants, des spectacles et des rencontres, fournisseur d’eau et comme bibliothèque. C’est un endroit pour tenir les marchés avec des produits régionaux, exposition de spectacles traditionnels, des réunions et de
partager différents points de vue, pour les collectivités régionales et internationales artistiques est un nouvel espace pour expérimenter et de créer. Cet espace de rencontre et d’interaction entre les citoyens et les artistes résidents est un lieu où l'art et l'architecture font partie de la vie locale
Le projet: centre culturel
Environnement existant
90
Liaison avec les bâtiment déjà exister par la création des passage piétonne qui mènent vers le centre culturel
Figure73: Plan masse du projet Source Archdaily
D’el Menzel Les critères de choix: Ce projet est choisi grâce à ses objectifs qui sont:
• permettre aux artistes d’accéder aux matières premières qui piquent l’inspiration et trouve dans cette région du monde et non accessibles à l’aide l’art comme un moyen de développer les liens entre les zones rurales du Sénégal et d’autres parties du monde. • Le parti sous lequel ce dernier a été conçu pour fournir une résidence pour artistes, à la fois locaux et étrangers, être utilisé comme un centre social pour la communauté locale avec un large éventail d’activités qui permet à ceux qui viennent à vos locaux à découvrir nouvelles formes de créativité, de cultiver leurs compétences grâce à différents moyens à sa disposition. • dans les priorités du programme a été envisagé d’obtenir une source d’eau potable plus sécuritaire pour la population.
logement
logement
clinique médicale
Le centre culturel
maison d'hôtes
citerne d'eau
parking
citerne d'eau
maison de gardien
espace commun
Suite pour les artistes
Figure74: es composante du projet Source personnelle à partir de l’image de Archdaily
91
Le système 7
Dispatching fonctionnel: 1. Atelier polyvalente 2. Espace de repos 3. Cuisine 4. Chambre
Le centre culturel
5. Salle de bain 6. Espace de rassemblement 7. Canal d’eau 8. Patio
7
PLAN RDC
Toit en pente
Patio
Canal d’eau
COUPE A-A
Figure75: les éléments graphique du centre culturel Source Archdaily
92
Surface en pente
D’el Menzel
Le centre est un laboratoire pour la découverte de nouvelles formes d’expression pour les artistes de la communauté et des résidents locaux. Le programme fonctionnel du projet est composé de: • deux chambres individuelles avec salle de bains et
cuisine pour les artistes invités à chaque extrémité du bâtiment. • Tous les espaces intérieurs sont reliés par un système de canaux étroits qui relie tous les environnements et met en valeur l’importance vitale de l’eau. • Dans le milieu du projet un grand espace commun, à l’extérieur, protégé de la pluie et de la chaleur intense sur les côtés. • Deux
patios
à ciel
ouvert,
dans
lesquels
les
assemblées générales, des spectacles locaux ou le marché sont faites, sont aussi entourés de fins canaux d’eau ouverts qui amène l’eau de la pluie vers les réservoirs d’eau.
93
Le système
Figure76: photos montrent les travaux d’ouvrage Source Archdaily
Chaume Les matériaux de construction:
Bambou
Brique d'argile
Figure77: les matériaux Source Archdaily
94
Figure78: axonométrie arraché du centre Source Archdaily
D’el Menzel
Toshiko Mori a conçu une nouvelle architecture en développant les martiaux locaux dont le bambou pour la structure du toit, le briques pour les façades et le toits de chaume. Il a fait appel aux constructeurs locaux pour profiter de leurs connaissances et utiliser des techniques locales comme les mures de briques perforées qui permet la circulation de l’air et en même temps donnent une bonne image. « Magueye Ba nous a indiqué que nous avions besoin d'espacement entre les briques sur les murs est et ouest, Figure79: Coupe illustre la circulation d’air Source Archdaily
de manière à laisser l'air circuler, mais ces murs devaient être conçus de telle sorte que la poussière et la saleté ne puissent pas s'immiscer dans le bâtiment. Nous avons travaillé avec lui pour adapter le motif du mur de Josef Albers aux coutumes locales propres à ce type de murs perforés » ( Toshiko Mori, 2015)
La conception du système de récupération de l’eau de pluies qui est composé par la toiture en pente, les carneaux et les citernes d’eau, fournira 40% des besoins en eau du projet. Ce dernier est Construit pour et par la communauté de
Sinthian.
Il
s'agit
d'une
véritable
expérience
collaborative qui sort l'art de sa sphère élitiste et qui a permis de désenclaver ce village rural très isolé par l’édification de ce lieu dédié à l'échange culturel.
Figure80: Coupe illustre le système de récupération d’eau, Source Archdaily
95
Le système
III-3-3/ V A L E U R
f a r m ,
La dualité nature / bâti : Ar c h i t e c t e s :
Th o m a s
11
C h u n g
E m p l ac em e nt :
S h e k o u ,
N a n s h a n ,
C h i n e
An n é e
p r o j e t :
d u
S u r f a ce :
8 1 2 0 , 0
10
2 0 1 3 m
² A
Figure81: vue aérienne, source archdaily
Le choix de cette référence était par rapport : • Au concept du projet ayant pour objet l’intégration de potager aux espaces de vie quotidienne • Au programme fonctionnel polyvalent, c’est un espace de rencontre et des échanges
Légende de matériaux (COUPE): 1-voie en gravier noir 2-principales parcelles agricoles 3-boîtiers en briques
4-plate-forme en brique 5-pavillon ouvert en brique 6-arbre existant
Figure82:les élément graphique, source archdaily
96
D’el Menzel
1
9
8 8 7
8 8
8
4
6
7 5
3
2
7 7
8
7
A
6
12 13 14
PLAN RDC
COUPE A-A (montre les différents matériaux) Légende (PLAN) : 1-entrée principale 2-bassin d'irrigation 3-place 4-arbre existant et mur brisé
5-parcelles principales: potager 6-bancs d'essai 7-palvilions ouverts 8-plateformes 9-arbre existant et banc circulaire
10-pépinière 11-salle de projection 12-zone d'exposition 13-espace événementiel 14-parking existant 97
Le système
Cette ferme urbaine a été réalisée pour renforcer le lien entre d'urbanisme et d'architecture de Shenzhen & Hong Kong. Il avait occupé une friche industrielle située à Shekou, en périphérie de Shenzen. Devenu pérenne, cet aménagement constitue un prototype de ferme pour centre urbain dense, où la multitude des toitures représente autant de surfaces cultivables, comme le sont de plus en plus fréquemment les toits à
conférence
production
Une promenade
98
D’el Menzel
Hong Kong, Tokyo, ou New York. De bâtiment en bâtiment, la grande ville offre ainsi l'occasion de créer un vaste paysage agricole en hauteur, dont les dimensions des toitures dessinent le découpage parcellaire. Un deuxième sol urbain de référence peut alors apparaître, pour des usages de production des légumes, de promenade, de pédagogie et de conférences, de méditation, de loisirs, etc. Value Farm a permis d'expérimenter ce dispositif sur le toit d'une ancienne fabrique de verre.
