AMISOM Magazine - Issue 20 | La Somalie: Présages d’un nouveau départ

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Numéro 20 | Septembre 2016–Mars 2017

LA SOMALIE: Présages d’un nouveau départ MAGAZINE DE L’AMISOM

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Message du

RSPC

Le Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie (RSPC), l’Ambassadeur Francisco Caetano Madeira

L

a Somalie a fait de grands progrès avec les élections récemment conclues avec succès, malgré des défis énormes et multiples. Les Somaliens ont surmonté tous les obstacles et ont organisé des élections réussies, à l’issu d’un processus électoral qui exigeait beaucoup de consultations. Même si une élection au suffrage universel n’a pas été possible cette année, la pierre angulaire a été posée et la Somalie est maintenant sur la voie du suffrage universel pour les élections de 2020. En tant que responsable de l’AMISOM, je félicite le Président et le peuple somalien pour cet exploit. Je remercie le leadership du pays pour avoir maintenu le cap. La conclusion réussie de l’élection présidentielle annonce un nouveau départ pour un pays qui, pendant trop longtemps, a été en proie à des années d’instabilité, à des conflits internes dévastateurs, à la sécheresse cyclique, à l’insurrection, à l’extrémisme violent et au terrorisme. Ayant travaillé côte à côte avec les Forces de Sécurité Nationales Somaliennes pour assurer la sécurité du processus électoral, l’AMISOM est fière de cette collaboration et des succès qu’elle a pu atteindre. La voie à suivre est ardue tout comme la tâche à accomplir. Mais la confiance et la détermination du peuple somalien et de ses dirigeants à concrétiser les promesses électorales sont excellentes. Je n’ai aucun doute que la Somalie triomphera et que la victoire sera assurée. Les dirigeants ont une opportunité de continuer à travailler ensemble pour bâtir un partenariat solide entre le peuple et son gouvernement. L’AMISOM reste engagée en faveur

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MAGAZINE DE L’AMISOM

d’une collaboration solide et ciblée avec le pays et les Somaliens dans leur quête d’une paix durable et d’une stabilité totale. A ce moment où l’AMISOM marque 10 ans en Somalie cette année, les changements positifs, par rapport à il y a une décennie quand la mission de l’UA a été déployée pour la première fois à Mogadiscio, sautent aux yeux de tout le monde. Les secteurs d’entreprises, de santé, de construction et d’éducation sont quelques-uns des succès enregistrés. Malgré le scepticisme de ceux qui penchent vers le négativisme, le Somalien ordinaire jouit énormément de la paix et de la stabilité qui prévalent actuellement. Les militants n’ont peut-être pas été totalement vaincus, mais ils ont été considérablement affaiblis et leurs opérations ont été considérablement réduites. Avec un nouveau gouvernement en place, l’une de nos principales priorités, ensemble avec les Forces de Sécurité Nationales Somaliennes, est d’intensifier notre offensive contre les terroristes, en particulier dans de vastes étendues de zones habitées, où les terroristes ont cherché refuge. Nous avons un plan étanche. Nous travaillerons côte à côte avec les Forces de Sécurité Nationales Somaliennes et nous ne baisserons jamais les bras avant que les terroristes soient perturbés, dégradés et que la guerre contre l’extrémisme violent et le terrorisme en Somalie soit gagnée. L’Union Africaine est profondément convaincue que, quelle que soit l’efficacité de l’AMISOM, il ne peut y avoir de paix, de sécurité et de stabilité durables en Somalie, si des forces de sécurité nationales somaliennes équipées et qui ont des capacités minimales ne sont pas en place.

Nous continuerons donc à plaider pour un soutien adéquat aux Forces de Sécurité Nationales Somaliennes, non seulement pour les opérations conjointes avec l’AMISOM, mais aussi dans le cadre de l’effort global de bâtir un appareil de sécurité somalien capable. A cet effet, nous continuerons à insister sur la nécessité d’une meilleure intervention conjointe, coordonnée, où les partenaires se complètent et se renforcent, pour le bien du secteur de la sécurité en Somalie. Conformément à la réduction progressive des effectifs de la Force de l’AMISOM qui devrait commencer en 2018, la Police de l’AMISOM a contribué énormément au renforcement des structures policières dans tout le pays et elle participe activement à la formation de la Police somalienne pour le maintien de l’ordre public. Nous continuerons à travailler en étroite collaboration avec les autorités nationales et les partenaires internationaux dans la promotion d’une approche globale sur la sécurité. Cette approche devrait être basée sur le concours de facteurs qui se renforcent mutuellement, tels que la présence et l’expansion territoriale de l’autorité gouvernementale, des institutions et une administration compétentes, une gouvernance démocratique, la distribution de l’aide humanitaire et autres besoins essentiels à la population, la prestation de services tels que la santé, l’éducation, la construction de routes et l’emploi, la justice, l’ordre public; et la prévention et l’élimination des conditions propices à l’extrémisme violent et à la radicalisation qui mènent au terrorisme. Je souhaite au peuple somalien un très réussi cycle de gouvernance 2017-2020. Bonne lecture!


Table des matières

Le nouveau Président de la Somalie, Mohamed Abdullahi Mohamed Farmajo (au centre), prononce un discours d’acceptation, après avoir été investi, dans la capitale Mogadiscio, le 8 février 2017. Les élections présidentielles ont mis fin au processus électoral qui avait débuté en octobre 2016. Photo IIyas Ahmed

Conception & mise en page: Noel Lumbama Photos: AU/UN IST Newsroom | thenewsroom@auunist.org Email: amisommediacentre@gmail.com P.B. 20182 – 00200, Nairobi, Kenya Téléphone: +254 202 713 755 /56 /58 Fax: +254 202 713 766 Editeur: Unité/Information et Communication à l’AMISOM

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Message du RSPC

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Nouvelles et Synthèses

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Un nouveau départ pour la Somalie

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Photos prises lors des élections en Somalie

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Réflexions sur le processus électoral de la Somalie – Amb. Francisco Caetano Madeira

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Le Président Farmajo s’engage à travailler avec l’AMISOM dans la lutte contre le terrorisme

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Le président de la Commission de l’UA passe sa première visite officielle en Somalie

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Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA en mission d’évaluation en Somalie

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Nous allons soutenir la Somalie - Donateurs

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L’UE augmente son appui à la Somalie, et lance le projet RE-INTEG

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Q & R avec S.E Véronique Lorenzo, Ambassadeur de l’UE en Somalie

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Les troupes de l’armée somalienne apprennent des techniques de combat pour les zones bâties

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L’AMISOM en Bref

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Avantages et inconvénients de la rivière Shabelle

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Parer à la famine en Somalie

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Hommage aux femmes œuvrant dans les missions de maintien de la paix

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La loi et l’ordre avant tout

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L’AMISOM pilote un programme de paix basé sur les négociations

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Remettre le sourire aux victimes de la fente labio-palatine

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Un jeune entrepreneur qui se soucie des personnes vivant avec un handicap

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L’Académie des Transmissions donne une formation en TIC aux femmes œuvrant dans les missions de maintien de la paix MAGAZINE DE L’AMISOM

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Nouvelles

et Synthèses

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Janvier 2017:

Des étudiants aux pêcheurs, les Somaliens ont commencé la nouvelle année avec beaucoup d’espoir, pour un pays plus pacifique et économiquement plus robuste. Le pays de la corne de l’Afrique peut ne pas avoir fêté avec les feux d’artifice comme dans d’autres parties du globe, mais l’année 2017 est venue avec des promesses d’une nouvelle prospérité pour les Somaliens ordinaires, qui ont survécu à des années de destruction et d’insécurité, provoquées par plus de deux décennies de guerre civile et de terrorisme.

10 Le

Janvier 2017:

Le Président sortant de la Chambre basse du Parlement fédéral, le Prof. Mohamed Sheikh Osman Jawari, a été réélu pour un nouveau mandat de quatre ans. Le Professeur Jawari a reçu 141 voix pour assurer une victoire contre trois autres candidats à ce poste. Dans son discours de victoire, M. Jawari a appelé ses collègues parlementaires à mettre de côté leurs différences politiques pour le bien de leurs électeurs. “Aujourd’hui, il n’y a pas de gagnant ou de perdant. Ce sont les Somaliens qui ont gagné “, a-t-il déclaré.

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Janvier 2017:

Une délégation de hauts responsables de l’Union Africaine, des Nations Unies, de l’Union Européenne et du Royaume-Uni a tenu une réunion avec le Président de la Chambre basse du parlement, le Prof. Mohamed Osman Jawari, à son bureau connu sous le nom de Villa Hargeisa, à Mogadiscio, la capitale somalienne. La délégation a félicité le Prof. Jawari pour sa réélection et a promis un soutien continu à la Somalie.

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Janvier 2017:

Les députés de la Chambre haute du Parlement Somalien ont élu l’Hon. Abdi Hashi Abdullahi en tant que nouveau président de cette Chambre, lors d’un vote qui a eu lieu dans la capitale somalienne. “Je prie Dieu, en ce moment où j’entre dans les fonctions de président de la Chambre haute, pour

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qu’il nous accorde ses bénédictions et sauve notre pays et le Peuple somalien de la sécheresse sévère qui frappe notre pays. Je demande également à Dieu de donner la paix et la prospérité au Peuple somalien “, a déclaré le nouveau président de la Chambre haute dans son discours de victoire.

Janvier 2017:

Le Commandant de la Force de l’AMISOM, le Lieutenant-Général Osman Noor Soubagleh, a déclaré que la planification efficace des opérations militaires est essentielle pour la réussite de la mission. C’était lors de la clôture officielle d’une formation de deux semaines sur la planification, organisée pour le personnel de l’Etat-major de la Force de l’AMISOM. La formation a été organisée par l’AMISOM en collaboration avec l’Equipe Britannique de Soutien à la Mission (UK-MST) et visait à améliorer les techniques de planification au profit du personnel de la mission.

31 Le

Janvier 2017:

La troisième phase de formation pour 201 recrues de la police de l’Etat de Jubbaland a débuté dans la ville portuaire de Kismayo. La formation de trois mois a été menée par la composante police de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) et la Police somalienne. La première et la deuxième phase du programme de formation ont été clôturées en 2016. L’Officier de Police Emmanuel Ogom Nwaeyizie, chef d’équipe pour la

formation et le perfectionnement à la Police de l’AMISOM, a déclaré que 400 policiers avaient terminé leur formation lors des deux premières phases et qu’ils ont été déployés dans

divers postes de police à Jubbaland. “Ces 201 recrues suivront une formations qui commence aujourd’hui et qui durera trois mois. Nous avons eu une formation très réussie lors de la première et de la deuxième phase. Je crois que quand ce groupe aura terminé la formation, nous aurons une police somalienne professionnelle et bien formée, qui assurera la sécurité dans cette région”, a déclaré Nwaeyizie.

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Février 2017:

Le 23 février 2017 - Le Président Mohamed Abdullahi Farmaajo a été investi comme neuvième président de la Somalie lors d’une grande cérémonie, avec plus de 1 200 invités, dont deux chefs d’Etat, un premier ministre et des représentants de la communauté internationale. Dans son discours de 25 minutes, entouré par deux exprésidents, Hassan Sheikh Mohamud et Sharif Sheikh Ahmed, Farmaajo a promis de rendre la Somalie forte à nouveau. Il a cité le renforcement de la sécurité et la lutte contre la sécheresse actuelle comme priorités immédiates et a exhorté le public à l’appuyer dans sa mission. “En tant que président de la Somalie, je m’efforcerai de rétablir l’image du pays et de rendre la Somalie forte encore une fois, mais nous sommes confrontés à un certain nombre de défis, à savoir l’insécurité et une grave crise humanitaire. Je vais favoriser la réconciliation, promouvoir l’état de droit, renforcer le pouvoir judiciaire, rétablir la confiance du peuple envers le gouvernement et lutter contre la pauvreté “, a déclaré le Président Farmaajo lors de la cérémonie d’investiture, tenue dans la capitale somalienne, Mogadiscio.

Février 2017:

Le haut leadership de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) s’est réuni à Nairobi, la capitale kenyane, pour planifier ses activités et élaborer un budget d’austérité qui guidera les opérations de la Mission au cours de cette année. La conférence de cinq jours, axée sur le thème “Faire beaucoup avec moins”, a réuni des participants provenant de l’Union Africaine (UA), dont la mission phare est l’AMISOM. La conférence a mis au point un plan et un budget détaillés qui guideront les activités et les opérations de l’AMISOM au cours de cette année.

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Mars 2017:

Le Président de la Somalie, S.E. Mohamed Abdullahi Farmaajo, a déclarée la sécheresse qui menace la Somalie comme une «catastrophe nationale» et il a demandé à la communauté internationale de répondre à l’appel lancé par l’ONU au début de cette année pour mobiliser 825 millions de dollars américains. S’adressant à une table ronde de haut niveau sur la réponse à la sécheresse, tenue à Mogadiscio, le Président Farmajo a décrit la sécheresse comme la plus grande menace, indiquant qu’elle avait épuisé le bétail, le bien le plus important pour les communautés somaliennes. “Il n’y a pas de plus grande menace que la famine; la pire arme de destruction massive comme nous l’avons vu récemment en 2012. Par conséquent, prévenir la famine devrait être notre priorité 6

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absolue “, a déclaré le Président lors d’une table ronde qui réunissait des membres de la communauté diplomatique, des organismes régionaux, des ONG locales et internationales et les présidents des Etats fédéraux de la Somalie.


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Mars 2017:

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Mars 2017:

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La Somalie s’est jointe au reste du monde pour faire le bilan des réalisations des femmes. C’était lors des célébrations pour commémorer la Journée Internationale de la femme. Les célébrations se sont déroulées dans la capitale Mogadiscio et dans les Etats fédéraux, où les partenaires internationaux de la Somalie ont félicité le pays pour les progrès importants qu’il a faits en faveur des femmes.

