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BILAN 2009
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SOMMAIRE
ÉDITO
PROMESSES ET SOUVENIRS aura été une année pleine de promesses et de souvenirs. Promesses d’abord, parce que l’arrivée d’un nouveau président aux États-Unis a pu faire croire aux optimistes que le monde allait changer du jour au lendemain : fermeture annoncée de Guantanamo et des centres de détention secrets de la CIA, poursuite des responsables de la torture, influence sur la situation en Israël et dans les Territoires occupés,... Un an plus tard, on est encore loin du compte et très discrètement, le Président Obama va renouveler trois dispositions du Patriot Act, dont l’une d’elles permet la surveillance électronique de tout citoyen américain. Il faut dire qu’il avait voté précédemment le Patriot Act, quand il était encore sénateur.
2009
Souvenirs aussi, bien entendu, puisque 1989 a été l’année de tous les bouleversements pour les droits humains, avec la chute du rideau de fer, la disparition de Ceausescu, la quasilibération de Nelson Mandela, mais aussi les massacres de Tien an Men en Chine.
3 | Les droits humains sur tous les fronts : bilan d’une année contrastée
CAMPAGNES INTERNATIONALES ET NATIONALES 6 | Sauver des vies avec une souris ! 7 | «Exigeons la Dignité» Une campagne pour résoudre l'équation de la pauvreté 10 | La mort au bout du couloir 11 | Asile : des droits toujours bafoués 12 | Combattre la violence à l’égard des femmes, encore et toujours
AIBF EN ACTION 13 | Citoyens du monde et dans la dignité 14 | Élargir le cercle 15 | La dignité par la formation 15 | Les bougies en haut de l’affiche 15 | De nouveaux membres à l’appel 16 | Contrôlez les armes : Évolutions internationales, désillusions belges 16 | Qui contacter à AIBF ? 17 | Bonnes nouvelles
Au vu de ces bouleversements, certains avaient même prédit la «fin de l’histoire», et la disparition des mouvements de défense des droits humains. Ils avaient malheureusement (pour le deuxième point) tort : les murs se sont multipliés dans le monde aujourd’hui, et les associations comme la nôtre n’arrêtent pas de produire des rapports sur les violations des droits humains partout dans le monde. Des rapports qui portent leurs fruits très souvent, comme nos bonnes nouvelles en attestent. Pour une bonne raison : ils sont accompagnés de vos actions, de votre soutien aux victimes. C’est par là que nous pouvons faire la différence. Merci encore. Philippe Hensmans Directeur
2 | BILAN 2009
19 | COMPTES 2008
20 | LES LIBERTÉS S’ÉCRIVENT AUSSI Le Bilan 2009 est le rapport d’activités d’Amnesty International Belgique Francophone (AIBF) réalisé par le programme Collecte de Fonds (avec l’appui logistique du mensuel Libertés!) • Rue Berckmans 9 – 1060 Bruxelles • Tél : 02 538 81 77 Fax : 02 537 37 29 • Éditrice responsable : Christine Bika • Supervision : Jean-Marie Pierlot • Rédaction : Cédric Vallet • Graphisme : Vincent Rifflart • Impression : Unijep, avenue Georges Truffaut 42, 4020 Liège • Couverture : Bruxelles, un 10 décembre. © Bruno Brioni
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LES DROITS HUMAINS SUR TOUS LES FRONTS :
BILAN D’UNE ANNÉE CONTRASTÉE Répression en Iran, régressions en Russie, Obama président, l’année 2009 a été marquée par des évènements majeurs qui ont nécessité une vigilance de tous les instants de la part d’Amnesty International. Petit retour en arrière, avec Philippe Hensmans, sur cette année en demiteinte où la violence n’a pas empêché à l’espoir de se faire une place. Pour Amnesty International, 2009 n’a pas été une année anodine. La vie du mouvement a été marquée par le lancement de la campagne «Exigeons la Dignité». Cette campagne, qui rappelle avec force que les droits humains sont indivisibles, sera au cœur du dispositif d’Amnesty au moins jusqu’en 2015. Comme chaque année, les motifs de mobilisation ont été nombreux, mais les raisons d’espérer existent, donnant du sens à notre action. Justice internationale, Campagne «Exigeons la Dignité», sont quelques exemples du rapide tour d’horizon, forcément non exhaustif, que nous offre Philippe Hensmans - Directeur de la section belge francophone d’Amnesty International - sur ces moments clés où les droits humains ont toujours été au cœur des préoccupations du mouvement.
OBAMA, GARE AUX ESPOIRS DÉÇUS Après la torture et les violations des droits humains massives perpétrées pendant les années Bush, le monde soufflait un peu en apprenant l’élection de Barack Obama, même si Philippe Hensmans tient à relativiser cet engouement : «une organisation comme Amnesty existe depuis assez longtemps pour éviter de croire qu’avec un homme tout va soudainement changer». Si cette attitude évite bien des désillusions, Amnesty International a tout de même suivi de près et encouragé les changements d’orientation menés par l’administration Obama : des actions ont été menées dès janvier 2009 pour la fermeture de Guantanamo. Le directeur d’AIBF dresse pour nous l’inventaire des mesures annoncées ou prises au cours de l’année, insistant sur la distinction entre l’effet d’annonce et la réalité : «certes, nous avons accueilli avec enthousiasme le fait qu’une des premières annonces du Président Obama concernait la fermeture de Guantanamo, mais dans les faits, cette fermeture prend beaucoup de temps. Nous avons aussi apprécié le fait que la nouvelle administration fasse des efforts pour reconnaître les actes de torture, mais nous pensons qu’il faut aller plus loin, pour l’instant, seuls des “sous-fifres” sont accusés.» Autre point négatif, Bagram, prison américaine en Afghanistan : «nous essayons d’agir pour que ce lieu de détention ne
À la Maison-Blanche, Barack Obama signe le décret ordonnant la fermeture de la prison de Guantánamo. Washington, 22 janvier 2009. © AP/Charles Dharapak
devienne pas un nouveau Guantanamo. Le problème de Bagram cache par ailleurs un enjeu plus vaste, celui des centres de détention secrets des États-Unis. On estime qu’il y en aurait 150 à travers le monde, mais le silence règne sur cette question. Enfin, le fameux Patriot Act qu’avait fait adopter la précédente administration et qui empiète largement sur les libertés individuelles, a été reconduit discrètement, sans discussion par le nouveau président.» Certes, le directeur d’AIBF l’admet, Obama a hérité d’une situation difficile et, même armé de la meilleure volonté du monde, changer de cap sera long et complexe, car la «guerre contre le terrorisme» a laissé des traces vives dans de nombreuses régions du monde.