méditation
Loisirs
Figure83: composition analytique du projet, source archdaily
99
Le système
III-3-4/ V I G A R I O
h o u s e ,
la greffe
comme possible d'habiter: Ar c h i t e c t e s: E m p l ac em e nt : An n é e
d u
S u r f a ce :
AN D - R E P o r t u gal
p r o j e t :
2 0 1 5
4 5 0 m ²
Dans “Vigario House”, la nouvelle construction se greffe sur les ruines existantes, sur les vieux murs de
A: Absence de menuiserie
pierre. Une nouvelle peau relie l’ensemble, s’insère dans ses vides et cicatrices. Par cette façon de faire, le lieu ne s’est pas débarrassé de son histoire. Sa raison d’être passée, reste toujours lisible et peut-être même plus que lorsque l’immeuble était ruiné. L’ajout
constructif
cicatrisation
saine
est
en
quelque
qui
permet
de
sorte
une
reconstituer
l’épiderme du bâti. C’est encore une “angiogenèse” qui le ré-oxygène, qui ouvre un nouveau possible d’habiter plus grand et plus contemporain. Le nouvel organisme s’adapte aux anciens murs de pierre, remplit les espaces interstitiels existants, unifie
B: Effondrement de l’escalier
la masse et ajoute en toile de fond le contraste à la pierre. Il crée dialogue étroit entre l’ancien et le nouveau.
Les ajouts ont permis à l’existant de s’adapter à la nouvelle fonction et ont créé des espaces plus grands, utiles et confortables.
100 Figure84(A,B,C) : l’état des lieux des ruines, source: AND-RÉ /Fernando Guerra
C: une masse végétale
D’el Menzel
D: conservation du cadrage en pierre 1
Les ruines La nouvelle construction
D: le restauration de l’escalier
Légende de la volumétrie Ruines existantes Espaces nuit Espaces jour Circulation Garage/ Local technique Buanderie
2
ORGANIGRAMME DES ESPACES Figure85(1,2): l’intégration d’un nouveau volume, source archdaily
101 Figure86(D,E,F) : l’état actuelle, source AND-RÉ /Fernando Guerra
D: un contraste entre les matériaux
Le système A 3
3
1 4
2 3
5
9 2
B
6
B
3
7
3 7
2
A 10 8
Plan RDC
COUPE A-A
COUPE B-B
102
D’el Menzel A
11
B
B 12
A
Plan ETAGE
FACADE EST
Légende des plans 1-Entrée 7-Débarras 2-Chambre 8-Oiscine 3-Salle de Bain 9-Garage 4-Cuisine 10-Buanderie 5-Salle à manger 11-Salle de jeux 6-Séjour 12-bureau
Figure87: Source des éléments graphiques: http://and-re.pt/portfolio/vigario-house/
103
Le système Une attention particulière est donnée
Séjour Salle à manger Cuisine Sanitaire Salle de jeux Bureau Chambre Buanderie Garage débarras
aux ruines de pierres qui constituent l’objet principal du récit architectural : la nouvelle peau est la toile de fond qui lie l’ensemble, « Elles (les ruines) se sont adjointes dans la nouvelle peau ajoutée, une alliée neutre et silencieuse
».
(Dans
la
notice
paysagère de l’agence d’architecture AND-RE), La ruine est sauvée. Elle ne se perdra pas dans l’oubli. Son passé a été utilisé en bénéfice. Figure88: source archdaily
Les formes adjointes simples et épurées ont mis en exergue la
Source de la volumétrie: http://andre.pt/portfolio/vigario-house/ Source des Photos : AND-RÉ /Fernando Guerra
ce
projet
l’existant en ruine.
Figure89 (A,B,C) : AND-RÉ /Fernando Guerra
A: Vue nocturne à l’exterieur
Dans
beauté et le caractère unique de
d’architecture,
l’architecte a été tiré profit de la géométrie. Il a développé aussi des matériaux et compose par rapport à des cadrages de vue. Le paysage s’en trouve cœur-architecture. C: Vue à vol d’oiseau
104
B: Façade
D’el Menzel A: Vue sur la cuisine
B: Vue donnant sur le séjour en double hauteur
C: continuité intérieur / extérieur A l’intérieur, tout est épuré et plonge dans la blancheur des murs accentuée par les dalles en parquet : l’effet de surprise est garanti aves le contraste produit par mur en pierre où une ornementation existante
laissée apparente.
D: Hall d’entrée
E: salle de bain
Figure90 (A,B,C,D,E) : vues intérieur, Source : AND-RÉ /Fernando Guerra
105
Le système III-3-5/ Synthèse de référence :
P r o j e t
1 : V i l l ag e
La société
K e n
Attractivité avec l’espace public par le programme Des atelier artisanat
LE PROJET
L’artisanat
hébergement
club L’environnement
exposition
Figure91: les liens du projet, source personnel
Un parcoure : multiple ambiances
Artisanat
Art Nature
P r o j e t
2 :
«
Le projet crée une relation entre la société, leur environnement et l’artisanat
Figure92: le parcoure de village Ken, source personnel
t h r e ad
»
La société
Le projet crée une relation entre la société, leur environnement et l’art
matériaux locaux
L’art
LE PROJET
Vivre l’art Figure93: les liens du projet, source personnel
L’environnement
Attractivité Continuité avec l’existant Le traçage au sol rencontre
Attractivité avec l’espace public par le programme Invité des artiste à découvrir la région Invité les habitants pour vivre l’art
Figure94: composition synthétique des potentiels du projet, source personnel
106
Architecture innovante par des matériaux locaux Conçu par et pour les habitants
D’el Menzel P r o j e t
3 :
V AL E U R
LE PROJET
f a r m
La société Attractivité
Figure95: les liens du projet, source personnel
La nature
rencontre
Lien fort avec la nature
Figure96: composition synthétique des potentiels du projet, source personnel
Attractivité avec l’espace public par le programme
Le projet crée une relation entre la société et la nature
Une activité fixe: le potager
Profiter de la nature
Accueillir des manifestations temporaires Création des plateformes et des pavillons
P r o j e t
4 :
V I G AR I O
h o u s e
Le projet: l’ancien est un point de départ pour le nouveau L’ancien
Le nouveau
LE PROJET