Le

L’AMISOM est en train de chercher une nouvelle approche pour apporter la paix et la stabilité en Somalie. Le Représentant Spécial de l’UA pour la Somalie et Chef de l’AMISOM, l’Ambassadeur Francisco Caetano Madeira, a dit lors d’une réunion de hauts responsables de l’UA, des bailleurs de fonds et d’autres acteurs, que l’arrangement actuel qui repose sur l’assaut militaire contre les militants d’Al Shabaab peut ne pas atteindre les objectifs souhaités pour apporter une stabilité durable dans le pays de la Corne de l’Afrique. La réunion a eu lieu à Nairobi, la capitale du Kenya, pour faire le bilan des dix années que l’AMISOM vient de passer en Somalie. Un autre qui s’est exprimé lors de la réunion est le Colonel Richard Leakey,

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Mars 2017:

Le Président de la Commission de l’Union Africaine, S.E. Moussa Faki Mahamat, s’est rendu en Somalie au mois de mars, lors de sa première visite sur terrain, depuis son entrée dans les nouvelles fonctions, intervenue au cours du même mois. Accompagné par le Commissaire de l’UA pour la Paix et la Sécurité, l’Amb. Smail Chergui et d’autres hauts responsables de

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Commandant de l’Equipe Britannique de Soutien à la Paix en Afrique de l’Est (BPST-EA). “Il est également clair que, au fur et à mesure que la mission avance vers la prochaine phase difficile de transfert des responsabilités de sécurité, elle devrait s’entretenir avec les différents experts distingués tels que représentés ici, pour s’assurer que les meilleures pratiques sont comprises et qu’un chemin à suivre est clairement identifié”, a dit le Colonel Leakey.

l’UA, S.E. Mahamat a tenu une réunion avec le Président du Gouvernement fédéral de la Somalie, S.E. Mohamed Abdullahi Mohamed Farmajo, au palais présidentiel dans la capitale Mogadiscio, où il a réitéré l’engagement de l’Union Africaine à faire en sorte qu’il y ait la paix et la stabilité durables en Somalie. En ce qui concerne la situation de sécheresse, S.E. Mahamat a dit que l’Union Africaine “resterait aux côtés de la Somalie durant cette période difficile”. “J’ai eu le privilège d’être reçu par le Premier ministre et le Président de la République fédérale et j’ai exprimé notre soutien et notre solidarité envers la Somalie,” a-t- dit aux journalistes.

Mars 2017:

Une formation spécialisée sur les technologies de l’information et de la communication visant à équiper les femmes militaires et policiers avec des techniques en TIC a eu lieu à l’Académie des Transmissions des Nations Unies (UNSA),

située dans le centre régional de services de l’ONU à Entebbe, en Ouganda. La formation de deux semaines, la deuxième

d’une série de programmes de formation pour les femmes servant au sein des forces de défense et de sécurité, visait à leur permettre de travailler efficacement dans les opérations de maintien de la paix. La formation inaugurale a eu lieu en novembre 2016. Trente-neuf (39) femmes militaires et des membres du personnel des transmissions provenant de 17 pays, dont quatre qui provenaient de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), ont participé à cette formation.

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Vue partielle des invités à la cérémonie d’investiture du nouveau Président de la Somalie, Mohamed Abdullahi Farmaajo, à Mogadiscio, le 22 février 2017.

Un nouveau départ pour la

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e 8 février 2017 a été un moment décisif pour la Somalie, quand les législateurs du pays ont élu le neuvième président du pays lors d’élections démocratiques tenues dans la capitale Mogadiscio. “C’est le début de l’unité du peuple somalien. C’est le début d’une Somalie sécurisée et stable en tant que pays et c’est le début de la démocratie et de la lutte contre la corruption en Somalie. Je promets de ne pas abuser de votre confiance, de travailler avec justice et de soutenir les pauvres “, a déclaré le Président nouvellement élu lors de son discours de victoire. Le Président Farmaajo a été investi dans une cérémonie colorée, à laquelle ont participé plus de 1 200 personnes, dont deux présidents des pays

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Somalie

Le Président du Kenya, Uhuru Kenyatta, se serre la main avec des responsables du gouvernement somalien lors de la cérémonie d’investiture du nouveau Président de la Somalie, Mohamed Abdullahi Farmaajo, à Mogadiscio, le 22 février 2017.

Le Président de Djibouti, Ismail Omar Guelleh, se serre la main avec des responsables du gouvernement somalien lors de la cérémonie d’investiture du nouveau Président de la Somalie, Mohamed Abdullahi Farmaajo, à Mogadiscio, le 22 février 2017.


Les anciens Présidents de la Somalie, Hassan Sheikh Mohamud (à gauche) et Sharif Sheikh Ahmed (à droite) se tiennent côte à côte avec le nouveau Président de la Somalie, Mohamed Abdullahi Farmaajo, lors de la cérémonie d’investiture, à Mogadiscio, le 22 février 2017.

Les membres du parlement fédéral et les observateurs attendent l’annonce du vainqueur de l’élection présidentielle, au hangar de l’aéroport de Mogadiscio, le 8 février 2017. Mohamed Abdullahi Farmajo a été déclaré vainqueur.

voisins, un Premier ministre et Chambre haute du Parlement Mogadiscio, Baidoa, Cadaado, Unies, quand il transmettait un plus de 100 diplomates. fédéral et des membres du Jowhar et Kismaayo, sans message du Secrétaire Général Il a promis de rétablir Palais du peuple. incidents qui pourraient être de l’ONU, Antonio Guterres. la dignité de la Somalie, Le Représentant Spécial du attribués aux insurgés “. Parmi ceux qui ont pris la d’apporter la paix et de favoriser Président de la Commission “Le transfert pacifique parole lors de la cérémonie, la réconciliation dans le pays. de l’Union Africaine, du pouvoir est un jalon et il y a également le Président Dans un discours l’Ambassadeur Francisco une étape majeure dans le kenyan, Uhuru Kenyatta ponctué d’acclamations et Madeira, a déclaré que la renforcement de la Somalie en ; le Président de Djibouti, d’applaudissements, le nouveau Somalie avait fait des progrès tant qu’Etat fédéral et inclusif Omar Guelleh; le Premier président a également promis dans le sens de parvenir à la et vers l’objectif des élections ministre éthiopien, Desalegn de s’attaquer à l’insécurité paix, ajoutant que l’AMISOM au suffrage universel en 2020”, Hailemariam; le Vice-président généralisée, à la corruption, avait dissuadé Al-Shabaab “et a déclaré Michael Keating, du Soudan, Ibrahim Hamed à la pauvreté et à la crise avait permis que le processus Représentant Spécial du et le président sortant, Hassan humanitaire qui sont en train électoral ait lieu avec succès à Secrétaire Général des Nations Sheikh Mohamud. de détruire le pays. Le nouveau leader a donné les principales articulations de son programme pour les quatre prochaines années, dans lequel il accordera la priorité à la réconciliation et au rétablissement des institutions pour donner espoir aux citoyens. Farmajo a déclaré que durant son mandat de quatre ans, il essaiera “ de favoriser la réconciliation entre diverses communautés somaliennes, de promouvoir l’état de droit, de renforcer le pouvoir judiciaire, de rétablir la confiance du peuple envers son gouvernement et de lutter contre la pauvreté”. Son élection, présidée par le Président de la Chambre basse du Parlement fédéral, le Prof. Mohamed Osman Jawari, a mis fin à un Mohamed Abdullahi Farmajo écoute attentivement quand les membres du comité chargé d’organiser les processus électoral qui avait élections présidentielles comptent les voix exprimées lors des élections présidentielles, au hangar de débuté en octobre 2016, avec l’aéroport de Mogadiscio, le 8 février 2017. Farmajo a été déclaré Président de la Somalie après que Hasan l’élection des membres de la Sheikh Mohamud a accepté sa défaite. MAGAZINE DE L’AMISOM

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Photos prises lors des élections

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en Somalie

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Photos Prises lors des Élections en Somalie

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Réflexions sur le processus électoral de la Somalie

Le peuple somalien a marqué l’histoire et a donné un meilleur exemple aux pays en conflit et aux pays qui émergent des conflits sur le continent et ailleurs. Il s’agit d’une indication claire que personne d’autre ne peut décider de leur sort si ce n’est que les Somaliens eux-même.”

—Le Premier Ministre éthiopien, S.E Delasegn Hailemariam

J’aimerais réaffirmer l’engagement de mon administration à continuer de renforcer les solides relations bilatérales qui existent entre nos deux nations.”

—Le Président du Kenya, S.E Uhuru Kenyatta

Je vous exhorte à appuyer totalement le nouveau gouvernement dans l’exercice de ses fonctions afin qu’il accomplisse les tâches qui l’attendent. Il est clair, en tant que pays, que nous sommes sur la bonne voie pour arriver à une Somalie que nous voulons; une Somalie qui est pacifique et qui n’a pas de place pour l’intrigue. Je vous exhorte à soutenir, à conseiller et à prier pour le nouveau leadership.”

—L’ancien Président de la Somalie, Hassan Sheikh Mohamud

Nous sommes déjà venus ici, mais nous voulons faire un geste fraternel et amical, nous sommes prêts à faire des sacrifices humains et financiers. Nous nous réjouissons quand les Somaliens s’entendent entre eux et résolvent leurs propres problèmes. Nous voulons que la Somalie joue son rôle dans la région comme par le passé et nous voulons que la Somalie soit en harmonie avec le reste du monde.”

—Le Président de Djbouti, S.E Omar Guelleh

Le transfert pacifique du pouvoir est une étape importante dans cet effort et dans le renforcement de la Somalie en tant qu’Etat fédéral et inclusif. C’est aussi une étape importante vers l’objectif de tenir des élections au suffrage universel en 2020”.

—Michael Keating, Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU

Je dois dire que la collaboration entre la Police de l’AMISOM, la composante militaire de l’AMISOM, l’Armée Nationale Somalienne et la Police somalienne a été extraordinaire. Ils se sont complétés, ils ont partagé des informations comme jamais auparavant, ils ont combattu l’ennemi ensemble, ils ont effectué des opérations de fouilles, des opérations de ratissage, ils ont désamorcé des engins explosifs plantés par Al-Shabaab. Ils ont escorté la population et les chefs traditionnels à partir de certains endroits jusqu’aux lieux de vote. Ils ont assuré la sécurité des centres de vote. Grâce à Dieu et grâce à leur travail, tout s’est bien passé “

—Ambassadeur Francisco Caetano Madeira

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Le Président Farmajo s’engage à travailler avec l’AMISOM dans la lutte contre le terrorisme

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eu de temps après son élection, le Président somalien Mohamed Abdullahi Farmajo a rencontré les hauts responsables de l’AMISOM, où il s’est engagé à travailler en étroite collaboration avec la Mission de l’UA pour éliminer le groupe terroriste Al-Shabaab, qui constitue la plus grande menace pour la paix et la sécurité dans le pays. “Ma vision est de vaincre Al-Shabaab au cours des deux 14

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prochaines années”, a déclaré le Président Farmajo quand il donnait les principales articulations de sa vision pour une Somalie sécurisée. “Espérons que si nous travaillons ensemble très étroitement, nous pourrons vaincre Al-Shabaab. C’est la vision que j’aimerais voir se réaliser au cours des deux prochaines années, ce qui permettra d’apporter la paix et la stabilité en Somalie “, a-t-il dit au leadership de l’AMISOM et aux ambassadeurs des pays

contributeurs de troupes qui sont accrédités en Somalie. “Le président a énoncé ses priorités. Il veut qu’Al-Shabaab soit vaincu le plus rapidement possible. Nous avons confirmé au Président que nous sommes avec lui dans cette tâche et nous allons voir comment nous pouvons nous renforcer mutuellement, collaborer et harmoniser nos efforts pour faire exactement cela (vaincre Al-Shabaab), “ a dit le Chef de l’AMISOM, l’Ambassadeur Madeira, après la réunion.

Le nouveau Président de la Somalie, Mohamed Abdullahi Farmajo, lors d’une réunion avec les ambassadeurs des pays contributeurs de troupes, dirigés par le Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie, l’Ambassadeur Francisco Madeira, à Villa Somalia, le 18 février 2017.


Le président de la Commission de l’UA passe sa première visite officielle en Somalie

L

e Président de la Commission de l’Union Africaine, S.E. Moussa Faki Mahamat, s’est rendu en Somalie le 18 mars, lors de sa première visite sur terrain, à peine une semaine après son entrée dans les nouvelles fonctions. Accompagné par le Commissaire de l’UA pour la Paix et la Sécurité, l’Amb. Smail Chergui et d’autres hauts responsables de l’UA, S.E. Mahamat a tenu une réunion avec le Président du Gouvernement fédéral de la Somalie, S.E. Mohamed Abdullahi Mohamed Farmajo, au palais présidentiel dans la capitale Mogadiscio, où il a réitéré l’engagement de l’Union Africaine à faire en sorte qu’il y ait la paix et la stabilité durables en Somalie. Le Président de la Commission de l’UA a félicité le Président et le Premier ministre de leur élection; et pour la manière ordonnée et pacifique dont s’est déroulé le processus électoral. La Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), conjointement avec les forces de sécurité

somaliennes, a joué un rôle crucial pour qu’il y ait un environnement sûr et propice au processus électoral. En ce qui concerne la situation actuelle de la sécheresse, S.E. Mahamat a témoigné de la sympathie au peuple somalie, affirmant que l’Union Africaine “restera aux côtés de la Somalie durant cette période difficile”. La Somalie connaît une sécheresse mordante, en raison

Le Président de la Commission de l’Union Africaine, S.E Moussa Faki Mahamat, s’adresse au personnel de l’Union Africaine à Mogadiscio, lors de sa première visite en Somalie en tant que Président de l’UA, le 18 mars 2017.

des pluies insuffisantes. Des milliers de personnes sont sur le point de mourir de faim et les gens de bonne volonté sont en train de mettre ensemble le soutien humanitaire pour sauver les populations confrontées à la faim. “J’ai eu le privilège d’être reçu par le Premier ministre et le Président de la République fédérale et j’ai exprimé notre soutien et notre solidarité envers la Somalie”, a dit S.E. Mahamat aux journalistes peu de temps après leur réunion au palais présidentiel. Le Président de la Commission de l’UA s’est également adressé au personnel de l’AMISOM basé à Mogadiscio. Il a félicité le personnel de la Mission pour les sacrifices qu’ils ont faits au cours des 10 dernières années afin de restaurer la paix en Somalie. “Au personnel en uniforme et aux civils, l’Afrique vous remercie tous. Nous admirons votre courage, votre détermination et votre engagement, nous vous admirons pour vous être sacrifiés pour la paix en Somalie “, a-t-il déclaré.

Le Président de la Commission de l’Union Africaine, S.E Moussa Faki Mahamat, est accueilli à l’aéroport international Aden Adde de Mogadiscio par le Premier Ministre somalien, Hassan Ali Kheyre, à Mogadiscio, en Somalie, le 18 mars 2017.

“Vous avez également démontré que l’Afrique est capable d’assurer sa propre sécurité. Nous sommes venus vous rencontrer pour vous exprimer notre reconnaissance pour le service rendu à l’Afrique “, a-t-il ajouté. “L’Afrique est reconnaissante envers ses fils et filles qui font de tels sacrifices pour le bien de la paix”. S.E Mahamat a rendu hommage aux troupes somaliennes et à celles de l’UA qui ont perdu leur vie dans la recherche de la paix en Somalie, lors d’une cérémonie de dépôt de gerbes de fleurs, où il a également inauguré une plaque symbolique, montée en l’honneur des héros disparus. L’AMISOM est l’opération phare de maintien de la paix de l’Union Africaine sur le continent. MAGAZINE DE L’AMISOM

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Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA en mission d’évaluation en Somalie

Le Président du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine, l’Ambassadeur Ndumiso Ntshinga (au milieu) salue les hauts fonctionnaires de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM). C’était lors de l’arrivée d’une délégation de 24 membres provenant du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA, pour une visite de travail de trois jours à Mogadiscio, en Somalie, le 23 mars 2017.