LES PROGRÈS HÉSITANTS DE LA JUSTICE INTERNATIONALE Les États-Unis ne sont pas signataires du Traité de Rome qui a institué la Cour pénale internationale (CPI). Mais malgré ce lourd handicap, l’année 2009 a vu progresser, bon gré mal gré, la justice internationale. Pour Philippe Hensmans, lorsqu’on décide de prendre un peu de recul, on réalise l’étendue des progrès en la matière «Il y a seulement vingt ans on aurait eu du mal à imaginer qu’une cour comme la CPI existerait ou qu’un criminel de guerre comme Radovan Karadzic pourrait être jugé par un tribunal international. La justice internationale a donc fait un
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bout de chemin». La perspective d’être un jour rattrapé par la justice n’est plus fantaisiste pour des dirigeants d’États qui violent le droit international humanitaire ou les droits humains. Ce sont ainsi 110 États qui ont signé le Traité et la lutte contre l’impunité avance sur tous les continents. «Il y a des procès contre d’anciens dirigeants des dictatures militaires en Argentine ou au Chili». D’autres progrès sont plus mitigés. Hissène Habré, ancien dictateur tchadien, est assigné à résidence au Sénégal. Si cette assignation à résidence est en soi une évolution positive, «on se demande s’il sera jugé un jour». Ce type d’avancée mi-figue mi-raisin de la justice internationale peut aussi définir la situation au Cambodge où les Chambres extraordinaires des tribunaux du Cambodge chargées de juger les génocidaires ont un statut hybride, national et international. Pour que l’on parle de justice, deux conditions doivent être réunies : la condamnation et la réparation pour les victimes. Pour Philippe Hensmans, les tribunaux cambodgiens ne remplissent aucune de ces deux conditions. «Il y a eu au moins un million de victimes au Cambodge et on ne pense pas beaucoup à elles dans ces tribunaux. Malgré tout, les condamnations ne sont pas à négliger : chacune de celles-ci est un avertissement aux dirigeants du monde entier». Malheureusement, le conflit israélo-palestinien met à rude épreuve ces avancées. Lorsqu’on pense à la bande de Gaza, «on réalise l’absence de légitimité d’une communauté internationale incapable d’imposer un minimum de justice sur un si petit territoire». Autre point noir dans cette lutte pour la justice internationale, la Russie, «un pays imperméable où s’installe un sentiment d’impunité encouragé par le discours des autorités russes, avec les passages à tabac, la situation des défenseurs des droits humains, les journalistes muselés, etc.» Pour aller remplir d’eau son jerrycan, un enfant marche sur l’énorme aqueduc qui traverse Dharavi, le plus grand bidonville d’Inde (600 000 habitants sur 1,75 km2). Mumbai (Bombay), novembre 2008. © PANOS/Mark Henley
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EXIGEONS LA DIGNITÉ ! Pour Amnesty, défendre les droits humains c’est aussi défendre leur indivisibilité. La campagne «Exigeons la Dignité»1 prend toute son importance dans l’ambiance sociale moribonde générée par la crise économique car ceux qui paient les pots cassés des mesures prises par les gouvernements sont souvent ceux qui
vivent dans la pauvreté. C’est notamment le sens de The Unheard Truth, le livre d’Irene Khan, la secrétaire générale d’Amnesty International, qui vient appuyer la campagne «Exigeons la Dignité». Pour Philippe Hensmans, «pendant longtemps, nous nous sommes demandé quelle pourrait être notre plus-value dans la bataille pour les droits économiques et sociaux, dans la lutte contre la pauvreté. La campagne «Exigeons la Dignité», par les angles originaux qu’elle adopte, est une réponse». Les trois grandes orientations de la campagne concernent l’accès aux droits, l’obligation de rendre des comptes et la participation active des personnes démunies. En septembre, Philippe Hensmans a participé avec Irene Khan à une mission d’Amnesty International en Sierra Leone. À cette occasion, une caravane contre la mortalité maternelle a été lancée dans le pays afin de sensibiliser la population2. Il faut dire qu’en Sierra Leone, une femme sur huit meurt en couche ou au cours de la grossesse, un chiffre édifiant qui justifie la mobilisation du mouvement. La mortalité maternelle est symptomatique des erreurs qui sont parfois faites quand on évoque la pauvreté. De l’argent a été investi par les pays riches pour essayer de remplir une partie de leurs engagements, notamment en investissant dans le domaine de la santé, sans pour autant atteindre les buts énoncés. «L’analyse de départ est mauvaise. Pour s’attaquer à ce type de problème, il est essentiel de s’appuyer sur les droits humains et de prendre en compte les trois axes de la campagne «Exigeons la Dignité». Certes, c’est un problème d’accès aux soins, mais qui doit s’assortir d’une obligation de rendre des comptes lorsque les pouvoirs publics ne s’acquittent pas correctement de leur mission et, bien sûr, de l’obligation d’associer les femmes à la prise de décision, de faire entendre leur voix».
DÉNONCER LES VIOLATIONS DES DROITS HUMAINS Si la campagne «Exigeons la Dignité» a mobilisé beaucoup d’énergie cette année, Amnesty International a poursuivi son marquage à la culotte des responsables de violations des droits humains dans le monde, souvent en alertant l’opinion sur des cas individuels représentatifs de dérives généralisées dans ces pays.
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Manifestation devant l’ambassade d’Iran, dans le cadre de l’Iran Global Day of Action. Bruxelles, 25 juillet 2009. © AI
Malheureusement, les «clients habituels» d’Amnesty n’ont pas beaucoup changé. En Iran, la situation s’est aggravée avec la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la République islamique et le débat sur le nucléaire. Philippe Hensmans estime que les Iraniens avaient le choix entre «la peste et le choléra, mais à la suite de ces élections on a vu le régime se refermer sur luimême et utiliser une politique répressive digne de l’époque du Shah». Pour Amnesty International, la mobilisation pour le respect des droits humains en Iran porte difficilement ses fruits car le régime est très difficile à faire évoluer. Cette année, Amnesty a manifesté à deux reprises devant l’ambassade d’Iran. «Il y a bien eu quelques succès sur des cas individuels, des exécutions annulées ou l’obtention d’une protection pour certaines personnes, voire une légère diminution du nombre d’exécutions de mineurs, mais les progrès restent maigres». Autre pays dont les dirigeants sont difficiles à sensibiliser : le Myanmar (Birmanie)3. Les différentes sections d’Amnesty, dont le Secrétariat national d’AIBF, essayent de faire pression pour
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qu’on n’oublie pas le Myanmar. Il règne beaucoup d’incertitudes sur l’avenir dans ce pays, sur la succession du chef de la junte lorsque celui-ci partira, sur la structuration de l’opposition. L’autre problème d’envergure est celui de la minorité Karen dont la situation est très difficile et dont les membres fuient souvent vers la Thaïlande, un État qui n’a pas signé la Convention de Genève et les refoule en masse. Malgré tout, ces derniers mois, 15 prisonniers politiques de la Ligue nationale pour la Démocratie (NLD, le parti d’Aung San Suu Kyi) ont été libérés des prisons birmanes. Enfin, parmi les pays qui ont défrayé la chronique, le Zimbabwe occupe une place de choix. «Dans ce pays où les moyens de s’alimenter existent, c’est une action politique qui a créé des famines». La situation a tout de même un peu évolué, notamment grâce à la pression internationale et malgré le «rôle détestable qu’a joué l’Afrique du Sud dans ce dossier en soutenant le régime». Certains pays, suivis de près par Amnesty International sont traversés par des vents contraires. C’est le cas de la Chine. Amnesty a poursuivi son action suite aux nombreuses campagnes de l’année précédente liées aux Jeux olympiques. C’est en 2009 qu’a eu lieu la toute première mission d’Amnesty International en Chine. Ce qui est intéressant, pour Philippe Hensmans, «c’est que le régime n’est pas monolithique, il y a des tendances qui cohabitent, le parti est agité par des mouvements internes et le pays est traversé en permanence par des pics de mécontentement, voire de colère.». S’il ne faut pas oublier les 500 à 600 000 personnes qui croupissent encore dans les camps de travail forcé, il faut garder en tête que ce
pays immense est plus complexe qu’on ne le croit et qu’il faut y soutenir les forces de changement. C’est dans cette dynamique qu’une manifestation a été organisée par Amnesty en Belgique pour se souvenir du massacre de Tian’anmen. Enfin, l’évolution de la situation en Colombie interpelle car, suite à la libération d’Ingrid Betancourt, l’attention internationale est retombée «alors que des communautés de paix ou des syndicalistes sont en danger».
UNE ASSEMBLÉE GÉNÉRALE REVIGORANTE Face à ces raisons nombreuses de se mobiliser pour les droits humains et face à une actualité qui impose son agenda, l’Assemblée générale d’AIBF fut l’occasion de prendre un peu de recul et de réfléchir aux orientations des prochaines années. C’est lors de cette Assemblée générale qu’Irene Khan et Olivier De Schutter, Rapporteur spécial des Nations unies sur le Droit à l’alimentation, ont animé un débat ayant pour thème «Amnesty International va-t-elle mettre un terme à la faim dans le monde?» La journée, très ancrée dans les perspectives d’action liées à la campagne «Exigeons la Dignité», a été l’occasion d’interpeller les militants sur l’action d’Amnesty. Philippe Hensmans avoue qu’il a été impressionné par cette Assemblée générale : «avec le thème de la dignité, on est loin de ce qui se faisait il y a trente ans et la présence d’Irene Khan et d’Olivier De Schutter a permis de recadrer l’action d’Amnesty, de donner envie et de requinquer de vieux militants dont certains s’avouaient un peu blasés». La voix des militants étant essentielle, la section belge francophone a décidé depuis deux ans d’aller à leur rencontre. Cette Assemblée générale a été précédée des «rencontres de printemps» entre les membres du Secrétariat national et les militants de groupes locaux afin de discuter des grandes orientations du mouvement. Des orientations qui font la part belle à la dignité, une campagne qui occupera les esprits de militants requinqués pour, au moins, les 6 prochaines années. Cédric Vallet 1. Voir le dossier «La misère est moderne» dans Libertés! n°455 de juin 2009. 2. Voir le dossier «Exigeons la Dignité – Parties de campagne» dans Libertés! n°458 de novembre 2009. 3. Voir le dossier «L’impasse birmane» dans Libertés! n°457 d’octobre 2009.