Figure97: façade montre les l’intégration du nouveau dans l’ancien, source personnel
Respect du patrimoine
Intégration du bâtiment ancien pour créer une nouvelle qualité spatiale Un nouveau matériau Créer un contraste entre l’ancien et le nouveau Dualité entre l’ancien et le nouveau à l’extérieur et même à l’intérieur de la maison Figure98: composition synthétique des potentiels du projet, source personnel
107
Le système
IV-1/ Introduction …….….……..109 ……..…..….110 IV-2/Analyse urbaine IV-3/ Le site d’intervention……………………..114 IV-4/L’évolution du projet ………….……….………..….122
Figure99: Source photo personnelle
D’el Menzel IV-1/Introduction: Houmet Souk Hara Kbira
Mellita
La zone d’intervention Cederiane
Hara Sghira
Taguermess
El Mey
Midoun Mahboubine Aghir
abarda
Mezrane
Sedouikech
Ajim
Guellala
El Kantara Figure100 : carte de Djerba Source personnelle d’après: www.kitesurfdjerba.com
Midoun est une petite ville sur l’ile de Djerba, la deuxième après Houmt Souk. Ses habitants sont au nombre de 63 528 en 2014. Elle se situe à l’Est de Djerba, à environ 5 km de la mer. Avant l’arrivée du tourisme, Midoun était restée à l’écart de tout développement. Houmet Souk est trop éloignée de la cote pour continuer à jouer le rôle de pôle
d’attraction pour toutes les activités liées au tourisme. Aux services et au commerce. Midoun ,grâce à sa position centrale par rapport aux zones touristiques de Taguerness et Aghir, devient bien équipée et développée. Cette localité est appelée à jouer un rôle important sur le plan des échanges entre la population locale et les touristes. Afin de sauvegarder l’environnement de cette région autant que possible, que les terrains qui sont bons pour la développement de l’agriculture restent à l’écart de toute forme d’urbanisation, l’état a créé trois noyaux urbains à savoir Arkoub, Méziane et Ouled Amor
109
Le système IV-2/Analyse urbaine de la zone d’intervention: L’étalement urbain : Dans un contexte de puissante croissance démographique, au premier moment de l’urbanisation ou de la transition, le territoire s’étend considérablement en périphérie. Nous l’entendons ici au sens strict de processus d’extension du tissu urbain qui conduit à la formation de l’agglomération en annexant les localités voisines, villes ou villages. De l’étalement urbain, deux phénomènes peuvent être distingués : on parle de phénomène de périurbanisation et plus récemment celui de la rurbanisation. • La périurbanisation : Ce phénomène désigne l’étalement depuis le centre vers la périphérie en couronnes dit périurbaines, aux dépens de l’espace rural, naturel ou agricole environnant. Autrement dit c’est « la densification de la dernière couronne des villes » mais aussi comme « l’étalement de la ville à ses franges ». Le phénomène urbain s’est donc développé en terme de surface mais aussi en terme de mode de vie puisque l’on observe « l’implantation des familles dans l’espace périurbain et à la compagne ». Cette implantation laisse apparaitre des territoires ruraux interpénétrés par l’urbain. On parle alors de rurbanisation.
• La rurbanisation : Dans les pays riches, on appelle rurbanisation un phénomène récent qui modifie la vie des campagnes autour des grandes villes. Il s'agit de l'introduction dans le milieu rural traditionnel de pratiques sociales et d'activités liées au mode de vie urbain. Ces pratiques sont apportées par de nouveaux résidents qui ont quitté les villes centres et leurs banlieues proches. Ce sont le plus souvent des ouvriers, des employés ou des cadres moyens. Le développement possible du télétravail favorisera aussi la rurbanisation. La rurbanisation se traduit souvent par un développement de l'habitat autour d'un noyau formé par l'ancien
village. Ce développement se fait soit d'une manière anarchique due à l'initiative individuelle (on parle alors de « mitage » de l'espace) soit de manière plus rationnelle lorsque les nouvelles constructions sont dues à des promoteurs immobiliers qui proposent des lotissements résidentiels. Les nouveaux arrivants réclament des équipements équivalents à ceux des villes qu'ils ont quittées. Cependant les nouveaux arrivants continuent d'aller travailler dans la ville-centre la plus proche et y pratiquent la plus grande partie de leurs achats et de leurs loisirs.
110
D’el Menzel • Morphogenèse de Midoune:
La mer Plan avant l’arrivé du tourisme
La mer Plan après l’arrivé du tourisme
La mer Plan Aujourd’hui
Figure101 : Source personnelle d’après Faouzi Bouzzaffara et Google Earth
Légende : Des Menzels éparpillés La zone touristique Le centre de Midoune Le quartier de Ouled Amor 111
Le système Types de croissance urbaine: Pour Philippe Panairai 19 l’extension du territoire urbanisé s’effectue selon deux grands modes: la croissance continue ou la croissance discontinu • La croissance continue se caractérise par le fait qu’à chaque stade du développement, les extensions se font en prolongement direct des partie déjà construire. • La croissance discontinue se présente comme une occupation plus ouverte du territoire ménageant des coupure végétales ou agricoles entre les parties anciennes et les extensions, et par là sanctionne l’éclatement de la ville. Dans le cas de Midoun la croissance continue mais à chaque fois la source de cette continuité se diffère
b
c a
La surce de la croissance continue : a: le centre de Midoun b: le Menzel c: la zone touristique Figure102: Types de croissance urbain, Source personnelle
Figure103 : L’interaction entre le système urbain et le système économique, Source personnelle
112 19.