L

e 23 mars 2017, une délégation de 24 membres, provenant du Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine, est arrivée en Somalie pour évaluer le niveau des progrès réalisés dans le renforcement des institutions de défense et de sécurité, en particulier les efforts fournis pour bâtir une armée nationale formidable, capable de sécuriser tout le pays. L’Ambassadeur Ntshinga Ndumiso, Président du Conseil de paix et de sécurité et chef de la délégation, a dit que leurs consultations porteraient sur “les efforts visant à bâtir des institutions nationales de défense et de sécurité”, qui, selon lui, devraient en fin de compte avoir la principale responsabilité de la sauvegarde de la paix et de la sécurité en Somalie.”

Le Premier Ministre somalien, Hassan Ali Kheyre, s’exprime lors d’une réunion avec la délégation de l’UA, dirigée par le Président du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine, l’Ambassadeur Ndumiso Ntshinga. La délégation était en visite de travail à Mogadiscio, en Somalie, le 23 mars 2017. 16

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L’Amb. Ndumiso a déclaré que les consultations avec les différents acteurs seraient vastes et pourraient guider les activités futures de l’Union Africaine en Somalie. “Les domaines qui nous intéressent sont la transparence, la coordination et les efforts complémentaires de tous les partenaires qui apportent un soutien au renforcement des capacités de l’Armée Nationale Somalienne”, a-t-il dit au Premier ministre et à d’autres hauts responsables gouvernementaux lors d’une réunion tenue à Villa Somalia, le palais présidentiel. “Le besoin d’autorité et de contrôle de l’Etat dans toutes les zones libérées d’Al Shabaab, relever les défis auxquels la Mission de l’UA en Somalie est confrontée, et les nouvelles étapes qui sont nécessaires pour vaincre Al Shabaab et apporter la sécurité, sont très importants pour la Somalie”, a-t-il ajouté. Le Premier Ministre a estimé, tout comme la délégation, que l’Armée Nationale devait être renforcée pour qu’elle sauvegarde la paix et la sécurité dans le pays d’une manière satisfaisante. Il a déclaré que le nouveau gouvernement s’était donné deux ans pour atteindre ses objectifs prioritaires, avec la sécurité en haut de l’agenda. “Nous sommes sur un chemin où cette nation dispose d’une immense opportunité d’aller de l’avant. Nous sommes

dans une situation où nos jeunes, les femmes, les chefs religieux sont encore une fois actifs en politique. Donc, en dépit de tous les défis que vous verrez, ou que vous avez déjà vus, il y a un sentiment d’optimisme dans cette nation”, a indiqué le Premier ministre Kheyre. Il a reconnu l’appui crucial fourni au pays par la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM). “Sans l’AMISOM, nous ne serions pas assis ici aujourd’hui,” a-t-il dit. “Nous serons toujours reconnaissants”. Le Premier ministre a également souligné les défis auxquels la Somalie est confrontée suite à la sécheresse dévastatrice. Il a indiqué que la paix et la sécurité durables garantiront l’accès aux

Le Président du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine, l’Ambassadeur Ndumiso Ntshinga, s’exprime lors d’une réunion avec le Premier Ministre somalien, Hassan Ali Kheyre, au palais présidentiel, à Mogadiscio, en Somalie, le 23 mars 2017.

populations les plus touchées par la sécheresse et il a lancé un appel pour l’appui de l’AMISOM afin d’atténuer les effets de la sécheresse mordante. “Nous avons un défi de taille en termes de sécheresse et nous voudrions avoir tout le soutien nécessaire que vous pouvez fournir à ce moment critique, mais nous voulons aussi des solutions à long terme à ce problème récurrent. Nous voudrions donc apprendre à notre peuple comment pêcher au lieu de lui donner du poisson et c’est cela le soutien dont nous avons besoin. C’est sur cela que nous aimerions que vous vous concentriez”, a-t-il dit. Plus tard, l’Ambassadeur Ndumiso a déposé une gerbe de fleurs en l’honneur des troupes de l’UA qui sont tombées sur le champ d’honneur, à la base de Halane, dans la capitale Mogadiscio. “Dans une large mesure, l’épine dorsale d’Al Shabaab a été cassée et bien sûr il y a un certain nombre de choses que nous devons examiner. Maintenant que nous nous approchons de la fin d’Al Shabaab, si vous voulez, ce qui va suivre est faire en sorte que la Somalie ne glisse pas en arrière”, a indiqué l’Amb. Ndumiso. “Il y a un certain nombre de membres d’Al Shabaab qu’il faut chasser et nous avons encore beaucoup de travail à faire, en préparation pour le retrait de l’AMISOM”, a-t-il conclu.


Nous allons soutenir la Somalie

–Donateurs

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’AMISOM a tenu une réunion pour examiner son budget de 2018, et les donateurs invités à la réunion se sont engagés à continuer de soutenir la Mission de l’UA pour accomplir son mandat de stabiliser la Somalie. Les représentants de l’Union Européenne, des Nations Unies, du Royaume-Uni, du Centre Africain pour la Résolution Constructive des Conflits (ACCORD) se sont engagés à aider la mission phare de paix et de sécurité en Afrique à sortir la Somalie de son bourbier. Cette promesse a été faite le 3 mars 2017 lors d’une réunion de cinq jours, organisée à Nairobi par l’AMISOM et à laquelle ont participé des donateurs. La réunion visait à élaborer une liste d’activités et le budget y relatif, et tout cela guidera la Mission dans sa stratégie de retrait, au second semestre de 2018. Albrecht Braun, un représentant de l’UE-ACP (Union Européenne – Afrique, Caraïbes et Pacifique) a fait l’éloge de l’AMISOM pour le rôle qu’elle a joué dans la pacification du pays émergeant des décennies de guerre et d’anarchie. “L’UE restera engagée en Somalie afin de contribuer à ce processus de stabilisation et de fourniture de dividendes tangibles de la paix”, a déclaré M. Braun. Le même représentant de l’UE a indiqué que l’AMISOM avait joué un rôle formidable dans la transformation de la Somalie après de nombreuses années de guerre. “Il est évident pour tout le monde que sans l’AMISOM, la Somalie ne serait pas là où elle

est aujourd’hui. Beaucoup a été réalisé grâce à l’AMISOM qui a fourni l’espace pour que le processus politique progresse “, a déclaré M. Braun. Il a indiqué qu’au cours des 10 dernières années, l’UE-ACP a contribué plus de 1,3 milliard d’euros (1,68 $) à l’AMISOM et qu’elle a alloué environ deux milliards d’euros entre 2004 et 2017, au secteur de la paix et de la sécurité, par le biais de la Facilité pour la Paix en Afrique- avec la majeure partie de l’argent qui a été acheminée à l’AMISOM. D’autres 180 millions d’euros (189,5 dollars américains), a déclaré M. Braun, ont été affectés à la période allant d’avril à décembre 2017. “Donc, je pense, cela démontre clairement notre engagement continu envers l’AMISOM”, a déclaré M. Braun lors de la réunion. Il a cependant exhorté l’AMISOM à envisager d’examiner la question d’autres sources de financement pour combler les déficits. “Il est également important de mobiliser un soutien financier supplémentaire provenant d’autres donateurs et plus précisément des gouvernements africains et d’autres partenaires. La paix et la stabilité sont un effort collectif “, a déclaré l’Envoyé de l’UE-ACP. Hubert Price, Chef du Bureau d’Appui des Nations Unies en Somalie (UNSOS), a fait remarquer que la réunion de Nairobi a offert une grande opportunité pour que l’AMISOM et l’UNSOS entrent en interaction, afin de mieux comprendre l’ampleur du travail qui doit être fait par rapport aux ressources disponibles.

Albrecht Braun, Représentant de l’Union Européenne - Afrique, Caraïbes, Pacifique, s’exprime lors de l’atelier d’élaboration du budget de l’AMISOM pour l’exercice 2018, à Nairobi, au Kenya, le 2 mars 2017.

“Nous devons trouver cet équilibre entre ce dont nous avons besoin et ce que nous pouvons réellement obtenir et l’affaire de budget est un travail qui ne se termine jamais”, a déclaré M. Price. “Ceci est une importante opportunité pour mieux comprendre comment l’UNSOS et l’AMISOM peuvent collaborer dans les domaines critiques du soutien et de la gestion des ressources. Ceux-là sont des domaines qui sont essentiels à tout ce que nous faisons. Si vous ne disposez pas de ressources, vous ne pouvez pas atteindre les objectifs de votre mandat”, a déclaré le responsable de l’UNSOS. L’UNSOS, a-t-il indiqué, a mis en place un centre d’appui, des centres logistiques, des transports aériens et routiers, il a donné des allocations et de la formation, le renforcement des capacités, des rations et l’approvisionnement en général, parmi tant d’autres.

Les participants suivent les travaux de l’atelier d’élaboration du budget de l’AMISOM pour l’exercice 2018, à Nairobi, au Kenya, le 2 mars 2017.

“Nous avons la ferme volonté de continuer et de développer une relation très étroite avec l’Union Africaine et avec l’AMISOM en particulier à Mogadiscio”, a dit un autre partenaire provenant de l’ambassade britannique en Somalie, M. James Haggerty. Le Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie, l’Ambassadeur Francisco Madeira, a révélé que la Mission n’avait pas réussi à atteindre certains de ses objectifs suite aux contraintes de financement, incitant les responsables présents à chercher des moyens alternatifs. “Le financement insuffisant a été un défi majeur pour la mise en exécution du budget de 2016. Les ressources n’étaient pas disponibles pour financer nos projets et, en fait, aucune ressource n’était disponible “, a déclaré l’Ambassadeur Madeira. Ceux qui avaient représenté l’UA à la réunion, Francis Kankya (Conseiller du Viceprésident de la Commission de l’UA) et Assietou Diouf (Directeur, Programmation, Budgétisation, Finances et Comptabilité) ont salué le rôle de l’AMISOM en Somalie et ont demandé à la Mission d’être efficace dans les opérations et dans la gestion financière, de créer des synergies avec les partenaires donateurs et d’être dynamique dans la budgétisation. MAGAZINE DE L’AMISOM

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L’UE augmente son appui à la Somalie, et lance le projet RE-INTEG

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’Union Européenne (UE) a lancé un projet de trois ans qui vise à appuyer la réinsertion des rapatriés et des déplacés dans les communautés en Somalie. Le projet de 33 millions d’euros appuiera la mise en place de solutions durables dans le cadre de la réintégration dans les Etats fédéraux comme Jubbaland, l’Etat du Sud-ouest, Banaadir, Galmudug et Puntland. Somaliland sera également bénéficiaire du projet. Le projet baptisé “REINTEG” sera exécuté conjointement par d’autres organismes partenaires dont le Conseil Norvégien pour les Refugiés, ONU Habitat, Concern Worldwide, CARE et World Vision. RE-INTEG comprendra cinq projets et appuiera, entre autres, la reconstruction des maisons, les droits sur les terres et droits de propriété, l’enseignement primaire, l’eau et l’assainissement, les compétences professionnelles et la formation aux moyens de subsistance. Tout cela se fera dans le but de renforcer les structures de gouvernance locales, de créer des emplois pour les jeunes et d’offrir un accès aux soins de santé. L’Ambassadeur de l’UE en Somalie, Mme Véronique Lorenzo, a déclaré que ce projet serait très important dans les centres urbains tels que Mogadiscio, Baidoa et

L’Ambassadeur de l’Union Européenne en Somalie, Véronique Lorenzo, s’exprime lors du lancement de RE-INTEG, un projet de l’EU qui vise à appuyer la réinsertion des rapatriés et des déplacés en Somalie. Ledit lancement a eu lieu à Mogadiscio, en Somalie, le 5 avril 2017.

Kismaayo, qui accueillent un grand nombre de rapatriés et de déplacés. “Avoir RE-INTEG, avoir un paquet de cinq projets que nous lançons aujourd’hui et qui sont prêts à démarrer, est une grande opportunité”, a-t-elle souligné. “Tirons le meilleur parti de ces projets qui visent à changer la vie de 300 000 personnes, grâce à la fourniture de services de base, la santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement. Tous ces éléments de base qui constituent les moyens de subsistance. “ Une fois terminé, on s’attend à ce que ce projet

contribue à combler les lacunes dans la gestion des rapatriés et à améliorer l’état de droit, grâce à l’amélioration et à la mise en application des politiques et du cadre juridique pour les personnes déplacées. Il est également prévu que ce projet contribue à renforcer la coopération transfrontalière dans le traitement des problèmes de migration, à améliorer la sécurité et l’accès aux services de base, et à créer des moyens de subsistance dans les zones qui abritent les réfugiés et les personnes déplacées.

Le Vice-ministre somalien de l’Intérieur, du fédéralisme et de la réconciliation, M. Ali Sheikh Mohamed Nur, a déclaré que le projet viendrait compléter les efforts fournis par son ministère pour la stabilisation. “Nous saluons cette grande initiative qui stimule remarquablement la confiance dans l’avenir du pays. J’espère que l’approche holistique bien pensée diminuera les défis auxquels étaient confrontés les rapatriés et les personnes déplacées et facilitera leur réinstallation”, a déclaré le Vice-ministre.