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SAUVER DES VIES AVEC UNE SOURIS ! Isavelives.be est un site Internet qui centralise toutes les actions d’Amnesty International. Après deux ans d’existence, son succès ne s’est pas démenti. L’année 2009 a été en outre l’occasion d’une restructuration du site et de changements dans les modalités d’action. Le site Internet Isavelives.be (pour «I Save Lives» ou «Je sauve des vies») s’est imposé comme une évidence. Cette plate-forme au service des droits humains n’existe que depuis deux ans et pourtant elle est déjà incontournable. Son but est toujours de favoriser l’activisme en centralisant les différents moyens d’action d’Amnesty sur un site Web. À l’image de la toile, Isavelives.be est en perpétuelle évolution. Cette année a été marquée par des changements de
forme et d’approche du militantisme en ligne, afin de rendre cet outil plus performant et plus souple, dans le but de sauver des individus dont les droits fondamentaux sont menacés. La structure du site a été repensée pour le rendre plus clair, les différentes modalités d’action sont désormais classées en sousrubriques accessibles en un clic. Les Actions urgentes, outil de
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prédilection dans la défense des droits humains, sont mises en évidence. Deux à trois nouvelles actions urgentes sont proposées chaque jour sur le site et sont transférées immédiatement par email à 3 800 militants du réseau. Le site Isavelives.be tient à jour le suivi des actions. Ces mobilisations essentielles de court terme sont complétées sur le site par les dossiers «Individus en danger» qui proposent une approche davantage dans le long terme. Ces individus ou groupes d’individus sont suivis par les chercheurs londoniens d’Amnesty. Si le Secrétariat national (SN) «adopte» un individu en danger, le suivi peut perdurer tant que le Secrétariat international (SI) se mobilise sur la question, ce qui peut conduire à des mobilisations variées (manifestations, lettres, pétitions) pendant plusieurs années. Les «Actions Courage» qui consistent à envoyer un courrier de soutien directement à la personne concernée, détenue ou soumise à une violation flagrante de ses droits, existent toujours mais sont désormais connues sous le nom d’«Actions de Solidarité». Les Lettres du Mois, proposées dans le mensuel Libertés ! sont aussi mises en évidence sur le site Internet ainsi que les annonces de futures manifestations. Enfin, les gestionnaires du site ont décidé de mettre en avant certaines actions, qui répondent au nom d’«Actions Focus». Il peut s’agir d’une Action urgente ou d’un Individu en danger qu’on décide de mettre en évidence pour attirer l’attention d’un plus grand public. L’année 2009 a aussi été l’occasion d’une réflexion sur les modalités d’action : comment mieux encourager les militants et sympathisants à agir ? La réponse se nomme «Annonce Nouvelles Actions» qui accompagne désormais les Actions Focus et vise un public large. Il s’agit d’une démarche proactive du SN qui décide de contacter, via e-mail, des personnes qui, dans le passé, ont déjà agi pour Amnesty, afin de leur annoncer de nouvelles actions en fonction de leurs centres d’intérêt. Si un sympathisant occasionnel d’Amnesty a participé à l’une ou l’autre action sur la peine de mort, il sera informé directement de toute action sur le sujet. Cette nouvelle démarche, en place depuis le mois d’août, porte déjà ses fruits avec un triplement du nombre de participants aux actions. Enfin, les militants et sympathisants d’Amnesty peuvent toujours s’abonner au Service d’Action par SMS. Différentes actions sont proposées par SMS aux 819 membres du réseau, moyennant paiement. L’atout des actions SMS est qu’elles permettent une mobilisation rapide, mais il s’agit aussi d’un moyen novateur de récolter des fonds. En 2010, une plus grande importance sera donnée à ce mode d'action, la priorité étant les individus en danger.
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«EXIGEONS LA DIGNITÉ»
UNE CAMPAGNE POUR RÉSOUDRE L'ÉQUATION DE LA PAUVRETÉ
Un jeune Kényan devant un ruisseau d’eau polluée qui traverse le quartier «Soweto» du bidonville de Kibera, le 9 mars 2009. © AI
La campagne «Exigeons la dignité» sera au centre des préoccupations d’Amnesty pour les 6 prochaines années. Combattre la pauvreté en défendant les droits humains sous toutes leurs formes est désormais le leitmotiv de nos actions. Lutte contre la pollution dans le Delta du Niger, actions au niveau local, etc. L’année 2009 fut plus qu’un tour de chauffe. Lorsqu’en décembre, les militants d’Amnesty International manifestent à Bruxelles pour dénoncer l’injustice engendrée par la catastrophe de Bhopal, c’est bien la dignité des victimes qu’ils exigent.
Annoncée en 2008, la campagne «Exigeons la Dignité» a officiellement débuté cette année et elle tiendra le haut du pavé jusqu’en 2015. En inscrivant son action sur le long terme, Amnesty veut se donner les chances d’obtenir des avancées concrètes en matière de lutte contre la pauvreté, en adoptant une approche originale qui insiste sur le lien entre la pauvreté et les droits humains. Ce lien semble évident avec, d’un côté, la misère qui est toujours accompagnée d’une multitude d’atteintes aux droits fondamentaux et, de l’autre, des violations des droits humains qui touchent majoritairement les personnes les plus démunies. Pour tenter de briser ce cercle vicieux, il est
nécessaire de graver dans le marbre l’indivisibilité des droits humains, de tous les droits, qu’ils soient politiques, économiques, sociaux ou culturels, sans quoi, aucun progrès tangible ne pourra être obtenu1. Discriminations, exclusion, insécurité, mortalité, l’étendue des problèmes liés à la misère est immense. La bataille promet d’être longue, mais le jeu en vaut la chandelle, car, en matière de pauvreté, beaucoup de choses ont été essayées, mais sans vraiment prendre en compte les droits humains dans leur totalité. L’objectif de notre association est donc d’apporter ses propres modes d’action à un combat qui compte déjà de nombreux acteurs expérimentés : enquêtes, recherches, dénonciations, actions urgentes, actions symboliques
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et sensibilisation seront, comme toujours, les rouages de notre travail. La campagne dignité prend corps à travers trois axes transversaux : I L’accès de tous à tous les droits, qu’ils soient civils et politiques tout autant qu’économiques, sociaux ou culturels. I L’obligation de rendre des comptes. Chaque instance décisionnelle ou exécutive est concernée par cette obligation, les entreprises tout autant que les gouvernements ou les administrations. I La participation active. Les personnes les plus démunies doivent être entendues lorsqu’une mesure les concernant est adoptée. De ces trois axes, cinq thèmes de campagne ont été définis : I Donner aux droits force de loi. I Exiger la responsabilité des entreprises. I Combattre la mortalité maternelle. I Travailler autour de la violation des droits humains dans les bidonvilles. I Combattre les discriminations, en particulier à l’égard des Roms.
UNE PARTICIPATION ACTIVE DES MILITANTS Les militants et sympathisants d’AI se sont lancés dans l’action dès le mois de mai 2009 en envoyant une carte postale au Premier ministre belge Herman Van Rompuy, assortie de la signature d’une pétition. L’objet de ces deux actions était de demander que la Belgique signe et ratifie le tout nouveau Protocole facultatif au Pacte international relatif aux Droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC). Adopté en 1966, le
PIDESC fut une victime collatérale de la guerre froide car il n’a jamais été complété par un protocole créant un mécanisme de plaintes individuelles, contrairement à son proche cousin, le Pacte international relatif aux Droits civils et politiques (PIDCP). Il a fallu attendre décembre 2008 pour que l’Assemblée générale des Nations unies adopte un tel protocole additionnel. Suite à l’action d’Amnesty International, Herman Van Rompuy a assuré que la Belgique ferait partie de la première vague d’États signataires dudit protocole, promesse concrétisée le 24 septembre. Au vu de la complexité administrative de notre pays, le chemin de la ratification est encore long car toutes les entités fédérées devront à leur tour voter ce texte. Il n’en reste pas moins que l’adoption de ce protocole et la progression du nombre d’États signataires ou désireux de le ratifier (29 à ce jour) est un pas important dans la direction d’un accès à tous les droits. Cette défense de l’indivisibilité des droits humains se fera aussi au niveau local, grâce à la participation active des groupes d’Amnesty à deux projets de la campagne «Exigeons la Dignité». Le premier, intitulé «Ma commune peut changer le monde» est porté par 5 groupes pilotes. Ce projet local - inspiré de la Charte-Agenda mondiale des Droits de l’Homme dans la Cité des Nations unies - s’inscrit dans le long terme et est destiné à se généraliser dès l’année prochaine. La première étape est assez simple, il s’agit d’aller à la
rencontre des associations impliquées localement auprès des personnes précarisées. Le projet prendra son envol autour d’une question : comment faire en sorte que ma commune inclue les droits humains de façon transversale dans toutes les décisions qu’elle prend ? Amnesty fera donc campagne, au niveau local, avec des associations de terrain pour que les communes inscrivent dans leur travail une dynamique «droits humains». Dans les faits, cela pourrait se traduire, par exemple, par des critères de non-discrimination dans la politique de recrutement de l’administration communale ou par une prise en compte de l’avis des populations précarisées dans toute décision les concernant. Le second projet, la «collecte de voix», est un projet mondial qui nécessite une forte implication locale. Cette opération existe sur Internet depuis déjà plusieurs mois et prend une dimension plus concrète avec des membres de groupes locaux qui récoltent des avis sur ce que leur inspire le terme «dignité». Ces voix seront collectées grâce à divers médias, le papier bien sûr, mais aussi des vidéos ou des enregistrements sonores. Cette pétition multimédiatique et interactive concerne en premier lieu les personnes précarisées mais est ouverte à tous. Pour l’instant, 10 groupes locaux participent à ce projet lancé le 17 octobre, date de la Journée internationale pour l’Élimination de la pauvreté. La veille, AIBF a distribué, en compagnie d’ATD Quart Monde et de Lutte
Lancement de la Caravane contre la Mortalité maternelle dans la capitale sierra-léonaise. Freetown, 22 septembre 2009. © AI
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Solidarité Travail – deux ONG partenaires sur le terrain communal - 45 000 dazibaos (affiches murales) dans les principales gares du pays. Enfin, chacun peut manifester son soutien en signant la pétition en ligne «Un million de clics contre la misère» (http://1milliondeclicscontrelamisere.org).