Philippe Panairai est un architecte et urbaniste français
D’el Menzel Les différents type des voiries :
Légende : 1/ Voie principale 3/ Voie tertiaire
2/ Voie secondaire 4/ Piste (Jadda)
1
2
3
4
Figure104 : hiérarchie des voiries, Source personnelle
113
Le système IV-3/ le site d’intervention: Menzel Aazzabi et Bou Maaza
Le terrain se compose de deux Menzels abandonnés à Midoun , entre deux tissus urbains différents qui sont la résultat de la mutation des systèmes centre De Midoune
Zone touristique
Maleji ouled amor Notre terrain
Figure105 : Plan et Coupe schématique de la situation du terrain d’intervention, Source personnelle
• L’affectation du terrain:
Ua1
Figure106 : Plan d’aménagement urbain de Midoun Source :Municipalité de Midoune
114
Ua1 : zone résidentielle isolée
D’el Menzel
• Le terrain
Menzel Bou Maaza
Menzel el Aazzabi
Le terrain
Surface: 3,2 ha0
Voie principal Piste
Figure107 : relevé du site, Source personnelle
115
Le système • Etude fonctionnelle de Menzel El Aazzabi: B
A
A
B
Légende: Dar Makhzen Dhyef Makhzen Skifa Matbakh Fesgeya Rayeh Bir Makhzen tben
Echelle: 0
5m
10m
PLAN Menzel El Azzabi Figure108 : relevé du Menzel El Aazzabi, Source personnelle
116
D’el Menzel • Etude fonctionnelle de Menzel Bou Maaza :
B
A
C
C
A
B
Légende: Dar Makhzen Dhyef Makhzen Skifa Matbakh Fesgeya Rayeh
Echelle: 0
5m
10m
PLAN Menzel Bou Maaza Figure109 : relevé du Menzel Bou Maaza, Source personnelle
117
Le système
• L’état des lieux de Houch El Aazzabi: B L’état des toitures Moyenne mauvaise
C
très mauvaise A
en ruine
A
L’état des murs Moyenne mauvaise
C
très mauvaise D
en ruine B Echelle:
D
PLAN HOUCH el Aazzabi
Voûte trouée
Absence de menuiserie
Pierre mise à nu
Accumulation des déchets
Décapage de l’enduit
Effondrement de l’arc
Coupe A-A
118
0
5m
Décapage de l’enduit Structure mise à nu
Feskiya embouchée par les déchets
Ecoulement de la dokkana
10m
D’el Menzel
Absence de menuiserie
Trace de descente de l’eau pluvial
Coupole trouée
Voûte trouée
Ecoulement de la dokkana
Mur en ruine
Pierre mise à nu
Effondrement de l’arc
Coupe B-B
Absence de menuiserie
Structure mise à nu
Risque d’écoulement
Humidité
Coupole trouée
Décapage de l’enduit
Coupe C-C
Fissure
Trace de descente de l’eau pluvial
Cheminé en bon état
Coupe D-D
Figure110 :des coupes du Menzel El Aazzabi, Source personnelle
119
Le système
• L’état des lieux de Houch Bou Maaza: A
B
Légende: L’état des toitures Moyenne mauvaise très mauvaise
en ruine
L’état des murs Moyenne
mauvaise très mauvaise C
C
en ruine Echelle: 0
5m
10m
PLAN HOUCH Bou Maaza B Voûte trouée
A Arc en bon état
Décapage de l’enduit
Mur en ruine
Coupole trouée
Makhzen en ruine
Absence de menuiserie
Humidité Ecoulement de la dokkana
Coupe A-A 120
D’el Menzel
Fissure
Effondrement de l’arc
Absence de menuiserie
Pierre mise à nu
Voûte croisé trouée
Décapage de l’enduit
Coupole en ruine
Pierre mise à nu
Absence de menuiserie
Arc en bon état
Coupe B-B
Cheminé en bon état
Mur en ruine
Accumulation des déchets
Makhzen en ruine
Voûte trouée
Mur en ruine
Humidité
Coupe C-C
Figure111 :des coupes du Menzel Bou Maaza, Source personnelle
121
Le système IV-4/ L’évolution du projet : IV-4-1/ Phase 1: réactivation du Menzel (El Aazzabi):
L’intervention a débuté par rapport à une action sur le Menzel el Aazzabi en proposant un espace d’accueil « muséifiant le Menzel » et le patrimoine immatériel de l’île. Le but de projet, à la base, est de revivre la culture djerbienne qui est en trait de disparition et permet aux visiteur de l’ile de le découvrir. • Le programme fonctionnel: Restaurant (Matbakh) Atelier de tissage Huilerie
(Makhzen dhyef)
Hébergement (Dar)
Espace polyvalent (rayeh)
Atelier de poterie
Accueil
Atelier de fabrication des produits cosmétique bio
Potager
L’idée principale du projet est de créer un espace autonome qui produit leurs besoins, d’où proviens le programme fonctionnel (les ateliers, le potager,
restaurant...) L’idée de parti est de créer un tramage tracé par des petits canaux d’eau (rassemblent au saroutes d’ancien système d’irrigation) qui arrosent notre potager. Pour adapter le Houch existé au nouvelle fonction, nous ajoutons des volumes des matériaux différents avec une hauteur inférieure à celle du Houch. Le premier volume, sur la façade principale, abrite l’accueil, le restaurant et la cafeteria ; sur la façade ouest du Houch nous créons un autre volume pour les chambres. Il est
organisé d’une manière opposée de celle du Houch pour créer des espaces privés à chaque chambre. Les dars du Houch sont restaurées pour qu’elles soient des chambres d’hôte. En fin, pour renforcer l’axe principal et marquer l’entrée nous ajoutons une toiture ondulée en panneau photovoltaïque, qui fournit le projet de l’énergie électrique et protéger la circulation. 122
D’el Menzel Esquisse du projet:
PLAN RDC
COUPE A-A 123
Le système
Figure112 : Affichage premier semestre dĂŠcembre 2019, Source personnelle
124
124
D’el Menzel
125
Le système IV-4-1/ Phase 2: intégration du deuxième Menzel (Bou Maaza) : Nous avant étendu la réflexion au Menzel voisin et ce pour assurer une dimension20 urbaine de ce que suggère un village. Le programme est désigné par une enquête qualitative l'enquête sociologique, de la programmation: Le programme est définit à partir d’une enquête qualitative . En effet, elle permet de recueillir des informations qualitatives sur un sujet donné auprès d’un ou plusieurs individus (on parle alors de focus group). Elle peut se faire via des observations en situation (exemple : utilisation d’un logiciel, manipulation d’un nouveau produit...), ou via des entretiens. Le but est de comprendre les motivations profondes, les comportements, les besoins, les attentes, les freins, les
sentiments d’une population donnée. • Les étapes de construction d’une enquête qualitative: La réalisation d’une enquête qualitative suit généralement ces 3 étapes : 1 - La préparation de l’étude et la gestion des participants L’étude qualitative commence en définissant un contexte, et en paramétrant un guide d’animation/d’entretien. Ensuite nous devons lister les participants internes et externes à cette étude, puis nous leur attribuons des rôles (animateur, observateur, participant…) 2 - La tenue de l’étude qualitative L’étude qualitative peut se faire en face à face, par téléphone, en web conférence, par chat, via
un
forum
en
ligne
ou
un
groupe
privé...
Il y a plusieurs modes d’animation : influencé, non-influencé... selon les objectifs de l’étude. Il est important de prendre des notes et si possible d’enregistrer les échanges afin de noter les idées fortes et les verbatim sans rien oublier, ni déformer. 3 - Le traitement et le tri des verbatim Une fois les l’étude menée, nous reprenons les notes, et nous identifions les tendances, les verbatim les plus pertinents... 4 - La Rédaction et la présentation des résultats
La présentation doit permettre de dégager des tendances générales, avec des illustrations via les verbatim que nous avons identifiés, qui seront enrichis par les commentaires et analyses.
Les questions de notre enquête: 1. Pourrez vous me parler de cette zone, de ces Menzels? 2. A votre avis comment vous imaginez cette zone au futur?