Vue partielle des participants au lancement du projet RE-INTEG, un projet de l’Union Européenne qui vise à appuyer la réinsertion des rapatriés et des déplacés en Somalie. Ledit lancement a eu lieu à Mogadiscio, en Somalie, le 5 avril 2017. 18

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Q & R avec S.E Véronique Lorenzo, Ambassadeur de l’UE en Somalie Q: L’Union Européenne a été très engagée et stratégique dans son appui à la Somalie. Quels sont les domaines d’intervention et les résultats escomptés en ce qui concerne le projet de réintégration (RE-INTEG)? R Le programme RE-INTEG a été conçu il y a quelque temps pour aborder l’un des grands problèmes qui menacent la Somalie depuis de nombreuses années - la question du déplacement de la population. Il y a un an, nous avions déjà plus d’un million de personnes déplacées à l’intérieur de la Somalie et plus d’un million dans la Corne de l’Afrique. Ainsi, l’intention de Re-integ était de fournir des services de base - des solutions durables à long terme - pour ces personnes déplacées, et aussi, d’appuyer l’Etat naissant de la Somalie et l’administration pour se prendre en charge. Le fait que nous soyons maintenant au milieu d’une crise humanitaire catastrophique montre que le programme Reinteg est beaucoup plus pertinent, important et opportun. Il arrive au bon moment pour aborder une augmentation de 50% des déplacements internes. Entre novembre (2016) et mars (2017), nous avons un demimillion de personnes supplémentaires qui ont été déplacées. Donc, ces ressources sont vraiment nécessaires. Q: Avec la crise humanitaire en Somalie - nous savons que l’UE, dans le cadre de certains de ses projets, joue un rôle majeur dans l’amélioration de la vie des Somaliens ordinaires. Comment réagissez-vous à la situation humanitaire actuelle en Somalie? R Je ne peux pas mettre suffisamment en évidence la gravité de la situation humanitaire. La sécheresse est mauvaise; mais ses impacts sur les gens, ont été absolument dramatiques. Nous nous en sommes rendu compte il y a quelques mois. Nous avons essayé trois choses. Vous savez qu’il n’y a pas de magie. Nous avons donc eu besoin d’une combinaison de stratégies. La première chose est évidemment l’aide humanitaire à travers ECHO (European Civil Protection and Humanitarian Aid Operations), qui est notre agence humanitaire. Nous répondons aux besoins urgents. Et vient ensuite le développement, mais ce n’est pas suffisant. Vous savez, l’aide humanitaire à court terme ne peut pas être suffisante. Nous avons donc essayé de mobiliser nos fonds de développement. Nous l’avons fait de deux manières différentes. L’une consiste à voir avec les partenaires d’exécution qui sont déjà sur terrain, comment ils peuvent réorienter, reconfigurer leurs programmes pour répondre à ces besoins pressants. Et bien sûr, nous avons beaucoup de nouveaux fonds, de nouveaux programmes de développement, qui seront investis dans la résilience,

qui seront investis dans les domaines de captage d’eau, qui seront investis dans l’approvisionnement en eau, dans la gestion de l’eau, dans la gestion du bétail, des choses qui empêcheront la récurrence de cette crise. Donc, au total, nous avons environ 78 millions d’euros chez les humanitaires ici et environ le même montant, 78 millions d’euros, de fonds de développement. Q: Ça fait 10 ans depuis que l’AMISOM a été déployée en Somalie - en tant que principal bailleur de fonds de la Mission de l’UA, quelle est votre évaluation de la performance de la mission jusqu’à ce jour? Qu’est-ce qui a bien marché et que peut-on améliorer? R Au niveau de l’Union Européenne, je pense que nous sommes tous collectivement et certainement très reconnaissants pour le travail que l’AMISOM a accompli au cours des 10 dernières années, pour la vie des soldats qui a été sacrifiée dans le but d’assurer la sécurité de la Somalie. Donc, dans ce sens, nous avons été extrêmement heureux de pouvoir compter sur les pays contributeurs de troupes pour contribuer à la sécurité. Maintenant, je pense que nous savons tous que la Somalie ne peut pas compter, à long terme, sur d’autres pays pour assurer sa sécurité. Ça ne marche pas de cette manière. Ils doivent être en mesure d’assurer leur propre sécurité. Et donc, ce qui a moins marché est la question des institutions durables de sécurité. Nous avons besoin d’une armée nationale somalienne. Nous avons besoin des forces de sécurité somaliennes, une combinaison des structures de sécurité, toute une architecture qui sera activée et capable de fournir une sécurité à long terme. Et c’est là que notre attention sera centrée avec ce nouveau gouvernement - comment, avec l’AMISOM, pouvons-nous permettre à ces forces de sécurité de se développer et de prendre la relève avec le retrait de l’AMISOM. Q: L’AMISOM après 10 ans, qu’envisagezvous et quel type d’appui que l’UE continuera de fournir à l’AMISOM? R Ce que nous avons, c’est le financement de l’AMISOM jusqu’en 2018 et il y possibilité de planifier pour la période post-2018. Je pense que, collectivement, les pays contributeurs de troupes et l’Union Africaine, se rendront compte que nous devons aller au-delà de ce que l’AMISOM fait maintenant. Il doit y avoir une réduction des forces après 2018 et c’est pourquoi les premiers mois de l’année prochaine seront essentiels pour définir - exactement comment se déroulera le retrait de l’AMISOM- car il ne peut pas se passer dans le vide. L’AMISOM doit être accompagnée et remplacée par les forces de sécurité somaliennes.

Q: Rebâtir une forte armée nationale somalienne reste un défi suite à plusieurs facteurs. Quels sont vos points de vue sur l’Armée Nationale Somalienne, en particulier compte tenu du fait que les troupes de l’AMISOM commenceront à être retirées en 2018? R Je pense que premièrement, un soldat bien formé est important. Nous avons atteint cela depuis plusieurs années. Mais un soldat entraîné ne peut pas faire beaucoup de choses dans le vide. Et ce sont toutes les autres choses qui manquent pour le moment. Et donc, pour avoir une structure - une structure des forces de sécurité qui fonctionne, qui assurera la sécurité des citoyens – ça doit commencer par un accord politique au niveau fédéral et au niveau des jeunes Etats fédéraux ; qui est responsable devant qui? Qui commande, qui contrôle, combien? Toute la structure de gestion doit d’abord être élaborée. Cela doit être mis en place pour permettre aux soldats de travailler– les soldats existent - et ils sont là; ils existent et beaucoup d’entre eux se battent pour être insérés dans un cadre qui peut également nécessiter le mentorat de l’AMISOM. Il faut qu’ils comprennent comment se comporter en tant que groupe – là aussi une certaine formation est toujours nécessaire. Et c’est seulement dans ce cadre de formation que toutes les pièces peuvent contribuer au même objectif et représenter une armée nationale somalienne, une police somalienne; parce que la police sera également une partie intégrante et très importante pour assurer la sécurité et être proche des citoyens. C’est ce tout (image) que nous n’avons pas maintenant, alors que c’est fondamental pour assurer la sécurité. Q: Votre dernier mot? R Mon seul et dernier message est que malgré les difficultés et malgré l’énorme crise humanitaire que nous traversons, je pense qu’il y a une grande énergie positive au sein de la communauté internationale. Il y a quelques mois, personne ne pensait que nous pourrions arriver au point où nous sommes; avec les élections, malgré quelques difficultés, nous avons finalement eu un Parlement, un Président, un Premier ministre, un Gouvernement - Je suis très impressionnée par la qualité de certains ministres que j’ai rencontrés - très professionnels, de travailleurs assidus, très engagés. Mon message est un message d’optimisme. Nous avons beaucoup d’éléments qui peuvent nous permettre d’aller de l’avant et nous en avons besoin parce que les défis sont encore énormes. Mais nous sommes dans la meilleure situation possible pour les surmonter. MAGAZINE DE L’AMISOM

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Les troupes de l’armée somalienne apprennent des techniques de combat pour les zones bâties

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u moins 100 soldats de l’Armée Nationale Somalienne ont terminé une formation d’infanterie au mois de janvier. Cette formation portait sur les techniques de combat et elle a eu lieu au camp de formation Général Dhegabadan (Jazeera) à Mogadiscio. Formés par la Mission de Formation de l’Union Européenne (EUTM) en Somalie, ces soldats ont appris le génie de combat, l’infanterie légère et l’utilisation des technologies de l’information et de la communication. “Nous allons former 300 soldats en quatre mois afin de fournir d’autres capacités supplémentaires à l’Armée Nationale Somalienne”, a déclaré le Général de Brigade Maurizio Morena, Commandant de l’EUTM en Somalie.

Des soldats de l’Armée Nationale Somalienne font la démonstration des tactiques militaires, lors d’une cérémonie de clôture d’une formation organisée par la Mission de Formation de l’Union Européenne en Somalie (EUTM), au camp de formation Général Dhegabadan (Jazeera), à Mogadiscio, en Somalie, le 14 janvier 2017.

L’EUTM mènera la prochaine phase de formation conjointement avec la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM). “Avec le Commandant de la Force de l’AMISOM, nous avons décidé de partager le même programme de formation, le même horaire; et nos formateurs sont aussi en train de s’entretenir avec les formateurs de l’AMISOM pour avoir une même opinion sur la formation,” a expliqué le Général de Brigade Morena Le Lieutenant-Général Osman Noor Soubagleh, Commandant de la Force de l’AMISOM, a annoncé que les lauréats de cette formation seraient déployés sur les mêmes positions que les troupes de

Des soldats de l’Armée Nationale Somalienne font la démonstration des tactiques militaires, lors d’une cérémonie de clôture d’une formation organisée par la Mission de Formation de l’Union Européenne en Somalie (EUTM), au camp de formation Général Dhegabadan (Jazeera), à Mogadiscio, en Somalie, le 14 janvier 2017. 20

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l’AMISOM pour une formation continue et un mentorat. “Ceci constitue le début de la mise en application du Plan Guulwade. Nous prendrons ceci comme un exemple et nous le reproduirons ailleurs. L’AMISOM va aussi former 150 soldats sur l’infanterie légère, conformément au Plan Guulwade,” a indiqué le Général Soubagleh. Le Général-Major Ali Bashi Mohamed, ancien Chef Adjoint des Forces de Défense de la Somalie, a salué l’Union Européenne (UE), pour le soutien qu’elle accorde à l’Armée somalienne depuis des années. “Mon message aux soldats de l’Armée Nationale Somalienne qui ont terminé

leur formation aujourd’hui est que vous n’allez pas retourner dans vos anciens lieux de travail. Je m’attends à ce que vous oubliiez également vos clans et vos allégeances religieuses. Vous êtes les meilleurs soldats que l’Armée Somalienne a aujourd’hui”, a déclaré le Général-Major Bashi aux lauréats de la formation. Des officiers supérieurs de l’Armée somalienne, de l’AMISOM et de l’EUTM, ont assisté à un défilé de clôture de la formation. Au cours de cette cérémonie, ceux qui venaient de terminer la formation ont démontré leur habileté à combattre dans les zones bâties et à désamorcer des mines et des engins explosifs improvisés (EEI).

Le Commandant de la Mission de Formation de l’Union Européenne en Somalie (EUTM), le Général de Brigade Maurizio Morena, remet un certificat à un soldat de l’Armée Nationale Somalienne lors d’une cérémonie de clôture d’une formation militaire, organisée par EUTM, au camp de formation Général Dhegabadan (Jazeera), à Mogadiscio, en Somalie.


L’AMISOM en Bref Les responsables militaires de l’AMISOM et de l’Armée Nationale Somalienne prévoient des opérations conjointes

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es officiers supérieurs de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) et ceux de l’Armée Nationale Somalienne ont convenu l’année dernière d’entreprendre de grandes opérations militaires pour libérer des zones encore sous le contrôle d’Al-Shabaab.

Des officiers supérieurs de l’Armée Nationale Somalienne et de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) participent à une conférence sur la coordination conjointe, à Mogadiscio, le 23 novembre 2016.

Les plans pour l’offensive contre les militants ont été raffermis lors d’une réunion de trois jours à Mogadiscio, présidée par le Commandant de la Force de l’AMISOM, le Général Osman Noor Soubagleh. Parmi ceux qui étaient présents, il y avait l’ancien Chef adjoint des forces de défense somaliennes, le Général-Major Ali Bashi Mohamed. “Nous allons planifier et élaborer une opération conjointe, combattre côte à côte contre Al-Shabaab”, a déclaré le Lieutenantgénéral Soubagleh. L’ancien Chef adjoint des forces de défense somaliennes a déclaré que la réunion avait renforcé la coopération dans la lutte contre l’insurrection militante. “Nous avons convenu de travailler en étroite collaboration pour chasser l’ennemi du pays. Il n’y a jamais eu de meilleur moment pour que l’Armée Nationale Somalienne et l’AMISOM travaillent ensemble comme maintenant “, a déclaré le Général Ali Bashi.

L’AMISOM va contribuer dans la construction d’un centre d’entraînement militaire pour l’Armée Nationale Somalienne

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e 19 février 2017, le Commandant de la Force de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), le LieutenantGénéral Osman Noor Soubagleh, a conduit une délégation de hauts responsables militaires qui a effectué une visite dans l’Etat du Sud-ouest afin d’identifier un emplacement approprié pour construire un centre d’entraînement pour l’Armée Nationale Somalienne. La délégation qui comprenait le Commandant adjoint de la Force de l’AMISOM en charge de la planification et des opérations, le Général-Major Abreha Tesfay, a eu des entretiens avec le Commandant du secteur 3 de l’Armée nationale somalienne, le Général Ibrahim

Yarow, et le commandant adjoint du contingent de l’AMISOM dans le secteur 3, le Colonel Wanyo Abate. “Ma visite à Baidoa avait l’objectif d’identifier un emplacement qui sera utilisé pour la formation de nouvelles recrues de l’Armée Nationale Somalienne, un endroit qui sera construit et financé par le gouvernement britannique,” a déclaré le Lieutenant-Général Soubagleh. “L’établissement servira à former de nouvelles recrues pour l’Armée Nationale Somalienne, à renforcer leurs capacités et leurs techniques afin que les forces somaliennes puissent assurer la sécurité du pays dans une année et demi,” a-t-il indiqué. La construction de ce centre de formation constituera un coup de pouce majeur pour la Somalie, un pays qui a encore besoin de plus de soldats pour renforcer et transformer son Armée en une unité formidable, capable d’assurer la sécurité du pays après le retrait des troupes de l’AMISOM. Une Armée Nationale Somalienne bien formée est inévitablement nécessaire pour sécuriser le gouvernement, la population et l’infrastructure du pays.

L’Union Africaine cherche à déterminer rapidement les cas d’indemnisation pour les pays contributeurs de troupes à l’AMISOM

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e Département de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine (UA) et la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) ont tenu une réunion au mois de décembre pour chercher des moyens d’améliorer la gestion des indemnisations pour le personnel provenant des pays contributeurs de troupes et de police à l’AMISOM.

Des participants suivent les activités d’un atelier sur la gestion financière, organisé pour les pays contributeurs de troupes et de policiers à l’AMISOM, Nairobi, au Kenya, le 5 décembre 2016.

La réunion de quatre jours, qui avait l’objectif d’examiner le mémorandum d’entente entre l’UA et les pays qui fournissent des militaires et des policiers à l’AMISOM, a discuté des problèmes qui entravent l’indemnisation en temps opportun pour les cas de décès et d’invalidité. M. Selidji Gbaguidi, Chef du Fonds de la Commission de l’Union Africaine pour le soutien à la paix, a souligné la nécessité de systèmes efficaces de contrôle interne, qui garantissent des données fiables pour le personnel de la Mission de l’UA en Somalie. “Ça aidera à avoir des données précises et fiables de notre part et du côté des Pays Contributeurs de Troupes afin d’octroyer une compensation aux bénéficiaires à temps.