RESPONSABILITÉ DES ENTREPRISES En cette première année de campagne, Amnesty a aussi mis l’accent sur la responsabilité des entreprises. En dénonçant l’impact dramatique de l’industrie pétrolière dans le Delta du Niger et en participant aux commémorations de la catastrophe de Bhopal, Amnesty International s’est montrée déterminée dans ce combat face à des entreprises qui, bien souvent, profitent de carences réglementaires pour extraire des matières premières sans avoir à se soucier de l’impact négatif de leurs activités, notamment en termes de respect des droits humains. Dans ces deux cas qu’Amnesty suit de très près, les agissements et les décisions de grands groupes industriels occidentaux ont eu des conséquences dramatiques sur les populations locales, en particulier sur les plus pauvres. Dans le sud du Nigeria2, les habitants sont frappés de plein fouet par la pollution liée à l’activité pétrolière et les informations sur l’étendue de cette pollution ne sont pas accessibles. Dans ce contexte délétère, le gouvernement du Nigeria laisse une grande marge de manœuvre aux entreprises, qui, de leur côté, ne rendent aucun compte des dégâts qu’elles ont causés. Cet exposé des faits, qui visait en particulier Shell, a fait l’objet d’un rapport qu’Amnesty International a publié en juin dernier, Nigeria. Petroleum, pollution and poverty in the Niger Delta (Index AI : AFR 44/017/2009). Lors de la sortie du rapport, Amnesty avait donné 100 jours au nouveau directeur de Shell pour commencer à agir en rendant publiques les informations sur l’impact des activités de son entreprise dans le Delta du Niger et en s’engageant à en assainir les activités. À dix jours de l’expiration du délai, des militants d’Amnesty International ont alors mené une action symbolique devant le siège bruxellois de Shell. Le 30 septembre, à Ixelles, ils étaient armés de balais et de brosses pour dénoncer symboliquement la pollution du Delta du Niger tout en insistant sur son impact négatif sur les droits humains. Les militants d’AIBF et d’AI Vlaanderen se sont
heurtés à une fin de non-recevoir de la part des dirigeants belges de l’entreprise qui ont préféré renvoyer la patate chaude à la direction londonienne du groupe. Obtenir des entreprises qu’elles rendent des comptes est essentiel en cette année où l’on commémore le drame de Bhopal, encore dans tous les esprits3. Dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984, le site indien de la société de pesticides Union Carbide avait explosé, causant la mort d’environ 25 000 personnes, alors que des dizaines de milliers d’autres souffrent encore des conséquences socio-économiques de la catastrophe ou de problèmes de santé liés aux émanations de tonnes de produits chimiques, sans parler de la contamination du sol et de l’eau. Union Carbide a depuis été rachetée par l’entreprise Dow Chemical. Depuis 25 ans, le site n’a toujours pas été assaini, les victimes n’ont pas été indemnisées, aucune enquête indépendante n’a été menée. Les responsables ne sont pas inquiétés alors que les actions en justice n’ont toujours pas avancé. Amnesty International, face à ce scandale sans fin, s’associe à des associations indiennes qui réclament une indemnisation correcte des victimes, ainsi que la reconnaissance de la responsabilité d’Union Carbide. Ces associations demandent aussi au gouvernement indien de faire tout son possible pour que les victimes aient accès à des soins adéquats. Cette volonté de lutter pour la dignité des habitants de Bhopal s’est traduite par l’envoi de cartes postales au gouvernement indien et aux dirigeants de Dow Chemical pour que l’entreprise publie des données sur la toxicité des gaz et, surtout, pour que les responsables soient traduits en justice. Le 2 décembre, une manifestation a eu lieu devant les bureaux de Dow Chemical à Bruxelles visant à attirer l’attention sur les violations des droits humains engendrés, encore à ce jour, par cette catastrophe. Inscrire l’action d’Amnesty dans un partenariat avec des organisations de lutte contre la pauvreté, aller à la rencontre des
Une habitante de Makoko transporte les maigres effets personnels qu’elle est parvenue à arracher de son logement détruit par les autorités de l’État. Lagos, 6 mai 2005. © George Osodi
personnes démunies, relayer leur parole, mobiliser les militants pour promouvoir tous les droits humains, sans exception, sera la méthode de travail d’Amnesty pour exiger la dignité. La campagne ne fait que commencer, elle sera longue et se poursuivra en 2010 à travers d’autres combats. La mortalité maternelle sera certainement une priorité, tout comme la lutte contre la discrimination à l’égard des Roms. L’année prochaine sera une année importante qui nécessitera une mobilisation de tous les instants. Il s’agira en effet des 10 ans des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) qui feront l’objet d’une évaluation intermédiaire, à cinq ans de leur terme. C’est aussi l’an prochain que la Belgique prendra les rênes du Conseil de l’Union européenne pour six mois. Des rendez-vous importants dans la lutte contre la pauvreté et le respect des droits humains, des rendez-vous qu’Amnesty International de manquera pas. 1. Voir le dossier «La misère est moderne» dans Libertés! n°455 de juin 2009. 2. Voir le dossier «Nigeria – Splendeurs et misères» dans Libertés! n°456 de septembre 2009. 3. Voir le dossier «Exigeons la Dignité – Parties de campagne» dans Libertés! n°458 de novembre 2009.
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CAMPAGNES INTERNATIONALES ET NATIONALES À l’occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort, des membres d’Amnesty International forment le slogan «No» au bas de la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule et d’autres brandissent les drapeaux du Belarus, des ÉtatsUnis, de l’Iran, de l’Irak et de l’Arabie saoudite. Bruxelles, 10 octobre 2009. © Clinckemaille Michel
LA MORT AU BOUT DU COULOIR L’idée abolitionniste progresse pas à pas. Mais les chiffres ne sauraient occulter la dure réalité : la peine de mort reste un châtiment en vigueur dans plusieurs États, et pas des moindres. Si la Chine ou les États-unis exécutent toujours, l’Irak a rejoint cette année le clan des exécuteurs en chaîne. Khristian Oliver a été exécuté au Texas le 5 novembre 2009. Il s’agissait de la 43e exécution aux États-Unis cette année et de la 20e au Texas. Certes, le nombre d’exécutions est en baisse, mais elles se poursuivent inexorablement dans plusieurs États du géant nord-américain. À l'heure actuelle, l'Irak est un des pays où le taux d'exécutions est le plus élevé au monde. En juillet 2009, au moins 1 000 prisonniers se trouvaient apparemment dans le quartier des condamnés à mort, parmi lesquels 150 environ avaient épuisé toutes les voies de recours juridiques ou de recours en grâce. Pourtant, la tendance générale est au progrès de l’abolition. En décembre 2008, comme l’année précédente, une résolution appelant à un moratoire sur la peine de mort a été votée à l’Assemblée générale des Nations unies. En 2007, 104 pays avaient voté en faveur d’un tel moratoire, alors qu’en 2008, ils étaient 106 à désirer mettre un terme, au moins temporairement, aux exécutions. Le nombre d’États qui ont voté contre ce projet de résolution est peutêtre plus significatif : en 2007, 54 États étaient catégoriquement opposés à un tel moratoire alors qu’en 2008 ils n’étaient plus que 46. Bien que ce type de résolution ne soit pas contraignant, il s’agit tout de même d’un bon indicateur du poids des abolitionnistes au sein de l’ONU. Preuve de cette progression, le Burundi et le Togo ont rejoint le club des abolitionnistes en 2009. Signe des temps, alors que la situation semblait figée pour long-
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temps avec près des trois quarts de la population nipponne attachés au châtiment suprême, le Japon est peut-être au seuil d’une évolution majeure. La nouvelle ministre de la Justice, sympathisante d’Amnesty International, a l’intention de susciter un débat politique sur la peine capitale. Il est donc dans le domaine du possible qu’elle décide de ne pas signer les ordres d’exécution afin d’instaurer un moratoire de fait, le temps que l’idée abolitionniste progresse et que le débat avance. S’il y a eu de bonnes nouvelles en 2009, les 2 390 personnes exécutées en 2008 n’autorisent nullement à baisser la garde. Les raisons de se mobiliser contre la peine de mort sont toujours évidentes, c’est ce qu’ont fait savoir nos deux sections belges AIBF et AIVL le 10 octobre, journée mondiale contre la peine de mort, par un rassemblement devant la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule. En exhibant cinq drapeaux, ce sont cinq États qui étaient particulièrement montrés du doigt ce jour-là : le Bélarus (Biélorussie), l’Iran, l’Irak, les États-Unis et la Chine. Ces cinq États sont très mobilisés dans les cénacles internationaux pour affirmer qu’ils ne se sentent nullement liés par les résolutions onusiennes contre la peine de mort. Parmi eux, certains exécutent en masse. L’Irak et les États-Unis, on l’a dit, mais aussi l’Iran, pays qui a connu cette année une recrudescence du nombre de personnes ayant subi la peine capitale tandis que des mineurs y sont toujours exécutés. La gravité de la situation en Iran a suscité une forte mobilisation de notre organisation par le vecteur des Actions urgentes (voir p.6). Le Bélarus, quant à lui, fait l’objet d’une attention toute spéciale car il s’agit du dernier État européen à pratiquer ce châtiment. L’Arabie Saoudite exécute principalement les travailleurs migrants asiatiques. Enfin, la Chine est toujours en tête de ce sinistre classement des pays exécuteurs : en 2008, au moins 1 718 personnes y ont été exécutées, soit 72 % du chiffre mondial.