126 20. Parfois une étude qualitative est menée en amont d’une étude quantitative, afin de connaître les besoins et les motivations d’une population, pour établir un questionnaire plus adapté.
D’el Menzel les enquêteurs: L’architecte de la Municipalité: Houssin Daghfas L’architecte: Hassna Jrad 4 Habitants de la zone du site
2 Habitants de Houmet Souk • Les thèmes Mentionné: Question N°1:
Question N°2:
T1: l’autonomie
T8: maison d'hôte
T2:un système constructif
T9: un parcoure de santé
T3: L’orientation
T10: un musée des traditions
T4: Abandonné
T11: un hôtel
T5: un espace dangereux
T12: un hôtel culturel
T6: écurie pour les voisin
T13: aucune intervention
T7: plusieurs héritiers
T14: des habitations
T1
T2
T3
L’architecte de la municipalité
*
*
*
L’architecte H.Jrad
*
*
L’habitant 1
*
T4
T6
* *
*
*
*
L’habitant 4 L’habitant 5
*
T8
* *
T9
T10
* *
*
*
*
*
*
*
*
*
*
somme
4
6
3
6
T11
T12
*
*
*
T13
T14
*
*
*
*
L’habitant 6
*
*
*
* *
T7
*
L’habitant 2 L’habitant 3
T5
*
* *
*
*
* *
*
* *
3
4
4
1
3
3
* 2
5
1
4
Figure113: tableau récapitulatif de l’ enquête, Source personnelle
127
Le système Analyse de l’enquête : • Classification des thèmes: 1. Les thèmes dominants: T2, T4, T12 2. Les thèmes moyennement dominants:T1, T3, T5, T6, T7, T9 T10, T14 3. Les thèmes rares: T8, T11, T13 • Une synthèse: - Les architectes ne connaissent rien de la zone qu’un Menzel abandonné - Menzels El Aazzabi est connu par sa mauvaise réputation (dangereux) - Une nostalgie trouver au près des enquêteurs - La fonction la plus mentionné est un hôtel culturel 21 • Les objectifs du projet:
Entre gastronomie, patrimoine et paysages, Djerba regorge de mille trésors à explorer pendant un séjour culturel. D’où les butes de ce projet sont: - Favoriser la transversalité, l’innovation, l’expérimentation et le partage d’expérience. - Fournir des outils et méthodes pour optimiser l’expérience client lors d’une visite culturelle. - Réanimer le Menzel et réactiver ce système autonome par la production de ces différentes besoins. - Espace d’échange et de rencontre de différents usagers de l’ile • Programme qualitatif:
Figure114 : Organigramme, Source personnelle
128 21.
l‘hôtel culturel est un hôtel qui a pour but de découvrir le patrimoine culturel d'une région et, par extension, le mode de vie de ses habitants.
D’el Menzel
programme quantitatif: Désignation des locaux
Hauteur Libre (m)
Eclairage (naturel/artificiel)
Accueil
Nombre Nombre Surface utile d’utilisateurs / des unités (m²) capacité 10 1 10
2.8
Naturel
Archives
1
1
5
2.8
Artificiel
Bureau
4
2
12
2.8
Naturel
Sanitaires
10
2
15
2.8
Artificiel
Infirmerie
3
1
6
2.8
Artificiel
Boutique
10
3
30
2.8
Naturel /Artificiel
Salle de conférence Bibliothèque
26
1
40
2.8
artificiel
35
1
90
2.8
Naturel et artificiel
Ecurie
10 (animal)
1
100 (10m² /per
Atelier de de tissage de soie Atelier de tissage de laine et de tapis
4 (noul)
1
50
2.8
Naturel / artificiel
4(noul de tapis) 4( noul de laine)
1
75
2.8
Naturel/ artificiel
Atelier de stylisme modélisme
10
1
65
2.8
naturel/ artificiel
Atelier de bijouterie cuisine Restaurant cafétéria Hébergement des formateurs Hébergement des étudiants Théâtre en plein aire Espace Extérieur Un potager
10
1
49
2.8
Artificiel
10 67 26 2
1 1 1 5
50 67 52 20
2.8 2.8 2.8 2.8
Artificiel Naturel Naturel / artificiel Naturel
2
12
20
2.8
Naturel
60
1
100
Naturel
200
1
400
Naturel
Espace de stationnement
16
1
240
Naturel
Naturel
Figure115 : Tableau qualitatif, Source personnelle
129
Le système
Esquisse du projet:
130
D’el Menzel
131
Le système
Figure116 : Affichage deuxième semestre mai 2019, Source personnelle
132
D’el Menzel
133
Le système
Conclusion générale: Ce mémoire pose la question de la métamorphose des territoires. Il appréhende l’objet architectural comme résultante d’un système sous-jacent (social, économique, cultuel...). Et si l’objet est en état d’abandon c’est que le système qui l'a généré a bien muté. Le support de l’étude était le Menzel de Djerba qui était un système auto productif. Ce dernier nécessite une réactivation basée sur la réinterprétation de la notion de la famille élargie d’autrefois. En effet, maintenir l’occupation du Menzel lui donnera une autre vie. La nouvelle famille est constituée d’une communauté d’artistes et d’artisans qui habitera le Menzel et réactivera son système. L’art
étant un lien fort entre les différents éléments du système artisanal favorise la réactivation de l’ancien système d’el Menzel et le sauvegarde d’un patrimoine. Puisque
la
reconversion
de
l’espace
est
nécessaire
pour
sauvegarder l’architecture abandonnée et menacé d’être en ruine, Notre support d’intervention était à travers des anciens Menzels en vue de réactiver leur système.
« Vous ne pouvez pas simplement mettre quelque chose de nouveau dans un endroit. Vous devez absorber ce que vous voyez autour de vous, ce qui existe sur la terre, puis utiliser cette connaissance avec la pensée contemporain pour interpréter ce que vous voyez » Tadao Ando,2014
134
D’el Menzel
Figure117:intitulĂŠ(Amel saidani, 2018)
135
Le système
Bibliographie: Livres : • BOURGOU.M et KASSAH.A, (2008), L’île de Djerba, tourisme, environnement, patrimoine, Tunis, Cérès Éditions. • JERBI.A, (2011), L’architecture vernaculaire de Djerba. Pour une approche sémioanthropologique, Tunis, R.M.R. Éditions. • Mzabi.H, (1978), La croissance accélérée à Jerba et ses conséquences sur la vie de relations avec l’extérieur (étude géographique), Tunis, Université de Tunis. • PANERAI.P, (1999) Jean-Charles Depaule, Marcelle Demorgon? Analyse urbaine? Collection : Eupalinos / A+U? Paru en octobre • TLETLI.S, Djerba et les Djerbiens, Monographie régionale, imprimerie, J.Aloccio, 6 rue d’Italie, Tunis 1942 • TLATLI.S,(1985) Multiple Tunisie : incursions à travers le passé historique et les méandres de la vie présente, Tunis, Maison tunisienne de l'édition, 459 p • TLATLI.S,(1975) Séminaire Pour la sauvegarde de l’architecture et de l’environnement de Djerba, publié par l’association de sauvegarde de l’ile de Djerba • YACOUB.H. (2015), Habiter Djerba, El Menzel, El Houch et Ed’Dar, Tunis, Nirvana.