Nous devrions également mettre en place un système vraiment durable pour éviter des arriérés dans l’avenir,” a déclaré M. Gbaguidi. Il a recommandé le renforcement des Commissions d’enquête (Board of Inqiry), qui évaluent les cas d’accident pour indemnisation en cas de décès ou de blessure. M. Adebayo Kareem, Chef de cabinet intérimaire à l’AMISOM, a indiqué que l’AMISOM avait usé de la diligence financière et de la transparence dans ses opérations. Il a attribué l’efficacité à la contribution judicieuse de la Division de soutien à la paix de l’UA. “Je suis heureux de constater qu’au cours des dernières années, le bureau des finances du Département de Paix et de Sécurité, et l’AMISOM ont pu s’assurer que, même quand on a des problèmes avec l’Union Européenne, la gestion des finances ne soit pas un de ces problèmes cruciaux,” a-t-il expliqué. “ Nous avons géré l’élément financier des fonds qu’ils nous donnent de manière très transparente. ” Le Colonel Mor Mbow, fonctionnaire de la Commission de l’Union Africaine, a souligné les réalisations enregistrées jusqu’à présent, telles que l’élaboration du Mémorandum d’entente et les procédures standard d’opérations entre l’AMISOM et les pays contributeurs de troupes et de policiers, des évaluations de décès et d’invalidité ainsi que des demandes d’indemnisation qui ont été traitées. Le Colonel Mbow a déclaré que l’Union Africaine était en train d’améliorer les soins offerts aux patients et la gestion des troupes qui sont dans les hôpitaux de référence. Il a cependant indiqué qu’il fallait améliorer la gestion de l’indemnisation du personnel en cas de décès ou d’invalidité. M. Anthony Okara, un autre fonctionnaire de la Commission de l’Union Africaine, a révélé que l’Union Africaine était en train d’élaborer de nouvelles manières de financer les missions africaines de maintien de la paix afin de réduire la dépendance sur des bailleurs de fonds étrangers. “L’AMISOM reste sur la bonne voie malgré les ressources limitées, face à une tâche gigantesque qui doit être exécutée,” a déclaré Okara.

L’AMISOM remet l’Université au Gouvernement Fédéral de la Somalie

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’AMISOM a remis l’Université Nationale Somalienne, qu’elle avait utilisée pendant plus d’une demidécennie, au gouvernement fédéral. Le contingent burundais de l’AMISOM a utilisé l’université comme son quartier général jusqu’en 2016 quand une décision a été prise pour délocaliser les troupes vers Jowhar, la capitale administrative de l’Etat de HirShabelle. Cet établissement académique a été réhabilité par l’AMISOM avant la cérémonie de remise. Lors d’une réunion de planification, organisée le 20 décembre 2016, le Recteur de l’Université Nationale Somalienne, Mohamed Ahmed Jimale, a salué la décision de remettre cette institution, disant qu’elle sera utilisée MAGAZINE DE L’AMISOM

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pour transmettre des connaissances et élargir les opportunités d’enseignement pour les jeunes Somaliens.

L’AMISOM et le gouvernement somalien travaillent ensemble pour combattre l’utilisation d’enfants soldats

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a Mission de l’Union Africaine en Somalie et le Gouvernement Fédéral de la Somalie sont en train de travailler ensemble pour lutter contre l’utilisation d’enfants soldats dans le pays. La décision fait suite aux préoccupations relatives à l’utilisation accrue d’enfants soldats par des milices et des groupes terroristes dans le pays.

Le conseiller chargé de la protection des enfants à l’AMISOM, M. Musa Gbow, a lancé un appel pour une approche pluridisciplinaire impliquant divers acteurs pour s’attaquer efficacement à ce problème. M. Gbow a indiqué que les forces de l’AMISOM ne travailleront avec aucun groupe qui utilise des enfants comme soldats, ajoutant que l’exploitation des mineurs est une violation des droits humains. Il a cité le terrain vaste et accidenté de la Somalie comme l’un des défis que l’AMISOM avait rencontrés dans ses efforts de libérer les enfants qui sont dans des groupes armés. La Charte de l’Union Africaine sur les droits et le bien-être de l’enfant interdit le recrutement d’enfants comme soldats. Selon les statistiques disponibles, il pourrait y avoir jusqu’à 5 000 enfants soldats en Somalie au moment où Al-Shabaab poursuit ses campagnes de recrutement.

L’AMISOM salue la contribution du Burundi au rétablissement de la paix en Somalie

L Les participants reçoivent des certificats après un atelier sur la protection des enfants soldats, organisé par l’AMISOM à Nairobi, au Kenya, le 7 décembre 2016.

Le Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie, l’Ambassadeur Francisco Madeira, a déclaré que les groupes armés en Somalie ont de nombreux enfants soldats dans leurs rangs, d’où la nécessité d’une approche collective dans la lutte contre ce vice. “Le recrutement et l’utilisation continus d’enfants soldats par certains éléments contribuent à prolonger le conflit en Somalie. Les enfants combattent dans des guerres créées par des adultes”, a déclaré l’Ambassadeur Madeira. L’Ambassadeur Madeira s’exprimait à Nairobi le 7 décembre quand il présidait la cérémonie d’ouverture d’un atelier de trois jours sur la prévention du recrutement d’enfants soldats. Les participants provenaient de l’AMISOM, de l’Armée Nationale Somalienne et du Gouvernement Fédéral de la Somalie. “Si nous parvenons à rendre l’idéologie extrémiste non attrayante, et si nous parvenons à résoudre le problème des enfants soldats, Al-Shabaab sera anéanti parce qu’il n’aura nulle part où recruter des combattants. Les armes pourront alors se taire”, a indiqué l’Ambassadeur Madeira. Des groupes militants tels qu’Al-Shabaab ont pendant longtemps exploité les taux de pauvreté élevés en Somalie pour recruter des enfants vulnérables en leur donnant de fausses promesses d’une vie meilleure. L’Ambassadeur Madeira a déclaré que l’Union Africaine était déterminée à travailler ensemble avec le Gouvernement Fédéral de la Somalie pour parvenir à la paix, à travers diverses initiatives telles que le renforcement des capacités des différents responsables. 22

MAGAZINE DE L’AMISOM

e leadership de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) a salué le rôle joué par le Burundi dans la restauration de la paix en Somalie. S’exprimant lors d’une réunion avec le Chef de la Force de Défense Nationale du Burundi, le Lieutenant-Général Prime Niyongabo, l’ancienne Représentante Spéciale adjointe de l’UA pour la Somalie, l’Hon. Lydia Wanyoto, a déclaré que l’impact que le Burundi fait aux côtés d’autres pays contributeurs de troupes a toujours été au centre des progrès remarquables qu’on observe en Somalie aujourd’hui. Le Lieutenant-Général Prime Niyongabo était en visite officielle en Somalie au mois de janvier, où il s’est entretenu avec les troupes sur des bases opérationnelles avancées. Il a également rencontré le Commandant de la Force de l’AMISOM, le Lieutenant-Général Osman Noor Soubagleh et d’autres hauts responsables de l’AMISOM. “Ils ont supervisé la formation de l’Etat de HirShabelle, ils ont assuré la sécurité pour qu’il soit possible de former un Etat. L’autre travail qu’ils ont fait consistait à assurer la sécurité pour l’ensemble du processus d’élection des dirigeants régionaux pour former un Etat. Ils ont aussi assuré la sécurité pour les élections fédérales. Ils ont supervisé les élections, même au-delà de leur secteur.

Voila la valeur des soldats Burundais et leur contribution à la mission est visible et ils ont notre plein soutien,” a déclaré l’Hon Wanyoto. Le Lieutenant-Général Prime Niyongabo a réaffirmé l’engagement du contingent burundais à exécuter le mandat de la Mission aux côtés de leurs homologues provenant de Djibouti, de l’Ethiopie, du Kenya et de l’Ouganda, pour appuyer les efforts de rétablissement de la paix en Somalie. Le Burundi dispose du deuxième plus grand contingent de troupes à l’AMISOM, avec 5 432 soldats.

Le contingent djiboutien de l’AMISOM fait un don de fournitures médicales aux habitants nécessiteux

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e 11 janvier, les troupes Djiboutiennes de l’AMISOM ont fait un don de fournitures médicales aux habitants affectés par le cholera et la sécheresse à Belet Weyne, après qu’une épidémie de choléra a été déclarée dans 25 districts de la Somalie à la fin de l’année dernière. La région de Hiiraan, en particulier la capitale administrative, Belet Weyne et les régions environnantes, porte le poids de cette maladie. La région a également été frappée par la sécheresse, avec des milliers de personnes qui font face à la faim. Le Colonel Hassan Jama Farah, Commandant du contingent djiboutien, a dit que les dons vont alléger la faim et traiter les maladies ordinaires. “Nous avons traversé plusieurs villages dont El-gal Ba’aad, Kala Bayr, Jawiil, et nous sommes maintenant avec la population de Ditors. Nous avons apporté des fournitures médicales pour venir en aide aux personnes touchées par le choléra, et nous les avons déjà remises au commissaire adjoint du district de Jawiil,” a dit le Col. Farah. Absisalan Hassan Mursal, commissaire adjoint du district de Jawiil, a remercié l’AMISOM pour cette assistance qui est venue en temps opportun. Le Colonel Farah a indiqué que les troupes avaient tenu des réunions avec les chefs traditionnels et le leadership du district sur les moyens de renforcer la sécurité dans cette zone.

Les troupes de l’AMISOM donnent des vivres aux familles nécessiteuses à Baidoa

L La Représentante Spéciale adjointe de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie, Lydia Wanyoto, remet un cadeau symbolique d’appréciation au Chef de la Force de Défense Nationale du Burundi, le Lieutenant-Général Prime Niyongabo, à Mogadiscio, en Somalie, le 29 janvier 2017.

es troupes éthiopiennes de l’AMISOM ont distribué des vivres aux familles démunies, touchées par la sécheresse dans l’Etat du Sud-ouest. Ces familles ont reçu des vivres secs, dont du sucre, des spaghettis, du riz, de la farine, du sel, de l’huile de cuisine, du thé et du haricot en boite de conserve. Le Commandant du Secteur 3 de l’AMISOM, le Général de Brigade Gabremeskel Gebrezigabe, a dit que les troupes avaient donné une partie de leurs rations alimentaires, en signe de solidarité avec ces familles durant la sécheresse. “Nous avons décidé de partager avec vous le peu que nous avons. Nous sommes avec vous durant cette période difficile. Mais


l’avenir est meilleur,” a dit le Général de Brigade Gabremeskel.

L’AMISOM lance l’opération Antelope dans l’Etat de HirShabelle

L Des soldats du Contingent des Forces de Défense Nationale de l’Ethiopie, déployés dans le cadre de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), distribuent des denrées alimentaires à des familles vivant à Baidoa, en Somalie, le 7 janvier 2017.

Le Ministre du Désarmement, de la Démobilisation et de la Réintégration au sein de l’administration intérimaire du Sud-ouest, M. Hassan Hussein Mohamed, a remercié les troupes de l’AMISOM pour leur générosité et leur soutien à la communauté. “Nous sommes très reconnaissants pour le soutien continu de l’AMISOM et pour les dons de vivres aux familles qui sont dans le besoin à Baidoa. Les soldats éthiopiens de l’AMISOM nous ont toujours soutenus et ils viennent de faire un effort supplémentaire”, a indiqué le Ministre.

a Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) et le Bureau d’Appui des Nations Unies en Somalie (UNSOS), l’année passée, ont conjointement commencé une opération d’ouverture des principales routes d’approvisionnement dans la région de HirShabelle. Les deux organisations ont l’intention d’ouvrir les routes dans la région afin de soutenir la population locale et aider les militaires à avoir accès aux Bases Opérationnelles Avancées (BOA) dans le secteur contrôlé par le contingent burundais. Le Major Raymond Kemei de l’Unité de Soutien à la Mission a déclaré que la réhabilitation et l’ouverture des routes, dans le cadre de l’opération baptisée Antelope, aidera la population locale à déplacer leurs récoltes des champs et fermes vers les marchés et que les agences de sécurité seront en mesure de répondre aux urgences beaucoup plus rapidement. Le Major Kemei a également indiqué que les agences humanitaires auront également accès aux populations vivant dans les zones dont l’infrastructure routière avait été coupée.

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Le contingent militaire ougandais de l’AMISOM organise un camp médical gratuit à Mogadiscio

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Le Président kenyan visite les troupes au front en Somalie

e 18 mars, le Président Uhuru Kenyatta a effectué une visite surprise au camp militaire de Dhobley pour rencontrer les troupes kenyanes de l’AMISOM. Vêtu d’uniforme militaire, le Président Kenyatta a exprimé sa gratitude aux troupes pour leurs sacrifices et leur service à leur patrie. C’était la première visite du Président Kenyatta aux troupes en Somalie. “Votre présence ici en Somalie a sauvé de nombreuses vies, et pour cela, les Kenyans seront toujours redevables devant vous. Votre présence ici a au moins libéré les gens de la peur d’Al Shabaab “, a dit le Président Kenyatta aux troupes. Il a ajouté: “Nous avons relancé notre secteur du tourisme grâce à vous qui assurez la sécurité de notre pays”. Le Chef de l’Etat a assuré les soldats kenyans que le gouvernement les appuiera et sera toujours à leurs côtés. “Nous sommes en train de nous entretenir avec le nouveau gouvernement somalien pour souligner l’importance de bâtir leur armée afin que vous puissiez rentrer chez vous. C’est ça notre stratégie de retrait”, a-t-il ajouté. Le 24 décembre 2016, la Ministre de la Défense, Mme Raychelle Omamo, et le Chef des Forces de Défense du Kenya, le Général Samson Mwathethe, avaient effectué une visite surprise aux troupes à Kismaayo. C’était la première visite de la Ministre de la Défense aux troupes en Somalie mais c’était une autre visite de routine pour le Chef des Forces de Défense du Kenya.

leaders de l’administration locale et des leaders communautaires. “Avec cette saison sèche qui fait très mal, la réhabilitation du puits n’aurait pas pu venir à meilleur moment pour les habitants de Baidoa,” a déclaré le Ministre Fiqi. Le Général de Brigade Gabremeskel Gebrezigabe, Commandant du Secteur 3 de l’AMISOM, a dit que l’AMISOM avait prévu d’effectuer un forage de 15 puits dans la région de Bay afin d’atténuer les souffrances des populations qui y vivent. “Je tiens à remercier tous ceux qui ont participé à la réhabilitation et à l’entretien du puits,” a-t-il déclaré. “Ce puits couvrira 50% de la demande. Bien que cela soit louable, nous sommes encore loin d’atteindre notre objectif, qui consiste à couvrir toute la demande en eau pour nos troupes ainsi que pour les communautés voisines, ” a déclaré le Général de Brigade Gabremeskel. Le puits réhabilité, dont le forage a été effectué en 2013, était tombé en panne à cause des problèmes techniques. L’AMISOM l’a réhabilité avec l’appui du Bureau d’Appui des Nations Unies en Somalie (UNSOS) et l’a remis aux autorités locales.

Le Commandant du Secteur 5 de l’AMISOM, le Général de Brigade Vénuste Nduwayo, lors du lancement de l’opération Antelope, qui vise à rendre les routes plus praticables dans l’Etat de HirShabelle.