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ASILE : DES DROITS TOUJOURS BAFOUÉS En Europe comme en Belgique, les droits des migrants sont souvent bafoués. Réinstallation des réfugiés et détentions en centres fermés ont figuré parmi les priorités d’AIBF cette année. De nombreux migrants traversent les continents, avec parmi eux, des personnes en quête d’asile, particulièrement vulnérables au vu de leur parcours et pour qui l’arrivée sur le sol européen est synonyme de nouvelles difficultés1. Amnesty International défend corps et âme le droit d’asile, mais aussi, plus largement, les droits des migrants au regard du droit international. Les refoulements massifs de migrants vers l’Italie, les arrestations d’étrangers en Mauritanie, les expulsions d’Afghans ou encore le démantèlement médiatique de la «Jungle» de Calais sont autant de drames que de droits foulés aux pieds. Sur tous ces sujets, Amnesty agit et réagit. En Libye par exemple, Amnesty a mené une mission en mai 2009 suivie de nombreuses interpellations à propos de centaines voire de milliers de migrants qui subissent toutes formes de mauvais traitements sur le chemin vers l’Europe. Ces exemples internationaux sont généralement répercutés en Belgique par le Programme Réfugiés à travers sa Newsletter. Celle-ci est un important support de mobilisation par rapport à des cas ou des problématiques partout dans le monde. La Belgique est évidemment une terre de destination pour les migrants et les demandeurs d’asile. Et, ici comme ailleurs en Europe, ils peuvent voir leurs droits ignorés, ce qui nécessite un engagement local d’Amnesty. Parmi les sujets ayant requis toute l’attention d’AIBF, on notera la réinstallation de 47 réfugiés irakiens en Belgique. La réinstallation est un principe vieux comme la Convention de Genève (1951) qui vise à répartir les réfugiés entre États, dans une dynamique de solidarité. Amnesty demande donc que la Belgique fasse un pas supplémentaire dans cette direction en accueillant davantage de réfugiés irakiens en provenance des camps de réfugiés de Syrie et de Jordanie, tout en faisant très attention à ce que ces pro-
Des sans-papiers algériens qui occupent une grue négocient avec des policiers. Bruxelles, 24 avril 2008. © AFP/Dominique Faget
jets de réinstallation ne finissent par servir de prétextes pour empêcher l’accès à la protection à d’autres réfugiés, ceux qui viennent en Europe directement et par leurs propres moyens. Autre point important pour Amnesty International : la détention des étrangers. Depuis des années, Amnesty œuvre pour la mise en place d’alternatives, mais le combat contre la détention systématique des migrants s’est intensifié et devient peu à peu une priorité pour notre mouvement. Ainsi, en 2009, AIBF s’est associée au réseau belge des ONG de visiteurs en centres fermés, en co-signant un rapport rendu public au mois de juin : «Douze mois en centres fermés, douze vies bouleversées». Bien d’autres actions ont été menées cette année, à l’image d’interpellations écrites sur des sujets variés : alternatives à la détention des familles avec enfants, accord de réadmission conclu entre la Belgique et le Kosovo (autoproclamé indépendant en février 2008), renvois de demandeurs d’asile vers la Grèce, etc. Enfin, l’année 2009 a été marquée en Belgique par la décision du gouvernement fédéral de mettre en place une opération de régularisation des sans-papiers en fonction de critères clairs. Le mandat d’Amnesty ne concernant plus uniquement les réfugiés, mais aussi les migrants, le thème de la régularisation des étrangers en séjour irrégulier est progressivement abordé par l'organisation. En l'occurrence, la section belge d'Amnesty n'a cessé de suivre au plus près l’évolution du mouvement en faveur de la régularisation, relayant les informations sur les différents évènements ou manifestations et réclamant, malgré tout, que des critères clairs soient mis en place, par souci de transparence. 1. Voir le dossier «Asiles», dans Libertés! n°450 de janvier 2009.
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COMBATTRE LA VIOLENCE À L’ÉGARD DES FEMMES, ENCORE ET TOUJOURS La campagne d’Amnesty International contre les violences à l’égard des femmes se termine officiellement en 2010. Les actions autour de ce thème ne cesseront pas pour autant. «Secouer les puces de la société pour être à nouveau à l’avant-plan», c’est le sens de l’action menée ce 25 novembre 2009, à l’occasion de la Journée internationale de Lutte contre les violences faites aux femmes. Amnesty était venu se rappeler aux bons souvenirs des responsables politiques, en compagnie d’associations, de syndicats, de victimes de violences, mais aussi de députés sensibles à la cause, en manifestant sur la Place de la Monnaie. Ce grand rassemblement a permis de mettre à nouveau en lumière l’enjeu des violences à l’égard des femmes, essentiel au regard des droits humains. Amnesty a mené une campagne prioritaire sur ce thème de 2004 à 2010 et les avancées n’ont pas été négligeables. En 2004, un Plan d’Action national de lutte contre les violences faites aux femmes avait été adopté par le gouvernement belge, dont le fil conducteur était la «tolérance zéro». Cinq ans après, qu’en est-il ? Comment ce plan a-t-il été appliqué ? Et qu'en est-il réellement de la politique belge de lutte contre la violence conjugale en particulier ? Le simple fait que ce plan a été adopté témoigne d’une volonté politique d’avancer sur la question. Néanmoins, les défauts d’application ne manquent pas : les victimes de violences restent trop nombreuses, l’aide qui leur est octroyée n’est pas uniforme et les différents niveaux de pouvoir ne se concertent pas suffisamment dans leur action. Enfin, le point essentiel sur lequel insiste Amnesty : des efforts importants doivent être fournis afin d'obte-
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nir un véritable changement des mentalités, des comportements et des réactions par rapport à ce phénomène. Les jeunes et la violence faites aux femmes, voilà deux enjeux croisés abordés par Amnesty, laquelle s’interroge sur le rôle joué par l’école. Les écoles seraient-elles le vivier d’un renouveau d’attitudes machistes ? Derrière cette assertion a priori
dans nos écoles, des problèmes latents de violences ou d’attitudes archaïques existent bel et bien et qu’ils ne sont pas clairement proscrits. Bien souvent, il n’existe pas de mention dans les règlements d’ordre intérieur interdisant les comportements discriminatoires, notamment à l’égard des filles et des femmes, ni de préparation spécifique du corps enseignant pour faire face à ce phénomène. Bien sûr, le travail d’Amnesty se poursuit au niveau international1, avec, par exemple, l’interpellation d’États pour qu’ils ratifient la Convention contre les Disparitions forcées dont sont directement ou indirectement victimes de nombreuses femmes. Cette tentative de pression va se poursuivre en compagnie du Réseau mondial des mères et proches de disparues. En République démocratique du Congo (RDC), les violences à l’égard des femmes n’ont certainement pas décru et le problème reste entier. Nous gardons notre vigilance afin de ne pas faire oublier le triste sort de nombreuses Congolaises et de lutter contre l'impunité.
à l’emporte-pièce, c’est une multitude de comportements qui se cachent et que tente d’analyser AIBF en menant une enquête qualitative dans plusieurs écoles de Wallonie. Tout est parti de la campagne Safe Schools que mène Amnesty International et dont l’enjeu est que l’école ne devienne pas le terreau de violences faites aux femmes. Les conclusions de l’étude ne sont pas encore disponibles, mais AIBF constate d’ores et déjà que,
Abolition des mutilations sexuelles, combat contre les violences domestiques, lutte contre la violence à l’école, les motifs de mobilisation ne manquent donc pas. Si la campagne contre la violence faite aux femmes se termine, le sujet restera cependant un pilier de l’action d’Amnesty, un thème transversal qui sera, encore et toujours intégré dans toutes les dimensions du travail d’AIBF. 1. Voir le dossier «Les femmes changent» dans Libertés! n°452 de mars 2009.