• Article : • Bielawski.M, Deux représentations contradictoires d’un mode de vie insulaire. Patrimoine ou habitat sur l’île de Djerba en Tunisie, Patrimoine, environnement et développement : sens et contresens pour l’espace rural en Afrique,2018 • GEORGESCU.A, actualiser le patrimoine par l’architecture contemporain, presses de l’université du québec • Tobji.N , « Patrimoine cultuel bâti de l’ile de Djerba, quand l’insularité génère la pluralité » RM2E,-Revue de la Méditerranée Edition électronique ,2018
Thèses et Mémoires: • BOUSSOFFARA.F. (1984), Pour une nouvelle production de l’habitat à Jerba : participation des usagers, thèse de 3ème cycle d’architecture, Tunis, Institut Technologique d’Art d’Architecture et d’Urbanisme. • FARHAT.O, (2008) Centre International d'accueil des jeunes à Djerba : un espace d'échange autour de l'Artisanat Tunisien, Mémoire d’architecture, École Nationale d’Architecture et d’Urbanisme de Tunis. • JERBI.A, (2004), L’architecture de l’île de Djerba, principe du langage de l’architecture vernaculaire, thèse d’architecture, Tunis, École Nationale d’Architecture et d’Urbanisme de Tunis. • NAOUI.A, (2006), Emboitement des systèmes : le Ksar un projet système, Mastères recherche en architecture, École Nationale d’Architecture et d’Urbanisme de Tunis. 136
D’el Menzel Webographie: • http://imagtun.canalblog.com/archives/2006/08/29/5436473.html • https://fr.slideshare.net/MaherYounes1/architecture-vernaculaire-de-djerba • https://www.leaders.com.tn/article/15019-djerba-l-ile-aux-sables-dor?fbclid=IwAR0Upykf0yy1fGgGofLFSIYOCb1gg3tItLF-kuz1F5zh14LXMIEeUqJfzQg • https://www.cairn.info/revue-geographie-economie-societe-2009-1-page-23.htm • https://www.cairn.info/revue-espace-geographique-2005-3-page-207.html • http://www.djerbamuseum.tn/index.php?option=com_content&view=article&id=72&Itemi d=83&lang=fr&fbclid=IwAR2wuRGrQU0c2gQfpdjPMKUci4mO3bh2E3UmaaQMl9DbqtCXf1_U_NvLQA • https://siteresources.worldbank.org/INTURBANDEVELOPMENT/Resources/3363871269651121606/UrbanStrategy_web_French.pdf • https://www.leader-blogueur.com/l-approche-systemique/
• https://www.infotunisie.com/a-la-decouverte-de-lile-djerba-en-tunisie/ • https://prezi.com/5qplxf5gxnz_/architecture-vernaculaire-djerba/ • https://www.persee.fr/doc/bagf_00045322_1976_num_53_435_4908?fbclid=IwAR0NYghYMbuXfu0TqMFaIeXgwqbFIWdJ9 na3fcgF43cY8KApOJt7GqCpjDE • https://www.jeuneafrique.com/202185/archives-thematique/djerba-paradis-en-dtresse/?fbclid=IwAR1mikw3q948q1mhu_KyEnw5RZqGev1wyvREvWAtOrEcYim2QJxM 6fyba1w • https://www.huffpostmaghreb.com/2018/03/02/mosquees-ibadites-djerba_n_19361186.html • http://archidjerba.blogspot.com/ • https://www.webmarketing-com.com/2012/11/15/17052-etude-qualitative-pourquoi-faire • https://ville-en-mutation.jimdo.com/la-rurbanisation-et-ses-conséquences/ • https://fr.wikipedia.org/wiki/Tourisme_culturel • http://faculty.georgetown.edu/spielmag/docs/semiotique/systeme.htm
137
Le système
Table des figures : Figure1: Source photo www.instagram.com/ijou_gdena Figure2: Source photo www.instagram.com/ijou_gdena Figure3 : Méthodologie, source personnel Figure4: Source photo www.instagram.com/ijou_gdena Figure5: Les systèmes sous-jacents gênerait l’objet architectural, Source personnelle Figure6: Source photo www.instagram.com/ijou_gdena Figure7: la situation de Djerba Source: www.canalmonde.fr Figure8: relief terrestre et marin, Source: S.E.TLATLI
Figure9: diagramme de la température à Djerba, Source: graphique du climat Figure10: carte de pluviométrie, source Gausse et venet Figure11: Rose des vents, source S.E.TLETLI Figure12: intitulé(Amel saidani, 2018) Figure13: Régions d’origines du personnel touristique à Djerba source: www.researchgate.net Figure14: représentation abstraite du système alarme des cheikh, source personnelle Figure15: les moyens d’accessibilité à Djerba, source personnelle Figure16 : Carte de l’ile de Djerba
dispersion des houmas , source: sellem CHERIF
Figure17: Source photo www.instagram.com/ijou_gdena Figure18: intitulé(Amel saidani, 2017) Figure19: schéma explique La relation des mutations des systèmes , Source personnel Figure20: Source photo www.instagram.com/ijou_gdena Figure21: les composantes d’un Menzel, Source personnelle Figure22: Perceptive d’un Houch, Source personnelle Figure23: Coupes sur le Matbakh, Source personnelle
Figure24: Coupe sur un Houch, Source personnelle Figure25: Coupe sur un Houch, Source personnelle Figure26: Plan et coupe de bit, Source personnelle Figure27: les élément graphique du makhzen dhyef, Source personnelle Figure28: coupe sur un puit, Source personnelle Figure29: coupe sur une fesquia, Source personnelle Figure30: l’aire de battage, Source personnelle
138
D’el Menzel Figure31: grange de paille, Source personnelle Figure32: coupe sur le grange de paille, Source personnelle Figure33: maquette d’une huilerie, Source: https://odekacaecke.blogspot.com Figure34: deux atelier de tissage, Source: http://www.djerbaexplore.com/heritagetissage.html Figure35: atelier de tissage, Source personnelle Figure36: l’intérieur d’une atelier de tissage, Source: https://hanuman-tunisie.skyrock.com Figure37: Façade atelier de tissage, Source personnelle Figure38: les éléments graphique de l’atelier de tissage, Source personnelle Figure39: maquette de l’atelier de poterie, Source: https://odekacaecke.blogspot.com Figure40: Source photo www.instagram.com/ijou_gdena Figure41: le Menzel d’un unité de production à un groupement des logements, Source personnelle Figure42: La mutation du système d’el Menzel, source personnelle Figure43: Plan du Menzel avant la mutation, source personnelle à partir du relevé de Faouzi Bouzzaffara Figure44: Plan du Menzel après la mutation, source personnelle Figure45: Plan du Menzel avant la mutation, source personnelle à partir du relevé de Faouzi Bouzzaffara Figure46: Plan du Menzel après la mutation, source personnelle Figure47: photos des habitations, Source: www.tripadvisor.fr Figure48: Plan du houch avant et après la mutation, source personnelle à partir du relevé de Faouzi Bouzzaffara