Le Commandant du Secteur 5, le Général de Brigade Vénuste Nduwayo, a dit que l’opération permettrait de réhabiliter plus de 150 kilomètres de routes dans la riche région agricole de la Somalie. Les routes qui devaient être réhabilitées sont : de l’aérodrome de Jowhar jusque dans la ville de Jowhar, Biyo-Adde jusqu’à la ville de Jowhar, Mahadaay jusqu’à Elbaraf, BiyoAdde jusqu’à Raga-elle et Raga-elle jusqu’à Mogadiscio, parmi d’autres.

Les habitants de Baidoa bénéficient d’un puits réhabilité par les troupes de l’AMISOM

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es troupes éthiopiennes de l’AMISOM ont inauguré un puits réhabilité, qui fournira de l’eau potable aux communautés vivant à proximité des troupes dans la ville de Baidoa, la capitale administrative de l’Etat du Sud-ouest. La cérémonie d’inauguration, présidée par le Ministre de l’Agriculture de l’Administration Intérimaire du Sud-ouest, M. Mohamed Hassan Fiqi, a été suivie par des responsables militaires du Secteur 3 de l’AMISOM, dirigés par le Commandant du contingent, le Général de Brigade Gabremeskel Gebrezigabe, ainsi que des

e contingent militaire ougandais de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) a organisé un camp médical gratuit à l’hôpital Medina de Mogadiscio le 6 février 2017. Ce camp médical gratuit s’inscrit dans le cadre des activités de la Semaine de l’Armée ougandaise. Les habitants souffrant de diverses maladies ont reçu des examens gratuits, des médicaments et des conseils médicaux offerts par des médecins militaires qui travaillaient avec le personnel de l’hôpital Medina pour traiter les patients qui s’étaient présentés en grand nombre.

Un membre du personnel médical de l’Armée ougandaise, au service de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), examine les yeux d’un patient, à l’hôpital Madina, à Mogadiscio, le 5 février 2017.

Le 6 février, également connu sous le nom de ‘Tarehe Sita’, est important pour l’Ouganda car il s’agit du jour où le Président Yoweri Museveni a lancé la lutte armée, en 1981, ce qui a finalement mis le gouvernement du Mouvement de Résistance Nationale (NRM) au pouvoir. La journée est précédée d’une semaine d’activités appelée ‘Semaine de l’Armée’, au cours de laquelle l’Armée ougandaise mène des activités de bienfaisance dans les communautés. MAGAZINE DE L’AMISOM

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Avantages et inconvénients de la rivière Shabelle

“Hiiraan reçoit une pluviométrie annuelle comprise entre 350-400 ml, ce qui est à peine suffisant pour l’agriculture. Par conséquent, la rivière Shabelle vient à la rescousse des habitants de Hiiraan à bien des égards, car elle fournit de l’eau à la région. La rivière Shabelle provient des hauts plateaux éthiopiens et tourne rapidement vers le sud-ouest et entre sur le territoire de la Somalie à travers la région de Hiiraan. Cependant, il existe des points d’eau et des inondations qui posent des risques pour la santé et l’économie. Ces risques sont principalement ressentis premièrement par les communautés riveraines, avant que le fleuve ne s’écoule vers d’autres communautés vivant dans les zones périphériques. Néanmoins, il est intéressant de noter qu’il y a eu une augmentation des inondations. Cette fréquence des inondations est attribuée aux changements des conditions météorologiques mondiales “ —Le Dr. Bashiir Hussein Dhore, Fondateur de la Société Civile de Hiiraan

“Quand la rivière Shabelle rompt ses rives, les cœurs des gens se remplissent de peur et, d’une certaine façon, ils savent que les dieux de l’eau sont en colère et sont venus frapper à leurs portes. Dans ces circonstances, nous effectuons un rituel connu sous le nom de Bahar (Baxar), qui est un sacrifice pour les dieux de l’eau. Les membres de la communauté mettent ensemble des fonds pour acheter une chèvre et appellent quelqu’un avec le titre de dieu, connu sous le nom de Bahar lui-même, pour donner l’offrande. Le Bahar abat alors la chèvre et jette l’animal saignant dans la rivière “ —Osman Aden Arress, un homme d’affaires

Pendant les périodes de sécheresse, la rivière Shabelle pose un risque pour les communautés riveraines et périphériques. Il y a des crocodiles, des singes, des hyènes et parfois des hippopotames qui attaquent les habitants de Belet Weyne. Ceux-là sont des animaux qui suivent le cours de la rivière, pas nécessairement comme prédateurs des humains, mais à la recherche de l’eau. Et puisqu’ils ne coexistent habituellement pas avec les humains, ils se sentent menacés lorsqu’ils entrent en contact avec des gens et c’est pourquoi ils les attaquent “ —Maryan Ali Abdi, femme de ménage, vivant à Belet Weyne

Il y a une pratique commune chez les habitants de Belet Weyne en ce qui concerne l’utilisation de l’eau riche en fer avec une couleur rouge lorsque la rivière est pleine jusqu’au bord. Les communautés de cette région croient qu’il est bon d’utiliser l’eau riche en fer, que l’eau sédentaire plus claire. Les gens pensent que les eaux d’inondation sont bénéfiques pour la santé et que l’eau sédentaire est pleine de maladies causées par des parasites et microbes“ - Abdiweli Hassan Jimale, un journaliste 24

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Parer à la famine en Somalie L e 28 février, le Président de la Somalie, S.E. Mohamed Abdullahi Farmaajo, a déclaré la sécheresse qui menace plus de six millions de Somaliens comme une «catastrophe nationale» et a demandé à la communauté internationale d’aider à recueillir 825 millions de dollars pour empêcher la crise de se détériorer en une famine. Son appel est venu renforcer un appel antérieur, lancé par le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) pour un plan d’intervention humanitaire de 864 millions de dollars pour 2017. Ce montant permettrait d’aider des somaliens estimés à 3,9 millions de personnes qui nécessitent une aide alimentaire d’urgence. Le plan d’intervention humanitaire vise à fournir une aide vitale aux groupes vulnérables, à réduire la malnutrition aiguë, à renforcer la protection des personnes déplacées et à promouvoir la restauration des moyens de subsistance. S’adressant à une table ronde de haut niveau sur la réponse à la sécheresse en Somalie, le Président Farmajo a déclaré que la sécheresse avait épuisé le bétail, qui représente le seul bien dont dépendent de nombreux Somaliens. “Ceux qui sont réunis ici aujourd’hui ne peuvent ni faire venir la pluie ni fournir de l’eau adéquate pour maintenir

le bétail en vie. Mais nous pouvons intervenir plus efficacement et nous devons le faire maintenant, simplement parce que la nation somalienne est menacée par la famine “, a dit le Président Farmaajo aux différents acteurs, dont des représentants des Nations Unies, de l’Union Africaine, des diplomates, des ministres du gouvernement fédéral, des présidents régionaux, des représentants de la société civile, des communautés religieuses et du secteur privé. Le gouvernement estime qu’au moins 60% du bétail a été anéanti par la sécheresse dans le pays. “Nous devons agir de manière décisive. Nous devons

Des enfants font la queue dans un centre d’alimentation à Mogadiscio, en Somalie, le 9 mars 2017. La Somalie connaît actuellement une sécheresse sévère et pourrait être au bord de la famine si une action humanitaire d’urgence n’est pas menée rapidement.

agir massivement et nous devons agir maintenant si nous voulons éviter les horribles scènes de 2011 et 2012, quand plus d’un quart d’un million de personnes sont mortes”, a déclaré l’ancien Vice-premier ministre somalien, Mohamed Omar Arteh. Plus de 400 millions de dollars ont été promis par les donateurs pour appuyer la réponse à la sécheresse. Cependant, d’autres promesses ont été faites. Selon l’Unité d’analyse de la sécurité alimentaire et de la nutrition et le Réseau

Un enfant sévèrement mal nourri est assis sur les genoux de son père, à l’hôpital de Banaadir, à Mogadiscio, le 9 mars 2017, pendant qu’il attend un traitement. Les enfants ont souffert de la sécheresse en Somalie, avec de nombreux décès causés par des maladies liées à la sécheresse.

des systèmes d’alerte précoce contre la famine, gérés par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, le nombre de Somaliens qui nécessitent une assistance a fortement augmenté ces derniers mois, passant d’environ 5 millions en septembre 2016 à plus de 6,2 millions aujourd’hui. Ce chiffre représente plus de la moitié de la population entière de la Somalie. Le nombre de Somaliens confrontés à des conditions de crise et d’urgence en matière d’insécurité alimentaire est également passé de 1,1 million il y a six mois à 3 millions cette année. Le plan d’intervention humanitaire a été lancé dans un contexte d’une sécheresse persistante qui a frappé les régions du nord et du sud de la Somalie, ce qui exacerbe une situation d’insécurité alimentaire déjà précaire. Des précipitations venues en désordre ont considérablement réduit les récoltes et les troupeaux de bétail, ce qui a mis en danger des millions de personnes. L’AMISOM travaille avec les forces de sécurité somaliennes pour ouvrir et sécuriser les principales routes d’approvisionnement afin de permettre aux aides de secours d’atteindre les plus démunis, dans les régions éloignées du sud et du centre de la Somalie. MAGAZINE DE L’AMISOM

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Hommage aux femmes œuvrant dans les missions de maintien de la paix

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Des femmes militaires qui servent dans le cadre de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) font une marche pour célébrer le rôle des soldats féminins de maintien de la paix, à Mogadiscio, en Somalie, le 7 mars 2017.

a Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) a rendu hommage à ses soldats et policiers de sexe féminin pour leur contribution au rétablissement de la paix et de la stabilité en Somalie. Cette reconnaissance vient du fait qu’on a réalisé qu’elles font d’énormes sacrifices pour être sur la ligne de front. “Comme leurs homologues masculins, elles ont combattu à

la ligne de front, elles utilisent de grands canons comme l’artillerie pour combattre l’ennemi, elles sont les commandants de leurs troupes et de leurs contingents, et elles rassemblent des renseignements, facilitant ainsi les opérations”, a déclaré Christine Alalo, Chef adjoint de la Police de l’AMISOM. “Les femmes sont en train de renforcer les capacités des institutions locale de sécurité pour leur permettre de gérer la sécurité

de leur pays. Certaines sont en charge de l’administration et d’autres font partie du leadership de la mission, tout cela dans le but de s’assurer que le mandat de la mission est accompli. “ Une conférence en reconnaissance des femmes œuvrant dans les missions de maintien de la paix a eu lieu à Mogadiscio le 12 décembre 2016. “Je vous salue pour votre décision courageuse et pour le

Le Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie, l’Ambassadeur Francisco Caetano Madeira (au centre) et d’autres hauts fonctionnaires de l’AMISOM participent à une conférence des femmes qui sont au service de l’AMISOM, à Mogadiscio, le 12 décembre 2016. 26

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Le Chef adjoint de la Police de l’AMISOM, Christine Alalo, s’exprime lors de la conférence des femmes qui sont au service de l’AMISOM.


Des femmes qui sont au service de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) participent à une conférence, à Mogadiscio, le 12 décembre 2016.

travail que vous faites dans les six secteurs (en Somalie)”, l’Ambassadeur Francisco Madeira, Représentant Spécial du Président de la Commission de l’UA pour la Somalie a dit aux femmes œuvrant à l’AMISOM. “De ce qui a été discuté avec les femmes concernées, on comprend qu’elles se sentent maintenant reconnues et appréciées dans cette mission “, a déclaré le Major Bupe Chanda, officier chargé des questions de genre à la Force de l’AMISOM, quand il résumait les activités de la conférence. L’AMISOM compte au total 657 femmes qui occupent diverses fonctions dans la mission. Le leadership de l’AMISOM a plaidé pour le déploiement de plus de femmes dans la mission de maintien de la paix en Somalie. Le 7 mars 2017, à la veille de la Journée internationale de la

femme, les soldats et policiers de sexes féminins qui sont au service de l’AMISOM se sont réunis pour la deuxième fois en trois mois pour faire le bilan de leur contribution à la paix et à la sécurité. Ces femmes qui proviennent des pays contributeurs de troupes et de policiers à l’AMISOM, ensemble avec celles qui proviennent des institutions de sécurité somaliennes ont entamé la journée avec une marche de solidarité avec les femmes du monde entier, en particulier les femmes somaliennes qui ont porté le fardeau de l’insécurité dans le pays de la Corne de l’Afrique. La marche s’est terminée sur une conférence qui a délibéré sur le statut des femmes œuvrant à l’AMISOM. “Nous ne pouvons rien faire sans les femmes dans les

Des femmes militaires provenant des institutions de sécurité somaliennes et leurs homologues de l’AMISOM étaient en train de chanter, lors de la conférence des femmes militaires de la paix, tenue à Mogadiscio, en Somalie.

L’ancienne Représentante Spéciale adjointe de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie, Lydia Wanyoto, s’exprime lors des cérémonies dédiées au rôle des femmes militaires de la paix.

situations de maintien de la paix parce qu’il est plus facile d’approcher les femmes. Les femmes s’occupent bien des questions de genre. Les femmes ont un œil mystérieux pour analyser les choses et elles sont capables de comprendre certains problèmes,” a déclaré Judy Lamet, officier de la Police kenyane, dans son discours prononcé lors de la conférence. Les discussions ont porté sur le rôle des femmes leaders dans la consolidation de la paix, l’engagement communautaire et le maintien de l’ordre public. “Les femmes œuvrant à l’AMISOM ne sont actuellement que 657, soit environ 2,9% des 22 000 soldats que nous avons en place, y compris les civils”, a souligné Christine Alalo, Chef adjoint de la Police de l’AMISOM lors de la conférence, quand elle soulignait la nécessité

d’augmenter le nombre de femmes dans la Mission. “La plupart de nos gouvernements se sont engagés et ils ont signé. Et je suis sûre que vous connaissez que dans vos différents pays, en particulier dans mon pays (Ouganda), nous avons un plan d’action national qui parle de la résolution (1325) et de la façon dont elle sera mise en œuvre”, a dit le Colonel Flavia Byekwaso, en référence à la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité, une résolution qui incite les femmes à jouer un rôle actif dans les missions de maintien de la paix. Les participants à la conférence provenaient des contingents du Burundi, de Djibouti, de l’Ethiopie, du Ghana, du Kenya, du Nigéria et de l’Ouganda, ainsi que leurs homologues des institutions de sécurité somaliennes.