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Enfant vendant de l’huile sur un marché de l’Ouzbékistan © Christopher Herwig
CITOYENS DU MONDE ET DANS LA DIGNITÉ Alors que le projet «Citoyens du monde» entame une seconde vie, l’année 2009 a été l’occasion d’impliquer les jeunes dans le combat pour la «dignité». Éduquer les jeunes aux droits humains, leur offrir des clés de compréhension du monde et des pistes d’action, sont des missions primordiales pour Amnesty International. Cette mission passe en partie par les «Groupes Écoles» constitués dans l’enseignement secondaire. Ils étaient 95 cette année dans les établissements du secondaire. Parmi ces groupes, une partie sommeille ou n’agit pas beaucoup. L’objectif de cette année était de consolider cette base en poussant les groupes existants à l’action plutôt que de chercher une augmentation spectaculaire du nombre de groupes dans les écoles. Dans l’enseignement primaire, Amnesty travaille par ailleurs en participant à des animations, en proposant des actions urgentes ou en distribuant des outils pédagogiques. «Exigeons la Dignité» est une campagne de long terme qui a débuté cette année et qui nécessite une implication des jeunes membres d’Amnesty International. Un gros travail de pédagogie a été effectué en ce sens par la production d’outils mettant à la portée des jeunes les tenants et aboutissants de la campagne. Un cahier pédagogique a été rédigé spécialement pour les élèves du secondaire en mettant l’accent sur la problématique des bidonvilles. Ce cahier a été envoyé, via la cellule pédagogique «Démocratie ou Barbarie» (Communauté française) à environ 1 900 professeurs pour qu’ils se saisissent de la matière. Grâce à ce lien avec la Communauté française, le travail d’Amnesty International prend une autre dimension en touchant un public plus vaste que celui des «Groupes Écoles». Ces derniers ne sont évidemment pas en reste et font l’objet d’une attention toute particulière. Dès le début de l’année 2009, ils ont été
informés du lancement de la campagne. L’information qu’ils ont reçue était composée du cahier pédagogique, mais aussi d’un dazibao à afficher dans leur établissement et d’une invitation à participer à la semaine du Papier libre, du 16 au 20 novembre, qui consiste à envoyer des lettres groupées pour soutenir certaines actions mises en évidence. Les élèves membres des Groupes Écoles ont tous été invités à la journée Jeunes d’octobre 2009 qui, elle aussi, avait pour but d’informer sur la campagne «Exigeons la dignité». Cette journée s’est déroulée en deux temps ludiques et formateurs : jeux de pistes avec rencontre d'experts, discours et one woman show. L’heure est donc à l’engagement pour la dignité chez les jeunes amnestiens. Pendant ce temps, le projet «Citoyens du Monde» poursuit son bonhomme de chemin. Ce projet avait permis de créer des liens entre jeunes et ONG de terrain. Les meilleurs projets proposés (film, expo, pièce de théâtre) avaient été récompensés par un voyage auprès d’une des ONG partenaires afin de réaliser des reportages sur les défenseurs des droits humains. Ces reportages ont été diffusés sur Plug-RTL en décembre 2008. Le reportage et le matériel pédagogique qui avaient été produits dans ce cadre ne prennent pas la poussière dans une cave quelconque. Grâce au soutien de la Communauté française, mentionné plus haut, ils sont désormais disponibles à tous les professeurs désireux de les utiliser dans leurs cours. En septembre et janvier de chaque année, tous les jeunes membres d’Amnesty reçoivent un journal qui les informe des activités de notre organisation et des campagnes en cours. Au mois de janvier 2010, ils apprendront que la campagne «Exigeons la Dignité» sera encore au cœur de notre action. On sait déjà que deux concours leur seront proposés autour de cette campagne.
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ÉLARGIR LE CERCLE Cette année encore, le Cercle Peter Benenson a proposé quelques nourritures spirituelles pour alimenter la réflexion sur des thèmes chers à Amnesty International. Recul et connaissance, deux conditions préalables à l’action. Le 5 février, le Palais des Congrès de Liège fut le théâtre d’un moment fort. Quelques jours seulement après qu’Israël ait mis un terme à son offensive dans la bande de Gaza, les Grandes conférences liégeoises, en partenariat avec le Cercle Peter Benenson, recevaient Leila Shahid, déléguée générale palestinienne auprès de l’Union européenne et de la Belgique pour une conférence sur le thème «Palestine : Moment de vérité», en présence de 2 000 personnes. Le Cercle Peter Benenson, en proposant de tels moments citoyens, offre un programme alléchant qui permet de prendre le temps de la réflexion et du débat sur des thèmes trop souvent abordés sous l’angle de l’actualité immédiate. Des conférences, mais aussi des évènements artistiques permettent d’attirer un public large. Cette année, quinze évènements très variés ont été organisés : projections de films, concerts de musique classique ou pièces de théâtre. Amnesty International s’est aussi installée à la Foire du Livre de Bruxelles, où, chaque jour, un écrivain ou un artiste venait proposer une lecture à la «Tribune d’Amnesty». Sam Touzani, Xavier Deutsch ou Pierre Mertens ont répondu présent et ont contribué à transmettre leur flamme au public. Enfin, en octobre, c’est Françoise Tulkens qui a alimenté notre réflexion lors d’une conférence en partenariat avec ATD Quart Monde sur le thème des droits humains comme outil pour combattre la pauvreté.
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LA DIGNITÉ PAR LA FORMATION Les modules de formation d’Amnesty International offrent un panel très varié de thèmes. Depuis 2009, chaque module est ouvert à toutes et à tous. Les membres, les donateurs ainsi que les sympathisants, peuvent y participer en vue de développer leurs connaissances et compétences en matière de défense des droits humains. Étant donné la complexité du monde qui nous entoure et la multiplicité des enjeux abordés par Amnesty International, la formation des militants, mais aussi des simples sympathisants, est essentielle. Les modules de formation proposés par AIBF existent depuis 2002 et regroupent, en moyenne, chaque année, environ 180 participants. Pour permettre à ces personnes de trouver leur place au sein du mouvement, savoir ce qu’Amnesty fait aujourd’hui et comment agir à leur niveau, cette huitième édition du programme faisait la part belle aux formations «classiques» : peine de mort, protection des réfugiés, violence à l’égard des femmes, torture, homosexualités et droits humains, mission et fonctionnement d’Amnesty, etc. Hormis ces valeurs sûres, trois nouveaux modules étaient au menu : «Terrorisme, sécurité et droits humains», «Union européenne et droits humains» et, enfin «Responsabilité sociale des entreprises». Ce dernier thème introduisait un des axes de la campagne «Exigeons la Dignité» qui fut présentée dans son ensemble lors de la formation intitulée « Dignité humaine et droits fondamentaux ». Rappelons que cette campagne reposera en grande partie sur le travail des groupes locaux et de citoyens engagés. Il est donc important de bien former les militants à ce sujet. En suivant une formation, les participants ont également eu l’opportunité de rencontrer, de discuter, de débattre, d’échanger avec d’autres militants. Autant d’ingrédients qui ont permis, nous l’espérons, de renforcer la motivation de chacun et chacune à poursuivre la lutte contre les violations des droits humains.
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LES BOUGIES EN HAUT DE L’AFFICHE Plus qu’un symbole, la vente de bougies est le signe et la garantie de l’indépendance d’Amnesty International. En 2009, l’aspect «récolte de fonds» de cette opération a été réaffirmé à travers un slogan : «Les droits humains n’ont pas de prix».
Comme chaque année, au mois de novembre, c’est l’effervescence dans les locaux d’AIBF. Les cartons vont et viennent, et les bougies qu’ils contiennent termineront leur course chez des dizaines de milliers de particuliers. Cette période est essentielle car, en un seul mois, du 16 novembre au 10 décembre, 90 % des bougies vendues au total chaque année seront écoulées. Il est vrai que le succès de la vente de bougies par la section belge francophone n’est toujours pas démenti : en 2009, on espère que 110 000 bougies seront vendues.
Pas en promo
La bougie est non seulement le symbole d’Amnesty mais aussi le gage d’une rentrée de revenus importante pour notre association. Cet objectif de récolte de fonds est réaffirmé cette année avec l’augmentation du prix de la bougie qui passe de 5 à 6 euros et ce slogan en guise d’avertissement : «Les droits humains n’ont pas de prix». Entendez par là : «En achetant une bougie, vous contribuez à asseoir notre indépendance».
LES DROITS HUMAINS N’ONT PAS DE PRIX. SOUTENEZ AMNESTY INTERNATIONAL. ACHETEZ UNE BOUGIE.