Figure49: organisation spatial du Houch, source personnelle Figure50: Plan du houch avant et après la mutation, source personnelle Figure51: organisation spatial du Houch, source personnelle Figure52: Plan du houch avant et après la mutation, source personnelle Figure53: organisation spatial du Houch, source personnelle Figure54: organisation spatial d’une Dar muté, source personnelle Figure55: Plan du houch avant et après la mutation, source personnelle à partir du relevé de Faouzi Bouzzaffara
Figure56: organisation spatial du Houch, source personnelle Figure57: schéma explique La mutation de système d’El Menzel, Source personnel Figure58: Source photo www.instagram.com/ijou_gdena 139
Le système Figure59: schéma représentant de système de Menzel, Source personnelle Figure60: Source photo www.instagram.com/ijou_gdena Figure61: Injection d’une autre famille, une autre communauté, source personnelle Figure62: schéma représentatif de différente usagers, source personnelle
Figure63: schéma représentatif de différente potentiels, source personnelle Figure64: schéma descriptif du projet source personnelle Figure65: https://www.1jour1actu.com/info-animee/cest-quoi-le-patrimoine Figure66: Notre-Dame de Paris avant et après la restauration de Viollet-le-Duc, Source: http://restauration-patrimoine.eklablog.com/i-les-theories-du-xixe-siecle-viollet-le-ducruskin-et-boito-a114226482 Figure67: schéma de la théorie de Ruskin source personnelle d’après le texte de Azoulay Figure68: Tableau de trois théories source personnelle d’après les textes Figure69: Source des Photos(A,B,C) :la page Facebook Village KEN (قرية ’كان’ ) فضاء ثقافي Figure70: source personnelle Figure71: vue aérienne, source la page Facebook Village KEN (قرية ’كان’ ) فضاء ثقافي Figure72: source des pages Facebook Village KEN (قرية ’كان’ ) فضاء ثقافي Figure73: Plan masse du projet, Source Archdaily Figure74: les composante du projet, Source personnelle à partir de l’image de Archdaily Figure75: les éléments graphique du centre culturel, Source Archdaily Figure76: photos montrent les travaux d’ouvrage, Source Archdaily
Figure77: les matériaux, Source Archdaily Figure78: axonométrie arraché du centre, Source Archdaily Figure79: Coupe illustre la circulation d’air, Source Archdaily Figure80: Coupe illustre le système de récupération d’eau, Source Archdaily Figure81: vue aérienne, source archdaily Figure82:les élément graphique, source archdaily Figure83: composition analytique du projet, source archdaily Figure84 (A,B,C) : l’état des lieux des ruines, source: AND-RÉ /Fernando Guerraigure75 Figure85(1,2): l’intégration d’un nouveau volume, source archdaily Figure86 (D,E,F) : l’état actuelle, source AND-RÉ /Fernando Guerra Figure87: Source des éléments graphiques: http://and-re.pt/portfolio/vigario-house/ Figure88: source archdaily
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D’el Menzel
Figure89(A,B,C) : AND-RÉ /Fernando Guerra Figure90 (A,B,C,D,E) : vues intérieur, Source : AND-RÉ /Fernando Guerra
Figure91: les liens du projet, source personnel Figure92: le parcoure de village Ken, source personnel Figure93: les liens du projet, source personnel Figure94: composition synthétique des potentiels du projet, source personnel Figure95: les liens du projet, source personnel Figure96: composition synthétique des potentiels du projet, source personnel Figure97: Façade montre les l’intégration du nouveau dans l’ancien, source personnel Figure98: PLAN montre les l’intégration du nouveau dans l’ancien, source personnel Figure99: Source photo personnelle Figure100 : carte de Djerba, Source personnelle d’après: www.kitesurfdjerba.com Figure101 : Source personnelle d’après Faouzi Bouzzaffara et Google Earth Figure102: Types de croissance urbain, Source personnelle Figure103 : L’interaction entre le système urbain et le système économique, Source personnelle Figure104 : hiérarchie des voiries, Source personnelle Figure105 : Plan et Coupe schématique de la situation du terrain d’intervention, Source personnelle Figure106 : Plan d’aménagement urbain de Midoun, Source :Municipalité de Midoune Figure107 : relevé du site, Source personnelle Figure108 : relevé du Menzel El Azzabi, Source personnelle Figure109 : relevé du Menzel Bou Maaza, Source personnelle Figure110 :des coupes du Menzel El Aazzabi, Source personnelle Figure111 :des coupes du Menzel Bou Maaza, Source personnelle Figure112 : Affichage premier semestre décembre 2019, Source personnelle Figure113 : tableau récapitulatif de l’ enquête, Source personnelle Figure114 : Organigramme, Source personnelle Figure115 : Tableau qualitatif, Source personnelle Figure116 : Affichage deuxième semestre mai 2019, Source personnelle Figure117:intitulé(Amel saidani, 2018)
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Le système
Table des matières: Remerciements ………………………………………………………………………………………….… II Résumé ……………………………………………………………………………………………III Sommaire……………………………………………………………………………………………IV Introduction générale………………………………………………………………………………6 1. Contexte ………………………………………………………………………………………………7 2. Problématique
………………………………………………………………………………8
3. Méthodologie ……………………………………………………………………………………10
Partie I: Djerba les systèmes INTRIDUCTION DE LA PATE …………………………………………………………14 Chapitre I : Djerba des systèmes en mutation I.1. Introduction…………………………………………………………………………17 I.2. Emboitement des systèmes en mutation à Djerba ……………………………18 I.1.1. Le système naturel …………………………………………………………………… 18 - Situation géographique ……………………………………………………………………… 18 - Géomorphologie ……………………………………………………………………………… 18 - Le climat…..…………………………………………………………………………………… 18 • température ….…………………………………………………………………………………… 18 • les précipitations…………………………………………………………………………………… 19 • les vents…………………………………………………………………………………………… 19
I.1.2.Le système économique : de l’artisanat au tourisme ……………………………… 20 - L’agriculture …………………………………………………………………………………… 20 - La poterie ……………………………………………………………………………………… 21 - Le tissage ……………………………………………………………………………………… 21 - La pêche ….…………………………………………………………………………………… 21 - La commerce..………………………………………………………………………………… 21 - La métamorphose du système économique .……………………………………………… 22 I.1.3.Le système social ………………………………………………………………………..… 23 - Le système spirituel: L’ibadisme et malikisme ………………………………………….… 23 - Le système démographique: de la migration à l’exode…………………………………… 24