Des femmes militaires de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) s’alignent en peloton d’honneur lors de la conférence des femmes militaires de la paix, à Mogadiscio, le 12 décembre 2016. MAGAZINE DE L’AMISOM

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La Police de l’AMISOM – Troisième phase de recrutement et de formation de policiers à Jubbaland

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a troisième phase de formation pour 201 recrues de la police de l’Etat de Jubbaland a débuté à la fin du mois de janvier, dans la ville portuaire de Kismayo. La première et la deuxième phase du programme de formation ont été clôturées en 2016. L’Officier de Police Emmanuel Ogom Nwaeyizie, chef d’équipe pour la formation et le perfectionnement à la Police de l’AMISOM, a déclaré que 400 policiers avaient terminé leur formation lors des deux premières phases et qu’ils ont

été déployés dans divers postes de police à Jubbaland. “Ces 201 recrues suivront une formation qui commence aujourd’hui et qui durera trois mois. Nous avons eu une formation très réussie lors de la première et de la deuxième phase. Je crois que quand ce groupe aura terminé la formation, nous aurons une police somalienne professionnelle et bien formée, qui prendra en charge la sécurité dans cette région”, a déclaré Nwaeyizie. Le Colonel Hassan Gabose Affey, responsable

Des recrues potentielles de la Police de Jubbaland participent à la cérémonie d’ouverture de la troisième phase de formation, à Kismaayo, en Somalie, le 30 janvier 2017.

de la formation à la Police de Jubbaland, a remercié l’AMISOM pour son rôle dans la formation des recrues de la police dans l’Etat de Jubbaland, affirmant que le programme avait joué un rôle majeur dans le renforcement de la sécurité et de l’ordre public dans l’Etat de Jubbaland. La formation portera sur les aspects pratiques et théoriques du maintien de l’ordre public, notamment le combat, les droits de la personne humaine et la police communautaire.

Le Programme de recrutement de la police, qui vise à former un total de 600 policiers, est financé par le Département du développement international. Une partie du mandat de la composante police de l’AMISOM consiste à former et à conseiller les policiers somaliens afin de renforcer les capacités de leur institution et de lui permettre d’exercer les fonctions de sécurité, conformément aux normes internationales de police.

La Police somalienne reçoit des conseils sur la violence sexuelle et la violence basée sur le genre

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’unité chargée du genre au sein de la Police de l’AMISOM a lancé une campagne pour sensibiliser la population contre la violence sexuelle et la violence basée sur le genre dans les Etats de la Somalie. La campagne s’inspire d’une initiative lancée en 2016, qui avait permis de mettre en place des bureaux chargés de la violence domestique, des délits sexuels et de la protection des enfants, dans les commissariats de police à Mogadiscio et dans certaines capitales des Etats régionaux. 28

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Des policiers de l’AMISOM et des membres de la Police de Baidoa en photo de famille, lors d’une campagne visant à mettre fin à la violence sexuelle et basée sur le genre, ainsi qu’à renforcer la protection des enfants, le 17 janvier 2017.

L’objectif de cette initiative est de renforcer les capacités de la Police somalienne dans le traitement des cas de violence sexuelle et de violence basée sur le genre. “L’AMISOM a formé des policiers sur la façon de traiter les cas de violence sexuelle et de violence domestique. Par rapport à cela, nous avons mis en place des bureaux chargés de la violence domestique, des délits sexuels et de la protection des enfants sur un certain nombre de postes de police”, a expliqué Stella Maranga, responsable


La loi et l’ordre avant tout du genre à la Police de l’AMISOM. “Cette campagne s’inscrit dans ce même sens, avec le même groupe de policiers, afin de les aider à mieux comprendre les cas de violence sexuelle, de violence basée sur le genre, de violence domestique et de protection des enfants”, a-t-elle ajouté. 15 policiers ont suivi cette formation de recyclage à Baidoa, la capitale de l’administration intérimaire du sud-ouest. “Le premier aspect de la campagne est le rôle de la police. Chaque poste de police a un bureau chargé du genre, mais tous les officiers traiteront à un moment donné des cas de violence sexuelle et de violence basée sur le genre. Deuxièmement, nous examinons les droits des victimes et la façon dont la police peut aider

Des policiers de Jubbaland participent à une campagne sur la violence sexuelle et basée sur le genre, et la protection des enfants, à Kismaayo, en Somalie, le 16 janvier 2017. L’atelier a été organisé par la Police de l’AMISOM.

les victimes à garantir leurs droits. Troisièmement, nous avons parlé du traitement des enfants victimes et enfin, nous avons lancé une campagne des affichages, afin que les membres du public puissent savoir où aller quand ils sont confrontés à des cas de violence sexuelle, ” a expliqué Mme Maranga.

Des policiers kenyans reçoivent des médailles pour services exceptionnels

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es policiers kenyans de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), ont reçu des éloges pour service exceptionnel pendant leur mission d’une année. C’était le 28 décembre 2016. Le contingent composé de six policiers individuels a reçu des médailles et des certificats. Le Commissaire de la Police de l’AMISOM, Anand Pillay, qui présidait la cérémonie, a déclaré que le groupe concerné avait rendu le Kenya fier en apportant une contribution immense au processus de stabilisation de la Somalie.

“Vous avez fait un excellent travail ici. Vous avez fait une grande contribution à notre mandat, dans le cadre de cette mission. Nous avons fait un pas en avant grâce à votre contribution. Nous avons encore beaucoup à faire et nous espérons que l’équipe qui va vous remplacer continuera le bon travail que vous avez accompli dans cette mission”, a déclaré le Commissaire Pillay. Les policiers individuels forment et encadrent les policiers somaliens en matière de sécurité, au niveau des administrations fédérales et régionales.

Noor Ahmed Mohamed, un policier qui travaille au commissariat central de Baidoa, et qui était l’un des bénéficiaires de la formation de recyclage, a dit que les séances avaient permis de mieux comprendre les questions liées à la violence sexuelle et à la violence basée sur le genre.

De nouveaux policiers kenyans déployés en Somalie

Des policiers individuels kenyans, nouvellement déployés pour servir dans le cadre de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), participent à une formation d’initiation d’une semaine pour les informer sur le mandat de la mission, Mogadiscio, en Somalie, le 7 janvier 2017.

U Le Commissaire de la Police de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), Anand Pillay, remet un certificat à un officier de la police kenyane qui allait rentrer après une année de service à l’AMISOM, Mogadiscio, en Somalie, le 28 décembre 2016.

“Les discussions ont renforcé ma compréhension de la protection des enfants et des droits des femmes,” a-t-il dit. La coordonnatrice des affaires du genre à la Police de l’AMISOM, Patience Adegoke, a déclaré que la campagne se poursuivrait dans d’autres régions de la Somalie. La même équipe a lancé une campagne similaire de sensibilisation et de conscientisation auprès de la Police de l’Etat de Jubbaland, à Kismaayo, la capitale administrative de l’Etat de Jubbaland, et à Belet Weyne dans la région Hiiraan, car l’AMISOM et la Police somalienne cherchent à ancrer une culture d’intervention sur les questions délicates de violence sexuelle et de protection des enfants, dans l’application de la loi.

n nouveau groupe de policiers individuels kenyans a été déployé en Somalie pour servir dans le cadre de l’AMISOM. Le groupe de six policiers a suivi une formation intensive de sept jours dont l’objectif était de les orienter pour bien remplir leurs fonctions au sein de la mission. “La formation d’initiation nous donne l’opportunité de fournir à nos nouveaux venus des informations vitales, spécifiques

à la mission, qui les aideront non seulement à se familiariser le plus rapidement possible avec la mission, mais aussi à se préparer à s’acquitter adéquatement et convenablement de leurs tâches,” a dit l’officier de police Francis Aryee. Le nouveau contingent de la police kenyane a remplacé un autre groupe qui est rentré au mois de décembre 2016, après avoir terminé une année de service en Somalie. MAGAZINE DE L’AMISOM

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Le Nigéria déploie un nouveau contingent de policiers en Somalie

U

n nouveau contingent de policiers nigérians a également suivi une formation d’initiation au mois de janvier. Quand il s’adressait à eux, le Chef de la Police de l’AMISOM, le Général de Brigade Anand Pillay a souligné l’importance de rebâtir la

Police somalienne comme un objectif crucial de sécurité nationale, dans le cadre du renforcement des institutions de la nation de la corne de l’Afrique. “Nous savons tous qu’il y a encore une menace à la sécurité dans ce pays et il est de notre responsabilité

de soutenir les institutions de sécurité somaliennes en bâtissant l’appareil de sécurité afin qu’ils puissent prendre soin de la sécurité du pays”, a déclaré Pillay. Les policiers en question constituent le sixième contingent nigérian à servir la Mission. Ils remplacent

un contingent similaire qui a quitté la Somalie au début du mois de janvier, après une année de service en Somalie. La formation obligatoire d’initiation prépare les policiers à mieux comprendre le mandat de la Mission et la façon dont il se rapporte à leurs tâches quotidiennes en Somalie.

Les policiers de l’unité de police nigériane, nouvellement déployés pour servir dans le cadre de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), participent à une formation d’initiation au mandat de la mission, à Mogadiscio, en Somalie, le 13 janvier 2017.

Des policiers ghanéens salués pour un service distingué

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u mois de décembre 2016, un groupe de policiers ghanéens qui venaient de servir pendant deux ans au sein de l’AMISOM ont reçu des médailles et des certificats pour leur diligence au travail. Les six policiers individuels ont reçu des certificats et ont été décorés de médailles lors d’une cérémonie présidée par le Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie, Francisco Madeira, en présence de hauts responsables de la Mission, dont le Commissaire de la Police de l’AMISOM, Anand Pillay, et son adjoint, Mme Christine Alalo. Le Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie, l’Ambassadeur Madeira, a félicité les policiers concernés pour un travail bien fait. 30

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l’un d’eux étant un excellent service. Citant l’environnement difficile et risqué dans lequel opère la police, l’Ambassadeur Madeira a indiqué que ces policiers avaient sacrifié beaucoup de choses pour une noble cause. “Vous êtes les héros de notre continent parce que vous combattez pour notre cause, sur le front le plus difficile. Vous avez quitté vos familles il y a 24 mois. Vous avez laissé vos maris et vos épouses pour venir Des policiers ghanéens applaudissent lors d’une cérémonie tenue à ici et contribuer à la cause Mogadiscio, en Somalie, pour marquer leur départ de la Mission de de notre continent. Votre l’Union Africaine en Somalie et leur retour au Ghana, leur pays d’origine, contribution ne sera pas le 11 décembre 2016. vaine. Cette contribution Les policiers et “Je suis personnellement est cruciale et essentielle”, les militaires servent reconnaissant pour le bon a déclaré l’Ambassadeur habituellement à la mission travail que vous avez fait ici. Madeira. pendant une année et ils sont Vous avez aidé nos frères Le Ghana n’a que des relevés. Cependant, la durée somaliens à mettre en place policiers individuels à la d’un an de service peut être une police nationale,” a dit Mission et ils participent à la prolongée en raison d’un l’Ambassadeur Madeira aux formation et au mentorat de la certain nombre de facteurs, policiers concernés. Police somalienne.


L’AMISOM pilote un programme de paix basé sur les négociations

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ans le cadre de son soutien au gouvernement somalien et conformément à ses efforts visant à apporter la paix en Somalie, l’AMISOM a lancé un programme de paix qui cherche à bâtir et à renforcer les capacités des acteurs somaliens dans la négociation, la résolution et la gestion des conflits. Au mois de mars, un groupe de 21 leaders somaliens, représentant les diverses couches sociales du pays a terminé une formation intensive sur la médiation et la négociation pour la paix. Parmi eux figuraient des ministres d’Etat, d’anciens députés, des représentants du gouvernement, des leaders des clans et des représentants de la société civile. “La médiation est un processus. Elle ne se termine pas en une journée. Elle est continuelle,” a déclaré un participant qui a décrit l’atelier comme“ révélateur”. “Si vous écoutez les gens, ils vous écouteront; si vous discutez avec eux, ils vont discuter avec vous,” a ajouté un autre participant.

Des participants à une formation sur la négociation et la médiation comme instrument de résolution des conflits, au Centre de leadership de la KCB, à Nairobi, au Kenya, le 6 mars 2017.

Mme Sadia Elmi, fonctionnaire du gouvernement somalien au niveau du ministère de l’Intérieur et des affaires fédérales à Mogadiscio, a déclaré que grâce à la formation, les participants s’étaient engagés à agir au niveau local pour aider le pays à faire face au conflit vieux de plus de 26 ans. “Oui, le message est, penser au niveau national et

agir au niveau local,” a-t-elle dit. L’Institut Clingedale, un groupe de réflexion indépendant, également connu sous le nom de l’Institut des relations internationales des Pays-Bas, et le gouvernement néerlandais ont facilité cette formation et ont fourni le financement nécessaire. Les participants ont appris le processus de médiation et de négociation, le dialogue, la

création d’un espace inclusif, les causes profondes des conflits, les critères de prise de décision et les stratégies de gestion des conflits. Il y avait aussi des exercices de simulation qui ont permis aux participants de jouer différents rôles en tant que médiateurs et négociateurs. “J’espère que, avec les techniques acquises, vous retournerez en Somalie pour appuyer les initiatives de

Le Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie, l’Ambassadeur Francisco Madeira, sur une photo de famille, lors d’une séance de formation sur la négociation et la médiation comme instrument de résolution des conflits, au Centre de leadership de la KCB, à Nairobi, au Kenya, le 6 mars 2017. MAGAZINE DE L’AMISOM

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Haji Ssebirumbi Kisinziggo, chargé des affaires politiques à l’AMISOM et Mme Qali Nur, suivent les activités d’une formation sur la négociation et la médiation comme instrument de résolution des conflits, au Centre de leadership de la KCB, à Nairobi, au Kenya, le 6 mars 2017.

négociation, de médiation et de dialogue dans vos lieux de travail et dans vos communautés respectives”, a dit le Représentant Spécial de l’UA pour la Somalie et Chef de l’AMISOM, l’Ambassadeur Francisco Caetano Madeira, aux participants à l’atelier, tenu à la périphérie de Nairobi, la capitale du Kenya. L’atelier de trois jours a été animé par trois experts de renommée internationale, M. Roelf Meyer, Mme Judith van den Boogert et le Dr. Walters Samah, sous les auspices de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM). Ces experts ont exhorté les Somaliens à adopter la médiation et la négociation comme une bonne approche pour mettre fin au conflit qui

secoue le pays de la Corne de l’Afrique. “Au sein d’Al Shabaab, il y a des gens qui se côtoient pour de nombreuses raisons”, a déclaré Mme Booget. “Certains (les jeunes qui sont maintenant avec Al Shabaab) veulent revenir (à la vie normale). Nous ne devrions pas hésiter à les accueillir, à comprendre leur problème et à essayer de les guérir de la radicalisation.” Un participant a déclaré que la formation était particulièrement bénéfique car elle impliquait des négociateurs somaliens, contrairement au passé, quand presque tous les médiateurs étaient étrangers ou des somaliens vivant à l’étranger.

Le Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie, l’Ambassadeur Francisco Madeira, s’exprime lors d’une formation sur la négociation et la médiation comme instrument de résolution des conflits, au Centre de leadership de la KCB, à Nairobi, au Kenya, le 6 mars 2017.