La volonté d’Amnesty est de remettre la bougie en haut de l’affiche car, trop souvent dans le passé, le message de la campagne de fin d’année était brouillé par une volonté de sensibiliser à tire-larigot sur des thèmes
de campagne, tandis que les bougies s’effaçaient lentement derrière de trop nombreux autres produits. En 2009, on épure et on clarifie, les bougies et la récolte de fonds sont mises en avant. Ensuite, pour ceux qui le souhaitent, il sera toujours possible de signer une carte postale Isavelives.be ou de s’informer sur l’action d’Amnesty. Les mêmes ingrédients que les années précédentes expliquent cet engouement autour des bougies d’Amnesty. En premier lieu, il faut souligner que la vente de bougies par les groupes locaux représente environ 50 % du total des ventes. Il faut ensuite rappeler que la réussite des «Bénébous» (bénévoles bougies) n’a de cesse de se consolider. En 2009, 3 500 «Bénébous» devraient vendre 30 000 bougies. Le principe reste inchangé, des membres ou donateurs d’Amnesty sont contactés pour vendre des bougies à leur entourage, ils sont livrés par Amnesty et peuvent rendre les invendus à leur commune. Parmi les bénévoles de cette année, environ 600 seront pris en charge par des groupes locaux qui, lors de la livraison des bougies, n’hésiteront pas à leur expliquer les autres possibilités de s’investir, notamment au sein de groupes locaux. Créer des liens entre «Bénébous» et groupes, encourager d’autres formes de militantisme chez les bénévoles, sont des pistes à explorer à l’avenir.
DE NOUVEAUX MEMBRES À L’APPEL Amnesty tire sa force du nombre de ses militants, membres et donateurs qui soutiennent son action dans le monde et en Belgique francophone en particulier.
Recruter de nouveaux membres est important pour notre mouvement car ils élargissent l’audience et garantissent un impact toujours plus grand du travail d’Amnesty. Depuis quelques années, Amnesty International va chercher activement ses membres en allant à leur rencontre, dans divers lieux publics. En 2009, les recrutements de membres ont été réalisés grâce à deux
programmes de récolte de fonds. Au revoir les «Kysés» qui allaient trouver de nouveaux supporters en faisant du porte-à-porte et bienvenue aux démarcheurs des «RallyesCafés». Le «Rallye-Café» a été expérimenté en 2008 avec un certain succès et reconduit cette année. Pendant cinq mois, ce sont plus de 700 personnes qui ont été recrutées dans leurs bistrots favoris. Bien
sûr, les désormais célèbres «Yékés» ont aussi été très actifs. À eux seuls, ils ont attiré quelque 3 600 nouveaux membres, ce qui porte le nombre total à 4 300 membres frais émoulus qui, dès le premier jour, ont reçu des informations sur le fond de l’action d’Amnesty avec un éclairage plus particulier sur la violence domestique.
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CONTRÔLEZ LES ARMES
ÉVOLUTIONS INTERNATIONALES, DÉSILLUSIONS BELGES Alors que de nombreux États progressent vers un meilleur contrôle du commerce des armes en s’engageant à adopter un traité international en 2012, la Région wallonne s’obstine à vouloir accorder une licence d’exportation à la FN Herstal pour la livraison d’armes à la Libye. Le combat international pour le contrôle du commerce des armes a enregistré de nouveaux succès en 2009. Un calendrier a été fixé par les Nations unies pour la rédaction d’un traité sur le commerce des armes : c’est en 2012 que ce traité devrait voir le jour. Amnesty International, au sein du Réseau d’Action international sur les Armes légères (RAIAL) a joué un rôle important en faisant pression sur les gouvernements pour défendre fermement ses positions : transparence, conditionnement de la vente d’armes au respect des droits humains et contrôle de la destination finale des armes. Le calendrier étant fixé, le travail d’Amnesty va se poursuivre d’ici 2012 pour que ce traité soit un outil réellement contraignant pour les États. Même si la route est encore longue, le principe même de l’adoption d’un traité en 2012 indique que l’on entre dans une ère nouvelle où la liberté absolue en matière de vente d’armes et l’opacité de ce commerce ne seront plus vraiment acceptées.
Néanmoins, la bataille est loin d’être gagnée car le contrôle sur le commerce des armes implique de rogner sur les profits des entreprises qui les exportent. Ces enjeux économiques et les tensions qui en découlent trouvent une parfaite illustration en Belgique avec la vente d’armes à la Libye autorisée par la Région wallonne. Ce feuilleton de l’année 2009, aux multiples rebondissements, a semé le trouble parmi les militants du contrôle du commerce des armes. Amnesty a adressé des lettres à Rudy Demotte, Ministre-Président du gouvernement wallon, en sensibilisant les syndicats et les partis politiques et, lors des élections régionales de juin 2009, en publiant un mémorandum sur le contrôle des exportations d’armes dans le cadre du RAIAL. Malgré tous ces efforts, Rudy Demotte avait tout de même décidé d’octroyer la licence de vente d’armes à la Libye, pays notoirement connu pour les violations généralisées des droits humains qui y sont perpétrées, sans même évoquer l’absence de contrôle sur la destination finale de ces armes. L’octroi de cette licence a été suspendu par un arrêt du Conseil d’État le 29 octobre. Mais le 12 novembre, M. Demotte, confirmant sa décision du 8 juin, octroyait deux nouvelles licences en contournant l'arrêt. Grâce au travail du RAIAL, le gouvernement wallon avait inscrit dans sa déclaration gouvernementale qu’il fallait «ne pas faire fi, dans le commerce des armes, des exigences éthiques et des droits fondamentaux». Amnesty et ses alliés poursuivront cet âpre combat pour que le gouvernement wallon ne se retrouve pas en porte-à-faux avec ses propres engagements.
Une maison détruite par la police, en guise de punition collective. Beni Walid, Libye. 2004. © Amnesty International
QUI CONTACTER À AIBF ? Téléphone général : 02 538 81 77 E-mail général : aibf@aibf.be
E-ACTIVISME ET ACTIONS URGENTES
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MATÉRIEL PROMOTIONNEL ET CAMPAGNE BOUGIES
RÉFUGIÉS
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SITE INTERNET
PRESSE ET FEMMES
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BONNES NOUVELLES
BONNES NOUVELLES Amnesty International avait demandé leur libération immédiate et inconditionnelle.
INDONÉSIE
DÉFENSEUR DISCULPÉ
Vinícius George (g) et Marcelo Freixo (d) lors de leur passage à Amnesty International Belgique francophone. Bruxelles, 25 septembre 2009. © Bruno Brioni
BRÉSIL
DÉFENSEURS PROTÉGÉS Marcelo Freixo est député de l’État de Rio de Janeiro. Commissaire de police, Vinícius George est son conseiller pour la Sécurité publique. En mai 2009, la police de Rio a découvert que plusieurs milices privées les avaient «condamnés à mort» et Amnesty International a lancé une campagne pour que ces deux défenseurs bénéficient d’une protection spéciale. Suite à cette campagne, Marcelo Freixo et Vinícius George se sont enfin vus fournir une protection satisfaisante par les autorités de l’État de Rio de Janeiro. Le secrétaire à la Sécurité publique de l’État de Rio de Janeiro a indiqué que cette protection serait maintenue aussi longtemps que nécessaire. Le 25 septembre 2009, ces deux défenseurs brésiliens étaient accueillis au siège d’AIBF, dans le cadre d’une tournée européenne de sensibilisation au danger des milices privées sur le processus de démocratisation et la situation des droits humains au Brésil.
GAMBIE
JOURNALISTES LIBÉRÉS Le 3 septembre 2009, 6 journalistes gambiens incarcérés pour diffamation et sédition ont été relâchés suite à une grâce présidentielle. Le 6 août, Emil Touray (secrétaire général du Syndicat de la Presse gambienne – GPU), Sarata Jabbi Dibba (viceprésidente du GPU), Pa Modou Faal (trésorier du GPU), Pap Saine et Ebou Sawaneh (respectivement éditeur et rédacteur en chef du journal The Point) et Sam Sarr (rédacteur en chef du journal Foroyaa) avaient été condamnés à une peine statutaire de deux ans d’emprisonnement et à une amende de 250 000 dalasi (± 6 600 €). Ils avaient été arrêtés le 15 juin 2009 après avoir publié une déclaration reprochant au président Yahya Jammeh des propos «déplacés» au sujet de l’assassinat non résolu du rédacteur en chef du Point, Deyda Hydara, commis en 2004. Les considérant comme des prisonniers d’opinion,
© Elsham/Survival Le 29 janvier 2009, en Indonésie, un éminent avocat défenseur des droits humains a été reconnu non coupable des faits qui lui étaient reprochés, en lien avec un SMS qu’il était accusé d’avoir envoyé à des amis et à des membres de sa famille. Iwanggin Sabar Olif est membre de l’Institut pour la Protection des Droits humains (ELSHAM), une organisation papoue. Il risquait jusqu’à 6 ans d’emprisonnement. Le SMS annonçait que le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono avait ordonné la mise en œuvre, avec l’armée, d’un programme meurtrier visant à «éradiquer» la population papoue par le biais d’empoisonnements et d’autres actions violentes. Iwanggin Sabar Olif a toujours nié avoir écrit, envoyé et même reçu ce message.