I.1.4.Système littoral: d’une ile isolée à une ile accessible…………………………..……26
I-3/ L’urbanisme et l’architecture en mutation……………………………………….28 I-2-1/Le système urbain: de l’intérieur au littoral / du rural à l’urbain…………………….28 142
D’el Menzel I.2.1.Le système architecturale : du traditionnel à la l’universel ………………………….30
I.4. Conclusion…………………………………………………………………………..33 Chapitre II: El Menzel un système en mutation II.1.introduction ……………………………………………………………………………35 II.2. Le système d’el Menzel…………………………………………………………...36 II.2.1. l’habitation (houch) ……………………………………………………………………38 - la cuisine (matbakh)…………………………………………………………………………….40 - hall d’entrée (skifa)……………………………………………………………………………...40 - la cour (ouast el houch) …………………………………………………………………….....41 - le magasin (makhzen)……………………………………………………………………….....41 - les toilette ………………………………………………………………………………………..41 - la chambre (bit)………………………………………………………………………………….42
II.2.2. Chambre des invités « MAKHZEN EDHIAF »……………………………………....44 II.2.3. Puits et citernes………………………………………………………………………...46 - Citernes…………………………………………………………………………………………..46 - Puits ..…………………………………………………………………………………………….47
II.2.4. Autre composantes d’un Menzel ……………………………………………………..48 - l’aire de battage………………………………………………………………………………….48 - grange de paille (MAKHZEN TBEN) et l’écurie (DRIBA) …………………………………….48 - Les huileries souterraines……………………………………………………………………….49
- ateliers de tissage……………………………………………………………………………….50 - L’ateliers de poterie …………………………………………………………………………….52
I.-2.6.conclusion ……………………………………………………………………………….54
II.3. La métamorphose du Menzel…………………………………………………….55 II.3.1. Le Menzel : d’un système autonome a un groupement d’habitat………………….56 - Menzel Jmaiel…………………………………………………………………………………….60 - Menzel bouzaffara……………………………………………………………………………….61
II.3.2. Le logement : d’un houche à la villa ………………………………………………….62 - Houch Cherif ..………………………………………………………………………………….64 - Houch Haj hassen …………………………………………………………………………….65 - Houch Bouzzaffara …………………………………………………………………………….66 - Houch Drira …………………………………………………………………………………….68
II.4.Conclusion …………………………………………………………………………….69
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Le système
Partie II: Actualiser El Menzel… Réactiver son système INTRIDUCTION DE LA PATE……………………………………………72 Chapitre III : Réfléchir la réactivation du système d’el Menzel III.1. Introduction ……………………………………………………………………………… 75 III.2. construction dune stratégie pour la réactivation du système……………..76 III.2.1. Pour qui? ……………………………………………………………………………... 76 III.2.2. Pourquoi? …………………………………………………………………………………….. 77 III.2.3. comment réactiver le système d’el Menzel …………………………………………78
Agir sur le patrimoine, un acte dans la théorie …………………………….. 80 • La théorie de Viollet-le-Duc ………………………………………………………… 81 • La théorie de John Ruskin ………………………………………………………..… 82 • La théorie de Camillo Boito ………………………………………………………… 83
III.3. Expérience similaire ………………………………………………………… 84 III.3.1. Village Ken ……………………………………………………………………..…… 84 III.3.2. « thread »……………………………………………………………………………90
III.3.3.Valeur farm ………………………………………………………………………… 96 III.3.4.Vigario house……………………………………………………………………… 100 III.3.5. Synthèse …………………………………………………………………………… 106
Chapitre IV : Réactiver des Menzel(s)… Le village d’ expérience …………………………………………………………………… 109 IV.1. Introduction IV.2.Analyse urbaine de la zone d’intervention………………………………… 110 - L’étalement urbain ……………………………………………………………………….. 110 • La périurbanisation……………………………………………………………………… 110
• La rurbanisation …………………………………………………………………………… 110 - Morphogenèse de la ville de Midoune
……………………………………………… 111
- Types de croissance urbain……………………………………………………………… 112 - Les différents type des voiries…………………………………………………………….113
IV.3. le site d’intervention: Menzel Aazzabi et Bou Maaza ……………..……….114 - L’affectation du terrain……………………………………………………………………….114 : ……………………………………………………………………………………….115 - Le terrain - Etude fonctionnelle Menzel Aazzabi……………………………………………..………..116
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D’el Menzel
- Etude fonctionnelle Bou Maaza …………………………………….…………………………..117 - L’état des lieux de Houche El Aazzabi …………………………………………………………118 - L’état des lieux de Houche Bou Maaza ……………………………………………………………120
IV.4. L’évolution du projet………………………………………………………………122 IV.4.1. Phase 1: réactivation du ………………………………………………………………..122 Menzel (El Aazzabi) - Le programme fonctionnel ……………………………………………………………………..122 - Esquisse du projet:
………………………………………………………………………….123
IV-4-1/ Phase 2: intégration du deuxième ………………………………………………………….126 Menzel (Bou Maaza) : -
l'enquête sociologique, de la programmation ……………………………………………....126 •
Les étapes de construction d’une enquête qualitative………………………………….126 1. La préparation de l’étude et la gestion des participants……………………………..126 2. La tenue de l’étude qualitative………………………………………………………….126 3. Le traitement et le tri des verbatim …………………………………………………….126 4. La Rédaction et la présentation des résultats …………………………………………….126
• Les questions de notre enquête ………………………………………………………….126 • les enquêteurs……………………………………………………………………………….127 • Les thèmes Mentionné ……………………………………………………………………..127
• Analyse de l’enquête………………………………………………………………………..128 Classification des thèmes ……………………………………………………………….128 Une synthèse ……………………………………………………………………………….128 Les objectifs du projet…………………………………………………………………….128 • Le programme fonctionnel • ………………………………………………………..……….128 • Le programme quantitatif • ………………………………………………………………………129 • Esquisse du projet……………………………………………………………………………130
Conclusion générale ……………………………………………………………......134 Bibliographie………………………………………………………………………………………..136 Table de figures ………………………………………..………………………………………….138 Table de matières …………………………………………………………………………………142
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