“Il est utile d’avoir des médiateurs somaliens qui ont des connaissances locales et qui peuvent sentir le pouls du pays”, a déclaré un participant. M. Abdukadir Nur Arale, Ministre de la

Mme Muna Hassan Mohamed (2ème à gauche) reçoit un certificat des mains de Judith van den Boogert, formatrice en chef et Représentante de Clingendael et de Roelf Meyer, facilitateur en chef et de Walter Samah, lors de la cérémonie de clôture d’une formation sur la négociation et la médiation comme instrument de résolution des conflits, au Centre de leadership de la KCB, à Karen, le 8 mars 2017. 32

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Réconciliation et des Affaires constitutionnelles de l’Etat Somalien du Sudouest, a déclaré qu’il était impressionné par l’expérience de l’Afrique du Sud, surtout la transition du pouvoir de la minorité au pouvoir de la majorité qui a eu lieu il y a deux décennies. “Les conflits en Afrique du Sud et en Somalie sont différents. Mais les solutions (aux conflits) sont similaires. Les outils et les moyens sont presque semblables”, a-t-il dit, faisant allusion aux scénarios sur les conflits dans d’autres pays, discutés à l’atelier. M. Arale a demandé aux autorités somaliennes d’œuvrer pour le dialogue et la réconciliation avec tous les groupes en Somalie, y compris ceux qui s’opposent à sa position. “Le gouvernement doit dialoguer avec tout le monde, même avec les groupes qui ont des opinions opposées aux siennes, que ce soit des groupes politiques ou basés sur les ressources,” a-t-il dit, décrivant l’atelier comme un paquet de connaissances.


Remettre le sourire aux victimes de la fente labio-palatine

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endant près de trois décennies, Sheikh Aweys Mohamed, un habitant de Mogadiscio, âgé de 29 ans, vivait avec une déformation des lèvres, sans savoir que son état pouvait être corrigé grâce à la chirurgie, jusqu’à ce que les médecins de l’AMISOM organisent les premières cliniques de chirurgie corrective de la fente labiale et de la fente palatine en Somalie. Jusqu’à ce qu’il soit opéré, Sheikh Aweys, dont la déformation avait affecté sa façon de parler, n’était qu’une des milliers de personnes qui ont des problèmes similaires en Somalie. “J’ai entendu par le biais d’un ami que l’hôpital de l’AMISOM était en train de faire ces opérations. Il m’a dit que l’occasion se présente une seule fois et que je devais prendre cela au sérieux, et j’ai donc donné ces nouvelles à mes parents. Ils ont accepté et ont demandé à mon oncle de m’accompagner à l’hôpital de l’AMISOM. Il a signé les formulaires de consentement pour l’opération chirurgicale; et ici je suis en attente pour être opéré,” a dit Sheikh Aweys.

Après un examen, les médecins ont indiqué qu’Aweys souffrait de l’un des cas les plus sévères de la fente labiale. Parmi ceux qui attendaient l’intervention chirurgicale, il y avait Safia, une fille de Khadija Hassan Noor, âgée de six mois. La mère, âgée de 33 ans, avait l’espoir que la chirurgie permettrait à sa fille de vivre une vie normale. “J’aimerais que ma fille soit opérée”, a-t-elle dit, même si l’hospitalisation de sa fille n’était pas son seul problème. Elle s’inquiétait des frères et sœurs de Safia qu’elle avait laissés seuls à la maison. “Mon souci est que je pourrais être obligée de rester avec elle ici pendant un certain temps et je pourrais ne pas être capable de subvenir aux besoins de ma famille et de mes enfants qui sont à la maison, car mon mari n’a pas de travail”, a-t-elle dit. Parmi ceux qui se sont présentés à la clinique, il y avait Fatuma Osman Yusuf, 19 ans et Sayid, son fils de huit mois. “Nous avons entendu parler des opérations de la fente labiale par le biais d’un membre de la famille qui nous a amenés ici aujourd’hui,” a dit Fatuma.

La Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) a mobilisé une équipe de médecins provenant de la Mission de l’UA, de l’organisation caritative «Smile Train» et de Bancroft Global Development, pour offrir une chirurgie gratuite aux Somaliens nécessiteux, avec des déformations labiales et palatines. La mission chirurgicale a eu lieu à l’hôpital de niveau II de l’AMISOM, dans la capitale Mogadiscio, et des enfants provenant de différentes régions de la Somalie en ont bénéficié. Cela a démontré l’ampleur du soutien que l’AMISOM offre aux populations nécessiteuses en Somalie. Les caravanes médicales gratuites ont comblé un énorme vide, résultant d’un effondrement des institutions. “La fente labiale et la fente palatine demandent deux ou trois opérations. Il faut également un orthophoniste, un psychologue, des dentistes et un odontologue pour corriger les dents déformées. Donc, vous voyez que ça s’élève à quelque chose comme 1000 $. C’est trop cher pour ces patients”,

Le Dr James Kiyengo et son équipe de chirurgiens, d’anesthésiologistes et d’infirmiers effectuent une chirurgie de la fente labio-palatine, à l’hôpital de niveau II de l’AMISOM, à Mogadiscio, en Somalie, le 1er novembre 2016. Des équipes médicales de l’AMISOM et des partenaires provenant de l’organisation internationale Smile Train et de Bancroft Global Development, ont effectué la chirurgie de la fente labiopalatine.

Un membre du personnel paramédical de l’AMISOM examine un garçon de 12 ans après son opération chirurgicale à Mogadiscio, en Somalie, le 30 octobre 2016. Les enfants nés avec une fente labiale ont une malformation congénitale qui les empêche de parler, de manger et de respirer correctement.

a indiqué le Colonel médecin James Kiyengo. En tant que pays qui sort de la guerre, les chirurgiens plasticiens sont difficiles à trouver en Somalie, de même que les hôpitaux entièrement équipés où des opérations chirurgicales délicates peuvent être menées. La fente labiale et la fente palatine est une condition qui survient lorsque la lèvre ou la bouche d’un bébé ne se forme pas complètement pendant la grossesse. Une fente labiale peut être soit une petite ou grande ouverture qui passe par la lèvre jusqu’au nez. Une fente palatine se produit lorsque le tissu qui forme le toit de la bouche ne se ferme pas pendant la grossesse. Bien qu’il n’y ait aucune explication médicale définitive pour la fente labio-palatine, les médecins attribuent la déformation à un trouble génétique. “Il a été remarqué que certains patients manifestent des antécédents génétiques de la condition. Par exemple, nous avons ici une mère et un enfant qui ont tous des fentes labiales. Nous avons aussi une autre mère qui souffre d’une fente labiale bilatérale et son enfant souffre également de la même condition,” a expliqué le Dr. James Kiyengo. Il n’existe actuellement aucune statistique sur le nombre de personnes atteintes de la fente labio-palatine en Somalie. MAGAZINE DE L’AMISOM

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Un Jeune Entrepreneur qui se Soucie des personnes vivant avec un Handicap

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eynab Mohamud Xaabzey utilise le financement participatif en ligne pour améliorer le sort des personnes vivant avec un handicap en Somalie. A travers le centre Sahal Innocent de Mogadiscio, une organisation non gouvernementale locale, Zeynab utilise le financement participatif pour mobiliser des fonds afin d’améliorer la vie des personnes vivant avec un handicap en Somalie. Sa décision de se débrouiller pour les personnes vivant avec un handicap est venue de la prise de conscience que, malgré les efforts du gouvernement fédéral de la Somalie pour promulguer un cadre juridique visant à protéger les droits des personnes vivant avec un handicap, ça reste un groupe vulnérable dans la société. Amnesty International, dans un rapport publié en mars 2015, déclare que deux décennies de conflit ont laissé les personnes vivant avec un handicap en Somalie avec un accès insuffisant aux services de santé et face au danger de mariage forcé, de violence, de viol, d’expulsion et de discrimination. En tant qu’étudiante dans l’une des universités locales, Zeynab a rencontré neuf autres collègues en 2014 et a fondé le Centre Sahal. C’était le début de son rêve de rendre plus supportable la vie des moins chanceux de la société. “Il y a des organisations qui ont des projets en Somalie, mais sans impact sur terrain. Les organisations se concentrent sur les questions politiques et rien ne montre qu’elles ont répondu 34

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aux besoins fondamentaux de la population,” a déclaré Zeynab, qui est plus tard devenue diplômée en technologie des affaires. Elle a choisi le financement participatif pour mobiliser des fonds après avoir rencontré des difficultés à obtenir un financement des partenaires internationaux. Au début, elle devait compter sur des amis pour soutenir l’organisation. Aujourd’hui, les choses se sont améliorées au Centre Sahal et les robinets des donateurs sont en train de s’ouvrir. “Nous collectons des fonds auprès des riches et du public et nous cherchons un soutien communautaire, comme les employés du gouvernement et les hommes d’affaires sur Facebook,” explique Zeynab. Une récente initiative de financement participatif a permis au Centre Sahal Innocent de recueillir 27 000 dollars américains pour couvrir les frais médicaux pour Mohamed Hassan, un habitant de Jariiban, dans la région de Mudug, au nord-centre. Mohamed souffre d’un gonflement keloidal sur l’aine, une maladie qu’il a depuis dix ans. La collecte de fonds lui a permis d’être admis à l’hôpital de Galkayo, où il devait recevoir un examen médical et un transfert vers un hôpital en Inde pour une opération. “Un ami m’a envoyé un message privé sur le cas de Mohamed et ses photos. Il est trop pauvre pour se payer un traitement, et il n’a pas de famille pour s’occuper de lui. J’ai utilisé Facebook et j’ai contacté des

amis, qui ont également distribué le message. Les promesses ont commencé à tomber et nous avons finalement ouvert un compte pour lui à Dahabshil et Salaama Bank où les gens ont envoyé leurs dons “, se rappelle Zeynab. “J’aimerais que les moins chanceux vivent aussi bien. Je ne me sens pas bien quand ils sont dans leur état “, a-t-elle ajouté. Un militant des droits des personnes vivant avec un handicap en Somalie, Mohamed Ali Farah, reconnaît le bon travail du centre Sahal Innocent, dans le sens de soutenir ceux qui vivent avec un handicap en Somalie. Le soutien comprend la fourniture des biens élémentaires de base et le renforcement des capacités. Un policier a tiré sur le frère de Zeynab alors qu’il jouait avec des amis dans un jardin public de Mogadiscio. Sa moelle épinière a été endommagée; et aujourd’hui, il est paralysé et confiné à un fauteuil roulant. Après le malheureux incident, le Centre Sahal Innocent a lancé une campagne publique baptisée “Open the Door” (Ouvrez les portes). La campagne encourage les institutions telles que les écoles, les services publics, les hôpitaux, les hôtels et les résidences privées en Somalie, à aménager des rampes, à faciliter le mouvement et l’accès aux différents endroits, pour les personnes vivant avec un handicap. La campagne publique est menée sous un slogan: “Soutenez les personnes handicapées aujourd’hui. Peut-être que vous pourrez devenir handicapé demain.”

“Nous collectons des fonds auprès des riches et du public, et nous cherchons un soutien communautaire, comme les employés du gouvernement et les hommes d’affaires sur Facebook,” “J’aimerais que les moins chanceux vivent aussi bien. Je ne me sens pas bien quand ils sont dans leur état.” — Zeynab Mohamud Xaabzey


L’Académie des Transmissions

donne une formation en TIC aux femmes œuvrant dans les missions de maintien de la paix

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rente-neuf (39) femmes militaires et des membres du personnel des transmissions provenant de 17 pays, dont quatre qui provenaient de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), ont suivi une formation spécialisée de deux semaines sur les technologies de l’information et de la communication (TIC). La formation visait à équiper les femmes qui servent au sein des forces de défense et de sécurité avec des techniques en TIC. Ladite formation a eu lieu à l’Académie des Transmissions des Nations Unies (UNSA), située dans le centre régional de services de l’ONU à Entebbe, en Ouganda. S’adressant aux participants via un lien vidéo à partir de New York, M. Anthony O’Mullane, directeur des transmissions et de la technologie à la Division de soutien aux missions de l’ONU (DFS / ICTD), a déclaré que cette formation permettrait à plus de personnel militaire et policier de sexe féminin de prendre part aux opérations de maintien de la paix. Il s’agit de la deuxième d’une série de formations pour les femmes servant au sein des forces de défense et de sécurité, et ce genre de formations vise

à leur permettre de travailler efficacement dans les opérations de maintien de la paix. La formation inaugurale a eu lieu en novembre 2016. Samuel Leal, responsable des programmes à l’Académie des Transmissions de l’ONU, a affirmé l’engagement de l’académie à promouvoir l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes dans les missions de maintien de la paix. Il a cité la Résolution 2122 (2013) du Conseil de Sécurité de l›ONU, qui encourage les pays contributeurs de troupes et de policiers à augmenter le nombre de femmes dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU. La formation combine des modules théoriques et des sessions pratiques en ce qui concerne l’équipement appartenant à l’ONU, les procédures standard d’opérations, les questions de genre et la familiarisation avec l’environnement opérationnel de l’ONU. Mme Safia Boly, Chef du centre régional des services de l’ONU, a encouragé les participants à s’efforcer de devenir excellents dans leur carrière. M. Yutaka Nakamura, Ambassadeur adjoint

Vue partielle du personnel militaire et policier féminin, en formation à l’Académie des Transmissions des Nations Unies (UNSA), située dans le centre régional de services de l’ONU, à Entebbe, en Ouganda.

du Japon en Ouganda, a exprimé l’engagement de son gouvernement à offrir un appui à la formation en matière de paix et de sécurité. Le Japon a apporté son appui au programme dès sa création. Un appui supplémentaire est venu du Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (USAFRICOM), du Gouvernement allemand, de la Mission des Nations Unies au Sud-Soudan (UNMISS) et du Bureau d’Appui des Nations Unies en Somalie (UNSOS). Jusqu’à ce jour, l’Académie des Transmissions de l’ONU a formé 87 femmes, sur un total de 1 222 personnes. L’Académie des Transmissions des Nations Unies a été créée en 2015 à la

suite du premier Symposium international sur la technologie dans les missions de maintien de la paix, tenu à Brindisi (Italie), grâce à un partenariat stratégique entre l’ONU et les Etats membres qui soutenaient cette idée. L’académie octroie une formation standardisée et spécifique aux missions. Les bénéficiaires sont des experts militaires et policiers en matière de transmissions. Les participants proviennent des pays contributeurs de troupes et de policiers ainsi que des organisations régionales telles que l›Union Africaine (UA). Le but est d’améliorer le rendement et l’efficacité du personnel des transmissions déployé dans les missions de maintien de la paix.

Des participants posent pour une photo de famille, à l’Académie des Transmissions des Nations Unies (UNSA), située dans le Centre régional de services de l’ONU, à Entebbe, en Ouganda. Trente-neuf (39) femmes militaires et des membres du personnel des transmissions, provenant de 17 pays, dont quatre de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), participent à une formation appuyée par le Bureau d’Appui des Nations Unies en Somalie (UNSOS). MAGAZINE DE L’AMISOM

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