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BONNES NOUVELLES
NOUVEAU-MEXIQUE (USA)
PEINE DE MORT ABOLIE Le 18 mars 2009, le gouverneur du Nouveau-Mexique (États-Unis) a promulgué une loi abolissant la peine de mort dans son État. Le Nouveau-Mexique devient ainsi le 15e État à ne plus appliquer la peine capitale dans le pays. Le gouverneur Richardson a déclaré qu’il en était venu à la conclusion que la nature irréversible de la peine capitale en faisait un châtiment indéfendable dans le cadre d’un système de justice imparfait. «La réalité du système n’est pas parfaite – loin s’en faut. C’est un système comportant des failles […] Dans une société plaçant la vie et la liberté individuelles audessus de toute autre valeur, au sein de laquelle la justice, et non pas la vengeance, est l’unique principe guidant le système pénal, la possibilité d’une condamnation injuste et, que Dieu nous en préserve, de l’exécution d’un innocent est inacceptable d’un point de vue humain.»
AZERBAÏDJAN
JOURNALISTE GRACIÉ Le 9 avril 2009, les autorités azerbaïdjanaises ont relâché le journaliste d’opposition Sakit Zahidov après que celui-ci eut passé près de trois ans en prison au terme d’un procès entaché d’irrégularités. Journaliste satirique écrivant pour le journal Azadlıq (Liberté), Zahidov a été libéré
à la faveur d’une loi d’amnistie adoptée en mars par le Milli Mejlis, le Parlement national. Amnesty International le considérait comme un prisonnier d’opinion. Cette libération ne doit pas faire oublier le fait que les journalistes indépendants ou favorables à l’opposition continuent à faire l’objet d’actes de harcèlement, d’agressions physiques, de manœuvres d’intimidation et d’emprisonnement en raison de leurs activités journalistiques.
JUSTICE INTERNATIONALE
PRÉSIDENT SOUDANAIS INCULPÉ Le 4 mars 2009, la Cour pénale internationale (CPI) a décerné un mandat d’arrêt contre le président soudanais Omar elBéchir1. Le mandat énumère plusieurs chefs de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis pendant le conflit au Darfour. Ce mandat d’arrêt est une initiative sans précédent dans l’histoire de ce conflit ayant débuté en 2003, au cours duquel plus de 300 000 personnes ont été tuées, des milliers violées et des millions déplacées de force. C’est le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, qui avait soumis le 14 juillet 2008 une requête en vue de faire délivrer un mandat d’arrêt contre le chef de l’État soudanais, requête qui faisait suite à l’enquête ouverte par le procureur le 1er juin 2005 sur la situation au Darfour. Cependant, la Constitution du
Le journaliste azéri Sakit Zahidov à sa sortie de prison, le 9 avril 2009. © Institute for Reporter Freedom and Safety Soudan exonère de poursuites pénales le chef de l’État tant qu’il est en fonction. Or, aucun instrument international n’a jamais prévu une quelconque immunité pour des accusations de génocide, de crimes contre l’humanité ou de crimes de guerre. Si le président el-Béchir quitte le Soudan, le gouvernement du pays où il se rend est censé lui refuser l’abri, l’arrêter immédiatement (puisqu’il tente d’échapper à la justice) et le remettre à la CPI. 1. Voir le dossier «Le Soudan impossible» dans Libertés! n°453 d’avril 2009.
© APGraphicsBank
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CAMPAGNES INTERNATIONALES ET NATIONALES
COMPTES 2008 D’AMNESTY INTERNATIONAL BELGIQUE FRANCOPHONE AMNESTY OFFRE DES GARANTIES DE TRANSPARENCE SUR SES COMPTES ANNUELS
MERCI ! Amnesty International Belgique francophone fonctionne grâce aux dons de ses sympathisants, aux cotisations de ses membres, à la vente de bougies et d’articles de merchandising et aux subsides liés à l’emploi et à son rôle dans l’éducation permanente. Dans un souci de transparence mais avant tout pour répondre à notre obligation de VOUS rendre des comptes, vous trouverez la présentation de nos finances pour l’exercice 2008.
I En conformité avec la nouvelle loi sur les ASBL, les comptes, bilan et budget d’Amnesty sont présentés selon les nouveaux critères de la comptabilité normalisée des sociétés. I Un contrôle du Ministère des Finances a lieu dans le but d’établir et de suivre le dossier d’agrément fiscal (renouvelé en 2007 pour une durée de 6 ans).
Toutes questions relatives aux documents présentés ci-après ou aux finances d’AIBF peuvent être demandées par mail : cvanparijs@aibf.be ou par courrier : Amnesty International Belgique francophone 9, rue Berckmans - 1060 Bruxelles.
I Ceux-ci sont examinés par un Commissaire aux Comptes indépendant, le Cabinet Christophe Remon, avant d’être sou-
4 349 974 €
Dépenses Administration: 7% Collecte de fonds: 27% Recherche et soutien international: 27%
Actions: 46%
Recherche et soutien international 27%
1 168 232 €
Les fonds sont alloués au Secrétariat International à Londres qui poursuit un travail de recherche et de lobbying actif. 400 personnes s’y investissent au quotidien et constituent le centre nerveux du travail d’Amnesty. Actions Aides directes
46,0 %
2 038 403 €
(4,2%)
182 413€
Il s’agit essentiellement de soutien aux défenseurs locaux des droits humains partout dans le monde.
Récolte de fonds
(9,0 %)
Actions locales (5,0 %) 217 499 € Les groupes locaux d’Amnesty promeuvent des actions locales d’information et de sensibilisation aux droits humains dans le cadre des différentes campagnes. (4,7%)
20,0 %
Administration
7,0 %
857 963 €
285 376
€
Frais liés à la bonne gestion administrative de notre section.
3 992 526 €
Produits Subsides: 15,2%
Divers: 3,8%
Collecte de fonds: 81%
391 498 €
Ce poste comprend diverses revues et outils audio-visuels à destination du grand public, des médias et de nos membres: notre magazine Libertés!, les communiqués et conférences de presse, Amnesty interne,...
Provisions
I En tant que membre de l’association pour une éthique dans la collecte de fonds, AIBF s’engage à respecter le code déontologique de cette organisation. Notre association est par ailleurs soumise chaque année à un contrôle de gestion. En 2007, AIBF a reçu la note la plus élevée : 4 sur 4 = excellent. Pour en savoir d’avantage sur cet organisme : www.vef-aerf.be
Trois modes de collecte de fonds contribuent à assurer les rentrées financières de sorte d’assurer à Amnesty son indépendance d’actions. Récolte de dons (5,8 %) 251 812 € Un trimestriel vous informe régulièrement de nos campagnes en cours, des actions et des thématiques dont nous nous occupons. Matériel promotionnel (8,7%) 380 077 € Ces dépenses financent nos publications (rapport annuel et pays) ainsi que l’achat et la promotion des bougies et des objets vendus au profit d’Amnesty International. Recrutement (5,2 %) 226 704 € Il s’agit ici de nos équipes de sensibilisation qui sillonnent Bruxelles et la Wallonie afin de recruter de nouveaux membres. En 2008, 5 800 nouvelles personnes ont ainsi adhéré aux valeurs et au travail d’Amnesty.
Campagnes et sensibilisation (24,0 %) 1 043 994 € C’est vraiment le cœur du travail d’Amnesty : la sensibilisation du public et des pouvoirs publics aux problématiques des droits humains via l’information, la formation et l’action. Campagnes «Halte à la violence contre les femmes», «Stop torture», «Control arms», «Peine de mort», «Individus en danger», etc. Communication
mis à l’Assemblée Générale pour approbation. Les comptes ont été approuvés en avril 2008.
Récolte de fonds
81,0 %
3 231 950 €
• Dons • Vente bougies et matériel promotionnel
(63,6 %)
2 539 287 €
(17,4 %)
692 663 €
Subsides
15,2 %
606 373 €
3,8 %
154 203 €
Divers
202 999 €
Cet argent a été réservé pour des actions futures dans le cadre des nouvelles campagnes «Exigeons la dignité» (mortalité maternelle, responsabilité sociétale des entreprises, discriminations, pauvreté,…).
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LES LIBERTÉS S’ÉCRIVENT AUSSI Chaque mois, Libertés! fait le tour de l’actualité des droits humains et propose des actions concrètes. Au-delà des articles d’actualité, le mensuel d’Amnesty International propose un dossier de fond et invite les membres et les lecteurs occasionnels à réfléchir et à prendre un recul raisonnable et lucide par rapport à la déferlante d’informations à laquelle nous soumettent les médias écrits, audiovisuels et électroniques. La version imprimée de Libertés! est envoyée automatiquement à tous les membres d’AIBF en ordre de cotisation. Le mensuel d’Amnesty International est également accessible en ligne à l’adresse www.libertes.be. De même, chaque numéro est intégralement et gratuitement téléchargeable au format PDF. 20 | BILAN 2009
En 2009, Libertés! a proposé les dossiers suivants : Janvier : Février : Mars : Avril : Mai :
Asiles Tourments italiens Les femmes changent Le Soudan impossible Polices – Le côté obscur de la force Juin : La misère est moderne Septembre : Nigeria – Splendeurs et misères Octobre : L’impasse birmane Novembre : Exigeons la Dignité – Parties de campagne